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Conférence : Le droit pénal des affaires devrait-il déroger au droit commun ?

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Scandales financiers, fraude fiscale, blanchiment…? Le droit pénal des affaires devrait-il déroger au droit commun? Devrait-il basculer du côté de la criminalité organisée? Existe-il un mouvement de surpénalisation dans le monde des affaires? Lors d'une rencontre avec le célèbre avocat pénaliste Maitre Patrick Maisonneuve et Madame Charlotte Caubel, membre du Parquet de Paris, nous aborderons la question du droit pénal économique et financier, son évolution passée et à venir. Le débat sera modéré par le professeur Joël Moret-Bailly.

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Support réalisé par l'Association des Juristes de Sciences Po (AJSP)

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INTERVENANTS

Maître Patrick MAISONNEUVE Avocat au Barreau de Paris (1979), spé cialisé én droit pé nal gé né ral ét droit pé nal dés affairés, droit dé la préssé ét conténtiéux dés affairés Associé , Cabinét Maisonnéuvé Maî tré Maisonnéuvé a assuré la dé fénsé dé pérsonnés physiqués ou d'institutionnéls dans dé nombréux dossiérs sénsiblés : l’affairé BYGMALION, l’affairé URBA, l’affairé CLEARSTREAM, lé ME DIATOR, lés affairés dités du « sang contaminé », dés « écoutes de l’Elysée », dé "la passerelle du Queen Mary", dé l’Angolagaté, dés «biens mal acquis », dés « handballeurs ». Lé Cabinét ést é galémént intérvénu dans la dé fénsé du Paris Saint-Gérmain, dé Bérnard SQUARCINI ét dé Jéan-Noé l GUERINI.

Charlotte CAUBEL Premier Vice-Procureur, Chef de la section F2 JIRS (Juridiction Intér-Ré gionalé Spé cialisé é) Affairés financié rés, é conomiqué ét commércialés – Parquét dé Paris Anciénné é lé vé dé Sciéncés Po, diplo mé é dé l’Ecolé Nationalé dé la Magistraturé, Mmé Charlotté Caubél a é té Sécré tairé Gé né ralé du Pré sidént du Tribunal dé Grandé Instancé dé Bobigny, puis sous-diréctricé chargé é du po lé judiciairé ét juridiqué a TRACFIN, organismé du ministé ré dé l’Economié ét dés Financés chargé dé la lutté contré lé blanchimént. Ellé ést aujourd’hui chéf dé la séction F2 a la JIRS, chargé é dés affairés financié rés, é conomiqués ét commércialés du parquét dé Paris.

Joël MORET-BAILLY Professeur des universités en droit privé et sciences criminelles, Univérsité dé Lyon, CERCRID UMR-CNRS 5137 Univérsité Jéan Monnét (Saint-E tiénné) Enséignant au séin dé l’Ecolé dé Droit dé Sciéncés Po

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LE DROIT PENAL DES AFFAIRES : QUELQUES REPERES

Rapport Coulon (2008) Lé rapport Coulon sur la dépénalisation de la vie des affaires proposé dé ré novér lé champ pé nal, notammént dé supprimér dés infractions, limitér lé pé rimé tré dés incriminations ou dé ré duiré lés pé nalité s éncourués. Il é voqué uné harmonisation cohé rénté dés péinés appliqué és, ét dé substituér au droit pé nal dés dispositifs administratifs, civils ou altérnatifs aux poursuités. Pour luttér contré l’instruméntalisation du droit pé nal, il pro né uné revalorisation de la voie civile, passant notammént par un éncadrémént plus pré cis dé la constitution dé partié civilé ét uné introduction én droit français dé l’action dé groupé.

Procureur national financier (loi du 6/12/2013) Le dispositif de lutte contre la fraude fiscale et la délinquance économique et financière a été renforcé par la loi organique du 6 décembre 2013, qui a créé le Procureur de la République financier. Cette fonction est aujourd’hui occupée par Mme Eliane Houlette. Le procureur de la République financier disposé d’uné compéténcé éxclusivé en matière de délit boursier ainsi que de compétences partagées en matière de détournements de fonds publics, ou encore de pantouflage. Il dirige le parquet de la République financier, qui comprend 12 magistrats. Il ne faut cependant pas confondre ce parquet, nouvellement créé, et le parquet de Paris, qui conserve une section réservée aux activités financières, économiques et commerciales. La loi du 6 décembre 2013 relative à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique et financière met en place une procédure pénale dérogatoire et introduit de nouvelles circonstances aggravantes én matièré d’abus dé biéns sociaux ét dé fraudé fiscalé, éténd l’application dés dispositions favorables aux repentis, et alourdit les peines encourues par les personnes physiques. Les prévisions de peines alourdies pour les personnes morales, initialement prévues par la loi, ont cependant été censurées par le Conseil constitutionnel sur le fondement du principe de nécessité et de proportionnalité des peines.

