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Production laitière : Impacts économiques des stratégies d’alimentation Prix du lait, l’importance d’élargir sa vision Écoles d’agriculture

COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

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Page 1: COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

Production laitière :Impacts économiques des stratégies d’alimentation

Prix du lait,l’importance d’élargir sa vision

Écoles d’agriculture

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NodulatorMD PRO (anciennement HiStickMD PRO) avec le biofongicide IntegralMD est le seul système de préinoculation BiostackedMD. Il possède une souche de rhizobium plus active et, grâce aux propriétés de Integral, il retarde le développement de Fusarium et Rhizoctonia.1 De plus, Nodulator PRO se distingue par son faible volume d’application et par sa durée de vie de 60 jours sur la semence. Il contribue même à la récolte en fin de saison par une hausse de rendement pouvant atteindre 6 % de plus2 que la concurrence. Alors, pourquoi ne pas profiter de l’avantage Biostacked? Visitez agsolutions.ca/fr/nodulatorpro ou contactez le Service à la clientèle AgSolutionsMD au 1-877-371-BASF (2273) pour plus de détails.

1 L’activité fongicide biologique est une allégation homologuée par l’ARLA au Canada. 2 Source : BASF, 76 stations-années (n sites x n années).

Toujours lire et suivre les directives de l’étiquette. AgSolutions, BIOSTACKED et INTEGRAL sont des marques déposées de BASF Corporation; HISTICK est une marque déposée de Becker Underwood; NODULATOR est une marque déposée de Becker Underwood Canada Ltd.; toutes ces marques sont utilisées avec permission accordée à BASF Canada Inc. © 2015 BASF Canada Inc.

Avant, on l’appelait HiStick PRO. Maintenant, on l’appelle Nodulator PRO. (Les producteurs de soya continuent simplement de l’appeler le pro.)

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3COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

VOTRE VIE VOS AFFAIRES

SOMMAIREÉDITION NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

Site Web : www.cooperateur.coop

Version virtuelle : www.cooperateur.coop/fr/magazine * For English version, please visit our website at www.cooperateur.coop/en

26 34 44

1812

25e ANNIVERSAIRE DE MPX25 ANS D’AVANT-GARDE

GRANDES CULTURESFERME OLOFÉE

VOIR PLUS LARGEEN PRODUCTION LAITIÈRE

UN TEMPS DES FÊTESSANS DISPUTES

20

AFFAIRES AGRICOLES26 Darnoc Holstein : trois traites et meilleure qualité de vie

30 Filière porcine : Portrait de Tetsuji Uesaka

32 Caractéristiques recherchées des bâtiments d’élevage porcin

34 Grandes cultures : Ferme Olofée, contre vents et marées

38 Les journées acéricoles 2016

AFFAIRES ÉCONOMIQUES39 Impacts économiques des stratégies d’alimentation

pour vaches

42 Vos équipements agricoles maximisent-ils votre rentabilité ?

44 Prix du lait, l’importance d’élargir sa vision

46 Stocks de céréales sous influence politique

48 ZOOM AFFAIRES

50 FAITS ET GESTES Vincent Cloutier*

VIE COOPÉRATIVE5 ENTRE NOUS Denis Richard*

6 MA COOP

8 PAUSE PENSÉE Colette Lebel*

10 Vicky Grondin, une femme doublement engagée

12 L’usine MPX fête ses 25 ans

14 CUMA du Coteau, les jeunes aux commandes

VIE AGRICOLE16 Décoration : Noël pour tous les goûts

18 Pour un temps des Fêtes sans disputes

20 Les écoles d’agriculture, Le champ des possibles

TROIS TRAITES PAR JOUR =MEILLEURE QUALITÉ DE VIE

Page 4: COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

4 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

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ABONNEMENT (version papier)

Contactez Nadine Kadé 514 384-6450, poste 3710 [email protected] complétez le formulaire à l’adresse suivante :www.cooperateur.coop/fr/abonnement

Coût d’abonnement (taxes incluses)

Membres : 11,29 $/année (défrayé par la coopérative locale)

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Le Coopérateur est publié neuf fois l’an par La Coop fédérée. Il est l’outil d’information de la coopération agricole québécoise.

Éditeur Jean-François Harel

Directrice et rédactrice en chef Guylaine Gagnon 514 858-2146 (ligne directe) [email protected]

Rédacteur en chef adjoint Patrick Dupuis, agronome 514 858-2044 (ligne directe) [email protected]

Adjointe à l’édition Marie-Hélène Gaudin 514 384-6450, poste 3513 [email protected]

Révision Georges O’Shaughnessy enr.

Ont collaboré à ce numéroVincent Cloutier, Hélène Cossette, Étienne Gosselin, Pascal Labranche, Jean-Sébastien Laflamme, Elisabeth Lapointe, Colette Lebel, Nancy Malenfant, Nicolas Marquis, Nathalie Parent-Legault, Stéphane Payette, Mario Picard, Denis Richard

Conception graphique Service de la création, La Coop fédérée

Graphistes Pierre Cadoret, Suzanne Turcot

Webmestre Ricardo Silva

Photographies et illustrations Pascal Bérubé, Martine Doyon, Caroline Fournier, Étienne Gosselin, Karolane Lapalme, Caroline Lemay, Nancy Malenfant, Stéphane Payette

Page couverture Martine Doyon

Impression Interweb Inc.

Les photos, illustrations et textes publiés dans le Coopérateur et sur le site Internet de La Coop fédérée ne peuvent être réutilisés sans autorisation.

Publicité Pierre Grinsell | 450 661-8200 [email protected]

Correspondance Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à :

Coopérateur C.P. 500 Station Youville, Montréal (Québec) H2P 2W2

Tél. : 514 384-6450 | Téléc. : 514 858-2025 Courriel : [email protected] Site web : www.cooperateur.coop

Poste-publications, convention n° 40628621Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec

VOLUME 44, NO 9 | NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

1093

71-1

1-15

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5COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

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TOS

: IST

OCK

, IN

GIM

AGE

LES JOURS SE SUIVENT et ne se ressemblent pas. Ce

vieux dicton prend tout son sens cette année,

puisque après un été dont le début, froid et plu-

vieux, n’annonçait rien de bon, la saison des

récoltes a finalement été bonne. Et les échos que

j’en ai eus annoncent de bons rendements en soya

ainsi que des résultats plus que satisfaisants dans

le maïs, sans compter que les fourrages ont été

abondants et de qualité.

Il y a de vieux producteurs qui disent que le

beau temps que l’on n’a pas eu au printemps nous

est généralement redonné à l’automne, puisque la

nature cherche l’équilibre. Espérons que malgré

les dérèglements climatiques, cet adage restera

vrai à l’avenir.

Ce mois-ci, l’actualité ne me laisse pas vraiment

le choix du thème éditorial, puisque la conclusion

des négociations du Partenariat transpacifique

(PTP) s’impose comme le sujet de l’heure.

Après tout, il s’agit du plus important accord

commercial multilatéral depuis la mise en place

de l’Organisation mondiale du commerce. Le PTP,

c’est l’accès à 800 millions de consommateurs

(40 % du PIB mondial), dans la zone du globe qui

connaît la plus forte croissance économique.

Beaucoup d’occasions d’affaires donc pour l’en-

semble des secteurs économiques, y compris plu-

sieurs secteurs agricoles canadiens. Mais le PTP,

c’était aussi la plus immédiate menace au maintien

de l’intégrité de nos systèmes sous gestion de l’offre.

Entre nous, je ne sais pas si vous êtes comme

moi, mais il n’y a rien de pire que d’être dans

l’expectative, dans le noir, et de s’attendre au pire.

La Coop fédérée l’a dit : « Il aurait été souhaitable

que le Partenariat transpacifique soit conclu en

protégeant intégralement la gestion de l’offre »,

surtout que des concessions importantes avaient

déjà été consenties dans l’Accord économique et

commercial global, intervenu avec l’Europe.

Maintenant au moins, on sait à quoi s’en tenir

et on peut être confiant en l’avenir de la gestion

de l’offre… dans la mesure où le gouvernement

canadien prendra les mesures nécessaires pour

assurer un contrôle rigoureux aux frontières.

Bien entendu, des concessions ont été consenties

– ce qui était, à mon avis, inévitable. Mais l’impact

négatif de celles-ci pourrait être mitigé si le

gouvernement assume pleinement sa souveraineté

aux frontières afin de contrer les importations qui,

sans être illégales, contournent les protections

mises en place.

Dans la volaille, les mesures annoncées,

concernant un meilleur contrôle aux frontières,

semblent satisfaire l’industrie. Dans le secteur

laitier, l’engagement à faire respecter des normes

fromagères – plus contraignantes – pour contrer

l’importation de protéines laitières est un pas dans

la bonne direction, mais ce n’est pas suffisant. Il

est pressant que cet enjeu soit résolu.

Vous savez, en économie de marché, la crois-

sance est essentielle à la survie des entreprises.

On dit généralement que le statu quo équivaut

dans les faits à un recul.

On le constate déjà : des entreprises agricoles

profitent de la disponibilité accrue de quotas pour

croître et se positionner dans un nouvel environ-

nement d’affaires qui, inévitablement, mettra une

pression à la baisse sur les marges à la ferme.

Globalement, des équilibres se referont, et

l’agri culture québécoise et canadienne a plu-

sieurs atouts en main pour en sortir gagnante.

Je le dis souvent, la coopération agricole

n’a pas la prétention d’être la solution à tous

nos problèmes, mais elle a assurément celle

de faire partie des solutions.

Je peux vous assurer que, partout au

Québec, les discussions vont bon train entre les

coopé ratives autour de regroupements éventuels

et de nos modèles d’affaires, afin de gagner

en efficacité et en masse critique – tout

comme vous cherchez à le faire dans

vos fermes pour être mieux en mesure

de combler vos besoins.

Le mouvement coopératif agricole

du Québec est plus que centenaire. Il a

toujours su s’adapter pour être le parte-

naire d’affaires privilégié d’une majorité de

producteurs agricoles du Québec. S’il a su

le faire hier, il saura le faire demain.

Sur ce, je vous laisse à vos réflexions

et je retourne à mes récoltes !

ENTRE NOUS

QUI A PEUR DU PTP ?DENIS RICHARD, PRÉSIDENT DE LA COOP FÉDÉRÉE, [email protected]

Page 6: COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

6 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

APPALACHES ET BOIS-FRANCS FUSIONNENT La Coop des Appalaches et La Coop des Bois-Francs ont annoncé, le 17 septembre dernier, la fusion de leurs activités à compter du 1er novembre 2015. Le nom de la nouvelle coopérative, Vivaco Groupe coopératif, a été accepté par les membres de La Coop des Bois-Francs, le 30 septembre, à l’occasion d’une assemblée générale spéciale. La nouvelle coopérative devient ainsi la deuxième en importance du réseau La Coop, avec un chiffre d’affaires estimé à 325 M $. Cette fusion est l’aboutis-sement d’une intercoopération historique et d’affinités terri to riales qui unissent ces deux coopératives depuis plusieurs années. Selon le président de La Coop des Bois-Francs, André Normand, il s’agit d’une très bonne nouvelle pour les membres. Il assure que cette fusion permettra de maximiser l’offre de services et d’assurer leur développement, en plus de placer la coopérative dans une position favorable par rapport à la concurrence. Cette fusion n’entraînera aucune fermeture de points de service.

De gauche à droite : Gervais Laroche, directeur général de La Coop des Bois-Francs; André Normand, président de La Coop des Bois-Francs; Renaud Bergeron, président de

La Coop des Appalaches; et René Thériault, directeur général de La Coop des Appalaches.1

1 les titres sont ceux avant la fusion.

DES PRIX POUR LE COOPÉRATEUR ET LA COOP FÉDÉRÉE L’Association des communica-teurs et rédacteurs de l’agro ali men taire (ACRA) a décerné encore cette année ses prix Moïse-Cossette (en journalisme) et Roger-Blais (en communications). En journa-lisme, Colette Lebel s’est classée au premier rang pour un prix Moïse-Cossette, dans la catégorie Meilleur texte d’opinion, avec son article intitulé « Un géant dans la tourmente », paru dans le Coopérateur d’octobre 2014 (www.cooperateur.coop/pause-pensee/un-geant-dans-la-tourmente). Étienne Gosselin a aussi occupé le haut du classement, dans la catégorie Portrait d’individus ou d’entre-prises, avec son texte « Ferme Roulante : gérer l’humain et gérer les affaires », qui faisait la une du Coopérateur revampé de mars 2015 (www.cooperateur.coop/magazine). En ce qui concerne les prix Roger-Blais, le jury évaluait cette année les sites Web. L’équipe des communi-cations de La Coop fédérée, représentée par Marie-Hélène Cliche, a remporté un parchemin d’or dans la catégorie Sites Web

d’un budget de réalisation de 30 000 $ et moins, pour son site www.unairdefamille.coop. L’équipe qui a travaillé sur ce projet était formée de Denis Duquet, Élisabeth Lapointe, Stéphanie Couturier et Samar Gharib. Ces deux concours, organisés par l’ACRA, visent à encourager l’excellence en communication dans le secteur agroalimentaire et à stimuler le dépassement professionnel.

PRIX DESJARDINS ENTREPRENEUR 2015Dans le cadre de la 10e édition des Prix Desjardins Entrepreneurs 2015, le réseau La Coop s’est distingué aux niveaux régional et national. La Coop Purdel, qui avait été nommée gagnante régionale dans la catégorie coopérative pour la région Est du Québec, a atteint le sommet à titre de grande gagnante au niveau national lors du gala qui s’est tenu le 14 octobre au Marché Bonsecours, à Montréal. Mentionnons que deux coopératives du réseau La Coop, soit la Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) Franco-Agri inc. et La Coop Seigneurie, avaient remporté le premier prix au niveau régional, respectivement dans les catégories Coopératives et

Agricoles. Les Prix Desjardins Entrepreneur comptent 10 caté gories et visent à reconnaître les entreprises qui se démarquent par leurs réali sations, leur performance financière et leur apport aux collectivités. Vous pouvez visionner une vidéo sur ces coopératives gagnantes : http://bit.ly/1XfELHc

DÉFI VÉLO LA COOP : 82 590 $ AMASSÉS

Lors de la seconde édition du Défi vélo La Coop, les 29 et 30 août dernier, le premier vice-président de La Coop fédérée, Luc Forget, et le chef de la direction, Gaétan Desroches, en compagnie du maire suppléant de Victoriaville, Christian Lettre, ont remis 82 590 $ à trois organisations de la région : le Club des petits déjeuners, la Fondation Solidarité Jeunesse et la Fondation Les amis d’Elliot. Pas moins de 140 cyclistes – employés et administrateurs du réseau La Coop – ont relevé ce défi, dont la mission est de faire la promotion de la santé et de saines habitudes de vie, tout en soutenant des causes locales.

De gauche à droite : Christian Lettre, maire suppléant de Victoriaville; Myriam Brisebois, Club des petits déjeuners; Luc Forget, premier vice-président de La Coop fédérée; et Gaétan Desroches, chef de la direction de La Coop fédérée.

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Page 7: COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

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PHO

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8 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

J’ai toujours cru que tous mes collègues, à quelque niveau qu’ils se situent dans l’entreprise, pouvaient avoir des perspectives, des idées, des réflexions pertinentes sur ce qui se passe à La Coop fédérée.

PAUSE-PENSÉE

CHEMIN FAISANTCOLETTE LEBEL, AGRONOME ET DIRECTRICE DES AFFAIRES COOPÉRATIVES, LA COOP FÉDÉRÉE

[email protected]

AUJOURD’HUI, les entreprises qui se veulent

performantes doivent miser sur l’innovation

et l’agilité. Facile à dire, mais quel défi quand

une société compte des milliers d’employés !

Car l’imposante structure hiérarchique ren-

due nécessaire pour organiser efficacement

le travail s’avère une machine solide, bien

huilée et fonctionnelle, mais par sa nature

même, elle peut devenir rigide et lourde. Diffi-

cile d’innover dans un environnement rigide.

Et impossible d’être agile quand on est lour-

daud. Est-ce à dire que les grandes entreprises

ne peuvent avoir accès aux avantages de

l’innovation et de l’agilité ? Heureusement,

non. Mais il faut y voir. Il faut la volonté et le

courage politique de mettre en place des

dispo sitifs organisationnels qui insuffleront

un peu de souplesse dans la machine.

À cet égard, le consultant en management

Olivier Zara ouvre une voie intéressante.

Depuis une dizaine d’années, il élabore une

conception de l’entreprise basée sur une

approche de gestion à deux faces : l’ordre et

le chaos. L’ordre, évidemment, c’est la hiérar-

chie, dont il ne renie aucunement l’utilité. Le

chaos, c’est le lâcher-prise du gestionnaire et

la mise à contribution de tous, c’est une invi-

tation à la créativité dont tous peuvent se

prévaloir. C’est la valorisation d’un capital

immatériel : l’intelligence collective.

Or, le chaos fait peur. Peur de perdre la

maîtrise, peur de créer des attentes aux-

quelles on ne saura répondre, peur de créer

de coûteux précédents… Prudent, Zara suggère

d’instaurer un équilibre entre l’ordre et le

chaos dans une proportion de 80-20, préci-

sant du même souffle que le chaos permet

au gestionnaire de recueillir une formidable

palette d’options, mais n’implique pas qu’il

doive renoncer à son pouvoir décisionnel. Le

gestionnaire demeure toujours le respon-

sable et, à ce titre, il lui revient de prendre

les décisions finales.

