20
AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 19 5 novembre 2015 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Faire signer la charte par les entre- prises qui ne l’ont pas encore fait, faire respecter cette charte, prendre le plus de mesures possible pour éviter les agressions, ne pas oublier la formation: voilà beaucoup d’objectifs pour la VPT. Hormis cet aspect purement syndical, les quelque 300 participants à la jour- née ont eu le plaisir de participer à une mini-croisière destination le Lavaux et de passer un bon moment convivial tous ensemble. Pages 3, 8 et 9 La charte a le vent en poupe La journée VPT romande a eu lieu le 31 octobre à Ouchy. Cela a été l’occasion pour les membres VPT de dresser un bilan, 15 ans après la signa- ture de la charte d’engage- ment pour une meilleure sécu- rité dans les transports publics. VPT romande à Lausanne .. La section VPT Lac Léman avait fait les choses dans les règles de l’art. La ZPV est allée sur le terrain au contact des usagers. Page 20 Action ZPV .. On parle remontées mécaniques avec le secrétaire syndical Peter Peyer. Pages 6 et 7 Interview .. Le SEV est parti à la découverte d’Olten, ville de cheminots s’il en est. Reportage au cœur de ses nombreuses facettes CFF. Pages 10 à 12 Olten, ville de cheminots Les négociations sont dans l’impasse pour le renouvellement de la CCT tl. La direction refuse de négocier le système salarial dans les détails et les collègues refusent de se laisser prendre au piège. Ils étaient quelque 200 à rallier le centre de Lausanne le 28 octobre pour de- mander que la CCT prenne de la hauteur. En l’état, le texte serait sans doute refusé par les membres SEV. Pages 2 et 3 Blocage aux tl Jeudi dernier, dans les gares de dix pays européens, Suisse comprise, des flyers en faveur d’un maintien de l’ac- compagnement des trains par des pro- fessionnels ont été distribués. Une action très appréciée du public qui juge la présence de personnel dans les trains indispensable. Pour la sécurité bien sûr, mais pas uniquement. La commission centrale ZPV a voulu être présente au Tessin, puisque les CFF souhaitent supprimer l’accompagne- ment des trains sur l’ancienne ligne du Gothard dès l’ouverture de la ligne fer- roviaire de base. La population, qui a remercié le syndicat, est clairement du côté des agents de train, comme l’a bien montré le succès de cette action. page 20 Les voyageurs ont très bien accueilli l’action du SEV et de la ZPV Action très appréciée et soutenue ..

Contact sev 2015 19

Embed Size (px)

DESCRIPTION

 

Citation preview

Page 1: Contact sev 2015 19

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 19

5 novembre2015

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Faire signer la charte par les entre-prises qui ne l’ont pas encore fait, fairerespecter cette charte, prendre le plusde mesures possible pour éviter lesagressions, ne pas oublier la formation:voilà beaucoup d’objectifs pour la VPT.Hormis cet aspect purement syndical,les quelque 300 participants à la jour-née ont eu le plaisir de participer à unemini-croisière destination le Lavaux etde passer un bon moment convivialtous ensemble.

Pages 3, 8 et 9

La charte a le vent en poupeLa journée VPT romande a eulieu le 31 octobre à Ouchy.Cela a été l’occasion pour lesmembres VPT de dresser unbilan, 15 ans après la signa-ture de la charte d’engage-ment pour une meilleure sécu-rité dans les transportspublics.

VPT romande à Lausanne

..

La section VPT Lac Léman avait fait les choses dans les règles de l’art.

La ZPV est allée surle terrain au contactdes usagers.

Page 20

Action ZPV

..

On parle remontéesmécaniques avec lesecrétaire syndicalPeter Peyer. Pages 6 et 7

Interview

..

Le SEV est parti à la découverte d’Olten, villede cheminots s’il en est. Reportage au cœurde ses nombreuses facettes CFF.

Pages 10 à 12

Olten, ville de cheminots

Les négociations sont dans l’impassepour le renouvellement de la CCT tl. Ladirection refuse de négocier le systèmesalarial dans les détails et les collèguesrefusent de se laisser prendre au piège.Ils étaient quelque 200 à rallier le centrede Lausanne le 28 octobre pour de-mander que la CCT prenne de la hauteur.En l’état, le texte serait sans douterefusé par les membres SEV.

Pages 2 et 3

Blocage aux tl

Jeudi dernier, dans les gares de dixpays européens, Suisse comprise, desflyers en faveur d’un maintien de l’ac-compagnement des trains par des pro-fessionnels ont été distribués. Uneaction très appréciée du public qui jugela présence de personnel dans lestrains indispensable. Pour la sécuritébien sûr, mais pas uniquement.La commission centrale ZPV a voulu

être présente au Tessin, puisque les CFFsouhaitent supprimer l’accompagne-ment des trains sur l’ancienne ligne duGothard dès l’ouverture de la ligne fer-roviaire de base. La population, qui aremercié le syndicat, est clairement ducôté des agents de train, comme l’abien montré le succès de cette action.

page 20

Les voyageurs ont très bien accueilli l’action du SEV et de la ZPV

Action très appréciée et soutenue

..

Page 2: Contact sev 2015 19

ACTU ......

2contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Financement rail2017–2020■ Du fait de l’entrée en vigueurdu projet FAIF, la Confédérationsera responsable dès 2016 dufinancement de toute l’infra-structure ferroviaire. L’Officefédéral des transports (OFT) amis en consultation fin octobrele projet de message relatif aufinancement de l’exploitation etdu maintien de la qualité del’infrastructure pour les années2017 à 2020. Ce projet prévoitun plafond de dépenses de 13,2milliards de francs. Les cheminsde fer seront tenus d’utiliser lesressources avec efficience etd’exploiter l’infrastructure demanière sûre et fiable.

Sur le montant de 13,2 milliards,7,6 milliards seront affectés à laconvention sur les prestationsdes CFF et 4,9 milliards à cellesdes chemins de fer privés.0,2 milliard est affecté auxoptions afin de verser au besoindes fonds supplémentaires auxentreprises, selon l’avancementdes travaux et selon l’état desinstallations.

Les liquidités proviennent duFonds d’infrastructure ferroviaire(FIF) créé avec le projet FAIF. Lescantons, désormais exemptés del’obligation de financer direc-tement l’infrastructure deschemins de fer privés, versent auFIF une somme annuelle de 500millions de francs.

Le plafond de dépenses2017–2020 et l’adaptation dusystème du prix du sillondécidée dans le cadre du projetFAIF et applicable dès 2017mettent à disposition desexploitants du réseau ferroviairebeaucoup plus de moyensfinanciers que pour les années2013–2016. Il sera ainsi possiblede financer le besoin accru demaintien de la qualité desinfrastructures, qui résulte entreautres de l’augmentation duvolume du trafic et de la mise enservice de nouvelles infrastruc-tures. Les ressources supplé-mentaires contribuent en outre àla mise en œuvre des mesuresdictées par la loi sur l’égalitépour les handicapés ainsi qued’aménagements isolés des CFFet des chemins de fer privés.

comm.

EN VITESSE

Si rien n’a changé hier soir lorsde la dernière séance de négo-ciations avec la direction tl (ndlr:le résultat n’est pas connu aumoment de boucler ce numéro,vous trouverez les infos les plusactuelles sur le site internetwww.sev-online.ch), le SEV ap-pellera ses membres à refuser lerésultat en votation générale.En effet, plusieurs points essen-tiels n’ont pas pu être négociés,la direction verrouillant la dis-cussion. Il s’agit par exemple del’ancienneté au niveau salarial,bloquée à 41 fr.50, alors qu’ellese monte actuellement à

65 francs. Christian Fankhauser,secrétaire syndical SEV, com-mente: « Prenons un peu dehauteur et élevons cette CCT.Nous exigeons 80 francs à l’an-cienneté. La direction est entrain de péjorer les conditions etdit non à tout ce que nous pro-posons. Si nous parlions auxmurs de la Cathédrale, on auraitsûrement davantage de répon-dant! »Autre point de mécontentement,pour les employé-e-s de la main-tenance notamment: une non-reconnaissance des CFC pourl’enclassement. Un employé del’Atelier explique: « On déplorecette non-reconnaissance del’apprentissage alors mêmequ’on est une entreprise forma-trice. Le critère pris en comptepar la direction, c’est qu’il estplus facile de trouver un mécani-cien qu’un conducteur. »Si rien n’a changé au soir du4 novembre, le SEV va organiserune votation générale. ChristianFankhauser a rappelé qu’en casde refus de la base, c’est la CCTactuelle qui reste valable. « Ilfaudra reprendre les négocia-tions l’année prochaine et fairedes actions syndicales d’ici là,

bien plus dures que de mangerune saucisse sur la place Saint-François! On ne va pas laissertomber après 18 mois de négo-ciations », a-t-il expliqué aux ma-nifestants.Un des participants confirme:« Revenir à la CCT existante se-

rait une solution médiocre. »En attendant, de telles actionssyndicales plaisent aux em-ployés tl, puisqu’ils ont été nom-breux (20 plus exactement) à sesyndiquer au SEV à cette occa-sion.

Henriette Schaffter

Lausanne

Gel de la discussioncôté de la direction tl etmécontentement gran-dissant du côté des em-ployés. Après 18 moisde pourparlers, la direc-tion refuse de négociercertains points insatis-faisants du point du vuedu SEV, qui a organiséune manifestation à laplace Saint-François lemercredi 28 octobre.Reflets.

Négociations CCT tl:

Hes

Plus de 200 personnes ont transité par la place Saint-Françoismercredi 28 octobre. En fin de manifestation, les membres SEV ontlâché des ballons pour « élever le niveau »!

Le SEV est certes indé-

pendant politiquement.Il n’est toutefois pasapolitique. Le 24 sep-tembre, nous publiionsle classement des con-seillers nationaux pro-ches des idées du SEV.Dans le même sens, leSEV appelle ses mem-

bres à élire des candi-dats socialistes et vertslors du second tour auxétats de ce 8 novembre.Dans le canton de Vaud,Géraldine Savary (PS) etLuc Recordon (Verts),sortants, sont attaquéspar le PLR Olivier Fran-

çais. Le socialiste Chris-tian Levrat devra ba-tailler pour conserverson siège à la Chambrehaute. L’UDC Jean-Fran-çois Rime est sorti dubois alors qu’il n’étaitpas de la partie au 1er

tour...

A Genève, Liliane MauryPasquier (PS) et l’écolo-giste Robert Cramer af-frontent deux listes dedroite désunies. Cetteconfiguration devraitpermettre aux sortantsde gauche de conserverleurs mandats. vbo

Cinq sièges déte-nus par des con-seillers aux étatsde gauche sejouent ce diman-che 8 novembre.

Les sièges de gauche attaquésElections fédérales: 2e tour au Conseil des états

..

Géraldine Savary

..

Luc Recordon

..

Robert Cramer

..

Liliane Maury Pasquier

..

Christian Levrat

ACTU

...... 3

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

De l’avis de nombre de participant-e-s, la journéeVPT de samedi (voir en pages 8 et 9) a été une im-mense réussite. Raout cherchant encore son identité– entre sortie amicale et rendez-vous syndical – lamanifestation mise sur pied par le comité d’organi-sation avec le soutien de la section VPT Lac Léman atrouvé le bon équilibre. Une partie dédiée à une thé-matique porteuse le matin, une croisière et un repasconvivial l’après-midi sur le lac Léman, à bord dumajestueux «Lausanne».

Le choix de la thématique du matin, la violence dansles transports publics, aurait pu dégénérer en dis-cussion de comptoir. Au contraire, en précisant le ca-dre – on fêtait les 15 ans de la Charte d’engagementpour une meilleure sécurité dans les tp initiée par leGatu – le débat s’est basé sur un sondage réalisé parla VPT auprès de ses sections. Certes, il ne se veutpas scientifique, mais les résultats donnent un vi-sage à la réalité: 64 % des entreprises ont une procé-dure en cas d’agression. Reste que près de 40 % dupersonnel n’est pas au courant et 40 % estimentqu’elle n’est pas appropriée…Derrière ces chiffres, il y a surtout ce constat: même siles choses se sont améliorées depuis 15 ans, il restedu pain sur la planche. Loin du sujet sanguinolant,on a assisté samedi à l’expression de témoignagesaussi dignes que poignants. La réalité des chiffres apris la forme d’un visage, d’une voix. Devant des col-lègues religieusement à l’écoute. Avant que des ap-plaudissements nourris ne résonnent comme autantd’encouragements. La parole ainsi libérée s’envolepour mieux décharger celui ou celle qui l’a gardéebien enfouie. L’effet de groupe rappelle si besoinqu’au SEV on n’est pas seul-e. Qu’en chaque mem-bre, il y a un ou une collègue qui a peut-être vécu lamême chose, même si chaque agression est unique.C’est dans ce respect des témoignages, dans ce res-pect des collègues que cette table ronde amène despistes sous l’angle de l’aide que les Centres LAVIpeuvent apporter, sur les responsabilités morales etles devoirs légaux des entreprises pour protéger leurpersonnel. Mais aussi le chemin que le SEV doitsuivre pour que les procédures en cas d’agressionsexistent d’abord, soient connues et qu’elles soientappliquées. Une chose est certaine: l’énergie ressen-tie samedi apporte le souffle nécessaire aux sectionsdésireuses de faire avancer les choses dans leur en-treprise ! Un vent dans le dos pour appuyer de légi-times revendications. Pour que les victimes d’agres-sion soient justement reconnues. Soutenues.

ÉDITO

«L’énergie ressentie samedi apporte le soufflenécessaire aux sections désireuses de faireavancer les choses dans leur entreprise !» Barbara Spalinger, vice-présidente SEV en charge des sections VPT

blocage total

Hes

Le président de la section, Carmelo Scuderi, en discussion.

..

Il y a eu 20 nouvelles adhésions!

On prépare le lâcher de ballons...

Christian Fankhauser et Johan Pain, ancien président de section.

..

Deux des préposés au ravitaillement...

Le SEV est soulagé d’apprendreque les CFF ont décidé d’utiliseret d’étendre leur savoir-faire enmatière d’entretien des véhicu-les. Depuis longtemps, nous de-mandons que les CFF s’engagentpour soutenir leurs ateliers d’en-tretien. Ceci est maintenantchose faite: l’externalisationconcernant les compositionsETR-610 restera exceptionnelle.

L’entretien doit rester une com-pétence clé des entreprises fer-roviaires.« Si les fabricants assurent lestravaux de maintenance – celadevient la mode en Europe et estencouragé au niveau politiquepuisque le 4e paquet ferroviairele prône – les chemins de fer enseront dépendants et les consé-quences ne doivent pas êtresous-estimées », souligne leprésident SEV Giorgio Tuti. Mis àpart la perte de savoir-faire, ilfaut tenir compte du risque que,durant les 40 années de vie d’unvéhicule, le fabricant puissefaire l’objet d’une vente ou d’uneexternalisation, ou tout sim-plement disparaître. Dans l’inté-rêt du chemin de fer intégré, une

telle perspective ne doit pas voirle jour.Les ateliers industriels de Bellin-zone doivent aussi pouvoir tirerun quelconque bénéfice de l’en-tretien des compositions « Giru-no ». « Les seuls ateliers indus-triels des CFF sur le trajet duGothard doivent être inclus dansles tâches de maintenance », dé-clare le vice-président SEV Ma-nuel Avallone. Ici aussi, le SEV etavec lui tout le personnel desateliers et tout le canton du Tes-sin, attendent la reconnaissancedes CFF. Après les ateliers d’Ol-ten, de Bienne et d’Yverdon, Bel-linzone, en tant que centre ré-gional, doit maintenant aussibénéficier d’une sécurité pourl’avenir. SEV

Cela aurait dû être uneévidence, heureusementla bonne décision a étéprise: les CFF feront lamaintenance des nou-veaux trains du Gotharddans leurs propresateliers.

Seule bonne décision possible

Les CFF effectueront la maintenance des trains du Gothard

Page 3: Contact sev 2015 19

ACTU ......

2contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Financement rail2017–2020■ Du fait de l’entrée en vigueurdu projet FAIF, la Confédérationsera responsable dès 2016 dufinancement de toute l’infra-structure ferroviaire. L’Officefédéral des transports (OFT) amis en consultation fin octobrele projet de message relatif aufinancement de l’exploitation etdu maintien de la qualité del’infrastructure pour les années2017 à 2020. Ce projet prévoitun plafond de dépenses de 13,2milliards de francs. Les cheminsde fer seront tenus d’utiliser lesressources avec efficience etd’exploiter l’infrastructure demanière sûre et fiable.

Sur le montant de 13,2 milliards,7,6 milliards seront affectés à laconvention sur les prestationsdes CFF et 4,9 milliards à cellesdes chemins de fer privés.0,2 milliard est affecté auxoptions afin de verser au besoindes fonds supplémentaires auxentreprises, selon l’avancementdes travaux et selon l’état desinstallations.

Les liquidités proviennent duFonds d’infrastructure ferroviaire(FIF) créé avec le projet FAIF. Lescantons, désormais exemptés del’obligation de financer direc-tement l’infrastructure deschemins de fer privés, versent auFIF une somme annuelle de 500millions de francs.

Le plafond de dépenses2017–2020 et l’adaptation dusystème du prix du sillondécidée dans le cadre du projetFAIF et applicable dès 2017mettent à disposition desexploitants du réseau ferroviairebeaucoup plus de moyensfinanciers que pour les années2013–2016. Il sera ainsi possiblede financer le besoin accru demaintien de la qualité desinfrastructures, qui résulte entreautres de l’augmentation duvolume du trafic et de la mise enservice de nouvelles infrastruc-tures. Les ressources supplé-mentaires contribuent en outre àla mise en œuvre des mesuresdictées par la loi sur l’égalitépour les handicapés ainsi qued’aménagements isolés des CFFet des chemins de fer privés.

comm.

EN VITESSE

Si rien n’a changé hier soir lorsde la dernière séance de négo-ciations avec la direction tl (ndlr:le résultat n’est pas connu aumoment de boucler ce numéro,vous trouverez les infos les plusactuelles sur le site internetwww.sev-online.ch), le SEV ap-pellera ses membres à refuser lerésultat en votation générale.En effet, plusieurs points essen-tiels n’ont pas pu être négociés,la direction verrouillant la dis-cussion. Il s’agit par exemple del’ancienneté au niveau salarial,bloquée à 41 fr.50, alors qu’ellese monte actuellement à

65 francs. Christian Fankhauser,secrétaire syndical SEV, com-mente: « Prenons un peu dehauteur et élevons cette CCT.Nous exigeons 80 francs à l’an-cienneté. La direction est entrain de péjorer les conditions etdit non à tout ce que nous pro-posons. Si nous parlions auxmurs de la Cathédrale, on auraitsûrement davantage de répon-dant! »Autre point de mécontentement,pour les employé-e-s de la main-tenance notamment: une non-reconnaissance des CFC pourl’enclassement. Un employé del’Atelier explique: « On déplorecette non-reconnaissance del’apprentissage alors mêmequ’on est une entreprise forma-trice. Le critère pris en comptepar la direction, c’est qu’il estplus facile de trouver un mécani-cien qu’un conducteur. »Si rien n’a changé au soir du4 novembre, le SEV va organiserune votation générale. ChristianFankhauser a rappelé qu’en casde refus de la base, c’est la CCTactuelle qui reste valable. « Ilfaudra reprendre les négocia-tions l’année prochaine et fairedes actions syndicales d’ici là,

bien plus dures que de mangerune saucisse sur la place Saint-François! On ne va pas laissertomber après 18 mois de négo-ciations », a-t-il expliqué aux ma-nifestants.Un des participants confirme:« Revenir à la CCT existante se-

rait une solution médiocre. »En attendant, de telles actionssyndicales plaisent aux em-ployés tl, puisqu’ils ont été nom-breux (20 plus exactement) à sesyndiquer au SEV à cette occa-sion.

Henriette Schaffter

Lausanne

Gel de la discussioncôté de la direction tl etmécontentement gran-dissant du côté des em-ployés. Après 18 moisde pourparlers, la direc-tion refuse de négociercertains points insatis-faisants du point du vuedu SEV, qui a organiséune manifestation à laplace Saint-François lemercredi 28 octobre.Reflets.

