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L ’ORCHIDOPHILE n° 206 - 2015 Vol. 46 (3) www.sfo-asso.com connaître, cultiver et protéger les orchidées L’Orchidophile 205 - Septembre 2015 - 46 (3)

connaître, cultiver et protéger les orchidées  · C ’estunerentréequenoussouhai-tonstrèsheureuseàtousnoslec - teurs. Après les vacances et les observationsd’orchidéesdansla

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L’ORCHIDOPHILE

n° 206 - 2015Vol. 46 (3)

www.sfo-asso.com

connaître, cultiver et protéger les orchidées

L’Orchidophile

205-Septem

bre2015

-46(3)

SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORCHIDOPHILIEPrésidents d’honneur

† Georges MOREL (1970-1972) - Marcel LECOUFLE - (1972-1981 ) - † Dr Jean CAMARD (1981-1982) -† Dr Maurice GRINFEDER (1986-1995) - † Roger BARBIER (1995-1998) - Janine BOURNÉRIAS (1998-2002) -

Alain JOUY (2002-2008)

Président : Pierre LAURENCHETVice-Président : Jean-Michel HERVOUETSecrétaire Générale : Agnès MÉTIVIERSecrétair adjoint : Pierre CHALUSTrésorier : Robert BORDESTrésorier adjoint : Jean-Louis LAURENCINRédacteur L’Orchidophile : David LAFARGE

Responsable des expositions : Michel LE ROYRelations extérieures : Charlotte DUPONT

Protection : Pascal DESCOURVIÈRES

Recherche de financements : Philippe FELDMANN

Commission des voyages : Jean-Michel HERVOUET

Culture : Alain BENOÎT

Composition du Bureau

SFO AQUITAINE (24-33-40-47-64) – Présidente : SolangeESNAUT, avenue des Combarelles, LA BLAQUIÈRE, 34 600LE PRADAL – [email protected] -www.sfoaquitaine.comSFO AUVERGNE (03-15-23-43-63) – Présidente : ChantalRIBOULET, 39 rue du Chorigier, 63122 CEYRAT – [email protected] www.sfo-auvergne.orgSFO BOURGOGNE (21-58-71-89) – Président : VincentGILLET, 11 rue de Belle-vue, 21121 FONTAINE-LÈS-DIJON –[email protected] BRETAGNE (22-29-35-56) – Président : GérardBRATEAU, 7 rue du château d’eau, 29700 PLUSSUGAN –[email protected] CENTRE LOIRE (18-28-36-37-41 et 45) – Président : Jean-Claude ROBERDEAU, 681 route d'Arian, 41250 FONTAINES-EN-SOLOGNE - [email protected] - http://sfocl.free.fr/SFO ÎLE-DE-FRANCE (75-77-78-91-92-93-94 et 95) – Prési-dent : Alain BENOÎT, 33 rue des Maraîchers, 75020 PARIS –[email protected] - www.sfo-idf.comSFO LANGUEDOC (12-30-34-48) – Président : Francis DA-BONNEVILLE, 903 Chemin Pied du Bon Dieu, 30000 NÎMES –[email protected] - perso.orange.fr/michel.nicoleSFO LORRAINE ALSACE (54-55-57-67-68-88) – Présidente :Monique GUESNÉ, 6 rue de l’Echo, 54370 MAIXE –[email protected] - sfola.fr

SFO NORD (02-59-60-62-80) – Président : FrédéricDEBRUILLE, 18 boulevard Louise Michel, 59490 SOMAIN –[email protected] - www.orchid-nord.comSFO NORMANDIE (14-27-61-76) – Présidente : GeorgetteLECARPENTIER, 15 rue Beaudouin, 27700 LES ANDÉLYS –[email protected] PACA (04-05-06-13-83-84) – Président : Pierre-MichelBLAIS, Les Douvelles, route de Salernes, 83570 ENTRECAS-TEAUX – [email protected] -sfoprovence-alpes-cotedazur.jimdo.comSFO POITOU-CHARENTES VENDÉE (16-17-79-85-86) –Président : Jean-Claude GUÉRIN, 45 Grand’Rue, 79200 LAPEYRATTE – [email protected] -www.orchidee-poitou-charentes.orgSFO PYRÉNÉES EST (09-11-31-66) – Présidente : RoselyneBUSCAIL, 12 allée des Argelats, 66180 VILLENEUVE-DE-LA-RAHO – [email protected] - sfopyreneeest.jimdo.comSFO RHÔNE-ALPES (01-07-26-38-42-69-73-74) – PrésidentMichel SÉRET, 11 chemin du Poirier, 74170 SAINT-GERVAIS– [email protected] - sfo.rhonealpes.free.frSFO STRASBOURG – AROS – Présidente : BrigitteREDONNET, 12bis Le Canal, 67120 WOLXHEIM –[email protected] - aros.asso.fr

Sociétés adhérentes et correspondantes

ASSOCIATION FRANCOPHONE POUR LE JUGEMENT D’ORCHIDÉES (AFJO)

Président : Albert FALCINELLI - 1 rue du Bastion Montmorency, 11370 LEUCATE - [email protected] - www.afjo.org

GROUPEMENT MIDI-PYRÉNÉES DES AMATEURS D’ORCHIDÉES (GMPAO)

Présidente : Denise ROUCOULE - 37 rue de l’Autan blanc, 31214 L’UNION - [email protected] - http://www.gmpao.org

ORCHIDÉES ET PLANTES EXOTIQUES D’AQUITAINE (OPEA)

Présidente : Christiane MERLO - Maison des Associations, 33520 BRUGES - [email protected] - opea.free.fr

SOCIÉTÉ ORCHIDÉES LOIRE OCÉAN (SOLO)

www.orchidees-loire-ocean.fr

Composition du Conseil d’Administration

Jean-Pierre AMARDEILH, Pierre AUTHIER, Alain BENOÎT, Robert BORDES, Michel DEMARES, Pascal DESCOURVIÈRES,Charlotte DUPONT, Alain GÉVAUDAN, Vincent GILLET, Jean-Claude GOORIS, Monique GUESNÉ, Jean-Michel HER-VOUET, Alain JOUY, Jean-Claude LACHARPAGNE, David LAFARGE, Pierre LAURENCHET, Michel LE ROY, Georgette LE-

CARPENTIER, Jean-Michel MATHÉ, Agnès MÉTIVIER, Michel NICOLE, Daniel PRAT, Michel SÉRET, Ofélia TÉQUI

Bibliothécaire : Michel GIRAUD

Certificat d’inscription à la Commission Paritaire n° 0912G86986Prépresse : QUETZAL, 28 rue des Cailloux, F-92110 Clichy-la-Garenne, 01 47 30 24 48. Imprimé en France.

© SFO – Paris – Dépôt légal septembre 2015 – ISSN: 0750-0386

Nouvelles espèces et nouvelle nomenclature pour lesorchidées malgaches

Johan HERMANS –––––––––––––––––––––––––– 245

Une nouveauté pour le genre Cynorkis à La RéunionCharles-Henri ROBERT ––––––––––––––––––––– 283

Quelques espèces du genre Trichoglottis à croissanceverticale

Jim COOTES–––––––––––––––––––––––––––––– 287

Lhommea brasiliensisPascal SAUVÊTRE–––––––––––––––––––––––––– 293

Spiranthes cernua (L.) L.C. Richard, 1818(fiche de culture)

Michel GIRAUD –––––––––––––––––––––––––––325

ORCHIDÉES EXOTIQUES

SOMMAIREL'ORCHIDOPHILE n° 206 - 2015 - vol. 46 (3)

293

253

245

299

283 Associations régionales, Groupements et Sections

287 319

Epipactis palustris (L.) Crantz et ses pollinisateurs enVendée

Yves WILCOX–––––––––––––––––––––––––––––––– 253

Autour de l’ADN chloroplastique du genreOphrys L.Yves HENRY –––––––––––––––––––––––––––––––– 299

Partagez vos observations d’orchidées de manièreconviviale et en toute sécurité grâce au sitewww.orchisauvage.fr

GADPRO ––––––––––––––––––––––––––––––––––– 327

Bulbophyllum lobbii LindlChristine GODARD (aquarelle),Nicole BORDES & David LAFARGE (textes) ––––––––– 319

Informations –––––––––––––––––––––––––––––––––– 242

Mot du Rédacteur ––––––––––––––––––––––––––––––– 243

Vient de paraître –––––––––––––––––––––––– 244, 282, 292

CalendrierMichel LE ROY––––––––––––––––––––––––––––––– 331

Publicités –––––––––––––––––––––––––– 252, 291, 298, 318

VIE DE LA SOCIÉTÉ ET INFORMATIONS

ORCHIDÉES D’EUROPE

COIN DES ARTISTES

EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS

� La préparation de L’Orchidophile, la rédaction des articles etleur illustration (cartes, photographies, dessins…) sont entière-ment assurées par des bénévoles.

� Les articles publiés engagent exclusivement la responsabilitéde leurs auteurs.

� Les insertions publicitaires n’engagent pas la responsabilité dela rédaction.

� La rédaction est libre d’accepter, d’amender ou de refuser lesmanuscrits qui lui sont proposés. Elle peut être amenée à rem-placer ou supprimer les clichés ou illustrations de qualité insuf-fisante.

� La reproduction partielle ou totale des articles publiés dansL’Orchidophile n’est autorisée que sous réserve de l’accord préa-lable des auteurs et de la rédaction.

SOCIÉTÉ FRANÇAISED’ORCHIDOPHILIE

Association sans but lucratifrégie par la loi du 1er juillet 1901

Agréée par le Ministère de l’Écologieet du Développement Durable

Adhérente à :– l’EOC (European Orchid Council) ;– la FFSN (Fédération Française desSociétés de Sciences Naturelles) ;

– la SNHF (Société Nationaled’Horticulture de France).

Siège social: 17, quai de la Seine,75019 PARIS,

Tél. 01 40 37 36 46 (répondeur)

[email protected]

Quatre numéros par an

Directeur de la publicationPierre LAURENCHET

RédacteurDavid LAFARGE

Rédacteur adjointJean-Pierre AMARDEILHComité de rédaction

Pierre AUTHIERNicole BORDES

Jean-Michel HERVOUETHélène RODRIGUEZRémi TOURNEBIZE

Photographie de premièrede couverture :

Trichoglottis smithii, en culture.(Photo Jim COOTES).

241

Une partie du Conseil d’Administration de la SFOsera renouvelée en mars 2016. Adressez dès main-tenant vos candidatures au Secrétariat ([email protected]). C’est l’occasion de participer acti-vement à la vie de la SFO et de défendre vos idées etvos projets pour développer nos activités dans uneambiance chaleureuse et amicale.

Vous pouvez consulter la nouvelle version du siteInternet de la SFO à l’adresse habituelle, www.sfo-asso.com. Si certains documents peuvent encoremanquer, ils seront ajoutés très prochainement, demême que des contenus supplémentaires concernantles orchidées indigènes et exotiques ou la vie de laSociété.

