Contretemps 02 - Mondialisation capitaliste et dominations impériales

5/25/2018 Contretemps 02 - Mondialisation capitaliste et dominations imp riales

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7 S E A T T L E , P O R T O A L E G R E , G N E S

M O N D I A L I S A T I O N C A P I T A L I S T E E T D O M I N A T I O N S I M P R I A L E SP R S E N T A T I O N Christophe Aguiton et Daniel Bensad

9 L E N O U V E A U D S O R D R E I M P R I A L Daniel Bensad

2 1 R S I S T A N C E S M O N D I A L I S E S

2 3 Christophe Aguiton LInternationale sans nom des rsistances

3 5 Sophie Zafari Femmes en marche

3 9 Josep-Maria Atentas La jeunesseface la globalisation capitaliste

4 7 Stephane Rozs Malaises dans la mondialisation

5 5 M T A M O R P H O S E S I M P R I A L E S

5 7 Michel Husson Le fantasme du march mondial

6 9 Stavros Tombazos La mondialisation libraleet limprialisme tardif

8 4 Claude Serfati Violences de la mondialisation capitaliste

9 5 S O C I T C I V I L E E T G O U V E R N A N C E G L O B A L E

9 7 Peter Gowan Cosmopolitisme libralet gouvernance globale

1 1 1 Franois Houtart Socit civile mondiale den-hautet den-bas

1 2 1 Rony Brauman Laction humanitaireface la mondialisation marchande

1 3 1 L U D A I L L E U R S

1 3 3 Tony Smith Pour une thorie marxiste de la globalisation

1 4 4 Daniel Bensad Giovanni Arrighi et le Long XXe sicle

1 5 1 R P L I Q U E S E T C O N T R O V E R S E S

1 5 3 Michal Hardt et Toni NegriLa multitude contre lEmpire

1 6 7 Sophie Wahnich

Historicit des discours et confusion des sentiments

1 8 4 Nathalie Heinich

Rponse un article de Bernard Lahire

ISBN : 2-84597-034-XISSN en coursNumro deuxseptembre 2001120 F / 18,29

CONTReTeM

Christophe Aguiton

Josep-Maria Atentas

Daniel Bensad

Rony Brauman

Peter Gowan

Michal Hardt

Nathalie Heinich

Franois Houtart

Michel Husson

Toni Negri

Stephane Rozs

Claude Serfati

Tony Smith

Stavros Tombazos

Sophie Wahnich

Sophie Zafari

Seattle, Porto Alegre, Gnes

Mondialisation capitaliste

et dominations impriales

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CONTReTeMPS

xHSMIOFy970342z


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CONTReTeMPSnumro deux, septembre 2001


Mondialisation capitalisteet dominations impriales

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CONTReTeMPnumro deux, septembre 2001


Mondialisation capitaliste

et dominations imprialesdossier prpar par

Christophe Aguitonet Daniel Bensad

CONTRETEMPS

numro un, mai 2001

Le retour de la critique sociale

Marx et les nouvelles sociologiesnumro deux, septembre 2001


Mondialisation capitaliste et dominations impriales

Les ditions Textuel, 200148, rue Vivienne75002 Paris

ISBN : 2-84597-034-xISSN: en coursDpt lgal : septembre 2001

T

Ouvrage publi avec le

du Centre national


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CONTReTeMPSnumro deux, septembre 2001

Sommaire

7 S E A T T L E , P O R T O A L E G R E , G N E S

M O N D I A L I S A T I O N C A P I T A L I S T E E T D O M I N A T I O N S I M P R I A L E S

P R S E N T A T I O N Christophe Aguiton et Daniel Bensad9 L E N O U V E A U D S O R D R E I M P R I A L Daniel Bensad

2 1 R S I S T A N C E S M O N D I A L I S E S2 3 Christophe Aguiton LInternationale sans nom des rsis

