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Coopération austro-burkinabé
Programme partiel «formation professionnelle»
Mission d’évaluation
Novembre 2007
Rapport d’évaluation
(8 juin 2008)
Elise Guigma Ouedraogo, Matthias Risler
2
Note : Le présent rapport est le produit d’une évaluation indépendante. Les appréciations, analyses, opinions et points de vue de l’équipe d’évaluation ne sont pas nécessairement les mêmes que celles de l’Agence autrichienne de développement (ADA) ou du Ministère autrichien des affaires européennes et internationales (BMEIA). Elles n’engagent que leurs auteurs.
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Table des matières page
1 Résumé 5
2 Introduction : les termes de référence, réalisation de la 12 mission d’évaluation, méthodologie appliquée
2.1 Un résumé des termes de référence de la mission d’évaluation
2.2 La mission d’évaluation : visites et interlocuteurs
2.3 La méthodologie : les critères d’évaluation et leur position
relative aux différents niveaux du Cadre logique 3 Le programme partiel « formation professionnelle » 15
dans le cadre du système d’enseignement technique et de formation professionnelle du Burkina Faso
3.1 Le programme partiel « formation professionnelle » et les 6 projets en cours ou récemment terminés
3.2 L’insertion du programme partiel « formation professionnelle » dans le système d’ETFP
4 Evaluation selon les critères d’évaluation : 35
4.1 Pertinence
4.2 Efficience
4.3 Efficacité
4.4 Cohérence
4.5 Impact
4.6 Durabilité 5 Evaluation des thèmes transversaux 57 6 Evaluation selon les critères “Harmo” 59 7 Conclusions et recommandations 61
7.1 Conclusions
7.2 Recommandations
Annexes: voir fichier séparé
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Liste des abréviations et acronymes
ADA Austrian Development Agency – Agence autrichienne de développement
ANPE Agence nationale pour l’emploi
BMEIA Bundesministerium für europäische und internationale Angelegenheiten – Ministère fédéral des affaires européennes et internationales
CAFP Cellule d’appui à la formation professionnelle
CEBNF Centre d’éducation de base non formelle
CEFP Centre d’évaluation et de formation professionnelle
CETF Collège d’enseignement technique féminin, Ouagadougou
CETFP-BB Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle Dr. Bruno Buchwieser, devenu Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser en 2007
CFPNF Centre de formation professionnelle non formelle
EFORD Education et formation pour un développement endogène
ETFP Enseignement technique et formation professionnelle
FAFPA Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage
GET / FC Groupement des établissements techniques pour la formation continue
LP-B Lycée professionnel de Bobo Dioulasso
LP-BB Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser, Ouagadougou
MAJO Mouvement autrichien des jeunes ouvriers = Österreichische Jungarbeiterbewegung ÖJAB
MCPEA Ministre du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat
MEBA Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation
MEF Ministère de l’économie et des finances
MESSRS Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique
MFB Ministère des finances et du budget (maintenant : MEF)
MJE Ministère de la jeunesse et de l’emploi
PA / CEFP-B Programme d’appui au Centre d’évaluation et de formation professionnelle, Bobo Dioulasso
PAB 1 - 8 Programme austro-burkinabé : programme de formation initiale des enseignants techniques, phases 1 - 8
PP / ETP Programme de professionnalisation de l’enseignement technique et professionnel
PP / FP Programme partiel « formation professionnelle » de la coopération austro-burkinabé
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1 Résumé L’appui autrichien au développement de la formation professionnelle1 au Burkina Faso est né d’un engagement privé lancé par le fondateur du « Mouvement autrichien des jeunes ouvriers » « Österreichische Jungarbeiterbewegung », Dr. Bruno Buchwieser, qui fut en même temps le fondateur et directeur de l’académie de formation des enseignants techniques à Mödling (Berufspädagogisches Institut Mödling) dans la banlieue viennoise. 1.1 Le CETFP - BB2 Le premier appui consistait en la création, en 1970, d’un centre de formation professionnelle focalisé sur les filières industrielles de la mécanique, de l’électrotechnique et de l’électronique. Ce centre de statut public était géré par des experts autrichiens jusqu’en 1995, date à laquelle il fut transféré au Ministère de l’éducation nationale. Le « Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle - CETFP Dr. Bruno Buchwieser » s’est acquis une place de référence dans l’ensemble des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle et ses lauréats forment un noyau dur au sein des techniciens industriels au Burkina Faso. Ils se retrouvent aussi parmi les enseignants des institutions publiques et privées d’enseignement technique et de formation professionnelle. 1.2 Le PAB 1 - 8 A ce premier appui lourd et concentré s’ajoutait à partir de l’année 1988 un programme de bourses destiné à la formation d’un encadrement hautement qualifié d’enseignants techniques pour une large gamme de filières. Les quatre premiers groupes d’étudiants faisaient leurs études, apprentissage en entreprise inclus, en Autriche, tandis que les promotions ultérieures furent envoyées d’abord en Côte d’Ivoire et ensuite, à cause du conflit dans ce pays, au Maroc et au Sénégal. La dernière phase de ce programme est encore en cours aujourd’hui (PAB-8). Presque 200 enseignants techniques ont ainsi été formés selon les standards internationaux. Ils sont convoités pour leurs compétences par le secteur industriel et une grande partie d’entre eux ne travaillent plus dans l’enseignement public. Toutefois, ils constituent un vivier d’expertise qui pourrait être mis au bénéfice de la formation professionnelle. Voir le chapitre Recommandations 1.3 Le cadre économique Le développement économique du Burkina Faso ne s’est pas orienté vers une industrialisation forcée de l’économie, compte tenu de la position géographique du pays, de la faiblesse de ses infrastructures et du partage de fonctions entre les pays dans la sous région dans un contexte de globalisation qui ne s’arrête pas aux frontières du pays. Alors les investissements se dirigent plutôt vers le secteur des services (banques, finances, informatique et télécommunications, commerce) et la mise en place d’une valeur ajoutée par la diversification et la transformation des produits issus de l’agriculture et de l’élevage.
1 Le terme « formation professionnelle » est utilisé dans ce document comme terme générique pour tout le grand domaine de préparation pour un emploi qualifié (enseignement technique, formation professionnelle, éducation de base et initiation à la formation professionnelle) et la formation continue. 2 Dans le résumé, seulement les deux projets « historiques » sont mentionnés. Toutefois, le travail d’évaluation se base sur l’analyse de l’ensemble de six projets exécutés entre 2000 et 2007.
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1.4 L’ouverture vers une stratégie sectorielle L’appui de la coopération autrichienne a pris en compte ce changement d’orientation sur le plan économique et elle s’est insérée dans le courant de la coopération internationale qui prône les appuis sectoriels et la prise en charge des politiques nationales par les gouvernements, en partenariat avec les partenaires sociaux et les acteurs de la société civile. Ainsi, les planificateurs ont songé à une couverture plus vaste et plus stratégique de l’ensemble du large domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle (ETFP). L’appui à l’enseignement technique qui bénéficie à une couche de la société déjà relativement élevée, a été complété par un appui parallèle à la formation non formelle (projet PA/CEFP-B)3, ciblant surtout les jeunes qui ne continuent pas leurs études après l’enseignement primaire et ceux qui l’ont abandonné. En même temps, l’appui au Centre « Bruno Buchwieser » (CETFP-BB) de Ouagadougou a été élargi à deux autres institutions du sous secteur de l’enseignement technique, le Collège d’enseignement technique féminin (CETF) à Ouagadougou et le Lycée professionnel à Bobo Dioulasso (LP-B). Durant plus de 30 ans, tous les appuis se sont concentrés sur les deux centres urbains, Ouagadougou et Bobo Dioulasso et c’est seulement à partir de 2002-03 que des efforts timides ont été entamés pour élargir la couverture des actions, dans le cadre du projet d’appui à la formation non formelle, visant l’appui de deux antennes du CEFP Bobo Dioulasso, situés dans deux villes de taille moyenne qui apportent des services aux zones rurales, Dédougou et Banfora. Depuis 2002, la coopération autrichienne travaille avec le postulat d’un appui sectoriel, sous forme d’un « programme partiel formation professionnelle » qui a connu jusqu’à aujourd’hui deux phases, la première de 2002 à 2004 et la phase actuelle de 2005 à 2007. Durant ces deux phases, la coopération entre les partenaires techniques et financiers internationaux s’est renforcée, confiant à la coopération autrichienne le rôle de « chef de file », en raison de la durée et du poids de sa coopération avec le Burkina Faso dans le domaine de la formation professionnelle. En accord avec les autres coopérations actives dans le domaine, notamment la Suisse, la France, l’Allemagne et le Luxembourg, la coopération autrichienne a mis l’accent sur la formulation d’une vraie politique sectorielle digne de ce mot qui inclurait les différents sous secteurs : 1) l’enseignement technique et professionnel 2) la formation professionnelle 3) l’éducation de base et l’induction à la formation professionnelle non formelle. La coopération autrichienne a inclus une réserve financière dans le Plan indicatif de coopération 2005-07 permettant un appui à la formulation d’une politique sectorielle au niveau national. Toutefois, cette bonne intention s’est heurtée aux divergences des différents Ministères qui ont du mal à s’entendre sur une orientation commune. Un premier brouillon était annoncé pour la fin 2007 et il a été distribué pour commentaires en mars 2008. 1.5 La demande sur le marché de l’emploi Dans une vue d’ensemble qui considère l’enseignement technique et la formation professionnelle comme « fournisseurs » du marché de l’emploi, on devrait s’attendre à un
3 PA / CEFP = Projet d’appui au Centre d’évaluation et de formation professionnelle de Bobo Dioulasso
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grand intérêt des acteurs économiques vis-à-vis des institutions de formation professionnelle. Ceci est peut-être le cas, mais il n’existe pas encore d’organe commun, mis à part un « Conseil national de la formation professionnelle » et les entreprises nécessitant un personnel formé ou voulant qualifier leurs personnels recourent largement aux services des institutions de formation professionnelle privées, non directement appuyées à ce jour par la coopération autrichienne. Il ressort clairement de l’évaluation que l’interaction entre les institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle publiques et les entreprises est encore très faible. Les « Centres de ressources » établis dans plusieurs centres avec l’appui de la coopération autrichienne ne développent pas l’esprit d’initiative souhaité qui serait le garant d’un taux élevé d’insertion des lauréats des formations dans le marché de l’emploi. Les élèves rencontrés rapportent qu’ils doivent faire l’effort eux-mêmes de chercher les places de stage et que les directions et les enseignants ne les appuient pas dans la recherche de partenaires pour la réalisation de leurs projets. 1.6 Potentiels Un secteur économique de taille qui joue un grand rôle au Burkina Faso, celui de l’artisanat (en général dans les sens de micro et petites entreprises et pas seulement de l’artisanat d’art), a su bénéficier des multiples offres de formation et de conseil, tant pour la formation continue de ses personnels techniques que pour la formation complémentaire des apprentis. Plusieurs coopérations internationales (Suisse - Swisscontact, Allemagne - GTZ, Autriche - projet PERCOMM) ont contribué à la création et au renforcement des associations d’artisans qui prennent du poids dans l’organisation économique, sociale et politique du pays (pluralisme). Il semble que le potentiel de collaboration et de synergie entre les institutions de formation professionnelle et les entreprises artisanales est loin d’être épuisé, eu égard aux milliers de petites entreprises appartenant aux deux secteurs formel et informel. L’autre champ d’action, le secteur rural, le secteur économique le plus important du pays, est certes prometteur, vu le potentiel économique lié à une meilleure qualification professionnelle des producteurs, mais il requiert de services rapprochés, individualisés, flexibles dans le temps, de qualité et parfois hautement spécialisés, pour éviter que ce public difficile, parce que très hétérogène, soit frustré. Les entreprises du secteur moderne s’approvisionnent elles-mêmes en qualifications et il n’est pas évident de mesurer quel serait l’impact de l’appui autrichien sur les populations à faibles revenus. 1.7 Acquis La coopération autrichienne est reconnue tant par le gouvernement que par la communauté des bailleurs de fonds comme chef de file qualifié pour le domaine de la formation professionnelle. L’engagement fort de la coopération de Taiwan (60 millions de US $ pour le grand champ de l’enseignement technique et la formation professionnelle, avec une composante « formation des formateurs ») pourrait remettre en question cette position privilégiée. Toutefois, il est peu probable que Taiwan veuille s’imposer comme « chef de file » de l’ensemble des bailleurs de fonds et il existe la possibilité de trouver un champ d’entente et une complémentarité entre les actions.
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L’appui autrichien dans les deux sous secteurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a eu un caractère stratégique, dès le début. Toutefois, cet appui n’a pas suffi pour donner du prestige à l’enseignement technique et à la formation professionnelle. On peut néanmoins retenir que le CETFP-BB4 et le programme de bourses PAB5 ont produit des centaines de techniciens et d’enseignants techniques qui font aujourd’hui partie de la « colonne dorsale » des personnels techniques du Burkina Faso. L’instauration du programme partiel « formation professionnelle » en 2002 pour la période 2002 à 2004 et sa reconduction en 2005 pour la période 2005 à 2007 n’a pas réussi à intégrer les 6 projets individuels dans un processus commun. La raison est moins la diversité des agences d’exécution et leur présence insuffisante sur le terrain que 1) la multiplicité des partenaires nationaux qui trouvaient peu d’intérêt à une concertation interministérielle et inter agences (MESSRS – MJE - MEBA) au niveau national et 2) l’action individuelle et isolée des agences et institutions sur le terrain. Pour la programmation d’actions futures, on devra tenir compte de ces réticences. L’appui à l’artisanat, tant par la formation des apprentis et des personnels des entreprises que par l’appui à la constitution des associations et à la gestion des micro et petites entreprises, constitue une base valide pour les actions futures qui devraient rayonner dans tout le pays (régions rurales et moyennes et petites villes). Le nouveau document de stratégie pour le domaine de l’enseignement technique et la formation professionnelle « Politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels » 6 contient une série de propositions innovatrices telles que :
1) la concentration de la responsabilité gouvernementale pour le pilotage du système, ainsi que les ressources nécessaires, en un seul ministère
2) la création d’un conseil national de l’enseignement technique et la formation professionnelle avec la participation du secteur économique
3) l’intégration des différents sous secteurs de a) l’enseignement technique et professionnel, b) la formation professionnelle non formelle, c) la formation continue et le perfectionnement
4) la mise en œuvre de mécanismes d’accompagnement à l’emploi et à l’auto emploi
5) la réorientation de l’offre de formation vers la demande et ici plus spécifiquement vers les producteurs ruraux et le développement rural.
Toutefois, le document ne parvient pas à élucider les raisons pour lesquelles les effets et l’impact des actions de coopération menées dans ce domaine depuis une trentaine d’années sont restées très limités, surtout dans les domaines de a) la formation et la rétention des enseignants et formateurs techniques, b) la gestion autonome efficiente et efficace des centres publics de formation, c) la rénovation des programmes de formation en collaboration avec les professionnels des métiers, d) la création de partenariats avec les acteurs économiques facilitant les stages, les projets productifs et l’insertion des personnes formées.
4 CETFP-BB = Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle Dr. Bruno Buchwieser à Ouagadougou, aujourd’hui LP-BB = Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser 5 PAB = Programme austro-burkinabé 1 – 8, 7 promotions d’enseignants techniques formées, un total de 199 personnes, si on inclut le PAB-8 6 Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique : Politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels, Commission technique, 2ème draft, mars 2008
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La coopération autrichienne a initié un test pour la gestion des programmes et projets par les instances nationales. Elle a alors confié l’exécution de la 8ème phase du programme de formation des enseignants techniques, appelé « PAB 8 » (la 8ème édition du « Programme austro-burkinabé ») à une agence d’exécution nationale. Il paraît tout à fait rationnel de demander à l’Ecole normale supérieure de Koudougou, devenue aujourd’hui une faculté de l’Université de Koudougou, d’assumer le rôle d’agence d’exécution. Toutefois, l’expérience n’est pas aussi heureuse qu’espéré, ce qui interpelle sur les mécanismes de gestion qui devront être introduits pour l’exécution d’un futur programme sectoriel « formation professionnelle ». 1.8 Recommandations 1.8.1 Les actions proposées 1) Suivre l’approche sectorielle soutenue par la coopération autrichienne, en cherchant des
synergies avec les deux autres domaines : a) artisanat, micro et petite entreprise, b) développement rural durable, parce que ces deux domaines sont les bénéficiaires directs des actions de formation et ils possèdent un potentiel considérable d’insertion au travail.
2) Programmer un nouveau programme de coopération qui incorpore les trois secteurs : a) formation professionnelle, b) artisanat, micro et petite entreprise et c) développement rural durable ; articuler le niveau national avec le niveau local, en phase avec le processus de décentralisation ; réaliser les actions au niveau local et régional ; capitaliser les expériences au niveau national
3) Appuyer l’orientation des actions de formation vers les producteurs ruraux spécialisés et les artisans, en facilitant la prise en charge par leurs organisations, par une gestion conjointe formation-artisanat-producteurs ruraux ou par une ouverture du dispositif de formation au niveau régional et local en direction des producteurs ruraux et des artisans. Lancer des actions pilotes intégrées dans les régions de concentration de la coopération autrichienne
4) Agir en complémentarité et conjointement avec les autres partenaires techniques et financiers (France, Danemark, Luxembourg, Taiwan, Suisse – par exemple avec la coopération suisse continuation de l’appui à la CAFP)
5) Mettre en valeur l’expertise accumulée à travers 37 ans de coopération austro-burkinabé et rassembler les ex-boursiers du programme PAB7 pour constituer le noyau d’une équipe nationale de conseil à la formation professionnelle. La coopération autrichienne pourra offrir un appui en forme d’un petit secrétariat pour les ex alumni de la coopération autrichienne au BuCo (conclusion 7.1.2 « impact »).
6) Appuyer la création d’une équipe nationale de conseil à la formation professionnelle en forme de réseau. Cette équipe nationale sera un « vivier d’experts » qui se compose de professionnels possédant : a) une expertise spécifique dans le domaine de la formation professionnelle et l’emploi, b) une vue d’ensemble et c) une bonne capacité opérationnelle. L’équipe sera ouverte et ses membres seront engagés selon les besoins et des termes de référence spécifiques, pour des missions long terme ou court terme, sous différents statuts : fonctionnaire, contractuel, consultant. Ce réseau d’expertise pourrait être animé par un secrétariat attaché à la CAFP (base de données avec cv et domaines professionnels).
7 199 personnes au total entre 1988 et 2008
10
7) Appuyer l’action autonome des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle publiques et privées par un fonds de projets, dans l’intérêt de rapprocher les institutions de formation à la demande, par :
a) l’implantation d’outils de gestion modernes et la formation des équipes dirigeantes b) l’animation des Centres de ressources et leur dotation en matériels didactiques
servant à l’auto formation des enseignants et élèves c) la constitution de partenariats entre instituts privés et publics d) l’innovation de leurs méthodes d’interaction avec les entreprises
8) Soutenir la suite du projet EFORD au-delà de sa date limite en octobre 2008 et appuyer son élargissement vers d’autres régions frontalières du Burkina Faso, par l’apprentissage et l’action conjointe des administrations régionales et de leurs partenaires de la société civile
9) Appuyer la suite de la CAFP en cofinancement avec le MJE et d’autres bailleurs intéressés (Suisse etc.)
