Conga No Va - Article Juin 2013

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  • CONGA NO VA,

    NI AHORA NI NUNCA 1

    Dans un prcdent article ( La bataille de leau au Prou , SOLAL N 82, Caen, 2012), nous

    avons essay de dcrire la problmatique socio-environnementale occasionne par laction

    dvastatrice dune multinationale minire et son projet dextension nomm Conga, et de la

    lutte que mne le peuple de Cajamarca dans le Nord pruvien contre le puissant groupe

    conomique Newmont-Buenaventura et son principal alli, lEtat. Ce texte essayera de

    prsenter la mme problmatique dun point de vue des stratgies populaires, en retraant

    lexprience des Rondes paysannes, expression communautaire o la dmocratie prend un

    vritable sens. Bien que leur tnacit ait permis lmergence dun mouvement de rsistance

    prometteur, les risques que leur lutte encoure ne sont pas ngliger.

    Graffiti sur un mur Celendn Gentillesse de Philippe Revelli, 2012 (http://philipperevelli.com/)

    1 Conga ne se fera pas, ni maintenant ni aprs , slogan rassembleur de la lutte contre le projet minier ciel

    ouvert nomm Conga, de la transnationale Yanacocha, projet qui prvoit dasscher au moins quatre lacs des hautes

    et verdoyantes plaines, deux pour y extraire de lor et deux autres pour en dverser les dblais.

  • artout dans le monde les populations

    locales sinsurgent contre les mgaprojets

    inutiles et nuisibles, en saffrontant aussi

    bien contre les transnationales qui les excutent

    que contre les tats qui les facilitent, quelle que

    soit la couleur des gouvernements en place.

    Au Prou, la lutte contre le nomm Projet

    Conga de la minire Yanacocha2, est devenue

    2 La mine Yanacocha est la plus vaste et rentable mine dor

    en Amrique toute entire, et compte parmi ses

    actionnaires la transnationale tats-unienne Newmont

    Mining Company (51%), le groupe conomique pruvien

    Buenaventura (44%) et la Banque Mondiale (5%). Le

    premier lingot dor a t obtenu en 1993, sous le

    parrainage du gouvernement nolibral de Fujimori,

    aujourdhui en prison pour mga-corruption et disparitions

    forces.

    emblmatique autant par sa rpercussion dans la

    vie politique du pays que par lampleur et

    lendurance du mouvement paysan qui la porte.

    En effet, Cajamarca, une rgion

    montagneuse au Nord du Prou, se livre

    actuellement et depuis presque trois ans de

    faon soutenue une lutte contre cette puissante

    transnationale minire ciel ouvert. Les

    communauts paysannes exigent purement et

    simplement quelle sen aille et les laisse vivre sans

    or, sans argent et sans cuivre, mais avec des eaux

    propres pour que la terre continue

    produire sainement.

    Leur dtermination et force organisatrice

    se sont pourtant construites petit petit au

    P

  • Lac El Perol Mars 2013, par Jean Claude Pasdeloup

    moment mme o les paysan.ne.s furent

    oblig.e.s de vendre leurs terres en 1992, jusqu

    ce que la population urbaine locale les rejoigne

    vers les annes 2000, lors de la dfense du Cerro

    Quillish, une colline situe dans une zone de

    naissantes aquifres que Yanacocha prtendit

    soumettre dflagration.

    Dsormais, les paysan.ne.s ont donn

    corps un mouvement de rsistance saffirmant

    de plus en plus anti-minier, adjectif cens tre

    pjoratif au Prou, puisque les recettes obtenues

    par la taxe minire constituent la source principale

    du budget de ltat et des gouvernements

    rgionaux. Ce qui nous laisse comprendre

    pourquoi la classe politique participe la gestion

    du dsastre social et ne se dclare jamais comme

    tant anti-minire, et si des politiciens le font

    surtout en

    priode pr-

    lectorale,

    aussitt arrivs

    au pouvoir ils

    trahissent, les uns

    aprs les autres,

    les espoirs des

    populations qui

    nen finissent pas

    d'tre dues de

    la supercherie de

    la dmocratie

    dite

    reprsentative.