Négociations CCT tl:

Hes

Plus de 200 personnes ont transité par la place Saint-Françoismercredi 28 octobre. En fin de manifestation, les membres SEV ontlâché des ballons pour « élever le niveau »!

Le SEV est certes indé-

pendant politiquement.Il n’est toutefois pasapolitique. Le 24 sep-tembre, nous publiionsle classement des con-seillers nationaux pro-ches des idées du SEV.Dans le même sens, leSEV appelle ses mem-

bres à élire des candi-dats socialistes et vertslors du second tour auxétats de ce 8 novembre.Dans le canton de Vaud,Géraldine Savary (PS) etLuc Recordon (Verts),sortants, sont attaquéspar le PLR Olivier Fran-

çais. Le socialiste Chris-tian Levrat devra ba-tailler pour conserverson siège à la Chambrehaute. L’UDC Jean-Fran-çois Rime est sorti dubois alors qu’il n’étaitpas de la partie au 1er

tour...

A Genève, Liliane MauryPasquier (PS) et l’écolo-giste Robert Cramer af-frontent deux listes dedroite désunies. Cetteconfiguration devraitpermettre aux sortantsde gauche de conserverleurs mandats. vbo

Cinq sièges déte-nus par des con-seillers aux étatsde gauche sejouent ce diman-che 8 novembre.

Les sièges de gauche attaquésElections fédérales: 2e tour au Conseil des états

..

Géraldine Savary

..

Luc Recordon

..

Robert Cramer

..

Liliane Maury Pasquier

..

Christian Levrat

ACTU

...... 3

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

De l’avis de nombre de participant-e-s, la journéeVPT de samedi (voir en pages 8 et 9) a été une im-mense réussite. Raout cherchant encore son identité– entre sortie amicale et rendez-vous syndical – lamanifestation mise sur pied par le comité d’organi-sation avec le soutien de la section VPT Lac Léman atrouvé le bon équilibre. Une partie dédiée à une thé-matique porteuse le matin, une croisière et un repasconvivial l’après-midi sur le lac Léman, à bord dumajestueux «Lausanne».

Le choix de la thématique du matin, la violence dansles transports publics, aurait pu dégénérer en dis-cussion de comptoir. Au contraire, en précisant le ca-dre – on fêtait les 15 ans de la Charte d’engagementpour une meilleure sécurité dans les tp initiée par leGatu – le débat s’est basé sur un sondage réalisé parla VPT auprès de ses sections. Certes, il ne se veutpas scientifique, mais les résultats donnent un vi-sage à la réalité: 64 % des entreprises ont une procé-dure en cas d’agression. Reste que près de 40 % dupersonnel n’est pas au courant et 40 % estimentqu’elle n’est pas appropriée…Derrière ces chiffres, il y a surtout ce constat: même siles choses se sont améliorées depuis 15 ans, il restedu pain sur la planche. Loin du sujet sanguinolant,on a assisté samedi à l’expression de témoignagesaussi dignes que poignants. La réalité des chiffres apris la forme d’un visage, d’une voix. Devant des col-lègues religieusement à l’écoute. Avant que des ap-plaudissements nourris ne résonnent comme autantd’encouragements. La parole ainsi libérée s’envolepour mieux décharger celui ou celle qui l’a gardéebien enfouie. L’effet de groupe rappelle si besoinqu’au SEV on n’est pas seul-e. Qu’en chaque mem-bre, il y a un ou une collègue qui a peut-être vécu lamême chose, même si chaque agression est unique.C’est dans ce respect des témoignages, dans ce res-pect des collègues que cette table ronde amène despistes sous l’angle de l’aide que les Centres LAVIpeuvent apporter, sur les responsabilités morales etles devoirs légaux des entreprises pour protéger leurpersonnel. Mais aussi le chemin que le SEV doitsuivre pour que les procédures en cas d’agressionsexistent d’abord, soient connues et qu’elles soientappliquées. Une chose est certaine: l’énergie ressen-tie samedi apporte le souffle nécessaire aux sectionsdésireuses de faire avancer les choses dans leur en-treprise ! Un vent dans le dos pour appuyer de légi-times revendications. Pour que les victimes d’agres-sion soient justement reconnues. Soutenues.

ÉDITO

«L’énergie ressentie samedi apporte le soufflenécessaire aux sections désireuses de faireavancer les choses dans leur entreprise !» Barbara Spalinger, vice-présidente SEV en charge des sections VPT

blocage total

Hes

Le président de la section, Carmelo Scuderi, en discussion.

..

Il y a eu 20 nouvelles adhésions!

On prépare le lâcher de ballons...

Christian Fankhauser et Johan Pain, ancien président de section.

..

Deux des préposés au ravitaillement...

Le SEV est soulagé d’apprendreque les CFF ont décidé d’utiliseret d’étendre leur savoir-faire enmatière d’entretien des véhicu-les. Depuis longtemps, nous de-mandons que les CFF s’engagentpour soutenir leurs ateliers d’en-tretien. Ceci est maintenantchose faite: l’externalisationconcernant les compositionsETR-610 restera exceptionnelle.

L’entretien doit rester une com-pétence clé des entreprises fer-roviaires.« Si les fabricants assurent lestravaux de maintenance – celadevient la mode en Europe et estencouragé au niveau politiquepuisque le 4e paquet ferroviairele prône – les chemins de fer enseront dépendants et les consé-quences ne doivent pas êtresous-estimées », souligne leprésident SEV Giorgio Tuti. Mis àpart la perte de savoir-faire, ilfaut tenir compte du risque que,durant les 40 années de vie d’unvéhicule, le fabricant puissefaire l’objet d’une vente ou d’uneexternalisation, ou tout sim-plement disparaître. Dans l’inté-rêt du chemin de fer intégré, une

telle perspective ne doit pas voirle jour.Les ateliers industriels de Bellin-zone doivent aussi pouvoir tirerun quelconque bénéfice de l’en-tretien des compositions « Giru-no ». « Les seuls ateliers indus-triels des CFF sur le trajet duGothard doivent être inclus dansles tâches de maintenance », dé-clare le vice-président SEV Ma-nuel Avallone. Ici aussi, le SEV etavec lui tout le personnel desateliers et tout le canton du Tes-sin, attendent la reconnaissancedes CFF. Après les ateliers d’Ol-ten, de Bienne et d’Yverdon, Bel-linzone, en tant que centre ré-gional, doit maintenant aussibénéficier d’une sécurité pourl’avenir. SEV

Cela aurait dû être uneévidence, heureusementla bonne décision a étéprise: les CFF feront lamaintenance des nou-veaux trains du Gotharddans leurs propresateliers.

Seule bonne décision possible

Les CFF effectueront la maintenance des trains du Gothard

Page 4: Contact sev 2015 19

......

4 ACTUcontact.sevN° 19/155 novembre 2015

Le 8 octobre dernier, les ministres desTransports des pays de l’Union européenneont fait le voyage de Luxembourg pour ytenir une séance particulièrement impor-tante. Il s’agissait de ficeler le 4e paquet demesures permettant de parachever l’Espa-ce ferroviaire unique dont l’instauration àterme était prévue depuis 1991. Cettesuite logique des réformes entamées cesdernières années, les ministres n’ont pasvoulu, n’ont pas osé la décider, soucieuxde préserver leurs opérateurs nationaux etles personnels concernés.Du coup, l’ouverture à la concurrence dumarché du transport de voyageurs, deve-nue obligatoire en 2009 pour le seul traficinternational, se trouve au reste reportée àdes jours meilleurs. Lesquels ne survien-dront pas avant 2026 pour les lignes sub-ventionnées – ou plus tard encore dans lespays membres décidés à profiter des sur-sis qu’ils se sont expressément réservés.On espère qu’ils sauront mettre à profit lerépit obtenu pour procéder aux réformesnécessaires pour l’avenir.A ce jour, sur les 28 pays que comptel’Union européenne, huit ont libéralisé,sous une forme ou une autre, le transportferroviaire de passagers sur leur territoire.Le Royaume-Uni et la Suède ont poussé leplus loin, en privatisant leur opérateur na-tional aussitôt exposé à la concurrencevenue d’ailleurs. D’autres pays ont sauve-gardé leur opérateur national mais ont faitentrer des acteurs privés. C’est ainsi qu’enAllemagne la Deutsche Bahn ne gère plusque les trois quarts des lignes régionales.En Autriche, en Italie, en Espagne, auxPays-Bas ou en République tchèque, dessociétés privées proposent des trajetssur le réseau national. En France enrevanche, seul le marché du fret estaccessible aux opérateurs étran-gers, comme il l’est dans tous les

autres pays européens. L’Union euro-péenne, plus précisément sa Commission,assigne un triple but à la libéralisation destransports ferroviaires: abaisser leur coût,alléger les finances publiques, offrir desservices multiples et adéquats. En bref, letrain devrait fournir des prestations moinsonéreuses pour les collectivités et lesclients, tout en respectant à la fois l’éga-lité des chances entre les opérateurssoumissionnaires pour les lignes nonsubventionnées et la spécificité des condi-tions du service public pour la partie nonrentable du réseau.Entendons-nous bien: il ne s’agit pas deforcer la libéralisation de marchés danslesquels l’Etat se montre traditionnel-lement actif sur le plan réglementaire etgénéreux en matière de financement. Il nes’agit pas davantage de céder aux voguesdu moment, telles la désintégration dessociétés nationales de transport ou la pré-férence marquée pour la grande vitesse –deux priorités sur lesquelles on s’interrogedésormais, à juste titre.Mais il faut prendre en compte des pres-sions qui ne s’exercent pas toujours pourle pire. A commencer par les poussées dela concurrence. Depuis l’extérieur, elle saitdéceler les poches de résistance monopo-listique au changement en général, aux

économies qui peuvent se jus-tifier et aux avantages

liés à une gestion effi-ciente en particulier.Venant de l’interne, la

concurrence se trou-ve bien placée

pour explorerdes marchés

et pourproposer

des produits nouveaux: la DB et la SNCFn’hésitent pas à exploiter elles-mêmes deslignes de bus à longue distance qui rivali-sent avec le train et l’avion «low cost».Outre les avertissements donnés par laconcurrence, il y a les leçons livrées parles crises qui, malgré leur cruauté, peu-vent s’avérer paradoxalement bien utiles.Ainsi, les aléas de la finance dans les an-nées 2008 et suivantes ont mis fin sansappel aux dangereux fantasmes d’un Hel-mut Medhorn qui voulait introduire sa DBà la bourse après l’avoir entièrement pri-vatisée. Et que dire des impressionnantesinformations diffusées dans la perspectivede la Conférence mondiale sur les chan-gements climatiques qui se tiendra à Parisle mois prochain et ne manquera pas deparler transports et mobilité?En Suisse aussi, nous pouvons apprendredes périodes difficiles et des expériencesdouloureuses, en général aggravées parnotre perfectionnisme impénitent. Certes,nous avons évité le détour de la scissionentre le gestionnaire d’infrastructure etl’opérateur des trains qui aura coûté sicher à la France jusqu’à ce que le Réseauferré de France puisse enfin réintégrer laSNCF, après 18 ans de séparation. Maisnous sentons bien que, dans notre paysoù les enjeux sont souvent financiers,nous allons au-devant de durs affronte-ments entre le rail et la route comme entrele FAIF et FORTA. Fera aussi débat la répar-tition des frais d’entretien et de sécurisa-tion de l’exploitation ferroviaire entre lescaisses publiques d’un côté et le porte-monnaie des usagers de l’autre. Emblèmeet symbole des batailles à venir: le sacroSaint-Gothard. Le sort du plus grandtunnel ferroviaire du monde étant désor-mais réglé, le tunnel routier attend sontour.

Yvette Jaggi

Assumer la concurrence faute de l’avoir devancéeCHRONIQUE

Réunissant toutes les organi-sations, le mouvement devraitêtre d’une importance rare. Les

mesures d’économies qu’aprévues l’Exécutif dans le pro-jet de budget 2016, avec unpassage notamment de 40heures de travail par semaineà 42 heures, un gel des an-nuités, des licenciements faci-lités et départs naturels nonremplacés, tout ça suscite une

grosse colère. Des ensei-gnants aux policiers, en pas-sant par le personnel de lasanté, le mouvement concernequelque 30 000 salarié-e-s.Une rencontre entre les syndi-cats et l’Etat est égalementprévue aujourd’hui, mais lesprotestataires ne se font

guère d’illusions quant à sonissue.

Les TPG ne participeront pasMême s’ils soutiennent lemouvement, les employés desTransports publics genevoisne feront toutefois pas lagrève. Une délégation de la

section manifestera avec lesgrévistes, précise Valérie So-lano, secrétaire syndicaleSEV: « L’accord passé à la finde 2014 nous préserve pourtrois ans, a-t-elle expliqué. En-suite, nous savons que noussubirons aussi les mesures duConseil d’Etat. comm.

Les syndicats des fonc-tionnaires ont annoncéle dépôt d’un préavispour une grève le 10 no-vembre, reconductible.

Préavis de grève à GenèveFonction publique genevoise

Page 5: Contact sev 2015 19

La journée a débuté par la mise à plat de tout cequi ne va pas (on a fait la liste des choses négati-ves) et s’est terminée par une résolution (voir en-cadré). La fermeture des agences de voyage indi-que, pour beaucoup, que le démantèlement desguichets va se poursuivre. Lorsqu’une stratégiede l’employeur échoue, d’autres mesures sui-vent. Cette évolution est d’autant plus préoccu-pante que les vendeuses et vendeurs sont sou-vent les seules personnes que les voyageurs CFFrencontrent encore. On parle désormais de « con-seiller en mobilité »: comme les CFF visent les90 % de ventes par les canaux digitaux, le travailet le profil professionnel changent inévitable-ment.Le responsable de la Vente, Peter Zeier, a répon-du aux questions des collaborateurs-trices.« N’ayez aucune crainte pour votre avenir », a-t-ilexpliqué à la salle. Mais les questions ont bienmontré que les inquiétudes à propos des profilsprofessionnels, des fermetures de guichets etdes évolutions salariales ne s’apaisent pas si fa-cilement. Manuel Avallone et Jürg Hurni ont bienexpliqué que, pour le SEV, c’est le service publicqui est menacé si on continue à supprimer dupersonnel au guichet. Une grande partie des col-laborateurs présents se sont montrés très scep-

tiques quant au projet des CFF de former desapprentis dans le commerce de détail dès 2017.Peter Zeier a déclaré que les jeunes gens qui ter-minent une formation de commerce dans lestransports publics à la Vente se tournent ensuitesouvent vers d’autres domaines; avec des ven-deurs-euses formé-e-s cela devrait arriver moinssouvent. Il ne s’agit pas de diminuer les exi-

gences ou les salaires, a-t-ilsouligné. Les syndicats restentdubitatifs: « Sauvegardons-nous ainsi le plurilinguisme? Est-ce que les connaissances dusystème resteront aussi élevéesqu’actuellement? » Ce sont lespréoccupations exprimées parles participants, que le chef CFFa essayé d’atténuer, mais sansbeaucoup de succès. »

Peter Moor/Hes

Journée du personnel de la Vente CFF à Olten

Qu’est-ce qu’unconseiller en mobilité ?Le personnel de la Vente est confron-té à de grands changements. Lasous-fédération AS a organisé unejournée sur cette thématique.

pmo

Peter Zeier, CFF, Peter Krebs, modérateur, ainsi que Manuel Avalloneet Jürg Hurni, SEV, discutent de l’avenir du personnel de la Vente.

ACTU ......

5contact.sevN° 19/155 novembre 2015

De la chute d’une visen Chine...« Une vis tombe par terre / Dans cette nuit noire des heures sup-plémentaires / Plongeon vertical, on l’entend à peine atterrir /Personne ne le remarquera / Tout comme la dernière fois / Unenuit comme celle-ci / Quand quelqu’un s’est jeté / Dans le vide. »Xu Lizhi, 24 ans, s’est jeté du haut d’un bâtiment de Foxconn, àShenzhen. Il était poète, travaillait à la chaîne et n’en pouvaitplus.

Dans les usines Foxconn, en Chine, là où sefabriquent les iPhone, les Kindle, les Play-Station pour Amazon, Apple, Google, Micro-soft, Nokia, Sony, les ouvriers travaillent, paréquipe, 24 heures sur 24. Les heures supplé-mentaires sont la norme. Il n’y a pas d’em-ployés âgés, car personne ne peut supporterlongtemps les cadences. Il est interdit deparler à son voisin de chaîne et de lever latête. La plupart des jeunes gens des campa-gnes qui viennent travailler à Shenzhen ont une formation et undiplôme qui leur sera parfaitement superflu. Dans les ateliers, onsuit la méthode 8S, il y a des sentences jusque dans les WC:«L’efficacité est précieuse à chaque minute et à chaque se-conde», «Remplis tes objectifs ou le soleil ne se lèvera plus»,«Croissance ton nom est souffrance». Les réunions obligatoiresde début et de fin de journée ne sont pas payées. Il fautdébourser pour un lit dans une chambre collective dans desbâtiments qui appartiennent à l’entreprise. Les jeunes migrants,assommés par les cadences, la répétitivité et le harcèlement desmanagers, s’abêtissent avant d’avoir mis de côté les quelquessous qu’ils étaient venus chercher.

Pour lutter contre les suicides, l’entreprise a fait poser des grilla-ges et des barreaux aux logements des ouvriers. Et si parfois àforce de grèves et de revendications les ouvriers obtiennent dessalaires un peu moins misérables, la menace plane: «Si tu travail-les pas assez dur, on va te remplacer par un robot.» Foxconn vientd’ailleurs d’annoncer la création d’un million d’emplois en Indepour construire des robots...

Si je décris cette réalité, ce n’est pas pour que vous lanciez votretéléphone portable dans une poubelle (ou il ira tout de même pol-luer la planète), non, c’est pour que nous nous rappelions que lesconditions de travail sont le résultat d’un rapport de force et denégociations. Si nous avons gagné les 40 heures, c’est de durelutte. Aujourd’hui, le Conseil d’Etat genevois remet cela en ques-tion pour faire le cadeau d’une fiscalité allégée aux entreprises.Pourtant, ici, chacun s’accorde à défendre un modèle qui ne res-semble pas à la Chine hyper-capitaliste. Un modèle au contraireoù le service public tient une place prépondérante et où la répar-tition des richesses passe par la médiation d’impôts appliqués àtous, personnes physiques ou morales.

Au pays du consensus, Genève fait figure de laboratoire: un gou-vernement qui se radicalise et c’est le bon peuple qui réagit. Aubout du lac, on descend dans la rue. Encore. Après la grève desTPG – la nôtre ! – voilà la fonction publique qui fête novembre surles trottoirs. Oui, le bruit d’une vis qui tombe dans une usine deShenzhen résonne.

Valérie Solano

A lire: Yang – Jenny Chan – Xu Lizhi: «La machine est tonseigneur et ton maître» (préfacé par Celia Izoard), EditionsAgone, 2015

CARNET DE BORD

Les syndicats représentants le personnel SNCF et CFF ont leur mot à dire sur lesconditions d’emploi qui seront définies pour Léman Express. Le SEV, la CGT, le VSLF,SUD rail et la CFDT veulent garder les conditions de travail locales sur chaque terri-

toire et écarter toute sous-enchère des conditions d’emploi.

Ils donnent rendez-vous le 24 novembre à la Gare de Eaux-Vives à 11 hpour manifester afin de demander à la direction de Lémanis transparence et

attention pour les conditions de travail du personnel qui travaillera sur leLéman Express, nouveau RER de la région franco-valdo-genevoise.

LÉMAN EXPRESS: MANIFESTATION LE 24.11

■ Nous voulons offrir des conseils de haute qualitéà nos client-e-s, pour leurs besoins en mobilité.■ Le profil professionnel ne doit pas être dévalué. Laformation de base d’employé de commerce tp ou unapprentissage équivalent doivent être maintenus.■ Le profil professionnel ainsi que la formation debase et formation continue doivent garantir un travailplus intéressant pour les jeunes dans le cadre d’unepromotion ciblée de la relève, et garantir des perspec-tives pour les collaborateurs-trices plus âgé-e-s. ■ L’essentiel du travail doit être fourni par du per-sonnel CFF formé, aussi bien dans les centres quedans les régions, et orienté vers les besoins de laclientèle.■ Les prestations de conseil doivent être correc-tement évaluées.■ Une formation continue régulière est indispen-sable vu les exigences croissantes. Et ne peut êtreoctroyée que via e-learning.

