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CONTRIBUTION DES CCI DE FRANCE AU PACTE PRODUCTIF PROPOSITIONS ISSUES DE LA CONSULTATION DES ENTREPRENEURS

CONTRIBUTION DES CCI DE FRANCE AU PACTE PRODUCTIF ...¨se... · Un déficit d’information sur les dispositifs d’aide est pointé par les TPE. Elles sont près de 80% à le souligner

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CONTRIBUTION DES CCI DE FRANCE AU PACTE PRODUCTIF

PROPOSITIONS ISSUESDE LA CONSULTATION DES ENTREPRENEURS

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« Les questions de cette Consultation sur le Pacte Productif 2025 sont pertinentes et montrent l’implication de l’Etat sur ce sujet. Faites du concret et foncez » (cadre dans l’Industrie de plus de 50 salariés en Occitanie). « Aidez-nous à être innovants » (dirigeant d’entreprise dans l’Industrie de moins de 10 salariés en Bourgogne Franche-Comté).

Voici certains des signaux positifs qu’ont fait remonter les chefs d’entreprise sollicités par le réseau des Chambres de Commerce et d’Industrie.

60 CCI, couvrant la diversité des réalités économiques de notre pays, ont, en effet, déployé en ligne, de juillet à septembre, un questionnaire national unifié ou organisé des ateliers-débats (dont ceux en Hauts-de-France et Ile-de-France).

Trois champs ont été particulièrement explorés : l’industrie ; l’innovation ; le numérique. Considérés comme transversaux, les enjeux environnementaux ont été inclus dans chacun d’entre eux.

Près de 900 entrepreneurs ont pris la parole. Nous reproduisons ici certaines de leurs observations.

Les propositions qu’ils font sont concrètes et prennent appui sur leur quotidien. Elles sont prioritaires.

Cette approche micro-économique permet de compléter ou d’affiner les 28 propositions formulées par notre réseau en juillet 2019 dans le droit fil des axes de travail identifiés par le Conseil National de l’Industrie. Elle donne également corps aux résultats de la Grande Consultation Nationale des Entrepreneurs conduite par CCI France à l’occasion de laquelle en juillet et septembre, un échantillon représentatif de 600 chefs d’entreprise a été plus particulièrement interrogé sur les freins et leviers pour accélérer l’innovation.

Ces propositions sont également un apport à la contribution collective pour faire du Pacte Productif un « Pacte qualitatif ».

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Taille des entreprises

Secteur d’activité

Typologie des répondants

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Une image brouillée

Parce qu’ils ont le sentiment que les métiers industriels sont souvent « méconnus », « dévalorisés », « décriés » par nos concitoyens, le système éducatif et les politiques publiques, nous avons choisi de ne pas passer sous silence dans cette restitution cette dimension psychologique dans le ressenti des chefs d’entreprise. Tout Pacte suppose en effet une relation de confiance.

Par ailleurs, les entrepreneurs du numérique et les créateurs de start-up expriment, de leur côté, la nécessité de démystifier leurs univers pour les rendre plus attractifs. « Le terme de numérique est parfois un fourre-tout très peu clair pour certains jeunes et adultes » (cadre dans une entreprise de services de moins de 10 salariés en Bretagne). « C’est extrêmement frustrant de voir que notre développement est totalement conditionné par le fait de recruter de façon pérenne des personnes dont on n’attend aucun savoir-faire, puisque celui-ci s’acquiert dans l’entreprise mais dont on attend un savoir-être qui crée le capital immatériel de notre entreprise » (dirigeant d’une entreprise dans l’Industrie de plus de 50 salariés en Bretagne).

La transformation digitale, oui, mais chacun son rythme

La transformation digitale dans le B to B, qui transforme la manière de produire, d’innover et de vendre, est un mouvement de fond. Pour autant, au regard de cette profonde mutation, on voit se dessiner deux types de profils d’entrepreneurs :

• « les promoteurs » : convaincus que l’Industrie du Futur et la mise en œuvre des innovations de rupture sont leur avenir, ils attendent des pouvoirs publics que les stratégies déployées leur permettent d’aller encore plus vite et plus loin.

• « les avertisseurs » : pour eux, la prise en main du numérique demande du temps et impose de ne pas négliger le facteur humain.

Tel un signal d’alerte, 31% des répondants (dont 44% des dirigeants d’entreprises du commerce) déclarent n’être ni « acteur » ni « partie prenante » du numérique. Cette proportion doit susciter de la part des pouvoirs publics et des réseaux d’accompagnement, dont les CCI, la plus grande attention. Elle contient des germes de fracture compétitive dans un secteur d’activité qui a été fragilisé récemment par le mouvement des Gilets Jaunes comme le soulignent nos études sur les conséquences du mouvement effectués depuis décembre 2018.

Par leur finalité le Pacte productif comme la politique Territoires de l’industrie répondront à ce risque de fracture en intégrant les objectifs de la stratégie Industrie du Futur. Cette dernière par effet d’accroissement de productivité tend progressivement à la relocalisation d’activités productives et donc nécessite le renforcement des systèmes productifs locaux.

La pénurie de compétences, frein majeur au développement et à l’innovation

Tout comme l’indiquaient déjà les résultats quantitatifs de la Grande Consultation des chefs d’entreprise en juillet 2019, les chefs d’entreprise déplorent les freins que sont :

• Le caractère trop contraignant de certains cadres réglementaires

• La difficulté à recruter les compétences nécessaires

• Le coût élevé du travail

• La résistance au changement en interne (selon près d’un répondant sur 2) et la difficulté à accéder à un accompagnement dans cette transition (41% des répondants)

Pour les industriels tout particulièrement, l’inadéquation entre l’offre et les besoins en compétences est un sujet de préoccupation permanent. « Sur 250 collaborateurs, j’ai 22 postes ouverts depuis plusieurs mois sur lesquels je ne trouve pas de candidats » témoigne un chef d’entreprise lors de l’atelier-débat s’étant tenu à Cergy le 18 septembre.

Cet état de faits tient, selon eux, à des formations parfois décorrélées des besoins du marché (« L’école propose aujourd’hui des formations pour les métiers de l’industrie de demain. Mais elle a délaissé les formations pour l’industrie d’aujourd’hui ». « Beaucoup d’ingénieurs et pas assez de techniciens »). Si les entrepreneurs souhaitent que l’école s’ouvre davantage au monde de l’entreprise, ils sont aussi très nombreux à considérer qu’ils ont aussi leur part du chemin à faire pour fluidifier les relations entre ces deux univers.

La distorsion s’explique aussi par la difficulté du service public de l’emploi à bien appréhender les demandes des entreprises et à fournir des candidatures adaptées. (« Quand je cherche à recruter des peintres industriels, je n’ai pas besoin de CV d’artistes peintres » « J’ai besoin de CV actualisés » déclarent par exemple des chefs d’entreprise lors de l’atelier-débat de Cergy).

Les principaux enseignements de la consultation

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Par ailleurs, même au sein des acteurs et usagers du numérique, c’est le poste de commercial qui est le plus largement perçu comme compliqué à pourvoir (38% des citations) ; viennent ensuite celui des développeurs informatiques (plus d’un quart de cette sous-population ont des difficultés à en recruter) et ceux des nouveaux métiers de la Data et de l’Intelligence Artificielle (22% des citations).

Les aides publiques à l’innovation : lesquelles ? Pour qui ? Qui fait quoi ?

Un déficit d’information sur les dispositifs d’aide est pointé par les TPE. Elles sont près de 80% à le souligner contre 59% pour les entreprises de 10 à 49 salariés et 69% chez les 50 salariés et plus. En revanche aucune différence significative n’existe concernant leur perception de la complexité de ces dispositifs. Les chefs d’entreprise sont également unanimes à regretter de ne pas disposer de référent unique et identifiable sur ces sujets. En outre, « l’effet Paretto » dans la captation des aides « taillées sur mesure pour les grands groupes » (chef d’entreprise de moins de 10 salariés dans la construction en Ile-de-France) est une nouvelle fois rappelé par les contributeurs au débat.

Economie circulaire : il y aurait tout à gagner à faire circuler

En la matière, la réalité se heurte à l’insuffisante visibilité des dispositifs d’accompagnement (43% des citations) et de façon plus pragmatique à la méconnaissance des possibilités de collaboration de proximité inter-entreprises (42% des citations). Soulignons néanmoins combien les préoccupations liées à la transition énergétique sont fortes.

« Oeuvrons pour développer une production durable de biens de grande consommation de qualité à prix compétitif à partir de technologies respectueuses de l’environnement et de l’humain ». « Eduquons les générations futures à la discipline et à la rigueur de la production industrielle tout en facilitant les expériences et autres expérimentations » (chef d’entreprise dans l’industrie en Bourgogne Franche-Comté disposant d’entre 10 et 49 salariés).

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Propositions 1 Rendre obligatoire au cours du parcours scolaire au moins un stage dans une entreprise industrielle pour faire découvrir

la richesse et la diversité des métiers.

