48
Département de Corse du Sud CONSEIL GENERAL DE LA CORSE DU SUD ROUTE DEPARTEMENTALE 121 PROJET D’ELARGISSMENT DU PR 0.900 A 8.300 COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO DOCUMENT D’INCIDENCE INTERVIA ETUDES 500, Avenue des Bigos - ZI du Salaison 34 740 VENDARGUES Tél : 04 67 91 29 90 - Fax : 04 67 91 29 98 E-mail : [email protected] Mandataire : Co-traitant : T10164-DLEindA.doc Ind Etabli par Approuvé par Date Objet de la révision A Y. DELALANDE C. PONTAL 02/05/2012 Création du document

CONSEIL GENERAL DE LA CORSE DU SUD ROUTE … · principes d'assainissement pluvial prévus dans le cadre du projet routier. ... dont le projet de calcul en débit conduisait à des

  • Upload
    lythuy

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Département de Corse du Sud

CONSEIL GENERAL DE LA

CORSE DU SUD

ROUTE DEPARTEMENTALE 121

PROJET D’ELARGISSMENT DU PR 0.900 A 8.300

COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOCUMENT D’INCIDENCE

INTERVIA ETUDES

500, Avenue des Bigos - ZI du Salaison

34 740 VENDARGUES

Tél : 04 67 91 29 90 - Fax : 04 67 91 29 98

E-mail : [email protected]

Mandataire :

Co-traitant :

T10164-DLEindA.doc

Ind Etabli par Approuvé par Date Objet de la révision

A Y. DELALANDE C. PONTAL 02/05/2012 Création du document

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 2/47

SOMMAIRE

I. Nom et adresse du demandeur ................................................................................................ 4

II. Emplacement du projet et plan de situation .......................................................................... 5

III. Présentation du projet et liste des rubriques de la nomenclature dont il relève......................... 6

1. Objet et justification de l’opération....................................................................................... 6

1.1 Objet de l’opération ..................................................................................................... 6

1.2 Description des caractéristiques de la voie existante....................................................... 6

1.3 Données de trafic routier.............................................................................................. 6

2. Caractéristiques techniques du projet ................................................................................... 7

2.1 Présentation générale de l’aménagement ...................................................................... 7

3. Rubriques de la Nomenclature Loi sur l’Eau susceptibles d’être concernées.............................. 8

IV. Document d’incidences sur l’eau et les milieux aquatiques...................................................... 9

1. Présentation de la zone d’étude ........................................................................................... 9

2. Analyse de l’Etat Initial de l’Environnement ........................................................................... 9

2.1 Le milieu physique....................................................................................................... 9

2.2 Eau : Ressource et fonctionnement..............................................................................11

2.3 Le milieu naturel (Diagnostic écologique – Biotope – 2012)............................................15

2.4 Paysage.....................................................................................................................36

2.5 Urbanisation et urbanisme réglementaire......................................................................36

2.6 Risques technologiques...............................................................................................37

3. Analyse des incidences du projet.........................................................................................37

3.1 Incidences sur l’hydrologie et l’hydrogéologie................................................................37

3.2 Incidences sur le milieu biotique ..................................................................................41

3.3 Incidences sur le risque inondation ..............................................................................45

3.4 Compatibilité avec les documents en vigueur ................................................................45

V. Moyens de surveillance et d’entretiens prévus ..........................................................................46

1. Contrôle de chantier ..........................................................................................................46

2. Suivi et entretien des ouvrages ...........................................................................................46

3. Intervention en cas de pollution accidentelle........................................................................46

4. Moyens d’intervention ........................................................................................................46

VI. bibliographie et documents graphiques................................................................................47

1. Bibliographie .....................................................................................................................47

2. Eléments graphiques (Projet mis à jour suite à la concertation avec les services de l’Etat) et

notice assainissement (projet SETEC) .........................................................................................47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 3/47

Avant-propos

Conformément aux articles L.214-1 L.214-11 et R. 214-1 à R. 214-56 du code de l'environnement, ce

dossier traite des incidences sur la ressource en eau, le milieu aquatique, l'écoulement, le niveau de

qualité des eaux, y compris de ruissellement, liées au projet d’élargissement de la RD121 du PR

0.900 à PR 8.300 sur la commune de Belvédère-Campomoro (Corse du Sud).

Le présent dossier Loi sur l'eau expose les incidences du projet sur le milieu hydrologique et les

principes d'assainissement pluvial prévus dans le cadre du projet routier.

Conformément à la législation en vigueur, le dossier d'incidences au titre de la loi sur l'eau de type

déclaration (cf. Pièce 2 : Emplacement sur lequel le projet doit être réalisé) sera composé des pièces

suivantes :

PIECE 1 : Nom et adresse du demandeur

PIECE 2 : Emplacement sur lequel le projet doit être réalisé

PIECE 3 : Présentation du projet et liste des rubriques de la nomenclature dont il relève

PIECE 4 : Document d'incidence sur l'eau et les milieux aquatiques

PIECE 5 : Moyens de surveillance et d'entretien prévus

Et de :

PIECE 6 : Eléments graphiques et cartographiques utiles à la compréhension des pièces du dossier

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 4/47

La présente étude est établie pour le compte du Conseil Général de Corse du Sud, Maître d’Ouvrage de

l’opération d’élargissement de la RD121.

Adresse du demandeur : CONSEIL GENERAL DE LA CORSE DU SUDPôle Programmation Etudes et Grands Travaux

Service ProgrammationBP 414

20183 AJACCIO CEDEXTel : 04.95.29.15.10Fax : 04.95.21.75.55

I. NOM ET ADRESSE DU DEMANDEUR

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 5/47

L’opération au centre de cette étude d’impact, est l’élargissement de la Route Départementale 121

entre Campomoro et Portigliolo (PR 0,900 à 8,300). La zone d’aménagement se situe entièrement sur

une commune de Corse du sud, Belvédère-Campomoro. L’élargissement de la route départementale est

envisagé sur un linéaire d’environ 7 km.

Contexte général

L’aire d’étude est définie en mettant en relation l’objet du projet et les impacts potentiels qui pourraient

en découler, son aire d’influence, avec les caractéristiques locales de l’espace traversé. Ainsi, l’aire

d’étude à proprement parler correspond aux abords immédiats du projet. Selon les paramètres pris en

compte dans les différentes sous-parties (qualité de l’air et de l’eau, nuisances de voisinage dont

l’acoustique, faune et flore, paysage), l’aire d’influence considérée sera plus ou moins étendue.

L’aménagement est un élargissement qui suit majoritairement l’emprise actuelle de la RD121, l’aire

d’étude n’est donc pas très étendue.

L’objectif général est d’améliorer significativement les conditions de circulation sur l’itinéraire sans

construire de nouvelles infrastructures lourdes.

Secteur d’étude

Tronçon 1 Tronçon 2

Il s’agit, in fine, d’évaluer les impacts de la solution retenue et de définir le cas échéant des mesures de

réduction ou de compensation des impacts.

II. EMPLACEMENT DU PROJET ET PLAN DE SITUATION

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 6/47

1. Objet et justification de l’opération

1.1 Objet de l’opération

La RD121 entre Campomoro et Portigliolo présente de nombreux lacets ou virages dangereux avec une

visibilité médiocre.

Le profil en long est dans l’ensemble en très forte pente (supérieure à 5 %) avec un maximum à plus

de 6 %.

La chaussée existante est étroite avec une largeur comprise entre 4,50 et 5,50 mètres. De plus, les

accotements sont globalement insuffisants ; ils sont très restreints voire inexistants. Les accès privés et

leurs débouchés sur la RD121 peuvent constituer un facteur accidentogène dans une zone où le tracé a

des caractéristiques difficiles et où les conditions de visibilité sont peu satisfaisantes.

Cette route touristique est de plus en plus fréquentée en particulier en période estivale. On compte déjà

un accident mortel au niveau de l’entrée Ouest du bourg de Belvédère.

Le projet consiste à réaménager sur place la RD121 entre Campomoro et Portigliolo. Aucun

aménagement n’est prévu sur la portion traversant Belvédère.

La chaussée, qui mesure actuellement entre 4,50 m et 5,50 m, est élargie à 6 m.

En section courante, un dispositif d’assainissement superficiel (cunette bétonnée) de 1 m de large vient

s’ajouter aux 6 m de chaussée côté montagne. Une berme de 1 m de large (terre végétale) est prévue

côté opposé.

Les bassins versants naturels interceptés par l’infrastructure seront restitués par des ouvrages de

traversée hydraulique dimensionnés pour un événement pluvieux centennal. Toutefois, certains

ouvrages de traversée, dont le projet de calcul en débit conduisait à des ouvrages de section très

supérieure à l’existant, ont été « revus » pour être dimensionnés en débit décennal avec l’accord du

Maître d’Ouvrage et en cohérence avec des ouvrages en fonction.

Ces travaux nécessitent la mise en œuvre de mesures d’insertion dans l’environnement telles que :

Reprise itérative du tracé afin de limiter les volumes de terrassement (les mouvements des

terres ont ainsi été diminués de moitié lors de la conception du nouveau projet) et équilibrer les

mouvements de terre (les terres impropres au réemploi pour la route et qui devront être

stockées sur site ou évacuées représentent 3000 à 4000 m3 seulement).

Murs de soutènement pour la stabilité des versants et des ouvrages avec parements pierres,

appareillage de la maçonnerie type local, utilisation de pierres en granit de couleur locale

uniquement ;

Couche de roulement de la chaussée en enduit superficiel d’usure faisant apparaître la couleur

du granulat (teinte de la pierre locale) ;

Rétablissements des écoulements naturels ;

Destruction de la couche de chaussée existante non réutilisée dans certains secteurs et mise en

œuvre de terre végétale ;

Plantations compensatoires au droit des secteurs sensibles du point de vue paysager, avec des

plantes déjà présentes sur le site ;

Transplantation des arbres les plus importants dès que les conditions techniques le permettent ;

Dispositifs de retenue de type glissière bois-métal uniquement ou murets pierre ;

Préservation des secteurs le Phyllodactyle d’Europe, le Discoglosse sarde, l’Orpin d’Anger, la

Gennarie à 2 feuilles et la Tortue d’Hermann : le tracé routier a été repris de façon itérative pour

prendre en compte au fur et à mesure ces nouvelles contraintes ;

Traitement géomorphologique des talus de déblai (laisser apparâitre les éperons rocheux, purger

les zones instables pour faire réapparaître les zones de fracturation de la roche et offrir un

aspect plus naturel et permettant une meilleure recolonisation des espèces végétales (replats

végétalisés) ou animales (fissures propices aux reptiles).

Dans le cadre de l'opération, objet du présent dossier d'enquête, étant donné les contraintes

paysagères et écologiques, le parti d'aménager sur place la RD121 s'est imposé de lui-même. Il n'y a

donc pas d'autre parti d'aménagement ou d'implantation de tracé alternatif.

A partir de ce constat le projet s'est fait par itération, sur place, avec les spécialistes (bureaux d'études

publics et privés) et les services concernés, notamment la DREAL.

1.2 Description des caractéristiques de la voie existante

La RD121 entre Campomoro et Portigliolo présente de nombreux lacets ou virages dangereux avec une

visibilité médiocre.

Le profil en long est dans l’ensemble en très forte pente (supérieure à 5 %) avec un maximum à plus

de 6 %.

La chaussée existante est étroite avec une largeur comprise entre 4,50 et 5,50 mètres. De plus, les

accotements sont globalement insuffisants ; ils sont très restreints voire inexistants. Les accès privés et

leurs débouchés sur la RD121 peuvent constituer un facteur accidentogène dans une zone où le tracé a

des caractéristiques difficiles et où les conditions de visibilité sont peu satisfaisantes.

Cette route touristique est de plus en plus fréquentée en particulier en période estivale. On compte déjà

un accident mortel au niveau de l’entrée Ouest du bourg de Belvédère.

1.3 Données de trafic routier

III. PRÉSENTATION DU PROJET ET LISTE DES RUBRIQUES DE

LA NOMENCLATURE DONT IL RELÈVE

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 7/47

Le trafic sur la RD121 a été évalué à partir de comptages journaliers effectués en 2005. Le TMJA calculé

à partir de ces comptages a été évalué à 2 487 véh/j.

Le taux de croissance annuel retenu entre le trafic de 2005 puis celui de 2013 (mise en service) et le

trafic projeté jusqu’en 2033 (à 20 ans) est 1 % par an, tendance constatée sur l’ensemble du réseau

routier depuis les années 2000.

Ainsi, les trafics moyens entre l’état actuel et l’horizon futur sont les suivants :

Année 2008 2013 2033

Nombre de véhicules 2 487 2 613 3 188

Le taux de PL est inconnu. Il peut être retenu arbitrairement à 5%, valeur moyenne constatée sur ce

type d’infrastructure.

2. Caractéristiques techniques du projet

2.1 Présentation générale de l’aménagement

2.1.1. Caractéristiques des ouvrages les plus importants

Géométrie

Le projet concerne le tronçon de la RD121 compris entre Campomoro (PR 0,9) et Portigliolo (PR 8,3).

Le village de Belvédère, entre les PR 4,0 et PR 4,4, ne fait l’objet d’aucune modification.

Les aménagements proposés consistent à élargir la chaussée et rectifier localement le tracé. Il sera

aménagé des sur-largeurs de chaussée dans les virages. Ces aménagements permettront le croisement

des bus et une meilleure visibilité en courbe.

Des cheminements piétons sont prévus dans les secteurs fréquentés par les randonneurs notamment.

La chaussée, qui a actuellement une largeur comprise entre 4,50 et 5,50 m, est élargie à 6 m.

La longueur totale aménagée est de 6 500 m.

Tracé en plan

Le tracé en plan de l’aménagement reprend, dans sa grande majorité, les caractéristiques de l’existant

avec une rectification au niveau des virages difficiles.

Globalement, le tracé en plan est plutôt sinueux avec un rayon minimum de 9,5 m à l’arrivée sur

Portigliolo, au niveau de l’épingle.

Profil en long

La pente maximale du profil en long est de 10 %.

Profil en travers

La plate-forme a les caractéristiques suivantes :

une chaussée de largeur 6 m ;

une berme enherbée (côté remblai ou mur de soutènement aval) de 1 m ;

un dispositif d’assainissement type cunette bétonnée de 1 m côté montagne ;

En section courante, le dispositif d’assainissement superficiel est constitué d’une cunette bétonnée de

1 m de largeur.

Terrassements

A ce stade des études, les pentes adoptées sont :

- en déblai, de 1H pour 1V,

- en remblai, de 3H pour 2V.

Le bilan des terrassements est reporté dans le tableau ci-dessous (quantités non majorées) :

Déblais (m³) hors terre

végétalRemblais (m³)

24 539 14 919

Le bilan des terrassements est donc excédentaire a priori de 9 620 m³. Toutefois, des dispositions

seront prises afin de limiter l’évacuation ou la mise en dépôt définitive hors des emprises du chantier.

Les matériaux excédentaires seront mis en dépôt dans l’emprise des travaux uniquement pour ce qui

concerne ceux impropres au réemploi (3000 à 4000 m3) et en traitement paysager des zones délaissées

(notamment l’épingle de Portigliolo). Pour les matériaux excédentaires de meilleure qualité, ils seront

réutilisés en couche de forme de la chaussée après concassage (environ 5 000 m3).

Les conditions de réutilisation des matériaux seront définies plus précisément lors des reconnaissances

effectuées au moment des travaux.

Ouvrage de rétablissement et d’assainissement

Tous les ouvrages de rétablissement des écoulements naturels seront préservés et prolongés vers

l’amont ou l’aval.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 8/47

L’assainissement de la plate-forme routière se fera : de façon diffuse vers l’aval pour le bord gauche de

la chaussée ou alors pour le bord droit les eaux seront captée par une cunette béton de 1 m côté talus

de déblai et dirigées vers des ouvrages de traversée suffisamment fréquents pour limiter la

concentration des débits.

Equipement de sécurité

Des glissières de sécurité type bois-métal ainsi que des murets type MVL seront prévus sur certaines

sections.

Eclairage public

Aucun éclairage public n’est prévu sur ce projet situé en milieu rural.

Chaussées

La chaussée est constituée d’une couche de réglage, d’une couche de base et d’une couche de surface

en béton bitumineux recouvert d’un enduit superficiel d’usure avec granulats couleur locale.

3. Rubriques de la Nomenclature Loi sur l’Eau susceptibles d’être

concernées

La réglementation en vigueur est issue du Code de l’Environnement (Article L.214-1 à L.214-3).

La Nomenclature est définie à l’article R.214-1 du Code de l’Environnement et par les différentes

rubriques qui le composent.

L’analyse des caractéristiques principales du projet et de ses ouvrages majeurs, les rubriques ont été

identifiées dans le tableau suivant.

Rubriques Définition Caractéristiques du projet Régime

2.1.5.0Rejet d’eaux pluviales dans leseaux superficielles ou sur le sol oudans le sous-sol

Superficie du projet et du « bassinversant naturel dont lesécoulements sont interceptés »supérieure à 20 ha

Autorisation

La surface supplémentaire imperméabilisée est estimée à 13 000 m², donc supérieure à 1 ha.

Les bassins versants interceptés ont une surface cumulée supérieure à 20 ha : on est donc situé dans le

régime de l’autorisation.

Remarque : Le projet n’est pas soumis aux rubriques 3.1.5.0 (IOTA dans le lit mineur d’un

cours d’eau) et 3.3.1.0 (pas de destruction de zone humide pour une surface supérieure à

1000 m²).

