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i O' . S'ABOVj COR] ixAaTBGOIIT2; et Ce, .np.. L.u., r. St.corne. L TOULOUSE, t bes tee 1itrnres, &urraDs tee Slessagerie, et Directeur de Postée, CHEZ DE VIQNT E,T C', Dt3BCr So.R Da Office-Correspontianoe, Piecr,ie la Bourse, à, A PARIS. Les Annonces et Avis doivent être remis la veille avant 4 heures du soir. 39 ÂNNEL. UL 1POLVANOME ET LITTÉRAIRE. Ce journal parait tous les jours , excepté le mercredi. SOMMAIRE. TOI, OUSE , 16 janvier : Retard des courriers ; réception de M MM. Cabanis et d'Aldég lier à l'Académie des Jeux- Floraux; profesiou de foi du journal l'Espéran^e r'e Nancy.-xou%ELLES l:'AFrtIQUE : Retour à Chercheil de la colonne du général Changarnier. - xou %-ELLES u'ESrAu xE. - nous , 12 jan- vier : De la suppressinn air sucre indigène; lettre de M. de Lamartine. - LW mère éruption de l'Eina. - TnfsATRE : Re- présentaiion des Huguenots. FEL;iLLETON : L'ame transmise. TOULOUSE, 16 Janvier. La pluie, poussée par un vent d'ouest des plus forts, tombe de- puis; queiquesjours par ranales inees,anles. Ce matin il est tombé quelque peu de neige mais saris nulle consistance. Les eaux de la Garonne,-out très élevées. Elles iléi orient duis le bas du feu ve, et àLangon la route de Bordeaux à Toulouse est couverte par les eaux; c'e.,t ce qui expiique le retard de ,'arrivée du courrier (le Bordeaux dans s notre ville. T: ndis qu'il pleut dons nos contrées avec une violence peu or- dinaire , des voyageur; arrivés de :alors.cille assurent que de celte ville à`Montpeltier il n'est pas torubé une goutte deau et que les chemin; sont couverts de poussière. , . A l'heure où nous mettons sous presse , le courrier de Paris n'est pas arrivé. L'Académie des Jeux-Floraux a tenu hier une séance publique pour la réception de deux nouveaux membres, 3)M. Gaston Caba- nis et d'Aldéguier. t;n auditoire nombreux remplissait la salle du Petit-Consistoire , et l'intérêt a été constamment excité par cette soi,te d'entretien de haute et brillante littérature. M. levicornte (le Panai a lu d'abord l'éloge de M. d'Aubuisson de Voisins, et a su, en élargissant sans eTort les limites deson sujet, appeler sur les lèvres (le ses auditeurs plus d'un sourire provoqué par de spirituelles et malicieuseallusious à certains hommes et à certaine choses du jour. M. Gaston Cabanis a prit ensriitc la parole pour' prononcer son remercimeni ; M. Gaston Cabanis n'a pas cru pouvoir remercier pin.; convenablement l'Académie qu'en lui fanant hommage d'tin discours remarquable , où la beauté de la pensée emprunte un nouveau charme de la nerveuse simplicité du style. Nous sommes heureux de pouvoir le reproduire. Messieurs, En venant occuper an milieu de vous une place que la mort a rendue Lop tÔt vacante, j'ai besoin de tonte votre indulgence : plus votre choix m'honore, moins je sais le justifier, et mon tige même ajoute à l'insuffisance de mes titres. Les distinctions accordées au mérite sont une justice, accordées à la jeunesse et à l'inexpérience elles deviennent un avertissement sévère et obligent comme le devoir. Après l'éloge que vous venez d'entendre , rien ici ne manque à Al. d'Aubuissen de Voisins qu'un successeur digne de lui. Fait pour les sciences, il ne se contentait point de les étudier, il les ber- vait avec dévouement et il dirigeait leurs progrès. UREW%uumnnmm I. - rN sono LIE Nccr. Peu de voyageurs Ont visité la maison de Solimène. Elle était bâtie sur le sommet d'une petite montagne , dans la chaîne du Vésuve. Un bois de pins l'entourait ; la façade seule était à découvert. On jouissait là d'un point de vue magnifique; eu face le volcan, la mer en bas, Naples au fond du golfe. Cette maison, ou pour mieux dire ce château, avait fine phy-lo- nomie originale : l'architecture en était lourde, massive, saris gràce, sans ornement. C'était sans doute une imitation, une réminiscence d'nn de ces manoirs féodaux qui abondaient criFrance. Une lotir carrée , à belvédère , dominait l'édifice. Oit l'apercevait de loin mèlee aux cimes (les pins arrondis en parasol. Il n'y a que (les ruines aujourd'hui sur ce sommet ; quelques chevriers s'y arrêtent , ou des artistes voyageurs qui cherchent de; siles à peindre. Vers la fit) du xvue siècle, Solimène y avait établi son observatoire et son atelier. A cette époque, ce château était presque entièrement dévasté et à peu près inhabitable. Le 20 mai 1646, de longs cris.de fête couraient autour du châ- teau, jaillissaient de toutes ses croisées ouvertes, éclataient dans les bois, avec des mystérien<es symphonies (les pins, avec les rou;ades des vagues qui s'éteignaient sur les récifs d'Ischia. On avait épuisé les fleurs des rosiers et des orangers pour faire serpenter des ara- besques rouges et blanches de la base au sommet du château. Mille banderolles flottaient sur les corniches ; le drapeau castillan, hissé sur la grande porte, laissait frissonner au vent son lion et sa lotir ; la volupté cnuraiti dans J'air avec la poussière lumineuse et transparente du Midi , avec les parfums du thym , de l'algne ma- rine, de la mer amoureuse ; avec les sons stridents des mandolines, avec les chants des filles napolitaines qui dansaient la tarentelle sur les feuilles sèches et glissantes (les pins L'entraînement du plaisir ébranlait cette radieuse colline, tant dorée par le soleil, tant cares- sée par les vague. L'objet de la fève était encore un excitant pour les jeunes gens et les jeunes femmes : on venait de bénir le mariage de Stellina, vierge de quinze ans, fille du comte espagnol las Vegas, le maître (lu chàtejna Elle épousait son cousin germain, Léontio, fils du duc d'Ottayano, jeune homme de dix-huit ans, passionné comme uni artiste. 1 Il avait autant de modestie que de qualités : sa conversation fai- sait toujours sentir l'homme aimable avec le savant ; mais i1 rie. parlait (lire pour instruire et ii plaisait en instruisant : ou aimait et on profitait à l'écouter. Il était modéré il était exact et utile, fidèle à son devoir et à sa famille, car il ne comprenait point le savoir saris la vertu comme la vertu saris la rnoité.atiorr. Vous sûtes l'apprécier , messieurs , et c'est une de vos gloires d'honorer de tels caractères: ainsi vous vous montrez les fidèles mainterieurs de cette illustre compagnie; que pris fie six siècles ont consacrée parmi irons ; elle est essentiellement morale , e-.sellliel- lement littéraire. Vous avez appris à l'école (les anciens, nos maîtres et no; modè- les, le vrai secret de la dignité des lettres; vous n'acceptez le succès qu'à la condition (le l'estime, et vous croyez que la poéie et les anuis révèlent encore la bonne manière francaise. Il y a dan; votre but quelque chine qui tient à la conservation mème du génie de la patrie. le ne connais rien de plu; glorieux. Fille d'un passé qu'elle perpétue au miiiton des changements ou des ruine; +'u présent , l'Académie des Jenx-Floraux n'exerce donc pas seulement une missionj, de littérature et de goût ; cri per- sounitiarit notre génie national elle personnifie l'c.-pri1 de nos pères, esprit d'ordre, de convenance , de tradition et de sagesse ; e;prit exempt de recherche où le naturel s'unit à la gràce, mai, où l'imagination n'enlève rien à la retenue ; e,p: il que la réflexion éclaire , qui trouve la source de toutes ses inspirations dans le beau et dans le vrai , et qui n'accepte point l'éci ivain sans l'honnête homme : espr il que je serais heureux d'imiter , Messieurs , dont vous (n'offrez vous-mêmes le modèle et que je proposerais volon- lontiers pour exemple à la génération de notre temps. L'avertir de cette génération tient au passé , car tout ce qui est antique porte l'empreinte d'une incontestable vérité. Aussi le ins- titutions littéraires comme la société qui les fonde, n',rrrivent-elles à la vraie grandeur que par la perpétuité et par la conservation. L'expérience seules fait te progrès. Il y a saris doute des essais louables, des modi(icatious utiles, des développements nécessaires mats l'homme s'agite eu vain dans les voies nouvelle s'il ne rattache ses efforts aux principes absolus et invariables (lit passé. Rien ne change ici Las que la forure , et le fends et l'idée restent les mê- mes : la perpétuité n'est point l'immobilité ; les frits accomplis préparent les faits à accomplir et les souvenirs sont des lois. Il faut des lois à la littéral tire aussi bien qu'à la société : voir pourquoi le passé sert l'avertir eu renfermant l'exemple et l'enseignement (le la règle. Nos pères firent de grandes choses parce qu'ils s'appuyèrent sur des convictions et qu'ils furent avant tout hommes de principes, ils édifièrent parce qu'ils surent conserver. Ce fut un honneur pour eux, et pour nous c'est une leçon. Comme ils croyaient aux sou- venirs du passé, ils consacrèrent ces souvenirs par la règle ; et ainsi le précepte a suivi l'exemple afin de mieux établir la léaitifnité des 148 14. t'I X - nIr L'AnOd`tItEN T,,ui9ttse Ilejt: E1. Oa affL <A 1 fr. tin 1 ïr."%1i6t 61 , n5$n 26 fris::29fr [es ebcdrt, Vrf ne end, reçus qua 5u0 r ½e. 6 moise,. un n , `et et. Cn eRM que de * nut4. tC I ag.ue mute. Les Annonces et Avis paix DES INSEET3OXB - doivent être remis la veille avant 4 heures du soir r__ .idi e: la ligne. paix DES 9ÉCLADLEr 60 C. la ligne. production permanente de cet oeuvre sous des formes matérielles ou sensibles ; appliquées à la philosophie, qu'elles ne séparent jamais de la religion, elles résument , cri les sanctionnant , les notions éparses ailleurs , de raison et d'ordre suprême. S'il faut des règles, Messieurs , si la politique, les arts et la phi- losophie indissolublement liés à la religion obéissent au mérite de- voir et fendent à la même fin ; si la création , dans son merveilleux enchaînement, n'est que la manifestation de l'unité; pourquoi ta littéiattsre, tnaniifestalion rte ta création, par fa parote,'rie prdtïéde rait--elle pas du principe d'otit partent les divers ordres de vixi!és et (le faits qu'elle est appelée à exprimer? L'idée et l'expression doi- vent nécessairein eri1 posséder urn élément commun. La littérature a donc ses lois comme toute chose, ou plutôt elle a les lois du monde entier dont elle est la parole éloquente et déterminée au milieu des voix indéterminées de la création. L'homme ruent de Dieu différentes Citent lés de langage ; il pro- duisit sa pensée par la sculpture, par la peinture et par la musi- que ; mais ni le marbre , ui . la toile , ni l'harmonie et se; accords rie purent traduire l'anse humaine dans sa véritable splendeur. Il fallait la parole, c'est-à-dire l'expression de nos idées sons une forme irmnaléi ielle ruais sertnible ; il fallait que la pensée s'incar- nât dans le souffle qui anime notre poitrine , et que parla marri- festalion de laparole notre humanité s'unit au verbe infini de Dieu. Soyez donc honorés, Messieurs, pour la mission que vous exer- cez au milieu de nous.. Il n'y a puant en ce monde tic mission plus haute, car, cri maintenant la littérature, verts è.cs appelés à consa- crer la parole. Poète, orateur, écrivain, l'homme psrle, os u; sa parole appar- tient r la vérité.''ouldionsjamai; qnie te livre, fruit de nos veilles, doit être une Dogue actions; n'oublions point qu'interprète de la science, mandataires de la justice, ministres ou député;, irons devons apporter à la chaire ou à la,tri:;une, les pensée; de l'homme de bien. C'est principalement à notre époque, où la paix est devenue tue loi de l'humanité, que la parole petit exercer son influence. La guerre a été malheureusement nécessaire, mais le monde est las de ses vieilles tilles et les nations mieux éclairées tendent enfin aux seules conquêtes vraiment civilisatrices, vraiment chré- tiennes. Grâce à la Providence, nous n'avons plus à déplorer en Europe ces haines nationales qui nous ont coû:é tarit de sang. Dieu maintienne la paix, et que les armes française';, comme en ce mo- ment en Afrique, ne soient que les insirumerits rie la civilisation ! (tien ne s'élève aujourd'hui sur la violence : on arriveà la corivic- lion par la discussion et tout subit l'impartialité fie I'examen . Quand le monde veut la .paix; quand la force matérielle tpmLe de- _ vant la force morale; quand la raison libre et calme reprend ses droits, la parole devient une vraie puissance. Voilà pourquoi nous voyons, cri ces derniers temps, les hommes clé lettres les plus émi- nents appelés aux affaires. Le littérateur eut développent la vie in- tellectuelle aide ait dévelo ement soci l i pp a ; en perfect onnant et en obhgairona qu'il impose. 1 dirigeant la pensée humaine il fonde l'ordre dans le; idées,. mission un irresisutite penchant nous attire vers les beaux modèles; on réellement conservatrice , car l'ordre dans les idées amène. l'ordre dirait que nous devons relever de leur grandeur, et les admirer t dans les faits. pour les imiter. De là ces principes immuables dont le temps ci les hommes ont perpétué l'éternelle vérité et qui s'élèvent dans la littérature au-dessus de tous les systèmes cri deho,sdes opinions les plus opposées, principes qui viennent de Dieu , et que le génie cette loi vivante, a reçu la mission de promulguer. Toutes les lois se resscrnblent , sociales , artistiques, philoso- phiques , littéraires ; elles ont même origine , même but , mêmes piescriptions. En politique , par exemple; ellesiepré_,entent l'idée A vous , messieurs , cette tâche devait être confiée. Volts avez à remplir.une ouvre de, vrai progrès , vous serez persévérants. Il faut, a dit un grand Citoyen , aider tout ce qui est utile (I). o Ce vieil est accon pli par: vous. Nous , jeunes hommes, fidèles à vos exemples -, nous nous sou- viendrons , quelles que soient nos épreuves , que la vie est sérieuse; que la douleur , dans le travail , fait notre grandeur , et qu'il n'y de droit et de justice; appliquées à la science, elles la dirigent vers les secrets del'+euvre divin . et et Les 'launes et tes jeunes seigneurs espagnols et napolitains se plaisaient à regarder ces deux enfans époux qui se promenaient dans une allée solitaire, en donnant fort peu d'attention aux jeux et a la fête splendide doit ils étaient les héros. Léontio ne voyait que sa jeune femme, celle qu'il avait tarit aimée , depuis le jour où elle ne lui parut plus une sieur, où elle se révéla dans tous se; attraits de jeune fille, où elle remplit le château, la colline, les Lois, rie sa gràce clé vierge. Léontio la tenait légèrement par la main, puis il la laissait marcher (levant lui, et le sang lui tintait ait cteur quand il caressait ainsi rie ses regards celle ange si fraîche, si suave, celle qu'on avait surnommée la belle blonde aux veux noirs. Quelquefois, en la voyant silencieuse, immobile, rêveuse, il ires- saillait comme (le peur ; car il lui semblait que Siellina n'était pas une réalité de femme, qu'elle allait lui échapper comme une appa- rition des bois ou une idée (l'artiste , matérialisée tin instant. Toujours marchant, silencieux tous deux, ils étaient arrivés sur une pointe de rocher où était bâti tiri délicieux pavillon de repos , qui commandait la haute mer. C'était une rotonde à colonnade étouffée par des masses de chênes, de rnyrthes, de tamarins : il y faisait très-sombre, car la verdure était haute et fort épaisse; une eau mélancolique tombait d'un griffon de marbre dans un bassin couvert (le larges feuilles stagnantes de nénuphar. C'était le seul bruit qu'on y entendit , et il donnait à rêver. - Oh ! ma femme ! (lit Léontio. Viens , reposons-nous ; le château est bien éloigné r entends comme les voix de nos amis nous arrivent à peine. On a respecté le mystère de notre promenade. Viens , Stellina. Il s'assit, entraînant mollement sa femme. Stellina poussa un cri effrayant et courut se cacher derrière une colonne. Léontio se leva , mit l'épée à la main et cria d'une voix de tonnerre : - Que venez-vous faire ici , vous ? Cette brusque interpellation s'adressait à un homme en habit de moine , qui s'était encadré dans un arceau d'entrée , et qui regar- dait froidement les deux époux. - Excusez-moi , mon frère , dit le moine. J'allais me retirer quand j'ai vu qu'il y avait indiscrétion ; mais madame m'a tout de suite aperçu. Je fais la quète dans la campagne et je m'arrête tou- jours un instant ici pour me désaltérer à la fontaine. Mon couvent est à l'Annonciade ;on peut en voir le clocher d'ici. Jewie homme, nid Liancourt. vous êtes bien prompt à la colère ; que f)-tu vous garde de mal- heur le jour de votre mariage. C'est singulier, dit Léontio en souriant , comment savez-vous que je me marie ajourd'hni, vous qui n'êtes pas rte ce monde - Je rie suis pas de ce monde, évangéliquement par tarit, mais je suis de la campagaie de Naples, et votre mariage avec madame a fait tarit de bruit du Vésuve à la Chartreuse, qu'il en est arrivé quelque chose ait jardin de noire couvent. - Eh bien ! dit Stellina , priez Dieu et saint François pour nous! Léontio, donnez quelques ducats au fière quêteur. - Nous n'acceptons jamais (le l'argent dans nos quêtes , ma jeune darne; nia besace est vide aujourd'hui, comme vous voyez; mais je comp'ais b :n la remplir avec quelques miettes de votre fes- tin de noce ; j'allais au château dans cette intention r la table du bon riche n'est pas fermée air pauvre Lazare ! -- Nous vous accompagnerons, dit vivement Stellina; il se fait tard, on est peut-être inquiet au château. - Ma compagnie vous sera petit-être importune, dit le moine. - Elle nous portera bonheur, mon père ! Et ils quittèrent tous trois le pavillon, Leontio triste et muet Stellina gaie et légère, le moine indifférent à tout, C'était un homme de quarante ans environ , d'une figure fraîche et sereine ; il eût été difficile de trouver dans un pli de sa joue , dans une intention (le ses regards , la moindre trace d'une passion. Sa voix était Nonce et claire , comme la voix d'une femme ; l'étran- gelé de ce timbre avait frappé Léontio et Stellina. En sortant du pavillon , le moine ramassa une épingle d'or tom- bée des cheveux de Stellina , et la lui rendit gracieusement. Ils arrivèrent au château presque à la nuit. Le seigneur Ollayano était allé au-devant de son fils et de sa belle-fille, pour leur annoncer que Salvator Rosa venait de terminer leurs portraits, et qu'on avait inauguré ces deux tableaux dans leur chambre nuptiale. - Oh ! je vais voir le portrait de ma femme ! s'écria Léontio. Mon père , gardez-moi Stellina, Le moine s'inclina profondément devant le duc. - Il nous a accompagnés depuis... là-bas, ce bon religieux! dit Stellina. Ottayano regarda fixement le moine, qui se laissa regarder avec sa bonhomie ordinaire. - Que venez-vous chercher ici, mon père ? lui demanda le duc. Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