Michel LEROY, chargé de l’organisation du Congrèsde l’European Orchid Council et de l’expositioninternationale qui y est attachée, ne compte pas sesefforts pour permettre que cet événement soit ungrand succès.Nous pouvons donc aujourd’hui vousannoncer les dates retenues, du 23 au 25 mars 2018au « Paris Event Center », Porte de laVillette. Il s’agitd’un nouvel espace spécialement conçu pour les ex-positions ou les congrès et qui offre tous les servicesprofessionnels nécessaires. Nous vous rappelonsque toutes les bonnes volontés peuvent se joindre auxbénévoles pour aider à l’organisation.

La formation de juge d’orchidées reprend avec la ren-trée scolaire.Tous ceux qui veulent apprendre àmieuxconnaître les orchidées et à les juger de façon aussiobjective que possible sont chaleureusement conviésà se joindre aux élèves qui ont déjà suivi une annéede formation.Adressez vos demandes à la Rédaction,qui transmettra au centre de formation le plusproche de chez vous.Vous organisez une exposition ? Les juges français(SNHF et AFJO) sont disponibles pour réaliser unjugement officiel et reconnu, quimettra en valeur lesefforts de vos amateurs et des professionnels pourmontrer leurs plus belles plantes ou pour créer lesplus beaux stands. Les juges peuvent également or-

ganiser un jugement sur table pour récompenser lesplantes les plus exceptionnelles des amateurs ou desprofessionnels. Contactez la Rédaction, qui trans-mettra aux juges concernés.

Après de longues démarches administratives, laSFO a le plaisir de vous annoncer que vos donspeuvent désormais vous permettre de bénéficier d’uneréduction d’impôts ! N’hésitez donc plus une secondeà soutenir les actions scientifiques de la SFO.

Vous souhaitez proposer un article ? Une rubrique?La Rédaction est ouverte à toutes vos propositions.N’hésitez pas à nous solliciter, nous discuterons avecvous de la meilleure forme à donner à vos idées età vos projets. L’Orchidophile, c’est votre revue, alorsprofitez-en et participez à sa fabrication !

Nous vous rappelons que la publicité est ouverte dansnos pages à tous les professionnels en rapport avecles orchidées. Vous vendez des orchidées, du maté-riel de culture ou des accessoires ? Profitez de notrerevue pour vous faire connaître de nos lecteurs. Pourplus d’informations, contactez la Rédaction, quiconviendra avec vous de la formule la plus adaptéeà vos besoins.

Nous vous rappelons que notre numéroHors-série,grand format, consacré aux sabots deVénus, est tou-jours disponible directement auprès de la SFO ou àla librairie Mollat à Bordeaux (directement à la li-brairie ou en ligne sur le site Internet mollat.com).Cet ouvrage est l'une des plus importantes contri-butions à la connaissance des différents genres deCypripedioideae disponible en français. Faites pro-fiter vos amis ou vos adhérents de cette informationavant que nos stocks ne soient épuisés ! De la mêmefaçon, vous pouvez commander le numéro spécial,avec pagination augmentée, qui traite du genreCattleya et des genres alliés directement auprès dela SFO. Aucun tirage supplémentaire ne sera effec-tué, ces publications sont donc uniquement dispo-nibles dans la limite des stocks disponibles.

HORS-SÉRIE ET NUMÉRO SPÉCIAL

JUGEMENT D‘ORCHIDÉES

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SITE INTERNET

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ÉLECTIONS

CONGRÈS EUROPÉEN 2018

INFOS

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

242

C’est une rentrée que nous souhai-tons très heureuse à tous nos lec-teurs. Après les vacances et lesobservations d’orchidées dans lanature (pour les plus chanceux

d’entre vous), il est temps de vous poser dansun confortable fauteuil et de vous attaquer à lalecture de ce nouveau numéro de votre revuefavorite.

Deux grands articles occupent la majorité denos pages. Le premier, de notre amiYvesWILCOX,est une étude approfondie des pollinisateursd’Epipactis palustris, une orchidée que la plupartd’entre vous connaissez très sûrement,maisYvesnous donne ici l’opportunité de nous plonger defaçon intime dans les fleurs et de nous mettre àla place des pollinisateurs qui sont, vous le ver-rez, variés et parfois surprenants !

Le second article nous vient d’Yves HENRY,scientifique qui, lui aussi, nous entraîne dansl’intimité des orchidées européennes, avec,cette fois, une analyse des différentes donnéesexistantes sur l’ADN du genre Ophrys. Un ar-ticle qui peut paraître technique et ardu aupremier abord, mais qui apporte un éclairagetrès intéressant sur la nomenclature de cegenre extraordinaire et si apprécié des orchi-dophiles européens. De quoi questionner nos(mauvaises) habitudes et nous permettred’appréhender calmement les possibles chan-gements taxinomiques qui pourraient inter-venir dans le futur.

Le reste des articles concerne les orchidéesexotiques, avec des auteurs de grande qualité làaussi, dont plusieurs auteurs étrangers, ce quiconfirme l’attrait que notre journal exerce au-jourd’hui au niveau international.

L’autre « événement » de cette rentrée, c’estla nouvelle version du site Internet de la SFO.Je vous en avais déjà parlé dans ces pages et bienvoilà, il est en ligne ! Il reste encore à ajouter

certaines fonctionnalités et à enrichir encoredavantage les contenus disponibles, mais vouspouvez déjà profiter d’une arborescence entiè-rement repensée pour vous procurer unemeilleure expérience de navigation. N’hésitezpas à nous faire part de vos commentaires, nousavons encore la possibilité de faire évoluer lesite. Après la refonte du format et de la mise enpage de la revue, c’est la rénovation de notredeuxième outil de communication, vitrine dela SFO pour le grand public.

Parmi nos projets, nombreux en cette pé-riode de rentrée, un nouveau numéro « spé-cial » pour l’année prochaine est en cours deréflexion et la thématique vous surprendrapeut-être, mais nous espérons qu’elle vous sa-tisfera autant qu’elle nous emballe ! Il y a aussi,bien entendu, la préparation de l’EOCCE2018,avec le congrès européen et l’exposition inter-nationale. Si votre revue n’est pas directementimpliquée dans cet événement, elle sera bienentendu un lien privilégié pour vous tenir in-formés de l’avancée de l’organisation avantd’arriver, du 23 au 25mars 2018, à cette grandefête des orchidées et des orchidophiles à Paris,Porte de la Villette.

Jeme permets également de vous rappeler quece journal est le vôtre et que vous pouvez envoyervos remarques (négatives mais aussi positives)à la Rédaction, ainsi que vos idées ou projets d’ar-ticles. Nous y réservons toujours le meilleur ac-cueil et tout le Comité de rédaction est là pourvous accompagner avant la publication.

Pour vous finir, permettez-moi de vous sou-haiter une excellente rentrée ainsi qu’unebonne lecture de ce numéro et une bonne na-vigation sur le nouveau site Internet de la SFO.

243

Le mot du Rédacteur

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L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

VIENT DE PARAÎTRE

Ces deux gros volumes forment une véritablesomme, avec à eux deux près de 1200 pages, plusde 1800 photographies et plus de 500 espèces,choisies parmi 120 genres différents.Toutes les plantes présentéesmesurentmoins de15 cmde haut, en excluant les inflorescences. Ellessont choisies non pas seulement parmi lestaxons à floraison spectaculaire,mais égalementpour leur feuillage décoratif ou leur aspect gé-néral, parfois très étrange.Chaque espèce est présentée sur quelques pa-ragraphes, avec, à chaque fois, le nom scienti-fique, le lieu et date de la publication du taxon,une description de la morphologie puis dumi-lieu naturel dans lequel se développent lesplantes, quelques indications spécifiques pourla culture et enfin, des commentaires des au-teurs. Toutes les plantes décrites sont illustrées,parfois par plusieurs clichés, ce qui permet demieux appréhender la variabilité de chacun destaxons retenus.Voilà donc pour les commentaires généraux surces deux tomes. Il y a cependant des parties spé-cifiques à chacun des deux volumes.Dans le pre-mier, on trouvera les informations générales surles orchidées, les données sur les milieux natu-

rels et la protection des espèces,mais égalementun chapitre bien développé et très didactique etinstructif sur la culture des orchidéesminiatures.On y trouve de nombreuses astuces bien utilesquand on veut commencer à cultiver les « mi-niatures », de plus en plus à lamode chez les col-lectionneurs ne disposant pas de beaucoup deplace. Enfin, les genres traités dans ce premiertome vont, par ordre alphabétique, d’Aciantheraà Grandiphyllum (drôle de nom pour une mi-niature !), en passant par Aerangis, Angraecum,Cattleya, Chilochista, Dendrobium ou Dracula.Le volume II, lui, commence par le reste de l’al-phabet, deHaraella à Zygostates en passant parLeptotes,Masdevallia, Neofinetia, Phalaenopsis,Telipogon ou Tolumnia. Viennent ensuite uneliste d’orchidées miniatures non citées dans lesdescriptions (pour ceux qui ne trouveraient pasleur compte parmi les 500 espèces retenues parles auteurs) ainsi qu’une liste de plantes un peuplus grandes (jusqu’à 20 cm de haut) que lesauteurs considèrent comme très désirables dansune collection. On trouve également desadresses de vendeurs de plantes, choisis pourleur sélection de plantes de taille réduite, unglossaire bien utile, surtout que le jargon or-chidophile en anglais peut poser quelques pro-blèmes à nos lecteurs francophones, une longuebibliographie, un index et enfin les biographiesdes auteurs.Deux très beaux livres donc, qui décrivent et il-lustrent, de très belle manière, des plantes sou-vent peu connues et rarement rencontrées lorsdes expositions mais qui, pourtant, méritentbien qu’on s’intéresse à elles.

David LAFARGE

� A Compendium of Miniature Orchid Speciespar Ron PARSONS & Mary E. GERRITSEN

Redfern Natural History Publications, 1188 pages, 34,99 £ par volume sur le site de l’éditeur.ISBN: 9781908787194 - 9781908787200. En Anglais.

245

L’orchidoflore de Madagascar est l’une desplus extraordinaires au monde ; en lien avec lafaune ou le reste de la flore. L’Océan Indienest très riche en espèces, avec un fort niveaud’endémisme et forme l’un des « pointschauds » de la biodiversité. Près d’un millierd’espèces différentes ont été décrites sur cetteîle et, malgré la destruction rapide de l’habitat,de nouveaux taxons sont toujours découverts.

La nomenclature de certaines espèces esttoujours problématique, que ce soit pour desraisons de quantité et de variabilité des plantestrouvées, par les différentes études parallèlespar des groupes différents de botanistes auxXIXe et XXe siècles ne prenant pas toujoursconnaissance des travaux des autres scienti-fiques ainsi qu’un intérêt particulier pour laflore de l’île, sans prise en compte du contexteafricain ou des îles environnantes.