Tout cela me plaît énormément, car investie

depuis près de 30 ans dans le réseau coopé-

ratif, je crois profondément aux vertus de la

démocratie. J’ai souvent envié les agriculteurs

membres du réseau La Coop, parce qu’ils ont

la légitimité et bénéficient d’espaces pour

faire valoir leurs points de vue. En parallèle,

j’ai toujours cru que tous mes collègues, à

quelque niveau qu’ils se situent dans l’entre-

prise, pouvaient avoir des perspectives, des

idées, des réflexions pertinentes sur ce qui

se passe à La Coop fédérée. Une mine de

renseignements qu’il suffirait de recueillir,

sans obligation d’avaliser. De petits cadeaux

gratuits, quoi !

Eh bien, me voilà comblée. Dans la foulée

de sa démarche en éthique organisationnelle,

La Coop fédérée s’engage dans une relation de

confiance et de réciprocité avec ses employés,

et prévoit l’instauration d’espaces de discus-

sion où, prenant assise sur les quatre valeurs

fortes de l’organisation – l’honnêteté, l’équité,

la responsabilité et la solidarité –, la voix des

employés pourra se faire entendre.

Cet engagement se concrétise dans un

premier projet-pilote de communauté

d’appren tissage, qui a été annoncé au cours

de la Semaine de la coopération. Une invitation

à explorer l’éthique organisationnelle a été

lancée à tous les employés. Volontai rement,

sans égard au statut ni au secteur d’activité,

un groupe d’employés réfléchira aux valeurs

coopératives en lien avec les pratiques de tra-

vail à La Coop fédérée. On visera le dévelop-

pement des capacités de réflexion et de

conversation. On échangera ses points de vue

dans le respect, l’écoute et l’empathie. On les

situera dans la matrice des quatre valeurs

organisationnelles. Et on fera part de ses

apprentissages à l’ensemble des employés.

Je salue le courage de notre chef de la

direction, qui a accepté cet audacieux projet.

Encore une fois, je me sens fière de faire

partie du réseau La Coop, dont l’approche est

unique en son genre. La mise en place de

structures au service de l’éthique organisa-

tionnelle est un champ relativement nouveau

pour nous, mais qu’à cela ne tienne. Nous

allons développer notre expertise ensemble.

Nous allons découvrir le sens pratique des

valeurs coopératives, par le dialogue entre

pairs. Voilà le défi que nous avons l’ambition

de relever. Pas à pas. Chemin faisant.

Page 9: COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

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TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Vicky Grondin partage son temps entre plusieurs activités, dont un emploi à temps partiel à l’extérieur de l’entreprise agricole qu’elle possède

en copropriété avec son conjoint, à Saint-Éphrem-de-Beauce. Portrait d’une femme dont la vie est bien remplie.

Du lundi au mercredi, Vicky Grondin soigne sa tenue avant d’aller travailler comme agente de services aux membres à la caisse Desjardins des Sommets de la Beauce. Le reste de la semaine, elle enfile ses « bottes à douille », selon l’expression colorée de sa belle-mère, pour travailler à la ferme avec son conjoint, Alain Couture.

Entre ses deux vies, cette maman de trois enfants (âgés de 8, 12 et 15 ans) cumule les fonctions d’administratrice de La Coop Alliance et de présidente du conseil d’établis-

sement de l’école primaire locale, en plus de contribuer à l’organisation d’activités sportives et pastorales pour les enfants de sa municipalité. « Ça demande de l’orga-

nisation », admet-elle.Administratrice à La Coop Alliance

depuis moins de deux ans, elle a hésité avant de s’engager, confie-t-elle. « Ce qui me bloquait, c’était le fait que tous les autres membres avaient beaucoup plus d’expé-rience que moi en agriculture et

comme dirigeants. » Son conjoint, lui-même engagé auprès de l’UPA, l’a encouragée à essayer, car c’était une belle occasion pour elle d’approfondir ses connaissances.

Première femme au conseil depuis la fondation de la coopérative, en 1946,

et plus jeune membre de celui-ci, elle a eu cependant tout un défi à relever pour y faire

sa place. « Il ne faut pas avoir peur d’expri-mer ses opinions ni de poser des questions quand les autres parlent de choses qu’on ne connaît pas. J’étais la première à me mettre des barrières, avoue-t-elle, mais il faut apprendre à passer par-dessus ça et à foncer. On en ressort grandi. »

Née dans une ferme du village voisin de Sainte-Clotilde-de-Beauce, Vicky s’était

pourtant juré de ne jamais épouser un agri-culteur. La vie en a cependant décidé autre-ment. Travailleur d’usine lorsqu’ils se sont mariés, Alain a graduellement racheté les terres de ses parents.

Il s’est d’abord lancé en production bovine, en 1995, puis en engraissement porcin. En 2008, Vicky s’est associée à l’en-treprise, tout en conservant l’emploi qu’elle occupe à la caisse depuis près de 25 ans. En 2011, le couple a abandonné la production bovine au profit de la production laitière. Gagnante d’un Jarret d’or au Gala de l’entre-prise beauceronne en 2014, la Ferme Vicain possède aujourd’hui un quota de 30 kg/jour et un bâtiment d’engraissement de 1000 porcs.

Diplômée en technique de gestion de bureau et en conseils financiers, Vicky s’occupe de tout le côté administratif de l’entreprise, en plus d’aider à l’étable. Bien qu’elle trouve la traite quotidienne contrai-gnante, elle aspire aujourd’hui à travailler elle aussi à temps plein à la ferme. Les conjoints explorent d’ailleurs différentes options qui leur permettraient de la faire grossir juste assez pour en tirer deux salaires.

L’équilibre travail-famille est très impor-tant pour les Grondin-Couture. Ils souhaitent garder une ferme aux dimensions humaines pour consacrer du temps à leurs enfants et à leurs passions respectives, soit l’équitation pour Vicky et la chasse pour Alain. Pouvant compter sur un réseau de parents et amis pour les relever occasionnellement à la ferme, ils arrivent même à s’évader tous ensemble en camping !

Vicky s’inquiète cependant des discus-sions actuelles entourant la gestion de l’offre. « On n’a pas investi en production laitière seulement pour cinq ans ! On voudrait bien qu’un jour nos enfants puissent prendre la relève. »

La double vie de Vicky Grondin| VIE COOPÉRATIVE

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TEXTE ET PHOTOS DE PATRICK DUPUIS, AGRONOME

C’est l’époque des grands projets : meuneries, abattoirs, usines laitières, siège social. Un vent de modernisme et de croissance souffle sur le réseau La Coop. L’usine MPX de minéraux et prémélanges pour l’alimentation animale, de La Coop fédérée, s’inscrit dans cette foulée.

« Les projets se succédaient année après année et témoignaient du dynamisme du réseau », se rappelle Richard Venne, consultant pour La Coop fédérée ayant participé à la mise sur pied de plusieurs d’entre eux.

Inaugurée le 26 septembre 1990, l’usine MPX, alors l’une des plus modernes – sinon la plus moderne – de ce type en Amérique du Nord, positionne le réseau comme leader de l’alimentation animale au Québec.

Située dans le parc industriel de Saint-Romuald, elle peut fabriquer 45 000 tonnes par année d’aliments d’avant-garde pour bovins, porcs, volaille et chevaux.

S’y installer n’est pas une décision fortuite. Une importante meunerie s’y trouve déjà, et l’emplacement, au cœur d’un des plus grands bassins de productions animales, est à proximité du marché américain et des Maritimes.

« MPX est notre usine maîtresse en productions animales, souligne Marcel Létourneau, qui en a été directeur. Elle approvisionne les 12 meuneries du réseau, où l’on fabrique près d’un million de tonnes d’aliments complets. »

« Elle est un maillon clé dans notre groupe d’usines et elle remplit toujours très

25e anniversaire de MPX25ans

d’avant-garde25e

anniversaire de MPX

bien son rôle, dit Richard Nadeau, directeur principal des opérations en productions animales à La Coop fédérée. L’optimisation de nos processus pour faire face aux nouvelles tendances est un défi constant. »

L’EXPLOSION DE SAINT-HENRIGinette Doré, coordonnatrice des achats à La Coop fédérée, se souviendra longtemps du triste évènement, survenu le 25 jan-vier 1980, qui mènera à la construction de MPX.

Elle travaille alors rue Saint-Ambroise, dans le quartier Saint-Henri, à Montréal, en bordure du canal de Lachine, dans une usine de la coopérative où l’on fabrique moulées et prémélanges.

« J’ai entendu une puissante détonation tout en ayant la sensation d’être propulsée vers l’avant, se rappelle-t-elle. J’ai imaginé le pire. »

« Du gaz méthane émis par le maïs, de la poussière, une ventilation déficiente et des travaux de réfection en cours ont fait mijoter un cocktail dévastateur, explique André Hémond, coordonnateur des mesures d’urgence et du rétablissement des opéra-tions à La Coop fédérée. Des étincelles ont enflammé le gaz et la poussière. L’explosion

Marcel Létourneau, ex-directeur de l’usine MPX, et Philippe Jean, surintendant.

En investissant dans la recherche, La Coop fédérée se penche sans cesse sur les tendances afin de mettre au point de nouvelles générations d’aliments pour assurer aux élevages santé et rentabilité.

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a provoqué l’écrasement de 8 silos de l’élé-vateur sur 11. Un employé a perdu la vie, écrasé sous des morceaux de béton déta-chés de la structure. »

« L’usine était en face d’une école, ajoute Ginette Doré. Les silos se sont heureuse-ment effondrés de l’autre côté. »

Devant l’ampleur des dégâts, on trans-fère la production de la meunerie de Saint-Henri à l’usine de Joliette et au Groupe coopératif Dynaco, mais on poursuit la fabrication des minéraux et prémélanges dans la partie encore intacte.

ÉVOLUTION DES MARCHÉSDans les années 1980, l’alimentation des cheptels se spécialise. Les producteurs lai-tiers adoptent la ration totale mélangée, qui requiert des vitamines et minéraux inclus séparément.

On assiste aussi à un raz-de-marée dans la fabrication de moulées à la ferme, dans le secteur porcin notamment. Devant ce constat, La Coop fédérée amorce la construc-tion de MPX. Elle mettra fin aux activités de Saint-Henri en novembre 1990.

Les instigateurs du projet visitent de nombreuses usines dans le monde pour s’inspirer des meilleures pratiques. « Il a fallu trois ans de réflexion pour mettre le projet sur pied, souligne Marcel Létourneau. L’usine a presque été inventée. »

« On s’en allait dans l’inconnu, appuie Émile Cool, alors directeur de la production et des achats au secteur des productions animales de La Coop fédérée. Pour accen-tuer notre leadership dans ce domaine, il nous fallait une usine qui nous sortirait des technologies des années 1950. »

Les caractéristiques novatrices d’alors le sont encore aujourd’hui : système de tra-çabilité, chaînes distinctes de fabrication et d’ensachage pour éviter la contamination croisée, réception et transport des ingré-dients par convoiement pneumatique, mélangeurs et silos d’entreposage munis d’unités de dépoussiérage.

Balances et mélangeurs sont d’une précision pharmaceutique, et l’usine est conforme aux normes de salubrité, de biosécurité et environnementales les plus élevées au monde. Plusieurs entreprises européennes s’en sont inspirées pour construire leurs propres installations.

« C’était une époque charnière et MPX posi tionnait le réseau à un niveau jusque-là inégalé, indique Simon Baillargeon, direc-teur général du Secteur des grains à La Coop fédérée. L’usine a été pensée en fonction des grandes tendances des marchés de l’alimentation et de la santé animale. »

ICI COMME AILLEURS« Les ingrédients proviennent de partout dans le monde – Canada, Europe, Asie, États-Unis –, par camion, train ou bateau. La gestion serrée des coûts, de l’approvi-sionnement, des stocks et des livraisons est un élément clé de notre réussite », souligne Philippe Jean, surintendant de MPX.

On fabrique aujourd’hui de plus en plus de produits concentrés. Certains prémé-langes sont passés de 25 kg par tonne de moulée à 2,5 kg, ce qui libère de la capacité pour répondre à de nouveaux marchés.

« Plusieurs créneaux sont en dévelop-pement, ici comme à l’étranger, indique Gilles Carpentier, directeur principal de l’approvisionnement en grains et des meuneries à La Coop fédérée. Nous fabriquons depuis récemment tous les micro-prémélanges pour [le complexe porcin] OlySky, dans l’Ouest canadien. En Ontario, où La Coop fédérée a établi des partenariats d’affaires, un important bassin de grandes entreprises agricoles offre un bon potentiel. Dans le reste du Canada, les possibilités de développement de marché sont aussi très importantes, par l’entremise de filiales et de coopératives locales. Sans oublier l’inter national, notamment aux États-Unis, en Russie, en Europe et en Afrique. »

1. MPX gère un catalogue d’environ 300 produits, conçus à l’aide de 225 ingrédients entreposés dans 125 silos. On offre un nombre croissant de recettes personnalisées aux entreprises agricoles.

2. D’une superficie de 2050 m2 et d’une capacité de 10 tonnes à l’heure, MPX voit le jour pour un coût de 12 millions $. En 1990, le Québec compte 14 000 fermes laitières, 3500 fermes porcines et 1000 fermes avicoles.

3. En 1992, on installe une presse à blocs de minéraux et vitamines. La gamme Pro-Bloc, élaborée avec le réseau Cooperative Research Farms, connaît un énorme succès auprès des producteurs de lait et de bovins de boucherie. On estime à quelque deux millions la quantité de blocs fabriqués depuis.

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Lorsque Alain Lemieux a pris la pré-sidence de la Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA) du Coteau, en 2009, celle-ci traversait une période de léthargie. « Il y avait presque 10 ans qu’au-cune nouvelle branche d’activité1 n’avait été démarrée », confie le producteur laitier de 32 ans, originaire de L’Isle-Verte. Qu’à cela ne tienne ! Il en aurait fallu plus pour décourager celui dont le père fut à la fois l’un des fondateurs de la CUMA et son tout premier président.

Le jeune adepte du partage a graduel-lement été rejoint au conseil d’administra-tion par d’autres agriculteurs de la relève. Ce groupe de convaincus a prêché par l’exemple en résolvant plusieurs situa-tions problématiques concernant l’absence d’équipement ou de services à forfait dans la région.

Par exemple, Alain Lemieux raconte qu’après le départ de l’entrepreneur qui effectuait les travaux d’ensilage chez lui ainsi que chez plusieurs membres, ceux-ci ont été sollicités par un homme souhaitant prendre le relais de l’ex-contractuel. « En nous consultant, nous avons conclu que la CUMA pouvait très bien offrir ce service elle-même. Nous avons donc acheté les boîtes à ensilage de l’ancien entrepreneur à forfait et contacté ses clients pour les recruter dans la CUMA. Nous avons même engagé celui qui souhaitait remplacer l’en-trepreneur afin qu’il conduise la fourragère automotrice pour la CUMA. » L’idée fut un succès, puisque cette branche en est à sa

Vingt-trois ans après la fondation de la CUMA du Coteau, les fils ont remplacé les pères à la barre du conseil d’administration, propulsant à plein régime les affaires de cette coopérative de partage de machinerie bas-laurentienne.

TEXTE DE NANCY MALENFANT

Les jeunes aux commandes

troisième année d’activité et regroupe sept producteurs laitiers et de bovins, dispersés dans quatre municipalités.

Les administrateurs ont eu le même réflexe lorsqu’un transporteur d’agneaux a cessé ses activités. « Nous étions habitués à ce que le transporteur vienne chercher les agneaux directement à la ferme. Nous ne voulions pas nous rééquiper chacun de notre côté pour amener nous-mêmes nos bêtes au poste de rassemblement, explique Gaétane Beaulieu, administratrice de la CUMA et productrice d’agneaux à Saint-Épiphane. La CUMA a donc démarré une route de ramassage avec certains des clients de l’ancien transporteur, et nous faisons maintenant du transport jusqu’à Saint-Henri, Saint-Hyacinthe et Terre-bonne. Notre modèle a suscité de l’intérêt dans d’autres régions qui ont aussi des problématiques de transport. »

C’est grâce à de telles initiatives que la CUMA du Coteau a connu une croissance fulgurante depuis cinq ans (voir tableau). Keven Malenfant, aussi administrateur, croit que l’arrivée de la relève dans plusieurs fermes membres a certainement contribué à relancer la CUMA. « Il y avait probablement

UN ESSOR FULGURANT

Année Nombre de branches d’activité

Nombre de membres

1992 (fondation) 5 28

2010 13 48

2015 48 78 (64 actifs)

1 Une branche d’activité, soit la mise en commun et l’utilisation d’un type d’équipement, regroupe les producteurs qui se sont engagés à utiliser cet équipement. La taille de la branche doit tenir compte de la capacité de la machinerie.

Trois des membres de l’équipe de choc à la barre du conseil d’administration de la CUMA du Coteau : Alain Lemieux, président; Keven Malenfant, administrateur; Gaétane Beaulieu, administratrice et secrétaire-trésorière.

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eu dans le passé de petits accrochages qui avaient ralenti les ardeurs des membres à ce moment-là, mais nous, nous repartons sur de nouvelles bases », soutient le jeune producteur laitier de 28 ans.