3 5 Sophie Zafari Femmes en marche

3 9 Josep-Maria Atentas La jeunesseface la globalisation capitaliste

4 7 Stephane Rozs Malaises dans la mondialisation

5 5 M T A M O R P H O S E S I M P R I A L E S

5 7 Michel Husson Le fantasme du march mondial

6 9 Stavros Tombazos La mondialisation libraleet limprialisme tardif

8 4 Claude Serfati Violences de la mondialisation capit

9 5 S O C I T C I V I L E E T G O U V E R N A N C E G L O B A L E

9 7 Peter Gowan Cosmopolitisme libralet gouvernance globale

1 1 1 Franois Houtart Socit civile mondiale den-hautet den-bas

1 2 1 Rony Brauman Laction humanitaireface la mondialisation marchande

1 3 1 L U D A I L L E U R S

1 3 3 Tony Smith Pour une thorie marxiste de la globalisatio

1 4 4 Daniel Bensad Giovanni Arrighi et le Long XXe sicle

1 5 1 R P L I Q U E S E T C O N T R O V E R S E S

1 5 3 Michal Hardt et Toni Negri La multitude contre lEmpire

1 6 7 Sophie Wahnich Historicit des discours et confusion des sent1 8 4 Nathalie Heinich Rponse un article de Bernard Lahire

CONTReTeMPS numro d

CONTRETEMPS

Directeur de publication:Daniel Bensad

Comit de rdaction:Gilbert Achcar; Christophe Aguiton; Antoine Artous; Daniel Bensad; Carine Clment;Philippe Corcuff; Lon Crmieux; Jacques Fortin; Janette Habel; Helena Hirata; Michel Husson;Samuel Johsua; Thierry Labica; Ivan Lematre; Claire Le Strat; Michal Lwy; Lilian Mathieu;Willy Pelletier; Marie Pontet; Alain Rebours; Catherine Samary; Patrick Simon; Francis Sitel;Josette Trat ; Enzo Traverso ; Emmanuel Valat; Alexandra Weisgal.


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De Seattle Porto Alegre en passant par Millau, Prague, Nice et Gnes, se des

Internationale des rsistances la mondialisation capitaliste. Leforum social de Porto Alegre, en janvier 2002, constituera une nouvedans laffirmation dune alternative au forum libral de Davos.Ce mouvement se trouve dsormais un tournant: de la dnonciamfaits de la contre-rforme librale, il doit passer la recherche dchappant au double cueil des batitudes mondialises comme dnationalistes. Selon les rhtoriques apologtiques de la mondialistriomphe plantaire du march aurait aboli le systme des ingalitdominations tatiques au profit dun espace homogne des chang

circulation montaire, et des droits de lhomme. Ce second numContreTemps est consacr la discussion et la rfutation de ces thLa premire partie traite de la mondialisation des rsistances, de SPorto Alegre, en passant par la Marche mondiale des femmes (Sophet les nouvelles formes de radicalisation de la jeunesse (JoseAtentas). Stphane Rozs fait galement le point, de Maastricht Gles malaises de la mondialisation dans le miroir des opinions publiqDans une deuxime partie, les contributions de Michel Husson et deTombazos (chercheur luniversit de Nicosie) analysent les mtamo

de cette mondialisation impriale, tandis que Claude Serfati exlogique militaire.Dans la troisime partie, Peter Gowan, auteur de The Great Gamble, cnotion de gouvernance globale et Franois Houtart, animateur dAltSud, celle de socit civile globale . Un entretien avec Rony Braumales consquences de la nouvelle donne sur laction humanitaire.La rubrique Lu dailleurs comporte une contribution du philosophcain Tony Smith une thorie marxiste de la globalisation, une prs

du livre de Giovanni Arrighi sur Le LongXXe

sicle, et des notes concerpublications rcentes en rapport avec notre dossier.

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I n t r o d u c t i o n a u d o s s i e r

Dossier prpar parChristophe Aguiton et Daniel Bensad

Seattle, Porto Alegre, Gnes.

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Rsistancmondialis

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gne les pays domins, le dmantlement des pactes militaires, la lutte sansmerci contre lOMC, le FMI, et le club ferm du G7 ou du G8.La toile tisse travers les manifestations et les contre-sommets de Seattle,de Porto Alegre ou de Gnes, peut ainsi annoncer la naissance dune alterna-

tive internationaliste la mondialisation capitaliste.

1 Peter Gowan, The new liberalCosmopolitanism , article paratre.

2 Voir James Rosenau, Citizenship inChanging Global Order , in Governancewithout Government, Cambridge

University Press, 1992.3 Alain Madelin, Le Droit du plus faible,

Paris, Laffont, 1999.

4 Michal Hardt et Antonio Negri, Empire,Paris, ditions Exils, 2000.

5 Voir dans le prsent numrode ContreTemps leur article sur La multitude contre lEmpire .

6 Susan Strange, Towards a Theoryof Transnatinal Empire , in E-O Cziempel

et J. Rosenau, Global Changes andTheoretical Challenges, Lexington, 1989.

