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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 02 4 februar 2016 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch Pour quelle raison faudrait-il percer un autre tunnel au Gothard alors qu’un nouveau tube existe déjà? Tel est le mes- sage transmis par le personnel des transports publics avec son inaugura- tion symbolique du tunnel de base du Gothard. Le peuple suisse a dit oui au transfert de la route au rail et à la cons- truction de la NLFA. Celle-ci est prête et ce serait une mauvaise plaisanterie d’ac- cepter un nouveau tube routier avant l’entrée en service du tunnel ferroviaire. Le personnel des transports appelle à voter non au 2 e tube le 28 février. Dossier en pages 10 à 12 Le 2 e tube est percé ! Avec des tracts et un petit film. Le personnel des transports public a donné un signal clair dans les gares de Suisse ce mardi: un 2 e tube routier au Gothard est superflu puisque le second tunnel a déjà été percé! Les membres du SEV sont actifs contre le 2 e tube autoroutier du Gothard .. Le comité du SEV a déjà inauguré le 2 e tube du Gothard, celui de la ligne de base! L’initiative de mise en œuvre de l’UDC ne fera pas baisser la criminalité puisqu’elle prévoit l’expulsion du terri- toire pour des bagatelles. Elle enlève toute prérogative aux juges qui ne pourraient plus tenir compte des cir- constances particulières et inhumaines qui pourraient entrer en ligne de compte. Autrement dit, tout serait noir ou blanc. Sans nuances. Les droits hu- mains seraient donc bafoués vu que la proportionnalité de la peine passerait à la trappe. Le SEV refuse aussi le texte parce qu’elle est dangereuse syndicalement: elle pénaliserait les militants sans pas- seport suisse qui participeraient à des manifestations ou à des actions syndicales. Interview de Manuel Avallone en pages 6 à 7 Votations du 28 février Initiative inhumaine et disproportionnée www.initiativedemiseenoeuvre-non.ch C’est la consternation chez CFF Cargo qui va supprimer 20% de ses emplois. Page 3 Postes supprimés .. Les TMR sont la dernière entreprise à ne pas avoir de CCT!x Page 20 Notre CCT-TMR! .. Après l’échec de la votation sur le TransRun en 2012, un nouveau projet de mobilité, sur l’ensemble du canton cette fois-ci, est soumis aux Neuchâtelois-es le 28 février. Page 4 Neuchâtel Mobilité 2030: Oui! La bataille contre RailFit bat sont plein. Les militants des sections CFF de Romandie sont allés sur le terrain avec les secrétaires syndicaux et syndicales pour faire signer la pétition lancée fin novembre contre la suppression de plus de 1000 postes aux CFF. Le succès est au rendez-vous puisque le personnel signe et fait part de son mécontentement grandissant. Pages 8 et 9. Lutte contre RailFit

Contact sev 2016 02

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Page 1: Contact sev 2016 02

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 02

4 februar2016

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

Pour quelle raison faudrait-il percer unautre tunnel au Gothard alors qu’unnouveau tube existe déjà? Tel est le mes-sage transmis par le personnel destransports publics avec son inaugura-tion symbolique du tunnel de base duGothard. Le peuple suisse a dit oui autransfert de la route au rail et à la cons-truction de la NLFA. Celle-ci est prête etce serait une mauvaise plaisanterie d’ac-cepter un nouveau tube routier avantl’entrée en service du tunnel ferroviaire.Le personnel des transports appelle àvoter non au 2e tube le 28 février.

Dossier en pages 10 à 12

Le 2e tube est percé !Avec des tracts et un petit film.Le personnel des transportspublic a donné un signal clairdans les gares de Suisse cemardi: un 2e tube routier auGothard est superflu puisquele second tunnel a déjà étépercé!

Les membres du SEV sont actifs contre le 2e tube autoroutier du Gothard

..

Le comité du SEV a déjà inauguré le 2e tube du Gothard, celui de la ligne de base!

■ L’initiative de mise en œuvre del’UDC ne fera pas baisser la criminalitépuisqu’elle prévoit l’expulsion du terri-toire pour des bagatelles. Elle enlèvetoute prérogative aux juges qui nepourraient plus tenir compte des cir-constances particulières et inhumainesqui pourraient entrer en ligne decompte. Autrement dit, tout serait noirou blanc. Sans nuances. Les droits hu-

mains seraient donc bafoués vu que laproportionnalité de la peine passerait àla trappe.Le SEV refuse aussi le texte parcequ’elle est dangereuse syndicalement:elle pénaliserait les militants sans pas-seport suisse qui participeraient à desmanifestations ou à des actionssyndicales.Interview de Manuel Avallone en pages 6 à 7

Votations du 28 février

Initiative inhumaine et disproportionnée

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C’est la consternationchez CFF Cargo qui vasupprimer 20% de sesemplois. Page 3

Postes supprimés

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Les TMR sont ladernière entreprise àne pas avoir de CCT!x

Page 20

Notre CCT-TMR!

..

Après l’échec de la votation sur le TransRun en2012, un nouveau projet de mobilité, surl’ensemble du canton cette fois-ci, est soumisaux Neuchâtelois-es le 28 février. Page 4

Neuchâtel Mobilité 2030: Oui!

La bataille contre RailFit bat sont plein.Les militants des sections CFF deRomandie sont allés sur le terrain avecles secrétaires syndicaux et syndicalespour faire signer la pétition lancée finnovembre contre la suppression de plusde 1000 postes aux CFF. Le succès est aurendez-vous puisque le personnel signeet fait part de son mécontentementgrandissant.

Pages 8 et 9.

Lutte contre RailFit

Page 2: Contact sev 2016 02

ACTU ......

2contact.sevN° 02/164 februar 2016

Une femme à laprésidence?■ Le Conseil fédéral a acceptéla candidature de Monika Ribarpour succéder à Ulrich Gygi à laprésidence du conseil d’adminis-tration des CFF. Actuellementvice-présidente, elle seravraisemblablement nommée lorsde l’assemblée générale le 15juin prochain. Avant de rejoindreles CFF il y a environ deux ans,Monika Ribar, âgée de 56 ans, atravaillé près de 25 ans uni-quement dans l’économie privée.Elle a dirigé entre 2006 et 2013le groupe bâlois de transports etde logistique Panalpina, au seinduquel elle est entrée en 1991.Monika Ribar a été nomméevice-présidente du conseild’administration des CFF enmars 2014. Sa longue expé-rience dans le secteur de lalogistique et sa connaissancedes CFF ont joué en sa faveurpour ce poste. Ulrich Gygi seretirera après six ans passés à latête de l’entreprise ferroviairenationale.

Conférence CCTtl-LEB le 15 février■ Après le refus net et sansbavure – à 85,4 % des votants –de la proposition de la directiond’une CCT avec une nouvellegrille salariale, le SEV organiseune conférence CCT le lundi 15février à 19 h 30. Le SEV ademandé l’ouverture denouvelles négociations à ladirection qui semble plutôt jouerla montre. Lors de cetteconférence seront débattues lesdifférentes options qui seprésentent au personnel. Outrela suite à donner au refus de laCCT, d’autre points seront àl’ordre du jour. Pour les hors-con-duite : Les résultats des évalua-tions ont été transmis. En cas dedésaccord, informez-en unmembre du comité. Il estpossible de contester lesrésultats. Conduite : Le comitéde section souhaite organiserune consultation des membresSEV au sujet du système desvacances aux points. Notredemande vise à obtenir, aumoins une fois tous les deuxans, des vacances convenant aupersonnel roulant. cfa

EN VITESSE

L’action annuelle est remplacéepar une campagne de plusieursannées. C’est la principale nou-veauté dans le recrutement desmembres du SEV. Rien nechange par contre quant au prin-cipe de base qui dit toujours queles « membres recrutent lesmembres ». Car c’est parmi labase, sur la place de travail, quele recrutement rencontre le plusde succès. Les précédentescampagnes prévoyaient desprimes spéciales pour les recru-teuses et recruteurs qui avaientrecruté avec succès durant l’an-née (voir l’article ci-contre). Maismaintenant, les membres peu-vent gagner une prime spécialede recrutement aussi s’ils ne re-crutent qu’un membre de tempsen temps. Par exemple, si le tauxd’organisation sur leur lieu detravail est très élevé.La nouvelle campagne dure dudébut 2016 à la fin 2018. Celuiou celle qui recrute seulementdeux nouveaux membres durantces trois ans a déjà mérité uneprime. La très populaire gourdeSigg et la lampe de poche super-puissante font par exemple par-tie du lot de primes à choisir. Au-tre nouveauté: on peutmaintenant faire un choix parmiplusieurs articles à chaque ni-veau de prime et l’offre va en-core être étoffée durant les moisà venir. Les primes diffèrent se-lon qu’on a recruté 2, 4, 8 ou 12membres. Et n’oublions pas letirage au sort effectué chaqueannée parmi tous les partici-pants pour gagner un séjourd’un week-end à l’hôtel.Le nouveau prospectus concer-nant cette campagne se trouveencarté dans ce numéro de con-tact.sev. Il est possible de com-mander en tout temps d’autresexemplaires.

Peter Moor/mv

«Progressons ensem-ble» ... c’est le mot d’or-dre de l’action de recru-tement des membresSEV qui dure jusqu’en2018. Le concept misesur un engagement du-rable des membres.

On a besoin de chacun-eLe recrutement au SEV: une tâche de longue haleine

kara

kter

/rede

rei

La nouvelle campagne de recrutement, sur une ligne graphique du même style que l’année dernière.

Elena Obreschkow estresponsable du recrutement etcoach des sections au SEV.C’est elle qui est derrière lacampagne « Progressonsensemble ».

■ contact.sev: Au lieud’une campagne annuelle,il y a désormais uneaction sur 3 ans. Pour-quoi?Elena Obreschkow: AuSEV, nous avons des membresqui sont des recruteurs-nés.Ils ont bien montré de quoi ilsétaient capables ces dernièresannées! Mais nous avonsaussi des membres qui nepeuvent recruter qu’occa-sionnellement. Ils devraientpouvoir aussi gagner desprimes, puisque chaquemembre compte.

■ Les meil-leurs recru-teurs serontdonc moinsbien lotis àl’avenir?Non, ce n’est pasle cas. Il y aura encore desprimes attractives pour eux.Mais seuls quelques-uns, trèsexpérimentés, réussissent àrecruter un grand nombre (àdeux chiffres) chaque année.Nous continuons à offrir debeaux cadeaux à ceux-ci.■ Quel est le secret deréussite des recruteurs?La proximité: notre devise « unmembre recrute un autremembre » est une réussite, carles recruteurs et les nouveauxmembres se rencontrent surleur place de travail. Celui quiveut recruter un nouveau

membre peut ainsi expliquerles avantages de l’adhésionau SEV d’une manière trèspersonnelle.■ Y a-t-il un objectif enmatière de recrutementpour l’année 2016, pourl’ensemble du syndicat?Nous n’arriverons à gardernotre base que si nousstabilisons l’effectif desmembres à moyen terme.Nous devons pour celarecruter bien 1800 membrespar année. C’est un objectifambitieux, mais c’est la seulepossibilité que nous avons!■ Cette campagne durejusqu’en 2018. Pourquoi?Tout simplement parce quele SEV fêtera ses 100 ansd’existence en 2019 et qu’onmarquera le coup à cetteoccasion.

INFO

« La proximité est la recette du succès en matière de recrutement »

..sev

ACTU

...... 3

contact.sevN° 02/164 februar 2016

Le contexte précédant le 28 février ressemble à s’yméprendre à ce que nous avons vécu voici deuxans. A l’époque comme aujourd’hui, nous noussommes engagés pour l’un de nos thèmes cen-traux. Il y a deux ans c’était FAIF, aujourd’hui c’estla protection des Alpes et le trafic des marchandi-ses par le rail, menacés par un 2e tube autoroutierau Gothard.

Il y avait aussi en 2014 l’initiative contre l’immi-gration de masse, maintenant celle de mise en

œuvre. Il y a deux ans nous avons constaté quenous nous étions trop concentrés sur la politiquedes transports. Et nous en avons tiré les leçons:c’est pourquoi, avec une large coalition, nous nousengageons pleinement contre l’initiative UDC, ditede mise en œuvre de l’expulsion des criminelsétrangers. On ne perd certes pas de vue la politi-que des transports comme le montre clairement cenuméro de contact.sev !

Bien évidemment, en tant que plus grand syndicatdu personnel des transports, lorsqu’on parle duGothard, nous soutenons ce qui est en faveur destransports publics. Et pas comme la Confédérationqui, en voulant réaliser un 2e tube autoroutier, me-nace justement les transports publics. En tantqu’organisation sociale et syndicale, nous défen-dons aussi l’Etat de droit et la séparation des pou-voirs. Notre engagement contre l’initiative de miseen œuvre n’a rien à voir avec le fait d’être de gau-che ou de droite: c’est une question d’humanité.

Je suis personnellement choqué de voir que desprincipes acquis depuis des générations sont au-jourd’hui menacés par une initiative populaire.Depuis tout petit, j’ai cru qu’en Suisse un humainest humain, indépendamment de son origine; etune grande partie de la société voit les choses ain-si. Certes, des xénophobes il y en a toujours eu etil y en aura toujours. Mais je suis inquiet car ja-mais comme aujourd’hui on n’a voulu ouvertementvioler les principes de «liberté, égalité, fraternité»,par le biais d’une votation. Jadis, cela n’aurait ja-mais été possible. De quelle société voulons-noussi d’un côté l’on souhaite se relier à l’Europe avecle Gothard et de l’autre on diabolise tout ce quinous est étranger, à l’instar de celui qui n’a pas lacroix blanche tatouée sur le torse?

ÉDITO

«De quelle société voulons-nous si d’un côtél’on souhaite se relier à l’Europe avec le Gothardet de l’autre on diabolise tout ce qui nous estétranger, à l’instar de celui qui n’a pas la croixblanche tatouée sur le torse?»

Peter Moor, rédacteur en chef de contact.sev

CFF Cargo annonce la suppres-sion d’un poste de bureau surcinq. Un avant-goût de « Rail-Fit » ? On s’aperçoit que les divi-sions des CFF n’auraient en faitpas eu besoin de McKinsey, leprofessionnel de l’assainis-sement. Elles se sont empres-sées d’économiser chacune deleur côté en mettant en œuvreleurs propres programmes dedémantèlement. Après l’Infra-structure qui a annoncé depuislongtemps la suppression de500 postes, c’est au tour de Car-go de présenter sa stratégie.Derrière le gentil titre « coûtsstructurels » se cache un pro-gramme incisif qui prévoit enchiffres absolus la réduction de145 postes d’ici 2020. Mais onse rend compte de la démesureseulement si l’on sait que ce dé-mantèlement sera effectué par-mi un effectif de 650 postes, dumoins encore actuellement. Au-

trement dit : un poste sur cinqdisparaîtra dans les bureaux deCFF Cargo.

Encore plus bas que le minimum?« Il y a quelques temps, CFF Car-go nous a affirmé qu’avec la ré-duction de moitié de l’effectif del’administration effectuée du-rant les dernières années, le mi-nimum avait été atteint. Et voilàmaintenant que l’entreprise des-cend en-dessous du minimum »,constate le secrétaire syndicalPhilipp Hadorn, responsable deCargo au SEV. « Apparemment, ilfallait encore presser un peuplus le citron ! » Il précise que lespostes visés ne sont pas tous àla centrale d’Olten : « Des fonc-tions administratives dans lasurface seront aussi touchéespar le démantèlement prévu. »CFF Cargo a informé dans lesgrandes lignes pour l’instant,c’est pourquoi le SEV n’a pas en-core demandé de procédure deconsultation. « Lorsque noussaurons plus précisément quelssecteurs seront concernés, nouspourrons décider en connais-sance de cause de la nécessitéd’une consultation » expliquePhilipp Hadorn. Dans le cadred’une procédure de consultation

le SEV peut apporter ses propo-sitions, afin d’éviter un déman-tèlement des postes ou pourl’atténuer. CFF Cargo proposepour sa part une offre de retraiteanticipée dès 60 ans, et metavant tout ses espoirs dans laphase de prévention de plu-sieurs mois qui doit précéderune suppression de postes. Du-rant cette période, des solutionsdoivent être trouvées pour lespersonnes concernées.

McKinsey superflu...Philipp Hadorn se demande àquoi peuvent bien servir les mil-lions investis pour l’engagementde McKinsey : « Apparemment,les divisions essaient de prouverqu’elles n’ont pas peur des réor-ganisations radicales. CFF Cargoferait mieux de se concentrer surle transfert du trafic et son finan-cement public au lieu de signerson arrêt de mort avec ses cons-tantes restructurations. » Le faitque ce soit la plus petite divi-sion, Cargo, qui supprime despostes aussi drastiquement, nelaisse rien présager de bon pourles autres parties de l’entre-prise, la division Voyageurs etles secteurs Immobilier etGroupe. pmo/mv

Bien que le projet sur les« coûts structurels » porteun nom qui semble relati-vement inoffensif, il s’agitbel et bien de suppres-sions de postes d’unetoute nouvelle dimension.

Un poste sur cinq disparaît

CFF Cargo présente son plan de démantèlement dans les bureaux

« Dans un syndicat, il y a lesdossiers, le travail pour de

bonnes conditions de travailmais aussi la convivialité,l’amitié » a déclaré Giorgio Tu-ti. Toutes les personnes ayantrecruté un ou plusieurs mem-bres étaient invitées à cette

rencontre. Les trois meilleursrecruteurs: Ely Wüthrich (Ser-vices ferroviaires) et Urs Hunzi-ker (Matterhorn-Gotthard-Bahn), suivi de Nicola Sacco(Railclean Tessin). pmo/Hes

Un apéro a réuni finjanvier les meilleurs re-cruteurs 2015.

