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1 I l Tous droits de traduction, de reproduction ou tadaptotion rësenës pour tous les pays. Les Dossiers du C. R. I. S. P.. COI\IGO L959 - Documents belges et africains Centre de Recherche et d'Information ,, Socio-Politiques 16, rue aur Laines, f Bnrrelles

Congo 1959 (CRISP)

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C.R.I.S.P. "Congo 1959, documents belges et africains", Jules-Gérard Libois (ed.), Centre de recherche et d'information socio-politiques, Bruxelles 1960,

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Page 1: Congo 1959 (CRISP)

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Tous droits de traduction, de reproduction ou tadaptotion rësenëspour tous les pays.

Les Dossiers du C. R. I. S. P..

COI\IGO L959- Documents belges

et africains

Centre de Recherche et d'Information

,, Socio-Politiques

16, rue aur Laines, f Bnrrelles

Page 2: Congo 1959 (CRISP)

Cet ouvrage a étë rëalisë sous la direction de l. GERARD-UBOIS,grâce à la collaboration des informoteurs, européens et africains,du Centre de Recherche et tlnlormation Socio-Politiques. Il consti-tue le premier cahier de la collection

rES DOSS/ERS DU C.R.I,S.P,

AVANT.PROPOS

Nons ouons regrcvpé àons ce vohsne hs dacuments - pubhcsou inédits * eui noræ ont pata essentiels pour cornplndrc l'évohûtonpoltttqæ ilu Congo, depuis h ikclatstton gouoernenentdh dvtS ianvi.et tgsg.

Notæ auion s b choix entre ileux formiles : il'atw pa*, h clas-semen(de tous hs ilocum.ents eutopéens et afrtcoins, selon wr onJrschrorwhgique ou, il'oratre pofi, h ùegnowernemt de doqtments < repré-sentatifs > suivont qtæl4ues ltgnes ik ilévelappernent, chotcies forcé-ment sur base d'anre interprélation ilu prccessus polttûque ængohis.

[-a. premiètu formuh étoril à'outcrnt phx tentatrte qw'elh est Ia. voienécessoirc verc toute interprétation de l'événement et qtr.'elh permet d,e

fotunin aux spéci.alistes h totorlilé des maÉrtaux ile t,ulvoriL Pour notæ,cette formuh présentait deux inconvénients majeurs t elh ne rcnilaitposcibh_-otnne poni!ération enhv- d.es d.ocuments de uohw loft irté-gob; elh ngug lorçait a l'Aduton dane séfie d'ouvrlages d,octtmen-lotrcs dont h coùt et I'omphw limïterci.ent forcémenl la. iltffwion.L'onnée tgsg est à -ce point tmportonte pou" I'âistoirc du Congo qneI'aihtton ile h totaltté iles d.ocwmenrs s'irrposem. Ce n'eat pis cettetâcha qrn nou{, norrur sornmes assignée ici,

Nour auons donc chowi de publiar, alolton;. ih qlllrtrc tlrèmcgfondamentaux, un certoln nonhrc ile dacunwnta belaei et ofdcains,chohh en tenant æmpte ile hr.q votlerla. rcprésentotive et-de hurqualtté éoLrlrunle poul l'événement. On conl,rrlters peut-être h choixcle ærlahu telxleit el lékmbplllon d'aul'tla, C'eet Lo eerutht/le irûvi-

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tobh ile h fonnule odoptée. Por contrc, notrc à'ossler-t 9- otgo 1g5g >

;;;"i;r"-t;ns doute à bttnu, de mi.eux cornprcnd's l'évolution, en'se

londant ru, Io iloc;umentation obiective, russemblée et clæisla pot

b"';;;;àit;; a' C.nl's.p. Nous oo*u "ub souc't ile dissocùe4 pa," hiktt"i"tit typogruphiqve, hs iloqnnents gax-mêmes ile courts textsd-à'intrcàtrctton

et àe préserû/,.lion qtta nal4s ovons estiûùés ttéwesqit?ls,

Iæ hctean noterû_ cgr/- narts publtorw Jotw ce volume ihs, ilocw'

"*"tr ilàdi1* q"t r."t 'ile toute iremière itnportottæ. En d,éc1dant d'e

tÂ, "-Uni"ttoi, ,-ru n'antons cherché aucun effet de sensation' Noua

;;r ';;;r""i "" "ff"t

rcfusé ù l,es liurs, ou public en aoû't, septenbrc';;*";;";b;; riss,';; miment où ik risqrni'cnt d'alimcnter des polâ'iiqr-t poluiâlot' Auiourd'hui, ces doatments sont 4.9 np"e" sssen-

t;;ù;;;fr-* itttorn âu Conso tgsg et il sercit tndafenda\le, povr,r, é"iti ile Recherchs et il'lnÏonnatian Socia.politiqttes, da ne p*hs intégrer drrrw rste @u)ote ih doa*wrrtotian oblective'

te C.R.I.S.P.

PRBMIER CHAPITTBNEMENTATE DU 13

: Iâ DECTARATION GOUVER.

IANVIER I9'9.

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Première partie.

Les textes du meBmge royal et de la déclaration laite

au nom du gouvernement, devant leg Chambres.

Dons ea déclctratiilt souveînernentole (r7-l.ti58)' M. G. EYSKENS,Premler Mlnistre d'une équipe sociale-chrétienne h.omogène, lit pat de son

ikst, . ile fite d'u e foçon claire I'ovenir politique Ju Congo >, tout en

insislcnt xr Ie lolit qt.e .I'auenir d'u Congo esl un ptoblè^t notional;oucun àe nos pcrlis politiques ne peut pftten<Ire Ie résoudre eeul.

In 5o iuillet ry5g, M. Pattllon, Ministre des Colonies' ptoposc auSânat Io constitufion d'un Gmupe de Travail pour I'Etude du problème

politique au Congo Belge. Ce gto:upe, présidé initialement por M, P. Ri;cË-

mcns f puls pæ M. Patilhn, comptait pormi ses membrr,s tlM. A. DeSchrtlo"r, Ministre d'Etat (Pa*t Social-Chrétle"), A. Buisseret, onclrrn

mûnlslrc des Colonies (Pa*t Libéral); G. Housidnx (Pa:li. Socioltste Bel'ge)'

Ce groupe visito Ie Congo du 2,o oclobre au t4 novernbre et rcmit son

rogport atL r.ouueart Mlnistre àu Corrgo, M. Yan Hemelrtlck, Ie z4 dléce^b"erqSB (r). I* Minisbe orrr.or.çc. que Ia déclaration gouverrLementale swI'avenlr politiqu" ilu Congo porlrrait ôtre lo,ite Ie t5 ianvi.er rg5g. lvlats, Ies

4, 5 et 6 janvier, des émeutes emsonglantèrent kopolilville,

C'sst dcns tee climat qu'est née Ia àéclamtion du tJ ianviet,

Au centre du àabat liawoit Io question de sovoir si Ie texte recon-nattrc.lit explicitament Ie drott àI'inàépendance. De kopold.ville, d'émlnentespe"sorl'nolilfis insistoient aupràs du mlnlstre pout quo < Ies propositions quiseront faites au Parlement Ie t5 ianvier prochain comportent Ia reconnaissancedu droit à I'indépendance dont Ies états de réalisetion seront préoisés dans Iadéclaration du r3 ianvier o (z). Pa: conbe, Ie < Comlté ile Rôilantion >

(r) Docrrmcntr Parlementaireg; Chambre des Reprérentants; Session rgtS-rg5g i

2z man 1959; N" roo.(r) Perrnt lcr rlgnaturer, rclcvonr ler ro-r dcs avocals Nynr. Jeanty et Leclercq ; de

Mgr Scalab, vlcalrc aporlollquc d du Rectcur de I'Unlverslté Lovanltrm.

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TÀ DECLARATION COUVERNEMENTÀLE

lmposé au mlnistrc comptait trois ,nwnbres sur quohe, réservés ou sulet àe

I'emploi du terme lnilépendonce. Après une séanæ d.e nuit quasl-dronattque(rr-rz ianvler), Ie texte dAlininf îut mis au point in exbemis.

De son côté, Ie Roi ovait enregistré "rn bonde magnéti4ue un massoge

basé sw Ie projet initiall et chargeo un o[ficier d'ordonnance, Ie Maior deHel,*,ch de poûer cette bærde à Laopolàvtlle où eIIe fut entendu.e en même

telrnps qu'à Bruxelles, ovant Ia réttnion de Ia Chambl et du Sénat.

18 Janvlor 1960

LE MESSAGE DU ROI BAUDOUIN

Mes chers compatriotes de Belgigue et du Congo,

Répondant à une longue attente, le gouvernement de Bruxel'lesannoncera aujourd'hui 'devant le Parlement un programme deréforme qui ouvdra une étape décisive pour les destinées de nospopulations africaines.

!e crois devoir à la mémoire de mes illustres prédécesseurs,fondateurs et consolidateurs de noùre ceuvre en Afrique, d'en portermoi-même à votre connaissance le caractère et I'esprit.

Le but de notre présence sur le continent noir a été défini parIéo,pold II : ouvrir à 'la civilisation euro,péenne ces pays attardés,appeler leurs populations à l'êmancipation, à la liberté et au pro-grès après les avoir aûachées à I'esclavage, aux maladies et à lamisère.

Continuant ces nobles visées, notre résolution est aujourd'huide conduire, sans atermoiemerits funestes, mais sans ,précipitationinconsidérée, les populations congolaises à I'indêpendance dansla prospérité et la'paix.

Dans un monde civilisé, I'indépendance est un statu,t quirêunit et garantit la liberté, l'ordre, le progrès. Elle ne se conçoitque noyennant des institutions solides et bien équilibrées ; descadres administratifs expéri'mentés ; une organisation sociale, éco-nomigue, financière, bien assise, aux mainJ de techniciens éprou-vés; une formation intel,lectuelle et morale de la population sanslaquelle un régime dérnocratigue n'est gue dérision, duperie ettyrannie.

,C'est à la réalisation de ces conditions de base gue nous som-mcs attachés et que nous entendons tous nous consacrer,,dans un

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LE MESSÀGE ROYAL DU 13 IÀNVIER,

enthoudaste et cordlal concertafricaines.

d'efforts avec nos populatiomst

Si nous n'hésitons pas à approuver, à seconder les aspirationsde nos frères noirs, nous ne pouvons cepen'dant pas laisser oublierque par quatre-vingts années de services et d'efforts, la Belgiquea acquis des droits incontestables à leur sympathie et à leur coopé-ration'loyale.

Notre €che de guides et de consei,llers, à nous métropolitainset Blancs du Congo doit se poursuivre tout en se transformantet s'atténuant à mesure des progrès réalisés.

Au demeurant, loin 'd'im,poser à ces po'pulations des solutionstout européennes, nous entendons favoriser des adaptations origi-nales, rêpondant aux caractères propres et aux traditions qui ,leursont chers. A cet égard, une large décentralisation, conjugée avecune extension du système êlectoral et I'abandon de toute discri-mination entre Noins et Elancs, permettra de hâter et de diver-sifier l'êpanouissement des régions, selon leurs particularités gêo-graphiques, oulturelles, racigues ainsi gue leur dêveloppementéconomique. '

C'est là, crolez-moi, mes chers com,patriotes de Belgique etdu Congo, une voie dans laquelle il faut s'engager avec foi etgénérosité, un dessein grandiose et fier gue nous mènerons à biensi nous ioignons à la communauté de volonté et de discipline, laclairne vision de 'l'avenir prospère de nos deux pays.

18 fanvter 1960

LA DECLARATION GOUVERNEMENTALE

I suR L'AVENIR DU CONGO

Cmme il en a manifesté I'intention daas sa dêclaration du18 novembre 1958, le Gouvernement entend prêciser sa positionguant à I'avenir politique et administratif du Congo.

Le deg'ré d'évolution des ,populations congolaises, après plusd'un ,demi-siècle d'actioor civilisatrice, sous l'égide de nos Rois,permet de faire des progrès nouveaux. 'Cette action doit s'accélérercomme s'accélère ,partout dans le monde moderne I'évolution desinstitutions et le progrès humain.

Les réforrnes envisagées pour atteindre ce but s'inspirent dessuggestions du Groupe de Travail pourr 'l'étude des problèmespolitigues au Congo belge, constituê sous le Gouvernement prêcê-dent. Ce Groupe s'est livrê à une large consultation des milieux

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LÀ DECTÂRÀTION GOUVERNEMENTÀLE

repré*ntants 'de I'oipinion congdlaise et dbtenu d'eux des avispleinement sincères.

[,a Belgique entend. organiser au Congo une démocra'tiecapable d'exéréer les prérogatives de 'la souveraineté et de deciderde son indépendance.

En tant que cosignatairre de la Charte .des Nations llnies,notre pays a d ail'leurs-confirmé sa volonté de mener les habitantsdu Congo au point où ils seront capables de s'administrer eux-mêmes. Toute notre action au 'Congo s'inscrit de façon continuedans cette ligne de conduite.

Sur le terrain politique, un Etat doit être nanti d'institutionssolides, garantes d'une démocratie viable ; i'l doit res,pecter lesdroits de I'homme et les devoirs qu'ils impliquent.

Sur le terrain économique, la prospêrité du ,pays n'est possibleque grâce au travail de ses habitants et à un climat de confiance.Cettà confiance est nécessaire pour s'assurer le concours des tech-niciens et I'apport des capitaux belges et étrangers dont 'le Congocontinue à avoir un impérieux besoin.

Sur le plan social, les travail'leurs manuels ou intellectuels,rémunérés ou indqpendants, doivent atteindre un niveau de viedécent. tlne êconomie en prog,rès en permettra l'élévation.

,[,a réalisation de I'objectif final sera 'poursuivie sans dêsem-parer avec la collaboration de tous les hahitants du Congo.

Le pouvoir de décision leur sera progressivement 'laisÉ dansdes domaines de plus en plus vastes et dans des formes démocra-tiques, au fur et à mesure de la transformation des institutions, quis'accomplira de manière progressive mais accélérée.

En tous cas, aucune mesure engageant leur avenir ne seraprise sans la consultation préalable des organes politigues fonc-tionnant à ce moment.

***

Il ir4porte 'de formef la conscience civigue et politique de lamasse par la généralisation de l'éducation et par le développementdes moyens d'information.

Les structures politiques aux divers échelons doivent puiserleur autorité et leur légitimité dans le suffrage universel, L'électionne peut être une caricature de démocratie; I'exercice du suffragesera réglé à la mesure du niveau de l'électeur. 'Ia démocratle exigela sêparation ef,fective des pouvoirs.

Toutes 'les populations du Congo ont le droit de se fai,reentendre, la démocratie ne s'arrête pas à la porte des villes.

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r.I OrCàNÀTION GOUVERNEMENTALE

Des dêlats setont fixés pour la réalisation d'objectifs précis,compte tenu des indispensables étapes de da démocratisation, Laloyauté intransigeante avec laguelle chacun d'eux sera respectéconfirmera la volonté de tra Belgigue d'honorer ses engagements.

Septante-cinq ans de co'llaboration entre populations blancheet noire ont assur€ I'unité du'Congo.' L'étendue du territoire et le dévelorppement de son organi-

satiom exigent que 'par un effort de déconcentration et d.e décen-tralisation on rapproihe les administrateurs des administrés et lesélus des électeurs.

Au terme de l'évolution, il est souhaitable, dans I'intérêt desdeux pays, que des liens d'association soient maintenus en'tre leCongo et la Belgique, gui en décideront librement à ce moment.

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Dans I'esprit qui vieat d'être dêcrit, le Gouvernement s'engageà constituer et à développelles structures suivantes :

Les conseiliers des communes et la large najoritê des membresdes conseils de circonscription dans les milieux ruraux seront élusau suffrage universel.

'C'est, dès le niveau de ces communautés de base, gue tous 'les

ha,bitants du Congo s'incorporeront politiquemeat à la communautécongolaise à égalité de droits et de devoirs.

Le territoire, unité régionale de base, sera administré parun conseil composé dans sa large majorité de conseillers élus ausuffrage uniuersel.

Ces conseillers éIus formeront avec les conseillers communauxle collège éIectpral qui désignera la majorité des conseillerc pro-vinciaux, et, u'ltérieurement, des conseillers généraux.

Les conseils 'des communes et des territoires seront élus fin1959. Les nouveaux conseils des provinces seront constitués pourla session de mars 1960. Ces dclais sont indispensab,les à la con-sultation préalarble 'des assemblées consultatives et à la pr@arationdes élections.

Le Conseil Général du Congo gui se substituera à I'actuelConseil 'de Gouvernement sera l'êbauche d'une Chambre desReprésentants.

Parallèlement au 'Conseil Général, il sera créé un Conseil deLégis'lation, ébauche d'un Sênat. Il sera composé de membres élusnotamment par les conseils de province et de membres nomméscomrne ceux de I'actuel Conseil Colonia'l dont il prendra la place.

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IÀ DECLÀRÀTION GOUVERNEMENTÀLE

Dès mars 1959, chacun des conseils de province désigneradeux conseillers pour siéger au Conseil de Législation.

Le ,Conseil Gênêral et 'le Conseil de Législation possêderontconjointement 'la part de compêtence légisrlative et de décisionque la loi Ileur reconnaîtra progressivement.

Au cours du développement administratif et ,politique duCongo, l'autoritê exêcutive à chaque échelon sera assistée par unCollège restreint, émanation du Conseil compétent à ce degré.

En attendant 'l'élaboration de [eur statut définitif, des collegesconsurltatifs seront immédiatement constitués auprès du Gouver-neur Général et des Gouverneurs de province.

***'

Les diverses libertés dont jouisseat les Belges dewont êtreaussi au Congo garanties par la loi fondamentale et leur exerciceréglé.

Toute trace de discrimination raciale disparaîtra de la pratiquecomme des textes.

Le statut unique permettant aux Congolais I'accession à tousles grades de I'administration vient d'être signé par le Roi; il estentrê en vigueulle 1"" janvier de cette année.

La réforme judiciaire dêjà partiellement réalisée sera pour-suivie.

La 'législation du travail sera améliorée et com,plétée. Entre-temps, les bases de calcul de la rémunêration minimum légaleseront revues.

La revision du régime foncier sera poursuivie d'urgence.Le Gouvernement considère le développement et lfa,nélioration

de I'enseignement sous toutes ses formes comme un des élémentsessentiels de l'émancipation du Congo.

Aucun effort ne sera négligé dans ce domaine.

L'exêcution des réformes envisagées devra être entreprise parle personnel actuellemeat sur place. Le dévouement total avec lequelil a accompli sa mission jusqu'à présent Ie conduira à servir avecenthousiasme la nouvelle politique. Le Gouvernement lui donneIes garanties les plus formelles guant à son avenir dans le cadredu statut qui le lie.

La déconcentration et la décentralisation des pouvoirs et desseffices de la Belgique vers le Congo doivent se poursuivre.

La présente déclaration ne concerne pas le Ruanda-Urundicn ralson du statut particulier qui le régit.

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IÀ DECIÀRÀTION GOUVERNEMENTÀLE

Àu moment où ces terrltoires sont arrivés, eux aussi, à untournant im'portant de leur évolution et gue le rythme de I'adap-tatlon de Ia société tradltionnelle aux formes démocratiquesmodernes s'accêlère, le Gouvernement déclare gue, conformémentau v(Eu du Conseil de tutel,le 'des Nations Unies, un nombre crois-sant de r€formes adaptées à ces rêgions y sera proposé.

***En énoalçant ,les

'principaux points de ,la doctrine gu'il entendmettre en @uvre, le Çouvernement réaffirme gue le but primordialpoursuivi par notre pays est le bien-être des populations congo-laises.

Ce bien-être dépend essentiellement du d€velo,ppement del?conomie sous toutes ses formes.

La prospérité économique ne se conçoit que dans un climatd'ordre, de confiance et de travail.

'Le Gouvernement mettra tout en æuvre pour que ce climatne soit pas troublé.

Par I'exercice de sa souveraineté, la Belgique a assumé desresponsabi,litês à l'êgard de tous les habitants du Congo. Au coursde I'évolution politique définie dans ,la présente déclaration, ellese doit de maintenir une bonne administration et d'en garder lecontrôle.

Elle se {€chargera de cette responsabilité à mesure que leslnstitutions congolaises nouvelles seront capables d'assurella con-tinuité de I'ordre, le respect des engagements ,publics et privéset la protection des ,personnes et des biens.

En pro'posant aux populations congolaises et belges des vuespolitiques ha.rdies mais sages, le Gouveraement reste fidèle auxprinclpes qui, traditionnelle,ment, ont inspiré I'ceuvre civilisatricede la tselgique au Congo.

C'est vers I'avenir qu'il appelle chacun à tourner résolumentses regards.

Le peuple congolais fera la dêmonstration de sa sagesse etde sa maturitê en entreprenant avec nous l'édificatioar del struc-tures nouvelles et en assumant avec conscience les graves respon-sabllltés de son avenlr.

Tous ceux ,gui, dans l'administration territoriale et les autresorganes de I'Etat, dans es missions et les églises, dans ,les entre-prlsee, grandes et petites, ont accompli Jusqu'à présent leur tâcheavoc tant de zèle et de compétence, puiseront dans la grandeurdcr pcnpectlvec alncl prtclsées, ,les

'ressources d'intellilence et

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Page 8: Congo 1959 (CRISP)

LA DECLÀRÀTION GOWERNEMENTATE

de cæur qui raviveront leur dévouement au service du Congo etde la Belgique.

La Belgique prend vis-à-vis des populations coargolaises unengagement solennel.

Ainsi doit se renforcer I'esprit de f.5aternité et de collaborationconfiante qui 'permettra à deux peu'ples d'associer en toute libertéleur destin et de s'appuyer I un sur I'auûre dans l'accom'plissementde leur vocation rpropre.

o La declaration gouuernementale contient ilonc lo reconnslssance du droità I'indépendance pout Ie Congo, d.ons le codre de I'untté du pays ; elleconditionne Ia progression ,""s I'indépendonce à la réalisotion pftalobled'un o"dre démocrotique dont eIIe annor.ce les premières étopes (te'nli-

lobe, communc et province).

a Aux tennes ile Io déclarctian gouventementole et ilu messege du Roi,c'est Ia Belgique qui entenà < coni!,uire > le Corqo oes I'inilépendonc*et < organisen une démocatie.par Ia base ;

. ï.o iléclarctlon introduit Ie tr,conrs au Sullrage Uniuersel, mals ù l'étatcompensé pour les terrttoires et les provlnces ;

a [,a déclarotion lounût un cdlenihier pour Ia mtge en pltrce ilcs otg.rnespolitklues de ba" mois s'anête àI'échelon < provlnce >.

Deuxlème partie

Lee réactions européeffieE à la nouvelle politique

A. EN BELGIQUE.

LA POSITION DU PARTI SOCIALISTE BELGE.

A Io Chambre des Représentants, Io lectute ile Io déclaru-

lion gouvernementale lut appl'lolud'ie pat les sociaux-chréti'ens

et ceftains libérolux, II n'y eut pos ile discussion ptopterner':t

dtte.

Au Sénot, Ies soctclistes applauàl'nent h déclarction luepor M. Yan Hemelrûich. M. Yan Remoortel (socialiste) tint a

l"lsouligr" r. De son c6té M. Yreuen (Iibaral) estùna que lapolitique dalnu pan le gouvernement était réaliste, h'umaine,hardie et sage.

Le grou'pe socialiste s'étonne 'gu'en des circonstances aussigraves, lè gouvernement n'ait pas gstimê devoir I'associer à I'elaho-iation de là declaration gui viént d',être portée à la connaissance dela Chambre et se doit d exprimer sa déception guant aux insuffi-sances gui marquent ce document dans le domaine économiqueet social.

Pour nous - sur le ,plan 'politique - I'essentiel, c'est I'ache-minement de la population rdu Congô vers I'indépendance 'dans lalibre ,déterminatiôn-de son prqpre dèstin.

C'est un des points irnpdrtants sur lesquels 'les Congolaisatten'dent, en ce moment, une prise de position sans éguivogue. Ladêclaration gue le gouvernement vient rde lire la contient.

Irl est également essentiel que 'l'opinion coggolaise ne puissedouter de la-slncérité des lntentlons du peuple belge à cet égand.Le groupe soclaliste, en ce gui le concerne, s'en porte garant.

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Page 9: Congo 1959 (CRISP)

REÀC'TIONS EIjROPBENNES

Dans le cadre de cette politlque, i'l im,portera de réallser tesconditio,ns primordiales de tout rÉritable rrelme dêmocratique :

L'exercice effectif des llb€rtês publigues;La disparition de toute trace de discriminatio,n raciale;Le progês sociarl soutenu par I'actiom des travallleurs libre-

ment associés pour la dêfense de leurs intrêrêts;

_ Une politique économ\ue au service de tous ,les habitants duCongo et rÉsolument cmtrée sur leur bien-être.

. . Il est indispensablç qu'en particulier les intérêts économiquesde la population congolaise soient fermement assuÉs contre touteforme d'exploitation.

Le groupe socialiste entend que soient prises sans tarder lesTesu{es adéquates qui s'imposent et gui doiv;nt comporter dans Iedoanarne social - notarnment en faveur rdes chômeuis - d'énergi-gues et génêreuses decisions d'effet immédiat.

Pour pouvoiir juger en toute oblecfivite ,la mise en æuwe decette politique, le grou,pe socialiste' s'inspirera des informationscomplètes qu'il attend non seulement du Gouvenement, mais spé-cialement des résu,ltats de I'enquête gui sera menée sur place parla Commission pariilementaire qui a été instituêe, à I'initiative socia-liste, par cette Chambre.

{DéclaraHon faite par M. Van Eynde à la Chambre Ie rg-r-r959, au nom du grorpesocialigte, Annaler Parlcocntalree, n rr, p. g).

11 evrll 1969

PIus tail, h rr avril 1959, w Conseil Ga*ml du P.S.B.aàoptera une attitude plus réservée à I'égard de Ia politiqrracongoloise du gouvenrcment, spécir.le*lnenl dcrlts l'ordre écono-mlque et social.

^( ,[,e Conseil général du P.S.B. délibérant de la politique belge

au Longo rappelle I

> Qu'il a_ marqué son accond sur les principes fondamentauxpréconisés dans la déclaration gouverneméntale-du '13 janvier envue de conduire le Congo à l'ind_êpendancej

> Qu'il avait toutefois fait des réserves formelles quant àI'insuffisance de la ,politique économique et sociale envisagée.

> A,près trois mois, le Conseil général constate : I

r Que I'action gouvernementale en est arrivée à compromettre

IE

POSIITON DTI PÀRTI SOCTÀIISTE

l'autorltê dcr orgaocs rcpr{lcntatlfs de I'Etat et à susciter [amêflaræc des Congolais et des lEuropéens;

r Que la situatlon écono'mlgue n'a cessê de se détérioref;r Que les mesures et les moyens restent insuffisants;r Que le chômage non indemnisé continue de sêvir sans que le

pnoblène dft &e abondé de front;. > Que la politigug écono,migue et sociale n'a toujours pas êté

dêftnie.> Le Conseil général réaffirme :

> Que t'indépendance drl Congo im'plique la réa'lisation deI'ensemble de mezures politigues, éèonomiques et sociales, tellesqr'elles ont été dêfinies,- notamment lors du congrès 1956 et dansses décisions ultêrieures.

> Iæ Conseil genéral considère que, dans son ensemble, ceprogram,me répond-toujours aux nêcessités. Son application doitconduire,le rCongo vers l'indêpendance dans le cadre d'une vêritabledêmocratie politique économique et sociale.

> Il déclare gue tout doit être mis en ceuvre pour gue dans lecadre démocratigue et le respect des drroits de I'homme se réaliserapidement I'indêpendance du Congo selon des étapes qui doiventêtre'précisées et la voie normale d'une évolution politique basée surle suffrage universel.

> En coarsêquence, les padementaires socialistes exercerontleur particulière vigilance à propos d'une politigue gue le P.S.B.ne peut app(rouve?. )

(Resoluuon adoptée à I'unanimit6 par le Gnreil généml du P.S'B., le rr awil 1959).

11 ovrtl 1969

LE PARTI SOCIAL CHRETIEN : CONFIANCE AU MINISTRE

De son côté, h Comité Notiomcl du P'S.C' æut d'evobtntervenl.l pour soutenir Ie mlnïsi;re, en proia è ce moment à uneopposltton sérieuse.

Le Comité National du P.S.C., < estime gue, sErns se laisserémouvoir par I'opposition ,gui se manifeste ouvertement ou sourde-ment dans certains 'milieux, le gouvernement doit mettre en æuvre,au Congo, selon le ,plan prévu, la politique progressiste qu'il aannoncée dans sa 'dédaratlon du 13 janvier. >

(Ertntt du communlqué publte r I'tnuc du C.onrcll nadonal du P.S'C', Ie rr awilr gto),

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Page 10: Congo 1959 (CRISP)

REÀCTIONS EUROPEENNES

REACTIONS DES MILIEUX D'AFFAIRES BELGES

t*ou* .'MTNIERE

I Nops espérons en.'parttcuûter' comme nous l'avons écrit dans

notre rapport, gue c les iitérêts lÉgitimes 'de tous ceux q-ui se sontvoués avéc un incontestable succèJ depuis trois guarts de siècle à

la fromotion spirituelle et culturelle,' sociale et économigue du

Congo, ne seront,pas perdus de vue. >

i D"r rdêclarations rassurantes à ce sujet ranimeraient lacor.'fiance. Souhaitons qu'elles ne tardent pas.

> Notre effort dans le domaine économique sera adaptê auxcirconstances et au cadre nouveau gui vient d'être tracé par le Gou-vernement.

> Pour que cet effort puisse être mené avec I'efficacité qu'il a 'connue dans ie passé, il convient,'ainsi que nous I'avons écrit dalsnotre rapport, 'gue soient créées < les conditions nécessaires à laoourrsuitâ' des investissements in'dispensable au développement?corromique >. Celui-ci est, croyons-nous, le-su'pport essentiel d'uneévolution ,politigue et sociale harmonieuse. Chacun doit en être bien

convaincu et en tirer 'des conclusions pratigues.

> Dans I'immédiat, la gestion des sociétés congolaises -resteassurée comme par le passé,

-Nous comptons sur ,le concours fidèlede nos dirigeants

"u" piace, mais nols attendons des autorités belges

qu'elles maintiennent i'ordre et sachent faire renaîtge la confiance >.

15 avrll 1959

Note aux dtrigeants des sociétés du groupe Cominière

(Docament inédit)

Tranchont sw cedaines téoctions de milteux d''affair:es, Ia

note aux dirigeonts des sociétés du Groupe Cominière constittta

une pfise de position iatès nette en faoeut de h polttique dut! ianvier eI une d.irective tenilant, à mettre Ie < poiils > des

sociétés ou sensice Je cette poltttqae'

!e vous prie de trouvsr en annexe une note commentant leMesiage Royal et la Déclaration GouVernementale du 13 janvier1959 et. examinant les conséquences pratiques que comportent pourles agents européens des sociétés du grou'pe ces 'documents de pre-mière importance.

Cette note est destinée aux Directions 'd'Afrigue auxguelleschaque société la fera parvenir accompagnée des commentaires gue

voui iuqeriez utile d'y aiouter, dans le sens qui se dêgage de ce

docunieit. Elle devraii être remise aux chefs de service ou de dâpar-

24 f6vrter 1060

Déclaration du Gouverneur de la Société Générate

Les actionnaires de la Sociétê Générale de Belgique se sontréunis en assedblée ordinaire le rmardi 24. f.êvrier 1959, à midi, sousla présidence de M. Paul Gillet, gouverneur, assisté de M. f. F.|anssens comme secrétaire.

A une interpellation relative à la situation au Congo belge, leprésident a fait la déclaration suivante :

<< Ce rapport est daté du 9 janvier mais il êtait rédigé avantla NoëI.

> Iæs événements tragigues du 4 janvier ne nous oût,pâs âm€-nés à en modifier les termes.

> Aujourd'hui, avec deux mois ,de recu,l, ce texte continue àtraduire exactement notre pensée.

> Entre-temps, le 13 janvier, le Gouvernement a défini dansune déclaration les olbjectifs 'de sa politique au Congo. |e désirem'abstenir de tout commentaire au sujet de ce document de cârêc-tère politique et m'en tenir à tla constatation des faits,

> Comme c'êtait à prévoir, 'la rdéclaration du Gouvernement11'3,pâs recueilli une adhésion unanime, ni d'un côté ni de I'autre, etelle n'à pas été bien comprise par la masse de la population congo-laise.

> D'autre part, tl'évolution générale de la'politique en Afrique,les événements de Léopoldville et la déclaration gouvernementaleont provoqué de vives inquiétudes dans les 'milieux européens; nousavons recueilli de nomtbreuses manifestations de cet état d'espritgui, s'il ne prenait fin, risquerait d'anémier les cadres au momentoù on en aura le plus besoin.

> Le choc a été vivement ressenti sur le marché des capitaux;celui-ci s'est cependant un peu ressaisi depuis lors, mais il demeure,d'une manière ,bien compréhensive, dans I'exrpectative.

> Il im'porte'de mettre fin le plus rapidement possi' le à cettesituation qui pourrait avoir des conséguences extrêmement gravespour ,l'avenir du Congo.

> En ce gui nous concerne, nous suivons avec la plus grandeIttention le développement des relations nouvelles qui vont s'établirau sein d'une administration belgo-congolaise; nous nous interro-geons aussi sur la fonme gue pourraient prendre les relations futuresentre la Belgique et I'Etat Congolais.

20

2t

Page 11: Congo 1959 (CRISP)

REÀCnONS ELIROPEETINES

tement, chefs d'atelier, de section et de plantation, gui en donnerontlecture au personndl européen subalterne (agents d'admlnistration,de plantation, 'mêcaniciens, etc...) après gu'elle leur aura étê com-mentée ,par la Direction elle-même.

|'insiste pour gue chague Européen soit bien inrprégné ducontenu de ce documerrt et pour qu'il I'appligue scrupuleusement.Les cotations du personnel européen seront établies en accordantune plus grande importance à son comportemmt vis"à-vis des noirs.

Il est essentiel gue notre personndl participe activement et debonne grâce à l'évolution du ,Coargo, chacun dans sa sphère d'activitéet dans la,mesuirre de ses moyens. [.a population ouvrière de I'ensem-ble des sociétés du groupe représente 15.000 travailleurs gui consti-tuent un noyau autour duquel gravitent des dizaines de rnilliersd'individus : famille, voisins, ,memhres du ,même clan. Nous devonsdès lors essayer de gagnor à [a'politique belge au Congo et dans lesens développé à La note annexée tous les Noirs gui dépendentdirectement ou indirectement de nos sociétés

Ma*in THE\y'ES,

'"*î:iîfJ,ffo*.#*'B. AU CONGO.

Moins ile qrnnnte-hult heuree oprÈs Ia iléclantlon gow-

vernem.entale du t5 ianvler, M. Yo'r. Hemcl*1ch prit,lanton pourIe Corrgo, accompagné de M, G. H. Dumont, membrc d.a

Cabtnet et d.e MIIe Heia.bo,ut, so sectétabe.

A ce munant,Io. ctise de I'autorité était flagrante aw Congoet on enregistmit un grcve àésarroi dus esprits, surtout suitBaux émputes ile janvier.

Le Mlnistre visita kopoldvtlle (A-ao ionvier), Laluabou"g(zr-r), Ehsabethville (25-r), Usumbum (zg-t), Bukavu (3t-t),StarJeyvtlle (s-z), Coqutlhatville (6-z) et Laopoldvtlh (6-z).A I'occasion du passage àu ministrc, d.es gror.tpements, ossocia-tions et pailis politiqu,es ftd.igèrent d.es motions, résolutions etrcvendîcations, expfimant les ftactions ù f égaÀ ik Ia, nouvellepolitîqtre,

LA PRISE DE POSITION DE LA FEDACOL

ï,a FEDACOL ou Fédarafian Congoloise , dts ClassesMoyennes, est une fédératton iles ossoctations d,e colons, grou-

FEDÀ@L

pclrt (ur r-r-; *gl mcmbrcr, roll 45,8 % hg co.ulw, I-ec

utocÛartbttr gonl tpûfuIomenl emuclttâec dcng h R'ovbæeOaorrJole (6oz n:rlmtnes), ou Ktuu (47o membres) et ou lfutan4obz1 nwmbres| I-a FEDACOL atott foporahh ù utra pollttq4lcile perqhment bl;nnc ou Congo Belge et fic|.lclmolit < une pæitériqlde en/l.e etropéens et otttoclrtones dans toutes les instÛùutionspollttqvps congolalses ,. La FEDACOL considère les parh'msn[alaes Demuyter et H, Ï-ahoye (Itberrlux); Yan Rernoortel(soctalJrlte) ; Zurstrc,ssen el Pholten (sociaux-chrétlens) comrneles melllrltulls téler.s.rus du colnnat du Parhment.

l? Janvler 1060

Le Conseit Génêral de ta FEDACOL a pris connaissance duMessage de Sa Majesté le Roi et de la dêclaration da ,13 janvler1959, frésentée devant 'le Pa.rlement belge pa'r le Gouvernementmétro'politain.

Il tient avant tout à salur.l,' respectuausetnent, dans le MessageRogal, l'expression clairc et précise de la manièrc dont la Belgiqueeniend réaliser au Congo les conditions essentielles prêalables àl'établissement d'une indépendance authentique dans le respect desdroits de tous et dans une optique de vêritable progrès,

Le Conseil Générat note spêcialement gue Sa Maiesté Ie Roiinsiste sut une large décentralisation au setvice de l'épanouissementdes rêgions selon leurs caractéristiques particulières,

Cette conception est essentielle pour obtenir le ralliement loyaldes milieux ruraux à la politique nouvelle.

LA DECLARATION DU GOUVERNEMENT.La lecture de Ia Déclaration gouvetnementale du 13 ianvier

ne laisse pas de suscitet dans l'esprit des habitants d'odginê QUto.péenne du Congo une perplexité d'où les craintes les plus vioes ne-sont

pas excluès, Des commentateurs ont été jusqu'à dire gue cettedéclaiation risquait de compromettre la présence européenne dansce pays.

La FEDACOL cependant, pense que les eagagements solen.nels du gouvernement étant pris, il y avait lieu'pour elle, malgré ses

apprêhensions - ou même ptlutôt, à cause de ses apprêhensions -d éxaminer ce document avec le désild'en dêgager ce qu'il 'pouvaitcontenir d'utlle et de prometteur ,pour le rCongo et [a Belgique etde tproposer certaines précioions et certaines interprétations.

22 23

Page 12: Congo 1959 (CRISP)

POSITION DE I.A FEDÀCOL

La FEDACOL s'est donc efforcée de tendre le contenu de ladéclaration acceptable, voire souhaitable, aux geux de tous leshabitants du Congo, Blancs ou Noirs, Belges ou étrangers,

La FEDACOL tient à affi,rmer gu'en effectuant ce travail, ellen'a poursuivi d'autre but que {g rpermettre à la Belgique de continuerd'être fière de son ceuvre africaine et au Congo de poursuivretranquillement sa ,destinée dans la voie ,du progrès et de l'éman-cipation.

Si la déclaration ,gouvernementale ne fait allusion à une loifondamentale que dans un seul passage, la FEDACOL estimecependant que le Congo doit être au plus tôt doté d'une Constitutiondont Ia Belgique garantitait l'application.

Cette Constitution deura notamment assuret les droits et leslibefiés de tous les habitants du Cong,o, Blancs ou Noirs, étnngetsou Belges, de manière à les réunit tous dans une communautévédtable.

La FEDACOL se féIicite de ce qu'enfin la Belgique ait définisa politique au Congo dans le souci de la déueloppei auec la colla-boration de tous les habitants de ce pags,

Elle note avec satisfaction :

I ) Iâ volonté de procéder par nécessaires étapes dans I'instau-ration des réfor,mes, le succès des ,premières étant une condition dupassage aux suivantes;

2) L'hommage rendu à I'action civiùisatrice qui a étê l'æuvrecommune de I'Etat, des missions, des églises et des entreprisesgrandes et'petites. Les travailleurs indépendants poursuivront cetteaction dont ils considèrent qu'elle Êst encore fort loin d'avoir atteintson terme;

3l La promesse de consultation des organes ,politiques con-goiais avant toute mesure engageant l'avenir;

4) L'affirmation de ce gue le tbien-être des populations congo-laises dépend essentiellement du développement de l'économie soustoutes ses formes;

5l La promesse formelle rde mettre tout en æuvre,pour le main-tien d'un climat d'ordre, rde confiance et de travail;

6) Llaffirmation de ce que la formation d'une conscience civi-que et politique des masses sera rpoursuivie, notamment par l'édu-cation et ,l'information. Cette formation doit être I'un des buts deI'enseignement à tous ses stades, universités com,prises;

7l Le rejet de toute caricature de dêmocratie et le règlementde I'exercice du suffrage selon tle niveau de l'électeur.

Il n'y a ,pas ,de démocratie sans espr,it civigue. f-'esprit civigue

21

posrnon DE tÀ FEDÀcoL

ert de Jouer loya,lement ; feu ,polltique dans rle respect des adver-salres, par I'utl'llsation des lnstitutions étaiblies.

Il n'g aura pas de démocratie au Congo si les habitants blancsde ce pays ne testent aux c6tés des autochtones pour Ia bâtirprogressiuement et ensuite en appliquet auec eux les Ègles.

Ceci est démontré par le fait que dans tous ,les autres payssous-dêveloppés où ,pareil princirpe n'a pas été respecté, une démo-cratie êphémère a im,médiatement dégénéré en anarchie ou endictature.

I'l n'y aura ,pas non rplus de ,démo'cratie au 'Congo si certains,d'ici ou de Belgique, persistent dans une propagande qui est un appelconstant à l'êmeute, à ila division et au gacisme.

Si de telles formes rd'action persistent, elles n'aboutiraient gu'àmener ce ,pays vers l'édlatement, I'anarchie et la dictature, dans laruine totale ,des efforts accomplis.

Il faut que [a confiance rde tous en chacun se rétablisse et gueI'Etat se construise dans I'estime réci,progue des races et des classessociales.

Cela doit se faire au Congo et entre;habitants de ce pays.

8) L'abrogation immédiate de toute discrimination raciale,prônée pa.r el[e'de tous temps.

LES HABITÂNTS DU CONGO.

Pat contte, ta FEDACOL rcgrette gue la Déclaration Gou-uernementale ne fasse pas suffisatnment apparaître gue les expres'sions < opinions congolai"ses > - < populations congolaises > et< habitanls du Congô >,-concernent à-là fois tous les habitants dece Wgs qu'ils soieit Noirs ou Blancs, Belges ou non Belges.

Elle entend, en conséquence, pratnouvob l'adoption d'une loiorganiqae ouvîant à tous ies habitants Ia possibilitê d'acquêrk lanationalité congolaise,

Ceci est du reste im,portant'pour I'application du Statut Uniquegui doit bénéficier à totts les habitants, au sens ,dit cidessus.

L' IMMIGRAT IO.N EU ROPEENN E,

Analysant la Déelaration, rla FEDACOL estime gue sur leterrain écônomique, la prospéritê ne pourra être assurée, par le seulconcours de techniciens et le seul apport de capitaux.

Elle déclare indispensable 'd'assurer, comme 'dans le MarchéCommun en lequel nous nous intégrerons un peu plus d'année enannée, la libre iirculation des biens et des personnes tout en favo-risant l'établissement des uns et des autr'es en ce pays, par un déve-loppement Judicteux de I'tmmigration européenne.

25

,i. fl

Page 13: Congo 1959 (CRISP)

RBÀCNONS EI,IROPEENNE{I

Lranêt des investissements ,privês et de I'immigration a, dureste, provogué ces derniers tenps, 'dans de nombreux mllieuxautochtones un chômage accnr, un mangue de confiance en I'avenir,un sentiment d'aba.ndon.

TÂ REPRES ENT AT ION PARI T AI RE,

_^_S'agissant de l'organisation des différenfs conseils, ta FEDA-COL entend mainten{t initi,alement lei'principes de la représenta-tion paritaire,

Le dialogue entre C,ongolais, Afticains et Eutopéens, doits'instaurer et se déueloppet à tous les èchelons

Il "'g ? cepeldan! de dialogue ualable qu'entrc citogens aniués

au même degÉ d'éuolution,Le pincipe de Ia reptésentation paritaire assutera cettz validitê

du dialogae. Il ne s'agit pas d'introà.ube dans Ia Constitution unedonnée raciste.

. ry politigue est I'art de choisir un hut et des moyens. Le but,c'est la nation moderne, mu,ltiraciale; ,le ,moyen, c'est le dialogue.["e,principe paritaire ne vise gu'à rend're le dialogue utile, fructueuxet durarble.

I{ sera possible au terme de l'êvolution, de décider en fonctionde I'expérience faite, dans qudlle mesure la parité devra ou nonêtre maintenue. cette décision pourra au reste être diffêrente selonles diverses ,régioars intêresséei dont il est vain de croire que ledêveloppement ,politique sera parallde et identique

La Fédacol insiste fnw E e Ie principe de la repftsentationparitaire solennellement affirmé par Iè miniitre Petillon, alots Gou-uetneur Générc|, ne soit pas abandonné,

LES AUTORTES COUTUMIERES.EIte souhaite que soient maintenus de droit dans les conseils,

tes rcprésentants de I'autorité coutumière, auxquels Ia décrarationgouvernementale a malheureusement omis de rcndre hommage.

- Seutle. une organisation conforme aux aspirations ,des popula-tions rurales s.auvegardera I'unité du Congo, à ,peine acguiie etencore si fragile.

L,ES CONSE/LS DE VILLE.ta Déclaration semble avoir oubrlié l'existence des ,Conseils

de Ville ,dont ,le sort ,dans la future organisa.tion doit être au plustôt précisé.

I,'ORGÀN/S ATION POLITIQUE DU CONGO,La FEDACOL estime gue I'organisation doit être [a suivante:

26

. IEDÀCOL

I ) au prcmler degrê, les cons€ils communaux et de circonscrip-tlon;

2l au deuxième degré, les consei'ls de ville et de territoire. LesConseillers de ville et de terri,toire, gu'ils soient élus ou nommés,forment ensemble [e ,Collège Electoraû Provincial;

3) au troisième degré, {es conseils rprovinciaux;' 4) qu quatrième degré, le conseit général et le Conseil de

législation, constitué de, façon différente.Iù est souhaitalble gue tout collège électoral rpuisse choisir ses'

élus, en son sein ou en dehors de [ui.La déclaration ne fixe ,pas Ia composition 'du Conseil Géneral

du Congo.

La FEDACOL souhaite qu'il comporrte des,mambres élus parles conseils de province, des membres reprrésentatifs des catégoriesd'intêrêts, des notables et des membres de droit.

'Elle souhaite que ces mêmes modalités soient retenues à l'êche-lon des Conseils provinciaux.

[,a déolaration ne s'ex,pligue pas quant à ,la compétence desConseils autres que gênéral et de législation.

Rejoignant la pensée Royatle, annonçant une targe dêcentra-lisation, la FEDACOL êmet comme essentiel le væu gue lesconseils provinciaux disposent 'des pouvoirs les plus étendus 'pourle règlement des affaires de leulressort, notam'ment en matièrebudgétaire et en matière d'application 'des {ois-cadres.

Quant à ,la législation du travail et des bases de calcul de larémunération 'mini'mum légale, ces problèmes devront être réglésau niveau des régions afin de respecter < les particularités géogra-phiques, curltu'relles, racigues, ainsi gue leur développement écono-mique >.

LE REGIME FONC/ER.

En matière de régime foncier,la FEDACOL tappelle qu'elle atoujaurs soutenu :

- I'accès des autochtones à Ia ptopriété fonçière,

- le tespect des droits ooutumiers et pour tous,

- I'intangibilité de la propriété foncière.L'amp'leur du {progra'mme d'enseignement ,qui doit se déve-

lopper d'abord au niveau primaire et technigue, reguiert impérieu-sement une large intervention financière de Ia Belgique.

Cet enseignement est indispensable à la formation souhaitéedes masses et rdes élites.

27

Page 14: Congo 1959 (CRISP)

REÀCTIONS EUROPEENNES

ZES GÂRANT/ES.

La FEDACOL s'étonne de ce gue le Gouvernement belgeapporte ses gatanties formelles uniquement au perconnel adminis-tuatif du Gouvernement du Congo actuellement en place.

N'incite-t-il pas ainsi ce personnel à se ,désintéresser de I'avenirde ce pays dont le souci est sa raison d'être ?

Si /a Belgique estime devoir s'engagæ dans I'octroi de garantiesde cet ordre, celles-ci doivent. être étendues'à tous les Eelges duCongo, sans disctimination,

LA DECENTRALISATION.La déconcentration et Ia décentralisation des pouvoirs et des

seruices doiuent s'effectuer non seulement. de la Belgique vers ieCongo, mais aussi de Leopoldville vers les Provinces èt des Pro-vinces vers les Territoires,

LES PARASTATAUX,De plus, le siège, Ie personnel et les capitaux des parastataux

doiuent être, d'urgence, installés au Congo,

L'UN ION BELGO-CONGOLAISE,Dans les perspectives d'avenir dont nous entretient la déc'la-

ration, la FEDACOL estime indispensaibles l'étude et la ,mise enplace des organes de ,la future union belgo-congolaise.

Notre siècle aura été celui des nationa,lismes; il aura été.aussicelui des grands ensembles. lrl s'agit 'de sauver le nationalisme en ledépassant. Les hommes d'Etat 'dlenvergure savent que leur pro-blème est de choisir les entités nouvdlles où doivent s'intégrer lespatries dont ils ont ta charge.

Il ne s'agit pas de bâtildans Ia hâte un nouveau Congo quel-.congue. Il s'agit de'lui faire faire l'économie du nationalisme en cequ'il a d'archaïgue, il s'agit de le situer d'emb'lée iparmi les premiersdans Ie'monde gui vient.

Qui doit finalement gagner rle Congo ? [-a fraternelle et univer-selle Civilisation où ,les Patries se retrouvent potrr s'épauler et s'en-traider.

(fexte remis au Ministre le t7-r-59 à léopoldvil'le et publié par Ia revue < Eurafrica >

ile léorter rg5g),

2E

29

ÀPPEL À DA POPUTÀTION DE BUKÀVU

TRACTS ET MOTIONS D'EUROPEENS

80 Ja,nvler 1069

t. nppet à la population de Bukavu

Le Gouvernement vient donc, malgré l'émeute, de promettre suffrage uni-versel et indépendance.

Personne, d'un côté ni de ['autre, ne s€ trompe strr le sens de ces mots'Iæs misérables agitateurs de [éo (eux ou llurs successeurs inévitables) se

voient déJà à la tête d'une carlcature d Etat ConSolqisl y exerçant une caricaturede Pouvoir, y Jouant au Mlnistre, à I'Excellence, -à I'Ambassadeur, au Délégué à

I'O.N.U., tandis que le pays s'enfoncera dans 'le déso,rdre et la misère.

Iæs Erropéens savetrt gue le suffrage universel, dans ce pays, c'est l'écrase-ment de'leurs'droits; leur humillation organisée étape par étage; leur départ, leurdisparition, la ruine de leur effort maintenant séculaire.

Ce que nous savons. ainsi, la grande masse des Indigè-nes, elle, le d'evine'

L'angoissà la saisit devant [h perspective de perdre dÊtte direction européenne,- ;;bi"" i.pàtfuit", mais combien bonne aussi, combien juste .- qui lui a valutant de progrès. . Ses sentiments so,nt rdenffgues aux nôtres'

conscients de représente,r I'immense majorité de la population dals ses

aspirations uraies, nous commencerons par affiimer que les engag,ements politiquesprL p", MM. Eyskens-Van Hemelrijék ne peuvent être considérés que comme

nuls êt non auenus, parcre que contraires à nos lois.

En son testament de 1906, Léopold II a décla,ré :

< ... !e dois, à moilis de ne pas faire ceuvre nationale, m'efforcer d'assurer à

> la Belgigue, ila perpétuité des avantages gue je lui lègue.

> |e tims donc à bien déterminel- 9u9 le legs du Congo fait à la Belgigue'> devra toujours être maintenu par elle dans son intégritê.

> En conséquence le territoire léguê seta inaliénable dans les mêmes condi.> fions que le terdtoite belge. >>

C-€tte unité lsltrgo'-congolaise, réalisée par uq grand Roi, il n'appartient pas

à n'importe quel Gouvernement transitoire de Bruxelles de la jeter en pâture

aux premiers pi'llards venus."Que, malgré tel Gouvernement, pareille unité s'étendre et s'agrandisse dans

un cadre eurafricain, oui...Qu'elle soit destinée à la dislocatio,n' jannais...

Délà, connaissant à I'avance [b cou,p monté, le plus grand journal métropo-fft"in ."éugi. Ii i rontre nos parlementâires, désemparés, désarçonnés,. p,rivés de

leurs àffets"habituels, conscienls, devant un problème les dépassant, de ne plusrien représenter, rnalgré leur prétention à repr'ésenter tout.

Il a proclamé que, pour le bien réciproque de la Berlgigue et du Congo, leurassoclatlon était nécessaire; qu'elle ne pouvait etre rornpue.

C'est à vous, malntenant, concltoyens, à vous prononcer.

Irez-voug, aveuglés volontaires, vous nourrissant de faux espoirs, ir.ez-vousprendre docllement iplace dans la flle des personnes déplacées, des exilés par

mrnquc dc volonté ct dc courage ?

Page 15: Congo 1959 (CRISP)

REÀCTIONS EUROPEENNES

_ce nlest pas dès auJourd'hui. oertes, gu€ vous y serer obugés. Mats sl demalncoartlnue à vous trouvêr oÙets, écignés, et gul n'âvez .mêmc-pas poussé un cri,alors, ne vous y trmpez pas,. votre sort est lûr; et il sera.eiiÀ.-----, _No_us, nous.penso's gue llheure est venue og jamais, de réaglr, de reagirde toutes nos forces, de tous nos sectiments d'honnctes citoyeù bafoués et

mystlfiés.Si_vous-fous, .privés et fonctlonnai,rres, colons, employés, industriels, com-

merçantg artlsans, belges -et non beJges, vous v-ous groitpe; dans un paût p,tis.sanf, vous constltuerez ainsl une 6o,rce avec ,laguelle, âésonnais lej ministresdewont compter.

_vous encouragerez, vons réconforterez la masse indtgène gui veut vousconttnue,r sa coo{iance, gui met er vous ses espoirs

Bientôt, oolts vous ferons signe.Que pas un oe maûgue à I'appel... Que pas rul ne se dérob€ à son deuolr.Par surprise, une bataille a été perdue.La victoire nous appartiendra.

Premièce liste de signataices :

_ _C. Camerman, G. Vasilieff, F. De C".k, I. Dufoor, p. Dufoor, M. Drfour,[._Dugauq_uier, P._D,ggau9uier, À. Frankignoulle, G. Nlagnus, I. M"-k*;Ch:Met den Àncxt, Y. Palmers, G. Pieraerts, C. Pirenne, R.

-pir"n, y. Tooraû, p,Van der Ouderaa, À. Van Kerckvoorde.

Iæs sussignés invlôent tous cerx, non engagés par un contrat gouvernemental,gui_approuv_eg le-présent appel, d'en renvoyer un exemplaire silné à < L'Echodu Kivu >, B.P. 133, Bukavu.

Ils sont priés d'y inscrire leur nom en caractères imprioés, avec leur adresse.Les signatures nouvelles ont été et s€ront publiées régulièrement.

2. Ttact anonynre, diffusé à léopoldvllle en janvler lgbg

Àmis Coloniaux,

loignez-vnls à nous pour exiger la réalisation du programme mlnimunlsuivant gui a fait l'unanimité d'uae opinion publigue exaspérée-gui a juré de nèplus jamais revoir les journées d'horrzur et d-'infanxies qu" ïous venons'de viwe :

- a) Félicitations officieltes au corps de Poliae et à la Force publigue dont onne soulignera jamais assez le magnifigue comportementAugmentation immédiate très substantielle du tiaitement des Policiers indi.gènes gui ont droit à I'infinie reconnaissance de tous.

- b) Mise hors d'état de nuire de I'Abako et dres organes subversifs déià inter-dits en Àngola : < P,résence Congolaise >, <

-Àctualités Àfricairies > et

< Horizons > dont les menées infâm;s à longueur de semaine ont contribuéIorte{ment au déchainement de hord,es d'irreÀponsables.

- c) Accélération vigoureuse de I'implantation européenne notamment par lasuppression immédiate du cautionnement, le séul critère devant étre lecasler judiclaire.

- d) Interpégétration_des administrations métropolitaine et coloniale et garantie'par le Trésor Métropolitain des pensions toloniales.

- c) Àfflrmatlon sotennelle par la Be,lgtque de I'indissolubtlité des liens entre

30

la tcrrttohdr bclgcr d'Europc ct d'AfrlsuÊ c! confornltê avec l'ordredu lour voté à I'utrânlolté prr tout r les unloos blanches et aotrcs d'Àn-ctcil Coûbrttanb.

Colonlaut patrtates ! Ce pcogeamme ed un mlnlmun ! Extgez auec nou! saceallutlon I Unlssez-udrs I Cootdonnez oos ettord,s ! Il n'est pas trop tatd pontlriuuæ l'euvre de Lêopold II, nais il ig a fius beatcoup de gattes à conmetttepow la petdre.

'A facûlon!! A hctionl ! A facâonl !

3. Motlon (dtte du groupe de Blnza) de janvler 1959

< Nous sousslgnés, habttants de læopoldville, sans aucune distinctioo d'opi-nlons nl de professions, après avoir pris connalssan€e de la déclaration faite, le19 Janvier 1959, par le mlnistre du C-oago belge et du Ruanda-Urundi à uaedélégation du Mouvernent national congolais, estimons devolr falre connaitrepubltquement notre adhésion aux vues exprimées par le mlnlstre.

Nous estimodrs qu'i( est vain de vouloir im,poser une définition unilatérale desielations futures de la Belgtque et du Congo. Nous estimo'ns gue seule unepolttigue conapréhensive de la volonté d'émancipation du Congo et de ses habi-tants piermettra la créatioar d'une fructueuse association entre la Belgique et leCongo, alnsi gue I'heureuse continuation du travail en corunun des populatioosétablies sur le sol congolais. Nous décidons en conséguence d'appuyer par torillnolr moyens la mise en ceu\rre loyale et sincère du messtrge royal et de la déclara:tlon du gouvernemett approuvée par le Parlement belge. >

(læthemotion, attribuée au gronpe européen dit de Binza (l"gopoldville).

TATIRE t'ÀF.À.c Du KIVI,I

18;ufn 1069

LETTRE DE L'A.F.A.C. DU KIVU

k wxte ci-dessous émane de I'A.F.A.C.KîvI (Assoclationd,es fonctionnaites et agents de Io Colonin), II a provoqué unvérttable scanilal" et h ministre Ie dAlait de I'épithète < raciste >.

Ï-e texte suivoint constitue æ fatt une néaction 'd'habttants

deBuhat'u d.ésireux d. se désokdoriser ile f A.F.A.C.

Monsleur Ie Mhlet"e.

Ln roctlon du Klvu de |'A.F.A.C. r I'ho*"* d. vous accueillir ,à Bukavu durs d.scltconrtnnccr quelquc pcu décevanteg.

En cffct, ler docunrentr qul vous oont rrmis au .o- de tous nos collègues agents duOouvcrncmcni. rcflètcnt un éncrvement, rue lmpatlencc iustifiés par I'incertitude en ce quiconccrna I'uvenlr rércrvé à nor cnrrlàrcr, pcnrlonr et avantagêr garantls par notrc Statut.

Ccd vaul pour lo côlô matérlol dc la quotlon.

DE

3l

Page 16: Congo 1959 (CRISP)

REÀCTIONS EUROPEENNES

ll présente une autre face : I'aspect moral et le r6le civilisateur que noure rour,cdonimx, avons joué en nous engageant dans les liens et servitudes d'un. carrlère aucongo f,'elg". Tous' agents des services publics, nous sommes respeltueux deo cngagementeIibrement contractés, et qui ont condi[onné notre séfour dans ce paye.

ll ne nous appartient pas de juger les déctslons politiquer pr{ses par Ie Gouvernementque vous représenta; mais permettez-nous de vous demander si touteo les conséquencesd'une telle politique ont été mtrement envisagées ? Nous avong quelques ralsons d'endouter, et pou cause, Nous uoyonr que des congolais bénéftctent i!'n crédtt nontfesteil4É votre entoutage, alors que leur passé est lorlerent suret à covtion; I'un est mêmecondamné de droit commun, Et c'est avec de tels interlocuteurs que I'autorité estime pou-voir établir les fondementg d'une saine démocratie ? C'est peu connaitre l'autocltone quiattribue ce prestige à rm pouvoir magique...

De par so noture, so tæe, aes conàitions àe vie et son héréàité, Ie Congolais estessentlellenent iliff&ent ih twvq il ne s'agit pas de discrimination, mais bten de di[[e-trnce. d. comportment relevant de Io bidogte et de I'éducation et gu'tl n'est possible deréduir. ou de modilier que pâr wæ action lente et prolongée.

L'autodrtone n'a pas notre conception de Ia charité ou de la bonté; il accepte deschele héréditaires ou qui s'imposent par leur prestige ou lur" valeu". mals non des indivtdusiseus d'une caste de pseudo-intellectuels. Et que voyonslnous surtout depuis janvier ?L'autorité traditionnelle méconnue, des mesures de faiblegse sont Inspirées de motifs politiques, mals non en conformité avec Ie drolt naturel. Comment voulez-vous dès lors, quenous, dépositalres iles pouvoirs que noua confùent nos fonclims, puûssloru faù.e entendreroisæ è àes éIémeras gonllés d'un rudiment de civilisation et à qui, par lnconséquence,un Stdut unique conlère iles æmtages notériels &sprcportionnés à lo progression deleur lmtion et d.e lews besoins rcm*ux. comment voulez-vous que Ia masse des egentspuisse réagir sainenent, alors que toute Ie politique actuelle du Gouvernement tend àdiscréditer les autorités coutumièrts, el aceréditer qulqu." trublions dont la seule actlonest de susciter des rivalités partisanes qui constituent deia, a I'heure actuelle, des causesde malaises intenses. Nous, agents de I'Administration, sommes sévèrement sélectionnés àI'engagement; notre carrière ne constitue pas une sinécure, quoi qu'en pulssent dirc cer-iains, Monsieur le Ministre, Et vous voudriez que, du iour au lendemain, sans tenlr comptedes contingences locales, uniquement sous la poussée de certains événements que nousn'oublierons pas de si tôt, vous voudriez que tout marche sang heurts ? II peut être dange-reu de prendre ses désirs pour des réalités, surtout dans Ia conduite d'un pays aussidiversifié dans ses races, tribus, coutumes et ressources.

I*s moJotités clungent, mais lee tonctiomahes restenl. C'est à nous qu'inæmbe latâche d'appliquer vos règles politiques, alors que oous ignotez st elles sont oaobles,'ooloblesmême. La fomation politique des Gngolais est actuellement notoirement insu{fisante, etils ne pourrcnt subir le contrecoup de changements politiques qui se feraient jour enBelgique.

D'ailleurs, Ies mesures d'exéætion prises pour assurer I'indépendance vers laquellevous voulez acheminer le Congo entralnera avant tout un isolement sur Ie plan politique;nos parlementaires doivent ge faire à I'idée que les problèmes qui concenrent Ie Congodoivent être résolus en fonction des besoins propres au régions, et non pas sulyant des

nomee particulières à Ia Belgigue.

Vous falteg courlr À une masse de Congolais dee risques inhérente à leur genre de vleprofondémcnt et brurquernent transformé par I'apport de données goclales, culturelles.cthnlqucr ct technlquer dont la portée échappe À leur entendement,

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{, F. A; C. - KIVU

larr dc votlc ,prdorÉdont llto.r à Bu]rvu. vour nour avcr drt, Monrreur le Minrstrc,qu'll [r[a[ êtrc r6ahrter r nour æmnrê. d'rccord, pour ùutont que cc réalisme ne lrire parI'utoplc, pornettcr.nour d'attlrer vohc attentlon là-derrur.

Vour nour darandez de I'enthcprlame pour mener'à bica ler transbrmationr'poliû-qucr, lmposéee sans consultation préalable, mais vous ne vous dmandez pro ri les circon-rùanccr actuel'ler s'y pr€tcat. D'autre part, 'l'aspæt politique de Ia guestion congolaicemarque la sltuation économique qui, elle, est aussi grave, très grave. læs investissemanlsn'alfluent plur au Congo comme voici cinq à six ans, et Ies paroles Ies plus optimister,qul ne o'appuient sur rien de bien tanglble, ne pounont pas faire revenir Ia corfiance del'étranger, ni même des Belges métrcpolitains,

En ,oe qui conceme les Ewopéene qua cnsrdèt;û ce poys comme Ie leur, ils y ontapporté tout ce qu'ils avaient comme enthousiasme, connaissances professionnelles et mêmefortune, pour s'y établir et apporter aux aulochtones les bienfaits d'une civilisation mill&nalre, vous les décou"ag.z, vous tnitex avec légèreté leue rernrques, alors ,que I'avenir alemllllers d'entre eu egt en jeu, crcyez-nous, Monsieur Ie Mini.t"", t'Européen résidant auCongo, ftt-il colon or fonctionnaire, belge ou étranger, n'a nullement la conscience trou-LIée : Il a fait ce qu'il a pu, et même au-detà de ce gue Ies cirmnstances lui demandaient,pour apportcr au développement de ce pâys et de ses habitants, des efforts dont Iesrésultats nous sont enviés par bear"oop de pays. Et nous vous saurions gré de lalre ungetlc pout que nos compalriotes teslés en mélropole Ie sælrcnL et cessent de nous ctitiquerd'ure laçon tellemmt inconsciente qu'elle en est ridicule. Ce sont nos prédécesseurs etrbui qui avors accompli ce magnifique travail.et non eu)c,

ll reste un point sur Iequel nous nous pemettons d'insigts : Ia queetion de I'enrct.gnemcnt.

Læ niveau de celui-ci, qui ænvient aux enfantg européens, ne cmotent pas wx utoch-toner; à part une inlime minorité de ceu-ci. Vous en êtes à ce point conscient que vousprcposez à leur égard, des critères appropriés à teu mentatité et à leu comportement;I'tntégration massive de Çongolais dans les étaËlissements d'enseignement de niveaumétropolltain est de nature à provoguer des. réactions regrettables, ou lo différence iknlveov d"e compréltension entre écoliers de lomation différente,

Or, c'est I'élite qui est la plus exigeante pour I'éducation de ses enfants, et nonreulement pour leur instruction. Et le Congo risque de perdre une bonne partie de eesmellleurs fonctionnaires pour cette raison ; et quant à I'avenir, dès que seaont connues enBelgique les conditions de vie dans Ie futur. vous risquez de ne plus voir de candidatsau carrières coloniales, à pa* des agents médiocres,

Ce n'est certes pas votre but, Monsieur Ie Ministre, maie il euffit de voir Ie nombreactuel d'61èves inscrits à IINUTOM, À I'Institut de Médecine Tropicale d'Anvers, aurrectlons coloniale! de diverses Facultés universitaires. Ces chiffres sont étoquents.

Il ne voue reste qu'me sotution : d.ee établissementa àe niueau métropolitoin powtos enfanta, et de niveou appropfié pow les outochtones. Vous allez évidemment crier àln dlecrimtnation raciale; Vous êles daw I'eneur, C'est d.u réolisme pur, et Ie leste,httdrature, Car, il n'existe que des inégalités sociales, et même une barrière sociale, qu'ilnc vous sera pas posslble de supprlmer du iou au lendmain, même à coups de décreteou dc mesuree coercitives, Que faites-vous, Monsieur Ie Ministre, ik Io htérarch;e deeoclewc cptrtluelles et moralee? Yous vienàrait,tl al'iàee de trtnqr:rlr Jane vn bw ilu portd'Anven doao un ilocher? A molng que ce ne soit pouBsé par Ia soif de recruter des voixôlccloralcr.,. Nour penrons que danc cet ordre d'idée, voue feriez bien de reviser leg idéesdor Belgcr métropolltalnr,

Nour rommor tràr luctdor. trèr conrclentr dcr dangero qul menacent I'avenir duCongo, do rcr htbllôntr, do loulo aon 6conomle : rl noul rommel amenér À apphquer avcc

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Page 17: Congo 1959 (CRISP)

REACTIONS EUROPEBNNES

hâte les décisionr intempestlrer, voire révolu$onnaireg quc la polittquc actuelle dérire volrmises en ætmc, Il était de notre devoir d'attirer touti vohe attention sur cer queetions.

Et le personnel du Gotryemement que nour représentons, serait réellencnt hcmeru,Mouieur .le Ministre, si vous pouviez réaliser Ia portée de ces quelques rrurarquès. etentendre Ia voir de la raison.

Nous vous prions de btcn vouloir agréer, Monsieur le Ministre, l'ascurance de nobehaute considération.

A.F.A.C. KMJ.

Jutn 1069

uN CoMMUMQUE D',EUROPEENS DE BUKÂVU

(Jn groupe de personnrlités de Bukavu ont publié un communiqué dans Iequel ikveulent lairc Ie point de Ia situation actuelle du Congo et des possibilités constructives quis'offrent à ses haf,itants. IIs estiment :

t) Que le Congo est destiné à devenir un Etat indépendant et que les déclarationrRoyale et ministérielle du r 5 janvier ne sauaient être remises en question et ne le serontpas; a) IIs ne croient pas pouvoir préiuEer d", for-"s lnstitutionnelles qu'adoptera cetEtaU y) Ils estiment que porr Ia populatton non autochtone la seule ligne de conduiteréaliste et prêtique est celle qui se base sur Ia reconnaissance des faits politiques fonda-mentaux actuels et I'abandon d'illusions et d'espoirs périmér qui ne peuvent plus êtresoutenu qu'en parcles;4) Selon err, cette attitnde inplique nécessairement pou toutcpersonne désir"u.e de continuer à viue dans ce pays rm sérieu eflort d'adaptation auxconditions norryelles prévisiLles; 5) Au-delà de cet effort, ils coient que chaam doit tenterdats la mestne de ses poseibilités de participer elficacemerrt à Ia construcËon qui s'ébaucheet non g'en exclue soi-même par une attitude stérile de refus ou de démlssion; 6) Ilrestiment qu'une telle participation suppose une attitade positive en matière de collabora-tion entre les Euopéens et les Congolais et que Ie principe de cette colla.borationne doit pas laire à priori I'oblet de restrictione conditionnelleg au préalable; 7) IIrsouhaitent que dramr se garde à Ia fois de I'idéalisme naif qui refuse de voir les obstacleset du négativisme destructeur qul ne veut voir que ceu-ci; 8) lls croient que l'on ne doitpas espércr de miracles. Que nous aurong demain Ie Cbngo et que nous seronr tous capa-blea de construite à partir d'qre situation qui sans être pleinement satisfaisante n'est pas

ron pks désespérée; 9) lls espèrent que les principes proposés par eux. s'ih sont appliqués .immédiatement avec cou€ge et luadité, permettront arx personnes, commc à Ia Nation, dctriompher des dtlficultes gui Ies assdllent. IIr ne voient guère d'espoir dans auctme autreattitude.

(Cb texte est signé par : MM. Beyaert, Dalrtn, De Gteef, Dessilt, Dudresne, Françoio,Godat, Kebere, Masson, Mortier et Rémy).

(P"blie p"r Belga-Cnso, ir idn 1959).

19 lévrter l06e

MOTION DE L'UNION DES TRÀNSFORMATEURSET PRODUCTEURS

' fa sectlon de Léopoldville de I'Union des Transformateuts et des Pro-ducteurs du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, dont le but essentiel est ladéfense de l'lndustrie et de I'artisanat au Congo, assure au Mlnistre sa parfait€adhésion aux vues et réalisations souhaitées pa.r le message royal et par ladéclaration gouveruementale.

. Elle -lnslste pour gu'une aide efficace soit donnée aux entreprises employartla main'd'ceuvre congolaise à la transformation et à la ,fabricaiion de pro<iuitsde toutes sortes, assurant aiûsi au pays un épanouissemert éconornique et larésorptlon du ôômage.

L'U.T.P, es'père fermement gue, dans sa politigue éconourigue, Ie Gouver-nement de la Colonie écarte les importattons de produits slmilalrés à ceux fabri-qués au Congo et gue ie Gouvern€rnent lui-même, alnsi gue ses parastatauxdonnent, en premier lieu, Ilexemple de I'emploi de produits locaux.

L'U.T.P. souhaite encore que, sans retard, il soit donné suite favorable auproret de modification du décret du 10 septembre 1951 : article 44 vlsant à étendreI'exonération des impôts sur les revenus, duratrt les cing premlères années d'acti-vité, aux colons industriels €t artisans, alors gue seuls,les colons agrlcoles jouis-sent actuellement de cette exo!ératioÂ.

L'U.T.P. solrlicite également du Ministre que, dana le do,maine fiscal, soitétudiée la possibilité d'exonératio,n d'impôt sur les bénéftces réinvestis daoôI'lndustrie et I'artisanat - cotnme c'est ls cas dans de nombreux pays et depuisp,lusleurs décades aux Etats-Unls - afin gue les ,fabricants et tranefonmateura duCongo pulssent améliorqç leurs instaltrbtiorxs et, de ce fait, être à même de mettregur le marché corgolais et sur les marchés d exportation des produits mieux finiset pouvant concurrencer ceux présentés dans les autres pays du monde.

L'U.T.P. assure le Ministre de sa reconnalssance pow I'influence heureusegue sa présence apporte à ila Colo,nte, ramenant le calme dans les esprlts et-unpelr de cette confiance, tellement conpromise.

Le texte de cette motion fut remis à Léopoldville le re févricr t959 à M. Van Hemcl-dfcL, dntrtrc dd Congo et du Ruanda-Unmdt, pèr M, AI*a de Ryclman de Betz. vtcc-prérldcnt de I'U.T.P. (eection [éo).

LE PRESIDEI\T I.oCAL DE L'UNTON MINTERE

24 Janvter 1060

LE PRESIDENT LOCAL DE L'UNION MINIEREDIT SA CONFIÂNCE

Nous avons eu le plaisir de rencontrer M. Cousin, président ducomltê local de I'Union Minière, dont on connaît les attaches pro-fondes avec le Katanga. M. ,Cousin s'est identlfié avec Ie pays où ilvlt dopulo près dc clnqusnte ans.

31 35

Page 18: Congo 1959 (CRISP)

rflFiltïrrïir rtEl

REÀCTIONS EUROPEENNES

Au colrts de la période de transition que nous traversons et àI'heure où le Congo s'engage dans des voies nouvelles et hardies,nous avons tenu à connaître I'opinion de M. Cousin ,gui nous aparlé de ses espoirs et de son optimisme ainsi que des programmesd'investissements de'l'Union Minière.

<< ]e suis extrêmement confiant à l'égard ,de I'avenir >, nousdit notre interlocuteur, (< et je vou,drais faire partager mes senti-meits de confiance à tous. ]e conseille à ceux gui me consu,ltent decontinuer à investir au lCongo comne je ,le fais moi'même >.

Et M. Cousin poursuit en nous parlant des pro,gramrnes deI'Union Minière.

< rCelle-ci > nous dit-il, < a un programme d'investissement depremier établissement 'd'un mi'lliard patr an au cours des douze pro-chaines annfus, y compris 1959, ,ce,qui témoigne ,de sa volonté deregarder résolument vers ,l'avenir. Si elle avait la certitude qûe sacoRcession serait pro{ongée, elle'dou,blerait probablement dès rnain-tenant ce rprogramme d'investissement pour le ,porter à ,deux milliardspar an et ouvrirait un ou plusieurs sièges d'exploitation >.

D'après M. Cousin, la prolongation des concessions minièresen général selait le plus sûr molen de relancer {'économie'congolaisepar la rynise en æuvre d'im,portants ,progrâm'mes d'investissements àlong terme.

M. Cousin attire notre attenfion sur Ie fait que ,le régime descûncessions minières au ,Coorgo est très different de celui qui a étéadopté chez nos voisins de Rhodésie du Nord. Dans le Co,pperbelt,le gouvernement a concédé la propriétê des gisements; ce qui veutdire que la société a la certitude de pouvoir amortir les dépensesd'éta'blissement sur une, longue période tandis qu'au contraire, auCongo, lès sociétés minières" teilàs qtre Gcomines, Union Minière,etc... ne sont que des locataires pour une durée limitée, ce qui con-stitue un gros inconvénient et freine tle désir de créer de nouvellesinstallations.

Il y a donc là une'question extrêmement importante qui méri-terait'd'être étudiée et résolue au mieux des intérêts du 'Congo et deses ,populations.

M. Cousin nous entretient ensuite .des mesures prises pa,rI'Union Minière pour résorber le chômage.

<< Vous en avez déjà ,pade dans votre journal >>, rrous dit-il,< à I'occasion de la csnférence sur le chômage organisêe à I'initiativede M. le vice-gouverneur général lSchaller. Nlous allons reprendre'cette année notre programme de constrûction d'habitations à Kol-wezi (70.000.000 francs), à Kambove (15.000.000 francs) et à]adotville (15.000.000 frs), ce qui 'donnera du travail aux entre-preneurs et à leur main'd'euvre. En outre, à Elisabethville, la

36

IÀ FEDERÀTIQN DES ÀNCIENS COMBATTANTS

Compagnle Fonclère du Katanga va.démolir cette ann€e trente-cing

anclenn s maisons e*;-l;; ";mplacer par des nouvelles' afin

d'occuper les ouvriers du bâtiment.c lEn outre, ainsi que vous û'avez'dit, I't'Inion Minière va

oor,rii ;;;t-Ë;t""hui"é jours, une no-uvelle mine à ciel ouvert à

Lgooto en I'exploir;;-;;;;li""t*1 afin d'occuper le plus grand

;f[Ë; de travailleurs. C'est une décision importante, car. cette

"J"furi"" rnanuelle rrompt avec nos Téthodes de mécanisation

ilæ;r e;prO J" nombtâuses années. Les travailleurs occupés à

cette mine 'pourront loger à la nouvelle sité de la Karavia et y;i*"t I'activité éconoËique. Nous pourrons procure'r,de la sorte

un travail bien,rémunéré à trois ou quatre cents travauleurs'

> Enfin, nous remplaçons par de la main-d'æuvre locale les

mineurs ruandais de Kipushi qui ne rêengagent pas'

> Nous apportons ainsi une contribution importante à la,réso1P'

tion du chomaçie, pt;blil; q;i nous préoccupe autant que I'Admi'nistration. >

(lnterview accordé à l'Eceor du Cmgo)'

20 ,ufn 1969

PoURQUoILAFEDERATIoNDEsANCIENSCoMBÂTTANTSBOYCOTTE LE MINISTRE

{

La Fédération des Ànciens Coanbattants,du Congo- Belge et.du.Ruanda'

u*rdî ".ti-"î" ,"o d"";1il;;t;;J;àni.i"tl"-."t positio+ se départissant de

sa réserve habttuelle et"ot-â"i"iià-fi""ite à.t récenti incidents surveous lors de

la visite de M. le Ministre Van Hemerlrijck'

ElleadresseàMonsieurlePremierMlnistre,avec.l'assurance-desaplqsr,"utl'."rffiËi.iiÀ r" l;Ë; ;;;.Ë iuivante dont elle estlme ûécessaire la

publicatim :

Monsietr,r Ie Premier Mlnlstre,

Les Arrlens Combattants blancs et noir; {r Congo belge I ay npng,':;- -;-;:- r^-^.;. Êiaaot à Léoooldville. les 16 et 17 janvier derpier'ianvier dernienU*odl, td;;; Congrès Fédéraù à léopoldville'

[ii;iiilrui"ii"ite6;;;; ô"'?di""qû" leur volonté d'adhérer à la- poltgsue

nouvelle annoncêe p". r"'tilt Ëâî.-il;v;ia" it ie$99l P9u1,c9udgr9 k-9gg::il'i"Én j:î*i'::,*r,Ït*'i:tî*:î.h';:i'1:-ff"1'H'.:i.xtËîLffique tes Àncleos ;Ë'";tl;;;., ï.t*.oi de leur indéfectible et total

ittachement.

Blen avant I'arrlvéç dcr Belges, lqs populations du- Co'ngo "iy!f:lj'. sou"

r'.oti'rrîi ilÏ;;-cli;i;, d; sfri;r Eh.G'i'_ ' déposrtaircs de I'autortté du

[ËiTi;'i:Lti:lt*IFJJ'î"9ît'4.','*.:*:'1,*':llsi'JJi"'l'.iiil'Etat lndâpcndrnt du Congo

t7

Page 19: Congo 1959 (CRISP)

i f,I.tr: : -t v iri-r{trv. nl x '1\

REÀCTIONS EUROPENNES

___ Cio pourguoi ,les- Ànciens Cornbattantgppuyés par I'unanlr

kûÉ';t'";,;;;ff '*k*trîffi*F.i,:i#ïti'ri!i:r: jï.,-m';"Tl';Congo belge. - -- ' eeugù!ç er llromphate visite gue Sa Ma;este fii ai^ Sa Majesté le

*ftft1içu;:;',Tnft r,Ë*rft 3i-ru:#iki:&î'Ë""*3':::rxlffi'ff"ëi":rî ;:,,î"i îm: Èi:.yu6"*"*l f Roi Baudouin

s**,n**','tr*h*r,ï**-"rgf E*+æff,:Em. En effet, lors de cette vi.strê rtanr :r _^ _

Èru*Ëiîiiiâf,llï':"",;',l*Ë#tf "ift #"ilj""''îiffi

;*r'xl*: j"mlim:*aÉ;f"ôy;ffi

;'ff ï:9"-,rffit,FÏ."l:ri:Jg*:fIa fédératton des

ffi Hï}C1r,.ffi :'l*"Ëiîjî"'*i:ii:*:llilî.îjfl :.:,.1iiiig"Hf jeernenr.,r'"ti'*l;.î,ai.Ëffi,::in:i""f"" rï,j"ij.l"3arii,iÉr"1""îiili,,',li*.",u"'-

ffi :T,î"xî"î"îË,r'c"ïl;t"mï:in*îâlqË:,:ï,f,t.;:ffiHï""f ?i,:'.*hî#jÈï;;j*i,".:#,;;Hi,JË.b,,S?::iiï".,ii:._ . D.gytr.g part, rles Ànciens Combattants noirstraternité d'araes un s

ffi1;Ë'rliji"*"çf",ffitii*':*tri'-:t{;Lî"i"ï,i:"iiffi

mg,:a+tffru*'m**tfirtffi. Ainsi que l,affirmair

ffi tH:'#ifJt"Tffi :t*{r:,!$;d*x'*i"+"'*,:ffiEn stignatisant ce

g: ',;et,gs'ffig;*ffiruryrar Ànctcns c'on'battantg lorrs et brancs ont déc,oé de c,abctenrr de toure

3E

TÂ BÀNOUE DIIJLON ÀND READ

prtrcocc ct de touûe nanffcrtatlon durant I'actuelle vlrlte du Mlntshe gut eagendrcct D.rEGt rur lon pôslrage dc tclr lncldentr,

Dans cet ordre d'ldées, Ils adressent cette lettre ouve(te à Monsieur le PremierMlnlstre et à la populatlon betge.

[æs Anciers Combattants blaacs et noirs vous demandent, Moosleur lePremler Mtolstre, d'assurer Sa MaJesté le Roi Baudouin de leur indéfecttble ettotal attachement >.' Ia lettre est sigrée par le Président Fédéral, M. L. Vernierc et les membrcrdu Coartte.

(Crmmuniqué par Belgc-Congo le ao fuin 1959). .

18 f6vr|€r 1969

UN ASSOCIE DE LA BANQUE DILLON AND READ SEPRONONCE SUR L'AVENIR DES CREDITS AMERICAINS

Ce àoclulment ne constitue évidemment por une réætlon< evtopéenne r puisqu'il émone dun ossocié i!.e Ia BonqrlæDiIIon. Noug Ie publions ict car iI a banéftcié il'lulrre ïarye publt-cité en BeIgtque, de Io part iks milieux gouuetnernentoux. Onnoteto quê I"I. Ganshof oan d.er Meersch, lout en s'afftnanten foveur ile Ia nouvelle politique belge au Congo, Éclamedes gorontles poliliques pou I"s inveslissemenla el prâla âven-turils et lormule des crlttlqrrcs assez gtaves sur I'altitade betrgetsàittonneïlê a I'Agard des inuestissernents êtrangerc du Congo.

Ioterrogé par l'Àgence Belga à l'issue d'un voyage qui I'a conduit dans lesprlnclpales Fgioot {r Congo, M_.-Ganshof van der Meèrsch, associé de la BangueDll,lon and Read E C" de New York, a fait le point de ses impressions.

Deux conclusions funportantes se dégagent de prime abord dc ce voyage,a-t4l dlt._ Au point de vue économique, ll n y a aucun doute gue la Bangué, qutcltt nne de-s prlucipales banques d'émission américaines, p€ut poursuivre sotr pro-gramme d'investissenents au Congo. Celui-ci canalie pai des emprunts,- lescapltaux prlvés al"érica-ins, allemands, guisses, etc,.. gui souhaitent, par l'inter-médlatre du marché de New York, falre des lnvestissérnents eû dollais. Taot lartuatloo financière du c-ongo gue ses ressources laturelles continuent à Jussflerplelnemcnt ce progr&rme. Mais, il s'agit là de Ia deuxième constatation, cemême programme récessite.à lheure actuelle des garanties d'ordre pollttgue.

M. Ganslpf est aalvé à ces conclusions a,près une étude objective de la..ltuatloo au Congo et des conversations qu'il â eues avec un giand nonobred'ùrærrnes d'affalres, de bourgmestres, blancs et noi,rs. de colons, dJreprésentantsdc l'Àdmtnlstratloû et de.la Banque Centrale, etc,.. I a teru compte égalementdc I'lntérêt gu? marquent les capltaur amérlcains et autres pour I'dfrigue-, intérêtqul !'c!t conct{tlsé, cn cc-qrr!_concgrne les activttés du groupe Dllon au Congo,prr uD pæmter €nûprurt dc 15 mlllloru de dollars pour le piogramme O,C.A.-*unc plruclprtlon flnancl-èrc à la Fllttsaf et À la cégéac, deux lndustries de conrocrmrtlo. Àux Etatr-tlnlr, d'lmportants capltauf restent dlsponibles oour led{vcloppcocrn d'tndtutrlcr dc cc gcnre, I dft M. Ganrhof, qui, dans lâs p.yt

39

Page 20: Congo 1959 (CRISP)

REÀCTIONS EUROPEENNES

sous-dévelop,pés,comme Ie Congo, ont une irr.iduo"" directe sur les revenus despopulations locales.

Répondant à des questions,-M, Ganshof pense gue ra- Banque Di.ilon pourraitpoursuivre sur Ie marihé de New *;;î-Ë iuïc",t"rrt d,emprunts en fâveur duCongo, dans I,e cad'e d;un pr;s;1Ti;;"i: iâi, r..--p"it ilî;ËiË àî co'sodewait pouvoir atteindre ""1,i1î zoo *iiùJ"rî;.;;Ë;;; éÀ;Ë;ï;;!uersue,années. Ce prosramme.,S-!-it d*, d;;""J;;;;"àa"ri-î"J;;;;;"tËàË;ie poltti-que. En effet, un étément nouveau est inrerv,eiu iia;ËË;;;'îaeiiîiil.u ge"e-reux du Gouvernemrent ber ge sui .;;d;i;; i;'ô""ô;-È;tî" î'ri"ààpi'rà'"""".

< Nous voulons être assurés, a dit M. Ganshof, que cette indépendancedonnera à tous les habitants âu ô1"1", Ër**r;i;"Ë dËsil;"Ë;î err"n-gère, le droit de oarticiper ,à t" gurË"n p"l,îiqi" "t économique du pays. Nousvoulons être assuiés crr'il n'y au.a aucune disérininatio-n entre les ,ac,e!, g.re cesoit des Blancs à t'ed"rà aÉ.

-ùJÀïr"à.T r.i-rs à l,ésard des Blancs >. Laseule manière d'être cânvaincu que ces .onàition" _seront bien rempries, c'est d,endemander la ga,ranrie a l" Beigi'que, ôilËË de tous res atouts pour réariserune prosression ordonnée.du congo ïers lindepenfi;:-Ë'Ëdtijlioi,

"t t",milieux rfinanciers américains ."-"e'i"uir"J"i ïJi"i" i" c;ô Ic'Iàî"îî r,ioae-pendance, aboutissement "q"-gt a"u""-;;;ù;" souhaitée, mais irs voudraientque cela se'fasse dans un cadre bie_n àt"ui, r..Ë-.L les tladitions belges de probitéet de..respect des ein-gagement.. À"â"t-à'i;iË,", àtF; !-oii.uL*.u r"o""investis.sements en ÀIrique.berge, a-t-ir rlorrte,-nous.voudrions âti"'.îr" qu" I"Belgique entend, oar sa'p.oritiqià,

"*i.iË,l"i'i.ra stabirite poritique de r,ÀfrigueCentrale. Si tel ést bien'le;;; î-;;î';;1r.L. "-"o9g,

pour que.le Congo nepuiss€ pas disposer d'emprunts annu,els de r;ordre d"-is {âd -'tîù"* i""dollu*pendant l,es quatre ou cing p"".h"i""" ;;";;. '

M, Ganshof retire encore trois autres constatations de son voyaqe. Toutd'abord, la timitation de lim-ij"àtio;;;;;pê;;,-à",iîii*"Ëro'p"rt"lTp", r"raison' ensuite I'appel trop timide du congo a,r;."pituu* ei*ng.iJ"i,'îofin, t.modicité des investisseménts d'infrastructire -àu uongo, comparativement auxautnes invesâssements.

. Vivant aux Etats-unis,.,a-t-ir précisé, nous avons pu constater l,influenceheureuse des mouvements d'r*miliation-à;* i" aà""râpp",o"îfîLn"-outroo.Dès lors, on se demand" por".-qn"ïu ""ir"" Ëa continuerait à freiner un mou-vement similaire au Conso à I'hôure precise-à"t- ori;;-À;;îi.';;yl'

"f'-pe"o,disposent d'une oooulatiàn excédeniai*;î "ù

Ë uongo se trouvant ap stade del'accession a lïndèpendance,.aura sruoJ.À"rï b-";;i; a i;-'.îËli"àlo d".immigrants qualifiés qui, en s'intégrairt d""s i"o""roùË "Às;"trl'ï""io"Li"",qu'affe,rmir l'économie du pays.

_,^-.D_'3y,1" part, a-t-il dit, on- a _parfois I'impression à l,étranger que Ie Cn est pas touiours en mr;;",i;hé;,,;iÀ:ffi'::ï^^d;laËTi:li:x,.trïiii,Jî1Ï#:Ti:,#T

Iancer un€knprunr de 15 à ZOàiiliÀni d.-a;rË;pour un taux dlinrérêt.de e,T5d 5 vo et pour une. période de quinze "_*.-ô, ;"-;[., d'l"-"î;iiîbia]u" r"Cbngo a

_ profité de cette possibilité. À ce moment, il a dû payer un tauxd'intérêt & 5.41'vo, te pnx.âe r'"'!.ni ii9û ;ô;;li.'i; càigiiJio#'p".auâ attendre. En juin 195E, no$ avois avise les aritorités congoraises qu'un nouvelemprunt de I'ordre de 25 à 30 miflions u" à"rrà* it u* d;hiËr;I;aZi"-àot p",5.5 % et durée de 15 ans).inæressait ;;;iË;".'iî;di"îil';ui#'"iil* a.la politique financiere de' ra con{m,'n;"té

-Ë];;"ngolai*, le congo n,ait pasencore pu répondre à cette nouv_elie possibilité"d;e-piurrt. tf y " la-,-îLiËfr"r-vateur impartial, un oroblè'!,î de côordinauon-entie tlJ piitù"Il'Jio.,"rti"r"-

ments de la Belgigue et du Congo,Parei,tle coordlnaûon devralt permettre au C

'n.ot ii-.i. ,àlËË"Jîiiti"u"e à,ïi-".p-it*;-r"ïôs."*:i, t;î.

"îï:iJ ,!rr"*.#;

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1 Try'[email protected]

LÀ BÀNQUE DILLON ÀND.REÀD

lntcrfércnce avec les posslbllitér d'accès à la Belgtgue à ces mêmes capltaux, Unapport réguller de capitaux en dollars r€présenterait un élément de confiance,d'iutant plus que le Congo dlspose de rdvenus en dollars tels gu'il peut parfaite-ment souscrire à des emprunts qui contribuent à augmenter son r,endementéconomigue.

Enfin, en ce gui concerne les investissements d'infrastructure, M. Ganshofestlme que la comparaison entre ce qui se 'fait dans ce domaine au Congo et enAfrlgue du Sud est au désavantag,e du Congo. De pareils investissements ontune lnciderlce directe sur le développem,ent économique du pays, donc sur lestandard de vie des populations. Jusqu'à présent, le Congo a swtout porté s€sefforts sur le domaine social et sur celui de l'éducation. Il semble qu'acttr,ellement,il pourrait poursuivre ce programme tout en se tournant plus résolument vers laconsolidation de son économie. [æs investissements d'infrastructu,re sont un desmoyens susceptibles d'arriver à ce résultat.

Inùerrogé au sujet d'Inga, qu'il a eu I'occasion de visiter longuement,M. Ganshof a estimé que ce site étâit exceptionnellement intéressant et que lemarché des capitaux privés de New Yo,rk pourrait interveni,r dans le financementd'un projet pour un montant d,e 100 millions de dol,lars étalé sur une périodede guatre ans, à concurrence de tranches annuelles d'environ 25 millions sous laga,rantie de contrats d'utilisation,

En conclusion, il a exprimé le souhait gue, dans les années à venir, laBelgigue n'abandonne pas sa polittque de présence au Congo tant dans ledomaine hunain gure dans le dooraine politique et économique. Il est convaincuque cette politique inspirera aux capitaux étrangers la confiance nécessaire pourles encourager à poursuiwe leur participation au développement économique dunouvel Etat, qui s'annonce, Il est convaincu aussi gue le facteur humain doitretenir toute I'attention des autorités et qtrre Ie p,roblème des relations humaines nese résoudra gue dans un esprit de parfaite confiance ,et dans un élan de générositéréciprogues.

lnterview publiée par l'Asr;*" Be?go-Congo (Leopoldville), Ie r8 féwer 1959.

1l

Page 21: Congo 1959 (CRISP)

!r ''.r'Fi. tilFFBT,

Trcieième partie.

Iæs réactlone congolaises à la nouv'elle politique

Aw monent d. Ia ddcl.aration gouvenrementole n'existaient que qrnlqvesportie congolais de formation récente : I'Union Congoloise, h MouuementNcfioncl Consolaïs (M.N.C.), I'Actton Socùaliste, h Cenhe ile Regrowe-ment Alricain ou CEREA Je Buhavu. A Laopoldvtlle, I'Abaho esl dissoulstanills que llnterfédérole Ethntque commence à s'exprimer politiquement.On trouvera en oinnexea de cet ounrage, ,n lichi." des portis et d.es kal.eÉ,permettont de mieux comprcndrc les problèmes de lew création et de leurcclion.

Lc passoge ilu ministrc et hs percpectivee nouvelles créées ps Io àécl.o-

rdtlon gouvernementale vont agtt comme stimulonts ù Io créotion de nou-usour porfis. Ainsi ncilront : Ie Mouvemnnt pour Ie Prcgrès Notional Con-solcin (M.P.N.C); h Parti Démocrote Consolois (P.D.C.); Ie Pofii ileI'Unité Consoloise (P.U.C.), expression politique semi-fictive de l'lntefieila-mle ethniqræ: Ie Pafii Trcvailhste Consolois (P.T.C); I'Union NotûonoleConsoloise (UNALO); Ie Mouvement LtbarcI Consolois, etc... (Yoir lesonnexes).

Nous ne retipndrons ici qu,e qu,elques doanrents congolais relattls à ladîclatotlon du t3 janvier. Par contre, on trorntera aux cltapittes suiuonts,do nombreuses prises de position des portis congolois, comcer'nant Ie îadAro-I|rrr.e, Io course ou sommet et Ia recherche du dtalogua.

Sl on excepte I'Abaho (dtssoute), pratiquement lors les partis politiquesrtongolok acceptent d.e se siturlr dons Io perspective ik la iléclarction gov-lcrnerr.entale, Ie M.N.C, et ïAction Socioliste préconisont toutelois ilesdlocllong génémles ou Suffruge Universel pou la mise en place il'assembléesnallonales congololses ou début l-96t.