Résolution

Page 6: Contact sev 2015 19

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 19/155 novembre 2015

■ contact.sev: Les premièresstations de sports d’hiveront entamé la saison. Quepeut-on attendre de cet hi-ver ?

Peter Peyer: L’hiver qui com-mence s’annonce relative-ment difficile. Si en plus laneige venait à manquer, celacorserait encore la situation,surtout dans les Grisons.

■ Est-ce que la situation auxGrisons est plus tendue quedans les autres régions?

Le franc fort frappe plus du-rement les Grisons que les au-tres régions où il y a plus detouristes venant d’Asie ou despays arabes. La limitation desrésidences secondaires et laproximité de l’Autriche ajou-

tent encore de la difficulté. Lenombre de nuitées diminueconstamment aux Grisons, ail-leurs ce chiffre arrive à croîtrelégèrement.

■ Est-ce que cela signifie quela course à la constructionde nouvelles installations adiminué?

Non, ceci a toujours lieu. Ce quireprésente un poids supplé-mentaire pour les entreprises.Les grandes stations sont enplein dans cette concurrence.

■ En résumé: on construit denouvelles installations et onengage moins de personnel?

On construit des canons àneige et des remontées méca-niques plus modernes, et on

engage le moins de personnespossible en leur offrant dessalaires minimums. Par exem-ple, dans une station de ski fa-miliale moyenne, un patrouil-leur reçoit 2800 fr. bruts parmois. Les plus grandes stationsont des salaires un peu plusélevés, 3200 fr., pouvant allerjusqu’à 3500 fr. bruts par mois.Ce sont les salaires d’usagedans ces endroits.

■ Le SEV n’a jusqu’à présentaccompli que de petits pasdans cette branche. Quefaudrait-il changer?

C’est une branche qui se tientà l’écart des syndicats. Lesentreprises bernoises sontplus réceptives, aussi parcequ’elles ont compris qu’ellespeuvent elles aussi profiterd’une collaboration. Grâce àla convention collective avecle SEV, elles peuvent faire desexceptions à la Loi sur la du-rée du travail qui leur sontparfois utiles. Les Grisonssont encore très conserva-teurs sur le plan idéologique,ils n’osent pas faire un telpas. Ils essaient plutôt d’éco-nomiser sur le dos du per-sonnel. Et le personnel lui-même n’est pas organisédans les syndicats, d’une partparce qu’il ne les connaît pas,d’autre part parce qu’il a peur.

■ Que faire?La campagne de recrutementque nous voulons lancer toutspécialement lors de la jour-née de branche du 14 novem-

bre doit être le coup d’envoid’une offre à la portée detous: les gens peuvent toutd’abord faire connaissanceavec le SEV et se forger leurpropre opinion. Nous voulonsleur montrer qu’ils ne doiventpas avoir peur du syndicat. Ilspeuvent voir par eux-mêmes cequ’est le syndicat, ce que fontles gens et à quoi cela peut leurservir en tant qu’employé-e-sdes remontées mécaniques. Etensuite seulement ils peuventopérer un rapprochement. Il neleur sera donc pas demandé depayer une cotisation dès le dé-but mais ils feront d’abord leursexpériences.

■ Comment cela doit-il fonc-tionner concrètement? Irez-vous sur le terrain afin dedistribuer des prospectus?

Non, car cela justement nefonctionnerait pas. Il n’y a pasd’endroit adapté aux distri-butions sur le terrain.Deuxième problème: si je vaisdans une compagnie de che-min de fer, même les gens quine sont pas membres aurontdéjà entendu parler du SEV. Ilssavent par exemple que nousmenons des négociations sala-riales. Dans la branche des re-montées mécaniques, la situa-tion est tout autre: ces gens-làne savent pas ce qu’est le SEV,et s’ils disent savoir ce qu’estun syndicat, ils ne pensent pasà nous mais plutôt à un autresyndicat qui est pour euxcomme un spectre menaçant.

■ Comment faire alors?Notre concept cherche à ac-céder à ces gens par le biaisdes membres que nous avonsdéjà. Il n’y en a pas beaucoupsur les différents sites, maisdans toutes les régions princi-pales des Grisons nous avonsquelques membres. Grâce àeux, nous aimerions établir lecontact avec d’autres person-nes. Par exemple, nous pro-posons à nos membres de ve-nir à notre journée de branchechacun avec un collègue detravail qui n’est pas membreSEV et qui s’intéresse authème traité. Nous propose-rons ensuite à ces personnesde faire un essai: elles reçoi-vent notre journal et nos infor-mations, sans obligation, etgratuitement.

■ Quel est l’objectif?Naturellement, après cettepremière phase d’approche,nous voulons avoir plus demembres dans la branche.Nous voulons convaincre lesgens que justement dans unebranche où les conditions detravail sont souvent précaires,c’est un plus pour les em-ployé-e-s d’être membres duSEV. Le SEV peut les aider pourdes questions salariales, detemps de travail, de manièregénérale en ce qui concerneles conditions d’engagement,et ils peuvent se soutenir mu-tuellement. Ils doivent se ren-dre compte que l’on peut obte-nir quelque chose en étanttous ensemble, dans l’intérêt

Avec l’ouverture de la saison d’hiver, le SEV lance une campagne spéciale pour la branche des remontées mécaniques

Des conditions de travail souvent précaires et peu d’expérience avec les syndicats: la branche desremontées mécaniques est un véritable défi pour le SEV – en particulier aux Grisons.

« Ces gens-là ne saventpas ce qu’est le SEV »

..

Le titre de la journée de branchetouristique est: «Modernisme surle terrain – Economies sur lepersonnel et la sécurité?»

Cette journée a lieu le 14 novem-bre, de 11 h à 16 h, à Thoune. LeSEV veut donner l’occasion à sesmembres et à d’autres personnesintéressées venant de la branchedes remontées mécaniques dediscuter de la sécurité et desresponsabilités.

Outre un échange d’expériencesmutuelles, il y aura aussi lapossibilité de parler à desspécialistes de l’Office fédéraldes transports. Le chef du

service juridique Peter König etle chef de la surveillance de lasécurité Hanspeter Egli seront làpour répondre aux participanteset participants. Toutes lescollaboratrices et tous lescollaborateurs des remontéesmécaniques, des services depistes et de sauvetage, lescadres techniques et lesresponsables du personnel sontles bienvenus. Il n’est pasnécessaire d’être membre duSEV pour y participer.

Les inscriptions de dernièreminute peuvent être adressées à:www.sev-online.ch/touristik

Journée de la branche touristique

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

de leurs conditions de travail,de la sécurité, et aussi de l’en-treprise.

■ L’action se déroule sur deuxsaisons d’hiver et une sai-son d’été, l’accent seradonc mis sur l’hiver. Nefaudrait-il pas se concentrersur les employé-e-s à l’an-née?

En théorie oui. Mais dans lesgrandes entreprises il y ad’énormes différences: selonmes informations, le domaineskiable de Laax-Flims-Falera aen hiver plus de 1000 collabo-ratrices et collaborateurs, eten été seulement environ 200.

La majorité du personnel estdonc engagée pour le tou-risme d’hiver. C’est durantcette période que le tourismeest pour ainsi dire «industriali-sé», tout le reste n’est quepâle copie. D’un point de vuesyndical, les employé-es àl’année sont bien sûr legroupe professionnel le plusattrayant mais ce sont les au-tres, qui sont engagé-e-s à lasaison, qui ont le plus de pro-blèmes.

■ Quels sont ces problèmes?Nous rencontrons beaucoup

de gens différents. Certainstravaillent en tant que pay-sans durant l’été et d’autressont étudiants. Nous savonsnaturellement aussi que par-fois, il y a des abus: des gensqui travaillent sur les chan-tiers en été s’annoncent auchômage à la fin de la saisonet font passer leur travail surles pistes de ski comme un re-venu intermédiaire, ils travail-lent ainsi pour des salaires trèsbas car la caisse de chômageleur paie la différence. Ce n’estpas un abus de la part de lapersonne concernée mais unesorte de subvention indirectede la branche des remontées

mécaniques, tolérée par lesentreprises, l’Office cantonal del’économie et de l’emploi et lescaisses de chômage.

■ Tu es responsable de labranche touristique maisaussi des Chemins de ferrhétiques, qui sont en partieégalement une compagniede chemin de fer touristique.Quelle est la situation danscette entreprise? Est-ce quel’évaluation négative que tuformules pour les Grisonss’applique là aussi?

Dans l’ensemble, les Chemins

de fer rhétiques (RhB) se por-tent bien. Mais l’entrepriseressent naturellement la si-tuation économique, elle su-bit les effets du franc fort et lasituation générale du touris-me aux Grisons. Elle se rendcependant compte du désar-roi de la plupart des profes-sionnels classiques du tou-risme. On doit donc sedemander comment les RhBpeuvent se positionner dansune telle situation. Si les tou-ristes ne viennent pas, qu’ilsne vont pas skier, ni dormirdans les hôtels, ni se pro-mener, ni se baigner dans lesstations thermales, alors ils

manqueront aussi dans laclientèle des RhB. C’est pour-quoi les RhB devraient tenirun rôle plus actif et renforcédans le tourisme grison. Cecitout autant dans l’intérêt dutourisme que des RhB.

■ Quels sont les points fai-bles hormis le tourisme?

Principalement le trafic mar-chandises. Les RhB ne peuventpas être compétitifs car la routene paie pas la totalité des frais.Le canton des Grisons n’apourtant aucun intérêt à ceque les RhB arrêtent de trans-

porter les marchandises etque tout soit transporté sur laroute! Il y a en outre de grandsbesoins en infrastructure et enmatériel roulant. Là aussi se-lon moi, le canton doit prendreses responsabilités et insufflerde l’argent. Il y a de l’argent:les Grisons ont la plus grandefortune par habitant de tousles cantons de Suisse. 50 mil-lions de plus pour du nouveaumatériel roulant pour les RhBapporteraient au tourisme unmieux bien plus concret quede nouveaux projets de jeuxOlympiques hors de prix.

■ Passons maintenant à labranche des bus: le SEV aobtenu une convention col-lective avec les bus de laVille de Coire, entreprisequi exploite également lesbus de l’Engadine. Est-ceque là aussi le trafic subitles inconvénients liés autourisme, ou bien s’agit-ild’un trafic régional normal?

Il s’agit d’un trafic d’agglomé-ration avec de très grandesfluctuations saisonnières. Lesgrandes différences entre lasaison d’hiver et la saisond’été sont aussi une réalitépour les bus de l’Engadine,c’est pourquoi cette entreprisetravaille beaucoup avec dupersonnel saisonnier. Dansl’ensemble cependant, le tou-risme en Haute-Engadine seporte très bien.

■ Et pour les bus de Coire?Il s’agit là d’un trafic facile àplanifier qui reste stable du-rant toute l’année. Au niveaudu personnel, la situations’est plus ou moins calmée,surtout grâce à la conventioncollective. Il faut encore pro-céder à quelques optimisa-tions, par exemple pour lestableaux de service. Noussommes en train de le faire. Sil’on considère les deux outrois dernières années, noussommes en bonne voie. On serend compte qu’aujourd’hui ladirection est ouverte au parte-nariat social. C’est un véritablesuccès que nous avonsobtenu! Interview: Peter Moor/mv

« Par exemple, dans une station de ski familiale moyenne, unpatrouilleur reçoit 2800 fr. bruts par mois. »

Peter Peyer, secrétaire régional SEV à Coire, responsable de la branche touristique..

Peter Peyer à l’Alp Grüm, sur la ligne de la Bernina, une des lignes touristiques des Chemins de fer rhétiques.

Age: bientôt 50 ans

Famille: marié, 2 filles

Carrière: formation commer-ciale, éducateur de la petiteenfance, politicien, secrétairesyndical.

Loisirs: chœur (en tant quechanteur et dans le comité duchœur Mischedau Trin),vacances en Sardaigne (« mêmesi cela ne soutient pas forcé-ment le tourisme des Grisons »),cuisine, lecture, visites guidéesau musée de Sperre Trin(www.sperretrin.ch).

BIO

Page 7: Contact sev 2015 19

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 19/155 novembre 2015

■ contact.sev: Les premièresstations de sports d’hiveront entamé la saison. Quepeut-on attendre de cet hi-ver ?

Peter Peyer: L’hiver qui com-mence s’annonce relative-ment difficile. Si en plus laneige venait à manquer, celacorserait encore la situation,surtout dans les Grisons.

■ Est-ce que la situation auxGrisons est plus tendue quedans les autres régions?

Le franc fort frappe plus du-rement les Grisons que les au-tres régions où il y a plus detouristes venant d’Asie ou despays arabes. La limitation desrésidences secondaires et laproximité de l’Autriche ajou-

tent encore de la difficulté. Lenombre de nuitées diminueconstamment aux Grisons, ail-leurs ce chiffre arrive à croîtrelégèrement.

■ Est-ce que cela signifie quela course à la constructionde nouvelles installations adiminué?

Non, ceci a toujours lieu. Ce quireprésente un poids supplé-mentaire pour les entreprises.Les grandes stations sont enplein dans cette concurrence.

■ En résumé: on construit denouvelles installations et onengage moins de personnel?

On construit des canons àneige et des remontées méca-niques plus modernes, et on

engage le moins de personnespossible en leur offrant dessalaires minimums. Par exem-ple, dans une station de ski fa-miliale moyenne, un patrouil-leur reçoit 2800 fr. bruts parmois. Les plus grandes stationsont des salaires un peu plusélevés, 3200 fr., pouvant allerjusqu’à 3500 fr. bruts par mois.Ce sont les salaires d’usagedans ces endroits.

■ Le SEV n’a jusqu’à présentaccompli que de petits pasdans cette branche. Quefaudrait-il changer?

C’est une branche qui se tientà l’écart des syndicats. Lesentreprises bernoises sontplus réceptives, aussi parcequ’elles ont compris qu’ellespeuvent elles aussi profiterd’une collaboration. Grâce àla convention collective avecle SEV, elles peuvent faire desexceptions à la Loi sur la du-rée du travail qui leur sontparfois utiles. Les Grisonssont encore très conserva-teurs sur le plan idéologique,ils n’osent pas faire un telpas. Ils essaient plutôt d’éco-nomiser sur le dos du per-sonnel. Et le personnel lui-même n’est pas organisédans les syndicats, d’une partparce qu’il ne les connaît pas,d’autre part parce qu’il a peur.

■ Que faire?La campagne de recrutementque nous voulons lancer toutspécialement lors de la jour-née de branche du 14 novem-

bre doit être le coup d’envoid’une offre à la portée detous: les gens peuvent toutd’abord faire connaissanceavec le SEV et se forger leurpropre opinion. Nous voulonsleur montrer qu’ils ne doiventpas avoir peur du syndicat. Ilspeuvent voir par eux-mêmes cequ’est le syndicat, ce que fontles gens et à quoi cela peut leurservir en tant qu’employé-e-sdes remontées mécaniques. Etensuite seulement ils peuventopérer un rapprochement. Il neleur sera donc pas demandé depayer une cotisation dès le dé-but mais ils feront d’abord leursexpériences.

■ Comment cela doit-il fonc-tionner concrètement? Irez-vous sur le terrain afin dedistribuer des prospectus?

Non, car cela justement nefonctionnerait pas. Il n’y a pasd’endroit adapté aux distri-butions sur le terrain.Deuxième problème: si je vaisdans une compagnie de che-min de fer, même les gens quine sont pas membres aurontdéjà entendu parler du SEV. Ilssavent par exemple que nousmenons des négociations sala-riales. Dans la branche des re-montées mécaniques, la situa-tion est tout autre: ces gens-làne savent pas ce qu’est le SEV,et s’ils disent savoir ce qu’estun syndicat, ils ne pensent pasà nous mais plutôt à un autresyndicat qui est pour euxcomme un spectre menaçant.

■ Comment faire alors?Notre concept cherche à ac-céder à ces gens par le biaisdes membres que nous avonsdéjà. Il n’y en a pas beaucoupsur les différents sites, maisdans toutes les régions princi-pales des Grisons nous avonsquelques membres. Grâce àeux, nous aimerions établir lecontact avec d’autres person-nes. Par exemple, nous pro-posons à nos membres de ve-nir à notre journée de branchechacun avec un collègue detravail qui n’est pas membreSEV et qui s’intéresse authème traité. Nous propose-rons ensuite à ces personnesde faire un essai: elles reçoi-vent notre journal et nos infor-mations, sans obligation, etgratuitement.

■ Quel est l’objectif?Naturellement, après cettepremière phase d’approche,nous voulons avoir plus demembres dans la branche.Nous voulons convaincre lesgens que justement dans unebranche où les conditions detravail sont souvent précaires,c’est un plus pour les em-ployé-e-s d’être membres duSEV. Le SEV peut les aider pourdes questions salariales, detemps de travail, de manièregénérale en ce qui concerneles conditions d’engagement,et ils peuvent se soutenir mu-tuellement. Ils doivent se ren-dre compte que l’on peut obte-nir quelque chose en étanttous ensemble, dans l’intérêt

Avec l’ouverture de la saison d’hiver, le SEV lance une campagne spéciale pour la branche des remontées mécaniques

Des conditions de travail souvent précaires et peu d’expérience avec les syndicats: la branche desremontées mécaniques est un véritable défi pour le SEV – en particulier aux Grisons.

« Ces gens-là ne saventpas ce qu’est le SEV »

..

Le titre de la journée de branchetouristique est: «Modernisme surle terrain – Economies sur lepersonnel et la sécurité?»

Cette journée a lieu le 14 novem-bre, de 11 h à 16 h, à Thoune. LeSEV veut donner l’occasion à sesmembres et à d’autres personnesintéressées venant de la branchedes remontées mécaniques dediscuter de la sécurité et desresponsabilités.

Outre un échange d’expériencesmutuelles, il y aura aussi lapossibilité de parler à desspécialistes de l’Office fédéraldes transports. Le chef du

service juridique Peter König etle chef de la surveillance de lasécurité Hanspeter Egli seront làpour répondre aux participanteset participants. Toutes lescollaboratrices et tous lescollaborateurs des remontéesmécaniques, des services depistes et de sauvetage, lescadres techniques et lesresponsables du personnel sontles bienvenus. Il n’est pasnécessaire d’être membre duSEV pour y participer.

Les inscriptions de dernièreminute peuvent être adressées à:www.sev-online.ch/touristik

Journée de la branche touristique

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

de leurs conditions de travail,de la sécurité, et aussi de l’en-treprise.

■ L’action se déroule sur deuxsaisons d’hiver et une sai-son d’été, l’accent seradonc mis sur l’hiver. Nefaudrait-il pas se concentrersur les employé-e-s à l’an-née?

En théorie oui. Mais dans lesgrandes entreprises il y ad’énormes différences: selonmes informations, le domaineskiable de Laax-Flims-Falera aen hiver plus de 1000 collabo-ratrices et collaborateurs, eten été seulement environ 200.

La majorité du personnel estdonc engagée pour le tou-risme d’hiver. C’est durantcette période que le tourismeest pour ainsi dire «industriali-sé», tout le reste n’est quepâle copie. D’un point de vuesyndical, les employé-es àl’année sont bien sûr legroupe professionnel le plusattrayant mais ce sont les au-tres, qui sont engagé-e-s à lasaison, qui ont le plus de pro-blèmes.

■ Quels sont ces problèmes?Nous rencontrons beaucoup

de gens différents. Certainstravaillent en tant que pay-sans durant l’été et d’autressont étudiants. Nous savonsnaturellement aussi que par-fois, il y a des abus: des gensqui travaillent sur les chan-tiers en été s’annoncent auchômage à la fin de la saisonet font passer leur travail surles pistes de ski comme un re-venu intermédiaire, ils travail-lent ainsi pour des salaires trèsbas car la caisse de chômageleur paie la différence. Ce n’estpas un abus de la part de lapersonne concernée mais unesorte de subvention indirectede la branche des remontées

mécaniques, tolérée par lesentreprises, l’Office cantonal del’économie et de l’emploi et lescaisses de chômage.