Vive la convivialité !Fête en l’honneur des recruteurs-euses 2015

pmo

Photo de groupe avec le président SEV. Les trois meilleurs recruteurs 2015 sont: Nicola Sacco (rangée de der-rière, avec les lunettes de soleil), Urs Hunziker (à gauche derrière Giorgio Tuti), Ely Wüthrich (à droite de Tuti).

Page 3: Contact sev 2016 02

ACTU ......

2contact.sevN° 02/164 februar 2016

Une femme à laprésidence?■ Le Conseil fédéral a acceptéla candidature de Monika Ribarpour succéder à Ulrich Gygi à laprésidence du conseil d’adminis-tration des CFF. Actuellementvice-présidente, elle seravraisemblablement nommée lorsde l’assemblée générale le 15juin prochain. Avant de rejoindreles CFF il y a environ deux ans,Monika Ribar, âgée de 56 ans, atravaillé près de 25 ans uni-quement dans l’économie privée.Elle a dirigé entre 2006 et 2013le groupe bâlois de transports etde logistique Panalpina, au seinduquel elle est entrée en 1991.Monika Ribar a été nomméevice-présidente du conseild’administration des CFF enmars 2014. Sa longue expé-rience dans le secteur de lalogistique et sa connaissancedes CFF ont joué en sa faveurpour ce poste. Ulrich Gygi seretirera après six ans passés à latête de l’entreprise ferroviairenationale.

Conférence CCTtl-LEB le 15 février■ Après le refus net et sansbavure – à 85,4 % des votants –de la proposition de la directiond’une CCT avec une nouvellegrille salariale, le SEV organiseune conférence CCT le lundi 15février à 19 h 30. Le SEV ademandé l’ouverture denouvelles négociations à ladirection qui semble plutôt jouerla montre. Lors de cetteconférence seront débattues lesdifférentes options qui seprésentent au personnel. Outrela suite à donner au refus de laCCT, d’autre points seront àl’ordre du jour. Pour les hors-con-duite : Les résultats des évalua-tions ont été transmis. En cas dedésaccord, informez-en unmembre du comité. Il estpossible de contester lesrésultats. Conduite : Le comitéde section souhaite organiserune consultation des membresSEV au sujet du système desvacances aux points. Notredemande vise à obtenir, aumoins une fois tous les deuxans, des vacances convenant aupersonnel roulant. cfa

EN VITESSE

L’action annuelle est remplacéepar une campagne de plusieursannées. C’est la principale nou-veauté dans le recrutement desmembres du SEV. Rien nechange par contre quant au prin-cipe de base qui dit toujours queles « membres recrutent lesmembres ». Car c’est parmi labase, sur la place de travail, quele recrutement rencontre le plusde succès. Les précédentescampagnes prévoyaient desprimes spéciales pour les recru-teuses et recruteurs qui avaientrecruté avec succès durant l’an-née (voir l’article ci-contre). Maismaintenant, les membres peu-vent gagner une prime spécialede recrutement aussi s’ils ne re-crutent qu’un membre de tempsen temps. Par exemple, si le tauxd’organisation sur leur lieu detravail est très élevé.La nouvelle campagne dure dudébut 2016 à la fin 2018. Celuiou celle qui recrute seulementdeux nouveaux membres durantces trois ans a déjà mérité uneprime. La très populaire gourdeSigg et la lampe de poche super-puissante font par exemple par-tie du lot de primes à choisir. Au-tre nouveauté: on peutmaintenant faire un choix parmiplusieurs articles à chaque ni-veau de prime et l’offre va en-core être étoffée durant les moisà venir. Les primes diffèrent se-lon qu’on a recruté 2, 4, 8 ou 12membres. Et n’oublions pas letirage au sort effectué chaqueannée parmi tous les partici-pants pour gagner un séjourd’un week-end à l’hôtel.Le nouveau prospectus concer-nant cette campagne se trouveencarté dans ce numéro de con-tact.sev. Il est possible de com-mander en tout temps d’autresexemplaires.

Peter Moor/mv

«Progressons ensem-ble» ... c’est le mot d’or-dre de l’action de recru-tement des membresSEV qui dure jusqu’en2018. Le concept misesur un engagement du-rable des membres.

On a besoin de chacun-eLe recrutement au SEV: une tâche de longue haleine

kara

kter

/rede

rei

La nouvelle campagne de recrutement, sur une ligne graphique du même style que l’année dernière.

Elena Obreschkow estresponsable du recrutement etcoach des sections au SEV.C’est elle qui est derrière lacampagne « Progressonsensemble ».

■ contact.sev: Au lieud’une campagne annuelle,il y a désormais uneaction sur 3 ans. Pour-quoi?Elena Obreschkow: AuSEV, nous avons des membresqui sont des recruteurs-nés.Ils ont bien montré de quoi ilsétaient capables ces dernièresannées! Mais nous avonsaussi des membres qui nepeuvent recruter qu’occa-sionnellement. Ils devraientpouvoir aussi gagner desprimes, puisque chaquemembre compte.

■ Les meil-leurs recru-teurs serontdonc moinsbien lotis àl’avenir?Non, ce n’est pasle cas. Il y aura encore desprimes attractives pour eux.Mais seuls quelques-uns, trèsexpérimentés, réussissent àrecruter un grand nombre (àdeux chiffres) chaque année.Nous continuons à offrir debeaux cadeaux à ceux-ci.■ Quel est le secret deréussite des recruteurs?La proximité: notre devise « unmembre recrute un autremembre » est une réussite, carles recruteurs et les nouveauxmembres se rencontrent surleur place de travail. Celui quiveut recruter un nouveau

membre peut ainsi expliquerles avantages de l’adhésionau SEV d’une manière trèspersonnelle.■ Y a-t-il un objectif enmatière de recrutementpour l’année 2016, pourl’ensemble du syndicat?Nous n’arriverons à gardernotre base que si nousstabilisons l’effectif desmembres à moyen terme.Nous devons pour celarecruter bien 1800 membrespar année. C’est un objectifambitieux, mais c’est la seulepossibilité que nous avons!■ Cette campagne durejusqu’en 2018. Pourquoi?Tout simplement parce quele SEV fêtera ses 100 ansd’existence en 2019 et qu’onmarquera le coup à cetteoccasion.

INFO

« La proximité est la recette du succès en matière de recrutement »

..sev

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contact.sevN° 02/164 februar 2016

Le contexte précédant le 28 février ressemble à s’yméprendre à ce que nous avons vécu voici deuxans. A l’époque comme aujourd’hui, nous noussommes engagés pour l’un de nos thèmes cen-traux. Il y a deux ans c’était FAIF, aujourd’hui c’estla protection des Alpes et le trafic des marchandi-ses par le rail, menacés par un 2e tube autoroutierau Gothard.

Il y avait aussi en 2014 l’initiative contre l’immi-gration de masse, maintenant celle de mise en

œuvre. Il y a deux ans nous avons constaté quenous nous étions trop concentrés sur la politiquedes transports. Et nous en avons tiré les leçons:c’est pourquoi, avec une large coalition, nous nousengageons pleinement contre l’initiative UDC, ditede mise en œuvre de l’expulsion des criminelsétrangers. On ne perd certes pas de vue la politi-que des transports comme le montre clairement cenuméro de contact.sev !

Bien évidemment, en tant que plus grand syndicatdu personnel des transports, lorsqu’on parle duGothard, nous soutenons ce qui est en faveur destransports publics. Et pas comme la Confédérationqui, en voulant réaliser un 2e tube autoroutier, me-nace justement les transports publics. En tantqu’organisation sociale et syndicale, nous défen-dons aussi l’Etat de droit et la séparation des pou-voirs. Notre engagement contre l’initiative de miseen œuvre n’a rien à voir avec le fait d’être de gau-che ou de droite: c’est une question d’humanité.

Je suis personnellement choqué de voir que desprincipes acquis depuis des générations sont au-jourd’hui menacés par une initiative populaire.Depuis tout petit, j’ai cru qu’en Suisse un humainest humain, indépendamment de son origine; etune grande partie de la société voit les choses ain-si. Certes, des xénophobes il y en a toujours eu etil y en aura toujours. Mais je suis inquiet car ja-mais comme aujourd’hui on n’a voulu ouvertementvioler les principes de «liberté, égalité, fraternité»,par le biais d’une votation. Jadis, cela n’aurait ja-mais été possible. De quelle société voulons-noussi d’un côté l’on souhaite se relier à l’Europe avecle Gothard et de l’autre on diabolise tout ce quinous est étranger, à l’instar de celui qui n’a pas lacroix blanche tatouée sur le torse?

ÉDITO

«De quelle société voulons-nous si d’un côtél’on souhaite se relier à l’Europe avec le Gothardet de l’autre on diabolise tout ce qui nous estétranger, à l’instar de celui qui n’a pas la croixblanche tatouée sur le torse?»

Peter Moor, rédacteur en chef de contact.sev

CFF Cargo annonce la suppres-sion d’un poste de bureau surcinq. Un avant-goût de « Rail-Fit » ? On s’aperçoit que les divi-sions des CFF n’auraient en faitpas eu besoin de McKinsey, leprofessionnel de l’assainis-sement. Elles se sont empres-sées d’économiser chacune deleur côté en mettant en œuvreleurs propres programmes dedémantèlement. Après l’Infra-structure qui a annoncé depuislongtemps la suppression de500 postes, c’est au tour de Car-go de présenter sa stratégie.Derrière le gentil titre « coûtsstructurels » se cache un pro-gramme incisif qui prévoit enchiffres absolus la réduction de145 postes d’ici 2020. Mais onse rend compte de la démesureseulement si l’on sait que ce dé-mantèlement sera effectué par-mi un effectif de 650 postes, dumoins encore actuellement. Au-

trement dit : un poste sur cinqdisparaîtra dans les bureaux deCFF Cargo.

Encore plus bas que le minimum?« Il y a quelques temps, CFF Car-go nous a affirmé qu’avec la ré-duction de moitié de l’effectif del’administration effectuée du-rant les dernières années, le mi-nimum avait été atteint. Et voilàmaintenant que l’entreprise des-cend en-dessous du minimum »,constate le secrétaire syndicalPhilipp Hadorn, responsable deCargo au SEV. « Apparemment, ilfallait encore presser un peuplus le citron ! » Il précise que lespostes visés ne sont pas tous àla centrale d’Olten : « Des fonc-tions administratives dans lasurface seront aussi touchéespar le démantèlement prévu. »CFF Cargo a informé dans lesgrandes lignes pour l’instant,c’est pourquoi le SEV n’a pas en-core demandé de procédure deconsultation. « Lorsque noussaurons plus précisément quelssecteurs seront concernés, nouspourrons décider en connais-sance de cause de la nécessitéd’une consultation » expliquePhilipp Hadorn. Dans le cadred’une procédure de consultation

le SEV peut apporter ses propo-sitions, afin d’éviter un déman-tèlement des postes ou pourl’atténuer. CFF Cargo proposepour sa part une offre de retraiteanticipée dès 60 ans, et metavant tout ses espoirs dans laphase de prévention de plu-sieurs mois qui doit précéderune suppression de postes. Du-rant cette période, des solutionsdoivent être trouvées pour lespersonnes concernées.

McKinsey superflu...Philipp Hadorn se demande àquoi peuvent bien servir les mil-lions investis pour l’engagementde McKinsey : « Apparemment,les divisions essaient de prouverqu’elles n’ont pas peur des réor-ganisations radicales. CFF Cargoferait mieux de se concentrer surle transfert du trafic et son finan-cement public au lieu de signerson arrêt de mort avec ses cons-tantes restructurations. » Le faitque ce soit la plus petite divi-sion, Cargo, qui supprime despostes aussi drastiquement, nelaisse rien présager de bon pourles autres parties de l’entre-prise, la division Voyageurs etles secteurs Immobilier etGroupe. pmo/mv

Bien que le projet sur les« coûts structurels » porteun nom qui semble relati-vement inoffensif, il s’agitbel et bien de suppres-sions de postes d’unetoute nouvelle dimension.

Un poste sur cinq disparaît

CFF Cargo présente son plan de démantèlement dans les bureaux

« Dans un syndicat, il y a lesdossiers, le travail pour de

bonnes conditions de travailmais aussi la convivialité,l’amitié » a déclaré Giorgio Tu-ti. Toutes les personnes ayantrecruté un ou plusieurs mem-bres étaient invitées à cette

rencontre. Les trois meilleursrecruteurs: Ely Wüthrich (Ser-vices ferroviaires) et Urs Hunzi-ker (Matterhorn-Gotthard-Bahn), suivi de Nicola Sacco(Railclean Tessin). pmo/Hes

Un apéro a réuni finjanvier les meilleurs re-cruteurs 2015.

Vive la convivialité !Fête en l’honneur des recruteurs-euses 2015

pmo

Photo de groupe avec le président SEV. Les trois meilleurs recruteurs 2015 sont: Nicola Sacco (rangée de der-rière, avec les lunettes de soleil), Urs Hunziker (à gauche derrière Giorgio Tuti), Ely Wüthrich (à droite de Tuti).

Page 4: Contact sev 2016 02

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4 ACTUcontact.sevN° 02/164 februar 2016

Le projet de second tube routier au Gothardconstitue à bien des égards un anachronismesuisse. Je note tout d’abord que dans sa rhé-torique, il est conforme dans son esprit à laconception des grands réseaux routiers desannées 1950–1970: il vise à assurer la flui-dité du flux et « désengorger » en est le maîtremot. Dans un contexte suisse où la motorisa-tion des ménages décroit et où l’on note unreport modal sensible vers le train, cet ar-gument est quelque peu daté.Mais l’anachronisme va beaucoup plus loin.Pour résoudre l’épineuse question du transitdes camions à travers les Alpes, la Suisse in-augurera dans quelques mois le tunnel ferro-viaire de base au Gothard. Grand projet s’il enest, il constitue une concrétisation de l’initia-tive des Alpes, votée par le peuple il y a 20ans et qui demandait que le transit par ca-mions soit transféré sur le rail. Pourquoidécider de créer un nouveau tube rou-tier, alors que le tunnel ferroviaire debase aura des effets massifs sur l’ac-cessibilité du Tessin, non seulementdu fait du report du trafic poids lourdinternational, mais aussi parce qu’ilmettra Lugano à une heure 10 de Zu-rich? C’est là qu’intervient l’argumentdes normes de sécurité. C’est pourmettre le tunnel routier du Gothardaux normes de sécurité quel’on prévoit de construireun second tube: oncreuse un nouveautunnel aux normes,pour pouvoir fermer le

tunnel actuel et le mettre aux normes à sontour. Et lorsque les deux tubes seront traités, iln’y aura qu’une voie de circulation par sens,mais chacune dans un tube...Le raisonnement de la Confédération prête àsourire: on serait prêt à dépenser des mil-liards pour un second tube, juste pour pouvoiradapter le tunnel du Gothard aux normes desécurité sans avoir à le fermer pendant les tra-vaux?Mais au-delà du jeu politique, c’est le manquede vision prospective qui frappe.Depuis une vingtaine d’années en Suisse sedéveloppe un ensemble de nouvelles formesde déplacements. Il s’agit de la pendularité delongue distance (travailler loin de son domi-cile), de la bi-résidence (avoir deux domiciles,dont un proche de son travail). Avec les poten-

tiels de vitesse procurés par les transportsrapides et Internet, il est désormais pos-

sible de combiner au quotidien lafréquentation de lieux

d’activités quiétaient spatiale-

ment impos-sibles à

agencer au-paravant,

comme

par exemple travailler à Lucerne et habiter ausud des Alpes. Ainsi, la nouveauté de ces mo-bilités tient au fait qu’elles permettent d’unecertaine manière d’annuler la distance. La vi-tesse et les réseaux de communications ontainsi donné au territoire une propriété de ré-versibilité qui rend les ménages plus séden-taires au plan résidentiel.L’ouverture du tunnel ferroviaire de base duGothard aura pour effet de renforcer cette ten-dance, à la manière dont la région de Brigueet de Viège s’est développée à l’ouverture dutunnel de base du Lötschberg il y a quelquesannées. En doublant le tunnel routier du Go-thard, on ne fera que multiplier ces prati-ques... veut-on faire du Tessin la grandebanlieue sud de Zurich ? Avec les réseaux fer-roviaires et autoroutiers dont dispose laSuisse, son territoire se trouve profondémenttransformé et devient progressivement unegrande région urbaine fonctionnelle: on dé-ménage de moins en moins souvent lorsqu’ontrouve du travail à 100 km de son domicile. Aumoment de voter sur le 2e tube routier du Go-thard, il faut se poser la question: voulons-nous encore soutenir et renforcer cettetendance?

Vincent Kaufmann, Laboratoire de Sociologie Urbaine,

Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

Gothard: un second tube anachroniqueCHRONIQUE

L’état de la ligne actuelle entreles deux grandes villes neu-

châteloises implique un assai-nissement profond de l’infra-structure, une interventionestimée à plus de 400 millionsde francs. Après l’échec duprojet TransRun en septembre2012, les Neuchâtelois propo-sent désormais une stratégiedifférente, tenant davantagecompte des régions.