Les personnes morales La pérsonné moralé éntré dans lé champ du droit pé nal dés affairés avéc l’article 121-2 du Code pénal : sauf rarés éxcéptions, toutés lés infractions pé nalés péuvént é tré imputé és aux socié té s a condition qué lés faits aiént é té commis par un organé ou répré séntant dé la pérsonné moralé ét pour lé compté dé la pérsonné moralé. La péiné pour uné pérsonné moralé ést toujours multipliée par 5 par rapport au maximum dé la péiné appliqué é a uné pérsonné physiqué. La condamnation dé la pérsonné moralé péut sé cumulér a la condamnation dé la pérsonné physiqué du dirigéant.

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DEFINITIONS PRATIQUES

Droit commun Par droit commun, on énténd l’énsémblé dés ré glés juridiqués applicablés a toutés lés situations qui né font pas l’objét dé ré glés spé cialés ou particulié rés.

Blanchiment Lé blanchimént consisté a dissimuler des fonds de provenance illicite en les réinvestissant dans des activités légales, avéc l’objéctif dé facilitér la justification ménsongé ré dé l’originé dé cés sommés vis-a -vis dés autorité s (articlé 324-1 Codé pé nal). La loi du 6 dé cémbré 2013 déssiné uné présomption de commission dé cétté infraction : dé s lors qu’uné opé ration financié ré ést dé pourvué dé justification é conomiqué, la chargé dé la préuvé ést partiéllémént invérsé é ét il appartiént alors a la pérsonné poursuivié dé prouvér l’originé licité dés sommés concérné és.

Comparution sur reconnaissance préalable de responsabilité (CRPC) La CRPC permet d'éviter un procès à une personne qui reconnaît les faits qui lui sont reprochés, dans lé cadré d’un dé lit. Cétté procé duré ést proposé é par lé procuréur dé la Ré publiqué, ét l’accord ést énsuité homologué par un jugé én audiéncé publiqué.

Criminalité organisée La criminalité organisé é ést le fait d’un groupe structuré, établi dans le temps, qui agit de concert pour commettre des crimes en vue d’en tirer le plus souvent un avantage matériel ou financier. A vocation transnationalé, éllé couvré tous lés grands trafics : drogué, é trés humains, armés, vé hiculés volé s, étc. La corruption ét lé blanchimént én sont lés corollairés.

Fraude fiscale La fraudé fiscalé ést la soustraction illé galé a la lé gislation fiscalé dé tout ou partié dé la matié ré imposablé d’un contribuablé. Il né faut pas la confondré avéc l’évasion fiscale, qui consisté a contournér ou diminuér l’impo t én profitant dés possibilité s offértés par lés ré glés fiscalés ou léurs lacunés.

Non cumul des poursuites La ré glé Non bis in idem intérdit én principé dé poursuivré ét dé condamnér déux fois uné pérsonné pour lés mé més faits. Cépéndant, lé Conséil constitutionnél, dans uné dé cision réndué sur QPC lé 18 mars 2015, considé ré qué cétté ré glé né s’appliqué pas lorsqu’il s’agit dé déux procé durés diffé réntés. Il ést ainsi possiblé d’é tré sanctionné à la fois administrativement et pénalement.

Prise illégale d’intérêts Sélon l’articlé 432-12 du Codé pé nal, il s’agit du fait pour uné personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une mission de service public, ou investie d’un mandat électif public, de recevoir directement ou indirectement un intérêt quélconqué dans uné éntréprisé dont éllé a, au momént dé l’acté la chargé dé la survéillancé, dé l’administration, dé la liquidation ou du paiémént.

Verrou de Bercy En droit français, un procuréur né péut poursuivré spontané mént un contribuablé qui s’ést dé libé ré mént soustrait a l’impo t. Il faut én éffét pour céla qu’il éxisté uné plainte préalable de la Commission des infractions fiscales, d’ou lé térmé dé « vérrou dé Bércy ».