7 Voir Harry Harootunian, Out of Japon :The New Association Mouvement , inRadical Philosophy, n 108, sept 2001.

8 Voir Elllen Meiksins Wood, Trabajo,Classes y Estado en el capitalismoglobal , in Resistencias mundiales,Clacso ed. Buenos Aires 2001.

9 Alex Callinicos, Periodizing Capitalismand Analyzing Imperialism: ClassicalMarxism and Capitalist Evolution ,in Phases of Capitalist Development,op. cit. Palgrave, New York, 2001.

10 Alnasseri, Brand, Sablowski et Winter, Space, Regulation and Periodizationof Capitalism , in Phases of capitalistdevelopment, ed par Robert Albritton,Makoto Itoh, Richard Westra et AllanZuege, Palgrave, New York, 2001.

11 Cest Andr Gorz qui parle de compositionorganique du travail pour dsignerle rapport entre travail mort (socialis)et travail vivant qui caractrise la forteproductivit du travail dans les paysdominants.

12 Zbiniew Brzezinski, The GrandChessboard, New York, 1997, p. 40.

13 Le Monde, 8 dcembre 1999. Voirgalement lentretien avec Rony Braumandans le prsent numro de ContreTemps.


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R s i s t a n c e s m o n d i a l i s e s

Christophe AguitonMilitant syndical et associatif, auteur de Le Monde nous appartien

Paris, Plon, 2001.

LInternationale sans nomdes rsistances

ContreTemps: De sommet en sommet, le mouvement de rsistance la mondialisattaliste gagne en ampleur. Aprs les manifestations de Gnes, certadtat comme Chirac et Jospin, sen sont inquits. Il semble dsormle G8 ou lOMC soient contraints de se runir de faon quasi clandetat de sige, au Qatar ou dans les Rocheuses canadiennes. Doforce montante de ce mouvement ?

Christophe Aguiton: Les manifestations contre le sommet du G8 de Gnes, en juilconfirment en effet lampleur de la radicalisation face la mondialisat

rale. Mais on aurait tort dimaginer que ce mouvement se limiteracontestation humaniste ou tiers-mondiste des excs de la drgulatrale. Il y a des raisons communes aux manifestations de Gteborg et det celles du 9 juin en France contre les licenciements boursiers .Si lon veut dater le point de dpart de cette vague, les manifestaSeattle, fin 1999, contre la runion de lOrganisation mondiale du coconstituent un tournant symbolique. Mais ce tournant ne se comprend ce qui sest pass dans quelques pays-clefs au cours des annes prcEn France, le changement est perceptible ds 1993, avec une reprise

tes sociales (comme Air France), lapparition dun mouvement des cet la prparation en 1994 de la premire marche contre le chmage, luttes des sans-papiers de lt 95 et la mobilisation pour le droit des lautomne, prludant aux grves de dfense de la Scurit sociale etvices publics. On enregistre une volution parallle de lopinion publexprime une sympathie croissante envers ces mouvements, et notavec les grandes grves de lhiver 1995. Mais la France nest pas le sdvelopp connatre cette volution. Par-del les diffrences nocontexte et de culture, les tats-Unis ont connu un processus comavec de nombreuses grves au cours des annes 90 (teamsters,


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Mtamorphosimprial

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1 Sondage SOFRES-Le Monde,12-13 juillet 2001.

2 Sondage CSA-Humanit,30 juillet 2001.

3 Sondage CSA-Marianne,

8 au 10 novembre 1999.4 Sondage CSA-Huma-Hebdo,

6 et 7 dcembre 2000.

5 Le dsenchantement libral ,Stphane Rozs in Ltat de laFrance 1993-1994, La Dcouverte 1993.

6 Sondage CSA - Ernst & Young -Conseilconomique et Social, Biennale duFutur 26-27 septembre 2000.

7 La socit des capitaux contre

lentreprise , dbat entre Daniel Bachetet S. Rozs, in conomie et Politique,janvier 2001. Les cadres dcrochent ,Stphane Rozs, in Le Monde des Dbats,janvier 2000.

8 Sondage CSA-UCC CFDT-Mouvementdes Cadres Chrtiens-auprs des cadres,14-15 novembre 2000.

9 Modernit du Corporatisme ,Jacques Capdevielle, Pressesde Sciences-Po, 2001.

10 La grve par procuration de lOpinion lgard des mouvements sociaux rvleun nouveau cycle idologique , in Travail

salari et conflit social, sous la directionde Michel Vakaloulis, PUF, 1999.

