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Journal d'entreprise de la SODEFITEX N°10 - Novembre 2008 Consulter notre site: www.sodefitex.sn Cotonculture le Ministre de l’Agriculture M. Hamath Sall en - zone cotonniére Agroindustrie › Usine Joseph Dione › Geocoton prend le contrôle de Dagris

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Journal d'entreprisede la SODEFITEX

N°10 - Novembre 2008

C o n s u l t e r n o t r e s i t e : w w w . s o d e f i t e x . s n

Cotonculturele Ministre de l’Agriculture M. Hamath Sall en - zone cotonniére

Agroindustrie› Usine Joseph Dione

› Geocoton prend le contrôle de Dagris

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DIRECTEUR DE PUBLICATIONAhmed Bachir DIOP

Directeur Général

COORDINATION Bartélémy SENE

Conseiller en Communication - DG

Mamadou NDOYEAssistant au Service Formation et Communication Interne,

chargé de la Communication Interne - DRH

Ont participé à la rédaction de ce numéro

Moustapha DiopDirecteur Commercial

Goulé GueyeAncien chef de Service Recherche Développement et Diversification,

Directeur BAMTAAREPape Fata Ndiaye

Responsable de la Cellule Management de la Qualité, de la Securitéet de l’environnement – DG

Ibrahima Diallo Responsable Régional de Tambacounda/Kahone - DPC

Yérim Ndiaye Chef du Service Gestion Administrative des Ressources Humaines - DRH

Aliou Yoro NdiayeChef du Service Maintenance – DI

El Hadji Fafa DiengResponsable du Garage Central de Tambacounda,

Direction IndustrielleAbdoulaye Ndour

Responsable Cellule Recherche/Développement - DPCCôme Ndour

Chef du Service Statistiques et Conseil Agricole – DPCArdo Seck

Chef du Service Productions Végétales - BAMTAAREDr Massirin Savané

Service Elevage et Productions Animales - BAMTAAREDr Abdel Kader Touré

Médecin d’entreprise – Direction des Ressources HumainesAbdoulaye Mdoji

Coordonnateur Régional Bamtaare, Tambacounda - BAMTAAREAlfousseynou Coly

Assistant à la Cellule Suivi Evaluation et Prospective, Responsable du SIG – DGMatar Dione

Service Alphabétisation et Post Alphabétisation - BAMTAAREAbdoulaye Diop

Chef de Secteur de Missirah - DPCIbrahima Diané

Chef de Secteur de Dianké Makhan -DPCGrégoire Sarr

Assistant du Chef de Garage Central de Tambacounda - DIPape Abdoulaye Mane

Superviseur du Secteur de Koussanar – DPCRassoul Ndiath

Assistant Service Gestion Administrative des Ressources Humaines - DRHIbrahima Seydou Dia

Assistant Service Alphabétisation, Post Alphabétisation et CommunicationRurale - BAMTAAREAdama Dieng

RPC à Missirah - DPCMoussa Sané

Secrétaire Région Cotonnière de Tambacounda/kahone - DPCAliou Diop

RPC à Saraya - DPCDaouda Mané

Ex-responsable Régional Sodefitex à la retraite

Impression : La Rochette

Journal d’entreprise de la SODEFITEXNº 10 Novembre 2008

SODEFITEXSociété de Développement et des Fibres Textiles

Km 4.5 Boulevard du Centenaire de la Commune de DakarBP 3216 DAKAR Sénégal

Tél : (221) 33 889 79 50 - Fax : (221) 33 832 06 75E-mail : [email protected] - Site web : www.sodefitex.sn

Ce numéro de Renaissance Cotonnière a été tiré à 2 500 exemplaires

S o m m a i r eEDITORIAL• Reculer pour mieux sauter ! P 4

AGRO-INDUSTRIE• ENTRETIEN AVEC EL HADJI FAFA DIENG, RESPONSABLE DU GARAGE CENTRAL DE TAMBACOUNDA :« La SODEFITEX poumon économique de Tambacounda PP 6& 7

• GREGOIRE SARR ASSISTANT AU CHEF DE GARAGE CENTRAL, TAMBACOUNDA : PP 8 & 9« Assurer l’entretien et la réparation de tout le parc automobile de la SODEFITEX à moindre coût »

• Trois questions à Aliou Yoro Ndiaye, chef de service maintenance P 10

COTONCULTURE• Focus sur la région cotonnière de Tambacounda : un pôle majeur d’intégration sous régionale PP 12• Entretien avec Ibrahima Diallo, Responsable de la région cotonnière Tambacounda/Kahone : PP 13 & 14

Entre la SODEFITEX et la ville de Tambacounda, c’est un mariage de raison • Entretien avec Abdoulaye DIOP, Chef de sSecteur de Missirah : “Une équipe où tout le monde est Chef de Secteur” P 15• Regards croisés de deux producteurs, sur la culture du coton PP 16 & 17• Ibrahima Diané, Chef de secteur de Dianké Makhan : “L’enclavement et la divagation des herbivores sont nos principales contraintes” P 18• Pape Abdoulaye Mané, superviseur du secteur de Koussanar :

« La taille du secteur nous permet de procéder à un suivi très rapproché des producteurs » P 19• Campagne agricole 2008-2009 : Le Ministre de l’Agriculture apporte le soutien de l’Etat aux cotonculteurs P 20• Recherche-Développement SODEFITEX-ISRA : PP 22 & 23

“ La recherche-développement doit jouer un rôle essentiel dans la politique de diversification agricole et dans la réduction du coût du paquet technique”

• SERVICE STATISTIQUES ET CONSEIL AGRICOLE : Un nouveau service pour se rapprocher davantage des producteurs P 23• Importante saisie d’intrants à Fafacourou : Bocar DIOP porte un rude coup aux trafiquants d’intrants agricoles P 24• Zoom sur la visite du Ministre de l’Agriculture M. Hamath Sall en Zone Cotonnière : PP 26 & 27

VIE DE L’ENTREPRISE• Faites connaissances avec la gestion de la paie PP 28 & 29• Le service médical de la Sodefitex : Quand la prévention vient à proximité des travailleurs P 30 • Élections de représentativité syndicale : Les syndicats de la SODEFITEX ont désigné leurs délégués P 31

DÉVELOPPEMENT RURAL• Minoterie BAMTAARE/SODEFITEX de Tambacounda : La transformation, un maillon important dans la filiére du maïs PP 32 & 33• Charte des bas-fonds : une réponse appropriée au conflit agriculteurs et éleveurs P34• Le tournesol au Sénégal : Acquis et perspectives P 35• Tournesol et apiculture : Une autre forme d’intégration agriculture/élevage P 36• La FMU valide son manuel de procédures P 37• Appui à la modernisation, et à l’amélioration des revenus des exploitations agricoles familiales (PAMAREF) :

Préserver la qualité du coton de la récolte à la commercialisation P 38

STRATÉGIE• Système informatisé de gestion : La Sodefitex optimise ses performances P 40• Après un long processus de privatisation, Dagris devient Geocoton P 41

MANAGEMENT• La Sodefitex renouvèle sa certification ISO 9001 Version 2000 P 42

FIBRE AFRICAINE • SODEFITEX/SODECOTON : Pour faire face à la crise, les sociétés cotonnières échangent et renforcent leur cohésion P45• Sixièmes Journées annuelles de l’A.C.A en Zambie P45

SUR LE FIL• Filières maïs et lait en zone cotonnière : La réponse SODEFITEX à la GOANA P 46• LE CHEF DE DELEGATION DE LA COMMISSION EUROPEENNE VISITE UNE EXPLOITATION AGRICOLE P 47

FAMILIALE A SARE ELHADJI (SECTEUR DE MISSIRAH) • Sénat – Commission du développement rural et de l’aménagement du territoire : P 47

Des Sénateurs viennent s’imprégner des réalités de la filière cotonnière

ÉVÉNEMENTS SOCIAUX• Hommage à Sakoung Sané P 49• Hommage à Falilou Mbacké Gueye, ancien Directeur Général de la Sodefitex P 50• Carnet Rose – Naissances – Nécrologie P 51

S o m m a i r e

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De G. à D : Le directeur Général de la Sodefitex M. Ahmed Bachir Diop, le Ministre del’Agriculture M. Hamath Sall, dans le champ de maïs de M. Souleymane Baldé, maïsiculteur etproducteur de coton à Diankancounda Oguel, dans le secteur de Dabo.

Le DG en compagnie deproducteurs et du staff de larégion cotonnière de Tambacoundalors d’une tournée en août 2008,dans le secteur de DiankéMakhan. On reconnaît leResponsable régional M. IbrahimaDiallo, en face, en casquettte,le chef de secteur de Dianké M. Ibrahima Diané, à l’extrêmegauche, en casquette et le RPCde Dianké Makhan à la gauche deM. Diané, en bonnet “AmilcarCabral”.

Le Président de la FMU, M. Agna Diallo, encompagnie de M. Saër Ndao, Adjoint auGouverneur de Tambacounda, lors de lavalidation du Manuel de procédure del’organisation faîtière

Du Maïs et du lait, laRéponse SODEFITEXà la GOANA

Photo de famille avec la mission camerounaise. De G. à D. M. Nathan Bello,Responsable Division professionnalisation des OP, Amadou Souaré, ServiceStructuration et Organisation des OP – Bamtaare, Aliou Diatta, Régional de Kolda,Hamadou Adjia, Président des Producteurs de Coton du Cameroun, HamaNouhou, Directeur Technique Organisation des producteurs de coton Cameroun,Pathé Cissokho de la DRDR de Kolda, Boubacar Kamissokho, Directeur de laProduction Cotonnière Sodefitex, Moussa Sabaly, Président de la FNPC, FrédéricTsamba, Chef de région Sodecoton et Gabriel Mbaïrobé, chef de la divisionégrenage de la Sodecoton.

Séminaire de restitution de larecherche développement, une vuede l’assistance dans la salle JacquesMédou de Tambacounda

« La discussion que j’ai eue avec la fédération nationale des producteurs decoton et la SODEFITEX a pour but de lancer une coalition pour aller vers lesobjectifs de 55.000 tonnes l’année prochaine et 65.000 tonnes l’année suivante.

Cette année, nous comptons remettre les compteurs à zéro parce que l’hivernagede l’année dernière n’a pas été à la hauteur des attentes, ce qui s’est traduit pardes récoltes qui ont été minorées. Comme nous l’espérons, si cette année, nousparvenons à faire 40.000 tonnes, nous créons les conditions pour rebondir et

aller vers les 55.000 tonnes l’année prochaine.’»

Hamath Sall, Ministre de l’Agriculture Lors de sa tournée à Kolda du 2 au 5 septembre 2008

Mettre en place une coalition pour saturer le potentiel industriel

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Nous sommes en train de préparer notre troisième budget d’austérité consécutif,dans un environnement économique mondial ébranlé par un cataclysme financiersans précédent dont l’onde de choc n’épargnera pas notre continent. Ce contextecomplique considérablement les difficultés que le monde cotonnier africain affrontedepuis 2001. Le redressement du dollar US par rapport à l’euro est très loin decompenser l’effondrement des cours du coton à New York, ils sont actuellementautour de 575 FCFA FOB Dakar ! Le secteur est sinistré : des pays africains ont étécontraints d’abandonner la cotonculture, des sociétés cotonnières ont déposé leurbilan jetant à la rue leurs salariés et privant de revenus de nombreuses entreprisesde service et familles rurales. Cette crise mobilise toutes les énergies de notreAssociation Panafricaine, l’A.C.A. Des millions de cotonculteurs du continent voientleurs revenus laminés par la baisse des prix au producteur imposée par un marchédont les règles du jeu ne sont toujours pas respectées malgré les conclusions del’OMC, par la crise alimentaire mondiale et par l’insupportable flambée du prix desengrais. Entre 2005 et 2008, l’engrais complexe 14 23 14 5 1 a subi une hausse de162, 56 % !

Malgré les efforts méritoires de tous « les SODEFITEX » pour comprimer noscharges et créer de la valeur par la Qualité de notre production et la diversification,malgré le soutien salutaire de l’Etat qui a subventionné à hauteur de 39 % le coûtdu paquet technique d’intensification acquis par les cotonculteurs, nous n’avonspas pu atteindre nos objectifs tant techniques que financiers du fait de lapluviométrie catastrophique de la campagne 2007/2008 qui a terriblement affectéles revenus des cotonculteurs. Nous subissons en outre de très fortes tensions detrésorerie du fait d’importantes créances qui tardent à être recouvrées.

Pour affronter la tempête, il nous faut « faire le dos rond », « serrer les coudes »,nous cramponner et résister. Autrement dit, nous devons absolument consolidernos acquis en termes de compétitivité, de performances techniques et managérialesen attendant de pouvoir redresser la tête et entamer une nouvelle phase decroissance durable avec une SODEFITEX aguerrie, allégée et diversifiée dès que

l’intensité du vent contraire aura baissé. Mettons à profit la pause forcée dans ladynamique de croissance très forte que notre entreprise a connu de 2000 à 2007pour lui permettre d’être très profitable au grand bénéfice des actionnaires, dessalariés, des agriculteurs partenaires et de la nation toute entière dès que le contextesera un peu plus favorable. La définition par Geocoton SA, notre actionnairemajoritaire, d’une vision et d’une stratégie en parfaite adéquation avec nosorientations et notre plan d’affaires et son option de développer la solidarité entretoutes les sociétés du groupe désormais recentré sur l’Afrique, le soutien actif del’Etat du Sénégal à la filière cotonnière et aux filières de diversification, les signauxpositifs perçus des échanges entre la holding GEOCOTON SA et l’AFD, l’appui del’Union Européenne à la filière à travers le PAMAREF (Projet d’Appui à lamodernisation et à l’Amélioration des Revenus des Exploitations agricolesFamiliales), le partenariat stratégique solide entre la FNPC et la SODEFITEX sontdes points d’appui solides …

• Pour la compression de nos charges (nous avons réduit nos effectifs permanentsde 15, 25 % de 2006 à 2008 il nous faut réduire nos effectifs actuels de 8,5 %d’ici 2010 ; nous avons baissé nos charges fixes de 22% dans la même période,nous devons d’ici 2010 les faire baisser encore de 13 % )

• Pour déployer plus d’agressivité commerciale dans la conquête de marchés deprestation de service dans tous les domaines où notre expertise fait la différence

• Elaborer et mettre en œuvre une politique de recouvrement efficace de noscréances

• Trouver les ressources pour le financement de notre plan d’affaires etl’abondement du Fonds de Gestion du Risque Prix

• Lancer nos projets phares de diversification (projet Bassins laitiers du tiers Sudet projet de développement des filières céréalières).

• Consolider notre point fort fondamental, la qualité de notre fibre, et améliorer lesrendements à l’égrenage

Haut les cœurs, « les SODEFITEX » ! La mémoire éternelle des précurseurs, enparticulier Sankoung SANE, Falilou MBACKE GUEYE et Léon NIASSY qui nous ontquitté récemment inspire notre engagement pour que vive, grandisse et se renforcenotre chère SODEFITEX.

E d i t o r i a l

Bachir DIOP - Directeur Général

Reculerpour mieuxsauter !

RENAISSANCE COTONNIERE4

Il nous faudra donc tenir bon,ne surtout pas se décourageret poursuivre les efforts :

La crise est dure,extrêmement dure !

Face à l’exacerbation de la crise, que faire ?

