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Conversations avec ma mère Comédie dramatique de Santiago Carlos Ovés et Jordi Galcerán 76 avenue Coghen – 1180 Bruxelles Tél : +32(0)2 340 93 30 – Fax : +32(0)2 340 93 31 Courriel : [email protected] Web : www.panachediffusion.com

Conversations avec ma mère - panachediffusion.com conversations.pdf · Conversations avec ma mère ... première fois. On le doit aussi à la mise en scène aussi sobre que millimétrée

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Conversations avec ma mère Comédie dramatique de Santiago Carlos Ovés et Jordi Galcerán

76 avenue Coghen – 1180 Bruxelles Tél : +32(0)2 340 93 30 – Fax : +32(0)2 340 93 31

Courriel : [email protected] Web : www.panachediffusion.com

Le spectacle

Jaime et sa mère vivent dans deux mondes différents, étrangers l'un à l'autre. Elle se débrouille toute seule dans un appartement prêté par son fils. Lui mène une vie confortable avec sa femme, ses enfants et sa belle-mère (que Mama ne peut pas supporter !) dans une belle villa.

Jusqu'au jour où Jaime est licencié...

C'est l'état d'une société que l'auteur interroge ici à travers les conversations entre une mère âgée et son fils : la situation de l'Argentine en 2001, l'engagement individuel, l'éloignement des générations, n'est pas sans rappeler l'Europe d'aujourd'hui. Cette histoire drôle et émouvante prône le partage et la liberté comme réponses aux débâcles économiques et sociales. Et ce qui touche surtout c'est la tendresse et l'espièglerie d'une mère avec son fils, sans oublier l'amour qu'ils se portent dissimulé par la grande pudeur de leur relation.

C’est dans ce contexte, qui va bouleverser les rapports humains, que se situent ces Conversations avec ma mère. Mama a 82 ans, le verbe haut et la répartie facile; son fils Jaime, qui a toujours été son petit garçon… en a déjà quand même 50 !

Cette pièce drôle et émouvante, aborde le thème universel de la relation d’une mère âgée et de son fils adulte.

AUTEURS Santiago Carlos Ovés et Jordi Galcerán (*) d’après le scénario du film Conversationes con mama de Santiago Carlos Ovés ADAPTATION THEATRALE Jordi Galcerán TRADUCTION FRANCAISE Dyssia Loubatière MISE EN SCENE Pietro Pizzuti ASSISTANAT MISE EN SCENE Vincent Vanderbeeken AVEC Jacqueline Bir Alain Leempoel SCENOGRAPHIE/COSTUMES Delphine Coers CREATION LUMIERES Marc Lhommel REALISATION DECOR MUSICAL Laurent Beumier PROFESSEUR de DANSE Daniela Lucà REALISATION VIDEO Benoît Gillet Avec l’aimable participation de Shaï Szyper PHOTOS Bruno Mullenaerts ©ArteFocus.be DUREE 80 min Une coproduction de Panache Diffusion sprl et Le Théâtre Le Public Avec la collaboration de la Vénerie – Centre Culturel de Watermael-Boitsfort (*) Les auteurs sont représentés dans les pays de langue française par l'agence MCR, Marie Cécile Renaud, Paris en, accord avec Felix Bloch Erben Agency, Berlin Germany.

LE SOIR|MAD JEAN-MARIE WYNANTS (édition du 07/05/2014)

