Constance Et Variabilite Syntaxiques Interdialectales en Berbere Cadi

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    Constance t v ar iabi l i te syntaxiquesinterdialectales en Berbere

    K D D O U R C D I t

    Abstract

    This artide contends that interdialectal Variation in Berber has notdestroyed the profound structural unity of the language. Four syntacticaspects of Berber dialects are examined: (i) wordorder which is dominatedby verb-subject-object in all dialects; (U ) participal forms which vary ingender and number but not in person; and iii) the polysemous verb g, inwhich the interdialectal Variation satisfies the dichotomy transitive versuscopulative predicates; Ms verb behaves äs a copula in Tashelhit, forinstance, but is absent in the Aures. Thus, despite the discontinuity anddiversity that characterize all these elements there are many morphosyntac-tic similarities across the Berber dialects which illustrates the principle oflinguistic unity within diversity.

    ntrodu tion

    Comment definir aujourd hui la langue Berbere desormais B)? Dansquel sens faut-il entendre le mot langue lui-meme? Plusieurs reponsesd horizons theorique et rhetorique differents peuvent etre apportees ä cesquestions. Pour la linguistique formelle la langue est un Systeme organiseet stratifie de principes et de parametres variables interiorises par lelocuteur-auditeur natif (Chomsky 1986).

    II s agit, certes, d une entite abstraite: 1 ce qui distingue une langued une non-langue, mais aussi ce qui distingue une langue d une autre auxniveaux phonologique, morphologique, lexical et syntaxique.

    Dans cet article, nous cherchons ä montrer que la dialectalisation duB sur le plan syntaxique s est effectuee globalement dans un sens con-vergent. Cette dialectalisation qui s est accompagnee d une rupture dansl espace reel entre les differents dialectes et parlers nous offre un casatypique dans le domaine de Pevolution des langues, ä savoir une langue

    0165-2516/97/0123-0147 Int l. J. Soc. Lang. 123 1997), pp . 147-162© Walter de Gruyter

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    vieille de 5000 ans qui n'a jamais ete la langue officielle d'aucun etatcentral (qui, le case echeant, aurait fixe sä norme grammaticale et sägraphie tout en la dotant d'un Statut juridique valorisant), et malgre

    toutes les agressions qu'elle a subies eile a sauvegarde ses structuresfondamentales au co ntact d'autres langues plus puissantes qu'elle commele punique et le latin, et aujourd'hui encore l'arabe, le fran^ais etl'espagnol.

    Ces dix dernieres annees l'unite de cette langue a ete soumise ä unnouveau type de questionnement, contrairement ä la tradition berberi-sante qui a toujours parle une langue berbere m algre sä fragmentation:une ou plusieurs langue(s)? Ainsi, pour Galand (1985a: 181): l'expres-sion 'langue berbere' n'est pas depourvue d'ambiguite: eile designe unesomme de faits linguistiques plutöt qu'un code bien structure; eilerecouvre aussi bien les parlers modernes qu'un berbere communreconstruit (protoberbere) .

    Autrement dit, il n'existe pas encore de norme instituee reglant ladifference ä l'interieur des dialectes et/ou parlers du B. C ependant, il estpermis d'interroger cette meme notion de code structure surtout quandon sait que la differenciation linguistique est une caracteristique generaledes parlers humains: auc une langue n'est parfaitement homogene et, sousle no m commun d'anglais ou frangais, se cachent selon les usagers degrandes differences dans tous les aspects de la langue: syntaxe, lexique etphonologie (Enereve 1979 [1969]: 531).

    Ensuite, la langue existe-t-elle en dehors de ses structures phonolog-iques, morphologiques, lexicales et syntaxiques fondamentales qui luidonnent forme en permettant l'etablissement de son code structure ?D'ailleurs, faut-il rappeler que le code structure (ou la norme) n'estque la representation fragmentaire d'une certaine pratique langagiere

    (une classe, un parier et une epoque donnee) qui seit de modele auxdivers usagers de la meme langue.Com ment se presente donc ä no us, en synchronie, la V ariation dialectale

    en syntaxe du B? Elle semble repondre parfaitement au principe de l'unitedans la diversite que nous allons illustrer par quatre cas de figure quicorrespondent ä l'organisation de ce travail: le 1° est celui de l'ordre desmots et de la structure interne de la phrase qui sont structuralement lies(cf. la 1° section). Le 2° phenomene qui sera aborde dans la memeperspective comparative est celui des construc tions participiales qui föntl'objet de la 2° section. Dans la 3° section nous presenterons l'analysed'un verbe polyvalent: g 'mettre, faire, etre'. Quant ä la derniere sectioneile sera consacree ä la formation du verbe complexe dans les dialectesmarocains ä l'aide des quatre affixes derivatifs: s (cau satif), t (passif), m(reciproque) et n (reflechi).