Le projet sur 4 piliersIntitulée « Neuchâtel Mobilité

2030 », la stratégie cantonalevise en effet le rassemblementdes régions et des aggloméra-tions du canton tout en concré-tisant la complémentarité desmodes de transports au traversde quatre piliers :· le RER neuchâtelois· les routes nationales· les routes cantonales· la mobilité douce.Inscrite dans la durée et plani-fiée sur les vingt prochaines

années, cette stratégie concer-ne l’ensemble du territoireneuchâtelois pour lequel lesattentes en matière d’organi-sation et de développementsont grandes. Plusieurs projetsconcrets en font partie : la li-gne ferroviaire directe entre LaChaux-de-Fonds et Neuchâtel,la jonction ferroviaire Bôle–Corcelles, les contourne-ments autoroutiers du Locle etde La Chaux-de-Fonds, la res-

tauration des routes cantona-les ou encore la RC1310 entreLa Sagne et Les Ponts-de-Mar-tel. En matière de mobilitédouce, il s’agit de favoriser saculture et de développer les in-frastructures d’importancecantonale. Collègues neuchâ-telois, n’oubliez pas de direoui à la mobilité le 28 févrierprochain!

comm./Hes

Le canton de Neuchâtelvise un financement duRER et de la ligne direc-te entre La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel parla Confédération. Pre-mière étape, il faut queles citoyens disent ouile 28 février.

Une opportunité unique pour NeuchâtelVotation cantonale

Page 5: Contact sev 2016 02

RÉGIONS ......

5contact.sevN° 02/164 februar 2016

Les fêtes de fin d’année ne sont plus qu’un lointain souve-nir et les menus riches en vitamines et en matières grassesont été digérés depuis belle lurette. Début 2016, ce sontd’autres belles recettes que la base du SEV a décidé deconcocter à ces directions dont les menus frisent l’indiges-tion, voire suscitent le dégoût...A commencer par les Transports de Martignyet Régions qui demeure la dernière ETC àne pas avoir de convention collective detravail. La section TMR a multiplié lesessais ces dix dernières années. Elle a re-mis le couvert le 28 janvier. Forte du sou-tien de la base, elle invite la direction à semettre à table pour élaborer un dînerpresque parfait. C’est bien connu, pourqu’un partenariat social soit goûteuxfaut au moins être deux...Si du côté des TMR, le SEV cherche àcuisiner en harmonie avec la direction,avec les CFF il s’agit plutôt de remplirles assiettes. C’est plutôt le régime minceur que l’ex-régiefédéral a concocté pour sa base avec comme nom de code:RailFit. Avec plus de 1000 postes supprimés à l’horizon2020 alors que le trafic ne cesse d’augmenter, il sembleque la balance perde pied, que le gras soit en bas de la py-ramide. Pas dupe, la base syndicale a lancé une pétitioncontre RailFit parce que l’austérité ne fait pas recette etqu’elle n’entend pas se faire manger toute crue. Si le chefdevait maintenir son menu, nul doute qu’il dégusterait...Ceux qui dégustent déjà, ce sont les responsables duLéman Express, ce magnifique projet transfrontalier quimêle cuisine française, vaudoise et genevoise. Et dans cedossier, on inverse les rôles : les cuisiniers de la SNCF etdes CFF peuvent admirer les cuistots-orfèvres des syndicatssuisses (SEV et VSLF) et français (CGT et Sud rail) dont lemenu unitaire a déjà accouché d’une action commune me-née aux Eaux-Vives avec quelque 70 militants fin novembre.C’était l’amuse-bouche. Alors que les mets sont certes fortdivers de part et d’autre de la frontière, la grande différenceréside surtout dans la façon de les servir. Tout en subtilitéd’une part, façon tarte à la crème de l’autre...Ce menu commun auquel sont conviés les responsablesCFF et SNCF n’est pas le fruit d’un travail récent et précipité.Non, c’est le résultat d’une collaboration entamée il y a plu-sieurs années pour choisir chaque ingrédient méticuleu-sement pour qu’il se marie à merveille selon que la saucesoit française ou suisse.Et cerise sur le gâteau, la mayonnaise a pris. Et bien pris. Etla date d’échéance n’est pas pour demain. Largement dequoi donner la juste saveur à l’exploitation du RER franco-valdo-genevois. Messieurs et Mesdames des directions,bon appétit! Vivian Bologna

RER, TMR, RailFit:Bon appétit!

À LA SAUCE BOLÒ

L’action demandant une CCT àTMR (voir l’article en page 20)a été l’occasion pour le secré-taire syndical SEV Tony Mainol-

fi, la présidente de sectionBéatrice Rieder, la secrétaireEmilie Michellod et la vice-pré-sidente SEV Barbara Spalinger

d’aller à la rencontre desconducteurs, du personnel desgares, de la maintenance et del’Infrastructure. vbo

Transports Martigny et Régions

CCT nécessaire à TMR

....

..

Page 6: Contact sev 2016 02

■ contact.sev: As-tu, toi quiest un secondo sans passe-port suisse et un syndica-liste engagé, un risque par-ticulièrement élevé d’êtreexpulsé, si l’initiative UDCdevait passer?

Manuel Avallone: Oui. Si oncolle à nouveau des autocol-lants sur des locomotives, parexemple. On parlerait alorsd’intrusion causant des dom-mages matériels. Le juge pour-rait estimer que les militantsSEV sont entrés dans les dé-pôts sans autorisation et que

l’adhésif a endommagé lapeinture des locomotives. Etmême si je n’ai pas touché per-sonnellement aux locomotives,je serais responsable de l’ac-tion en tant que vice-président.Cela ne suffirait pas à me faireexpulser, puisque je n’ai pasété jugé durant les dix der-nières années avec emprison-nement ou amende à la clé.Mais si je suis ensuite impli-qué dans une autre action oumanifestation et qu’il y a unebagarre avec du personnel dela sécurité ou que je ne suis

pas exactement les directivesde la police, je risque l’expul-sion automatique. Sans parlerde si je m’enchaîne à une loco-motive...

■ Ne pourrais-tu pas alorsporter l’affaire devant le Tri-bunal fédéral avec l’aide dela protection juridique SEV?Au moins, il y aurait un effetsuspensif...

Oui, et le Tribunal fédéral pour-rait alors automatiquementconfirmer mon renvoi, mêmes’il est totalement dispropor-tionné, puisque le juge devraappliquer l’article fédéral cons-titutionnel de l’initiative demise en œuvre à la lettre.

■ Tu pourrais alors aller jus-qu’à Strasbourg.

Comme l’initiative dit que lesdispositions d’expulsion pri-ment sur les normes du droitinternational qui ne sont pasimpératives, je ne suis pas cer-tain que la Suisse fasse casd’une plainte déposée devantla Cour européenne des droitsde l’homme à Strasbourg, sicelle-ci juge ma plainte rece-vable après des années de pro-cédure. Il n’est pas non pluscertain que cette procédure aitun effet suspensif. Et le faitd’avoir déjà un pied dehors se-rait difficile à vivre psychologi-

quement. Si je devais vraimentquitter la Suisse, j’aurais degrosses difficultés à trouver dutravail en Italie ou en Espagne.Je suis né ici et je ne suis allédans ces pays que pour lesvacances. Ma patrie, c’est laSuisse. Je suis un Suisse sanspasseport à croix blanche.

■ Ne pourrais-tu pas obtenir lepasseport suisse? Sinon, tune pourrais quasi plusexercer ton métier actuel.

Ce serait une solution, oui, carj’aurais de grands risques entant que syndicaliste profes-sionnel. Mais la naturalisationne change rien au fait que cetteinitiative empiète les droits élé-mentaires de notre Etat consti-tutionnel. Notamment le droitqu’un tribunal vérifie la propor-tionnalité d’une peine. Cette ini-tiative est un instrument d’inti-midation pour les personnesconcernées, les menaçant d’ex-pulsion même pour des délitsmineurs, par exemple si ces per-sonnes s’engagent pour défen-dre leurs droits dans des actionssyndicales ou des manifesta-tions. Le message ne peut pasêtre plus clair: taisez-vous etobéissez !

■ L’initiative limite donc lesdroits des résidents sanspasseport suisse, de se dé-

fendre contre l’exploitationà la place de travail?

Exactement. L’initiative va àl’encontre de ce droit et d’au-tres droits de base de ces per-sonnes n’ayant pas de passe-port suisse. C’est déjà difficilepour elles actuellement de sedéfendre contre l’exploitationau travail car elles risquent laperte de leur job et de leur per-mis de séjour. L’initiative lesmet dans une situation encoreplus pénible et leur enlèvequasi tout moyen de se défen-dre. Si une rixe ou des lésionscorporelles simples peuventles faire expulser, ils devrontalors se laisser faire si quel-

L’initiative de mise en œuvre musellerait des syndicalistes sans passeport suisse comme Manuel Avallone

L’initiative de mise en œuvre est un instrument d’intimidation face aux résidents suisses sans passeport àcroix blanche. Ils seraient par exemple déjà menacés d’expulsion, s’ils se retrouvaient en marge d’une ba-garre, dans une confrontation pacifique avec la police ou encore liés à une intrusion d’un domicile ayantoccasionné des dégâts matériels. Ainsi, la participation à une action SEV pourrait se révéler risquée.

« Pour un syndicaliste, lerisque serait important »

«L’initiative crée une énorme inégalité entre lespersonnes ayant le passeport suisse et celles qui nel’ont pas.»

Alex

ande

r Egg

er

Manuel Avallone, vice-présidentSEV, responsable des dossiers CFF.

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 02/164 februar 2016

Manuel Avallone est né enSuisse en 1962, d’un père italienet d’une maman espagnole. Il estdonc un secondo. Il a grandi àThoune, a appris les métiers dedessinateur en bâtiment et demaçon. De 1985 à 1986, il atravaillé dans l’aide au dévelop-pement au Nicaragua. En 1987, ilest devenu secrétaire syndicaldu SIB dans l’Oberland bernois.De 1991 à 1993, il s’est formécomme enseignant primaire,métier qu’il a exercé parallèle-ment à son travail au SIB. En1999, il est entré au SEV,syndicat dont il est vice-prési-dent depuis 2008. Il vit avec sacompagne à Berne.

BIOL’initiative de mise en œuvre contient dans le premier catalogue desdélits dits moyennement graves à graves, qui mèneraient automati-quement à un renvoi d’au moins 10 ans du territoire suisse. Il y a desdélits relativement mineurs qui sont pourtant cités dans cette liste,comme l’effraction et les dommages à la propriété. L’abus en matièred’assurances sociales et d’aide sociale est une nouvelle infractionqui mène à une expulsion directe, ce que qualifie Marc Spescha detotalement disproportionné: « Ainsi, un secondo qui n’a pas de travail etreçoit de l’argent du chômage serait expulsé automatiquement pour aumoins 10 ans s’il travaille par exemple deux samedis comme livreur depizzas pour un ami et qu’il reçoit 400 francs en fin de mois sansannoncer ce gain intermédiaire à sa caisse de chômage. Le fait qu’ilvive en Suisse depuis toujours, qu’il ait une femme et deux enfants etqu’il ait payé la facture de dentiste de sa fille avec cet argent n’est paspris en compte et ne pourrait pas empêcher l’expulsion. »

Un deuxième catalogue cite des infractions mineures qui mèneraient àl’expulsion automatique (interdiction du territoire suisse durant 5 à 15ans), si la personne a déjà été condamnée au cours des dix annéesprécédentes avec à la clé une peine pécuniaire ou privative de liberté,même s’il s’agissait d’une broutille. Fi/Hes

DEUX CATALOGUES DE DÉLITS

qu’un les agresse, s’ils veulentrester en Suisse. Car ils ris-quent sinon d’être jugés. Ilsseront des cibles facilespuisque l’initiative les prive deleurs droits. Cette initiativecrée une énorme inégalité en-tre les personnes ayant le pas-seport suisse et celles qui nel’ont pas, puisque ces der-nières seraient jugées uni-quement sur leur passeport etnon pas sur leur situation per-sonnelle. Durant l’apartheid enAfrique du Sud, c’était la cou-leur de peau le critère princi-pal...

■ Les agressions et autres dé-lits doivent tout de mêmeêtre punis, non?

Bien sûr. Les délits doiventêtre jugés, quel que soit l’au-teur. Le problème ici, c’est quel’expulsion est une pénalité enplus, qui ne concerne que lapersonne sans passeportsuisse. Le problème avec cetteinitiative, c’est que les per-sonnes non suisses seraientpunies de 5 à 15 ans d’expul-sion du territoire pour des dé-lits mineurs: ce sont des puni-tions très dures. Si je devaisêtre expulsé, ma vie serait dé-truite. C’est totalement dispro-portionné pour des délits mi-

neurs. C’est exactement ce queveut l’initiative, puisque lesjuges ne seraient plus à mêmede corriger cette disproportion-nalité. Cela viole un principefondamental.

■ Est-ce que cette initiative estaussi dangereuse pour les ci-toyens au passeport suisse?

Oui. L’intimidation faite ainsiaux travailleurs sans passeportsuisse affaiblit directement lessyndicats. Si le principe debase dit de proportionnalitén’est plus valable et que c’estaccepté dans les mœurs, alorsdans peu de temps, d’autresminorités seront dans le viseurde l’UDC, comme les per-sonnes handicapées, les chô-meurs ou encore les bénéfi-ciaires de l’aide sociale. D’unpoint de vue syndical, ça signi-fie concrètement que si cer-tains ne peuvent pas se défen-dre contre de mauvaisesconditions de travail, la pres-sion est d’autant plus grandesur les autres. Markus Fischer/Hes

* Un contrôle de police,quelques instants de somno-lence au volant, sans alcool niaccident: cela entraîne déjàune inscription au casier judi-ciaire.

Andr

é Ne

uhau

s

Manuel Avallone en mars 2006 lors d’une manifestation à Bienne, contre le démantèlement dans les Ateliers CFF: une action de lutte trop risquée si l’initiative passe.

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 02/164 februar 2016

L’initiative de mise en œuvrecite des délits mineurs* qui peu-vent très bien arriver lors d’ac-tions ou de manifestations syndi-cales, comme des infractionspénales menant à une expulsionautomatique, en cas d’existenced’un casier judiciaire.

■ Violation de domicile en re-lation avec les infractions dedommages à la propriété oude vol: « Si Manuel Avallone en-tre dans un bâtiment CFF sans yêtre autorisé, lors d’une actionSEV, cela revient à une violationde domicile. Et s’il spraye « Non àRailfit 2030 » sur une fenêtre,c’est un dommage à la propriété,même s’il réalise un très beaugraffiti! », explique l’avocat zu-richois Marc Spescha.

■ Violence ou menace contreles autorités et les fonction-naires: si les CFF appellent la po-lice en raison d’une action SEV,Manuel Avallone est coupabled’un délit s’il ne se laisse pasmettre dehors de suite, s’il se dé-fend quelque peu. « Entraver letravail des autorités suffit déjà »,explique Marc Spescha, « par

exemple, si on se défend contrel’expulsion du bâtiment en don-nant des coups de pied. »

■ Lésions corporelles sim-ples ou rixe: si on en vient auxmains lors d’une manifestation,par exemple avec les manifes-tants opposants ou avec le per-sonnel de la sécurité privée, çapeut vite dégénérer en bagarre.Manuel Avallone, en tant qu’or-ganisateur, peut être amené à né-gocier ou arbitrer. « On entend parrixe une confrontation d’au moinstrois personnes qui se donnentdes coups, indépendamment dufait que ce soit dans le but d’atta-quer ou de se défendre », expliqueMarc Spescha. « Tout participantest condamnable, même s’il seretire de la bagarre très rapide-ment ». Et les lésions corporellessimples peuvent être des bles-sures relativement légères.

Est-ce que les personnes sanspasseport suisse risquentaussi une expulsion lorsd’une manifestation qui en-trave la circulation?

Dans l’initiative de mise enœuvre, on ne trouve rien à ce pro-

pos (les initiants n’y ont tout sim-plement pas pensé). Dans le pro-jet d’application de l’initiativesur le renvoi des criminelsétrangers (acceptée par lepeuple fin 2010) adopté par leParlement, il y a quelque choseà ce propos: le nouvel article 66adu code pénal cite l’entrave quali-fiée de la circulation publique etl’entrave intentionnelle au servicedes chemins de fer comme infrac-tions menant à l’expulsion. « Qua-lifiée » signifie que la personnemet sciemment des gens endanger. Le juge peut exception-nellement renoncer à une expul-sion lorsque celle-ci mettraitl’étranger dans une situation per-sonnelle grave et que les intérêtspublics à l’expulsion ne l’empor-tent pas sur l’intérêt privé del’étranger à demeurer en Suisse.La loi d’application prévoit en ef-fet une clause de rigueur (principede proportionnalité). C’est la dif-férence essentielle avec l’initia-tive de mise en œuvre, qui exigeune expulsion automatique de lapart du juge, en présence desfaits. Fi/Hes

Expulsion automatique du pays même en cas de délits mineurs

Page 7: Contact sev 2016 02

■ contact.sev: As-tu, toi quiest un secondo sans passe-port suisse et un syndica-liste engagé, un risque par-ticulièrement élevé d’êtreexpulsé, si l’initiative UDCdevait passer?

Manuel Avallone: Oui. Si oncolle à nouveau des autocol-lants sur des locomotives, parexemple. On parlerait alorsd’intrusion causant des dom-mages matériels. Le juge pour-rait estimer que les militantsSEV sont entrés dans les dé-pôts sans autorisation et que

l’adhésif a endommagé lapeinture des locomotives. Etmême si je n’ai pas touché per-sonnellement aux locomotives,je serais responsable de l’ac-tion en tant que vice-président.Cela ne suffirait pas à me faireexpulser, puisque je n’ai pasété jugé durant les dix der-nières années avec emprison-nement ou amende à la clé.Mais si je suis ensuite impli-qué dans une autre action oumanifestation et qu’il y a unebagarre avec du personnel dela sécurité ou que je ne suis

pas exactement les directivesde la police, je risque l’expul-sion automatique. Sans parlerde si je m’enchaîne à une loco-motive...