GÉRER LA CROISSANCELa route de la croissance peut présenter certains écueils; c’est pourquoi plusieurs changements ont été apportés dans les dernières années. D’abord, on a fait pas-ser le nombre d’administrateurs de cinq à sept afin de mieux répartir le travail et les responsabilités. Par souci d’efficacité, les dirigeants utilisent beaucoup le courriel pour communiquer et approuver le démar-rage de nouvelles branches. En outre, la CUMA dispose d’un cahier de procédures dans lequel ont été répertoriées toutes les résolutions prises par le conseil d’adminis-tration. Cet outil sert de référence lors de décisions liées à des situations déjà surve-nues par le passé.

En 2013, le mode de rémunération de la secrétaire-trésorière a été revu en fonc-tion de l’ampleur de la tâche. Les frais d’administration sont répartis équitable-ment entre les branches d’activité selon la somme de travail associé à chacune : nombre de membres, nombre de factures émises par année, refacturation d’intrants, présence d’un conducteur, travail à forfait. Tous ces frais sont compilés dans un fichier Excel créé à cet effet.

C’est Gaétane Beaulieu qui, en plus de siéger comme administratrice, occupe le poste de secrétaire-trésorière. Elle qualifie le type de gestion pratiquée par le C.A. de « souplesse ordonnée ». « Nous fournissons un cadre, mais nous laissons quand même aux membres des branches d’activité la latitude de choisir le mode de fonctionne-ment qui leur convient », explique-t-elle. Par exemple, ils peuvent décider de faire ou non des travaux à forfait pour aider à payer l’équipement et diminuer les coûts d’utili-sation. Ils peuvent aussi choisir de laisser leur nouvelle branche « ouverte » pendant un an afin d’avoir la possibilité d’y intégrer d’autres producteurs. Pour rester maîtres de

la situation, les administrateurs se réservent le dernier mot s’il advenait qu’une certaine pratique aille à l’encontre des intérêts et du bon fonctionnement de la coopérative.

Finalement, puisque grandir signifie avoir plus d’équipements à entretenir, la CUMA a ouvert en 2015 une branche main-d’œuvre. « Nous avons engagé quelqu’un qui est à la fois mécanicien et conducteur, explique Alain Lemieux. Il travaille à temps plein l’été, et certains membres l’engagent pour faire la traite l’hiver. »

Bon coupDeux fois par année, par l’intermédiaire du service Médiaposte, de Postes Canada, la coopé-rative envoie un bulletin Info-CUMA à tous les producteurs des paroisses où elle a des activités. Elle y présente ses projets et en profite pour faire l’invitation à son assemblée générale annuelle. « De 30 à 40 $ pour 200 exemplaires, c’est un moyen économique de joindre les gens, argue Alain Lemieux. Grâce à l’Info-CUMA, nous avons attiré deux nouveaux membres cette année et trois l’an passé. Ça vaut amplement la dépense. »

Mauvais coupLe remboursement des dépenses liées à une branche d’activité peut vite devenir un travail harassant quand ces dépenses sont importantes et fréquentes. Les administrateurs l’ont constaté avec les nombreuses factures de carburant générées par le transport d’agneaux. Ils ont vite fait de se procurer une carte de crédit qui sert exclusivement aux dépenses de cette branche, payées par la CUMA. Le mécanicien de la CUMA dispose lui aussi d’une telle carte pour les achats de pièces et de carburant et pour les réparations qu’il fait faire à l’externe, ce qui lui évite de demander sans cesse des remboursements.

1. Croissance et jeunesse caractérisent bien la CUMA du Coteau, à L’Isle-Verte : 60 % des fermes membres comptent un propriétaire qui a moins de 40 ans.

2. Les deux frères qui se partagent cette pelle mécanique sont reconnaissants que la CUMA s’occupe des aspects administratifs. Un cadre qui garantit l’équité prévient les risques de malentendus.

3. Pour remplacer l’ancien transporteur de ses membres producteurs d’agneaux, la CUMA s’est dotée d’un camion et d’une remorque.

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Parmi les thèmes proposés pour la saison des Fêtes 2015, elle retient notamment le style forestier, avec ses animaux miniatures (ours polaires, renards, faisans, hiboux), ainsi que le vénitien, avec ses loups colorés, ses plumes et ses perles qui ornent des sapins artificiels blancs.

« Quel que soit le thème choisi, il faut s’effor-cer de créer un univers magique et convivial », croit la gérante et décoratrice de la Boutique Inov du centre de rénovation Unimat de Coati-cook. Pour cette spécialiste des décorations de Noël, le sapin doit raconter une histoire. « Si on opte pour un thème traditionnel, par exemple, on pourrait utiliser des boules anciennes qui nous rappellent des souvenirs d’enfance. »

Il ne faut pas négliger le pied de l’arbre, souligne-t-elle. « C’est trop triste de le voir dégarni une fois les cadeaux distribués ! » Elle conseille donc d’emballer des boîtes vides avec du tissu ou du papier compatible avec son thème et de les laisser sur place pendant toute la période des Fêtes.

Un décor de Noël réussi ne s’arrête toutefois pas au sapin, ajoute-t-elle. « Il faut essayer de maintenir une certaine unité entre la décora-tion du sapin et celle du reste de la maison. »

Ainsi, dans un décor de style chalet, on optera pour un arbre naturel et pour des orne-ments qui évoquent la montagne. Les couleurs dominantes seront le rouge et le blanc, avec des touches de brun pour le côté nature. On utili-sera notamment le motif vichy (carreaux rouges et blancs) pour la nappe, les jetés, les coussins et le papier d’emballage. Pour simuler la lueur

TEXTE DE HÉLÈNE COSSETTE

Des décors de Noël pour tous les goûts

des bougies, les guirlandes de lumières seront de couleur blanc doux. Comme ornements, on emploiera des pommes de pin, des branches de cèdre, du raphia, des flocons de neige, des boules à paysages alpins, des mitaines et des tuques, ou encore des raquettes, des skis et des patins miniatures accrochés dans le sapin.

« On pourrait aussi peindre et décorer une vraie paire de patins, qu’on mettra sur la porte d’entrée pour annoncer le thème », continue-t-elle. À table, enfin, ce style pourrait être évoqué par des chandeliers en bouleau et des nappe-rons en petits rondins.

Pour un thème Noël blanc, en revanche, un sapin artificiel enneigé conviendrait davantage, estime-t-elle. « Dans ce type de décor chic et élégant, c’est l’argenté, le blanc et la transpa-rence qui dominent, avec des touches de bleu polaire et des lumières bleutées pour rappeler le froid. » En guise d’ornements, on utilisera surtout des guirlandes de perles, des boules et des oiseaux blancs, des pendentifs en acrylique ou en verre clair, de même que des pommes de pin et des cloches argentées. Dans la salle à manger, la vaisselle blanche et le cristal seront de mise, et une tige d’orchidées blanches dans un pot argenté pourra faire office de centre de table.

« Les possibilités de thématiques sont illimitées », résume la décoratrice. C’est pour-quoi chaque année, en novembre et décembre, le centre de rénovation Unimat de Coaticook présente plusieurs exemples de sapins de Noël décorés. N’hésitez pas à vous y arrêter pour faire le plein d’idées !

Nathalie Deslandes

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Si les décors de style traditionnel demeurent indémodables à Noël, on peut aujourd’hui en trouver pour tous les goûts, remarque Nathalie Deslandes,

qui se rend chaque année au Salon du cadeau de Toronto, à la fin de janvier, pour découvrir les grandes tendances de l’année suivante.

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Médaille d’orWILLY HAECK ET FILS INC.Horticulture ornementaleSaint-RémiComposé de : Gina, Linda, Raymonde, Ronald et Willy Haeck, Michel Bourgeois et Richard Cormier

Deuxième rang nationalLES SERRES LEFORTLégumes en serreSainte-ClotildeComposé de : Marie-Josée Lebire et Sylvain Lefort

Troisième rang nationalDELFLAND INC.Horticulture maraîchèreSaint-Cyprien-de-NapiervilleComposé de : Éric, Martin, Stéphane et Yvon Van Winden, France et Patricia Audet, Sandra Bourdages et Rita Serres

Première médaille d’argentLES FERMES HOTTE ET VAN WINDEN INC.Horticulture maraîchèreSaint-Cyprien-de-NapiervilleComposé de : Nicole Guérin Hotte, Laurent, Marc-Olivier et Yvan Hotte, Jean-Bernard, Lucille, Marc-André et Martin Van Winden

Deuxième rang nationalLE POTAGER RIENDEAUHorticulture maraîchère Saint-RémiComposé de : Clermont, Pascal, Patrice et Sylvain Riendeau et Danielle Poupart

Troisième rang national9124-2776 QUÉBEC INC. (VIGNOBLES SAINT-RÉMI)Vignoble Saint-RémiComposé de : Fabien et Yvon Gagné, Nathalie Ruest et Monique Soucy

Première médaille de bronzeLA PRODUCTION BARRY INC.Légumes diversSaint-Patrice-de-SherringtonComposé de : Jean-Marie et Madeleine Zumstein

Deuxième rang nationalLES FERMES BISAILLON SENCGrande culture, céréales, protéagineux et culture industrielleSaint-Jacques-le-MineurComposé de : Christian, Ghislain et Stéphane Bisaillon, Carine Baille, Céline Boulé et Geneviève Larose

Troisième rang nationalLES JARDINS DE TESSA SENC Légumes diversFrelighsburgComposé de : Frédéric Duhamel et Yoana B. Gariépy

AUTRES MENTIONS ET PRIX

OR ARGENT BRONzE

Partenaires : Collaborateurs et associés :

SaputoLa Terre de chez nousSalon de l’agricultureL’Union des producteurs agricoles

Une réalisation de :

Territoire en concours : Montérégie Le ministre Pierre Paradis est fier de présenter les gagnants nationaux du 126e concours de l’Ordre national du mérite agricole.

Des gagnants inspirants !

onma.gouv.qc.ca

MENTION SPÉCIALE DE L’AGROTOURISMEDécernée par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation

VERGER CHAMPÊTREProduction végétaleGranbyComposé de : Mario Mailloux

MÉRITE PROMUTUEL ASSURANCE DE LA PRÉVENTION ET PRIX LA COOP FÉDÉRÉE à L’AGROENVIRONNEMENT

LES SERRES LEFORT Légumes en serreSainte-ClotildeComposé de : Marie-Josée Lebire et Sylvain Lefort

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Un temps des Fêtes sans disputes

TEXTE D’HÉLÈNE COSSETTE

Ah, le temps des Fêtes ! Pour certains, c’est un merveilleux moment de retrouvailles et de réjouissances. C’est aussi une période propice aux querelles de famille.

Pierrette Desrosiers nous donne quelques conseils pour éviter les conflits en toute connaissance de cause.

« Toutes les familles ont leurs conflits, remarque cette psychologue du travail spécialisée dans le domaine agricole. Les jalousies d’enfance et la compétition pour le regard des parents nous suivent toute notre vie. Des études montrent d’ailleurs que près de 50 % des gens ont une relation conflic-tuelle avec un membre de leur famille. »

Quand les relations familiales vont bien, cela ne signifie pas pour autant que tout le monde partage les mêmes opinions et les mêmes valeurs, tient-elle toutefois à préciser. « C’est plutôt le signe qu’on est capable de gérer ses émotions, d’accepter les autres tels qu’ils sont et d’admettre qu’ils aient des opinions différentes des nôtres. »

Or, cette maturité émotionnelle varie énormé-ment d’une personne à l’autre. « Si, en plus, l’amour, le respect et la confiance ne sont pas assez forts au sein de la famille, le risque de conflit est encore plus élevé », laisse-t-elle tomber.

Dans le milieu agricole, cette situation se com-plique du fait que les membres de la famille sont sou-vent associés en affaires. « Indépendamment de leur niveau respectif de maturité, ils passent beaucoup de temps ensemble au quotidien, ce qui multiplie les occasions de frictions », explique Mme Desrosiers.

Lorsqu’arrive le temps des Fêtes, le stress, la fatigue et les excès d’alcool peuvent exacerber les tensions accumulées pendant le reste de l’année. Sous l’effet de l’un ou l’autre de ces facteurs, certains perdront leurs filtres, d’autres céderont plus facilement à leurs pulsions de colère, d’autres encore deviendront plus sensibles à des commentaires qui ne les auraient pas atteints normalement. Il suffira alors d’une parole

malheureuse et d’une réaction impulsive pour que la fête tourne au vinaigre !

Pour éviter ce type de situation, il faut apprendre à se connaître, à se gérer et à se donner des règles de conduite, résume la psychologue. « Je demande toujours aux gens quel genre de modèle ils veulent être pour leurs enfants. »

C’est pourquoi elle leur conseille notamment de surveiller leur niveau de fatigue et leur consommation d’alcool, et de se mettre d’accord avec leurs associés pour s’interdire de parler des

problèmes de l’entreprise. « À moins que le feu ne soit pris dans l’étable, il y a d’autres moments plus appropriés pour en discuter », fait-elle valoir.

On peut aussi avoir la sagesse d’éviter les sujets qui dégénèrent systématiquement en affrontements dans sa famille, comme la politique ou la religion. « Ce n’est pas de l’évitement, souligne-t-elle. C’est tout simplement admettre qu’on ne réussira pas à convaincre l’autre de son point de vue. »

La psychologue suggère en outre de se préparer mentalement. « Lorsqu’on sait que l’atmosphère risque d’être tendue, on peut faire à l’avance un choix conscient de ce qu’on veut être, de ce qu’on veut vivre et de ce qu’on veut faire vivre aux autres. On a souvent tendance à l’oublier, mais quand on s’embarque dans un conflit, c’est tout le monde autour de soi qui en souffre », rappelle-t-elle.

Lors d’un conflit, on ne contrôle pas ce que l’autre dit, mais on a toujours le choix de sa propre réaction, insiste-t-elle. « Ça semble un peu simpliste, mais si on prenait cinq bonnes respirations avant de réagir, on pourrait éviter bien des conflits. »  

Pierrette DesrosiersPsychologue du travail,

conférencière, coach d’[email protected]

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TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

Cinquième secondaire, l’heure des choix ! Une période emballante, mais parfois difficile, car il faut choisir un programme d’études,

une carrière en devenir et parfois même – c’est ce que disent les agriculteurs – un mode de vie. Pour t’aider à bien choisir

ta future carrière agro, voici un guide.

Globalement, nos écoles d’agriculture vivent de belles années, avec des hausses marquées de leurs inscriptions. Retour à la terre ? Désir d’un mode de vie plus simple ? Appel des hautes technologies ? Les respon-sables des écoles se perdent en conjectures, mais qu’importe : chaque année, un bon millier de diplômés sortent des écoles, prêts à cultiver, élever, conseiller, soigner, gérer.Alors, te sens-tu prêt ? Es-tu agro ? Allez, on part à GO !

LA POCATIÈRE, PREMIÈRE ÉCOLE D’AGRICULTURE FRANCOPHONEUn imposant bâtiment de briques juché sur les hauteurs de La Pocatière. Des amé-nagements paysagers qui donnent de la prestance à l’établissement. Un parvis qui rappelle même celui d’une église. À l’inté-rieur, pilastres, boiseries et moulures pour un aspect antique et un brin austère. Heureu sement que la vie grouillante rend au lieu toute sa chaleur : bienvenue aux portes ouvertes de l’Institut de technologie agroalimentaire, campus de La Pocatière !

Des kiosques à gauche, à droite, partout. Une question ? Des réponses ! Tu veux visiter les installations ? Des enseignants t’accompagnent, mais aussi des étu-diants actuels, qui vont te dire « les vraies affaires ». Une ancienne diplômée de 2004, Annick Lessard, est aussi sur place pour promouvoir l’intérêt envers l’ITA. Cette Beauceronne le clame : « Ici, j’ai appris un savoir-faire composé de techniques de base, mais aussi un savoir-être qui a forgé ma personnalité. »

L’HEURE DES CHOIXMême si elle est issue d’une ferme fami-liale d’une vingtaine d’hectares et d’une vingtaine de vaches de boucherie, Émilie Laquerre avait décidé de ne pas s’inscrire en agriculture. Son premier choix : le design d’intérieur, au cégep de Trois-Rivières. Sauf qu’après quelques mois à étudier dans ce domaine, la rurale en elle n’y trouvait pas son compte. « Je ne me sens pas encore à ma place », m’a avoué la jeune fille de 18 ans lorsque je l’ai rencontrée lors de la journée

Le champ des possibles

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1. Jannick Auger et Charles-Antoine Ménard, étudiants à l’ITA–campus de Saint-Hyacinthe.

2. Le campus de La Pocatière de l’Institut de technologie agroalimentaire est riche d’une histoire remontant à 1859. C’est là que fut fondée la première école d’agriculture du Canada. On y formera même des bacheliers de 1912 à 1962.

3. Émilie Laquerre a profité des portes ouvertes et a quitté sa Mauricie pour venir visiter le campus de l’ITA de La Pocatière, comme elle l’avait fait auparavant pour les écoles d’agriculture de Nicolet et de Saint-Anselme. Après mûre décision, elle finira ses études collégiales en design d’intérieur au cégep de Trois-Rivières, pour ensuite s’inscrire en réalisation d’aménagements paysagers à l’École d’agriculture de Nicolet.

4. Question épineuse : les diplômes de l’ITA ont-ils une valeur ajoutée par rapport à ceux des autres écoles ? Johanne Godbout, l’ex-directrice générale du campus de La Pocatière, en est convaincue, mais les autres établissements collégiaux font valoir leurs spécialités et leur plus grande proximité avec les élèves potentiels.

5. « Un nombre sans cesse croissant de jeunes décident de se former. Certains y échappent encore, mais ça les rattrape bien vite », dit Caroline Lemay, enseignante au collège d’Alma.