Aujourd’hui, de nombreux travaux ont lieusur des genres particuliers d’orchidées mal-gaches, mais certaines espèces sont tout sim-plement trop sensationnelles pour attendre etsont donc décrites en dehors des révisions taxi-nomiques plus générales. De cette façon, quatrenouvelles espèces, dans les genres Cynorkis,Eulophiella, Liparis et Neobathiea ont récem-ment été décrites dans Kew Bulletin (HERMANS

& CRIBB, 2014).Qui plus est, un certain nombrede problèmes taxinomiques ont été résolus,parmi lesquels les identités d’espèces familièrescomme Cynorkis angustipetala et Benthamiaspiralis.

Nouvelles espècesCynorkis dens-serpensHermans & P. J. Cribb (Fig. 1)

Cette nouvelle espèce remarquable a ététrouvée dans l’ombre épaisse de la forêt humidepersistante, dans un terrain sablonneux très

Nouvelles espèces et nouvelle nomenclaturepour les orchidées malgaches

Johan HERMANS*

HERMANS J. 2015.- New Orchids and new names for Orchids from Madagascar.L’Orchidophile 206: 245-252.

Hôte d’une biodiversité extrêmement variée, Madagascar et ses orchidées n’intéressentpas seulement les membres de la SFO. Nos amis britanniques Johan HERMANS et PhilipCRIBB sont également des spécialistes de ce sujet. Découvrez donc de nouvelles espèces oudes changements de noms dans cet article, qui complètera les comptes-rendus de voyagesrégulièrement présentés dans nos pages.

Résumé.– De nouvelles espèces remarquablestelles que Cynorkis dens-serpens, Eulophiellalongibracteata, Neobathiea comet-halei et Liparisvulturiceps ont été récemment décrites deMadagascar. Les identités de Benthamia africana,B. spiralis, Cynorkis angustipetala et C. speciosasont également clarifiées.

Mots clés.– Madagascar ; nouvelles espèces ;taxinomie; Cynorkis dens-serpens ; Eulophiella lon-gibracteata ; Neobathiea comet-halei ; Liparisvulturiceps.

Abstract.– Some attractive new species, Cynorkisdens-serpens, Eulophiella longibracteata,Neobathiea comet-halei and Liparis vulturiceps,were recently described from Madagascar. Theidentity of Benthamia africana, B. spiralis, Cynorkisangustipetala, C. speciosa, are also clarified.

Key words.– Madagascar; new species; taxonomy;Cynorkis dens-serpens; Eulophiella longibrac-teata; Neobathiea comet-halei; Liparis vulturi-ceps.

humide, à proximité d’une rivière dans la pro-vince de Toamasina, dans la zone de la forêt deMatadia, à environ 1000 m d’altitude. Sonnom fait référence aux bras du rostellum, enforme de croc, dans ce qui ressemble à une gueulede serpent. Cette nouvelle espèce est caractéri-sée par ses feuilles, qui ont un pétiole particu-lièrement long et des marques sombres le longde la nervure centrale et unemarge dentelée. Lesfleurs, y compris une bonne partie de l’éperon,ainsi que la longue inflorescence très hirsute etla strie centrale prononcée au centre du labellesont également caractéristiques. Le long pétioleest l’une des caractéristiques du genre Physoceras,mais la structure de la fleur, tout particulièrementcelle de l’anthère de la nouvelle espèce sont ty-piques du genreCynorkis. La hampe florale me-sure environ 25 cm de long et les fleursmesurent17 mm de long pour 12 mm de large.

Eulophiella longibracteataHermans & P. J. Cribb (Figures 2 & 3)

Cette espèce est également originaire de la pro-vince de Toamasina, au nord-ouest deMadagascar, où elle n’a été reportée qu’une seulefois à Nosy Mangabe, dans la baie d’Antongil,poussant en tant qu’épiphyte sur un palmier nonidentifié. La zone est sous climat humide etchaud.Actuellement, les plantes ne sont connuesqu’à partir de spécimens cultivés en collectionsprivées à Madagascar et en France.

Cette plante sensationnelle a été découvertepour la première fois parAlfred RAZAFINDRATSIRAen 2008 et a fleuri plus récemment dans la col-lection de Dominique KARADJOFF. C’est uneplante impressionnante, avec des feuilles qui at-teignent 35 cm de long, une inflorescencejusqu’à 30 cm de haut et des fleurs de 25mmdediamètre. Le nom se réfère aux longues bractéesflorales caractéristiques.Eulophiella longibracteata est comparable à

la fois à Eulophiella elisabethae Linden & Rolfeet Eulophiella capironiana Bosser & Morat à lafois dans son apparence et sa morphologie. Elleest caractérisée par ses pseudobulbes cylin-driques, l’inflorescence semi-érigée portant un

246

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

Fig. 1.– Cynorkis dens-serpens.

Fig. 2.– Eulophiella longibraceata, in situ(Photo D. KARADJOFF).

253

Pourquoi un nouvel article sur cette orchi-dée commune dans toute la France et facile àidentifier ? Cette plante connaît une proliféra-tion naturelle très importante. Ses différentsmodes de reproduction lui permettent de colo-niser les milieux favorables. Alors, nous pou-vons nous interroger sur la nécessité decumuler beauté et générosité pour séduire l’in-secte pollinisateur. Cet article relate de trèsnombreuses observations dans quatre dépres-sions dunaires du nord-ouest de la Vendée lit-torale.

LA FLEURLa fleur est magnifique et nous partageons

l’avis de BERGER (2006) qui estime qu’elle « peutrivaliser de beauté avec les plus spectaculaires desorchidées exotiques ».

La plante mesure généralement de 15 à60 cm, mais certains individus dépassent les80 cm. L’inflorescence se caractérise par sonport souvent unilatéral de couleur verte etpourpre pour la fleur type ou parfois vert-jau-nâtre pour la variété ochroleuca (Barla). E. pa-lustris var. ochroleuca est très fréquente surtrois sites étudiés. BARLA (1868, 1996) l’a ob-servée dans de rares stations dans les environsde Nice et dans le Var. Il la décrit comme uneprobable variation de l’espèce. CAMUS &CAMUS (1929) précisent que l’épi est plusdense. Une concentration de fleurs est effecti-vement remarquable sur la partie haute de lamajorité des hampes.

La fleur de la plante type se distingue par dessépales lancéolés, velus, verdâtres veinés depourpre, et par des pétales ovales, blancs rayés

Epipactis palustris (L.) Crantzet ses pollinisateurs en Vendée

Yves WILCOX*

(toutes les photographies sont de l’auteur)

WILCOX Y. 2015.- Epipactis palustris (L.) Krantz and its pollinators in the département Vendée(Western France). L’Orchidophile 206: 253-281.

YvesWILCOX est un grand amateur d’orchidées,mais il apprécie aussi les insectes. Comment,dès lors, résister à la tentation d’étudier la pollinisation de nos plantes favorites ? Dans cetarticle, partiellement publié en 2010 dans le Bulletin de la SFO Poitou-Charentes et Vendée,ici mis à jour et enrichi de nouvelles observations et de la lecture de publications récentes, notrenaturaliste est parti à la découverte des différents partenaires d’Epipactis palustris.

Résumé.– Cet article présente plus de quinze années d’observations des pollinisateurs d’Epipactispalustris dans les dépressions dunaires du nord-ouest de la Vendée littorale. Il analyse les différentstypes de reproduction de cette orchidée et les stratégies d’attraction du pollinisateur.

Mots clés.– Flore de France ; Orchidaceae ; Epipactis palustris ; pollinisation ; insectes pollinisateurs,reproduction ; Vendée ; ultraviolets.

Abstract.– In this paper are presented more than fifteen years of observations of the pollinators ofEpipactis palustris in the dune slacks of the north-western coastal areas of the département Vendée. Thevarious types of reproduction of this orchid and the strategies to attract pollinators are analysed.

Key words.– Flora of France; Orchidaceae; Epipactis palustris; pollination; pollinating insects;reproduction; Vendée; ultraviolet rays.

de pourpre (Fig. 1). La variété ochroleuca estjaunâtre sans teinte pourpre sur les sépales etpétales latéraux (Figures 2 et 3).

CLÉ DE DÉTERMINATIONToutes les clés de détermination isolent

Epipactis palustris des autres Epipactis par son la-belle caractéristique. Le labelle se singularise parson articulation souple entre les deux parties leconstituant : l’hypochile et l’épichile. Une étudeplus approfondie du rôle de ces éléments sera dé-veloppée ultérieurement. La Société Françaised’Orchidophilie, à travers L’Orchidophile, a pu-blié de nombreux articles avec des clés de dé-termination des Epipactis (SCHAFFER, 1972 ;YOUNG, 1977 ; ENGEL, 1992). Il est difficile deconfondre cette espèce avec une autre, ce fut d’ail-leurs l’une des toutes premières orchidées dé-crites. SOUCHE (2004) note : « C’est dans l’ouvrageposthume de Jean BAUHIN (1541-1612)Historiaplantarum universalis, paru en 1650, que l’ontrouve cette plante parmi les dix espèces décritespour la première fois. ».

254

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

Fig. 1.– E. palustris type. Les Sables d’Olonne(Vendée). 26 juin 2006.

Fig. 3.– E. palustris var. ochroleuca inflorescence.La Guérinière (Vendée). 22 juillet 2013.

Fig. 2.– E. palustris var. ochroleuca. Les Sablesd’Olonne (Vendée). 26 juin 2006.

pièces buccales. Pendant sept minutes, il dé-guste et se déplace sur la fleur son repas entreles mâchoires.

Une observation plus attentive est réalisée :l’insecte ne peut pas atterrir sur l’épichile, il ar-rive par le côté de la fleur et se dirige vers lescrêtes jaunes de l’épichile qui imite le nectar. Enpassant près de la colonne, il prélève les massespolliniques, ce qui explique aussi la présence depollen sur les antennes (Fig. 34).

MICHENEAU et al. (2009) ont découvert surl’Île de la Réunion une sauterelle Glomeremussp. pollinisant Angraecum cadetii en aspirant lenectar. Pour Conocephalus fuscus, une dizained’observations ultérieures sur deux sites n’a paspermis de confirmer l’attraction par le nectar.Les individus sont presque tous porteurs depollen sur le pronotum. Une certitude, le pollenl’intéresse pour sa consommation et l’attire parla vision des crêtes jaunes qui imitent le pollen.Conocephalus fuscus sera retenu comme polli-nisateur occasionnel.

D’autres espèces de sauterelles juvéniles por-teuses de pollen sont observées sur E. palustrisattirées aussi probablement par les crêtes jaunesen RVB mais très attractives en UV.

Les arachnidesLes araignées sont moins fréquentes dans les

dépressions dunaires que dans les zones plussèches. Argiope bruennichi est repérée avec unepaire de masses polliniques sur une patte, pro-bablement suite à un combat avec une victime

potentielle. Polistes nimpha, chargé de pollen etprisonnier d’une toile, est libéré afin de pour-suivre son activité de pollinisateur. PlusieursThomisus onustus se dissimulent sur des fleursen arborant des rayures magenta pour un mi-métisme presque parfait. Les araignées sontconsidérées comme des pollinisateurs acciden-tels (figures 35 & 36). Des opilions sont obser-vés sur les fleurs mais sans aucun comportementparticulier ni trace de pollen.