10) Promouvoir des actions sur le terrain qui sont innovatrices et apportent de véritables améliorations pour les bénéficiaires moins pris en charge, même sous l’approche programme
11) Entre les actions innovatrices, favoriser une approche en faveur des filles et femmes jusqu’à maintenant peu concernées, ainsi qu’à l’intégration de l’aspect genre dans le nouveau programme partiel formation professionnelle (filières de formation, modes de formation, femmes enseignantes et formatrices comme modèle d’identification pour les filles, productrices rurales)
12) Appuyer la conformation d’un Conseil national de la formation professionnelle avec la participation active du secteur économique (entreprises, fédérations d’artisans et associations de producteurs ruraux et coopératives, ministères du gouvernement et représentants de l’offre de formation). A terme, ce Conseil pourra assumer le pilotage du système de formation professionnelle, mais il devra trouver sa place et convaincre les différents ministères du gouvernement, par ses conseils utiles et son action synergique et pluraliste.
13) Consulter les acteurs économiques et sociaux et de la population, dans les provinces du pays et dans la capitale, sur le choix de stratégie nationale d’enseignement technique et de formation professionnelle, à partir du nouveau document « Politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
1.8.2 Le mode de gestion proposé 1) Procéder à l’élaboration d’un nouveau programme partiel « formation professionnelle »
dans le cadre du nouveau programme de coopération austro-burkinabé pour la période 2008-2013, en appui à la mise en œuvre de la nouvelle « politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
2) La structure de gestion devra comporter une cellule de gestion attachée au Ministère désigné comme chef de file8 et composée d’un Directeur d’intervention national et d’un expert international chargé de la cogestion.
3) Un Comité de pilotage ou une « Structure mixte de concertation locale » supervisera les actions du programme. Ce comité réunira, outre les représentants du Ministère de
8 Le nouveau document de politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels propose de désigner un ministère de tutelle qui doit posséder des ressources humaines propres et des attributions politiques et administratives suffisantes pour pouvoir accomplir sa mission de coordination. (p. 21 de ce document, 2ème draft, mars 2008)
11
l’économie et des finances en tant qu’autorité gouvernementale qui coordonne les appuis financés par la coopération internationale, des représentants des Ministères en charge de l’éducation (MESSRS, MEBA), du MJE et des Ministères chargés de l’agriculture et de l’artisanat, des principales organisations du secteur privé (telles que la CCI/BF, la FeNaBF9 et la nouvelle Chambre des métiers) ainsi que des représentants des travailleurs. Les décisions seront prises en consensus sans possibilité de droit majoritaire de la partie burkinabé sur la partie autrichienne ou vice versa. En cas de désaccord, le Premier Ministre ou son représentant exprimera la position burkinabé et la coopération autrichienne ADA la position autrichienne. Le Comité de pilotage sera, à l’instar du programme, ouvert à d’autres partenaires techniques et financiers.
4) Sur le terrain, chaque volet aura sa propre structure de gestion et de suivi-évaluation (une administration publique au niveau régional – provincial – municipal, une institution d’enseignement technique et de formation professionnelle, une ONG ou un bureau d’études ou une association d’artisans. Le choix se fera sur base d’une validation des options selon les critères d’efficience et d’efficacité.
5) La cellule de gestion nationale aura entre autres tâches la supervision de toutes les actions exécutées sur le terrain, ainsi que le l’obligation de rapport vis-à-vis du pays bénéficiaire et de la coopération autrichienne (et, le cas échéant, les autres partenaires techniques et financiers).
9 CCI/BF = Chambre de Commerce et d’industrie du Burkina Faso. FeNaBF = Fédération nationale des artisans du Burkina Faso
12
2 Introduction : les termes de référence et la réalisation de la mission d’évaluation ainsi que la méthodologie appliquée
2.1 Un résumé des termes de référence de la mission d’évaluation L’objectif principal de cette évaluation est d’analyser le portefeuille global du domaine de la formation professionnelle sous les critères de la pertinence, de l’efficacité et de l’impact et de tirer des leçons de l’ensemble de la coopération dans ce domaine durant les 6 – 7 dernières années. Les conclusions et recommandations devront permettre de dessiner les grandes lignes de développement du programme spécifique de la coopération autrichienne et son orientation future vers l’atteinte des objectifs généraux de la coopération pour le développement. Les résultats attendus de l’exercice de cette évaluation sont les suivants :10
1) L’élaboration d’un profil national, en indiquant l’ancrage et la place de la politique de formation dans le cadre de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté
2) L’évaluation de la pertinence et de l’impact de la politique, de la stratégie, des programmes et projets de la coopération autrichienne dans le domaine de la formation professionnelle, liée à l’atteinte des objectifs internationaux de : a) l’éducation pour tous (EPT – Jomtien 1990 – Dakar 2000), b) du millénaire pour le développement (OMD – Séance plénière des Nations Unies 2000) et c) de la Déclaration de Paris (Bailleurs de fonds et pays en voie de développement, Paris 2005)
3) L’analyse de la structure organisationnelle et des instruments de financement de la coopération autrichienne et la vérification de leur efficience et efficacité dans le cadre de la coopération internationale au développement
4) L’appréciation des expériences et des bonnes pratiques et leur transposition dans la stratégie sectorielle, les approches pratiques et les méthodes d’action de la coopération autrichienne dans ce domaine
5) La formulation de conclusions et de recommandations comme base de décision pour la programmation de la prochaine phase du Programme national partiel « formation professionnelle » 2008 – 2010 et au-delà de cette date, en tenant compte des évolutions dans le pays partenaire et dans la communauté internationale des partenaires techniques et financiers.
2.2 La mission d’évaluation : visites et interlocuteurs La mission s’est déroulée entre le mardi 6 novembre et lundi 19 novembre 2007. Deux experts indépendants spécialisés dans le domaine de la formation professionnelle, Mme Elise Guigma Ouedraogo, expert national, et M. Matthias Risler, expert international, étaient chargés de mener à bien cette mission. Mme Elisabeth Förg, expert thématique « éducation » au siège de l’Agence de coopération autrichienne à Vienne, a participé à une partie des visites et rencontres, à l’atelier d’évaluation participative et à la réunion de débriefing officiel, afin d’assurer la bonne prise en compte des termes de références et l’application des méthodes de travail convenues. Durant tout son parcours, l’équipe d’évaluateurs a collaboré étroitement avec M. Jean-Martin Coulibaly, chargé du programme « formation professionnelle » au Bureau de coordination de la coopération autrichienne et elle a participé à une réunion d’information et de concertation
10 Voir Termes de référence, p. 2
13
entre les trois chargés de programme (formation professionnelle / développement rural durable / artisanat, micro- et petite entreprise) et les experts de la mission parallèle d’évaluation du programme partiel « développement rural durable ». Les experts ont réalisé une mission de terrain qui les a amenés à :
1) Dédougou : Projet PA/CEFP – MJE-ANPE, Antenne de Dédougou, aujourd’hui Centre régional de formation professionnelle
2) Bobo Dioulasso a) le même projet, appui au CEFP Bobo et aux organisations artisanales partenaires, b) Projet PP/ETP au Lycée professionnel de Bobo – LPB
3) Yendéré : Projet EFORD au Centre d’éducation de base non formelle – CEBNF
4) Koudougou : Projet PAB 7 et 8 à l’Ecole normale supérieure (ENS-K), aujourd’hui un département de l’Université Koudougou
Dans la capitale Ouagadougou, les experts ont visité les institutions et projets suivants :
1) le Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique MESSRS – le Directeur général de l’enseignement secondaire technique et professionnel
2) le Ministère de la jeunesse et de l’emploi MJE – le Secrétaire général
3) le projet PP/ETP au Lycée professionnel – Bruno Buchwieser (LP-BB) et au Collège d’enseignement technique féminin (CETF)
4) la « Cellule d’appui à la formation professionnelle » – CAFP
5) le « Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage » – FAFPA
6) le « Groupement d’établissements techniques pour la formation continue » – GET-FC Les deux experts ont assisté, le mardi 13 novembre 2007, à une réunion de la table ronde des partenaires techniques et financiers internationaux au Bureau de coordination de la coopération autrichienne et ils ont profité de l’occasion pour élucider le potentiel de synergies et pour apprécier les potentiels chevauchements entre les différentes coopérations. En outre, les experts ont rendu visite à la coopération de la République de Chine (Taiwan) qui est en train de mettre en place un vaste programme d’appui à la formation professionnelle visant les deux sous-secteurs de :
1) l’enseignement technique (4 Lycées professionnels MESSRS, dont « un lycée d’application » lié à l’Ecole normale supérieure de l’Université de Koudougou)
2) la formation professionnelle (13 Centres de formation professionnelle MJE-ANPE)
et qui comporte un important volet « formation de formateurs » confié à l’ENS-K – UK. Le programme contient un volet « constructions et équipement » qui est géré directement à partir du Service de coopération de l’Ambassade de Taiwan. Vers la fin de leur mission, les deux experts ont organisé, avec l’appui technique du Bureau de coordination, un atelier d’évaluation participative, le vendredi 16 novembre 2007, et ils ont présenté leurs observations, conclusions et recommandations provisoires lors d’une réunion de restitution, le lundi 19 novembre 2007, aux responsables nationaux (MESSRS, MJE, MEBA, MFB et autres Ministères du Gouvernement), aux représentants de l’artisanat ainsi qu’à ceux des partenaires techniques et financiers internationaux engagés dans le domaine de la formation professionnelle (AFD – coopération française, DDC - coopération suisse, Lux-Développement – coopération luxembourgeoise, Ambassade du Danemark).
14
2.3 La méthodologie : les critères d’évaluation et leur position relative au niveau du
Cadre logique Selon les termes de référence de la mission, les experts devaient prioritairement appliquer les catégories “pertinence“, “efficacité“, “impact“ et “durabilité“. En outre, les termes de référence mentionnent le terme “effectivité“. Afin de visualiser et clarifier les différents niveaux, on peut relier les critères d’évaluation à la hiérarchie du Cadre logique (objectif global, objectif spécifique, résultats attendus, activités). Le schéma suivant se trouve dans le guide d’évaluation 2001 de la Commission européenne:11 Impact et viabilité
(dépend largement des risques, hypothèses et conditions échappant à notre contrôle direct) Efficacité (dépend des risques, hypothèses et toute autre circonstance parfois difficile à contrôler directement) Efficience des moyens aux activités réalisées pour atteindre les résultats (les hypothèses, risques et condition- nalités sont principalement ou entière- ment, sous le contrôle direct du bailleur de fonds)
Pertinence au regard des problèmes ou besoins réels identifiés Ainsi on peut résumer que l’impact se trouve entre l’objectif spécifique ou objectif de projet et l’objectif global ou objectif supérieur. L’efficacité se réfère à l’atteinte de l’objectif spécifique ou objectif de projet par l’ensemble des résultats et la pertinence se trouve entre le niveau de conception et préparation et le niveau des moyens.
11 L’évaluation à la Commission européenne. Guide des procédures et structures d`évaluation, actuellement en vigueur dans les programmes de coopération externes de la Commission. Bruxelles, 21 mars 2001, p. 11
Objectifs globaux (Changements globaux durables, tant
au niveau du projet / programme qu’au delà de celui-ci)
Objectif spécifique (Bénéfices réellement perçus)
Résultats (Résultats initialement planifiés qui
ont été obtenus)
Activités (Transformation des intrants en
résultats)
Moyens (Intrants) (Ressources humaines, physiques et
financières)
Conception et préparation
15
3 Le programme partiel « formation professionnelle » dans le cadre du système d’enseignement technique et de formation professionnelle du Burkina Faso
Le Burkina Faso est un des pays d’action prioritaire ou « de concentration » de la coopération autrichienne au développement (OEZA – ADA = Austrian Development Agency). Le domaine de la formation professionnelle est un des trois domaines de concentration de la coopération autrichienne, à côté des deux autres domaines « Développement rural durable » et « Artisanat, micro et petites entreprises ». En outre, l’Autriche assume au Burkina Faso le rôle du “chef de file“ des partenaires internationaux pour le domaine de la formation professionnelle. 3.1 Le programme partiel « formation professionnelle » et les 6 projets en cours ou
récemment terminés Le programme partiel « formation professionnelle » a comme objectif global :
« Les offres du dispositif national de formation professionnelle, doté de ressources adéquates et suffisantes, et consolidé dans sa cohérence globale, répondent à la demande sociale et économique de formation du Burkina Faso. »
Cet objectif est sensé être réalisé à travers trois composantes dont le choix tient compte d’un certain nombre de facteurs dynamiques qui participent à la consolidation de l’ensemble du programme. Celui-ci comporte 9 résultats attendus. La réalisation des résultats attendus s’est traduite par la définition de 6 projets et programmes qui contribuent à la mise en place d’un véritable système national de formation professionnelle. Ces trois composantes regroupent 6 projets qui portent sur l’enseignement technique et la formation initiale des enseignants techniques (Composante 1), la formation professionnelle et l’éducation de base / l’initiation à la formation professionnelle (Composante 2), la formulation de la politique sectorielle en matière de la formation professionnelle. Une réserve budgétaire a été programmée pour cette dernière composante, mais elle est restée inutilisée, par suite des tractations autour de ce sujet sensible (Composante 3).
Première composante : La professionnalisation de la formation professionnelle formelle
Dans le cadre du programme partiel formation professionnelle, la politique de coopération autrichienne en matière d’ETFP au Burkina Faso s’articule autour de trois projets :
Composante 1 – Projet 1 : Le PP / ETP12
Durée d’exécution du 1er avril 2004 au 31 mars 2006, prolongé jusqu’au 30 avril 2006)
Agence d’exécution : Mouvement autrichien des jeunes ouvriers (MAJO), Mödling-Wien
12 Programme de professionnalisation de l’enseignement technique et professionnel. Appui à 3 écoles d’enseignement technique) : 1) CETFP-BB = Centre d’enseignement technique et de formation professionnelle – Bruno Buchwieser, aujourd’hui Lycée professionnel – Dr. Bruno Buchwieser, 2) CETF = Collège d’enseignement technique féminin, 3) LPB = Lycée professionnel de Bobo
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Le PP / ETP s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du PSD / ETP13 et vise l'amélioration de la qualité de l'ETP dans 3 établissements publics d'enseignement secondaire technique et professionnel, le Collège d’Enseignement Technique Féminin (CETF), le Centre d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Dr. Bruno Buchwieser (CETFP-BB), aujourd’hui « Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser » (LP-BB) et le Lycée Professionnel de Bobo (LPB). Il repose sur 2 axes :
1) l’amélioration de la qualité de l'enseignement technique et professionnel initial au collège d’Enseignement Technique Féminin, au Centre d’Enseignement Technique et de Formation Professionnelle Dr. Bruno -Buchwieser et au Lycée Professionnel de Bobo ;
2) l’amélioration des relations de ces 3 établissements avec le milieu professionnel. Initialement prévu pour une durée de trois phases, le programme a rencontré des difficultés dans sa mise en œuvre qui ont conduit à sa clôture dès la fin de la première phase. Celle-ci avait comme objectif global :
« La qualité de l’Enseignement Technique et Professionnel dans les établissements ciblés est améliorée et répond aux besoins du milieu professionnel dans un cadre institutionnel viable et dynamique »
Composante 1 - Projet 2 Le PAB-714
Période d’exécution du 1er juillet 2004 au 30 juin 2006, prolongé jusqu’au 30 décembre 2007
Agence d’exécution : Entwicklungswerkstatt Austria, Hallein
Ce projet comporte deux composantes :
1) la formation technique initiale au Sénégal et au Maroc
2) la formation pédagogique et l’appui institutionnel à l'Ecole Normale Supérieure de Koudougou (ENSK)".
Le projet PAB-7 s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre du PSD / ETP et vise la résorption du déficit en enseignants(e)s techniques dans cinq spécialités de formation. L'objectif global des PAB est :
« Contribuer à la satisfaction des besoins en formateurs(trices) techniques des établissements d'enseignement secondaire, technique et professionnel en vue d'assurer une formation initiale de qualité au bénéfice des demandeurs(euses).
L’objectif du PAB 7 est :
« Le déficit en formateurs(trices) techniques dans les neuf spécialités ciblées est résorbé avec la formation technique initiale et pédagogique de quarante deux (42) formateurs(trices) »
Il sera atteint à travers les résultats attendus des deux composantes du projet.
13 Plan stratégique de développement de l’enseignement technique et professionnel, 2001 - 2010 14 Formation d’enseignants techniques à l’ENS Koudougou. Formation de 45 étudiants en 9 filières techniques, la partie technique au Sénégal et au Maroc, la partie pédagogique à l’ENS Koudougou
17
Composante 1 - Projet 3 Le PAB-8
Période d’exécution du 1er août 2007 au 31 décembre 2009
Agence d’exécution : Université de Koudougou
Ce projet s’inscrit dans la même logique que le PAB 7 et vise la formation de quarante (45) formateurs(trices) de l'enseignement secondaire technique et professionnel industriel dans 9 filières. Le « Projet Austro Burkinabé » (PAB) qui en est à sa 8ème promotion constitue avec le PP/ETP le principal appui historique provenant de la coopération autrichienne au MESSRS, et se situe dans le domaine essentiel de la formation des enseignants techniques et de l’amélioration de la qualité de l’enseignement technique et professionnel. Ces trois projets participent au renforcement qualitatif et quantitatif des ressources humaines, au développement de l’ingénierie de la formation professionnelle formelle et à la diversification des filières de formation à travers : l’accroissement des capacités d’accueil et l’amélioration de l’accès à l’Enseignement Technique et Professionnel, l’amélioration de la qualité de l’ETP le renforcement de la capacité de gestion et d’administration des structures l’accroissement de la capacité de financement de l’ETP.
Deuxième composante : La normalisation de la formation professionnelle non formelle
Cette 2ème composante s’articule autour de 3 projets qui couvrent les domaines de l’ingénierie de la formation professionnelle non formelle, la diversification des filières de formation non formelle, le renforcement des compétences des professionnels artisans et salariés et la résolution de l’épineuse question de la reconnaissance des formations professionnelles non formelles. 3 projets sont inscrits dans cette 2ème composante :
Composante 2 - Projet 1 Le PA / CEFP - Bobo
Période d’exécution du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2005, prolongé jusqu’au 31 décembre 2007 Agence d’exécution : Swisscontact, Zurich
Le Programme d’appui au renforcement des capacités du Centre d’Evaluation et de Formation Professionnelle (PA / CEFP) de Bobo Dioulasso s’inscrit dans un cadre plus global de développement
et de valorisation des dispositifs de formation professionnelle non formelle au Burkina Faso.
Le Programme repose sur six résultats résumés en quatre points ci-dessous :
1. Renforcement des capacités d’accueil et de formation du CEFP/Bobo et de ses antennes, en adéquation avec les besoins de différents publics cibles de la région par une diversification de la palette des formations proposées et une facilitation de l’accès des filles / femmes à la formation professionnelle.
