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EDITION N°: 11Du mercredi 08 avril 2020

CONFINEZ-VOUS, ON VOUS INFORME !

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Edition 11 - mercredi 08 avril 2020

ATTEINT AU COVID-19, BORIS JOHNSON CRITIQUÉ PAR LES BRITANNIQUES

AMARA QUITTE L’HÔPITAL MILITAIRE DE RABAT “TOTALEMENT GUÉRI” DU COVID-19

U ne bonne nouvelle au mi-lieu du drame humain qui se joue actuellement à cause du Covid-19, qui

bientôt pourrait avoir fait plus de 100 morts au Maroc. Le ministre de l’Équi-pement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara, qui avait été la dix-huitième personne à être testée positive dans le Royaume le 14 mars 2020 suite à la visite de tra-vail qu’il avait effectuée quelques jours plus tôt en Hongrie, vient de quitter l’hôpital militaire de Rabat treize jours après y avoir été admis. En effet selon des sources concordantes proches du responsable, il serait désormais “tota-lement guéri”.L’hospitalisation de M. Amara date exactement du 24 mars, soit dix jours après que sa contamination ait été confir-mée, et était intervenue sur ordre de ses médecins, qui avaient jugé préférable de le maintenir sous contrôle médical per-

manent pour éviter toute complication. Au départ, le ministre s’était contenté de rester chez lui en confinement, alors que le gouvernement n’avait pas encore dé-claré l’état d’urgence sanitaire -chose qui

ne sera faite que le 20 mars. Comme il a été depuis lors révélé, M. Amara a été traité à la chloroquine en y associant l’azithromycine, qui sont respective-ment un antipaludéen et un antibio-tique présentés aujourd’hui comme le cocktail miracle, en attendant le dé-veloppement d’un vaccin, pour traiter le Covid-19, et le Maroc avait dès le 23 mars, par le biais du ministère de la Santé, demandé à son personnel soi-gnant d’y recourir après avoir racheté tous les stocks de chloroquine dont dispose le laboratoire pharmaceutique Sanofi à Casablanca, où il compte des laboratoires, et même passé une com-mande pour en recevoir davantage. Selon les dernières statistiques révélées aux médias par les autorités sanitaires

nationales, le nombre de guérisons dans le Royaume s’établit aujourd’hui, mercre-di 8 avril, à 97, dont donc M. Amara, qui peut enfin retrouver les siens l

Alors que la Grande Bretagne, comme plusieurs pays européens, sombre dans la crise du Covid-19, avec un nombre de cas et de morts qui montent tous les jours en flèche, son premier ministre, Boris Johnson, est aux soins intensifs avec une situation médicale stable. Son admission à l’hôpital a eu lieu après que son état de santé se soit beaucoup détérioré une semaine après avoir été testé positif au Covid-19 et un confinement dans sa résidence officielle. Beaucoup, sur les réseaux sociaux, se demandent qui s’occupe désormais de son chien, Dilyn, un Jack Russel adopté par Boris Johnson et sa campagne, Carrie Symonds, depuis septembre 2019. Malgré ses problèmes de santé, le chien vit toujours au 10 Downing Street. Carrie Symonds qualifie que

les informations publiées par le Times concernant les ennuis de santé du chien sont des conneries. Mais depuis la maladie de Boris Johnson, le chien est entré dans une phase d’isolement pour le protéger contre le Covid-19. Des informations auxquelles les Britanniques sont très sensibles en appelant à une meilleure protection des animaux contre le Covid-19. Mais il n’y pas que le chien de Boris Johnson qui préoccupe les Britanniques, furieux quant à l’attitude irresponsable de leur Premier ministre qui s’est permis de sortir dans un supermarché, pendant la période de sa maladie, un bonnet sur la tête, sans porter un masque de protection. La vidéo de sa sortie dans ce supermarché londonien fait fureur sur les réseaux sociaux. Comment un haut responsable

politique comme lui se permet-il de sortir sans masque de protection alors qu’il est atteint par la maladie? A t-il alors contaminé le personnel du supermarché ou d’autres clients? Pendant son hospitalisation, Boris Johnson continue toujours de susciter la polémique en Grande Bretagne et dans le monde entier.