11 Mondialisation cherche idologiedominante dsesprment ,Stphane Rozs, in Ltat de la France2000-2001, La Dcouverte, 2000.

12 Les Marchs contre lOpinion ,E. Dupin, S. Herr, Libration,7 dcembre 1995.

13 Dix0 ans aprs la chute du Mur de Berlin,le terme capitalisme inspiremajoritairement de la dfiance auxFranais, Italiens, Allemands, Russes,Polonais, Hongrois (Sondage CSA-CourrierInternational, octobre 1999).

14 Pourquoi la politique est-elle en crise? Stphane Rozs, Libration, 26-08-1994.

15 Le pouvoir de lOpinion publique?

Stphane Rozs, AGIR, Revue gnralede stratgie n 6, Hiver 2000.

16 Les citoyens face la Gouvernance ,Stphane Rozs, Colloque de Crisy,Prospective pour une gouvernancedmocratique, ditions de lAube,mars 2000.

M t a m o r p h o s e s i m p r i a l e s


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Michel Hussonconomiste, auteur notamment de Misre du capital(Syros 1996),Les ajustements de lemploi(Page 2, 1999), Sommes-nous trop?(Textuel, 1Le grand bluff capitaliste(La Dispute,2001)

Le fantasmedu march mondial

La base du mode de production capitaliste est constitue par le march mon

mme 1. Cette citation na pas pour fonction de procurer un pauguste. Elle prsente le double avantage de soulever demble la de savoir si la mondialisation est un phnomne rellement nouveafaire le lien avec la notion de march mondial, qui nous semble abscentrale. La meilleure approche de la mondialisation est nos yeux dlyser comme un pas en avant dcisif vers la constitution du march mCe sera en tout cas le fil directeur de cet article.

Lextension mondiale du marchLe concept central dont il faut partir est ici celui de travail socialemensaire. Il renvoie au processus de validation des dpenses de travail qui partir de lchange et de la vente des marchandises, dcider aprsles dpenses de travail taient ou non en phase avec les normes qui gent de ce processus permanent de comparaison. La concurrence quientre capitaux privs ne trouve sa sanction quau moment de la ralisla valeur, et le lieu o est nonc ce verdict est le march. Ce dernier npas seulement un lieu dchanges, puisquil contribue valider rt

ment les normes de production. La mondialisation nest rien dautre qucessus qui permet de constituer le march mondial, avec lensemblattributs ainsi dfinis.Pour mieux faire comprendre cette dfinition, on lopposera une reption simplifie de linternationalisation du capital. Le modle sans plus abouti est celui de Boukharine2, qui postule une superpositionde la carte des tats avec celle des capitaux. Chaque tat soutient lode ses propres capitalistes pour conqurir les marchs et les territoirea mme fusion, dans chaque pays, entre les capitaux et ltat. Cett

conomique tend logiquement se transformer en guerre tout court e

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S o c i t c i v i l e e t g o u v e r n a n c e g l o b a l e

Peter GowanEnseignant en sciences politiques luniversit de North London,


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g p q

auteur de The Global Gamble(Verso,1999), prix du mmorial Isaac Deutscher

Cosmopolitisme libral

et gouvernance globale

Le propos de cette contribution est dexplorer ce quil est convenu, en langage dappeler la gouvernance globale . Mais nous devons pralablemeper un peu du brouillard qui entoure lconomie et la politique internaQuelque chose de trs important sest produit au cours des dernirenies. Le concept orthodoxe de globalisation pointe certains effets tmes de cette grande transformation, en mme temps quil masque c luvre et nous empche den matriser les conditions.Lorthodoxie nous invite nous reprsenter le monde comme composdus faisant face des structures institutionnelles rigides qui dominent l

tence: les marchs et les tats. Le monde est alors peru comme divdeux plans autonomes: un monde marchand/conomique, avec salogique marchande, et un monde politique/intertatique, avec sa proprede pouvoir. Tandis que les frontires entre tats politiques seraient maisparant la politique intrieure de la politique trangre , les fronticonomies nationales seraient dissoutes dans une conomie globale tranale. Dun point de vue historique, cette reprsentation dominante est pLoin dapparatre comme des donnes fermement tablies, tats et dmontrent une grande plasticit formelle et une aptitude se transform