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2. Renforcement de l’expertise du CEFP et de ses antennes en matière d’ingénierie de la formation professionnelle et amélioration de l’encadrement pédagogique des formateurs.
3. Expérimentation et mise en oeuvre d’une procédure de certification des formations professionnelles
4. Création d’une cellule informatique destinée à la formation des différents publics cibles.
Les deux composantes comportaient 7 résultats attendus qui doivent contribuer à l'amélioration de la qualité de l'enseignement technique et professionnel initial, une réelle implication du milieu professionnel, une meilleure gestion, et à la qualité des prestations dans les établissements techniques concernés. Les résultats attendus sont :
1) Les référentiels, programmes de formation et règlements des examens des différentes filières des établissements ciblés sont révisés / élaborés et appliqués.
2) Les différentes filières des établissements ciblés sont dotées de moyens pédagogiques appropriés.
3) L’encadrement pédagogique et le recyclage des enseignants des établissements ciblés sont régulièrement assurés.
4) Les relations entre les établissements ciblés et le milieu professionnel sont renforcées et améliorées.
5) Les capacités de gestion et de pilotage du personnel administratif des établissements ciblés sont renforcées.
6) Les thèmes transversaux portant sur l'environnement, le genre et les MST / VIH - SIDA sont intégrés de façon efficace dans les activités du programme.
7) La gestion, le suivi / évaluation et les relations extérieures du programme sont assurés de manière efficace.
Composante 2 - Projet 2 La CAFP15
Période d’exécution du 1er juillet 2004 au 31 décembre 2006, prolongé jusqu’au 31 décembre 2007
Le projet repose sur quatre missions, considérées comme axes stratégiques et résultats attendus, qui sont consignées dans l'Accord cadre de coopération. Ce sont :
Valoriser l’apprentissage en produisant, testant et promouvant des supports et programmes y relatifs
Faciliter la recherche - action dans le domaine de la formation professionnelle par apprentissage
Proposer et organiser, sur demande, des programmes de perfectionnement professionnel post apprentissage à l’intention des artisans
Aider à l’application de la politique nationale en matière de formation professionnelle, essentiellement dans le sous-secteur de l’apprentissage
La CAFP a été créée sur une initiative conjointe des quatre coopérations française, suisse, autrichienne et allemande, en 1996. La France et l’Allemagne se sont retirées, laissant aux deux coopérations autrichienne et suisse le rôle de financiers de cette petite structure professionnelle.
15
Cellule d’appui à la formation professionnelle
19
La phase triennale actuelle (2004 – 2006) vise essentiellement l’approfondissement des relations avec les institutions publiques en charge de la formation professionnelle, l’appropriation des interventions, des actions et des résultats de la CAFP par ces institutions et les opérateurs du domaine et leur dissémination. Elle est financée conjointement par les Coopérations autrichienne et suisse. L’appui à la CAFP était prévu pour une durée de trois ans à compter du 1er janvier 2004. L’exécution de cette phase se fait directement par la CAFP. La CAFP a surtout appuyé l’élaboration des référentiels, la formation des formateurs, et le perfectionnement des artisans. Sur le plan institutionnel, elle a contribué à la mise en œuvre de la certification de qualification professionnelle (CQP), sous la tutelle du MJE.
1) Création d’une unité mobile de formation professionnelle destinée à la formation de différents publics cibles dans les départements des ZIP.
2) Conduite du Programme selon une gestion efficace et efficiente.
Composante 2 – Projet 3 EFORD16
Période d’exécution du 1.11.2006 au 31.12.2008
Agence d’exécution : traDE (Training for Development), Bobo Dioulasso
Le projet «Education et Formation pour un Développement Endogène (EFORD)» est conçu pour être mis en oeuvre en trois phases. Il a pour objet la professionnalisation de l’Education de Base Non Formelle en vue d’assurer un développement économique, social, culturel et environnemental endogène basé sur les potentiels de sa zone d’intervention. Le but est d’assurer la scolarisation et la formation professionnelle de 3.560 enfants dans les Centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) et dans les Centres de formation professionnelle non formelle (CFPNF) entre novembre 2006 et juin 2011. Pour relever ce défi, et dans une vision novatrice de l’enseignement et la formation post-primaire, le projet EFORD s’articule autour de quatre résultats :
1) La Formation pré professionnelle, destinée à conférer aux apprenants, dans leurs langues, les savoirs de base nécessaires pour opérer un choix professionnel raisonné
2) La Formation professionnelle, destinée à conférer aux apprenants, toujours dans leurs langues, les compétences nécessaires à l’exercice conforme d’un métier
3) La création et l’animation d’académies pour les langues utilisées pour contribuer à leur développement et à leur promotion, notamment au niveau culturel et identitaire
4) La mise en place d’un mouvement de «lobbying» au niveau national et régional en vue de créer les conditions de soutien et de durabilité de l’approche
Dans cette première phase, le projet porte essentiellement sur les composantes 1 et 2, avec pour objectif de mettre en place le volet formation professionnelle, dans la zone d’intervention du projet et de prospecter pour la création d’un système similaire dans la Région de la Boucle du Mouhoun, en cohérence avec la concentration régionale engagée par la Coopération autrichienne dans cette région.
16 Education et formation pour un développement endogène. Agence d’exécution: traDE – Training for Development, Bobo Dioulasso
20
Troisième composante : L’élaboration d’une approche programme en formation professionnelle
L’élaboration d’une approche programme dans le sous secteur de la formation professionnelle engagée depuis 200417 dans un processus participatif impliquant l’ensemble des acteurs se divise en 3 étapes :
1) l’écriture d’une politique nationale de formation professionnelle, alimentée par la réalisation d’un certain nombre d’études,
2) l’écriture d’une stratégie nationale d’opérationnalisation de cette politique
3) l’élaboration d’un plan national de mise en œuvre des stratégies arrêtées
Les six projets individuels sont présentés sur les trois pages suivantes. Ensuite, les cadres logiques du programme partiel « formation professionnelle » et des six projets sont présentés de façon schématique chacun sur une page.
17 Une Commission technique au MESSRS a présenté en mars 2008 le deuxième draft d’un document de stratégie qui formule une série de propositions innovantes. L’élaboration de ce document a été financée par d’autres sources. Ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique : Politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels, Commission technique, 2ème draft, mars 2008
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3.2 L’insertion du programme partiel « formation professionnelle » dans le système d’ETFP
La coopération autrichienne veut apporter son soutien et son expérience tant au niveau macro de la conception d’une politique sectorielle pour l’enseignement technique et la formation professionnelle qu’au niveau micro des établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle pour atteindre une réelle utilité pour les bénéficiaires. Pourtant ces deux niveaux ne sont pas directement liés l’un à l’autre : Niveau macro Niveau méso Niveau micro Au niveau macro ou au niveau politique, il s’agit d’assurer les tâches suivantes :
1) L’insertion de la politique sectorielle « formation professionnelle » dans la stratégie gouvernementale orientée vers la réduction de la pauvreté (Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté – p. 1)
2) L’insertion des programmes et projets du domaine de la formation professionnelle dans la stratégie pays de la coopération autrichienne au développement pour le Burkina Faso (Programme indicatif de coopération 2005-2007 – p. 1) ainsi que l’articulation rationnelle entre le programme partiel « formation professionnelle » et le programme partiel « artisanat, micro et petite entreprise ».
3) L’insertion de la politique sectorielle « formation professionnelle » dans les objectifs de développement du Millénaire, dans la stratégie „éducation pour tous“ (EPT) et les accords de la communauté des bailleurs de fonds conclus dans la « déclaration de Paris » (appropriation du pays partenaire, harmonisation, alignement, gestion axée sur les résultats, responsabilité mutuelle – p. 1)
4) La formulation de la politique sectorielle formation professionnelle et la création d’un organe de pilotage multi partenaire qui réunit : a) les représentants du Gouvernement, b) les institutions publiques et privées de l’offre de formation, c) les acteurs économiques et d) de la société civile.
Au niveau micro ou au niveau d’exécution, on doit s’occuper des aspects suivants :
1) L’accès des filles, des femmes et des groupes pauvres et défavorisés à l’offre de formation qui leur permet d’améliorer leur situation économique et sociale
2) La définition des critères de sélection des projets, actions, groupes-cibles et bénéficiaires
Politique sectorielle Education – formation – emploi
comme part des objectifs du développement (partenaires et gouvernement)
Institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle, entreprises, commerçants et artisans individuels) Accès des jeunes à la formation qui mène à l’employabilité, surtout pour les
groupes sociaux défavorisés, spécifiquement des femmes et filles
Eléments du système et intermédiaires - médiateurs Profils professionnels, curricula, formation des formateurs, certification,
accréditation
32
3) La participation des partenaires et des bénéficiaires aux processus de planification et de décision
4) Les capacités et le niveau de professionnalisme des structures d’administration et de gestion des agences d’exécution nationales et des institutions de formation initiale et continue
5) Les liens avec le programme partiel « Artisanat, micro et petites entreprises », les synergies possibles, par exemple avec le volet formation par apprentissage dans le domaine artisanal et la participation des associations et fédérations artisanales
6) La participation des entreprises à la certification et à la formation continue des enseignants et formateurs
7) La capacité et le potentiel des institutions de formation initiale et continue appuyées par la coopération autrichienne et par les autres donateurs à servir comme moteur et démultiplicateur pour tout le sous-secteur
Le niveau méso constitue le lien entre le niveau de base ou niveau micro et le niveau de stratégie et pilotage ou niveau macro. Ici il s’agit surtout de travailler sur les chantiers suivants :
1) L’identification des profils professionnels 2) L’élaboration et l’adaptation des programmes de formation (curricula) 3) La formation initiale et continue des enseignants et formateurs 4) L’organisation de la formation initiale et continue (par exemple, formation modulaire) 5) La certification des lauréats et l’accréditation des institutions 6) La gestion des institutions de formation autonomes
Pour la coopération autrichienne, plusieurs questions-clé se posent et attendent une solution :
1) Y a-t-il une chance de garder les enseignants techniques et formateurs formés dans le cadre des projets PAB 1 – 7, qui ont passé une partie de leur formation à l’étranger (Autriche, France, Côte d’Ivoire, Maroc, Sénégal) sur leur poste de travail ? Comment pourrait-on récupérer ceux et celles qui ont quitté l’ETFP ?
2) Comment peut-on motiver ce groupe de personnes de la manière qu’elles restent disponibles pour le domaine de la formation professionnelle ? Par quel biais pourrait-on grouper les individus expérimentés et motivés dans un ensemble actif et efficace ?
3) Comment peut-on faire sortir le développement des curricula de l’impasse et le transformer en un instrument vivant que les enseignants techniques expérimentés peuvent appliquer (formation modulaire initiale et continue, adaptation de modules existants au lieu de les réinventer chaque fois de nouveau, dotation et utilisation de plusieurs centres de ressources et de documentation) ?
4) Peut-on attendre d’un nouveau « programme sectoriel d’appui à la formation professionnelle » qu’il apporte des améliorations sur le terrain ? Quelles sont les approches et méthodes qui permettent le mieux de rendre service à un nombre croissant de bénéficiaires (les populations pauvres dans les petites villes, zones rurales, mécanismes de démultiplication, partenariats, indicateurs d’avancement et de succès) ?
Le tableau suivant (tableau “cluster”) démontre la position des 6 projets de formation professionnelle actuellement en cours ou récemment conclus sur les trois niveaux macro, meso et micro. Un deuxième tableau (tableau « lignes d’action ») visualise les lignes d’action sur les trois niveaux macro, méso et micro et il trace leurs liens avec le marché de l’emploi. En outre il démarque la position du gouvernement et de ses partenaires nationaux et internationaux ainsi que celle de la société civile.
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L’analyse permet de confirmer que l’approche choisie, à savoir appuyer par des projets individuels le système d’enseignement technique et de formation professionnelle dans son ensemble était bien pensée, mais qu’elle s’est heurtée à la vision et aux modes d’action des autorités de tutelle qui fonctionnent encore dans une perspective partielle (« sous secteur de l’enseignement technique » = MESSRS ; « sous secteur de la formation professionnelle » = MJE, « sous-secteur de l’éducation de base non-formelle » = MEBA). Ces pratiques institutionnelles se retrouvent aussi au niveau opérationnel : les établissements d’enseignement technique et de formation professionnelle communiquent peu avec le monde extérieur. Les actions au niveau « méso », l’appui à la formulation des programmes et à la formation des formateurs (PP / ETP, PA / CEFP, CAFP, PAB-7 et PAB-8) ont permis de construire des « piliers » qui soutiennent le système : profils professionnels, programmes de formation, modules de formation continue et organisation de la formation par apprentissage, formation des formateurs y compris de formateurs « endogènes », élaboration des contenus pour les CQP. Mais même ici, l’investissement est peu utilisé en dehors des institutions directement appuyées, exception faite de la CAFP qui a atteint un niveau de rayonnement plus large, dépassant même les limites du « secteur » ETFP (vers l’artisanat, les populations rurales, des groupements de femmes). On constate que le programme partiel « formation professionnelle » a joué le rôle d’un outil servant à canaliser les fonds du côté autrichien, mais que les gestionnaires n’ont pas réussi à insérer un fil rouge ou fil conducteur qui aurait uni les composantes hétéroclites et leur aurait donné une orientation commune. Devant cette appréciation des faits, l’évaluation doit prendre du recul et analyser d’abord les projets individuels pour revenir ensuite au niveau du système, en se donnant pour but de se prononcer sur des possibles lignes d’action pour l’avenir.
4 Evaluation selon les critères d’évaluation : pertinence, efficience, efficacité, cohérence, impact et durabilité
L’évaluation du programme partiel « formation professionnelle » regroupe un certain nombre de projets et d’actions achevés ou en cours d’exécution, sans fil conducteur et sans une dimension stratégique de l’ensemble du secteur ETFP.
4.1 Pertinence
Définition :
La pertinence concerne la mesure dans laquelle les objectifs envisagés par le projet répondent correctement aux problèmes identifiés ou aux besoins réels. La pertinence concerne l’adéquation du projet aux problèmes à résoudre à deux moments donnés: lors de sa conception et lors de son évaluation.
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4.1.1 Atteinte des objectifs établis sur le plan international : (EFA 1990 et 2000, OMD 2000, Déclaration de Paris 2005) (tdr p.3)
a) EPT – Education pour tous. Conférence mondiale à Jomtien, Thaïlande, mars 1990 et Forum mondial à Dakar en 2000 (6 objectifs)18
L’objectif 3 : « promouvoir l’apprentissage des jeunes et des adultes et leur donner les compétences nécessaires dans la vie courante », l’objectif 4 « accroître de 50 % le niveau d’alphabétisation des adultes », l’objectif 5 « réaliser la parité entre les sexes pour 2005 et l’égalité entre les sexes pour 2015 », ainsi que l’objectif 6 « améliorer la qualité de l’éducation » ont un lien avec l’enseignement technique et la formation professionnelle. Il est intéressant de rappeler que le concept de l’éducation de base comporte 4 composantes, soit : 1) l’éducation préscolaire, 2) l’enseignement primaire formel, 3) le premier cycle de l’enseignement secondaire, ainsi que 4) l’alphabétisation des adultes et l’éducation non formelle des enfants et jeunes qui n’ont jamais été à l’école ou qui l’ont abandonnée. On peut alors retenir que l’enseignement primaire n’en constituait qu’une seule composante. b) OMD – les objectifs du Millénaire pour le développement (réunion plénière des Nations Unies 2000) (8 objectifs)19 : Les objectifs 2 et 3 sont directement liés à l’éducation. Mais l’éducation de base et le développement des compétences professionnelles sont instrumentaux pour l’atteinte de tous les autres objectifs du Millénaire. L’objectif 2 : « Assurer l’éducation primaire pour tous » veut concentrer les ressources pour atteindre un taux de scolarisation de 100 % et pour retenir les élèves, surtout les filles, à l’école durant tout le cycle du Primaire. La formation professionnelle constitue un espoir d’issue vers un travail mieux rémunéré et plus acceptable pour les parents et les enfants. Le projet d’appui à l’initiation à la formation professionnelle et aux métiers après le premier cycle de l’éducation de base non formelle, « EFORD » constitue une action proche de ce deuxième objectif du Millénaire. En outre, on peut s’attendre à une forte croissance de candidats à la formation professionnelle quand les effectifs au cycle primaire croîtront et quand de plus en plus d’élèves chercheront une voie alternative à l’enseignement général durant leur parcours au niveau du Secondaire. L’objectif 3 : « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » insiste sur le besoin et l’intérêt de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomie des femmes. Dans beaucoup de pays, ce sont les filles qui sont les plus désavantagées quant à l’accès et à la rétention à tous les niveaux de l’enseignement. Une plus grande présence des filles promeut leur participation à la vie sociale et à l’économie globale. Il est alors important que la formation professionnelle réserve une place de choix aux filles et aux femmes. 18 Les 6 objectifs « éducation pour tous » : Objectif 1 : Développer la protection et l’éducation de la petite enfance. Objectif 2 : Offrir à tous les enfants un enseignement primaire gratuit et obligatoire. Objectif 3 : Promouvoir l’apprentissage des jeunes et des adultes et leur donner les compétences nécessaires dans la vie courante. Objectif 4 : Accroître de 50 % le niveau d’alphabétisation des adultes. Objectif 5 : Réaliser la parité entre les sexes pour 2005 et l’égalité entre les sexes pour 2015. Objectif 6 : Améliorer la qualité de l’éducation. 19 Les 8 objectifs du Millénaire: Objectif 1: Réduction de l’extrême pauvreté et de la faim. Objectif 2: Assurer l’éducation primaire pour tous. Objectif 3 : Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Objectif 4 : Réduire la mortalité infantile. Objectif 5 : Améliorer la santé maternelle. Objectif 6 : Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies. Objectif 7 : Assurer un environnement durable. Objectif 8 : Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
37
L’objectif 6 : « Combattre le VIH / SIDA, le paludisme et d’autres maladies » a lui aussi un lien fort avec la formation professionnelle, étant donné que les élèves se trouvent à l’étape de l’adolescence et définissent leurs concepts de vie en famille et dans la société. Les écoles techniques et les centres de formation professionnelle - directions et enseignants confondus -jouent un rôle crucial, à côté de celui des parents et des pairs. Souvent les élèves sont informés, mais cette information reste théorique et l’utilisation du préservatif lors des rapports sexuels n’entre pas facilement dans les pratiques courantes. En outre, maints enseignants masculins tirent un profit de leur autorité ou de leur force physique vis-à-vis de leurs élèves féminines. L’objectif 7 : « Assurer un environnement durable » peut être associé au domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, comme toute pratique touche à l’environnement, par l’approvisionnement en ressources naturelles et par le déversement des déchets dans la nature. En outre, la protection de l’environnement comporte l’opportunité de création de nouveaux emplois qualifiés : meilleure isolation des maisons, panneaux solaires, protection des sources en eau et adduction d’eau, construction et entretien de systèmes d’irrigation, construction de latrines, reforestation, etc. c) Déclaration de Paris : la communauté des bailleurs a convenu, en février 2005, avec des représentants des pays bénéficiaires de l’aide internationale, de suivre 5 principes-clé20 : l’appropriation, l’harmonisation, l’alignement, les résultats et la responsabilité mutuelle. Ces critères seront traités au chapitre «Evaluation selon les critères ‘Harmo’». 4.1.2 Correspondance avec l’objectif supérieur des OMD - contribution du
programme à la stratégie de réduction de la pauvreté dans le pays partenaire (tdr p. 4)
Il n’existe pas d’étude sur les emplois actuels des jeunes sortant des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle appuyées par la coopération autrichienne. Une « Tracer Study » spécifique donnerait des informations précises sur l’origine sociale et le parcours professionnel des lauréats de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Elle serait probablement très coûteuse, alors on pourrait recourir au mode « journée portes ouvertes », inviter les ex-élèves et ex-apprenants par la radio et la télévision locale et les consulter sur place. Lors de leur passage à l’institution, ils pourraient remplir un questionnaire, manifester leurs expériences et donner une appréciation sur la qualité de la formation reçue. En même temps, l’analyse de leurs parcours permettrait d’apprécier l’effet « promotion sociale » que la formation aurait déclenchée chez eux : Constats : Dans les centres urbains comme Ouagadougou et Bobo Dioulasso, c’est une population motivée, peut-être d’origine modeste, qui accède surtout à la formation professionnelle. Pour l’enseignement technique, il s’avère que c’est le Centre d’enseignement technique féminin de Ouagadougou qui accueille des filles provenant de familles pauvres. Toutefois, comme elles
20 1) Appropriation: les pays partenaires exercent une réelle maîtrise sur leurs politiques et stratégies de développement et assurent la coordination de l’action à l’appui du développement. 2) Alignement : les donneurs font reposer l’ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les procédures des pays partenaires. 3) Harmonisation : les actions des donneurs sont mieux harmonisées et plus transparentes, et permettent une plus grande efficacité collective. 4) Gestion axée sur les résultats : gérer les ressources et améliorer le processus de décision en vue d’obtenir des résultats. 5) Responsabilité mutuelle : les donneurs et les pays partenaires sont responsables des résultats obtenus en matière de développement. Le document est accompagné d’un tableau d’indicateurs de progrès qui contient des objectifs-cibles pour la période 2005 – 2010.
