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POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE : SCÉNARIOS POUR 2030 RAPPORT 9 DECEMBRE 2010 Conseil Economique, Social & Environnemental Régional

Conseil Economique, Social & Environnemental Régional · 2013. 9. 9. · RAPPORT « POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE : SCÉNARIOS POUR 2030» Le Conseil économique,

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  • POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE :

    SCÉNARIOS POUR 2030

    RAPPORT 9 DECEMBRE 2010

    Conseil Economique, Social & Environnemental Régional

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    POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE : SCENARIOS POUR 2030 AVIS adopté par le Conseil économique, social et environnemental de la région Centre au cours de la séance du 9 décembre 2010 ANNEXE A L’AVIS (SCRUTIN) RAPPORT Présenté par Jean-Pierre BARNAGAUD ANNEXES AU RAPPORT

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    RÉGION CENTRE CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL RÉGIONAL

    AVIS

    adopté par le Conseil économique, social et environnemental régional

    au cours de la séance du 9 décembre 2010

    SUR

    POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE :

    SCÉNARIOS POUR 2030

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    (Question dont le Conseil économique, social et environnemental s’est saisi en application de l’article 63 de la loi n°82-213

    du 2 mars 1982 modifiée relative à la composition et au fonctionnement des conseils économiques et sociaux régionaux)

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    Séance plénière du 9 décembre 2010

    RAPPORT « POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE :

    SCÉNARIOS POUR 2030»

    Le Conseil économique, social et environnemental régional,

    Vu le code général des collectivités territoriales et notamment ses articles L 4131-2, L 4134-1 et suivants ;

    Vu le décret n° 2001-731 du 31 juillet 2001, modifiant le code général des collectivités territoriales et relatif à la composition et au renouvellement des conseils économiques et sociaux régionaux ;

    Vu l’avis des 1ère, 2ème , 3ème et 4ème commissions ;

    Vu l’avis du bureau ;

    Monsieur Alain BRUNAUD, rapporteur entendu ;

    DÉLIBÈRE

    La démographie conditionne profondément le développement économique et social, mais en est aussi le produit. Les flux naturels obéissent à des tendances lourdes qui pourraient inciter au fatalisme, mais en fait rien n’est écrit ; et les flux migratoires peuvent être modifiés par la volonté politique, ou par des évènements exogènes. La période invite tout particulièrement à la réflexion prospective sur la démographie car les évolutions vont dorénavant s’accélérer depuis le retournement démographique provoqué par la vague du baby boom de l’après guerre, et nous obliger à porter un nouveau regard sur de nombreuses problématiques. D’ici 2030, la population totale augmentera, mais elle vieillira en région Centre plus fortement que la moyenne, et la population potentiellement active stagnera au mieux en incluant les étudiants, et chutera très fortement dans certains bassins, alors que nous étions habitués depuis prés d’un demi-siècle à une augmentation forte et continue.

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    Méthode Pour anticiper le devenir des populations de la région Centre dans les vingt prochaines années, la section prospective a choisi de simuler les effets de 5 scénarios sur 4 types de bassins d’habitation, définis pour les besoins de l’étude avec l’INSEE en fonction de leur dynamisme démographique. En simulant les effets de chaque grande option stratégique prise isolément, l’intérêt de chaque scénario est double :

    • montrer les marges de manœuvre dégagée pour modifier le niveau de population et sa structure ;

    • en identifier les conséquences sur les habitants, dans les différents domaines de leur vie quotidienne, et préconiser des pistes d’actions pour améliorer leur bien être et limiter les nuisances.

    L’ambition des scénarios n’est pas de proposer des alternatives stratégiques abouties, mais d’éclairer en amont les réflexions devant aboutir notamment à l’élaboration du SRADDT. Le fait que l’homogénéité « démographique » puisse cacher des problématiques économiques très différentes, ne remet pas en cause l’intérêt des simulations, mais appelle bien à redéfinir, à la lumière du rapport, des plans d’action « réactifs » au plus prés du terrain. A titre d’exemple le bassin de type 3 « Sancerre-Aubigny », pressenti à terme en désert, regroupe un bassin de PMI performantes, les vignobles du sancerrois, et les milliers d’emplois actuels et potentiels du site nucléaire de Belleville. Le constat En matière démographique, la région centre est caractérisée par :

    • des difficultés à retenir et attirer les jeunes, notamment les plus instruits, entraînant un déficit important d’étudiants ;

    • un vieillissement accentué par les flux migratoires : les seniors constituent l’essentiel de sa croissance. C’est ce qui permet à la région de mieux se développer que les autres du bassin parisien, à l’exception de l’Ile de France ;

    • la proximité de la région Parisienne, expliquant à la fois une grande partie du dynamisme démographique passé, mais peut être aussi ses limites, à l’ombre de la capitale ;

    • de fortes disparités entre les territoires infra régionaux, avec la perspective d’une concentration de 50 % de la population sur l’axe ligérien et la désertification progressive d’une grande partie du reste du territoire ;

    • une baisse du cœur de la population potentielle active (29-60 ans) de 8 % avec là encore de forts écarts entre les bassins, sans qu’aucun ne progresse ;

    • une situation moyenne, en 10ème position derrière les régions à fort développement, y compris dans les populations jeunes.

    Une nécessaire prise de conscience des conséquences inacceptables du scénario tendanciel Le scénario tendanciel montre à la fois l’ampleur et l’aspect inéducable du vieillissement, auquel n’échappe aucun bassin, et une aggravation des déséquilibres, sources de grandes difficultés pour les populations et les collectivités : baisse des ressources fiscales et suppressions de services dans les bassins en déclin démographique, insuffisances de l’économie résidentielle face aux nouveaux besoins et dans un contexte de baisse de la population active, pénuries de main d’œuvre qualifiée notamment en matière de santé,

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    risques de baisse de la sphère productive, inadaptation de l’habitat, saturation de certaines zones et désertification d’autres, conséquences sur l’environnement dans les 2 cas, flux migratoire de populations à bas revenus… Toutes ces menaces sont bien réelles si aucune politique volontariste n’est menée. Or, les populations et les acteurs ne sont pas assez conscients de ces phénomènes et donc peu disposés à s’organiser pour en changer le cours ou mieux en traiter les effets. Les évolutions démographiques sont à la fois suffisamment lentes pour ne pas être immédiatement perceptibles mais suffisamment fortes pour donner un sentiment d’impuissance poussant au déni ou à la politique de l’autruche. La conscience ne vient souvent qu’après avoir franchi le point de non retour. L’enjeu de ce rapport est de montrer qu’il est possible, non seulement de s’adapter à l’incontournable à condition de l’anticiper, mais aussi de modifier le cours des choses. Le positionnement de la région Les quatre scénarios réactifs améliorent la croissance de la population totale de la région d’environ 2 % par rapport aux projections tendancielles en privilégiant des types de bassin ou de population spécifiques à chacun. Pour autant, aucun de ces scénarios n’est fondé sur des hypothèses de fortes ruptures, en lien avec un grand projet fédérateur et ambitieux, que certains ont pu regretter, mais qui n’auraient à ce jour que peu de fondement. Ces hypothèses sont restées réalistes et ne permettent donc pas à la région de changer de catégorie et de rivaliser avec les villes ou régions de dimension européenne. Elle reste en retrait derrière les régions plus attractives et à forte croissance : les régions littorales « au soleil », Rhône-Alpes et l’Ile de France. Ceci n’est pas en soit regrettable car l’enjeu n’est pas le développement quantitatif en soi mais le bien-être des populations. Il faut cependant en tenir compte pour adapter les stratégies et les ambitions de la région à ce positionnement spécifique, qui peut relever d’un modèle de développement différent du modèle dominant des mégalopoles. L’important est de trouver un équilibre en enrayant les spirales régressives, destructrices de valeurs et d’espoir, et en initiant des dynamiques positives porteuses de projets. L’important est de ne pas subir et donc d’anticiper suffisamment les effets des changements démographiques pour permettre de satisfaire les nouveaux besoins et de limiter les nuisances induites, de façon à cultiver un territoire économe et équilibré, attrayant pour les populations, et donc aussi pour les entreprises. Les leçons des scénarios démographiques Oser le vieillissement ou le rajeunissement ? Chaque scénario poussé à l’extrême exclurait les autres leviers de développement et serait source de déséquilibres. Les deux doivent donc être combinés localement selon le type de bassin. Plusieurs orientations générales peuvent néanmoins être retenues : 1- Considérer le vieillissement comme une opportunité de développement et un avantage compétitif en matière d’attractivité, en exploitant le flux migratoire spontané. Le vieillissement est l’avenir de l’humanité. Il n’est pas propre à la région et, après avoir touché les pays développés, va impacter l’ensemble des pays de la planète. Le rapport nous invite à un nouveau regard sur le phénomène, qui, du fait de son ampleur, doit être abordé de façon positive, non pas comme une maladie à cacher ou seulement une charge pour les actifs, mais comme une dimension majeure de la création de richesses et de l’organisation sociale. Un des enjeux concerne le redéploiement des liens inter générations qui doivent trouver un nouvel équilibre dans la répartition des rôles, des