6. Alexandre Dufour, Dani Bélanger et Jimmy Pelletier ont choisi la maison d’enseignement de leur région pour leurs études. Sur les trois, deux sont même assez proches pour rentrer à la ferme tous les soirs. Autre fait notable : Jimmy avait visité l’ITA, mais a choisi Alma, sans l’impression que son diplôme aurait moins de valeur.

7. Cohorte 2013-2014. Le collège d’Alma a toujours valorisé ses partenariats avec les entreprises de sa région pour des visites et des ateliers, ce qui est encore plus vrai depuis la vente du troupeau laitier de sa ferme-école.

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portes ouvertes, en novembre 2014. Cet automne-là, elle a donc reconsidéré son choix de carrière, d’abord en visitant des écoles d’agriculture, et pas n’importe lesquelles : Nicolet, Saint-Anselme et l’ITA de Saint-Hyacinthe. Puis elle se rend à l’ITA de La Pocatière, pour y respirer l’air du fleuve et y goûter le climat d’études. Mais son choix n’est pas fixé. Bond dans le temps, automne 2015 : après mûre réflexion, Émilie a décidé de rester en design d’intérieur. Elle compte toutefois, après son DEC, s’inscrire à un DEP en réali-sation d’aménagements paysagers à l’École d’agriculture de Nicolet. « Je crois que c’est un juste compromis pour combiner mes deux passions », raisonne la jeune fille.

Dans un autre corridor de l’ITA, un autre jeune, Jeffrey Dumont, avait le regard plus assuré lors des portes ouvertes. « Depuis que je suis en secondaire 1 que je suis sûr de m’inscrire ici », affirmait ce natif de Sainte-Claire en novembre 2014. Bond dans le temps, automne 2015 : cinq semaines après avoir commencé sa nouvelle vie, Jeffrey se sent à sa place. « J’apprends de nouvelles notions chaque jour, même si je viens du milieu agricole », conclut le jeune homme, qui n’avait pas visité d’autres établissements avant de faire sa demande d’admission. Un choix de carrière et d’école... les yeux grands fermés !

L’ITA ET LES AUTRES ?Des professeurs nombreux et spécialisés, des services aux étudiants bien développés, des infrastructures pédagogiques excep-tionnelles (dont les toutes dernières sont une Unité de production laitière biologique et un Pavillon horticole écoresponsable), des fermes-écoles bien menées et titu-laires de hautes distinctions, des incuba-teurs et des technopoles situés à deux pas, et une réputation d’excellence enviable : les autres cégeps mènent-ils un combat à armes égales avec les deux campus de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), situés à quatre heures de route l’un de l’autre pour pouvoir couvrir toutes les régions du Québec ? L’ITA demeure une curiosité : financée non pas par le minis-tère de l’Éducation, comme l’ensemble des établissements collégiaux, c’est l’une des rares écoles directement rattachées à un

ministère (Agriculture, Pêcheries et Alimen-tation).

L’ancienne directrice générale du cam-pus de La Pocatière, Johanne Godbout, y était comme un poisson dans l’eau. Diplômée en zootechnie (1981) de cet établissement, elle y a dirigé la centaine d’enseignants et de membres du personnel de soutien. Cette native de Sainte-Apolline-de-Patton, dans Chaudière-Appalaches, a bourlingué dans l’appareil gouvernemental une trentaine d’années avant d’atterrir à la tête de l’ITA. « Si j’avais 16-17 ans à nouveau, je referais le même cheminement ! » s’exclame-t-elle.

Situé dans le berceau de l’enseignement agricole, où l’abbé François Pilote a fondé en 1859 la première école d’agriculture du Canada, le campus de La Pocatière vit au rythme de l’agroalimentaire. À partir de 1912, cette faculté associée à l’Université Laval formera des bacheliers en agricul-ture, jusqu’à son déménagement en 1962 au pavillon Paul-Comtois, du campus de Sainte-Foy. Depuis, l’ITA offre un enseigne-ment de niveau collégial. « Des commen-taires d’employeurs nous indiquent que les diplômes de l’ITA et des autres établis-sements collégiaux ne s’équivalent pas », confie Johanne Godbout. La gestionnaire vante la polyvalence de ses finissants, de même que la possibilité pour un jeune, en sortant de sa région pour s’inscrire à l’ITA, de « voir d’autres mentalités, de vivre autre chose ».

Même centenaire, l’ITA de La Pocatière reste bien vivant. Lors des portes ouvertes, Nicole Nadeau, de l’Association des anciennes et des anciens de l’ITA, n’était pas peu fière de souligner qu’aux dernières retrouvailles, la promotion 2004 du pro-gramme Technologie des productions animales avait rassemblé 18 finissants sur les 24. Le genre de détail qui montre l’attachement des diplômés envers leur alma mater.

Parlant d’alma, on trouve aussi un éta-blissement de niveau collégial qui offre le programme Gestion et technologies d’entreprise agricole (GTEA) à Alma, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le Département de technologie agricole du collège d’Alma ne compte que six professeurs et un tech-nicien de travaux pratiques, ce qui paraît peu comparativement à l’ITA, mais « ce qui PH

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QUEL PROGRAMME CHOISIR ?

Le dernier Portrait de la relève agricole au Québec (MAPAQ, 2011) regorge de données intéressantes. Tu y apprendras que :

• 79 % des jeunes de la relève possèdent un diplôme d’études postsecondaires. La proportion était de 74 % cinq ans plus tôt.

• 68 % des jeunes titulaires d’un DEP sont diplômés d’un programme spécialisé en agriculture (57 % en production laitière).

• 72 % des jeunes titulaires d’un DEC sont diplômés d’un programme agricole (63 % en gestion et technologies d’entreprise agricole et 20 % en technologie des productions animales).

• 34 % des titulaires de grades universitaires ont étudié dans un programme agricole (62 % en agronomie, 21 % en agroéconomie), alors que 20 % ont choisi l’administration.

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est excellent pour le réseau collégial », sou-tient la coordonnatrice du département, Caroline Lemay. Cette dernière assure que les étudiants reçoivent une formation de haute qualité. « Notre approche est per-sonnalisée. On vise la persévérance et la réussite par une formation souple et poly-valente », explique l’agronome.

Puisque ce collège s’est départi du troupeau laitier de sa ferme-école en 2015 (conservant toutefois ses 60 hectares en culture), il vise plus que jamais un maillage avec les entreprises de sa région. « Par rap-port aux deux ITA, c’est certain qu’on se bat à armes inégales, admet Caroline Lemay. On mise donc sur nos forces. » Quelles sont-elles ? « Nous exploitons le plus pos-sible nos liens avec Agrinova – notre centre collégial de transfert de technologie, qui est l’un des 49 CCTT du Québec et l’un des plus spécialisés en agri cul ture – pour des ateliers, des conférences, des visites ou des formations continues. Nous offrons également une formation adaptée à la production en climat nordique : avoine, canola, lin, gourgane, pomme de terre, bleuet sauvage, etc. », énumère Caroline Lemay. Soulignons que les élèves du collège viennent, à plus de 90 %, de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

À VICTO, C’EST BIO !Tapez « programme formation agriculture » dans Google. Ô surprise ! ITA ? Univer-sité Laval ? Université McGill ? Non ! On trouve plutôt les programmes du cégep de Victoriaville ! Anecdotique, certes, mais révélateur de la grande proactivité de cette maison d’enseignement qui compte aussi non pas un, mais bien deux centres de recherche appliquée : le Centre d’innovation sociale en agriculture (CISA) et le Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+).

La particularité du cégep de Victoria-ville : il est le seul à offrir un programme complet spécialisé en agriculture biolo-gique (Production légumière et fruitière biologique). Et ce n’est pas d’hier qu’on enseigne les rudiments de ce mode de pro-duction à Victo : déjà en 1987, le pionnier Ghislain Leblond créait ce programme pour diffuser les principes du bio.

« Jusqu’en 2012, nos inscriptions tour-naient autour de 12 ou 15 étudiants par année », révèle Ghislain Jutras, un des deux enseignants responsables de la ferme-école et des travaux pratiques. Mais voilà que depuis trois ans, boum ! Les demandes d’admission ont explosé, passant à une cinquantaine cette année, si bien que le programme est maintenant… contingenté ! « Nos installations – et surtout nos serres – ne nous permettent pas d’accueillir plus de 32 étudiants par année », souligne Ghislain Jutras.

Le profil des étudiants ? « Ils viennent, à 90 %, de la ville, dont un bon tiers de Montréal même, poursuit le bachelier en agronomie. Ils sont un peu plus vieux en moyenne que les étudiants de notre autre programme – Production animale – et ils ont des profils moins linéaires, plus hétéro-clites. Par exemple, certains ont un bac-calauréat en poche ou ont fait des études supérieures de maîtrise ou de doctorat ! »

Dans ce programme, les étudiants vivent intensément le rythme de la pro-duction bio durant leur 2e année, entre les mois de janvier et octobre, où ils se mettent carrément dans la peau du producteur : plan de culture, calendrier de production, semis et transplants, régie des champs et des récoltes, et mise en marché. À ce titre, ils auront la possibilité d’expérimenter à peu près tous les modes de commer-cialisation et d’en évaluer les marges de profit : paniers du réseau Équiterre, kiosques à la ferme et au cégep, coop de solidarité La Manne, marché de solidarité régionale de Victoriaville, restaurants locaux, distribution par un grossiste, etc. Car il faut savoir produire, mais aussi vendre !

TOUT LE MONDE EN LIGNE !Poser ses fesses cinq jours par semaine sur des bancs d’école ? Non merci ! Parce que les déplacements peuvent être longs et que les activités quotidiennes à la ferme peuvent être prenantes selon la saison et la production, les programmes offerts en ligne croissent en popularité. La porte-parole du ministère de l’Éducation du Québec, Esther Chouinard, rappelle que si c’est celui-ci qui conçoit les programmes d’études (avec l’aide des partenaires du marché du travail), PH

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Pour un recensement des programmes de formation offerts par nos écoles d’agriculture, visite notre site Web au www.cooperateur.coop– section vie agricole.

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les commissions scolaires ont une latitude quant aux modalités d’offre des formations. Le centre de formation agricole (CFA) de Saint-Anselme propose donc entièrement en ligne, depuis le printemps 2014, son programme Production animale. Quatre champs d’études sont offerts : laitier, bovin, porcin et ovin. Pour être accepté, un candi-dat doit travailler dans une ferme comme employé, propriétaire, copropriétaire ou membre de la relève agricole, car il doit pouvoir appliquer facilement les notions théoriques vues.

Le programme d’un an ou deux, sous forme de 20 modules ou compétences à acquérir, est diffusé sur une plateforme informatique avec textes, photos, vidéos, minitests et outils de communication. Un étudiant a des questions ? « Du lundi au vendredi, de jour, au moins un ensei-gnant peut répondre aux questions des étudiants qui communiquent avec lui via TeamViewer, l’équivalent de Skype, que nous avons installé sur les ordinateurs portables que nous prêtons aux étudiants pour la durée de leur formation », explique Normand Bissonnette, conseiller pédago-gique du CFA.

Les examens théoriques se font en ligne, et les examens pratiques dans les fermes où travaillent les étudiants, car les enseignants se déplacent, de la Mon-térégie au Bas-Saint-Laurent en passant par Charlevoix. On compte actuellement 57 étudiants actifs dans ce cheminement, alors qu’une vingtaine ont préféré la for-mule traditionnelle en classe. Mais peu importe : même en classe, les enseignants ne font pas de cours magistraux et chaque élève évolue à son propre rythme, dans une approche individualisée, explique Normand Bissonnette.

Alors, on s’inscrit quand ? En tout temps ! Comment ? En ligne, bien sûr !

SOUS-ESTIMÉ, LE SECTEUR AGRO ?Déjà entendu de la bouche d’étudiants actuels ou anciens : les formations en agroalimentaire ne sont pas proposées d’emblée par les conseillers en orientation dans les écoles. Diane Tremblay, de l’Ordre des conseillers et conseillères d’orientation du Québec, nuance cette remarque. « D’ordi-naire, les conseillers établissent les besoins de la personne, sa personnalité, ses champs

d’intérêt et ses aptitudes, au moyen de dif-férents tests et évaluations. Bien sûr, les conseillers mentionnent les conditions éco-nomiques des secteurs quand ils possèdent l’information, mais ils ne découragent pas l’étudiant. »

La compétition est forte pour attirer les étudiants dans un secteur ou un autre, dans une maison d’enseignement ou une autre, et les entreprises (comme La Coop fédérée) ont un rôle à jouer à ce chapitre. « Environ 65 à 70 % des étudiants n’ont pas besoin de rencontrer un conseiller en orien-tation pour leur choix de carrière, mais les autres peuvent vivre des problèmes d’indécision chronique – et on ne compte qu’un conseiller en orientation pour 2000 étudiants au Québec, souligne Diane Trem-blay. Il faut donc rappeler l’importance du soutien des parents dans le choix d’un cheminement et l’apport de l’industrie pour valoriser et faire connaître les métiers et les professions du secteur. »

DES INSCRIPTIONS À LA HAUSSEDans plusieurs écoles d’agriculture, les ins-criptions sont à la hausse. Comment l’expli-quer, d’autant plus que les années 1995 à 2000 ne sont pas des années fastes sur le plan de la démographie québécoise, selon la pyramide des âges de l’Institut de la statis-tique du Québec ? L’agronome et enseignant Yvon St-Jean, du cégep de Sherbrooke, émet des hypothèses intéressantes. « Les subventions à l’établissement et au démar-rage en agriculture, même si elles existent depuis longtemps, stimulent les inscrip-tions, car elles envoient le signal que la formation joue un rôle important dans la rentabilité des entreprises, dont les marges bénéficiaires sont souvent serrées. Pour une entreprise maraîchère qui démarre, une subvention de 50 000 $ conditionnelle à l’obtention du DEC permet de faire tout un bout de chemin ! Également, je pense que les parents des étudiants, qui sont allés plus longtemps à l’école que la génération précédente, valorisent mieux l’éducation. Enfin, on constate un virage vers l’envi-ronnement et la nature, et des étudiants qui ont choisi d’étudier en biologie ou en sciences peuvent, face à un marché du tra-vail difficile, se tourner vers l’agriculture, une forme de biologie appliquée. Même l’agriculture urbaine est propre à éveiller PH

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ACADEMOS, L’AUTRE SON DE CLOCHE

Sites Internet, dépliants, portes ouvertes… Il existe une façon de plus de choisir son établissement d’enseignement : le site Web Academos. Cette plateforme met en relation des jeunes de 14 à 30 ans et des mentors bénévoles de 18 à 78 ans. L’an passé, 1700 mentors dans différents domaines ont répondu aux mille et une questions des 24 000 jeunes inscrits, essayant souvent d’éveiller des passions ou d’offrir des points de vue authentiques et personnels sur le monde du travail. L’outil semble fonctionner : selon un sondage d’Academos, 80 % des jeunes estiment que leur mentor a eu une influence sur leur choix de carrière. À l’autre bout de la fibre optique, 90 % des mentors trouvent l’expérience valorisante.

À l’Université Laval, l’équipe de communication et de recrutement de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation (FSAA) a bâti un projet-pilote avec Academos. L’idée était de choisir des étudiants-mentors dans chacun des programmes de baccalauréat qu’offre la FSAA pour voir, pendant une année, les effets sur les inscriptions, mais également pour constater quelles sont les questions que les étudiants posent dans l’anonymat du virtuel et ne posent pas toujours lors des portes ouvertes traditionnelles. « Avec Academos, les conversations peuvent s’étendre sur plusieurs jours et n’ont pas de barrière de distance. Et en informant les jeunes des carrières qui découlent de leurs études, on veut aussi leur montrer que ça peut être cool d’être agronome ou ingénieur », conclut Sarah-Joëlle Bertrand, chargée de communications à la FSAA.

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des passions chez les jeunes, qui retournent cultiver en ville ou qui s’établissent à la campagne après leurs études », soutient Yvon St-Jean.

POUR SE PERFECTIONNER, DES FORMATIONS À L’INFINI !Espagnol agricole ? Analyse des risques et maîtrise des points critiques ? Bouturage de l’argousier ? Vente aux supermarchés ? Introduction à la culture de l’ail ? Il existe des formations pour tous les goûts et tous les budgets, et ce sont les 14 collectifs régio-naux en formation agricole qui s’assurent de faire correspondre l’offre aux besoins de formation. La liste des formations offertes donne la mesure de la multitude de talents que doivent posséder les agriculteurs d’aujourd’hui. Selon le plus récent bilan du Plan de soutien en formation agricole (PSFA, 2013-2014), 9130 personnes se sont inscrites à des activités de formation conti-nue, pour des formations de 13 heures et en groupes de 14 personnes en moyenne. Acériculture, foresterie et transformation alimentaire ont été les sujets les plus popu-laires. « Le PSFA demeure le mécanisme le plus structurant et le plus unique en matière de formation continue en agricul-ture, et très peu de systèmes similaires sont offerts dans d’autres secteurs écono-miques et dans d’autres provinces », révèle Geneviève Lemonde, directrice générale d’AGRIcarrières.