38
doivent vivre en ville, les charges d’entretien qui pèsent sur les parents – les filles se logent chez des tuteurs, souvent un membre de la famille élargie – sont considérables. Par contre, on peut constater que les apprenants dans les nouveaux centres de Dédougou et Banfora proviennent de familles pauvres. En outre, selon l’observation des évaluateurs, les écoles d’éducation de base non formelle accueillent des filles et des garçons provenant de familles pauvres. Lors de la visite à Yenderé (site du projet EFORD première phase non appuyée par la coopération autrichienne) il s’est avéré que tous les parents d’élèves étaient des agriculteurs qui n’avaient pas les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école régulière. 4.1.3 Prise en compte des principes de la coopération autrichienne (tdr p.3) La coopération autrichienne met en avant, dans sa politique de coopération, les principes suivants : toute action de coopération doit :
1) contribuer à la réduction de la pauvreté
2) servir à la prévention de conflits et à l’assurance de la paix
3) promouvoir les droits humains et la sécurité humaine
4) faire émerger un partenariat efficient et renforcer le principe de la responsabilité et l’appropriation des actions par les pays bénéficiaires de la coopération.
Les thèmes transversaux : 1) le genre, 2) l’environnement, 3) l’économie sociale, 4) les droits des enfants et 5) le VIH / SIDA, la santé reproductive et les droits sexuels seront traités au chapitre « Evaluation des thèmes transversaux ». Constat : Le programme partiel « formation professionnelle » et les 6 projets se trouvent tous dans le champ délimité et couvert par les principes globaux et les thèmes transversaux qui dirigent la coopération autrichienne. Toutefois, il apparaît qu’il n’y existe pas de vue ou de vision plus large et un esprit chez les acteurs (équipes dirigeantes des écoles et centres de formation, enseignants et formateurs, responsables ministériels ainsi que leurs partenaires dans les secteurs économiques) qui « profite » de la formation professionnelle pour mener une campagne d’information, de sensibilisation et d’épanouissement des jeunes, ayant pour objectif que garçons et filles trouvent leur place comme des citoyens dynamiques, conscients et responsables au sein de leur société. 4.1.4 Insertion dans les politiques sectorielles nationales pour le domaine de
l’éducation et de la formation professionnelle Le document « Réforme du système éducatif au Burkina Faso » daté de mai 2006 définit le grand domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Il considère ce domaine comme un champ du système éducatif qui comprend un volet formel – l’enseignement technique et professionnel – et un volet non formel. Le document formule comme priorités21 :
1) la mise en place d’un cadre institutionnel organisant les multiples structures de formation professionnelle relevant des différents ministères, d’ONG, d’associations diverses et d’entreprises
2) le développement de la formation continue dans l’intérêt de la promotion des travailleurs
21 Réforme du système éducatif au Burkina Faso, Ouagadougou, mai 2006
39
3) l’appui aux organismes de formation professionnelle pour faciliter une répartition équitable de la taxe pour la formation et l’apprentissage (TFA)
4) l’amélioration de la qualité des formations dispensées par le perfectionnement des formateurs, le contrôle de la qualité des programmes et l’organisation d’un système d’encadrement efficace.
Le même document propose une série d’orientations intéressantes et novatrices :
1) une ouverture vers la formation et l’encadrement du monde rural et du secteur informel pour promouvoir la culture (agriculture) et l’artisanat (formation aux métiers de l’agriculture et de l’artisanat)
2) la prise en charge de l’apprentissage et de la formation continue par les établissements de l’enseignement technique et professionnel, en introduisant : a) la formation modulaire, b) la formation qualifiante, c) la formation à distance et d) la formation en alternance etc.
3) la redéfinition du rôle de l’Etat par le décloisonnement, la décentralisation et le partenariat entre les acteurs de la formation professionnelle et l’offre d’emploi dans une vision prospective : ouverture de passerelles, validation des acquis professionnels et certification.
Constat : Le programme partiel « formation professionnelle » concorde avec les priorités des stratégies et programmes ministériels et (sous) sectoriels. Toutefois, ceux-ci visent surtout une expansion quantitative et cloisonnée, au lieu de se doter d’abord des instruments qui permettent de répondre, au niveau de chaque bassin d’emploi, à la demande économique et sociale, par la mise à disposition des écoles techniques et professionnelles, des centres de formation (publics, privés), d’autres modes de formation selon les conditions locales sous le critère du service aux besoins et intérêts des bénéficiaires. Ainsi les investissements se réaliseraient parfois dans une filière (par exemple, enseignement technique – MESSRS), parfois dans une autre (par exemple, formation professionnelle – MJE) selon les avantages comparatifs de l’une ou de l’autre organisation ou filière. Il conviendrait alors de créer, à terme, des structures de concertation locale par bassin d’emploi, laissant aux Ministères de tutelle les tâches de supervision et contrôle, de propriété et de financement et déléguant aux niveaux opérationnels l’espace d’autonomie requis pour gérer l’offre selon la demande dans le bassin d’emploi concerné. Les projets évalués s’intègrent dans les orientations sectorielles en matière d’enseignement technique et de formation professionnelle (ETFP). Les différents projets sont pertinents tant au niveau des bénéficiaires (apprenants, élèves, organisations professionnelles des artisans, et les laissés pour compte du système formel), qu’au niveau de l’importance du secteur de l’ETFP. Un certain nombre d’études ont été réalisées et les diagnostics partagés ont conduit à l’élaboration des cadres logiques des différents projets. La conduite systématique de diagnostics permet d’adapter le contenu et les objectifs des projets aux besoins effectifs du sous secteur et du pays. Les objectifs fixés par les projets visent à répondre à un contexte national ou local qui a été préalablement repéré et analysé par les deux parties. Cette approche clarifie les enjeux auxquels les projets sont censés répondre et elle affine leurs objectifs.
40
4.1.5 La place de la formation professionnelle dans le cadre de l’enseignement et de la
formation post-primaire (tdr p.4) La place de l’enseignement technique dans l’ensemble de l’enseignement secondaire est encore très modeste. Les effectifs d’élèves dans l’enseignement technique ne dépassent pas 7% du total des élèves du Secondaire : 230.022 élèves, dont 49, 9 % de filles, sur un total de 3.197.492 élèves pour tout le Secondaire, en 2005-06.22 Les projets évalués s’intègrent dans les orientations sectorielles en matière de formation professionnelle. Les différents projets sont pertinents tant au niveau des bénéficiaires (apprenants, élèves et les organisations professionnelles des artisans), qu’au niveau de l’importance du domaine de la formation professionnelle. 4.1.6 Conclusions « pertinence »
On peut considérer que la pertinence des interventions dans le domaine de la formation professionnelle (y compris l’éducation de base non-formelle et l’induction à la formation professionnelle non-formelle, ainsi que l’enseignement technique et professionnel) était donnée en 2001 – 2002 et qu’elle est toujours présente. La formation professionnelle constitue un facteur essentiel dans l’augmentation de la compétitivité des entreprises du secteur industriel et de services. L’offre d’une formation professionnelle qui ouvre les potentiels d’activités de génération de revenus stimule les parents et les élèves du Primaire à poursuivre les études primaires et secondaires (voir le goulot d’étranglement à la fin du Primaire : 70 % y arrivent et moins de 30 % poursuivent leurs études au-delà de ce niveau au Secondaire. Voir aussi sous le critère Impact) La pertinence des projets est avérée en matière d’ETFP, cependant elle est moins évidente au regard de l’ensemble des composantes et secteurs de l’économie du pays, qui ne se réduisent pas au système d’ETFP. En effet, tout en étant pertinent dans l’analyse des carences de l’ETFP, les projets ont exclu tout un pan de l’économie nationale dans lequel des besoins existent également en matière d’ETFP. Le Burkina est un pays essentiellement agricole, et le volet agricole n’est pas pris en compte au niveau du programme. Les services apportés par les projets individuels sont encore vus comme des apports en équipements, matière d’œuvre, nouveaux programmes et formations d’enseignants, mais pas encore comme un appui intégré qui adapte l’offre d’enseignement technique et de formation professionnelle à la demande du marché de l’emploi. On constate que la vision des dirigeants et enseignants des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle par rapport aux besoins de l’environnement économique n’est pas assez développée dans leur quête de partenariats porteurs à moyen et à long terme. L’esprit d’initiative n’est pas encore ancré profondément. Ceci s’explique partiellement par la centralisation des pouvoirs, le poids des Ministères et l’ensemble du cadre légal et réglementaire. On constate l’opportunité d’une autonomie des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle dans le processus de décentralisation, qui serait accompagnée d’une gestion participative ouverte aux partenaires locaux. Ceci s’avérerait bénéfique tant pour les gestionnaires et les enseignants que pour les partenaires (Chambre de Commerce, d’industrie et d’agriculture, associations d’artisans, future Chambre des Métiers, Associations des parents
22 Annuaire statistique de l’enseignement secondaire, MESSRS, Ouagadougou, 2006
41
d’élèves, représentants du personnel enseignant et des élèves). Des exemples intéressants à ce sujet existent dans les pays voisins (Bénin et Mali).23 La formulation d’une politique nationale pour le grand domaine de la formation professionnelle est un pas en avant, mais elle ne résoudra pas immédiatement les problèmes du sous-financement chronique de ce vaste domaine avec 11 établissements publics sur un total de 84, soit un taux de 13,1 %. Toute politique et stratégie sectorielle devra prendre en compte l’important secteur privé d’offre de formation professionnelle.
4.2 Efficience
Définition:
Le critère d’efficience mesure la relation entre différentes activités, les ressources disponibles et les résultats prévus. Cette mesure doit être quantitative, qualitative, et doit également porter sur la gestion du temps et du budget. La question centrale que pose le critère d’efficience est : « a-t-on réalisé le projet de manière optimale? ». En d’autres termes, il pose la question de la solution économiquement la plus avantageuse. Il s’agit donc de voir si des résultats similaires auraient pu être obtenus par d’autres moyens, à un coût moins élevé et dans les mêmes délais.
Le tableau suivant démontre le taux d’exécution financière des 6 projets.
23 Plusieurs dirigeants et professionnels du domaine de la formation professionnelle ont participé récemment à des visites d’études dans ces deux pays voisins.
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4.2.1 Constats Le critère de l’efficience n’apparaît pas dans la liste des critères figurant aux Termes de référence de la mission. Toutefois, un niveau élevé d’inefficience mettrait à risque tout effort d’atteindre un niveau d’efficacité acceptable et il mettrait en question l’atteinte des résultats tant des projets individuels que du programme partiel « formation professionnelle ». Le critère « efficience » décrit l’output quantitatif atteint par la réalisation d’un input déterminé. Ici on devrait pouvoir chiffrer le nombre d’élèves formés avec la mobilisation d’un certain nombre d’enseignants, d’ateliers et de laboratoires ainsi que de leurs équipements etc. (coût unitaire). Pour les projets individuels, l’efficience serait prouvée quand le pourcentage des frais d’administration se situe vers le bas, autrement dit en dessous de 10 % du budget global (par exemple 5 – 6 %) du projet. Tout frais d’administration au-dessus de 15 % pourrait être considéré comme excessif. L’analyse démontre que les frais calculés par les différentes agences d’exécution des projets individuels se situent entre 6 % et 13 %. La coopération autrichienne a longtemps confié la gestion des projets à des agences d’exécution internationales (autrichiennes et suisses). Plus récemment, elle a chargé un bureau de conseil local avec l’exécution du projet EFORD (depuis 2006) et elle a accepté la demande de l’Université de Koudougou de pouvoir gérer elle-même la 8ème édition du projet PAB, à savoir la formation des enseignants techniques à l’étranger pour les filières techniques et à l’Université de Koudougou (Ecole normale supérieure) pour la partie pédagogique. La contractualisation de ce dernier projet n’est pas encore terminée. 4.2.2 Conclusions « efficience » Il ne paraît pas pertinent de considérer d’office la gestion par une entité nationale publique (par exemple l’Université de Koudougou pour le projet PAB 8) comme plus efficiente et économique qu’une gestion par une agence d’exécution nationale ou internationale. Un secrétariat efficient peut éviter beaucoup de retards et réduire au minimum physiquement nécessaire les déplacements, détours et multiples réunions de coordination et de concertation. Même dans l’hypothèse d’une future approche programme, on aura encore besoin d’agence(s) d’exécution pour gérer des actions spécifiques. Il incombe aux tâches et fonctions d’une institution d’enseignement supérieur de gérer des programmes spécifiques. La formation des enseignants techniques est une responsabilité clé d’une faculté de pédagogie issue de l’ancienne Ecole normale supérieure. Pour les disciplines techniques et les apprentissages pratiques, elle peut collaborer avec des facultés de formation d’ingénieurs et des entreprises. Les Ministères MESSRS, MJE et MEBA peuvent gérer des projets et programmes spécifiques, mais elles ne sont pas en soi des « agences d’exécution ».
4.3 Efficacité
Définition:
L’efficacité vérifie dans quelle mesure les résultats du projet ont été réellement utilisés, et si l’on en bien tiré avantage. En d’autres termes, la question est de savoir si l’objectif spécifique (ou but) a été atteint. La question clé est celle de l’avantage additionnel généré par le projet. On analyse ici la mesure dans laquelle les bénéficiaires ciblés ont effectivement tiré profit des produits ou des services du projet.
44
4.3.1 Utilité des projets et leurs actions pour les institutions et les bénéficiaires La mission d’évaluation a pu constater que tous les appuis sont arrivés au niveau des institutions de base et que les groupes-cibles ont obtenu les services planifiés. Les élèves et apprenants, bénéficiaires des actions appuyées par la coopération autrichienne, n’ont pu bénéficier que d’un degré limité, notamment à cause du niveau d’interaction relativement bas entre institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle avec les entreprises. Le programme partiel « formation professionnelle » a surtout appuyé la création de nouvelles filières d’enseignement technique, grâce à la formation de formateurs, à l’élaboration des référentiels et à l’équipement des écoles techniques et des centres de formation. Sur un plan institutionnel, l’ensemble des projets a contribué au renforcement des capacités techniques et institutionnelles de certaines structures ministérielles (ENSK, DGFP, ANPE pour ne citer que ceux-là), en enrichissant leur expérience professionnelle, à travers une participation active à la réalisation de nouvelles activités ainsi que par des voyages d'étude. Les projets ont permis le renforcement des compétences de l’administration des établissements, la mise en place du Certificat de qualification professionnelle (CQP). En outre, une politique nationale d’apprentissage a démarré à travers les réalisations de la CAFP (Cellule d’appui à la formation professionnelle). Le programme partiel « formation professionnelle » a aussi contribué à mettre en place de nombreux mécanismes ou instruments de promotion de l’ETFP à savoir :
1) la politique nationale de formation professionnelle qui est en cours d’élaboration
2) la formation des formateurs
3) le renforcement des capacités d’accueil de la formation initiale et continue (dans les deux sous-secteurs ET et FP)
4) la complémentarité entre les structures publiques et privées
5) le dispositif d’amélioration de l’apprentissage Le programme n’a cependant pas réussi à créer une dynamique de pilotage interministériel de la formation professionnelle, à faire émerger un leadership burkinabé dans ce domaine, et à mettre en place des mécanismes de concertation avec les acteurs socioprofessionnels dont l’implication est nécessaire à l’augmentation de la qualité de l’ETFP. 4.3.2 Atteinte de l’objectif spécifique et des résultats du programme national partiel
2005 - 2007 (tdr p.5) Les évaluateurs n’ont pas vu d’indice quant à la réalisation de l’objectif du programme partiel « formation professionnelle » : Objectif du programme partiel « formation professionnelle »
« Les offres du dispositif national de formation professionnelle, doté des ressources adéquates et suffisantes, et consolidé dans sa cohérence globale, répondent à la demande sociale et économique de formation du Burkina Faso. »
On peut fortement douter de la suffisance des ressources allouées à l’enseignement technique et à la formation professionnelle. L’offre actuelle est très loin de satisfaire la demande sociale
45
et économique de formation au Burkina Faso. Etant donné que les ¾ de la population vivent encore en zone rurale et vu le fait que l’enseignement technique et la formation professionnelle sont fortement concentrés dans les deux grandes villes Ouagadougou et Bobo Dioulasso, on peut seulement constater que le dispositif national de formation professionnelle n’atteint pas ou très peu la majorité de la population. En outre, le dispositif national est disparate et il n’existe que très peu de liens entre les différentes filières ni des passerelles pour les élèves, apprenants, adolescents et adultes. Quant aux Résultats, il faut les faire passer revue et détail. Ils sont regroupés selon les 3 composantes du programme partiel :
1) enseignement technique et professionnel
2) formation professionnelle
3) politique nationale de formation professionnelle et cadre législatif
Résultats pour la composante 1 Sous-secteur de l’enseignement technique (MESSRS)
R1.1 Référentiels élaborés et introduits
R1.2 Formation des enseignants techniques réalisée
R1.3 Gestion des établissements améliorée
Sous-secteur de l’enseignement technique :
1) L’élaboration des référentiels est avancée, mais elle a connu des sérieux problèmes et seulement deux des six filières sont réellement couvertes. La formation des enseignants techniques n’est pas encore intégrée dans un plan national qui correspondrait à une reconnaissance systématique du mérite.