■ Ne pourrais-tu pas alorsporter l’affaire devant le Tri-bunal fédéral avec l’aide dela protection juridique SEV?Au moins, il y aurait un effetsuspensif...

Oui, et le Tribunal fédéral pour-rait alors automatiquementconfirmer mon renvoi, mêmes’il est totalement dispropor-tionné, puisque le juge devraappliquer l’article fédéral cons-titutionnel de l’initiative demise en œuvre à la lettre.

■ Tu pourrais alors aller jus-qu’à Strasbourg.

Comme l’initiative dit que lesdispositions d’expulsion pri-ment sur les normes du droitinternational qui ne sont pasimpératives, je ne suis pas cer-tain que la Suisse fasse casd’une plainte déposée devantla Cour européenne des droitsde l’homme à Strasbourg, sicelle-ci juge ma plainte rece-vable après des années de pro-cédure. Il n’est pas non pluscertain que cette procédure aitun effet suspensif. Et le faitd’avoir déjà un pied dehors se-rait difficile à vivre psychologi-

quement. Si je devais vraimentquitter la Suisse, j’aurais degrosses difficultés à trouver dutravail en Italie ou en Espagne.Je suis né ici et je ne suis allédans ces pays que pour lesvacances. Ma patrie, c’est laSuisse. Je suis un Suisse sanspasseport à croix blanche.

■ Ne pourrais-tu pas obtenir lepasseport suisse? Sinon, tune pourrais quasi plusexercer ton métier actuel.

Ce serait une solution, oui, carj’aurais de grands risques entant que syndicaliste profes-sionnel. Mais la naturalisationne change rien au fait que cetteinitiative empiète les droits élé-mentaires de notre Etat consti-tutionnel. Notamment le droitqu’un tribunal vérifie la propor-tionnalité d’une peine. Cette ini-tiative est un instrument d’inti-midation pour les personnesconcernées, les menaçant d’ex-pulsion même pour des délitsmineurs, par exemple si ces per-sonnes s’engagent pour défen-dre leurs droits dans des actionssyndicales ou des manifesta-tions. Le message ne peut pasêtre plus clair: taisez-vous etobéissez !

■ L’initiative limite donc lesdroits des résidents sanspasseport suisse, de se dé-

fendre contre l’exploitationà la place de travail?

Exactement. L’initiative va àl’encontre de ce droit et d’au-tres droits de base de ces per-sonnes n’ayant pas de passe-port suisse. C’est déjà difficilepour elles actuellement de sedéfendre contre l’exploitationau travail car elles risquent laperte de leur job et de leur per-mis de séjour. L’initiative lesmet dans une situation encoreplus pénible et leur enlèvequasi tout moyen de se défen-dre. Si une rixe ou des lésionscorporelles simples peuventles faire expulser, ils devrontalors se laisser faire si quel-

L’initiative de mise en œuvre musellerait des syndicalistes sans passeport suisse comme Manuel Avallone

L’initiative de mise en œuvre est un instrument d’intimidation face aux résidents suisses sans passeport àcroix blanche. Ils seraient par exemple déjà menacés d’expulsion, s’ils se retrouvaient en marge d’une ba-garre, dans une confrontation pacifique avec la police ou encore liés à une intrusion d’un domicile ayantoccasionné des dégâts matériels. Ainsi, la participation à une action SEV pourrait se révéler risquée.

« Pour un syndicaliste, lerisque serait important »

«L’initiative crée une énorme inégalité entre lespersonnes ayant le passeport suisse et celles qui nel’ont pas.»

Alex

ande

r Egg

er

Manuel Avallone, vice-présidentSEV, responsable des dossiers CFF.

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6 INTERVIEW contact.sevN° 02/164 februar 2016

Manuel Avallone est né enSuisse en 1962, d’un père italienet d’une maman espagnole. Il estdonc un secondo. Il a grandi àThoune, a appris les métiers dedessinateur en bâtiment et demaçon. De 1985 à 1986, il atravaillé dans l’aide au dévelop-pement au Nicaragua. En 1987, ilest devenu secrétaire syndicaldu SIB dans l’Oberland bernois.De 1991 à 1993, il s’est formécomme enseignant primaire,métier qu’il a exercé parallèle-ment à son travail au SIB. En1999, il est entré au SEV,syndicat dont il est vice-prési-dent depuis 2008. Il vit avec sacompagne à Berne.

BIOL’initiative de mise en œuvre contient dans le premier catalogue desdélits dits moyennement graves à graves, qui mèneraient automati-quement à un renvoi d’au moins 10 ans du territoire suisse. Il y a desdélits relativement mineurs qui sont pourtant cités dans cette liste,comme l’effraction et les dommages à la propriété. L’abus en matièred’assurances sociales et d’aide sociale est une nouvelle infractionqui mène à une expulsion directe, ce que qualifie Marc Spescha detotalement disproportionné: « Ainsi, un secondo qui n’a pas de travail etreçoit de l’argent du chômage serait expulsé automatiquement pour aumoins 10 ans s’il travaille par exemple deux samedis comme livreur depizzas pour un ami et qu’il reçoit 400 francs en fin de mois sansannoncer ce gain intermédiaire à sa caisse de chômage. Le fait qu’ilvive en Suisse depuis toujours, qu’il ait une femme et deux enfants etqu’il ait payé la facture de dentiste de sa fille avec cet argent n’est paspris en compte et ne pourrait pas empêcher l’expulsion. »

Un deuxième catalogue cite des infractions mineures qui mèneraient àl’expulsion automatique (interdiction du territoire suisse durant 5 à 15ans), si la personne a déjà été condamnée au cours des dix annéesprécédentes avec à la clé une peine pécuniaire ou privative de liberté,même s’il s’agissait d’une broutille. Fi/Hes

DEUX CATALOGUES DE DÉLITS

qu’un les agresse, s’ils veulentrester en Suisse. Car ils ris-quent sinon d’être jugés. Ilsseront des cibles facilespuisque l’initiative les prive deleurs droits. Cette initiativecrée une énorme inégalité en-tre les personnes ayant le pas-seport suisse et celles qui nel’ont pas, puisque ces der-nières seraient jugées uni-quement sur leur passeport etnon pas sur leur situation per-sonnelle. Durant l’apartheid enAfrique du Sud, c’était la cou-leur de peau le critère princi-pal...

■ Les agressions et autres dé-lits doivent tout de mêmeêtre punis, non?

Bien sûr. Les délits doiventêtre jugés, quel que soit l’au-teur. Le problème ici, c’est quel’expulsion est une pénalité enplus, qui ne concerne que lapersonne sans passeportsuisse. Le problème avec cetteinitiative, c’est que les per-sonnes non suisses seraientpunies de 5 à 15 ans d’expul-sion du territoire pour des dé-lits mineurs: ce sont des puni-tions très dures. Si je devaisêtre expulsé, ma vie serait dé-truite. C’est totalement dispro-portionné pour des délits mi-

neurs. C’est exactement ce queveut l’initiative, puisque lesjuges ne seraient plus à mêmede corriger cette disproportion-nalité. Cela viole un principefondamental.

■ Est-ce que cette initiative estaussi dangereuse pour les ci-toyens au passeport suisse?

Oui. L’intimidation faite ainsiaux travailleurs sans passeportsuisse affaiblit directement lessyndicats. Si le principe debase dit de proportionnalitén’est plus valable et que c’estaccepté dans les mœurs, alorsdans peu de temps, d’autresminorités seront dans le viseurde l’UDC, comme les per-sonnes handicapées, les chô-meurs ou encore les bénéfi-ciaires de l’aide sociale. D’unpoint de vue syndical, ça signi-fie concrètement que si cer-tains ne peuvent pas se défen-dre contre de mauvaisesconditions de travail, la pres-sion est d’autant plus grandesur les autres. Markus Fischer/Hes

* Un contrôle de police,quelques instants de somno-lence au volant, sans alcool niaccident: cela entraîne déjàune inscription au casier judi-ciaire.

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Manuel Avallone en mars 2006 lors d’une manifestation à Bienne, contre le démantèlement dans les Ateliers CFF: une action de lutte trop risquée si l’initiative passe.

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contact.sevN° 02/164 februar 2016

L’initiative de mise en œuvrecite des délits mineurs* qui peu-vent très bien arriver lors d’ac-tions ou de manifestations syndi-cales, comme des infractionspénales menant à une expulsionautomatique, en cas d’existenced’un casier judiciaire.

■ Violation de domicile en re-lation avec les infractions dedommages à la propriété oude vol: « Si Manuel Avallone en-tre dans un bâtiment CFF sans yêtre autorisé, lors d’une actionSEV, cela revient à une violationde domicile. Et s’il spraye « Non àRailfit 2030 » sur une fenêtre,c’est un dommage à la propriété,même s’il réalise un très beaugraffiti! », explique l’avocat zu-richois Marc Spescha.

■ Violence ou menace contreles autorités et les fonction-naires: si les CFF appellent la po-lice en raison d’une action SEV,Manuel Avallone est coupabled’un délit s’il ne se laisse pasmettre dehors de suite, s’il se dé-fend quelque peu. « Entraver letravail des autorités suffit déjà »,explique Marc Spescha, « par

exemple, si on se défend contrel’expulsion du bâtiment en don-nant des coups de pied. »

■ Lésions corporelles sim-ples ou rixe: si on en vient auxmains lors d’une manifestation,par exemple avec les manifes-tants opposants ou avec le per-sonnel de la sécurité privée, çapeut vite dégénérer en bagarre.Manuel Avallone, en tant qu’or-ganisateur, peut être amené à né-gocier ou arbitrer. « On entend parrixe une confrontation d’au moinstrois personnes qui se donnentdes coups, indépendamment dufait que ce soit dans le but d’atta-quer ou de se défendre », expliqueMarc Spescha. « Tout participantest condamnable, même s’il seretire de la bagarre très rapide-ment ». Et les lésions corporellessimples peuvent être des bles-sures relativement légères.

Est-ce que les personnes sanspasseport suisse risquentaussi une expulsion lorsd’une manifestation qui en-trave la circulation?

Dans l’initiative de mise enœuvre, on ne trouve rien à ce pro-

pos (les initiants n’y ont tout sim-plement pas pensé). Dans le pro-jet d’application de l’initiativesur le renvoi des criminelsétrangers (acceptée par lepeuple fin 2010) adopté par leParlement, il y a quelque choseà ce propos: le nouvel article 66adu code pénal cite l’entrave quali-fiée de la circulation publique etl’entrave intentionnelle au servicedes chemins de fer comme infrac-tions menant à l’expulsion. « Qua-lifiée » signifie que la personnemet sciemment des gens endanger. Le juge peut exception-nellement renoncer à une expul-sion lorsque celle-ci mettraitl’étranger dans une situation per-sonnelle grave et que les intérêtspublics à l’expulsion ne l’empor-tent pas sur l’intérêt privé del’étranger à demeurer en Suisse.La loi d’application prévoit en ef-fet une clause de rigueur (principede proportionnalité). C’est la dif-férence essentielle avec l’initia-tive de mise en œuvre, qui exigeune expulsion automatique de lapart du juge, en présence desfaits. Fi/Hes

Expulsion automatique du pays même en cas de délits mineurs

Page 8: Contact sev 2016 02

POLITIQUE SYNDICALE ......

8contact.sevN° 02/164 februar 2016

De Genève à Lausanne en pas-sant par Fribourg, les sectionsromandes des CFF sont allées àla rencontre du personnel pourfaire signer la pétition contreRailFit.Ce texte demande notammentle maintien des postes néces-saires pour pouvoir faire sontravail correctement. Alors quele trafic augmente et qu’ilpoursuivra sa croissance, lesCFF veulent sabrer dans le per-

sonnel en supprimant plus de900 postes à l’horizon 2020.La pétition connaît un francsuccès puisque plusieurs cen-taines de paraphes ont déjàété récoltés. Cette présence duSEV sur le terrain permet ausside sentir le pouls dans tous lessecteurs. Les réorganisationsperpétuelles et les pertes desavoir et de temps qu’elles en-gendrent contrarient le per-sonnel qui répète à l’envi quela direction est éloignée de sabase.Lundi, nombre de personnesrencontrées ont aussi fait partde méthodes de gestion dupersonnel indéfendables oùl’humain est traité commemoins que rien.La réhumanisation des che-mins de fer est indispensable.C’est l’autre message de labase et du SEV. vbo

Valérie Solano auprès du personnel de nettoyage à Genève.

Francis Rich dans les bureaux de Genève ou près des collègues de la manœuvre.

Cure d’amaigrissement des CFF : la pétition lancée par les sections SEV a du succès auprès des collègues

Les sections SEV sur le terrain

Lundi 1er février, lessections CFF romandessont allées sur le terrainavec les secrétairessyndicaux et le coachdes sections pour ré-colter des signaturescontre RailFit qui pré-voit de supprimer plusde 900 postes aux CFF.

vbo

vbo

Hes

Jean-Pierre Etique et Baptiste Morier étaient à Denges, en visite chez les gens du triage.

vbo

POLITIQUE SYNDICALE

...... 9

contact.sevN° 02/164 februar 2016

Au Centre d’entretien genevois la bonne humeur est de mise...

pour contrer RailFit

Hes

Jean-Pierre Etique à la prise de service à Lausanne Triage.

vbo

Hes

Baptiste Morier en conversation avec Mile Trpkovski, membre ducomité RPV Lausanne Triage.

Page 9: Contact sev 2016 02

POLITIQUE SYNDICALE ......

8contact.sevN° 02/164 februar 2016

De Genève à Lausanne en pas-sant par Fribourg, les sectionsromandes des CFF sont allées àla rencontre du personnel pourfaire signer la pétition contreRailFit.Ce texte demande notammentle maintien des postes néces-saires pour pouvoir faire sontravail correctement. Alors quele trafic augmente et qu’ilpoursuivra sa croissance, lesCFF veulent sabrer dans le per-

sonnel en supprimant plus de900 postes à l’horizon 2020.La pétition connaît un francsuccès puisque plusieurs cen-taines de paraphes ont déjàété récoltés. Cette présence duSEV sur le terrain permet ausside sentir le pouls dans tous lessecteurs. Les réorganisationsperpétuelles et les pertes desavoir et de temps qu’elles en-gendrent contrarient le per-sonnel qui répète à l’envi quela direction est éloignée de sabase.Lundi, nombre de personnesrencontrées ont aussi fait partde méthodes de gestion dupersonnel indéfendables oùl’humain est traité commemoins que rien.La réhumanisation des che-mins de fer est indispensable.C’est l’autre message de labase et du SEV. vbo

Valérie Solano auprès du personnel de nettoyage à Genève.

Francis Rich dans les bureaux de Genève ou près des collègues de la manœuvre.

Cure d’amaigrissement des CFF : la pétition lancée par les sections SEV a du succès auprès des collègues

Les sections SEV sur le terrain

Lundi 1er février, lessections CFF romandessont allées sur le terrainavec les secrétairessyndicaux et le coachdes sections pour ré-colter des signaturescontre RailFit qui pré-voit de supprimer plusde 900 postes aux CFF.

vbo

vbo

Hes

Jean-Pierre Etique et Baptiste Morier étaient à Denges, en visite chez les gens du triage.

vbo

POLITIQUE SYNDICALE

...... 9

contact.sevN° 02/164 februar 2016

Au Centre d’entretien genevois la bonne humeur est de mise...

pour contrer RailFit

Hes

Jean-Pierre Etique à la prise de service à Lausanne Triage.

vbo

Hes

Baptiste Morier en conversation avec Mile Trpkovski, membre ducomité RPV Lausanne Triage.

Page 10: Contact sev 2016 02

fficiellement, la ques-tion posée dans le ca-dre de la votation est

la suivante: est-on pour oucontre la « modification du 26septembre 2014 de la Loi fédé-rale sur le transit routier dansla région alpine (LTRA) (réfec-tion du tunnel routier du Go-thard) ». Si l’on avait voulu pré-senter les choses franchement,n’aurait-on pas demandé:« Est-ce qu’un deuxième tuberoutier doit être percé au Go-thard? » Mais parce que les ci-toyens suisses ont déjà partrois fois refusé ce tunnel, onessaie de le camoufler dansune phrase un peu compliquée.

Les questions primordiales n’ontpas de réponseLa réfection du tunnel routierdu Gothard mentionnée dansla question soumise au voteest vraiment nécessaire. Maisles autres questions à se posersont: quand? comment? et àquel prix? Ce sont des ques-tions centrales qui devraientêtre clarifiées avant la vota-tion. Or cela n’est pas le cas.Non seulement des études pré-sentant toutes sortes de ré-sultats différents sont publiéespar divers groupes d’intérêtsmais en plus, l’Office fédéraldes routes (OFROU) présente

O régulièrement des chiffres etdes faits nouveaux.La partie la plus triste de cettecomédie dramatique est jouéepar la conseillère fédérale Do-ris Leuthard: elle était toutd’abord une adversaire dudeuxième tube puis elle a sou-dain changé de camp et laconstruction du deuxième tubeest devenue partie intégranted’un projet de prestige per-sonnel. Son parti, le PDC, estd’un avis partagé, c’est pour-quoi elle a repoussé la vota-tion après les élections fédéra-les. Mais ceci pourrait avoir uneffet boomerang: les incohé-rences du projet de votation etla faiblesse des arguments enfaveur d’un deuxième tube ap-paraissent de plus en plus clai-rement au fil des discussions.Afin de dissimuler ces lacunes,on présume que la conseillèrefédérale a même interditd’émettre des avis contraires:le CEO des CFF ne doit pas êtreobligatoirement pour ledeuxième tube, mais il ne peutpas non plus dire quoi que cesoit contre. Parmi le Conseild’administration, seul le prési-dent a le droit de parler, tousles autres membres ont l’inter-diction de prendre la parole àce sujet (le représentant dupersonnel au Conseil d’admi-

nistration des CFF Andrea Häm-merle a cependant bravé cetteinterdiction et s’est exprimécontre la construction d’undeuxième tube, cf. interview enpage 12). Parmi les femmesPDC, Doris Leuthard est entre-temps parvenue à obtenir unconsentement en faveur dudeuxième tube.