La formule fonctionne bien. Début août, la viticultrice en démarrage Sylvie Chalifoux contactait le collectif régional en formation agricole de l’Outaouais pour lui faire part d’un besoin pointu de forma-tion : la viticulture biologique. Quelques semaines plus tard, Nathalie Guimond, répondante pour le collectif, accueillait huit participants au Vignoble biologique du Domaine des Météores, pour une forma-tion offerte par nul autre que les proprié-taires de l’exploitation, André Cellard et Chantal Ippersiel. Une journée durant, ces autodidactes de la vigne et du vin leur ont enseigné les rudiments de la production du raisin en mode biologique, en plus de répondre à leurs questions et de leur faire déguster – c’était dans le plan de cours ! – leurs excellents vins. 

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CÉGEP DE VICTO

Ghislain Jutras, coresponsable de formation pratique au cégep de Victoriaville, a vu le nombre d’étudiants exploser au sein de la maison d’enseignement, si bien que le programme Gestion et technologie d’entreprise agricole, spécialité Production légumière et fruitière biologique, est l’un des rares à être contingentés.

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ÉMILIE BENOÎT ET JOACHIM GAGNON ONT PRIS UNE IMPORTANTE DÉCISION IL Y A UN AN ET DEMI. ILS ONT OPTÉ POUR UNE FORMULE À TROIS TRAITES PAR JOUR. QUELLE MOUCHE LES A PIQUÉS? LA FOLIE DES GRANDEURS? LE GOÛT DU RISQUE? LE BESOIN DE PASSER PLUS DE TEMPS DANS L’ÉTABLE? NON, RIEN D’EXCENTRIQUE. ILS DÉSIRAIENT UNE MEILLEURE QUALITÉ DE VIE, ET CE, SUR TOUS LES PLANS.

« Avec le système à deux traites, je rentrais à la maison à 8 h le matin. Mes filles, Léa et Ève, étaient parties pour la garderie. Le soir, je rentrais à 19 h, et elles étaient couchées. Ça ne me convenait pas. Avec le roulement à trois traites, je suis là pour les lever le matin et pour les coucher le soir. Nous sommes tous ensemble pour les repas », dit Joachim, copropriétaire de la ferme Darnoc Holstein, située à L’Isle-Verte, dans le Bas-Saint-Laurent.

Cette nouvelle façon de travailler a demandé des adaptations. Les traites débutent maintenant dès 5 h le matin. Émilie se lève seule pour y aller. Son chum reste avec les filles à la maison. « Ça ne me cause vraiment pas de problème, je suis une lève-tôt », indique la jeune mère de famille.

Un second objectif accompagnait celui de passer plus de temps avec les enfants : intégrer Émilie à temps plein à la ferme. Elle occupait un emploi au Centre de services du littoral, et pour ajouter une personne de plus à la masse salariale de leur entreprise – le quota étant rare et les revenus stables –, Joachim et Émilie vou-laient augmenter leur marge par kilo de quota produit. « Nous avons pu y arriver en passant à trois traites par jour. Après trois mois, la marge avait augmenté de 85 ¢

TROIS TRAITES PAR JOUR =

MEILLEURE QUALITÉ DE VIE

par kilo produit, soit l’équivalent d’environ 18 500 $ par an », explique Joachim.

Avec l’aide de leur expert-conseil, Daniel Drapeau, les Benoît-Gagnon se sont fixé l’objectif d’augmenter leur marge à 1,6 kg de gras par vache et par jour. Une étape importante, selon le jeune agriculteur de 31 ans. « Pour adopter un système à trois traites par jour, tu dois avoir des objectifs, tu dois savoir pourquoi tu le fais. Sinon, tu vas abandonner après un mois, dit-il. Au début, notre coût d’alimentation à l’hec-tolitre de lait a grimpé. Grâce au Tableau mensuel de La Coop, nous avons fait le constat qu’il en restait plus par kilo de gras produit. C’est ça qui est le plus important pour moi. Trop d’agriculteurs regardent uniquement ce que ça coûte. Alors que c’est ce que ça rapporte qui prime. J’ai adopté ce modèle avec l’idée que je peux produire 15 % de plus avec le même troupeau, la même machinerie et la même étable. C’est là que je vais obtenir une meilleure renta-bilité de mes actifs. »

Les propriétaires de la ferme Darnoc ont été mis à l’épreuve durement lors de l’adop-tion de leur nouvelle philosophie de pro-duction. Certains de leurs pairs étaient peu enthousiastes devant leur modèle de traite.

TEXTE ET PHOTOS DE STÉPHANE PAYETTE, T.P.

L’ALIMENTATION DU TROUPEAUDaniel Drapeau, T.P., expert-conseil ruminant-végétal Centre de services du littoral

Ration partiellement mélangée :n Ensilage de maïsn Balles carrées enrobées de 2e

coupe n Palmit + Minéral

Synchro STB K Spécial

Soigneur :n Maïs secn Orgen Supplément VIP 4055n Tourteau de soyan Minéral Synchro 20-3Cn Supplément C Synchro G44V

| AFFAIRES AGRICOLES

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« On nous disait qu’on allait coucher dans l’étable, relate Joachim. C’était plu-tôt le contraire. » Même son père, Daniel, n’était pas excité à l’idée de traire les vaches aussi souvent. « Il m’a dit que ça ne l’intéressait pas de se lever encore plus tôt, lui qui arrivait à 6 h le matin, et de repartir chez lui à 21 h. Avec les changements, il arrive à 8 h et repart à 17 h. Je peux vous dire qu’aujourd’hui il ne veut plus revenir en arrière », indique Joachim avec un grand sourire.

Les autres traites sont effectuées à 13 h et à 20 h. On accomplit les travaux dans l’étable entre les traites, ce qui fait que Joachim ne rentre pas à la maison passé 22 h.

Ce changement ne s’est pas fait sans heurts. « Le taux de gras a chuté, nous contrôlions mal l’urée, et la reproduction n’était pas super, admet le producteur. Après en avoir discuté, entre autres avec Daniel [Drapeau], on a réintroduit le foin sec dans la ration. Tu dois avoir une gestion de troupeau sur la coche avec cette façon de faire. »

Comme les résultats se sont rapidement montrés positifs, Émilie et Joachim se sont retrouvés avec plusieurs logettes vides dans l’étable. Cela leur a permis d’héber-ger les vaches d’un producteur ayant été victime d’un incendie et qui leur loue 26 kg de quota. Avec celui que la ferme Darnoc possède déjà, leur production s’élève à plus de 100 kg de matière grasse par jour, avec 64 vaches en lactation.

Les kilos loués ne sont pas éternels, Émilie et Joachim le savent. Ils doivent continuer à faire l’acquisition de quota supplémentaire pour poursuivre dans leur voie. Avec les inquiétudes qui planent sur la gestion de l’offre, Joachim y va d’une réflexion intéressante : « Ça ne m’a pas empêché d’en acheter. Nous [producteurs de lait] devons nous battre bec et ongles pour conserver les quotas. En Europe et en Nouvelle-Zélande, où la gestion de l’offre a disparu, les prix sont bas et c’est l’enfer. »

LES TRAITES À LA FERME DARNOC1re à 5 h par Émilie

2e à 13 h par Émilie ou Joachim et Daniel

3e à 20 h par Joachim

PROFIL DU TROUPEAU DARNOCQuota détenu :

62 kg/jour

Production totale : 100 kg/jour

Moyenne projetée : près de 13 000 kg/vache

Meilleure MCR du Club Holstein du Bas-Saint-Laurent (MCR de 840)

1. Les trois traites par jour ont permis à Joachim Gagnon et Émilie Benoît d’améliorer leur qualité de vie familiale, en plus de permettre à Émilie de travailler à temps plein à la ferme. C’est elle qui effectue la traite du matin, alors que Joachim se charge de celle du soir.

2. Pour arriver à atteindre 1,58 kg par vache par jour, Joachim et Émilie ont demandé à leur expert-conseil du Centre de services du littoral, le technologue Daniel Drapeau (à droite), de leur préparer des tableaux mensuels afin de suivre rigoureusement la production.

3. Le temps passé en famille est prioritaire chez les Benoît-Gagnon. Dès qu’elles en ont l’occasion, Léa (4 ans) et Ève (2 ans) demandent à maman de grimper sur le dos d’Aladin.

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MAINTENANT LA PARTIE SE JOUERA BEAUCOUP PLUS

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TEXTE DE ÉLISABETH LAPOINTE, M. SC.

TETSUJI UESAKA EST LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU BUREAU D’OLYMEL AU JAPON. SON RÔLE EST TRÈS IMPORTANT POUR LA FILIÈRE PORCINE COOPÉRATIVE, CAR C’EST LUI QUI EST EN LIEN DIRECT AVEC

LES CLIENTS. SON MANDAT CONSISTE À DÉVELOPPER LE MARCHÉ D’OLYMEL À LONG TERME DANS CE PAYS.

Chaque matin, il parle aux clients et s’informe sur l’état du marché nippon. Tetsuji Uesaka planifie et coordonne des rencontres avec des clients de la Filière porcine coopéra-tive au Japon. « Je voyage en train haute vitesse à travers le pays pour aller rencontrer les clients actuels et potentiels, dit-il. Le bureau d’Olymel Japon est installé à Tokyo, dans le quartier Shinagawa. C’est un quartier très bien situé, car il se trouve près de la gare centrale. Au Japon, nous n’utilisons pas beaucoup la voiture, et si on le fait, c’est la fin de semaine. La circulation est très dense et le stationne-ment très cher, donc nous privilégions le train et le taxi. »

Tetsuji doit régulièrement faire le pont avec le Québec. « Un de mes plus grands obstacles : les 14 heures de décalage entre le siège social et mon bureau. Pour parler avec mes collègues québécois, je dois prévoir des rencontres soit très tôt, soit très tard. C’est impossible de faire du 9 à 5 », fait savoir le directeur général. Tetsuji travaille avec deux assistantes au bureau d’Olymel Japon. Elles sont d’une grande aide pour lui, car elles s’occupent de toute la logistique et la documentation.

Tetsuji Uesaka a étudié en ventes, avec une spécialisation dans la mise en marché des viandes, à l’Université de Kanazawa. Avant de travailler à La Coop, il a travaillé pendant 23 ans comme vendeur dans le département des viandes de Kanematsu, une maison de commerce qui était cliente d’Olymel. C’est ainsi qu’il s’est fait connaître des employés d’Olymel au Québec. En 2013, lorsque Taki Olymel (nom du bureau d’Olymel au Japon) a ouvert ses portes à Tokyo, Olymel a alors tout de suite vu en lui la personne adéquate pour occuper le poste de directeur général. « Le rôle de Tetsuji est crucial pour Olymel, explique

TETSUJI UESAKA, DIRECTEUR GÉNÉRAL D’OLYMEL JAPON

François Guité, vice-président aux ventes de viandes fraîches chez Olymel. Il doit com-prendre dans quelle situation se trouve notre entreprise, tout en ayant une connaissance approfondie des dynamiques japonaises. »

En plus de comprendre les enjeux qui touchent la production porcine, il lui faut maîtriser tous les aspects de la Filière porcine coopérative, pour pouvoir en faire la promo-tion auprès des clients japonais. Tetsuji est au fait de tout ce qui a trait au bien-être animal, à l’assurance qualité, à la biosécurité ou encore à la fluctuation des marchés.

Des situations inattendues surviennent parfois et bouleversent complètement la réalité du marché. Par exemple, Tetsuji a dû expliquer à ses clients japonais pourquoi les prix avaient à l’époque changé à cause de la diarrhée épidémique porcine en Amérique du Nord. Le directeur général doit donc maintenir les relations avec les clients malgré les crises et, plus encore, il doit pouvoir repositionner Olymel après les crises. Tetsuji Uesaka doit comprendre les perspectives mondiales du marché autant que les spécifications locales japonaises. Et il doit pouvoir les expliquer aux deux parties (vendeur et acheteur), dans deux langues différentes. En étant le lien direct avec les clients, il joue ainsi un rôle central dans la Filière porcine coopérative.

Le processus d’importation de la viande est assez compliqué. Il faut savoir composer avec les multiples documents nécessaires, les retards (chaque jour perdu peut devenir un gros problème), la logistique des ports, etc. « Mais quand les profits d’Olymel sont en hausse et que la vente de porc au Japon augmente, je sens que j’ai atteint mon objectif et je suis fier de moi », conclut fièrement le directeur général.

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| AFFAIRES AGRICOLES

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TEXTE DE NATHALIE PARENT-LEGAULT, AGRONOME

EN CE QUI TOUCHE L’AMÉLIORATION ET LA RÉNOVATION DES BÂTIMENTS, LES CONSEILS APPORTÉS AUX PRODUCTEURS PEUVENT VARIER SELON L’INTERVENANT CONSULTÉ. DIFFICILE ALORS DE PRENDRE LES MEILLEURES DÉCISIONS. DES SPÉCIALISTES DU RÉSEAU LA COOP ET D’OLYMEL SE SONT PENCHÉS SUR LES OBJECTIFS À SE FIXER POUR LA PRODUCTION PORCINE D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN.

Depuis quelque temps, le réseau La Coop et Olymel se sont dotés d’outils de référence en matière de conception des bâtiments et d’évaluation de la biosécurité appliquée à la ferme. Ces outils ont pour but de prêter main-forte aux experts-conseils lors de l’évaluation d’un bâtiment et de sa gestion. Ils se veulent des outils de référence neutres lorsqu’un expert-conseil évalue le potentiel d’un nouveau site ou procède à l’évaluation d’un site existant, afin d’avoir le portrait de la situation actuelle.

Ces grilles de référence serviront également à faire évoluer dans le temps notre parc de bâtiments. En effet, le pro-ducteur qui doit rénover une porcherie pour améliorer sa ventilation devenue désuète, changer des trémies rendues au bout de leur vie utile, etc., est souvent placé devant différentes idées : celles de son expert-conseil, celles de son repré-sentant d’équipements agricoles, celles du voisin! Pas toujours facile de faire les bons

BÂTIMENTS D’ÉLEVAGE :

OBJECTIF PERFORMANCE

choix, d’autant plus qu’on veut investir pour longtemps et hausser ses revenus. Les grilles apportent donc des précisions sur les buts (ex. : débit d’eau, vitesse d’air) plutôt que sur les moyens (utiliser un tel équipement plutôt qu’un autre).

Le réseau a aussi conçu des grilles d’évaluation de la biosécurité à la ferme. Les critères choisis proviennent de la Norme nationale de biosécurité pour les fermes porcines, élaborée par le Conseil canadien de la santé porcine. Ces grilles ont également comme objectif d’évaluer de façon neutre la gestion de la biosécurité à la ferme et d’apporter des précisions sur les buts recherchés en matière de protection des élevages.

DU CONTENULes grilles d’évaluation des bâtiments positionnent chacune des caractéristiques recherchées selon quatre critères : objec-tif, acceptable, à corriger, à proscrire (voir tableau 1).

| AFFAIRES AGRICOLES

Tableau 1 Exemple d’une partie de la Grille d’évaluation du bâtiment en site 3FINITION

Critère Objectif Acceptable À corriger À proscrire

Plancher ≥ 66 % latté et en bon état ≥ 66 % latté, mais en mauvais état ≤ 65 % latté Plein

DensitéQui respecte la pratique

recommandée du Code de pratiques 2014 – Annexe D

Qui respecte l’exigence du Code de pratiques 2014

– Annexe D

Qui ne respecte pas l’Annexe D du

Code de pratiques 2014

Gestion des lots Tout plein, tout vide par site Tout plein, tout vide par bâtiment

Rotation de bâtiment ou lots croisés

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Il s’agit de mesurer et d’évaluer chacun des critères du tableau et de placer dans la grille le résultat obtenu, afin d’en faire le décompte à la fin du processus. Un guide d’utilisation accompagne chacune des grilles. Il apporte certaines explications ou justifications supplémentaires, en plus de décrire la méthode de lecture des données. D’après les résultats, certains critères ayant un moins bon score seront faciles à corriger, d’autres plus difficiles. Quoi qu’il en soit, le producteur saura de quelle façon est coté son bâtiment et quelles sont les orientations à suivre lors d’un projet de modernisation.

De plus, une liste de conditions à res-pecter est également jointe à ces grilles (voir tableau 2). Elles sont obligatoires sur

chacun des sites, peu importe sa taille, étant donné qu’elles concernent la protec-tion de la vie et de la santé des animaux, le respect de la règlementation environne-mentale en vigueur, ou bien sont des outils indispensables pour recevoir les intrants.

Les grilles de biosécurité, quant à elles, sont plus directes, dans la mesure où il n’y a pas de zone grise : on doit respecter la consigne dans son intégralité afin de se valoir d’une bonne réponse (voir tableau 3). À la fin du processus, le producteur obtient une note et sait exactement où il se situe. Bien au fait des domaines où il a perdu des points, il pourra travailler à les améliorer afin de protéger davantage son élevage.

Tableau 2 Exemple de conditions à respecter en sites 2 et 3

CONDITIONS À RESPECTER • Génératrice• Élimination des animaux morts conforme à la réglementation provinciale• Système d’alarme relié à une centrale (toutes les zones d’élevage + électricité)• Médicamenteur• Entrée danoise• Cour de ferme qui peut accueillir une remorque de 16 mètres• Entreposage et valorisation du lisier conforme à la réglementation provinciale• Compteur d’eau• Distributeurs automatiques d’aliments

L’auteureNathalie Parent-Legault, agronome Formatrice en gestion d’élevage Olymel [email protected]

Tableau 3 Exemple d’une partie de la Grille d’évaluation de la biosécurité en sites 2 et 3

POUPONNIÈRE ET FINITION

OUI NON

1 Animaux morts

1.1Appliquer des mesures appropriées relatives à la manipulation, à l’entreposage temporaire ou permanent et à l’élimination des carcasses, qui permettent de prévenir la contamination des aliments, des sources d’eau, des aires de bâtiments pour animaux et de l’environnement extérieur (ex. : bacs étanches situés à l’extérieur de la zone de production)

1.2 Les animaux morts sont sortis par une porte différente de celle de l’entrée danoise

1.3 Assainir l’équipement utilisé pour retirer les animaux morts de la ferme ou du système de production en réseau

Résultat (nombre total de oui et de non)

EN CONCLUSIONLes grilles d’évaluation des bâtiments et de la biosécurité élaborées par le réseau La Coop posent des assises solides quant à la direction à prendre pour répondre aux besoins des animaux, maximiser leur bien-être et améliorer les performances et revenus des producteurs.

