3
EHESS Confucianisme et sociétés asiatiques by Yuzô Mizoguchi; Léon Vandermeersch Review by: Françoise Aubin Archives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 80 (Oct. - Dec., 1992), pp. 279-280 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30128645 . Accessed: 12/06/2014 06:40 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 62.122.79.56 on Thu, 12 Jun 2014 06:40:48 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Confucianisme et sociétés asiatiquesby Yuzô Mizoguchi; Léon Vandermeersch

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Confucianisme et sociétés asiatiquesby Yuzô Mizoguchi; Léon Vandermeersch

EHESS

Confucianisme et sociétés asiatiques by Yuzô Mizoguchi; Léon VandermeerschReview by: Françoise AubinArchives de sciences sociales des religions, 37e Année, No. 80 (Oct. - Dec., 1992), pp. 279-280Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30128645 .

Accessed: 12/06/2014 06:40

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences socialesdes religions.

http://www.jstor.org

This content downloaded from 62.122.79.56 on Thu, 12 Jun 2014 06:40:48 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: Confucianisme et sociétés asiatiquesby Yuzô Mizoguchi; Léon Vandermeersch

BULLETIN DES OUVRAGES

80.53 MIZOGUCHI (Yuz6), VANDERMEERSCH (Ldon), 6ds.

Confucianisme et socidtis asiatiques. Paris- T6ky6, L'Harmattan-Sophia University, 1991, 191 p. (Coll. + Recherches Asiatiques >).

Troisibme produit d'une collaboration fran- co-japonaise destinde B faire la lumibre sur I'impact des grandes religions et des systhmes de pens6e dans les pays d'Extreme-Orient qui ont 6td expos6s, dans le cours de leur histoire,

t une action chinoise directe, le present ou- vrage collectif traite du confucianisme, apres les volumes consacrds au catholicisme (en 1988) et au bouddhisme (en 1990), (Cf. Arch., 76, p. 182-85). L'dquilibre y est bien dos6 en- tre les participants et entre leurs sp6cialit6s: six collaborateurs japonais, deux Cordens, un Chinois (venu de Chine populaire), un Vietna- mien de nationalit6 frangaise et deux Frangais se sont retrouv6s pour traiter, avec des niveaux variables de generalisation et d'intdret scienti- fique, de la Chine en quatre contributions, du Japon dans sa sp6cificitd face t la Chine en trois contributions, le Vietnam et la Coree oc- cupant chacun deux articles.

Le professeur Mizoguchi (Universit6 de TO-

ky6) apporte au colloque, qu'il a pr6sid6, de judicieuses remarques (p. 13-27): l'Occident est en train de red6couvrir le confucianisme et d'y voir la clef du d6veloppement 6conomique spectaculaire du Japon et des << nouveaux Etats industriels >> (thdorie d6fendue, notamment, par L.V. dans son livre de 1986, traduit en japonais en 1987). Le Japon est entr6 d'embl6e dans le jeu et ses politologues affinent le thbme des rapports entre le confucianisme et la < moder- nisation spontande >>, dans une vue du < capi- talisme confuc6en >> maintenant largement accept6e de tous c6t6s. Mais, dit Y.M., I'Eu- rope fait, en rfalit6, sa propre autocritique i

travers le prisme du confucianisme. Loin d'en- courager la recherche du profit, le confucia- nisme dtfend les concepts ethiques de partage et de bien commun. Et la socidtd japonaise se distingue de la chinoise par sa quasi-sacralisa- tion du travail et du m6tier et par le r6le dco- nomique primordial d6volu a la maisonnde.

Autre enseignement stimulant : le professeur Jacques Gernet (College de France) d6montre (p. 29-37), t l'aide de quelques exemples frappants, que le confucianisme, comme < ensemble massif de conceptions et d'inter- pr6tations >>, s'est constitud seulement i partir du XIe sibcle, sous les Song du Nord, t l'oc- casion d'une transformation de la socidt6 comparable t celle de la Renaissance en Eu- rope (c'6tait lb un des motifs autour desquels le regrettd Etienne Balazs faisait dvoluer, vers

la fin des ann6es cinquante, son enseignement sur < les m6tamorphoses du confucianisme >). L'dducation, la culture livresque, le perfection- nement moral deviennent, aprbs la charnibre de I'an mille, un souci dominant en Chine; et le confucianisme se prdsente d6sormais davan- tage comme un id6al de socidt6 que comme une doctrine. I1 y aurait encore des iddes intdres- santes h glaner de-ci de-li dans les actes de ce colloque nippo-frangais.