■ Tu es responsable de labranche touristique maisaussi des Chemins de ferrhétiques, qui sont en partieégalement une compagniede chemin de fer touristique.Quelle est la situation danscette entreprise? Est-ce quel’évaluation négative que tuformules pour les Grisonss’applique là aussi?

Dans l’ensemble, les Chemins

de fer rhétiques (RhB) se por-tent bien. Mais l’entrepriseressent naturellement la si-tuation économique, elle su-bit les effets du franc fort et lasituation générale du touris-me aux Grisons. Elle se rendcependant compte du désar-roi de la plupart des profes-sionnels classiques du tou-risme. On doit donc sedemander comment les RhBpeuvent se positionner dansune telle situation. Si les tou-ristes ne viennent pas, qu’ilsne vont pas skier, ni dormirdans les hôtels, ni se pro-mener, ni se baigner dans lesstations thermales, alors ils

manqueront aussi dans laclientèle des RhB. C’est pour-quoi les RhB devraient tenirun rôle plus actif et renforcédans le tourisme grison. Cecitout autant dans l’intérêt dutourisme que des RhB.

■ Quels sont les points fai-bles hormis le tourisme?

Principalement le trafic mar-chandises. Les RhB ne peuventpas être compétitifs car la routene paie pas la totalité des frais.Le canton des Grisons n’apourtant aucun intérêt à ceque les RhB arrêtent de trans-

porter les marchandises etque tout soit transporté sur laroute! Il y a en outre de grandsbesoins en infrastructure et enmatériel roulant. Là aussi se-lon moi, le canton doit prendreses responsabilités et insufflerde l’argent. Il y a de l’argent:les Grisons ont la plus grandefortune par habitant de tousles cantons de Suisse. 50 mil-lions de plus pour du nouveaumatériel roulant pour les RhBapporteraient au tourisme unmieux bien plus concret quede nouveaux projets de jeuxOlympiques hors de prix.

■ Passons maintenant à labranche des bus: le SEV aobtenu une convention col-lective avec les bus de laVille de Coire, entreprisequi exploite également lesbus de l’Engadine. Est-ceque là aussi le trafic subitles inconvénients liés autourisme, ou bien s’agit-ild’un trafic régional normal?

Il s’agit d’un trafic d’agglomé-ration avec de très grandesfluctuations saisonnières. Lesgrandes différences entre lasaison d’hiver et la saisond’été sont aussi une réalitépour les bus de l’Engadine,c’est pourquoi cette entreprisetravaille beaucoup avec dupersonnel saisonnier. Dansl’ensemble cependant, le tou-risme en Haute-Engadine seporte très bien.

■ Et pour les bus de Coire?Il s’agit là d’un trafic facile àplanifier qui reste stable du-rant toute l’année. Au niveaudu personnel, la situations’est plus ou moins calmée,surtout grâce à la conventioncollective. Il faut encore pro-céder à quelques optimisa-tions, par exemple pour lestableaux de service. Noussommes en train de le faire. Sil’on considère les deux outrois dernières années, noussommes en bonne voie. On serend compte qu’aujourd’hui ladirection est ouverte au parte-nariat social. C’est un véritablesuccès que nous avonsobtenu! Interview: Peter Moor/mv

« Par exemple, dans une station de ski familiale moyenne, unpatrouilleur reçoit 2800 fr. bruts par mois. »

Peter Peyer, secrétaire régional SEV à Coire, responsable de la branche touristique

..

Peter Peyer à l’Alp Grüm, sur la ligne de la Bernina, une des lignes touristiques des Chemins de fer rhétiques.

Age: bientôt 50 ans

Famille: marié, 2 filles

Carrière: formation commer-ciale, éducateur de la petiteenfance, politicien, secrétairesyndical.

Loisirs: chœur (en tant quechanteur et dans le comité duchœur Mischedau Trin),vacances en Sardaigne (« mêmesi cela ne soutient pas forcé-ment le tourisme des Grisons »),cuisine, lecture, visites guidéesau musée de Sperre Trin(www.sperretrin.ch).

BIO

Page 8: Contact sev 2015 19

L’assemblée romande de laVPT, c’est surtout un momentconvivial, avec café-crois-sants, apéro, repas et, cetteannée, une mini-croisière,mais c’est aussi des discus-sions constructives, avec ladésormais traditionnelle tableronde sur un sujet d’actualité.

Résultats du sondage SEVBarbara Spalinger, vice-prési-dente SEV, a présenté les ré-sultats du sondage SEV sur lesmesures en cas d’agression.Elle a relevé que le tiers desentreprises n’ont pas encoreune procédure à suivre en casd’agression, ou en tous cas,que les employés ne sont pasau courant s’il y en a une! « Un

peu choquant », selon la vice-présidente. Certaines sectionsne voient, elles, pas de raisond’avoir une procédure, mais cesont des sections qui ne con-naissent pas de problèmes deviolence. Ça existe!

Dans les mesures proposéeset utilisées, la formation n’estcitée que dans 19 % des cas: ilfaut que ça change! Dans 70 %des cas, il est possible d’avoirun soutien externe.

Table ronde animéeVivian Bologna, rédacteur àcontact.sev, animait la tableronde de cette année, sur cesujet de la violence, à l’occa-sion des 15 ans de la charted’engagement pour une meil-leure sécurité dans les trans-ports publics, signée par denombreuses entreprises.Gilbert D’Alessandro, prési-dent central VPT, ChristopheDubrit, responsable du centrede consultation LAVI du can-ton de Vaud (appui et conseilaux victimes d’infractions),Olivier Français, conseiller na-tional, membre de l’exécutifde la Ville de Lausanne et no-tamment membre du CA des tlainsi que Vincent Ducrot, di-recteur des TPF, participaientà cette table ronde.Gilbert D’Alessandro a estiméque si 64 % des entreprisesont une procédure en casd’agression, c’est déjà bien.« Il y aura toujours de bonsélèves et de mauvais élèves.

Ces 64 %, c’est insuffisant,mais bien. On doit surtouts’unir au maximum pour queles procédures existantessoient efficaces. »Pour Olivier Français, il fautsurtout voir la problématiquede la sécurité dans l’ensem-ble, personnel et passagers. Ilprône une « solidarité les unsavec les autres, entre ceux quitransportent et ceux qui sonttransportés ».Christophe Dubrit, quant à lui,a relevé qu’un moment trèsdifficile dans l’agression,c’est lorsqu’on se sent aban-donné, par sa direction, parles témoins de l’agression,etc. Si la victime a le soutiende son employeur, ça aidebeaucoup.

Les TPF, un exemple à suivreVincent Ducrot a expliqué laprocédure mise en place à Fri-bourg. Le suivi est extrê-mement bien organisé, avecdeux personnes qui vontécouter la victime et une mé-canique rodée qui se met enmarche très rapidement. Ladirection est très vite infor-mée et, dans les cas graves,le directeur a un contact di-rect avec la victime. Pour Vin-

cent Ducrot, « l’employé doitse sentir entouré et aidé ».Il a expliqué également qu’onanalyse régulièrement, dansson entreprise, le nombre decas et qu’une recrudescencedes cas de violence est vitesuivie de mesures concrètes.Les dégâts produits sur le ma-tériel aux TPF ont drastique-ment diminué depuis la prisede mesures. Et les bras cas-sés chez les ados également!

Témoignage du présidentGilbert D’Alessandro a racon-té comment il s’était retrouvétout seul à l’hôpital après uneagression, en 1999. Al’époque, il n’y avait aucuneprocédure aux TPF, son em-ployeur, aucun soutien de lapart de l’entreprise. « Lacharte, ça a été ma thérapie »,a-t-il expliqué devant les col-lègues.

Stop aux économies sur lepersonnelAu moment des questions,Jérôme Fay, des TPG, s’est in-digné du fait qu’on enlèvetoujours plus de personnel, cequi n’est vraiment pas faitpour éviter les agressions...Olivier Français ne souhaitait

S’unir au maximum pour que C’est à Ouchy, plusexactement sur le ba-teau « Lausanne », quequelque 300 représen-tant-e-s de diversessections VPT romandesse sont retrouvé-e-ssamedi 31 octobre,pour la traditionnellejournée VPT.

VPT Romandie à Lausanne

Une table ronde qui a su captiver les participants, avec de très nombreuses questions du public. De gauche à droite: Christophe Dubrit, Olivier Français et Gilbert D’Alessandro.

SOUS-FÉDÉRATIONS ......

8contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Patrick Clot, président ducomité d’organisation de lajournée, a remercié toutel’équipe organisatrice: «Nousavons travaillé sans compterpour mettre sur pied cettejournée. J’ai eu la chance d’avoirune équipe comme celle-ci qui aœuvré bénévolement!» Il a aussiremercié la CGN d’avoir mis le«Lausanne» à disposition quipeut accueillir tout de même1200 passagers...Président central VPT, GilbertD’Alessandro a rappelél’importance de partager desproblématiques entre retraités etactifs: «La violence, elle va noussuivre tout au long de notrecarrière. Elle existera toujours.Mettons-nous ensemble pour lafaire baisser!»De son côté, le président du SEVGiorgio Tuti a évoqué le

résultat des élections fédéralesdu 18 octobre: «La probabilitéd’un référendum contre le projetde prévoyance vieillesse aaugmenté, car avec le Nationalsorti des urnes, il y a des chancesque le projet soit pire que celuides Etats. Mais je ne veux passeulement parler négativement,sinon des collègues vont se jeterà l’eau...», a-t-il ironisé. «Aux tl,les négociations sont difficiles,mais les collègues ne lâchent passur des points fondamentaux!» Ils’est dit encore une fois impres-sionné par la grève de l’an dernieraux tpg. «Au SEV, je ressens cettesolidarité entre les branches, lesprofessions. On l’a vu au Congrèsavec la grève aux tpg et l’actioncontre l’OFT. On a ressenti cetteamitié entre nous. Continuonscomme ça, parce que noussommes forts!» vbo

«Ensemble, faisons baisser la violence»

visiblement pas répondre à laquestion des économies surle personnel, mais a toutefoisévoqué un point intéressant,en faisant le parallèle avec lesgens de la propreté en ville deLausanne. «Il faut bien les for-mer avant de les laisser allersur le terrain. »La formation, effectivement,est essentielle dans le do-maine. Un des participants ademandé s’il s’agissait plutôtd’apprendre l’autodéfense oud’une formation psycholo-gique. Christophe Dubrit aexpliqué que l’autodéfensepouvait permettre de se sentiren sécurité quand quelquechose se passe, donc aug-mente la « sécurité en soi ».Mais par contre, pour amé-liorer les relations avec lesclients agressifs, rien de telque la communication nonviolente. Pour lui, il n’y a pasde solution miracle, mais demultiples solutions à mettreen place parallèlement. Lebus-école a notamment étécité comme moyen de préven-tion pour les adolescents.

Aspect légalChristophe Dubrit a relevéqu’en cas d’absence de

plainte pénale contre l’agres-seur, la victime ne sait pas en-suite ce qu’il advient du dos-sier. Ce qui est regrettable.Olivier Français a expliquéqu’on peut demander l’ano-nymat vu que la confronta-tion avec l’agresseur peutêtre très pénible dans cer-tains cas. Enfin, il y a encorebeaucoup de confusion auniveau des plaintes, tout estassez complexe et celan’aide pas la victime.Les tuyaux de la VPT pouraméliorer les choses? Lacharte pour Gilbert D’Ales-sandro, motiver les entre-prises à signer et à respectercette charte.Après la table ronde, OlivierFrançais, Luc Baehni, direc-

teur de la CGN, et StéphaneMontangero, président duPS Vaud et représentant dupersonnel au CA de la CGN,ont pris brièvement la pa-role. Stéphane Montangeroa rappelé la lutte pour obte-nir le siège qu’il occupe de-puis 2013 au CA de la CGN.Luc Baehni a expliqué que laCGN est en train de mettreen place une culture d’entre-prise avec l’être humain aucentre des préoccupations.Et Olivier Français a parlé dela mobilité croissante à Lau-sanne et des multiples pro-jets comme le tram et le M3.

Henriette Schaffter

les procédures soient efficaces

Vincent Ducrot, Vivian Bologna,

Vue d’ensemble depuis la cabine du commandant.

Marco Formosa, président de la section VPT Lac Léman, entouréde membres de la section LNM.

Quelques membres de la sec-tion organisatrice.

..

Un retraité heureux avec le pré-sident Giorgio Tuti.

Patrick Clot, chef d’orchestre de lajournée (en beige), avec le direc-teur de la CGN et le président de lasection VPT Lac Léman.

Les Genevois...

..

SOUS-FÉDÉRATIONS

...... 9

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Page 9: Contact sev 2015 19

L’assemblée romande de laVPT, c’est surtout un momentconvivial, avec café-crois-sants, apéro, repas et, cetteannée, une mini-croisière,mais c’est aussi des discus-sions constructives, avec ladésormais traditionnelle tableronde sur un sujet d’actualité.

Résultats du sondage SEVBarbara Spalinger, vice-prési-dente SEV, a présenté les ré-sultats du sondage SEV sur lesmesures en cas d’agression.Elle a relevé que le tiers desentreprises n’ont pas encoreune procédure à suivre en casd’agression, ou en tous cas,que les employés ne sont pasau courant s’il y en a une! « Un

peu choquant », selon la vice-présidente. Certaines sectionsne voient, elles, pas de raisond’avoir une procédure, mais cesont des sections qui ne con-naissent pas de problèmes deviolence. Ça existe!

Dans les mesures proposéeset utilisées, la formation n’estcitée que dans 19 % des cas: ilfaut que ça change! Dans 70 %des cas, il est possible d’avoirun soutien externe.

Table ronde animéeVivian Bologna, rédacteur àcontact.sev, animait la tableronde de cette année, sur cesujet de la violence, à l’occa-sion des 15 ans de la charted’engagement pour une meil-leure sécurité dans les trans-ports publics, signée par denombreuses entreprises.Gilbert D’Alessandro, prési-dent central VPT, ChristopheDubrit, responsable du centrede consultation LAVI du can-ton de Vaud (appui et conseilaux victimes d’infractions),Olivier Français, conseiller na-tional, membre de l’exécutifde la Ville de Lausanne et no-tamment membre du CA des tlainsi que Vincent Ducrot, di-recteur des TPF, participaientà cette table ronde.Gilbert D’Alessandro a estiméque si 64 % des entreprisesont une procédure en casd’agression, c’est déjà bien.« Il y aura toujours de bonsélèves et de mauvais élèves.

Ces 64 %, c’est insuffisant,mais bien. On doit surtouts’unir au maximum pour queles procédures existantessoient efficaces. »Pour Olivier Français, il fautsurtout voir la problématiquede la sécurité dans l’ensem-ble, personnel et passagers. Ilprône une « solidarité les unsavec les autres, entre ceux quitransportent et ceux qui sonttransportés ».Christophe Dubrit, quant à lui,a relevé qu’un moment trèsdifficile dans l’agression,c’est lorsqu’on se sent aban-donné, par sa direction, parles témoins de l’agression,etc. Si la victime a le soutiende son employeur, ça aidebeaucoup.

Les TPF, un exemple à suivreVincent Ducrot a expliqué laprocédure mise en place à Fri-bourg. Le suivi est extrê-mement bien organisé, avecdeux personnes qui vontécouter la victime et une mé-canique rodée qui se met enmarche très rapidement. Ladirection est très vite infor-mée et, dans les cas graves,le directeur a un contact di-rect avec la victime. Pour Vin-

cent Ducrot, « l’employé doitse sentir entouré et aidé ».Il a expliqué également qu’onanalyse régulièrement, dansson entreprise, le nombre decas et qu’une recrudescencedes cas de violence est vitesuivie de mesures concrètes.Les dégâts produits sur le ma-tériel aux TPF ont drastique-ment diminué depuis la prisede mesures. Et les bras cas-sés chez les ados également!

Témoignage du présidentGilbert D’Alessandro a racon-té comment il s’était retrouvétout seul à l’hôpital après uneagression, en 1999. Al’époque, il n’y avait aucuneprocédure aux TPF, son em-ployeur, aucun soutien de lapart de l’entreprise. « Lacharte, ça a été ma thérapie »,a-t-il expliqué devant les col-lègues.

Stop aux économies sur lepersonnelAu moment des questions,Jérôme Fay, des TPG, s’est in-digné du fait qu’on enlèvetoujours plus de personnel, cequi n’est vraiment pas faitpour éviter les agressions...Olivier Français ne souhaitait

S’unir au maximum pour que C’est à Ouchy, plusexactement sur le ba-teau « Lausanne », quequelque 300 représen-tant-e-s de diversessections VPT romandesse sont retrouvé-e-ssamedi 31 octobre,pour la traditionnellejournée VPT.

VPT Romandie à Lausanne

Une table ronde qui a su captiver les participants, avec de très nombreuses questions du public. De gauche à droite: Christophe Dubrit, Olivier Français et Gilbert D’Alessandro.

SOUS-FÉDÉRATIONS ......

8contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Patrick Clot, président ducomité d’organisation de lajournée, a remercié toutel’équipe organisatrice: «Nousavons travaillé sans compterpour mettre sur pied cettejournée. J’ai eu la chance d’avoirune équipe comme celle-ci qui aœuvré bénévolement!» Il a aussiremercié la CGN d’avoir mis le«Lausanne» à disposition quipeut accueillir tout de même1200 passagers...Président central VPT, GilbertD’Alessandro a rappelél’importance de partager desproblématiques entre retraités etactifs: «La violence, elle va noussuivre tout au long de notrecarrière. Elle existera toujours.Mettons-nous ensemble pour lafaire baisser!»De son côté, le président du SEVGiorgio Tuti a évoqué le

résultat des élections fédéralesdu 18 octobre: «La probabilitéd’un référendum contre le projetde prévoyance vieillesse aaugmenté, car avec le Nationalsorti des urnes, il y a des chancesque le projet soit pire que celuides Etats. Mais je ne veux passeulement parler négativement,sinon des collègues vont se jeterà l’eau...», a-t-il ironisé. «Aux tl,les négociations sont difficiles,mais les collègues ne lâchent passur des points fondamentaux!» Ils’est dit encore une fois impres-sionné par la grève de l’an dernieraux tpg. «Au SEV, je ressens cettesolidarité entre les branches, lesprofessions. On l’a vu au Congrèsavec la grève aux tpg et l’actioncontre l’OFT. On a ressenti cetteamitié entre nous. Continuonscomme ça, parce que noussommes forts!» vbo

«Ensemble, faisons baisser la violence»

visiblement pas répondre à laquestion des économies surle personnel, mais a toutefoisévoqué un point intéressant,en faisant le parallèle avec lesgens de la propreté en ville deLausanne. «Il faut bien les for-mer avant de les laisser allersur le terrain. »La formation, effectivement,est essentielle dans le do-maine. Un des participants ademandé s’il s’agissait plutôtd’apprendre l’autodéfense oud’une formation psycholo-gique. Christophe Dubrit aexpliqué que l’autodéfensepouvait permettre de se sentiren sécurité quand quelquechose se passe, donc aug-mente la « sécurité en soi ».Mais par contre, pour amé-liorer les relations avec lesclients agressifs, rien de telque la communication nonviolente. Pour lui, il n’y a pasde solution miracle, mais demultiples solutions à mettreen place parallèlement. Lebus-école a notamment étécité comme moyen de préven-tion pour les adolescents.

Aspect légalChristophe Dubrit a relevéqu’en cas d’absence de

plainte pénale contre l’agres-seur, la victime ne sait pas en-suite ce qu’il advient du dos-sier. Ce qui est regrettable.Olivier Français a expliquéqu’on peut demander l’ano-nymat vu que la confronta-tion avec l’agresseur peutêtre très pénible dans cer-tains cas. Enfin, il y a encorebeaucoup de confusion auniveau des plaintes, tout estassez complexe et celan’aide pas la victime.Les tuyaux de la VPT pouraméliorer les choses? Lacharte pour Gilbert D’Ales-sandro, motiver les entre-prises à signer et à respectercette charte.Après la table ronde, OlivierFrançais, Luc Baehni, direc-

teur de la CGN, et StéphaneMontangero, président duPS Vaud et représentant dupersonnel au CA de la CGN,ont pris brièvement la pa-role. Stéphane Montangeroa rappelé la lutte pour obte-nir le siège qu’il occupe de-puis 2013 au CA de la CGN.Luc Baehni a expliqué que laCGN est en train de mettreen place une culture d’entre-prise avec l’être humain aucentre des préoccupations.Et Olivier Français a parlé dela mobilité croissante à Lau-sanne et des multiples pro-jets comme le tram et le M3.