Tableau des pollinisateursLe tableau en fin d’article représente la syn-

thèse des observations. Grâce à la photographienumérique le suivi est simplifié. Les déclenche-ments gratuits en rafale permettent une analyseplus fine du comportement des insectes et dupo si tion nement des masses polliniques. Les in-sectes les plus fréquents sont moins suivis que

273

Epipactis palustris (L.) Crantz et ses pollinisateurs en Vendée

Fig. 35.– Thomisus onustus avec pollinies. Saint-Trojean-les-Bains (Charente-Maritime). 18 juin 2006.

Fig. 36.– Thomisus onustus mimétisme. Brétignolles-sur-mer (Vendée). 21 juin 2008.

Fig. 34.– Conocephalus fuscus porteur de pollinies.La Guérinière (Vendée). 30 juin 2009.

282

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

VIENT DE PARAÎTRE

Quel orchidophile n’apas rêvé, un jour, de seréveiller dans la peau desintrépides aventuriersnaturalistes de la grandeépoque es explorations ?Ce livre propose, dansun format confortableet bien illustré, de revivreces aventures à traversla vie de quelques-uns

des plus célèbres « chasseurs de plantes ». On y suit,pêle-mêle, BOUGAINVILLE, LINNÉ, CANDOLLE,REDOUTÉ, ADANSON, JUSSIEU, BONPLAND, HOOKER,DARWIN, BANKS ou encore Francis HALLÉ, pour n’enciter que quelques-uns. Chacune des notices bio-graphiques est l’occasion d’aborder un thème spé-cifique de la botanique ou de l’horticulture. Ondécouvre ainsi WARD et ses fameuses caisses hu-mides, véritables serres mobiles permettant letransport des plantes tropicales vers l’Europe, l’in-vention de la taxinomie binominale par LINNÉ ouencore les prémices de la protection de la natureet la création des premiers jardins botaniques, pourcertains toujours en activité aujourd’hui.

Si ce livre n’est pas spécifiquement consacré auxorchidées, nos favorites sont régulièrement abor-dées et illustrées au fil des récits. De plus, un cha-pitre se révèle particulièrement intéressant pourles orchidophiles. Il est dévolu aux chasseursd’orchidées, auteurs des pillages gigantesques dessites naturels pour récolter et vendre des orchi-dées aux supposées vertus aphrodisiaques oupour le plaisir de quelques collectionneurs occi-dentaux indélicats et bien souvent ignorants.N’oublions pas d’ailleurs que ces pillages n’ap-partiennent malheureusement pas qu’au passé etqu’on assiste, encore aujourd’hui, à des prélève-ments sauvages dans la nature, pour satisfaire lademande de certains collectionneurs qui, déci-dément, n’ont toujours pas compris que leurcomportement menace parfois les plantes dansleurs milieux naturels.Un livre réjouissant et plein d’informations fas-cinantes, avec de belles leçons de vie. Indispensablepour tous les aventuriers en herbe ou, plus mo-destement, tous ceux qui aiment s’évader letemps d’une lecture.

David LAFARGE

� Chasseurs de plantes par Louis-Marie BLANCHARD.Éditions Paulsen, 334 pages, 38,50 €. ISBN: 9782916552637.

La publicité dans l’Orchidophile est OUVERTE

pour les adhérents de la SFO sur des sujets se

rapportant aux orchidées et dans la mesure

des emplacements disponibles.

Suite à une prospection dans le sud l’île deLa Réunion, ce qui semble être une nouvelle es-pèce de Cynorkis a été découverte en mai 2012à une altitude d’environ 900m. La tentation estgrande de rapprocher ce taxon de C. purpuras-cens, dont il partage plusieurs points communs.Cependant, sa fleur blanche, ses senteurs et sonéperon particulier nous permettent de penserqu’il s’agirait d’une nouvelle espèce et nous ver-rons pourquoi dans cet article.

EnvironnementLa plante semble rarissime. À ce jour, nous

ne l’avons rencontrée que sur un seul site, dansun endroit d’accès très difficile, ce qui conduitcertainement à sa confidentialité. Poussant àflanc de rempart surplombant une rivière, ellebénéficie d’une très bonne exposition à la lu-mière (Fig. 1).

De nombreuses questions se sont posées lorsde sa découverte en mai 2012, où un seul spé-cimen avait été trouvé en fleurs. Le site a été vi-sité à nouveau fin avril 2014, mais la floraisonétait passée. Cette année (2015), début avril, pasmoins d’une demi-douzaine de plants avaientleur hampe florale à divers stades d’avance-ment. La station s’étend sur quelques mètrescarrés seulement.

Une nouveauté pour le genre Cynorkis à La Réunion

Charles-Henri ROBERT*

(toutes les photographies sont de l’auteur)

ROBERT C.-H., 2015.- Observation of an unknown Cynorkis from La Réunion. L’Orchidophile 206: 283-286.

La Réunion, comme de nombreux territoires ultra-marins français, abrite une extraordinaire biodiversité combinée à un haut niveau d’endémisme. Il n’est donc pas sur-prenant que les orchidophiles passionnés qui ont la chance d’explorer ce territoire observentde nouveaux taxons. Charles ROBERT nous propose ici de partager l’une de ces découvertes.La plante est décrite, mais un nom de nouvelle espèce n’est toutefois pas proposé à ce stade.

Résumé.– De multiples espèces ou variétés dugenre Cynorkis sont connues à La Réunion. On lestrouve à presque toutes les altitudes, jusqu’auxhauts plateaux volcaniques de l’île à 2000 m. Lesplus communes sont Cynorkis purpurascens etCynorkis squamosa. La plante qui fait l’objet duprésent article a été découverte sur un seul sitequi est très difficile d’accès. Cette espèce n’estpas connue si l’on se réfère aux ouvrages existants(BERNET, 2010 ou encore SZELENGOWITCH & TAMON,2013) ou aux divers sites internet. Elle n’est pasnon plus répertoriée comme relevant des îles en-vironnantes (Madagascar ou Maurice).

Mots clés.– Orchidaceae ; Cynorkis ; île de LaRéunion.

Abstract.– Several species or varieties ofCynorkis are known from La Reunion. They canbe noticed at any altitude up to the volcanic plat-forms at 2000 m. Cynorkis purpurascens andCynorkis squamosa are fairly common. The plantdescribed here has been observed on only onehardly accessible site. The latest literature aboutorchids in La Réunion does not mention thisCynorkis sp. (BERNET, 2010; SZELENGOWITCH &TAMON, 2013). It also appears that this plant is notindexed in the surrounding area (Madagascar,Maurice).

Key words.– Orchidaceae; Cynorkis; île de LaRéunion.

283

DescriptionComme on l’a dit précédemment, la plante

observée est proche de C. purpurascens. Eneffet, cette dernière espèce, se rencontrant unpeu partout sur l’île, présente une grande va-riabilité dans les couleurs, allant du rose pâlejusqu’au pourpre en fonction de son expositionet de l’altitude. Des cas d’hypochromie sontégalement observés (Figures 2 et 3).

Pour sa part, notre plante inconnue est trèsremarquable par son port original et du fait de laforme des fleurs, qui attire immédiatement l’œil(Fig. 4). Comme C. purpurascens, elle ne possèdequ’une seule feuille, mais cette dernière présenteun rapport longueur/largeur exceptionnel.

Sur quatre plants pris en référence la lon-gueur moyenne des feuilles est égale à environ20 cm pour une largeur moyenne de 11 cm(Fig. 5). Les feuilles sont d’un vert soutenu surla face supérieure et plus pâle à la face infé-rieure, avec des nervures sombres bien visibles.

L’inflorescence dépasse les 30 cm centimè-tres de haut. La tige florale, d’un diamètre de 4à 5 cm à la base, dispose d’une bractée uniquesemi-engainante lancéolée, vert clair à environ3 cm sous la première fleur. Cette bractée me-sure environ 3 cm. La hampe florale porte desept à treize fleurs (Fig. 6).

La fleur est odorante. Une senteur discrèteet particulière, qui ne peut être décrite commeagréable mais plutôt dans un note « sucréerance ».

284

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

Fig. 1.– Cynorkis sp. dans son milieu, bien exposé à la lumière.

Fig. 3.– Cynorkis purpurascens, forme hypochrome.

Fig. 2.– Cynorkis purpurascens, dans sa formenormalement colorée.

La majorité des espèces de Trichoglottis quenous pouvons observer ont un aspect pendant,généralement avec de petits boutons produitssur de courtes inflorescences qui portent trois àquatre fleurs. Les espèces énumérées dans cetarticle ont toutes un port érigé et leurs inflo-rescences portent habituellement une seuleassez grande fleur attractive.

Trichoglottis atropurpurea Rchb. f. (syn.Trichoglottis brachiata Ames) est l’une des es-pèces d’orchidées les plus connues, en raison dela coloration très sombre de ses pétales et de ses

sépales. Le labelle est également des plus at-trayants avec des tons rose vif. Le ProfesseurHeinrich G. REICHENBACH a nommé cette ma-gnifique orchidée en 1876 dans la revueLinnaea. L’épithète spécifique se réfère à la cou-leur sombre des fleurs. Trichoglottis atropurpu-rea (Fig.1) est endémique des Philippines, oùon le trouve dans la province de Quezon surl’île de Luzon, les îles de Catanduanes, le sud-ouest de l’île de Palawan, les îles de Biliran etLeyte dans la mer de Visayan et à Agusan etSurigao sur l’île de Mindanao. Cette plantepousse en épiphyte jusqu’à 300 m d’altitude eta aussi été trouvée dans les marais de la man-grove.

Trichoglottis geminata J.J. Sm. est l’espècela plus largement distribuée, mais aussi l’unede celles avec les plus petites fleurs que j’aichoisi d’aborder ici. Les fleurs ne s’ouvrent ja-mais complètement, mais elles peuvent êtreagréablement parfumées chez certains indivi-dus. Des variations considérables existent en cequi concerne la coloration et la quantité demarques à l’intérieur des fleurs. Johannes J.SMITH a décrit cette orchidée en 1905 dans DieOrchideen von Ambon. L’épithète spécifiquefait référence aux inflorescences qui portent,parfois, deux fleurs jumelles. Trichoglottis geminata (Fig. 2 & 3) est largement distribué,retrouvé à Bornéo, Maluku, au Sulawesi

Quelques espèces du genre Trichoglottisà croissance verticale

Jim COOTES*

(toutes les photographies sont des auteurs)

COOTES J., 2015.- Some upright-growing Trichoglottis species. L’Orchidophile 206: 287-291.

Jim COOTES est un spécialiste incontesté et reconnu de la flore des Philippines et del'Australie. Les orchidées ont sa préférence et c'est à cette famille qu'il consacre la majeurepartie de ses travaux. Il a décidé, pour son premier article dans notre journal, d'aborder unpetit groupe de plantes finalement assez peu connu des collectionneurs.