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    pouvoirs et des richesses pour éviter des situations d’isolement ou d’affrontement. C’est une opportunité à exploiter, qui peut donner à la Région un rôle de pionnier et un « avantage compétitif » en matière d’attractivité. Le rapport montre bien les difficultés à traiter, notamment la pénurie de personnels de santé, mais aussi les pistes d’innovation et de nouveaux marchés pouvant créer des emplois et attirer de jeunes actifs. Tous les types de territoires sont concernés mais de façon différente. 2- Améliorer l’attractivité de la région pour les jeunes notamment par le développement de formations adaptées aux nouveaux besoins. Bien que la tâche paraisse difficile compte tenu des tendances naturelles et de l’actuel déficit, il est indispensable retrouver une dynamique positive. Pour cela, aucun niveau ne doit être négligé. Compte tenu des perspectives de pénurie de main d’œuvre pouvant pénaliser l’économie résidentielle et productive il est particulièrement important de diversifier les formations de façon notamment à satisfaire les nouveaux besoins, et d’en faire un facteur de différenciation par rapport aux autres territoires. La spécificité de la région pourrait être la déclinaison des politiques permettant la « réussite de tous », afin d’éviter le risque d’une baisse rapide de la population réellement active. Cette orientation est indissociable d’une Gestion Prévisionnelle des Emplois organisée au plus prés du terrain. Tout comme vis-à-vis du vieillissement un nouveau regard doit être apporté à la question du chômage. Notre vision est marquée par des décennies de forte croissance de la main d’œuvre potentiellement active ayant accentué le chômage de masse et découragé beaucoup d’initiatives en matière d’insertion faute d’une demande suffisante. Avec le papy boom, nous avons commencé à vivre une nouvelle période radicalement différente, masquée actuellement par la crise économique, mais permettant de revivifier les dispositifs et les partenariats entre les mondes marchands et non marchands, avec beaucoup plus de chance de réussite. Par ailleurs, indépendamment de l’offre de formation, l’attractivité ne pourra pas être améliorée sans une amélioration des conditions de vie des étudiants, incluant l’animation culturelle au sens large ou l’accès au logement, préalables indispensables pour sensiblement modifier l’image de la région vis-à-vis des jeunes.

    **** Contrairement aux deux précédents qui pouvaient être combinés, l’alternative « géographique » force plus au choix. Or celui-ci est particulièrement difficile compte tenu de la diversité des problématiques et des richesses intra régionales et de l’absence d’une communauté d’intérêt suffisamment importantes pour construire de grands projets fédérateurs permettant de rivaliser avec des territoires de dimension européenne. 1- Les risques du scénario « oser le désert ». En termes purement économiques, dans un contexte de compétition exacerbée au niveau mondial et de restriction des ressources budgétaires, le choix le plus pragmatique et simple serait d’« oser le désert », selon le modèle économique dominant qui trouve l’efficacité maximum dans la concentration des ressources sur les points forts, l’abandon des activités non rentables, et qui attend des seules logiques de pôles de compétitivité l’espoir de défendre notre compétitivité par l’innovation face au reste du monde, et de créer ainsi des emplois.

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    Ce serait aussi le choix le plus simple en terme de gouvernance, car bien adapté aux organisations administratives régionales et à un management du haut vers le bas. Il n’est naturellement pas question de remettre en cause l’importance à donner à la recherche de grands projets moteurs, essentiels au niveau national pour entraîner une partie de l’industrie (comme le fit en son temps le nucléaire et l’aéronautique, ni la recherche d’excellence et d’innovation par la mise en réseau des universités et des entreprises). Il convient par contre de souligner que le positionnement particulier de la région doit lui permettre de développer des avantages compétitifs autour de modèles complémentaires de développement, recherchant une performance globale plutôt qu’uniquement économique et exploitant la diversité des autres sources d’innovation et de création d’emploi générées par les initiatives locales, aussi bien dans les domaines marchand que non marchand. « Oser le désert » serait à terme se priver de tous ces potentiels, sans être assuré de les compenser par les succès sur l’autre front. De nombreuses PMI, dont certaines innovantes et exportatrices, ainsi que des artisans sont situées en zones rurales et impactent les bassins d’habitation voisins, sans appartenir nécessairement à une filière régionale. Il ne parait pas possible que la région puisse se priver de cette « biodiversité entrepreneuriale », située hors de l’axe ligérien, et de son effet d’entraînement sur les autres activités de commerce et service, La section a estimé que le développement des bassins de type 1 et 2 n’aurait pas d’effet d’entraînement sur les bassins de type 3 et 4 .On peut même pressentir qu’une telle logique pourrait à terme assécher et condamner aussi les bassins de type 2. 2- Être capable de « construire la région par ses différences » ? Le dernier scénario est naturellement le plus séduisant puisqu’il prétend n’abandonner personne en chemin, mais il est le plus difficile à mettre en œuvre. Il nécessite une grande rigueur et un changement profond de culture, tournant le dos aux égoïsmes. « Construire la région par les différences » n’est ni l’auberge espagnole, ni la simple conjugaison des 3 autres scénarios. Il s’appuie sur la diversité et la singularité de chaque bassin réunis autour de différents pôles, mais aussi sur la complémentarité et les synergies entre les territoires. Des priorités doivent pouvoir être dégagées, ce qui implique des renoncements. Il n’est pas question de faire tout partout. Ce scénario implique une appropriation préalable des enjeux globaux au plus près du terrain, par les collectivités et tous les acteurs du développement, pour permettre la mise en cohérence des projets collectifs et des projets individuels dans un contexte de restriction de ressources. Plus que jamais, le préalable est le fonctionnement d’une démocratie participative « éclairée », qui ne peut se suffire des forums territoriaux tels qu’ils ont commencé à fonctionner. Il faut donner du temps au temps. Des réflexions stratégiques, éclairées par des analyses prospectives, doivent être animées autours de chaque pôle avec les acteurs légitimes du développement et la population, selon des méthodes et calendriers qui restent à préciser. Un tel scénario, multi polaire, prend en compte la diversité de la région, exploite les dynamiques de territoires voisins grâce aux filières dont la géographie économique ne s’arrête pas aux frontières administratives, et aurait l’avantage de pérenniser des dynamiques au delà d’éventuels redécoupages régionaux. Il ne faut cependant pas sous estimer le risque que ce scénario soit choisi pour son apparence consensuelle, mais que faute d’une gouvernance adaptée, il ne soit pas capable de s’écarter du scénario tendanciel. Le CESER propose néanmoins d’approfondir l’étude de ce scénario, qui a l’avantage de prendre en compte les logiques des 3 scénarios réactifs précédents en les adaptant de façon pragmatique, au plus près du terrain.

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    Autres ruptures La répartition des populations est fortement dépendante des possibilités de déplacement et permet de distinguer des zones par fonction : la moitié nord de la région a, de ce fait, beaucoup d’interactions avec la région parisienne. Par ailleurs l’habitat s’est éloigné partout des centres villes, et les habitants, lorsqu’ils ont cette possibilité, choisissent leur lieu de résidence pour la qualité de vie ou le coût du foncier avant la proximité de l’emploi. Ces répartitions pourraient être remises en cause par une forte augmentation des coûts de déplacement, notamment du fait du renchérissement de l’énergie. Par ailleurs, la mise en service d’une ligne TGV mettant le sud de la région à 1H de Paris et a 1H de Lyon, serait de nature à profondément modifier la donne et l’attractivité de territoires jusqu’à présent trop éloignés des dynamiques économiques et culturelles des mégalopoles. Un tel équipement structurant, en permettant une liaison rapide avec l’aéroport international de Roissy augmenterait fortement l’attractivité de l’ensemble de la région pour les entreprises exportatrices. Valorisation et suite du rapport Au CESER

    o Les travaux en commission La section a proposé une grille d’analyse permettant d’évaluer différents scénarios. Il appartient aux autres commissions, sections ou groupes de travail d’approfondir voir de chiffrer les modalités des orientations proposées dans le cadre des différents chantiers ; santé, logement, nouvelles activités économiques, formation, enseignement supérieur... Par ailleurs, il conviendrait de vérifier en quoi et comment le vieillissement peut impacter les questions de parité hommes femmes ou la problématique des retraités pauvres, en particulier pour les femmes seules.

    o La section prospective : flux migratoires La section prospective doit dorénavant approfondir la problématique des flux migratoires, qui sont les seules variables permettant de modifier plus sensiblement l’évolution de la population. Ces flux concernent autant les déplacements intra régionaux quotidiens que les échanges avec les autres régions, voir les autres pays. Le recensement des facteurs d’attractivité en fonction des bassins et des populations recherchées devront permettre d’identifier de nouvelles options stratégiques et de préciser les cibles et les politiques d’image et de communication associées à chacune. Les entreprises devraient être amenées à choisir de plus en plus leur implantation en fonction de compétences disponibles, devenant de plus en plus rares au fil du temps. Les critères d’attractivité des populations (qualité de vie…) devraient donc prendre de plus en plus d’importance, et conditionner le comportement des entreprises, pour peu que les territoires soient ouverts sur l’extérieur et rapidement reliés au reste du monde. 0r sur ce plan, la région est mal placée puisque son apparent dynamisme par rapport aux autres régions du bassin parisien, ne tient qu’à l’immigration de populations âgées. La population potentiellement active risque d’être insuffisante par rapport à nos ambitions comme le confirme la dernière étude de l’INSEE sur le sujet (à titre d’exemple, le bassin de Bourges-Vierzon, perdrait 24 % de ce potentiel d’ici 2030).