N’hésitez pas à faire appel à votre expert-conseil afin qu’il évalue avec vous votre site de production.

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La Ferme Olofée, dont le nom est tiré d’un terme de navigation à voile, se consacre aux grandes cultures depuis 1987. Cette entreprise cultive plus de 1000 hec-tares, d’une rotation très diversifiée  : avoine, blé, orge, canola, lin, pois et soya (semences pédigrées d’avoine, de blé et d’orge). En 1998, elle lance un projet d’en-vergure, qui propulse son chiffre d’affaires, avec la première et la seule usine québé-coise de transformation d’avoine en flocons pour l’alimentation humaine. Aujourd’hui, l’entreprise de Saint-Félicien offre un débouché pour environ 30 % de l’avoine produite au Saguenay–Lac-Saint-Jean,

LE PARCOURS VERS LE SUCCÈS DE LA FERME OLOFÉE EST JALONNÉ DE PÉRIODES LABORIEUSES ET DE DÉCISIONS D’AFFAIRES JUDICIEUSES.

PALMARÈS DES MEILLEURES PRATIQUES DE CETTE ENTREPRISE DANS LE VENT.

TEXTE D’ÉTIENNE GOSSELIN, AGRONOME, M. SC.

OLOFÉE, CONTRE VENTS ET MARÉES

allant même jusqu’à importer de l’avoine d’autres régions pour approvisionner en flocons une dizaine de clients (notamment le Groupe Biscuits Leclerc), outre des marques maison, de petits magasins et le secteur des hôtels, restaurants et institu-tions. Mieux encore, l’exploitation fournit un emploi à temps plein à 29 personnes, dont trois des enfants (Virginie, Raphaël et Rose-Alice) du couple formé par Bergerette Tremblay et Bernard Lepage.

1) Scruter l’horizon. Dans un tracteur ou dans un bureau, cogiter l’actuel et le devenir de l’entre prise n’est pas une tâche à cocher sur la liste des choses à faire, mais un exer cice perpétuel. « Bernard fait preuve de beaucoup de vision. Il a toujours deux projets d’avance sur tout le monde », s’enthou-siasme la fille ainée de la fratrie et directrice géné rale adjointe d’Olofée, Virginie Lepage, qui a passé sept ans dans l’usine avant d’accéder à des fonctions administratives, en 2008.

2) Mess des officiers. Dans le rang Simple de Saint-Félicien, les réunions de ges-tion sont courantes. « Nous essayons de prévoir une rencontre de trois heures par semaine, explique Bergerette Trem-blay. Si on passe tout droit, on paye pour, car il faut ensuite rattraper le retard. Nous nous réunissons en conseil d’administration une fois par mois, et toutes les dépenses sont approuvées par consensus au C.A. » « Coopérer avec

Les responsabilités s’accompagnent de titres bien définis : au centre, Bernard Lepage, directeur général, et Bergerette Tremblay, directrice administrative. Sur l’aile droite, Rose-Alice, directrice de la qualité, et Raphaël, directeur de la production végétale. Sur l’aile gauche, Virginie, directrice générale adjointe, et Pierrot, fils du couple et ex-employé, maintenant à son compte.

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des gestionnaires réfléchis, intelligents et exigeants comme ceux de la Ferme Olofée rend notre travail motivant, puisque leur réussite est inspirante et nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes pour ne pas les décevoir », dit le directeur général de La Coop des deux rives, Dominique Tremblay.

3) Naviguer aux instruments. Chez Olofée, des balances électroniques calculent en temps réel les rendements en flocons d’avoine, le nerf de la rentabilité. À cause d’une piètre qualité du grain, ces rendements ont chuté à 47 % en 2013, alors qu’ils avoisinent les 61 % en 2015. « Nous essayons également de diminuer le “facteur humain” dans l’usine en ins-tallant des équipements, comme un trieur optique, qui améliore la qualité des flocons », expose Virginie.

4) Louvoyer face au vent. « On ne joue pas à la loto, mais on a gagé notre vie tous les jours avec nos projets ! dit Bergerette. Il nous serait impossible de démarrer aujourd’hui, vu l’ampleur des installations nécessaires. » Brico-ler des équipements usagés et cultiver l’autodidactisme a permis à l’entreprise de se glisser dans la cour des grands avec ses 12 000 tonnes d’avoine trans-formées, loin toutefois des quelques centaines de milliers de tonnes que Quaker (Pepsico) traite dans ses usines canadiennes et états-uniennes. N’em-pêche, Olofée négocie, en incluant ses propres volumes, plus de 28 000 tonnes de grains par année.

5) Sortir la grand-voile. Comment fait-on pour entrer en relation avec des acteurs majeurs de l’alimentation en tablant sur la valeur ajoutée de la transformation ? « Il a d’abord fallu vaincre l’inertie, dit Bergerette, et investir 250 000 $ en études de marché et de faisabilité pour donner une assise au projet. » Mais le plus dur était à venir  : pénétrer le marché des grands consommateurs d’avoine, ce qui fut fait en 1998. 

1-3. Pour mieux intégrer les enfants, car les parents viennent d’entrer dans la soixantaine, on a créé une nouvelle entité, Les entreprises Sativart – contraction d’Avena sativa (nom latin de l’avoine) et d’art de la gestion, dont fait preuve la famille Lepage.

4. Les prix des flocons sont fermes pour les six mois à venir, ce qui assure un minimum de stabilité dans les prévisions financières des clients. Du côté des fournisseurs d’avoine, 50 % des contrats sont conclus avant la récolte, ce qui permet aussi une bonne budgétisation.

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6) Forte houle. Les premières années n’ont pas été faciles, loin de là… « Le meunier moud, les financiers financent, a dit un jour Bernard pour dédramatiser, à la suite de nos difficultés au démarrage, se rappelle Bergerette. Nous avons même dû demander un moratoire de six mois de remboursement… »

7) Les dents de la mer. « En affaires, nous ne sommes pas des requins, estime Bergerette. À long terme, les relations gagnant-gagnant sont plus faciles à vivre sans malaise. » Au champ, seule-ment 5 à 10 % des contrats avec les pro-ducteurs sont mis par écrit, les autres sont des ententes verbales qu’honorent les Lepage et les producteurs.

8) Consulter les cartes. Qu’est-ce qui n’a jamais de fin et que les agriculteurs rechignent à faire ? La gestion docu-mentaire, communément appelée paperasserie ! Bergerette, diplômée en andragogie et en comptabilité, balaye du revers de la main le mépris et l’aver-sion à l’égard des factures et des formu-laires. « Payer ses factures, remplir ses formulaires, préparer ses soumissions et bien négocier ses contrats, c’est l’abc de la gestion. »

9) Hisser pavillon. Comment pousser plus loin le service à la clientèle ? « Nous essayons de faciliter la gestion du risque pour nos clients, explique Virginie, diplôme universitaire d’administration en poche. Certains n’ont que deux ou trois semaines d’ingrédients en stock, alors nous devons les fournir rapide-ment, selon la méthode juste-à-temps. » Rappelons que le système juste-à-temps ( just-in-time) base la production sur les commandes et non sur les stocks (inventory).

10) Maintenir l’allure. D’accord, l’envergure de l’entreprise oblige à une gestion assi-due, mais même avant qu’elle ne croisse, elle était gérée quotidiennement. « La boîte à chaussures, on l’a assez vue ! La gestion, ce n’est pas un résultat, c’est un processus », rappelle Bergerette. Aujourd’hui, l’entreprise est donc dotée de pratiques et d’infrastructures pour produire efficacement. Après les grands alizés de la croissance, la consolidation et le transfert aux enfants résonnent comme une corne de brume !

5-6. Chaque année, l’entreprise investit entre 250 000 et 750 000 $ en machinerie, équipements et bâtiments. Et si le chiffre d’affaires d’Olofée double tous les trois ou quatre ans, les prochaines années devraient le voir se stabiliser, car les parents ont transféré l’entreprise aux enfants, qui souhaitent la consolider.

7. Produire en mode biologique exige des critères élevés, comme un arrêt complet de l’usine pendant huit heures pour un bon nettoyage. Même si le bio ne compte que pour 1 % de sa production annuelle de flocons, Olofée persévère dans cette filière depuis 2008.

8. On ne badine pas avec la salubrité alimentaire dans une usine en instance de certification Safe Quality Food, reconnue par la Global Food Safety Initiative, visant l’amélioration continue des systèmes de gestion de sécurité alimentaire.

9-10. Heureux problème : des remorques servent pour l’instant de lieux d’entreposage supplémentaires pour les produits finis. On remédie à la situation en construisant un nouvel entrepôt pour sacs de 1000 kg.

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LES CONFÉRENCES

• Le longicorne asiatique : une menace importante

Lucie Gagné, biologiste affectée aux enquêtes phytosanitaires

Agence canadienne d’inspection des aliments

• L’alcool isopropylique et les plastiques du réseau de collecte

Carine Annecou, ingénieure forestière, chef de division du transfert des techno­logies acéricoles

Centre ACER

• L’aménagement de votre érablière : viser un bon rendement à l’hectare

Michel Cloutier, ingénieur forestier Association des propriétaires de boisés

de la Beauce

• Les évaporateurs au bois et aux granules de nouvelle génération

1. Caractéristiques et fonctionnement des évaporateurs au bois

Vincent Poisson, ingénieur forestier, conseiller acéricole

Club acéricole du Granit

2. Passer de l’huile au bois : résultats d’enquête

David Lapointe, ingénieur forestier Ministère de l’Agriculture,

des Pêcheries et de l’Alimentation

3. Équipement forestier et bois de chauffage en production acéricole

David Lapointe, ingénieur forestier Ministère de l’Agriculture,

des Pêcheries et de l’Alimentation

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Acériculteurs, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation vous invite aux Journées acéricoles 2016. Au menu : un programme riche et adapté

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Le rendez­vous incontournable

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CALENDRIER DES JOURNÉES ACÉRICOLES 2016

DATE LIEU INFORMATION ET INSCRIPTION

8 janvier Victoriaville Hôtel Le Victorin 19, boulevard Arthabaska Est

Journée acéricole – Centre du Québec819 293­8501, poste [email protected]

12 janvier L’Ange­Gardien (Outaouais) Salle municipale de L’Ange Gardien 1177, route 315

Journée acéricole – Outaouais 819 986­8544, poste 2407 [email protected]

13 janvier Saint­Eustache Cabane à sucre Constantin 1054, boulevard Arthur Sauvé (route 148)

Journée acéricole – Laurentides

14 janvier Sherbrooke (lieu à déterminer)

Journées acéricoles – Estrie 819 820­3001, poste 4383 [email protected]

16 janvier Saint­Stanislas La Sucrerie Boisvert et Fils inc. 11, rang de la Rivière­Batiscan Nord­Est

Journée acéricole Capitale­Nationale et Mauricie418 277­2558 [email protected]

21 janvier Montmagny Hôtel L’Oiselière 105, chemin des Poiriers

Journées acéricoles Chaudière­Appalaches 418 338­2108, poste 4000 [email protected]

22 janvier Sainte­Marie Centre Caztel 905, route Saint­Martin

Journées acéricoles Chaudière­Appalaches 418 338­2108, poste 4000 [email protected]

23 janvier Lac­Mégantic Polyvalente Montignac 3409, rue Laval

Journées acéricoles – Estrie 819 583­0780, poste 4383 [email protected]

30 janvier Témiscouata­sur­le­Lac École secondaire de Cabano 120, boulevard Phil­Latulippe

Journée acéricole – Bas­Saint­Laurent 418 899­6768 [email protected]

4 février New Richmond Hôtel Le Francis 210, chemin Pardiac

Journée acéricole Gaspésie–Îles­de­la­Madeleine 1 877 221­7038, poste [email protected]

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Rappelons-nous que la marge par kilo de gras représente l’argent qui reste par kilo de gras vendu, une fois déduits le coût de l’alimentation total (fourrages et concentrés) pour les vaches et les sujets de rempla cement ainsi que les déductions de la paie de lait (mise en marché, publicité, plan conjoint, etc.).

Pourquoi la marge par kilo de gras est-elle un indicateur fiable pour mesurer l’efficacité de l’alimentation dans une ferme laitière ? Parce que dans un système de quota, les facteurs limitant les ventes de lait sont le nombre de kilos de gras livrés et, ensuite, l’argent fait en vendant chacun de ces kilos.

STRATÉGIE SUR UNE BASE MARGINALEVous ne tentez pas de produire le maximum de lait, par crainte de faire grimper le coût des concentrés par hecto-litre ? Demandez-vous ceci  : la marge journalière nette sera-t-elle améliorée si vous offrez une ration permettant un apport supplémentaire en énergie et en protéine ? Il faut aller plus loin que de parler de kilo de lait par kilo de concentré ou de coût par hectolitre, et voir si l’impact écono mique journalier sera positif. Il n’est pas exact de considérer des aliments comme mauvais (concentrés) et d’autres comme bons (fourrages). Ces aliments sont tout simplement complé mentaires.

LORSQUE L’ON CHERCHE DES FAÇONS D’AMÉLIORER LA RENTABILITÉ DES FERMES LAITIÈRES, IL EST NORMAL DE PARLER DE FRAIS D’ALIMENTATION. DANS CET ARTICLE, NOUS ALLONS VOIR COMMENT UNE PRODUCTION MOYENNE

ÉLEVÉE PAR VACHE, ALORS QUE CHACUNE REÇOIT L’ALIMENTATION QU’ELLE MÉRITE, AIDE À MAXIMISER LA MARGE PAR KILO DE GRAS.

TEXTE DE NICOLAS MARQUIS, T.P.

IMPACT ÉCONOMIQUE D’UNE STRATÉGIE D’ALIMENTATION

On l’a déjà dit et écrit : le prix du lait par hectolitre ou les coûts par hectolitre pris séparément sont incomplets pour mesurer l’impact économique. Il faut aussi consi-dérer le nombre d’hectolitres produits et à produire (en fonction du pourcentage de gras) pour faire le quota, le taux de protéine du lait, les kilos vendus (sont-ils maximisés ?), la santé du troupeau et la reproduction. On doit également tenir compte du fait qu’on produit beaucoup d’hectolitres et qu’on est vendeur régulier de vaches au lieu d’être acheteur. 

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RATIONS SERVIES = RATIONS MÉRITÉES ?Pour réussir à augmenter la marge par kilo de gras vendu, il faut s’assurer que les rations sont le plus près possible de celles méritées. Dans la figure du groupe 1 (un exemple tiré d’une ferme), on peut voir l’impact sur les coûts par hectolitre et la marge par kilo de gras pour trois vaches recevant une ration permettant de produire 40 kg de lait et qui en produisent 30, 40 et 50 kg. Pour les vaches alimentées indi-viduellement, le résultat est le même si on les suralimente. Une chose est claire : une vache qui produit beaucoup dans ce groupe 1 coûte moins cher par hectolitre et influence positivement la marge par kilo.

Figure 1VACHES DU GROUPE 1 RECEVANT UNE RATION À 5,31 $ PAR JOUR EN CONCENTRÉS1

Figure 2VACHES DU GROUPE 2 RECEVANT UNE RATION À 3,75 $ PAR JOUR EN CONCENTRÉS1

L’impact de vaches peu productives dans le groupe 2 (figure 2) est négativement spectaculaire et fait vite comprendre qu’un groupe 3 est souhaitable ou que ces vaches

ne le sont pas. En plus, les risques d’embon-point sont réels et préoccupants.

On veut baisser les coûts ? Accroître la marge ? Il faut alimenter les vaches selon ce qu’elles méritent. Et pour qu’elles méritent une bonne ration très long-temps, la phase tarissement-transition, post vêlage, doit être bien réussie pour maximiser les pics. Sinon, il y aura trop de vaches peu productives en milieu et en fin de lactation.

COÛT DES CONCENTRÉS PAR HECTOLITRE : UNE PISTE FIABLE ?Il faut bien sûr se préoccuper des coûts et ne pas gaspiller. Mais imaginez que vous avez le troupeau du tableau 1 (page de droite) et que vous avez la possibilité de faire le quota avec seulement des vaches du groupe 1, 2 ou 3, produisant 40, 30 et 20 kg par jour respectivement : que feriez-vous ? Si on se fie au coût des concentrés par hecto litre, on choisira des vaches du groupe 3.

Si on base son choix sur la marge par kilo de gras, faire 72 kg de gras, comme dans l’exemple du tableau 1, avec seule-ment des « vaches de 20 litres » (qui coûtent moins cher en concentrés par hectolitre) fera croître les dépenses annuelles en alimentation de 42 955 $.