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 9/47

1. Présentation de la zone d’étude

La zone d’étude comprend l’environnement proche le long du tracé de la RD121. Le territoire traversé

est caractéristiques des reliefs surplombant les baies occidentales corses.

2. Analyse de l’Etat Initial de l’Environnement

2.1 Le milieu physique

2.1.1. Le Climat

Contexte général

Le climat corse est de type méditerranéen, il se caractérise par :

une longue période estivale chaude et sèche ,

un ensoleillement très important ,

des précipitations peu fréquentes mais violentes ,

des vents parfois violents ,

des intersaisons marquées par l’excès et l’irrégularité pour les températures et les précipitations.

Cependant, la relative proximité entre la commune de Belvédère-Campomoro et la mer méditerranée

entraîne une influence côtière sur le climat.

Les données climatiques disponibles utilisées sont celles de la station climatique Météo France d’Ajaccio

qui est la plus proche de l’aire d’étude. Les données utilisées lors de l’analyse statistique s’étendent de

1971 à 2011.

Ensoleillement et températures

La durée moyenne d’ensoleillement est de 2 726 heures par an et le nombre de jours de faible

ensoleillement est de 64 jours sur une année.

La température moyenne annuelle avoisine 15°C à Ajaccio avec des températures moyennes annuelles

maximales de 20,1°C et des moyennes annuelles minimales de 10°C. Le nombre de jours de gel est de

11 par an. Ce chiffre est relativement faible et principalement due à la proximité de la côte.

Pluviométrie

La moyenne annuelle des cumuls de précipitations est de 834,7 mm pour 72 jours de pluie par an,

répartie comme suit entre les mois.

Hauteur moyenne de précipitations (mm)

Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Aoû. Sept. Oct. Nov. Déc.

61,8 56,4 57,2 63,8 38,8 23,2 9,7 20,2 53,7 92 94,9 67,6

Comme souvent lorsque, le climat est méditerranéen le maximum est atteint en octobre (92 mm) et le

minimum (9,7 mm) en juillet correspondant à la période de sécheresse.

En règle générale, les épisodes pluvieux sont brefs et violents et se concentrent lors des intersaisons.

Ils sont irréguliers à la fois dans l’espace et dans le temps. Ils peuvent alors provoquer des inondations.

Hauteur quotidienne maximale des précipitations (mm)

Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Aoû. Sept. Oct. Nov. Déc.

65,5 48,9 49,2 55,7 147,6 60,9 64,0 51,7 78,7 81,9 70,2 52,0

Années 1951 1966 2001 1974 2008 1953 1964 1959 1974 1977 1990 1990

2.1.1. Niveau kéraunique

Le niveau kéraunique est un bon indice de la sévérité orageuse touchant une région donnée. Ce niveau

est en fait le nombre de jours par an où le tonnerre a été entendu. Les niveaux relevés sur le territoire

national vont de 5 à 40 pour une moyenne de 20.

En Corse, ce niveau est de l’ordre de 35 ce qui est une des valeurs régionales les plus élevées. Les

orages se répartissent manière différente au cours d’une année comme le montre le tableau qui suit.

Nombre moyen de jours avec orages

Janv. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Juil. Aoû. Sept. Oct. Nov. Déc.

2,3 2,1 3,1 3,7 3,4 2,7 2,8 3,4 4,6 5,2 3,8 2,0

Anémométrie

Il existe plusieurs régimes de vents présents sur le secteur d'étude :

U Libecciu, vent violent de secteur Sud-Ouest, plus fréquent en Haute-Corse, s'accompagne en hiver

de fortes précipitations sur les versants exposés, et en été d'un temps sec et doux,

U Maestrale, vent de secteur Nord-Ouest, sensible en particulier sur les rivages occidentaux de l'île,

violent et sec en été,

A Tramuntana, vent de secteur Nord à Nord Est, violent et froid sévit en hiver en apportant pluie et

neige,

U Siroccu, vent de secteur Sud chaud et humide provenant d'Afrique et transportant des poussières,

IV. DOCUMENT D’INCIDENCES SUR L’EAU ET LES MILIEUX

AQUATIQUES

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 10/47

U Gregale, vent Tyrrhérien de secteur Est Sud Est, accompagné de fortes pluies.

Plus localement, la région ajaccienne est caractérisée par un effet de brise selon l’axe sud-ouest et

nord-est comme le montre la rose des vents résumant le contexte anémométrique de la région.

NB : Les tailles des bras de la rose représentent les pourcentages de direction des vents

Cette rose des vents donne des indications sur le régime des vents dans le secteur de Belvédère-

Campomoro. Même si les vents sont parfois forts, il faut garder à l’esprit que, d’une manière générale,

les ouvrages routiers sont peu soumis aux vents.

Le climat ne représente pas, a priori, de contrainte forte sur le secteur mais les épisodes

pluvieux forts d’automne seront à prendre en compte pour les dimensionnement de

certains ouvrages d’art.

.

2.1.2. Relief et Géologie

Topographie

Le tracé de la RD121 se situe aux abords de la baie de Popriano. L’orientation des massifs est

perpendiculaire à la côte le long d’un axe général nord-sud. Le relief plonge dans la mer et l’altitude

passe de 430 à 0 mètres très rapidement. Sur la majorité du tracé, la RD121 suit les courbes de

niveaux aux alentours des 200 mètres d’altitude. S’inscrivant sur des versants pentus, elle est soumise

aux phénomènes d’instabilité. Le point culminant (440 m) est le Capu di Locu situé à une distance de

700 m de la RD121 et de Belvédère en direction du sud.

Représentation topographique de l’aire d’étude

Comme le montre la coupe, les altitudes s’échelonnent de 0 à 200 m de la côte littorale jusque la

RD121 et de 200 à 400 m au-delà de celle-ci.

Coupe générale d’implantation de la route (d’après Setec)

La topographie est une contrainte dans ce projet. En effet, les pentes imposent la création

ponctuelle de talus de remblais ou de déblais. La pente importante des terres peut conduire

à la création de murs de soutènement afin de limiter les hauteurs de terrassement.

Géologie

Contexte général

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 11/47

La Corse, île méditerranéenne occidentale, est une terre essentiellement montagneuse d'altitude

moyenne de 500-600m. Il est possible de déterminer quatre grands domaines géologiques.

La Corse cristalline à roches magmatiques qui recouvre les deux tiers Sud-Ouest de l’île. Les

sommets les plus élevés y sont situés.

La Corse schisteuse ou alpine au Nord-Est (région du Cap Corse), au sous-sol fréquemment

plissé constitué notamment d’ophiolites.

Une dépression centrale de l’Ile Rousse à Corte et Solenzara, sillon d’altitude modérée parsemé

de collines calcaires et de grès.

Des plaines et des plateaux côtiers formés de roches sédimentaires marines et alluviales.

Contexte communal et aire d’étude

L’aménagement envisagé est entièrement localisé en Corse cristalline sur le socle continental d’origine

hercynien. Le tracé intercepte deux types de roches magmatiques (Granodiorite et monzogranite (rose),

Gabbro-diorite (vert)) (cf. Carte ci-après). Ce sont des roches plutoniques relativement dures dont les

affleurements sont visibles le long du tracé.

Des colluvions viennent recouvrir ce substratum granitique dans les secteurs moins pentus et des

alluvions s’étendent plus à l’est à l’embouchure du Rizzanese.

Le contexte géologique général est favorable avec un socle de roche capable de soutenir les

aménagements routiers.

Carte Géologique 1 : 50000

La géologie (outre l’intérêt visuel très fort cf. partie paysage) n’est pas considérée comme

une contrainte forte du projet.

2.2 Eau : Ressource et fonctionnement

2.2.1. Eaux superficielles

Entités hydrologiques du secteur

Sur le secteur d’étude, il n’y a pas de cours d’eau permanents. La seule entité hydrologique du secteur,

située à l’est du tracé de la route départementale, est le fleuve Rizzanese. Il est le seul écoulement

superficiel du secteur faisant l’objet d’une publication au SDAGE « Bassin Corse ».

Contexte hydrographique

A une échelle plus fine, le relief magmatique de la zone est drainé par de nombreux thalwegs. Ce sont

des écoulements temporaires qui suivent une orientation générale sud-nord avant de rejoindre la mer

méditerranée et le golfe de Valinco. Ce sont des cours soumis au régime torrentiel méditerranéen et

leurs débits peuvent fortement varier au cours de la saison en fonction des précipitations.

Les études menées par SETEC ont pu mettre en avant la présence de 12 bassins versants le long de la

RD121.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 12/47

Les bassins versants du secteur

U Rizzanese

Le Rizzanese est un fleuve long de 56 km qui prend sa source près du sommet du mont Incudine à une

altitude de 2 128 m et se jette dans le golfe de Valinco sur la commune de Propriano. La superficie

totale de son bassin versant atteint 398 km². Ses caractéristiques hydrographiques (débit moyen de

31,8 m3/s) le classe en quatrième position des fleuves de Corse. Ces eaux sont recensées comme étant

de relativement bonne qualité permettant une vie normale des poissons et la production d’eau potable

par des traitements simples.

Le tracé de la RD121 n’intercepte pas directement ce fleuve. Il n’apparait donc pas comme

une contrainte forte. Même si le Rizzanese peut être considéré comme un milieu récepteur

et soumis aux pollutions diffuses, les aménagements projetés s’effectueront en dehors du

bassin versant de ce fleuve.

2.2.2. Qualité des eaux superficielles

Qualité hydrobiologique

L’ensemble des cours d’eau du département est classé en première catégorie piscicole. En effet, la

plupart de ces ruisseaux présentent des conditions favorables à la vie piscicole (ripisylve et végétation

aquatique développées, eaux de bonne qualité…).

On y trouve de nombreuses espèces, de poissons d’eau douce (carpe, perche, sandre, gardon, brochet,

ablette, truite, barbeau, alose feinte…) et de poissons d’eaux saumâtres ou salées (mulet, anguille,

loups, aphanius de Corse…).

Vulnérabilité des eaux superficielles

Aspect quantitatif

La commune supporte une population importante durant la période estivale. Il convient donc de porter

une certaine attention à la ressource en eau. Le secteur d’étude n’est pas concerné par les zones

inondables (voir partie Risques). L’aménagement de la RD121 ne modifie pas foncièrement

l’imperméabilisation du secteur par rapport à la situation actuelle. Les écoulements ne devraient pas

être bouleversés par la réalisation de l’aménagement.

La rectification de certains virages conduit à des prolongements d’ouvrages hydrauliques ou à la

création de nouveaux ouvrages. Ces derniers seront dimensionnés pour une période de retour

centennale.

Ainsi, la vulnérabilité des eaux superficielles vis à vis du projet, en terme quantitatif

apparaît comme faible.

Aspect qualitatif

La vulnérabilité des eaux superficielles vis à vis du risque de pollution est définie sur la base de :

la vulnérabilité intrinsèque, fonction des paramètres physiques ;

la valeur patrimoniale de la ressource, liée notamment à ses usages.

Les ruisseaux dans lesquels sont rejetées les eaux ne sont pas des cours d’eau pérennes et à ce titre ne

présentent pas une population piscicole d’intérêt majeur. Aucun usage n’est recensé. Cependant, les

milieux récepteurs dans lesquels ils se jettent, la plage de Portigliolo et le littoral, sont des milieux

sensibles.

Faute de données précises concernant les cours d’eau de l’aire d’étude, ce sont les analyses concernant

le Rizzanese qui sont présentées. Elles donnent un ordre idée sur la situation générale du secteur. Il

faut toutefois garder à l’esprit que les eaux des ruisseaux temporaires devraient, a priori, être de

meilleure qualité que celles de ce fleuve car moins altérées. Pour la partie d’intérêt (le Rizzanese aval

du futur barrage jusqu’à la mer) l’état chimique est relevé comme « mauvais ». Les quantités de

polluants (pesticides, métaux lourds, polluants industriels ou autres) relevés dans ce cours d’eau

dépassent donc les Normes de Qualité Environnementales (NQE).

Source : Agence de l’eau

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 13/47

Il n’existe pas de station de surveillance recensée sur le site de l’Agence de l’Eau pour les ruisseaux

interceptés ou sur la commune de Belvédère-Campomoro.

En l’absence d’écoulements permanents dans la zone d’étude, les eaux charriées par les vallons en

période d’orages peuvent être considérées comme des ruissellements d’eaux pluviales.

Les pollutions véhiculées par ces eaux ont deux origines principales :

La reprise partielle de la pollution atmosphérique par la pluie (négligeable dans le cas présent).

Le lessivage des sols lors du ruissellement. Ces eaux pluviales sont susceptibles de recueillir,

durant leur parcours, diverses pollutions : accidentelles, saisonnières et chroniques. En l’état

actuel, la source potentielle de pollutions est la RD121 et le trafic qu’elle supporte.

Dès lors, trois principaux types de pollution sont associés à ce lessivage :

La pollution accidentelle

Elle est consécutive à un accident au cours duquel pourraient être déversées des matières dangereuses.

L’appréciation du risque dépend du délai de récupération des produits polluants et de la probabilité du

risque d’accident.

Pour une route de 100 km avec un trafic de 10 000 véhicules/jour, la période de retour d’un accident

avec déversement de matières dangereuses est de 50 ans. Le risque de probabilité de pollution

accidentelle est alors de 2 % par an. Ce type de pollution se caractérise par de fortes concentrations en

éléments polluants sur un secteur très localisé.

La RD121 ne présente pas un aléa important pour ce type de pollution car son trafic est relativement

faible et ne concerne pas ou peu de matière dangereuse.

La pollution saisonnière

Elle provient de l’entretien hivernal des chaussées (« salage des voies ») : négligeable dans le cas

présent, et du traitement de la couverture végétale.

L’usage de produits phytosanitaires pour l’entretien du couvert végétal est difficile à évaluer. Sur la zone

d’étude, les principaux utilisateurs de ce type de produits sont les propriétaires privés, les agriculteurs,

ainsi que les services d’entretien des espaces verts et naturels communaux et départementaux.

La pollution chronique

Liée directement à la circulation routière, la pollution chronique est principalement causée par des

matières en suspension contenant deux types de produits :

les hydrocarbures, huiles, caoutchoucs, phénols ;

les métaux lourds (notamment le plomb, le cadmium et le zinc).

Une partie des polluants reste dans ou sur les véhicules. Une autre est projetée sur les bas-côtés de la

chaussée. Enfin une dernière, prise dans les circulations d’air, est transportée au loin, tandis que

certains éléments se redéposent sur la chaussée avant d’être transportée par les eaux de pluie. La

pollution chronique peut aussi être en partie considérée comme une pollution naturelle liée aux surfaces

non urbanisées (érosion du bassin versant et cycle de la végétation). Ce type de pollution se caractérise

par une diffusion régulière de polluants en faibles concentrations sur une grande surface. Cette

pollution diffuse est reconcentrée localement par le ruissellement.

La qualité des eaux superficielles est une des contraintes à prendre en compte. Même si a

priori la quantité et la fréquence des sources polluantes seront similaires (c.a.d faible) à la

situation actuelle.

Les milieux récepteurs (mer méditerranée et plage de Portigliolo)

Dans la zone d’étude, les milieux récepteurs sont les vallons, la mer ou les zones humides de la plage

de Portigliolo.

L’embouchure du Rizzanese coupe un cordon littoral d’environ 3 km de long, séparant les plages de

Capu laurosu et Portigliolo. Le cordon littoral de cette dernière domine la plaine et est longé par le bras

du Rizzanese qui part de l’embouchure et longe ce cordon jusqu’à l’extrémité sud. D’un point de vue

lithologique, il est composé de sables grossiers et de graviers.

Ce sont des milieux fragiles alimentés, lors d’épisodes pluvieux forts, par le ruisseau de l’Abra. Ils sont

donc soumis aux mêmes pollutions (accidentelle, saisonnière ou chronique) que les ruisseaux.

Globalement, l’état qualitatif des eaux des milieux récepteurs apparaît comme bon. Les

conclusions concernant les contraintes sont similaires à l’état qualitatif des cours d’eau (cf.

ci-dessus).

Qualité des eaux de baignade

La mer constitue le milieu récepteur final de l’ensemble du réseau hydrographique étudié, la qualité des

eaux de baignade indique donc l’état de la qualité des eaux du littoral. La plage de Portigliolo fait l’objet

d’un contrôle.

Le tableau suivant présente les résultats des campagnes de mesures de 2005 à 2010 pour caractériser

la qualité des eaux du littoral. Le nombre de prélèvements réalisés pendant la saison estivale est

indiqué entre parenthèses.

2010 2009 2008 2007 2006 2005

Qualité des eaux A(8) B(8) B(8) A(8) A(8) A(11)

2.2.3. Documents en vigueur

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 14/47

SDAGE Bassin Corse

Le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (S.D.A.G.E.) a été institué par la loi sur

l'eau de janvier 1992. Dans la foulée, le SDAGE du Bassin Rhône-Méditerranée-Corse (RMC) 1996-2009

été approuvé.

En 2002, la loi relative à la Corse de la directive cadre sur l’eau a entrainé la séparation du Bassin RMC

en deux. Le Bassin du Rhône et des cours d’eau côtiers et le Bassin de Corse. Chacun dispose d’un

comité Bassin compétent sur son territoire. En Corse, il est présidé par le président du conseil exécutif

de Corse.

Le SDAGE 2010-2015 a été adopté fin 2009 et a intégré notamment les innovations de la directive

cadre sur l’eau. Ce document repose sur 4 orientations fondamentales (cf. encadré), fixe des objectif de

qualité par masse d’eau et traite d’autres thèmes essentiels (préservation des zones humides et des

espèces associées ou la prévention contre les inondations).

Les quatre Orientations Fondamentales (OF) :

OF 1 : Assurer l’équilibre quantitatif de la ressource en eau en anticipant les conséquences des

évolutions climatiques, les besoins de développement et d’équipement.

OF 2 : Lutter contre les pollutions en renforçant la maîtrise des risques pour la santé et la gestion des

déchets

a : Poursuivre la lutte contre la pollution.

b : Evaluer, prévenir et maîtriser les risques pour la santé humaine.

OF 3 : Préserver et restaurer les milieux aquatiques et humides en respectant leurs fonctionnalités

a : Préserver les milieux aquatiques

b : Intégrer la gestion des espèces faunistiques et floristiques dans les politiques de gestion de

l’eau

c : Poursuivre la préservation et la restauration des zones humides et engager leur gestion, et

leur reconquête

OF 4 : Mettre en cohérence la gestion concertée de l’eau avec l’aménagement et le développement

durable de l’île.

Contrat de milieu « Baie de Valinco »

Ce contrat est en cours d’élaboration. Les actions programmées porteront sur les mesures préventives

et correctives à mettre en œuvre, telles que : l’amélioration de la collecte et le traitement des eaux

usées, la gestion des déchets, les contrôles de qualité de l’eau, la mise en place d’une charte

environnementale « Valinco », les aménagements du littoral, le développement de l’aquaculture, le

développement des ports. Les communes du littoral de la baie du Valinco, regroupées en comité de

pilotage ont confié à l’Office de l’Environnement de la Corse la mission de maîtrise d’ouvrage de l’étude

portant sur l’état des lieux et le diagnostic de la baie du Valinco.

2.2.4. Ressources souterraines

Caractéristiques du réservoir

Le réseau hydrogéologique de Belvédère-Campomoro appartient au système souterrain « Socle Corse

ancienne granitique + formations volcaniques Cintu, Bastelica et Bavella ». Il s’agit d’un domaine

couvrant les 2/3 de la Corse. Ses limites s’étendent sur la partie occidentale de la Corse, du désert des

Agriates à Bonifacio en excluant le tiers nord-est. Cette nappe se recharge de trois manières :

infiltrations des précipitations ;

réalimentation induite par les cours d’eau ;

alimentation par les versants.

Plus localement, l'aire d'étude se place au sein de l'entité hydrogéologique n°619a « Corse

ancienne/granitique ». Ce domaine très étendu est composé de terrains à prédominance granitique. Ce

socle granitique calco-alcalin, très fréquent en Corse, renferme des failles où les filons de quartz

peuvent jouer le rôle de drains occasionnant des sources de faible débit.

Les alluvions modernes qui couvrent la zone littorale peuvent par contre présenter des aquifères à forte

valeur patrimoniale.

Productivité des aquifères locaux

La RD121 repose sur un socle cristallin dont la productivité est faible. Il n’existe pas de captage

d’Alimentation en Eau Potable (AEP) sur la commune qui est alimentée par les captages implantés sur la

commune de Fozzano.

Qualité des eaux souterraines sur le Bassin

Les eaux souterraines proviennent de l’infiltration de l’eau issue des précipitations et des cours d’eau.

Cette eau pénètre par gravité les pores, les microfissures et fissures des roches, jusqu’à rencontrer une

couche imperméable. Là, elle s’accumule, remplissant le moindre vide et formant ainsi un réservoir

d’eau souterraine.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 15/47

La commune de Belvédère-Campomoro est située au sein de la masse d’eau souterraine « Socle Corse

ancienne granitique + formations volcaniques Cintu, Bastelica et Bavella. Cette masse d’eau est la plus

étendue de corse et couvre près de la moitié occidentale.

La station de surveillance qui donne des indications sur la qualité de cette masse d’eau la plus proche

est le forage de Marchessacciu.

Année Nitrates Pesticides MétauxSolvants

chlorésEtat chimique

2010 BE - BE - BE

2009 BE - BE - BE

2008 BE BE BE BE BE

2007 BE BE BE BE BE

2006 BE BE BE - BE

2005 BE - BE - BE

Source : Agence de l’eau

BE : Bon état

La masse d’eau souterraine apparait de bonne qualité.

Vulnérabilité des eaux souterraines

Le substrat granitique exclut la présence de nappes phréatiques notables. La vulnérabilité des eaux

souterraines sur le secteur d’aménagement demeure faible.

2.2.5. Zones inondables

Définitions

Le risque inondation concerne l’ensemble des débordements d’un cours d’eau ou des réseaux

d’assainissement d’une zone pouvant être habitée, lors d’une crue, c’est-à-dire lorsque le débit dépasse

de plusieurs fois le débit moyen. Directement lié aux phénomènes météorologiques, il existe différent

types d’inondations :

L’inondation à caractère lent faisant suite à une longue période de pluie ;

L’inondation à caractère torrentiel, se produisant lors des épisodes pluvieux intenses et brefs,

lorsque l’eau ne peut se disperser par l’infiltration, ruissellement et écoulement et peut

s’accompagner de coulée de boue.

Risque sur l’aire d’étude

La commune de Belvédère-Campomoro n’est pas répertoriée comme soumise au risque inondation. Il

n’existe pas de Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et elle n’est pas citée dans l’Atlas des

Zones Inondables (AZI).

Cependant, deux arrêtés de catastrophes naturelles ont été pris sur le territoire communal.

Type de catastrophe Début Fin Arrêté du

Inondations et coulées de boue 31/10/1993 02/11/1993 15/12/1993

Inondations et coulées de boue 29/05/2008 30/05/2008 26/06/2008

Faut de données supplémentaires, il est difficile de quantifier les contraintes que peuvent représenter le

risque inondation. Le principe de précaution encourage à prendre en compte ce risque notamment sur

la dimension des ouvrages d’art.

2.3 Le milieu naturel (Diagnostic écologique – Biotope – 2012)

2.3.1. Périmètres d’inventaires et de protections écologiques

Le tableau suivant reprend les différents zonages de protection et d’inventaire présents dans un secteur

de 2 km autour du projet.

Synthèse des zonages de protection et d’inventaires du patrimoine naturel

Inventaires d’espaces naturels remarquables

Les Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF)

L'inventaire des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) est un

recensement national qui établi à l'initiative et sous le contrôle du Ministère chargé de l'Environnement.

L’inventaire identifie, localise et décrit les territoires d’intérêt patrimonial pour les espèces vivantes et

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 16/47

les habitats naturels. L'inventaire ZNIEFF est un outil de connaissance. Il ne constitue pas une mesure

de protection juridique directe.

Une ZNIEFF est un secteur du territoire particulièrement intéressant sur le plan écologique, participant

au maintien des grands équilibres naturels ou constituant le milieu de vie d’espèces animales et

végétales rares, caractéristiques du patrimoine naturel régional. On distingue deux types de ZNIEFF :

les ZNIEFF de type I, d’une superficie généralement limitée, définies par la présence

d’espèces, d’associations d’espèces ou de milieux rares, remarquables ou caractéristiques du

patrimoine naturel national ou régional ;

les ZNIEFF de type II qui sont des grands ensembles naturels riches et peu modifiés, ou qui

offrent des potentialités biologiques importantes. Les zones de type II peuvent inclure une ou

plusieurs zones de type I. L’inventaire des ZNIEFF de Corse est encore en cours d’actualisation.

Avec 263 ZNIEFF de type I et 42 de type II, les ZNIEFF de type I de la Corse représentent 46%

des espaces remarquables (L-146-6) sur l’île.

L’aire d’étude immédiate est concernée par deux ZNIEFF terrestre de Type I.

ZNIEFF de type I n°00670000 « Zone humide et plage du Rizzanese – Cordon littoral de Portigliolo »

Le site longe cette ZNIEFF de type I. Elle est constituée d'un cordon littoral entre Capu Laurosu au nord

(rive droite du Rizzanese) et Portigliolo au sud (rive gauche), comprenant une plage de 4 kilomètres de

longueur interrompue par l'embouchure du Rizzanese. Il s'agit d'un écosystème caractéristique des

embouchures de fleuve de la côte occidentale de la Corse: ripisylve à peupliers et à saules ; bras mort

ceinturé par des tamaris ; grande plage avec dunes.

Ce secteur est d'un très grand intérêt floristique puisqu’il abrite la principale station de Corse d'une

plante endémique cyrno-sarde : Anchusa crispa. Cette espèce littorale menacée, également en

régression en Sardaigne, n'existe plus que dans sept localités de l'île, est protégée au niveau national et

figure à l'annexe II de la Directive Habitats en tant qu'espèce dont la conservation est prioritaire. Cette

zone comprend également un ensemble de milieux littoraux d'intérêt européen (annexe I de la Directive

Habitats), comme les groupements végétaux des dunes fixées (Crucianellion), des pelouses dunales

(Malcolmietalia) et des laissées de mer (Cakilea), ainsi que des brousses à Tamarix africana (espèce

protégée en France) soit 7 habitats naturels d’intérêt communautaire. Une autre espèce végétale

protégée Matthiola tricuspidata (arrêté du 20-01- 1982) est présente sur les dunes de ce secteur.

Les marais de Portigliolo et l'embouchure du Rizzanese représentent aussi un site d'accueil important

pour les oiseaux migrateurs et hivernants. Ils hébergent également un peuplement d'oiseaux

aquatiques nicheurs protégés ainsi que de nombreuses espèces d’oiseaux d’eau aux passages de

printemps et d’automne. Pour finir, la zone abrite les deux espèces de tortues de Corse, la Cistude

d'Europe (très belle population) et la Tortue d'Hermann, qui sont protégées nationalement et inscrites à

l'annexe II de la Directive Habitats.

ZNIEFF de type I n°00660000 « Punta di Campomoro, Capu di Senetosa, Golfe de Tizzano »

Le site traverse cette ZNIEFF de type I. Cette côte très découpée révèle un grand intérêt paysager

grâce à une succession de sites diversifiés : petites criques aux eaux profondes, plages de sable

enchâssées dans la roche, surmontées parfois par de petites dunes (Cala d'Agulia, Cala di Conca et Cala

di Tivella), pointes déchiquetées, érosion en tafoni. Sur ce très vaste espace littoral naturel, difficile

d'accès, les communautés animales et végétales ne subissent actuellement qu'un très faible impact

humain et sont donc naturellement protégées.

On trouve sur la zone de Cala di Barcaju (au sud de la ZNIEFF) les habitats suivants : Dunes mobiles

embryonnaires, Mares temporaires méditerranéennes, Rivières du Callitrichio-Batrachion, Mattoral

arborescent à Juniperus spp. Et Galeries riveraines thermo-méditerranéennes.

Dans les fissures des rochers littoraux, on trouve la fougère rare en Corse Asplenium marinum. Sur les

plateformes littorales, dans les pelouses parfois inondées en hiver, soumises aux embruns, se

rencontrent des petites plantes de petites tailles, espèces assez rares dans l'Ile : Bupleurum

semicompositum, Spergularia macrorhiza, et une petite composée endémique: Evax rotundata. On

trouve de nombreuses autres les espèces floristiques déterminantes dont : la Scille à feuilles ondulées,

la Gennarie à deux feuilles, le Gattilier, le tamaris d’Afrique tous protégé nationalement.

L'avifaune présente sur cette côte est caractérisée par des espèces des milieux rupestres d'une part, et

inféodées au maquis et aux pelouses d'autre part comme le Martinet pâle, l’Alouette lulu, le Pipit

rousseline, plusieurs espèces de fauvettes… Parmi les reptiles et batraciens présents sur le site, on

rencontre également les espèces remarquables suivantes : La Tortue d'Hermann, le Phyllodactyle

d'Europe, le Lézard de Bedriaga, le Crapaud vert, toutes protégées en France.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 17/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 18/47

Zonages de conservation

Le réseau Natura 2000

Avec la constitution du réseau Natura 2000, l’Europe s’est lancée dans la réalisation d’un ambitieux

réseau de sites écologiques dont les deux objectifs sont la préservation de la diversité biologique et la

valorisation du patrimoine naturel de nos territoires.

Deux textes européens établissent la base réglementaire de ce réseau écologique européen Natura

2000 :

Directive 92/43/CEE du Conseil du 21 mai 1992 dite directive « Habitats »,

concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages ;

elle établit un cadre pour les actions communautaires de conservation d’espèces de faune et de

flore sauvages ainsi que de leur habitat. Cette directive répertorie plus de 200 types d’habitats

naturels, 200 espèces animales et 500 espèces végétales présentant un intérêt communautaire

et nécessitant une protection.

Directive 79/409/CEE du Conseil du 2 avril 1979 dite directive « Oiseaux »,

concernant la conservation des oiseaux sauvages, modifiée dernièrement par la directive

2008/102/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 novembre 2008 et la Directive

2009/147/CE du Parlement européen et du Conseil du 30 novembre 2009 ; Cette directive

propose la conservation à long terme des espèces d’oiseaux sauvages de l’Union européenne en

ciblant 181 espèces et sous-espèces menacées qui nécessitent une attention particulière. Sur la

base de ces deux directives, chaque pays est tenu de désigner des Zones Spéciales de

Conservation (ZSC) pour la préservation des habitats, de la faune et de la flore et des Zones

de Protection Spéciale (ZPS) pour la préservation des oiseaux sauvages. Une section

particulière à la désignation et à la gestion de ces sites Natura 2000 est définie dans le Code de

l’environnement français (art L. 414.1 à L. 414.7).

La nécessité d’appliquer intégralement les directives «Habitats» et «Oiseaux» au milieu marin de haute

mer de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne l’établissement du réseau Natura 2000,

constitue un défi majeur que la politique communautaire en matière de biodiversité devra relever au

cours des prochaines années. La création d’un réseau marin de zones de conservation au titre de

Natura 2000 contribue sensiblement non seulement à enrayer la diminution de la biodiversité dans l’UE,

mais également à concrétiser des objectifs plus généraux de conservation et d’utilisation durable des

ressources marines. Il peut s'agir de sites insulaires, récifaux ou sous-marins, rares au niveau européen,

et représentatifs du patrimoine naturel sous-marin sous responsabilité des États membres de l'Union

européenne, de par la faune et la flore exceptionnelles qu'ils abritent ou que ces sites favorisent.

L’aire d’étude immédiate n’est concernée par aucun zonage Natura 2000. Cependant elle se situe à

proximité immédiate des Zones Spéciales de Conservation (ZSC) « Site à Anchusa crispa de

l’embouchure du Rizzanese et d’Olmeto » et à 1 km environ de celle de « Campomoro et Senetosa ».

Enfin, elle se retrouve à 1.5 km de la SIC Marine « Pointe de Senetosa et prolongements »

ZSC FR9400594 « Site à Anchusa crispa de l’embouchure du Rizzanese et d’Olmeto »

La basse vallée du Rizzanese forme une vaste plaine fertile, insérée entre des collines granitiques. Cette

plaine est drainée par le Rizzanese dont le bassin versant occupe une superficie de 396 km² ; c'est le

plus méridional des grands bassins de l'île. Ce site éclaté en quatre stations botaniques de la rarissime

Buglosse crépue (Anchusa crispa) abrite environ 65 % des effectifs corses de cette plante dont la plus

grosse station Corse (et mondiale ?) et une station en cours de réhabilitation par le Conservatoire

Botanique de Porquerolles et le Conservatoire des sites de Corse. Il a donc une importance majeure

pour l'espèce. Le site est aussi important pour la Cistude d'Europe qui au regard des inventaires réalisés

est abondante sur la partie embouchure du Rizzanèse. On note sur ce site la présence d'un orthoptère

endémique (Corse-Sardaignebaléares), l'Oedipode insulaire (Sphingonatus uvarovi) dont le cordon

dunaire de Portigliolo constitue l'une des rares localités de Corse.

Les habitats susceptibles d’être utilisés par les espèces inscrites au FSD de cette ZPS ne se retrouvent

pas sur l’aire d’étude (pas d’habitats marins ni de zone humide). Ainsi, en raison de la nature du projet

(élargissement d’une route existante frontalière avec la ZSC « Site à Anchusa crispa de l’embouchure du

Rizzanese et d’Olmeto », mais ne présentant pas du tout les mêmes milieux naturels), le projet n’est

pas susceptible de remettre en cause les objectifs de conservation des habitats et espèces ayant justifié

ce site.

ZSC FR9402001 « Campomoro et Senetosa»

Le site de Campomoro-Senetosa s'étire sur près de 24 km de côtes protégées sauvages. Il abrite

plusieurs habitats naturels et espèces animales mentionnées aux annexes I et II de la directive

Habitats. On y trouve entre autres la Tortue d'Hermann, des mares temporaires méditerranéennes

(habitat prioritaire) et des matorrals à Genévrier de Phénicie très étendues (plus de 500 ha). La frange

littorale et les matorrals à Genévrier sont dans un état de conservation remarquable. Les chênaies

vertes sont assez étendues. L'habitat ''forêt à olea et cératonia'' du littoral corse est présent mais

couvre actuellement de faibles étendues. L'habitat littoral de falaises avec végétation des côtes

méditerranéennes est très étendu compte tenu de la morphologie du littoral et du linéaire concerné. Le

littoral de ce site est constitué pratiquement partout d'une côte rocheuse fortement découpée se

prolongeant en mer par des caps et des pointes, mais aussi des îlots et des récifs. Cette côte est parfois

interrompue par des plages de sable ou de galets. En plusieurs points du littoral le relief est aplati,

constituant une plate-forme littorale. A l'exception de quelques rares placages de roches sédimentaires,

la roche dominante est le granite. Cette dernière a été travaillée de différentes manières par l'érosion

qui a façonné le paysage que nous pouvons observer aujourd’hui.

En raison de l’éloignement de la zone d’étude par rapport au site Natura 2000 « Campomoro et

Senetosa», et également de la nature du projet (élargissement d’une route existante située à plus

d’1km de la ZSC), le projet n’est pas susceptible de remettre en cause les objectifs de conservation des

habitats et espèces ayant justifié ce site.

SIC marine FR9402016 « Pointe de Senetosa et prolongements »

Il s’agit d’un site Natura 2000 en mer : le site qui s'étend jusqu'à l'isobathe - 50m, constitue une unité

écologique remarquable concernant les habitats rocheux qu'il abrite et plus particulièrement les zones

récifales. Sur cette côte rocheuse granitique se sont développées une faune et une flore typiques des

substrats durs, constitutives de différents faciès de l'habitat récif. On peut notamment observer sur

certaines portions du littoral, dès la surface, des formations particulières à Lithophyllum, au-dessus

desquelles évoluent les Patelles géantes. Les éboulis et la présence d'herbier à Posidonies constituent

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 19/47

une variété d'habitats remarquables. Le périmètre de consultation constitue une unité écologique

remarquable en ce qui concerne les habitats rocheux et particulièrement les zones de récifs.

En raison de l’éloignement de la zone d’étude par rapport au site Natura 2000 « Pointe de Senetosa et

prolongements », et également de la nature du projet (élargissement d’une route existante non reliée

au milieu marin), le projet n’est pas susceptible de remettre en cause les objectifs de conservation des

habitats et espèces ayant justifié ce site.

En conclusion, la nature du projet et/ou son éloignement des sites appartenant au réseau

Natura 2000 ne justifie pas la réalisation d’une évaluation de ses incidences au regard des

objectifs de conservation des habitats et espèces ayant justifié les différents sites

identifiés.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 20/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 21/47

Zonages de protection réglementaire ou foncière

La zone d’étude est concernée par plusieurs zonage de protection réglementaire : un site classé, des

sites du Conservatoire du Littoral et des zones concernées par l’Atlas des espaces Loi littoral.

Site classé

(loi du 2 mai 1930 intégrée dans les articles L.341-1 à L.341-22 du Code de l’Environnement)

Les dispositions de la Loi du 2 mai 1930 s'appliquent à toute partie du territoire, rural ou urbain, dont le

caractère de monument naturel ou les caractères "artistique, historique, scientifique, légendaire ou

pittoresque" nécessitent, au nom de l'intérêt général, leur conservation. Le classement d’un site

entraîne une protection plus forte que son inscription en s’avérant plus contraignante. Ainsi sur un site

classé (terrains compris dans les limites fixées par l’arrêté), tous travaux susceptibles de modifier ou de

détruire l'état ou l'aspect des lieux sont interdits, sauf autorisation expresse du ministre ou du préfet

après avis de la Commission Départementale des Sites, Perspectives et Paysages et, le cas échéant, de

la commission supérieure des sites. La décision de classement et le plan de délimitation du site sont

reportés au POS/PLU du territoire concerné en qualité de servitude d’utilité publique opposable aux

tiers.

La zone d’étude traverse le site classé Zone Littorale de Blevédère-Campomoro en 1988.

Site du Conservatoire du Littoral et des Rivages lacustres (CELRL)

Les propriétés du Conservatoire du Littoral ont vocation de « sauvegarde de l’espace littoral et de

respect des sites naturels et de l’équilibre écologique » et d’ « ouverture au public, dans la limite de la

vocation et de la fragilité de chaque espace ».

Le site étudié traverse des terrains du Conservatoire du Littoral, les Points de l’Uomo et de l’Aliva, et

longe des zones autorisées à l’acquisition par le Conservatoire. Ce grand site de Campomoro-Senetosa

constitue un vaste espace inhabité de plus de 24 km de façade littorale où les acquisitions du

Conservatoire ne constituent qu'une partie d'un territoire naturel de plusieurs milliers d'hectares.

Eloigné des zones de grandes concentrations touristiques, il est surtout accessible par la mer ou par le

village de Campomoro. Sur le littoral, le site se présente sous la forme d'une succession de caps

rocheux et de criques profondes abritant des plages de galets et de sable. Les crêtes rocheuses toutes

proches masquent l'arrière-pays. La végétation naturelle du site est variée, allant des pelouses

halophiles littorales jusqu'aux bosquets de chênes verts de l'intérieur des terres, en passant par

différents types de maquis. A l'exception de quelques rares placages de roches sédimentaires, la roche

dominante est le granite. Cette grande zone granitique a été travaillée de différentes manières par

l'érosion qui a façonné le paysage que nous connaissons aujourd'hui : l'enchevêtrement de " boules " et

de " taffoni " offre au regard toutes sortes d'évocations de formes animales ou de figures humaines.

Quelques ruisseaux temporaires débouchent sur le littoral. La tour de Campomoro au nord et celle de

Senetosa au sud constituent des vestiges historiques dont l'importance est majeure.

Atlas des espaces Loi Littoral

Le littoral est un espace restreint et les communes littorales ne représentent que 4% du territoire

métropolitain. Cet espace est très convoité et de très nombreuses activités s’y côtoient entrainant

parfois des conflits d’usage. La loi « littoral » du 03 janvier 1986 est relative à l’aménagement, la

protection, la mise en valeur du littoral. L’article L146-2 souligne que les documents d’urbanisme

doivent tenir compte de la préservation des espaces et milieux dont la liste est fixée par un décret qui y

intègre : plages, landes côtières, dunes, lido, forêt et zones boisées côtières, îlots non habités…

L’atlas des espaces Loi Littoral définit trois catégories d’espaces :

Les espaces proches du rivage : destinés à limiter l’extension de l’urbanisation des espaces

proches du rivage, ils n’ont pas vocation à accueillir une urbanisation importante et sont

caractérisés par leur distance au rivage et la "covisibilité" entre la mer et les espaces concernés.

Les coupures d’urbanisation : se définissent comme un espace séparant des zones urbanisées

quel que soit la distance par rapport à la mer. Elles répondent à trois critères : homogénéité

physique, autonomie de fonctionnement, étendue suffisante pour assurer leur gestion et leur

pérennité.

Les espaces remarquables : préservés, dès lors qu’ils constituent un site ou un paysage

remarquable ou caractéristique du patrimoine naturel et culturel du littoral et sont nécessaires

aux équilibres écologiques.

Le site est concerné par les espaces Loi littoral qui s’étendent pour ce secteur sur 1700 ha en ce qui

concerne les espaces proches du rivage, et sur 20770 ha pour les espaces remarquables.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 22/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 23/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 24/47

2.3.2. Diagnostic écologique

AVERTISSEMENT :

Le diagnostic écologique est basé sur le projet initial, différent de celui présenté dans

l’étude d’impact. L’évaluation des incidences et les mesures qui en découlent différeront de

celles retenues in fine. En effet, le tracé a été modifié en prenant notamment en compte les

enjeux concernant le milieu naturel.

Les habitats naturels

Des zones en général relativement pentues s’étendent sur 1 à 2 mètres de largeur sur tout le site

étudié. Ce sont souvent des talus, ou de petites zones rocheuses formées lors de la création de la

route, présentant une flore assez pauvre et banale. Entre ces zones et la route, certaines bordures

capables de retenir l’eau, se retrouvent parfois longeant le site. Au-delà des bordures, ce dernier

s’inscrit principalement dans une végétation relativement haute de maquis haut, et de matorral à chêne

vert.

Les habitats naturels et semi-naturels identifiés sur le site sont les suivants :

Matorral acidiphile de Quercus ilex

Matorral arborescent à oliviers et à chêne vert

Matorral à lentisque

Maquis haut

Maquis bas à Cistus monspeliensis

Maquis bas à Cistus-Lavandula stoechas

Pelouses méditerranéennes siliceuses

Petits gazons amphibies méditerranéens

Prairies méditerranéennes subnitrophiles enfrichées

Cours d’eau intermittent à olivier et à chêne vert

Terrains en friches

Plantations de pins maritimes enfrichées

Zones rudérales

Ces habitats naturels et semi-naturels identifiés sur le site d’étude sont détaillés dans le paragraphe

suivant et localisés sur les cartes en pages suivantes.

Matorral acidiphile de Quercus ilex (code CORINE Biotopes : 32.112)

Cet habitat occupe une grande partie du site étudié, il

correspond à des formations dense et hautes (de l’ordre de 6

mètre de haut) en Chêne vert entremêlé d’espèces du maquis

haut telles que Erica arborea (Bruyère arborescente), Arbutus

unedo (Arbousier) et parfois Olea europaea (Olivier). Cet habitat

correspond à une ancienne chênaie verte de l’étage

mésoméditerranéen, mais dans état de dégradation expliquant

l’entrée d’espèces du maquis haut. Ils forment en général un peuplement dense, créant une forte

ombre au sol, favorable aux espèces sciaphiles telles que Polypodium cambricum (Polypode du sud),

Asplenium onopteris (Doradille des ânes).

Cet habitat se retrouve en mosaïque avec d’autres milieux naturels sur le site, notamment lorsqu’il

présente un plus grand nombre d’espèces du maquis haut, mais où la densité en chêne vert est encore

suffisante (code CORINE Biotopes : 32.112 x 32.31). Parfois, il se retrouve en mélange dans un matorral

assez haut et dense à Olea europea (code CORINE Biotopes : 32.112 x 32.121).

Cet habitat très fréquent en Corse correspond à l’un des premiers stades de dégradation de la chênaie

verte, mais aussi à un stade de transition entre le maquis haut et la yeuseraie (chênaie verte) en

succession normale. Il possède ainsi un intérêt patrimonial faible

Matorral arborescent à oliviers et à chêne vert (code CORINE Biotopes : 32.121 x 32.112)

Présent en une seule localité du site à proximité du village de Belvédère, cet habitat s’étend sur tout un

vallon en contrebas de la route. Il forme un matorral arborescent dense en Olea europaea et en

Quercus ilex (Chêne vert) d’une hauteur pouvant aller jusqu’à 6 mètres. Selon les zones considérées au

sein de cet habitat, c’est soit Olea europaea ou soit Quercus ilex qui est le plus représenté. De façon

localisée, cet habitat est relativement lâche au niveau du sous-bois, pouvant s’expliquer par la présence

d’exploitations privées entretenues par les familles en possession des terres.

Hormis les deux essences principales formant cet habitat, quelques espèces du maquis haut colonisent

ce milieu de façon ponctuelle, telles que Arbutus unedo, Erica arborea ou Myrtus communis (Myrte

commun).

Cet habitat courant en Corse, est peut-être encore exploité. Il n’est pas à exclure sa possible origine

anthropique. Il présente ainsi un faible intérêt patrimonial floristique.

Matorral à lentisque (code CORINE Biotopes : 32.123)

Cet habitat localisé sur le site à proximité du village de Campomoro, présente une flore ligneuse

extrêmement dense et haute de 2 à 3 mètres. Il est caractérisé par Pistacia lentiscus (Lentisque),

l’essence principale. Ponctuellement, d’autres espèces mésoméditerrannéennes typiques du maquis

haut, accompagnent ce peuplement. Elles sont en général un peu moins hautes, telles que Erica

arborea, Phillyrea angustifolia (Filaire à feuilles étroites), Lonicera implexa (Chèvrefeuille entrelacé) ou

encore Cistus monspeliensis Ciste de Montpellier), Myrtus communis. Son fort recouvrement au sol, ne

permet pas le développement d’espèces sous son couvert. Ainsi, son sous-bois possède une flore très

peu diversifiée et présentant que peu d’intérêt.

Cet habitat fréquent en Corse et seulement localisé sur le site, présente une flore peu diversifiée dû au

fort recouvrement des ligneux. Ceci justifie ainsi son faible intérêt patrimonial.

Maquis haut (code CORINE Biotopes : 32.31)

Cet habitat très courant et typique de l’étage du

mésoméditerranéen, est l’un des plus représenté tout au long

du site étudié. Il est en général absent lorsque le chêne vert

devient abondant. Il présente une végétation majoritairement

sclérophylle, pouvant aller de 2 à 5 mètres de haut selon les

endroits et les différentes abondances en espèces. Cette flore

arbustive généralement très dense, présente toutefois des

zones plus éclaircies où la végétation est basse, parfois

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 25/47

expliqué par la nature du substrat, comme la présence de rochers. Ce sont des espèces arbustives telles

que Quercus ilex, Pistacia lentiscus, Arbutus unedo, Erica arborea qui dominent sur le site, mais sont

aussi accompagnées d’espèces de la strate arbustive basse telles que Myrtus communis, Cistus

monspeliensis (Ciste de Montpellier), C. creticus ainsi que Calicotome villosa (Calicotome velu).

Les maquis hauts se retrouvent en mosaïque avec d’autres habitats sur le site étudié, notamment avec

les matorrals à chêne verts (code CORINE Biotopes : 32.31 x 32.112) lorsque ces derniers sont plus

présents. Enfin, dans des zones un peu plus dégradées ou moins favorable au développement de

grands ligneux, il se mélange fréquemment au maquis bas à ciste de Montpellier (code CORINE Biotopes :

32.31 x 32.34). Ces deux derniers habitats en mosaïque correspondent à différents stades de transition

s’inscrivant dans la dynamique naturelle de la végétation entre la yeuseraie (Chênaie verte) et le

maquis haut pour le premier, et entre le maquis haut et le maquis bas à ciste pour le second.

Cet habitat très commun en Corse, l’est aussi sur le site. De plus, il n’accueille pas de flore à enjeu

patrimonial. Il possède ainsi un faible intérêt patrimonial.

Maquis bas à Cistus monspeliensis (code CORINE Biotopes : 32.341)

Les formations dominées par Cistus monspeliensis, largement

répandues en Corse, témoignent la plupart du temps de la dynamique

de végétation après des dégradations dues, le plus souvent aux

incendies (Gamisans J., 2006). Le ciste de Montpellier est une espèce

pionnière présentant un fort recouvrement sur les terrains incendiés.

Lors de la dynamique naturelle de recolonisation du milieu, des espèces

telles que Quercus ilex ou Arbutus unedo vont alors se développer

grâce à la présence du ciste de Montpellier fermant peu à peu le milieu.

Sur le site, le maquis bas à Cistus monspeliensis n’est représenté qu’en

association avec d’autres habitats. Ceci pourrait s’expliquer par des

habitats en partie dégradés, notamment par l’action de feux de forêt,

puis recolonisés par le ciste de Montpellier dans les interstices. La

recolonisation d’une végétation de grand ligneux aurait conduit à créer

ces mosaïques, formées de maquis bas et de maquis haut. L’état de la végétation actuelle pourrait alors

s’expliquer par de nombreux petits feux récents et de très grands incendies plus anciens comme dans le

début des années 80 sur la commune de Belvédère-Campomoro (Prométhée, 2011).

Cet habitat se retrouve donc en mosaïque avec du maquis haut (code CORINE Biotopes : 32.31 x 32.341),

ou bien lorsque les conditions d’installation des grands ligneux sont difficiles, avec l’habitat de pelouses

méditerranéennes siliceuses, notamment dans les zones relativement rocheuses du site (code CORINE

Biotopes : 32.341 x 35.3)

Correspondant aux premiers stades de recolonisation du milieu post-incendie, mais aussi à un stade

d’évolution naturel succédant aux pelouses sèches, cet habitat révèle toutefois que peu d’intérêt au

niveau de la flore qu’il abrite. Ceci justifie ainsi son faible intérêt patrimonial.

Maquis bas à Cistus-Lavandula stoechas (code CORINE Biotopes : 32.35)

Cet habitat extrêmement localisé sur le site diffère de l’habitat maquis bas à Cistus monspeliensis par la

présence de Lavandula stoechas (Lavande à toupet) et Helichrysum italicum (Immortelle d’Italie) dans

un milieu essentiellement rocheux avec une très faible profondeur de sol, expliquant le faible

recouvrement de ces espèces (inférieur à 20 %). Situé en bordure de route entre Belvédère et Portiglio,

il s’étend sur 150 mètres le long de la route pour une largeur allant jusqu’à 4 mètres.

Très localisé sur le site, cet habitat ne présente toutefois que peu d’intérêt au niveau de la flore qu’il

abrite, expliquant son faible intérêt patrimonial.

Pelouses méditerranéennes siliceuses (code CORINE Biotopes : 35.3)

Cet habitat affilié à l’alliance phytosociologique du Tuberarion, est

relativement localisé et réduit sur le site d’étude. Il se rencontre dans

les quelques replats xériques des zones rocheuses du bord des routes,

où une végétation caractéristique de pelouses annuelles acidiphiles

méditerranéennes sur sols siliceux s’y développe, comme Tuberaria

guttata (Hélianthème tacheté), Ornithopus compressus (Ornithope

comprimé), Jasione montana (Jasione des montagnes), Tolpis barbata

(Trépane barbue), Astragalus pelecinus (astragale double-scie),

Trifolium cherleri (Trèfle de Cherler), Aira caryophyllea (Canche

caryophyllée) , ou encore Vulpia myuros (Vulpie queue-de-rat). Ces

petites zones rocheuses encore épargnées par l’effet de la route, ont la

particularité d’accueillir également, Sedum andegavense (Orpin

d’Angers), espèce bénéficiant d’un statut de protection au niveau

national. Elles se retrouvent, pour la plupart, à proximité du village de Campomoro.

Ailleurs sur le site, cet habitat est appauvri en espèces caractéristiques. Il se retrouve en association

avec le maquis bas (code CORINE Biotopes : 32.341 x 35.3) et sur l’ensemble des talus ou accotements

routiers en mosaïque avec des espèces de friche (code CORINE Biotopes : 35.3 x 87.1).

Cet habitat d’un faible intérêt patrimonial présente une flore typique mais appauvrie en espèces,

notamment dans les affleurements rocheux près de Campomoro. Ailleurs, il se retrouve en mélange

avec les espèces courantes des friches.

Petits gazons amphibies méditerranéens (code CORINE Biotopes : 22.341, Code Natura 2000 : *3170-1)

Cet habitat correspond à celui des « Mares temporaires

méditerranéennes à Isoètes (Isoetion) » selon le code Natura

2000. C’est un habitat d’intérêt communautaire prioritaire. Il se

retrouve tout au long du site, dans de petites rigoles destinées à

récupérer les eaux de ruissèlement des routes. Il est également

représenté de façon ponctuelle sur la portion Belvédère-

Propriano, dans des ornières au niveau d’une piste accédant à la

route. Profitant de ces petites zones humides comprises entre la

route et les talus la bordant, une végétation relativement basse

(de 5 à 10 cm) et patrimoniale des zones temporairement

inondées s’y développe.

Ces zones présentent alors une végétation amphibie et oligotrophe des milieux aquatiques éphémères,

représentée par Isoetes duriei (Isoète de Durieu), Isoetes histrix (Isoète épineux), Silene laeta (Silène

de Corse), Isolepis cernua (Scirpe incliné) ou encore Juncus bufonius (Jonc des crapauds).

Cet habitat, affilié à l’alliance phytosociologique de l’Isoetion, reste tout de même appauvri en espèces

caractéristiques des mares temporaires méditerranéennes. Etant assez courant en Corse, mais abritant

une flore patrimoniale protégée au niveau national, il est d’un intérêt patrimonial modéré sur le site.

Cet habitat d’intérêt communautaire prioritaire présente un intérêt patrimonial modéré du fait de son

origine anthropique ; il correspond aux zones de récupération des eaux de ruissèlement de la route.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 26/47

Prairies méditerranéennes subnitrophiles enfrichées (code CORINE Biotopes : 34.8 x 87.1)

Cet habitat, représenté dans la partie est de la zone d’étude,

correspond à des parcelles privées de grande étendue

fréquemment fauchées ou pâturées. Ces prairies sèches sont

principalement composées d’espèces destinées au fourrage

avec des graminées telles que Avena sterilis (Avoine sauvage),

Vulpia myuros et Lolium multiflorum (Ivraie multiflore). Mais

aussi d’espèces caractéristiques des friches comme Asphodelus

ramosus (Asphodèle ramifié), Gaudinia fragilis (Gaudinie),

Coleostephus myconis (Chrysanthème de Mykonos),

Foeniculum vulgare (Fenouil) ou encore Dittrichia viscosa

(Inule visqueuse) viennent s’y mélanger tout en atténuant la typicité de cet habitat. De tels habitats

laissés à l’abandon sont voués à la fermeture par les espèces ligneuses, le maintien de ces pratiques de

fauche et de pâturage permet donc de stopper la dynamique actuelle et de conserver de tels habitats.

Cet habitat présente une flore banale et peu diversifiée expliquant son faible intérêt patrimonial.

Cours d’eau intermittent à olivier et à chêne vert (code CORINE Biotopes : 45.11 x 45.31 x 24.16)

Ces habitats très localisés sur le site sont, pour la plupart du temps,

situés des deux côtés de la route au niveau de petits vallons et

ruisseaux intermittents. Ils se retrouvent sur le site, à proximité du

village de Campomoro. Ce sont des milieux ayant été assez perturbés

lors de la création de la route, car le franchissement de ces vallons

nécessitait la création de petits ponts. Une végétation généralement

luxuriante s’y développe notamment grâce à la présence d’eau au moins

une partie de l’année. Ce sont de grand ligneux, pouvant monter jusqu’à

4-5 mètres de haut qui colonisent une grande partie de ces vallons tels

que Quercus ilex, Olea europea ou même Ficus carica (Figuier) qui

recouvrent souvent une surface importante de cet habitat. D’autres

espèces lianescentes et volubiles se joignent à elles, notamment Hedera

helix (Lière), Vitis vinifera (Vigne) ou encore Clematis vitalba (Clématite

des haies). Sur les abords souvent perturbés, il est également possible d’observer des taches denses en

Rubus ulmifolius (Ronce à feuilles d’orme).

Cette zone humide jouant le rôle de corridor écologique présente toutefois une faible diversité

d’espèces expliquant un intérêt patrimonial modéré.

Terrains en friche (code CORINE Biotopes : 87.1)

Cet habitat est assez courant sur le site étudié. Il occupe

notamment la grande majorité des bordures et talus routiers. Ce

sont des espèces telles que Asphodelus ramosus, Achillea

ligustica (Achillée de Ligurie), Foeniculum vulgare, Avena sterilis,

Vulpia ciliata (Vulpie ciliée), Carlina corymbosa (Carline en

corymbe), qui colonisent ces milieux fréquemment perturbés du

fait de leur proximité avec les bords de routes, notamment par

les opérations de fauche, et la pollution des véhicules. Cet

habitat ne présente aucun intérêt particulier. Il se retrouve

ponctuellement en association avec les pelouses méditerranéennes siliceuses (code CORINE Biotopes :

35.3 x 87.1).

Cet habitat présente une flore banale et peu diversifiée expliquant son faible intérêt patrimonial.

Plantations de pins maritimes enfrichées (code CORINE Biotopes : 42.81 x 87.1)

A proximité de Portiglio, cet habitat correspond en réalité à une succession de propriétés privées. Les

habitations paraissent encerclées d’un réseau assez lâche de Pinus pinaster (Pin maritime). Cette

espèce plantée à l’origine pour l’ombre qu’elle procure dans quelques propriétés privées, a dû s’étendre

facilement au cours du temps. Faisant partie intégrante des habitations, ces zones entretenues pour

que les espèces de maquis haut ne s’y réinstallent pas, ont favorisé l’installation et l’extension de la

surface occupée par le pin maritime. Par ailleurs, cet habitat est en mosaïque avec des espèces de

friche, car le sol est maintenu ouvert artificiellement.

Cet habitat d’origine anthropique est sans doute très perturbé, d’où son très faible intérêt patrimonial.

Zones rudérales (code CORINE Biotopes : 87.2)

Cet habitat est le signe d’une très forte perturbation et

dégradation du milieu. Sur le site, il correspond aux travaux

d’élargissement et de terrassement au niveau du cimetière à

proximité du village de Campomoro. Une flore extrêmement

banale présentant un très faible recouvrement au sol (inférieur à

10%) s’y développe tel que Polygonum aviculare (Renouée des

oiseaux), Chenopodium album (Chénopode blanc), Silybum

marianum (Chardon- Marie), Fumaria officinalis (Fumeterre

officinale), Stellaria media (Morgeline), Oxalis purpurea (Oxalide

pourpre), Heliotropium europeanum (Héliotrope d’Europe). Cet

habitat ne présente alors pas d’intérêt particulier.

Cet habitat perturbé, d’un très faible intérêt patrimonial, est peu diversifié et ne présente pas d’intérêt

floristique.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 27/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 28/47

Evaluation patrimoniale Inventaire de la Flore

Les inventaires menés ce printemps 2011 ont permis de mettre en évidence la présence de plus de

226 espèces et sous-espèces végétales sur le site étudié (cf. Annexe 1). Cette diversité assez

importante s’explique notamment par la longueur du site étudié et la diversité des habitats qu’il

traverse. Par ailleurs une grande partie de ces habitats présente une flore commune, riche en espèces

rudérales, augmentant considérablement le nombre d’espèces inventoriées sur le site.

Seulement quelques habitats paraissent propices à l’émergence d’espèces patrimoniales, tels que les

dalles et zones rocheuses ou les ornières humides des bords de routes. Ces habitats, crées lors des

anciens travaux d’aménagement de la départementale RD121, sont relativement localisés sur le site et

présentent une flore peu typique, mais souvent patrimoniale.

Des espèces à enjeu règlementaire, profitant des habitats temporairement humides, ont été

inventoriées sur le site en très forte quantité comme Isoëtes duriei, Isoëtes histrix. D’autres espèces,

bénéficiant également d’un statut de protection au niveau national, ne sont réparties que

ponctuellement sur le site comme Serapias parviflora, Sedum andegavense ou Vicia altissima. Il faut

aussi noter la présence d’une espèce rare en Corse sur ce site ; Prasium majus qui se retrouve en un

seul point sur le site. Enfin, Gennaria diphylla, espèce présentant un très fort enjeu de conservation sur

le site, doit bénéficier d’une attention particulière pour sa pérennité.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 29/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 30/47

Bioévaluation de la Flore

Inventaire des reptiles

Espèces présentes

De nombreuses lisières boisées, murets et talus plus ou moins enherbés constituent les abords du site

et représentent des habitats de prédilection pour les reptiles. Lors des deux sessions de prospections,

plusieurs espèces ont été identifiées :

Le Lézard tyrrhénien Podarcis tiliguerta (nb individus observés sur tout le tracé),

La Couleuvre verte et jaune Hierophis viridiflavus (une mue à l’ouest du cimetière de l’Uomo + 1

donnée bibliographique à l’ouest de Portigliolo),

L’Algyroïde de Fitzinger Algyroides fitzingeri (1 individu observé à l’est du cimetière de l’Uomo),

Le Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea (nb individus et crottes sur une grande partie du

tronçon ouest),

La Tortue d’Hermann Testudo hermanni (2 individus observés, à l’est du cimetière de l’Uomo et

au sud-ouest de Portigliolo + 2 données biblio à l’ouest de Chioso Norru).

Le Lézard tyrrhénien a été observé sur les murets, les zones rocheuses, en lisière de boisements et

dans l’ensemble des habitats herbacés du site. Il est présent sur l’ensemble du site. La Couleuvre verte

et jaune fréquente très certainement elle aussi l’ensemble du site : un indice de présence a été observé

et elle est mentionné en bibliographie comme présente dans les alentours (OGREVA : DELGIOVANE

Lionel, 2003).

Le Lézard tyrrhénien Podarcis tiliguerta

Bien qu’endémique, cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la Directive Habitats)

est commune en Corse surtout en basse altitude comme c’est le cas ici. Le Lézard tyrrhénien peut être

rencontré dans une grande variété de milieux naturels (des plages aux éboulis de montagne en passant

par le maquis ou les forêts claires, ou anthropisés tels des talus, ruines, murs...), mais il semble

néanmoins moins commun dans des biotopes uniformisés. Sur la zone d’étude cette espèce a été

observée sur la quasi-totalité du tracé.

S'agissant d'une espèce commune et dont les habitats sont largement distribués aux alentours de la

zone d'étude, la sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet peut considérée comme

FAIBLE

La Couleuvre verte et jaune Hierophis viridiflavus

Cette espèce (protégée au niveau national et en Annexe IV de la Directive Habitats) est commune en

Corse, surtout à cette altitude. Elle fréquente des milieux diversifiés, hormis les zones forestières

denses, et peut survivre dans des environnements anthropisés. Elle affectionne tout particulièrement les

zones de maquis et les milieux semi-ouverts. Son hibernation dure en général d’octobre-novembre à

mars. Sur la zone d'étude seul une mue a été observée sur le site que cette espèce doit utiliser

(notamment les zones rocheuses et les murets). Toutefois, s'agissant d'un reptile sensible au trafic

routier, il est plus rare le long des bas côté des routes fréquentées.

La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet peut donc être considérée comme

FAIBLE

L’Algyroïde de Fitzinger Algyroides fitzingeri

Cette espèce endémique cyrno-sarde, (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF et en Annexe

IV de la Directive Habitats), est la plus méconnue de la faune herpétologique corse. Son observation est

toujours aléatoire et délicate, souvent déroutante. Sa biologie est quasiment inconnue, ainsi on le

rencontre du littoral jusqu’à des altitudes assez élevées (>1500m) dans des milieux très différents

(ouverts, humanisés, forêts…). L’Algyroïde est relativement bien répandu en Corse, du Nord au Sud et a

été noté au moins une fois dans la plupart des régions naturelles de l’île. Son abondance est par contre

très variable, a part en haute vallée du Fango et sur le plateau calcaire de Bonifacio où il est

relativement abondant. Chaque découverte de nouveau site est donc extrêmement intéressante.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 31/47

Cette espèce a été observée sur le site en bord de route sur un talus rocheux et végétalisé ; elle

fréquente sans doute une grande portion du transect étudié.

Compte tenu de sa distribution discontinue sur l'île et en l'absence de donnée suffisante sur son

écologie, la sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet peut être considérée comme

MODEREE

La Tortue d'Hermann Testudo hermanni

La Tortue d’Hermann, espèce protégée au niveau national et hautement patrimoniale (protégée au

niveau national, en Annexe II et IV de la Directive Habitats, déterminante ZNIEFF et bénéficiant d’un

Plan National de Restauration) est présente, en Corse, essentiellement sur le littoral, les populations du

sud de l’île étant plus importantes que celles présentes au nord. Du point de vue physionomique, les

biotopes fréquentés par cette espèce offrent des aspects variés et majoritairement des milieux de

mosaïques ; mais ce sont généralement les zones collinéennes plus ou moins boisées qui caractérisent

le mieux son habitat, avec pour espèces caractéristiques le Chêne-liège sur sol cristallin. De façon

générale, la présence d’eau est un facteur déterminant, de même que la présence de zone de pontes

(zone dégagée sèche). La distribution actuelle représente moins de 10 % de la distribution historique,

une des trois populations françaises a d’ores et déjà disparue (Pyrénées-Orientales), la population du

Var et dans Tortue d’Hermann une moindre mesure de Corse sont extrêmement fragmentées et les

menaces qui pèsent sur l’ensemble des populations sont sévères. Cette espèce reste extrêmement

fragile et voit ses populations diminuer régulièrement essentiellement du fait des impacts directs ou

indirects de l’homme sur les individus ou ses habitats.

4 individus ont été observés sur le site (Prospection + biblio) et une bonne proportion du secteur étudié

apparaît favorable à cette espèce (environ 50 ha).

La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est considérée comme MODEREE

Le Phyllodactyle d’Europe Euleptes europaea

Les populations de cette espèce patrimoniale (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF pour

les populations micro-insulaires, celles d’altitude ou de chaos rocheux et en Annexe II et IV de la

Directive Habitats) présentent une distribution tyrrhénienne élargie (cf. Répartition ci-après) : on le

trouve ainsi sur quelques îlots de la côte nord-tunisienne, ainsi que localement, sur les côtes de

l’extrême nord-est de l’Italie et de l’extrême sud-est des Alpes maritimes. Ce gekkonidé est

principalement insulaire (Corse, Sardaigne et leurs îlots satellites, archipel toscan et certaines îles

ligures et provençales) (VACHER J.-P. 1 GENIEZ M., 2010). En Corse, elles sont situées principalement au niveau

du littoral, et les peuplements de l’intérieur ne dépassent guère les 700 m (occasionnellement jusqu’à 1

500 m). Cette espèce vit essentiellement dans des milieux ouverts et rocheux : elle exploite les

formations rocheuses naturelles où elle trouve des fentes rocheuses étroites, dépourvues de tout

humus, qui la protègent au moins partiellement des effets sélectifs du climat. Il a aussi été observé

dans des habitats humains peu fréquentés et dans des murs de pierre. Les densités de population sont

très variables en fonction de la disponibilité des abris. Les moeurs de cette espèce patrimoniale

nocturnes sont très discrètes. Dans la base de données de la DREAL (OGREVA), une centaine

d’observations (postérieure à 1986) de Phyllodactyle d’Europe est comptabilisée pour la Corse en

environs 60 stations différentes, avec notamment un manque de données entre Ajaccio et Propriano

(les stations les plus proches de Propriano en sont éloignées de 8 et 15 km). Toutefois, la présence du

Phyllodactyle dans cette zone a été anciennement observée en différents points et à plusieurs reprises

avant 1986. De nombreux individus de Phyllodactyle ont pu être trouvés dans presque toutes les zones

rocheuses du tronçon ouest (2,4 km de zones à phyllodactyle) ; le tronçon est ne semble pas quant à

lui favorable à l’espèce. Sa répartition dans l’aire rapprochée de la zone d’étude reste inconnue (pas de

prospections dédiées ni de bibliographie existante). Ce secteur est composé d’un maquis assez dense,

parsemé de zones rocheuses dont une partie, densément végétalisée, semble moins favorable à

l’espèce. ).

Compte tenu que ses habitats (parois rocheuse) seront directement impactés par le projet, lasensibilité environnementale de l’espèce peut être considérée comme TRES FORTE

Couleuvre à collier Natrix natrix corsa

On trouve ce serpent inoffensif et discret dans les zones humides, bords de cours d’eau végétalisés ou

non, de 0 à 1300m d’altitude. Bien que présentant une répartition assez large en Corse, il reste

totalement inféodé aux milieux aquatiques. Cette sous-espèce (protégée au niveau national,

déterminante ZNIEFF en assemblage et en Annexe IV de la Directive Habitats) est d’ailleurs classée

pour la Corse comme quasi-vulnérable. Cette espèce est peu observée et assez mal connue sur l’île. De

part sa discrétion, l’absence d’observation de cette espèce sur le site n’est pas forcement significative.

Bien que les cours d'eau intersectant la zone d'étude paraissent trop densément végétalisés pour lui

être très favorables, il est toutefois possible qu'elle ait échappée à nos prospections.

La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est donc considérée comme FAIBLE

La Tarente de Maurétanie Tarentola mauritanica

Elle possède une vaste répartition ouest-méditerranéenne et maghrébine. Cette espèce est protégée au

niveau national et déterminante ZNIEFF pour les populations non-urbaines du sud de la corse ou micro-

insulaires. Sur l’île, la Tarente occupe les milieux rocheux bien ensoleillés et fréquente régulièrement les

habitats humains. On la rencontre sur tout le littoral et sur une frange côtière s’étendant à une

vingtaine de kilomètres vers l’intérieur, mais sa répartition apparaît nettement déséquilibrée en faveur

de la moitié nord de l’île. Elle vit également dans le centre de l’île, dans la région de Corte et ses

environs immédiats. Sa distribution altitudinale est toute entière comprise dans l’étage méditerranéen

inférieur (jusqu’à550 m). Plusieurs crottes pouvant appartenir à cette espèce (taille relativement grosse

pour appartenir aux autres espèces de gekkonidés), il est probable qu'elle soit présente au niveau des

murets à proximité du village de Belvédère.

S'agissant d'une espèce commune au caractère anthropique marqué, la sensibilité environnementale de

l’espèce vis-à-vis du projet peut être considérée comme FAIBLE

L’Hémidactyle verruqueux Hemidactylus turcicus

Cette espèce (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF pour les populations non-urbaines)

fréquente les mêmes biotopes que la Tarente de Mauritanie et vit surtout dans les zones côtières

chaudes où il affectionne les formations rocheuses. On le trouve sur les vieux murs de pierres sèches,

les rochers, les troncs d’arbres. Espèce typiquement méditerranéenne, il est présent en On le rencontre

aussi en milieu urbain. Espèce typiquement méditerranéenne, il est présent en Corse, et ne dépasse pas

400 m d’altitude. Souvent crépusculaire ou nocturne, l’hémidactyle est relativement discret et reste peu

courant. Bien qu'aucun Hémidactyle n’a été observé au cours des prospections, sa présence est

probable au niveau des parois rocheuses situées dans le tronçon ouest, d'autant que cette espèce est

souvent observée en syntopie (même habitat dans une même aire géographique) avec le Phyllodactyle.

La détermination des crottes n'ayant pas permis de statuer entre ces deux espèces.

La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est considérée comme MODEREE

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 32/47

Le Lézard de Bédriaga Archaeaolacerta bedriagae

Cette espèce patrimoniale (protégée au niveau national, déterminante ZNIEFF à basse altitude et en

Annexe IV de la Directive Habitats), endémique à la Corse et à la Sardaigne, est répartie selon 2 types

de peuplements : une aire principale, essentiellement montagnarde, et une aire relictuelle s‘étendant

jusqu’au littoral, notamment dans les régions de Porto et au sud de l’île. A toutes les altitudes, il reste

inféodé aux rochers, notamment aux roches cristallines. On note des densités élevées dans les secteurs

où les conditions écologiques sont optimales. Les populations relictuelles se caractérisent, quant à elles,

par un peuplement discontinu où les faibles densités entraînent un comportement beaucoup plus

discret. La bibliographie le mentionne présent dans les zones rocheuses en périphérie éloignée du site

étudié. Aucune observation de cette espèce n’a été faite sur le site étudié mais les prospections

herpétologiques ne se sont pas déroulées dans des conditions idéales (vent). Ainsi, le Lézard de

Bédriaga est potentiellement présent dans les zones de blocs fréquentées par les gekkonidés. Il s’agit

d’une station de basse altitude et donc relictuelle dont l’importance est notable.

La sensibilité environnementale de l’espèce vis-à-vis du projet est considérée comme FORTE

(potentielle station relictuelle)

Enjeux réglementaires

Les 5 espèces de reptiles observées sur le site, Lézard Tyrrhénien, Couleuvre verte et jaune, Algyroïde

de Fitzinger, Tortue d’Hermann et Phyllodactyle d’Europe, sont protégées sur l’ensemble du territoire

national par l’article 2 de l’arrêté ministériel du 22 juillet 1993 (modifié le 19 novembre 2007). Il interdit

notamment la destruction d’individus sous toutes leurs formes biologiques (oeufs, juvéniles,…), leur

transport ou encore leur utilisation à toutes fins. Ces 5 espèces effectuent leurs cycles de reproduction

ou de repos sur au moins une partie de la zone d’étude. Cet arrêté interdit également la destruction de

leur habitat d’espèce « pour autant que la destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause

le bon accomplissement des cycles biologiques". Toutefois, le Lézard Tyrrhénien et la Couleuvre verte et

jaune sont des espèces communes et fréquentes sur l’île et leur présence ainsi que celle de leurs

habitats s’étend au delà de la zone d'emprise. Ainsi, la destruction d’une portion de leur habitat induite

par le projet ne met pas en péril la viabilité des populations de ces deux espèces. Les connaissances

réduites de l’Algyroïde de Fitzinger ne permettent pas d’en déduire si les destructions d’habitat induites

par le projet auraient un impact sur la viabilité de la population.

A l’inverse, l’enjeu règlementaire pour le Phyllodactyle d’Europe est fort, puisque le projet en l’état

implique :

la destruction d'habitat,

la destruction d'individus (au moins 12), pouvant remettre en cause la viabilité des populations

sur ce secteur étudiée.

L’enjeu règlementaire pour la Tortue d'Hermann est fort, puisque le projet en l’état implique :

une destruction d'habitat négligeable mais une perte de la fonctionnalité pour l’espèce,

la destruction possible d'individus, pouvant remettre en cause la viabilité des populations sur ce

secteur étudiée.

Au regard des éléments exposés ci-dessus, les reptiles et leurs habitats inventoriés constituent une

contrainte réglementaire très forte pour les travaux sur l’aire d’étude. La mobilité des espèces protégées

de reptiles sur l’aire d’étude est d’autre part faible et la destruction d’individus, voir la remise en cause

du maintien des populations rencontrées (Phyllodactyle d’Europe et Tortue d’Hermann) est possible.

Afin de répondre aux obligations réglementaires liées à la protection des individus et de leurs habitats

de reproduction et de repos, une demande de dérogation au titre de l’alinéa 4° de l’article L.

411-2 du code de l’environnement pourrait être formulée.

Dans ce contexte, nous considérons la sensibilité des populations de reptiles vis-à-vis du

projet comme TRES FORTE.

Bioévaluation des espèces de reptiles avérées et pressenties sur l’aire d’étude

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 33/47

Les autres groupes faunistiques

Les amphibiens

Une espèce a pu être observée. Peu de zones humides favorables aux amphibiens ont été observées

sur le site étudié. Seul les cours d’eau temporaires coupés par la route semblent concernés.

Une espèce a été identifiée au sein de l’aire d’étude :

Le Discoglosse sarde Discoglossus sardus (Têtards, cadavre adulte)

Cette espèce a été observée, en petit effectif (une vingtaine de têtards et un cadavre d’adulte), au

niveau d’un cours d’eau temporaire relativement ouvert, situé entre Portigliolo et Villafranca. Les cours

d’eau concernés par les modifications de la D121 présentent une période en eau très courte et un faciès

de végétation extrêmement dense ; ils semblent donc peu favorables aux amphibiens.

Une autre espèce peut potentiellement occuper les alentours du site, elle est notamment mentionnée

dans la ZNIEFF I « Punta di Campomoro, Capu di Senetosa, Golfe de Tizzano » :

Le Crapaud vert Bufo viridis

Il peut utiliser les alentours du site étudié de façon transitoire, mais on ne retrouve pas le long du tracé

suivi de sites vraiment favorables à la reproduction de cette espèce.

1 espèce d’amphibiens a été identifiée au sein de l’aire d’étude : le Discoglosse sarde, auquel il faut

ajouter 1 espèce potentielle, le Crapaud vert. Ces espèces peuvent présenter une sensibilité vis-à-vis du

projet. Toutefois, le Discoglosse sarde, commun à cette altitude n’est que très peu présent sur le site et

le Crapaud vert n’en fréquentent sans doute que les abords ; le site étudié semble offrir peu de

biotopes favorables aux amphibiens hormis les cours d’eau traversés qui sont toutefois densemment

végétalisés.

Ceci nous amène à considérer la sensibilité de ces populations vis-à-vis du projet comme faible à

modérée.

Les oiseaux

Le site traverse la ZNIEFF « Punta di Campomoro, Capu di Senetosa, Golfe de Tizzano ». Il est

mentionné dans cette dernière la présence de plusieurs espèces d’oiseaux patrimoniaux des milieux

rupestres d'une part, et inféodées au maquis et aux pelouses d'autre part :

Pigeon biset ;

Martinet pâle* ;

Merle bleu* ;

Alouette lulu*, espèce inscrite à l'annexe I de la Directive Oiseaux (DO) ;

Pipit rousseline* , annexe I DO ;

Fauvette sarde* , annexe I DO ;

Fauvette pitchou*, annexe I DO ;

Venturon corse*, annexe I DO.

Fauvette passerinette*

Les espèces suivantes se reproduisent aussi dans la ZNIEFF :

Rousserolle effarvatte*,

Engoulevent d’Europe*, annexe I DO ;

Grand Corbeau*, annexe I DO ;

Pie-grièche écorcheur*, annexe I DO ;

* Espèces protégées au niveau national par l'arrêté du 17-04-1981.

Toutes ces espèces sont donc susceptibles de fréquenter le site étudié.

Les mammifères

La seule biblio disponible sur le site est celle du Groupe Chiroptères Corse (GCC) et traite donc

uniquement des chauves-souris. Une seule espèce est actuellement connue sur le site étudié : il s’agit

du Murin du Maghreb Myotis punicus, espèce protégée au niveau national par l’Arrêté du 17 Avril 1981

(modifié par l’Arrêté 10 Octobre 1996), classé Vulnérable sur la liste Rouge de France et considéré

comme peu courant en Corse (GCC). Cette espèce a été observée sur la D121, dans les joints du pont

de Guadina (juste à l’est de Campomoro) en 1995.

Mis à part les chiroptères, les mammifères potentiellement présents sur ce site se limite à des espèces

communes non patrimoniales : Sanglier Sus scrofa, Renard roux Vulpes vulpes, Belette Mustela nivalis

et le Lapin de garenne Oryctolagus cuniculus (présent en périphérie du site). La seule espèce

potentiellement présente sur le site et protégée au niveau national est le Hérisson d’Europe Erinaceus

europaea.

Des prospections supplémentaires aux chiroptères permettraient d’affirmer ou d’infirmer leur présence

sur le site étudié.

Les insectes

Une espèce patrimoniale est signalée en bibliographie (Source : Site Internet Observatoire

Conservatoire des Insectes de Corse- OCIC) : il s’agit de l’orthoptère la Magicienne dentelée Saga pedo,

qui a été observée dans les années 60 au niveau de la plaine alluviale de Tavario, entre Propriano et

Portigliolo. Cette donnée, ancienne, reste importante à considérer pour les potentialités entomologiques

de part sa patrimonialité :

protégée par l’Arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire

national abrogeant l'arrêté du 3 août 1979,

Classée Vulnérable sur la liste rouge de l’UICN,

Inscrite en Annexe IV de la Directive Habitats.

Une autre espèce patrimoniale est potentiellement présente sur le site : il s’agit du Porte-queue de

Corse Papilio hospiton, dont les plantes hôtes peuvent être présentes sur le site étudié. Ce papillon est :

protégé par l’Arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des insectes protégés sur le territoire

national abrogeant l'arrêté du 3 août 1979,

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 34/47

Classée LC (préoccupation mineure) sur la liste rouge de l’UICN,

Inscrite en Annexes II et IV de la Directive Habitats.

Des prospections supplémentaires à ces espèces permettraient d’affirmer ou d’infirmer leur présence

sur le site étudié.

2.3.3. Synthèse des enjeux environnementaux

Une hiérarchisation est réalisée au sein de chaque catégorie d’enjeux, ce qui permettra à terme de

prioriser les objectifs et actions proposées. Les tableaux ci-dessous présentent la synthèse des enjeux

priorisés et classés par thématique.

Sur la zone d’étude, les principaux enjeux écologiques se concentrent sur :

L’habitat d’intérêt communautaire prioritaire : Mares temporaires méditerranéennes à

Isoëtes ;

La flore : 6 espèces protégées dont 3 très patrimoniales ;

Les Reptiles : le Phyllodactyle d’Europe, la Tortue d’Hermann, la richesse globale

herpétologique du site…

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 35/47

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 36/47

2.4 Paysage

L'aspect préservé et sauvage des lieux, ainsi que les caractères naturels de la côte rocheuse couverte

de maquis qui se découpe sur la mer composent un site de grande qualité paysagère qui a justifié sa

préservation au titre des sites classés.

En bord de mer, la RD 121 relie la baie de Portigliolo à celle de Campomoro. Elle arpente les reliefs

granitiques par des lacets plus ou moins serrés en partie médiane jusqu’au village dominant de

Belvédère. Les massifs côtiers plongent dans la mer, la coupe transversale rend compte du dénivelé

important (de 0 à 430m en 1,2 km). La route s’insère dans un relief accidenté, c’est un balcon entre

mer et montagne.

Cinq entités paysagères rythment le tracé de la RD121, du sud vers le nord:

Entité 1 « la baie de Campomoro » : de larges perspectives vers la mer sont offertes à

l’usager. La route arpente le versant, couvert de maquis.

Entité 2 « la colline aux affleurements rocheux » : les ondulations successives du relief

vers la mer laissent apparaître le socle rocheux qui caractérise les abords de la route.

Entité 3 « Le village de Belvédère » : en position dominante sur le littoral, ce village groupé

marque une étape du parcours.

Entité 4 « Le plateau aux anciennes prairies » : Entre Portigliolo et Belvédère, un replat du

relief sans doute propice à d’anciennes cultures, laisse aujourd’hui apparaître un maquis plus

ouvert et offre de belles échappées visuelles vers la baie de Propriano

Entité 5 « Les hauteurs de Portigliolo » : La route sinue à flanc de versant pour joindre

Potigliolo, et offre de belles échappées visuelles vers la baie de Propriano.

La zone littorale de Belvédère-Campomoro constitue un site classé en application des articles L.341-1 et

suivants du Code de l’Environnement (codification de la loi du 2 mai 1930).

L’article L.341-10 du Code de l’Environnement prévoit notamment que :

« Les monuments naturels ou les sites classés ne peuvent ni être détruits ni être modifiés dans leur état

ou leur aspect sauf autorisation spéciale ».

Les travaux objet dans le présent dossier entrent dans la catégorie des ouvrages énumérés au b de

l’article R.421-3 du code de l’urbanisme.

Par conséquent, l’autorisation spéciale prévue aux articles L.341-7 et L.341-10 du code de

l’Environnement est délivrée par le ministre chargé des sites pour les modifications à l’état des lieux ou

à leur aspect résultant des cas autres que ceux prévus à l’article R.341-10 (et notamment cités au b de

l’article R.421-3 du code de l’urbanisme).

RD121 et site classé

2.5 Urbanisation et urbanisme réglementaire

2.5.1. Commune

Le projet est uniquement situé sur la commune de Belvédère-Campomoro. La commune ne dispose pas

de Plan Local d’Urbanisme (PLU), de Plan d’Occupation des Sols (POS) ni de carte communale

opposable. Elle est au soumise au Règlement National d’Urbanisme (RNU)

La RD121 permet la liaison entre les deux hameaux et avec le village Propriano. L’urbanisation est

regroupée à proximité des plages de Portigliolo et Chiosello. Entre ces deux pôles d’urbanisation, s’est

développé le hameau de Belvédère sous la forme d’un habitat groupé. Le lieu-dit Guadina regroupe

également quelques constructions. Enfin, un petit nombre de maisons individuelles sont implantées le

long de la RD121, en particulier dans la section entre Belvédère et Portigliolo.

Le document d’urbanisme n’exclut pas l’aménagement de la voie. Les éventuelles acquisitions de terrain

devront se faire à l’amiable ou par voie d’expropriation à la suite de la Déclaration d’Utilité Publique

(DUP).

2.5.2. Intercommunalité

Belvédère-Campomoro fait partie de la communauté de Sartenais Valinco. Le périmètre de la

communauté, fixé par un arrêté préfectoral du 29 juillet 2005, inclut 13 communes appartenant au

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 37/47

canton de Sartène : Belvédère Campomoro, Bilia, Foce Bilzese, Giunchetto, Granace, Grossa, Sartène et

au canton d’Olmeto : Arbellara, Fozzano, Olmeto, Propriano, Santa Maria Figaniella et Viggianello.

L’ensemble formé par les communes s’étend sur 41 000 ha. La population concernée par le périmètre

est de 9 217 habitants au dernier recensement. Les villes de Sartène, Propriano et Olmeto représentent

plus de 86 % de la population totale. Les dix autres communes comptent entre 38 et 427 habitants.

La communauté de communes exerce les compétences obligatoires relatives à l’aménagement de

l’espace communautaire (SCOT, ZAC, charte d’aménagement rural communautaire) et au

développement économique (création et gestion de zones d’activité industrielle, commerciale, tertiaire,

artisanale ou touristique). Elle est également chargée de l’exercice de trois compétences optionnelles

parmi lesquelles on retrouve essentiellement les actions relatives à l’élimination et la valorisation des

déchets des ménages, la gestion du service public d’assainissement collectif et non collectif, la création

et la gestion des logements sociaux, le raccordement des zones d’activité nouvelles aux routes

départementales et territoriales.

2.6 Risques technologiques

2.6.1. Transport de marchandises dangereuses

Une matière dangereuse est une substance qui par ses caractéristiques physico-chimiques,

toxicologiques, ou bien par la nature des réactions qu’elle est susceptible de produire, peut présenter

des risques pour l’homme, les biens ou l’environnement. Les matières dangereuses peuvent être

acheminées par divers types de transport :

La canalisation

Le transport routier

Le transport par voie ferrée

Le transport fluviatile

De plus, on distingue neuf catégories de risques : le risque d’explosivité, le risque gazeux,

l’inflammabilité, la toxicité, la radioactivité, la corrosivité, le risque infectieux et le risque de brûlures.

La RD121 n’est pas répertorié comme une voie de transport pour ce type de marchandises.

La contrainte est nulle.

2.6.2. Risques industriels

Ils sont liés à la présence d’Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).

La commune de Belvédère-Campomoro n’accueille aucune installation de ce type.

Le risque industriel n’est pas une contrainte.

3. Analyse des incidences du projet

Dans le développement du document d’incidence, les ouvrages de rétablissement correspondent

aux ouvrages mis en place pour permettre l’écoulement des eaux superficielles des bassins versants

naturels de part et d’autre de l’aménagement. Ils ont pour objet de limiter l’impact du projet sur

l’écoulement des eaux issues des bassins versants naturels.

Les ouvrages d’assainissement correspondent pour leur part à l’ensemble des dispositifs mis en

place pour collecter les eaux de voirie et les traiter le cas échéant : fossés, caniveaux, buses enterrées,

bassins, puits d’infiltration,… L’objectif de leur mise en œuvre est de limiter les effets du projet sur la

qualité des eaux et sur les débits, y compris les risques d’inondation qui peuvent en découler.

Pour chaque volet de l’étude d’incidence, on distinguera :

- les effets directs par opposition aux effets indirects.

Ces derniers s’entendent comme des effets extérieurs au fuseau d’étude et dont

l’importance et la nature sont moins faciles à appréhender.

- les effets temporaires par opposition aux effets permanents.

Ils correspondent aux impacts liés à la phase de travaux opposés à ceux qui découleront de

la réalisation du projet dans sa globalité.

Compte tenu des caractéristiques du milieu environnant et de la nature du projet, les incidences

potentielles sur le milieu aquatique sont les suivantes :

Incidences sur la qualité des eaux réceptrices

1. Incidences des travaux ;

2. Incidences des rejets de plate-forme imperméabilisée sur la qualité des eaux du milieu

récepteur (superficielles ou souterraines) du fait de la pollution chronique, de la pollution

saisonnière et d’une éventuelle pollution accidentelle ;

3. Incidences sur les milieux naturels liés à la présence de l’eau.

Incidences quantitatives

1. Débits engendrés par le projet, incidences sur les quantités écoulées du fait des apports des

surfaces nouvellement imperméabilisées ;

2. Incidences du projet sur les écoulements naturels interceptés (rétablissement des

écoulements naturels diffus ou concentrés).

Cette partie s'attache à présenter les incidences du projet sur le milieu hydrologique. Ces incidences

interviennent soit au cours des travaux de réalisation des ouvrages, soit après la mise en service de ces

ouvrages.

3.1 Incidences sur l’hydrologie et l’hydrogéologie

3.1.1. Phase de chantier

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 38/47

Eaux superficielles

La pollution liée aux travaux peut-être due au(x) : décapage des sols, terrassements, circulation des

engins de chantier, livraisons de béton, traitement en place des sols, érosion des sols mis à nu. Celle-ci

peut perdurer tant que la végétation ne retrouve pas une densité suffisante. L'entraînement des

matériaux fins par les eaux de ruissellement sous forme de matières en suspension (MES) et leur dépôt

dans les cours d'eau conduisent également à une dégradation de la qualité biologique et piscicole des

eaux.

Pendant la réalisation des travaux, les risques de pollution des eaux superficielles et/ou souterraines

sont essentiellement liés à :

des fuites d’hydrocarbures au niveau des engins de chantier (risque accidentel de faible

intensité) ou déversements de produits polluants (huile de décoffrage, fluides de forage,

badigeon, etc.). Ces déversements de produits toxiques s’infiltrent dans les sols et peuvent

migrer vers les eaux souterraines (qui présentent une vulnérabilité et une sensibilité élevées vis-

à-vis des pollutions de surface) et/ou ruisseler jusque dans les cours d’eau.

des productions de matières en suspension (MES), désignées sous le terme de pollution

mécanique, pouvant être provoquées par le décapage des sols, les terrassements, la circulation

des engins de chantier et plus généralement par l’érosion des sols mis à nu (non revégétalisés).

des déchets issus des travaux (boue de chantier), elles proviennent notamment de la

fabrication du béton.

L’entraînement des matériaux fins par les eaux de ruissellement sous forme de matières en suspension

et leur dépôt dans les cours d’eau peuvent conduisent à une dégradation de la qualité biologique et

piscicole des eaux. En effet, les MES en augmentant la turbidité diminuent la pénétration de la lumière

dans l’eau et freinent la photosynthèse. Ceci engendre un déficit en oxygène dissout et l’augmentation

de la température de l’eau. L’entraînement de fines est également susceptible de conduire au

colmatage local du fond naturel des cours d’eau (atterrissement).

Ces pollutions sont miscibles à l'eau, ruissellent et/ou s'infiltrent dans le sol pour atteindre le milieu

naturel.

Elles constituent un risque de dégradation de la qualité des eaux et des milieux récepteur (mer et dans

une moindre mesure, cordon lagunaire). Aussi des mesures spécifiques seront mises en place en phase

chantier pour les supprimer ou les réduire, et par conséquent pour éviter la dégradation de la qualité

des eaux.

Eaux souterraines

En ce qui concerne les eaux souterraines, la phase travaux peut aussi avoir un impact sur leur

qualité.

L’absence de captage AEP et de masse d’eau souterraine importante et de forte productivité dans le

secteur relativise cet impact. Le secteur de projet n’intercepte aucun périmètre de protection immédiat,

rapproché ou éloigné.

Mesures de réduction des incidences en phase de chantier

Des mesures de précautions seront appliquées au cours des travaux afin d’éviter les pollutions des eaux

superficielles et souterraines. Les dispositions générales suivantes seront mises en œuvre.

Informer préalablement le chef de chantier des risques encourus ;

Utilisation d’engins en bon état de fonctionnement afin d’empêcher tout risque de fuites ;

Stocker les engins de chantier et les matières dangereuses sur des aires étanches en dehors de

toute zone d’écoulement et d’expansion des eaux, muni d’un réseau de collecte et de rétention

de polluants avant rejet ;

Retenir au maximum les produits polluants (notamment les MES) par la mise en place d’un

système épuratoire (fossés de pied de chantier, géotextiles, bassins de décantation

sommaires) ;

Nettoyer le matériel et les engins, ainsi que réaliser les opérations d’approvisionnement

(carburant notamment) sur des aires prévues à cet effet, étanches, assainies et vidangées

périodiquement. Ces aires devront être situées le plus loin possible de tout cours d’eau, en

dehors de zone inondable ;

Évacuer les déchets vers des établissements spécialisés ;

Vérifier le chargement de chaque véhicule et mettre en place des bâches pour éviter l’envol de

poussière ;

Éviter de terrasser pendant les périodes de pluies importantes ;

Limiter les surfaces défrichées et décapées au strict nécessaire ;

Végétaliser les sols mis à nu le plus tôt possible (ou les protéger par géotextiles) afin de limiter

l’érosion des matériaux fins.

Un assainissement de chantier sera mis en place. Toutes les eaux chargées en MES seront collectées,

décantées et filtrées avant retour dans le milieu naturel. La collecte des eaux de ruissellement sera

complètement étanche. Les aires de stockage des carburants, de dépôts et d’entretien des engins

seront imperméables et situées en dehors des zones inondables ou à enjeu écologiques (balisées

préalablement au chantier). Elles seront équipées :

de bacs de rétention pour le stockage des produits inflammables ;

de bidons destinés au recueil des eaux usagées qui seront évacuées à intervalles réguliers ;

de fossés afin de recueillir les déversements accidentels éventuels ;

d’interfaces chantier-fossés équipés de filtres MES (ballots de paille, etc.).

En cas de déversement de polluants, les terres souillées seront enlevées immédiatement et transportées

dans des décharges spécialisées. Tout dépôt de matériaux et d’engins sera interdit à proximité des

cours d’eau, ainsi que dans les zones humides et à enjeu écologique. Les emprises à proximité s’y

limiteront au strict nécessaire. Aucun stockage de matériaux ne devra perdurer après la fin de la phase

travaux. De plus, les ouvrages hydrauliques des écoulements secondaires impactés par les travaux

seront rétablis.

3.1.2. Phase opérationnelle

Etant donné les impacts potentiels, les solutions proposées sont les suivantes :

assainissement de la plate-forme routière : la chaussée est en toit (sauf dans les courbes

déversées vers l’intérieur). Toutes les eaux côté talus aval s’écouleront de la ½ chaussée vers la

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 39/47

berme enherbée et seront rejetées de façon diffuse comme actuellement. Les eaux côté talus

amont s’écouleront de la ½ chaussée vers une cunette béton de profil dyssymétrique (0,75 m à

25% + 0,25 m) : cette cunette reprendra également les eaux des talus amont. Cette cunette

présentera un fort coefficient de rugosité (K = 60) grâce au cloutage du béton avec des gros

granulats (dimensions indicatives des plus gros granulats : 10 cm) permettant notamment de

réduire les vitesses d’écoulement de l’eau dans la cunette. La cunette présentera un débit

capable d’environ 200 l/s (pour une pente à 6%), correspondant à un linéaire de chaussée de

plus de 1 km en occurrence décennale. Toutefois, afin de limiter la vitesse d’écoulement et

prendre en compte les apports secondaires des talus amont, la distance maximale à un exutoire

(ouvrage de traversée) est limitée volontairement à 250 m.

rétablissement des écoulements naturels (permanents ou non) : par des ouvrages

dimensionnés pour une occurrence centennale. Certains ouvrages surdimensionnés seront

prolongés tels qu’à l’existant pour des raisons esthétiques.

Pollution : définitions

La pollution chronique

La pollution chronique, liée à la circulation quotidienne des véhicules, résulte de l'usure de la chaussée

et des véhicules, de l'émission de substances gazeuses, et de la production de particules de nature

diverse. Les matières en suspension, particules où s'adsorbent en partie les métaux et les

hydrocarbures, forment des sédiments susceptibles de colmater les lits des cours d'eau et d'entraîner

une asphyxie de la faune aquatique. Les métaux qui s'accumulent dans les milieux aquatiques sont

progressivement intégrés aux chaînes alimentaires, augmentant ainsi les risques de bioaccumulation, et

entraînant une toxicité à long terme.

Ce type de pollution est donc proportionnel au trafic.

La pollution saisonnière

Elle correspond à l’utilisation des sels de déverglaçage ou des produits phytosanitaires utilisés à

certaines époques de l’année. Les polluants sont entrainés par le ruissellement des eaux pluviales pour

arriver, à terme, dans les nappes souterraines.

Concernant les sels de déverglaçage en traitement préventif, les quantités standard sont de 15g/m² de

voirie alors que le double est préconisé en traitement curatif.

Comme l’analyse du climat l’a montré les conditions climatiques sur la zone sont relativement

clémentes. L’utilisation de ce produit sera donc rare. De plus, l’impact sur les végétaux est relativement

faible tant que le salage intervient en période de repos végétatif (période hivernale) ce qui le cas le plus

fréquent.

Il existe quelques règles simples permettant de diminuer l’impact de cette pollution saisonnière :

Priorité aux salages préventifs (15g/m²)

Utilisation de chlorure de sodium liquide

Utilisation très limitée de produits à base d’urée.

La pollution accidentelle

La pollution accidentelle est occasionnée par un accident de la circulation et le plus souvent d'un poids

lourd transportant des marchandises dangereuses ou toxiques. Les risques de contamination des eaux

sont d'autant plus élevés que les produits en cause sont solubles dans l'eau. L'importance de ces

impacts dépend de deux facteurs :

la quantité de produits polluants déversés dans le milieu récepteur ;

la capacité de celui-ci à diluer et absorber les polluants, en fonction de son débit d'étiage.

Impacts du projet sur la qualité des eaux superficielles en phase opérationnelle

Les risques de pollution des eaux superficielles liés à l’exploitation de la RD121 ne seront pas différents

de ceux qui existent actuellement.

Pollution chronique

Les atteintes chroniques sont causées par deux catégories de produits :

- d’une part, les hydrocarbures, huiles, caoutchoucs, phénols, benzopyrènes, etc..

- d’autre part, les métaux lourds, surtout le plomb utilisé comme antidétonant dans les carburants

(concentration de 0,4 g/l jusqu’en 1989 et de 0,15 g/l depuis), le cadmium provenant des

impuretés contenues dans les additifs à base de zinc ou entrant dans la composition des huiles

et des pneus (de 0,2 à 0,26 ppm1

dans les lubrifiants des moteurs à essence, de 0,07 à 0,1 ppm

dans ceux des moteurs diesel, de 20 à 90 ppm dans les pneus) et le zinc issu de l’érosion des

glissières par les composés acides et de l’oxydation des petits ouvrages de traversée en acier

galvanisé.

Ce type de pollution est proportionnel au trafic à l’exception des rejets de zinc liés à l’importance du

linéaire de glissière.

En période sèche, du fait de l’existence d’un effet latéral (projection et vent) et de la mise en

suspension dans l’atmosphère, la plate-forme routière ne stocke plus les polluants au-delà d’une

certaine durée de temps sec et d’un certain niveau de trafic. Par exemple, en 5 jours de temps sec, la

chaussée atteint 50 % de sa valeur maximale d’accumulation.

En 15 jours, elle atteint 80 % de cette valeur. Les analyses montrent que, lors d’un épisode pluvieux,

les premières eaux sont très chargées, puis que les concentrations de polluants diminuent

généralement assez rapidement et le plus souvent plus vite que les débits.

En matière de charges polluantes, l’ouvrage « l’eau et la route » (SETRA - 1997, volume 7 p 12) donne

le diagramme suivant pour l’évaluation de l’impact d’un projet routier :

1Ppm : partie par million

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 40/47

Environ 25 000 m² de surface imperméabilisée seront repris par les cunettes bétonnées, soit moins de

1% des 3,6 km² de bassin versant total interceptés.

Du fait de la mise en place d’un assainissement partiellement diffus, du volume de trafic et de la

superficie réduite de l’aménagement en regard de l’ensemble du bassin versant, le rejet de polluants

d’origines routières peut être considéré comme étant insignifiant.

Le projet franchit des talwegs, apparaissant en eau temporairement, qui s’écoulent entre la RD121 et le

Golfe de Valinco.

Les risques de pollution des eaux superficielles liés à l’exploitation de la RD121 ne seront pas différents

de ceux qui existent actuellement.

Pollution accidentelle

L’expérience a montré que ce type de pollution a souvent des effets désastreux sur l’environnement, les

milieux contaminés pouvant mettre plusieurs années à retrouver un équilibre.

Cependant, il faut garder à l'esprit que les accidents mettant en cause des véhicules de

transport de matières dangereuses présentent un caractère exceptionnel (de l'ordre de 200

accidents par an en France dont la moitié environ avec déversement de polluants). Le guide du SETRA

"l'eau et la route" volume 4 indique une probabilité d’occurrence des accidents avec déversement de

matières dangereuses de 2 % pour 100 km de voie accueillant 10 000 véh/j chaque année. Cela

correspond, avec ce même trafic à une probabilité de une fois tous les 5 000 ans pour une section de

1 km.

Sur la section concernée du projet (6,5 km environ), la probabilité d’occurrence serait donc de l'ordre

de 0,04 % chaque année avec un trafic de 2 600 véh/j.

Par ailleurs, au niveau national, l’analyse statistique des accidents mettant en cause des véhicules

transportant des matières dangereuses (TMD) indique que 2/3 des accidents concernant ces véhicules

découlent d’erreurs attribuables aux chauffeurs des poids lourds impliqués (assoupissement, vitesses

excessives, perte de contrôle sur les accotements,…). Pour les autres, ils découlent surtout de

dépassements mal maîtrisés par des véhicules tiers.

Ces données confirment le niveau de risque très faible du point de vue de la pollution accidentelle sur

l’infrastructure considérée, qui ne sert qu’à la desserte de Campomoro. En outre, l’itinéraire ne supporte

pas un trafic de matières dangereuses important en dehors des éventuels transports d’hydrocarbures

pour l’approvisionnement local exclusivement.

Aucune mesure particulière en vue du traitement de la pollution accidentelle n’est donc envisagé.

Pollution saisonnière

Le climat n’est pas propice à une pollution saisonnière marquée. L’usage de produits phytosanitaires

n’est pas requis sur ce type de route, l’impact est donc également faible.

Incidence sur les écoulements

Principes de rétablissement

Le projet intercepte plusieurs écoulements non permanents. En grande partie le projet consiste en un

aménagement sur place de la RD121 avec des rectifications ponctuelles du tracé. Dans ces secteurs, les

ouvrages pourront être simplement prolongés, ou reconstruits à l’identique si leur état de conservation

l’impose.

Pour les cours d’eau qui seront rétablis en place, les ouvrages seront maintenus dans leurs dimensions

actuelles et n’auront aucune incidence nouvelle sur les conditions d’écoulement des eaux.

Les dimensions des ouvrages de rétablissement ont été calculées par SETEC et la notice de présentation

et le tableau correspondant sont fournis en annexe au présent document. Ces dimensions ont été

reprises lors de la mise à jour du tracé (en vue de réduire les impacts paysagers et sur le milieu

naturel). Les plans joints en annexe indiquent les dimensions des ouvrages.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 41/47

L’imperméabilisation supplémentaire (13 000 m²) représente 0,3% des bassins versants naturels

interceptés. L’augmentation des débits en pointe liée à l’imperméabilisation supplémentaire peut donc

être considérée comme négligeable en comparaison des débits totaux transitant dans les talwegs.