2) La gestion des établissements reste un domaine prioritaire, mais il est extrêmement sensible. Dans l’intérêt de la durabilité des acquis pour les bénéficiaires (risque de perte des équipements, sous-utilisation des enseignants techniques dans les deux grandes villes, pénurie d’enseignants techniques dans toutes les autres villes), chaque action future doit se pencher sur le dossier de la gestion autonome des établissements.
3) L’«autonomie» administrative et financière ne peut pas signifier un « laisser faire » généralisé, mais elle requiert des comportements professionnels et transparents au-dessus de tout soupçon. Les équipes d’encadrement doivent jouer un rôle de modèle vis-à-vis de l’ensemble des personnels dirigeants, enseignants et administratifs, mais aussi vis-à-vis des élèves (= les bénéficiaires), de leurs parents et des partenaires économiques. Sinon tout investissement risque d’être perdu.
4) Seulement deux de six référentiels ont été élaborés pour l’enseignement technique, dans les domaines de la couture et de l’électromécanique. La relecture du référentiel agroalimentaire a eu lieu (LPB). Cependant, aucun des référentiels élaborés n’est achevé.
5) Une série de formations ont été réalisées, mais aucune en relation avec les nouveaux référentiels. 8 enseignants formés dans le cadre du PAB 7 sont actuellement en stage de fin de formation au CETF Ouagadougou et au LP Bobo Dioulasso. Leur examen final aura lieu en décembre 2007.
6) Le personnel d’encadrement a bénéficié des formations en gestion, pilotage et contrôle des activités du dispositif. Toutefois, on ne perçoit pas de changement significatif dans les modes de gestion des établissements et du personnel.
46
Résultats pour la composante 2 Sous-secteur de la formation professionnelle (MJE)
R2.1 Référentiels élaborés et introduits
R2.2 Normalisation et validation de la formation professionnelle par l’apprentissage
R2.3 Gestion des établissements améliorée
R2.4 Capacité d’accueil renforcée et déconcentrée
Sous-secteur de la formation professionnelle :
1) Il y a une multiplication d’efforts dans le domaine de la formulation de programmes et il n’est pas à exclure qu’on produise de nouveau des référentiels qui ont déjà été produits dans le cadre des projets précédents : l’appui par des professionnels du DED (Service de développement) allemand et du projet GTZ « PFP » (Programme de formation professionnelle). La certification des formations et apprentissages par un Certificat de qualification professionnelle (CQP) est un objectif désirable, mais il reste beaucoup à faire. Quant à la gestion des établissements, les mêmes constats que pour le sous-secteur de l’enseignement technique peuvent être établis, peut-être encore plus, étant donné l’opacité évoquée par des élèves, des parents d’élèves et des artisans et organisations artisanales partenaires. Ici le prestige de la coopération internationale est mis en doute, si plusieurs coopérations se succèdent et que chaque fois le nouveau venu doit ré équiper les ateliers !
La coopération luxembourgeoise a décidé de se lancer dans ce même domaine, ce qui est positif. Toutefois on devrait tirer les leçons du passé pour éviter que les mêmes phénomènes se répètent et se propagent !
2) La déconcentration de la capacité d’accueil à partir du CEFP de Bobo Dioulasso vers les provinces peut être considérée comme une réussite (Dédougou, Banfora, plus 3 nouveaux centres provinciaux).24
3) Dans le cadre du projet PA / CEFP, des référentiels ont été élaborés pour les filières plomberie, maçonnerie, forge/soudure et mécanique générale. Ces référentiels ne sont pas encore appliqués dans la formation. La Cellule d’appui à la formation professionnelle (CAFP) a élaboré pour sa part 8 référentiels dans la période comprise entre 2002 et 2007. Pour 5 métiers, les référentiels mènent jusqu’au Certificat de qualification professionnelle (CQP) du MJE / ANPE.
4) L’apprentissage est bien apprécié au niveau de plusieurs associations professionnelles d’artisans, consécutif à l’appui de plus d’une dizaine d’années par la CAFP, Swisscontact, le projet PERCOMM de la coopération autrichienne, ainsi que le Bureau des artisans, appuyé par la coopération allemande. Le Ministère de la jeunesse et l’emploi MJE a statué sur la réglementation concernant la certification des qualifications professionnelles. Par contre, il n’existe pas encore de réglementation quant à l’utilisation des programmes de formation dans tous les centres de formation.
5) Les organisations compétentes telles que le FAFPA et la CAFP sont débordées de demandes de formation de la part des artisans et des artisanes. Lors des foires
24 Dans le cadre du projet PA / CEFP, deux antennes du Centre d’évaluation et de formation professionnelle de Bobo Dioulasso, situés à Dédougou et Banfora, ont bénéficié d’un appui important en construction, équipement, matière d’œuvre et formation d’enseignants techniques. Ces centres possèdent dorénavant un statut propre et ils appartiennent aux nouvelles entités territoriales de l’ANPE pour ces régions.
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commerciales, on constate la conclusion d’importants marchés, et le village artisanal se positionne comme une vitrine de la qualité et de la créativité des artisans.
6) L’ANPE procède à l’ouverture de nouveaux centres de formation en dehors des grandes villes. Un des projets appuyés par la coopération autrichienne a soutenu le renforcement des Centres régionaux de formation professionnelle à Dédougou et Banfora qui possèdent aujourd’hui même des filiales dans des chefs lieux de province.
Le taux d’accès des filles à la formation professionnelle reste très faible, surtout pour les établissements publics, les seules institutions éligibles pour l’appui autrichien.25 Les référentiels produits dans le cadre du programme sont utilisés par les structures de formation du secteur privé. C’est surtout le cas pour les référentiels produits par la CAFP.
Résultats pour la composante 3 Politique nationale de formation professionnelle et cadre législatif
R3.1 Plan pluriannuel de la politique nationale
R3.2 Réaménagement du cadre législatif
1) La politique nationale est en train d’être formulée, mais on devrait faire l’effort d’une concertation avec les secteurs économiques et d’une consultation nationale large et ouverte, afin de pouvoir identifier les lignes d’action vers une plus grande couverture de l’offre dans les provinces, mise en correspondance avec les besoins et les potentiels économiques. Le cadre légal devrait être adapté une fois l’orientation stratégique largement discutée et retenue. Dans d’autres contextes, il s’est avéré que des textes légaux, approuvés à la hâte ou trop tôt, peuvent bloquer le développement. Mieux vaut laisser un espace pour l’expérimentation sous supervision et suivie par « les pairs » (provenant aussi des pays voisins tels que le Mali et le Bénin), afin d’apprendre avant de légiférer.
2) Les travaux de l’élaboration de la politique nationale en matière de formation professionnelle sont avancés et un premier brouillon est annoncé pour décembre 2007.
3) La définition et l’adéquation du cadre législatif et organisationnel dépendent de l’approbation de la nouvelle politique nationale pour la formation professionnelle.
Les évaluateurs constatent que les résultats ont été formulés de manière trop optimiste. Ce n’est pas aussi grave en soi, parce que si on n’a pas de « benchmark », on n’a pas d’incitants et il n’y aurait pas de progrès. Toutefois, les acteurs ont sous-estimé le besoin de cohérence entre les trois composantes du « programme partiel « formation professionnelle ».
25 Dans l’ensemble des effectifs de l’enseignement technique, le taux de participation des filles est de 49,9 %. Les filles s’orientent majoritairement vers les formations du secteur commerce et services offertes par des établissements privés. Voir aussi les constats relatifs au genre au chapitre « critères transversaux ».
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4.3.3 Transition de « l’approche projet » vers « l’approche programme », qualité des documents du Programme partiel (tdr. p. 5)
La qualité des documents du Programme partiel est suffisante, mais elle n’a pas ou peu d’influence sur les projets individuels qui ont été formulés, négociés et approuvés individuellement : Le Programme partiel peut seulement être considéré comme un cadre argumentaire. Il a servi comme tel, mais il ne peut pas remplacer un programme sectoriel cohérent. Toutefois, même si nous avions aujourd’hui un programme sectoriel cohérent sur le papier, il ne serait pas exécutable tant que les différents Ministères de tutelle et les partenaires économiques n’auront pas fixé ses lignes directrices et sa mise en œuvre, non seulement au niveau national, mais surtout sur le terrain. Sans réalisation sur le terrain, tout « Programme sectoriel » resterait une coquille vide. Une « approche programme » n’est pas automatiquement plus simple qu’une « approche projet ». Ce serait une erreur de taille. Si on veut soutenir des innovations et des changements sur le terrain, il faut y arriver. Et pour cela, on doit passer par les créneaux les plus appropriés. L’opportunité de l’un et de l’autre, les avantages et désavantages des choix, doivent être largement discutés. L’exécutant peut être différent d’une région à l’autre. Une fois le mécanisme de gestion retenu, l’ « approche programme » peut développer ses atouts : articuler les interventions de plusieurs bailleurs, surmonter le cloisonnement entre les différentes filières, articulation entre institutions publiques appartenant à plusieurs Ministères et institutions privées, collaborations entre institutions de formation et les entreprises etc. Mais rien n’est automatique dans ce domaine, et verser les fonds dans le budget national risque de ne rien changer, parce que le besoin de coordination et de bonne gestion sur le terrain reste sans réponse. 4.3.4 Synergies avec les autres « programmes partiels » (développement rural et
artisanat, micro et petites entreprises, synergie avec les autres acteurs (tdr. p. 5) Les synergies restent encore théoriques. Les trois experts chargés des programmes partiels « formation professionnelle », « développement rural durable » et « artisanat, micro et petite entreprise » sont conscients du besoin et des potentiels réels d’une collaboration étroite. Toutefois il n’existe dans la pratique aucun point de concentration géographique qui toucherait deux ou trois programmes partiels = deux ou trois secteurs. Selon les observations des évaluateurs, deux programmes partiels, celui de « formation professionnelle » et celui d’ « artisanat, micro et petite entreprise » ont appuyé des actions de formation à Dédougou et à Bobo Dioulasso. Cependant, l’information disponible ne laisse pas apprécier s’il existe un vrai potentiel de collaboration qui permettrait de créer des synergies et de multiplier les efforts.26 4.3.5 Comités sectoriels et comités de pilotage (tdr. p. 5) Les consultations bilatérales (mais surtout les Comités sectoriels dans l’avant champs des consultations bilatérales) offrent aux ministères de tutelle, surtout au MESSRS, au MJE et au MEBA, l’opportunité de s’exprimer et d’écouter ce que disent les autres. Ce dialogue s’est amélioré d’année en année mais n’a pas encore atteint un niveau satisfaisant, compte tenu notamment des fréquents changements d’acteurs du côté des Ministères de tutelle.
26 Le directeur d’EWA (Entwicklungswerkstatt Hallein) souligne dans son commentaire que des synergies existent déjà entre la CAFP et le PROM’ART/B.
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Les Comités de pilotage risquent de confondre la supervision et surveillance avec la gestion des programmes et projets. Leur rôle est limité aux questions stratégiques et ils ne devraient pas intervenir dans la gestion technique, administrative et financière des projets. Cependant, ceci n’a pas toujours été respecté, au moins dans le cas du PA / CEFP où ceci est survenu à plusieurs reprises. En outre, les partenaires du secteur économique représentants la demande de formation (artisans, associations de petits producteurs etc.) ont été confinés à une position de minorité et d’impuissance, face à un bloc majoritaire formé par les représentants de l’autorité de tutelle et de l’offre de formation, ce qui ne devrait jamais arriver. Ceci est contraire à toute politique sectorielle qui prône la réorientation de l’offre de formation vers le marché de l’emploi et les acteurs économiques. Tout effort de faire participer ces mêmes acteurs économiques (= représentants de la demande de formation) serait condamné à mort ! Alors on doit veiller non seulement à la représentation du secteur économique, mais en plus ce dernier doit avoir un droit de vote qui corresponde à son rôle, pour qu’il puisse assumer pleinement ses responsabilités. 4.3.6 Pilotage et décentralisation des actions, agences d’exécution (tdr p.5-6) Il n’est pas possible de se prononcer soit pour la centralisation soit pour la décentralisation des actions. Dans un futur programme d’appui, on aura besoin, d’un côté, de plus de centralisation = une structure d’exécution nationale dotée d’un organe de supervision (qui peut s’appeler Comité de pilotage pour tout le programme) et, d’un autre côté, de plus de décentralisation, afin de pouvoir agir d’une manière flexible et efficace sur le terrain. On peut prévoir qu’un programme s’articulera en plusieurs composantes (formation formelle / formation non formelle / éducation de base et formation initiale non formelle, pilotage du système etc.) qui chacune devrait posséder sa propre cellule d’exécution le plus rapprochée que possible = au niveau national, régional ou local, selon l’ampleur de couverture de cette composante. Pour les actions sur le terrain, la cellule d’exécution peut être rattachée : a) au gouvernement provincial ou à la mairie urbaine, b) à une structure déconcentrée d’un Ministère national ; elle peut être confiée : c) à une entité associative (ONG, association sans but lucratif) ou d) à un bureau d’études. La variation dans les structures d’exécution appuiera le pluralisme, elle donnera lieu à une certaine concurrence et elle servira à promouvoir la qualité des opérations et l’orientation des actions vers les résultats. Les agences d’exécution ont fourni les services planifiés ou convenus par les Comités de pilotage. Le cas d’essai de confier le rôle d’agence d’exécution à une institution nationale, l’Université de Koudougou pour le projet PAB 8, s’avère concluant dans le sens qu’on devra conditionner ce transfert, sans l’exclure d’office. De nouveaux essais seront nécessaires pour arriver à une prise en charge par les autorités et des institutions spécifiques au Burkina Faso. 4.3.7 Les rôles et responsabilités des différents acteurs de la coopération autrichienne :
ADA-siège, ADA-BuCo, MAECI (tdr p.6) Le rôle du Ministère des Affaires étrangères consiste surtout à établir des stratégies par pays et sectorielles de la coopération autrichienne et dans la mise à disposition du budget. La mise en oeuvre des projets et programmes de coopération doit être et rester la tâche exclusive de l’ADA comme agence publique de coopération, tandis que le Ministère se réserve le droit de programmation, supervision et contrôle.
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La répartition des tâches est moins évidente entre le Bureau de coordination (BuCo) à Ouagadougou et le siège de l’ADA à Vienne. Toutes les informations concernant l’exécution des projets en cours doivent être connues au niveau du BuCo chez le représentant et les chargés de programmes. Dans le cas contraire, la logique d’action est interrompue et les liens étroits entre le BuCo, les Ministères de tutelle et les acteurs sur le terrain risquent d’être minés et les chargés de programmes perdre de prestige, de fiabilité et d’initiative. Il n’est pas concevable ni acceptable qu’un chargé de programme doive dire : « je ne suis pas au courant, cette décision était prise à Vienne sans que je le sache et sans qu’on ait demandé mon avis. » Dans toutes les Agences de coopération internationales, il existe un partage de responsabilités entre le siège et le bureau sur place qui varie entre l’extrême centralisation (« le grand empire ») et l’extrême décentralisation (« les petits royaumes »). L’essentiel est d’arriver à une collaboration ouverte et transparente avec information mutuelle rapprochée dans le temps. 4.3.8 Les ressources humaines du BuCo, des agences d’exécution et des projets (tdr.
p.6) Le suivi de la part du Bureau de coordination de la Coopération autrichienne était minutieux, professionnellement compétent et largement reconnu pour sa qualité. L’expert en charge a régulièrement participé aux réunions des différents Comités de pilotage (6 projets). Le chargé de programme « formation professionnelle » possède le profil professionnel idéal pour la position qu’il occupe : ingénieur en mécanique et ex-apprenti, bonne capacité d’analyse, bonne capacité opérationnelle, esprit de responsabilité et d’initiative. Il est burkinabé, parle plusieurs langues locales et possède une trajectoire assez large en Autriche (et en France) plus le niveau linguistique requis en allemand pour comprendre et savoir interpréter sans faille les prises de position du pays donateur. Il est dommage qu’un tel potentiel ne trouve pas une position adéquate dans les structures de son propre pays. Toute « appropriation par les autorités nationales », comme elle est voulue par nombre de déclarations de la communauté internationale - ci-inclus la «Déclaration de Paris» de 2005 - est mise en question, si les ressources humaines de qualité ne sont pas disponibles ou ne restent pas dans de telles positions. La reconnaissance financière en est une raison entre autres : indépendance, reconnaissance pour acquis professionnels = à cause du mérite, position de pouvoir et d’influence, un certain degré de sécurité, espace pour la prise de décisions. L’actuelle directrice du Bureau de coordination évite, sur questionnement par les évaluateurs, de formuler l’orientation politique et stratégique qui devrait intégrer les trois secteurs pour conformer le profil national burkinabé de la coopération autrichienne. Elle a notifié aux évaluateurs qu’ils devraient s’adresser à chacun des chargés de programmes individuellement. Toutefois, les chargés de programmes ont besoin d’une concertation et coordination par une personne qui sait agir sur les trois plans : 1) politique, 2) technique = les programmes et projets de coopération et 3) administratif et financier. La gestion de l’administration et des finances du Bureau de coordination n’est qu’une tâche entre autres aussi importantes. Le Bureau, personnalisé par la personne responsable et les professionnels chargés des programmes, a une vocation clairement politique, aussi vis-à-vis des autorités du pays, mais aussi vis-à-vis des autres coopérations internationales, et finalement vis-à-vis des autorités et de la société civile autrichienne.