En outre, il faudra 36 vaches de plus pour produire le quota, et on devra ajouter les frais variables qui s’y rattachent – sujets de remplacement, bâtiments, litière, main-d’œuvre, etc. Traire seulement des productrices de 40 kg au lieu de produc-trices de 30 kg, c’est 11 vaches en moins et 18 447 $ de frais d’alimentation en moins. Encore là, il faut en plus soustraire tous les autres frais variables liés au cheptel moins grand.

Ce n’est pas un défaut de vouloir traire des vaches qui produisent beaucoup de lait, indépendamment du coût des concentrés par hectolitre, lorsque la marge à atteindre est aussi intéressante.

Nous observons le même constat avec l’exemple du tableau 2, préparé à partir d’une RPM de 25 litres et d’une table des concentrés pour robot passant de 2 à 8 kg par

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0 30 40 50 Lait (kg)

$ Conc/hl $ Marge/kg17,71

11,4313,28 12,98

10,63

13,91

1 Impact sur les coûts/hl de trois vaches recevant une ration permettant de produire 40 kg de lait.

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0 10 20 30 Lait (kg)

$ Conc/hl $ Marge/kg17,71

2,46

18,76

9,5412,51 12,01

1 Impact sur les coûts/hl de trois vaches recevant une ration permettant de produire 30 kg de lait.

L’auteurNicolas Marquis, T.P. Conseiller spécialisé en production laitière, La Coop fédérée [email protected]

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jour. Les vaches qui ont le plus longtemps des productions élevées, dans la partie droite du tableau, là où la marge par kilo de gras est la plus grande, sont à privilégier. Si l’on base sa décision seulement sur le coût des concentrés par hectolitre, on aura encore une fausse piste.

MAXIMISER LA MARGE PAR KILO DE GRASUne production moyenne par vache élevée, alors que chacune reçoit l’alimen-tation qu’elle mérite, aidera à maximiser la marge par kilo de gras. La phase tarissement-transition en sera le point de départ, en maximisant les pics. Est-ce un défaut d’avoir un coût par hectolitre plus élevé quand on produit plus d’hectolitres et que la marge est plus grande ? Est-ce négatif de produire et d’avoir des vaches à vendre, plutôt que des besoins en vaches ? Est-ce négatif de bien alimenter les vaches et d’avoir un troupeau en bonne santé, qui produit et se reproduit ? Est-ce négatif d’avoir de bons composants ? Prenez le temps de mesurer vos résultats économiques de façon régulière et de cibler vos objectifs. Les experts-conseils de La Coop sont là pour vous aider et ils ont les outils pour le faire. 

Tableau 1 NOMBRE DE VACHES MOYEN ET PERFORMANCE MOYENNE PAR GROUPE

Gr. 1 Gr. 2 Gr. 3 Total

Nb de vaches/groupe 20 20 20 Moy 60 Vaches

Lait moyen du groupe (litres) 40 30 20 30,0 1800 Litres/jour

Kg gras/hl 3,8 4,1 4,3 4,01

Kg gras produits 1,52 1,23 0,86 1,20 72,2 Kg gras livrés

Kg de protéine/hl 3,4 3,45 3,55 3,45

Kg de protéine produits 1,36 1,04 0,71 1,04 62,1 Kg de protéine

livrés

Gr. 1 Gr. 2 Gr. 3

Coût concentré/va/j 5,31 $ 3,75 $ 2,23 $

Coût concentré/hl 13,28 $ 12,51 $ 11,13 $

Coût des fourrages 2,74 $ 2,96 $ 3,11 $

Coût des fourrages/hl 6,85 $ 9,87 $ 15,54 $

Coût total/hl/groupe 20,13 $ 22,38 $ 26,67 $

Marge/kg de gras produit* 13,07 $ 12,37 $ 11,44 $

* Marge des vaches en lactation

Tableau 2 RÉSULTATS TECHNIQUES ET ÉCONOMIQUES EN ROBOTIQUE D’UNE FERME EXEMPLE, EN FONCTION DE LA PRODUCTION DE LAIT

Lait moyen 10 20 25 30 35 40 45 50 55 60

Kg gras/hl 4,59 4,48 4,37 4,26 4,15 4,04 3,93 3,82 3,71 3,60

Kg protéine/hl 3,60 3,56 3,51 3,47 3,42 3,38 3,33 3,29 3,24 3,20

Coût concentré moyen/jr 2,36 $ 2,40 $ 2,69 $ 3,76 $ 4,40 $ 4,94 $ 5,54 $ 6,04 $ 7,30 $ 7,94 $

Coût concentré/hl 23,60 $ 12,02 $ 10,75 $ 12,53 $ 12,57 $ 12,34 $ 12,30 $ 12,08 $ 13,28 $ 13,24 $

Coût des fourrages/jr 2,47 $ 2,54 $ 2,75 $ 2,95 $ 3,02 $ 3,09 $ 3,16 $ 3,26 $ 3,36 $ 3,43 $

Coût des fourrages/hl 24,71 $ 12,70 $ 10,98 $ 9,84 $ 8,63 $ 7,72 $ 7,02 $ 6,52 $ 6,11 $ 5,72 $

Coût total/hl/groupe 48,31 $ 24,71 $ 21,73 $ 22,37 $ 21,20 $ 20,06 $ 19,32 $ 18,60 $ 19,39 $ 18,96 $

Marge/kg de gras vendu 6,67 $ 11,79 $ 12,44 $ 12,48 $ 12,54 $ 12,81 $ 12,99 $ 13,18 $ 12,97 $ 13,09 $

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Prenons l’exemple d’un semoir. Il en existe une multitude, pour tout type de travaux et pour toutes les bourses. Certains semoirs de haute technologie peuvent coû-ter plus de 200 000 $.

Un tel investissement se rentabi-lise si la dimension de l’entreprise et les tâches à exécuter le justifient. Mais lorsque les capacités de l’équipement acquis et son coût s’avèrent bien au-delà de ce que l’exploi tation requiert et peut se permettre, c’est la rentabilité de cette dernière qui en souffrira.

Une image vaut mille mots. Voyons la différence des frais fixes engagés pour l’achat d’un semoir de semis direct de 40 000 $, selon que les producteurs cultivent 50, 100 ou 150 hectares. Le tableau indique clairement quel sera le coût annuel de possession en ce qui a

LES ÉQUIPEMENTS ET MACHINES SONT UNE NÉCESSITÉ POUR TOUTE ENTREPRISE AGRICOLE. MAIS ENCORE FAUT-IL SAVOIR SE DOTER DE CEUX QUI CORRESPONDENT LE MIEUX AUX TRAVAUX QUE L’ON DOIT FAIRE ET, SURTOUT, À SON BUDGET.

TEXTE DE MARIO PICARD, AGRONOME

OPÉRATIONS CULTURALES

Vos équipements maximisent-ilsVOTRE RENTABILITÉ ?

trait à la dépréciation, aux intérêts et aux assurances.

Sur la base d’une dépréciation d’une durée de 10 ans, d’un taux d’intérêt de 6 % et de frais d’assurances de 7,50 $ par tranche de 1000 $ de valeur de l’équipe-ment, le total des frais fixes se monte à 5220 $ par année.

En les répartissant en fonction de la superficie, on constate que plus on sème d’hectares, plus les frais par hectare dimi-nuent. En effet, ils passent de 104,40 $ par hectare pour une superficie de 50 hectares à 34,80 $ par hectare pour 150 hectares, donc trois fois moins – ou trois fois plus, selon le point de vue.

Des données recueillies auprès de pro-ducteurs du réseau La Coop indiquent, pour une culture de céréales « conventionnelle », que les frais fixes les plus bas étaient de 3,35 $ par hectare, alors que les plus élevés atteignaient 76,65 $. La moyenne, quant à elle, se chiffrait à 17,46 $. La variabilité d’un producteur à l’autre est donc très grande. Ce qui nous amène au constat suivant : être aux prises avec des frais fixes trop impor-tants, et ce, pendant une dizaine d’années, mine lourdement la rentabilité.

Cet exercice vise également à mettre en lumière que le rendement obtenu, les conditions météorologiques et le coût des

Achat d’un semoir de semis direct Coût : 40 000,00 $

Coût annuel de possession : Dépréciation (10 ans) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 600 $Intérêts (6 %) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 320 $Assurances (7,50 $ par tranche de 1000 $) . . . . . . . . . . . . . . 300 $

Total des coûts fixes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 220 $ 50 ha 100 ha 150 ha

Coûts fixes/ha : 104,40 $ 52,20 $ 34,80 $

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Avis aux producteurs sur l’utilisation responsable des caractèresMonsanto Company est membre du groupe Excellence Through StewardshipMD (ETS). Les produits de Monsanto sont commercialisés conformément aux normes de mise en marché responsable de l’ETS et à la politique de Monsanto pour la commercialisation des produits végétaux issus de la biotechnologie dans les cultures de base. L’importation des produits commercialisés a été approuvée dans les principaux marchés d’exportation dotés de systèmes de réglementation compétents. Toute récolte ou matière obtenue à partir de ce produit ne peut être exportée, utilisée, transformée ou vendue que dans les pays où toutes les approbations réglementaires nécessaires ont été accordées. Il est illégal, en vertu des lois nationales et internationales, d’exporter des produits contenant des caractères issus de la biotechnologie dans un pays où l’importation de telles marchandises n’est pas permise. Les producteurs devraient communiquer avec leur négociant en grains ou acheteur de produit pour confirmer la politique de ces derniers relativement à l’achat de ce produit. Excellence Through StewardshipMD est une marque déposée de Excellence Through Stewardship.

VEUILLEZ TOUJOURS LIRE ET SUIVRE LES DIRECTIVES DES ÉTIQUETTES DES PESTICIDES. Les cultures Roundup ReadyMD possèdent des gènes qui leur confèrent une tolérance au glyphosate, l’ingrédient actif des herbicides RoundupMD pour usage agricole. Les herbicides RoundupMD pour usage agricole détruiront les cultures qui ne tolèrent pas le glyphosate. La technologie de traitement de semences AcceleronMD pour le canola contient les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil et thiaméthoxam. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le canola plus VibranceMD est une combinaison de deux produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives difénoconazole, métalaxyl (isomères M et S), fludioxonil, thiaméthoxam et sedaxane. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole et clothianidine. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine et ipconazole. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le maïs avec PonchoMD/VoTivoMC (fongicides, insecticide et nématicide) est une combinaison de cinq produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives métalaxyl, trifloxystrobine, ipconazole, clothianidine et la souche Bacillus firmus I-1582. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides et insecticide) est une combinaison de quatre produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine, métalaxyl et imidaclopride. La technologie du traitement de semences AcceleronMD pour le soya (fongicides seulement) est une combinaison de trois produits distincts homologués individuellement qui, ensemble, contiennent les matières actives fluxapyroxad, pyraclostrobine et métalaxyl. Acceleron et le logoMD, AcceleronMD, DEKALB et le logoMD, DEKALBMD, Genuity et le logoMD, GenuityMD, JumpStartMD, Refuge Intégral et le logoMD, Refuge IntégralMD, Roundup Ready 2 Technologie et le logoMC, Roundup Ready 2 RendementMD, Roundup ReadyMD, Roundup TransorbMD, Roundup WeatherMAXMD, RoundupMD, SmartStax et le logoMD, SmartStaxMD, TransorbMD, VT Double PROMD et VT Triple PROMD sont des marques de commerce de Monsanto Technology LLC. Utilisation sous licence. VibranceMD et FortenzaMD sont des marques déposées d’une société du groupe Syngenta. LibertyLinkMD et le logo de la goutte d’eau sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. HerculexMD est une marque déposée de Dow AgroSciences LLC. Utilisation sous licence. PonchoMD et VotivoMC sont des marques de commerce de Bayer. Utilisation sous licence. Toutes les autres marques de commerce appartiennent à leur titulaire respectif.

intrants, par exemple, n’influencent aucu-nement les frais fixes. Mais ces derniers, manifestement, affectent de façon impor-tante le bilan de votre entreprise.

Certains avanceront que l’on pourrait les diminuer en payant l’équipement comptant. En effet, les intérêts de l’emprunt ne seraient alors pas calculés. Mais il faudrait s’assurer que la somme versée en argent, même en tenant compte d’un éventuel rabais consenti par le concessionnaire, ne génèrerait pas un meilleur rendement dans un quelconque produit financier. C’est ce qu’on appelle le « coût d’opportunité ». Qui plus est, la somme conservée en banque pourrait vous procurer une certaine marge de manœuvre dans la gestion de vos liquidités.

Bien entendu, les frais variables (intrants, carburant, entretien, etc.) comptent aussi pour beaucoup dans la renta bilité de votre exploi tation, mais ce sont géné ra lement des postes budgé taires sur lesquels vous n’avez que peu d’emprise.

Pour ce qui est de la machinerie et des équipements, la situation est tout autre. Comme nous le disions en introduction, une entreprise agricole ne saurait s’en passer. Et il lui faut des appareils de qualité et performants. Mais on peut faire des choix réfléchis. En effet, est-ce que l’équipement dont vous souhaitez faire l’acquisition

correspond judicieusement à la superficie que vous exploitez ainsi qu’à votre capacité de remboursement ? Cette analyse est valable pour tout équipement dont vous voulez doter votre ferme.

Bref, nous sommes souvent plus responsables de nos résultats financiers qu’on le laisse croire. Une mauvaise saison à cause de Dame Nature, ça ne dure qu’une saison, alors qu’une mauvaise décision d’investissement peut être la cause de plusieurs années de médiocres résultats ! C’est pourquoi il importe de trouver un juste milieu entre les besoins de votre entreprise et la machinerie désirée. Matière à réflexion ! 

L’auteurMario Picard, agronome Conseiller agroéconomique La Coop fédérée

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44 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

VU LA BAISSE DU PRIX DU LAIT, DE NOMBREUX PRODUCTEURS SE POSENT LA QUESTION : QU’EST-CE QU’ON FAIT MAINTENANT ?

Bien sûr, les éléments de base sont toujours vrais : mesurez-vous à d’autres entreprises, prenez soin de respecter les recommandations (programmes alimen-taires, fertilisation), n’élevez pas trop

TEXTE DE PASCAL LABRANCHE, AGRONOME

VoirPLUS LARGE en production laitière

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d’animaux de remplacement si vous ne pensez pas faire d’argent avec eux, pro-duisez du lait… Mais quelquefois, il y a une limite à ce qu’on peut accomplir avec ce qu’on a. Que faire alors ?

C’est là qu’il faut voir plus large. Notre cerveau fonctionne beaucoup avec des paradigmes, particulièrement en gestion. D’après Wikipédia, « un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent qui repose sur une base définie […] dont les lois ne doivent pas être confondues avec celles d’un autre paradigme et qui, le cas échéant, peuvent aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées. »

En production laitière québécoise, l’un des plus beaux paradigmes se situe juste au sud de notre frontière. Je crois que personne ne veut vraiment changer de place avec les producteurs états-uniens, mais avec un peu d’ouverture d’esprit, on

Le nombre de sujets de remplacement, les rénovations aux bâtiments ou l’achat d’un nouvel équipement, tout doit être considéré dans la balance. Investissement ou dépense ?

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peut comprendre comment ils essaient de s’adapter à un prix du lait plus bas. Y a-t-il des leçons à tirer ? Si l’on prend les chiffres d’un État dont la situation est similaire à celle du Québec (l’État de New York), publiés par le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) pour l’année 2014, quels sont les écarts avec nos coûts de production ? La méthodolo-gie de calcul des coûts de production n’est pas identique, mais plusieurs parallèles peuvent être établis.

Tout d’abord, il y a des similitudes sur certains points, principalement les coûts d’alimentation et les frais vétérinaires. Les coûts d’alimentation des producteurs de cet État frôlent les 22 $/hl pour les ali-ments achetés, 18,68 $/hl pour les aliments produits à la ferme et 0,32 $/hl pour les pâturages, ce qui nous donne 41 $/hl pour l’ensemble du troupeau. Ce chiffre est en fait supérieur à celui du Québec (autour de 35 à 37 $/hl actuellement). Quant aux frais vétérinaires, ils se situent à 2,66 $/hl, ce qui est comparable aux nôtres. Donc, glo-balement, ce n’est pas par les frais directs relatifs aux vaches que les Américains se distinguent de nous.

Cependant, leurs coûts de production sont beaucoup plus axés sur la maximi-sation de l’utilisation du capital. Ainsi, il n’est pas surprenant de voir que les frais fixes sont plus bas. Au total, les frais fixes représentent environ 22 $/hl, si on enlève les frais de main-d’œuvre de 9,32 $/hl (comparativement à une fourchette de 10 à 12 $/hl ici). Il ne leur reste donc qu’environ 12,68 $/hl pour couvrir l’ensemble des autres frais fixes (y compris les intérêts).

On note un écart intéressant dans le poste de dépenses « taxes et assurances », qui tourne autour de 0,78 $/hl, alors qu’il oscille entre 2,10 à 2,50 $/hl au Québec.

Bien sûr, cette situation s’explique par les bâtiments généralement plus rudimen-taires aux États-Unis, qui se répercutent sur leurs coûts de production.

Et il ne faut pas oublier l’endettement, qui fait mal aux producteurs québécois. Prenons l’exemple d’un producteur qui a un endettement de 300 $/hl : à un taux d’inté-rêt de 4 %, c’est tout de même 12 $/hl. Il est quasi impossible qu’un producteur amé-ricain s’endette autant, car il ne pourrait pas faire face à ses obligations financières.