Sécurité aussi sans tunnel, lienassuré avec le TessinDeux arguments sont surtoutmis en avant dans la campa-gne de votation en faveur d’undeuxième tube: la sécurité, etle lien entre le Tessin et lereste de la Suisse. Toutefois,les deux arguments sont discu-tables: la sécurité serait certesun peu meilleure à l’intérieurdu tunnel si le trafic s’effec-tuait dans un seul sens et surune seule voie; mais seu-lement si le système decompte-gouttes est conservé(ce qui est prévu) et si le traficn’augmente pas. Une augmen-tation du trafic est cependantplus que probable puisqu’il yaura extension de la capacitéde la route, et c’est là que lebât blesse! Selon une étude dubureau de prévention des acci-dents, une augmentation dutrafic de seulement 3% annule-rait tout effet positif sur la sé-

curité. S’il s’agit véritablementd’augmenter la sécurité, nouspouvons trouver des solutionsmeilleures, plus efficaces, plusrapides et moins chères (voirencadré).D’autre part, ce n’est pas vraique le Tessin serait coupé desautres cantons suisses sans ledeuxième tube: la liaison seraen tout temps assurée que l’onsoit à pied, avec un véhiculeprivé (vélo, moto, voiture), encamion, en train naturel-lement, ou même en avion.Grâce au ferroutage, le lien àtravers le Gothard sera mêmemeilleur qu’avec un chantierpour la construction d’undeuxième tube et une ferme-ture du tunnel routier qui pour-rait être malgré tout nécessaire(nous avons présenté le ferrout-age de manière détaillée dansle contact.sev 20/2015.) Pourcouronner le tout, l’OFROUtrouve soudain que la réfec-tion d’urgence qui entraîneraitla fermeture du tunnel n’estplus nécessaire... Pourrait-onparler d’une planification bâ-clée et peu crédible?

Torpillage des NLFAIl y a peu à redire contre la ré-fection du tunnel routier. Maison ne peut tout de même pasen profiter pour étendre en

catimini la capacité de laroute, portant ainsi atteinte àla Constitution. Et cette capa-cité ne pourra qu’augmenteravec un tunnel supplémen-taire. Les partisans dudeuxième tube le savent trèsbien, par exemple le conseil-ler national Ulrich Giezendan-ner qui, tel le prophète, an-nonce qu’avec la constructiond’un deuxième tube, les bou-chons d’été au Gothard serontbientôt de l’histoire ancienne.Comment cela serait-il pos-sible sans augmenter la capa-cité? Un deuxième tube attire-rait indubitablement plus detrafic, et cela occasionneraitde nouveaux bouchons au Go-thard mais aussi ailleurs surle réseau routier suisse. (Lafin des bouchons au Gotharda déjà été promise avant l’ou-verture du tunnel autoroutieren 1980. Nous savons ce quecela a donné.)

Pollution programméeLe Tessin souffre aujourd’huidéjà du trafic à moteur, sur-tout celui des poids-lourds. Lapollution de l’air atteint par-fois des seuils critiques et lebruit réduit la qualité de vie lelong de l’autoroute. Le trans-

Non au deuxième tube routier au Gothard

Ce deuxième tubeest un vrai leurrePour la votation sur la réfection du tunnel du Gothard une seule chose est sûre: le tunnel routier doit êtreassaini. Toute autre assertion déclenche une multitude d’avis différents et d’allégations ainsi que beau-coup d’insécurité et de déclarations contradictoires. Pour un citoyen ou une citoyenne responsable, laseule solution est donc de refuser le projet mis en vote en mentionnant: « Retour à l’expéditeur! » Car cequi nous est présenté comme une simple adaptation de la loi n’est rien d’autre qu’une tentative d’im-poser dans la Constitution ce deuxième tunnel routier qui a déjà été plusieurs fois refusé.

«Le peuple suisse a investi 20 milliards dans lesNLFA. Un investissement supplémentaire au Gothard

ferait concurrence aux NLFA et réduirait leurrentabilité.»

Andrea Hämmerle, ancien Conseiller national et membre SEV SBB

Suite en page 12

......

10 DOSSIER contact.sevN° 02/164 februar 2016

..

La construction d’un deuxième tube au Gothard transformerait la Suisse en couloir infernal avec un déferlement de camions en transit sur la route au lieu du rail.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 02/164 februar 2016

Rappelons-nous le terrible incendiedu 24 octobre 2001 dans le tunneldu Gothard qui s’est soldé par ledécès de 11 personnes. Cettecatastrophe sert aujourd’huid’argument en faveur du deuxièmetube. Avec raison?

L’accident a eu lieu à cause d’unchauffeur de camion en étatd’ébriété qui a touché la paroi dutunnel et s’est retrouvé sur la voieopposée, où un camionneur quivenait en sens inverse a tenté del’éviter, causant «seulement» unecollision latérale. Suite à cela, l’undes deux réservoirs des camionss’est fendu et l’essence s’estrépandue sur la route. Puis uncâble électrique endommagé acausé un court-circuit et lemélange de diesel et de gaz dansl’air a pris feu. Les deux camionsse sont trouvés pris dans lesflammes et le feu s’est très viterépandu à sept autres véhicules. Lemanque d’air a conduit au décèsdu chauffeur qui a causé l’accidentet de dix autres automobilistes.Bref, la catastrophe n’a pas étécausée par une collision frontale! Ilen va de même pour l’incendie de

1999 dans le tunnel des Tauern enAutriche: dans ce tunnel de 6,5 kmde long, qui à l’époque ne comptaitqu’un seul tube, roulait très tôt lematin un camionneur très fatigué.Il a foncé dans une colonne devoitures arrêtées et les voitures sesont embouties les unes les autres,puis un autre camion a été touché,qui transportait un chargement desprays hautement explosifs. Douzepersonnes ont perdu la vie dansce terrible incendie.

Les accidents graves ne sont pasà exclure même s’il n’y a pas detrafic en sens inverse. Citonsl’exemple du drame de Sierre où,dans un tunnel à quatre voies etdeux tubes séparés, 28 passagersd’un bus ont péri en mars 2012.On n’a jamais pu déterminer lescauses mais l’aire de stationne-ment d’urgence (dans une légèrecourbe le bus a heurté la paroi dedroite du tunnel puis percuté lemur terminant l’aire de station-nement) et la grande vitesse dubus (presque 100 km/h) ontfortement contribué à la violencede l’impact. Dans le tunnel duMont-Blanc entre la France et

l’Italie, un camion a aussi pris feuen 1999, causant 41 morts.Concernant l’accident du Gothard,la mauvaise aération a étécritiquée, ainsi que le nombreinsuffisant de niches anti-incendieset une organisation catastrophiquedes compagnies de secours.

La plupart des automobilistes ontpeur surtout des collisions frontaleset des incendies lorsqu’ils traversentun tunnel, mais ce ne sont cepen-dant pas les seuls dangers.L’argument principal des partisansdu 2e tube, la sécurité, n’est pasrecevable. Certes, un deuxièmetube dans lequel le trafic seraitlimité à une seule voie (commecela est prévu pour l’instant)augmenterait un peu la sécurité.Mais le tunnel routier du Gothardest aujourd’hui déjà beaucoupplus sûr qu’à l’époque de l’incen-die. L’aération a été améliorée,les véhicules en surchauffe sontdétectés automatiquement pardes «portails thermiques» devantles deux entrées du tunnel et ilssont interceptés (le portail sud esten fonction depuis 2013 et leportail nord depuis quelques

semaines). Le système decompte-gouttes règle le nombrede camions qui empruntent letunnel. Grâce à ces mesures, lenombre d’accidents dans le tunnela pu être maintenu en dessous dela dizaine alors qu’auparavant, ondénombrait jusqu’à 68 accidents.Et heureusement, pour la plupartdes accidents, il ne s’agit que detôles froissées.

Le système de compte-gouttescontribue fortement à limiter lesaccidents car le plus grand desdangers reste la densité du trafic.En d’autres termes: moins detrafic = moins d’accidents... quoide plus logique! Le mieux pourgagner en sécurité serait donc deréaliser un transfert conséquentdu trafic de la route au rail.Aujourd’hui déjà, certainschargements dangereux parexemple ne peuvent être transpor-tés à travers les Alpes que par lerail, ceci aussi bien au Gothardque dans les autres voies transal-pines, et les choses doivent resterainsi, entre autres pour éviter unretour vers la route, comme l’écritle Conseil fédéral. On pourrait

encore augmenter la sécurité eninstallant une glissière de sécuritécentrale escamotable, en introdui-sant (et en la rendant obligatoireà l’avenir) une meilleure basetechnique des véhicules commepar exemple les systèmes d’alertede franchissement de ligne et dedistance, et en limitant la vitesse(aujourd’hui la limite est fixée à80 km/h, avec une vitessemaximale de 60 km/h la traverséeserait prolongée de 4 minutes).Par contre, un nouveau tunnelaurait des répercussions négati-ves sur la sécurité car uneaugmentation du trafic signifieraitplus d’accidents. Et comme ledeuxième tunnel ne serait pasutilisé à double sens seulementdurant l’assainissement maisaussi lors de perturbations del’exploitation ou en cas d’accidentdans un des tubes, des collisionsseraient envisageables car lesautomobilistes seraient surpris devoir tout à coup des voitures veniren sens inverse. pan/mv

D’autres solutions, meilleures qu’un deuxième tube, pour assurer la sécurité dans le tunnel du Gothard

Page 11: Contact sev 2016 02

fficiellement, la ques-tion posée dans le ca-dre de la votation est

la suivante: est-on pour oucontre la « modification du 26septembre 2014 de la Loi fédé-rale sur le transit routier dansla région alpine (LTRA) (réfec-tion du tunnel routier du Go-thard) ». Si l’on avait voulu pré-senter les choses franchement,n’aurait-on pas demandé:« Est-ce qu’un deuxième tuberoutier doit être percé au Go-thard? » Mais parce que les ci-toyens suisses ont déjà partrois fois refusé ce tunnel, onessaie de le camoufler dansune phrase un peu compliquée.

Les questions primordiales n’ontpas de réponseLa réfection du tunnel routierdu Gothard mentionnée dansla question soumise au voteest vraiment nécessaire. Maisles autres questions à se posersont: quand? comment? et àquel prix? Ce sont des ques-tions centrales qui devraientêtre clarifiées avant la vota-tion. Or cela n’est pas le cas.Non seulement des études pré-sentant toutes sortes de ré-sultats différents sont publiéespar divers groupes d’intérêtsmais en plus, l’Office fédéraldes routes (OFROU) présente

O régulièrement des chiffres etdes faits nouveaux.La partie la plus triste de cettecomédie dramatique est jouéepar la conseillère fédérale Do-ris Leuthard: elle était toutd’abord une adversaire dudeuxième tube puis elle a sou-dain changé de camp et laconstruction du deuxième tubeest devenue partie intégranted’un projet de prestige per-sonnel. Son parti, le PDC, estd’un avis partagé, c’est pour-quoi elle a repoussé la vota-tion après les élections fédéra-les. Mais ceci pourrait avoir uneffet boomerang: les incohé-rences du projet de votation etla faiblesse des arguments enfaveur d’un deuxième tube ap-paraissent de plus en plus clai-rement au fil des discussions.Afin de dissimuler ces lacunes,on présume que la conseillèrefédérale a même interditd’émettre des avis contraires:le CEO des CFF ne doit pas êtreobligatoirement pour ledeuxième tube, mais il ne peutpas non plus dire quoi que cesoit contre. Parmi le Conseild’administration, seul le prési-dent a le droit de parler, tousles autres membres ont l’inter-diction de prendre la parole àce sujet (le représentant dupersonnel au Conseil d’admi-

nistration des CFF Andrea Häm-merle a cependant bravé cetteinterdiction et s’est exprimécontre la construction d’undeuxième tube, cf. interview enpage 12). Parmi les femmesPDC, Doris Leuthard est entre-temps parvenue à obtenir unconsentement en faveur dudeuxième tube.

Sécurité aussi sans tunnel, lienassuré avec le TessinDeux arguments sont surtoutmis en avant dans la campa-gne de votation en faveur d’undeuxième tube: la sécurité, etle lien entre le Tessin et lereste de la Suisse. Toutefois,les deux arguments sont discu-tables: la sécurité serait certesun peu meilleure à l’intérieurdu tunnel si le trafic s’effec-tuait dans un seul sens et surune seule voie; mais seu-lement si le système decompte-gouttes est conservé(ce qui est prévu) et si le traficn’augmente pas. Une augmen-tation du trafic est cependantplus que probable puisqu’il yaura extension de la capacitéde la route, et c’est là que lebât blesse! Selon une étude dubureau de prévention des acci-dents, une augmentation dutrafic de seulement 3% annule-rait tout effet positif sur la sé-

curité. S’il s’agit véritablementd’augmenter la sécurité, nouspouvons trouver des solutionsmeilleures, plus efficaces, plusrapides et moins chères (voirencadré).D’autre part, ce n’est pas vraique le Tessin serait coupé desautres cantons suisses sans ledeuxième tube: la liaison seraen tout temps assurée que l’onsoit à pied, avec un véhiculeprivé (vélo, moto, voiture), encamion, en train naturel-lement, ou même en avion.Grâce au ferroutage, le lien àtravers le Gothard sera mêmemeilleur qu’avec un chantierpour la construction d’undeuxième tube et une ferme-ture du tunnel routier qui pour-rait être malgré tout nécessaire(nous avons présenté le ferrout-age de manière détaillée dansle contact.sev 20/2015.) Pourcouronner le tout, l’OFROUtrouve soudain que la réfec-tion d’urgence qui entraîneraitla fermeture du tunnel n’estplus nécessaire... Pourrait-onparler d’une planification bâ-clée et peu crédible?

Torpillage des NLFAIl y a peu à redire contre la ré-fection du tunnel routier. Maison ne peut tout de même pasen profiter pour étendre en

catimini la capacité de laroute, portant ainsi atteinte àla Constitution. Et cette capa-cité ne pourra qu’augmenteravec un tunnel supplémen-taire. Les partisans dudeuxième tube le savent trèsbien, par exemple le conseil-ler national Ulrich Giezendan-ner qui, tel le prophète, an-nonce qu’avec la constructiond’un deuxième tube, les bou-chons d’été au Gothard serontbientôt de l’histoire ancienne.Comment cela serait-il pos-sible sans augmenter la capa-cité? Un deuxième tube attire-rait indubitablement plus detrafic, et cela occasionneraitde nouveaux bouchons au Go-thard mais aussi ailleurs surle réseau routier suisse. (Lafin des bouchons au Gotharda déjà été promise avant l’ou-verture du tunnel autoroutieren 1980. Nous savons ce quecela a donné.)

Pollution programméeLe Tessin souffre aujourd’huidéjà du trafic à moteur, sur-tout celui des poids-lourds. Lapollution de l’air atteint par-fois des seuils critiques et lebruit réduit la qualité de vie lelong de l’autoroute. Le trans-

Non au deuxième tube routier au Gothard

Ce deuxième tubeest un vrai leurrePour la votation sur la réfection du tunnel du Gothard une seule chose est sûre: le tunnel routier doit êtreassaini. Toute autre assertion déclenche une multitude d’avis différents et d’allégations ainsi que beau-coup d’insécurité et de déclarations contradictoires. Pour un citoyen ou une citoyenne responsable, laseule solution est donc de refuser le projet mis en vote en mentionnant: « Retour à l’expéditeur! » Car cequi nous est présenté comme une simple adaptation de la loi n’est rien d’autre qu’une tentative d’im-poser dans la Constitution ce deuxième tunnel routier qui a déjà été plusieurs fois refusé.

«Le peuple suisse a investi 20 milliards dans lesNLFA. Un investissement supplémentaire au Gothard

ferait concurrence aux NLFA et réduirait leurrentabilité.»

Andrea Hämmerle, ancien Conseiller national et membre SEV SBB

Suite en page 12

......

10 DOSSIER contact.sevN° 02/164 februar 2016

..

La construction d’un deuxième tube au Gothard transformerait la Suisse en couloir infernal avec un déferlement de camions en transit sur la route au lieu du rail.

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 02/164 februar 2016

Rappelons-nous le terrible incendiedu 24 octobre 2001 dans le tunneldu Gothard qui s’est soldé par ledécès de 11 personnes. Cettecatastrophe sert aujourd’huid’argument en faveur du deuxièmetube. Avec raison?