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4.3.9 Conclusions « efficacité » ! Globalement, le niveau d’atteinte des objectifs est suffisamment élevé, même si certains des projets individuels n’ont pas pu réaliser certaines activités phares de leurs composantes (pour le PP / ETP l’élaboration de curricula et l’équipement des établissements). Les projets produisent des effets positifs sur les publics qu’ils avaient ciblés. Le degré d’avancement des projets est élevé (malgré les retards sur le calendrier initial), leur effectivité est réelle. Même si toutes les composantes des projets ne sont pas encore achevées, le degré d’atteinte des objectifs est généralement suffisant pour produire des réalisations significatives. La plupart des objectifs opérationnels ont ainsi été atteints sur la durée du projet, sauf pour le PP / ETP. Le programme partiel « formation professionnelle » a également contribué à l’ouverture du débat sur la formation professionnelle dans son ensemble, et son grand mérite est d’être parvenu, avec son partenaire principal (le MESSRS), à l’élaboration d’une politique nationale de la formation professionnelle (qui est encore en cours) et à l'accroissement des effectifs dans le sous-secteur de l’enseignement technique à travers le PP / ETP et les PAB-7 et 8. La question du partenariat local avec les acteurs économiques n’est pas encore résolue. La collaboration entre les différents Ministères en charge, entre les autorités et la société civile et entre les autorités et les acteurs économiques n’est pas encore rodée. Ceci relativise les grands investissements qui ont été réalisés depuis une vingtaine d’années et bloque leur dissémination vers d’autres groupes d’utilisateurs et de bénéficiaires. En l’absence d’une politique nationale « formation professionnelle » et tenant compte de l’expérience encore limitée de collaboration entre les principaux acteurs (ministères du gouvernement, acteurs économiques, société civile), il serait judicieux d’avancer graduellement vers l’approche programme, en permettant des appuis spécifiques à des actions innovatrices sur le terrain (telles que EFORD, Centres de ressources, actions de formation flexibles dans le milieu rural, etc.). La participation étroite de quelques représentants des acteurs économiques qui sont respectés, motivés et créatifs, dans la préparation du nouveau programme paraît essentielle pour tout avancement vers une approche programme. Voir chapitre Recommandations
4.4 Cohérence 4.4.1 Constats L’articulation des projets entre eux n’est pas de bonne qualité, et les synergies restent insuffisantes entre les projets des différents bailleurs de fonds. La coopération autrichienne a clarifié ses ambitions en matière d’appui à l’enseignement technique et la formation professionnelle (ETFP) et elle est reconnue par le gouvernement et l’ensemble des partenaires techniques et financiers comme chef de file des partenaires de l’ETFP. La cohérence du programme partiel « formation professionnelle », au sens de l’adéquation des moyens aux objectifs, est vérifiée, mais davantage par l’ajustement des objectifs sur les moyens financiers disponibles (PA / CEFP de Bobo), que par une allocation de moyens adéquats à des objectifs formulés préalablement (PP / ETP). La recherche de cohérence dans les projets est d’abord guidée par une logique d’opportunité : les projets sont calibrés dans leurs objectifs, leurs processus et leur volume financier en
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fonction des moyens disponibles. La « perméabilité » escomptée des projets de formation professionnelle vers les projets d’enseignement technique est restée très faible. Les projets menés dans ces deux domaines paraissent davantage juxtaposés que coordonnés, ce qui a empêché leur rapprochement et intégration dans le temps. Un exemple d’une coopération utile et réussie est l’appui à la CAFP qui, à l’origine, a été épaulée par quatre coopérations bilatérales (France, Autriche, Allemagne, Suisse). Seules les coopérations suisse et autrichienne sont restées fidèles à cette petite structure dynamique et créative. Le Ministère de tutelle, le Ministère de la jeunesse et de l’emploi (MJE), a promis d’en assumer le financement d’un ordre croissant, mais sa contribution risque d’être plus « symbolique » que réelle. Des négociations ciblées sont encore nécessaires à ce sujet. Voir le chapitre Recommandations. Au sein même de la coopération autrichienne, la cohérence entre les différents programmes sectoriels n’est pas encore convaincante. Les synergies entre les trois secteurs « formation professionnelle », « développement rural » et « artisanat, micro- et petites entreprises » sont ponctuelles. Elles sont portées par des individus, les 3 responsables des programmes partiels qui concourent à la recherche de synergie. Toutefois, on constate des synergies « bipolaires » de caractère structurel entre formation professionnelle et appui à l’artisanat, dans le domaine de l’apprentissage et du perfectionnement professionnel des artisans. Un potentiel de synergie existe aussi dans le domaine du développement rural, surtout dans l’identification de filières qui permettent la génération de revenus grâce à des formations spécialisées et aux technologies appropriées mises à disposition par l’artisanat. La coopération entre les partenaires techniques et financiers est avancée au niveau de l’information mutuelle et le rôle de la coopération autrichienne comme chef de file est accepté et apprécié, grâce à sa longue expérience et son mode d’action ouvert et participatif. Cependant, il y a des situations où le politique prime sur le technique et l’expérience sectorielle, ce qui risque de produire des duplications et incohérences. A titre d’exemple, la coopération luxembourgeoise a l’intention d’accorder son appui à exactement les mêmes institutions, desquelles la coopération autrichienne essaie de se retirer, après une expérience mitigée. Voir le chapitre Recommandations. 4.4.2 Conclusions « cohérence » Les projets appuyés par la coopération autrichienne ont été dessinés dans une vue d’ensemble, couvrant l’enseignement technique, la formation professionnelle et l’initiation à la formation professionnelle comme un complément de l’éducation de base. Toutefois, cette vue ou vision n’est pas partagée par les responsables et les opérateurs sur le terrain qui ne possèdent pas encore une vue « sectorielle » d’ensemble. Les institutions et les projets sont restés enclavés, exception faite de la Cellule d’appui à la formation professionnelle (CAFP) qui agit librement sur base de son autonomie institutionnelle, liant l’offre et la demande de formation professionnelle. Le potentiel d’une collaboration plus étroite entre les trois programmes partiels de la coopération autrichienne, « développement rural durable », « artisanat, micro et petite entreprise » et « formation professionnelle », est identifié et reconnu. On devra délimiter des champs d’action communs, par exemple la formation continue des artisans et apprentis, la
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formation technique spécifique pour les producteurs ruraux ayant un projet de production pour le marché, dans des régions précises où deux programmes partiels ont des bases fortes. La bonne réputation de la coopération autrichienne comme chef de file pour le domaine de l’enseignement technique et la formation professionnelle permettra l’intégration des partenaires techniques et financiers internationaux dans une ligne d’action commune sous le leadership de la partie burkinabé. L’expérience démontre que la collaboration s’apprend le plus facilement par l’action commune. On devra donc chercher d’autres champs d’action où plusieurs partenaires ont l’intention d’intervenir, comme c’était le cas pour la CAFP.
4.5 Impact
Définition:
Ce critère porte sur les relations entre le but (ou l’objectif spécifique) et les objectifs globaux du projet. En d’autres termes, l’impact mesure si les bénéfices reçus par les destinataires ciblés ont eu un effet global plus large sur un plus grand nombre de personnes dans le secteur, la région ou le pays dans son ensemble. L’analyse, qui dans la mesure du possible devrait être tant quantitative que qualitative, devra aussi tenir compte du fait que, à ce niveau, le projet n’est qu’un parmi divers facteurs susceptibles de contribuer à l’impact dans son ensemble.
4.5.1 Valorisation et développement de la formation professionnelle grâce de l’appui
autrichien (tdr. p. 5) L’impact majeur du programme est d’avoir suscité le débat sur la formation professionnelle et d’avoir fait connaître l’enseignement technique et la formation professionnelle (ETFP). On note une prise de conscience et un engouement réel pour l’ETFP. Ceci a contribué à la mise en œuvre du processus d’élaboration de la politique nationale de formation professionnelle en cours depuis 2004, et à l’émergence progressive d’une demande plus forte et d’une offre qui mériterait d’être mieux structurée. Néanmoins, les effets institutionnels obtenus restent fragiles et la contribution aux objectifs de développement reste limitée à des suppositions. On peut dire que la coopération autrichienne a joué un rôle crucial dans l’implantation de l’enseignement technique au Burkina Faso. Cette initiative est allée de pair avec un effort d’industrialisation du pays qui s’est cependant heurté à la taille limitée du marché national, l’inexistence de matières premières, la difficulté d’accès, malgré l’existence de la ligne de chemin de fer qui était encore en fonctionnement, et l’absence d’une stratégie de développement et d’investissements lourds à moyen et long terme. La « découverte » du secteur de l’artisanat, un secteur d’activité économique important en termes économiques et sociaux (pourvoyeur d’emploi) était plutôt une découverte marginale et inattendue, et elle n’a pas été liée à la formation professionnelle. L’appui autrichien à la formation professionnelle n’a pas réussi à entraîner une croissance des investissements publics dans ce domaine. L’enseignement technique reste un sous-secteur réduit et restreint au niveau de l’enseignement secondaire. La formation professionnelle n’a pas (encore) réussi à s’imposer comme une voie de promotion sociale. Toutefois, on peut constater que l’appui autrichien a, dans une mesure modeste, contribué à l’ensemble de mesures qui visent la réduction de la pauvreté.
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4.5.2 Renforcement de la capacité institutionnelle des partenaires, par la formation des ressources humaines appuyée par la coopération autrichienne (tdr p. 6)
Les institutions directement appuyées par le projet PP / ETP : a) CETF-BB, aujourd’hui LP-BB - Lycée professionnel Dr. Bruno Buchwieser à Ouagadougou, b) CETF Ouagadougou et c) LPB - Lycée professionnel à Bobo Dioulasso, jouent un rôle de référence pour tout le sous-secteur. Mais elles n’assument pas le rôle de « rayonner » sur toutes les institutions ou celui de servir comme conseillers des autres institutions de la même filière. Les institutions privées qui représentent 80 % de l’offre de formation ont engagé nombre de lauréats des Centres appuyés par l’Autriche et on trouve chez eux une partie des ex-boursiers PAB 1-6. A l’heure actuelle il n’existe pas de lien institutionnel entre les institutions privées et les publiques, malgré le fait que beaucoup d’enseignants du public enseignent aussi dans le privé. L’Etat burkinabé finance surtout les salaires des personnels, les bâtiments et les frais de fonctionnement pour les institutions publiques des sous-secteurs enseignement technique et formation professionnelle. La contribution autrichienne s’est focalisée sur une partie des équipements, de la matière d’œuvre, des contributions pour financer le travail sur les référentiels de formation et la formation continue des enseignants. En outre, la contribution autrichienne a servi à faciliter les stages et à améliorer les liens avec les entreprises. 4.5.3 Progrès durables vers l’équité entre les genres par la promotion des filles et
femmes (tdr. p. 6) Les filles se trouvent en position minoritaire parmi les élèves et apprenants. Cela s’explique par le choix des filières qui sont masculines surtout pour les domaines appuyés par la coopération autrichienne : mécanique, électricité, électronique et machines agricoles. En outre, la part des femmes dans le corps d’enseignants et de formateurs est extrêmement faible, ce qui réduit l’attractivité de la formation professionnelle pour les filles candidates à faire le choix. Si on élargit l’analyse aux établissements privés, on constatera avec une grande probabilité le nombre bien supérieur de filles qui suivent des formations, surtout dans les filières de services (bureautique, comptabilité, commercial, secrétariat et langues, santé et paramédical) 4.5.4 Impact à travers les normes, connaissances et langues locales (tdr p.6) Les potentiels culturels du Burkina Faso ont été mis en valeur dans l’appui au sous-secteur de la formation professionnelle. Le concept pour la formation professionnelle qui est à la base du projet PA / CEFP (par exemple : co-tutorat entre instructeurs ANPE-CEFP et « formateurs endogènes ») a bénéficié des expériences accumulées durant plus d’une décade par l’appui à l’artisanat et à la formation des apprentis selon le modèle du « nouvel apprentissage ». Ces actions ont été accompagnées par Swisscontact sur financement de la coopération suisse et allemande. La figure du «formateur endogène» ouvre le public et donne une chance aux jeunes et adolescents qui ne maîtrisent pas le français et qui ne sont jamais allés à l’école ou ont décroché à un âge précoce. Le formateur endogène est présent durant les formations et accompagne les apprenants et apprentis en langue locale. Un autre exemple est l’approche innovatrice à l’éducation de base non formelle surtout pour les filles qui ont décroché (ou ne sont jamais entrées à) l’école primaire. Cette expérience est suivie par le projet EFORD qui se sert de l’éducation en langues locales.
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4.5.5 Amélioration des interfaces avec le système d’éducation formelle et non formelle, avec le marché de travail et la promotion du secteur privé (tdr p.6)
Actuellement, l’entrée vers l’enseignement technique et professionnel se fait soit après la fin de l’enseignement primaire, soit au cours de l’enseignement secondaire. Il n’existe pas encore de passerelle d’entrée pour les enfants qui ont abandonné le Primaire. Le projet EFORD essaie d’établir une passerelle qui facilite la transition entre l’éducation de base non formelle et l’initiation à la formation professionnelle (transition CEBNF – CFPNF). Cette initiation pourrait être accompagnée par un renforcement en langues et mathématique. Le lien avec les acteurs économiques est le point le plus faible dans toutes les réalisations. Ce problème a déjà été identifié au début du premier programme partiel « formation professionnelle » 2002 - 2004. A l’époque, on a introduit les « centres de ressources » dans les écoles techniques et les centres de formation. Ces centres étaient spécifiquement chargés d’identifier des places de stage pour les élèves et apprenants et d’offrir des services pour les entreprises. Cette initiative, malgré sa pertinence évidente, n’a pas été couronnée de succès. La raison la plus importante est la non implication réelle des professionnels dont les aspirations n`ont pas été prises en compte dans le projet. En outre, des difficultés se sont produites dans la collaboration avec le GET / FC (Groupement d’enseignement technique pour la formation professionnelle continue) qui veille jalousement sur tous les liens avec les entreprises. Lors des visites, les « centres de ressources » restent fermés et peu d’activités sont en rapport avec eux. Les raisons de l’échec de cette initiative n’ont pas pu être élucidées complètement durant l’évaluation. 4.5.6 Impact de l’appui autrichien sur les groupes sociaux pauvres et défavorisés et sur
la réduction de la pauvreté (tdr p.7) On constate depuis plusieurs années un intérêt croissant des familles dans le fait d’investir plus dans l’éducation de leurs enfants. La formation professionnelle s’est créé une place dans le système éducatif et elle promet une qualification qui peut être la source d’un emploi rémunérateur. On peut espérer que la formation professionnelle puisse contribuer à terme à la résorption du goulot d’étranglement qui bloque la transition entre l’enseignement primaire et le premier cycle du Secondaire. Selon les statistiques officielles27, 83 % des élèves sortants du CM 2 et admis au CEP s’inscrivent la même année pour les études en 6ème (en 2004-05, contre 65 % en 2000-01) Toutefois, 16,8 % restent exclus faute de place (contre 34,7 % en 2001-02). Si on compare le nombre global des élèves ayant terminé le CM 2 (admis et non admis au CEP), le pourcentage des élèves qui continuent en 6ème du Secondaire est encore moindre : 58 % pour 2003-04 (le chiffre n’est pas disponible pour 2004-05) et 42,2 % pour 2001-02. La formation professionnelle, dans son sens le plus large, permet l’ouverture de nouvelles filières, surtout dans le milieu rural et artisanal, qui offrent le potentiel de la diversification économique. Toutefois, les groupes cibles vivent loin des centres de formation professionnelle et écoles rurales et l’offre de formation est souvent exclusivement théorique et en langue française. Une initiative devrait aller de pair avec une flexibilisation de l’offre : des formations modularisées et mobiles, qui se rapprochent des bénéficiaires et coûtent moins que les formations en ville. Ainsi, une partie de la population rurale pourra générer des revenus monétaires agricoles et non agricoles qui leur permettent de sortir de l’économie de subsistance (= sortie de la pauvreté).
27 Rapport de mise en oeuvre du PDDEB = Plan décennal de développement de l’éducation de base, Ministère de l’enseignement de base et de l’alphabétisation (MEBA), Secrétariat général, secrétariat permanent du PDDEB, 10ème rapport, Ouagadougou, octobre 2006, p. 56
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4.5.7 Conclusions « impact » On peut retenir deux aspects clé : l’un est la prise de conscience des parents et l’engouement réel pour l’enseignement technique et la formation professionnelle qui pourrait à terme transformer l’ETFP en un sous secteur à égal avec le secondaire général, grâce au potentiel d’obtenir un emploi qualifié et correctement rémunéré. L’autre est sa valeur déjà prouvée pour le secteur de l’artisanat, ainsi que son potentiel, encore plus grand, pour les producteurs ruraux. Toutefois, ni pour le premier, ni pour le second aspect, le pari n’est gagné et sans un effort important et soutenu de la part du Gouvernement, des acteurs économiques et de la société civile, ce basculement vers les besoins de la population et de l’économie n’aura pas lieu (financement, carte scolaire, gestion autonome et gouvernance avec participation des acteurs locaux, y compris les entreprises). Par contre, l’enseignement technique et professionnel devra encore trouver sa place en fonction des demandes et potentiels sur le marché de l’emploi (emploi par contrat de travail et auto emploi). Une partie des filières existantes ne rencontrent pas de demande (payante) sur le marché de l’emploi, exception faite de quelques filières prisées comme l’agroalimentaire (LP-B). Et finalement, tout l’ETFP devra prendre la conscience de sa vocation et raison d’être : être au service des populations et des besoins économiques, sortir de sa position d’îlot, agir et innover en quête de nouveaux marchés au lieu de se replier sur soi.
4.6 Durabilité
Définition:
Le critère de durabilité permet de déterminer si les résultats positifs du projet (au niveau de son objectif spécifique) sont susceptibles de perdurer après que les financements externes auront pris fin. Ce critère porte aussi sur l’impact à plus long terme et sur les processus plus large de développement : peut-il être durable au niveau du secteur, de la région ou du pays ?
Constats et conclusions Il n’existe pas de mécanismes de financement pour assurer la pérennité des effets opérationnels de la formation professionnelle. L’absence d’un mécanisme de réglementation et de consolidation fragilise les effets institutionnels. Cependant on note un début de structuration de l’offre d’ETFP, l’existence d’une demande soutenue de formation de qualité des enseignants et des apprenants et le développement de l’ingénierie de formation. Mais l’insuffisance d’une bonne communication, le déficit de gestion et le non-respect des engagements pris par les structures en charge des projets pèsent sur la pérennité des projets. On peut s’attendre à ce que les acquis des projets soient intégrés dans la politique nationale de formation professionnelle. Au niveau des institutions d’enseignement technique et de formation professionnelle, on peut considérer que :
1) les nouveaux programmes de formation peuvent rester valides pour une durée de cinq ans avec le besoin d’être rénovés en fonction du développement technologique ;
2) la formation que les enseignants reçoivent lors de l’introduction des nouveaux programmes devrait leur permettre de se former et d‘actualiser régulièrement leurs compétences par leur propre initiative ;
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3) la notion de la formation continue soit inscrite dans les lignes d’action des Ministères responsables, avec l’obligation de démontrer des résultats.
Les institutions souffrent encore d’un déficit financier chronique qui doit être résorbé par le budget national dans le souci d’une politique d’autonomie vis-à-vis de la coopération internationale. Les coopérations devraient servir à l’innovation et aux partenariats, mais pas à la couverture des frais récurrents de ces institutions.
5 Evaluation des thèmes transversaux La prise en compte des thèmes transversaux n’a pas produit les effets attendus. Une insuffisance dans la compréhension a parfois entraîné des effets pervers. On note une prise en compte insuffisante du genre au niveau de la formation des enseignants et une couverture inégale du territoire par les projets, sauf pour la CAFP qui fournit des efforts en matière de couverture du territoire et de prise en compte des filières à forte prédominance féminine. En ce qui concerne le VIH / SIDA et l’environnement, des activités ont été menées, mais demandent à être orientées vers une stratégie d’intégration transversale, de même que pour le genre. 5.1 Genre La part des filles dans les effectifs des élèves de l‘enseignement secondaire technique et des apprenants en formation professionnelle est encore faible, avec une participation comprise entre 10 % et 20 %. Le pourcentage de femmes dans le corps des directeurs, enseignants et formateurs est lui aussi très faible. Il y a donc un manque de femmes enseignantes alors qu’elles pourraient servir de modèle de rôle pour les filles et les éventuelles nouvelles candidates à l’ETFP. Dans le cadre du projet PP / ETP, la mise en œuvre de la stratégie de prise en compte du genre a parfois été discriminatoire. Au LP-BB, l’appui alimentaire et l’appui pédagogique aux filles n’ont pas pris en compte les besoins réels en appui pédagogique (tutorat, exemple : une fille ayant 17 sur 20 points dans une matière spécifique recevait un appui pédagogique dans cette même matière, tandis qu’un garçon ayant 5 sur 20 points était exclu). Le soutien alimentaire aux filles pauvres a laissé de côté les garçons en difficulté, élèves dans les mêmes classes, ce qui a produit des frictions au sein de la communauté des élèves. Très peu de femmes bénéficient des bourses du programme d’appui aux études des futurs enseignants techniques depuis son démarrage jusqu’à aujourd’hui (PAB 1 – 8). En ce qui concerne la CAFP, la prise en compte des femmes a été importante tant au niveau des programmes développés qu’au niveau du perfectionnement des artisans et de la formation des formateurs. On peut encore noter le projet de formation de femmes artisanes appuyée par le FAFPA qui a bénéficié d’un financement spécial par la coopération autrichienne.