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    1. Ordre des mots et structure de la phrase

    II n'est pas difficile de constater que la structure et l'ordre des mots de

    la phrase du B sont inextricablement lies, parier de l'une c'est invoqueripso facto l'autre. Concretement, nous avons deux cas de figure: le touareget les dialectes m aghrebins. Le touareg a la structure SVO comme ordrede base (Galand 1979: 137). Cet ordre particulier du touareg est le refletd'une part, de la directionnalite de la predication Nom + Verbe, et del'autre, de mecanismes formels profonds tels que Finstanciation des deuxcomplements — apparemment directs — qui se suivent, et le comporte-ment marque du nom verbal construit avec le verbe g 'faire', repris para ta 'celui/celle' selon Galand-Pernet (1984: 71). Au Maghreb, l'ordre debase des dialectes herberes est VSO. Ainsi, pour le kabyle, l'ordrecanonique, non marque selon Chaker 1983: 267) est VSO:

    1) yeFg wrgazil-est sorti EA-homme

    dont l'ordre alternatif est exactement comme partout ailleurs auMaghreb: SVO.

    Le parier des Ayt-Hassane au sud de Beni Mellal, Maroc) decrit parSadiqi 1982: 9) actualise lui aussi l'ordre de base VSO: what is meantby basic here is 'neutral' or 'unmarked.' L'auteur ajoute ceci: SVO isthe nearest alternative order to VSO ; ce parier rejoint le precedent. Unautre parier, celui des Ayt-Morghad (Goulmima, Maroc) temoigne dumeme ordre canonique VSO d'apres Ouchna (1985: 20):

    (2) ibda wusem eariil-partager-Acc(ompli) foudre montagne6la foudre a brise la montagne'

    Toujours dans le domaine de tamazight (Maroc central) Calabrese donnela structure VSO comme ordre de base du parier des Ayt-Seghrouchendont les donnees lui ont ete communiquees par M. Guerssel (1987: 103):

    3) t-wtu Tifa Idir3fs hi t Tifa IdirTifa hit Idir'

    Cet ordre respond ä la question rhematique: what happened?Ces d ifferents idiomes en plus du rifain au nord du Maroc) 2 confirment

    la remarque de Galand ä ce propos, et l'universal 6 de Greenberg (1963): toutes les langues ä ordre VSO dominant ont SVO comme ordrealternatif.

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    Le probleme crucial (que nous ne ferons que poser ici) est celui de lasource de ces variations, autrement dit comment definir (soit en termed'evolution ou de typologie dialectale) les parametres qui sont a Torigine

    de l'instanciation de l'ordre VSO au Maghreb et de SVO au sud saharien(touareg).

    Dans une perspective diachronique, Galand (1979: 137) se demande si certains parlers [du Maghreb] n'amorcent pas une evolution quiaboutirait a imposer l'ordre: Nom + verbe. II ajoute dans le meme article(1979: 138): ... le sujet dans l'histoire des langues provient souventdu 'topic.'

    En confrontant ces deux citations, on pourrait dire que le touareg —sur ce plan — est plus evolue que les dialectes du Maghreb qui en sontencore ä l'etape du sujet post-pose au verbe par Opposition ä la positionpreverbale, celle du sujet indicateur de theme qui commence ä s'yimposer et que le touareg a dejä transformee en position naturelle dusujet en tant que terme distingue. Rappeions que le sujet dans l'histoiredes langues naturelles provient souvent du topic (cf. Hagege 1978).

    Touchant le rifain, cette evolution (SVO) a atteint un ordre de grandeurapproximatif de 22% 3 contre 78 pour-cent pour VSO. Elle permet deconsolider le resultat des tests de Li and Thompson (1976) concernant

    le sujet et le theme (topic) en rifain (et en B en general comme on vientde le voir oü le touareg est plus avance que les autres dialectes dans lamesure oü il Oriente sä predication plutot vers le sujet preverbal).