(Avis de la rédaction) Une salle debout, applaudissant à tout rompre à l’issue d’une répétition générale. La chose n’est pas courante. C’est pourtant le moment magique que l’on a vécu lundi soir à l’Espace Delvaux à l’issue de l’avant-première de « Conversations avec ma mère ». Dans la salle, une centaine de lecteurs du Soir invités à assister à cet ultime moment de répétition. Sur le plateau, Jacqueline Bir et Alain Leempoel interprétant les deux personnages de ce huis-clos plein d’humour et d’émotion. Entre les deux, Pietro Pizzuti, metteur en scène de ce spectacle adapté d’un film argentin de Santiago Carlos Ovès. « Dimanche, explique-t-il, nous avons répété devant dix ou douze personnes, des proches essentiellement. On n’avait aucune idée de ce que cela donnerait devant un vrai public. » Lundi soir, ils ont été fixés. Dès les premières répliques, la salle éclate de rire. « On ne s’attendait pas du tout à ça, glisse Alain Leempoel à l’issue de la représentation. On a tout de suite senti que ça passait. C’est très rassurant pour nous, ça fait un bien fou après des semaines de travail sans réel retour du public. » Mais si les rires ont continué à fuser durant toute la soirée, les larmes étaient aussi au rendez-vous. Et pas seulement sur le plateau. Car ce dialogue entre une mère de 82 ans et son fils quinquagénaire rattrapé par la crise économique est d’une étonnante justesse, jusque dans ses côtés les plus surréalistes. Voici donc Jaime, bon mari, bon père de famille, bon travailleur, ayant renoncé à ses idéaux de jeunesse pour une vie tranquillement bourgeoise. Et face à lui, sa mère, joyeuse octogénaire vivant dans un appartement appartenant à ce grand fils trop pressé pour dîner avec elle. Ce soir pourtant, les choses ont changé. Au lieu du coup de fil quotidien, Jaime est passé en personne à l’appartement. Et pas seulement pour embrasser sa mère. Il doit aussi lui annoncer une nouvelle plutôt désagréable : l’appartement va devoir être vendu. Passé le premier choc (qu’elle reçoit en faisant comme si elle n’avait rien entendu), Mama se montre intraitable : pas question pour elle de quitter l’appartement. Et rien ne la convaincra. Ni l’annonce par Jaime de la perte de son boulot, ni l’impact de la crise économique qui met la petite famille au bord de la rupture, ni le risque de voir ses petits-enfants obligés de changer d’école… Jaime déballe tout et on sent qu’il s’agit autant de convaincre sa mère que de pouvoir enfin confier toute l’étendue de son désarroi. Car rien ne va plus dans sa vie : son boulot perdu, sa femme avec laquelle plus rien ne se passe, ses enfants qui ne lui parlent qu’à peine… Face à tout cela, sa mère se montre à la fois attentive et sans pitié, secouant son grand fils tout autant qu’elle le materne, jouant avec sa mémoire pour oublier ce qui l’arrange. Jacqueline Bir est formidable dans ce rôle qui semble avoir été écrit pour elle. Drôle, bouleversante, cinglante, elle est irrésistible de bout en bout, plus vraie que nature jusque dans les moments les plus délirants de cette pièce réservant plus d’une surprise. Face à elle, Alain Leempoel se fait discret tout en donnant une véritable épaisseur à ce personnage. Sa dégringolade dans la déprime évite tout pathos inutile, suscitant l’émotion par sa grande retenue. Les révélations de sa mère à propos de son père ou de son petit ami actuel (Grégorio, 69 ans, un gamin !), entraînent le spectacle vers d’autres horizons, prenant constamment le spectateur par surprise. Si, à plus d’une reprise, l’émotion est palpable dans la salle comme sur le plateau, on le doit au jeu de

ces deux acteurs magnifiques qui, bien que se connaissant depuis toujours, jouent ici ensemble pour la première fois. On le doit aussi à la mise en scène aussi sobre que millimétrée de Pietro Pizzuti. A cet égard, la seconde partie est un petit bijou entraînant le spectateur sur une fausse piste avant de le retourner de manière implacable et bouleversante. Car la grande qualité de ces Conversations avec ma mère tient aussi à l’absence de naïveté du texte qui ne sombre jamais dans les pièges de la « bien-pensance » ou du happy end facile, préférant la vraie vie avec son lot de bonheur, de malheur, de tendresse, de jalousie, de retournements et d’événements inexplicables. A l’issue de la représentation de lundi soir, une rencontre était prévue entre les lecteurs du Soir et l’équipe du spectacle. Celle-ci attendait en effet le retour du public pour peaufiner les derniers détails avant la vraie première. La longue ovation finale, face aux comédiens très émus, a largement rempli cet office. Et la rencontre informelle qui a suivi a surtout permis à nos lecteurs de remercier ces deux formidables comédiens ayant remué chez chacun de multiples émotions.