    La croissance conomique des deux

    dernires dcennies au Prou, dont le pouvoir

    financier et les gouvernements successifs se

    vantent tant, ne saurait pourtant se mesurer

    seulement par la prolifration cloisonne dun

    amnagement moderniste vou la consom-

    mation, elle-mme, aline (hypermarchs,

    centres commerciaux, casinos, stades), mais aussi

    par la disparition des activits agricoles et

    artisanales d au tarissement et la pollution de

    leau et de la terre, avec le consquent

    dplacement de milliers de familles paysannes

    vers les cordons de misre priurbains, sans plus

    de liens culturels rassembleurs.

    Contre cette ralit modlise par les

    matres du monde, les communauts paysannes,

    de Cajamarca et dailleurs, continuent de

    construire leur histoire et nous montrer les

    possibilits de la ntre, par leur volont

    grandissante de prendre en mains propres leurs

    vies, commencer par ce mouvement de

    rsistance, qui a failli certains moments se

    perdre dans les mandres de la manipulation

    politicienne et qui encore aujourdhui encoure ce

    risque- attis par les enjeux lectoraux en cours.

    Dans ce contexte, le combat contre la

    mga-exploitation minire de Yanacocha et son

    monde, passe lheure actuelle par loccupation

    permanente de la zone dfendre et, en mme

    temps, par un regard critique sur la participation

    lectorale comme source de conflit au sein du

    mouvement, ainsi

    que sur le rle de

    dsinformation des

    mass-mdias visant

    embourber, diviser

    et isoler leur lutte,

    et enfin sur les

    stratgies dalliances

    avec les autres

    acteurs sociaux.

    Cette dynamique

    devrait pouvoir

    aussi favoriser la

    permanente remise

    en cause des

    pratiques communautaires par les paysan.ne.s

    eux-mmes, concernant notamment la

    participation des femmes et lapplication de la

    justice paysanne , entre autres.

    Quand la rsistance sorganise, ltat vient en

    aide des transnationales

    Le mouvement dopposition la mine

    Yanacocha et son projet dexpansion Conga, a

    provoqu entre 2011 et 2012 la chute de deux

    conseils des ministres, au prix de plusieurs

    dizaines de bless.e.s, plus dune centaine de

    dtenu.e.s. et cinq paysans morts par tirs de balle

    lors d'une rpression commandite par le

    ministre de lintrieur et les forces armes. Le

  • Rpression Bambamarca le 04 juillet 2012 Images Youtube

    gouvernement de Ollanta Humala qui a bien

    videmment pris parti pour la transnationale au

    nom du dveloppement a d dcrter deux fois

    ltat de sige dans la zone3.

    Pour dmobiliser le mouvement, le

    gouvernement et la mine font usage deffets

    dannonce, trs mdiatiss par la suite, de

    suspension indfinie des activits minires. Or, les

    dites suspensions ne sont que du bluff pour

    dmobiliser dabord et mieux reprendre le

    lendemain, car il ny a eu chaque fois rien

    dautre quun ralentissement des activits

    minires pendant que ltat semploie remanier

    la lgislation en faveur de la mine.

    Devant lvidence, les paysan.ne.s ont

    effectu depuis octobre 2011, des occupations de

    terres autour des lacs menacs par la mine, la

    construction dabris pour les paysan.ne.s qui

    3 En moins de sept mois, le gouvernement dOllanta

    Humala a eu trois fois recours ltat dexception comme

    mthode de rpression contre les mouvements paysans en

    conflit avec les transnationales minires. Ltat dexception

    au Prou prvoit la militarisation de la zone, interdiction de

    toute manifestation, arrestations et perquisitions

    indiscrimines, etc. Pour la rgion Cajamarca (au Nord du

    pays), ce fut le 04 dcembre 2011 pendant un mois et le 3

    juillet 2012 pendant deux semaines, tous les deux destins

    mater la grve gnrale. Pour la province dEspinar

    Cusco (Sud du pays), ce fut le 29 mai 2012 pendant trois

    semaines, aprs avoir laiss quatre morts et des dizaines

    de blss.e.s graves lors de la grve gnrale contre la

    mine transnationale Xstrata, aux capitaux principalement

    suisses.

    occupent, des barrages de routes et sabotages

    dengins de Yanacocha, des manifestations

    massives, etc., actions durement rprimes par

    une police nationale finance par la transnationale

    minire, daprs les conventions secrtes qui ont

    t rcemment mises en lumire par des activistes

    dassociations civiles.