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    Sur les territoires Le terme de région a souvent été employé dans le rapport pour désigner collectivement les acteurs plutôt que le seul Conseil régional. La question a souvent été posée, notamment compte tenu des péréquations fiscales nécessaires et plus particulièrement dans le dernier scénario, de savoir « qui devait décider ? ». Le CESER considère que les grilles de lecture proposées dans ce rapport doivent pouvoir alimenter les réflexions au plus prés du terrain, au sein des différentes collectivités et conseils de développement, de façon à éclairer les acteurs dans leur contribution à l’élaboration du SRADDT. Avant de contractualiser sur des points particuliers, il est essentiel que chacun ait bien pris la mesure des enjeux stratégiques et adhère à des objectifs communs. Pour les y aider, le CESER doit pouvoir porter le rapport sur le territoire auprès des décideurs et agents de développement.

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    RÉGION CENTRE CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL RÉGIONAL

    ANNEXE A L’AVIS

    adopté par le Conseil économique, social et environnemental régional

    au cours de la séance du 9 décembre 2010

    SUR

    POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE / SCÉNARIO POUR 2030

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    SCRUTIN

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    SCRUTIN

    sur l’ensemble du projet d’avis

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    Nombre de votants……………………………… 72

    Ont voté pour…………………………………… 72

    Ont voté contre………………………………… 0

    Se sont abstenus………………………………… 0

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    Le Conseil économique, social et environnemental régional a adopté à l’unanimité

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    RÉGION CENTRE CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL RÉGIONAL

    POPULATIONS ET TERRITOIRES DE LA REGION CENTRE : SCÉNARIOS POUR 2030

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    RAPPORT

    présenté au nom

    DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL RE GIONAL

    par

    Monsieur Jean-Pierre BARNAGAUD

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    COMPOSITION DE LA SECTION PROSPECTIVE

    Président de la Section Jean-Pierre BARNAGAUD

    Représentant de la Fédération régionale des Sociétés de Protection de la Nature

    Vice-président Gilles PELLATI

    Personnalité extérieure INSEE

    Secrétaire

    Christine LECERF Représentante Union régionale CFTC

    Conseillers économiques, sociaux et environnementau x

    Gil AVEROUS , représentant de la Jeune chambre économique Odile BORDIER , représentante de l’UNAPL

    Jean-Paul BRUNET , représentant des Caisses d’Allocations Familiales Jean-Luc CHEVET , représentant de la CGT Michel COHU , représentant de la CGT-FO Philippe DÉFOSSEZ , personnalité qualifiée Bernard DUBOIS , représentant du MEDEF Jacqueline DUMAS , personnalité qualifiée

    Jean-Jacques FRANCOIS , représentant de l’Union des syndicats autonomes Centre Yves LAUVERGEAT , représentant de l’Union régionale des Fédérations des Œuvres

    Laïques Gilles LORY , représentant de la CFDT

    Claude LEBEY , représentant de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie Catherine MÉLET , représentante de la CGC

    Jean-Pierre MÉNARD , représentant de l’Union Professionnelle Artisanale Joël MIRLOUP , représentant des Etablissements publics d’enseignement supérieur et de

    recherche Jean-Pierre PAUL , représentant du MEDEF

    Gustave VERGNEAU , représentant des Etablissements publics d’enseignement supérieur et de recherche

    Jacques VRAIN , représentant de la FSU

    Personnalités extérieures François BRECHEMIER – DREAL Centre

    Jean-Luc CHAUSSIVERT – Banque de France Laurent OLIVIER , Vaan BARSEGHIAN – SGAR

    Sylvie HAUCHECORNE – Rectorat Céline LECLERC – ORS Centre

    René MOKOUNKOLO – Université F. Rabelais Valéry MORARD – MEEDDM/CGDD

    Marie-Béatrice ROCHARD – GIP Centre Olivier JOUIN – Conseil régional du Centre

    Service CESER

    Julien MAUGÉ – Chargé de mission Françoise DURAND, Catherine SÉGURA, Andrée OVIDE - Assistantes

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    Plan du rapport

    COMPOSITION DE LA SECTION PROSPECTIVE .............. ............................... - 21 - INTRODUCTION .................................................................................................. - 24 - 1ERE PARTIE ....................................................................................................... - 27 -

    Évolutions démographiques et territoires en région Centre : les bassins démographiques ..................................... ........................................................ - 27 -

    Une nette augmentation de la population régionale depuis la fin de la seconde guerre mondiale.......................................................................................................................... - 28 - Des évolutions territorialement différenciées ................................................................... - 29 - Les bassins démographiques, un zonage adapté aux évolutions démographiques……...- 30 - Les types de bassins démographiques……………………………………………………….. - 31 - Les différentes dynamiques de population…………………………………………………….- 33 - Les projections de population…………………………………………………………………...- 35 - 2EME PARTIE ........................................................................................................ - 38 -

    CHAPITRE PREMIER ...................................................................................... - 39 - 1. Scénario 1 : le scénario tendanciel................ ..................................... - 40 -

    Des territoires en survie................................................................................................... - 40 - Les plus forts ont aussi leurs soucis…............................................................................. - 42 - Ceux qui s’accrochent….................................................................................................. - 42 - Une inavouable réalité..................................................................................................... - 43 -

    2. Impact des évolutions démographiques : étude détail lée................ - 44 - L’offre de soins................................................................................................................ - 44 - L’éducation et l’enseignement supérieur.......................................................................... - 44 - La formation professionnelle............................................................................................ - 45 - Le potentiel fiscal............................................................................................................. - 45 - L’offre de logement.......................................................................................................... - 45 - Les transports ................................................................................................................. - 46 - L’économie et l’emploi ..................................................................................................... - 46 - Les espaces et ressources naturelles.............................................................................. - 47 - CHAPITRE SECOND........................................................................................... - 48 -

    1. Les 4 scénarios réactifs ...................... ..................................................... - 49 - Scénario 2 : Osons le vieillissement !............. ............................................................. - 49 - La santé : le choix de la vie pour les hommes et les territoires, sans exception............... - 50 - S’occuper de l’habitat pour l’adapter, aux hommes et aux territoires, sans exception...... - 51 - Les Impacts économiques............................................................................................... - 52 - Les seniors un réseau vital pour la vie culturelle et sociale.............................................. - 53 - Impact estimé du scénario sur la démographie (comparé au scénario tendanciel) .......... - 54 - Scénario 3 : Osons le rajeunissement ! ............. .......................................................... - 55 - A l'école en 2010, étudiants ou actifs en 2030................................................................. - 55 - Objectif : la réussite de tous ............................................................................................ - 56 - Développer l'offre de formation et la diversifier ................................................................ - 56 - Faciliter la vie étudiante................................................................................................... - 57 - Une formation pour tous les actifs ................................................................................... - 57 - Quels emplois ?............................................................................................................... - 58 - Une mobilisation de moyens............................................................................................ - 59 - Impact estimé du scénario sur la démographie (comparé au scénario tendanciel) .......... - 59 - Scénario 4 : « osons le désert ! … comment et pour quoi … ?»................................ - 60 -

  • - 23 -

    La région Centre attire… ................................................................................................. - 61 - Comment en est-on arrivé là ? ........................................................................................ - 61 - Deux axes territoriaux prioritaires .................................................................................... - 61 - « Le désert est la seule chose qui ne puisse être détruite que par construction »............ - 62 - La fin de la solidarité territoriale ?.................................................................................... - 63 - Quitter les « déserts » pour une qualité des services accrue.......................................... - 63 - Que faire des déserts… ?................................................................................................ - 64 - Impact estimé du scénario sur la démographie (comparé au scénario tendanciel)………- 64 - Scénario 5 : construire la région par ses différenc es……………………………………- 65 - Un constat partagé .......................................................................................................... - 65 - Une refondation régionale ............................................................................................... - 65 - Une volonté commune autour d’une option partagée ...................................................... - 66 - Un processus continu : une médiation partagée.............................................................. - 67 - Vivre ensemble en 2030…………………………………………………………………………- 67 - Impact estimé du scénario sur la démographie (comparé au scénario tendanciel) .......... - 70 -

    2. Les scénarios entre eux ........................ .................................................... - 71 - 4 scénarios volontaristes ................................................................................................. - 71 - 2 scénarios « démographiques »..................................................................................... - 72 - 2 scénarios « géographiques »........................................................................................ - 72 - CONCLUSION GENERALE................................ ................................................. - 74 - Vieillir ne va pas sans risque…........................................................................................ - 75 - Pour ne pas trop vieillir… il faut rajeunir .......................................................................... - 76 - Les chantiers de la démographie..................................................................................... - 76 - Trois sujets de réflexion................................................................................................... - 79 - ANNEXES ............................................................................................................ - 81 - Annexe n° 1 : cartes représentant l’évolution de l’ indice de vieillesse en région Centre entre 1990 et 2030 .......................................................................................................... - 82 - Annexe n° 3 : état des lieux et évolution en matièr e d’offre de santé à l’horizon 2030 ..... - 84 - Annexe n° 4 : répartition des établissements d’ense ignement supérieur sur le territoire régional ........................................................................................................................... - 85 - Annexe n° 5 : état des lieux et évolution en matièr e d’éducation à l’horizon 2030 ........... - 86 - Annexe n° 6 : état des lieux et évolution en matièr e d’enseignement supérieur à l’horizon 2030.................................................................................................................. - 87 - Annexe n° 7 : évolution des classes d’âge 3-10 ans, 11-15 ans et 16-18 ans entre 1990 et 2030 ................................................................................................................... - 88 - Annexe n° 9 : état des lieux et évolution en matièr e de formation professionnelle à l’horizon 2030.................................................................................................................. - 90 - Annexe n° 10 : état des lieux et évolution en matiè re de potentiel fiscal à l’horizon 2030 ................................................................................................................................ - 91 - Annexe n° 11 : évolution de la taille des ménages e t des catégories de logements entre 1999 et 2030 .......................................................................................................... - 92 - Annexe n° 12 : état des lieux et évolution en matiè re de logement à l’horizon 2030 ........ - 93 - Annexe n° 13 : les principales infrastructures en r égion Centre en 2010 ......................... - 94 - Annexe n° 14 : état des lieux et évolution en matiè re de transport à l’horizon 2030......... - 95 - Annexe n° 15 : évolution de la population potentiel lement active entre 1990 et 2030 ...... - 96 - Annexe n° 16 : état des lieux et évolution en matiè re d’économie et d’emploi à l’horizon 2030.................................................................................................................. - 97 - Annexe n° 17 : état des lieux et évolution en matiè re d’espace et de ressources naturelles à l’horizon 2030............................................................................................... - 98 -

  • - 24 -

    INTRODUCTION

  • - 25 -

    La section prospective du Conseil économique, social et environnemental régional, dans ses précédents travaux, s’était efforcée de discerner quels pourraient être les futurs possibles de la région Centre et de ses territoires, avec une préoccupation constante : faire en sorte que les hommes et les femmes qui l’habitent continuent à trouver des conditions de vie favorables à leur bien- être, et si possible les améliorer, dans un contexte d’évolution de plus en plus rapide et complexe. A cette fin, elle a imaginé des scénarios, des pistes et des leviers d’action qui lui ont paru susceptibles de favoriser cet objectif. Au fil de ces échanges, revenaient souvent deux interrogations : la première concernait le phénomène annoncé du vieillissement de la population, la seconde, les difficultés que connaissait la région Centre pour attirer, voire maintenir les jeunes. Une question s’est alors imposée d’elle-même : ces hommes et ces femmes, cette population, quelle sera-t-elle dans les vingt années à venir ? Quelle seront ses évolutions ? Comment se répartira-t-elle au sein de l’espace régional ?

    La section prospective, issue de la mandature qui a débuté fin 2007, a donc décidé de scruter le futur régional à partir de l’approche démographique en cherchant tout particulièrement à identifier, aussi finement que possible, ses déclinaisons territoriales. Essayons d’esquisser le tableau final : dans les vingt ans à venir, la population de la région Centre connaîtra de profonds changements. Si rien ne vient modifier les tendances à l’œuvre, notre région aura un peu plus d’habitants, mais cette croissance sera plus faible que par le passé. Ses habitants se concentreront pour moitié sur l’axe ligérien. Mais c’est surtout sa structure par âge qui va changer : plus de seniors que de jeunes, diminution des personnes en âge d’activité professionnelle et des femmes en âge de procréer, naissances moins nombreuses que les décès. Sa croissance démographique, en fin de période,

    reposera essentiellement sur les migrations. Certes, le phénomène du vieillissement n’est pas propre à la région Centre. On peut d’ailleurs se demander si ce caractère de généralité associé à un sentiment de fatalité, ne contribue pas à réduire l’intérêt porté à l’avenir démographique. Ses conséquences sur la vie de la société exigent pourtant d’examiner la réalité en face, même si elle est perçue comme dérangeante. De plus, notre région aura une spécificité : ses évolutions démographiques vont être très différentes selon ses territoires. Certes, là encore, elle ne sera pas la seule dans ce cas (on pense ainsi à la Bretagne, un « atoll » où tout se concentre sur le pourtour) mais sa situation pourrait être beaucoup plus complexe, car plus fragmentée qu’ailleurs. Elle est aussi accentuée par le jeu des migrations : notre région attire des personnes âgées… mais pas les jeunes de 15 à 30 ans. Le Conseil économique, social et environnemental de la région Centre, via sa section prospective, a voulu scruter le devenir démographique régional en répondant à trois questions clefs :

    - En 2030, comment la population sera-t-elle répartie dans les territoires de la région, et selon quelles structurations ?

    - Quelles en seront les conséquences sur la vie des habitants ?

    - Et peut-on imaginer des actions susceptibles de modifier une situation finale dont on pressent d’emblée les profonds déséquilibres ?

    Ces trois questions ont ordonné le travail de la section. Un travail qui n’aurait pu être mené sans la forte implication de l’INSEE, dont les projections ont servi de terreau, de base aux réflexions et débats qui ont conduit à l’élaboration de ce rapport. La contribution de l’INSEE ne s’est pas limitée du reste à une simple fourniture de données : elle a accompagné tout le cheminement de l’exercice en permettant

  • - 26 -

    constamment de mesurer les idées exprimées à l’aune des données chiffrées. La première étape de ce travail a permis d’établir une carte démographique territoriale de la région, pour les vingt années à venir. A partir de différents éléments, la section a établi un maillage de 18 bassins démographiques, qui se répartissent en 3 groupes connaissant des contextes et des évolutions similaires : fortement dynamiques, évolution quasi nulle, et faiblement dynamiques avec forte proportion de plus de 60 ans. Cette carte confirme certes des constats déjà connus, et notamment l’existence des trois « blocs » nord/axe ligérien/sud, mais en les complexifiant notablement. La seconde étape a consisté en l’examen, bassin par bassin, de l’impact des évolutions démographiques sur les grandes thématiques sociétales (santé, éducation, logement, transports…) dans le cas où aucune rupture ne viendrait modifier le cours des choses, qu’il s’agisse d’une évolution sociétale majeure, d’une décision politique forte, ou d’un événement non prévisible ayant de fortes conséquences sur la démographie. Ce regard en profondeur, à la fois porté sur chaque thème et sur les croisements possibles entre ces thèmes, a permis de

    regrouper les 18 bassins en 4 groupes, allant de ceux qui connaissent des problèmes liés à la concentration des habitants et de l’activité, à ceux pour lesquels c’est la capacité même de conserver un fonctionnement sociétal qui est en question. De cette typologie découle naturellement le scénario tendanciel, qui montre une région Centre dont la vitalité se concentre sur la moitié de son espace, à condition que certains territoires réputés mieux armés ne finissent pas par s’affaiblir en raison de leur enclavement parmi des bassins en grandes difficultés. Face à cette situation difficilement supportable pour une bonne part de la population régionale, la section a imaginé 4 scénarios « réactifs ». Chacun part d’un choix stratégique bien défini, voire d’une vision de la société. Et chacun, avec sa logique propre, tend, sinon à modifier sensiblement les projections tendancielles, du moins à proposer des solutions pour s’y adapter. Ces scénarios forment le cœur de la démarche entreprise par la section, qui n’a souhaité en valoriser aucun plus qu’un autre : à chacun de faire son choix, ou de puiser dans l’un ou l’autre des idées d’action. Au final, si la section ne devait retenir à l’issue de ce travail qu’une conviction, ce serait à coup sûr celle du danger que l’inaction fait peser sur la vie future des habitants de notre région. Elle souhaite au contraire faire progresser l’idée que la question démographique doit être au cœur de choix politiques à opérer sans tarder, pour préparer une société qui sera, par la structure de sa population, très différente de celle que nous avons connue jusqu’ici.

    L’INSEE, en collaboration avec le CESER, a par ailleurs produit dans ce sens 2 publications sur le sujet :

    - La population de la région Centre à l’horizon 2030, Insee Centre Info n° 154, mai 2009

    - La population de la région Centre et de ses territoires à l’horizon 2030, Les dossiers de l’Insee Centre, n° 14, 2009

  • - 27 -

    1ERE PARTIE

    Évolutions démographiques et territoires en région Centre : les bassins démographiques

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    En deux siècles, en région Centre, le nombre d’habitants a connu des évolutions variées selon les périodes et les territoires infrarégionaux. La prise en compte de ces diversités dans une projection à l’horizon 2030 a conduit à dresser une typologie des communes de la région. Cette classification a ensuite permis de définir des « bassins démographiques » composés de villes ayant connu des évolutions démographiques similaires dans la

    période récente. Pour faciliter l’appréhension de ces nouveaux territoires et l’analyse des impacts des évolutions démographiques projetées, ces bassins ont enfin été regroupés en quatre grands types selon leur dynamisme démographique. Au-delà d’un vieillissement global, l’avenir possible des populations apparaît alors fort différent selon le type de territoire, notamment entre un espace ligérien « dynamique » et une partie du sud régional en perte de population.

    Une nette augmentation de la population régionale d epuis la fin de la seconde guerre mondiale Depuis 1801, année du premier recensement français « moderne », la population régionale a connu une augmentation quasi-continue à tous les recensements jusque dans la dernière décennie du 19ème siècle, à l’exception de celui de 1872, année de guerre et de

    chute du second empire. Une période de décroissance démographique a suivi jusqu’au milieu des années 1930, particulièrement nette au lendemain de la Première Guerre mondiale, lors du recensement de 1921.

    « La lenteur des phénomènes démographiques explique à la fois le peu d’attention que leur porte l’opinion, même éclairée, la relative facilité des pronostics à leur égard, et la difficulté de tirer parti de ces prévisions : l’histoire d’aujourd’hui préoccupe plus que celle de demain. »

    Alfred Sauvy

    1 400

    1 600

    1 800

    2 000

    2 200

    2 400

    2 600

    1800 1820 1840 1860 1880 1900 1920 1940 1960 1980 2000 2020

    Population de la région Centre entre 1801 et 2007 (dans ses limites actuelles)

    en milliers

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    La population régionale a de nouveau augmenté après la Seconde Guerre mondiale. La croissance a été particulièrement forte entre 1962 et 1975 à la faveur de soldes naturel1 et migratoire apparent2, tous deux positifs dès 1954, ce dernier s’amenuisant cependant à la fin du siècle dernier. Entre 1975 et 2005, la population de la région Centre a augmenté à un rythme annuel moyen de + 0,5 %, passant de 2 151 000 habitants à 2 490 000.

    Des évolutions territorialement différenciées La situation n’a pas été identique sur tout le territoire régional. Le Cher et l’Indre ont ainsi connu depuis 1975 un solde naturel légèrement négatif. Les quatre autres départements enregistraient des excédents naturels depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

    1 Solde naturel (ou, auparavant, excédent naturel ou accroissement naturel) : différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès. 2 Solde Migratoire Apparent (solde apparent des entrées-sorties) : différence entre la variation de population et le solde naturel.

    La population des deux départements ruraux du sud régional a d’ailleurs globalement connu au vingtième siècle une tendance à la baisse. Cette évolution les démarque du reste du territoire régional alors que, jusqu’en 1911, les évolutions observées sont similaires dans les 6 départements. Le Cher a ainsi connu un maximum de population en 1891 et l’Indre en 1886. De 1962 à 1975, la population a en outre fortement augmenté dans les banlieues et les villes-centres. La population vivant en milieu urbain (villes et banlieues) augmente ensuite beaucoup plus modérément, la croissance étant tirée par l’Indre-et-Loire et le Loiret depuis 1990. Depuis 1975, la croissance de la population est ainsi surtout observée dans l’espace périurbain, particulièrement dans le Loiret, l’Indre-et-Loire et l’Eure-et-Loir.

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    Les évolutions ont donc été très contrastées selon les territoires. Au moment d’entamer un travail d’analyse des répartitions spatiales possibles de la population en région Centre à l’horizon

    2030, il est donc apparu nécessaire de déterminer des zonages infra-régionaux ayant connu des évolutions de population relativement homogènes.

    Une étude rétrospective des évolutions démographiques récentes communales a permis d’élaborer courant 2008 une typologie des communes de la région en se basant sur les résultats du recensement de la population de 1990 et sur les informations démographiques de 2005 estimées à partir des enquêtes annuelles de recensement de 2004, 2005 et 2006.3 Cette typologie a été constituée à partir de huit indicateurs sociodémographiques : l’évolution de la population, le solde naturel et le solde migratoire entre 1990 et 2005, les taux de natalité et de mortalité en 2005, l’indice de vieillesse en 2005

    3 « La population de la région Centre et de ses territoires à l’horizon 2030 », Les dossiers de l’Insee Centre – n° 14, novembre 2009

    (ratio du nombre de personnes de 60 ans et plus sur le nombre de moins de 20 ans), l’indice d’activité en 2005 (ratio du nombre d’actifs sur le nombre d’inactifs), l’indice de qualification en 2005 (ratio du nombre de personnes diplômées d’un bac ou plus sur le nombre de personnes non diplômées) et le taux de résidences principales en 2005. L’analyse de ces variables a permis de constituer trois classes de communes. Des communes présentant un fort dynamisme démographique, des communes présentant un faible dynamisme démographique et des communes « intermédiaires ».

    Les bassins démographiques, un zonage adapté aux év olu tions démographiques

  • - 31 -

    Des communes aux bassins démographiques 3 classes de communes 18 bassins démographiques

    Cette typologie des communes a ensuite permis de délimiter des territoires infrarégionaux ayant connu des évolutions de population relativement homogènes. Pour pouvoir réaliser les projections, ce zonage a été constitué sous la contrainte technique de territoires constitués de communes contiguës regroupant une population minimale de 50 000 habitants. Afin que ce zonage soit opérationnel et plus facilement utilisable par la suite, les limites départementales ont été

    respectées. Le nom de « bassins démographiques » a été donné à ce zonage infra-départemental spécifique. Ce zonage en bassins démographiques découpe la région Centre en dix-huit bassins. Chaque département comprend trois bassins, sauf l’Eure-et-Loir qui en compte deux et le Loiret quatre. Ces territoires constituent ainsi des territoires d’étude ayant des problématiques communes permettant de réaliser des projections de population plus pertinentes.

    Afin de faciliter l’analyse des impacts des évolutions démographiques, ces bassins ont été regroupés en quatre grands types

    connaissant des évolutions et des structures démographiques proches.

    Les types de bassins démographiques

  • - 32 -

    Les bassins ont notamment été regroupés selon que les évolutions démographiques étaient susceptibles d’avoir des impacts fortement négatifs (type 4), négatifs (type 3), faiblement négatifs (type 2), pas d’impact notable (type 1).

    Cette répartition du territoire régional en quatre types de bassins démographiques est une partition allant globalement des territoires les plus urbanisés et les plus

    jeunes pour les bassins de type 1 aux territoires les plus ruraux et les plus âgés pour les bassins de type 4.

    Des bassins démographiques aux types de bassins 18 bassins démographiques 4 types de bassins

    Type TypeOrléans 1 Vendôme 3Tours - Amboise 1 Romorantin 3Blois 1 Chinon 3Montargis 1 Sancerre - Aubigny sur Nère 3Pithiviers 1 Dunois - Perche 3Gien 2 Le Blanc 4Chartres - Dreux 2 La Châtre - Argenton sur Creuse 4Bourges - Vierzon 2 St Amand Montrond 4Châteauroux - Issoudun 2 Loches 4

  • - 33 -

    Les territoires de type 1 représentent moins du quart de la superficie régionale mais abritent en 2005 près de la moitié de la population. La densité de population y est près du double de la densité régionale. A l’opposé, les territoires de type 4 représentent un quart de la surface régionale et seulement un dixième de la population. La densité de population y est

    cinq fois plus faible qu’en type 1.La part de jeunes âgés de 15 à 29 ans est la plus élevée pour les bassins de type 1, la plus faible pour les bassins de type 4. Inversement, c’est sur ces derniers territoires que les personnes âgées de 60 ans et plus sont proportionnellement les plus nombreuses.

    Les types de bassins s’opposent aussi pour de nombreuses variables socio-économiques. La part de résidences secondaires est ainsi nettement plus élevée que la moyenne régionale pour les

    bassins de type 3 ou 4 alors que le revenu net imposable moyen, les pourcentages de foyers fiscaux imposés ou d’emploi salarié au lieu de travail sont plus importants pour les territoires de type 1 et 2.

    Depuis 1975, la croissance de la population a été plus forte qu’en moyenne régionale pour les bassins de type 2 et surtout 1. Elle a été plus faible pour les bassins de type 3, les territoires de type 4 ayant même connu une décroissance. Les poids des territoires de type 3 et 4 dans la population totale régionale a donc diminué quand ceux de type 2 et surtout de type 1 augmentaient.

    Dans le même temps, conséquence de la fin du baby-boom d’après la Seconde Guerre mondiale, le nombre de moins de 30 ans a diminué. Le nombre de plus de 30 ans a augmenté, notamment entre 30 et 59 ans (baby-boom) et au-delà de 75 ans (reprise de la natalité après la guerre de 1914-1918).

    Type 1 Type 2 Type 3 Type 4Region Centre

    nombre de communes 480 397 583 382 1 842population 2005 1 151 058 655 839 444 896 238 595 2 490 388répartition 2005 46,2% 26,3% 17,9% 9,6% 100%superficie 9171,8 7601,1 12579,7 9798,3 39 150,9répartition 2005 23,4% 19,4% 32,1% 25,0% 100,0%densité 125,5 86,3 35,4 24,4 63,6moins de 15 18,4% 18,9% 17,2% 15,5% 18,0%15-29 19,9% 17,8% 14,6% 12,9% 17,7%30-59 41,4% 42,7% 40,7% 40,1% 41,5%60-74 12,3% 12,8% 16,0% 18,1% 13,7%75 et + 8,0% 7,9% 11,5% 13,3% 9,1%Total 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0%

    Type 1 Type 2 Type 3 Type 4Region Centre

    % résidences secondaire 4,2 4,5 12,5 14,4 7,1revenu net imposable moyen par foyer 22 449 21 323 19 477 17 170 21 076% foyers fiscaux imposés 58,8 56,9 51,1 43,9 55,4% emploi salarié au lieu de travail 90,7 90,4 83,9 78,7 88,6variation emploi total au lieu de travail 1,5 0,6 0,4 0,5 1,0% services 60,9 58,3 55,2 55,9 58,7% établissements 10 ou + 11,6 11,4 9,0 8,2 10,7

    Les différentes dynamiques de population

  • - 34 -

    La hausse est plus modérée pour les 60-74 ans du fait du déficit de naissances dû à la guerre de 1939-1945. La population régionale a donc vieilli. En 1975, les moins de 30 ans représentaient près d’un habitant sur deux (48 %), les personnes de 30 à 59 ans, un sur trois (32 %) et les 60 ans et plus, un sur cinq

    (20 %). En trente ans, la part des moins de 30 ans a nettement diminué et n’est plus en 2005 que de 36 %. A l’inverse, la proportion des 60 ans et plus a augmenté pour atteindre 23 %. La plus nette progression a cependant été observée pour les personnes âgées de 30 à 59 ans dont la part est passée à 41 %.

    Évolution annuelle moyenne entre 1975 et

    2005 par type de bassin Évolution annuelle moyenne entre 1975 et

    2005 par tranche d’âge

    -0,5

    -0,3

    -0,1

    0,1

    0,3

    0,5

    0,7

    0,9

    Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 RégionCentre

    %

    -0,6

    -0,2

    0,2

    0,6

    1,0

    1,4

    1,8

    2,2

    moinsde 15

    15-29 30-59 60-74 75 et + Total

    %

    Les migrations amplifient ce phénomène de vieillissement de la population régionale. Au jeu des migrations avec le reste de la France métropolitaine, la région Centre se caractérise en effet en 2006 par un solde migratoire4 négatif de 14 500 personnes en 5 ans pour la tranche d’âge des 15-29 ans. Elle est en revanche bénéficiaire pour les 4 autres tranches d’âge retenues, notamment entre 60 et 74 ans. La balance migratoire se solde donc par un faible gain global d’un peu plus de 4 000 individus. Les ensembles constitués des bassins de type 3 et de type 4 présentent ces mêmes caractéristiques, mais accentuées.

    4 Solde migratoire : différence entre le nombre d’entrants dans une zone et le nombre de sortants d’une zone via une question au recensement sur le lieu de résidence 5 ans auparavant.

    Ils sont ainsi assez nettement excédentaires dans leurs échanges avec le reste de la France métropolitaine sauf pour les 15-29 ans pour lesquels ils sont fortement déficitaires. L’ensemble constitué des bassins de type 2 est déficitaire pour toutes les tranches d’âge et est ainsi le seul globalement déficitaire. L’ensemble constitué des bassins de type 1 est globalement faiblement excédentaire, mais présente un léger déficit entre 30 et 74 ans. C’est le seul ensemble excédentaire pour les 15-29 ans grâce au bassin de Tours-Amboise, seul bassin à connaître un solde positif pour cette tranche d’âge.

    Taux annuel de m igra tion nette avec la m étropole (pour 1000 hab.) entre 2001 et 2006

    C ham p : popu la tion de 5 ans et p lus

    5 à 14 ans 15 à 29 ans 30 à 59 ans 60 à 74 ans 75 ans et p lus Total

    Type 1 1 1 -0 -0 1 0

    Type 2 -2 -13 -1 -0 -1 -3

    Type 3 8 -14 9 9 1 4

    Type 4 8 -18 10 10 1 4

    Centre 2 -7 2 3 1 0

    Source : Insee, recensem ent de la popula tion de 2006 - explo itation princ ipa le

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    Ces échanges reflètent les migrations des jeunes vers des territoires leur permettant un meilleur accès aux études ou à l’emploi - notamment en dehors de la région - tandis que des familles déménagent pour

    des lieux de résidence relativement éloignés des lieux d’emploi et que des départs en retraite s’effectuent vers les zones rurales du sud régional.

    D’ici 2030, si les tendances récentes5 se poursuivent, le dynamisme démographique régional s’amenuiserait.6 La population régionale atteindrait 2 652 000 habitants, mais le rythme de

    5 Les projections régionales sont issues du scenario tendanciel du modèle OMPHALE qui postule le maintien des taux de fécondité par âge à leur niveau de 2005 et la baisse de la mortalité au même rythme que celui observé en France métropolitaine sur les quinze années 1988-2002 ; les quotients de solde migratoire ont été estimés sur la période 1990-2005 et sont maintenus sur la période de projection. 6 « La population de la région Centre et de ses territoires à l’horizon 2030 », Les Dossiers de l’Insee Centre – n° 14, novembre 2009

    Monerie G. « La population de la région Centre à l’horizon 2030 : une croissance de plus en plus faible », Insee Centre Info – n° 154, mai 2009

    croissance annuel moyen serait divisé par deux par rapport à la période 1975-2005. Le solde naturel régional deviendrait négatif dès 2020 et les migrations seraient alors le seul facteur de croissance démographique.

    Évolution annuelle moyenne par type de bassins

    Évolution annuelle moyenne par tranche d’âge

    -0,5

    -0,3

    -0,1

    0,1

    0,3

    0,5

    0,7

    0,9

    Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 RégionCentre

    %

    1975-2005

    2005-2030

    -0,6

    -0,2

    0,2

    0,6

    1,0

    1,4

    1,8

    2,2

    moinsde 15

    15-29 30-59 60-74 75 et + Total

    %1975-2005

    2005-2030

    Les projections de population

    La région connaîtrait un vieillissement accentué et général de sa population. Conséquence de la diminution précédemment observée pour les moins de 30 ans, on s’attend notamment à une diminution du nombre de personnes âgées de 30 à 59 ans, alors que cette population avait auparavant nettement augmenté.

    La hausse du nombre de 60-74 ans connaîtrait alors une nette accélération et la croissance des 75 ans et plus se maintiendrait. Chez les moins de 30 ans, la décroissance enregistrée entre 1975 et 2005 se poursuivrait à un rythme toutefois plus faible. La pyramide des âges de la population régionale se transformerait essentiellement par le glissement des 30-60 ans en 2005 vers 55-85 ans en 2030.

  • - 36 -

    La région Centre en 2005 et 2030

    1,0 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0

    0 an

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    Hommes Femmes

    en %

    2030 2030

    2005

    Globalement, le nombre de personnes âgées de 30 à 59 ans diminuerait de 110 000 individus, le nombre de moins de 15 ans de près de 24 000 et les 15-29 ans de près de 10 000 quand le nombre de 60-74 ans augmenterait de 164 000 et les 75 ans ou plus de 141 000. La région compterait alors en 2030 153 personnes de 60 ans ou plus pour 100 jeunes de moins de 20 ans pour seulement 63 en 1975 et 94 en 2005.7

    7 Annexe n° 1 : cartes représentant l’indice de vieillesse en région Centre entre 1990 et 2030

    Au final, la population régionale se composerait en 2030 de trois groupes pesant chacun environ un tiers du total. Les moins de 30 ans ne représenteraient plus que 32 % de la population totale, une part devenue inférieure à celle des 60 ans et plus qui compteraient quant à eux pour 33 %, les personnes âgées de 30 à 59 ans étant à peine plus nombreuses.

    Effectifs % Effectifs % Effectifs %moins de 15 526 699 24,5% 449 158 18,0% 425 519 16,0%15-29 502 006 23,3% 441 234 17,7% 431 800 16,3%30-59 682 681 31,7% 1 032 810 41,5% 922 501 34,8%60-74 313 641 14,6% 340 380 13,7% 504 474 19,0%75 et + 125 849 5,9% 226 806 9,1% 368 013 13,9%Total 2 150 876 100,0% 2 490 388 100,0% 2 652 307 100,0%Type 1 895 345 41,6% 1 151 058 46,2% 1 301 005 49,1%Type 2 559 760 26,0% 655 839 26,3% 668 091 25,2%Type 3 429 309 20,0% 444 896 17,9% 457 753 17,3%Type 4 266 462 12,4% 238 595 9,6% 225 458 8,5%

    1975 2005 Tendanciel 2030

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    La baisse de la population se poursuivrait dans les territoires de type 4 à un rythme cependant légèrement inférieur au niveau antérieur. Une croissance modérée perdurerait dans les territoires de type 3 mais les territoires de type 2 connaîtraient un net affaiblissement de leur dynamisme démographique. Seuls les territoires de type 1 continueraient de connaître une augmentation sensible de leur population, à un rythme inférieur de près de moitié à celui de la période 1975-2005 y amenant toutefois 150 000 habitants supplémentaires. Tous les territoires connaîtraient une hausse marquée du

    nombre de personnes âgées de soixante ans ou plus. L’indice de vieillesse continuerait d’augmenter nettement sur les quatre types de territoires. Le vieillissement de la population resterait cependant plus marqué dans le sud régional, notamment pour les bassins encerclant l’axe Bourges-Vierzon / Châteaudun-Issoudun et dans le sud de l’Indre-et-Loire. Les bassins de type 4 compteraient ainsi 243 seniors pour 100 jeunes, ceux de type 3, 197. Les bassins de type 1 et 2 resteraient les plus jeunes de la région, abritant toutefois respectivement 133 et 142 seniors pour 100 jeunes.

    Evolution de l'indice de vieillesse

    0

    50

    100

    150

    200

    250

    300

    Type 1 Type 2 Type 3 Type 4 Région

    1975

    2005

    2030

    Au final, les territoires de type 4 seraient les seuls à connaître simultanément un vieillissement et une décroissance de leur population, notamment du fait de la diminution du nombre de jeunes et d’actifs potentiels. La population augmenterait faiblement dans les territoires de type 2 et 3 qui connaîtraient eux aussi des baisses

    du nombre de jeunes et d’actifs potentiels, évolutions toutefois moins marquées qu’en type 4. Les territoires de type 1 connaîtraient quant à eux une augmentation de leur population du fait de la hausse générale du nombre de seniors, ici associée à une stabilité du nombre de jeunes et d’actifs potentiels.

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    2EME PARTIE

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    CHAPITRE PREMIER

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    1. Scénario 1 : le scénario tendanciel

    « Ces choses-là nous dépassent, feignons de les ignorer… »

    Jean Cocteau

    Indifférence, ignorance, scepticisme, fatalisme… les perspectives d’évolution de la démographie régionale ne suscitent aucune réaction particulière chez les acteurs politiques et socio-économiques. Beaucoup se raccrochent à l’espoir que la réalité sera au fond très différente des projections dérangeantes, parfois balayées d’un jugement lapidaire (« l’Insee, c’est comme la météo, ils se trompent tout le temps ») permettant de s’exonérer de questions dérangeantes considérées d’emblée comme superflues. Qu’on n’y croie pas ou qu’on

    feigne de ne pas y croire, que l’on considère que la démographie est un fait qui se subit et sur lequel il serait vain de prétendre agir, le résultat est le même : rien ne venant perturber le cours des choses, qu’il s’agisse de politique volontariste ou d’évènement majeur imprévu, les évolutions démographiques régionales suivent leur cours durant les deux prochaines décennies et se réalisent avec plus ou moins de nuances conformément aux projections de l’INSEE.

    Le résultat pour les territoires régionaux pourrait se résumer dans ce vers d’une fable de La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Tous se trouvent en effet confrontés à un phénomène majeur de vieillissement de la population sans s’y être vraiment préparés. Il faut même parler d’un véritable déni mental : la société n’a pas réussi, ou n’a pas voulu, se forger une représentation

    collective de ce phénomène qui vient fortement déranger les images fabriquées par un système de consommation cultivant l’hédonisme et le rêve du permanent. Entre territoires, des différences s’exacerbent en fonction de positionnements géographiques ou de situations de départ plus ou moins favorables, mais à terme, aucun ne sort indemne de déséquilibres très prononcés qui finissent en partie par se répercuter les uns sur les autres.

    Des territoires en survie

    La situation devient progressivement si difficile dans les territoires de type 4 qu’on peut se demander si une vie sociétale y existe encore. Rien n’est venu y tempérer un vieillissement spectaculaire, accentué par celui de jeunes retraités arrivés juste en amont ou au début de la période considérée. Ainsi, l’offre de santé, déjà limitée, n’a cessé de se réduire de façon inversement proportionnelle à la montée des besoins. Pour se faire soigner, pour bénéficier d’un suivi médical, il faut se déplacer vers les bourgs ou le centre urbain. Cela a un coût, et n’a qu’un temps… La seule solution est de s’installer dans une ville plus ou moins proche, à condition d’en avoir les moyens. Au fil du temps, la vie de ces territoires finit par se concentrer dans quelques petits noyaux : La Châtre, Saint-

    Amand ou Le Blanc s’efforcent de maintenir une offre minimale d’équipements et de services, mais avec la forte limite de ressources, dépendant elles-mêmes des revenus généralement faibles des habitants. Attirer une population plus jeune et active, ne serait-ce que pour tenter de répondre aux besoins issus du vieillissement, s’avère presqu’illusoire : on s’y est pris bien tard… Comment assurer la scolarisation des enfants alors que tant de classes ont fermé en raison même du vieillissement de la population ? Comment offrir aux jeunes des perspectives, dès lors que toute intention de poursuivre des études implique d’aller ailleurs ? Comment maintenir les structures de formation encore existantes - comme la plasturgie au Blanc - alors qu’il n’existe plus guère de potentiel de développement ?

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    Comment loger de façon attractive de nouveaux arrivants avec un parc certes bien fourni mais de médiocre qualité en raison de son âge qui le rend inadapté aux personnes âgées et fort peu attractif pour les plus jeunes ? Et si l’offre de transports se maintient, peut-elle vraiment répondre aux besoins et aux capacités d’une population de moins en moins valide, alors même que la concentration des équipements et de l’activité rend les déplacements inévitables et coûteux tant pour les usagers que pour les collectivités en mal de ressources ? Une vie économique tente de se maintenir dans les petites villes et les plus gros bourgs, alimentée vaille que vaille par les besoins locaux. On a bien tenté de valoriser quelques filières locales, comme le bois, ou d’implanter des zones d’activité plus ou moins stables à proximité d’axes de communication. On a aussi beaucoup espéré des effets du télétravail, censé attirer dans des régions agréables des actifs aux revenus confortables, mais à vrai dire sans faire grand-chose pour réellement les rechercher. Au final, on a réagi sans y

    croire, avec un fatalisme de plus en plus marqué, et une répugnance persistante à se tourner vers l’extérieur, conduisant à s’illusionner sur la réalité d’atouts locaux au fond limités. Les résultats s’avèrent donc insuffisants pour attirer une main d’œuvre susceptible de permettre un renouveau démographique, même modeste. Travailler avec les territoires voisins, la Creuse, l’Allier ? Leur situation est similaire, ou alors ils ont réagi plus tôt et la place est déjà prise. Reste le tourisme « vert », tout au moins là où le patrimoine naturel et culturel peut espérer séduire les visiteurs. Les bassins de La Châtre, du Blanc se sont en particulier efforcés de valoriser ces atouts, avec des retombées positives, mais insuffisantes. De plus, le manque de renouvellement des exploitants entraîne un abandon de l’espace naturel et agricole, renforcé par une évolution de la PAC peu favorable aux petites exploitations polyvalentes, ainsi que des effets de fermeture des paysages et des milieux peu attractifs pour les visiteurs, voire pour la biodiversité qui tend à s’uniformiser.

    Au final, il reste un peu de vie dans ces territoires, une vie qui cherche à s’adapter à un contexte difficile, dont on s’accommode par obligation ou par goût : ils constituent pour certains un refuge « hors du temps ». Çà et là, parce que la nécessité oblige à l’adaptation, apparaissent des formes nouvelles d’organisation sociale et économique, fondées sur des rapports de proximité. Elles réussissent parfois à attirer de nouveaux résidents tentés par un modèle de société différent. Mais la moyenne d’âge de la population, les difficultés matérielles et financières, et surtout l’absence d’organisation à une échelle suffisante limitent ces expériences à un niveau trop restreint pour enclencher une nouvelle dynamique de ces bassins. Les territoires de type 3, voisins des précédents, sont moins éloignés des zones plus dynamiques… mais trop pour espérer en tirer profit : l’attraction la plus forte prend

    pour eux le chemin le plus court… L’évolution de leur offre en termes de santé, d’éducation, de logements de transports, suit la même pente que celle évoquée précédemment, avec un temps de retard dû à une situation de départ un peu moins critique. Leur activité économique, déjà limitée ou en grande difficulté, s’affaiblit faute de renouvellement de la population, à l’exception du bassin de Vendôme, dont la structure de population est un peu différente en raison de la présence du TGV qui a pu attirer des résidents aisés. Et si leurs espaces naturels et agricoles paraissent du moins à l’abri de toute pression, l’évolution de l’agriculture peut comme pour les basins de type 4 entraîner des effets négatifs sur l’attractivité des paysages, avec une Sologne qui se ferme de plus en plus autour de Romorantin, ou des terroirs banalisés autour de Chinon ou de Nogent-le-Rotrou. Au fond, avec le temps, ces deux

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    ensembles tendent à se confondre plus ou moins selon les bassins, leur vitalité en

    baisse se conjuguant pour rendre irréaliste tout espoir de synergie entre eux.

    Les plus forts ont aussi leurs soucis… Face à ce dépérissement d’une part importante de l’espace régional (en % de sa population actuelle), on pourrait croire à première vue que les territoires restants, et tout particulièrement ceux de type 1, devraient connaître une évolution symétriquement inverse, grâce à une sur-vitalité résultant de l’addition de facteurs démographiques et économiques plus dynamiques. La présence d’une population plus jeune ouvre de fait davantage de possibilités d’emplois, et donc attire l’activité, sans toutefois la garantir. Par ailleurs, ces territoires vieillissent proportionnellement moins, mais ils vieillissent. Globalement mieux armés pour faire face au phénomène, ils présentent parfois des faiblesses aggravées, là encore, par une absence d’anticipation. Un exemple : dans le bassin d’Orléans, une offre sanitaire dès le départ insuffisante décroche au fil des années avec une population âgée dont l’importance - en valeur absolue - suppose des réponses d’une toute autre ampleur qu’au fond du Berry ou du Perche. A Tours, la présence et l’influence du CHU permettent des capacités sanitaires plus robustes, mais qui se trouvent soumises à la pression croissante d’une demande issue des territoires où l’offre médicale est au plus bas, à tel point que se profile la menace d’une déstabilisation du meilleur dispositif de santé que connaissait la région. Ces territoires sont confrontés à une autre question qui constitue le pendant de leur plus grand dynamisme : l’artificialisation de leur espace s’accentue fortement, en particulier dans les bassins de Tours et

    d’Orléans, et de façon plus générale, tout au long du Val de Loire et des alentours. L’émiettement urbain progresse, au point çà et là de s’agglomérer et de se muer en un étalement envahissant. Des actions de densification sont certes menées, mais de façon trop éparse pour contenir la pression. Se pose dès lors un dilemme : faut-il accroître l’urbanisation du Val de Loire en s’efforçant de croire que l’invocation au développement durable saura préserver sa valeur naturelle et patrimoniale, ou bien convient-il de reporter le poids de l’urbanisation sur le plateau au détriment des terres agricoles ? Même Blois voit se rapprocher les mâchoires de l’étau dont Montargis et Pithiviers sont préservés par leur éloignement. Se pose à Tours la question de la ressource en eau, de plus en plus sollicitée, et dont le renouvellement fait naître quelques inquiétudes. Il est vrai que sur d’autres plans, les évolutions démographiques de ces bassins sont plus digestes : c’est en tout cas vrai pour l’éducation, l’enseignement supérieur, la formation, l’offre de logements et de transports. Les problèmes qu’ils peuvent localement connaître dans ces domaines n’ont pas la démographie pour cause directe. Celle-ci les fait même bénéficier d’une augmentation mécanique de leur potentiel fiscal. La concentration de l’activité, sur l’axe ligérien, permet d’offrir un niveau d’emploi satisfaisant qu’accentue la baisse de la population active. Mais du fait même de leur stabilité, ces territoires apparaissent comme des refuges : leur vitalité attire, elle ne s’exporte pas.

    Ceux qui s’accrochent… Elle ne bénéficie d’ailleurs que partiellement à leurs voisins immédiats, les territoires de type 2, qui connaissent pour leur part des évolutions un peu plus contrastées. Le bassin de Chartres/Dreux se voit confronté

    à une démographie médicale (médecins généralistes et spécialistes) irrésistiblement déclinante depuis déjà nombre d’années, alors même que son vieillissement n’a cessé de s’accentuer. Cette grave lacune

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    finit par handicaper son attractivité. Les chefs-lieux parviennent à maintenir une offre éducative suffisante, mais il n’en va pas de même pour leur arrière-pays plus rural qui assiste à des fermetures de classes, résultant en partie du vieillissement d’une population « rurbaine » accueillie en son temps comme un renouveau inespéré. Des questions d’effectifs se posent pour les antennes universitaires dont le maintien n’est plus garanti. La baisse de population que connaissent avec plus ou moins d’intensité des bassins comme Bourges ou Châteauroux s’accompagne de celle de leur potentiel fiscal alors même que l’installation « obligée » d’une population venue des territoires voisins en situation critique alourdit les besoins sans apporter au même

    niveau les recettes permettant de les financer. Dans tous ces bassins, la population active est en baisse. Elle s’équilibre dans une certaine mesure avec une réduction de l’activité, mais elle contribue tout autant à accentuer celle-ci. Dans le bassin de Chartres, une pression foncière que l’on n’a jamais sérieusement cherché à maîtriser, les collectivités étant plus soucieuses de bénéficier des opportunités offertes par la proximité de la région parisienne que de la préservation d’un environnement naturel et paysager de moindre valeur que dans le Val de Loire ou en Touraine, finit par dégrader le cadre de vie, provoquant le départ d’une population à la fois plus aisée et plus mobile.

    Une inavouable réalité L’histoire que raconte ce scénario est au final celle de la profonde aggravation des déséquilibres régionaux, jusqu’à une situation de quasi rupture. Les territoires en déshérence démographique de type 4, concentrant tous les problèmes, entrainent dans leur sillage ceux dont la situation était la plus proche (type 3). Ils forment des espaces où subsistent des micro-sociétés résiduelles plus ou moins organisées en quelques îlots de résistance vivotant tant bien que mal. Le poids de cette situation se reporte en partie sur les bassins plus favorisés, allant déstabiliser des situations mieux assurées, mais confrontées elles aussi aux besoins créés par l’inversion de la pyramide des âges, dont la réalité s’impose à tout le monde. Mais on a préféré faire comme si de rien n’était : les acteurs politiques n’ont pas voulu sortir des sentiers battus. L’Etat, la Région, les Départements ont maintenu des aides, qui pour être plus parcimonieuses que par le passé, conservent un caractère indifférencié, perpétuant la croyance qu’au fond, on peut jouer dans le Perche ou le Boischaut dans la même cour qu’à Orléans et Tours : il suffit de se dire qu’une moindre population entraîne des besoins supposés plus modestes… Les réformes politiques intervenues durant la période ont contribué à renforcer la compétition entre les bassins, chacun d’eux, quelle que soit la réalité de

    sa situation, cherchant les moyens de montrer qu’à son échelle, il peut faire comme les autres, sinon mieux. Des résultats temporaires ou locaux ont pu faire illusion un moment : dans la grande majorité des cas, les investissements publics se sont égarés dans des projets trop déconnectés de la réalité démographique. A la fin de l’histoire, que reste-t-il de la région Centre ? La vie régionale se concentre sur l’axe de la Loire, le bassin de Chartres, et dans une moindre mesure, sur leurs territoires satellites. Bourges et Châteauroux se retrouvent isolés au milieu du reste, un vaste espace où ne restent plus guère que ceux qui n’ont pas pu le quitter. On continue d’entretenir la fiction de son développement, sans y croire, parce qu’on n’ose pas avouer que c’est inutile. Prendre le futur comme il vient ? Soit. Mais est-on prêt à assumer la situation qui en résulte ? Et cette question ne concerne pas seulement, loin de là, le devenir de la région Centre et son unité, qui après tout, peut se modifier sans impact majeur pour ses habitants. Non, il s’agit bien d’abord de la vie de ces derniers qui risque de se trouver rapidement affectée par les effets de politiques passives, impuissantes à oser. Le pire étant sans doute la dislocation des liens de solidarité familiale, par l’éloignement géographique et la faiblesse des revenus, alors même que la situation démographique exigeait de les renforcer…

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    2. Impact des évolutions démographiques : étude dét aillée Le scénario tendanciel et les 4 scénarios réactifs s’appuient sur les travaux de la section prospective pour qualifier l’impact de la démographie sur les items définis au préalable. Les commentaires qui suivent sont le résultat de cette réflexion. L’offre de soins La santé apparaît comme l’un des items primordiaux pour le devenir de la région et de ses territoires dans la mesure où elle est une des conditions de l’attractivité. Et dans ce domaine, la région souffre d’un déficit important. La densité de médecins généralistes et spécialistes y est l’une des plus faibles en France et la moyenne d’âge l’une des plus élevée.8 Cependant cette situation masque des inégalités très importantes sur le territoire régional. Le bassin de Tours-Amboise, grâce à la présence du CHRU9, affiche ainsi une densité médicale supérieure à la moyenne régionale voire nationale dans certaines spécialités et un niveau d’équipement très important. L’impact de la démographie devrait donc rester limité même si le vieillissement et l’afflux possible de clientèle extérieure pourraient déstabiliser cette situation. Les autres bassins de type 1 sont dans une situation plus intermédiaire, les équipements sont présents mais à l’horizon 2030, des décrochages ponctuels pourraient survenir notamment sur le bassin d’Orléans où la situation est déjà difficile en matière de médecins généralistes et spécialistes. Les bassins de Blois, Pithiviers et Montargis présentent les mêmes caractéristiques mais leur proximité des grands centres urbains est un atout. Concernant les territoires de type 2, l’offre devrait rester correcte à l’horizon 2030 si les structures se maintiennent, mais le vieillissement de la population associé à 8 Annexe n° 2 : nombre et densité de médecins actifs par région en 2006 et 2030 9 CHRU : Centre Hospitalier Régional et Universitaire

    un manque de généralistes et de spécialistes pourrait poser problème pour les pathologies lourdes. Le risque est également de voir certaines structures se regrouper dans les chefs-lieux de départements (Chartres, Bourges, Châteauroux) au détriment des petits centres urbains. Les inquiétudes les plus nombreuses concernent les bassins des territoires de types 3 et 4, dont l’offre est déjà réduite et qui pourraient voir tous leurs équipements « aspirés » vers les autres territoires.10 Cela pourrait entraîner des départs contraints des populations, notamment dans les bassins du Blanc, de La Châtre ou de Saint-Amand-Montrond confrontés à un fort vieillissement de la population. L’éducation et l’enseignement supérieur Comme la santé, l’éducation est un critère essentiel pour le développement des territoires, notamment l’éducation primaire. Sur les territoires de type 1, les évolutions démographiques ne joueront sans doute pas un rôle majeur car l’offre présente sur le territoire est suffisante. En matière d’enseignement supérieur également puisque Tours et Orléans concentrent l’essentiel des formations universitaires et le taux de fuite des étudiants y est le plus bas de la région. Les bassins de Blois, Pithiviers et Montargis, de par leur proximité avec Tours ou Orléans, devraient également se maintenir.11

    10 Annexe n° 3 : état des lieux et évolution en matière d’offre de santé à l’horizon 2030 11 Annexe n° 4 : répartition des établissements d’enseignement supérieur sur le territoire régional

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    Sur les bassins de type 2, le vieillissement et l’absence de renouvellement de la population d’ici 2030 va probablement provoquer des suppressions de classes et des regroupements. La situation devrait rester favorable dans les chefs-lieux de département mais cela risque d’être beaucoup plus difficile dans les territoires ruraux. Il faut également différencier l’enseignement pur (où la situation devrait perdurer) et tout ce qui est périphérique à l’éducation (accueil avant et après la classe) où il risque d’y avoir des difficultés. L’enseignement supérieur risque aussi d’être affecté par les évolutions démographiques. La situation sera-t-elle encore viable en termes d’effectifs ? Il existe néanmoins une offre d’enseignement supérieur, notamment à Bourges (Ecole d’ingénieurs, des Beaux-arts, IUT, BTS) et Chartres mais on note un taux de fuite important des étudiants vers Tours et Orléans voire vers Paris.12 Sur les territoires de types 3 et 4, les évolutions démographiques risquent d’avoir des conséquences désastreuses sur l’évolution de l’éducation. Certains territoires devraient connaître une baisse massive de la classe d’âge des 3-10 ans d’ici 2030 (- 20 % à Saint-Amand-Montrond, - 26 % à Sancerre, - 29 % au Blanc et jusqu’à - 44 % à Chinon ou - 51 % à Loches). Les évolutions sont globalement similaires pour les 11-15 ans et les 16-18 ans.13 La concentration autour des pôles urbains risque donc d’accentuer encore les fermetures de classes, déjà à l’œuvre aujourd’hui. On voit également mal l’enseignement supérieur s’y développer. La formation professionnelle En matière de formation, l’offre est, et restera sans doute adaptée aux évolutions démographiques sur les territoires de

    12 Annexes n° 5 et n° 6 : état des lieux et évolution en matière d’éducation et d’enseignement supérieur à l’horizon 2030 13 Annexe n° 7 : évolution des classes d’âge 3-10 ans, 11-15 ans et 16-18 ans entre 1990 et 2030

    type 1 et 2 car c’est là que se concentre l’essentiel des structures de formation. Dans les autres territoires, l’offre s’adapte globalement au peu de population.14