WWW.DEMANDEZLEPROGRAMME.BE DOMINIQUE-HELENE LEMAIRE (08/05/2014)

(Avis de la rédaction)

Fertiles confidences Ce soir, deux fabuleux comédiens, Jacqueline Bir et Alain Leempoel nous précipitent dans la crise économique cruciale qu’a connue l’Argentine en 2001. Et Pietro Pizzuti, le génial metteur en scène, de déplorer que la situation n’est pas fort différente à notre époque. Il suffirait peut-être (et encore…) d’ôter le vieux Frigidaire vintage du plateau et nous serions quelque part en été, en Europe ? Un credo vibrant va se décliner sur le mode des variations captivantes lors de conversations mère-fils. Face aux débâcles économiques et sociales qui servent d’arrière-plan à la pièce, subsistent néanmoins l’amour de la liberté et la compassion pour les plus faibles. C’est le message qui tout au long de la pièce perle tantôt avec tendresse, tantôt avec combattivité sur les lèvres aimantes de cette mère de 82 ans qui, soudain, voit ressurgir un fils de 50 ans toujours pressé et qui lui téléphone bien plus souvent qu’il ne vient la voir.

Mamà, cheveux blancs, est assise dans le sofa et tourne le dos au public, comme dans « Le récit de la servante Zerline ». Son fils, Jaime, (prononcez Chaïm), débarque au milieu de l’appartement bien rangé, lustré, étincelant de propreté. Surprise, elle pense : « Qu’est-ce qu’il me cache ? » Lui : « Comment vais-je lui dire ? » Cette fois il a un problème de taille à lui soumettre : il voudrait lui faire quitter l’appartement où elle vit (seule ?) depuis la mort de son mari mais qui ne lui appartient hélas pas. Sa femme Laura exige la vente. Ayant perdu son emploi enviable, Jaime est désemparé. Ils sont dans une situation financière inextricable avec des enfants habitués au luxe dont il faut continuer à payer les études. Le spectre de la maison de repos est aussitôt abordé par la mère, très lucide, qui n’en a pas fini avec la vie.

Malgré la salle comble, tâchez de trouver des places près de la scène, car les métamorphoses passionnées du visage de la mère, tellement émue de retrouver son fils, plongent le spectateur dans des vagues d’émotions. Jacqueline Bir a cette fibre particulière de comédienne qui vous fait monter les larmes aux yeux alors même que l’on voudrait s’en défendre. La vérité des sentiments, l’intensité du jeu deviennent pour le spectateur le plus flegmatique un émerveillement toujours recommencé. Le chantage affectif règne, on s’en serait douté ! Serait-on une mère sans cela. D’ailleurs, « est-ce que Freud aurait réussi, sans les mères ? » lance la sémillante Mamà. On se retrouve en tout cas - couleurs chatoyantes et lumières automnales du plateau aidant - baignés de chaleur humaine et touchés par ces profondes vibrations qui ont fait fondre les cœurs lorsque Jacqueline Bir incarnait il y a quelques années « Oscar et la dame rose ». On reçoit ici toute la tendresse espiègle et rouspéteuse d’une mère pour son fils comme un cadeau du ciel et on rit de bonheur à ses bons mots et à sa remarquable intuition, on savoure sa mauvaise foi, ses réparties et son humour cinglant. Le duo avec Alain Leempoel est magistral.

A la fin du premier acte, voilà que les cœurs qui s’étaient insensiblement distanciés se rapprochent, se reconnaissent, se livrent avec pudeur et se retrouvent. Pas d’entracte et pour cause, le ciel a de ces surprises… Ah oui il y a aussi un mystérieux Gregorio, presqu’aussi vivant que les deux complices !

Par leur jeu, Mère et Fils réussissent un miracle : celui d’abolir le Temps et les pénibles contingences matérielles, faisant de ces retrouvailles progressives, presque des noces spirituelles. La connivence est revenue entre celle qui s’entêtait « à cuisiner comme avant » et ce fils au prénom portugais beau comme une caresse. Voici un fils perdu et retrouvé, qui, après avoir fondé et après avoir trimé sans compter pour se conformer aux exigences du paraître d’une famille peu attentionnée, est rassuré sur lui-même et mûri. Grâce aux très particulières conversations avec sa mère, il renaît à la vie, au désir, à la liberté et aux valeurs essentielles et surmonte peurs et angoisses. Un conte philosophique ?