2 Valoriser et développer les filières formant des techniciens opérationnels.« Revaloriser les filières universitaires courtes - DUT ou licence professionnelle - qui forment de vrais techniciens opérationnels plutôt que des ingénieurs généralistes qui sont soit surqualifiés, soit moins rapidement opérationnels techniquement » (chef d’entreprise de moins de 10 salariés dans l’industrie en Bourgogne Franche-Comté).

3 Proposer un référentiel commun et intangible de formation sur les langages de programmation informatique.« Trop souvent je fais passer des entretiens d’embauche à des diplômés en informatique Bac+2 / Bac+3, qui ont suivi des formations incluant un module d’apprentissage de langage de programmation, et je découvre que les bases ne sont mêmes pas acquises. Les formations devraient aussi avoir une large part dédiée à l’algorithmique » (cadre dans l’Industrie de moins de 10 salariés en Nouvelle-Aquitaine).« Les formations à haut niveau livrent des profils trop déconnectés de la réalité du travail, en cause la teneur de leurs cours, particulièrement pour les développeurs informatiques, dont les programmes universitaires et même ceux des écoles d’ingénieurs sont en retard par rapport aux avancées technologiques, aux nouveaux langages de programmation etc » (dirigeant d’entreprise de services de moins de 10 salariés en PACA).

La transformation des offres de formations liées aux nouvelles technologies ne doit pas se faire de manière isolée. Le développement d’offres technologiques exige aussi des ressources commerciales fortes pour accompagner leur déploiement et l’évangélisation des marchés. Cet aspect doit être intégré dans le parcours pédagogique de ces formations.

L’objectif général à atteindre serait à la fois de :• repositionner le rôle de chaque opérateur. En effet, le système éducatif ne peut pas se calquer sur la temporalité rapide de la

technologie. L’école doit donc se concentrer sur sa mission de fournir les fondamentaux théoriques.• intégrer une réflexion de développement territorial afin que ces formations soient aussi implantées dans des territoires moins

attractifs que Paris ou les grandes métropoles régionales afin d’encourager les jeunes à rester travailler dans ces territoires.

4 Renforcer l’attractivité des PME industrielles en allouant des aides à l’emploi d’alternants sous condition de tailles des entreprises.

5 Favoriser la mobilité des jeunes recrues en facilitant leur accès à des voitures écologiquement acceptables mais destinées à la casse afin de leur permettre de se rendre sur leur lieu de travail (sites industriels).

Amplifier l’effort de formation

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Baisser la fiscalité de production et poursuivre la démarche de simplification

Propositions 1 Renforcer les avancées de la loi Pacte en matière d’incitation à l’investissement des Français dans les entreprises non

cotées (économie réelle).

2 Renforcer les moyens des opérateurs (pôles de compétitivité, CCI, CMA etc.) et leurs responsabilités afin qu’elles facilitent l’accès aux programmes nationaux ou européens dédiés à la recherche et l’innovation.

3 Encourager les entreprises qui ont eu du succès avec un projet d’innovation à épauler un autre projet similaire pour créer du réseau et provoquer un « effet boule de neige ».

4 Ajuster les modalités de l’inscription de privilège par l’Etat ou la Sécurité sociale par le tribunal de Commerce en cas de difficultés. Alors que les délais de mise en place de ce type d’inscriptions sont très courts, les délais pour les faire disparaitre, une fois que la situation est réglée, sont très longs. L’information de l’inscription de privilège étant publique, et faisant partie des informations vérifiées par les acheteurs, ce décalage a des incidences très fortes sur les PME-TPE qui se trouvent pénalisées. Idem pour les incidents Banque de France qui ne sont pas régularisés de manière suffisamment rapide une fois les situations revenues à la normale.

5 Donner l’accès aux entreprises à tous les fichiers déclaratifs des banques qui conditionnent la notation Banque de France et qui sont totalement opaques.

6 Imposer aux activités d’assurance-crédit la nécessité d’informer les entreprises de la note qu’elles leur attribuent et de ses modifications.

7 Ajuster les modalités de refinancement des banques pour permettre aux entreprises cotées 5 ou 5+ par la Banque de France d’accéder néanmoins au crédit (ce qui est exclu dans les conditions actuelles).

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Propositions 1 Favoriser la relocalisation en Europe et en France de la production industrielle apparaît comme le premier levier permettant

d’accélérer la décarbonisation de l’industrie.

2 Flécher une part significative des revenus des quotas de CO2 en soutien aux projets innovants des industries et des territoires en matière de neutralité carbone.

3 Inciter davantage à l’autoproduction et l’autoconsommation énergétique tant chez les entreprises que chez les particuliers.Des projets d’autoconsommation collective d’entreprises d’énergie solaire sont déjà expérimentés avec l’appui des CCI.

4 Favoriser les circuits de proximité.

5 Mise en place d’un référentiel, outil d’évaluation du niveau de transformation des entrepreneurs appelé indice de la transition énergétique.

Accélérer la transition énergétique

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ANNEXES10 Grande Consultation des entrepreneurs CCI France / Opinion Way Enquêtes de juillet et septembre 2019

14 Paroles d’entrepreneurs : synthèses des ateliers-débats CCI Val d’Oise (18/09/2019) et CCI Littoral Hauts-de-France (23/09/2019)

25 28 propositions des CCI de France pour le Pacte productif 2025 - Juillet 2019

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GRANDE CONSULTATION DES ENTREPRENEURSEnquête réalisée par OpinionWay pour CCI France auprès d’un échantillon de 607 dirigeants d’entreprise.La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.L’échantillon a été interrogé par téléphone du 16 au 21 juillet 2019.Application des procédures et règles de la norme ISO 20 252.

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 42 – Juillet 2019

Les obstacles à la transformation digitale des entreprises

Q : Parlons maintenant de la transformation digitale des entreprises. Vous personnellement, diriez-vous que votre entreprise a déjà été concernée ou pas par chacune des situations suivantes liée à la mise en œuvre de la transformation digitale de son entreprise ?– BASE : 607 CHEFS D’ENTREPRISE

Le manque de culture en cybersécurité 19%

La difficulté à intégrer les contraintes réglementaires (RGPD, etc...) 13%

Le manque de vision stratégique sur le numérique 11%

La difficulté à recruter les compétences nécessaires 10%

La difficulté à se faire accompagner dans la transformation digitale 10%

La difficulté à faire collaborer tous les services de votre organisation 8%L'incapacité à expérimenter ou mettre en œuvre rapidement des

dispositifs de transformation digitale 8%La difficulté à trouver les outils adéquats pour accompagner vos collaborateurs dans la transformation numérique de leur métier 7%

Une résistance au changement de vos salariés 4%

…le Secteur d'activité …la Taille d'entreprise

Industrie Construction Commerce Services 0 à 9 salariés 10 salariés ou +

23% 12% 17% 21% 19% 18%

16% 8% 10% 15% 13% 18%

17% 7% 9% 12% 11% 13%

19% 5% 8% 11% 10% 17%

16% 7% 8% 10% 9% 11%

7% 4% 9% 10% 8% 14%

8% 5% 8% 9% 8% 11%

8% 4% 6% 8% 7% 10%

6% 2% 4% 5% 4% 15%

?

Concerné

Item posé uniquement aux entreprises de 1 salarié et plus

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 42 – Juillet 2019

Les obstacles à la transformation digitale des entreprises

Q : Parlons maintenant de la transformation digitale des entreprises. Vous personnellement, diriez-vous que votre entreprise a déjà été concernée ou pas par chacune des situations suivantes liée à la mise en œuvre de la transformation digitale de son entreprise ?– BASE : 607 CHEFS D’ENTREPRISE

Le manque de culture en cybersécurité

La difficulté à intégrer les contraintes réglementaires (RGPD, etc...)

Le manque de vision stratégique sur le numérique

La difficulté à recruter les compétences nécessaires

La difficulté à se faire accompagner dans la transformation digitale

La difficulté à faire collaborer tous les services de votre organisation

L'incapacité à expérimenter ou mettre en œuvre rapidement des dispositifs de transformation digitale

La difficulté à trouver les outils adéquats pour accompagner vos collaborateurs dans la transformation numérique de leur métier

Une résistance au changement de vos salariés

CHEFS D’ENTREPRISEJuillet 2019

?

Item posé uniquement aux entreprises de 1 salarié et plus

Concernée Pas concernée Vous ne savez pas, vous n'avez jamais essayé

19%

13%

11%

10%

10%

8%

8%

7%

4%

60%

65%

67%

69%

69%

83%

71%

72%

74%

21%

22%

22%

21%

21%

9%

21%

21%

22%

Sous-totalA essayé

79%

78%

78%

79%

79%

91%

79%

79%

78%

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11La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 42 – Juillet 2019

Les opinions à l’égard de l’innovation

Q : Pour chacune des affirmations suivantes concernant l’innovation, dites-nous si vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord ?– BASE : 607 CHEFS D’ENTREPRISE

…le Secteur d'activité …la Taille d'entreprise

Industrie Construction Commerce Services 0 à 9 salariés 10 salariés ou +

64% 42% 44% 62% 50% 74%

40% 39% 41% 46% 42% 75%

37% 48% 34% 45% 41% 66%

32% 43% 38% 41% 39% 64%

49% 36% 34% 42% 39% 73%

29% 39% 30% 39% 36% 53%

31% 37% 36% 37% 35% 56%

Détail selon…

?