I*c mùiriuo coutumiers expriment, de I"u, c6té, ile très nettes réservesà l'ôgad ilu sulfrcge unlvercel Si on ropproche celte position ile celle iksoolont el des anclenc combattants, on ne rrranquera pas de ikcouv,rb unilfloxc compatoble, dont ceilalnc tentetonl de faùc Io base d,'un rcgroupe-mcnl pollakue,

+3

Page 22: Congo 1959 (CRISP)

REÀCTIONS CONGOLAISES

t6 Janvler 1969

REPONSE (ANONYME) DE BAKONGO

,,__-Soruigér"nt que la déclaration du Gouv"d'a u rre su'une "

ppr i.u ti* d;l;- ô;" ëiJ".#i:ï:: *ï' % T J."li"ii#ll#"i*li?#îïj#i':mîii:i..r"'"rtniffi ff r#1""r.#,,$:.iï::s*T,

fl" : It :qî,' ft JIJ,iîïiîi 3:, :;*i:':: ii:.F::"^:::ten t provisoire p!ésidéIa nature de nelationslutuies

""t""-r""è"îî;'ï"ff"f"ïirle.Gouvernem"ri n"igà

Notre Gouvernement porte le nom de "u

f," n.,p,rUtique du Bas-Congo >,

"xxi{:"ff .,:;.îï'J"î:îa"i::i":,*ilÈl"in:tl:",";ffi %fj?.,:;

'Le calmg qui rèqne au frâvâil no J^:e --- r .

iï.iî#ï"ti."i:'li:Hf +ir,itft ÈFqç,;il*q:îi$ïi"îffic est pourquoi ils sont caNous vourons #ï:,ïjî*fi*':.i1,

i"îdi:$*:iîl_:hît."*:r*i"B?*:l.nrsai"{,i1îî1"#;^..^ 9_:l:"-"nr I'origine- des événements du dim

;ïilî",'",?ï:.li*"it*r"nnin*:*,l"rii"i:,q:lËî:î"i*:'iî,îi"::lî:,Xî"ïïïiîi#'""'"v";lâ;é.î"fi ::T"Ëi,inËï*ttî*tffiî',:,:'"1:inoy"" ra-,e-à;-Ë';î';:ri"i"?::ïi:','j?J.:".ij'ïli'"il a"tnt ;;;';:::;, d"

** J'ïË,ft iï r3.,il, n", J', J'::" ï"?1"" :itïli ;;;

"'. r mr g temps. ceci m on re ra

*, ',il,"*LliT:i, à;"ilï:H',#,oi#i"u de voutoir dissoudre rAbako; r'Àbako

négociations doivent €tre entamées au olus fôr nn,,, ;t,i.^- r- -!pour sue t"ot"" t"ri"taùà^ "";;;;;:il;uJr:"t tôt pour évirer le pire. ceci

-. (c.tte re*re anonyme a été adresée e M. Joseph ^::îri',:T*i';,"" ,"Parquet de première instance, Leopoldrill"_Kufr*1.

"""""

L,ADHE'I.N DE L,INTERFED'RÂLE 21 Janvler le6g

la delégation de I'lnterfédérale a donné au Ministre du Congo Belge et du Ruanda-I'Jrundi I'assurance de so' ratrl.t"" ""-,J;ï'iJ ffit"ue nouvete tere qu,ere a étédéflnie par la déclaration gouvern.menrare , ar. r"r'" prc-mls sa cotaboration prehe etentlère au courr de ron exécution, oa, -uiri.r".l lîrt".fgdg""ru a mir tout un *.u_11

'.:

LE MOUVBMETIIT NÀTIONÀL CONcOtÀrs

' pour éclalrcr eractemcnt ler dtffércntr groupee ethniquee qu'elle reprérente au rujet de lapohtquc gouvernementate. A cet cffet, elle envoie dæ déllguationr dans toutes les régionrdu Cor,go.

(D'nprèr Aaleuolfiap Cægolatses, du rr-r-r9g9).

22 Jenvler 1969

LA POSTTTON DU M.N.C.-KÀSÀr (A. KALONJT)

Excellence,

Au nom du Mouvement National Congolais du Kasai, nous sommes trèshquleu-x {-e v-oys témoigner ['entière satisrfaciio,n que nous donne la déclarationmlnlstérlelle. Nous remercions le Gouvernement Bélge de la confiance qu'il nousa falte et sa Majesté le Roi Baudouin pour son Ëautionnement lui âont " utcaractère sacré à la nouvelle politique prise à l'égard de notre payj.

Nous sommes très contents de I'obtentlon du suffrage universel grâceauquel nous connaîtrons bientôt une véritable démocratie et l;exercice de la sou-verqlneté du peuple, Nous airnerions cependant co,nnâitre la date de I'lnstitutiondu consetl Général gue noûs considérons cornrne notre parlement. Nous aimerionségalement voir_accorder le 'droit de vote à certains étiangers qui se dévouent ànotr€ cause et la conjondent avec la leur.

La mise en application du statut uniqge aparse les aspirations légittmes desL.-ongolals, mais nous considérbns que I'africanisation des cadres inférieurs del'Àdministration et la suppression du recrutemênt en Belgigue des ag,ents subàI.tcrnes 'de _quatrldme caté!ôrie s'avèrent immédiatement de'"igueur.-DËns

-le même

ordre d'idée nous souhaitons vivement voir sortir sans beâucoup de retard larelonôe de la législation sociale dans le secteur privé, le relèvernént des salairesmlnlma .et Ia résorption du _chômage au Kasai, particulièrement à Lu,luabourg oùla priorité d'asphaltage et d'éclairage public dans les communes congolaises âon-nerait déjà une solution partielle importante,'La réalisation de I'axjroutier Est-Ouest et le rail du sixième parallèle nevigorerâient I'agriculture des zones rura,les:la Centrale hydroélectrique aux cùutes

-de Katende Ëontribu,erait à f industriali-

ratlon du Kasai, des crédits indispensables aux classes moyennes africaines affir-nreralent la prospérité générale.

D,es coopératives indigènes doivent fonctionner incessamment avec, à latlte, des éléments capables ayant fait un stâge ren Belgique.

Nous mettrons tout en-ceuvre pour assurer l'éducation politigue des masses.c.ongolaises, afin d'obtenir dans la légalité, Ie rcspect des personnés et des biens,I'lndépendance nationale du congo. Ptur c,ela, la'confiancË de ra popuration danih Gouvernement et dans les Eu,r,opéens pleins de bonne volonté auxquels nousgrrantlssons toute sécurité est'indispensable.

Nous demandons du Gouvernement des mesures 'Iermes contre toute entre.prlse dbbstructlon gui serait dirigée contre la nouvelle constitution qui naitradc la déclaratlon ministérielle cautionnée par le Roi.

Le M,N,C. demande au Gouverrlement la formation des cadres supérieurclndlgènes en supprlmant la dualité dans I'enseignement primaire et second;ire, enmultlpllant les humanités anciennes, modennes it scientifiques et des écoles tech-nlquer où de nombrreux Jeunes gens, aujourd'hut délatsséi, pourront se préparerrux étuder unlverultalrer.,Leur grand nombre Justlflera alors les dépenses trèstourder qu'lmpore à notrc budget-la gesHon de deux untversttês .ongoïoi.à..

15

Page 23: Congo 1959 (CRISP)

REÀCilONS CONGOTÀISES

#*Ëffi 'i{i[t,iîii;:ffi:'.-i;'"bï*"lâ'.l,Ë{:*ï':rr"î#î;"i:{{,$mexistants au Conoo.F,,",*",_,,*.i""igîfË:";:giîf $i;;itî,îï*tfr:Ê,if,$ffi 1i:a**il:r":+riï:m$hff":î':,==niiï,ur:".î j::

#i*tîH':*ïffii$$Jïi;'ggfinffireux où des enfants crautorisés, à leur retoureuropéens et cela malgr

_ Pour assurer un er

*"*;-*t**flffi'gç*iri1*ffiaauon fl{eg6phjque, ceoourg, de mêEe gue cetration et de la déienha

,__.Nola demandons qu,on nous fasse confiancr;iT::ii.#Jf

"*;",*:ie#",X,{ë:H?:itr"**'?;ï:ff : jf",,ii:A::

!"*i:311;!$flq.ËçfiçfftrËtffiiH"t$ffia...i"?il i'i1';:ffi:T'.^ET-'1h:*, a" u t"oconsidéra'on;,Ëil"i#tr";ii;,*r#;:fi

itË'É'i:':i'â"';J,'.."Ë*;S:Iæ Prégtdent,A. Kalonfi.

Porn le Gmité ,Lo VtcoP"ésidu.i-

E. MapumLa.Le Secétairc.F. Muamba.

(Iæftre rcmisc uu Mirfutre, le rr-r_r959).

fevaer reggIr"Rors REVENDICAfloNS Du M.N.C. (LEOPoLDVTLLE)I. EI,EC?ION dU SUFFRAGE UNIYERSET,.

Au moment où I'Adminirr,.lia- rr-Jr r

5::' qi:"""*i"*tryiî#",ËTî*,i::"x"i;;"1ffi,*'il"H:iil,';êtrc dc même pour t"s *ntruguisatton

deg éIec'ï."u "* t" r[-r'"ï#rJi."ffir,

"". d"î",'ii"c:",i;:Jii;J,i*:'ri ,;:.ïilïïî d.s co_m,n"e en pe,ter drcon.

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MEMORÀND{IM DE UINÎERFEDERÀtE

^. CONSCRIPTTON DU CONSETL SUPERIEUR Er DU CONSE|[, DE LEcIs-LATTON.

La populauon, danr ron enrcmbtc. déllrcrait ravolr la datc dc ta conrtitudon duGnrcll rupérte'r (futurc Chamf,re der Reprérentants) et du Gnseil de ledolauon (futnrSrinat du C,ongo), clle ne comprend pas que Ie Gouvemement ait fixé des délaie pour Iaconrtltutlon dcr conreilg hlérierlg et non pour les organes supérleurs :

'[.a fixatton dine date pour Ia conrtitution der organes aupérieurs cst d'ure impor-tancc capltalc pour lce habttantr; c'ert le reul lacteur gui donnera confiance e clacr-.

Noul ooyons que Ie Gouvernement, iur Ie plan psycholog'rdr", " tout avantage À lixercc délal.

r. CREATION D'UNE COMMISSION ,4 L'EVOLLTTON POLIIIQUE.

Pour Ia meilleure orientadon de la politique envisagée, le M.N.C. demandc I'tnrtalla[on à l-éopoldville d'rme C,ommission Poliugue è laquelle parlldperont effectivcment derGngolatr.

Gttc Commtcrion, qrd fonc,tionncra tnJépendornment de I'Adminishation congolaire,aura porrr mtsrlon dc veiller à ,I'apphcatton shictc de Ia norwellc politiquc et dc ruggérerdlrcctemcnt au Mnistre touter soluùong gu'ellc iugerait uûlee ponr accélércr Ia mlre cnplacc dcs institudonr envlragées danr Ia dédaratlon gouvcmementale.

(Note rcmlsc au Mintgbe par MM. Lunrurba, Prérident et A, Ngwcnza. rec€tairegénéral, publtéc par Prdrence Cûgdatte, du r4-e-59).

20 avrll 1960

MEMORANDUM DE L'INTERFEDERALE,PRESENTE AU GOWERNEMENT BELGE

Les signataires saisissent lbccasion qui leur est ainsi offertepour remercier Sa Majesté [e Roi et, le Gouvernement d'avoirsolennellement promis I'indêpendance au, Congo belge. Ils consi-dèrent Ia Déclaration com,me I'acte de base au dêpart duquel seconstruira la Nation Congdlaise.

SUR LE PIÀN POLITIQUE,La Dêclaration Gouvernementale inplique la mise en ceuvre

du processus de décoloùisation, Ce processus idoit se développersans tarder, en conplet accord entre le peuple belge et le peuplecongolais, par la voie de leurs représentants qualifiés.

La décolonisation signifie autre chose gue l'africanisation descadrres. Elle présume une modification de sens des institutions exis-tantes, la suppression de certaines d'entre elles, la création d'insti-tutlons nouvelles. La décoloarisation exige de ceux gui I'entrepren-dront qu'llr ae ftxent comme objecttf la construction d'une Naton

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Page 24: Congo 1959 (CRISP)

.':ry_iÇ;;; Tr',

REÀC"fIONS CONGOLÀTSES

forte' heritière de ta Bergi'que- en Afrique ceci entraîne ra mise ent3:"_ J,"" rou?ses politiqiei,,r e g i.i"tfi .* écuii f ";l;;#i"Ë. : admi-rus[raurs, socraux et économiques.

Les signataires du présent memorandum ne croient pas en lapossibilité de voir cetré æuvr" .";;;;li;-;;,il'i; ËËir*r,"tactuellement en fonction au congo, "i

-aà"t'Ë ;Ë" iiJu'ici aété d'apptiquer, er souv"ot d" lËË, r"-îàiiiû"Ë";;ï"ËË de bmétropole. Aussi croient-ils sincèremenr en' la "eâ=rriià-à"

;0t".;;un certain nombre de fonctionnaires actuels, d;;;;J; Ëpi,l ef""eau grade. le plus bas, par des homme, ,ro.rrr"uu*."nr, "tt"iiùu,rrt

qrr"c-es remplacements puissent s'effectuer, ir faut e"iæ" q,i"lËË"u"",d'urgence décrétéei 'par ra oàciàr"tr-""' ffi;"#;Hii oi,rr"r,,être rnises en echec rpâr des érémenr" io*"f*uiËI. îiiiiririr*",-ils pour que I'on dé$sne une serie Je fei"àorr.ritc" a"-Ë vËt".opor",dont le rôle serait de"vérifier ri i;;ri"

"iÀl"i.trui;;^;;"^c.rg.u i.o*.le jeu > et apprig.ue strictesrent i* Je"i.i""""p-Âà-ar* r"cadrc de ladite Deciaration. {.es ,ig";t i"., ,précisent que ces rper-sonna,htés devraient être nanties ai p""vi"" extrêmement -i*"go

et discrétionnaires dans re ""d"e

d" idr mission. ,Laquelre-ne pren-drait rin su'au moment oa re a*-s;;llËËi;i;i;lia"n.".ces personnarités 'devraient avoir'ra ;;;fi;;Ë â"^ i"liis',i"*,congolaise s'ex'primant par la voie de ses représentants quarifiés.

. Lu Déclaration Gouvernementale trace les principes de la'FforTe. I,l convient à présent d'CtuJie, Ies modalites d,applicationde celle-ci, au sein de commissiorr.

"o*p""-rlu;;Ë'ë;";Jl#J'i"nu.de tous les horizons, des Berger aâffiu" "t a"-n"rdi.*l'"

Les siqnataires rappellent au Gouvernement, pour autanf guede besoin, que ta Décrà;aion drài;;"r,tut"-Ëtâr,t iàipri""ti""Rgqr le Cgngo tout _entier, it "" p"ui àt"e ,q.restion d,accor,der unrêgime préférentiel à I'une ou I'autre

"-Jgio", à I'une o" i'uutr" lirr"i",à I'une ou I'autre race. ceci .isJÀi-;;';i" -îeriLïï"'ioTi'qu"

d'information. 'disoosant des moyîns adéquats, doit être faite etappliquée sans hràer. it r""1 q* â;;r Li ,egior," Ies prus éroignéesdes centres urbains,'ra,p=tpulaiià; ;;i"f"rmée des transformàrionsque va subir Ie oavs.-D-es commissions, ot ,iego;["î"r.iiir, ",Blancs, devraient'être créées sur le plan provinciar. A elres seraitirlpartie Ia mission d'infor,mer t"s o,itieu* ruraux, sur ra base deqrogrammes d'acrion mis au poiTr par ,"; c"*-;i;orr* ôlit"ut"

.sié.geant à Bruxelles, -gui

comprendruit à son sein des représentanrsbelses et congolais. c.gtte.pôceau""-*"ttiuii "f*, ;;.' Ëiiî!*,à I'omnipotence actuefle dâ I'admi"i"t"àtiL territoriare.

. La décolonisation implique aussi ùa création immÉdiate dega{res africains. Dans tre' A.i.ri""-.aÀlB"Ëii";;;ï'"io;i".-c;ôË;:uË*îif ilf,*tr'Jjffi ,3{8

MEMORANPUM DE I.'INTERFEDERÀLE

attmdent. Si la Belgigue veut que les nouveaux cadres lui fassenthonneur il faut qulelle organise sans tarder I'instruction politique etadmlnlstrative d'un premier contingent de futurs cadres. Les signa-taires ne croient pas gue la visite guidée, et rapide, de quelguesinstitutions fonctionnant en Belgique, permette à ceux qui en béné-ficient, d'être familiarisés avec la compÏ,cxité des rouages d'un Etatmoderne. Il faut bien ,plus que cela, et il est urgent de le prêvoir etde le créer.

La décOlonisation signifie aussi I'octroi da la nationalité con-golaise aux habitants du Congo. Le Gouvernement a formellementpromis cette mesure. Les signataires insistent ,pour qu'elle soitproclamée sans tander. Les modalités d'a'pplication de ce nouveaurégime exigeront sans doute une étu'de approfondie. Elles ne doi-vent 'pas, de ce fait, retarder la décision promise et à laquelle lessignataires attachent le p'lus grand prix. A cette occasion, 'les signa-taires rappellent que I'unité du Congo ne peut être mise e:r cause etgue leurs mandants s'orpposeront tde toutes leurs forces aux t€nta-tives, quelle que soit leur origine, qui viseraient à la brise,r.

Dans le cadre des considérations gui précèdent, les signatairesrappellent au Gouvernemeat qu'ils considèrent gue les mesurespolitiques à prendre en suite de la Déclaration Gouvernementaledoivent préserver te rprestige symbolique ,qui s'attache à la fonctiondes chefs traditionnels de leur pays.

SUR TE PLAN ECONOMIQUE.

Les signataires considèrent gue I'indépendance du Congo sielle doit s'effectuer sur ile ,plan politique uniquement est vouée àl'échec. L'indépendance rêelle est en effet indissociaible d'une éco-nomie forte et,prospère.

Les signataires se rendent compte de,la nécessité de rétablir laconfiance au ,Congo. I,ls savent aussi que les excès commis parguel,ques ,milliers 'd'extrémistes pèsent lourdement sur le climatpolitigue actuel. Mais ils ne comrprendraient pas que treize millionsd'habitants paient les conséguences d'événements localisés et gu'ilssont les premiers à déplorer. L'opinion,publique belge faillirait à satâche si elle prenait prétexte de cette situation pour arrêter ledévelop,pement économigue du Congo. Les signataires lancent uncri d'alarme au peuple belge en faveur de la création d'un Fondsd'investissements rpublics, destiné non seulement à I'achèvement del'lnfrrastructure, mais aussi et essentiellement à ,la création d'indus-tries de consommation. Ils espèrent que ,le deuxiè'rne Plan décennale€ra I'outil de développement du milieu rural qui petmettra auxpaysans congolais d'accéder à un niveau de vie compatible avec ladignlté humaine.

19

Page 25: Congo 1959 (CRISP)

.,,"*'TÇilIlFI

REÀCTIONS CONGOTÀISES

I.es signataires constatent qu€ les garanties exigées ,pour l,aideaux. alasses rmoyennes sont en âtt"r--ak" ,un érément de discrimi-natioqr entre les milieux européens et res mirieu. ;?;i;"" Èn effet,les Africains se refusent a à..cJ". o'Ëilgutoi"ement à ra p,ropriétéf oncière indivi,duelte pour obteni; l;" .-"éd;Ë ;;";i; T, Ëti*

"rrtque I'assierte f oncièie reur apparti""l â" à;;;; ;-;;".oîrc-i., "r,.",ils'demandenr.gye ce soit uniquement r" -i*li ràr"* iii]J]"."t""qui constitue l'élément de base pour I'octroi de fo'ds.

-'-- r-,.. Les signataires font

3,ppeJ. aux capitaux privés mais ils pensentqu'il n'est p-as indispetts"bïe d'u.*oàË "ession

de terres. En effet,le svstème du bair de très ro's*lu'e; iil;;;;;""àï.îËi. a'""-treprise toutes les garantie" deriruft"r, '

Les signataires attirent solennelrement l'attention du Gouver-ff:.:l: ":j.l: danger que constitue I'existence "; ô;";; J" ,ro*-Dreuses entreprises marginales. celles-ci pèsent louoË"-"rrt .u"l'économie du'pays,

"".i."iîu"i dàl] toujours l,améliorarion duniveau de vie des'travaiilert;. ôr, ê;-ci ne reçoivent Das actuer-lement un salaire leur penme*ant âe "i""".'i"-r;;Ë;rïiïliJu.tu,urécemmenr.dans pùusieurs endroits du con!;-lr;ilJrÀio"" a"graves troubles sociaux imputabres a ta *iscreT" ià'.i"5r" î,i"rrcr".I'l faut donc releve" 1"" rar.ir"s âes 'travailleurs

manuels dans uneproportion qui ne doit-pas être inférieure au doublem"niaï.auir"de base minimum actuel. Les entre,pt-iseïmarginales Joï"lit ,;Ju,pt".ou fsrmer leurs portes

Afin d'etablir les salaires sur une base gui corresponde réelle-ment aux besoins vitaux, ir convient de créer â". "o.*i"ri"". "egi"-nales ,destinées à étahlirj d'après des enquates i" U"âgït,'u' ina"*répondant aux réalités éconômique.. - -'

La discrimination raciale, qui doit être bannie de tous les texteset'des contacts humains au Corrgo, ""

,6o11 ,p", "u;Uri.t"i rÀ-pt.r.,

q1 .yati.ere de louage de servicesj ies sijnatâlres de*unJ"nt -Lu"

Udistinction entre conrrat d'emploi et c6ntr.t- Je -rîuîJi".iitt

r.ir":::,]î base de la gualification'professiàr,r,elle ;t ";; ;; îîà Ur"racrare ou ethnioue. et que tous les salariés soient mis sur piedd'ega'lite. I,ls vouàraienr voir ces mesures ô;irq;Ë;."ï r" î".r"r,privé aussi bien que dans le secteur,public.

t, Les signataires demandent'que re contrat de travair et le contrat.' em'ploi soient réformés dans le sens des dispositiott. "*irtur,t "r,droit belge.

SUR LE PI,AN SOCIAL.I.:s signataires estirnent gu'une attention particurière doit êtreaccordée au domaine de l'enseignement. À cet ègard, il clJent dedévelopper I'enseigne,ment pririair"

"rr' rnili",.,

-";ul ; là" îL'f-ôf i",

50

'i ]fls8.wff-.?v'i

LES lvllLIEUX COUTUMIERS

les établissemdnts de niveau secondalre à régime métropolitain etles Écoles normalesi de créer un enseignement technique qui répondeenfin aux besoins en rnain-d'æuvre; de renforcer I'enseignementféminin; de permettre aux éléments les 'mieux douês de terminerleurs études en Belgigue.

Bien d'autres domaines appellent des améliorations, tels quepar exemple le logement, l'équipement médica'l et sanitaire, domainesoù il convient de ,rendre hom'mage aux travaux qui ont déià étéaccomplis palles Belges rnais où cependant beaucoup reste à faire'

Signé : Jacques M'Bilo, Président Général; Bertin O. Tmba, Vice-président Général;

Bonaventure Kalonga, Secrétaire Général; Bohulu Simon, Secrétaire de I'Association des

Anciens Combattants; Eugène Lutula, bougmestre de Kinshasa a léopoldville et Joseph

Tabalo, f,ourgmestre de Margobo à Stanleyville.

31 janvler 1969

M\ùTATA YAMVO ET LE SUFFRAGE TINIVERSEL

[,e grand chef Lunda Mwata Yamvo a remis une note au Ministre du CongoBelge avant le départ de celui-ci pour tlsumbura. Il y exprime sa satisfaction ausuJet de la déclaration gouve,rnementa,le. Toutefois rle Mwata Yamvo dit dansca note : << |e ne crois pas exagérer €n constatant que ùe texte de la déclarationn'a pas trouvé opportun de tenir compte des droits coutumiers que détiennent lesautorités coutumières de par leurs traditions. En effet, depuis I'anrivée des Belgessur le teritoire, les cherfs coutumiers traditionnels ont prêté un concours réalisteà I'administration et n'ont constitué aucun obstacle à lrappllcation des lois et desdéc.rets régissant le Congo >, [æ Mwata Yamvo a précise être le chef de I'empireLunda, dont la sphère d'action est très grandre et a profité de I'occasion pourexposelles aspirations politiques de ses populations déclarant < gu'on a tendanceau Katanga de considérer I'avis émanant des centres urbains cunme ceux repré-s€ntant I'opinion générale de oette province >. Il ajoute : < C'est une aberrationque ù'on ne peut pardonner à I'avenir. [,a déclaration gouverniementale instaurantle système du 'suffrage universel devait s'inspirer des institutions coutumièresexlstantes. Si ce système d'élection se conçoit dans certaines régioru du Congo,ll n'en est pas de même chez les Lunda, qui, depuis plusieurs siècles, avaient déjàun régime monarchigue hiéra,rchiguement bien constitué.

q Tout en reconnaissant I'aide du gouvernement, i'ai constaté bien à regretque la polltique administrative du Congo belge dans nos régions au lieu de nousatder à corriger c€rtaines imperfectioru contenues dans notre régime, se borneunlguement à réforrner notrê organisation sans notre consentenrrent ni notre avispréalable. Il n'entre pas dans mon intention de dicter des ordres, mais souhaitenéanmolns en suivant la base de nos traditions et coutumes, qu'il y ait chez nousunc organisatlon centrale, dont la tête sera le Mwata Yamvo >.

(Dépcchc dc I'Agence Belga-Congo (Elisabethvi'lle), du 5r ianvier rg59).

5t

Page 26: Congo 1959 (CRISP)

fl' -- -" -^*!"'

REÀCTIONS CONGOLAISES

-'"u;IF

24 f6vrler 1969

LE CHEF DE BAYEKE DEVÂNT LES REFORMESINSTITUTIONNELLES

_ M. Luhinda Àntoine_ Mwenda Munongo, chef des Bayeke (Katanga) etMembre du conseir d,e Gou-vernem"nt, a aepîse deux vceux au suiet de Ia situa-tion des chefs traditionners dans foffi,*ii"iTruJ" ià"'ËilfËËfiiJlrlt "t a"Ia formation des enfanrs. d"^-r;;-fiil;;;ï;;.. L? premier vceu concerne Iesuffrage universer a"n. t""ïr"u"*ï;ril;T::t ses consequ,ences qui préoccu_pent à oes chefs corrtumi"r". n si ;" "î;;'i;;p;;]" i;i'Ëô;ï.iï â .*"rudes acco,rds avec res chefs autochion;; ;'i;"" desquels ir garantissait leur

ilË:iiiït[,1ï:iirff i,î:*ï"f, f#ffi "j;t_'#Ë,.',x.,ô::#f:,'"jî1957 déslarait ddnouveau c-riî;."iàii^p"#ià,j"rre aux institutions Êt aux auro-rités traditio'nnelles qui, .tt 'd"r.oor-àî-àïJ, iiiti"""ront à exercer leurs préro-:l:',ii;:",#tî;;.,1. Nous tenons- ";;;;;; au. matntien_ _de ceiiJ-"autorite

'.il;;;':Jîrlt'"liu,T,*,ii"j:;j",*"l"ill.ï",',.oJlilXzu;n;I",gïKabongo, dans I'Empire f""a. .ir,Ëiq"" ".f,ù*î"* les Bayeke.

Bien que je rne réjouisse de Ia décraration gouvernementale à cause duprogrès qui en resultera dans.norre ""g;;i;iio;e"iiùq"",1î"t"i"-* Ë.o"rî-rq*,il me semble par contre.cr,:ll!;"rt""g;;;i"

"rr"i.rt" au problème qui nouspréoccupe, à l'autorité tiaditionnefle. p"t ii]rit"a".tion du -suffrage

universeldans les milieux ruraux' cette autorité truàitiànnetu _ est sapée

"niiè""meot etvouée à la disparition. eu'ir en *." "-.r,-iËT'Iror.r. les preuves dans les écritsdes journaux con golais.

-11_-4ere" ilùÉii;;i ;"'." ;;JËi;;;'iù-ï qr,r"rôle symboligue; Ies plus arrancés voot yusgu;à-nlus présenter leurs condoléancesa nous comme au personner de 'adminiitraiion

ienitâriJe;;'p;;il;'ld.*Comment concilier

1ï,*"]TlU"q répétées du Gouvernemerrt , < [.e respectde tout ce qui €st coutumier sera rn:aintenu > et res visées néfastes qui veurentsupprtmer les chefs co,trrmisls qui ""r -ui"t";;";;;'il"'l"r.ii'i".riiri.o.ar"dans le pays.

Le deuxième veu à formurer concerne r'éducatio,n des enfants dans lesmilieux ruaux. Le Gouvernement veut freine,r À-iuste titæ l,exode de ra broussevers les villes. ce oui oou$s€ i;"";;;;-;Ë;; a o rendre en vilre c,est Iedésir d'y trouver unô instruction que leJ ,niilui'tr..u* ne peuv.nt fournir.Afin que nos enfants. de Ia brousse ne soient pas trop défavorisés par rapportà ceux de la vilre. ir sembre utg""t-d" iàrr;ËtËt: davantage l,enseignement dansIes qtlleux ruraux,De son côté, M. Stanislas Omari pene Misenga, grand chef du secteur deBeia du territoire de pangi.a-ad"eÀË À na. è'*"eris, Gouverneur Général. uneIetr,re dans raquete ir raffie È;;dt aTi c"rriÀ de chefferie, secteur et centredu Maniema adressée jri c""""ÀËir*GË;iï a-q Ministre du Conso, celled'ua groupe important a'e""r"e" àË'u iâTiJ" i'"ïi,iàîîi'.iË !iiii]'a" r"population des Wareoa.

kfi- f"iliii"rr;..,-^.o-,qur couvre quatre grands territoires de la province du

< Ces ,requêtes, dt, ,M..

pene Misenga, ne signifient pas gue les qens det_iajftgur du. coago veurent u" ar"rueï-."Jtrl lËutorité du Gouvernemént. Àucontraire' mars ces populatio,ns sont excedèes "i .e"""t"rt., a"

-"â*iiËiË" r",

52

r'- r.r! -rlB,iy.; tr: :rFr:;r. rrF

LES IVIILIEIIX COUTUMIERS

geru du Bas-Congo et de quelques grandes vitles prétendent par la bouche dereprésentants ambltleux, vaniteux ou aigris, ,représenter le Congo tout entier etparler en son nom, a'lors gu'irls ne représentent qu'eux-mêmes, Ces populationsestlment qu'il est temps de faire connaitre leur opinion.

@épeche de I'Asence Belga-Congo (Léopoldville), du r5 février 1959).

19 jurn 1959

UN SECOND MEMORANDUM DU MWAT; YAMVO

Àprès avoir remercié le Ministre e sa visite, à Sandoa, où la populationrurale I'attendait avec une grande impatience, le Mwata Yamvo a dCélaie :

<,Votre geste dérnontre Ie souci gue vous avez de vous occuper, non seule-ment des intérêts des grands centres, mais également de ceux des milieux ûuraux).Àprès avoir rappelé un passage du message-royal : < au demeurant, loin d'appor-ter à-ces populations des solutions tout européennes, nous entendons favoriserles adaptations originales répondant aux caraitè,res propres et aux traditions guileur sont chers >, le Mwata Yamvo poursuit : < Ce passage du message royalme semble être à la base des nouvelles réformes annoncées par la déclarationgouvem'ementale de même date. Son inobservance expligue la confusion dansIaquerltle on se trouve aujourd'hui, et gue certains poussés par des ambltionspersonnelles, récla'ment la démocratisation du Congo comme de véritables anar-chistes, Chaque peuple a sa base propre de civilisation. Celle du Congo est repre-sentée par s€s coutumes. C'est sur celles-ci gue doivent s'ébaucher les futuresinstitutions entrep,rises par le Gouvernement. On ne peut s'en écarter au risquede nuire à la paix, Le Congo est immense, telt'em,ent immense que son unité, poursatisfaire les intérêts de dhague région, ne peut se consevoir que sous un régimefédéral. Ceci cadre patfaitement avec le message roya,l qui dit : < diversifierl'épanouissement des régions, selon leurs pa,rticularités géographigues, culturelles,racigues, ainsi que leur développement économigue >. Ainsi donc, une large décen-tralisatioo vers,les provinces et des provinces vers les territoires doit se faire sansattendre qu'il y ait des mécontentements.

< Certalns démagogues prétendent gue les autorités coutumières constituentun handicap à I'Indépendance du Congo. Il s'agit là d'un prétexte, gui est utilisé,croyons-nous, dans le seul btrt de détruine les traditiours exlstantes, dont ûoussornmes le symbole. Il est évident gue le pays sous.développé est appelé â devenirfinalement un Etat libre et indépendant. Mais pour atteindre ce but, il convientd'adopter utre méthode, gui permet de garantir l'ordre, le calme et'l'enûente entretoutes les couches démographiques, sans d,evoir iroposer une unité artificielle. Lemessage royal dit à ce sujet : < Conduisant à ces nôles vlsées, notne fermerésolutlon est aujound'hui de conduire sans ate,rmoiements funestes, mals sanlprécipitatlon inconsldérée, les populations congolaises à I'indépendance dans laprospérité et ûa palx >. Au"sujet de I'enseignement, celui-ci, gui est à la base detoute évolution, doit s'étendre partout et ce dans les diiférrents doalaines. Commepar le passé, les lnvestissenents doivent continuer à se falre sans inguiétude, car,dans chaque pays libre, nous entendons res,pecter le bien de chacun. Sur ce point,Je prends la ltberté d'apaiser les appréhensio,ns de ceux gui ont investi ou quidéslrent investir.

(Ccr ertraltr du memorandurn remfu par le Mwata Yamvo au Ministre du CongoBolgo et du Ruanda-Urundt ont ét6 dlllurér par l'Agerwa Belga-Congo (Elisabethville)lo 19 luln r9t9),

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Page 27: Congo 1959 (CRISP)

Quatrtèrnê partie.

La mise en place des fustitutioms noûvelleset la réalisation des premières promesses du 13 janvier

r. LE CONSEIL CONSULTATIF PRES LE GOUVERNEUR GENE.RAL.

Aux tennes ile Ia déclaralion du t3 ianviet, iles collèges consultotifsdevalent être constitués à chaque échelon, notomment atpùs du GouverneurGénérol et des Gouuerneurs de province.

Le ft mo;rs rg1g, Ie Conseil de Gouvernement éIut les mamb"es suiuonlspour h Conseil Consuhotif :

Prcmière calégorie : M. G. DERRIKS, ddlAgua pemanent àe I'Associationiles Intéftts Industriels du Conso a Elir'cbeth"ille ;

Deuxième catégorie : M. EDINDALI, entrepreneut à Buta;

Troisièms catégorie , M. E. PEETERS, méilecin de I'aihninistration àStonleyville ;

Qvatrtème cotésofie : M. S. MUNDINGAYI, commis-chef à Luluaborug;

Ctnqvtème cotésorie : M. Omari PENE MISENGA, srcnd-chef d.es Beiaà Pansi (Kivu) et M. A. LOPES, commis ù StonleyoilIe.

Ce choix, fait sur bose cotporative troidîtionnelle, fut crtfiquê par Ie.Alrinoins tont en lai-même qrrc pout Ia procéàure employée. Aucun rcpré-sentant d.e LéopoIiIviIIe ou du Bas-Congo ne figurait pormi les éhæ et Iettrppott entre Européens et autochtones apporaissoit conservateur. Lo presseolrlcalne parlo à c.e ptopos de < sabotage , d.. lo iléclarction goruternetnen-tolo.

M. CornéIts yLanrma ensuite deux autres membres, Ie e mors : M, E.Ktnt, chef du sacteur Loango a Tshela (Bas-Congo) et M. E. Defauw, plan-tour à E[elo-Bomongo (Eqrnteur).

Lor collàgea conaullatllt cupràs der Gouverneuts de province fwentmb en plaoe ou ilfibut avrll,

5t

Page 28: Congo 1959 (CRISP)

REÀLISÀTION DES PROMESSES

2. LE CONSEIL DE LEGISLATION

Texte légal

Aûicle /. - Il. est créé uniquement pour Ie Congo belge unconseil de Léqisration gui ";;;" Ë a*ributions quî tu roi du18 octobre I90i confèr"';; ê;;;il ëotoniat.Article 2. - Le Conseil d: Législation se compose d,un président,des quatorze membres. d" Co;;"";i-CîËr,i"t er de ,douze,membres

êlus par les conseirs d" p"""i"."-àu-ôà"go Berge. Le Ministre ducongo Belqe et du iuutràu-ii;;"di ià.ia" re conseir. Ir a voixdélibérativJ et. en -cas de paf,tage, 'voi* prepondérante. En casd'abs ence ou d' em n êcr,

"*"" tl î " Jtl;;i;.;' ;;""ï;il;;risia e't,choisi par Ie Roi "; ""il du b;;;;t. ""'t

Les memrbres élus par les conseils de province sont choisisparmi leurs membres.au.scrutin secret, à raison d" à;;*";; àseir.Les membres de droit d"r ."*"il1J"îrorirr"e ne participenr pasà l'élection et ne sont pas éligibleArticle 3.

- paragraphe r_ : Les fonctions de membres ducols.eil de Legislati-o"

"i aâ à".u""r-ïr conseir de Gouvernemenrsoar incompatibres. Les articres 24 et 32,â,er" rÀiâu ia-.;îàÈrË'rsos,en tanr qu'irs fixent. res incompatibiriics Je";;;b;;,àïèorr"ircolonial' s'appliguent. egul"*-""; ""î'àï-br". érus par res conseirsde province. Les membres du conseir èoro"iur

""ri.i"îaîiiài"" uucgnsgil de Lcgisratio" ro"qu'ir. Ë;e*;-Ë' ;;i,Ë' d:= Jlit",rr""colonial.

Paragraphe 2 : Le mandat des memb,res du Conseil de Legis-lation élus par lers conseirs a".p"9"i".Ëli"rrd fin sauf exclusion, aurenouvellemenr de ces conseirs. L";;;;;"r a "*"rurio"".àîîi"[",prévues pour les menrbres des conseils Je p"orrlnce. ii ""t

p*".r,, "uremplacement du membre dont I" ;;J""ient vacant. Le nouveaumembre achève le mandat d" .elui!ïit ,L.pÈ"". --..-' -s 'rvrr

^ûâ/,:::: 4 : La présente loi entre en visueur le jou.de sa pro-

(Texte du pmiet de loi,relauf au Conseil_de législation du Gngo Belge, tel qu,il a

ff :f,,",""|i*Jî chambre d* R"p'e'"n1"'i;-1";eï;;" rese par ';;;;1;;;; , "t

Composition

Le conseil se ,réunit pour la première fois à Bruxelles, le I I mai1959. Composé au rotat ie 29;;b;;;, il lË;r;lj;:'à,fi;;"",56

.T. F!.-..r?i $,%: f f:.!.r1€&r4ryëlpit,ar ïlTrpEljalTls{,âFf;csr*

LE CONSEIL DE LEGISLÀTION

ler guatorze membres de I'ancien Conseil ,Colonial, dont huitnommés par le Roi :

MM. Van Hemelrijck, ministre du Congo Belge et,du Ruanda.Urundi, ,président de droit; l,ouwers,f vicè-présiàent; De \Milde,Gillieaux,l\zlaquet, Orban, Peignzux, Sohier et le R.P. Van Wing;tlgis membres désignés palle Sénat : MM. Laude, Le Roye etVan der Lin{e4; trois membres désignés'par la,Chambre des Repré-sentants r MM. De Cleene, Van de Putte, Waleffe; d'autre part.les douze memibres nouveaux désignés par ,les'provinces :

MM. Gehain et'Liongo, pour'la ,province de Léopoldville; VanNitsen et Mondanga, pour la province de I'Equateur; Beyaert etSangara, pour Ia province de Kivu; Kalenda et'sadzawka,'pour laprovince du Katanga; Kalonji et Carlier, ,pourr le Kasai; Autiique etAlves, pour la province Orientale.

11 m&r 1969

Dlecoure du mlnistre, pour finstallation du Conseil

_ En 1908, lorsque rla 'Belgigue prit en mains les destinées du

Congo, I'organisation du gouvernement de ce pays fut sa prêoc-cupation essentielle.

- _ Une -de_s premières institutions mises en place à cet effet futle Conseiû Colonial.

L'importance ide la mission du lêgislateur, la gravité des pro-blèmes ,qu'il était appelé à résoudre, exigeaient en ef.f.et,lorsque lepouvoir législatif est confié à une szule personne, I'aide et [a colla-boration de conseillers penmanents et eipérimentés.

Àinsi, Ia Charte Coloniale organisa cette institution et définitsa mission, à savoir :

assister le Gouvernement de ses coorseils et de son expériencedes affaires;donner son avis, sauf cas d'urgence, sur tous les projets dedécrets;adresser 'des væux au Gouvernement.

, Ie tiens ici à rendre hommage au dévouement et à la compré-hension de [eur rôle rdgnt ont fait preuve tous ceux qui se sontsuccédés au sein de ce Conseil pour le façomer en unJ institutionvivante autant que compétente.

Les avis et væux êmis en suite de ses travaux par ce Conseiltra{gisirent toujours I'accomplissement heureux de ia mission guela Charte lui avait confiée.

- le saisis cette occa-sion ,pour rendre un hommage tout parti-culler à Monsieur 'le Vtce-Prêsident Louwers gui fâit partie duConsell Colontal depuls [a création de cette institution.

57

Page 29: Congo 1959 (CRISP)

-- - --.P![-lEr

REÀLISATION DES PROMESSES

Sa grande bienveirllance à,l'égard des populations du Congo,son souci constant de sa.uvegarder en tout et touyours làurs interets,témoignent d'une incontestâble clairvoyance que je me ,plais àsouligner.

|e suis certain d'être ,l'interprête de toute |assemblée en expri-mant le væu que pendant longtemps encore notre Vice-présidentpulsse apporter son efficiente collaboration à la grande æuvre de IaBelgique en Afrique.

Dans sa déclaration du 13 janvier 1959, re Gouvernementannonçait son intention de sréer pour le Congo b;lg;, u, ôorrs"ilde Législarion.

. - Ce Conseil, ébauche d'un futur Sénat, est, aux termes mêmesde 'la déclaration, destiné à exercer "Lrr,oirrt"*"nt avec le conseiJ

9.:1"::t^9t:rt de compétence tégislatÉ "t à"-ààÀi"" iuJU roircur reconnaitra progressivement.

Quant à la composition de ce conseil, ,ra décraration disposait :

_ _r-- -ll_::ra com,posé de membres élus nota,mment par les ionsei,ls> de province et 'de mem,bres nommés comme câux de l'actuel> Conseirl ,Colonial. >

La loi du 2l mars 1959, bien que constituant une ,réforme

:r^r"lti:f"lient provisoire, margue -une-première étape Jurrr-ilu roieoe la realrsation des intentions du Çouvernement, en créant ceConseil de Legislation.

Dans I'attente d'une refonte de ra loi du rB octobre r90g sur regouvernement du Congo ,lelge qui aura entre autres pour objet depréçise_r la compétence et ilorlanisation aeii"iii""r-à" !JË"Ir"""ir, r"Ioi du 2l mars 1959 lui confèrË ptori.oirÀ*t res attribuiiorrs à.tu"t-lement'dévol u es au con seir coràniar q,,

"l;ui r"pp"ià";-";l;i i,L) qu",instants.

, . . Ç"I" loi a également déterminê rla composition du Conseil deLegrslation en taisant appel aux rnembres aciuels du Conseil Colo-:f:l:ï:t-Ju'à des persônttes êtues par t", CÀr"irri"-ii."i"." a,\.ongo Derg€.

Dé1'5 4uttr le cadre_du conseil ,coroniar, aux côtés de huitT,uTbt".r. nommés par le Roi, siégeai"oi.i* autres membres dont laoeslgnatlon 'relevait entièrement de la cham'bre des Représentantset du Sénat.

cette assemblée réunissait de ra sorte, dans le cadre cependantétroit du nombre de ses memrbres, les représentants autorisés des:1ytèj:.*tf:jlu-s diverses (apostolai, justië, armée,

"nseigne"r,errt...),ses membres choisis en raison ide leur expérience ,i'ratique dï58

LE JUGEMENT DU MINISTRE

Congo, des jurisconsuttes ainsi_ que 'des hommes d'affaires au faitdcs ,problOmes économigues et financiers.

En fonction de l'évolution ,po,litique du Conngo belge, la loi du2l mars 1959 a poussé plus loin le souci de'la compétence et de lareprésentation du rConsêil de Législation en y incorporant douzemèmbres choisis en toute ,liberté par les assemblées des Conseilsde province du Congo belge.

Le législateur a voulu de la sorte réunir au iein de ce Conseiltous les pôints rde vue, toutes les opinions susceptibles d'influencerfavorablement le résultat des travaux de cette institution.

A cet effet, il importait de réserver une tlarge place à unereprésentation des porpu'lations du Congo.

C'est chose faite et ainsi la loi s'est appliquée comme I'annsn-çaient le message royal et la déclaration gouvernementale, à mettreèn place une de ces institutions démocratiques gui doivent aider leCongo belge, dans un es'p'rit de franche collaboration et de mutuelleestime de

- ses populations, à devenir un des plus gran'ds ,pays

d'Afrique.La tâche que vous aurez à accomplir, Messieurs, est particuliè-

rement lourd,e et delicate,A cet égard, I'ordre du jour'de votre première séance est parti-

culièrement démonstratif .

fe vous remercie de votre en-tière collaboration à l'æuvreexaltante que nous ,poursuivons en Afrique.

]e vous souhaite, au nom du Gouvernement, à tous la bienvenueet foimule le væu de toujours voir nos travaux fondés sur,la préoc-cupation essentielle du rbien-être général des populations du Congobelge.

12 ma,rs 1959

LE MINISTRE DU CONGO FAIT LE BILAN DES RXALISATIONSET JUGE DES REACTIONS EUROPEENNES ET CONGOLAISES

Dlscours à la Radio Congo Belge

Mes chers ComPatriotes,

Me volct pour guelques Jours à nouveau parmi vous. J'en profite pour falreun tour d'horlion de ce qut va et de ce gul va molns blen.

59

Page 30: Congo 1959 (CRISP)

l'lwa''- .. ..,:!,qt;lIIFFrT"

REALISÀTTON DES PROMESSES

Ce qui va, c'est Ia mise en route des réforrfes arxnoncées le 13 ianvlel. Surle plan des institutions, le_ coilege _.à*"rËtir ,"^."t*int, auprès du Gouverneur Géné-ral a été constitué re r"" mars'. s;;î;ËË,ra disparition des discrrminationsraciales, 1l textes ont.été signes etlJ-ôo,-irr.'..o"u, Général vient encore d,ensigner { hier soir. Le statut Èinç- àÀ l"*ii"""uir", u o.ço ," pï"Àiare application par la nomination de 459'Afric;i"* ao*^g.uae- â"-ià qrîti'iaî"îtcgo"iedans les cadres les olus divers. S;]iljl; As relations humalnes, le concoursde tous les granfu &oanismes d;;"i: â'?ieîà.."aé.et plus_ieurs ont déià prisdes initiatives oui vont ,exacternent'd.n. i" *"", ,àurrâiie.-s"î rJ'ïrà a" r"décentralisation Lt de I" d+onc;liôtiiil'ir"ri"i^ parastataux ont dès à présentcommencé à transférer c_ertains de leurs ""r"i"". ";-è;Ë;-i?Ëi"ï: ?e trans-fert est €n cours oou" plusieuÀ il;;:.-Ë;;';;llàu"r, ,.rrr",loi sera prochainementd(posée en vue de réfôrmer r,..y"ïcr*^àË Ë'iepresentation de l,Etat dans ressociétés coroniales. sur. re. pran âe t"-rà."iite' ét.a"-i"--iiàrùiilr,-à-pJniq,r"r,I'adaptation des forces de.r';.dr; ;;t ;; ;;:"sur le pla,n éconômique Lnfin, desstimulants ont été rrecherchés

"t r"ot.*ll'î"Ltt'ct"e trouvés : La BIRD estdisposée à faire au congo-un prêt de zra rdo-Àrrrrons de dor,rars, c,est-à-dire deI'ordre de 5 milliards d;. fra;A; ie É."a, àï ie""lô;;;;;J oà"îî, ,"*,_toires d'outre-mer, dans le c-a{rg a" on"i.frài"__un, est disposé quant à lui àfaire au congo e-t au Rua.ndairr,t"ai, J*" i"rînq unoée" à venir, des investis-sEments d'un milliard er demi_environr Ëp.oauit à';-;;;;;ïu,iîriii"ra "tdemi également, souscrit

"o au"*àb"", ."ËiiËg."rement versé par Ia Bergiq'eau Congo. Ici, sur placc, vous connaissez les mesures-fises,pour encourager laproduction locale :-oolitiqu" à"ifuir"-"i-atLiià"", régime des adjudicarions etdes fournitures. vous connaissez aussi lls di.pàritiorr" prises en vue de résorberle. chôma.ge dans res g.og" .""tr"r; Ë;â'Judre re problème de ta ieunessedésæuvrée : Iancement de nombrzux'tr""àr-, étabi[J"oJi;î"-lrr"'oii"r, a"jeunesse. vous savez aussi que b cà"s"ii d"

'ôoo.,r""o",o"ot a étudié, au coursde sa récente session. le.s. prô;ets-du *.À"a'pË"-d;;"-;;;ï'q"iià'0,'Ëoï"",r" uomontant d'envirqn 50 tmllhârdÉ.

Àinsi donc, depuis deux mois, ,les choses avancent bon train. Ce pays veutavant tout des actes : ie viens de résumer ià"* qui ont été accomplis À-i"rpu""de quetques semaines :'ils so,nt iÀ,-ir.iâ"."ur"i .i;i.; i;;";;,;îi.Litàu, qu"s'amplifier au cours des mois à venlr.

Mais il v aussl ce qui va moirls bien, et je vous en entretiendrai sans oher-cher à éludei ou à minimise.l;;iffi;;4.!t .,g I

_ Il y.. torlt d'abord ceci. fæs blancs, entendant le langage sévère qui est lemien à'l'égard de certains a'u"tn" "u*,

l"-â.irâia""t si- je n'ar p"" urré optiguequi consisterait à les iuogl legs "o--" .y"nt-àeÀérité de ra 'mission civilisatriæsu leur esr confiée. I"'"épo"ds ;;;Ë;iiil;lî ri"n, car ce serart rràp-irr,iurt".]e suis parfaitement- conicient _- et .i'i"""r, t*à.r."' iî ""u1r".

îiri'""J-tr"ur",intedocuteû,rs notrs serarent -! ryd ;; r+;;;Ë- - ;;lËr;;'#iLpri"sous I'impulsion des blancs dans ce pays est, ad i'ens propre du terme, admrrable.Mgis e.n ma q.uatité de Ministrt d G;s;,l';j;e;.i"i;'.i; Ë ;*il; âlil r"".,méthodes et de leur dire que, pour co,niinuâr leur euwe avec un plein succès,ils doivent p comme nous- tous- "n "a -onà" ,rroâ"rrr" _ s,adapter à l,évolutionLa techntque et ta sclence.àïà1";;i;;^;;iÏ1, .r,"",ro ici s,entend parfaite-ment à suivre cette évolution; mais la sci,ence d;; h;*""';t ?Ë'TJ"I?.roto"également et il faut faire le -e.é ir""uii-a.J"p'àti"". Mes efforts et mes déci-sions, dans ce domaine délicar, ne tenàent t bTÀ. I" d;;;" ;;i;Àà îJri"o."

i:,!ïiii!,iit"":'#;'l?iïJ'i."'i"Ëïïi,lî"f ï*j"."#$iîj:.T?'t':travers tout le pays - extrêmement.nomt "uxl-ôuant.aux autrei, aux quelgues-unr qur ne veurent pas comprendre I'eoJeu hu-"ù d" l;;ilË'Ë li^ioïË=icr, ,e

60

LE JUqEMENT DU MINISTRE

doh évldcmrnent les empêcher de compto'rtettre I'avelir du pays : tous les blancsdc bonne volonté doivent être derrlère mol pour cela co,mme pour le reste.

tln autre point. Des Européens et des Àfricains se sont émus en voyant lesefforts que le déployats en vue de ralmener I'apaisement à léopoldville et dansle Bar-Congo. Ils ont cru que, dans ce domaine, j'allais manguer de fermeté etdonner enr qrælgue sorte une prime d'encouragement à ceux qui chercheraient àentretenir I'agitation et le désordre. |e tiens à dire netternent gue ceux qui pensentcela'ont mal interprété mes intentions. ]'ai précise lundi, sans équivoque possible,au cours d'une très large conférence de pnesse donnée à Bruxelles, qu'il n'étaitpas guestlon pour le Gouvernement d'entrer dans les vues d€ ceux qui songe-ralent à revendiguer, pour I'une ou pour I'autre partie du Congo, la séparatimdu reste et I'indépendance immédiate. J'âi justifié cette position en soulignantgu'aucune région du Congo, quelle qu'elle soit, ne pourrait espérer devenir unpays prospère en s'isolant du reste du pays. )'ai souligné qu'au surplus, un pasdans ce sens ,risquerait d'en entraîner d'autres, et gue pour finir au 'lieu de formerun Co,ngo riche et puissant, nous aboutirions à uae mosaïque de petits Etats.Et ccla alors que le Congo grâce à ses richesses humaines et naturelles, grâceà ses régions économiques cdrnplémentaires, a tout en mains ,pour devenir un desplus grands pays de l'Àfrigue. Et cela alors' gue le monde, dépassant 'lescorrceptions périmées d'un étroit nationalisme, s'organise pour survivrre sur labase de grands ensembles politiques et économiques. J'ai dit netùement gue porteratteinte maintenant à 'l'unité du Congo serait faillir à notre devoir essentiel àl'égard de ses 13 millions d'habitants et que, si nous agissions ainsi, 'les descen-dants de ceux qui, dans certaines régions, y songent peut-être, se,raient plus tardles premiers à nous le reprocher. Et je concluais:la Belgique aidera,le Congoà dêventr un grand pays. Sa politigue, sur ce point pas plus que sur les autres,ne fera I'objel d'aucune défail{ance, Nous ne reietterons personn€, de la grandefamille conçjolalse, mais nous demanderons à tous - et à toutes les régions duCongo sans exception - de travailler loyalement à la réalisation de cet idéaldu,r mais exaltani. Et cela parce gu'i,l y va de l'avenir du Co,ngo, dont noussoknsres auJourd'rhui responsables.

Cette position est claire et n'indique aucune téndance à la faiblesse ou à detmauvais accommodements. Mais ,- et ceci es't tout autre chose + est-cê unêralson pour ne plus souhaiter rallier à ces vues ceux gui naguère y paraissaiento,pposél ? Est-ce une raison pour ûe pas essayer de ramener la conco'rde et lecâime des esprits à Léopoldville et au Bas-Congo en demandant à tous de fairebloc, derrière la Belgigue, avec le restant du pays afin de construire un Congolndépendant et puissant ? Nous avotrs tous un intérêt évident à la pacificationdes esprits lfn gouvernement gui ne sau,rait pas distinguer c,ela ne ferait_paspreuve de ferrreté, mais de légèreté. Telle est exactement la ligne de conduiteque nous nous sommes tracée et gui, maintenant ctairement expliquée, fera dispa-raitre, je l'espère, les appréhensions. J'ajoute que j'ai maintmant I'assurance gueI'lrnp€dse majorité des habitants de ce pays, aussi dans le Bas{ongo, accepterade suivre la politigue définie et de collabo,rer à sa réalisation et au rétablissementdu calme dans les esprits.

Un der,nier point. Certains investisseurs redoutent que la Belgique ne garantisseplus sufflsamment leurs activités.

Cette crainte est évidemment sans fondement. ]e dis < évidemment > car unetelle attttude serait à la ,fois une injustice à l'égard de ceux gui font preuved'esprlt d'entreprise et une faute à l'éga,rd du Congo lui-même, gui se verraitprlvé des capltaux sans lesguels son essor ne se poursuivrait plus.

|e crols gue les intéressés n'ont pas sr:tffisamment étudié la Déclaration Gou-vcrnimentale cur ce polnt. Celle-ci énonce explicitement que sur, le terrain écono-nrlque, la prospérlté du pays n'est posstble que grâce au travail de ses habitantsct i un citmai de conflarice. C-etti conftance est nécessaire pour s'assurer le

6l

Page 31: Congo 1959 (CRISP)

REALISÀTION, DES PROMESSES

concours des techniciens et l,apport des capiô;-"ô' ;"il;* î^ii"', un imiêrieux b"*;.tïri.bflilï,ir Éllîlf"ï:"0î#,.1:s.ur l'idée que la prospérite econâmique ,ie-l'io'coit que dans un crimat d,ordre,de contiance et de travail. Et elle ionclut :- -

<< Le Gouvernement- mettra tout en ceuvre lour gue ce crimat ne soit pasrroubré' par l'exercice .d" "u io"rr""J""té, û' ÉJ;;q;;-.";J;;'ii" .".por-sabilites à I'éqard de tous t"r l,urit""tl-iu-co-ngo, Àu cours de ltvorutionpolitique, elle se doit de maintenii-;;;'i.;;" .arrr"irl.ù"ti"n"ît' aïln'qura", t"contrôre. Elre se déchargera d" ;.tt"-."-";;;..uiriïï"î'rîïn""oi"''l"l institu_tions congolaises nouveil-es .""o"t ."p"uiJ.-^ï'uour"" t" .o'tin,r'rtà àï r,o"a"",1""""îïî::

des ensageme"t, e"Sti., "ïpi,*rit la proùection des-personnes et

En langage nlus 1r^ai1- lncore, ce-ra signifie

-que I? Belgique ne se dessaisiral:uÆlar"ir. politique sans avoir l'a*suËn.e formeile gue ies capitaux investisau \-onso continueronr à jouir de ra sécurité q"'il" ,e;cl;;;#à;Jift les paysdu monde libre. La Bergiq;Jep;i;r;;Ë;;,TË,," .". capitaux à s,investir, parceque'e plus srand bien"dl cJg;lË'Ë'ir'â:â., que juste qu'ere se soucie deleu,r securité.

Pour que cette sécurité soit le plus sûrement acquise, qui ne voit que l,essen_tiel à faire auioutd'hni est de-.ieii*""-.li#i ;;';;;"'î".o"eîl,Til ", a"fraternité, un élimat de mutuel .""p".iïu* "tJquel

aucune coflaboration durabren'est possible entre les p"putut#.---Ë"g;r"ir" et branche - étubli"" "r,

Àfrique?. Cet aspect a"-pi"tiJÀ."-" oîii-séc.urité a".1"*ii'*-entJ que pou" r'.iÀiî'.,1"'Hîi ,i,îî?,1;",rïi":îîtJaindisperuable d'v insister a êt..i*-"*".Ëii. l" I'ai fait récemment encore ausénat et .ye le refais ce soir r. je demande à' tâ,r",.aux blancs et aux noirs, decdrrprendre que de cet "sp"it

dJ -"i""i';;.p;J:t'a" î"i""^.îràio?li"ii'aep"o-dront I'ordre, ra ouissanÉe. .t L p-i".pe"iËîr";";'a'"'"o;; Ëï'.#à:entantsd'anciennes coloniês étrangères ,ro,.r" ont feii.iË'o avorr, contrairement à d,autrespays' adopté à temps une-politique ";;;i;:'ii"rs ne ,pouvons perdre cet atourmajeu,r.

Et maintenant, ie dois conclure. Savez_vous. ce qui manque un peu partoutau conso, er très s;éciar"-;;i-;'t;ô;ld;ïËL" sérén*é et la bonne humeur.ces deux qualités léo"ndai.e.-à" pîà5îâï'.;ngolais sont en train de s,arrérerchez les uns et chez "res

autres. ch;.ï; ËiË ;; sa têre ou dans son cceu,r degraves soucis ", "".."::1._,:^_11 l" sont pas roujolrs l.r-;êÎn;;;1...à-.oojr-guent ou au contraire 'réagissent Ies uns sur les.autres, créant urr" atmosphe.edéprimante ou une rt-*ni,Ji"-tgràr"lïr rirr,=Èlun." €t noirs, renoncer à ceracar I'histoire apprend ou'tr,.n grand pays ne s'esi jamais forgé dans

'amertume, rarnélancolie ou la crainfe ao i""a"r,i.iir.

Touiours, au contrai,re, un souffle d'enthousiasme anime ceux qui créent unenouvelle patiie. Et .'".t _bi'"n-a"-;;i;;r/ii'u;ii'ici. Des difficurté; - plus ou

i:iTi j#ï:"e"iîi:ï,îi,oi:ï,.0î:,1"î;-"-";";;;;;;#:d*i"pli.oot",,,"-

pt e i n trava ir d" r;;;;.'r r i# :;; ;i";'iJJ il.,?"T|, ï"',i,i :ili"i';ï,r::se laisser aller au sceDticisme, "i J rti"qui?i"àIll,

"ur,o,.,, ne pas s,aigrir. Faireface, avec foi et confiance en soi, "" f;;;;;;ï

-ser_a beau pour autant que cha-cun en ait la claire vision et accepte atv tr""àiii"r dans ra joie. pour ce.lâ il fauts'unir car la désunion esr, feuj6u1s,.'" i;;;'à;,faibresse et une cause d,échec.Nous avons une doctrine et nous l'apf,liqu"i"t Ër. accomprissons chague Jourau moins un acte positil pour la ,eafJe..'Ë-é""

,*Ï;:'{:'*i''iiâilÏ;'p""d;'iâ;;;?i"-'i;*""'"':T-:"i:ilti:*ln:62

LE IUGBMENT DU MINISTRE

Dkcours à la Chambre

21 avrll 1950

NL Yan Herelrtick, Ministre du Congo Belge et du Ruanda-Urundi. - ls. .tooot-lcurr demandent encore au Eouvemement d'accélérer I'évolution de sa noutelle politique en

cc gul conceme Ies lib.rtés politiqo"r. LJn avant-projet de remaniement de la Charte colo-

nlale iera proposé pour lin r95g. II est indispensable qte ces matières soient soumiseg aux

.,onseils de province, nouvelle [o*rle, et non aux conseils actqels. Nous devons pouvoir

nour appuyer su ure arr.mblée élue, sans quoi nos projets seront contestés par les élé-

ments avancés. Ces projets seront présentés en luin 196o au conseil de gouvernement, en

reptembre 196o au Conseil de Iégislation et au parlement lors de sa rentrée.

J'y insiste : les timing établis pour les institutions ont été respectés, voire davantage.

l-e collège corsultatil auprès le gouvemement est constitué; il se réunit cette semaine,

trè8 exactement Ie e5 avril. Les collèges consultatifs auprès des gouverneurs de province

ront constitués et Ia première réunion prévue pour firr mars â eu li"u dans les différentesprovinces, ,auf dars Ia province orientale, où elle a et lieu at déLut d'av*I. L'élection par

chaque conseil de province de d"u membres du Conseil législatil est faite depuis linmars. Et le rr mai, nous aurons à Brux"lles Ia réunion du Corseil lcgislatil nouveau, avec

l"s membres venant d'Afrique.

Les conseils de tenitoire : les avant-proiets sont terminés' lls seront soumis en mai

t95q aux conseils de province, en iuin de Ia même année au Conseil du gowemement, en

reprembre, au Conseil de législatior, pour être promulgués en octobre 1959 et exécutés finde cette année pour les élections telles que prévues à la déclaration gouvernementale.

La réforme du conseil des villes et des communes : I'avant-projet est teminé. Mêmer

procédure et timing que pour les conseils de tenitoires.

Pour les conseils de province, I'avant-proiet sera teminé incessammeni. II sera soumis

en mai 1g5g aui conseils de province, en iuin 1959, au Conseil du gouvernement' en

rcptembre 1959, au Conseil de législation, pour être promulgué lin 1959 et entrer en

npplication dès -ars 196o par Ia constitution oot""ll" des conseils de province'

Votre commission propose encore de rélomer et ren{orcer I'exécutif. Dans ce domaine,

rrne suggestion est faite, qui mérite t'attention de votre Cha-]rr"' il est dit qu'il faudra

houver une solution plus rudi"al" pt" une modilicatio. d" la Charte, alin que le pouvoir

cxécutif politique soit présent en pemanence au Congo.

M. Laræk. - Vous dites bien, Monsieur le Ministre, en permanence ?

M. Vcn Hemel"tich, Ministre du Congo Belge et du Ruanda-Urundi. * Oui' en

Iremânence.

C'est une rélome d'une très grande ampleur, parce qu'elle touche au fondement

même de ce qui a été, jusqu'à présent, notre conception de I'administration du Congo. llrerait très intéressant qu'un échapge de tues plus tpp.ofotdi ait lieu à cet égnrd.

Entre-temps, considérant Ia "h.rg"

énome qui incombe au gorruemeur général du

Congo. non seulement le vice-gouvemeur général a été désigné comme vou6 le savez,

mnir il est aussi préw que dans les lout prochains iours I'entourage du gouverneu général

rcra renlorcé par de hauts fonctionnaires. Sur ceu-ci, Ie gouverneur général pourra se

décharger d'une partie de ses attributions, surtout administralives. Il s'occupera ainsi, d'une

Îaçon normalc, du gouvernement général du Congo...

En cc qul conccrne Ic tranrlert au Congo des organes de direction des sociétés et der

pôrôtlalr1ur, la déclarallon gouvernementale r'crt prononcée. Depuie lore, tour les paras-

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Page 32: Congo 1959 (CRISP)

REALISATION DES PROMESSES

lataur ont été invités À étudicr ce transfert dans le dgld le plus court. II est éddcnt quclee parartataru comme I'OIItce dee Constmctiong africainer. comme Ie Fonds du Bten-Etcindigène, comme le Gédlt a'x Congolais, - devenu dorénavant Ie Crgdt aru Ctarrermoyennes et à I'Industrie, x n'ont plus leur place ici. lls doivent êhe présentc en Alrtqoepour y irendre eux-mêmes, pa" Ieor direction, Ieo dlspositions néceesalres, adapt6er anrcirconstances de l'endroit, Faire un eflort particulier pour kopoldville et les envtrour :c€tte sugglestion esl à retenir, elle rappelle ce que nous avons connu en Belgique avecI'O.R.E.C. il y a quelquee annéer. Mus ferong certalnement un effort daru ce renr.

(Chambre, Annales Parlementairer, no 41, p. 5).

l? aotÉ 1969

LE DECRET DE BASE SUR LES LIBERTES

Article I : La liberté 'de rêpandre sa pensée par tous moyensest garantie dans les limites fixées par dêcret. L'autorisation préa-lable ne peut être prescrite.

Lorsque I'auteur est connu et réside au Congo belge, l'éditeur,I'imprimeur ou [e distributeur ne peut être poursuii.

Article 2 t La'liberté de s'assem,bler en des réunions ,paisibleset sans annes est garantie dans les limites fixêes par décret, I'auto-risation préalable ne peut être prescrite.

Les rassemblements en plein air et les réunions en des lieuxnon fermés et découverts restent entièrement soumis aux règlementsde ,police.

Article 3 t La liberté d'association est garantie dans les li,mitesfixées par dêcret. L'autorisation préalable ne peut être presorite.

Le droit de constitger des ,partis politigues est égalementrecgnqlr d_ans le respect des principes démocrati,gu€s, de la legaliteet de I'ordre public.

Article 4 : La liberté syndicale est garantie dans les li,mitesfixêes par décret.

6{

wçl- u la.F-! 4

^51f; -rff ?F: " TI'

DEUXIEME CHAPITRE : LA RUPTURE DE L,HYPO.

îHiidbu coNiô iiNITAIRB' L'ABAKo Er LE

FEDERALISME.

Page 33: Congo 1959 (CRISP)

I* ilaclantlon gouvetr.ementale est fondae sw I'hypothèse i!'un étodcongolals unitolre, décentrclisé, Mise è pa;rt I'Aboho, cette hypothèse ne

fut pos contestée por h" pailis congolais cu cours d.es premiers mois ile IQJQcar hs naiïonolistes congohis étoiant [ostiles ou fédércltsma ou à la balka-nlcolton ilu Congo, tf,èse des séporalistes Èotongois.

C'est I'ABAKO qui vo mettre en question cette hypothàse wûtahe ellalre ilu lhèmp féiléruliste une ihs lignas de portage entre motutetnents, parliset associations p oltti4ues.

L'ABAKO, cssocialion ethniqu,e et cultwelle æéée en tgso pour pro-mouvoir Io lorr.grn hihorqo s'est pftæntée aux éIections conmunahs de LAo-poIiI"tIIe sn d.é.embre 1957, rcmpofio;r;t 155 sièges sur r7o. Ses leaà,ers fwentanâtés o;irès les troubleg ih ianvtrlr tg5g et l'ossociolùon fut ihssoute (voll'annexes).

0 mare 1969

LE MINISTRE DU CONC'O EN FAVEUR DE L'UNITE

Au.ann brte, à notre connorissar"ce ne défintt mteux Iathase offtctelle concernant I'unité ilu Congo. II àate d.u g marc1959, veille du déport du ministre oert Léopold.uille où iI devaitpnndre Io ilécîsion de .oupe, court au risqvn ù.e prccès politiqua,en libérant lns derniers leaàers ernprisonnés de I'Abako et enIeur proposanl un séjour en BeIgiqua,

Vous savez que le Gouvernement s'est prononcé pour laconstitution d'un Etat congolais démocratique qui, lorsqu'il seradoté d'institutions co,mplètes fcrnctionnant dans l'ordre et le caflme,accèdera à I'indépendance et choisira, dans la plénitude de cetteindépendance, la nature de ses nouveaux ,liens avec la Belgique.

Cette doctrine fondamentale implique gue le Congo se formeet progresse com,m€ un tout; elle implique, en un mot, l'unité duCongo.

I,l semble qu'en Belgique comme au Congo, ce'ltaines personness'interrogent sur le point de savoir si cette doctrine reste bien celledu Gouvernement. On apprêhenderait gue le Gouvernement eîvisaged'entrei dans les vues lde ceux qui songent à revendiguer, pour I'uneou I'autre partie du Congo, la séparation du reste et I'indépendanceimmédlate.

67

Page 34: Congo 1959 (CRISP)

-,,'qIF

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

fe tiens à dire, de ta manière la plus fcirmelrle, qu,il n,en est rien.Le Groupe de Travail avait déjà 1déyeloppé ùes raisons pourlesquelles I'inieret supérieur a" tou, iâ, l,Jrr"ri'Àï, càîî]'*rrrr"I'unité du pays.Le Gouvernement a pris position dans ce sens et il maintient,sans restriction aucune cette position.

qr,"lt:"ii,"îii,::.li.t1'o1_ ".Té::' su'une région d.u Conso, quelle

4:'ôJô#îï;"ï:i:l,Tfi ":"il',i,i'iiffi ";X: jX':::i*î":",'.î

d'en enrraîner d'aurres, er gu€ pou, fiJ. "î'ii* à;'i;;T;" ,"Congo riche et ouissant, "";;J;ti;o* a urr" mosaïque de peritsEtats... Et cela âto"r. qu!-ià-CJ*;;ê à ses richesses humaineset naturelles, grrâce a ses. régionË à.Ë"oÀiqu"s complémentaires, atout en mains pour deveni, ù d", plu. l"urra. payi de l,Afrique ?Ft c.ela alors que t"

",""à", #;;;ffi:stconceprions périmées d,unétroit nationalisme, s'organise'p;;:;;i"r" sur la base de qrandsensembles politico;écon"-*iquer... porË" "tt"r"i" d]fiË ;; b;n"m,aintenant, ce serair faillir â ,o, d"roi"r-essentieis Jït;;";; à. ,",treize millions'd'habitants. Les à"r.""a""t" de ceux qui, dans cer_taines régions, y songent peur_êrre, seraienr, pl;;;dî"*iràr"",à nous Ie reprocher.

'cette affaire-rà est donc entendue. La Belgigue airdera le,congo

liii::ï,ffi ,:ï{i:';',.,#;;rjllï:}i-:",,:,:i;"tu}jfuj"ru:terons personne de la granâe famille .orr.q"l"i"",,i;À';;rr';;""-derons à tous - et,à t.r1"f Ë#ô;;iïC-,g1,^r"*;â;il _de travailler lovalement.a r.

"z"r]!;;b" a cet idéar dur mâis exar-!1t. Et cdla, parce q;',t t ;;Ë"r"";ir du Congo, dont noussommes aujould'hui responsables.

(Réunion d'Infomation du 25 mils à Bnuetes, à I'initiative du caf,inet du Ministre).

B st 4 ma,rs lg59

DEUX PARLEMENTAIRES BELGESFÀVORABLES AU FEDERALISME

1' M' Phorien; président de ra co{nmissionr sénatoriare du congo,en faveur du fédéralisme.

Je voudreis également, Monsiær Ie Ministre, mais ceci, me direz_vous, n,eet peut_êtrepar une qucr'on de grande actuarité, attirer votre attention sur ce quc fe conrrrr-\re êrrc

6E

PARLEMENNTIRES BBLGES FEDERÀLISTES

unc crrcur. ù savolr qre Ie ConEo auait une vocation à I'unité. Je n'ai aucune prétention àI'tnfatlltbthte, mais mon oplnion se ba." sr. de longues réflexions et des conversatlong avec

da nombreux coloniau, et fe crois que Ie Cotgo a une vocation à la fédération. L'argumentdonné par la déclaration gouvemementale, repris d'ailleurs des conclusio.. do group. detravall, consiste à dire que ce serait nier I'æwre de I'administration que de contester sa

vocation à I'unité.' Je ne le pense pas, car nom avons les uemples de I'A.O.F. et de I'A.E.F, Là aussi,

ll y avait ue unité d'adminishation. Or, on a constaté, Iors dr référendm organisé parle général de Gaulle, que ces parties se sont fractionnées .r Ca-ercu., en Oubang:ui-Chari, en Guinée, et que sais-je encore.

L'administration, à qui je rends d'ailleus Ie plus grand hom-agÈ, n'a pas la possi-Lilite de faire naltre ce sentiment national, ce sens civique mqr"l h déclaration gouver-

nementale fait allusion.Nous avons au. Gngo des frontières a*ificielles ou tout au moins empiriques. Ce ne

sont pas des frontières naturelles. ll y existe une multiplicité de racee, de tribus. de langues,

de dialectes, de régimes, des sultanats, des chefferies, etc. La superlicie du Congo est de2.2oo.ooo Lilomètres canés.

On s'imagine difficilement ce qu'est cette étendue, mais si vous superposez la carte

.fu Congo sur la carte de I'E rope, en mettant Banane à hauteur de Sanagosse, Ie fleweCongo traverse la France, Ia coupe en d.u, puis le Congo s'étend st Ie s.d dt D.ne-ma"k, ue partie de la Baltique, coûrre toûte I'Allemagne, Ia Pologne, I'ukraine (Elisa-

bethville se trcuvant à hauteur de Salonique), toute Ia péninsule des Balkans, Tdré"oslo-vaquie, Hongrie, Suisse, une partie de l'Italie.

Si je -. suis pemis d'évoquer devant vous I'étendue du Congo par rapport à cellede I'Ëurope, c'est pour atHrer votre attention sur la grande variété de tout ce qui se paEse

la-bas. II n'est pas sulfisant de dire er Euope qu'un Llanc de Tchécoslovaquie ou un blancdes Pays-Bas, c'est Ia même

"hot". Non.

Rien n'est plus faux que d'assimiler un noir du Bas-Congo à un noir du Katanga.Ce sont tous Ies deu des noirs, mais ils sont très différents. Quant au climat, on egt

quelquefois étonné de Ia diversité que I'on rencontre là-bas. Alors que Ie Congo est engrande partie ué sur I'Equateur, il anive - je I'ai constaté moi-même - qu'il faille fairedu f.r pour y être confotable.

Je ne tire de tout ceci qu'me conclusion pour I'lnstant : c'est qu'il faut faire abatdonde tout parti pris oncernant Ia conception de I'mité du Congo. Je sais que ce n'est pas

votre cas, Monsieur le Ministre, mais il faut bien se pénétrer de cette pensée. Les consé-

quences futures s'en révéleront. Songez à Ia fomule que ie me suis pemis de vous envoyer

dans ur mémoire au début du mois dedécembre. Je I'ai publiée. C'est là Ie fruit non pas

d'une improvisation, mais d'me très longue méditation qui peut certainement vous être

utile dans l'évolution future de votre politique a I'ggard des noirs.

(Joseph Pholi.n, déclaration au Sénat, I" 5-5-1959, Annales Pailementaires, n.2!,pp. 428 et 429).

2. M. Dehousse, ansien président de I'Assemblée du Conseïl de

I'Europe.

Pukque l'nl parlé de Fédératton, je déstre souhgner que ie ne Ia conçois d'aillerus pas

unlquenrcnt ,lnnr l,rr rôpportr luturr du Congo avec la Belgique, mais également à I'int6dour du Congo lul-môme.

69

Page 35: Congo 1959 (CRISP)

.,".-l: c;1,'"u ""r;:i:::i.:î"" de manière que,qu. peuabshaite' c'est tme entité ûui ne- répond ou" u'd; "i"lun, ",t "*es. un Etat unitairc etcentralisé, qui englobera* r'*."-br.'d" c;;rq-tàà"1ir",, me sembre, dès lors, difficire aconcevoir' c'est pouquoi ie préronise_non r""r"-""i]. igaération à l,extérieu, mais aussiIa Fédéràuo, a I'i.tcriur.'d, C""g. f,r-_à_ll''L'' '|d '

". ^rttîïlr. oehousse, déclèrâtion au sénat, Ie 4-i-r959, Annales parlementaires,

tE MINISTRE INTER.PRETE

En attendant notre retour, nous vous demandons de rester calmes et d'avoirconflance.

(Sé) : |oseph Kasa-Vubu, Daniel Kanza, Simon Nzeza. >

18 ma,rs 1969

COMMENT LE MINISTRE DU CONGO

INTERPRETE LA NOTE DES LEADERS DE L'ABAKO

Lc.' Iibérutton des leaàers ABAKO suscilo des ,smous or"

Congo, certains groupes d comme I'lnte$Ad\rohe - interpré-tdnt Ie aéJour en Belgique comme une prarnotion au rang d'in'Ierlocutaurs vdlr;bles, A Bruxelles, M. Yan Hemebiich |ut prté

LES LEADERS DE L'ABAKO A BRUXXLLES

2. NOTE:

'< [a grandeur d'âme de Sa Majesté le Roi des Belges gui s'est pa,rticr.rJière-ment traduite dans son message précédant la déclaration gouvernementale dutreize janvier 1959 est la meilleure garatrtie de ta confiance qu'elle avait déjà faitnaitre au p'euple congolais lors de son voyage en 1955.

Nous tenons à rendre un sincère hommage à la loyauté, fermeté et équitéde M. Van Hemelrijck, ministre du Congo et du Ruanda-Urundi, gui a pris àcceur sa mission de faire appliquer les institutions inspirées par la nouvelle poli.tigue congolaise.

Nous nous permettons d'associer à cet hornmage tous les amis et ceuxparmi les habitaots du Congo et de la Belgigue qui ont été de cceu,r avec nouspendant les tragigues événements gui ont margué notre pays en ces premiersjours de t'aa 1959.

Fuissent les hommes comprendre que, dans de pareilles circonstances Dieudemeure seul Juge équitable.

Le Congo entier a le plus grand intérêt à ce gue la confiance, la conpré-hension et une edfective collaboration existent entre tous les habitants du Co,ngo.

C'est pourguoi nous demandons au peuple congolais de rester calme,d'oublier le passé et de préparer I'avenir dans I'esprit de la politique nouvelle quiconduit le Congo à I'indépendance.

En cas où I'o,pinion générale désirerait connaître notre avis pour I'instantsur chacun des points de la déclaration gouvernementale du 13 janvier et sur lafaçon de les mettre en application, nous répondons par le proverbe suivant :

< Mbisi Ka Titesakana mu ntinu ko >>, c'est-à-dire : << même le chasseur adroitpeut facilement, dans la précipitation, rater un gibier ea pleine cou,rse .>

Toutefois, compte tenu de la promesse formelle faite par Sa Majesté leRoi des Belges de nous accorder I'indépendance, la compétence des personna-lités qui ont élaboré et approuvé la déclaration gouvernementale d'une part, et dela bonne volo,nté gui se manifeste d'autre part, nous acceptons de discuter entemps et lieu la mise en application de la politique nouvelle.

Du choc des idées jaillit la lumièrre. >>

(Texte diffusé par I'Agerwe Belgo-Congo le 17 *utt rg59).

16 ma,re t96g

En captiuité, Ies leaders ile l,rrbaho ne connutent ni Iemessage *:! ", Ia déclotation gouletrlementale du tS irrnviet,Les autorités ne _hur "n *^t "nt po, I" t.rt".-Lri, ooo"ot,M" Croquez, du barreau d, i;Ce rut i,4. n;; ru;i;rf

",iii:"T"#li:u,;î:i"u",,î#en fit remettre un erempi,oir., par la sutte.Antué à-Léopolduille le rr mars (où, à l,rnittative du boury-rnestre van Heche,.Ies rnogasizu ettropéens aaaïent été invités àferwer)' Ie ministre

"'""t"";;;;-;n. M. Kasa-vubu dans Ie'bureaudu parquet.et lorsque M.-i; Hemebiich quitta l,aéroilrome'de Ndith, ilans la "i1ira.

irl ,î'^yr, toutes ies mesûr€s avaientété prises pour rcsler l,all.,t"" Id"_t;l;;*."rïii* a.théâbe. En- effet,- a f "rt.' a" t4 marc, en grand secret,MM. K"s-a_vubu, Kanza ;; N;""" prirent place à bord d,unauion militaire. IJn tu.ritorial les accompagnait, M. Bissot.Après leur anivée, Ies ler,ders de_I,Abaho diflusàrent unenote et une déclaration. on

"n ,"t*,nd"o ,i,l)i,1i'i].JJin"

".r-uanl : < Nous-acceptons de discuter en temps et Iieu Ia miseen application de Ia po,litiqu" .ro*"11" ,.

I. DECLARATION :

< Nous ]oseph Kasa-Vubu,.Daniel Kanza et Simon Nzeza, nous faisonssavoir à nos familles et à nos âmis gue n*o-*î}.". bien arrivés en Belgique._ . André Kanza, Thomas Kanza ", f"r.ti"'ï;::'",h"i"ffi ;iff :i*ié.:ffi tt,'o:iiJ:i"iilï""ffi ..?lïi:i,:ii";.iffi

L'instrucfi o,n iudiciai,''*.,i'J*i"it"iïji:ËiJ:::i*"fi "'lî"""ffi J",,"#Ëli,[îî]avo,rsété

tronsei-ies'rË;'i,.ilËîLd"""";#j:Ë,#îï":ff 1*.*;,]r:"1;ff,yJffili70

7t

Page 36: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

d.e ne pas [atr9 ile déclarctton publique attant la sétrnce de IaChom',. ; Ie Conseil d. C..bi.^Lt d"-;; ;;;"i,î*Ti)'n"A"r..Ie rg mors, repondant aux crttiques socto/tstr". î"- ^irtrt"n ltt. une d,éclatation_à Ia Chombre reietant l,interprétotion selonIosr*II* les leaders éto,ient a-n"urâ,", ,.";';;;;;;;;,unt .on"i_d,éranl leur déclaration ,..,ilrqu.- comûrc un ralliement à Iopoliliqun du tS icLrlatet.

poru compenser l,effet dc Ia hbarafion ihs Lead.ers d.eI'ABAKO, Ie mtnistre in-xo-", B"ùù;-;,;;,; notablescongolais. M. Van Heche, bougmestre de Ia cornmune d.e Léo_poldvtIle' ,".ots chefs iru pani i" ru"ii c;;;.i";;";;'fr. por*"nLwnumba, préstdint d" M.Cô. vinrcnt à BnxelIes à Ia mêmeépoque.

- -Les intéressés m'ont remis une déclaratio-n. lr leur est roisibre de Ie faire Mesdameset Messieurs' c'est lÀ un des acrq ;; Ë'iù.J il", ,t, disposenr. cette décrararion a'lonné Iieu À diveres interprétations. erurt JïI

'ï""ti"-r. que les dirigeants de l,Abakoqui, il y a quelqr.s semaines encor., refusaient'i" ,. laire

-entendre par Ie g"oupe detravail qui' il v a peu de temps, o-"1;-r;";Ë, I" qu il, vouraient c,était l,indépendanceimmédiate du congo Berge et qu.'irs ne aert""i""t jir'truit." sur d,autre bu.. qr. ""r"_ra,

y compris Ie départ dc. bluncs du c;; ilË: fJ ,ulli"rt, dans cetre décla;rion, à Iapolifique gouvememenrale,"ff" qJ"ru'i"e;'d-;j:'cette décraratior' cri, -'a été présentée hier, m'avait da;a etc offede arors que j,étaisà Lcopoldville' u'"o*' d" J";;.-'""";;;;Ë iuT'-.' uu"" M. Kasavubu. EIre n,éraitpas encorè rédigée à ce moment, mais ir-m'a nt**u'i" faire une décraration de

"atiement àh politiq.c gouvernementale. l'"r *f"rc ';"; :" moment, M. Ka.arubu était endétention' L'un de ses premiers-actes, étant u*,rc ", -B.rgique,

fut de rédiger cette décra_ration avec ses amis et de me Ia reme.re. c.t"-"r-i-ptiq"l, l" t";;uË'i]'"lTl'1._n ula politiqu' gouvernemenrare ,p ;;; ;':";ï;"i-*- contient cerraines subrirités etnotamment Ia suivante' c'est d'accepter d; i;;J; :;;"-o, er lieu Ia mise en appricarionde Ia politique gowernementare-' ritr.","" Ë;. i"J.r"" est un droit qui apparrient àtous les habitants du conoo Belge et iJ-Àt";;a;".e, dont nous devons nécessairement

Ë-:fË:t* I'existencc, o""*""i tri""*;, ";ii:'ii,"t, ,,"*p.i-.. dl,.'i:""a* o L

Dans tout cela, il ne faut loir ,u"ue chaus"e_trape,- comme d,aucuns le pensent. Jeconsidère que, dans I'érar actuer d"r "h";".,-;;;r""1"i, r.n pa" mar d. "h".i, d*. Iuvoie de Ia pacification des esprits au congo s"rg;, -,io".qo.

nous voyons les principauxopposants du la politiqu" du gouvernemen, tr"tg. i*.'.. pays se ralli.", du moins dansles grandes lignes, à la politique que nous arors défiri"...Je sais bien, Ies déclarations qui viennent d,être rendues publiques au Congo et enBelgique donnent lieu à.r"s inrerprétâtions diverses, et_r,on craint que re Minis-tre n,aitfait un sort privilésié au trcis l."à";r;;'i'À;;;li.-'n.rr,or.,

cerrains rui prêrent cette

ffii':"';i:lTer directement êvec eux d" I''u"'i"l., régions qui 1", r',ù"îr""i"o" a"

Dois-ie dire qu'il n'en est.pas question ? Je n,ai pas ici, comme Ministre du Congo etdu Ruanda-Urundi, à m" mettre- en rapport avec 1." I"ud"", de partis. Dun, I. "u,

quinous occupe, il s'agit de leaders de partii-dissous, du. b"r.g_"rt." révoqué.

72

MOUVEMENT DE RESISTANCE BAKONGO

lJn communlqué a été falt par un raseembtement de diverses organisations à tendance

polltlqrre à Léopoldville. II y est dit notamr.nent , . Pour Ia -tt." des Balongo qui ne

r'attendaient pas au départ en Belgique de Kasartbu. Kanza et Nzeza' m sondage fait

apparaltrc qu'elle est convaincue que ces trois Congolais sont en Belgique pour apprendrc

à dtriger le pays. "

Je viens de répondre à cette supputation pulement gratuite. Le Ministre dt Cbngo t'anullement I'intention ni Ie droit de négocier au suiet de I'avenir du Congo en général et du

Bas-Congo en partirolier.

II y a d'autres inquiétudes. lts acceptent, dit-ot, de discuter la mise en appllcation de

la politique nouvelle, et l'on donne pas mal d'interpiétations à cette déclaration. II n'y aura

à ce sujet aumne discussion ni aucune négociation. C'est sous la fome Iégalement admise

- ou qui sera admise légalement au Congo - de Ia vie des partis politiqt"s ou pur Ia

voie des institutions régulières que ces disctssions doivent s" dé.otl"".

(Arrrl"s Parlementaires, Chambre des Représentants, n" 56-37, pages 16-17, séance

du -"."".di r8-:-ss).

23 avrll 1959

LE MOUVEMENTEN FAVEUR DU

DE RESISTANCE BAKONGO

PARTAGE DU CONGO

(Docament inédit)

Le Mouremtent de Résisrance Bahorgo, clandesrin, pritposition le z5 avril en laloeur ilu pafiage du Congo et de I't.ndépendon"e immédiate. C'est Io prcmière lois que, dar.s un

document pubhc, est lormulée Ia ^enace

de boycott de I'ap'plication de Ia déclaration gouuernementoh.

Monsieur le Président (de la rChambre),

Nous avons l'honneur d'exposer à la haute Assemblée dontvous assuimez la ,presi'dence, tes points suiva,nts :

I'l y a dcla deux mois que nos leaders sont sortis de lprison;il y a delà deux mois que trois 'd'entre eux se trouvent en Belgigue,où nous croyons gu'ils sont amenés, si pas pour négocier I'indépen-dance, du moins pour faire connaître les aspiratons légitimes dupeuple congolais; il y a déjà deux mois, un profond _mYstère couvreôettl < faméuse affaiie Abako > que la Belgique semh'le pren'dre pourterminée et ,définitivement nenvoyée aux calendes grecgues.

Monsieur le Président, 'le Gouvernement helge a êté'peut-êtresage d'éviter un procès politique ,qui 'devait inêvitatblement la desser-

73

Page 37: Congo 1959 (CRISP)

- rr r.+r 1a :':1, i.. ".-wilF

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

vir' Elle est satisfaite' Mais Ie peu,pre Koirgorais (entendez Bakon-go) dans son ensembre croit qi"-ia-rrui"e est roin d,être close.Monsieur Ie président, votre hono,:arble Assemblée reçoit, nousle supposons, les rapports âu C*rJ.-f"rge. Nous croyons tu" ,ou"êtes bien au cour.ni âe ra situari-i aà"r"i" B;.:ë;,gi;i I:--"r,femmes et mêmes enfants,

"àtt""Jà"t ô e ra procrantation de t'indé-pendance' Dcià on a assisté et on assiste partout aux grèves del'impôt, manifestatio'ns spontané"r âri g.a.e à nos discrets conseilsde persuasion, semblent'aiÀi""L, ali"iàsite.Or, Monsieur le..Président,.gr,-e fait Ie Gouvernement belgepour améliorer cette situation... u,bsoru*"rrt ri"n. Èi"r, uu-lorrt"ui"",il prend des mesures tracassières, susceptibles de ranimer lesflammes.

On continue à nous_parler de la déclaration gouvernementalecomme du sym,bole. des -Âpôtr"r. L'"rr"u, d, ;;t;fir,nà,-î., .o'entêtement devant le coronisé.. Et pourtant, ir "'e"rt.pp" î iu .orr,naissance de personn_e gue tres Bàkongo ont fait connaître Ieuropinion sur ce ooint. Noui croyons qu" .eà.t Ëu.'âr"tiiiïis strict,s'ils sont ho'mmes comme .rour. Fuutlrt ,rou" répéter qu'irs ne veurentpas qu'on leur parle de ra déclaration gouverne-êntare et qu,ilsdemandenr en Ëonséqu.r. t;iiàzpiiâur"" immédiate? si votrehonorable Assemblée i"end ."tt"

"[l"iorr. pour une passion de quel_ques excirês, nous la prions de bien vouloù, p"*àaiiï'i" iàre."rr-dum du moins dans notre partie du Congo.

Nous savons oue nous ne jpouvons obliger nos frères de racequi vàient la guestion sous un'aut.e "ngle,

,de se rnettre à notreremorque. Comme nous aimona qu'or, ,"rp"at" notre opinion, nousvoulons respecter aussi.ceile J.; â;t*.. Nous avons, sur la voie du

âin".i;.,r"is siècles d'avance sur les autres ethnies Je-l,Airique

Mais, Monsieur le.président, I'unité du Congo est devenue Ieslogan favori de toure tu ,p"titiqî"-'.îi"u"r" b"r;Ë, *-Jà'"'i'""*uunité existait à l'éoogue precoroniale. or, à vrai ai"", r"*àir-i'alri-que belge dans son "tr."irbt" "" rît'"ppàrée congo. Ét nous ayou-tons que si I'occupation berge se serait'iror""gà-Ër-a"ia^î,iïir, r"Soudan et I'Egypte feraieniaussi ile Coiso. -Rï;;;;;;;;î;p",un m'al, car ainsi on ne le guérir p;.. b; t"r. .", ont àeii àîr"rrcantécédenrs er ce n'est pu.i" .orJ"Ët-* qri ri"itï*liii"'i",ro..L'Empire des Indes.;'" plr;-:;;-""ï"., de l,époque coloniale;I'Indochine

.n'ex.iste nr-ry e,i" .1. pîpi"tiËr si Ia coronisation n,avaitpas empesté I'air du Moven-oriâni, cerui-ci "" ;;;;;t*ii'eî" .",sou,lèvements dont il est sans cesse ,le thëatre.. Ygur n'ignorez p?.q-qug de la nature arbitraire des frontièrescoloniales résulte la

-difficulte a "*"i-r" vrai sentiment d,unité

71

MOUVEMENT DE RESTSTÀNCE BAKONGO

nationale. Le Congo, tel qu'il est mis au monde par I'Acte de Berlin,ne ,pourra pas échapper à cette règle. Son unité n'est que tro,papparente, trop artificielle, faute de n'avoir pas voulu suivre lesdivisions existantes lors du partage de I'Afrique Centrale par lespuissances européennes.

On nous traitera sans doute, Monsieur le Président, de triba-lisies. Or, sur ce comrpte là, gui ne ,pourrait pas l'être ? SansI'erreu,r de la Conférence de Berlin, le territoire des Bakongo cou-vrirait plus ou moins 1.200.000 km''. Et pourtant, il y a des ,po,pu-

lations en Europê, étaMies sw 30.447 km'2 voi're même 2.585 km' desuperficie qui ont I'honneur d'être appelés peuples.

Monsieur Ie Président, il est avêré que là où, les habitants sontimplacarblement divisés lpar la race, la ,culture ou guelque autre force,le système démooratique est mis à sévère épreuve. Or, Monsieur lePrésident, la 'démocratie que votre Assemblée aspire à nous léguer,ne doit pas être un ,merveilleux cadeau posé sur un plat en terre.Ce n'est pas par 'décrets ou par discours qu'on réussira à réaliserce qui a nécessité des siècles aux aînés. En ne prenant que le seulexemple de I'Anglete'rre, celle-ci a fait près de mille ans pour asseoirson unitê nationale. Oui, nous sommes à l'âge atomique, mais lesatomistes ont-ils déj'à construit une machine capable de modifier lanature humaine ?

Peut'on, d'ai'lleurs, rêver du gouvernement centralisé d'unpays qui étend ses 'populations sur une superficie qui couvrirait la,majeure partie de I'Ouest Européen ? < En épinglant Léopoldvillesur Bruxelles, écrivait M. Van Bilsen, dit f. Sepu,lchre, I'embou-chu're du Congo se trouverait en Angleterre, le Nord-Est de I'lturidans les Pays Baltes, le Ruan'da-Urundi en Rossie Occidentale etle Haut-I(atan,ga dans ,les'Balkans >. ]. Sepurlchre ajoute : << Et il estcertain que,les Bakongo et les Mongo sont aussi peu apparentés auxBanyaruanda et aux Bahemba que les Beflges aux Lettons et auxYougoslaves. Po,ur ne pas aborder un ,labeur irréalisable, il nousfaut répartir les efforts de promotion du Congo de demain à uneéchelle plus humaine. Il n'est pas que désirable, il est impêrieusem,entnécessaire de sectionner notre immense colonie en entités auto-nomes, les mieux chanpentées rpossib,le, ethniquement, sociallement etéconomiquement >. N'avait-il pas raison, ]. ,Sepulchre en émettantpareille opinion ? Evidemment, on objectera qu'iil avait << le mal duKatanga >.