Résumé.– Le genre Trichoglottis est connu desamateurs pour quelques espèces Pourtant, d’au-tres taxons sont également intéressants et dignesd’être présents dans une collection d’orchidées.L’auteur décrit quelques espèces et donne éga-lement des conseils de culture, qui permettront àchacun de faire pousser et de faire fleurir cesplantes remarquables.

Mots clés.– Trichoglottis ; Trichoglottis atropur-purea ; culture.

Abstract.– The genus Trichoglottis is well knownfor a small number of species. Nonetheless,other taxa are also very interesting and highly col-lectible. The author describes some species andalso gives cultivation tips, that will enable readersto grow and flower these remarkable orchids.

Key words.– Trichoglottis; Trichoglottis atropurpu-rea; culture.

287

(Célèbes) et éventuellement à Sumatra. AuxPhilippines, on l’a observé dans les provincesde Camarines Sur, Laguna et Quezon pourl’île de Luzon, les îles de Mindoro et Polillo, lesîles de Leyte, Negros et Samar dans la mer deVisayan, à Agusan, Cotabato, Davao, Surigao etZamboanga sur Mindanao et enfin sur les îlesde Basilian et Tawi-Tawi dans l’archipel de

Sulu. Cette espèce est une épiphyte, qui a étéobservée poussant sur des rochers jusqu’à 300mètres d’altitude.

Trichoglottis philippinensis Lindl. a éténommé par le Dr John LINDLEY en 1845 dansles Annals and Magazine of Natural History.Trichoglottis philippinensis (Figs. 4 à 6) est très

288

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

Fig. 1.– Trichoglottis atropurpurea, en culture.

Fig. 4.– Trichoglottis philippinensis, en culture.Fig. 2.– Trichoglottis geminata, en culture.

Fig. 3.– Trichoglottis geminata, en culture.

292

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

VIENT DE PARAÎTRE

Cet ouvrage, dédié ànotre ami Pierre-Michel Blais, proposeune découverte desorchidées de notrepays (en métropole).Il débute avec unmode d’emploi, no-tamment pour pro-poser un indice derareté des taxons quiseront présentés par

la suite. Ensuite, une très rapide introduction re-vient sur les rappels habituels : biologie, mor-phologie, reproduction, hybrides, écologie etmesures de protection.Viennent ensuite les fichesde description des différents taxons présentés. Ontrouve 82 espèces choisies par les auteurs, présen-tées avec leurs différents noms communs puis parleur nom scientifique. On découvre ainsi laGennarie à deux feuilles (Gennaria diphylla (Link.)Parl.) à la Racine de corail (Corallorrhiza trifidaChatelain) en passant par l’Ophrys Bécasse(Ophrys scolopax Cav.).Il s’agit d’un petit livre de vulgarisation sur lesorchidées spontanées, qui n’a pas la prétentiond’être exhaustif, mais qui, par sa belle iconogra-phie, donne terriblement envie de partir en pro-menade naturaliste !Le tout est complété par un glossaire, un indexpar noms communs et un index des noms latins,une bibliographie et les adresses des SFOs régio-nales, qui se feront un plaisir d’accompagner leslecteurs dans leurs sorties !

David LAFARGE

Voici deux auteurs bienconnus des orchido-philes pour leurs arti-cles et leurs ouvragessur les orchidées ou labotanique en général.Une première partietraite des sources d’ins-piration des artistes, de

l’évolution de la représentation botanique engénéral, ce qui conduit à des conseils pour choi-sir un angle, documentaire ou artistique. Ils’agit là d’accompagner un projet de dessin oude photographie, d’apprendre à connaîtrel’anatomie et la morphologie de la fleur ou dela plante pour produire des dessins ou des pho-tographies fidèles, qui mettent en valeur lespoints les plus intéressants.La deuxième partie aborde plus directement lesconseils pratiques. Quel matériel emporter sur leterrain et quels sont les réflexes à acquérir ?Comment préparer une fleur ou une plante, dis-séquer une fleur, conserver les échantillons ?Quelle technique choisir en fonction du résultatdésiré ?On revoit ensuite les bases de la photographieet de la macrophotographie, les secrets d’unebonne prise de vue ou encore commentconserver, archiver et utiliser les fichiers nu-mériques. Un livre complet pour tous les ar-tistes en herbe, par des auteurs de grand talent,indispensable pour tous ceux qui souhaitentdévelopper leur talent !

David LAFARGE

� Connaître les orchidéessauvages de France par ThierryMÉNARD & Patrick MERIENNE.

Editions Ouest-France, 96 pages, 12,50 €.ISBN: 9782737366734

� Dessiner et photographier lesfleurs, le guide pratique du par-fait botaniste par Aline RAYNAL-ROQUES & Albert ROGUENANTÉditions Belin, 160 pages, 25,00 €.

ISBN: 9782701189406.

C’est en lisant le Catalogue de la collection d’or-chidées de M. PESCATORE au Château de la Celle-Saint-Cloud, daté de 1849, que je découvrais unnom inconnu d’orchidée : Lhommea brasiliensis(Fig. 1). Ce nom ne pouvait être que l’hommagede son auteur, le botaniste Achille RICHARD, à sonchef jardinier de la Faculté de médecine de Paris,Jean-Baptiste L’HOMME. Cependant restait àtrouver quelle orchidée pouvait correspondre au-jourd’hui à cette appellation ; la World Checklistof Orchidaceae restant muette à son sujet.Finalement, c’est en parcourant l’herbier des bo-tanistes RICHARD, conservé au Muséum Nationald’Histoire Naturelle de Paris que je découvraisl’identité de cette plante.

Lhommea brasiliensis A. Rich.Depuis 1831, le Jardin botanique de l’École de

médecine de Paris était dirigé par le ProfesseurAchille RICHARD (1794-1852). Il était secondé par

293

Lhommea brasiliensisPascal SAUVÊTRE*

SAUVÊTRE P., 2015.- Lhommea brasiliensis. L’Orchidophile 206: 293-298.

Parcourir des ouvrages anciens dans les bibliothèques spécialisées, on peut parfois trou-ver de véritables trésors. Qu’il s’agisse d’une planche d’herbier oubliée et qui apporte un nou-vel éclairage sur la taxinomie d’une espèce ou, plus rarement, d’un nom, jusqu’alors totale-ment inconnu de la communauté orchidophile, c’est toujours l’occasion, pour l’orchidophileérudit, d’une chasse aux informations. Pascal SAUVÊTRE, qui n’est pas le dernier à aimer fouil-ler les rayonnages, nous régale ici d’une de ses dernières découvertes.

Résumé.– Récit de la découverte d’un nom inconnu d’orchidée dans un ouvrage ancien, Lhommea bra-siliensis. La démarche de recherche de correspondance de ce nom avec les plantes actuellement connuesest également relatée. Cet article est l’occasion de retracer une partie de l’histoire de l’orchidologie fran-çaise et européenne.

Mots clés.– Lhommea brasiliensis ; Achille RICHARD ; Jean-Baptiste LHOMME.

Abstract.– The author describes the dicovery of an unknown orchid name in an old book, Lhommea bra-siliensis. The process of corresponding names that are in use today is also described. This article is alsoan occasion to study the history of french, and european, orchidology.

Key words.– Lhommea brasiliensis; Achille RICHARD; Jean-Baptiste LHOMME.

Fig. 1.– C’est à la page 23 du Catalogue de laCollection d’orchidées de M. PESCATORE (1849) que nous pouvons découvrir l’existence d’un

Lhommea brasiliensis décrit par Achille RICHARD.(Photo Bibliothèque des Conservatoires et Jardin

botanique de la Ville de Genève).

299

Le genre Ophrys L. ne s’hybride pas avec lesgenres voisins, mais présente cependant une ex-traordinaire variabilité que personne ne peutcontester. Cette très large variabilité phénoty-pique (aspect extérieur) n’est pas sans poserquelques questions. J’en retiendrais deux quime paraissent des plus importantes :

1) Faut-il attribuer à toutes les formes dé-tectées par les observateurs, photographes etbotanistes, le rang d’espèce ou de sous-espèce ?

2) Quelles informations peuvent nous ap-porter les séquences ADN actuellement dispo-nibles, et plus particulièrement celles de l’ADNchloroplastique ?

La variabilité génétique de l’espèce humaine(Homo sapiens L.) en partie observable entermes de phénotype est en lien avec son his-toire évolutive. Pour rester simple cette histoirese résume à une sortie d’Afrique suivie d’unepremière migration vers l’Australie/NouvelleGuinée, plus tard un groupe partira versl’Europe et un vers l’Asie et, plus récemmentencore, un sous-groupe asiatique migrera versl’Amérique, sans parler des éventuelles hybri-dations avec Homo neanderthalis King. Unecomparaison de l’énorme variabilité phénoty-pique humaine avec la très grande plasticitémorphologique du genre Ophrys nous oblige à

Autour de l’ADN chloroplastique du genre Ophrys L.

Yves HENRY*

HENRY Y., 2015.- Plastid DNA under consideration in the genus Ophrys. L’Orchidophile 206: 299-317.

Plusieurs scientifiques travaillent à mieux comprendre le fonctionnement des or-chidées, qu’il s’agisse de leurs rapports avec les autres êtres vivants qui partagent leurs mi-lieux, ou de percer les mystères de leur génome pour mieux appréhender les liens évolutifsqui unissent les différentes espèces entre elles. Yves HENRY s’intéresse à ce second aspect etnous offre, ici, un grand texte pour mieux comprendre des notions qui sont souvent utili-sées par les orchidophiles mais rarement expliquées avec autant de détails et de pédago-gie. C’est aussi l’occasion de prendre un peu de recul sur la nomenclature du genre Ophrys,qui pose des problèmes récurrents.

Résumé.– Les variations de l’ADN chloroplastique analysées au sein des dix complexes d’espèces dé-finis par DEVEY et al. (2008), ont permis de mettre en évidence plusieurs haplotypes chloroplastiques ausein des complexes fusca s.l. et aranifera s.l., et d’en détecter d’autres en cours de diversification (com-plexes insectifera s.l. et speculum s.l.). Les résultats de cette analyse confortent à la fois la réalité descomplexes et l’origine hybride d’une partie des Ophrys.

Mots clés.– Chloroplaste ; ADN; complexes d’espèces ; Ophrys ; hybridation.

Abstract.– Research for plastid DNA variations within the ten groups of species defined by DEVEY et al.(2008), has highlighted different plastid haplotypes within the fusca s.l. group and aranifera s.l. group. Italso detected haplotypes starting to diverge (insectifera s.l. group and speculum s.l. group). The plastidDNA analysis also strengthens both the species groups and an hybrid origin for part of the Ophrys.