    D'apres Choe (1987: 150) l'ordre VSO est le resultat d'un conflit entrela directionnalite de l'assignation du röle thematique (devant correspon-dre ä un sujet ou un complement) et le parametre de la tete. Ceci pourraitrendre compte du paradoxe du sujet post-pose en B, 4 que presque tousles chercheurs, ä la suite de Galand (1964), appellent complementexplicatif ou referentiel. Cette designation est l effet du conflit dont parleChoe, car la position post-verbale (dans les dialectes du Maghreb) corre-spond syntaxiquement ä la position canonique du sujet; mais comme lesujet est une position regissante et non regie (Milner 1985: 52, note 8),alors la condition d'en faire un complement regi par un indice depersonne (clitique marque d'accord) qui est, dans la meme vision, le seulet veritable sujet, devient sine qua non. Par contre le touareg ne connaitpas ce conflit, eu egard ä son ordre canonique SVO.

    Au fait, c'est l'existence dans le verbe de cette indispensable marque

    d'accord qui donne lieu, pour des raisons de directionnalite du gouverne-ment (ou rection), ä la construction VSO dans les dialectes qui se definis-sent typologiquement par ce meme ordre de base.

    Ainsi, les deux ordres VSO et SVO semblent donner un support mate-riel ä l'unite dans la diversite en syntaxe du B.

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    2. es constructions participiales

    Le participe, forme de la base verbale (ou radical) et de certains indices

    specifiques dits indices de participe, constitue une forme m ixte: ä chevalsur la categorie du Nom et celle du verbe, car eile ne connait pas deVariation de personne.

    Le parametre suivant lequel les dialectes herberes varient, par contre,est l'accord en genre et en nom bre. Ainsi, si en croit Reesink (1979:278) pour le kabyle le participe ne varie ni en genre, ni en nombre, leOuargli connait un accord en genre ukren, ukrent), le chleuh en nom bre yukrn, ukrnin), le tahaggart en genre (au sg) et nombre yukeren,tukerent 5

    Citons, egalement, Bentolila (1981: 174) pour faire figurer un parier(Ayt-Seghrouchen) representant le tamazight-nord (du Maroc central): le participe a un signifiant discontinu i n.

    En rifain, les indices de participe ne varient ni en genre ni en nombre,ils ont aussi la forme discontinue: i/y n:

    (4) wen d-aneg ixerqencelui part.pred-nous il-creer-part(icipe)-Acc.

    'celui qui nous a crees' (Dieu)Comme on peut l'observer, la structure syntaxique du participe est biencelle de la phrase relative avec qui (sujet).6

    Par ailleurs, le participe connait les trois flexions thematiques (conjugai-sons) du verbe (Aoriste, Accompli, et Inaccompli):

    (5) a. timgarin i tshedHen wahafemmes celles danser-part-Acc seulem ent

    'C'est uniquement les femm es qui ont danse'b. tim garin i tysheTHen wahafemmes celles danser-part-Inac seulem ent'C'est uniquement les femm es qui dansent' (habitude)

    c. timgarin i ga yshedHen wahafemmes celles p.Fut danser-part-Ao seulement'C'est uniquement les femm es qui danseront'

    Historiquement, les traces du touareg ä l'appui, le participe semble deriver du nom ä cause de sä V ariation suffixale. A ce propos, Galand-Pernet (1984: 71) fait allusion au participe en notant qu' entre verbe etnom se trouve (dejä) le participe qui, ä des themes verbaux d'aoriste,d'accompli, d'inaccompli, ajoute des affixes specifiques du nom (pluriel-in, feminin (+)-t).

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    Globalement, l'accord du participe permet de degager trois sous-classesdans les idiomes mentionnes:

    - ceux qui ne varient pas: rifain, kabyle et tamazight-nord;

    - ceux qui varient asymetriquement en nombre: tachelhit et tamazight-sud (Ayt-Mguild, selon Taifi [communication personnelle]) ou en genre(Ouargli);

    - le tahaggart (touareg) qui m arque l'accord en genre (sg) et en nombre.II est, peut-etre, possible de risquer une Interpretation de cette distribu-

    tion de l'accord participial, en disant que les parlers du Nord (majoritaire-ment zenetes), contrairement ä ceux du Sud (ä dominante senhaja),n'observent pas l'accord.

