Roger Mialon

Contes et poèmes Autour

du sapin de Noël

Guy Boulianne, éditeur

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CONTES ET POEMES AUTOUR DU SAPIN DE NOËL © Copyright tous droits réservés à ROGER MIALON Toute reproduction interdite pour tous les pays Couverture et Illustrations : ANITA LAMBERTI Editeur en chef : GUY BOULIANNE POUR TOUTE COMMUNICATION : Mille Poètes LLC 1901 60th Place E., Suite L9516 Bradenton, Florida 34203 USA http://www.mille-poetes.com info@mille-poetes.com

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Roger Mialon

Contes et poèmes Autour

Du sapin de Noël

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Avant-propos

Le sapin de Noël est une ancienne tradition née à Sélestat, la capitale du sapin de Noël, entre Colmar et Strasbourg en Centre Alsace. C’est au début du 16è siècle, très précisément en 1521, qu’est mentionnée dans les minutes municipales, la première vente de sapins destinés à la décoration d’une crèche et à la pièce principale des foyers Alsaciens au plafond desquels était suspendu un sapin par la tête.

Ces sapins à l’occasion de la fête de Noël étaient agré-mentés d’hosties blanches et de petites pommes d’api rouges qui faisaient la joie des enfants qui pouvaient les manger. En ces temps reculés, c’étaient souvent les seuls cadeaux auxquels ils avaient droit.

Au fil des ans, le rite du sapin de Noël ou de l’arbre du paradis évolua Au lieu d’être accroché au plafond il prit place sur un socle dans un coin de la pièce principale où se dérou-laient les agapes, le festin de Noël. Au 18è siècle le sapin fut transporté le long du Rhin puis arriva à la cour de Bavière où il transita pour arriver en Autriche, à Vienne. Marie-Antoinette le fit entrer à la cour de France d’où il essaima un peu partout dans les cours européennes.

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Une année particulièrement froide dès le printemps, en plein dix neuvième siècle, fit geler les fleurs des pommiers et on manqua dramatiquement de pommes. C’est alors qu’un souffleur de verre de la vallée de la Moselle, à Meisenthal, eut l’idée de les remplacer par des boules de verre peintes à la main. On y ajouta des guirlandes de papier argenté et des angelots de papier doré. Pour l’illuminer on le garnit de bougies de couleur. Avec l’avènement de l’électricité au 20è siècle, on remplaça ces dernières par des guirlandes électriques et c’est ainsi paré que le sapin de Noël conquit les Etats-Unis d’Amérique et le reste du monde. Dans ce petit livre à destination des enfants mais aussi des plus grands, le poète Roger Mialon raconte l’histoire du sapin de Noël à l’aide d’un petit conte et de poèmes illustrés par une artiste peintre du nom d’Anita Lamberti.

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Contes et poèmes Autour

du sapin de Noël

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Je dédie ce livre à mes deux petits enfants, Léo et Lola, ainsi qu’au petit fils d’Anita, Florentin, comme à tous les petits enfants de la Terre.

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Nuit de Noël

Comme chacun sait, quand les nuits sont noires comme plumage de corbeau, qu’on ne voit

goutte et que règne sur la planète une obscurité à couper au couteau, les sapins des montagnes vont en bandes, danser la sarabande, le slow, la valse, la polka,le rock ou le hip hop.

Après une nuit éprouvante de bamboche, sapin, épinettes, pins, cèdres et mélèzes rentrent tous sagement qui dans sa forêt, qui dans sa clairière pour y reposer, y dormir du sommeil du juste durant toute la journée.

Lors de ces soirées festives, un sapin noir, abies nigra et une sapinette rousse, épicéa rouge, tombèrent éperdument amoureux l’un de l’autre et se jurèrent une foi éternelle à toutes épreuves.

Chaque nuit sapinette caressait les cônes dressés de son sapin tandis qu’il l’étreignait de ses puissantes ramures protectrices. Elle se pâmait d’aise qu’elle que fut la saison du printemps à l’hiver indifféremment.

Au printemps elle charmait son compagnon par ses petites touffes vert tendre d’aiguilles

nouvellement écloses qui répandaient alentours les fragrances printanières du térébinthe. En été quand la canicule sévissait, elle se mettait à l’abri, à l’ombre des vastes branches

qu’étendait sur elle son ami. A l’automne, ils recevaient à leur table les petits hôtes ailés des forêts, les mésanges nonnettes,

charbonnières ou bleues, les gros becs qui raffolaient des graines de leurs cônes offerts. En hiver, les campagnols, les mulots, venaient les tenir au chaud et les réconforter.

Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ils étaient heureux et s’apprêtaient à s’entourer d’une abondante descendance de petits sapins qui deviendraient grands et formeraient d’innombrables forêts.

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C’est alors qu’une nuit particulièrement sombre, le ciel étant plombé de lourds nuages qui cachaient la lueur de la lune ronde, sapin noir ne vint pas au rendez-vous de sa belle sapinette qui avait envie de guincher. Elle s’en inquiéta immédiatement car il n’était pas dans ses habitudes de lui poser un lapin pas plus qu’il n’était jamais venu en retard à l’une de leurs rencontres. Elle rameuta, paniquée, la population sylvestre des sapins et sapinettes, des mélèzes, des pins et des cèdres qui gambadant partout au-delà des clairières, des forêts, par delà les crêtes, les vallons, appelant désespérément Sapin noir qui restant sourd à tous les appels, ne répondait pas.

On était la nuit du 24 décembre. Curieusement cette nuit la semblait plus illuminée qu’à l’ordinaire au fond de la vallée, dans le

petit village montagnard d’habitude éteint. Au centre du village se trouvait une place publique carrée devant l’hôtel de ville. De cette place, s’élevait un clignotement lancinant qui avait les couleurs de l’arc en ciel. Intriguée, la troupe de sapins fut attirée par ce phénomène étrange et se rapprochant des premières maisons, fut bientôt à quelques coudées de la place. Comme les rues étaient calmes, que personne ne s’y promenait, pas même un chien errant, les sapins s’enhardirent et progressèrent vers le clignotement.

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Quelle ne fut pas leur surprise de voir enturbanné de frais, enguirlandé comme jamais de guirlandes électriques et d’ampoules de verre coloré, ses lourdes branches ployant sous le faix de paquets cadeaux emballés de papiers métalliques, Sapin noir planté en plein milieu de la place publique.

La veille, en plein jour, alors que tout le monde dormait, une équipe de bûcherons munis de cognées et d’une scie égoïne avait coupé à la base, au ras de ses racines le roi de la forêt pour le transporter au centre de la place du village, le décorer de guirlandes, de boules scintillantes en faisant le héros bien involontaire d’une fête sans doute païenne en l’honneur des cycles lunaires ou du solstice d’hiver. C’est en tous cas ce que proclama Epinette fort attristée par le sort injuste qui frappait son amoureux. Et tous ses camarades de se lamenter à qui mieux mieux. Epinette, inconsolable, se répandait en pleurs au pied tronçonné de Sapin noir. Ses aiguilles de sapin rouge faisaient un tapis odoriférant et doux sous les grandes ramures déployées de son ami. Les sapins se plaignaient, pleuraient, se lamentaient pendant que les villageois attablés autour d’un sapin qui avait été planté dans chaque salon, faisaient bombance, découpant la dinde ou le chapon alors que leurs enfants entonnaient « mon beau sapin roi des forêts que j’aime ta verdure ».

Dans l’assemblée, un très vieux sapin, un vieux sage à la barbe pendante très grise, presque blanche, un peu mage, entendant les plaintes redoublées de Sapinette, intervint en disant :-« Ce n’est pas en l’honneur d’une fête païenne que ton Sapin noir a été transformé en veau d’or enguirlandé. Je me souviens, quand j’étais enfant vers 1521, que les hommes avaient commencé à couper les plus beaux sapins de six étages pour les décorer de pommes rouges, de cheveux d’anges et de petites hosties blanches après les avoir surmontés d’une étoile du berger. Cette étoile est le signe, selon eux, de la paix qui doit régner dans chaque foyer, C’est l’étoile filante qui conduit au Sauveur, à la rédemption. C’est l’étoile qui conduisit les trois rois mages du monde connu vers l’étable de Bethléem après qu’ils aient vu le roi Hérode il y a plus de deux mille ans quand Séquoia le vénérable était un gamin turbulent. »

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Entendant cela, Sapinette courut, prenant ses racines à son cou, à perdre haleine pour rechercher Séquoia qui était devenu l’ermite de la forêt et qui prenait sa retraite au fin fonds de Brocéliande.

L’ayant trouvé, elle le supplia de bien vouloir intercéder auprès des puissances divines pour sauver celui qu’elle aimait le plus au monde et avec lequel elle comptait faire sa vie. Entendant sa supplique, Séquoia lui tendit une étoile à cinq branches d’argent qui lançait des rayons en lui disant : « plante cette étoile sur le front de ton aimé encore aujourd’hui et le mal qui lui a été fait sera défait. »

Ce que s’empressa de faire Sapinette. Etreignant Sapin noir elle grimpa jusqu’au faîte de l’arbre et y colla l’étoile d’un baiser passionné. Sur ce, un halo de vif argent fit comme une gloire autour du sapin, ses racines se mirent à repousser et de ses grandes branches il put à nouveau serrer Sapinette amoureusement sur son cœur.