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5.2 Environnement Les nouveaux programmes contiennent des modules dédiés à l’environnement (PP / ETP, PA / CEFP, CAFP). Le projet PP / ETP a consacré une partie de son budget à l’embellissement des espaces et à l’amélioration de la salubrité des écoles techniques, surtout du LPB et du LP-BB. On note un plan de nettoyage régulier et la plantation d’arbres pour embellir leur cadre de vie. 5.3 Economie sociale
Les projets appuient des institutions éducatives qui forment les élèves dans la vie en collectif et dans le travail en groupe. L’enseignement technique et la formation professionnelle favorisent le travail en groupe. Les Centres de ressources qui doivent développer des offres de services génératrices de revenus, constituent des actions qui s’insèrent dans le concept de l’économie sociale. L’insertion des écoles techniques secondaires et des centres de formation professionnelle dans leur environnement économique et social se trouve encore au stade embryonnaire. Toute la communauté scolaire devrait s’ouvrir à la population locale, organisant des journées “portes ouvertes” (par exemple à la fin de l’année scolaire 2007-2008). La vie démocratique au sein des écoles techniques et des centres de formation professionnelle devrait permettre que les élèves développent la capacité de participation active dans la société. 5.4 Droits des enfants L’enseignement technique secondaire et la formation professionnelle protègent les enfants et adolescents contre le travail précoce. L’accès des élèves aux soins de base paraît assuré là où l’école technique ou le centre de formation professionnelle se trouve à proximité d’un centre de santé ou d’un hôpital. 5.5 VIH / SIDA, santé reproductive et droits sexuels Les élèves interviewés ont tous été informés sur les risques des maladies sexuellement transmissibles et du SIDA. Mais ils n’ont pas témoigné sur l’existence éventuelle de « clubs de jeunes contre le SIDA ». Pourtant, dans aucune des écoles visitées, la direction ne possède une stratégie de protection contre le SIDA. On prend comme prétexte que les campagnes médiatiques d’information sur le SIDA sont suffisantes. Les activités dans le cadre de la lutte contre le VIH / SIDA ont été bien exécutées dans les 3 établissements LPB, LP-BB et CETF, telles que la sensibilisation, des séances de dépistage, des jeux de concours par classe, donnant une recompense morale à la classe ayant présenté le meilleur sketch.
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6 Evaluation selon les critères HARMO 6.1 Harmonisation Les bailleurs engagés dans le domaine de la formation professionnelle canalisent leur aide encore selon des procédures spécifiques à chaque bailleur. Ils utilisent mutuellement leurs analyses, mais ils ne réalisent pas encore des missions conjointes sur le terrain. Les partenaires techniques et financiers se rencontrent régulièrement et coordonnent leurs actions.28 Le principal cadre de concertation est le « Cadre de Concertation sur l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle » (CCETFP) dont l’Autriche est chef de file. L’organisation du dialogue des partenaires techniques et financiers avec le Gouvernement a permis à un groupe restreint d’émerger (Autriche, Banque Mondiale, Danemark, Luxembourg et Pays Bas), intéressé par le processus «approche programme» dans le cadre d’une politique nationale de la formation professionnelle. Ce processus sera formalisé par un plan pluriannuel. 6.2 Alignement (tdr p.4) La plupart des projets appuyés par la coopération autrichienne sont inscrits dans le budget national, mais en tant qu’apport externe dédié à une action spécifique. Les appels d’offres pour équipements ont eu lieu selon les procédures du bailleur de fonds. Durant l’exercice d’évaluation, les experts n’ont constaté aucun lien avec d’autres stratégies nationales, régionales et locales (cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, plan de développement local, programme d’investissement sectoriel, plan de développement du secteur formation). Il apparaît que les administrations contribuent aux projets, plutôt que les projets contribuent à la réalisation des plans (réalistes, concertés) de l’autorité publique. Pour l’avenir, il sera indispensable d’articuler les actions du programme d’appui à la formation professionnelle aux plans de développement local et au processus de décentralisation, par exemple par la mise en place de conseils provinciaux – régionaux multi - partenaires pour l’enseignement technique et la formation professionnelle, avec la participation des Chambres de commerce et des métiers et les fédérations d’artisans. 6.3 Gestion axée sur les résultats L’existence de « cadres d’évaluation des performances » permet d’évaluer conjointement les progrès réalisés concernant : a) les stratégies nationales de développement et b) les programmes sectoriels. On devra attendre le brouillon du document de stratégie sectorielle « formation professionnelle » afin de pouvoir apprécier la faisabilité de cette approche, probablement à moyen terme. Dans le sous-secteur de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, il n’existe pas encore un “result oriented framework” ou cadre orienté sur les résultats.
28 Source: Comité sectoriel formation professionnelle, procès-verbal du 4 mai 2006, Bilan de mise en œuvre 2005 du Programme Partiel de la Coopération austro-burkinabé Formation Professionnelle 2005-2007. Document adopté aux consultations bilatérales, p. 5
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Le MESSRS, le MJE et le MEBA devraient définir les objectifs quantitatifs pour les différents sous-secteurs de l’enseignement technique et de la formation professionnelle en fonction du niveau de qualité souhaité. Si on veut augmenter rapidement les effectifs, par exemple les doubler sur une période de 5 ans, cela engendre le risque de perte de qualité dans une phase d’implantation des nouveaux programmes et d’une action concentrée sur la formation continue des enseignants. Le MESSRS devrait se concerter avec le MJE, le MEBA, le Ministère de l’agriculture et le Ministère du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat (MCPEA) pour rationnaliser les investissements ainsi que les subventions destinées au fonctionnement des écoles techniques et des centres de formation, étant donné qu’ils forment pour le même marché de l’emploi dans les mêmes filières techniques. 6.4 Responsabilité mutuelle La communication entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers n’a pas encore atteint le niveau suffisant pour fixer les critères et règles afin de définir la responsabilité mutuelle dans le domaine de l’ETFP. En outre, les pays donateurs pourront accepter de réaliser des évaluations mutuelles, relatives aux engagements qui seront souscrits quant à l’efficacité de l’aide. Le critère de la « responsabilité mutuelle » devra être inscrit aux règles d’action entre le gouvernement et les partenaires techniques et financiers au plan international. 6.5 Appropriation (tdr p.4) Le Burkina Faso possède plusieurs stratégies pour le large domaine de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, élaborées par plusieurs ministères, dont MESSRS, MJE et MEBA, qui ne sont pas encore intégrées. Les acteurs économiques n’ont pas participé à l’élaboration de ces documents. Les bailleurs engagés dans le domaine de la formation professionnelle attendent avec impatience la finalisation du document de stratégie sectorielle qui incorpore les prises de position des différents ministères. Les projets ont été compris comme des appuis en construction, équipement, matière d’œuvre, formations pour personnels d’encadrement et enseignants et des financements pour le travail sur les référentiels de formation. Les responsables dans les ministères voyaient les projets comme des actions qui se passent loin de leur sphère d’influence. Les dirigeants et enseignants dans les institutions n’ont pas eu la vision que ces projets permettent de repositionner leurs institutions sur un marché de l’offre et de la demande de formation professionnelle, qui devient plus concurrentiel, même au niveau régional (sous-région entre le Sénégal et le Bénin). L’appropriation par les acteurs économiques a été inexistante ou même négative (dans le cas des associations d’artisans de Bobo Dioulasso, confusion sur le statut d’institutions de propriété et de vocation de service public). Les Ministères partenaires s’approprient pleinement les services et produits des projets individuels, mais chacun pour son compte. Cependant, on n’observe pas encore une vision de politique sectorielle pour le pays et une insertion de l’enseignement technique et de la formation professionnelle dans les stratégies multi sectorielles qui visent la diversification et la croissance économique, ce qui favoriserait la création d’emploi. Même la projection présidentielle de créer 4 nouveaux Lycées professionnels (MESSRS) et 13 Centres de formation professionnelle (MJE / ANPE) n’est pas clairement liée à des plans parallèles de décentralisation et de développement régional. Ces plans devraient contenir des incitations aux investissements dans l’agriculture (maraîchage, fruitiers, plantes médicinales et de bio
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esthétique), pisciculture et l’élevage, les industries de transformation et les services correspondants. Les trois Ministères de tutelle (MESSRS, MJE et MEBA) participent aux séances des Comités de pilotage, mais ils n’agissent pas encore comme représentants d’une seule autorité gouvernementale mais plutôt comme exécuteurs de projet. S’ils avaient compris et apprécié leur rôle comme institutions de tutelle qui n’exécutent pas sur le terrain, une « solidarité » aurait pu se développer entre la coopération internationale – ici la coopération autrichienne - d’un côté et les ministères de tutelle burkinabé de l’autre. Ainsi le présent exercice d’évaluation aurait pu se réaliser comme une action conjointe dans le seul et même intérêt d’apprécier les qualités des expériences sur le terrain et au niveau intermédiaire (ou niveau « méso » : formation de formateurs, développement des programmes et des critères et contenus pour la certification et l’accréditation – voir le chapitre 3.2 ci-dessus).
7 Conclusions et recommandations
7.1 Conclusions Pour la coopération autrichienne, plusieurs questions-clé se posent et attendent une solution 29:
1) Y a-t-il une chance de garder les enseignants techniques et formateurs formés dans le cadre des projets PAB 1 – 7, qui ont passé une partie de leur formation à l’étranger (Autriche, France, Côte d’Ivoire, Maroc, Sénégal) sur leurs postes de travail ? Comment pourrait-on récupérer ceux et celles qui ont quitté l’ETFP ?
2) Comment peut-on motiver ce groupe de personnes pour qu’elles restent disponibles pour le domaine de la formation professionnelle ? Par quel biais pourrait-on regrouper les individus expérimentés et motivés dans un ensemble actif et efficace ?
3) Comment peut-on faire sortir le développement des curricula de l’impasse et les transformer en un instrument vivant que les enseignants techniques expérimentés peuvent appliquer (formation modulaire initiale et continue, adaptation de modules existants au lieu de les réinventer chaque fois de nouveau, dotation et utilisation de plusieurs centres de ressources et de documentation)?
4) Peut-on attendre d’un nouveau « programme sectoriel d’appui à la formation professionnelle »qu’il apporte des améliorations sur le terrain ? Quelles sont les approches et méthodes qui permettent le mieux de rendre service à un nombre croissant de bénéficiaires (les populations pauvres dans les petites villes, zones rurales, mécanismes de démultiplication, partenariats, indicateurs d’avancement et de succès) ?
Les conclusions de la mission d’évaluation sont structurées selon les critères d’évaluation standard : pertinence, efficacité, impact et cohérence. Les constats dans les chapitres précédents concernant les critères d’efficience et de viabilité ne sont pas repris, parce qu’ils sont considérés comme moins importants pour la formulation des recommandations.
29 Ces questions clé apparaissent pour la première fois au chapitre 3.2. Elles sont reprises ici pour souligner leur importance pour toute considération quant aux modes de coopération qui seront à préconiser à l’avenir.
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7.1.1 Pertinence (chapitre 4.1) a) Programme partiel, politique sectorielle ETFP et le contexte économique et social
Le programme partiel « formation professionnelle » concorde avec les priorités des stratégies et programmes ministériels et (sous) sectoriels. Les projets évalués s’intègrent dans les orientations sectorielles en matière d’enseignement technique et de formation professionnelle (ETFP). Les différents projets sont pertinents tant au niveau des bénéficiaires (apprenants, élèves, organisations professionnelles des artisans, et les laissés pour compte du système formel), qu’au niveau de l’importance du système d’ETFP. La pertinence des projets est avérée en matière d’ETFP, cependant elle est moins évidente au regard de l’ensemble des composantes de l’économie du pays, qui ne se réduisent pas au système d’ETFP. Le Burkina est un pays essentiellement agricole, et le volet agricole n’est pas pris en compte au niveau du programme. Les stratégies et programmes ministériels visent surtout une expansion quantitative et cloisonnée dans les sous secteurs parallèles (l’enseignement technique et professionnel / MESSRS - la formation professionnelle / MJE - l’éducation de base et l’initiation à la formation professionnelle / MEBA), au lieu de se doter d’abord des instruments qui permettent de répondre, par bassin d’emploi, à la demande économique et sociale, par la mise à disposition des écoles techniques et professionnelles, des centres de formation (publics, privés), ainsi que d’autres modes de formation selon les conditions locales sous le critère du service aux besoins et intérêts des bénéficiaires. Ainsi les investissements se réaliseraient parfois dans une filière (e.g. enseignement technique – MESSRS), parfois dans une autre (formation professionnelle – MJE), selon les avantages comparatifs de l’une ou de l’autre filière et institution. Il conviendrait alors de créer, à terme, de structures de concertation locale par bassin d’emploi, laissant aux Ministères de tutelle les tâches de supervision et de contrôle, de propriété et de financement, déléguant aux niveaux opérationnels l’espace d’autonomie requis pour gérer l’offre multi modale (enseignement technique / formation professionnelle initiale et continue / éducation de base et formation non formelle / formations longues et courtes, parfois dans les mêmes établissements) selon la demande dans le bassin d’emploi concerné. Les Ministères partenaires s’approprient pleinement les services et produits des projets individuels, mais chacun pour son compte. Cependant, on n’observe pas encore une vision de politique sectorielle pour le pays et une insertion de l’enseignement technique et de la formation professionnelle dans les stratégies multi sectorielles qui visent la diversification et la croissance économique, ce qui favoriserait la création d’emplois et un positionnement plus clair du pays sur le plan sous régional (Afrique d’Ouest) et global. Même la projection présidentielle de créer 4 nouveaux Lycées professionnels (MESSRS) et 13 Centres de formation professionnelle (MJE / ANPE) n’est pas clairement liée à des plans parallèles de décentralisation et de développement régional. Ces plans devraient contenir des incitants pour les investissements dans l’agriculture (maraîchage, fruitiers, plantes médicinales et de bio esthétique), la pisciculture et l’élevage, les métiers et industries de transformation et les services correspondants.
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b) Sous financement et insuffisance de couverture On peut fortement douter de la suffisance des ressources allouées à l’enseignement technique et à la formation professionnelle. L’offre actuelle est très loin de satisfaire la demande sociale et économique de formation au Burkina Faso. Etant donné que les ¾ de la population vivent encore en zone rurale et vu le fait que l’offre d’enseignement technique et la formation professionnelle est fortement concentrée dans les deux grandes villes Ouagadougou et Bobo Dioulasso, on peut seulement constater que le dispositif national de formation professionnelle n’atteint pas ou très marginalement la majorité de la population. En outre, le dispositif national est disparate et il n’existe que très peu de liens institutionnels entre les différentes filières ni des passerelles de transition pour les élèves, les apprenants, les adolescents et les adultes. La formulation d’une politique nationale pour le grand domaine de la formation professionnelle sera un pas en avant important et nécessaire, mais elle ne résoudra pas immédiatement les problèmes du sous financement chronique de ce vaste domaine qui compte aujourd’hui 11 établissements publics sur un total de 84, alors un pourcentage de 13,1 %. Toute politique et stratégie sectorielle devra prendre en compte l’important secteur privé d’offre de formation professionnelle. c) Pilotage du système, approche programme
Le défi du nouveau programme austro burkinabé qui se profile à l’horizon est de parvenir à créer une dynamique de pilotage interministériel de la formation professionnelle, à faire émerger un leadership burkinabé dans ce domaine et à mettre en place des mécanismes de concertation avec les acteurs économiques et professionnels. Le choix de l'approche programme favorise une gestion plus efficace des différentes priorités et sous secteurs, voire une plus grande synergie entre eux, synergie qui pourrait être nettement meilleure, si une structure organisationnelle mieux adaptée aux besoins du programme était définie de façon consensuelle, en vue de pouvoir mutualiser les pratiques et rechercher des synergies pour la mise en place d’un véritable système national d’ETFP. 7.1.2 Efficacité (chapitre 4.3) a) Renforcement des capacités institutionnelles
Sur le plan institutionnel, l’ensemble des projets a contribué au renforcement des capacités techniques et institutionnelles des différentes structures ministérielles, en enrichissant leur expérience professionnelle, à travers une participation active à la réalisation de nouvelles activités ainsi que par des voyages d'étude. Les projets ont conduit au renforcement des compétences de l’administration des établissements et à la mise en place du Certificat de qualification professionnelle (CQP - filière de formation professionnelle non formelle). En outre, une politique nationale d’apprentissage a démarré à travers les réalisations de la CAFP (Cellule d’appui à la formation professionnelle). b) Apprentissage et artisanat (micro et petites entreprises) cette partie ci-dessous est aussi reprise à l’identique de paragraphes précédents
L’apprentissage est bien apprécié au niveau des associations professionnelles d’artisans, consécutif à l’appui depuis plus d’une dizaine d’années par la CAFP, Swisscontact, le projet
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PERCOMM de la coopération autrichienne, ainsi que le bureau des artisans appuyé par la coopération française. Le Ministère de la jeunesse et l’emploi (MJE) a statué sur la réglementation concernant la certification des qualifications professionnelles (CQP). Par contre, il n’existe pas encore de réglementation quant à l’utilisation des programmes de formation dans tous les centres de formation. Les organisations compétentes telles que le FAFPA et la CAFP, sont débordées de demandes de formation de la part des artisans et artisanes. La demande en produits et services est en croissance et la performance d’une partie des entreprises s’est accrue. Lors des foires commerciales, on constate la conclusion d’importants marchés, et le village artisanal se positionne comme une vitrine de la qualité et créativité d’une partie des artisans. L’appui à l’ouverture de nouveaux centres de formation en dehors des grandes villes, telles que Dédougou et Banfora (PA / CEFP-Bobo), mais même dans les chefs-lieux de province, offre des nouvelles perspectives sous condition d’installer des modes adaptés de gestion et de formation.
c) Politique nationale et cadre légal La politique nationale est en train d’être formulée30, mais on devrait faire l’effort d’une concertation avec les secteurs économiques et d’une consultation nationale, afin de pouvoir identifier les lignes d’action vers une plus grande couverture de l’offre dans les provinces, mise en correspondance avec les besoins et les potentiels économiques. Le cadre légal devrait être adapté une fois l’orientation stratégique largement discutée et retenue. Dans d’autres contextes il s’est avéré que des textes légaux approuvés à la hâte ou trop tôt risquent de bloquer le développement. Mieux vaut laisser un espace pour l’expérimentation sous supervision et suivi par « les pairs » (aussi provenant des pays voisins tels que le Mali et le Bénin31), afin d’apprendre et d’expérimenter avant de légiférer. d) Gestion des établissements On constate l’opportunité d’une autonomie des institutions (publiques) d’enseignement technique et de formation professionnelle dans le processus de décentralisation, accompagnée d’une gestion participative ouverte aux partenaires locaux. Ceci s’avérerait bénéfique tant pour les gestionnaires et les enseignants que pour les partenaires (Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture, associations d’artisans, future Chambre des Métiers, Associations des parents d’élèves, représentants du personnel enseignant et des élèves). Des exemples intéressants à ce sujet existent dans les pays voisins (Bénin et Mali).32 La gestion des établissements reste un domaine prioritaire, mais il est extrêmement sensible. Dans l’intérêt de la durabilité des acquis pour les bénéficiaires (risque de perte des équipements, sous-utilisation des enseignants techniques concentrés dans les deux grandes villes, pénurie d’enseignants dans le reste du pays), chaque action future doit se pencher sur le dossier de la gestion autonome.
