Historique. Créé en 1967, il re-

groupe en 2009 18 communes adhé-rentes qui couvrent la quasi-totalité du bassin versant du cours d’eau. Son rôle principal, depuis sa création est la gestion et l’entretien, l’aména-gement et le bon fonctionnement hydraulique du Vicoin et de ses af-fluents. Au cours de la période 1974-2000, il a activement mené une politi-que de gestion, de restauration et d’entretien d’ouvrages hydrauliques.

Fonctionnement. Doté d’un bu-

reau de 5 personnes sous l’autorité du Président, et réuni en séance plé-nière au sein d’un Comité Syndical, le Syndicat possède un service tech-nique de 2 techniciens (1 poste à plein temps) et 1 poste de secrétariat et comptabilité (1/4 de temps).

Ouvrages. Le Syndicat possède et

gère un parc en 2009 de 23 ouvrages hydrauliques de type clapets oscil-lants (manuel, semi-automatique et automatique) dont une majorité est aujourd’hui en état de vétusté avancé ou hors d’usage.

Le Vicoin : données physiques

- 51 km de longueur

- 29 ruisseaux affluents totalisant 136 km de longueur

- 1100 plans d’eau et étangs sur le bassin (300 ha de surface cumulée)

- surface totale de 250 km²

- un bassin versant agricole avec un habitat dispersé. L’éle-vage laitier domine. La part des cultures a augmenté sur les

Le Syndicat de Bassin du Vicoin

Le Contrat Restauration Entretien

Origine et démarche du CRE.

Initiée en 2004, la mise en place du CRE est passée par la réalisation d’un diagnostic complet de l’état écologique et du fonction-nement de la rivière, confié au cabinet d’é-tudes Hydroconcept. Cet audit, étalé sur 2005-2007, a permis, après une concerta-tion large auprès des pêcheurs, riverains, collectivités, services de l’état, d’aboutir à la validation d’un programme d’actions et à la signature du contrat en novembre 2007.

Parallèlement , il est apparu nécessaire d’avoir une évaluation sur l’état, le fonction-nement et le devenir des ouvrages hydrauli-ques du Syndicat à travers le cadre du bon retour vers l’état écologique du cours d’eau (D.C.E.). Cet aspect du programme a fait l’objet d’une étude séparée qui a débouché également sur un programme de travaux soumis à enquête publique dans le cadre d’une Déclaration d’Intérêt Général. Une très large information du public et une

concertation avec les usagers de la rivière s’est mise en place en amont , pendant et après le projet. Au terme de cette procédure, un arrêté préfectoral a autorisé les travaux.

L’état écologique du Vicoin en 2008.

Le Vicoin possède des altérations marquées au titre des critères des masses d’eau et ob-jectifs DCE dont, principalement, une qualité morphologique passable liée à la présence de très nombreux ouvrages : colmatage des fonds, transit sédimentaire et piscicole défi-cients, érosion marquée des berges, pro-blème d’oxygénation de l’eau en étiage.

La qualité physico-chimique souligne la pré-sence de pollutions organiques chroniques et diffuses.

Les suivis piscicoles et invertébrés (IBGN) réalisés avant les travaux ont confirmé la qua-lité passable du peuplement de poissons du Vicoin ainsi qu’un colmatage des fonds limi-tant la richesse biologique attendue. C

ontrat Restauration Entretien

2008-2012

SYNDICAT DE BASSIN DU VICOIN

Syndicat de Bassin du Vicoin 1 rue Jean de Bueil

53270 Sainte-Suzanne Tél 02 43 68 11 49

Hydrologie du Vicoin

Le Vicoin est caractérisé par une grande amplitude entre les débits d’étiage très faibles (<1 m3/s) de juil-let à septembre et des débits hiver-naux de 5m3/s. La pente est de 0,5% en amont jusqu’au Bourgneuf la Fo-rêt et de 0,15 % jusqu’à la confluence.

Suivi du CRE. Outre les suivis

biologiques prévus par le Contrat, le programme fait l’objet d’un suivi de ses réalisations et de sa programmation par un Co-mité de Pilotage réunissant une fois par an financeurs, élus, ser-vices de l’état (DDA, ONEMA), Fédération de Pêche de la Mayenne et Chambre d’agri-culture.