L'individu, et les collectivités d'individus, Monsieur le Président,ont le droit ,de clisposer d'eux-mêmes, et on ne peut ,pas, serait-cepour leur bien, leur imposer un régime politigue ou autre contraire àleurs aspirations. L'honora,ble Assem'blée 'dont vous assumez laPrésidence, est assez démocratiqus rpour qu'elle ne puisse comprendrele bien fonde de ce gue nous lui exposons.

75

Page 38: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

,^,^ ï^"y, r:rmi1er, ,nou: vou9._qffirmons, Monsieur le président, unerors de plus notrÊ foi dans |INDEPENDANCE rnavÈbiÏrE.r\ous exrgeons : le retour à bref délai de nos leaders; le partage Je

lïff betge suivanr noûre conception J_J";J-^;lor,[?"ib"""re cas ou nos v@ux ne seraient pas écoutés,..noul prenârions i,enga-gement de.bovc-otter toutes bi mesures a'"ppiiâtià"^oî, iùur",contenues dans la ,décraration gouverneme"târà. xrr" ,u"ori"'ui"r,que'le Gouvernement fera usage"de la force mais nous lui étonneronspar notre opiniâtreté presgue légendaire.

_ Seulement, Monsieur le _président, ayant en vue les intérêtsréciprrogues_ de nos deux peu,ples, lgus "orrr*es ptu, qu"

""rrruirr"u,q_ue vous ohéirez, dans éetté si délicate guestion, à la voix de [aralson.

'^^ _I_:ï-":us,prions de vou.loir bien agréer, Monsieur le président,

Ies assurances de notre très haute consirdération.

Pou le Peuple Kongolais :

Les membres dirigeants du Mouvement de Ia Résistance,(Sé) J. Nsinba. (Sé) A. Mpassi. (Sa) S. Bunga. (Sc) ph. Luloki.(Se) I. Mvrmbi-Balu. (Sé) G. Ndombassi. (Sé) R. Massiala. (Se) D. Makanzu.

Fïn avrlt 1059

LES LEADERS DE L'ABAKO EN FAVEUR D'UNE FEDERATIONDES ENTITES PROVINCIALES

LE CONCO, FEDE,RÀTION DE PROVINCES

sur celui que'poie I'indêpendance de notre pays. Nous avons ren.csntrê auprès des Belges 'de la métropole une grande sympathiepour la cause que nous avons toujours défendue. De tout cela nousgar'dons un excellent et un précieux souvenir.

Les.erreurs du passé.

< En ce moment historique où se joue d'une manière défini-tive le sort du Congo irr-dêpendant, nous estimons de notre 'devoirde relever quelgues erreurs du passé'pour éclairer l'opinion publiquebelge dans I'espoir qu'à I'avenir celle,ci pourra attirer autant quepossible ['atten,tion des autorités responsables. De nombreusesErreurs furent commises'dans le passé et se commettent encore dansle présent de façon consciente et inconsciente. Depuis guelquesannées, nous n'avons cessé de les signaler à maintes reprises. Parmielles, nous relèverons la non-réalisation 'des promesses même lesplus officielles, les hésitations conduisant à I'immobilisme, l'extrêmeprudence guidée par la crainte et pæ un dangereux excès du ,pater-nalisme, les maladresses constantes et ,les tergiversations pnovoquéespar une politique coloniale non 'définie et donnant lieu à de regret-tables éguivoques, Ia prétention a.bsurde de vouloir dominer à toutprix en semant la division, les nombreuses injustices, la discrimi-nation' parmi les populations.

Tout ce qui précède a eu comme conséquence I'existenced'une réelle méfiance réciproque qui est à I'origine,de l'état d'inquié-tude chez les uns et de l'état d'impatience chez les autres.

Le 6le de I'Abako.

u Il y a eu et il y a encore des affirmations gratuites contreI'Abako, et par 1à aontre le peu,ple Bakongo, affirmations selon les-quelles I'Aibako aurait I'intention 'd'imposer sa volonté aux autresgroupements ethniques. L'Clan du peupie Bakongo qui s'est mani-festé au cours de ces ,dernières années rdans le mouvement Abakoa loyalement servi les intérêts et les aspirations qui sont, d'ailleurs,communes à tous les peuples politiquement soumis à un autrre. L'his-toire reconnaîtra à I'Atbako le mérite d'avoir aidé les autoritéscoloniales i ,prendre conscisnie de I'impossibilité dans laquelle setrouve la Belgique de continuer son æuvre au milieu des Africainssans que ceux-ci ,prennent effectivement la part des res,ponsaibilitésqui leur reviennent.

Les Bakongo se rêjouissent 'de ce que leurs compaûriotes sont,à quelques nuances près, du même avis gu'eux dans ,l'expression dela volonté nationale.

Ce document, édba par les trois leaders ABAKO à Bru_xelles, est d'une importance extrême : iI y est a."i"rA qun Iodéclaration d.u r5_januier ( n engage q.," Ia'B.lgiq;-, , Io'rlru",de I'u,nité congolaise conlme . fedg"utio., a", ""irie, f,"orir_ciales autonom_es > y est lormulée aaec metteté atnst que Iarevendication ile gouvemaments provinciaux dès lant,ie) {)6oet d'un gouvetnemcnt central en mars tg6o.

u, Nglrg séjour touche à sa fin. Nous tenons à remercier de toutceur 'les, Belges de I'aimable hospitaritè et Ju srnicrtudà-àîrl*rrou"î:i1':T t'?bjet duranr ce temps. Nous remercions égalemenr rouresres 'persqnnalrtés qui.nous ont aidés à mieux c"tnpreidte la vie éco-nomique, sociale, culturelle et politique a", .n"fô"r. ôà" .r,ftipf",::1.1":rc nous ont permis de nous faiie une idée Je f,"pi"lo" ï?tr"-politaine sur de nombreux pro,b'lèmes congolais

"t p"iti.utiei"à""t

7677

Page 39: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

Dans le ,Conoo indépendant, cette resp?lsabillté dolt rêpondreà un'devoir, à un àroit et'à un pou.roi" "e"ts.

Il se révèle donc néces_

iiJ:, i J Ht i:ru æ :txin ffii lu::*i:r,s'"ff f:Jffi ilrfondamentai". ,r'ày"rrt pas été reconnues aux populations autoch_tones du..cottg9, i" "ciilàuË-ri;il; représenrative de cer,res-cine pouvait se faire qu'à r'écheile ethnique. d;;;il;_-aiiiià"t, aumouvement Abako, no,rs représentons le peupll.g"k";Ë". N"r,reconnaissons Ie même titre âux dirigeants i""'uutr", gïài:pu*"rrt,ethniques du Congo.

I-a. N ation Congolaise,

Ia nation congolaise , sera formée librement et de communaccord avec routes les peuprader ar ô."gÀ. rir;rgit àt'i'a"*"ro*""ensemhre une conscience_natio,naie

"t àu"""iir"i;;" ,il; îJut"" t",libertés et les droirs de" C""l"i;;J;; garantis, de façon à rendreleurs actes politioues consciènts et spontanés. Imposée, l,unité ducongo deméurera'vur"a""bË.'i;.ÈltËioi:, au.ssi bien que re congo,n'a rign à.gagner à entretenir r etui-â:i"quietuà"

-eir:i--pàti"n."signalé ci-dessus.

1r,,:,iiliîen;ri:ï1iHJ;#',:î1î:ïî,T;,*":::HX,li,fï:il:.politique.du Congo, est une promesse incomplète. Les chances deréussite des points v-c*és restànt fonction d; i*;;;eil"'ti'Jrr)oyut"et immédiate. Toutéfois, vu |eiai dt;"'", qui règne actueilement depart et d'autre au congo et vu h iÀvité du moment que noustraversons, nous nous. permettons dïinsistlr-s;'l;";;.âr'itê deformer, dans un bref derai, r" ."tita ic*..r"tiàr"îËrrïïorr*r,,ucet nanti de pouvoirs.spéciaux_pour Ie controi;l;i;ru;'iu'irir" .,application de la déclaration du tà janier t559.

La déclaration gouuernementale.

, Les Congolais regrettent qu'aucun desleurs-n,ait pris une partde responsabilité dans ra discussion "t àurr" tu ,éd;;io;àî Ëîe"r._ration du gouvernemenr belg-e. De ." f"i.!,

"" a""uÀàt iiJtJ"iqu"n'engage que. la Bel gique, .ti", p"r*rr""lileri"rg"îîTr.ini"""a" *mise en--application devraient avoir une loi profonde dans l'æuvreà laquelle i'ls vont se. consacre". Ir;;;, ; etâ alt-q* ËI'rî",,,1, a"ce document, d'une haute tenue, ù;; i"ieâ""ilriJ"r'*ôiË, p."ceux 'de nos. comrpatriotes autorircr À r"-p"ononcer comme interro-cuteurs valables. S"'.î_1:,1!" ont_ils fait,-pir Ë, ;;;;;Ë"'""0i", ",de confiance à la Belgique, et surtout à lu. p"o*".se solennelle deSa MaJesté le Roi Aes"nages.

78

O*'O*' FEDERÀLES DE L'ÀsÀKO

Unltê et diversité.

L'unité du Congo que nous admettons en principe, seaait sou-haitable dans le sens d'une sorte de fédération des entités provin-ciales autonomes. Cette unité, qui ne devrait être ni fragile ni arti-ficielle, ,peut être facilitée par la formation des gouvernements pro-vinciaux, dès janvier 1960, et du gouvernement congolais, en mars1960.

La différence des degrés d'êvolution dans les populations con-golaises doit être consirdêrée comme un stimulant

-pour les uns et

un encouragement pour'les autres. Il en est de même de Ia naissancede nombreux partis 'politigues au Congo. La diver5ite n exclut pasnécessairement I'unitê. Cependant, des libertés qui sont universelle-ment admises ne sont rpas encore lêgalement reconnues aux Congo-lais. I'l existe au Congo une certaine tolérance gui est loin de coniti-tuer une garantie 'pour le plein exercice des diverses liberrtés quiont été volontairement omises dans la Charte coloniale.

Les promoteurs des partis politiques congolais courent un dan-ger évident en agissant sans garanties juridiques préalables dansI'exercice de leurs libertés.

Ordre et légalité.

A'près quatre mois de séparation notre devoir nous appelleauprès des nôtres et de nombreux compatriotes qui nous ont gardéleur confianae. Nous sammes heureux de les retrouver bientôt etde 'pouvoin

,continuer avec et au rnilieu d'eux la lutte ,pour I'indé-pendance de notre ,pays dans I'ordre et la légalité.

(Sé) Simon Nzeza, Daniel Kanza, Joseph Kasavutu).

(Cette note fut remise au Mlnishe du Congo Belge et du Rmnda-Urundi fin ,avril

rg5g, soit quinze jours avant le départ de Belgique des leaders de I'Abako).

{,J

f.4ttt

3t

I Jpln 1069

NOIryELLE OPTION FEDERALE DE L'ABAKO

PubhOe Ie 5 juin, après Io ftintégration de M. Kasavubudor,s ser fonctions d.e bourgmestte, cette déclaration de I'Abahoconstitue une nouvelle option en larew iks conceptions féilé-rales, les seules qu| selon I'Abatro, petmetterrt d'assurer unetolne unltâ du Congo,

79

Page 40: Congo 1959 (CRISP)

8t

I:",rL,itE:!5*1TrF.r_-F'Fryr-q!:rn,tpilni?-iirilri..tï!'.i.t!.i*i:r.. :. ', I r,.rlrçtltlifrYi?l 1 i

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

Il n'est ,pas impossible 'de 'dissiper lè malaise qui continue àpesÊr sur les populations 'du Congo et entretient une profondeinguiétude dont il serait vain de feindhre d'ignorer l'existence.

'Cautionnée par le Message royal, la dédaration du 13 janvier1959, laisse place à I'incertitude rdans son interprétation et ne permetpas, dans son actuel contexte, de rétablir sans réticence la confianceébranlêe.

Son application n'est pas claire et en ,limite la rportée. lresinstitutions nouvelles à mettre en place apparaissent comme ayantun caractère précaire et sont considérées ,par les instances supé-rieures comme devant être seulement une préfiguration des insti-tutions futures.

Or, les retards mêmes apportés à l'élaboration des réformespromises et conduisant à I'indépendance ne rperm€ttent plus desdélais intermédiai,res et commantdent de donner aux différents pou-voirs élus non pas seulement un rôle consuttatif mais les pouvoirsnormaux qui découlent de toute élection démocratique.

L'unitê êconomique du Congo existe et doit être conservée.La prospérité de I'ensem,ble étant liêe au maintien impératif dumarché unique, condition indispensable de I'expansion industrielle.

, L'unité politique, par contre, du fait de la diversitê d'évolutiondes populations comme de la situation géographique diffêteote,doit se concevoir sous une forme suffi'samment soulple pour êtresusceptible de s'adapter au particularisme propre à chaque régionsans nuire à une communauté 'de 'liens garantissant à l'échelonsupérieur une'politique commune.

Les conceptions fédérales sont les plus 'propres à permettrel'épanouissement de pouvoirs locaux autonomes réunis au sommetpar des institutions communément acceptées. ,C'est sous cette forme,et sous cette fo'rme seulement, gue ,pourra se maintenir I'unité dupays. Les pouvoirs trop centralisés et trop autoritaires, contraire-ment à ce que pensent leurs promoteurs, conduiraient fatalementà la sécession.

Les ,pouvoirs locaux autonomes ,peuvent être rdiff6rents, selonles nécessités locales et les degrés d'évotrution.

Les Etats, composant les Etats-Unis d'Amérigue, ont des insti-tutions diverses et des lois différentes. Le lpouvoir fêdêral ne s'enfrouve,pas diminué, mais renforcé.

Le Congo sait ce ,qu'il doit à la Belgigue. I1 ne I'oubtiera pas.Mais sa reconnaissance ne pourra se manifester sans réserve quele jour où enùre ces deux pays, il n'y aura plus de rapports de

80

REPÛBI-IQUE DU KONGO CENTRAL

colonie à métropdle, mais 'des relation's entre deux pays indépen-

dants, hbres de dêcider de leur avenir'

(s) NZEZA Simon (s) KAiSA-VUBU ]ose'ph'

(s) KANZA Daniel.

Fait à LéoPotduilte,Ie j iuin 1959'

24 iuh 1960

PROJET ABAKO, PORTANT CREATION D'UNE REPUBLIQUE

DU KONGO-CENTRAL

(Document inédit)

ApÈs ses options fada"ales' I'ABAKO dé"iàa àt menet

camp.,gn"e ." là""' J'o,ne Républiqv'e (outonorne) àu Konao

c"à*t nt "n' inlorme Ie rninistre, en voyage _au congo. Iæ

' Ji*.ours du mintstre et st réponse rnarqtLero'.t h-ntpture attec

l'Abrrko. t* ,a iutn, Ie ministra oLvait convoqu'é les signoùoires

et leur lit pori dt 'o" opposilion aw proiel' ['e z5 iun' le

rninistre ."*ir"** ,* acrri. Le z6 iuin,l'Association ((I(ilturelle)

d., B"h";;;,- i'"out" depuis ianvict' renaissait sous lonnn de

i-r, t'Àfi;. des BaLongo' en obrésé ABAKO' Dab:,r iuil-iet, on opprerrclit qu'dThysvtlle' 15 éIecteurs srLt 15oo' s'étaient

Présenhês ou scrulin'

Annexe d'une lettre adrcss,êe te 21 juin 1959 au Ministre du congo

A partir du mois {: janvier 11960' la Province actuelle de

Leopotrdville devient un Etat autonome :

< REPUBLIQUE DU I(ONGO CENTRAL >

[,e Kongo central est une Republique démocratique et sociale'

'Ca,pitale : LéoPoldville.

La république est pÉsidée pq ut Président élu par le peuple'

u.ri"É- iJ'*- Vi."-Pte"ident éga'lement é1u'

Le gouvernement de la République compiend trois pouvoirs

distincts :

Page 41: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO ET FEDERÀUSME

I ) Pouvoir Legislatif;2) Pouvoir Exêcutifr3) Pouvoir ]udiciaire.

A. Pouuoir Législatif; Sénar et Chambre.

Les ,Sénateurs et les Députés sont élus au suffrage universel.

B, Pouvoir Exécutif : Organisation administrative et politique.

O'r",ll"Yt"istères plus conseil des Ministres prêsidé par le premier

Composition Ministérielle :

l. Ministre de û'Intérieur;2. Ministre des Affaires Etrangères;3. Ministre de 'la lustice: ------o

4. Ministre de la Santé;5. Ministre de la Défense;6. Ministre du Commerce'et de l,Industrie;7. Ministre de la Jeunerr"-"t Spo"t,8. Minisrre de I'Insrructi;; ; ;à" Âffui"*" Sociales;9. Ministre des Affaire, È"orro_iqu"r,10. Ministre des.Transpo.t, "t J"s'ôÀmmunications;lt. Minisrre de l?gricltture,-Eàux, F";êr;;---*"""",12. Ministre des Firiances;

13. Ministre des Travaux purblics;14. Ministre de Unformutioo "J-Éru""";15. Ministre du Travail.

b) SecÉtariat d'Etat.c) Gouvernement ,provincial (N,lambu) plus conseil provincial.d) Adminisrration territoriale (Ziunga),e) Ardministration com,muaale (Kimwka) plus conseil com-munal.

C, Pouvoit judiciairc: - Cour suprême:

- Cour d'ap,pel;

- Tribunal de première instance;

- Tribunal de paix.

E2

Tesritoircs

REPUBLIQUE DU CONGO CENTRÀL

GOUVERNEMENT PROVINCIALLa Rêpubligue du Kongo comprend cinq provinces :

1o Province de Kinsasa ChefJieu Kintambo?" Province de Cataractes Chef-,lieu Thysvi,lle30 Province de Bas-Fleuve Chef-lieu Boma40 Province de Kwango ChefJizu Kenge50 Province de Kuilu Chef-lieu Kikwit

ORGANISATION PROVINCIALE, TNNNTTORIALEET COMMUI{ÀLE

PROVINCE DE KUILUCommunes Tedtotres Co^^un"7

Kondo[,osoKandaleLoboGudiGunguKilambaMunginduBambundaMulikalunga

Masi Manimba KinzengaMekanuKitoyiMosangoPay KongilaSunguKinzenzengoMasi ManinbaKiboloBindungiBanningvilleWambaTshi'mbaneKuiluKuango KasailnziaBampelaBa.rnbieme

Kikwit C.E.C.BulunguNiadiDueKik\À'it vilageMikuriKilundaLuniunguN'KoKuengeKipukuImbongoDibaya LubueMangaiSedzoMadimbiBeloKipukuIdiofaYasalowaKangaMatekoKapiaKalangaadaBangaBuluemKlsunguKllembe

Banningvi,lle

Page 42: Congo 1959 (CRISP)

Territoires Communes

Kasangulu KasanguluLuilaBatekeLukungaBankana

Madimba KintanuNgufuNgebaMfu,maMfidiLuidiGungu

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

PROVINCE DE CATARAICTES

,.IqIFF

Terdtoires Communes

ïhysville ThysvilleNgunguMoerbekeKimvuluNgombe sudMatadi Matadi

Seke Mbanza SumbiMrbavuBundiIsangilaLufu

PROVINCE DE KWANGOTercitoîres

Kcnge

Songololo

Luozi

Communes

DingaBukangaKdlokosoMosambaPelendeNgombe MatadiNtinansiLunzadiKimpeseWomboPalabalaBambo,maLuimaKinkengeMbansaMuembeMbansa MonaMongo LualaKimumbaKengeMbansa NqoviKimbansaKivundaBalari

Territoires CommunesPopokabaka Popokabaka'yonso

Lubisi' BengaLufimi

Kasongolunda KizambaTendaMawangaKundaPanziKinguluKasongolundaKesa

Feshi Feshi. Mukoso

GanaketiLobo

Kahemba BanguBinduKulinziMulesiMuana MushikoMwenzi,la

81

REPUBLIQUE DU\

PROVIIiNCE DE KINSASATercitoires Communes

KinsasaLéopoldvilleBarumbug1-|ean

" KintamboNgaliemaBandalunguaMbinzaDendaleNgi,ri-NgiriKalurnuMateteLimeteN'DiiliKinkole

KONGO CENTRÀL

PROVINCE dd BAS-FLEUVETercitoires , CommunesBoma Boma

Assolongode la merBunguBomma villaige

Lukula KakongoPatu,SaûgaFubuSundi

Tshela Ganda SundiLuboloMadudaLubuziTshelaLoangoNzobeSiluangoBula Naku

CANDIDÀTURE ET PARTICIPATI,ON AUX VOTES

La Réputblique 'du Kongo central élira le Président de I'Etatautonoine en date 'du 12-13 décembre 1959.Candidature :Pour présenter sa candidature au poste de Présidenr de I'Etat auto-nome, il faut :

I ) être originaire de la République du Kongo central (ex-pro-vince de Léopoldville);

2l avoirl'âge de 40 ans (quarante);

3) avoir une CONDUITE irréprochable envers le,peuple.

Participation aux élections :

Pour participer aux votes (Election du Président) il faut :

1) être ORIGINAIRE de la République du Kongo central;

2) avoir l'âge de 20,ans (vingt).

Le même droit est accordé à ,l'homme comme à la femme.Circonscdption de uote et répartition des bureaux.

Population chiffre rond r 3.000.000 habitants.

Page 43: Congo 1959 (CRISP)

Citconscdptions

IÉopoldville/zoneannexe.

CataractesKuiluKwangoBas-Fleuve

Dans chague territoireIdemIdemIdem

ÀBÀKO ET FEDERÀtISME

Buteaux centtaux hde uote . Duîeaux cle uote

Hôtel de Ville Dans chaque commune

c UHEURE EST A tÀ FERMETE )

déclaration gouvernementale 'du 13 janvier sera intégralement réa-lisée palla Belgique

Votre dêclaration du 16 mars 1959 crynstitue une adhésion deprincipe à la déclaration '.gouvernementale et ultérieurement, dansvotre déclaration du 9 mai 1959, vous avez manifesté I'intention depoursuivre I'action pour l'indépendance dans I'ordre et idans Iailéga,lité. |'aime à croire que vous resterez fidèles à cette ligne deconduite.

Veuil'lez agréer, Messieurs, I'assurance de ma considérationdistinguée.

Le Ministre,Maurice VAN HEMELRI'JCK.

A Messieu,rs )oseph Kasa Vubu, Daniel Kanza, Simon Nzeza.

\

(I*te public par Ie Sewic-e de I'Inlormation du Gowemement General du Congo Belge

a, L,eopoldville. Nouuelles Congploicec, n" r7o, du e6-65q).

24 Jurn 1969

rÉ ungsrnn DU coNco : << L'HEURE Esr  r-A FERMETT >

Le Congo vit une êpoque de transition, c'est-à,dire une êpogueoù [a confusion se glisse facilement dans les esp,rits. ]'ai pu nn'enrendre compte en parcourant, à nouveau, le pays pendant près d'unmois.

Quelgues-uns s'accrochent à un rêgime et à des habitudes quela Déclaration Gouvernementale du '13 j,anvier a relégués dans lepassé. Ils espèrent revenir en arrière et affêter la marche de I'hivtoire ,à coups d'incidents et de fausses nouvelles.

D'autres tentent de précipiter les événements et d'imposer àl'évolution du Congo vers I'indépendance un rythme aibsolumentincompatible avec les intérêts véritables des habitants de ce pays.A cet effet, certains n'hésitent pas à recou,rir à une propagandesubversive que, Ministre du Roi, je réprouve et suis décidé à nepas tolérer.

Entre ces deux extrêmes qui invoquent leurs abus mutuels pourjustifier de nouvelles outrances, le rCongo

- le vrai Congo -s'inquiète de son avenir.

Le Gouverneur Général et le Ministre, dont I'unité de vues estcomplète, ont voulu regarder la réalité en face en multipliant lescontacts avec toutes les couches de la population.

(secteur)IdemIdemIdem

N. B. Les mois .de propagande sont : juillet, aoùt, septembre,octobre, novembre 1959.'

LIMITES GEOGRAPHIQUESDE LA REPUBLIQUE DU KONGO CENTRAL

[.a Républigue du Kongo central s'étend :

I ) A I'ouest : Océan Arlanrique, Angola et la RépubliqueCongo (A.E.F.),2) À I'Est : rivière Kasai;3) Au Sud : Angola;4l Au Nord : Rivière Kasar, fleuve Congo et République,Ccngo (A.E.F.)

2O jrln 1959

REPONSE DU MINISTRE DU CONGO A L'ABAKO(concernant le ptojet de République du Kongo Central)

J'ai reçu votre lettre du 2r juin, -en an,nexe à raquerrle était iointun iocumenr gue vous int*urez < ptài âa-i"i.t"rtii ae"t"-iàpruri-que du Kongo central >>.

Le gouvernement belge ne peqt envisager favorablement,::-T_T" rvous en exprimez le souhait, de facilitei Ia mise "" "ppfi-cation de ce'plan. celui-ci va,-en effet, directement a t;enJootre dela potitique de ta Belgiq_ue. tâle dùi; à cte acil"ie o* llîe.r"-ration gouvernemenrare du 13 ianiier 1959 et- frcqilri'J",'i.ipercedepuis lors.

. |'ajoute que des sanctions devraient être prises à votre égard,si vous poursuiviez la mise en applicatio" a" .â pr"gÀrn_i, rroo*-ment par sa diffusion et !a propâgande.Ainsi gue je,l'ai rappelé hier encore, la politigue définie par la

86

du

du

87

Page 44: Congo 1959 (CRISP)

çrt':',;qpçS#W'';ï{I'flfr,T'i.T, :îFrrlï.'r;i!:rr:r.iÏrljFfgl$f. t"lrF.Frr

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

'Ces conversations ont ,permis de lever bien d,ec équlvoques.Eltes ont confirmé -u "*ii.til il", ;; IË"1,""t,'T;s". ",Àfricains sont'oleinement d'accori. L;enthousias{ne avec lequer rescongolais nous ont partout accueillis témoigne d'aiileurs de racsnfiance des milieux' africains en-iu'",p"ritique du Gouvernement.Dans toutes les ,orovince:. d-" ô""S;oin a insisté avec fo,rce sur ledésir. des populations.indigènes,

"Ë, ,Ë,4"^ent de maintenir, maisde dévetopper leu r cor raborâtion ;ilï" ÊtË ;iln* i.'#':nnert.Il serait donc eriminer d'entletenir systêmatiguement 'inquié-

tude - non fondée - g"s bi";;;. ,A;ie inquiétud; ,,J;"r; provo_quer que'de mauvais réfrexes et faire c-roi;â-Ë;JfiIii |egrrade. l'émancipation poritique a" ç""g", ;rot" ;;"-i"'îà"Ëï#"r, a r"politique nouvelle ;.."î q"à ;'"ipir-i'Jd-.ir"" chez beaucoup, ranrdans les milieux urbains que r,r"a'x, ;h;;î.-'f;"iiJriàltTr, r",colons' ainsi que-dans tout re *o"a"ïi."ionnaire

- crée d'embréeun climat de cqnfiance mutuelle, .t"".fr""" ce-qui. rrorr" rrrrit,ï,oppo-sons 'pas ceux qui doivent, ensembte, edifier ,Ë è;;;; lË"â"ï.,".Bien sûr, du côté-africain, l'accès à la vie politique suscite,dans les villes, des rivalités r*i,*t;;;sionnées. La tentation de lasurenchère est évidente-. certains

"tf ie.i.t"ot pas et rissuent ainside faire croire aux foures o,l" iti"Jéip;aàt*-js"rri" iàiir"ir,". atous, je désire raopeler qir-u"g acino"iuti" ne peut s,établir, aucongoi que dans tà o".p""i a" rt.*"riie, qr;"ri" "JiiîJ".ffiu, u'européen ou par un autochtone.Dans quelque.s

,iours, les ,projets de décrets organisant leslibertés de ôress". dâ réunion ir-â;u"rro.iution seront soumis auConseil de ôouvernement.La li erté d'association vise notamment les partis politiquesdont I'existerice est.reconnue, mais ir va de soi que leur activitédoit s'exercer dans I'o'dre

"t à;;'i"'."1;":; l; dâ;:rî"i'cou-vernementale. Les limites qu'un. parti-rr" pou"". depàssei--serontfixées. Toute association dànt I'Jctivitj'"o*,p"o* ettrait l,ordre etla tranguillitq RubliSue sera dissoui;:-;;;.", ceux gui, après l,enrréeen vigueur de la décision de dissoiution ou J" ilpï;;; î,,rr"association, au,ront participé à la diffusion ou au maintien de celle_ci,seront poursuivis.

En attendaat la promulgation de la législation, Ie GouverneurGeneral er moi-mêmt a*ril"r 1ùù* r'interdicrion de roureréunio.n publigue si la tension ..t""lle-,âËs esprits dans les vilres semaintient.

. En ce qui concerne la- presse, je ne suis pas certain qu,elle soittoujours consciente du rôré consirlctii;;;;i" ilil;ii ;iilï=a.""l'évolution de ce 'oavs- r" !iu"tà. a" li J""r." est une conquête dela démocratie, dont'la contrepartie nècJssaire s€ trouve dans des

88

< L'HEURE EST À LA FERMETE )

responsabilités de ceux qui acceptent la tâche difficile de formerI'opinion. Lorsque certains organes de presse s'attagurent systêma-tiquement à la politique du Gouvernement, quand d'autres jettentsystématiquement la suspicion sur la loyauté de I'A'dminisûration, ilsne font {es uns et les autres que contribuer à Ia confusion desesprits gu'ils sont chargés ,d'éclairer.

' Quant à la libertê de réunion, elle aussi sera organisêe pardécret. Le but doit être atteint dans I'ordre. ,Les troublions guelsqu'ils soient seront ramenés à la raison.

L'heure est à la fermetê. .Nous n'admettrons aucune déviation de la Declaration Gou-

vernementale. Celle-ci sera pleinement réalisée. Il est donc vain demettre en doute I'unité du Congo et de livrer à I'opinion des ,pro-g,rammes gui en consacreraient a division; la balkanisation duCongo lui ôterait à tout jamais Ia possibilité d'occuper une placeprêpondêrante ,dans I'Afrique centrale. Il serait vain aussi de selancer dans de dangereuses improvisations, en créant, dans ,la pré-cipitation, un Gouvernement provisoire qui serait, faute de cârâc-tère représentatif, incapable de rendre les services que certains enattendent.

La réalisatisn de la Déclaration Gouvernementale, toute laDédaration Gouvernementale, est une tâche assez vaste pour requê-rir toutes les bonnes volontés.

Lors de nos contacts avec les représentants 'des cadres del'Administration, nous avons constaté un désarroi provoqué notam-ment par I'incertitude quant à leur avenir. )e le sais : certains ontvoulu m'o'p'poser à mon Administration. Qu'ils sachent gue celle-cia dans I'ensemble, ma confiance et que j'apprécie son travail à sajuste valeur.

|e tiens à souligner ici 'activité'de la territoriale qui, dans desconditions difficiles, spécialement dans 'le Bas-Congo, accomplitson devoir avec loyauté, conscience et dynamisme, Depuis Ie moisde janvier, les territoriaux se dévouent sans compter, et se sontengagês résolument dans la prêparation des populations de leursressorts aux tâches ,politiques nouvelles qui ,les attendent.

' Mon hommage va également à la Force,publique et à la ,police.

I_y ai constatê une ,discipline rigoureuse et un excellent état d'esprit.Dans le,domaine de la formation et de l'éducation notamment, leurschefs ont réalisé un travail admirable.

Quant aux garanties prévues ,dans la déclaration gouvernê-mentale, j'ai pu, dès mon arrivée à Léopoldville, apaiser I'appré-hearsion des délégués des agents ,de I'Administration. le constateque malgré les assurances gue j'ai données, certains se sont ingéniésà entretenir I'agitation à ce rpropos durant rnon voyage.

89

Page 45: Congo 1959 (CRISP)

c'est pourguor, .je crois utire de rapperer une fots dc prus cepassage extrêmement précis a"-ru àe"r"ration gouvernementare :c L'exécution de.:efoim;,*iiôéij.o"rrru êrre entreprise par Iepersonnel actuellement en ,place. ïe làé,oo.r"."rrt total, arrec lequelil a accompli sa missio". irJqr;à'Ë.à, ," conduira à servir, avecenthousiasm"' tu t'u-'oâl:.Ë;;;"1=Ë Gouvernement lui donne res

.nXliitl",i,

rl"t.'î ro'-ellËs qullt'a"-*"n aveair a'". i" iàa"" au

**.rff ff ffi ïi,îiriiif#:ï:ï":._.f',"i.";:fi."iiiffi ,i:"jfff i:cette garantie sont ", p"ép#;1i""."UT p."*i"r projer a été soumisau Ministre er res textàs âè-ai"rtii; sîront arrêtés au cours du moisd'août. .Ceux-ci après cons;Ëi;'îs eron r d ep os es

-

àei" n-tï l'ffi Ëi diillt: i:,i:ïii r"?,: *:' î;rentrée de novembre. Toy.t porte à "rôir"

qu,urrant la fin de i,année,les rC,hambres auront "u

it"â"-uïoi; àiî prononcer.Voilà Ia situation €xacte. Tout le reste n,est gue bobard.|e I'ai déclaré.à différentes reprises,.mais je tiens à le répêterici : Ies corons "rq.n"-iâ"';.".âilË jouer dans I'évorurion ducongo' Par reur activité;è;;, jil';;r guoridiennemenr en co,nractavec les populations autochtoneî. "Ë;*

. entreprises industrielles,commerciares er aqricor"s doirr"rt'

""îî a" -î"âàiË."

"ï'îi"r'""r".,et aux classes .o|.rrrr", congolaises.

1, t*îq';-î::"J':nï':î:ï:iiti tous leurs biens au conso,

;::"","JtË;îîî"di:::,ffi ïTË;i,f,i#ï:'".fff #r,f"ïi;Les incidents de Bukavu sont unanimement désap,prouvés. C,en'est pas en s'attaouant ouvertem;t;;- autorités constituées, ences heures difficires.que traverse re pavs, qu" t'orriiàrï""'Ëo*"-Iations aurochrones a'tc"ii*" i"; ;;#:Ë;*"tions qu,etes attendentdans la paix, dans r'";J;;;; â"i.'i"']!-"n",,u.Une attitude de r-ef.1s o" a" aÀirrïon ne serait pas seulemenrstérile, etle aboutirai t a l'"*"ru J;"- Ë'Ë'::;ï,:::?,'_:p:: :_yt,.

'i,, t e3r l,l"' lf ;3;:. ;,' "u

x d e ;;J,; ;; ;,ifi Ë:ili Tl Sill iî; "enrreriens u.,,"" i"J;ir""i: ::irffi"iïuuu.' nous avons

"u de É;;C'est sur ces a.r"u"u-""ËJ:bil:iiiii,,::ïl"f

ËË":gfi :flï,:ï" j'ff iiJ:#i:pold II dans sa srande *;J;;;i"irià",io".Tout en réaffirmant.leur adhésion I Iu du"lu.ution gouverne_mentale' Ies chefs coutumiers

"" "ouîîrripas caché reur inquiétude.Affirmons donc, une f.Ë;"';1"i, "nïl''.évolurion du Congo n,a

90

ramars "is,ilnê,

;:*-:: -:-ï":" suppression des,nstltutlons coutumières. comme-l'a dit sa Mayestà-ie-Roi d"nsson message le 13 janvier: loin d'itnposer à ces popùations dessolutions toutes euro,péennes, nous

"ri"rrJor* i;;.;Ë;'d., Àa"p:

tations originales répondant aux caractères propres et aux tradi-tions -qui Ieur sont chères. Le Gouvernement 'rr"i["tu,

"t "n doo*aux chefs I'assurance formene, à ce que le régime i;t;d; circon.

scrrptions concilie ,par des ,règles originales adàptées à notre époque,l'éclosion d'une dêmocratie "rural" â,r"" tr" *uiotie,' J".-"o,-,ru-",

dans tout ce qu'elles ont de sain et de respectable.Par ailleurs, les chefs seront représentés dans toutes les insti-

tutions, jusqu'aux plus élevées - ionseil de territôire. conseil deprovince, gfs...

- sans devoir passer par le suffrage universel.Pour la formation et le fonctionnement de toutes ces institu-

tions nous savons pouvoir compter sur ra coilaboration entière deschefs coutumiers.

En jouant.le nouveau rôle qui leur est assigné, ils rendront auuongo un service égal à celui qu'ils lui ren'dirent lorsqu'il v a troisquarts de siècle, ils acceptèrent de collaborer, avec ,rrr" toâI" .o"-fiance, à l'æuvre civilisairice de la Belgique.

Dans les chefs-lieux de,province et à Léopoldville, le Gouver-neur Gênéral et moi-m'ême a.'ons éga,lement

""çu er, âudience lesres'ponsablls des tlès nombreux partii qui r" .*ri c,réés, ces dernierstemps au congo. Tous nous ont dit leui souhait de voir s'intensifierla collaboration avec les Belges. fe leur ai précisê leurs droits etleurs devoirs.

. L'évolution politique du rcongo n'est possirble que dans I'ordre.Les leaders des partis po,litigues doivent en prendrâ conscience.

,., Quelles que soient les divergences de leur programme, il fautqu'ils sachent que I'amélioration des conditions âe irie des popula-tions congolaises est indiscutablement liée au développement del'économie du pays. Or, ce développement ne se conçoir pas sansI'activité accrue et lar multiplication des établiss"."ttt. inàustriels,agricoles et autres. Pareils établissements, qu'ils soient dus a l'ini-tiative des congolais ou à celle 'des ;blanci, ne prospère"orrt qu"dans un climat de calme et de tranquillité.

La Bel_gigue. s'est engagée à organiser au Congo une démo-cratie, capable d'exercer les prérogatives 'de la souvËraineté et dedéci'der de son indépendance. cet- engagement sera tenu intégra-lement.

- Le rythme prévu par la déclaration gouvernementale sera scru-pu,leusement respecté. I'l ne peut être qulstion d'atermoiem"trtr, uucontraire,

91

Page 46: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO E? FEDERÀIISMÈ

- ..Îlu..qu1iamais, je suis convaincu de ra nélessrté de faireparticiper les Africains aux responsabilités de |adminisbratron, â tousles échelons. A c.et effet, ce"iain"r-tËgr". administratives devrontêtre modifiées. Dans le secteur p1i"e u,rrri, il faut confier auxAfricains qui en sonr capabl"" à"r'ià.i";;i;. ;ô;#:Partout, les À.fricains ont insisté auprès de nous sur Ia nécessitéde la 'présence belge "u C""g;. ôif-"r_*oi : ,les pessimistes, lesdésespérés ont torl de croirË le

-coit"ai.e. Mais cette présencesuppose la collaboration la plus rovare, à;;"-ih;;;'à. Toute racollectivité.

A cet égard, et dans les provinces surtout, j,ai constaté queles retations humaines continuini î-rLiZiiî*i.'Ër'î;îes onrtoujours été à I'avant-garde dans ce dr;;i";,^iË ,r".", i" Lrr, ,recevoir de personne. loutefois, a aÀ r,"urà;;;ilé.iir,", qu"ceJles que nous vivons, il est .ufitut aË "" permettre aucune discri-mination raciale. Le mauvais coàportà-ent d'un Blanc a pour effetde raire oublier'a*itude h;;i;';;'-i;ilfti-"-âlr'de"".,r0r"".Quant aux aurochtones, irs d;i;;;;,;;ieur côté, se défendre conrredes susceptibilites excessives et s'efforce.a"

",i.È"i"àîiJ, a,rr,-cultés inhérentes à rrne transfor*.ti"" u"rri ""p,à"!t'à,iJ iîtrona"que celle gui se ,réalise ici.

Ils doivent aussi éviter re, désordre qui ne peut que discréditerIes revendications te" ptu, -tesiti;;;:

i,;";eË";A li îËr, p.,I'anarchie. Elle n'est pâ; l""Ë,"gl"'urr" panacée. Elle supposeI'effort continu de chacun _ au n9"1" qui est Ie sien _ vers Iedéveloppement économigue et r*iâr-ar pàys dan, i"-riri.t ""up".,de la légalite.

Dans I'intérêt même des p.opulations et avec Ie souci de réaliserpleinement Ia oolitique ""r;":ll;: Ëp-iu, g"una" fermeté s,impose àl'ésa'd de ceux oui compromertent h d;;;iq;:';"",,1,j'uroi"r,,blancs ou noirs. Â quoi- servirait, a'uittdrrr, l,indépendance dans Ievide..éconornique, sôciar "t "uË"a1"Èi"icte*enr à rien. EIre neserait gu'un trnot sans signification. --

Dans un climat de- confiance, par contre, les investissementspermettront de mener _ le pay_s à't'i"Jep"oààï";;;;;ï" oi.g"u,économique et social. L'Etat'belg", o"-i" sair, a aon.re-l,J*"*pt"notamment à Inoa. Le secteur priie, 1;"r, suis convaincu, poursuivrason effort s'il vËit qu" t'L"dà'r;;;"';;", le ,pays. Er cL n,est unsecret pour personne que-I'interetYJLs iirr"rr.i"r" étrangers se mani-feste_par la multiplicitê d", *irri.", j;âiuo".

,.-_^l-": possibilités sont. intactes. Les po,pulations dans leurrmmense maiorité sont décidées à poursuivt" r"'"t ..ri",u""Iiiri ur""les Belges dônt elles,.:lT1r.r_";, J "pprâ.t"nr l,apport économigue,social et spirituel. Ne gâchons pu. ,ror'chances. serrons les coudes.Ne cédoni pas à de mesquines q""r"fi", importées d,Europe. Ne

92

REÀCTION DE L'ÀBÀKO\

retombons pas dans des rivalités ancestrales ont tant affaibliI'Afrique.

Tous ensemble nous ferons du Congo le plus beau pays ducontinent. Un pays où il fera bon vivre dans la concorde et 'la pros-périté.

. Vive'le Roi, Vive la Belgique, Vive le,Congo.

(Discorns prononcé à Léopoldville, au dé;ett.r de I'Association de Ia Presse)'

2 jurllet 1969

COMMENT L'ABAKO REAGIT AU VETO DU MINISTRE

Monsieur le'Ministre,

Nous avons ap'pris votre réponse 'par la radio quelques joursavant la lecture de votre lettre du 25 juin 1959. La radio avait égale-ment diffusé l'essentiel 'du plan que nous vous avons transmis.

Il nous est difficile de compaendre comment 'la ,diffusion dece texte peut être autorisée aux services officiels 'de presse et deradio et être interdite du fait qu'elle se fait par nos soins. Cetteattitude met en doute la volonté du Gouvernement Belge de nousreconnaître les libertés fondamentales.

En conséquence, nous préparons la mise en application de ceplan dans le cadre d'un Congo f.êd&ê, Ce qui n'exclut nullementI'unitê souhaitée.

En vue d'éviter tout équivoque, nous nous permettons d'attirerI'attention du Gouvernement Belge sur la teneur de nos déclara-tions du 16 mars et 9 mai 1959 dont le Ministre du Congo et duRuanda-Urundi fait mention dans sa réponse.

Ces 'déclarations, outre qu'elles déclinaient la responsabilite dela déclaratio,n gouvernementale du 13 janvier 1959, proposaient dela discuter compte tenu de la volorité du Peuple Bakongo.

Nous ne comprrenons ,pas comment cette attitude peut êtreinterprétée comme une adhésion. Nous ne croyons pas que lerecours aux méthodes d'intimidations et .de rnenaces puissent solu-tionner le'problème gui nous occu,pe.

Veuillez agrêer, Monsieur le Ministre, I'assurance de notreconsidération très distinguée.

(Lcttrc sign6e par MM. Antoine Kirgototro, Josqph Kasarrrbu et Daniel Kanza).

Page 47: Congo 1959 (CRISP)

' I illwil$FrrrF.ir ,.r*,. tftl;;FEsÀBÀKO ET FEDERÀtISME PÀRTI DU PEUPLE ET CONÀKÀT\

noncé unanimement en faveur de la constitution d'un Gouvernementcongolais pour janvier 1961..

(Documentr Belga-Congo).

11 Julllot 1069

7.1P avrtt t06O

LE CONGRXS DES PARTIS A LULUâ,BOURGEN FAVETIR DE L'IINITE

Pour h prernière fois, dons l,hi-stoire du Congo, un congrèsdes pcrrrs politiques se tint à Lrlhnbo;;, d";;;'rîrl ,gsg,à I'initiatiue de I'(Jnion congoraise et d,u Mouuement NationalCongolais qui cherchaieû alors a "oordonl'n

-ù,,.r"'"ifr*r.

,,*n!}"Xit:t"îuî,-qr-" finale du congrès précise que < Ies parrisretiendio,ns id quffi !i,T:",?tr3:lnlt*ë;s; i. 'N";;

l. M. A. Katonji :

. .,T"gir dangers- menacent actuellement le Congo : le premierréside dans la tend.ance à vouroir i;;;"r h ba,rkanisation'du ter-ritoire nationar, oui pourrait entrai"Jr- ia - ;";;;ïuîï-ùr,rra"de petits Etats faibtes , I" ;;;;;; j'u,,i"" ;ï,ï"i:ffi ::*o.,r""qË;;;;"E;;pâ;Ël##.îtJff;?,.,1f,::fm*:

sur les chefs indigènes àfin -a"-

i"""""pposer au mouvement del'émancipation.

2. M. Ileo :<< Le fédéralisme n'est_pas en soi un obstacle à l,unité natio-nale. Les lEtats-unis

"t t. s'ui"u";;; i"; Èr"" l?ic""îîï'c.o"r-dant, le cas du Co-ngo est diffàrent.- Èturrt donné que toutes les::-u..h"r de.la populuiio"

"orrgol;l;;,;, pas encor€ pris entière_ment conscience de, Ieur unitè narionare, tJ-ËcJàr.ril#"'Li, r.,r-l,X:i:.réeionatism;, ;;;il-;;;;#

"" sous des manceuvresqu on ne peut pas toujour_s.prévoir ou éviter, p*o*it-"o.fr-Jrettrela réalisarion de 'uniie.

t'âtut"u. ;-.;; ,en exempre ra France erses terriûoires d'outre-mer aujo,urd''t ui r"rl."i*- êJi;'li ,orrtrendus comote ou'ils ne sont- pas viables. [,a récente constitutiondu Mali en est un exemple f;;;#";3. P. Lum,umba (intewriew) :

Deux point* ""T:-ri"_l. se sont dégagés.

-D,abord Ie fair queI'assernblée s'est orcrnoncée unanim"*"it en faveur de l,Unité duconso et en favel" d; i;-;;;;ïil#';1i" Gouvernemenr unitaire.Cette position, acceotée,p"" t"rr, ""Ërîuîrr"or"rrt et dès aujourd,huidéforcer les manæuur"i d"_ i"it.i""'t'"i"rsonnes qui ont souuentpréconisé ra constitutig\ d'ptajs i;i;r"i;, ce qui conduisait à une< balkanisation > raqidg d" ë;;;;- ôilt U un point capirat. Ledeuxième point principàl .Ë,-à"?i; ëJi;,u,,,i$îiàrJlËïl,o,o-

94

I Juln 1950

LE PARTI DU PEUPLE EN FAVEUR DU FEDERÂLISME

En ce- qui concerne notre Congo, -un- régirne ouvrler, c'est-à-àire un régimesocialiste démocratiq 'e tenant-compie de h réahté congolaise est seul r"."-ç,iin"de ne pas tourner à I'envers la roue de I'histoire.

Quelle est cette réalité ?

. c'est une mosaique de,tribus n'ayant aucun lien sociologigue entre elles etvivant presque étrangères les unes aux autres malgré la fusion, par ailleurs,artificielle, réalisée par le Colonisateur, Chaque tribuâ encore vivâcê sa Derson-nalité. une disparité de degrés d'évolution caractérise ces tribus. Celle-ci a vusa mentalité gultter le stade tribal pour devenir nationale au sens moderne dumot, celle-là en est resrtée au stade tribal.

Que faine ?

Pour ne pas blesser la susceptibilité naturelle de chaque rêgion, un gouvepMngîÉ gui accorderait une certaine ou latge autonûnie â cha{ue ptooilnce, estæul uiable dans'l'état actael des choses. toù Ia nécessitê d.u t'edeiatisme,

chaque province aurait son autonomie dans le cadre d'un qouvernementcentral, Les Etats,Unis, I'Union Soviétique, l'Union indienne, lâ Fédérationnigérienne nous offrent des exemples du régime fédéraliste. Que ceux gui confon-dent sécession et fédération se ialrnent. cé sont là deux notions qui iixctu"nt.Àu contraire, funité. qu'ils prônent, que nous prônons, n'aura toute sa slgnifica-tioû que dans le dédérali,sme.

Sl dans son Manifeste du 26 mai 1958, I'Action Socialiste d'où émane leParti du P_euple-avait rejeté l'idée du fédéralisme c'est gu'il était souhaité parcertains colons dans le cadre du régime colonial. Pour nous, le fédéralisme nepeut se concevoir qu'après I'accession du Congo à I'indépendance, >

f.

{ii.Ji

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LAET

CONÂKAT EN FAVEURDE LÂ COMMTINAUTE

DU FEDERALISME

BELGO-CONGOLAISE

fæs grandes lignes du progrênmne du Parti :

La dêcenttalisation totale des pouvoits atin de ptêparæ les fututs < Etatsfêdéés > avant la proclamation de findêpendance,

L'lndépendance du Congo dans l'ordre et dans le calme à brève échéance.

el

95

Page 48: Congo 1959 (CRISP)

ripitlcÏtrHi.v.', rol t"Tt'.: lF "ï{ir5, }?'rf ,li lqt' -1.i ' -.!ftrttltFl

ABÀKO ET FEDERALISME

Sp&ème fdéral, unissant les gtandes prouinces congol.aises el la Belgiquedans Ie cadte d'u;ne communnulê belgoiongolaise, chàque pattie constitianteconse?vant son autonomie interne,

Acc,roisseorent de Ia productivité en régioni rurales, par l'adoption d'unplan d'action bien étudié visant à obtenir la modernisation de-l'outillageactu,ellement à la disposition des cultivateurs.

Développement des voires d'évacuation pour permettre aux régions excen-triques de mieux parliciper à la vie économigue.

Développement de l'enseignement sous toutes ses foranes à I'intérieur, etsurtout de I'enseignement agricole et secondaire.

Extension d,e I'assistance du c.rédit gouvernemental aux Classes Moyennesdes Centres et de I'intérieur.

Généralisation de la formule : à travail égal, salaire égal.

Collaboration franche et sincère entre Noirs et Blancs, a,fin de poursuivretous ensemble la mise en valeur de ce pays, pour le plus grand bénéficede ses deux collectivités.

Respect des droits acquis des autorités coutumiènes.

RÀPPORT SCHOELLER SUR LES BÀKONGO

1" ll est cerrain que la réaation psychologiq-u:-9:.jîilt*.bakongo provient-en dù.fiJË JL L Ëoi"ittioi intime sue I'unité

du ,congo sera tataie à l,épanouissemen; 'i"

t"ut popuiation. lls

s'imaqinent - et u;';à;*;;;bt" de faits viennent corroborer

cette ldée - gu'ils ,J;, .,t i ês en minorité négligeable au sein

de l'ensemb'le congoË;; Jet io"" ils agissent dès à prêsent pour

défendre leur autonl;ie' let" pe-rsonnalité propre' lls rejettent

i";;;;,"*r,e."q"iiî';i't""àiJ"a"i'"t",#IiîÏi;'Jo1?":ft1ï"';dans I'unite parce qu'ils estiment qu'au tils seront pieds et poings liés' sans po"ilititC 'de se dégager du

;'u"r*"";;JJ l"quel il" té ""'ot't laissês cqnduire'

2" D'ans cette optique' on comrprend la logique des di'r'igeants

oui invitent leurs a'dherents à ne pas s1""gug"e" dy,t-ourt'^{.ans la

nouvelle voie tracéeîuî Ë aeUt'ati-on gouv&n"ementale' d'où sabo-

taqe des êlections, oJ"iit"io"";;;i;;'q"voie' et remise en guestion

;ïr,.*-à;';i;i;;;"; iu ti-i"g de la déclaration $ouverne-

rnentale.

3" On 'peut donc dire qu'il y. a à -la base de I'attitude actuelle

de l'Abako u,," p'e'*'"Jion i'as vive confe les mécanismes institu-

tionnels que nous, voulons imposer au pays' Dans quelle 'mesure

c "ti "

p, e.' "r,tio

n n' e'siill;;'"il "*é";ru1 ; 3;: t:f â1; ;i:i;tl*t", quels sont les agents qtt* t "t ,

buw ? Tout .".i "ri""*iuin"*ârrt à préciser' Mais ce qui compte

surrout, c,esr le f"it i;-;;ad prévention. si nous voulons I'ignorer'

nous risquon, a" "" pl''s pouvoir a"u"t"' sans rencont'rer de très

orandes 'difficultés: Iil;;; dot" "'"uy"' tout d'abord de la faire

iombe. et c,esr ,a rJi"J"rËirJr!.;fug. ies'autorités provinciales se sont

rangées t *o ."'tu.iï't"àËt" a'i?taices permett"ttt "tt elIet de croire

oue des p"rro",'u'i'Jet bik;;;t-t"trtui""t des conséquences p'révi-

'ibles de t'i*pu""

"li ;ï;;;;î;;t'lt!r-'le"dets et elles s'emoloient

à établir le ditlogueî"Ji"î it'to'ite'' p"ïlirj"u"' 1"- *"tsaje final

î"'""lè;*,rd?"cl;";;ry*_"1,-tï-*,n.T:"aJïH""r"t?i,eHJ"*u"d" lui aussi avec insistansg qu rrn

recherche a,tppo.,lï'"-' Ë;J* â" tutt' Il"serait donc dangereux

denepas.epond'"-'îË6;;i;tt'"ttïouiquoiilaêtêdécidêdecréer à la province"ui ttt"ide a"-contact'iroupant des fonctionnaires

de la province et i;s';il;;;;liÉ; bukl"sô ainsi qu'un fonction-

naire du service o"Ilàl[ui'"" intê-rieures et'ies affaires économiques

du Gouvernet""t'"G?;;;;i' i*-l"t d; ;;t ;"'acts serait d'abord

de mieux ," .o,opr"iiiî;'p""*""t t"t À"tt qu" de part et d'autre

on utilise ,ut' ii"îiîti à" !"tptert""tlo"' de'voir énslite quelles

oersoectives p"'*"iiï"t Ë i"'titutio"t -nou""tl"s

et notamm"11 les

ffi Ëî ."i i' Ë i:' ; ;Ë:,î î I î::ïiîH#'.;:"iI ?"'" ;&i: u;

tot"è "t le fonctionnement de ces ln!

dtsstper ce'tuineÀ-ent àes eguivoqu"t' Èttfio il restora à dégager

97

29 Julllot 1069

POUR UN DIALOGUE AVEC LES BAKONC.O

Rapport de M. Schôller,adressé au Ministre du Congo

(Document ipêd.it),

Monsieur le Ministre,

|'ai I'honneur de vous faire parvenir sous ce pli un rapportrelatif à la situation âctuel,le dans les milieux bakongo. ]e crois quec_ette situation lpeut être qualifiée de sérieuse. Il n'est pas possibled'envisager, une application rloyale et stricte de la déclaration gou-vernementarle dans ce contexte psychologique qui se développe pourI'instant dans ces milieux. Il importe 'donc que nous mettions enæuvre tus les moyens dis,ponibles ,pou,r parer à ces difficu,ltés etprovoquer les revirements indispensables pour parer à ces diffi-cu'ltés et rprovoquÊr les revirements indispensables ,au dévelo,ppe.rnent de notre action ,potlitique future. |'aborderai succinctementci-dessous quelques points dont no,us devrons nous préoccuper plusparticulièrement :

96

Page 49: Congo 1959 (CRISP)

fÀBÀKO ET FEDERÀLISME

clalrement les points sur lesguers le désaccord perstrterart et dér-miter exactemenr res positionr * p"è."rr"". r"J "ïrîiiî, à"u..r*,certainement, si eiles sonr- bien "o"â"it".,- "Ë.;,; il,.I;;i"tr,.,_o_sphère, 'du moins pertieilenent,-Ë"-Ià"t"n;; ; îufriin* ropoints de we.

{' Parallèlement cependant, il faudra éviter qu,une actionsubversive n'en vienne â enrreni-e" ;rrr-;;"À""rtiJ'iTtuation.Quoiqu'on veuille éviter i"" e;;;Jp*r" a"" ;;;p.t,riques,il est cerrain que 1_"r1 i".r""â" ;é;;#;-;;ff;'à;"" J#i.usc",

;ff$rË*:T,"":":iiiiiff ?"ffi r:f :*'x*iîræru"rii::jsifier notre arsenal râpressif. D;;-ild", en ce sens sslont,pousséesactivemenr. M,ais en atrendanr, de" cà" ;té.ir;#;;Ë;rir'mêmemineures devront être poursuivis dans re ?rr"li" "", î*ir"ï"r"r",et un certain nombre de relégations prlononcées.

5" Il ne se concevrait pas qu'qng action de contact se pour-suive avec les seu'ls ressortissanis bakongo. c""t"r,-.rr""ii .oro-prendra qu'une action.d" p".ru"ri;;i", intense- soit déployée àIeur intention ,oar |administraii""";i. encore faut-il que c€tteadminisrration réoonde cgâr"*""î' a^'iî- a"*.îà" ^iË"ï,.rlîî" 0",Iui est adressée a" r"i-t Ë"1-r#'pË.rL,"_par res parris piitiqu".et pax un certain nombre de ,persinnatitcr.-ti

"st-"i#;;; 5J'-"rr""au point une série 'd'exposéi sur les institutions nouvelres par resecrétaire du qouvern e*Ln t aux a f f ai"es p"ritiqr"r' àï Li"itia"rrr".' Des échang.es"de vues- pourronr avoir ri"i-I"iâ-r"rËiJëï''"*or,_cations et I'examen de.s po-ig-ts de désacco"a p""."tt"uËt ,urr"doute'de mieux cerrler- t"r'JirmurtËslïpeut-etre de préparer lunou I'autre com,promis de nature tàp;;, Ies esprits.

6" Une action simirlaire devrait sans doute être entrepriseégalement dans les aurres chefs-rieux- * ,*;;;"""."'L.'àilrtio'n est évidemment pas 'erdue

i" ;;;-LJ; ;;;;'ïi;;t#t,ILt lusituation'préoccupanre âe Leopoldviue tui-a5itïr",." i", irlÀ,u"",mesures à adopter. Touf certè a.crion pJitiqu" doit s,accôÀîugrr",d'un travail dà préçpièceaux",",;attxl"t?,!,T;l;::r;xî:J::"ôh,oî:Tï;.hr;ffjours' le commissariat de flnfot*uti"ri""tamera une campaqne depropagande rrès poussée en vue d'u*"";;-i;;;;;,Ëti"*"iT*u*comprendre nos obiectifs. parallèlemenÇ d;;s,'ËÇ; d" iu.r.rr",les modêrés qui,. dans t'""."tnuË, Jlît-iooriurrce à r'adminisrration,on procédera, dans Jes rêgions b; ei;; atteintes surtout, à undéploiement spectaculaire ai rù."r d"

-g"raur*erie et de porice.

L1q::,,xïJ:îfffJÏ:î:,:ï"::îl:î;:îkli"1:;l:L#rr:pline et le r'especi des convictions .de tous.

98

RÀPPORT DE LÀ SURETE DE LEOPOLDVILLE\

fe mets ici, Monsieur le Ministre, tres assurances renouveléesde ma haute considération.

(Sé) Pour Ie Gouverneur GéoéralLe Vice-Gouve*"ot Gététal,

Sdroller

5 aott 1069

RAPFORT DE LA SURETE DE LEOPOLDVILLE

SUR L'ACTION DE L'ABAKO(Document inédit)

Abako: Sous une nouwlle étiquette : < Alliance des Bakongo >,

l'Abako s'organise et poursuit inexolablement mais habilement lamise en action de son plan dont ûes princi'pales étapes sont :

1'o Création d'un secrétariat national;

, 2o Sabotage systématique'des élections et de la mise en placedes consei'ls de secteur;

3o Consigne à la ,pqpulation de refuser toute discussion d'ordreoolitique a*'eJl" < Blânè de l''Etat >, leurs leiiders de Léopoldvilleàtutrt i"rl" habi'lités à cette fin; la rCommission sénatoriale a essuyéà Inga un refus 'de I'espèce;

{" Le projet de distribution dès octobre prochain des livretsd'identité de É Republique du Kongo Central; la perception desi'npôts au profit de I'Abako I'an prochain est envisagée;

5o Les élections inscrites dans le cadre de la République duKongo-Central restent prévues'pour les 12/13-12-59; dans chaquesecteur des délégués sont à désigner dès maintenant pour assurer

la liaison avec'le Comité'Cenùr'al; ,

6o Prop,agande pour obtenir le ralliesrent des -'populations duKwango-Kwili, allarit de ,pair avec le noyautage de la fédérationK.K. et le P.S.A.;

7o A Léopoldville, les opérations de recensement ont rencontréI'abstention dé la part de ta population notamment dans les com'rnlrnes de N'Djili,'Kalamu et Dendale.

Actuellement, les bourgmestres se disent d'accord pour colla'borer mais ils se réservent quant aux travaux préparatoires auxélections qui n'ont pas encore commencê.

&i

99

Page 50: Congo 1959 (CRISP)

Bref, la sltres t .in q uié ta n Ë i?'[T,":::ii5""t î1.: f :._ ",n

n

"'p soum r gcs à t, A ba hoIa fin de ,t,annee, ;;_;ï:ïï,n""T^". ,o"s étections prévues pourpays,desË'fii.i,i-,"îË*'j*1!'i,i,læ,fi;":ffi

,ï.,,fr 1:permanent de f,riction ""t." lâjîinitration et la pdpulation.

t8 aott lg69

LA SITUATION DANS LE DISTRICT DES CÂTARÂCTES

^"#3Ë"iSfli,ffi,,iff Bt'L&".(Document inédit)

Monsieur le Ministre,

,u"olio"'""Jà'iJ-ïîi:i:+ii,.flï:iî,fii"f""tri:l:iiï"liyiif ,iï

i!Ë"#ll j:il,::x_r*'iffi :,,'iru"ii3ii."H%","":ry,r:;J'ai ,malheurer

'::n*"Ti;tài'Hijl"1,1tirffi jriî'ff

:.:j:"1*x,:.t?ïà::Toutes les pe

,q;*g1r*rj,*:i',:,;iiqî,i":,"1*Ë*î,:l;Ëï::Ï#î:

lAË"."t""tË:H,'tii$"1i::1Ë#'::î*l*i*:x'l*";:compte : I'indépen

"o-pet* t"' ôï=i::ilï lleii: ç. ;"P" o qu'une seure ch ose

dernier étair encore p"".o,rl-,,îi;.:-:: ,111;vYbu. Alors que ce

"*"1,rukï"'"gÆ'I?,ï#tr#,ffiiilf âî{:,*:æË]e ne puis affirmer que pour Ie BasrCorgo, cette constatation

lii':,.,1îiJ:ii?:"oxï"fiil"of"*l':",1*:.g!11.t",Tâ"î1.,",;;:ïJijif ."î1"i'Tï*:,'-*îïJ'd;iËffi":ff .1.?;J'"i':.,',:îvous à M. Kasa-VuoTI.

o" désirons pas vous "ep""Jil,."îi"rr"r-

r00

,,*ot,à* DÀNs LE DrsrRrcr DEs cÀTÀRAcrEs\

_ On a donc peu de chances'de se tromper en affirmant que de!_éopoldville à Banane, tout le pays est a lâ dévotion de M. k"""-Vubu. Il faudrait sans doute uj"ut"t : ou de

"*" qui ujirr*t *

son nom. Il est en effet difficile de dire dans quelle -"rn""ïd. Kasa-vubu est personndlement ,responsable de toute I'activite-'qui secouvre de son nom : tracts, lettres anonymes de menaces et toutecette incessante rpropagande orale qui ne cesse de s'effectuer,notâmment sur les marchés, à I'iniervention des innombrablespersonnes qui, par 'leurs activités commerciales ou autres, vont etviennent sans arrêt entre Léo,poldville et I'intérieur du district desCataractes.

Dans cette évolution, Ia position des chefs est devenue inte-nable : aussi les uns épousenûils ouvertement Ia cause des extré-mistes comme.Ki,gala en secteur ,de Lunzadi et ra plupart des chefsdu territoire 'de Luozi. Les autres avouent leur impuissance totale,certains avec courage et dignité, malgré les continuelles lettres demenaces alors que certains auûres sont visi'blement terrorisés. Cetableau uniformément sombre comporte néanmoins des nuances. Lasituation est saîs doute moins tendue dans les territoires de Kasan-gulu et Sangololo gue dans 'les territoires de Madimba, de Thys-ville et de Luozi.

'Si Ia méconnaissance de I'autorité établie, le refus du dialogueest général, par contre il y _q encore rbeaucoup de diffé;;";;"'dtu's,ecteur à I'autre et mê!'e d'un village à I'autre, dans la manièred'être des habitants à l'éga'd des repîésentants de l'autorite àt desEuropéens en général.

o." l" rpeut encore pader d'hostilitê générale et caractérisée àl'égard des Européens. La plu,part de ceux-ci dans I'exercice deleurs activités non politiques ne 'rencontrent pas de difficultésmajeuxes. S_amedi dernier,'rour le ["rj-âe È À;t" ]"uË"à"t, f"secteur ds_Lunlradi (territoire de Thysiville), on trouvait des pan-cartes < Vive I'Indépendance iftmêdiâte et sans conditions u. i, r"Vie ou la Mort >, etc... Les regands étaient haineux et on pouvaitrelever quelques ,g€stes signifiant < Allez-vour-"" L

- ptir'

"it"possible > et guelques criJ apparemment hostiles. Mais' à peinefranchie la-,petit_g rivière Lunzadi, on trouvait quelques kilomctresplus loin, des villages souriants, on ,pouvait s'at"ete", ,les habitantsaccouraient a.ussitôt pour nous serrer la m'ain. En certains endroits,des évolués déplorent'l'agitation gu'ils déclarent uniquement entre-tenue-par des éléments irresponsables : jeunes gens ne trouvant pasde debouchés à la sortie de.l'êcole primâire, irËguliers de Làopdtd-ville, refoulés dans leur milieu d'oiigine.

Ailleurs, ce sont les éléments les rplus évolués par exemple, lesinstituteurs qui sont en pointe des tendances extrbmistes. L'inde-pendance immédiate est réclamêe parr tout le monde, à l'échelle

t0l

iç.

**

Page 51: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO ET FEDERALISME

de la .République prévue par M. Kasavubu. La croyance est d'ail-leurs généralernent rêpandue gue cette indépendanée a êtê en faitreconnue lors de votre voyage dans la régiôn et gue les autoritésreviennent maintenant sur un accord donnè.

Pour la masse fanatisée, le contenu de cette indépendance estdes plus vague et.c_omporte une quantité d'avantag"r'*uteti"r.. eceux soulignant I'abenration de ées conceptions,

-on rêpond que

Kasa-Vubu et simon Kimbangu dont le p"o"huio retour ""i "À"".epou_rvoieront à toutes les difficultés. Le Kintwadi sui se confond

en fait avec le kibanguisme est très actif. Les avis sont très partagés*I 1." 'point de savoir si ses dirigeants se cantonnealt ,u, l" piu'rclgieux su si au contraire, ils participent à entretenir ,l'agitationp'olitique. Là aussi, il semble qné t. siiuation varie d'un en?roit àI'autre et suivant la personnaiité des dirigeants locaux.

----

Telle est la situation gui m'est apparue au cours de ce voyagerapide.

- On ne rpeut hésiter à la qualifier de grave. On se trouve entait devant un état de rébellion ouverte d'une fraction de ra popu-iation, suffisamment importante pour annihiler toute ràactiàn'deIa rpart.de'la minorité. seul, le defaut d'armes sans doute ei ia p"e-s€nce de n-otre gendar,merie ont évité jusqu'à présent le recours àdes actes de terrorisme.

I*s choses étant ainsi, je ,n'efforcerai d'analyser ci-dessous,lous les moyens pouvant être mis en æuvre pour tenter de red,resserla siûuation.

I. [æe rnoyens répresoifs

Il faut tout d'a,bord se demander dans quelle mesure et dequelle manière.pourrait s'exercer-la politique dé fermeté préconiséelors de votre dernier séjour au ,Conâo.

ta fermeté extrême imp'liquerait la mise hors d'état de nuiredes meneurs de I'Abako à !éopoldville et de leurs ,principauxreprésentants de I'intérieur. Cela nécessiterait vraisem6lablementquel'ques dizailes d'arrestations et de relégations. Dans I'état actuelde tension, il faut'prévoir gue pa.reille opération pourrait entraînerdes troubles graves et généralisés, tant à Léopoldïille qr.re daas lesrégions du Moyen et Bas-congo. on ne pouirait donc ï faire facegu'au prix d'un efJort militairt considérable et prolongé. parmi tesEuropéens éparpillés et ,plus ou moins isolés à j'inte"Ëu, du ,pays,il n'existe certaineme.nt guère de partisans de pareille politique. Éarcontre, à Léopoldville, elle a del adeptes : ceux-ci,

-invoquant le

natur.ol peu combatif et même poltron des bakongo pensànt quepareille action énergigue provoquerait en fait pe.t ïe réactions etgu'cllc aurait au contraire pour eifet de rendre cônfia.nce à la masse.

t02

SITI,JÀTION DANS LE DISTRICT DES CÀTÀRÀCTES

Ceux gui soutiennent cette opinion sous-estiment v,raisemblable-ment l'âmpleur et le caract'ère-fanatigue de I'opposition. De I'avisunanime des territoriaux de la rêgion intéressée, pareille 'politiquede force aboutirait peut-être à une amélioration très momentanéemais la recru'descence serait d'autant plus vive ultérieurement etelle amènerait quasi-certainement tout le district des Cataractes àune situation d'une gravité sans précêdent.

Il n'en est pas moins vrai gue trop d'actes et de propos subver-sifs restent imrpunis et que, d,e la soite, I'autorité bafouée tous les

iours finit par devenir inexistante.A cet égand, les autorités locales invoquent I'extrê*i difficulté

d'identifier lès coupahles r abstention du Parquet suite à la directivegénérale d'éviter les procès politiques, enfin le caractère de véri-iabie o,pération que revêt la-moindre investigation. On ne réponden effei plus aui convocations; si on veut fàire comparaître guel-su'un et être assuré d'être maître de la situation, il faut envoyerdes effectifs équivalents à un peloton, nous a-t-il été dit à Luozi.Malgré ces grandes difficultes, tout le monde est d'actord pourintensifier les efforts en vue de réprimer au maximum les actessubversifs, de poursuivre les excitatzurs et distributeurs de tracts.Qn procédera à des contrôles routiers plus fréquents et plusÉobiles, à des vérifications d'identité dans les rêgions les moinscontaminées et aux points de passage fréquentés (marchés, gares'etc.) ainsi qu'à une centralisation plus poussée des renseignements,etc. Il faudra toutefois veiller 6 ng ,pas trop engager dans ces tâchespolicières le personnel territorial dont I'essentiel de la mission doitêtre de reprendre le contact dès gue c'est possible, ce gui pourraitpeut-être se trouver compromis par une action répressive troppoussée.

lI. Rétormes positives

1" Africanisation des cadtes. Les mesures prises jusgu'ici n'ontpas eu d'àffets sur les masses bakongo. Le passag,e des assistantsmédicaux indigènes et des assistants agricoles indigènes e,n -clua-trième catégorie n'a pas entraÎnê de modification marqu6e de leursres'p,onsabilités et tpratiquemedt trien n'est alparu aux yeux de lapopulation de notre effort en ce do,maine. Or, il est politiquementindispensable de montrer plus nettement notre volonté en associantles meilleurs de nos auxiliaires congdlais aux tâches de I'adminis-tration et en leur confiant des fonctions de responsabilitê et dedirection, même au prix d'une baisse d'efficience et de rendement.Les nesures ci-dessous vont être êtudiées ou mises en applicationdès que ,possible, de façon à agir en guelgue sorte comme correctifde nôs iitentions en rcgard des mesures de répression citées plushaut.

103

Page 52: Congo 1959 (CRISP)

ABÀKO ET FEDERÀIISME

p,u,,f ;I"#lî:iffi jîf iiïï,,:î"ï,:":":ï:î"'3::"il"r,i,â,,: j"l?en foncriûn surtour à té";ore;ili;;'1""" o,rrËtioo ;;;";;p" gneraird'un commissionnemenr a a"" r""-"tioo, oà-t""i.iêri" iàîâgon".

B. Organisalln de stages pour des fonctions de guatrièmecatégorie : ces stages se-raieni ""i"itu à un certain nombre d,auxi,liaires des caté9orËl!feJ;!,;grllii pourr.ient dès à ,présenr rem-plir des foncrions d'agent rcgional, i. ;il; d" ;:,; ;;, de comp-table territoriar; urtérËur"-"it *tte.réforme pôurrait étendre seseffets dans a'"ut"".

-"ua"""ïË"ri"r,' aouanes, santé, etc...Lfne attention ,particuliar" ,"* portée à l,africanisation descadres de la'oolice, â t" Àir"

"" plài" a" quergues commissaires depolice congolàis.Les modalités d'organr.sation de

:,e^s_ltaEgs vous ont été expo-, sées par ma lettre nF "su ai'iilg_rgsô.-Ti"".r"l"rîii" sue cesréformes comportent.t"."lrlr" i" ioi"

""" agents composer et joueren q uel q ue sorre'n d_oubre 1 "r,

ràti, r"iil ;y;;;p"rîTTi "*i

g"r"",de I'administration sans se mettre d'autre part en opposition avecles aspirations des ffiËti."r.'Vigré cela, nous disent tous lesterritoriaux, Ie risgue doit être "oo*."t ",;;;,p";;;fi", irrrr"o"-tions rdans ce sens ont ete a"t*à"Jâx services et aux provinces.

3 conseil de territoire. Il est cerûain qu'une des raisons deI'opposirion des popurati";';.;iàions prévues pour décembreréside dans la c-onïiction qu" -.""-

à"ctions retardËnt lnutilementI'accession à I'indépendan.Ë-"t là"'ùes n'apportent rien de neufpuisque ces conseils l'lylonr e+ àS co-mpétence réelie et gu,ilscontinueront à être prësidés pu, le .t "ia.1""îirrés's- .l*o ce point, ir daudra évidamment dans ce district confier raprési'dence rde ce conseir a un ;;;b;" ëru par res conseillers et ilfaudra réduire a "" pius r;-pi";6;*sion re nombre de consei'ersnommés. Les tex-tes remaniés p"rÂ"tt"orrt ces adaptations mais ilfaudra alors res r"ir" i""iàii"J"iî-."".i"cre res popurarions. unepropagande bien. o'rchestree,pourrait-peut-être amenef une modifi-carion des ooinrs.de vue actuels _aii de l,;;";ilàiui,Trr" ,or,"de préfigurâtion des i"rri,rii"Jir"rriiierr". aurait un effet de chocbeaucoup olu's marqué et montrerart a" î.çJ""Ë"gitr"=li: portancede la réÎorme à intervenir. c'"rt-'arrrJ cet esprit qu'on enrrisage deréunir plus souvent les'conseirr J.àtrtr, de reui demander reur.savis sur toures res -quesrion" r"t".'urt-J"-iJàil;Ë;i""il r,.a_r_nistrateur territorial : terre, impOts.

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s*ions a'i"i","*ii"" ;;'Ë#T."î;'ff#:Ë;: i:"i:jg*: âiiïmigue, etc...Certains vont jmême iyqu'1 propos€r que l,adminjstrateur s,entienhe strictement à ces aïis et les siive, même s,il ne partage pas

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SITUÀTION E}ÀNS LE DISTRICT DES CATARACTES

le ,point de vue du Conseil. En ce qui concerne la ,présidence, rienn'sm,pêcherait que 'dejà l'administrateur cède la direction des débatsau membre que le Conseil choisira, de façon'à souligner spectacu-lairement la voie nouvelle que prendront les institutions à ,partirde janvier prochain.

" 3o Jwidictions indigènes. En vue de mieux faire comprendre

notre volontê de confier aux instances locales autochtones despouvoirs plus êten'dus, I'extension de la compétence des juridictionsindigènes est demandée avec insistance ; sllg,permettrait de rptouvernotre confiance dans ces institutions qui, dans cette région fonc-tionnent très bien, d'augmenter le prestige des autorités indigèneset de réduire I'interventi,on des iud'dictio;s présidées par des Euro-pêens, surtout su,r le plan répressif. |'envisage de prendre, avecvotre accord, une ordonnance 'lêgislative permettant d'étendre lacompétence de ces jurisprudences en matière pênale pour des peinesallant jusqu'à six mois de S.P.P. et 5.000 francs d'amende.

1" Circonscriptions indigènes. Le décret du 10 mai 7957 asuscité bon nombre de récriminations rdans un district où il n'existeplus de chefs coutumiers et où l'application du décret de 1933 avaitété conçue dans un réel esprit de démocratisation, Ainsi le ,maintien,des, anciens chefs .pentdant 5 ans, la proportion trop faible desmembres êlus aux conseils comme I'incertitude en ma.tière de com-pétence du conseil ont-irls,contribué dans une cerrtaine mesure àentretenir des préventions'contre les p'r,ojets de I'Administration.Ces raisons ainsi que I'application tardive que nous avons faite dece 'décret sont avancées maintenant pour expliquer I'abstention auxèiections. C'est pourquoi des modifications devraient être intro-duites sans retard ,pour ,permettre de mieux adapter ce déc,let à lasituation particulière du BaslCongo et le faire apparaître commeun instrument de l'énancipation du pays.

5o Les élections des Conseils de territoirc. Tous les territoiressont d'avis que dans l'état actuel des choses, le boycottage desélections sera complet en décembre prochain. Dès lors, ils estimentqu'il est inutile d'en entreprendre la préparation, qu'il y a lieu dene rien faire qui puisse faire croire que nous tenons à ces élections.L'attitude de l'Administration serait donc de demander aux Conseilsde circonscription s'ils estiment que ces élections doivent se teniret ce n'est qu'erl cas d'accord que I'Administration territorialepréparerait I'organisation, ceci ,pour rbien montrer que les électionsconcernent exslusivement la population, qu'elles sont leur affaire etque nous n'y intervenons gu'en qualitê de technjciens pour lesmettre sur piod et assurer le respect 'du vote.

r05

Page 53: Congo 1959 (CRISP)

, ABÀKO ET FEDERÀLISME

Je qgis qu'il n'y a pas d'autre attitude à suivre pour lemoment ( I ) et j'ai marquê mon accord pour gu'aucun trâvail depréparation ne soit entamé dans les prochains jours. Nous disposonsen effet d'une ma.rge de sécurité suifisante puisgue tous mes inter-locuteurs m'ont 'dit qu'ils 'pouvaient en deux',moii procéder à tou,tesles o'pérations pÉalables sans difficultés.

lII. Information et contacts

I1 est inutile d'épiloguellonguement sur le rrôle primordial deI'information dans une situa,tion aussi détériorée. Un effort sansprÉcédent cloit être entrçris pour faire comprendre nos intentions,mettre nos réalisations en valeur et Épondre aux slogans, bnuitset rumeurs qui journellement discréditent notre action. Le Commis-saire de I'Information vient de faire un court séjour dans .le district,de façon à mieux se rendre com,pte du climat et de la nécessité deI'information. Par ailleurs, à côté du commissaire de district, unag€nt s€ra désigné dont la tâche essentielle sera de foulnir à lara.dio provinciale, à la presse et à ,la population, sous forme detracts, toutes les indications nécessaires sur les réalisations effec-tuées dans la région.

Ce rôle de rapprochement des populations des sources offi-cielles de I'information sana nécessairement très ingrat et très peupayaft au début, compte tenu des solides préventions contre toutce qui vient des ,blancs. Mais il est indispensable de s'y attachertant il. importe de ne rien nêgliger qui ,puisse modifier I'aimosphèreactuelle.

Il est certain toutefois gue I'action la plus importante devraêtre poursuivie à Léopoldville. Il s'agit des contacts âvec les leadersAlbako dont je vous ai déià Êntretenu dans ma lettre précédente.Tous les administrateurrs les demandent avec insistance ét déclarentqrre si les mots d'ordre actuels ne sont pas rnodifiés, il n'y a aucunechance de voi,r évoluer la situation. Cette tâche a été ionfiée aux?utorités de la province et après des dêbuts à peine prometteurs,brusqueuent il semble gue les choses se tendent à nouveau et quele dialogue, pourtant demandé par les responsables de l'Abako,soient près de ne pas être entamés. Des conditions sont ,posées, desmaladies invoquées pour se dérober à toute invitation. Én ouûre et

(1) Sur ce point précis, M. Schtilter a adressé un telex rectiftcatil auMinistre, le 17 aott 1959 : < Àprês nouvelle réflexion, J'estime ne pas pouvoirsllwe les suggestoins _que m'ont ,faites les autorités locâles sur ce loini. Nousdevons org-aniser les êlections guel gue soit le résultat escompté, Dans quelguesloura, une lcttre vous exposêra mes propositions concrètes sur-conduite à

-adoiter

à l'égrrd dcs Bakurgo r S. Schôller.

106

SITLJATIONTDÀNS tE DISTRICT DES CATARACTES

surtout, le fait gue nous ne po-uvons négocier que darrs le cadre de

la dêclaratio' go,r.'"*"*Àiale constitr]e un obstacle quasi-insur-

montable car cette Jêclaration est actuellement rejetée intégrale'

ment. Des "srui.

*,,iJ;;;"t entrepris pour renouer des contacts

dont dépend a peu pHs exclusivement le ca'lme dans le district des

Cataractes.

Malgré toutes les difficultés rencontrêes' nous ne pouvons

pas artendr" p".rir"oiJ*iiiîî"Jrti." ae la titu"tiott et to't doit

être mis en æuvre ;;;;"t;;;"; iesse"tiel' Si cela pouvait. laciliter

les choses, je n'hésiterais pas à engager le 'dialogue di'rectement à

l'échelon " 'Go,r*r"rnË-""i ge"etal > plutôt qu'à l'échelon < pro-

vrnce >. ]e me "uir-"f]"ttË 'de rencontrut M' Kasavubu' |e I'ai

invité une première i.* àï"tt de partir en voyage' It 1,1 f'ait savoir

'jï'iir'Ëi ï;;à;' niiii'æ'ii"i,'ii n est p"' '*,é".' mais a delégué

ià;;î;"r" îq;;iï';d;; ï;- M: Kasavubu est touiours

malade (ce qui t"^tf" inexact) àt qu""t dialoque politique ne

oourraft arroirlieu ;î a;;;Ëi" prËJ.ute des -mesures-d'arres-

i;,Hïî;îJeù,i1"t;;'i:ï;;'i rà'"i I'ai priê M' Kanza de

confirmer a f"f. X".ii;il"d;;'Ë desirais té voir dès qu'il serait

rétabli "fiû d'"*u*i;;";;;il ll pottt"it être répondu à la

demande de dialogueË;;té{P-;i tuiÀe-e'dans sa dernière lettre

ii'":#Ë. Ë;r"ir*"hj;;;;1,tsu4g sefonr contactês. Les inter-

ventions'nultiples Ë;iil;ti"";-.";t sont de nature (il faut

l'esDérer) a det""arJ d"tit une certain" *"'ot" l'atmosphère' Elles

ffii"i;il il;;f"Ë -,de

constituer une réoonse satisfaisante aux

asoirations fo'du-"oill"tî;ù;"**""t hu"ko' dans le sens de

fiiàap""a"nce i'm'rnédiate et du fÉdÉralisme'

À cet êgard, il me paraît urgent- de combler les lacunes de la

déclararion go,r*,"*"ï"il;Ë. ul--pt.". qui s'a,rrête .à l'échelon

; c";.;ii-a"'pro\rirr.în- oî p""t .ultngl lonotemps les im'patiences.

On ne peut plus, àï;; *"rJ Aifer"t i;eiublirr"t'ient du timing des

étapes suivantes qJ"otpgtient notamment l'êlection d'un Parle-

ment, l,élaboration à'irne'Ôonstitution, la formation d'un gouver-

nement.

Àfin de ne pas retarde-r'l'-envoi de cette lettre' ie me 'propose

de traiter t", proËtâii[-ià"a"*""taux que je'. viens d'évoquer

ci-desus a"n, utJ-"o*pondance ultérieure' Ils nécessitent en

;;ËË;ht .à-pi.-t

àe""t"pg99ents' après mûre réflexion'-----I"ï"tt

ici, i\{onsieur le Ministre"'

l'"'J:];h'Îr"'l:ë":'î:'Schollu"

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107

Page 54: Congo 1959 (CRISP)

ÀBÀKO ET FEDERÀLTSME RÀPPORT \STENMÀNS

SUR LE FEDE.RALISME

A cette différence 'de principe fondamentale s'en rattachentd'autres'particulièrement caractéristiques :

a)_les êtats membres d'un état fédéral ont la compétence pri-maire, I'etat de su,perposition î'ayant gue des compétences d'aitri-bution : dans un état unitaire décentralisé la compé,tence primaireappartient au contraire à l'état, ,les collectivités subordonnéesn'ayant q_ue des compétences d'attributions (quelque larges guesoient celles'ci).

tb) les états mem'bres d'un état fédérarl s'organisent en prin-cipe comme ils I'entendent, en ce comp,ris ,leurs institutions politi-ques internes ; le ,législateur 'd'un état unitaire décentralisé a toutpouvoir au contraire envers rles collectivités pu'bligues internes gu'ilcrêe, organise, modifie ou supprime souverainement.

c) Les états membres d'un êtat fêdêral conservent leur carac,tère étatique, ce gui leu,r permet de couronner ,leurs institutionsinternes par une ou des assemb,lées législatives, un gouvernementet même, en principe, un chef d'état ; les collectivités publiques d'unétat unitaire décentralisé sont, au contraire, des collectivités inter-nes subordonnées à cet état : elles sont des rouages administratifset politiques de cet état, sans plus.

2. - Dans le fait, il n'y a ,p,lus aujourd'hui de grandes diffé-

rences entre la compétence des états membres d'un état federalet celle des collectivités pulbliques d'un état unitai,re décentralisê.Il y en eut arltrefois mais les exigences du monde moderne pous-sent à ,présent les états fédéraux à attribuer dans nombre dematières, compétence exclusive ou prédominante aux institutionsfédérales. En fait, les états fédêraux se rapprochent plus aujour-d'hui des êtats unitaires décentra'lisés que des fédérations de-con-ception classique.

A l'égard des institutions internes des états rmembres, cetteévolution n'est cependant ,pas encore près de son terme : le législa-teur fédéral restreint désormais Ia compétence des états meÀbresen 'fixant certaines règles impératives, mais il ne va pas audelà,si bien qu'à conditio,n de se conformer à ces règles,

-chaque état

conserve son 'droit d'auto-organisation ; ceci est imrportant ,pour ,leproblème qui nous occupe.

II. _ SIGNIFICATION HISTORIQUE ET POLITTQUEDES ETATS FEDERAUX.

Il vient d'être fait allusion à l'évolution qui s'accom,plit actuel-lement au sein de la plupart des états fêdéraux. Il faut s'attarderquelque peu à ce phénomène en le situant dans son contexte his-torique.

A I'origine, iles états qui décidèrent rde's'unir le firent ,en ordretout à fait principal pour défendre leur existence contre un ennemi

24 aott 1960

RAPPORT STTNMANS SUR LE FEDERALISME

Note gur le problème de funité et du reglonaliEme et surla eirfuatton créée par I'attifude du Bas-Congo

(Document inédit)

M. A. SterrmcLns, secrétaïe d,u Gouvernement, red.igea le24 aatlt, une étude srlu.- Ie régi;me [AdArol en génércrl, sur sasisnïfiôation pré!,se, en fonctioi a" i" ,,tt""tià"iorlrï,a*r*,des Cataractes. Sellrln lui, I'acceptation du fail.eroùrrr* "rt un"condition sine qtta non de Ia reprise a"' ata",gr- ul)"" h,b-ahonso, C'esr en t.enclnt compte d, fiyp"tf"alri*a,rî aar*du iliolosup ar:ec I'Abatro s; M. Sr""ï", -oiàïrrn

,rr,timing d'céréré poun Io mise en place d", Arr.^bk", "it""an(ériaees en constituante) et du gouvet,"ement congolais, C,estlo prcmière fois que ilu c6té b.frr, on p,opos€ Ia d,ote d,avrtl1gtu.

I. _ COMPARÀISON ENTRE L'ETAT FEDERAL ETL'ETAT UNITAIRE DECENTRALISE.Il n'est oas ouestiqn. ici de faire une description com,parativedétaillée des institutioo, d" ."" d;;;-s;*. a,;Ë;;;"1;îîàpor,

!:nt, .eoy.norre probtème, tes différei.". àtlÀ;dË"1"J pru,caractéristigues.

l. - Dans le principe, ir. existe évidemment une différencefon'damentale enrre fctæ'iàâci"ili-ieàt uniraire décentrarisé. LegrgSiel se compo-se de collecrivirés érarique", I; ;";;;;-,J"'.î1".-tivités inrernes subordonnées. Dans ttetJrcâârur, ;".ù;i"r*'urur,primaires qui, iniriaremenr indépendants r". -;;r'-d;*r,iii",

."dépouillent constitutionneile"teni"de ."ïtui""" prérogatives de leursouveraineté au orofit de I'etat d.e superposition que"to,rs enil-breils créent , dans l'état ulitaire dece,itriirg ï,;rËl;erîîri'îà, r.

ii,i.i:::î,,ïiïIff :ti{q6n',',,æ:*iir'ff îii*n*,::processus juridigue et politique est donc inverse.

r0E 109

Page 55: Congo 1959 (CRISP)

ABÀKO ET FEDERÀLISME

ou des dangers communs. Aussi donnèrent-ils à leur union le con-tenu minimum indispensable à la défense commune : cette unionprit généra,lement la forme d'une confêdération.

Les années passant, de deux choses I'une; ou bien la confêdé-ration se disloqua sous la 'pression des ,particularismes, ou bien unsentiment commun naquit et se développa gui aboutit à transfor-mer Ia confédération en fédêration.

Puis la fédêration à son tour se mit à évoluer dans le sens d'unrenforcement des cornpétences centrales : c'est la phase danslaquelle la plupart des fédérations sont aujourd'hui engagées.

Tous les états com,posés n'ont certes pas connu cette suc-cession de ,phases : certains ont d'emblée adopté la structure fédê-rale.

-llais- ce-qu'il faut retenir de ce processus, c'est que la formeconfédérale, la forme fiêdërale et Ia iorme unitaire correspondentchacune à une mentalité'bien déterminée des populations ou ie leursdirigeants.

Au stade confédéral, ,le souci de chaque êtat de conserve! sapersonnalité politique p,ropre est prédominânt : I'union n'est diltêegue,par'd'impérieuses contingences.

Au stade fédéral initia'I, le sentiment autonomiste de chagueétat reste très vif, mais il s'accom'pagne d'un sentiment de communearppa_rtenance à une entité plus large qui procure à chaque êtatmemhr r de précieux avantages. Tendancâ particulariste et têndanceunioniste se concilient au lieu de s'opposer.

Au stade fédéral évo,luê, les serrtiments particularistes s'affai-blissent ou tout au moins, sous I'empire de nouvelles nêcessités,ils permettent aux tendances centralisatrices de triompher.

tlne autre considération à formuler est gue dans la plupartdes cas ,la structure est le fruit d'un effort d'unification.

III. _ SITUATION DU CONGO ET ASPIRÂflONS POLI.TIQUES DE SES DIFFERENTES REGIONS.

La Belgigue a donné aux_multiples petr,plades vivant au Congoune administration unitaire. Çelle-ci fui, jusqu'il y a peu, strictL-ment centralisée. Depuis guelgues années, un désir dé decentralisation s'est manifesté dans les différentes régions du Conqo : cettedécentralisation, très lentement amorcée avei la mise en Ëlace desvilles et de communes, doit se poursuivre rapidement au nîveau desprovinces et des territoires qui les composent, mais il faudra plu-sieurs mois avant qu'elle se traduise à suffisance dans Ia légis-lation.

_ Or, voici gu'un facteur fondamental nouveau se présente. LeCongo quittant le domaine de la pure administratiot,

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uillF4i,ÉTl?rtfr nrmtt'fi F4'fi?TryT*r" -rlîlrÏ'rf rT.F'r'

RÀPPORT STENMANS SUR LE FEDERÀLISME

dans'la phase politique de son évolution et l'accêlération de celle-ciest réclamée avec insistance par les éléments évolués de la poputra-tion. Ce n'est plus une rénovation de la vie administrative du paysqui est demandée, mais la mise en place rapide, sinon imryédiate,d'institutions étatiques complètes jusgu'au sommet. Dès lors, laquestion se pose aujourd'hui de savoir s'il faut faire du Congoun êtat unitaire décentralisé ou s'il faut 'lui conférer 'la structurepolitique d'un état federal.

L'intérêt supêrieur du Congo commanderait certainement qu'ildevienne un état unitaire décentralisé. C'est en effet, un payssous-développé et les problèmes qu'il aura à résoudre pour,attein-dre le niveau des pays modernes seront d'une telle ampleur etd'une telle comp'lexité gue plus sa cohésion politique, économiqueet socia'le sera gratde, plus grandes seront ses chances de réussite.Si cependant lé ciment qui unit les différentes régions, du paysn'est pas suffisamment solide pour Permettre cette solution, leCongo devra bien adopter la forme fédérale.

C'est à cet ensemble de considérations gue se rattache laposition officiellement adoptée par la Belgique jusqu'à présent.Elle a promis de conduire le Congo jusgu'au point où i'l serait unétat unitaire dêcentralisé capable de se gouverner, ajoutant qu'illui appartient ensuite de décider, par ses institutions démocratiques,s'il s'en tiendrait à cette structure ou s'il adopterait une sûructurefédérale.

Quelle est, en regard de ce'prob'lème, I'attitude des différentesrégions du Congo ?

Les populations des ,provinces.les moins évoluées - Bgualgut,Province Orientale, Kasai - se prqnoncent en faveur de I'étatunitaire décentralisé, car elles y voient la ,meilleure garantie decontinuer à ipartici'per aux avantages d'un ensem,ble politico-éco-nomigue comprenant les provinces plus riches (Katanga) ou mieuxsituées (le Bas-Congo, avec son accès à la mer).

Les milieux européens du Kivu - les autres ne se manifestentguère encore sur ce point - cultivent un séparatisme de salon,assez déraisonnable, si I'on songe à I'actuelle ,pauvreté économiquede la Province.

Le Katanga, sous ,l'im'pulsio,n de sa population européenne,fait preuve depuis touiours ,d'un vif particu'larisme. La province esttrès riche et peu peuplée, si bien gu'elle redoute qu'une structureunitaire lui vaille plus de sacrifices que d'avantages : elle ne veutpas définitivement rester, comme elle a le sentiment de l'être depuislongtemps, la providence des régions'pauvres du Congo. [æs espritsles plus avancés caressent périodiquement le rêve d'un séparatisme,mais dans I'ensemble une structure fédërale serait considérée commeune garantie suffisante.

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ABÀKO ET FEDERÀLISME

_ Le. Bas,Congo, enfin, a la position la plus tranchée. politi-giîT:i: p-tus_cvotué que tes aurres populations du Congo, le peuplepaS.ngo a une conscience très aiguë de sa'personnalità : les autresP?lr:1,_:^d:_Colno sont consideics pu, tui."". u, io"r,J'o,cpri.,€t il parle 'pour les -désigner des << gens du l-aut ,, uit ,peu commeIes Lrrecs narraient des barbaroi. Tous ,les Bakongo, ,.r" exception,c-raignent d'être étouf fés dans un régime centrahle' :

-auJsi u.pi."rrt,ils à une grande auronomie régionaË. i";-;;;;.'"1-ràtËiàr"i""t

peut-être d'un état unitaire deéentralisé i t'""t"à*"-, iiË^."p"rr-dant vraisemblable qu'une structuà réaà".i" """"""tË*i, mieuxleurs aspirations. Qlânr aux .exrrémi.t"-., ll, ""ulm-rïà'e!àa""""immédiate du Bas-congo, quitte à conclure ensuite des accords avecle gouvernemenr qui règirg'r" t"rt" J" puyr. on ";-.;;; àlute reprus pres de la vérité en disant. qu'ils. veulent se séparer du Congopuis se réintégre1 dans celui-ci par la voie confédé;;i";.