Key words.– Plastid; DNA; species groups; Ophrys; hybridization.

la bordure pyrénéenne espagnole allant de laCatalogne à la Navarre et qui est « entrée » récemment en France (GENIEZ et al., 2014), etO. aymoninii (Breistroffer) Buttler (ou O. in-sectifera subsp. aymoniniiBreistroffer) endémiquedes Grands Causses (Fig. 2) ? L’Ophrys insecti-fera est pollinisé par les guêpes solitairesArgogorytes mystaceus L. et A. fargei Schuckard(ex A. campestris L.) et d’autres pollinisateurs oc-casionnels, O. subinsectifera est pollinisé par unHyménoptère Argidae (proche des guêpes) :Sterictiphora gastrica Klug. (SOUCHE R, 2007 etAMARDEILH J.-P., 2012), enfin O. aymoninii estpollinisé par l’abeille Andrena combinata Christ.En conformité avec les observations de BREITKOPFet al. (2015), il apparaît que l’espèce la plus an-cienne (insectifera) est pollinisée par des guêpes,avec un changement pour subinsectifera, polli-nisé par un hyménoptère Argiidae (proche desguèpes) et une seconde transition vers uneabeille pollinisatrice chez aymoninii.

Comme le signalent TRIPONEZ et al. (2013),si des différences morphologiques et écolo-giques permettent assez aisément de les carac-tériser, les différences génétiques sont minimes.En effet, sur les séquences des cinq gènes utili-sés par BREITKOPF et al. (2015), soit un peu plusde 3030 nucléotides, seules 19 positions (moinsde 0,6 %) sont différentes entre O. insectifera etO. aymoninii. Ceci d’ailleurs ne permet pas depenser qu’il puisse s’agir de deux espèces sépa-rées. Nous savons également que les Ophrys aymoninii, insectifera et subinsectifera consti-tuent un groupe monophylétique sur l’arbrede DEVEY et al. (2008) obtenu avec l’ADN chlo-roplastique. En terme d’ADN chloroplastique,O. subinsectifera et O. aymoninii sont trèsproches puisqu’ils ne diffèrent que par un nu-cléotide (séquence trnD-trnT de plus de 1270nucléotides) ou par trois nucléotides (séquencepsbA-trnH, de près de 1940 nucléotides), soitquatre différences pour 3210 nucléotides. Ceci

303

Autour de l’ADN chloroplastique du genre Ophrys L.

Fig. 2.– Les Ophrys du complexe insectifera. a) Ophrys aymoninii (Photo J.-P. AMARDEILH). b) O. subinsectifera (Photo J.-P. AMARDEILH). c) O. insectifera (Photo N. CHASSANG).

2a 2b 2c

(HENRY, 2014). Il faudrait, dans ce complexe, re-garder de près les nombres chromosomiques detout ce (très joli) monde.

Que penser actuellement des innombrablessous-espèces : Ophrys tenthredinifera subsp.aprilia (Devillers & Devillers-Tersch.) Kreutz,O. tenthredinifera subsp. dictynnae (P. Delforge)Kreutz, O. tenthredinifera subsp. grandiflora(Ten.) Kreutz, O. tenthredinifera subsp. guima-raesii D. Tyteca, O. tenthredinifera subsp. leo-chroma (P. Delforge) Kreutz, O. × maremmaeO. Danesch & E. Danesch, O. tenthrediniferavar.mariana Rivas, O. tenthredinifera subsp. ne-glecta (Parl.) E.G. Camus, O. x maremmae no-thosubsp. normanii (J.J.Wood) H. Baumann &Künkele, O × maremmae nothosubsp. tardans(O. Danesch & E. Danesch) Del Prete, O. ten-thredinifera subsp. praecox D. Tyteca, Ophrystenthredinifera subsp. sanctae-marcellae Saliaris,A. Saliaris & A. Alibertis, O. tenthrediniferasubsp. spectabilis Kreutz & Zelesny, O. tenthre-dinifera subsp. ulyssea (P. Delforge) Kreutz,

O. tenthredinifera subsp. villosa (Desf.)H. Baumann & Künkele, sans parler des der-nières identifications : O. lycomedis P. Delforge,O. amphidami P. Delforge et O. riphaeaP. Delforge (O. neglecta Parlatore var. riphaeaF.M. Vasquez) ? En l’absence de données (nom-bres chromosomiques, ADN nucléaire, ADNchloroplastique), il est actuellement impossiblede démontrer s’il s’agit vraiment de sous-es-pèces, ou plus simplement de variétés ou deformes pour certains d’entre eux.

Le complexe speculumQu’en est-il pour l’ADN chloroplastique des

Ophrys speculum Link. subsp. speculum (parfoisnoté subsp. orientalis (Paulus) Paulus & Salk),Ophrys speculum subsp. lusitanica O. Danesch& E.Danesch, et Ophrys regis-ferdinandii (Acht.& Kellerer ex Renz) Buttler (encore dénomméOphrys speculum subsp. regis-ferdinandii (Acht.& Kellerer ex Renz) Soó) (Fig. 4). L’unique séquence chloroplastique utilisable (rpl16),

305

Autour de l’ADN chloroplastique du genre Ophrys L.

Fig. 3.– Ophrys ficalhoana(Photo J.-P. AMARDEILH).

Fig. 4.– Ophrys regis-ferdinandii(Photo J.-P. AMARDEILH).

318

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

Le genreSi la famille des orchidées est très vaste, cer-

tains genres, à eux seuls, pourraient constituerdes sujets d’étude ou de collection presque iné-puisables. S’il ne fallait garder qu’un de ceux là,ce serait très probablement Bulbophyllum. Eneffet, avec au moins 2 700 espèces décrites et ré-pertoriées, l’amateur d’orchidées n’a que l’em-barras du choix !

Louis-Marie AUBERT DU PETIT THOUARS, bo-taniste français né en 1758, devait devenir l’undes scientifiques les plus célèbres de son temps,explorant les possessions françaises de l’OcéanIndien comme l’Île Maurice, l’Île de la Réunionou Madagascar. Parmi toutes les plantes qu’il apu expédier vers la France, on compte plus de 1100 espèces d’orchidées. Une fois rentré enFrance en 1802 (ayant passé la période révolu-tionnaire à La Réunion et à Maurice principa-lement), il a commencé à publier lui-même denombreuses descriptions des plantes collectéeset à produire des traités sur la géographie des îles.Particulièrement intéressé par les orchidées dela région visitée et son principal ouvrage est in-titulé Histoire Particulière des Plantes OrchidéesRecueillies sur les Trois Îles Australes d’Afrique, en1822. La description de son nouveau genreBulbophyllum fait partie de cet ouvrage.

Un autre botaniste ayant largement contribuéà écrire l’histoire du genre Bulbophyllum et auxgenres alliés dans les années 1800 est JohnLINDLEY, secrétaire de la Royal HorticulturalSociety et premier rédacteur des fameusesGardener’s Chronicle. Il a ainsi nommé les genresCirrhopetalum, Lyraea et Megaclinium, au-jourd’hui inclus dans le complexe Bulbophyllum.

L’une des caractéristiques principales dugenre est la colonne avec un pied distinct for-mant un menton. Le labelle est attaché au piedde la colonne et bouge très facilement au moin-dre courant d’air.

Bulbophyllum lobbii Lindl.Christine GODARD* (aquarelle),

Nicole BORDES** & David LAFARGE*** (texte)

GODARD C. (watercolor), BORDES N. & LAFARGE D. (text), 2015.- Bulbophyllum lobbii LINDL. L’Orchidophile 206: 319-324.

La vaste diversité des orchidées, est difficile à résumer, bien sûr, pourtant, le genreBulbophyllum peut ressembler, à lui seul, à un tel raccourci. En effet, la diversité desformes, des couleurs ou de taille dans ce genre recouvre presque la diversité de l’ensemblede la famille.

LE COIN DES ARTISTES

319

Fig. 1.– Bulbophyllum lobbii, en culture (Photo M. GÜNTHER).

Elle produit des inflorescences uniflores, quiportent une seule grande fleur, tout à fait re-marquable. Elle s’ouvre largement et atteint 6 à10 cm de diamètre. La couleur de ces fleurs estassez variable et peut aller du jaune pâle à l’ocrejaune ou au jaune rougeâtre, avec des nervuresmarquées de rouge ou de jaune et des tachesroses et jaunes ainsi que des lignes brunes.

Les sépales latéraux sont concaves dans leurpartie inférieure, avec les extrémités (apex) re-courbées. Le sépale dorsal, lui, est érigé, lan-céolé et acuminé, atteignant 5 cm de long pourun peu plus d’un centimètre de large. Les pétales sont étroits et s’étalent presque hori-zontalement, mesurant jusqu’à 3,7 cm de longet ils sont bien plus étroits que les sépales. Le

labelle est largement ovale, recourbé et aigu. Ilpeut mesurer près d’un centimètre de longpour 0,7 cm de large. La colonne, à la base dulabelle, est plutôt trapue.

Cette remarquable espèce est trouvée en Asiedu Sud-Est, à Java, à Sumatra, à Bornéo, enMalaisie, en Thaïlande, au Philippines et auMyanmar (Tenasserim). Les plantes originairesdes Philippines semblent avoir les plus grandesfleurs pour cette espèce, les fleurs des plantesprovenant des autres régions semblant toujoursêtre un peu plus petites.

On connaît plusieurs variétés de l’espèce,parmi lesquelles var. breviflorum J.J. Smith., var.claptonense Rolfe, var. colosseum Ridley, var.henshalliiHenfrey et var. nettesiae Cogniaux.

322

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

� Christine GODARD est passionnée parl’aquarelle botanique, personne ne saurait pré-senter sa formation et son art mieux qu’elle-même,alors donnons-lui la parole : « Après quatre ansd’études artistiques une opportunité m’a propul-sée dans le monde du prêt-à-porter où j’ai fait mespremiers pas de styliste, dessinant du matin ausoir toute sorte de silhouettes et de vêtements ; jecréais et dessinais pour mon grand bonheur. Celaa duré vingt ans ! Après le dessin de mode je mesuis intéressée à l’aquarelle que l’on dit natura-liste, j’ai pratiqué cette activité dans un atelier pa-risien et suivi plusieurs stages, ce qui m’a permisd’exposer dans de nombreux salons à Paris et no-tamment plusieurs fois à la SNHF (SociétéNationale d’Horticulture de France). Mais c’estlors d’un stage en Angleterre que j’ai réellementdécouvert le dessin et l’aquarelle botaniques. Cefut tout de suite une révélation pour moi. J’ai alorssuivi plusieurs cours en Angleterre car ce paysétait, bien plus que la France, spécialisé danscette technique très ancienne, dont la France estpourtant le berceau. Ce qui me plaît dans cettediscipline c’est la totale rigueur qui s’impose ànous lorsqu’il faut traduire parfaitement sur le pa-pier l’authenticité de l’objet végétal que nous « dé-cortiquons », pour le rendre le plus réel possibleet arriver à restituer les trois dimensions qui vontlui donner l’impression de « sortir » de son sup-port en papier. Rien à voir avec une photogra-phie qui, aussi précise soit-elle, ne dévoilera ja-mais sur un petit format, l’intégralité et la per-fection de l’attache d’une feuille, la profondeuret la complexité du cœur d’une fleur ou encore

une infinité d’autres détails créés par la magi-cienne dame nature. Je travaille avec des loupeset des microscopes pour comprendre et ensuitej’essaie de traduire avec un simple pinceau la per-fection de la nature et la magie des couleurs. J’aidécouvert ré cemment l’utilisation de « la plumedu peintre », une toute petite plume de laBécasse, dont la finesse et la souplesse rivalisentavec certains pinceaux tout en étant plus mal-léable. À mes yeux la compo si tion, sur la feuillede papier ou tout autre support, est également trèsimportante, c’est elle qui donne un côté artistiqueà l’observation scientifique. Grâce à la SFIB(Société Française d’Illustration Botanique), crééeet très active en France depuis maintenant qua-tre années, l’aquarelle botanique devrait enfin sefaire connaître d’un plus large public. »

Pour contacter l’artiste : * Christine GODARD([email protected])**Nicole BORDES - [email protected]

323

Bulbophyllum lobbii Lindl.