    Cette remarque peut etre generalisee pour tout le B:

    (6) Idiomes: Rif Kabyle Tam n Tam s Tach Tahag OuargliAccord: genre - - - - - (sg)

    nombre - - - + -

    Rappeions que cette marque d'accord quand eile existe n inclut pas letrait grammatical de personne. II s agit donc d une marque d'accordstrictement nominale; ce qui pose le probleme du sujet affixal (prenantla forme d un clitique marque d'accord) qui forme dans le cas du verbeune chaine thematique avec le sujet lexical (autrement dit un argumentdiscontinu).

    Donc, le participe est une categorie mixte qui est lexicalement verbale(avec la specification aspectuelle) et dont les traits grammaticaux ne sontpas, entierement, remplis (meme en touareg, le genre et le nombre nesuffisent pas ä identifier le sujet affixal), d oü son caractere de categoriesyntaxique degeneree, c'est ä dire de projection maximale ayant perdusä tete fonctionnelle qui est le sujet en l occurrence. Le sujet participial

    est, en somme, un sujet auquel manque, dans le cas le plus fourni entraits d'accord (viz. le touareg), l element crucial qui le fonde, en B, äsavoir la personne (ou l affixe pronominal dit aussi, ä juste titre, indicede personne ).

    3. La distribution du ver e polyvalent etre, mettre, faire...

    La perspective comparative est ici motivee par la concurrence dans lesparlers herberes entre la valeur transitive (objectale) et la valeur copulative(attributive) du verbe g; cette derniere se trouve elle-meme en competitionavec les autres formes d expression de l'etre et de l'existence (cf.Galand 1965). Mais, voyons d'abord les definitions respectivement de

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    l'homonymie (7a) et de la polysemie (7b) qui sont susceptibles de nousaider ä mieux cerner le fonctionnement syntaxique de ce verbe:

    (7) a. II y a homonymie entre deux verbes lorsqu'ils ont deux struc-tures conceptuelles primitives (racines) qui n'intersectent pasdu point de vue interpretatif.

    b. II y a polysemie entre deux emplois du meme verbe lorsqu'ilsconstituent deux occurrences (ou realisations au niveau de lastructure argumentale) d'une meme entree lexicale.

    Ainsi, g aura n structures argumentales selon les differentes entreeslexicales qu'il dans chaque dialecte (ou parier).

    Sans sombrer dans les details, nous ferons fond, pour la comparaisoninterdialectale, essentiellement sur l'article de Galand (1965) et secondair-ement sur celui d'Akouaou (1979) qui, s'interessant ä l'expression de "laqualite en B, a releve un "enonce de base" qui actualise ce verbe g enfonction copulative (parier de Tiznit au sud du Maroc). Ceci l'amene äposer le probleme du rapport entre, d'une part un econce verbal: izgwg uZig), 'eile est rouge (la fleur)'; et un enonce copulatif: iga uZ ig) azgwag,'eile est (la fleur) rouge'; et d'autre part, l'enonce copulatif et ses equiva-lents ä particule predicative d (dans les parlers ou eile existe, bien sur ).

    D'apres Galand, chez les Ayt-Frah de l'Aures (Algerie), la valeurcopulative du verbe g est nulle, et par consequent son champ semantiquesignifiant le proces (sens lexical plein) est plus riebe. La fonction copula-tive y est rendue par le verbe etre umas:

    (8) [64] mag-gmes wagg?'qui est celui-ci?' (1965: 82-83)

    En Kabylie (Ayt-Mangellat), g assume tres rarement la fonction copu-

    lative qui y est concedee ä la phrase nominale, et sone röle dans lapredication transitive s'est confine dans mettre, ou il est d'ailleurs serieuse-ment concurrence par seil sdell):

    (9) sellabrid'dispose le chemin' (1965: 77)

    En outre, pour l'acception de "fabriquer," il est supplante par desemprunts ä l'arabe: sm el, snes et surtout xdem.

    Pour le tahaggart, egy ne se Charge presque jamais7 de la predicationcopulative, d'oü le succes de la phrase nominale sans particule depredication:

    (10) [40] teserke elem n tisnt4la teserke (est) la peau d'une vache' (1965: 78)

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    Par ailleurs, la valeur copulative y trouve un serieux candidat, savoirle verbe umas 'etre', exprimant l'idee d'etat, ou de condition; ce qui luipermet d'etre plus precis et donc de primer la phrase nominale sans

    particule. Toutefois, ses contextes sont bien marques: la negation la miseen relief et certains enonces interrogatifs.L'entree lexicale qui predomine dans la predication transitive est celle

    signifiant 'mettre':