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Agro-Industrie• ENTRETIEN AVEC EL HADJI FAFA DIENG, RESPONSABLE

DU GARAGE CENTRAL DE TAMBACOUNDA, « La SODEFITEX poumon économique de Tambacounda

• Joseph Dione :Un cadre aux qualités humaines et professionnelles exemplaires

• GREGOIRE SARR, ASSISTANT CHEF DE GARAGE CENTRAL,TAMBACOUNDA :« Assurer l’entretien et la réparation du parc automobile de laSODEFITEX à moindre coût »

• TROIS QUESTIONS À ALIOU YORO NDIAYE, CHEF DESERVICE MAINTENANCE :Dites-nous, M.Ndiaye…à propos de la maintenance

• AUDIT ÉNERGÉTIQUE DE LA SODEFITEX :Trois questions à M. Adiouma Dione, Expert en efficacité énergétique à PROQUELEC :Dites-nous M. Dione…

Cotonculture• Présentation de la région SODEFITEX de Tambacounda• Entretien avec Ibrahima Diallo, Responsable de la région

cotonnière Tambacounda/Kahone :Entre la SODEFITEX et la ville de Tambacounda, c’est un mariage de raison

• SECTEUR DE MISSIRAH :Une équipe où tout le monde est Chef de Secteur

• Atouts et contraintes de la culture cotonnière dans lesecteur de Missirah

• Regards croisés de deux producteurs, sur la culture du coton

• L’équipe de manœuvres de PAKIGNA : Un bel exempled’engagement et de professionnalisme

• Ibrahima Diané, Chef de secteur de Dianké Makhan :L’enclavement et la divagation des herbivores sont nos principalescontraintes

• Pape Abdoulaye Mané, superviseur secteur de Koussanar :« La taille du secteur nous permet de procéder à un suivi trèsrapproché des producteurs »

• Campagne agricole 2008-2009 :Le Ministre de l’Agriculture apporte le soutien de l’Etat auxcotonculteurs

• Recherche/ développement :À propos de la Virescence florale (Phyllodie)

• Le Directeur Général Ahmed Bachir Diop à la cérémoniede Restitution des Résultats 2007/2008 de la Recherche-Développement SODEFITEX-ISRA :“La recherche-développement doit jouer un rôle essentiel dans lapolitique de diversification agricole et dans la réduction du coût dupaquet technique”

• SERVICE STATISTIQUES ET CONSEIL AGRICOLE :Un nouveau service pour se rapprocher davantage des producteurs

• Importante saisie d’intrants à Fafacourou :Bocar DIOP porte un rude coup aux trafiquants d’intrants agricoles

• Zoom sur la visite du Ministre de l’Agriculture M. HamathSall en Zone Cotonnière

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RENAISSANCE COTONNIERE6

Agroindustrie

ENTRETIEN AVEC EL HADJI FAFA DIENG, RESPONSABLE DU GARAGE CENTRAL DE TAMBACOUNDA,CHEF DE L’USINE JOSEPH DIONE PAR INTERIM DE JANVIER 2007 À AVRIL 2008

«La SODEFITEX poumon économique de la ville de Tambacounda»Il est le responsable principal du garagecentral de Tambacounda. Il a assuré enmême temps l’intérim de l’Usine JosephDione de janvier 2007 à avril 2008. Il,c’est El Hadji Fafa Dieng. Il nousentretient ici sur la première usineinstallée de la SODEFITEX, baptiséeUsine “Joseph Dione” en 2000, son rôleéconomique dans la ville, mais aussi lesdifficultés rencontrées. Pour cela, il faitun petit détour sur le garage central,sans oublier de nous relater sonparcours à la SODEFITEX

M. le chef d’usine, on est au cœur de laSODEFITEX. Tambacounda abrite lapremière usine d’égrenage de coton duSénégal. Pouvez-vous nous faire unrappel historique de cette unité ? Quandest-ce qu’elle a été mise en place etqu’est ce qu’elle est devenue aujourd’hui ?

Des cinq (5) usines d’égrenage l’usine deTambacounda est en effet la première à être installée.C’était en 1965. La Compagnie française dedéveloppement textile (CFDT), dénommée Dagris(Développement des Agro-industries du Sud) en 2002et devenue aujourd’hui Geocoton, s’était vu confierpar le gouvernement du Sénégal l’introduction de laculture du coton comme culture de diversificationpour mettre fin à la monoculture arachidière. C’étaitune égreneuse de 80 scies avec une presse manuelle.Par la suite, en 1967, on a installé « TAMBA I » avecune égreneuse de 128 scies. Deux ans plus tard, unedeuxième unité d’égrenage fut aménagée et baptiséeTAMBA II. Les deux unités fusionnent en 1977.Depuis lors, des améliorations continues seront faitesau niveau de l’usine à chaque fois que de besoin.Ainsi en 1978, pour améliorer la qualité, il a été inséréun nettoyeur incliné et des lint cleaners (nettoyeurs defibre). Les égreneuses 128 scies ont été, dans lemême temps, remplacées par des 158 scies. En 1996,pour réduire les coûts de transport particulièrementélevés du coton graine de Kédougou vers l’usine deTambacounda, une ligne d’égrenage fut transférée àKédougou. À la faveur de la modernisation de l’usinede Vélingara en 2005, une ligne d’égreneuse de 128scies fut transférée à Tambacounda. Et toutrécemment, en 2007, dans le souci d’augmenter lacapacité de l’usine de Kahone et d’optimiser celle deTambacounda, une égreneuse 158 scies de l’usine deTambacounda a été remplacée par la 128 de l’usine deKahone. En résumé, l’Usine de Tamba compte

actuellement trois lignes d’égrenage avec une (1)égreneuse 158 scies et deux (2) de 128 scies.

Gérer une usine d’égrenage ne doit pasêtre facile. Quelles sont les contraintesauxquelles vous êtes le plus confrontées ?

En effet, gérer une usine d’égrenage est loin d’êtreaisé. Il n’est pas rare de voir un chef d’usine passertoute une journée ou toute une nuit à l’usine. Lesproblèmes doivent être résolus immédiatement à touteheure sans les remettre au lendemain. Le chef d’usinedoit avoir l’œil sur tout, il doit veiller au bonfonctionnement des machines et à l’optimisation desmoyens logistiques mis à sa disposition. Il doit assurerune bonne gestion de son personnel et de tout lepatrimoine de l’entreprise placé sous sa responsabilité.Un chef d’usine doit forcément être un bon managerpour accomplir convenablement sa mission.

La SODEFITEX est pratiquement laseule unité industrielle de la ville deTamba. Comment est elle perçue par lespopulations ? Et quel est le rôleéconomique qu’elle joue dans la ville ?

La SODEFITEX joue un rôle certain dans la ville deTambacounda. Déjà, on peut dire que les revenus desménages augmentent substantiellement pendant lacampagne de commercialisation et d’égrenage car denombreuses familles comptent en leurs sein au moinsun (1) saisonnier. Ceux qui n’ont pas la chance d’êtrecontractuels travaillent à l’usine comme « journaliers ».Cela « fouette » sensiblement la consommation desménages et favorise les locations de chambres auxabords immédiats de l’usine. Le secteur du transport(coton graine, fibre, graine) bénéficie beaucoup del’activité de l’usine ; de même que l’artisanat (taxis,calèches, restauration, maçons, menuisiers,

entrepreneurs en bâtiment). Il ne faut pas oublierégalement l’apport des travailleurs de la SODEFITEXelle-même qui participent au dynamisme économiquede la ville. Ils consomment beaucoup de services quigrâce au système des taxes apportent une plus value parexemple au budget de la municipalité. Je pense auxtaxes sur les ordures ménagères, l’eau et l’électricité, lebâtiment, etc. Il y a donc des effets induits non-négligeables que la SODEFITEX apporte directement ouindirectement à la ville.

Vous occupez cumulativement, depuisun certain temps, les fonctions de chefd’usine et de chef du garage central,comment organisez vous votre travail ?

En effet, depuis le départ de « Grand » AssaneDIAGNE ancien chef d’usine en janvier 2007, j’ai éténommé, par intérim, chef de l’usine Joseph DIONEcumulativement avec mes fonctions de chef du garagecentral. La gestion de cette situation provisoiredemande en effet une certaine organisation et unsoutien sans faille de mes proches collaborateurs. Jen’ai pas la prétention de pouvoir tout faire et personnene peut se targuer d’exécuter seul tout le travail qu’onlui confie. Je dois dire que j’ai surtout un rôle decoordination. À l’usine comme au garage, je comptesur des hommes d’expérience qui connaissent etaiment bien ce qu’ils font ; leur engagement et leursincérité me touchent énormément.

Qui est El hadji fafa DIENG ? Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs, ennous parlant de votre parcours à laSODEFITEX et surtout, de ce qui vous ale plus marqué ?

Après mon stage de fin d’études à l’aéroport LéopoldSédar Senghor en 1995, je me suis rendu, un jour, àDAKAR plus précisément à mon ex-école ENSUT(Ecole Nationale Supérieure Universitaire deTechnologie) (actuelle Ecole SupérieurePolytechnique) pour rencontrer le chef dudépartement Génie Mécanique et lui rappeler masituation de chercheur d’emploi. Le lendemain, sasecrétaire m’appelle pour me dire que le Directeurindustriel de la SODEFITEX en l’occurrence MonsieurMoustapha DIOP (actuel Directeur Commercial) étaitde passage au département et souhaite être mis enrapport avec un nouveau diplômé pour une éventuelleembauche à la SODEFITEX. J’ai aussitôt appelé àTambacounda et j’ai eu Monsieur Mamadou GUINDO,secrétaire du Directeur Industriel au bout du fil qui m’atout de suite donné une très bonne impression de laSODEFITEX grâce à sa gentillesse et sa courtoisie. Il m’ademandé de rappeler la semaine suivante, M. DIOPétant toujours à DAKAR. Quant finalement j’ai réussi àjoindre M. DIOP, il m’a aussitôt demandé dedescendre à Tambacounda pour un entretien. C’est

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 7

comme ça que je suis arrivé à Tambacounda un mardi26 mars 1996 aux environs de 14 heures. À 15heures, j’ai rencontré M. DIOP et le 27 mars c’est-à-dire le lendemain, j’ai été mis à la disposition desresponsables de l’usine de Tambacounda enl’occurrence Messieurs Bilaly BA et Assane DIAGNEpour commencer mon stage à l’usine. Je remercie cesdeux personnes qui ont guidé mes premiers pas dansl’entreprise. Ces remerciements vont également àBalla TRAORE , Lassana DIARRA ( paix à son âme ),Amadou DIARRA, Kourou KANTE etc.

Si j’ai tenu à raconter cette histoire c’est parce-que jela trouve extraordinaire. Vous vous rendez compte ? Dans la même journée, je rencontre le chef dudépartement en tant que demandeur d’emploi, et M.DIOP rencontre la même personne pour cette foisoffrir ce que je venais de demander. J’ai l’habitude dedire que je ne crois pas au hasard et que toutévènement est l’aboutissement d’un processus quidépasse parfois le niveau de compréhension deshumains que nous sommes. Après mon stage àl’usine, je fus embauché le 01 juillet 1996 et j’ai eu lachance de participer au montage de l’usine deKédougou avec des hommes d’expérience commeAliou Yéro NDIAYE, Médoune SENE, Balla TRAORE,etc. Ce chantier a été très instructif pour moi.

À la fin du chantier, je fus affecté en 1997 commeadjoint au chef d’usine à Kolda où j’ai beaucoup apprisau contact de Oumar Demba SALL le chef d’usined’alors, aujourd’hui responsable logistique etproduction de la Direction industrielle. Un an plus tard,c’est-à-dire en 1998, j’ai été affecté à Vélingara commeResponsable de l’usine de production de semencesdélintées où je suis resté jusqu’en 2002 date à laquellej’ai été affecté à Tambacounda comme chef du garagecentral. Je remercie au passage Monsieur TIREIRA,Directeur Industriel pour la confiance placée en mamodeste personne.

Et ce qui vous a le plus marqué …

Ce qui m’a le plus marqué à la SODEFITEX, c’estl’histoire de l’ALTIVAR (variateur de vitesses desmoteurs électriques) de l’unité de production desemences délintées. Après mon affectation à l’usine

de production de semences délintées, j’ai suivi uneformation d’un mois en France. À mon retour, M.Moustapha DIOP m’a reçu dans son bureau et m’a ditceci « Voilà El hadji, la SODEFITEX a fait son devoir ;tu es censé tout connaître sur le délintage après cetteformation, à toi de jouer maintenant… »

Après seulement un mois de ma première campagne,l’ALTIVAR qui permet de varier la vitesse de la pompedoseuse grille ! Il n’y a aucune possibilité de leremplacer dans l’immédiat car non seulement il n’y aen pas en stock mais il est introuvable au Sénégal.J’ai donc eu deux jours d’arrêts pendant lesquels jen’ai pu, ni manger ni dormir surtout quand les parolesde M. DIOP me revenaient à l’esprit. J’ai eu unesouffrance terrible et je suis revenu de loin quand parla grâce de DIEU, j’ai pu dépanner en diminuant lescourses des pistons de la pompe et terminer ainsi lacampagne sans l’ALTIVAR.

Avec le garage, vous gérez beaucoup de pièces détachées. Est-ce que vousn’avez pas de problèmes de stock oud’approvisionnement ?

Nous avons bien sûr des problèmes de stock etd’approvisionnement. La situation actuelle dumagasin du garage central est que la valeur du stockest élevée alors que le magasin est « vide » si onraisonne en termes d’articles utilisables dans nosateliers. Cela est dû au fait qu’il y a beaucoup depièces obsolètes réformées qu’on ne parvient pas àsortir du stock. Je crois que ces pièces devraient êtrecédées aux entreprises de la sous-région qui enauraient besoin ou à défaut, mises au rebut pour « libérer » notre magasin. En ce qui concerne lesproblèmes d’approvisionnement, ils sont causés parla cherté des pièces détachées entraînant ainsi uneforte diminution des quantités commandées. Cetteinsuffisance de pièces influe fortement sur la qualitéda la Maintenance du parc occasionnant ainsi desimmobilisations de véhicules. Nous sommesconscients des difficultés que traversent toutes lesentreprises cotonnières d’Afrique du fait dessubventions Européennes et Américaines. Mais jecrois qu’il faut se battre pour maintenir un niveau destock acceptable et éviter ainsi les multiplesimmobilisations de véhicules qui ne fontqu’engendrer des surcoûts d’autant plus que lespièces commandées d’urgence en cas de pannecoûtent beaucoup plus cher.

En outre, la SODEFITEX est la seule entreprise auSénégal qui a des camions polybennes avec unsystème de levage hydraulique LEGRAS, ce qui nousoblige à avoir un stock correct de ces pièces si nousvoulons éviter des difficultés. En un mot, nous sommesconscients qu’un stock anormalement élevé, portepréjudice à notre entreprise mais aussi qu’un stockinsuffisant engendre des surcoûts par de multiples etlongues immobilisations des véhicules. Les piècescoûtant très cher, si nous nous focalisons trop sur lavaleur du stock, nous risquons de perdre de vue lanécessité d’avoir des pièces en quantité suffisante pourpouvoir entretenir correctement notre parc.

Interview réalisée le 23 janvier 2008Propos recueillis par Bartélémy Sène

et Mamadou Ndoye

Dimanche 11 avril 1994, journée de repos, jour de Pâques, la Sodefitex perdait un cadre émérite. JosephDione, chef d’usine Sodefitex de Tambacounda décède à son poste de travail par suite d’un tragique accident.À l’âge de 40 ans, il laisse une veuve et deux orphelins. Pour honorer la mémoire de ce cadre émérite auxqualités humaines et professionnelles exemplaires, le Directeur Général a décidé en août 2000 de baptiserl’usine d’égrenage de Tambacounda, Usine “Joseph Dione”. Symbolisme qui devrait être un exemple pour lepersonnel de l’usine, vu les excellentes qualités humaines et professionnelles de Joseph Dione. Une façonde donner un modèle de référence à la jeune génération et à tous les employés de l’entreprise qui pourraients’inspirait de lui dans la quête de l’excellence.

Joseph Dione a rejoint la Sodefitex en 1979, après son diplôme de technicien supérieur obtenu en 1977, au Centre Inter-Etat de Formation (CIEF) de Ouagadougou (Burkina Faso). D’adjoint chef de serviceMaintenance, il passe à adjoint chef d’usine à Kédougou, avant de diriger l’usine de Tambacounda. Un parcours qui aurait pu être plus riche, si le destin n’en avait pas décidé autrement. Il aurait 55 ans cetteannée. Deux de ces anciens collègues, jeunes cadres à l’époque comme lui, se souviennent encore deJoseph Dione, des souvenirs vivaces, comme si c’était hier. Il s’agit d’Ahmed Bachir Diop, à l’époque,Directeur Technique et actuel Directeur Général et Moustapha Diop, actuel Directeur Commercial et supérieurdirect de Joseph Dione à l’époque, en tant que Directeur Industriel.

Un cadre émérite aux qualités humaines et professionnelles exemplaires

Usine Joseph Dione en plein égrenage

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RENAISSANCE COTONNIERE8

“Il nous arrive d’apporterrégulièrement notre appuitechnique aux autorités

administratives et militairesde la ville, en dépannages

et autres entretiens qui requièrent une certaineexpertise que l’on ne trouve

que chez nous.”

Agroindustrie

GREGOIRE SARR ASSISTANT AU CHEF DU GARAGE CENTRAL DE TAMBACOUNDA

« Assurer l’entretien et la réparationde tout le parc automobile de la SODEFITEX à moindre coût »Grégoire Sarr est l’assistant du chef duGarage Central de Tambacounda, El HadjiFafa Dieng. Lorsque nous sommes allésrencontrer ce dernier pour nous parlerde l’Usine Joseph Dione et du GarageCentral de Tambacounda, il nous a, dansun bel esprit de collaboration et departage de responsabilité, demandé denous entretenir aussi avec son assistantet ses autres collègues qui pourraientautant nous informer que lui. En d’autrestermes, il a voulu que tout le monde soitassocié au partage du savoir parce quesans ses collègues, il ne saurait y arrivertout seul. C’est dans cet esprit égalementque Grégoire s’est entretenu avec nous,pour nous parler du garage Central, desa mission, de son rôle dans la ville deTambacounda, du processus deréparation, et des mutations techniquesqui s’effectuent dans cet environnement.