La créativité de vos collaborateurs favorise l'innovation

Il est facile de collaborer (entre centre de recherche, start-up et grands groupes) pour développer des innovations

Le système national des aides à l'innovation (crédit d'impôt, garanties, prêts, subventions...) est bien conçu

L'information sur les dispositifs d'aides à l'innovation est facilement accessible

L'organisation de votre entreprise et ses process favorisent l'innovation

Les programmes européens d'aide à l'innovation (prêt Innovfin, Instrument PME, Horizon 2020) sont accessibles

Le cadre réglementaire actuel entrave l'innovation de votre activité

D’accord

55%

44%

42%

40%

40%

37%

36%

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 42 – Juillet 2019

Les opinions à l’égard de l’innovation

Q : Pour chacune des affirmations suivantes concernant l’innovation, dites-nous si vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord ?– BASE : 607 CHEFS D’ENTREPRISE

CHEFS D’ENTREPRISEJuillet 2019

?

La créativité de vos collaborateurs favorise l'innovation

Il est facile de collaborer (entre centre de recherche, start-up et grands groupes) pour développer des innovations

Le système national des aides à l'innovation (crédit d'impôt, garanties, prêts, subventions...) est bien conçu

L'information sur les dispositifs d'aides à l'innovation est facilement accessible

L'organisation de votre entreprise et ses process favorisent l'innovation

Les programmes européens d'aide à l'innovation (prêt Innovfin, Instrument PME, Horizon 2020) sont accessibles

Le cadre réglementaire actuel entrave l'innovation de votre activité

9%

2%

2%

2%

2%

1%

5%

46%

42%

40%

38%

38%

36%

31%

29%

26%

27%

30%

28%

27%

30%

9%

6%

8%

11%

15%

10%

18%

7%

24%

23%

19%

17%

26%

16%

D’accord

55%

44%

42%

40%

40%

37%

36%

Tout à fait d’accord Plutôt d’accord Plutôt pas d’accord Pas du tout d’accord NSP

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La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 43 – Septembre 2019

Le rapport aux énergies renouvelables et à l’économie circulaire

Q : Votre entreprise est-elle concernée par chacune des situations suivantes ?– BASE : 613 CHEFS D’ENTREPRISE ?

CHEFS D’ENTREPRISESeptembre 2019

13%

87%

Votre entreprise a recours aux énergies renouvelables

Oui 34%

66%

Votre entreprise a entamé une transition vers l'économie circulaire (l'économie circulaire

désigne le fait de produire des biens et des services...)

Oui

…le Secteur d'activité …la Taille d'entreprise

Industrie Construction Commerce Services 0 à 9 salariés 10 salariés ou +

24% 11% 18% 10% 12% 29%34% 33% 28% 36% 33% 41%37% 41% 37% 40% 39% 50%

Le recours aux énergies renouvelablesUne transition vers l'économie circulaire

Oui

Non Non

Au moins l’un des deux

39%

Au moins l’un des deux

GRANDE CONSULTATION DES ENTREPRENEURSÉtude réalisée par téléphone, du mercredi 11 au mercredi 18 septembre 2019, auprès d’un échantillon de 613 dirigeants d’entreprise. La représentativité de l’échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d’activité et la taille, après stratification par région d’implantation.

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 43 – Septembre 2019

Les leviers du développement industriel

Q : Parmi les éléments suivants, lesquels pourraient vous permettre d’accélérer votre développement industriel ? (Deux réponses possibles)– BASE : 79 CHEFS D’ENTREPRISES DE L’INDUSTRIE?

Une baisse de la fiscalité de production (contribution sociale de solidarité des sociétés -C3S-, cotisation sur la valeur ajoutée des

entreprises -CVAE-, contribution foncière des entreprises -CFE-, …)

Une simplification des démarches administratives

Une augmentation du nombre de personnes ayant les profils que vous recherchez

Un meilleur accompagnement pour intégrer les pratiques et technologies de l’Industrie du Futur (robotisation, numérisation, …)

Autre

NSP

46%

41%

22%

15%

6%

4%

CHEFS D’ENTREPRISESeptembre 2019

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 43 – Septembre 2019

Les leviers du développement industriel

Q : Parmi les éléments suivants, lesquels pourraient vous permettre d’accélérer votre développement industriel ? (Deux réponses possibles)– BASE : 79 CHEFS D’ENTREPRISES DE L’INDUSTRIE?

Une baisse de la fiscalité de production (contribution sociale de solidarité des sociétés -C3S-, cotisation sur la valeur ajoutée des

entreprises -CVAE-, contribution foncière des entreprises -CFE-, …)

Une simplification des démarches administratives

Une augmentation du nombre de personnes ayant les profils que vous recherchez

Un meilleur accompagnement pour intégrer les pratiques et technologies de l’Industrie du Futur (robotisation, numérisation, …)

Autre

NSP

46%

41%

22%

15%

6%

4%

CHEFS D’ENTREPRISESeptembre 2019

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13

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 43 – Septembre 2019

Les incitations pour entamer une transition vers l’économie circulaire

Q : Et avez-vous le sentiment que chacun des éléments suivants a incité / inciterait ou non votre entreprise à entamer une transition vers l’économie circulaire ?– BASE : 613 CHEFS D’ENTREPRISE

?

CHEFS D’ENTREPRISESeptembre 2019

…le Secteur d'activité …la Taille d'entreprise

Industrie Construction Commerce Services 0 à 9 salariés 10 salariés ou +

45% 25% 48% 36% 38% 52%

31% 29% 34% 27% 29% 43%

24% 29% 26% 25% 25% 49%

38%

29%

26%

La demande pour des produits à impact environnemental réduit

Les dispositifs d'accompagnement disponibles pour permettre à votre entreprise de réduire ses

émissions de CO2

Les cadres réglementaires et administratifs

% OUI

La grande consultation des entrepreneurs – Sondage OpinionWay pour CCI France / La Tribune / LCI / Vague 43 – Septembre 2019

Les incitations pour passer aux énergies renouvelables

Q : Avez-vous le sentiment que chacun des éléments suivants a incité / inciterait ou non votre entreprise à recourir aux énergies renouvelables ?– BASE : 613 CHEFS D’ENTREPRISE

?

CHEFS D’ENTREPRISESeptembre 2019

Les dispositifs d'accompagnement disponibles pour la mise en place de l'approvisionnement

en énergie renouvelable

Le prix des énergies renouvelables produites 35%

32%

…le Secteur d'activité …la Taille d'entreprise

Industrie Construction Commerce Services 0 à 9 salariés 10 salariés ou +

45% 21% 50% 31% 34% 49%

42% 27% 36% 31% 31% 47%

% OUI

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14

1

Réunion PACTE PRODUCTIF 2025

Mercredi 18 septembre 2019 - Cergy

Participants industriels

Olivier BOUDARA (Arconic fixations simmonds -fixations aéronautiques)

Hervé LEROY (Bernard Controls - servomoteurs électriques de pompes)

Bruno DIDIER (Quart de Lait - Yaourt bio) Boubaker RAJHI (RMBA - peinture, vernis et traitement de matériaux)

David GIROUD (ULTRASERVICE - compresseur et traitement d’air)

André ROUET (connexions pour transfert de fluides)

Remi GODET (Groupe RG CUBE - tire-cables industriels)

Véronique VALDER (Parc d’activités St Ouen l’Aumône)

Jérémy GOOSSENS (REVIMA - maintenance aéronautique)

Pierre KUCHLY (LSI - Composants pour l’hyper-fréquence, équipements connectés)

Autres participants : Régine CASTAGNET - CCI Val-d’Oise, Bernard CAYOL - CCI Val-d’Oise, Mireille EUSTACHE - CCI Paris Ile-de-France, Béatrice GENOUX - CCI France, Pierre-Arnaud MOREAU - CCI Paris Ile-de-France.

--------------- Ouverture de la réunion par Pierre KUCHLY, Président de la CCI Val-d’Oise qui rappelle l’objet de la réunion, les bases de la consultation proposée par le gouvernement et l’importance de répondre au questionnaire accessible sur le site CCI France (https://www.cci.fr/web/presse/actualite-fiche/-/asset_publisher/9FDf/content/pacte-productif-2025). A ce jour, au total au niveau national, 750 entreprises ont répondu, ce qui demeure modeste. Il convient d’inciter chacun à se mobiliser pour le compléter.

Un tour de table est proposé pour permettre à la fois la présentation de chacun des chefs d’entreprises et l’identification des problématiques principales.