Henriette Schaffter

les procédures soient efficaces

Vincent Ducrot, Vivian Bologna,

Vue d’ensemble depuis la cabine du commandant.

Marco Formosa, président de la section VPT Lac Léman, entouréde membres de la section LNM.

Quelques membres de la sec-tion organisatrice.

..

Un retraité heureux avec le pré-sident Giorgio Tuti.

Patrick Clot, chef d’orchestre de lajournée (en beige), avec le direc-teur de la CGN et le président de lasection VPT Lac Léman.

Les Genevois...

..

SOUS-FÉDÉRATIONS

...... 9

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Page 10: Contact sev 2015 19

......

10 DOSSIER contact.sevN° 19/155 novembre 2015

ne brume d’automnes’étire sur Olten et lesoleil encore un peu ti-

mide illumine les arbres auxcouleurs flamboyantes. Biencaché, le chemin qui mène audépôt serpente à travers lesvoies de chemin de fer ances-trales. La route se termine aunord, laissant la place aux rails.C’est là que se trouvent les lo-caux de maintenance de l’Infra-structure, et c’est le point dedépart de notre tour de ville.

1 – Le chemin du dépôtIl faut assurer l’entretien régu-lier des signaux, des aiguil-lages, du ballast et des rails eten cas de perturbation, il fautréparer sans délai. MichaelBurkhard, un homme avec unelongue expérience du rail, dé-

U crit le large domaine d’action etla collaboration avec les parte-naires externes qui intervien-nent lorsque les 140 employé-e-s ne suffisent pas. C’est unmonde d’hommes: seules troisfemmes font partie de l’équipe.Le travail est souvent difficile;la plus petite vis fait cinq centi-mètres de long pour un centi-mètre de diamètre.

2 – La rue de l’industrieCertains des bâtiments de cecôté de la rue de l’industrie ontconnu la grande époque de lavapeur. Aujourd’hui cependant,l’air n’est plus chargé de suie etde charbon mais il sent bon lechocolat. La fabrique de Lindtsépare les anciens bâtimentsferroviaires du complexe mo-derne des ateliers industriels.

Quelque 850 personnes y sontemployées. Les ateliers consti-tuent aisément le plus importantsecteur des CFF à Olten. Le chefdes ateliers Anton Lenherr estconfiant quant à la possibilité decroissance à l’avenir. Son opti-misme s’appuie non seulementsur les acquisitions de véhiculespar les CFF mais aussi sur leurdécision de confier la mainte-nance des trains Flirt aux ateliersindustriels d’Olten. « En Europe,900 compositions Flirt sont mi-ses en circulation; nous avonsdonc du pain sur la planche! »déclare-t-il avec assurance. Dutemps de ses prédécesseurs, laméthode Kaizen a été dévelop-pée dans les ateliers. Cepen-dant, lui préfère évoluer li-brement et lorsqu’il s’agitd’organisation, il essaie de ren-

forcer le sens des responsabi-lités de ses collaborateurs. Iciles pièces sont encore plus gran-des que de l’autre côté de la rue:des roues, des axes, des trainspendulaires et pourtant, touttourne de plus en plus autour del’électronique. Les toilettes d’untrain, par exemple, ne sont plusjuste une cuvette avec un trou aufond mais une véritable installa-tion d’épuration roulante.

3 – La rue de GösgenNotre visite nous rapproche dela gare. La ville d’Olten, qui seperd souvent dans le brouillard,se montre alors sous son meil-leur jour. Toutefois le décorchange. Nous nous trouvonsdans un périmètre de haute sé-curité. L’entrée au nouveau cen-tre d’exploitation n’est possible

que par un sas de sécurité etpour arriver jusqu’à son cœur, lasalle des commandes, il fautfranchir encore plusieurs portesdotées de codes d’accès. Deséquipes de 30 à 80 cheffes etchefs de la circulation des trainsy sont à l’œuvre afin d’assurerun trafic fluide sur les voies.Tous les groupes ne sont pasencore en place, dans quelquessemaines la gare de Berne dé-ménagera à Olten. Le centred’exploitation sera alors au com-plet et quelque 370 personnesauront leur poste de travail à cetendroit. Tout est moderne et par-ticulièrement silencieux, et latechnologie règne. On a mis lapriorité sur l’isolation acousti-que, souligne Thomas Wirz, lechef des opérations. Le centred’exploitation est un modèle du

160 ans après le début de l’ère ferroviaire, Olten vit une véritable renaissance en tant que ville des che-minots. Ce sont en effet plus de 2700 collaborateurs-trices qui travaillent pour les CFF à Olten, et si l’onprend en compte les filiales, on atteint presque les 3000 employé-e-s. La tendance est en outre toujoursà la hausse. Voici un tour de ville d’un genre particulier...

Une nouvelle vie pour Olten,ville des cheminots

Quelque 3000 personnes travaillent à Olten, aux CFF ou dans une filiale

«Le développement et la centralisation à Olten sontà la fois un défi et une chance pour le SEV.»

Elena Obreschkow, coach des sections

Centre régional des opérations Voyageurs.

ma

Centrale de la police des transports.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

genre: des visites guidées sontorganisées presque tous lesjours mais les visiteurs ne sontpas autorisés à pénétrer dans lasalle de commandes. Ils peuventobserver le déroulement desopérations depuis une baie vi-trée. En temps normal c’est as-sez calme, en cas de perturba-tion il faut garder son sang-froidautant que possible; tout estpréparé dans ce sens, jusqu’auxvestes de diverses couleurs quipermettent de différencier lespersonnes responsables dansleurs fonctions. La constructionsur un joli site entre forêt et ri-vière permet un coup d’œil re-marquable sur Olten: la terrasseoffre un beau panorama sur laville et les rails. Comme on leconstatera tout au long de lajournée, les terrasses sont unvéritable attrait du site ferro-viaire d’Olten.

4 – La gareNous quittons le spectaculairecentre d’exploitation pour at-teindre le bâtiment de la garequi trône tel un îlot parmi lesquais. Discrètement, une mini-variante du centre d’exploitationse trouve au deuxième étage:l’Operation Center voyageursrégional (ROCP). Ici aussi, desécrans montrent la position destrains dans toute la région. Et iciaussi tout est calme en situationnormale, mais si quelque chosesort de la routine, l’ambiances’anime rapidement. C’est làque sont faites les annoncespour les gares non desservies etles trains régionaux. La commu-nication est assurée avec le cen-tre d’exploitation et le « grandOCP » de Berne qui s’occupe dutrafic grandes lignes. DominikWyss, qui présente le ROCP, estun mécanicien de locomotive.Ses collègues amènent éga-lement leur expérience, dansd’autres métiers de cheminots.Grâce à cela, il y a un grandsavoir-faire dans le centre quipermet de trouver les bonnes

solutions en cas de perturba-tion. Nous changeons ensuite dedécor et l’ambiance n’est plusdu tout la même: au niveau desvoies, nous rencontrons RetoBollhalder, responsable de lavente dans le secteur d’Olten.Pour l’instant, le guichet est en-core rattaché à l’agence devoyage mais ses jours sontcomptés. Une jeune vendeusede voyages attend tristementl’échéance. A l’avenir, elle tra-vaillera encore au guichet maissi elle trouve un emploi hors CFFlui permettant de mettre à profitses connaissances de voyagiste,elle ne refusera pas. Beaucoupde voyageurs changent de trainà Olten. Cela se remarque aus-si dans les statistiques: si l’onobserve le nombre de passa-gers, Olten détient la 9e placede toute la Suisse, mais en cequi concerne le chiffre d’af-faires de la vente, on retrouvela ville en 20e position. A Oltense trouve naturellement un dé-pôt pour les mécaniciens voya-geurs et Cargo et pour le per-sonnel des trains. Ce sont entout 200 personnes.

5 – La rue de la gareNous continuons vers le sud. Ce-lui qui est pressé suit la rue de lagare qui, à Olten, est beaucoupmoins prestigieuse que celle deZurich. Mais c’est beaucoup plusjoli d’emprunter le chemin aubord de l’Aar. Destination: lenouveau bâtiment du parc del’Aar. Vu de l’extérieur il n’a riend’extraordinaire. D’autant plusqu’il entoure (pour ne pas direqu’il l’étouffe) la maison histo-rique de Disteli. A l’intérieur ce-pendant, les locaux sont confor-tables et suivent le mêmeconcept d’espace de travail quedans les bâtiments de l’adminis-tration des CFF à Berne et à Zu-rich. Plus de 800 personnes tra-vaillent au parc de l’Aar. Dans lapartie sud on trouve le siègeprincipal de CFF Cargo, la partiele long des voies étant occupée

par la région Mitte de l’Infra-structure. Mais l’espoir de pou-voir caser tous les postes de tra-vail sur ce site d’Olten s’estrévélé un peu trop optimiste.Des employé-e-s de l’Infrastruc-ture se retrouvent ainsi de l’au-tre côté des voies. Le scepti-cisme envers ce nouveauconcept de bureaux s’est passa-blement apaisé.Ruedi Suter, qui travaille aux ho-raires et design du réseau (FN) et

sogi

s.ch

, Bea

rbei

tung

ma

Fresque murale à l’entretien de l’infrastructure.

Où ça se trouve à Olten:1 Entretien de l’infrastructure2 Ateliers industriels3 Centre d’exploitation4 Gare5 Aarepark ou parc de l’Aar6 Uniform-Center7 Immobilier8 Centre de marché du travail9 Police des transports

Suite en page 12

Page 11: Contact sev 2015 19

......

10 DOSSIER contact.sevN° 19/155 novembre 2015

ne brume d’automnes’étire sur Olten et lesoleil encore un peu ti-

mide illumine les arbres auxcouleurs flamboyantes. Biencaché, le chemin qui mène audépôt serpente à travers lesvoies de chemin de fer ances-trales. La route se termine aunord, laissant la place aux rails.C’est là que se trouvent les lo-caux de maintenance de l’Infra-structure, et c’est le point dedépart de notre tour de ville.

1 – Le chemin du dépôtIl faut assurer l’entretien régu-lier des signaux, des aiguil-lages, du ballast et des rails eten cas de perturbation, il fautréparer sans délai. MichaelBurkhard, un homme avec unelongue expérience du rail, dé-

U crit le large domaine d’action etla collaboration avec les parte-naires externes qui intervien-nent lorsque les 140 employé-e-s ne suffisent pas. C’est unmonde d’hommes: seules troisfemmes font partie de l’équipe.Le travail est souvent difficile;la plus petite vis fait cinq centi-mètres de long pour un centi-mètre de diamètre.

2 – La rue de l’industrieCertains des bâtiments de cecôté de la rue de l’industrie ontconnu la grande époque de lavapeur. Aujourd’hui cependant,l’air n’est plus chargé de suie etde charbon mais il sent bon lechocolat. La fabrique de Lindtsépare les anciens bâtimentsferroviaires du complexe mo-derne des ateliers industriels.

Quelque 850 personnes y sontemployées. Les ateliers consti-tuent aisément le plus importantsecteur des CFF à Olten. Le chefdes ateliers Anton Lenherr estconfiant quant à la possibilité decroissance à l’avenir. Son opti-misme s’appuie non seulementsur les acquisitions de véhiculespar les CFF mais aussi sur leurdécision de confier la mainte-nance des trains Flirt aux ateliersindustriels d’Olten. « En Europe,900 compositions Flirt sont mi-ses en circulation; nous avonsdonc du pain sur la planche! »déclare-t-il avec assurance. Dutemps de ses prédécesseurs, laméthode Kaizen a été dévelop-pée dans les ateliers. Cepen-dant, lui préfère évoluer li-brement et lorsqu’il s’agitd’organisation, il essaie de ren-

forcer le sens des responsabi-lités de ses collaborateurs. Iciles pièces sont encore plus gran-des que de l’autre côté de la rue:des roues, des axes, des trainspendulaires et pourtant, touttourne de plus en plus autour del’électronique. Les toilettes d’untrain, par exemple, ne sont plusjuste une cuvette avec un trou aufond mais une véritable installa-tion d’épuration roulante.

3 – La rue de GösgenNotre visite nous rapproche dela gare. La ville d’Olten, qui seperd souvent dans le brouillard,se montre alors sous son meil-leur jour. Toutefois le décorchange. Nous nous trouvonsdans un périmètre de haute sé-curité. L’entrée au nouveau cen-tre d’exploitation n’est possible

que par un sas de sécurité etpour arriver jusqu’à son cœur, lasalle des commandes, il fautfranchir encore plusieurs portesdotées de codes d’accès. Deséquipes de 30 à 80 cheffes etchefs de la circulation des trainsy sont à l’œuvre afin d’assurerun trafic fluide sur les voies.Tous les groupes ne sont pasencore en place, dans quelquessemaines la gare de Berne dé-ménagera à Olten. Le centred’exploitation sera alors au com-plet et quelque 370 personnesauront leur poste de travail à cetendroit. Tout est moderne et par-ticulièrement silencieux, et latechnologie règne. On a mis lapriorité sur l’isolation acousti-que, souligne Thomas Wirz, lechef des opérations. Le centred’exploitation est un modèle du

160 ans après le début de l’ère ferroviaire, Olten vit une véritable renaissance en tant que ville des che-minots. Ce sont en effet plus de 2700 collaborateurs-trices qui travaillent pour les CFF à Olten, et si l’onprend en compte les filiales, on atteint presque les 3000 employé-e-s. La tendance est en outre toujoursà la hausse. Voici un tour de ville d’un genre particulier...

Une nouvelle vie pour Olten,ville des cheminots

Quelque 3000 personnes travaillent à Olten, aux CFF ou dans une filiale

«Le développement et la centralisation à Olten sontà la fois un défi et une chance pour le SEV.»

Elena Obreschkow, coach des sections

Centre régional des opérations Voyageurs.

ma

Centrale de la police des transports.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 19/155 novembre 2015

genre: des visites guidées sontorganisées presque tous lesjours mais les visiteurs ne sontpas autorisés à pénétrer dans lasalle de commandes. Ils peuventobserver le déroulement desopérations depuis une baie vi-trée. En temps normal c’est as-sez calme, en cas de perturba-tion il faut garder son sang-froidautant que possible; tout estpréparé dans ce sens, jusqu’auxvestes de diverses couleurs quipermettent de différencier lespersonnes responsables dansleurs fonctions. La constructionsur un joli site entre forêt et ri-vière permet un coup d’œil re-marquable sur Olten: la terrasseoffre un beau panorama sur laville et les rails. Comme on leconstatera tout au long de lajournée, les terrasses sont unvéritable attrait du site ferro-viaire d’Olten.

4 – La gareNous quittons le spectaculairecentre d’exploitation pour at-teindre le bâtiment de la garequi trône tel un îlot parmi lesquais. Discrètement, une mini-variante du centre d’exploitationse trouve au deuxième étage:l’Operation Center voyageursrégional (ROCP). Ici aussi, desécrans montrent la position destrains dans toute la région. Et iciaussi tout est calme en situationnormale, mais si quelque chosesort de la routine, l’ambiances’anime rapidement. C’est làque sont faites les annoncespour les gares non desservies etles trains régionaux. La commu-nication est assurée avec le cen-tre d’exploitation et le « grandOCP » de Berne qui s’occupe dutrafic grandes lignes. DominikWyss, qui présente le ROCP, estun mécanicien de locomotive.Ses collègues amènent éga-lement leur expérience, dansd’autres métiers de cheminots.Grâce à cela, il y a un grandsavoir-faire dans le centre quipermet de trouver les bonnes

solutions en cas de perturba-tion. Nous changeons ensuite dedécor et l’ambiance n’est plusdu tout la même: au niveau desvoies, nous rencontrons RetoBollhalder, responsable de lavente dans le secteur d’Olten.Pour l’instant, le guichet est en-core rattaché à l’agence devoyage mais ses jours sontcomptés. Une jeune vendeusede voyages attend tristementl’échéance. A l’avenir, elle tra-vaillera encore au guichet maissi elle trouve un emploi hors CFFlui permettant de mettre à profitses connaissances de voyagiste,elle ne refusera pas. Beaucoupde voyageurs changent de trainà Olten. Cela se remarque aus-si dans les statistiques: si l’onobserve le nombre de passa-gers, Olten détient la 9e placede toute la Suisse, mais en cequi concerne le chiffre d’af-faires de la vente, on retrouvela ville en 20e position. A Oltense trouve naturellement un dé-pôt pour les mécaniciens voya-geurs et Cargo et pour le per-sonnel des trains. Ce sont entout 200 personnes.

5 – La rue de la gareNous continuons vers le sud. Ce-lui qui est pressé suit la rue de lagare qui, à Olten, est beaucoupmoins prestigieuse que celle deZurich. Mais c’est beaucoup plusjoli d’emprunter le chemin aubord de l’Aar. Destination: lenouveau bâtiment du parc del’Aar. Vu de l’extérieur il n’a riend’extraordinaire. D’autant plusqu’il entoure (pour ne pas direqu’il l’étouffe) la maison histo-rique de Disteli. A l’intérieur ce-pendant, les locaux sont confor-tables et suivent le mêmeconcept d’espace de travail quedans les bâtiments de l’adminis-tration des CFF à Berne et à Zu-rich. Plus de 800 personnes tra-vaillent au parc de l’Aar. Dans lapartie sud on trouve le siègeprincipal de CFF Cargo, la partiele long des voies étant occupée

par la région Mitte de l’Infra-structure. Mais l’espoir de pou-voir caser tous les postes de tra-vail sur ce site d’Olten s’estrévélé un peu trop optimiste.Des employé-e-s de l’Infrastruc-ture se retrouvent ainsi de l’au-tre côté des voies. Le scepti-cisme envers ce nouveauconcept de bureaux s’est passa-blement apaisé.Ruedi Suter, qui travaille aux ho-raires et design du réseau (FN) et

sogi

s.ch

, Bea

rbei

tung

ma

Fresque murale à l’entretien de l’infrastructure.

Où ça se trouve à Olten:1 Entretien de l’infrastructure2 Ateliers industriels3 Centre d’exploitation4 Gare5 Aarepark ou parc de l’Aar6 Uniform-Center7 Immobilier8 Centre de marché du travail9 Police des transports

Suite en page 12

Page 12: Contact sev 2015 19

......

12 DOSSIERcontact.sevN° 19/155 novembre 2015

en préside la CoPe, dit aujourd’hui qu’ona bien fait de « l’obliger »: il admet quec’est très bien de trouver chaque matinune place de travail bien rangée. Récep-tion, restaurant du personnel et salles deséance, mais aussi garde-robes et dou-ches sont utilisés ensemble par Cargo etInfrastructure, et la terrasse est acces-sible à tous. Ici la vue porte sur la chaînedu Jura, ou sur la piscine de l’autre côté.

6 – La rue d’AarauNous quittons maintenant les abords desvoies pour nous rendre vers l’est, dans laville. Nous dépassons les sièges princi-paux des filiales CFF cargo International etLogin sur notre droite et entrons dans uncomplexe tout d’abord construit pourservir de centre commercial. Le magasind’habits au sous-sol est maintenant des-tiné à une clientèle très spéciale: c’est làque se trouvent les habits de travail detout le personnel des CFF. 99 % du per-sonnel en uniforme porte des habits faits«à la chaîne». Tout nouvel employé doit ypasser une fois pour que l’on puisseprendre ses mesures. Celles-ci sont insé-

rées dans le système et la commande estplanifiée via internet. René Neidhart vaaller prochainement en Inde afin de s’as-surer que les standards sociaux sont bienrespectés (avant tout pas de travail effec-tué par des enfants, des temps de travailbien réglés et des salaires adéquats). Ilcontrôlera aussi que les prescriptionsécologiques imposées par les CFF à leursfournisseurs sont suivies. Des coutu-rières, des logisticiens, des acheteurs etdes employé-e-s de commerce travaillentici. Les CFF proposent aussi des postesd’apprentissage. C’est ainsi qu’uneclasse d’aspirant-e-s mécanicien-ne-s en-tre, et nous continuons notre route versune autre partie de la ville. On parle tou-jours à Olten de la rive droite ou gauchede l’Aar mais en réalité, ce sont les voiesde chemin de fer qui départagent la gau-che de la droite.