M. Grégoire Sarr, vous êtes actuellementl’assistant au responsable du garagecentral. Pouvez-vous nous parler du parcautomobile de la SODEFITEX ? On estimpressionné en voyant tous cesvéhicules.

Tout d’abord, je vous remercie pour l’occasion que vousm’offrez de parler du garage central de la SODEFITEX etde son parc mais aussi des difficultés face auximportantes mutations techniques qui s’opèrent de nosjours dans ce milieu. C’est vrai, la SODEFITEX disposed’un important parc de matériel roulant composéd’attelages camions et remorques, des engins demanutention et des véhicules légers. Le parc lourd estdestiné au transport du coton graine des champs vers lesusines et dans une moindre mesure de la fibre des usinesvers Dakar. Il est essentiellement composé de camions demarques RENAULT et IVECO. Le parc léger est destiné aupersonnel de terrain et des services centrauxopértionnels. Il est aussi d’une grande utilité pourl’entreprise. Le parc lourd est composé de 37 camionsdont 30 Renault et 7 Iveco. Leur moyenne d’âge est de dix(10) ans. À côté, nous avons huit (8) élévateurs pour nosactivités de manutention, des engins et des conteneurspour les poly bennes. Le parc léger, vu l’activitéprincipale de la SODEFITEX, est en majorité composé devéhicules 4X4 double cabine. Nous disposons d’unequarantaine de véhicules légers de quatre marquesdifférentes, de véhicules légers utilitaires pour les pools

et pour les services centraux. Auparavant nousdisposions de 63 véhicules légers mais en application dela politique de compression des charges vigoureusementimpulsée par la direction générale en mars 2006, le parcà été fortement diminué par la mise pool des véhicules.Tout ce dispositif matériel est géré par le garage centralsous la tutelle de la Direction industrielle, basée àTambacounda. Il est composé de cinq sections : poidslourd – poids léger – métallurgie – électricité –magasin central.

Et quelle est la mission assignée augarage central ?

La mission principale du garage central est de suivre etd’assurer l’entretien et la réparation de tout le parcautomobile de la SODEFITEX, à moindre coût. L’objectifest que l’entreprise puisse disposer de tous sesvéhicules, notamment le parc lourd, en période decampagne. Nous assurons la coordination des garagessecondaires qui se trouvent dans nos différents sitesindustriels, sous la tutelle des chefs d’usine. S’il y a despannes qui ne peuvent pas être réglées au niveau de cessites décentralisés, on achemine le véhicule en questionau niveau du garage central qui se charge de le réparer.Nous avons à ce niveau l’expertise nécessaire pour cela.

Le garage central est chargé également de faire le suivinécessaire pour faciliter le renouvellement du parc. Ilest chargé à cet effet de faire les propositions derenouvellement du matériel roulant en temps opportun.(Camions – remorques – véhicules légers – engins –conteneurs polybennes – et tout autre matériel). Commetout matériel a une durée de vie déterminée, noussommes également chargés de faire les propositions demise en réforme du matériel roulant lorsque samaintenance n’est plus économiquement justifiée. LaGestion des magasins de stockage relève aussi de notremission. Il s’agit à ce niveau de faire l’évaluation descommandes (importées ou locales), d’en assurer lesuivi régulier et d’approvisionner les magasinsdécentralisés dans nos différents sites.

Quant à la gestion de l’outillage, elle consiste auxinventaires périodiques du matériel pour nous permettrede proposer en temps opportun son renouvellement,voire son remplacement en cas de perte. Nous assuronsaussi le suivi des réparations extérieures. Ces dernièresconcernent surtout les véhicules de la Direction généralesis à Dakar, vu la distance séparant Tambacounda deDakar et l’état de la route. Elles concernent aussi lesvéhicules accidentés appartenant au parc automobileSODEFITEX. Un autre domaine qui relève de la missiondu garage central est l’exécution et le suivi des chantiersde montage des conteneurs. Il faut noter que l’entreprisemet en œuvre des chantiers de montage de conteneurspolybennes. C’est ainsi que depuis 1993, nous avonsprocédé au montage de 135 modules au total répartiscomme suit :

• 43 modules en 1993• 42 modules en 1998• 50 modules en 2005

Pour l’exécution de ces chantiers de montage, il a étésollicité en renfort l’expertise des mécaniciens etsoudeurs de la région de Tambacounda.

Avec tout ce dispositif, la SODEFITEXoccupe quand même un rôle central dansla commune de Tambacounda, pour nepas dire toute la région.

Effectivement et la Sodefitex joue à ce niveau son rôled’entreprise citoyenne. Nous ne nous limitons pasuniquement à assurer l’entretien, le suivi et la réparationde notre parc automobile. Nous assumons aussi notrerôle d’entreprise citoyenne vis-à-vis de la ville. À ceniveau, nous menons plusieurs activités d’intérêt publicpour le bénéfice des populations. Celles-ci vont desactions de manutention sur les axes routiers, allant deKaolack à Kidira en passant par Tambacounda et Kolda,aux actions de salubrité publique en passant par l’appuipour l’entretien du matériel des autorités administrativesde la région par exemple. Pour ce qui concerne les actionsde salubrité publique par exemple, chaque approche de

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 9

“Le personneldu garage central

jouit d’unecompétence technique

très appréciée.”

l’hivernage, le lit de la riviére Mamacounda est pleind’ordures. S’il n’est pas curé, il peut être à l’origine degraves inondations dans la ville. La SODEFITEX, parl’intervention du garage central, se charge chaque annéed’effectuer les opérations de curage afin de libérerl’emprise des ordures et permettre un bon écoulement deseaux de ruissellement. Nous utilisons la niveleuse pourcela. Il en est de même pour ce qui concerne lesopérations AUGIAS à l’approche des fêtes de la Tabaski etde fin d’année. Notre entreprise, par son attachement et sareconnaissance à la ville de Tambacounda, apporte sonsoutien et son appui pour permettre à la cité d’accomplirau mieux sa lourde mission de nettoiement et de salubrité.Les axes routiers Kaolack / Kidira et Tamba / Kolda sontdes axes d’importance économique capitale qui nousrelient à la sous-région. Ils sont empruntés par descamions venant du Mali et des deux Guinées, ce qui faitqu’ils sont le plus, fréquentés par des poids lourds. Il setrouve que du fait de l’état de dégradation très avancée de lachaussée, on y enregistre malheureusement de nombreuxaccidents et de chutes de conteneurs pouvant obstruer lavoie. La SODEFITEX par le biais du garage central, estsouvent sollicitée pour effectuer des travaux de manutentionet de dégagement de la voie. Je pense que nous sommesd’ailleurs la seule société dans la zone qui a le matériel etl’expertise technique nécessaires pour effectuer ce genred’opération. Bien entendu, ces actions se font dans lesstrictes limites qu’impose la nécessité de comprimer noscharges, la SODEFITEX n’ayant ni la vocation ni lapossibilité de se substituer à la puissance publique. Nousne faisons qu’apporter notre humble contribution à la vie denotre cité. Nous le faisons naturellement, avec joie etdisponibilité, parce que tout cela concourt audéveloppement de la ville qui abrite nos installations et oùvivent la plupart de nos salariés.

Parlez-nous un peu du processus deréparation. Comment il se passe en interne ?

Il faut noter que la maintenance automobile fait partiedes processus certifiés Norme ISO 9001 version 2000avec ses trois indicateurs de performance que sont :

• Le taux d’insatisfaction client avec une valeurmaximale tolérée de 4% ; le client (utilisateurs ouresponsables de véhicules) est tenu d’émettre parvoie électronique ou par fiche de réclamation papierau cas où il n’est pas satisfait des services renduspar le garage central.

• Le taux d’indisponibilité parc lourd avec unevaleur maximale tolérée de 5%

• Le taux d’indisponibilité parc léger avec unevaleur maximale tolérée de 5%

Pour ces deux derniers indicateurs, nous disons que levéhicule doit être disponible 24h/24. Notre philosophieest d’éviter la moindre immobilisation d’un véhicule.Notre procédure est la suivante :

• Le “client” se présente au garage central avec sademande de réparation.

• Le chef de garage vise cette demande pour donner ordrede réceptionner le véhicule présentant des avaries.

• Le réceptionnaire, après avoir procédé à l’inventaire dece véhicule, transmet le document (demande deréparation et ordre de travaux) au chef de garage pourorientation du client vers la section concernée.

• Le chef de section, après avoir réceptionné le document,procède à son tour aux diagnostics et éventuellement auxréparations avec son équipe.

• S’il y a nécessité de changer une pièce défectueuse, unbon de sortie interne est établi au magasin avec visa dumagasinier, du chef de section et du chef de garage. Sila pièce n’est pas disponible, le magasinier, surinstruction du chef de garage, émet une demanded’approvisionnement validée par le Directeur industriel,au service approvisionnement et transit basé à Dakar.

• La réparation terminée, et après essai du véhicule par lechef de section ou le chef de garage, un second inventaireest fait avec le client avant la livraison de ce véhicule.

Voilà sommairement décrit le processus de réparationque nous appliquons au niveau du garage central. Jedois dire que le personnel du garage central jouit d’une

compétence technique très appréciée. Mais face auximportantes mutations techniques, la SODEFITEX doitpenser à la formation des mécaniciens du garage pourqu’ils soient au diapason des nouvelles technologies,malgré les difficultés de trésorerie induites par la crise.

Justement, en parlant de mutationstechniques importantes, au-delà de cetteformation, qu’est-ce qu’il faudrait mettreen place à votre avis ?

La cohérence entre formation initiale et besoins du marchélaisse place à un décalage conséquent. Les évolutionstechniques en construction induisent des changements. Onest passé d’une construction mécanique à une constructionélectronique et informatique. Parallèlement, l’émergence del’électronique appelle à la fois de nouvelles compétences etde nouveaux outils. Avant, il était possible de se repérer àl’œil nu ou au toucher sur un véhicule. Mais l’électronique,c’est très abstrait. Il s’agit d’une mutation importante qu’ilfaut démystifier. Cela passe par l’acquisition de matériel etla formation continue du personnel. Il existe certes desappareils de diagnostic sur le marché, mais ce matérielimplique un investissement minimum que toutes lesentreprises ne sont pas prêtes à effectuer. Pour faire faceau décalage croissant entre formation initiale etévolution des métiers, toutes les entreprises n’ont pasles mêmes moyens.

Celles qui dépendent d’un réseau de marque bénéficientdes impulsions de construction sur la formation. Mais lesautres sont un peu livrées à elles-mêmes. Leur accès à laformation et à l’information sur les formations dépendaussi de leur situation géographique, selon qu’ellessoient en zone rurale ou urbaine. Elles ne savent pasforcément où se former et sur quoi. Je pense que nousdevrions nous orienter résolument vers cela, aller vers lesnouveautés, se former continuellement, appliquer un peuce qu’on appelle la veille technologique pour ne pas êtreen reste. La SODEFITEX l’a déjà commencé en envoyantses agents en formation, il faut que le processuscontinue. Il faut aussi utiliser pleinement les ressourcesde la télé formation puisque notre entreprise dispose d’unréseau informatique puissant qui relie tous les sites et estconnecté à la toile.

Interview réalisée le 23 janvier 2008Propos recueillis par Bartélémy Sène

et Mamadou Ndoye

Une vue du Parc automobile lourd

Les nouveaux camions Legras

Un élévateur

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RENAISSANCE COTONNIERE10

Agroindustrie

TROIS QUESTIONS À ALIOU YORO NDIAYE, CHEF DE SERVICE MAINTENANCE INDUSTRIELLE

Dites-nous, M.Ndiaye…à propos de la maintenanceOn ne peut pas parler d’industrie sans maintenancepréventive. C’est ce que la SODEFITEX a compris très tôt encréant un service qui s’occupe entièrement de cet aspect,pour entretenir son parc industriel. C’est ainsi que le servicemaintenance fut créé en 1979 grâce au financement duPDRSO (Projet de Développement Rural du SénégalOriental) et placé sous la tutelle de la Direction industrielle.La maintenance a compté jusqu’à 23 employés avant 1993.Avec la conjoncture actuelle qui impose la compression descharges, le service ne dispose désormais que d’un effectifde 7 personnes. Ceci ne l’empêche pas cependant de s’acquitter convenablement de samission qui est entre autres d’assurer la coordination technique de toutes les actionsdes 5 usines d’égrenage et de l’unité de production de semences délintées de laSODEFITEX. Pour dire que la maintenance est un outil indispensable du système. Il estun point focal de la DI pour ne pas dire son centre nerveux.

Le service de la maintenance est composé de deux sections :• une section électricité et froid • une section mécanique, chaudronnerie et génie civil

Il abrite deux ateliers et le magasin général des pièces détachées des usines.

MISSION :Le service de la maintenance a une mission d’accompagnement et d’assistance technique pour toutes les usinesde la SODEFITEX. Il garantit le maintien en très bon état des installations industrielles de l’entreprise pourpermettre aux utilisateurs d’accomplir correctement leur travail. Il assure l’approvisionnement à moindre coût et lesuivi des commandes des usines en procédant à l’étude de leurs besoins. Il fait également des recherches pourapporter de la créativité et des innovations techniques allant dans le sens du relèvement de la productivité de nosusines.

OBJECTIFL’objectif principal est de prolonger la durée de vie des équipements, de faire en sorte que le temps d’arrêt de laproduction soit réduit grâce à un bon entretien des machines, d’améliorer la productivité, de mettre en place unestratégie d’économie de la consommation d’énergie et d’intrants, grâce à une utilisation optimale des machines.Le tout se fait dans le souci constant d’assurer la sécurité des travailleurs et de l’outil de travail. Pour cela, lamaintenance assure le suivi technique des usines, étudie l’opportunité des investissements de la DirectionIndustrielle, effectue le montage des différents chantiers, améliore la productivité par les différentes modificationsau niveau des installations. Elle effectue des essais de rendement périodique et veille à la conformité des usinespar rapport aux normes, grâce à des actions de pilotage. Elle procède chaque année, avant le démarrage de lacampagne d’égrenage, à la révision complète desusines.

Dites-nous, M.Ndiaye, que seraient les usines sans la maintenance préventive?

On n’irait certainement pas loin. En fait, il n’est pas possiblede faire fonctionner une industrie ou une installationquelconque sans un système de maintenance préventif. Ce serait jeter son argent par la fenêtre. Tout système, que cesoit un patrimoine immobilier ou autre, sans maintenanceverra sa durée de vie réduite. Même les êtres humains,avons besoin de faire notre bilan de santé chaque année, dese nourrir, de boire, d’avoir une bonne hygiène de vie, etc.pour espérer vivre longtemps. En d’autres termes noussurveillons notre état de santé. C’est la même chose avec lesmachines que nous faisons fonctionner. Elles ont une duréede vie qu’il faut savoir entretenir ne serait-ce que pourrentabiliser son investissement. Si on vous dit que certainesusines de la SODEFITEX datent de 1973, d’autres de 1976,vous comprendrez aisément que c’est parce qu’elles ont été

très bien entretenues qu’elles continuent encore defonctionner et de nous donner entière satisfaction. Sans lamaintenance, les usines arrêteraient tout simplement defonctionner au bout de quelques années, ce qui estimpensable compte tenu du rôle que joue l’entreprise danscette partie du pays et dans l’économie nationale.

Quelles sont les perspectives de la maintenance ?

En dehors de la mission et des objectifs qui nous ontété assignés, nous ne voulons pas rester les brascroisés. Pour cela, nous nous efforçons de tracer desperspectives qui permettent à la maintenance derenforcer la productivité de notre entreprise. C’estainsi que nous développons d’avance le voletmaintenance afin d’optimiser l’outil industriel pourune très bonne productivité. Nous ne faisons pas queréparer ou dépanner une machine. Nous nous attelonsdésormais à concevoir, à innover pour atténuer lescharges financières auxquelles l’entreprise fait face.Lorsque nous parvenons à créer une pièce parexemple, nous participons à la réduction des coûts.Notre maître mot à ce niveau est de faire de lamaintenance un outil performant qui répond à toutesles attentes de la société.

Est-ce qu’il vous arrive de procéder à des interventions en dehors de laSODEFITEX ? En d’autres termes, quelssont vos rapports avec l’extérieur ?