Plusieurs sujets sont évoqués : La transformation numérique - technologique - l’accès à la R&D et les besoins

d’orientation/d’appui des chefs d’entreprises sur ces sujets, Le développement à l’international : la maitrise de la réglementation étrangère, la variabilité

géostratégique (droits de douane fluctuants) et les difficultés d’information et d’adaptation, La mobilité et les déplacements tant pour les collaborateurs que dans le cadre des activités

professionnelles (limitation d’accès à Paris pour certains types de véhicule), Le coût du travail et les charges associées.

Deux thèmes dominent pourtant largement les échanges : Le recrutement/l’éducation/la formation et le coût du travail, Le financement du BFR et de l’innovation.

2

Le groupe s’est donc concentré sur la détermination d’actions concrètes sur ces 2 sujets : RECRUTEMENT - FORMATION

Constat partagé d’une pénurie aggravée. Parmi les illustrations de cette situation :

- une des entreprises a 22 postes ouverts depuis plusieurs mois, sur 250 postes, et n’a aucune perspective de recrutement ;

- l’absence totale d’électromécaniciens conduit, dans un autre cas, le chef d’entreprise à tenter de débaucher des chefs de rayons électricité de grandes surfaces de bricolage !

Le décalage entre la formation reçue par les nouvelles recrues et les besoins réels de l’entreprise est également pointé, ainsi que l’écart entre la perception des métiers proposés et leurs réalités.

1. Travailler sur l’attractivité des métiers industriels vis-à-vis des jeunes : changer le nom des métiers pour les rendre plus attractifs (« une annonce pour un tuyauteur ne fait pas vraiment rêver »). Utiliser les médias actuels (réseaux sociaux) pour toucher cette cible. Créer des émissions de TV réalité, comme le secteur de la restauration a réussi à le faire avec une émission grand public telle que « TopChef ». Revaloriser la notion de compagnonnage qui pourrait redevenir « tendance ».

2. Maintenir des formations sur les métiers traditionnels industriels en conservant

uniquement des formations par apprentissage pour ces filières. Les métiers liés au numérique sont mis en avant alors que l’industrie dans son ensemble n’est pas suffisamment valorisée. Il faut se confronter au réel.

3. Trouver un/des moyens de valorisation fiscale/financière (prime)/honorifique des

maitres d’apprentissage qui sont les oubliés du dispositif et sur lesquels repose pourtant une part importante de la réussite (entreprises et jeunes sont valorisés régulièrement mais jamais les maitres d’apprentissage en tant que tels).

4. Généraliser et rendre obligatoire pour les professeurs de collège, des réunions régulières

avec les entreprises, la réalisation de stages en entreprises et la conduite d’opérations locales définies en commun (exemple : l’opération technik développée par le club FACE). Impliquer les conseillers d’orientation.

5. Imposer la présence de chefs d’entreprises dans les conseils d’administration des écoles.

6. Faciliter les démarches administratives pour le recrutement des profils de collaborateurs

différents formés ou disposés à s’investir. Exemple de l’extrême difficulté administrative à recruter en contrat ou en alternance des migrants, alors que certains d’entre eux ont des compétences avérées. Recrutement de personnes aux parcours personnels difficiles (école de la 2ème chance).

7. Faciliter la mise en place de procédures de recrutement par simulation pour commencer

par évaluer les savoir-faire et savoir-être, avant le parcours ou le diplôme.

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Réunion PACTE PRODUCTIF 2025

Mercredi 18 septembre 2019 - Cergy

Participants industriels

Olivier BOUDARA (Arconic fixations simmonds -fixations aéronautiques)

Hervé LEROY (Bernard Controls - servomoteurs électriques de pompes)

Bruno DIDIER (Quart de Lait - Yaourt bio) Boubaker RAJHI (RMBA - peinture, vernis et traitement de matériaux)

David GIROUD (ULTRASERVICE - compresseur et traitement d’air)

André ROUET (connexions pour transfert de fluides)

Remi GODET (Groupe RG CUBE - tire-cables industriels)

Véronique VALDER (Parc d’activités St Ouen l’Aumône)

Jérémy GOOSSENS (REVIMA - maintenance aéronautique)

Pierre KUCHLY (LSI - Composants pour l’hyper-fréquence, équipements connectés)

Autres participants : Régine CASTAGNET - CCI Val-d’Oise, Bernard CAYOL - CCI Val-d’Oise, Mireille EUSTACHE - CCI Paris Ile-de-France, Béatrice GENOUX - CCI France, Pierre-Arnaud MOREAU - CCI Paris Ile-de-France.

--------------- Ouverture de la réunion par Pierre KUCHLY, Président de la CCI Val-d’Oise qui rappelle l’objet de la réunion, les bases de la consultation proposée par le gouvernement et l’importance de répondre au questionnaire accessible sur le site CCI France (https://www.cci.fr/web/presse/actualite-fiche/-/asset_publisher/9FDf/content/pacte-productif-2025). A ce jour, au total au niveau national, 750 entreprises ont répondu, ce qui demeure modeste. Il convient d’inciter chacun à se mobiliser pour le compléter.

Un tour de table est proposé pour permettre à la fois la présentation de chacun des chefs d’entreprises et l’identification des problématiques principales.

Plusieurs sujets sont évoqués : La transformation numérique - technologique - l’accès à la R&D et les besoins

d’orientation/d’appui des chefs d’entreprises sur ces sujets, Le développement à l’international : la maitrise de la réglementation étrangère, la variabilité

géostratégique (droits de douane fluctuants) et les difficultés d’information et d’adaptation, La mobilité et les déplacements tant pour les collaborateurs que dans le cadre des activités

professionnelles (limitation d’accès à Paris pour certains types de véhicule), Le coût du travail et les charges associées.

Deux thèmes dominent pourtant largement les échanges : Le recrutement/l’éducation/la formation et le coût du travail, Le financement du BFR et de l’innovation.

2

Le groupe s’est donc concentré sur la détermination d’actions concrètes sur ces 2 sujets : RECRUTEMENT - FORMATION

Constat partagé d’une pénurie aggravée. Parmi les illustrations de cette situation :

- une des entreprises a 22 postes ouverts depuis plusieurs mois, sur 250 postes, et n’a aucune perspective de recrutement ;

- l’absence totale d’électromécaniciens conduit, dans un autre cas, le chef d’entreprise à tenter de débaucher des chefs de rayons électricité de grandes surfaces de bricolage !

Le décalage entre la formation reçue par les nouvelles recrues et les besoins réels de l’entreprise est également pointé, ainsi que l’écart entre la perception des métiers proposés et leurs réalités.

1. Travailler sur l’attractivité des métiers industriels vis-à-vis des jeunes : changer le nom des métiers pour les rendre plus attractifs (« une annonce pour un tuyauteur ne fait pas vraiment rêver »). Utiliser les médias actuels (réseaux sociaux) pour toucher cette cible. Créer des émissions de TV réalité, comme le secteur de la restauration a réussi à le faire avec une émission grand public telle que « TopChef ». Revaloriser la notion de compagnonnage qui pourrait redevenir « tendance ».

2. Maintenir des formations sur les métiers traditionnels industriels en conservant

uniquement des formations par apprentissage pour ces filières. Les métiers liés au numérique sont mis en avant alors que l’industrie dans son ensemble n’est pas suffisamment valorisée. Il faut se confronter au réel.

3. Trouver un/des moyens de valorisation fiscale/financière (prime)/honorifique des

maitres d’apprentissage qui sont les oubliés du dispositif et sur lesquels repose pourtant une part importante de la réussite (entreprises et jeunes sont valorisés régulièrement mais jamais les maitres d’apprentissage en tant que tels).

4. Généraliser et rendre obligatoire pour les professeurs de collège, des réunions régulières

avec les entreprises, la réalisation de stages en entreprises et la conduite d’opérations locales définies en commun (exemple : l’opération technik développée par le club FACE). Impliquer les conseillers d’orientation.

5. Imposer la présence de chefs d’entreprises dans les conseils d’administration des écoles.

6. Faciliter les démarches administratives pour le recrutement des profils de collaborateurs

différents formés ou disposés à s’investir. Exemple de l’extrême difficulté administrative à recruter en contrat ou en alternance des migrants, alors que certains d’entre eux ont des compétences avérées. Recrutement de personnes aux parcours personnels difficiles (école de la 2ème chance).

7. Faciliter la mise en place de procédures de recrutement par simulation pour commencer

par évaluer les savoir-faire et savoir-être, avant le parcours ou le diplôme.

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FINANCEMENT

Constat partagé d’un problème permanent de financement du BFR de l’entreprise

1. Défiscaliser totalement les bénéfices réinvestis par les PME.

2. Supprimer/ajuster les modalités de l’inscription de privilège par l’Etat ou la Sécurité sociale par le tribunal de Commerce en cas de difficultés. Alors que les délais de mise en place de ce type d’inscriptions sont très courts, les délais pour les faire disparaitre, une fois que la situation est réglée, sont très longs. L’information de l’inscription de privilège étant publique, et faisant partie des informations vérifiées par les acheteurs, ce décalage a des incidences très fortes sur les PME-TPE qui se trouvent pénalisées. Idem pour les incidents Banque de France qui ne sont pas régularisés de manière suffisamment rapide une fois les situations revenues à la normale.