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et Directeur de Postée,

CHEZ DE VIQNT E,T C',Dt3BCr So.R Da

Office-Correspontianoe,Piecr,ie la Bourse, à,

A PARIS.

Les Annonces et Avisdoivent être remis la veille

avant 4 heures du soir.

39 ÂNNEL.

UL1POLVANOME ET LITTÉRAIRE.

Ce journal parait tous les jours , excepté le mercredi.

SOMMAIRE.

TOI, OUSE , 16 janvier : Retard des courriers; réception de

M MM. Cabanis et d'Aldég lier à l'Académie des Jeux- Floraux;profesiou de foi du journal l'Espéran^e r'e Nancy.-xou%ELLESl:'AFrtIQUE : Retour à Chercheil de la colonne du généralChangarnier. - xou %-ELLES u'ESrAu xE. - nous , 12 jan-vier : De la suppressinn air sucre indigène; lettre de M. deLamartine. - LW mère éruption de l'Eina. - TnfsATRE : Re-présentaiion des Huguenots. FEL;iLLETON : L'ame transmise.

TOULOUSE, 16 Janvier.

La pluie, poussée par un vent d'ouest des plus forts, tombe de-puis; queiquesjours par ranales inees,anles. Ce matin il est tombéquelque peu de neige mais saris nulle consistance. Les eaux de laGaronne,-out très élevées. Elles iléi orient duis le bas du feu ve, etàLangon la route de Bordeaux à Toulouse est couverte par les eaux;c'e.,t ce qui expiique le retard de ,'arrivée du courrier (le Bordeauxdans s notre ville.

T: ndis qu'il pleut dons nos contrées avec une violence peu or-dinaire , des voyageur; arrivés de :alors.cille assurent que de celteville à`Montpeltier il n'est pas torubé une goutte deau et que leschemin; sont couverts de poussière.

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A l'heure où nous mettons sous presse , le courrier de Paris n'estpas arrivé.

L'Académie des Jeux-Floraux a tenu hier une séance publiquepour la réception de deux nouveaux membres, 3)M. Gaston Caba-nis et d'Aldéguier. t;n auditoire nombreux remplissait la salle duPetit-Consistoire , et l'intérêt a été constamment excité par cettesoi,te d'entretien de haute et brillante littérature.

M. levicornte (le Panai a lu d'abord l'éloge de M. d'Aubuissonde Voisins, et a su, en élargissant sans eTort les limites deson sujet,appeler sur les lèvres (le ses auditeurs plus d'un sourire provoquépar de spirituelles et malicieuseallusious à certains hommes et àcertaine choses du jour.

M. Gaston Cabanis a prit ensriitc la parole pour' prononcer sonremercimeni ; M. Gaston Cabanis n'a pas cru pouvoir remercierpin.; convenablement l'Académie qu'en lui fanant hommage d'tindiscours remarquable , où la beauté de la pensée emprunte unnouveau charme de la nerveuse simplicité du style. Nous sommesheureux de pouvoir le reproduire.

Messieurs,En venant occuper an milieu de vous une place que la mort a

rendue Lop tÔt vacante, j'ai besoin de tonte votre indulgence : plusvotre choix m'honore, moins je sais le justifier, et mon tige mêmeajoute à l'insuffisance de mes titres.

Les distinctions accordées au mérite sont une justice, accordées àla jeunesse et à l'inexpérience elles deviennent un avertissementsévère et obligent comme le devoir.

Après l'éloge que vous venez d'entendre , rien ici ne manque àAl. d'Aubuissen de Voisins qu'un successeur digne de lui. Faitpour les sciences, il ne se contentait point de les étudier, il les ber-vait avec dévouement et il dirigeait leurs progrès.

UREW%uumnnmm

I. - rN sono LIE Nccr.Peu de voyageurs Ont visité la maison de Solimène.Elle était bâtie sur le sommet d'une petite montagne , dans la

chaîne du Vésuve. Un bois de pins l'entourait ; la façade seuleétait à découvert. On jouissait là d'un point de vue magnifique; euface le volcan, la mer en bas, Naples au fond du golfe.

Cette maison, ou pour mieux dire ce château, avait fine phy-lo-nomie originale : l'architecture en était lourde, massive, saris gràce,sans ornement. C'était sans doute une imitation, une réminiscenced'nn de ces manoirs féodaux qui abondaient criFrance. Une lotircarrée , à belvédère , dominait l'édifice. Oit l'apercevait de loinmèlee aux cimes (les pins arrondis en parasol.

Il n'y a que (les ruines aujourd'hui sur ce sommet ; quelqueschevriers s'y arrêtent , ou des artistes voyageurs qui cherchent de;siles à peindre. Vers la fit) du xvue siècle, Solimène y avait établison observatoire et son atelier. A cette époque, ce château étaitpresque entièrement dévasté et à peu près inhabitable.

Le 20 mai 1646, de longs cris.de fête couraient autour du châ-teau, jaillissaient de toutes ses croisées ouvertes, éclataient dans lesbois, avec des mystérien<es symphonies (les pins, avec les rou;adesdes vagues qui s'éteignaient sur les récifs d'Ischia. On avait épuiséles fleurs des rosiers et des orangers pour faire serpenter des ara-besques rouges et blanches de la base au sommet du château.Mille banderolles flottaient sur les corniches ; le drapeau castillan,hissé sur la grande porte, laissait frissonner au vent son lion et salotir ; la volupté cnuraiti dans J'air avec la poussière lumineuse ettransparente du Midi , avec les parfums du thym , de l'algne ma-rine, de la mer amoureuse ; avec les sons stridents des mandolines,avec les chants des filles napolitainesqui dansaient la tarentelle surles feuilles sèches et glissantes (les pins L'entraînement du plaisirébranlait cette radieuse colline, tant dorée par le soleil, tant cares-sée par les vague.

L'objet de la fève était encore un excitantpour les jeunes gens etles jeunes femmes : on venait de bénir le mariage de Stellina, viergede quinze ans, fille du comte espagnol las Vegas, le maître (luchàtejna Elle épousait son cousin germain,

Léontio, fils du ducd'Ottayano, jeune homme de dix-huit ans, passionné comme uniartiste.1

Il avait autant de modestie que de qualités : sa conversation fai-sait toujours sentir l'homme aimable avec le savant ; mais i1 rie.parlait (lire pour instruire et ii plaisait en instruisant : ou aimait eton profitait à l'écouter.

Il était modéré il était exact et utile, fidèle à son devoir età sa famille, car il ne comprenait point le savoir saris la vertu commela vertu saris la rnoité.atiorr.