La SODEFITEX, au-delà de sa mission première quiest de développer la filière cotonnière sénégalaises’engage dans la diversification agro-industrielle etoffre des prestations de services en développementrural. Elle joue pleinement, dans la limite de sesressources, son rôle d’entreprise citoyenne danstoute la zone cotonnière et même au-delà. On parlaitde l’importance de la maintenance plus haut et voussavez que notre entreprise est pratiquement la seuleunité industrielle dans la zone qui développe cetteexpertise. Nous faisons profiter notre expertise dansce domaine à l’administration de manière générale àtravers nos prestations de service en froid, électricité,manutention, etc. À ce niveau, nous répondonstoujours présent quand c’est nécessaire et parfoissans qu’on nous le demande, dans la limite de nospossibilités. Ce n’est pas seulement le service de lamaintenance qui est concerné ; c’est pratiquementl’ensemble de l’expertise de la Direction Industrielle.C’est notre façon à nous d’apporter, par delà notremission, notre contribution au développement dutiers sud du Sénégal suivant nos compétences.

D’autres part, il nous arrive d’apporter notre appui à laSENELEC dans la fourniture d’électricité en lui louantnos groupes électrogènes. Nous l’avons souvent faitpour les localités de Tambacounda, Bakel et Ourossogui.Sans compter le fait que le service de la maintenanceintervient également dans la sous-région, à Bafata enGuinée-Bissau et à Bassé en Gambie pour desprestations de services. Tout cela pour vous dire quenous avons d’excellents rapports avec l’extérieur dans lamesure où nous apportons, chaque fois que de besoin,notre concours pour faire avancer les choses.

Interview réalisée le 23 janvier 2008Propos recueillis par B. Sène et M. Ndoye

Une fraiseuse, machine à outils pour la fabricationde piéces

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 11

AUDIT ÉNERGÉTIQUE DE LA SODEFITEXTROIS QUESTIONS À M. ADIOUMA DIONE, EXPERT EN EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE À PROQUELEC

Dites-nous M. Dione…La SODEFITEX a initié un auditénergétique sur l’ensemble de sesinstallations industrielles, pour réduire auminimum sa consommation d’énergietout en accroissant sa productivité.L’étude a été confiée à PROQUELEC(Promotion de la qualité des installationsélectriques) qui a procédé à un diagnosticcomplet des installations industrielles dela SODEFITEX. Au bout du diagnostic, lecabinet d’étude a procédé à uneprésentation de l’audit énergétique des 5 usines de l’entreprise à la Directionindustrielle le mercredi 23 janvier 2008 àla salle « Jacques Médou » deTambacounda. Puis il a proposé à laDirection Générale un plan d’efficacitéénergétique. Nous sommes allés à larencontre de M. Adiouma Dione, experten efficacité énergétique de PROQUELECpour en savoir plus. Entretien

Vous avez procédé à un audit énergétiquedes 5 usines d’égrenage de la SODEFITEX.Pouvez-vous nous dire en quoi celaconsiste-t-il ?

Permettez-moi d’abord de féliciter la SODEFITEX pourcette démarche, pour l’idée qu’elle a eu de procéder à unaudit énergétique. Elle fait partie des toutes premièresentreprises sénégalaises à se lancer dans l’auditénergétique, qui commence à prendre de plus en plus d’importance pour les industriels. Cela est à saluervivement, d’autant plus qu’au niveau du ministère chargéde l’énergie, ils sont en train de réfléchir sur commentfaire pour encourager les entreprises à procéder à desaudits énergétiques. Pour répondre à votre question,l’audit énergétique, c’est une cartographie du systèmeélectrique d’une industrie pour identifier les points forts,mais surtout les points faibles de ce qu’on appellel’efficacité énergétique ou comme disent certains, lasobriété énergétique afin d’avoir la même productivité enconsommant moins d’électricité. La première phase denotre audit énergétique nous a permis effectivementd’avoir une cartographie globale du système de laSODEFITEX, tant par ses puissances installées que parsa consommation d’énergie. Nous avons essayé de voirégalement si les différents contrats souscrits par laSODEFITEX auprès de SENELEC sont adaptés auxbesoins de l’entreprise. Tout cela a été analysé, ce quinous a permis d’identifier les faiblesses que nous avonsproposé de corriger dans un plan d’efficacitéénergétique. La finalité d’un audit énergétique devantdéboucher sur un plan d’efficacité énergétique. C’est à ceniveau d’ailleurs que nous sommes entrés dans lesdétails pour voir ce que l’entreprise pourra faire pouraccroître sa rentabilité financière sur la base desmesures de correction qui lui seront proposées. Nousavons étudié en profondeur la faisabilité technique encalculant le temps pour les retours d’investissement. Jedois dire en effet que certaines recommandations

nécessitent un investissement. La SODEFITEX vadiminuer de manière sensible sa facture d’électricité touten maintenant sa productivité.

Est-ce qu’on peut savoir les résultatsauxquels vous avez abouti ?

Vous me permettrez de ne pas entrer dans les détails, carnous réservons la primeur de l’information à votreDirecteur Général et au Directeur Industriel. Mais disonsque nous avons examiné les équipements techniques dela SODEFITEX, surtout l’état des moteurs. Vous savez, lesmoteurs occupent une place importante dans un dispositifindustriel. Et vous savez qu’on fabrique aujourd’hui desmoteurs qui développement les mêmes puissancesqu’avant et qui consomment moins d’énergie. Nous avonsdiagnostiqué les foyers lumineux qui, comme tout lemonde le sait, même au niveau des domiciles, peuventêtre améliorés pour consommer moins d’énergie, avec cequ’on appelle les ampoules à basse consommation. Ellesdurent plus longtemps, coûtent certes plus cher maisconsomment moins d’électricité. Il y a également leproblème de la gestion de ce qu’on appelle le facteur depuissance qui engendre des pénalités au niveau de lafacturation. Nous avons discuté avec les responsables etnous avons émis des conseils sur la meilleure manièred’exploiter par exemple les batteries de condensateurs quiservent à relever le facteur de puissance pour justementéviter ces pénalités. Il y a donc toutes ces adaptations àfaire pour les ajuster aux besoins de la SODEFITEX.

Je profite de l’occasion d’ailleurs pour dire que nousavons travaillé dans une atmosphère d’excellentecollaboration avec toutes les personnes qui étaientimpliquées dans l’audit. Je remercie au passage tous lestechniciens qui nous ont permis d’analyser enprofondeur ces données. Je remercie en particulier leschefs d’usine et surtout le Directeur Industriel chez quinous avons senti une ferme volonté de faire aboutir le

projet. Nous sommes très confiants d’autant plus quenous avons identifié beaucoup de potentiels d’économied’énergie dont certains ne nécessitent que des efforts etd’autres quelques investissements comme leremplacement des moteurs. Nous pensons qu’en toutétat de cause, la SODEFITEX va tirer un grand profit surle plan d’évaluation de son efficacité énergétique.

Quelles sont les recommandations quevous donneriez à la SODEFITEX pourqu’elle puisse optimiser l’utilisation deson énergie, en d’autres termes pour qu’ellecontinue à produire à moindres coûts ?

Les recommandations que nous allons formuler serontcontenues dans le plan d’efficacité énergétique que nousremettrons à la SODEFITEX à la fin des travaux. Il y aurades conseils en matière d’investissements pour avoir dumatériel plus économe en électricité et tout aussirentable, des conseils sur les plans d’exploitations, etc.Si je prends l’exemple de l’Usine de Kédougou, il suffirajuste par exemple de faire une manœuvre, d’ouvrir unsectionnement pour éviter la pénalité d’application dufacteur de puissance. Il y a des petits gestes aussi qu’ilfaudra faire sur le plan d’exploitation en changeantcertains comportements, etc. Nous allons accompagnerla SODEFITEX sur un programme de sensibilisation dupersonnel sur plusieurs aspects. Il faut que le personnelsache lire par exemple une facture d’électricité. Ce serautile et pour l’entreprise et pour la ressource humaineelle-même au niveau personnel. Dans un tout autreregistre, il y a, dans la tarification de SENELEC ce qu’onappelle le quart 2. c’est un tarif qui est très cher qui va de19h à 23h. Il est de 44% plus cher que le tarif normal.SENELEC l’a instauré pour pousser les grosconsommateurs à baisser leur puissance pendant cesheures de pointe au profit des consommateurs ordinairesque nous sommes. Malheureusement, beaucoupd’industriels ne le savent pas. Il y a donc un effortparticulier à faire à ce niveau. Il faut que les gens aient leréflexe de ne pas faire fonctionner beaucoup de machinespendant cette tranche horaire à défaut de ne pas enallumer du tout. Il y a donc tout une batterie de conseilsque nous allons proposer à la SODEFITEX dans le pland’efficacité énergétique que nous allons lui remettre.

Interview réalisée le 25 janvier 2008Propos recueillis par Bartélémy Sène

Dès la réception des recommandations qui ont suivi l’auditénergétique, notre entreprise n’a pas perdu de temps pourles mettre en application, notamment celles qui nenécessitent pas des investissements lourds, vu laconjoncture économique actuelle. C’est ainsi que laDirection Industrielle a procédé :

• À la sensibilisation du personnel pour l’utilisationrationnelle de l’énergie en vue de faire baisser laconsommation énergétique. En effet, le premier gisementd’économie d’énergie réside dans le comportement dupersonnel, pour obtenir des économies non négligeablesqui ne nécessitent aucun investissement : Il s’agit degestes très simples comme éteindre des lampes dans lessalles inoccupées, arrêter les climatiseurs et lesordinateurs à la décente, arrêter un moteur qui tourne àvide ou profiter de la lumière du soleil et de la fraîcheurnaturelle. Le changement de comportement individuel estl’un des facteurs de la réussite de la diminution de laconsommation d’énergie.

• A la gestion du facteur de puissance qui est un élémentessentiel pour la réduction de la facture d ‘énergie. Cette

mesure est déjà mise en application dans les différentesusines de l’entreprise

• A l’Adaptation du type de tarif MT (Moyenne Tension) enfonction de l’utilisation pendant les campagnesd’égrenage (en cours )

• À l’organisation de la relève facturation• À la gestion des temps de fonctionnement à vide des

usines• A la gestion des heures de pointes• Généralisation du remplacement des ampoules

incandescentes et le MAF par des ampoules à basseconsommation (ABC) type fluo compact. Ces ampoulesproduisent un éclairement équivalent et la consommationest réduite d’au moins 40 % et la durée de vie de vie est 8 fois plus élevée que celle des ampoules classiques. Le retour d’investissement est garantie dès la premièreannée de mise en œuvre.

Au total, sur 11 recommandations formulées par lamission d’audit, 5 ont été satisfaites à 100% et 2 sont encours d’application depuis la remise du rapport final enfévrier dernier.

Recommandations mises en œuvre

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RENAISSANCE COTONNIERE12

Cotonculture

PRÉSENTATION DE LA RÉGION SODEFITEX DE TAMBACOUNDA

Tambacounda pôle majeurd’intégration sous régionale

La région cotonnière de Tambacounda couvre l’ensemble dudépartement du même nom et le sud du département de Bakel. Salimite septentrionale varie entre la latitude Nord 14° et 14° 10’respectivement dans la zone de Bakel et celle de Koussanar, ausud par la République de Gambie, le Parc National de Niokolo-Koba et le département de Kédougou, à l’Est par la République duMali et à l’Ouest par le secteur de Koungheul (dont Koumpentoumfait partie). Cette région, constituée des secteurs cotonniers deKoussanar, Missirah et de Dianké Makhan couvre 38% de la zoned’intervention de la SODEFITEX. Elle englobe le chef-lieu de régionadministrative, Tambacounda.

Tambacounda, ville-carrefour à la croisée de plusieursroutes nationales (RN) : la nationale n° 1 (Dakar-Kidira),la nationale N°6 (Tambacounda-Ziguinchor) la nationaleN°7 (Kédougou-Tambacounda). Cette capitale régionaleest le lieu de transit et un point de passage pour letransport des biens et personnes vers ou en provenancedes Républiques du Mali, de la Guinée Conakry, de laGuinée Bissau, de la Gambie, pour ne pas dire d’unegrande partie de la sous-région. Au plan national, la villede Tambacounda constitue une halte importante, unvéritable hub dans les échanges avec la région de Koldaet la sous région ouest Africaine qui se font à travers lemarché hebdomadaire et international de Diaobé. C’estaussi le passage des pèlerins à destination du Daaka deMédina Gounass et un passage obligé pour les véhiculescontournant le territoire gambien.

Cette ville est née grâce au chemin de fer « le Thiès-Kayes ». C’est ainsi qu’à travers une correspondanceadressée au lieutenant Gouverneur du Sénégal parl’administrateur du cercle de Niani Ouli (Actueldépartement de Tambacounda), F. De RAFFIN disait que « J’ai pensé à faire de Tambacounda le chef lieu de cercledu Niani-Ouli. L’escale de Tambacounda est encore unpoint à déterminer dans la brousse à environ 5 km aunord du village (Il s’agit du village de Tamba Socé) dumême nom, mais il aura pris de l’importance ; carl’administration du Thiès-Kayes projette une grande gare,un dépôt pour 6 machines avec atelier de réparation (…),c’est encore à ce point que les marchandises du soudanquitteront le rail pour aller rejoindre la Gambie à Guénoto,accessible de juillet à novembre aux navires de haute-mer. Les ateliers de réparations, le transit, les têtes delignes, le commerce feront en peu de temps deTambacounda le centre le plus important du Niani-Ouli ; ilest donc juste que le centre administratif y soit placé. (..)»(Archives Nationales du Sénégal) : Lettre n° 264 affairecentre administratif à créer le long de la voie ferrée duThiès-Kayes, fait à Maka, le 11/12/1912). Le choix deTambacounda obéissait à plusieurs raisons : sa positiongéographique par rapport à la Gambie et à la sous-région,la construction des infrastructures ferroviaires pour letransport des marchandises, le transit et le couchage despassagers. Tambacounda, chef-lieu de région compte

A cheval entre la zone sahélienne, au nord ou se pratiquele pastoralisme et un sud, dominé par un élevagesédentaire, la région compte presque le tiers du cheptelnational. Elle fournit l’essentiel de la production sur pied àdestination de Dakar. Au niveau régional, 55% desbovidés sont localisés dans le département deTambacounda et 45% dans celui de Bakel. Différentesmanifestations culturelles sont organisées dans la région :les journées culturelles de Bakel, la fête traditionnelle deSénoudébou mettent en exergue la tradition soninké. Lasemaine de l’amitié et de la fraternité (SAFRA),manifestation à la fois culturelle et sportive avec uneorganisation tournante, est un cadre d’intégration sousrégionale entre Tambacounda et les autres villeslimitrophes des Républiques de Gambie, de la Mauritanie,du Mali et de la Guinée Conakry. Bakel, escale fluvialesitué au bord du fleuve Sénégal, est aussi marquée par lesvestiges historiques à savoir, le pavillon de René Caillé,les forts de Bakel et de Sénoudébou.

La région, surtout le département de Bakel sesingularise par des milliers de familles émigrées enEurope (France, Espagne, Italie, etc.) et aux Etats Unis.Ce taux d’émigrés favorise un important transfertd’argent. Chaque année, c’est des milliards de francsCFA qui sont reçus par les populations locales Cesmoyens financiers envoyés par les migrants à leurterroir d’origine par le réseau formel ou non, contribuentà améliorer la situation socio-économique despopulations. C’est une région riche en ressourcesminières : le phosphate, le fer à haute teneur, le cuivre etla chromite (Utilisée principalement dans la fabricationde l’acier inoxydable) du Gabou. Le Boundu a donc unelongue tradition liée au métal jaune, l’or. Malgré laprésence d’énormes potentialités dans cette région, laseule unité industrielle est l’usine d’égrenage du cotongraine de la SODEFITEX, implantée en 1969.

*Assistant Cellule Suivi Evaluation etProspective, Responsable du systéme

d’information géographiqueSources :1. Archives Nationales du Sénégal (ANS) : Dossier n° 11D3/00322. Atlas du Sénégal3. Potentialités, Contraintes et Systèmes de production au

Sénégal Oriental et en Haute Casamance (CD Room)4. Rapport PDRSO III5. Site web du conseil régional de Tambacounda6. Situation économique régionale de Tambacounda,

édition 2005

actuellement quatre (4) départements, depuis le nouveaudécoupage administratif de la région effectif depuis le 10juillet 2008. il s’agit des départements de Tambacounda(Chef lieu de région), Bakel, Goudiri et Koupentoum.Kédougou, qui faisait office de troisième départementavant le nouveau découpage, vient d’être érigé en région.La région actuelle de Tambacounda, avec ses quatredépartements réunis couvre 22% du territoire national.Elle est caractérisée par des densités faibles de 10 et 17hts/km2 suivant les départements. Bakel est par exemplemoins peuplé que Tambacounda. Dans ces deux entités legroupe, pulaar constitue l’ethnie majoritaire, suivi par lesoninké, le mandingue, le wolof, le bambaras, le sérère etles autres minorités.