Planche.– Bulbophyllum lobbii (Christine GODARD).

La Société Française d’Orchidophilie (SFO)a lancé, en 2014, le site collaboratif www.orchisauvage.fr, ouvert à tous, contribuant àl’amélioration de la connaissance et, ainsi, à laprotection des orchidées et de leurs milieux.

Un projet participatif de collecte et departage de donnéesOrchisauvage est un site de collecte et de par-

tage d’observations des orchidées. Il est ouvertdepuis le printemps 2014. Après une année defonctionnement, son succès grandissant en faitaujourd’hui la principale source d’informationsur la répartition et sur l’évolution de la florai-son pour les orchidées de France métropoli-taine, avec une base de collecte démultipliée(Fig. 1).

Une donnée consiste en un nom d’espèce,un lieu précis d’observation, une date, un nomd’observateur et les informations éventuellesassociées (effectifs, stade de développement,commentaires, photographies). Chacun peutsaisir ses observations et bénéficier d’un retourimmédiat pour ses besoins personnels et lesfaire partager. Les contributeurs bénéficientd’un outil puissant de consultation en ligne detoute la base de données d’Orchisauvage. Ils bé-néficient ainsi en temps réel et pour la premièrefois d’un accès à une masse inégalée d’infor-mations de qualité sur les orchidées de France.

Un succès rapide et croissant: 150000observations, 1500 inscrits et 14000photographies

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INFOSPartagez vos observations d’orchidées de manière conviviale et en

toute sécurité grâce au site www.orchisauvage.fr

Dordogne: triplement de la densitéd’observations dès la première année!En Dordogne, la cartographie utilisée pour

l’Atlas national était basée sur 8156 données,plus de la moitié venant du premier cartographe,Marcel ESCAT. L’arrivée d’Orchisauvage a boostéle flux des observations : 1179 données par 34observateurs en 2014 dont 8 seulement avaientcontribué à l’atlas. Orchisauvage a donc attiré

26 nouveaux observateurs et la densité d’obser-vation a été multipliée par 3 dès la premièreannée. En mai 2015 la somme des donnéesrécoltées a déjà doublé par rapport à 2014avec l’aide de 12 nouveaux observateurs.Orchisauvage a donc permis de mobiliser denombreux nouveaux observateurs, treize seule-ment sur les 46 inscrits étant déjà membres de laSFO.

Fig. 1.– Statistiques des données fournies à Orchisauvage en 2014.

� ENCADRE 1Les nouvelles données

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L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

L’adhésion a été rapide avec de nombreuxcontributeurs nouveaux dont près de 90 %n’indiquent aucun lien avec la SFO. Dès la pre-mière année, de nouvelles espèces pour notreterritoire ont été découvertes (ou redécou-vertes) et de nouvelles localisations ont été si-gnalées. Les données 2014 ont ainsi révélé desrecords de précocité de floraisons ainsi que desobservations d’orchidées en fleur pour lesdouze mois de l’année (cf. Encadré 1).

Une nouvelle approche éthique axée surla transparence, le respect et laresponsabilisation des participants

Le site a été conçu dans des préoccupationséthiques afin d’éviter tout risque pour les orchidées et de respecter le souhait de chaqueobservateur concernant l’accès ou l’utilisationde ses observations. Cette utilisation ne peutavoir lieu que dans le cadre des missionsde la SFO (connaissance et protection des

Nouveau dynamisme pour la cartographie deHaute-Savoie grâce à OrchisauvageEn 2014, dès la première année d’ouverture

du site Orchisauvage, les observations partagéesmontrent 77 % d’observateurs en plus et un nom-bre de mailles parcourues en augmentation de50 %, ce qui est considérable. En 2015, de bellesdécouvertes dont déjà signalée avec un hybrideentre Coeloglossum viride et Dactylorhiza fuchsiiidentifié grâce au comité de validation et uneforme rosea d’Epipactis purpurata.

Le Languedoc s’est rapidement appropriéOrchisauvagePour l’année 2014, plus 6600 observations

ont été saisies par 85 personnes différentes pourla région Languedoc (Aveyron, Gard, Hérault etLozère). En forte augmentation, les observationsse distribuent sur plus de 400 communes et ont per-mis d’observer 85 taxons dont trois nouvelles men-tions pour la région: Epipactis helleborine var. cas-tanearum et E. helleborine ssp. minor dans leGard, de même que Gymnadenia conopsea var.densiflora dans l’Hérault ». La quasi-totalité desdonnées collectées par le cartographe pour le dé-partement le plus « actif », l’Hérault, l’ont été viale site Orchisauvage.

Une meilleure vision de la phénologie desplantesLes données d’Orchisauvage grâce à la no-

tation du stade de développement et de la dated’observation montrent une floraison plus pré-coce d’Himantoglossum robertianum en 2014qu’en 2015.

Fig. 5.– Graphe des dates de floraisonsd’Himantoglossum robertianum en 2014 et 2015

(Daniel PRAT).

Fig. 2.– Gymnadenia conopsea var. densifloraFig. 3.– Epipactis helleborine var. castanearumFig. 4.– Epipactis helleborine var. minor(Photos M. NICOLE).

Effectif Himantoglossum robertianum

29/1 12/2 26/2 12/3 26/3 9/4

Date depleinefloraison

1500

1000

20142015

500

0

2 3 4

orchidées). Aucune donnée ne peut être trans-férée à un tiers sans l’accord explicite de l’ob-servateur qui le donne au moment de soninscription, limitant ainsi les risques d’utilisa-tion détournée. Les données restent toujoursliées à leur observateur.

Le système proposé par la société Biolovisiona été retenu pour sa convivialité et sa facilitéd’utilisation en profitant de son expérienceunique dans la collecte de données naturalistes

qui a conduit à un succès considérable enEurope (plus de 70 millions de données collec-tées). Il assure le niveau élevé de sécurité des or-chidées requis par la SFO tout en permettantune participation transparente et respectueusede l’observateur. Un comité technique d’admi-nistration assure sa gestion. Il est garant du res-pect de ses conditions d’utilisation. Il est com-posé aujourd’hui de six personnes qui ont signéune charte de déontologie.

329

www.orchisauvage.fr

La Spiranthe d’automne aimerait-ellela fraîcheur … nocturne en été ?Une interrogation récurrente sur les facteurs dé-clenchant la floraison de la Spiranthe d’automneserait en passe d’être élucidée. Cette orchidéefleurit d’août à octobre, la facteur explicatif dudéclenchement du nord vers le sud étant sujet àdébats : pluies d’été ou photopériode notam-ment. Grâce à une première cartographie miseen ligne par Orchisauvage des 590 données col-lectées en 2014 on peut observer que la florai-son débute globalement dans le nord-est ou enaltitude et finit dans le sud ou en plaine (gradientde couleurs de jaune au rouge sur la figure).Cela est compatible avec la distribution des tem-pératures nocturnes en juillet-août, l’inductionsemblant liée à la fraicheur nocturne en été. Lesfutures observations devraient permettre, dèscette année 2015, de confirmer cette analyse.

� ENCADRÉ 2

Fig. 6.– Carte des dates de floraison deSpiranthes spiralis en 2014.

Fig. 7.– Spiranthes spiralis(photo Philippe FELDMANN).

Une garantie de sécurité pour lesorchidées dans leurs milieux

Seul l’observateur peut, en consultant le site,avoir accès à la localisation précise de son ob-servation. L’observateur peut aussi exporter sesobservations d’Orchisauvage pour les analyser etles visualiser à sa convenance dans d’autressystèmes. Tout autre visiteur du site Orchisauvage,même inscrit, n’a accès au mieux qu’à la com-mune de la présence des orchidées. Pour des rai-sons de sécurité, certaines espèces et certaines lo-calisations peuvent être totalementmasquées encas de menace avérée.

Des données vérifiées afin d’assurer laqualité de l’information partagée

La qualité des données est assurée par un co-mité de validation qui vérifie la cohérence gé-nérale de l’information fournie puis par lavérification des cartographes locaux accréditéspar la SFO et utilisateurs du site Orchisauvage.L’observateur est invité, en cas de besoin, à cor-riger ou à préciser son observation. Aucunecorrection n’est imposée, chacun étant libre deson choix. Toutefois, les données non validéesne perturbent pas les analyses car elles ne sontpas prises en compte pour l’édition des cartes etsynthèses présentées.

Des contributions utiles pour laconnaissance et la conservation desorchidées

Le site Orchisauvage permet de partager entemps réel de nombreuses informations pourle bénéfice et le plaisir de tous. Des droits spé-cifiques peuvent être donnés dans un cadre pré-cis à des personnes pour assurer une mission

particulière, gestion du site, comité de valida-tion, ou cartographes accrédités par la SFOpour les observations faites dans leur départe-ment. Le site permet d’avoir en temps réel, lesinformations utiles pour des actions de protec-tion ou contribuer à la connaissance sur les or-chidées (cf. Encadré 2). La base de donnéesconstituée par ce site Orchisauvage est la basede référence des observations d’orchidées pourla SFO. Celle-ci a l’entière responsabilité du site,ce qui lui apporte toute indépendance pour sesactions. Le site est en effet financé essentielle-ment par les dons des membres de la SFO et parles autres moyens financiers de l’association. Ilbénéficie aussi d’un soutien de la FondationBiotope pour la Biodiversité..

À vous de jouer !Saisissez et partagez vos observations sur le

site Orchisauvage. Lisez attentivement lesConditions Générales d’Utilisationmises à dis-position sur le site et son mode d’emploi ainsique les questions fréquentes. Si vous avez desquestions sans réponse sur le site ou besoind’aide, contactez les membres du comité tech-nique d’Orchisauvage à l’adresse . Il est désormaispossible de saisir directement les données lors deleur observation sur le terrain grâce à l’applica-tion Naturalist pour Smartphone Android.Profitez aussi de la riche photothèque disponi-ble sur le site quotidiennement enrichie par lesobservateurs et des cartes de présence de chaqueespèce sur le territoire français ou des synthèsescommunales. Allez faire partager vos observa-tions, qu’elles proviennent de votre jardin, demi-lieux sauvages, d’espèces plus rares ou pluscommunes en les saisissant sur Orchisauvage.