Vous sûtes l'apprécier , messieurs , et c'est une de vos gloiresd'honorer de tels caractères: ainsi vous vous montrez les fidèlesmainterieurs de cette illustre compagnie; que pris fie six siècles ontconsacrée parmi irons ; elle est essentiellement morale , e-.sellliel-lement littéraire.

Vous avez appris à l'école (les anciens, nos maîtres et no; modè-les, le vrai secret de la dignité des lettres; vous n'acceptez le succèsqu'à la condition (le l'estime, et vous croyez que la poéie et lesanuis révèlent encore la bonne manière francaise. Il y a dan;votre but quelque chine qui tient à la conservation mème du géniede la patrie. le ne connais rien de plu; glorieux.

Fille d'un passé qu'elle perpétue au miiiton des changementsou des ruine; +'u présent , l'Académie des Jenx-Floraux n'exercedonc pas seulement une missionj, de littérature et de goût ; cri per-sounitiarit notre génie national elle personnifie l'c.-pri1 de nos pères,esprit d'ordre, de convenance , de tradition et de sagesse ; e;pritexempt de recherche où le naturel s'unit à la gràce, mai, oùl'imagination n'enlève rien à la retenue ; e,p: il que la réflexionéclaire , qui trouve la source de toutes ses inspirations dans le beauet dans le vrai , et qui n'accepte point l'éci ivain sans l'honnêtehomme : espr il que je serais heureux d'imiter , Messieurs , dontvous (n'offrez vous-mêmes le modèle et que je proposerais volon-lontiers pour exemple à la génération de notre temps.

L'avertir de cette génération tient au passé , car tout ce qui estantique porte l'empreinte d'une incontestable vérité. Aussi le ins-titutions littéraires comme la société qui les fonde, n',rrrivent-ellesà la vraie grandeur que par la perpétuité et par la conservation.L'expérience seules fait te progrès. Il y a saris doute des essaislouables, des modi(icatious utiles, des développements nécessairesmats l'homme s'agite eu vain dans les voies nouvelle s'il ne rattacheses efforts aux principes absolus et invariables (lit passé. Rien nechange ici Las que la forure , et le fends et l'idée restent les mê-mes : la perpétuité n'est point l'immobilité ; les frits accomplispréparent les faits à accomplir et les souvenirs sont des lois. Il fautdes lois à la littéral tire aussi bien qu'à la société : voir pourquoi lepassé sert l'avertir eu renfermant l'exemple et l'enseignement (le larègle. Nos pères firent de grandes choses parce qu'ils s'appuyèrentsur des convictions et qu'ils furent avant tout hommes de principes,ils édifièrent parce qu'ils surent conserver. Ce fut un honneur poureux, et pour nous c'est une leçon. Comme ils croyaient aux sou-venirs du passé, ils consacrèrent ces souvenirs par la règle ; et ainsile précepte a suivi l'exemple afin de mieux établir la léaitifnité des

148 14.

t'I X -nIr L'AnOd`tItENT,,ui9ttse Ilejt: E1.

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[es ebcdrt, Vrf ne end, reçusqua 5u0 r ½e. 6 moise,. unn , `et et. Cn eRM que de* nut4. tC I ag.ue mute.

Les Annonces et Avis paix DES INSEET3OXB -doivent être remis la veille

avant 4 heures du soir

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.idi e: la ligne.paix DES 9ÉCLADLEr

60 C. la ligne.

production permanente de cet oeuvre sous des formes matérielles ousensibles ; appliquées à la philosophie, qu'elles ne séparent jamaisde la religion, elles résument , cri les sanctionnant , les notionséparses ailleurs , de raison et d'ordre suprême.

S'il faut des règles, Messieurs , si la politique, les arts et la phi-losophie indissolublement liés à la religion obéissent au mérite de-voir et fendent à la même fin ; si la création , dans son merveilleuxenchaînement, n'est que la manifestation de l'unité; pourquoi talittéiattsre, tnaniifestalion rte ta création, par fa parote,'rie prdtïéderait--elle pas du principe d'otit partent les divers ordres de vixi!és et(le faits qu'elle est appelée à exprimer? L'idée et l'expression doi-vent nécessairein eri1 posséder urn élément commun. La littérature adonc ses lois comme toute chose, ou plutôt elle a les lois du mondeentier dont elle est la parole éloquente et déterminée au milieu desvoix indéterminées de la création.

L'homme ruent de Dieu différentes Citent lés de langage ; il pro-duisit sa pensée par la sculpture, par la peinture et par la musi-que ; mais ni le marbre , ui . la toile , ni l'harmonie et se; accordsrie purent traduire l'anse humaine dans sa véritable splendeur. Ilfallait la parole, c'est-à-dire l'expression de nos idées sons uneforme irmnaléi ielle ruais sertnible ; il fallait que la pensée s'incar-nât dans le souffle qui anime notre poitrine , et que parla marri-festalion de laparole notre humanité s'unit au verbe infini de Dieu.

Soyez donc honorés, Messieurs, pour la mission que vous exer-cez au milieu de nous.. Il n'y a puant en ce monde tic mission plushaute, car, cri maintenant la littérature, verts è.cs appelés à consa-crer la parole.

Poète, orateur, écrivain, l'homme psrle, os u; sa parole appar-tient r la vérité.''ouldionsjamai; qnie te livre, fruit de nos veilles,doit être une Dogue actions; n'oublions point qu'interprète de lascience, mandataires de la justice, ministres ou député;, irons devonsapporter à la chaire ou à la,tri:;une, les pensée; de l'homme debien. C'est principalement à notre époque, où la paix est devenuetue loi de l'humanité, que la parole petit exercer son influence.

La guerre a été malheureusement nécessaire, mais le mondeest las de ses vieilles tilles et les nations mieux éclairées tendentenfin aux seules conquêtes vraiment civilisatrices, vraiment chré-tiennes. Grâce à la Providence, nous n'avons plus à déplorer enEurope ces haines nationales qui nous ont coû:é tarit de sang. Dieumaintienne la paix, et que les armes française';, comme en ce mo-ment en Afrique, ne soient que les insirumerits rie la civilisation !(tien ne s'élève aujourd'hui sur la violence : on arriveà la corivic-lion par la discussion et tout subit l'impartialité fie I'examen .Quand le monde veut la .paix; quand la force matérielle tpmLe de- _vant la force morale; quand la raison libre et calme reprend sesdroits, la parole devient une vraie puissance. Voilà pourquoi nousvoyons, cri ces derniers temps, les hommes clé lettres les plus émi-nents appelés aux affaires. Le littérateur eut développent la vie in-tellectuelle aide ait dévelo ement soci l ipp a ; en perfect onnant et enobhgairona qu'il impose. 1 dirigeant la pensée humaine il fonde l'ordre dans le; idées,. missionun irresisutite penchant nous attire vers les beaux modèles; on réellement conservatrice , car l'ordre dans les idées amène. l'ordredirait que nous devons relever de leur grandeur, et les admirer t dans les faits.

pour les imiter. De là ces principes immuables dont le temps ci leshommes ont perpétué l'éternelle vérité et qui s'élèvent dans lalittérature au-dessus de tous les systèmes cri deho,sdes opinions lesplus opposées, principes qui viennent de Dieu , et que le géniecette loi vivante, a reçu la mission de promulguer.

Toutes les lois se resscrnblent , sociales , artistiques, philoso-phiques , littéraires ; elles ont même origine , même but , mêmespiescriptions. En politique , par exemple; ellesiepré_,entent l'idée

A vous , messieurs , cette tâche devait être confiée. Volts avezà remplir.une ouvre de, vrai progrès , vous serez persévérants.

Il faut, a dit un grand Citoyen , aider tout ce qui est utile (I). oCe vieil est accon pli par: vous.

Nous , jeunes hommes, fidèles à vos exemples -, nous nous sou-viendrons , quelles que soient nos épreuves , que la vie est sérieuse;que la douleur , dans le travail , fait notre grandeur , et qu'il n'y

de droit et de justice; appliquées à la science, elles la dirigent versles secrets del'+euvre divin . et et

Les 'launes et tes jeunes seigneurs espagnols et napolitains seplaisaient à regarder ces deux enfans époux qui se promenaientdans une allée solitaire, en donnant fort peu d'attention aux jeuxet a la fête splendide doit ils étaient les héros. Léontio ne voyaitque sa jeune femme, celle qu'il avait tarit aimée , depuis le jouroù elle ne lui parut plus une sieur, où elle se révéla dans tous se;attraits de jeune fille, où elle remplit le château, la colline, lesLois, rie sa gràce clé vierge. Léontio la tenait légèrement par lamain, puis il la laissait marcher (levant lui, et le sang lui tintait aitcteur quand il caressait ainsi rie ses regards celle ange si fraîche, sisuave, celle qu'on avait surnommée la belle blonde aux veux noirs.Quelquefois, en la voyant silencieuse, immobile, rêveuse, il ires-saillait comme (le peur ; car il lui semblait que Siellina n'était pasune réalité de femme, qu'elle allait lui échapper comme une appa-rition des bois ou une idée (l'artiste , matérialisée tin instant.

Toujours marchant, silencieux tous deux, ils étaient arrivés surune pointe de rocher où était bâti tiri délicieux pavillon de repos ,qui commandait la haute mer. C'était une rotonde à colonnadeétouffée par des masses de chênes, de rnyrthes, de tamarins : il yfaisait très-sombre, car la verdure était haute et fort épaisse; uneeau mélancolique tombait d'un griffon de marbre dans un bassincouvert (le larges feuilles stagnantes de nénuphar. C'était le seulbruit qu'on y entendit , et il donnait à rêver.

- Oh ! ma femme ! (lit Léontio. Viens , reposons-nous ; lechâteau est bien éloigné r entends comme les voix de nos amis nousarrivent à peine. On a respecté le mystère de notre promenade.Viens , Stellina.

Il s'assit, entraînant mollement sa femme.Stellina poussa un cri effrayant et courut se cacher derrière une

colonne. Léontio se leva , mit l'épée à la main et cria d'une voix detonnerre :

- Que venez-vous faire ici , vous ?Cette brusque interpellation s'adressait à un homme en habit de

moine , qui s'était encadré dans un arceau d'entrée , et qui regar-dait froidement les deux époux.

- Excusez-moi , mon frère , dit le moine. J'allais me retirerquand j'ai vu qu'il y avait indiscrétion ; mais madame m'a tout desuite aperçu. Je fais la quète dans la campagne et je m'arrête tou-jours un instant ici pour me désaltérer à la fontaine. Mon couventest à l'Annonciade ;on peut en voir le clocher d'ici. Jewie homme,

nid Liancourt.

vous êtes bien prompt à la colère ; que f)-tu vous garde de mal-heur le jour de votre mariage.

C'est singulier, dit Léontio en souriant , comment savez-vousque je me marie ajourd'hni, vous qui n'êtes pas rte ce monde

- Je rie suis pas de ce monde, évangéliquement par tarit, mais jesuis de la campagaie de Naples, et votre mariage avec madame a faittarit de bruit du Vésuve à la Chartreuse, qu'il en est arrivé quelquechose ait jardin de noire couvent.

- Eh bien ! dit Stellina , priez Dieu et saint François pour nous!Léontio, donnez quelques ducats au fière quêteur.

- Nous n'acceptons jamais (le l'argent dans nos quêtes , majeune darne; nia besace est vide aujourd'hui, comme vous voyez;mais je comp'ais b :n la remplir avec quelques miettes de votre fes-tin de noce ; j'allais au château dans cette intention r la table dubon riche n'est pas fermée air pauvre Lazare !

-- Nous vous accompagnerons, dit vivement Stellina; il se faittard, on est peut-être inquiet au château.

- Ma compagnie vous sera petit-être importune, dit le moine.- Elle nous portera bonheur, mon père !Et ils quittèrent tous trois le pavillon, Leontio triste et muet

Stellina gaie et légère, le moine indifférent à tout,C'était un homme de quarante ans environ , d'une figure fraîche

et sereine ; il eût été difficile de trouver dans un pli de sa joue ,dans une intention (le ses regards , la moindre trace d'une passion.Sa voix était Nonce et claire , comme la voix d'une femme ; l'étran-gelé de ce timbre avait frappé Léontio et Stellina.

En sortant du pavillon , le moine ramassa une épingle d'or tom-bée des cheveux de Stellina , et la lui rendit gracieusement.

Ils arrivèrent au château presque à la nuit. Le seigneur Ollayanoétait allé au-devant de son fils et de sa belle-fille, pour leurannoncerque Salvator Rosa venait de terminer leurs portraits, et qu'on avaitinauguré ces deux tableaux dans leur chambre nuptiale.

- Oh ! je vais voir le portrait de ma femme ! s'écria Léontio.Mon père , gardez-moi Stellina,

Le moine s'inclina profondément devant le duc.- Il nous a accompagnés depuis... là-bas, ce bon religieux! dit

Stellina.Ottayano regarda fixement le moine, qui se laissa regarder avec

sa bonhomie ordinaire.- Que venez-vous chercher ici, mon père ? lui demanda le duc.