Wissam EL BOUZDAINI

Aissa AMOURAG

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RETOUR DE OTHMANE FIRDAOUS AU GOUVERNEMENT

Par Mustapha SEHIMI

Hassan Abyaba était-ildès le départ un bon profil censé être une “nouvelle compétence” comme le voulait le remaniement intervenu le 9 octobre 2019 ? Rien n’est moins sûr.

Hassan Abyaba

LES GAFFESQUI ONT COÛTÉLE POSTEÀ ABYABA

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SM le Roi a reçu, mar-di 7 avril 2020, au palais royal de Casablanca, Oth-mane El Firdaous

et Saïd Amzazi, en présence du Chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. Le Souverain a nommé M. El Firdaous à la tête des trois départements de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, et a chargé M. Amzazi, qui garde son portefeuille de l’Education nationale, de la fonction de porte-parole du gouvernement. Dans le contexte actuel de crise sanitaire, c’est un sentiment de surprise qui prévaut dans tous les milieux, politiques, parle-mentaires et autres. Le titulaire de ces départements, Hassan Abyaba, avait été nommé le 9 octobre 2019 dans le cadre du recentrage du cabinet. Difficile de ne pas voir dans son renvoi une sanction ou, si l’on préfère, un nouvel acte de la reddition des comptes de plus en plus consacrée dans la pratique institutionnelle depuis trois ans. Membre de l’UC, Hassan Abyaba était-il dès le départ un bon profil censé être une “nouvelle compétence” comme le voulait le remaniement intervenu il y a pratique-ment un semestre? Dès les premières se-maines, il est en effet apparu que c’était une erreur de casting tant les gaffes, les couacs et les maladresses se multipliaient. À Nouakchott, pour son premier voyage officiel, il s’était trompé de prénom du nouveau chef d’État, Mohamed Ould El Ghazouani, en parlant de “Ould El Azzou-zi”! Avec les parlementaires, ses rapports étaient passablement abrupts et nourris-saient de plus en plus des mécontente-ments. Avec les médias, le climat n’était pas au mieux, tant s’en faut.

Une gestion ephémère La dernière illustration de ce type de rap-ports remonte à deux semaines quand il a appelé les journaux et publications à suspendre leur parution en print et à bas-culer vers le numérique. Une décision qui lui a valu une ferme réaction du Conseil national de la presse, par la voix de son premier responsable, Younès Moujahid,

qui s’est fendu d’un communiqué mettant en cause la légalité de cette décision. A juste titre, il a souligné, dans une inter-view à Maroc Hebdo, que seule la justice était compétente en la matière. Ce qui a fait défaut en l’espèce, indépendamment de cette controverse juridique, c’est le manque de concertation. Si le ministre avait pris langue préalablement avec cette instance, nul doute qu’elle aurait consen-ti à s’y rallier, le papier des publications pouvant être un facteur de contamination dans tous les milieux et dans toutes les ré-gions. Comme si cela ne suffisait pas, ce même ministre vient de s’en prendre aux professionnels du théâtre, voici quelques jours encore, en faisant le procès de leur production artistique et même de leur pro-fessionnalisme.Cela dit, pour sa “gestion”, fût-elle éphé-mère, il n’a pas apporté la moindre em-

SM le Roi recevant MM. Amzazi et El Firdaous en présence de M. El Othmani.preinte ni dans le secteur de la Jeunesse, ni dans ceux de la Culture et des Sports. Et puis rien n’a été entrepris pour faire valoir l’action du gouvernement, en parti-culier dans cette étape difficile d’urgence sanitaire. À l’international, rien de bien notable ne peut être relevé pour porter la bonne parole, et ce au service de l’image du Royaume, de ses chantiers et de ses ré-formes.Son retour à l’UC se fera t-il dans des condi-tions normales? Rien n’est moins sûr dans la mesure où sa qualité de ministre ne l’a pas aidé à améliorer sa place et son rôle et qu’il se positionnait, semble-t-il, pour candidater contre Mohamed Sajid –ou un autre– au prochain congrès.Ses fonctions ministérielles ont été parta-gées. Le ministre de l’Éducation nationale, Saïd Amzazi, se voit confier la fonction de porte-parole du gouvernement. Ses atouts de communicant ne pourront qu’être valo-risés. Quant à Othmane El Firdaous, il ef-fectue un retour au gouvernement après son départ, le 9 octobre 2019, dans le cadre de la suppression de tous les secré-tariats d’État –il avait en charge le Déve-loppement numérique. Âgé de 41 ans, il jouit d’une solide formation et il aura sans doute à cœur d’activer l’action de ses trois départements et de porter des réformes en instance d’ici la fin de cette législature en 2021 l