Malgré sa faible densité, la région regorge d’énormespotentialités. Ainsi, 56% de l’aire du Parc National deNiokolo-Koba sont localisés dans la région deTambacounda principalement dans la Communauté ruralede Dialacoto. Ce parc érigé en patrimoine mondial etréserve de la biosphère en 1981 par l’UNESCO demeureun sanctuaire de la faune et de la flore pour notre pays.Les massifs forestiers occupent une place de choix, 30%de l’espace régional sont répartis entre les forêts classées(13%) - au nombre de 15 -, le parc national (6 %) et laZone d’Intérêt Cynégétique (11%). La région deTambacounda, c’est aussi une zone de production decharbon de bois et de bois d’artisanat destiné à laconfection d’objets d’art et à la menuiserie. L’industrie dubois y est bien développée.

Sur le plan touristique, la région a une vocation detourisme de vision et de chasse, notamment avec le Parcnational du Niokolo koba, des campements de chasse etpresque une vingtaine de zones amodiées. La région est arrosée par le fleuve Gambie et sesaffluents et la Falémé, affluent du fleuve Sénégal. Ceréseau hydrographique favorise le développementd’activités horticoles avec la culture de la banane le longdu fleuve Gambie, d’une part et la production rizicole surles affluents de la Gambie et de la Falémé, d’autre part.En plus de la culture cotonnière qui occupe 4% dessuperficies emblavées, les principales spéculationscultivées sont l’arachide (32%), le mil (27%), le sorgho(21%), le maïs (14%), le riz, etc. Quant à la filièrehorticole, bénéficiant des conditions d’irrigation, laproduction annuelle de bananes avoisine les 25 000tonnes.

• Par Alfousseynou COLY*

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 13

ENTRETIEN AVEC IBRAHIMA DIALLO, RESPONSABLE DE LA RÉGION COTONNIÈRE DE TAMBACOUNDA/KAHONE

Entre la SODEFITEXet Tambacounda, c’est un mariage de raison On ne le présente plus à la SODEFITEX, tellement son parcours a servi d’exemple à nombreux jeunes del’entreprise. D’encadreur de base à responsable régional, seule une entreprise qui a le soucis d’offrir unvéritable plan de carrière à ses employés peu en arriver là. Il faut également de la rigueur dans le travail, le sensdes responsabilités, de l’abnégation et de la persévérance. Ibrahima Diallo a eu tout cela. À la tête de la régioncotonnière de Tambacounda/Kahone depuis 2002, Ibrahima Diallo dirige une équipe au parcours professionnelassez inédit : les principaux responsables ont gravi tous les échelons en débutant comme encadreur de baseavant de se retrouver aujourd’hui comme chef de secteur. Tambacounda c’est la région des “ingénieurs maison” Ils ont été promus grâce aux résultatssatisfaisants qu’ils ont cumulés au fil de nombreuses années et à la politique de formation permanente et continue de l’entreprise. Ibrahima Diallo nousparle ici de sa région cotonnière, là par où la culture du coton a débuté en terre pluviale, avant de gagner la haute Casamance et Kédougou.

M. le Responsable Régional, lorsqu’on parle de la SODEFITEX, on pense automatiquement à Tambacounda. Pouvez-vous nous parler du rapport SODEFITEX/Ville de Tambacounda ?

Permettez-moi, au nom de toute la Région SODEFITEXde Tambacounda/Kahone, de vous remercier du choixque vous avez porté sur notre Région pour faire mieuxconnaître aux lecteurs de Renaissance Cotonnière laSODEFITEX. Il y a entre la ville de Tambacounda et laSODEFITEX une affectueuse complicité qui découled’une longue histoire commune. Dès que l’on évoque auSénégal le nom SODEFITEX, les regards se tournent versTambacounda. De même les habitants de Tambacoundaconsidèrent la SODEFITEX comme leur bien. Je voudraisjuste rappeler, pour nos lecteurs, que la DirectionGénérale et les directions d’appui (Direction desRessources Humaines, Direction Commerciale, DirectionFinancière, Direction Administrative, Juridique et desApprovisionnements) se trouvent à Dakar.

À Tambacounda, nous avons les directions opérationnellesou techniques qui ont un lien direct avec notre cœur demétier, c’est-à-dire la production cotonnière, l’égrenage etle développement rural. C’est l’une des raisons qui amotivé la création du Centre Opérationnel de Tambacounda(COT) en 2000 pour coordonner les actions des différentesdirections opérant sur le site : la Direction de la ProductionCotonnière (DPC), la Direction Industrielle (DI), la Based’Appui aux Méthodes et techniques pour l’Agriculture, lesAutres Activités Rurales et l’Environnement (BAMTAARE)ainsi que les services centraux des directions d’appuibasés à Tambacounda.

La ville de Tambacounda constitue en somme le cœur de laSODEFITEX et de loin le plus important établissement del’entreprise. Au niveau de la ville de Tambacounda, quandon parle de la SODEFITEX, on sent un lien très fort entre lasociété et la ville, j’allais dire une véritable osmose. Cettecomplémentarité découle du fait que la SODEFITEX est leplus gros distributeur de revenus de la capitale régionale.Chaque année, plus d’un milliard de francs Cfa de salairessont distribués aux familles de la ville, soit plus de 40%de la masse salariale de l’entreprise. Plusieurs famillestirent leurs revenus financiers de leurs activités à laSODEFITEX.

Dans les secteurs comme l’agriculture, l’élevage, lesinfrastructures routières (pistes de production) etl’emploi qui sont le poumon de l’économie locale, laSODEFITEX y contribue largement. Enfin, la sirène dela SODEFITEX qui retentit à 7 heures chaque matinpour indiquer l’heure de démarrage du travail faitpartie de ce qui ponctue le rythme de la vie deTambacounda. C’est ainsi que, vouloir dissocier lasociété SODEFITEX de la ville de Tambacounda, c’estcomme "retirer du pain de la bouche de quelqu’un quien a besoin. C’est aussi dissoudre un "mariage deraison".

Quelle est, selon vous, la particularité de la région cotonnière ?

Le coton, la deuxiéme culture de rente au Sénégal a été introduit dans notre pays à partir de Richard Toll, en essai àtitre de culture irriguée. C’était en 1961. Les charges étant trop lourdes, les promoteurs se sont penchés sur sa culturesous pluie de 1961 à 1963. C’est ainsi qu’en 1963, dans la lancée des études sur le coton en culture pluviale, lecoton a fait son entrée à titre d’essai dans la Région administrative de Tambacounda, précisément à Wassadou dansl’actuel secteur de Missirah.

En 1964 les essais sont pris en compte par Le PAPEM de Missirah et gérés par la Compagnie Française deDéveloppement des Textiles appelée ( CFDT ) et L’Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA) sous la directionde Monsieur De Jean. Au décompte, ces essais ont produit 2 900 kg/ha.

En 1965, on procède à l’extension des essais à Guirigara, dans la Communauté rurale de Sinthiou Malème, dansl’arrondissement de Koussanar. Les résultats des essais étant prometteurs, en 1965 – 1966 il est réalisé une nouvelleextension vers Kaffrine, Koungheul, Nioro et Sokone sous le suivi des premiers cadres sénégalais dont SankoungSANE, Sidy FALL, Jacques Médou et Mamadou TOURE. A cette première vague des pionniers du coton, s’ajoute uneautre équipe dont Madiop FALL, Ndéné NDIAYE, Habib CISSE, Daouda MANE, Abdou DIEDHIOU, Joseph SÉNE etc.Pour une bonne maîtrise des aires d’extension, un découpage des zones en secteur est envisagé. Les premierssecteurs sont localisés ainsi :

› Secteur de Tamba I qui occupe la zone de Kothiary, Koulor, Naoulé (au nord) dirigé par De Jean,› Secteur de Tamba II qui couvre le sud (de Missirah vers Dialacoto) et dirigé par Monsieur Cloué› Secteur de Tamba III situé à l’Ouest de la Ville de Tambacounda et étendu vers Koussanar, dirigé par Monsieur

Sankoung SANE.

En ouvrant cette parenthèse, je veux préciser que l’introduction de Monsieur Sankoung SANE dans le cercle descadres expatriés, avec la volonté de l’Etat sénégalais n’a pas été du goût de ses collegues français. Avec cedécoupage, on assiste à l’intégration timide du coton dans les exploitations, puis au niveau village, mais lessuperficies étaient très limitées. Cette expansion a créé un nouveau corps professionnel avec les premiers agents deproximité appelés Encadreurs de culture dont entre autres El Hadji Samba SEYE, El Hadji Seckou SYLLA, Feu KèbaCISSOKHO, Feu Alphouseyni BA, Amadou LY, etc.

Historique du Coton dans la Région de Tambacounda

La particularité de la Région cotonnière de Tambacoundaest que nous nous trouvons dans une zone à pluviométrierelativement faible – entre 600 à 1000 mm par an pour laculture du coton. Une pluviométrie excessivement variéequi m’amène à traiter chaque secteur cotonnier, chaquecentre d’encadrement selon sa spécificité – c’est le cas parcas et cela relève d’une bonne connaissance de la zone surplusieurs plans dont entre autres :

› Les réalités agroécologique› la pédologie› les statistiques pluviométriques › les variétés de semence adaptées› le paquet technique adapté.

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RENAISSANCE COTONNIERE14

Cotonculture

Ainsi le respect des réalités afférentes à chaque centre estun gage de réussite de la culture du coton ; autrement, onpasse à côté des objectifs. Cette considération nous permetpar ailleurs de mieux exploiter le potentiel de chaquesecteur, de chaque centre. C’est ce qui nous a permis dehisser des secteurs tels que Missirah qui avaient 3000tonnes à 6000 tonnes. Au-delà de cette considération d’ordretechnique, il faut noter que la région de Tambacounda/Kahone est administrée par une équipe qui a gravi avecsuccès tous les échelons de la vulgarisation agricole et,nantie d’expériences soutenues et rompue à la besogne, lesrésultats ne peuvent que suivre. C’est ce phénomène quiconditionne aussi la place de leadership dans la cotoncultureque la Région revendique.

Pouvez-vous maintenant nous parler des atouts et des contraintes querencontre le coton à Tambacounda ?

Les atouts de la Région sont variés et s’échelonnentcomme suit :

› La connaissance du coton par les producteurs – larégion a vécu l’implantation du coton au Sénégal

› L’influence de producteurs opérateurs économiques enmasse dont le calcul repose sur la fixation d’un objectif derevenus nets en F CFA. Cette catégorie de cotonculteursest plus réceptive.

Il faut ajouter aussi parmi les atouts la culture du coton bioéquitable qui vient de sortir des langes du conventionneldans les secteurs de Missirah et Koungheul pour suivreson bonhomme de chemin. Ainsi, le coton biologique, lecoton équitable et le coton conventionnel sont les troisprogrammes de cultures cotonnières qui rythment la viede la région. Sans oublier que la Gestion Intégrée de laProduction et des Déprédateurs (GIPD) a aussi installéson programme depuis trois ans avec son effectifd’animateurs très dynamiques dans l’identification desravageurs du cotonnier et le système de protection de laculture. Quant aux inconvénients, on peut citerparticulièrement l’émigration des jeunes. L’émigration desjeunes, bras valides des exploitations a entraîné d’une partla baisse de la production et d’autre part, le changement decomportement dans certaines exploitations dont lesenfants sont à l’étranger. Nous avons même noté quecertaines exploitations ne sont plus aussi professionnellesqu’auparavant car elles sont devenues dépendantes desmandats de leurs enfants. Elles développent une mentalitéd’assistés et ont un niveau de vie artificiellement élevé.C’est une autre facette de l’émigration. OusmaneSEMBENE avait bien vu dans le “mandat”, chef d’œuvre dela filmographie Africaine, il y a 40 ans, les ravages de cettedépendance. Cette vision a fini de gagner la zonecotonnière et aujourd’hui, nous la vivons jusqu’au derniervillage de Dianké Makhan.

Et quelles sont les solutionspréconisées, les stratégies que vousavez mises en place pour booster laculture, en collaboration avec laDirection de la Production cotonniére etla Direction Générale ?

Les solutions préconisées et les stratégies pour boosterla cotonculture sont de facto, celles de la Direction dela Production Cotonnière suivant les instructions de laDirection Générale. Elles se traduisent par :

› L’amélioration de la productivité et de la production quiest le " leitmotiv " de la Direction Générale depuis 2000,relayée par la Direction de la Production Cotonnière. En effet, le coton doit faire sa propre publicité à travers

cette amélioration de rendement : Kahone est passé parexemple de 588 à 946 kg/ha, Tambacounda de 814 à 1115 et la région Tambacounda/Kahone de 769 à 1080.

› Le "peese yoba"(La paie dans les trois (3) jours, après lasortie du ticket Pont-bascule – qui est propre auDirecteur Général.

› La modernisation des Exploitations agricoles familialeset un processus de développement durable de la culturedu coton au sein de rotations équilibrées à travers lamise en place de moyens techniques et la formation desagriculteurs ainsi que la diffusion de la démarche deConseil technico-économique aux exploitations.

En sus de toutes ces considérations, la modernisation desexploitations pourrait nous permettre d’élargir leprogramme de protection "Lutte sur seuil" qui contribueranon seulement à la réduction de l’utilisation des pesticidesmais, surtout permettrait de comprimer le coût du paquettechnique au bénéfice du producteur, avec le gain d’uneimportante valeur ajoutée. Il s’avère qu’avec leprofessionnalisme accru des producteurs allié à l’expertisetechnique pointue de l’encadrement, il est possible, sanséquivoque de réussir la lutte raisonnée en protectionphytosanitaire.

Vous gérez une vaste zone deproduction surtout du point de vuesuperficie. Comment le régional quevous êtes parvient-il à administrer toutcela ?

L’administration de notre zone résulte de la conjugaison ducapital humain et du sens de l’honneur. C’est dire quemalgré la superficie de la Région, malgré son étenduespatiale, j’ai mis en exergue le facteur humain et monengagement personnel à relever vaille que vaille les défisqui nous interpellent. L’équipe qui gère les secteurs et lescentres est un effectif aguerri avec une expérience, j’allaisdire à nulle autre pareille. À cette considération s’ajoutent lacompréhension et le respect mutuels, facteurs trèsimportants dans le management du personnel.

À toutes ces compétences, il faut ajouter leprofessionnalisme accru des producteurs. C’est fort d’unetelle richesse que l’envie, de relever les défis et gagner lesparis, nous habite tous les jours, au prix de grandssacrifices qu’il faut saluer. C’est cela qui est à l’origine denos résultats. La gestion du personnel étant complexe, lereste s’est fait en conciliant rigueur et compréhension.

Parlez-nous maintenant de votreparcours à la SODEFITEX. Qu’est-cequi vous a le plus marqué dans cetteentreprise (en joie et en peine) ?

Mon parcours à la SODEFITEX est très passionnant etlong, il représente le parcours même de ma vie, je suis néen 1952, à 22 ans j’étais déjà à la SODEFITEX. C’est à la findu mois de mars 1974, année de création de laSODEFITEX, que j’ai réussi au concours d’entrée à la CFDT.Nommé encadreur, la même année, j’ai exercé cettefonction jusqu’en 1979.

En 1980, je fus nommé Chef de zone, fonction aussi quej’ai exercée jusqu’en 1982. Au courant de cette mêmeannée, j’ai bénéficié d’une formation en alphabétisationet nommé par la suite Alphabétiseur /Conseiller auxABP de 1983 à 1987. Durant la campagne 1987 – 1988,j’ai bénéficié d’une formation à l’EATA (Ecole des AgentsTechniques de l’Agriculture) de Ziguinchor suivi d’uneautre formation dans la même école durant la Campagne1988 – 1989 et qui a abouti à ma nomination au postede Conseiller Polyvalent aux ABP. En 1989, je suispromu Assistant au Chef de Secteur à titre d’Agent demaîtrise, jusqu’en 1995. Durant cette campagne 1995-1996, je fus promu Chef de Secteur successivement àSaraya et à Kédougou, jusqu’à la Campagne 2001. De2001 à 2002, j’ai bénéficié d’un stage en GIPD au Maliet, à partir de 2003, je suis nommé ResponsableRégional de Tamba/Kahone.