7 – La rue de FrohburgNous arrivons encore une fois dans un an-cien magasin. A l’endroit de l’ancien res-taurant de l’Epa, les immobiliers des CFFsont administrés pour la plus grande par-tie de la Suisse allemande. Les gares, lesterrains et les bâtiments de l’administra-tion, mais aussi de grands projets à Bâle

et Zurich. Faut-il mentionner que la petitecafétéria dispose d’une terrasse d’où l’onpeut admirer la maison bourgeoisiale dela ville d’Olten?

8 – La rue du RingOn arrive maintenant au seul endroit desCFF où la direction est contente de voirpartir chaque collaboratrice et chaquecollaborateur dont elle doit se séparer: aucentre-ville se trouve le siège principal ducentre du marché du travail (CMT),l’agence de placement interne de l’entre-prise. Déjà quelques mois après son in-troduction, Rolf Wullschleger est contentde la nouvelle CCT: la phase de préven-tion rallongée à six mois permet à beau-coup de gens d’arriver au CMT avec déjàun poste en perspective. On trouvepresque toujours une solution adaptée àtemps. Le travail des conseillers et con-seillères en orientation et des travailleurssociaux se concentre dès lors plutôt surun conseil relatif à la carrière. A l’avenir,le CMT et le management de la santé doi-vent travailler plus étroitement ensemblecar tous deux se préoccupent avant toutdu maintien de la capacité de travail. Le« Forum », où les gens avaient l’habitudede chercher certaines clarifications aprèsavoir perdu leur poste ou de faire leurs of-fres d’emploi, est presque devenu obso-lète. Dommage pour la vue depuis le bâ-timent circulaire.

9 – La rue de DornachNous terminons notre visite guidée justeà côté. Il y a là aussi une entrée sécuri-sée: c’est dans ces bureaux modestesque l’on trouve la centrale d’interventionde la police des transports. Parmi les 270collaboratrices et collaborateurs, très peuont leur poste de travail ici. La plupart despoliciers sont employés dans la surface.Jusqu’à peu de temps, le commandementavait aussi ses quartiers ici mais il amaintenant déménagé à Berne, plus prèsde la direction. Beaucoup de gens portentl’uniforme car ils sont prêts à intervenirau cas où des patrouilles auraient besoinde renfort sur place. Dans la centrale d’in-tervention, on répond 24 heures sur 24au numéro d’urgence utilisé dans toute laSuisse. Dans une autre pièce, des spécia-listes sont occupés à visionner des vidéosde trains et de gares. Sur le grand écran,des images de divers lieux défilent, maiscontrairement à celles que l’on a vuesdans le hall d’entrée du parc de l’Aar quireprésentent les plus beaux aspects desChemins de fer fédéraux, ici ce sont lespetits coins sombres qui sont filmés afind’octroyer la sécurité nécessaire auxvoyageurs et aux passants. La nuit tombebientôt sur la ville. C’est l’heure de rentrerà la maison. Alors que les immeubles del’administration se vident lentement, unchangement de service se prépare à l’ex-ploitation.

Peter Moor (texte et photos)

Suite de la page 11

Vitrines de l’Uniform-Center.

Contrairement aux sites des autres grandscentres administratifs des CFF, le SEV n’apas de secrétariat à Olten. Le lieu decontact pour les membres est le secrétariatcentral de Berne. Presque toutes lessous-fédérations ont des sections ou desgroupes actifs à Olten. En août, unepremière rencontre a eu lieu afin de créerdes liens entre les représentantes et lesreprésentants des divers groupes profes-sionnels.

La coach des sections Elena Obreschkowconsidère qu’Olten est simultanément undéfi et une chance. «Notre présence est

forte dans beaucoup d’endroits mais enparticulier au parc de l’Aar. Nous devonsmontrer que nous sommes là et que nousagissons. Le SEV a encore beaucoup àfaire pour cela! »

Le SEV s’est engagé cette année pour quele déménagement à Olten n’entraîne pas laperte de l’allocation régionale. Malheureu-sement il n’a pas eu gain de cause. Leprésident Giorgio Tuti déclare qu’Oltenfigure dans les points forts du SEV pour2016: « Nous voulons envisager sérieu-sement le renforcement de notre pré-sence. »

Le SEV à Olten

Pour la majorité des personnesdirectement intéressées, letransfert à Olten était bien plusqu’un simple changement delieu de travail. Pour d’aucuns, ils’agissait d’un déménagementaprès des années au mêmebureau, pour d’autres, surtoutchez CFF Cargo, d’une étape deplus dans ce tour de Suisseforcé qui les a emmenés en15 ans de Berne à Fribourg enpassant par Bâle et enfin Olten.Ces transferts suscitent le scep-ticisme. Les CFF ont imposé ledéménagement à Olten pourdes raisons économiques et paspour ce que la région peut offrirau personnel. A Olten, les bu-reaux sont moins onéreux qu’àBerne ou Bâle et les coûts dupersonnel y sont aussi plus bas.Le SEV a toujours été critiquepar rapport à ces centralisa-tions. Il a aussi fait en sorte quela CCT prévoie de bonnes condi-tions en cas de transferts depostes de travail. Sur le plan in-dividuel, le SEV s’engage afind’obtenir davantage que prévupar la CCT. D’autre part, le SEV aaussi fait en sorte d’accompa-gner les réorganisations au lieude les combattre. Le personnelqui devait autrefois savoir caIcu-ler le prix du transport d’une va-che du point A au point B et con-naître la signification d’un signalorange et vert, se retrouve désor-mais devant une douzained’écrans. Tandis que des spécia-listes ont dû quitter leur bureaupour des «open space» ano-nymes. J’ai vu des gens tristes,mais aussi eu des échos positifs.Au final, ce sont néanmoins tou-jours des changements doulou-reux. C’est pourquoi le SEV nereste pas les bras croisés. Il seraprésent et s’occupera de ceschangements afin de voir et en-tendre les problèmes de sesmembres. A Olten et ailleurs.

Peter Moor, rédacteur en chef

COMMENTAIRE

Page 13: Contact sev 2015 19

POLITIQUE SYNDICALE ......

13contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Depuis l’acceptation dans lesurnes de l’initiative « Contrel’immigration de masse », lesmilieux économiques réalisentlentement qu’il y a lieu d’agir àce sujet. Aujourd’hui, lesfemmes au bénéfice d’une for-mation qui a coûté cher ne doi-vent plus gaspiller leurs apti-tudes « à la maison », maisdésensabler le navire de l’éco-nomie aux prises avec la pé-nurie de main-d’œuvre quali-fiée. Or, on piétine, car il nefaudrait pas trop dépenserd’argent.En matière de conciliation en-tre famille et profession, unchangement radical de menta-lité s’impose. La famille n’estpas une affaire privée, les tâ-ches d’assistance et de soins(« care ») sont un facteur éco-nomique important et relèventdes pouvoirs publics. Il fautque la répartition équitable dutravail rémunéré et du travailnon rémunéré entre lesfemmes et les hommes devien-ne enfin réalité. Le modèlenéoconservateur « Lui à pleintemps, elle à temps partiel »,une particularité suisse si te-nace, est une impasse. Il impli-que la dépendance financière

des femmes et, pour leshommes, le poids de la res-ponsabilité de principal « sou-tien de famille ». Et il est scan-daleux que ce modèle soit enplus favorisé à travers les tarifsdes crèches et une pratique fis-cale qui punit l’augmentationdu taux d’occupation desfemmes en engloutissant im-médiatement le salaire com-plémentaire obtenu.

Il faut valoriser les tâchesd’assistance et de soinsLa société doit une fois pourtoutes bouger. Le travail rému-néré des femmes et le travailnon rémunéré doivent être re-valorisés. Tant que l’absenced’un salaire féminin fera moinsmal au budget de la familleque si c’est un salaire masculinqui fait défaut, les femmes« choisiront » le travail non ré-munéré. Et tant que les tâchesd’assistance et des soins n’au-ront pas reçu la reconnais-sance sociale qui leur est due,elles seront peu intéressantespour les hommes, surtout s’ilne s’agit plus de s’occuper desenfants, mais de prendre encharge des proches dépendantde soins.Malgré les obstacles existants,l’intégration des femmes dansle monde du travail profes-sionnel s’est développée. Pa-rallèlement, les hommes rédui-sent lentement leur charge detravail. Cependant, un nouveaupartage du travail non rémuné-

ré entre femmes et hommesn’a pas pour autant lieu. Cesont plutôt d’autres femmesqui reprennent ces activitésd’assistance et de soins. Desmigrantes viennent en effetdans notre pays sans leur fa-mille pour s’occuper, dans desconditions précaires, de cespersonnes qui dépendent desoins.

Les pouvoirs publics doiventassumer leurs responsabilitésLa Suisse doit résoudre elle-même ses problèmes de conci-liation entre famille et profes-sion, et pas sur le dos defemmes venant d’autres pays.Les aides financières supplé-mentaires octroyées pour l’ac-cueil extrafamilial des enfants,que la Confédération vient dedécider, sont un pas dans labonne direction. Mais ce n’estqu’un début. L’accueil des en-fants doit être un service pu-

blic, tout comme la formation.Comment concevoir qu’à côtédes écoles gratuites, il y aitdes structures d’accueil extra-familial et extrascolaire coû-teuses? Il faut que les pouvoirspublics fournissent les fondsnécessaires à une offre destructures de formation etd’accueil qui soit exhaustive,adaptée aux besoins, de gran-de qualité et abordable pourtout le monde. L’État doit aussiassumer la responsabilité de laprise en charge des personnesâgées ou dépendant de soins.Confier ces tâches aux privés,comme c’est arrivé avec le nou-veau financement des soins,est de toute évidence la mau-vaise solution. Il faut au con-traire que les pouvoirs publicsfournissent des ressources ensuffisance, de sorte que lespersonnes dépendant de soinssoient prises en charge par dupersonnel formé et travaillant

dans de bonnes conditions.Cela, pour que les famillesn’aient plus, faute de moyensfinanciers, à se rabattre surdes solutions à moitié légaleset précaires, et exploiter desmigrantes.

Nous empoignons le problème !Nous avons aussi besoin deconditions de travail et d’ho-raires qui permettent auxfemmes et aux hommes deconcilier famille et professiondans un cadre socialement ga-ranti. L’USS et sa Commissionféminine sont prêtes à déve-lopper de telles solutions pouren arriver à une vraie égalitédes sexes, à les ajuster aux si-tuations existantes et à se bat-tre pour qu’elles deviennentréalité.

Regula Bühlmann, secrétaire

centralede l’USS/fq

Cela fait longtemps quel’USS demande que devrais progrès soient ac-complis en matière deconciliation entre la fa-mille et la profession.

La conciliation famille-professionne progresse que lentement

Un changement radical de mentalité s’impose

Arch

ives

Regula Bühlmann est responsable du dossier de l’égalité des sexes au sein de l’USS.

En décidant de baisser le tauxd’intérêt minimal de la prévoyanceprofessionnelle à 1,25 %, niveauencore jamais atteint à ce jour, leConseil fédéral a une fois de pluscédé aux lamentations du secteur del’assurance et puni les assuré-e-s.Dans la situation actuelle, un tauxplus élevé, bien que restant modeste,de 1,75 % serait possible. Comme le

passé le montre en effet, le tauxd’intérêt minimal a presque toujoursété fixé 1 % plus bas, ces dernièresannées, que ne l’auraient permis lesrendements effectifs des place-ments. Ceux qui en ont grandementprofité, ce sont les assureurs-vie, quiont augmenté par ce biais leur margebénéficiaire. Pour la seule année2014, les assurances ont ainsi

empoché près de 700 millions defrancs. Du point de vue des sala-rié-e-s, cette évolution est unecatastrophe. Les intérêts servis surles avoirs de vieillesse sont toujoursplus faibles, ce qui entraîne aussiune baisse des rentes futures. Pasétonnant que la confiance placéedans le 2e pilier s’effrite toujoursplus. C’est pour cela que l’USS

demande que l’on passe à un autresystème pour fixer le taux d’intérêtminimal. Au lieu de le faire pourl’année suivante, le Conseil fédéraldoit à l’avenir fixer ce taux pourl’année en cours. Mais il est clairaussi que les difficultés rencontréespar le 2e pilier pour garantir debonnes rentes ne diminueront pasjusqu’à nouvel ordre. Compenser la

baisse de sa rente doit par consé-quent passer par le renforcement del’AVS, comme le veut l’initiativepopulaire AVSplus. C’est une façonde procéder plus sûre et beaucoupplus avantageuse que de versertoujours plus d’argent dans le2e pilier. Le Conseil des Etats l’a bienvu lui aussi et a décidé de renforcerl’AVS en relevant ses rentes. uss

Baisse du taux d’intérêt minimal LPP: des cadeaux aux assurances

Page 14: Contact sev 2015 19

......

14 SOUS-FÉDÉRATIONScontact.sevN° 19/155 novembre 2015

Giorgio Tuti, président SEV,était venu présenter l’actualitépolitique, avec un retour sur le18 octobre et les résultats desélections fédérales. Il a regret-té, bien sûr, le virage à droitedu Parlement et les difficultéssupplémentaires qui attendentles syndicalistes. Il a avouéêtre très préoccupé par les re-traites, « même si le paquetBerset tel que discuté cet étéau Conseil des Etats semblaitcorrect et acceptable ». En ef-fet, avec la nouvelle composi-tion de la chambre basse, con-crétiser la hausse des retraites

semble devenu bien plus diffi-cile. L’autre sujet politique im-portant à venir est la votationde fin février 2016 sur ledeuxième tube au Gothard.Une manifestation SEV estd’ores et déjà prévue le 2 fé-vrier 2016 au niveau national.En ce qui concerne les actua-lités syndicales, Giorgio Tuti aexpliqué vouloir « éviter que levente de la libéralisation conti-nue à souffler sur les CFF ». Leprésident a également évoquéles relations entre le SEV et lescommissions du personnel.Le président central, Peter Käp-pler, a ensuite présenté les ac-tualités de la sous-fédération.Après la diffusion d’une vidéosur le congrès de mai 2015, ila félicité notamment les deux

membres AS qui ont obtenu debons résultats aux élections fé-dérales, à savoir Edith Graf-Lit-scher, réélue dans le canton deThurgovie, et Urs Huber qui aobtenu une deuxième placesur sa liste dans le canton deSoleure. Urs Huber, qui devaitprésenter un point à l’ordre dujour, était excusé pour raisonde maladie.

Actualités des branchesPour la branche voyageurs,c’est Ruth Schweizer qui a prisla parole et a rappelé la jour-née du 31 octobre dédiée aupersonnel de la vente. Les 22inscriptions actuelles, sur untotal de 1200 affiliés SEV, ladéçoivent beaucoup. Elle a rap-pelé « qu’il faut développer des

arguments, resserrer les rangset montrer qu’on est forts ». Enparlant de la police des trans-ports, Peter Rüegg a déploré lanouvelle directive du comman-dant récemment nommé, sur leport de l’uniforme lors des tra-jets de service. En effet, cestrajets se faisaient auparavanten civil, le policier étant seuldans le train à ce moment-là.Mettre l’uniforme augmenteles risques selon Peter Rüegg:« Nous condamnons cette déci-sion. Elle ne nous semble pastrès logique, ni très réfléchie. »Jürg Hurni, secrétaire syndicalresponsable, a écrit à la direc-tion et le SEV est dans l’attented’une réponse. Peter Rüegg aexpliqué qu’il pensait « êtreplus utile seul en civil, pouvantdonner l’alerte si nécessaire,que seul en uniforme, dépassépar les événements ».En ce qui concerne la brancheinfrastructure, on a surtout dis-cuté des chefs circulation destrains. Pour les services cen-traux et immobiliers, RolandSchwager a présenté les ré-sultats d’un sondage effectuéen juillet 2015 sur le desk-sharing et les bureaux multi-spaces. En résumé, les colla-borateurs sont plutôt satisfaitsde l’aménagement. Deux as-pects sont néanmoins problé-matiques: la climatisation, lechauffage et les bruits.Au niveau de Securitrans, on asouligné l’excellent travail derecrutement qui a été fait ainsique les négociations salarialesen cours, pas encore acceptéespar le Conseil d’administration.

RecrutementLa situation n’est pas très

bonne et il faut encore fairedes efforts en recruter un maxi-mum en cette fin d’année. Parcontre l’analyse montre,comme l’a souligné RolandSchwager, que la fusion n’apas engendré de démissions,comme on le craignait au dé-part.Le budget 2016 a été présentépar le caissier central Alois Bu-cher et accepté sans discus-sion. La cotisation est mainte-nue à 7 francs.

ElectionsAu chapitre des élections, ilfallait remplacer René Zedi, dé-cédé cet été, à la commissionCCT. Denise Engel, de AS Est,s’est portée candidate et a étéélue à l’unanimité. A la Confé-rence CCT, il fallait remplacertrois personnes (Werner Am-rein, Joël Jufer et René Zedi):Mani Schaffer et Daniela Schel-hammer ont été élus (manqueencore une personne). AntonDöös étant démissionnaire,c’est Manfred Egli qui reprendla fonction de délégué CCTpour la région centre. Rempla-cement également à la régionEst, où Patrick Fausch rempla-ce Stefan Bruderer, qui changede métier. Enfin, Joël Jufer a étéélu comme délégué à la Confé-rence CCT CFF Cargo, pour com-pléter une délégation incom-plète. La prise de congé prévuede Jean-Pierre Isabella a été re-portée, puisqu’il était absentpour raison de maladie. Anoter que les assemblées desdélégués 2016 auront lieu àOlten, les 24 mai et 25octobre.

Henriette Schaffter

L’assemblée des délé-gués AS, présidée parRolf Feier, a réuni 41participants.

« Il faut resserrer les rangs »Assemblée des délégués de la sous-fédération AS, le 22 octobre à Olten

Hes

Les délégués à l’assemblée des délégués d’AS se sont retrouvés à Olten.

Hes

Ruth Schweizer, vice-présidente de l’AS, et Rolf Feier, président de l’AD.

TISA, ce sont des accordsinternationaux qui se négocienten secret, et qui visent unedéréglementation des ser-vices publics. La Suisseparticipe à ces négociations quiconcernent des domaines trèsvastes, comme la gestion deseaux, la santé, l’éducation, lescommerces, la poste, les prisons,la culture et les services sociaux.

Stefan Giger du SSP a participéà l’AD AS et a bien montré dequoi il en retournait et pourquoi ilfaut se méfier de tels accords. Il aexpliqué que « les entreprisess’immiscent ainsi dans l’élabora-tion des lois ». Ces accords

incluent une « clause de rochet »,clause qui signifie qu’il estimpossible de réintroduire unerégulation après l’avoir suppri-mée. Cette clause limite ainsiconsidérablement les possibilitésd’action des gouvernements.Stefan Giger a cité l’exemple deseaux avec des villes comme Parisou Berlin qui ont essayé dedéréguler la gestion des eaux etqui ont bien vite vu qu’il fallaitrevenir en arrière. Avec TISA, plusde retour en arrière possible.Autre exemple, au Chili: Pinochet,après son coup d’état de 1973,privatise toute l’éducationchilienne. Avec des accords

comme TISA, pas de possibleretour en arrière avec le gouver-nement suivant. Stefan Giger aexpliqué que tous ces accordsétaient encore assez nébuleux,mais qu’il y a de gros risques pournotre pays. Début septembre,l’Uruguay est sorti des négocia-tions. Giger souhaite que laSuisse fasse de même. Il fautselon lui bien sûr égalements’unir au niveau international,entre tous les syndicats parexemple, pour lutter contre TISA.

Giger lance un appel clair: « Il fautouvrir les yeux et constater quece n’est qu’une régulation auprofit des riches. »

Stefan Giger: « Le Seco prétend que les transports publics ne sontpas concernés, mais j’ai des craintes. »

Page 15: Contact sev 2015 19

......