lespace et dans le temps. Au dbut du XXe sicle, existait un norme tatbritannique dot de 90000 agences bancaires outre-mer; il a disparu. Lades conomies marchandes en Europe taient organises jusquau mXXe sicle sous forme dempires, et elles ont galement disparu. Aujourchanges conomiques sont concentrs de faon crasante au sein detats-Unis/Europe/Japon. Au dbut du sicle, les marchs domestiques avancs taient troits et ltat jouait un rle secondaire en tant que conteur. prsent, ces marchs domestiques jouent un rle essentiel et

pour une large part sur les commandes dtat. Au dbut du sicle, les ta

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Lu dailleu

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L u d a i l l e u r s

Tony Smith

Professeur de philosophie et de sciences politiques

luniversit dtat de lIowa (tats-Unis). Auteur notammentde The Logics of Marxs Capital (State University of New York


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de The Logics of Marxs Capital (State University of New York,Press, 1994)

Pour une thorie marxistede la mondialisationDialectique systmiqueet dialectique historique

Les processus de globalisation en cours transforment-ils de manire fondamenrapports entre les tats et les marchs mondialiss? On trouve dans c un ple, ceux qui soutiennent que la globalisation largit considrales options dont dispose le capital financier et industriel en plaant sous une camisole lectronique (Friedman, 2000). Les flux intern

de capital financier sur les marchs montaires et les marchs boursdraient svader des pays dont les gouvernements maintiennent desbudgtaires leves ou des politiques fiscales pnalisantes. La globaccrotrait galement la capacit du capital industriel dtendre son prproductif au-del des frontires par le biais de linvestissement directsous-traitance. Ces dfenseurs de ce que nous pouvons dfinir co thse de lhyperglobalisation soutiennent que ces possibilits noffertes au capital rduisent dautant lefficacit de certaines intertatiques. lpoque de la circulation globalise du capital, il serait d

en moins possible pour ltat de stimuler la demande et de dfendreemploi en recourant au dficit, ou de maintenir les protections de ltaLes no-libraux prtendent en effet que la dialectique historique dlisme est entre dans une re nouvelle, caractrise par un dplacemlitatif du pouvoir des tats vers les marchs globaliss. Ils applaudisdveloppements sous prtexte quils mettraient fin aux distorsions litervention tatique dans lconomie (Wriston, 1992). lautre extrme du spectre, nous trouvons ceux qui nient que les cde ltat soient rodes significativement par la globalisation. Ils so

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Rpliquet controvers

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R p l i q u e s e t c o n t r o v e r s e s

Michal HardtProfesseur associ luniversit de Duke (tats-Unis)

Toni NegriProfesseur de sciences politiques luniversit de Padoue,Co auteurs de Empire (Paris Exi ls 2000)


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Co-auteurs de Empire(Paris, Exi ls, 2000)

La multitude contre lEmpire

Et Jsus lui demanda: Quel est ton nom ? Et il rp

Mon nom est Lgion, car nous sommes une multitu

(Marc 5, 9)

La notion moderne de dmocratie est intimement lie celle dtat-nation. Pouner le statut contemporain de la dmocratie, nous devons donc compar considrer le rle de ltat-nation et les changements intervenus dpouvoirs. Nombre de thoriciens prtendent et autant le contestent divers phnomnes communment voqus sous le terme de globalont rod, si ce nest ananti, les pouvoirs des tats-nations1. Soudeux thses sont exposes comme mutuellement exclusives. En ralitdeux sont vraies. Lre de la globalisation ne met pas un terme ltaqui continue remplir des fonctions utiles la rgulation conomiqtique, et ltablissement de normes culturelles; mais les tats-natiobel et bien perdu leur rle en matire dautorit souveraine. Sattaconcept et aux pratiques de la souverainet aidera donc clarifier le

Nous proposons le concept dEmpire pour dsigner le dispositif globalporain. LEmpire dsigne avant tout la nouvelle forme de souverainesuccd la souverainet tatique: une forme de souverainet illimitconnat plus de frontires ou plutt qui ne connat que des frontires et mobiles. Nous empruntons ce concept dEmpire lancienne confiromaine dans laquelle lempire tait cens dpasser les trois formesvernement monarchie, aristocratie, et dmocratie en les combinanseule direction souveraine unifie. Notre Empire contemporain esmonarchique; cest vident dans les phases de conflit militaire o l

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