3. Donner l’accès aux entreprises à tous les fichiers déclaratifs des banques qui conditionnent la notation Banque de France et qui sont totalement opaques. De même, imposer aux activités d’assurance-crédit la nécessité d’informer les entreprises de la note qu’elles leur attribuent et de ses modifications.

4. Ajuster les modalités de refinancement des banques pour permettre aux entreprises cotées 5 ou 5+ par la Banque de France d’accéder néanmoins au crédit (ce qui est exclu dans les conditions actuelles).

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-

Synthèse

-

Participants :

1. Francis LEROUX - FL Consulting 10. Etienne MOURMANT – CENTRACO2. Bertrand BODDAERT - AUDIS 11. Thierry LEFEVRE – CCPC3. Dominique PAIR - ARCELOR MITTAL 12. Louis-Philippe BLERVACQUE – AUDDICE

Président par interim de la CCI Grand-Lille4. Bertrand LOGET

FERROGLOBE MANGANESE FRANCE13. Etienne GRUYEZ

STOELZLE MASNIERES PARFUMERIE5. Guillaume DE GOYS

LIBERTY ALUMINIUM DUNKERQUE14. Frédéric ROYAL – GRAFTECH FRANCE

6. Valérie TORDEUR – Vice-présidente de la CCI Littoral Hauts-de-France

15. Denis CHEVE – BEFESA VALERA

7. François LAVALLEE – TERENVIPrésident de la CCI Littoral Hauts-de-France

16. Jean-Antoine VILLAU GARCIAMAINTENANCE NORD

8. Pierre CERULUS – CABANON 17. Arnaud STOPIN – SOTECH / GASSMEID9. Laurent DI MATTIA - DIMAPLAST 18. Caroll DUTHERAGE – MY CYBER

ROYAUME

L’atelier-débat sur le Pacte productif 2025 organisé conjointement par les CCI Littoral Hauts-de-France et Grand-Lille, le lundi 23 septembre de 17h30 à 19h30, a réuni 18 entrepreneurs, industriels dans leur grande majorité. Etaient représentés les secteurs de la métallurgie, de la plasturgie, de l’agroalimentaire, du textile, de l’énergie, des services à l’industrie, du numérique, et de l’économie circulaire.

Les débats ont surtout porté sur les thèmes formation et recrutement, transition énergétique et économie circulaire, et sur la fiscalité et la simplification. Les freins à l’innovation ont également été rapidement abordés.

Les participants ont exprimé le besoin d’une meilleure articulation entre politiques nationales et européennes, qui sont parfois en contradiction.

v FORMATION ET RECRUTEMENT

§ Aujourd’hui, le facteur limitant à la croissance ce ne sont pas les commandes, mais l’impossibilitéde répondre à ces commandes par pénurie de main d’œuvre adaptée ; « la plus grande difficulté n'estpas tant l'accès aux marchés que l'accès à la ressource » ; « quand on fait venir une entreprise qui promet5 000 salariés, on ne sait même pas où on va les trouver ».

§ Il y a un important de besoin de compétences et de métiers de base : tuyauterie, soudure, mécanique,électricité, techniciens de maintenance ; il faut que les acteurs de l’emploi soient plus proactifs sur les métiersen tension, alors que ces métiers sont bien identifiés depuis de nombreuses années.

§ L’apprentissage est et doit être la filière d’excellence pour recruter en industrie.

ATELIER-DEBAT PACTE PRODUCTIF CCI LITTORAL / CCI GRAND LILLE

LUNDI 23 SEPTEMBRE 2019, LILLE

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FINANCEMENT

Constat partagé d’un problème permanent de financement du BFR de l’entreprise

1. Défiscaliser totalement les bénéfices réinvestis par les PME.

2. Supprimer/ajuster les modalités de l’inscription de privilège par l’Etat ou la Sécurité sociale par le tribunal de Commerce en cas de difficultés. Alors que les délais de mise en place de ce type d’inscriptions sont très courts, les délais pour les faire disparaitre, une fois que la situation est réglée, sont très longs. L’information de l’inscription de privilège étant publique, et faisant partie des informations vérifiées par les acheteurs, ce décalage a des incidences très fortes sur les PME-TPE qui se trouvent pénalisées. Idem pour les incidents Banque de France qui ne sont pas régularisés de manière suffisamment rapide une fois les situations revenues à la normale.

3. Donner l’accès aux entreprises à tous les fichiers déclaratifs des banques qui conditionnent la notation Banque de France et qui sont totalement opaques. De même, imposer aux activités d’assurance-crédit la nécessité d’informer les entreprises de la note qu’elles leur attribuent et de ses modifications.

4. Ajuster les modalités de refinancement des banques pour permettre aux entreprises cotées 5 ou 5+ par la Banque de France d’accéder néanmoins au crédit (ce qui est exclu dans les conditions actuelles).

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§ Les diplômes ne sont plus forcément le critère le plus pertinent pour recruter, pour deux raisons : d’une part il y a une pénurie de personnes formées, et d’autre part, les formations diplômantes ne sont pas suffisamment adaptées aux besoins des entreprises ; de plus en plus, les entreprises doivent recruter autrement, en identifiant des jeunes avec suffisamment de savoir-être et non forcément de savoir-faire, et en leur apportant le complément de formation nécessaire.

§ Certaines PME investissent dans du tutorat / compagnonnage pour les jeunes qui arrivent en entreprise. « Bien souvent, les PME investissent dans la formation des jeunes sans bénéficier véritablement d'un retour sur investissement puisqu'ils partent 3 ou 4 ans après ».

§ La France dispose de fleurons industriels, mais le système français n’est pas assez structuré pour inciter les jeunes à s’orienter vers ces filières et activités industrielles.

§ Malgré des politiques de rémunération attractives, les entreprises rencontrent d’importantes difficultés à recruter, et à garder les personnes embauchées. Même sur des postes peu qualifiés, elles éprouvent des difficultés à embaucher des jeunes avec du savoir-être. L’industrie pâtit encore d’une mauvaise image. Par ailleurs, des contraintes telles que le travail le weekend, le travail en 5x8 (production à feu continu) rendent nombre de métiers industriels peu attrayants.

§ Problématique de l’accessibilité pour certains sites industriels et les coûts afférents que cela peut occasionner pour les salariés. Difficulté à augmenter toujours les salaires car sinon les coûts explosent et il y a une perte de compétitivité.

§ La prime d’activité pose problème : pas d’attractivité pour le principe « travailler plus pour gagner plus » car le gain n’est pas suffisamment attractif. Il y a un réel problème d’incitation à aller travailler par rapport à des dispositifs aidés par des subsides publics. Il faut que la politique nationale se mette en cohérence avec ces réalités.

§ Le dispositif « Action de formation préalable au recrutement » (AFPR) de Pôle Emploi donne de bons résultats ; il permet de tester l’appétence et le savoir-être des candidats.

§ La politique des « emplois francs », qui consiste en une aide de 5000€ pour un jeune issu d’un quartier « Politique de la ville », n’est pas adaptée ; le besoin consiste en un accompagnement dans l’identification de profils pertinents et sur le savoir-être des candidats, pas en une aide financière ; ce n’est pas par discrimination que les entreprises ne recrutent pas facilement des personnes issues de ces quartiers ; « ce ne sont pas les 5 000 euros qui m'intéressent mais quelqu'un de formé et qui reste chez moi ».

§ Le système fiscal et juridique ne facilite pas la formation interne des nouveaux collaborateurs

§ Face aux difficultés à trouver certaines compétences, des entreprises font le choix de former directement de nouveaux collaborateurs en interne. Malheureusement, il y a une concurrence importante entre employeurs, qui « chassent » parfois ces collaborateurs. Cette problématique est exacerbée dans la zone frontalière des Hauts-de-France, des employés formés choisissant d’aller travailler sur des territoires étrangers frontaliers (Belgique).

§ « Les organismes de formation n’anticipent pas suffisamment le retour de métier », ce qui pose la question de perte définitive de savoirs et compétences, notamment dans le domaine du textile ; des entreprises de la région doivent s’organiser pour créer leur propre école ; il n’existe plus aucune formation pour les coupeurs industriels de tissu.

§ Il y a un vrai problème de niveau chez les ingénieurs sortant des écoles, y compris sur des connaissances de base ; la mauvaise maîtrise des langues étrangères et de l’anglais en particulier est un vrai problème dans l’industrie.

§ L’enseignement scolaire et supérieur ne sont pas suffisamment en phase avec le milieu de l’entreprise pour répondre aux besoins des entreprises ; l’Education nationale et les universités privilégient

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trop les parcours de formation générale et non professionnelle ; l’enseignement supérieur ne peut pas continuer à faire abstraction des besoins réels de l’économie ; « l’orientation vers des formations supérieures de type STAPS, c’est une fabrique à chômeurs assurée ! ».