3.2 Incidences sur le milieu biotique

Synthèse des impacts sur le milieu naturel

Avant toute chose, l’évaluation des impacts sur le milieu naturel et les différentes mesures qui en

découlent s’est effectuée en deux phases. Le bureau d’étude BIOTOPE a, dans un premier temps,

analysé un premier tracé. L’intégration des impacts en résultant a conduit à modifier le projet et un

seconde analyse a dû être conduite lors de la rédaction de cette étude.

Le projet traverse des milieux naturels de fort intérêt et notamment plusieurs espèces de reptiles et

floristiques protégées. Les impacts les plus notables attendus reposent principalement sur la destruction

des habitats et des individus du fait de l’emprise même du tracé du périmètre des travaux. Les espèces

concernées sont par ordre décroissant d’importance des impacts:

Phyllodactyle d’Europe

Tortue d’Hermann

Gennarie à 2 feuilles

Orpin d’Angers et la Grande Vesce

Sérapias à petites fleurs, le Grand prasium, Trèfle fausse fléole et les Isoëtes

Discoglosse sarde

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 42/47

Synthèse des mesures envisagées en faveur du milieu naturel

Impacts et importance de ces impacts du projet (avant et après mesures)

ImpactsImportance des

impacts

Mesures de réduction ou de suppression

des impacts

Importance des

impacts résiduelsMesures d’évitement (nouveau tracé)

Importance des

impacts résiduels

Impacts temporaires : impacts liés à la phase de travaux

Dérangement global de la faune en phase de

travaux

Impact temporaire

modéré

MR1 : Accompagnement de la maitrise

d’œuvre

MR3 : Choix de la période des travaux

Impact temporaire

faible à modéré- -

Impacts de l’emprise temporaire

supplémentaire des travaux sur les milieux

naturels, la faune et la flore

Impact temporaire

fort

MR1 : Accompagnement de la maitrise

d’œuvre

MS2 : Maitrise de l’emprise des travaux

MR3 : Choix de la période des travaux

Impact temporaire

faible

Il faut noter que le nouveau tracé suit

de façon plus fine la route actuelle et

donc les emprises sont réduites par

rapport au tracé initial.

-

Perturbation du réseau hydrographiqueImpact temporaire

fort

MR1 : Accompagnement de la maitrise

d’œuvre

MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions

des eaux adaptés

Impact temporaire

faible

Le tracé « collant » davantage à la route

actuelle, les nouvelles perturbations sur

le réseau hydrographique sont limitées.

-

Pollution du milieu naturel par rejet accidentel

ou par utilisation de matériaux exogènes

Impact temporaire

modéré à fort

MR1 : Accompagnement de la maitrise

d’œuvre

MR8 : Protection de la ressource en eau en

phase de travaux

MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions

des eaux adaptés

MS10 : Gestion raisonnée des bords de route

Impact temporaire

faible

Les abords de la voirie ne nécessitent

pas un entretien phytosanitaire.

Notons que s’agissant d’un

aménagement de sécurité, le risque de

déversement d’une pollution

accidentelle (déjà insignifiant) devrait

être encore réduit par rapport à

aujourd’hui.

-

Impacts permanents liés à l’emprise directe des aménagements

Destruction d’individus de Phyllodactyle

d’Europe

Impact temporaire

fort à très fort

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR6 : Limitation des impacts des travaux sur

le Phyllodactyle (dossier CNPN obligatoire)

Impact permanent

d’emprise fort en

l’absence de

mesures

compensatoires (à

définir dans un

dossier CNPN)

Destruction d’habitats du Phyllodactyle

d’Europe

Impact permanent

d’emprise fort

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR6 : Limitation des impacts des travaux sur

le Phyllodactyle (dossier CNPN obligatoire)

Impact permanent

d’emprise fort en

l’absence de

mesures

compensatoires (à

définir dans un

dossier CNPN)

Le nouveau tracé évite la destruction

des habitats et des individus du

Phyllodactyle d’Europe. Le plan des

travaux montre que les talus rocheux

d’intérêt pour cette espèce protégée

seront préservés.

Balisage des habitats de cette espèce

pendant la phase de travaux

Impact

permanent

d’emprise nul

Destruction d’individus de Sérapias à petite

fleurs, Grand prasium, Trèfle fausse fléole et

isoëtes

Impact permanent

modéré

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR5 : Limitation des impacts des travaux sur

la Flore (dossier CNPN obligatoire)

Impact permanent

modéré en l’absence

de mesures

compensatoires (à

définir dans un

Pas de mesures d’aménagement du

projet pour éviter les impacts possible

Impact permanent

modéré en l’absence

de mesures

compensatoires (à

définir dans un

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 43/47

dossier CNPN) dossier CNPN)

Destruction d’habitats pour le reste de la

faune

Impact permanent

d’emprise modéré

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR11 : Limiter les risques de collisions et

maintien de la fonctionnalité écologique

Impact permanent

faible à modéré

Le conseil général s’engage à

compenser la disparition des arbres et

arbustes par la plantation de nouveaux

sujets et à gérer de manière raisonnée

les bordures routières et enfin à

préserver au maximum les pelouses.

Impact permanent

faible

Destruction d’individus de Gennarie à 2

feuilles

Impact permanent

d’emprise très fort

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR5 : Limitation des impacts des travaux sur

la Flore

Impact permanent

faibleLa Gennarie est évitée.

Impact

permanent

d’emprise nul-

Destruction d’individus de Tortue HermannImpact permanent

fort

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR3 : Choix de la période des travaux

Impact permanent

d’emprise faible

L’habitat préférentiel (au niveau de

l’oliveraie) est évité par la modification

du tracé.

Balisage des habitats de cette espèce

pendant la phase de travaux

Impact

permanent

d’emprise nul-

Destruction d’individus d’Orpin d’Anger et de

Grande Vesce

Impact permanent

d’emprise fort

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR5 : Limitation des impacts des travaux

Impact permanent

faible

L’Orpin d’Anger est évité. Des mesures

compensatoires sont prévues pour la

Grande Vesce.

Impact permanent

faible

Destruction d’un habitat d’intérêt

communautaire prioritaire : Mares

temporaires méditerranéennes à Isoëtes

Impact permanent

modéré

MR1 : Accompagnement de la maitrise

d’Ouvrage

MR4 : Limitation des impacts des travaux sur

un Habitat d’intérêt communautaire

Impact permanent

d’emprise faible (si

mesures

coordonnées avec

celles du dossier

CNPN pour les

isoëtes)

Le nouveau projet « colle » davantage à

la route actuelle et limite donc ces

emprises, toutefois sans parvenir à les

éliminer totalement, notamment en

raison de leur grande proximité avec la

voirie.

-

Destruction d’individus de Discoglosse sardeImpact temporaire

modéré

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR3 : Choix de la période des travaux

Impact permanent

d’emprise faible

Les mares temporaires (habitat du

discoglosse) sont maintenues

permettant la sauvegarde des individus

Balisage des habitats de cette espèce

pendant la phase de travaux

Impact

permanent

d’emprise nul

Destruction d’habitats de la Tortue d’HermannImpact permanent

d’emprise modéré

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR11 : Limiter les risques de collision et

maintien de la fonctionnalité écologique

Impact permanent

d’emprise faible

L’habitat préférentiel (au niveau de

l’oliveraie) est évité par la modification

du tracé.

Balisage des habitats de cette espèce

pendant la phase de travaux

Impact

permanent

d’emprise nul

Risque de création de pièges pour la petite

faune terrestre

Impact permanent

modéré

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions

des eaux adaptés

Impact permanent

faible

Les fossés sont des cunettes à faible

pente latérale.

Impact

permanent nul

Risque de propagation d’espèces

envahissantes

Impact permanent

modéré

MR1 : Accompagnement de la Maitrise

d’Ouvrage

MR7 : Utilisation d’espèces végétales

envahissantes à proximité des aménagements

paysagers

Impact permanent

faible- -

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 44/47

Impacts permanents liés au fonctionnement du nouvel ouvrage

Risque de collision

Impact lié au

fonctionnement

faible à modéré

MR11 : Limiter les risques de collision et

maintien de la fonctionnalité écologique

Impact lié au

fonctionnement

faible à modéré

- -

Imperméabilisation supplémentaire des sols

et risque de pollutions du milieu naturel

Impact lié au

fonctionnement

modéré

MR9 : Dispositifs de lutte contre les pollutions

des eaux adaptés

MS10 : Gestion raisonnée des bords de routes

Impact lié au

fonctionnement

faible à modéré

Le conseil général ne recourra pas au

débroussaillement chimique.-

Destruction d’individus d’espèces

patrimoniales à faible réactivité au cours du

débroussaillage annuel pour l’entretien des

bas-côtés

Impact lié au

fonctionnement fort

MR12 : Limiter les impacts liés au

fonctionnement de la route pour les espèces

patrimoniales à faible réactivité

Impact lié au

fonctionnement

faible

- -

Risque de pollution par un entretien non

raisonné des abords de route

Impact lié au

fonctionnement fort

MR7 : Utilisation ‘espèces végétales locales et

élimination des espèces végétales

envahissantes à proximité des aménagements

paysagers

MS10 : Gestion raisonnée des bords de route

Impact lié au

fonctionnement

faible

Le conseil général ne recourra pas au

débroussaillement chimique.-

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 45/47

3.3 Incidences sur le risque inondation

La commune de Belvédère-Campomoro n’est pas répertoriée comme soumise au risque inondation. Il

n’existe pas de Plan de Prévention du Risque Inondation (PPRI) et elle n’est pas citée dans l’Atlas des

Zones Inondables (AZI).

Cependant, deux arrêtés de catastrophes naturelles ont été pris sur le territoire communal.

Type de catastrophe Début Fin Arrêté du

Inondations et coulées de boue 31/10/1993 02/11/1993 15/12/1993

Inondations et coulées de boue 29/05/2008 30/05/2008 26/06/2008

Le principe de précaution encourage à prendre en compte ce risque notamment sur la dimension des

ouvrages d’art : ce point est abordé dans le chapitre relatif aux écoulements naturels et leur

rétablissement.

3.4 Compatibilité avec les documents en vigueur

Les orientations fondamentales du SDAGE Corse sont :

Assurer l’équilibre quantitatif de la ressource en eau en anticipant les conséquences des évolutions

climatiques, les besoins de développement et d’équipement ;

Lutter contre les pollutions en renforçant la maîtrise des risques pour la santé et la gestion des déchets ;

Préserver ou restaurer les milieux aquatiques et humides en respectant leurs fonctionnalités ;

Mettre en cohérence la gestion concertée de l’eau avec l’aménagement et le développement de l’île.

L'aménagement de la RD121 est compatible avec les prescriptions indiquées dans le SDAGE Corse.

Le projet reste très voisin de la voie existante qui sera aménagée pour permettre la circulation sécurisée

et plus confortable pour les usagers.

Il n’engendre pas de pollution nouvelle ni un accroissement notable des surfaces imperméabilisées

pouvant induire une aggravation des conditions d’inondation. Cet aménagement n'induit par ailleurs

aucun effet supplémentaire notable sur le milieu qualitatif des eaux par rapport à l'état qualitatif actuel.

En outre il veille, par le biais des nouveaux ouvrages sur les talwegs, à préserver la continuité

écologique des milieux liés à l’eau en préservant le fond des talweg et la capacité d’écoulement en crue

dans des conditions similaires à l’état actuel.

Il met en place des dispositifs de collecte des eaux de voirie et des bassins interceptés, adaptés pour

rendre transparente aux écoulements la route.

Le projet reste éloigné des milieux humides et aquatiques et le type et le volume de rejets occasionné

n’est pas de nature à impacter ces milieux.

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 46/47

1. Contrôle de chantier

En plus du contrôle interne à l’entreprise qui réalisera les travaux, un contrôleur de chantier de la

maîtrise d’œuvre suivra toutes les phases du chantier. Les visites du chantier par la maîtrise d’œuvre

seront hebdomadaires ou bi-mensuelles et un compte rendu de l’avancement du chantier comprenant

les dispositions prises pour la préservation de l’environnement sera établi à chaque visite.

De plus, le chantier fera l’objet d’une mission SPS assurant un suivi permanent du chantier.

Si, malgré les précautions prises pour protéger les milieux, un incident pouvant engendrer des

conséquences dommageables pour la qualité des eaux ou pour les milieux aquatiques se produisait

durant le chantier, des mesures de corrections seront mises en place dès que possible.

En cas de pollution accidentelle entraînant un déversement de polluant, les services de police de l’eau

seront prévenus dans les plus brefs délais.

2. Suivi et entretien des ouvrages

La gestion de l’aménagement sera assurée par les services du Conseil Général et notamment par la subdivisioncompétente localement, à savoir :

Visite d’inspection technique régulière des ouvrages d’art (visite annuelle et inspection détailléetous les 5 ans)

vérification de la bonne tenue des ouvrages hydrauliques notamment après de grosses crues,

réparation des dommages éventuels et remplacement de certaines pièces défectueuses,

entretien des dispositifs de collecte (nettoyage, enlèvement des encombrant pouvant nuire aubon fonctionnement des équipements (branches, bouteilles et déchets divers,…),

3. Intervention en cas de pollution accidentelle

Il est souhaitable d'établir un plan de secours spécifique en cas de pollution accidentelle afin qu'en cas

d'accident avec déversement polluant, les moyens de protection du milieu naturel installés sur le réseau

puissent être correctement utilisés et rendus ainsi efficaces.

Ce plan devrait reprendre les principaux éléments suivants :

Qui intervient ? En l'absence de postes d'appel d'urgence avec un interlocuteur prédéfini, un

accident pourra être signalé par les usagers aux pompiers, à la gendarmerie, ... Ceux-ci devront

pouvoir connaître précisément les services du Conseil Général de la Corse du Sud concernés et

comment les contacter (quels que soient le jour et l'heure de l'accident), pour les faire

intervenir. Au sein du Conseil Général, il existe un système d'astreinte notamment pendant les

week-ends et les jours fériés. Ce système permet une intervention en cas d'accident, en temps

et en heure 7jours/7.

Quelle intervention ? Les Services de la Conseil Général de la Corse du Sud chargés d'intervenir

devront pouvoir connaître la marche à suivre pour confiner le polluant, compte tenu des

installations de protection mises en place

La marche à suivre pour confiner le polluant, compte tenu des installations de protection mises en

place.

Repérer la zone de l'accident,

Bloquer le polluant sur le lieu du déversement si possible,

Prévenir les pompiers (s'ils ne l'ont déjà été) qui sauront comment identifier le produit polluant si

nécessaire ainsi que la conduite à tenir face à celui-ci,

Détourner les eaux de ruissellement éventuelles afin de ne pas diluer le produit et rendre ainsi

son évacuation plus difficile,

Faire vidanger et nettoyer les fossés par des entreprises spécialisées, et évacuer les produits

selon leur composition,

Remettre le système en état de fonctionnement normal.

Ceci suppose notamment de connaître le fonctionnement général du réseau d'assainissement du site.

Ces informations devront être disponibles rapidement et clairement (plans...).

4. Moyens d’intervention

Un plan des procédures à suivre en cas d'accident ou d'incident devra être édicté. Il devra comporter

les procédures d'intervention dès lors que l'incident ou l'accident sera connu des services

départementaux et/ou des services de secours.

V.MOYENS DE SURVEILLANCE ET D’ENTRETIENS PRÉVUS

CONSEIL GÉNÉRAL DE LA CORSE DU SUD

RD121 – PROJET D’ELARGISSEMENT DU PR 0.900 À 8.300 – COMMUNE DE BELVEDERE-CAMPOMORO

DOSSIER LOI SUR L’EAU – DOCUMENT D’INCIDENCE Page 47/47

1. Bibliographie

Documentation générale

« Guide technique - assainissement routier » (SETRA) 2006

« L’eau et la route » volumes 1 à 5 (SETRA) - 1993.

« L’eau et la route » volume 7 (SETRA) - 1997.

« Document provisoire d’information « Infrastructures de transport et police de l’eau » (Groupe de

travail SNCF, ADP, SCETAUROUTE, ASF, Ministère de l’équipement des transports et du tourisme,

Ministère de l’environnement) - 1994.

« Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux du bassin Corse » (Agence de l’eau) 2009.

« Guide méthodologique pour la prise en compte des eaux pluviales dans les projets d’aménagement »

(CETE Sud Ouest) 2002

« Aménagement des Routes Principales (ARP) » (SETRA) – 1994

« Environnement – Air » (SETRA et CERTU) - janvier 1999

Documentation spécifique du site

Données issus de la consultation des administrations, services et associations

Dossier d’Enquête préalable à la Déclaration d’Utilité Publique RD121-Elagrissement entre Campomoro

et Portigliolo (SETEC)

Principaux sites Internet consultés

http://agreste.agriculture.gouv.fr (données sur agriculture)

http://infoterre.brgm.fr (BRGM – géologie)

http://insee.fr (démographie)

http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ (base Mérimée du patrimoine historique)

http://www.gesteau.eaufrance.fr (Schémas d’Aménagement et de gestion des eaux)

http://www.hydro.eaufrance.fr (base de données hydrographiques)

http://www.corse.ecologie.gouv.fr (site de la DREAL)

http://www.oec.fr/ (Site de l’office de l’Environnement de la Corse)

http://www.inpn.fr/ (Site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel)

http://www.eaurmc.fr/

http://www.corse.eaufrance.fr/

VI. BIBLIOGRAPHIE ET DOCUMENTS GRAPHIQUES

2. Eléments graphiques (Projet mis à jour suite à la concertation

avec les services de l’Etat) et notice assainissement (projet SETEC)