-

Il reste à.signaler gu'en différents endroits d.u Congo, cer-tains grands chefs coutumiers manifestent l"ut.-prJre"*."J pou,:î^:."'t ^Tl:ll:l_r,

une strucrure f6dérale. Irr;Ë;l !.i^."ri"iî qr,ir.n onr pas une claire compréhension de ce que représente i. ieac-ralisme : il semble qu'il's'agiss" pl;tôt;Ë;; ;;iïil; u'rr,rud"instinctive.qui leur est dicrée lar te souci de ô*f;t;" d;-tà i""rr,r"-111"t-l du pays p,ou" e.suyer de reconsrituer l"oru

-ànJ"rrrr".possessions.

IV. _ POLITIQUE A SUIVRE PAR LA BELGIQLIE.Si ie ,probleoqe posé par [e Bas-C,ongo ne revêtait rlas unegrande.acuité, ra Beisique pourrat .'; ;;i;, îrrïàriti#lu'elre

a jusqu'à présent adoptée : faire du congo un état unitaire, décen-tralisé, qui décideraif ,rui-mcme ""ruit"-Ëir à;ir;;"t""ii'i c"ttestructure ou.adopter.prutôt une organisation fédéraiË. i".^pl.ti.u-

5:t^*.*::..:ufli"."ri1. demeurant,très vifs, il .esr vraisembhtle quec esr pour frnrr cette dernière formule qui I'emporterait. Mais toutaurait des chances de s'accomprir dàn's un ordre re,latif et avecun minimum de sérieux.

., Cependant, la situation est différente. Les Bakongo, nousI'avons vu' sonr ,Dartagés entre une te"âarrîe lâeiià"ï"qut "r,celle des modé"Cs

- èt une tendance séparatiste _ qui est celledes extrémistes -; cette a"ÀiJ" t"",Jance est actuellement deloin la plus forte : les modérér ;;;r iàJ"itr au sirence et res popu-lations sont entièremeïrt sous tu ."up"-aes extrémist"r,-qui

""r-serrent chaque jour leu,r étreinte.Dès lors, comment faut-il aqir ?II va de soi oue Ia première .Ë"." a faire est d,essayer de déli_miter les positions respecrives par un f";;;à;"i;;,î"iî'"1^iii"gu"

gue I'administratiqn a essayé â';;t"*;; depuis trois ans, ,res extré-

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mistes groupés au sein de I'Abako se sont torrjours refusês' Unnouvel ""rr"i, uottottcé avec une solennité particulière il y a guel-queS semaines, est en cour.s.glais les premiers résultats sont déce-vants : les délêgués de l'Abako ne se sont pas présentés- à lapremière réunioo"de la commission de contact instaurée -Par

M. !e.ri""-go,tv"*eur gênêrat lskhôller, iils ont en substance fait savoirau Gîurre*"tn"tti,que de telles discussions sont inutiles, la reven-dication de l'Abako ne nécessitant iaucune explication puisqu'elle se

résume à une notion très claire : constitution immédiate d'une répu-blique ,du rConqo occidental. Une fois de plus, les éléments les plusextrémistes dell'A'bako I'ont donc emporté (et ce, semble-t-il, à ladernière,minute car il y a quelques jours encore, l'annonce de pour-paflers paraissait favorahlément accueillie par les dirigeants de ce

rnouvement).

Dès rlors, deux hyp'othèses sont à envisager : celle où des

entretiens finiraient qirând même par s'engager entre I'adminis-tration (quel que soit son échelon)- et'les rèprésentants des deuxtendances Bakôngo, la tendance modérée et'la tendance extrémiste;celle, à vrai rdirà plus prohable, où des entretiens de- portée- trèshmitée auront lieu uniqu'ement entre I'administration et les modérés,la tendance extrêmisté personnifiée rpaill'Àbako refusant definiti-vement tout dialogue.

1. Première hypothèee : dialogue cofrtplet

(Adrministration - Bakongo modËrés - Bakongo extrétmistes).

La première chose à ,fair-e, ndus l'avons dit, est de délimiterles oositions respectives. Il faut ensuite examiner les points defriction, afin d'aboutir si possihle à une solution acceptable.

f usqu'où les repÉsentants de I'administration pourront-ilsaller dans la voie des concessions ?

Dans ma pensee, ils devraient être autorisÉs à admettre lespoints suivants :

a) en ce qui concerne les institutions en :pr?raration : toutes les' adaptations régionales compatibles avec Ûe maintien 'du Bas-Congo dans ,l'âsemble politique congolais; certaines adapta-tions" sont déjà admises,'-dans

-leur p'rrinciûre, pour le conseil de

territoire ; d'autres pourront il'rêtre sans doute 'pour le conseilde ville et pour le ionseil de tprovince (rpr€sidence, nominatlonde notarbles notamment).

b) Toujours en ce qui concerne les institutions-en préparation: lemaximum de compétence compatible avec la notion d'un étatunitaire décentralisé : ceci est en effet d'ores et déjà admiset ces compétences seront attribuêes aux différents conseils au

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Page 57: Congo 1959 (CRISP)

rilfi silwcTrlri'n'ifi 1T]' :llr r,[['r' Tllif : ill

ÀBÀKO ET FEDERÀLISME

fur et à mesure de l,achèvement des travaux : un décret de;:oj:.nii:.soumis il;;'Ë;; au conseir de souvernement

c) En ce qui cor

1narsre60,"'lî!i* j,;îli'e#'i*;f, ï,.:"X?"J";1"1i j:façon réclâme pu" toî ig;;i:r':,ents potifigues du Congo, etM' le vice-Goi-verneu" *ËiË,;omme moi-rnême avons déjàeu tr'occasion 'd'insister .u, È iit'qu" nous commettrions unefaute politique e_n nous y *f""u"i trop longtemps.

|'estime par aiteurs q* r"" ."prés"rrtuot, de 'administratio[

devraient pouvoir .li"r-, ï' .'"irâ'Hârr."..ion est indispensable

Ëi5:iiî*ïff Ëï'"*JJ"iîl'i;;r::::;".-ï'"r."",îïi;o;i:type fédéral. ----- "vsvçutr su uongo une organisation ,.du

. Mieuæ vaut en effet faire du Cotqu'un état "iiîii''" a":ÂàZlirà,i"îr"#liri état fédérat comptetMais Ià se trouve-\ Iin!.te J""1àrr""""ions admissibles.Il ne peut êrre guesrion ;t;H&; que le ,Eas Congo,s,institueen étar sêparé. *u,T-:^:l_:ti ô];-;;ïi"s manifestent te désir for-

fft "Î;J:r"Iure

ultérieur"ro"nr a"",*.La* "*. j"-.",t".aïbongo.

. l) une ,"t," 1i:1î;l: n'appartienr pas.à-ta Belgique, surroutalors que le Conoo s'achemine, ïrr""-i;à".o.c de principe de la Bel_gigue, vers la coistitution J,r;-jË uirorronr",

.,o" 3l g*ffi,i#ent d'autant ;;;;;;Ël,n'ou" que ra séces-

- H:T"?ravement préjudiciable aux intérêts du resre du

-_- :tt"tiîîl ,1"._l-"*uer, par une. série d,événemenrs enlocation "dlX'ffiiï,lu

secessio" à-u rài"iii'i'" ar".

- et enfin, ferait_en tout i,.u. p""d-"".a la.Belgique l,amitié queles populati.": I."" .oin, ?àuc"" du Congo continuenr-

actuellement de lui potà".-'vruçcr uu uongo conti:

si donc les Bakongo ""i;;'de transiger sur leurs revendr-cations d'indépendance rmmedràt",- iii i"* i.r;; aî .*.iaâlJ" qr"res pourparrers onr échouc.-Ë;ilr;",iJ" iera identigue à cere crééepar un refus de dialogue d;l;;;"iei extænistes.

2. Denxiènre hypothèse : dialogue incomptet

i*r1îlî'::ïfi:,et Bakonso modér€s seu'lemenr) ou échec du

Bds,?,r'",:îff ffi ;::'J"i#jil":?iî,*,h,,*f iiiJni:n1

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RÀPPORT\STENMÀNS SUR LE FEDERÀLISME

le Bas.rCongo (1 ). Ce problème concernant au premier chef lesCongolais eux-mênes, la sagesse et la raison d'état commanderontde 'le deferer le plus tôt possible aux instances congolais€s corD-pétentes et 'pour cela de mettre celles-ci très rapidement en place.

Dans cette hypothèse, le processus accéléré préconisé par lalettre n' 322/'Cab du 13 août 1959 serait tro'p long encore. Il estceftain en effet, que d'ici mai 1961 les Bakongo auraient ,tout letemps de faire sêcession pa,r la violence et il est non moins certainqu'ils le, feraient i ce coup de force en entraînerait immanguable-ment d'autres, car le reste du Congo exigerait i'mmédiatement laconstitution de son propre gouvernement : la Belgique, voyaût sedresser simultanément contre elle le Bas-Congo et les autres régionsdu pays, aurait à faire face à une situation intenable : elle courraitte flui grand risque d'être éliminée du Congo en un minimum detemps.

Aussi bien faudrait-il, 'pour êviter le ,pire, prendre les dev4ntset doter sans retand le Congo d'un apipareil politique complet.

A cet égard, la meilleure solution serait de décider q4e, dèsavril 1960, des députations des conseils de province nouvellementconstituês formeront une assemblée nationale chargée d'élaborer Iaconstitution du pays et d'élire le prernier gouvernement congolais.C'est à cette constituante et à ce gouuernement qu'il appartiendraitainsi de nêgocier avec les Bakongo et de prendre à leur égard;s'ils maintenaient leur attittr'de négative, les décisions natioiialesque la situation comporterait.

A ce stade, la Belgique aurait un grand rôle à jouer : elledevrait peser de toute son influence sur la constituante et sur lesBakongo pour que les deux parties arrivent à une solution accep-table. Sa ,position serait plus.,forte qu'aujourd'hui du fait gu'ellene serait plus directement engagée dans'le conflit et qu'elle pourraitintervenir en concilia.trice, Par ailleurs, les Bakongo àuraient à dis-cuter avec un gouvernement plus dur que le gouvernement belgeet on peut espérer qu'ils accepteraient alors plus facilement decomposer.

L'annonce officielle de ce < timing > et de cette procéduredevrait se faire dans un délai rapproché. Pour tenter une ultimefois 'de faire ,tomber la tension 'dans le Bas-Congo, cette annoncedevrait préciser que la constituante a,ura le devoir sacré de satis-faire, dans le cadre national, les aspirations des diffêrentes régionsdu pays. En même temps, il faudrait rendre officiels les aménage-ments que la Belgique apportera dès à présent aux institirlions encours de préparation

- conseils de territoire, de vi'lle et commune,

(1) Sauf à s'engager dans une politigue de {orce par les armes.,f'écartecette posslbtllté ca,r elle plongerait le Congo dans une situation du type ,a(gérlenqul ne résoudralt rten.

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Page 58: Congo 1959 (CRISP)

de pr.vince _ .,," :î:i:":iJ:::::: a,"a"0,",,.,, régi._La solution ici oréconisée, est évidemment une solution extrême.Mais il faut se ,."àr" comptâ q"'"fi"

"ît envisagée pour répondreà une siruarion d'exrrême d"u;iià ;;Ë'J Ëb"";ffi;"'âî,ur._ment dominé par ses leadeis, *Ltt*it-'ià"ouchemenr en .pprication;:irr:ff" sé,pararistes. A u; o".d'h"i"ii î" î.îùËj,Iil #uii g" n u

Devant une telle situation, la mise en place accélérée d,un appa-reil politique complet :.rl;;""d;;;r" ili"i, les chances de la Bel-gique d'établir avec ^r",c"ijo u;'-"ôit"_" de communauré su,unprocessus plus lent con dui sarit pres-qu'înclu"r"lr"-i"ïi'r"="

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i sue e t révolu ti onnai'" il;'l;, -

Ë ;#" J,io'oil",,Léopoldville , le 21 août 1959,

Le Secrétaire du Gouvernement,A. STENMANS.

Fln aott 1969

POURQUOI SE RALLIER AU FEDERALISME

Rapport de M. Schôller,adressé au Ministre du Congo

(,Document inédit)NI. Schailer, yice_Gouverneur Général, latsont lonction deGouverneur Gané"al se ,allie fin aoùt tant ù la suggeslionSlenmcns re-Iatiu_e

" lada"olt"^" (< seul moyen de créer unefoilh dans re. bloc i"h;;;;";:;'qu'à cerle ilu ttmins accékréileuant aboùir. en aari]-rto, â in" Con,.itu*;;;;'; în nou-vernement congol.ais. Le doqrrnent est éclairlnt-p"* .îr* n ,veulsnt comprendre Ia motivatio,n a" i"t"_ Sïrittl ii"" aubu,septembre.

Monsieur le Ministre,

subsidiaire*ent à ma.lettre nurméro 3.r3/cab du 24 aott 1959,je vous prie de bien vouloir trouver .i-a"..*!-Ài liËî'ru,",de 'la nore du 2r aoûr de M. r" Secrctat" a" ôo"""*"*"ii s,""-mans.

|e me limiterai,"y* qlu* propositions les plus importanteset'les plus audacieuses dê cette note^

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RÀPPON:r SCHOELLER SUR LE FEDERÀLISME

1. - In fine à l'énumération des concessions à faire pouraller au ,devant des aspirations Bakongo, dans I'hypothèse d'undialogue complet, il est suggéré d' < aller, si cette concession estindispensable pour êviter une sécession, jusqula promettre auxBakongo de proposer autc assembl'ées nouuelles du Congo uneorganisation du type fd&al >.

Il faut admettre avec réatlisrne gue I'orpposition des Bakongoà un ,Congo unitaire est absolument gêaérale,

]e ne 'partage 'pas I'opinion que < les autres habitants du Congosont considérés par lui (le peuple Bakongo) avec un grand mépris >.La réaction des Bakongo procède plutôt d'un comp,lexe de crainteet de méfiance, comme je I'exposais dans ma lettre 304/Cab du29 julllet, et comme d'ailleurs tra note de M. Stenmans I'exprimetrès exactement : < tous les Bakongo, sans Êxception, craignentd'être étouffês dans un régime décentralisé >.

I[ ne me paraît pas douteux que la prise de position suggéréepar M. Stenmans est en fait le seul noyen de créer une faille dansle bloc Bakongo. Ne nous faisons d'ailleurs pas d'illusion, nousne nous rallierons pas polr autant les extrêmistes gui actuellementdirigent le mouvement et qui sont absolument butés dans leurprojet de république inLdé'pendante. Mais, par contre, nous avonsune chance ûrès sérieuse de nous rallier les modérés, les jeunesintellectuels Bakongo qui constituent notamment les cadres de plu-sieurs partis t' Leopoldvi'lle. 'Bref, il y a une possibilité, et c'esttrès probableoent la seule, de voir naître au sein de .la populationBakongo une certaine opposition contre il'extrémlsme Abako. Unefois la faille ouverte dans le bloc Bakongo, nous disposons demoyelrs, nombreux ,pour l'élargir pnogressivement. fe suis person-nellement convaincu gue la formu,le de I'Etat unitaire décentraliséest la meilleure pour lë Congo. fe ne sousestime pas les dangersdu fédéralisme et notamment le risque 'de voir éclater les fron-tières prrovinciales actuelles et d1être entraîné dans un régioara-lisme dont on ne voit pas les 'limites.

Mais il faut envisager froidement les choses. Le Moyen et leBas-Congo sont des régions vitales du Congo. On y est en périodepré-révoluticnrnaire. On n'en est ipas €ncore au terrorisme, mais jesuis convaincu qu'on en est très près. I"a reconnaissance du prin-cipe de I'Etat fêdêral peut être le seul moyen d'echa,pper à ce stads]'estime, dès lors, pouvoir me ratrlier sans réserve à la prorpositionde M. Stenmans.

Il faudra bien entendu mettre tout en ceuvre pour aboutir à unpouvoir fédéral fort. Il faudra aussi dès I'option pour ce systèmeassurer ,des garanties sérieuses aux ninorités. Je pense notamment

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Page 59: Congo 1959 (CRISP)

-ryrr',r'r .5rÉ rr'"r ry."i e I t' I - .r", rL rit!-.fiiFrl;ir'J,rl,t;,i"rr, ritliifjltw

ÀBAKO ET FEDERÀtISME

à la très iuportante- minorité Kasai du Katang. (envrron 3g o/ode la poputaiion et 50 %-d";";Ë;à, centres).. Cette fraction redoute non sansa"",r"qu"r"ï;-ii;*Ë;;ii";ËiJ3':ilifii:i?"l.iffii*:

leur intention de les tràiter en Ctraige"s. L,opposition viendra deces minorités imoortantes du. Katangi et de ra province de réo-poldville, plus - q;

.des,province;-;"";, dans ra-'note comtentée,sont appelées à tort, y.e pense, <-leË-moins évoluées >.2' - Dans l'hypothèse où les membres de

'Abarco s,obstine-raiedt à se dérobeiiu dialog"",-ouîuo" I,hlpothèse d,un échecdu dialogue < comptet ;, M:ï;";iuis e-sti.e qu,il serair indis_pensable, pour évitér t" pi"",'a;*.â#"". I" procéssus de mise enplace des institurions. -'L"-;;rb;;'sorution (d,après ,rui) seraitde décider que dès .*iflgZ0'àJr'dep"r"rions des conseits deprovince nouve'ement consritués fÀrme,ront une assemblée natio-nale charsée d'éilaborer r. c"".iitriir" c-0"Ë làeîî"I=r" o""-mier gouvernement. congorai".

- ;-j;îl-ierrier'drai pas sur ra néce.s-sité de comprérer ra dëchratio"'"gà;"rrementale et .d-,ctablir untiming comprer de mise * plu."-aË" ilri,r,i.*. ô;;"i;ïin,"r,*

,*fJ t""go cette nécessiié

"rt-u"tuàt"ment reconnue unanime-

. ,far ailleurs, on .entrevoit clairement que, dans 'a

situationtrouble actueile, certaines decisiois-lî-*"".rr"" impopulaires qu,ilsera indispensable a" pr""a"e--pt"oJi.irr"*ent susciteront moinsd'opposition à I'intérieurl "t..uito'uiir^oj* a" réactions dans lbpi-nion publique mondiale Ji "tt"r

eo,""J"i'a'rn gouv€mement "or,go-

'L'institution actuellg du collège consultatif restreint ne répondnullemenr à ce besoin. s"r ;"-;b;Ë"".ii'lre érus par une assembrée

tr{*iî;h'i',î*ïk"I$îliiiiH.ï'# jffide gouvernemenr' t'hrtit"ti"î-;; "rïï"Te ne reur permer pasde jouer un rôle rêel et uppur*t d"rrlti"r","" du pouvoir exécutif.II n'en est pas moins vrai que ra constitution immédiate d.un

flËi:ïi"x,, Ë,"T"t* sui ne pou'àit-sr"ppuver sur des "'r*-peuopporrun.ârg"Jer,ff :i.','"{"'Jf '::ï*iïgn'":kJ,fi f ïtant Consolais quiEurope""",.!i ; g;;;*".enr esr composé degens modérés ils seronf considérés-"Ë.ï". des q collabo"l"ro ,,

i,riïii,:'"J5::,:;i*:p**:lii*,mà:.iiiffil#table défi à l'ésard d";;6"Ë;j;;rï"";;r.u8

RÀPPORI SCHOELLER SUR LE FEDERÀLISME

|e suis, dès lors, !ou,r ma part convaincu qu'un vêritable gou-vernement ne peut être constitué qu'après les élections ce qui n'ex-clut pas nécessairement, gue le système actuel du collège consul-tatif restreint soit amendé de façon à en faire un organe'permanentet davantage africanisé.

Il reste à voir si le premier gouvernement congolais ne peutêtre constitué gu'après les élections pour ila Chambre et pour leSénat ou bien s'il y a lieu de recourir à la formule accélérée envi-sagée par M. Stenmans.

On ne peut s'em'pêcher d'être un'peu ei.f.aft par I'improvisationhâtive d'une constituante que cette formule semhle impliquer, etdans quelle mesure f.era-t.elle gagner du temps ? De toute manière,la décision qu'il est proposé de prendre doit érnaner du Parrlernentbelge, puisgu'il s'agit au demeurant de refondre complètement Ialoi belge que constitue la iCharte coloniale de 1908.

Si le Parlement doit en tout cas intervenir ne serait-il pas pré-fêra'ble qu'il soit saisi d'emblée, immédiatement après les conseilsde province, du projet complet des réformes constitutioarnelles,notamment celles relatives à la constitution de Ia Chambre et duSênat. Si le Parlement, reconnaissant la gravité et I'urgence de lasituation, fait diligence, tla mise en place de ces institutions et laconstitutioo d'un gouvernement pourraient avoir lieu avant la finde I'année 1960. On ne perdrait donc que quelques mois par rap-port au timing de la Iormule accélérée, et la solution paraîtraitmoins improvisée.

fe reconnais néanmoins gue ces quelques mois d'écart peuvent,dans l'état de tension actuelle, avoir une grande importance. Lafo'rmule Stenmans permettrait ta constitution d'un gouvernementfin avril 1960 : I'autre formule ne perm/ettrait ce résu,ltat qu'enoctobre 1960. Il est certain ,gue pendant ce dêlai de cinq à six mois,l'activité Abako peut avoir fortement accentué la détérioration dela situation. D'autre part, la formule Stenmans présente I'avantaged'éviter le recours à des €lections générales ssus l'êgide de I'ad-ministration actuel,le et peu de temps après [es élections pour lesconseils de tenritoires, communes et provinces. Selon cette formule,Ies élections pour le Parlement n'auraient lieu gu'après la réunionde la constituante et sous l'égide d'un gouvernement congolais.

Il n'est ,pas facile d'opter entre les deux soûutions, I'une étantcertainement préféra,ble sur le plan des ,principes, I'autre pr€sen-tant .l'avantage incontestable de réduire le temps oritique. C'est endéfinitive à celle-ci que j'estime devoir me rallier.

Cette lettre était presgue terminée lorsque j'ai eu ,l'occasiond'un rlong entretien avec M. Alphonse Sita. L'essentiel de ce gu'ilm'a dit se résume comne suit : < ,La jeunesse mukongo, et plus

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ÀBÀKO ET FEDERALITM! T I,ES SIX RBPUBI.IQUES

l7 d6conbro 1969

LE TELEGRAMME â,U ROI, ADRSSSE PAR LE CARTELDES PARTIS FEDERAIISTES

< Le cartel souhaite à Sa Majesté bienvenue et heureux séjour.Votre administration, avec 'le concours des colons et ,des mission-naires, sest constituêe en un grand parti politique possédant diversmoyens de publicite et de propagande antidémocratiques, rrejetantles aspirations légitimes du ,peuple congolais pour accéder à I'indé-pendance immédiate, tout délai étant inutile. Prônant la paix, lecalme et l'ordre public, elle crée un corps de volontaires. Avecl'armée belge, elle renforce les bases de Kitona et de Kamina. Onse demande cqntre qui sont armés les agents, les fonctionnaires etplusieurs Européens ? Plusieurs actes, semant les divisions, lestroubles et ,les tueries, sont réprouvés par le cartel. Celui-ci vousdemande le désarmement du ,pays et la libêration de PatriceLumumiba, leader du M.N.C., et de tous les détenus politigues. Ilvous déclare nulle et irrégulière ,la procédure de campagne élec-torale menée par I'administration. Il sollicite votre homologationpour la création des répûbliques idu Congo central, de Bandaka(Coguilhatville), du Kasar, de Stanleyville, d'Elisabethvi,lle et deBukavu. I'l vous garantit ,l'amitié du Congo pour la Belgique. >

Ce télégamme est signé par MM. Kasa-Vubu (AbrL), Kalondl (M.N.C.), Pombo(P.S.À,) et Nguvuln (Parti du Peuple.)

spécialement la jeunesse inteilectuelle;F;'"=,."'iilJl,aa.t'aùîi.ïîi;:3:,'"i1fl iH,lî..H",l":î;néanmoins aucune opposition parse -gue l'".r""ii.r' J,t'|*gr.o,*"

fbakg lui paraît- paifaitement'r'"JabtË et notammenr la revendrca-tion $1 régime- fédéral. Tanr sue far"ru-"eJ;;;Ë j"ior*ute,cet objectif, elle aura_ tout le ïoqrde avec elle,

-;il" ""u* qu,rêprouvent les excès-49 fr dirigeants. Si ,p."-"Lrrt

",'i"èo.ru"r_nrement accepûait le,f édéralisme pfu s rien n'empê"t ""rit'

t", g-uL""ôsoucieux de I'ord,re de cÉer un tnouvemenr d'q;d;iti""-ilhïut". sile Gouvernement entrait dans cette voie, il ne faudrait toutefoispas gu!:-cela tombe brusquement comme u"" Àt*É".]ô*"àur,,

"";::^l3l*:,f_1î:"t réâs,ir brussuemenr avec r""." i""àir- qu"r opposrtron n aurait p":.",r. Ie. temps de s'organiser. Il faudrait a"ir",si on va dans ce sens Ià, re laissâr ""t""d.T àls-À};r"àî; à cer-tains Bakongo pondérés. >

fe crois utile de vous.faire part.de cette opiaion gui rejointles conclusions de la première purti" d;;J;-iJi;:ï'J; ësate_ment que si le Gouvernement avait Iintentio,n d'enirJr dïrr"lu ,roiegue nous lui suggérons, il y aurait grand i"teràt â-""ur]t" furr"savoir au plus tôt arin que nous.ay"lt" t" d;. d; 'rËdi*

ar"-crètement à un certain travaiil de préparati"" e"y"f"f,ogiqu".- )e mets ici, Monsieur re ministre, res assurances renouverées dema haute considération

Pour le Gowemeur Géné."I.læ Vice_Gowe*.o. Gé.é" t,

(..) A. S"[oll"".

Du côté b_elge, on n'admit pas l,hypothèse fedarale en septembre_octobremais on cherclu une so_Iution dans la'voie d'un" ile"",'i"Jâ,,ri""'ii a'r^"oulo1tolie Pyvtnciale plus larye* Toutefois, *rn àdpe.ho d,*";;'; àt ituon:Y,P" schrijver,Ie j-r2-s9, u',"n àé.ioroit " a" """n "tlri'i"rTï"ra a"faddrchsme, à condiron que cette t"^i;;;; i;-;;;i'*iii"i',rnn.

Dy côjé_ co_ngolais, k thas: fAdArale a consiilérablement progressé. Enseptembrc, M. Kalonii lone2l'idge {wne répub[iqræ il. K*ot.,Â-ri"'""r,n"u,de ftn octobre-début novembre, -h V.jV.C. ?f"1, nit) opta ;;; i"'iiâïarr^"(voir, motions, au quatrième chopitre) .t "i i" rq.N.c.ià"*ï-*'ri,

"r,des posûtions unitaires, oy uty I'opAre" on ,ni"o*ement des pailis féd,éra_Iistes en un cartel - Abako, P.S.A., porn d.u-'ierrpl", fvllVC ïià ii^, ,,consrès important à Krsonru (voi.r résolutions à' ,; ;;;;: ".'Iuiir*^"c.h2pïtre). De son c6té, Ie Parti National du-p"ogrè, ," ,-olIio aioli^"n, ouféilérahsme Ie 2Z-12-tgS4 fuob texta, qtntriJme

"t *U*1.'""'* eawe't'et

Une pftcision sur l)organisation future du Congo fAderal est apportéepar Ie téIégramnùa que Ie cartel fadarol*te o odnrJa- ;;-R;,-î-r*i" uona;rluâe av Congo.

120

Page 61: Congo 1959 (CRISP)

t

TROISIEME CHAPITRE : LA COURSE AU SOMMET.(LA REVENDICÀTION D'UN TIMING PR3CIS POUR

LES INSTITUTIONS POLITIQUES NATIONALES).

Page 62: Congo 1959 (CRISP)

Préambule : L'AFFAIRE DU C'OUVERNEUR GENERAL.

Au lendemoin d.es émeutes de Léopolilotlle, Ie problame du Gouvetneur

Générol se trouvô. posé et continuo à peser sur I'évolutton polltiqtrc au

Congo iusqden iuillet g54. MaIwé Ie àêmenti du rc féwier et un d'iscours

au Rofory - de LAopoIdviIIe iI est certain qw M. Yon Hemelriick songea,

après son- premier périp\e congolais ù renplocer honorublempnt M. CornéIis,

Dès son retour, iI en |it pafi ù ses collègues ilu gouoe,nement qui ïap-prouvèrent à I'unonimité, II prit contoct ovec NL Royrnond Scheyven, mois

tancten ministre àes Affaires Economiqræs ne c.rot pas pouvoir occepter

I'ofhe qui lui éIolit foite. II en résulta de lrlngues négoclotlons'

A [iopoldville mème, quatre hommes m'enaient coLmpagr.e pour Ie nrain-

tipn de IvI. Corna!æ : Ie noior Loos' son olldctxtr J'ord'orlnance, MM' Ney'

d;"eclew général de I'enseignement, Persyn, ingénieu' ciail iles Mines, et

Simoens, prefet ile I'Athanae.f-e piemiu agissolt po, Ioyali*rt" à I'égatd d.e son chef. II réusstt à

ménqer urr" nnt "ou",

à Coquilhatville;, enbe t"I. CornéIis et Ie rcikopold lll, presiàent de f IRSAC.

Les trois outres voyotent surtout en M, CornéIis I'odvercoùB & NI' Yar.Hu "Irij.h.

IIs organisèrent, panni I"" dtplô^é" d'uniuersité, une pétition au

Ro. et wnoncèrent à I'a1ence Belga tso signolures. L'Agence Belga rcpro-

iluisit ce chtlfrv mais Io pétition cu Roi ne compte en fait que fiente signo-

lrres. iCepenilant qne Io détériorotton de I'autorité s'aggrovait, lns point's ile

vtæ opposés se cristalluoi.ent, M, Yg,n He'melriich ne voulait pas accepter

M, Go.nshol oan il"r Meersch comrhe sûccess€ur de M. Comdlts. II rcfu"apltrc énergiqræmant encore Ie génércI A*héon. De son côté, b Roi s'oppo-

sait è MM. Deqttae et Delpofi (potlementaires sociattx-cltrétinns).

[,e rc aafiI, M. CornéIts fut qppelé en consultdtion. II lut reçu en

ouiience por Ie Roi.

De guene lasse, Ie Conseil des Ministrcs se résigno à uns ( prolon-

gotion > de M. CornéIis. Mois, dons I'après-mid.i ilu 15 ovril' M' VonHemelriich arlr.or,çr. à M. Eys[ens un fait r.ouvearl] : M. Rayrnonà Scheyven

acceptoit d'être proposé pour hs lonctions àe gouverneur-génércL' Râttnt' ht5 ovrll, de zo h ù zz h o5, Ie Conseil des Mt^istns opprouvc- à I'unoLnimitê

le choix d,e M, Yon Hemebiich. On se croyait sofii àe I'ûrnposse.

Le 14 ovril, ou moLtin, M. EysÉens se renilit chez h Roi pour lui [all.epart de Ia ikcision du gouuenwment. II n'en revint qtw pout convoclratd'urgence les ministr€s en comseil. La rér.tnion dabuto à. tt heures. TrclÂqrwts il'houre plus tail, les minislres ltbércux se rctinaisnt ou cablnet ile

t25'

Page 63: Congo 1959 (CRISP)

[À COTIRSE ÀU SOMMET

M, Ltlar, pour se concerter. A Ia rcprise ilu conseil, c'étott Ia drvtsron oulein- lu gouvernement, pourrant unanfune Ia verlle, A Ia rcprise du conærl,Ies libéroux abanilonnèrent la candidature Scheyven ; I" b*on a" it

"r"nou-wet fit ile mfune, M. Yan Hemelrijch sortit de séance, sans tten da.I*",à Io presse. On opprit, alors, pu M. Eyshens, qr' M. CornAhs, ,oiont po,démissionn'é, continuerait d' exercer ses ionctions.

Dans cette succession il'év,énements, nul mîmistrc ne décot,,rit Ia cou-ronne- Mais les foits porloient /"ès clarrement.; rls ÉvéIatcnt à ce momentun veto du Roi contre Ie caniliikt du Mrnrstrc er un écheo d" m v*,Hemelriick au conseil des ministres.

Phrc-qrion I'trnogtn', cette off.,rre ilétériorc séficusement les rcIauonscu sein du Conseil de Cdbtnet alnst qu'entrc Bruxelles e, Kahna,--

-'---

r. premrer démentt 10 f6v'lor 1069

Le cabinet du Mintebe du-congo Berge et du Ruanda-umndt "ori-*qo" : < D*polémiques se poursuivent qui desservent llutortté au moment même où Ia nécessrté de

son maintlen s'impose plus que famair au Congo.

_ > On ne peut que Ie regretter, d'autant plus qu'tl n eot pae p€rmls aux lntércssés de

rc défendre' unç nouvelle rotr, Ie Mintstre d'' Grgo B.rsu "i J"-n"""a"-u,,,,,,,,,,,,,*ii ie-"ot

que Ie Gouvemeur Général ou un haut foncfionnaii qo"l-.fu .-Ji-"rr"*-*Je**r"ou que pareille démission aurait été demandée ,.

(Gmmunigué diffusé par Belga-Congo Ie ro-r-59).

2. Pétition au Roi. 1o eo"l lo6o

Sire,

- Devant la campagne de dénigrement de Ia fonction et de la p€rsonnè du Gouvemeur

Général' nous eousrignés, universitaires rgeus des différentcr 'dtJ;rt;";.

p-r"rro", Llrspectueuse lih*e de nous adrcggcr à Vohe Maieeté.

conscients de Ia gravrté de _la dkafion, noss ne pouvonr plur tarre nor rnqutétudcrau mome_nt où Ia polttique oour.llc, annoncée p", Iu Murr.g. doyrl, t-pliq* .nn *.fo._cement de I'autorité établte.

A I'heue actuellc Ie désanoi des esprtts est total, non seulement dans l.r sphè"esdirigeantee de l'adminishation et dee entrcprbcr, mais aussl dans tes *""i"" ot* tu.g",de Ia population européenne et autodrtone du Gngo.

En contact iournalier ate" Ies milieux les plus divers. étroltement |tés aux réahtércongolaises et, partênt, au coulant der opinionr et des aspirations actuellee. no*-.L*o-nos voix à celles qui se sont élevées contre Ie dtecrédit ieté aur la plus haute autoité ducongo. ce discrédit est le fait exclusif d'rme oprnron travaillee en Belgrque f", *"information incomplète et une presse trop sowent tendancieure

Strc,

Le dcrtructlon ryrtémaHque de I'autorrté et tc découragcment au rctn de t'add-nlrtrellon pubhquo qur nê pcut

_manqucr d'cn découlcr, crcrcent ter cfletr lcr pt'r nodft,ur sn. populrllon d6;t profondcment tourmèntéG ct pour taquctlo un pouvoti fcrmo rt

t26

1L'ÀFFÀIRE DU GOUVERNEUR GENERAL

non dlasuté reete Ia base de la gociété. Vot e Mai.sté erii qu'u. tel pouvoir exig€ imp6rieurement un caractère de garide stabillté, et ne peut être e:ercé que par une pe"soraalitéayant une connaissance très approfondie des choses congolaiees et nantie de Ia conftanceRoyale que partage Ie pays tout entier,

Réprouvant les allégations iniustifiées et malheureusement non démenties, nous avorudgqde de rompre un eilence qui pourrait laisser croire que Ia population se désolidarise deson Gowemeur Général.

Cest pourquoi nous adregsons un preseant appel à Votre Maiesté pour que nourpuissions continuer, soue I'égide de notre Gouvemeur Général, à réaliger Ie programmccontenu dans Ia déclaraEon gowemementale du 15 janvier 1959,

Sire,Nous sommes de Votre Majesté Ies trèe respectueu et dévosés Beryiteurs.

Suivent les 28 signatres suivantes :MM. De Pooter, Allewaert, H. Mainil, Lambillon, E. Stockart, A. Ftamez, P.

Persijn, E. Collard, Berger, J. Midrau, M. Rose, A. Huart, M. Baize, H. Dimandre,D. de Woot, P. de Francquen, Ney. B. I-.ecle""q, Ftera. L. Vandeputte, Simoens et quel-ques autres illisibleg.

18 ovrtl 1969

3. Un communiqué de M. Van Hemelrijck.

I-e Ministre du Corgo Belge et du Ruard.-Un-di et Ie go.we.renr général Gméliront eu de nombreirx entretiens êu coûs de ces demiers jours.

ll en resgort une parlaite commmauté de wes sur Ia polittqu" d. l. Brlgiqu. auCongo et ue misc au polnt commue Je ron application.

l,e minigtre et Ie gowemeur général font appel à I'opinion publique pou que cesse

toute controverse qui ne peut qu'affaiblir llautorité plus gue famais indispenraLle ctentraver le fonc'tionnement nomal de nos ingtitutions.

ll est apperu nécessaire de renforcer Ia haute admhfutration du (bngo belge. Danrcet eeprit, le Roi a, d'ores et dé|a, signé un arrêté nommant M. Georges Lafontaine viægoueemeur général, I'intérêt du KatanEa exigeant lc urainHen de M. Ie vice-EouyemeurSchoeller à EliÊabethville.

D'autrer mesures visant à renforcer I'exécutif et à décharger le gour"m"* général de

ses berogr.e administratives seront prises dans l"s prochainr iours.

(Communiqué du Minirtre du Congo).

22 ovrtl 1969

4. Déclaratton de M. Van Hemelrijck à la Chambre.

Lc gouvernement a mis longtemps à régler Ie problème du gou"erne* général. Noursavons que c.e n'est pas la confimation de M. Comélig dans ses fonctions antérieures que

von! qour rcprochez. Ce dont voua noua accurez, c'cet d'avoir favorisé Ie discrédit de

I'autorité au Congo belge,

Voici les faits :

Quand ie suis arÉvé âu Congo belge. ".rg

la mi-ianvier de cette année. le gouvemeur

général du Congo m'a dit ,

< J'al perdu la confianc" des populations congolaises. J'ai perdu Ia confiance des

populatlonr blanchcr. Et ;e dematd" au Ministre... > (Colloques cur lee bottcs soctallûeel'

M. Lcoot, - Lalucz dlre. te crahr lc plrc.

t27

Page 64: Congo 1959 (CRISP)

[,À COURSE ÀU SOMMET

M. Y*t Hemelriick, mintetre du Corgo Belge et du Ruanda_Umndt. _ Vour voulczIa clarté' Messieus' "or. I'u**. J" t;;;;id#'< et ;e demande au Mrnretrc de voutorrsonger à mon rempracem*l t. k Mi-rit"" a répondu âu gouvemeu générar qoc vrarmentce n'était pas Ie moment,, imnédjatemen,

"o.ur'lîn unementÊ, de prendre epparemmentsrn lui une responsabairité qui n'étsit o* Ë;;";;:. J'ai demandé au gou"err,cur gé.6rard'attendre et de réserver r"-aeorl"" ii"q";;;;", où j'aurair terminé Ie pffpre qucie me proposais de faire à ce moment ur- Corgo b"ig".A mon retour à Léopoldville, il n'a pas été ques'on de démission, nI de ma part, nlde celle d' go,".-e," qàre,rt. Ét, dr;r;;;;J;; prononcé à cette époque au Roraryclub','ai demandé que cessent t"r -rt-r"*"."r"]"* a" r,autortté rupérieure du congobelge' en signalant I'inonporhmité a. r'rtt*rtr.. i""nu uoo*", Mesdames et Meesieurs,ne I'oubiic' pas, il v "tui, ur C*go [ulg"ïr" â-.,.r"" d,enguête gui recherchait lesceuses des événemenrs de janvrer, ainsi que r". ""-èd.;-;-; ""î"iÏ'rir.îI"ro rro'admettrc qu'aussi longtemps que cette commission d'enquête n'avait pas temlné seÊ trè-vaw' il subsistait une incertitrrde quant au Jl" *" 1", autorités avaient joué au .corns

derévénements de janvier et quant arrx causes de ceru_d.c'est Ia raison pour laquete un cerrain temps s'est-écouté. Læ depot du rapport a euIieu il y a quelqu"" ious, _et c'est à ce -o-".t-iJ i." r" goru".."ment a pris ra décisionde confirme" M. Coméhs dans les 1"""at"", al'gJ"àeur général. iLe gouvemement répond de,ses acteg, C,est là un acte gouvernemental.(Déclararion faite le za avril à Ia Chambre. À""f* ".;;;;il'

22 wril tO695. La mise au point du prernier Ministre.

Autour de I'atmosphère qui a été créée, et autorr, des incidents, si vous appirez ceechoses des incidents, à I'occasion d" I" d;;À;;l rn no*"-"* générar ou du faitque Ie gouvernement ê d"mandé a rtl. c;eiir du-"o.urr"" À a.esmer res foncrons, ona soulevé d'autres questions.

Permettez-moi tout d'a6ond de faire une déclaration de principe, qui est très nette.Meedames. Messieur". Ie Rol règne et ne goweme pas. Il y a deu branches deI'exécurif' Glui-ci 'e '""; f.".u;;;;:-;";.il"î;e si, dans un crimat de discrétion,des éclranges d" tres o"r'ent avoir lieu

"rt"" ""i"dt branches de l,exécuuf concemantdee problèmes importants.

vous ne poûvez pas demander à un Minishe de donner des expriæfions au sufet deces convetgatione' Quant à moi' ie regrette profondément gu'on ait ",rr

devoii arimenter'ne pol.mique au suiet d"s échanges

"d.;" ;;";'e"h".g". d'avis. qui peuvent avoirIleu et qui doivent avoir heu entre rm gouyernement et Ie Souvenin.

Je tlens à dire' cela étonnera peut-êhe d'aucuns, qu'ir a été prcpoeé par re gouveme-ment que M. cornélis con'nue à assrmer ses foncrions. En toug Ë;;, rlïe.rrii ri""r"a été prise pæ lc gowernement. --- '-î '-ottl .

De cette décision" toue res,Mnistres siégeent dans Ie gouvemement sont indtvidue[e_ment et solidairement responsables, et rmiquàunt lu, Mirri"t*s. ,

Par conséquent, ie crois. que si d'aucuns ont r'impression que ra cornonne a étédécouverte' ils visent uniouement certains commentaires parus danc ra preare, Je vourdcnrande, M. Larock, ,i "o,r, po*"2 me citer un eeul acte du gouvemement, une reulcparolo prcnonc.c p". .rn Mrniitr-", ;". Lr;;].-i"

"ô.r-r,"o aurart étâ déqcrncde ? Lêgouvorn'mrnt n'ort par rcrponrabrc d.

"- q.,o p.rbhu iu prt'c, marr c'ort te gl0wcmcment

t2E

LE TIMING DE LULIIÀBOI.JRG\

d et tour lcr Mlntrtrcr ront rolldairer - qtd prcnd Ia rcrponsabilité de la décirion qui aélé prke.

Goyez-moi, nous avon! Ie souci de respecter dars l. plénitude de lcur signtfication,le fonctionnement de nos institutions, C'est à tort que I'on a prétendu qu'nn proLlènccongtitutionnel ait pu ee porer,

(Déclaration faite Ie tr avril à Ia Chambre, Annales n. 4j-44. p. 51).

LA REVENDICATION D'UN TIMING PRECIS

POUR LES INSTITUTIONS POLITIQUES NATIONALES

[,a ikclalu;ttor. govoetnetn/Bntale ilu t5 ldnviÆ tg5g ftxatt les prr-nières étapes povr I'évolutlan du Congo verc l'indépeniurce : éIectiona pourIes conseils de co mune et ile territowe en tgSg; éIection (dn seconil de$é)et nominotlon pout les conseils ile provinces avont Io sesston d,e motg tg1g.

Ce chapilte est consacré awx "evendtcdtions

tendant a fiam é/;olbltr patId. Belakua vn cdlendrlgn pÉcis pour la mise en place i|'ossembl.ées et il'wtgoru;aetnemertt, àL l'écl:æilon nahonol ahæl qw'aax tensùons et iléctsbns qrno"s reoendioottons ont provoquées att nlveau de I'Admlntsl'ru;tlon at du gou-vernement belges.

?-1? avdr 1060

LE CONGRES DE LULUABOURê :

uN GOWERNEMENT EN J^rWrER 1961

Ainsi qua nous I'ovons sowligné d.*ts I" prcmlet et h dau-xtà,ma chapltre, Ie Mouvemont. Nctional Congolots eI l'ActtanSocicliste préconisaient en jonvier tg5g, des éIections génércl.es

ou Suffroge Univercel potn Ia conslitution il'Assembkes nattil.-noles congoloises au début tft tanilis qua l'Abako, ftn attrtl,souhoitait h constitution d.e gouuemements provinctaux dàs

ianvier tgfu et d.'un gouvernement centrol dès mors 196o,

Dans Ia coutse au sorr'l'rr.et, Ie Congùs de Luhtabo:olg foitilate.

Première motion : Les partis politigues suivants : Uaion Con-golaise, Mouvement National congolais, Parti démocrate congo-lais, Parti de I'Unité.congolaise, Parti du progrès national congo-lais, Mouvement nationarl pour Ia protection des milieux ruraux,rêunis en congrès à Luluabourg, précisent qu'il appartiendra auGouvernement dont le Congrès demande I'installation en ianvier

t29

Page 65: Congo 1959 (CRISP)

IÀ COI.IRSE ÀU SOMMET

1961, de déterminer à quelle date le congo accedira à son indé-pendance totale.

Deuxième motion : Les mêmes partis s'engagent à défendrel,ynité,géographique du Congo, se réÉervenr at"i"Ëi""r-"f"c" f i"-dépenrdance d'entrer dans une plus rarge com,munauté, dËmandentla,convocation d'une commission nafioâale ù;;Giq;;.---_

Troisième motion : Les mêmes 'partis poritiques expriment Iesouhaif .que les chefs coutumiers puissent fui"e pâ"tie à"!-bLr"il,sauf s'ils sont élus, gu'un statut ipéciar solt claborJ * rr*" a",chefs traditionnels actuellement en foncti*t, leu; ,g;;;"ti*Ë"t hstabilité et dêfinissant leurs attributions.

Quatrième motion : -Les m,êmes partis politiques reconnaissentles services ,rendus par les associafiâns triLales'jill;-;;;; d"leur culture traditionnelle et d'entraide mutueiÈ, -"i, ,Ëià*r-tent le 'droit de s'ériger.en.partis poritiques. Il"'de*unJ*i;;;"disposition légale soit*prise d'uo, ."'""rrr.'

cinquièrne motion.: .Les mêmes partis delibcraht sur re régime

électoral expriment Ie désir :

I ) de voir instaurer comme régime érectorar re suffraqe uni-versel direct à l'échelon provincial,"le suffrag" u"i""-rrli d"irect al'échelon du Conseil genérâl ,

2) de voir instaurer comme système de vote, un vote ,par liste,sans panachage, mais avec vote préférentiel ;

3) pour-- le calcul des voix : voir instaurer la représentationproportionnelle ;

4-) vote des femmes : demandent ra quarification de l'érecteursans distinction de sexe ;

5) Age minimum : pour être électeur: lg ans, sa's distinc_tion de sexe. Pour être éligible : 25 ans sans distincu""-a"

""*".sixième motion : Les partis politigues précédemment énumérés

adressent la motion suivante uu frrlioirfte ait c""jo "t-â,

nr"*ar-urundi. r << Ayant eu à se prononcer sur le eriurà-" a.'i;uniténatio.nale et ayant margué sôn accord à ce suyet, ayant constatéque le problème. linguistique était de lature à cLnstitûer un obsta-cle à cet esprit d'unité nationale, ayant par ailleurs pris connaissancequ une commission linguistique fonctionnait à Usumbura,, appuientI'initiative de certe coàmission et pour t" ,Àar" ei* Jii.f;L

"tofficielle, demandent la constitution urgente diu"" ."À.ilrioonationale linguistique gui comprendra sii *"*b"", p";;;;;i".",

.Voici d'autre part les veux exprimés par la commission éco.nomigue du Congrès :

I30

LE PROGRÀMME DU M. N. C,

I ) [a commission économique estime que le Congrès des partispolitiques ,doit constater que le respect des biens tant ceux prove-nant âes investissements étrangers que ceux rprovenadrt des entre-prises locales est un principe indiscutable,

2) Elle forme le vceu de voir le Gouvarnement ne pas entraverI'initiative privée congolaise tant dans le domaine commercia{ quefinancier ;

3 ) En vue 'd'encourager I'initiative privée, i'l est suggéré 'devoir se créer un organisme de crédit destinê à aider les petits arti-sans, les commerçants, les agriculteurs, les classes moyennes en unmot. Le capital de cet organisme serait constiluf par les Congolaiseux-mêmes sous forme de versement ,de parts socia,les qui seraientconstatées par la remise d'actions.

Un tel organisme devrait consentir des prêts à faible intérêtaux classes moyennes et aux économiquement faibles. Cet orga-nisme devrait êire créé à l'êchelle nationale et non régionale. Sansque les partis interviennent eux-mêmes dans la constitution de cetorqanisme, ils dewaient encourager leurs membres à y 'participerefficacement.

22 avrlr 1969

LÂ POSITION DU MINISTRE SUR LE TIMING

L'honorable M. Larock a ex'primé le tdésir de voir préciser dansle temps [a 'politigue future, en ce qui concdflre'l'Assemblée parle-mentaire. D'autres membres de cette tChamlbre ont également parléd'un timing au-delà de mars'1960.

La déclaration gouvernementalè du 13 janvier comporte untiming jusqu'à cette'date. A ce moment, 'doivent être constitués desconseils de province avec une majorité élue. A I'occasion de ladéclaration gouvernementâle et de son commentaire, il a été ditet firyêtê que nous voulions mesurêr ,la valeur de ces conseils deprovince é[us, le sérieux des représentants gue I'orpinion congolaiseenverra à ces assemblêes, leur sens des responsa,bilités et leur sensdu bien commun, pour pouvoir, à la lueur de ces exrpériences immé-diatement juger 'de ce ,gu'il y aura lieu de faire.

Si vraiment les consei,ls de province élus nous donnent toutesgaranties à cet égand, si nous avons l'assurance rd'une évolutionpolitique 'pacifique au Congo, nous prendrons nos responsabilités.

(Déclaration de M. Van Hemelrilck à Ia Chambre, le zz-4-tg5g, Annales Parle-mentalres, no 45-la, p, rB),

&t

t3l

Page 66: Congo 1959 (CRISP)

tÀ COTIRSE ÀU SOMMET

tO nal rgû0

LE PROGRAMME DU MOIJVEMENT NATIONAL CONGOLAIS

Ls M.N.C., future tenilanrce Kalonit-Adoulo_Ngalula, reprcnddans son ptogner',me, Io résolution da congtèz A; i;h;r;"urg ,Io cons*tution d'un gouvernement da^âouqrnà*"i"*

"ianolat tg6t.

A. - Politlque.

1) Le M.N.C. a pour h-ut fondamental la libération du peuplecongolais. du régime ioroniariste et |instaurai;; d\r;il te--cratique indépendaat.

2l Le M.N.C. -entend défendre ,les libertés fondamentalesgaranties

-par_ la Déclaration universelle des Droiis à;-i'È;;-" ,liberté.individuelle, Iiberté d'association, a" "c*i"ila" .rË'â "ei-nion, de presse.

. 3l ,Le M.N.C. luttera de toutes ses forces podr garantir l,unitédu pays et.l'entgnte entre rous ses habita"is.'ii;;;ià'toutemanceuvre de balkanisation ainsi que toute discri-inatioor îuTe"

"u,r etnnre ou Ia race.Le M.N.c. récla*e'l'application du régime érectorar à colègeunigue basé sur le suffrage-universel avec représentation des listesplurinominaleq, _sgnnrgssiôn du sysrème d. eé.ù;;oi'ï"r"*, r".échelons par I'Administration.ï-e M.N.c. cqnfiant aux résorutions prises lors du congrès desMouvements er Partis potitiques de Luirr!bà;"j-;"i;;ii .i".r,-tution d'un gouverne,ment démocratiqu"

"o"goiri. "ïi."ii"i iôe r.

B. - Ecoromique.

- 1) Le IVI.N.C. exige le respect de la personne humaine sansdistinction de race, de sàxe ou de rerigion àt i."J"-".r;l*erîituti*,de t'homme par I'homme.

- 2) Etablissement-d'u.n régime économique basé sur Ia satis-faction des besoins de I'homâe notammeni par une répartitionéquitable,du revenu national consolais.

- 3) Instauration d'un code 'ie tràvail unigue et d'un régimesalarial éguitable tendanr à uniformiser sur t""tË ret""arJ'i, il*i-toire national les minima légaux de salaires.

4).Exploitation- des grândes richesses du pays pour t'amério-ration.du standing- de la èommunauté congolâisi. J- r-" ''"'

5) Revision du régime des monopotej fonciers et autres.6) ocrroi en vue àe leur déveropien*r, e-L; àiaïgeïér"ur"

132

*

ii,ll

,*

**f

LÀ POSITION DE P. LUMUMBA

aux classes moyennes, paysannats et coopératives africains. Reva-lorisation des produits agricoles.

7) Rwision du régime fiscal afin de répartir les chargespubligues selon un système progressif. Pénalisation fiscale desentreprises gui entretiennent en dehors des frontières nationales àI'aide d'une portion du revenu national congolais, des services cot-teux.

8) Abolition des privilèges des sociétés à < charge r dont lesattributions doivent être reprises 'par les services gouvernementaux.

9) Respect des droits raisonnables des càpitaux qui sontinvestis au Congo dans la mesure où ils contribuent à l'amêliorationdu niveau de vie de la communauté congolaise et en assurant lacontinuité.

Le M.NIC. recoarnalt Ie droit des capitaux à une juste rétri-bution.

C. - Social.

1. Instauration d'un régime de sécu,rité sociale garantissant àI'individu, du berceau à la tomrbe, le maximum de bien-être, notam-ment :

- Plein emploi. Aide immédiate aux chômeurs. Le M.N.C.condamne avec violence la passivité actuelle du gouvernement quiconsiste à faire peser sur les seules classes pauvres la charge d'entre-tenir les chômeurs.

- Allocations familiales décentes sans tenlr compte du rangsocia,l du chef de famil'le. Ear effet, tous les enfants étant égaux, ilidoivent bénéficier de la même ,protection et du même soutien.

--- Régime de pensions et invalidité plus favorables aux vieuxûravailleurs. Àssou,plissement des conditions d'octroi actuellementtrop rigoureuses pour les allocations d'inva,lidité, tandis que lesrentes sont insignifiantes;

- Régime de réparations des dommages résultant des acci-dents du travaiil et maladies professionnelles sans discriminationd'aucune sorte.

2. Le M.N.C. considère les frais des services de santé commeune charge publigue nationale. La posslbilité'de recevoir des soinsmédicaux ne peut être sulbordonnêe à des considérations de fortunedu malade.

3. Le M.N.C. se propose de pratiquer une politigue de I'habitattendant à rendre les masses congolaises propriêtaires de logementsdécents et bon marché.

4. En matière d'enseignement : développem€nt de I'enseigne-ment primaire,-secondaire, technique et sup€rieur, gratuité. Scola-rlté obltgatoiré. Suppression de toute mesure subordonnant I'accès

t33

Page 67: Congo 1959 (CRISP)

{ 1r4,{ lir!. :r ''..r,nill|F*1"'7"

9 Jutn 1960

LE TIMING FIXE PAR LE PARTI DU PEUPLE

c [a posldon oue nous âvons toujours défendue en tant que soclallstes auruJet dcr r{fomes insututtonneieJ ;;Jr;ïîrDe sutt :

t31

[,À COURSE AU SOMMET

aux études à des considérations de fortune ou d'opinion phiroso-

fli"oïiflî dérerminée; iiu*iài"ù."Jrtu pou" u,, "i,."is;"tent de

5. Soutien derl'éducation a"

""nj,"llganisations

'de jeunesse et intensification de

6. Pronotion ,de la femme africaine.7. Protection des arts- et cultures congolais et respect descoutumes et conceptions. ethnigue: p-ou, autant qu,ils n,entraventpas la liberté et l'épanoui.."-oit de

-la ,parsorne hu.maine.

11 mal 1969

M. LUMUMBA : UN GOLryERNEMENT CONGOLATS EN l9r9Avant de reoarrir.

]:yai,.p"* le Congo, M. patrice Lumumba, président duMouv..e'rnent natiôrul éongotais, a tenu une réu

'.c*rË" if

' . ^

i"îâT ie'i" "p

"". J". r *..'"r.; àH

j:Ë.ï,iH'"i' :: î,ffiffi",,îiavec lesguelles erre a commenré r"r ;;;i;;;.;gu'ir a données en Belgilue. Ir atenu à remercier ésalem^enr il" t;pùl;id;-;;. ra compréhension qu,il Iui aténoignée. Àu cou-r" de conticts'".r". iittâ."nt" o,iri*--,-lî"1'"i"i,.îiru qu"beaucoup de iuçements faux.ont p. Ëi." *î."#s. Djrns tous ces nilieuî on estd'accord pour que

'indépendanie-;"i;';.;;;àé"*au congo et ( pour Jrrlt". qu"ce pays ne devienne uné deuxième-ÂJe"*.î'M. Lumuba a décla,ré elsuite qu? pense qu,on pourtait ctéet dès cette'{i;":: :r"i:,"#"I?ll,!*,yu"i;",.";-C";;;."go,,,"*"r"nr sui préparerair tÊspr.ià""otï"'ï,;oi'.:i,ii"â?Ë'Ï::,hi,:ru j:ï"ï#,"ïi"*lJi;fi rcit#

d'octroi de 'indeôenda"*.

i. GtË-iiîr'"iiol"l"t.r"rrrorcée par 'e

fait, a-t-ildéclaré, qubn paile de .procedei-à- rf[;ïit"#à de nouveaux hauts fonction-naires pour une du,rée li:i"i;r;.-L;-;;ï"ions de chez nous interprèrenr;:ii"iij:i1i,L".."î:" une proiongati"" aJ lâit îu résime coronial p"oàuit .i,,q

,"^Â,{r::!:' l;r;:\f'z*set.en faveur de ta constitution d'un souuetnementin,"?"""o'i;;';;î,;"!Txi;:i"::"#:^::"[#{ï::rl:ïfi,"-i:.,i.iin;;;izxgaranties' seur un gouvernement congolais p"u-t ,r"u leur donn.r. Àu

"u.ptu", ""ffi"ëffiii':'ilit#ii".trus r"s eniai-;;"t'- ;lI- p.r..la Belsique,en' ]aveurn"n iàîâ"âi;ï;Ë''"f i'ffi:Sffi"# 'S:flii.i{imffi ;":*j ï,*satisfaisante, tant Donr les blancs -c; i"* Ë."i;r".. Et" lË';;"Jr.,ïîJLa*à une intégration lomplère des deuï rJce!-r.'"

*(T*te de lâgence Belga).

LES THEME$ REVENDTCÀTIFS A I,EOPOLDVTLLE

-fæs grandes lignes des réformes annoncées par le Gouvernement belge dans

sa Déclaration du 13 ianvier 1959 forment I'essentiel du Manifeste de l-'ActionSocialiste du 26 mai 1958.

Les élections annoncées doivent être réelleme'nt organisées au Suffrage Uni-versel (vote des femmes et des hommes à partir de 18 ans) et les conseilsformés suivant les règles de la proportionnalité pour I'ensemble des entitésélectorales.

- 'Iæs conseils doivent êtr€ entièrement élus au sufifrage u,niversel et non seule-ment en partie cdnrne prévu, car c,e système hybride de ,représentation parles notables, les chefs traditionnels et par les élus directs permetlrait à I'admi-nistration de maintenir son autorité dans les consells.Les conseils doivent être dotés de pouvoirs et responsabilités réels et pas< chapeautés ) par une administration toute puissante, c'est-àdire par lesautorités administratives aux éc,helons conespondants et que les fonction-naires ne jouent d'autre rôle que celui qui leur est dévolu dans un régimevéritablemrent démocratique.if.es conseils de province doivent être élus au suffrage universel et non paspar les curseils cornrnunaux et te,rritoriaux. Etant donné que le Conseil deprovince chapeaute le Conseil de territoire et 'le Conseil communal, il n'estpas indigué gue les metnbres composant ceux-ci constituent le corps élec-toral pour le Conseil de province car il y aura cumul, les mêmes personûesdevant exercer des fonctions da,ns les assemblées de diffénents échelonsIl est essentiel que la population 'tout €ntière prenne conscience de sesresponsabilités et que les dits conseillers ne se voirent pas attribuer desprérogatives qui reviennent au peuple, ce qui ae peut qu'amener une désal-fectation profonde à l'égard des institutions politigues d'une part et desabus de pouvoir d'autre part.C'est en faisant Ie plus possible appel à la population qu'on I'intéresse à lavie politlque du pays.D'ailleurs, I'application du système d'élections au suffrage universel direct aparfaitcment réussi dans des territoires voisins dont certaines popuJationssont moins évoluées gue celles du Congo belge.Iæ timing prévu doit être respecté et précisé pour aboutir à tra formatlond'un gouvernement provisoi,re dès 1960; émanation des conseils de pro.vince jusqu'à ce que des élections au suffrage universel permettent la fo'r-fnation d'u,n parlement et d'un gouv€rnement émanant de celui-ci.Est-il bon de signaler gu'< indépendance > dans I'esprit des Congolais ne

stgnifie nullement, co,mme le prétendent certains, Ie départ des Blancs æuvrantau Congo. Par < indépendance >, les Congolais d,emandent que leur pays béné-ficie des prérogatives de la souverainetê'au même titre gue les pays euro-péens, américains, asiatiques et africains dont les gouvernements sont reconnuspar les autres ûations. Ce gouvernement en ce gui concerne le Congo étantcomposé de gens élus par le peuple, I'adminjstratio,n ne se bornant à jouerd'autre rôle que celui qui lui est dévolu dans un régime véritablement démocra-tique. >

æ tufn 1969

LDS THEMES CHOISIS PAR DES PARTIS DE LEOPOLDVILLE

Le |rcct, des partis congololîs de kopolilvtlle fut rcmis palM, Lumumbo à M, Yan Hemelrtich., ou couts d.u second péripled,u mtnislre au Congo. On se souuiendra que ce voyage luttrès mouuementé. Avant Ie dépatt, une carrtpagne lut melÉe pot

135

Page 68: Congo 1959 (CRISP)

trl', ilr: lrtiq#Fïl.-i-'Ilr''

LA COI,IRSE ÀU SOMMET

ls Sotr, La Libre Belgtque et. I,Ageft aur Ie thèma d,e l,oppot-t:ît*,O" voyose. La vetlb du ileya4, h ttt"t"t " au C;nnon etait pas encote en poscessfon de l,autortstbn du Ro| II'arrtvée à .*opolilvtl.*', I,o,"uejl à: i"-;;;;;'ë"linot"* fr,choleuteux mais I'Asociotion des m*r["""Ë, î"ig"r* d"Io Colonle (|FA:C) annonçait une < camrloane de réprcbafionpublique ;. ,fras o,oorr o*2.1", arrp.rrrrll'""î""i. f"*r_ntsaflon du commissafiat Généru| de l,lnfoÀaià,-u. v_,

I":*.r vtsuo re .Bas-conso I,i ti ;;:;ï;;;;i:ro qu" h". ouveÉorres du mlnistre urrlisèr€n, abondamment conlre lul).CoauilhaturlJe,-Stanleyutlh rut Buhouu où Ie Rassemblement

congolais de M. Mei d"n Àn*t et rvl' pu,;n o"riJi"J,'ontr.*,son Àostililé ou ministre (< Ies tomates ile Buhavu >) et peut_être mâne ptovoquer un < co..lo d,é_tat_Iocal ,,-;;;; jJ )"n*n",k op oldv ilre v ta E*sobethu ink', Luru,,b,Ç, ki,,ii" i" ù ap.Ces faits .expliquent _à Ia fois Ie cltmat ilu pbrtph mrnis_ftrte,. Ies téactions ionsolatses i rnn"a--i" t"{îi"' ii"^a"i"net Ia tenslon à,loque\e celui_ei étolt soumis, au moment où tIpro?ronço son dtucours Ie z4 iurn, at ilap.-.er L i;alr..rorr"r,de Ia p"ess. et même orr i|'pÀ i" ;*"1; d;;*r;i"r'ôi.*r*r,

les r juillet et Z fatllet.

Tracts drstrrbués par res parfis ponfiçee congorarEde Léopotdvilre à r'occàsron o, À"rgu ou ruttstreî; corrgoN" I ,l]^iuille_t tgg5 : Congo Indêpendant.

11908 : Annexion "rbfi*i*.

-"-'--Àujourd'hui : Colonie.

Mystère.A ,bas fêie 1"" juillet si indêpendance Congo pas reconnue.

N" 2 Pour préserver la paix au Conqo.ll nous faut de. toute urgen." ui gouuernement congolais.A bas le colonialis.". -o----- -'^

A bas la communauté belgo_congolaise.Vive I'indepea,dance immédîate.

N' 3 Uan 59 : Dernier gouvornement colonialiste.Fin 5e , Fin du Tdiq;Ë""i"i-";a;Ë;.-.llus de ministre a"J Cot""Ë'-' -Plus de Gouverneur général.

N" { Exigeons jouissanc: sans rdélai libertés publiques.procramées par ra Décrararion u"i""rr"fr" ïel-Ëioitss€ r (lornme et garanties par Ia charte des Nation. urri"s.

t36

N.

N.

LB MEMOEÀNDUM DES pÀRTrS CONGOTÀIS

5 Exigeons droit de vote à 18.ans pour hommes etsinon pas d'impôts et p'as de sewice militaire.

6 Le Congo de Bula Matari et des colons est mort,Si on ne veut pas le comprendre,Nous mourrons tous avec lui.

7 Demandons pour réalisation sa.ns délai :

- Dédomanialisation 'de nos terres.

- Su'ppression arrestations et condamnations arbitraires;

- Suppression expropriations arbitraires.

N' 8 Demandons pour rêalisation sans délai :

- Suppression mesures de relégatiom à cause de nos libertésd'opinion et de culte;

- Suppression perquisitions vexatoiresi

- Suppression passeport de mutation pour circulation inté-rieur Congo;

- Su,ppression caution à l'êmigration.

S4 fdn 1969

MEMORANDUM DE PARTIS POLITTQUES CONGOLATS

(Adressé au Pailement belge et remis au ministue du Congo),

Les partis politiques zuivants : Mouvement National Congo-lais, Parti Démocrate Congolais, Parti du Peuiple, Parti Libéralgolais, Parti du Progrès National Congolais, Parti de,l'Unité Con-golaise, Parti Solidaire Africain et le Syndicat de I'Union Natio-nale des Travailleurs Congolais,-réunis en assemblées extraondi-naires à Léopoldville, les 18, 19, 2l et 22 juin 1959.

- Considêrant'gu'aucune organisation congolaise n'a été con-sultée pour la rêdaction de la déclaration ,gouvernementale du13 janvier 1959;

- Considérant gue cette déclaration est timide et n'a pas fixétoutes les étapes reguises pour rnener le Congo à son indépendance;

* Considérant, d'autre part, que les projets de réforme poli-tique élaborés par I'Administration Coloniale en matière de régimeêlectoral instaurent un simulacre de démocratie en ,laissant la voieouverte aux manceuvres colonialistes susceptibles de fausser lel6re ieu des règles dêmocratiques;

femmes

rf

t37

Page 69: Congo 1959 (CRISP)

!1; r,,t%filllæ+.r''

TÀ COURSE ÀU SOMMET

- Considérant .que Ie maintien de cet état de choses va àI'encontre des asoiraridn; p""fffi;:î lcg,r,o'", d.u peuple congolaisd'accéder raRidément.a son-1"ààpà"o""ce et d,insrituer un étatvraiment démocratrque;

resi;; âZ-rffî' les proiets de l'Àdministration colonia'le sur le

- Tiennent tre parle_ment ,Belge pour responsable des diffi_cultés qui peuvenr .";i;-ri;';"" ôiltri" rcsurtànt r;uieloritiquequi est 'de nature à perpétuer Ëuni",,l ""r;"i;;;à ËJr,î r5'e"y.,

.uirruoi Expriment aux deux HuuË, Ar.",nftle, nïg"r'l" aeri"

l. Libertés.

. --fouissance totale, sans dêlai, des lir,tfili:îi;l#i,*t.l,.oÉif f"'r::'friÏàt""ïË"1î61#s':';2. Commission de contrôle.

_ Constitution d'une Commission de csc" J" -'ï;l"iri;

ies o!érati"", ËÈA;:Ë:1u3"f ":;*::m;i;jfiî:rrîïe. instailêes t ;;;;;aiî'r"î cr""tions seront composées

À) De représentants, en nombre égal, dep 5 partis belges :Parti sociaristé Bels;, ÈJ"tî,s"iËiërrlurt*, parti Libérar, partiCommunisre Belge, Vârt.""L."vçrsr vur

,""n3r1,3" représentants' en nombre égal, des parris politiques

3. Sgstème électoral.

- Election au suffrage.universel direct, à tous ,res écherons, àI'exclusion de toute nomination.

"orrÀ.t". Présidents des Conseils doivent être élus au sein des

- Sup,pression du Conseil de Ville.4. Timing pour I'indépend.ance.

- 1959 : octob-r.e : installation des Commissions de contrôle.décembre : élections G;;"1", et de Territoire.- 1960 : mars : êlections provinciales.juin : élections général"" ,ui i"'plàn national.Formation d,unJ Co;;;it;;.:-

Formarion d'r" d;;;;;;;;i provisoire responsable de-vant la constituante. ______r '}-rvv.Èvus fEsPunsaDle

t3E

! MANIFESTE BELGE

1"" ,décembre : Référendum pour I'adoption de la Consti-tution.Dissolution de 'la

rConstituante.Fin du Gouvernement provisoire.

- 196l : janvier : Elections générales sur le plan national.Constitution,du Pailement.Formation du Gouvernement responsable.

Les mêmes'partis rpolitiques et le syndicat U.N.T.C.

- Estiment en toute objectivité que seule la ,réalisation de ce

timing est de nature à faire accéder le rCongo à son indépendancedans le calme et à apporter 'l'apaisement nécessaire à une jeunenation gui s'organise;

- Lancent un appel vibrant et solennel au Parlement Belge

afin qu'il resrpecte scru,purleusement I'article 73 de la 'Charte desNations Unies rendu applicable au Congo'par la loi du 14 décem-bre 1945 publiée dans le Moniteur Belge du l"' ianvier 1946,

Signctues illisibles. Le ^e^ornàu* o été trnsmis au Ministre pt MM. I. llco et

I. P. Deacoyæd, signmt en qualité d.e seæétaire et de secrélaire-"di"tnt du SecrétsialNotionol àe Cooràinotion des Partic Pokttque Congolols, B.P. 16+ Lao Z.

Début rnal 1960

UN PROJET DE MANIFESTE BELGE EN FAVETiRD'UN EXECUTIF CONGOLAIS PROVISOIRE

On notera, dons cette o;ffala.e,Io coexistence de deu" ,even-dicotions t celh d'un gouverrletnent congolais, issu d'éIections

et celle d'un gouu."r"ernent prouisoire. Les autorités belges onttoujours rejeté Ia seconde tanàis qu'au Congo, hs portis M.N.C.,Union Congolaise, Abako, Poifti du Peuple, etc,., s'en tenorient

[iàèIement à lo thèse du p"éaloble électoruI, mêrne hrsque des

ilirigeants semblai.ent, à c'ertoins mornents, admettre Io thèse

du gouvemem.ent provisobe ilnmédiat. On notera qrlp ættedernière tIrè"n o trouvé d.es dé[enseu"s dorns les gtoupes congoloisdits . modérés > (Inurtadarale, P.U.C., Parti Truvailliste, patexe ple) et clrez certoins dirigeants du colonat en .Belgique,bref dans des milî.eux où on pouvoit croire qu'un gouvernementcongolais prouisoire seroit moins . àun qu'un gouvernementnoissa,nf plus tard, cprès des élections.

Ce moinileste) diffusa par Belga, suscito de véhémentes pro-lestctions à Laopoldvtlle où. Ie jownal L'Avenir (zo et zr moi)cccuse à lort M, Yan Hemel"iick il'avoir joué an r6le dans

r39

Page 70: Congo 1959 (CRISP)

LA COI.IRSE ÀU SOMMET

cette affaire. Le projet ile vnanlfeste n'est pcs né dans ilesmilieux < progressrsres ) mois rl doit être nris sn rcIatton avecdes articles parus dons des journaux au tevues génémlemanrconsldérés comrne conservateurs (Revue Générare

-ile féwier oît

Memnon platile en faveur d'un < gouvernemsnt du Congo >mkte, placé soas Io préslà,ence du Gouterneu" GAna*I ; B.l-gique d'Outre-Mer, no 2gz et 2gg où Ie dicjecteur àe l,AgenceBelsd, M. Dolniel Ryelcndr dafcnd Io mâme thàse).

< Le p-remier Congrès de,c partis colgolais à Luluabourg aréjoui tous les observateurs politiques par là modération et te sainréalisme de ses conclusions.

, ., D'"uSe part, les nota,ble-s congolais ont tenu, ces tempsclerniers en 9elgique, des propos démontrant que s'ils veulent obtenirra'pidement I'independattcL dê leur peupre, ils'entendeniaussie"ite"tout racisme, tout trlbalisme et toute xénophobie.

> Le Ministre du lo.ngo aura, e:r juin prochain, d'importantsentretiens avec les chefs des partis africains.'

>. Les signataires du présent manifeste souhaitent {ue ces con-versations suscitent :

> 1. La création immédiate d'un pouvoir exécutif provisoire àLéopoldville.

2. Ils estiment gue ce. premier gouvernement du Congo doitêtre comrposé de ministres blancs et âe ministres noirs, les"uns etles autres assistés de conseillers et d'experts belges.

3. Ils souhaitent que cet Exécutif provisoire : a) prenne I'ini-tiative d'organi,ser,. .selon les principes démocratiqués' "i Jà". l"respect-ahrolu des libertés_individuelies, les pre,mièrâs elections d'orinaîtra Ie Parlement de ,l'Etat Indépendant au C"oj"i

- b) prépare la Constitution congolaise gui sera soumise à ce

Parlement.4. Ils croient fermement que, dans l'intérêt supêrieur du Congo

libre et indépendant, une association économique, 't""t J!* "t

*ii-taire entre le nouvel état et la Belgigue est nêcessaire.

> Les signataires de ce manifeste sont convaincus de Ia néces-sité de donner, sans délais excessifs, des responsalitites- eifectives1yx élu1 {1 nep-l-e c.ongolais tout en évitanf de les plànger dansd'inextricables difficultés sociales, économiques et finànciËres.

> Persqadés qu'un avenir remarquable s'ouvre devant ,la libreassociation de la Belgique et du congo, les signataires de ce mani-teste demandent au Gouvernement belge de s'engager résolumentdans la voie ici définie. )

(lcxtc dtllut .n rrrrr! tgSg po lAgtrrco Bclgo.Cû;lo/

l{0

POUR+IN REFERENDUM IMMEDIAT

. I julllot 1069

POURQUOT LE MINISTRE DU CONC'OS'OPPOSE A UN GOT'VERNEMENT PROVISOIRE

Avant tout, il importe de res'pecter scrupuleusement la décla-ratiôn gouvernementaie et le 'prôgramme qu'elle comporte. Soncalendrier doit être respecté. Ce n'est'pas parce que certains partispolitiques du Congo prennent des positions avancées et exigenti'ittdeietrd.r"",poui le

-l "" janvier I 960, ou I'in'dépendance régionale,

ou le fédérahsâe immédiat, ce n'est pas parce que guelqu€s-uosparlent d'un gouvernement à constituer sur'le-champ, que nousâ.'onr la moinàre envie de déroger à la ligne de conduite qui a étê

arrêtée ici de commun accold.Lorsgu'on par,le de gouvernem€nt immêdiat, prenons garde'

L'idée p"*it sêâuisante pôur- les populations congolaises.. Mais en

fait, ceux qui préconisent cela le font avec la volonté de freineriexecution de ia declaration gouvernementale et de faire fi de lavolonté du parlement. [,es suivre serait s'écarter de la politiqye qltia été définie ici. De toute évidence, on veut, grâce à la qualitê de

ceux qui €rssumeraient ces hautes fonctians, tant du côté congolaisque du côté blanc, ado'pte-r des attitudes qui seraient beaucoupmoins progressistes que cdlles que nous voulons prendre.

M. Housiaux. - Très bien I

(Déclaration à la CLambrc, Ie r-7-r959, Ar:utales Paiementai.res,l

4 julret 1969

DES PARTIS CONGOLAIS RECLAMENT UN RNFERENDUM

Les partis politiques congolais et I'Union nation'ale des travail-leurs congolais,-aprèjavoir exâminé le discours. prononcé à Léopold-ville par Ie Miniét.e du Congo et I'exposé gu'il vient de faire à laChambre le 1"" iuillet, exposé qui a été approuvé par le-Parlementbelge, se prévalânt de l'aiticle 73, pangraphe B de la. Charte desNaiions Ûnies, réclament I'organisation immédiate d'un referen'd^um à travers le Congo'pour déterminer si la populltion accepteI'idée de la formation'd'une Constituante, issue 'du suffrage univer-sel et d'un gouvernement provisoire dès juin 11960,-conformêmentau mémoranâum adressê le 22 juin au Parlement belge.

Ce réfêrendum doit être prêcédé, comme'dans tout pays démo-cratique, par une campagne de propagande menée à travers le pays

tlt

Page 71: Congo 1959 (CRISP)

*|d-qi-ry.Tfrr'{f:il.}.:F-.:T.rfj.]11nâ|!l:j.il1r,,r".\a|''.'..i!:..]'.1ri'*f"',"-,''-.lq.]wF.,

LÀ COURSE AU SOMMET

par les diverses organisations politiques existant actuellement.Demandons gu'une cômmission dlobservateurs cle l'o.N.u. puisseprépa:er et surveiller le déroulement du référendum.

,Reggys;ons la politique de fermeté et d'intimidation préconiséepa-r le Ministre du rcongo et approuvés ipar tre parremànt ,belge,celle-ci étant incompatiblé avec lli aspiratià"u i"r;i;îégfti;"r.

l/ar ailleurs, réitérons notre désir de voir accorder ila pop,r-lation Ie rdroit à I'exercice des riberrés fo"d;;;;t;t,

"rJtâ*e""par la déclaration universelle des Droits de I'Ho";à ei jaàntiespar la Charte,des Nations Unies.

(La motion est signée par les représentants du parti Travaiiliste congolais, le syndicatAutonorne de I'union nationale des Travailleurs congorais, I'u.p.E.c.o., re parti deI'lndépendance et de la Liberté et le Parti Démocratique Congolais).

Début Juillet 1969

L'IjNION CONGOLAISE : UN GOLiVERNEMENT ELU EN 1959

Monsieur le Ministre,

,-*Y?r:_.:1" l_"-,yol" rerndre,compte.de l,es'prit.gui règne au Congo belge,rarr-our on- ne parte qug 9e- I'Indépendance : Indépendance immédiaie, Inje-lPd.g"f du Conso UNI, Independânce du c"ù; iËàæ;-iil;p*;;;i. etc..... esr reremeflt tort que vous êtes zurnommé : Ministre de I'Indêpendance.

Nous voulons tous ,l'Indépendance. pour I'Indépendance tous les congo-lais noirs sont derrière ,rous, âu rythme of ";;";;-i;;;y; :;;'; jo, d"Bruxrelles, qu'on dewa diriger les âffai."s confJaises.Nous réclamons un Gouvemement congolais sur notre territoire.

,, V. "u: avez pu juger par vous-même : combien de Blancs, sous Drétextecl,avoir des garanties, sabotent l'æuvr.e de la Belgigue au congo, et cdbien der\olrs, sous pretexte de rutter pour I'Indépendance, veulent prÉcipiter le coa:gàau çhaos et à I'anarchie.

Nor:s voulons I'Indépendance dans l'ordre et la paix.L-Administration belge actuelle est mal placée pour faire respecter I'ordre.Toute mesure aussi efficace soit-elle, serait jugée de- colonialiste et parconséguent discriminatoi,re, alors,,. existe-t-il r:rne

'aritorité ? -'

___]_{o_qs qEMANDONq,-!4! GoUVERNEMENT CONGOLÀrS r-EPLus RAPIDEMENT possIBLE. c. !ou""i""-ent seraii àr", æ, r,'iio a"cette année. Ce Gouve,rnement serair respônsable de là;&;-;ai;'À;.'- ''Il serait à même de -prendre des mesures radicales contre tout fauteur detrouble sans distinctions dé nace.Pour cette fin :

1o Ia_ nationalité congolaise doit être reconnueCongo.

avec ce Gouvernement du

'L'UNION CONGOLAISE

3o Nous nous plaignons de la fulte des càpitaux; c'est-parce gu'il n'y .a pas

de responiablès congolais à la, tête du pays. Le Gor.rverneme-nt belge aesaurait ga,rantir tous les biens des petits iol-ons et industriels blancs; tandlsque le ëouvernement congolais seiait tenu même dans le Congo Indépen-dant de demain, de respecter ses engagements.C'est Ià la plus grand.a des garanties qu'on peut offrir aux étrangers.

4" Nous n'iqnorons nullement que tout s'apprend, c'est le moment de confieriles responsabilités à tous ceux qui se croient capables.

Les Blancs doivent co,mprendre qu'il est grand temps d'aider le Noir à

o,btenir son Indéperndance, torite obstruction de leur part risgue de se retournercontre eux iet contre la Belgique.

Les Noirs doivent savoir aussi la portée de I'Indépendance, I'Indépendancen'est pas une fin en soi.

Même après I'Indépendalrce, nous devons travall'ler, mangetr, vivre paisible-ne[t et payer nos lmrPôts.

[€ Fédéralisme ,est réclamé au Katanga; c'est suite aux inlustices, doot [aProvince a été victime...

!e crois que le Katanga chaagera facilement d'avis sl I'on accorde- plusa'egjias à ses'habitaots. Il -nous farit la décentralisation des pouvoirs. [,e Congobelge n'est pas léopoldville seu{e.

Si I'on Douvait s'rrni1, tous collaborer dans la justice à I'euv'r'e de [aBelgique, noÉ obtiendrons NOTRE INDEPENDANCE factlement dans la paix.

*'#'H::# J'H'. ffi"":'"*Gabriel Kitenge.

(l-c.tttc puLltec par l'Eclto de Ston, Ic o-z-rgsg)'

? $ilIet 1069

LE COMITE NATIONAL DU P.S.C. : ( S'EN TENIR SCRUPU'

LEUSEMENT AU TIMING DBFINI LE 13 JANVIER >.

< Le Comifé National du Parti Social Chrétien s'est réuni, àBruxelles, sous la présidence de M. Theo Lefèvre' prési'dentnational.

> En présence de M. Va.n Hemelrijck, il a Procédé à un largeexamen de la situation au 'Cong.g belge.

> Le Comitê nationa'l se réibuit de I'excellent accueil réservêoar la rChambre aux dêclarations 'du ministre, retour d'Afrique. Ilrend hommage à M. Van Hemelrijck et lui renouvelle sa confiance.

> L'acheminement'du peuple congolais vers son indépendanceconstitue, de toute évidencê, É tacbe-la plus délicate à acc,omplirdans l'æuvre de civilisation gue nous avons entreprise au Congo.Elle pourra être menée à rbien 'pour a'r-tant- gue, dans le même- temps,

se oôursuiveît et s'intensifient le développement économique etI'accroissement ,du niveau de vie de la population. Pour atteindreces obiectifs, compte tenu'de la constante augmentation de la popu-

2" L'êgalité de tous les co.ngolais doit être procramée sorenneilement : f.esBelges et les étrangers.dei coronies ii-it.opi"r gur opterarent pour la naûo-.toute.tnjustice sociale {qui vit encore au côngo)'entrô ntàoi, ât tiiiri'*"toure rnJusilce _socrare (gur wit encore au congïj uot

" si;"i. J t iJË a'ù.part et entre Noirs eux{Êmes d'autre part. -

112 143

Page 72: Congo 1959 (CRISP)

lffwq4{q,r1r{r..:.1:ji*tl:.,.;rt,T.j]]]'!ryrqqIqiT.tri,riY.4.F-T

TÀ COI.IRSE ÀU SOIIIMET

lation, il faur n{_tin_l1e;.au Congo, dans les année! qut vtennent,Ies investissements -purblics t ;;i;!;int"*"uo"-"Ëî" q;, recrame ;;.;Ë"l"ât"ii?ï i: T:f,l*E ;;> En ce oui concern" f,e"oËtio., iolitique du Congo, le Comiténational ,réaffirme cFl;;;;ffiâJ"t doit s,en renir scruputeu-semeart au timino prévu- et âux refoÀËs annoncées aurr" ËL"s"ge

;"J'3';'"? j;;'ï'Fill;Ë;Ëil"ni"",";".;;;;i'ou,t""i,",Iibre de ." orooijltff".gui

puisse compromettt" t'itài.îtrieîx equi-> Il est coÀvaincu qu: l.e succès de noûre politique dêpend del'active cotaboration-i"Jï"rg* ;;ïh"r au. congo; depuis'de lon-gues années, ils consacrent je rn"itt"u" d,eux-mêmes au progrèsspirituer' êconomique et socrat,-'dànî"ris te"ritoi"es africains, ir, orrtdroit à de solides iaranties morales * ;::"#t',""i*.::"?,,::.:;c;;J;;i.ri1;lr*".1,-iî".riilîi,?l'i.J.llt|:::ï*

entraîner re bouleversement c"" ià"ti.urarjtés traditionnetes, re9^::.1,,._

narioaal ;.;J;;; IrË" "Jjli.r"ction de ra volonré dugouvernement de rése:ver "u" ct àf,

"outumiers une place au seini::;:iït'es institutio"" i.'""'-J' ÈË" ;eu ;" Ëââi,o-""uti"

"t> Le 'comité nationar insiste une fois encore sur Ia nécessitéd'améliorer sans cesse r"" i"rutioiî'hu-uir", en toutes circon,staaces er en rous rieux. Ir ";;i;;"-;rr"" t"-pt,[^giilil u'rgu*,I#'j"*: iî,::ïJ sui, par l";;l;;;;h e,,sio,i, "isqîË;;',*d""discrjminatior,

"".,"T;ïis par Ia ptupart ;il-A;"r'"pËffr, tout"

> Dans le même ondre d,idées, il réclame l,africanisation descadres qui doit s'opérer *;. Ai;i;, î io,r, les niveaux, tanr dansle secteur public gue dans l" """i"* Jrilre, ",

qui co:rstituera pourË:ï:1

nn gage de collaboration duiJle enrre la Betgique er Ie

l?-18 Jullt6l 1999

L,{, SCISSION DU MOUVEMENT NATIONâL CONGOLÆS

1" Le commruriqué du << C,romité CenÉral )).

;,g;;i,ff* j1:.,5i,;,iËgqffi iffi **',i$ilffi

Le comité central institué provisoirement depurs ra constrtutron du Mouve-114

IÀ SCISSION DU M. N. C.

m?nt, comprenalt un président, deux vice-présldeats, deux secrétaires et un tréso-rler,

[a nouvelle organisation est la suivante :

1o Un bureau comprenant Ia) des responsables de conmissions constituées au sein du Comité Central;b) un secrétaire général et un secrétaire général ad;oint;c) un trésorier général.

20 Des meanbres.

Ia présidence ainsi gue la représentation légale du Mouvement seront désor-mais assurées collégialement par les responsables de chacune des commissionsci-après :

Commlssion potitique : M, Martin Ngwete; :

Commission économique et sociale : Iri. Cvrille ÀdoulalCommission de propagande : M. f, Ngalulâ,M. foseph lleo, secrétaire générai, assisté de M. Emmanuel Ktmbimbi, secré-

taire général ad;oint, assureront le secrétariat du Mouvement.M. f. Mbungu est maintenu dans ses fonctions de trésorier général.Toute correspondance sera adressée au Secrétaire Général du Mouvement

Itl_a_trg1al Congolais B.P, 164 - Iêo 7. Àucune déclaration rE peut engager leM.N,C. gue lorsgu'elte est couverte par le Comité Central responsable. -

Àussi, nous teoons à préciser que le journal < Indépendance > qui sera éditéprochainement à léopoldville n'a rien de'commun aveé le Mouvement NationalCongotais.

Pom Ie Comité Central du M.N.C. ,Lc Secrétatre général,

J. IIeo.

2' La réponse d€ M. Lumumba.< Nous démentons formellemeot le communiqué trandmis ce jour à la presse

qatr I\4. f. _Iléo, qul signe cornme secrétaire général du Mouvâment NationalCongolais, forction qu'il ne détient nullement. -

M. Emmanuel Kimbinbi, qui figure dans le communigué cdnme secrétairegénéral adloint ne fait plus partie du comité directeur ni du comité de la sectioade.Kalamu, ayant donné sa démission par écrit, il y a plus d'un mois de cela,(èlle-ci a été acceptée.

Nous précisons gue te Secrétaire général du Mouvement reste M. ÀatoineNgwenza, à qui tous les membres du Mouvement font confiance.

À!r cours d'une ,réunion tenue dès notre retour d'Europe, toutes les sectionsdu M.N.C., réunies en séance extraordinaire, nous ont donné unantlnemeat teurconfiance. Elles ont rejeté également toute idée de modification de Ia structureactuelle du Comité de Direction.

, ,I.,g communiqué de M. J. Iléo est le résultat de manceuvtrs dont les membresdu M.N.C. connaissent l'origine et les mobiles. >' (Se) , Patrice Lumrnnba,

Précident général du M.N,C.

3' Un nouveau commrmiqué du << Comité Cenhal >.< D'accord avec les édlteurs, le Comité Central a adopté coume organe

officiel du Mouvement le journal < Notre Opinion >, publié jusqu'à prer.-t aElisabethvtlle.

Les posttions prises-par M. Lumumba après le passage du Minrstre I'ont étésans consultatton préalable du coute et n'engageni par conséquent que sa pro-pre personne.

bi

t15

Page 73: Congo 1959 (CRISP)

tir B!, F'F'ç"

LÀ COURSE ÀU SOMMET

0",'*,,*iÏi.!"*"1'":::"irî.:"i-*àA#:*:.0î ;Iff ir*ants ra conrnuité

p,* Lr?tl:_.Central-du M.N.C. ,ræ ùecrétaire .

général,

4' l,a sclssion est coneomûrée.< Réunis en assernbrée extraondinaire ce vendredi 17 juillet 1g5g, pour exa-

'mffig,u{',""r.i{i"il',1':rï*,';:** jîjË::"i",i";J#:lfj,:J:",:*"i,i"ïd""::auteurs ;

.-"ilr[î'J'";i1îilÏ",r1'-Iesprit destructeur sui. a précidé à ra rédacrion de cezi-àirtii'i";ii:;r"tt repose sur des ambitions perso-nnelles cle-.-"iîut"urr;

::tt:'r,fl ,ffiiî[mLï,l*rff *.ffil'$ll'::i;ïï:;:î*,", d.,TË,'5"';:i:,::,.n* des. sens dont re ma:

cene.atr*uded,insorite#it::f*â;,;h:T.",-îf **::31.ffi i:f3iffi ,,::l

ii'5;ï'iffi ËTH$Ëîï'if '1;;-q'ili:'il"ffi

Ë',1tî:'$tlffiî'i'o'o-â "ur "1;;;-;;;i cerui-cr etànt r" r;;iîàà'ii,"tri,"""ffià'iiloîn "â"îi:ft::'S-I["'î:. X""fo"#j:u

directeui--àu';uffià;""", n.a été votée par aucnne

,,- 7) .gu'ils condamnent rles actes de violenc.(démissionnaiûe) qui s'est ""-,"1î'j^T^-:j:j:'ï: -t*ofr". p"-t !!. Kinlbimbi

;;g"fç'u*çrqï-*+î##iu[,i:tu;hî,î,:ffi

12 aott 1969

: UN GOUVERNEMENT CONGOLAIS

\ ,L'INTERFEDERÀLE

sans délai, car etle est ûe levain, dans l'unité du pays, de sa prospérité et de sapuissance.

UNITEDe Matadi a Aba, de Dlolo à Libenge, te Congolais de toutes tribus doit

lentir la nécessité de gander le Côngo dansson udté,-n sait gu'à I'image de soofleuve, qui draine les richesses du pays, I'unité du Congo esi la condidon sinegua non de sa prospérlté.

I-r'Inte,rfédérale lutte pour maintenir et raffermlr I'unité du Congo.Elle s'opposera sans c,rainte aucune, en dépit de toutes menaces â tous ceux

qui, o-béissant_ à leur soif du pouvoir personnel-ou à des mots d'ordre, soot pretsà balkaaiser leur patrie po.rr ,la liwer, démaatelée et désunie à l'étranger,

PROSPERITtsl. L'Ioterfédérale souhaite gue soient dévelo,ppées davantage encore lcs puis-

santes exploitations lndustrielles. Mais elle lutte pour gue leurs bénéficessoiEût réinvestis au Congo, au profit de la collectivité. L'Iûterfédérale s'op.pose à la concentrâtion de projets grandioses da.. certalnes régtoos déter-fo,tnês. Cette concentration de projets grandioses est consldérée co-'ue urefaute économico-politique. Par conire, elle s'efforcera pour gu'un réel effortd'induskialisation soit étendu dans tôutes les régioos, toutis les provincessurtout dans celles dont ,lês richesses sont à peine mises en valeur.

2. Iæ développement des Classes Moyennes, artisanales et agricoles 8au\ærztl'économie du pays, en assurant sa'stabiltté. L'Interfédérale demaude pourque soit instaurée uae politlgue hardie de CREDIT gui permettra demalnI'essor de l'élite congolalse du travail et du commerce.Elle veut que I'ÀGRICLLTIIRE, principal revenu de la masse et élémeatde base du revenu national, ne solt plus anée sur uoe ECONOMIED'ÀUTOSUBSISTÀNCE nais SUR UNE ECONOMIE DE MÀRCHE.El,le lutte pou,r la mlse en application immédlate d'un plan qui :

a) par le crédit dotera le fermier de moyens appropriés;b) par urr etrselgnèment €t une propagande technique plus efflciente te fcrabénéficier des connaissances de nos ingénieurs et dès travaux de recherchesde nos instituts scientifigu,es;c) par la REFONTE DU REGIME FONCIER qui pomrettra à I'explottaatd'accéder à la prospérité de sa terre, capital à conserver et non iostrumentde productloo spéculative.

PUISSÀNCE

Son unité, sa position et ses llmiùes géographlques, soû potentlel tndustriel etle développetnent de son éco'n@ie donneront au Congo Indépendant le drott etle devoir d'exerce,r en association avec ses alliés naturels et d'autres pays amis,un rôle de leader dans t'édtflstion de I'Afrique. L'Interfédérale lutte

-pour la

realisation de cette polttigue de grandeur, gage de la paix dans le monde.

DÀNS LTMMEDIAT, L'INTERFEDERALE veut :

I. UN GOTTVERNEMENT CONGOLNS;2. fa création de la Natioc coogolaise;3. L'abolition de toute discrimination raciale ;L L'africanisation des cadres, effective et oon tlmorée ainsi que la revalori-

sation adéquate des rémunératlons;5, [,a poursuite de 'l'effort dans 'l'o,rgaaisation médicale et scictale ;6. [æ développement de I'enseigûeûlent primaire, normal, technique et unlver-

sltalre, tenant coapûe des réels besoins du pays;

L'INTERFEDERALEIMMEDIAT

p""Ë"Ïrîindu monde' llindépendance fut promrse au congo par le Rot et lc

*"r:p}îo,:"::t"tfi"ff,;;1.'n""'ue car nul û'isnore sue lïndépendance ert unL'Interfédérale lutte pour gue cette promesse de l,tndépendancc re réâJbe

l+6

ûi117

Page 74: Congo 1959 (CRISP)

t4 aott 1060

POUR TIIiI TIMING ACCELERX

"o,nlïf fiî#;.'T[,.'8fu "

(Document inédit)

Monsieur le Ministre,

Une lettre séoCongo, telle qu'eliea"::^l::t entretient de Ia situation dans le Bas-i'i'Ç*d;ï Ë;1"-

m est apparue au co-urs de mon "e"""i '.,oyug"

âr"".i,*,"Ji"it;:i':,,,',ïT:!i,JT:l,:.f îîTr1;{i"mii?i:directives réseÉaiânt ."rtuirr", ,i;;i"", gui relèvent de la déci-sion du gouverne{nent. I'.u"Ë""i"""ïi'qu"rtions dans ra présenûecorrespondance.

Primo. Le tMng de l,émanclpafion.