M. EL FIRDAOUS AURA À COEUR

DE PORTERDES RÉFORMES

EN INSTANCE

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ON NE DÎNE PAS AVEC LE DIABLE,MÊME AVEC UNE TRÈS LONGUE CUILLÈRE

LE DEAL RISQUÉ MAROC-FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL

L e 20 avril 2020 expirera un mois de confine-ment. En moins d’un mois donc de l’annonce de l’état d’urgence, le gouvernement a réussi à passer des projets de loi et a pris des déci-sions stratégiques hautement sensibles dans

un temps record. Du 6 au 8 avril 2020, il y a eu le projet de loi autorisant le déplafonnement des emprunts en devises, le tirage de 275 millions de dollars du prêt de la Banque Mondiale réservé préalablement aux catastrophes puis le tirage sur la Ligne de Précaution et de liquidité (LPL), renou-velée fin 2018 et devant expirer fin 2020, pour un montant équivalant à près de 3 milliards de dollars, soit le montant

Au Maroc, le gouvernement exploite la psychose générale liée à la propagation du coro-navirus pour faire passer presque inaperçues des décisions stratégiques à haut risque. Le

tirage sur la Ligne de Précaution et de liquidité (LPL) en est une.

total de la ligne, remboursable sur une période de 5 ans avec une période de grâce de 3 ans, annoncent fièrement Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, et Mohamed Benchaâboun, ministre des Finances.

Un partenariat «fructueux»Cette dernière décision, prise le 7 avril 2020, a été préparée bien avant l’état d’urgence sanitaire. Le meilleur du scéna-rio a commencé fin février 2020 quand la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgie-va, était en visite au Maroc. Un concert de louanges et de compliments à l’égard du Maroc lors de sa conférence de

Abdellatif Jouahriet Mohamed Benchaâboun.

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presse à Rabat. Ainsi, entre autres amabilités, la patronne du FMI s’est dit «impressionnée» par la détermination du Maroc à poursuivre ses réformes structurelles. Elle a loué le «leadership» du Royaume en matière de gouvernance; a évoqué le partenariat «solide et fructueux» liant le Maroc et le FMI; et a conclu son discours avec une formule qui a fait mouche: «Si seulement il y avait plus de pays comme le Maroc». Pourquoi alors? Relégué au second plan, le dos-sier de la LPL était au centre des débats lors de cette visite. Alors que l’on attendait la décision concernant le passage à une deuxième étape dans le processus de flexibilité de la monnaie nationale, les officiels marocains et la patronne du FMI ont plutôt multiplié les déclarations concernant la LPL.Puis, le 3 mars 2020, en pleine crise sanitaire dans le monde, l’agence de notation internationale S&P a recon-duit la note souveraine du Maroc, qui maintient ainsi son investment grade, comme pour cautionner une action qui allait venir. Quatre semaines plus tard, le plan est acté. Le même ministre Benchaâboun avait déclaré tout récem-ment que le Maroc a la possibilité de recourir au marché financier international ou à la LPL. Et il a privilégié la LPL tout en en faisant une condition sine qua non pour sauvegarder la souveraineté (financière) du Royaume. Concernant l’endettement à l’international dans toutes ses formes, l’Etat a budgétisé 31 milliards de dirhams dans la loi de finances 2020. Aujourd’hui, pour une seule signa-ture, et avant même de ressentir une pression sur les ré-serves en devises, l’Etat double ses emprunts en devises. Et ce n’est pas fini.

