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CONSTRUCTIVISME LA SCULPTURE Mouvement russe, influencé par le Suprématisme de Malévitch et fondé par Vladimir Tatline en 1916 qui privilégie la sculpture par l’assemblage de matériaux hétérogènes (divers) et modernes (fer, verre, bakélite, celluloïd,...) au lieu de la sculpture classique (taille directe, modelage ou moulage traditionnels). Avec la révolution d’octobre 1917, les artistes russe voient l’opportunité de faire table rase du passé et de construire un art nouveau, révolutionnaire, destiné à investir le quotidien du peuple russe. Cet art « anti-bourgeois » devra être éloigné de toute illusion de réalisme (donc il devra être abstrait), et devra faire intervenir « les matériaux réels dans l’espace réel » : acier, bois, verre. Pour symboliser cet élan révolutionnaire les sculptures abstraites devront être dynamiques (privilégier les tensions, les forces, les courbures). Les sculptures ne représentent rien (un portrait, un paysage…) mais elles expriment par elles-mêmes le mouvement et la modernité. Les artistes se nomment « constructivistes » car ils se voient non comme des artistes, mais comme des ingénieurs révolutionnaires au service du peuple. Pour éclairer ce qu’est une œuvre constructiviste, la Tour-Eiffel pourrait en être un bon exemple par le dynamisme abstrait de ses formes et la modernité de ses matériaux (le fer), mais étant l’œuvre d’un ingénieur français on ne peux la qualifier ainsi. Le principal artiste est le sculpteur Vladimir Tatline avec ses “contre-reliefs” (assemblages-sculptures accrochés entre deux murs). LE GRAPHISME, LA MISE EN PAGE Des revues constructivistes vont aussi apparaître. Les mêmes principes dynamiques (formes abstraites, lignes géométriques droites ou obliques) vont être repris dans le domaine du graphisme, en y ajoutant la technique du photomontage. Les couleurs seront des aplats, souvent rouge et noir, couleurs de la révolution russe. Dans l’esprit des artistes, le photomontage était un moyen d’éduquer et d’instruire le peuple. Mais Staline en fera un outil de propagande totalitaire (que reprendront aussi Hitler et Mussolini). Bien vite l’aspect fragmenté (et donc artificiel) du montage disparaît au profit d’une image réaliste, monumentale et panoramique, propre à inspirer l’effroi et l’obéissance. ! Vladimir Tatline, El Lissitzky, Alexandre Rodtchenko, Naum Gabo, Anton Pevsner, Laszlo Moholy-Nagy CUBISME Mouvement initié par Pablo Picasso vers 1907, mais connu du public vers 1911, qui redéfinit l’espace à partir des influences de Paul Cézanne et de “l’Art Nègre ”. Pablo Picasso et Georges Braque essaient de composer un nouvel espace “impossible” dans des images mélangeant plusieurs points de vue à la fois (profil + face + trois quart, etc...). L’image est décomposée en de multiples facettes, il s’agit de concevoir une image, un nouveau signe plastique autonome, plutôt que de représenter un modèle . L’accent est mis sur l’autonomie de la surface peinte au détriment du degré de réalisme du sujet représenté. Le tableau qui fait rupture est : “Les demoiselles d’Avignon”, de Picasso, en 1907. C’est Albert Gleizes et Jean Metzinger qui théorisent et prolongent les recherches en mouvement constitué. Il y a trois moments du Cubisme : " 1907-1909 : La phase cézanienne, période de recherche très influencée par les travaux de Paul Cézanne. " 1909-1912 : Le Cubisme analytique qui marque la fin de l’image à point de vue unique, mise à la mode depuis la Renaissance, en présentant plusieurs angles de vue en même temps pour le même objet. " 1912-1915 : Le Cubisme synthétique, plus simplifié, avec ajout d’éléments du réel (journal, corde, etc...) et de lettres d’imprimerie qui affirment la planéité du support. Paul Cézanne, vers 1890, qui voulait réduire la peinture à des combinaisons de volumes simples : “tout, dans la nature se modèle selon la sphère, le cône et le cylindre”, peut être considéré comme un précurseur du Cubisme. ! Picasso, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Albert Gleizes ART DÉCO Héritier de l’Art Nouveau et nourri des découvertes cubistes , cette appellation concerne le style qui s’affirme entre les années 1909 et 1930 dans les arts appliqués, l’architecture et les arts graphiques et qui se propage en Europe et aux USA. Le nom est donné par l’exposition parisienne de 1925 “Arts déco”. Épuration des formes (simplification formelle), stylisation, lignes géométriques, cernes, nouveaux matériaux sont propres à l’Art déco . " Tamara De Lempicka en France, Charles Sheeler aux USA, Charles Meere en Angleterre. CONSTRUCTIVISME Formes abstraites, géométriques, dynamiques utilisant des matériaux modernes (fer, verre). Révolution russe : art destiné aux masses. GRAPHISME : mêmes principes CUBISME Simplification des formes, points de vue multiples, abandon du rendu de la profondeur classique. Invention du collage/assemblage ART DECO Influence du Cubisme, épuration des formes (simplification formelle), stylisation, lignes géométriques, cernes.