, Coyme M. Stenmans a eu l,occas:

*n:-*:":i;::Ël+q':iitrT::lî'i?ï,,iîi*.îiiî.îd,drier des réformes

"uJ"iJ-à"*.ï*'i"bio. IJ vous a dit egarementque nous avions un.inté,rêr cerrain e ri","ùL" îî" îË"olKlfr" ,"conseil General "t.t"- c"i""ir i"'Éjir"rion, nouvêtei formures,

i!:ff q:":'iïi.'i,î;";**;:l1",nl,i:ti*#ïti;":l;ri:,ïioxï"lgsrs arrêteniËJ;;;;'il1o, trop {ong. au niveau*"'il"*il'iâ'J'ï'""',iT";,f

Ë:11î"ï1îX"î"ff ïa"irË"i-er"'Prenant ces arquments-en considératiorr, vous avez admis gueIes projers de textËs t"r"iirr-"r"ô";;ïi Générar, ",, conseir deIégislation et au gouvernement autonor

i,"*nn::ï:ï,:î:$::*'#.flj-g*1ii,".!{ffj1ç:f

ffj,"3ï,,ffi ruî$i:*:tlu*rï:#":;.ff{}"*septembre lg61 ' Dans cette perspecti*,'iou, envisagiez d'annoncerl{8

IÀ COURSE ÀU SOMMET

L L'accroissenent des revenus des paysans congolais.

RÀPPOTT SCHOELLER SUR [.E, TMING

ce calendrier lors de la mise en placB des nouveaux conseils deProvince, c'est-à,dire fin mars ou debut avril 1960.

. Comptg tenu de I'impatience grandissante des milieux poti-tiques et de la nécessité dans laquel,le nous sommes d'aborderavec un programme-c-omplet les discussions qu€ je vous suggèred'entreprendre avec fAbako, je suis convaincu quâ c"t échelànne-meht serait excessif. Le_silerrce du gouvernement, pendant plusieursmois eacore, sur le calendrier des réformes poliiiques au niveausupérieur aurait pour effet de faire oroître la méfiance à l'égardde nos intentions. Les élections à l'échelon du territoire, dË lacornmune et de la province courraient le grand risque d'être boycot-tées dans les centres. C'est ,pourquoi jà considèie gu'il serait demeilleure politique d'annoncor,, d* à présent, que lês proiets detexte organisant le Conseil Général, le Consei,l-de Législaiion etle gouvernement autonome seront soumis aux ,Conseiis de pro-vince du nouvreau régime, rdès la rpremière session de ces conseils,c'est-à-dire en,avril 1960. ta,date du 1"" mai 196l serait annoncéepour la mise en place des institutions nouvelles. ce calendrier nousc-onduit à près de deux ans d'ici, ce qui

- j'en ai la conviction -doit être consi'déré comme un grand maximum.

Secundo : Vote obllgatoire.

. Vou_s avez prescrit que le dêcret érlectoral énonce I'obligationde vote. Le texte gui vous sera transmis incessamment tient cômptede cette instruction. Depuis lors cependant, un événement nouveaus'est produit : le durcissement de'la position de I'Abako et I'attitudenégative adoptée ên exécution des mots d'ordre 'des leaders de cemouvement par les bako:rgo de Léopoldville et les populations dudistrict des ,Cataractes. ,Cel état de rébellion non-vioiente a conduitnotamment,au boycottage des csnsultations organisées sur la basedu déaret du 10 mai 1957 pour la constitution lde nouvelles circon-scriptions,

- Pareil boycottage est ,dès à présent annoncé pour les

élections de décembre ,prochain et de mars 1960. M. Lumumbaproclame de son côté des intentions semhlables si Ie gouvernemenn'accepte pas son prograrnme.

Dans ces conditions,' je considère gu'il serait extrêmementhasardeux d'inscrire dans les textes, I'ob,ligation légale du vote.De deux choses I'une_ : ou bien, nous ariiverons, -grâce à nosdiscussions avec I'Abako, à assainir la situation et dans ce cas,I'obligation legale du vote perdra une grande partie de sa t é.ur-sité; ou bien, nous échouerons ,dans notre ultime tentative derapproch-emeflt et dans ce cas, nous nous trouverons dans I'impos-sibilité de sanctionner efficacement, h refus de voter, manifestêpar des pqpulations entières.

Irl

t49

Page 75: Congo 1959 (CRISP)

,:ullqiltttlw"'

LÀ COURSE AU SOMMET

. ]'estime qu'il faut à- tout ,le moins éviter de nous mettre ensituation d'essuver une défaite sur ce point. votrs avez Iu dansma lettre précéâente gue tre ""u.iàÈtr",mis une nouvelle fois enéchec de manière s'peciacurair" ràit *urruit",

"r, "r-rlrir.â" territo-riales du district

.âes rcataractes qu'L- renonce à I'organisationmatérielle des élections si on a ra certitude gue persoorr"-Ë" .,rot"ru.

on peu.! garrder I'espoir gq'u!; u-*ciiorutio' a" rà--ritu.-ti-, p""-mettra d'éviter ce désagréabre dilemme maisè- tout le moins, je vousdemande de renoncer àu ,principe du vote "blig.i"i"".'""'"'Le texte.gui.vous parviendra incessamment devrait, si vousacceptez ce point de yue, être amendé en ce sens avant d'être soumisau Conseil de Lecistario,n. Çe;i ;;;;;â.h;;;1,Ë; J'iir,'au, qu"le deeret êlectoral"érige en infra.ti"r'È fait d'utiliser des manceu-Vres, menaces ou autres moyens-de-pression, en vue de contraindrel'électeur à 19 nas_ voter ou de le lôrc", à voter pour un candidatou pour une liste. ls ,projet qui vous sera soumis iontient les dispo_sitioars nécessaires sur ce point.

Tertio : Le crontrôle des élections.

Dans leur ûrès ,la.rge majorité, les partis demandent que lapréparation et le dérou,lement des électi,on! soient contrôlés-par unecommission. Ils affiçhent en effet ,ta crainte gue res erection!'soient< truguées > pa-r I'Administration. IL,e péut ù" ;;i;;u ê&equestion 'de confier aux partis congorais une mission de contrôrede ce genre. ce serait res investir t?uJpo,rrroir qui ne leur *evientà aucun titre. ce serait aussi leur perËeti"" à"'î""t""îgitutio'partout à I'intérieur du pays. ce serair entin susciter de violentesréactioars de la part des autorités traditionnelles.

.,_ -]",crois,cependant gqe nous aurions tout int&ët à leur donnerra garantie de Joyauté gu'i,ls -réclament, en confiant a une Àissionparlementaire de Belgilue r"-;;;-ï; contrôrer |ensemble desopérations électorales. cgtte mission 'pourrait éventueilement être

i"_Tl_]:1é" par quelques Congolais, .tJiri, au sein des Conseils deP_,rovince, par exemple un coutumier et un leader p"fitiqrî C""congolais feraienr eârfie d" ru *isri"", .iuqu" ].ir;i;ii;liZ""r.it

dans leur ,province.

bénéfice psychologique que nous retirerions de cette initia-tive serait précieux.

C'est ,pourouoi je..vous suggère de provoquer dès la rentréedes chambres, là constitution av.ir" -i.ii.o parlemgntaire. Il seraitbon que votre intention soit annoncÈe sâns aftendre et -qu'il

apparaisse gue vous pîenez cette initiative sur la ;il;.û"n desautorités locales.

r50

MISSION D'ÀSPREMONT.LYNDEN

auarto : Pourcentage dee élue dans les Conseils de Terrltoire.A la demande de M. le GouverneulBo,mans, vous avez prescrit

que sur proposition 'du Gouverneur, le Gouverneur Général puisse,pour ceriains territoires, décider que les élus constitueront plusdes deux tiers du rConseil.

.Iæ texte organique des Conseils de Territoire vous avait déjàêté transmis lorsque je reçus cette instruction. Il conviendra doncgue la modification nécessaire soit inûroduite par les soins de votredêpartement. Comme je I'ai écrit à M. le Gouverneur Bomans, cetteformule comporterait de sérieux inconvénients si el'le ouvrait la.porte à des institutions politiques applicalbles au seul Bas-Congo.Aussi, je souhaite que'la formulation de cette disposition nouvellefasse bien apparaître que 'la dêrogation sera décidée pat territoireet non par ensemb'le de territoires, pa.r district, par exemple. Il estessentiel en effet que je puisse ,l'appliquer non seulement au Bas-Congo mais aussi dans guelques territoires, judicieusement choisis,de chacune des autres rprovinces.

Avant de terrniner cette lettre, je me permets d'insister surl'intérêt gu'il y aurait en vue rdes contacts à ,prendre avec lesleaders bakongo, à être fixé le plus rapidement possible sur lesintentions du gouvernement quant à tra suite du timing des réformespolitiques. Il importerait aussi de savoir exactement jusqu'où onpeut rencontrer les aspirrations à I'autonomie provinciale ou au fêdé-ralisme. Cette question particulièrement dêlicate fera I'oblet ,d'unelettre u,ltérieure.

)e mets ici, Monsieur le Ministre, les assurances renouveléesde ma haute consi'dêration.

(Se) Pour Ie Gouvemeu G&téralLe Vice-Gouvemeur Général,

Schall""-

3O aott 1969

LA MISSION H. D'ASPRXMONT . LYNDEN

Mémorandum de I'entretien du 30 aott 1959 entre MM. Schôller,Vice-Gouverneun Général du Co'ngo belge, d'Aspremont-{.ynden,Chef du Cablnet Adjoint du PrEmier Mlnistre, Stenmans, Secrétalrede Gouvernement aux affaires politlques, Piron, Chef de Cabt-

flet ff. du Gouverneur Général.

(Document inédit)

Le zg août, en grand mystère, Ie Comte HaroliL d'Aspre-mont.f,4nilen, chef ile cobinet adioint Ju Premiq Ministre et

t:t\.L

rgls.

Jtt5t

Page 76: Congo 1959 (CRISP)

ff.,qtr:"r*,;r

LA COURSE ÀU SOMMET

nevea du Granil Moftchal da Ia Cout fut envoyé en missionà kopoldville, pratiquemenl pour conbôIef les interpnétationeile M. Yan Hemebich. Les papiers officiels lurent lournis parM. Yan d,en Abeele, adrninistroteur général ilu ministère iluCongo qut n'en informa pcs son minisbe. On notero qrre Ierapport du Comte il'Aspremont-Lynilen confbme les rupportsSchi;Iler, en s'attachan,t toutefois à en d,égager Io motivationprofonile.

Ce ropport évoque I'hypothèse d'une intervention royaleou Congo pôut en souligner I'opportunité actuelle et porn. Iosttggérer a.u moment d,e Ia mise en place de I'Assemblae consti-tuante comgolaise (ovril ou octobrc-novembre ry6o).

t. - OBIECTIF FINAL POURSUIW.

,, .Il "u, 9" :gi gue les autorités du Congo n'ont iamais envisagéd'autre objectif final gue la création d'une communauté entre fatselgique et le congo, paraît d'ailleurs correspondre aux vo.uxentrevoir le-m^essage rroyal et {a déclaration gôuvernementale du13 janvier 1959.

. Dans leur esprit, cette communauté ne doit ni se limiter audl.u,i".g économique, ni constituer une simple union dynastique Ieue doit être une communauté politique.

,D"1. la phase actuelle, l'Administration doit cependant seq?j.o"r cte proctamer trop ouvertement cette intention, sous peined'être suspe.!ég d.g. vouloir imposer I'idée aux pqpulations

"ô"go-laises, malgrré Ia liberté de choix qui leur u éte- garantie par" laceclarauon gouvernementale.

L'idée d'une communauté, quelle qu'en soit la forme, entre IaBelgique et le €oagg, pa-raît_d'ailleurs .o""uporà""-"1*-"*u"d'un très grand nombre de Congolais.

,,..!"" projets guj 9nt été récemment présentés par les autoritésd'Atrique ont préclsément pour'but de permettre la réalisation decette communauté dans les meilleures conditions

. C'est également en vue de cette réalisation que les moyenssuivants sont envisagés :

II. _ FORME DE GOUVERNEMENT.

Etat unitaire décentralisé :Toute solution fondée sur. Ia notion d'un état unitaire, même

décentralisé, au maximum, se heurre à une ir"eJu"tiUi"loioîtio"de tous.les Bakongo, qui sonr convaincus d;-;;rt"-i;rii,iiJ".u".pour effet de les étouffer en les plaçant sôus h domination Jes< étrangers > gue constituent pour eux les àutres Cr"t;Ë;.152

MISSJON D'ASPREMONT - LYNDEN

Dans la plupart des autres partis, 'd'agtre Part, I'idée du fede'ralisme semblâ piogresser et paraît avo-ir-des chances d'être accep-tée moyennant unè préparation psychologique suffisante.

Il paraît donc nécessai're d'admettre une structure fédéralemais en insistant sur I'unité du pays.

Cette formule acceptable pour la quasi totalité des Congolaisne'ralliera êvidemment pas les plus extrêmistes parmi les dirigeantsde I'Abako. Mais elle sera vraisemblablement admise par de nom-breux Baftongo plus modêrés, et, moyelnaqt ute propagande adê-guate, favorilerâ ainsi une scission parmi les Bakongo.

Mode de Épartition des Pouvoits :

Deux formules sont possibles :

- d'une part, I'octroi de la plCnitude de compétence au-gouver-,r"-"rri central, à I'exception des matières dont une loi-cadreattribue compétence aux provinces.;

- d'autre part, octroi de la plénitude de compêt'ence aux provincesà I'excçtion des matières limitativement énumérées comme étantréservées au pouvoir central.

Cette seconde formule semble la seule susceptible d'avoir deschances d'aboutir.

Organisation des institutions :

Ici encore deux formules sont envisagées :

- d'une part, I'orqanisation des instituticvns inférieures (conseilsde territoire, villes, circonscriptions...) par la loi, mais avecoctroi, aux cbnseils de province, du pouvoir de les adapter;

- d'autre part, I'octroi aux conseils de province du pouvoir d'or-gâniser ies institutions infêrieures dans le cadre 'des 'principesgénéraux fixés ,par la loi.

Cette'dernière formule paraît être celle qui a le plus de chancesde maintenir le Bas-Congo dans I'ensemble congolais.

Bien entendu, ûoutes les institutions qui seront établies surla base des projets actuellement soumis au conseil de Législation,v comoris les conseils de province eux-mêmes, continueront à fonc-iionrr"r sur cette base tant quelles n'aursnt pas fait I'objet d'unerÉforme régulière.

I,I,I. - TIMING.

Plusieures formules ont été écartées :

a) celle d'un gouvetnement ptovisoire.Les ministres semblent avoir interprété les correspondances

émanant des autorités d'AFrique comme préconisant la constitu-tion, à brève échéance, d'un gouvernement provisoire.

Cette interprétation est tout à fait inexacte : I'idée d'un gou'

153

Page 77: Congo 1959 (CRISP)

LÀ COI.JRSE ÀU SOMMET

vernement provisoire..doit être rejetée, ce gouverne.*, o" pouvantreposer sur des institutions vahbles.'.[-es propositions des autorités d'Afrique impriquent préala,ble-ment en tout cas. la mise en place des instituti*r, ;i,rqu;a-ilàchelon< Conseil de Province >.

- .bl. A éjé également. examinée une formule consistant en l,or-ganisation de comités d'é.tudes .o*porturrt un certain nombre dereprésentants des catégories suirrantes-,

- partis politiques,

- ethnies;

- assistés de spécialistes du droit publicCette formule a été jugée inopportune.En effet' ir n'v a aucune .hurce de s'assurer ra représentationde parris qui refusent actueilemerrtl ;; ï àràîi"iT.p.îr"*,"r,de participer aux cotoqu"., trotu*;;-]" M.ùc':i^r'Ëi:.ko.

. .D'autre 'part, dans I'état actuel des esprits, ces réunions aurontinévitablemenr pour ef fet d'intenriri"rï" gitution de iËpiîi*'pu'ique consolaise et. sous sa pression, d":;Ë;; ï 'ffiË;emenrdevant la nécessité de c-onstiiuei ."'ioi*"rrement provisoire, dontI'institutiqn esr,,par

"iil;;;,';riià*eeoiiopporrune.c) De même a. étê rcjetêi ffir'-"*u*en une autre formuletendant à la constitutio.n <i un; !i;; à" ; C";;r;; ià9"" ,,issus des actuels conseils d" ;;";i";;. t

D'une part, en effet, ce conseil ne ,pourrait être considérécomme constituant une re,préseatation "uËri"-aà i. p"i"rruri"",d'autre part, ceux qui en i".ài"J pîrtie

"isque"aient d,être irré-i".tiX1î:"nr

co-r,ràmi". c';;;; ff;;" qu,ir n,est pas opporrun

Constitution du futur Gouuernement Congolais,La formule d'un gouvernement élu est une formu,le mauvaise :le Gouvernement doit-êt"e nom-z-pu.-r"..n"r {u pouvoir exécutif,le Roi, et responsabt" J"uuJ-J*-"ii",o[ÉLr-err"Jiî'ff;;Formation d'une constituante :Deux formules sont envisagées :

- d'une part, la constitution d'une constituante composée de dele-gués de chaoue conseil d" p";"i";;, qui ,pou""aient se réunirdès avril 196ô;

- d'autre. part, la mise en place p-ar de nouvelles élections desassemb'lées. Iégisrarives -' ch;;b;e

"t se""t- - àî"iî "ur-nion constituerait l,as-semblée consfituante qui pourrait se réu-nir en octobre-novembre 1960.

Ira première formule ".t- ".t-i*e"

préférable :

- elle diminue les rdélais, d";;;-1";ài"" à,i Ie remps rravaillecontre nous;

151

MISSION D'ÀSPREMONT - LYNDEN

- elle supprime la cause de I'inêvitable agitation, particulièremeatdangereuse dans les circonstances actuelles, résultant 'des élec-tions;

- elle prêsente un avantage psychologigue extrêmement important,ce n'est plus l'administration belge qui assumera. aux yeux dela population la responsahilite de la présentatisn des projets,rnais les assemblées élues congolaises alors gu'en fait, I'influenceréelle de I'administration, pourra être rd'autant plus importantegu'elle se manifestera su! le p'lan de I'assistance.

Contrôle des élections :

A diverses reprises I'opinion publique congolaise a manifestésa méfiance à l'égard 'd'élections qui seraient assurées sous le seulcontrôle de l'administration. ,Ce'point est important : il faut éviterqu'après coup, des groupes extrémistes minoritaires puissent con-tester la loyautê des élections.

En vue d'assurer une gËlrantie, le gouverneur général avaitpréconisé ,que le :ontrôle des élections soit effectué par ur€ com-mission parlementaire belge complétée, dans chague province, pardes membres du conseil 'de province.

Il apparaît qu'une meilleure formule serait de confier c€ cor-trôl€ à des magistrats de la méûropole et du Congo.

IV. -

PERIODE ?'RÀNS/TOIRE (entre la mise en place desassemblées générales et la signature des accords 'de com-munauté).

Maintien du contrôIe de Ia Belgique.Tant que la communauté n'est pas établie, la Belgique doit

continuer à exercer son contrôle.'La formule envisagée est la suivante :

l. Pouvoirs à accorder au gouvernement et au parlement congolais:

tous -

y compris élaboration constitutionaccords de communauté avec lasauf matières qui, ultérieurement,être réservées à ,la communauté,défense extérieure,rrelations internationales,

Belgigue,devront

2. Contrôle de Ia Belgigue :

Tant que la Communautê n'est pas établie, ce contrôle sub-siste. Comment I'exercer ?

- à l'égard du parlement congolais :

Le Roi signe et promulgue les 'décrets votés par le ParlementCongolais..

- à l'égard du gouvernement congolais :

Page 78: Congo 1959 (CRISP)

FEqfllq'!-1ïTirï:alllilTvr:;r'*1,"'. i'" : - r 'rr r' rq'rrl,

.*"$EfrlFr-lI"

LA COURSE ÀU SOMMET

Le Gouverneur" Général est re représentant d; Roi dans safonction de chel d etat.En cette qualiié, il nomme et révoque les ministres, nommeaux emplois, etc...Le Gouverneur .général est le représentant du Roi en tant queglef de l'exécutif et du gouvernèment betge. .

- -l'l assure la liaison et il..communique au gouvernement congolaisles observations, conseils et direitives d"u g;;;;;;-i"d;Procédure :

Pour- prêparer les accords devant servir de base à la com-munauté il est envisagé'de constituer un organe de discussiÀn com-posé de :

a) membres belges et congolais nommés par le Roi,b) membres élus par le pailement belge,c) membres élus'par le- parlement côngolais.

. 9"t organisme serait chargé de 'mettre au point les projetsrelatifs aux diffêrents aspects âe I'association du c;";; J""é t.Bglgique, qui seraienr eniuite.soumis, pur t"

-ô"u""r"Ëà""î'ù"rg"à I'approrbation -des chambres belges et'par r" Gou"".n-Àe"t con-golais à I'apprôation des chambies congolaises.

\U. _ INTERVENTION ROYALE.

Le.prestige de-l,a dynastie et du Roi Elaudouin demeure trèsg,rand dans I'ensemb,le du Congo et même, malgré

""rt"i"", àppu_renc€s, dans le BasrCongo.

. . ce prestige est de -nature à constitu,er un facteur de réussite

cre ra communauté ,extrêmement précieux mais à condition qu'ilsoit mis dans la ibalance au momént opportun.. Ce fut tre cas, le 13 janvier. où le *"rrug" royal a contribué

,1u",.. y"".très large mesure à faire accepterï.;-i; p"puiuti"",la déclaration gouvernementale.

À I'heure actuelle, une nouvelle intervention royale serait pré-11tyCg, les,popularigry 1q voya,nr pas clair d.rrs'nos pr"iàt"

"tétant de ce fait en plein désarroi.

, .L" moment l.e p.lus judicieux se trouvera sans doute lors dela mise en place de I'assemblée constituante (soit, suivant le jro;etqui aura.étê adopté, en avril ou en octobre-nàvembre tg6oi. T,rl"-verture de cette assemhjée par un < discours du trône > prononcépar le 'Roi serait sans doutô de nature à assainir considérà,blementI'atmosphère dans ,laquelle se dérouleront ses travaux.

\/I. - RAFFERMISSEMENT DE L'AUTORITE.

, Il est évident que l'évolution envisagée ne ;pourra se poursuivrenarmonreusement gue dans la mesure où I'autorité belge ieste forte

t56

MISSION D'ÀSPREMONT - LYNDEN

et incontestée jusqu'à ce qu'elle puisse passar ses pouvoirs à une

autoritê congolaise offrant les mêmes garanties. . -

Parmi Ës éléments gui contribuent à affaiblir I'autorité au

Conqo. il faut citer notamment :

- lËs-dêclarations, actes et interventions accompagnant et suivantles voyages au Congo des hommes politiques belges ;

- J'audience excessive accorndée en 'Belgigue aux Congolais qui,au cours de leurs voyages dans la-métropole, présentent leÇongo sous un jour défavorable;

- les réactions, parfois violentes d'une 'partie de la presse belgechaque fois qu'est prise au Congo une mesure qu'el'le estimetrop rigourreuse;

- le iait que I'agence Belga et même I'I.N.R. ont I'habitude depasser intégralement lel communigués -les plus o-utranciersêmanant même d'individus sans aucune influence, et de ne don-ner par contre gu'une publicite très limitêe à toute opinion ouactivité gouvernementale.Dans les conditions actuelles, il est absolument indispensable

que le Gouvernement ne donne pa-s une impression de faitblesse,

ii a besoin à cet égard du soutien des autorités et de I'opinion dela métropole.

Mais il serait bien entendu inopportun de donner à cette poli-tique de fermetê un caractère trop ostensible suscdptible de hérisserI'opinion congolaise contre la Belgique elle-même.

Aussi serait-il souh^aitable, si les partis politigues belges veu-lent vraiment assurer cette communauté avec le Congo, gui semblerépondre aux vceux des popu'lations belge et congolaise, qu'uneentente intervienne saltre eux en vue d'une action commune ayantpour effet notamment d'exclure toute agitation de I'opinion publiqueau sujet du règlement des problèmes extrêmement délicats que pro-voque la mise en place des nouvelles institutions congolaises.

28 et' 28 aott 1959

LES TENSIONS AU SEIN DU CONSEIL DE CABINET

Scisi des ropporls le M. Sthaller, lf. ile Gouuerneu, Général sw Ia

siluation ilons le Bcs-Congo et st1a- Ia nécessité de compléter, voire de remettre

en e.,use oertains ospects de la déclontion du tZ ionvier, Ie Ministre duCorlg;, M. Yar- Hemebiick, {it ropport à ses collègues ou coûrs Jes Conseils

de Cabtnet des z6 et 28 aaût.Selon lui, h manque de lranchise ouec hqrr"I a été appliquée Ia Jatlo'

ro6on du t5 jonvl.er a lait perdre un temps précieux. Une iléclarotion com-

plémentabe s'irnpose, mois iI faut obsokwnent associer les Congolaûs à sont.

a.i

,4

&,

t57

Page 79: Congo 1959 (CRISP)

LÀ COI.IRSE AU SOMMET

éIaboralion' lI est vain d.e vouloir encorc régler leur avenir sons leur consen-tement. _Les Congolais ne comprenr.ent pas- Ies subfiIttés iuaiiq;r, îL yvoient des pièges et n'onr pas toujours to"i. En .,un',.d.,nt, il'l"r;-;;;"i"

""i,comme le d,em,,nilent les hauts fonctùonnafies d'Afttqua, a""r* i", o*a-sions sur h ttming, ce n'est pos, en contrudiction â""" t" ùa"I*.,rdon àut3 ianviet. On ne peut plus goiler Ie silence sur I", *r"^blinrl à, ,r",tout,yrr brn compétence qui doit ên,e réelle. On ne peut pas iloo*riÇn kUndans I'imprécision Ia àate de {orrno.tion il'un gouuememant congolotJ. Ar""--blées et gounetnemerlt peuvent être constitués en 196r.. Le Minlstre ne wttcependant pas M. Schaller, en ce qui concerne Ia ôonstitw*".-Â"ron orlr,c'est le gouvernement congol,,is quî organisera cette constituo*t".

-

Dans la discussion' M, wigny, oncien MtnrsrrB des colæûes et Minisbedes Affatres Errongères, ctitiqua vivement les rapports scholler e! r'opposo èIo vnise en place *ppro.héi d'orsanes lagirloiii"

"i "rn."iitr';";;Lr* ".Congo.

M' Lilar et de. Yleescho.uwet se '',llièrcnt ou poi',t ile vve de I"r, wiapy,en insistcnl sur Io répression contre Ies auteurs ie tracts, etc..,

M' segers, por contre, estïrna qu'il folloit compréter Ia i!écra'-tbn gou-vernempntah du t5 ionvier, quant à la repr,êsentation nationole et arL gouv'-nement. Se bosont sur des rappo'*s i!." io',. d.épa*ement;, ful,- Cil*n' ao,",,ophinement roison è M. Yan Hemelrijck. NIM. yande ri";;;";;";; Nreyerségolemcnt,

M. servais, Lefebvre et lvrour.,ux se déclaù"ent en faveur il'un timing,tout en apptouvant une plus grande autonomie provinciale.

Enftn, MM. EysAens, HarmeI, yon Houtte et Merchierc s,en tinrsnt èune position plus proche àe M. wtgn.y que de .ell du Mint t " du-'co,.go,

- _ïuL Yan Hemelriick était J.onc loin-ile loire I'unanimité srn Id poltttquaqu'il préconisoit. son intention était ile dàmissionner et iI Ie fil 's;uob

èM. EysÉens. Mo,is iI espérait encote en Ia rémion ilu ""nrntl-â"' .ii,."t a.z septembre.

-_ . c'est ..lors qræ se produisit Ie coup d.e théate de Ia missron HarcIiId'Aspremont-Lynilen.

Le |vlinistre du congo ftt pan è M. Evslen s, premier lulrntstre, ik saJ,écision de il,émissionner, vnais lui laissa I" i"^p"' à" t ouon ;;-;;""r".."ovc;nt de Ia rcnilre publtqrc.

- M. Thao Lefèvre, président dû p.s.c., tenta de ftolis,,- un accotd ded'erniàre minute, lI oryo,nisa wre table rond, ù.es minisrres sociour chrétîens,Ie fr æptembre à zo heures, en I'h6tel ministérie| d" b4. E;;[;""."tq. o"schriiver <rssisroil à Ia réunion. A ce moment, t. ^t

.,i,r" alni"i'-ài ""udinga Ie < stoupe ile tr..',o,il >_, ct9lait

"ncore iu,il r,rff;roti d";;;; rlir, a f"ikcl.antion du_ t5 ionvier, d,e décent olt "" t)ès i-l;^*,n; ;; i; --;*

,Exficutif y(slda par Ie Gouverneur G,ônéral. En'i"ti, ,"" "* *J'"r* t"

tÂàre do M. Wtgny et de Yheschcluwe'.Pendant co temps-Ià, M. Schaller tékxait :

'158

LE TELEX DE M. SCHOELLER

Afrique BruxellesAttèntion minicoru Van Hemelrijckn" 51802/cab

Confirme ci-dessous avis sur points soulevês au cours entre-tien téléphonigue ce matin.

Primo accord sur nécessité maintenir Congo uni avec pouvoircentrail fort mais ceci n'est nullemetrt exclu par structure fédérale

- Stop.

Cette structure est la seule chance gui nous reste d'obteniradihésion à nos prôjets du Bas 'Congo -

Stop Par ailleurs cettefor.mule présentée comme mesure ,de gran'de 'décentralisatiorr pour-rait sans doute être acceptée par autres provinces

- Stop Système

état unitaire avec évolution différenciée selon prrovinces nous paraîtim,possible car, sous pressions politiques très fortes, toutes les pro-vinces seront obligées s'aligner sur provinces plus évoluées' ce quise traduirait par décisions successives arrachées au'pouvoir central.

Secundo en ce qui concerne constituante i'l me paraît fonda-mental que dès ila miie en place des assemblées à l'Échelon nationalcelles-ci- soient appelées à dêfinir institutions fondamentales dupays

- Stop. -'Bien

entendu une loi belge doit intervenft pfta-lablement.

Tertio quant aux pouv'oirs à rreconnaÎtre à ces assemblêes ilme paraît indispensable qu'independamment de celui d'élarborerune constitution elles aient ,pléniturde compétence 'lêgislative entoutes matières d'ordre interne à I'exception de celles qui devrontultérieurement entrer dans la compétence des organes de la com-munauté politique Bel gigue;Congo.

Quarto en ce qui concerne gouvernement je maintiens o'ppo-sitiqn formelle à gouvernement provisoire avant Élections maisj'estime que seule rQponse valable à cette revendication très répan-due consiste dans 'l'annonce d'un gouvernement après la constitu-tion des assemblées - Stop -

Sur gs rpoint je'margue ,préférence

à système vous exposê permettant mise en plac-e avril 1960 plu,tôtqu'à la formule ne permettant la constitution de ce gouvernementqu'en octobre 1960.

Quinto si je fais ces propositions c'est essentiel,lement parceque je zuis convaincu que nûus sauvegar'derons ainsi au maximumnos chances de créer communauté ,politique Belgique Congo et

LE TELEX SCHOLLER

eeptmbre 1969

t

Id*?

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159

Page 80: Congo 1959 (CRISP)

il flFqry1-la{:T'|gqtrç1!'' ":\ - il'

LÀ COTJRSE ÀU SOMMBT

que sinon nous lisquons d'être entrainés dans diverses régions àépreuves de force gui compromettraient dêfinitivement ces chances.

Secrétaire gouvernement Stenmans partage eotièrement avisexprimés ci-dessus.

SCHOELLER.(Texte publie dans < P'ourquoi Pas? > du 11 septembre' 1959.)

2 septembre 1960

LE COMMUNIQUE DU CONSEIL DE CABINET

Le Conseil àe Cobtnet du z septembre conflrma prdtiquc-molis est ù Io fois muet sur hur compétence el sur l" problè^"al.J;usion à Ia mtse en plate d'assemblées congolaises en tg6orzrois esl a Lo lois muet sur |,cur compétence et sur le problèmedu gouvemement cortgolois

Le Conseil de caibinet a continué l'échange de vues au suietde la situation au Congo belge a,près I'exposé fait mercredi dernierpar le ministre du Congo 'belge et du Ruanda-Urundi.

Le Conseil a exàminé Ia mise au point de I'organisation desélections et des mesures à prendre afin d'en assurer la liberté etl'ôiectivité.

Le gouvernement, fidèle à sa déclaration du 13 janvier, réitèresa volontê de conduire, dans I'ord,re et le respect des droits despersonnes, le peuple congolais vers son émancipation.

Le Consei'l gênêral et le Conseil de lêgislation seront mis enplace en 1960 après la constitution des conseils de province.

Le gouvernement a mis en prêparation les textes relatifs à lacompétence et aux pouvoirs confiés aux dites institutions.

(Communiqué publie u l'iegue du Conseil de Cabinet du e septcmbre rgSg).

11 avrll 1060

LETTRE DE DEMISSION DU MINISTRX DU CONGO

Mon cher Premier Ministre,

Au cours 'des Consei,ls de Cabinet des 26 et 28 aott 1959,il est apparu nettement que la majorité de mes collègues au Gou-vernernent ne se rallie pas aux suggestions du Gouvernemelt Géné-ral et de moi-même quant à l'évolution des institutions politiquesau Congo. Cette divergence s'est confirmée ce 2 septembre malgrê

r60

LÀ DBMISSTON DU MINISTRE

ra con f i rm atio,n .:i,# i".t*; ti "Ni:"-dc'i:;;:î"H,-3r"ff:ilSchôllor Par la relat

Ce n'est pas ùa première fois' depuis le r13 janvier" que des

divergences de vue- tJ t'd;ùÇt-'",fl,o 'diverses reprises' mon

action a étê énervee-ou freinee' Le'bêrréfice des décisions prises

a ainsi êté rêduit, 'd; Ëil;'-;tt * r""i'"L dls rea'lisations' La

situaiion actuelle d""'è:;gt-; ",1tt"*Tode

pas de pareils ater-

moiements et ie ne d;'itt; pas m'associor 'plus longtemps à cette

politique. l,^L^*aa Ârr ôôr

Le Gouvernement sait combien grave est l'absence du pouvoù

politique au Congo' ii;Ë;;;; P"t-a'*""ttge le caractère adminis-

iratif du Gouvernem#ëâÏùfïes avertislements n'ont ;ras man-

ffi ::îînï#ï$ii:,î""*fjîti"ili*çtç;,"9{d;','ihomme, je demeure :::t^:,:"-:iÏlltà"""îâ" la situâtion. C'est

îl=,,il;*i'Ë,11i{iËffiÉ*i'"",'*g;'Ï:'*":"*:mI'alternative de Percl'autoritê.

En Belgique mêne' il saute aux yeux qu'i'l y a'disparitê entre

la maioritê qui participe.au pouvoi' "t-""il" ttii tootiâttt'la poli-

tioue îouvell" a" iî-É"lgique.au. Conoo' Ceitaines déclarations

récentes d" pu't"t"it;;J; icmoig"""i à suffisance ; elles iettent

le desarroi dans les esPrits'

Psur réussir l'euvre entreprise en.Afrique'^11-lf'-tfn o"t

d,avoir lu confiani"ï;!J-";-î", popututions congolaises, d'e la

rrès grande maloritË Ji iiurt"o,"rrt Lt aî*i"pi"ion fublique belge'

Il faut aussi qu'au':C;;g;'î; n-ont't"ti""s européennes se rendent

;ËF;;I-Tp,:.i'""iiî::Hg,.16;,î'"*,â:':îJ',T,?if Ë:les directives et q'

paralYse notre action'

Vous savez, comme 'moi' -que lss oreuves 'de méfiance ne me

sont pas eeu,gne"'"à-"î'ii".queJi*::- s' Parmi celles des derniers

LH',Jïr"i,;":"'ïffi :i:"'iïï"f";';'#1"':il"é:y1'{iffiiGênér.I, ,u,,, *u"lliÏ:î MËtiË;; c;;s; Belge et du Ruanda-

ù"""âi âit cte entendu auparavanl

Le sens du devoir' la confiance des populations et I'approba-

tion de la très n';:;;;i"'iiJâ" p"'r;;;"f m'ont aidé à affrsnter

toutes les difficutèîdii;';;";l"t-*itottt gu'e ie viens d exposer'

ienepuis^:'1"'-;l;':ff;i";ti-t1'^"",ffi 333iit5.îi1|"fl 3i:"-t"nt it je vous Prie de Présenter ma

16\1

Page 81: Congo 1959 (CRISP)

i itf'r'r 'r : I

I septembre 1950

LE PREMIER Ri.DIO-MESSAGË DE M. DE SCHRTTVER

Dans_son prernier radio_message, M. De Schriiver, nolrve(nministre du Congo éatte encore i,"^piot i;;;-;"n';;".r""-ment > mo;is annonce néanmoins pout tg6o, Io mise-en placeile ileux assemblées et d'un *

"*é;;iî' ;;;;r;Lr;:î" ptr,"*r,"afl.'nme respecter le cadre dn ik"I*ott;;r"î;^;;;'rio', ."ryoTct ne I'empêche pas

-d,invoquu l,esp"fi ir* ;". i" t"u*.!, !" :: situ.er dolns < Ies prolongements iogiqulr-r--d" ,",aeclo,tottoflg.

< En ce iour, où j-e_ prends les fonctions ministérielles, aux_quelles te Roi m'a fair't'r,fÀ""" J" .'àpp"t";,;;;;;.î"î ',oo,tout droit aux-popurarions du a;"g"ilge et du Ruanda-urundiauxquelles j'adresse un message d"""ià

""v-.îurrri". 'il*ir*

'rr"it"u"âi""""îui".;-"-.,,î.ô;;;p"Jii"r'*;1"*:.f*:"1':leur avenir, de leur b*he,i" "eei:

'--"-'*t> Le 13 ianvier,_ le premier Ministre et mon honorable pré-décesseur, M.'Van H;;"rrii.k,;'ffi;;;" er à ra rénacité dusuerje tiens à rendre un partiéuhet ho"r-ai1e, ont exposé devant repi*.:+I res .p1sçip"" 1; 1; p;ilffiiË."î.ipâilî Ëi"i,"",,suivis à'r'égard du congo : 'res trois partis nationaux res ont entiè-rement a,pprouvés.

> Le gouvernement poursuivra, sans retard €t sans équivogue,I'ex écution- d e la dccia,;fi i;- ;;;;;;îilrË Ë,î""îirlT iT i"r,dans lzur esprir er du"" t"oË. pr;-i;d;;""ts logiques.> Les élections au suffrage direct prévues pour les Conseilsde territoire et les conseirs communaux airont lieu, en toute liberté,à la fln de cette année.

t62

tÀ COIjRSE ÀU SOMMET

Je vous suis reconnaissant de I'aide que vous m'avez perso'r-

ffi ll",ffT, ffJ"ïï,î"::, ::ï, jJiï a"- -

i "oi"", m on ch er

- Ë"eni e,

M. VÀN HEMELRIICK.

A Monsieur G. EYSKENS,Premier Ministre,16, rue de la Loi.

{Texte publiê dans < pourquoi pas? > du 9 sçtembre 1959.)

RÀDIO - MESSÀGE MINISTERIEL

> Le Congo sera dotê à partir de mars 1960 d'institutionsprovinciales iouissant d'une très large autonomie.

> Deux assemblées : un'Conseil GÉnéral reprêsentatif de toutle Congo et un Conseil de Législation, dev,ront fonctionnet en1960 : ùne loi réglera leur compétence législative qui sera substan-tielle. Le pouvoir exécutif sera organisê en même temps.

> Telles sont les réformes politigues 'prochaines qui vbnt se

succéder r4pidement et auxquelles le Conseil des Ministr€s â mar-qué son assentiment ce matin, L'élaboration des textes comporteun travai,l considérable.

> Nous agissons dans d'autres domaines aussi : un projet de loirelatif à Ia compénétration des cadres et aux ga-ranties en matièrede pension des Îonctionnaires va être bientôt définitivement arrêtê.

> L'Africanisâtion des cadres sera poursuivie activement pourle cadre territorial et les services. Des stages sont organisés aux-quels sont appelés les éléments congolais ler plus-aPtes. 'Ces stagespermettront

- notamment d'adjoindre 'des- Congolais aux commis-

saires de district et aux administrateurs de territoire.

> Le ,personnel territorial qui accomplit sa tâche 'dans des cir-constances difficiles et tout le-pe,rsonnel en génêral, recevront lesoutien et les encouragements gue requiert I'importance du rôlequ'ils jouent.

> Ce soutien et cet encouragament vont aussi à tous ceux quien dehors de I'administration contribuent au bien-être moral etmatériel des populations.

> Aux Autorités et aux habitants du Ruanda-Urundi, ie vou-drais dire gue leurs 'problèmes, qui nous tiennent aussi à cæur,feront I'ob;ét d'une déclaration après que le Conseil des Ministresaura reçu et examiné le rapport 'du Groupe de Travail.

> Le présent message'doit €tre bref.

> Nous n'oublions pas que parallèlement à l'évolution poli-tique, les ressources économigues doivent se 'dévelo'pper car- sanselfes il n'y a ni prpgrès social, ni ascension culturelle possible.

> fe conrrpte sur tous : noirs et blancs, chefs, fonctionnaites,notables, leadârs politiques, journalistes, toutes autorités civiles etreligieuses, sur tous les hommes et les femmes ,du Congo et, 8ntoui premier lieu, sur vous les jeunes * comme je compte fer-mement sur ,l'appui de tous mes compatriotes en Belgique r pouraccom'plir msemble et rêussirdans I'ordre et la concorde, I'ceuvreexaltante, mais délicate de l'émancipation du 'Congo : < Y orga-> niser une démocratie capable d'exercer 'les prêrogatives de lar souveraineté et de décider de son indépoldance. >

:

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Page 82: Congo 1959 (CRISP)

ilLÀ COIjRSE ÀU SOMMET DzuX REÀCTIIONS CONC'OLÀISES

Septombre 1969

Iæ M.N.C. exige un gouvernement en janvier 1960

Réuni en eéance extraordineire, le Comité Central du M.N.C., aprèa avoir eraptç{ Ia

eituation politique actuelle du Congo, à Ia h*iè"e du rapport des deux deleguer M.N.C.retbur de mission en Belgique, a pris la résolution suivante :

- Considérant que Ie Gouvernement Belge a failli à Ber engagemenls repde dans Iadéclaration du 15 lanvier;

- Considérant qu" la dite déclaration se trouve dépasséc par I'evolution politiquer

- Consi&rant d'autre part que Ie Gouvemement Belge, fateant Ii des detidéntes dupeuple congolair, refuge un dialogre franc ovec leo partir politiguer congolais;

ry Considérant que le Gouvmenent belge, suLiqsant I'influetce des lolceg occtJter ou

non, financièrer ou autres, pptique une politique d'atennoiemçnt quant à la golulon duproblèmc de I'lndéperdr.ce du Congor

- Gnsidérant qu. Ie "e[us

de convoquer lc Parlement êst une auhe pre,rve d. Ia

mauvaige voionté manifeste do Gouveme-ent belge;

- Cbnsidérant que par d"s manæu*er de mauvais aloi, l'Adminirtra$on veut détour-

rer le peupl" congolais de son but qui est I'lnd6p€ndance immédiate;

- Gnsidérant que, dane lc but de contrecaner I'actlon des partis polittques congolais,

le Gouvemement use de l'.tbitttitu vie-à-vls des leaders nationalister;

REAFFIRME Ia position du M.N.C' gul ne particlpere pâs aur électlons tant que :

- Ier proc{raines élections prévues pour déce*br" 1959 ne revêtlront pgs le èarac{èrc

d'électionr légiilativés dàtinéeg à lormcr immédlatement aprèr un Gouvemement ôtihdplats

aq isnvier rg6or

- la rtructure des ænseils qui reront formés ne sera par !èvue 8u! nae basc d6crocra-

tique;'

- lcr détenus politiqoe" de TOUTES les organisatlons politiguçr ne semnt par

libérés;

- des garantlcs sérieuses n'auront pas été données quant à la libertg d'actto4 p<llttlque

au Congo;

ll dénonce Ia politiqu" de l'Administratigt gui, sous te pé1exte qre lc monq-uç -de

confiance rique d" faire fuir d. nouvea* investlssements, couvrc intentionttullettiéot l"tm&ncÊwres d'obstruction des < groe intérêto > dont I'rmique satisfaction rtpore danr le par-

taee continuel de planturerx bénéftceg et Ie maintien perpétuel d'une masse pauvrc actulée

à la mirère et au chômqge.

II dénonce êgatement ce gimulacre d'afdcanisàtion qui tcnd À intégrer dt"s ll titgi^"des élérnentt dont la comrp6on rendra aiséc te maintien d'une poliUque baree lir l'inlus-

fice et le favoritirme,[.er tentatives de corruption, Ies manæuvres d'intimidation basée sur la politlque dc

< fermeté r et renforcées pqr la po* des affiches publicittirts, sont inoPéranter dêmtt I'leme voionté du peuple congolais d'accéder À son indépendance immédiate'

te M.N.C. fait appel à tous les Crngolair de lairç front cogrmun danr la ldrc pour

ca libération et d'atcJrc que Ie mot d'ordre roit donné avant d'entrcprendre une ac-tion

pglitiquc guelconque,

(Communlqué du Comité Central du M.N.C., public l. t9-9195g par Prus.tæ'

Congoldrre.)

6 eeptembre 1969

DEUX REACTIONS CONGOLAISES AU MESSAGE MINISTERIEL

Motion du M.N.C.-Kasai (Lutnumba)

o"*rt;1ï:ff:li"n;Xî'"1" du M-o'vement Nationar consorais, tenue à Lurua-p,e.iâent-nà'tîoi;î j""ii5.-i|:".tlt"?: i"ï','â;:t,*"fj:*l Ë"i,i"ir,,u,-u.,

Àttendu que par sa '{gcrara!.ion du 13 janvier 1959, ia Bergigue a reconnu augffi conoolais Ie droit a'"..ea"ii'iiïâependance et de-disposei de rui-

ltt:$l gue les .popura.lions du congo ont- accueiili cette déclaration avecenthousiasme mais qu'elres re.ru'o*ti d*;t" pr;;;"-rlî,ïl1ll"i' ce que|".?,:ïi."Ëe,t be'is' F;e'i;?#' ii;essâires pou,.'.ànauiË i; c;;;Àttendu sue devant l'attitude équivoque des autorités berges, Ies partis1...t:!:.0.::r_C:ngolais aprcs des ei,iâ.i'Jài"r.es et réfléchies, ont présentélï,i:i:."i"ir,roff, "u* Chambres betges er qr" ."ri*:.i.i:î Jli.,ia"r, ËÀttendu que re Ministre du corrgo vient d'offrir sa démission du fait quele Gouvernement berge a- rejeté -.. propoiti* tendant à ,ra fixation d,un,:il:_$:i' agln*"

-a" la i-,,tiiuu;;i; ass"mblqes -ui

pî"" Ëiîo*r ",

Attendu o*.." ,"nniu::iffi.,'Ë:*1ïffï,t;":i: * , ,n"-,_" o*aspiratioru du oeuple congolais "t-qu"-."Tt" attitude prouve à suffisance

i::,':ï#,'#fi ï.,.iJ;i1ï.i*irmî::Tiï:iHT*il:*.,..-Attendu gue l'in{lpmdance du congo-fut

"".orrou" par Ies puissances inter-nationares en 1885 et gue ce,e'ci

".i-ràte"'L 1.";uilËi àï Ër,.d;"ï"e",Àttendu que le congo n'est pas urre cororrie berge mais un Etat indépendant,ayant son draoeau propre ét q"i i"r-;;;i"àirement privé de la louissancede sa souveraiirete ôre's tà ;rft;ir;i *;ord rr, en 1908;Attendu que le congo, en.tant gu'Etat indépendant ne pouvait être annexéà un autre Etar pai une ae.i.i"" u"lfàtËrîË;Attendu que les élections que r'Àdministration compte. organiser au congo àla fin de I'année ne visent qu" f" piJ;iq"r"r,t du régirne colonialiste,régime que les popularions de ce p"yi"î-"àf"rrt plus .;;ï;;"r;"-*CONFORME aux désirs .exprimé" â maintes. neprises par les populationsdu Conso, I'assembtée ,al;;i;ïlp;#;r"" <r,es pouvoirs entre les mainsdes congolais. Elle adjure r" p"eriaJti'llË de tenir compte des aspirationspolitiques des populatio* àt-à"-l;à"ôJri.il.", que ra Bôlgiqu" .i"it pri"vis-à-vis des puissances internationaleï'----

'La présente motion est_votée conformément aux stipulations de l,article Z3de la Charte des Nations û;;""t^Ë ËË;;iJ est sisnaraire.L'Àssemblée vote en

t_q*; cîi'i;ie;", ôJi:f:i;" 'l"rl,"

i."i,lî;i:'i:î,iîî,;1ff,!.i:,il,1'fiî,ï;prlse pour la formation du Go,rve.n"meni ô""-à"f"i".(M,N.C,. Scclton Provtnciale du Kasaf, B.p.5rgr, Luluabourg).

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Page 83: Congo 1959 (CRISP)

tTÀ COI.IRSE ÀU SOMI\{ET LE CdT.ISEIL DE CABINET DECIDE

A cet égard, des commissions seront désignées darrs chaque jro-vince pour veiller à la régu,larité des opérations êlectorales. Ellesseront ,présidées ,par un ma,gistrat du'Conseil d'Etat. Des person-nalités noires et blanches en feront partie,,désignées par le gouver-neur de province ;

5. _. [æs conseils de province seront com'posés de la manièresuivante : six dixièmes élus directement au second degré par lesmembres élus des consei'ls de territoire et des conseils des com-munes ; trois dixièmes seront cooptés par ces conseillers élus deprovince, sur listes présentées 'par ,les trois groupements profes-sionnels et un dixième choisi ,par le gouverneur parmi les nota-bilités ,blanches et noires de ,la province. Ces conseils de provinceauront des 'pouvoirs propres et. disposeront d'un budget;

6. - Il y aura deux Assemblées lêgislatives.En ce qui concerne ûe mode d'êlection, le Conseirl a p,ris acte

du désir de M. De Schrijver de procéder à une large eaguête avantde saisir de propositions définitives à soumettre au Parlement.

Toutefois, le Conseil a décidé en principe, dès à présent,conformément à la suggestion de M. De Schrijver gue ces deuxassemblées disposeraient d'un pouvoir législatif réel, cependantlimité initialement aux matières attribuées. Parmi les matières réser-vées à 1à Belgigue, il y aurait entre autres : la défense nationale,les ,problèmes intéressant les télécommunicatio'ns, la haute direc-tion de la Force Publique, la haute direction économique et celledes transports, la rnonnaie et les affaires étrangères. Ces matièresresteraient de la compétence du Parlement belge et/ou du Roi;

Le Consei,l s'est également déclaré d'accord pour souhaiterque les deux assemblées travaillent pendant deux ans au moins,avant de disposer de 'pouvoirs préconstituants. Un an plus tard,elles pourraient exercer ,les pouvoirs d'une véritable constituante.

7. - Le Conseil s'est déclarê d'accord pour qu'il y ait ungouvornement de ministres ou de secrétaires d'Etat et sous-secrê-taires d'Etat avec le Gouverneur Génêral, toutes ces nominationsétant réservées au Roi.

Sur la base des décisions ci-avant, le Conseil a prié M. DeSchrijver de bien vouloir rédiger un message gouvern€mental àrendre public pour le I E octobre courant. Cette nouvelle déclarationrestant dans le cadre de la déc'laration du 13 janvier, le Conseil aestimé qu'il n'y a pas lieu de convoquer le Parlement. Toutefois,on pourrait envisager la convocation des commissions du Congoavant le l8 octobre.

7 octobre 1069

LES DECISIONS DU CONSEIL DE CABINET

(DocmlerTt tuédtt)

Ce document, sans doute un des plus impofionls ile l,an_née tgsg_, _permet de mieux .*prnnàr" t" )oainn-""iage deM. De sch-,ii,er du t6 octobre. È" ."-;,;;riI)ïi"i""o".,"oi,es Assemblées, îI permet d" .o pr"nàr" ;; ;";,; ; '^rn rrr"a appelé une compéten e < gubsronit tt" i*r" Ëî*rri,inn iln Iolésislation tnterne ,. D" ^ar*, iou, r" ait"r'-i" ùîîîr"ar*,si Ie raàio_message du 6_ro |rr" tn maximrnn iln 4 onr, hgouverrLement a, ile son côté, lixé un minimum , j ans.

lI convient égolement ih rctenlr- Ies décisions prtses curpoints 2 et 5, en cas ih boycott des éhcfions. -----"v ts' 3s!

... En conclusion de l'é.change-de vues auguel ils ont procédéà Ia suite de votre e:souvernemen,"",;:iilll',f ::j:rifjffi:L?Jîf :rri"ï*ïrepris ci-après :

'l' _- Pou'r ce nrri est des csnseirs de territoire et des conseilsde commune, il est g*,aé ;;; ËïËioï uu"or,r lieu en décembreprochain. Elles seserontrourerois"..i::::ïï,,i;tt:lrîJï:"î-:l|j., j:m;:cerne, être établies en temps utile ;

- F -

2, - Si dans ua territoire ou une commune déterminés, lesélections de décembre p"o"t .it - ei"îdllyrte*utiguement sabotées,la gestion de ce territàire-àu ;jËfri" serair assurée suivanr resinstructions du Gouvernement Gé"é;;i: ;;;;"i,il;JnuiàËl a*habitants ;

3. -Les élections seront reconnues valalbles dès ,l,instant oùles éIecreurs onr émis d";

";"r* ;;;Ë"r. En cas de difficultc, rerégime.prévu au 2) s:rait d'applicat;;;-*1,

- La liberté des candidats et des électeurs sera assurée.

(l) Il r'agrt de l'exposé de M. De schrrJver, fart à rcr cotègucr rc 7-ro-59,

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Page 84: Congo 1959 (CRISP)

il !ffirwiwt'tr" " '*'-'

RADIO.MESSAGE DU MINISTRE DU CONGO

Le ,adio-^essage fixe un colrlndriq d,es élopes ultéfieurcsile l'évolwtion politique du Corwo, datnit Ia compositi,on des

ûnstitutions d.e base et des Conseûls d.e province, olnr.or.celo création d'assembl,ôes et i|'un gouvernement eenhvrl congoloisen 1960.

Le minrstre pnopos€ à nouveau des col'loquer trnrnédûdsottec hs porlis congolois sur les fulures institutionr cenùrÈIe8

et annor"ce, sur b même sufet, des consu'ltations des Conseilsde province, oprès mars t96o, Iaissont ainsi Éors ilu cho*p d.e

discussion les modolttés de eonstîtution dss Cons€ilg da prcvince,

Pu ce radio-message, Ie Ministre ilafinû agaleûtant Ie pro-gtotïme d'oide économique et financière qve la Bdgiqæ ueutréalisq en foreur d.u Congo.

La voie de I'indépendance est ouverte et l'émancipation poli-tigue du Coargo gui y mène entre dans ure phase définitive d'exé-cution. Il est bon qu'aucun doute n'existe à cet égard : voilà pour-quoi je m'adresse directement à vous en cette veille d'évocationde I'amitié belgo-congolaise.

Congolais et Be,lges entendent voir préciser, sur la base duMessage Royal et de ,la Déclaration Gouvernenentale les étapesde leur action commune dont le but est d'atteindre dans Ia stabilitépolitigue, dans I'expansion économique et le progrès social, le stadesouvÊrain de t'indépendance du Congo.

Sachant combien les populations du Congo aspirent à la ges-tion démocratique des affaires rpubliques de leur ,pays, i'entendsconfirmer tout de suite que cette responsahilitC pèsera effective-ment sur des 'représentants du peup'le congolais non seulement surle ,plan du Territoire et de la Commune et à l'échelon de la Pro-vince, mais également au niveau de I'Etat Congolais.

La première étape est en cours d'exécution.L'êlite congolaise a réclamê des élections au suffrage universel.Ces élections ant suffrage uniuerset auront lieu pout tout le

Congo au mois de décembrc prcchain.Àinsi les sttuctules de base du Congo seront légitinement

organlsées dans Ie respect de la volonté de tous les habitants alnsi

r6E

RADJO. MESSAGE MINISTERIEI'

que cela se platigu€ dans tous les pays dêmocratiquement consti-

tou*'a". élections seront préparées et organisées suivant les règles

que le Roi a fixêe.s par décret' .I:-^ ,lanc ,,na nuinz 'Des la périocte pieæi"tiot"le' c'est-à-dire dans une quinzaine

d" ;Juir, "ii .oroti"sions itinérantes' "*#::*lîiï #t:îi::oàtir" *"gistrar du Conseil d'Etat qt coml_r:^n_a1^?^":^:::,:;

t?lt.itii" p"î t"" p"tti. l"liiiqtl"t 5onsolais' par les-chef s coutumiers

et Dair les collèges .;":;ii;Ëf" des frovincls' veilleront à garantir

Ë iiu"tie a"" éÏecteurs et des candidats'

Par ces éIections, Ies institutions- le base' tetritoires et com-

munes, setont ,ut *àiït àli'- Ci"tga"i:..qui autont à géter d'une

façon nouuelle et "J""fJ* reipZnsabitiie' d'i*po'tants intéftts

locaux et régionaux'

' Aussi, tout électeur aura à ceur de participer au scrutin de

décembre Prochain'

Àussitôt après une deuxième éfape s'ouvrira I

La canstitution des institutions ptoainciales'

En suite des débats de la récente session du Conseil 'de Légis-

lation, una réforme capitale est intefven;e dans 'l'organisation de

.." tff;|;'stf# aux væux souvent exprinés, un dêcret du 7 octo,bre:

- """*d" à chaque province du Congo h;j'i

tm:"'Ë:ït"#:

"t-a"t pouvoiri "ittêt"t"ot

étendu

rêts provinciaux'

- oroanise la composition des conseils de- province comme suit :

- "^Ï'6fi0i" ."àUtes élus au deuxième degrê

* 3/l}de membres cooptés par les membres élus

- l/lO de membres nonmés'

Composës pour 9/10 de membrcs élus et iouissant de ttès

laryes pouvoirs auirr'i"'iàrr' à""ltiiteræ prouiicial, ces,conseils

auront donc une iiàiiiuiabte assise popu 1aire et rcprésentatiue'

Le gouvetnefltent de prouince .",! un" députation petmanente

formetont le gouvernement ptoutncnt'

Cette réforme'prdfonde contient de riches possibilités de déve-

rpp.îËi;'itJil*ffi; il;;;;'=" d"" gouvérnants dans chaque

province, t"u, ,",ir--J" -iofiaàti[e

avec lés habitants des autres

régions, saulont tiifit"" ces pouvoits au profit de la Nation con-

golaise tsute entlere'

Uae froisiè me étape comporte coÛrme ie I'ai- déjà annoncé le

{ aeptembre "o pr"i"ît-mes ionctions miniiterie}les Ia création et

169

.LÀ COURSE ÀU SOMMET

16 oatobre 1060

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Page 85: Congo 1959 (CRISP)

I ry*si*-1!r3r;7LÀ COURSE ÀU SOMMET

la mise-en.place 3n 1960, de d.eux assemblées légisLtiues et d'unexécutif, c'est-à'dire d'un gouvernement central po:ur tout le Congo.

C'est de l'élaboration de cette réforme essentielle que je vou-drais maintenant vous entretenir avec franchise et claite. '

Bien que le Gouvernement belge unanime ait des vues assezprécises sur l'évolution politique du Congo, iI n'entte cependantpas dans les intentions de la Belgique d'imposer des iormulestoutes faites, -Tout en conservant Ià responsabilité suprême, jus-qu'au-terme de leu,r évolution politique â I'egard des populationscon_golaises qu'elle a guidées, la Belgigue desire gue la réalisatian{e I'indépendance du Cgngo se fassè par des voies acceptées parI'immense majorité des habitants et elie souhaite que lej organesà créer -rêpondent aux aspirations profondes et à I'intérêt généraldu peu'ple congolais._ A cette fin, des colloques ont déjà eu lieu au GouvernementGénêral et dans les provinces : ils ont grandement aidé le Gouver-nement et lui ont fourrni des données qui ont permis des remanie_ments heureux dans I'organisation des institutions locales.

Des collogues ont aussi éclairé le Gouvernement sur certainesdes mesures à eavisager ,pour I'avenir im,mâdiat.

- - Cette- procêdure iera aqplifiée et êlargie pour aboutir à undialogue franc su,r les principes et les modalitai des futures insti-tutions centrales du pays.

Les intentions de la Belgigue sont ainsi claires.

Le gouvernement souhaite promouvoir de la sorte un accotdpréalable largg sqt les données essentielles de ces réformes.^ Dès avril 1960, le Gouvernement compte prenâte I'avis desConseils de province, nouvellement constitués, sur les projets rela-tifs à ces institutions centrales.

Aussitôt après la synthèse de ces consultations, effectuéessuivant ,la formule la plus efficiente, Ie projet de loi définitif seradeposé deuant les chambtes belges.

Vous vous demar'-dez peut-être à cet endroit si le Ministreresponsable ne pourrait pas donner les vues principales du Gou-vernement sur les structures nouvelles. Sous les réselves expri-mées, je les résumerai sous forme de suggestions :

|e vois pour ma part le ,Congo doté de DEUX ASSEM-BLEES LEGISLATIVES.

- L,a première assemblée comprendrait une centaine de députésédu-s suivant un système de représentation proportionnelle. I-es'con-didats pourraient être désignés, soit par Ie'suffrage direct des habi-tants, soit au deuxième degré par les conseillers-élus de Territoire

170

RADIO, MESSAGE MINISTERIEL

, et les conseillers "o)nnro""u*'

Les deux lYstèmes sont.démocrati-' ;il '

;Ë;;-Làun le"'s avantages et leurs désavantages'

Par ailleurs il pourrait être utile que I'Assemblée' au. cours

d" il;;;iù legiJiaticrn, soit assistée par des experts gui n'au'

raient ias voix délibêrative'La seconde assemblêe - moins nombreuse que la

-première -serait un Serrut .ornpo.c en majoritê. de mem'Lres élus par les

Conseils d" pro*'iol", tl"o*

oi""itt"" aitpotant d'un. même nombre

J"-;;èg"r. U" cert;i; "-#Ur"'d" membrei pourraient être cooptés,

d'autres ""rfir,

,"rui"îl"6j,1! olj i; Roi pârmi les notabilités sus-

ceptibles a'upport"i ut -"t""Àu"t

'précieux à I'assemblée'

La cornpétence des deux Assemblées s'êtendrait à- toutes les

matièresattribuéespu'ltloi€tserait-substantielledansledomaineJ" ï"-iagisation inôrne. Les décrers--lois seraient examinés en pro-

;; ;t;i"; a""* Âtt"'ute" t""t le concours du Gouvernement'

L,adootion a"" ai"r"ir-f"ir-âepÀaràit des deux Assemblées : les

;ili;Jili"lles- de'procéduie seraient êtablies'

[,a sanction des décrets-lois appartiendrait au Gouverneur

Général, a1t nom du Roi.

Le pouvoir exécutif ,setait assuté-.pat un Conseil de Ministres

assisfé euentue,ei"ii''d" 'ou'-'"créài'res d'Etat' ptésidê par le

ôoîriri"i, gênénl, teptésentant Ie Roi'

La mise en place des deux As-semblées législatives et du Gou-

',r"r*î*t-"t"g;l* po"tàii "" faire' 'plus àu moins rapidement

suivant Ie systeme ËfJ"tot"f qui.sera adopte pour l'Àssemblée des

Députés ; d'autre pîrï-ï"- rrâÀur"ur", dirporitioas..légales indis-

;";r;tË; uu ro,r"iilï";; ;"; nouvelles institutions centrales, devraient ctr" p.i.", up"Ëi" "-trtitution

des conseils de,province.

Les Assemblées et Ie gouvernement dont les membres setaient

no^lèi';;;i;Ë;; iàiiritiii-donc ëtre en ptace au mois d'aoîtt

ou sePtembrc 1960.

D'avance nous partageons la fierté que ressentiront les Con-

solais. et les Belges avec eux' quand' âans moins d'un an' les

ëftu*Lt " legislatives congolaises 'pourront être ouvertes au cours

d'une cêrémonie très solennelle'

Nous croyons sincèrement qu'il faudrait 9"." 'l:t-'1?titutionsau niveau nationai ;;;;;1"i" connaissenr une période.de.fonction-

nement d'urr. ."itàine âu'rêe, sans im'portantes modifications dans

leurstructu*.c"tt".pe'i"ae.permettraitauxélusetauxdirigeants

t7l

Page 86: Congo 1959 (CRISP)

qi{FTTFWWTFT--

COURSE ÀU SOMMET

d'êprouver la valeur. du système et de se rendre "o*pte de tougles problèmes adrninist""tif",

-r-iùiàeîs, sociau*, culrurers, jurridr_gues, économiques et politiques qui se posent au Congo ; ils porte-raient des responsabilités Lt

"Ëq"i*raient de l'expêrience. Lespopul a ti ons ésa rem en t pourraien r' j ;;;i-'àùl.rliËTixiil.Le lonctionnement des institutions centrales doit permettte aucongo àe décider a"-*i-Juîii'i"'iiit"" connaissance des problè-mes et en toute libefté,

Avant la fin ,de la première législature, qui pourrait durerquatre ans au maximum, res Assem,ïrees legis'taiiri"".-ïi""i"rrt aélaborer un proier d" "oo"iituti"ï-îàiiritive gui serait sotrmis àI'approbation ies'populutio-*.----.-"

ssr

C'est à ." *"ï:ll-1u,1 ta Belgique et te Congo, chaque pagsagissant en toute indépendan"e pà, """ orgur"" légistatif et exé_cutif, aurait à décidei a"i ii"tit"ji.",a""i"iiii-,

* eçe,eç. vcr .nsttrur,ons communautahes git,lls se

Sans vouloir,préjuger_de I'avenir, le Gouvernement belge penseque les intérêts des,.deix Nations ."i.i""t le mieux servis par uneCommunauté mutuelle, i"rt" "i-.r"frail:

"". ï:llnr.î,#,": chers compatriotes du rCongo, les perspecti_

s;-;;;,il;':H#::"H":fJ"niih,,Xï:,i"ff î,obre,""

|_Tdt: politique parce que nous sa.rons, qu€ leur bonne solutiona,ppuyée par des effortj consrants a", LËilrË j"r""iri a"n

iiiï#"î':3li:'ii',"Ëb,iî.,:.ng jlr*'"1".:g*li":i-lfitout autant, doivent être résotus p";;;;-i;" ;"il;;"Ë']Ë[i,ou""congolaises,.puissent lonctionner no,rmalement.

L equlrrbre nécessaire entre les ressources de l'Etat congolaiset les dépen,ses oubligues "; ;;;";-Ëire atteint que moyennantun effort d'austciite

"" c*gJïà;",-;-,J;o..Lr'Jin.-;â,*.La Belgique interviendta pour aidet le Congo d,une façonexceptionnelte, en 1960. Le gour"rniÂft

^;""t-;:""pi"iii" ta

"*égard des décisions de.ptincii" di;; ;;:;reme tmportance : it sau_mettra aux Chambres.tê projet a" iieiîi"" dr";'i;;à;"à:ririrrrn""atteisnant au moins deux mtiliaris à;j;;"r". È"'"iti")Ë'iiînip"est acquis de ra création d'un t.iiai i; J;;d";;;;,Jii.rii,la uBelgiqûe prerdra une forte priti"çu{o).

I,l est tout aussi indispensable gue soit amêté un plan de déue_loppenent économique pour les p;;h;; années ; un Groupe de172

RÀDIO,MESSÀGE MINISTERIEI,

Travail, réuni à'Bruxe,lles, a déjà aborde tous lesaspects de ce Planen ce qui concerne les investissemerts pubhcs au cours des années1960-1961 ; il ouvre de larges perspectives pour les investissementsdu secteur rprivé.

L'ensemble des mesures en préparation a pour objectif dedégager de plus en plus la population congolaise de l'économie desu'bsistance pour ,l'intégrer dans une ,économie ,de marché de basemonétaire. Telle est I'ambition du Gouvernement.

.[æs capitaux be,lges et internationautc autant que l'êpargnecongolaise s'investiront au Congo grâce à la starbilité et à la sécu-ritê des bieals et des personnes gue seule une collaboration perma-nente des noirs et des blancs et une action efficace des autorités,peuvent garantir.

Tous mes auditeurs voudront y réf,léchir car sans cette garantieessentielle, I'ceuvre de développement économique et du progrèssocial ne pourrait réussir.

f'en ap,pelle à tous et tout particuliêrement à c,eux qui, de droitou de fait, détiennent une quelconque autorité sur la population.L'évolution tant porlitique qu'économique ne peut se réaliser guedans,le calme et dans I'ordre.

Tous ceux qui maintiendraient ou provoqueraient une atmos-phère de tension ou de troubles, ne pourraient gue mettre en causela formation harmonieuse de I'Etat congolais.

Le Congo aura encore besoin durant de longues années dela présence belge.

Iæ Gouvernement sait qu'il peut s'appuyer sur le dévouementet la com,préhension de tous les fonctionnanres et agents. II comptesur eux.

Leurs intérêts légitimes seront sauvegardés ; les projets de loisconc'ernant I'internpénétration des carrières et des garanties enmatière de pensions et 'le projet de loi de cadre potrr les ,garantiesdes agents des parastataux sont soumis à I'examen du Co,nseild'Etat. La satisfaction légitime qui leur est ainsi accordée rendraplus fructueuse leur collaboration désintéressée à cette grande tâchecivilisatrice que constitue I'africanisation progressive aux diverséchelons, 'de cadres ,qul'formeront l'épine dorsale du Congo indé-pendant.

Chers com'patriotes du Congo, je voudrais en terminant faireappel à votre cæur, à votre imagination et à votre raison.

A votre cceur, car les choses dura:bles ne lpeuvent s'édifier sansamour, sans respect profond des hommes,

à votre imagination, car c'est en alliant avec sagacité lestrésors de l'âme africaine aux valeurs occidentales que

173

Page 87: Congo 1959 (CRISP)

COURSE ÀU SOMMET

vous serez les grands- artisans de la Nation congolaise,émergeant au centre du vaste contineart d'Afriqui

à votre raison, car le sens des rêalités économiques et finan-cières, le concours d'hommes expérimentés et ra vorontéde construire solidement et pratiquement l"s

-oiq"rr"" de

la vie p'l'lique, sont indispeniables-pour rttu.iut"ii" ,"utr"état moderne gue dwieni ,le congo.

Belgique, vous I'avez entendu, veut que le Congo ait en1960 son propre Gouvernement, s€s Assembrees

""ottJ"gi"s Insti-tutions provinciales, ses conseils de territoire, de commune et deville. Elle Ie veut dans la clarté et I'amitié.

Jq {li" appel a,r_parriotisme des Blancs et des Noirs. fe faisa'ppe'l à I'arour des.congorais pour_-leur- patrie, pour qu'irs

"6rhbo-rent ensemble, par les électioné, à l'édifiôation âu Coiiso À"a"rrr"et au visage,nouveau. Il fau,dra des apports de toutei res tnibuset de toutes les races.pour gue re coniô soit fort "t *urrà. a."tournant historique qu'i-l n'y âit désormai-s prus d" o'ciiui.Ë, L .orr-

tiance mutuelle doit seule régner !

CONFERXNCE DE PRESSE DU MINISTRE DU 16 OCTOBIIE 19,9

Devant une assemblée très nombreuse, le ministre a ouvertla séance en souJignant gue ce jour etait hisioriq;;; âoine rateneur de ce message, fait à ia vei,lle du 1B ""t"ùi",

-

"o"riac"cannuellement comme la journée de I'alliance u"tg"".""'g"r.ir".Dans ce message, dit le ministre, je rr'urrrrorr"" ou"-urr" politi-

gu.e nouvelle mais -j'en indique les étâpes ,upp"lurri- à o"i i ercralr, ce qui va se raire bientôt et ce qui se fera ensuite ielon gueIes institutions nouvelles en,décideront.

commentant son -message, le ministre a insisté sur l'instaila-tion en janvier 1960 des echevins communaux "t C"rrag"r-ïerrito-

riaux.

_ Immédiatement après, nous procéderons à la réforme capitale :les conseils des provinces deviendront poliuà-àa*i"iïtàtiiJ", r".conseillers seront érus selon un système réellement démocratigue.Le ministre insiste ensuite très fortement sur la nécessité depréparer les institutions centrales en consutt""t i"

-ôo"go.-'-

L!, On n'a pas compris, dit-il, quand nous parlions d'exécutif,Dren que ce soit un terme courant. Je m'en explique r Le Congo

t71

DECTÀRÀTION MINISTERIELLE

aura deux "t1s6$res

et un gouvernement central en 1960, mais nousn'allons pas employer de fôrmules toutes faites pour le lui donner.

Si la Belglque est appelée à les lui donner juridi-quement, son gestene peut ëttl qu" la- lonsécration de ce que le Congo aura décidé.

Si la Belgique attend, de préciser ces institutions' c'est pourmieux donnet-aux Congolais ce gu'ils voudront.

Ie souhaite, dit le ministre, gue ce Gouvernement et ces Cham-bres soient une réalité le plus tôt possible.

iSi les Conseils de Province'les élisent, cela peut aller très vite,mais si les Congolais décident de recourir au suffrage universel, ilsemble qu'il faudra bien quatre mois.

Commentant ensuite la troisième partie de son message

consacrée à la première'législature, le ministre .fait remarguer que

certains pays africains ont mis longtemps à s'adapter à leurs insti-tutions nouvelles. Les 'Congolais vont largement plus vite gue les

autres, mais dès septembrè, on va certainement demander des

changements. Il faudra en tenir compte.

|e parle maintenant comme-prêsident du C',roupe de Travailet non plu" "o.*" ministre, dit-il. Dans -90 % des cas, les Congo-lais lui ont manifesté leur désir de collaborer avec la Belgique parlaquelle ils s'ouvrent sur le Marché 'Commun africain, eu'ropéenet sur le monde.

La Belgique doit contrnuer a,près septembre à aidor ce paysdevenu indépea'dant, au plan économique.

Ayant ex,posê les rprojets budgétaires, il insiste aussi- sur I'idéegue le',Congo devra mener comme condition d'indépendance, unepolitique d'èparyne, d'austétité et de sécutité des personnes et des

capitaux.

Le pays africain qui assurera le plus la sécurité des biens et

des pers'onâes recevra nécessairement le plus d'investissements, ditle ministre, qui fait, en terminant, a'ppel à la confiance.

Le ministre a répondu ensuite aux questions des journalistes :

A ,propos de I'idée 'de la présidence du Gouuernement pat leGouuerneir général, le ministre a tépondu qu'il ne s'agissait que

d'une suggestion venant des colloques.

- |e ne précise d'ailleurs pas même les fonctiorts lespectivesdu Gouvern€ment et du Gouverneur, dit'il, mais le Gouuerneurdewait nécessairement s'occuper des guestions économigues et exté'rieures,

*

t75

Page 88: Congo 1959 (CRISP)

TRVT:il:i:::1ir 'i-.",,?'ï_-içi.:

COURSE ÀU SOMMET

A propos du nombre des électeurs, le ministre estime gu'untiers des habitants partici'peront au vote.

A propos du rôle des Commissi,ons, le ministre a précisêgu'elles protégeraient la liberté des candidats et des électeurs.

- l'ai voulu, dit-il, qu'elles soient présidées par des hommesêloignés et dont I'autorité n'est pas contestêe.

A propos de la participation des Européens aux élections, leministre a précisé que Congolais comme Belges ,peuvent voter tantau Congo qu'en Belgique quand ils remplissent les conditions vou-lues puisqu'il y a interpénétration des nationa,lités.

A propos de la durée de la première législature gue le ministre'a estimée à 4 ans, M. De Sch,rijver déclare qu'il base son calculsur la durée fixée,par les Conseils provinciaux. Il .faut normalementque Ie Gouvernement congolais ait pu les voir fonctionner.

Si les Conseils,de Frovince demandaient,l'indépendance immé-diate, le ministre ,déclare que la rérponse dépendrait aussi de l'avisde tous'les élus et des partis.

(Com'pte rendu, paru dans La Cité, des 17 et 18 octobre 1959.)

A pofiir de ce rnoment, Ie problème ilu tlming et celul ilesnégociatîons bel.go-congolafues sont étroitement ltés dans lesrcvend.ications congolaises. Nous orons ou prêférable de grouperd.o'r" I" qtratrième chapitrc les motions, Iettres, prûses d.e positionà'ofigine congoloise, mêtne si elles abordent Ie problème ilucalenilrier porln Io cautse ov sommet.

QUATRIEME CHAPITRE : DE L'OCTROI A LA NEGO-

ET LA RECHERCHE DU DIALOGUE.CIATION.L'EXIGENCE

t76

ei

Page 89: Congo 1959 (CRISP)

' -i,s'r'It-rF tPSOPOSITION DE COTLI,oCILIE

1l evrll 1960

P. LTIMUMBÂ RECLAME UNE NEGOCIâ,TION POLITIQUf,

. Alnsi qu'll ruscod des texles du t5 Janvirir, Io . nouvellepolitlque , belge ge silu€ dons Io ltgn" de I'octrol ds mesu"es

lenilont ù h ilômoc.rotlsollon puis à I'oulonomie du Congo.

I*a grcvpements politlqw congolcrfu n'ont pcs tud àrcvenillqrær d"s concultcfions réciproques, puis ile vâfitobiss

' nfigoclatbng sur I'auenir du pays,

Ce îut btar. Ie cas d*rs hs textes radbas par les leoilers ileI'ALcto à Buxelles Ie t6 morrs et fin orv/ll, pubhÂs au Jeuxlà-me chapl/r.e ile cet ou.aldge.

De mâmr, , [a zo awtl g5g, Iilnle{édémle pfictsoll dans son

^alr.otogltdr,un : < il convlent d'étaài* Ies moilolllée ir'appltca'

lion de h déclantton du $ ionubr, du æln de com,rnlsslons

comprenont iles Congolais uenus'de tous les lrorizons, JesBelses iIAlfiqve et ile Belsiqrla. >

A la suite des travaux du Congrès et des rêsolutions adoptées,nous comptons dès nhintenant négocier avec la Belgique; nouseçérons que celle-ci sera consciente et suffisamment vigilantepour admettre ,la nêcessité et la légitimitê de ces négociations 'guenous voulons entamer au nom du peuple congolais. Il convient dene ,pas otxblier qu'il y va de 'l'intérêt su,périeur de la Belgique. Onne ieut plus dénier aux or'ganisations politigues actuelles du Congoet gui vierul€nt de se prononcer à I'issue des débats auxguels nousavons assistê, leur caractère reprêseltatif de'l'opinion noire. Refuserà ces organisati,ons politiques le dialogue et rles négociations gu'ilssollicitent au nom de la paix, serait décevoir non seulement ceuxqui peuvent aidella Belgique à la réalisation de sa politique nou-velle, mais aussi toutes les fractions de la population qui exprimentleur confiance aux dirigeaats de ces organisations. Un refus de laBelgique de négocier avec ces dirigeants serait catastro,phique.

(Déclaration fatte à l'iæue du congÈs des partis à Luluabourg).

D6but Jutllot 1069

PROPOSITION DE COLIOQUE, PAR MM. DIOMI, KINI €t PINZI

Porllluement, lo ilêclarultlon cidecgous oc ,elancet une ldâequl ovolt lott l'oblet ile suqgestlons att Goloio"rr.eur AénêrcIilrlpu|a ma l'r39.

t79

Page 90: Congo 1959 (CRISP)

*ffi1"#

DE L'OCTROI À tÀ NEGOCIATION

< Il nous semb,le_ qu'il est tem,ps, mais grand t€m,ps que le gou-vernement responsable et les habitants dà ce ,puy"'"rrgugent undialogue sincère, indispensa,ble pour dissiper touies les eiuivoques,les malentendus et la méfiance qu'ont engendrés tes attitudlô deces derniers mois. Assumer des résponsabil"ités ne signifie pas fairetout ce gue ]'on veut mais tenir en *ê*e temps

"o-pË des ,points devue et desiderata,de ceux pour qui on les assume. hue I'oà ne disepas qu'il n'y a pas encore h'interlocuteurs valable, irt"rt-." ,pas laun affront gue I'on continue de lancer à la face des habitants du9ongo-aux_yeux du mon'de entier ? C'est la négation des efforts desCo"ngolais, 'blancs et noirs, à la construction du Congo du", È fus"eet le refus de leur collaborration dans I'avenir, à causé de ra méfiancegue coJa eagendre et risgue 'd'entretenir. La nécessité de favoriserdes adaptations originalec, répondant aux caractères propres de nosqopulations ne s'est fait gue par trop sentir au càu"s des deu*dernières sessions qui viennent de se tenir en mars et actuellement.

. Un dialogue sincère--est le seul noyen de dissiper les malen-tend.t's qui planent actuellement sur les mots < federâlisme > prônépar les uns et honni par les autres, et << unité >, souhaitée par tous,mais. une unifé qui-ne sera réelle que si elle n,'est pas im,posâe et quesi olle est refaite librement, après avoir été momentanément et appa-remment rompue, par les iniéressés disposant à ""-:-Ei"r. V"iraI'unité- gui, seule, peut être souhaitée et voulue parce qu'elle seradurable >.

(Note de MM. Diomi, Kini et Pinzi à I'issre des t"avarx du Gnseil dc cowernementdebut iiillleï rsss).

POUR UNE ( TABLE RONDE >\demande cependant si ce sont les élus gui forment les partis ou bien si cesont les partls gui fournissent à la nation des élus i

d)'Vouloir méconnaître la quallté des inte,rlocuteurs valables aux nepresentantsdes partis politiques régulièrement constitués, comme n'étant pas Iés premierséléments avec. lesquel.s le Gouwernement belge peut engager un âialoguepréliminaire, c'est vouloir user la dictàture pour inttnider les pa,rtis et semerun désordre dans les esprits de la populatim congolaise.

Il ref-use touûe Imposition du projet élaboré sans la collaboration des repré-s€ntants des partis politiques congolais.

II demande au Gouvernement belge la provocatlon d'une franche discussionautour d'une table ronde afin d'exami,ner ensembte avec les partis politiques leprojet élaboré par lui pour les élections de décembre 1959,

Il demande instamment gue le Gouveroement belge invite à Bruxelles, soità Léopoldville, une délégation des partis politiques et âutres importautes associa-tions congolaises, composée au moins de 62 personnes pour discuter àvec leDépartdmeurt du Congo Belç ou le Gouvernement géaéral la procédure àemployer pour les élections die décembre 1959 et la fixation éventuelie de la datedu Gouvernement de transition, afin de calmer le bouillonnement des,esprits guis'agitent de plus en plus au Congo.

22 tulller 1069

LE PÂRTI TRAVAILLISTE : POUR (i IINE TABLE RONDE })

- Il comtte Directeur,du P.T.c. s'est réuni le z2-7-lgsg et â examrné endétail la déclaration du Ministre du congo Belge et a" n"à"au-u*"âi ." a.t"du.24 ium écoulé, par laquelle celui-ci a-p.is.rn"e p*iii* *ii"1ioiË.r." *" r"politique à mene,r contrc les partis politlgues congolais.

Il..qclève dans cette déc,laration ce qui suit :

à) un mutlsme complet quânt à Ia date de la fo,rmation du Gouvernement detransition ;

b) flu; de menac€s gue de.réconciliation pour ram€-ner ta paix dans les espritscte ta populatio'n congolaise déjà fort surchauffés par les événements deces demiers mois ;

c) Q'iioigue..les t'eprésentants des partis politiques congolais actuels ne sotentpas - d'après Ie Mir'r:istre - des interlocuteurs valables lssus des suffragcsuniversels, avec lesquels il pourra envisager guor gue ce soli, te conrte-ii

rs0

4 aott 1969

M. SCHOELLER PROPOSE DES COLLOQUES

ENTRE L'ADMINISTRATION ET LES PARTIS CONGOLAIS

- M. SchOller, vice-gouvemeur général du Congo belge et duRuanda-Urundi, remplaçant le Gouverneur GeneràI, en présencede M. l,afontaine, vice-gouverneur général, a donné tre mercredi5 août une conférence de presse à l'intention des journalistes deLéopoldvilte. Voici le texte de la déclaration faite par M. SchOller.

I. - L'objet de cette conférence est de vous informer de cegue nous nous ,proposons de faire dans I'avenir proche dans cer-tains domaines ,qui touchent à la situation politigue.

Il y a notamm'ent la question des rapports entre I'administra-tion et,les partis politiques, dans le cadre des réformes politiques encours. Au cours des déibats récents du Conseil de Gouvern€m€nt;et surtout depuis ces'' débats, pas mal de oritiques ont été émisescontre les projets de textes relatifs aux premières institutiotrs rrolt-velles à mettre ea place. Par ricochet ce sont les principes mêmesde Ia declaration gouvernerrentale du 13 janvier qui sont parfoismis en cause.

Il nous est a,pparu gu'une bonne rpartie de ces oritigues estimputable à une connaissance, à une compréhension insuffisantedes textes ou à lzur interprêtation elnonée.

181

Page 91: Congo 1959 (CRISP)

fDE L'OCTROI À IÀ NEGOCIÀTION

Nous avons dès lors acquis Ia conviction gu'il y avait en toutsas un premier effort à faire 'pour expliquer exactement la portéedes textes tels qu'ils sont dans l'état actuel de la procédure. Cetétat actuel est en fait I'avant-dernier stade de l'élaboration duprojet, le dernier étant son examen par le Conseil de Législationà 'partir du t1"" septembre ,prochain.

Voici comment nous comptons procéder. C'est aux échelonsProvince gue les contacts seront établis.

Pour la Province de Léopoldville, à partir de lundi un cyclede causeries sera organisé à I'intention des représentants des partispolitiques. Le Secrétaire de Gouvernement pour les affaires poli-tigues, M. Stenmans, fera les exposés, assisté éventuellement pardes fonctionnaires de la Direction des Affaires Intérieures. Unedocumentation au sujet de ces réunions pourra être transmise auxautres provinces, qui seront invitées à organiser des cycles sem-blables.

Il est entendu qu'à l'issue des causeries chacun pourra 'posetdes guestions, formuler des opinions personnelles, les représentantsde I'administration ayant comme unique souci d'éclairer I'audi-toire dans toute la mesure du possible.

Et ainsi. en convoguant ces assemblées pour les raisons pré-cises que j'ai dites, nous ,répondons en fait en même temps à lademande formulée à de nombreuses reprises et avec 'une certaineinsistance par des Congo ais exerçant des fonctions dirigeantes,demande qui tend à I'ouverture d'un dialogue.

Nous sommes toujours prêts au dialogue, car c'est là unmoyen de dissiper ibeaucou,p de malentendus, et rien n'est plusnêfaste gue de laisser ceux-ci s'enraciner. Mais il irqporte, et i'iru-siste particulièrement là-dessus, de 'bien s'entendre sur le sensde ce dialogue. Ouvrir un dia'logue ne signifie pas remettre tout ear

guestion.

Il est évident que les principes et 'les engagements solennelsde la décla,ration du 13 janvier sont définitivemen,t acquis. Ne pour-rait dès lors être p,rise en considération une proposition quelconguetendant à entraver la mise en place des institutions démocratiquesgui doiven,t permettre au Congo d'accéder à I'indépendance dansI'ordre. Il est clair également gu'une assemblée de représentants

182

LES COLT.,OQUES ÀDMINISTRÀTION-PÀRTIS

des partis politiques ne constitue pas cornme telle une institution,à laquelle il faille reconnaître un caractère représentatif dêterminé.

Non, tout si,mplement,'l'Administration consciente du rôle queles partis politiques doivent jouer normalement dans un rêgimedémocratique, et notamment à l'occasion des prochaines opérationsélectorales, tient à établir ses rapports avec tes pa'rtis sur des basesclaires, en éliminant autant que ,possible les malentendus et leséquivoques.

Les pa.rtis, de leur côté, qui se plaignent souvent d'êtreignorés, gui ont I'impression de ne pas être pris au sêrieux, serendront compte gue cette im,pression est fausse. Mais ils com-prendront aussi gu'une revendication politique ne doit pas néces-sai,rement devenir automatiguement un texte législatif, que c'estparle jeu normal des institutions qu'il leur appartient d'essayerde faire prévaloir leurs points de vue, et qu'il faut donc avanttout créer ces institutions, entrer dans le jeu.

Un des principaux résultats que nous voulons établir consis-tera, je ,pense, à cerner de près le sens de certains nots, le contenuexact de certaines formules. Ces mots et ces formules ont actuelle-ment autant de significations qu'il y a de p€rsonnes qui les utilisent.Quand nous aurons disséquê leu,r contenu exact. nous aurons faitun grand pas dans le sens de la sup,pression des malentendus.

II. - En ce,qui conc€me le problème patticalier du Bas-Congo,le même effort sera entrçris pour tenter de voir plus clair dans lasituation et de réduire les malentendus. Les mêmes méthodes serontap,pliguées.

Faisant suite à de nombreux contacts gu'il a déjà eus, le Gou-verneur de Province rêunira un certain nombre de personnalitésBakongo en même temps gue des fonctionnaires de la Province etde la direction des affaires intérieures du Gouvernement Général.Là aussi un ,des ,premiers objectifs des exposés, et du dialogue,devra être de préciser le sens exact de certains mots, de certainesformules, de certaines revendications. Le comité de contact cha,rgéde I'examen de ces problèmes particuliers commencera aussi séstravaux insessamment.

III. - J'ai déjà dit que I'acceptation du dialogue ne signifiaitpas gue tout pourrait être remis en question. |'ajouterai gue cedialogue n'impligu-e pas davantage'l'absence de ianctions à l'égarddes actes subverslfs.

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Page 92: Congo 1959 (CRISP)

I SWTrf i[!-m'r{*'er!s*n !'5'nrsriruaFq qïFT4.F!

DE L'OCTROI À.tÀ NEGOCIÀTION

Dans certaines régions se développe actuellement une actionqui ne tend à rien moins gu'à entraver la mise en,place des institu-tions nouvelles. Sous le couvert du slogan de'l'indépendance immé-diate, ceux qui se livrent à cette action font en réalitê directementobstacle à l'indêpendance dans I'ordre telle que [e Message Royalet,la Déclaration Gouvernementale I'ont a'nnoncée, telle gue le Gou-vernement a entrepris de la réaliser, et telle gue I'immense majoritéde,la population la souhaite.

Il va de soi gue nous ne pouvons pas laisser se développerpareille entreprise et ,gu'à I'egard des perturbateurs les indispen-sables mesures de répression doivent être prises.

IV. - fe voudrais saisir cette occasion de souligner un der-nier point. Il entre certes dans le rôle normal de I'administrationd'inforrner et d'éclairer au maximum le public sur la portée desréformes rpolitiques à réaliserr, d'instruire les futurs électeurs quantà l'importance de leur rôle et quant au mêcanisme des opérationsélectorales. Dans ces domaines I'action individuelle des agents deI'ad'ministration sera incessamment com,plétée e! renforcëe par l'ac-tion de I'Information et plus ,particulièrement de la Radio.

Irrlais là s'arrêtent les devoirs et les droits de I'administration.Celle-ci, je désire le souligner fermement, est décidée à maintenirIa rplus absolue neutralité à I'égard des partis politiques. Nousjouerons le jeu démocratigue en toute honnêteté et guand je disnous, il s'agit de tous les agents de I'administration.

A ce ,propos est-il besoin de dire qu'une al,lêgation d'aprèslaquelle tel grou,pement serait à la solde de I'Administration, eten recevrait des montants de 4 millions ou de 40 millions, (car leschiffres cités et publiês dans des tracts sont aussi divergents) estintégralement fausse et calomnieuse. Il faut stigmatiser le recoursdans la lutte,politigue à pareils procédés'd'accusations calomnieuses.Et on'peut espérer gue le dialogue avec les partis pohtiques n'aurapas seulement pour effet de dissiper certains malentendus, maisqu'il permettra également aux partis de prendre mieux consciensede I'im'portance de leur rôle, du sérieux qui doit présider à leu,rsinterventions. ,Car I'avenir du pays peut en être gravement affecté.

L'AFFAIRE KALONJI AU KASAI

Le 5 aoù.t, M. Schoellet lançait so proposùtion de colloqtte'

La oe{Ie, àr' Luknborng, Ie Gou'emeur d'e Province De losgher

lit procéder à dle nombreuses arrestations -panni les balubo et

'dacida tcls1'|eindl ù ':ési;knce fotcée ù KoIe' M' Albert Kalonii'

vne bre du Conseil ile Législotion et présiàent du M'N'C'-Kasoi'

I'es protestationg souhvées pal cette of{io*e, ilan's le's nilinuxcongolaïs lurent véhémentes et ilans Ie chel ilu M'N'C" c'est

Io in^ai" fois qu'on évoque Ie bovcottage- iks éIections ile

ilain bn. <'Le iraalable Kolonii r se"a ptus totd rcmpl'acé

par il' aubes Pft'alabhs.

1. r--arreetation de M. A. Kalonjl"

r, MM. AIbe* Kalondii, membre du conseil de légi.latiot et président de la cection

pro"ioAoiu' du M,N.C, K"rui, AIb"* Niembo. et Evariste Kalonii, président -et æcrétairc

io ùor*-"rrt Sotidaire MuLùa, ont été anêtés et incutpés d'incitation à la haine raciale

daru I'affaire Baluba.Lulua'

Renseignementr pris à bonne, prnce, leg autorités de Luloiborng ont nlia ces meru-

rur È I'égarà du "u,

p"rroorrus qui. par leurs agiraements. enhetenaient,parmi Ia population

* i""sl.- &at àe hnsion. De".rrt leur comportement curceptible de cornpmmettrc

â""friii.ar.."t Ir tranquillité pobli*, lerrr éloignemcnt forcé a dt etrc décidé.

(Belgo-Cor.so, 4/8/59)

L'ÀFFAIRE KÀLOlgI AU KÀSAI

4 août 1969

4 aott 1969

2. Proteetatlon de P. Lumumba"

Nour penronr quê M. Kalonfi, en sa qualité de sénateu. n'a'rait pas dt êhe a'êté,

d*"-;;if.i; ".rrri

Lt*l" (Laine raaal"l san! quê le ministre dc Congo ait été pÉala-

Lleoent consulté.

Nous ne ctoyons pas qu'il soit Ie moment de ge livrer à des arrestatlons eur Ia Lare

de lia*icle zsh*Nouc doutons lort qrre ces megure' goient de nature à apporter la paix dans ce paye

et à prérewer le preatige de tr'admtnistration.

le remède, dans Ie dillérend politique opposant les Baltba arrr Lulua' ne réside pas

ar*Ï ""ru

a."e laqrelle veulent s'engager les autodt& iudiciatres du Kaaai. Læs solutions

ro tmgvcnt aillcnrs'

Nour rollidtons votre prompte intervention pour que M' Kalonit roit relaré'

(Iéléglamme edrerré par Ie Prérrdent du M'N'C' au Mittstrc')

(Texte publié le 6 août 1959 pat Ie Seruice de' I'lnformation du Gouuernement Génétal duCongo belge à Léopolduille, Nouvelles Congo-laises, n'26.)

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*l8{ 185

Page 93: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI À IÀ NEGOCIÀTION

d aott l0t0

3. Proteetation de l'trnterfédérale.

lnterlédgrale indtgnée a'estation sans iugement leaders MSM plotelte éncrglqucmênlcontre cette méthode régime colonialiste stop premier vice-prérident général arrlvera prochelnavlon pour vous contacter rtop copie G,G, copie presse mondiale para.

De son côté, Ia Fedelarai dans * télégamme également protertc éncrgtquearcltcontre I'arrestation sans iugement des Ieaders du MSM,

lt aott 1060

4. La positton du M.N.C. : boycottage des étections.

k comit6 Directeur du Mouvcment National congolatc porte à ta connairgancc dctour !e8 membres et sympathieants qu'il vieat d'êtrc tnformé dc Ia condamnation à 4 motrde prleon de plueie'r membrea du M.N,C. de la Secion Provinctalc du Kasat, à la rdtcdcs événementr de Luluaf,oug.

- II en appelle à la solidarité de tous ler Congolate ,pour manilertcc leurs senumcntide patriotisme à fégôrd de cern qui souffrent po* Iu o,rr. nationale.