    Lors du dernier tat dexception, en juillet

    2012, au lendemain de lopration militaire qui

    provoqua cinq morts, des milliers de paysan.ne.s

    descendirent dans les rues des villes provinciales

    de Bambamarca et Celendn, 120 km au N-E de

    Cajamarca, dfiant ainsi les militaires venus en

    grand nombre, lesquels durent se borner

    observer le passage de ce fleuve humain. Les jours

    suivants, la scne se rptait lidentique4.

    Des slogans retentissaient sans relche

    tout au long des manifs, et stalaient jusqu trs

    tard le soir : coute Ollanta/ coute Valds/

    votre tat durgence/ na pas de validit ,

    Ollanta assassin/ tu tues nos enfants , Nous

    ne sommes pas un/ nous ne sommes pas deux/

    nous sommes tout le peuple/ uni dans une seule

    voix , Nous voulons des patates/ nous voulons

    4 Les provinces de Hualgayoc-Bambamarca et de Celendn

    appartiennent au dpartement de Cajamarca. Les peuples

    de ces deux provinces, hier rivaux par de problmes de

    limites territoriales, sont aujourdhui les principaux allis

    dans la lutte contre la mine Yanacocha. Dailleurs, les cinq

    paysans morts pendant la rpression policire du 3 juillet

    2012 taient des habitants de ces deux provinces.

  • du mas/ nous voulons voir Yanacocha/ hors de

    notre pays , Leau est un trsor/ qui vaut bien

    plus que lor , Conga ne se fera pas/ ni

    maintenant ni aprs .

    Les images photographiques et les rares

    vidos qui circulrent sur internet, montraient des

    paysans et paysannes dfilant par centaines de

    groupes, chaque groupe derrire de petites

    banderoles colores o lon pouvait lire leur

    identit : Ronde paysanne de X , Centrale

    Unique de Rondes paysannes de W , ou parfois

    Ronde Fminine de B . La mare de

    manifestant.e.s paraissait ne vouloir jamais

    sarrter

    Un journal dominical de tlvision

    informait dans un reportage que la rsistance

    contre la mine Yanacocha tait surtout porte par

    les habitant.e.s de villages et de nombreux

    hameaux parsems dans les plaines et valles,

    plus que par ce.lles.ux de la grande ville de

    Cajamarca, capitale du dpartement. la fin du

    reportage, la journaliste assurait que les bastions

    rebelles les plus intransigeants se trouvaient

    Bambamarca et Celendn, lieux o la vie sociale

    est organise partir des Rondas campesinas ,

    les Rondes paysannes.

    Quelques mois plus tard, le 8 octobre

    2012, la presse relevait que les paysan.ne.s de

    Bambamarca et Celendn avaient improvis des

    tentes avec des bches plastiques et les avaient

    installes prs des quatre lacs viss par Yanacocha.

    Leur but : veiller jour et nuit ce que la mine ne

    ramne pas des engins pour continuer ses travaux.

    Malgr les oprations militaires

    dexpulsion, ces paysan.ne.s nont jamais renonc

    loccupation des zones dfendre en se

    constituant des Guardianes de las Lagunas , les

    Gardien.ne.s des lacs, alors que dans la grande

    ville de Cajamarca retentissaient des marches et

    meetings, dserts au fur et mesure que leurs

    leaders sengageaient ostensiblement dans la

    course lectorale municipale et rgionale prvue

    pour 2014.

    Dernirement, entre fin mai et dbut juin

    2013, les paysan.ne.s ont ouvert une nouvelle

    priode de lutte avec les Dclarations de El Tambo

    (Bambamarca) et Sorochuco (Celendn) : les

    actions de rsistance seront menes prioritaire-

    ment sur le lieu des faits , cest--dire aux

    abords du lac El Perol, la zone dfendre ; les

    embrouilles entre les dirigeants seront vits ainsi

    que leur participation lectorale lorsque la lutte

    est en jeu, dfaut de quoi les Rondes les

    soumettront aux mcanismes de justice

    paysanne ; les habitant.e.s des districts affects

    par le projet Conga se considreront comme des

    allis stratgiques, ce qui exige de mettre au

    second plan leurs problmes limitrophes ; les

    journalistes identifis comme tant en franche

    collusion avec la mine ou le gouvernement seront

    soumis la justice paysanne ; les membres de la

    communaut qui se sont maintenus jusqu l en

    marge de la lutte, seront pris de rejoindre le

    mouvement.

