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CONFERENCE ANTOINE FETET14 avril 2016 - Circonscription de Saint-Paul 1

Démocratiser l’enseignement pour gagner en efficacité

1. IntroductionZoom Programmes 2016« La nécessité est d’assurer des savoirs solides autour des notions centrales etde susciter l’intérêt des élèves pour l’étude de la langue. »

Un constat inquiétant…La France, « paradis des inégalités scolaires » C. Baudelot et R. Establet, 2009

A quelles conditions parviendra-t-on à réellement démocratiser l’Ecole ?

Une citation…Ce ne sont pas les matières qu’on leur enseigne que les enfants ne comprennentpas mais les leçons qu’on leur donne. Jean Piaget, 1972

Zoom Programmes 2016« L’apprentissage de l’orthographe lexicale et grammaticale est conduit demanière à mettre d’abord en évidence les régularités du système de la langue »et non les exceptions.

Le système de la langue : un univers à maîtriser

Nous avons tendance à exposer les savoirs et à ne pas les problématiser.Nous nous intéressons trop souvent à des objets d’étude compartimentés maisles élèves ont des difficultés à transférer ses petits savoirs car ils ne formentpas un système pour eux.

Le concept de complément : une nomenclature qui masquait l’organisation dusystème.

de son balcon

Lucas s’occupe de son balcon : complément du verbeIl a repeint la balustrade de son balcon. : complément du nomDe son balcon, il peut voir la mer : complément de la phraseIl est très fier de son balcon : complément de l’adjectif

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2. La grammaire2.1. Une nécessité absolue : problématiser

Accent ou pas ?Le « e » ne portera un accent que s’il est à la fin d’une syllabe. :

- la mer mais la mè/re- A/mer/tu/me mais a/mé/ri/cain

Accent grave ou accent aigu ?Le « e » porte un accent grave quand il est suivi par une syllabe contenant un« e » muet

- Nous espérons- J’espère

Faut-il donner des listes de mots à apprendre ? fortune, couche, marque issus del’échelle Dubois-Buyse.

ProblématiserLes apprentissages successifs sont réorganisés en mémoire à long terme, demanière analogiqueFortune couche marqueLune bouche barqueDune touche remarquePrune louche

L’étude de la langue s’appuie sur des corpus permettant la comparaison, le tri etle classement afin d’identifier des régularités ?

Les phénomènes irréguliers ne relèvent pas de l’enseignement mais doivent êtreretenus, mémorisés.

Problématiser : susciter des questions que les élèves ne se posent pas…

Le cas de la proposition relativeDans les programmes 2008 :

- CM1 : manipulation de la relative- CM2 : comprendre la notion de GN : l’adjectif épithète, le complément du

nom, la proposition relative

Les élèves n’ont généralement aucun problème de compréhension de la relative.- C’est un endroit qui ressemble à la Louisiane.

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Problématiser, c’est créer une situation où un problème qui se fait jour.- Arthur a parlé d’un film génial à Noémie qu’il voudrait bien revoir.

On ne part ni de caractéristiques linguistiques (présence d’un pronom relatif,d’un antécédent, d’un verbe conjugué…) ni d’une définition.

Les élèves sont incités à manipuler : leur activité s’exerce sur des phrases

Activité réflexive : faire de la grammaire pour mieux comprendre et mieuxécrire

- J’ai prêté un livre à Jérémy qui fait vraiment peur.- J’ai prêté un livre qui fait vraiment peur à Jérémy.

Zoom Programmes 2016« Au cycle 3 comme au cycle 2, les activités langagières sont constitutives detoutes les séances d’apprentissage (…) qui permettent, par leur répétition, unvéritable entraînement si l’attention des élèves est mobilisée sur le versantlangagier de la séance. » Faire de la grammaire, c’est apprendre aux élèves àmieux parler et à mieux écrire.

La proposition relative sera étudiée en 5ème…Donc… on n’en parle plus au CM ? On peut l’aborder sans l’étudier avec des phrases permettant de donner du sensà cette notion.

- J’ai lavé la voiture de maman qui était débordée.- J’ai lavé la voiture de maman qui était dégoutante.

2.2. Les gestes professionnels Multiplier les types de tâches, les exercices donnés aux élèves :

Est-ce efficace ?Est-ce souhaitable ?

La multiplication des tâches :- un risque d’obscurcir la visée des entraînements- un risque d’échec sans possibilité de progresser- un risque de désinvestissement cognitif pour les élèves fragiles

Expérimenter : tester les limites du système pour mieux le maîtriser

Le concept de sujet : prendre le temps de manipuler la langue de manièresignifiante.