Ils s’empressèrent avec toute la compagnie de rejoindre leur domaine sylvestre avant le lever du jour. Depuis, ils coulent des jours heureux. Leur petite clairière commence même à être un peu à l’étroit car le nombre de leurs enfants ne cesse de croître.

La leçon qu’ils ont tirée de leur aventure est qu’ils ne doivent plus dormir la veille du 24 décembre et qu’ils ne doivent en aucun cas se dessaisir de l’étoile du berger que leur avait donnée le vénérable Séquoia. Au cas où. On ne sait jamais.

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Saint Nicolas La Saint Nicolas le patron des écoliers Qui sauva trois enfants d’un horrible boucher Qui pour ses saucisses sur eux avait louché Les transformant en petit salé d’écoliers Comme s’ils étaient de vulgaires cochonnailles Est la fête où les enfants mangent des brioches Pour conjurer le mauvais sort de la bamboche Du vilain boucher de ses saucisses à l’ail En Alsace on les appelle des manalas Petits hommes à l’effigie de Saint Nicolas Qu’on déguste en les trempant dans son chocolat En attendant sa venue par ici par là Avec son comparse le père Fouettard Dont le martinet la trique fait un tricard.

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Le sapin Symbole d'éternité Des Vosges à la Forêt Noire Qu'il recouvre de sa moire Comme un drap de sérénité Depuis quatre siècles parure De nos fêtes de Noël Quand des monts s'empare le gel Dans les foyers il perdure Nimbé de flocons de lumière Comme un îlot de verdure Il défie ces temps de froidure Où la mort saisit la terre Symbole de vie éternelle D'une nature rebelle.

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Sapin de Noël en Alsace centrale Le sapin noir aux reflets verts Le Nordmann sapins de Noël Enguirlandés de ribambelles De très fines boules de verre Sous l’étoile du berger trône En plein milieu du grand salon Suspendu d’un fil au plafond Comme le fantôme d’un drone D’un dix septième révolu De notre cité humaniste Toujours à l’affût sur la piste D’un rite à elle dévolu Avec ses pommes de reinettes Et pommes d’api un peu blettes.

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Sapinus Le sapin noir sapinus en latin Du latin pinus et du gaulois sap Devenu Tannenbaum de pied en cap En plein Sélestat comme c’est malin Célèbre la naissance de Jésus Sous l’étoile du berger des trois rois Pour bien se démarquer de l’autre foi Des catholiques qui ont d’autres us La crèche garnie de petits santons Associée au roi de la forêt Pour le solstice le sapin est prêt Signe de l’enfant né de l’enfançon Tordant le cou à la fête des fous Et ainsi qu’aux saturnales itou.

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L’arbre du paradis De la Saint Martin à l’Epiphanie L’arbre du paradis aux rouges pommes Symbole de richesses pour les hommes Par Eve du jardin divin bannis Au milieu du salon sur blanche nappe Eclaire d’une étoile de lumière Le foyer havre de paix sur la terre A l’huis duquel tout à la fin on frappe Pour annoncer la fin de son voyage Durant l’adventus on tue le cochon Avant de trancher le foie au torchon Comme on a pris de l’âge on est plus sage Les tropaires n’en font pas grand mystère Le sapin fut ainsi mis sur son aire.

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Lumière lux Solstice d’hiver renaissance du soleil La fête des Celtes du vingt quatre décembre Sur les femmes las stériles faisait descendre De l’esprit de l’enfantement une merveille De ce solstice à l’Equinoxe de printemps Courent les neuf mois de la gestation humaine Comme de Hanoukah à Pessah plus amène Remonte éclatant la lumière au fil du temps Les bougies du sapin et de la menorah Associent lumière de Pâque et de Noël L’étoile du berger de Bethlehem est belle Et grosse de promesses sur ce que sera Le monde d’un Christ né, mort et ressuscité Pour les hommes en rémission de leurs péchés.