    (11) [48] e-ett-eg yin dag ezekka'ils le mettent au tombeau'

    Le chleuh, selon Galand (1965: 91) n'a pas fait de g un verbe 'etre'(copule), il a substitue un type d'enonce un autre ; car le verbe s'y estcompletement empare de l'enonce non-verbal particule de predicationqui s'est grammaticalisee dans des lexies (cf. la meme page). Cette obser-vation est corroboree par ce qu'avance Akouaou au debut de son article(1979). Ainsi, la structure X d Õ 'X c'est Õ' est presqu'eliminee par latournure: X iga Õ 'X il constitue Y'; ou encore: × Õ a iga ×, Õ est ce(qu') il constitue'.

    Cependant, selon Galand, ce verbe n'est pas reductible au r le de simple copule ; meme quand il remplace purement et simplement la

    particule de predication d.Dans le parier de Tiznit, l'evolution semantique de ce verbe est telle-ment avancee que l'enonce avec g est incompatible avec la particule depredication d dans une phrase simple (Akouaou 1979: 109):

    (12) igadazG wag4il est c'est rouge'

    et encore moins dans un econce ayant la structure clivee:

    (13) d azGw

    ag a yiga'c'est rouge ce (qu') il est'

    Mais la phrase:

    (14) a yiga d uzG wag'ce (qu') il est c'est rouge'

    est recevable en chleuh (parier de Tiznit).Notons qu'il s'agit l d'une pseudo-clivee ou la particule de predication

    d a le Statut d'un Operateur capable de marquer thematiquement et doncde gouverner le nom adjectival en le transformant en GN specifique (cf. l'etat du nom adjectival).

    En ce qui concerne l'acception de faire le verbe g est quasi evince parskr 'mettre en place':

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    (15) [123] ur a skarn ayt-tmizar n sus ixmmasn4les gens du Sous n'installent pas (= ne prennent pas) demetayers eu cinquieme (Galand 1965: 94 )

    Enfin, Akouaou (1979: 110-111) remarque qu ä Tiznit le verbe g passede 'mettre (en place) , sens locatif:

    (16) tga agrum H uHbu ns eile a mis le pain dans son giron

    ä etablir en qualite de (sens qualitatif):

    (17) iga wgma-s d Damn

    il a designe son frere comme garantLa Situation du Maroc central est plus heterogene, vu son e tendue: les

    deux types de predication du verbe g (transitive et copulative) y sontinogalement reparties selon les parlers, meme si, comme le souligneGaland (1965: 86), c est la phrase nominale du type X) d qui y est laplus productive. Le verbe g intervient dans de s contextes lexicaux etsyntaxiques marques, comme la negation, Pinterrogation et la structureclivee.

    Pour Galand, qui a analyse le parier de s Ayt-Youssi, le s constructionsqui favorisent g sont celles lä memes qui appellent le s verbes umas entouareg et ili — etre — (d) en kabyle et dans l Aures. Dans ce memeparier la valeur transitive de g se situe dans l entree lexicale de mettre(en place)/installer , et de celle de 'faire', concurrencee par des e mpruntsä l'arabe tels que shgel/xdemfedel, signifiant travailler/fabriquer .

    Un autre parier (situe plus au sud du Maroc central), celui des ayt-izdeg decrit par Batali (1986) semble accorder une place plus importanteä la predication copulative du verbe g. L auteur donne onze exemples enstructures non-figees dont:

    (18) a. [38] tegittasarut tu e s la clef (qui peut ouvrir et fermer)'

    b. [48] iga adergal ilestaveugle (1986:34)

    et parmi les structures figees8 qui comprennent aussi la valeur transitive,nous relevons, entre autres, les enonces suivants:

    (19) a. [153] tga aM wayurelle-etre-Acc comme lune eile est tres belle

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    b. [154] iga taQliltil-etre-Acc petite crucheeilest gras (1986: 41)

    Le parier de Chenoua (Algerie), quant ä lui, ignore carrement la valeurcopulative de g, et cede la place ä la phrase nominale avec d Ses emploisdans la predication transitive vont de mettre en place / organiser , ä etablir en qualite de , en passant par des contextes oü peut trouverdes substituts comme sers cposer , ger mettre et sdel placer .