L’accident a eu lieu à cause d’unchauffeur de camion en étatd’ébriété qui a touché la paroi dutunnel et s’est retrouvé sur la voieopposée, où un camionneur quivenait en sens inverse a tenté del’éviter, causant «seulement» unecollision latérale. Suite à cela, l’undes deux réservoirs des camionss’est fendu et l’essence s’estrépandue sur la route. Puis uncâble électrique endommagé acausé un court-circuit et lemélange de diesel et de gaz dansl’air a pris feu. Les deux camionsse sont trouvés pris dans lesflammes et le feu s’est très viterépandu à sept autres véhicules. Lemanque d’air a conduit au décèsdu chauffeur qui a causé l’accidentet de dix autres automobilistes.Bref, la catastrophe n’a pas étécausée par une collision frontale! Ilen va de même pour l’incendie de

1999 dans le tunnel des Tauern enAutriche: dans ce tunnel de 6,5 kmde long, qui à l’époque ne comptaitqu’un seul tube, roulait très tôt lematin un camionneur très fatigué.Il a foncé dans une colonne devoitures arrêtées et les voitures sesont embouties les unes les autres,puis un autre camion a été touché,qui transportait un chargement desprays hautement explosifs. Douzepersonnes ont perdu la vie dansce terrible incendie.

Les accidents graves ne sont pasà exclure même s’il n’y a pas detrafic en sens inverse. Citonsl’exemple du drame de Sierre où,dans un tunnel à quatre voies etdeux tubes séparés, 28 passagersd’un bus ont péri en mars 2012.On n’a jamais pu déterminer lescauses mais l’aire de stationne-ment d’urgence (dans une légèrecourbe le bus a heurté la paroi dedroite du tunnel puis percuté lemur terminant l’aire de station-nement) et la grande vitesse dubus (presque 100 km/h) ontfortement contribué à la violencede l’impact. Dans le tunnel duMont-Blanc entre la France et

l’Italie, un camion a aussi pris feuen 1999, causant 41 morts.Concernant l’accident du Gothard,la mauvaise aération a étécritiquée, ainsi que le nombreinsuffisant de niches anti-incendieset une organisation catastrophiquedes compagnies de secours.

La plupart des automobilistes ontpeur surtout des collisions frontaleset des incendies lorsqu’ils traversentun tunnel, mais ce ne sont cepen-dant pas les seuls dangers.L’argument principal des partisansdu 2e tube, la sécurité, n’est pasrecevable. Certes, un deuxièmetube dans lequel le trafic seraitlimité à une seule voie (commecela est prévu pour l’instant)augmenterait un peu la sécurité.Mais le tunnel routier du Gothardest aujourd’hui déjà beaucoupplus sûr qu’à l’époque de l’incen-die. L’aération a été améliorée,les véhicules en surchauffe sontdétectés automatiquement pardes «portails thermiques» devantles deux entrées du tunnel et ilssont interceptés (le portail sud esten fonction depuis 2013 et leportail nord depuis quelques

semaines). Le système decompte-gouttes règle le nombrede camions qui empruntent letunnel. Grâce à ces mesures, lenombre d’accidents dans le tunnela pu être maintenu en dessous dela dizaine alors qu’auparavant, ondénombrait jusqu’à 68 accidents.Et heureusement, pour la plupartdes accidents, il ne s’agit que detôles froissées.

Le système de compte-gouttescontribue fortement à limiter lesaccidents car le plus grand desdangers reste la densité du trafic.En d’autres termes: moins detrafic = moins d’accidents... quoide plus logique! Le mieux pourgagner en sécurité serait donc deréaliser un transfert conséquentdu trafic de la route au rail.Aujourd’hui déjà, certainschargements dangereux parexemple ne peuvent être transpor-tés à travers les Alpes que par lerail, ceci aussi bien au Gothardque dans les autres voies transal-pines, et les choses doivent resterainsi, entre autres pour éviter unretour vers la route, comme l’écritle Conseil fédéral. On pourrait

encore augmenter la sécurité eninstallant une glissière de sécuritécentrale escamotable, en introdui-sant (et en la rendant obligatoireà l’avenir) une meilleure basetechnique des véhicules commepar exemple les systèmes d’alertede franchissement de ligne et dedistance, et en limitant la vitesse(aujourd’hui la limite est fixée à80 km/h, avec une vitessemaximale de 60 km/h la traverséeserait prolongée de 4 minutes).Par contre, un nouveau tunnelaurait des répercussions négati-ves sur la sécurité car uneaugmentation du trafic signifieraitplus d’accidents. Et comme ledeuxième tunnel ne serait pasutilisé à double sens seulementdurant l’assainissement maisaussi lors de perturbations del’exploitation ou en cas d’accidentdans un des tubes, des collisionsseraient envisageables car lesautomobilistes seraient surpris devoir tout à coup des voitures veniren sens inverse. pan/mv

D’autres solutions, meilleures qu’un deuxième tube, pour assurer la sécurité dans le tunnel du Gothard

Page 12: Contact sev 2016 02

......

12 DOSSIERcontact.sevN° 02/164 februar 2016

Dire non, pour maintenir la

ligne de faîte du Gothard

Avec l’ouverture programmée du

tunnel de base du Gothard, on se

demande toujours ce qu’il va

advenir de la ligne de faîte. Bien

que peu de monde ait pour

l’instant proposé sérieusement la

fermeture de cette ligne, il y a

bien sûr des préoccupations en

particulier au niveau des coûts

pour l’entretien des voies et

l’exploitation de cette ligne de

montagne. Le numéro de janvier

de la «Schweizer Eisenbahn-Re-

vue» cite l’Office fédéral des

transports qui fait la sourde

oreille à toute demande de

subvention des CFF.

La baisse du trafic consécutive à

l’ouverture du tunnel de base

fera inévitablement décroître les

recettes de la ligne de faîte

augmentant de fait la pression

pour une maîtrise des coûts.

Il va de soi qu’une hausse du

trafic, et donc des recettes,

feraient disparaître ces inquié-

tudes. Une hausse des recettes

par exemple grâce à la mise en

place du transfert des marchan-

dises de la route au rail, avec le

recours nécessaire à la ligne de

montagne.

Pas besoin d’être prophète pour

imaginer que l’augmentation de

l’infrastructure routière favorise-

rait d’autres réflexions et la ligne

de faîte en ferait les frais.

Pas besoin non plus d’être

magicien pour imaginer quelles

en seraient les conséquences

pour la Léventine et la vallée de

la Reuss, notamment pour

l’emploi dépendant de l’exploita-

tion de la ligne de faîte.

Voici donc, si besoin, un ultérieur

argument pour glisser dans les

urnes un NON au 2e tube

autoroutier. Gi/Hes

En faveur de la Léventine et du canton d’Uri

Il est rare qu’un projet aussi peumûr arrive en votation. On parleici du changement de loi quipermettrait la construction d’unsecond tube routier au Gothard.Et ce, bien qu’il soit déjà passédans les deux chambres. Ondiscute sur des bases quichangent toujours, et l’estima-tion des coûts y relative estégalement très variable.Alors que la discussion s’orientesur le sens et la constitutionna-lité d’un tel projet, des idéesquelque peu fantasques arriventmaintenant dans la presse,comme par exemple le réseausouterrain de transportsmarchandises. Ou encore l’idéeassez ancienne d’utiliser uneroute alternative prévoyant untunnel bien plus court, partantd’en dessus d’Hospental.Ce sont bien sûr des réflexionsintéressantes d’ingénieurs.Mais le fait est que le tunnel debase ferroviaire entrera en

service dans quelques mois.Même l’Office fédéral desroutes a estimé que l’on pouvaitencore attendre un peu pourassainir le tunnel routier. Enutilisant intelligemment cetemps à disposition pouraccumuler des infos surdifférentes expériences. Pourune politique de transportefficace. Et pour un projetd’assainissement conforme à laConstitution, sans augmentationde la capacité.Le SEV s’est prononcé pourcette option. C’est aussi laposition de la base du syndicat.Ce mardi 2 février, de nombreuxmembres ont pris part à unegrande distribution de flyersdans les gares, pour appeler àvoter non.

Peter Anliker/Hes

COMMENTAIREInutile, malhonnête et trop cher

■ contact.sev: Andrea Hämmer-le, tu fais certainement par-tie des opposants au deuxiè-me tube au Gothard, en tantque cofondateur de l’Initia-tive des Alpes. Qu’est-ce quit’a décidé à t’exprimer mal-gré les directives très clairesappelant les membres duConseil d’administration desCFF à ne pas s’exprimer à cesujet ?

Andrea Hämmerle: Je suis co-fondateur de l’Initiative desAlpes, ancien conseiller natio-nal et politicien spécialisédans les transports. Je suismaintenant un citoyen et c’esten tant que citoyen que jem’exprime à propos dudeuxième tube. Non pas entant que membre du Conseild’administration des CFF. C’estle président qui est respon-sable de communiquer les dé-cisions du Conseil d’adminis-tration.

■ Quel est selon toi l’argu-ment le plus flagrant en dé-faveur de ce projet?

Il y a trois arguments princi-paux: premièrement, le deuxiè-

me tube augmente considéra-blement les capacités, et celava à l’encontre de la Constitu-tion. C’est une autre questionde savoir si on en a l’utilité, cequi est certain c’est que ça aug-mente la capacité. Deuxiè-mement, la Suisse a investi 20milliards dans la NLFA. Et uninvestissement supplémentaireau Gothard concurrencerait laligne ferroviaire et diminueraitsa rentabilité. Troisièmementla pression pour ouvrir ledeuxième tube après l’assainis-sement serait énorme, au ni-veau politique, aussi bien enSuisse qu’en Europe.

■ Pour toi, en tant que Gri-son, il serait pourtant

mieux que tous les camionsne passent pas par le SanBernardino!

Je pense en premier lieu au ni-veau national et à long terme,et non pas dans une optiqueuniquement grisonne. Je suisaussi convaincu que le cantondes Grisons ne profiterait pas, àlong terme, d’un nouveau tubeau Gothard. pan/Hes

Andrea Hämmerle, 69 ans, est ju-riste et paysan bio et vit à Pratval(GR). De 1991 à 2011, il a été conseil-ler national. Il est membre du SEV etreprésentant du personnel au Con-seil d’administration des CFF.

Andrea Hämmerle n’ac-cepte pas de se taire.Des membres SEV ontcritiqué le fait qu’il nese déclare pas contre ledeuxième tube. Il nepeut laisser passer cela.

« Un projet anticonstitutionnel »Trois questions à Andrea Hämmerle

fert du trafic est la bonne so-lution. Grâce au nouveautunnel ferroviaire, le Tessin serapproche de la Suisse alle-mande. Il s’agit de saisir cettechance de développer le tou-risme et d’éviter de détériorerles lieux par une recrudes-cence des nuisances.

Réserve de capacitéLe tunnel actuel a une capa-cité de 1000 unités de voitu-res particulières par heure, uncamion équivalant à 3 unités.Le système de compte-gouttes laisse passer au maxi-mum 150 camions par heureet par sens de traversée, lacapacité est donc de 5000 ca-mions par jour. En 2014, il y aeu en moyenne 2257 camionspar jour, le tunnel n’est dèslors pas complètement saturéaujourd’hui. La situation estproblématique à certaines pé-riodes comme les départs envacances. Mais sur certainesautoroutes de Suisse et dansquelques agglomérations, leproblème est bien pire qu’auGothard. Si l’on réfléchit àlong terme, pourquoi donnerl’argent au Gothard alors qu’il ya d’autres endroits où des pro-blèmes plus grands ne trouventpas de solution par manque demoyens financiers?

Le deuxième tube existe déjàLe tunnel de base du Gothardsera inauguré en juin, ledeuxième tube existe doncdéjà! On se réjouit beaucoupde l’ouverture de ce tunnel, laruée sur le voyage inauguralle montre. Il s’agit donc degarder son sang-froid: seul unNon le 28 février nous donne-ra une vraie chance d’appré-cier les répercussions du nou-veau tunnel ferroviaire et deplanifier sérieusement la ré-fection du tunnel routier. Leprojet soumis au vote n’a pasété préparé avec sérieux. Lescheminots aussi se réjouissentde l’ouverture du tunnel desNLFA, c’est pourquoi ils disentNon au deuxième tube routier!

Peter Anliker/mv

Suite de la page 10

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ACTU ......

13contact.sevN° 02/164 février 2016

Barbara Schraner (ZSG), res-ponsable de branche avec Pa-trick Clot (CGN), – ce dernier adû déclarer forfait cette foispour cause de «ménisque ré-calcitrant» – et Roger Maurer,secrétaire, ont eu le plaisir desaluer des délégués de toutesles sections de marins, du Lé-man au lac de Constance, desmers intérieures de Suisse alé-manique et de Suisse romandejusqu’au deux lacs tessinois. Leprogramme était riche d’un in-téressant mélange de thèmes,pour le plus grand intérêt desprofessionnels de nos lacs.

Nous visons les 11 000 !Roger Maurer a rappelé quesans le syndicat, les conditionsde travail seraient moinsbonnes; grâce à lui nous avonsla protection juridique, la soli-darité et la codécision politi-que. Il y a de bons argumentspour adhérer. La VPT est unesous-fédération SEV forte, ellevise les 11 000 membres ! J’enappelle à chacune et chacunpour recruter activement sur saplace de travail. Mais Maurer aaussi rappelé que les membresdoivent sentir un comité desection présent si on veut lesgarder au SEV.

Conditions de travail souspressionLes résultats des négociationssalariales de diverses sectionsont été présentés. Là où desaugmentations ont pu être ob-tenues, elles ont dû être« achetées » avec des augmen-tations de la durée du travail.Le SwissPass n’a pas été intro-

duit partout avec le même suc-cès. Et il n’y a que les touristespour croire que le travail sur unbateau est toujours peinard.La grande parade des uni-formes a soulevé beaucoupd’intérêt : Qu’y a-t-il dans l’of-fre ? Quand peut-on renoncer àla cravate et quand doit-onmettre la casquette ? Qui paieles uniformes et qui les net-toie ? Des questions qui se po-sent au personnel navigantdans son quotidien. Les échan-ges de points de vue avec lescollègues des autres lacs ontdonné des idées pratiques àmettre en œuvre pour son pro-pre travail. Les règlements ontété comparés, les modèles depolos évalués et les adressesde fournisseurs de blousonséchangées : les gens des entre-prises de navigation s’intéres-sent à fond à leur travail! pan/sa

Outre les points habi-tuels de l’ordre du jour,la Journée de la naviga-tion s’est penchée surles premières expé-riences avec le Swiss-Pass et les uniformes. Lavisite du « MS 2017 » enconstruction a constituéle « bouquet ».

Alors quel uniforme ?La journée de la navigation à Lucerne

pan.

Chemise à courtes manches version « Untersee et Rhin », derrièred’autres uniformes.

Dans un poème, Wolf Bier-mann écrit « le travail au chan-tier naval donne le moral ».Mais pour un futur navigateurc’est un plaisir particulier depouvoir admirer la construc-tion d’un bateau. Ce sont l’in-génieur en construction navaleDavid Müller et le chef de pro-jet Thomas Wey qui ont offertcette possibilité de visiter lebateau qui porte encore le nom« technique » de « MS 2017 »sur le chantier de la Shiptec.Celui qui travaille sur un ba-teau a coutume d’examiner de

près comment ces centainesde tonnes de métal sont as-semblées. Le « MS 2017 » estactuellement à un stade inté-ressant : la charpente laissedéjà deviner l’allure du bateauterminé mais le bordage n’estpas encore réalisé, ce qui per-met un coup d’œil norma-lement impossible dans les en-

trailles. Les membres SEV sesont laissés conduire à traversla carcasse du bateau, de laquille au pont supérieur, etleur soif de savoir a été étan-chée par des guides experts.Cette journée intéressante atrouvé sa conclusion dans unsympathique souper sur le« MS Gotthard ». pan/sa

Pour les participants etparticipantes à la jour-née de la navigation, lavisite du chantier navala été un régal particu-lier.

Visite de chantierSur le chemin du « MS 2017 »

pan.

Un bateau en devenir – le secrétaire syndical Baptiste Morier avecsa casquette et sa présentation humoristique des uniformes.

D’Alessandro a souligné sonplaisir de voir autant de partici-pant-e-s à cette journée. Labranche de la navigation estpeut-être de taille réduitemais, pour la participation, ellecompte parmi les toutes gran-des. La VPT a bien grandi cesdernières années, le défi restetoutefois de conserver cesmembres au syndicat – aussijusqu’après la retraite. Les sec-tions SEV et les groupes depensionnés offrent un appuisur le plan social à leurs mem-bres – ainsi qu’aux veuves etaux veufs après le décès du oude la collègue. Nous devonscommuniquer encore mieux àce sujet!

Elections du 25 maiGilbert D’Alessandro a déjàprojeté un regard sur l’Assem-blée des délégués de la sous-

fédération du 25 mai où le Co-mité central devra être élu.

Branche «idyllique»Barbara Spalinger a qualifié labranche de la navigation de «laplus idyllique» : il n’y a pasd’appels d’offre, peu d’agres-sions, moins de concurrenceinternationale que dans les au-tres branches – une exceptiontessinoise toutefois pour ledernier point. Il y a tout demême des problèmes: les sa-laires sont sous pression.

Contre le 2e tube routier etl’initiative de mise en œuvreBarbara Spalinger a profité del’occasion pour jeter un regard«par-dessus bord»: elle a ap-pelé à voter NON au 2e tuberoutier au Gothard et n’a paseu de mots assez durs enversla soi-disant initiative de miseen œuvre qui conduirait laSuisse à se retrouver sous ladictature d’un parti: « Ce partiqui continuera à se préoccuperde moins en moins de nous »déclara-t-elle. Elle a prié lesdélégués de refuser les deuxobjets lors des votations du28 février. pan/sa

SEV en forceComme de coutume, lavice-présidente BarbaraSpalinger, responsabledes ETC, et GilbertD’Alessandro, présidentcentral VPT, ont apportédes salutations et desinformations.

Le bonjour du SEV et de la VPT

Page 14: Contact sev 2016 02

......