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Sapin électrique Le sapin de Noël paré de ses chandelles Des ses bougies de guirlandes et de boules Au lieu de coquilles de noix à huile c’est cool Au lieu de pommes rouges de gâteaux au miel De chocolats de caramels et d’hosties blanches Sur un lit de roses rouges du Sacré Cœur Parsemé de lys immaculés de blancheur Et rehaussé des touches bleutées des pervenches C’est certes plus moderne car technologique Haut en couleurs brillant clinquant et scintillant Comme inclusions de titane blanc rutilant Mais bien moins beau même quand la fée électrique Se met de la partie et bien moins savoureux Essayez donc un jour de lui croquer les yeux.

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Sapin en fibres optiques Sapin en fibres optiques sans végétal Sapin de papier ou sapin origami Sapin plastifié ou sapin de goumi Sapin poupée gonflable pour aller au bal Rien ne vaut ce bon vieux sapin roi des forêts Dont on coupe deux trois branches trois jours avant Pour parfumer la Stube où nous fêtons pendant Huit jours la fin de l’année pour être bien prêts A affronter la suivante sous les auspices De l’étoile filante d’argent du berger Que les rois mages ont suivie jusqu’en Judée Pour apporter l’or la myrrhe et puis les épices L’encens à la Sainte Famille de l’Enfant Il y a maintenant bien plus de deux mille ans.

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Epicéa d’Artémis Epicéa ou sapin rouge fécondant Ou encore épinette noire d’Artémis Déesse de la lune qui est la protectrice Des femmes qu’elle assiste en plein accouchement Picea mariana à ne pas confondre Avec le sapin noir aux feuilles à raies blanches Picea abies ou nigra feuilles franches Leurs aiguilles tombent à terre et y sombrent Pour former un tapi rouge aride et acide Qui tue tout mycélium en asséchant le sol Comme si c’était celui des pins parasols Ses cônes pendants garde-manger des avides Campagnols écureuils mésanges et gros becs Prodiguent leurs vivres dans ses sous-bois trop secs.

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1521 Quinze cent vingt et un alors quelques tropaires Parlent d’un sapin de Noël à Sélestat Paré de pommes rouges de Saint Nicolas Pour célébrer de Bethléem le grand mystère Et les tropes en ce temps là se succédaient Pour brosser le tableau de la Sainte Famille Dessous l’étoile du berger aux cinq aiguilles Marie Joseph l’âne le bœuf l’Enfant qui naît Dans l’humble étable la crèche du dénuement Où viennent l’honorer les trois plus grands rois mages En lui offrant l’or l’encens la myrrhe en hommage L’appelant auprès d’Hérode comme c’est dément Le roi des juifs qui vient de naître sous l’étoile De son grand peuple la substantifique moëlle.

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1546 En quinze cent quarante six à Sélestat Les archives municipales font état Trois jours avant Noël de l’abattage franc De sapins noirs ou arbres d’Eden sur le ban De la commune pour que tous ses habitants Puissent fêter chaque an Jésus Christ renaissant En lune bien ronde du solstice d’hiver Début de la renaissance de la lumière Sur leurs cônes dressés saisis de priapisme Entre deux communautés consacrant le schisme Le sapin noir bien vite remplaça la crèche Dans une coquille de noix trempant leurs mèches Les flammèches se nourrissant de sainte huile Illuminaient les conifères quelle tuile Parfois ils s’enflammaient comme une torchère Boutant le feu feu follet aux maisons peuchère.

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Meisenthal La boule de Noël qui pare les sapins Est née à Meisenthal en pays de Moselle Quand la récolte des pommes ne fut pas belle La disette de pommes rouges c’est malin Fit place au verre soufflé au verre filé Au bois au métal au coton et au papier En dix-huit cent cinquante huit un bon verrier Se mit à faire des fruits en verre moulé On y ajouta par la suite des guirlandes Et des cheveux d’anges s’accrochèrent aux branches Des chandelles firent écho de lueurs blanches A l’étoile du faîte qui est la plus grande Symbole du havre de paix qu’est le foyer Où se passe le mystère que vous oyez.

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Guirlandes électriques L’invention de l’électricité d’Edison Eut pour effet d’éclairer les maisons les rues D’actionner les pistons des moteurs qui l’eût cru De chauffer à blanc et de pousser tous les sons A leur paroxysme et d’illuminer sapins D’intérieur et d’extérieur indifféremment De guirlandes clignotant très doucettement Qu’on ne trouvait au début que chez les rupins En dix huit cent quatre vingts l’antépénultième Siècle où la lumière fut grâce au physicien Et aussi aux techniciens ces électriciens Nouveaux allumeurs de réverbères qui sèment La poésie d’un coup de baguette magique En claquant des doigts l’interrupteur électrique.