Un parcours, je dirais plein d’enseignements majeurs quise traduisent par la générosité dans l’effort mais aussi etsurtout qui témoigne l’existence et l’effectivité d’un plan decarrière à la Sodéfitex. D’autre part, ce qui m’a le plusmarqué dans la société d’abord en joie, c’est manomination comme Responsable Régional annoncée un24 décembre 2002.

Ensuite en peine ce qui m’a le plus marqué, c’est la noyadefrôlée vers Kharakhayna dans le Saraya, avec monChauffeur Dame Diène, une histoire inoubliable.

Interview réalisée le 25 janvier 2008Propos recueillis par

Bartélémy Sèneet Mamadou Ndoye

Dites-nous, Adama Dieng, à propos…Des Atouts et contraintes de la culture cotonnière dans le secteur de MissirahLes Atouts - Le premier atout dela cotonculture dans le Secteur deMissirah c'est la qualité desressources humaines. Lepersonnel est soudé, engagé etcompétent. Sans cettedynamique, il est difficile d'atteindre un résultat probant. D'autantplus qu'on trouve dans le secteur plusieurs générations d'encadreurs(jeunes et moins jeunes) qui se côtoient, collaborent, échangent desexpériences et connaissances. Cette synergie impulsée par notre chefde secteur est une chance pour nous.L'alphabétisation des producteurs est un atout essentiel pour lesecteur. La plupart des producteurs sont alphabétisés, ce qui facilite

• Par A. DIENG

• Ibrahima Diallo, en chemise, lunettes noires, en compagnie de producteurs dans le secteur de Ngoungheul, tournée du Dg août 2008

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 15

ABDOULAYE DIOP, CHEF DU SECTEUR DE MISSIRAH

Une équipe où tout le monde est Chef de Secteur« Le coton s’est introduit au Sénégal, pour ce qui est de laculture sous pluie, à partir du Sine Saloum et deTambacounda. Mais tout d’abord il y a eu des expériencesde coton à Richard Toll aux premiers jours del’indépendance.» C’est avec ce brin de nostalgie que ledoyen Abdoulaye Diop, Chef du secteur de Missirah acommencé son entretien avec nous. Nous le taquinionsun peu sur la petite histoire de l’introduction du coton auSénégal. Mais ce n’était pas là l’objectif de notre entretien.Nous voulions surtout qu’il nous parle de la particularitéde son secteur qui est en train de faire de grands progrès dans la culture du coton auSénégal. Il serait même actuellement le premier secteur SODEFITEX en terme deproduction. Qu’est-ce qui fait sa recette ? Quels sont les atouts et les contraintes dusecteur ? C’est à ces questions qu’ont bien voulu répondre Abdoulaye Diop et AdamaDieng, RPC à Simbané. Et au détour, le doyen nous fera comprendre que l’expériencedes responsables issus de l’encadrement de base est en train de se faire sentir. Missirah,un secteur où tout le monde est chef de secteur ?

M. le chef de secteur, on entend souventparler de Missirah, apparemment il y abeaucoup de localités dans la région deTambacounda et ailleurs qui portent cenom. Pouvez-vous présenter à noslecteurs le secteur de Missirah ?

Mais volontiers ! Permettez-moi d’abord, avec l’opportunitéqui m’est offerte, de remercier notre journal « RenaissanceCotonnière » pour l’intérêt qu’il porte à notre Secteur en vuede le faire découvrir à ses nombreux lecteurs. Le Secteur deMissirah (Latitude Nord : 13°31'18.4" et Longitude Ouest :13°30'49.0) se situe à 35 km au sud-est de la ville deTambacounda, en allant vers Kédougou. Pour mieux lecirconscrire, je peux dire qu’il est limité à l’Est par le secteurde Dianké Makhan, à l’Ouest par le secteur de Koussanar, auNord par l’Arrondissement de Goudiry et au Sud par le ParcNational de Niokolo koba. Nous sommes le secteur le plusproche du Centre Opérationnel de Tambacounda. Missirahoccupe 30 % de la superficie de la Région Sodefitex deTambacounda, ce qui en fait le poumon de la régioncotonnière Tambacounda/kahone. C’est un secteur peupléessentiellement de Peulhs, de Diakhankés et de Wolofs,notamment dans sa partie Nord. Le secteur compte 261(deux cent soixante et un) Groupements de Producteurs deCoton (GPC) avec 8 380 (huit mille trois cent quatre-vingt)producteurs de coton répartis comme suit :

- Chefs d’exploitation : 4 631- Chefs de ménage : 1 246- Cotoncultrices : 1 018

- Sourgas (dépendants) hommes : 1 199- Navétanes (travailleurs saisonniers) : 286

La superficie cultivée varie annuellement entre 5 000 et 6 000 ha avec une production de 6 400 Tonnes.

Et quels sont les atouts et les contraintesauxquels votre secteur est confronté ?

Des atouts et des contraintes, il y en a toujours. Mais je préféreparler plutôt d’atouts, parce que les contraintes me paraissentquand même minimes, compte tenu surtout de nos excellentsrapports avec les producteurs regroupés au sein de l’Unionlocale de la Fédération Nationale de Producteurs de coton(FNPC). La particularité de notre secteur, tout comme la régioncotonnière de Tambacounda/Kahone, réside en effet dans leparcours des hommes qui sont chargés d’administrer lesecteur. Ces hommes sont tous issus de l’encadrement debase. Moi-même chef de secteur, je totalise 37 annéesd’ancienneté et de capital d’expérience. Pour vous dire quel’adage qui dit « l’expérience fait la différence » est bien réelchez nous. J’ai été tour à tour commis à l’Usine, Vulgarisateur(RPC), Conseillers aux ABP (Association de base desproducteurs), Assistant Chef de Secteur avant d’être nomméchef de Secteur. Avec ce " back ground" digne d’un parcoursdu combattant, je peux dire que nous maîtrisons un tant soitpeu les réalités du terrain. Ce qui nous a permis de faire desrésultats concrets. Ces mêmes prédispositions sont àl’avantage du management interne du secteur et, c’est ce quifera dire à notre regretté Feu Boubacar Gueye que :

“Le secteur de Missirah forme une équipe où tout le mondeest Chef de Secteur – c’est nous dans nous”. Il témoigne ainsiun bel exemple de collaboration dans le respect de l’éthique etde l’action collégiale.

Par ailleurs, quant au rapport Staff Sodéfitex et FNPC, nousjugeons que les relations sont sans nuages avec le sens de laresponsabilité et la maturité qui habite les deux parties. Nousentretenons une étroite collaboration qui est matérialisée pardes concertations régulières et des tournées conjointespériodiques. Lorsque nous faisons face à un problème ou àune situation urgente, nous essayons à chaque fois que debesoin de chercher ensemble la solution au bénéfice des deuxparties, car nous pensons que nous servons la même cause etque nous partageons les mêmes intérêts.

C’est dire donc que la culture du coton aun bel avenir devant elle dans le secteur deMissirah !

Tout à fait. Au regard de tout cela, je puis dire que laculture du coton est promue à un bel avenir dans lesecteur de Missirah. C’est pourquoi nous avons lecourage de viser les 7 500 ha dans un proche avenir afind’apporter aussi notre pierre à la saturation des unitésindustrielles. Pour atteindre cet objectif, une vastecampagne de sensibilisation sera menée avec le capitalhumain et la banque d’expériences dont dispose lesecteur. Cette ambition légitime traduit notre souhait defaire du Secteur de Missirah, le premier secteurcotonnier de la SODEFITEX, qu’il est en phase d’ailleursde devenir compte tenu de sa progression fulgurante decampagne en campagne tant en superficie qu’enproduction. Au demeurant, nous prions Dieu de nousdonner encore la force et la pluviométrie nécessaires àl’accomplissement de ce souhait d’autant plus que lavolonté de bien faire et les compétences existent dans notresecteur. Je crois que les résultats parlent d’eux-mêmes.

Quels sont vos meilleurs souvenirs, aprèsplus de 30 ans passés dans l’entreprise ?

J’en citerai deux qui m’ont énormément marqué : lepèlerinage à la Mecque en 2005, effectué grâce à laSODEFITEX. (NDLR : La Sodefitex offrait chaque année àdeux agents un billet pour la Mecque). Le pèlerinage à laMecque est toujours un moment important dans la vied’un musulman ; l’entreprise m’a permis de le réaliser etje lui en suis très reconnaissant. Un autre moment quim’a beaucoup marqué, c’est ma nomination comme Chefde Secteur. Je vous ai fait l’économie de mon parcoursprofessionnel dans l’entreprise. Je puis vous dire quepartant de là d’où je viens, ce n’était pas tout tracé. C’estla preuve que la patiente endurance dans l’effort esttoujours payante. Cela démontre aussi une visionclairvoyante des responsables de l’entreprise. Enfin,permettez-moi dans cette conclusion, d’avoir une penséepieuse pour des collaborateurs qui étaient avec moi etqui par la volonté divine, nous ont quitté. Je veux citer :

- Faly BADIANE- Nianguiry DEMBELE- Boubacar GUEYE.

Que la terre leur soit légère et que la verte prairie du paradis leur soit gracieusement attribuée – Amin.

Interview réalisée le 25 janvier 2008Propos recueillis par Bartélémy Sène

et Mamadou Ndoye

…e h

l'exécution des innovations et autres applications avec une maîtrise dela gestion du crédit au niveau de leurs groupements. On rencontre àMissirah des producteurs bien informés et bien formés, déterminés àfaire du coton et à bien le faire. C'est pourquoi le coton représente leurpremière culture, leur première source de revenu financier. Cette réalitéentraîne au fil des années, une augmentation croissante des revenus.Sur le plan infrastructure, le secteur dispose de pistes de production etde magasins villageois au niveau de plusieurs GPC. On note égalementle bon niveau d'équipement en matériel agricole des producteurs ; deséquipements qui concourent à la réalisation d'une bonne production.Par ailleurs, le potentiel foncier du secteur constitue un atoutconsidérable pour l'expansion et l'essor de la culture cotonnière. Onestime ce potentiel supérieur aux emblavures actuelles du Secteur. Lessols sont profonds, lourds et fertiles propices à la cotonculture.

La proximité du secteur du siège du Centre Opérationnel deTambacounda (COT) qui regroupe toutes les directions opérationnellesest un autre atout non négligeable. Il le prédispose à abriter plusieurs

formations et expérimentations, ce qui contribue à la formation etau rehaussement du niveau des producteurs.

La divagation du bétail, contrairement à d'autres lieux, n'est pastrès sensible grâce à la collaboration étroite entre cotonculteurset éleveurs qui sont le plus souvent les mêmes agriculteurs.

Les Contraintes - Les contraintes du secteur sont : • Le détournement des intrants agricoles et même de la

production au niveau de certains GPC frontaliers de laGambie ou avec les projets bananiers du secteur.

• L'émigration des jeunes vers l'Europe qui réduit la maind'œuvre et les superficies.

• L'installation tardive de la pluviométrie, ou plutôt samauvaise répartition dans le temps et dans l'espace.

Toutes ces contraintes sont préjudiciables au bon déroulementdes opérations culturales et conduisent à la mauvaise exécutionde nos plans de campagne.

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RENAISSANCE COTONNIERE16

Cotonculture

HASSANA CISSOKHO, PRÉSIDENT DE L’UNION RÉGIONALE DE LA FNPC DE TAMBACOUNDAET DE L’UNION SECTEUR DE MISSIRAH

Dans le cadre du Focus réalisé surl’ancienne région cotonnière deTambacounda, fusionnée avec celle deKahone pour donner la Région Cotonnièrede Tambacounda/Kahone afin de réduireles charges, Renaissance Cotonnière s’estintéressée aux regards croisés de deuxgrands producteurs de coton du secteur deMissirah, l’un des grands secteurs de laSODEFITEX en termes de productivité et deproduction. RC interroge deux mémoiresvivantes de la culture du coton au Sénégal,par ailleurs membres de la FédérationNationale des Producteurs de Coton(FNPC). Hassana Cissokho, Président del’Union Régionale de Tambacounda et del’Union secteur de Missira et Gallo Sow,relais technique et responsable duGroupement de Producteurs de Coton(GPC) de Saré Elhadji ont accepté derépondre à nos questions.

Renaissance Cotonnière : Dites-nous, depuiscombien de temps pratiquez-vous la culturecotonnière et qu'est-ce qui vous a poussé àembrasser cette culture ?

Hassana Cissokho : J’ai commencé à cultiver lecoton depuis l’époque où chaque village n’avait droit àcultiver qu’une seule corde. Depuis lors, je m’activetoujours dans la culture cotonnière.

Vous souvenez-vous de l’année ?

C’était à l’arrivée de la culture du coton à Tambacounda(NDLR : 1964).

Et qu’est ce qui vous a poussé à embrasserla culture du coton ?

C’était la culture la plus intéressante à l’époque surtoutdu point de vue des revenus, pour l’économie desfamilles. Je crois qu’elle l’est encore de nos jours. Ils’est trouvé qu’ensuite les responsables de laSODEFITEX ont introduit l’alphabétisation qui a permisd’élargir les connaissances et la prise de responsabilitédans les villages. Les producteurs de coton étaientpratiquement les seuls à être alphabétisés dans leslangues nationales et cela a entraîné de grandschangements dans la vie rurale. Tout cela nous a décidéà faire du coton et les évolutions actuelles nousmaintiennent toujours dans cette dynamique.

Est-ce que vous pouvez nous parler desavantages que vous a procurés la culturedu coton ?

Au début, je cultivais le coton sans équipement technique etsans traction animale. Je semais à la main et je buttais à lamain. Par la suite, l’augmentation de mes revenus et lesystéme de crédit agricole mis en place par la SODEFITEXm’a permis d’acquérir du matériel. J’ai acheté des bœufs detraction, du matériel agricole. J’ai voyagé aussi, ce qui m’apermis de découvrir d’autres choses ; j’ai acheté une maisonet je me suis marié. Tout cela avec les revenus issus ducoton. Je me suis investi par la suite dans la culture du maïsintensifié, ce qui m’a permis de régler la question del’autosuffisance alimentaire. Cela est dû encore au coton,puisque c’est l’engrais utilisé dans le coton et la technicitéacquise en cultivant le coton qui permet d’augmenter lerendement du maïs. Vous voyez que le coton est bénéfique !

Vous dites que vous avez commencé àcultiver le coton depuis son introductionici à Tambacounda. Parlez-nous un peu dela culture du coton d'hier et de celled'aujourd'hui. Selon vous, qu'est-ce qui achangé ? Pensez-vous qu'elle est plusintéressante de nos jours ?

Aujourd’hui, nous voyons qu’il y a une grande différence.Au début, on peut dire qu’il n’y avait pas de crédit courtterme. Tout était gratuit puisqu’on nous donnait del’herbicide, des produits phytosanitaires et engrais. Maisaujourd’hui, si un producteur contracte un crédit, il estobligé de rembourser lui-même. Certes les revenus sontplus intéressants qu’auparavant, mais la gratuité n’existeplus ; c’est cela qui a fondamentalement changé.

Ne pensez-vous pas que la FNPC devrait

s’engager davantage pour encourager lemaximum de producteurs dans la culturedu coton ?

Nous l’avons fait, depuis six ans. Chaque année, nousfaisons des opérations de sensibilisation pour expliquerles avantages de la culture cotonnière. Aujourd’hui, onnote une prise de conscience et une réelle volonté des’investir dans cette spéculation qui est notre raisond’être. Dans chacune de nos assises, nous ne cessonsde mettre l’accent sur les dispositions à prendre pourdévelopper la culture cotonnière au Sénégal.

On dit que le secteur de Missirah est leplus grand de la zone cotonnière. Ilobtient de bonnes productions. Onconstate que les producteurs y travaillentdans le calme et la sérénité et sans faire debruit, quel est votre secret ?

C’est vrai comme tu l’as dit, le secteur de Missira est ungrand secteur. Nous, les délégués, les producteurs et lechef de secteur, travaillons dans une parfaitecollaboration, dans la transparence et la vérité. Nousnous disons toujours la vérité. A part que cette année, ily eu certes beaucoup de difficultés dans la transmissiondes informations. Il y a la baisse du prix au producteuret des informations qui ont circulé comme quoi, onvoulait diminuer nos revenus en vue de développer laculture cotonnière, nous a-t-on dit. Mais finalement, àl’issue d’un travail de sensibilisation, tous lesproducteurs ont compris. Je crois que c’est lepartenariat SODEFITEX/FNPC qui fait notre force.