    Nous traitons le rifain ä part parce qu il n a pas ete mentionne parGaland (1965), et Akouaou (1979) lui a consacre tres peu d espace, endisant que le verbe g y assume uniquement la fonction predicative transi-tive ( faire, mettre, instituer en qualite de ... ). Neanmoins, il Signale dansla note 3, chez les Ayt-Ouariaghel son emploi copulatif:

    (20) ur ggig d imzni je ne suis pas une etoile

    releve par Biarnay (1917: 367).II est vrai que la predication copulative de g en rifain est tres reduite,

    sans etre absente; au fait, eile est confinee dans les contextes interrogatifset surtout negatifs:

    (21) a. mamesh tega tmurt Nicomment elle-etre-Acc terre celle (en question) comment est-elle la terre dont on parle?

    b. tamgart war tegi tanewziwtfemme neg elle-etre-Acc invitee une femme ne peut pas se faire passer pour une invitee

    Cette fonction de g est prise en Charge par d autres predicats (ou parti-cules) tels que aQa/Tuga qui fonctionnent comme des predicats d exis-tence et comme des auxiliaires temporeis; in etre (cf. ili ailleurs); et dseul ou combine avec aQa/iri (+ Imperatif).

    Le parier des Ayt-Sidar (le nötre) appartenant ä la confederation descinq tribus Iqeräayyen de la province de Nador (Maroc oriental) offreplusieurs entrees lexicales qui peuvent se repartir, grosso modo, de lafagon suivante:

    (22) faire/organiser :u din yegin urarqui lä-bas il-faire-part-Acc fete qui a organise une fete (de mariage) lä-bas

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    (23) 'mettre/(de)-poser':yega imendi deg-weXamil-poser-Acc orge dans-chambre

    'il a depöse l'orge dans la chambre'(24) 'valloir/coüter':

    txanshet urum teg xemsin durusac foin elle-coüter-Ina cinquante duros'un sac de foin coüte 50 duros'

    enonce que l'on peut, egalement rendre en fran ais par 'faire'.

    (25) forme lexicalisee ou lexie (= structure syntaxique figee):

    a. gin awarfaire-ils-Acc parole'ils se sont mis d'accord'

    b. HeMu iteg aRay i baba-sHemmou il-faire-Inac opinion ä pere-son'Hemmou obeit ä son pere'

    Nous nous contenterons ici de ces acceptions sachant qu'elles sont encoretres nombreuses et qu'il est impossible d'en faire le tour dans le cadre decet article.

    Par contre, il est utile de faire quelques remarques recapitulatives. Laplus importante est qu'un terme peut etre argument du verbe sans pourautant etre son complement: c'est ce qui est mis en evidence par la valeurcopulative (ou attributive) du predicat qui n'attribue aucune proprieteinterpretative particuliere ä son argument. Ce verbe n'a pas dans ce typede predication le Statut d'un Operateur mais celui d'un relateur quipeut etre omis dans certaines langues comme l'arabe marocain:

    (26) Hmed razelAhmed homme'Ahmed est un homme'

    Selon le tableau synoptique dresse par Galand (1965): etre, mettre (enplace), faire, appliquer son activite ä, fabriquer; le rifain s'installe confort-ablement dans la colonne 'faire' avec une predilection pour 'appliquerson activite ä'. En gros, il s'apparente au kabyle.

    Enfin, ä la suite de Galand, nous sommes sensible ä l'unito profondede ce verbe ä travers tous les parlers, malgre la discontinuite reelle qui lecaracterise (cf. l'opposition: Interpretation evenementielle vs. Interpreta-tion non-evenementielle ou la relation cruciale n'est pas entre le verbe etle GN, mais entre le sujet de la phrase (= theme) et l'argument du verbe).

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    4 La formation du erbe complexe dialectes marocains)

    Le but de cette comparaison est de montrer — chiffres ä l appui — les

    degres de Variation interdialectale concernant la formation du verbecomplexe en B, ä partir d un lexique verbal de 1185 verbes pris au departen rifain, et etendu, par voie de correspondance, aux dialectes tamazightet tachelhit. 9

    Concernant la presentation technique de la liste verbale et son principede fonctionnement, nous renvoyons le lecteur ä Cadi (1990: 368-369).Nous ferons, cependant quelques remarques generales sur la procedurede listage des verbes dans les trois parlers concernes:

    - Les allomorphes et les affixes de sur-composition sont absents.- Pour le rifain, le passif s exprime aussi par un doublet du t ä savoir

    le M (tendu).- La correspondance lexicale entre les trois parlers n est pas parfaite.- Certaines occurrences (et meme entrees lexicales parfois) sont sacri-

    fiees au profit d autres.L approche comparative nous a revele les resultats statistiques suivants:

