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Suite de récit élaborée collectivement par les élèves de 4ème 1 du lycée Charles Lepierre pour le concours « Je bouquine »: « Le secret d’Aïnara » - Mais qu’est-ce que c’est ? chuchote Lauren. Ou plutôt, qui est- ce ? Sur cette vieille photographie jaunie et toute écornée, les deux héros peuvent distinguer derrière la porte une silhouette des plus bizarres. La créature en question porte un casque et est revêtue d’un uniforme militaire en piteux état. - S’agit-il d’un soldat ? demande Lauren - Apparemment oui… répond Diego Cet être bizarre semble être assis sur une chaise et, détail plus insolite encore, des hirondelles sont perchées sur son casque et sur ses bras ! Enfin, en observant la photographie de plus près, ils constatent que le visage du soldat est en fait recouvert de bandages … « A table ! » la voix de la mère de Diego retentit dans toute la maison ; or, bien convaincus qu’il ne leur serait pas possible d’élucider ce mystère le ventre vide, les deux enfants dévalent

Concours "je bouquine"

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Travail réalisé de 4º1.

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Suite de récit  élaborée collectivement par les élèves de 4ème 1 du lycée Charles Lepierre pour le concours « Je bouquine »:

« Le secret d’Aïnara »

- Mais qu’est-ce que c’est ? chuchote Lauren. Ou plutôt, qui est-ce ?Sur cette vieille photographie jaunie et toute écornée, les deux héros peuvent distinguer

derrière la porte une silhouette des plus bizarres. La créature en question porte un casque et est revêtue d’un uniforme militaire en piteux état.

- S’agit-il d’un soldat ? demande Lauren- Apparemment oui… répond Diego

Cet être bizarre semble être assis sur une chaise et, détail plus insolite encore, des hirondelles sont perchées sur son casque et sur ses bras ! Enfin, en observant la photographie de plus près, ils constatent que le visage du soldat est en fait recouvert de bandages …« A table ! » la voix de la mère de Diego retentit dans toute la maison ; or, bien convaincus qu’il ne leur serait pas possible d’élucider ce mystère le ventre vide, les deux enfants dévalent l’escalier du grenier à toute vitesse, bien décidés toutefois à reprendre le cours de l’enquête une fois rassasiés.

De retour dans le grenier, les deux enfants poursuivent leurs recherches et trouvent sous un tas de vieilles guenilles, une somptueuse aquarelle, représentant un paysage envahi par une multitude d’oiseaux, apparemment des hirondelles, et au milieu duquel trône un arbre superbe et immense au feuillage luxuriant.

- Oh ! s’exclame Diego, émerveillé, je n’ai jamais rien vu d’aussi beau…Or, au dos de ce tableau aux couleurs magiques est inscrit en lettres dorées le titre « Aïnara » sous lequel figure une sorte de poème revêtant la forme d’un quatrain ; il est écrit dans une langue indéchiffrable…

- Ce doit être du basque !... Ce texte doit certainement être en rapport avec la maison et la mystérieuse porte en trompe-l’œil ! Viens, suis-moi ! dit Lauren d’un ton décidé.Et en un clin d’œil, nos deux héros se trouvent devant la boutique de Mme Loiseau. Cette

très vieille dame âgée de quatre-vingt neuf ans et qui tient une librairie depuis quarante ans, est la mémoire vivante du village dont elle connaît l’histoire dans ses moindres détails. Son doctorat en basque fait aussi d’elle la personne idéale pour traduire le poème figurant au dos de l’aquarelle. Elle reçoit d’abord chaleureusement les deux enfants puis, à leur demande, elle lit le poème avec une attention croissante comme si ce texte lui révélait quelque chose d’important. La voix tremblante, elle finit par révéler à ses jeunes visiteurs le sens du poème :

« La clef d’Aïnara Dans le tronc d’arbre tu trouveras»

En proie à l’émotion, elle explique aux deux adolescents que cette écriture lui est familière.- Mais comment ça ? demande Lauren.