Une leçon à tirer est de faire particu-lièrement attention aux investissements qui ont un impact sur les frais fixes à long terme. Sur ce point, les coûts de production américains reflètent une plus grande réserve (pas toujours par choix) au chapitre de ces investissements. Si vous envisagez la construction d’un nouveau bâtiment, l’achat d’un nouvel équipement ou d’une nouvelle machine, prenez le temps de considérer les impacts directs et indirects (exemple : les taxes municipales ou les assurances) et de calculer le rende-ment de l’investissement. Si ce rendement est excellent, l’endettement sera beaucoup moins lourd à porter; sinon, pourquoi ne pas examiner d’autres possibilités ?

Voici un exercice très intéressant et pertinent : dressez la liste des inves-tissements à faire pour les prochaines années, tant pour la machinerie que les bâtiments (rénovations et construction). Calculez le rendement de chacun de ces investissements et mettez l’accent sur les plus rentables. Vous serez ainsi en mesure de mieux planifier vos investissements sur plusieurs années. Ensuite, suivez votre plan d’action et tenez-vous à votre liste.

C’est tout un changement de para-digme, mais vos coûts de production s’en porteront mieux. 

L’auteurPascal Labranche, agronome Coordonnateur de l’agroéconomie et du développement numérique agricoleLa Coop fédéré[email protected]

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TEXTE DE JEAN-SÉBASTIEN LAFLAMME, AGRONOME, M. SC.

LES STOCKS MONDIAUX DE CÉRÉALES DÉPASSENT LA BARRE DES 600 MILLIONS DE TONNES DEPUIS TROIS ANS. LA FORTE PRODUCTION N’EST PAS LA SEULE CAUSE DE CES NIVEAUX HISTORIQUES.

LES POLITIQUES DE CERTAINS PAYS, COMME LA CHINE ET L’ARGENTINE, ENCOURAGENT L’ACCUMULATION, PLUTÔT QUE L’ÉCOULEMENT SUR LES MARCHÉS. CES POLITIQUES POURRAIENT AVOIR

DES RÉPERCUSSIONS CONSIDÉRABLES, EN CAS DE CHANGEMENT.

EMPILAGE DE MAÏS EN CHINEC’est en Chine que l’on retrouve presque la moitié des stocks de maïs. Les provi-sions pourraient combler les besoins des Chinois durant presque cinq mois. Rien à voir avec la situation américaine, où elles combleraient les besoins nationaux pen-dant moins de deux mois (voir la figure).

Les stocks élevés de maïs de la Chine sont en grande partie causés par sa poli-tique de sécurité alimentaire. Dans le secteur des grains, comme le maïs, le gouvernement chinois a mis en place des mécanismes pour soutenir ses agri-culteurs : une barrière tarifaire de 65 % s’applique pour les importations (à part un contingent tarifaire d’environ 5 % de l’utilisation totale) et un prix de soutien minimal est fixé.

Le hic, c’est que le prix plancher offert aux producteurs augmente constamment depuis 2008, alors que les prix internatio-naux subissent une correction importante depuis 2013. À un point tel que le prix inté-rieur est à certains moments le double du prix international. Il devient donc plus avantageux d’importer du maïs pour les utilisateurs, tels les producteurs de porcs, même avec une barrière tarifaire de 65 %.

L’an dernier, pour maintenir le prix plancher, les autorités chinoises ont dû acheter 70 millions de tonnes de maïs, ce qui correspond à environ cinq fois la production canadienne. Elles ont par la suite essayé d’en revendre une bonne

STOCKS SOUSINFLUENCE POLITIQUE

partie, mais sans grand succès. Seulement 25 millions de tonnes ont trouvé preneur. Résultat : le maïs s’empile dans les silos de l’État.

Ce phénomène se poursuit actuel-lement, et les autorités n’arrivent pas à diminuer les surplus. Rien pour améliorer la situation : les utilisateurs se sont tour-nés vers d’autres céréales fourragères, qui ne sont pas soumises à des barrières tari-faires. C’est ainsi que les importations de sorgo devraient atteindre presque 10 mil-lions de tonnes cette année, soit 80 % des importations mondiales. Il y a seulement cinq ans, la Chine représentait moins de 5 % du commerce international du sorgho.

LA PRODUCTION PORCINE ÉCOPELa politique du prix plancher a un impact majeur sur la production porcine. Rappelons qu’un porc sur deux dans le monde est élevé et consommé en Chine. Les producteurs chinois sont ainsi directement affectés par le prix plus élevé des céréales fourragères. En seulement 18 mois, le cheptel porcin a connu un des plus importants déclins de son histoire, avec un total de 80 millions de têtes en moins, dont 10 millions de truies. C’est l’équivalent du troupeau reproducteur combiné des États-Unis, du Canada et du Mexique !

Devant une telle problématique, le Conseil international des grains prévoit un changement de la politique chinoise sur le maïs en 2016. Déjà, le prix plancher a

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subi une première correction cet automne, passant d’environ 360 $ à 315 $/tonne. Ce changement n’est toutefois pas suffisant pour stimuler la demande en maïs chinois.

La dernière fois que la Chine s’est retrouvée avec d’immenses surplus de maïs, c’était de 2000 à 2002. Elle s’est alors mise à les écouler, ce qui a contribué aux faibles prix à cette époque et a modifié les flux commerciaux. La décision que prendra la Chine à l’égard de sa politique de soutien au cours des prochains mois affectera les marchés, surtout dans l’éventualité où elle choisirait d’écouler ses énormes stocks.

LE SOYA ARGENTINL’Argentine fait partie du fameux trio, avec le Brésil et les États-Unis, qui génère l’essentiel des exportations de soya. Elle produit environ le cinquième de tout le soya cultivé dans le monde, mais possède 40 % des stocks mondiaux. Encore une fois, ces stocks élevés résultent en grande partie de décisions politiques.

En 2001, l’Argentine traversait une grave crise économique, marquée entre autres par un fort mouvement de panique bancaire (les gens se précipitaient aux banques pour retirer leurs avoirs) et par l’incapacité du pays à honorer ses dettes externes. Depuis, le gouvernement a mis en œuvre une série de mesures pour remettre l’économie sur les rails, mais de nombreux défis subsistent : surévaluation du péso, inflation astronomique, contrôle de la cir-culation des devises étrangères…

Le secteur agricole est lourdement affecté par les mesures de relance du gou-vernement. Des quotas d’exportation ont été institués pour plusieurs denrées, en plus de tarifs à l’exportation. Ces mesures dépriment le prix de ces denrées sur le marché intérieur.

Dans ce contexte où la méfiance envers les banques règne, les producteurs agricoles préfèrent s’enrichir en actifs tangibles, comme les stocks et les terres, plutôt que de vendre leur récolte et de déposer l’argent dans un compte. Ils ont ainsi tendance à ne commercialiser que le

volume de grains nécessaire pour couvrir leurs frais. Ils préfèrent entreposer le soya, contrairement au blé et au maïs. Non seulement le soya est plus facile à entreposer en sacs dans des silos (environ trois ans), mais il peut être vendu sur les marchés extérieurs, car il n’est pas soumis à un quota d’exportation.

LUEUR D’ESPOIR POUR LES AGRICULTEURSTout pourrait basculer avec le nouveau gouvernement élu cet automne. Les agri-culteurs argentins ont bon espoir qu’il abolira les taxes à l’exportation et les quotas d’exportation. Un changement de cap favoriserait un écoulement important des stocks de soya. Il modifierait aussi à terme les intentions d’ensemencement. Les producteurs privilégieraient plus souvent le maïs et le blé, plutôt que systématiquement le soya, comme ils le font en ce moment.

Il y a toutefois loin de la coupe aux lèvres. Aux yeux de bien des observateurs, la marge de manœuvre du prochain gouvernement restera très limitée, et il ne pourra pas apporter de grandes modifi-cations aux mesures actuellement en place. À suivre…

À l’échelle mondiale, le volume des récoltes dépassant systématiquement la demande ces dernières années, les stocks ont augmenté par ricochet. À tel point que le rapport stocks mondiaux-utilisation des céréales atteint actuellement 25 %, un niveau nettement supérieur au creux de 2007-2008 (18,5 %), mais encore inférieur à celui du début des années 2000 (plus de 30 %).

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45 %

35 %

25 %

15 %

5 %

Chine

États-Unis

Ratio stock-utilisation

LES STOCKS DE MAÏS S’ACCUMULENT EN CHINE, ALORS QU’AUX ÉTATS-UNIS ILS SONT STABLES PAR RAPPORT À LEUR UTILISATION INTÉRIEURE.

Source : Département de l’Agriculture des États­Unis (USDA)

L’auteurJean-Sébastien Laflamme, agronome, M. Sc., Conseiller aux affaires économiques, La Coop fédérée jean­[email protected]

AFFAIRES ÉCONOMIQUES |

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48 COOPERATEUR.COOP – NOVEMBRE–DÉCEMBRE 2015

AGRICULTURE

PRODUCTION DE LAIT : JOURNÉES ADDITIONNELLES EN 2016Au début du mois d’octobre dernier, les provinces membres de l’Entente P5 ont approuvé l’ajout de 10 journées de pro duction non cumulatives pour l’année 2016 :

• Deux jours en août• Trois jours en septembre• Trois jours en octobre• Deux jours en novembre

Le Comité sur le quota de P5 suit de très près les tendances de production et des marchés. Il se réunira de nouveau le 20 novembre prochain dans le but d’analyser la forte demande de crème, de beurre et d’autres produits laitiers. (Les Producteurs de lait du Québec)

ÉCONOMIE

RÉSULTATS DES NÉGOCIATIONS DU PTPLe 5 octobre dernier, à Atlanta, le gouvernement canadien a accordé, dans le cadre du Partenariat transpacifique, des accès supplémentaires dans les secteurs sous gestion de l’offre. Ces concessions, qui atteignent 3,25 % du marché pour le secteur laitier et entre 1,5 et 2,3 % pour chacun des secteurs de la production avicole, sont applicables sur une période de cinq ans suivant la ratification du PTP. Cette dernière pourrait demander encore deux ans. Le gouverne-ment a annoncé deux nouveaux programmes destinés aux secteurs sous gestion de l’offre, qui prendraient effet après la ratification de l’entente. L’un d’eux vise à compenser les éventuelles pertes de revenus que pourraient subir les producteurs de lait, de volailles et d’œufs. Un autre compenserait d’éventuelles diminutions de la valeur des quotas. Le gouvernement a aussi annoncé des mesures de renforcement de l’accès au marché canadien pour les produits laitiers et de volaille. Ces mesures semblent avoir le potentiel d’être efficaces dans le secteur de la volaille, mais elles seront manifestement insuffisantes pour colmater les brèches dans le secteur laitier. L’entente permettra à nos secteurs exportateurs de maintenir leur positionne-ment concurrentiel en matière d’accès au marché. En effet, leur accès à plusieurs marchés d’exportation sera sécurisé, voire facilité par des réductions de barrières. Notamment, les tarifs d’accès au marché japonais pour les produits du porc diminueront sur une période de 10 ans après la ratification de l’entente.

ÉCONOMIEACCORD JAPON-AUSTRALIE : IMPACT SUR LE BŒUFLe Japon est le plus important marché d’exportation pour le bœuf américain. Mais il est en perte de vitesse, concur-rencé par le bœuf australien. En effet, l’Australie bénéficie de son accord de libre-échange conclu avec le Japon et qui est entré en vigueur cette année. Grâce à cet accord, le bœuf australien bénéficie d’une réduction de 8 % des droits de douane comparativement au bœuf américain. L’impact de cette réduction tarifaire a été immédiate. Les exportations de bouvillons australiens au Japon atteignent des sommets depuis le début de 2015, avec un bond de 13 % par rapport à l’an dernier. De son côté, les exportations de bœuf américain, aussi aux prises avec une devise forte, ont diminué de 12 % au cours de la même période. Le désavantage américain ne sera pas rétabli bientôt par le PTP, puisqu’au moins deux ans devraient s’écouler avant son entrée en vigueur.

GESTION

LES DONNÉES NUMÉRIQUES, PEUT-ON S’Y FIER ?Les données obtenues grâce à l’agriculture de précision (ou à tout logiciel ou application que vous utilisez pour gérer vos champs ou vos troupeaux) sont des informations précieuses pour prendre de bonnes décisions. Toutefois, comme elles sont générées automatiquement, il est important d’en valider l’exactitude avant de les utiliser. Plusieurs techniques existent pour détecter les anomalies dans les données.• S’assurer que, globalement, les données sont conformes aux résultats attendus; par

exemple, les spécifications du produit et le rendement mesuré sont-ils cohérents ?• Faire des vérifications visuelles ou des reconnaissances sur le terrain; par exemple, un

problème de compaction de sol ou un drain bouché ne pourra être constaté que sur place.• Valider les mesures avec un autre équipement; par exemple, le poids des grains relevé

par la moissonneuse est-il comparable à celui du chargement dans le silo ?

Les logiciels ne raisonnent pas vos données, ils les calculent. L’humain reste donc le mieux placé pour les interpréter. N’oubliez pas que vos décisions sont aussi bonnes que la qualité des données sur lesquelles elles sont basées. (Architecture de solutions d’affaires à La Coop fédérée)

AGRICULTURE

L’ALIMENTATION PERSONNALISÉE DANS LE PORCLa semaine verte présentait, les 26 et 27 septembre, des systèmes d’alimentation person-nalisée en production porcine. L’un d’eux a été mis au point à la ferme de Michel Larochelle et Thérèse Leduc, à Saint-Norbert-d’Arthabaska. La Coop fait actuellement des tests afin de valider les avantages de tels systèmes pour la filière porcine. Ces avantages seraient économiques et environnementaux. Un reportage sur ce sujet sera publié dans le Coopérateur au début de l’année 2016. Pour visionner le reportage diffusé à La semaine verte : http://goo.gl/R4qBUx.

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La méfiance du consommateur et l’attention croissante qu’il accorde à sa santé obligent l’industrie alimentaire à toujours laver plus blanc que blanc.

IL Y A PLUS D’UN AN, l’État russe fermait ses

frontières aux produits d’origine animale en

provenance des pays se trouvant sur sa liste

noire. Immédiatement, l’exportation de pro-

duits laitiers européens vers la Russie a

stoppé. On se rappellera que le Canada fait

aussi partie de la liste de pays « pas gentils »

dressée par Vladimir Poutine, d’où l’impos-

sibilité d’y exporter notre porc, notamment.

Un embargo qui se poursuit.

Les Russes importent beaucoup de produits

laitiers. L’arrêt des livraisons en provenance

d’Europe a ouvert la voie à d’autres pays

fournisseurs. Leur apport ne suffit toutefois

pas à combler la demande interne. Résultat :

pénurie de lait sur le marché russe. Voilà qui

a donné des idées à bien des filous. Dans un

pays miné par la corruption et la fraude, la

solution est venue de l’huile de palme,

ajoutée en quantité dans les citernes. Trahir

son client : il n’y a pas de moyen plus efficace

de massacrer l’avenir d’une industrie.

L’adultération alimentaire est un problème

d’envergure. Wikipédia la définit comme une

« pratique frauduleuse consistant en l’ajout

d’un produit de moindre valeur à un autre

produit ». Ça se passe en Russie, ça se

passe en Inde, mais des exemples

existent aussi dans les pays industria-

lisés. Pensons seulement au scandale

de la viande chevaline en Europe,

en 2013. Le « Horsegate » rappelle le

triste souvenir de transformateurs

alimentaires ayant tenté de faire

passer de la viande de cheval pour

du bœuf.

La méf iance du consommateur et

l’attention croissante qu’il accorde à sa santé

obligent l’industrie alimentaire à toujours

laver plus blanc que blanc. Une réalité qui

entraîne contraintes et coûts, mais offre

aussi des occasions favorables. IdentiGEN a

f lairé la bonne affaire. Cette entreprise

propose une technologie de marquage

génétique prouvant qu’une saucisse de porc

contient du porc, qu’un kilo de bœuf haché

contient du bœuf, qu’un flacon d’huile d’olive

ne contient pas une touche de 20-80.

D’accord… ce dernier exemple est un peu

extrême.

La confiance demeurera un enjeu clé des

prochaines décennies en agroalimentaire. En

ce début novembre, l’Institut canadien des

politiques agricoles tient un forum national

visant à déterminer comment l’industrie

agroalimentaire canadienne pourrait devenir

celle inspirant le plus confiance au monde.

Leaders d’ici et d’ailleurs se réuniront « pour

déterminer ce qui est dans l’ordre du possible

pour l’industrie agroalimentaire cana-

dienne », qui jouit déjà d’une réputation

enviable à l’international. L’enjeu interpelle

l’ensemble de la chaîne de production des

aliments, y compris l’agriculture. Les

registres à la ferme et les outils technolo-

giques de vérification des processus de

production (le thermographe, entre autres)

s’inscrivent dans cette lignée. Dans bien des

cas, ils ajoutent une inévitable lourdeur au

processus de production. Mais leurs béné-

fices dépassent largement les coûts. Ils

constituent un argument essentiel pour

rassurer les consommateurs sur l’excellence

de notre offre alimentaire. Dans le contexte

actuel des marchés, où l’on récompense la

transparence, la durabilité et l’éthique, il faut

non seulement penser à les maintenir, mais

aussi viser à les renforcer.

FAITS ET GESTES

LA RUSSIE MANQUE DE LAIT, MAIS LA RUSSIE A TROP DE LAITVINCENT CLOUTIER, AGRONOME, MBA, ÉCONOMISTE PRINCIPAL, LA COOP FÉDÉRÉE

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Page 51: COOPÉRATEUR | NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2015

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