Des répercussions désastreusesLe renouvellement de cet accord constitue toujours une assurance pour notre pays contre d’éventuels risques exté-rieurs liés, notamment, à la hausse des cours du pétrole, les tensions géopolitiques, le ralentissement de la croissance dans la zone euro, ainsi que l’exacerbation du protection-nisme et le resserrement des conditions de financement. Il contribue également à consolider davantage la confiance des partenaires et investisseurs étrangers. Mais de quelle confiance parle-t-on au moment où la demande étrangère (du moins européenne, qui représente pas moins de 60%) est presque mise en veilleuse et au moment où l’on ne ta-rit pas d’éloges sur le Maroc, qui a privilégié la santé de son peuple sur l’économie du pays. Si c’est pour couvrir des importations superflues et inutiles en cette période de crise sanitaire faisant le bonheur de gros opérateurs économiques, il faut que le gouvernement l’annonce sans détours. Si c’est uniquement pour subvenir aux besoins du pays, les réserves actuelles sont suffisantes pour l’heure d’autant plus que certains secteurs continuent d’expor-ter comme le phosphate. C’est dire qu’il n’y a pas le feu MAROUANE KABBAJ

LES DÉCISIONS IMPORTANTESRELATIVES À L’ÉCONOMIE NATIONALE

SERONT DÉSORMAIS DICTÉES À PARTIRDU SIÈGE DU FMI.

en la demeure. Pour le moment, du moins! Ce qui est à craindre, c’est le spectre d’un nouveau PAS (plan d’ajuste-ment structurel) qui se profile d’ores et déjà à l’horizon. En recourant aux devises de la LPL, c’est un PAS à l’image de celui de 1983, qu’on finira par subir, officiellement cette fois, avec toutes ses répercussions désastreuses sur les sec-teurs sociaux vitaux et la vie au quotidien des Marocains. A n’en pas douter, les décisions importantes relatives à l’économie nationale seront désormais dictées à partir du siège du FMI.

Douloureuses réformesEt les conséquences, ce sont d’abord les coupes bud-gétaires sur les secteurs sociaux et l’inflation des prix, conséquence directe du remboursement des dettes. Hypo-théquant les générations futures, ce surendettement est beaucoup plus dangereux qu’une récession économique. Et puis, il n’y a pas que les récessions qu’engendrent les plans d’intervention du FMI, la contrepartie incontour-nable conditionnant le recours à une LPL.

Petit rappel historique: Quatre ans après la mise en place du PAS, en 1987, il y eut une forte récession de 0,33%. Durant les années 90, le Royaume a enregistré plusieurs dates de récession. Deux années de suite, en 1992 et 1993, il y eut un recul de 2,10% et de 0,74% respectivement, avant la forte contraction annuelle en 1995 (-5,41%). Et pour finir, en 1997, l’économie avait régressé de 1,56%. Et comme cela ne leur suffisait pas (au FMI et à la Banque mondiale), en dépit des douloureuses réformes consen-ties par le pays, un rapport de la Banque mondiale, en date de 1995, avait jugé que «l’économie marocaine reste gangrenée par la corruption et la contrebande». C’est ce document qui a été derrière la décision de la campagne d’assainissement de 1996 avec toutes les répercussions que l’on connait. Somme toute, le deal passé avec le FMI, en cette période où l’attention est détournée par la crise sanitaire et la peur de la contamination, est un pacte avec le diable. Et ce sont les Marocains qui en subiront les conséquencesl

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POUR QUELQUES MILLIARDSDE DOLLARS DE PLUS

LA CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS AUTORISE LE GOUVERNEMENT À S’ENDETTER DAVANTAGE

Pas le temps de pinailler. Ce 7 avril, la Chambre des représentants a quasiment expédié la demande du gouvernement de Saâd Eddine El Othmani ou à vrai dire de son ministre de l’Économie, des Finances

et de la réforme de l’Administration, Mohamed Ben-chaâboun, de repousser la limite de 31 milliards de dirhams d’emprunts extérieurs posée dans la loi des fi-nances adoptée le 6 décembre 2019 par le Parlement. Seul le député FGD (Fédération de la gauche démocra-

tique) Omar Balafrej a trouvé à redire dans la requête de l’ancien PDG de la Banque centrale populaire (BCP), dans la mesure où selon lui ce dernier n’a pas suffisam-ment éclairci la ventilation des financements supplé-mentaires que le Maroc cherche à obtenir, mais il n’en reste pas moins que la situation des changes dans le Royaume, de plus en plus intenable du fait de la pandé-mie de Covid-19, n’incite pas vraiment au débat. Ce que l’on peut par contre deviner, c’est que les autorités ma-rocaines vont sans doute aller au-delà des 2,97 milliards

Le gouvernement pourra emprunter à l’extérieur plus que l’équivalent des 31 milliards de dirhams autorisés par la loi de finances si la Chambre des conseillers suit le pas de celle des représentants,

qui d’ores et déjà a donné le 7 avril son feu vert.

Wissam EL BOUZDAINI

Mohamed Benchaâboun.

de dollars de la ligne de précaution et de crédit (LPL) que le Fonds monétaire international (FMI) a mobilisés le 17 décembre 2019 et sur laquelle Bank Al-Maghrib (BAM) a annoncé avoir tiré ce 7 avril. Cette LPL, qui est une sorte de police d’assurance dans laquelle le pays peut puiser en cas par exemple de crise comme celle due ac-tuellement au Covid-19, est remboursable sur cinq ans avec une période de grâce de trois ans. Déjà, la Banque mondiale avait remis, le 3 avril, 275 millions de dollars à la Trésorerie générale du Royaume au titre de son ini-tiative visant à renforcer la riposte à la pandémie de Co-vid-19 dans les pays en développement.

Des effets durablesSelon l’agence de presse américaine Bloomberg, qui a cité deux sources proches du dossier dans une dépêche publiée le 6 avril, les emprunts extérieurs du Maroc au cours de cette année pourraient carrément être de 6 milliards de dollars. Pour ce faire, poursuit le média, le Royaume pourrait également aller sur le marché obligataire international, où en dépit de la conjoncture actuelle il garde toutes les chances d’effectuer une sortie réussie du fait d’une notation par les agences spécialisées qui reste encore en sa faveur. Cependant et en sachant que son taux d’endettement dépasse 84% de son produit intérieur brut (PIB), dont 178 milliards en seules devises, l’Etat marocain peut bien, à terme, se retrouver en état d’étranglement. Mais c’est la seule solution qui semble pour l’heure se présenter pour les décideurs, car toutes les sources classiques de change du pays se trouvent aujourd’hui épuisées. Même si la pandémie de Covid-19 finit, ses effets sur l’économie du Maroc et son modèle de déve-loppement, justement en débat depuis le tournant de l’année, devraient à l’évidence être durables l

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À quelque chose malheur est bon, dit l’adage. Pour Salahed-dine Nabirha, la pandémie actuelle de Covid-19 est l’oc-

casion de mettre en œuvre ses idées révolutionnaires en termes d’éduca-tion au Maroc. S’étant notamment fait connaître, au cours des deux dernières années, par son modèle d’école coopé-rative Al-Badil à Casablanca, qui l’im-plique lui et une trentaine d’autres pa-rents dans la gestion quotidienne de la

avec les e-étudiants, grâce à la techno-logie du Live proposée par Facebook, puisqu’ils peuvent directement poser leurs questions aux intervenants au be-soin. Les sessions durent généralement 45 minutes; ce qui, à en croire, M. Nabi-rha, est largement assez au vu de l’effort de concentration exigé en ligne. Et ça marche. Depuis son lancement officiel le 17 mars, 9raya fdar en est aujourd’hui à quelque 14.000 followers; communauté qui, de jour en jour, continue de grandir.

Université populaire “Ce qui nous a semblé le plus intéres-sant, c’est qu’il n’y a pas que des étu-diants qui nous suivent mais aussi des cadres, pour qui c’est l’occasion de revoir leurs classiques après, souvent, plusieurs années de coupure,” indique M. Nabirha, qui confie que désormais la grande ambition de 9raya fdar, au vu du succès enregistré, est de se transformer plus tard après le Covid-19 en universi-té populaire partageant les savoirs avec toutes celles et ceux qui le voudront, indépendamment de leur âge, comme cela se fait d’ores et déjà sous d’autres cieux. Surtout, M. Nabirha a tenu à souligner “le plaisir” que lui ont témoi-gné les différents intervenants de 9raya

fdar à pouvoir échanger avec un public auquel ils n’avaient pas forcément ac-cès auparavant, même si aucun d’eux n’est rétribué. Ainsi, l’initiative compte pour l’heure sur les seuls moyens de ses fondateurs et de ses membres, qui com-prennent, outre M. Nabirha, des figures associatives à l’instar de Salim Hassar et Badr Boulek. Mais la donne pourrait bientôt changer, puisque M. Nabirha révèle que des sponsors viennent désor-mais frapper aux portes l

L’ÉDUCATION JUSQU’À CHEZ VOUS

L’INITIATIVE 9RAYA FDARPOUR L’ENSEIGNEMENT EN LIGNE

La pandémie de Covid-19 a été l’occasion pour beaucoup d’essayerde se réinventer, et le domaine du savoir et de la connaissance n’y échappe pas.