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Parure artificielle Pour imiter les aiguilles du conifère On travailla le fil de fer les plumes d’oies Peintes en vert pour imiter comme il se doit La parure disposée en bouquets bien verts On fit de même pour les grands arbres d’Eden Qu’on planta au beau milieu des places publiques Et qu’on raccorda bien au réseau électrique Les parant de plumes d’autruches à la traîne Ou de cygnes immaculées pour rois et reines De toutes les cours européennes d’antan Quelques cônes dressés en sexes triomphants Moulés soufflés filés turgescents quelle veine Au milieu de gros paquets cadeaux emballés De papier scintillant sur la place dallée.

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Valse des sapins Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins Des épicéas des mélèzes Qu’on vous vend pour un peu de pèze Epinette et sapin baumier Douglas Nordmann et sapin bleu Arbres que tout le monde veut Mais qu’il faut un peu mieux payer Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins Des Pungens du Colorado Et des Grandis de Vancouver Toutes sortes de conifères Dont on ne nous fait pas cadeau Sapins gracieux et argentés Araucarias déjantés Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins

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Des végétaux de la nature On passe vite aux fioritures Aux sapins aux formes gonflables Qui ne sont las pas très valables Pour danser le slow le tango Une aiguille plouf ils nous let’s go Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins Des sapins taillés dans le marbre Où à défaut dans le grès rose Comme un chapiteau il repose Et discret il reste de marbre Celui de la place Vanolles Quand par devant lui on rigole Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins Des sapins artificiels En bouquets de fibres optiques Dont les lumignons électriques Tremblent comme jeunes pucelles Jetant regards effarouchés Ceux là ne sont pas pour fauchés

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Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins Et des sapins monumentaux Plantés sur les places publiques Qui font en écho la réplique Bardés de gros paquets cadeaux Aux arbres internationaux Bardés d’innombrables drapeaux Sap sap sapinus sapins C’est la valse des sapins Des sapins arbres de Noël Depuis quinze cent vingt et un Comme le sait tout un chacun Dans notre ville bonne et belle De Sélestat ou bien Schletstadt Que le sapin d’Eden épate.

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Sapins de Noël ressuscités Malgré les iconoclastes les grands sapins Les sapins noirs aux larges ramures barbues Leurs longues branches du bas complètement nues Sans leurs guirlandes électriques c’est malin Ont pu être décorés de leurs pommes rouges Dans la tradition de quinze cent vingt et un Quand les mystères n’en faisaient pas un Et qu’on les ornait de pommes rainettes rouges Ou d’hosties rondes et blanches faisant la joie Des enfants ces moineaux qui guettaient leur repas Plantés à quatre exemplaires dans Sélestat Un jour de pleine lune le seize du mois Témoins du passé de la cité humaniste Ils remettent contre le mal la fête en piste.

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Marchés de Noël Le marché de Noël place Broglie En plein cœur de Strasbourg a essaimé Dans toute l’Alsace qui a aimé Et en quelques trente ans a fait son lit Dans les régions frontalières d’abord A Reims à Nancy à Metz et à Lille Dans les plus petites et grandes villes Où les marchands se font des mines d’or En vendant à l’étal à leurs chalands Les boules de Noël et les sapins Et d’autres colifichets pour rupins Et pour ce faire ils vont tous lentement Chez nos voisins de Belgique en plein Bruges Où le client mieux que chez nous se gruge.

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Menu de Noël Le jour de Noël quand vient toute la famille Toute la sainte famille que j’aime tant Avec tous mes enfants et mes petits enfants Pour fêter la naissance du Christ en famille Autour du traditionnel sapin de Noël Et de la crèche provençale aux cent santons Quand comme des papes d’antan nous banquetons Savourant le foie gras et la viande d’agnelle Agrémentée de girolles pieds de moutons De petits légumes verts aux petits oignons De la ronde des fromages qui danse en rond Avant d’attaquer la bûche des bûcherons Tout en dégustant le nectar des vignerons Et le petit noir qu’en tout dernier nous boirons.

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Table des matières Nuit de Noël p. 9

Saint Nicolas p. 15

Le sapin p. 17

Le sapin de Noël en Alsace Centrale p. 19

Sapinus p. 20

L’arbre du paradis p. 21

Lumière lux p. 23

Sapin électrique p. 24

Sapin en fibres optiques p. 25

Epicea d’Artémis p. 26

1521 p. 27

1546 p. 28

Meisenthal p. 29

Guirlandes électriques p. 30

Parure artificielle p. 31

Valse des sapins p. 33

Sapins de Noël ressuscités p. 36

Marchés de Noël p. 37

Menu de Noël p. 39

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