Mais qui, hormis un recenseur conscien- cieux, aura le courage de lire de bout en bout une oeuvre si mal servie par ses 6diteurs ? On peut se demander quel public visent ceux-ci lorsqu'ils lancent sur le march6 un livre dont l'apparence morose signale le bon march6 (ou, du moins, I'idde qu'ils s'en font, car un titre courant n'est nullement un luxe inaccessible, non plus qu'une liste de caractbres chinois), mais dont le contenu ne peut 8tre apprdhend6 que par une poign6e d'Clus obstinds, tant est abondante l'avalanche des mots japonais ou chinois, le plus souvent en leur prononciation japonaise. Les communications pr6sent6es en japonais au colloque ont, en effet, 6t6 traduites en frangais, de fagon fort mdritante certes, par des japonisants ignorant tout de la Chine et des sujets traitds, et ils ont 6td laissds brutalement en leur 6tat, sans souci des sinologues ne connaissant pas le japonais, et encore moins d'un public non initi6 (et pour aggraver la dif- ficult6, I'indication des voyelles longues en ja- ponais a 6t6 omise, sans doute par souci d'6conomie, alors qu'un simple accent cir- conflexe pouvait remplir ce rOle).

Est-ce pour aguicher l'dventuel lecteur que le premier article commence en ces termes: + Ce que l'Occident traduit par confucianisme recouvre en fait deux notions dans le monde

sinis6: jukyo et jugaku ; et m~me dans leurs articles, le professeur chinois... parle de jugaku tandis que... nous autres Japonais nous parlons de jukyo (p. 13)- Y.M. n'est, bien stir, pas responsable de ce charabia, lui qui expose bien clairement la diff6rence des vues entre inter-

prates d'un confucianisme quasi-religieux (ju- ky6) et ceux du confucianisme lettr6 (jugaku). Le livre se poursuit alligrement sur le m~me ton (A l'exception des articles des franco- phones). Ainsi, I'on apprend que < la logique 16galiste hoka-teki se manifeste 6videmment plus clairement dans I'1hmagawa Kanamokuro- ku > (p. 80) ! Et, comble d'ironie - ou de ridi- cule - il arrive que mime les noms d'empereurs chinois les plus connus soient donnds selon leur prononciation en japonais; au lecteur de traduire l'ahurissante phrase << Shu Genshu - Taizhou, bre Komu - ... monta sur le tr6ne en 1368 t Otenfu (Nankin)>>

279

This content downloaded from 62.122.79.56 on Thu, 12 Jun 2014 06:40:48 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: Confucianisme et sociétés asiatiquesby Yuzô Mizoguchi; Léon Vandermeersch

ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

(p. 108) par une mention plus conforme i la tradition orientaliste: <Zhu Yuanzhang, dit Taizu, bre hongwu (1368-1398)... monta sur le trine en 1368 i Jinling (future Nankin)>> (si l'on adopte la lecture pinyin du chinois suivie dans le pr6sent ouvrage lorsque, par chance, la lecture japonaise est laissde de c6t6). Le style se ressent tout autant de l'irresponsabilit6 des 6diteurs. L'on bute sur de regrettables an- glicismes, tels que: < un courant de r6flexion initi6 par... > (p. 12), << la cultivation de soi +

(p. 89); sur des noms abr6g6s ou estropids, ainsi le grand penseur, i l'aube du XVIe sibcle, Wang Yangming, est systimatiquement d6nom- md Yang-ming, voire Yang Ming; dans plu- sieurs contributions, sur l'absence de rephres chronologiques pour les non-sp6cialistes, car ils ne savent peut-8tre pas, par exemple, que le Liji (p. 53) ou la < dynastie de In > (i.e. la dynastie des Yin, p. 74) se situent dans l'An- tiquit6.

Quelle piti6 de voir pareil gachis d'une bonne matibre !

Frangoise Aubin.

80.54 MOROZZO DELLA ROCCA (Roberto).

Nazione e religione in Albania (1920-1944). Bologne, Il Mulino, 1990, 254 p.

