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CONFORTEMENT DES DIGUES
EN RIVE GAUCHE DU VAR A PUGET-THENIERS
Pièce C1
ETUDE DE DANGERS
SMIAGE Maralpin - 147, Bd du Mercantour- CS 23182- 06204 NICE CEDEX 3 – Tel. 04 89 08 96 50
Système d’endiguement de Puget
Théniers – Rive gauche
Etude de dangers
Rapport
Décembre 2018
Office National des Forêts
Service de Restauration des terrains en montagne
62, rte de Grenoble BP 3260
06205 NICE cedex 3
Tél : 04.93.18.54.74 Fax : 04.93.18.18.64 Courriel :
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
2
Cliché page de garde :
De gauche à droite et de haut en bas :
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
3
Table des Matières
RESUME NON TECHNIQUE 11
I.1 Caractéristiques du système d’endiguement : 11
I.2 Risques de défaillance 12
I.3 Scénarios de défaillance 14
I.4 Analyse des travaux de réduction des risques 17
DOCUMENT A 19
II. Renseignements administratifs 19
II.1 Porteur de l'étude, propriétaire(s), exploitant(s), responsable des ouvrages 19
II.1.1 Porteur de l'étude 19
II.1.2 Propriétaires des ouvrages 19
II.1.3 Propriétés foncières 19
II.2 Classement des ouvrages 21
II.3 Rédacteur(s) de l'étude 21
III. Objet de l'étude 22
III.1 Contexte réglementaire 22
III.2 Autres documents réglementaires relatifs aux risques naturels sur la commune 23
III.2.1 Plan de prévention des risques naturels 23
III.2.2 Plan communal de sauvegarde 23
III.2.3 Informations sur les risques 23
III.3 Documents de référence 24
III.4 Localisation des ouvrages 25
IV. Description du système d’endiguement, de son environnement et de ses
fonctions de protection 26
IV.1 Zone protégée 26
IV.1.1 Insertion dans le périmètre du SMIAGE 26
IV.1.2 Délimitation des zones protégées 27
IV.1.3 Analyse des enjeux 27
IV.1.4 Niveau de protection 29
IV.2 Description des aléas naturels sollicitant l’ouvrage 30
IV.2.1 Hydrologie du Var 30
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
4
IV.2.2 Evolution du profil en long et affouillement 31
IV.2.3 Capacité érosive du Var 32
IV.2.4 Crue des vallons affluents 32
IV.2.5 Glissement de terrain du Breuil 33
IV.3 Description des éléments et des fonctions du système d’endiguement 35
IV.3.1 Identification du cours d’eau 35
IV.3.2 Délimitation des tronçons de digue 35
IV.3.3 Profil en travers 37
IV.3.4 Végétation 38
IV.3.5 Profil en long 39
IV.3.6 Ouvrages traversants 41
IV.3.7 Analyse critique des données topographiques 43
IV.4 Analyse du fonctionnement 44
IV.4.1 Risque de brèche 44
IV.4.2 Risques de refoulement 47
IV.4.3 Risques de débordement des vallons 48
IV.4.4 Niveau de protection et niveau de sûreté 50
IV.5 Organisation du gestionnaire en situation de crue et de surveillance courante 52
IV.5.1 Organisation générale de la surveillance en crue 52
IV.5.2 Information hydrométéorologique 54
IV.5.3 Niveaux d’alerte et transmission de l’information 56
IV.5.4 Mise en œuvre des niveaux d’alerte 57
IV.5.5 Modalités de mise en œuvre des fins d’alerte 58
DOCUMENT B 59
V. Analyse fonctionnelle du système d'endiguement et de son environnement 59
V.1 Description du système d'endiguement 59
V.1.1 Description de l'objectif de protection 59
V.1.2 Rappel de l'historique de la construction des ouvrages 60
V.1.3 Caractéristiques générales des digues 63
V.1.4 Description des tronçons de digues 64
V.1.5 Principales conclusions de l'inspection visuelle de juillet 2013 et de mars 2018 66
V.1.6 Profil en long 68
V.2 Description de l'environnement du système d'endiguement 68
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
5
VI. Identification et caractérisation des potentiels de danger 70
VI.1 Rupture d’un tronçon de digue 70
VI.2 Surverse d'écoulement sur les digues 71
VI.3 Refoulement par les ouvrages transversaux 72
VI.4 Inondation de la zone protégée par les vallons affluents 72
VI.5 Potentiels de dangers supplémentaires 73
VI.5.1 Transport solide 73
VI.5.2 Corps flottants 74
VII. Caractérisation des aléas naturels 75
VII.1 Approche géomorphologique 75
VII.1.1 Evolutions en plan 75
VII.1.2 Evolutions du profil en long 75
VII.1.3 Identification des zones les plus exposées à l'érosion latérale et aux affouillements localisés
76
VII.2 Synthèse des données hydrologiques 77
VII.2.1 Crue centennale 77
VII.2.2 Crue maximum probable (PMF) 77
VII.2.3 Hydrogramme type de crue 78
VII.3 Modélisations hydrauliques 79
VII.3.1 Modélisations hydrauliques de la crue centennale 79
VII.3.2 Modélisations hydrauliques de rupture de digue 82
VII.3.3 Modélisation hydraulique de la Crue Maximum Probable 82
VII.4 Phénomènes aggravants 82
VII.5 Conclusion sur les aléas naturels 83
VIII. Etude accidentologique et retour d'expérience 84
VIII.1 Retour sur l'histoire des crues 84
VIII.2 Accidentologie sur l'endiguement du Var à Puget-Théniers 86
VIII.2.1 La crue du 7 novembre 1906 86
VIII.2.2 La crue du 5 novembre 1994 87
VIII.2.3 La crue du 5 novembre 2011 88
VIII.2.4 Le glissement du Breuil du 30 janvier 1948 89
VIII.3 Accidentologie sur les dispositifs d'endiguement en rivière torrentielle 91
IX. Identification et caractérisation des risques 92
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
6
IX.1 Analyse du risque de brèche 92
IX.1.1 Modes de défaillances retenus 93
IX.1.2 Analyse des Modes de Défaillances et de leurs Effets (AMDE) 93
IX.2 Analyse du risque de refoulement des ouvrages traversants 104
IX.2.1 Altitude des ouvrages traversants 104
IX.2.2 Profil en long 106
IX.3 Analyse du risque d’inondation par les vallons 108
IX.3.1 Situation 108
IX.3.2 Grandeurs caractéristiques 109
IX.3.3 Evolution dans le temps 109
IX.3.4 Hydrologie 110
IX.3.5 Conditions d’écoulement 113
X. Évaluation des scénarios d’accidents 131
X.1 Détermination des scénarios d’accidents plausibles 131
X.1.1 Définitions 131
X.1.2 Evénement de crue de référence 131
X.2 Scénario 1 – fonctionnement nominal 132
X.2.1 Incidence des crues des vallons 132
X.2.2 Cinétique des désordres 134
X.3 Scénario 2 – défaillance fonctionnelle 134
X.3.1 Incidence des refoulements 134
X.3.2 Dynamique du phénomène : 137
X.4 Scénario 3 - défaillance structurelle - brèches 137
X.4.1 Définition du scénario 137
X.4.2 Incidence des brèches 140
X.4.3 Cinétique de la rupture et de l’écoulement dans la zone protégée 145
X.5 Scénario 4 145
X.6 Gravité des scénarios 147
X.7 Criticité des scénarios 148
XI. Analyse des mesures de réduction des risques 149
XI.1 Objectif de niveau de protection 149
XI.2 Gestion de la végétation 150
XI.3 Renouvellement de la protection de berge 151
XI.3.1 Renouvellement de la protection de berge 151
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
7
XI.3.2 Travaux d’amélioration de la résistance de protection existante 152
XI.4 Renforcement de la stabilité d'ensemble de la digue du Savé 152
XI.5 Travaux sur les ouvrages traversant 152
XI.6 Phasage 154
XI.7 Incidence sur les risques de défaillance 155
XI.8 Incidence sur la criticité des scénarios 158
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
8
Table des Matières des figures
Figure 1 - Niveau de protection des zones protégées – Etat actuel 12 Figure 2 - Synthèse des scénarios - Etat actuel 16 Figure 3 – Coupe type de réfection de la carapace en enrochement libre - profil courant 17 Figure 4 -Gravité et criticité des scénarios après travaux 18 Figure 5 -Niveau de protection par zone - après travaux 18 Figure 6 - Occupation du sol dans la zone protégée 28 Figure 7 - Niveau de protection des zones protégées – Etat actuel 29 Figure 8 -Débits retenus 30 Figure 8-Exemple d’affouillement Tronçon T1f Planet 31 Figure 9- Exemple de mise à jour des blocs parafouilles par incision – tronçon 4b digue Blanqueries 31 Figure 10- Exemple de brèche par érosion du Var - 1994 32 Figure 11 - Vallon des Trenières et habitation inondée 2 fois lors de la dernière décennie 33 Figure 13 - Photo d’archive du glissement du Breuil – écomusée de la Roudoule 34 Figure 14 -Etat de l’entretien de végétation : 38 Figure 15 - Digue Planet T1f – végétation non coupée Figure 16 – Digue Savé T4 – rejets coupe
végétation 2014 39 Figure 17 - Digue village T4c - Coupe de végétation Figure 18 -Digue Blanqueries T3b – talus amont 2017 et
platane crête de digue herbacé 39 Figure 19 - Pluviaux abattoirs Figure 20 - Pluvial amont Blanqueries Figure 21 - -Pluvial
ancienne STEP 41 Figure 22 Vallon Trenieres 41 Figure 23 -Exutoire l’Ile Figure 24 - Vallon Planet Figure 25 - Vallon Chaise 41 Figure 26 – Prise d’eau amont Savé Figure 27 - Vallon Trinité Figure 28 - Prise d’eau Coletta 41 Figure 29 - Tableau d’équivalence risque de défaillance – période de retour de disfonctionnement 46 Figure 30 -Caractérisation du niveau de refoulement des ouvrages traversant 47 Figure 31 -Fréquence des désordres : 49 Figure 32 -Niveau de protection par zone – Etat actuel 51 Figure 33 - Niveau de sûreté par zone – Etat actuel 51 Figure 34 - schéma organisationnel de la surveillance en crue des ouvrages du SMIAGE 54 Figure 35 - carte des stations hydrométriques du SPC Medest sur le Var 55 Figure 36 : définition des niveaux d'alertes en fonction des données du SPC Medest sur le secteur Var aval 56 Figure 37 - Extrait du plan de projet de la route à Puget-Théniers, quartier de l'île. Plan 01Fi 1923, non
numérisé (source HIST-3-2) 60 Figure 38- Profil transversal type de la "route en chaussée dans le lit de la rivière" (source HIST-3-2) 60 Figure 39- Coupe transversale type de la construction de la voie ferrée sur les tronçons de digue en remblai.
(HIST-3-3) 61 Figure 40- Coupe transversale type de la construction de la voie ferrée sur les tronçons de digue avec mur de
soutènement (HIST-3-3) 62 Figure 41- Principe de colmatage aval/amont utilisé sur le Var (d’après Girel et Vigan). (image extraite de
HYDR-6) 62 Figure 42 - De gauche à droite : buse (digue Puget Aval tronçon 6a, ponceau de drainage de ravin (digue
Puget Aval, tronçon 1f), prise d'eau d'irrigation (digue Savé tronçon 7) 63 Figure 43 -Synthétise les principales caractéristiques des tronçons 64 Figure 44 –Synthèse des principales caractéristiques des tronçons 65 Figure 45 -Synthèse des principales caractéristiques des tronçons 66 Figure 46 - Désordres au niveau de la protection de berge historique : affouillement et dégradation du perré
maçonné digue Puget Aval tronçon n°1h (à gauche), basculement des sucres digue du Savé tronçon n°6 (à droite) 67
Figure 47 - Désordres au niveau de l'enrochement appareillé: digue Puget Village tronçon n°8 (à gauche), digue Puget Aval tronçon n°3b 67
Figure 48 -Hydro gramme type - crue centennale du Var 78 Figure 49 -Analyse du niveau de protection apparent contre la submersion en crue centennale par tronçon 81
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Figure 50 - Répartition mensuelle des évènements recensés (crue et/ou dommages hydrauliques) 86 Figure 51- Extrémité aval de la digue Puget-Théniers Village au quartier de l'Ile suite à la crue du 5 novembre
1994 (photo DDE 06) 87 Figure 52- Digue emportée directement en amont du quartier des Blanqueries, suite à la crue du 5 novembre
1994 (photo DDE 06) 88 Figure 53- Amorces de brèches dans la digue Puget-Théniers aval au niveau du quartier Lavancia lors de la
crue de novembre 2011 (RTM, 06/2012) 89 Figure 54 - Barrage dans le Var vu de 90 Figure 55- De haut en bas. Erosion de la voie sur berge d’accès à l’aéroport, inondation de l'autoroute.
(Photos Nice-Matin extraites de HYDR-6) 91 Figure 56 - Brèche amont dans la digue des Plans à Guillaumes. (Photo ONF) 91 Figure 57 -Analyse du risque de refoulement des ouvrages traversants 105 Figure 58 - Pluvial amont des Blanqueries Figure 59 - Pluvial du quartier des abattoirs Figure 60 -Pluvial
Roudoule 106 Figure 61- Ponceau du ravin du Planet Figure 62 - Prise d’eau la Coletta Figure 63 - Prise d’eau Savé
amont 106 Figure 64 - Positionnement des ouvrages traversants sur le profil en long général 107 Figure 65 -Capacité hydraulique par tronçon 115 Figure 66 - Incidences des crues du Var : 115 Figure 67 -Capacité hydraulique par tronçon 119 Figure 68 – Entonnement amont sous RD 6202 des Trenières – sortie dans le Var aval RD 6202 120 Figure 69 - Incidences des crues du Var 120 Figure 70 -Capacité hydraulique par tronçon 124 Figure 71 – Vue amont passage sous RD 6202 Planet – sortie dans le Var aval RD 6202 125 Figure 72 - Incidences des crues du Var 125 Figure 73 -Capacité hydraulique par tronçon 129 Figure 74 -Incidences des crues du Var 129 Figure 75-Positionnement des ruptures de digue sur le profil en long 139 Figure 76 - Gravité des débordements des vallons 147 Figure 77 -Gravité des refoulements 147 Figure 78 -Gravité des brèches 147 Figure 79 -Gravité de chaque scénario 147 Figure 80 -Détail des linéaires par tronçon (cartographie en annexe) 150 Figure 81 - Coupes schématique de la protection de berge et du sabot anti-affouillement 151 Figure 82 - Coupes type du confortement au droit de la route du Savé T3 et T4 152 Figure 83 -Nature des travaux préconisés par ouvrage traversant 153 Figure 84 -Evolution des conséquences du scénario 3 en fonction de l’avancement des travaux : 159 Figure 85 -Bilan de l’incidence des travaux sur les scénarios 159
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Table des Matières des cartes
Carte 1 - Plan général du système d’endiguement de Puget Théniers 11 Carte 2 - Plan des zones protégées 12 Carte 3- Cartographie du risque de défaillance par tronçon 13 Carte 4 - Cartographie des risques de débordement des vallons et des risques de refoulement 14 Carte 5 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées 15 Carte 6 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèches aval 16 Carte 7 - Plan de situation 25 Carte 8 - Carte de localisation 26 Carte 9 - Plan général du système d’endiguement de Puget Théniers et des zones protégées 27 Carte 10- Localisation du glissement du Breuil 33 Carte 11 - Situation du bassin versant du Var 35 Carte 12 - Plan général du système d’endiguement de Puget Théniers 35 Carte 13 --Délimitation tronçons - digue du Savé 36 Carte 14 - Délimitation tronçons – digue du Village 36 Carte 15 - Délimitation tronçons– digue des Planet Blanqueries 37 Carte 16 - Digue du Savé 42 Carte 17 - Digue du village 42 Carte 18 - Digue Planet Blanqueries 43 Carte 19 - Cartographie du risque de défaillance - Digue Savé et digue village 45 Carte 20 -Cartographie du risque de défaillance - Digue Planet Blanqueries 45 Carte 21 - Cartographie des risques de refoulement et de leur fréquence 48 Carte 22 - Cartographie des risques de débordement des vallons et de leur fréquence 50 Carte 23 - Carte d'Etat-Major Sarde avant 1860 Planche 21, feuille n° 82 de la carte de l'ancienne province
de Nice, dressée par l'Etat-Major italien. Source : HIST-3-1. En jaune : emplacement des digues du Savé et du Village. 71
Carte 24 - Carte de situation des vallons étudiés 73 Carte 25 - Localisation des désordres. En jaune, désordres au niveau des digues étudiées. Fond IGN au 1/20
000ème 85 Carte 26- Localisation du glissement de 1948 (en rouge) et emprise du lac du Breuil (en bleu). En vert, digue
de Puget-Théniers Aval. Echelle approximative 1/10 000ème (RTM, d'après données de Roudoule, Ecomusée en terre gavotte, sur orthophoto CG06 2009) 90
Carte 27 - Carte de situation des vallons étudiés 108 Carte 28 - Comparaison de l’érosion des bassins versants entre les photos aériennes de 1956 et 2017 110 Carte 29 - Carte récapitulative 116 Carte 30 - Carte récapitulative 121 Carte 31 - Carte récapitulative 126 Carte 32 - Carte récapitulative 130 Carte 33 - Cartographie des zones inondées par scénario 1 133 Carte 34 - Cartographie des zones inondées par scénario 1 134 Carte 35 - Cartographie des zones inondées par scénario 2 135 Carte 36 - Cartographie des zones inondées par scénario 2 136 Carte 37 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées 141 Carte 38 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche aval 1 et 2 143 Carte 39 -Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche aval 1 et 2 144 Carte 40 -Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche Savé PRRI 145 Carte 41 -Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche Blanqueries PPRI 146 Carte 42 - Cartographie de phasage des travaux digue Savé et village 154 Carte 43 -Cartographie de phasage des travaux digue Planet et Blanqueries 154
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
11
RESUME NON TECHNIQUE
I.1 Caractéristiques du système d’endiguement :
Le système d'endiguement du Var sur sa rive gauche dans la traversée de Puget-Théniers est
composé de 3 ouvrages : en amont la digue du Savé (575 m), puis la digue de Puget-
Théniers Village (1925 m), et la digue de Puget-Théniers Aval (2120 m). Ces ouvrages
présentent une cohérence globale formant un système d’endiguement qui se raccorde au
versant à l’amont et à l’aval.
Ces ouvrages ont été édifiés dans le lit moyen du fleuve à partir des matériaux alluvionnaires
puis élargis, pour l'aménagement de la route départementale n°2 (actuellement RD 6202) et
du chemin de fer de Provence entre 1866 et 1907. Ils ont permis le développement de
l'agriculture par la technique de l'enlimonage, puis le développement de l’urbanisme de la
plaine à partir des années 70.
Carte 1 - Plan général du système d’endiguement de Puget Théniers
Constituant l'assise de plusieurs voies de communication sur la majorité du linéaire, les digues
présentent une largeur conséquente (de 12 à 30 m), excepté au niveau de la digue du Savé.
La structure historique des ouvrages est encore visible actuellement sur la majorité du linéaire,
en particulier celle du talus côté fleuve protégé par un perré maçonné en pierres sèches
taillées ou bétonné (Savé), recouvert de blocs en vrac également présents en pied de
digue. Les tronçons emportés lors des crues de novembre 1994 puis de novembre 2011 ont
été reconstruits avec une protection du talus en enrochement sec appareillé.
Le système d’endiguement protège 5 zones distinctes qui fonctionnent comme des casiers
en cas de débordement. Elles abritent en tout 736 habitants. Le système d’endiguement
protège directement une partie du village historique, des habitations individuelles ainsi que
de nombreux commerces, et les services et équipements de service public structuraux de la
région. La crête de digue supporte, elle, les infrastructures de transport interrégionales du
secteur que sont : la route départementale 6202, la voie de chemin de fer de Provence de
Nice à Digne et sa gare.
Digue du Savé
Digue Puget-Théniers Village
Digue Puget-Théniers Aval (Planet-Blanqueries)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
12
Carte 2 - Plan des zones protégées
La cote historique des crêtes de digue a été dimensionnée pour répondre à la cote de crue
centennale. Cependant des risques de refoulement existent à partir d’une crue de période
de retour décennale par les ouvrages traversant.
L’état des protections de berge parfois très dégradée peut engendrer des brèches avec
débordement dans les zones protégées qui deviennent très probable à partir d’une crue
cinquentennale. Le cumul des deux risques de défaillance donne un niveau de protection
actuel variant de la crue décennale à la crue centennale en fonction des zones.
Figure 1 - Niveau de protection des zones protégées – Etat actuel
Zone protégée Fréquence de
crue du Var
engendrant des
refoulements
Fréquence de
crue
engendrant
des ruptures
Niveau de
protection
global
Savé 20 ans 50 ans 20 ans
Village amont
Roudoule
100 ans 100 ans 100 ans
Village aval
Roudoule
50 ans 100 ans 50 ans
Quartier Planet 10 ans 50 ans 10 ans
Quartier
Blanqueries
20 ans 50 ans 20 ans
I.2 Risques de défaillance
La hauteur des digues permet de faire face à une crue centennale (de l'ordre de 900 m3/s)
avec une importante revanche sur la majorité du linéaire, du fait de leur dimensionnement
historique, et de l'incision du lit qui s’est généralisée, sur 2 m de hauteur en moyenne.
Cette incision rend aujourd'hui les digues vulnérables à l'affouillement par le fleuve : le perré
historique est perché à plus de 1,5 m de hauteur par rapport au fond du lit, les blocs en vrac
du sabot anti-affouillement initial et de la protection du talus ont basculé en pied de digue et
ne constituent plus une protection efficace contre les érosions latérales par le fleuve. La
végétation est dans l'ensemble fortement développée. Les protections de berge en
enrochement sec appareillé édifiées suite à la crue de 1994 présentent en plusieurs endroits
Zone
protégée
Savé
Zone protégée
village amont
Roudoule
Zone protégée
village aval
Roudoule
Zone protégée
Planet
Zone protégée
Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
13
des signes de glissement et/ou de basculement, principalement liés à l'affouillement localisé
du pied de digue par les courants transversaux.
La résistance aux aléas d'affouillement et d'érosion externe par le fleuve est essentielle pour
l'endiguement d'un cours d'eau qui n'a de fleuve que le nom géographique, et qui présente
un écoulement de rivière torrentielle proche du régime critique avec des vitesses en crue
centennale de 3 à 4 m/s voire plus au niveau des singularités, ainsi qu’une importante
capacité de charriage entraînant une forte mobilité en plan des matériaux mettant à jour
localement le pied de digue.
Ainsi, le mode de défaillance de loin le plus critique que nous identifions concerne la
fonction technique de résistance à l'affouillement et à l'érosion externe par le fleuve. Parmi
les 50 tronçons homogènes délimités, 7 tronçons présentent un niveau de risque de
défaillance vis-à-vis des aléas d'érosion externe et d'affouillement très fort (début de
défaillance pour une crue cinquantennale), 14 un niveau de risque fort (début de
défaillance pour une crue centennale). Dans une moindre mesure, la digue du Savé
présente sur plusieurs tronçons un niveau de risque fort voire très fort vis-à-vis des aléas de
rupture d'ensemble et d'érosion interne.
Carte 3- Cartographie du risque de défaillance par tronçon
Les zones protégées derrière les digues sont également menacées par 4 vallons affluents du
Var qui peuvent déborder en particulier du fait de l’engravement à la rupture de pente des
torrents, à leur débouché dans la plaine. Les 4 vallons de la Trinité, des Trenières, du Planet et
la Chaise sont concernés par ce risque lié aux phénomènes orageux et pouvant causer des
dégâts importants sur les habitations situées à proximité des vallons.
Enfin, une partie des ouvrages traversant présentent des risques de refoulement à partir d’une
crue décennale du Var. Il s’agit des anciennes prises d’eau agricoles du Savé et de la
Coletta, des 6 exutoires pluviaux et des exutoires des vallons de la Trinité et du Planet qui
peuvent fonctionner en refoulement. Les inondations provoquées par ces refoulements sont
progressives avec de faibles vitesses, mais peuvent être à l’origine de hauteurs d’eau
importantes sur les zones d’enjeux.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
14
I.3 Scénarios de défaillance
Sur ces constations, quatre scénarios d’accident ont été étudiés :
Le scénario 1 de fonctionnement normal correspond à une montée des eaux au niveau
de protection sans rupture. Le niveau de protection global du système d’endiguement
étant la crue décennale du Var en l’état actuel, nous avons étudié la survenance d’une
crue des vallons affluents dans ce scénario qui est probable concomitamment à une crue
décennale du Var, du fait de la grande différence de taille de bassins versants. Le niveau
de crue des vallons est considéré pour un événement décennal, qui correspond à l’aléa
critique des vallons en l’état actuel.
Ce scénario expose 110 habitants à des inondations par les vallons. Il présente une gravité
de 3 sur une échelle de 1 à 5 et une criticité Rouge.
Les vallons du Planet et de la Chaise sont ceux qui exposent le plus d’habitations. Ils
débordent respectivement pour des crues de période retour 5 ans à 10 ans en fonction de
leur charge solide qui peut obstruer les cadres de la route du Planet.
Carte 4 - Cartographie des risques de débordement des vallons et des risques de refoulement
Risque d’inondation par crues des vallons zone inondée par refoulement et vallon
Risque de refoulement du Var
Vallon de la
Trinité
Vallon des
Trenieres
Torrent du
Planet
Torrent de
la Chaise
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
15
Le scénario 2 de défaillance fonctionnelle correspond à une défaillance d’un ouvrage du
système d’endiguement. Le système d’endiguement possède seulement 2 vannes
d’irrigation qui paraissent condamnées en position fermée. Du fait de la présence de
nombreux autres ouvrages traversant sensibles aux refoulements pour des niveaux de
crues de 10 ans à 100 ans, nous avons étudiés dans ce scénario les risques de refoulement
de tous les ouvrages traversants, y compris les deux vannes considérés comme ouvertes,
pour une crue centennale du Var.
Les quartiers du Planet et de la Trinité sont les plus exposés à ce risque avec des hauteurs
d’eau respectives de 1,5 m et 1m alors que le quartier des Abattoirs et des Blanqueries
sont exposés à des hauteurs de moins de 80cm d’eau.
Ce scénario expose 150 habitants à des inondations par refoulement. Il présente une
gravité de 3 sur une échelle de 1 à 5 et une criticité Rouge.
Le scénario 3 de défaillance structurelle correspondant à la formation de brèches par
érosion et affouillement des digues au niveau des tronçons menacés par un risque très
fort : amont du pont de chemin de fer pour la digue du Savé, et 3 tronçons de la digue
Puget-Théniers Aval (au droit du quartier du Planet, amont Blanqueries, aval des
Blanqueries avec glissement du Breuil).
Ce scénario expose 183 habitants à des inondations avec des vitesses d’écoulement
parfois fortes. Il présente une gravité de 3 sur une échelle de 1 à 5 et une criticité Rouge.
Les incidences sur les enjeux sont fortes et varient surtout en fonction de la hauteur de la
crue au-dessus des terrains conditionnant la lame d’eau surversante.
Pour la digue du Savé, la rupture amont peut noyer la zone du stade sous 3m d’eau avant
rupture du tronçon aval de la digue du Savé. Du fait de la surélévation de la route du
Savé, les débordements vers le village par la voie ferrée sont faibles et devraient restés
cantonnés au vallon des Trenieres.
Carte 5 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées
La brèche de la digue du Planet provoquerait des entrées d’eau importantes dans tout le
quartier du Planet et les écoulements rejoindraient le Var en surversant largement par-dessus
la digue au niveau du vallon de la Chaise. Les hauteurs d’eau se limitent à 1,5m en partie
basse.
Zone inondée
brèche Savé
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
16
La brèche de la digue au niveau du hameau des Blanqueries serait la plus impactante du
fait de la conjonction de la hauteur d’eau de 2m qui peut se déverser, de la proximité des
habitations de la rive du Var et enfin de l’étroitesse du lit majeur engendrant de fortes
vitesses, jusqu’à 5m/s. Le hameau des Blanqueries pourrait être totalement détruit par érosion
du terrain d’assise en cas d’accentuation du méandre dans l’extrados du Var.
Le glissement de terrain du Breuil peut provoquer un barrage sur le Var et engendrer la
rupture de la digue sur la rive opposée au niveau des Blanqueries. Ce scénario est surtout
impactant pour les infrastructures de transport en crête de digue, qui seront noyées et
probablement détruites.
Carte 6 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèches aval
Le scénario 4 de l’aléa de référence du PPRI de Puget Théniers, correspondant à une
brèche en amont du pont de chemin de fer du Savé et une brèche en amont des
Blanqueries. Il s’agit de 2 accidents également étudiés dans le scénario 3.
Ce scénario expose 88 habitants à des inondations avec des vitesses d’écoulement
parfois fortes. Il présente une gravité de 2 sur une échelle de 1 à 5 et une criticité
Rouge.
Figure 2 - Synthèse des scénarios - Etat actuel
scénarios Nombre de
personnes
impactées
Gravité Criticité
Scénario 1 Q10 vallon et Q10 Var 110 3 Rouge
Scénario 2 Q100 var sans brèche 150 3 Rouge
Scénario 3 4 brèches et glissement du
Breuil
183 3 Rouge
Scénario 4 2 brèches 88 2 Rouge
Quartier Planet Hameau
Blanqueries Lotissement
Blanqueries
Zone inondée brèche
Planet Zone inondée brèche
Blanqueries Zone inondée glissement
du Breuil
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
17
I.4 Analyse des travaux de réduction des risques
Le SMIAGE a programmé un plan d'entretien pluri-annuel des protections de berges,
comprenant la gestion de la végétation et le renouvellement de la carapace et du sabot
anti-affouillement. Les travaux au niveau d'une partie de la digue du Savé prévoient
également son confortement vis-à-vis des aléas d’érosion interne et de rupture d’ensemble.
Le développement important de la végétation sur le parement de la digue côté Var, impose
d’effectuer régulièrement la coupe de la végétation ligneuse. La digue du Savé a fait l’objet
d’un enlèvement de végétation en 2013 et 2014 et devra faire l’objet d’un prochain
entretien à moyen terme. Au total, la moitié du linéaire de la digue du village et la digue des
Blanqueries a fait l’objet d’un enlèvement de la végétation en 2017. Le reste du linéaire est à
traiter à court terme pour les tronçons qui ne feront pas l’objet de travaux les premières
années.
Les travaux de rénovation de la carapace concernent l’ensemble du système
d’endiguement, sauf les tronçons dont la protection en génie civil a été jugée en bon état
avec un sabot suffisant. La protection mise en œuvre est une carapace en enrochement sec
libre en 2 couches d’une inclinaison 3H/2V. Les enrochements sont montés jusqu’à la crête
de digue ou à une hauteur équivalente à la charge de la crue centennale si elle est plus
basse. Les blocs ont une classe granulométrique de 2 à 6 T. Les blocs de l'enrochement libre
sont agencés et compactés par couche avec le godet de la pelle.
Un sabot anti-affouillement en blocs libres protégera le pied de la carapace contre les
affouillements localisés liés aux courants transversaux. Ce sabot a une largeur de 5m et une
épaisseur de 2m en profil courant. Il est élargi à 5,5m dans les extrados, les zones de fortes
contraintes hydrauliques et les zones potentiellement impactées par le glissement du Breuil.
L’arase supérieure du sabot est enfouie à 0,5m sous le lit en tenant compte d’une poursuite
de l’incision du lit de 1m.
Figure 3 – Coupe type de réfection de la carapace en enrochement libre - profil courant
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
18
En plus de cette carapace de blocs, la résistance vis-à-vis de l’aléa d’érosion interne est
améliorée par :
- Le comblement de la dépression existante entre la voie ferrée et la digue, sur les
tronçons 5a, 5b, et 7 de la digue du Savé
- Le renforcement côté terre de la digue du Savé par un mur de soutènement, sur les
tronçons 3 et 4.
L’ensemble de ces travaux permet de réduire le risque de défaillance à un niveau qualifié de
« Faible ». Le risque d’apparition de brèche est réduit à une probabilité inférieure à 10 % en
cas de crue centennale du Var. Seule reste la probabilité d’apparition d’une brèche à l’aval
des Blanqueries en cas d’activation du glissement du Breuil par érosion régressive.
Le phasage des travaux, prévu sur 5 ans, permet d’éviter la formation de brèche au Savé dès
la première année, puis progressivement au Planet et aux Blanqueries les 4ème et 5ème années.
Par contre les travaux de confortement n’ont pas d’incidence sur les scénarios 1 et 2 qui
continuent de menacer la zone protégée, par refoulement dans les ouvrages traversants et
débordement des vallons.
Figure 4 -Gravité et criticité des scénarios après travaux
Désordre potentiel Nombre de
personnes
impactées
Gravité Criticité
Scénario 1 Débordement des vallons
pour Q10 vallon et Q10 Var
110
3 Rouge
Scénario 2 Refoulement pour Q100 var 150 3 Rouge
Scénario 3 Surverse et brèche
Blanqueries aval par
glissement du Breuil
8 1 Vert
Scénario 4 - 0 1 Vert
Le niveau de protection global de chaque zone n’est pas modifié du fait des risques de
refoulement qui perdurent.
Figure 5 -Niveau de protection par zone - après travaux
Zone protégée Fréquence de
crue du Var
engendrant des
refoulements
Fréquence de
crue
engendrant
des ruptures
Niveau de
protection
global
Savé 20 ans 200 ans 20 ans
Village amont
Roudoule
100 ans 200 ans 100 ans
Village aval
Roudoule
50 ans 200 ans 50 ans
Quartier Planet 10 ans 200 ans 10 ans
Quartier
Blanqueries
20 ans 200 ans 20 ans
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
19
DOCUMENT A
II.Renseignements administratifs
II.1 Porteur de l'étude, propriétaire(s), exploitant(s), responsable des ouvrages
II.1.1 Porteur de l'étude
La gestion du système d’endiguement et la maîtrise d’œuvre des travaux de confortement
est assurée par l’établissement public territorial de bassin portant la compétence GEMAPI :
Syndicat Mixte pour les Inondations, l’Aménagement et la Gestion de l’Eau Maralpin –
SMIAGE
II.1.2 Propriétaires des ouvrages
La Route Départementale n° 6202, assise sur certains tronçons de digue (cf. I.5.2), a pour
propriétaire et gestionnaire le Conseil Départemental des Alpes Maritimes – Subdivision
Départementale d'Aménagement Cians-Var.
Le chemin fer de Provence, assis sur certains tronçons de digue, a pour propriétaire et
gestionnaire le Conseil Régional Provence Alpes Côte d'Azur – Direction des transports et des
grands équipements.
La voie communale, assise sur certains tronçons de digue, a pour gestionnaire la commune
de Puget-Théniers et pour propriétaire des privés et la commune.
II.1.3 Propriétés foncières
L’analyse foncière des terrains d'assise des digues est synthétisée dans le tableau page
suivante.
Le SMIAGE a entrepris une démarche de conventionnement avec l’ensemble des
propriétaires fonciers privés et publics du système d’endiguement.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
20
N°
Tronçon
N°
ParcelleSection Lieu dit Nature Propriétaire
1/2 294 A La Trinitérive gauche
VarDALMAS MARTINE MICHELE
3/4 295 A La Trinitérive gauche
VarGAYDON JOSEPHINE LEONIE
5a/5b/6 299 A La TrinitéChemin de
ferREGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
7 305 A La Trinité Potager COMMUNE DE PUGET THENIERS
N°
Tronçon
N°
ParcelleSection Lieu dit Nature Propriétaire
1d 78 AB L'Adroit Bâtiment REGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
1d/2a/2b/2c/
3a/3b16 AB
rue
Alexandre
Barety
Chemin de
ferREGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
3b/4a/4b/4c/
4d 74 AB
rue
Alexandre
Barety
Chemin de
ferREGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
5/6/7a 336 AC Le VillageChemin de
fer REGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
7a/7b/7c/8 181 B L'îleChemin de
fer REGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
N°
Tronçon
N°
ParcelleSection Lieu dit Nature Propriétaire
1a/1b/1c/1d/
1e/1f/1g/1h/1
i
59 AD PlanetChemin de
ferREGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
1i/2a/2b/3a 503 C LavanciaChemin de
fer
REGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
3b/3c/4a/4b/
4c/5a/5b/5c430 C Blancaria
Chemin de
fer REGION PROVENCE ALPES COTE D'AZUR
5c 429 C BlancariaRive gauche
VarCOMMUNE DE PUGET THENIERS
5d 428 C BlancariaRive gauche
Var M WOOD/MICHAEL JOHN
5d/6a 427 C BlancariaRive gauche
Var et Var
MLE GINESY/FRANCOISE RENEE NICOLE
M GINESY/ROBERT MARIUS JOSEPH
MLE GINESY/SOPHIE DELPHINE MARIE
MLE GINESY/BERNADETTE PHILOMENE MARIE
M GINESY/ROBERT EUGENE DOMINIQUE
MME GINESY/ANNE-MARIE
6b 426 C GraletRive gauche
Var et VarM FERAUD/LIONEL SEBASTIEN
DIGUE DU SAVE
DIGUE DE PUGET THENIERS VILLAGE
DIGUE DE PUGET THENIERS AVAL PLANET-BLANQUERIES
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
21
H
II.2 Classement des ouvrages
Les classes de digues définies par le code de l’environnement sont présentées dans l’article
R214-113 du code de l’environnement :
Classe A Classe B Classe C
H ≥ 1,5 m et
P> 30 000 hab.
H ≥ 1,5 m et
P de3 000 à 30 000
hab.
pas en classe A
H ≥ 1,5 m et
P de 30 à 3 000
hab.
pas en classe A, ni
B
où :
“H”, représente la hauteur de l’ouvrage
exprimée en mètres et définie comme la plus
grande hauteur mesurée verticalement entre
le sommet de l’ouvrage et le terrain naturel
du côté de la zone protégée à l’aplomb de
ce sommet ;
“P” est la population maximale exprimée en nombre d’habitants résidant et
travaillant dans la zone protégée, en incluant notamment les populations
saisonnières.
En vertu de l’article R214-113 du code de l’Environnement, ce système d'endiguement est
donc de classe C.
En vertu du décret du 12 mai 2015, ce système d’endiguement est donc soumis à
l’établissement d’une étude de danger à actualiser tous les 20 ans.
Les digues étudiées ont fait l’objet d’un arrêté de classement préfectoral du 10 mai 2012 au
titre de l’ancien décret de 2007 abrogé.
II.3 Rédacteur(s) de l'étude
La réalisation de l’étude de danger a été confiée au bureau d’étude ONF - RTM Agence des
Alpes du Sud, agréé pour une durée de 5 ans pour les études, diagnostics et suivi de travaux
des digues et petits barrages par l’arrêté du 21 décembre 2016 portant agrément
d’organisme intervenant pour la sécurité des ouvrages hydrauliques.
L'équipe de projet est constituée de :
- Thibaut Tournier, ingénieur territorial Alpes Maritimes,
- Pierre Gachet, ingénieur hydraulique,
- Marc Fouquet, ingénieur référent agréé pour les ouvrages hydrauliques classés
selon la procédure interne de l'ONF
- Thierry EME, technicien territorial du Moyen et Haut Var/ Esteron ,
- Jean-Luc DEMIRDJIAN, dessinateur,
- Katia MENARDO, assistante administrative.
L'étude a été vérifiée par :
- Cecile GUITET, chef du service RTM des Alpes-Maritimes,
- Yann QUEFFELEAN, référent national RTM pour les ouvrages hydrauliques classés.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
22
III. Objet de l'étude
III.1 Contexte réglementaire
La présente Etude de Dangers est une mise à jour de l’Etude de Dangers établie par le
service RTM en août 2014. La phase d’étude de 2014 comprenait un diagnostic approfondi
des ouvrages et une étude de dangers qui a débouché sur la définition de travaux de
confortement au stade faisabilité.
La mise à jour de l’étude est effectuée dans le cadre de la demande d’autorisation du
système d’endiguement de Puget Théniers par le SMIAGE, conformément au décret du 12
mai 2015 relatif aux règles applicables aux ouvrages construits ou aménagés en vue de
prévenir les inondations et aux règles de sûreté des ouvrages hydrauliques.
Décret n°2015-526 du 12 mai 2015, modifié par le décret n°2017-81 du 26 janvier 2017
« article 562-14 du code de l’environnement
I. - Le système d'endiguement est soumis à une autorisation en application des articles L. 214-3 et R. 214-1, dont la demande
est présentée par la commune ou l'établissement public de coopération intercommunale compétent.
IV.- La demande d'autorisation d'un système d'endiguement comportant une ou plusieurs digues établies antérieurement à la
date de publication du décret n° 2015-526 du 12 mai 2015 relatif aux règles applicables aux ouvrages construits ou aménagés
en vue de prévenir les inondations et aux règles de sûreté des ouvrages hydrauliques est déposée au plus tard le 31 décembre
2019 lorsque ces digues relèvent de la classe A ou de la classe B et au plus tard le 31 décembre 2021 lorsqu'elles relèvent de
la classe C, telles que ces classes sont définies par l'article R. 214-113. A défaut, à compter respectivement du 1er janvier
2021 et du 1er janvier 2023, l'ouvrage n'est plus constitutif d'une digue au sens du I de l'article L. 566-12-1 et l'autorisation
dont il bénéficiait le cas échéant à ce titre est réputée caduque.
V.- Le système d'endiguement est compatible avec le plan de gestion du risque d'inondation. »
« article 562-15 du code de l’environnement
Toute modification d'un système d'endiguement envisagée par son gestionnaire ayant une incidence sur le niveau de
protection défini par l'article R. 214-119-1 est soumise aux dispositions des articles R. 181-45 et R. 181-46. »
De plus, le SMIAGE ayant établi un programme de travaux de confortement du système
d’endiguement, l’Etude de Dangers est concernée par l’article 3 de l’arrêté du 7 avril 2017
précisant le plan de l’étude de dangers des digues :
Sous-section 2 : Cas d'une demande d'autorisation de modification d'un système d'endiguement ou d'un aménagement
hydraulique, avec travaux
Article 3 - Lorsqu'une étude de dangers est jointe à une demande d'autorisation de travaux de modification d'un système
d'endiguement ou d'un aménagement hydraulique existant, le contenu de l'étude porte sur ce système ou cet aménagement tel
qu'il se trouve dans sa configuration effective au moment où ce document est déposé auprès de l'administration et est
complété pour porter aussi sur ce système ou cet aménagement tel qu'il se trouvera dans sa configuration une fois les travaux
réalisés. L'étude de dangers comporte aussi une évaluation des situations particulières pendant la réalisation des travaux
tenant compte de la durée prévue pour ceux-ci.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
23
Le tableau ci-dessous rappelle les obligations et échéances réglementaires à respecter par
les gestionnaires de système d’endiguement de classe C :
Classe d'ouvrage
Demande d’autorisation
Etude de danger (par un
organisme agréé)
Dossier d'ouvrage
Description de
l'organisation pour
l'exploitation et
la surveillance en toutes
circonstances
Registre de l’ouvrage
Rapport de surveillance
Visite technique
approfondie
C
Avant le 31/12/2012
Le gestionnaire définit, eu égard au niveau de
protection qu’il détermine, les
systèmes d’endiguement
Objet de la présente
étude Mise à jour ultérieure
vingtennale
oui oui oui Oui tous les
6 ans
Au moins une VTA
entre deux rapports de surveillance et à l’issu de
tout événement ou évolution
déclarée
III.2 Autres documents réglementaires relatifs aux risques naturels sur la commune
III.2.1 Plan de prévention des risques naturels
Un PPR Inondations du Var et de la Roudoule a été réalisé par le bureau d'études SIEE et
approuvé par le Préfet le 18/02/2004. La cartographie du zonage réglementaire est reportée
sur fond ortho photographique en annexe 4.1.
Un PPR mouvements de terrain a été réalisé par le CETE et approuvé par le Préfet le
06/12/2001. Il est actuellement en cours de révision.
III.2.2 Plan communal de sauvegarde
Le PCS a été réalisé en 2009.
III.2.3 Informations sur les risques
Enfin, concernant les informations relatives aux risques (décret du 11 octobre 1990)
auxquelles doivent avoir accès les personnes résidant sur la commune :
le DDRM (Dossier Départemental des Risques Majeurs) a été mis à jour en 2007 par la
préfecture ;
le DCS (Dossier Communal Synthétique) est approuvé par Arrêté Préfectoral depuis
1998 ;
le DICRIM (Document d'Information Communal sur les Risques Majeurs) n'a pas été
réalisé.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
24
III.3 Documents de référence
Etudes hydrauliques
HYDR-1 - SOGREAH, 1995, Etude des risques hydrauliques sur la commune de Puget-
Théniers, pour le compte du Ministère de l'Agriculture, Service ONF-RTM des Alpes-
Maritimes
HYDR-2 - CEMAGREF, 1996, Etude de la crue du Var du 5 novembre 1994, pour le
compte du Ministère de l'Agriculture, Service ONF-RTM des Alpes-Maritimes
HYDR-3 - SOGREAH – CLARAC – GAY Environnement, 1999, Fleuve Var : étude globale
du bassin versant, Définition d'orientation en vue d'une gestion équilibrée, pour le
compte du Ministère de l'Environnement – DDE des Alpes-Maritimes
HYDR-4 - SIEE, Plan de Prévention des Risques naturels prévisibles d'inondation sur la
commune de Puget-Théniers, Rapport de présentation, pour le compte de la DDE des
Alpes Maritimes, 2004
HYDR-5 – RTM-ONF, Digue de Puget-Théniers aval, secteur Lavancia, définition des
travaux d'urgence suite à la crue de novembre 2011, pour le compte du Conseil
Général 06, juillet 2012
HYDR-6 – GIR MARALPIN, GOURBESVILLE P., Le bassin du Var et la crue de 1994, Table
ronde, 2009
HYDR-7 - RTM-ONF, Digue en rive gauche du Var à Puget-Théniers, diagnostic
approfondi, pour le compte du Conseil Général 06, août 2013
Documents historiques (numérotation homogène à celle du diagnostic)
HIST-3 - Archives départementales des Alpes Maritimes :
- HIST-3-1 – site internet des Archives Départementales : http://www.cg06.fr
- HIST-3-2 - Archives Administratives de 1800 à 1940 / Fonds des Ponts et
Chaussées / sur la Route Départementale n°2 de Maulaussène à Guillaumes :
Document 02S 1494 du 01/01/1861 au 31/12/1879. Construction entre le torrent
du Cians à Rigaud et Puget-Théniers.
- HIST-3-3 - Archives privées / Fonds des Chemins de Fer de Provence / sur la
construction du chemin de Fer sur la section de Puget-Théniers : document 221
J 0059.
HIST-4 - Archives de la commune de Puget-Théniers :
- HIST-4-1 - DCE-DOE - travaux de renforcement de la digue du Savé, maître
d'ouvrage : commune de Puget-Théniers, maître d'œuvre : DDE des Alpes
Maritimes, entreprises mandataires : SARL Dalmasso – Tarmac BTP – Nicoletti,
1998. (Les documents nous ont été présentés comme DOE et présentent le
nom des entreprises titulaires, mais sont intitulés "DCE", ce qui introduit une
incertitude sur la conformité de l'exécution)
- HIST-4-2 – COYNE ET BELLIER, Mission d'expertise des berges du Var à Puget-
Théniers – Ouvrage de protection du centre-ville en cas de rupture de la digue
du Savé – pour le compte de la DDE 06 – 2000
Données topographiques
TOPO-1 : Levé topographique réalisé par le cabinet de géomètre FIT CONSEIL pour le Conseil
Général 06, daté de mai 2013, à partir d'un levé LIDAR réalisé le 21 mars 2013
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
25
Photographies aériennes
Conseil Général 06 - Orthophotographie 2009 et 2016
IGN - Photographies aériennes de 1948 et 1994
III.4 Localisation des ouvrages
Dans la traversée de Puget-Théniers, le Var draine un bassin versant de 797 km2. Le site se
situe dans le cours moyen du Var.
L'étude de dangers à réaliser concerne les digues de protection contre les crues du Var en
rive gauche dans la traversée de Puget-Théniers (code INSEE 06099), département des Alpes-
Maritimes (06).
Le système d’endiguement étudié couvre au total 4 620 m et comprend 3 digues situées sur
la rive gauche : la digue du Savé (575 m), la digue de Puget-Théniers Village (1925 m) et la
digue de Puget-Théniers aval – Planet et Blanqueries (2120m).
Le périmètre du système d'endiguement comporte les digues proprement dites depuis la
fondation de leur protection de berge côté rivière jusqu'à leur pied côté terre, et a pour
limites amont et aval :
- Amont du périmètre : à l'extrémité amont de la digue du Savé, raccordement au versant à
proximité du pied du versant montagneux et en aval de la confluence avec le ruisseau du
Castagnet ;
- Aval du périmètre : à l'extrémité aval de la digue de Puget-Théniers Aval, raccordement au
terrain naturel à proximité d'un affleurement de gypse et à l'aval de l'ancienne station
d'épuration.
La rivière torrentielle de la Roudoule conflue avec le Var au niveau de la digue de Puget-
Théniers Village.
Le périmètre d'étude couvre, en plus du système d'endiguement, la zone protégée et le
cours d'eau au droit des ouvrages et sa berge en rive droite.
Carte 7 - Plan de situation
Zone d’étude
Système d’endiguement rive gauche du Var
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
26
IV. Description du système d’endiguement, de son environnement et de ses fonctions de protection
IV.1 Zone protégée
IV.1.1 Insertion dans le périmètre du SMIAGE
Le Syndicat Mixte pour les Inondations, l’Aménagement et la Gestion de l’Eau Maralpin est
compétent sur l’ensemble des bassins versants du département des Alpes Maritimes, élargi à
l’ensemble des bassins versants du Var, de la Siagne et du Riou de l’Argentière, à l’exception
du bassin versant du Verdon.
La zone protégée par le système d’endiguement de Puget Théniers est entièrement incluse
dans ce domaine de compétence.
Carte 8 - Carte de localisation
Périmètre des bassins versants
de compétence SMIAGE
Zone protégée
Puget Théniers
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
27
IV.1.2 Délimitation des zones protégées
Nous avons délimité les zones protégées des 3 digues par une approche morphologique à
partir des photographies aériennes, de l'Atlas des Zones Inondables, et de nos observations
sur le terrain. Nous n'avons pas exploité la cartographie des aléas du PPR dont la zone d'aléa
est à notre avis trop restreinte. L'annexe 4.1 présente pour chaque digue les cartographies
comparatives de l'AZI, du PPR, et de la zone protégée retenue dans le cadre de cette étude.
L'annexe 4.2 présente la cartographie des zones protégées retenues au final.
Carte 9 - Plan général du système d’endiguement de Puget Théniers et des zones protégées
IV.1.3 Analyse des enjeux
La construction des digues a permis le développement des zones agricoles, puis à partir des
années 70 des zones résidentielles et d'activité. L'évolution de l'occupation des sols entre 1948
et 2009 est visible sur les photographies aériennes en annexe 5.
Dans une première approche, l'espace protégé a été sectorisé en zones selon leur utilisation
dominante:
- zone résidentielle ;
- zone commerciale ;
- zone d'activité ;
- zone agricole.
L'estimation du nombre d'habitants par zone protégée a ensuite été réalisée à partir du
cadastre, et selon la méthodologie décrite dans la circulaire DPPR/SEI2/CB-06-0388 du
28/12/06 relative à la mise à disposition du guide d’élaboration et de lecture des études de
dangers pour les établissements soumis à autorisation avec servitudes et des fiches
d’application des textes réglementaires récents (2,5 pers/maison sauf cas particulier connu
localement, 10 pers/commerce de proximité, estimation de la capacité maximum pour les
bâtiments plus importants et ERP). L'annexe 4.4 présente la cartographie détaillée des zones
protégées et le détail de l'estimation, synthétisée par zone dans le tableau suivant :
Digue du Savé
Digue Puget-Théniers Village
Digue Puget-Théniers Aval (Planet-Blanqueries)
Zone protégée
Zones protégées
Zone
protégée
Savé
Zone protégée
village amont
Roudoule
Zone protégée
village aval
Roudoule
Zone protégée
Planet
Zone protégée
Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
28
Figure 6 - Occupation du sol dans la zone protégée
Digue Zone
protégée
Nombre
d’occupants
Zone
résidentielle
m2
Zone
d’activité
m2
Zone
commerciale
m2
Zone
agricole
m2
Autre voirie,
parking
Surface
totale m2
Savé Savé 8 17 800 15 200 1 600 34 600
Digue
village
Amont
Roudoule
333 3 700 36 200 12 100 73 600 38 400 164 000
Aval
Roudoule
225 26 000 4 700 9 200 39 900
Digue
Planet
Blanqueries
Planet 70 35 400 63 500 10 800 110 700
Blanqueries 100 35 400 35 200 19 400 90 000
Total 736 100 500 58 700 12 100 187 500 79 400 439 200
En plus des habitations, les enjeux principaux en terme d’équipement et de services sont les
suivants :
- Les routes départementales n°6202 de Nice à Digne Les Bains et n°16 d’accès au
pays de la Roudoule (communes de Puget-Rostang, Auvare, La Croix sur Roudoule,
Saint Léger),
Dans la zone protégée du village :
- la gare et la voie de chemin de fer de Provence Nice-Digne les Bains,
- les ateliers et dépôts communaux,
- le centre d’entretien des routes du département avec bureaux, garages et ateliers,
- les locaux de l’ONF avec bureaux, ateliers, et garages,
- le centre de tri postal,
- deux stations-service,
- deux banques,
- plusieurs supermarchés, commerces et un hôtel.
Dans la zone protégée du Savé :
- le stade de foot,
- le dépôt ENEDIS,
Le nombre d’occupants a été calculé en comptabilisant 2,5 personnes par logement, et la
capacité maximum des ERP, commerces et entrepôts.
Zone
protégée
Savé
Zone protégée
village amont
Roudoule
Zone protégée
village aval
Roudoule
Zone protégée
Planet
Zone protégée
Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
29
En cas de défaillance du système d’endiguement, la destruction de tout ou partie de la
digue, avec ou sans submersion de la zone protégée, peut également couper l’accès à la
mairie de la commune, aux locaux de la communauté de commune des Alpes d’Azur, à la
caserne des pompiers, à la route départementale n°16 d’accès au pays de la Roudoule
(communes de Puget-Rostang, Auvare, La Croix sur Roudoule, Saint Léger).
IV.1.4 Niveau de protection
La cote historique des crêtes de digue a été dimensionnée pour répondre à la cote de crue
centennale. Cependant des risques de refoulement existent à partir d’une crue de période
de retour décennale par les ouvrages traversant.
L’état des protections de berge parfois très dégradée peut engendrer des brèches avec
débordement dans les zones protégées qui deviennent très probable à partir d’une crue
cinquentennale. Le cumul des deux risques de défaillance donne un niveau de protection
actuel variant de la crue décennale à la crue centennale en fonction des zones.
Figure 7 - Niveau de protection des zones protégées – Etat actuel
Zone protégée Fréquence de
crue du Var
engendrant des
refoulements
Fréquence de
crue
engendrant
des ruptures
Niveau de
protection
global
Savé 20 ans 50 ans 20 ans
Village amont
Roudoule
100 ans 100 ans 100 ans
Village aval
Roudoule
50 ans 100 ans 50 ans
Quartier Planet 10 ans 50 ans 10 ans
Quartier
Blanqueries
20 ans 50 ans 20 ans
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
30
IV.2 Description des aléas naturels sollicitant l’ouvrage
IV.2.1 Hydrologie du Var
La crue centennale retenue est celle estimée par SOGREAH en 1999 (HYDR-3), de 870m3/s, et
déjà retenue pour l'élaboration du PPR en 2004 (HYDR-4). Elle est incrémentée dans la
traversée avale de Puget-Théniers, par une crue trentennale de la Roudoule de 100 m3/s, ce
qui donne une valeur totale de 970m3/s.
Le débit décennal du Var retenu par la même étude est de 360 m3/s.
La crue exceptionnelle retenue est de 1900 m3/s, issue de l’étude SOGREAH en 1999 (HYDR-3)
par application de la méthode SPEED à partir d’une valeur extrême de pluie centennale de
240mm. Elle ne correspond pas à une période de retour, mais au débit maximum probable si
la pluie centennale tombait de façon uniforme et simultanée sur tout le bassin versant.
Figure 8 -Débits retenus
Cours d’eau Bassin versant
Q10
Q100
Q exceptionnel
Var 750 km2 amont
Roudoule
797 km2 aval
Roudoule
360 m3/s 870 m3/s amont
Roudoule
970 m3/s aval
Roudoule
1900 m3/s
Roudoule 47 km2 50 m3/s 150 m3/s 350 m3/s
Les valeurs de débits utilisées pour analyser les hauteurs d’eau de crue dans la présente
étude de dangers sont celles utilisées dans le modèle hydraulique de l’écoulement du Var
de SIEE. Il est intéressant de relativiser la précision des hauteurs d’eau du fait de l’incertitude
de traitement statistique des débits. L’étude Sogreah de 1999 précise que l’intervalle de
confiance à 70% sur le débit réduit des bassins versants du Haut Var va de 12.8 m3/s/km2 à
32.9 m3/s/km2 pour le débit décennal, et de 49.7 m3/s/km2 à 78.3 m3/s/km2 pour le débit
centennal, ce qui donne la fourchette de débit suivant pour le Var à Puget Théniers :
Fourchette des débits caractéristiques du Var à Puget Théniers (intervalle de confiance à 70%)
200 m3/s < Q10 < 530 m3/s
760 m3/s < Q100 < 1200 m3/s
Ces estimations sont conformes à l’analyse des grandes crues historiques et notamment de la
crue de 1994, estimée à 540 m3/s à Entrevaux pour une période de retour de 50 ans, et de la
crue de 1997 estimée à 345 m3/s à Entrevaux pour une période de retour de 10 ans.
A Puget Théniers, la hauteur d’écoulement liée à ces crues peut provoquer des inondations
par refoulement des ouvrages traversants tels que les exutoires pluviaux ou les prises d’eau
de canaux. En cas d’érosion de toute la largeur de la digue, une partie de l’écoulement
peut se diriger dans la zone protégée si le terrain se trouve à une cote inférieure à la hauteur
de crue.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
31
IV.2.2 Evolution du profil en long et affouillement
Le risque d’affouillement est particulièrement menaçant pour les digues de Puget Theniers,
notamment du fait de leur construction historique à la fin du 19ème siècle à une époque où le
fond du lit du Var était plus haut. Les écoulements de crue emportent par affouillement les
matériaux non protégés en pied de digue et font effondrer le talus, pouvant provoquer une
brèche complète après érosion de toute la largeur de la digue.
L’analyse de l’évolution du profil en long du Var depuis le levé des Grandes Forces
Hydrauliques de 1912 démontre que l'incision est de 2 m dans la traversée de Puget-Théniers.
Cette incision est due à la réduction des apports des affluents depuis 1912 et aux extractions
dans le lit mineur du Var, qui ont été intenses jusqu’aux années 2000.
La morphologie du lit figé dans un chenal unique indique que l'enfoncement n'est pas
achevé. Il concerne plus particulièrement la section amont du Var dans la commune de
Puget-Théniers, et procède par érosion régressive. Sur la partie aval du système
d’endiguement, les glissements de terrain actifs en rive droite alimentent le Var et bloquent
l’incision du profil en long.
Sur le long terme, nous retiendrons une valeur d'enfoncement généralisé de 1 m sur la partie
amont du système d’endiguement. Cette incision est susceptible d’aggraver l’affouillement
des pieds de protection de berges qui sont déjà perchés, notamment ceux datant de la
construction de la digue à la fin du 19ème siècle. L’analyse de la résistance des protections
de la digue aux affouillements tient compte de la capacité des protections à rester efficaces
en cas d’enfoncement de 1m et les renforcements sont dimensionnés en tenant compte de
cette hypothèse.
Il faut noter que le caractère divaguant des écoulements engendre, pour des débits
moyens, de brusques variations de niveau liées aux mouvements du fond. Cependant,
aucun exhaussement significatif concernant la totalité de la bande active du Var et pouvant
augmenter les niveaux de crue exceptionnelle n'est à attendre.
Figure 9-Exemple d’affouillement
Tronçon T1f Planet Figure 10- Exemple de mise à jour
des blocs parafouilles par incision –
tronçon 4b digue Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
32
IV.2.3 Capacité érosive du Var
Le Var est un cours d’eau torrentiel doté d’une puissante capacité érosive latérale, intensifiée
par le charriage de matériaux. La rupture de la protection de berge apposée sur son talus
amont laisse apparaître le corps de l'ouvrage, puis les matériaux constituant le sol de la zone
protégée, matériaux d'origine alluvionnaires et remblais divers tendres, particulièrement
vulnérables à l'érosion. C'est ainsi que peuvent se dessiner, à la faveur des brèches, de
nouveaux méandres, emportant les tronçons de digues bordant la brèche et rongeant les
terrains protégés. Les fondations des bâtiments peuvent être mises à jour, puis les bâtiments
emportés. Ce phénomène d'érosion latérale s'est produit lors de la crue de novembre1994 au
droit des abattoirs et au quartier Lavancia aval (en amont immédiat des Blanqueries qui elles,
ont connu le déversement de boue mais sans érosion, cf. annexe 5 photographie aérienne
de 1994).
Les vitesses d’écoulement variant entre 3 et 5 m3/s au droit de Puget Théniers, le phénomène
d’érosion est le risque de défaillance le plus probable sur le Var, pouvant engendrer la
destruction des bâtiments et voiries situés sur la crête de digue dans un premier temps, puis le
débordement dans la zone protégée une fois toute la digue emportée.
La rupture de tronçon de digue par érosion s’est produite de nombreuses fois sur le système
d’endiguement de Puget Théniers. L’étude accidentologique a permis de comptabiliser 9
événements ayant donné lieu à des brèches par érosion de 1825 à 2018. (cf. document B)
IV.2.4 Crue des vallons affluents
Les zones protégées sont menacées par les crues de 4 vallons affluents du Var qui traversent
la plaine et peuvent déborder dans la zone protégée.
Le PPRI de Puget Théniers met également en évidence des risques de débordement de la
Roudoule, localisés plutôt en amont du bourg au niveau du collège et qui n’impactent pas
les zones protégées du système d’endiguement du Var.
Les vallons sont eux susceptibles d’inonder tout ou partie d’un casier de la zone protégée en
particulier du fait de leur forte susceptibilité au débordement au niveau de leur arrivée dans
la plaine, où la pente chute et où les matériaux transportés se déposent. Les 4 vallons de la
Trinité, des Trenières, du Planet et la Chaise sont concernés par ce risque, lié aux
phénomènes orageux et pouvant causer des dégâts importants sur les habitations situées à
proximité des vallons par inondation et coulée de boue.
Figure 11- Exemple de brèche par
érosion du Var - 1994
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
33
De plus la géographie perchée des vallons par rapport à la plaine du Var, et leur
endiguement par des merlons, ne permet pas à l’eau de retourner directement vers
l’exutoire.
Des crues récentes ces dernières décennies ont déjà provoqué des inondations des
habitations riveraines du vallon des Trenières, et des aménagements de voirie récents ont
aggravé les risques sur le vallon de la Chaise.
IV.2.5 Glissement de terrain du Breuil
La partie aval de la digue des Blanqueries est exposée à un glissement de terrain actif situé
sur la rive opposée. Ce glissement se manifeste aujourd’hui par 3 loupes de terrains glissés qui
alimentent le Var en matériaux et bloquent le profil en long. Cependant une activation plus
généralisée de ce glissement est susceptible d’obturer en tout ou partie la section
d’écoulement du Var et de provoquer dans un premier temps une érosion de la digue
opposée du fait des survitesses dans un chenal réduit, voir une surverse de l’écoulement par-
dessus la digue pouvant éroder celle-ci par érosion régressive, en cas de crue concomitante
au glissement.
Carte 10- Localisation du glissement du Breuil
Glissement de
1948
Loupes de
glissement
actives
Emprise du lac
de 1948
Figure 12 - Vallon des Trenières et
habitation inondée 2 fois lors de la
dernière décennie
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
34
Ce phénomène s’est produit en janvier 1948. Suite à 7 jours de pluie intense, un glissement de
terrain s’est produit en rive droite du Var, 3 km en aval de Puget-Théniers, en face du quartier
du Gralet au niveau de l'ancienne station d'épuration de Puget alors inexistante. Le
glissement a affecté des terrains gypseux sous le plateau du Breuil et provoqué un
recouvrement du lit du Var, de la route nationale 202 et de la voie ferrée, sur 120 m de
longueur, 100 m de largeur, et 8 à 10 m de hauteur. Le volume de matériaux mobilisé est
estimé entre 120 000 et 300 000 m3 selon les sources. Un lac s’est formé en amont du barrage,
sur 1 km de long et 8 à 10 ha, atteignant le quartier des Blanqueries. La digue de Puget-
Théniers Aval, en aval de l'actuel lotissement des Blanqueries, a été submergée, sans que
cela ne semble avoir occasionné de dégâts sur l'ouvrage.
Figure 13 - Photo d’archive du glissement du Breuil – écomusée de la Roudoule
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
35
IV.3 Description des éléments et des fonctions du système d’endiguement
IV.3.1 Identification du cours d’eau
Le système d’endiguement est situé le long du Var. Ce fleuve alpin possède un bassin versant
de 750 km2 au droit des digues de Puget Théniers.
Carte 11 - Situation du bassin versant du Var
IV.3.2 Délimitation des tronçons de digue
Le système d'endiguement du Var sur sa rive gauche dans la traversée de Puget-Théniers est
composé de 3 ouvrages : en amont la digue du Savé (575 m), puis la digue de Puget-
Théniers Village (1925 m), et la digue de Puget-Théniers Aval (2120 m). Ces 3 digues
protègent chacune une zone distincte, du fait du raccordement topographique de la crête
de digue au versant refermant chaque zone protégée sous forme de casier.
Carte 12 - Plan général du système d’endiguement de Puget Théniers
Bassin versant du Var
au droit de Puget
Théniers
Fleuve Var
Digue du Savé
Digue Puget-Théniers Village
Digue Puget-Théniers Aval (Planet-Blanqueries)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
36
Sur chaque digue, nous avons identifié des tronçons homogènes, se distinguant
principalement par leur largeur en crête, elle-même déterminée par le nombre et le type de
voie(s) de communication supportée(s), et par le type protection du talus amont côté fleuve.
Lorsque la longueur de ces tronçons excède largement 100 ml, nous les avons découpés en
sous-tronçons de 100 ml en vue de l'inspection visuelle détaillée lors du diagnostic et de
l'analyse des modes de défaillance et de leurs effets (cf annexe 3).
Carte 13 --Délimitation tronçons - digue du Savé
Carte 14 - Délimitation tronçons – digue du Village
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
37
Carte 15 - Délimitation tronçons– digue des Planet Blanqueries
IV.3.3 Profil en travers
Les digues étudiées présentent une structure homogène :
- digues en remblai alluvionnaire ;
- talus amont côté fleuve protégé par un perré maçonné en pierres sèches taillées ou
bétonné, recouvert d'enrochement sec en vrac et/ou sucres en béton
parallélépipédiques, à l’exception des tronçons repris récemment en enrochement
appareillé directement sur le remblai, et du tronçon amont du pont Brouchier (digue
Puget-Théniers Village) qui est un mur poids en maçonnerie ;
- talus aval le plus souvent en terre, sauf au niveau des tronçons amont du pont
Brouchier (digue de Puget-Théniers Village), où le talus aval est constitué d'un mur ;
La largeur des digues est importante et la crête sert le plus souvent d'assise à une ou plusieurs
voies de communication (chemin de fer, RD 6202, voie communale), excepté la partie
amont de la digue du Savé qui ne supporte pas de voie de communication.
Coupe type de la digue – tronçon 7 - village de Puget Théniers
Les caractéristiques géométriques et les coupes de chaque tronçon de digue sont
présentées en annexe.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
38
IV.3.4 Végétation
Une analyse détaillée de la végétation a été réalisée en février 2018 concernant le talus côté
Var, la crête de digue, et le talus côté zone protégée. Elle est présentée en annexe.
Il s’avère que sur l’ensemble du système d’endiguement, le talus côté Var supporte un
peuplement d’arbres, sauf sur les tronçons qui ont fait l’objet d’une réparation après la crue
de 1994 où seuls des arbustes se sont développés entre les enrochements.
Un plan d’entretien de la végétation a été mis progressivement en œuvre depuis 2013 pour
couper la végétation du talus coté Var. Les tronçons T1 à T7 du Savé ont été coupés entre
2013 et 2014. En 2017, une coupe intégrale de la végétation a été réalisée sur les tronçons du
village T3a à T4d et sur la digue Planet Blanqueries T1a à T1d et T3c à T5b.
Figure 14 -Etat de l’entretien de végétation :
Linéaire entretenu
depuis 5 ans
Linéaire à entretenir Linéaire non boisé
Digue du Savé 500m
Digue du Village 900m 950m 95m
Digue Planet
Blanqueries
920m 705m 510m
La crête de digue est arborée sur l’ensemble de la digue du Savé. Sur la digue du village une
ou deux rangées d’arbres d’alignement sont présentes en crête. Sur la digue Planet
Blanqueries, très peu d’arbres sont présents sur la crête de digue, qui est occupée
entièrement par la route et la voie ferrée.
Le talus côté zone protégée présente une végétation herbacée régulièrement entretenue à
l’épareuse, avec localement quelques petits arbustes.
En dehors de la digue du Savé, la végétation impacte la résistance de la digue uniquement
vis-à-vis du risque d’érosion car la largeur importante de 14m à 30m de l’ouvrage en crête ne
la rend pas sensible aux risques d’érosion interne le long des cheminements des racines.
L’impact aggravant de la végétation sur les phénomènes d’érosion a été quantifié sur
chaque tronçon en fonction de la taille et de la densité des arbres. Il s’agit du risque de
renversement des arbres par le courant, avec basculement de la souche amorçant une
brèche dans le parement de la digue. L’effet bénéfique du réseau racinaire sur la cohésion
et la résistance de la protection en génie civil n’a pas été évalué.
Sur la digue du Savé, la forte densité de végétation, cumulée à des largeurs de digue plus
faibles, accentuent la sensibilité de la digue à l’érosion interne.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
39
Figure 15 - Digue Planet T1f – végétation non coupée Figure 16 – Digue Savé T4 – rejets coupe
végétation 2014
Figure 17 - Digue village T4c - Coupe de végétation Figure 18 -Digue Blanqueries T3b – talus amont
2017 et platane crête de digue herbacé
IV.3.5 Profil en long
Les hauteurs d’eau du Var pour les crues décennales et centennales sont données par la
modélisation effectuée par SIEE en 2004 (HYDR-4). Elles permettent de comparer les hauteurs
de crue à la hauteur de la crête de digue et à celle des terrains protégés.
Un profil en long détaillé de la digue est présenté en annexe. Le positionnement des tronçons
de digue sur le profil en long permet de constater que chaque digue est délimitée par une
remontée du terrain protégé au niveau de la crête de digue.
La pente générale du lit du Var est de 0,8 % et on remarque que la zone protégée présente
une pente en long similaire à celle du Var.
L’ensemble de la zone protégée est située au-dessus de la cote de crue décennale du Var,
sauf un secteur de 200m situé au niveau du tronçon T3 de la digue Blanqueries. Ce point
particulier s’explique par l’éperon rocheux situé sur la rive opposée qui surélève les hauteurs
d’eau en pinçant la largeur du Var. La zone protégée est située 30 cm sous la hauteur de la
crue décennale au plus bas.
L’étude du profil en long de la zone protégée a permis de scinder la zone protégée aval en
deux tronçons distincts, séparés par le point haut du ravin de la Chaise qui renvoie les
écoulements vers le Var en cas de débordement à l’amont.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
40
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
41
IV.3.6 Ouvrages traversants
15 ouvrages traversants ont été recensés et présentent 3 grands types : buse, ponceau de
drainage des ravins se déversant dans la zone protégée, ancienne prise d'eau pour
l'irrigation munie de vanne (dont celle de l'ouvrage du tronçon 7 de la digue du Savé jouant
actuellement le rôle de ponceau de drainage du vallon de la Trinité).
Exutoires pluviaux busés :
Figure 19 - Pluviaux abattoirs Figure 20 - Pluvial amont Blanqueries Figure 21 - -Pluvial ancienne STEP
Ponceaux :
Figure 22 Vallon Trenieres
Figure 23 -Exutoire l’Ile Figure 24 - Vallon Planet Figure 25 - Vallon Chaise
Prises d’eau :
Figure 26 – Prise d’eau amont Savé Figure 27 - Vallon Trinité Figure 28 - Prise d’eau Coletta
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
42
Les ouvrages traversants sont cartographiés sur les figures suivantes, en fonction du type
d’ouvrage.
Ponceau
Buse – réseau pluvial
Pertuis de prise d’eau d’irrigation
Carte 16 - Digue du Savé
Carte 17 - Digue du village
Vallon des
Trenieres
Pluvial
T4d
Pluvial
L’Ile Pluvial
abattoir
s Pluvial T5
Pluvial
Roudoule
Prise d’eau
amont
Savé
Vallon de
la Trinité
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
43
Ponceau
Buse – réseau pluvial
Pertuis de prise d’eau d’irrigation
Carte 18 - Digue Planet Blanqueries
IV.3.7 Analyse critique des données topographiques
Le système d’endiguement, les zones protégées et le lit du Var ont été topographiés par
système lidar en mars 2013, système d’acquisition ASL 70 HP. La densité des points est de 30
pt/ m2.
Ce levé topographique est suffisamment précis pour l’établissement de l’étude de dangers.
La précision en altitude est de 5 à 10 cm, alors que la précision en plan est de moins de 1 cm.
Les cotes des fils d’eau des ouvrages traversants et des réseaux ont été obtenues par levé
topographique terrestre, réalisé par le service RTM en février 2018. La précision est de 20 cm
en altitude.
Ces imprécisions sont à rapprocher des incertitudes sur les niveaux de crue du Var. La
fourchette d’incertitude à 70% sur les débits du Var centennaux à Puget Théniers va de
760m3/s à 1200 m3/s, ce qui donne une fourchette de hauteur de 1,2 m sur le Var
conformément à la modélisation hydraulique.
La précision topographique est donc largement suffisante pour l’établissement de l’étude de
Dangers.
Prise
d’eau
Collet
a
Pluvial
Collet
a
Ravin
du
Planet
Ravin
de la
Chaise Pluvial
aval
Blanquerie
s
Exutoire
STEP
Pluvial
amont
Blanquerie
s
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
44
IV.4 Analyse du fonctionnement
IV.4.1 Risque de brèche
La hauteur des digues permet de faire face à une crue centennale (de l'ordre de 900 m3/s)
avec une importante revanche sur la majorité du linéaire, du fait de leur dimensionnement
historique, puis de l'incision généralisée du lit sur une hauteur de 2 m.
En revanche, cette incision rend aujourd'hui les digues vulnérables à l'affouillement par le
fleuve : le perré historique est perché à plus de 1,5 m de hauteur par rapport au fond du lit,
les blocs en vrac du sabot anti-affouillement initial et de la protection du talus ont basculé en
pied de digue et ne constituent plus une protection efficace contre les érosions latérales par
le fleuve. La végétation est dans l'ensemble fortement développée. Les protections de berge
en enrochement sec appareillé, édifiées suite à la crue de 1994, présentent en plusieurs
endroits des signes de glissement et/ou de basculement, principalement liés à l'affouillement
localisé du pied de digue par les courants transversaux.
La résistance aux aléas d'affouillement et d'érosion externe par le fleuve est essentielle pour
l'endiguement d'un cours d'eau qui n'a de fleuve que le nom géographique, et qui présente
un écoulement de rivière torrentielle proche du régime critique, avec des vitesses en crue
centennale de 3 à 4 m/s voire plus au niveau des singularités, et une importante capacité de
charriage entraînant une forte mobilité en plan des matériaux mettant à jour localement le
pied de digue.
Ainsi, le mode de défaillance de loin le plus critique que nous identifions concerne la
fonction technique de résistance à l'affouillement et à l'érosion externe par le fleuve. Parmi
les 50 tronçons homogènes délimités, 7 tronçons présentent un niveau de risque de
défaillance vis-à-vis des aléas d'érosion externe et d'affouillement très fort, 14 un niveau de
risque fort.
Il faut ajouter à ce risque, celui d’érosion interne et de rupture d’ensemble qui concerne
certains tronçons de la digue du Savé (T2 à T5b), dont la largeur en crête varie entre 3 et 5m.
Le ratio entre la largeur de la digue et sa hauteur est inférieur à 5 sur ces tronçons, ne
permettant pas d’écarter le risque d’une rupture de l’ouvrage par lessivage progressif de
l’intérieur du remblai, et ce malgré la faible durée des crues du Var. De plus le fort
développement de la végétation sur ces tronçons multiplie les écoulements le long des
racines, accentuant le risque d’érosion interne. La prise en compte des aléas géotechniques
de rupture d'ensemble et d'érosion interne dégrade la note de 2 tronçons supplémentaires
sur la digue du Savé, qui passent aussi en risque fort de défaillance.
Le cumul des différents risques de défaillance se traduit par la cartographie suivante :
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Carte 19 - Cartographie du risque de défaillance - Digue Savé et digue village
Carte 20 -Cartographie du risque de défaillance - Digue Planet Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Le risque de défaillance a été évalué pour une crue centennale qui est la crue de référence
du système d’endiguement.
L’attribution d’une période de retour de crue associée à chaque risque de défaillance a été
réalisée en fonction de l’évolution de l’aléa principale qui est l’érosion externe et
affouillement.
Pour les tronçons présentant un risque de défaillance très fort, les capacités d’érosion du Var
deviennent significatives à partir d’une crue avec risque de brèche pour une crue
cinquentennale. Cette période de retour correspond à une hauteur d’eau qui peut
déborder dans la zone protégée en l’absence de digue sur certains tronçons.
Pour les tronçons présentant un faible risque de défaillance nous avons considéré que la
période de retour de dysfonctionnement était celle d’une crue surversante par-dessus la
digue qui correspond environ à 1500 m3/s pour ce système d’endiguement soit 500 ans. Pour
ces crues, le talus amont des digues n’étant pas protégé, la rupture par érosion régressive est
très probable même pour les tronçons présentant une protection en enrochement en très
bon état.
Figure 29 - Tableau d’équivalence risque de défaillance – période de retour de disfonctionnement
Risque de défaillance tout
aléa confondu pour une crue
centennale
Période de retour de la crue
du Var susceptible de
provoquer une brèche
(avec une probabilité de
plus de 50%)
Faible 500 ans
Moyen 200 ans
Fort 100 ans
Très fort 50 ans
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IV.4.2 Risques de refoulement
De façon générale les risques de refoulement des ouvrages traversants sont limités du fait de
l’incision du lit, qui fait que la quasi-totalité de la zone protégée est située au-dessus de la
cote de la crue décennale. Cependant lors des fortes crues du Var, le risque de refoulement
est présent sur certains ouvrages traversant.
Une partie des ouvrages traversant présentent des risques de refoulement à partir d’une crue
décennale du Var. Il s’agit des anciennes prises d’eau agricoles du Savé et de la Coletta, de
6 exutoires pluviaux et des exutoires des vallons de la Trinité et du Planet qui peuvent
fonctionner en refoulement. Les inondations provoquées par ces refoulements sont
progressives avec de faibles vitesses, mais peuvent être à l’origine de hauteurs d’eau
importantes sur les zones d’enjeux.
Tous les ouvrages traversant ne présentent pas le même risque de refoulement en fonction
de la hauteur du fil d’eau par rapport aux cotes de crue du Var. La comparaison avec les
cotes du Var au droit de chaque ouvrage, pour des crues de différentes intensités, permet
d’établir la fréquence probable de désordres suivante.
Figure 30 -Caractérisation du niveau de refoulement des ouvrages traversant
Ouvrages traversant Fréquence des
inondations par
refoulement du Var
Prise d’eau amont Savé,
tronçon T1
10 ans
Vallon de la Trinité, tronçon T6 20 ans
Vallon des Trénières, tronçon
T2
100 ans contenu dans
les digues du vallon
Pluvial tronçon T4d Pas de risque
Pluvial tronçon T5 Pas de risque
Pluvial Roudoule Limite pour Q100 ans
Pluvial L’Ile, tronçon T6 Pas de risque
Pluvial abattoirs, secteur T8 50 ans
Prise d’eau Colleta, tronçon
T1a
10 ans
Pluvial la Colleta, tronçon T1b 10 ans
Ravin Planet, tronçon T1f 20 ans
Ravin de la Chaise, tronçon T1i Pas de risque
Exutoire pluvial amont
Blanqueries, tronçon T4b
20 ans
Exutoire pluvial aval
Blanqueries, tronçon T6a
50 ans
Exutoire ancienne STEP,
tronçon T6b
20 ans
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Carte 21 - Cartographie des risques de refoulement et de leur fréquence
Refoulement dès la crue décennale Refoulement à partir de la crue vingtennale
Refoulement à partir de la crue cinquantennale
Refoulement au-delà de la crue centennale
Pas de refoulement
IV.4.3 Risques de débordement des vallons
Les zones protégées derrière les digues sont menacées par 4 vallons affluents du Var qui
peuvent déborder en particulier du fait de l’engravement à la rupture de pente des torrents,
à leur débouché dans la plaine. Les 4 vallons de la Trinité, des Trenières, du Planet et la
Chaise sont concernés par ce risque.
L’urbanisation des zones protégées s’est accompagnée de la construction de voiries pour
desservir les habitations. Par contrainte foncière, de nombreux accès ont été tracés le long
des vallons, en réduisant les sections d’écoulement et en compensant parfois la réduction de
largeur par un endiguement. De plus, la route du Planet traverse les vallons du Planet et de la
Chaise sur des cadres en béton présentant un risque d’obstruction marqué.
Les bassins versants présentent encore aujourd’hui un risque d’engravement lors des orages
intenses, avec une obstruction des talwegs sur leur partie amont, au niveau de l’arrivée dans
la plaine du Var où la pente chute brusquement.
En cas de concomitance avec une crue du Var, la crue des vallons génère un risque de
débordement par saturation de leur exutoire sous la digue du Var, sauf le vallon de la Chaise
dont le cône de déjection est perché.
Vallon de la
Trinité
Vallon des
Trenieres
Torrent du
Planet
Torrent de
la Chaise
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Le cas de chaque vallon est bien différent :
Le vallon de la Trinité présente deux branches avec un problème d’entretien de
dépôts charriés par le vallon sur la branche Est, et une section largement sous
dimensionnée sous la route de la Trinité.
Le vallon des Trenières présente un risque de débordement marqué en amont, le long
de la maison rive droite, du fait de son obturation potentielle par des dépôts. Le reste
de la section est sous dimensionné par rapport à la largeur des murs historiques, mais
est homogène avec la section limitante amont.
Le vallon du Planet coule dans un chenal un peu perché dans la traversée de la
plaine du Var avec des risques de débordement plus marqués sur les deux rives en
amont de la route du Planet. Il traverse la voie de desserte du quartier du Planet par
un cadre, déjà en partie engravé, et qui paraît très sensible au blocage par les
flottants.
Le vallon de la Chaise présente une configuration de cône de déjection marqué
avec un chenal vraiment perché au-dessus de la plaine. Il présente un risque de
débordement par érosion de son mur rive droite et engravement très probable du
chenal, déjà encombré par des remblais en amont de la route du Planet.
Figure 31 -Fréquence des désordres :
Vallons Fréquence de crue du
vallon provoquant des
débordements dans la
zone protégée
Zone des premiers
débordements
Capacité d’évacuation
en cas de concomitance
avec une crue
décennale du Var
Trinité Inférieure à la crue
annuelle
Caniveau sous la
route de la Trinité
Crue décennale
Trenieres Crue décennale Le long de la
maison amont
Crue annuelle
Planet Crue quinquennale Section amont et
ponceau de route
du Planet
Crue quinquennale
Chaise Crue décennale Section amont de
route du Planet, le
long du remblai
Crue décennale
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Carte 22 - Cartographie des risques de débordement des vallons et de leur fréquence
Inondation dès la crue annuelle du vallon
Inondation dès la crue 5 ans du vallon
Inondation dès la crue 10 ans du vallon
IV.4.4 Niveau de protection et niveau de sûreté
Rappel de définition :
"Le niveau de protection du système d'endiguement est le niveau jusqu'auquel la zone
protégée est totalement soustraite aux inondations qui se produiraient en son absence".
"Son niveau de sûreté est le niveau jusqu'auquel les personnes présentes dans la zone
protégée n'encourent pas de risques significatifs".
L’étude historique a montré que les ouvrages ont été initialement conçus pour faire face à
une crue centennale. L'analyse hydraulique a confirmé que la hauteur des ouvrages permet
de contenir cette crue en termes de capacité hydraulique.
Cependant les risques de refoulement des ouvrages traversant ne permettent pas
aujourd’hui d’atteindre ce niveau de protection et les premiers débordements apparaissent
pour une crue décennale.
Vallon de la
Trinité
Vallon des
Trenieres
Torrent du
Planet
Torrent de
la Chaise
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Figure 32 -Niveau de protection par zone – Etat actuel
Zone protégée Fréquence de
crue du Var
engendrant des
refoulements
Ouvrage à
l’origine du
problème
Fréquence de
crue
engendrant
des ruptures
Tronçon
défaillant
Niveau de
protection
global
Savé 20 ans Refoulement
vallon de la Trinité
50 ans T4 20 ans
Village amont
Roudoule
100 ans 100 ans T1a à T1c,
T3a à T3b
100 ans
Village aval
Roudoule
50 ans Refoulement
pluvial des
abattoirs
100 ans T7b ; T7c 50 ans
Quartier Planet 10 ans Refoulement de
prise d’eau et
pluvial Coletta et
vallon de Planet
50 ans T1f, T1g 10 ans
Quartier
Blanqueries
20 ans Refoulement
pluvial lotissement
Blanqueries
50 ans T3a, T5b,
T5c, T5d
20 ans
Les inondations par refoulement sont lentes et progressives. Par contre les hauteurs d’eau
engendrées peuvent être importantes en fonction de la cote de la zone protégée à l’arrière
de la digue et des poches d’eau susceptibles de se remplir. Au niveau du Savé et du quartier
du Planet, les hauteurs d’eau pourraient théoriquement dépasser 1m sur la route de la Trinité
ou sur des maisons le long du vallon du Planet à partir d’une crue vingtennale faisant
encourir des risques importants à la population.
Par contre les refoulements par le pluvial des abattoirs ne permettent pas d’inonder la zone
protégée de plus de 50 cm d’eau. Le niveau de sûreté de cette zone est donc celui d’une
crue centennale.
Figure 33 - Niveau de sûreté par zone – Etat actuel
Zone protégée Niveau de sûreté
Fréquence de crue du Var
Savé 20 ans
Village amont Roudoule 100 ans
Village aval Roudoule 100 ans
Quartier Planet 20 ans
Quartier Blanqueries 20 ans
Ce niveau de sureté n’est calculé qu’en termes de fréquence de crue du Var. Pour les crues
des vallons affluents, les désordres potentiels sont plus fréquents (cf chapitre précédent)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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IV.5 Organisation du gestionnaire en situation de crue et de surveillance courante
IV.5.1 Organisation générale de la surveillance en crue
IV.5.1.a Principe général
Dès que le Var commence à solliciter les ouvrages, la surveillance a pour but de détecter les
désordres engendrés par la crue dès leur origine. Elle consiste à :
Assurer une vigilance en période de crue à partir des informations
hydrométéorologiques disponibles ;
Déclencher les niveaux d’alerte et mettre en œuvre les actions adaptées pour
assurer en cas de crue une surveillance adaptée au niveau de risque.
Déclencher des éventuelles interventions d’urgence sur la digue pendant et
après la crue ;
Déceler les risques de submersions imminents (brèche, surverse) et transmettre
l’information aux autorités compétentes en matière de gestion des populations
(préfecture et communes) qui décident de l’évacuation des zones exposées.
IV.5.1.b La Cellule de Surveillance des Ouvrages (CSO)
En cas de crue, le SMIAGE met en place une Cellule de Surveillance des Ouvrages (CSO),
sous l’autorité du directeur de permanence du SMIAGE composée :
- d’un technicien ouvrages ;
- d’un veilleur hydrométéo ;
- d’un cadre technique « référent ouvrages » en renfort si nécessaire
La cellule doit organiser la surveillance selon les consignes du présent document. Elle a pour
mission :
Réalisation de la veille sur l’évolution de la crue à partir de l’évolution des données
hydrométéorologiques disponibles (Vigicrue, Rainpol, Rhytmme, extranet Meteo-
France, stations hydrométriques)
Réception des appels des équipes de terrain et coordination de la surveillance en
fonction de l’évolution de la situation
Tenue des mains courantes
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Coordination des entreprises pour les interventions d’urgences
Informer les services préfectoraux
Informer les communes
Informer les autres gestionnaires de digues et de réseaux
Le directeur de permanence du SMIAGE dirige la cellule de surveillance et représente
l’autorité hiérarchique du personnel du SMIAGE en charge de la surveillance des ouvrages.
Le rôle de chaque acteur est défini dans la note d’organisation du SMIAGE et dans les fiches
réflexes.
CSO SMIAGE
VEILLEUR HYDROMETEO
DIRECTEUR DE PERMANENCE
PATROUILLEURS
BINOMES
SERVICES PREFECTORAUX
TECHNICIEN OUVRAGES
COMMUNES
AUTRES GESTIONNAIRES DE DIGUES ET RESEAUX
Predict Service Météo France SPC Med Est
Stations de mesures
Marché à bons de commande "travaux SMIAGE
Marché Digues ou Marché Entretien DPF
Légende
Alerte Supervision et coordination
Informe Travaux d'urgence
Déclenche Surveillance in situ
Assistance hydrométéorologique
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Figure 34 - schéma organisationnel de la surveillance en crue des ouvrages du SMIAGE
IV.5.1.c Surveillance des ouvrages sur le terrain
La surveillance des ouvrages sur le terrain est assurée par les patrouilleurs (personnel
technique du SMIAGE).
Le rôle des patrouilleurs est de suivre le niveau de la crue, de détecter une éventuelle
amorce de désordre et de tenir informer la CSO de l’évolution de la situation.
IV.5.2 Information hydrométéorologique
L’information hydrométéorologique provient de :
Carte de vigilance de Météo-France et bulletins prévisionnels vigilance
Assistance Predict Service
Plateformes hydrométéorologiques Rainpol et Rhytmme
Bulletins d’information et cartes de vigilance du site https://www.vigicrues.gouv.fr/
émis et établis par le SPC Medest.
Les cartes de vigilance découpent le Var en 2 tronçons : Var amont, depuis
Villeneuve d’Entraunes (Pont d’Enaux) jusqu’à Malaussène et Var aval, de
Malaussène jusqu’à Nice (Pont Napoléon III). Cinq stations de mesure
hauteurs/débits sont utilisées :
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Figure 35 - carte des stations hydrométriques du SPC Medest sur le Var
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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IV.5.3 Niveaux d’alerte et transmission de l’information
IV.5.3.a Diffusion de l’information du SPC Medest sur le Var
Sur les deux tronçons du Var définis par le SPC Medest (Var amont et Var aval), le niveau de
vigilance est défini par un code couleur qui représente l’état du tronçon pour les 24 h à venir.
Le délai d’anticipation est précisé dans le bulletin d’information publié 2 fois par jour à 10 h et
16 h, et actualisé si nécessaire entre ces 2 horaires. Le délai d’anticipation sur le Var est de
l’ordre de 4 h.
Les stations de référence utilisées pour les échelles de vigilance crue du SPC sont Entrevaux
pour le Var amont et Nice pont Napoléon III pour le Var aval. En période de vigilance, le SPC
Medest transmet l’information (SMS/mail) directement au directeur de permanence du
SMIAGE. En cas de défaillance du réseau de mesures ou du système de transmission des
mesures, une surveillance en mode dégradée est mise en place.
IV.5.3.b Définition des niveaux d’alerte SMIAGE pour les digues de Puget Théniers
Des niveaux d’alertes utilisés pour la surveillance des digues de Puget Théniers ont été définis
à partir des données du SPC Medest sur la station de mesure d’Entrevaux et les études
hydrauliques réalisées sur le fleuve.
Le tableau suivant définit les critères d’alerte associés pour chaque secteur de digue. Ces
critères sont les niveaux de débits du Var, définis par le gestionnaire et visualisable en temps
réel sur Vigicrue. Les niveaux de vigilance du SPC pour les tronçons amont et aval du Var
sont également donnés à titre informatif et ne correspondent pas nécessairement aux seuils
SMIAGE :
données SPC Medest Var
amont (Entrevaux) critères d'alerte (définis par SMIAGE) type d'alerte
Vert Q < 150 m3/s
Jaune 150 m3/s
Orange 300 m3/s
(Q=10ans)
Le débit atteint 300 m /s à Entrevaux Niveau d'alerte 1
Rouge 600 m3/s
(Q=50ans) Le débit atteint 480 m3/s à Entrevaux Niveau d'alerte 2
Figure 36 : définition des niveaux d'alertes en fonction des données du SPC Medest sur le secteur Var
aval
Ces niveaux d’alerte sont cohérents avec les niveaux de protection du système
d’endiguement.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
57
Le niveau d’alerte 1 correspond au début de mise en charge des digues, les terrains protégés
les plus bas étant au niveau de la crue décennale. Ce niveau correspond également au
débit engendrant des débuts de refoulement par les ouvrages traversants. Les désordres
restent limités et les débits débordés faibles.
Le niveau d’alerte 2 correspond à une mise en charge significative des digues qui restent
toutefois bien en dessous de la surverse. Toutefois ce niveau de crue cinquantennale
nécessite une intervention renforcée car il correspond au débit susceptible de créer des
brèches par érosion externes. Il s’agit également d’un débit engendrant des débordements
par refoulement avec des hauteurs d’eau devenant importantes sur les enjeux.
IV.5.3.c Transmission de l’information
Le veilleur hydrométéo est chargé d’effectuer une veille en continu pendant un évènement.
Lorsqu’une vigilance « jaune » météo est déclenchée ou si le directeur de permanence le
décide, le veilleur engage la veille hydrométéorologique. Il est ensuite chargé de
transmettre l’information sur le suivi de l’événement et l’atteinte des niveaux d’alertes au
sein de la CSO.
La transmission de l’information entre les acteurs se fait en direct au sein de la CSO ou via les
mobiles professionnels.
IV.5.4 Mise en œuvre des niveaux d’alerte
Les modalités de mise en œuvre des niveaux d’alertes sont détaillées par acteurs dans des
fiches réflexes.
IV.5.4.a Veille hydrométéorologique
A partir d’une vigilance jaune pluie, le veilleur se déclenche et réalise une veille
hydrométéorologique à l’échelle du Smiage.
Il est en charge de surveiller le déclenchement des seuils d’alerte sur le Var et leur évolution
en lien avec le directeur de permanence.
IV.5.4.b Niveau d’alerte 1
Le niveau d’alerte 1 est déclenché par secteur de digue sur la base des données issues du
SPC Medest et des différentes plateformes hydrométéorologiques :
Secteur
représenté
Cours d’eau à la station de mesure Débit atteint (m3/s)
Puget-Théniers Var à Entrevaux [Pont-levis] 300
- Le technicien ouvrages alerte les autres gestionnaires de digues et de réseaux et
déclenche les entreprises travaux. Lorsque les entreprises sont informées du niveau
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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d’alerte 1, elles doivent commencer à anticiper le déploiement de leur matériel de
travaux publics et s’assurer de pouvoir mobiliser des matériaux
- Le veilleur hydrométéo alerte les communes et surveille l’évolution de la situation
- Le directeur de permanence alerte les services préfectoraux
- 2 patrouilleurs assurent la surveillance des ouvrages sur le terrain en lien avec le
technicien ouvrages.
IV.5.4.c Niveau d’alerte 2
Le niveau d’alerte 1 est déclenché par secteur de digue sur la base des données issues du
SPC Medest et des différentes plateformes hydrométéorologiques :
Secteur
représenté
Cours d’eau à la station de mesure Débit atteint (m3/s)
Puget-Théniers Var à Entrevaux [Pont-levis] 480
- Le technicien digue alerte les autres gestionnaires de digues et de réseaux et
déclenche les entreprises travaux. Lorsque les entreprises sont informées du niveau
d’alerte 2, elles doivent avoir pris toutes les dispositions pour être en mesure
d’intervenir dans les plus brefs délais
- Le veilleur alerte les communes et surveille l’évolution de la situation
- Le directeur de permanence alerte les services préfectoraux
- 2 patrouilleurs assurent la surveillance des ouvrages sur le terrain en lien avec le
technicien ouvrages avec le même effectif qu’en alerte de niveau 1.
IV.5.5 Modalités de mise en œuvre des fins d’alerte
IV.5.5.a Fin de l’Alerte de niveau 2
L'interruption du niveau d’alerte 2 est déclenchée par le directeur de permanence à partir
des informations fournies par la CSO et sur proposition de celle-ci lorsque :
- les niveaux de crue repassent en critères d’alerte de niveau 1
- les patrouilles confirment l’absence de désordres à la décrue (ré-essuyage des
terrains arrière et de l’ouvrage)
IV.5.5.b Fin d’alerte de niveau 1
L'interruption du niveau d’alerte 1 est déclenchée par le directeur de permanence à partir
des informations fournies par la CSO lorsque les niveaux de crue repassent en dessous du
niveau 1.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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DOCUMENT B
V.Analyse fonctionnelle du système d'endiguement et de son environnement
V.1 Description du système d'endiguement
V.1.1 Description de l'objectif de protection
Le premier objectif de la construction des digues entre 1866 et 1870 est le désenclavement
des hautes vallées des Alpes Maritimes avec l'édification de la route départementale n°2 qui
deviendra rapidement nationale. De la même manière, l'élargissement des digues pour la
construction du chemin de fer des Pignes de 1890 à 1892 (en aval de la gare) puis de 1901 à
1907 (en amont de la gare) correspond à une volonté de développer les échanges.
Cela dit, le projet de route de 1861 mentionne la nécessité de réguler le Var pour la
protection de la route elle-même, et pour l'intérêt des populations locales :
Extraits du mémoire à l'appui du projet de 1861 (source HIST-3-2)
" le lit de la rivière est variable et très irrégulier, il a dans la plus grande partie de son cours une largeur
excessive qui atteint jusqu'à 230 mètres, tandis que dans certains endroits il est réduit à 40 mètres. Il
fallait donc le régulariser et faire cesser les corrosions produites par les courants en écharpe, qui
autrement compromettraient l'existence de la route sur plusieurs points.[…]
Pour éviter tous ces inconvénients et vaincre les difficultés, il fallait sur plusieurs points établir la route en
chaussée dans le lit de la rivière. C'est le moyen qui a été adopté.
La largeur minimale laissée au lit de la rivière dans les endroits à endiguer est de 70 mètres.[…]
Le débit du Var entre le torrent du Cians et Puget-Théniers dans les plus grandes crues étant de 999
mètres cubes et sa vitesse de 6m98 dans les endroits rétrécis par la construction de la chaussée, l'eau
ne s'élèvera jamais plus de 2m20 au-dessus de l'étiage. La hauteur de la chaussée projetée est
néanmoins de 3m50, cette hauteur est réclamée par les ouvrages d'art à construire.[…]
La dépense […] dépasse de beaucoup la moyenne des parties de route construites jusqu'ici. Cette
augmentation de dépense est due, en partie à l'augmentation du prix de la main d'œuvre et en partie
au système de construction de la chaussée dans le lit de la rivière qui a dû être appliqué sur une
grande partie du parcours. On doit toutefois tenir compte des terrains qui seront conquis sur le lit du Var
et qui pourront être vendus aux propriétaires riverains.
[…] Cette dépense est encore assez forte mais elle est compensée par les avantages incontestables et
l'on peut dire exceptionnels qui résulteront de la construction de la route selon le tracé proposé et qui
sont :[…]
3°- Le régulier encaissement du Var dont les eaux, dans leur cours capricieux et déréglé dévastent
actuellement les campagnes par les corrosions et les éboulements qu'elles provoquent.
4°- Enfin, la restitution à la culture d'une surface considérable de terrain pouvant en peu de temps être
réduit en prairies, ce qui sera très profitable non seulement aux communs limitrophes, mais à toute la
route départementale n°2 elle-même, en faisant cesser la disette de foins dans la région moyenne de
la vallée du Var, disette qui constitue actuellement un désavantage assez important pour cette route."
Le projet initial de 1861 fut réalisé dans la traversée aval de Puget-Théniers pour une crue
proche de 1000 m3/s, qui correspond sensiblement à la crue centennale aujourd'hui estimée
(cf. partie VI). Conventionnellement, nous retenons la crue centennale comme crue de
projet.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
60
V.1.2 Rappel de l'historique de la construction des ouvrages
Nous présentons ici un extrait du diagnostic (HYDR-7).
La route départementale n°2 édifiée à Puget-Théniers entre 1866 et 1870 est construite, pour
une grande partie de son linéaire, en remblai dans le lit de la rivière, comme le montre le
plan de projet de 1861 :
Figure 37 - Extrait du plan de projet de la route à Puget-Théniers, quartier de l'île. Plan 01Fi 1923, non
numérisé (source HIST-3-2)
Sur ces parties en remblai dans le lit, l'ouvrage est édifié selon un profil type :
Figure 38- Profil transversal type de la "route en chaussée dans le lit de la rivière" (source HIST-3-2)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
61
La géométrie et la structure type de la route-digue sont les suivantes :
- hauteur : 3 m par rapport au terrain naturel, 3,5 m par rapport au niveau du lit à l'étiage ;
- largeur en crête : 5,80 m ;
- inclinaison du talus amont côté fleuve : 1H / 1V ;
- inclinaison du talus aval côté terre : 3H / 2V;
- protection du talus amont côté fleuve par :
► un perré maçonné de 50 cm d'épaisseur, ancré à 1,5 m de profondeur sous le
terrain naturel, soit 1 m sous le niveau d'étiage ;
► des enrochements en vrac déversés sur le perré et ancrés dans une fosse de
même profondeur que le perré maçonné, de 2 m de largeur à la base, 5 m au
niveau du terrain naturel.
La construction du chemin de fer de 1890 à 1892 (aval de la gare, gare comprise) et de 1901
à 1907 (amont de la gare) occasionne :
- un élargissement du remblai côté terre pour les tronçons en route-digue dans le lit de la
rivière, sans modification du talus amont :
Figure 39- Coupe transversale type de la construction de la voie ferrée sur les tronçons de digue en
remblai. (HIST-3-3)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
62
- un élargissement côté fleuve sur mur de soutènement pour les tronçons où la route
nationale s'appuie sur un mur-digue (Aval de la digue Puget-Théniers Village):
Figure 40- Coupe transversale type de la construction de la voie ferrée sur les tronçons de digue avec
mur de soutènement (HIST-3-3)
La mise en valeur des terres agricoles désormais disponibles entre les digues et le pied de
versant est réalisée par colmatage des terrains au moyen d'un réseau d'irrigation et
d'alluvionnement artificiel pendant les crues. Les dépôts provoqués de limons sur les anciens
terrains alluvionnaires expliquent la faible hauteur actuelle de la crête de digue par rapport
au niveau du terrain en zone protégée.
Figure 41- Principe de colmatage aval/amont utilisé sur le Var (d’après Girel et Vigan). (image extraite
de HYDR-6)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
63
V.1.3 Caractéristiques générales des digues
Les digues étudiées présentent une structure homogène :
- digues en remblai alluvionnaire ;
- talus amont côté fleuve protégé par un perré maçonné en pierres sèches taillées ou
bétonné recouvert d'enrochement sec en vrac et/ou sucres en béton
parallélépipédiques, à l’exception des tronçons repris récemment en enrochement
appareillé directement sur le remblai, et du tronçon amont du pont Brouchier (digue
Puget-Théniers Village) qui est un mur poids en maçonnerie ;
- talus aval le plus souvent en terre, sauf au niveau des tronçons amont du pont
Brouchier (digue de Puget-Théniers Village) où le talus aval est constitué d'un mur ;
La largeur des digues est importante et la crête sert le plus souvent d'assise à une ou plusieurs
voies de communication (chemin de fer, RD 6202, voie communale), excepté la partie
amont de la digue du Savé qui ne supporte pas de voie de communication.
Les digues ne sont pas munies de déversoirs.
15 ouvrages traversants ont été recensés. Ils sont de 3 types : buse, ponceau de drainage des
ravins se déversant dans la zone protégée, ancienne prise d'eau pour l'irrigation munie de
vanne fermée (sauf celle de l'ouvrage du tronçon 7 de la digue du Savé jouant actuellement
le rôle de ponceau de drainage) :
Figure 42 - De gauche à droite : buse (digue Puget Aval tronçon 6a, ponceau de drainage de ravin
(digue Puget Aval, tronçon 1f), prise d'eau d'irrigation (digue Savé tronçon 7)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
64
1 40 13.2 2.3 4.61H/1V - reste de perré bétonné /
tout-venant / blocs2H/1V - terre Prise d'eau irrigation
2 50 5.0 2.6 5.1
3 35 3.0 2.9 5.3
4 Amont pont CP 105 1.6 2.9 4.9 2H/1V - terre pont CP à l'extremité aval
5.a 100 2.7 4.5 pont CP à l'extremité amont
5.b 60 2.7 4.5
6 EDF 105 10.1 2.3 4.5 2H/1V - terre ponceau de drainage
7 Amont pont de la Trinité 80 15.0 2.4 5.1
1H/1V - perré bétonné et
renforcement par un important
amas de sucres béton
2H/1V terre puis route > digue
- Ouvrage vanne d'irrigation
condamné
- Pont de la Trinité a l'extremité
aval
3.9Aval pont CP
1H/1V - perré bétonné / sucres
béton / quelques blocs visibles en
sabot
Dig
ue
du
Sa
vé
voie ferrée
voie
communale
aucune
Désignation
Repère, lieu -dit
N°
tro
nç
on
(am
ont>
ava
l)
Dig
ue
Ouvrage traversant / ouvrage
annexe / singularité
Lo
ng
ue
ur
(m)
Infrastructure
supportée
Talus amont côté fleuve :
inclinaison et structure
Digue et remblai de la voie ferrée
séparés par une dépression - talus
digue et voie ferrée 2H/1V - terre
1H/1V - perré bétonné / sucres
béton / enrochement sec apparaillé
en partie basse / blocs visibles en
sabot
2H/1V - terre
Talus aval côté terre : inclinaison
et structure
Hauteur
digue par
rapport au
fond du lit
(m)
La
rge
ur
en
crê
te (
m)
Hauteur par
rapport au TN
zone protégée
en pied de
digue (m)
Description
V.1.4 Description des tronçons de digues
Pour chaque digue, nous avons identifié des tronçons homogènes, se distinguant
principalement par la largeur en crête, elle-même déterminée par le nombre et le type de
voie de communication supportée, et par le type de protection du talus amont côté fleuve.
Lorsque la longueur de ces tronçons excède largement 100 ml, nous les avons découpés en
sous-tronçons de 100 ml en vue de l'inspection visuelle détaillée du diagnostic, et de l'analyse
des modes de défaillance et de leurs effets. L'annexe 3 présente la cartographie des
tronçons identifiés.
Nous présentons ici pour chacune des digues le raccordement au terrain aux extrémités
amont et aval ainsi que les caractéristiques principales des tronçons : longueur, hauteur par
rapport au terrain en pied de digue dans la zone protégée, largeur en crête, infrastructure
supportée, inclinaison et structure du talus amont et du talus aval. Cette synthèse est issue
des fiches descriptives détaillées fournies en annexe 3.
V.1.4.a Digue du Savé
La digue se raccorde au terrain naturel à son extrémité amont à proximité du pied du versant
montagneux et en aval de la confluence avec le ruisseau du Castagnet. A cet endroit, la
crête de la digue est à la même cote que le terrain naturel. L'extrémité aval de la digue est
constituée par le pont de la Trinité sous la RD 6202. L'affleurement rocheux de la Trinité n'est
pas jointif avec la pile du pont, comme nous le révèle l'analyse historique (partie IV). Nous
avons identifié 7 tronçons homogènes que nous avons subdivisés lorsque leur longueur
excédait 150 ml. Le nombre total de tronçons est ainsi de 8.
En amont du pont des chemins de fer de Provence (dit aussi pont CP), la digue supporte la
voie communale au niveau des tronçons n°1 et 2. Elle ne supporte aucune voie de
communication au niveau des tronçons n°3 et 4, sur lesquels sa largeur en crête est très
réduite (<2m).
En aval du pont CP, la digue supporte la voie ferrée. Elle est constituée d'un double remblai
au niveau des tronçons n°5a et 5b : un premier remblai côté fleuve est muni d'une protection
de berge, suivi d'une dépression, puis du remblai de la voie ferrée. Le tronçon n°6 présente
un remblai unique supportant la voie ferrée. Le tronçon n°7 est renforcé par un massif en
blocs bétonnés parallélépipédiques (sucres) conduisant l'écoulement vers le pont.
Figure 43 -Synthétise les principales caractéristiques des tronçons
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
65
V.1.4.b Digue de Puget-Théniers Village
A son extrémité amont, la digue se raccorde au pont de la Trinité décrit dans la partie
précédente. A son extrémité aval, elle se raccorde sur l'affleurement rocheux issu du versant
de la Colette. Nous avons identifié 8 tronçons homogènes que nous avons subdivisés lorsque
leur longueur excédait 150 ml. Le nombre total de tronçons est ainsi de 19.
Le torrent de la Roudoule conflue avec le Var entre les tronçons n°5 et 6.
Les tronçons n°1a, b, c, d supportent la RD 6202, la voie ferrée et la voie communale.
Les tronçons n°2a, b, c, supportent la RD 6202 et la voie ferrée.
Les tronçons n°3a, b et 4a, b, c, d supportent les plateformes de la Subdivision
Départementale d'Aménagement (SDA), de la gare, la voie ferrée, et la RD 6202.
Les tronçons n°5, 6, 7a, b, c et 8 supportent la voie ferrée et la RD 6202.
Figure 44 –Synthèse des principales caractéristiques des tronçons
1.a 135 3.9 5.7
1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre / recouvert
par déversement de tout-venant
accentuant la pente
pont de la Trinité a l'extremité
amont
1.b 80 2.8 4.0
1.c 90 3.3 4.8
1.d 115 4.1 5.3
1H/1V - perré maçonné puis
bétonné sur les 10 derniers ml /
enrochement sec libre
2.a 110 1.7 4.3
2.b 100 0.7 4.4
2.c 110 0.3 4.6
1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre et sucres /
sur les 50 derniers ml,
déversement important de blocs en
pied de berge
Ponceau de drainage
3.a 105 0.8 4.2
3.b 90 0.3 5.2
4.a 90 0.7 5.6
4.b 110 0.6 5.9
4.c 100 2.6 6.7
4.d 100 3.0 7.1 Vertical - mur maçonné
5 Place centrale 80 7.8 0.5 6.8 1H/1V - perré maçonné / sucres Vertical - mur maçonnéconfluence Roudoule à
l'extrémité aval
6 Amont pont Brouchier 130 16.1 3.0 7.0Vertical - Mur maçonné avec
terrain meuble en pied et blocsPeu marqué - parking bitumé
- confluence Roudoule à
l'extrémité amont
- pont brouchier à l'extremité
aval
7.a 100 2.8 5.7
7.b 100 2.8 5.7
7.c 105 2.8 5.7
8 Abattoir 95 20.2 1.8 6.13H/2V - enrochement sec
appareillé10% - bitume
- 3 buses
- raccordement TN affleurement
rocheux à l'extrémité aval
>1H/1V - terre
3H/2V - terre
Gare1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre et sucres
- voie ferrée et
plateforme
gare
- RD 6202
L'ïle
SDA
3H/2V - terre
- voie ferrée
- RD 62023H/2V - terre
1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre
1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre et sucres
1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre et sucres
3H/1V - terre
Désignation
Repère, lieu -dit
N°
tro
nç
on
(am
on
t>a
val)
Dig
ue
Ouvrage traversant / ouvrage
annexe / singularitéLo
ng
ueu
r
(m)
Infrastructure
supportée
Talus amont côté fleuve :
inclinaison et structure
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
villa
ge
- voie ferrée
- RD 6202
- voie
communale
pont brouchier à l'extremité
amont
- voie ferrée
- RD 6202
1H/1V
- visuellement : remblai en tout-
venant et matériaux hétérogène
- dessous d'après analyse
historique : perré maçonné / tout-
venant sur enrochement sec libre
14.3
- voie ferrée
- plateforme
SDA
- RD 6202
Ladroit
Talus aval côté terre : inclinaison
et structure
Hauteur
digue par
rapport au
fond du lit
(m)
La
rge
ur
en
crê
te (
m)
Hauteur par
rapport au TN
zone protégée
en pied de
digue (m)
13.0
36.7
32.8
16.6
Description
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
66
1945 0.0 0.0 0.0
1.a 100 0.6 5.4 - ouvrage d'irrgigation vanne
1.b 100 1.5 5.3 Ponceau de drainage
1.c 100 2.3 6.1
1.d 120 2.3 5.6
1.e 100 1.6 5.2
1.f 100 1.5 4.8 Ponceau de drainage
1.g 100 1.8 5.9
1.h 100 1.5 6.3
1.i 100 1.6 6.4 Ponceau de drainage
2.a 100 2.6 5.7
2.b 105 1.2 5.3
3.a 100 3.4 4.8
3.b 100 3.2 5.0
3.c 55 2.9 4.9
4.a 100 2.0 5.1
4.b 100 0.9 5.4
4.c 55 1.8 6.3
5.a 100 2.3 7.1
5.b 100 2.9 6.6
5.c 100 2.2 5.9
5.d 50 2.2 5.4
6.a 100 2.1 5.4 Buse
6.b 55 -0.4 5.1 Raccordement TN à l'extrémité
>1H/1V - terre
>1H/1V - terre
3H/2V - enrochement sec
appareillé>1H/1V - terre
3H/2V - enrochement sec
appareillé>1H/1V - terre
1H/1V - perré maçonné / remblai
hétérogène d'épaisseur variable et
enrochement sec libre
>1H/1V - terre
>1H/1V - enrochement sec
appareillé>1H/1V - terre
voie ferrée
RD 6202
Planet
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
Lavancia amont1H/1V - enrochement sec
appareillé / sabot anti-affouillement
1H/1V - perré maçonné /
enrochement sec libre et sucres
Désignation
Repère, lieu -dit
N°
tro
nço
n
(am
ont>
aval)
Dig
ue
Ouvrage traversant / ouvrage
annexe / singularité
Lo
ng
ueu
r
(m)
Infrastructure
supportée
Talus amont côté fleuve :
inclinaison et structure
Talus aval côté terre : inclinaison
et structure
Hauteur
digue par
rapport au
fond du lit
(m)
19.2
Larg
eu
r en
crê
te (
m)
Hauteur par
rapport au TN
zone protégée
en pied de
digue (m)
14.3
20.2
16.4
13.0
13.0
Description
V.1.4.c Digue de Puget-Théniers Aval
La digue se raccorde à l'affleurement rocheux de la Colette à son extrémité amont. A son
extrémité aval, elle se raccorde au terrain naturel à proximité d'un affleurement de gypse (cf.
diagnostic). A cet endroit, la crête de la digue est à la même cote que le terrain naturel.
Nous avons identifié 6 tronçons homogènes que nous avons subdivisés lorsque leur longueur
excédait 150 ml. Le nombre total de tronçons est ainsi de 23.
Tous les tronçons supportent la voie ferrée et la RD 6202.
Figure 45 -Synthèse des principales caractéristiques des tronçons
V.1.5 Principales conclusions de l'inspection visuelle de juillet 2013 et de mars 2018
L’inspection de juillet 2013 a été effectuée dans le cadre du diagnostic initial (HYDR-7). Les
désordres observés se situent tous sur le talus amont côté rivière, au niveau de la protection
et du pied de berge. Ils résultent d'affouillements généralisés et localisés, et d'érosion externe
par le fleuve. Ces deux phénomènes sont accentués au niveau des singularités (ponts,
méandres). Par ailleurs, la végétation est fortement développée sur la majorité des tronçons.
L’inspection de mars 2018 a permis de préciser l’analyse. Le déboisement de certains
tronçons, réalisé entre les deux inspections, a permis de préciser l’état des protections de
berges qui n’étaient pas visibles en 2013. Cet inventaire a été complété par l’analyse de la
végétation de la crête de digue et du talus côté zone protégée, ainsi que par un relevé
exhaustif des réseaux traversants.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
67
V.1.5.a Usure et affouillement de la protection de berge historique du talus amont
L'ensemble des tronçons revêtus d'une protection de berge historique sur le talus amont
présente des signes d'affouillement entraînant la dégradation du perré maçonné et le
glissement / basculement des blocs en vrac ou sucres.
Figure 46 - Désordres au niveau de la protection de berge historique : affouillement et dégradation du
perré maçonné digue Puget Aval tronçon n°1h (à gauche), basculement des sucres digue du Savé
tronçon n°6 (à droite)
V.1.5.b Glissement / basculement et affouillement de la protection de berge plus récente en enrochement appareillé du talus amont
Plusieurs tronçons reconstruits en 1995 suite à leur rupture présentent des désordres au niveau
de la protection du talus amont en enrochement sec appareillé, et au niveau du pied de
digue côté rivière. Il s'agit du basculement et/ou du glissement des blocs.
Figure 47 - Désordres au niveau de l'enrochement appareillé: digue Puget Village tronçon n°8 (à
gauche), digue Puget Aval tronçon n°3b
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
68
V.1.5.c Végétation
La végétation est présente sur le talus amont côté rivière de l'ensemble des tronçons, avec
une densité souvent forte et une hauteur des arbres dépassant fréquemment 10 m. Elle est
composée d'une strate arbustive (Noisetier, Prunellier, Sumac…) et d'une strate arborée
(Saule, Robinier faux Acacia, Peuplier, Erable, Charme). Les digues présentent les désordres
classiques liés à la végétation, notamment la détérioration des protections en génie civil par
l'appareil racinaire, et l’aggravation du phénomène d'érosion du fait du basculement des
arbres lors d’attaques de berges. On peut cependant souligner, compte tenu de l'état de
dégradation des protections de berge, l'effet positif de la végétation en place, en particulier
arbustive, qui constitue une armature entre les blocs en vrac désorganisés suite à leur
glissement.
Cette observation sera prise en compte dans le mode de gestion de la végétation préconisé
dans l'étude de réduction des risques en partie IX.
Le talus côté zone protégée est très peu végétalisé, car il s’agit d’un talus routier entretenu à
l’épareuse. La crête de digue est peuplée uniquement d’arbres d’alignement (platanes), qui
n’ont pas d’effet sur l’érosion interne compte tenu de la largeur des tronçons concernés.
Les tronçons 5 à 7 de la digue du Savé font exception avec une strate arbustive en cépées
de densité moyenne sur la crête et sur le talus côté zone protégée. Cette présence de
végétation coïncide avec un ratio géométrique de la digue L/H faible, favorable à la
formation de désordres par érosion interne.
V.1.6 Profil en long
Le profil en long des digues, réalisé à partir du levé topographique fourni par le maître
d'ouvrage (TOPO-1), est joint à l'étude. Aucun point bas anormal n'a été repéré. Une zone de
débordement préférentielle, au-delà de la crue centennale, se situe à hauteur du passage à
niveau de la digue de Puget-Théniers Village (étroitesse du lit, hauteur de la digue par
rapport au lit s'abaissant entre 4,07 et 4,30 m sur une centaine de mètres linéaires).
V.2 Description de l'environnement du système d'endiguement
L'environnement du système d'endiguement comprend :
- la rivière torrentielle du Var : lit moyen et bande active, berge en rive droite délimitant
le lit moyen du versant montagneux ou du lit majeur ;
- la zone protégée par le système d'endiguement.
La morphologie du Var et ses écoulements sont analysés en partie VI. En rive droite,
l'écoulement est contraint sur tout le linéaire, que ce soit par le versant montagneux, une
digue, une protection de berge, ou encore l’ancien canal de l'usine Brouchier.
Nous nous attachons ici à décrire la zone protégée.
Délimitation des zones protégées
Nous avons délimité les zones protégées des 3 digues par une approche morphologique à
partir des photographies aériennes, de l'Atlas des Zones Inondables, et de nos observations
sur le terrain. Nous n'avons pas exploité la cartographie des aléas du PPR dont la zone d'aléa
est trop restreinte selon nous. L'annexe 4.1 présente, pour chaque digue, les cartographies
comparatives de l'AZI, du PPR, et de la zone protégée retenue dans le cadre de cette étude.
L'annexe 4.2 présente la cartographie des zones protégées retenues au final.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
69
Analyse des enjeux
La construction des digues a permis le développement des zones agricoles puis, à partir des
années 70, des zones résidentielles et d'activité. L'évolution de l'occupation des sols entre
1948 et 2009 est visible sur les photographies aériennes en annexe 5.
Dans une première approche, l'espace protégé a été sectorisé en zones, en fonction de leur
utilisation dominante (annexe 4.3):
- zone résidentielle ;
- zone commerciale ;
- zone d'activité ;
- zone agricole.
L'estimation du nombre d'habitants par zone protégée a ensuite été réalisée à partir du
cadastre, et selon la méthodologie décrite dans la circulaire DPPR/SEI2/CB-06-0388 du
28/12/06 relative à la mise à disposition du guide d’élaboration et de lecture des études de
dangers pour les établissements soumis à autorisation avec servitudes et des fiches
d’application des textes réglementaires récents (2,5 pers/maison sauf cas particulier connu
localement, 10 pers/commerce de proximité, estimation détaillée pour les bâtiments plus
importants). Le détail de l’analyse est présenté en annexe et résumé dans le tableau suivant.
Digue Zone
protégée
Nombre
d’occupants
Savé Savé 8
Digue
village
Amont
Roudoule
333
Aval
Roudoule
225
Digue
Planet
Blanqueries
Planet 70
Blanqueries 100
Total 736
En plus des habitations, les enjeux principaux en termes d’équipements et de services sont les
suivants :
- Les routes départementales n°6202 de Nice à Digne Les Bains et n°16 d’accès au
pays de la Roudoule (communes de Puget-Rostang, Auvare, La Croix sur Roudoule,
Saint Léger),
-
Dans la zone protégée du village :
- la gare et la voie de chemin de fer de Provence Nice-Digne les Bains,
- les ateliers et dépôts communaux,
- le centre d’entretien des routes du département avec bureaux, garages et ateliers,
- les locaux de l’ONF avec bureaux, ateliers, et garages,
- le centre de tri postal,
- deux stations-service,
- deux banques,
- plusieurs supermarchés, commerces, et un hôtel.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
70
Dans la zone protégée du Savé :
- le stade de foot,
- le dépôt ENEDIS.
En cas de défaillance du système d’endiguement, la destruction de tout ou partie de la
digue, avec ou sans submersion de la zone protégée, peut également couper l’accès à la
mairie de la commune, aux locaux de la communauté de commune des Alpes d’Azur, à la
caserne des pompiers, à la route départementale n°16 d’accès au pays de la Roudoule
(communes de Puget-Rostang, Auvare, La Croix sur Roudoule, Saint Léger).
VI.Identification et caractérisation des potentiels de danger
Ce chapitre a pour objectif d’identifier et de présenter l’ensemble des potentiels de dangers
induits par le système d'endiguement en rive gauche du Var à Puget-Théniers, du fait de sa
présence ou de son fonctionnement. Il tient compte des spécificités des potentiels de
dangers des digues en rivière torrentielle par rapport aux digues fluviales et du contexte local
d'incision historique du lit du Var à Puget-Théniers.
Du fait du contexte de rivière torrentielle, des potentiels de dangers supplémentaires liés au
transport solide et aux corps flottants sont également présents.
Cette partie aborde les potentiels de danger. La description précise des modes de
défaillance et la quantification de l'intensité du déversement seront détaillées au chapitre
VIII.
VI.1 Rupture d’un tronçon de digue
Pour le système d’endiguement étudié, le principal potentiel de dangers résulte d’une
rupture (sans surverse) dans un tronçon de digue alors que le niveau maximum atteint par les
écoulements torrentiels dans le lit lors de la crue est resté en deçà du point le plus bas de la
crête de digue.
Le diagnostic réalisé préalablement à la présente étude (HYDR-6) a mis en évidence les
mécanismes de rupture les plus probables.
Compte tenu :
- de la nature de l'écoulement proche du régime critique en crue, avec des
vitesses fortes de l'ordre de 3 à 4 m/s, voire entre 4 et 5 m/s au niveau des
rétrécissements,
- du contexte d'incision historique du lit (de 1,5 à 2 m),
- de l'état dégradé de la protection de berge et du pied de digue,
- du développement fort de la végétation,
La rupture peut intervenir principalement par érosion du parement et/ou affouillement en
pied.
L'affouillement du pied peut aussi provoquer le glissement du talus amont. Excepté pour la
zone la moins large de la digue du Savé, celui-ci ne peut cependant pas conduire à lui seul
à une rupture de l'ouvrage vu sa largeur importante, mais il laisse le remblai apparent alors
vulnérable à l'érosion par le fleuve.
La rupture d'ensemble et l'érosion interne peuvent, avec une probabilité bien plus faible,
conduire à la formation d'une brèche avec libération accidentelle d'eau au niveau de la
digue du Savé qui présente une largeur plus étroite.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
71
Ces phénomènes de rupture sont potentiellement dangereux dans le sens où ils sont
susceptibles d’aggraver le phénomène naturel par rapport à ce qu’il aurait été en l’absence
de protection : libération d’un sur-volume d’écoulements accumulés à l’intérieur du lit
endigué avant l’ouverture de la brèche, accélération des vitesses initiales des écoulements
libérés, reprise de matériaux du corps de digue et/ou de sa fondation.
Dans le cas d'une rivière torrentielle à fort charriage telle que le Var, en l'absence
d'endiguement, l'écoulement est susceptible d'envahir l'ensemble du lit majeur dans lequel
se situe la zone protégée, avec des vitesses d'écoulement et un transport solide similaires à
ceux du lit mineur actuel, suite aux phénomènes de divagation du lit. C'était d'ailleurs le cas
avant la création des ouvrages, comme on le voit sur la carte sarde ci-dessous :
Carte 23 - Carte d'Etat-Major Sarde avant 1860 Planche 21, feuille n° 82 de la carte de l'ancienne
province de Nice, dressée par l'Etat-Major italien. Source : HIST-3-1. En jaune : emplacement des digues
du Savé et du Village.
La présence des ouvrages ne génère donc pas de sur-aléa par rapport à une situation sans
dispositif d'endiguement.
Par ailleurs, dans le contexte de Puget-Théniers, l'incision historique du lit, et la surélévation
progressive des terrains protégés résultant de la pratique agricole de la fertilisation des terres
par enlimonage lors des crues, font que la différence entre le niveau d'eau en crue de projet
et le niveau des terrains protégés est modérée : en moyenne de 1,7 m pour la digue du Savé,
de 1,4 m pour la digue Puget-Théniers Village, de 0,6 m pour la digue Puget-Théniers Aval.
Le surplus de volume accidentellement libéré, sera a priori faible par rapport au volume total
des écoulements torrentiels qui se seraient échappés du système de protection en l’absence
de digue.
Enfin, pour cette rivière torrentielle, l'écoulement est naturellement proche du régime critique
et le déversement de l'eau à travers la brèche n'est pas susceptible d'induire une très forte
augmentation de vitesse, contrairement à ce qui se produit pour les digues des fleuves de
plaine dont l'écoulement est fluvial et passe par le régime critique au niveau des brèches.
VI.2 Surverse d'écoulement sur les digues
Pour des débits inférieurs ou égaux à la crue de projet (T=100 ans), la surverse, sans brèche,
n'est pas envisagée comme potentiel de dangers (cf. modélisations hydrauliques en partie VI
et analyse de la fonction principale en partie VIII). Rappelons que le débordement d'une
crue supérieure à la crue de projet est considéré comme un fonctionnement normal des
ouvrages.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
72
VI.3 Refoulement par les ouvrages transversaux
Une partie des ouvrages traversants présentent des risques de refoulement en cas de crue
centennale du Var. Il s’agit des anciennes prises d’eau agricoles du Savé et de la Coletta,
des 6 exutoires pluviaux et des exutoires des vallons de la Trinité et du Planet qui peuvent
fonctionner en refoulement. Les inondations provoquées par ces refoulements sont
progressives avec de faibles vitesses, mais peuvent être à l’origine de hauteurs d’eau
importantes sur les zones d’enjeux.
Les seuls ouvrages munis d’organe mobile sont les vannes d'irrigation. En l’état actuel, les
prises d’eau du Savé et de la Coletta sont munis de vannes fermées. Elles devraient être
condamnées définitivement lors des travaux de réfection des tronçons concernés à venir.
Seul l'ancien ouvrage d'irrigation du tronçon n°7 de la digue du Savé présente une vanne
ouverte en permanence, et qu'il convient de laisser ainsi, car cet ouvrage n'est actuellement
plus utilisé pour l'irrigation mais sert à l'évacuation du vallon de la Trinité. En cas de rupture de
la digue sur les tronçons amont, cet exutoire est par ailleurs volontairement destiné à servir de
fusible pour la rupture des tronçons n°6 et 7 et le retour des eaux au Var avant l'inondation de
la zone protégée, en aval du pont de la Trinité (cf. HIST-4-2).
VI.4 Inondation de la zone protégée par les vallons affluents
Les zones protégées sont traversées par 4 vallons principaux drainant de petits bassins
versants. Ces vallons secs hors période pluvieuse ont un comportement torrentiel marqué du
fait de leur forte pente. Ils traversent la zone protégée derrière les digues du Var dans des
chenaux rectilignes souvent eux même endigués par des merlons de matériaux issus des
curages des chenaux.
Ces vallons sont susceptibles de déborder, particulièrement au niveau de leur arrivée dans la
plaine où la rupture brutale de leur pente provoque des dépôts de matériaux et une
obstruction des chenaux. En cas de concomitance avec la crue du Var, certains de ces
vallons peuvent également avoir du mal à s’évacuer et pourraient inonder la zone protégée.
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Carte 24 - Carte de situation des vallons étudiés
Les vallons étudiés se situent en rive gauche du Var. Ils prennent leur source sur la ligne de
crête d’Aurafort et de Buissière, et rejoignent la plaine du Var où ils traversent des secteurs
urbanisés. On retrouve de l’ouest vers l’est :
Le bassin versant de la Trinité draine des pentes bien boisées, productrices de
matériaux fins érodés lors des orages. Son réseau hydrographique diffus concentre les
écoulements dans deux talwegs qui confluent juste avant de se rejeter au Var. L’un
est busé sous l’accès aux vestiaires du stade de foot et l’autre est canalisé le long du
centre de maintenance d’Enedis.
Le bassin versant des Trénières prend sa source au pied des falaises de Castagnet. Il
draine des secteurs marneux qui sont susceptibles de produire des matériaux solides
en faible quantité. Il traverse la plaine du Var au quartier de l’Adroit dans un fossé
endigué qui est perché au-dessus des terrains avoisinants.
Le bassin versant du Planet se situe en rive gauche de la Roudoule. Il draine le bassin
d’alimentation dégradé de la Rocca d’Abeilla susceptible de produire des matériaux
solides en grande quantité. Il rejoint le Var après la traversée du lieu-dit le Planet dans
un chenal perché au-dessus des terrains avoisinants. Il croise plusieurs ouvrages de
franchissement.
Le bassin versant de la Chaise, le plus vaste des vallons, présente deux branches
principales. Les talwegs ont bien incisé le versant dans les parties meubles et le
transport solide peut être important en crue. Il termine son cours dans un talweg
perché au-dessus de la plaine du Var jusqu’à son exutoire sous la digue.
VI.5 Potentiels de dangers supplémentaires
VI.5.1 Transport solide
Dans un contexte de rivière torrentielle, la libération accidentelle d’eau dans la zone
protégée s’accompagne en général d’une phase solide. Vu la différence importante, entre
la cote du terrain protégé et la cote du fond du lit, détaillée précédemment, nous ne
retenons pas le phénomène d'engravement lié au charriage dans la zone protégée en cas
de rupture de digue. Seules les matières en suspension peuvent se déposer sur le terrain
actuel sous forme de boue et de sable du fait de la réduction de vitesse. La quantité de
boue peut être importante. On observe bien ce phénomène sur les photos du lotissement
des Blanqueries lors de la crue de novembre1994 (cf. partie VII). Cette libération d'eau avec
matières en suspension peut être accompagnée localement de ravinements superficiels.
Le charriage se manifeste en revanche par la puissante capacité érosive latérale de la rivière
torrentielle. La rupture de la digue et surtout de la protection de berge apposée sur son talus
amont laisse apparaître le corps de l'ouvrage puis derrière les matériaux constituant le sol de
la zone protégée, matériaux d'origine alluvionnaires et remblais divers tendres,
particulièrement vulnérables à l'érosion. C'est ainsi que peuvent se dessiner à la faveur des
brèches de nouveaux méandres, emportant les tronçons de digues bordant la brèche et
rongeant les terrains protégés. Les fondations des bâtiments peuvent être mises à jour, puis les
bâtiments emportés. Ce phénomène d'érosion latérale s'est produit lors de la crue de
novembre1994 au quartier Lavancia aval (en amont immédiat des Blanqueries qui elles, ont
connu le déversement de boue, sans érosion, cf. annexe 5 photographie aérienne de 1994),
et de manière encore plus spectaculaire à Guillaumes (cf. partie VII). Compte tenu de
l'importante incision du lit par rapport au niveau des terrains protégés, dans le cas de Puget-
Théniers, ce potentiel de dangers doit être considéré sérieusement.
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VI.5.2 Corps flottants
En période de crue, il est fréquent que de grandes quantités de bois soient arrachées sur les
berges puis transportées dans le lit des cours d’eau par flottaison. Cela a été observé sur le
Var lors de la crue de 2011, qui a laissé de nombreux troncs sur les bancs et contre la face
amont des piles de pont à la décrue.
Dans la traversée de Puget-Théniers, vu l’importante section hydraulique des ponts, nous
n'envisageons pas d'amoncellement de flottants à leur niveau, capable de générer un
débordement. En revanche, des survitesses peuvent se produire à proximité des amas
d’arbres et augmenter les phénomènes d’affouillement au niveau des parements de digue.
Les flottants peuvent également causer de graves dommages aux bâtiments, aux
infrastructures et aux équipements, en raison de l’effort d’impact ponctuel qu’ils imposent. En
cas de formation d'une brèche dans les digues et de divagation du lit dans la zone
protégée, notamment avec un phénomène d'érosion des terrains envahis lors de la
formation d'un nouveau méandre, les flottants peuvent impacter les bâtiments situés dans et
en bordure immédiate du nouveau bras.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
75
VII.Caractérisation des aléas naturels
Les rivières torrentielles telles que le Var se distinguent des fleuves classiques de plaine par leur
pente plus soutenue (> ou = 1 %) et la proximité des hauts bassins versants réservoirs de
matériaux solides, en particulier dans le sud-sst de la France connu pour l'aridité de ses
versants. Cela a deux conséquences sur les écoulements en crue :
- L'écoulement est rapide, proche du régime critique, et la vitesse moyenne de
l'ordre de 3 à 4 m/s, voire plus de 5 m/s au niveau des rétrécissements ;
- Un transport solide important se produit par charriage, et conduit tantôt au dépôt
de matériaux, tantôt à leur reprise sous forme d'incision du lit et d'érosion latérale.
Ces deux derniers phénomènes sont actuellement prépondérants dans le cas du
Var, du fait des évolutions morphologiques du bassin versant et du lit, d'origine
naturelle et anthropique.
Dans ces conditions, l'analyse morphologique est essentielle pour la caractérisation des
écoulements en crue du Var et doit conduire à relativiser les résultats des modélisations
hydrauliques.
VII.1Approche géomorphologique
L'endiguement et les extractions passées de matériaux ont fortement modifié la morphologie
de cette rivière torrentielle à fort charriage à Puget-Théniers. La pente du lit est homogène,
comprise entre 0,8 % et 1,2 %, sa largeur entre 50 à 80 m.
VII.1.1 Evolutions en plan
La comparaison des photographies aériennes de 1948 et 2009, présentées en annexe 5,
révèle l'accentuation de l'évolution d'un lit en tresse déjà contraint par l'endiguement vers
une morphologie en chenal unique divaguant. Au niveau des digues du Savé et de Puget-
Théniers Aval, on distingue encore un reste de tressage avec la présence de bras
secondaires en eau lors des crues. Dans la traversée du village, la rivière s'écoule
actuellement en chenal unique divaguant. On observe un changement de position du bras
principal sur la majorité des tronçons, y compris au niveau des méandres.
VII.1.2 Evolutions du profil en long
Nous étudions ici les phénomènes d'enfoncement ou d'exhaussement généralisé du lit. Les
conclusions des études Sogreah (HYDR-1 et HYDR-3), reprises dans le PPR (HYDR-4) sont ici
présentées et complétées par notre analyse.
Evolutions observées du profil en long
L'abaissement du lit de la rivière par rapport au profil des Grandes Forces Hydraulique de
1912 sur l'ensemble du Var moyen est de l'ordre de 2 m, avec de fortes variations :
- zones stables liées à la présence d'affleurements rocheux (Entrevaux en amont de
Puget-Théniers, Plan Souteyran en aval) ou aux apports solides des affluents
(Roudoule, Cians) ;
- zones d'incision allant jusqu'à 5 m (Pont de Gueydan).
L'incision provient d'un déficit de matériaux solides résultant de la réduction des apports dans
les hauts bassins versants, de l'extraction de matériaux passée et actuelle, et de
l'endiguement du cours d'eau.
L'incision est de 2 m dans la traversée de Puget-Théniers. L'activité passée de la gravière des
Clots non loin de là vers l'aval en est l'une des origines.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Evolution attendue de l'enfoncement du lit
Dans l'ensemble, l'enfoncement n'est pas achevé. Le lit est figé dans un chenal unique
mobile, indiquant un déficit de matériaux. Il se manifeste par l’érosion régressive du lit
notamment sur la section amont du Var dans la traversée de Puget-Théniers. Il s'agit d'une
évolution sur le long terme. L'enfoncement pourrait être neutralisé par le pavage du lit
ordinaire en cours. Nous retiendrons une valeur d'enfoncement généralisé de 1 m pour le
dimensionnement des ouvrages à reprendre. En réalité, les ouvrages seront dimensionnés en
fonction de la profondeur d'affouillement localisé lié aux courants transversaux, qui est plus
importante.
Les contractions du lit ont par ailleurs un effet sur le transport solide à une échelle plus locale :
pont du chemin de fer (digue du Savé), pont de la RD 6202 (limite entre la digue du Savé et
la digue Puget Village), pont Brouchier de la RD 2211 (digue Puget Village), et affleurement
rocheux du Fragé (digue Puget aval). Au niveau de la contraction la vitesse augmente et
génère une incision. En amont des contractions, en revanche, la vitesse se réduit du fait de la
réduction de section et favorise le dépôt de matériaux (présence de bancs).
Pas d'exhaussement généralisé du lit lors d'une crue, mais des mouvements en plan des
bancs de matériaux
Le caractère divaguant des écoulements est souligné, lié au déplacement de matériaux
pendant la crue et induisant des incidences très marquées des écoulements vis-à-vis des
berges. Les écoulements de nature presque torrentielle engendrent autour de niveaux
moyens de brusques variations de niveau liées aux mouvements du fond. Cependant, aucun
exhaussement significatif concernant la totalité de la bande active du Var et pouvant
augmenter les niveaux de crue exceptionnelle n'est à attendre.
VII.1.3 Identification des zones les plus exposées à l'érosion latérale et aux affouillements localisés
Les contraintes hydrauliques sont analysées ici au regard du principal aléa menaçant les
digues étudiées, à savoir l'érosion externe et l'affouillement. L'affouillement peut conduire au
sapement du pied de la digue et au glissement de la berge, ou à la déstabilisation de la
protection de berge alors exposée à l'érosion externe. L'affouillement résulte soit d'une
incision généralisée du lit, analysée précédemment, soit de courants transversaux localisés.
L'érosion externe se produit prioritairement :
- lorsque le lit mineur longe le pied de digue, sans qu'aucun banc de matériaux ne
protège ce dernier ;
- dans l'extrados des courbes et par ricochet dans l'intrados en sortie de courbe ;
- au niveau de singularités : pont, resserrement du lit. En amont immédiat de telles
singularités, des turbulences se produisent, agressives pour les berges. Dans et en aval
immédiat des contractions, la vitesse et donc la capacité érosive augmentent.
Les affouillements localisés par les courants transversaux se produisent prioritairement :
- lorsque le lit mineur longe le pied de digue, sans qu'aucun banc de matériaux ne
protège ce dernier ;
- dans l'extrados des courbes ;
- lorsque la berge est recouverte par une protection présentant peu d'aspérités (sucre
béton > enrochement appareillé > enrochement libre ou vrac).
Au niveau de la digue de Puget-Théniers aval, la rive droite est localement constituée par le
versant sujet aux glissements de terrain (cf. partie VII). La survenance d'un glissement
obstruant partiellement le lit peut renvoyer l'écoulement en rive gauche sur la digue et
augmenter la contrainte hydraulique par rapport à l'état actuel.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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Site Source S Q100 Qnov1994 Qnov2011
(km²) (m3/s) (m
3/s) (m
3/s)
5: Etude SOGREAH 1999 806 540
2: compte-rendu DDTM 2011 420
5: Etude SOGREAH 1999 870 0.84
7: Etude SOGREAH 1995 600 à 700
transfert BV b=0.84 BV-réf: Entrevaux 621 502
Var à Entrevaux
(station limnimétrique)676
Var à Puget-Théniers
amont Roudoule
(estimation)
750
Coefficient de transfert
Q100 appliqué par
rapport à Entrevaux
L'annexe 6 présente une cartographie des zones exposées aux contraintes hydrauliques les
plus fortes selon ces paramètres.
VII.2 Synthèse des données hydrologiques
VII.2.1 Crue centennale
La crue centennale retenue par le maître d'ouvrage dans la traversée de Puget-Théniers
amont correspond au débit estimé par SOGREAH en 1999 (HYDR-3) au moyen de la méthode
SPEED avec une pluie journalière centennale de 150 mm. Cette valeur est reprise par SIEE
pour l'élaboration du PPR en 2004 (HYDR-4), et incrémentée par une crue trentennale de la
Roudoule dans la traversée aval de Puget-Théniers :
En amont de la confluence avec la Roudoule (surface du bassin versant = 750 km2) :
Q100Var amont Roudoule = 870 m3/s
En aval de la confluence avec la Roudoule (surface du bassin versant = 797 km2), prise en
compte d'une crue trentennale de la Roudoule:
Q30 Roudoule = 100 m3/s
Q100Var aval Roudoule = 970 m3/s
L'étude hydrologique SOGREAH 1999 (HYDR-3) sur le bassin versant du Var fait encore
référence sur le secteur et nous validons ces estimations.
A titre indicatif nous estimons sommairement les débits des crues de novembre 1994 et
novembre 2011 à respectivement 620 m3/s et 500 m3/s dans la traversée amont de Puget-
Théniers, en appliquant la méthode des transferts de bassins par rapport aux données de la
station limnimétrique d'Entrevaux, avec un coefficient de transfert de 0,84 calculé d'après les
débits centennaux retenus pour ces deux bassins dans l'étude Sogreah 1999. Lors de la crue
de 1994, la station d'Entrevaux a été submergée et la reconstitution du débit de pointe est
incertaine.
VII.2.2 Crue maximum probable (PMF)
La crue maximum probable (ou Probable Maximum Flood PMF) retenue par le maître
d'ouvrage est de 1890 m3/s dans la traversée de Puget-Théniers en amont de la confluence
avec la Roudoule. Cette valeur résulte de l'étude SOGREAH 1999 (HYDR-3), dans laquelle
l'application de la méthode SPEED à partir d'une valeur extrême de pluie centennale de 240
mm pour le sous-bassin versant concerné a conduit l'expression suivante du débit Q (m3/s)
en fonction de la surface S du bassin versant (km2) et du débit réduit q (m3/s/km2) du Var
amont :
Q = q . S 0,75 / 12
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
78
Avec un débit réduit de 63,3 m3/s/km2 pour le Var amont, la crue exceptionnelle dans la
traversée aval de Puget-Théniers est de 1975 m3/s.
Vu les incertitudes liées à l'estimation de la crue exceptionnelle, nous retiendrons comme
débit de la crue maximum probable l'unique valeur de 1900 m3/s pour toute la traversée de
Puget-Théniers.
La détermination de la capacité hydraulique maximale des digues demanderait la
réalisation d'une nouvelle modélisation, dont l'intérêt est incertain compte tenu :
- de la prédominance des aléas d'érosion externe et d'affouillement, bien avant
d'atteindre cette capacité hydraulique maximale ;
- des incertitudes de l'estimation d'un tel débit, du fait des phénomènes de transport
solide.
VII.2.3 Hydrogramme type de crue
Pour la crue de référence centennale nous considérons un hydrogramme de crue type qui
est issu du modèle pluie / débit TRAHCOD établi par Sogreah dans l’étude globale Var en
1999.
Figure 48 -Hydro gramme type - crue centennale du Var
La durée de la crue est de 70 heures.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
79
VII.3Modélisations hydrauliques
VII.3.1 Modélisations hydrauliques de la crue centennale
Deux modélisations existent pour la crue centennale:
Modélisation SOGREAH 1995 (HYDR-1)
Logiciel : ECOPERM – PUGETACT
Topographie : 16 profils transversaux levés en 1995. Localisation des profils sur fond IGN
(cf. ci-dessous). Topographie des profils non disponible.
Débit(s) : de 200 à 1000 m3/s. Les résultats avec 1000 m3/s seront considérés par
sécurité sur l'ensemble de la traversée de Puget-Théniers.
Résultats : niveau d'eau, vitesse, charge hydraulique.
Modélisation SIEE 2004 (HYDR-4)
Logiciel : HECRAS
Topographie : une trentaine de profils transversaux, date des levés non précisée.
Localisation des profils sur fond cartographique non disponible. Topographie des
profils non disponible.
Débit(s) : Q10 et Q100. Q100 de 970 m3/s ici considéré par sécurité sur l'ensemble de
la traversée de Puget-Théniers.
K = 20, défavorable, prend en compte la végétation sur les berges.
Résultats : graphique des niveaux d'eau, vitesses dans un tableau.
Aucun exhaussement généralisé du lit lié au transport solide n'est pris en compte dans les
simulations, conformément aux conclusions de l'analyse géomorphologique (VI.1).
L'annexe 7 présente :
- une reconstitution des résultats de la simulation SOGREAH 1995, pour les débits simulés
les plus élevés 800 et 1000 m3/s sur l'ensemble de la traversée de Puget-Théniers, avec
le report des cotes disponibles dans la modélisation SIEE 2004 au niveau des ponts ;
- la présentation de la modélisation SIEE 2004 extraite du PPR.
Par lecture graphique, les cotes des radiers des 3 ponts CP, RD 2202, RD 2211a sont
quasiment identiques dans les deux études.
Comparaison des résultats :
Les 3 digues présentent des hauteurs moyennes de crête, d'écoulement, et des vitesses tout
à fait comparables et nous ne les distinguons pas dans cette analyse. SOGREAH 1995 SIEE 2004
6.6 6.5
1000 970
4.1 4.3
-2.5 -2.2
4.1 3.6
pont du chemin de fer CP 4.5 puis 4.2 4.3 puis 5.9
pont Trinité RD 6202 5.5 puis 4.2 3.1 puis 3.2
pont Brouchier RD 2211a 5.2 puis 4.8 3.7 puis 4.0
rétrécissement Fragé 3.6* 4.2
* pas de profil représentatif du rétrécissement du Fragé dans la simulation Sogreah
Vitesse d'écoulement moyenne (m/s)
Vitesse d'écoulement au niveau des
contractions et en aval immédiat (m/s)
Hauteur moyenne de la digue par rapport au fond du lit (m)
Débit considéré (m3/s)
Hauteur moyenne d'écoulement (m)
Revanche moyenne par rapport à la crête de digue (m)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
80
très fort
fort
moyen
faible
revanche <ou= -1,5 m
-0,8 <ou= revanche < -1,5
0 <ou = revanche < -0,8 m
revanche > 0
Niveau de protection contre la submersion
La hauteur moyenne des digues est comparable dans les 2 modélisations, de l'ordre de 6,5
m. La hauteur moyenne d'écoulement est également comparable, de 4,1 m pour SOGREAH
et 4,3 m pour SIEE. La revanche moyenne mesurée conventionnellement depuis la crête de
digue est de -2,5 m pour SOGREAH et -2,2 m pour SIEE. La vitesse d'écoulement moyenne est
de 4,1 m/s pour SOGREAH et 3,6 m/s pour SIEE. Les légères variations de hauteur
d'écoulement et de vitesse sont probablement liées à la prise en compte d'un coefficient de
frottement plus sécurisant en termes de hauteur d'eau dans la modélisation SIEE. L'effet des
contractions de section est bien pris en compte dans les 2 modélisations, sauf au niveau du
pont de la Trinité (RD 6202) où la vitesse d'écoulement de SIEE (3,2 m/s) n'est pas
représentative de la contraction et l'on privilégiera ici le résultat SOGREAH (5,5 m/s). Le
nombre plus important de profils transversaux dans la modélisation SIEE permet d'obtenir des
résultats plus précis sur chaque tronçon.
Conclusion sur les risques de débordement
Nous avons fait correspondre les hauteurs d'eau résultant des modélisations SOGREAH et SIEE
(cf. partie VI) avec les différents tronçons de digue, puis retenu la revanche la plus faible des
deux et souvent la plus cohérente compte tenu du levé topographique de 2013.
Le niveau de protection de chaque tronçon contre la submersion en crue centennale est
qualifié de très fort à faible en fonction de la revanche disponible (mesurée
conventionnellement depuis la crête de digue) :
La revanche seuil de 0,8 m entre les niveaux fort et moyen correspond à v2/2g pour un
écoulement de 4 m/s, supplément de charge par rapport à la ligne d'eau classiquement
considéré pour le dimensionnement des protections de berge.
Le tableau en page suivante présente les niveaux de protection obtenus par tronçon.
La majorité des tronçons présente un niveau de protection très fort contre la submersion. Les
tronçons N°2, 3, 4 de la digue de Puget-Théniers Village et les tronçons 3 de la digue de
Puget Théniers Aval présentent un niveau de protection fort.
Remarque : dans la simulation SOGREAH, au niveau du profil P10 qui correspond au tronçon
n°1.b de la digue Puget-Théniers Village (secteur Ladroit), la digue présente une faible
hauteur de 4,3 m par rapport à la hauteur moyenne. La revanche s'abaisse à - 0,7 m, ce que
nous considérons comme un point de faiblesse. Cela n'est pas souligné dans l'étude
SOGREAH qui écarte le risque de submersion pour la crue centennale dans l'ensemble de la
traversée de Puget-Théniers. Dans la simulation SIEE, à cet endroit, la hauteur de la digue est
de 5,2 m et la revanche de 1,4 m est acceptable. Au final, nous ne considérons pas cette
singularité dans l'analyse de l'aléa submersion.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
81
1 ND >2 >2 très fort
2 ND >2 >2 très fort
3 ND >2 >2 très fort
4 Amont pont CP 2,5 (pont)>2 puis 1,90
(pont)
>2 puis 1,90
(pont)très fort
5.a
5.b
6 EDF >3 2,9 2,9 très fort
7Amont pont de la Trinité
RD 62023,9
2,7 puis 1,6
(pont)
2,7 puis 1,6
(pont)très fort
1.a ND
1.b 0,7
1.c
1.d
2.a
2.b
2.c
3.a
3.b
4.a
4.b
4.c
4.d
5 Place centrale ND 2,3 2,3 très fort
6 Amont pont Brouchier 3,4 (pont) 3,2 3,2 très fort
7.a
7.b
7.c
8 Abattoir ND 2 2 très fort
1.a
1.b
1.c
1.d
1.e
1.f
1.g
1.h
1.i
2.a
2.b
3.a
3.b
3.c
4.a
4.b
4.c
5.a
5.b
5.c
5.d
6.a
6.b
Cote crête -
ligne d'eau
retenue (m)
compte tenu
du levé topo
2013
1,9 (pont) puis
2,7
>ou=1,5
1
1
1
2
2
>ou=2,5
2.1 1
>ou=2,5
>ou=1,5
ND 1
Repère, lieu -dit
1,9 (pont) puis
2,7
2,5 (pont) puis
>3
ND 1,7
très fort
>ou=2,5
2
>ou=2,5
1,2 (Fragé)
puis1,9
2
fort1,2 (Fragé)
puis1,9
2
>ou=2,5
Désignation
Planet
Lavancia amont
3,8
ND
N°
tronçon
(amont
> aval)
1,4
2,5
2,6
2,5
Aval pont CP
Dig
ue
Pu
ge
t-T
hé
nie
rs A
va
l
Pla
ne
t -B
lan
qu
eri
es
Ladroit
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
L'ïle
Gare
SDA
Dig
ue
de
Pu
ge
t-th
én
iers
vil
lag
eD
igu
e d
u S
av
é
Digue Cote crête -
ligne d'eau
1000 m3/s (m)
(SOGREAH
1995)
Niveau de
protection
Submersion Q100
Cote crête -
ligne d'eau 970
m3/s (m) (SIEE
2004)
très fort
2,8 2
très fort
fort
fort
fort
très fort
>ou=2,5 très fort
très fort
très fort
très fort
Figure 49 -Analyse du niveau de protection apparent contre la submersion en crue centennale par
tronçon
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
82
VII.3.2 Modélisations hydrauliques de rupture de digue
La modélisation de la crue centennale avec rupture de digue a été faite par SIEE (HYDR-4)
au niveau des tronçons les plus sensibles :
- Digue Puget-Théniers aval : Lavancia – Blanquerie : brèche de 100 mètres en face de
l'affleurement du Fragé, où l'écoulement est renvoyé sur la rive gauche.
- Digue du Savé : ►1 brèche initiale de 200 mètres en amont du pont du chemin de fer
►1 brèche en amont immédiat du pont de la Trinité sous la RD 6202, simulant
le retour des eaux vers le Var avec prise en compte des travaux de mise en
place d'un verrou conformément aux plans de Coyne et Bellier (HIST-4-2) et
de la rupture du remblai de la voie ferrée sous la charge hydraulique.
L'hypothèse de non rupture du remblai est aussi prise en compte, avec
déversement de la lame d'eau sur 70 mètres en amont du pont sur le
remblai de la voie ferrée, et écoulement sur la voie ferrée en direction du
centre du village.
SIEE a utilisé le logiciel REFLUX, développé par GRADIENT au sein de l'Université de
Technologie de Compiègne en collaboration avec le CETMEF. Il s'agit d'un module
hydrodynamique bidimensionnel horizontal utilisant les équations de Saint Venant et
permettant de calculer en régime permanent ou transitoire le niveau d'eau et la vitesse.
L'annexe 8 présente les résultats de cette modélisation sous forme de cartes de hauteur
d'eau et de vitesse d'écoulement.
VII.3.3 Modélisation hydraulique de la Crue Maximum Probable
Mentionnée dans le rapport de présentation du PPR, cette annexe est aujourd'hui
introuvable (nous avons pris contact avec le service Risques de la DDTM des Alpes
Maritimes).
Vu la nature des écoulements en crue au pouvoir érosif et d'engravement plus
problématiques que l'inondation liquide, ce type de modélisation n'a pas de grande
pertinence pour une rivière torrentielle à fort transport solide comme le Var.
VII.4 Phénomènes aggravants
Les érosions de berge décrites précédemment conduisent à arracher les arbres et à les
transporter par flottaison dans le lit. Comme cela est décrit en partie V.4.2, les flottants ne
menacent pas de réduire suffisamment la section hydraulique des ponts de Puget-Théniers
de façon à générer un débordement, mais ils peuvent induire localement une augmentation
de vitesse et accentuer les affouillements et érosions latérales.
Le versant situé en face de la partie aval de la digue de Puget-Théniers aval est sujet aux
glissements de terrain, dont une manifestation spectaculaire s'est produire en 1948, obstruant
complètement le lit et créant un lac (cf. partie VII). Dans le cadre de cette étude, nous
envisageons la survenance de glissements de terrain de moindre ampleur capables
d'accentuer les contraintes hydrauliques sur la rive gauche (cf. VI.1.3).
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
83
VII.5 Conclusion sur les aléas naturels
Le principal aléa susceptible de se produire dans la traversée de Puget-Théniers par le Var
pour une période de retour centennale est une crue non débordante avec charriage
conduisant au mouvement en plan des bancs de matériaux sans modification de la
profondeur moyenne du lit, mais avec survenance d'affouillements localisés en pied de
digue liés aux courants latéraux. Les vitesses d'écoulement sont importantes (3 à 4 m/s, voire
entre 4 et 5 m/s au niveau des rétrécissements). La contrainte hydraulique sur le talus amont
des digues est élevée tout le long de la traversée de Puget-Théniers, et présente des pointes
au niveau des singularités que constituent les méandres, les ponts, et les rétrécissements
naturels actuels (affleurement rocheux du Fragé), et potentiels (glissements de terrain en rive
droite).
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
84
Date de la crue Observations, désordres Source
année 1825 Pont en bois emporté. BDRTM (Archives départementales)
27 août 1834 Crue suite à un orage. Pont dégradé (pallées emportées). Passage préventivement
interdit sur le pont.
BDRTM (Archives départementales)
08-09 nov 1834 Fortes pluies pendant 48h. Pont endommagé et propriétés dégradées. BDRTM (Archives départementales)
05 sept 1836 BDRTM (Archives départementales)
03 oct 1840 Pont endommagé. BDRTM (Archives départementales)
25 oct 1841 Pont provisoire emporté. BDRTM (Archives départementales)
27 oct 1855 Culée rive droite du pont affouillée. BDRTM (Archives départementales)
21 oct 1864 Digues éventrées en aval du chef-lieu. Nous n'avons pas pu le localiser. BDRTM (RTM06)
188?
(probablement
1884 ou 1885)
BDRTM (Archives départementales)
27-28 oct 1882 RN202 recouverte par 10cm d'eau au PK8.7 de l'époque. Nous n'avons pas pu le
localiser.
BDRTM (Archives départementales)
18 nov 1885 BDRTM (Archives départementales)
26-27 oct 1886 Un morceau de mur de soutènement a été emporté (où?) .
Au quartier des Blanqueries: un morceau de remblai emporté et affaissement d'une
partie de la chaussée.
BDRTM (Archives départementales)
09-10 nov 1886 Lieu-dit La Condamine en rive droite : digue et terres agricoles emportées sur 100m
X 15m (et 2m de hauteur).
BDRTM (Archives départementales)
02 nov 1888 Pile d'un pont en construction à l'entrée du chef-lieu affouillée, le pont s'affaisse sans
être détruit.
BDRTM (Archives départementales)
22 déc 1888 Pile du pont en construction à l'entrée du chef-lieu, destabilisée par la crue de
novembre, renversée totalement.
BDRTM (Archives départementales)
25 mars 1890 Crue à 1,20 m au dessus de l'étiage. Matériaux de travaux dans le lit du Var
(reconstruction de pont) emportés.
BDRTM (Archives départementales)
12 mai 1890 Crue à 1m au dessus de l'étiage. Matériel de travaux dans le lit du Var
(reconstruction du pont à l'entrée du chef-lieu) emporté.
BDRTM (Archives départementales)
07 juil 1899 Une passerelle démolie partiellement probablement par des bois que l'on a retrouvés
jusqu'à Malaussène.
BDRTM (Archives départementales)
07 nov 1906 1 mort.
Destruction d'une digue en rive gauche en amont de Puget-Théniers (Lieu-dit La
Trinité, à la convergence du Vallon des Trénières).
Inondation des bassins amonts et des bas quartiers du chef-lieu : le 1er étage de
certaines maisons est atteint sur la place du village.
Section de route et 4 ponts métalliques emportés. Coupure du chemin de fer.
Place centrale du chef lieu inondée et ravinée sur 80m.
En aval du pont de la Trinité les perrés sont submergés sur 300m, la RN207 est
endommagée. Le quartier de la Trinité et les propriétés en rive gauche sont inondés
et les réseaux de communication interrompus. Cf. détails ci-après.
BDRTM (Archives départementales),
Ecomusée de la Roudoule
30 oct 1914 Crue (682 m3/s au pont de la Trinité à Puget Théniers). BDRTM (Archives départementales)
nov 1926 BDRTM (Archives départementales)
30 janv 1948 Crue suite à des pluies depuis 1 semaine (a contribué au glissement du plateau de
Breuil).
BDRTM (Archives départementales)
08 nov 1951 BDRTM (Archives départementales)
juin 1957 BDRTM (Archives départementales)
mai 1984 Erosions de berge en rive droite suite à de fortes pluies (350mm en 1 mois) et fonte
des neiges.
Lieu-dit Le Fragé : élèvement du remblai et d'arbres en rive droite.
BDRTM (RTM06)
janv 1994 Affouillements de berge. BDRTM (RTM06)
05 nov 1994 Base de canoë kayak détruite au Savé.
Digue en rive gauche détruite sur 100 ml au quartier de l'ïle au niveau du
raccordement sur l'affleurement rocheux, emportant la voie ferrée et la route.
Digue en rive gauche détruite sur 250 ml au quartier des Blanqueries, inondant de
boue le lotissement.
Digue en rive gauche emportée sur 170 ml en aval des Blanqueries au niveau de
l'ancienne station d'épuration. Cf. détails ci-après
BDRTM (Archives départementales),
RTM 06
12 janv 1996 Quartier les Blanqueries : caves et sous sols inondés BDRTM (RTM06)
21 oct 1999 Quartier les Blanqueries : léger dommage sur 20 ml de digue de protection en rive
gauche du Var. Les dégats se situent à l'endroit même où le Var était sorti de son lit
en 1994.- Renforcement de la digue par la DDE.
BDRTM (Presse Nice Matin)
05 nov 2011 Quartier La Lavancia : 3 amorces de brèches de 10 ml dans la digue en RG du Var.
Circulation perturbée sur la RD 6202 et lle chemin de fer de Provence.
Evacuation préventive et temporaire du quartier des Blanqueries (une vingtaine de
résidences pavillonnaires). Cf. détails ci-après.
BDRTM (RTM06)
VIII. Etude accidentologique et retour d'expérience
VIII.1 Retour sur l'histoire des crues
Nous présentons l'analyse historique issue du diagnostic (HYDR-6), réalisée notamment à partir de la
Base de Données Evènements du RTM et de la base documentaire de Roudoule, Ecomusée en terre
gavotte à Puget-Rostang. Les crues du Var à Puget-Théniers sont synthétisées dans le tableau ci-
dessous. Les désordres sont localisés, lorsque cela a été possible, sur fond cartographique en figure 9.
Les crues ayant impacté les digues étudiées sont surlignées en jaune.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
85
Carte 25 - Localisation des désordres. En jaune, désordres au niveau des digues étudiées. Fond IGN au 1/20 000ème
500 ml
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
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em
en
tsCrues et/ou désordres
hydrauliques recensés
Crues et/ou désordres
hydrauliques d'importance avérée
La majorité des évènements se sont produits en octobre et novembre : 15 des 24
évènements recensés et datés, 11 des 13 évènements dont l'importance est avérée (hors
dégradation d'ouvrages temporaires ou sommaires).
Figure 50 - Répartition mensuelle des évènements recensés (crue et/ou dommages hydrauliques)
VIII.2 Accidentologie sur l'endiguement du Var à Puget-Théniers
Les 3 crues importantes ayant dégradé les digues en rive gauche depuis leur construction à
la fin du XIXème siècle sont détaillées dans les parties suivantes. Nous essayons d'interpréter les
causes structurales et géomorphologiques locales du désordre, indépendamment des
facteurs hydrauliques et géomorphologiques d'ensemble tels que l'évolution générale du
fond du lit.
VIII.2.1 La crue du 7 novembre 1906
Cette crue s'est produite les 7 et 8 novembre 1906 suite à 40 heures de forte pluie et une
semaine très pluvieuse depuis le 1er novembre. La rupture de la digue s'est produite entre le
pont de la route nationale et le pont de chemin de fer, juste en amont du pont de la Trinité
de l'actuelle RD 6202. La voie ferrée et la route nationale sont emportées à Puget-Théniers sur
150 m ou 300 m. Un article de l'Eclaireur de Nice du 19 novembre 1906 relate une excursion
organisée par la Compagnie du Sud pour visiter le désastre à Puget-Théniers : "plus loin, à 2
kilomètres environ de la ville, se trouve le pont de la Trinité, et quelques mètres plus loin les
vestiges d'une digue emportée par le Var". La gendarmerie est entourée par les eaux :
"imprudence de la gendarmerie, qui est restée bloquée dans son casernement alors que les
chevaux avaient été évacués". Le mur en rive droite de la Roudoule est abattu pour
permettre le retour de l'eau vers le Var. La brèche est comblée par l'armée, avec des pierres
amenées par wagons depuis Entrevaux.
Différents facteurs locaux peuvent expliquer la rupture de la digue en amont immédiat du
pont de la Trinité : la proximité du rétrécissement du pont et des turbulences qu'il engendre
en amont, la présence d'une prise d'eau pour le canal d'irrigation, constituant une faiblesse
dans la digue.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
87
Cette portion a été renforcée depuis (à la suite de cet évènement?) par un important massif
de sucres bétonnés, cf. annexe 3.
VIII.2.2 La crue du 5 novembre 1994
Le 05 novembre 1994, une crue d'environ 9 heures s'est produite, atteignant à Puget-Théniers
un débit de pointe estimé à 600 m3/s. Cela correspond à une période de retour de 30 à 40
ans (HYDR-2). La voie ferrée et la route ont été emportées en 8 points sur Puget-Théniers.
Selon la source HYDR-1, sur l'ensemble de la traversée de Puget-Théniers, la ruine de
l'ouvrage n'est pas due à une submersion mais au sapement et sous-cavement de son pied
fragilisé suite à l'enfoncement historique du lit.
Dans le périmètre d'étude, la crue a provoqué la destruction de la digue emportant la voie
ferrée ainsi que la RD6202 en trois endroits, visibles sur la photographie aérienne du 8
novembre 1994 (annexe 5).
La digue de Puget-Théniers Village s’est rompue sur une centaine de mètres linéaires à son
extrémité aval jusqu'au raccordement sur l'éperon rocheux en aval du quartier de l'Ile où
sont situés les abattoirs.
Figure 51- Extrémité aval de la digue Puget-Théniers Village au quartier de l'Ile suite à la crue du 5
novembre 1994 (photo DDE 06)
La position dans l'extrados du méandre et la présence de l'affleurement rocheux générant
des turbulences font partie des facteurs ayant provoqué cette brèche.
La digue de Puget-Théniers aval s’est rompue en un premier endroit au niveau du quartier
des Blanqueries sur 500 mètres linéaires. Le lotissement a été inondé de boue.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
88
Figure 52- Digue emportée directement en amont du quartier des Blanqueries, suite à la crue du 5
novembre 1994 (photo DDE 06)
Sur la photo, on voit que l'écoulement principal s'est dirigé vers l'avancée que constitue la
digue dans le lit en amont du lotissement, pourtant située dans l'intrados du méandre.
L'affleurement rocheux du Fragé en rive droite, 400 mètres en amont, rétrécit la section de
l'écoulement qui prend de la vitesse, et le repousse vers la rive gauche, jusqu'à ce niveau. Le
tronçon des Blanqueries est ainsi particulièrement exposé aux attaques hydrauliques. Cela
est confirmé par la répétition historique des désordres à ce niveau : 1886, 1994, 1999.
La seconde brèche sur la digue de Puget-Théniers aval s’est produite à son extrémité aval au
niveau de l'ancienne station d'épuration alors en fonctionnement sur environ 170 mètres
linéaires. En aval, la voie ferrée et la route, assises sur le terrain naturel, ont aussi été
emportées. La position de ce tronçon dans l'extrados du méandre et la présence de gypse,
en fondation de la digue à l'origine de récurrents effondrements en surface, peuvent avoir
contribué à la survenance de la rupture.
VIII.2.3 La crue du 5 novembre 2011
Le débit de pointe de la crue du 5 novembre 2011 est estimé à 500 m3/s dans la traversée
amont de Puget-Théniers (cf. partie VI). La pointe enregistrée à la station limnimétrique
d'Entrevaux correspond à une période de retour de 20 ans.
Sur la digue Puget-Théniers aval, au lieu-dit Lavancia, 2 brèches s'amorcent sur une portion
de digue de la fin du XIXème siècle non renforcée en 1994. Une 3ème brèche commence à se
former à l'extrémité de l'enrochement protégeant les Blanqueries édifié en 1994 et conforté
en 1999. Les travaux d'urgence pilotés par le SDA pendant le week-end des 5 et 6 novembre
2011 et réalisés par les entreprises Cozzi et Dalmasso ont consisté au déversement de 800 t
d'enrochement pour constituer 3 épis au niveau de ces amorces de brèche afin de dévier les
eaux du Var.
La crue provoque par ailleurs sur la partie intermédiaire de l'enrochement du tronçon des
Blanqueries de 1994-1999 sa déstructuration sur 20 ml et des affouillements localisés.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
89
Figure 53- Amorces de brèches dans la digue Puget-Théniers aval au niveau du quartier Lavancia lors
de la crue de novembre 2011 (RTM, 06/2012)
Ce tronçon a donné lieu en juillet 2012, dans le cadre de l’étude de dangers, à un diagnostic
anticipé et à la définition de travaux d'urgence mis en œuvre en octobre 2012 (HYDR-5).
Les amorces de brèches étaient imputables à l'érosion externe de la berge, favorisée par
l'état délabré de sa protection, et par la puissance du courant principal et des courants
latéraux dans l'extrados du méandre. La présence de la pile de l'ancien pont, aujourd'hui
déroctée, a pu générer des turbulences aggravantes au niveau de la 3ème brèche.
VIII.2.4 Le glissement du Breuil du 30 janvier 1948
Le 30 janvier 1948, suite à 7 jours de pluie intense, un glissement de terrain se produit en rive
droite du Var, 3 km en aval de Puget-Théniers, en face du quartier du Gralet au niveau de
l'ancienne station d'épuration de Puget alors inexistante. Le glissement affecte des terrains
gypseux sous le plateau du Breuil et provoque un recouvrement du lit du Var, de la route
nationale 202 et de la voie ferrée sur 120 m de longueur, 100 m de largeur, et 8 à 10 m de
hauteur. Le volume de matériaux mobilisés est estimé entre 120 000 et 300 000 m3 selon les
sources. Un lac se forme en amont du barrage, sur 1 km de long et 8 à 10 ha, atteignant le
quartier des Blanqueries. Le service des Ponts et Chaussées perce le barrage à la dynamite.
La circulation mettra 2 mois à être rétablie. Un phénomène similaire s'était déjà produit au
Moyen-Âge vers 1300. Le glissement de terrain résulte de la saturation du gypse suite à des
pluies fortes et prolongées, et du sapement du pied du versant par la crue du Var simultanée
mentionnée précédemment.
La digue de Puget-Théniers Aval, en aval de l'actuel lotissement des Blanqueries, a été
submergée, sans que cela ne semble avoir occasionné de dégâts sur l'ouvrage.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
90
Carte 26- Localisation du glissement de 1948 (en rouge) et emprise du lac du Breuil (en bleu). En vert,
digue de Puget-Théniers Aval. Echelle approximative 1/10 000ème (RTM, d'après données de
Roudoule, Ecomusée en terre gavotte, sur orthophoto CG06 2009)
Figure 54 - Barrage dans le Var vu de
l'amont et lac vu de l'aval formé par le
glissement du Breuil en 1948
(Ecomusée, Roudoule en terre gavotte)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
91
VIII.3 Accidentologie sur les dispositifs d'endiguement en rivière torrentielle
Il n'existe pas, à notre connaissance, de
statistique au niveau national sur les
défaillances qui ont affecté les dispositifs
d'endiguement des rivières torrentielles
comparables au Var.
Dans le département des Alpes Maritimes, la
crue du Var en 1994 constitue l'exemple le plus
"riche" de défaillances de digues.
Dans la basse vallée du Var, des inondations
se sont produites suite à la submersion des
digues.
Des débordements se sont produits au niveau
de la zone industrielle de Carros en rive droite,
de la cité administrative à Nice en rive
gauche, conduisant à l'inondation de
l'aéroport (submersion de la digue au niveau
d'un point bas créé pour le passage de
l'autoroute. Au niveau de la cité
administrative, le talus amont de la digue a
été fortement érodé.
Figure 55- De haut en bas. Erosion de la voie sur
berge d’accès à l’aéroport, inondation de
l'autoroute. (Photos Nice-Matin extraites de HYDR-6)
A Guillaumes, dans la haute vallée du Var,
des inondations se sont produites suite à la
rupture de tronçons de digue sur plusieurs
centaines de mètres. Le lit a divagué et
creusé de nouveaux méandres par
érosion latérale.
Figure 56 - Brèche amont dans la digue des
Plans à Guillaumes. (Photo ONF)
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
92
IX. Identification et caractérisation des risques
Ce chapitre a pour objectif d’identifier les risques de défaillance et d’en évaluer la
probabilité d’occurrence et les conséquences (intensité, cinétique et gravité).
La méthode d’identification et de caractérisation des risques appliquée dans cette étude
comprend deux grandes étapes. La première vise à déterminer l’ensemble des scénarios
d’accidents plausibles. La seconde consiste quant à elle à caractériser ces scénarios
d’accidents en termes de probabilité d’occurrence, d’intensité, de cinétique, de gravité et
de criticité.
IX.1 Analyse du risque de brèche
On distingue :
- la ou les fonction(s) principale(s) i.e. ce pour quoi l’ouvrage a été réalisé ;
- les fonctions techniques : elles traduisent la réaction de l’ouvrage étudié face aux
interactions avec les milieux extérieurs.
Dans le cas étudié, la fonction principale est de garantir le non débordement du cours d'eau
pour toute crue d'intensité inférieure ou égale à la crue du projet de protection.
Les fonctions techniques relatives aux digues des rivières torrentielles sont quant à elles
définies dans le tableau suivant.
Fonctions techniques Description des fonctions
Résistance à
l'affouillement
La fondation et le pied de la digue côté fleuve doivent résister
aux effets de l’incision du lit (du fait d’une érosion régressive ou
progressive) ou d’un affouillement localisé.
Résistance à l'érosion
externe
Le parement du talus amont de la digue doit résister aux effets
de l’érosion latérale du cours d'eau.
Résistance à la surverse La digue résiste à un débordement fortuit par delà sa crête.
Résistance à l’érosion
interne
Le corps de la digue doit résister à l’érosion interne (renard
hydraulique).
Résistance à la rupture
d’ensemble
Le corps de la digue doit résister à une rupture d’ensemble
susceptible de se produire par glissement du talus coté terre en
crue et/ou par glissement du talus coté torrent à la décrue.
Remarques :
Les phénomènes d'érosion interne sont considérés dans le sens amont – aval. L'érosion interne
dans le sens aval – amont suite à un débordement dans la zone protégée reste un aléa tout
à fait secondaire non pris en compte ici.
Nous ne retenons pas d'aléa lié à la manœuvre, au dysfonctionnement ou à la rupture d'un
organe de la digue dans le cadre de cette analyse. En effet, la présence d'ouvrages
traversants transparents tels que les ponceaux ou les buses n'induit pas d'aléa d'inondation
notable sur la zone protégée, compte tenue de la très faible capacité hydraulique de ces
ouvrages au regard du débit du Var, de la cote élevée du terrain en zone protégée, de la
présence d'un chenal à la section bien marquée au droit des ponceaux et de la durée
réduite de la crue qui limite la mise en charge.
L'analyse des risques d'inondation dans la zone protégée, liés aux ravins affluents, ne s'inscrit
pas dans le cadre de cette étude. En effet, le système d'endiguement considéré ne
comprend pas les chenaux des ravins affluents.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
93
Compte tenu des caractéristiques de la digue (épaisseur et caractéristiques
morphologiques), les débordements potentiels de ces chenaux ne génèreraient pas de
dommages notables sur le système d'endiguement.
Les remblais perpendiculaires aux digues dans la zone protégée formant des casiers n'ont
pas d'incidence notable sur les écoulements débordants, vu la capacité érosive de ces
derniers.
IX.1.1 Modes de défaillances retenus
Les modes de défaillances retenus découlent de l’analyse précédente. Ils sont au nombre de
trois :
1. Brèche suite à érosion externe du talus amont de la digue par le fleuve, suite à sa
fragilisation par basculement des blocs et/ou glissement du fait de l'affouillement du
pied* ;
2. Brèche suite à érosion interne de la digue ;
3. Brèche suite à rupture d’ensemble du corps de la digue (glissement).
* Les fonctions de résistance à l'érosion externe et à l'affouillement sont intimement liées dans
le cas des digues étudiées du fait de l'incision historique du lit et de la puissance des courants
latéraux, c'est pourquoi nous les analysons conjointement.
Conformément aux résultats des modélisations hydrauliques, nous ne retenons pas de risque
de défaillance pour la fonction principale qui est la protection contre les débordements.
IX.1.2 Analyse des Modes de Défaillances et de leurs Effets (AMDE)
IX.1.2.a Méthodologie
La localisation des défaillances probables est effectuée grâce à l’Analyse des Modes de
Défaillances et de leurs Effets. Cette méthode a pour objectif de réaliser par tronçons
homogènes, en fonction du système et pour les deux scénarios de la crue de projet de
protection, une analyse structurelle permettant de repérer le risque de défaillance.
Le risque de défaillance de la fonction technique d’un tronçon de digue résulte du
croisement de deux critères d’analyse :
le niveau de contrainte : il qualifie, à l’échelle du tronçon et pour la fonction
technique considérée, le niveau de sollicitation appliqué au tronçon de digue pour la
crue de référence ;
le niveau de résistance : il qualifie la propension du tronçon de digue à résister à un
état limite donné correspondant à la fonction technique.
Afin de rendre l’analyse aussi objective que possible, des grilles d’aide à la détermination des
niveaux de contraintes et de résistance ont été élaborées pour chaque fonction technique
étudiée.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
94
absence ou présence d'1 singularité
(méandre ou pont/rétrécissement)
conjonction de 2 singularités (méandre et
pont/rétrécissement)
singularité (méandre,
pont/rétrécissement)
absence de singularité
présence de singularité (méandre,
pont/rétrécissement)
absence de singularité
présence de singularité (méandre,
pont/rétrécissement)
vitesse
< 3 m/s
< 3 m/s
>ou= 4 m/s
>ou= 4 m/s
3 <ou= v < 4 m/s
3 <ou= v < 4 m/s
Niveau de contrainte / érosion externe
et affouillement
faible
très fort
moyen
fort
IX.1.2.b Risque de défaillance pour les fonctions techniques de résistance à l'affouillement et à l'érosion externe
Niveau de contrainte vis-à-vis des aléas d'érosion externe et d'affouillement
Le tableau en page suivante propose une analyse qualitative par tronçon du niveau de
contrainte hydraulique vis-à-vis des aléas d'érosion externe et d'affouillement, issue de
l'analyse morphologique réalisée au chapitre VI et dans l'annexe 6. Les critères suivants sont
pris en compte :
- largeur du lit ;
- vitesse moyenne d'écoulement représentative du tronçon (issue de l'analyse des
modélisations existantes Sogreah et SIEE, arrondie par tranche de 0,5 m/s) ;
- obstacle à la divagation en rive opposée (versant, affleurement rocheux, digue,
protection de berge, ouvrage particulier : canal de l'ancienne usine Brouchier);
- position du lit mineur actuel par rapport au talus de la digue ;
- présence d'une singularité (position par rapport au méandre, pont ou rétrécissement);
Le lit est contraint en rive droite tout du long et ce critère n'a pas permis de distinguer les
tronçons.
La position du lit mineur par rapport au talus de la digue est précisée à titre indicatif dans la
configuration actuelle, mais constitue un critère peu fiable vu la forte mobilité en plan du lit.
La contrainte hydraulique est caractérisée selon 4 niveaux en fonction de la vitesse
d'écoulement et de la présence de singularités :
En cas de survenance de glissement de terrain en rive droite obstruant partiellement le lit
(scénario de crue de référence n°2), l'écoulement sera renvoyé contre la digue en rive
gauche et les contraintes hydrauliques augmenteront. Le glissement de terrain pris en
compte n'est pas de l'ampleur de celui de 1948 (cf. VII.2.4), qui a totalement obstrué le lit du
Var, entraînant la formation d'un lac, mais qui n'a pas occasionné de dégradation sur la
digue immergée, du fait des vitesses d'écoulement très faibles y compris pendant la vidange
du lac. Nous considérons une hypothèse de glissement de terrain plus modeste, mais plus
pénalisante sur la digue car situé au droit des tronçons 5c à 6b et permettant l'écoulement
du Var dans une section plus réduite, donc avec des vitesses plus importantes (de l'ordre de
5 à 6 m/s au lieu de 3 à 3,5 m/s). Nous n'imaginons pas non plus dans le cadre de ce scénario
de submersion de la digue, du fait de la revanche très confortable sur les tronçons 5a à 5d (2
m) et 6a-b (2,5m). La configuration la plus réaliste est donc une augmentation des
contraintes hydrauliques sur le talus amont de la digue, au droit et en amont immédiat de la
singularité que constituera le rétrécissement de section lié au glissement de terrain.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
95
Position
aggravante
dans
(extrados) ou
en sortie
(intrados par
ricochet) d'1
courbe ?
? potentielle
des
contraintes
si glisse-
ment en RD
?
Pont à
l'extrémité
aval
(turbulence
s) ou à
l'extrémité
amont (?
vitesse) ?
Rétrécis
sement
(conséq
uences
idem
pont)?
Situation
actuelle
En cas de
glissemen
t de
terrain en
RD
1 125 2.5 non faible
2 100 2.5 oui moyen
3 80 4 fort
4 Amont pont CP 60 4 très fort
5.a 65 5 fort
5.b 85 3.5 moyen
6 EDF 85 3.5 moyen
7 Amont pont de la Trinité 65 4.5 oui fort
1.a 60 4.5 oui fort
1.b 60 3.5 moyen
1.c 70 3.5 moyen
1.d 60 3.5 moyen
2.a 60 3.5 moyen
2.b 60 3.5 non moyen
2.c 60 3.5 moyen
3.a 40 4 fort
3.b 40 4 fort
4.a 50 3.5 moyen
4.b 60 3.5 moyen
4.c 70 3.5 moyen
4.d 80 3.5 moyen
5 Place centrale 50 4 protec-berge fort
6 Amont pont Brouchier 50 4.5 protec-berge fort
7.a 50 4.5 fort
7.b 50 4 fort
7.c 60 4 fort
8 Abattoir 40 4.5 oui fort
1.a 60 4 fort
1.b 80 4 fort
1.c 60 4 fort
1.d 60 4 fort
1.e 50 4 fort
1.f 40 4 fort
1.g 50 4 fort
1.h 70 3 moyen
1.i 100 3 moyen
2.a 100 3 fort
2.b 90 3 fort
3.a 40 4 très fort
3.b 60 4 fort
3.c 60 3 moyen
4.a 70 3 moyen
4.b 70 3.5 moyen
4.c 80 3.5 moyen fort
5.a 70 3.5 moyen fort
5.b 60 3.5 oui fort très fort
5.c 60 3.5 fort très fort
5.d 80 3.5 moyen fort
6.a 90 3.5 moyen fort
6.b 100 3.5 moyen fort
Fonction technique de résistance à l'érosion externe et à l'affouillement
non
concerné
oui
non
non
plateform
e SDA
non
Niveau de contrainte
ouinon
non
concerné
oui
Obstacle à
la
divagation
en rive
droite ?
Lit
min
eu
r lo
ng
ea
nt
la
dig
ue
ac
tue
lle
me
nt
? Niveau de contrainte
non
Présence d'une singularité ?
La
rge
ur
du
lit
(m
)
Vit
es
se
re
pré
se
nta
tiv
e
(m/s
)
oui
non
non
concerné
nondigue
Dig
ue
de
Pu
ge
t-th
én
iers
vil
lag
eD
igu
e
N°
tro
nç
on
(a
mo
nt>
ava
l)Désignation
Repère, lieu -dit
Aval pont CP
Dig
ue
du
Sa
vé
non
Dig
ue
Pu
ge
t-T
hé
nie
rs A
va
l
Pla
ne
t -B
lan
qu
eri
es
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
Lavancia amont
Ladroit
SDA
Planet
Gare
L'ïle
protec-berge non
oui
non
non
oui
non
oui
oui
non
oui
non
non
Fragé
non
non
non
concerné
versant
canalnon
concerné
oui
non
protec-berge
non
non
versant
protec-berge
non
oui
oui
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
96
bon
moyen
dégradé
très dégradé
Etat général dégradé, protection à pente instable, aptitude
fonctionnelle menacée, pas de sabot
Etat général très dégradé, rendant la protection non fonctionnelle et
menaçant l'ouvrage de ruine, pas de carapace ni sabot
Etat général de la protection en génie civil du talus amont côté rivière
Bon état général actuellement, à surveiller lors des visites de routine
Etat général moyen, protection à pente stable, sabot désorganisée
ou absent, à surveiller particulièrement en post-crue,
Fonctionnalité du sabot anti-affouillement
Présence du sabot visible sur le terrain et attestée par l'analyse
historique. Pas de traces d'affouillement.
Pas d'indice de sabot sur le terrain voire indices d'affouillement et
pas d'indications sur son renouvellement dans l'analyse historique.
Sabot visible mais blocs déplacés ou emportés en partie
fonctionnel
désorganisé
absent ou ?
Bon Moyen Dégradé Très dégradé
Négligeable Fort Moyen Faible Très faible
Faible Fort Moyen Faible Très faible
Moyen Moyen Faible Très faible Très faible
Fort Moyen Faible Très faible Très faible
Niveau de résistance
à l'érosion externe
et à l'affouillement
Etat de la protection de berge
en génie civil
Imp
act
vég
éta
tio
n
négligeable
faible
moyen
fort
Impact de la végétation sur le risque d'érosion affouillement
Végétation herbacée, coupée très récement au ras des protections,
souche sans rejet
Végétation arbustive, souches avec jeune rejet, entretient datant de
moins de 5 ans
Arbres peu dense et diamètre inférieur 30cm, implantés en pied de
talus ou sur la protection de berge
Arbres denses ou diamètre supérieur à 30 cm, implantés en pied
de talus ou sur la protection de berge
Niveau de résistance vis-à-vis des aléas d'érosion externe et d'affouillement
Le tableau en page suivante présente une analyse des niveaux de résistance par tronçon,
d'après la prise en compte des critères suivants :
- état de la protection de berge en génie civil * ;
- présence et fonctionnalité du sabot anti-affouillement ;
- Impact de la végétation sur les risques d’érosion affouillement ;
- largeur en crête.
* On part du principe que l'ensemble du linéaire est protégé par une protection de berge en génie civil efficace
lorsqu'elle est en bon état, que ce soit une protection initiale (perré maçonné/bétonné et blocs en vrac ou sucres)
ou les protections plus récentes (enrochement sec appareillé). Cet indice d’état de la protection en génie civil tient
compte de l’état de la protection du talus et de la fonctionnalité de la structure anti affouillement.
Les critères sont issus de l'inspection visuelle, révisée en février 2018, et de l'analyse historique
réalisée dans le cadre du diagnostic (HYDR-6).
Seul l’impact aggravant de la végétation sur les phénomènes d’érosion a été évalué. Il s’agit
du risque de renversement par le courant des arbres avec basculement de la souche
amorçant une brèche dans le parement de la digue. L’effet bénéfique du réseau racinaire
sur la cohésion et la résistance de la protection en génie civil n’a pas été évalué.
La résistance du tronçon à l’érosion externe est un croisement de l’état de la protection en
génie civil et de l’impact de la végétation arborée aggravant les phénomènes d’érosion.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
97
Etat de la
protection
de berge
en génie
civil
Présence et
fonctionnalité
du sabot anti-
affouillement
Impact
végétation
sur érosion
affouillement
Largeur en
crête (m)
Niveau de
résistance
1 dégradé absent ou ? faible 13.2 faible
2 bon fonctionnel faible 5.0 fort
3 moyen absent ou ? faible 3.0 moyen
4 Amont pont CP dégradé absent ou ? faible 1.6 faible
5.a moyen absent ou ? faible moyen
5.b moyen absent ou ? faible moyen
6 EDF dégradé absent ou ? faible 10.1 faible
7 Amont pont de la Trinité dégradé absent ou ? faible 15.0 faible
1.a moyen absent ou ? fort faible
1.b dégradé absent ou ? fort très faible
1.c dégradé absent ou ? fort très faible
1.d moyen absent ou ? moyen faible
2.a moyen absent ou ? moyen faible
2.b moyen absent ou ? moyen faible
2.c moyen absent ou ? moyen faible
3.a très dégradé absent ou ? faible faible
3.b très dégradé absent ou ? faible faible
4.a dégradé absent ou ? négligeable moyen
4.b dégradé absent ou ? négligeable moyen
4.c dégradé absent ou ? négligeable moyen
4.d dégradé absent ou ? négligeable moyen
5 Place centrale moyen absent ou ? négligeable 7.8 moyen
6 Amont pont Brouchier bon fonctionnel fort 16.1 moyen
7.a moyen absent ou ? faible moyen
7.b dégradé absent ou ? faible faible
7.c dégradé absent ou ? faible faible
8 Abattoir moyen désorganisé faible 20.2 moyen
1.a dégradé absent ou ? négligeable faible
1.b dégradé absent ou ? négligeable faible
1.c dégradé absent ou ? négligeable faible
1.d dégradé absent ou ? négligeable faible
1.e dégradé absent ou ? moyen très faible
1.f dégradé absent ou ? moyen très faible
1.g dégradé absent ou ? moyen très faible
1.h dégradé absent ou ? moyen très faible
1.i dégradé absent ou ? moyen très faible
2.a bon fonctionnel négligeable fort
2.b bon fonctionnel négligeable fort
3.a dégradé désorganisé faible faible
3.b dégradé désorganisé faible faible
3.c bon fonctionnel négligeable fort
4.a bon fonctionnel négligeable fort
4.b moyen désorganisé négligeable moyen
4.c moyen désorganisé négligeable moyen
5.a dégradé absent ou ? négligeable faible
5.b dégradé absent ou ? moyen très faible
5.c dégradé absent ou ? moyen très faible
5.d dégradé absent ou ? moyen très faible
6.a bon fonctionnel faible fort
6.b bon fonctionnel faible fortAncienne STEP
13.0
19.2
Blanqueries
16.4
20.2
14.3
Lavancia aval
Lavancia amont
13.0
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Planet
L'ïle
32.8Gare
SDA
13.0
36.7
14.3
16.6
3.9
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
vil
lag
e
Ladroit
Aval pont CP
Dig
ue d
u S
avé
Niveau de résistance
Dig
ue
N°
tro
nço
n
(am
ont>
aval)
Repère, lieu -dit
Fonction technique de résistance à l'érosion externe et à
l'affouillementDésignation
Sur les tronçons particulièrement larges (> 30 m : plateformes SDA et gare), le niveau de
résistance est augmenté d'un degré par rapport à cette grille.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
98
Faible Moyen Fort Très fort
Fort Faible
Moyen Moyen
Faible Fort
Très faible Très fort
Niv
eau
de r
ésis
tan
ce
Niveau de risque
de défaillance /
érosion externe
et affouillement
Niveau de contrainte
Situation
actuelle
glissement
RD
Niveau de
résistance
Situation
actuelle
glissement
RD
1 faible faible moyen
2 moyen fort faible
3 fort moyen moyen
4 Amont pont CP très fort faible très fort
5.a fort moyen fort
5.b moyen moyen moyen
6 EDF moyen faible moyen
7 Amont pont de la Trinité fort faible fort
1.a fort faible fort
1.b moyen très faible fort
1.c moyen très faible fort
1.d moyen faible moyen
2.a moyen faible moyen
2.b moyen faible moyen
2.c moyen faible moyen
3.a fort faible fort
3.b fort faible fort
4.a moyen moyen moyen
4.b moyen moyen moyen
4.c moyen moyen moyen
4.d moyen moyen moyen
5 Place centrale fort moyen moyen
6 Amont pont Brouchier fort moyen moyen
7.a fort moyen moyen
7.b fort faible fort
7.c fort faible fort
8 Abattoir fort moyen moyen
1.a moyen faible moyen
1.b moyen faible moyen
1.c moyen faible moyen
1.d moyen faible moyen
1.e moyen très faible fort
1.f fort très faible très fort
1.g fort très faible très fort
1.h moyen très faible fort
1.i moyen très faible fort
2.a fort fort moyen
2.b fort fort moyen
3.a très fort faible très fort
3.b fort faible fort
3.c moyen fort faible
4.a moyen fort faible
4.b moyen moyen moyen
4.c moyen fort moyen moyen moyen
5.a moyen fort faible moyen fort
5.b fort très fort très faible très fort très fort
5.c fort très fort très faible très fort très fort
5.d moyen fort très faible fort très fort
6.a moyen fort fort faible moyen
6.b moyen fort fort faible moyenAncienne STEP
Blanqueries
Lavancia aval
Lavancia amont
non
concerné
non
concerné
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Planet
L'ïle
Gare
SDA
non
concerné
non
concerné
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
vil
lag
e
Ladroit
Aval pont CP
non
concerné
non
concerné
Dig
ue d
u S
avé
Niveau de contrainte Niveau de
résistance
Niveau de risque de
défaillance
Dig
ue
N°
tro
nço
n
(am
ont>
aval
Repère, lieu -dit
Fonction technique de résistance à l'érosion externe et
à l'affouillementDésignation
Niveaux de risque de défaillance
vis-à-vis des aléas
d'érosion externe et d'affouillement
Le croisement des niveaux de contrainte et des
niveaux de résistance donne les niveaux de
risque de défaillance suivants, selon la grille
d'évaluation ci-contre.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
99
IX.1.2.c Risque de défaillance pour la fonction technique de résistance à l'érosion interne
Le tableau en page suivante propose une estimation du niveau de risque de défaillance
pour l'érosion interne par tronçon. Le croisement du niveau de contrainte et du niveau de
résistance est pour cette fonction technique réalisé directement à travers la considération :
- de critères qualitatifs généraux développés dans le diagnostic (HYDR-6) et dans l'ensemble
atténuant le niveau de risques (durée de crue
<24h, matériaux drainants, pas d'animaux
fouisseurs…),
- du ratio L/H par tronçon qui intègre à la fois le
niveau de contrainte (H, cote d'eau en crue –
cote TN en zone protégée) et le niveau de
résistance (L, largeur de la digue), selon la grille
de correspondance suivante pour des durées
de crues inférieures à 24 h:
Remarque :
Le ratio L/H a été calculé dans le diagnostic (HDR-6) en considérant la largeur en crête additionnée de la largeur du
talus aval côté terre (largeur "en plan" inférieure au réel chemin hydraulique, par sécurité), et une hauteur H
correspondant à la différence entre la ligne d'eau en crue centennale et la cote du TN protégé en aval de la digue.
Par sécurité, le niveau d'eau utilisé pour le calcul de H est issu de la simulation SIEE 2004, plus défavorable que celle
de SOGREAH.
Selon le guide Cemagref sur les digues*, "le ratio de L/H>ou=8 appliqué dans les années 60 pour les solutions de
renforcement des digues de la Loire est encore valable aujourd'hui pour une première appréciation de la sécurité
géotechnique d'un remblai".
* Guide pratique à l'usage des propriétaires et des gestionnaires des digues de protection contre les inondations –
MERIAUX P., ROYET P., FOLTON C. – Cemagref Editions, 2001
Cette démarche est à mettre en parallèle avec la règle de Lane, qui consiste à comparer le gradient hydraulique à
un gradient critique par type de matériaux. Pour les sables et graviers grossiers constituant les digues étudiées, ce
gradient critique est généralement compris entre 0,1 et 0,2. Le ratio L/H de 8 correspond à un gradient hydraulique
H/L de l'ordre de 0,1 à 0,15.
Il convient de coupler cette approche avec la durée de la crue D, moins longue que dans le cas des inondations de
plaine. Actuellement, il n'existe pas à notre connaissance de règle officielle adaptée aux digues des rivières
torrentielles.
- de la présence d'ouvrages traversants et/ou de brèches survenues historiquement et
pouvant constituer des zones d'hétérogénéité du remblai, ces deux singularités accentuant
le risque de renard hydraulique : en cas de présence de telles singularités, et lorsque le ratio
L/H est inférieur à 10, le niveau de risque de défaillance est augmenté d'un degré, pour cette
analyse théorique.
- de la présence potentielle de gypse en profondeur pour l'extrémité aval de la digue de
Puget-Théniers Aval – tronçons 6a et 6b, en tenant compte du phénomène d'effondrement
localisé en aval immédiat du raccordement de la digue au terrain naturel signalé dans le
diagnostic et dont la propagation est jugée comme potentielle à long terme par les études
géotechniques existantes (GEO-1 à GEO-3).
La végétation constitue un facteur aggravant et son état de développement est rappelé à
titre indicatif, mais il n'a pas été utilisé sur la digue du Savé du fait de la forte largeur de la
digue sur le reste du linéaire, limitant tout risque de renardage par écoulement le long du
réseau racinaire décomposé.
Durée crue
>ou=24h
Durée crue
<24h
fort >ou= 8 >ou= 7
moyen
6 <ou= L/H <
8
5 <ou= L/H <
7
faible
4 <ou= L/H <
6
3 <ou= L/H <
5
très faible < 4 < 3
Risque de défaillance / érosion interne
Niveau de risque de
défaillance
ratio L/H
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
100
Conclusion :
L'analyse des ratios L/H et des singularités telles que les ouvrages traversants et les brèches
historiques nous conduisent à estimer le niveau de risque de défaillance des digues vis-à-vis
de l'aléa d'érosion interne faible sur la majorité du linéaire.
Les tronçons 3 à 5 de la digue du Savé présentent un niveau de risque de défaillance fort à
très fort de par leur largeur en crête très réduite. La présence d'un perré en béton armé sur le
talus amont de la digue va dans le sens de la sécurité par rapport au risque de renards
hydrauliques, mais il est actuellement "perché" par rapport au niveau du lit et cela réduit son
efficacité.
Les tronçons 6 et 7 de la digue du Savé et le tronçon 3a de la digue de Puget-Théniers Aval
présentent un niveau de risque de défaillance moyen, du fait de la survenance de brèches
historiques qui introduisent une incertitude sur l'homogénéité du remblai. Leur largeur en crête
respectivement de 10, 15 et 16 m constitue un élément rassurant.
Les tronçons 6a et 6b de la digue de Puget-Théniers Aval présentent un niveau de risque de
défaillance moyen du fait de la présence potentielle de gypse en profondeur.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
101
1 Prise d'eau irrigation faible 15.5 faible
2 faible 7.5 faible
3 faible 4.2 fort
4 Amont pont CP fort 2.7 très fort
5.a fort 4.5 fort
5.b fort 3.8 fort
6 EDF Ponceau de drainage (1 brèche) 1906 fort 8.3 moyen
7 Amont pont de la TrinitéOuvrage vanne d'irrigation
condamné1 brèche 1906 fort 9.0 moyen
1.a fort 11.4 faible
1.b fort 7.5 faible
1.c moyen 9.1 faible
1.d fort 7.2 faible
2.a moyen 8.8 faible
2.b moyen 22.7 faible
2.c Ponceau de drainage moyen 81.6 faible
3.a faible 35.5 faible
3.b faible
4.a fort
4.b fort
4.c fort 32.3 faible
4.d fort 46.7 faible
5 Place centrale fort
6 Amont pont Brouchier fort 14.8 faible
7.a moyen 10.5 faible
7.b moyen 10.5 faible
7.c moyen 10.5 faible
8 Abattoir 3 buses Brèche 100 ml (1994) faible 207.3 faible
1.a Ouvrage d'irrigation vanne fort
1.b Ponceau de drainage fort 22.9 faible
1.c fort 22.9 faible
1.d fort 13.3 faible
1.e fort 20.0 faible
1.f Ponceau de drainage moyen 13.6 faible
1.g moyen 40.0 faible
1.h moyen
1.i Ponceau de drainage moyen
2.a négligeable 21.8 faible
2.b négligeable
3.a brèche 250 ml 1994 faible 7.8 moyen
3.b faible 9.0 faible
3.c faible 9.5 faible
4.a brèche 250 ml 1994 faible 13.7 faible
4.b faible
4.c faible
5.a fort faible
5.b moyen 18.7 faible
5.c moyen 21.3 faible
5.d moyen 14.2 faible
6.a BuseBrèche de 150 ml,
1994faible 20.2 moyen
6.b faible moyen
Critères
Ratio L/H
Fonction technique de résistance à l'érosion interneNiveau de
risque de
défaillance
compte tenu de
L/H, des
ouvrages
traversants, des
hétérogénéités
Présence d'un ouvrage
traversant
Hétérogénéité du
remblai possible liée
à la réparation d'une
brèche
Développe
ment de la
végétation
arborée
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
villa
ge
Ladroit
Dig
ue
Désignation
Repère, lieu -ditN
° tr
on
ço
n
(am
ont>
aval)
Dig
ue d
u S
avé
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
Lavancia amont
SDA
Planet
Aval pont CP
Gare
L'ïle
Cellule grisée : tronçon pour lequel cote terrain en zone protégée > cote eau en crue centennale, non concerné par le
risque d'érosion interne.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
102
IX.1.2.d Risque de défaillance pour la fonction technique de résistance à la rupture d'ensemble
L'analyse qualitative développée dans le
diagnostic (HYDR-6) conduit à qualifier le niveau
de risque de défaillance vis-à-vis de l'aléa de
rupture d'ensemble de faible sur la majorité des
tronçons de digues.
En effet, le glissement du talus amont côté rivière
est possible en particulier sur les tronçons repris
récemment en enrochement avec une
inclinaison forte et des déficiences au niveau du
sabot anti-affouillement. En revanche, la largeur
importante de l'ouvrage fait qu'un tel glissement
ne peut conduire à lui seul à la rupture complète.
C'est l'aléa d'érosion externe qui prédomine alors
et l'on doit privilégier le renforcement de la
protection du talus amont contre l'érosion
externe et du pied de digue contre
l'affouillement.
Le tableau ci-contre présente le niveau de risque
de défaillance par tronçon vis-à-vis de la rupture
d'ensemble, d'après notre analyse qualitative.
Seuls les tronçons 3 à 5 de la digue du Savé
présentent un niveau de risque de défaillance
que nous qualifions de fort, du fait de leur faible
largeur en crête.
1 faible
2 faible
3 fort
4 Amont pont CP fort
5.a fort
5.b fort
6 EDF faible
7 Amont pont de la Trinité faible
1.a faible
1.b faible
1.c faible
1.d faible
2.a faible
2.b faible
2.c faible
3.a faible
3.b faible
4.a faible
4.b faible
4.c faible
4.d faible
5 Place centrale faible
6 Amont pont Brouchier faible
7.a faible
7.b faible
7.c faible
8 Abattoir faible
1.a faible
1.b faible
1.c faible
1.d faible
1.e faible
1.f faible
1.g faible
1.h faible
1.i faible
2.a faible
2.b faible
3.a faible
3.b faible
3.c faible
4.a faible
4.b faible
4.c faible
5.a faible
5.b faible
5.c faible
5.d faible
6.a faible
6.b faible
Gare
L'ïle
Ladroit
SDA
Planet
Dig
ue
Pu
ge
t-T
hé
nie
rs A
va
l
Pla
ne
t -B
lan
qu
eri
es
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
Lavancia amont
N°
tro
nç
o n
Désignation
Repère, lieu -dit
Aval pont CP
Dig
ue
du
Sa
vé
Dig
ue
Dig
ue
de
Pu
ge
t-th
én
iers
vil
lag
e
Rupture
d'ensemble
Niveau de
risque de
défaillance
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
103
1 moyen faible faible moyen
2 faible faible faible faible
3 moyen fort fort fort
4 Amont pont CP très fort très fort fort très fort
5.a fort fort fort fort
5.b moyen fort fort fort
6 EDF moyen moyen faible moyen
7 Amont pont de la Trinité fort moyen faible fort
1.a fort faible faible fort
1.b fort faible faible fort
1.c fort faible faible fort
1.d moyen faible faible moyen
2.a moyen faible faible moyen
2.b moyen faible faible moyen
2.c moyen faible faible moyen
3.a fort faible faible fort
3.b fort faible fort
4.a moyen faible moyen
4.b moyen faible moyen
4.c moyen faible faible moyen
4.d moyen faible faible moyen
5 Place centrale moyen faible moyen
6 Amont pont Brouchier moyen faible faible moyen
7.a moyen faible faible moyen
7.b fort faible faible fort
7.c fort faible faible fort
8 Abattoir moyen faible faible moyen
1.a moyen faible moyen
1.b moyen faible faible moyen
1.c moyen faible faible moyen
1.d moyen faible faible moyen
1.e fort faible faible fort
1.f très fort faible faible très fort
1.g très fort faible faible très fort
1.h fort faible fort
1.i fort faible fort
2.a moyen faible faible moyen
2.b moyen faible moyen
3.a très fort moyen faible très fort
3.b fort faible faible fort
3.c faible faible faible faible
4.a faible faible faible faible
4.b moyen faible moyen
4.c moyen moyen faible moyen
5.a moyen fort faible faible fort
5.b très fort très fort faible faible très fort
5.c très fort très fort faible faible très fort
5.d fort très fort faible faible très fort
6.a faible moyen moyen faible moyen
6.b faible moyen moyen faible moyenAncienne STEP
Blanqueries
Lavancia aval
non concerné
Lavancia amont
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Planet
L'ïle
Gare
SDA
non concerné
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
vil
lag
e
Ladroit
Aval pont CP
non concerné
Dig
ue d
u S
avé
Global
Situation
actuelle
glissements
RD
Erosion externe et
affouillement
Erosion
interne
Rupture
d'ensemble
Dig
ue
N°
tro
nço
n
(am
ont>
aval
Repère, lieu -dit
Synthèse des niveaux de risque de défaillanceDésignation
IX.1.2.e Risque de défaillance global
Le risque de défaillance global prend en compte par tronçon et par fonction technique le
risque de défaillance le plus important.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
104
La résistance à l'érosion externe et à l'affouillement sont presque systématiquement les
fonctions techniques affectées par le niveau de risque de défaillance le plus pénalisant.
IX.2 Analyse du risque de refoulement des ouvrages traversants
IX.2.1 Altitude des ouvrages traversants
De façon générale les risques de refoulement des ouvrages traversants sont faibles du fait :
de l’incision du lit depuis la construction de l’endiguement de Puget Théniers à la fin
du 19ème siècle,
de la technique de l’enlimonage des casiers agricoles qui a eu tendance à exhausser
les terrains,
des remblais de la zone protégée réalisés au fil de l’urbanisation des casiers.
De ce fait, la quasi-totalité de la zone protégée est située au-dessus de la cote de la crue
décennale. Cependant lors des fortes crues du Var, le risque de refoulement est présent sur
certains ouvrages traversants.
Les ouvrages traversants sont constitués de 4 ouvrages d’anciennes prises d’eau agricole
dont deux sont condamnées et deux servent d’exutoire pluvial, de 4 exutoires des affluents
du Var et de 6 conduites d’eau pluviale. Ces ouvrages sont décrits précisément en annexe
sur la fiche relative à chaque tronçon et sont positionnés sur le profil en long de la digue.
Au droit de chaque ouvrage traversant, la cote du terrain protégé connecté à l’ouvrage a
été comparée aux cotes de crue décennale et centennale du Var pour connaitre le risque
de refoulement du Var. Il s’agit de la cote la plus basse de la zone protégée connectée à
l’ouvrage susceptible de créer une voie d’eau vers le reste de la zone protégée. Pour les
vallons affluents, il s’agit du point bas des digues latérales des vallons.
Pour les conduites ou ouvrages souterrains, la cote du terrain protégé correspond à la cote la
plus basse de l’avaloir d’eau pluviale connecté au réseau.
Pour les vallons affluents du Var cette cote correspond au point bas des digues latérales des
vallons.
Certains ouvrages sont connectés à un fossé de pied de digue qui servait de canal
d’irrigation. Dans ce cas nous avons analysé les risques d’inondation de la zone protégée par
ces fossés.
L’exutoire de la Roudoule est un cas particulier où les digues latérales de la Roudoule sont
largement au-dessus des cotes de crues du Var, mais où nous avons étudié le risque de
refoulement du Var dans un ouvrage souterrain collectant les eaux pluviales des parkings en
amont de la place central et se jetant dans la Roudoule juste en amont de la confluence
avec le Var. Il s’avère que ce canal peut se remplir par les eaux de crue du Var. Il ne refoule
pas à proprement parler dans la zone protégée, mais les eaux pluviales pourraient inonder le
parking par absence d’évacuation. La cote de la grille se trouve 10cm au-dessus de la cote
de crue du Var.
L’exutoire pluvial des abattoirs est constitué de 4 buses traversant la digue, dont il n’est pas
possible de connaitre les connexions aux avaloirs amont. Nous avons considéré le cas le plus
défavorable vis-à-vis du point bas du terrain protégé.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
105
Figure 57 -Analyse du risque de refoulement des ouvrages traversants
Ouvrages
traversant
Cote Var Q10 Cote Var
Q100
Altitude
connexion
zone
protégée
Fréquence des
inondations par
refoulement du
Var
Remarques
Prise d’eau amont
Savé, tronçon T1
417.7 419.2 417.2 10 ans Prise d’eau condamnée par
batardeau – à renforcer
Vallon de la Trinité,
tronçon T6
414.5 416.2 415.1 20 ans Vallon busé puis canalisé terminant
par un passage d’eau avec grille
sous la route communale,
probablement l’ouvrage de sortie
de la zone du Savé lors des
opérations d’enlimonage
Vallon des
Trénières, tronçon
T2
407 408.8 408.8 100 ans Refoulement contenu entre digue
jusqu’à Q100 sauf concomitance
de crue du vallon.
Pluvial tronçon T4d 402.8 404.5 406 Pas de risque Récupération des eaux de
ruissellement de la RD
Pluvial tronçon T5 402 403.7 405.9 Pas de risque Récupération des eaux de
ruissellement de la RD
Pluvial Roudoule 401.8 403.7 403.8 Limite pour Q100
ans
Refoulement dans le canal. Grille
parking à 403.8m pour une cote de
confluence crue Var et Roudoule à
403.7 dans le PPRI
Pluvial L’Ile, tronçon
T6
401 403 404.1 Pas de risque Forte pente – entonnement au
niveau de la crête de digue
Pluvial abattoirs,
secteur T8
398 399.1 398.8 50 ans Faible refoulement au restaurant le
Carré 30cm sous la crue 100 ans
Prise d’eau Colleta,
tronçon T1a
395 396.4 395 10 ans Prise d’eau réglable par
batardeau. Arrivée dans un ancien
canal sous les poubelles.
Pluvial la Colleta,
tronçon T1b
394.4 395.8 394.5 10 ans Fort débit entrant potentiel
Ravin Planet,
tronçon T1f
389.8 391.2 390.1 20 ans Inondation sans enjeux jusqu’à
Q100
Ravin de la Chaise,
tronçon T1i
387 388.5 391 Pas de risque Forte pente et endiguement
conséquent jusqu’au niveau de la
6202
Exutoire pluvial
amont Blanqueries,
tronçon T4b
381.2 382.4 381.7 20 ans Pluvial lotissement amont des
Blanqueries
Exutoire pluvial aval
Blanqueries,
tronçon T6a
376.8 378.2 378 50 ans Evacuation d’une source du
versant
Exutoire ancienne
STEP, tronçon T6b
376.3 377.7 376.6 20 ans Exutoire principal en cas de
submersion de la plaine des
Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
106
IX.2.2 Profil en long
L’étude du profil en long en page suivante donne une indication des risques de refoulement
de chaque ouvrage en comparant les cotes de la crue centennale à celle du terrain
protégé derrière la digue. Une étude fine de la topographie de la zone protégée a été
nécessaire car la cote du terrain protégé est souvent proche des cotes de crues décennales
ou centennales. Les ouvrages apparaissant comme générateur de refoulements effectifs
sont mentionnés avec une flèche rouge.
Pour chaque ouvrage traversant provoquant des refoulements, nous avons cartographié la
zone inondée par une crue centennale du Var. Nous avons considéré que le débit de pointe
centennal du Var durait suffisamment longtemps pour établir un équilibre des cotes de part
et d’autre de la digue. La pente en long de la zone protégée provoque une extension aval
des zones inondées par refoulement parfois importante. Les zones inondées ont été
prolongées jusqu’à un remblai situé au niveau de la cote de la digue du Var, renvoyant le
trop plein du casier inondé vers le Var en cas de prolongation du phénomène de
refoulement.
Figure 58 - Pluvial amont des Blanqueries Figure 59 - Pluvial du quartier des abattoirs Figure 60 -Pluvial Roudoule
Figure 61- Ponceau du ravin du Planet Figure 62 - Prise d’eau la Coletta Figure 63 - Prise d’eau Savé amont
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
107
Figure 64 - Positionnement des ouvrages traversants sur le profil en long général
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
108
IX.3 Analyse du risque d’inondation par les vallons
IX.3.1 Situation
Carte 27 - Carte de situation des vallons étudiés
Le bassin versant de la Trinité draine des pentes bien boisées, productrices de
matériaux fins érodés lors des orages. Son réseau hydrographique diffus concentre les
écoulements dans deux talwegs qui confluent juste avant de se jeter dans le Var. L’un
est busé sous l’accès aux vestiaires du stade de foot et l’autre est canalisé le long du
centre de maintenance d’Enedis.
Le bassin versant des Trénières prend sa source au pied des falaises de Castagnet. Il
draine des secteurs marneux qui sont susceptibles de produire des matériaux solides
en faible quantité. Il traverse la plaine du Var au quartier de l’Adroit dans un fossé
endigué qui est perché au-dessus des terrains avoisinants.
Le bassin versant du Planet se situe en rive gauche de la Roudoule. Il draine le bassin
d’alimentation dégradé de la Rocca d’Abeilla susceptible de produire des matériaux
solides en grande quantité. Il rejoint le Var après la traversée du lieu-dit le Planet dans
un chenal perché au-dessus des terrains avoisinants. Il croise plusieurs ouvrages de
franchissement.
Le bassin versant de la Chaise, le plus vaste des vallons, présente deux branches
principales. Les talwegs ont bien incisé le versant dans les parties meubles et le
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
109
transport solide peut être important en crue. Il termine son cours dans un talweg
perché au-dessus de la plaine du Var jusqu’à son exutoire sous la digue.
IX.3.2 Grandeurs caractéristiques
Afin de déterminer l’hydrologie des vallons, il est important de connaître les grandeurs qui les
caractérisent. Elles sont présentées sur le tableau ci-dessous.
Nom Taille BV
(km²)
Plus long
chemin
hydraulique
(m)
Altitude du
point
culminant
(m)
Altitude de
l’exutoire
(m)
Dénivelée
(m)
Pente
moyenne
Fraction
approximative
du bassin
versant en
érosion active
Les Trénières 0.45 1031 733 406 327 32% 20%
La Trinité
Ouest 0.12 625 643 415 228 36% 5%
La Trinité Est 0.13 644 643 415 228 35% 5%
Le Planet 0.52 1640 887 387 500 30% 50%
La Chaise 0.97 1724 1040 386 654 38% 20%
On remarque que :
Le vallon de la Chaise est le plus vaste et possède également le plus long chemin
hydraulique et la plus forte dénivelée.
Le Vallon du Planet est celui qui comporte le plus de superficie en érosion active.
Le vallon de la Trinité a un petit bassin versant qui le fait s’apparenter plutôt à un vallon
pluvial.
Les pentes moyennes de tous les vallons sont supérieures à 30%, ce qui augmente leur
pouvoir érosif et leur capacité à remobiliser les matériaux déposés dans le lit et sur les berges.
IX.3.3 Evolution dans le temps
La comparaison des photos aériennes anciennes et actuelles permettent d’identifier :
Que les parties aval des vallons étaient auparavant majoritairement agricoles et qu’elles sont
aujourd’hui fortement urbanisées. Cette urbanisation s’est accompagnée de la construction
de voiries pour desservir les habitations. Par contrainte foncière, de nombreux accès ont été
tracés le long des vallons en réduisant les sections d’écoulement et en compensant parfois la
réduction de largeur par un endiguement. De plus, la route du Planet traverse les vallons du
Planet et de la Chaise sur des cadres en béton ;
Que les vallons étaient déjà canalisés dans la plaine du Var pour préserver les terres arables,
mais avec une largeur entre les murs digues bien plus importante. Ces murs se retrouvent
parfois sur le terrain, le plus souvent ensevelis sous des remblais ;
Que les parties amont des bassins versants étaient moins boisées qu’aujourd’hui et que
l’érosion semblait plus active. Ce phénomène peut expliquer la forme de cône de déjection
perché des ravins à leur sortie dans la plaine du Var. Ce qui rend les débordements plus
sensibles parce qu’ils ne peuvent pas retourner dans le lit du vallon. L’érosion dans les bassins
versants présente encore aujourd’hui un risque d’engravement lors des orages intenses, avec
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
110
une obstruction des talwegs sur leur partie amont, au niveau de l’arrivée dans la plaine du
Var où la pente chute brusquement.
Carte 28 - Comparaison de l’érosion des bassins versants entre les photos aériennes de 1956 et 2017
IX.3.4 Hydrologie
IX.3.4.a Pluviométrie
Un poste pluviométrique (pluviomètre) se trouve à Puget Théniers. Les bassins versants étant
de petite taille et situés à proximité du poste, les données issues de ce poste sont très
représentatives pour l’étude hydrologique des vallons. Les données de pluies du poste de
Puget Théniers sont les suivantes :
Altitude (m) Nombre
d’année de
mesure
Période de
mesure
Pluie
journalière
décennale
Pluie
journalière
centennale
Gradex
420 48 1948-1995 109.7 161.1 21.8
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
111
IX.3.4.b Débits de pointe
Débits décennaux :
Nous avons calculé les débits de période de retour décennaux par l’intermédiaire de la
méthode rationnelle. Élaborée par (Mulvaney, 1851), cette méthode est très adaptée pour la
détermination des débits de pointe de période de retour de 2 à 10 ans. Elle s’écrit de la
manière suivante :
Avec QIX le débit instantané maximal en m3/s, Cr le coefficient de ruissellement, Ip l’intensité
moyenne de la pluie en mm/h et S la superficie du bassin versant en km².
Cette méthode est utilisée de préférence pour des bassins versants réduits (< 15km²) et pour
des périodes de retour comprises entre 2 et 10 ans.
Le coefficient de ruissellement a été déterminé à l’aide des tables suivantes. En l’absence
d’instrumentation, l’incertitude sur ces coefficients reste importante (+-0.1).
Valeurs du coefficient de ruissellement pour différentes couvertures du sol (d’après Association suisse
de Normalisation, normes suisse SNV 640 351, cité par Musy et Higy 2004).
Les coefficients de ruissellement sont déterminés pour chacun des bassins versants de la
manière suivante :
Nature du sol bois rocher
près et
champs urbanisation
Coefficient
résultant
Coefficient
associé 0.2 0.7 0.3 0.9
Les Trénières 66% 28% 5% 1% 0.35
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
112
La Trinité ouest 81% 0% 14% 5% 0.25
Trinité Est 67% 19% 6% 8% 0.36
Le Planet 44% 48% 9% 0% 0.47
La Chaise 88% 12% 0% 0% 0.26
Les débits obtenus sont les suivants :
Nom du BV Q10 rationnelle (m3/s)
Les Trénières 4.30
La Trinité ouest 1.2
Trinité Est 1.1
Le Planet 6.3
La Chaise 8
Débits centennaux
Le calcul des débits de période de retour supérieur (Q100) est calculé à partir de la méthode
du GRADEX et du modèle AGREGEE. Dans notre cas, sur des petits bassins versants (<1km²), la
différence de résultat entre les deux méthodes est faible.
Il est intéressant de voir quels résultats donne la méthode rationnelle en considérant un
coefficient de ruissellement proche de 1, illustrant un bassin versant entièrement saturé
d’eau. Pour les très petits bassins versants comme ceux étudiés, cette approche peut être
significative.
Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Nom du BV Superficie BV
(km²)
Q100 GRADEX
(m3/s)
Q100 AGREGEE
(m3/s)
Q100
Rationnelle
avec CR=1
(m3/s)
Q100 retenu
(m3/s)
Les Trénières 0.45 7.8 7.3 12.8 10
La Trinité Ouest 0.14 2.4 2.1 4.5 4
La Trinité Est 0.08 1.9 1.9 2.8 2.5
Le Planet 0.52 10.3 10.1 14.8 14
La Chaise 0.97 12.5 10.7 25 22
Au vu des nombreuses incertitudes sur les différents paramètres, on choisira par expertise et
mesure de sécurité les débits proches de ceux calculés avec la méthode rationnelle pour un
coefficient de ruissellement égale à 1.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
113
IX.3.5 Conditions d’écoulement
IX.3.5.a La Trinité
IX.3.5.a.1 Analyse de terrain et historique
Le vallon de la Trinité est composé de deux talwegs qui confluent au droit de la route de la
Trinité. Il traverse la route de la Trinité dans un caniveau et se jette dans le Var par une
ancienne prise d’eau maçonnée munie d’un batardeau.
La branche Ouest est busée sous l’accès aux vestiaires du stade de foot dans une buse de
diamètre 1000mm. L’entrée de la buse est équipée d’une petite plage de dépôt de 15m3
récente. Il n’y a pas de grille pour éviter l’obstruction par les flottants et les sables.
L’obstruction de l’ouvrage est probable et provoquerait un débordement vers les vestiaires et
le stade.
La branche Est est canalisée dans un caniveau trapézoïdal le long du dépôt ENEDIS. En
amont du caniveau, le talweg est obstrué par des fines déposées par les crues qui
remplissent toute la section d’écoulement et par des arbres qui poussent dans le chenal. De
ce fait, le vallon déborde sur la voie rive gauche et vers le centre ENEDIS en rive droite dès les
premiers écoulements.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
114
IX.3.5.a.2 Condition d’écoulement
Q10 (m3/s) Q100 (m3/s)
Débit de pointes Trinité Ouest 1.2 4
Débit de pointes Trinité Est 1.1 2.5
Débit de pointe Trinité total 2.1 5.3
Vérification des capacités hydrauliques :
La pente moyenne du vallon de la Trinité Ouest est de 33% au-dessus du stade, elle chute à
3% dans la section busée. Les dépôts sont donc très probables au niveau de la plage de
dépôt amont de la buse et le risque d’obstruction de la buse est fort en l’absence de grille
pour les flottants.
Les différents vallons étudiés présentent tous un transport solide conséquent. Pour le prendre
en compte, en absence d’une analyse plus détaillée, c’est le niveau de charge qui sera
étudié.
La capacité de l’exutoire a été étudiée avec concomitance d’une crue du Var en tenant
compte d’un niveau de crue décennal du Var probable lors d’une crue des vallons.
Buse 1000mm
Cunette béton H
0,4 x L 0,5
Caniveau béton
H 0,4 x L 0,33
Pertuis
H2m x L1m
Direction des
débordements
préférentiels
Atterrissements
obstruction effective
Plage de dépôt
Risque d’obstruction buse
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
115
Figure 65 -Capacité hydraulique par tronçon
Nom vallon Nom ouvrage Pente
considérée
Rugosité
(K en
m1/3/s)
Capacité
(m3/s) Vitesse Vérification
Trinité
Buse 3% 50 2.5 3.9 Capacité Q20
Cunette
2% 30 0.41 2.0 Capacité
inférieure à crue
annuelle
Caniveau béton
2% 30 0.22 1.7 Capacité
inférieure à crue
annuelle
Pertuis 1% 35 2.7 1.8 Capacité Q10
Pertuis avec une
Q10 du Var
1% 35 1.8 1.7 Capacité
légèrement
inférieure à Q10
Attention : dans la buse, les vitesses doivent être très fortes pour permettre le passage d’un
débit de 2.5m3/s. Le débit transitant réellement peut être largement inférieur (autour de
1.5m3/s) en fonction des vitesses dans le chenal à l’amont. De plus le risque d’obstruction par
des flottants ou des matériaux est très fort. Des débordements peuvent donc se produire pour
des débits inférieurs à la crue décennale.
La capacité du pertuis aval est proche du débit décennal, un peu réduit en cas de crue
concomitante du Var. La capacité la plus limitante est celle du caniveau en béton sous la
route de la Trinité qui est notoirement sous dimensionné. De plus l’amont de la zone canalisée
des deux branches du vallon doit être régulièrement entretenu pour éviter les débordements
par obstruction du chenal, ce qui n’est pas le cas.
Figure 66 - Incidences des crues du Var :
Altitude du fond
du lit à l’exutoire
Altitude de la
hauteur d’eau
de la Q10
Hauteur d’eau
dans le
ponceau en
Q10
Altitude de la
hauteur d’eau
de la Q100
Hauteur d’eau
dans le ponceau
en Q100
413.9 414.5 0.6 416.2 1.7
En cas de crue décennale du Var, un refoulement se produit dans le chenal de la Trinité.
L’eau provenant du Var devrait influencer le vallon sur un linéaire d’une vingtaine de mètres
à l’amont de l’exutoire, sans toutefois sortir du pertuis.
En cas de crue centennale du Var, le Pertuis aval est quasiment rempli par l’eau du Var.
L’eau remonte dans le quartier et peut inonder le stade et la route de la Trinité.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
116
Carte 29 - Carte récapitulative
La carte suivante récapitule la zone inondable par les vallons et les zones d’influence des
crues décennale et centennale du Var en cas de refoulement. Elle a été obtenue à partir de
l’analyse de la topographie lidar du secteur.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
117
IX.3.5.b Les Trenières
IX.3.5.b.1 Analyse de terrain et historique
Le vallon a déjà débordé plusieurs fois, dont la dernière en juin 2016.
Le vallon des Trenières coule dans un chenal canalisé entre deux digues dans la traversée de
la plaine du Var. La maison située au débouché des gorges en rive droite est
particulièrement exposée aux inondations. Le mur digue au droit de cette habitation a été
rehaussé suite aux crues, n’empêchant pas une inondation de la voie d’accès par
refoulement d’une canalisation pluviale. La rupture de pente au débouché des gorges
provoque le dépôt des matériaux charriés à ce niveau pouvant obstruer la moitié de la
section hydraulique et aggravant les risques de débordement rive droite.
Dans la partie aval le vallon voit sa largeur réduite à 0,7m en pied alors que les anciens murs
d’endiguement étaient distants de 4,8m. La berge rive droite est plus basse mais un
débordement rive gauche n’est pas à exclure, surtout en cas de saturation de l’ouvrage
aval de traversée de la digue par la RD 6202.
Gorges
Plaine et
enjeux
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
118
1,3
2,3
1,8
1,6
1,2
1,6
0,7
Ponceau voute réduit
par poutre amont
0,9 m x 3 m
Risque d’engravement
Rupture mur/digue RD
Direction des
débordements
préférentiels
4,8
Le vallon débouche dans le Var par
un ouvrage constitué d’un passage
vouté, sous la RD6202, de 15m de
long, 2,25m de hauteur et 3m de
largeur. Il a été réduit à l’amont lors
de l’agrandissement de la route par
une poutre en béton laissant une
hauteur de 0,9 m de haut. Les
merlons endiguant le vallon à une
cote de 20cm sous le niveau de la
6202 devraient permettre d’éviter un
refoulement du Var dans la plaine
hors crue du vallon.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
119
IX.3.5.b.2 Analyse du profil en long
Trois secteurs peuvent être distingués dans le profil en long :
Un bassin d’alimentation sensible à l’érosion avec des pentes à plus de 50%.
Une partie intermédiaire de transit où la pente chute progressivement pour arriver
autour de 5%. Ce tronçon est calé par un verrou rocheux.
La partie aval située sous le verrou rocheux dans le lit majeur du Var. Elle présente des
pentes assez faibles (3.5%) et les matériaux provenant de l’amont auront tendance à
se déposer.
IX.3.5.b.3 Condition d’écoulement et capacité d’évacuation vers le
Var
Q10 (m3/s) Q100 (m3/s)
Débit de pointes Trénières 4.3 10
Vérification des capacités hydrauliques :
L’analyse de capacité tient compte de la charge hydraulique du fait de la nature torrentielle
des écoulements et des changements de section propices aux remous et turbulences.
Figure 67 -Capacité hydraulique par tronçon
Nom vallon Nom ouvrage Pente
considérée
Rugosité
(K en
m1/3/s)
Capacité
(m3/s) Vitesse Vérification
Section amont 3% 20 4.8 2.6 Capacité Q10
Section aval 3% 20 4.4 2.2 Capacité Q10
Ponceau aval 2% 25 4.3 2.3 Capacité Q10
Ponceau avec
Q10 2% 25 0.5
0.3
Capacité inférieure
à crue annuelle
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
120
La capacité théorique du chenal endigué des Trenières est proche d’une crue décennale,
cependant les risques d’engravement sur la partie amont au droit de la maison font craindre
des débordements plus fréquents. L’accès de la maison est également inondé par les crues
courantes par refoulement de la canalisation pluviale.
Le ponceau aval est composé d’une partie amont rectangulaire et d’une partie aval en
demi-buse et d’une largeur moins importante que le dalot amont. Cette configuration n’est
pas optimale, surtout en cas de crue concomitante du Var dont le niveau arrive à la hauteur
de la sous poutre en crue décennale. Dans ce cas le vallon débordera par-dessus les digues
latérales des deux côtés du vallon, d’abord en rive droite puis en rive gauche jusqu’à la route
aval qui ferme le casier à la cote 407,5m, qui correspond à la hauteur de la crête de digue
du Var.
Figure 68 – Entonnement amont sous RD 6202 des Trenières – sortie dans le Var aval RD 6202
Altitude du
fond du lit à
l’exutoire
(m)
Altitude
de la
hauteur
d’eau de
la Q10 (m)
Hauteur
d’eau dans
le ponceau
en Q10 (m)
Altitude de
la hauteur
d’eau de
la Q100 (m)
Hauteur
d’eau dans
le ponceau
en Q100 (m)
Point bas
digue
rive
gauche
vallon
Point bas
digue
rive
droite
vallon
(route)
406 407 1 408.8 2.8 408.87 408.81
Figure 69 - Incidences des crues du Var
En cas de crue décennale du Var, l’eau remonte dans le ponceau.
En cas de crue centennale du Var, l’eau remonte dans le vallon sur 60m de long et reste
théoriquement contenu entre les digues du vallon. La nature des merlons en simple remblai
laisse craindre une inondation des casiers sur les deux rives en cas de prolongation de la
crue, les écoulements du vallon ne s’évacuant plus.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
121
La carte suivante récapitule la zone inondable par les vallons et les zones d’influence des
crues décennale et centennale du Var en cas de refoulement. Elle a été obtenue à partir de
l’analyse sommaire de la topographie lidar du secteur. On peut considérer que le casier se
rempli en aval jusqu’au boulevard François Boyer qui est construit sur un remblai situé au
niveau de la crête de la digue principale le long du Var.
Carte 30 - Carte récapitulative
Les hauteurs d’eau sont faibles dans le casier amont. Elles peuvent atteindre 1,5m dans le
casier aval le long du boulevard François Boyer.
En cas de concomitance de crue vallon
Var
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
122
IX.3.5.c Le Planet
IX.3.5.c.1 Analyse de terrain et historique
Le vallon du Planet coule dans un chenal perché dans la traversée de la plaine du Var. Il
traverse la voie de déserte du quartier du Planet par un cadre qui parait très sensible à
l’engravement et au blocage des flottants. Il est déjà en partie engravé. A l’amont du cadre
les risques de débordement sont marqués sur les deux rives, du fait de l’engravement
potentiel à mi-hauteur du chenal perché, qui est endigué entre deux murs en pierres sèches.
A l’aval de la voie du Planet, la saturation du débouché dans le Var peut engendrer des
débordements en rive droite. La largeur initiale entre les murs de rive de 4,5m est réduite à
3m du fait de dépôts et remblais. Les refoulements des crues du Var peuvent également
déborder en rive droite, dont la berge est située 3m sous la crête de digue.
Plaine et
enjeux
Zone en
érosion
Le vallon du Planet présente de
vastes zones en érosion active qui
l’alimentent en transport solide.
Il traverse la plaine du Var sur une
longueur de 250m, au milieu d’un
quartier comportant de
nombreuses maisons à proximité
directe du vallon.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
123
IX.3.5.c.2 Analyse du profil en long
Cadre 0.75 x 2
Risque d’obstruction RD
Risque de refoulement
du Var RD
Ponceau H 2,8 x L 3
1.4
2
1.2
1.2
3
4.5
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
124
Trois secteurs peuvent être distingués dans le profil en long :
Un bassin d’alimentation sensible à l’érosion avec des pentes à plus de 50%.
Une partie intermédiaire de transit où la pente chute progressivement pour arriver
autour de 7%. Ce tronçon est calé par un verrou rocheux.
La partie aval située sous le verrou rocheux dans le lit majeur du Var. Elle présente des
pentes assez faibles (3.2%)et les matériaux provenant de l’amont auront tendance à
se déposer. Les enjeux sont situés dans ce secteur.
IX.3.5.c.3 Condition d’écoulement
Q10 (m3/s) Q100 (m3/s)
Débit de pointe Planet 6.3 14
Vérification des capacités hydrauliques :
L’analyse de capacité tient compte de la charge hydraulique du fait de la nature torrentielle
des écoulements et des changements de section propices aux remous et turbulences.
Figure 70 -Capacité hydraulique par tronçon
Nom vallon Nom ouvrage Pente
considérée
Rugosité
(K en
m1/3/s)
Capacité
(m3/s) Vitesse Vérification
Planet
Section amont 3% 20 4.3 2.3 Capacité
inférieure Q10
Ponceau 3% 25 3.7 2.5 Capacité
inférieure Q10
Section aval 2% 20 6.5 2.4 Capacité Q10
Dallot sous digue 2% 25 20.0 3.2 Bien dimensionné
Dallot avec Q10 2% 25 5.5 Capacité
inférieure Q10
Les sections à l’amont ainsi que le ponceau sont sous dimensionnés dès la crue de période
de retour décennale. Le risque de débordement amont en rive gauche parait le plus
probable du fait des dépôts privilégiés du torrent sur cette zone, engendrant une obstruction
partielle du chenal en amont du ponceau.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
125
L’ouvrage, qui permet le franchissement de la route juste avant la confluence, apparait bien
dimensionné pour une crue du torrent. Toutefois, en cas de crue décennale du Var, sa
capacité est réduite et le vallon déborde dans le casier en rive gauche.
Figure 71 – Vue amont passage sous RD 6202 Planet – sortie dans le Var aval RD 6202
Altitude du
fond du lit à
l’exutoire
(m)
Altitude
de la
hauteur
d’eau de
la Q10 (m)
Hauteur
d’eau dans
le ponceau
en Q10 (m)
Altitude de
la hauteur
d’eau de la
Q100 (m)
Hauteur
d’eau dans
le ponceau
en Q100 (m)
Point
bas
route
rive
gauche
vallon
Point
bas
digue
rive
droite
vallon
388.5 389.8 1.3 391.2 2.7 391.11 390.09
Figure 72 - Incidences des crues du Var
En cas de crue décennale du Var, le pont aval est rempli d’eau sur plus de la moitié de sa
hauteur. L’eau est contenue dans l’endiguement du vallon.
En cas de crue centennale du Var, le pont est rempli d’eau. La rive droite du vallon est
inondée. La hauteur du Var arrive juste au niveau de la crête de digue en rive gauche du
vallon avec un léger risque d’inondation du casier entre le torrent du Planet et celui de la
Chaise.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
126
La carte suivante récapitule la zone inondable par les vallons et les zones d’influence des
crues décennale et centennale du Var en cas de refoulement. Elle a été obtenue à partir de
l’analyse sommaire de la topographie lidar du secteur.
Les hauteurs d’eau dans les inondées par refoulement restent assez faibles : 80 cm dans le
petit casier en rive droite et 10 à 20 cm dans le casier rive gauche par ruissellement
Carte 31 - Carte récapitulative
Rive gauche limite de débordement au-dessus
de digue du vallon – inondation par
ruissellement
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
127
IX.3.5.d La Chaise
IX.3.5.d.1 Analyse de terrain et historique
Le vallon de la Chaise apparait particulièrement dangereux pour ses risques de
débordement et de rupture de digue en rive droite en amont du pont cadre de la voie
d’accès du Planet. L’entonnement de ce pont cadre est en partie obstrué par un remblai de
3m de largeur qui favorise les dépôts et l’érosion de la digue en pierre sèche rive droite.
Dans la situation actuelle, le chenal amont est susceptible de s’engraver en grande partie et
de provoquer une surverse en rive droite et en rive gauche dans une moindre mesure,
engendrant rapidement une rupture de la digue constituée de pierres sèches et remblais. La
zone amont forme une ancienne plage de dépôt en forme d’entonnoir qui est encombrée
de matériaux.
A l’aval du cadre, le débordement préférentiel peut se faire en rive gauche mais le vallon est
endigué jusqu’au niveau de la crête de digue du Var sur les deux berges par des ouvrages
massifs de largeur importante. L’ouvrage de sortie sous la 6202 est réduit par une canalisation
hors d’usage. La section résiduelle est de H 2m x L 4m
Zone en
érosion
Plaine et
enjeux
Le vallon de la Chaise est
très raide et présente des
zones en érosion activées
par les talus d’une piste
instable.
Il traverse la plaine du Var sur
une courte distance de 180
m où il surplombe plusieurs
maisons.
Ouvrage de
sortie sous 6202
Remblais amont cadre
route Planet
Erosion du mur digue
en pierre sèche
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
128
IX.3.5.d.2 Analyse du profil en long
Remblais et
encombrement de plage
de dépôt provoquant
risque d’obstruction et
surverse en amont
Cadre
H2.5 x L4
Cadre H2 x L4
3,5
2
2,5
3,3
8
1.5
2
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
129
IX.3.5.d.3 Condition d’écoulement
Q10 (m3/s) Q100 (m3/s)
Débit de pointe Chaise 8 22
Vérification des capacités hydrauliques :
L’analyse de capacité tient compte de la charge hydraulique du fait de la nature torrentielle
des écoulements et des changements de section propices aux remous et turbulences.
Figure 73 -Capacité hydraulique par tronçon
Nom vallon Nom ouvrage Pente
considérée
Rugosité
(K en
m1/3/s)
Capacité
(m3/s) Vitesse Vérification
La Chaise
Section amont 5% 25 8.2 3.7 Capacité Q10
Dallot amont 5% 20 32.8 4.4 Bien dimensionné
Section aval 4% 25 22.8 4.3 Bien dimensionné
Dallot aval 4% 20 21.7 3.6 Bien dimensionné
Dallot aval Q10 4% 20 10.3 3.0 Capacité Q10
La section mesurée la plus à l’amont permet à peine le passage d’une crue décennale.
C’est le principal problème de capacité sur ce torrent. A cause de la forte pente, les
quantités de matériaux transportés peuvent être importantes et engendrer une obstruction
du cadre de la route du Planet, surtout du fait du remblai situé directement en amont du
cadre. Le risque de débordement est donc bien présent, notamment en rive gauche juste à
l’aval des maisons les plus proches du verrou rocheux et en rive droite à l’amont du dalot en
cas d’obstruction.
Figure 74 -Incidences des crues du Var
Altitude du
fond du lit à
l’exutoire
(m)
Altitude
de la
hauteur
d’eau de
la Q10 (m)
Hauteur
d’eau dans
le ponceau
en Q10 (m)
Altitude de
la hauteur
d’eau de la
Q100 (m)
Hauteur
d’eau dans
le ponceau
en Q100 (m)
Point
bas
route
rive
gauche
vallon
Point
bas
digue
rive
droite
vallon
386.15 387 0.85 388.5 2.35 391.0 391.30
En cas de crue décennale du Var, le pont aval est rempli d’eau sur un peu moins de la moitié
de sa hauteur. Les perturbations liées au reflux du Var ne devraient pas être très étendues.
En cas de crue centennale du Var, le pont est rempli d’eau. Le niveau d’eau du Var ne
devrait pas sortir du côté vallée du fait de l’endiguement du vallon par de large remblais.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
130
La carte suivante récapitule la zone inondable par les vallons et les zones d’influence des
crues décennales et centennales du Var en cas de refoulement. Elle a été obtenue à partir
de l’analyse sommaire de la topographie lidar du secteur.
Carte 32 - Carte récapitulative
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
131
X. Évaluation des scénarios d’accidents
X.1 Détermination des scénarios d’accidents plausibles
X.1.1 Définitions
Un scénario de défaillance est la combinaison unique d’états des composants du système ou
de son environnement définissant une suite de circonstances pertinentes pour la phase
d’estimation des risques, pouvant conduire à un ou plusieurs phénomènes dangereux.
De manière simplifiée, un scénario de défaillance est la combinaison d’un mode de
défaillance et de circonstances susceptibles de provoquer la défaillance.
On parle de scénario d’accident dès lors qu’un scénario de défaillance peut conduire à un
accident majeur et que l’on s’intéresse à ses conséquences.
X.1.2 Evénement de crue de référence
Conformément à la conclusion du chapitre VI et au vu de l'étude accidentologique, nous
retenons comme évènements de référence :
1) une crue centennale avec charriage ne modifiant pas le niveau moyen du lit, mais
occasionnant :
- des déplacements en bancs de matériaux pouvant mettre à jour le pied et la
fondation des ouvrages ;
- des affouillements localisés liés aux courants transversaux.
2) une crue similaire, mais concomitante à la survenance de glissements de terrain en
rive droite du Var en face de la partie aval de la digue de Puget-Théniers Aval et
obstruant partiellement le lit. Vu l'importante revanche disponible actuellement par
rapport au niveau des plus hautes eaux en crue centennale (>2m), nous ne
considérons ce scénario que pour l'analyse du mode de défaillance de la fonction
technique de résistance à l'érosion externe et à l'affouillement (augmentation de la
contrainte hydraulique sur la berge).
Le niveau de crue décennale étant le niveau actuel de protection du fait des risques de
refoulement, c’est celui qui est choisi pour définir le scénario 1. Le niveau de crue de
référence centennale est choisi pour les autres scénarios de défaillance, car il correspond
également à l’objectif de protection du maitre d’ouvrage et à la période de retour
engendrant des risques de brèche significatif en l’état actuel.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
132
X.2 Scénario 1 – fonctionnement nominal
Ce scénario correspond au niveau actuel de protection (crue décennale du Var) sans
rupture de digue. Nous avons étudié le cas de crue des vallons affluents pour un événement
décennal sur les vallons avec concomitance de crue décennale du Var. Les vallons
présentent surtout un risque de crue lors des orages localisés sur Puget Theniers, avec des
phénomènes de ravinement et de dépôt limitant leur section d’écoulement.
X.2.1 Incidence des crues des vallons
Le vallon de la Trinité déborde pour des crues très fréquentes au niveau de la route de la
Trinité. Pour une crue décennale il est susceptible de sortir en amont du busage si obturation
de l’entonnement et d’inonder les vestiaires du stade et le stade. La branche Est déborde
également sur le centre Enedis du fait de la saturation du chenal par les sédiments.
Le vallon des Trenieres déborde rapidement à l’aval du fait de la saturation de l’exutoire par
les eaux du Var et inonde les terrains en rive gauche et droite. Pour une crue décennale il
déborde aussi en amont, en rive droite, au niveau de la maison riveraine.
Le vallon du Planet déborde en rive droite en amont inondant 4 maisons du fait de la
saturation du dalot qui risque de plus d’être engravé rapidement. Il peut aussi déborder à
l’aval sur les deux rives par saturation de l’exutoire par les eaux du Var inondant toute la zone
entre les vallons du Planet et de la Chaise.
Le vallon de la Chaise déborde en rive gauche juste à l’aval des maisons les plus proches du
verrou rocheux et en rive droite à l’amont du dalot en cas d’obstruction du cadre de la route
du Planet, très probable du fait du remblai situé directement en amont du cadre. Le risque
de débordement est donc bien présent dès la crue décennale avec un risque
d’engravement des parcelles riveraines.
L’analyse de la topographie lidar du secteur permet de définir les zones inondées par les
vallons.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
133
Carte 33 - Cartographie des zones inondées par scénario 1
Vallon de
la Trinité
Vallon des
Trenieres
Zone d’enjeux
maison
0,5 m d’eau
Zone d’enjeux ENEDIS
0,5 m d’eau
Entreprise
1,5 m d’eau
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
134
Carte 34 - Cartographie des zones inondées par scénario 1
X.2.2 Cinétique des désordres
La petite taille des bassins versants, inférieure à 1km2, provoque une concentration très
rapide des ruissellements, en moins de 15 minutes. Les débordements peuvent apparaitre
pendant le pic de pluie orageuse.
La durée des débordements est très variable. La morphologie perchée des vallons endigués
est susceptible de provoquer rapidement une érosion régressive des merlons d’endiguement
des vallons qui s’écoulent alors en intégralité dans la zone protégée jusqu’au drainage de
tout le bassin versant. Pour une pluie intense d’une heure, il est possible d’avoir une durée
d’inondation de plus de 24h.
X.3 Scénario 2 – défaillance fonctionnelle
Il correspond au risque de refoulement par l’ensemble des ouvrages traversant en crue
centennale du Var, en considérant les pertuis d’irrigation ouverts par accident ou par
destruction de ces derniers par le Var.
X.3.1 Incidence des refoulements
Pour chaque ouvrage traversant provoquant des refoulements, nous avons cartographié la
zone inondée par une crue centennale du Var. Nous avons considéré que le débit de pointe
centennal du Var durait suffisamment longtemps pour établir un équilibre des cotes de part
et d’autre de la digue. La pente en long de la zone protégée provoque une extension aval
des zones inondées par refoulement parfois importante. Les zones inondées ont été
Ravin
du
Planet
Ravin
de la
Chaise
Zone d’enjeux
quartier Planet
1,5 m d’eau
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
135
prolongées jusqu’à un remblai situé au niveau de la cote de la digue du Var, renvoyant le
trop plein du casier inondé vers le Var en cas de prolongation du phénomène de
refoulement.
Carte 35 - Cartographie des zones inondées par scénario 2
Refoulement dès la crue décennale
Refoulement à partir de la crue vingtennale
Refoulement à partir de la crue cinquantennale
Refoulement au-delà de la crue centennale
Pas de refoulement
Prise d’eau
amont
Savé
Vallon de
la Trinité
1 m d’eau
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
136
Carte 36 - Cartographie des zones inondées par scénario 2
Refoulement dès la crue décennale
Refoulement à partir de la crue vingtennale
Refoulement à partir de la crue cinquantennale
Refoulement au-delà de la crue centennale
Pas de refoulement
Vallon des
Trenieres
Pluvial
T4d
Pluvial
L’Ile Pluvial
abattoir
s
Prise
d’eau
Colleta
Pluvial
Colleta
Ravin
du
Planet
Ravin de
la Chaise
Pluvial aval
Blanqueries
Exutoire
STEP
Pluvial amont
Blanqueries
Pluvial
T5
Pluvial
Roudoule
0.2 m d’eau
0.8m d’eau
0.3 m d’eau
1,5 m d’eau
0.7 m d’eau
0.8 m d’eau
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
137
X.3.2 Dynamique du phénomène :
Les inondations par refoulement sont lentes et progressives car le niveau d’eau dans la zone
protégée monte au fur et à mesure que la cote du Var augmente. Même si les vitesses
restent faibles, les hauteurs d’eau peuvent atteindre jusqu’à 1,5m en amont de la zone
urbanisée du village en cas de débordement par les Trenières, 1m sur le stade du Savé. Les
autres sites sont exposés à des hauteurs inférieures à 1m.
Les modélisations hydrologiques du Var de l’étude globale Var de 1999, recalées sur les crues
historiques, donnent un hydrogramme de crue centennale type sur une durée de 72h. La
partie de l’hydrogramme au-dessus du débit décennal est de 12h. Il faut tenir compte d’un
temps d’inondation de la zone protégée égal au double de celui provoquant des
refoulements, du fait du temps nécessaire au ressuyage.
Pour une crue centennale du Var :
La durée d’inondation est d’environ 24h par refoulement des ouvrages les plus
critiques que sont : Prise d’eau amont Savé, vallon de Trinité, prise d’eau Colleta,
pluvial Colleta, ravin de Planet
La durée d’inondation est d’environ 12h par refoulement des ouvrages les moins
critiques que sont : pluvial des abattoirs, pluvial aval Blanqueries, pluvial ancienne
STEP
X.4 Scénario 3 - défaillance structurelle - brèches
X.4.1 Définition du scénario
L’étude des risques de défaillance de la digue pour chaque fonction technique a montré
que la rupture par affouillement et érosion externe est de loin le principal mode de
défaillance menaçant les digues de Puget-Théniers.
Sur les 50 tronçons étudiés, pour le scénario de crue de référence centennal, 6 tronçons
présentent un niveau de risque de défaillance très fort et 16 tronçons présentent un niveau
de risque de défaillance fort. L’ajout du glissement de terrain du Breuil n'entraîne pas de
variation notable du niveau de risque et de la localisation des tronçons menacés de
défaillance, à l’exception d’un tronçon supplémentaire qui passe en risque de défaillance
très fort.
Dans ces conditions, nous retenons comme scénario de défaillance structurelle n°3 la rupture
des tronçons dont le niveau de défaillance est qualifié de très fort en crue de référence
centennale avec activation du glissement du Breuil pour la partie aval. Dans un cadre
purement théorique, nous considérons que le risque de défaillance très fort d’un tronçon de
digue correspond à une probabilité de défaillance de 50% pour une crue centennale.
Les ruptures de digue de ce scénario 3 sont également très représentatives des brèches
historiques autant en termes de longueur (100m à 250m) qu’en terme d’emplacement. Ce
scénario inclut également l’événement historique du glissement du Breuil.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
138
L’étude du profil en long du système d’endiguement montre que les brèches modélisées
(hors scénario aval de glissement du Breuil) sont situées sur les zones où le terrain protégé est
le plus bas par rapport à la cote de crue centennale, présentant ainsi un facteur aggravant
en cas d’engouffrement des eaux.
Pour la digue du Savé : rupture du tronçon n°4 sur 150m, avec retour des eaux vers le
Var par rupture depuis la zone protégée des tronçons 6 et 7 et débordement limité
vers la zone protégée en aval du pont de la Trinité par la voie de chemin de fer
(scénario Savé);
Pour la digue Puget-Théniers aval :
Rupture des tronçons n° 1f et 1g sur 100m = scénario Aval-1 ;
Rupture des tronçons n°3a et 3b sur 100m = scénario Aval-2 ;
Rupture des tronçons n°5b, 5c et 5d sur 250m. Pour ce scénario d'accident,
nous considérerons le cas défavorable de l’activation du glissement de
terrain en rive droite* = scénario Aval-3.
Pour les 3 scénarios Aval, nous considérons qu'une partie des eaux du Var s'engouffre
par la brèche et s'écoule à l'intérieur de la zone protégée, en générant une
inondation, érosion, ravinement et dépôt de boue (cf. V), jusqu'à retourner au Var par
rupture de la digue plus en aval du fait de l'érosion externe appliquée sur son talus
côté terre non protégé.
* La prise en compte de ce scénario d'accident en conditions de scénario de crue n°1 n'apporterait pas d'élément
pertinent pour cette analyse, vu les niveaux de risque de défaillance déjà au minimum fort pour les tronçons
supposés se rompre, même en l'absence de glissement de terrain en rive droite.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
139
Figure 75-Positionnement des ruptures de digue sur le profil en long
Glissement du
Breuil - Rupture
Blanqueries 5b,
5c, 5d
Rupture
Blanqueries
3a et 3b
Rupture Planet
T1f et T1g
Rupture
Savé T4
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
140
Le scénario 4 correspond à l’aléa de référence du plan de prévention des risques naturels
d’inondation de Puget Théniers. Les simulations réalisées dans ce cadre par SIEE
correspondent à des ruptures de digue sur les tronçons suivants :
Pour la digue du Savé : rupture des tronçons n°1, 2 sur une longueur de 200m, avec
retour des eaux vers le Var par rupture depuis la zone protégée des tronçons 6 et 7 et
débordement limité vers la zone protégée en aval du pont de la Trinité par la voie de
chemin de fer.
Pour la digue Puget-Théniers aval : rupture des tronçons 3a et 3b sur une longueur de
100m avec retour des eaux au Var par surverse au-dessus de la digue sur les tronçons
aval 4b, 4c et 6a, 6b.
X.4.2 Incidence des brèches
Tous les résultats trouvés dans cette partie ont été déterminés à partir d’une approche
sommaire qui présente de nombreuses incertitudes. Cette approche a pour but d’encadrer
des valeurs de débit débordant et des valeurs de vitesses et hauteurs d’écoulement dans les
zones inondées. Elle ne remplace en aucun cas une modélisation bidimensionnelle
permettant une analyse dans le temps des phénomènes transitoires.
Les débits débordés sont calculés en considérant un débit débordant permanent
correspondant à la hauteur d’eau modélisée entre les digues au pic de crue centennale
déversant à travers une brêche instantanée au niveau du terrain protégé derrière la digue.
Cette hypothèse maximise les débits débordés puisque la baisse du débit s’écoulant dans le
lit mineur abaisse la hauteur d’eau de l’écoulement générale. Nous avons donc également
considéré les débits débordés calculés par le modèle bidimensionnel de SIEE qui sont
probablement plus représentatif d’une situation de brèche stabilisée.
Les vitesses et hauteurs d’eau dans la zone protégée sont calculés sur des sections types
d’écoulement dans la zone protégée tenant compte de la pente en long du lit majeur et
des obstacles tels que les bâtiments et voiries.
X.4.2.a Scénario Savé
Rupture du tronçon 4, retour des eaux au Var par rupture des tronçons 6 et 7 en amont du
verrou du pont de la Trinité (suite aux travaux réalisés par la commune en 2004 et décrits
dans le diagnostic HYDR-6), débordement limité en aval du pont de la Trinité par le point bas
de la voie de chemin de fer et enfin évacuation de l'eau par les fossés et par l'ouvrage
traversant la digue et drainant le ravin des Trénières. Le niveau surélevé des terrains au cœur
du village de Puget-Théniers ne permet pas la circulation de l'eau de l'amont vers l'aval.
Description du phénomène :
La revanche entre la ligne d’eau de la crue de retour centennal Q100 et le haut de la digue
est supérieure à 1m dans le secteur supposé de formation d’une brèche. Par contre, la
hauteur d’eau entre le terrain côté terre et la ligne d’eau de la Q100 est d’environ 1,5m. La
brèche peut donc se produire de manière la plus probable par érosion externe comme on a
pu le voir par le passé dans d’autres secteurs (crues de 1994 et 1999). La formation d’une
brèche par érosion interne n’est pas à exclure mais donne des brèches plus étroites. Les
hauteurs et vitesses des écoulements déversés sont plus pessimistes avec une longue brèche
formée par érosion externe.
L’analyse morphologique et historique permet de définir la longueur d’une brèche probable
de 150m linéaire. En supposant que les 150m de digue sont arasés brutalement, les débits
déversés peuvent aller jusqu’à 160m3/s. Puis la ligne d’eau du Var va diminuer et le débit
déversé également. La modélisation bidimensionnelle faite par SIEE avait permis d’estimer
que le débit déversant se stabilisait autour de 60m3/s.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
141
Hauteur et vitesse sur les enjeux : hangar et maison en amont du stade
Sur le secteur du Savé, la zone inondée forme un véritable casier. A la rupture, une première
vague va déferler sur la zone puis remplir progressivement le « casier » jusqu’à ce que le
niveau d’eau atteigne la crête de la digue à l’aval du casier (cote 417m) et que des
déversements se produisent, provoquant la rupture des tronçons 6 et 7 et permettant le
retour des eaux vers le Var. Avant la rupture du tronçon aval 6 et 7, en phase transitoire un
faible débit peut emprunter la voie ferrée ainsi que le fossé de pied de digue, pour inonder la
zone directement en amont du vallon des Trenières.
On peut donc distinguer 2 phases distinctes en termes d’impacts sur les enjeux : la phase de
rupture brutale de la digue avec remplissage du casier et forte hauteur d’eau associée, et la
phase de stabilisation du débit déversé lorsque la rupture aval a eu lieu.
Zone du stade Zone d’enjeux
Phases Débit
(m3/s)
Largeur
(m)
Hauteur
(m)
Vitesse
(m/s)
Largeur
(m)
Hauteur
(m)
Vitesse
(m/s)
Rupture
amont
160
80
3 1
30
3 1.7
Stabilisation
après
rupture aval
60 0.6 1.2 0.75 2.7
En considérant la largeur réduite au niveau des bâtiments, les vitesses d’écoulement sont
supérieures à 2 m/s sur les enjeux en phase transitoire.
Les conséquences d’un débordement du Var en crue sont importantes même pour de
faibles débits débordés, du fait de la boue et des flottants apportés par les écoulements qui
bloquent les voiries et remplissent le rez de chaussée des bâtiments.
Carte 37 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées
Zone inondée
scénario Savé
Zone d’enjeux
3 m - 2.7 m/s
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
142
X.4.2.b Brèche Planet :
Rupture des tronçons 1f et 1g, inondation du quartier du Planet, puis retour des eaux au Var
par surverse au niveau du vallon de la Chaise (tronçons 1i) du fait du cloisonnement de la
zone protégée par le cône de déjection du vallon de la Chaise. Un faible débit peut inonder
le quartier aval des Blanqueries.
Description du phénomène
Ce secteur qui présente une largeur très étroite, peut-être soumis à de fortes contraintes
latérales. Le risque global de défaillance étant par ailleurs élevé, cette zone est donc très
sensible à l’érosion externe. La longueur d’une brèche sur ce tronçon peut faire 100 à 300m.
Cependant la configuration de brèche de 100m de long est la plus défavorable pour les
écoulements dans la zone protégée.
En supposant que les 100m de digue sont arasés brutalement, les débits déversés sous 1m de
hauteur d’eau peuvent aller jusqu’à 50m3/s. Puis la ligne d’eau du Var va diminuer et le débit
déversé va s’atténuer.
Hauteur et vitesse sur les enjeux : quartier du Planet, hameau Blanqueries
Pour cette brèche on distingue deux étapes lors de l’inondation en cas de formation de
brèche : la phase de rupture brutale de la digue et la phase stabilisée après rupture aval.
Phases Débit
(m3/s)
Zone restreinte des
habitations du Planet
Largeur
(m)
Hauteur
(m)
Vitesse
(m/s)
Rupture
amont
50
25
0.75 2.7
Stabilisation
après
surverse aval
30 1.5 0.8
Compte tenu de la largeur entre les bâtiments, les vitesses d’écoulement sont de l’ordre de
2.7 m/s sur les habitations du Planet en phase transitoire, et la hauteur d’eau atteint 1.5 m en
phase stabilisée.
X.4.2.c Brèche Blanqueries
Rupture des tronçons 3a et 3b dans les scénarios respectifs et inondation des quartiers en
aval jusqu'au tronçon 6, dont la rupture par érosion du talus côté terre permet le retour des
eaux au Var.
Description du phénomène
C’est le secteur où la hauteur d’eau au-dessus du terrain naturel dans la zone inondable est
la plus importante (autour de 2m). La longueur de digue qui peut être emportée sous l’effet
d’une érosion externe peut varier de 100m jusqu’à 300m. Cependant la configuration de
brèche de 100m de long est la plus défavorable pour les écoulements dans la zone
protégée.
En supposant que 100m de digue sont arasés brutalement, les débits déversés peuvent aller
jusqu’à 200 m3/s. Puis la ligne d’eau du Var va diminuer et le débit déversé également, en
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
143
s’atténuant jusqu’à 60 m3/s selon le modèle bidimensionnel SIEE, avec un retour des
écoulements vers le Var par surverse sur une partie de la digue, au niveau des tronçons 4a,
4b, 6a et 6b.
Hauteur et vitesse sur les enjeux : hameau Blanqueries et lotissement Blanqueries
Pour cette brèche, les débordements retournent en partie vers le Var au niveau des tronçons
4a et 4b, mais un débit de 60 m3/s peut se propager jusqu’à l’extrémité aval de la digue
(lotissement des Blanqueries). Ces deux secteurs ne possèdent pas les mêmes
caractéristiques géométriques. Nous apprécierons un ordre de grandeur des hauteurs et des
vitesses d’écoulement dans ces deux secteurs.
On peut distinguer deux étapes lors de l’inondation en cas de formation de brèche : la
phase de rupture brutale de la digue et la phase de stabilisation du débit déversé une fois le
casier plein.
Zone amont (hameau) Zone aval (lotissement)
Phases Débit
(m3/s)
Largeur
(m)
Hauteur
(m)
Vitesse
(m/s)
Débit
(m3/s)
Largeur
(m)
Hauteur
(m)
Vitesse
(m/s)
Rupture 200 20
2 5 60 30
1.2 1.8
Stabilisation 60 1.1 3.1 15 0.5 1
Cette brèche est celle qui a les conséquences les plus lourdes en termes de hauteurs et de
vitesses d’écoulement dans la zone protégée. Le hameau des Blanqueries est le plus exposé,
étant situé dans une zone étroite avec une forte concentration d’habitations. La rue
principale du hameau est située dans l’axe des écoulements et peut être soumise à des
écoulements violents.
De plus la proximité entre la digue et les bâtiments du hameau des Blanqueries ajoute un
risque de destruction totale des maisons en cas d’accentuation du méandre dans l’extrados
du Var.
Carte 38 - Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche aval 1 et 2
Planet
1.5 m - 2.7 m/s
Hameau
Blanqueries
2 m – 5 m/s
Lotissement
Blanqueries
1.2 m – 1.8 m/s
Zone inondée brèche
Planet Zone inondée brèche
Blanqueries
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
144
X.4.2.d Scénario brèche aval – glissement du Breuil
Rupture des tronçons aval 5b, 5c et 5d, concomitant à l’activation du glissement du Breuil.
Description du phénomène
Ce scénario serait peu impactant sans concomitance du glissement car les cotes de la crue
centennale sont proches des cotes des terrains protégés à ce niveau. C’est bien le
glissement du Breuil qui provoque la remontée des niveaux d’eau en cas d’obturation du Var
et qui risque de provoquer une brèche dans la digue en renvoyant les écoulements sur la rive
opposée. Etant donné que la pluviométrie exceptionnelle provoquant une crue centennale
est aussi susceptible d’activer un glissement de terrain et que le sapement du pied du
glissement par une crue est aussi un facteur favorisant l’activation du glissement, le risque
d’apparition de cette brèche reste dans l’ordre de grandeur des autres brèches du scénario
3.
Conformément à l’étude historique, nous considérons une obturation complète du chenal du
Var par le glissement au droit du tronçon 6b, en face du quartier du Gralet au niveau de
l'ancienne station d'épuration de Puget. Les volumes de matériaux susceptibles d’être mis en
mouvement par ce glissement (300 000 m3 ) sont suffisants pour boucher totalement le Var,
large de 50 à 70m à ce niveau, sur une hauteur de 6m entre le fond du lit et la crête de
digue.
Nous considérons un barrage sur le Var à la cote de la crête de digue, soit 379.2 m à ce
niveau. La digue est arasée au niveau du terrain protégé soit 380.5 m à 378 m de l’amont
vers l’aval. La remontée des niveaux d’eau d’une crue centennale en amont du barrage
forme un plan d’eau jusqu’au tronçon de digue T4b à la cote 381m qui noie la rive gauche
en épargnant le lotissement des Blanqueries construit sur des terrains à 382 m.
Au niveau de la maison située à l’aval de la zone, la hauteur d’eau atteint 3.1 m et surverse
de 1,8 m au-dessus de la route 6202. Les vitesses d’écoulement sont de l’ordre de 2 m/s en
tenant compte de l’effet de ralentissement du barrage.
Carte 39 -Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche aval 1 et 2
Maison isolée
3.1 m – 2 m/s
Barrage du glissement du
Breuil
Surface inondée
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
145
X.4.3 Cinétique de la rupture et de l’écoulement dans la zone protégée
Une fois la protection du talus amont de la digue suffisamment dégradée pour laisser apparent le
corps de digue, l'amorce de brèche peut évoluer très vite et conduire à la rupture de la digue en
quelques dizaines de minutes. Vu les vitesses d'écoulement fortes, l'inondation de la zone protégée est
alors instantanée.
Une fois la brèche formée, l’inondation perdure jusqu’à ce que le niveau de crue du Var redescende
sous le niveau des terrains de la plaine. En considérant une rupture de digue dès le début de la crue
et un temps de ressuyage égal au double de la durée de débordement proprement dite, la durée
d’inondation est de 24h pour les zones du Savé et du Planet et de 30h pour les Blanqueries.
Le scénario du glissement de terrain peut avoir des conséquences bien plus durables et conduire au
maintien de l’inondation de la partie aval même après la décrue du Var.
X.5 Scénario 4
La cartographie de l’aléa du PPRI, issue des modélisations SIEE, permet de connaître les
conséquences des ruptures de digue du scénario 4.
Pour la digue du Savé en amont du pont de la Trinité : un arasement de la digue sur 200m linéaire
avait été modélisé au niveau des tronçons 1 et 2. Un débit de 60 m3/s se déverse dans le casier du
Savé, provoquant son inondation sous 3.3 m d’eau au niveau du stade. Un déversement se produit
par-dessus le remblai des CP qui n’est pas conçu pour résister à cette pression, entrainant sa rupture
au niveau des tronçons 6 et 7 du Savé et le retour des eaux au Var.
En l’absence de rupture de la digue des CP (hypothèse peu probable) une partie des eaux déversées
peut emprunter la voie de chemin de fer et s’engouffrer vers le village par un passage étroit de 8m de
large. Le débit n’excédera pas 5 à 10 m3/s avec une lame d’eau d’un mètre environ au niveau du
passage étroit. L’écoulement se propage par les fossés et rempli la dépression en amont de l’exutoire
des Trénières. Cette dépression peut se vidanger en fin de crue par l’exutoire du vallon des Trénières.
La capacité d’évacuation du vallon des Trénières étant très réduite au pic de crue du Var, une
propagation de l’inondation jusqu’au boulevard François Boyer n’est à exclure pour une crue longue
(CF scénario 2 de refoulement du Var).
Carte 40 -Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche Savé PRRI
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
146
Pour la digue des Blanqueries à l’aval du vallon de Lavancia : un arasement de la digue sur 100m
linéaire avait été modélisé.
Le débit s’engouffrant par cette brèche est de 60 m3/s. Le hameau des Blanqueries est inondé sous 2
à 3m d’eau et exposé à des écoulements violents lors de la rupture de la digue.
Au droit de la route d’accès aux Blanqueries, la majeure partie du débit débordé s’écoule sur la voie
d’accès et reste en champ majeur, alors qu’un moindre débit rejoint le Var par surverse sur la digue.
La partie basse du lotissement des Blanqueries est inondée, ainsi que l’ensemble de la cuvette jusqu’à
l’ancienne STEP. Le niveau d’eau monte jusqu’à 3,60 m juste en amont de l’ancienne STEP avant
surverse par-dessus la digue à ce niveau.
Carte 41 -Cartographie des débordements – extension des zones inondées – brèche Blanqueries PPRI
Les résultats sur les zones d’enjeux sont résumés dans le tableau suivant :
Débit max déversé
en lit majeur
Hauteurs sur les
enjeux
Vitesses sur les
enjeux
Digue du Savé – entrepôts et
maison amont stade 60m3/s 3m 1 m/s
Digue aval
Hameau Blanqueries 60m3/s 2m 0.5 m/s
Digue aval
Lotissement Blanqueries 60m3/s 1m 1 m/s
D'après les modélisations, les vitesses sont souvent supérieures à 1 m/s, sauf au droit du hameau des
Blanqueries où le resserrement aval réduit les vitesses à 0,5 m/s.
Si la rupture de digue est suivie d'une érosion latérale avec incision des terrains de la zone protégée,
la vitesse dans le nouveau méandre en formation sera comparable à celle de l'écoulement dans le lit
mineur actuel : de l'ordre de 2 à 3 m/s.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
147
X.6 Gravité des scénarios
La gravité des scénarios a été évaluée sur la base du nombre de personnes potentiellement
impactées en tenant compte des classes de population de la circulaire du 16 avril 2010 relative aux
études de dangers. Classe 1 : < 10 personnes / Classe 2 : Entre 10 et 100 / Classe 3 : entre 100 et 1 000 / Classe 4 : entre 1 000 et 10 000
/ Classe 5 : > 10 000
Figure 76 - Gravité des débordements des vallons
Vallons Nombre
de
personnes
impactées
Gravité
débordement
vallon
Trinité 10 2
Trenieres 16 2
Planet 70 2
Chaise 40 2
Figure 77 -Gravité des refoulements
Non du refoulement –
ouvrage associé
Nombre
de
personnes
impactées
Gravité du
refoulement
Prise d’eau amont Savé 8 1
Vallon de la Trinité 2 1
Vallon des Trenières 2 1
Pluvial abattoirs 40 2
Prise d’eau Colleta 60 2
Pluvial la Colleta 60 2
Ravin Planet 20 2
Pluvial amont Blanqueries 40 2
Pluvial aval Blanqueries 2 1
Exutoire ancienne STEP 2 1
Figure 78 -Gravité des brèches
Brèches Nombre
de
personnes
impactées
Gravité des
brèches
Savé – T4 8 1
Planet - 1f et 1g 95 2
Blanqueries - 3a et 3b 80 2
Blanqueries - 5b à 5d 8 1
Figure 79 -Gravité de chaque scénario
scénarios Nombre de
personnes
impactées
Gravité
Scénario 1 Q10 vallon et Q10 Var 110 3
Scénario 2 Q100 Var sans brèche 150 3
Scénario 3 4 brèches et glissement du Breuil 183 3
Scénario 4 2 brèches 88 2
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
148
X.7 Criticité des scénarios
La criticité de chacun des scénarios d’accident a été analysée sur la base de la grille présentée dans
la circulaire du 16 avril 2010 :
CRITICITE Survenance de la rupture :
Classes de gravité Avant les premiers
débordements Au voisinage des premiers
débordements Après les premiers
débordements
5 rouge rouge vert
4 rouge rouge vert
3 rouge rouge vert
2 rouge orange vert
1 orange orange vert
La distinction « avant, au voisinage, après » s’appréhende en terme de niveau de crue et non en terme chronologique.
Cette grille croise la gravité des scénarios d’accident et un critère de survenance de la rupture par
rapport aux premiers débordements. L’analyse de criticité menée dans le cas des digues étudiées est
présentée dans le tableau ci-dessous.
Pour la digue de Puget Theniers, les défaillances modélisées intervenant toutes avant les premiers
débordements par-dessus les digues la criticité est ROUGE pour tous les scénarios d’accident.
Scénarios Gravité du
scénario
d’accident
Criticité
Scénario 1 Q10 vallon et Q10 Var 3 rouge
Scénario 2 Q100 var sans brèche 3 rouge
Scénario 3 4 brèches et glissement du Breuil 3 rouge
Scénario 4 2 brèches 2 rouge
Des mesures de réduction du risque seront nécessaires si la collectivité souhaite faire baisser la criticité
à 2 voire 1 pour chaque scénario. Ces mesures devront :
- Supprimer les risques de défaillance à l’érosion externe et à l’affouillement des 18 tronçons en
risque de défaillance fort à très fort.
- Renforcer les tronçons 3, 4, 5a et 5b de la digue du Savé à l’érosion interne.
- Eliminer les risques de refoulement des ouvrages traversants exposant le plus d’enjeux, en
sécurisant la condamnation des prises d’eau obsolètes, en équipant de clapet anti-retour les
buses concernées et en rénovant l’endiguement des vallons pour éviter le refoulement du Var
par les ponceaux.
- Eliminer les risques de débordement des vallons pour des débits au moins décennaux par
élargissement, renforcement des digues et aménagement de plage de dépôt pour ceux qui
transportent le plus.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
149
XI. Analyse des mesures de réduction des risques
La priorité d'intervention à envisager par le maître d'ouvrage est le renforcement des talus amont des
digues, côté rivière, pour prévenir les risques d’érosion externe et d'affouillement.
A cette fin, la première opération à mettre en œuvre est le traitement de la végétation sur le talus
amont.
Un renouvellement de la protection de berge sur les tronçons présentant un niveau de risque de
défaillance fort à très fort vis-à-vis de cet aléa est également à envisager dans le cadre d'un plan
d'entretien pluriannuel, à court moyen terme.
Enfin, au niveau de la digue du Savé, la remise à niveau des tronçons 3 à 5 présentant un niveau de
résistance faible à très faible vis-à-vis des aléas géotechniques (rupture d'ensemble et dans une
moindre mesure érosion interne) est programmée concomitamment avec la restauration du talus
amont, pour des raisons financières et d'organisation de chantier. La remise à niveau du tronçon n°7
du Savé, présentant pour ces aléas un niveau de résistance moyen, mérite d’être conduite en
parallèle, car simple à mettre en œuvre.
XI.1 Objectif de niveau de protection
Pour le système d'endiguement étudié, le niveau de protection visé après réalisation de travaux de
confortement correspond à une crue d'occurrence centennale.
Les travaux d'amélioration de la résistance des digues définis à l'issue du diagnostic initial
s'attacheront en priorité à conforter la protection du talus amont contre l'érosion externe et
l'affouillement, afin de rendre cette protection efficiente.
Remarque : Il ne serait pas pertinent d'abaisser le niveau de protection à une crue cinquantennale
comme le permet la réglementation, pour les raisons suivantes :
1) Du fait de la nature presque torrentielle de l'écoulement (3 ≤ vitesse ≤ 4 m/s, et proche de 5
m/s au niveau des resserrements), l'érosion externe qui se produirait sur la partie supérieure du
talus amont au-dessus de la crête de la protection de berge (calée à Q50) serait susceptible
d'endommager gravement l'ouvrage et de générer un risque important dans la zone
protégée.
2) La moins-value sur les travaux de protection du talus amont serait mineure pour les raisons
suivantes :
- le fait d'abaisser la hauteur de la carapace (hauteur émergée en Q100 = 4 à 6 m selon
les tronçons) d'environ 1 m pour correspondre à une crue cinquantennale ne réduit
pas considérablement les cubatures d'enrochement, notamment du fait de
l'importance du volume du sabot anti-affouillement ;
- les frais d'installation de chantier, d'accès, de dérivation des eaux, de protection des
espèces faunistiques et floristiques sont inchangés et ils représentent un poste financier
important.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
150
XI.2 Gestion de la végétation
Les préconisations de l'IRSTEA en matière de gestion de végétation sur les digues, consistent à éliminer
les espèces ligneuses et à maintenir une végétation herbacée rase.
Nous proposons d’adapter ce mode de gestion de la végétation au contexte, s’agissant des digues
de Puget-Théniers, compte tenu :
- De la prépondérance des aléas d'érosion externe et d'affouillement ;
- Du niveau de résistance à l'aléa d'érosion interne fort sur la plupart des tronçons ;
- De la végétation fortement à très fortement développée sur la plupart des tronçons ;
- Du rôle positif de l'appareil racinaire de la strate arborée en l'état actuel de dégradation de la
protection du talus amont : rôle d'armature liant les blocs ;
- Du risque de déstabilisation du remblai par les dessouchages ;
- De l’intérêt patrimonial des alignements de platanes bordant la route départementale en
crête de digue.
Mode de gestion préconisé :
Suite à l’état des lieux de la végétation sur les deux talus et la crête de digue présenté au chapitre V,
seule la végétation sur le talus amont côté fleuve doit être entretenue.
Hors travaux de renouvellement de la protection du talus amont :
Coupe au sol de toute végétation ligneuse et arbustive. L’analyse détaillée de la végétation réalisée
en mars 2018 a permis de prioriser les opérations de coupe de végétation par tronçon. La
cartographie détaillée est présentée en annexe.
Le développement important de la végétation sur le parement de la digue Coté Var, impose un plan
de coupe de la végétation ligneuse, qui doit être effectuée régulièrement. La digue du Savé a fait
l’objet d’une coupe de la végétation en 2013 et 2014 et devra faire l’objet d’un prochain entretien à
moyen terme. En cumulé sur la digue du village et la digue de Blanqueries, la moitié du linéaire a fait
l’objet d’une coupe des arbres en 2017. Le reste du linéaire est à réaliser à court terme pour les
tronçons qui ne feront pas l’objet de travaux les premières années.
Figure 80 -Détail des linéaires par tronçon (cartographie en annexe)
Linéaire à entretenir à
court terme (1 à 2 ans)
Linéaire à entretenir à
moyen terme ( 5 ans)
Linéaire à entretenir à
long terme ( 10 ans)
Digue du Savé 575 m
Digue du Village 933 m 332 m 663 m
Digue Planet
Blanqueries
707 m 1416 m
A l'occasion des travaux de renouvellement de la protection du talus amont :
Elimination complète de la végétation ligneuse puis entretien tous les 3 ans : arrachage systématique.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
151
XI.3 Renouvellement de la protection de berge
XI.3.1 Renouvellement de la protection de berge
La protection historique est constituée du perré maçonné ou bétonné et recouvert de blocs en vrac
et/ou sucres. L'évolution des moyens techniques permet la manipulation et l'agencement de blocs de
fort volume, technique moins onéreuse que la maçonnerie. L’ensemble du linéaire du système
d’endiguement sera donc conforté par des enrochements.
Le maître d’ouvrage a choisi la mise en œuvre d'une protection de berge constituée :
- d'une carapace en enrochement sec libre en 2 couches avec géotextile et sa couche de
protection ; le talus devra préalablement être re-profilé de sorte que l'inclinaison n'excède pas
3H/2V. La classe granulaire des blocs sera de 2 à 6 t.
- d'un sabot anti-affouillement en blocs libres, toujours de 2 à 6 t, dont l'épaisseur sera de 2 m et
la largeur de 5 m sur le profil courant. La largeur du sabot est augmentée à 5,5m sur les
tronçons les plus sollicités au niveau des resserrements du lit, extrados et sur les tronçons
potentiellement impacté par le glissement du Breuil.
Le volume des blocs et la géométrie de la protection font l'objet d'un dimensionnement détaillé par le
SMIAGE au stade AVP.
Figure 81 - Coupes schématique de la protection de berge et du sabot anti-affouillement
Les enrochements sont montés jusqu’à la crête de digue ou à une hauteur équivalente à la charge
de la crue centennale si elle est plus basse.
Le sabot anti affouillement est dimensionné en termes de volume et de taille des blocs en fonction de
la vitesse d’écoulement et du niveau de contrainte hydraulique sur chaque tronçon. La profondeur
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
152
d’enfouissement du sabot tient compte d’une incision généralisée du lit sur une hauteur d’1m,
considérée comme l’incision maximum prévisible à long terme par l’étude globale Var de 1999.
XI.3.2 Travaux d’amélioration de la résistance de protection existante
Ces travaux concernent les tronçons 7 du Savé (enrochements bétonnés de protection de culé du
pont), 8 du village (enrochements appareillés en une seule couche de 1995) et 2a, 2b de la digue des
Blanqueries (enrochements sec de 2012), 3c, 4a, 4b, 4c de la digue des Blanqueries (enrochements
appareillés de 1995), 6a et 6b de la digue des Blanqueries (enrochements appareillés). Leur inclinaison
dépasse 3H/2V et leur sabot anti-affouillement présente des défaillances.
Sur ces tronçons un sabot anti affouillement en blocs libres est mis en place au pied de la digue, et
une protection en blocs libre est mise en place sur 2m de hauteur en doublure devant la protection
existante.
XI.4 Renforcement de la stabilité d'ensemble de la digue du Savé
Parallèlement au renouvellement de leur protection de berge, les tronçons 3 et 4 de la digue du Savé
feront l’objet de travaux de soutènement du talus coté zone protégée pour améliorer leur stabilité
d'ensemble. Pour éviter de déplacer la voie communale actuellement en pied de digue côté zone
protégée, le talus sera conforté par construction d’un soutènement en enrochement de 1.5m
d’épaisseur sur toute la hauteur du talus et fondé 0.4m sous la cote de la route.
Figure 82 - Coupes type du confortement au droit de la route du Savé T3 et T4
La stabilité d’ensemble des tronçons 5 et 7 de la digue du Savé est améliorée en remblayant la
dépression séparant la digue du remblai du chemin de fer (tronçons 5 a,b).
XI.5 Travaux sur les ouvrages traversant
Pour limiter les risques de refoulement et de débordement des vallons à un niveau de criticité vert, il
faut prévoir des travaux sur les ouvrages traversants de type clapet anti retour et confortement des
endiguements des vallons jusqu’au niveau de la crue centennale du Var pour ceux qui menacent
des enjeux. Nous préconisons également à cette occasion des travaux de recalibrage des principaux
vallons pour augmenter leur capacité dans la traversée de la zone inondable.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
153
Le raccordement de la carapace aux ouvrages traversants sera bétonné sur 3m de part et d’autre
pour éviter tout phénomène d’érosion interne le long des ouvrages.
Figure 83 -Nature des travaux préconisés par ouvrage traversant
Ouvrages traversant Cote Var
Q100
Altitude
connexion
zone
protégée
Fréquence des
inondations par
refoulement du
Var
Travaux préconisés
Prise d’eau amont
Savé, tronçon T1
419.2 417.2 10 ans A condamner définitivement par
enrochement
Vallon de la Trinité,
tronçon T6
416.2 415.1 20 ans Travaux de curage amont et
d’agrandissement du caniveau sous la route
de la Trinité mais pas de modification de
l’ouvrage traversant ne menaçant pas de
zone habitée
Vallon des Trénières,
tronçon T2
408.8 408.8 100 ans Reprofilage du vallon dans toute la traversée
de la zone protégée et confortement des
merlons du vallon
Pluvial tronçon T4d 404.5 406 Pas de risque RAS
Pluvial tronçon T5 403.7 405.9 Pas de risque RAS
Pluvial Roudoule 403.7 403.8 Limite pour Q100
ans
RAS
Pluvial L’Ile, tronçon T6 403 404.1 Pas de risque RAS
Pluvial abattoirs,
secteur T8
399.1 398.8 50 ans Clapet anti-retour
Prise d’eau Colleta,
tronçon T1a
396.4 395 10 ans RAS, cf ouvrage suivant
Pluvial la Colleta,
tronçon T1b
395.8 394.5 10 ans Construction d’un merlon en rive gauche du
fossé au niveau de la crue 100 ans du var
Ravin Planet, tronçon
T1f
391.2 390.1 20 ans Reprofilage du vallon dans toute la traversée
de la zone protégée et confortement des
merlons du vallon
Ravin de la Chaise,
tronçon T1i
388.5 391 Pas de risque Reprofilage du vallon dans toute la traversée
de la zone protégée et confortement des
merlons du vallon
Exutoire pluvial amont
Blanqueries, tronçon
T4b
382.4 381.7 20 ans Clapet anti - retour
Exutoire pluvial aval
Blanqueries, tronçon
T6a
378.2 378 50 ans RAS enjeu faible
Exutoire ancienne STEP,
tronçon T6b
377.7 376.6 20 ans RAS enjeu faible
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
154
XI.6 Phasage
La définition des priorités de travaux a été établie par croisement entre le risque de défaillance et le
nombre de personnes menacées en cas de brèche sur chaque tronçon. Ce travail, établi dans
l’étude d’avant-projet de septembre 2014, a permis de définir un phasage des travaux en regroupant
les tronçons traités une même année du fait des coûts importants des dérivations du Var et
d’isolement du chantier. Le confortement de l’ensemble du système d’endiguement est étalé sur 5
années de l’amont vers l’aval, les tronçons amont étant ceux protégeant le plus de personnes et
d’enjeux.
Carte 42 - Cartographie de phasage des travaux digue Savé et village
Carte 43 -Cartographie de phasage des travaux digue Planet et Blanqueries
2019
2019
2020
2020
2021
2022
2023
2021
2022
2023
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
155
XI.7 Incidence sur les risques de défaillance
Les travaux de confortement de l’ensemble de la carapace doivent permettre d’obtenir une
résistance qualifiée de forte pour les aléas d’érosion externe et d’affouillement en crue centennale du
Var. Ces travaux devront permettre d’obtenir un risque de défaillance « faible », y compris sur les
tronçons soumis à de fortes contraintes latérales.
Rappel de la grille de définition du risque de défaillance vis-à-vis des aléas
d'érosion externe et d'affouillement
Le croisement des niveaux de contrainte et des niveaux de résistance donne les niveaux de risque de
défaillance suivants, selon la grille d'évaluation ci-dessous. Le niveau de résistance « très fort », à
l’érosion externe et à l’affouillement, correspond aux tronçons où le sabot est surdimensionné pour
résister à un niveau de contrainte « très fort ».
Niveau de risque de défaillance / érosion externe et affouillement
Niveau de contrainte
Faible Moyen Fort Très fort
Niv
eau
de r
ésis
tan
ce
Très Fort
Fort Faible
Moyen Moyen
Faible Fort
Très faible Très fort
Pour l’érosion interne et la stabilité d’ensemble, les travaux devront permettre également de limiter le
risque de défaillance à un niveau qualifié de « faible », sur tout le système d’endiguement, grâce aux
travaux de confortement du talus le long de la route du Savé, grâce aux remblaiements des
dépressions entre la digue du Savé et la voie de chemin de fer, et grâce à des traitements spécifiques
des raccordements de la carapace aux niveau des ouvrages traversants pour éviter tout risque
d’érosion interne.
Le risque de défaillance général est limité à un niveau qualifié de « faible » après travaux.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
156
Situation
actuelle
En cas de
glissement
de terrain en
RD
Niveau de
résistance
après travaux
Situation
après
travaux
En cas de
glissement de
terrain en RD
1 faible fort faible
2 moyen fort faible
3 fort très fort faible
4 Amont pont CP très fort très fort faible
5.a fort très fort faible
5.b moyen fort faible
6 EDF moyen fort faible
7 Amont pont de la Trinité fort très fort faible
1.a fort très fort faible
1.b moyen fort faible
1.c moyen fort faible
1.d moyen fort faible
2.a moyen fort faible
2.b moyen fort faible
2.c moyen fort faible
3.a fort très fort faible
3.b fort très fort faible
4.a moyen fort faible
4.b moyen fort faible
4.c moyen fort faible
4.d moyen fort faible
5 Place centrale fort très fort faible
6 Amont pont Brouchier fort très fort faible
7.a fort très fort faible
7.b fort très fort faible
7.c fort très fort faible
8 Abattoir fort très fort faible
1.a moyen fort faible
1.b moyen fort faible
1.c moyen fort faible
1.d moyen fort faible
1.e moyen fort faible
1.f fort très fort faible
1.g fort très fort faible
1.h moyen fort faible
1.i moyen fort faible
2.a fort très fort faible
2.b fort très fort faible
3.a très fort très fort faible
3.b fort très fort faible
3.c moyen fort faible
4.a moyen fort faible
4.b moyen fort faible
4.c moyen fort très fort faible faible
5.a moyen fort très fort faible faible
5.b fort très fort très fort faible faible
5.c fort très fort très fort faible faible
5.d moyen fort très fort faible faible
6.a moyen fort très fort faible faible
6.b moyen fort très fort faible faible
Fonction technique de résistance à l'érosion externe et à
l'affouillementErosion externe et affouillement
Niveau de
résistance
Niveau de risque de
défaillance
non concerné
non concerné
non concerné non concerné
Niveau de contrainte
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
vil
lag
e
Ladroit
Dig
ue
Désignation
Repère, lieu -ditN°
tro
nço
n
(am
ont>
aval)
Dig
ue d
u S
avé
SDA
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
Lavancia amont
Planet
Aval pont CP
Gare
L'ïle
non concerné
non concerné
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
157
1 faible faible faible faible
2 faible faible faible faible
3 faible faible faible faible
4 Amont pont CP faible faible faible faible
5.a faible faible faible faible
5.b faible faible faible faible
6 EDF faible faible faible faible
7 Amont pont de la Trinité faible faible faible faible
1.a faible faible faible faible
1.b faible faible faible faible
1.c faible faible faible faible
1.d faible faible faible faible
2.a faible faible faible faible
2.b faible faible faible faible
2.c faible faible faible faible
3.a faible faible faible faible
3.b faible faible faible
4.a faible faible faible
4.b faible faible faible
4.c faible faible faible faible
4.d faible faible faible faible
5 Place centrale faible faible faible
6 Amont pont Brouchier faible faible faible faible
7.a faible faible faible faible
7.b faible faible faible faible
7.c faible faible faible faible
8 Abattoir faible faible faible faible
1.a faible faible faible
1.b faible faible faible faible
1.c faible faible faible faible
1.d faible faible faible faible
1.e faible faible faible faible
1.f faible faible faible faible
1.g faible faible faible faible
1.h faible faible faible
1.i faible faible faible
2.a faible faible faible faible
2.b faible faible faible
3.a faible faible faible faible
3.b faible faible faible faible
3.c faible faible faible faible
4.a faible faible faible faible
4.b faible faible faible
4.c faible faible faible faible
5.a faible faible faible faible faible
5.b faible faible faible faible faible
5.c faible faible faible faible faible
5.d faible faible faible faible faible
6.a faible faible faible faible faible
6.b faible faible faible faible faible
Global
après
travaux
Synthèse des niveaux de risque de défaillance
non concerné
Erosion
interne
Erosion externe et
affouillement
crue
centennale
crue
centennale
(avec
glissements
en RD)
Rupture
d'ensemble
non concerné
non concerné
Dig
ue d
e P
ug
et-
thén
iers
vil
lag
e
Ladroit
Dig
ue
Désignation
Repère, lieu -ditN°
tro
nço
n
(am
ont>
aval)
Dig
ue d
u S
avé
SDA
Dig
ue P
ug
et-
Th
én
iers
Aval
Pla
net
-Bla
nq
ueri
es
Lavancia aval
Blanqueries
Ancienne STEP
Lavancia amont
Planet
Aval pont CP
Gare
L'ïle
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
158
XI.8 Incidence sur la criticité des scénarios
La réalisation des travaux décrits précédemment ne modifie pas les scénarios 1 et 2 correspondant au
fonctionnement nominal sans brèche et aux défaillances fonctionnelles.
Pour le scénario 3 de défaillance structurelle nous considérons la survenue de brèches sur les tronçons
présentant un risque de défaillance d’au moins 50% en crue centennale. Pour mémoire, le rapport
entre le risque de défaillance et le pourcentage de risque d’apparition proposée est le suivant :
Risque de défaillance tout aléa
confondu pour une crue
centennale
Pourcentage de risque
d’apparition d’une brèche
Faible 0 à 10%
Moyen 10% à 30%
Fort 30% à 50%
Très fort 50% à 100%
A l’issue de toutes les tranches de travaux le risque de défaillance est « faible » et le scénario 3 ne
présente plus de brèche car la probabilité d’apparition d’une brèche est d’au maximum 10% pour
une crue centennale.
La tranche de travaux prévue en 2019 permet d’éviter la brèche simulée au Savé (T4).
La tranche de travaux prévue en 2022 permet d’éviter la brèche simulée au Planet (T1f, T1g).
La tranche de travaux prévue en 2023 permet d’éviter la brèche simulée au Blanqueries ( T3a, T3b).
Les débordements sur la partie aval des Blanqueries (T5b à 5d) perdurent du fait de la simulation du
glissement du Breuil qui obstrue le Var et provoque la formation d’un lac en amont. Cette hypothèse
peut engendrer une brèche des tronçons à l’aval des Blanqueries (T5b à T5d) par érosion régressive
du talus aval non protégé, une fois que l’eau surverse par-dessus la digue.
La gravité du scénario 3 est réduite progressivement de 3 à 2 puis à 1 à l’issue de toutes les phases de
travaux.
La criticité reste ROUGE tant que la dernière phase de travaux n’est pas réalisée, la survenance des
débordements en cas de brèche arrivant avant la surverse par-dessus la digue. Une fois tous les
travaux réalisés, la rupture du tronçon aval reste possible seulement en cas de glissement du Breuil
provoquant la surverse par-dessus la digue. La population impactée étant inférieure à 10, la criticité
passe en vert.
SMIAGE – Digues du Var à Puget-Théniers – Etude de dangers 2018
159
Figure 84 -Evolution des conséquences du scénario 3 en fonction de l’avancement des travaux :
Phasage Travaux Brèches scénario 3 à
l’issu de la phase de
travaux
Nombre de
personnes
impactées
Gravité du
scénario 3
Criticité du
scénario 3
Situation
actuelle
Tronçon
conforté
Savé, Planet,
Blanqueries amont,
Blanqueries aval
191 3 Rouge
2019 Savé Planet, Blanqueries
amont, Blanqueries
aval
183 3 Rouge
2020 Village
Amont
Planet, Blanqueries
amont, Blanqueries
aval
183 3 Rouge
2021 Village Aval Planet, Blanqueries
amont, Blanqueries
aval
183 3 Rouge
2022 Planet Blanqueries amont,
Blanqueries aval
88 2 Rouge
2023 Lavancia
Blanqueries
Blanqueries aval 8 1 Vert
Le scénario 4 correspondant à l’aléa de référence du PPRI est similaire au scénario 3, sans la
survenance du glissement du Breuil. Il n’y a donc plus de débordement ni de brèche pour ce
scénario.
Figure 85 -Bilan de l’incidence des travaux sur les scénarios
Désordre potentiel Nombre de
personnes
impactées
Gravité Criticité
Scénario 1 Q10 vallon et Q10 Var 110 3 Rouge
Scénario 2 Refoulement pour Q100 var 150 3 Rouge
Scénario 3 Surverse et brèche
Blanqueries aval par
glissement du Breuil
8 1 Vert
Scénario 4 - 0 1 Vert