Le M.Nc, ne participera à aum dialogue avec l'adminishation tant que rcr rd[.tants seront détenue pour une affaire dana laquelle les rerponsabilités de I'admtnirtrattolsont pleinement engôEécr,

L"e M,N,C. ne participcrô pa8 aux prochaines électione tant gue :r) lea futures inetitutions ne scmnt pas organieées démocratiquement,

r) le Gouv"me-ent Belge n'aura pas lixé la date de Ia consûtution du GouvernementCbngolais

5) ses militants eeront détenug.

(PuLIie par Présence Congola;se, Ie rs-8-sq)

P? août 1060

5. Télégramme des chefe Lulua.

- A-pprenant par la presse que diners partis vous téléphonèrent au ruret de l'arrcrtagonde Kalonji et consorts, tous les-ch-efs lul'a, représentant irèo d'un -tthoi do lo populrflon,réunts le 22 couônt chez 'le chef Kalamba, vous décla;ent à I'unanrmrté, q*'iioÈn1 or@n!ort6 sont des perturbateurs dont l'éloignement des terrltolrer l.,l.ru ,"rto,rror, l,ordio ctla adcurlté compromte par leure agisrementr. La populafion l.t*

""-riir".i or.-1" artte.

186

8 tutllot 1969

6.RapportduCornrrrissalredeDistrictasslstantsurleconllitlulua-baluba.

(Document inédit; extraits)'

In polnt de Jépart de cette alfolrc est Io publication il'ex'

tr(.tte ihu àocument ci-dessous ilans deux péfiodiques atricoins.

f,e texte ile M, A, Deqrænne, comrnissolre de District assistont,

aclJ|éihtelnthasedel,hoetthteolftctelleàl.egail'd.esbolubo.Le zz lullht ù Bruxelles, M' Albert Kolonii' alerté par

-æs atnis

du Kosoi, a.ce:u'so1'Ailmtnjdjtrati(,n d'wl(osai J"tnclter dh gr,r're

Etbale, tartdis que h zn iuillet, MM' Evarbte KaloniÎ et Albert

Nyr-bo, o., tl- ilu Mors'ement Solidoire Mulubo' exlgèrcnt

ilu Gouverneut, il"e scnctùons contre M' A' Dequenne'

Ftnjutllet-dabûaoù't,Iestensùonetrtbalesdvaientotteintun point d'éclatement ôr' Laluabowg'

Mondeur Ic Gouverneur.

r. - Il y a lncontestablement une t "thnit ' Lul*' J'emploie ce teme à défaut

a'""tri. f*r'p"o"f.*i""t f.d""' q* ont porté iadis d'autres sumoms' ont ptis f" no- d"

B;;" -iJ;;

i i oo- de Ia rivtère Lul'a, de part et d'autre d" laqt lle elles se sont

établtcs.

Cer populatlonr ont émigré en grouPes plus -ou

moins imPortants' et -pour

des raisons

dr"u.il. i."i""* "rt-ll qr'"fi", ont"occupé iout Ie bassin de Ia Lulua' L'aire de disper-

don crt la nrlvante :

L',ÀFFÀlRE KÀtDNll Àu KÀSAI

tond Lulur,Balubo ert cn maln d'une comml[lon der Lotr o[[lcd. lcr Lulua n'acceptent

l*"" ."rr-"ritir.go d" p€rronncr n'ayant rten à voh danr Ie differend. L-a population

"iË"-.Ja"r f iinaep."a.*c luka dang te calme et Ia tranqutlité, exige l'éloignement

dc lcurt lonllolrcr dc toul lcr âgltateurs'(Sé) Kalar"b".

LaVrlledeLuluabourgestévidemmentcorqprise.Elleesten{aitdevenuelecaurdc I'ctremble lormé par les Grconscriptions Lulua'

ll rcratt donc rctattvement lacile de déli*it"' le < royarmre > dont parle Ie Chef

KAI.AMBA.

Jc rulr convalncu quun ."[e.".dum de tous Ies notables quelqte -peu

impodants des

'lir.l;lr;; r"prtr cl-d""r unruOri,".urt l'accord- unanime ou presque' des- intéressés qu'ils

i;';;;, ;;;; la poputarron d]ont itr cont les chefs, d'une même entité politique et séosra-

phlqrra,

t87

Page 94: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI A LÀ NEGOCIÀTION

A l'anivée des Européens, Ies pqpulations Lulm n'étaient pas encore gtabilisées, Lerdivers groupes ne niaient pas leur parenlé, mais aucun des nombreux chels n'avait encoreréusei à asseoir eon pouvoir politique sur tous les autres. Cependant, à I'arrivée de VONWISMAN, KAI-AMBA était un des notables les plus en vue, sinon Ie plus en vue, et ilne cachait pas son désir de s'assujetir tous les autres chefs. Ce KALÀMBA MUKENGE.grAce à I'appui de VON WISMAN, réussit à s'imposer. Ceux qui lui étaient hostileslurent éliminés.

Soo prestige et son autorité devinrent assez grands pour que lorsqu'il ce évolta contreles Européens, il fut suivi par Ia très grande maiorité des drefs Lulua, même c€u qui n'ad-mettaient pas dépendre politiquement de lui.

II est hors de doute que sans notre interuention, KALAMBA et sa lamille re ceraientimposés à tous les Lulua. Actuellement, son prestige reste énome.

z. - Confht Lulw-Boluba.

Ce conflit est particulièrement aigu dane les limites de Ia Ville de Luluabourg.Ailleurs, il existe en puissance. De Ia solution qui sera adoptée pour Lduabourg dép.ndla paix publique dans tous Ies endroits où cohabitent Baluba et Lulm.

Une fois reglroupés. Baluba et Luhm furent érigés en < drelferies >. Pour Ies

Lulua, il n'y eut pas de g"a.ds drames, puisqu'ils possédalent terres et c{re[s, Pour lesBaluba, cette organisation aurait dt être plus compliquée, car ils ne poerédaient ni terre nichefs. On ne se lit pas de squci inutile, on donna des terres Lulm ar:x Baluba, et commechelg, on plaça Ie plus souvent d'ancieng auiliaires de I'Admtnighation.

Si on admet qre les Baluf,a ont des droits lonciers sur les terres qu'ils occtrpent actuel-lement, ces droitg ne remontent qu'au: années rgts-!g5o.

Les Lulua ne réagirent pas à I'époque palce que !r) c'était I'Administration qui avâit d6cidé;

r) Ia-densité de la population était trèe faible, il y avait donc des tenee en quantitésuflisante pour tout Ie monde;

:) Baluba et Lulua enbetenaient de hès bonnes rclatione.

Cette eituation ne changea que lorsque, rompant avec l.ur ancienne.mentalité, leeLulua commencèrent à envoyer leus enfants à l'école, Ieurs ieunes gena.au eervice deg

Européens. Ils s'aperçurent alors gue toutes les situêtions qu'ils briguaient étaient occupéespar des Baluba, que ceu-ci les traitaient en inférieurs, et gue Ia plupart des Européensfaisaient [i de leurs offres de sewice, ou ne leur donneient gue les emplois les plue subal-temes. Peu À peu, sous I'influence des quelques rares évolués iseus de leurs rangs, de quel-ques notaLles sentant leus privilèges coutumiers en péril, Ia iermesse Lulua bientôt suiviepar Ia masse des anciens commençô à réagir. En t955 I'Association < Lulua-Frères > futcré€c. EIIe eut rapidement rme très Iarge audience.

Lo création de partis politiquer mit le feu aux porrLes. Le Mouvement Nattonal Con-golah r'adrcra plur parttcultèrement aux Baluba. Les leaderr ne re cachèrcnt par de leurr

188

L'AFFAIRE KÀLONII AU KÀSAI

intentiond dè prendre le pouvoir, certains lirent état de soi-disant promessès qui leur auraient

été faites,'cidnt l'irqoigtude et la haine "h"z

te" Lul* qui se voyaient, dans un-avenir plue

oo -oiot p*"L", Iivrés aux Baluba. Une prcnière réaction fut I'adhésion d"s LLl* au parti

OJtUq* irul, l;Urio. Congolaise. Et puis vinrent les incidents d" Ta-b*. Saint Bemand

qui firent débôrder la "oup..

Conclueion :

r. - Jieetime opportun Ia ræonnaissance de I'ethnie Lulua, et ta fixation des li*itec

de cette ethnie.

II seidil utile d'étudier la poesibilité de créer un District de la Lulua comprenant toute

I'ethnie Ldua, et rien qu'elle.

L*eô Cliefç de. glroupements coutumiers des Territoiree intéressés pourraient etle inter-

rogéi irii'ld*'.ppu*"rrurce à I'ethnie Lulua et leu accond de voir cette ethnie unifiée.

l. r J'ertime éEalement opportun de voir interrog.r les "Le[r

de gtorpements cotdu-

miers alln'dobtenir éVentuetlement le'r tpp.obution tur les points guivantr :

a) VouleZ.vous voir reconnaltre par I'Administration une chefferie unique ayant à sa têtc

KÀTÂMBA ?

b) Voulà-vous que l'organisation actuetle. en C.L distinAes. soit maintelue, mais quc

KÀI-AMBA coit r€connu comme Che[ de tou les Lulua ?

c) idem que b) rnais avec la vadante : < ...que Kalamba soit reconnu comme le rcpt6

Bentant attitré de toue lee Lulua > ?

ll ect également incontestable que les Lulua ne firent aucune opposition à I'installation

du. p""ri.iiérJrroyau Baluba, à gui ils étaient d'ailleurs unis par des liens de parenté.

ll ect non moins incontestable que c'est I'Adminishation :

a) qui invita certains groupements Lul'a à céder la place à des immigrants Baluba;

b) qui orgdni;a lei actuels < Eroupements > Baluba ;

c) qui favoriea l'lmmigration d'ét".ngers Baluba pour pourvoir aux begoins en ntain'

d'æuvre de l-rduab"urc et du rail.

ll eitihori question d'cxiger Ie refoulement de Ia maiorité des haLitante de ce secteut'

sous pétl*te qu;ilr sont Bulubr. It ""t indtibitabte que ces Baluba ont acquis des drittr

qui dofvenl ètre rcrpectés et prcitégés.

ll est non moins cerlain que les Lulua, et plus partianlièrcment lee groupements qui 8c

trouvaidiit .rur place à I'anivée des premiers immigrants, ont des droits coutrrnièrement

tmprejaTptËler -sur

Ie domaine foncier ocmpé, petit à petit, ptr ler Baltba'

La reeponeabilité de I'Administration qui a favorisé Ia création de la situation actuello

est très graïde. Il lui appartient donc de trouver une .solution satislaisante plur les de'xpartiei èii Ciiure.

A.i dlh de partlcipation à la redrerche de la rolutionquclquc. ldéc. ;

à trower, ie citerai ci-dessour

189

Page 95: Congo 1959 (CRISP)

ilw,-4ryr

DE L'OCTROI À IÀ NBGOCIÀTION

r) - rcconnalmance officiclle de la propriété du domalne londcr aux Lulua et con'

iolntêment, reconnai[ance deg drottr d'ucufruitLrg arrx Baluùo. oc'crrpantr actuclr,

D'auhe part, les Lulua voudralent enlever arn Baluba, qu'tlt conddènrnt comme( étrengers >, tout droit politique. Leur but cst évidemment d'évitct unc défottc a,tx p.o-

drainer élections, On pormait l.,rr do.n." partiellement safisfaction en règlementant le droitde vote dcs habttantg de Ia Vtlle et de la zone annexe. On pourrait, par exemple, prévoirquc

"eul" auralcnt le droit de vote ccur qui ont une résidencc eflecttve et fégulière &

ro ans au minimum. [æ rôle seratt établi en donnant arn Lulua Ie pocetbtltt6 de contrôler

sl Ia condition d-dersus eet reurphe.

une seconde conditlon pourrait êtrc I'obllgatton pour tout Labltant deor..r* de patl-dper au vote, ou d'atre gh, de rcconnaitre ron appartenanc. au . peuple , Lrrlua,

St ;e me suis étendu sur ce problème, c'est parce que t'cstime qu'il ert urgent -de trou'ver une solution, Je

"orfirmc ma lettre n" 66/D.269,c. du r5 mai rg59 èt tout çécialement

sa conclusion.

Jusqu'à présent Ie chef KAIÂMBA et leg principaur notaLles Lulua ont accepté deprêcher le calme à Ia population. Je leur ai dit qoe l.e p.oblèm"s qu'ilr estlment vitaqx, non

rang ralson, sont À I'étude, et que nous n'accepterions pas d'avoir Ia main foro6e, Mals il est

évidenl qu'un atemoiement excessil peut provoquer Ie pirc. J'tnsletc donc pour qu'unedéctsion soit prise danr Ie plua bref dgl* possible, et, en tout étst de caus€. avant ler pro-

chalnes consullaùons.

Porr Ie Commissaire de District en InspectionLe Commissalre de District Assistant

A. Dequenne.

0 $[ret 1960

7.'Lettre de proteetation du Mouvement Solidalre Maluba(Adressée aux Présidents des Chambres)

...Le Mouvement Solidaire Muluba, pailant au nom des milltons de Baluf,o epar.pillés dans Ie Kasai et danr le Congo tout entier, prend la liberte de porter à la connais-

"an* do peuple b"lg.. pBr votre intermédiaire, l. dé"i.lot suivante que ce perry>le ee voitcontraint de prerdr" à lo sulte de I'attltude ec.ndrl.rse de I'Admintstration Coloniale Belgc.

,..Ler fournaur congolais et ler représentants attitr€s d. p"uple congolaie n'ont. cecsé

de rignaler I'orlgine de cette opposition dats le Chef de I'Adminirtratton.Gloniale qui.

cans doute dans le but de pouvoir rèEner et dominer le plus 'longtempr pordble, dresse

directement ou indlrecternent, soûmoisernent ou ouvertemcnt, des hiLus contre Ièi autres,

,..L'on pourra pcut-êhe noue rétorquer gue Ie Commirsalre de Dlrtrict, agirrant con-

formément aux instruètions de res supérieurs, n'a fait qu'lnterprêter lcr rentlmentr dc norfrèrer Lulua, Noug connaissons quânt à nous, toutes Iee intrlgues qql re loucnt pour ravolrla part prédomlnante que fouent lee autorités dang c" domalne et pour der. mobller qut

n'échappent à perronne.

190

t' L'AFFÀIRE KAIoNJI Àu KÀSAI

,..S1 auone -"tulc or.-plalre n'était prire lam dCai contre car détracteur du

C,orgo, Iu Mowement $ldaire Mulu,ba, afi. de rauegarder Ia pah rodalc. rc vcralt

danr I'obltgauon de conclure ,

to/- qae les représentantr a1tités de Ia Betgique étant les premlers à_ raboter lcltr propr€

ie"lurutio. golvemementale du t5 ianvler 1959, le p.uple mulu'ba conrldère cettc

déclamtton com-e caduque ;

f /- que dwant les inten6ons malhonnêtea de I'Admtnirtra6on Colontale, lc pcoplc

-"l"br re conddérerait en droit d'exigcr ron indépendance lmmédiate et incondl'

Uonnclle ;

f/- qu'll ærait tout à latt disposé deog I'tntérêt de la palx sociale etdanr lcr condltlons- q"'ll rorunettrait, à re refhu. momenlanémcnt sur {ec territoire! de ron emptre donl'

l.s hmlter pourraient être présentées ultérleurcment I

f /- rcgtette de devolr annonce! olftciellement au Parlerncnt Belge quc dans I'évcntualilé

"i-i"r"r, le peqple muluba oe toléren Ia présence sur son ten{toire d'aucun colonlal

. b"lg", .ltt-il un simple tecànicien ;

6o/- agcure ses autrer trères congolals de sec sentlments inaltérablcs de rhcère lratemité

et erpère qu'ils ne se laissercnt p., prend.e par der faorres pt.omesses et même au

prix de racrifice, àur manæuvtes colonlahstes de dl"tgiot et de rfuaratlon I

7o/- rclelte dès à pÉseit sur la Belgtque toutes les re.pons.bilitée guarlq aur.houbler^ ,oi"* et polifiq..r que pounalt engendrer I'attitude scandaleuru de son Admints'

tration Coloniale;

Pou le Comlté du Mouvement Soltd*rc MuluLa'Læ Préeident,

Evariste Kalonit.

20 aott 1969

ç

ÉsJ

Le Secrétaire,

Jusfin Kasanda.

el à ses amls.. Je vou pde d'agtéer, M. le Cowemeur Ge.étal'rotlon,

POURQUOI L',ABAKO ET LE P.S.A. R3FUSENT LE COLLOQUE

Monsleur Ie Coutu-eur Général,

læ Président Génértl, M. Kaea-Vubu' Joseph, empecâe, t'a d"maodé de le repr6

senter pour répondre à votre invltaËon.

Au no* de I'Alliance des Buko.go < A.B.A.K.O. > dont fe suts le Vlce-Prértdent

Géneral et en mon oo- perr*nel, je suis très heo"eux de constater que la Belgiq'e atf

voulu ouvrir m ditlogte au suiet der problèmes politiquee de notre pays' notamment au

supt de llndependancc dc notre Territoire telle que les BaLongo la conçoivent.

cependant, nos populauons n'accepteront ce dialogue av"c les lerponrablcr_du la

poltttque telge qu'au.o.urt où,le Chef de Secteur des Bahunbu, M, Nzibu Maurice,

u"to"li"rn"rt.r"ligue dans lu Dlstrict d" [.ac Léqpold ll pogr s'êbe abgte-nu aux voteû

b.J. ,* la Déc'iaration Goureme-.rtule du r3 janvier demier, rera telâché et réinrégré

1"r,, *t milleu, einsl que d'autres leade* congoldr, ie pensc à M' Kalondit ds M'N'C

I'arsuance de ma haute conrtd6

(Se) Dantel Kanza'

l9l

Page 96: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCT'R,OI A TÂ NEGOCIATION .

A Léopoldville, Ie prcmi* colloque ent':e llAdmintstration et qu,r,lques

p.,rtii, .ong,olais eut lieu h rc août et fut suivi d'anûres, Ies 18 et 25 oaût''Mois,

Ies- formations rcprésentotives boycottent I'initiative tandis qtte Ie

zs-8, h P.U.C., I'Interlédércle et I'IIPECO ddctdent ésalenent de ne poe

p our swivre les conlr ontotions,

IJ ne tentativ e ile colloquc spé cial o, ec Iq bohongo, à l' é chelon provlnclol,

éehotæ égoho.ent Ie 22 aa61t, I'Abaho ne se lalsant pas rcpréænter è la

réunion.

Ces échecs trrctte'lont M. Scfui:lLr.r à ûclamer, ù BruxeïIes, iles il{rllslon"

rapides sur les institutions cenj''':ales è ciéer atCongo (vob lextes Ou lirolslème

chapit e ile cel ouwqe).

2I sbptoûbr€ 1969

LES CONDIIIONS D'UN DIALOGUE BELGO.CONGOLAIS

LETTRE DE L'ABAKO AU MINISTRE DU CONGO

Monsieur le Ministre,

Nôus avons l'honneur d'accuser réception de votre lettre du22 septembrc 1959. Nous rnetenons gue les termes de votre cor-respo;dance dêmontrent davantage tue la- Belgigue ne tient- pas

coâpte des aspirations légitimes dls Congolais et encourage plutôtle rêgime colonialiste gu€ nous considérons comme périmé.

En effet il est prouvé que ces affestations ont étê opérêes pourdes raisons politiques.

En ce qui concerne le collogue nous vous prions 'de trouverci;dessous notre point de vue :

La vocatiqn à I'indépendance du Congo a été reconnqe' Maissa rêalisation ne 'laisse'pas d'inquiêter. Il est difficile de croiregu'elle est en bonne voie.

L'independance ne peut résulter gue d'une confiânce récipro-que. [.ia confiance rrepose sur un dialogue franc et loyal, coonme

d'un prêalable à t'independance. L'ouverture du dialogue n'est pasfacilitée Dar les dernières décisiorrs de Bruxel'les. Le retrait imposéde M. Vao Hemelryck, le retour de. M. CornêlTs, le dêpart deM. Schôller ne sont pas la m'argue d'un choix heureux.

Ces actes dont I'origine s'explique davantage par une luttepolitique interne, que par un désir sincère de collaboration ne faci-iitent pas ,les rqpports à une heure devenue décisive.

t92

\ L'ÀBÀKO ET LE DIÀ,LOGI.JE

. Le dlalogue n'est pas davantage facilité du côté congolais oùles leaders sont en 'butte à toutes les difficultés pour expliluer leurpoint de vue et où, s'ils ne sont pas arrêtés sont ltobjet dé calomnies.

- Le préalable à_ l'indêpendance n'est pas non plus assuré. Lep-lan prévu par le Gouvernement ne tient compte ni de la volontédu peuple ni des moyens désirables à mettre en æuvre pour attein-dre le tbut cherché.

L'AIIiance des Bakongo (Abako) et te Parti Solidaire Africain(P.S.A.) ne peuvent demeurer dans la réserve et tiennent à rendrepubliques les conditions qui paraissent indispensables ,pour le dia-logue et réaliser une ind@endance véritablé.

La première condition et la plus essentielle est de reconnaîtreau peuple congolais, non pas seulement vocation à tecevoir charteoctroyée, mais à choisir lui"même entre différentes possibilitésoffertes à son vote.

Le nouveau dro_it de9 ,peuples tel gu'il s'élabore aujourd'huidans le monde et tel qu'il_a été reconnu et appligué ,par certainespuissances coloniales en Afrigue est irnrprégnê de ies principes.

Nous demandons l'a,pplication au Congo au besoin sous lagarantie de l'o.N.u. qui ne saurait demeureiindifférente en un telmoment.

- ÏÆ second point tout aussi important ,pour faire renaître la con-fiance est de former dans chague ,province un gouvernement provi-soire auec les interlocuteurs acceptés- par la popwlation. Lej gou-vemements provisoires prépareront les statuts définitifs dani lesu*". fédéral et régleront les relations futures entre le congo etla Belgique.

Les conditions électorales proposées par la Belgigue pourdéce'n-hre prochain sont antidémocrâtigues.

-Elle prevoi"ît ." àrret

dans_la proportion d'un tiers des nominations faites à la diliqencedu Gouvernement à I'intérieur des conseils ou des

"rr"*Ëlé"r.Comme dans tout pays démocratique il est essentiel gue ,le -Gou-

vernement ne préside à aucune désignation et qu'il demeure stric-tement neutre dans le choix intervenu.

Cette neutralité n'est que trop battue en brèche par une inter-vention constante du Gouvernement dans la préparaiion des élec-tions.

" _ C'est également sur la base préalable de la libre discussion

et de la confiance ,que doivent êire jetés nos rapports entre lesEtats dans une organisarion fêdérale âisposanr dd;;;"iru *pe-rieurs.

193

Page 97: Congo 1959 (CRISP)

'r:i"r-r.'ïq46tliïiT:r-.è|']re@ryffi-r"t'!nr "- | i-Èf .r j- -.rrI,-!Ft?'ffi- r 6l/ È. rr

DE L'OCTROI À tÀ NEGOCTÀTION

Il est en effet essentiel à I'heure des grands ensembles écono-miques de protéger I'unité économigue et douanière du Congo.L'industrialiiation et la prospêrité ne sont'possibles qu'à cette con-dition entre les Etats fédérés.

De même I'organisation politique nouvelle adaptée aux besoinsafricains respectera le droit des ha.bitants.

C'est pourquoi nous votrlons instaurer au Congo un climatde confiance et parce gue ce climat ne peut naître_que sur unebase d'une égalitê teconnue que nous exigeons du Gouvernementbelge de ne plus agir comme i'l n'a cessé de le faire, d'une manièreunilatérale, nous plaçant toujours devant le fait accompli sanspouvoir donner le moindre avis.

Il est tout de même difficile de concevoir que celui auquel estreconnu le droit d'être indcpendant ne puisse le devenir que dansun cadre imposé p€ùr ceux qui, tout de même connaissent le Congomoias que lui-même.

Il faut le dire; toutes les mesures actuellement prises par leGouvernement dans la voie des réformes promises sont accueilliespar la population dans la méfiance.

Cette méfiance est chaque jour entretenue par telle mesurede detail gui apparaît souvent même vexatoire.

Or, on ne peut bâtir un rêgime démocratique dans Ia méfiaace.

Autrement toutes les institutions prévues seront entachées d'undiscrédit inévitable, et la masse demeurée méfiante y verra autantde pièges propres à contrecarrer sa volonté plutôt gu'à lui per.mettre de s'êpanouir.

C'est aussi avoi.r un gouvernement congolais gui, dans chaqqeEtat fêderal traduit eflectivement la volonté de la po,pulation. Sielle ne parvient pas à ce but I'indépendance apparaît à beaucoupcomme un prète-nom et n'aura pas de sens.

Et, mettre en place des pouvoirs congolais, on peut penser que

les Congolais sont â même de savoir, mieux gue quiconque, corl-ment les instaurer.

Si la Belgique comprend notre poiût de vue nous ne voyonspas que jamais rien ne pourra nôus détacher_de I'aqitié gue nousnouriissons pour elle. Elle sortira même renforcée de ce change-ment. i

9q

I ORGANISÀTION DES ELECTIONS

Entre les peuples comrie entre les hommes c'est à l'âge mûrgue se tissent les liens les plus chers.

Veuitlez agréer, Monsieur le Ministre, I'assurance de notre trèshaute considération.

Pour I'Alliance des Bakongo : Pour le Parti Solidaire Africain :

Le Secrétaire Génêral, Iæ Secrétaire Général(s.) KINGOTOLO Àntoine. (s.) MULELE Pieue.

[-e Président Général, Le Président Génêral,(s.) KASÀ-VUBU |oseph. (s.) GIZENGA Antoine.Le Vice-Président Gencial Le Vice-Président Génêral,

(s.) KANZA Daniel. (s.) YUMBE Gabriel.

14 octobre 1969

L'ORGANISATION DES ELECTIONS AU CONGO

Mol.s"é h "isqræ

ile boycott, dons les centres, Ie gouveme-ment belge dtcti!"e de mointenir les éIectlons ile ilêcembre, quitteà tenter encote :crrl ddbhcage ile Ia situalion, po, des conces-sions et iles déctsians qul seraient bien accuetllies par les Afrt-coins. Ainsi, sour ûne cefiaine fonne, M. Da Schfiiver orgo-nise-t-il un conh:ib iles éIectiarls.

Iæs modaliiês ptatiques de contcôle

Des élections pour la constitution des conseils conmnnaux et des conseils deterritoirre auront lieu dans le courant du mois de décembre prochain,

En vue de garantir la liberte des électeurs aussl bien gue celle des candldatsgui se présente,ront sur les listes, le décret du 7 octobre prévoit l'institution decom:nlsslons préélectorales, chargées de contrôler le ltbre exercice du droit deprésentation et du drolt de vote, alnsi que les opérations préalables aux élections.

Comment se composeront ces commlssions ?

- Un préstdent, nommé par le Roi, parmi les conseillers et les membresde I'auditorat du Conseil d'Etat. Il a Çlg estimé gue le présldeot devait appartenirà un corps gui présente toutes les garGties d'objectivité, un corps gut a dans sacompétence 'le contentieux des élections et qut juge les activités de I'adminis-tratim.

- Un vice-président, nommé panml tes persorres particulièrement qualifléesen calson de leurs fonctons ou de leur expérience ea Belgique ou au Congo belge.Des persmnes particulièrement gua,lifiées sont certalûement les haust fonction-nalnes et chefg de servlce du ParlemenL

- Deux membres dérignéo par le collège consultatif auprès du gouverlreur deprovlncc.

195

Page 98: Congo 1959 (CRISP)

r +,lffir5

DE L'OCTROI À LÀ NEGOCIÀTION

.-- Deux chefs de circonscriptlon administrative indigènes déslgnés par leurspalrs.

- Deux membres désignés par les partis politigues constitués conlormêmentà la tégislatio'n sur les lib€rtés publiques.

Une com,rnissio,n fonctionnera dans draque province, elles sêront donc aunombre de six.

[.a coanrnlssion est ltlnérante. Elle peut se diviser en deux sous-commissionsprésidée* I'une par le présldent, I'autre par le vice-pr€sldent. Chacune des sous-cornmissions comprend un des membres des trois catégories.

Ia coarmlssion ou la sous-commission signale au gouverneur de provincetous falts ou attitudes qui lui semblent porter âtteinte ar. libre exercice du droitde prÉsentation et de vote, ainsi qu'au déroulement normal et légal des opérationsorganisées er vu€ des électiæs. En cas d'iafraction, elle avise également les auto-rités ,udlcialr€s.

Chaque eemaine, elle adresse urr rapport de synthèse au gouvernement généralet au m,iDistre. À I'issue de ses travaux, elle édige uD rapport général de sesactlvités.

(Gmmrmiqué Ic r4 octobrc r9S9 par Ie ministère dr Corgo belge et du Ruundu-Urundil.

Dons son radio-message ilu 6-to, Ie |tlinis|re du Congo o ftxé uncalndr'wr prévoyatrt Io mlsa en place J)un gouoernerngnt congolots eld'assqrrblé.s notinnoles en 1960. II a olfert, por Ia mème circonstance, de,epretdre hs colloqve" entre I'Ailminislrction et les pafifu et prcmis ileconsul e, r<rns attendre les Conseils àe Province ovant ile f'anchir de nou-velles étapes.

L'Abaho rciette ce ptogramme ik M. De Schrilver qui a, ù ses yeux,b tort d'âhe wn acte antlotéruL et ile n'apporter qw'une < inil,épenJdnce-

Itctirrn >. C'est à ce mornerrt que se sila)r:nt des esgais ile I'r\baho tenàant àinternotlanollser Ie problème congolats.

Dès cs moment, on peut se rendre compte qu'au, yeu* J.es fadércIistescongolols (Abaho, P.S.Â., M.N.C. Kolonji), I'tnté*t se concentre sur I'étapeprovinciale, sur l"s madolités d"e scrutin poûr ces conseils et sur Ie pouvoirdes < gouvernements > provinciau,x, c'est$-Jire sur des problèmes qui necouvrent pos dots les tertlr.es, Ies ollres ile colloques et J,e consultotlow for-mulées Ie 16 octobre.

24 octobre 1969

LE M.N.C. LT'MUMBÂ DECIDE DE NE PAS PARTICIPERAT.IX ELECTIONS

' LEs rRouBLEs DE srÀNLEyvtL[.E

est signataire, notamment les dispositions de ,l,article 73, ,para_graph€ B;

t. f.e Congcès National, app,uyé par les rnasses populaires déci_dées à conquérir leur indépendairce lmmedi;te;-

- Décide de ne Flas participer aux érections anti-déEocrati-gues et anti-nationares préparées pas le gouvernement belqe dans,:..::!3::_!",!-":?:*"i.t:'*.sini"otàÂiËli"t"-îi'c;iiTirq"a_gues accomodements artificiels ;

- Réattbrr,e la volonté du peuple congolais de joulr sansarrcun retard des prérogatives de sa sàuvenain-etê;

-^r^__ Reiette Ia prétention de considérer le Congo comme sa

!?l"ll"t ators.que le.Congo fur reconnu en Ig65 "o.É"

Èt"t t"ae.pendant par les Duissances ilternationales, et gue cette lndép;-dance est fêtêe le 1"" luillet a" "talue annêe;

_ - :- Condamne la pdlitigue du gouvernement consewateurP.S9.- au pouvoir et qui vie"l àe pr"oËru des mesures répressivesanti-dém.ocrariques pour mater les p",pri.u*. il ô;;;;tLr" I"cas où elles refuseràient de particçâr'àux élections;

- condamne Ia pro,pagande subversive menée de concertpar.l'Adminisrrarion et cértàins colons -dil Ëî; ;; iàôor",I'indépendance nationale;

voter en décembre, c'est. votet contre [indépendance. prutôtmoûrir gue de supporter encore le Égime a'"r"ii[tiri;;;;,'

Le Congtès National :

. Lance -ce

jour son pran d'Action positive pour Ia ribérationimmédiate du Congo;

Adresse un vibrant. appel fraternel à toutes les populationsopprimées du conqo de sà mobiriser pour -"ttr" ii, À r"?iJrn"ti-,belge.

(Résolution du Congrèe de Stanleyville der e5-a6 octobre 1959.)

LES TROUBLES DE STANLEYVILLE

tes 5o et gr acrobre, d,es troubhe ftclotèrcnt è sronleyutlfo ihnt hGouvemevr impura Ia rcsponsablrité à M, iort"" L" r*r;;, -c;rrla

futanâtâ el ron procès est prévu pou k tg ,anvtnt.cec événements eûnent une tncrdence sur l'évolurion polrttqus iles d.r-nùsrr mo&, Le M.N.C. Lumumbo, o néonmotts por,clpé dux éIec,ons dedécembrc et ranporté une au,to.,,s rotole ù ii*t"i"it" îw iî i"î"îrlrl.

t

Le Congrès estime, que devant le 'refus délibéré de la Belgique'd'accéder aux aspirations politiques clairement exprimées par lesCongolais, celle.ci a violé la Charte'des Nations Unies dont elle

196t97

Page 99: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI À tÀ NECOCIÀTION

il - . ..$qçs,ffTr{:?Tï.--.., 1...?B1ï.r}tr|'l

31 ootobre 106O

1. Vereioo des faits, établie par Paffice Lumurnba.

(Document inédit).

Ie démens formellement les informations mensoagères diffusées-par-la Radio

ô"iàî Ëli. î.ir-t" i"rrte. du samedi 3l octobre 1959 selon lesquelles

j-b-;;ïr;;Ë1"-iuit" .uitl à"x événements gui se sont produits vendredi soir

à StanleYville'

[æ communlqué officiel publié par I'Admlnistration_ aiolte d'autre part gue

f", ei-""i"t-"J-eËiuta a la suite d'une réunion gue le M.N.C. aurait tenue.

ces lnformations, inspirées par les besoins de la propagande colonia'liste, ne

*""""î-oîa-iroa"it"'t'opinion publique et inteFnatiotale en erreur sur Ies inci-

d";l;î"-St;J"wirc aoit I'Adminisfration coloniale - qui les a minutleusement

préparés .- p":"t I'entière responsabilité'

Ces incidents ont éclatê non à la sulte d'une réunioo tenue paf le M.N.C.'.uf"-Jit" lÀ- g"oà";; "t

la population, iuste âu moment où nous tenions à

Ë;;"i; "t-efi-rrn loc.i-ptiJe,'une réuniæ du Coogrès extraondinaire des

Partts Polittques Congolais.

En effet, ces lncidents se sont produtts une heure auant l'ouvettute de laseanâ-pliniËrr qoe "o* Irg"nisonj chaque sotr à I'intention du public.

Commelesgendarmescommençaient.àtirersurlafouleguiattendaitt,ou.,ffi- a"

-1."

"e"o"",

-t"-;i- -'o* a"qg*au en comPagq. dg. tous les

"orror"rri"t"" et du repréinL"t â" l;Àgànce France Presse àux flns d'obtenir la

;;;;,itË il l*. a"llrtOi qJil nous oit vo "vaocer

vers eux aux acclamations

àïiàlâ!, Ër-;;d;;r Ëuropcens comm€nçai€ût à tirer dans notre directioo'

Nous nous rommes easuite repliés pour regagÛer le local où nous tenions

la réunion.

Pendant plus dune heure, les gendarmes æ falsaient gue lancer des grenades

tacrynogènei sulla maison où nous nous trouvions'

Cosrme toutes les voies d'accès conduisant à moo domiclle étaiBnt littérale'nent-icupzes lâ, àie""".e. barr-ages de mititaires atlrés, i'ai dt - devant cette

irnpossibilité z passer ma nuit chez un ami.

Tout au long du chemin, la foute -ne fals-ait gue. m'applaudir' et .c€ au vudes gendarmes grii n'ont osé m'arrêter devant la réactio'û de Ia populatioo.

Te n'ai aucun motif de m'edfuir car ie n'ai cmmls aucuo acte délictueux et

"" râi.i't-à'liU-""-olrrc 'lâcttete pour -&, que de capltule-r devant la.brutaleià""J"" i"iùt"^."t àe.i.*hée'par l'Àdmiiistration ilans le seul et unique but

ï'i;|;ù;'-.1 ii-reWm", la populatioo déctdée à conguérir soo indépendance

immédiate, par des ûtryens pacitigues.

En tant gue combattant de la-liberté, Je p1éfère mourir debout et P8trlotl'qua."ot pour'la ,uste cau!€ gue défend aotre Mouvement'

198

t;

*,.ri

jJ

:,

T TROUBLES DE STÀNLEYVILLE

Contralrement aux calmnies odleuses de l'Àdministration locale, nousn'avons jamais inclté la populatiou à commettre des actes répréhensibles, notredoctïine étant basée sur la non-violence.

Mais nous I'avons toujours et à la fin de chaque séance exhortée au calmccornme en témolgûent d'ailleurs les informations parues dans la presse.

Le seul mot d'ordre gue nous donnons à nos militants ,- et nous en avonsle droit dans le cadre de nos actlvltés politiques - c'est de se mobi,liser dansun €sprit de soltdarité pour 'falre triompher I'aspiration unanime du peuplecongolals, à savoir : L'INDEPENDÀNCE IMMEDIÀTE ET INCONDI-TIONNELLE.

Constatant vislblement gue toutes les couches de ta populaHoo se rallient àIa thèse gue nous défendons, et devant l'échec certain qu'elle va rencontrer endécembre si elle organisait les élections gue nous refusons au nom du peuple,I'Administratio,re conte des co,mplots destinés à :

lo masquer les défalllances de sa mauvaise politique;2o tenir à I'ombre sous des pÉtextes les plus fallacieux d'atteinte à la sûreté

d'Etat, d'incttatlon à la haine raciale, à la violence, etc..., tout nationalisùecongolais qui n'adhère pas aveug,lément à sa néfaste politigue;

3o endiguer l,e succès toujours croissant gue rencontre le M.N.C. auprès despopulations opprimées;

{o.exercer de violentes presslors sur la populatioû afin d'obliger celle-ci à votercontrc son grê.

C'est la même tactique utiltsée lors des émeutes de léopoldville que l'Àdmi-nistration est en trâin d'utiliser en ce moment à Stanleyville, c'cst-àdlre : pr€-pare,r soigneusemen les lncldents, provoqu€r une population qut vtt patstblementchez el!e, proflter de sa réaction pour procéder à des massacrres et chercherensuite des nesponsables ailleurs.

Ce procédé classigue est loin de résoudre le problème congolais

II est waiment crimlnel, pour une puissaoce gui ce réclame TUTRICE, decontinuer à endeuiller inutllement le pauvre peuple gui ae deoaode autrec,hose que de Jotrtr de la ,LIBERTE et de gérer son patrlmoine.

le m'élève avec indignation contre ces procédés inhumains.

la Belgigue doit REPÀRER les graves torts et les lnjustices criantes gu'ellea commis dans ce pays, par la proclamation immédiate de I'indépendance duCongo.

tanleyville, Ic 5r octoLre rg39.

(s.) P. lffnumbâ,

2 novenbre 1958

2. Allocution du Gouverneur Général.

|e fais aujound'hui un appel solennel au Congo et à la Belgique.Dans 'les moments que nous vivons, il ne m'est pas pelmis de metalre. Après d'autres, de tragiques évênements viennent d'endeuiller

t99

Page 100: Congo 1959 (CRISP)

I I r: .ï,:{1'lElËryrrlTÎê't ';rir 'r:r, , - -Ir''!:. '

DE L'OCTROI À LA NEGOCIÀTION

Stanleyville. Si je prends la'parole aujourd'hui, c'est pour affirmerpubliquement ,que ceux qui tombèrent sont les victimes des agisse-ments d'ambitieux irresponsables que plus rien ne semble anrêterdarts leur course effrénée au pouvoir.

Personne ne pôurra nier la correction et la tolérance de I'admi-nistration dans cette affaire. Perssnne ne pou'rra nier les manæuvresméthodiques employées pour en arriver là où, de propos délibéré, onvoulait aboutir.

Refusant le dialogue, on se prétend non consulté. Sans raisonsvalables aucunes, on veut obstit6ment éviter les élections. La véritéest gu'on veut arriver au pouvoir sans Ia consu'ltation du 'peuple. Ilest élair gu'aux yeux de certains, il faut absolument étouffer lavoix du peuple, mais, dans le même temps, on prétend que nospropositions sont antidémocratiques.

|e tiens à dire publiquement aussi que nous ne pratiquons tpas

une politique de répression, mais nous sommes responsables deI'ordie et I'ordre sera maintenu. A tous, je voudrais dire qu'il ne peuty avoir à ce sujet aucune équivogue : les forces de I'ordre sont Iàâxdlusivement pour le maintien de I'ordre et non pour le maintiend'un régime ôu pour la répression d'as'pirations légttimes et justifiées.

Nous assisfons â un défi systématique à I'autorité et à lalégalité.

La légalité est la condition de toutes rêformes politiques vala-bles et stables. Il doit être clair qu'entre le moment où I'autoriténouvelle léga'le sera instâurée et aujourd'hui, il ne peut'pas y avoirde période lans autorité. Pendant cette période transitoire, la seuleautôrité possible est celle de la Belgique, parce qu'elle est_l'autoritélégale. Son abstention ne pourrait conduire.qu'à I'anarchie. La preuvees-t faite de ce qu'une vilie jusque tà paisible, peut devenir en quel-gues jours, sous I'action d'agitateurs cyniques. Que ceux qui, del'intêrieur ou de I'extérieur, soutiennent et encouragent ces agisse-m€nts se rendeat cornpte 'de leurs conséquences tragiques.

Il est bon aussi de rappeler le processus d'obstruction. Il y aguelques mois, on ne voulait pas 'd'élections parce qu'elles étaientprétendument antidémocratigues. Il y a quelques semaines on n'envoulait pas 'parce qu'i[ n'y avait pas-de gouvernemqn! p-rovis-oire. Ily a quelqtre" jourj, on n'en vouiait pas-.parce qu'il fallait d'abordnégocier. Il y a 'quelques heurcs, on n'en voulait pas parce gued'éIectlons régulièies ne pourrait sortir gu'un gouvernement fanto-

zffi

. LES TROUBLES DE STÀNLEYVIITLE

che. En véritê, tout n'était gu'excuses aux violences et les violenceselles-mêmes devaient être le trsn'plin pour accéder au pouvoir.

Au nom de I'indépendance, on s'attaque directement à la libertéde I'homme. Au nom de la liberté, on pratique le chantage, I'intimi-dation et les menaces.

La Belgique,a fait des ,propositions alaires et ,précises. Pourcontrôler les élections, elle a fait appel à la fois aux hommes les plusindependants 'dont elle dispose et aux Congolais eux-mêmes. L€dialogue reste ouvert à tous les hommes de bonne volonté. Nous nesommes les ennemis de personne. fe fais, aujourd'hui, un appelsolennel à ceux gui, sans I'avoir voulu peut-être, ont marché droità l'impasse.rl[ n'est pas tro'p tard pou,r en sortir. Ils savent que nousne refuserons pas de les y aider. Ils le doivent à leur peuple.

Rien ne pourrait justifier gue, pour gagner quelques mois etpour être sûrs d'arriver les premiers, on plonge ce pays dans lechaos et qu'on le nètte à feu et à sang. Il y a eu assez de sang.Rien de cela n'était nécessaire. fe m'incline devant les victimes d-eceux qui n'ont pas voulu ,le comprendre.

fe'parle, en ce moment, comme gouverneur général, représen-tant Ie Roi et la Belgique, mais aussi en homme indépendant. |en'ai jamais étê, je ne suis pas et je ne serai jamais I'homme d'unrégime, dlun pa,rti ou d'une puissance quelconque. |e m'adresse aussià'la Belgique pour lui dire combien une politique unie et nationa,leest nécessaire. Pour les Congolais et les Belges, les ambitions, lesprivilèges et les susceptibilitês ne comptent plus.

f'ai un amour profond de ce pays, je I'ai toujours servi commesi j'étais moi-même un Congolais de naissance, conscient de sesbesoins, soucieux de son avenir. |'ai 'le droit et le devoir de dire lavérité en face du Çongo, de la Belgique et du monde.

80 octobre 1069

3. L'Interfédérale : front commûl contre < leg aventuriers >.

< Après avis de leurs conseils respectifs, les ,reprêsentants desfédérations ethniques de Léopoldville :

l. Àffirment que le peuple congolais veut obtenir l'indépen-dance dans I'ordre et ,le respect des opinions, des biens et despersonnes.

201

Page 101: Congo 1959 (CRISP)

, DE L'OCTROI À IÀ NEGOCIÀTTON

2. Dênoncent devant I'opinion publique la collusion avec despuissances étrangères de certains leaders dont le dessein est desaboter l'æuvre d'émancipation et de libération politigue de notrepays.

3. Condamnent avec force tout appel a la désobéissance civileet toute man@uvre d'obstruction et de saibotage dont le seul résultatserait d'arrêter ,la marche vels I'indépendance.

4. Réclament la constitution immédiate d'une commission decontrôle des électeurs et la création d'une Cour de haute iusticeaux pouvoirs très larges, pour rêgler les différends d'origine tribale.

5. Lancent un appel solennel à tous les partis et à tous les chefstraditionnels pour qu'ils se regroupent et s'unissent, afin d'empê-cher les aventuriers et'les démagogues de faire de nous de nouveauxesclaves.

6. Proclament une nouvelle fois que l'indépendance, gui naitrade 'la mort du colonialisme, doit ouvrir par notre union et notretravail une ère de paix et de prospérité. >

I novembre l9ô0

LE M.N.C. KALONI EXIGE IJNE TABLE RONDE A BRUXELLES

Réeolutions dtr Congrès d'Elieabethville

1' Envers les ëIections :

< Le Congrès du M.N.C., réuni à Elisabethville, en sa sêancedu 1"" novembre, après avoir examiné le problème des prochainesélections et après avoir entendu le rapport de la commission consti-tuée à cet effet, a pris les rêsolutions suivantes :

I ) Le congrès est en, principe d'accord sur les élections dedécembre procliain qu'il conditionne à la convocation préalabled'une < table ronde > réunissant les représentants des partis poli-tiques congolais et ceux du Parlement belge qniguement. Cettetarble rondè doit siéger en Belgique et non au Congo, c'est-à-diredans un climat dégagé de toutes les influences colonialistes.

2) Concernant le contrôle des élections, le congrès demandeque lB commission de contrôle soit nantie d'un mandat du Parle-

202

ry'?|ump.1]Fr'.r,rr'''''''''''yili'Tfii...l'l1,'FF4€li'Iæ'!n..Yll''!ïf-!':.1. -'Elr:ir4t t-

LE M.N.C. KÀTONII POUR LÀ TABI-E RONDE

ment belge lui accordant le pouvoir de sanction contre toute irré-gularité Lt contre toute manæuvre de sabotage, d'où qu'ellesviennent. Les partis politigues congolais doivent pouvoir en touteliberté ex,primer leurs doléances à cette commission. Le congrèsexige en outre gu'une commission de contrôle de I'O.N.U. soitinsùllée au Congo durant la période de transition, allant desêlections à la formation d'un gouvernement congolais.

3) Concernan,t la participation êventuelle des Belges auxélections de décembre, le congrès émet un avis favorable en atten'dant que soit instituée la nationalitê congolaise. Le Congrès proposeaux Belges du Coogo de ne pas participer aux prochaines électionspour prouver la sincérité de leur volonté de décolon,iser le pays.

4) I-e congrès demande que 'les élections soient faites à tousles échelons, soit territoires, communes, provinces et deux assem-blées, au suffrage universel, à I'exclusion de toute nomination etcooptation.

2 Sur les institutions potitiques congolaises :

[æ congrès s'est prononcé pour I'Etat independant du Congo,dans ses frontières actuelles avec :

I ) Un parlement comprenant une assemblêe nationale élue ausuffrage universel direct et un sênat composé d'un même nombre dereprésentants par province, êlus par des conseillers provinciaux;

2) Un gouvernement cenûral présidé par uû premier ministredont les préiogatives doivent être bien définies et qui s'étendrontsur toutes les matières d'intérêt national;

3) Des gouvernements provinciaux représentatifs présidês parun représentant du peuple et non p'ar un fonctionnaire, leurrs préro-gatives devant être bien définies et s'étendre sur toutes les matièresà'interet provincial, tous ces gouvernements provinciaux devantêtre soumis au 'pouvoir central.

I novembre 1969

LE MTNTSTRE DU CONGO ANNONCE UN COLLOQUBGENERAL A LEOPOLDVILLE

Ia Mlntstre du Congo annonce à Io Chombre un colloquegânéruI à Lâopoldville, auquel iI envisage d'cssisler enhe le 2ael Ie 50 novembrc, Le Pailt SocfuIiste, que Ie mintstre vorÀralt

203

Page 102: Congo 1959 (CRISP)

q*1rr rlïJlr,r!1læ{irffi

DE L'OCTROI À tÀ NEGOCIÀTION

ossocier à son inlliatlve, rcluse el ftclome une toble ronde àBtuxelles, il'tnitlotiva patlemenlaire. Le but da P.S.B. egt

manilestement ih ne pas se lir:r oux ilécislans govvernetnentalerdu 7 octobre et Je rencontrer Ia rllvendlcatton des porfls cvngo-Iofu. Nolons quc Ie colloqræ génénl n'o pcs ev lieu.

Au cours des dernièrer semalnes, des colloques danr de nomb*,rx centrec du C-ongo

déià ont connu u guæès certain. Ces colloques étaient les premiers, ils æront a-plilia.En æ momenl, ie peux rou" dire que nous rommês entrér dans Ia nouvelle plrare. pulaguelle nous arrivons à m dewlème degé. Àu premier degÉ, on a d'abond dû eo com-

prerd.e, erpllqr"r les notions pour lesquelles nous employons Ia terminologie euroÉrneiessayer de saisir la pensée dee interlæuteurs, .xpltciter certains mots qui nous rcmblentévidmts et oimples, mais qul cLez etrx pewent évelller de la méfiance; ensuile venâient de

nowear[ colloques, gul étaient dé;à comme rme épuration dec premiers, Mahtcnant, on

arrivc à une atade beru"oup plur tmportant que je voudrais déftnir tout de ndte, Mais,avant cela, ie voudrais oouligner que cettc ligne polttique e'adregse à torû la mo.dc .uCongo. Des délégués qui étaient abgentr drnant lee premler

"olloqo"., eont arrlvér pou

aseister sûr seconds, ll y en a qui ont asslrté seulement au premler colloque, et d'autrer<rui sont anivés après. Pcrrome n'est écarté. tout le monde est solldté.

Mesdamcs, Messieurs, j'ore, de cette Chambre, faire appel à ceux qui, en ce momenl.

au Gngo, restent dans une attitude dc réseffc ou d'abstentlon. Je lce prie 91 - f'ooê Iedire .n public - ;e les supplie de participer à des colloquer lndispencables, pour qræ nous

ænnaissions vraiment ee que désirent leg éléments valabler du peuple congolois et pour

miver à une entente raisonnaLle.

L.s colloquee lurent Hs utlles et je voudrals vou6 en dlrt encorc qrrclqrrce motr.

la première série der colloqu"s pmvinciau cst terminée. [,a dersième rérle. portant

su les suggestlons du mersage du t6 octobre, commence en ce moment. Un télégramme duag octobre dit, en effet, qu'"lb

"o--"tcera à LÉopoldville demain, e.t partout d'ia h"itiom. Le 3o octobre donc comnencèrent à Léopoldvill. Ie"

"olloqtes provindaux au degré

le plus élevé, et, hutt iours apês, c'est-à-dlre dans qtelques purs, les olloquee de ladewième série auront lieu dans lee autree provinces.

A Ia suggestion des partis politiques de kopold"ille, suggestion dép commrmtquée

au prcvinces. un colloque général aura Iieu en cette ville entre le lo et l" 5o no*e-bre.J'ose lui adresser les væur slncères du Ministre, et É i'en suis cerlain - égalcment les

uæu d. Ia Chambrei il faut qu'il réursisse,

Mesdu-es, Messieurs, je voudrais ici, sans me prononcer définitivemont, voue dire

que j'erpère qu" l't"utce-"nt des travaux de cc colloque général, au ouro dec Pr€mien

i)urs. sera tel que je poutrai me rendre utilement au Congo' enhe le ro ct le 5o de c"mois, pour assister à ce colloque, y prend"e des contacts directs et apPuyer ainsi lee initia-

tives et les incessants efforts du gouvemeur général et de ges clllaborsteæs.

La présence du Minietre 8i$rifiera que le goovetnement tout entier, et le parleatent

à ron tour, lnglgtcnt alin quc cce colloqucr prennent rme aigntficadon marquéc avant ler

éle<tlone, et péparent la synthèse des propositions que nou6 pounons dégage lorcque le

rérultot en rera connu,

(f)éclaratton à la Chambre, 5-rt-rg39, Annales Parlementalrer' n' 88, pp, 16-17'18).

201

VERS I,JN COLT.oQUE GENERÀL

1? novubre 1069

POURQUOT LE PARTr SOCIALISTEN'IRÂ PAS A LEOPOLDVILLE

J'ai .u l'honrerr de don."r connaiggance au Brreau du parti socialirte belge, deI'avant-proJet dc lettre quc vous m'evez lalt pwenir au début de I'aprèr-midi et que vosravtez lu préalablenent au téléphone à M. Van Eynde.

[æ Bueou a le regret de devoir erprirner son étonnement et sa déceptton. [- p-po-sition que le gpoupe sodallgte avait présenttêe à la Chambre étatt ainri lormulée : < I".a

Ch"mLrc,.. ôatge tme æmmigslon ryé<iale, désignée en son rein, de I'organisation enBel6iqrrc, cn&ans Ie moig, d'rme conférence de table ronde à laquelle seraient invttés desreprésentants de tous les partie congolais et à laquelle le Parlement belge seratt plelnementassodé >.

De votre côté, ôu cours de la même réance du 5 novers[p de IE Charnf,re, vous avlezproposé : < qu'avec I'a""otd d"s troia présidente, des collègues parlementaires veuillent btenm'agsister danr les colloques généraur qui eeront tenus au Çongo et dont le premier auraIicu À partir du eo noye*bre ,.

Sans doute votre propoaition actuelle diffère-t-elle de celle qui vient d'êhc rappelée en

ce que lea delegues qui vous acrompagneraient seraient décignés par ler Chambrr" ell.s-mêmeg et non plur par lea préridentr des partis,

Mais il tombe soug Ie rens que celte dilférence n" changu rien en fait à Ia aahremême du rnandat et de la mission de ces délégué0. Lerr rAle se bomerait À < accompa.

dn.r r h minirlre et À < entendre > Ies intedocuteurs congolair, lesguele, par alllem, ne6ont pas autrement précisés. Tout au plus veut-on blen apporter un Iéger correctil à ce rôleprrement pasaif en admettant gue Ies parlementaires < acslstcralent Ie mtnistre de leuravis ).

Faut-ll inrister Eur ce que Ia mission du PaJement ne peut être en aum cæ ni pardélégation de < conselller > le gouvemement ?

II n'egt mème pas prévu que Ia délégation puisse faire rapport au: Chambreg et Ierrrprésentcl des propositions, ce gui est pourtant élémentaire.

Læ Bureau tient en outre à souligner la différence londamentale de conc.eptlon quiofoare Ia proposiuon du gouve.rement de la sienne.

Vour perristez À envisager de eimples . colloques >, et ce en dépit der pré;ugés dé{a-vorableg qui exietent actuellement dang deg cou"h"s nomb"euses et importantes de I'opinioncongolaire a l'égand de h formul" et qui sont Ia cause d'rm insuccès attesté par Ie malaise

adæ!.

Le parti rociahste belge ne peut que confirmer son opinion formelle que ce moyen est

devenu lnadéquat et incuffisant. ll faut ramener d'u"gence le confiance, sana laquelle ll reralrapoæiLlc de rétabltr I'ordre et Ie c.lme indispensablee, tant danr I'intérèt des populationrquo danr celul de nos condtoyenr au Congo. Gtte confia.c" ne sera restaurée qne d Ie!

205

Page 103: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI À tÀ NECOCIÀTION

rcpésentantc de toug les partis congolais ront invltés à une Table ronde à laquelle Ie Parle-ment belge leralt pleinement aseocié.

II ne "rffit plus d' . cntcndre > Ies C-ongolais. ll faut aussi qu'ile puiÉs€nt formulerIibrement leur avis avec Ia certitude qu'ils seront prls en considération s'ile gont bons.

Comme l'écrit trèg iustsnent la . Relève > du 14 novemLre : < (Jne solution concé-

dée ou octroyée est dh loig moinr acceptaLle que l. même solution préalablement négociée >.

La formule étroite d'un rerl . "olloqu.

> où Ie mintshe est entoué de parlementaires

dont le silence doit couvrir I'exécutif, même sl Ia laculté leur est ensuite laissée de donneren comité secret m < avig > sans plus, ne peut apporter aucune golution au problème telqu'll re pose actuellement avêc rme urgence que. il faut bien l. rapp"l"r, les aletmoiements

du go.wernernent et son refus de convoquer les Cha*Lr.s deputs plueiernr mois n'ont faftgu'accrollre dangereusement,

l,e 15 ianvier rg5g. Ie parti rociallate belge, bien qu'étant danr I'opposition, a souscrit

sanr réticence à la poliûque d'indépendance contenue dans la dé.laratlon gorremementale.

Il a été da.s s., actes et de façon constante fidale a cete poelËon, fa CtnaËon actucllcest la conséquencc d'rme série de fautes et d'erreus graves qui ne ront pee lee siennes et

dont le gouvernement porte reul la responsabilité. C'egt parce qu'il entend mder drnr laIt6ne de ra position du r5 ianvter que Ie parti socialirte f,elge proporc actqdlement la æulesolutlon qut permette, daoe I'tntérêt supérieur de la Belgtgue et du Congo de poursuivreIa polttique dlndépendance d"ns la

"onfia.ce et le calme rctrouér.

Le Bureau du pa*i sodahste bel6e regtette donc de ne pouvolr donner rme rfuoneealfirmative à une proposition qrd ne pennet pas, à son avls, d'aboutir à ce réaultat. llrerte dieposé à examiner toute autre propdsition que vous voudriez lut fairc don" le senrque la présente a tenu à vous rappêler.

(Sé) téo C.olla'd.

([-ettre, publiee par f,c Gtd, Ie r8-rr-r959 et par f,e Peuple, le r9-rr-r959.)

20 novembre 1969

UN APPEL DU ROI EN FAVEUR OT SOTUTIONS UNANIMBS

En m'adressaût à cette audience d'êlite, je souhaite vous entre-tenir d'un problème qui me préoçcupe gravement depuis de longsmois, parc€ gu'il est primor.dial pbur I'avenir de la Belgique et quele pays et les hom,mes, dont la destinée est en jeu, me sont très prèsdu cceur.

Il y a peu de temps encore, j'emportais des nombreux contactsque i'eus avec les habitants noirs et blancs du Congo au cours demon pfuiple de 1955, la conviction gue notre ceuvre clvllisatrice

206

ÀPPEL DU ROI A L'UNÀNIMITE NÀTIONÀLE

atteignait une étape nouvelle : celle où, dans une atmosphère depaix et de confiance muhtelle, nous devions guider les populationsautochtones vers la conduite des affaires pubtques.

Les événements se sont ptêcipitês à un rythme que nul n'auraitpu soupçonner. Des forces tumultueuses se sont mises en branle,sans- que d-es élites sages et expétimentées fussent présentes ennombre suffisant pour les encadrer et les diriger.

En ces circonstances particulièrement difficiles, nos penséesse tournent non seulement vers les populations autochtonei, obietde notre constante sollicitude, mais aussi vers nos compattiotesprésents au Congo. Ils sont les successeurs des pionnieis de laplemiàe heure, dont l'énergie tenace a jadis établi les bases deI'Etat indépgndan! Ils défendent les intérêts du Congo, qui sontaussi ceux de la 'Belgique, au moment où notre action exige uneadaptation rapide à'l'évolution précipitée des populations, et àevientplus délicate tout en restant indispensable.

'

Ils ont droit à notre reconnaissance et à notre appui. Aussifais-je appel à vous et, au-delà de cet auditoire, â- tous noscompatriotes, pour rÉsoudre avec unanimité le pro,blème du Congo.

Nous souhaitons de toutes nos forces apporter une solutionéquitable, définitive, génératrice de stabilité, <ie paix, de justice etde ,progrès.

Je voudrais m'adresser en particulier à vous qui quitterezbientôt I'Université, au termL d'études dans lesquelles je voussouhaite un plein succès. Noûre génération sera- influencée demanière déterminante par l'éveil des peuples sous.développés deI'Afrique, 'prolongement naturel de I'Europe

Le Congo doit rester le champ d'élection pour une action vitaledes forces jeunes, compréhensives et généreuses 'de la Belgique.

Que ceux qui se sentent appelés par la noble tâche aiisiofferte à leur coutage et leur volonté de servir, se mettent à l'æuvreavec I'esp_rit d'union gui est celui de notre devise et gue le paysleur manifeste avec résolution son soutien unanime.

(Diecoure prononcé à I'Univerrité Ltbre de Btrrxellee).

207

Page 104: Congo 1959 (CRISP)

rrt'R rrilii!.

DE L'OCTROI A TÂ NECOCIÀTTON

D'autre pa,rt, au lieu de veiller à la sauvegarde. de I'ordre et à la sécrrrité. -. -i-- t^,-'Ï.?J"-i.tt r iiadmtnistration son rôle d'arbitre

a"s tie"s "t d"t p"rtot-es, loin de faire Jouer,àoes orens er qçÈ Pçrùvrgï;;;*s;;;;;tt'àt- t'ia-ioistration favorlsent et même

inpartial, ces mfuneg agl .. , J--- aanranac réatnns- à desT#f;J'.:i"iffii.,i|ï;iui*.qii âuoutissent,-<lans certanes résions, à des

2P novembrc 1950

MEMORANDUM DU CÀRTEL ÂBAKO'P.S.A'-M'N'C'

I.aBelgiquedoitàiamaiscesserdevouloicfairenotrebonheurmalgrénouset sans nous. Nous devonl-til* ".."p"t

nous-mêmes des problèmes essentiels gue

ïtË'"oôt p"tt t "r "et":tit1J""i-t?

u"or"or réel du per:ple congolais'

I. CONSIDERATIONS GENERALES

Il faut dès maintenant une considératlon réelle de la part des dirlgeants

beloes à notre ésard p"it'q;;i"tî;;i;ii; à" t"tt" Table ronde se fassent

"ut',tt" base de parfaite égalité'

[æs conclusiora qoi "iiéiàuf"ront'-au'lie.u

de ûous être imposées avec plus

ou moins d" .ond""cenda'oi"i'àJi"àiiîrléL;l;" aspirauons profondes du peuple

cqrqolais, à savoir t" ;;;;; Jes pouvoits réôls aux Coogolais pour une

indéIpendance véritable.

Le peuple qui clame pa'rtout sa confiance- en- ses leaders' réclame à tout prix

son indépendance immedliË, -fl-

".t -i"-t,it" d. f"it" 1a sourde oreille et me':xÊ

i"i.tte de vouloir en minimiser la portée'

[a Belgtque nous impose des élections- de décembre 1959' basées sur la

déclararion du 13 janvieïËî; t:A;;;;'àe-Uquetle nous n'avons pas collaboré

er son Bessase ninister-ieli; iàîi;6;. q"i, '. ii ii""t cornpte de- certaines de

;;'"ï;;Ë;t;;;t;;' été cautionné pas son Parlement'

Malgré nos réclamations maint€s fois..exprimées et pleinement j'jctifiées'

d,administration ."f"ttii[tî'àïi-s;esi-la" ailleurs constituée en partis politlqws'

dans sa propa.gande ."i.rïitUït" et ntêressée nous otàsente au péuple comme des

âoitateurs. Des agents ;"Ë;;;Jù" à; Gout'""'"t"it' tt t"*unt d-e la radio' de

ff'Jli!Ji";ti,.luî"",iî""Jàiôî"i*t systématisuement uræ politique de sabotase'

o"JHol:Î"l'f..tâ?f:"lJ[Ï'ïiiâei'ïl""Â"îti,'ff 1"'ËiilrlJÉ:i"*"""ii::faire trionpher ta.'oix'IJpzufl"' Pu' contre' guelquôs profiteurs du régime' ne

pouvant aucunement *;â;J;'J;; q""t'b:9"sont appuyés et moralenent et

matériel'lem,ent pout ."."" iu confusiou daus I'esprit des braves gens'

MEMORÀNDUM DU CARTEL

côté, la Belgique envoie par millie,rs des soldats et des armes pour.occuper lepays qui réclamp le changement de régime.

NOUS n'aVOnS Das le rlraft do n^,r< feiro Nanre rdclanrons la paSSatiOn deSpouvoirs démocratiques réels pour une indépendance véritable, en vue de Ialiberté, la paix, la prospérité et le bonrheur de notre peuple.

Nous ne sornmes contf,e personne ni contre les biens d'autrui, mais unique.meRt contre le régime colonialiste avec tout ce qu'il comporte : l'esprit de domi-nation, les injustices, l,es vexations, etc. Les capitaux, la sécurité des biens et despersonnes sont garantis. C'est en ,effet le régime de iustice et d'éga,lité que nousvoulons instaurer dans ce pays.

Nous n'avons cessé et nous ne cessons de faire appel à tous nos compatriotescongolais, d'unir nos efforts afin que tous ensemble, dans l'entente et la concorde,nous menions notre lutte commune, celle de I'indépendance imrnédiate du Congo,pou.r le plûs grand bien d'un Congo fédéral mais uni et pour le bonheur de notrepeuple, 'le peuple congolais tout entier.

II. STRUCTURE INTERNE DU CONGO.

Notre pays se trouve devant une impasse du fait que la Belgigue ne réalisepas suffisammeût que son rôle de colonisation est consumé. Le Congo, conscientde sa valeur et de sa maturité, réclame immédiatement uh changement de régime.Du statut colonial, il veut passer à celui d'un Etat indépendant. Ce faisant, il usedu droit neconnu à tout peuple de disposer de lui.rnême,

La Belgique ne pouvait humainement ne pas répondre à cette revendication.Elle fit sa décla,ration du 13 janvier et le message du 16 octobre 1959. Le mini-mum ett été de constater les réalités congolaises et d'élaborer sa prise de positiondu 13 janvier en collaboration conjointe avec le peu,ple congolais par la voie desreprésentants gu'il se serait choisi.

Le problème actuel résulte de I'esprit colonialiste dont 'fait preuve I'Admi-nistration qui a c,ru pouvoir, mêlne maintenant, arranger les choses comme elleI'entend et sans participation. Cela devait mener tout droit au climat de rnéfianceet de réaction gue nous vivons aujourd'hui.

Les élections de décembre n'étant pas démocratiguement organisées, nosexigences portent notamment sur les points suivants.

A, Au niueau des communes.

1) Les communes doivent êtne créées en milieu urbain et en milieu rural.En MEME TEMPS. Les électio,ns corqm'unales doivent se faire au suf,frageuniversel direct sans aucune nomination ni cooptation. L'autonomie communalepour être réelle, ne doit plus souffrir de I'ingérance du Conseil de Territoire.

L'assiette foncière, le domaine fiscal, I'enseign€ment primaire et la police{olvent rentre,r dans les attributions des communes urbaines et rurales. Les com-munes européennes doivent disparaître, leurs habitants seront administrés par lescommunes africaines. Pour le moment, nous ne reconnaissons pas aux Belges ledroit de vote et en attendant l'organisation et I'acguisition de la nationalitécongolalee.

2) Le terrltolae tombe au simple rôle de coordinateur administratif pourlalsscr lcs cheffcrles lndlgènes et les secteurs s'ériger lmmédatement en communesruralcr,

ûoubles sanglants. tSous le prétexte du maintien de I'ordre gue ces aqents ont troublé par leurs

-'îH*J'i;;ïr*. eri;:ï. r"tât. .""t'mobili"e"-s oour tlrer dans la masse

î#ï;;; ï;i; ^A;;"d;;i ô'; ;;;;;; t*i i"aepeiaa*e nationare et vrvre

en paix dans la liberté.

OutrecesmancÊuvrespernicieuses,desbrimadesdetoutessoftessontprâtl-q"e.JË'i:eààid"t-""t e.;ïfiid;Ë-Ë;;;[r' l.iitiq".'.eï;iriir.îi1"1ï B.3:3;tTiiï.11.*fietes dont te crlme prlnclpal ê8t leur

,NR209

Page 105: Congo 1959 (CRISP)

DB UOCTROI A IÀ NEGOCIÀTION

B, Au niveau des ptooinces'

La province, entité juridigue aux pouvoirs bien précis, aura un conseil

aaiUÇtit élu au suffrage univeisel direct, sans nomination ni cooptatiorr im.posée'

"""ni-â .. tete un préJident élu au sein du conseil. Transformée en état fédéré'

.if"-*à a.ie.lun'exgcutrf, issu du conseil, assuré par une équipe minlstérielle.

lrs Etats ,fédérés, soumis au Gouvernement National, cèderont une partie

de leur souveraineté à I'Etat fédéral.

C. Au plan national.

Le Congo sera doté d'un Pouvoir législattf, d'un Pouvoir exécutif et d'un

Pouvoir Judlciatre.

1) I* Pouvoir législatif comprendra deux Chambres;

a) La chambre des députés (représentants du peuple) ou Assemblée natio-nale ;

b) I* Sénat.

[,a Chambre des Représentants sera constituée par des-éhctions au suffrage

onir"t.eiàir.ct. C€tte Chambre dont le président sera élu parmi les députés

constituera le premier organe législatif national'

Iæ Sénat compo,sé d'un m€me nombre de représeotants par. état fédéré élus

oar les conseillers 1édéraux, constituera la seconde Chambre législative du pays;

iii;";;-;;;; fu CturnU." des Représentants (Assemblée nationale) le Parle-

ment congolais.

2) Le pouvoir exécutif (Gouvernement national) _ comprendra une équlpe

.i"iJâ"ilff.I f""-piei"gàti""r 'du Gouvernement fédéral se,ront constitutionnelle-ment éteodues à iouteJ matières d'i'ntérêt national'

Nous nous réservons le droit de rejeter le planning imposé par -la Belgigue

et de oroDoser le nOtre, basé sur les éléments ci-dessus-, dont la réalisation doit

se faÉ abrès les élections de décembre.

Léopoldville, le 22 novembre'

Pour {e M. N. C. : A. Kalonji, président lational'Pour I'Abako : f. Kasa-Vubu, président général'

Pour la P.S.À. : A. Gizenga, président général'

13 novombre 1959

RESOLUTION DU CARTEL ABAKO.P.S.A..M.N.C.

Réunis en séance extraordlnaire en date du 23 novembre 1959, les partlspolitigues tuivânts :

L'Abat<o, représenté par MM.-Kaq9-Vubu, Préside.ot gfuéral, Kanta' Vlce-Préstdent Oenerdt, Nzenzâ-l,andu, Fondateur et Conseiller'

tæ P.S.À. représenté par-MM. Glzenga' Préstdent Générel, Klmvay' Vlce-Précldcnt Général, Kamltatu, P,résldent provlnclal.

2t0

s',ryil9æryrTÏtIF]?P1FlErÎËttq1ryq lïi'ïrfr' 's '{'F'1

2) I-a fonrration du GouvernÊment congolaisr960.

LE PÀRTI DU PEUPLE REFUSE LES ELECTIONS

Le M.N.C. représenté. par MM. Kalonji, Président National, Iléo, SecrétaireNattonal, Kimbimbt, Secrétaire Natlonal âdioint.

Àprès avoir passé en revue la situation polttique générale du pays, ont prisla résolution suivante :

Disposés à trouver un terrain d'entente dans I'intêr'êt des popu-lations 'du Congo et des Belges, nous demandons à la Belgiqueun effort de compréhension pour convoguer une ta.ble ronde àBruxelles avant les élections prochaines où ta nÉgociation porterasur :

I ) Les élections pour les communes urbaines et rurales en décemrbre 1959;

féderal en janvier

t6 novob,re 1969

LE PARTI DU PEUPLE REFUSE DE PARTICIPERAUX ELECTIONS

Monsieur le Mlnlstre,

Nous avons I'honneur de votæ conlirmer l'entretlen que la déIégation denotre partl a eu avec vous ce Jour.

1) Nous maintmons notre polnt de vue développé dans la < lettre ouverte >qui vous a été ad,ressée en date du 23 courant, à savoir que pour sortir deI'impasse dans laguelle nous nous trouvons en ce moment, i'l faut proposer auParlement l'organisation, sous sa responsabilité, d'une conférence de table rondetenue à Bruxelles et gui grouperait les représmtants de I'oplnion belge et congo-laise.

Àucune objection majeure ne s'oppose à I'organisation de cette conférence.[æs pa,rtis pohtigues congolais pourraient se concerter et ctrarger une délégationqui présenterait, en leur nom, des thèses qui seraieût préalablerrent approuvéespar eux. Si I'administration tiert à la présence des chefs coutumiers à cetteconférence, elle pourrait concevoir uæ formule analogue à celle qut a toujoursété utilisée pou,r désigner les représentants de ces chefs au Conseil du Gouver-nement, Àinsi, toute la popu,latioo congolaise serait représentée à cette conféreocpde table ronde gue nous réclamons.

2) Nous maintenons notre refus de participer aux élections du mois dedécem^bre prochalt, celles-ci s'lnscrivant dans le cadre des instltutlons gue laBelgtque veut lmpocer au Congo

3) Nour rommct psrtlsans des électlogs au suffaaç unlversel organiséesrur lc plrn nrtloill ruxquclle! partlciperalent 'les hommes et les femmes âgés detE rnr. Dc ccr électloor, rortlralent une assemblée coBtltuante et un gouverne4

2n

Page 106: Congo 1959 (CRISP)

rïr.wætçf!:![.frt?:F413-'T:i FF:IIFqvT*E!F

DE L'OCTROI A TÀ NEGOCIATION

ment resDonsable vis-à-vis de celle-ci. L'assemblée co,nstituante aurait pollr tâche

Ï!iàU"ï.i"iî;;;d" ;tit"ti"" àao" lequ,el -seraient, entre autres, définis le

réoime Dolitique - régime iààZ.âL.o*t" nôus I'avons, touiours préconisé,- le

;Ëil; i.;;;làu" "i tà date à laguelle le Congo deviendrait << Etat Indéqendant >.

iËil;';;;Ë; d" ;;";;l-ùù;;i. au point,"il serait soumis,r'ar un référendum'

tl;;il d;-Ë pôpulation. Si la majorité de celle-ci I'adopte, 1e-Congo.exerce auto-

;;tifi;;;t 1-gs,'Frerogativ"r d" iu souveraineté ,e.orinues à tout état indépen-

dant.

4) Nous confirmons notre revendication visant à voi,r étendne l'exercice du

dr"it'â"*'iiË"i;r e;;ii" ei de religion à I'ensemble du peuple congolajs comme

i" î;riî ôe]Ëi"ti"" ùri""r."tt" dËs Droits de I'Homme appuyée. par la Charte

à"", N"6;-U;i;..-Lr À""ur"s arbitraires et vexatoires prises à 'l'endroit des

fidèles de certaines religions fondées et dirigées par les Noirs doivent cesser

5) Nous réitérons notre demande de voir M. P. Lumumba, Président Général

d" M;";;;Jî;ù;î-ô;;Jàis, clarsi et remis en liberté' co'lme pour les

l";d;;; Ab;i;; les-irfràcuons "retenues à

-sa charge étant d'ordre politigue et non

de droit commun'

Veuillez ag,réer, Monsieur le Ministre, ,l'hommage de nos sentiments de haute

considération.

Læ Sectétaire National, læ Président National' Le Vice-Pré$dent National'-"

t.ài-S. Mf"t"t. (.é) A' Nguv'lu' (sé) G' Vumi'

26 novembre 1959

LE P.S.B. CONFIRME SÂ POSITION SUR LA TABLE RONDE

Le Conseil Général du P.S.B. qui s'est réuni ieudi matin à

Bruxelles, a voté unanimement la réÀolution suivante après avoir

entendu le rapport de Léo Collard :

Le Conseil gên&al rra'ppelle gue-le P'IS'B' s'est prononcé sans

équivoque pout lindépendance du Congo;

cons,idérant gue les formes et les délais de cette indépendance

.r",o"rr"""t .èr"tt"'. d'un statut octroyé, mais doivent être librement

disËutCs avec les populations intéressées;

Affirme à nouveau la nécessité, à cet effet, de faire convoquer

a'"to*.". ou, l" Putt"*"nt, en Belgique, une table ronde à laquelle

;";;i;;il;ttér-à"s ,ep,résentants Ju peuple congolais et à laquelle

les ,Chambres seraient pleinement associées;

constate gue les événements actuels démontrent le bien-fonde

a" ""iËeoritiJ;,-;

laquelle le gouvernement a refusé de se rallierpour ,des seules raisons de politigue intérieure;

2t2

POSTTION SOCNLISTE

'Considérant d'autre part que I'indépendance politigue n'appor-terait pas, à elle seule, aux populations congolaises ce gu'elles sonten droit d'attendrre si la réalisation des institutions nouvelles n'étaitpËrs accomrpagnée ,de mesures permettant au nouvel Etat de deve-lopper son économie et d'assurer le progrès social;

Ra,p,pelle le programme que le P.S.B. a élaboré dès 1956 et do,ntI'exécution doit être poursuivie sans dêlai;

Affirme que l'aide financière indis,pensab'le que la Belgique doitaccorder au Congo, ne peut pas être à charge des.seuls contri-buables rbelges, mais doit d'abord être supportêc par les sociétéscoloniales qui ont réalisé, au Congo, de plantureux bénêfices;

Considérant enfin qu'une politique de rêpression con{uirait àune catastrophe et à la perte irrêmédiable de tout espoir de voir seréaliser une coopération féconde entre'les deux pays;

$s ,prononce catégoriguement contre toute aventure militaire;

Confirme et approuve les positions prises par le Bureau.

26 novmbre 1969

L'ANNONCE DE LA ( GRANDE CONFERENCE > DE JANVIER 60

Discours du Ministre du Co,ngo

[a Belgique a décidé qu'au cours du mois de ianvier prochain, se tiendra soit àBruelles, soit au Congo, soit dang ces deu pays altemativement, une gtande conférerce,à laquelle eera représenté d'une part Ie Cengo pour leguel une dizaine, ou une quinzained'ho--e. absolument valables devront être désignés pu Ieurs pairs et d'autres par IaBelgique. Ils examineront, après les élections des .om-uneg et des territoires; commentnous allons ériger la seconde construction de la province, pour laquelle les fondementgseuls sont ietés et comment nous allong ériger la troisième construction, celle au niveau deI'Etat, c'eet-à-dire Ie parlement congolais et Ie gouvemement de ce pays.

Nour entendons procéder de la sorte afin de pemettre par ce délai d'un mols envlron,au Congolair de se préparer à cette conlérence de représentants qualifiés, qui va exaninerle fondement ct I'organhatlon des institutions polttiqres du Congo.

Danr la ltchc quc J'al à rempltr, ie vola devant.-oi, "",

populations .i di""r"", doCbngo. fo voll ccl hommcr plur évoluéo que d'autrer, Je voig ces populations simples èl'ôcart dcr grandr conlror ot fo mc rcnr plur quc famale Ie père de famille, Et et fai dix

2t3

Page 107: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI A TÀ NECOdÀTTON

enfants cela m'a préparé à comprendre mieux lee peuples'- C-a" -quatd on',a l"aucouP

d,enfants on se rend "o-pt" d"-iJ dilfe.*"" des caractères, de Ia différence d'aptitude.

Etl,onsaitquec'estdanslaconcordequ'ilfaut-fairetravaillertouslesenlantsd,une-ê-;f;;;il;;J" .,*"a." f'" e"Jb"t -"il' g'u"d obiectif' Et c"s dix enfants-ce sont

Ies dix doigts de mes deux -;;"riË;;;;Ji.;;, ", congo, i'écoure toutes ces voix- Elleg

sont parfois discordantes. Je dis à ceux qui représentent d"L doigtt' < Tu t'a pas Ie droit

lî'rri" a"*r"a"r de ne p.s tu*, "o-pt"

d", h,rit autres >' Et ie die à ceux qui représen-

tent ensemble les c-lnq "o to'ti* "" i"t *ot doigh : < Vous n'avez pas le droit de me

d.mander d" o" par tenir compte deg autres r'

Et c'est do.c dans cet eflort de eompréheneion qo" Ia Belgique est ici présente au

Congo à un moment historique' je le répète' Y-mom€nt où les premières idées sont deve'

nueg sulfisamment "t.r*.. ÈJ""'"" "r;;""; il laut à tout pdx que Ia détente,att lieu Ià

où iu'qq'ici, il v avatt d"' i;;";;-;ï;;; t*p lo*d"'""t formér' Cette détente doit

avoir lieu parce que il y t **-"tt une amitié que la Belgiqu" oflt"' Et sl ie devaie

*"1.;"ï;;;;" ni;*":-;;-;""; di'*' qo" la Belgiq'e tend les deux mains au

Congo.

{Allocutton prononcée au déieottr de l'Association de Ia Presse du Congo à Léopold-

'*11".'ï;;;';;il;; i" Cowrier d'Afrtryc du a7-rr-re5e)'

80 lovembre 1060

LE PARTI NATIONAL DU PROGRES :

POUR LES ELECTIONS; CONTRI LA TABLE RONDE

< 'Conscient de représenter une large maiorité du..corps élec-

torur, rJÈ.iv.ii.-",hàrit"ra pas à s'associe-r à tout geste d'apaisement

;;;;' ;"-,;;t'-q,r" lb-ttilL -qle .semblent adopter actu€llement

ffii.ko'"Ë'-p.Ëâ. Ltl" nn.W.b. de M. Kalondli soit.traduite par

ilï;;'^""i;;;;;;: i" p'N'p' maintient son attitude' à savoir que

seules les êlection, -ie.ig"!;;-i"r

l"t".tocuteurs pouvant ,parler

valablement au nom 1"" i"p"t"tions csnqolaises avec le gouverne-

ment belge. Ayant etâî i'iâÀier à- llvite; ses membres à participer

;;;l".,i;ts âe décer"bre, le P'N'P.' estime qu'aucune manceuvre

,de dernière t ",r," n-"-'p"ui t"t"ta"t les élections ou mettre en ieu

leur princip". C"p""àu'J, iiaà" uu* résolutions. prises lors.du con-

;"r:"i;'ëôi,iff,ïwriË'f" Ë.n.nr-esrime ou'il n'v a aucur inconvé-

nienr à ce que r"' âiicô"'â;;-iÀËk;, àu p'S'a' et dulVI'N'c"dûment mandatés pàr lËur comité respectif' sF rendent à Bruxelles

avant les élections pou, ""tttotttrer'

âutour du ministre qui repré-

-ffi; *âi".rt.ùi"",â;l; P;;i"r*t, les reprrésentants 'des partis

traditionnels belges.

214

LE PÀRTI NATIONAL DU PROGRES

> Il conditionne son accord à cette réunion, à laquelle il n'aaucune raison d'assister, au dépôt officiel, par les partis précitês,des'listes de leurs candidats avânt la date limite du 4 décembre. Ilprécise en outre que tout problème intéressant I'ensemble du Congo,iomme ,par exenrple la désignation des conseillers 'provinciaux, laformation d'une constituante ou d'un gouvernement fédéral ne peutêtre valablement examiné gue par I'ensemble des représentants éluslors de la conférence annoncée par le ministre pour ianvier.

> Le comité national du P.N.P. comprend le souci de M. DeSchryver, responsable de la politigue congolaise de- la Belgigue, de*enér à bien i'æuvre qu'il a entreprise. C'est pour faciliter sa tâchegue le P.N.P. croit utile de prendre I'attitude que reflète le présentiommuniqué. C'est aussi, pour rester fidele à ,son programme quitend la main à tous les Congolais conscients de l'heure historiquegue traverse leurr pays et qui veulent faire de leur patrie une nationafricaine libre et prospère. >

I déoembre le60

LE CÂRTEL : POUR UNE TABLE RONDE IMMEDIAÏI

< Les neprésentants du cartel viennent à Bruxelles dans I'espoir de lever lesdernières hyfothèques gui pèsent sur la situation politigue du Congo.

>> Ils estiment gue certaines dispositions du statut octroyé par'la Belgiguedoivent faire I'objet de discussions fondamentales de commun accord entre toutesIes ûrarties en cause.

> C'est dans la ûÊsure où les garauties réclamées auront pu être obtenuesque les trois pa,rtis précités accepteront de participer aux élections de décembre.

> Ils attirent, d'autre part, I'attention sur le fait gue des pourparlers avec'leseul ministre Scheyven ne pourront aboutir à des résultats absolument concrets,étant donné que cè deroiec'a été chargé de résoudre les problèmes économigueset financiers et non les problèmes politiques du Congo.

> Ils renouvellent, en conséquesce, l,eur demande tendant à réunlr, sur-le-champ, à Bruxelles, une véritable conférence de la table ronde à laguelle particl-peraiént des délégués du Parlement belge, M. le minlst^re De Schryver, d'unepart, et ùes partls politigues d'autre part.

> Ils dénoncent, au surplus, comme une manceuvre, le fait d'avoir flxé au{ décembre la date limite pour le dépôt des listes des candidats, tout en faisantrenurrquer, à cet égard, gue les responsables de cette décision savaient gu'ilsplaceràient les partii composant le cartel dans une situation difficile.

> Àyant en vue I'tDtéret supérieur du Congo, ils prient instamment lesautorltés-de reporter cette date à plus ta,rd, de manière à ce que les discussionsqul !'cngag€nt ne !e farsent pas daru la précttltation.

215

Page 108: Congo 1959 (CRISP)

Fq:*FEry xq,Ëw

DE L'OCTROI À tÀ NEGOCIÀTION

> Les représentants du cartel espèrent que I'entrevue de Bruxelles sera déci-

"i"" "t-à"'.T.ooe linasserie de dernière heu,re ne viendra a'ltérer le climat de

confiance réciproque dans lequel elle doit se dérouler. >

MESSAGE AU PEUPLE BELGE

à gowcmcmcntr rucce ssils soient réellement en mesure de pousuivre I'exéotion d'eagage-menle prir. lnrg de Ia déclarâtion du 15 janvier, Ie Gouvemement n'a-t-il pas cru nécessalrede nour offrir lui-nême d'associer tout le Pælement à gon progrêmme ? Nous considéronsen offet, Ie Pulement comme Ie ganJien des libe*és démocratiques en Belgique et I'expres-gion de la volonté populaire poux une indépendance réelle au Congo.

Pourguoi une table rcnde ?

Nous toudrons ici au fond du problème. Depuis de longs mois, nous n'avons cessépar tous Ies -oyens possibles, d'attirer I'attention du Gouvemement sur les lacunes durégime électoral envisagé, Nou avons constamment protesté contre Ie lait gue les autodtésbelgee imposaient milatéralement des réformes au Congo et avons réclamé Ie droit d'yêtre associés. Peuple épris de liberté, Ies Belges - qui tout au lorg de leur histoire ontIutté pow I'indépendance * comprendront nos aspirations, Nous sommes convaincus quela Belgique ne faillira pas à sa tâche et qu'elle ræonmitra ce droit sacré a11a Gngotrai!,

On nouo a dit qu'une Table Ronde serait organisée après les élections co*-unales,alors gue depuis touiours nous exigions une négociation avant toute élection, Notre souciétait, et. reste, qu'aucune élection n'est valable, ou ne serait valable; si ces modalitér etI'origlne dce comeils à élire ne sont entourés par I'accord des dirigeants et grcupementscongolais dont on ne peut pas nier qu'ds représentent une fraction impo*ante et agissantede I'oplnion congolaise. Quelle serait Ia valeu d'un" Tubl" Ronde avec des élus issurd'élections contestéeg, L,a voie que s'obstlne à suivre Ie gouvemement - loin de rortir IeCongo de l'impasse - ne peut que rendre plue diffiale Ia recherche d'rme rolutionnégociée.

En ostrc, nûuo ne voyons par cornment on pourait tevêtir de Ia qualité d'interlocuteursvalabler pour discuter des questions d'intérêt national les mandataires commrmagx élus àl'échelor Iôcal, cncore que lern désignation à une conféren"e de Ia Taf,le Ronde sembleprésenter de grandee dilficulteg teduiquer.

Touteg cec raisons, nous I.s r"o.. romires à M. De Schrtlver loro deg entr€vues deI;opoldville et de Brueller. Nous lui avons répété que notrc padicipation au électionscommunclea de décembre était aubordonnée à I'organisation d'une conférence où noulpourriona discuter avec lui-même ainsi qu'avec lee élus du peuple belge,

Nour avons quitté Léopoldville avcc Ie gentiment que M. De ScLriper s'était ran!é ànor weo et que nous alllons powoir lever lee dernièrea Lypotheques pesant sur Ia gituationpolitique au Congo.

C'est à ce moment que s'est produite rme manætrvrc destinée à Lloguer nos négo-ciations.

Læ td novcmbre, Ie Ministre De ScLriiver s'étÈit enEagé vis-à-vig de nour à organieertà Bru*elleg rme conlérence entre Ie 5 et Ie ro décembrc,

"àr[é"un"" où seraient également

lnvltés d'autrer dirigeants congolais. Le lendemain, 27 novemLre, après Ie dépa* duMinirtre pour usumbua, nou! avons appris par la radio, à midi, que I'administration avaitdeode de firer ar 4 décembre Ie delai ulume pour Ie dqpat des listes - Lloquant ainsi Ieprcret àlrôté avec lc Mlnlrtrc. La aitution alnsl créée a lait I'oblet d'un échange de vuesavcc le Mlnhlre. Iæ 5o novcmbre, à aon retour inattendu d'Usuntura. gans doute pour nep.. darugcr ron ldmlnhtratton. lc Mlnlstre nour a alora detrandé de déposcr ler ligter.

(Signé : Gizenga, Kaea-Vubu, Kalonii).

7 décembro 1969

MESSÂGE DU CARTEL AU PEUPLE BELGE

Au cours de notre séjour à Broelles, nous avons con+faté qU'il existait deru I'esprit

de I'opinion publique b"lj" d" nombreuses conlusions q,rutlt à ta portée et au bds de

^ot"" ..tior. Nors avons pris connaissance de commentaires ertrêmement malvcillanto à

'otre égand. On rous a accués de nous dérober à tout instant, de susciter à plaisir des

ditfi"rltes, d'émettre des exigences non fondées. Certains joumau ont publié, en ce qui

conceme ro, dé-r".he., des infomatione tellement fantaisistes et tendancieres que noug

ne pouvons nous empêcher de croire quelles visaient sutout à embrouiller Ia gitlation.

Tout cela étant,, il nous est apparu nécessaire, avant de quitter Ia Belgique, d" f"i..une mise au point destinée à éclairer objectivement Ia poputation belge et. par la même

occasion, à dissiper de regrettables malentendus.

Nous tenons à faire remarquer, en premier' lieo, qte nos trois Partis rerpectils ne se

sont jamais, au cours des mois p.é"éd.rt", écartés de ta ligne de conduite délinie pa" leurs

instances responsables. II est donc faux de prétendre qu" l"tr position a sane cegse été

mowante. Qu'il nous soit pemis de le répéter une fois d. plts'

Au lendèmain du r5 janvier, le p"rple congolais a connu une Erande eepérance, II

a cru à ce moment *". l;è* noûvelle qui s'annonçait allait le conduire rapidement à

I'indépendancc. Il ne mit cependant pas Iongtemps à r'apercevoir qu'entre les-lntentions et

1"" u"t"r, il y avait pluce po* une infinité de -un-t*es avouées ou obscrner dont tr:opinion

Oobltqo. belg" est toin ie saisir {'importance et I'étendue. Laffaire Coilrélis, Ie télex

3"ho"i1"". l. -dé-i.sio.

de M. Van HemeLi;ck sont Ies épisodes connus s'inscrivant dans le

contexte d'une période dont Ie climat se détériorait progressivement'

c,est à partir dq ce moment que nous avons eu Ie sentiment gu'tl existait une diffe-

"".". fo.dr-"rtale de conception entre Ie Ministre responsable des affaires congolaises et

I'Administration d'Afrique (sur1oot "ell. du bae de l'ech"lle) qui lui ert subondomée.

Constatation plus grm : il noug a .u*blé que Ie prmior éprowait de plts en pltr de

difficultcs à laire prévaloir son point de vue.

Devant cette situation, nous avonr suggéré une proeédure que certaine ont trcuvé

insotrite mais qui avait cependant Ie mérite d'être adaptée aux circonstances. Nous avonr

i"-r"al Ia ànvocatton d'me tabte ronde à taquelle participeraient dee déléguéa du

Padement et du Gouvemement belge.

Nous avons voulu aggocier le Parlement à notre action, pârce qs'à nor yerx, ll étalt

Iu .".ri po.ruoi" capable de palher agx carenoes de I'Exe"uUl, Laccord de rer dtu "rcr

fractlons nous paraiscait extrÀmement important Pour que nous ayonl I'arrurancc quo ler

216

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2tl7

Page 109: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCI|R.OI A LÀ NEGOCIATION

électoraleg oudnt notre départ pou Broelles * ce qui, de toute évidence, était inacccp'

table.

Ainsi, noug étions dans t'impuss". Nous avons *posé au Ministre les graves dangcrt

et Ia rituation dramatique quf allait g'ensuivrc, Now nour sommes quittés sans qu'aucme

décision n'ait été prise. Le lendemai., après Ie dépatt du Mnistre pour Elisabethuille, nous

avons été invités de sa part à roos .end.e immédiatement à Bruxelles. Nots en avons

"orclr qr. srr pla".1"" -od.lités geraient trouvées pour pemettre Ia négociation envisagée'

C'est pou cette raison $rà notre arrivée à Bnrx.ll"s, nous avon! préféré attendte le

retour de M. De Schriper alin de comaltre clairement Iee positions et de ne pas nQus

engager dans I'équivoque.

Au courr d"s por"pr"l.r" que nous avons eus atec lui. nous avons tenu à le metlre

au courant de certains faits qui risquent de fausser complètement Ie caractère démocratiquc

des proclraines électlong

Nous ftd Èvonr sighalé la vagte campâgne d'intimidatton dont nor Partis étaient

l'oblet , Anestation et ktégation de nos militants, boycottage de nolre action politiqoe

prlncipalement drn. tes milieux mraux, entrave aur mcetings publics qo" nous tenon!,

ienhs-propagande par Ia Radio et des émissaires administrafils en vue de détournur les

rffilie.'d" nos organisations, manæuvres destinées à faire apparaltre des listes d'indépen-

dantg comme reprérentant un parti soutenu par l'Administration'

Nous avons aiouté que nous tenionc lous leg dosgiere concernant cea laits À sa dirpo-

sition.

Nous avons ensuite présenté les propooi6ons que nous espérions voir ligurer à I'ordrc

du iour d" I Trbl" ,orrd". Noo, citerons entre autres : Elaboration d'rme légi"lation

desiné" à garantir ta liberté complète des Partis politiquer congfolais, en qu"lque liet que

ce solt i

Abrogation du décret du ro mai 1957 su |es circonscriptionc indigènes ainsi que

celui relatif au conseils des tenitoires I

Extmsion du décret sur tes commmes aux commrmee rurales qui seraient créées dane

tout le Pays ;

Attribution au Conseils commmau de pouvoirs réels, à titre exemplatil mais nom

limitatil : compétence dans Ie domaine foncier et liscal, de I'enretgnement et de Ia police.

Toutes Ies modifications proposées pouvaient, e. ct. d'""cord, être concrétisées sous

[o"-" d. décrets pris d'ugence dont I'élaboratio., g"lot I'avis de spécialistes. n'aurait paa

pris plus d'..., ,rroi.. C'est pourquoi, no* .rons de*andé a M, De Schrijver de postposer

i, d"t" du, élections de 5o lours et non sine die comme un communiqué de Ia "adio

I'a

affinné.

[,e Ministre du Congo ne s'est pas r.ngé à notre point de vue et nous a constam-

ment opposé une attitude purement négative, ll nous a semblé qu'i[ Iui était tmposai[le de

," iCg"g". d'*e politiqo. s* hqo"llJ les responsaLlee du Congo se 6ont enle..é. depuis

plusi"u", moie et qui devalt fatalement conduire È l'impasse actuelle'

Læ 4 décembre au goir, IeE diecugslons étaient dérà virtuellement rompues. Nour avorr

cependant préféré ne paa fahe état pulltquement dc lern lnruccèr aftn dc pcrmcttrc un

218

POI.IR UN GESTE ULTIME

rrvlrcmcnt éventuel, d'autant plrr qu'on nous qulttant, Ie Minlstre avatt déclaré : < LaN nult porte conrell r.