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apont de découragement pour l'homme de devoir qui cherche sa sont, de préférence, accueillis dans les journaux et les recueils qui To ton le 13 anvierrécompense dans le bien.» ont le plus de réputation et comptent le plus de lecteurs. » Le mauvais temps continue en mer , et le bateau à vapeur de l'é-

ii. la chevalier ;)u Mège a répondu à 11. Gaston Cabanis , en "Gardons nous toutefois de nous laisser abattre par cette pein- tat , qui a dû partir d'Alger le 5 avec la correspondance, est fou-

a!, nombre des titres du nouvel élu, l'E?oye de saint turctris gram

ais

n'estvraie des maux de notre époque ; la situation , jours cri retard.

- sénéricoin ouaté par l'Académie. (:e n'est pas impunément que Pointpour ê désespérée; sic., ous seulement appliopier iU. le contre-amiral tlamelitrinia,or , l (le la marine , estc

te remède qui te trouve entre nos mains, et, en poursuivant nette arrivé,:vint-hier Jan ; narre vr,, Lcs musiques des équipages deven-àgle s tant mainteneur s'est trouvé face à face avec le nwsou époque rte pie liieution et qui d'ailleurs le paie si bien de rouvre de regéuératioir sociale, bénissons la l'rovi lente de ce que, ligue et du 3e fi frit titra ie de marine sont allées dans la soirée luiretour par les heureuses conceptions qu'elle lui ü+pire dans ces dcrrtie: années, elle a fait pour notre chère patrie. donner une sérénade. Dans la matiuce d'hier , ce haut fonc-

Lp: is au st de l'attrait, n+ystérre ix et divin de nos mouurnenls re-» Qui eût dit, il y a douze ans, à l'issue d'une révolution con- tionnaire a récit les visites de corps.

-ligicux , euricix , à d'antres titres , des richesses archéologiques sommée en haine du irûne et de t autel, ei dont les auteurs avaient 'AI le vice-amiral Baudin , préfet maritime , doit partir lundi

des diverses religions et des divers peuples du globe , :1i. d'_d te- cru abattre d'un méme coup Dieu et la royauté; qui eût dit que la prochain pour Paris. Le, nouveau major-général aura l'intérim dereligion allait sortir victorieuse des ruines amoncelées autour d'elle la préfecturer.guier a pro vé dans son tion l'union étroite dediscours e1e réce p.

l'archéolog et des lettres. Nous n'en voulons , Wons ,d'autres et reprendre [OUI à Coup aux veux des peuples étonnés, un empire Oit pense que M. le contre-amiral Parseval-Deschène , nomméluse tendu et un é lp c at plus resplendissant nue ceux dont elle avaite d 1pr uves que u iscours meme du nouveau ma meneur. A exem-

:pie (le Al.,de Châteaubriand, « ce vieil hauteur de ruines, » comme joui naguère ? Ah !c'est que, pour être grande ci forte, làro

siteil s'est annelé lui-mème Bi d'Aldéguier a fait ressortir l'histoire ire demande qu'à être libre, et que la liberté pont, elle ne consistede la civilisation , de l'inspection savante et poétique des monu-ments humains , et a trouvé dans son pélerinage des peintures gra-cieuses et variées dont ses pages ont fidèlement reflété l'éclat.

I. d'Aldéguier succède dans l'Académie à M. le comte d'Ilar-genvilliers , dont M. de Lamartinière a lu l'éloge composé par AI.Dralet , et continue ainsi cette longue possession du titre deneur dans son antique famille. M. d'Aldéguier est le sixième aca-démicien de ce nom.

M. Caubet , président (le l'Académie , a répondu , avec beau-coup de délicatesse et une spirituelle vérité, aux récipiendaires.

Telle a été cette séance intéressante, pleine de calme, de dignité,d'agréments pour le public et pour l'Académie.

pas seulement à cire affranchie de l'asservissement aux puissances

ait commandement de la division française du Levant , arriveraincessamment dans notre port. il est positif maintenant que cetoffcier-général montera le îvaisseau l'inflexible , de 100 cationsà bord duquel son prédécesseur , M. le contre-amiral de Lassusse,avait aussi arboré son pavillon.de la terre, mais aussi de leur tyrannique protection. Ici nous n'ac-

cusons personne eu Particulier; mais tout en faisant la part à la

droiture des intentions, rte sommes-nous pas forcés de reconnaître ,

qu'on avait interverti les rôles, et que certains grands (le la terre NOUVELLES D'AFRIQUE.aveieut poussé l'eberration et la folie au point de croire que Dieu Alger, .8 janvier.ne pouvaituvait plus se passer d'eux ?

a - S. A. R. nlgr le duc d'Aumale est arrivé à Alger le 6 jan-» 1 fallait bien , cri vertu de l'irrésistible logique des faits , quecette outrageante prétention fût tôt ou tard déjouée ; la religion a ôter.secoué le joug de ses vaniteux protecteurs, et, par une merveille ilemiol, procurenr-général en Algérie est arrivé le 8 àinouïe , ceux-là même qui croyaient en avoir pour jamais iini avec Alger, par le bateau à vapeur de commerce le Tage.elle, devenaient saris le savoir les instruments de son triomphe. En - Uu 0laitais, condamné pour un meurtre commis il y a quel- '

cela, saris doute , la providence avait ses vues : - gloire à Dieu , que temps sur la place de a été exposé sur la place du gou-et paix au passé ! vertement le 4 de ce mois, de 9 à 10 heures du matin. Il a été alla-'

après ces principes, on conçoit combien peu sont fondées les chu au pilori par un européen, le nouvel exécuteur des hautes u-L'Espérance , courtier de Nancy , publie une profession de foi» D

que nous voudrions pouvoir reproduire en entier , mais dont nous uisumaU°us de ceux qui nous accusent d'appeler les pouvoirs te:n- ores, qui a succédé à Malxnoud-Chaoucheciterons du moins la lin. porefs au secours ère l'ordre spirituel; et de vouloir asservir à la fois ,

les corps et les intelligences. Partout et toujours nous repousserons L'expédition contre les montagnes de I Ouamseris, qui s'étendenta L'esprit (le parti est ainsi fait qu'il préfère l'homme d'un parti le despotisme, etjauiis usus tac; mendierons un appui dont noire de l'est à l'ouest entre le Chétif et la Mina, est terminée ; les trou-

opposé à celui qui reste spectateur indifférent de la lutte ; et par cause-n'a pas besoin, parce que la liberté lui subit pour triompher pes sont rentrées dans les camps ou dans les places Elles doiventcela même qu'un journal n'arbore aucun drapeau politique , et a ci pour vaincre. étie srii,faites des résultats qu'elles ont obtenus; ils ont dépassé lesinscrit sur sa devise les mots de paix , de concorde et d'amour , il » f,on, tem il est vrai les erreurs les lus grossièiei ont espérances qu'on pouvait rai sonn ni lement concevoir. Un temps ma-est naturel qu'il se forme contre lui tarte vaste ligue , et qu'il été accréditées às cet égard ; long-,emp, les idées

pluset refi- gnitique et prolongé a permis de pousser les opérations plus loin

compte des ennemis acharnés dans les divers camps où dominent la « ieuses ont été confondues dais une darn creuse alliance long- qu'on rie le pensait.guerre , la haine et la discorde. Loin de ralentir nos efforts , ces temps on s'est accoutumé à ie,5srdur iudisuio'temént Le 22 décembre, après avoir séjourné un jour au pont de laen France, ,combats nombreux qus nous nous sommes vus dans la nécessite (le Comme ennemi de Dieu quiconque se donnait pour ami tue la lis isa, U. legéaéral Chatg,>rnier a passé sur la rive droite du Che-subir dont fait au cont ai l il t d l D h hf u Te, r re (In, es encourager ; s son pour entrer ans e a ra et marc er s r nez. Dans le traiet. tpour t,Prts_ Il v sivsit san. .,,t,,ttr , co-, . -i A-1 ,nous la preuve que nous sommes demeurés fidèles à notre ditticile aveugienrertt déplorable; mais les événements , avouons-le avaient il a recu la soumissionde toutes les tribus de cette contrée, sansmais consciencieuse mi sion , et qu'entre les diverses factions qui se prêté à la confusion , et les sanglantes saturnales de 93 dont le aucune exception. L'effet moral produit par les succès que nousdéballent sous nos yeux, nous avons toujourssu garder une prudente parti libérai passait pour I lice nier ; n'étaient pas cncore assez éloi- avions obtenus sur la rive gauche y a puissamment contribué. IIneutrafite Le l' t 1' t IIIc t t d

I. a e usa sons es p us con rat rc

ven,rait dans les projets e séjourner quelque temps a Tenez, parceoue4 ne Son -e, -pas gnees clé nous pour qu on rie regardât pas les partisans de la mo-venues eu effet nous assaillir à la fois ; et n'avons-vous pas eu le narchie comme les défenseurs nés de la religion et qu'on ne flétrit qu'on présumait que l'ouvre de pacilication te serait pas si promp-

talent de nous faire passer , près de ceux qui croient à l'éternité pas d'une nième aversion et d'un mème mupris les égorgeurs de temeut accomplie. Mais le but qu'on se proposait avait été atteintdes dynasties, pour tes admirateurs outrés des révolutions et de prêtres et les égorgeurs de rois. Il fallait, de toute nécessité, avant pendant la marche; et n'ayant trouvé à Ténez que des abris insuffi-leurs conséquences , tandis que les partisans de la souveraineté du que l'opinion pût se rectifier sur ce point , que la vieille queue saufs et aucune ressource pour nourrir la cavalerie, le général Chan-peuple nous accusaient (le nourrir des regrets et (le lainer parfois de notre première révolution eût d'abord disparu , et que certains garaier se mit en marche le 29 se dirigeant sur Cherchell, par le.percer des espérances ? Pour notre propre justification et pour la de nos tcobins eussent renoncé outre de leurs allures pillar- sentier étroit et diilicile qui longe la mer.confusion de rios accusateurs , il fallait qu'il en fût ainsi ; et à dater dea et anguinaires , - à cette admiration stupide qu'ils portaient Le général avait préféré cette direction à celle sur hlilianah parcedu jour ou I 'Espérance a pu tourner contre ses adversaires les armes à la philosophie du siècle passé , pour que , de leur côté , les hum que cette dernière route est continuellement tracée sur un terrain«eux-mêmes avaient pris soin de lui fournir , personne n'a plus rues sincèrement religieux consentissent à s'associer au mouvement glaiseux qui aurait pu devenir impraticable par les grandes pluies.été tenté de révoquer en doute , d'une part , sa parfaite iudépen- littéral de l'époque. Eu outre, il y avait intérêt à explorer une route nouvelle , à prou(lance , de l'autre , son dévouement à la cause de Perdre et sa sou >, Aujourd'hui, ce virement de bord s'est opéré, et nous en sen- ver une fois de plus aux Arases que trous pouvons passer partout, etmission franche ait pouvoir établi. tons trop le prix pour avoir jamais l'imprudence de pousser les enfla il fallait obtenir la soumission des tribus qui séparent Tenez

» La voie que nous avons tenue jusqu'à ce jour, nous saurons la pouvoirs de la terre dans une voie où ils ne doivent point entrer. de faghatick des Beui-\lenacer. Partout nos troupes ont été reçuessuivre monta-eet les antécédents de deux années répondent de nos La liberté pour les consciences, les opinions et les cultes, la liberté tiveccon(iance et soumission par le; habitants de ces âpres mouta-futurs travaux Car si quelquelbien a été opéré déjà, grâce à l'in- de discussion , la liberté d'enseignement, la liberté de la presse, gués. Ces Kabyles jadis si farouches se mêlaient continuellementlervention de cette presse nouvelle dont nous saluions tout à l'heure voilà ce que nous demandons à notre gouvernement : nous ne lui avec nos soldats soit dans les marche; , soit au bivouac, et nous ap-la naissance, il s'en faut que sa tâche soit accomplie, qu'elle ait demandons que cela, mais nous lui demandons tout cela, parce que portaient les denrées que fournit leur pays.dit son dernier mot, et qu'il ne lui reste rien à faire. Loin de là , de nous sommes en droit de le faire, et qu'il ne peut nous refuser sans Le 2 janvier, la colonne est arrivée à Cherchell dans un étatnouveaux combats se. préparent : disposons-vous à les soutenir. il y parjure. parfait. On ne comptait que quarante-trois malades à ['ambulance ;aura toujours, en effet, quoi qu'on fasse, lutte , et lutte acharnée, » Soumis, suivant le précepte divin , aux puissances même in- pendant les deux derniers jours seulement on a manqué d'orgeentre la vérité et l'erreur ; et à mesure que l'esprit du bien pour- justes, on rie nous verra jamais faire appel à l'insurrectipn, der- Pour les chevaux et les mulets : on y a suppléé en leur donnant dusuit ses paisibles conquêtes, il est tout simple que I esprit du mai se nière raison des peuples comme le canon est la dernière raison des biscuit.réveille, et tente de réparer les brèches que l'on fait à sort domaine. rois, mais ricins savons qu'il est des circonstances où les peuples - On lit dans la partie non officielle du Moniteur Algérien , duori. non, répèterons-vous avec un journal de Paris star les'tracesdu- eux-mêmes deviennent rois, et nous laissons à celui qui commande 10 janvier :quel nous sommes Tiers de marcher (l'Unirers) «Dieu n'a pasélu pour aux tins et aux autres le soin de mener les événements et de juger Nous avons publié successivement les résultats des trois premiersnous abandonner, et nous n'avons pas choisi pour quitter le terrain les révolutions. trimestres de 1842 , ceux du dernier trimestre ne sont pas encoreet vendre l'armure l'heure préente, où la dépravation des esprits » En dehors tics limites étroites dans lesquelles s'enferme et exactement connus pour les divers points du littoral ; nous pouvonset des murs se trahit par tant de scandales, où les chefs du gou meurt l'action impuissante des partis ', nous parlons nos regards cependant assurer dès aujourd'hui que l'augmentation de la popu-vernement dénotent leur indifférence et lent- ignorance en matière vers une sphère plus large , et plaignant le sort des hommes ai- lation pendant cette période n'a pas été moins considérable que cellede religion par tant d'incurie, où les.prisons et les bagnes se recru- tachés par routine à d'infécondes utopies , nous appelons de tous obtenue pendant le trimestre précédent , ce qui porterait à 9,000lent dans les rangs les plus élevés, où l'impiété occupe les tribunes nos vaux la réalisation d'une politique qui , pour rions, se résume individus environ , l'accroissement de la population européenne enles plus hantes, où les écrivains !es plus effrontément corrnple+irs en trois mois : Dieu , la France et la Liberté'. » 1842 ; c'est-à-dire à près du quart du chdne total qu'elle avait at-