Wissam EL BOUZDAINI

Salaheddine Nabirha. Une école coopérativeà Casablanca.

DEPUIS SON LANCEMENT OFFICIEL LE 17 MARS, 9RAYA FDAR EN EST AUJOURD’HUI À QUELQUE 14.000 FOLLOWERS.

pédagogie en passant par la ventilation financière -lui-même est à la base cadre depuis six ans de l’École supérieure internationale de gestion au Maroc (ESIG)-, le concerné vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc avec l’initiative 9raya fdar, qui consiste en une page sur le réseau social Facebook diffusant de façon hebdomadaire des cours couvrant un large éventail de disciplines et ce en recourant aussi bien à des professeurs universitaires qu’à des consultants spé-cialistes des disciplines en question. La nouveauté par rapport aux MOOC d’ores et déjà proposés un peu partout sur le net? Une certaine interactivité

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UN TRISTE SORT

MAROCAINS BLOQUÉS À L’ÉTRANGER À CAUSEDE LA FERMETURE DES FRONTIÈRES

Ce sont des milliers de Ma-rocains qui sont bloqués à l’étranger. Ils ne peuvent pas rentrer dans leur pays en raison de la fermeture des

frontières suite à l’éclatement de la crise du Coronavirus. Ces Marocains en détresse sont coincés dans une dizaine de pays: la France, l’Espagne, la Turquie, l’Allemagne, les Pays-Bas, les Etats-Unis, le Sénégal, la Malaisie et l’Egypte. Malgré leurs appels incessants à l’adresse des autorités marocaines pour trouver des solutions de rapatriement, celles-ci font la sourde oreille.Ils en appellent désormais au Roi en lui écri-vant une lettre lui demandant de donner ses instructions afin de définir un programme de rapatriement. S.M. le Roi est dorénavant leur seul et dernier recours après qu’ils aient frappé à toutes les portes: consulats et am-bassades et toutes nos représentations di-plomatiques à l’étranger.

Silence assourdissantLe ministère des Affaires étrangères, qui n’a pas officiellement communiqué sur ce sujet très problématique, a tenté de rassurer ces Marocains en leur trouvant quelques solu-tions de subsistance. Il a notamment réservé 500 chambres d’hôtel pour nos concitoyens bloqués à Istanbul, en Turquie. Autre geste accompli mais insuffisant: il touche les tou-ristes marocains bloqués en Egypte. Dans un communiqué rendu public, mercredi 8 avril 2020 par l’ambassade marocaine au Caire, il est précisé que ces touristes marocains vont bénéficier d’une augmentation exception-nelle de leur dotation touristique annuelle en devises pour faire face à leurs dépenses. Ils sont ainsi priés de prendre attache avec

Des centaines de Marocains bloqués à l’étranger en appellent désormais au Roi en lui adressant une lettre lui demandant d’intervenir afin de définir

un programme de rapatriement.

Aissa AMOURAG

leurs banques basées au Maroc pour bénéfi-cier de cette mesure. Bien qu’elle puisse pa-raître utile, l’initiative semble ne pas plaire à nos concitoyens qui cherchent à rentrer dans leur pays. Dans les autres pays qui comptent de très nombreux Marocains, rien n’a encore été fait. Notamment en France, en Italie et en Espagne, considérés comme des foyers eu-ropéens de la maladie où le Covid-19 a fait des dizaines de milliers de morts. Sur les réseaux sociaux circulent des vidéos de cen-taines de Marocains bloqués dans les aéro-ports français, pleurant à chaudes larmes leur situation catastrophique. Parmi eux des enfants, des personnes âgées et d’autres Marocains portant des maladies chroniques nécessitant des soins urgents. Des drames humains risquent alors de se produire à l’outre bout de la Méditerranée