    (27) constats synoptiques

    dialectes: rifain tamazight tachelhitaffixes:s 356 35 264t 248 326 285n 27 3m 93 245 147total 724 924 696

    (2 8) distribution interdialectale de s

    V-complexes pourcentagesrifain 356 30tamazight 350 29,5tachelhit 264 23,5

    (2 9) distribution interdialectale de t

    V-complexes pourcentagesrifain 248 21tamazight 326 27 ,5tachelhit 285 25

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    (30) distribution interdialectale de n

    V-complexes pourcentages

    rifain 27

    2,5tamazight 03 0,2tachelhit 00 0

    (31) distribution interdialectale de m

    V-complexes pourcentagesrifain 93 7,5tamazight 245 21,5

    tachelhit 147 12,5Les variations interdialectales les plus notoires au niveau de la Formationdes verbes complexes ä l'aide des quatre affixes formatifs peuvent etreresumees comme suit:

    1. Le s realise un score sensiblement identique en rifain et en tamaz-ight (respectivement 30 et 29,5 ) et occupe la premiere place; tandisqu'en tachelhit, il arrive en deuxieme position apres t (25 ) avec 23,5de verbes (soit 264/1159). 10

    2. L'ecart entre le rifain et tamazight, quant ä la productivite de test relativement considerable (respectivement 27,5 contre 21 ).

    3. L affixe n est clairement sans importance fonctionnelle, car de sonabsence absolue en tachelhit (0 ), il plafonne avec 2,5 en rifain (soit27 v/1185), en passant par 0,2 en tamazight (soit 3 v/1158).

    4. Quant au m, il semble battre le record en tamazight avec 21,5(soit 245 v/1158), et oü il occupe la troisieme place apres s et /; de memequ'en rifain, mais avec un taux descendant du triple au simple plus ou

    moins. Le cas de tachelhit est ä mi-chemin entre le rifain et tamazightavec 12,5 (soit 147 v/1159).

    Pour clore cette section nous presenterons une observation chiffreeconcernant les emprunts verbaux faits par les trois dialectes herberes äl'Arabe Dialectal Marocain (ADM): comme on peut facilement le noter,le nombre de verbes empruntes ä l'ADM va crescendo dans le senssud-nord.

    (32) Emprunts verbaux ä l'ADM

    verbes pourcentagesrifain 241/1185 20,5tamazight 181/1158 15,2tachelhit 156/1159 13,1

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    2. Pour le rifain qui instancie egalement l'ordre VSO comme ordre de base et SVO commeordre alternatif (cf. Cadi 1987, 1990).

    3. Cette estimation devrait etre testee sur les autres parlers rifains (du Rif central surtout).La base de ces pourcentages est de 1098 enonces (cf. Cadi 1987).

    4. Ce fait pousse Galand (1985b: 81) a parier du caractere hybride de la formule VSO,qui juxtapose une classe et deux fonctions.

    5. Les racines qui constituent ce participe signifient 'voler quelque chose ä quelqu'un'.6. Galand (1974: 217) ecrit, ä propos du participe, ceci: 'ce n'est en berbere qu'un cas

    particulier de la proposition relative. De son cöte, Reesink (1979: 277) considerequ'en tant que forme verbale subordonnee, le participe correspond toujours ä unephrase relative avec qui (who). La phrase interrogative partielle avec u (qui) est,structuralement, identique a la relative participiale et meme ä la construction clivee (cf.Fex. [22] pour rinterrogative).

    7. Galand (1965: 80) donne tout de meme un ex. azref-in ma igya , 'mon argent qu'a-t-il

    fait?/qu'est-il devenu'?8. Les autres parlers connaissent aussi cette distinction, mais nous ne la signalons pas ici

    faute d'espace.9. Le parier du Maroc central est celui des Ayt-Mguild dont le locuteur natif est notre

    collegue M. Taifi et celui du sud marocain est le parier de Hed-Imulas (Taroudant)dont les donnees nous ont ete fournies par l'etudiante Mlle M. Mouslim. Qu'ils ensoient tous les deux ici remercies.

    10. A cause, peut-etre, des idiosyncrasies des parlers il manque 27 verbes en tamazight, et26 en tachelhit sur un total de 1185 en rifain.

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