§ Il n’y a pas de référent entre l’enseignement et l’industrie pour faire le lien ; il y a un « chaînon manquant » ; il faut faciliter les échanges entre les différents acteurs : enseignement, pôle emploi, les entreprises… avoir un échange plus fluide ; les industriels ont aussi leur part de responsabilité, en ne s’impliquant pas suffisamment dans les conseils d’administration des écoles. Si les industriels connaissent le monde de l’enseignement après 20 ans de scolarité et d’études, le monde de l’enseignement ne connaît par le monde de l’entreprise et de l’industrie.

§ « L'Education nationale doit se positionner en tant que fournisseur » dont les clients sont les entreprises, et s’adapter aux besoins et demandes de ces clients ; il y a aussi un problème lié à la quasi absence de marge de manœuvre pour les enseignants de l’Education nationale au niveau local.

PROPOSITIONS

§ Mettre en place des territoires d’expérimentations sur l’emploi industriel et la formation, avec une concertation et une articulation entre l’ensemble des acteurs publics (dont Pôle Emploi, et l’Education nationale) et privés locaux, s’appuyant sur un dispositif de pilotage associant directement les chefs d’entreprise (« aujourd’hui, il y a des zones où il y a plus de structures pour l’insertion que de personnes à insérer »).

§ Mieux faire le lien entre monde de l’enseignement et monde de l’entreprise et de l’industrie :

o S’appuyer sur des retraités ayant pratiqué des métiers industriels pour former les jeunes dans les écoles et les centres de formation

o Organiser systématiquement des visites d’entreprises industrielles pour les écoliers dès l’école primaire

o Systématiser l’accueil d’enseignants en entreprises industrielles

o Mettre en place un système de référent éducation national et enseignement supérieur vis-à-vis des industriels

§ Mieux anticiper les besoins de formation en matière de « retour de métiers » comme dans le textile

§ Promouvoir et amplifier le dispositif « Action de formation préalable au recrutement » (AFPR)

v TRANSITION ENERGETIQUE ET ECONOMIE CIRCULAIRE

§ En matière d’énergie, il faut arrêter de dénigrer l’énergie nucléaire, et au contraire, pérenniser la filière ; grâce à elle, la France dispose d’un mix électrique très faiblement carboné, et les industriels bénéficient d’un prix de l’électricité très compétitif ; grâce à ce mix électrique, la tonne d’aluminium produite en France est beaucoup moins émettrice de CO2 en France qu’en Pologne, en Allemagne ou en Italie. « Si on veut augmenter la part de l’industrie dans le PIB, il faut garantir l’accès à une énergie compétitive ».

§ Pour les industries hyper-électro-intensives, il faut que le réseau électrique reste pleinement en mesure de gérer l’injection des énergies renouvelables de nature intermittente ; ces industries doivent

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pouvoir souscrire des contrats de fourniture d’énergie à tarif maîtrisé à long-terme (15 ans – pour plusieurs entreprises, les contrats actuels arrivent à échéance en 2022).

§ Les industriels du secteur de la métallurgie du Dunkerquois ont mené et continuent à mener de nombreuses actions pour réduire leurs émissions de CO2, et s’engagent pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Ils portent notamment des projets soutenus par l’ADEME et par l’Union européenne pour réutiliser le CO2 dans leurs process industriels, et pour valoriser la chaleur fatale pour des process industriels pour du chauffage urbain.

§ L’industrie métallurgique et les autres secteurs électro-intensifs ont besoin d’être protégés par l’UE face à la concurrence étrangère ; le prix de la tonne de CO2 a fortement augmenté en peu de temps, passant de 4 à 25€. Pour le site Arcelor Mittal de Dunkerque, en 2020, les quotas de CO2 représenteront une facture de 75 millions € ; l’UE doit mettre en place des mécanismes de protection réellement efficaces de type mécanisme d’inclusion carbone (MIC) et de taxe verte sur les matériaux importés depuis l’extérieur de l’UE ; il n’est pas possible que les industriels européens soient les seuls à payer pour le carbone émis par leur production, alors que la production française est beaucoup moins émettrice à la tonne de matière produite ; les mêmes règles et prix du carbone doivent s’appliquer aux matières importées qu’à celles fabriquées en Europe ; « de façon générale, l'Europe ne protège pas assez ses industriels et est trop lente à la faire ».

§ Le fonctionnement du système de quotas de CO2 ne favorise pas les actions de valorisation de la chaleur fatale : les règles actuelles font qu’un industriel perd le bénéfice de quotas de CO2 s’il revalorise cette chaleur fatale ; il s’agit là d’un signal totalement contreproductif et contradictoire avec l’objectif même de réduction des émissions de CO2.

§ Les critères d’éligibilité du fonds de chaleur de l’ADEME sont trop compliqués et dissuadent de nombreux industriels de recourir à ce fonds.

§ Afin de valoriser au maximum la chaleur fatale, il faut que le recours à cette chaleur pour alimenter des réseaux de chaleur urbaine devienne un réflexe pour les collectivités et les aménageurs ; quand on aménage une nouvelle zone, en plus de l’eau et de l’électricité, il faut systématiquement aussi prévoir l’infrastructure pour apporter la chaleur.

§ L’Union européenne doit se doter d’outils beaucoup plus efficaces et réactifs pour lutter contre le « dumping environnemental et énergétique » d’un certain nombre de pays ; aujourd’hui, la procédure pour mettre en place une protection anti-dumping dure un an (« Aux Etats-Unis, c’est tout de suite, il suffit presque d’un tweet ! ») ; le temps que l’UE s’accorde sur la position à tenir, les marchés européens sont déjà inondés ; les industriels ont lutté pour que le statut d’économie de marché ne soit pas octroyé à la Chine, qui de fait, ne respecte pas les règles du commerce international, mais il faut rester vigilant ; « de toute façon, la guerre commerciale, on l’a déjà ! ».

§ Les investissements et la R&D nécessaires pour atteindre la neutralité carbone en 2050 impliquent un temps long, et une stabilité réglementaire ; les investissements nécessaires sont très importants (500 millions € pour Arcelor Mittal Dunkerque), et il y a besoin d’un soutien financier pour avancer sur ces initiatives pilotes ; par ailleurs, il faut intégrer la durée de vie des gros équipements industriels (exemple : un four à verre a une durée de vie de 10ans) dans la temporalité des exigences réglementaires.

§ Des industriels du Dunkerquois ont signé le 10 juillet 2019 un Manifeste sur le CO2 dans l’industrie (voir annexe et propositions ci-dessous, issues du Manifeste).

§ En matière d’économie circulaire, il existe des solutions de plus en plus performantes, notamment afin de recycler à 100% les plastiques, y compris en post-consommateur ; le chiffre d’affaire d’une des entreprises présentes repose désormais à 70% sur un modèle économique d’économie circulaire totale ; elle a aussi intégré le circuit logistique de ses clients, pour optimiser les transports.

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§ Les industriels regrettent la politique visant à interdire unilatéralement le plastique pour un certain nombre d’usage, notamment dans l’agroalimentaire ; des interdictions ont été imposées à trop court terme, et de façon totalement irréaliste, débouchant inévitablement sur des reports de mise en œuvre de la règlementation (« on annonce en mai une interdiction pour le mois de janvier… arrêtons de faire n’importe quoi ! »).

§ En matière de règlementation environnementale, la France conserve une tendance à surtransposer les directives européennes, créant de ce fait des distorsions de concurrence avec les autres pays membres de l’UE.

§ Les filières de responsabilité élargies des producteurs (REP) sont trop complexes et diverses, chacune avec son dispositif spécifique d’écotaxe ; cela pose un problème de lisibilité pour les industriels, et pour les consommateurs ; il importe aussi d’évaluer le bilan écologique global de ces filières ; certains industriels préfèrent désormais mettre en place leur filière directe de recyclage pour faire du recyclage « bottle-to-bottle », sans passer par CITEO, ne voyant pas suffisamment de retour par rapport au paiement de l’écocontribution à cet éco-organismes ; ces pratiques ne sont pas facilitées par CITEO, même lorsqu’elles sont très vertueuses d’un point de vue environnemental.

§ Afin de systématiser les démarches d’économie circulaire, il y a besoin qu’un organisme soit mandaté pour faire le bilan des flux entrants et sortants d’un territoire, qui soit également en mesure de conseiller les industriels sur les débouchés possibles pour les différents flux.

PROPOSITONS

§ Flécher une part significative des revenus des quotas de CO2 mais aussi de la taxe carbone, en soutien aux projets innovants des industries et des territoires en matière de neutralité carbone.