30 Voir le nouveau document de « politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels » qui vient de paraître : 2ème draft, Commission technique, MESSRS, mars 2008 31 Dans d’autres pays, on le « peer review » par des équipes d’administrateurs, directeurs et enseignants provenant du secteur privé et des pays voisins, s’est avéré bénéfique. 32 Plusieurs dirigeants et professionnels du domaine de la formation professionnelle ont participé récemment à des visites d’études à ces deux pays voisins.
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L’«autonomie» administrative et financière ne peut pas signifier un « laisser faire » généralisé, mais elle requiert des comportements professionnels et transparents au-dessus de tout soupçon. Les équipes d’encadrement doivent jouer un rôle de modèle vis-à-vis l’ensemble des personnels dirigeants, enseignants et administratifs, mais aussi vis-à-vis les élèves (= les bénéficiaires), leurs parents et les partenaires économiques. Sinon tout investissement risque d’être perdu. e) Partenariat local avec les acteurs économiques La question du partenariat local avec les acteurs économiques n’est pas encore résolue. La collaboration entre les différents Ministères en charge, entre les autorités et la société civile et entre les autorités et les acteurs économiques n’est pas encore rodée. Ceci met en doute les grands investissements qui ont été réalisés depuis une vingtaine d’années et bloque leur dissémination vers d’autres groupes d’utilisateurs et de bénéficiaires. 7.1.3 Impact (chapitre 4.5) L’appui concentré de la part de la coopération autrichienne à l’enseignement technique et la formation professionnelle a déjà produit un impact visible, dans deux aspects clé : l’un est la prise de conscience des parents et l’engouement réel pour l’enseignement technique et la formation professionnelle qui pourrait à terme transformer l’ETFP en un sous secteur à égal avec le secondaire général, grâce au potentiel d’obtenir un emploi qualifié et correctement rémunéré. L’autre est sa valeur déjà prouvée pour le secteur de l’artisanat, ainsi que son potentiel, encore plus grand, pour les producteurs ruraux. Toutefois, ni pour le premier, ni pour le second aspect, le pari n’est gagné et sans un effort important et soutenu de la part du Gouvernement, des acteurs économiques et de la société civile, ce basculement vers les besoins de la population et de l’économie n’aura pas lieu (financement, carte scolaire, gestion autonome et gouvernance avec participation des acteurs locaux, y compris les entreprises). 7.1.4 Cohérence (chapitre 4.4) Au sein même de la coopération autrichienne la cohérence entre les différents programmes sectoriels n’est pas encore convaincante. Les synergies entre les trois secteurs « formation professionnelle », « développement rural » et « artisanat, micro- et petites entreprises » sont ponctuelles. Elles sont portées par des individus, les 3 responsables des programmes partiels, qui concourent à la recherche de synergie. Toutefois, on constate des synergies « bipolaires » de caractère structurel entre formation professionnelle et appui à l’artisanat, dans le domaine de l’apprentissage et du perfectionnement professionnel des artisans. Un potentiel de synergie existe aussi dans le domaine du développement rural, surtout dans l’identification de filières qui permettent la génération de revenus grâce à des formations spécialisées et aux technologies appropriées mises à disposition par l’artisanat.
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7.2 Recommandations 7.2.1 Réflexions relatives au futur programme « formation professionnelle » appuyé
par la coopération autrichienne
a) Approche programme L’émergence d’une politique nationale « enseignement technique et formation professionnelle » plaide pour une orientation vers l’approche programme, en permettant des appuis spécifiques à des actions innovatrices sur le terrain (telles que EFORD, des actions pilote visant l’autonomie des établissements, la participation des acteurs économiques à la gestion et la mixité des modes de formation, des actions de formation flexibles dans le milieu rural etc.). La participation étroite de quelques représentants des acteurs économiques qui sont respectés, motivés et créatifs, paraît essentielle pour tout avancement vers une approche programme. (voir ci-dessus le chapitre 4.3.9) Un programme sectoriel formulé au niveau national ne sera pas exécutable, tant que les différents Ministères de tutelle et les partenaires économiques n’auront pas fixé ses lignes directrices et sa mise en œuvre, non seulement au niveau national, mais surtout sur le terrain. Sans réalisation (couverture, innovation, service réel aux bénéficiaires finaux, gestion participative) sur le terrain, un « Programme sectoriel » resterait une coquille vide. (voir ci-dessus le chapitre 4.3.3) Une « approche programme » n’est pas automatiquement plus simple qu’une « approche projet ». Ce serait une erreur de taille. Si on veut soutenir des innovations et des changements sur le terrain, il faut y arriver (= agir sur le terrain !). Et pour cela, on doit passer par les créneaux les plus appropriés. L’opportunité de l’un et de l’autre, les avantages et désavantages des choix et les modalités d’action, doivent être largement discutés. L’exécutant peut être différent d’une région à l’autre. (même référence) Une fois le mécanisme de gestion retenu, l’ « approche programme » peut développer ses atouts : articuler les interventions de plusieurs bailleurs, surmonter le cloisonnement entre les différentes filières, articulation entre institutions publiques appartenant à plusieurs Ministères et institutions privées, collaborations multiples entre institutions de formation et entreprises etc. Mais rien n’est automatique dans ce domaine, et payer dans le budget national (= appui budgétaire sans une préparation sérieuse durant une période de 3- 5 ans ou plus) risque ne rien changer, parce que le besoin de coordination et de bonne gestion sur le terrain reste sans réponse. (même référence) b) Gestion d’un futur programme Il n’est pas possible de se décider soit pour la centralisation soit pour la décentralisation des actions. Dans un futur programme d’appui, on aura besoin d’un côté de plus de centralisation = une structure d’exécution nationale dotée d’un organe de supervision (qui peut s’appeler Comité de pilotage pour tout le programme) et d’autre côté plus de décentralisation, afin de pouvoir agir d’une manière flexible et efficace sur le terrain. On peut prévoir qu’un programme s’articulera dans plusieurs composantes (formation formelle / formation non formelle artisanat et rurale / éducation de base et formation initiale non formelle, pilotage du système etc.) qui chacune devrait posséder sa propre cellule
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d’exécution le plus rapprochée que possible = au niveau national, régional ou local, selon l’ampleur de couverture de cette composante. Pour les actions sur le terrain, la cellule d’exécution peut être attachée a) au gouvernement régional ou provincial, b) à la mairie urbaine, c) à une structure déconcentrée d’un Ministère national, d) à une entité associative (ONG, association sans but lucratif), e) à un bureau d’études bien implanté. La variation dans les structures d’exécution appuiera le pluralisme et permettra de bénéficier des avantages comparatifs de l’un et de l’autre mode d’organisation. Cette méthode d’action donnera alors lieu à une certaine concurrence et elle servira à promouvoir la qualité des opérations (indicateurs de suivi), l’orientation des actions vers les résultats et la dissémination des bonnes pratiques et des expériences réussies. Voir ci-dessus le chapitre 4.2.2 c) Synergies entre les 3 programmes partiels de la coopération austro-burkinabé Pour l’avenir il sera indispensable d’articuler les actions du programme d’appui à la formation professionnelle (et des autres programmes partiels) aux plans de développement local et au processus de décentralisation, par exemple par la mise en place de conseils régionaux et / ou provinciaux multi - partenaires pour l’enseignement technique et la formation professionnelle, avec la participation des chambres de commerce et des métiers et les fédérations d’artisans. En même temps, les trois programmes sectoriels « formation professionnelle », « développement rural durable » et « artisanat, micro et petite entreprise » pourront s’articuler selon des points de concentration géographique et suivant la logique des chaînes de valeur ajoutée pour favoriser l’innovation et la génération de revenus pour les producteurs ruraux et artisanaux. 7.2.2 Les actions proposées 1) Suivre l’approche sectorielle, en cherchant des synergies avec les deux autres domaines
appuyés par la coopération autrichienne : 1) artisanat, micro et petite entreprise et 2) développement rural durable, par ce qu’ils sont des clients directs (entre beaucoup d’autres) des actions de formation et ils possèdent un potentiel considérable d’insertion au travail (conclusion 7.1.2 cohérence). Appuyer, par l’action conjointe de deux ou trois secteurs, la mise en place et l’expérimentation d’un dispositif de formation au niveau régional, articulé au développement rural et à l’artisanat
2) Programmer un nouveau programme de coopération qui incorpore les trois secteurs
formation professionnelle, artisanat, micro- et petite entreprise et développement rural durable ; articuler le niveau national et le niveau local, en allant de pair avec le processus de décentralisation, réaliser des actions au niveau local et régional, capitaliser les expériences au niveau national.
3) Appuyer l’orientation des actions de formation vers les producteurs ruraux spécialisés et
les artisans, en facilitant la prise en charge par leurs organisations, par une gestion conjointe formation-artisanat-producteurs ruraux ou par une ouverture du dispositif de formation au niveau régional et local vers les producteurs ruraux et les artisans. Lancer des actions pilote dans les régions de concentration de la coopération autrichienne.
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4) Action complémentaire et conjointe avec les autres partenaires techniques et financiers (France, Danemark, Luxembourg, Taiwan, Suisse - par exemple avec la coopération suisse sur la CAFP). Participation à la formulation de la politique nationale pour l’ensemble du domaine de la formation professionnelle et à sa discussion au niveau national (processus de consultation ouverte). Négociation directe avec la coopération luxembourgeoise et le Ministère des affaires étrangères du Grand-duché de Luxembourg pour régler la transition, si la coopération luxembourgeoise veut s’engager dans les mêmes institutions et établissements que la coopération autrichienne a appuyés jusqu’à présent.
5) Mettre en valeur l’expertise accumulée à travers 37 ans de coopération austro-burkinabé et
rassembler les ex-boursiers du programme PAB33 pour constituer le noyau d’une équipe nationale de conseil à la formation professionnelle. La coopération autrichienne pourra offrir un appui en forme d’un petit secrétariat pour les ex alumni de la coopération autrichienne au BuCo (conclusion 7.1.2 « impact »).
6) Appuyer la création d’une équipe nationale de conseil à la formation professionnelle en
forme de réseau. Cette équipe nationale sera un « vivier d’experts » qui se compose de professionnels possédant a) une expertise spécifique dans le domaine de la formation professionnelle et l’emploi, b) une vue d’ensemble et c) une bonne capacité opérationnelle. L’équipe sera ouverte et ses membres seront engagés selon les besoins et des termes de référence spécifiques, pour des missions long terme ou court terme, sous différents statuts : fonctionnaire, contractuel, consultant. Ce réseau d’expertise pourrait être animé par un secrétariat attaché à la CAFP (base de données avec cv et domaines professionnels).
7) Appuyer l’action autonome des institutions d’enseignement technique et de formation
professionnelle (conclusion 7.1.2 b « efficacité »), par le biais d’un fonds de projets qui serait ouvert à des applications provenant de « tandems » d’établissements publics et privés d’enseignement technique et de formation professionnelle (chaque fois au moins un établissement public et un établissement privé), dans l’intérêt de rapprocher les institutions de formation à la demande. Ce fonds soutiendrait : a. l’installation d’outils de gestion modernes et la formation des équipes dirigeantes b. l’instauration de conseils de gestion intégrant des représentants des acteurs
économiques et sociaux c. l’animation des Centres de ressources et leur dotation en matériel didactique servant à
l’auto formation des enseignants et élèves d. l’expérimentation dans la prestation de services pour des utilisateurs externes, sous
forme de projets préparés et exécutés par des équipes de dirigeants, enseignants et élèves (éléments : étude de marché, plan d’affaires, chronogramme de mise en œuvre, exécution et contrôle financier)
e. la constitution de partenariats entre établissements privés et publics sur base d’une convention retenant les objectifs, obligations et bénéfices pour les deux côtés
f. l’innovation de leurs méthodes d’interaction avec les entreprises34 8) Appuyer la suite de la CAFP, cofinancement avec le MJE qui devra en assumer une partie
croissante du budget, et d’autres bailleurs intéressés (Suisse etc.) 9) Soutenir la suite du projet EFORD au-delà de sa date limite en octobre 2008 et appuyer
son élargissement vers d’autres régions frontalières du Burkina Faso, par l’apprentissage 33 199 personnes au total entre 1988 et 2008 34 Cette proposition implique une validation et éventuelle transformation du GET / FP.
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et l’action conjointe des administrations régionales et de leurs partenaires de la société civile (composante du futur programme)
10) Promouvoir des actions sur le terrain qui sont novatrices et apportent de véritables
améliorations pour les bénéficiaires moins ciblés, même sous l’approche programme 11) Parmi les actions innovantes, on doit songer à une approche en faveur des filles et femmes
jusqu’à maintenant peu concernées, ainsi qu’à l’intégration de l’aspect genre dans le nouveau programme partiel formation professionnelle (filières de formation, modes de formation, femmes enseignantes et formatrices comme modèle d’identification pour les filles, productrices rurales)
12) Appuyer la réalisation d’une étude sur les carrières a) des ex enseignants et formateurs
formés avec l’appui de la coopération autrichienne et b) des lauréats des établissements appuyés (« Tracer study »). Cette étude donnerait des informations sur les emplois actuels des ex-PAB et autres professionnels formés ainsi que sur l’origine sociale et le parcours professionnel des lauréats de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. Pour contenir les coûts d’une telle étude, on pourrait recourir au mode « journée portes ouvertes », inviter les ex enseignants, formateurs, élèves et apprenants par la radio et la télévision locale et les consulter sur place. Lors de leur passage à l’institution, ils pourraient remplir un questionnaire, manifester leurs expériences et donner une appréciation sur la qualité de la formation reçue. En même temps, ils pourraient s’inscrire soit à l’association des anciens de l’établissement spécifique, soit au réseau de conseil « formation professionnelle ».
13) Contribuer à la résorption du goulot d’étranglement du système éducatif à l’issue de
l’enseignement primaire, accompagnement des élèves et candidats par une orientation de leur parcours éducatif et de leur choix professionnel
14) Appuyer la formation d’un Conseil national de la formation professionnelle avec la
participation active du secteur économique (entreprises, fédérations d’artisans, associations de producteurs ruraux et coopératives, ministères du gouvernement et représentants de l’offre de formation). A terme, ce Conseil pourrait assumer le pilotage du système de formation professionnelle, mais il devrait trouver sa place et convaincre les différents ministères du gouvernement, par ses conseils utiles et son action tempérée et pluraliste.
15) Consultation des acteurs économiques et sociaux et de la population, dans les provinces
du pays et dans la capitale, sur la stratégie nationale d’enseignement technique et de formation professionnelle, sur base du nouveau document « Politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
Note : Il est possible que les moyens requis pour répondre aux recommandations 5) – 8) dépassent la limite des ressources que la coopération autrichienne pourra mettre à disposition. Il est donc impératif tant pour le gouvernement que pour la coopération autrichienne d’intéresser d’autres bailleurs d’entrer ou de revenir dans le domaine de la formation professionnelle. Ce domaine constitue, ensemble avec l’appui aux investissements et aux micro-, petites et moyennes entreprises, une condition préalable, voire un accompagnement indispensable pour un décollage de l’économie (le Burkina Faso comme « pays émergent ») sur une base plus
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large qui mobiliserait à la fois les populations rurales et urbaines dans leur propre intérêt et dans l’intérêt du pays. 7.2.3 Le mode de gestion proposé 1) La coopération autrichienne devra procéder à l’élaboration d’un programme partiel
formation professionnelle dans le cadre du programme de coopération austro-burkinabé pour la période 2008-2013, en appui à la mise en œuvre de la nouvelle « politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels ».
2) Les champs d’action seront identifiés en concertation avec les partenaires burkinabé et
soumis à une validation par un groupe d’experts et suivi d’une mission de formulation qui élaborera une étude de faisabilité sur base de l’option retenue. Les autres bailleurs de fonds seront invités à partager le processus de préparation et d’entrer dans le programme.
3) La structure de gestion devra comporter une cellule de gestion attachée au Ministère
désigné comme chef de file35 et composée d’un Directeur d’intervention national et d’un expert international chargé de la cogestion.
4) Un Comité de pilotage ou une « Structure mixte de concertation locale »36 surveillera les
actions du programme. Ce comité réunira, outre les représentants du Ministère de l’économie et des finances comme l’autorité gouvernementale qui coordonne les appuis par la coopération internationale, des représentants des Ministères en charge de l’éducation (MESSRS, MEBA), du MJE et des Ministères en charge de l’agriculture et de l’artisanat, des principales organisations du secteur privé (telles que la CCI/BF, la FeNaBF et la nouvelle Chambre des métiers) ainsi que deux représentants des travailleurs. Les décisions seront prises par consensus sans possibilité de majoration de la partie burkinabé sur la partie autrichienne ou vice versa. En cas de désaccord, le Premier Ministre ou son représentant exprimera la position burkinabé et la coopération autrichienne ADA la position autrichienne. Le Comité de pilotage sera, tel que le programme, ouvert à d’autres partenaires techniques et financiers.
5) Sur le terrain, chaque volet aura sa propre structure de gestion et de suivi évaluation (une
administration publique au niveau régional – provincial - municipal, une institution d’enseignement technique et de formation professionnelle, une ONG ou un bureau d’études ou une association d’artisans. Le choix se fera sur la base d’une validation des options selon les critères d’efficience et d’efficacité.
6) La cellule de gestion nationale aura entre autres tâches la supervision de toutes les actions
exécutées sur le terrain, ainsi que les rapports destinés au pays bénéficiaire et à la coopération autrichienne (et, le cas échéant, les autres partenaires techniques et financiers).
35 Le nouveau document de politique nationale d’enseignement et de formation techniques et professionnels propose de désigner un ministère de tutelle qui doit posséder des ressources humaines propres et des attributions politiques et administratives suffisantes pour pouvoir accomplir sa mission de coordination. (p. 21 de ce document, 2ème draft, mars 2008) 36 Modèle de pilotage participatif et relativement léger pratiqué par la coopération belge. Ce modèle se base sur un équilibre entre partenaire national et bailleur et stipule le devoir d’atteindre un consensus en cas de divergence de vues ou d’intérêts.