Aultt, ,,o.. ayon, ptorondément regretté la conlérence de presse tenue par Ie Mintgtrouprès notre entrevue qui, en révélant I'échec des pourparlers, abolissait tout espoir d'arrive.à un accond ultérieur.

Nous ne rejetons pas I'amitié du peuple f,elge, Connaissant ses convictions démocra-tiques, nour eommes perouadés qu'il comprendra que nous avons aussi des responsabilitésenvers notre peuple. Notre position est iuste et raisonnable. Nous avons d'ailleurs rencontréplusieurs personnalités politiques belges d'opinion les plus diverses qui partagent notrepoint de vue et que nous remetcions pout ler" compréhension.

Nous voulons être un peuple maieur, c'est pourquoi nous désirons que notre propreborh.ur eoit lalt avec nous et non en dehors de nour.

Bmellea, Ie 7 décembre 1959.

Au nom ilu Canel,

Pour I'Abafto,J. Kasa-VuLu.

LE CARTEL RECLAME < LTN GESTE ULTIME >

Nous sommeg venua en Belgique dans Ie but de redrercher avec le ministre du Congoet Ie Parlement belge les moyens por sortir d'une impasse résultant de Ia situation politiqueactuelle du Congo. Cette impôese, nous ne I'avons paa voulue.

Depuir de nomÀreux moia, nous avons toujours demandé que les Gngolais soiententendus au sujet de leurs revendications et qu'tls soient intimement associés aux décisionrà prendre en ce qui conceme la réalisation de leur indépendance.

Jusqu'à Ia veille dee électtons actuellement en cours et malgré nos appels repétés,

notanment en demandant une table ronde avant Ies élections de décemLre, le gouveme'ment s'est refueé à toute négociation tendant à rcchercher avec nous leg solufions répondantau aspirations des Congolais.

Au coure des contacts de demière heue, on nouq a oppesé qull et*t trop tard pourmodlfie" le régime électoral. On a voulu r€porter toute négùciaHon iusgu'après les électionscommunales et territoriales, dans I'espoir de réunir autour de Ia table ronde der élus dupcuple. ll nous est difficile de comprendre dans quelle mesure ces élus territoriarx et com-munôur pourralent représenter valablement Ie peuple congolals sur Ie plan national, leurcompétcnce étant limltée à leurr conseils respectifs.

Nour regreltonr I'attttude négative du minietre "esponsable

et nous déclinons toutëroponrblhté danr l'échec der pourparl"rs,

Au momcnt do qulttar la Bclgtque. nous tenons à remercier les Belges qui, dans tousler mlllcur, pollllqucr ci aulrer, nour ont témotgné de la sympathie et de Ia compréhension.

Pour Ie M. N, C..A. Kalonit.

Pour Ie P.S.A.,A. Gizenge,

14 d6oembro 1960

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Page 110: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI À LÀ NEGOCIÀTION

Rentrés au Congo, nous poursuivrons notre action pour Ia réalisation de notre indépen-

dance immédiate.

Nous voulons espérer que Ie gouvemement belge, "t accord avec Ie Parlernent,

conscient des graves tensions qui se manilestent actuellement au Congo, fera un geote ultime

en accordant sans délai Ie suffrage universel direct pour les élecHons législativcs simultanées

deg assemblées provinciales et nationales.

Ceci raménerait à une portée uçlusivement locale Ies élections tenitoriales et commu-

nales, tes tensions graves et dangereuses qu'elles entralnent actuellement provenant du faitqu'on a voulu en faire Ie premier degré d'élections générales et qu'elleq ont été organiséer

dans de. conditions que les Congolais ne peuvent admettre.

(S. Gzerga, Kasa-Vuf,u, Kalonii).

TÀ TÀBLE RONDE DE JÀNVIER 1960

structures politigues au Congo. Cette conférence aura à établir letjpitls de cette mise en place, à trouver ,les formules petmettantd'aller au plus tôt, aux éléctions législatives. La mise en place desinstitutions centra,les,pourait être avancées.

M, L, Collard. -

Puis-je co,mprendre gue dans l'entretemps iln'y aurait pas d'élections pirovinciales ?

114. De Schtguer, ûinistre du 'Congo belge et du Ruanda-Urundi.

- Celles-ci sont iprévues pour ,mars. -supposons gue leCongo et_ ses reptésentants considèient que les suggestions de latable ronde sont valables, pourguoi ne nous y rallieriôns-no,us pas ?

Si cette conférence de ,la able tonde terminait ses travauxassez flapidement et, si des vues générales s'en dégagent, des proietsde loi pourraient être 'déposés devant le parlemeni a bref dClai etpeut-être dès le mois de février, en tout cas pour les questions quine srrnt pas trop techniques. Dans ce cas, la mise en place desinstitutions centrales pourrait être avancée de plusieurs mois.

La conférence aura à examiner de nombreux p,roblèmes, parmilesquels lis attributions et la com'position des asiemblées ,législa-tives, le fonctionnement, les pouvoirs et I'organisation du gouver-nement; la détermination du régime électoral.

Des contacts que nous avons déjà eus se dégage une te.ndancegénéralement favorable au suffrage universel pour I'assembléecentrale et pour les assemblées provinciales.

Pour ma part, j'envisage la possibilité de recourir à un mode descrutin unique et je crois qu'il y a intérêt à écourter les opérationsafin de ne pas prolonger la fièvre électorale. L'êcourtement de cettepériode nous semble nécessaire aussi du ,point de vue économique.

Tout ceci rentre dans le cadre de la politique d'indépendance.Ce que nous désirions c'est que ces structures répondent aux væuxdes populations...

f'espère gu'avant la conférence de la table ronde, de nombreuxr contacts auront ,lieu au Congo. |'espère gue cette conférence sera

fructuense. La Belgique voudoa- y -coltaborer

de tout son cceur,avec tout son sens constructif. El'le prouvera définitivement auxpopulations du Congo qu'en 1960, l'indépendance seta une choseacguise; I'in'dépendance dans I'amitié de la Belgigue, dans la solida-rité des deux nations,

16 déaombro 1959

CE QUE SERAIT LA TABLE RONDE DE JANVIER 19@

(DrscouRs DU MINISTRE A LÀ CHAMBR3)

Alors que lout poroissait rompu avec le cartel, Ie disco.,rs

de M. De Schrilver appanlt comrne < h geste ultlme > téclamé :

Ilinilépenilance est promise pout tg6o et les rcvendicctions essen-

tielles du cofiel sont largemenl rencontrées.

Le-gouvernement désire gue les 'p,opulations du-Congo soientreprêseniées à cette conférence 'par 'des delCgués valables.

.

Cette confêrence d'honnêtes gens, ,de part et d'autre, doit nouspermettre d'entendre les voix des Congolais à un moment décisif etâe dresser un program,me à souimettre aux Chambres, programmequi aurait reçr.r,l'approlbation pÉarlable des délégués congolais.

f'estime que, pour I'instant, il faut s'inspirer de deux principes-:écourter ta pertode de transition qui, par'définition, est une-périodede malaise Lt enite" les recours trop nombleux au corps électoral,sous peine de ,provoquer sa désaffection à I'endroit des €rlections.

Ces deux principes s'inspirent des nombreuses audiences etentrevues que jiai eués en Afrique et en Belgigue'où i'avais à mes

côtés M. Scheyven.

(Jne conférence, dite de la table rcnde - j'accepte cette ex'pres-

sion, si romantigue soit-elle et même si elle évogue le roi Artihur -rteviait attoir liéu à la mi.janvier pour hâter la mise en place des

22022i

Page 111: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI À LÀ NEGOCIÀTION

M. Collard m'a posé des questions au sujet de la-table ronde'

Du côté belge, I'ai dela précisé que les.députés vjendront à cette

"".itài"i."-"'iirialite d'etitr du peuple belge. |e crois que c'est clair.

!e suppose d'autre part qu-ils voudrqnt là collab-o-rer à dégager

u"" iig""iolitique "o-Fur".'Après-ce qu'ont dit MM. Collard et

fiouriâ"*,'i'espère {u'il pourra en êtrre ainsi' Ce n'est pas à moi

à imposer un mandat aux parlementaires'

M.Collardaparlé,despartici,pantscongolaisàlata,bleronde.

Ien'aiiamaisditquecedevaientêtredeséluscommururuxout"r.iio-riu,ii.'L"rrqr; l" purl" de représe-ntants valables, cela signifiequ'ils doivent êtie les porte-parole des partis reconnus comme

importants.

(Texte du discours minisrértel à Ia chambre l" r5-re-r959; cette verrion est.établie

d'"o,n;-l; C"-o" Ru.d, À."[tique et des _notes.de séances. Ie textc dee AnnÀles

n'ayant pas encore paru 8u moment du tirage de "e

livre')

RESOLUTIONS DE KISÀNTU

aolutlons préconçues, elle souhaite que le Congo préconise les insti-tutions adaptées aux coutumes et aux préférences loca'les et répon-dant aux nécessités du pays. De si profondes transformationsposent de g'r'aves problèmes. Le succès exige de I'ordre, de labonne foi, le désir de faire ceuvre solide et durable.

> Continuateur de la dynastie gui a créé cet immense et magni-fique pays qui est le vôtre, je recherche avant tout vos intérêts pro-pres et votre bonheur personnel.

> |'ai tenu à venir en petsonne m'assurer su,r place des aspira-tions entières des populations dont I'avenir me tient intensément àc(tur.

> Depuis près d'un siècle, la Belgique et le Congo ont réalisÉune æuvre que le monde entier admire. Avec l'aide de Dieu, nosdeux pays continueront à faire de grandes choses dans I'union etla fraternité. >

(Allocution prononcée a la Radio de Stanleyville.)

1? il6oembre 1969

MESSAGE DU ROI AUX POPULATIONS DU CONGO

2? il6oembre 1069

RXSOLUTIONS DU CONGRES DE KISANTU

(PARTIS FEDERÂLTSTES)

il . < Etant donné que 'le gouvernement belge s'est ren'du àl'évidence d'accepter 'le ,principe de 'l'indêpendance directementa,près la confêrmce de la table ronde, et étant donné qu'aucune daten'a été proposée, le congrès fixe à la Belgique rendez-vous au5 janvier,prochain pour la détermination des modalités de passationdes pouvoirs.

Le congrès proclame pour ce falre,la campagne électorale ouvertedès maintenant en vue des êlections législatives.

I,l attire la sérieuse attention du gouvernement belge sur lefait que le gouvernement issu des élections lêgislatives entrerairnmédiatement en fonction.

Il attire aussi I'attention de la Belgique sur le fait que les partissignataires des 'prêsentes résolutions se refusent à toute discussionstérih sur les principes des r€solutions du ,présent congrès. Ilsdêclarent dès à présent se refuser à toute discussion, sur le plandes prlnclpes, dcs relations entre le Congo et la Belgigue avant

< Mes chers compatriotes, Belges et Congolars' me voici à

nouveau parmi vous. |L m'en réjouis' Il me tardait de reveni'r en

""ttu tur"â d'Afrique râyonnante d'esprit de nos efforts communs.

> De mon premier voyage, j'avais em'porté la conviction que

notre civilisatio; de;;it s'âniugét dans une voie nouvelle. Quei:h;;-r"

-;;;"rt"it- aËt"oit "l'Jt.o.iation de

- la Belgique. et du

bil; *iîUàr" de l'émancipation des po,pulations autochtones.

> Maintenant, il s'agit de saisir et de satisfaire les aspirations

laqitimes à;s habitants d"u Congo, tout eî leur évitant les décep-

tiJns d'une évolution désordonnée.

> Cette phase, la Belgique I'a abordée avec rêsolution' Spon-

tanêment, généreusement, âfe a appelé le Congo à une indépen-

dance prochaine.

> Lovalement elle exécute sa promesse selon des méthodes

"onr"itt-e#î"t-ft*p6ti.nce et I'intérêt de tous. Loin d'imposer des

222223

Page 112: Congo 1959 (CRISP)

DE L'OCTROI À LA NEGOCIÀTION

l'entrée en fonction rdu gouvernement congolais dans le cadre desprincipes rdont il est question ci-dessus. lls déclarent aussi ne pasreconnaître le vnte des Europê€fls, c€uX-ci ne remplissant pasencore les conditions int€rnationales admises pour l'exercice desdroits politiques au Congo.

> Le Congo réaffirme sa conviction dans le fédéralisme, seuleformule capable d'assurer le développement harmonieux et l'êpa-nouissement normal de tous les habitants, >

2, < Le congrès estime gue la structure fédérale est la plusviable dans un Congo indépendant pour gardd son unité nationa'letant souhaitée. Il souligne que les subdivisions ad'ministrativesactuelles sont Ên principe retenues. Il y aura donc six Etats fédéresqui pourraient être appelés < rêpubligues >> et qui seront subdivisésen provinces et en communes. Chaque république aura un ccvnseillêgislatif élu au suffrage universel direct, sans nomination, nicooptation, avec un p,résident élu au sein du consei,l. Elle sera dotéed'un exêcutif comprenant une équipe ministérielle présidée par unFremier ministre. Des ministres seron bien entendu placés à latête des départements rdes Etats fêdérés. La compétence des Etatsfédêrés s'étendra sur la santé puiblique, la famille, les affairessociales, I'agriculture, I'enseignement prim'aire, moyen et technique,les juridictions coutumières, t'art et la culture, les travaux pub'lics,la gendarmerie, le travail, I'information, les affaires intérieures, etc.

>> ,Consi'dérant que les Etats fédêrés sont autonomes, chaqueEta,t membre établira une règle constitutionnelle propre, laquellesera basée sur la constitution de I'Etat fédêrat.

>> Sur le plan national, l'Union des républiques d'Afriquê c€n-tr,ale

- en abrégé I'U.R.A.C. (qui sena donc la Fédération des

Etats Féderés) sera dotÉe d'un pouvoir exêcutif et d'un pouvoirjudiciaire. >

<< [,e pouvoirlégisla,tif comprendra,deux chambres : la chambredes députés ou I'assemhlée nationale et 'le sénat. Le sénat sera élupar les conseillers ,des Etats.

> Le,pouvoir exécutif : l'équipe ministérielle sera 'pÉsidée parun Premier ministre fêd&al Ses prérogatives s'êtendront à toutesmatières d'intérêt national : affaires étrangères, finances fédérales,armée, êconomie fÉdérale, tnansports et télécommunication, indus-trie, enseignement universitaire, éducation nationale, affaires inté-rieures et travail. >

221 225

tES OPNONS DU PÀRTI NÀTIONÀL DU PROGRES

27 rtQoombre 1969

LES OPTIONS DU PARTI NATIONAL DU .PROGRES

< Trois points maieurs retienne:rt actgellement I'attention :

I ) tlne opinion générale s'e)t,prime en faveur de I'accêlération deI'accession à I'inddpcndance. f"e P.N.P. se fait le porte'parole decette opinion; 2l Le peuple congolais, en pa.rticipant dans une .trèslarge majorité au scrutin de décembre a fait preuve de sa ryaturitépolitique qui milite,précisément en faveur de I'accélération du pro-cessus d'accession à son indêpendance. Ces électioùs, 3nx,quellesparticipèrent valablement rplus de 80 rp.c. de la population, consti-tuent un test pour les élections qui, demain, donneront à notrefuture nation son premier gouvernement. 3) C'est au 15 janvlerque le gouvernement belge a fixë. 'l'ouverture de la confêrence dela tabla ronde. Il faut fàire, à ce sujet 'deux remarques prélimi-naires : I ) C'est au Congo que ces assises doivent se tenir et, depréférence, dans une ville autre que léopotrdville; 2) Nous necom'prenons pas pourquoi le gouvernement belge, s'écartant deI'esprit de sa Constitution, s'obstine à vouloir faire participer desparlementaires à cette confêrence. Les événements des derniersjours ont,prouvé le danger de I'immixtion politique et partisane.dela Belgique dans des protblèmes concernant uniquement le gouver-nement belge et les porte"parole de I'opinion congolaise.

> D'ailleurs, la conférence de la table ronde ne pourra s'éter-niser. Elle ne ,peut offrir aucune occasion de vouloir diviser lesCongolais sur un point où ils sont tous d'accord : la constitutiond'un gouvernement congolais et l'accession rapide à son indep'en-dance.

> Dans notre esprit, rla conférence de la table ronde ne peutd'aucune manière ,prendre I'allure d'une constituante qui, elle, plustard, se penchera sur les problèmes de structure interne et externedu Congo indçendant. La table ronde devra simplement aborderles questions suivantes : a) L'Claboration d'un système électoraldémocratique permettant la constitution dans le plus bref dêlai d'ungouvernement congolais responsable devant la nation; b) La fixa-tion 'd'un timing précis pour I'accession à I'indépendance et à .lacréation ,du gouvernement en question, comrpte tenu des im,pératifgéconomiques et financiers; c) Sans vouloir préjuger des décisionsque'le gouvemement congolais prenrdra dans ce domaine, le P.N.P.suggère que la table ronde puisse exprimer sous fo,rme de væu ses

Page 113: Congo 1959 (CRISP)

qFwirf ]*tltçc-rc--FllFFlsq-q

DE L'OCTROI A LÀ NECOCIATION

vues guant aux relations entre la Belgique et le Congo en tant

qu'Etats souverains.

> C'est pourquoi, le P'N'P' fait la propo.sition :9tL111,"--.' L"

Co"go ;"Ud;J;i-u'". nécessairemenr'uné forme fêdérative, la

seule solutioo pou.,utt .ott.iti"t les exigences que posent l'étendue

;;;-*rfti", lu dispersion et la diver..qité de ses populations et

J; ses ,*r"our"", économigues. La Federation congolaise serait

Ji"ire" * Btut. provinciaux-gui, provisol"l1.t e.t Pour 9":,1:lto"td,'opportunit6, eponseîuiÀî-tJ" iiàit". administratives actuelles des

;";ifi;;;.'ë;;.i"* sl""L*ement congolais responsable :qu'il aPPar-

iàil;Ë;t"ar"-J"t a" procede, à "un regrou,pement de ces Etats

;^î.ài;;;;;G ;ii;ité" ethnisues des ptpulad:P-:' d";;;èr"-.;Àpie*."iÀi,re des économiés de ces Etats. Chacun de

.", Etttt,"ruit "tt principe souverain,-mais'dêléguerait,au gouver-

nement f.cdcràl où ii serait représenté les pouvoirs-rêgallens (.T*-naie, justice, emprunts, budgets, armêe, innpôts',télécommllnlcatlons'

transports, rep"ésentJi""Ëlteit "ger, etc')' La ca'pitale fédérale

;;ii;;t". tttuqu" état garderai[ la facultê de complêter quant

; fui û';;;;;i." à" .à" e""""Ïrs au mieux de ses inrérêts,, mais devra

;;;;;;t r'ir"ptt"'" du principe à la base de toutes les consti-

;;i;;lâa;.ies ,"le droit fcdcrai prime le dro* de t'Etat'

Quant à savoir comment arriver le plug rapi'dement nos{bl9à la mise en place d'un gouvernement fédérat' le communtque

orécise : 1) en eto.Càu"t immédiatement après la table ronde à

àes élecuons dans chacun des Etats provinciaux-pour.la mlse en

;Ë;'à:;;;-";;blâ éhe au suffrase universel et direct' dési-

onant en son seln une institution dénommée députation peraanente

:i'iâ"tË"îi ecîi"*L"t ;"t àétesuet à I'assembiée fédérale' Le chef

::. iÇiï;;;Jii"i"î'"ï" éi" -p

à'"1' u.remblée'de I'etat en -q.uestion.

IlJ*â-e*f5À""iËft"i a" porivoir exêcutif de cet Etat. L'Etat pro--ÀrliiJi""osat r de tous droits et pouvoirs ordinaires rd'une nation

#;;;Ji", .à"f-t"r-àroits régaliens et le droit- de sécession de

i.lËact"["",' "*tir"tu la f orme i-deal" de décentralisation souhaitée

o", tou, depuis si lo"giemps; 2) en créant I'assemblée fcdérale'

iii,i""riat.i;l;;;trtte'chu,'bre unique pendant cette période

ie transition, la tâche première de cette assemblée tédêrale sela

filb;;;ii"; âe la constitution. Elle deviendra en somme une consti'

tu-àote ,mais gérera également avec la collaboration des services

"a-ù"trrtifs"existanË, làs affaires_ cou-rantes du.pays; 3) pendant.1"-*l6,il;-6;

tr"rriîi-Ào,-tui prendra fin avec l'êlaboration de laËrirftîri"", l" R;i des Éelôes, faisant dérogation'de ses obligations

ffiilil;;iraf"r,Uuigls, Ls"t consdéré comàe arbitr-e_du. jeune Etat

Ë;;;Ë$6*a* aïf;"t" les prérogatives de chef de I'Etat. C'est

ià*"o,U}" fédérale qui 'proposêra 'les membres-du gouvernement

làJér"1, choisis en son'sein ou à I'extérieur, dont les mandats seront

226

tES OPTIONS DU PÀRTI NÀTIONÀL DU PROGRES

entérlnés par le Roi. ,Celui-ci sera représentê au Congo par unmandataire spécial.

Ainsi, dans les plus hrefs délais et compte tenu des contin-gences matérielles, le peuple coargolais disposera d'un gouverne-ment êmanan directement de ses élus. [a constituante se déclareradissoute dès qu'elle aura terminê les travaux de ,rédaction de laConstitution. Au même moment, le gouvernement fédéral et ,les

autorit€s des Etats provinciaux seront rdémissionnaires et de nou-velles êlections auront lieu selon le processus fixé par la nouvelleConstitution. La période de transition sera ainsi ierminée et lesrouages démocratigues du nouvel Etat congolais seront mis enplace.

(Communiqué du Comité National du P.N.P., signé par MM. Delvaux, ceclétaircnational, Bolya, président national et Lopes, vice-président national).

227

Page 114: Congo 1959 (CRISP)

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Page 115: Congo 1959 (CRISP)

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I. LE PROTOCOLE SOCIA.L DE LEOPOLDVILLE

< Iæs représentants des organisations interprofessionnelles desemployeurs et des travailleurs, signataires du présent protocole, sontconvenus de recommander aux af'filiês de leurs associations respec-tives le respect des principes suivants :

1) Le droit d'association, tel qu'il est reconnu par le décret du25 lanvier 1957, implique pour tout travailieur régi par contratde louage de services la liberté de s'affilier à un syndicat;

2l Considérant gue des bonnes rdations entre travailleurs etem,ployeurs sont indispensahles, les chefs d'entreprise et leurscollaborateurs acceptent le fait syndical sans restriction ets'engagent à ne prendre au.cune mesure de nature à gêner ouà rporter préjudice à I'independance et à I'activité des syndicats.De plus, il s'impose qu'aucune idiscrimination de quelque natureque ce soit, y compris celle qui serait fondée sur I'affiliationsyndicale, n existe à l'égard de n'importe quel travailleur con-cernant les conditions d'engagement ou de promotion, lesalaire pour le travail à valeur égale, les conditions de travail,le bien-être ou la stabilitê dans I'emploi;

3l Les syndicats doivent respecter la liiherté du choix ou l'apprê.ciation des travailleurs.

LIBERTE D'ACTION.

4) L'exercice du droit d'association par les travailleurs impliquepou,r les syndicats la liberté d'action dans la défense des inté-rêts professionnels 'de leurs affiliés sans porter atteinte à I'or.drepublic. C.ette liberté d'action confère notamment aux travail-leurs le droit de se réunir en dehors des heures et des lieux detravail, de poser des revendications portant sur des heures etdes lieux de travai'I, de poser des revendications poflant sur lesconditions du travail, de faire une propagande appropriée sansmettre en cause I'autorité des chefs d'entreprise, de recourins'il y a lieu à la grève, étant entendu que les actes posés doi-vent respecter les persoûnes et les biens. Le droit de réuniondêfini ci"dessus s'étend rà I'intérieuldes citês de travailleurs.Les travallleurs y habitant et désirant s'y ,réunir doivent dis-poser d'un local appropriê pour autan,t qu'il en existe. Les

231

Page 116: Congo 1959 (CRISP)

w '"Fr7.tæ"'FqF161174r"r'46pr-rr

PROTOCOLE SOCIÀL

représentants syndicaux doivent avoirlibre accès dans cescitês de travailleurs et dans ces locaux. Les organisationssyndicales avertiront le chef du siège d'exploitation de la. visitede leur représentant. Les con'ditions 'de travail englobentnotamment r I'application de la législation sociale, le règlementd'ordre intérieur de I'entreprise, Ies csnventions collectives etles contrats individuels de louage de services, I'application aupersonnel de 'l'entreprise du taux de salaire et la classificationdu personnel dans le cadre des dispositions légales ou conveïr-tionnelles en vigueur;

5) [.e fait que les syndicats reconnus au Congo ne groupentactuellement dans certaines régions gu'une proportion réduitede tfavailleurs sous contrat ne peut constituer une entrâve àl'étarblissement de relations loyales entre travailleurs repré-sentês par ces syndicats et les chefs d'entreprise.

TA PRESENTATION DES REVEND/CÀTIONS.

A cet effet, tenant com'pte des 'principes énoncés, les chefsd'entreprise veilleront à ce gue le fait d'être syndiqué n'entraÎneaucunê co,nséquence dommageable pour les travailleurs et ne leurenlève pas le droit d'exposer etr toute sécurité, soit personnellement,soit à I'intervention d'urie délégation syndicale, leurs points de vueou leurs doléances. Le statut des délégations syn'dicales fera I'obletd'accords régionaux entre organisations synrdicales et patronalesau niveau de la 'province. Le fait d'être syndiqué ne dispense pasles travailleurs de respecter I'autorité et la responsabilité du chefd'entreprise ou ,de son dêlégué. Au contraire, ils doivent observerles règlements d'ordre intérieur des entreprises, les accords conclusenire les organisations signataires du présent protocole ainsi quela disci,pline'du travail;

6) En cas de revendications collectives, les travailleurs sytdiquésdes entreprises peuvent, s'il y a lieu, introduire celles-ci ,par

I'entremise d'une délégation syndicale et se faite assister pardes delégues pefmanents blancs ou noirs ,du ou des siègesintéressés. De même, les directions des sièges d'exploitationpeuvent se faire assister par un dclegué de leur organisation.Il pourra être fait appel à des dirigeants d'organisations, depart et d'autre. Tout avantâge rtouveau, admis à la suite d'uneaction syndicale, sera indistinctement {reconnu à tous leg tra-vailleurs du siège d'exploitation se trouvant dans la mêmesituation.

23?

RECONNÀISSÀNCE SYNDICÀLE

EN CÀS DE CONFLIT.

7l La menace d'un conflit collectif du travail fera l'ôjet, au seinde l'entrçrise, d'un effort de conciliation auquel seront asso-ciés les représentants du ou des syndicats intéressés et desreprésentants de l'organisation patronale. F.n cas d'echec, lelitige sera soumis à une procédure'de conciliation définie parles- dispositions lêgales. Aucune grève, aucun lock-out nepourront être déclenchés sans notification ,d'un préavis légal,après @uisement 'de toute procédure de conciliation, étantentendu que les actes posés doivent s'accomplir dans le respectdes personnes et des biens;

8) Si un conflit collectif alfecte simultanément plusieurs entre-prises appartenant à la même ,branche d'activité et à la mêmerégion économique, ou encore plusieurs entreprises localisêesau même endroit, des contacts pourront s'établir en vue d'unesolution com,ûrurte entre reprêsentants de I'ensemble des entre-,prises et les organisations patronales et syndicales intéresséesau conflit, avec t'assistance éventuelle de représentants deI'inspection du travail;

9) En cas de difficulté d'application des principes énoncés oud'interprétation de ces principes, les organisations signatairess'engagent à se consulter et à se prêter leurs bons offices pourrecommander une solution conforme au texte et à I'esprit duprésent ,protocole.

ACTE DE BONNE FOI.

Considérant que des conversations officieuses sont de natureà favoriser une comprréhension mutuelle, les représentants des orga-nisations patronales et syndicales sont convenus de se rencontrersur le plan régional, provincial, professionnel ou interprofessionnel,chaque fois que les circonstances l'exigent ou à la demande de I'unedes parties, et éventuellement à titre exceptionnel sur le plan natio-nal dans des cas particulièrement importants.

Ils sont convenus de diffuser intégralement le protocole dansleurs ptrblications et de le porter à la connaissance des intéressés.

Ce protocole est un acte de foi. Les organisations en prêsences'engageit à I'appliquer loyalement. Elles décident de se réunirdans un an pour-tirer les conclusions de cette application.

$tné por le F6dératlon dcr Entrcprbce du Congo (F.E.C,); la FédéraHon Congolaisedcr Clamo Moycnnor (FEDACOL); lc Cinlédératton des Syndicatr Chréttens du Congo(C,S.C,C.)r la Féd6ntlon Gdnlnlc du Travall de Belgtque et du Congo (F.GLB.-C.);lr C,cntnlc G{ailreh dar Syndlortr lJbôraur (C.G.S.L.B.).

233

Page 117: Congo 1959 (CRISP)

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LETTRE PÀSTORÀLE COLLECTIVE

Aott 1060

II. LETTRE PÂSTORALE COLLECTIVE

DES VICATRES ET PRXFETS APOSTOLIQUES DU CONGO

BELGE ET DU RUANDA.URUNDI

L'Eglise manguerait à son devoir si, dans les circonstancesactuelles où nous assistons à des changements considérables, ellene rappelait pas aussi clairement que possible quel doit être le rôledes chrétiens au Congo et Ruanda-Urundi.

Miseion de I'Egltre.

Tout le ciristianisme rrepose sur l'intervention de Dieu dansI'histoire. Dieu s'est fait homme pour nous dorurer la vie divine.Voilà la Bonne Nouvelle gue I'Egtise est venue apporter à nospays. Fondêe par fésus-Christ et dirigée par I'action incessantedu Saint-Esprit, elle a reçu la mission de rassembler les hommesde tûute nation, de toute race, de toute ,langue, dans I'unité dupeuple de Dieu, pour les conduire à ta vie éterne,lle. Sa missionest donc essentiellement religieuse : annoncor aux hommes la Parolede Dieu, leur assurer les moyens efficaces du Salut et diriger lesâmes dans les voies de Dieu.

La règle pratique pour tout chrétien est cdle que Notre-Seigneur a rlui-même énoncée : < Cherchez d'abord le Royaume deDieu èt sa justice u (Mt., 6,33). Mais le chrétien, gui est fait pourle ciel, vit pourtant dans le monde et c'est dans ce monde qu'il doitréaliser $on Salut. Et comme ctr,rétien il a une mission à remplirvis'à-vis de ce mo:rde. Il doit s'efforcer d'y faire régner la vérité,la justice et la charité, de promouvoir toutes ûes valeurs humainesqui permettront à I'homme de mieux vivre en fils de Dieu; en u:rmot, de faire de ce mon'de, autant qu'il est possible, une ligure dumonde à venir.

Le chrétien doit assumar tous ces engagements dans le monde,il y est oblige par sa religion même. lC'est pourguoi I'Eglise a ledevoirt et donc le droit, en vertu de la mission qu'elle a reçue duChrist, d'instruire ses fidèles sur leurs responsabi'lités dans la citéterrestre.

IXgntté de la peiaonne humaine

Cette cité terrest're doit se construire en vue de l'épanouisse-ment de la personne humaine. Celle-ci a une valeur sacrÉe : Dieu a

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LETTRE PASTORÀLE COLLECTIVE

créé I'homme à son image et à sa ressemblance, et Il I'a sauvé auprix de son sang. c'est donc à promouvoir rla dignité de la personnehumaine, .à garantir le respeci- de ses droits imprescriptibles quedoivent s'attacher avant tout ,les institutions teàporefes.

Toute structure de la cité gui arboutirait à étouffer la person-nalité, à ,la ,méconnaitre ou à la sacrifier, ne ferait qu'une sociétécontre I'homme.

Mais I'homme n'est pas un être- solitaire, isolé, et moiqs quejamais en ce monde où nous vivons. Il ne,peut mener une vie vrai-sre:rt humaine, il n€ peut s'épànouir et deïelopper sa personnalitégu'au sein d'une communautâ: la c.ommunauté'familiate voulue pa"Dieu comme le milieu nêcessaire à I'homme, les com-un"uÉ;-ù;;larges_ or1 la personne humaine s'intègre dans la recherche en cqm.mun du bien de tous. chacun doit a'ioi,r sa place dans

""" .o-À*

nautés, trouver en elles le soutien indi,spensable à l'accomplissementde sa destinée et tetrr apporter le conc'ours d'un devoueËeni géné-reux.

La société terrestr€ doit être une grande communautê deshommes et pour les hommes.

Liberté et responsabilité des chrétiens.

s'il revient à I'Eglise de définir lss, ,principes moraux qui doi-vent guide.la société, dans le domaine iempôet c'est souJent auchrétien lui-même à décider de I'application pratique.

.. Aq plan de I'organisation technigue des institutions tempo_relles, le chrétien est libre, comme tôut homme, de choisir le,Toyels qu'il juge. les. plus aptes à assurer le progrès de la sociètèdans Ia justice et la charité. c'est le domaine p"op-re de l'action desl3ïcs. c'est p "uî qu'incombe le soin d'etabrir tà" rt"r"t"iËs'prri-tiques, sociales, économigues de ce monde,

"r, ,"rp".tàrri tùjou*

la vraie destinée de I'homme a,ppeilé,par Dieu et sauïé par le Ch"i"t.Mais li,berté et responsabilitê vont de pair. Libre de choisir

les instituticrns, l'homme-est responsab,le de rlÀ "tt"i.

, ruîo"n"u"ou Ie malheur d'un peuple peui ett dépendre. cette respon"utirite:..r-].,"-1"

des plus lourcl-es qui soient. Les chrétien, ""-;;;;;; ,'ydérober. Adultes dans la foi, adurltes dans ra vie civilè, ib ont àagir en hommes libres, ;"r,p";;bi;;-dll"u"" u.t"". '--' -ry J

Les chétiens et la politique.

La politiqu.e est I'art de conduire la société vers le bien de tous.ue souci du bien commun doit constituer re critère fondamentar.

236

CINETIENS ET INDEPENDÀNCts

L'exerclce du pouvoir ne peut être mis au. senrice de I'in'térêt parti-cu,lier des'diriieants ou d'une catégorie de citoyens : il doit servirI'intérêt g€nénal.

La politigue èst essentiellement I'affaire des laïcs et l'Eglisecomme telle n'entend pas intervenir dans la mise e'n place et lefonctionnemènt des institutioùs. Elle demande à tous ses fidèlesd'y collirborer activement, en citoyens soucieux du bien du pays,en chrétiens soucieux de la destinêe divine de I'humanité. Carchacun des rnemrbres de la communauté doit avoir son mot à di'reselon ses capacités et ses possibilités. C'est pourguoi nous souhai-tons gu'olt établisse une rloi électorale déterminant avqg justice hspouvoirs et les devoirs des citoyens appelés à exprimer leur volonté.

Entre-temps, nous avons le devoir d'éclairer les chrétiens dansI'usage qu'ils ferbnt de leur liberté,politigue en leulra'ppelant drunefaçon .plus précise leurs droits et leurs obligations.

Ind{pendalrce.

L'Eglise salue avec grand espoir I'annonce de I'independancedu Congo et du .Ruanda-Urundi. Blle se plaît, à cette occasion, àrendre un hommage solennel à l'æuvre gue la Belgique ê âccom-plie en Afrique. Elle est convaincue gu'avec'la loyale et généreusecollaboration de tous, ces 'pays.peuvent devenir prospères et heu-reux, capables 'de tenir dans l'histoire de I'Afrique et du mondele rôle que la Providence leur réserve.

Déià dans leur;Déclaration de 1956, les Evêques du Congo etdu Ruanda-Urundi avaient affirmé le droit des habitants de cespays de prendre ,part à la conduite des affaires publiques, et sou-ligné que I'Eglise comsidère l'énnancipation d'un peu'ple com'me légi-time du rnoment gu'elle slaccomplit dans le respect 'des droitsmutuels et de la charité.

Le Pape Pie XII, dans son Encyclique FIDEI DONUM du2l avljl :1957, êcrivait notamment : < ,l'Eglise gui, au cours dessiècles, vit dêjà naître et grandir tant de nations, ne peut qu'êtreparticuliprement attentive aujourd'hui à I'accessioqlde nouveauxpeuples aux responsabilités de la liberté politique.

Plusieurs fois déjà, Nous avons invité les nations intéresséesà 'procéder dans cette voie selon un esprit de paix et de com'pré-hension réciproquê. ( Qu'une liberté politigue juste et pro'gressivene soit pas refusée à ces peuples (qui y aspirent) et gu'on n'ymette pas obstacle r, dlslons-nous aux uns i et Nous avertissionsles autres de c rcconnaltre à I'Europe le mérite de leur âvânc€-ment ; sans con influence, éten'due à tous les domaines, ils pou,r-

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Page 119: Congo 1959 (CRISP)

LETTRE PÀSTORÀLE COLLECTIVE

raieît être entraînés par un nationalisme av€ugle à se jeter dansle chaos ou dans I'esclavage > (Radiomessage de Noël 11955). Enrenouvelant ici cette double exhortation, Nous formons des væuxpour que se poursuive en Afrique une ceuvr€ de collahoration cons-tructive, dégagée de prêjugés et de susceptibilités réciproques, pré-servée des sêductions et ,des étroitesses du faux nationalisme, etcapable d'étendre à ces populatio,ns, riches de ressources et d'ave-nir, les vraies valeurs de la civilisation chrétienne qui ont dClàporté tant de bons fruits dans d'autres continents >.

L'Eglise, qui a été la première à confier des responsabilitési,m,portantes aux Africains, veut favoriser cette accession à I'indê-penrdance en mettant à'la disposition de ceux qui doivent organiserles rouages de I'Etat les lumières de la doctrine chrétienne enmatière dbrdre internatioqral, de démocratie rpolitique, de relationssociales, de vie,professionnelle, d'activité économique.

Les enseignements lde son divin Fondateur, comme I'action qu'Ila exercée en elle au cours des siècles, ont enrichi la sagesse deI'Eglise. Ils lui permettert d'apporter aux peupfles les' ,principes quiétablissent les communautés nationales sur des bases solides.

Qrclques problèmes particuliers.

Certains problèmes particulièrement graves se posetont, dès ledêbut, à la conscience des ,dirigeants de nos communautés du Congoet du Ruanda-Urundi.

1. - Quel que soit le régime que se domne un Etat, si I'on veutgu'il soit stable et conforme au génie de la nation, il est nécessairegu'on l'enracine dans les ûraditions iles plus éprouvées et les plusauthentigues. Tout peuple a son trnêsor de sagesse séculaire etd'expérience pratique qui lui vient des anciens et où s'exprime- sapersonnalité, il serait peu sage de ne pas en, tenir com'pte.

2. - Le sort des petits, 'des pauvres, des masses déshéritéesencore si nombreuses, doit être au premielplan rdes p,réoccupationsde I'autorité. Un effort énorme reste à faire pour amener ces popu-latiqns à la maturité politique comm€ à une condition de vie pleine-ment humaine.

Une évolution politigue, sociale ou économique qui favoriseraitune minorité en nêgligeant tle ,bien-être d'une grande partie dupeup'le cr,éerait une situation injuste et inacceptable.

Les réformes politiques ne sont pas-un but en soi; elles ne sejustifient gue dans la mesure où elles assurent efficacement le biencommun.

238

CHR,ETIENS ET POLITIQUE

3. - La com,munauté nationale peut être réatisée selon des [or-nules divdses. C'est aux citoyens d'en décider dans les formeslégales. Mais leur optioJr doit reposer qurr des bases-objectives etsaioes. et tenir compte du bien de I'ensemble tel qu'il a été forméhls"toriquement. Sont à proscrire les solutio,ns qui rlèseraient les

intérêtj rde certaines régioars, ou de certaines races, ou de certainescatégories de citoyens, qui les réduiraient à la misère et à la rêgres-sionl qui 'les eurpêcheraient de participer normalement au progrèset à la civilisation.

4. - Nos pays auront encore besoin, dans différents domaines,d'une aide étiangère. Les modalités de I'inté.gration des- sujetsétrangers, qu'ils viennent d'autres contrées de I'Af'rique

-ou d'autres

contiients, doivent être conçues avec générosité dans 'la ligne dudroit international admis par I'ensemble des peuples civilisés' Ilfaudra donc veïller à garantir la sécuritÉ personndle et les intérêtslégitimes de tous ceux gui, palleur présence et leur activitê, con'trilbuent à la marche de ces pays vers le progrès.

De'leur côtê, tous ceux qui sont admis à ce titre dans la com-munauté nationale doivenf servir loyalement les intérêts supérieursde leur nouvelle patrie. I[s ont à respecter tout gouvernementautochtone légitlme et à I'aider dans sa tâche. L'Eglise espère gqecette collaboràtion se fera toujours dans un esprit de mutuelleconfiance.

5. - Nos communautés aursnt rà s'intégrer elles.mêmes à lacommunauté qnondiale. 'l[ n'est plus possible actudlement - s'il lefut jamais

- i un pays de vivre seul, sans I'appui des autres,rçlié sur lui,nême et préoccupé uniquement de ses problèmesintérieurs.

C'est dans la mesure où nous saurons, dans un esprit loyal etouvert, prerdre notre place dans la solidarité universel[e des nationsgue nos rpays pouffont vivre et grandir dans l'indêpendance.

Et sur ce point, comme le rappelait le Pape Pie XII dans sonAllocution du 16 juillet 1952 aux participants du Congrès pourI'entente internationalg ides peup'les ; < une grande responsabilitépèse sur ,les catholigues : ils doivent, avant tout, être conscientsgu'ils pont appelés à surmonter et à vaincre les étroitesses natio-nales, et à chercher une vraie entente fraternelle entre les nations...

a Dès leur enfance, ils ont a'p,pris à considérer tous les hom-mes, sans tdistinction de race, de nation et de couleur, comme lescréatures et I'imâge de Dieu, rachetés par le Christ et appelês auxdestlns éternels, à prier pour eux et à les aimer. Nul autre groupehumaln ne présente des conditions aussi favorables à tous les pointsde vuc rpour I'entente lnternationale. r

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Page 120: Congo 1959 (CRISP)

LETTRE PÀSTORALE COLLECTXVE

Devoir dee électets.

. Tous-les ciloyens, sans doute, ne srnt,pas directemett appelÉsà .diriger les af,faires du pays, mais rtous auront à cæur dÉercerpleinement- leurs droits et ileurs devoirs en matière politique. C'està -eux qu'il appartient de désigner les respursables de:la conduitede,l"Etat.

9u." tous prennent ce droit au sérieux, conscients de la .gra-vité de leur choix. Ils sont tenus en conscience à assumer, sebilesmodalités étarblies par ,la loi, les responsabilités politiques qui leursont confiées,

Il leur 'faudrait des motifs réel,lement graves pour pouvoirs'abstenir de participer aux électioars ou pour érnettre ùn votâ blanc.

Qu'ils usent donc de leur droit pour désigner, sans esrprit par-tisan, préoccupés uniguement de I'intérêt du ,pays, des

-homrnes

sages, prudents, com,pétents et attachés profondemânt au bien com-mun.

Un peuple,-dit-on souvent, a le gouvernement qu'il mérite. euenos. peuples sachent'donc mériter, pàn leur vigilance, leur maturitéet leur souci de I'intérêt national, des dirigeants iniègres et com-pétents qui s'acquitteront dignement de léur haute iaission.

Devoirs des éluE.

Les véritables homrnes politigues se considèrent,non coneme lesa.rtisans de la prospêrité exclusive d'un groupe ethnique, ou druneclasse sociale, mais comme'les serviteu"r du bien cômmun.

- Mandatés par la communauté pou,r la gouverner, ils devront lui

rendre compte de ta façon dont ils auront géré'les affaires d.e I'Etat.Leurs resp.onsabilités seront lourdes. La f-onction de législateur oud'homme de gouvernement réclame une com:pétence poulsée et sanscesse accrue, un sens précis de la justice, un jugement sûr, unegra'lde a,rdeur au travail et surtout un dévotrenenitotal a la chosepublique. rl faut donc que tous ceux qui aspirent, dans l"* ae.i"de servir ,le pays, _à

jouej un rôle politique, r'y p"âp"""rrt à.,rec uneconscience exeurplaire. En revanche, ils doivent être assurés depouvoir compter sur I'aide positive de tous les citoyens.

. L'Fglise est- convaincue gue l'élite de ce pays sera à la hauteurde sa tâehe et elle lui promet solennellement sa f.y.t"

""il"loi"tio".Lee partis politiques.

Il est normal et légitime gue les citoyens, pour faire valolr,

240

CHRETIENS ET POLITIQUE

dans le cadre du bien commun, leurs intérêts 'particuliers et ceux deleur groupe, s'organisent en partis politiques.

Les options pratiques peuvent être rdifférentes, pourvu qu'ellesviseat toujours au bien de la communauté. Il est donc du,devoir deliEtat, pour assurer la liberté de tous, d'admettre et de favoriser lamultiplicité des partis.

Et il est légitime et souhaitable, dans nos pays, gue les catholi-ques, sur'le plan des institutions temporelles, collaborent avec deschrétiens d'autres confessions ou avec des non-chrétiens.

Si I'Eglise, en certaines régions, a parfois marguê son appui àun parti déterminé, c'est qu'il était le seul à offrir les garantiesindispensables du point rde vue chrétien. Mais elle n'a jamais con-sidéré cette situation cornme un idéal.

Dans cette æuvre de collaboratiqn au gouvernement de la cité,les chrétiens feront preuve d'un christianisme intégral et d'unefidêlité a,bsolue aux règles de la morale. Ils mettront leur énergie,dans le cadre de 'la légalité et de la liberté, à faire triompher lesprincipes de la justice et de la charité.

Ils respecteront les opinions religieuses des autres et ils sonten droit d'attendre de ceux-ci gu'ils n'em,ploient pas la force poli-tigue pour entraver la mission de l'Eglise.

Morale politique.

La politique, dans ses buts, comme dans ses méthodes,n'écha'p,pe pas à la moraile. Toute activité humaine reste soumiseaux normes de la moralité et aucune fin, même excellente, ne peutsuffire à justifier les moyens.

Il est important d'instaurer au Congo et au Ruanda-Urundi,dès les débuts, des mæurs politiques saines. Une ému'lation hon-nête ,peut être un des meilleurs facteurs de progrès. Mais on neperdra jamais de vue que I'adversaire politigue reste un homme etun megrbre de la communauté : les droits de ,la minorité doiventêtre respectés et d'autre ,part I'o,pposition politique doit être loyaleet constructive.

Qu'on bannisse donc de la ,propagande comme des actes degouvernsment toute violence illégale, toute pression injuste quiporte atteinte à ta liberté, toute excitation à la haine ou à la ven-geance. Ie bien commun ne peut résulter que de la lêgitime colla-boration de tous.

21t

Page 121: Congo 1959 (CRISP)

LETTRE PASTORÀLE COLLECTIVE

Les fonctionnaireg publics.

Si les gouvernements passent, si la politique d'une nation subitdes fluctuations, i,l est cepenrdant un corps dans I'Etat qui assurela stabilité nécessaire : c'est celui 'des fsnctionnaires publics.

Personne n'ignore les services rendus au pays, dans le passéet encore'maintenant, par I'administration à tous les échelons. Parailleurs l'évolutisn rapide de nos pays vers I'indépendance pose desproblèmes nornbreux et difficirles aux organisrres êtablis.

Læs fonctionnaires doivent s'attacher à les rêsoudre sans pusil-lanimité et à initier convenablement'les cadres africains à Ia bonnemarche des services. Nous souhaitons que tous ceux gui appor-tent le concoulrs de leur compêtence âux nouvelles institutionsaccepterrt de servir avec dévouement et intêgrité.

La famtlle et l'Etat.

L'Eglise a touiours réservé, dans ses préoccu,pations, une placede choix à la famille chrétienne qu'alle considère comme un desplus beaux résultats de son action apostolique.

La fami;lle est d'ailleurs la cellule de tbase de la sociétê et I'in-térêt véritable de la nation exige gue ù'institution familiale soitef ficace,rnent protégée.

La législation doit tenir compte du droit des chrétiens à fonderune famille chrétienne, elle doit favoriser le respect des normes dela'morale familiale. ,Certes le droit fa,milial et les coutu,rnes peuventvarier d'un ,pays à 'l'autre, 'mais il est des règ,les universelles donton ne peut s'éloigner.

1. - La conception chr€tienne du mariage repose esserrtielle-ment sulla liberté de consentement des êpoux. Il faut donc gu'ilspuissent s'engager sans contrainte et d'une façon définitive r lanatule même du foyer et sa stabilité sont en jeu. Il existe chez nousdes traditions respectables, mais il faut rechercher loyalement lesmoyens d'assainir certaines coutumes qui feraient peser sur lemariage un poids inacceptable. Tout ce gui sape les fondementsde la 6amille, comme la polygamie et'le divorce, doit être énergique-ment combattu. L'institution de la'dot ne peut 'pas a.boutir à oppo-ser au mariage ,des jeunes un obstacle insunnontable.

2. - Se,lon les pays, la notion de la farnille peut preadre uneextension différente, et la conception de < [a grande fa,mille > sien honneur chez nous sbppose avantageusement aux dangers del'égoîsme individr.rdl et familial. Mais au sein de cette grande lamille,

212

CHREIIENS ET VTB SOCIÀLE

le novau fondamental que constituent le,père, la mère, et les enfants,

J"il-i*it d'une autonomie et d'une intimité 'privilêgiées'

Comme le rappelait notre Déclaration de 1956 t < '['e pàe est

le chef naturel de ia fanille. [,a mère est associée à cette autoritê.Nii"

"t"" "i I'Elat ne peuvent se substituer au père comme chef

de la famille r.

3. - t es parents ont une responsabilit€ toute-spéciale et immé-

diate envers ceux gu'ils ont "ogérd"e".

I'ls sont-les pt-emiers êdu-

;;;a;l"ur" "ifu"ts et rià ne peut remplacer la-formatisn

initi"t" reçue au sein de la famille. I,ls sont en droit d€ pouvoir

"h;i;i; ii6'rà*t l'école qui rêpond aux exigences de leur con-

science, et ce droit doit être garanti par I'Etat'

.1. _ |I'l est légitime que ,les parents, poul assrrfier l'avenir de

leurs enfants, leur- transmettent ,le patrimoine Qu'êux-mênes ont

i"it a" leurs pères et gu'ils ont girde et accru alr prix de leur

i"Ù;;-' ;b;t ;t,père et'à la mère-qu'il appartient de gêrer le bien

commun familial.

L'Egllse et FEtaL

L'Eglise et I'Etat constituent des sociétés différentes et auto-nomes, ei chacune d'elles a un but propre. L'Eglise veut respecter

scrtr,puleusement cette ind@endance du pouvoir temporcl- en son

domaine et revendique pour elle-m€me une égale ind@endance en

tout ce qui rdlève de sa compéteoce.

Pourtant, vivant dans le m€me pays, ayant la charge. des

mêmes pooulations, ces deux sociétês ne Peuvent s'ignær. C'estleur coliaÉoration loyale, dans le tespect et I'estime mutuels, quipeut le mieux .ssurei,le bien du pays. Les relations concrètes entre

i'ngl* et'l'Etat diffèrent de pays-à 'pays : c'est dire gue I'Eglises'ada,pte volontiers aux circonstances.

Dans le passé, nous avons connu une période - de relations

oacifiques entrl I'Eqlise et I'Etat, et c'est ensemble qu'ils ont âccom-'pti

""e ceu\rre civllisatrice. On ne 'peut que souhaiter la même

entente avec les prochains gouvernements.

Dans les questions où elle est directement intéressée, comme

I'enseignoment, ies mouvem€nts de jeunesse, l'éducation populaire,les eùvree sociales, les institutions hospitalières, le réglme de laorooriété fonclère, les subsides aux missions, I'Eglise est disposée àlhe't"her avec ler autorités cornpêtentes les solutions les plus aptes

à favorlrar lc blen du pays et de ses habltants.

Nor 'pryr nG lont pa! €ntlèrement cathdllques. [æs chrétiens

213

Page 122: Congo 1959 (CRISP)

mq-llçÎqsf .TçqllltEE"n?q-ç4t*çg:Pfffirlrw:w+$rn'lrrTrrç,41wr

LETTRE PASTORÀLE COLLECTIVE .

devront donc collaborer avec des non-chrétiens ,pour l'édificationde I'Etat. C'est ainsi gue peut se poser le problème de la < neutra-lité > de I'Etat.

Profondément religieux, nos peuples ne pourraient s'accom-moder d'une Constitution d'un laïcisme agressif qui rrenierait touteréférence à Dieu, princitpe de I'autorité ,légitime. L'âme rbantoue vitdepuis toujours de cette vérité : c'est de Dieu gue vient toute force,tout pouvoir, toute vie, faisant ainsi écho à la parole de Saint Pau[ :

< Il n'y a'point d'autorité qui ne vienne de Dieu u (Ro-., 13, 1).C'est à la protection divine qu'il faut confier la destinée de nosjeunes états.

Si I'on gntend la < neutralité > au sens de la souveraine auto-nomie de I'Etat dans I'ordre tempord, ou de la parfaite ,liberteIaissée à chacun de pratiquer sa religion, une telle neutralité necontredit pas les principes chrétiens. Mais I'Eglise devrait condam,ner toute laîcité qui prêtendrait imposer à la nation une conceptionathée et matérialiste de la destinée hu,maine.

Le chrétien et la vie économique et sociale.

Sans une saine économie, fondement de toute indépendanceréëlle, sans un travail assidu, un,état prospère est im,possible. La vieéconomigue est nécessaire aù progrès dans tous les dosraines :

sans progrès économigue, pas de développement ide I'enseignem€ntni des æuvres sociales ou médicales.

Chacun des citoyens, selon ses moyens et son degré de r€span-sabilité, col'laborera au développement économigue du pays. Cetteobligation atteint plus ,particutièrement ceux qui sont ( économi-guement forts >.

La solidE-rité internationale est un des facteurs de la prospéritéd'un pays. L'appdl à I'assistance extérieure est un droit, mais ilimplique te devoir de garantir en toute justice les intêrêts lêgitimesde cgux gui ont appo,rté leur aide.

L'écononÊie, pas plus que la politique, n'est une fin en soi r

elle doit servir le bien de I'homme. C'est pourquoi le qneilleut sys-tème éconoanique reste insuffisant s'il ne s'accompagne pas d'unbon système socia,l. Dans certains centres nous connaissons déyà uneactivité économique semtblable à celle des pays indusûrialisés. C'estdire gue gsnt posés tous les problèmes des relations enûre patronset ouvriers, entre capital et travail.

Les évê-ques du Congo et du Ruanda-Urundi font appel à tousp.our que, dans ces relations, on a,piplique la doctrine-jociale deI'Eglise telle gu'elle a êté définie pai lés derniers Papes.

211

CHRETIENS ET VIE SOCIÀLE

Pourtant il semble opportun d'attirer I'attentioar sur quelquesproblèmes particuliers.

[æs salalree.

Dans nos pays, la différence des sala'ires entre les diversescatégories est très grande. Nous n'avons pas à .éttldier les causesde cè phénomène. Mais il est de notre devoir de rappeler que larépartiiion des richesses doit être aussi éguitable que ,possible etque ceux qui ont des qua'lifications spéciales ne,peuvent pas pmfiterde leur 'petit nomlbre pour exiger une rémunératioin exagÉrée quicondamn'erait 'les simples ouvriers à une vie de 'misere.

Il paraît dcmc nécessaire gue l'écart entre les salaires les p{usélevés et les salaires les ,pilus bas soit ramené à une plus juste pro-portion.

En tout état de cause, I'ouvrier a droit à un < salaire minimumvital ). Àussi longtemps qu'une entreprise engage un travailleur,efie s'engage elle,mê,me à lui garantir, quelle gue soit la conjoncture,de quoi subvenir à ses besoins essentiels. Ce salaire minimum vitalest déterminé ar la loi dansrla fixation du < salaire minimurn 'lCgal >.Aussi la première chose qui s'impose est de respecter scrupuleuse-ment celui-ci. MalheureusemÊnt il se situe encore souvent en dessousdu minimum vital. Il faut donc veilfler à le fixer plus exactement.

De plus, I'ouvrier a droit à un salaire Juste, dont I'importancedépendra des conditions économiques et de l'incidence'de son ffavailsur Ia bonne marche de I'entreprise. Qu'gn n'oublie pas que, selonles enseignements de I'Eglise, I'ouvrier est propriétaire de sontravail €t qu'en échange rdu don de ce travail il a droit à une justerétribution.

Enfin, I'ouvrier ayant charge de famil'le a droit à un salairefamilial dont {es modalités 'doivent être fixêes selon des ctitèreséquitahles.

Drolt au havail et chômage.

Le droit au travail est l'un des premiers droits de I'homme.Responsable de lui-même, providence de sa famille, ,l'homme 'doitpouvoir, par son travail, assurer sa subsistance et cel'le des siens.St le marchê du'travail doit être organisé en tenant compte desexigences de l'économie natlonale, il doit cependant toujours êùreconçu rdanr une pertpective vraiment humaine.

D'autre ,prrt, ll nc tufflt pas de créer 'la possibilite matérielledc travaltllcr. ll faut encore créer un cllmat favorable à la mise au

215

Page 123: Congo 1959 (CRISP)

LETTRE PASTORÀLE COLLECTIVE

travai.l. La communauté tout entière veillera nota,mment à lever lediscrédit gui pèse trop souvent sur crertaines formes de travail :

travail des apprentis, travail de la terre, travail artisanal et, defaçon g€nérale, tout travai'l manuel.

Il revdent aux éducateurs de donner à tous, des le jeune âge,I'estime du travai,l sous toutes ses formes et de développer la con-science professionnelle. Il revient aux autorités ldu pays et à toutela communauté de fairre partici,per effectivement les travailleurs à laprospérité nationale. Une tdisproportion marquée entre la rémuné-ration rdu travai'l manuel et celle rdu travail de bureau ne ,pourraitqu'encourager la ,méfiance et ila désaffection envers le travailmanuel.

Iæ travail est rle devoir d'État de tout homme, et Dieu en afait une source d'élévation morale et de sanctification. Le chômageest donc aussi bien un,mal moral qu'un mal écsnomique. Il nuit à lavaleur,personnelle tdu travailleur réduit à I'inactivité, aux conditionsde vie de sa famille et, rpar les séquelles ide I'oisivetê f.orcê,e, il a unefâcheuse répercussion sur toute 'la moralité puiblique. Tous lesmoyens doivent être ,mis en ceu,r/re rpotrr assurer le plein emploi, poursupprimer ou rêduire le chômage et pour garantir à ceux que lechômage frapperait tem,porairrement, un reclassement rapide et unminimum de vie convenatble. Dans les moments particulièrementdifficiles, des sacrifices devront être consentis sur [a rétribution ducapital et surles réserves mêmes de I'entreprise. Une politique cou-rageuse d'investissements rpourra êtrre nécessaire; le but poursuivipas tous devant toujours être le bierr commun.

Nous croyons derroir sou'ligner ,qu'en bonne justice une partieau moins des revenus provenant tdes capitaux mis en valeur par letravail des habitants de nos ,pays Idoit être r€investi sur ,place porrleur dévelo'ppenent. Dans les circsnstances présentes l'épargne envue d'investissements nouveaux est un ,devoir impérieux pour ceuxqui ont ,la possibilitê de faire des économies.

Par ailleurs, I'apport des capitaux étrangers restera longtempsnécessaire. Il faut donc gue I'ordre public, ,le respect de la propriétéprivée en ce qu'elle a de lêgiti,me et I'exacte fidélité aux engage-ments souscrits entretiennent un climat de confiance sans lequdl laprospérité est impossible.

Relatione humainee.

Les 'prdblèmes du travail ne peuvent être résolus sans l'établis-sement de bonnes et loyales relations entre rpatrons et salariês.

Celles-ci doivent reposer non sur [a lutte des c'lasses, principe

246

RETÀTIONS HUMÀINBS

oppocê à l'esprlt chrétlcn et d'allleurs rmaintenant dépassé, mais surleur solida,rlté.

Dans tous les domaines de la vie sociale, les oppositions raciales,ethndques, sociales, culturelles, ne ipeuvent qu'engendrer I'incom-prûhension et le désor.dre. Elles empêchent la nêcessaire col'labo-ration de tous à la prospéritê matêrielle et spirituelle du pays.

Les chrétiens ont un rôle particulier à iouer en cette matière. Lagrande loi de la charitê inspirera leur conduite et les rendra respec-tueux et bienveillants envers tous. Ils chercheront à créer autourd'eux un climat de conf,iance mutuelle et d'entraide gui puisseamortir,les heurts inévitables rdans un ,msnide où des cultures diversesexistent côte à côte.

Lee classeg moyeflfleE.

C'est avec satisfaction gue nous voyons grandir constamnentle nombre de czux qui appartiennent aux classes dites moyennes.Car sans celles-ci une nation saine et prospère est impossible. Dansle commerce et la petite industrie, elles rendent des services indis-pensables. E'lles sont ap,pelées à témoigner d'un heureux espritd'initiative et à constituer un facteur de staibilité sociale. Noussouhaitons que la loi favorise ûeur dâveloppement et garantisse lesdroits de tr'initiative privée.

Le mo'nde rural.

Les ,problèmes dont nous venons de parler se posent surtoutdans les centres intdustrialisês. Mais ce serait une grave erreur quede se préoccuper uniquement rde ces milieux. Car I'immense majoritéde nos populations appartiennent au monde rural. L'agricu,ltureconstitue une des rprincipales richesses de nos régions et elle est àrnême d'assurer de quoi vivre à la plupart de nos compatriotes. I[faudra en faire comprend,re l'irnportance à tous les habitants dumilieu rural et freiner I'exode inconsidéré de ,la jeunesse vers lesvilles.

Uhe organisation adéquate du monde agricdle s'impose : for-mation technique des cultivateurs, ldévelo,ppement judicieux desentreprises ,de culture, outillage, débo'uchés, organis:nes .de crédit àbon marché. Une telle organisation 'devra résoudre les problèmesgue,pose la propriété foncière : un système foncier gui empêcherait,pour quelque raison que ce soit, tle rural de trouver par son travailsa subslstance et un mode de vie digne de I'homme, seiait un systèmeInmoral.

217

Page 124: Congo 1959 (CRISP)

LETTR.E PASTORÀLE COLLECTIVE

On ne négligera pas {a formation intellectuelle et morale de cespopulations, le problème 'des délassements et de I'utilisation desloisirs r éloignées des centres, courpées du mouvement qui anime lesvilles, elles risquent, si on ne fait rien ,pour elles en ce domaine,d'être con'damnêes à la stagnatioar.

Enfin il sera bon d'encourager les habitants du monde ruralà s'organiser en associations professionnelles, syndicales, mutuelles,qui ûeur permettront de mieux prendre conscience de leur rôle dansla nation ainsi que d'assumer une part plus 'active à leur propreprospéritê et à celùe du pays.

Coocluglon.

Ayant ainsi rappelé, conscients de notre charge ,pastorale dontnous sommes responsables devant Dieu, quelques-uns rdes principesqui doivent inspirer les chrétiens dans leu,r vie civique, nous voulonsterminer cette Déclaration par un pressant appel è tous.

Appel aux élites ,de demain. Une jeune'génération se lève quidevra affronter des tâches plus lourdes que celles qu'ont portêes lesgénérations 'précédentes. Que les futurs responsa.bles ne se laissentpas griser palles mirages du,pouvoir et la perspective de promotionshâtives; le sort de tout le pays dépendra de leur compétence ou deleur incompétence, de leur égoïsme ou de leur désintétessement,'deleur conscience ou de'leur'désinvdlture.

Appel en particulier aux universitaires et à tous ceux qui ontfait des études supérieures : leur nombre et 'leur qualité témoignentdu grand ,pas de;a franchi sur la voie du progrès, et ils portent unegraÀde partie des espérances de demain. Ces espérances, il fautqu'ils les justifient par u,n travail assidu, un esprit ouvert, un désirefficace de ùravailler à la ,promotion'des masses.

Appel à la charité de tous : irl faut aibsolument surmontËr toutesles oppositions de races, de tribus, de milieux sociaux, d'intérêtséconomiques. Qu'on écarte ce gui divise, qu'on rejette les rumeurstendancieuses; qu'on s'attache pl'utôt à ce qui unit : la nation, laciv,ilisation chrétienne, la solidarité dans le travail, la marche auprogrès. Que la presse en particulier s'inspire de ces princi'pes,qu'etrle sache remplir loyalement et objectivement son rôle d'infor-mation de I'opinion, qu'elle soit dans {a nation un facteur constructif.

De tout son cæur I'Eg'lise sup'plie Dieu pour nos pays et leursdirigeants, présents et futurs; elle invite les chrêtierrs à s'unir frater-nellement dans, une 'prière ferwente ,pour obtenir de la Providencedivine les plus abondantes bénédictions sur le'Congo et Ie Ruanda-Urundi.

2tA8

MILITÀIRES BEI.CiES ÀU CONGO

" III. L'Br{voI DE MILITAIRES BELGES AU coNco

1. L'artlcle 1", allnéa 4 de la Constitution belge.

< L,cr colodca, poaresaions d'outre-mer ou protectorats que la B"lgique peut acquérir

ront régir prr dcs lois paficulières. Ler lroupee belges destinéeo à lern délenee ne peu-

vent être recmtéer que par des engagements volontaires ).

2. l-a loi du 29-7-1953, attlcle 22.

< En cas d'émcutcr ou de troubles Eravea, Ie gouvomern général peut réquiritionncrlcr troupcr ct moyens'dur b.*t.. Cb pouvoir ne peut êtrc délégué. I.e gorwerneur général

dérigtne I'autorité mititaire à la diaposition de laS*lle il placu les mité€ et Iee moycnr

ayant lalt I'obpt de la réguisltloû t.

12 aott 1969

3. [æ projet d'Anêté Royat.

Le rz aoûj rg58, Ie Mtntsk:e de la Difense Nattonale soumit at Conseili!'Etat (section de ldgisthttôn), ut proiet t'ondté toyal modtfturt I'onata duRésent ilw rc-7-5o portorrlt statut du pewonnel conwa il'Aln<tue. Le nouoeat'lexte d.evt,llt petmelfie I'offectation ile toul militorûle teconnu physl4tnmentoptc, anx bases méttopolitalnes aa Congo.

L'avis favorcble fut rcndu pu Ie Conseil d'Etot h 2t ianvîer lggg : cet

ovts aàmettatt non ee:glement Ie princtpe de I'oflectatton tolftce mois pré'ctsait qlæ tout h personnel des bos"s, y comprls les non-oolontdhsa, lombatttoul I'applicatton de I'arttch zz ile Io lrit du zz-7-55 ftéquisition possibhpar Ie Gornerneur Gén&aI).

S novenbre 1950

4. la quertion du Président du Partt Socialbte.

< Jc voudralr vous poret une question, J'espère que vout répondrez qu'tl n'eet par

onvfuag{ d'envoyer dcr mlhdcnr belges au Cbngo. Je veur lntervcnlr danr cette Chanbletant qu'll n'æt par hop tard. Sl vour me ditee qrrc tc m'effraie inutilement, tant mierx,malr r'll y a un profot d'anêté myal, fe vour Ie demande et ie vour en pric. gardez-le àtltrc de prolct, et n'allcz par plur lotn.

Envopr dor mlhdrnr ru Gngo, voyoz.vorr., cc rcralt d'aLord unc abrurdte'

[a voudnlt.olh, qur te Bolglquc nc pocrrlt rupportct lc poldr d'tme parellle poltuque

219

Page 125: Congo 1959 (CRISP)

srFfT'FqqaFr

MILITAIRES BELGES ÀU CONGO

et engager, si ie peu employer cette forrnule, à la fols son argent et ses ftle, JVtatl p dlr :

-e-u ,i elle te fouvait, quell"s que mtent lea closs€s de la populatton. quelleo que solent

leurs oplnlons politlq."r, soya certains qu'u.e polittque de c. genrc-là, Ia Belgtquê tr.

vordraii p., lu f.t*, que le Congo n'accepterait pas davantage qu'on la ftt et q'e ce

sdait la perte délintHve de tout espoir d'r-e rolufion pacillque.

(Questton posée par M. Coltand, è la Chambre, te 3-rr-r959, Aanales Parlementaireo.

no 88, page uz).

3 novemDre 1069

5. La réponse du Mintetre de la Défenee Nationale.

. J. déstre dir" de* mots en réponæ à la question qrd a été posée psr M- Collard,

à sôvoir r'il enhatt dans les lntentlons du gouvemement d'envoyer des mlllciens at Congo.

Je voudrals rappeler brièvement dans quelles conditims Ic gorr"m"-"tt a été anené

à ee poser c€tle question.

En février rg18, sollicité par ses senices et notamment par Ia forcc aérlenne, qdconnaissalt deg difficultgs à envoyer sur nos L.rér au Congo tout le pensonnel rp6aa[s6

rà.ssai"e, par Ie système du volontarlat, le Mtnlstre de I'époqte, aprÈs conruhaton der

luristes du département et aprèe avoir pris connatsganc€ d'rme note lurtdlque établte dèr

,95" p61 les reprérenrant, du, Mioi.t."e des Alfatres étrangèrcs' de la Dé{ense Nauonaliel du Congo, a pris une décislon dans les termes gue volci :

. Læ personnel degtiné au forces métropolitaines stattonnéer au Congo belge peut, au

besoin, êhe déslgné d'olftce. CL.gt. cas me sera roumls pour dé"ition. t

C'est gur base de cette déciston qu'à parttr de mars rg58. mes s€rvlces ont été amenés

à porter certalnes modtfl"atiorr au texter Iegislattfs et r€glementalre", d" faço. À exécoter

ceile décision ministérielle.

C'est alnsi qu'a été élaboré Ie texte d'un arrêté royal, hansmis au Conseil d'Etat .nôott 1958. En janvier 1959, Ie Conseil d'Etat a fait connaltre son avig, qui conlirmatt le

point de vue de mon honorable prédécesreur et des furlstes qu'il avait consultér, à savoh

qu'une telle disposition était confome à notre Constitutlon et à nos loig.

Mais le goo""m.*..t s'est posé Ia questlon de savolr sl ce8 tertes a"aidti .t"or. wrintérêt et si, su Ie phn d" I'opportrrrité, il pouvait convenlr de Ie* dotn"r force etprbliaté.

Sur le plan de I'opportunité, un t*te comme celui-ci n'est pas susceptible dlnterpr$tations dangereuses. Paretlle initiativ€ a été prlse, disons-le, ln tempore norl suspecto et nonpas pou être adaptée à une situation co-*e celle que nous connaiggons au;ourd'hui. Unterte de ce genre paraissait sâge et permettait notamment d'assr"e" à nos bages d'Afdquetout le personnel spécialisé n6cessaire pour entretenlr nos avions de transport, pour pouvolr

maintenir le fonctionnement de nos services générau: et des cadres. voire mêmc pouguantir Ia sécurité des bases et dee dépôts qui y.sont situés, nous devlons alnsi norna-Iement avoir Ia porsibilité d'asr.er tout ce lonctiomement dan Ie! meilleurer condltlonrpoasibles et non pas seulement par la voie du volontartat. Matc aulourd'hd, parelllc mcnnerisquant d'être soumise à une interprétatlon néfagte, Ie gouvemement a erttmé que. danrIer clrconrtancer prérenter, ce texte ne seralt paa prls cn conrldératlon. ll a déada qu'tl

250

MILITÀIRES BET,GES AU CONGO

n'appotlcrllt aucun mllldcn rur nor batcr cn Alrlque et qu'tl contlnueralt uniquement à

ddrlgncr dcr volontalrcr pour cer rcrvlcar' >

(Réponrc dc M. A. Glsôn, Mlntstr" d. la Dé[".t" Nationale, à la Chambre le

j-rt-rg5g, Annaler Parlementalrer, no 88, p. rl),

3 novembrs 1969

6. Iæ Bureau de la Fédération Générale du Travail (F.C.T.B.).

1æ Bureau de la F.G.T.B., réuni mardi 5 novemb.e, rour Ia présiden"e d" Désiré

Van Daele, a'est préoccupé du problème de I'envol éventuel deg mllicieng au Congo.

Il a'élève avec fo*e cpntre cette perspective.

C'eat pourquol ll 3'oppoeera par tous les moyens à I'envoi, sous quelque prétexte que

ce goit, deg milicieng au Congo belge.

Il rédame d'urgenc. une entrevue avec Ie Premier minlstre, assigté des ministrer de laDélense nationate et du Congo belge et du R.randa-U"undi, alh de lerr erpose" Ic point

de we de la F.G.T.B.

Novmbre 1969

7. Un tract dee ieuneeees socialbtes et comnrufltstes.

Jeune travaillerr,

It y a quetques jours, le rang a coulé À nouveau au C,ongo, comme en fanvler.Maie les gendames et Ia ( [o.ce ptbllqte > ne pourmnt pas sulfi.e à réprimer

Iongtempo Ia juete révolte du peuple congolair. Deia, en c€ moment, des ælonialister

installés là-bac. réclament l'crvoi de troupes belgeu pour < maintenlr I'ordre >'

Nous ne -a..hons pas I On ne nous fera pas, nous iermes travailleurs' secir de

g"rdar-"s contre nos ca-a"ade, congolais, atr profit de I'Unton Minière et autres société!

a béréfi".. labuleu, Signer un engagement pot" Ie Co.go, ce n'est pas fairc ut beau

voyage, c'est o'engager à briser des grèves, tuer et peut-être se faire tuer'

Nou& organisations de ta ieunesse ouwière belge, relusons de toot Iatgeer entralner

dans cette aventure qui ne sert ni les travailleus congolais, ni les travailleurs belges, mair

rculement qu"lqtes colons et de riches sociétés'

Vous qrd allez entrer à I'amée : Refusez de vous engager pour partir au Congo fahe

la guerretpour I'Union Mintère.

Voue qui pouvez être rapp"lés ; Refusez de partlr. Nos organlsationg Iutteront avec

vour et trlompheront avec votg de ces projete criminele.

1r Jcrmcr Galdcr Soiiahrter. I-.a Jeunesre Sltrdicale, La Je*e.." Commmigte.

25t

Page 126: Congo 1959 (CRISP)

tv. PRoBIEMES FINANCIERS DU CONGO (t96o-r965)

()ctobre

Corrclusiotts de la Commissionpour fétude des problèmes financiers du Congo

(Document inédit)

N' 62. -

La commission n'est pas compétente pour êmettreun avis sur les eontingences 'politigues. Mais elle attire I'atten'tionsur le fait que n'importe quel programme de redressement écono-mique et financier du Congo sera 'pulement théorique si le pro-blème 'préalable

politique n'est'pas résolu, en ce sens que le redres-semeat êconomique et financier dépend essentiellement des pos-sibilités 'de financement des investissements nécessaires et quecelles-ci quelles que soient ,les modalités envisagées su'p'posent unecertaine confiance dans I'avenir.

Cette condition est évidemment préalable pour les investisse-m€rlts privés dont I'importance est primordiale.

Mais cette condition est également préalable pour les investis-sements publics. On peut en effet difficilement concevoir que l'éco-nomie helge accepte d'assumer la charge considérable de I'aidedésormais nécessaire et du financement des investissements publicsindispensarbles si ,les perspectives politigues ne sont pas raisonna-blement éclaircies.

I-a confiance dont il s'agit est douhle : celle des populationsindigènes dont le concours est nétessaire mais aussi celle de lapopulation métro,politaine dont le concours est demandê

- et

noh moins essentiel - à la fois dans 'le secteur privé et dans le

secteur public.

M 63. - L'importance pour la Belgique de ses liens économi-

ques avec le Congo est souvent et à juste titre soulignée.

La Commission a essayé de la chiffrer, bien qu'elle se rende.ornpt€ gue les chiffres, en I'occurence, traduisent inadéquatementles réalltés.

D'aprèa lcs calculs faits, une rupture des liens économiguespourralt entrtlnarpour la Belgique une régression de I'ord,re deI à 6 jh dc ron prodult natlonal...

253

Page 127: Congo 1959 (CRISP)

PROBLEMES FINÀNCIERS

N" 64. - Dans ,le cas d'une décision de principe positive, l,ô-iectif étant le maintien du taux d'expansion économigue actuelcompte^tenu. de l'évolution dêmog""phiqu", 1"" "".".Ëuidutior,.oe ra \.ommission sont, résumées, les suivantes :

,_ . 1) une partici,pation ingispensable du Congo lui-même à l,ef_tort cte redressement sous la forme d'une ,rédustioin substantielle*d^".{'g l:_lgg"t ordinaire (défici maximum r,5 miiliarJi-pardes augmentations de recettes fiscales et surtout pu" des dininu-l1T:_* olp"rses qur ne -porrrronr être acquise, q"é -oy"nnant desrciormes de structure, -l'objectif étant non p"" d" âiri** t"volume des services rendus, rnais ,bien ,leur coût unitaire;

. b) une aide bdlge-gratuite (environ 2,5 milliards) sous formede contributions annirelies à un'fo"a, aâ";;;;;' *-"

c-) une aide belge sous forme de coatribution à une sociétê deDéveloppemenr éran1 entendu qu" i"-bî;;- J; l"i""iË"""r"-Duerarr a son prqpre développement 'par rapport à ra dite sociétéde son portefeuille mobilisaHï;

^ d) le,s aides prévues sous. ô) et c) devront permettre le main-trcn des depenses publiques d'investissements à un niveau Douvants ctever progressivement de Z à 9 milliards, pour

".rur", î,"*purr-sion économique fondamentale et le,progres dia,l ;

e) un encouragemeart aux investissements privés, par desmesures fiscales appropriées et par un système aâ-à".îii"- établi:y:^i-T-!1t_u,,-urt"i large que possible ei comportant des primeso assurance adéquates ;

- f) le recours dans toute la mesure possible aux moyens definancem ent ex rérieurs, institu rion s i"t"r"Jti"iàt;;, ;;r*;ir; g".,et en,particulier les pays du Marché Commun ;

- g) dans le cad,re d'un plan d'ensemble, la possibilité pqur lef ran c con solais de

"'"ppuv"t.pr.rs r., ge*-"ï ;;;"1;;;il1ïsI"g

"a."à une coopération plus élroile des d'eux "yrtt.À-.""et]iià'*",confusion de leurs responsabilités.

Etant donné I'importance et I'arnpleur du programme envisagéet la nécessité d y aslocier la population africainË, l;-;;";;" ""pose cre savoir s'il ne conviendrait pas d'assurer sa coilaborationpar une cqnsu'ltation ,préalable. cetie guestion est du ressort cleI'autorité politique.

- N" 65, - Dans le cadre d'un tel programme, Ia contributionde la Belgigue serait approximati""*"it iu zuir"rrte ,---.-'a) une aide de I'ordre d,e 2,5 milliards piar an ,

254

PROBLEMES FINÀNCIERS

b) une contribution aux investissements publics principale-ment dont te montant dependra de I'aide étrangère gu'il sera pos.sible d'obtenir, étant entendu que rl'aide totale de cette nature,belge et étrangère, devrait atteindrre environ 5 milliards par an;

c) une contribution sous forme d'investisse'ments privés, y com-pris I'autofinancement, telle que le montant total de ceux-ci atteignel0 à 12 milliards par an.

COMPOSITION DE LÀ COMMISSION r MM. DeVoghel (Banque Nationale); Mertens de Wi'lmars; Coppée; Van-deputte et H. d'Aspremon&Lynden (Cabinet du Premier Ministre);Brassine (Cabinet de ûa Vice-Présidence du Conseil); Kervijn del.cttenhove et d'Haeze (,Cabinet des Finances); Wertz et Wolle-canp (Cabinet du Ministre du Congo); Vercruysse et Neuman(Banque Centrale du Congo).

255

Page 128: Congo 1959 (CRISP)

v. PROGRAMME ECONOMTQUE ET FTNANCTER

DU GOUVERNEMENT

(Présenté par le Ministre du Congo)

I novembre 1969

S'il est vrai que Ie rceud du problème congolais est Burtout d'ordre politiguc, Ies

aspects linanciers et économiques ne peuvent pas être négligés. Je I'ai rappelé très claire-ment dane mon message du 16 octobre. Pour être viable et prospèrc, le nornel état quiémerge doit avoir des bases linancières et économiques solides.

Du point de vue économique, fe peu décrire Ie sitmtion comme suit : I'économle

congolaise connalt actuellement m redressement indéniable, dans Ie domain. d. la p--duction et de I'expoÉtation, L'économie ængolaise, fort sensible au fluctuations conjonc-

turelles, a pâti de Ia récession, qui e'est surtout fait sentir dès Ie premier Bemestre rg58.Actuellement la conjoncture mondiale se situant dans une phase ascendante, le Congo cnprofite également.

Le chillre mensuel des exportations pour juillet 1959 atteint même m recond ksto-rique. Que I'appareil de production congolais ait résisté à Ia Écession et à Ia tension poli-tique, prouve que Ies stnctures de I'économie congolaise sont suffisêmnent eainea et qu'lly a lleu d'envisager l'avenir économique du Congo avec confiance, à condition que,sans tarder nous puissions sortir de I'état actuel de criee financièrc et que, à plus lorgu"éclréance, Ie C,ongo puisse bénéficier de I'apport de capitau matérielg et hrmrains, d'inver-tlscements et de tedrniciens.

La reprise de Ia production et de I'exportation ne peut faire oublier porntant quel'économie congolaise est confrontée avec des problèmes nombreu. En effet, le Congoreste un pays encore économiquement sous-développé. Le démanago impressionnant àpartir do rg5o (année, à partir de laqu.ll. le ptran décenaal a été appliqré et a laitrentir seg elfets bénéliquec) a permis d'augmenter Ie .e"enr national par Labitant d'rmefaçon fort substantielle. Malgé ce succès, Ie niveau de vie actuel reete fort Las et néces-

rite la continuation et I'intensification des effo*s de tous, Congolais et Belges,

N'ouLlions pas non plus gue Ia disparité de niveau de vie entre Ies populationrautochtonee des villes, vivant d'un salaire et celui des habttants de Ia campagne, estgr.rd.. Dès lors, nous devons veiller à ce que sur les plars économique et piycLologique,le forgé entre Ia ville et Ia brousse ne s'élargisse plus ; que, par æntre, Ies derx alent leurplace dans un ensemble hamoniern, où Ie progrès de I'indushialisation va de pair avec

Ie relèvement de la productivité dans Ie sec,teur agpiæle.

La promotion du bien-être des populations autochtones a touiours été un dea soucismaieurr de l'æuvre que Ia Belgique a entreprise en Afrique. Plus gue jamais, Ies effortedanr Ie domalnc 6conomique devront être polarisés vers ce but.

Autrc donnéo or.onuoll" de l'économie congolaise. autre dtlficutté majeure : Ia pous-

réc démographlquo lrù. lorto. h population autochtone du Congo s'accrolt actuellementdc *l % par rn, grôc! I dor taux de mortalité er balge. et wr taux de natalité élevé.

livalu6o acluollomonl I r1,5 mtlltonr d'habltante, la population du Congo dépassera

proLablomonl lm rd mllllonr on r96t.

257

Page 129: Congo 1959 (CRISP)

PROGRÀMME ECONOMIQUE

ll faut trouver me occupation pour ceu qui vlennent grordr ler cffectlle dc Ia -

mah-d'æuwe et une place dats l"s écoles pour les feuner. Et at I'on parvient à augmen-

ter annuellement Ie revenu national du pays àe z,Z 1o ceci permet tout juste d'éviter quc,

par I'accroirsement de Ia population, le niveau de vie moyen te ee "édui"".

Ce n'est que

Iorrq.ru too, pÈlvenons à relever Ie "evett global dec populations autochtones au delà

de z,Z /o, qu'on attelnt Ie polnt, où Ie progrès économique devlent réel.

SITUÀTION BUDGETÀIRE

onl ontralné unô dlmlnutlon dcr rércrvcr de change, Ierqueller16 octobro rgtg, à 4,5 mtlltardr.

Malr lo rlgner de rcdrrrremcnt sont là.

ont été ramenéer au

Je vous ai erquiseé bdèvement les données essentielleg qui caractérlsent I'écononrlc

congolaise actuelle.

Læs imrnenoes res6orrces à valoriser. ls reprige der exportaùonr, I'andem au travail

des Eutopéens inrtallég au Gngo, la parttctpaHon consdente de plur en plur grande dc

la population congolaise à l'effort économlque, leur soil de savolr et le déeir du progrès.

largement répandu. irrtiftent pourtant un optimisme certain danc l'aptttude londamen-

tale de I'économle congolalre â gurmonter Ia crtge actuellc eù dc csntlnuer danr Ia volc

du progrèe,

C'est des problèmer llnanclers que ie voudrais mâlntenant vous entretenir, en esqulo.

sant la gltuation actuelle. et ea hdiquant lea mesurca urgentes de nature financière quc

Ie gouvemement compte prendrc dans l'i-médiat.

r) Depuir la fin de la guene iusqu'en 1957. I€ Congo a été largemcnt relf-ruppor'

ttnE; Ies budgets oodinatrea ont présenté réguhèrement des excédents importants.

r) A partir de 1957, la détérioration de la conionchne lnternationale et la batsre du

pdx dec produits de Las. ont provoqué un revirement de llévolutlon contonctmelle. Iadimtnution des recetteo flscales, consHtuées en partie par ler droitr de sortle, Ia diminuHon

des recetes de dtange, par sulte de la batsee de la valerrr der cxporlatiou, amenèrent

à la lots un decéCuthbre budgétalre crolssènt et Ùn fuuisement proge$if der résepes de

drange,

Au rurplur, le desaquiltbrc budgétatre fut, è partlr & ,gZZ, accru Pat des augmen'

taHonr cunddéraf,ler de dépcnrer dont le caractèrc êait nettement rtnr*urel.

Dè" Iorr. en un rctafivement court délat, les importanter Érerucs buJgétalres et résee

ver de &ange de la longuc péttode dc prorpérlté furcnt conromrréer.

:) A psrttr de 1959, les hddcnts de natnre poltUque plovoquèrent un arr€t * noa

generalire cepcndant - der hvertisscmcntg danr Ie rcctcnr privé atnrt qoc der hanrfertr

de tr€rorcrte et d'fuargne verr la Belglquè.

Deux rérleg de &l$rcr tlturheront la mesure danr laquellc le dtuatlon r'crt dét6dorÉc.

Au budget ordhatre, ler bontr antérleau ont latt placc à un défiat dc o'7 rrrtlltard

cn 1952 et de r.5 dlltardc cn 1958 i pour 1959, le defiat prévu de l,l dlllardr rera

Fopablement même plue élcvé. Il pagcralt I t a mtlltard! cn 196<r rt dcr mcrgler. tnlrdrncs de redlesremmt n étalent prtrcr,

D'aubc part, lcr cxcédentr dc la balancc dcr palcmcntr .c rcnt muat on dCftatr çl

258

On peut être certàin que la situation économique déprimée par l'évoluUon der prlrnr lc marrhé lntemational en 1g58 et par les événementr dc 1959, r'améliorcra en 1960.

En cffet, une reprise conioncturelle est nettement en couls dane les pdnclpaux payr dumondc.

D'auhc parl. lel -erues que la Belgique et le Crngo prcnnent, doivent anainh Iccltmat politique.

Sl cct auatnirçment n'était pae réaliré au pr€alablc, n'tonportc quel programme dcrcdrerrement économique et linancier du Congo resterait purement théortque. Un telredresoement dép.nd, .r effet, essentiellement des possibilitas de linancement dec lnves-ll.lementr nécesraires et celles-d, quelle" gue solent ler nodelfieg cnvisagécr. tuppoæntunc certaine confiance dqns I'avenir.

Ia conhancc dont tl s'aglt crt doublc : eellc dcr populailonr hdigèner dont Ic con

coun ert nécessalre, mais aussi cellc de Ia population métmpolitalne dont le concourr crtdemandé à la foig danc Ie secteur privé et dans le eecteur public,

l* Gngo et la Belgique dolvent, pour sorûr dc I'lmparrc finandère et pour relanccrl'économle du Congo gur le voie de I'expansioo, mancher la maln danr la main,

L'elfo* du Congo est néccssalre, il est même primordial à plur longue échéancc,

En effct, danr Ia prespective de I'tndépendancc veu laquelle le Gngo pmgrcuc àgrandr par, on peut d'oree et déià aflinner que le C,ongo Écrô ce que les Con6olair enlercnt eu-mêmes.

Lær populationr congolaiees Belont, en demtère analyre, ler prlndpaur arûraar dc lcurhen-être ou d" leur décltn économique, social et politique.

A court terme, Ia rtaLihsatton de la crlse flnancière ne sera Éallrable quc ri Ie Cotgor'artreint, pour sa part à un ellort hès important de redrtrceûtent danr lc domaine dar

fhanccr publiquce.

It.

tltto* d., Congo dcvra abouttr o, une r6duction inlortante du deftat du budg€t

ordtnalra,

Gpcndrnt ll n'y a par hcu de re dlrsimulcr que cette téduction ne "uflira por à faicdbparaltrc I'trnpmrc. C.ommc ler lnvcrtlrsementr du eecteur publlc devralent pouvolr r'élever

pro3scttlvcmcnl pout lrruror I'erpanrlon économlque fondamentale et Ie progrèr rocial. laroldbn dolt ôtro rcchrrchft drnr do nouvclla modalilér dc flnancement'

b C,onao I lrd rrrd n rlwrlt roillr do la crlrc actucllc. L'aldc de h Bclgique r'avèIc

tndtrpmrrbh. Non nlmmt h Congo rortc-t.ll un pryr rour'dévcloPPé et, dc cc chcf,

259

Page 130: Congo 1959 (CRISP)

PROGRÀMME ECONOMIQIJE

mérite-t-il l'attention généreuse de pays plue riùes, mats la Belgiqu" ,," po,*.it abandon-ner un payo, où des intérêts économiques sont consldéraf,les, où tant de compatriotee ontinvesti leu travail' Ieurs capitau, Ieus peines et continuent è Ie faire. Et, qui plue est, laBelgique a une obligation morale à pousuiwe et parachever I'æuvre civilisatrice qu'elle aentreprise d.ns I". domaines économique, social et hmanitaire et dont les résultats deI'avis de tous les observateurs impartiau justilient une fierté légitime. Au moment où nousvoulons, que Ie Congo s'émancipe de notre tutelle, il est inconcevable que nous Ie laissionsIes mains vides. La démocratie. Ie grand pays que noue voulons voir sugir au cæur deI'Afrique, ne gauraient guwivre gans Ie soutien d'rme économie gaine,

Consciente de Ia haute teneur morale de I'effort à foumir, Ia Belgique est certes prête àcontribuer, avec Ie Congo, dane un plan d'ensemble, à redresser Ia situation actuetle.

Etant donné Ia nécessité de continuer Ies investissements publics, Ie Congo, même enpratiquant une politique d'austérité draconienne, ne saurait faire disparaltre immédiatenentIe dgficit complet de ses budgets. Je vous ai dit que Ia solution do p.oblè-e doit êùecherchée dans de nouvelles modalités de financement.

Quelles sont les mesur€s concrètes que Ie Gouvemement propose ?

r) Le Gowemement proposere pour 196o un FONDS D'ASSISTANCE - à inscrireà un budget spécial - centralisant toutes Ies fomes d'aide que Ia Betgique apporte aucongo et au Ruanda-unrrdi et aux Territoires d'outrc-Mer de la communauté Enro-péenne.

Cette assistance se monterait porn Ie Congo, en 1960, à t,5 milliards, qui comme leeautres postes de ce budget spécial, devront être procurés par un empnmt à terme pour lasouscription duquel le Gouvemement s'adressera d'abord directement au grandes entre-prisee financières et industridlles belges.

e) Le Gouvernement prépare aussi Ia création d'ue SOCIETE DE DEVELOPPE-MENT du Congo dont Ies actionnaires seront, au premier chef et à I'origine tout au moin',le Congo et la Belgiqæ. l-Jltérieument, d'autres pays po'rraient fualment y participer.

L'apport de Ia Belgique se fera par souscription au capital de Ia Société. Cette sous-cription, d'un montant envisagé de r milliand pour 1960, sera libérée, suivant des modalitésà convenir, par u crédit au budget spécial. On pornrait s'inspirer à cet égard des dispositionsstatutêires de la Banque lnternationale,

La créatlon de la Soaetg de Développement et du Fonds dâssistance, iointe peut-êtreà un recours accru au moyens de financement stérieus et notamment ôux lnstitu5onsintemationales, devrait pemettre au Congo de firancer son impasse budgétaire ordinaireet extraondinaire, toutes deu contenues dans des Iinites acceptables.

A cet égand, ie tiens à faire connaltre à Ia Chambre que mon Département et leGouvemement Général travaillent au projet de nouveau programme d'expansion écono-mique et gociale surtout en vue der réalisations à poursuiue en 196o-196r.

ilL

Mais il y a lieu.de rouligner quiil ne servirait à rien de pouwoir au hnanoement derinvestissements publicr rt conÉlafivement Ieg invegtfugenrentr prlvér vcnalent f IICchtr.

260

tE FRÀNC @NC'oIÀIS

Porn ccltc ralon, dcr mdurea dofuent être pri'cs potr en@lgôgcr lec lnveatiegements

prlvér et lac|llter lcur flnanccmcnt.

Actucllement dé1e, I'exempUon d'tmpôts est prévue pour les no,wellcs mtrepdses

pcndant let cinq premlèr€c annéer, de même que I'erempton der droitr d'i-porta6on sru

l'cr prcmlères irrtilutio* et lee matières premières qu'on ne peut Pas sc procrner enr lomarrhé local.

It semble cependant que I'effet udle de ces mesue! en faverr des lnvesûssementr

privés att été mulé p"r dcc considénËons de conionctuc poltUqoe, I-orsque cclle-ci se

,u". "-élioréu,

il ert certaln que l.s -esures en cause ou d'aubce mesures eélcctiver poul'

ront se révéler efftcacec.

Iær effo*g danc ce r€ns riequent polrtant d'être vains si Ie dCtéqdlibrc de la balance

dcr paiementa amenait à fairc craindrc I'instauration de -."ureg protectrlctc eous la formc

p", .xempl. d'un cdntrôle d"e chtng.s.

Poqr rcdrcsser Ie dedquilibrc de la balance des palementr et introdrdre urr lmportant

élément de confi.n"c il s'indique d'instaurer une coopération monétaire entre Ia Belsique

et Ie Congo, plus rpécialement entre Ia Bangue Nationalc de Belgiquê et Ia Banque

Cenhale du Congo Belge et du R.randa-Urundi.

Un appui monétaire de la Belgique au Congo asssreralt le renforcement dc la posi-

tior du fraic congolair et partant la "o.fiarc"

dans cette monnaie. Or, la tolidité de la

momaie corgofiisi ert tndiepensable pour pemettre ; te maintien du pouvoir d'adrat du

fnnc congolair, Ie développement de I'épargne interne au Congo, le finanæment à court

terme de l'économi. et dee pouvoirs publics, Ie placement der emprunts ptbltcs intêieurs

et *térieurs ainri que tr'apport des capitaux extérieurs nécessaires pour réaliser des inves-

tis3ements pmdu4ife. læ progrès économique au Congo et la promotion mciale des Congo-

lais exigent la consewation d'une monnaie stable.

Pou attetndre crt obiecUf, le Gogvemement se pmpoge de dernander au Parlernent de

constater par voie légirlati"". la "al*r-or du [rat"

"ongolais r rnrintenant deflnt par

dé.r"t - ur "orfi"^.nt

Ia tenern-or que cefte monnaie possède actuellement. Cette valern'

or est Ia même que cetle du f"aoc belge. Ainsi les deu monnaies, tout en restant distinctes,

auront cÀacrme 'ne b.ge identtque pmvenant d'rmc déciaion du mêmc légirlaterr.

La Banque Natiomle de Belgique et ta Banque Centrale du Congo Belge et du

Rur.da-Urundl calrcfveront, "rlacrm.,

leurs réeerves monétairec, mais Ia gestion de celles-ci

fora I'oblct entre ces deux ine6hrtions de convenËone pa*ioùèrer. Notamrnent en vue dc

I"ak". i. 66uver11re deg déficit" temporaires d" l. bala."" des palements du Congo, Ies

r{rcwcr dc c,hange de la Banqoe Cenfalc seront renforcées pâr unc intewention de la

Banqur Nafional.. C"ll*a pr.ndn Ia forme d',rn apport tanporatre - à del condlgont à

aonr"nl, par lcr banquer iniéresoées - avec I'agsentiment du Gonvemement ' de moyenr

dc palemcnt crtérlcurr d'nrre part, et dc la posrtbtltté pou la Banque Gntrale de convertlr

Itblrmcnt auprèr dc la Banqrrc NaËonale en toutes agtrce monnalcr rêa âvolrt cn [ran6

bclgcr, d'rutrc parl.