Financements. Les partenai-

res financiers du Syndicat pour l’ensemble des opérations du Contrat sont l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne (50 %), le Conseil Général de la Mayenne(20 %), le Conseil Régional des Pays de la Loire (10 %) à travers le Contrat Régional de Bassin Versant. Les coûts restant sont à la charge du Syndicat (environ 20 %).

Le programme de travaux (hors ouvrages) est estimé à 523 400 € TTC de 2008 à 2012.

L’ensemble du Vicoin et de ses principaux affluents sont pro-grammés dans ce contrat de 5 années, de l’amont vers l’aval.

Travaux. Après deux années de

travaux, le Syndicat a fait réaliser, par des entreprises privées ou des chantiers d’insertion, sous le contrôle de son service techni-que :

- l’entretien de la végétation de 50 km de linéaires de berge,

- la réalisation de 42 abreuvoirs au cours d’eau (les clôtures sont à la charge des exploitants) ,

- l’enlèvement d’une station de Renouée du Japon (plante enva-hissante),

- la restauration de berges effon-drées,

- la plantation en berges (800m).

Toutes ces opérations program-mées se font en concertation avant et pendant les travaux avec les propriétaires riverains et les exploitants agricoles. Une conven-tion, qui présente le cadre et les conditions de réalisation, est si-gnée avant travaux entre le Syndi-cat et les bénéficiaires. Aucune participation financière n’est de-mandée aux riverains.

Objectis du CRE. Ils ont pour

objet de prendre en compte 3 prin-cipaux enjeux :

-la qualité de l’eau, pour l’alimen-tation en eau potable, la limitation des transferts directs de pollution, la limitation des perturbations in-duites par les barrages,

-l’aspect hydraulique avec les pro-blématiques à la fois d’inondations et d’étiages,

-la qualité morphologique, pour la restauration de la continuité écolo-gique, et la diversification de la morphologie.

Les travaux projetés sur les ouvrages prennent en considé-ration ces 3 enjeux et permettent

en même temps de répondre à la finalité de bon état écologique des cours d’eau à l’horizon 2015 de la Directive Cadre Européenne de l’Eau.

Programme pluri-annuel sur

la végétation et les berges

Le programme d’actions comporte plusieurs thématiques débouchant sur autant de types de travaux :

- l’entretien de la végétation des rives par débroussaillage sélectif visant la mise en place de ripisyl-ves diversifiées qui fixent le sol des berges. Cette action inclut également les plantations en berge et l’enlèvement des embâ-cles du cours d’eau.

- la création d’abreuvoirs pour évi-ter l’abreuvement direct des ani-maux et ainsi limiter le transfert de sédiments vers la rivière.

- le contrôle des plantes envahis-santes.

Les travaux d’entretien réalisés en 2008-2009

Les objectifs du Contrat Restauration Entretien

CONTRAT RESTAURATION ENTRETIEN

Abreuvoir aménagé. Ce type de réalisation

permet un accès au cours d’eau aux bovins sans piétinement des berges et sans diva-gation dans le lit mineur. Il est bien adapté aux grandes parcelles avec un fort charge-ment.. Dans un fort contexte d’élevage et de tradition d’abreuvement à la rivière, cet amé-nagement est très apprécié des exploitants. Néanmoins, pour les faibles chragements

(<10 bovins) la pompe à nez est mise en

place.

Constat sur les ouvrages aujourd’hui :

• - l’intérêt économique de leur force motrice n’est plus d’actualité, les

moulins n’ont plus d’activité utilisant leur énergie depuis plusieurs

décennies. Le potentiel hydro-électrique du Vicoin est par ailleurs

nul en raison de débits et de hauteur de chutes trop faibles (Etude

Somival 2007)-g

• -la quasi-totalité est en mauvais état, la question de leur restaura-

tion, de son intérêt général au regard de son coût élevé, est posée.

• -ils freinent le libre écoulement de l’eau, et par voie de

conséquence sa bonne oxygénation, la libre circulation des

poissons, le transit des sédiments, l’étalement des crues. son

Nature des travaux. Chaque

type de travaux envisagé sur les ou-vrages a été retenu de façon à réduire leur impact sur la morphologie du cours d’eau, sur l’amélioration des phénomènes de crues tout en permet-tant l’alimentation des biefs de moulin, la préservation du patrimoine bâti, le respect des droits d’eau, la protection des espèces sensibles ou protégées.