Le moine fit un signe de quêteur, cri montrant sa besace. - ires baut,ns : Un : us il a,aiquent point te urines meniiauts ;,

à celui ile :a femme, au sien; détail encore un admirable ouvrage.- Est-ce que vous êtes muet, mon père ? ce serait triste curée pour eux que ma besace ; je crains les préci- Soit modestie, soit oubli, ces cieux tableaux n'étaient pas signés- Non, non, répondit le religieux à voix basse et avec un char- pices ; nia vue est fort basse; la nuit je n'y vois pas du tout , et le du peintre. Sur un angle , au bas, on lésait : Steltinn et Lebntzo, 10mantsourire. chemin d'ici au village de I'Annonciade est fort mauvais; il est mai 1646.- Quel est votre nom parmi les saints ? pire encore du village au couvent, surtout depuis la dernière érup- Il y avait foule sur l'esplanade du château, quand Léontio y des-- Spiridione. lion. Au reste, si ma présence vous gi'ne, j'irai demander retraite tendit; il découvrit bientôt Stellina, car elle serai lait luire avec- Et parmi les hommes au couvent des Camaldules... son auréole (le cheveux et de chair rose, dans une constellation des- Dieu le sait. Oh ! mon père, dit vivement Stellina, comment pouvez-vous plus jolies femmes napolitaines, l'élite de celle cour d'Espagnols pti.Comment vous ignorez votre nom'? penser cela ? Le jour de mon mariage noirs refuserions l'hospitalité avaient transporté dans la Villa-Réale les traditions de Séville, de'à un religieux. Mais ce serait un crime devant Dieu et les bout- Grenade, de 'alladolid. La nuit était tombée; ruais les cent croiséesToutes ces réponses du moine étaient faites à demi-voix, d'un air mes ! Il y a place au château pour les lits de saint François : ils ouvertes dit château versaient des rayons de lumière sur la terrasse,-modeste, les yeux tantôt levés au ciel, tantôt fermés. seront toujours les bien-venus, de nuit et de jour. i'citez avec et cette clarté plaisait mieux aux femmes que celle du jour; ellesOttayano continua cet espèce d'interrogatoire. nous, mon père Spiridione. passaient avec une gracieuse nonchalance devant les groupes de_Ile tromperai-je , mon père, je crois vous avoir vit passer tout Ottayano, Stellina et le moine sortirent du bois de pins et tra- jeunes seigneurs en s'abandonnant à leur admiration : elles mar-près du château, il y a trois heures environ ; vous suiviez l'allée de versèrent l'esplanade (lu château , tout encombrée d'une foule chaient en tournoyant comme urne ronde fantastique, appuyantpins qui mène à Torre-de-Greco. joyeuse qui salua d'un long murmure d'admiration la jeune épouse peine leurs pieds d'enfant sur le pavé (le marbre, la tète penchée- C'était moi-même! je venais (le voir l'économe de la char- que son père soucieux tenait par la main. sur une épaule, avec (le douces ondulations clé corps. Uri mur-treuse Saint-Martin, et j'avais pris au retour ce chemin, comme le Léontio était encore dans la chambre nuptiale, il y était seul ; il mure musical de voix italiennes s'élevait de cette foule. Lesmoins long.

g ;n'avait pas permis à son meilleur ami de l'y accompagner. Que de grand pins qui couronnaient le citireau, ouvrant à la brise du golfe.- Votre figure ne m'est pas inconnue, mon père; avez-vous vécu fois l'amoureux jeune homme croisa ses mains devant le magnili- leurs feuillages d'aiguilles vertes, formaient comme un orchestre 4 ,dans le monde . que portrait (le sa femme, ce chef-d'ceuvre du peintre napolitain aérien de suave et mystérieuse haetuonie; des chansons

sortaient de- Jamais. Qu'il avait bien compris cette vierge d'exception, le grand artiste ! Toutes les allées. Au bas de la colline, la nier semblait des étoiles- Avez-vous des pareras ? Ce n'était ni une belle femme, ni une jolie femme que son pinceau en fusion, la ville et le portréchangeaient leurs clartés vagabondes;Aucun. avait reproduite, c'était l'idéalisation de l'ange ; une ile ce., figures le vent s'endormait sur le 1 ausilippe, ce vase immense de parfums,Ottayano s'arrêta comme maîtrisé par fine pensée de triste sauve- qui ne rappellent aucune infirmité , aucune misère de notre triste et, à son réveil, il secouait partout ses t ichesses empaumées.nir ; il regardait la terre, jouait du bout de sa bottine avec les feuil- nature. Cette jeune femme peinte n'était pas liée rte la femme , Un singulier incident jeta quelque distractiondans tout ce mon-les tombées, et détachait d'un doigt distrait l'écorce écailleuse d'un elle s'était sans doute révélée au monde une nuit de printemps de , qu'un jour de m.<riage avait fanatisé de plaisir parmi les valetspin. comme une émanation parfumée ; elle vivait de la vie des fleurs ou qui distribuaient les rafralchissements, on

iem.uq;;ia le moine Spi-- Si vous le permettez, Seigneur, dit Spiridione, j'irai nie re- des anges. Sous cette chair lumineuse, dorée, transparente

s ai-i idiote qui dans une attitude de m:,rtification s était résigné auxposer dans vos écuries ; il est fort tard ; je ne me remettrai cri route squelette humain rie se faisait point sentir : l'enivrement vous sai- fonctions humiliantes de ia domes,i,ilé. Il passa d'un air distraitque demain. Je me confie à la charité de vos valets pour remplir sissait devant celte toile , et quair.l on la regardait réfléchie dans la devant Léontio et Stellina ; le jeune époux l'a xi lao ha gaîmentma besace.

,grande glace de la chambre, alors, par art jeu singulier d'optique, Pardon , mon père , quel métier faites-vous donc cette nuit- Oui, oui, dit le duc toujours préoccupé; je leur donnerai cette délicieuse figure semblait vivre dans un lointain vaporeux, ces Spiridione s'inclina , comme s'il n'avait pas aperçu Léontio et sames ordres, je leur prescrirai d'être charitat,les... '.liais est-ce que deux grands yeux noirs étincelaient sous un front pur, sous une femme , puis il offrit sur un plateau d'argent de l'eau sucrée au cé-vous pouvez vous absenter la nuit, mon père? chevelure ruisselante d'or ; alors l'animation de ce portrait était si drat à Léontio et à sa femme.- Il y a force majeure , d'ailleurs j'ai l'autorisation de mes su- complète qu'on se serait pris pour lui d'un véritable amour. Oh ! Les deux époux apaisèrent leur soif et remercièrent gracieuse-périeurs. Quand je suis en quête, je passe souvent la nuit hors du queje suis heureux, s'écria Léontio, ma femme est encoreplus belle ment leur échanson. S pcouvent, en été surtout. trie cela ! p continua son service volontaire jus-Craignez-vous les bandits?

jus-que moment où la cloche sonna le coucher des époux.Il sortit pour revoir Stellina. Dans son ivresse, il n'avait pas On entendait dans le lointain pleurer minuit au clocher de laSpiridione fit un léger sourire.daignéÿjeter un seul coup d'eeil au portrait qui servait clé pendant Chartreuse ; la lac (le du château s'éteignait de croisée en croisée

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teint à l'expiration des onze années antérieures. Si l'on considèreque c'est à la suite de la campagne du printemps que la sécurité etavec elle la eon!iance ont commencé à se rétablir, on sera frappé dece résultat immense , que les su-cès obtenus depuis par ,'arméeaux ordres (le M. le gouverneur-générai dans les pi0%n'ces d'Algeret d'Oral , ne peuvent que développer dans une vaste. proportion.

Un fait nouveau est venu, pendant l'aimée 184,2 , favori_er aussil'accroissement de la pop;ilaiion. Ce t'ait qui rie pouvait se produirequ'à la condition d'une sécurité solide , conquise par une guerrehabiïe et per°.évéran e , c'est la colonisa:iuii. Objet depuis longtemps d'études sérieuses , elle n'était encore qu'if l'état de projetau commencement de l'année , et ce n'est qu'à partir du mois d'a-vril qu'elle a tracé sc- plumiers sillons sur le sol , et pris rangparmi les travaux ]es plus importants tin gouvernement en -t gérjeet cependant soir ilitlucncc su:* la stati,üqué lie l'année n'en est pasmoins bien remarquable , puisque déjà au 31 décembre près de1,200 demandes de concessions étaient in.+cries sur le, registres dela direclio'a de l'intérieur , et qu'à la mème époque 450 famillesétaient placées darr les villages uouvt lloment établi,.

Le nombre mensuel des demaro s , bien fei;ae il y a huitmois , a pris vers ta tin de l'annie titi accroissement proportionnelconsidérable, résultat évident du placement des piernrers colas, etoo peu ajouter , de leur borine situation , car il est à remarquciqu'un grand nombre ries nouveaux postulants sont les parents oules arniÿ ries cotons déjà étab!is. Les nouvelles familles se présententen général avec plus de ressources que n'en avaient les ancienneselles se composent (le cultivateurs, d'artisans et d'ouvr iers de tousgenres demandant au,:i (les terres à cultiver. Sur les 1,200 de-mandes don il a été question plus haut , un certain non;I e nesont pasadmis iblcs , d'autres tic sont éviaernmernt pas sérieuses,quelques autres enfin viennent de po:,tulauts qui attendent en Eu-rope , soit des renseignements , soit l'avis que les travaux prélimi-naires des villages auxquels ils sont destiné, sent achevés ei qu'ifpeuvent venir prendre poe,sioi de leurs lots - il en est donc tortpeu dont les auteurs se trouvent cri Aigéric et y attendent leur pla-cement. L'administration d'ailleurs pousse ses travaux avec activitéet fait tous ses efforts pour laisser le moins possible de demandescri souffrance.

On petit donc le dire aujourd'hui, l'élan est durait, ; par ce quis'est fait dans le cours des derniers mois, ou peut juger des dé-veloppements que promet un avenir prochain. Le penchant à veniren Algérie, est ici, quoique le gouvernement n'ait fait aucun appelpublic aux Européens, que cotre population agricole pourrait s'aug-menter de moitié dans l'espace d'une année, s'il y avait possibilitéde créer dans ce court e,pace de temps un assez grand nombre devillages pour recevoir 20à 25 mille émigians.

Mais malheureusement la création des villages , le pas tige équi-table entre les familles , des terres qui les enloarent, le choix desfamilles elles-mêmes, leur arrivée et leur installation en Afriquesont des choses lentes (je leur nature, et quelle que soit l'ardeur del'administration et les sommes dont elle pourra disposer, il lui seraimpossible d'aller aussi vite que le voudrait la France et que le.demandent les colons qui désirent s'établir en Algérie. Sous pou-vons donner I'assuranceà certains écrivains que rien n'annonce quel'émigration soit arrêtée par la crainte de venir se placer sous le ré-gime militaire ; nous n'affirmerons pas qu'aucune famille n'ait étéretenue par cette crainte, mais ce que nous pouvons déclarer , c'estqu'il s'en présente beaucoup plus que nous ne sommes en mesured'en recevoir, de manière à assurer leur avenir.