15AGENDAcontact.sevN° 19/155 novembre 2015

PensionnésJeudi12 novembre10 h 30Hôtel RiversideBrigue-Glis

■ PV Valais

Assemblée d’automne

Vous êtes invités à l’assemblée ordinaire d’au-tomne. Le repas vous sera offert pour la mo-dique somme de Fr. 30.– (apéritif, menu, bois-sons et café).L’orateur du jour, l’ancien conseiller national Hel-muth Hubacher, nous entretiendra sur les 1er et2e piliers, l’AVS et notre franc fort. Vu l’actualitédu sujet, le comité espère une bonne participa-tion des membres. Inscription avec le formulaired’inscription habituel ou par courriel à[email protected]

Mardi17 novembre10 h 30Auberged’Avry-RoséGare de Rosé

■ PV Fribourg

Assemblée d’automne

Départ des trains: de Fribourg à 10 h 07, dePayerne à 9 h 31 et de Romont à 9 h 55.Ordre du jour statutaire. Invités: Ricardo Lorétan,président central PV et Bernard Demierre, vice-président central PV. Exposé en allemand et enfrançais. L’assemblée sera agrémentée par leschants de la chorale des cheminots de Fribourg.La remise des diplômes, distinctions et souve-nirs pour 75 ans d’âge et 40 ans d’affiliation auSEV se fera durant l’assemblée. Comme de cou-tume, la section offrira l’assiette du jour. Lesépouses et compagnes de nos membres sont lesbienvenues. Les agendas SEV vous seront remisà la fin de l’assemblée. Nous nous réjouissonsde votre participation. Avec nos amicalessalutations. Le secrétaire

Jeudi3 décembre

Dès 11 h 45Café du JuraBassecourt

■ PV Jura

Saint-Nicolas

Le comité se fait un plaisir de vous inviter à larencontre de Saint-Nicolas. Le repas de midi estoffert par la caisse de section (boissons à votrecharge). Animation par la chorale des retraitéset musicale avec trompette par notre soliste,sans oublier notre traditionnel loto.Vous serez très aimables d’apporter un lot pourle loto. Nous avons intégré le dessert dans lemenu.Par contre, quelques cakes sont les bienvenuspour accompagner le café durant l’après-midi.Veuillez s.v.p. vous inscrire jusqu’au samedi28 novembre auprès du président P. Ackermannau 032 422 48 35 ou par courriel: [email protected] les amicales salutations du comité.

Oscar Schaub

SectionsVendredi6 novembre19 hLocal des agentsdu dépôt deChandolan

■ VPT TPF section urbaine

Assemblée d’automne

Tous les collègues libres ou en congé ainsi queles retraités sont les bienvenus.

Votre comité

Lundi9 novembreSalle de la Geno1er étageGenossen-schaftstrasse 18Nidau

■ ZPV Biel/Bienne

Assemblée d’automne

Les tractanda et PV de la dernière assemblée se-ront envoyés par mail aux actifs, et sur demandeà [email protected]. Venez nombreux, noscollègues retraités sont également les bienve-nus. Vous trouverez plus d’informations sur lesite http://zpvbielbienne.ch.L’assemblée sera suivie d’un plat froid et duverre de l’amitié. Merci de vous inscrire sur laliste au local des agents de train ou par mailchez Raphaël Frydig ([email protected]) jusqu’au30 octobre.

Mardi10 novembre17 h 30Hôtel Bern

■ AS Berne

Assemblée des membres

Orateur: Jean-Claude Bonny, responsable deprojet « Modèles d’avenir ».

Jeudi12 novembre18 h 30Salle desCantonsBuffet de la GareLausanne

■ AS Ouest

Assemblée des membres

Notre invité sera Giorgio Tuti qui nous parlera del’avenir du service public (TISA), ainsi que dessujets syndicaux actuels. L’assemblée sera sui-vie d’un repas offert par la section.Pour des raisons d’organisation, nous vousprions de vous inscrire pour le repas jusqu’au5 novembre auprès de : SEV AS Ouest, case pos-tale 1310, 1001 Lausanne ou par e-mail / télé-phone : [email protected] ou 078 825 66 90.

Samedi14 novembre16 hBuffet de la GareEstavayer-le-Lac

■ Travaux Arc jurassien

Assemblée d’automne

Cher membre, nous avons le plaisir de t’inviter ànotre assemblée générale. A cette occasion,nous aurons le plaisir d’accueillir Vincent Bro-dard, secrétaire syndical, ainsi que les membresde la sous-fédération Travaux. La section offrirale repas qui suivra l’assemblée. Merci de t’an-noncer d’ici au 9 novembre auprès du secrétaire:[email protected], ou au 079 503 82 71.Venez nombreuses et nombreux, il y a des élec-tions! Merci.

Mercredi18 novembre19 h 45Buffet de la GareChâteau-d’Œx

■ VPT MOB

Assemblée d’automne

Bienvenue à l’assemblée d’automne. Les ordresdu jour seront affichés dans les locaux du per-sonnel.Nous espérons vous voir nombreux!

Jeudi19 novembre9 h 40, ouverturede l’assembléeBrügg BERestaurant Bahn-hof, au 1er étage(coin fumeur)

■ ZPV Ouest

Assemblée régionale

Giorgio Tuti, président SEV, sera présent. Café,croissants dès 9 h. L’assemblée sera suivie d’unapéritif et d’un repas (à 13 h 20).Nos retraité-e-s et nos apprenti-e-s sont cordia-lement invité-e-s. Inscriptions jusqu’au 9 novem-bre 2015 chez: Babey Denis, rte de la Scierie 25,2732 Saicourt, par mail à [email protected],ou au 079 555 06 12.

Mardi24 novembre19 hMaison duPeuple(Chauderon)Salle 4

■ SEV-tl

Soirée Jubilaires 2015

La section invite les membres syndiqués. Uneprojection d’un voyage au Pérou sera diffuséepar la Chorale TL-SEV et un apéritif dînatoiresera offert par notre section syndicale en fin desoirée. Information: John Pain, 076 567 61 19.

Le comité SEV-TL

Jeudi26 novembre20 hRestaurant deL’EtoileCorpataux

■ Section VPT-TPFrégionale

Assemblée d’automne

Tous les collègues actifs et retraités sont invités.Une collation sera servie après l’assemblée.

Le comité

Samedi28 novembre17 hRestaurant«Le Milan»

■ RPV Lausanne Gare Voici déjà venue l’heure de se réunir pour l’as-semblée d’automne 2015. Le comité invite tousses membres de la section à nous rejoindre pournotre traditionnelle assemblée où un repas voussera offert après la séance. En espérant quevous viendrez nombreux. Le comité

Barby Cyrille, aiguilleur de pavillon re-traité, Genève; décédé dans sa 80e année.PV Genève.

Blanchut Gilbert, retraité, Collonges;décédé dans sa 93e année. PV Valais.

Buri José, agent du mouvement retraité,Bex; décédé dans sa 78e année. PV Vaud.

Jonzier Rolande, veuve de Robert,Coppet; décédée dans sa 88e année.PV Genève.

Leya Marcelle, veuve de Raymond, Sier-re; décédée dans sa 89e année. PV Valais.

Mamin Christian, retraité, Morges;décédé dans sa 65e année. PV Vaud.

Oppliger Yvette, veuve de Manfred,Courfaivre; décédée dans sa 78e année.PV Jura.

Tanner Robert, retraité, Nidau; décédédans sa 95e année. VPT Seeland.

Urfer Robert, mécanicien, Vufflens-la-Ville; décédé dans sa 91e année. PV Vaud.

Décès

Journée d’information etd’échange pour les recruteurs

19 janvier 2016, Berne, Egghölzli

Informations et inscription sur vpt-online.ch ou à[email protected]

..

Page 16: Contact sev 2015 19

......

16 SECTIONScontact.sevN° 19/155 novembre 2015

Après approbation du procès-verbal de la séance du 25 fé-vrier 2015, il traite, dans lecadre l’actualité syndicale, lesthèmes suivants:

FARES et Conseil suisse des aînésCes organes s’activent, en par-ticulier dans les domaines sui-vants: conduite après 70 ans,sécurité sociale, prestationscomplémentaires, etc.

Engagement du SEVLe SEV a beaucoup travaillé aurenforcement de son environ-nement syndical, en particulierauprès de l’USS. Il s’engagepour un effort accru en faveurdu service public, en se renfor-çant vers l’intérieur afin d’ob-tenir un effet plus percutantvers l’extérieur (rapproche-ment et collaboration avecd’autres syndicats). L’évolu-tion des effectifs reste unthème prépondérant pour ladirection de notre syndicat. LeSEV poursuit ses efforts dansle partenariat social avec laconclusion ou le renouvelle-ment de CCT. Il s’engage avecfermeté dans les domainesprotection de la santé et sécu-rité au travail, violence etagressions envers le person-nel, prévention des accidents,

respect des dispositions sur ladurée du travail, conditions detravail du personnel âgé, santéà la place de travail. Le SEVlutte sans relâche pour la dé-fense et l’amélioration desprestations des assurancessociales, AVS, AI, prévoyanceprofessionnelle 2e pilier, etc.Egalement pour le temps detravail flexible et divers modè-les de retraites.

Fiscalisation du rabais sur lesFVP pour les pensionnésSuite à une décision de la Con-férence suisse des impôts, àcompter du 1er janvier 2016,les rabais accordés sur les FVPseront fiscalisés. En l’état ac-tuel, une voie juridique est re-cherchée pour combattre cettedécision. Cela va être difficile,car il est exclu que les cantons

négocientavec nous, etceci est éga-lement valablepour l’UTP.En deuxièmepartie de no-tre assembléeet en prévisiondes électionsaux chambresdu 18 octobreprochain, lasection a in-vité le prési-

dent du parti socialiste vaudois,Stéphane Montangero. Aprèsnous avoir détaillé son parcoursprofessionnel et ses divers en-gagements politiques et syndi-caux, il nous donne les grandsthèmes retenus par le parti so-cialiste vaudois pour les élec-tions à venir, il s’agit de:

SantéLimitation des primes d’assu-rance-maladie à 10 % du bud-get du ménage et gratuité desprimes pour les enfants.

EmploiGénéraliser les CCT, protectiondes salariés, renforcement desmesures d’accompagnementdans le cadre des accords bila-téraux, encourager l’emploides seniors et assurer des re-traites dignes.

LogementRenforcer les droits des loca-taires et l’encouragement à laconstruction de logements àloyers modérés.

SolidaritéAugmentation de 10 % desrentes AVS, égalité entre fem-mes et hommes, garantir desassurances sociales fortes.

Service publicDéfendre et garantir un service

public de proximité accessibleet de qualité, promotion desénergies renouvelablesLors des divers, le collègue Al-bert Blondel soumet à l’assem-blée la résolution ci-après con-cernant la fiscalisation des FVP,laquelle est adoptée à unelarge majorité.

RésolutionLes membres de la sectionSEV/PV Vaud:1. Condamnent la politiqued’économie mise en place parle Conseil fédéral à l’égard desretraités, ainsi que des plusdémunis.2. Jugent absolument inaccep-tables les augmentations gé-néreuses accordées aux diri-geants des entreprises de laConfédération.3. Soutiennent le comité direc-teur SEV dans ses démarchesau niveau juridique.4. Invitent les citoyens à faireusage de leurs droits politi-ques et à soutenir, à l’occasiondes prochaines élections, lescandidats des partis qui défen-dent nos conditions sociales.Après rappel de la fête de Noëldu 9 décembre et communica-tion de la date des courses dela section 1er juin et 14 sep-tembre 2016, le président re-mercie les participants et clôtl’assemblée. René Guignet

C’est en présence d’uneseptantaine de mem-bres que le présidentJean-Pierre Genevayouvre cette assembléeet remercie l’ensembledes Cuivres du Talentpour leur aubade debienvenue.

Au menu, les grands thèmes électoraux■ PV Vaud – assemblée du 30 septembre 2015

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutes les deux semaines.

ISSN 1662-8462 Tirage: 10 707 ex. (total 43 612 ex.), certifié REMP au 14.11.2014

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, Beatrice Fankhauser,Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz, Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale,3000 Berne 6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6; [email protected], téléphone 031 357 57 57,fax 031 357 57 58. Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa, téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00,[email protected], www.zs-werbeag.ch

Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarau.www.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 19 novembre 2015.

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au 12 novembre à 10 h. Pour les annonces, le délai estfixé au 10 novembre à 10 h.

VMCV SA (Vevey, Montreux, Chillon, Villeneuve), principal acteur de la mobilité urbaine sur laRiviera vaudoise, souhaite engager de suite ou à convenir, un/une

Responsable des InfrastructuresRattaché(e) fonctionnellement au responsable du service technique, vous coordonnez les acti-vités liées aux infrastructures de l’entreprise. Dans le cadre de vos attributions, vous pilotez lestâches liées aux secteurs d’activités suivants :

Ligne de contact : Avec le soutien de votre équipe et du personnel de l’atelier, vous mettez enœuvre les moyens nécessaires pour assurer l’approvisionnement en énergie à notre flotte detrolleybus depuis nos différentes sous-stations.

Facility management : Les activités de votre service contribuent de manière décisive au con-fort et à la sécurité du personnel et des locataires de nos bâtiments. Vos interventions etle suivi des différents prestataires assurent également le déroulement sans faille de notreexploitation.

IT/Informatique : Garant de la mise à disposition des moyens de communication interneset externes, vous êtes le lien entre les prestataires et les utilisateurs.

Systèmes embarqués/stationnaires : Nos clients peuvent compter sur votre service pourune billetterie fonctionnelle et un système d’information fiable.

Vous êtes au bénéfice d’une formation d’automaticien avec des connaissances approfondies del’un des domaines d’activités cités, ainsi qu’un intérêt prononcé et une grande curiosité pour lesautres. Une expérience de conduite, la connaissance des outils informatiques (Office, SAP) né-cessaires à la maîtrise de vos tâches représente un atout. La capacité à évoluer dans un environ-nement pluridisciplinaire et multiculturel fait également partie de vos prédispositions. Vous êtesen outre disposé à travailler selon des horaires irréguliers et à intervenir à toute heure du jour etde la nuit pour des interventions d’urgence, comme pour des activités planifiées sur le réseau.

Vous êtes exigeant avec vous-même et vos collaborateurs tout en sachant rester à l’écoutede votre interlocuteur. Vous communiquez activement avec votre entourage. Doué d’un sensaigu de l’organisation, vous faites preuve d’intérêt à vous investir pour participer activementà l’évolution de notre entreprise. Alors vous correspondez au profil du/de la futur(e) Responsa-ble des Infrastructures que nous recherchons.

Ce poste très varié et intéressant vous interpelle et vous souhaitez relever un challenge professi-onnel. N’hésitez plus, et faites-nous parvenir votre dossier de candidature complet (lettre demotivation, CV, certificats et photo) à : VMCV SA Transports Publics, ressources humaines, casepostale 531, 1815 Clarens.

Des renseignements complémentaires peuvent être obtenus auprès de M. Sylvain Amiguet,responsable du service technique au 021 989 18 50.

Merci de remplir le dossier de candidature disponible sur notre site : www.vmcv.ch(sous Emplois, Offres en ligne).

ANNONCE

Page 17: Contact sev 2015 19

ACTU ......

17contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Les Américains ont Disney-land, les Allemands EuropaPark, les Nordiques Viking-land. Nous, nous avonsHeidiland et Blocherland ! Unmonde idéal construit sur desmythes enjoliveurs, puisésdans l’imaginaire collectif.Blanche-Neige et ses septnains, les Vikings intrépidessur leurs drakkars, affrontantles vagues de l’Atlantiquenord et notre héroïne monta-gnarde, Heidi avec l’insoumisGuillaume Tell, mystifié parl’Allemand Schiller! Cespuissants carburants idéolo-giques sont utilisés par desgroupes industriels pourconstruire leurs empires. En

Suisse, la machine Blocheravance aussi vite que laprécarité de l’emploi! Un pieddans la paysannerie et un pieddans l’industrie, la familleBlocher est partie à laconquête de la place finan-cière zurichoise avant decoloniser la Romandie. Moinsd’Etat, moins de bureaucratieet moins d’impôts sont despropositions qui ont séduit lamajorité de l’électorat.Pourtant, ces recettesultralibérales, déjà introduitesaux Etats-Unis et en Russiepostsoviétique, se sontrévélées désastreuses pour laclasse laborieuse et lesservices publics. Chez nous, il

en ira de même. Qu’il est loinle temps où la gauchedescendait dans les rues de lacapitale pour s’opposer à lamarche sur Berne de l’UDC.Qui se souvient encore de cesgauchistes venus manifesterdans les rues de Montreuxcontre le rassemblementnational de l’UDC, qui avaitchoisi le casino, pour mieuxcoloniser le canton de Vaud etla Romandie?Depuis la chute du mur deBerlin et la fin de l’Unionsoviétique, la gauche institu-tionnelle a renoncé à la luttedes classes pour une réparti-tion équitable de la richesseproduite par le travail. En

Suisse, la moitié de la classeouvrière, au sens marxiste duterme, est privée du droit devote mais paie des impôts.Cette particularité de notredémocratie directe s’avère unatout déterminant dans lacompétitivité internationale del’économie capitaliste. Mais lemiracle helvétique a seslimites. La réforme surl’imposition des entreprises etla réforme des retraites vontcompromettre l’union sacréedes socialistes avec labourgeoisie. Au lendemaindes élections fédérales, lesmaigres compensationsobtenues sont déjà combat-tues par l’UDC! Enfin, dans

une Europe en crise socialeaiguë, l’UDC a constitué sonfond de commerce sur la peurde l’immigration. La classeouvrière n’est pas responsablede la situation effroyable danslaquelle certains pays ontbasculé. Dans ses croisadesmilitaires, l’Occident chrétienet capitaliste a réactivé lahaine religieuse. L’OTAN, lesUSA et la Russie, aux ordresdes multinationales, sont lesvrais responsables del’instabilité sociale quis’installe partout, même enSuisse !

Jean-Claude Cochard, vice-

président de l’Union syndicalevaudoise

COURRIER DES LECTEURS

Welcome to Blocherland!

Ils et elles étaient 65 sur 323membres à avoir participé àcette assemblée d’automne le13 octobre. Une section qui dé-plore sept décès depuis le 24mars et l’arrivée de six nouveauxretraités et une veuve. Notre ora-teur du jour, Paul Everett, nousprésente les activités de GenèveRando. L’organisation faîtièreest Suisse Rando. Les randon-nées sont accompagnées et ladifficulté est notée de 1 à 4, se-lon le temps de parcours et ledénivelé. A pieds ou en ra-quettes, ils suivent toujours lessentiers balisés. Pour la petitehistoire, M. Everett nous informeque dans sa patrie d’originel’Angleterre, il n’y a pas de bali-sage des sentiers pédestres.Parfois, seul le départ est si-gnalé ! La philosophie de la lec-ture de la carte ou d’un guidedescriptif y est donc primordiale.

Affaires syndicalesLa brochure « Nouvelle tranche

de vie – la retraite » de notresous-fédération SEV-PV a étérééditée (pas de distributionsystématique). Votre comitédispose d’un petit stock pourune distribution ciblée.Informatique : le président a, àce jour, 50 adresses courriel.C’est par ce chemin que nouspouvons vous transmettre rapi-dement des informations tellesque les « Giorgio vous in-forme » (une lettre qui paraîtépisodiquement). La com-mande de l’agenda SEV 2016est encore possible auprès ducaissier André Broye.

Nos FVP intéressent le fisc !Des FVP consiédérées commedes valeurs ajoutées à nos re-traites ! Il n’y a pas eu de négo-ciation. En effet, la Commis-sion suisse des impôts est unorgane consultatif et les minis-tres cantonaux des finances nesont théoriquement pas tenusd’appliquer les recommanda-tions de cette commission.Cette fiscalisation supplémen-taire heurte nos membres, ladiscussion est sévère. Un denos membres évoque une dou-ble pénalité (influence des FVPsur notre classification). Le SEVa demandé un avis de droit.