Propos recueillis par Mamadou NdoyeTranscription par Ibrahima Seydou Dia

Bravo à l’équipe de manœuvres de PAKIGNA !Un bel exemple d’engagement et de professionnalisme

Une fois n’est pas coutume. La campagne de commercialisation 2007/2008 a révélé de grandstalents cachés, au sein des équipes de manœuvre qui ont pour mission de procéder au chargementdu coton graine dans les marchés. Pour rappel, notre entreprise s’est engagée à terminer chaqueannée la campagne de commercialisation du coton graine au plus tard à la fin du mois de mars, pourmieux entamer la campagne suivante. Les manœuvres constituent un élément essentiel du dispositifpour atteindre ces résultats. Pour cela il leur est demandé comme objectif journalier l’évacuation de19 tonnes coton graine par jour et par équipe pour respecter les délais fixés. Un travail qui demandebeaucoup d’efforts, d’engagement et de professionnalisme. C’est à cela qu’est parvenue l’équipe demanœuvre du village de Pakigna dans la Communauté rurale de Bonconto dans le secteur deLinkéring, qui a permis au secteur de réaliser des performances remarquables, malgré les difficultésde démarrage de la campagne. Pour rendre hommage à ces valeureux travailleurs, RC est allé à larencontre de l’équipe dirigée par Samba Kandé pour en savoir plus, sur leur méthode d’organisation.Un bel exemple à suivre.

«Chaque année, noussensibilisons pour expliquer les avantages de la culturecotonnière»

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 17

GALO SOW, RELAIS TECHNIQUE, RESPONSABLE DE GPC DE SARÉ ELHADJI (SECTEUR DE MISSIRAH)

«Nous demandons à la SODEFITEX et à la FNPC de mettre l’accent sur

l’équipement des producteurs»Renaissance Cotonnière :

Dites-nous, Galo Sow, depuis combien detemps êtes-vous dans la culture cotonnièreet qu'est-ce qui vous a poussé à embrassercette culture ?

Gallo Sow : Vous me posez là une questionimportante et difficile ! J’ai commencé à cultiver le cotontrès jeune ; je ne sais plus en quelle année exactement.À l’époque, on n’avait commencé à cultiver le coton quedans 3 villages, dans toute la région de Tambacounda :Kandéry Demba Ndaw, Dar Salam et Saré Elhadji.Depuis lors, je cultive du coton. Je dois dire que lecoton arbustif était cultivé traditionnellement bien avantla venue de l’ancienne CFDT (Compagnie Française desFibres Textiles, devenue Dagris : Agro-industrie du Sudpuis récemment Geocoton). Ensuite, lorsque cettesociété s’est implantée on a constaté qu’elle vulgarisaitune nouvelle technique culturale et de nouvellesvariétés. La culture cotonnière a beaucoup d’avantages.L’un des plus importants c’est qu’elle stimule ledéveloppement des céréales et de l’élevage. Cela arenforcé notre ancrage dans la culture du coton. Sanscompter le fait que nous nous sommes développés etépanouis avec le coton.

Est-ce que vous pouvez nous parler desavantages que vous a procurés la culture ducoton ?

Bien sûr ! Le coton nous a donné beaucoup d’avantagesque je ne peux tous énumérer ici. Le premier avantage estlà : si tu vois que je suis ici en face de toi, répondant à tesquestions, c’est parce que je maîtrise l’écriture. Moi je n’aijamais été à l’école française. C’est la Sodefitex qui nous aalphabétisés en Pulaar, tout cela grâce au coton. LaSodefitex a mis en place des centres d’alphabétisation,acheté des fournitures, payé des moniteurs et dessuperviseurs. Nous avons suivi les cours, si bienqu’aujourd’hui, nous pouvons faire beaucoup de chosespar nous-mêmes. Deuxièmement, aujourd’hui nousconstatons partout qu’il n’existe pas un producteur ou

productrice qui ne sont en possession d’une charrette.Aujourd’hui, n’importe quel producteur d’entre nous, a sahoue sine, son semoir. Tout cela c’est grâce à l’appui de laSodefitex qui nous a mis en contact avec les banques quinous accordent désormais du crédit pour mener noscampagnes agricoles. Cela a considérablement changénotre façon de vivre ; puisque cela a résolu nos problèmesde ravitaillement en denrées alimentaires. Nous n’avonspas faim, nous n’avons pas soif, nos difficultés sont ainsiréduites. Vous voyez, nous ne pouvons pas énumérer icitous les bienfaits que la culture du coton nous a apportés,grâce à l’appui de la SODEFITEX.

Vous dites que vous avez commencé àcultiver le coton depuis son introductionici à Tambacounda. Parlez-nous un peu dela culture du coton d'hier et de celled'aujourd'hui. Selon vous, qu'est-ce qui achangé ? Pensez-vous qu'elle est plusintéressante de nos jours ?

Ah oui, il y a beaucoup de changement. Ne serait-ce quedans l’organisation actuelle. Avant, nous cultivions ducoton, mais nous savions même pas si on nous donnaitdu crédit ou non. Nous n’achetions pas les engrais, ni lesproduits phytosanitaires. La SODEFITEX pratiquait unprix net au producteur. Les intrants paraissaient gratuits.Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Tout a changé. Noussavons que nous devons acheter aujourd’hui l’engrais, lesinsecticides, les piles. Tout cela nous l’achetons avec lesrevenus provenant du coton. Cela nous le connaissonsmaintenant, c’est ça la différence entre la culture d’hier etla culture d’aujourd’hui. Avant, nous cultivions sans rienacheter. Mais aujourd’hui, nous achetons tout.

Mais les revenus ont augmenté aussi ?

Tout à fait. C’est vrai qu’aujourd’hui, le kilo de coton-graine rapporte mieux. Avant, le kilo de coton-graine étaità 30 F ou 35 F. Maintenant, il est à 185 F. Il était même à195 F. Il y a deux ans, je crois, puis il a été baissé à 180 F

et cette année, il est remonté à 185F. Mais il faut direquand même que le coton est en difficulté dans beaucoupde pays. D’ailleurs il y a des pays qui ont diminué plus quece que le Sénégal a diminué. Le Sénégal n’a diminué que15 F par kilo. Aujourd’hui, nous vendons le kilo à 185 F ettout producteur ayant obtenu une bonne production auraun bon revenu. C’est vrai qu’aujourd’hui les revenus sontplus substantiels. À cela, il faut ajouter que nous sommesmieux équipés, plus autonomes grâce à l’alphabétisationet nous gagnons beaucoup plus en termes de revenus.Mais c’est l’achat des intrants qui change tout.

Selon vous, qu'elles doivent être lesprincipales actions que la Sodefitex et laFnpc doivent entreprendre les années àvenir pour booster la culture du coton ?

Le secteur de Missira a toujours demandé un appui pourdévelopper la culture cotonnière dans sa zone d’emprise.Nous savons que l’Etat a un programme de dotation detracteurs aux producteurs. Mais le secteur de Missira n’estpas encore concerné. Pour l’instant, nous ignorons lesraisons qui font que nous ne sommes pas encoreconcernés. Mais notre secteur a toujours demandé à avoirdes tracteurs pour augmenter ses rendements et saproduction aussi bien cotonnière que céréalière. Si nousarrivons à satisfaire nos besoins en semoirs et houes sine,en tracteurs, la production va sans nul doute augmenter.Aujourd’hui, les producteurs veulent bien cultiver etaugmenter les rendements, mais il ne pleut toujours pasassez et le niveau d’équipement est faible. S’il pleut alorsque tu n’as qu’une ou deux houes sine et que tu veuxsemer à la fois ton coton, ton mil, ton arachide, ton maïs,nécessairement il y aura des retards quelque part. Si onarrive à avoir des houes sine et semoirs en nombresuffisant, les superficies de culture cotonnière vontaugmenter. Nous demandons donc à la SODEFITEX et à laFNPC de mettre l’accent sur l’équipement des producteurs.

Propos recueillis par Mamadou NdoyeTranscription par Ibrahima Seydou Dia

Sambé Kandé, vous êtes le président du groupe desmanœuvres de Pakigna, qui à établit des performancesremarquables. Pouvez-vous nous parler un peu de votregroupe et de votre travail. En quoi consiste-t-il ? Merci pour l’honneur que vous nous faites en venant aborder avec nousle travail que nous faisons chaque campagne à côté des producteurs etde la SODEFITEX. Nous sommes un groupe qui est ensemble depuis1993. Nous avons deux équipes composées de 12 membres chacune,soit 24 personnes. L’une des équipes est dirigée par moi-même etl’autre par Bambé Sabaly. Notre travail, comme son nom l’indique,consiste au chargement du coton graine dans les marchés coton, avecdes objectifs précis qui nous sont assignés par les responsables de laFNPC et de l’entreprise. C’est un travail de manœuvre, assez difficilecertes, mais exaltant si l’on est bien organisé, parce que nous savonsce qui nous attend sur le terrain. Si le produit est sur place et bienconditionné, les camions ou caisses de la SODEFITEX déjà pré-positionnés, le reste est une question d’organisation et d’efficacité. C’estcomme ça que nos voyons les choses.

Comment êtes-vous arrivés aux performances qui fontque vous êtes cités en exemple dans la zone cotonnière ? Ce qui fait notre force c’est le fait d’appartenir, au même village et de seconnaître. Nous sommes tous des parents. Les performances

dépendent de plusieurs facteurs. Si nous trouvons que le coton estdéjà sur le marché, les toiles emballées, les producteurs prêts à peser,nous pouvons garantir que nous aurons toujours le tonnage prévu parjour en un temps record. Nous n’intégrons pas dans nos équipes desgens qui n’ont pas le profil. Ce n’est parce que qu’on a de la forcequ’on peut faire ce travail. Il faut surtout de la volonté, en avoirl’habitude et être bien organisé. Je pense que nous avons pour lemoment ces différentes qualités.

Mais il vous arrive quand même de rencontrer desdifficultés ? Oui ! Vous savez, les difficultés sont inhérentes à la vie. C’est cela quifait son charme d’ailleurs. Comme difficultés, je peux citer d’abord ledéplacement surtout quand nous sommes loin de notre village. Si levéhicule du chef de secteur ne passe pas nous sommes obligés demarcher dés fois plusieurs kilomètres pour rentrer après une semainede travail. C’est très difficile, parce que l’effort physique fourni avantd’arriver au lieu de travail peut impacter sur vos performances. Il en estde même lorsque vous fournissez le même effort pour rentrer, aprèsune dure journée de labeur. Vous vous réveillez difficilement lelendemain. Ensuite les producteurs qui emballent le coton exagèrentdès fois en mettant beaucoup de coton graine dans une même toile.Cela nous pose des problèmes pour soulever certaines toiles surtout

au stade où il faut nécessairement placer la plate-forme. L’autreproblème sur lequel j’insiste c’est notre prise en charge au niveau desGPC qui pose de plus en plus de difficultés compte tenu de laconjoncture difficile. Raison pour laquelle nous exhortons laSODEFITEX et la FNPC à augmenter dans la mesure du possible leprix de la manutention.

À notre connaissance vous êtes l’équipe la plusperformante de la zone cotonnière. Quel est votre secret? Qu’est-ce qui vous motive ;Nous gagnons de l’argent honnêtement. Si la campagne est bonnechacun de nous peut gagner jusqu’à 125.000 F CFA ou plus. Vousvoyez que ce n’est pas négligeable surtout que le tout revient auvillage. Notre secret ! Nous sommes du même village et nous nouscomprenons parfaitement. Ce qui nous intéresse c’est de faire dubon travail et gagner de l’argent.

Quels conseils donneriez-vous à vos collègues afin qu’ilsréussissent les mêmes niveaux de performance ?D’abord être solidaire, bien s’organiser et savoir ce que l’on veut. Lereste viendra, par la grâce de Dieu.

Propos recueillis par par M. Ndoye

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RENAISSANCE COTONNIERE18

Cotonculture

IBRAHIMA DIANÉ, CHEF DE SECTEUR DE DIANKÉ MAKHAN

L’enclavement et la divagation des herbivoressont nos principales contraintesDianké Makhan ! Le nom sonne très bien à l’oreille. Lorsqu’on l’entend, on se projettetrès loin, vers le Sénégal oriental. En effet, c’est une localité très éloignée et difficiled’accès, qui se situe à 130 km à l’est de la ville de Tambacounda. Mais sa distance n’apas empêché au coton de s’y implanter. Malgré les contraintes naturelles, qui rendentdifficile l’accès. Les agents SODEFITEX en savent quelque chose. Une zone pittoresque tout de même qui offre un charme naturel au visiteur mais quipeut faire pleurer aussi les âmes sensibles en période d’hivernage, lorsqu’on seretrouve devant un obstacle naturel et que l’on tienne coûte que coûte à arriver àdestination. Si ce n’était que cela… pour la culture du coton. Quelques difficultésviennent en effet souvent compliquer les choses ; c’est le cas de la divagation desanimaux. Un phénomène que l’ensemble des acteurs compte combattre, d’autant plusque le premier producteur de la région cotonnière de Tambacounda y réside. Unmotif de plus et une fierté pour le chef de secteur Ibrahima Diané, que nous avonsrencontré pour les besoins du focus sur Tambacounda.

M. Diané, parlez-nous un peu de votresecteur. Où se situe-t-il et que signifie lebeau nom de Dianké Makhan ?

Le Secteur de Dianké Makhan (LN : 13°40'35.5'', LO :12°39'35.9") se situe à 130 km à l’Est du départementde Tambacounda, dans le département de Bakel. Il est relié àTambacounda par une route en latérite. Il est à cheval surtrois communautés rurales que sont Sadatou, Bany Israel etKothiary ainsi que sur les arrondissements de Kéniéba et deBala. Selon les témoignages recueillis, son nom provient decelui d’un couple qui y a habité en premier le lieu : Dianké,la femme et Makhan, l’époux, tous les deux d’ethnie Diakha(communément appelé Diakhanké). Il est habité par unemajorité de peulh. C’est une zone où cohabitent agriculteurset éleveurs avec les difficultés que l’on sait. D’ailleurs jereviendrai sur cet aspect dans les contraintes qui freinent laculture cotonnière dans la zone.

À quand remonte la culture du cotondans le secteur ? Est-ce la principaleculture et quelle est sa place dansl’économie de la zone ?

La culture du coton dans le secteur de Dianké Makhan date de1971. Avant, les gens ne faisaient pas de coton. Ils cultivaientplutôt des céréales et l’arachide. Mais depuis lors, le coton estdevenu la première culture de rente. La production moyenneannuelle tourne autour de 2 000 Tonnes. Ce qui fait que chaqueannée, les revenus tirés de la culture du coton avoisinent près decinq cent millions de francs CFA. Lors de la campagne2006/2007, nous avons fait 1 305 tonnes avec 1 566 ha. Nous sommes le deuxième secteur de la régioncotonnière de Tambacounda avec en 2005/2006 une productionde 2 987 tonnes de coton graine pour 2 272 ha de superficiesemblavées pour un rendement de 1,314 tonne à l’hectare. C’est àDianké Makhan que l’on retrouve d’ailleurs le plus grandproducteur de la région cotonnière de Tambacounda en lapersonne de Mady Macalou, que Renaissance Cotonnière avaitinterviewé dans son huitième numéro. Je me souviens qu’il avaitbeaucoup insisté sur le problème de la divagation des animauxet du sous-équipement des producteurs. Il demandait d’ailleursà la FNPC de beaucoup sensibiliser ses membres pour s’équiperen matériel agricole. Je pense que le problème reste entiermalgré certaines dispositions qui ont été prises dans ce sens. Lesecteur ne fait pas que du coton ; les céréales tout commel’arachide occupent une grande partie des surfaces emblavées.Ce qu’il faut dire c’est que les céréales profitent beaucoup del’arrière effet de la fertilisation des champs de coton et de larotation céréales-coton.

Qu’est-ce qui fait la particularité de DiankéMakhan par rapport aux autres secteursSODEFITEX que vous connaissez ?