Les ouvrages sur l'Albanie religieuse sont rares, plus encore les ouvrages de qualit6. Pro- fesseur i l'Universit6 de Calabre, I'auteur ap- partient A l'6quipe d'Andrea Riccardi (Cf. Arch., 74, no 314, et infra, no 61), orientee vers le Proche-Orient et les pays de l'Est. I1 s'6tait fait connaitre en 1980 par un livre sur les au- miniers militaires et les pritres soldats italiens pendant la Grande Guerre (Cf. Arch., 56, no 417), puis par une 6tude sur la politique 6trangbre italienne devant l'Union sovi6tique (1985). Le present ouvrage n'aurait pas 6td possible sans les relations personnelles de l'6- quipe entretenues dans le pays mime, facilities par les liens traditionnels entre l'Italie et 1'Al- banie.

Pendant la pdriode ottomane, I'Albanie avait 6t6 trbs islamisee. Elle avait 6t6 reconnue prin- cipaut6 ind6pendante en 1912 & la suite d'une rdvolte, puis occup6e par les Allids en 1914 et reconnue Etat souverain en 1919-1920. Le pays est alors domind par les luttes de factions, la personnalit6 d'Ahmed Zogu qui se fait pro- clamer roi en 1928 et la pression de l'Italie qui l'envahit le 7 avril 1939. L'Albanie re- trouve son ind6pendance au sortir de la guerre et, le 2 decembre 1945, donne sa confiance par

280

93% des voix au Front d6mocratique dirig6 par les communistes.

Religieusement, le pays comprend une ma- jorit6 sunnite (70%), un islam h6t6rodoxe (les bektashi), des orthodoxes (20%), des catholi- ques de rite grico-albanais ou latin (10%) qui revendiquent le hdros de la lutte nationale au XVe sitcle contre les Turcs, Skanderbeg. Le sentiment communautaire peut y 8tre trbs fort, mais int6gr6 i un sentiment national trbs vif, entretenu par la langue et la culture communes. Dbs lors, l'Etat ne peut &tre que d6pourvu de toute prdfdrence religieuse. Si le r6gime communiste a progressivement interdit toutes organisation et activit6 religieuses, il s'ap- puyait sur une tradition politique: << L'Etat al- banais n'a pas de religion officielle >>, d6clarait la constitution de 1928. Laicit6 de l'Etat, li- bert6 de religion, 6galit6 des religions, leur su- bordination t l'Etat, telle 6tait la situation dont h~rita le r6gime de 1945, i laquelle on est re- venu depuis 1989. On dispose d6sormais d'un ouvrage de rdfdrence, qui attend sa suite.

Emile Poulat.

80.55 NARO (Cataldo).

La Chiesa di Caltanissetta tra le due guerre, 3 vol., Caltanissetta-Rome, Salvatore Sciascia Editore, 1991, 536, 296 et 253 p.

I1 faut le dire d'embl6e : voili un livre im- portant. L'historiographie italienne a produit en histoire religieuse bien des ouvrages de grande qualit6 signal6s par l'approfondisse- ment de la recherche dont ils t6moignent, la sfiret6 des informations, la finesse de la pro- bl6matique. Le livre de C.N. occupe une place de choix dans cette riche production, d'abord parce que l'on y retrouve ces qualit6s : rigueur de la m6thode, ampleur des connaissances, mise A jour d'archives trbs diverses, maitrise de l'ample bibliographie, mais aussi par le choix de son sujet : il s'agit d'une histoire dio- c6saine, genre trbs peu d6velopp6 en Italie. Servi par un fonds d'archives dioc6saines ex- ceptionnellement riche et bien conserv6, compl6t6 par de multiples autres fonds, I'au- teur dresse le portrait d'un diocese sicilien en- tre les deux guerres (en r6alit6 de la fin du XIXe sibcle B 1940) : spiritualitd, pastorale, en- gagement des laics, vie du clerg6 sont trait6s avec le plus grand soin, t travers trois volumes qui constituent un ensemble de plus de mille pages. Ce doctorat en histoire de l'Eglise pre- par6 i l'Universit6 Grigorienne de Rome sous la direction du Phre Giacomo Martina, consti- tue d6sormais une halte obligatoire pour tout

This content downloaded from 62.122.79.56 on Thu, 12 Jun 2014 06:40:48 AMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions