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Département de Corse du Sud
CONSEIL GENERAL DE LA
CORSE DU SUD
ROUTE DEPARTEMENTALE 121
PROJET D’ELARGISSMENT DU PR 0.900 A 8.300
COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO
DOCUMENT D’INCIDENCE
INTERVIA ETUDES
500, Avenue des Bigos - ZI du Salaison
34 740 VENDARGUES
Tél : 04 67 91 29 90 - Fax : 04 67 91 29 98
E-mail : [email protected]
Mandataire :
Co-traitant :
T10164-DLEindA.doc
Ind Etabli par Approuvé par Date Objet de la révision
A Y. DELALANDE C. PONTAL 02/05/2012 Création du document
CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD
RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO
DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 2/47
SOMMAIRE
I. Nom et adresse du demandeur ................................................................................................ 4
II. Emplacement du projet et plan de situation .......................................................................... 5
III. Présentation du projet et liste des rubriques de la nomenclature dont il relève......................... 6
1. Objet et justification de l’opération....................................................................................... 6
1.1 Objet de l’opération ..................................................................................................... 6
1.2 Description des caractéristiques de la voie existante....................................................... 6
1.3 Données de trafic routier.............................................................................................. 6
2. Caractéristiques techniques du projet ................................................................................... 7
2.1 Présentation générale de l’aménagement ...................................................................... 7
3. Rubriques de la Nomenclature Loi sur l’Eau susceptibles d’être concernées.............................. 8
IV. Document d’incidences sur l’eau et les milieux aquatiques...................................................... 9
1. Présentation de la zone d’étude ........................................................................................... 9
2. Analyse de l’Etat Initial de l’Environnement ........................................................................... 9
2.1 Le milieu physique....................................................................................................... 9
2.2 Eau : Ressource et fonctionnement..............................................................................11
2.3 Le milieu naturel (Diagnostic écologique – Biotope – 2012)............................................15
2.4 Paysage.....................................................................................................................36
2.5 Urbanisation et urbanisme réglementaire......................................................................36
2.6 Risques technologiques...............................................................................................37
3. Analyse des incidences du projet.........................................................................................37
3.1 Incidences sur l’hydrologie et l’hydrogéologie................................................................37
3.2 Incidences sur le milieu biotique ..................................................................................41
3.3 Incidences sur le risque inondation ..............................................................................45
3.4 Compatibilité avec les documents en vigueur ................................................................45
V. Moyens de surveillance et d’entretiens prévus ..........................................................................46
1. Contrôle de chantier ..........................................................................................................46
2. Suivi et entretien des ouvrages ...........................................................................................46
3. Intervention en cas de pollution accidentelle........................................................................46
4. Moyens d’intervention ........................................................................................................46
VI. bibliographie et documents graphiques................................................................................47
1. Bibliographie .....................................................................................................................47
2. Eléments graphiques (Projet mis à jour suite à la concertation avec les services de l’Etat) et
notice assainissement (projet SETEC) .........................................................................................47
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RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO
DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 3/47
Avant-propos
Conformément aux articles L.214-1 L.214-11 et R. 214-1 à R. 214-56 du code de l'environnement, ce
dossier traite des incidences sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l'écoulement, le niveau de
qualité des eaux, y compris de ruissellement, liées au projet d’élargissement de la RD121 du PR
0.900 à PR 8.300 sur la commune de Belvédère-Campomoro (Corse du Sud).
Le présent dossier Loi sur l'eau expose les incidences du projet sur le milieu hydrologique et les
principes d'assainissement pluvial prévus dans le cadre du projet routier.
Conformément à la législation en vigueur, le dossier d'incidences au titre de la loi sur l'eau de type
déclaration (cf. Pièce 2 : Emplacement sur lequel le projet doit être réalisé) sera composé des pièces
suivantes :
PIECE 1 : Nom et adresse du demandeur
PIECE 2 : Emplacement sur lequel le projet doit être réalisé
PIECE 3 : Présentation du projet et liste des rubriques de la nomenclature dont il relève
PIECE 4 : Document d'incidence sur l'eau et les milieux aquatiques
PIECE 5 : Moyens de surveillance et d'entretien prévus
Et de :
PIECE 6 : Eléments graphiques et cartographiques utiles à la compréhension des pièces du dossier
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La présente étude est établie pour le compte du Conseil Général de Corse du Sud, Maître d’Ouvrage de
l’opération d’élargissement de la RD121.
Adresse du demandeur : CONSEIL GENERAL DE LA CORSE DU SUDPôle Programmation Etudes et Grands Travaux
Service ProgrammationBP 414
20183 AJACCIO CEDEXTel : 04.95.29.15.10Fax : 04.95.21.75.55
I. NOM ET ADRESSE DU DEMANDEUR
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L’opération au centre de cette étude d’impact, est l’élargissement de la Route Départementale 121
entre Campomoro et Portigliolo (PR 0,900 à 8,300). La zone d’aménagement se situe entièrement sur
une commune de Corse du sud, Belvédère-Campomoro. L’élargissement de la route départementale est
envisagé sur un linéaire d’environ 7 km.
Contexte général
L’aire d’étude est définie en mettant en relation l’objet du projet et les impacts potentiels qui pourraient
en découler, son aire d’influence, avec les caractéristiques locales de l’espace traversé. Ainsi, l’aire
d’étude à proprement parler correspond aux abords immédiats du projet. Selon les paramètres pris en
compte dans les différentes sous-parties (qualité de l’air et de l’eau, nuisances de voisinage dont
l’acoustique, faune et flore, paysage), l’aire d’influence considérée sera plus ou moins étendue.
L’aménagement est un élargissement qui suit majoritairement l’emprise actuelle de la RD121, l’aire
d’étude n’est donc pas très étendue.
L’objectif général est d’améliorer significativement les conditions de circulation sur l’itinéraire sans
construire de nouvelles infrastructures lourdes.
Secteur d’étude
Tronçon 1 Tronçon 2
Il s’agit, in fine, d’évaluer les impacts de la solution retenue et de définir le cas échéant des mesures de
réduction ou de compensation des impacts.
II. EMPLACEMENT DU PROJET ET PLAN DE SITUATION
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1. Objet et justification de l’opération
1.1 Objet de l’opération
La RD121 entre Campomoro et Portigliolo présente de nombreux lacets ou virages dangereux avec une
visibilité médiocre.
Le profil en long est dans l’ensemble en très forte pente (supérieure à 5 %) avec un maximum à plus
de 6 %.
La chaussée existante est étroite avec une largeur comprise entre 4,50 et 5,50 mètres. De plus, les
accotements sont globalement insuffisants ; ils sont très restreints voire inexistants. Les accès privés et
leurs débouchés sur la RD121 peuvent constituer un facteur accidentogène dans une zone où le tracé a
des caractéristiques difficiles et où les conditions de visibilité sont peu satisfaisantes.
Cette route touristique est de plus en plus fréquentée en particulier en période estivale. On compte déjà
un accident mortel au niveau de l’entrée Ouest du bourg de Belvédère.
Le projet consiste à réaménager sur place la RD121 entre Campomoro et Portigliolo. Aucun
aménagement n’est prévu sur la portion traversant Belvédère.
La chaussée, qui mesure actuellement entre 4,50 m et 5,50 m, est élargie à 6 m.
En section courante, un dispositif d’assainissement superficiel (cunette bétonnée) de 1 m de large vient
s’ajouter aux 6 m de chaussée côté montagne. Une berme de 1 m de large (terre végétale) est prévue
côté opposé.
Les bassins versants naturels interceptés par l’infrastructure seront restitués par des ouvrages de
traversée hydraulique dimensionnés pour un événement pluvieux centennal. Toutefois, certains
ouvrages de traversée, dont le projet de calcul en débit conduisait à des ouvrages de section très
supérieure à l’existant, ont été « revus » pour être dimensionnés en débit décennal avec l’accord du
Maître d’Ouvrage et en cohérence avec des ouvrages en fonction.
Ces travaux nécessitent la mise en œuvre de mesures d’insertion dans l’environnement telles que :
Reprise itérative du tracé afin de limiter les volumes de terrassement (les mouvements des
terres ont ainsi été diminués de moitié lors de la conception du nouveau projet) et équilibrer les
mouvements de terre (les terres impropres au réemploi pour la route et qui devront être
stockées sur site ou évacuées représentent 3000 à 4000 m3 seulement).
Murs de soutènement pour la stabilité des versants et des ouvrages avec parements pierres,
appareillage de la maçonnerie type local, utilisation de pierres en granit de couleur locale
uniquement ;
Couche de roulement de la chaussée en enduit superficiel d’usure faisant apparaître la couleur
du granulat (teinte de la pierre locale) ;
Rétablissements des écoulements naturels ;
Destruction de la couche de chaussée existante non réutilisée dans certains secteurs et mise en
œuvre de terre végétale ;
Plantations compensatoires au droit des secteurs sensibles du point de vue paysager, avec des
plantes déjà présentes sur le site ;
Transplantation des arbres les plus importants dès que les conditions techniques le permettent ;
Dispositifs de retenue de type glissière bois-métal uniquement ou murets pierre ;
Préservation des secteurs le Phyllodactyle d’Europe, le Discoglosse sarde, l’Orpin d’Anger, la
Gennarie à 2 feuilles et la Tortue d’Hermann : le tracé routier a été repris de façon itérative pour
prendre en compte au fur et à mesure ces nouvelles contraintes ;
Traitement géomorphologique des talus de déblai (laisser apparâitre les éperons rocheux, purger
les zones instables pour faire réapparaître les zones de fracturation de la roche et offrir un
aspect plus naturel et permettant une meilleure recolonisation des espèces végétales (replats
végétalisés) ou animales (fissures propices aux reptiles).
Dans le cadre de l'opération, objet du présent dossier d'enquête, étant donné les contraintes
paysagères et écologiques, le parti d'aménager sur place la RD121 s'est imposé de lui-même. Il n'y a
donc pas d'autre parti d'aménagement ou d'implantation de tracé alternatif.
A partir de ce constat le projet s'est fait par itération, sur place, avec les spécialistes (bureaux d'études
publics et privés) et les services concernés, notamment la DREAL.
1.2 Description des caractéristiques de la voie existante
La RD121 entre Campomoro et Portigliolo présente de nombreux lacets ou virages dangereux avec une
visibilité médiocre.
Le profil en long est dans l’ensemble en très forte pente (supérieure à 5 %) avec un maximum à plus
de 6 %.
La chaussée existante est étroite avec une largeur comprise entre 4,50 et 5,50 mètres. De plus, les
accotements sont globalement insuffisants ; ils sont très restreints voire inexistants. Les accès privés et
leurs débouchés sur la RD121 peuvent constituer un facteur accidentogène dans une zone où le tracé a
des caractéristiques difficiles et où les conditions de visibilité sont peu satisfaisantes.
Cette route touristique est de plus en plus fréquentée en particulier en période estivale. On compte déjà
un accident mortel au niveau de l’entrée Ouest du bourg de Belvédère.
1.3 Données de trafic routier
III. PRÉSENTATION DU PROJET ET LISTE DES RUBRIQUES DE
LA NOMENCLATURE DONT IL RELÈVE
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Le trafic sur la RD121 a été évalué à partir de comptages journaliers effectués en 2005. Le TMJA calculé
à partir de ces comptages a été évalué à 2 487 véh/j.
Le taux de croissance annuel retenu entre le trafic de 2005 puis celui de 2013 (mise en service) et le
trafic projeté jusqu’en 2033 (à 20 ans) est 1 % par an, tendance constatée sur l’ensemble du réseau
routier depuis les années 2000.
Ainsi, les trafics moyens entre l’état actuel et l’horizon futur sont les suivants :
Année 2008 2013 2033
Nombre de véhicules 2 487 2 613 3 188
Le taux de PL est inconnu. Il peut être retenu arbitrairement à 5%, valeur moyenne constatée sur ce
type d’infrastructure.
2. Caractéristiques techniques du projet
2.1 Présentation générale de l’aménagement
2.1.1. Caractéristiques des ouvrages les plus importants
Géométrie
Le projet concerne le tronçon de la RD121 compris entre Campomoro (PR 0,9) et Portigliolo (PR 8,3).
Le village de Belvédère, entre les PR 4,0 et PR 4,4, ne fait l’objet d’aucune modification.
Les aménagements proposés consistent à élargir la chaussée et rectifier localement le tracé. Il sera
aménagé des sur-largeurs de chaussée dans les virages. Ces aménagements permettront le croisement
des bus et une meilleure visibilité en courbe.
Des cheminements piétons sont prévus dans les secteurs fréquentés par les randonneurs notamment.
La chaussée, qui a actuellement une largeur comprise entre 4,50 et 5,50 m, est élargie à 6 m.
La longueur totale aménagée est de 6 500 m.
Tracé en plan
Le tracé en plan de l’aménagement reprend, dans sa grande majorité, les caractéristiques de l’existant
avec une rectification au niveau des virages difficiles.
Globalement, le tracé en plan est plutôt sinueux avec un rayon minimum de 9,5 m à l’arrivée sur
Portigliolo, au niveau de l’épingle.
Profil en long
La pente maximale du profil en long est de 10 %.
Profil en travers
La plate-forme a les caractéristiques suivantes :
une chaussée de largeur 6 m ;
une berme enherbée (côté remblai ou mur de soutènement aval) de 1 m ;
un dispositif d’assainissement type cunette bétonnée de 1 m côté montagne ;
En section courante, le dispositif d’assainissement superficiel est constitué d’une cunette bétonnée de
1 m de largeur.
Terrassements
A ce stade des études, les pentes adoptées sont :
- en déblai, de 1H pour 1V,
- en remblai, de 3H pour 2V.
Le bilan des terrassements est reporté dans le tableau ci-dessous (quantités non majorées) :
Déblais (m³) hors terre
végétalRemblais (m³)
24 539 14 919
Le bilan des terrassements est donc excédentaire a priori de 9 620 m³. Toutefois, des dispositions
seront prises afin de limiter l’évacuation ou la mise en dépôt définitive hors des emprises du chantier.
Les matériaux excédentaires seront mis en dépôt dans l’emprise des travaux uniquement pour ce qui
concerne ceux impropres au réemploi (3000 à 4000 m3) et en traitement paysager des zones délaissées
(notamment l’épingle de Portigliolo). Pour les matériaux excédentaires de meilleure qualité, ils seront
réutilisés en couche de forme de la chaussée après concassage (environ 5 000 m3).
Les conditions de réutilisation des matériaux seront définies plus précisément lors des reconnaissances
effectuées au moment des travaux.
Ouvrage de rétablissement et d’assainissement
Tous les ouvrages de rétablissement des écoulements naturels seront préservés et prolongés vers
l’amont ou l’aval.
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L’assainissement de la plate-forme routière se fera : de façon diffuse vers l’aval pour le bord gauche de
la chaussée ou alors pour le bord droit les eaux seront captée par une cunette béton de 1 m côté talus
de déblai et dirigées vers des ouvrages de traversée suffisamment fréquents pour limiter la
concentration des débits.
Equipement de sécurité
Des glissières de sécurité type bois-métal ainsi que des murets type MVL seront prévus sur certaines
sections.
Eclairage public
Aucun éclairage public n’est prévu sur ce projet situé en milieu rural.
Chaussées
La chaussée est constituée d’une couche de réglage, d’une couche de base et d’une couche de surface
en béton bitumineux recouvert d’un enduit superficiel d’usure avec granulats couleur locale.
3. Rubriques de la Nomenclature Loi sur l’Eau susceptibles d’être
concernées
La réglementation en vigueur est issue du Code de l’Environnement (Article L.214-1 à L.214-3).
La Nomenclature est définie à l’article R.214-1 du Code de l’Environnement et par les différentes
rubriques qui le composent.
L’analyse des caractéristiques principales du projet et de ses ouvrages majeurs, les rubriques ont été
identifiées dans le tableau suivant.
Rubriques Définition Caractéristiques du projet Régime
2.1.5.0Rejet d’eaux pluviales dans leseaux superficielles ou sur le sol oudans le sous-sol
Superficie du projet et du « bassinversant naturel dont lesécoulements sont interceptés »supérieure à 20 ha
Autorisation
La surface supplémentaire imperméabilisée est estimée à 13 000 m², donc supérieure à 1 ha.
Les bassins versants interceptés ont une surface cumulée supérieure à 20 ha : on est donc situé dans le
régime de l’autorisation.
Remarque : Le projet n’est pas soumis aux rubriques 3.1.5.0 (IOTA dans le lit mineur d’un
cours d’eau) et 3.3.1.0 (pas de destruction de zone humide pour une surface supérieure à
1000 m²).
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1. Présentation de la zone d’étude
La zone d’étude comprend l’environnement proche le long du tracé de la RD121. Le territoire traversé
est caractéristiques des reliefs surplombant les baies occidentales corses.
2. Analyse de l’Etat Initial de l’Environnement
2.1 Le milieu physique
2.1.1. Le Climat
Contexte général
Le climat corse est de type méditerranéen, il se caractérise par :
une longue période estivale chaude et sèche ,
un ensoleillement très important ,
des précipitations peu fréquentes mais violentes ,
des vents parfois violents ,
des intersaisons marquées par l’excès et l’irrégularité pour les températures et les précipitations.
Cependant, la relative proximité entre la commune de Belvédère-Campomoro et la mer méditerranée
entraîne une influence côtière sur le climat.
Les données climatiques disponibles utilisées sont celles de la station climatique Météo France d’Ajaccio
qui est la plus proche de l’aire d’étude. Les données utilisées lors de l’analyse statistique s’étendent de
1971 à 2011.
Ensoleillement et températures
La durée moyenne d’ensoleillement est de 2 726 heures par an et le nombre de jours de faible
ensoleillement est de 64 jours sur une année.
La température moyenne annuelle avoisine 15°C à Ajaccio avec des températures moyennes annuelles
maximales de 20,1°C et des moyennes annuelles minimales de 10°C. Le nombre de jours de gel est de
11 par an. Ce chiffre est relativement faible et principalement due à la proximité de la côte.
Pluviométrie
La moyenne annuelle des cumuls de précipitations est de 834,7 mm pour 72 jours de pluie par an,
répartie comme suit entre les mois.
Hauteur moyenne de précipitations (mm)
Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Aoû. Sept. Oct. Nov. Déc.
61,8 56,4 57,2 63,8 38,8 23,2 9,7 20,2 53,7 92 94,9 67,6
Comme souvent lorsque, le climat est méditerranéen le maximum est atteint en octobre (92 mm) et le
minimum (9,7 mm) en juillet correspondant à la période de sécheresse.
En règle générale, les épisodes pluvieux sont brefs et violents et se concentrent lors des intersaisons.
Ils sont irréguliers à la fois dans l’espace et dans le temps. Ils peuvent alors provoquer des inondations.
Hauteur quotidienne maximale des précipitations (mm)
Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Aoû. Sept. Oct. Nov. Déc.
65,5 48,9 49,2 55,7 147,6 60,9 64,0 51,7 78,7 81,9 70,2 52,0
Années 1951 1966 2001 1974 2008 1953 1964 1959 1974 1977 1990 1990
2.1.1. Niveau kéraunique
Le niveau kéraunique est un bon indice de la sévérité orageuse touchant une région donnée. Ce niveau
est en fait le nombre de jours par an où le tonnerre a été entendu. Les niveaux relevés sur le territoire
national vont de 5 à 40 pour une moyenne de 20.
En Corse, ce niveau est de l’ordre de 35 ce qui est une des valeurs régionales les plus élevées. Les
orages se répartissent manière différente au cours d’une année comme le montre le tableau qui suit.
Nombre moyen de jours avec orages
Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Aoû. Sept. Oct. Nov. Déc.
2,3 2,1 3,1 3,7 3,4 2,7 2,8 3,4 4,6 5,2 3,8 2,0
Anémométrie
Il existe plusieurs régimes de vents présents sur le secteur d'étude :
U Libecciu, vent violent de secteur Sud-Ouest, plus fréquent en Haute-Corse, s'accompagne en hiver
de fortes précipitations sur les versants exposés, et en été d'un temps sec et doux,
U Maestrale, vent de secteur Nord-Ouest, sensible en particulier sur les rivages occidentaux de l'île,
violent et sec en été,
A Tramuntana, vent de secteur Nord à Nord Est, violent et froid sévit en hiver en apportant pluie et
neige,
U Siroccu, vent de secteur Sud chaud et humide provenant d'Afrique et transportant des poussières,
IV. DOCUMENT D’INCIDENCES SUR L’EAU ET LES MILIEUX
AQUATIQUES
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U Gregale, vent Tyrrhérien de secteur Est Sud Est, accompagné de fortes pluies.
Plus localement, la région ajaccienne est caractérisée par un effet de brise selon l’axe sud-ouest et
nord-est comme le montre la rose des vents résumant le contexte anémométrique de la région.
NB : Les tailles des bras de la rose représentent les pourcentages de direction des vents
Cette rose des vents donne des indications sur le régime des vents dans le secteur de Belvédère-
Campomoro. Même si les vents sont parfois forts, il faut garder à l’esprit que, d’une manière générale,
les ouvrages routiers sont peu soumis aux vents.
Le climat ne représente pas, a priori, de contrainte forte sur le secteur mais les épisodes
pluvieux forts d’automne seront à prendre en compte pour les dimensionnement de
certains ouvrages d’art.
.
2.1.2. Relief et Géologie
Topographie
Le tracé de la RD121 se situe aux abords de la baie de Popriano. L’orientation des massifs est
perpendiculaire à la côte le long d’un axe général nord-sud. Le relief plonge dans la mer et l’altitude
passe de 430 à 0 mètres très rapidement. Sur la majorité du tracé, la RD121 suit les courbes de
niveaux aux alentours des 200 mètres d’altitude. S’inscrivant sur des versants pentus, elle est soumise
aux phénomènes d’instabilité. Le point culminant (440 m) est le Capu di Locu situé à une distance de
700 m de la RD121 et de Belvédère en direction du sud.
Représentation topographique de l’aire d’étude
Comme le montre la coupe, les altitudes s’échelonnent de 0 à 200 m de la côte littorale jusque la
RD121 et de 200 à 400 m au-delà de celle-ci.
Coupe générale d’implantation de la route (d’après Setec)
La topographie est une contrainte dans ce projet. En effet, les pentes imposent la création
ponctuelle de talus de remblais ou de déblais. La pente importante des terres peut conduire
à la création de murs de soutènement afin de limiter les hauteurs de terrassement.
Géologie
Contexte général
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La Corse, île méditerranéenne occidentale, est une terre essentiellement montagneuse d'altitude
moyenne de 500-600m. Il est possible de déterminer quatre grands domaines géologiques.
La Corse cristalline à roches magmatiques qui recouvre les deux tiers Sud-Ouest de l’île. Les
sommets les plus élevés y sont situés.
La Corse schisteuse ou alpine au Nord-Est (région du Cap Corse), au sous-sol fréquemment
plissé constitué notamment d’ophiolites.
Une dépression centrale de l’Ile Rousse à Corte et Solenzara, sillon d’altitude modérée parsemé
de collines calcaires et de grès.
Des plaines et des plateaux côtiers formés de roches sédimentaires marines et alluviales.
Contexte communal et aire d’étude
L’aménagement envisagé est entièrement localisé en Corse cristalline sur le socle continental d’origine
hercynien. Le tracé intercepte deux types de roches magmatiques (Granodiorite et monzogranite (rose),
Gabbro-diorite (vert)) (cf. Carte ci-après). Ce sont des roches plutoniques relativement dures dont les
affleurements sont visibles le long du tracé.
Des colluvions viennent recouvrir ce substratum granitique dans les secteurs moins pentus et des
alluvions s’étendent plus à l’est à l’embouchure du Rizzanese.
Le contexte géologique général est favorable avec un socle de roche capable de soutenir les
aménagements routiers.
Carte Géologique 1 : 50000
La géologie (outre l’intérêt visuel très fort cf. partie paysage) n’est pas considérée comme
une contrainte forte du projet.
2.2 Eau : Ressource et fonctionnement
2.2.1. Eaux superficielles
Entités hydrologiques du secteur
Sur le secteur d’étude, il n’y a pas de cours d’eau permanents. La seule entité hydrologique du secteur,
située à l’est du tracé de la route départementale, est le fleuve Rizzanese. Il est le seul écoulement
superficiel du secteur faisant l’objet d’une publication au SDAGE « Bassin Corse ».
Contexte hydrographique
A une échelle plus fine, le relief magmatique de la zone est drainé par de nombreux thalwegs. Ce sont
des écoulements temporaires qui suivent une orientation générale sud-nord avant de rejoindre la mer
méditerranée et le golfe de Valinco. Ce sont des cours soumis au régime torrentiel méditerranéen et
leurs débits peuvent fortement varier au cours de la saison en fonction des précipitations.
Les études menées par SETEC ont pu mettre en avant la présence de 12 bassins versants le long de la
RD121.
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Les bassins versants du secteur
U Rizzanese
Le Rizzanese est un fleuve long de 56 km qui prend sa source près du sommet du mont Incudine à une
altitude de 2 128 m et se jette dans le golfe de Valinco sur la commune de Propriano. La superficie
totale de son bassin versant atteint 398 km². Ses caractéristiques hydrographiques (débit moyen de
31,8 m3/s) le classe en quatrième position des fleuves de Corse. Ces eaux sont recensées comme étant
de relativement bonne qualité permettant une vie normale des poissons et la production d’eau potable
par des traitements simples.
Le tracé de la RD121 n’intercepte pas directement ce fleuve. Il n’apparait donc pas comme
une contrainte forte. Même si le Rizzanese peut être considéré comme un milieu récepteur
et soumis aux pollutions diffuses, les aménagements projetés s’effectueront en dehors du
bassin versant de ce fleuve.
2.2.2. Qualité des eaux superficielles
Qualité hydrobiologique
L’ensemble des cours d’eau du département est classé en première catégorie piscicole. En effet, la
plupart de ces ruisseaux présentent des conditions favorables à la vie piscicole (ripisylve et végétation
aquatique développées, eaux de bonne qualité…).
On y trouve de nombreuses espèces, de poissons d’eau douce (carpe, perche, sandre, gardon, brochet,
ablette, truite, barbeau, alose feinte…) et de poissons d’eaux saumâtres ou salées (mulet, anguille,
loups, aphanius de Corse…).
Vulnérabilité des eaux superficielles
Aspect quantitatif
La commune supporte une population importante durant la période estivale. Il convient donc de porter
une certaine attention à la ressource en eau. Le secteur d’étude n’est pas concerné par les zones
inondables (voir partie Risques). L’aménagement de la RD121 ne modifie pas foncièrement
l’imperméabilisation du secteur par rapport à la situation actuelle. Les écoulements ne devraient pas
être bouleversés par la réalisation de l’aménagement.
La rectification de certains virages conduit à des prolongements d’ouvrages hydrauliques ou à la
création de nouveaux ouvrages. Ces derniers seront dimensionnés pour une période de retour
centennale.
Ainsi, la vulnérabilité des eaux superficielles vis à vis du projet, en terme quantitatif
apparaît comme faible.
Aspect qualitatif
La vulnérabilité des eaux superficielles vis à vis du risque de pollution est définie sur la base de :
la vulnérabilité intrinsèque, fonction des paramètres physiques ;
la valeur patrimoniale de la ressource, liée notamment à ses usages.
Les ruisseaux dans lesquels sont rejetées les eaux ne sont pas des cours d’eau pérennes et à ce titre ne
présentent pas une population piscicole d’intérêt majeur. Aucun usage n’est recensé. Cependant, les
milieux récepteurs dans lesquels ils se jettent, la plage de Portigliolo et le littoral, sont des milieux
sensibles.
Faute de données précises concernant les cours d’eau de l’aire d’étude, ce sont les analyses concernant
le Rizzanese qui sont présentées. Elles donnent un ordre idée sur la situation générale du secteur. Il
faut toutefois garder à l’esprit que les eaux des ruisseaux temporaires devraient, a priori, être de
meilleure qualité que celles de ce fleuve car moins altérées. Pour la partie d’intérêt (le Rizzanese aval
du futur barrage jusqu’à la mer) l’état chimique est relevé comme « mauvais ». Les quantités de
polluants (pesticides, métaux lourds, polluants industriels ou autres) relevés dans ce cours d’eau
dépassent donc les Normes de Qualité Environnementales (NQE).
Source : Agence de l’eau
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Il n’existe pas de station de surveillance recensée sur le site de l’Agence de l’Eau pour les ruisseaux
interceptés ou sur la commune de Belvédère-Campomoro.
En l’absence d’écoulements permanents dans la zone d’étude, les eaux charriées par les vallons en
période d’orages peuvent être considérées comme des ruissellements d’eaux pluviales.
Les pollutions véhiculées par ces eaux ont deux origines principales :
La reprise partielle de la pollution atmosphérique par la pluie (négligeable dans le cas présent).
Le lessivage des sols lors du ruissellement. Ces eaux pluviales sont susceptibles de recueillir,
durant leur parcours, diverses pollutions : accidentelles, saisonnières et chroniques. En l’état
actuel, la source potentielle de pollutions est la RD121 et le trafic qu’elle supporte.
Dès lors, trois principaux types de pollution sont associés à ce lessivage :
La pollution accidentelle
Elle est consécutive à un accident au cours duquel pourraient être déversées des matières dangereuses.
L’appréciation du risque dépend du délai de récupération des produits polluants et de la probabilité du
risque d’accident.
Pour une route de 100 km avec un trafic de 10 000 véhicules/jour, la période de retour d’un accident
avec déversement de matières dangereuses est de 50 ans. Le risque de probabilité de pollution
accidentelle est alors de 2 % par an. Ce type de pollution se caractérise par de fortes concentrations en
éléments polluants sur un secteur très localisé.
La RD121 ne présente pas un aléa important pour ce type de pollution car son trafic est relativement
faible et ne concerne pas ou peu de matière dangereuse.
La pollution saisonnière
Elle provient de l’entretien hivernal des chaussées (« salage des voies ») : négligeable dans le cas
présent, et du traitement de la couverture végétale.
L’usage de produits phytosanitaires pour l’entretien du couvert végétal est difficile à évaluer. Sur la zone
d’étude, les principaux utilisateurs de ce type de produits sont les propriétaires privés, les agriculteurs,
ainsi que les services d’entretien des espaces verts et naturels communaux et départementaux.
La pollution chronique
Liée directement à la circulation routière, la pollution chronique est principalement causée par des
matières en suspension contenant deux types de produits :
les hydrocarbures, huiles, caoutchoucs, phénols ;
les métaux lourds (notamment le plomb, le cadmium et le zinc).
Une partie des polluants reste dans ou sur les véhicules. Une autre est projetée sur les bas-côtés de la
chaussée. Enfin une dernière, prise dans les circulations d’air, est transportée au loin, tandis que
certains éléments se redéposent sur la chaussée avant d’être transportée par les eaux de pluie. La
pollution chronique peut aussi être en partie considérée comme une pollution naturelle liée aux surfaces
non urbanisées (érosion du bassin versant et cycle de la végétation). Ce type de pollution se caractérise
par une diffusion régulière de polluants en faibles concentrations sur une grande surface. Cette
pollution diffuse est reconcentrée localement par le ruissellement.
La qualité des eaux superficielles est une des contraintes à prendre en compte. Même si a
priori la quantité et la fréquence des sources polluantes seront similaires (c.a.d faible) à la
situation actuelle.
Les milieux récepteurs (mer méditerranée et plage de Portigliolo)
Dans la zone d’étude, les milieux récepteurs sont les vallons, la mer ou les zones humides de la plage
de Portigliolo.
L’embouchure du Rizzanese coupe un cordon littoral d’environ 3 km de long, séparant les plages de
Capu laurosu et Portigliolo. Le cordon littoral de cette dernière domine la plaine et est longé par le bras
du Rizzanese qui part de l’embouchure et longe ce cordon jusqu’à l’extrémité sud. D’un point de vue
lithologique, il est composé de sables grossiers et de graviers.
Ce sont des milieux fragiles alimentés, lors d’épisodes pluvieux forts, par le ruisseau de l’Abra. Ils sont
donc soumis aux mêmes pollutions (accidentelle, saisonnière ou chronique) que les ruisseaux.
Globalement, l’état qualitatif des eaux des milieux récepteurs apparaît comme bon. Les
conclusions concernant les contraintes sont similaires à l’état qualitatif des cours d’eau (cf.
ci-dessus).
Qualité des eaux de baignade
La mer constitue le milieu récepteur final de l’ensemble du réseau hydrographique étudié, la qualité des
eaux de baignade indique donc l’état de la qualité des eaux du littoral. La plage de Portigliolo fait l’objet
d’un contrôle.
Le tableau suivant présente les résultats des campagnes de mesures de 2005 à 2010 pour caractériser
la qualité des eaux du littoral. Le nombre de prélèvements réalisés pendant la saison estivale est
indiqué entre parenthèses.
2010 2009 2008 2007 2006 2005
Qualité des eaux A(8) B(8) B(8) A(8) A(8) A(11)
2.2.3. Documents en vigueur
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SDAGE Bassin Corse
Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) a été institué par la loi sur
l'eau de janvier 1992. Dans la foulée, le SDAGE du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) 1996-2009
été approuvé.
En 2002, la loi relative à la Corse de la directive cadre sur l’eau a entrainé la séparation du Bassin RMC
en deux. Le Bassin du Rhône et des cours d’eau côtiers et le Bassin de Corse. Chacun dispose d’un
comité Bassin compétent sur son territoire. En Corse, il est présidé par le président du conseil exécutif
de Corse.
Le SDAGE 2010-2015 a été adopté fin 2009 et a intégré notamment les innovations de la directive
cadre sur l’eau. Ce document repose sur 4 orientations fondamentales (cf. encadré), fixe des objectif de
qualité par masse d’eau et traite d’autres thèmes essentiels (préservation des zones humides et des
espèces associées ou la prévention contre les inondations).
Les quatre Orientations Fondamentales (OF) :
OF 1 : Assurer l’équilibre quantitatif de la ressource en eau en anticipant les conséquences des
évolutions climatiques, les besoins de développement et d’équipement.
OF 2 : Lutter contre les pollutions en renforçant la maîtrise des risques pour la santé et la gestion des
déchets
a : Poursuivre la lutte contre la pollution.
b : Evaluer, prévenir et maîtriser les risques pour la santé humaine.
OF 3 : Préserver et restaurer les milieux aquatiques et humides en respectant leurs fonctionnalités
a : Préserver les milieux aquatiques
b : Intégrer la gestion des espèces faunistiques et floristiques dans les politiques de gestion de
l’eau
c : Poursuivre la préservation et la restauration des zones humides et engager leur gestion, et
leur reconquête
OF 4 : Mettre en cohérence la gestion concertée de l’eau avec l’aménagement et le développement
durable de l’île.
Contrat de milieu « Baie de Valinco »
Ce contrat est en cours d’élaboration. Les actions programmées porteront sur les mesures préventives
et correctives à mettre en œuvre, telles que : l’amélioration de la collecte et le traitement des eaux
usées, la gestion des déchets, les contrôles de qualité de l’eau, la mise en place d’une charte
environnementale « Valinco », les aménagements du littoral, le développement de l’aquaculture, le
développement des ports. Les communes du littoral de la baie du Valinco, regroupées en comité de
pilotage ont confié à l’Office de l’Environnement de la Corse la mission de maîtrise d’ouvrage de l’étude
portant sur l’état des lieux et le diagnostic de la baie du Valinco.
2.2.4. Ressources souterraines
Caractéristiques du réservoir
Le réseau hydrogéologique de Belvédère-Campomoro appartient au système souterrain « Socle Corse
ancienne granitique + formations volcaniques Cintu, Bastelica et Bavella ». Il s’agit d’un domaine
couvrant les 2/3 de la Corse. Ses limites s’étendent sur la partie occidentale de la Corse, du désert des
Agriates à Bonifacio en excluant le tiers nord-est. Cette nappe se recharge de trois manières :
infiltrations des précipitations ;
réalimentation induite par les cours d’eau ;
alimentation par les versants.
Plus localement, l'aire d'étude se place au sein de l'entité hydrogéologique n°619a « Corse
ancienne/granitique ». Ce domaine très étendu est composé de terrains à prédominance granitique. Ce
socle granitique calco-alcalin, très fréquent en Corse, renferme des failles où les filons de quartz
peuvent jouer le rôle de drains occasionnant des sources de faible débit.
Les alluvions modernes qui couvrent la zone littorale peuvent par contre présenter des aquifères à forte
valeur patrimoniale.
Productivité des aquifères locaux
La RD121 repose sur un socle cristallin dont la productivité est faible. Il n’existe pas de captage
d’Alimentation en Eau Potable (AEP) sur la commune qui est alimentée par les captages implantés sur la
commune de Fozzano.
Qualité des eaux souterraines sur le Bassin
Les eaux souterraines proviennent de l’infiltration de l’eau issue des précipitations et des cours d’eau.
Cette eau pénètre par gravité les pores, les microfissures et fissures des roches, jusqu’à rencontrer une
couche imperméable. Là, elle s’accumule, remplissant le moindre vide et formant ainsi un réservoir
d’eau souterraine.
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La commune de Belvédère-Campomoro est située au sein de la masse d’eau souterraine « Socle Corse
ancienne granitique + formations volcaniques Cintu, Bastelica et Bavella. Cette masse d’eau est la plus
étendue de corse et couvre près de la moitié occidentale.
La station de surveillance qui donne des indications sur la qualité de cette masse d’eau la plus proche
est le forage de Marchessacciu.
Année Nitrates Pesticides MétauxSolvants
chlorésEtat chimique
2010 BE - BE - BE
2009 BE - BE - BE
2008 BE BE BE BE BE
2007 BE BE BE BE BE
2006 BE BE BE - BE
2005 BE - BE - BE
Source : Agence de l’eau
BE : Bon état
La masse d’eau souterraine apparait de bonne qualité.
Vulnérabilité des eaux souterraines
Le substrat granitique exclut la présence de nappes phréatiques notables. La vulnérabilité des eaux
souterraines sur le secteur d’aménagement demeure faible.
2.2.5. Zones inondables
Définitions
Le risque inondation concerne l’ensemble des débordements d’un cours d’eau ou des réseaux
d’assainissement d’une zone pouvant être habitée, lors d’une crue, c’est-à-dire lorsque le débit dépasse
de plusieurs fois le débit moyen. Directement lié aux phénomènes météorologiques, il existe différent
types d’inondations :
L’inondation à caractère lent faisant suite à une longue période de pluie ;
L’inondation à caractère torrentiel, se produisant lors des épisodes pluvieux intenses et brefs,
lorsque l’eau ne peut se disperser par l’infiltration, ruissellement et écoulement et peut
s’accompagner de coulée de boue.
Risque sur l’aire d’étude
La commune de Belvédère-Campomoro n’est pas répertoriée comme soumise au risque inondation. Il
n’existe pas de Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et elle n’est pas citée dans l’Atlas des
Zones Inondables (AZI).
Cependant, deux arrêtés de catastrophes naturelles ont été pris sur le territoire communal.
Type de catastrophe Début Fin Arrêté du
Inondations et coulées de boue 31/10/1993 02/11/1993 15/12/1993
Inondations et coulées de boue 29/05/2008 30/05/2008 26/06/2008
Faut de données supplémentaires, il est difficile de quantifier les contraintes que peuvent représenter le
risque inondation. Le principe de précaution encourage à prendre en compte ce risque notamment sur
la dimension des ouvrages d’art.
2.3 Le milieu naturel (Diagnostic écologique – Biotope – 2012)
2.3.1. Périmètres d’inventaires et de protections écologiques
Le tableau suivant reprend les différents zonages de protection et d’inventaire présents dans un secteur
de 2 km autour du projet.
Synthèse des zonages de protection et d’inventaires du patrimoine naturel
Inventaires d’espaces naturels remarquables
Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)
L'inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) est un
recensement national qui établi à l'initiative et sous le contrôle du Ministère chargé de l'Environnement.
L’inventaire identifie, localise et décrit les territoires d’intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et
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les habitats naturels. L'inventaire ZNIEFF est un outil de connaissance. Il ne constitue pas une mesure
de protection juridique directe.
Une ZNIEFF est un secteur du territoire particulièrement intéressant sur le plan écologique, participant
au maintien des grands équilibres naturels ou constituant le milieu de vie d’espèces animales et
végétales rares, caractéristiques du patrimoine naturel régional. On distingue deux types de ZNIEFF :
les ZNIEFF de type I, d’une superficie généralement limitée, définies par la présence
d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du
patrimoine naturel national ou régional ;
les ZNIEFF de type II qui sont des grands ensembles naturels riches et peu modifiés, ou qui
offrent des potentialités biologiques importantes. Les zones de type II peuvent inclure une ou
plusieurs zones de type I. L’inventaire des ZNIEFF de Corse est encore en cours d’actualisation.
Avec 263 ZNIEFF de type I et 42 de type II, les ZNIEFF de type I de la Corse représentent 46%
des espaces remarquables (L-146-6) sur l’île.
L’aire d’étude immédiate est concernée par deux ZNIEFF terrestre de Type I.
ZNIEFF de type I n°00670000 « Zone humide et plage du Rizzanese – Cordon littoral de Portigliolo »
Le site longe cette ZNIEFF de type I. Elle est constituée d'un cordon littoral entre Capu Laurosu au nord
(rive droite du Rizzanese) et Portigliolo au sud (rive gauche), comprenant une plage de 4 kilomètres de
longueur interrompue par l'embouchure du Rizzanese. Il s'agit d'un écosystème caractéristique des
embouchures de fleuve de la côte occidentale de la Corse: ripisylve à peupliers et à saules ; bras mort
ceinturé par des tamaris ; grande plage avec dunes.
Ce secteur est d'un très grand intérêt floristique puisqu’il abrite la principale station de Corse d'une
plante endémique cyrno-sarde : Anchusa crispa. Cette espèce littorale menacée, également en
régression en Sardaigne, n'existe plus que dans sept localités de l'île, est protégée au niveau national et
figure à l'annexe II de la Directive Habitats en tant qu'espèce dont la conservation est prioritaire. Cette
zone comprend également un ensemble de milieux littoraux d'intérêt européen (annexe I de la Directive
Habitats), comme les groupements végétaux des dunes fixées (Crucianellion), des pelouses dunales
(Malcolmietalia) et des laissées de mer (Cakilea), ainsi que des brousses à Tamarix africana (espèce
protégée en France) soit 7 habitats naturels d’intérêt communautaire. Une autre espèce végétale
protégée Matthiola tricuspidata (arrêté du 20-01- 1982) est présente sur les dunes de ce secteur.
Les marais de Portigliolo et l'embouchure du Rizzanese représentent aussi un site d'accueil important
pour les oiseaux migrateurs et hivernants. Ils hébergent également un peuplement d'oiseaux
aquatiques nicheurs protégés ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau aux passages de
printemps et d’automne. Pour finir, la zone abrite les deux espèces de tortues de Corse, la Cistude
d'Europe (très belle population) et la Tortue d'Hermann, qui sont protégées nationalement et inscrites à
l'annexe II de la Directive Habitats.
ZNIEFF de type I n°00660000 « Punta di Campomoro, Capu di Senetosa, Golfe de Tizzano »
Le site traverse cette ZNIEFF de type I. Cette côte très découpée révèle un grand intérêt paysager
grâce à une succession de sites diversifiés : petites criques aux eaux profondes, plages de sable
enchâssées dans la roche, surmontées parfois par de petites dunes (Cala d'Agulia, Cala di Conca et Cala
di Tivella), pointes déchiquetées, érosion en tafoni. Sur ce très vaste espace littoral naturel, difficile
d'accès, les communautés animales et végétales ne subissent actuellement qu'un très faible impact
humain et sont donc naturellement protégées.
On trouve sur la zone de Cala di Barcaju (au sud de la ZNIEFF) les habitats suivants : Dunes mobiles
embryonnaires, Mares temporaires méditerranéennes, Rivières du Callitrichio-Batrachion, Mattoral
arborescent à Juniperus spp. Et Galeries riveraines thermo-méditerranéennes.
Dans les fissures des rochers littoraux, on trouve la fougère rare en Corse Asplenium marinum. Sur les
plateformes littorales, dans les pelouses parfois inondées en hiver, soumises aux embruns, se
rencontrent des petites plantes de petites tailles, espèces assez rares dans l'Ile : Bupleurum
semicompositum, Spergularia macrorhiza, et une petite composée endémique: Evax rotundata. On
trouve de nombreuses autres les espèces floristiques déterminantes dont : la Scille à feuilles ondulées,
la Gennarie à deux feuilles, le Gattilier, le tamaris d’Afrique tous protégé nationalement.
L'avifaune présente sur cette côte est caractérisée par des espèces des milieux rupestres d'une part, et
inféodées au maquis et aux pelouses d'autre part comme le Martinet pâle, l’Alouette lulu, le Pipit
rousseline, plusieurs espèces de fauvettes… Parmi les reptiles et batraciens présents sur le site, on
rencontre également les espèces remarquables suivantes : La Tortue d'Hermann, le Phyllodactyle
d'Europe, le Lézard de Bedriaga, le Crapaud vert, toutes protégées en France.
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Zonages de conservation
Le réseau Natura 2000
Avec la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe s’est lancée dans la réalisation d’un ambitieux
réseau de sites écologiques dont les deux objectifs sont la préservation de la diversité biologique et la
valorisation du patrimoine naturel de nos territoires.
Deux textes européens établissent la base réglementaire de ce réseau écologique européen Natura
2000 :
Directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 dite directive « Habitats »,
concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages ;
elle établit un cadre pour les actions communautaires de conservation d’espèces de faune et de
flore sauvages ainsi que de leur habitat. Cette directive répertorie plus de 200 types d’habitats
naturels, 200 espèces animales et 500 espèces végétales présentant un intérêt communautaire
et nécessitant une protection.
Directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 dite directive « Oiseaux »,
concernant la conservation des oiseaux sauvages, modifiée dernièrement par la directive
2008/102/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 et la Directive
2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 ; Cette directive
propose la conservation à long terme des espèces d’oiseaux sauvages de l’Union européenne en
ciblant 181 espèces et sous-espèces menacées qui nécessitent une attention particulière. Sur la
base de ces deux directives, chaque pays est tenu de désigner des Zones Spéciales de
Conservation (ZSC) pour la préservation des habitats, de la faune et de la flore et des Zones
de Protection Spéciale (ZPS) pour la préservation des oiseaux sauvages. Une section
particulière à la désignation et à la gestion de ces sites Natura 2000 est définie dans le Code de
l’environnement français (art L. 414.1 à L. 414.7).
La nécessité d’appliquer intégralement les directives «Habitats» et «Oiseaux» au milieu marin de haute
mer de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne l’établissement du réseau Natura 2000,
constitue un défi majeur que la politique communautaire en matière de biodiversité devra relever au
cours des prochaines années. La création d’un réseau marin de zones de conservation au titre de
Natura 2000 contribue sensiblement non seulement à enrayer la diminution de la biodiversité dans l’UE,
mais également à concrétiser des objectifs plus généraux de conservation et d’utilisation durable des
ressources marines. Il peut s'agir de sites insulaires, récifaux ou sous-marins, rares au niveau européen,
et représentatifs du patrimoine naturel sous-marin sous responsabilité des États membres de l'Union
européenne, de par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils abritent ou que ces sites favorisent.
L’aire d’étude immédiate n’est concernée par aucun zonage Natura 2000. Cependant elle se situe à
proximité immédiate des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) « Site à Anchusa crispa de
l’embouchure du Rizzanese et d’Olmeto » et à 1 km environ de celle de « Campomoro et Senetosa ».
Enfin, elle se retrouve à 1.5 km de la SIC Marine « Pointe de Senetosa et prolongements »
ZSC FR9400594 « Site à Anchusa crispa de l’embouchure du Rizzanese et d’Olmeto »
La basse vallée du Rizzanese forme une vaste plaine fertile, insérée entre des collines granitiques. Cette
plaine est drainée par le Rizzanese dont le bassin versant occupe une superficie de 396 km² ; c'est le
plus méridional des grands bassins de l'île. Ce site éclaté en quatre stations botaniques de la rarissime
Buglosse crépue (Anchusa crispa) abrite environ 65 % des effectifs corses de cette plante dont la plus
grosse station Corse (et mondiale ?) et une station en cours de réhabilitation par le Conservatoire
Botanique de Porquerolles et le Conservatoire des sites de Corse. Il a donc une importance majeure
pour l'espèce. Le site est aussi important pour la Cistude d'Europe qui au regard des inventaires réalisés
est abondante sur la partie embouchure du Rizzanèse. On note sur ce site la présence d'un orthoptère
endémique (Corse-Sardaignebaléares), l'Oedipode insulaire (Sphingonatus uvarovi) dont le cordon
dunaire de Portigliolo constitue l'une des rares localités de Corse.
Les habitats susceptibles d’être utilisés par les espèces inscrites au FSD de cette ZPS ne se retrouvent
pas sur l’aire d’étude (pas d’habitats marins ni de zone humide). Ainsi, en raison de la nature du projet
(élargissement d’une route existante frontalière avec la ZSC « Site à Anchusa crispa de l’embouchure du
Rizzanese et d’Olmeto », mais ne présentant pas du tout les mêmes milieux naturels), le projet n’est
pas susceptible de remettre en cause les objectifs de conservation des habitats et espèces ayant justifié
ce site.
ZSC FR9402001 « Campomoro et Senetosa»
Le site de Campomoro-Senetosa s'étire sur près de 24 km de côtes protégées sauvages. Il abrite
plusieurs habitats naturels et espèces animales mentionnées aux annexes I et II de la directive
Habitats. On y trouve entre autres la Tortue d'Hermann, des mares temporaires méditerranéennes
(habitat prioritaire) et des matorrals à Genévrier de Phénicie très étendues (plus de 500 ha). La frange
littorale et les matorrals à Genévrier sont dans un état de conservation remarquable. Les chênaies
vertes sont assez étendues. L'habitat ''forêt à olea et cératonia'' du littoral corse est présent mais
couvre actuellement de faibles étendues. L'habitat littoral de falaises avec végétation des côtes
méditerranéennes est très étendu compte tenu de la morphologie du littoral et du linéaire concerné. Le
littoral de ce site est constitué pratiquement partout d'une côte rocheuse fortement découpée se
prolongeant en mer par des caps et des pointes, mais aussi des îlots et des récifs. Cette côte est parfois
interrompue par des plages de sable ou de galets. En plusieurs points du littoral le relief est aplati,
constituant une plate-forme littorale. A l'exception de quelques rares placages de roches sédimentaires,
la roche dominante est le granite. Cette dernière a été travaillée de différentes manières par l'érosion
qui a façonné le paysage que nous pouvons observer aujourd’hui.
En raison de l’éloignement de la zone d’étude par rapport au site Natura 2000 « Campomoro et
Senetosa», et également de la nature du projet (élargissement d’une route existante située à plus
d’1km de la ZSC), le projet n’est pas susceptible de remettre en cause les objectifs de conservation des
habitats et espèces ayant justifié ce site.
SIC marine FR9402016 « Pointe de Senetosa et prolongements »
Il s’agit d’un site Natura 2000 en mer : le site qui s'étend jusqu'à l'isobathe - 50m, constitue une unité
écologique remarquable concernant les habitats rocheux qu'il abrite et plus particulièrement les zones
récifales. Sur cette côte rocheuse granitique se sont développées une faune et une flore typiques des
substrats durs, constitutives de différents faciès de l'habitat récif. On peut notamment observer sur
certaines portions du littoral, dès la surface, des formations particulières à Lithophyllum, au-dessus
desquelles évoluent les Patelles géantes. Les éboulis et la présence d'herbier à Posidonies constituent
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une variété d'habitats remarquables. Le périmètre de consultation constitue une unité écologique
remarquable en ce qui concerne les habitats rocheux et particulièrement les zones de récifs.
En raison de l’éloignement de la zone d’étude par rapport au site Natura 2000 « Pointe de Senetosa et
prolongements », et également de la nature du projet (élargissement d’une route existante non reliée
au milieu marin), le projet n’est pas susceptible de remettre en cause les objectifs de conservation des
habitats et espèces ayant justifié ce site.
En conclusion, la nature du projet et/ou son éloignement des sites appartenant au réseau
Natura 2000 ne justifie pas la réalisation d’une évaluation de ses incidences au regard des
objectifs de conservation des habitats et espèces ayant justifié les différents sites
identifiés.
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Zonages de protection réglementaire ou foncière
La zone d’étude est concernée par plusieurs zonage de protection réglementaire : un site classé, des
sites du Conservatoire du Littoral et des zones concernées par l’Atlas des espaces Loi littoral.
Site classé
(loi du 2 mai 1930 intégrée dans les articles L.341-1 à L.341-22 du Code de l’Environnement)
Les dispositions de la Loi du 2 mai 1930 s'appliquent à toute partie du territoire, rural ou urbain, dont le
caractère de monument naturel ou les caractères "artistique, historique, scientifique, légendaire ou
pittoresque" nécessitent, au nom de l'intérêt général, leur conservation. Le classement d’un site
entraîne une protection plus forte que son inscription en s’avérant plus contraignante. Ainsi sur un site
classé (terrains compris dans les limites fixées par l’arrêté), tous travaux susceptibles de modifier ou de
détruire l'état ou l'aspect des lieux sont interdits, sauf autorisation expresse du ministre ou du préfet
après avis de la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages et, le cas échéant, de
la commission supérieure des sites. La décision de classement et le plan de délimitation du site sont
reportés au POS/PLU du territoire concerné en qualité de servitude d’utilité publique opposable aux
tiers.
La zone d’étude traverse le site classé Zone Littorale de Blevédère-Campomoro en 1988.
Site du Conservatoire du Littoral et des Rivages lacustres (CELRL)
Les propriétés du Conservatoire du Littoral ont vocation de « sauvegarde de l’espace littoral et de
respect des sites naturels et de l’équilibre écologique » et d’ « ouverture au public, dans la limite de la
vocation et de la fragilité de chaque espace ».
Le site étudié traverse des terrains du Conservatoire du Littoral, les Points de l’Uomo et de l’Aliva, et
longe des zones autorisées à l’acquisition par le Conservatoire. Ce grand site de Campomoro-Senetosa
constitue un vaste espace inhabité de plus de 24 km de façade littorale où les acquisitions du
Conservatoire ne constituent qu'une partie d'un territoire naturel de plusieurs milliers d'hectares.
Eloigné des zones de grandes concentrations touristiques, il est surtout accessible par la mer ou par le
village de Campomoro. Sur le littoral, le site se présente sous la forme d'une succession de caps
rocheux et de criques profondes abritant des plages de galets et de sable. Les crêtes rocheuses toutes
proches masquent l'arrière-pays. La végétation naturelle du site est variée, allant des pelouses
halophiles littorales jusqu'aux bosquets de chênes verts de l'intérieur des terres, en passant par
différents types de maquis. A l'exception de quelques rares placages de roches sédimentaires, la roche
dominante est le granite. Cette grande zone granitique a été travaillée de différentes manières par
l'érosion qui a façonné le paysage que nous connaissons aujourd'hui : l'enchevêtrement de " boules " et
de " taffoni " offre au regard toutes sortes d'évocations de formes animales ou de figures humaines.
Quelques ruisseaux temporaires débouchent sur le littoral. La tour de Campomoro au nord et celle de
Senetosa au sud constituent des vestiges historiques dont l'importance est majeure.
Atlas des espaces Loi Littoral
Le littoral est un espace restreint et les communes littorales ne représentent que 4% du territoire
métropolitain. Cet espace est très convoité et de très nombreuses activités s’y côtoient entrainant
parfois des conflits d’usage. La loi « littoral » du 03 janvier 1986 est relative à l’aménagement, la
protection, la mise en valeur du littoral. L’article L146-2 souligne que les documents d’urbanisme
doivent tenir compte de la préservation des espaces et milieux dont la liste est fixée par un décret qui y
intègre : plages, landes côtières, dunes, lido, forêt et zones boisées côtières, îlots non habités…
L’atlas des espaces Loi Littoral définit trois catégories d’espaces :
Les espaces proches du rivage : destinés à limiter l’extension de l’urbanisation des espaces
proches du rivage, ils n’ont pas vocation à accueillir une urbanisation importante et sont
caractérisés par leur distance au rivage et la "covisibilité" entre la mer et les espaces concernés.
Les coupures d’urbanisation : se définissent comme un espace séparant des zones urbanisées
quel que soit la distance par rapport à la mer. Elles répondent à trois critères : homogénéité
physique, autonomie de fonctionnement, étendue suffisante pour assurer leur gestion et leur
pérennité.
Les espaces remarquables : préservés, dès lors qu’ils constituent un site ou un paysage
remarquable ou caractéristique du patrimoine naturel et culturel du littoral et sont nécessaires
aux équilibres écologiques.
Le site est concerné par les espaces Loi littoral qui s’étendent pour ce secteur sur 1700 ha en ce qui
concerne les espaces proches du rivage, et sur 20770 ha pour les espaces remarquables.
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2.3.2. Diagnostic écologique
AVERTISSEMENT :
Le diagnostic écologique est basé sur le projet initial, différent de celui présenté dans
l’étude d’impact. L’évaluation des incidences et les mesures qui en découlent différeront de
celles retenues in fine. En effet, le tracé a été modifié en prenant notamment en compte les
enjeux concernant le milieu naturel.
Les habitats naturels
Des zones en général relativement pentues s’étendent sur 1 à 2 mètres de largeur sur tout le site
étudié. Ce sont souvent des talus, ou de petites zones rocheuses formées lors de la création de la
route, présentant une flore assez pauvre et banale. Entre ces zones et la route, certaines bordures
capables de retenir l’eau, se retrouvent parfois longeant le site. Au-delà des bordures, ce dernier
s’inscrit principalement dans une végétation relativement haute de maquis haut, et de matorral à chêne
vert.
Les habitats naturels et semi-naturels identifiés sur le site sont les suivants :
Matorral acidiphile de Quercus ilex
Matorral arborescent à oliviers et à chêne vert
Matorral à lentisque
Maquis haut
Maquis bas à Cistus monspeliensis
Maquis bas à Cistus-Lavandula stoechas
Pelouses méditerranéennes siliceuses
Petits gazons amphibies méditerranéens
Prairies méditerranéennes subnitrophiles enfrichées
Cours d’eau intermittent à olivier et à chêne vert
Terrains en friches
Plantations de pins maritimes enfrichées
Zones rudérales
Ces habitats naturels et semi-naturels identifiés sur le site d’étude sont détaillés dans le paragraphe
suivant et localisés sur les cartes en pages suivantes.
Matorral acidiphile de Quercus ilex (code CORINE Biotopes : 32.112)
Cet habitat occupe une grande partie du site étudié, il
correspond à des formations dense et hautes (de l’ordre de 6
mètre de haut) en Chêne vert entremêlé d’espèces du maquis
haut telles que Erica arborea (Bruyère arborescente), Arbutus
unedo (Arbousier) et parfois Olea europaea (Olivier). Cet habitat
correspond à une ancienne chênaie verte de l’étage
mésoméditerranéen, mais dans état de dégradation expliquant
l’entrée d’espèces du maquis haut. Ils forment en général un peuplement dense, créant une forte
ombre au sol, favorable aux espèces sciaphiles telles que Polypodium cambricum (Polypode du sud),
Asplenium onopteris (Doradille des ânes).
Cet habitat se retrouve en mosaïque avec d’autres milieux naturels sur le site, notamment lorsqu’il
présente un plus grand nombre d’espèces du maquis haut, mais où la densité en chêne vert est encore
suffisante (code CORINE Biotopes : 32.112 x 32.31). Parfois, il se retrouve en mélange dans un matorral
assez haut et dense à Olea europea (code CORINE Biotopes : 32.112 x 32.121).
Cet habitat très fréquent en Corse correspond à l’un des premiers stades de dégradation de la chênaie
verte, mais aussi à un stade de transition entre le maquis haut et la yeuseraie (chênaie verte) en
succession normale. Il possède ainsi un intérêt patrimonial faible
Matorral arborescent à oliviers et à chêne vert (code CORINE Biotopes : 32.121 x 32.112)
Présent en une seule localité du site à proximité du village de Belvédère, cet habitat s’étend sur tout un
vallon en contrebas de la route. Il forme un matorral arborescent dense en Olea europaea et en
Quercus ilex (Chêne vert) d’une hauteur pouvant aller jusqu’à 6 mètres. Selon les zones considérées au
sein de cet habitat, c’est soit Olea europaea ou soit Quercus ilex qui est le plus représenté. De façon
localisée, cet habitat est relativement lâche au niveau du sous-bois, pouvant s’expliquer par la présence
d’exploitations privées entretenues par les familles en possession des terres.
Hormis les deux essences principales formant cet habitat, quelques espèces du maquis haut colonisent
ce milieu de façon ponctuelle, telles que Arbutus unedo, Erica arborea ou Myrtus communis (Myrte
commun).
Cet habitat courant en Corse, est peut-être encore exploité. Il n’est pas à exclure sa possible origine
anthropique. Il présente ainsi un faible intérêt patrimonial floristique.
Matorral à lentisque (code CORINE Biotopes : 32.123)
Cet habitat localisé sur le site à proximité du village de Campomoro, présente une flore ligneuse
extrêmement dense et haute de 2 à 3 mètres. Il est caractérisé par Pistacia lentiscus (Lentisque),
l’essence principale. Ponctuellement, d’autres espèces mésoméditerrannéennes typiques du maquis
haut, accompagnent ce peuplement. Elles sont en général un peu moins hautes, telles que Erica
arborea, Phillyrea angustifolia (Filaire à feuilles étroites), Lonicera implexa (Chèvrefeuille entrelacé) ou
encore Cistus monspeliensis Ciste de Montpellier), Myrtus communis. Son fort recouvrement au sol, ne
permet pas le développement d’espèces sous son couvert. Ainsi, son sous-bois possède une flore très
peu diversifiée et présentant que peu d’intérêt.
Cet habitat fréquent en Corse et seulement localisé sur le site, présente une flore peu diversifiée dû au
fort recouvrement des ligneux. Ceci justifie ainsi son faible intérêt patrimonial.
Maquis haut (code CORINE Biotopes : 32.31)
Cet habitat très courant et typique de l’étage du
mésoméditerranéen, est l’un des plus représenté tout au long
du site étudié. Il est en général absent lorsque le chêne vert
devient abondant. Il présente une végétation majoritairement
sclérophylle, pouvant aller de 2 à 5 mètres de haut selon les
endroits et les différentes abondances en espèces. Cette flore
arbustive généralement très dense, présente toutefois des
zones plus éclaircies où la végétation est basse, parfois
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expliqué par la nature du substrat, comme la présence de rochers. Ce sont des espèces arbustives telles
que Quercus ilex, Pistacia lentiscus, Arbutus unedo, Erica arborea qui dominent sur le site, mais sont
aussi accompagnées d’espèces de la strate arbustive basse telles que Myrtus communis, Cistus
monspeliensis (Ciste de Montpellier), C. creticus ainsi que Calicotome villosa (Calicotome velu).
Les maquis hauts se retrouvent en mosaïque avec d’autres habitats sur le site étudié, notamment avec
les matorrals à chêne verts (code CORINE Biotopes : 32.31 x 32.112) lorsque ces derniers sont plus
présents. Enfin, dans des zones un peu plus dégradées ou moins favorable au développement de
grands ligneux, il se mélange fréquemment au maquis bas à ciste de Montpellier (code CORINE Biotopes :
32.31 x 32.34). Ces deux derniers habitats en mosaïque correspondent à différents stades de transition
s’inscrivant dans la dynamique naturelle de la végétation entre la yeuseraie (Chênaie verte) et le
maquis haut pour le premier, et entre le maquis haut et le maquis bas à ciste pour le second.
Cet habitat très commun en Corse, l’est aussi sur le site. De plus, il n’accueille pas de flore à enjeu
patrimonial. Il possède ainsi un faible intérêt patrimonial.
Maquis bas à Cistus monspeliensis (code CORINE Biotopes : 32.341)
Les formations dominées par Cistus monspeliensis, largement
répandues en Corse, témoignent la plupart du temps de la dynamique
de végétation après des dégradations dues, le plus souvent aux
incendies (Gamisans J., 2006). Le ciste de Montpellier est une espèce
pionnière présentant un fort recouvrement sur les terrains incendiés.
Lors de la dynamique naturelle de recolonisation du milieu, des espèces
telles que Quercus ilex ou Arbutus unedo vont alors se développer
grâce à la présence du ciste de Montpellier fermant peu à peu le milieu.
Sur le site, le maquis bas à Cistus monspeliensis n’est représenté qu’en
association avec d’autres habitats. Ceci pourrait s’expliquer par des
habitats en partie dégradés, notamment par l’action de feux de forêt,
puis recolonisés par le ciste de Montpellier dans les interstices. La
recolonisation d’une végétation de grand ligneux aurait conduit à créer
ces mosaïques, formées de maquis bas et de maquis haut. L’état de la végétation actuelle pourrait alors
s’expliquer par de nombreux petits feux récents et de très grands incendies plus anciens comme dans le
début des années 80 sur la commune de Belvédère-Campomoro (Prométhée, 2011).
Cet habitat se retrouve donc en mosaïque avec du maquis haut (code CORINE Biotopes : 32.31 x 32.341),
ou bien lorsque les conditions d’installation des grands ligneux sont difficiles, avec l’habitat de pelouses
méditerranéennes siliceuses, notamment dans les zones relativement rocheuses du site (code CORINE
Biotopes : 32.341 x 35.3)
Correspondant aux premiers stades de recolonisation du milieu post-incendie, mais aussi à un stade
d’évolution naturel succédant aux pelouses sèches, cet habitat révèle toutefois que peu d’intérêt au
niveau de la flore qu’il abrite. Ceci justifie ainsi son faible intérêt patrimonial.
Maquis bas à Cistus-Lavandula stoechas (code CORINE Biotopes : 32.35)
Cet habitat extrêmement localisé sur le site diffère de l’habitat maquis bas à Cistus monspeliensis par la
présence de Lavandula stoechas (Lavande à toupet) et Helichrysum italicum (Immortelle d’Italie) dans
un milieu essentiellement rocheux avec une très faible profondeur de sol, expliquant le faible
recouvrement de ces espèces (inférieur à 20 %). Situé en bordure de route entre Belvédère et Portiglio,
il s’étend sur 150 mètres le long de la route pour une largeur allant jusqu’à 4 mètres.
Très localisé sur le site, cet habitat ne présente toutefois que peu d’intérêt au niveau de la flore qu’il
abrite, expliquant son faible intérêt patrimonial.
Pelouses méditerranéennes siliceuses (code CORINE Biotopes : 35.3)
Cet habitat affilié à l’alliance phytosociologique du Tuberarion, est
relativement localisé et réduit sur le site d’étude. Il se rencontre dans
les quelques replats xériques des zones rocheuses du bord des routes,
où une végétation caractéristique de pelouses annuelles acidiphiles
méditerranéennes sur sols siliceux s’y développe, comme Tuberaria
guttata (Hélianthème tacheté), Ornithopus compressus (Ornithope
comprimé), Jasione montana (Jasione des montagnes), Tolpis barbata
(Trépane barbue), Astragalus pelecinus (astragale double-scie),
Trifolium cherleri (Trèfle de Cherler), Aira caryophyllea (Canche
caryophyllée) , ou encore Vulpia myuros (Vulpie queue-de-rat). Ces
petites zones rocheuses encore épargnées par l’effet de la route, ont la
particularité d’accueillir également, Sedum andegavense (Orpin
d’Angers), espèce bénéficiant d’un statut de protection au niveau
national. Elles se retrouvent, pour la plupart, à proximité du village de Campomoro.
Ailleurs sur le site, cet habitat est appauvri en espèces caractéristiques. Il se retrouve en association
avec le maquis bas (code CORINE Biotopes : 32.341 x 35.3) et sur l’ensemble des talus ou accotements
routiers en mosaïque avec des espèces de friche (code CORINE Biotopes : 35.3 x 87.1).
Cet habitat d’un faible intérêt patrimonial présente une flore typique mais appauvrie en espèces,
notamment dans les affleurements rocheux près de Campomoro. Ailleurs, il se retrouve en mélange
avec les espèces courantes des friches.
Petits gazons amphibies méditerranéens (code CORINE Biotopes : 22.341, Code Natura 2000 : *3170-1)
Cet habitat correspond à celui des « Mares temporaires
méditerranéennes à Isoètes (Isoetion) » selon le code Natura
2000. C’est un habitat d’intérêt communautaire prioritaire. Il se
retrouve tout au long du site, dans de petites rigoles destinées à
récupérer les eaux de ruissèlement des routes. Il est également
représenté de façon ponctuelle sur la portion Belvédère-
Propriano, dans des ornières au niveau d’une piste accédant à la
route. Profitant de ces petites zones humides comprises entre la
route et les talus la bordant, une végétation relativement basse
(de 5 à 10 cm) et patrimoniale des zones temporairement
inondées s’y développe.
Ces zones présentent alors une végétation amphibie et oligotrophe des milieux aquatiques éphémères,
représentée par Isoetes duriei (Isoète de Durieu), Isoetes histrix (Isoète épineux), Silene laeta (Silène
de Corse), Isolepis cernua (Scirpe incliné) ou encore Juncus bufonius (Jonc des crapauds).
Cet habitat, affilié à l’alliance phytosociologique de l’Isoetion, reste tout de même appauvri en espèces
caractéristiques des mares temporaires méditerranéennes. Etant assez courant en Corse, mais abritant
une flore patrimoniale protégée au niveau national, il est d’un intérêt patrimonial modéré sur le site.
Cet habitat d’intérêt communautaire prioritaire présente un intérêt patrimonial modéré du fait de son
origine anthropique ; il correspond aux zones de récupération des eaux de ruissèlement de la route.
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Prairies méditerranéennes subnitrophiles enfrichées (code CORINE Biotopes : 34.8 x 87.1)
Cet habitat, représenté dans la partie est de la zone d’étude,
correspond à des parcelles privées de grande étendue
fréquemment fauchées ou pâturées. Ces prairies sèches sont
principalement composées d’espèces destinées au fourrage
avec des graminées telles que Avena sterilis (Avoine sauvage),
Vulpia myuros et Lolium multiflorum (Ivraie multiflore). Mais
aussi d’espèces caractéristiques des friches comme Asphodelus
ramosus (Asphodèle ramifié), Gaudinia fragilis (Gaudinie),
Coleostephus myconis (Chrysanthème de Mykonos),
Foeniculum vulgare (Fenouil) ou encore Dittrichia viscosa
(Inule visqueuse) viennent s’y mélanger tout en atténuant la typicité de cet habitat. De tels habitats
laissés à l’abandon sont voués à la fermeture par les espèces ligneuses, le maintien de ces pratiques de
fauche et de pâturage permet donc de stopper la dynamique actuelle et de conserver de tels habitats.
Cet habitat présente une flore banale et peu diversifiée expliquant son faible intérêt patrimonial.
Cours d’eau intermittent à olivier et à chêne vert (code CORINE Biotopes : 45.11 x 45.31 x 24.16)
Ces habitats très localisés sur le site sont, pour la plupart du temps,
situés des deux côtés de la route au niveau de petits vallons et
ruisseaux intermittents. Ils se retrouvent sur le site, à proximité du
village de Campomoro. Ce sont des milieux ayant été assez perturbés
lors de la création de la route, car le franchissement de ces vallons
nécessitait la création de petits ponts. Une végétation généralement
luxuriante s’y développe notamment grâce à la présence d’eau au moins
une partie de l’année. Ce sont de grand ligneux, pouvant monter jusqu’à
4-5 mètres de haut qui colonisent une grande partie de ces vallons tels
que Quercus ilex, Olea europea ou même Ficus carica (Figuier) qui
recouvrent souvent une surface importante de cet habitat. D’autres
espèces lianescentes et volubiles se joignent à elles, notamment Hedera
helix (Lière), Vitis vinifera (Vigne) ou encore Clematis vitalba (Clématite
des haies). Sur les abords souvent perturbés, il est également possible d’observer des taches denses en
Rubus ulmifolius (Ronce à feuilles d’orme).
Cette zone humide jouant le rôle de corridor écologique présente toutefois une faible diversité
d’espèces expliquant un intérêt patrimonial modéré.
Terrains en friche (code CORINE Biotopes : 87.1)
Cet habitat est assez courant sur le site étudié. Il occupe
notamment la grande majorité des bordures et talus routiers. Ce
sont des espèces telles que Asphodelus ramosus, Achillea
ligustica (Achillée de Ligurie), Foeniculum vulgare, Avena sterilis,
Vulpia ciliata (Vulpie ciliée), Carlina corymbosa (Carline en
corymbe), qui colonisent ces milieux fréquemment perturbés du
fait de leur proximité avec les bords de routes, notamment par
les opérations de fauche, et la pollution des véhicules. Cet
habitat ne présente aucun intérêt particulier. Il se retrouve
ponctuellement en association avec les pelouses méditerranéennes siliceuses (code CORINE Biotopes :
35.3 x 87.1).
Cet habitat présente une flore banale et peu diversifiée expliquant son faible intérêt patrimonial.
Plantations de pins maritimes enfrichées (code CORINE Biotopes : 42.81 x 87.1)
A proximité de Portiglio, cet habitat correspond en réalité à une succession de propriétés privées. Les
habitations paraissent encerclées d’un réseau assez lâche de Pinus pinaster (Pin maritime). Cette
espèce plantée à l’origine pour l’ombre qu’elle procure dans quelques propriétés privées, a dû s’étendre
facilement au cours du temps. Faisant partie intégrante des habitations, ces zones entretenues pour
que les espèces de maquis haut ne s’y réinstallent pas, ont favorisé l’installation et l’extension de la
surface occupée par le pin maritime. Par ailleurs, cet habitat est en mosaïque avec des espèces de
friche, car le sol est maintenu ouvert artificiellement.
Cet habitat d’origine anthropique est sans doute très perturbé, d’où son très faible intérêt patrimonial.
Zones rudérales (code CORINE Biotopes : 87.2)
Cet habitat est le signe d’une très forte perturbation et
dégradation du milieu. Sur le site, il correspond aux travaux
d’élargissement et de terrassement au niveau du cimetière à
proximité du village de Campomoro. Une flore extrêmement
banale présentant un très faible recouvrement au sol (inférieur à
10%) s’y développe tel que Polygonum aviculare (Renouée des
oiseaux), Chenopodium album (Chénopode blanc), Silybum
marianum (Chardon- Marie), Fumaria officinalis (Fumeterre
officinale), Stellaria media (Morgeline), Oxalis purpurea (Oxalide
pourpre), Heliotropium europeanum (Héliotrope d’Europe). Cet
habitat ne présente alors pas d’intérêt particulier.
Cet habitat perturbé, d’un très faible intérêt patrimonial, est peu diversifié et ne présente pas d’intérêt
floristique.
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Evaluation patrimoniale Inventaire de la Flore
Les inventaires menés ce printemps 2011 ont permis de mettre en évidence la présence de plus de
226 espèces et sous-espèces végétales sur le site étudié (cf. Annexe 1). Cette diversité assez
importante s’explique notamment par la longueur du site étudié et la diversité des habitats qu’il
traverse. Par ailleurs une grande partie de ces habitats présente une flore commune, riche en espèces
rudérales, augmentant considérablement le nombre d’espèces inventoriées sur le site.
Seulement quelques habitats paraissent propices à l’émergence d’espèces patrimoniales, tels que les
dalles et zones rocheuses ou les ornières humides des bords de routes. Ces habitats, crées lors des
anciens travaux d’aménagement de la départementale RD121, sont relativement localisés sur le site et
présentent une flore peu typique, mais souvent patrimoniale.
Des espèces à enjeu règlementaire, profitant des habitats temporairement humides, ont été
inventoriées sur le site en très forte quantité comme Isoëtes duriei, Isoëtes histrix. D’autres espèces,
bénéficiant également d’un statut de protection au niveau national, ne sont réparties que
ponctuellement sur le site comme Serapias parviflora, Sedum andegavense ou Vicia altissima. Il faut
aussi noter la présence d’une espèce rare en Corse sur ce site ; Prasium majus qui se retrouve en un
seul point sur le site. Enfin, Gennaria diphylla, espèce présentant un très fort enjeu de conservation sur
le site, doit bénéficier d’une attention particulière pour sa pérennité.
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Bioévaluation de la Flore
Inventaire des reptiles
Espèces présentes
De nombreuses lisières boisées, murets et talus plus ou moins enherbés constituent les abords du site
et représentent des habitats de prédilection pour les reptiles. Lors des deux sessions de prospections,
plusieurs espèces ont été identifiées :
Le Lézard tyrrhénien Podarcis tiliguerta (nb individus observés sur tout le tracé),
La Couleuvre verte et jaune Hierophis viridiflavus (une mue à l’ouest du cimetière de l’Uomo + 1
donnée bibliographique à l’ouest de Portigliolo),
L’Algyroïde de Fitzinger Algyroides fitzingeri (1 individu observé à l’est du cimetière de l’Uomo),
Le Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea (nb individus et crottes sur une grande partie du
tronçon ouest),
La Tortue d’Hermann Testudo hermanni (2 individus observés, à l’est du cimetière de l’Uomo et
au sud-ouest de Portigliolo + 2 données biblio à l’ouest de Chioso Norru).
Le Lézard tyrrhénien a été observé sur les murets, les zones rocheuses, en lisière de boisements et
dans l’ensemble des habitats herbacés du site. Il est présent sur l’ensemble du site. La Couleuvre verte
et jaune fréquente très certainement elle aussi l’ensemble du site : un indice de présence a été observé
et elle est mentionné en bibliographie comme présente dans les alentours (OGREVA : DELGIOVANE
Lionel, 2003).
Le Lézard tyrrhénien Podarcis tiliguerta
Bien qu’endémique, cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la Directive Habitats)
est commune en Corse surtout en basse altitude comme c’est le cas ici. Le Lézard tyrrhénien peut être
rencontré dans une grande variété de milieux naturels (des plages aux éboulis de montagne en passant
par le maquis ou les forêts claires, ou anthropisés tels des talus, ruines, murs...), mais il semble
néanmoins moins commun dans des biotopes uniformisés. Sur la zone d’étude cette espèce a été
observée sur la quasi-totalité du tracé.
S'agissant d'une espèce commune et dont les habitats sont largement distribués aux alentours de la
zone d'étude, la sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet peut considérée comme
FAIBLE
La Couleuvre verte et jaune Hierophis viridiflavus
Cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la Directive Habitats) est commune en
Corse, surtout à cette altitude. Elle fréquente des milieux diversifiés, hormis les zones forestières
denses, et peut survivre dans des environnements anthropisés. Elle affectionne tout particulièrement les
zones de maquis et les milieux semi-ouverts. Son hibernation dure en général d’octobre-novembre à
mars. Sur la zone d'étude seul une mue a été observée sur le site que cette espèce doit utiliser
(notamment les zones rocheuses et les murets). Toutefois, s'agissant d'un reptile sensible au trafic
routier, il est plus rare le long des bas côté des routes fréquentées.
La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet peut donc être considérée comme
FAIBLE
L’Algyroïde de Fitzinger Algyroides fitzingeri
Cette espèce endémique cyrno-sarde, (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF et en Annexe
IV de la Directive Habitats), est la plus méconnue de la faune herpétologique corse. Son observation est
toujours aléatoire et délicate, souvent déroutante. Sa biologie est quasiment inconnue, ainsi on le
rencontre du littoral jusqu’à des altitudes assez élevées (>1500m) dans des milieux très différents
(ouverts, humanisés, forêts…). L’Algyroïde est relativement bien répandu en Corse, du Nord au Sud et a
été noté au moins une fois dans la plupart des régions naturelles de l’île. Son abondance est par contre
très variable, a part en haute vallée du Fango et sur le plateau calcaire de Bonifacio où il est
relativement abondant. Chaque découverte de nouveau site est donc extrêmement intéressante.
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Cette espèce a été observée sur le site en bord de route sur un talus rocheux et végétalisé ; elle
fréquente sans doute une grande portion du transect étudié.
Compte tenu de sa distribution discontinue sur l'île et en l'absence de donnée suffisante sur son
écologie, la sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet peut être considérée comme
MODEREE
La Tortue d'Hermann Testudo hermanni
La Tortue d’Hermann, espèce protégée au niveau national et hautement patrimoniale (protégée au
niveau national, en Annexe II et IV de la Directive Habitats, déterminante ZNIEFF et bénéficiant d’un
Plan National de Restauration) est présente, en Corse, essentiellement sur le littoral, les populations du
sud de l’île étant plus importantes que celles présentes au nord. Du point de vue physionomique, les
biotopes fréquentés par cette espèce offrent des aspects variés et majoritairement des milieux de
mosaïques ; mais ce sont généralement les zones collinéennes plus ou moins boisées qui caractérisent
le mieux son habitat, avec pour espèces caractéristiques le Chêne-liège sur sol cristallin. De façon
générale, la présence d’eau est un facteur déterminant, de même que la présence de zone de pontes
(zone dégagée sèche). La distribution actuelle représente moins de 10 % de la distribution historique,
une des trois populations françaises a d’ores et déjà disparue (Pyrénées-Orientales), la population du
Var et dans Tortue d’Hermann une moindre mesure de Corse sont extrêmement fragmentées et les
menaces qui pèsent sur l’ensemble des populations sont sévères. Cette espèce reste extrêmement
fragile et voit ses populations diminuer régulièrement essentiellement du fait des impacts directs ou
indirects de l’homme sur les individus ou ses habitats.
4 individus ont été observés sur le site (Prospection + biblio) et une bonne proportion du secteur étudié
apparaît favorable à cette espèce (environ 50 ha).
La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est considérée comme MODEREE
Le Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea
Les populations de cette espèce patrimoniale (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF pour
les populations micro-insulaires, celles d’altitude ou de chaos rocheux et en Annexe II et IV de la
Directive Habitats) présentent une distribution tyrrhénienne élargie (cf. Répartition ci-après) : on le
trouve ainsi sur quelques îlots de la côte nord-tunisienne, ainsi que localement, sur les côtes de
l’extrême nord-est de l’Italie et de l’extrême sud-est des Alpes maritimes. Ce gekkonidé est
principalement insulaire (Corse, Sardaigne et leurs îlots satellites, archipel toscan et certaines îles
ligures et provençales) (VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010). En Corse, elles sont situées principalement au niveau
du littoral, et les peuplements de l’intérieur ne dépassent guère les 700 m (occasionnellement jusqu’à 1
500 m). Cette espèce vit essentiellement dans des milieux ouverts et rocheux : elle exploite les
formations rocheuses naturelles où elle trouve des fentes rocheuses étroites, dépourvues de tout
humus, qui la protègent au moins partiellement des effets sélectifs du climat. Il a aussi été observé
dans des habitats humains peu fréquentés et dans des murs de pierre. Les densités de population sont
très variables en fonction de la disponibilité des abris. Les moeurs de cette espèce patrimoniale
nocturnes sont très discrètes. Dans la base de données de la DREAL (OGREVA), une centaine
d’observations (postérieure à 1986) de Phyllodactyle d’Europe est comptabilisée pour la Corse en
environs 60 stations différentes, avec notamment un manque de données entre Ajaccio et Propriano
(les stations les plus proches de Propriano en sont éloignées de 8 et 15 km). Toutefois, la présence du
Phyllodactyle dans cette zone a été anciennement observée en différents points et à plusieurs reprises
avant 1986. De nombreux individus de Phyllodactyle ont pu être trouvés dans presque toutes les zones
rocheuses du tronçon ouest (2,4 km de zones à phyllodactyle) ; le tronçon est ne semble pas quant à
lui favorable à l’espèce. Sa répartition dans l’aire rapprochée de la zone d’étude reste inconnue (pas de
prospections dédiées ni de bibliographie existante). Ce secteur est composé d’un maquis assez dense,
parsemé de zones rocheuses dont une partie, densément végétalisée, semble moins favorable à
l’espèce. ).
Compte tenu que ses habitats (parois rocheuse) seront directement impactés par le projet, lasensibilité environnementale de l’espèce peut être considérée comme TRES FORTE
Couleuvre à collier Natrix natrix corsa
On trouve ce serpent inoffensif et discret dans les zones humides, bords de cours d’eau végétalisés ou
non, de 0 à 1300m d’altitude. Bien que présentant une répartition assez large en Corse, il reste
totalement inféodé aux milieux aquatiques. Cette sous-espèce (protégée au niveau national,
déterminante ZNIEFF en assemblage et en Annexe IV de la Directive Habitats) est d’ailleurs classée
pour la Corse comme quasi-vulnérable. Cette espèce est peu observée et assez mal connue sur l’île. De
part sa discrétion, l’absence d’observation de cette espèce sur le site n’est pas forcement significative.
Bien que les cours d'eau intersectant la zone d'étude paraissent trop densément végétalisés pour lui
être très favorables, il est toutefois possible qu'elle ait échappée à nos prospections.
La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est donc considérée comme FAIBLE
La Tarente de Maurétanie Tarentola mauritanica
Elle possède une vaste répartition ouest-méditerranéenne et maghrébine. Cette espèce est protégée au
niveau national et déterminante ZNIEFF pour les populations non-urbaines du sud de la corse ou micro-
insulaires. Sur l’île, la Tarente occupe les milieux rocheux bien ensoleillés et fréquente régulièrement les
habitats humains. On la rencontre sur tout le littoral et sur une frange côtière s’étendant à une
vingtaine de kilomètres vers l’intérieur, mais sa répartition apparaît nettement déséquilibrée en faveur
de la moitié nord de l’île. Elle vit également dans le centre de l’île, dans la région de Corte et ses
environs immédiats. Sa distribution altitudinale est toute entière comprise dans l’étage méditerranéen
inférieur (jusqu’à550 m). Plusieurs crottes pouvant appartenir à cette espèce (taille relativement grosse
pour appartenir aux autres espèces de gekkonidés), il est probable qu'elle soit présente au niveau des
murets à proximité du village de Belvédère.
S'agissant d'une espèce commune au caractère anthropique marqué, la sensibilité environnementale de
l’espèce vis-à-vis du projet peut être considérée comme FAIBLE
L’Hémidactyle verruqueux Hemidactylus turcicus
Cette espèce (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF pour les populations non-urbaines)
fréquente les mêmes biotopes que la Tarente de Mauritanie et vit surtout dans les zones côtières
chaudes où il affectionne les formations rocheuses. On le trouve sur les vieux murs de pierres sèches,
les rochers, les troncs d’arbres. Espèce typiquement méditerranéenne, il est présent en On le rencontre
aussi en milieu urbain. Espèce typiquement méditerranéenne, il est présent en Corse, et ne dépasse pas
400 m d’altitude. Souvent crépusculaire ou nocturne, l’hémidactyle est relativement discret et reste peu
courant. Bien qu'aucun Hémidactyle n’a été observé au cours des prospections, sa présence est
probable au niveau des parois rocheuses situées dans le tronçon ouest, d'autant que cette espèce est
souvent observée en syntopie (même habitat dans une même aire géographique) avec le Phyllodactyle.
La détermination des crottes n'ayant pas permis de statuer entre ces deux espèces.
La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est considérée comme MODEREE
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Le Lézard de Bédriaga Archaeaolacerta bedriagae
Cette espèce patrimoniale (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF à basse altitude et en
Annexe IV de la Directive Habitats), endémique à la Corse et à la Sardaigne, est répartie selon 2 types
de peuplements : une aire principale, essentiellement montagnarde, et une aire relictuelle s‘étendant
jusqu’au littoral, notamment dans les régions de Porto et au sud de l’île. A toutes les altitudes, il reste
inféodé aux rochers, notamment aux roches cristallines. On note des densités élevées dans les secteurs
où les conditions écologiques sont optimales. Les populations relictuelles se caractérisent, quant à elles,
par un peuplement discontinu où les faibles densités entraînent un comportement beaucoup plus
discret. La bibliographie le mentionne présent dans les zones rocheuses en périphérie éloignée du site
étudié. Aucune observation de cette espèce n’a été faite sur le site étudié mais les prospections
herpétologiques ne se sont pas déroulées dans des conditions idéales (vent). Ainsi, le Lézard de
Bédriaga est potentiellement présent dans les zones de blocs fréquentées par les gekkonidés. Il s’agit
d’une station de basse altitude et donc relictuelle dont l’importance est notable.
La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est considérée comme FORTE
(potentielle station relictuelle)
Enjeux réglementaires
Les 5 espèces de reptiles observées sur le site, Lézard Tyrrhénien, Couleuvre verte et jaune, Algyroïde
de Fitzinger, Tortue d’Hermann et Phyllodactyle d’Europe, sont protégées sur l’ensemble du territoire
national par l’article 2 de l’arrêté ministériel du 22 juillet 1993 (modifié le 19 novembre 2007). Il interdit
notamment la destruction d’individus sous toutes leurs formes biologiques (oeufs, juvéniles,…), leur
transport ou encore leur utilisation à toutes fins. Ces 5 espèces effectuent leurs cycles de reproduction
ou de repos sur au moins une partie de la zone d’étude. Cet arrêté interdit également la destruction de
leur habitat d’espèce « pour autant que la destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause
le bon accomplissement des cycles biologiques". Toutefois, le Lézard Tyrrhénien et la Couleuvre verte et
jaune sont des espèces communes et fréquentes sur l’île et leur présence ainsi que celle de leurs
habitats s’étend au delà de la zone d'emprise. Ainsi, la destruction d’une portion de leur habitat induite
par le projet ne met pas en péril la viabilité des populations de ces deux espèces. Les connaissances
réduites de l’Algyroïde de Fitzinger ne permettent pas d’en déduire si les destructions d’habitat induites
par le projet auraient un impact sur la viabilité de la population.
A l’inverse, l’enjeu règlementaire pour le Phyllodactyle d’Europe est fort, puisque le projet en l’état
implique :
la destruction d'habitat,
la destruction d'individus (au moins 12), pouvant remettre en cause la viabilité des populations
sur ce secteur étudiée.
L’enjeu règlementaire pour la Tortue d'Hermann est fort, puisque le projet en l’état implique :
une destruction d'habitat négligeable mais une perte de la fonctionnalité pour l’espèce,
la destruction possible d'individus, pouvant remettre en cause la viabilité des populations sur ce
secteur étudiée.
Au regard des éléments exposés ci-dessus, les reptiles et leurs habitats inventoriés constituent une
contrainte réglementaire très forte pour les travaux sur l’aire d’étude. La mobilité des espèces protégées
de reptiles sur l’aire d’étude est d’autre part faible et la destruction d’individus, voir la remise en cause
du maintien des populations rencontrées (Phyllodactyle d’Europe et Tortue d’Hermann) est possible.
Afin de répondre aux obligations réglementaires liées à la protection des individus et de leurs habitats
de reproduction et de repos, une demande de dérogation au titre de l’alinéa 4° de l’article L.
411-2 du code de l’environnement pourrait être formulée.
Dans ce contexte, nous considérons la sensibilité des populations de reptiles vis-à-vis du
projet comme TRES FORTE.
Bioévaluation des espèces de reptiles avérées et pressenties sur l’aire d’étude
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Les autres groupes faunistiques
Les amphibiens
Une espèce a pu être observée. Peu de zones humides favorables aux amphibiens ont été observées
sur le site étudié. Seul les cours d’eau temporaires coupés par la route semblent concernés.
Une espèce a été identifiée au sein de l’aire d’étude :
Le Discoglosse sarde Discoglossus sardus (Têtards, cadavre adulte)
Cette espèce a été observée, en petit effectif (une vingtaine de têtards et un cadavre d’adulte), au
niveau d’un cours d’eau temporaire relativement ouvert, situé entre Portigliolo et Villafranca. Les cours
d’eau concernés par les modifications de la D121 présentent une période en eau très courte et un faciès
de végétation extrêmement dense ; ils semblent donc peu favorables aux amphibiens.
Une autre espèce peut potentiellement occuper les alentours du site, elle est notamment mentionnée
dans la ZNIEFF I « Punta di Campomoro, Capu di Senetosa, Golfe de Tizzano » :
Le Crapaud vert Bufo viridis
Il peut utiliser les alentours du site étudié de façon transitoire, mais on ne retrouve pas le long du tracé
suivi de sites vraiment favorables à la reproduction de cette espèce.
1 espèce d’amphibiens a été identifiée au sein de l’aire d’étude : le Discoglosse sarde, auquel il faut
ajouter 1 espèce potentielle, le Crapaud vert. Ces espèces peuvent présenter une sensibilité vis-à-vis du
projet. Toutefois, le Discoglosse sarde, commun à cette altitude n’est que très peu présent sur le site et
le Crapaud vert n’en fréquentent sans doute que les abords ; le site étudié semble offrir peu de
biotopes favorables aux amphibiens hormis les cours d’eau traversés qui sont toutefois densemment
végétalisés.
Ceci nous amène à considérer la sensibilité de ces populations vis-à-vis du projet comme faible à
modérée.
Les oiseaux
Le site traverse la ZNIEFF « Punta di Campomoro, Capu di Senetosa, Golfe de Tizzano ». Il est
mentionné dans cette dernière la présence de plusieurs espèces d’oiseaux patrimoniaux des milieux
rupestres d'une part, et inféodées au maquis et aux pelouses d'autre part :
Pigeon biset ;
Martinet pâle* ;
Merle bleu* ;
Alouette lulu*, espèce inscrite à l'annexe I de la Directive Oiseaux (DO) ;
Pipit rousseline* , annexe I DO ;
Fauvette sarde* , annexe I DO ;
Fauvette pitchou*, annexe I DO ;
Venturon corse*, annexe I DO.
Fauvette passerinette*
Les espèces suivantes se reproduisent aussi dans la ZNIEFF :
Rousserolle effarvatte*,
Engoulevent d’Europe*, annexe I DO ;
Grand Corbeau*, annexe I DO ;
Pie-grièche écorcheur*, annexe I DO ;
* Espèces protégées au niveau national par l'arrêté du 17-04-1981.
Toutes ces espèces sont donc susceptibles de fréquenter le site étudié.
Les mammifères
La seule biblio disponible sur le site est celle du Groupe Chiroptères Corse (GCC) et traite donc
uniquement des chauves-souris. Une seule espèce est actuellement connue sur le site étudié : il s’agit
du Murin du Maghreb Myotis punicus, espèce protégée au niveau national par l’Arrêté du 17 Avril 1981
(modifié par l’Arrêté 10 Octobre 1996), classé Vulnérable sur la liste Rouge de France et considéré
comme peu courant en Corse (GCC). Cette espèce a été observée sur la D121, dans les joints du pont
de Guadina (juste à l’est de Campomoro) en 1995.
Mis à part les chiroptères, les mammifères potentiellement présents sur ce site se limite à des espèces
communes non patrimoniales : Sanglier Sus scrofa, Renard roux Vulpes vulpes, Belette Mustela nivalis
et le Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus (présent en périphérie du site). La seule espèce
potentiellement présente sur le site et protégée au niveau national est le Hérisson d’Europe Erinaceus
europaea.
Des prospections supplémentaires aux chiroptères permettraient d’affirmer ou d’infirmer leur présence
sur le site étudié.
Les insectes
Une espèce patrimoniale est signalée en bibliographie (Source : Site Internet Observatoire
Conservatoire des Insectes de Corse- OCIC) : il s’agit de l’orthoptère la Magicienne dentelée Saga pedo,
qui a été observée dans les années 60 au niveau de la plaine alluviale de Tavario, entre Propriano et
Portigliolo. Cette donnée, ancienne, reste importante à considérer pour les potentialités entomologiques
de part sa patrimonialité :
protégée par l’Arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire
national abrogeant l'arrêté du 3 août 1979,
Classée Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN,
Inscrite en Annexe IV de la Directive Habitats.
Une autre espèce patrimoniale est potentiellement présente sur le site : il s’agit du Porte-queue de
Corse Papilio hospiton, dont les plantes hôtes peuvent être présentes sur le site étudié. Ce papillon est :
protégé par l’Arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire
national abrogeant l'arrêté du 3 août 1979,
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Classée LC (préoccupation mineure) sur la liste rouge de l’UICN,
Inscrite en Annexes II et IV de la Directive Habitats.
Des prospections supplémentaires à ces espèces permettraient d’affirmer ou d’infirmer leur présence
sur le site étudié.
2.3.3. Synthèse des enjeux environnementaux
Une hiérarchisation est réalisée au sein de chaque catégorie d’enjeux, ce qui permettra à terme de
prioriser les objectifs et actions proposées. Les tableaux ci-dessous présentent la synthèse des enjeux
priorisés et classés par thématique.
Sur la zone d’étude, les principaux enjeux écologiques se concentrent sur :
L’habitat d’intérêt communautaire prioritaire : Mares temporaires méditerranéennes à
Isoëtes ;
La flore : 6 espèces protégées dont 3 très patrimoniales ;
Les Reptiles : le Phyllodactyle d’Europe, la Tortue d’Hermann, la richesse globale
herpétologique du site…
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2.4 Paysage
L'aspect préservé et sauvage des lieux, ainsi que les caractères naturels de la côte rocheuse couverte
de maquis qui se découpe sur la mer composent un site de grande qualité paysagère qui a justifié sa
préservation au titre des sites classés.
En bord de mer, la RD 121 relie la baie de Portigliolo à celle de Campomoro. Elle arpente les reliefs
granitiques par des lacets plus ou moins serrés en partie médiane jusqu’au village dominant de
Belvédère. Les massifs côtiers plongent dans la mer, la coupe transversale rend compte du dénivelé
important (de 0 à 430m en 1,2 km). La route s’insère dans un relief accidenté, c’est un balcon entre
mer et montagne.
Cinq entités paysagères rythment le tracé de la RD121, du sud vers le nord:
Entité 1 « la baie de Campomoro » : de larges perspectives vers la mer sont offertes à
l’usager. La route arpente le versant, couvert de maquis.
Entité 2 « la colline aux affleurements rocheux » : les ondulations successives du relief
vers la mer laissent apparaître le socle rocheux qui caractérise les abords de la route.
Entité 3 « Le village de Belvédère » : en position dominante sur le littoral, ce village groupé
marque une étape du parcours.
Entité 4 « Le plateau aux anciennes prairies » : Entre Portigliolo et Belvédère, un replat du
relief sans doute propice à d’anciennes cultures, laisse aujourd’hui apparaître un maquis plus
ouvert et offre de belles échappées visuelles vers la baie de Propriano
Entité 5 « Les hauteurs de Portigliolo » : La route sinue à flanc de versant pour joindre
Potigliolo, et offre de belles échappées visuelles vers la baie de Propriano.
La zone littorale de Belvédère-Campomoro constitue un site classé en application des articles L.341-1 et
suivants du Code de l’Environnement (codification de la loi du 2 mai 1930).
L’article L.341-10 du Code de l’Environnement prévoit notamment que :
« Les monuments naturels ou les sites classés ne peuvent ni être détruits ni être modifiés dans leur état
ou leur aspect sauf autorisation spéciale ».
Les travaux objet dans le présent dossier entrent dans la catégorie des ouvrages énumérés au b de
l’article R.421-3 du code de l’urbanisme.
Par conséquent, l’autorisation spéciale prévue aux articles L.341-7 et L.341-10 du code de
l’Environnement est délivrée par le ministre chargé des sites pour les modifications à l’état des lieux ou
à leur aspect résultant des cas autres que ceux prévus à l’article R.341-10 (et notamment cités au b de
l’article R.421-3 du code de l’urbanisme).
RD121 et site classé
2.5 Urbanisation et urbanisme réglementaire
2.5.1. Commune
Le projet est uniquement situé sur la commune de Belvédère-Campomoro. La commune ne dispose pas
de Plan Local d’Urbanisme (PLU), de Plan d’Occupation des Sols (POS) ni de carte communale
opposable. Elle est au soumise au Règlement National d’Urbanisme (RNU)
La RD121 permet la liaison entre les deux hameaux et avec le village Propriano. L’urbanisation est
regroupée à proximité des plages de Portigliolo et Chiosello. Entre ces deux pôles d’urbanisation, s’est
développé le hameau de Belvédère sous la forme d’un habitat groupé. Le lieu-dit Guadina regroupe
également quelques constructions. Enfin, un petit nombre de maisons individuelles sont implantées le
long de la RD121, en particulier dans la section entre Belvédère et Portigliolo.
Le document d’urbanisme n’exclut pas l’aménagement de la voie. Les éventuelles acquisitions de terrain
devront se faire à l’amiable ou par voie d’expropriation à la suite de la Déclaration d’Utilité Publique
(DUP).
2.5.2. Intercommunalité
Belvédère-Campomoro fait partie de la communauté de Sartenais Valinco. Le périmètre de la
communauté, fixé par un arrêté préfectoral du 29 juillet 2005, inclut 13 communes appartenant au
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canton de Sartène : Belvédère Campomoro, Bilia, Foce Bilzese, Giunchetto, Granace, Grossa, Sartène et
au canton d’Olmeto : Arbellara, Fozzano, Olmeto, Propriano, Santa Maria Figaniella et Viggianello.
L’ensemble formé par les communes s’étend sur 41 000 ha. La population concernée par le périmètre
est de 9 217 habitants au dernier recensement. Les villes de Sartène, Propriano et Olmeto représentent
plus de 86 % de la population totale. Les dix autres communes comptent entre 38 et 427 habitants.
La communauté de communes exerce les compétences obligatoires relatives à l’aménagement de
l’espace communautaire (SCOT, ZAC, charte d’aménagement rural communautaire) et au
développement économique (création et gestion de zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire,
artisanale ou touristique). Elle est également chargée de l’exercice de trois compétences optionnelles
parmi lesquelles on retrouve essentiellement les actions relatives à l’élimination et la valorisation des
déchets des ménages, la gestion du service public d’assainissement collectif et non collectif, la création
et la gestion des logements sociaux, le raccordement des zones d’activité nouvelles aux routes
départementales et territoriales.
2.6 Risques technologiques
2.6.1. Transport de marchandises dangereuses
Une matière dangereuse est une substance qui par ses caractéristiques physico-chimiques,
toxicologiques, ou bien par la nature des réactions qu’elle est susceptible de produire, peut présenter
des risques pour l’homme, les biens ou l’environnement. Les matières dangereuses peuvent être
acheminées par divers types de transport :
La canalisation
Le transport routier
Le transport par voie ferrée
Le transport fluviatile
De plus, on distingue neuf catégories de risques : le risque d’explosivité, le risque gazeux,
l’inflammabilité, la toxicité, la radioactivité, la corrosivité, le risque infectieux et le risque de brûlures.
La RD121 n’est pas répertorié comme une voie de transport pour ce type de marchandises.
La contrainte est nulle.
2.6.2. Risques industriels
Ils sont liés à la présence d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).
La commune de Belvédère-Campomoro n’accueille aucune installation de ce type.
Le risque industriel n’est pas une contrainte.
3. Analyse des incidences du projet
Dans le développement du document d’incidence, les ouvrages de rétablissement correspondent
aux ouvrages mis en place pour permettre l’écoulement des eaux superficielles des bassins versants
naturels de part et d’autre de l’aménagement. Ils ont pour objet de limiter l’impact du projet sur
l’écoulement des eaux issues des bassins versants naturels.
Les ouvrages d’assainissement correspondent pour leur part à l’ensemble des dispositifs mis en
place pour collecter les eaux de voirie et les traiter le cas échéant : fossés, caniveaux, buses enterrées,
bassins, puits d’infiltration,… L’objectif de leur mise en œuvre est de limiter les effets du projet sur la
qualité des eaux et sur les débits, y compris les risques d’inondation qui peuvent en découler.
Pour chaque volet de l’étude d’incidence, on distinguera :
- les effets directs par opposition aux effets indirects.
Ces derniers s’entendent comme des effets extérieurs au fuseau d’étude et dont
l’importance et la nature sont moins faciles à appréhender.
- les effets temporaires par opposition aux effets permanents.
Ils correspondent aux impacts liés à la phase de travaux opposés à ceux qui découleront de
la réalisation du projet dans sa globalité.
Compte tenu des caractéristiques du milieu environnant et de la nature du projet, les incidences
potentielles sur le milieu aquatique sont les suivantes :
Incidences sur la qualité des eaux réceptrices
1. Incidences des travaux ;
2. Incidences des rejets de plate-forme imperméabilisée sur la qualité des eaux du milieu
récepteur (superficielles ou souterraines) du fait de la pollution chronique, de la pollution
saisonnière et d’une éventuelle pollution accidentelle ;
3. Incidences sur les milieux naturels liés à la présence de l’eau.
Incidences quantitatives
1. Débits engendrés par le projet, incidences sur les quantités écoulées du fait des apports des
surfaces nouvellement imperméabilisées ;
2. Incidences du projet sur les écoulements naturels interceptés (rétablissement des
écoulements naturels diffus ou concentrés).
Cette partie s'attache à présenter les incidences du projet sur le milieu hydrologique. Ces incidences
interviennent soit au cours des travaux de réalisation des ouvrages, soit après la mise en service de ces
ouvrages.
3.1 Incidences sur l’hydrologie et l’hydrogéologie
3.1.1. Phase de chantier
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Eaux superficielles
La pollution liée aux travaux peut-être due au(x) : décapage des sols, terrassements, circulation des
engins de chantier, livraisons de béton, traitement en place des sols, érosion des sols mis à nu. Celle-ci
peut perdurer tant que la végétation ne retrouve pas une densité suffisante. L'entraînement des
matériaux fins par les eaux de ruissellement sous forme de matières en suspension (MES) et leur dépôt
dans les cours d'eau conduisent également à une dégradation de la qualité biologique et piscicole des
eaux.
Pendant la réalisation des travaux, les risques de pollution des eaux superficielles et/ou souterraines
sont essentiellement liés à :
des fuites d’hydrocarbures au niveau des engins de chantier (risque accidentel de faible
intensité) ou déversements de produits polluants (huile de décoffrage, fluides de forage,
badigeon, etc.). Ces déversements de produits toxiques s’infiltrent dans les sols et peuvent
migrer vers les eaux souterraines (qui présentent une vulnérabilité et une sensibilité élevées vis-
à-vis des pollutions de surface) et/ou ruisseler jusque dans les cours d’eau.
des productions de matières en suspension (MES), désignées sous le terme de pollution
mécanique, pouvant être provoquées par le décapage des sols, les terrassements, la circulation
des engins de chantier et plus généralement par l’érosion des sols mis à nu (non revégétalisés).
des déchets issus des travaux (boue de chantier), elles proviennent notamment de la
fabrication du béton.
L’entraînement des matériaux fins par les eaux de ruissellement sous forme de matières en suspension
et leur dépôt dans les cours d’eau peuvent conduisent à une dégradation de la qualité biologique et
piscicole des eaux. En effet, les MES en augmentant la turbidité diminuent la pénétration de la lumière
dans l’eau et freinent la photosynthèse. Ceci engendre un déficit en oxygène dissout et l’augmentation
de la température de l’eau. L’entraînement de fines est également susceptible de conduire au
colmatage local du fond naturel des cours d’eau (atterrissement).
Ces pollutions sont miscibles à l'eau, ruissellent et/ou s'infiltrent dans le sol pour atteindre le milieu
naturel.
Elles constituent un risque de dégradation de la qualité des eaux et des milieux récepteur (mer et dans
une moindre mesure, cordon lagunaire). Aussi des mesures spécifiques seront mises en place en phase
chantier pour les supprimer ou les réduire, et par conséquent pour éviter la dégradation de la qualité
des eaux.
Eaux souterraines
En ce qui concerne les eaux souterraines, la phase travaux peut aussi avoir un impact sur leur
qualité.
L’absence de captage AEP et de masse d’eau souterraine importante et de forte productivité dans le
secteur relativise cet impact. Le secteur de projet n’intercepte aucun périmètre de protection immédiat,
rapproché ou éloigné.
Mesures de réduction des incidences en phase de chantier
Des mesures de précautions seront appliquées au cours des travaux afin d’éviter les pollutions des eaux
superficielles et souterraines. Les dispositions générales suivantes seront mises en œuvre.
Informer préalablement le chef de chantier des risques encourus ;
Utilisation d’engins en bon état de fonctionnement afin d’empêcher tout risque de fuites ;
Stocker les engins de chantier et les matières dangereuses sur des aires étanches en dehors de
toute zone d’écoulement et d’expansion des eaux, muni d’un réseau de collecte et de rétention
de polluants avant rejet ;
Retenir au maximum les produits polluants (notamment les MES) par la mise en place d’un
système épuratoire (fossés de pied de chantier, géotextiles, bassins de décantation
sommaires) ;
Nettoyer le matériel et les engins, ainsi que réaliser les opérations d’approvisionnement
(carburant notamment) sur des aires prévues à cet effet, étanches, assainies et vidangées
périodiquement. Ces aires devront être situées le plus loin possible de tout cours d’eau, en
dehors de zone inondable ;
Évacuer les déchets vers des établissements spécialisés ;
Vérifier le chargement de chaque véhicule et mettre en place des bâches pour éviter l’envol de
poussière ;
Éviter de terrasser pendant les périodes de pluies importantes ;
Limiter les surfaces défrichées et décapées au strict nécessaire ;
Végétaliser les sols mis à nu le plus tôt possible (ou les protéger par géotextiles) afin de limiter
l’érosion des matériaux fins.
Un assainissement de chantier sera mis en place. Toutes les eaux chargées en MES seront collectées,
décantées et filtrées avant retour dans le milieu naturel. La collecte des eaux de ruissellement sera
complètement étanche. Les aires de stockage des carburants, de dépôts et d’entretien des engins
seront imperméables et situées en dehors des zones inondables ou à enjeu écologiques (balisées
préalablement au chantier). Elles seront équipées :
de bacs de rétention pour le stockage des produits inflammables ;
de bidons destinés au recueil des eaux usagées qui seront évacuées à intervalles réguliers ;
de fossés afin de recueillir les déversements accidentels éventuels ;
d’interfaces chantier-fossés équipés de filtres MES (ballots de paille, etc.).
En cas de déversement de polluants, les terres souillées seront enlevées immédiatement et transportées
dans des décharges spécialisées. Tout dépôt de matériaux et d’engins sera interdit à proximité des
cours d’eau, ainsi que dans les zones humides et à enjeu écologique. Les emprises à proximité s’y
limiteront au strict nécessaire. Aucun stockage de matériaux ne devra perdurer après la fin de la phase
travaux. De plus, les ouvrages hydrauliques des écoulements secondaires impactés par les travaux
seront rétablis.
3.1.2. Phase opérationnelle
Etant donné les impacts potentiels, les solutions proposées sont les suivantes :
assainissement de la plate-forme routière : la chaussée est en toit (sauf dans les courbes
déversées vers l’intérieur). Toutes les eaux côté talus aval s’écouleront de la ½ chaussée vers la
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berme enherbée et seront rejetées de façon diffuse comme actuellement. Les eaux côté talus
amont s’écouleront de la ½ chaussée vers une cunette béton de profil dyssymétrique (0,75 m à
25% + 0,25 m) : cette cunette reprendra également les eaux des talus amont. Cette cunette
présentera un fort coefficient de rugosité (K = 60) grâce au cloutage du béton avec des gros
granulats (dimensions indicatives des plus gros granulats : 10 cm) permettant notamment de
réduire les vitesses d’écoulement de l’eau dans la cunette. La cunette présentera un débit
capable d’environ 200 l/s (pour une pente à 6%), correspondant à un linéaire de chaussée de
plus de 1 km en occurrence décennale. Toutefois, afin de limiter la vitesse d’écoulement et
prendre en compte les apports secondaires des talus amont, la distance maximale à un exutoire
(ouvrage de traversée) est limitée volontairement à 250 m.
rétablissement des écoulements naturels (permanents ou non) : par des ouvrages
dimensionnés pour une occurrence centennale. Certains ouvrages surdimensionnés seront
prolongés tels qu’à l’existant pour des raisons esthétiques.
Pollution : définitions
La pollution chronique
La pollution chronique, liée à la circulation quotidienne des véhicules, résulte de l'usure de la chaussée
et des véhicules, de l'émission de substances gazeuses, et de la production de particules de nature
diverse. Les matières en suspension, particules où s'adsorbent en partie les métaux et les
hydrocarbures, forment des sédiments susceptibles de colmater les lits des cours d'eau et d'entraîner
une asphyxie de la faune aquatique. Les métaux qui s'accumulent dans les milieux aquatiques sont
progressivement intégrés aux chaînes alimentaires, augmentant ainsi les risques de bioaccumulation, et
entraînant une toxicité à long terme.
Ce type de pollution est donc proportionnel au trafic.
La pollution saisonnière
Elle correspond à l’utilisation des sels de déverglaçage ou des produits phytosanitaires utilisés à
certaines époques de l’année. Les polluants sont entrainés par le ruissellement des eaux pluviales pour
arriver, à terme, dans les nappes souterraines.
Concernant les sels de déverglaçage en traitement préventif, les quantités standard sont de 15g/m² de
voirie alors que le double est préconisé en traitement curatif.
Comme l’analyse du climat l’a montré les conditions climatiques sur la zone sont relativement
clémentes. L’utilisation de ce produit sera donc rare. De plus, l’impact sur les végétaux est relativement
faible tant que le salage intervient en période de repos végétatif (période hivernale) ce qui le cas le plus
fréquent.
Il existe quelques règles simples permettant de diminuer l’impact de cette pollution saisonnière :
Priorité aux salages préventifs (15g/m²)
Utilisation de chlorure de sodium liquide
Utilisation très limitée de produits à base d’urée.
La pollution accidentelle
La pollution accidentelle est occasionnée par un accident de la circulation et le plus souvent d'un poids
lourd transportant des marchandises dangereuses ou toxiques. Les risques de contamination des eaux
sont d'autant plus élevés que les produits en cause sont solubles dans l'eau. L'importance de ces
impacts dépend de deux facteurs :
la quantité de produits polluants déversés dans le milieu récepteur ;
la capacité de celui-ci à diluer et absorber les polluants, en fonction de son débit d'étiage.
Impacts du projet sur la qualité des eaux superficielles en phase opérationnelle
Les risques de pollution des eaux superficielles liés à l’exploitation de la RD121 ne seront pas différents
de ceux qui existent actuellement.
Pollution chronique
Les atteintes chroniques sont causées par deux catégories de produits :
- d’une part, les hydrocarbures, huiles, caoutchoucs, phénols, benzopyrènes, etc..
- d’autre part, les métaux lourds, surtout le plomb utilisé comme antidétonant dans les carburants
(concentration de 0,4 g/l jusqu’en 1989 et de 0,15 g/l depuis), le cadmium provenant des
impuretés contenues dans les additifs à base de zinc ou entrant dans la composition des huiles
et des pneus (de 0,2 à 0,26 ppm1
dans les lubrifiants des moteurs à essence, de 0,07 à 0,1 ppm
dans ceux des moteurs diesel, de 20 à 90 ppm dans les pneus) et le zinc issu de l’érosion des
glissières par les composés acides et de l’oxydation des petits ouvrages de traversée en acier
galvanisé.
Ce type de pollution est proportionnel au trafic à l’exception des rejets de zinc liés à l’importance du
linéaire de glissière.
En période sèche, du fait de l’existence d’un effet latéral (projection et vent) et de la mise en
suspension dans l’atmosphère, la plate-forme routière ne stocke plus les polluants au-delà d’une
certaine durée de temps sec et d’un certain niveau de trafic. Par exemple, en 5 jours de temps sec, la
chaussée atteint 50 % de sa valeur maximale d’accumulation.
En 15 jours, elle atteint 80 % de cette valeur. Les analyses montrent que, lors d’un épisode pluvieux,
les premières eaux sont très chargées, puis que les concentrations de polluants diminuent
généralement assez rapidement et le plus souvent plus vite que les débits.
En matière de charges polluantes, l’ouvrage « l’eau et la route » (SETRA - 1997, volume 7 p 12) donne
le diagramme suivant pour l’évaluation de l’impact d’un projet routier :
1Ppm : partie par million
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Environ 25 000 m² de surface imperméabilisée seront repris par les cunettes bétonnées, soit moins de
1% des 3,6 km² de bassin versant total interceptés.
Du fait de la mise en place d’un assainissement partiellement diffus, du volume de trafic et de la
superficie réduite de l’aménagement en regard de l’ensemble du bassin versant, le rejet de polluants
d’origines routières peut être considéré comme étant insignifiant.
Le projet franchit des talwegs, apparaissant en eau temporairement, qui s’écoulent entre la RD121 et le
Golfe de Valinco.
Les risques de pollution des eaux superficielles liés à l’exploitation de la RD121 ne seront pas différents
de ceux qui existent actuellement.
Pollution accidentelle
L’expérience a montré que ce type de pollution a souvent des effets désastreux sur l’environnement, les
milieux contaminés pouvant mettre plusieurs années à retrouver un équilibre.
Cependant, il faut garder à l'esprit que les accidents mettant en cause des véhicules de
transport de matières dangereuses présentent un caractère exceptionnel (de l'ordre de 200
accidents par an en France dont la moitié environ avec déversement de polluants). Le guide du SETRA
"l'eau et la route" volume 4 indique une probabilité d’occurrence des accidents avec déversement de
matières dangereuses de 2 % pour 100 km de voie accueillant 10 000 véh/j chaque année. Cela
correspond, avec ce même trafic à une probabilité de une fois tous les 5 000 ans pour une section de
1 km.
Sur la section concernée du projet (6,5 km environ), la probabilité d’occurrence serait donc de l'ordre
de 0,04 % chaque année avec un trafic de 2 600 véh/j.
Par ailleurs, au niveau national, l’analyse statistique des accidents mettant en cause des véhicules
transportant des matières dangereuses (TMD) indique que 2/3 des accidents concernant ces véhicules
découlent d’erreurs attribuables aux chauffeurs des poids lourds impliqués (assoupissement, vitesses
excessives, perte de contrôle sur les accotements,…). Pour les autres, ils découlent surtout de
dépassements mal maîtrisés par des véhicules tiers.
Ces données confirment le niveau de risque très faible du point de vue de la pollution accidentelle sur
l’infrastructure considérée, qui ne sert qu’à la desserte de Campomoro. En outre, l’itinéraire ne supporte
pas un trafic de matières dangereuses important en dehors des éventuels transports d’hydrocarbures
pour l’approvisionnement local exclusivement.
Aucune mesure particulière en vue du traitement de la pollution accidentelle n’est donc envisagé.
Pollution saisonnière
Le climat n’est pas propice à une pollution saisonnière marquée. L’usage de produits phytosanitaires
n’est pas requis sur ce type de route, l’impact est donc également faible.
Incidence sur les écoulements
Principes de rétablissement
Le projet intercepte plusieurs écoulements non permanents. En grande partie le projet consiste en un
aménagement sur place de la RD121 avec des rectifications ponctuelles du tracé. Dans ces secteurs, les
ouvrages pourront être simplement prolongés, ou reconstruits à l’identique si leur état de conservation
l’impose.
Pour les cours d’eau qui seront rétablis en place, les ouvrages seront maintenus dans leurs dimensions
actuelles et n’auront aucune incidence nouvelle sur les conditions d’écoulement des eaux.
Les dimensions des ouvrages de rétablissement ont été calculées par SETEC et la notice de présentation
et le tableau correspondant sont fournis en annexe au présent document. Ces dimensions ont été
reprises lors de la mise à jour du tracé (en vue de réduire les impacts paysagers et sur le milieu
naturel). Les plans joints en annexe indiquent les dimensions des ouvrages.
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L’imperméabilisation supplémentaire (13 000 m²) représente 0,3% des bassins versants naturels
interceptés. L’augmentation des débits en pointe liée à l’imperméabilisation supplémentaire peut donc
être considérée comme négligeable en comparaison des débits totaux transitant dans les talwegs.