La population des villes et banlieue qui arrive librement, en pour-voyant à son bien-être actuel et futur sans le secours du gouver-nement , s'accroit avec nue grande rapidité, et nous ne doutons pasque celle-ci, jointe aux familles agricoles que nous pourrons placer,ne fasse dans le cours de l'année, une augmentation de populationégale au chiffre que noirs avons indiqué.

Disons encore , car nous ne saurions trop le répéter, que ces pro-grès , de même que ceux de l'agriculture et du commerce , sontsubordonnés à la condition d'une sécurité parfaite ; sans elle tousles efforts seraient vains.

Que l'on compare la situation dans laquelle nous nous trouvionsil y a un an avec celle dont nous jouissons aujourd'hui ; qu'on serappelle par quels moyens a été acquise cette situation nouvellequ'il faut maintenir et consolider, et l'on se convaincra que é'estseulement en persévérant à marcher d'un pas ferme et résolu dansla même voie , que nous parviendrons d'abord à diminuer les char-ges que l'Algérie a imposées jusqu'à présent à la France et bientôt,nous l'espérons , à supprimer en totalité et mème à fournir descompensations commerciales à la métropole.

les jeunes filles des campagnes dcceudaient la colline en se racon-tant les toilettes des dames; les dames et les jeunes seigneurs re-tournaient à Naples de toute la vitesse de leurs chevaux. Les parentset les intimes avaient été retenus au château; le calme descendaitavec les heures matinales; après le rire, la joie, les chansons, ve-nait celte sourde mélancolie des nuits , celte tristesse aérienne, bienplus sensible dans le lieu où le marbre semble palpiter encore sousle pied des danseurs, où les fleurs tombées sont tièdes encore. .

Léontio était près de son épouse. Stellina était anise sur un fau-teuil de sa chambre.

Deux lampes de forme antique éclairaient le groupe nuptial. Lesportraits semblaient regarder amoureusement les originaux.

Le peintre m'a bien flattée, dit S'elliia.Il t'a flattée' s'écria Léontio. Lui ! Et qui donc aurait le pouvoir

de peindre une image plus belle que la tienne ; il t'a flattée , lui , cepeintre impuissant ! ne pouvant te peindre, il s'est résigné à faireun chef-d'oeuvre et purs, cette robe, ces dentelles, ce velours, toutcela n'est pas toi ; il a fait des draperies et n'a fait que cela... En-tends-tu, Stellina?

-Mais que lu es pâle, Léontio, toi si coloré toujours ! Regarde-.toi an miroir, men arni.-Uri crime, lest une minute perdue à regarder une autre figureque la tienne.- Tes mains sont glacées, Léontio. Mon Dieu , mon Dieu , j'aipeur ! Ah ! il me semble qu'on a parlé darr, cette alcove .. Léontio,mon époux, les joues se creusent , tu souffres.- Oui , oui , un peu. Ce n'est rien, Stellina. Oh ! que lu esbelle comme cela . Ah ! je souffre beaucoup, Sielliua; mes piedss'engourdissent, rua voix s'aliaiblit et toi aussi, rua femme ?- Mourante, mourante, mon ami, mon époux.- Grand Dieu, s'écria Léontio en pleurant, que nous arrive-t-ildonc ?En ce moment il lui sembla qu'une main entrouvrait les rideauxde l'alcove , et faisait igrincer leurs anneaux de fer.Léontio s'épuisa dans un dernier effort à saisir sou épée, mais il

retomba sur ses genoux.- Réponds-moi , dit-il d'une voix éteinte à sa femme, réponds-moi , parle-moi, Stellina, seulement comme je te parle.Stellina étendit son bras péniblement , ses lèvres se mouvaient

comme si elle eût tenté inutilement de répondre, comme si elle ré-

NOUVEL LES D'ESPAGNENL'-Gt ELr.ES DE HAun zut.

Madrid , 10 janvier 1843.Le Patriola , dans un article intitulé Relations avec la France

revient timidement sur ses premières déclarations. pour ne laisseraucun doute sur son impartialité , il aurait dù mette , à publierles articles récents du llorning-t'u l et du Tintes

, le même ern-p:e5semeut qu'il mit à copier les premiers articles de ces deuxjournaux sur les événements de Barcelone

-- S'il faut cri croire l'IIeraldo , M. Olozaga aurait entièrementrompu avec le ministère. La rupture a été déterminée par la de5ti-tution du chef politique de Logrouo, ami particulier de M.tilozaga.

La plupart des journaux de Madrid annoncent que M. Men-dizabal, récemment nommé premier alcaldeconstitutiorutel , a dé-claré ne vouloir pas s'occuper de politique. Il se propose de porterexclusivemcrit sou attention sur l'adrniuistralion municipale. Il adit-on, de vastes projets d'amélioration et d'embellissement.

- - 1.a Gacela Lie ce jour publie titi décret qui nomme directeur-général des douanes et des tarifs M. Barzanallana , en remplacement de M. Gamboa , dont la démission est acceptée.

' - Les journaux 1'Ileraldo et le Sol publient le con;ple-rendudune soanee tenue chez M.Carrasco, et à laquelle ont assiste un grandnombre de no:abiliiés du parti monarchique-constüutiounel. Il s'a-gi5sait de décider si le parti mortéué devait prcuâre part aux élec-lions prochaines , ou s'en abstenir comme la dernière fôis. Il a étérésolu que le parti modéré prendrait part aux élections, et que descandidats seraient présentés.

- On ne sait pas au juste les causes qui ont décidé M. Gamboaà donner sa démission. Quelques-uns pensent qu'il n'a pas voulu seprêter à faire , en l'absence des cortès , des modifications dans lestarif:;. Il parait que le gouvernement veut faire un essai dans cegenre , avant de prendre une décision définitive dans l'importantequestion cominerciale.

-Le Conslilrrcional de Barcelone déclare sans détour que le pres-tige dont a joui le duc de la Victoire n'existe plus, et qu'il ne luie,t plus possible de diriger les affaires d'une manière sac,faisanteil lui prédit que, ainsi que la reine Christine, il succombera devantle mécontentement de l'Espagne entière , et , ajoute-t-il , par lesmêmes motifs

il lui reproche (le chercher des appuis à l'étranger. L'influenceanglaise est aussi funeste à l'Espagne que celle de la France, ditencore le Constilucional; et le seul remède, selon lui, est dans unmariage de la reine avec un des fils de l'infant D. Francisco. Lapremière mesure à prendre serait de soustraire S. M. à l'autoritéillégale, d'après les lois de la monarchie , de son tuteur, ainsi qu'àl'entourage qu'on.lui a donné. Ce mariage simplifierait la situation,et, n'eût-il que t'avantage de donner à la reine un appui espagnol,il serait urgent de le conclure. Le langage du ConAitacional estd'une vivacité dont approchent à peine les plus passionnés de sesconfrères de Aladrid.

NOUVELLES DE CATALOGNE.

Barcelone, 10 janvier 1843.C'est demain qu'expire le second et dernier délai accordé par le

général Seoane pour le paiement intégral île la contribution deguerre. Cependant les sommes recouvrées jusqu'à ce jour rie vontpas au-delà de 230,000 fr. versés par le commerce, et 21,000 parles propriétaires. Les mesures rigoureuses dont le général Seoane amenacé les retardataires ne produiront pas le résultat qu'il s'étaitpromis cri les publiant. D'abord, un grand nombre de propriétairesse trouvent dans l'impossibilité de payer, quiets que soient les moyensqu'on emploie;pour les y forcer, et ensuite la plupart des personnesriches paraissent décidées à la résistance , surtout depuis que lamanifestation des députés catalans contre l'illégalité de la mesureest venue leur prêter tut appui.

Il n'est pas question de lever l'état de siége, et par conséquentnous ne savons pas pour combien de temps encore ce régime ex-ceptionnel pèsera sui' nous. Cependant on annonce une mesure quiaméliorera un peu la fâcheuse situation dans laquelle se trouve laville : le logement des militaires ne sera plus à la charge des ha-bitants; à dater du 15, tous les généraux, officiers supérieurs etautres, devront se loger à leurs frais, comme avant les troubles.

La nouvelle de la dissolution des cortès a produit ici beaucoupde sensation, et-la déclaration de la presse de Madrid concernant

citait quelque prière d'agonie. La mort avait déjà jeté son vernis surce corps de jeune femme.

En ce moment des voix mélodieuses chantaient la sérénade desnôces.

- Oh ! oui, oui , chantez , chantez, dit à voix sourde Léontio ,et des larmes tombèrent de ses yeux. Les voix chantaient, l'air mys-tique de Palestrina sur ces paroles profanes :

La vague vient de SorrenteOdorante

Sur nos têtes Vénus luitComme toi , fille de l'onde.,

l,elle blonde,Elle va dorer ta nuit.Vénus voit ton hymenée;

Elle est néeSur ces flots que nous aimonsElle embaume de sa bouche

Et la couche ,Et l'oranger de ses monts.Laisse tes persiennes vertes

Entr'ouvertesAu balcon des corridors;Que toute harmonie arrive

De la riveJusqu'à l'alcôve où tu dors.

Entends-tu dans de doux rêves,

Sur les grèves ,Fuir le flot napolitainEntends-tu la voix touchante

Qui te chanteA bord du canot lointain !

Entends-tu les mandolinesAux collines

Où se font les doux larcins ?Les vagues napolitaines,

Les fontainesQui tombent dans les bassins ?

Entends-tu la douce brise

le traité de commerce a causé une vive satisfaction. Cependant ony craignait que cette affaire ne fût déjà trop avancée. Les électionsne seront pas probablement très-disputées en Catalogne; il n'yaura qu'un seul parti sérieux , celui de l'opposition au cabinet ac-tuel et au traité de cornnrerce. Quelle que soit la couleur des nou-veaux députés, ils seront avant tout catalans.

La garnison de Barcelone se trouve aujourd'hui réduite à peuprès au mème nombre de troupes qu'avant le 14 novembre. Plu-sieurs bataillons sont partis pour la province de Gironue, où Zur-bano parait avoir conieu quelque crainte. Or a fait courir ici le bruitque plusieurs émigrés préparaient une incursion; mais l'inventionest trop grossière pour faire des dupes. Au reste, tout parait tran-quille.

PARIS, Il Janvier.- Le 11, après avoir pris congé du roi, M. le duc de Nemours

e>t parti du pavillon Marsan , da ris une voiture de voyage , atteléede quatre chevaux , se dirigeant vers le Nord.

- On lit dans l'Ecko (le Valenciennes :Une unanimité complète règne dans toutes les branches du com-

merce et de l'industrie de notre pays, pour repousser le projet desuppressiou de la fabrication du sucre indigène, cette conquête dela science et de l'agriculture nationale. Un comité compose de ban-quiers, de cultivateurs, de raffineurs et d'autres négociants et indus-tiielsde notre arrondissement, viennent d'adresser une pétitionénergique et logique aux miui,,tres ci aux membres des deux cham-t:res. ('cite mesure intéresse fontes les industries annexes qui vi-vent de la fabrication du sucre indigène, et qui seraient ruinées ,sans la compensation de l'indemnité, si la suppression projetéeavait lieu.

- Oa a pris en flagrant délit, il y a quelques jours, sur la routede Valenciennes à Quiévrain , deux jeunes gens de cette communequi posaient une gio,;se pierre sur le rail , près du pont de l'Au-nelle. C'était cinq minutes avant le passage d'un convoi. Les cou-pables ont été interrogés , et procès-verbal a été adressé au procu-reur du roi.

Attendra-t-on que d'épouvantables malheurs soient arrivés pourréprimer enfin , par une loi spéciale, des faits qui présentent, parleurs conséquences pour ain-,i dire imminentes , les caractèresdes crimes les plus atroces?

- On vient de trouver en Sibérie sur le revers oriental del'Oural, une pepite pesant 36 kilogrammes. Ce monstrueux morceaud'or natif qui dépasse du double le plus gros de tous ceux dontl'histoire des mines fasse mention, a été découvert à quelques piedssous terre dans des circonstances assez singulières. L'établissementformé en ce point de l'Oural pour la recher fhe de l'or avait épuiséle terrain d'exploitation et venait d'élue démoli. C'est dans le terrainmémé sur lequel avaient reposé les constructions que la précieusepepite a été trouvée. En communiquant ce fait à l'Académie, M.de Humbolt lui a donné des détails pleins d'intérêt sur le dévelop-pement de l'industrie minière cri Rassie. Tel est le prodigieux ac-croissement du produit d'or clé lavage dans ce pays, et pi incipale-ment cri Sibérie à l'est de la char le méridienne de` l'Oural que leproduit total se sera élevé pendant l'année 1842, à 16,000 kilo-gramme.,, dont la Sibérie seule a fourni pour sa part plus de 7,800kilogrammes.