§ Créer une filière française d’excellence sur le stockage, la séquestration et le réemploi industriel du CO2 en s’appuyant notamment sur les spécificités et le savoir-faire des entreprises du bassin Dunkerquois

§ Modifier les règles du système européen de quotas de CO2 afin que les actions de réduction des émissions de CO2 et notamment celles de valorisation de la chaleur fatale soient récompensées au lieu d’être pénalisées

§ Associer davantage les industriels dans l’écriture des textes de réglementation, et fixer des délais de mise en œuvre compatible avec la temporalité des projets industriels

v INDUSTRIE : FISCALITE ET SIMPLIFICATION

§ La fiscalité française est beaucoup trop complexe, contrairement à de nombreux autres pays dans lesquels il n’y a qu’un seul taux d’imposition ; en France, une entreprise peut être soumise à 300 taxes différentes ; Il s’y ajoute des taxes nouvelles, qui sont souvent à fond perdu, sans retour pour l’entreprise, comme la taxe transport dans des zones non desservies par les transports en commun.

§ On constate une absence totale d’harmonisation dans la fiscalité locale ; cela a pour conséquence une concurrence fiscale entre les territoires, et incite notamment les industriels à déplacement des locaux et des entrepôts dans des zones mal desservies en transports ; « c'est ubuesque : on déplace des salariés dans des zones où il n'y a pas de transport public mais où on ne paie pas la taxe ! »

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§ On retrouve la même complexité dans les dispositifs d’aide ; « même les choses simples sont compliquées, par exemple les pièces administratives pour faire appel à un VIE ».

§ Parmi les mesures de simplification appréciées, figure la suppression de l’obligation de faire appel à un commissaire aux comptes. Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu a également été cité comme un exemple réussi de simplification pour les salariés, bien qu’il ait pu impliquer davantage de travail pour les entreprises.

§ Il y a eu de nombreuses simplifications annoncées, qui n’ont pas tenu leur promesse (à titre d’exemple, la fiche de paie, qui en principe a été simplifiée, reste encore inutilement compliquée), voire qui ont parfois rendu les choses plus compliquées ; du coup, il y a une crainte à demander certaines simplifications, par peur que le résultat soit encore pire.

§ La taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) augmente régulièrement, sans qu’elle n’ait de réel effet incitatif. En Allemagne, les tonnes entrant chez le recycleur sont déduites de la taxe sur les déchets pour l’entreprise qui pratique ainsi, alors que les entreprises françaises paient pour faire recycler leurs déchets.

§ En matière de règlementation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE), si de réels efforts ont été faits pour alléger les procédures pour l’implantation de nouveaux sites, les procédures restent trop lourdes et les délais trop longs pour l’évolution et l’extension de sites industriels existants. La DREAL Hauts-de-France est complètement débordée dans le traitement des différentes demandes d’autorisation relatives aux sites industriels du bassin dunkerquois.

PROPOSITONS

§ Harmoniser la fiscalité locale pour éviter les distorsions de concurrence entre territoires et les effets pervers en termes de choix d’implantation pour les entreprises

§ Réduire les délais d’instruction et de réponse dans les procédures ICPE, y compris pour les sites existants

§ Rendre la TGAP plus incitative pour favoriser le recyclage et l’économie circulaire

v FREINS A L’INNOVATION

§ Il y a un besoin de financer la R&D par avance, et non a posteriori tel que c’est le cas avec le CICE ; il y a également un problème de délai dans le traitement des demandes d’avances de fonds (« on a fait une demande sur un projet en 2017, et elle est toujours en cours de traitement »)

§ Les fonds FEDER pour financer les actions en matière d’innovation sont trop complexes pour les PME (« et même pour une entreprise de 600 salariés »)

§ Il faudrait réviser les conditions d’éligibilité au Crédit impôt recherche (CIR) : de plus en plus d’entreprises ont recours à de la location plutôt qu’à de l’achat pour le développement de leurs activités (logiciels, machines, …) ; de ce fait ces entreprises ne sont pas éligibles au CIR ; il faudrait donc revoir les règles d’éligibilité, afin que le CIR puisse aussi s’appliquer en cas de location d’équipement

§ Un frein à l’innovation est le manque de flexibilité dans le recours à des thésards et des alternants ; il est difficile de se séparer d’un thésard qui ne convient pas à l’entreprise.

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28 PROPOSITIONS DES CCI DE FRANCE POUR LE PACTE PRODUCTIF 2025

Juillet 2019

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Les CCI saluent le Pacte Productif 2025, et son objectif consistant à mettre en cohérence les actions en cours susceptibles de participer à l’objectif de plein emploi et à travailler à des mesures complémentaires pour améliorer la compétitivité de l’industrie, les exportations et permettre de nouvelles créations d’emplois. CCI France insiste sur l’importance des actions de soutien au développement des activités des entreprises, et en particulier les actions de mise en relation entre entreprises. Faire faire du business aux entreprises, c’est la mission première des CCI.

Les CCI formulent les propositions suivantes dans le cadre des six axes de travail identifiés par le Comité exécutif du Conseil national de l’industrie (CNI).

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Faire émerger des projets industriels créateurs d’emplois

1 En complément du besoin impérieux de grands projets industriels d’Etat (batteries électriques, hydrogène, …), investir massivement dans le développement d’acteurs majeurs français et européens dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) et sensibiliser les entreprises à l’impact de l’IA sur leur activitéLes investissements actuels sont insuffisants au regard de l’enjeu stratégique de l’IA, et de son application croissante dans tous les secteurs économiques et industriels ; la vague de mai 2019 de la Grande consultation (grandeconsultation.fr), réalisée par OpinionWay pour CCI France auprès d’un échantillon représentatif de 600 entrepreneurs, montre que ceux-ci conservent de la distance vis à vis de l’IA, bien que les applications de celle-ci touchent déjà de nombreux pans de l’économie et des processus de production. Trois quarts d’entre eux considèrent que l’IA n’aura aucun impact sur l’activité de leur entreprise. Seulement 7% prévoient qu’elle modifie très profondément la vie de leur entreprise (23% au total). Les grandes entreprises anticipent davantage les conséquences de l’émergence de l’IA sur l’activité de leur entreprise: 55 s’attendent à des modifications dans la vie de leur organisation. Il est donc nécessaire de sensibiliser davantage les entreprises et en particulier les PME à l’impact de l’IA sur leur activité.

2 Mettre l’accent sur l’intégration de l’Internet des objets (IOT) dans la chaîne de production, sur la maintenance prédictive, et la supply chain connectée, et aider les PMI à s’approprier les nouvelles technologies en s’appuyant sur les communautés régionales d’offreurs de solutions industrie du futur animées par les CCIIl existe un certain nombre d’offreurs de solutions français dans ces domaines, mais il est nécessaire d’organiser la mise en relation entre ces offreurs de solution et les entreprises industrielles. Cette mise en relation peut notamment s’appuyer sur le répertoire des offreurs de solutions industrie du futur géré par les CCI dans le cadre de l’Alliance Industrie du Futur, à travers la mise en place et l’animation de communautés régionales de ces offreurs de solutions. De telles communautés ont notamment été mises en place en Grand Est, en Occitanie et en Ile-de-France. Elles permettent un échange entre entreprises en transformation qui exposent leur problématique, et les offreurs de solution, qui, en amont d’une démarche commerciale, aident ces entreprises à préciser leur besoin et à identifier la solution la plus adaptée pour y répondre. L’animation de ces communautés s’appuie sur la plateforme CCI Business. CCI France propose que l’Etat et les Conseils régionaux financent l’animation de ces communautés et de la plateforme CCI Business Offreurs de solutions industrie du futur. Ce soutien, volontairement pragmatique, complète utilement l’offre des « Plateformes d’accélération vers l’industrie du futur » plus orientée vers la démonstration et l’expérimentation.

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Amplifier l’effort de formation, développer l’attractivité des métiers de l’industrie et accompagner les entreprises dans leur transformation digitale

3 Déployer à grande échelle le certificat de compétences en entreprise (CCE) « Maîtriser les compétences du numérique » porté par CCI France et déployé par le réseau CCI Ce certificat vise à former des facilitateurs de la digitalisation au sein des entreprises.

4 Développer des certificats de compétences en entreprise (CCE) autour des compétences environnementales, en s’appuyant sur les écoles et les centres de formation continue des CCI spécialisés en développement durable et en transition énergétique CCI France dispose d’un Centre de Formation au Développement durable et à l’Environnement (CFDE), qui forme industriels et fonctionnaires des services déconcentrés de l’Etat (inspecteurs des installations classées pour la protection de l’environnement, …), et il existe plusieurs écoles et centres de formation spécialisés dans les CCI, tels que l’Institut régional de ressources de formations techniques et énergies renouvelables (IRTEC) en Bretagne. Les CCE pourront notamment porter sur des compétences techniques en matière d’économie circulaire, et de la maîtrise de la règlementation environnementale.

5 Compléter les crédits du compte personnel de formation (CPF) lorsqu’ils sont utilisés pour financer des formations aux compétences numériques et environnementales en industrie, afin d’inciter les salariés à suivre ces formations et à leur en faciliter l’accès

6 Mettre en place des contenus relatifs à la réalité et aux enjeux de la transition écologique dans toutes les formations initiales dès le plus jeune âge et dans les formations continues

7 S’assurer que l’offre de formation initiale et continue permette de répondre aux besoins des entreprises industrielles en termes de compétences de base Les résultats de juin 2019 de la Grande Consultation des Entrepreneurs souligne que les industriels ont été les plus touchés par des difficultés à recruter ces 12 derniers mois.

8 Systématiser la visite d’entreprises industrielles par le grand public, scolaires (dès la classe de troisième), étudiants, professeurs au-delà de la Semaine de l’industrie, et faciliter l’identification de stages découvertes de classe de troisième dans ces entreprises En complément des journées portes-ouvertes organisées par les CCI, CCI France propose de s’appuyer sur le projet CITECO et/ou sur la plateforme Entreprise et Découverte (www.entrepriseetdecouverte.fr) portée par l’Association nationale de la visite d’entreprise.

9 Pérenniser et financer le réseau des développeurs de l’apprentissage (alternance) en lui affectant des objectifs « Industrie » spécifiques

10 Elargir le nouveau dispositif des Volontaires Territoriaux en Entreprise (VTE) au-delà des « Territoires d’Industrie »

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11 Elargir le nombre de formations de la Grande Ecole du numérique éligibles au Compte Personnel de Formation (CPF) afin de pouvoir cibler les publics les plus fragiles et les moins qualifiés sur l’ensemble du territoire Actuellement, seulement 115 sur 715 de ces formations sont éligibles au CPF. Ces formations contribuent à la reconversion des salariés dans les métiers liés au numérique.

12 Accompagner la transformation digitale et la modernisation de l’appareil productif des entreprises à travers un parcours d’accompagnement vers l’industrie du futur, et en s’appuyant sur Digipilote, la plateforme de pilotage et de management de la transformation digitale. Le parcours Industrie du futur a vocation à aider les PME/PMI dans la mise en œuvre de projets de transformation vers l’Industrie du futur : de la sensibilisation et l’analyse de maturité jusqu’au déploiement du projet, en facilitant l’intégration des solutions. Le parcours se décompose en 4 étapes :1. Découvrir les concepts et technologies de l’Industrie du futur grâce notamment à un serious game sur l’industrie du futur2. Evaluer son niveau de maturité et se comparer à ses concurrents avec le Scan Industrie du Futur et la plateforme Digipilote3. Se connecter : trouver les solutions Industrie du futur nécessaire à sa transformation avec le Répertoire national des Offreurs

de Solutions Industrie du Futur4. Progresser dans sa démarche Industrie du futur grâce à l’accompagnement d’un conseiller référent CCI, dont l’action de

pilotage est adossée à Digipilote pour le suivi et la mesure de résultats, et des programmes thématiques pour la mise en œuvre.

Il y a un risque croissant de gap en matière de pénétration par le numérique entre fournisseurs et grands donneurs d’ordres. Afin d’y remédier, un accompagnement des entreprises dans leur transformation digitale doit reposer sur une méthode structurée et éprouvée, et pourra s’appuyer sur l’outil et plateforme de pilotage « Digipilote » mis en place par CCI France et en cours de déclinaison pour les entreprises industrielles. Cet accompagnement, qui doit s’inscrire dans la durée, permet de progressivement rendre l’entreprise autonome et de l’aider à s’assurer de systématiquement mettre en œuvre les actions et évolutions pour atteindre son « minimum digital viable ». La première étape de l’accompagnement peut se faire à travers les digital transformers des CCI avec, pour le chef d’entreprise, un suivi de pilotage général, un conseil et un coaching général continu de progression de la transformation grâce à Digipilote, et s’appuyer en plus sur un coaching expert par des entreprises offreuses de solutions et d’expertise numérique.

La transformation digitale des entreprises implique une couverture numérique à très haut débit de l’ensemble du territoire. Il est donc indispensable de redoubler les efforts de l’Etat et des opérateurs pour atteindre une couverture de 100% du territoire dans les plus brefs délais.

13 Mettre en place des passerelles permettant aux industriels et aux laboratoires et chercheurs des universités et grandes écoles de collaborer sur tous les projets innovants et de recherches et développement La France est au 6ème rang mondial dans ces compétences mais au 20ème rang sur le développement de ces savoirs. Il convient d’utiliser plus efficacement les outils mis en place pour favoriser l’appropriation par les industriels de l’innovation et de la recherche, tels que les Sociétés d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT).

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Accroître le contenu local, social et environnemental des produits, mieux produire en France et renforcer l’appropriation par les industriels de la transition vers une économie bas carbone et circulaire

14 Conformément à la mesure n°46 de la Feuille de route de l’Etat sur l’économie circulaire, mettre en place un point d’accès national aux données de l’économie circulaire, à travers un entrepôt de données, en s’appuyant sur la base de données ACTIFAfin de raccourcir les circuits logistiques, il s’agit notamment de mieux identifier les collaborations et synergies potentielles entre entreprises situées à proximité, à travers des démarches d’écologie industrielle et territoriale (EIT). Cette identification pourra s’appuyer sur une alimentation plus systématique des flux de matière et d’énergie entrants et sortants des entreprises dans une base de données nationale. Cet entrepôt de données pourrait s’appuyer sur la base de données de la plate-forme web ACTIF (Action de Coopération Territoriale d’Ingénierie des Flux - www.actif.cci.fr). ACTIF permet de quantifier et géolocaliser les flux d’entreprises (matières, énergie, équipements, ressources humaines, etc.), afin de créer des synergies de mutualisation ou de substitution. ACTIF a été développé par les CCI avec le soutien de l’ADEME. CCI France propose que les CCI soient missionnées, comme porteur public, pour gérer cette base de données nationale.

15 Missionner les CCI en partenariat avec l’ADEME, la DREAL, la DIRECCTE et les Conseils Régionaux pour exploiter les données de la base de données nationale sur l’EIT, afin de détecter des opportunités de développement d’activités nouvelles ou renforcer certaines existantes (recyclage, réutilisation, réemploi…)

Les synergies mises en place peuvent également porter sur la mutualisation d’équipements ou de ressources humaines, et permettre des économies et la création ou la pérennisation d’emplois.

16 Proposer des territoires d’expérimentation où les dynamiques collectives et collaboratives fonctionnent pour mener des projets ambitieux sur l’économie circulaire (filière innovante de valorisation matière…)

17 Poursuivre les actions d’accompagnement à la l’amélioration de la performance énergétique des entreprises, en s’appuyant sur les visites énergie en entreprises réalisées par les conseillers énergie des CCI

18 Poursuivre le déploiement du parcours de formation de référents énergie en industrie « PROREFEI », en maintenant son financement par les certificats d’économie d’énergie (CEE) au-delà de 2020, et en ouvrant largement ce parcours de formation à toutes les entreprises ayant une consommation importante d’énergie

19 Accompagner les entreprises dans leur projet de recours aux énergies renouvelables, notamment à travers l’autoproduction et l’autoconsommation.

20 Améliorer l’affichage environnemental afin de faciliter le choix par le consommateur des produits et services les moins impactant sur l’environnement, notamment en termes d’empreinte carbone, en s’appuyant sur les récents travaux du CESE sur le sujet

21 Inciter à la consommation de produits disposant d’une empreinte carbone conforme aux standards de l’Union européenne en augmentant les taxes sur les produits internationaux importés en Europe ne respectant pas ces standards

22 Veiller à ce que les politiques nationales et européennes en matière de quotas de CO2 favorisent encore davantage l’implantation des sites industriels en Europe, afin d’éviter les fuites de carbone

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Baisser la fiscalité de production et poursuivre la démarche de simplification

23 Exonérer d’impôt sur les sociétés les bénéfices non distribués et servant à financer des investissementsLes enjeux de fiscalité et la nécessité de baisser la fiscalité des entreprises ont été largement évoqués par les chefs d’entreprise dans les consultations organisées par les CCI à l’occasion du Grand débat national.

24 Généraliser l’organisation en mode projet pour les investissements au sein des Territoires d’Industrie (« Fast-track » administratif notamment), à l’instar des récentes circulaires interministérielles prises pour faciliter et accélérer la gestion administrative des projets d’investissements étrangers

25 Simplifier les dossiers de demandes de financement liés à la transition écologique pour les TPE-PME

26 Passer du contrôle au conseil : renforcer les relations de confiance entre les entreprises et les services administratifs de l’Etat

27 Mettre en place des Comités régionaux de l’industrie, afin de coordonner l’action de l’Etat et des acteurs territoriaux en matière d’industrie Ces Comités regrouperaient le Conseil régional, les représentants régionaux de l’Alliance Industrie du Futur et de France Industrie, les pilotes des Territoires d’industrie, un représentant CCI et le responsable de l’Agence Régionale pour l’Innovation et l’Internationalisation des Entreprises (ARII).

28 Agir auprès des élus locaux pour que leurs discours cadrent avec la volonté politique nationale de reconquête industrielle de nos territoiresFaire entendre aux Français de manière récurrente et à chacune de leurs interventions une proposition industrielle rassurante et porteuse d’avenir pour notre pays et pour l’Europe

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Contact : Jan-Erik Starlander - [email protected] - 01 44 45 39 05Pôle Data : Lucas Maere - [email protected] • Béatrice Genoux - [email protected]

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