si les autorités marocaines ne bougent pas. Face au silence assourdissant et incompré-hensible des autorités marocaines, d’autres pays comme la France et l’Espagne rapa-trient leurs ressortissants bloqués au Ma-roc. Le vendredi 3 avril 2020, deux vols de la compagnie aérienne française Air France ont été exceptionnellement autorisés à ra-patrier depuis l’aéroport de Marrakech les Français bloqués au Maroc. C’est la deu-xième opération de rapatriement organisée par les autorités françaises après la pre-mière vague qui a eu lieu le 18 mars 2020.Le Maroc a certes pris une bonne décision en fermant très tôt toutes les frontières pour empêcher la propagation du virus, mais beaucoup se solidarisent avec leurs concitoyens bloqués dans les autres pays. Des solutions urgentes doivent être trou-vées en direction de cette communauté en détresse qui vit des conditions difficiles. No-tamment, comme le suggèrent les experts, mettre en place un dispositif sécuritaire renforcé aux frontières pour accueillir ces Marocains. Ce dispositif doit comprendre un dépistage et un isolement systématique des personnes rapatriées. Les prochains jours nous diront si des réponses seront appor-tées dans cette conjoncture sanitaire pour le moins compliquée l

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Edition 11 - mercredi 08 avril 2020

LA SOCIÉTÉ ADM FOURNITDES MASQUES DE PROTECTIONÀ SON PERSONNEL ET À L’ENSEMBLE DE SON ÉCOSYSTÈME

La Société les Autoroutes du Maroc se conforme à la nouvelle disposition gouvernementale qui rend obligatoire le port du masque de protection. Dans un communiqué rendu public, mercredi 8 avril 2020, et dès le lendemain de la prise de décision par le gouvernement, la société annonce avoir mis un stock de masques à la disposition de son personnel qui n’est pas en mode de télétravail. Ce stock répond également aux besoins de l’ensemble de son écosystème, constitué de sociétés privées en charge des services externalisés et des chantiers du BTP en charge des chantiers d’infrastructure et des travaux de maintenance en activité. La société ADM précise que cette opération de distribution des masques de protection vient s’ajouter à son dispositif mis en place, depuis le début de la crise du Covid-19. Le but est d’assurer la continuité de ses services tout en préservant la santé de ses clients-usagers, son personnel et l’ensemble de son écosystème.

LES ASSOCIATIONS DE MICROFINANCE REPORTENT LES REMBOURSEMENTS

À l’instar des autres secteurs économiques, les institutions de microfi-nance sont touchées par le Covid-19. Or, elles doivent rester entièrement mobilisées pour assurer une continuité d’activité de leur clientèle qui se trouve lourdement impactée par cette crise du Covid-19. Une clientèle

vivant dans la précarité et qui n’a aucun filet social.Les activités génératrices de revenu financées par le microcrédit bénéficient, en effet, à un million de ménages procurant du travail à 15 ou 20% d’autres familles. Ce qui fait que pas moins de 5 millions de citoyens se trouvent liés à la pérennité de cette activité. Or, suite au confinement, le blocage de ces activités se traduit par l’arrêt de la production, en raison de l’absence de commandes et du risque élevé lié à la crise sanitaire. «Aujourd’hui, il n’y a plus ni mouvements, ni déblo-cages ni remboursements. On accumule donc des pertes importantes pendant ce confinement qui affectent lourdement les fonds propres des différentes institutions de microfinance», souligne avec force Ahmed Ghazali, président de la Fédération des associations de microcrédit (FNAM). Résultat, le secteur de la microfinance, de plus en plus en mal de solvabilité, ne peut jouer son rôle de stabilisateur social et financier au profit de tous ces exclus du système financier classique. Or, sans un accompagnement financier, le million de microentrepreneurs auront beaucoup de mal à se relever de cette crise du Covid-19.Néanmoins, conscientes de ce contexte très difficile pour les activités génératrices de revenu, les institutions de microfinance n’ont pas manqué d’annoncer des me-sures exceptionnelles de soutien, notamment, en faveur des clients les plus impac-tés par la crise. La principale de ces mesures est le report des remboursements. Report accordé sur simple demande des clients lourdement affectés. Le tout en continuant d’assumer pleinement leur rôle de relais de proximité au service des autorités publiques qui le demandent pour distribuer, durant cette crise, les aides financières décidées par le gouvernement l Seddik MOUAFFAK

A. A.

PROTÉGER LES PLUS IMPACTÉSPour contenir la crise du Covid-19, la Fédérationdes associations de microcrédit prépare un plan de stabilitéet de relance qui sera incessamment soumis au gouvernement.

Ahmed-Ghazali

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