3.2 Incidences sur le milieu biotique
Synthèse des impacts sur le milieu naturel
Avant toute chose, l’évaluation des impacts sur le milieu naturel et les différentes mesures qui en
découlent s’est effectuée en deux phases. Le bureau d’étude BIOTOPE a, dans un premier temps,
analysé un premier tracé. L’intégration des impacts en résultant a conduit à modifier le projet et un
seconde analyse a dû être conduite lors de la rédaction de cette étude.
Le projet traverse des milieux naturels de fort intérêt et notamment plusieurs espèces de reptiles et
floristiques protégées. Les impacts les plus notables attendus reposent principalement sur la destruction
des habitats et des individus du fait de l’emprise même du tracé du périmètre des travaux. Les espèces
concernées sont par ordre décroissant d’importance des impacts:
Phyllodactyle d’Europe
Tortue d’Hermann
Gennarie à 2 feuilles
Orpin d’Angers et la Grande Vesce
Sérapias à petites fleurs, le Grand prasium, Trèfle fausse fléole et les Isoëtes
Discoglosse sarde
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Synthèse des mesures envisagées en faveur du milieu naturel
Impacts et importance de ces impacts du projet (avant et après mesures)
ImpactsImportance des
impacts
Mesures de réduction ou de suppression
des impacts
Importance des
impacts résiduelsMesures d’évitement (nouveau tracé)
Importance des
impacts résiduels
Impacts temporaires : impacts liés à la phase de travaux
Dérangement global de la faune en phase de
travaux
Impact temporaire
modéré
MR1 : Accompagnement de la maitrise
d’œuvre
MR3 : Choix de la période des travaux
Impact temporaire
faible à modéré- -
Impacts de l’emprise temporaire
supplémentaire des travaux sur les milieux
naturels, la faune et la flore
Impact temporaire
fort
MR1 : Accompagnement de la maitrise
d’œuvre
MS2 : Maitrise de l’emprise des travaux
MR3 : Choix de la période des travaux
Impact temporaire
faible
Il faut noter que le nouveau tracé suit
de façon plus fine la route actuelle et
donc les emprises sont réduites par
rapport au tracé initial.
-
Perturbation du réseau hydrographiqueImpact temporaire
fort
MR1 : Accompagnement de la maitrise
d’œuvre
MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions
des eaux adaptés
Impact temporaire
faible
Le tracé « collant » davantage à la route
actuelle, les nouvelles perturbations sur
le réseau hydrographique sont limitées.
-
Pollution du milieu naturel par rejet accidentel
ou par utilisation de matériaux exogènes
Impact temporaire
modéré à fort
MR1 : Accompagnement de la maitrise
d’œuvre
MR8 : Protection de la ressource en eau en
phase de travaux
MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions
des eaux adaptés
MS10 : Gestion raisonnée des bords de route
Impact temporaire
faible
Les abords de la voirie ne nécessitent
pas un entretien phytosanitaire.
Notons que s’agissant d’un
aménagement de sécurité, le risque de
déversement d’une pollution
accidentelle (déjà insignifiant) devrait
être encore réduit par rapport à
aujourd’hui.
-
Impacts permanents liés à l’emprise directe des aménagements
Destruction d’individus de Phyllodactyle
d’Europe
Impact temporaire
fort à très fort
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR6 : Limitation des impacts des travaux sur
le Phyllodactyle (dossier CNPN obligatoire)
Impact permanent
d’emprise fort en
l’absence de
mesures
compensatoires (à
définir dans un
dossier CNPN)
Destruction d’habitats du Phyllodactyle
d’Europe
Impact permanent
d’emprise fort
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR6 : Limitation des impacts des travaux sur
le Phyllodactyle (dossier CNPN obligatoire)
Impact permanent
d’emprise fort en
l’absence de
mesures
compensatoires (à
définir dans un
dossier CNPN)
Le nouveau tracé évite la destruction
des habitats et des individus du
Phyllodactyle d’Europe. Le plan des
travaux montre que les talus rocheux
d’intérêt pour cette espèce protégée
seront préservés.
Balisage des habitats de cette espèce
pendant la phase de travaux
Impact
permanent
d’emprise nul
Destruction d’individus de Sérapias à petite
fleurs, Grand prasium, Trèfle fausse fléole et
isoëtes
Impact permanent
modéré
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR5 : Limitation des impacts des travaux sur
la Flore (dossier CNPN obligatoire)
Impact permanent
modéré en l’absence
de mesures
compensatoires (à
définir dans un
Pas de mesures d’aménagement du
projet pour éviter les impacts possible
Impact permanent
modéré en l’absence
de mesures
compensatoires (à
définir dans un
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dossier CNPN) dossier CNPN)
Destruction d’habitats pour le reste de la
faune
Impact permanent
d’emprise modéré
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR11 : Limiter les risques de collisions et
maintien de la fonctionnalité écologique
Impact permanent
faible à modéré
Le conseil général s’engage à
compenser la disparition des arbres et
arbustes par la plantation de nouveaux
sujets et à gérer de manière raisonnée
les bordures routières et enfin à
préserver au maximum les pelouses.
Impact permanent
faible
Destruction d’individus de Gennarie à 2
feuilles
Impact permanent
d’emprise très fort
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR5 : Limitation des impacts des travaux sur
la Flore
Impact permanent
faibleLa Gennarie est évitée.
Impact
permanent
d’emprise nul-
Destruction d’individus de Tortue HermannImpact permanent
fort
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR3 : Choix de la période des travaux
Impact permanent
d’emprise faible
L’habitat préférentiel (au niveau de
l’oliveraie) est évité par la modification
du tracé.
Balisage des habitats de cette espèce
pendant la phase de travaux
Impact
permanent
d’emprise nul-
Destruction d’individus d’Orpin d’Anger et de
Grande Vesce
Impact permanent
d’emprise fort
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR5 : Limitation des impacts des travaux
Impact permanent
faible
L’Orpin d’Anger est évité. Des mesures
compensatoires sont prévues pour la
Grande Vesce.
Impact permanent
faible
Destruction d’un habitat d’intérêt
communautaire prioritaire : Mares
temporaires méditerranéennes à Isoëtes
Impact permanent
modéré
MR1 : Accompagnement de la maitrise
d’Ouvrage
MR4 : Limitation des impacts des travaux sur
un Habitat d’intérêt communautaire
Impact permanent
d’emprise faible (si
mesures
coordonnées avec
celles du dossier
CNPN pour les
isoëtes)
Le nouveau projet « colle » davantage à
la route actuelle et limite donc ces
emprises, toutefois sans parvenir à les
éliminer totalement, notamment en
raison de leur grande proximité avec la
voirie.
-
Destruction d’individus de Discoglosse sardeImpact temporaire
modéré
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR3 : Choix de la période des travaux
Impact permanent
d’emprise faible
Les mares temporaires (habitat du
discoglosse) sont maintenues
permettant la sauvegarde des individus
Balisage des habitats de cette espèce
pendant la phase de travaux
Impact
permanent
d’emprise nul
Destruction d’habitats de la Tortue d’HermannImpact permanent
d’emprise modéré
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR11 : Limiter les risques de collision et
maintien de la fonctionnalité écologique
Impact permanent
d’emprise faible
L’habitat préférentiel (au niveau de
l’oliveraie) est évité par la modification
du tracé.
Balisage des habitats de cette espèce
pendant la phase de travaux
Impact
permanent
d’emprise nul
Risque de création de pièges pour la petite
faune terrestre
Impact permanent
modéré
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions
des eaux adaptés
Impact permanent
faible
Les fossés sont des cunettes à faible
pente latérale.
Impact
permanent nul
Risque de propagation d’espèces
envahissantes
Impact permanent
modéré
MR1 : Accompagnement de la Maitrise
d’Ouvrage
MR7 : Utilisation d’espèces végétales
envahissantes à proximité des aménagements
paysagers
Impact permanent
faible- -
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Impacts permanents liés au fonctionnement du nouvel ouvrage
Risque de collision
Impact lié au
fonctionnement
faible à modéré
MR11 : Limiter les risques de collision et
maintien de la fonctionnalité écologique
Impact lié au
fonctionnement
faible à modéré
- -
Imperméabilisation supplémentaire des sols
et risque de pollutions du milieu naturel
Impact lié au
fonctionnement
modéré
MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions
des eaux adaptés
MS10 : Gestion raisonnée des bords de routes
Impact lié au
fonctionnement
faible à modéré
Le conseil général ne recourra pas au
débroussaillement chimique.-
Destruction d’individus d’espèces
patrimoniales à faible réactivité au cours du
débroussaillage annuel pour l’entretien des
bas-côtés
Impact lié au
fonctionnement fort
MR12 : Limiter les impacts liés au
fonctionnement de la route pour les espèces
patrimoniales à faible réactivité
Impact lié au
fonctionnement
faible
- -
Risque de pollution par un entretien non
raisonné des abords de route
Impact lié au
fonctionnement fort
MR7 : Utilisation ‘espèces végétales locales et
élimination des espèces végétales
envahissantes à proximité des aménagements
paysagers
MS10 : Gestion raisonnée des bords de route
Impact lié au
fonctionnement
faible
Le conseil général ne recourra pas au
débroussaillement chimique.-
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3.3 Incidences sur le risque inondation
La commune de Belvédère-Campomoro n’est pas répertoriée comme soumise au risque inondation. Il
n’existe pas de Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et elle n’est pas citée dans l’Atlas des
Zones Inondables (AZI).
Cependant, deux arrêtés de catastrophes naturelles ont été pris sur le territoire communal.
Type de catastrophe Début Fin Arrêté du
Inondations et coulées de boue 31/10/1993 02/11/1993 15/12/1993
Inondations et coulées de boue 29/05/2008 30/05/2008 26/06/2008
Le principe de précaution encourage à prendre en compte ce risque notamment sur la dimension des
ouvrages d’art : ce point est abordé dans le chapitre relatif aux écoulements naturels et leur
rétablissement.
3.4 Compatibilité avec les documents en vigueur
Les orientations fondamentales du SDAGE Corse sont :
Assurer l’équilibre quantitatif de la ressource en eau en anticipant les conséquences des évolutions
climatiques, les besoins de développement et d’équipement ;
Lutter contre les pollutions en renforçant la maîtrise des risques pour la santé et la gestion des déchets ;
Préserver ou restaurer les milieux aquatiques et humides en respectant leurs fonctionnalités ;
Mettre en cohérence la gestion concertée de l’eau avec l’aménagement et le développement de l’île.
L'aménagement de la RD121 est compatible avec les prescriptions indiquées dans le SDAGE Corse.
Le projet reste très voisin de la voie existante qui sera aménagée pour permettre la circulation sécurisée
et plus confortable pour les usagers.
Il n’engendre pas de pollution nouvelle ni un accroissement notable des surfaces imperméabilisées
pouvant induire une aggravation des conditions d’inondation. Cet aménagement n'induit par ailleurs
aucun effet supplémentaire notable sur le milieu qualitatif des eaux par rapport à l'état qualitatif actuel.
En outre il veille, par le biais des nouveaux ouvrages sur les talwegs, à préserver la continuité
écologique des milieux liés à l’eau en préservant le fond des talweg et la capacité d’écoulement en crue
dans des conditions similaires à l’état actuel.
Il met en place des dispositifs de collecte des eaux de voirie et des bassins interceptés, adaptés pour
rendre transparente aux écoulements la route.
Le projet reste éloigné des milieux humides et aquatiques et le type et le volume de rejets occasionné
n’est pas de nature à impacter ces milieux.
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1. Contrôle de chantier
En plus du contrôle interne à l’entreprise qui réalisera les travaux, un contrôleur de chantier de la
maîtrise d’œuvre suivra toutes les phases du chantier. Les visites du chantier par la maîtrise d’œuvre
seront hebdomadaires ou bi-mensuelles et un compte rendu de l’avancement du chantier comprenant
les dispositions prises pour la préservation de l’environnement sera établi à chaque visite.
De plus, le chantier fera l’objet d’une mission SPS assurant un suivi permanent du chantier.
Si, malgré les précautions prises pour protéger les milieux, un incident pouvant engendrer des
conséquences dommageables pour la qualité des eaux ou pour les milieux aquatiques se produisait
durant le chantier, des mesures de corrections seront mises en place dès que possible.
En cas de pollution accidentelle entraînant un déversement de polluant, les services de police de l’eau
seront prévenus dans les plus brefs délais.
2. Suivi et entretien des ouvrages
La gestion de l’aménagement sera assurée par les services du Conseil Général et notamment par la subdivisioncompétente localement, à savoir :
Visite d’inspection technique régulière des ouvrages d’art (visite annuelle et inspection détailléetous les 5 ans)
vérification de la bonne tenue des ouvrages hydrauliques notamment après de grosses crues,
réparation des dommages éventuels et remplacement de certaines pièces défectueuses,
entretien des dispositifs de collecte (nettoyage, enlèvement des encombrant pouvant nuire aubon fonctionnement des équipements (branches, bouteilles et déchets divers,…),
3. Intervention en cas de pollution accidentelle
Il est souhaitable d'établir un plan de secours spécifique en cas de pollution accidentelle afin qu'en cas
d'accident avec déversement polluant, les moyens de protection du milieu naturel installés sur le réseau
puissent être correctement utilisés et rendus ainsi efficaces.
Ce plan devrait reprendre les principaux éléments suivants :
Qui intervient ? En l'absence de postes d'appel d'urgence avec un interlocuteur prédéfini, un
accident pourra être signalé par les usagers aux pompiers, à la gendarmerie, ... Ceux-ci devront
pouvoir connaître précisément les services du Conseil Général de la Corse du Sud concernés et
comment les contacter (quels que soient le jour et l'heure de l'accident), pour les faire
intervenir. Au sein du Conseil Général, il existe un système d'astreinte notamment pendant les
week-ends et les jours fériés. Ce système permet une intervention en cas d'accident, en temps
et en heure 7jours/7.
Quelle intervention ? Les Services de la Conseil Général de la Corse du Sud chargés d'intervenir
devront pouvoir connaître la marche à suivre pour confiner le polluant, compte tenu des
installations de protection mises en place
La marche à suivre pour confiner le polluant, compte tenu des installations de protection mises en
place.
Repérer la zone de l'accident,
Bloquer le polluant sur le lieu du déversement si possible,
Prévenir les pompiers (s'ils ne l'ont déjà été) qui sauront comment identifier le produit polluant si
nécessaire ainsi que la conduite à tenir face à celui-ci,
Détourner les eaux de ruissellement éventuelles afin de ne pas diluer le produit et rendre ainsi
son évacuation plus difficile,
Faire vidanger et nettoyer les fossés par des entreprises spécialisées, et évacuer les produits
selon leur composition,
Remettre le système en état de fonctionnement normal.
Ceci suppose notamment de connaître le fonctionnement général du réseau d'assainissement du site.
Ces informations devront être disponibles rapidement et clairement (plans...).
4. Moyens d’intervention
Un plan des procédures à suivre en cas d'accident ou d'incident devra être édicté. Il devra comporter
les procédures d'intervention dès lors que l'incident ou l'accident sera connu des services
départementaux et/ou des services de secours.
V.MOYENS DE SURVEILLANCE ET D’ENTRETIENS PRÉVUS
CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD
RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO
DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 47/47
1. Bibliographie
Documentation générale
« Guide technique - assainissement routier » (SETRA) 2006
« L’eau et la route » volumes 1 à 5 (SETRA) - 1993.
« L’eau et la route » volume 7 (SETRA) - 1997.
« Document provisoire d’information « Infrastructures de transport et police de l’eau » (Groupe de
travail SNCF, ADP, SCETAUROUTE, ASF, Ministère de l’équipement des transports et du tourisme,
Ministère de l’environnement) - 1994.
« Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Corse » (Agence de l’eau) 2009.
« Guide méthodologique pour la prise en compte des eaux pluviales dans les projets d’aménagement »
(CETE Sud Ouest) 2002
« Aménagement des Routes Principales (ARP) » (SETRA) – 1994
« Environnement – Air » (SETRA et CERTU) - janvier 1999
Documentation spécifique du site
Données issus de la consultation des administrations, services et associations
Dossier d’Enquête préalable à la Déclaration d’Utilité Publique RD121-Elagrissement entre Campomoro
et Portigliolo (SETEC)
Principaux sites Internet consultés
http://agreste.agriculture.gouv.fr (données sur agriculture)
http://infoterre.brgm.fr (BRGM – géologie)
http://insee.fr (démographie)
http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ (base Mérimée du patrimoine historique)
http://www.gesteau.eaufrance.fr (Schémas d’Aménagement et de gestion des eaux)
http://www.hydro.eaufrance.fr (base de données hydrographiques)
http://www.corse.ecologie.gouv.fr (site de la DREAL)
http://www.oec.fr/ (Site de l’office de l’Environnement de la Corse)
http://www.inpn.fr/ (Site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel)
http://www.eaurmc.fr/
http://www.corse.eaufrance.fr/
VI. BIBLIOGRAPHIE ET DOCUMENTS GRAPHIQUES
2. Eléments graphiques (Projet mis à jour suite à la concertation
avec les services de l’Etat) et notice assainissement (projet SETEC)