    Les Rondes paysannes, une exprience

    dorganisation autonome

    La rgion de Cajamarca a connu un

    intense processus de mtissage depuis la

    Conqute et peut-tre mme depuis les temps

    prcoloniaux. Ses habitant.e.s parlent lEspagnol

    langue que lon emploie dans ladministration, les

    coles et les changes commerciaux, cest--dire

    dans les villes, bien que le parler de la majorit

    des paysan.ne.s voque linfluence de la langue

    Quechua. Il est noter que ce sont surtout les

    femmes qui sexpriment dans un Espagnol o la

    structure grammaticale et phontique nous

    rappelle la langue des Incas.

    Les paysan.ne.s de Cajamarca ne sont pas

    hritiers des traditions prhispaniques fantasmes

    par des chercheurs dexotisme ou par des

    nostalgiques dune haute civilisation mise en

    perdition par la Conqute espagnole. Ses

    habitant.e.s ne sont pas des descendants des

    Ayllus5 comme le sont les peuples indignes du

    Sud pruvien, mais des gens regroups en

    communauts qui rsolvent leurs problmes en

    5 Ayllu : unit dorganisation sociale de lpoque

    prcolombienne, quivalent de famille pour lOccident.

  • Runion Pizon (Celendn) Gentillesse de Philippe Revelli, 2012.

    organisant la vie paysanne travers des Rondas

    Campesinas .

    Les Rondes paysannes, naquirent en 1976,

    dans le district de Cuyumalca, province de Chota,

    dpartement de Cajamarca. Ce fut une rponse

    communale dautodfense contre le vol de btail,

    nomm autrefois labigat, lequel avait atteint des

    proportions endmiques. A lpoque, labigat

    tait une activit trs organise, impliquant des

    commerants, des gangs mafieux et des agents

    locaux (dont la police et ladministration de

    justice). La Ronde surgit alors comme un comit de

    surveillance nocturne form par des hommes

    organiss en

    patrouilles qui,

    tour de rle,

    montaient la garde.

    Presque

    ds leur naissance,

    les Rondes

    paysannes prirent

    une place centrale

    dans la vie des

    communauts du

    Nord du pays, se

    chargeant ainsi de la rgulation des conflits

    internes (conflits domestiques tels que la violence

    contre les femmes, l'adultre, les pensions

    alimentaires; conflits entre voisins ou la famille

    tels que les hritages, limites territoriales des

    units agricoles, etc.) et des dangers extrieurs

    (comme le Sentier Lumineux, l'arme, les

    proxntes, les narcotrafiquants, etc.).

    Jusqu aujourdhui, la notion de justicia

    rondera, la justice paysanne des Rondes, y est bien

    prsente, et cest dailleurs la raison pour laquelle

    la Ronde sest lgitime au sein de la

    communaut. Le passage de la ronde nocturne

    la rsolution de conflits tait le rsultat du

    succs des Rondes contre le vol de btail. La quasi

    disparition du vol permit aux paysans de sorienter

    vers la rsolution des conflits ; cela confra aux

    Rondes une aura de prestige et defficacit les

    transformant en lieu privilgi pour rsoudre des

    problmes. Vers la fin de la dcennie, les Rondes

    avaient pris leur charge une norme quantit des

    cas [] Les paysans exprimaient beaucoup plus de

    confiance en la justice des Rondes que dans la

    justice officielle (Orin Starn, 1991).

    La mise en uvre de cette justice passe

    par lapplication des peines proportionnelles au

    dlit commis, aprs une longue dlibration dans

    le lieu des faits , o toute la communaut

    participe autant en faveur ou contre laccus, qui a

    le droit de se dfendre et surtout intrt

    regretter publiquement le fait duquel on laccuse.

    Il est aussi possible que linculp soit autant banni

    quintgr la communaut aprs lexcution de

    la peine. Elle peut aller de lobligation de

    participer des travaux

    communaux jusquaux

    coups de fouet par la famille

    ou la personne qui a subi le

    dommage. Pas de prison,

    pas de peine de mort, pas

    de torture : les dcisions

    des Rondes sont le reflet de

    lassemble gnrale, et

    celle-ci est porteuse du sens

    collectif de justice, avec une

    conscience prdominante

    des limites, et labsence du

    sadisme gratuit, si commun parmi nombre de

    policiers et militaires latino-amricains (Orin

    Starn, ibid).