330

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

GADPRO, le Comité Technique d’Orchisauvage(Sophie DAULMERIE, Alain GÉVAUDAN, Jean-Marie NADEAU, Michel NICOLE, Daniel PRAT & Philippe FELDMANN)

[email protected]

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EXPOSITIONS ET MANIFESTATIONS

Notre bulletin est ouvert à l’annonce de toutes les expositions et manifestations concernant les orchidéesou les plantes. Malgré nos recherches intensives, il se peut que nous n’ayons pas connaissance de

certains évènements. Pour éviter cela, envoyez vos informations ou plaquettes à la SFO, 17 quai de laSeine, 75019 Paris, à l’attention de Michel LE ROY. Présentation alphabétique par département. Les jugesfrançais se tiennent à la disposition des organisateurs pour organiser un concours d’orchidées lors desexpositions. Pour plus de renseignements, envoyer un mail à [email protected].

Michel LE ROY

� Vervins.- Exposition d’orchidées du 4 au 6 décembre.Salle polyvalente de Vervins.

� Saint-Laurent-du-Var.- Le salon d’orchidées,Orchiday’s, se déroulera les 24 et 25 octobre, de 10h00à 18h00, à la salle Deboulle (à côté de la mairie).

� Abbaye de Fontfroide (proche de Narbonne).- 9e édi-tion de l’exposition Orchidées à Fontfroide du 2 au 4 oc-tobre. Entrée payante.Plus d’infos : www.fontfroide.com

� Eguilles.- Le salon de l’orchidée vous accueillera du16 au 18 octobre. Vendredi de 14h00 à 18h00 et de10h00 à 18h30 le samedi et le dimanche. EspaceDuby.

� Château de Vascœuil.- La 17e édition de la Magie desOrchidées se tiendra du 30 octobre au 1er novembre.Vendredi de 14h30 à 18h00 et de 10h00 à 18h00le samedi et le dimanche. Entrée payante.Plus d’infos : www.chateauvascoeuil.com

�Montrichard – Salon d’orchidéesles 17 et 18 octobre 2015 de10h00 à 18h00.

� Beaune-la-Rolande.- Salon desorchidées les 21 et 22 novembrede 10h00 à 18h00 à la Salle desfêtes.

� Plœrmeur.- La 14e édition desBotaniques de Plœrmeur se tiendradans le parc du Château du Ter. Lesamedi 19 septembre de 9h30 à19h00 et le dimanche 20 sep-tembre de 10h00 à 18h00.Entrée 4 € à partir de 16 ans.Plus d’infos : http://www.ville-sezanne.fr/reve_d_orchidees_2015htmlwww.ploemeur.com

� Coulanges-lès-Nevers.- Salond’orchidées les 24 et 25 octobre de10h00 à 18h00. Espace desSaules.

� Valenciennes.- Le salon du jardin en automne, ValFlorales, se tiendra les 10 et 11 octobre à la salleVauban, rue Magalotti, de 10h00 à 19h00.

� Avréchy.- Le Comité des Fêtes d’Avréchy organise la12e Féérie d’orchidées. Du 18 au 20 septembre à lasalle des Fêtes, rue des Lilas, de 10h00 à 18h00.Entrée 3 €, gratuit jusqu’à 12 ans.Plus d’infos : cdf.avrechy.over-blog.com

LOIR-ET-CHER (41)

LOIRET (45)

BOUCHES-DU-RHÔNE (13)

AUDE (11)

ALPES-MARITIMES (06)

NIÈVRE (58)

OISE (60)

NORD (59)

MORBIHAN (56)

EURE (27)

AISNE (02)

� Chantilly.- Journées des Plantesde l’Automne. Cette manifesta-tion, mondialement reconnue,prendra place les 16, 17 et 18 oc-tobre 2015, de 10h00 à18h00, dans le cadre bucoliquedu jardin anglais du Château deChantilly.Plus d’infos : www.domainedechantilly.com /fr/journeesplantes� Chantilly.- Exposition d’orchidées à l’Hippodromede Chantilly du 27 au 29 novembre. De 10h00 à18h00.

� Hénin-Beaumont.- Exposition d’orchidées à la Salledes Fêtes. 28 et 29 novembre, de 10h00 à 18h00.

� Guétary.- 3e rassemblement desOrchidophiles du Pays Basqueles 19 et 20 septembre de 9h00à 19h00. Salle d’honneur de lamairie. Entrée gratuite.Plus d’infos :www.sfoaquitaine.com

� Canet-en-Roussillon.- L’Amicale des Orchidophiles duLanguedoc-Roussillon organise une exposition vente d’or-chidées les 14 et 15 novembre. Les Voiles Rouges, de9h30-17h30.Plus d’infos : www.caudies-si.fr/joomla/index.php/expositions/expositions-futures

� Sérézin-du-Rhône.- Exposition in-ternationale d’orchidées sur lethème de « La Table ». Les 7 et8 novembre. Espace Jean Monnet.Plus de renseignements :http://www.liergues.com/agenda� Liergues.- Salon des orchidées les 7 et 8 novembrede 10h00 à 18h00 au Foyer rural.Plus d’infos : www.liergues.com/agenda

� Le Mans.- 8e édition d’Entre Cours et Jardins. La fêtedes plantes et de l’art du jardin se tiendra dans la citéPlantagenêt les 3 et 4 octobre. Entre Cours & Jardinspropose pour cette édition 2015, une thématique au-

tour des escaliers et de la lumière. Manifestation la-bélisée par la SNHF. Cité Plantagenêt, de 10h00 à18h00. Accès libre et gratuit.Plus d’infos : www.entrecoursetjardins.com

� Les Mureaux.- La 12e édition de Fleurs en Seine sedéroulera les 19 et 20 septembre. Avec le parrainagede la SNHF. Parc de l’Oseraie.Plus de renseignements : http://fleurs-en-seine.fr/#/home/

� Bressuire.- Salon d’orchidées les28 et 29 novembre de 10h00 à18h00. Salle de Saint-Porchaire.

� Roussillon-en-Provence.- Salon international del’Orchidée en Lubéron. Du 30 octobre au 1er novem-bre. Vendredi de 16h00 à 18h00 et de 10h00 à18h00 le samedi et le dimanche. Salle polyvalenteCœur du Lubéron.Plus d’infos: www.roussillon-en-provence.fr/evenement.php#

�Gençay.- Salon des orchidées les14 et 15 novembre de 10h00 à18h00 à la Salle des fêtes.

� Saint-Jean de Beauregard.- La Fête des Plantesd’Automne se déroulera du 25 au 27 septembre, de10h00 à 18h00.Plus d’infos : www.domsaintjeanbeauregard.com/les-rendez-vous/fete-des-plantes-dautomne

� Rueil-Malmaison.- Cette année, le Salon Nature etJardins fêtera son vingtième anniversaire. Le thème ensera « Le Parfum ». Du 18 au 20 septembre. Le vendredide 14h00 à 18h00, samedi et dimanche de 10h00à 19h00. Entrée 6 €, gratuit jusqu’à 12 ans. Le salonest mitoyen du golf de Rueil-Malmaison et proche desberges de Seine. Deux entrées pour les visiteurs: Rond-point Franklin Roosevelt/bd des Coteaux et Bd Marcel

PAS-DE-CALAIS (62)DEUX-SÈVRES (79)

HAUTS-DE-SEINE (92)

VIENNE (86)

PYRÉNÉES-ORIENTALES (66)

PYRÉNÉES-ATLANTIQUES (64)

RHÔNE (69)

SARTHE (72)

YVELINES (78)

VAUCLUSE (84)

ESSONNE (91)

332

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

°

333

Pourtout (portail vert trottoir de droite après la piscine).Plus d’infos : www.salonnaturejardinsrueil.com

� Boissy-Saint-Léger.- Philippe et Françoise LECOUFLE pro-posent d’admirer leurs cattleyas et Sabots-de-Vénus, clas-sés Collection Nationale, dans les serres anciennes àl’architecture des années 1900. 29 rue de Valenton,94470 Boissy-Saint-Léger, du 2 au 11 octobre de10h00 à 19h00, sauf le lundi 5, de 14h00 à 18h00.Ouverture exceptionnelle les dimanches 4 et 11 octo-bre. Entrée libre.Plus d’infos : www.lorchidee.fr

� Eaubonne. La FédérationFrançaise des Amateursd’Orchidées (FFAO) organise le11e salon international d’orchi-dées, Orchidées aux couleurs et sa-veurs d’automne, du 16 au 18 oc-tobre 2015. Hôtel de Ville, salledes fêtes, 1 rue d’Enghien, 95600Eaubonne. De 10h00 à 19h00. Entrée 4 €.Plus d’infos : ffao-expo.jimdo.com

Et encore, pas (trop) loin de la France…

� Schio.- La 9e Exposition-vente d’orchidées GiardinoJacquard se tiendra les 27 et 28 septembre 2015 auLanificio Conte, Giardino Jacquard, Via Pasubio,148-157, 36015 Schio, Vicenza. Samedi de 10h00à 19h30 et dimanche de 9h00 à 19h30.Plus de renseignements : http://orchideegiardino

jacquard.weebly.com/la-mostra.htmlcom/la-mostra.html

� Liège. 8e exposition internationale d’orchidées dansles serres de l’École d’Horticulture de la ville de Liègedu 12 au 14 juin 2015. De 10h00 à 18h00. Rue del'Espérance, 64, 4000 Liège. Entrée gratuite.Plus de renseignements : http://www.fleurs-expo.be/

� Lisbonne. Première exposition internationale d’orchidées deLisbonne organisée par ASSOCIAÇÃOPORTUGUESA DE ORQUIDOFILIA. Du 16au 18 octobre 2015. Le vendredide 17 h00 à 19 h00, et de10h00 à 19h00 les samedi et dimanche. Estufa Fria, ParqueEduardo VII, 1070 Lisbonne.Plus de renseignements : http://www.lusorquideas.com/exposiccedilatildeo-de-lisboa.html

� Prague. Exposition d’orchidées,Orchidées à Prague, organiséepar la Société Tchèque d’Orchido -philie �eská orchidejá�ská spolenost . Du 18 au 20 septembre aucentre d’expositions Kulturní dumLádví, Burešova (Binarova) 1661/2, Praha 8 - Kobylisy 18200.Plus de renseignements:http://www.czechorchidsociety.org/index.htm

RÉPUBLIQUE TCHÈQUE

PORTUGAL

VAL-DE-MARNE (94)

VAL-D’OISE (95)

ITALIE

BELGIQUE

Expositions et manifestations

Premier volume de la nouvellesérie d’ouvrages par

Rudolf JENNY

Découvrez les hommes qui ontfait l’histoire de l’orchidophile

300 pages richementillustrées

environ 150 [email protected]

334

L’Orchidophile 206, septembre 2015 (3)

Du 2 au 4 octobre 2015Congrès de la DOG

(Société allemande d’orchidophilie)Conférence gratuite et

ouverte à tous

Conférence exceptionnelle duDocteur Peter SANDER, descendant

direct de Frederick SANDER