Nos collègues de la PV-Vaudont voté une résolution. Sergepropose de suivre cette voie,avec un texte un peu différent.

Résolution sur la fiscalisationdes facilités de voyageAu mois de juin 2015, la Confé-rence suisse des impôts aadopté une recommandationsur la déclaration et la valeurfiscale de l’abonnement géné-ral FVP du personnel, desmembres de la famille et desretraités des entreprises detransport public.Les conséquences fiscales sontlourdes, en particulier pour lesanciens collaborateurs des CFFet pour leurs conjoints. Depuisplus de 10 ans, les retraites dela Caisse de pensions des CFFn’ont plus bénéficié de la com-pensation du renchérissement,ce qui représente une claire di-minution de leur pouvoird’achat. L’abonnement généralest souvent un des rares luxesque se permettent les retrai-tés, il leur permet des excur-sions et des déplacements évi-tant les risques de la route.L’achat de ce titre de transportreprésente un montant non né-gligeable sur un budget sou-vent restreint. Y ajouter un

montant imposable de 2108 fr.(cas d’un couple où mari etfemme acquièrent chacun unAG-FVP de 2e classe) va rendresouvent cet achat prohibitif. Ala question d’un membre,Serge articule une fourchettede hausse d’impôts de 300 à400 fr. pour un couple avecdeux AG. Ce n’est pas négli-geable. D’autant que la vox po-puli nous attribue trop faci-lement la gratuité de nosvoyages en train.Les membres de la sectionSEV-PV Genève ont voté la ré-solution suivante à l’unani-mité:1. Ils demandent à la Confé-rence suisse des impôts de re-venir sur sa recommandationdes 2/3 juin 2015.2. Ils demandent aux direc-teurs cantonaux des financesdes cantons de Genève, Vaud,Valais, Fribourg, Neuchâtel,Berne et Jura de renoncer àl’application de la recomman-dation de la Conférence suissedes impôts des 2/3 juin 2015et d’inciter leurs collègues alé-maniques et tessinois à enfaire de même.Notre fête de Noël aura lieu lemardi 8 décembre 2015 àl’UOG. Le comité

Lors de la dernière as-semblée de la PV Genèvedu 13 octobre, il a sur-tout été question desFVP! Une résolution a étéadoptée à l’unanimité.

Touche pas à nos FVP!■ PV Genève

Page 18: Contact sev 2015 19

......

18 SERVICEcontact.sevN° 19/155 novembre 2015

§

C’est l’histoire d’Edith(nom modifié) qui, lors-qu’elle demande l’aidede la protection juridi-que SEV, ne travailledéjà plus commeagente de train à 50 %depuis plus d’uneannée.

Angle droit

La décision d’inaptitude duMedicalService datait de dixmois en arrière. Le travailqui lui avait été octroyé,dans un bureau, prenaitbien son état de santé enconsidération et lui plaisait.Elle était appréciée de sescollègues et de ses supé-rieurs. Il y avait bien suffi-samment de travail, une ré-intégration était prévisibleet durant longtemps, ellen’avait donc aucune raisonde s’adresser au SEV.

Un revirementau dernier momentUn cas de protection juridique.

Menace sur son emploiDans le cadre d’une pre-mière discussion avecl’équipe de protection juri-dique SEV, il s’est avéréqu’il y avait de grosses me-naces sur la réintégrationdéfinitive souhaitée parEdith. Cette évolution n’étaitpas due à une détériorationde son état de santé, ni à unmanque de travail, ni à deserreurs de sa part ou uncomportement inadéquat.La raison de cette menacede licenciement était lemanque de postes à 50 %disponibles, qui a entraînéle refus de la demande faitepar le supérieur hiérarchi-que d’accorder une place à50 % à Edith.Vu le soutien de ses supé-rieurs directs et du managersanté des CFF, Edith voyaitsa réintégration commeencore faisable. C’est pour-

quoi elle a demandé au SEV,qui avait demandé entre-temps les documents néces-saires, de ne pas intervenirde suite.Mais après que les CFF eu-rent engagé la procédurepour cesser les relations detravail, le SEV s’est sentiobligé de réagir, vu le délaiimparti. Dans un premiertemps, le SEV a vérifié si ladécision d’inaptitude étaitcorrecte, en vue d’un licen-ciement. Le SEV a fait partaux CFF de quelques incohé-rences. Dans le mêmetemps, le licenciement étaitsignifié à Edith par écrit.Dans la plainte déposée parle SEV, il a été signalé que ladécision d’inaptitude sur la-quelle la décision se basaitdatait de longtemps etqu’elle ne tenait donc pascompte de l’état de santéactuel, meilleur, de notre

membre. La commissiond’appel a pris en comptel’argument du SEV et ademandé des explicationssupplémentaires au Medi-calService. Edith a été exa-minée par un médecin spé-cialiste et il y a eu beaucoupd’échanges de courriersentre le SEV, la commissiond’appel et la Division Voya-geurs.Environ sept mois après queles CFF lui eurent communi-qué son licenciement, Editha été informée qu’elle pou-vait réessayer de travaillercomme agente de train, pa-rallèlement à un travail debureau.Comme l’essai dans le trains’est avéré positif, le Medi-

calService a corrigé la déci-sion d’inaptitude totale etdéfinitive en une « inapti-tude partielle ». Le licen-ciement prévu n’avait doncplus lieu d’être mais commeil n’y avait toujours pas deposte disponible au bureau,on lui a proposé une retraitepartielle. Edith, qui travailleaujourd’hui comme agentede train à un pourcentageréduit, a réagi ainsi face autravail de la protection juri-dique SEV: « Je recomman-derai le SEV. Sans lui, jen’aurais plus de travail.Merci! »

L'équipe de la protection juridique

Edith, tout juste 50 ans, auraitété licenciée sans l’interven-tion du SEV, malgré le fait qu’ily ait suffisamment de travailpour elle. Le SEV veut dès lorsprendre Jeannine Pilloud aumot, elle qui avait loué laréintégration au sein des CFF.L’équipe de protectionjuridique SEV n’a en outre pasconnaissance d’un seul cas oùle syndicat a empêché la mise

en route d’une bonne solutionpour un de ses membres. Parcontre, le service juridique a àsa connaissance de nombreuxcas où on a tenté, du côté desCFF, de se séparer de collabo-rateurs par manque de postesde travail existants, bien quela masse de travail soitsuffisante (voir contact.sevn° 16 du 24 septembre 2015).

INFO

De retour de nos vacances,nous avons constaté que notremaison avait été cambriolée.La porte du balcon avait étéforcée et un grand désordre ré-gnait dans la maison. Mon véloet une pendule avaient dispa-ru. Qu’est-ce qui est pris encharge par l’assurance?F. K. de K.

Chère Madame, avec l’arrivéede l’automne, les journéesraccourcissent et les cambrio-leurs sont de nouveau à l’af-fût. Ils repèrent tout particu-lièrement les maisons dontles occupants sont en va-cances. Depuis de lointaines

destinations de vacances, desbandes organisées sur le planinternational communiquent àleurs complices quelles per-sonnes sont en route avecleur voiture; ils peuvent alorscambrioler tranquillementleur domicile. Comme mesurepréventive contre cette mé-thode, il est recommandé debloquer auprès de l’Office dela circulation l’accès à son nu-méro d’immatriculation. Il estaussi conseillé d’avoir quel-qu’un qui passe régulière-ment à la maison et de porterplainte tout de suite si on aété cambriolé.Les dégâts sont couverts par

l’assurance ménage. En con-cluant cette assurance, vousdevriez veiller à ce que nonseulement les objets voléssoient remboursés, mais éga-lement les frais de remise enétat et de réparation. Un autrecritère est de vérifier si l’assu-rance rembourse seulement leprix d’achat de l’objet volé ousi elle prend en compte lemontant nécessaire pour rem-placer les objets volés ou en-dommagés. Quelques assu-rances, telles que l’Helvetia,versent une contribution pourle soutien psychologique, sinécessaire.La somme assurée devrait

être régulièrement réévaluée,surtout après des achats im-portants, pour déterminer sielle correspond bien à la va-leur effective de l’inventairedu ménage. Cette dernière estsouvent sous-estimée, ce quia pour conséquence une dimi-nution des prestations. Pourune personne seule vivantdans un appartement d’unepièce, la valeur moyenne duménage est déjà de 35 000francs. 156 000 francs consti-tuent la valeur moyenne pourun ménage de 4 personnes vi-vant dans un appartement dequatre pièces et demie.Dans l’assurance ménage tra-

ditionnelle, le vol hors domi-cile n’est pas assuré. Si dumatériel photographique étaitvolé pendant les vacances ouun vélo devait disparaître à lagare, l’assurance ne rentreraiten matière que si une clausecomplémentaire «vol à l’exté-rieur» avait été conclue aupa-ravant.Une autre assurance complé-mentaire, qui s’appelle « allrisks » chez Helvetia, couvrele vol des bagages, ou si lecongélateur devait tomber enpanne et les produits surgelésdevenaient inconsommables.

L’équipe de conseillers d’Helvetia

On sous-estime souvent la valeur desbiens de notre ménage

Etre bien assuré contre le vol

Page 19: Contact sev 2015 19

POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 19/155 novembre 2015

Film: « Les Dockers de Liverpool »Le film de Ken Loach (Grande-Bretagne, 1997, documentaire, 50 minutes)

sera projeté le mardi 1er décembre 2015 à 19 h au Cinélux à Genève

La projection sera suivie du débat: « Un an après la grève des TPG

du 19 novembre 2014 », avec la présence de grévistes des TPG.

Résumé du film:Pour Ken Loach, cinéaste militant, la cause est entendue. La situation des dockers deLiverpool est emblématique des politiques néolibérales de précarisation du travail etde casse antisyndicale menées depuis Margaret Thatcher. A l’origine de cette affaireen 1997, 500 dockers, par solidarité, refusent de franchir un piquet de grève. Trèsvite, la Mersey Docks and Harbour Company profite de l’aubaine et installe un retourau travail précaire, comme au temps où les dockers étaient recrutés au jour le jour, àla tête du client. Mais « Les dockers de Liverpool » n’est pas seulement un film politi-que. Dès les premières images, la caméra de Ken Loach trouve la bonne distancepour filmer les conséquences humaines de la lutte. Plus d’un an sans salaire, vivantde leurs économies et de la solidarité internationale, le combat des dockers est unecourse de fond, menée autant par les femmes que par leurs maris, loin de l’imagerieouvrière classique. Le coût de la lutte est élevé mais l’enjeu en est essentiel.

Lieu: Cinélux, Boulevard St-Georges 8, Genè[email protected]. www.metroboulotkino.ch

MÉTRO-BOULOT-KINO

Le Conseil fédéral a communi-qué le 21 octobre, dans lesgrandes lignes, dans quels do-maines des mesures d’écono-mies sont prévues par le pro-gramme de stabilisation de laConfédération 2017–2019. Lepersonnel de la Confédérationdevrait, selon ce que l’on saitactuellement, être touché parun plan d’austérité de plu-sieurs milliards de francs, dufait que la Confédération peutsurtout faire des économiesdans son propre domaine. Plusde 70 % des tâches de la Con-

fédération sont des tâches detransfert où l’on ne peut quedifficilement ou pas du toutéconomiser. La Communautéde négociation du personnelde la Confédération, dont fontpartie l’APC, Garanto, le SSP etl’APfedpol, met en garde con-tre une politique d’austéritéqui affaiblit l’Administration fé-dérale dans un contexte écono-mique et de politique étran-gère délicat – au détriment del’économie, des cantons et dela population.Il y aura une réduction desprestations et cela dans des tâ-ches centrales de l’Administra-tion fédérale. La fermeture depostes de douane a déjà étéannoncée, celle de représenta-tions à l’étranger du DFAE vasuivre. Des événements com-me une crise des réfugié-e-s,qui exigent de renforcer rapi-

dement la dotation en person-nel d’un département, devrontêtre compensés par des sup-pressions de postes ailleurs.Les prestations fournies parl’Administration fédérale ontaussi grandement aidé le paysà affronter la crise sans avoir àsubir des dommages à longterme. Dans la situation actuel-le d’insécurité en matière depolitique étrangère et de pres-sions constantes sur notre de-vise, ceux qui veulent écono-miser provoquent une luttepour la répartition des fondsportant préjudice à l’économie,aux cantons et à la population.La CNPC a lancé une pétitiondu personnel de la Confédéra-tion contre les mesures d’aus-térité.

comm.

Une action de protestation aeu lieu hier à Berne.

Manifestation contreles mesures d’austéritéEconomiser sur le per-sonnel de la Confédéra-tion signifie une réduc-tion des prestations, audétriment de l’écono-mie, des cantons et dela population.

Personnel de la Confédération mécontent

Un deuxième tour aura lieudans de nombreux cantonspour repourvoir les sièges enballottage du Conseil desÉtats. Mais il est déjà clair au-jourd’hui que la différence decomposition politique entre leConseil national et celui desÉtats s’est accentuée. Si lespositions des employeurs sesont renforcées au Conseil na-tional sur les questions de po-litique sociale et des salarié-e-s,cela ne veut pas pour autantdire que ce soit l’expressionde la « volonté du peuple ».Car beaucoup d’électeurs etd’électrices ont voté pourl’UDC pour des raisons essen-tiellement liées à des inquié-tudes sur des évolutions de lasociété. Le glissement à droiteserait donc une réalité pour lesquestions de société, mais paspour la politique sociale etéconomique.D’un point de vue syndical, lesrésultats régionaux des élec-tions montrent, à titre indicatif,que les classes de revenusmoyens et bas ont à nouveaudavantage choisi les forces so-ciales (PS, Verts, entre autres)dans l’éventail politique. Dansle canton de Zurich, par exem-ple, celles-ci ont gagné despoints dans (presque) toutesles villes et communes de l’ag-glomération. Dans beaucoupde « quartiers de travailleurs »des villes, mais aussi dans lesgrandes communes de l’agglo-mération où le niveau de reve-nu est moyen ou en dessousde la moyenne, l’UDC a plutôtperdu des parts de suffrageavec sa campagne xénophobeou en a gagné moins que lesforces sociales.D’un point de vue syndical, il ya surtout deux sujets de largeportée qui nous attendent pen-dant la prochaine législature, àsavoir la poursuite des Accordsbilatéraux, liée à une solutionpour résoudre le problème dela protection des salaires etdes emplois, et la prévoyance

vieillesse. En ce qui concernela prévoyance vieillesse, leConseil des États a fait un pasimportant, attendu depuislongtemps, en renforçantl’AVS, en augmentant les ren-tes de 70 francs par mois.Cette décision a été bien reçuedans la population parce queles rentes AVS accusent un re-tard sur les salaires et les ren-tes des caisses de pensionsont sous pression. C’est aussipour cette raison que l’USS alancé son initiative AVSplusqui prévoit une hausse desrentes de 10 %. Le Conseil na-tional qui vient d’être élu doitêtre conscient de ce contexteet prendre ses responsabilités.Sinon, le peuple devra corrigerce qu’il décidera.En ce qui concerne les Accordsbilatéraux, il s’agit essentielle-ment de sécurité des emplois etdes salaires. En tant que paysexportateur, la Suisse dépenddes Bilatérales. Mais en mêmetemps, il faut éliminer les abusliés à l’Accord sur la libre circula-tion des personnes que les em-ployeurs commettent. Il faut enoutre prendre des mesures pourune meilleure conciliation entretravail et famille. Il est particu-lièrement absurde que les mi-lieux patronaux exigent que lesdéputé-e-s du nouveau Parle-ment agissent sur le sujet dutravail. Par exemple en déman-telant la protection des sala-rié-e-s. Comme si les salaireset les emplois ne s’étaient pasdéjà suffisamment retrouvéssous pression à cause de lasurévaluation du franc. De tel-les fantaisies ne sont pas sus-ceptibles de réunir une majo-rité dans la population.La nouvelle législature prometd’être exigeante. Notammentparce que le Conseil nationaln’est pas suffisamment repré-sentatif sur les questions depolitique sociale et des sala-rié-e-s. Les syndicats sontprêts à imposer la volonté dupeuple contre de mauvaisesdécisions. Daniel Lampart, uss

Une législature exigeanteLe nouveau Conseil na-tional ne représentepas la « volonté du peu-ple » sur les questionsde politique sociale.

Elections fédérales 2015

Page 20: Contact sev 2015 19

......

20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 19/155 novembre 2015

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera un set d’écriture Carand’Ache (stylo à bille et porte-mines).

Solution du concours paru danscontact.sev no 18:

L’aiguillage d’un double croise-ment sur une ligne des Cheminsde fer appenzellois à Herisau.

Le sort a désigné Joel Brändle, deSaint-Gall.

Il reçoit un couteau de pocheOutrider aux couleurs du SEV.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse sur une cartepostale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à :[email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomys-tère qui se trouve à droite sousl’agenda et remplissez le formu-laire. Ce concours ne donne lieu àaucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 11 novembre 2015

Photomystère : « Où cette photo a-t-elle été prise ? »

Rued

i Wan

ner

« Merci pour cette action. J’aiété agressée, je connais bienl’importance de la présence dupersonnel dans les trains »: cesont les paroles d’une dameâgée face à Janine Truttmann,secrétaire centrale de la ZPV,présente à Bellinzone le jourde l’action. La dame proposefinalement son aide, ce à quoiJanine répond, souriante, enlui donnant quelques flyers àdistribuer! Il y a aussi cematin-là le président centralAndreas Menet, ainsi que tousles membres de la commissioncentrale ZPV. « Nous sommesici au Tessin pour donner unevaleur symbolique à notre ac-

tion. Le tunnel de base seraouvert l’année prochaine et lesCFF veulent supprimer l’accom-pagnement sur l’ancienne li-gne du Gothard. Les gens nesont pas d’accord, ils soutien-nent notre action et nous re-mercient. Il sont clairement denotre côté », explique-t-il.Si un incendie devait avoir lieudans la galerie longue de15 km ou dans une galeriehélicoïdale, on ne sait pascomment les voyageurs pour-raient être évacués sains etsaufs avec la seule aide du mé-canicien de locomotive. Celareste un mystère pour le SEV etla ZPV. « Nous en appelonsdonc à l’Office fédéral destransports, en tant qu’autoritéde surveillance des CFF, afinqu’il leur rappelle que la sécu-rité prime sur la rentabilité »,explique Menet.L’action a eu lieu dans dixpays, toujours avec un mes-sage très clair: « Nous sommestous combatifs sur ce point carce n’est pas seulement la qua-lité du service qui est en jeumais bien la sécurité des pas-sagers, sécurité qui nous tientà cœur. » L’ETF et ses membresdemandent aux entreprisesferroviaires et aux autorités dereconnaître l’importance de

l’accompagnement profession-nel dans les trains. Le rôle desagent-e-s de train ne se limiteen effet pas à contrôler et ven-dre des billets, mais ils garan-tissent la sécurité, surtout encas d’incidents.Le vice-président central, Pas-cal Fiscalini, coordinateur del’action, s’est montré très sa-tisfait: « Nous avons reçu denombreux témoignages de per-

sonnes qui nous remercient etqui soulignent le fait que notrerôle est central pour la sécu-rité. Femmes ou hommes, toussont unanimes et nous recon-naissent un grand profession-nalisme. » Durant notre conver-sation avec Pascal Fiscalini,son téléphone n’arrête pas devibrer: des photos et des mes-sages arrivent de toute laSuisse. Un voyageur nous

donne son avis éclairé: « Lesbillets sont toujours pluschers. OK, mais c’est injuste dedétériorer ensuite le service etde couper dans les presta-tions, comme diminuer la pré-sence des agents de train. »Le personnel des trains n’est-ildonc plus la carte de visite desCFF?

Françoise Gehring/Hes

Le 29 octobre, le per-sonnel des trains a dis-tribué des flyers danstoute la Suisse, avec unmessage clair: leur pré-sence dans les trainsest et reste importante,malgré les caméras desurveillance, billetsélectroniques et autres.Cette distribution faitpartie d’une action de laFédération européennedes travailleurs destransports (ETF).

Les passagers ont bien accueilli l’action de la ZPV sur l’importance de l’accompagnement dans les trains

« Nous sommes tous de votre côté »

frg

Andreas Menet en discussion avec une voyageuse attentive.