Mais Diego proteste car il ne faut surtout pas importuner la dame par des indiscrétions… Après avoir consolé Mme Loiseau, Lauren et Diego se précipitent vers la mystérieuse maison. Mais alors qu’ils sont sur le perron et qu’ils s’apprêtent à entrer, Diego pousse un cri : « Le voilà !»

- Tu m’as fait peur ! De quoi veux-tu parler ? demande Lauren.Et Diego de répondre que le paysage représenté dans l’aquarelle est identique à celui qui est face à la maison à la seule différence qu’au centre de ce paysage verdoyant en lieu et place du bel arbre feuillu, on peut apercevoir… un arbre mort…Tout d’un coup, Diego, tiré de sa rêverie par les cris perçants d’hirondelles qui forment une sorte de cercle autour de l’arbre, voit Lauren qui déjà passe sa tête à l’intérieur du tronc d’arbre qui est creux. A l’intérieur, elle peut à peine distinguer une petite clef dorée, brillant de mille feux quoiqu’elle soit à moitié cachée par des brindilles…Eurêka !

Ils s’en emparent aussitôt et, parvenant à l’entrée de la maison, ils trouvent Mme Loiseau qui, toujours émue, a une révélation importante à leur faire ! Après avoir gravi, tous ensemble, les escaliers grinçants de la vieille demeure, ils se précipitent dans la chambre et Diego introduit délicatement la clef dans la serrure de la porte en trompe-l’œil ; celle-ci résiste d’abord aux efforts du jeune homme puis finit par céder… Et là, ô surprise ! Les enfants découvrent dans la pénombre de cet espace exigu et sentant le renfermé, une vieille table de bois vermoulu sur laquelle trône la photographie d’une jeune mariée…Tout à côté gît un vieux manuscrit intitulé : « Aïnara ».

Mme Loiseau, bouleversée, s’exclame : « Philippe ! J’ai enfin retrouvé ta trace ! Que t’ont-ils fait ?». Elle a reconnu l’écriture de son mari sur le poème figurant au dos de l’aquarelle, la même écriture qu’on pouvait remarquer sur ce vieux manuscrit que Lauren était déjà en train de feuilleter. Philippe Loiseau, ancien maquisard qui avait été porté disparu lors de la Libération a vécu entre ces murs, dans cette chambre étroite, avec tous ses compagnons.

Voici ce que contient la dernière page de ce journal datée du 25 avril 1944 :« Nous sommes aujourd’hui le 25 avril 1944 et en temps normal nous aurions fêté notre

première année de mariage.Marguerite, car c’est à toi que j’adresse ces mots, si un jour tu peux les lire : sache que je ne

t’ai jamais oubliée ; c’est ton souvenir qui m’a permis de survivre lors de cette terrible explosion qui m’a fait perdre mon visage… Voici la liste de nos camarades de lutte : Jean Moulin, Berty Albrecht, Jacques Bingen, Lucie Aubrac, Pierre Brossolette, Robert Kahn, Jean Nicoli… Je te prie de la transmettre aux alliés et de bien dire à tous les jeunes que tu croiseras sur ta route qu’il faudra désormais dire NON à toute guerre, NON à l’inhumanité, NON à toute barbarie…

Prends bien soin de mes hirondelles… Que de messages elles ont portés pendant que nous étions terrés dans cette chambre !... Mais j’entends déjà les pas des S.S. dans la maison… Ca y est ! Ils nous ont découverts ! Adieu donc ! Où que j’aille et je sais que le peloton d’exécution n’est pas bien loin, je garde ton souvenir avec …»

- Il n’a pas même eu le temps de finir sa phrase ! dit Mme Loiseau.Alors, les enfants se tournent vers elle et lui tendent le vieux manuscrit que la vieille dame serre contre son cœur.