14 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 02/164 februar 2016

Il y a deux années, une toutepetite majorité a dit oui à l’ini-tiative « contre l’immigrationde masse ». Il devint alors rapi-dement évident que ses effetsn’avaient été discutés aupara-vant que superficiellement. Ilne faut pas que cela se répèteavec l’initiative de mise enœuvre.

Abus en matière d’aide socialeet d’assurances sociales: unnouveau crimeL’initiative de mise en œuvrene garantirait que l’expulsionrapide de Suisse des criminelsétrangers. Selon ses auteurs...En réalité cependant, elle au-rait des effets beaucoup plusvastes, ce qui aurait des con-séquences négatives pournous tous. Elle viole de fait desprincipes essentiels de notrevie commune en société,comme les droits humains etl’examen par le ou la juge desdécisions prononcées. L’initia-tive de mise en œuvre auraittoutefois aussi des effets surnotre système de sécurité so-ciale. A cause d’elle, notreConstitution contiendrait unenouvelle infraction: l’abus enmatière d’aide sociale etd’assurances sociales. Maisqu’est-ce donc? Et qui peuts’en rendre coupable?Une chose est claire: qui-conque touche des prestationsd’assurances sociales de ma-nière illégitime doit être puni.

Notre droit des assurances so-ciales connaît déjà un grandnombre de dispositions péna-les qui punissent sévèrementles coupables. Notre Code pé-nal aussi sanctionne durementles escroqueries. Et la législa-tion d’application de l’initiativepour l’expulsion des criminelsétrangers décidée par le Par-lement fédéral prévoit le délitd’abus en matière d’aide so-ciale et d’assurances sociales.Cependant, avec l’initiative demise en œuvre, ce dernier de-vient un crime. Un crime qui nepeut toutefois être commis quepar des personnes de nationa-lité étrangère. En effet, la nou-velle disposition constitution-nelle sur l’abus en matièred’aide sociale et d’assurancessociales s’adresse exclusive-ment à ces dernières. Si bienque tout le monde ne seraitplus égal devant la loi enSuisse. Ce qui ferait de laSuisse un Etat de non-droit.

Le médecin allemand oublie uneannonce. Expulsé !Un ou une ressortissant(e)étranger qui se rend coupabled’un abus en matière d’aidesociale et d’assurances socia-les devrait être automati-quement expulsé, à partir dumoment où le montant dudommage est de 300 francs.Sans concession aucune pos-sible. Une seule infraction suf-firait. Et celui qui croit que seu-les les personnes qui auronttriché avec l’AI ou les conduc-teurs de BMW à l’aide socialeseraient dans le collimateur dela justice se trompe. L’initiativede mise en œuvre définit aussides délits mineurs commeétant des abus en matièred’aide sociale et d’assurancessociales. Dès qu’une presta-tion sociale serait touchée demanière illégitime, on serait enprésence d’un tel abus. L’exis-tence de malveillance, d’undessein d’enrichissement oud’astuces vicieuses ne seraitpas nécessaire pour qu’il y aitce genre d’abus. L’inattentionou la méconnaissance du droitsuffiraient. Or, étant donné lacomplexité de notre système

de sécurité sociale, la percep-tion illégitime d’une prestationd’une assurance sociale estvite arrivée. Seraient ici con-cernés des ressortissant(e)sétrangers qui sont très bien in-tégrés en Suisse, qui y travail-lent et y ont leurs familles. Pre-nons quelques exemples.Un médecin allemand reçoitune allocation familiale poursa fille qui est au collège.Après le bac, celle-ci décide detravailler pendant une annéedans un pays étranger avantde poursuivre ses études. Sonpère oublie alors d’annoncerl’interruption de sa formationet continue à toucher une allo-cation familiale pour elle bienqu’il n’y aurait plus droit. Ilcommet ainsi un abus en ma-tière d’assurances sociales.Lorsque son oubli aura été dé-couvert, il sera immédiatementexpulsé en Allemagne.Une musicienne canadiennedevient mère et touche des al-locations pour perte de gain etune allocation de maternité.Huit semaines plus tard, elleest engagée pour dix représen-tations musicales. Oubliant de

l’annoncer à la caisse de com-pensation, elle continue à tou-cher des allocations de mater-nité. Elle aussi risque d’êtreexpulsée au Canada.Un invalide partiel portugaispeut augmenter de 10 % sonhoraire de vendeur, mais il ou-blie de signaler sa nouvelle si-tuation économique et conti-nue à toucher une rente AIinchangée. Ce faisant, il com-met un abus d’assurancessociales et sera expulsé auPortugal lorsque cela sera dé-couvert.

Le chaos dans les assurancessocialesLes autorités responsables desassurances sociales sont aussiconcernées par l’initiative demise en œuvre. En cas d’accep-tation par le peuple, elles de-vraient coopérer étroitementavec les autorités de poursuitepénale. Ainsi, par exemple, lescaisses de pensions devraientleur signaler sans délai la per-ception illégitime d’une rentepar un(e) assuré(e) étranger.Pour les caisses de pensions,cela signifierait que devrait

d’abord être connue la natio-nalité de leurs assuré(e)s. Desdémarches bureaucratiquesénormes. Et les assurances-accidents devraient en faireautant, de même que lescaisses-maladie et d’autresinstitutions sociales. En outre,elles devraient informer lesassuré(e)s étrangers sur lesconséquences juridiques de laperception illégitime d’uneprestation. Etablir que ce nou-veau délit a été commis seraitde ce fait extrêmement com-plexe et difficile.Synthèse: en Suisse, nous nemanquons pas de lois pour pu-nir l’abus en matière d’aide so-ciale et d’assurances sociales.Durcir encore plus les loiscomme le demande l’initiativede mise en œuvre nous amène-rait à un droit ségrégationnisteet toucherait des ressortis-sant(e)s étrangers très bienintégrés dans leur existencemême. A savoir, notre conjoint,notre collègue de travail, notrevoisin, notre partenaire de loi-sirs, notre coiffeur, notre...

uss

Si elle était acceptée,l’initiative dite de miseen œuvre aurait une in-cidence funeste sur lesassurances sociales etles bénéficiaires deleurs prestations quisont étrangers. En effet,l’« abus en matièred’aide sociale et d’assu-rances sociales » entraî-nerait aussi l’expulsionde la personne concer-née. Or un tel abus peutarriver rapidement,même sans mal-veillance.

Non au viol de la Constitution !Et après, le coiffeur doit s’en aller...

Une nouvelle voix dans cechœur d’opposants s’est eneffet fait entendre, celle d’uncomité qui en moins de deuxjours a récolté près de 440 000francs pour financer une cam-pagne d’affichage pour le NONdans toute la Suisse.Le 24 janvier, le Comité contrel’initiative inhumaine de l’UDC

est apparu en public pour lapremière fois. Près de 25 000personnes ont signé en deuxjours son appel*. Ce comité no-tamment constitué autour del’ancien rédacteur en chef de laTV alémanique Peter Studer,l’ancien délégué aux réfugiésdu Conseil fédéral Peter Ar-benz, la romancière AnnetteHug et le président de l’USSPaul Rechsteiner a été rejointpar de nombreuses personna-lités issue de l’économie, de lasociété civile, de la culture etde la communauté scientifi-que. L’objectif de récolter rapi-dement 200 000 francs pourune campagne d’affiches a étéatteint en quelques heures. Aulieu des 600 affiches initia-

lement prévues en Suisse alé-manique, ce seront plus de1000 affiches qui pourront êtreplacardées dans toute la Suis-se. Le reste de l’argent sera in-vesti dans des annonces dansles journaux.L’UDC veut une politique des ré-flexes conditionnés. Et un peu-ple qui se comporte comme lechien de Pavlov. Au stimulus« délit-étranger » répond: « Ex-pulsion immédiate ». Cela va àl’encontre de la liberté de pen-sée. Et des droits humains. Voilàpourquoi un NON à l’initiativeabsolutiste de l’UDC est indis-pensable. Cela aurait un effetlibérateur. uss*www.appel-urgent.ch

« Nous nous opposons à cetteinitiative inhumaine! »Le feu de l’opposition alongtemps refusé des’allumer. Mais beau-coup de personnes in-quiètes se manifestentenfin et déclarent : « Non,ça ne va pas ! Nous nousopposons à cette initia-tive inhumaine ! »

Page 15: Contact sev 2016 02

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15AGENDAcontact.sevN° 02/164 februar 2016

SectionsVendredi11 mars20 hChalet del’Entraide àMontbarry-Le Pâquier

■ Chalet de l’EntraideOuvrière de la Gruyère

Assemblée annuelle

A l’issue de l’assemblée, nous aurons le plaisirde vous servir une collation. Les délégués empê-chés voudront bien se faire remplacer. Merci.Tout-e-s les collègues intéressé-e-s au Chaletsont cordialement invité-e-s à participer à cetteassemblée.

Au plaisir de vous rencontrer nombreux, nousvous adressons, chères Collègues, chers Collè-gues, nos meilleures salutations.

Au nom du Comité : Raymond Remy, président

Besoin d’un transport ou excuse : appelez le026 912 56 91 ou 079 944 35 85. Merci.E-mail : [email protected]

Vendredi22 avril15h15Salle des coursCFF à Fribourg

■ ZPV Fribourg

Assemblée générale

Après l’assemblée générale annuelle s’en suivrason traditionnel apéritif ainsi que son souper.Vous pouvez déjà vous inscrire pour le souperauprès de la secrétaire Coralie, par mail:[email protected]. Ceci est un préavisafin que vous puissiez déjà réserver la date. Uneinvitation vous sera envoyée. Meilleures saluta-tions

Le comité ZPV Fribourg

PensionnésMercredi10 février

14 h 30UOG, Place desgrottes 3Genève

■ SEV-TPG retraités

Assemblée généralestatutaire

L’ordre du jour a été envoyé en même temps quela convocation.La permanence impôts est fixée au mardi 15 mars, de 8 h 30 à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30.

Mercredi16 mars

14hCafé du JuraBassecourt

■ PV Jura

Assemblée des membres

Order du jour statutaire. Monsieur Bernard De-mierre, vice-président de la sous-fédération PVsera présent comme orateur. Il nous parlera desdirectives anticipées, validité des procurations,FVP et actualités syndicales.Le comité vous attend nombreux. Le secrétaire Oscar Schaub

En vue de mieux connaître le fonctionnement de la CCT CFF / CFF Cargo,

s’agissant du temps de travail et aussi des modèles d’avenir, votre

syndicat à mis sur pied des journées de formation pour toutes et tous

les membres du SEV travaillant aux CFF / CFF Cargo. Nous vous rappe-

lons donc que le prochain cours aura lieu comme suit :

Date : 3 mars 2016

Lieu : Secrétariat régional SEV, Av. d’Ouchy 9b, Lausanne

Pour cette formation, vous recevez un congé payé selon les dispositions

de l’annexe 6.6 de la CCT CFF / CFF Cargo.

Il reste encore des places, veuillez donc vous inscrire via internet en

vous rendant sur le site : http://sev-online.ch/fr/aktuell/agenda/?cate-

gory=6908 ou par téléphone au 021 321 42 52 auprès de Conny Barr-

aud. Dernier délai : le 10 février 2016.

Dans l’attente de vous rencontrer nombreuses et nombreux, recevez les

cordiales salutations de l’équipe de formation du SEV.

Rappel

Cours CCT CFF / CCT CFF Cargo

Bieri Fritz, retraité NStCM, Nyon; décédédans sa 93e année. VPT NStCM-TPN-Télé-dôle.

Bussard Jean-Paul, chef de serviceBetr/Srv, Berne; décédé dans sa 84e an-née. PV Berne.

Cantin Laurent, retraité, Vallon; décédédans sa 66e année. VPT TPG Retraité(e)s.

Cornuz Maurice, suppléant du chef ser-vice d’exploitation, Nyon; décédé dans sa82e année. PV Vaud.

Décès

■ Assemblée de branche Bus-Gatu:25 février, 10 h, Olten, Congresshotel

■ Assemblée de branche Rail:3 mars, 10 h 40, Neuchâtel, Quai LNM

■ Assemblée de branche Pensionnés:17 mars, 10 h, Olten, Congresshotel

Inscription via www.vpt-online.ch

Assembléesde branche VPT

..

..

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussiune secrétairesyndicale»

Martine PaccardConductrice

«Je suisaussi unconducteur»

Hans BieriSecrétaire syndicale

..

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi uncommandant dé-fense d‘entreprise»

Enzo VermeConducteur

«Je suis aussi unconducteur»

Daniel MonodCommandant défense d‘entreprise

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16 SECTIONScontact.sevN° 02/164 februar 2016

La bonne participation est à re-lever, car il n’est pas si évidentde nos jours, pour nos mem-bres, de trouver du temps pourde telles réunions. Les per-sonnes présentes étaient donctrès motivées et les discus-sions ont été riches. Le prési-dent du SEV, Giorgio Tuti, et leprésident central VPT, GilbertD’Alessandro, ont manifestéleur pleine reconnaissance auxparticipant-e-s.

Echanges de points de vueLes thèmes du recrutement etde l’encadrement des mem-bres ont été abordés. La dis-cussion était animée par ElenaObreschkow (SEV) et Ueli Mül-ler (VPT). L’objectif était de réu-nir les personnes ayant desfonctions identiques et de pou-voir ainsi échanger leurs pointsde vue. Et c’était une trèsbonne idée, preuve en est lesrésultats des débats!Certaines sections VPT ont lachance de pouvoir se pré-senter aux nouveaux collabora-

teurs de leur entreprise durantleur période d’introduction.D’autres sections sont con-traintes de recruter durant lesheures de loisirs. Une bonneorganisation et coordinationde ce travail de recrutementsont des aspects détermi-nants. Sans cela, ça ne fonc-tionnerait pas! Le secteur re-crutement doit être attribué àquelqu’un au sein du comité. Ilfaut qu’une personne soit res-ponsable de cette tâche.

De la saucisse et de la raclette?De la visibilité surtout!Il était intéressant, durantcette journée, de voir tout ceque comprend l’encadrementdes membres, selon les per-

sonnes présentes. On tient desstands avec saucisses et au-tres raclettes, c’est bien, maisce qui est le plus importantselon les délégués, c’est la vi-sibilité du SEV.

La présence sur le terrainUn collègue de Genève l’a faitremarquer: « Nous devons allersur le terrain! », « Aller vers lesmembres », « Les écouter, etécouter leurs problèmes »,« Etre là pour les membres »,c’est ça la base du travail syn-dical. Encadrer les membres,ça va de pair avec le recru-tement! C’est la conclusion decette journée: lorsqu’une sec-tion est visible et proche deses membres, les personnes

non syndiquées se rendentcompte de l’importance du SEVet adhèrent.

Les facteurs de succès?Les facteurs de succès des sec-tions et donc de l’effectif desmembres sont:- la responsabilité du recru-tement au niveau de la sec-tion;- la communication avec l’en-treprise, le partenaire social;- la présence sur le terrain;- la transparence au niveau de

la section et de son travail.

La VPT remercie tous les parti-cipant-e-s ainsi que le SEVpour son soutien dans l’organi-sation de la journée.Ueli Müller, responsable recrutement

La journée VPT du re-crutement 2016 a réunienviron 50 participantsle 19 janvier. La sous-fédération VPT organi-sait cette rencontre pourses délégué-e-s syndi-caux.

Encadrement = recrutement !■ Sous-fédération VPT

dr

Les quelque 50 personnes venues échanger sur le recrutement ont permis à tout un chacun-e de découvrir ce que les autres mettent enplace pour recruter. Avec une conclusion: être présent-e-s et visibles!

Les cadres sont souvent des membres fidèles dusyndicat mais qui le sollicitent assez peu. Ils es-saient en effet bien souvent de défendre leursintérêts eux-mêmes. Grâce à une forte participa-tion à notre sondage, nous avons obtenu desrésultats significatifs et intéressants. Deux tiersdes réponses sont positives : les cadres se sen-tent bien représentés par le SEV. Le tiers restantnous incite tout simplement à être meilleurs etplus forts.

Une analyse exacte des « non » montre que cen’est pas vraiment une critique faite au SEVmais plutôt une constatation comme quoi, re-présenter à la fois les collaborateurs et lescadres présente un conflit d’intérêts difficile àrésoudre.Nous prenons bien sûr très au sérieux les ré-ponses obtenues et essayerons d’être encoremeilleurs à l’avenir.Les résultats détaillés sont (traduits en partie)disponibles sur le site http://as-online.ch/de/organisation/branchen/branche-kader/aktuell/

SEV, sous-fédération AS,

branche Cadres

Que peut faire le SEV pour toi ?En fin d’année passée, nous avonsvoulu savoir si le SEV pouvait fairequelque chose de plus pour lescadres CFF. Les résultats sont connus.

■ Les cadres se sentent bien représentés par le SEV

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutesles deux semaines.

ISSN 1662-8462

Tirage: 10 690 ex. (total 43 020 ex.), certifié REMP au 8.12.2015

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, MarkusFischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz, Patrizia Pellandini, HenrietteSchaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale, 3000 Berne6;[email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00, [email protected], www.zs-wer-beag.ch

Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarauwww.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 18 février 2016.

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au 11 février à 10 h. Pour lesannonces, le délai est fixé au 9 février à 10 h.

Page 17: Contact sev 2016 02

1. Chaque recruteuse/recruteur reçoit 50 fr. pour chaque nouveau membre recrutédu SEV.

2. Chaque section VPT reçoit pour chaque nouveau membre recruté une prime.**

3. Avec chaque nouveau membre recruté, le SEV et la VPT augmentent leur degréd’organisation et ont de ce fait une meilleure position pour se battre afin d’obtenirde bonnes conditions de travail.