On lit dans une lettre de M. Lamartine, publiée par laGazette de France, le passage suivau t :

tc Ne lien!-il pas à vous de laisser le monde politique travaillerpour vous? Oui, je sais qu'on me dit cela

; mais je ne répondspas : j'ai pitié de ceux qui me le disent. Si je me mêlais à la poli-tique par plaisir ou par vanité , on aurait raison ; mais si je m'ymêle par devoir et comme lotit passager dans un gros temps met samain à la maneeuvre, on a tort; j'aimerais mieux chanter au so-leil sur le pont, mais il faut monter à la vergue et prendre un ris,ou déployer la voile. Le labeur social est le travail quotidien etobligatoire de tout homme qui participe aux périls ou aux bénéfi-ces de la société. On se fait une singulière idée de la politiquedans nulle pays et dans notre temps. Eh ! mon Dieu, il ue s'agitpas le moins du monde pour vous et pour moi de savoir à quellespauvres et passagères individualités appartiendront quelques annéesde pouvoir? Qu'importe à l'avenir que telle ou telle année du gou-vernement d'un petit pays qu'on appelle la France, ait été marquéepar le consulat de tels ou tels hommes : c'est l'affaire de leur glo-riole, c'est l'affaire du calendrier.

Qui se briseDans les jasmins espagnolsDans les myrtes de nos îles,

Doux asilesOù chantent les rossignols ?Ah ! toutes ces harmonies

Sont unies ;Elles parleront demain

A la vierge de la veille

Qui s'éveilleVoilant ses yeux de sa main.

Léontio étendit sa main vers la croisée, et secoua la télé avec unmélancolique sourire. Stellina reprit ses sens dans un vif accent dedouleur.

- Mon ami, murmura-t-elle, nous sommes empoisonnés !- Ce n'est pas possible ! s'écria le jeune homme avec un dernier

effort de convulsion. Moi mourir devant toi, morte !... aujotrr-ti'hui !.. Non, non, la mort n'est point faite pour nous, pour toibelle et puissante comme la vie l... Ali ! je sens que mes entraillesse fondent.

Stellina toucha les mains de Léontio et lui dit d'une voix éteinte-- Mon ami, embrasse-moi.Ces paroles suprêmes galvanisèrent Léontio. Il use leva et re-

tomba aussitôt sur le corps de sa femme, en l'étreignant avec sesdoigts convulsifs.

- Non, dit le malheureux époux, non, nous ne mourrons pas,ceci est unie épreuve; va, si nous mourions aujourd'hui, Dieu estjuste, il nous ressusciterait demain.

Des adieux funèbres se murmurèrent; les deux mariés roulèrentsur le pavé de marbre. C'était deux cadavres, et les plus beauxqu'un fossoyeur ait touchés de sa main.

Alors un immune sortit précipitamment de l'alcove . c'était Spiri-dione. 11 regai da les cadavres avec une expression (le joie satisfaite.Il prit t'ouille d'or de la chevelure de Stellina, et burina un motsur la poitrine de la jeune fille. Le sang figé servit d'encre; l'aiguilleresta dans la chair; puis il renoua une échelle de corde au balconde la chambre, descendit sur l'esplanade, et s'enfonça dans le laby-rinthe des pins. MÉnY

(La suite au prochain numéro).

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4s'agit de savoir si le monde soie ial avancera ou rétrogra-

dera dans sa route sans terme ; si l'éducation un genre humain se

féra par la liberté ou par le despotisme qui l'a si tuai élevé jus-

qu'ici ; si les législations seront l'expression fil' droit et du devoir

(le tous ou de la tyrannie de quelques-uns ; si t'on pourra ensei-

gner à l'humanitéà se gouverner par la vertu plus (file par la force;

si-l'on introduira enfin dans les rapports polilinlucs des hommes en-

tre eux ondes nations entre elles , ce divin principe de fraternité

qui est tomlté du ciel sur la terre pour détruire toutes les se vit ides

et pour sancti.ter toutes les disciplines ; si on abolira le meurtre lé-pi; si on ei'acera peu à peu du code des nations ce meurtre enmasse qu'on appelle la guerre ; si les hommes se gouverneront en-titi comme tics familles , au lieu de se parquer comme des trou-peaux ; siia-liberté sainte rles ecri-ciences grandira enfin avec leslumières de la raison , multipliées par le verbe , et si Dieu , s'y

réiféehissart de siècle en siècle davantage, sera de siècle en sièclemieux adoré cri oeuvres et eri paroles , cri esprit et en vérité.

« Voilà la politique telle que nous l'entendons ; vous , moi, tant-d'autres et presque toute cette jeunesse.giti est née dans les tempê-te;, qui grandit dans les billes et qui semble avoir en elle l'instinctde grandes choses qui doivent graduellement et religieusements'accomplir. Croyez-vous qu'à une pareille époque et en présencede tels problèmes il y ait honneur et vertu à sc mettre à part danslé; petit troupeau des sceptiques et à aire comme Montaigne : Quesais-je ? ou comme l'é pusle : Que m'inrpotte ?

e Noir. Lorsque le dis-injuge nous fera comparaître devant notre°concienee il à la fin de notre courte journée d'ici-bas, notre modestie,rtutre faubfesse ne seront point inc excuse polir notre inaction.sous aurons 1 eau lui répondre Nous n'étions rien, nous ne pou-vions rien, nous ii'é,ion, qu'un grain de sable, il nous dira : J'avaismis devant vous, de votre temps, les deux basins d'Urie balance oùse' pesaient les destinées de l'humanité : dans l'un était le bien,dans l'autre était le mal. Vous n'étiez qu'un grain de sable, sansdoute, mais qui vous dit que ce grain (le salle n'eût pas fait in-elinér la balance de mon coté'? Vous avez une intelligence pourvoir, une conscience pour choisir, vous deviez mettre ce grain (lesable clans l'un -on dans l'autre; vous ne l'avez mis nulle part; quele vent l'emporte; il n'a servi ni à vois ni à vos frères.

A. Drs LAMArtTINE.

(it: LA t li'PRE IO!r DL SI CRE t è ft itsl,\ 3 .On lit dans le Coure sf° bran .as :Le projet de loi relatif à la fabrtca;imi (lit sucre in ligène soulève

titre vive opposition. Parmi ses adversaires, Ici uns repous:;ent ledocile principe de l'interdiction et de l'in ct.tni'.é ; les autres con-damnent da'its l'indemnité une nouvelle charge pour le trésor etsurtout sa destination pt ivitégiée.

Nous savons que la doctrine économique la plus vulgaire con-teste à l'état le droit de décider du sort de l'i:i iu-,trie , dont elle aproclamé la souveraine indépendance. Mais cette utopie ne saU-raitprévaloir contre le fait. L'industrie n'a jamais été et ne peutjamais être en dehors de la prévoyance publique. C'est nu rite mbre (lu corps social ; à ce titre , son action appelle le règlement.

Aussi ne salirions-nous nous associer à ceux qui considèrent l'in-terdiction de 'industte betteravière comme un acte de vandalisme.

Est-ce du vandalisme qu'une victoire décernée à une supérioritéconstatée ",par les épreuves d'un long concours? t lén"irez-vouscomme une exécution barbare le traitement que réclame l'immensemajorité de la fabrication vaincue, puisque, sur 366 établissements,plus de trois cents préfèrent à l'aggravation de l'impôt actuel lasnppres.ion indemnisée ? -

-

Est-ce un vandalisme qu'une mesure qui anéantit un élément deproduction que pour en susciter de nouveaux sur tin champ plus°vaste , qui ne détruit une ressource que pour en créer de plus abon-dantes ? Vous fermez des ateliers , mais vous en multipliez d'autreset vous étendez vos marchés. Que pariez-vous donc de ruine la-mentable et de dévastation stérile ? Si le sacrifice projeté relève laprospérité des colonies , assure à noire agricultur e et à notre in,ius=trie manufacturière de plus larges débouchés dans nos possessionsd'outre-mer et dans les autres pays à canne , multiplie tes mouve-ments de notre marine marchande et vivifie. nos ports ; riant ancrez-vous ce sacrifice un procédé contraire aux procédés de la civilisa-tion?

Que l'on réfléchisse à la situation de la France'. L'état de paixdu monde ne lui laisse d'autre alternative que d'étouffer entre sesfrontières sons une exubérance de populations et de productions,ou de_prendre hardiment l'essor sur la ruer qui lui reste ouverte,La France cous parait de jour en jour acquérir une conscience'plus profonde de son avertir maritime, colonial, commercial. C'estlà ce.qui a fait triompher la question d'Alger; c'est aussi là ce quijustifie la solution offerte de la question socs iè: e. Rassurons-nous;le génie dit progrès n'a pas à prendre l'alarme du retour de labetterave à ses destinées vulgaires, et à sonner le tocsin en safaveur. '

Loin d'avoir un caractère d'anarchie, comme on l'a prétendu,la suppression indiquée mettra sua terme aux etTets désastreux d'uneconcurrence anarchique qui épuise des forces vives et remédieraà un mal que l'efficacité des demi-mesures rie guérirais point. Nouscroyons superflu d'insister sur la légitimité de l'indemnité; [tonsavons démontré hier que, Clans le cas présent, elle suivait (le pleindroit la suppression.

Quoi ! vous indernni,erez les fabricants et vous vous croirez quit-tes crrvers les ouvriers ? Son i mais ce que noirs leur devons l'a-lord,'-c'est (le ne combattre ni la suppression à époque fixe ni lesystème du rachat. Abandonner l'industrie betteravière à sa desti-née, c'est se réserver l'avantage de la dépouiller cri Lui accordant ledroit de prendre son temps pour mourir. Autant de gagné pour letrésor, autant de perdu pour les ouvriers. N'est-il pas évident qu'ilstrouveront plus de ressources de travail auprès des Enta icanls in-demnisés qu'auprès des fabricants perfidement spo!iés ? La corifr.ca-lion nuit à tous. N'est-il pas encore certain que permettre auxfabricants de succornl;er selon leurs caprices ou selon les circons-tances , c'est attacher les ouvriers au sort d'une industrie qui nepeut réchapper de la lutte. Les prévenir de la suppression , c'estau conlraire leur donner le lempsde se retourner, et l'époque du terseptembre 1844 est assez éloignée pour leur en laisser la faculté.

aLe t ten tt , seraite projet lP ie plus juste plus bu-main

nouveaumain , si une affectation spéciale, sur l'indemnité due aux fâbri-caits qui ont en ragé leurs capitaux, eût pourvu à l'ouverture d'a-teliers destinés à garantir du chômage , pendant un temps donné ,les encriers qui, eux, ont engagé un capital non moins sacré , le.travail de Icu:s bras.

VARKETES.-DERNIÈRE ÉIIUPTIOi DE L'ETti A.

Un journal anglais publie la lettre suivante, qui lui a été adresséepar un "voyageur, témoin de la dernière éruption de l'Etrra

Palerme, 25 décembre. couches supérieures, plus claires que la base étaient illuminéesJ'ai fait un voyage a la montagne de feu, et voici l'histoire de commue par des milliers de torches qu':+nitaiciit des mains infernales,noire. excuss n. _ oui, pa+(irnes rte Palerrttç parla route de _dessiine jusqu'à ce que l'éruption , reprenant de plis belle dissi ceà sept heures et demie lin matin, le lundi 5 décembre, et le letr-t nuage .;lais pour ne plus l isser voir que son fleuve 'le feu et et sadernatn, au coibr usoleil nous arc ivions à : dernci, après avoir chevelu: e tiniinmée, et les quartiers lie rocs incamesctilsparcmtrù litre distance rle cent quarante-quatre milles sien gens + qu'il'

trente=six à trente-huit lieues) Cent cil changeant de chevaux àAderno que nous aperçûmes d'abord l'éruption. Nous pouvionsparfaitement distinguer déjà les rocs enflammés que le volcan reje-tait avec une force et mie abondance vraiment effrayantes; niais, àcelte distance, ils rte [tous semblaient être, malgré leur volume,que des étincelles.

Le cratère était couronné d'un globe de feu s'eiifladt par inter-valles commue un ballon immense et laissant échapper des:on sommetune ardente chevelure de flammes qui éclatait par en haut cri unepluie de feu droit les flocons redescendaient lentement comme laneige , eu temps calme , sur la terre. Au milieu de la (lamine ondistinguait une colonne toute noire , parfaitement régulière et des-sinée : c'était la fumée. Nous étions alors à sept on huit lieues (lucratère. Rien ne saurait donner une idée de la singulière et originalebeauté des couches supérieures de tout l'immense volume de fuméequi se condensait sur le sommet de la montagne. On aurait (lit quel-que chose comme litre forêt épaisse , mais aux masses bien tran-chées , qu'un magnifique coucher de soleil illuminait d'un rouge desang. Avec la chute du jour, cette éclatante rougeur passa à l'ama-rante, pais au jaune d ' o r, s'éteindre dans une pâleur blafardeet cendrée d'un admirable eff t e1 pl d' f tr e , croc aspects an asmagort-

vomissait par milliers. i Voilà la bouc,e de l enfer ! u s'écriaientnos guide..