Dcr modtficr1on. dcvront ôtrc apportéeo ôu: stôtuts dc Ia Banquc (intrale et lclranc bclgc rsr lntrodull danr tcr moycnr dê couverhnc légaux du lranc congolair.

L'lnlonrn[on dr tr Brnquc Natlonalc crt rubordonnéc à ccrtaln6 condifionr. A[tn

d'aolurr loul ftnurormrnl lnllelollo dc l'6conomlc congolahc, Ic cotlltctent de cowcrture

dt lr Brnqur Crnlnh x1.1 11.p€cla d lcr avancor évcntucllcr do la Banqu" C,cntrale au

26t

Page 131: Congo 1959 (CRISP)

PROGRÀMME ECONOMIQI.IE

Gngo et au Rumda-Ur*di ainri qu'aux organismes dont.les engagem€nts ront earanË..seront limité€s atr plalondo actuels.

Dans Ie cadre de ætte coopératlon monétaire touter les questionr e:erçant rme lnfluencrdéterninante sur la eituation monétâire du Cbngo et du Ruanda-Urundi seront considéréèr

comme des problèneo d'intérèt commun,

Le programme qui vient d'êhe ergdsré cbmporte une contdbution de l'économie Lelge.

du Trésor public et de I. Banque Nationale. L'effort ainsl demundé est conrldérable. Ceteffo*, la Belgique voudra Lien Ie consentir, i'en suis certain.

Sans doute, il y a Iieu de le répéter, I'efficacité de cette atde ct de toutes ler Iuerû!Êtde redressement est dir€ctement subordonnée à la soludon do problènc polittque, Matr parconhe, tl est évident qu'une détérloration prolonde de Ia situation finandère, à défaut d'uncatde suff tgante, àggravèralt néceosalrement Ier dtllicultec politiquer,

Un cercl" vicleux est ainai fomré qu'il lmporte de romprt ; le prog"am-e rounir parlc Gouvememcnt au Parlement et I'aide importante de Ia Belgique qu'il comporte eont de

nature à I" ro-prc en rétablhrant la conllance dans l'avenir du Gngo, à la foir rc Ic planéconomique et flnanclcr et cur Ie plan poliUque.

(Drconrr dc M. Dt Sùri;vct à la Chambrc (5 novcnrbrc 1959) - Texte ùrtabu,g parIe Cahnet du Matrc.)

æ2

DES PARTIS POLITIQUESANNEXBIf 1:FICHIERCONGOTAIS.

Page 132: Congo 1959 (CRISP)

I. AttIAhICB DBS BAKONGO . ABAKO

- Fondée en (1950 avec des objectifs strictement culturels,dont la défense de la langue kikongo. Association ethnigue regrou-pant tous les ressortissants du Bas-Congo.

- En août 1956, le'mouvement s'engagea dans la voie poli-tique par la publication du manileste gui réclamant < I'introduction

"u Cdttgo du regi-e dêmocratigue sous forme de consultation de

la popuËtion et àe sréation de pârtis ,politiques... I'heure.de l'éman-cipation est venue >. Ce manifeste optait en faveur de la nationa-lisatioar des grandes entreprises, dé I'africanisation des cadres,dênonçait le fraternalisme dls sociétés coloniales_ et toute politi-que

de peuplement'blanc au Colgo. En 'dÉcembre 1957,lors des éjlec-

tions iommunales à Léo, l'Abako emporta 133 des 170 sièges et7 oostes de bourqmestre. En octolbre 1958, réclame q la procla-rrutiotr de I'indep"endance du Congo > et le 16 novembre < leretrait de la force métrcpolitaine campée sur le territoire congo-lais >. Après les émeutel du 4 janvier 1959, ses leaders serontemprisoniés . L'Abako Éclamera sans cesse <J'indépendance immé-diaie ), proposera ensuite la création de lg Republiqqq dg Kongocentral el l" fede""lisme pour le Congo. En août 1959, dêcrêtetala non-coopération avec liadministration coloniale et boycottera les

élections de décembre gu'elle estime non-démocratiques.

L'Abako édite deux iournaux, I'un en langue kikongo < KongoDieto > et I'autre en français < Nolre Kongo o (8.P. 43 - Léo VII).

- Son président gênéral est M. Joseph Kasa-Vubu; se-s ha-ders : Daniel Kanza, Antoine King6toto, Simon Nzeza' losephYumbu, Dominigue Ndinga et Edmond Nzeza-Llandu.

Notes pnsonnelles du lecteat :

265

Page 133: Congo 1959 (CRISP)

rn.a-""q-5FçqqF?Tlnrlr.sF$l@rcF;7rl6.r?ffiF5rrriîl:w ?rr.:yrrs'r*.-f-:';r:.:,'r':s!"-ry^er!",1:-T,:wnn

2. PARTI SOLIDAIRE AFRICAIN - P.S.A.

- Fondé en avril 1959 à Léo'poldville, par les anciens étudiantsdes districts du Kwango et du Kwilu.

- Initialement porté vers un Congo unitaire, le P.S.A. allaitrqpidement se rallier aux thèses fédéralistes de I'Abako et s'alignerde pltts en plus étroitement sur le comportement de ,l'Àbako.

-Parmi ses ôjectifs :. la gratuité d; I'enseignement sous toutesses formes. Dans I'immédiat,-la formation des instituteurs, la sup-prg-ssion de la caution d'immigr3tion, la création d'un paysanatcollectif. En septembre le P.s.A. préconisait la créarion âe sixrépubliques conrespondan_t_ aux six provinces du Congo ; I'organi-sation d'élections au S.U. en décembre 1959, Ia f*ormatioi dugorvernement des Etats en jaavier 1960 et du gouvernement fédé-ral en mars 1960.

- Parmi les leaders Antoine Gizenga, Kimvayi, Kamitatu,Yumbu et Mulele.

Notes petsonnelles d.a lectear :

,. MOT.'VEMENT NATIONÂL CONGOLAIS , M.N.C.

- Fondé à Iéopoldville le '10 octobre 1958, issu du groupede signataires de motions envoyées aux autorités, depuiç aoCt" 195g,en fonction du Groupe de Travail parlementaire chârgé d'éla,borerles,bases d'un programme d'émancipation du Congo.

Les premiers objectifs se définissent comme suit :Educltion politique des masses et prêparation des élites à Ia gestiondes affaires publiques; action en vue de la dêmocratisation "rapidedes institutions consultatives existantes; lutte pour les libertés ion-dameatales; opposition à tout séparatisme regional; libération ducolonialisme, dans un délai. raisonnable, par ioie de nêgociationspacifigues et obtention de I'ind@endance.

- Le bureau provisoire du M.N.C. était constitué par desleaders appartenant aux différents courants idéologiques ei poriti-

266

qucs; ll étalt également Eupra.ethnique. Trois de ses membres(G, Diomt, Luiumba et Ngalulal participèrent en décembre 1958

à la Conférencê pân-africaine 'd'Accra où furent mises au point,notamment, les téchniques non violentes de 'lutte contre le colo-nialisme. Au bureau siégent t G. Diomi, P. Lumumba (président),

I. Ileo, l. Ngalula, A. Nguvulu, C. Adaula, A. Plnzi, I. F..Igelci'G. Makoso,A. Ngwenza lsecrétaire général), A. Nkuli' l, M,bungu'M. Liongo. Peu

-après viendro,n-t s'y joindre les leaders de pro-

vince : A. Katonii, Cléophas Mukeba, Victor Mbuyi, DominiqueManono, etc...

Le M.N.C. fut, avec l'ïInion Congolais (U.C.), I'initiateur dupremier grand con'grès des partis politiques à-Luluabourg (7-t2 avtilieSel qui se prononça pour la formation d'un gouvernement con-golaii en janvier i1961 ét pour I'unité géographigve du Congo. I-e6 mai 1959 'le M.N.C. publia son programme. Eq juin, plusieursindices révêlaient des dissensions au sein du M.N.C. du fait dela personnalité controversée de Lumumba.

Le 16 juillet, la scission était 'rendue publique par u-n cottrttru-niqué du slcrétaire général l, Ileo qui 'précisait que- le- jo-urnal

Inâépendance de Luâumba îe seraif pas- !-o5s11e du M.N.C.,qn'utt routreau comité se constituerait avec MM. Ngwete, Adoula,'Ngatula, Ileo, E. Kimbimbi et l. Mbungu.

Le 17 juillet, une assemblée gênérale convoquée par Lumumbaconteste toute validité au communiqué précitê, proclame la dissolu-tion du bureau constitué'le l0 octobre 1958, confirme P. Lumumbadans ses fonctions de pr€sidenl et Antoine Ngwenza dans celles desecrétaire général. Lé ,Comité cenbral compreaait aussi : PaulMadiona, Raphaët Mussampa, Louis Soekong, Andté Lokamba,G. Midu, Lututa, E. Mauindi, G.Iseko, C. Mazungu et A. Membe.

La rupture du M.N.C. semble consommée alors. L'arrestationde Kalonji'le 3 août à Luluabourg provoqua un bref rapprochementdes tendances, mais dès la libération du leader kasaïen, partisande la rêconciliation, 'l'on s'aperçut que le divorce persistait et dès ce

moment les deux ailes du M.N.C. seront désignées désormais parles noms de Katonii et Lumumba. Elles tiendront leurs Congrèsrespectifs a Elisabeihville et Stanleyville en octobre et en novembre.

a

Notes perconnellcs d,u lecteu :

267

Page 134: Congo 1959 (CRISP)

4. LE PARTI DU PEUPLE . P.P.

- C'est le 26.1oût.1959 que le parti du peuple se constituacomme rel, mais ir érair dé,a- autôrisé par |ordonn.rl; fi àïe""._bre 1957 du Commissaire'de D;J;[i;reconnaissance de t, Ac tion S oc iatiste ( Ë.,$:tÏf:;t:#mli:effectivemenr Ie oremier parri p"riti,i"e-Joog"o"Ë;;)'"ri"^rilu r"19 janvier 1958. (t) ' a-

- Le 26 nai l9ig, l,Action Socialiste publia un lons Mani-feste qui, 'dans ses lignes essentielles,;;êfdoiJlli;r;;àê i,gr,",de la déclaration goùvernementare d;' it- 1".;;*' Iôsi. îîrecisaittout c.e qu'impliquail T" élection generalà-au -.;ff*;;',ïr,irr"r."t

aux divers stadès institutionnels, irenait parti poui" ur, - ôongouniûairrre, 'mais 'le P.B.

"ç- rafliera ultârieuremênt

"u* trero tèdcru.listes (rnai 1959). Ir affirmait u q"'u" regime sociariste démocra-tique tenant com,ote,,de ra rearité' *."g-"Ëi."- ""t

-;;;i*".ri'"Ëptirt"de ne pas tourner à I'envers la roue a"i-'Àiriii"ïr)ùçur

Dussej

t=,'t"f t';î:,ilf";:!'iËi;:';:::'.n::',,î':ilH:i,:,';"ii:ger au cours de I'année t959. Le lournai- È;;;;Ji'îu p""tiEmancipation purblia son premior ,rr'oré"o f" f A-"îiil"f q5ql'

-. _ Le P.P. s'opposa aux élections de décembre, avec le p.S.A.,

'lË"'*;ç,l1"""i*':êai*?rn;,::iiixlly j;:nn* j::lV. Essabe, ' 'o----''

Notes percannelles d.a lectear :

,. PARTI NATIONAT DU PROGRBS . P.N.P.

- Fonde à Coquilhatville, lors du Congrès constitutif quis'est tenu des lt au 14 novem,bre 1959. Le P.N.P. se'déclarait le

' rassemblement des partis << non extrémistes >> regroupés en fonctiondes élections de décembre pour 'les communes et les tenritoires. Ilélargissait I'action d'une coalition pr€cédente au sein de I'Unico(Union pour les Intérêts du Peuple Congolais).

- Son programme coïncide avec celui du P.U.'C. et de I'lnter-fédérale, rdont l'organe hebdomadate Congo Libre'devint celui duP.N.P. à partir du 17 novembre 1959 (n" 13).5"t objectifs immé-diats :'les élections de dêcembre (boycottées par le P.S.A., le P.P.,le M.N.C.-Kailonji et I'Abako). Le P.N.P. demandait gue toutesles prrovinces du'Congo bénéficient des mesures réservées à [éo-poldville, à savoir 100 Eo d'Clus aux conseils de territoire; il se

prononçait pour le maintien des autorités coutumières' mais tousies chefs 'de secteur ;devant être élus au S.U. Il mettait I'accent surla promotion de la brousse et des milieux luraux. Il s'opposait aufédéralisrne dans'l'êtat actuel de la situation mais s'y ralliait fina-lement le 27 dêcembre.

- Le P.N.P. gtoupait les organisations suivantes :

Prcuince de Lêo :

- Parti de I'Unité Congolaise (P.U.C.);

- L'Interfédérale;

- La Luka : Union Kwangolaise pour I'lndépendance et laliberté;

- Le Parti de I'Indépenda:rce et'de la liberté (P.t.L.);

- Le Parti National Congolais (P.N.C.)l

- L'Union progressiste congolaise (U.P.E.C.O.);

- Le Parti travailliste congolais (P.T.C.)I

- Le Parti démocrate congolais (P.D.C.).

Province de I'Equateur :

- Parti de I'Indépendance (section 'de Coquilhatville del'u.c.);

- Parti Traditionaliste (section de Coquilhatville de I'Upeco);

- Zones annexes de Coq.

Prouince Odentale :

- Union Congolaise de Stanleyville;

- Mouvement pour le développement économigue et socialdu Congo (Mesco);(l) on sait sue l'Àbako et'u.c, au Katanga étarent cependaût collttuélrpour les élections de deceurbre

-i915/.'-' e- 'rsr..t

268269

Page 135: Congo 1959 (CRISP)

-w içi@5'ryçIæ{p1r-45rypl:?ERF?-r!ri"r- rew F"FF]l!:rwa 1T:- ie r -:l-=lry'

- Parti économique agraire congolais (pEAC);Parti pour I'avancement de la démocratie en Ituri (PADI-

section du PEAC);

- Mouvement des minorités de Stanleyville (Mistan);

- PRÀTICO;

- Parri populaire de I'Uele (p.p.U.);

- Union rurale congolaise (URUCO);

- Chef Kupa de paulis.

Province du Kiuu :

- Union congolaise (U.C.) du Kivu;

- Coordination des partis du Kivu;

- Mouvement social du Maniema.

Province du Kasai :

- Union des intérêts locaux:._ Partis narionaux du Kasai (filiation de I,U.C.).

Prcuince du Katanga :

- Parti de I'Unité congolaise (PUCKÀT);

- Union Congolaise d'Elisabethville. (l )

- Parmi les leaders du_p.N.p. : Albeû Delvaux, AntoineLopès. Paut Botaa. tacgues tWniti.- i. p: D:;ig.y;;;:ê'. ii;;"rs",l. Anans, S. Miainqas.'i. 4"4,i Eâiiraàti. r. aii"iJi",-À:'i;;"s",B. Matekete. A. Ghên4a, I. F. It"ii,-1.-Dir-*i:--"''*' t " "u

Notes personnelles du lectew ,l

6. L',INTBRFBDERATE DES GROUPES ETHNIQUES

- L'lnterfédérale ethnique n'a pris un aspect proprementpolitlque qu'au lendemain du 4 janvier 1959, après les êmeutes etia dtrsoluiion de l'Àbako. Ellé rassemblait lês fêdêrations desBangala, des Bassonge, Kwango-Kwiloise, du Kasaï, 'des Bateke,Fédèqualac, Kivu-Màniema. Elle constituait son comité avec lesleaders de ces fédérations ethniques qui furent, presque tous, signa-taires de ,la motio'n du 26 aott 11958 avec l'Abako et le groupe quiallait devenir le Mouvement National Congolais (M.N.C.), dontI'Interfédérale restera distincte.

- Les orbiectifs coîncidaient avec la déclaration gouverne-mentale du 13 ianvier, mais dès février elle créait un parti politique:le Parti de l'Unité Congolaise (P.U.C.) destinê à propager saplate-f orme politfgue.

- Parmi ses'leaders : l. Bolikango, lean Motingia, B, O.Tumba, lacques M'Btlo, Pierce Membele, l.-F. Igeki' B. Kalunga'A, Kabare, A. Petipeti.

PARTI DE L'UNITE CONGOLAISE . P.U.C.

- Fondé fin février 1959, comme prolongement politigue deI'Interfédérale des Grou,pes ethniques, il sera ultérieurement àI'orr.igine des cartels successifs de l'Unico (Union .'des Intérêtscongâais) et du P.N.P. (Parti National du Progrès).

- Dans son programme, < ,le P.U.C. > veut édifier une nationcongolaise forte, dénnocratique et indêpendante dans I'union detout-es les populations rdu rCongo et dans le res'pect des organisa-tions coutumières, développer une,personnalité africaine conciliantles valeurs bantoues et la civilisation occidentale, garantir toutesles libertés démocratiques.. garantir un climat de stabilité pour lesinvestissements... et les capitaux... demande la crêation de lanationalité congolaise avant le l'" janvier 1960. >

- Au rComitê : F, Essandla, lean Badko, l. F, Igeki, P.Mombele, l, Lumbala.

Notes personnelles da lectew :

(l) tæ président nationar de t'u.c. a précrsé urtériewemert gue lon pardn'avait aullement fusionné. ".re"

ie. È:trt-.n .-{!!îa"ir sot auronomte au cet! ducartel. Ensute lu.c. quitu ouvertcmcnt d-p.N:È. È-io aààiË.'rôisI'270

27t

Page 136: Congo 1959 (CRISP)

TWrsrFqFTTq.{qçrTtffi }:Fnn:W:ryr4qTsrr:ry :FrsT':TqqiqqFTTF ffi F?r' €qi1---.'

7. T-INION CONGOLAISE . U.C,

ou

UNrON NATTONALE ET DEMOCRATTQUE CONGOLATSE(UNADECO).

- Fut fondée à Elisabeûhville à la veille des élections commu-nales de décembre 1957, par un avocat européen : M. Rubbens.

A la diffêrence de l'Union Katangaise (composée de colons)qu'elle combattait, l'UlC. était interraciale. Elle organisa avec leM.N'C., ,le premier congrès des partis politiques congolais à Lulua-hourg (9)12 avril1959) et tint son deuxième congrrès à Stanleyvilledu 28 septembre au 3 octobre 1959. Plusieurs de ses leaders partici-pèrent au Congrès du Parti National du Progrès (P.N.P.) àCoquilhatville (ll-13 novembre 59), mais I'U.C., dès décembre,démissionnait de ce cartel.

- L'U.C. était < unitaire > par op,position au sêparatisme del'Union Katangaise. Elle prûnait I'autonomie interne en août 1959,se rallia à la déclaration gouvernementale du 13 janvier 1959, etchercha en permanence à fusionner les ,partis congolais dispersés.Elle exigea la reconnaissance immédiate de la nationalité congo-laise, une assemblée constituante et un gouvernement dès 1960,les êlus de la Chambre étant soumis au suffrage universel.

- Les leaders t Gabûel Kitenge, Alphonse llunga. l. Bofuki,S. Bondekwe, l,M.Kititwa (Bukauu), A. Rubbens, Begaert.

Notes persontelles da lectear :

T. PARTI DB L'INDBPBNDANCB ET DE LA LIBBRTE . P.I.L.

- k P.l.L. a pds l€ 5 lutllet 1959 la succession du M'L'C'(Mout'erent ilÈei"f Congolais) 'qul avait été constitué le 5 avriliôtt t-oarti.du ,Cercle L'ibêral dtEtudes et d'Agréments de [.éo-

ooldville. Le M.L.C. se déclarait une filiale de la section du partiiiberal de Belgique, fondé à Léopoldville.

- Le M.LrC. exhortait < tous les Congolais à faire confiance

au Messaqe Royal et à la Déclaration gouvernementale du 13 ian-'*,i"r. n fJ p.t.É. explique ,le changemât de la dénomination duoàtti ufitt c d'éviter'la'confusion èventuelle entre 'le parti libéralturement occidental qui n'a aucune affinité avec le,parti créé unique-lr"nt pu, les Congoiais. e Celui-ci aspire à I'indfuendance dans

I'ordre et la disciPline.

- Son Comité est composé de t MM. Disasi, Bolamba'Lokamba, B. Katonga, F. Waisa, A. Kolea" Michel M'Bu'

Notes persontellcs du lectear :

9. PARTI TT,AVAILLISTE CONGOLAIS . P.T.C.

- Lancé début avril 1959 par ]. P. Dericoya'rd, le P'T'C'fut organiquement constitué le l"' mai à Léopoldville.

- La plateforme précisait qu'il < comprendra tous-les travail-leurs membies des syndicats congolais, tous les travailleurs indé-pendants, membres des classes moyennes, tous les colons tantiongolais qu'eu,rqpéens >. Elle ajoutait : < en nous prenant en

chaige ta Bagique a commis une glave erreulpsychologigue en

norrianne""nl a sa nation, non comme un état associé, mais biencomme une colonie contrairement aux stipulations de I'Àcte deBerlin auquel nous étions liés >.

- Au Comtté t Ernest Nziba (président) , Batthélêmg Muia'nag (vlcc,préstdent), /. P. Dericogard' Ignace Moleka, AlbertMonglta, etc,

272 273

Page 137: Congo 1959 (CRISP)

IO. UNION NATIONALE CONGOLAISE . UNACO

- Fondée à Stanleyville fin ianvier 1959. Fut absorbée parl'Ilnion Congolaise (U.C.) et ensuite par le Parti National duPrcgès (P.N.P.) .

- Son slogan politique : < Vers I'indêpendance avec la Bel-gique >.

- L'Unaco était dirigée par S. Bondekwe et A. Lopes,

Notes personnelles du lccleur :

11. PARTr ECONOMIQUE ET AGRATRX CONGOLAIS - P.E.A.C.

- Fondé le 13 iuin 1959 à Stanlelruille par un colon européentrès connu, M. Charles Bonte, et soutenu par la Fédacol, guelquesnotables et chefs coutumiers.

- Le P.E.A,C. est < unitaire au point de vue économiguecongolais, mais à tendance fédérbliste politiguement... ). Il veut( restaurer la confiance é,branlée, ramener les capitaux évadés...éviter l'accroissement des charges fiscales.., accorder à tous leshabitants I'accès à la pro,priété foncière... garantk à tous la propriétéprivée des entreprises,.. s'orpposer aux monopoles... éta,blir un plan-ning agrrraire et industriel... >.

Notes perconnelles da lecteraî :

12, PARTI ITADIÎIONAIISTI CONGOLAIS

- FondC ù Coqutthatvlllc danr la provlnce'de I'Equateur'

- s,est rallté à I'Upcco de Léopoldville comme section provin-

ctarlc.

- Son président êtalt lean Bofuki.

Notcs pcrsonnelles dt lectear :

L?,, PARTI POUR L'AVANCEMENT DE LA DEMOCRN'TIE ENITURI . P.A.D.I.

- Fonde en avril 1959 par M. Diulu, planteur indigène à

Bunia, le P.A.D.I. se ralliera ûlté"ieutement au Paûi Economigue

et Agtabe Congolais (P.E.A.C.).

Notes perconnelles dr lecteu :

14. MOUVEMENT DE REGROUPEMENT DES POPULATIONSCONGOLAISES . M.R.P.C.

- C'est un tract clanrdestin diffusé le 26 lêvnet 1959, époqleol l'Abiko étàit dissoute et interdite, qui signale 1a création duM.R.P.C. à Léo.

- Un seul objectif global : la-création-d'un -royaume.Bas-Congo, sefare des autrcs frovinces. Position d'hostilité à la dda-ration gouvernementale.

- Mais le M,R.P.C. n'eut pas de lend'emain comme mouv€-ment organisé. Il fut classé pat-i les c .anonymes ) du fait des

signaturës supposées faussei par les_ _observateurs. Deux noms

sc-ulemcnt êtafc'nt connus t Emmanuel Nzau, originaire du Mayum-U., it.nuo'é .du collège des Pères de Scheut pour ses activités) etPlene N&inu, mu-kongo également, ancien séminariste. ()n ytronvrlt tasû F, Mulop6, E.klanza, A, Zwu et L, Makaga'

271 275

Page 138: Congo 1959 (CRISP)

ÎTTEnqçç?Ffl '-T"*'sTqfiFFw'!En I I

15. MOTJVEMENT POUR LD PROGRES NATIONAL CONGO.LAIS - M.P.N.C. ou P.N.C.

- Fut constitué fin octobre 1958 par un groupe de partici-pants à I'E_x,position de Eruxelles, sous le nom de P.N.C. (ProgrèsNational Congolais). Il devint le M.P.N.C. en février i1959 àléopoldville, mais 'pour cette province il prit le nom de Parti Natio-nal'Congolais (P.N.C.).

- t a désla.ration de principe stipule : ( ... nous voulons êleverle niveau de vie de tous les Congolais... L'amélioration de l'éco-nomie du pays doit Être I'un de nos objectifs principaux... t'époguedes luttes tribales est rêvolue. >

- Parmi 'les fondateurs nous trouvons t l. Massa, M, Mon-gagi, A. Nganga,l. Elonga, B. Matekete, l. Bolikango.

Notcs personnelles da lecteur :

16, PARTI DEMOCRATE CONGOLIUS . P.D.C.

- Fonde à Léopoldville Ie I février 1959.

- Le P.D.C. q s'adresse à tous les Congolais de I'intérieurcomme à ceux des grar:Lds centres avec I'inébranlable souci derester au-dessus des querelles tribales ou philosophiques... HâterI'indêpendance sans anarchie, dans des délais raisonnables et dansIe cad,re des nouvelles institutions rpolitigues annoncéres par ladéclaration.gouvernementale du 13 janvier 1959,... lutter pour lapromotion 'des milieux ruraux. t

- Les leaders : Gôme Gbinzadi, Sébastien Kini, DésiréTuluka, St. Ngwwa.

Notes perconnelles da lecterr :

17, CENTRE DB RSGROUPSMENT ATRICAIN . C.E.R.E.A.

- Fondé à Bukavu le 23 aott 1958 par des Africains enopposltlon aux organisatlons belgo-congolaises dirigées par descolons.

- Le C.E.R.E.A. < base son action sur la Dêclaration Univer'selle des Droits de l'< Homme )... > il vise la réalisation de I'unitédémocratique du peuple de Kivu... la contribution à la naissanced'un grand mouvement progressiste unissant tous les Congolaisquellei que soient 'leur race, leurs convictions religieuses ou philo-sophiques .>

En juin 1959, h C,E.R.E.A. demandait la dissolution du Ras-semblement Congolais (des colons) ou de ( tout mouvement poli-tique étrangor ay:int tendance à contrecarrer I'action du gouverne-ment et handicaper I'accession du Congo à I'indêpendance. )

- Ses leatders : Anicet Kashamuta, I. C. Wercgemete, Ph,Nkubiri, M. Bisukîko.

Notes petsonnelles d.a lectew :

18. UNION PROGRESSISTE CONGOLÂISE . U.P.E.C.O.

- Fondée debut octobre 1958 à Coguilhatville, à I'initiatived'une équipe attachée au journal La Croix-Hotizons.

- L'UPTECO fut représentêe au Cmgrès de Luluabourg(avnil 59), fit partie du Mouvement de Libération Nationale(M.L.N.) en aott 59 puis de I'Union Nationale des Intérêts Con-golais (UNI'CO) en septembrc 59.

- L'U.P.E.C.O. demandait la revision de la charte coloniale,I'autonomie interne et reietait le fédér,alisme:

- Parrri ses fmdateurs I'on trouvait : Mwissa.Camus, l, l.Kande, A. Ghenda, Cauwenbetgh, Lokamba, Lutula, Drama.

Notcs pcrsoanelles dt lccteu :

276 277

Page 139: Congo 1959 (CRISP)

19. PARTI SOCIÂLISTE CONGOLÂIS . P.S.

- Fondé le 12 juin lg5g à Elisabethïille par des milltantsde'la F.G.T.B.-Congo, il ne doit pas être confondu avec le Paftidu Peuple (P.P.) dà Leo'poldville sorti du groupe indêiendant del'Actioi Socialiste. Le P.S. obtint I'appui de la F.G.T.B. métro'po-litaine du fait gue des permanents éuro,pêens étaient membres deson comité.

- I'l fut constitué < par la nécessité de faire face aux ambi:tions personnelles, aux ingérences des étrangers et aux tentativesde dislocation du mouvemènt vers I'indépendance du Congo nou-veau... > Il êtait op'posê à l'autonomie, au fédéralisme et au sêpa-ratisme. Il préconisâit << I'extensio,n du crédit à l'économie in-digène,une politique coopérative de production et de consommation, I'in'dus-trialisation par lâ voie de li cogestion, la socialisation-.'des moyensde transpoit et des sources d'énergie, I'instauration d'un cadastreprécis... >

- Leaders : L. Musengeshi' R. Bintou' P. Smeets,

Notes personnelles du lectetn :

20. LE RASSEMBLEMENT CONGOLAIS . R.C.

- Fondc à Bukavu fin janvier 1959 par les colons du Kivuopposés à 'l'indépendance et considérant les engagements du gou-vêinement belge'comme d nuls et non aveîus >, selon I'expressionde leur ( ap,pel à la population > du 23 janvier.

- La déclaration de principe du R.C. stipule :

< L'association de I'autochtone et de I'Européen requiert chezle 'premier, une franche et sincère adhêsion aux-.-idéaux -supérieursde'la civilisation européenne; chez le second, I'inlassable volontéd'aider I'indigène rdans ûa voie du progrès... E{g" une lutte décidéecontre les lynrdicalismes démagogiques... Propose I'autonomieinterne du Congo au sein d'une fédération belgo-congolaise. >

- Fondateurs : R. Piron, F. Decock, P. Dufour, Ch. Met denAncxt, L. de Maleingreau.

Notes personnelles à'u lecteur :

21, RASSEMBTEMENT KATANGAIS OU CONTEDERATIONOTi ESSOCIATIONS TRIBALES DU KÂTANGA . R. K.CONAKAT

- Le R. K. Conakat est le prolongement politique de la Con-\êd&atioi dàs Associations tdbàles di Katanga qti 'décidèrent laiondation ,de ce parti lors de la r€union du Comitê rCentral tenue àilfi.À"tf,viite tL'1 iuilter 1959.Le R. K. absorbal'Union Katan-jriti- ip"tti européân fédéralistg dirigé 'pat Achile Gauage.l -eti".."*bl" pratiquement toutes les tribus du Katanga, sauf les

Baluba au p.p.K. (Parti progressiste katangais).

- La Canakat veut I'indépendance < dans les conditions q-ue

toute qérance de pouvoirs rde la Province du Katanga soit rdans les

Àui"r"a"r Katangais, sans touûefois chasser les ,ressortissants d'au-tr""-ot""i"."r...-Nou. cherchons le fédéralisme... Nous voulons

colla.borer avec les Européens et travailler avec eux. )

- Leaders ; Moise Tshombe, Mathieu Kalenda, Munongo'

Notes personnelles d,u lecteur :

Il a également étê fait mention en 1959 'de l'existence des

associations, partis et grcupements suivants :

- Mouvem,ent de Libération Nationale (M.L.N.) - Cartel'

- Union pour les lntérêts du Peuple Congolais (UNICO) -'Cartel

- Pantis Nationaux Progressistes - 'Cartel du Kasaî'

- Union Nationale des Travailleurs Congolais (U.N.T.C')'

- Parti Pro'gressiste Katangais (P.P.K.), sorti de la Balubakat'

- Union Belge,des Popurlations Congolaises (U.B'P'C')'

- Pômotion Rurale.

- Alliance Progressiste Rurale (U.P.R.).

- Parti des progrès économiques et sociaux congolais (P'E'S'['C')

- Parti pour la défense des Milieux ruraux (P'D'M'R')'

- Union des populatlons rura,les et extra-rurales (UNIPO-coNGO).

278279

Page 140: Congo 1959 (CRISP)

IrrÇFIrrlrFç@llwf,tr!

- Union rura,le du Congo (UROCONGO).

- Union des Paysans et des Ruraux Progressistes (U.P.R.P.).

- Union économique congolaise (UNECO).

- Parti de ûa Dêfense du Peu,ple Lulua.

- Parti de I'Unité et de la Communauté belgo-congolaise.

- La coalition lcasaîenne (COAKA).

- Fédération générale du Congo (F.G.C.) ex-Fegebaceka.

- Mouvement national pour la Proteçtion des milieux ruraux(M.P.M.R.).

- Front po'pulaire congolais (F.P.C.).

- Activité politico-sociale de ,Nyanga (A.P.S.N.).

- Uaion Progressiste de I'Equateur (UPEQUA).

- Mouvoment de regroupement et de libération du peuple con-solais (M.R.L.P.C.).

- Union rurale congolaise (U.R.C.).

- Union des Classes rurales et moyennes (U.C.R.M.).

- Mouvement rural de Kabinda.

- Alliance Progressiste Rurale du Kivu (À.R.P.).

- Parti Solidaire Muluha (P.S.M.).

- Concorde Coqgolaise.

- Mouvement du Peuple.

280

Wry. ',p,FTtFYffiF.æTiriÏr"-

ANNEI(E If 2 : INDEX BIOGRAPHIQUE'

Page 141: Congo 1959 (CRISP)

Cyrllle Adoulr

Momgola, vlce-prézlilent du M.N,C. dont tl dfage Ia comntission économigueet soclole. Propagartdtste à. Io FGTB-Congo, Dalagud à Bruxelles pourle congÈs statutoire de Io FGTB (zo-25 novambre lç75fl.DAIAgu du M,N.C. dAbut décembru l.915g poû pott@et oux entrvitbrudw cafiel A6oÊo-PSA-MNC ouec Ie ministre à. Bruxelles. Simukanément iIpafiiælpo au congrès de [o C.LS.L.

Jérôme Anany .

Ort4inrrire du Kiru, Trésorter national du Parti Nalional ile Progrès (PNP/.Yice-président de I'Unton congoloise à Butravu.

J. Barlko

Secr{toire généruL du Pa*f de I'llnrté constoloise (PUC).

M. Beyaert

Avocot d Buhauu. Cor.ls.iiler d.e I'(Jnion consolaise, membre ilu Conseil dekgislation, ilu ConseîI d.e Proaince et de I'U.D.N.

Raphaël Bintou

Sectéloire permonent d.e Ia FGTB Congo. Leader du Partt soclaliste congo-lcis.

Jean Bofukl

Commlt à I'dmlnlilrdlton. Pftstdent du Pailt troditionalisle congolais.(Coqullhatulllc), A rolotnt I'UPECO puts I'Untan consolalse (lJC).

283

Page 142: Congo 1959 (CRISP)

rrtGrililÇMillttfEiltÇftltÇrttçlFttFrlll|rfrlF FlttrFç5+!lqq!l!Ht!rr;ç!lflll"lrlÇ+qF|ÇFrç!t-

Antoine-Roger Bolamba

Ecrtvoin et poète, ortginaire J.u Hdut-Congo (Coqutlhatville. l.;ribu iles

Mongo) - Présiilent de I'Assonel {Associalion des Anctens Elèves des

Frères des Ecoles chrétiennes/. lI fut atlaché cu cobinet du nrinistre Buigse-

rct. lI était réàacteur en chef ile < Lo Yotx du Congolois >, co-prâsidentJu Nlowvement atltrlu.el b"Igo-congolois ouec M. And'6 Scohy {membre de

Ia Soclété des Alricon*les) - II a asststé ov fr Congrès I"Iondial àes

Ecrlvains noirc (Paris tg56) - Ybe-présiàent du Portt ile l'Inilépendance elde Ia Lrbe*a (PIL).

Jean Bolikango

Acluellement Commissoire génêral adioint ilu Serube de I'lnfonnotlon géné-rrrle d.u gouventement général à kopoldoùIh, cprès utt stoga d InforcongoBruxelles. Président ih I'Aàspe" (Ancîpns élèues l.es Pères ds Scheut),m"mb"e fonilotewr de I'UNISCO (Union des Intéftts socioux congolois).P*aiknt ile Ia laderotion d.es Bangalo. Co-fondoteu" du Nlouvement pourl.e Progrès Notionol consoJotu (M.P.N.C.r.

Paul G.-D. Bolya

Assistcnt nftdrr:al prtncipal, ancten moniteur école A.M.I. Yenu en 1958 àI'Exposition ile Brvxelles. Pafiir;ipa ou congrès de Neu, Delhi Jes otganisofi,onsde jeunesse occiilentolas (W.A.y.) fut préstilent ile Ia Fddaqualoc. Futottar:hé de cabinel du gouvernelr àe Ia province ù Coqullhotville, Pftsiàentnational du Porti NationoJ ilu Prcsùs (P.N.P.). II o publw phlrliæu't étudesethnognphtqr.tes.

Sytvère Bondehne

Syndtcalicte chrétlen de Stanley"tlh. P*sùIetll. ds I'UNACO. I*ailer de

l'IJnton congolalse (IIC) povr h Prcvince Ottentale, ftildctaur en chef de

< Mon Payc >,

281

Charler Bonte

'Prâclàontdel'IJnbol,mgmbrgduCongetldegouue,n.^ent,ptésid.entduPortr dconomts,r, "î' *;;;;;-";*"lors (p'n'A'C')' Colon établi àans Ia

prcutnce Ortentale,- mT^["" a" "Coauu' ile réd.action de Io rcvu" J.. Io'F;i;;;;i ,-, E*ol,t o-;,.;";br" de I'Amtcole liba'',le de sranleyuille, ilasslsto égalemenl à lo commission per'manente des colonies du portt ItbércI

belae Ie z r'5. tg58 à Btuxelles'

J.-H. Cauwenbergh

Origilrolrc de Boma, lul colloborcteut. de Cong-o' V-tnt a Btuxelles le

Z iA""^br" ,gSg .. *" ddlfugué ile I'Assoreco (d'ont il est présiàent pour

Io section A" fVnt"tjVn rd ;t:", diwwt,o ouec Ie rninistre De Schrvuer'

lul" brn Je l'lJnron progressisùe congoloise (UPECO)'

Franck Decock

Directeur de I'Echo du Kivu. Leaàer du Rassernblsrn enl congolais (R.C.)'

Albert Detvaux

Secrétoirs ncttonol d.u Poili nationol du Progrès P ry'P')j Président ile ld

section d,e Binza à, lo Fadd*tion Kwangolaise et leod.er d. l'union Kwan'

g ololse p ow I' Indép endoince (Luka)'

J.-P. DerlcoYard

46 ans, d.e ,oc" azanàe, otr4inaire dc Stonlevutll", T::y*!ly 'I:ngtemps

à Ia

irr;, Snal ouont d'ar'" éIu z" vioe'pftsiàent d'e I'ACMAF (AssocÎation

de, clcsses *ornnnn, oircaines, fondàe en tg54). ll l* éIu pftsi'd'ent en

lâwler rg57 -tf, ,r" iti'ot s ftéIu en 19.58' II lut iommê-^"^b'e àu Conseil

in ,rll"'i" 1,eo (p*'".à,u du 8.t.tg58). Secrétaire ilu Pafii tro,vo,îIliste con-

,rt"ir'lVic) iJ;d;; ialas"a io:rr' d" Ia constitution du Poni notional

i" n"oa, iirrvpi'r.' ;;;:;r-r;;;.1 lt aco*a du comné iltrectevr du P.N.P'

Piladllnt ile Io ltthrvrnon ile I'UEI'E'

285

Page 143: Congo 1959 (CRISP)

w{:wry

Joeeph Dlangenda

Troisième ftls de Sirnon Kimbangu; chef splrilrtredont rI est Ie repréaenrottt légal, 'I d'e Io *"'^ hlmbanguttte

Gaston Diomi

Mukongo, 6ou4gmestre ds Ngûri-Ngtrt ikpuis tgilz, ex ossistanr madu:dl,conseiller du gouvernement, Yint en Belgirtr' en tg5g, Fû anaté Iet2 ,onv|* tg5g après les émeutes puis tétoblt dang ses foncfi,ons. Dbtgeùûà"æuures soclales catholrques. Pafiicipo àIa conférenc" d'À"* klacembi sg),P,en{on1 Ia gu.erre, il séioruno- en Blu.mo,nia et oux lnila, àoe" I" cirptMaihcal.

Justtn Dlsaei

A succéilé à M' Arthur Pinzi à lo présid,nce du cercle hbarol ile Lao (ù.ll est originaire du Kwongo et tro.vaille c.^tnme clerc ilans.un cobinet d.'aro-cat. lI est auteur théâtrol et lonilateur du g,roupe cvlt.*el KoÉodioËo. prasiàent d'u Parti ile I'In{ëpendance et de Ia Libe*é (prL) tI fut cussù un desorateurs pfincipoux au con4rès constitutrl i!.u p-'ti National d.. progrès.

Louis Drama

Mukongo, originaire de Thysville, s5 a,,s. conseiller à Nlatere, .'ambre iluComtté central de I'Acmaf et ile I'llnîon progressiste congolorsa (up$co).

Pierre Dufour

Avocat à Bukavu. Responsoble du Rassentblement Congolots,

(t) -dont

l'un des vice-présidents, Piene Elengeo', est dctuellement ïtudranren URSS.

286

AndrÉ Edlndall

PÉrtdsnt ile l'unlon ru'-le ile Io provlnce ofientale (URUCO) ; y1.embrc

dw collàge conauftotlf ilu gouvernemenl génércI; coræetl[er de I'Associali,on

"urol"I"itn" d.e BIITA (Amtcale culturelh et spor6ve). A ,allu Ia Pon,t

natloncl Ju Prosrès (PNPr'

Joeeph Elonga

SecrÉlolr€ du Pailt nàtronol congolois (PNP, ; c|'n,rc è Foncohn, mongal4

Vlctor Essabé

Secréloûre général J'u Pailt ilu Peuple, s'est twé le û luillet tgSg en volh1e.e,

olors qu'il se rendoil à un meeting ihu paill' II atdit âaé ile 3o ona et fvlun des pionniew de I'Actton social&te.

Ferdlnand Essandia

Préstdent d,u Paili ile I'IJnité consoloise (PUC)' Cornmis cheî a lo Sobenc'

âaé ;!e 55 ans, iI étolt Ie iloy"n d'aae ihu Congrès constltutif du P.N.P.Âncïen éIàve iles Pères ik Sc[eut. Dirtgeant ds Io îé;Iératton iles Ba,,gala'

Présiilent àu Tourlng Club afficatn.

Gôme Gbtnzadi

Ofigtnofie ile Stanleyotl[e, étuili31rtt à. Ia sectlort administrotlve de Kisontu.

Prdcfd$nt ilu Par6 d.émoctote congolols (PDC) se rcl[id ou Pafil nallonal duPrcgrèe.

Anûrafld Ghenda

De t1rnilanoe llb71.a1l;, , oonnlllæ com ung1l ù Bonilalungwc, orslstant mail164l

oocupé à Louanlurn, Coloniloteut ile I'UPECO.

2E7

Page 144: Congo 1959 (CRISP)

TrlM

Antolne Glzenga

Pftsident ilu P.s'A., ancien séminanste de ]&nzatnbi, môniteurà ra rnircioncatholique de Laopo'dville; ve_nu à É;"îi""';;:"" Ie cartel en décembre tg5gmais absent au-Congrès de Kisontu.

Jooeph lteo

Tftsoricr puis secrétaire du M'N,c, Rédocter,- en chaf do conscience Afu-cain-e, _ulouge

qui lo,nça h premier monifeste p"tnaqr" " éî"rî,"'"ï nn",1956. Membre. de Ia fédérotton Liboke'rryobo,.sât.'. rvu J Ëï

-à'ror",ensasé à I'Ofîw àes Cttés Africaines t" Li_i_rgsr.

Alphonse llmga

Prtsïdent tk I'unlarln conaolaïse-lu.c) ile Luluobours. coJonilatevt duPartt Notional dw prcsè, fp.iV.È.1. iri- i Bruxel?es sn rnfssËon dé6utdécembre tg1g, au moment "t, I'Û.C. q*rr"* le p.N.p.

Jean-Françolc lyekt

Mongala' Fut conespondant de Ia _reoue officigllg [.a voix des congotaiset de présence congotaise. e"t""" a" .L;:;;i;i.;d;HJi i"Ëiuf"*pat A. Sco[.p,)..Ancien_fùre ihs-Ecoles .iiri",".r. Fut clerc ô fO,,aco. Néen t92t ù Wafanya (Province ik l,Equateur). n quilt.- ù-û.N.ô:;;;r*"te5e p our se rallier à I' rnter f éilarale - et au'i.u.r'

-;;; ;' ;;;i*' *Ji

^o.sén&al.

Atbert Kabare

[æoàer àe Ia lAdArafion Kivu-Montema; vice-présid.ent de l,Interlailarak ;ftt ses étu/les ou gto,nd. séminabe d* pa""" Bi;", à Boud,outnvtlh. Asctstontmédtcoil.

2E8

Damlen Kandolo

Mukongo, d.omtcthâ ù Léo. Ancten secrétalre natlonal de I'APIC; membre duComll| nollo:nal M.N.C., dont ll i!é,lrtlssionnc- Iors ile la scissùon.

Mathieu Kalenda

Juge ou trlbunal coutumlq d'Elisobethville, membrc J'u Consell de gouve>

nentent à Léopolduille. Conseillq du Rassemblement Katan4ob (Conohat).

Nbert lklonji

Muluba, ofiginoirc ile Hemptînne, Iocalita appelée Bunhonile pat les outodttones. Né en tga.g, marîé Ie zz,rz.tg4\, pùe àe cinq enfants. Obtùnt son

dtplôrne d'ossistant agricole oprès ! ons à la Codulac' Suiuit les cours de

comptabilité par conespondance Iorc de son service à I'alnninistrotion don"Ia région des Batetela, Fat conespondon"t àu iournal Kasai, de Io Voix duCongolais, de I'Abeille. En l-!i54 s'installo comrne experl-comptable il*ÉIe privé. Coniointement iI siégeait oux conseils d.u TEPSI et ile province,ilu FONEAMI, iI traçait I'ébauche ile I'ortion synàtcole et s'occrrpait àesecrétariats sociaux d Luluobourg. Ytnt à l'Expo 58 à Braxelles, commedalagua au Papillon des Missions Catholiqrrcs. II ltt so première contérencepolitique Ie 15 aoû.t ,958 à Bruxelles ù. Ia tribrne de Présence Africaine.Fit partie àes groupes Unio Catholica et Progrès National Congolais desquelslI démissionna. Dès son retour aw Kasai lI ce lança ilons la polttique et ilevintmpiikment Ie leailen du M.N.C. dons sc province. II est onêté h g août rggget rcIégué à KoIe, ù Ia suite d'un meetln4 où. lI expltquait Ie conlllt < pro-voqué > selon lui po, l'dàntnistration, entre Luluo et Baluba, Son incor-c,ération ptavoqua une imrnense agitation polittqun. Il est membre du Conseilile Législation et d cette occasion s,éjounn plusieurs fois en Belgtquc. lI s'ytrouvoît encore d.u 5 au t4 d.é"e^bre 1959, comme prêsiàent généruL d.u

M.N.C., avec les dalesuÂs d.u Caael P.S.A.-A6o[o-M.N.C. EIu ù Lulua-bourg,lors des éIecttons communole", lI se ilésista aussitôt ik son manda/, Illut éIu'prcmier vice-pftstilenl du Congrès ile Ktsantu (zS-tz-tg1ù.

C. Kamttatu

Présldent provlnclal du P,S.A., rcsponsable ù Kihwit. Ancien séminaristechez los P?l.et lficullaa, Aulourd'hut ile tendance socioliste. Vtnt è Bruxelles

oveo Ie ocrtel M,N,C,-A6a[o-P.S.A. en d,écembre gSg. EIu ileuxlàme vlce-prficlilant ilu Consùt de Khcntu (zl-rz-rgEil.

289

Page 145: Congo 1959 (CRISP)

f.-1. lknde

Dont h rcpoûage sur les fumeûes de chanwe {ut à I'ortgtne ile I'rnteificttoniles pértoiltques Quinze er congo en 1957. ôo-fondotir,,- a" iu"i" p*-gresslste congolorse (rJPEc . Réilacteur oux < Actualités Alficatnes >,hebilomadatre tllastté ikpendaû ile I'< Aven]' >. Fut étudtont à'l'ùnhnrcitéil'Elxabethvt[k.

Daûlel l(anza

Ué ," rçpg, vtce-pftstdent de I'Abdho, oncten sergent-comptohle d.e I.a

lorce puhltqu'e' Fonctronnarre, aulourd.'hur penstonné ù so ilemanile, pàrode sept enfants. Diao.e protestant. son frl, Thomas t"t t" p." i" unrvet-sltabe_congolars dtpl6mé; Phtltppe est sérant dc I'hebilomaàârre . corrso >(tnte$x en rg57 et publtâ à nouveou à ko d.eputs h zr novernbre- rgsù.L'lnfluence de Dantel Kanza préilomine ilans Io résron iI" Thyroii".

Joeeph Kaea-Vubu

N,i a Kuma-Dlzr, vrlloge srtué ù z5 hm de Tshela d,,ne Ie Mdyombe en tgtz,ftt ses humanités chez hs Pàres ik scheut puts entra ou grond séminaire ileKabua-(\"so,t) où rI termtno ses trois annéee ile phrloroplitn, rI lut 'nnetowar6néru1 de I'ADAPES (Assoctafion d'Anctens alèves) iruqu,nn ,41SA. En ,glz,tI entra ant scirvice d,es Frnances du souveman"û giiaroi, En t1g55,1i il"otnt

'présiilent ile I'Abaho -qu'rl olloit btentlt translormer .n orsanisaltii polittque,

En 957, iI est éIu borngmestre d.e Denilole. t* zo ooilg5A, lo"r- ik ,oninstallattnn offtctelle, il prononça un discours natï,,naliste qi i"t oolut u,."présanctlon admintstrafiue. II fut tncarcéré h 6 ianvrer ry5;, hbéft en r,"ers;tI séio.,'.na en--Belgique iysau'e1 mar purs fut ratablt do"r tnr fonctîans ilebotagmestrc. II rcoint ù Bruxelhs en décembre, avec h ""*nl MlvC-psa-ABAKO. Kasa-Yubu est père _de sep-t enfants. son tniluence est tJs forred-rs Ie Movombe et ta régï",n de Mad*tbo. son autortté sw I'Abaho en fa;tun hader hrcontestable ilu narionolt$ne congolais. lI lut âIu présr,Jent iluCongràs de Kleantu ot)ec 42 uoix sur 6o (zS-tz-Sù.

Anlcet lftshamura

Dglgeun è Ia presse du C_en1re de Restoupenrent Afttcatn (CEREA). Comp-table oux Etablissements Seilyn,

290

Emmrnucl Klmbtmbt

Mombre ilu Comlté Cenfial MNC, Delagtû ù Blruxelhs avec le canelP.S.A.-A6a[o-M.N.C. en décembre l.fisg' Seqétoilre è la Croix-Rouge. Pcr-tlctpo ou débot orqanisé d I'U,L,B. Ie I ikæmbrc tgSg ovec MM' I. YanBdsen el /. Nrns,

Antoine Ktngoûolo

Secréloire sânéral iI" IAboio. Evntaft àt Brczzottille apràs tes émeules de

ldnvier tggg, y constiluc un cotnité ik réslstance &s bcËottgo.

Sébaetien Kint

Mukongo, originaire du Mayumbe, ieune frùe du grcr,il chel ifiu Cenhsl"Ioyumbe, II o sulvi les cours ile sclpnce o/imlnislnative è Kisantu et t'grvdlllaà I'lnstitut de ,eche"clres éconornlquas et socllrrhs ile Iovdnlum. Fut conseùIer

communal à Bandaklarrgwa. z6 ans. II est appa.tenlé à Io fomllle de Kosa-

Yubu. Leader du Pafit Dfimorr'ote Consolols (P.D.C.).

F. Ktrnvayi

Y lce-présiàenr Ju P.S.A.

Gabrtel Kitenge

Ytce-pfasiiant ilémiseionnabe ilu Pafii Notional du Progrès (P.N.P.). Prasl'

clent notlonol de l'lJnton Consoloise (U.C.). Elisobethvtlle'

Albert Koka

Ot1.,1lnalre tlu Mayumbc, Géronl-cotnptdble de Io coopérotlve tniligène de

t âi, Anoten rôilaoltut cn oÀof de Congo Pratlque. Conseiller du Parti de

l'lnihpontlanot ol ilo la Llberté (Pl,L,).

291

Page 146: Congo 1959 (CRISP)

Georges Lalontaine

Viçegouve.neur génératr. Ancion ptocureût du Roi à Léopoldvtlle. origi-nqlrc ik Seroir.rg en Belgiqu.e. Maîlrp de con!érences à I'Uniuersité [,ovanium,

Maxhntlten Llongo

Présiàent àe I'A.P.I.c. (svnd,tcat rndbène des fonctionnoires). Présil.ent ducerch LtbarcI. II vient figalièremcnt en Belgique pour Ia commission deC-onsuhation Syadicale, ou au Consetl de kgislation où il représentg oveeA. Kalonii Ia tendo,ræe Io plus radicale, Grcflur ou Tnbunal de dtsttict a[ÂopolilvùIe.

André Lokamba

lulutetela Génont d.'une succusole de la bonqae du cradtt congolois.Yice-pftstàent de I'rlPECo. En avril était *iétoi"" d.u porti d" itnde-pend,ance et ile Ia Liberté (Pl.L.) avant de reioindre le M.N.C. Lumumbaen luillet ç1Je.

Antoiræ Lopès

Yïne-présiilent ile I'uNACo, responsable du ce"cle des EoohÉs de sran,représentant de I'U.C. il.ans Ia Province ofientale. Yice-président notionat4" l.N.l donl iI fut rappofieur de Ia Comyntssion économique au Congrèsde Coquilhatvtlle alo mt-novurnbrc tÇ5e.

Jacquee Lumbala

raodq du Paili de I'rJnité congolaise (P.u.c.) d,,ns Io provrnce ilu Katanso.Fut secrétatue d.e Io Comnission polirrq ue au Congrài constltuflf ilu parfiNafional ilu Prosrès (P.N.P.r.

292

Patrlce Lumurnba

P*srdpntdu M.N.C.; orlstnr:.re ds Sor,Éuru (Kcscri). Il uauorlla è Stan-

leyvlïIe, où iI fut présiikint da Cercle des Eooltâs et êorr'lmls out ChëqesPistoux. It fat condamné à ileur ans de sewita'ik pénale sot* I'tntxipdttrelrt

de détournement de fonds. l* t5 lutn 1957 {' obttnù ditntnrtlon Ja petne en

appel. II lut engagé cornma ilil.ecteur commerctol ilelobrasserle BRACONGO(Lr;res POLAR). II fu élu pftsiàent de Ia Fadémtion iks Bdtetela le z6 octo-

tgsS et lut le premier vic*président à Léo ilu Cercle Libarul J'Etudes et

i'AsrAment. Depuis décembrc 958, iI est membrc du Comité pennanerr't de

Io Con[ér.n"" d'Accra. En aoril et ''.ol tgsg tI ltt une tottfi16' de eonl6ftnces

en Belglque. Il porticipa à. pknieqrs congrèrs tnternorl'lonoux à lbadan, à Cono-

hry et ai Ghona, Il est dtreateur de I'kebfiomailaire Indépendance' ihnt brédocteur en chel est Mathiau Ehatou (ancien

-co-dbectew de Congo en

tgST ovec Phtlippe Konzo). A I'occaston iles trottbhs qut éclotàrcnl ù I'&oue

àu coygrès M.N.C. de Stanleyville, il |ut ona6 (2 navembre).

Aflnand Lutula

Reioint le M.N.C.-lumvtnba enI'UPECO.

iuillet g5g oprès auoir été forrdatela'- ile

Gabriel Makoso

Rédactew è Présence Congolaise. Ytnt fofl:e ut stage att iournal I.a Cite a

Bruxelles en tg1g. Pailicipa ou lle Congùs iles Ecrivoins el Artistes Nolrs,organisé à Rotne por Pnésence Africaine, en avrll t959' Muhongo.

Domlnlque Manono

Leailar provlnolal du M.N.C.-Kosai. Préslëlent de I'A.P'L.C. Né à Kctornpo(Baltna) on tg24; membra du Conssd Provinciol. Agent tenitonal (4"

aolfigorle) aptàr avolr ôlô commls ou servtce du Contentieux, Fut réikctertl,à I'organe anllohtloal [a Lumlèrç, cuoc S. Mudlngoyl (ilevenu vice-pftsl-drnl du P,N.P,r.

293

Page 147: Congo 1959 (CRISP)

'!Tç?lFfi-[.Tr tTF{f r ]

facquee Massa

Anclen séminarlste (ik I'année ih Mgr Maluk), Ancl,en penndnenl syndl-sahste ile lo C.S.C.C. Actuellement ertployé à I'Ofîtce iks cttés Atrtcatnes(O.C.A.) àL Léo. Egoikn.rlnt reprélrlntant de commr.irce ù h SEDEC. lvlambreilu Consell de Gouvernetwnt, ik k Députallon Permonente, de h Commist-ston pour les relégrrâs, Fondotew ilu Moantenwnt pour L P-n"àr NcrionolConsolats (M.P.N.C.r.

Boniface Matekeb

Ptéstilent du Pafii Nationcl Conqolars ip.w.C.), clerc à I'Offue d.es CtusAfrtcohes (O,C,A.), ildlégué au congÈs dec partts à Luluabourg et anconsiès du P.N.P. ô Coq.

A. Makwnmbala

Dlreclew ilu buroan poltttqre ilv Pailt ifiu Perryh.

tacques M'Bllo

Prtstàant de I'lnte{éil/r.ale ethntqrlr. A fatt sec humanttés modarnes chczIsg Frôres. Commh ù fOtruco. RepÉsenùont iles mongo a Ia FAilaqnl.ac.Êdttew rcsponsable de Congo Lhbre, (deuenu l,iberté/, organe du ParttNaflonol du &osAc (P.N.P.r. Leaàar ik Ia Faikha.

Mlchel M'Bg

Mongol.a. Enwloyé è Io Cctcge Colontale das Perrslalns, Ancbn sea:étoiilrccornmunol de Ktns[ora" Trésorler ilu Porll de I'lnilépenilance et ik hLtberté (Pl.L.).

Bruno Mbulayl

Pftsiilent ile Ia secttan il'Ehllolbethvtlh ihu Pattt ilu Peuple, devenv seorâ-taice nollonal eyt novembre IQJQ,

294

loreph Mbuttgu

Membrc du Comtt| M.N.C. (tend.ance KdIonP). Réddctew ô Prégcrrce Con-golaise.

Joseph Mbuyi

Membrc du Comité Nctùonol M.N'C. (tenilonce Lumumba).

Charleg met den Ancxt

Colon à Bukapw. Fonilotear du Rasse-blement consohis (R.CJ.

Plerre Monbele

Trésorir;r ihu Partt ile I'Unitê Consolake (P.U,C.), wési.ilant ile h Féil/nationiks Bateke, etnployé chez < Boto >,

Hotrcré Mongayi

Fonilotew d.u Mou'ement pour h Progùs Nolional Congolais (M.P.N.C.).o séjourné plus d.e uingt ans en Belgique où iI lut présid"ent d'e I'UntolnRoyale Congoldlse. funtré è f"éo en tg55 il rcvlnt à Bru.xelhs po:ul I'Expo-silion 58 au centre CAPA. Membre du comité crrntral de Ia FédÉrutîonLybok+-Iya Bongala-

Jean Mottngta

Errllt rédaolcur ou < Kongo ya St&o > (édtttnn en linsala ile I'hebd.omadotteHoilzon), Loaihr de lo Fadaruflon Llbohe-lya-Bdngala. Ancien séminartste.Dhl4eant ilo I'lntll{ltil(mle, Olltcter de l'Orifirc de St-Syluestre.

295

Page 148: Congo 1959 (CRISP)

Sylveetre Mudingayi

Vbe-présiilent ilu Parti Notionol ilu Prosùs (P.N.P.). Né à Lusambo Iett nooembre tgrz, membre du Conseil àe Gouu"*arnent, chef ih bu"eo;uà Ia Banqu,e ilu Congo Belge à Lulaabourg, Promoteur d.es écoles laiqueset réàacteur en chef d,u bi-mensuel La Lumière, anttclérical, Fondoteur ileI'Union iles Populations ruroles et extra-rurales <UNIPOCONGO/. Séiourr,c-en Belgiqve en septembre 1959 où iI ftt une conlérence ô Io hibune d.s ot -ciens de I'INUTOM, présenté par Ie gouverneur honoraira Paelinchx.

Cléophas Mukeba

ter vice-président notîonal du M.N.C., ihrfue a Elrsabethuille h M.N.C.-Kotango (tendance Kolonii). Emprisonné àeputs àébut àécembre.

Oodefroid Munongo

f-eaà"er du Rcssenùblement Kotortga:.s (Conakcrt), étudrant ù h seclion aàmî-nistrative d.e Kisantu.

lxllrffifr. Musengeshi

Président du Paili Socicliste Congolais.RûosËt à Ehsob ethu tIIe.

Borngmestie de Ia commune de

Mwissa-Camus

Ancien réJscteur au Counier d'Afrique et à Echo-SporI: également à Hori-zon, hebJnmailafue dirigé pcr les Pè"es de Scâeut, f-ans à'un séjow en BeI-gique en septembre l'ça5g tI fut I'initiateur de Ia Fonilation cult:ca:elle CON-GOLIA. Fonilateur àe l'Union Prosressiste Consohtse (UPECO).

296

loccPh Ngalula

* RdJod",r, en chel de Préeence Congolaise' h.,bdomfld'alre iscu du Courrier

d'Afrique (Mor*"'Ïl,.l;;;*; "1"auyl -afisinoûe de Luso',nbo (Kaso,il'

ll vurt it Bruxelles ;:";t;;'"'à""'i;.;È"; de I'Éxposition' où il fut pftndent

ilu Comné ,yndi"ol, ".îriu} o CAP.A- (Tt*u"'"n) ou sein du personnel

consolois ollecté à i'il;'';t-^ tl-îut daia^'é ù Accrc en ilécevtbra rg58'

Il revint en Belsique avec l. Iko, en oou ti59' dglga'i-d--n2l'^M'N'C" Is

P.Il.c.. t" t''louon;";'iî"iia'* Mulubo M:S'M')' t'uPBco et l'Inte'-

fddarole, ^r.. ^irsioî" a'"i'""" Ia hba'otr"n de Kalonii' Membre du Ccmité

ivI.fV.C. et vice'présiient du M'S'M'

Anto:rfle Nganga

Trésorier au progrès Notùonor con.olo.s (p.N.c,), rnoniteur ou Quafiier

funÊtn àLéo, conseilh' r,o^'àu',"ol de Kalomu'

Alphonse Nguvulu,l

M,*'ongo,ancienptésiàentJpl'ActionSocûoliste,milltontF'G.T'B',comrntsprtncipal à Io àrrecttorJ'L1'E;*rt;memt -Technique

Supéf..ut' Pûsiilent

"ilil; "A*- i",* du ùwln et co-fond'ateu ilu iownol Emancipation

(< or€ane de combat socialiste >)'

Stanislas NYuwa

Mwkorgo, originaire de Maàanbc-' A suili les cot"s ik prc-mtère caniltlotue

d f-ouanlvm. Au servine àu gouoe'|' e^ent généml. Membrc ëlu comtlâ ilu

Po*l D.émocrote Congolols iP'D'C')'

Antolne Ngwenza

Ancinn eec"rélulre çtânérnlrlu M'N'C" onclen ae.crâtaùle génâ'rtrl J'eloFada'o'

rùon &r Bcngclo. 1""i"'ilii-i;;'dr", d,e scheut. Asa d.e 4r ons, iI est

*orétotro ile l,Atrcobt;;'iil.lr-Sroniiu" Consolatse. Il fû pendan't das

onndcr à la ComPqnh du Kornl'

297

Page 149: Congo 1959 (CRISP)

ffiw :T;4W3:?FTn?r

Martln Ngwete

Assigtonr mailual, l*^n^:-fî:, .", il- fr, moniteur. II vtnt pagdtre solormatton pendant deux ans a l;luocrin oi*,'i)oylole à r',*t.,^. rr y y*1a*i ;;;hA{;;::##r;yffo*#;

iH:r Indtsènes (A. M. i):M"î;;i: comité M. N. c. (tendorce

Phillppe Nkubirt

iâ*, du Centre ile Resronpement Alrrcotn (CEREA). Commerçant ù,

Albert Ntruti

*i^ilx'x:,i#;::ii_Ep:i:;Ë'.,;!ii".ï'Ë:"fj:î"i.tÆ,

Simon Nzeza

Tftsofiar ile lAbako. Arlêft en ianuvst igÉ9, I

n::|;;,wi:#r:ix:r,:::rr:#îll:ïïfri,:l#:\W

Edmond Nzæza-Nlandu

Fondateu.r ile I'Abatro. II ltt quatre années d,

rV';: jxi;;i}i:æuuxii*î:!!ïËx'i'^'*:txrxy!:ti,"-,i,*,'i,i'i#iiîi;t*:i;f i;#:298

ir": ?;wæfl it:îrrlr$JÈ'srlrrtryFrTP'F- alqïæFïInrffiqwrylF lFÇtt

Arthur Pftul

Bourgmerlrc ila l(ç1lanu, Anclen présiilent d'e |'A,P.I.C.' m'qnbrc ile I'AbaAo,onain préslàent ihu CercIe LtfuruI. Fut anfité b n ionviæ tglg, puis hbert'N'ererce phlr de rvigponsabilltés à I'AbaIo.

kod Plrm

Auocot à BuËcuu. Pftstlerlt du R"sssmblament Congohls.

Antohe Rubbeng

Foniloteur et consetll,,- àe fl|nion Corwqloise (U.C.). Avocot a El*cbetlr-utlh. Traàucteur ik < Ld Phtlosophie bontovc > du R'P. Tempek,

tudré Schoeller

Yice-gouve"neur gén&al ila Congo deputs le zg iutllet l9r58 et gouvetnetr

ih Katarya, Né à Anuers Ie 3o iutn rgoS' Docleur en droit sofii d'e I'Unl-velrlïlé ik [auvoin. Atûlr,â au Conso h a5 mai rg55. En 948, lut chel de

cablnet du gouremeur gé'rn6ral.

Pol Smts

Co-loniloteur d.u Pafit Sociolisre Congolois, Petman'ent à Io F.G.T.B.-Congopon;. h Kolartgo,

Alain Stmmans

Nu a Molenbeek le z5 iulr. 1925, Doctetn en dtoit ile I'Unlvercité Cotholtque

de Louvoln et auocat au barrcou de Bru*elhs. Fut nomm'é secrétaire partt'cuhet ilu gouustneut général h f' morc tg55, conselller iutÎdiqrlæ Ief' lulllel $rr, attaohé ile cablnet d" M' Petlllon en 1958. Deputs Ier't lanvler t958, tl a élô promu rccrélalro provlnclol à Léopoldvilh. Secrd-

lahe do goauomomonl,

299

Page 150: Congo 1959 (CRISP)

"l'F't!';'r|'tFdu[ru!14!'ile!&ç!G!ntl|FçruGG!!!l''lGt'r!t!!i'tE!r!''!!çrær!|F'çl|Ft;|!rFl!F!q!!'|!4ElllE'F|',,"

Antoine Tshtmanga

20 cns. ï,eailer ile I'IJnioa Notionale iles TrcvaiLleurs Congolcis (U.N.T.C.syndicot autochtone). Actuellement emprisonné aa Kosai.

Moise Tshombe

Pftsid"ent du Ræsemble,rn enr Kalrrngak (Conahat).

Déstré Tuluka

Originaire ilu Mayumbe (ftgion de Banzd-Matehe). Muhonso. CIerc au< Sarrno Congo >. Soutint o.etivemerlt I'heby',omaicr1a:e Congo en tgs1, Fitses étu;les à Matadt chez les Frères. Mqnbre ilu Comitd Jrr Parti Dano-crote Consolnis (P.D.C.r.

Bertin-Onéeime Tumba

Yice-présiàent de I'lnterféd.drule. Ytnt à I'Exposition de B"uxelhs' eî 1958.pour hs Missions Protestantes,

Ch.-L.-Maurice Van Hemelrijck

Na a Schaerbeeh le 20 avril ryot. Obtilrt son iliplùme de doctew en droitau lury Centrol. Inscrit ou borrrvou en teJ6. Aupol.ovant il étoLlt emphyé,technicien en hydrologie et géomètre. Dès ry46 ioua un r6le dcttf crr P.S.C.ilont iI devient un d."t leailers de I'aile llarnande à Bruxelles. EIu sénoteur enry5o, ilepuis membre ile Ie Commission du Congo et du Ruanda-Urunili.Ministre de I'Instruction Publiqræ en juin tg58, rI est Ie promoteut duPacte Scolaire signé Ie 6 noaembre. Il deuient ensuite Ministrc dv Congoet du Ruanda-Urunih. M. Yan Hemelriich déonissionna Ia S septembrc 1q11g.

300 ,

rf:'rrr${rrr::rq,i!!a'-:n,,i,T,rE;:irf.ri1r-f.!"r,,1"'...,r;'-'ar.TlllT.rTqïswj

Oeorger Vuml

vtoe-prdrlden t nollonal du Pofil du Pevple, s'oc"upe fo_rt _acti.vement des

-."r.t""",t de jeunesse. Membrc d.e I'YMCA d.e kopo|dui|Ie. Réàacteut à

Emancipatlon, hebdolrrodpltre iht Parti du Peuple'

Ferdinand Wasga

originalre de coquilhatville. Ancien covunis-chef à _socobanq_ue. -clerc av

Cr6'iit Congolais. Conseillq du Porti ik I'Inikpendonce et de la Ltbetté

(P.r.L.).

Jean-Chryeoetome Weregemere

Sectétclrre général ihw Cen:ne ile Regrovpement Alricatn (CEREA)' Anêté

por I'.,uto"ité en nou.mbre tgsg, c'est so femme qui se portc candiilote oux

éIeclions à Buho,vu.

foseph Ymnbu

Consîâérê comme l'"* d.es leafterc L" plus inlhænts d.e l'Abako, ancien

séminoriste chez les iésuites èL Mayidt (a n hm de K*"ntu). II o- 5o ans, est

iar" a"-e ""lants,

tt exerce les foncgons de dirccteur-adioiû ù Io prison da

Ndolo. Est consii'éré comme < ministtabh >'

301

Page 151: Congo 1959 (CRISP)

ANNEXE Tf 3 : BIBTIOGRAPHIE POLITIQUE SUR LB

CONC'O EN 1959

Page 152: Congo 1959 (CRISP)

I

î

Rapport du GROUPE DE TRAVAIZ pour l'étude du pro-blème politique au Con'go Belge; Chambre des 'RepÉsentants;Session i1958-59; 20-l-59, n' 108.

Rapport de la COMMISS/ON PARLEMENTAIRE, chargéede faire une enguête sur ,les événements gui se sont iproduits àLCopoldville en janvier 1959; Chambre tdes ReprésentantS; Ses-sion 1958-59:27 marc 1959; n" 100.

COURR/ER HEBDOMADAIRE Dtt C.R./.S.P., t6, rue auxLaines. Bruxêlles; annêe 11959.

Eléments pour une sociolpgierd'une émeute,2 \16-l-591 p.

Id. (suite), t4 lt7-lV-591, p.Z-rt.Le message radiophonique du 'Roi du 13 janvirer 1959, 3(23-t-59), ,p. t0-12.

La déclar,ation ,gouvernementale sull'avenir du Congo, 5(6.tt-591, p. 4-9.

Le chômage à Léo,poldville, 6 ( 1311.1-59'), p. 22.

'Le'brusque tournant co'ngolais, 1l (20-TlL-59), p. 17-19.

Tendances ,politiques au Congo, 18 (15-V-59), p. 13-17.

Le 20'mai à lÉopoldville : Pacte social ? Les relations paritairesau rCongo Belge, 19 (22N-59), p.2-15.La signature du Protocole de Léopoldvtlle (20.21 mai 1959), 20(29-V-s9)., p. t5-20.[-es relations ,paritaires au'Congo. - Note, 28 (24-Vil-59), p. 12,

[..'a course au sommet : vers un gouvêinement congolais ?, 2l(s-Vl-59), rp. 17.20.

La presse quotidlenne au Congo, 26 (ll0-VII'1,-59), p. 2-12.

Par delà la dêmission du Ministre du Congo, 31 (ll-lK-sg!,p.2-1.

ethnique,3l (11-X-59)Kasaï, cadre économique, social et

'p. 1{-l E.

L'affaire Kalonft et les problèmesp,9-t{; 32 (18-lX-59), p. t7-2t.

du 3t (11-IX-5e),

Page 153: Congo 1959 (CRISP)

ww:fFlF :

Pour comprendre ûe télex Schôller. Tensions et sltuations congo-laises, 34 (2-X-59) p. 11118.

Le poids budgétaire 'du Congo et du Ruanda-Urundi. 36(t6-X-5e1, p. 3.

Le plan de M. de Schrijver pour te Congo,36 (16-X-59)p. 16-18.

Les propositioars ibelges ,pour ,le statut politigue et le dévelop-pement êconomique du Congo, 37 (23-X-591 p. 2-ll.Deux mois avant les élections au Congo, 38 (30-X-591 p. 15-19.

Des troubles de Stanleyville au débat parlementaire sur leCongo, 39 (6-Xl-591 p. 16-22.

Notes sur t'information dans les pays neufs et particutièrementau Congo (,par I.C.), 40 (13-XI-59) p. ll-20.L'envoi de militaires belges au Congo. Aspects ,politiques etiuridiques, 40 (13-XI-59) 'p. 2-10.

Le Congrès de Coquilhatville et la cr€ation du Parti Nationaldu Progrès, 41 (20-XI-59) p. 2-4.

Le Congrès Statutaire de la F.G.T.8.,42 (27-Xl-591 p.4-5.,Com'ment s'est développé le processus ,politique à propos duCongo, (/13 ianvier 59 - 8 rdécembre 591, 44 (11-XII-59),p. 8-19.

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306

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.-' - : :"1i,, riiïfs5,1_x!1pl

307

Page 154: Congo 1959 (CRISP)

FfFfYsTFYi-ry'æR-r!F!r''IrqrYtFFr.W-""-'"-="rx-*'F'!liltF!!Fi-*;Twr;s r-!a$+164'

STENIGERS I., .Notre nouvclle politigue.congolaise; Le Fla.m-beau; sept.-oct. 1959 pp. 453-476,

VAN BILSEN A, A. I., Kongo-beleid op nielrwe banen; De Maand,februari; pp. 7,1.78.

VAN BILSEN A. I. I., La Belgique devant le problème du Congo;

Rêvue gârôrale belge; février 1959; pp. 77,90.

VAN BILSEN A. A. I., D" Kongo-,politiek vastgelopen ? DeMaand; n" 9; novemlber 1959.

VAN REYN P., ,Le 'Congo Politique, les partis et 'les élections;Collection << .CarrefourJ Africains >; Editions Europe-Afri'gue,Bruxelles; 1959.

VERHAEGEN 8., Autour d'une decolonisation; Présence Afri-caine: 23: dêcembte 1958.

VERMAEYLEN C., Rêf'lexions sur un voyage au Congo; Socia-lisme; mars 1959; 'p'p. 165-181.

VERSTRAETE Maurice, La nationalité congolaise; Académieroyale des sçiences colonialc-s; classe des sciences--morales et,politiq,t"t; mémoires in-8". Nouvelle série. Tome XX, fasc. 3et dernier.

VLOEBERGFJS, Kongo 1959, Socialisme en Democratie, mei1959, w. iZt-tgt. -

QUELQUES PUBLICATIONS PERIODIQUES

Conso, hôdmadaire dqpuis 'le 2l novenhre 1959 B.P. 761 à t éo-poldville; Editeur, E. R. Philip,pe Kanza.

Congo Betge 59, Bulletin Mensuel dlltrfor'rnation; Inforcongo; Bru-xelles.

Conso et Afrisue Nofre, Année 1959; Bulletin Hebdqmadaire d'In--- -6i*rti"i Ï"tettfri"uin, êdité par 'l'Agence Belga, B.P. AatS;

Léopolrdville; Congo.

Cango Libre, h" I rle 25-8-59t orgarlè de I'Interfdérale; dwenuLibeite, organe du P.N.P.;8P.,7761, Léopoldville l.

308

Lê Cclurrter Afrtcatn du C.R.I.S.P., ,paralt deux fois Par mois en1960; Bruxôlles, 16, rue aux Laines et Léopoldville; B.P. deVerhaegen B. 134, Lêo XI.

Emancipation, orgaîe de Combat Socialiste édité rpar des Congolais;,18 nu,méros en 1959; B.P. 3053, Léo-Ka'lina.

Eurafrica, revue de la Fédacol, Bruxdles.

L'Indéoendance. orqane de combat'du Mo,uvem€nt Nationarl Con-golâis 'pour la libêration rdu Congo; B.P. 8201 à Léopoldville;Directeur, P. Lumumiba.

Notte Kongo, organe de I'Abako; B.P. 43, Léo,poldville VII; sixnuméros et 1959.

Pourquoi-Pas ? Congo; hehdomadaire; B.P. 8825; Lêopoldville.

Présence Congolaise, hebdomadaire, année 1959; B.P. 8205 à[l-,o',poldvitrle; iêdacteur en chef, I. Ngalu'la.

Qemar que s C on golaise s, bulletin hebdomadaire d'inf ormation; Bru-xelles.

Nous n'ouons pos cité ici les quotiàî'ens belges et congohis. IIs congti-

hænt néanmoins, on Ie devine, d'impofionta instrumenls il'informotion sut

I'évolution politiq,.tp ilu Congo en 1959.

309

Page 155: Congo 1959 (CRISP)

"lFfitfmFnry.''-tl. r"rTnryF:F*f,ï "",i'lT:'

TABLE DES MAîIERES

Avant-Propos

PREMIER CHAPITRE : LA DECLARATION GOUVERNE-MENTALE DU 13 JATWIER L9r9 ... 7

Première partte ; les textes du message royal et de la décla-ratiori Îaite devant les Chambres ... ..' 9

Message du Roi Baudouin (13-l) l0Déclaration gouvernementale sur l'avenir rdu Congo (13-l) . 1l

Deuxième partie : les réactioûls européeûnes à la nouvellepolttique

A. EN BETÆIQUE :

,La position du PartiiSocialiste Belge (13-l et ll'41 ..- 17

Le Parti Social Chrétien : confiance au ministre (11-4) 19

Réactions des ,milieux d'affaires belges 20

- Déclaration du Gouverneur de [a Société Générale(24-21

Page

5

t7

- Note aux dirigeants des sociétés du Groupe Comi-nière ( L5-41 . D.I. (l ) ...

B. AU CONGO :

- La prise derposition de la Fédacol (17-l) ...

- Tracts et motions d'anroPéens1. A'pfiel à la po,pulation de Bukavu (30-l) .'.2. Tnct anonyme diffusé à Léopoldville (janvier)3. Motion dite du grouipe de'Binza (janvier) '..

- Lettre de I'A.F.A.C. du Kivu ( 13-61 .'.

- ,Communiquê d'euro,péens de Bukavu (;uin) ...

- Motion de 'l'Union des transformateurs et p,roduc-

20

zl

tatrs (12-21

22

29303t31

34

35.

- Ie présid.ent local de 'l'Union Minière dit sa con'fiance (24-ll

- Pounquoi la fêdération des anciens combattants'boy-cotte le ministre (20-6)

- Un associé de la Banque Dillon and Read s€ pro-nonce sur I'avenlr des crédits amêricains (18-2) ...

35

37

39

(l) D,l, r Documcnt lnôdtt.

3n

Page 156: Congo 1959 (CRISP)

Troisièmepolitique

partie : les réactioûs congolaiseo.à la nouvelle

- Rêponse (anonyme) de bakongo (15-l)

- L'adhésion de I'Interfédérale (21-l) ...

- La position du M.N.,C.-Kasaî (2Al) ...

- Trois revenrdications du M.N.C.-Léopoldville (fcv.)

- Memorandum de I'Interfédérale présenté au gouver-nement belge (20-4) ...

- Mwata Yamvo et ùe suffrage pniversel (3-l\ ...

- Le chef des Bayeke devant les réformes institutionnel-les (24.2)

- Le second'memorandum du Mwata Yamvo (19-6) ...

Quatrième partie : la mise en place des institutions nouvel-les et la réalisation des premières pronresses ...

- Le Consei,l Consultatif rprès le Gouverneur gênéral

- Le Conseil de Legislatiou texte légal; co'mposition;discours du 'ministre pour ,l'installation (11-5)

- Le ministre,du Congo fait tre bilan des réalisations etjuge des ,réactions européennes et congolaises ...

- Discours à [a Radio,Con;go tselge (12-3) ...

- Discours à la Cha,mbre (21-4\

- rle décret de base sur les rli,bertés ('17-8) ...

DEUXIEME CHAPITRE : LA RUPTURE DE L'HYPOT}IE-SE DU CON@ UNITAIRE. L'ABAKO ET LE FEDERÂ.LISME

- Le Minisûre du Congo en faveur de'l'unitê (9-31 ...

- Pepx parlep,entaires belges favorables au fédéralis-me (3-31

Paio

43

41444546

475t

52

53

57

5555

5963

64

6567

6870- Les leaders 'de

- Ço,rnrmgnt le 'M,de I'Abako

- Le 'mouvement de résistance bakongo en faveur dupartage du Çpngo (23.1) D)1.

- 'Les 'leaders de I'Abako en faveur d'une fédérationdes entités rprovinciales (avril)

- Nouvelle option fédérale de I'Abako (3-6)

d'une républigue du

- Réponse 'du Ministre du Congo au plan de I'Abako

I'Aba\o à Bruxelles (16-3) ...inistre lnterprète la note des leaders

7l

- Projet Ahako, portant créationKongo-Central (24-61 - D.I.

73

76

79

8l

86

312

(26-61-

3t3

:r "4:ri1l:lry:escirÇa;ni:5:e:qss, rr. ..:, r',. r'1,1sq ift iF.!:5!Î!tM

Page

8793

9495

95

- Le Ministre du Congo: q l'heure est à la fermeté >

(21-6)

- Comment I'Abako réagit au veto du ministre (2-7)

- Le congrès des rpartis à Luluabourg, en faveurdeIlunité (7/12-41Le Parti du Peurpleen faveur du fédéralisme (9-6) '..I-a'Conakat en faveur du fédéralisme et de la com-munauté belgo-congolaise (11-7)

- Pour un dialogue avec ,les bakongo; rjrpport d€

-.M. Schôller, aâressé au Ministr.e {u Congo (29'71D.I. 96

99- Rapport de la Sûr.eté de Léopql'dville sur I'action deI'Abako (5-8) - D.I.

- La situation dans le idiçtrict des €atafacles_ : rapportde M. Schôller, adressé au Ministre .du Congo(13-8) - D.I. ...

- Pourquoi se rallier au fédêralisme; rap'port deM. Schôller, adresÈé au Ministre du iCongo (finaoût) - D.I.

- Tclegraprme au Roi, adressé par le cartel des pa,rtisfédéralistes (17-12)

TROISIEME CHÂPITRX : LA COURSE AU SOMMETPtéambule : l'affaire du Gouverneur Général

1. Premier démenti ('10-2)2. Pëtition ap Roi (10-4)3. Un communiqué de'M. Van Hemelrijck (18-4)

4. Déclaration du ltdinistre à la Chambre (22-41 ..'5. La mise au point du Premie,r Ministre (22,41 ...

- Le Congrès de Luluabourg : un gouvernement en janvierte6t (7112-4) ...

- La position du Ministre sur le timing (22-41 ...* r[,s,plogram,me du Mouvement National Congolais (10Æ)

- M. Luryrumba : un gouvernement congolais en 59 (11.5)

- Le timing fixé ,par ,le Parti du Peuple (9-61 ...

- Les thèmes choisis par des partis de Lêopoldville (23.61

-' Mernorandum de partis politiques congol ais (24-6)

- Un projet de ,manifeste belge en faveu,r d'un exécutifcongolais provisoire (mai)

- Pourquoi le Ministre du Congo s'o,ppose à un gouverne-nrent provisoire (t-7)

108

116

t2lt23t25126r26127127t28

t29l3t132133134135137

t39

t4l

- Des partis congolais 'réclament un referendum (iuillet) l4l

- L'Unlon Congolalse I un gouvernement élu en 1959 ( jutl.) I+Z

Page 157: Congo 1959 (CRISP)

- t e. Comité National du P.S.C. : < s]en tenir scrupuleuse-ment au timing defini Ie 13 janvier ) ...

- La scission du Mouvement N'ational Congolais (17/18-711. Le communiquê rdu < Comité Central > ...2. La rêponse de M. Lumumba3. Un nouveau communiquê du < Comité Central > ...tl. La scission est consommée

- L'Interfêdêrale : un gouvernement congolais immédiat(12-8)

- Pour un timing accêlêrê; Ra,pport de M. Schôller, adresséau Ministre du Congo (14-8) - D.I.

_- La Mission H. d'Aspremont-Lynden; memorandum deI'entretien du 30 août à Lêopoldville (30-8) - D.I.

- Les tensions au seins du Conseil de Cabinet (26/28-8)

- Le telex de M. Schôller (2-9)

- Le communiqué du Conseil de Cabinet (2-9)

- 'Lettre de dêmission du Ministre du Congo (3-9)

- Le premior radio-message de M. De Schrijver (4-9)

- ,Deux réactions congolaises 'au message ministériel (sep-tembre)

- Les décisions du Conseil de Cabinet (7-10) - D.I. ...

- ,Radio-Message du Ministre du Congo (16;10)

- Conférence de,presse du Ministre du Congo

QUATRIEME CHAPITRE : DE L'OCTROI A LA NEGOCIÂ-TION. L'EXIGENCE ET LA RECHERCHE DU DIALOGUE

- P. Lumumba réclame une négociation ,politigue ( l1-a)

- Proposition de colloque, par MM. Diomi, Kini et Pinzi(iuillet)

- Le Parti Travailliste: pour < une table ronrde > ...

- M. Schôller propose des colloques entre I'Administrationet les partis Congolais (4-8)

- L'affaire I(alonji au Kasaï (4-8) ...1. 'L'arrestation de A. Kalonji (4-8) ...2. Protestationde P. Lumumba (a-8) ...3. Protestation de I'Interfêdérale (a-8)4. La position du MNC. : boycottage des élections ( 13-8)5. Télégramme des chefs lulua (27-8')6. Rapport du Commissaire de District assistant sur leconflit lulua-ba,luba (8-7) - D.I.; extraits7, Lethe de protestation du Mouvement Solidaire Muluba

- Pourguoi I'Abako et le P.'S.4. refusent le colloque (20-8)

3t1

- Un ap,pel du Roi en faveur de solutions unanimes (20-:lll 206

- ]v[srnelsndum 'du ""tôl Abuko-P.S.A.-M.N.C. (23-11) 2lo

- I-e Parti du Peu'ple reluse de ,participer aux élections

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-'Les condltions d'un dialogue belgo-congolais QTn) ...

- L'organisation des êlections au Congo (14-10)

- [,e M.N.,C. Lumumba decide de ne pas particip€r auxélections (24-10)

- Les troubles de Stanleyville ...l. Version des faits, établies par P. Lumumba (31-t10) DI 198

2. Allocution du Gouverneur Génêral (2-lt.\ 199

3. L'Interfédérale : front commun contre < les aventu-riers) (30-10)

- Le M.N.C. Kalonji exige une table ronde à Bruxelles( 1-r I )

- Le Ministre annonce un colloque général à Lêopoldville(3-l I )

- Pourquoi(17-ll)

le Parti Socialiste n'ira pas à Leopoldville

(25-tl'l

- Le P.S.B. confirme sa rposition sur la table ronde (26-ll) 212

- l'311nqnce de la < grande conférence > de janvier 60(26.ttl

- 'Le Parti National du Progrès : pour les élections; contrela table ronde (30-ll)

- Le cartel : pour une table ronde im,médiate (3-l2l ...

- Message du cartel au 'peuple belge (7-l2l ".

- Le cartel réclame < un geste ultime > (14-l2l

- Ce,gue sorart la ta,ble ronde de janvier 1960 (l5.l2l

- Message du Roi aux populations du Congo (17-12')

- Résolutions du Côngrès de Kisantu (27-12)

- Iæs options du Parti National du Progrès (27.112)

CINQUIEME CHAPITRE : EN MARGE DE L,EVOLUTIONPOLITIQUE

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I. Le protocole social de téopoldville (21-5) 231

ù'I. ,Lettre pastorale collective des vicaires et p_rê{ets aposto-liquei du Congo Belge et du Ruanda-Urundi (août) 235

III. L'envoi de militaires belges au Congo (novemibre) 249

IV. Problèmes financiers du Congo (1960-1965); Conclu-slons de la 'Commission 'pour l'étude des problèmesflnanciers du'Congo (octob,re) - D.l. 253

3r5

Page 158: Congo 1959 (CRISP)

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V. Programme(3-1 r )

économique et financier du "gouvernement

ANNEXES

N" 1 . FICHIER DES PARTIS POLITIQUES CONGOLAIS ...1. Alliance des Bakongo-Abako ...2. Parti Solidaire Alricain (P.S.A.)3. Mouvement Nation'al Congolais (M.N.C.)4. Parti du Peuple (P.P.)5. Parti National du Progrès (P.N.P.)6. L'Interfédérale des groupes ethniques7. Union Congolaise (U.C.) ou Union Nationarle et Dé-

mocratique (UNADECO)8. P'a.rti de I'Indépendance et de la Liberté (P.I.L.)9. Parti Travailliste Congolais (P.T.C.)

10. Union Nationale'Congolaise (UNACO)11. Parti Economigue et Agraire ,Congolais (P.E.A.C.)12. Paûi Traditionaliste,Congolais13. Parti pour I'Avancement de Ia Démocratie en lturi

(P.A.D.I.)14. Mouvement de Regrou,pement des Populations Congo-

laise (M.R.P.C.)15. Mouvement pour le Progrès National Congolais

(M.P.N.C. ou P.,N.C.),16. Parti Démocrate Congolais (P.D.C.)17, Centre de Regroupement Africain (C.ErR.E.A")18. Union Prog,ressiste tCongolaise (U.P.E.C.O.) .,.19. Parti ,Socialiste Congolais (P.S.) ...20. Le Rassemblement Congolais (R.C.)21. Le Rassemblement Katangais ou Confêdération des

Àssociations Tribales 'du Katanga (R.K. CONA-KAT)

DiversN. 2 - INDSX BIOGRAPHIQUE ...N" 3 - BTBLTOGRAPHTE POLTTTQUE SUR LE CONGO EN

1959

CENTRE DE RECHERCHE ET D'INFORMATTÔN

SOCIO-POLITIQUES (C.R.I.S.P. )

Bmxelles et LéoPoldville

Le ceatre de Recherche et d'Information socio-politiques(C.R.I.S.P.) a une double fonction :

- de rccherche Positiue,

- d'information et tle lormation politiques,

sur les phénomènes sociorpolitiques belges ou à incidence belge

directe.

Dans sa recherche, le C.R.I.S'P. s'attache à dépasser,le ca'dre

d" û;6Ël;"ld;qu" formelle pour analyser les'problèmes dans leur

cadre rêlel, historique et sociologique. ,Les tlavaux con3istênt €3sen-

tiellement "n -ottogrrphies et en essais de synthèse provisoire, aux

;iffil;tr ;ir; ji'h construction socio-pôlitiqy-e, Le.but est de

d;;;;ù; Jt à't""tyt"t les rouages de la vie- publique belge et de

saisir la vie sociale dans son mouvemeît réel.

Le Centre de Léopotrdville travaille dans le mème esprit au

Con'go.

Pour des raisons de rprincipe et 'de méfhode dans le travai'l'I'eq"i,pl de Jirection au CntSp est composée.d'hommes gul n'ap'par-

tiennent pas aux mêmes groupes socio-politiques ni aux mêmes

Jfî.-ipft""5-scientifiq"es. LËs -e-bres dL cette- équipe sont des

univérsitaires : enseignants, chencheurs scientifiques, juristes êt

publicistes, assistés'de1 conseil'lers > syndicâux, politlques et autres.

" Le C.R.I.S.P. publie un Courcier hebdomadaire polycopié et

,n Càrri"t ÀSri""in, rcdige au Congô (2 fois par m.ois), dans

l"uqu"lr paraissent des moiographieS SêiieUses sur les institutions-ro.io-p.fitiques, sur les forceJpolitiq.r"" et sur les g.roupes.d.e pres-

sion, âinsi qrr'utre analyse sÉrieuse des pro,blèmes d'actualitê.

Le c.Rll,.s.P. est membre-associé de ,l'Association Internatio-nale de Science Polttiqtrc'

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ERRATUM :

Page 86 :rl-a date de la réponse du Ministre à I'Abako est le 26 jvin1959, au 'lieu du 20 juin.

Page 160 : la date de la dêmission du Ministre est Ie 3 septembreet non le 11 avril.

316 3t7

Page 159: Congo 1959 (CRISP)

' lr'xqFq.lræit,Nr.TqFiTwFqwF'lFiq Ew*!w

Consell d'Adnd,nistration :

fules GERARD-LIBOIS|ean-Claude BAUDOUXYves de WASSEIGEHurbert DEWEZErnest GLINNEM.-P. HERREMANSWand JORISRobert LELOUXAndré SCHREURS

Comité Sclentlflque :

fean LADRIERE, François PERIN|acques TAMINIAUXAndré ZUMKIR)ules GERARD-LIBOIS

A Léopoldville:Benoit VERHAEGEN

Conseillero Byndicaux :Hu,bert DEWEZ., |acques YERNA

TRAVAUX PÀRUS EN 1959 :

- Les structures de la presse en Belgique;

- Sociologie d'une émeute : Léopoldville; ianvier 1959;

- Les congrès wallons;

- La presse financière en Belgique;

- Taux ,de syndicalisation de 1947 à 1957 ;

- 'Les structures catholiques belges '_ L'action et I'information eurorpéennes ;

- l'6ssus6nce-vie en Belgique;

- Qui contrôle la Sociétê Générale;

- La Fédacol;

- Défense et 'repr€sentation des consommateurs;

- Débats sur I'idée travai'lliste;

- Comité de Défense du Borinage; etc...

TRAVAUX A PARAITRE EN 1960 :

A Bruxelles :

1. Structures économiques et financières en Belgique (ententes,concentrations et hotrdings).

2. Démocratie interne au sein 'des partis.

3, Mécanismes de l'Action Commune Socialiste et du MouvementOuvrier Chrétien.

4. Organisations et politique agricoles.

318

,, ,*tr-rrrnlr-T5d,4Il

5r Les coopêratives en Belglque.

6, Case studies I

- de groupes de pression (brand.image, facteur de cohésion'

valàur représentative, modes d'intervention);

- de'processus légidlatifs réels (choisis dans I'actualité)''

7, Les milieux belges devant la création d'une industrie nuclêaire.

8. L'Etat belge et le commerce extêrieur'g. Formes nouvel,les 'dans les relations 'paritaires'

10. Courants flamarads et wallons dans les mouvements politiques

et sociaux.

11. Les mouvements de jeunesse en Belgique'

12. Les salariés et les partis politiques (étude de la participation

aux partis et du vote).

13. Back-grounrd socio"rpolitique du problème des grandes agglo-

mérations.

14. L'enseignement surpérieur en Flandre (situation; action en

f"l "u"

ïe la décentra,lisaûon universitaire)'

15, Physionomie socio,politique d'un arrondissement industriel

wallon.

16. Avatars d'une institution I [e Conseil National des Char'bon-

nages.

A Léopoldville :

l.2.

3.

4.

5.

Les tendances fÉdéralistes au'Congo.

Inventaiee permanent'des "partis'politiques'

Les phénomènes messianiques et leur incidence politique'

Le Mouvement syndical : historique et situation'

La structure d.es sociétés urbaines (points de vue démogra-

phique, socioéconomique et politique).

Les as;ociations de colons et leur influence politique'

[,e panafricanisme (mouvements; congrès; fédêrations); etc"'

ADRESSES ;

- 16, rue aux l-aines, Bruxelles'

- Benoît Verhaegen, B.P. 134, Iéopoldville XI.

6.

7.

319

Page 160: Congo 1959 (CRISP)

L'lmprecsion ih cet otnrcgea é$ termtr"ée le, t latLier tg6o

ll cit sorti àrlc precaec ihL'IMPRIMERIE LIELENS

è BRUXEI,IÉS.