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Exemple CE1le aid… pompiers

… médecin les

Ecris deux phrases en rapport avec l’image.

Exemple CE2

le robot répare réparent les ouvriers les lunettes le robot

Ecris deux phrases en rapport avec l’image.

Exemple CM1

a. les alpinistes rencontrer le journalisteb. une difficulté imprévue les alpinistes rencontrer

Composer toutes les phrases possibles.

Privilégier :Des formats d’activité stabilisésDes entraînements réitérésDe multiples chances de comprendre et de progresser

Donner du temps : optimiser le temps disponible

36 leçons d’une heure ou 120 séances de 20 minutes ?

Le sommeil, pilier de la consolidation des apprentissages (S. Dehaene)- prise de conscience de régularités- généralisation- mémorisation / internalisation

Pendant toutes les phases de sommeil, le cerveau « rejoue » en accéléré lesexpériences d’apprentissage de la journée.Un apprentissage distribué est très favorable : des séances fréquentes maiscourtes.

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Zoom Programmes 2016« La mémoire a besoin d’être entretenue pour que les acquis constatés étape parétape se stabilisent dans le temps. »

Les séances courtes et fréquentes sont donc le plus souvent préférables à uneséance longue hebdomadaire.

2.3. La gestion de l’hétérogénéité

Des pratiques qui provoquent des décrochages…Face à l’hétérogénéité, quels choix ?

La classe est organisée en fonction des élèves les plus fragiles.Prévoir la différenciation pour les meilleurs élèves et non pas pour les élèves lesplus fragiles.

Zoom Programmes 2016« Au cycle 2, les élèves ont le temps d’apprendre. »

« La classe s’organise autour de reprises constantes des connaissances en coursd’acquisition. »

« Les élèves apprennent ensemble, de façon progressive et chacun à sonrythme. »

Décrochages dus :- au sentiment d’incompétence qui se développe de manière cumulative chez

certains élèves- au sentiment de déconnection avec la « vraie » langue- au déclenchement du « pilote automatique » par manque d’intérêt perçu.

Condition impérative de progrès : se mettre à la portée des élèves. Cela nesignifie pas :

- aplanir artificiellement les difficultés- morceler à l’excès ce qui est complexe- proposer des démarches « au rabais ».

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3. L’orthographe

Acquérir l’orthographe lexicale : un enjeu décisif

« Ecris comme tu l’entends, on corrigera après ! »- Un conseil qui invite l’élève à s’appuyer massivement ou exclusivement sur

ses connaissances graphophonologiques.- Une démarche qui dissocie l’écriture de ses enjeux orthographiques,

défavorable à la vigilance orthographique- Une démarche qui a tendance à « sous-traiter » les questions

orthographiques à l’enseignant.

Zoom Programmes 2016« C’est dans les activités de production d’écrits que se construit une vigilancequant aux normes linguistiques. »

Sur quoi peut s’appuyer un élève qui tente de deviner l’orthographe d’un motinconnu ?

- L’orthographe d’un mot ne se devine pas, ne s’invente pas.- Installer très tôt la vigilance orthographique.

L’orthographe d’un mot s’acquiert en lisant mais surtout en écrivant.- Mémorisation du geste graphique- Epellation- Segmentation en syllabes- Rapprochement avec d’autres mots partageant certains traits distinctifs

(familles de mots, séries analogiques)

Quels outils ? Quelles démarches ?- Le dictionnaire : un outil peu adapté au cycle 2- Le recours systématique au maître : ingérable- L’utilisation d’un répertoire orthographique

Zoom Programmes 2016« Au cycle 2, les activités de lecture et d’écriture de mots, de phrases sontquotidiennes et les relations entre elles permanentes. »

« Au cycle 3, l’écriture trouve sa place dans le cadre d’une pratiquequotidienne. »

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Utilisation d’un répertoire orthographique :- environ 1500 mots- permet une recherche courte et efficace des mots avec une classification

sur deux axes (classes grammaticales et entrées thématiques)- une présentation explicite des variations morphosyntaxiques- une réflexion grammaticale

Dictée de mots à l’aide du lexique

Production d’écrits- Recours à des affichages, à des banques lexicales thématiques, à un

répertoire orthographique…- Ne pas inventer l’orthographe d’un mot qu’on ne connaît pas.

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