CONSTRUCTIVISME - lyc-honnorat.ac-aix-marseille.frlyc-honnorat.ac-aix-marseille.fr/spip/IMG/pdf/art_moderne-4.pdf · Mouvement initié par Pablo Picasso vers 1907, mais ... " 1912-1915

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CONSTRUCTIVISME

LA SCULPTURE Mouvement russe, influencé par le Suprématisme de Malévitch et fondé par Vladimir Tatline en 1916 qui privilégie la sculpture par l’assemblage de matériaux hétérogènes (divers) et modernes (fer, verre, bakélite, celluloïd,...) au lieu de la sculpture classique (taille directe, modelage ou moulage traditionnels). Avec la révolution d’octobre 1917, les artistes russe voient l’opportunité de faire table rase du passé et de construire un art nouveau, révolutionnaire, destiné à investir le quotidien du peuple russe. Cet art « anti-bourgeois » devra être éloigné de toute illusion de réalisme (donc il devra être abstrait), et devra faire intervenir « les matériaux réels dans l’espace réel » : acier, bois, verre. Pour symboliser cet élan révolutionnaire les sculptures abstraites devront être dynamiques (privilégier les tensions, les forces, les courbures). Les sculptures ne représentent rien (un portrait, un paysage…) mais elles expriment par elles-mêmes le mouvement et la modernité. Les artistes se nomment « constructivistes » car ils se voient non comme des artistes, mais comme des ingénieurs révolutionnaires au service du peuple. Pour éclairer ce qu’est une œuvre constructiviste, la Tour-Eiffel pourrait en être un bon exemple par le dynamisme abstrait de ses formes et la modernité de ses matériaux (le fer), mais étant l’œuvre d’un ingénieur français on ne peux la qualifier ainsi.

Le principal artiste est le sculpteur Vladimir Tatline avec ses “contre-reliefs” (assemblages-sculptures accrochés entre deux murs). LE GRAPHISME, LA MISE EN PAGE Des revues constructivistes vont aussi apparaître. Les mêmes principes dynamiques (formes abstraites, lignes géométriques droites ou obliques) vont être repris dans le domaine du graphisme, en y ajoutant la technique du photomontage. Les couleurs seront des aplats, souvent rouge et noir, couleurs de la révolution russe. Dans l’esprit des artistes, le photomontage était un moyen d’éduquer et d’instruire le peuple. Mais Staline en fera un outil de propagande totalitaire (que reprendront aussi Hitler et Mussolini). Bien vite l’aspect fragmenté (et donc artificiel) du montage disparaît au profit d’une image réaliste, monumentale et panoramique, propre à inspirer l’effroi et l’obéissance. ! Vladimir Tatline, El Lissitzky, Alexandre Rodtchenko, Naum Gabo, Anton Pevsner, Laszlo Moholy-Nagy

CUBISME

Mouvement initié par Pablo Picasso vers 1907, mais connu du public vers 1911, qui redéfinit l’espace à partir des influences de Paul Cézanne et de “l’Art Nègre”. Pablo Picasso et Georges Braque essaient de composer un nouvel espace “impossible” dans des images mélangeant plusieurs points de vue à la fois (profil + face + trois quart, etc...). L’image est décomposée en de multiples facettes, il s’agit de concevoir une image, un nouveau signe plastique autonome, plutôt que de représenter un modèle. L’accent est mis sur l’autonomie de la surface peinte au détriment du degré de réalisme du sujet représenté. Le tableau qui fait rupture est : “Les demoiselles d’Avignon”, de Picasso, en 1907. C’est Albert Gleizes et Jean Metzinger qui théorisent et prolongent les recherches en mouvement constitué. Il y a trois moments du Cubisme : " 1907-1909 : La phase cézanienne, période de recherche très influencée par les travaux de Paul Cézanne.

" 1909-1912 : Le Cubisme analytique qui marque la fin de l’image à point de vue unique, mise à la mode depuis la Renaissance, en présentant plusieurs angles de vue en même temps pour le même objet.

" 1912-1915 : Le Cubisme synthétique, plus simplifié, avec ajout d’éléments du réel (journal, corde, etc...) et de lettres d’imprimerie qui affirment la planéité du support. Paul Cézanne, vers 1890, qui voulait réduire la peinture à des combinaisons de volumes simples : “tout, dans la nature se modèle selon la sphère, le cône et le cylindre”, peut être considéré comme un précurseur du Cubisme.

! Picasso, Georges Braque, Fernand Léger, Juan Gris, Albert Gleizes

ART DÉCO

Héritier de l’Art Nouveau et nourri des découvertes cubistes, cette appellation concerne le style qui s’affirme entre les années 1909 et 1930 dans les arts appliqués, l’architecture et les arts graphiques et qui se propage en Europe et aux USA. Le nom est donné par l’exposition parisienne de 1925 “Arts déco”. Épuration des formes (simplification formelle), stylisation, lignes géométriques, cernes, nouveaux matériaux sont propres à l’Art déco.

" Tamara De Lempicka en France, Charles Sheeler aux USA, Charles Meere en Angleterre.

CONSTRUCTIVISME Formes abstraites, géométriques, dynamiques utilisant des matériaux modernes (fer, verre). Révolution russe : art destiné aux masses.

GRAPHISME : mêmes principes

CUBISME Simplification des formes, points de vue multiples, abandon du rendu de la profondeur classique. Invention du collage/assemblage

ART DECO Influence du Cubisme, épuration des formes (simplification formelle), stylisation, lignes géométriques, cernes.