Pour l’essentiel, ces travaux consis-tent en tout ou partie :

au niveau des ouvrages:

Démantèlement des clapets

Démantèlement du pilier central

Démantèlement du déversoir

Abaissement du radier (total ou échancrure)

Démantèlement de la passerelle ou cession

au niveau du lit du cours d’eau:

Réalisation de zones de recharge, d’épis, de déflecteurs, de banquettes-Créations de seuils (35 cm maxi)

Restauration de frayères naturelles

Le programme prévoît d’intervenir sur 25 ouvrages en 5 ans. Deux ouvrages seront conservés. Le coût des travaux est estimé à 671 000 €.

Les travaux sur les ouvrages 2009-2013

Ouvrage hydraulique « classique » sur le Vicoin. Clapets manuel à crémaillère. La vétusté de ce type d’ouvrage est importante (clapets percés, cricks et crémaillères usés ou inmanoeuvrables…). La présence d’une culée centrale en béton dans le lit du cours d’eau favorise le blocage des arbres et branches lors des périodes de hautes eaux et accentue l’envasement, et les montées d’eau. Leur enlèvement manuel est dangereux.

Le programme spécifique sur les ouvrages du Syndicat de Bassin

CONTRAT RESTAURATION ENTRETIEN

Méthodologie des travaux. Les ouvrages fonctionnels sont abaissés entre le

15 novembre et le 15 février chaque hiver et remontés de plus en plus bas chaque printemps jusqu’à l’abaissement total des clapets. Cette technique a pour intérêt un abaissement progressif de la ligne d’eau, permettant aux rives de se reconstituer naturellement sans provoquer de chutes d’arbres. Le comportement hydraulique de la rivière peut également être évalué. Les travaux sont ensuite réalisés et un suivi des aménagements (morphologie, vie biologique) est prévu permettant dans les deux années suivant les travaux d’intervenir de façon à compléter le retour à l’état naturel, si nécessaire.

Vue en amont du clapet de Raffray, St Berthevin. Hors d’usage, le clapet est abaissé

depuis 2 ans. Le lit s’est reconstitué (départ de la vase) sur un fond granulo-

caillouteux, les atterrissements se végétalisent. La berge haute en rive droite est

stabilisée, aucun arbre n’est tombé. Ce secteur a eu valeur de test expérimental

soulignant le retour rapide du transit sédimentaire, l’absence d’érosion régressive et

le comportement graduel de stabilisation des berges.

Les réalisations 2009

CONTRAT RESTAURATION ENTRETIEN

Aménagement du déversoir de Régereau à Nuillé sur Vicoin.

Problématique de l’aménagement. L’ouvrage, entièrement privé (seul cas d’intervention dans ce contexte pour le Syndicat) est constitué d’un déversoir fixe de 2 m de haut et de 40 m de longueur. Ce déversoir alimente un moulin aujourd’hui transformé en résidence principale. L’enjeu écologique est important car cet ouvrage situé en aval du Vicoin est un verrou pour la remontée piscicole entre le rivière Mayenne et le bassin versant du Vicoin. Les proprié-taires privés ont accepté les travaux sous condition du maintien de l’écoulement de l’eau dans le bief du moulin et tout en conservant une valeur esthétique et paysagère au site. L’objectif est d’araser le déversoir à la côte minimum pour conserver de l’eau dans le moulin et de mettre en place des mini-seuils liaisonnés qui permettent ensuite le franchissement piscicole de l’ouvrage final.

Démantèlement du barrage de Raffray à Saint-Berthevin

Problématique de l’aménagement. Ouvrage abaissé depuis 2 ans (car hors d’usage), le démantèlement concerne la culée centrale, les clapets, cricks, crémaillères et la passerelle. Les culées en rive sont conservées. Le radier de l’ouvrage ne pose pas de problème car il est au niveau du lit du cours d’eau. Une recharge en granulats en amont du clapet est nécessaire pour permettre la répartition des eaux de chaque côté d’une île privée en amont du site. De plus, ces deux bras présentent des profils différents qui diversifient les écoulements.

Démolition de l’ouvrage par pelle mécanique. Vue du lit en amont immédiat du barrage après travaux

Vue du déversoir avant travaux. Vue du déversoir en cours d’arasement Vue du déversoir maçonné achevé

A gauche : mise en place des mini-seuils en

aval de l’ouvrage principal. Chaque ouvrage

est échancré afin d’obtenir une zone d’écou-

lement préférentiel.

A droite : Vue du site depuis l’amont. On

distingue les 3 niveaux câlés par les 3 seuils

maçonnés permettant le franchissement

piscicole.