Au-dessous du caractère , à quelques cents pas du sommet ducône, nous voyions, quand les flammes n'étaient pas aussi vives,s'é"happer un tieuve de fermée moins épaisse que la couronne ducratère , mais presque aussi blanche que la neige. A l'extrémité decette colonne de fumée s'échappait la lave semblable à un ruisseaude feu, et plus nous nous élevions sur le pic de Cornisci, et plu;, nousvoyions ce ruisseau grandir. Après une heure et demie de montée,trous alteigninies un petit plateau d'un mille carré, sur lequel crois-saient quelques genêts , la seule végétation qui vive encore à cettehauteur..us guides nous tirent arrêter là, en prétendant qu'il seraitdangereux d'aller pins foin , et nous déférâmes d'autant plus volon-tiers à leur avis que , du lieu où nuis étions arrivés , nous voyionspaifaiiement tout le cratère Cl tout le cours de la lave depuis sasource jusqu'au point où eie était alors parvenue.

Vu u'où nous étions, le cratère ressemblait à un bol immensetout rempli de métaux eu fusion, débordant en cascades de feu, seséparant en plusieurs brai lorsqu'ils ,rencontraient quelqu'une desgrandes ruasses de la moutague, si tortueux dans leur course capri-cieuse que leurs longs serpents de feu, après avoir parcouru uneligue de trois ou quatre lieues peut-être, n'étaient pas encore éloi-ques. f gués d plus d'une demi-lieue de leur point de départ. Alors aussi

Le lendemain matin se passa cri préparatifs, et il était déjà midi nous commentâmes à remarquer avec cha ue secousse d l, q u vo can ,quand tiens commencions à gravir la montagne. Sortant de Catane ses eufrayantes détonations. C'était, d'abord un bruit sourd et confuspar la porte Etua, et suivant la route de Nicolosi , nous rencontrà- comme celui de la mer eu fureur qui se brie contre une côte mon-rnes, à un quart de mille, les deux obélisques élevés en mémoire tueuse, puis il grandissait, grandissait, jusqu'à ce qu'enfin il écla-de l'éruption de 1669, qui détruisit la ville de Catane. Nous traver- tât plus terrible que le tonnerre. C'était comme une clameur im-siens un terrain tout couvert d'anciennes laves , mais sur lequel mense qui, partie des entrailles de la terre, arrivait tempête à lacroissaient , comme dans un jardin, des pommiers , des poiriers , surface.des ceuisie s, des amandiers, (les oliviers , (les vignes, etc. , etc. Dansleprodigieux foyer de lumière incandescente qui éclairait leLa premniè! e végétation que produit la lave après son refroidisse- cratère , nous n 'avion, pas d'abord remarqué que la lave ne s'échap-ment c'est le geuct dont on fait des ballets , et après lui, l'oPun-u part pas , comme nous le supposions , par un débordement impé-fia (figuier d'In le ou cactus). Suivant cette route, qui est très-facile, tueux , mais qu'elle fuyait par nue crevasse ouverte à trois centsnous arrivâmes en deux heures àLaflerano, lieu de notre desttna- pieds peut-ètre du sommet. Sortie d'abord avec la violence dit tor-sion. De là nous jouissions d'une vue admirable : à l'horizon les vent , elle se partageait ensuite eu filets brillants sur la neige com-montagnes de la Calabre ; au milieu, Raormina avec son hardi et me les éclats (le la foudre dans le ciel , avant de se réunir enfin enpi!ioiesquepromontoire , et au-dessous de nous le pied fertile de un fleuve au cours iticertain et paresseux. !;il second courantl'Etnt, que nous avions gravi jusqu'au point où l'on ne rencontre sorti d'une autre crevasse de. criait plus rn rjc_,lueusement encoreplus que des forêts ; derrière nous la citarrnante ville de Cata+tc , les lianes dit cône , lie se separaui pas , mai, promenant un fleuveque domine le mont Rassi, comme une tu.ir gigantesque; NieolO,i de feu sur la neige pendant Il' -soir

rte deux milles peut-être , jus-sur le penchant (le la montagne, et plus loin l'Hybfa , avec son qu'à ce que , reu entrait un ion nen,e rocher st,peu tu au-dessuspromontoire qui forme le port d'Augusta. d'un précipice de plusieurs ceu'aiies de p;e,l. de profondeur , et seNotre route, depuis Catane, n'avait traversé qu'un beau jardin dirigeant sur ce rocher comme le Rhin a SJhal'hausen il descen-éclos ra milieu de volcans éteints, dont les vastes cônes étaient cou- dit en deux cascades de feu dans l'abîme où il disparaissait.verts e vignes et (je noisetiers sans feuilles au mois de décembre , et Quand'la première émotion causée par ce spectacle d'une sublimenous rappelant l'automne (le l'Angleterre par l'état bruineux (le t'at- horreur commenta à se dissiper, le froid , lin froid percaut , se fitmo phère, qui ne semblait pas nous promettre du beau temps pour cruellement sentir. Pour [JOLIS , nous avions les pieds froids commeta nuit. $SOUS arrivâmes à Laficrano sur les quatre heures du soir, le marbre ; la circulation du s ing semblait arrêtée , et c'est à peineet descendimes à un' hôtel tenu par ene certaine donna Posa pour si , en descendant de nos mules , nous pouvions nous tenir sur nosune auberge sicilienne nous la trouvâmes beaucoup plus propre et jambes. Nous n'étions d'ailleurs qu'à quelques cents pieds de la fi-meilleure cri tout point que nous n'avions osé l'espérer. Nous y dinâ- gne des neiges perpétuelle; , et le vent , quoique heureusementmes avec les proviauns que noirs avions apportées y car on ne put pour nous il ne fùt pis très-fort , nous coupait la figure comme unnous don+et dans la maison que des fruits et un petit vin rouge du rasoir, nous: chassait de la neige fondue danles yeux , nous elaitpays qui avait bien son mérite. Nous finies marché pour (les roules le nez et les oreilles. get des guides à raison de 3 fr 50 c. par mule et de 2 fr. 50 e. par Nous rimes cependant de toutes nos misères, de nos pieds engour-homme, pour Une excursion de huit heures. Le temps semblait peu dis, de nos nez gelés, de nos os moulus par la course que nous ve.engageant, d'épais nuages de brouillard , de véritables brouillards nions de faire sans selles et par des chemins où nos mules s'abat-deécosais S'abattaient ides

mentisur les flan s de la

it saga eet, ; laient à chaque pas , sans compter les trente-huit hi ores de voyageplus, les rapports guides étaient peu rassura per en poste que nous avions faites dans une mi.érat;le voiture du avisfiant, comme nous étions venus là pour tenter l'ascension, nous ne la seule que nous ayons pu nous procurer. P ° '

résolùtries pas moins d'en tenter l'aventure, et, eu conséquence, nous Nous avons le plaisir d'apprendre anjourd'hai que l'éruption n'apartîmes aux premières ombres de la nuit. causé aucun malheur, et n'en causera sans doute aucun , car la laveSortant de !.a(lerauo, nous eûmes d'abord a traverser une grande ne s'est répandue que sur un espace désert et abaut''onué ; on croitplaine de laves; notre chemin suivait le lit d'un funaara en torrent; i d'ailleurs qu'elle lire à sa fin.lu i ux iusur s ca llo quel nos roules trébucha ent et tombaient à cha-d

que pas. De là irons entrâmes dans un bois où nous rencontrâmesdes troupeaux de chèvres et de moutons que les bergers ramenaientpour la nuit à Zafl'erano Nous entendions autour de nous les chiens .aboyer cri pousaw

nousdes cris i

n voiaer. Après urnebrouillard

demi-heuretrop Vendredi dernier , l'opéra des Huguenots a été pourpletAlite LebrunP pour que Pusri n r P un veritabe triomphe ; jamais succès ne fut les com et 'amuismarche très peu confortable, nous étions arrivés ait fond d'un ravin p 1

profond, fermé par un roc n pic, et qui semblait tout-à-fait infran- aussi les applaudissements rie furent plus mérités devant nie assem-chissable. Là nos guides prirent un temps de repos, et, avant de se , blee immense. Le rsle de Valentine a été rendu avec un élan , linremettre en marche nous avertirent de nous tenir fermes à la cri- sentiment que nous clierct crions vainement à reproduire. Ii fauttrière de rios mules. voit Altt i,ebrun , il faut l'entendre , il faut la suivre dans cet

,fous n'avions pour selles que deux ou trois sacs bourrés de admirable 4e acte! le ceeur d'une femme déborde là avec toutepaille,

courtinauxti'

quantqu'uelle corde

mors àlicou soirs le mer

;

en

sa Sirertcrraav+u a:sistétàicetteereprte e tta ioent.n , ilraurraitt vu sa' eritine,était pas question. Il fallait se coucher sur le cou de nos t,ctes, eu comme il l'avait comprise, lorsqu'il composa ce chef-ayant soin de ne pas lâcher la crinière, si irons ne voulions pas d ieuvre ; il aurait vu celle jeune et belle femme se dévouant avectomber cri arrière, tant la montée est rapide en cet endroit. Cepen- une amas de feu , pour sauver son amant d'une mort certaine, cette

femme UI oublie tout lo't' ' f 1usqu a ( ire ace ut qu elle veut sait-(tant nous rentames 1 aventure eu nous recommandant a Dieu et , J

poussant un vigoureux hourrah en l'honneur de saint George .et ver : Je t'aime, sans oublier cependant dans sa véhémence et dans'de la vieille Angleterre ; car saint George est un très-brave saintqu'il ne faut pas oublier dans les moments difficiles. Parvenu àgrande peine au haut (le la montée, nous avions à notre gauche unprécipice effrayant, et pour tout chemin un étroit sentier, pratica- i

bre tout au pi lis pour les chèvres, et du haut duquel le moindrefaux pas nous eût précipités dans '1i golfe déployé sous nos pieds,enquis comme la baie (le Portugal, na pas de fond comte.

Après une demi-heure de marche par un chemin peu agréable ,Dons arrivâmes à la i'orticella, au pied du pic de Comisci, que nousvoulions escalader. C'est alors que les guides nous tirent remarquerque le ciel s'éclaircissait. La lune conunencait à se dégager d'unnuage épais, le, étoiles apparaissaient successivement à travers leurvoile de brouillard, et dans le ciel un vaste foyer de lumière se dé-veloppait , produit par la réflexion de la lave. A mesure que nousapprochions , ce foyer semblait s'étendre, devenir plus brillant , etenfin, en tournant la montagne, qui jusque-là nous avait caché levolcan , il se montra devant nous dans toute sa magnificence.

Nous étions à 4,500 pieds au-dessus du niveau de la mer , et àhuit kilomètres au plus du cratère. Il lançait (les flammes et despierres incandescentes à une hauteur prodigieuse (deux fois petit-être celle du tune , qui n'a pas moins de 1,100 pieds d'élévation) ;c'était comme titi bouquet immense dont le sommet éclatait en frag-ments gigantesques. Ceux qui tombaient sur notre gauche attiraient!surtout notre attention. La lave ne coulait pas de ce coté , et le;pierres incandescentes , en tombant sur le flanc sombre et noir dela montagne , y produisaient des effets d'optique incroyaldes. Sielles tombaient sur la neige , elles t'éclairaient d'une tueur rou-geâtre , et ch ique globe de feu s'y abimant avec un sifflement ef-frayant , y produisait une colonne de blanche vapeur.

Du haut du cratère descendait lentement et par intervalles, quandle volcan semblait se reposer, une masse de fumée épaisse dont les

le trouble qui l agite , la pudeur qui est encore son plus bel orne-ment. Le public était fasciné par le talent de la tragédienne et d le acantatrice.

Tout le monde , du reste . était ce soir là disposé rte tacon à nelaisser rien désirer à d'en-emhle (le la représentation. M. Albert adit son rôle de Raoul d'une inanièie irrép:ochabte

; sort jeu a étéchaleureux , son chant corre,t , plein de force dans le septuor duduel et rempli de passion dans la grande scène tin 4e acte. Serdamérite également (les éloges. Ce tôle de Marcel convient bien à sontalent , et sa voix mâle et vibrante a fait un grand effet.11ZIDe Danterny-Cundell a fort hie') chanté son air , ses vocalisessont nettes et sa voix est d'une grande justesse ; elle a plusieurs foismérité des applaudissements. Quant à M. Pellegri ! ! a nous l'at-tendons à une autre audition pour en parler. M. Laurnlid a donnéà son rôle un caractère léger , qui convient parfaitement à la situa-tion. Ce jeune artiste a fait de grands progrès depuis quelquetemps , nous le constatons avec bonheur. Nous avons naguère portéune critique sévère sur lui , aujourd'hui nous irons empressons dedire qu'il a mis à profit' cette critique . en cherchant à se coi-ri er des dcfitrn défauts rte ironsg ltti avons reprochés ; - il a réussi , nousl'en félicitons , l'avenir lui destine une des plus belles positions ar-tistiques s'il contitruc ainsi ses études avec conscience.

I.. DE rmLCQ.

L'un (les Gérais J.-,11. DU'fOUJÈ.

Toulouse , imprimerie DE LAVERGNE, rue Saint-Rome, 46

THEATRE DU CAPITOLE

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