    Nonobstant, les Rondes sont

    principalement masculines, et bien que des

    Rondes Fminines existent ds le dbut, elles

    occupent un rle traditionnel : porter le soutien

    alimentaire et logistique aux hommes. Les

    dcisions se prennent en assemble gnrale de la

    communaut, assemble o la disposition spatiale

    en grand cercle symbolise que le pouvoir

    dcisionnel est tou.te.s : les leaders doivent

    donc sy soumettre. Des hommes et des femmes y

    participent, en thorie, avec le mme droit. La

    prise de parole reste pourtant majoritairement

    masculine, laissant la parole des femmes plutt en

    retrait.

    Or, pendant la lutte, autant pour le

    ravitaillement des manifestants que dans les

    affrontements directs, les femmes sont souvent au

  • premier rang. Il est aussi connu que, lorsquun

    homme est captur par la police lors des

    affrontements, ce sont les femmes qui viennent

    la rescousse et arrachent le manifestant des mains

    des flics.

    Les Rondes ont connu leur ge d'or dans

    la dcennie 1980, mais elles ont atteint aussi

    certains limites: le pouvoir de la Ronde paysanne a

    heurt celui de l'Etat, qui lui a fait barrage en

    statuant sur ses comptences depuis 1986 et en

    leur imposant une loi en 2003. Il y eut un dclin

    des Rondes dans la dcennie 1990, mais partir

    de la dcennie suivante elles se sont reconstitues

    pour rsister l'expansion minire, surtout celle

    de Yanacocha.

    Bien que lmergence des Rondes

    paysannes ne ft pas le rsultat de la vocation

    autonomiste des populations face lEtat, mais de

    labsence de celui-ci dans les annes daprs la

    Rforme agraire, cette exprience a servi dans

    lapprentissage des pratiques dautogestion

    communautaire, lesquelles sont en permanente

    volution. Dans les annes 2000 ltat est

    pourtant bien prsent surtout en ce qui concerne

    lappareil rpressif et le contrle social. Dans ce

    contexte, les mgaprojets dexploitation minire

    sont labigat moderne contre lesquels les Rondes

    paysannes sactivent.

    Danitza Cornejo

    Nouvel les du front

    Camarade, la journe du 17 juin a t russie !

    Edy Benavides, lun des dirigeants du mouvement paysan oppos

    au projet Conga, nous a donn les dernires dpches de la

    journe du 17 juin 2013, date que marque une nouvelle tape

    dans la lutte contre la mine Yanacocha. Leur but est loccupation

    permanente des abords du lac El Perol, situe une hauteur de 4

    mille mtres, lac dont les eaux risquent dtre transvass vers un

    rservoir que la mine a dj commenc construire seulement

    500 mtres de celui-ci.

    Plus de 3500 paysan.ne.s provenant de Bambamarca et Celendn,

    ont march jusqu cette zone dfendre et y ont install un

    nouveau camp, lequel sajoute au premier dress le 8 octobre

    2012. Un troisime camp a t tabli aux abords du Lac

    Totorachica (compris aussi sous la zone dinfluence du projet

    Conga) dont les eaux alimentent la rivire Llaucano.

    Les Gardien.ne.s des lacs du mouvement paysan ont lintention

    de maintenir cette occupation jusqu ce que le gouvernement

    dclare la suspension dfinitive du projet meurtrier. Les

    reprsentantes de la mine Yanacocha avaient averti que la

    construction du rservoir de El Perol est le point de non retour

    pour la continuit du projet Conga, et cest une vrit perue

    aussi par les opposant.e.s. Do les efforts gigantesques que les

    paysan.ne.s dploient pour len empcher.

    Par cette russite dans loccupation de la zone dfendre, nous

    avons mis en chec le gouvernement et la mine : toutes les

    activits du projet Conga sont actuellement arrtes , nous dit

    trs mu notre camarade Edy Benavides. Il nous faut, notre

    tour, appeler toute action de solidarit dans un esprit

    dinternationalisme anticapitaliste, pour que les paysan.ne.s

    remportent la victoire par chec et mat.

    APPEL RASSEMBLEMENT DEVANT LAMBASSADE PRUVIENNE

    Pour le premier anniversaire de la mort des cinq victimes de la rpression

    Bambamarca et Celendn le 03 et 04 juillet 2012, et en solidarit avec les

    paysan.ne.s de Cajamarca qui occupent actuellement les abords des lacs.

    MERCREDI 03 JUILLET 2013 - 18H

    RDV : A la hauteur du N 37 Avenue Klber Paris 19

    (Mtro Klber ou Boissire)