**Action de recrutement VPT 2016, du 01.01 au 31.12.2016

La VPT récompense chaque section pour…

... 1 à 3 nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 20.–

... 4 à 6 nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 30.–

... 7 à 9 nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 40.–

... 10 et plus nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 50.–

Par exemple: 8 nouveaux membres = 3 × 20.– + 3 × 30.– + 2 × 40.– = Fr. 230.–

Par exemple: 11 nouveaux membres = 3 × 20.– + 3 × 30.– + 3 × 40.– + 2 × 50.–= Fr. 370.–

■ Les primes de recrutement aux sections sont versées au mois de février 2017.

■ La prime maximale par section s’élève à Fr. 1500.–.

■ Questions à [email protected]

Recruter vaut la peine!!!

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un vendeurde voyages»

Aurélien MoucheMécanicien

«Je suis aussi unmécanicien»

Jonas LischerVendeur de voyages

Page 18: Contact sev 2016 02

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18 SERVICEcontact.sevN° 02/164 februar 2016

§Tous les employé-e-sont droit à un certificatde travail véridique etbienveillant. Qu’est-ceque ça signifie exac-tement? Et y a-t-il des« codes mystérieux »utilisés dans ces do-cuments?

Angle droit

Si l’on veut obtenir un entre-tien en postulant à un job,mieux vaut avoir un bon cer-tificat de travail. Lorsqu’ontravaille pour un grand em-ployeur, le département RHle prépare automatique-ment. Mais il faut bien le re-lire car il manque parfois declarté et de personnalisation.Les certificats de travail desCFF et de CFF Cargo atterris-sent souvent sur les bureauxdes collaborateurs de la pro-tection juridique SEV.

Ce qui doit être notéLe certificat comprend lesdonnées personnelles del’employé-e: nom, prénom,date de naissance, éventuel-

Le certificat de travail, éternelsujet de discordeLe certificat de travail joue un rôle important lors de la recherche d’un nouvel emploi. Il vaut dès lors la peine d’examiner minutieusement le certificat reçu.

lement lieu d’origine ou dedomicile et état civil. Evidem-ment le nom de l’entrepriseainsi que le secteur dans le-quel l’employé a travaillédoivent être indiqués. Les tâ-ches inhérentes au job doi-vent également être citées, sice n’est pas une évidence. Ilpeut aussi être nécessaire deprésenter quelque peu l’em-ployeur, selon les cas.

Profession et fonctionIl est important que le métierappris par l’employé soit in-diqué, par exemple « logisti-cien CFC », « assistant admi-nistratif AFP », ainsi que lescours de formation continuesuivis et un descriptif de lafonction occupée. Les acti-vités liées au poste doiventêtre détaillées, comme parexemple « conseil télépho-nique à la clientèle », « con-trôle technique des véhiculesen 3/8 », etc. Il faut citer tou-tes les tâches exercées.Jusque-là, il n’y pas de quoicréer des conflits entre em-ployé-e et employeur. Maisle certificat doit égalementcomporter un qualificatif sur

le travail fourni par l’em-ployé-e (« à notre entière sa-tisfaction » par exemple) ain-si que sur les capacités in-dividuelles de la personne(connaissances linguistiquesou autres). C’est là que le bâtblesse et qu’il y a souventdes désaccords. Le compor-tement de l’employé-e doitaussi être décrit, comme parexemple le fait qu’il était ap-précié de ses collègues, qu’ilétait loyal et correct enversles clients, etc.

Eviter les déclarationsnégativesOn peut écrire quelquechose sur la rupture du con-trat de travail, mais cela nedoit pas être négatif. Parexemple: « Monsieur B nousquitte selon ses désirs, afinde suivre une nouvelle for-mation » ou « Madame C partcar elle va relever un nou-veau défi dans une autre en-treprise ». Habituellement, lecertificat se termine par uneformule bienveillante, dugenre « Nous remercionsMonsieur B pour l’activitéexercée dans notre entre-

prise et lui souhaitons toutde bon pour la suite de sacarrière professionnelle ». Lecertificat doit être élaboréd’une telle manière qu’iln’empêche pas la personnede poursuivre sa carrière.Mais certaines déclarationsprétendument neutres se ré-vèlent être, au fond, négati-ves. Lorsqu’on écrit parexemple que le contrat estcassé par accord mutuel, çane donne pas beaucoupmeilleure impression qu’unlicenciement. Les raisonsdoivent donc être expli-quées. Les « codes » utilisésjadis dans les certificats sontdésormais interdits et lespoints négatifs ne trouventpas leur place dans les certi-ficats. On n’écrit pas qu’unepersonne était souvent ab-sente, ou qu’elle prétendaità un salaire plus élevé ou en-core qu’elle avait des loisirsinadéquats.

La voie juridique peut aiderCelui qui hésite à accepterson certificat de travail feraitbien de le faire vérifier par lesyndicat. Des propositions

concrètes de modificationsdoivent être transmises toutd’abord à l’employeur. Nepas dire: «J’exige un meilleurcertificat», mais donnerexactement les formulationssouhaitées. Si les deux par-ties n’arrivent pas à un ac-cord, on peut porter plainteauprès de l’autorité de conci-liation du Tribunal du travail(ou Prud’hommes dans cer-tains cantons). Dans le droitpublic, il y a une procédurequi peut mener jusqu’au Tri-bunal administratif fédéral.La plainte peut être remisejusqu’à cinq ans (!) après lafin de la relation de travail etla procédure est gratuite.Il est important, si l’on va de-vant le tribunal, de formulerclairement ce qu’on veutdans le certificat de travail.Ce n’est effectivement pas letribunal qui va s’attarder àécrire le texte...Dans ce genre de litiges ausujet du certificat de travail,il faut relever que le taux desuccès en conciliation estparticulièrement élevé. L’équipe de protection juridique SEV

Le 28 février, les citoyen-ne-s ducanton de Zurich se prononceront surl’initiative syndicale « Stopper ledumping salarial ». Le texte demandeque les travaux puissent être arrêtésquand il y a soupçon fondé deviolation de la protection destravailleurs. Si l’initiative étaitacceptée, des contrôles efficacesdes conditions de travail seraientpossibles.

Les syndicats du canton de Zurichconstatent un nombre toujours plusimportant d’abus, de salaires tropbas, d’horaires trop longs quisembleraient s’être systématisés,particulièrement dans le domaine du

travail détaché. Cette spirale à labaisse des prix met également lapression sur les entreprises quijouent le jeu correctement. Et c’estprécisément pour casser cette spiralenéfaste qu’Unia Zurich a lancél’initiative cantonale « Stopper ledumping salarial ». Soutenue par lesautres syndicats et les partis degauche ainsi que par un comitéd’employeurs et plusieurs commis-sions paritaires, l’initiative demandeessentiellement que les contrôles dumarché du travail soient plusefficaces qu’actuellement. Ellepropose, et c’est nouveau, que lestravaux puissent être interrompus ou

l’entreprise fermée, « en cas desoupçons fondés de la part desorganes de contrôle de violations desdispositions légales de protectiondes salarié-e-s ou conventionnelles(CCT étendues). » Et cela, égalementquand les entreprises refusent decollaborer lors de contrôles.

Les entreprises correctesn’ont rien à craindre

Quelle est l’expérience qui amotivé une telle proposition? Cesont des contrôles qui ont échouéou n’ont pas abouti parce que lesentreprises ont caché des

éléments, fait traîné les choses oufait semblant de collaborer, puisont subitement terminé lestravaux et renvoyé tous lestravailleurs. Car, une fois lestravailleurs détachés disparusdans la nature, on ne peut plusrien contrôler et encore moinsrectifier les abus ou rattraper lessalaires. Il faut pouvoir contrôlerefficacement tant que le travailn’est pas fini. L’arrêt des travauxest un gage contre les manœuvresdilatoires. Les entreprises quijouent le jeu n’ont rien à craindre.Les fraudeurs seront par contretouchés là où ça fait mal.

Deux exemples à suivre

Les Bâlois ont accepté ennovembre 2015 une initiativeaméliorant la protection contre lasous-enchère salariale. A Genève,le Grand Conseil a renforcé lescontrôles du marché du travail.Depuis le 1.1.2016, syndicats etemployeurs peuvent engagerchacun douze inspecteurs qui vontrenforcer l’équipe d’inspecteurscantonaux pour contrôler que lesconditions de travail sont bienrespectées. Espérons que lescitoyen-ne-s zurichois en pren-dront de la graine. uss

Le canton de Zurich vote sur l’initiative « Stopper le dumping salarial ! »

Page 19: Contact sev 2016 02

POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 02/164 februar 2016

La Jeunesse socialiste a dépo-sé en juin 2014 son initiative« Pas de spéculation sur lesdenrées alimentaires ». Soute-nue par le PSS, les Verts et dif-férentes organisations d’en-traide, l’initiative demandeque la Confédération édictedes dispositions pour luttercontre la spéculation sur lesmatières premières agricoleset les denrées alimentairesdans un nouvel article consti-tutionnel.Il s’agirait d’interdire aux ban-ques, aux gestionnaires de for-tune, aux assurances et aux in-vestisseurs institutionnelsd’investir dans des ins-truments financiers se rappor-tant à des matières premièresagricoles ou des denrées ali-mentaires. Il en va de même

pour la vente de produitsstructurés correspondants. LaConfédération doit en outres’engager en faveur d’une lutteefficace à l’échelle mondialecontre la spéculation sur lesdenrées alimentaires. Par con-tre, l’utilisation de produits dé-rivés pour couvrir les risquesde fluctuation des prix reste-raient autorisés.L’exécution efficace de cet arti-cle constitutionnel, à savoir lasurveillance, la poursuite pé-nale et le jugement relèvent dela compétence de la Confédé-ration. Les entreprises fautivespeuvent, indépendammentd’un éventuel manque d’orga-nisation, être sanctionnées di-rectement. Cet alinéa vise à en-gager la responsabilité desentreprises plutôt qu’à s’atta-quer aux employés, commec’est le cas aujourd’hui.

Combattre la faim dans lemondeLa faim dans le monde est unscandale absolu, estime JeanZiegler. Et il sait de quoi il par-le en tant qu’ancien rapporteurspécial de l’ONU pour le droit àl’alimentation. Toutes les cinqsecondes, un enfant de moinsde 10 ans meurt de faim. Etpourquoi ? Pas en raison dumanque de nourriture pro-duite, mais de l’accès à celle-

ci. « La spéculation pousse lesprix à la hausse, explique JeanZiegler. Selon une étude duPAM les prix des denrées ali-mentaires de base ont doubléentre 2002 et 2012. Environ1,1 milliard d’humains viventdans des bidons-ville où lesfemmes doivent acheter avectrès peu d’argent la nourriturequotidienne. Si les prix desproduits alimentaires conti-nuent à augmenter, cesfemmes ne seront plus en me-sure de nourrir leur famille. »

Juguler les paris purementspéculatifsEn même temps que les délibé-rations sur l’initiative avaientlieu, les Chambres fédéralesont fait un pas en direction desinitiant-e-s dans le cadre de laloi sur les infrastructures desmarchés financiers. En raisondu fait que l’Union européenne(UE) et les Etats-Unis ont intro-duit des limites aux investis-sements d’acteurs étrangersau marché de la branche agro-alimentaire, elles ont ajoutédans cette loi un passage quipermet au Conseil fédéral defixer des limites de positionpour les dérivés sur matièrespremières. Le but est ici de res-treindre l’influence de certainsacteurs du marché, particuliè-rement ceux qui ne sont pas di-

rectement liés au secteuragro-alimentaire. Dans le do-maine des denrées alimen-taires, on doit juguler les parispurement spéculatifs sur lahausse ou la baisse des prix.Selon les initiants, c’est là unpas dans la bonne direction,mais qui ne permet pas d’at-teindre les buts de l’initiative.

Faibles incidenceséconomiques de l’initiativeSi elle était acceptée, l’initia-tive aurait des incidences éco-nomiques limitées. Seuls se-raient vraiment touchés lesfonds à vocation spéculative(« hedge funds »), qui offrentdes produits dérivés liés auxmarchés des matières pre-mières (denrées alimentaires).Or ils sont peu nombreux enSuisse. Les négociants en ma-tières premières qui font lecommerce de denrées alimen-taires et ont une certaine im-portance économique surtoutdans l’arc lémanique et à Zougne seraient concernés que s’ilsfont des affaires pas uni-quement destinées à assurerle commerce réel. Les banquesqui effectuent de telles opéra-tions pour leur propre comptedevraient aussi être concer-nées, mais dans une moindremesure.Les départs à l’étranger d’en-

treprises que causerait cetteinitiative devraient rester limi-tés, si bien qu’on ne devraitpas s’attendre à des pertes fis-cales importantes.Les incidences sur le mondedes caisses de pensions se-raient aussi limitées. Aujour-d’hui déjà, les placementsqu’elles font dans les produitsdes matières premières ne re-présentent qu’un volume trèsfaible. Y renoncer ne poseraitpas problème, car les matièrespremières ne génèrent pas derendements directs (intérêts,dividendes, etc.). Si les institu-tions de prévoyance se rabat-taient sur d’autres produits,leurs rendements ne baisse-raient certainement pas.En fait, l’initiative a surtout uneffet préventif. Les discussionsaux Etats-Unis et dans l’UEmontrent que la spéculationsur les denrées alimentaires vasans doute faire prochai-nement l’objet d’une régle-mentation plus stricte. A cetégard, il s’agit d’éviter que laSuisse n’attire une fois de plusce genre d’affaires. Or, l’initia-tive y ferait précisément obsta-cle d’entrée de jeu.

uss

L’initiative populaire« Pas de spéculation surles denrées alimen-taires » veille à limiterune spéculation immo-rale, du moins sur terri-toire suisse. Les consé-quences négatives surles recettes fiscales etles emplois sont mo-destes. L’USS a de cefait décidé de recom-mander le oui.

Limiter la spéculation immoraleL’USS approuve l’initiative « Stop à la spéculation »

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Beim SEV spielt die Solidarität.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim

SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussiun conducteurde bus»

Aldo Sciamanna

Monteur en ligne de contact

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«Je suis aussi un assistant»

Jérôme Fay

Conducteur

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 02/164 février 2016

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera un couteau de pocheOutrider aux couleurs du SEV.

Solution du concours paru danscontact.sev no 1:

La photo parue dans la dernièreédition illustre la maquette àl’échelle 1: 300 du tunnel de basedu Lötschberg au sein du centred’intervention BLS de Frutigen.

Le sort a désigné Peter Kunz,domicilié à Deitingen, membrede la LPV Berne.

Il reçoit un chèque Reka d’unevaleur de 40 francs.

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivezvotre réponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse sur unecarte postale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse par e-mailà : [email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photo-mystère qui se trouve à droitesous l’agenda et remplissez leformulaire. Ce concours nedonne lieu à aucune correspon-dance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 10 février 2016

Photomystère : «Qu’est-ce ? »

Fi

Le comité de la section TMR(Transports de Martigny et Ré-gions) a pu informer le per-sonnel TMR des bienfaits d’uneCCT. Et a pu sentir son pouls àl’heure où leur entreprise est ladernière ETC de Suisse roman-de à ne pas avoir signé de con-vention collective de travail. Leconstat est clair: le personnelveut que le SEV entame desnégociations pour aboutir àune CCT.Café, croissants et discussionsdans les ateliers de mainte-nance, auprès de l’Infrastruc-ture et des gares. Le personnel

était unanime. Le règlementactuel ne suffit plus. Et le se-crétaire syndical Tony Mainolfiprécise :« La direction peutfaire et défaire ce règlement àsa guise. Elle tient sûrement àcette liberté, mais une CCT estun gage de stabilité, de dialo-gue solide et durable. »

Une CCT attenduedepuis bientôt 10 ansLe personnel n’est pas dupe.S’il désire ardemment cetteCCT, il sait aussi que cela nesera pas simple. La sectionVPT–TMR a demandé à plu-sieurs reprises une CCT et a dûessuyer les refus de la direc-tion depuis bientôt dix ans. Unbail. Pourtant, une conventioncollective est aussi un atoutpour l’entreprise, a rappelé lavice-présidente du SEV, Barba-ra Spalinger: « A l’heure où lescollectivités publiques sontconfrontées à des difficultéséconomiques, une CCT est unrempart pour les entreprises

qui peuvent faire valoir leursresponsabilités sociales et en-trepreneuriales lorsqu’ellesdoivent faire face aux restric-tions budgétaires. »Au sein du personnel de tousles secteurs – également chezles conducteurs des bus dontles statuts sont pour le moinsprécaires en ce moment – on apu sentir de l’incompréhensionqu’une entreprise financée par« nos impôts » ne veuille passigner une CCT.Fort du soutien et du mandatde la base, le SEV va désor-mais demander à la directionl’ouverture rapide de négocia-tions. En cas de refus, le SEV,de concert avec le comité et lesmembres, décidera de la suitedes actions. Une chose estsûre : la base est déterminée àfaire disparaître cette ano-malie! Vivian Bologna

D’autres photos de cette jour-née d’action en page 5.

Action de terrain réus-sie pour le comité de lasection TMR le jeudi 28janvier. Le personnel del’entreprise en a assezd’être la dernière ETCromande à ne pas avoirde CCT. Le SEV demandel’ouverture de négocia-tions.

Une CCT attenduedepuis 10 ans!

Transports de Martigny et Régions SA

vbo

Tony Mainolfi (au centre) avec la présidente Béatrice Rieder à l’atelier TMR de Vernayaz, en pleine dis-cussion avec un membre du personnel.