La grande particularité du secteur de Dianké Makhan réside dansson enclavement et particulièrement dès l’entame de la saisonpluvieuse. En période sèche, les 130 km sont parcourus en 4heures tandis qu’en saison des pluies, il faut six heuresd’horloge pour y arriver. Le trajet est jonché de multiples nids-de-poule de profondeur variable suivant les saisons. En sus deces crevasses, il existe un bas-fond à Goumbayel, qui en a faitvoir de toutes les couleurs aux agents de la SODEFITEX. Enhivernage, si le bas-fond est plein, il faut nager pour joindrel’autre bout. J’ai encore en mémoire une tournée du DirecteurGénéral M. Bachir Diop en 2003 quand il fut contraint detraverser sous la pluie en pleine nuit avec une pirogue pourrencontrer le personnel du secteur de Dianké à Goumbayel.Cetenclavement fait que les populations sont obligées de constituerdes stocks de vivres pour trois mois (juillet, août, septembre)pour être sûr de tenir le coup. C’est très difficile parce que celademande des moyens pour constituer de tels stocks. Pour celuiqui doit se rendre à Dianké, via Sadatou, il faut traverser leGanda Makhan, derrière Sadatou et à 35 km de la Falémé. Pourdire combien notre zone est enclavée. Il n’est pas exagéré de direqu’il existe des risques réels de noyade surtout si on ne connaîtpas bien la zone. C’est une donne qui handicape beaucoup lesinterventions de notre équipe. Le RPC du Centre de Héramaconoest le plus exposé à cause des réunions hebdomadaires desecteur auxquelles il doit participer à Dianké. Le trajet est unvéritable parcours du combattant, malgré le pont de fortune enbois qu’on y a installé. Le RPC est souvent obligé de suivre saMoto au fonds de l’eau. C’est pourquoi, aucun agent de laSODEFITEX ne souhaitait une affectation à Dianké. Les autrescontraintes, j’allais dire les principales, liées à la culture ducoton sont la divagation des animaux et le sous-équipement desproducteurs, dont Mady Macalou faisait état dans le «Renaissance Cotonnière » n° 8. Ce sont des contraintes réellesen ce sens qu’elles handicapent beaucoup l’expansion de laculture du coton dans la zone.

Des solutions sont en train d’être trouvées pour ces problèmes.Pour ce qui concerne la divagation des animaux par exemple,des actions de sensibilisation sont menées chaque année endébut de collecte du coton graine auprès des autoritésadministratives (Gouverneur – Préfet, Sous – préfet) et locales,notamment auprès du Conseil Rural. Il est prévu d’ailleurs detenir sous peu un forum sur la divagation des animaux, avec laparticipation de tous les acteurs du monde rural dans la zone,en particulier les agriculteurs et les éleveurs. En 2005 déjà, lorsde la caravane de la campagne de commercialisation etd’égrenage de la SODEFITEX en passage à Dianké, la question

avait été évoquée lors d’un forum qui a regroupé lesagriculteurs et les éleveurs autour de cette question. Lesparticipants avaient tous émis, à l’époque, le souhait de trouverune solution rapide à ce problème. Je pense que nous nousacheminons inexorablement vers cela.

Quant au sous-équipement des producteurs, la FNPC, pour yremédier, avait fait en 2005/2006 une commande de matérielagricole d’un montant de 51 000 000 de Francs CFA. Maisseuls les semoirs étaient subventionnés ; ce qui pourraitconstituer un frein pour l’accès de tous les producteurs à cematériel. Elle souhaite que cette subvention soit élargie au petitmatériel (houe sine et occidentale). Mieux, elle veut faire ensorte que les cotonculteurs accèdent à la motorisation ; unesprit et une initiative à saluer pour le développement de lazone, car Dianké dispose effectivement de potentiels réels dansce domaine. Au-delà de ces aspects pratiques, nouspréconisons une sensibilisation accrue de tous les acteurs,particulièrement les agriculteurs et les éleveurs qui partagent lemême espace pour la même cause à savoir le développement deleurs activités. Dans cette dynamique, nous pensons qu’unedéfinition claire de la situation des points d’eau, du parcours dubétail et de la périodicité de son passage pourrait aider àatténuer le problème à défaut de le résoudre. C’est pourquoi enperspective, nous souhaitons réaliser 3 000 ha avec l’appui dela radio communautaire que la SODEFITEX prévoit d’y installerdans le cadre du « Projet d’Appui à la Modernisation et àl’Amélioration des Revenus des Exploitations agricolesFamiliales (PAMAREF).

Comment se passe le quotidien du chef desecteur de Dianké Makhan et de ses agents ?

Notre quotidien se résume à la sensibilisation des cotonculteurssur le respect des thèmes techniques, aux séances d’animation,de formation et de suivi, en résumé, toute l’expertise pour leurpermettre d’atteindre un meilleur rendement. En période decampagne de commercialisation, nous assurons également lesuivi avec la même approche participative, pour permettre auxproducteurs d’écouler très facilement leur production et derentrer à temps dans leur fond, avec le système de « peese yoba» (NDLR : Peser son coton et se faire payer tout de suite)développé avec La Poste. Nous partageons parfaitement lequotidien des populations de cette zone.

Nbre chefs exploitations = 894 • cotonculteurs = 1841cotoncultrices = 206 • Matériel agricole : charrue = 1027

houe sine = 539 • Houe occidentale = 396 • Semoir = 457;Corps Butteurs = 39 • Charrette asine = 461 • Charrette équine = 53

Interview réalisée le 25 janvier 2008Propos recueillis par

B. Sène et M. Ndoye

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 19

Présentation du secteur de Koussanar

PAPE ABDOULAYE MANÉ, SUPERVISEUR DU SECTEUR DE KOUSSANAR :

« La taille du secteur nous permet de procéder à un suivitrès rapproché des producteurs »

Le secteur de Koussanar (Latitude Nord : 13°52'04,4”,Longitude Ouest : 14°04'33,5”) est limité à l’Est par lesecteur de Missirah, à l’Ouest par celui de Koungheul,au Sud par la République de Gambie et au Nord par larégion de Matam. Koussanar est situé à 45 km àl’Ouest de la ville de Tambacounda sur la RN1.

Le secteur est découpé en cinq centres d’encadrementque sont Koussanar, Maka, Sinthiou Malem, Souaré etMalem-Niani. Le secteur couvre 29% de la régioncotonnière de Tambacounda. Il est également situé àcheval sur l’arrondissement de Koussanar et celui deMaka Kolibantang .

C’est un secteur qui, grâce à ses conditions agro-pédologiques et climatiques est situé dans la zone nord du bassincotonnier sénégalais. Il compte un dispositif de 5 Responsables de la Production Cotonnière (RPC) et d’un superviseur,pour une superficie emblavée de 2 931, 5 ha. Le secteur compte 167 groupements de producteurs de coton (GPC)composé de 4 238 producteurs dont 438 femmes, soit 10% de l’effectif total.En 2006-2007, le secteur a produit 2744,5 tonnes pour 2 577, 5 ha emblavés avec un rendement de 1, 065 tonne/hectaresoit respectivement 21% de la production, 22% des superficies emblavées et 98% de rendement agronomique à l’hectarepar rapport aux réalisations de la Région à la même campagne. Koussanar occupe donc une place importante dans larégion cotonnière de Tambacounda et ces statistiques montrent que le secteur est en plein essor cotonnier. Pour rappel, lesecteur a connu une baisse notable de ses superficies emblavées jusqu’à la campagne 1996-97 (548 ha). Mais depuislors, la situation a progressivement changé avec l’avènement de la « Renaissance Cotonnière » en 2000. Les superficiesemblavées sont passées de 548 ha à la campagne 1996-97 à 3 338 ha à la campagne 2000-01. C’est cette tendance quiest de mise et les emblavures gravitent autour de 2 500 voire 3000 ha.

Votre secteur est situé dans la zone nordde la zone cotonnière, qui n’est pas aussiarrosée que le Sud. Quels sont les atoutsmajeurs et les contraintes auxquellesvous êtes confrontés ?

Effectivement, l’une des contraintes majeures que nousconnaissons dans le secteur de Koussanar, c’est lapluviométrie qui est instable dans la zone, qui se trouve auxalentours de l’isohyète 700mm. Elle varie entre 700 et 1 000mm, suivant que l’hivernage est bon ou mauvais. Maistout le monde sait que ces dernières années, la pluviométrie aété surtout déficitaire ou mal répartie dans le temps et dansl’espace. C’est un handicap sérieux dans cette zone, surtoutlorsqu’il est combiné avec le sous-équipement desproducteurs. Cela pose véritablement problème. Il n’est pasrare en effet de retrouver une houe sine pour une exploitationagricole et un semoir pour 2 exploitations agricoles.

Cela affecte négativement la productivité au champ. C’estpourquoi nous portons beaucoup d’espoir sur le PAMAREFpour relever le niveau d’équipement des producteurs en vuedes prochaines campagnes. En sus, en lieu et place, dessols fertiles, argileux- et limoneux du Sud, nous avons enzone nord des sols pauvres, légers et très sensibles à

l’érosion hydrique. Au regard de cette contrainte, nousappliquons le nouvel itinéraire technique (ITK) en zone norddéfini par la Recherche/Développement qui est basé sur lessemis précoces avec grattage sous haute densité, la nonutilisation des herbicides, la fertilisation à une dose de 150kg/ha de NPK à l’ha et 50 kg d’urée à l’ha, l’introduction desvariétés adaptées à cycle court comme la variété ISCO PG,Il s’y ajoute, toujours dans les contraintes, la faiblesse dunombre de cotonculteurs alphabétisés et l’organisationquasi quotidienne de marchés hebdomadaires dans la zone(5 jours sur 7) dans les villages suivants : St. Malèm,Koussanar, Haltou Pass, Saré Ngaye et Dawadi. Laconstance de ces loumas influe négativement sur ladisponibilité des cotonculteurs, qui passent beaucoup plusde temps dans ces marchés qu’à s’occuper de leursparcelles pendant l’hivernage. C’est un handicap très sérieuxpour nous.

Et ces marchés hebdomadaires favorisent malheureusementle vol, les détournements et la vente des intrants au profit despéculateurs toujours présents. Heureusement qu’il n’y apas que des contraintes. Des atouts, il y en a aussi. Ilsrésident dans la taille qui fait que nous pouvons procéderà un suivi très rapproché des producteurs. Compte tenudes contraintes évoquées plus haut, ceci est une chance

pour le secteur. Les GPC font en moyenne 16/ha parcampagne ; la superficie par producteur est trèsmaîtrisable et tourne autour d’un hectare par producteur.Ce qui facilite énormément la récolte du coton graine quiest assurée par la main d’œuvre locale. Ce sont lescotonculteurs eux-mêmes, dans le cadre de leurs petitesexploitations agricoles familiales, qui récoltent leur cotongraine ce qui baisse les charges d’exploitation. Ce facteurrenforce d’ailleurs la qualité du coton. Durant lacampagne 2006/2007, sur une collecte globale de 2744,519 tonnes, 95% du coton graine était de premier choix,soit 2617, 7 tonnes.

Le suivi rapproché que la taille du secteur rend possiblefacilite la réceptivité des cotonculteurs à tous lesprogrammes proposés par la SODEFITEX. Cela a permispar exemple d’expérimenter le traitement phytosanitairesur seuil basé sur les techniques d’observation etd’intervention quand le seuil parasitaire est atteint. Leprogramme concerne 10 GPC avec 41 exploitationsagricoles familiales pour une superficie de 76,5 ha.

Au-delà de ces aspects, qu’est-ce qui faitselon vous, la spécificité du secteur deKoussanar ?

Ce qui fait la spécificité du secteur, au-delà du partenariatfécond qui lie la SODEFITEX et les producteurs de coton,c’est l’autre type de partenariat innovant entre l’entreprise etEnda Pronat dans le cadre de la production du cotonbiologique. Ce partenariat existe depuis 1996. Dans lecadre de ce partenariat, la SODEFITEX assistetechniquement les producteurs de la fédération « YaakarNiani Wuli», qui font du coton biologique. En plus, nousleur assurons la collecte, le transport et l’égrenage de leurproduction. Nous sommes donc à ce niveau dans une toutautre dynamique avec Enda parce que le tout se fait dansune approche partagée de responsabilités. Cela nouspousse d’ailleurs à plus de créativité, de proximité et derigueur pour satisfaire les besoins de nos partenairesproducteurs. C’est dans ce sens que nous appliquons unitinéraire technique adapté à la zone nord, en faisant ensorte que les producteurs puissent se retrouver avec desrevenus substantiels, supérieurs ou égaux à 150 000FCFA/ha. L’autre particularité de cette zone est que tous les15 du mois, l’ensemble des chefs de service etresponsables de structure intervenant dans la zone se réunitdans le cadre d’un comité local de développement présidépar le Sous-Préfet de Koussanar, en présence de toutes lesautorités, pour discuter des problèmes de la localité aprèsprésentation des différents rapports demandés à chaqueservice. Cela à l’avantage de corriger lesdysfonctionnements dans les actions de développemententreprises dans la zone. Je n’ai pas encore vu cela ailleurs.Et comme le coton est la principale culture de rente de lazone, vous comprendrez aisément que la SODEFITEXoccupe un rang particulier dans ces rencontres. Tout celapour dire que le coton occupe une place de choix dans cettezone à travers les petites exploitations agricoles familialesgrâce à sa rentabilité économique.

C’est la principale culture de rente qui couvre d’ailleurs30% des superficies devant l’arachide qui occupe 16%.Les cultures céréalières couvrent quant à elles 54% dessuperficies. La culture du coton apporte ainsi desrevenus substantiels aux populations qui investissentaprès dans l’élevage, l’achat de matériel électroménager(radio et TV), la construction de bâtiment, en sommedans le bien-être familial.

Interview réalisée le 25 janvier 2008Propos recueillis par B. Sène et M. Ndoye

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RENAISSANCE COTONNIERE20

Cotonculture

En 2004, Syngenta et la Société de Développement et des fibrestextiles (SODEFITEX) ont signé un accord de partenariatmultidimensionnel en vue d’optimiser la qualité des semencestraitées délintées Syngenta s’est engagée à fournir chaque annéeà la SODEFITEX un package de services dont : • une machine de traitement de semences, • un ensemble d’équipements complémentaires pour une

meilleure préparation des solutions de traitements dessemences et une meilleure protection des utilisateurs,

• l’appui technique nécessaire dans le cadre du traitement desemences,

• un programme de monitoring sur le terrain, • mais surtout le renforcement de capacité du personnel

SODEFITEX et des producteurs de coton du Sénégal.

Dans le cadre du renforcement des capacités du personnel de laSODEFITEX, Syngenta a organisé et financé un atelier le 23 août2007 à Vélingara un atelier sur le thème « Production semencièreet productivité ».

Placé sous la présidence de Boubacar Kamissokho Directeur de laProduction cotonnière de la SODEFITEX et de Moussa Sabaly,Président de la Fédération Nationale des Producteurs de Coton(FNPC) du Sénégal, cet atelier de formation a regroupé 50participants (agents de la SODEFITEX et producteurs). Toutes lesrégions cotonnières étaient représentées. La Société des FibresTextiles du Burkina (SOFITEX) était invitée et représentée parAbdramane Thiombiano, Responsable de la production desemence et Germain Song Naba alors Chef d’usine de délintagede Kourouma. Le représentant de la Compagnie Malienne duDéveloppement de Textiles (CMDT) du Mali n’a pas pu faire ledéplacement.

Syngenta était représenté par Frédéric Govin alors DirecteurMarketing et de Ventes Afrique de l’Ouest de Syngenta Côted’Ivoire et Nonon Diarra Consultant Syngenta au Mali.

L’objectif central de cet atelier était de contribuer, à travers deséchanges au renforcement des capacités des principaux acteursde la filière semencière. (Fournisseurs de pesticides, producteurset techniciens). Les objectifs spécifiques suivants étaient visés :• Renforcer le niveau de connaissances relatives aux différentes

spécialités proposées, notamment le CRUISER et MAXIM XL

• Une meilleure prise en compte des préoccupations desdifférents acteurs et du contexte économique, social etenvironnemental

• Sensibilisation des manipulateurs de produits chimiques, surles dangers liés à l’utilisation des pesticides

L’atelier s‘est déroulé en deux étapes.

Dans un premier temps, une visite de l’unité de délintage avec lamachine de traitement de semence Niklas a été organisée. Cettevisite était dirigée par le Directeur Industriel de la SODEFITEX,Idrissa Tirera, le Chef de l’unité d’alors, Ngounda Dieng et leresponsable du labo semence, Oumar Sokhna. Tous ontcommenté la partie qui les concerne. De leurs interventions laconclusion générale est que le Cruiser a permis d’améliorer laqualité de la semence en élevant le taux de germination. Lamachine Niklas a permis d’avoir un meilleur enrobage de lagraine, moins de pollution de l’environnement, moins de perte deproduit (comparé aux années avant Niklas). Bref, c’est lasatisfaction. Lors de cette visite le problème de perte de produitau moment de la préparation de la bouillie a été souligné.Syngenta s’est engagé à fournir une grande cuve. NB : cette cuve a été fournie fin 2007.

La seconde étape a été marquée par lesprésentations et les discussions en salle.

Le discours de bienvenue a été prononcé par Mr Kamissokho qui aapprécié la démarche de Syngenta. Mr Frédéric Govin, a situé lecadre de la rencontre et affirmé la volonté de Syngenta de poursuivreet développer ce partenariat à l’image de celui avec la SOFITEX.S’en est suivi les présentations. Du coté de la SODEFITEX il y eutdeux présentations : celles de Abdoulaye NDOUR, ResponsableR&D et Boubacar Kamissokho. Les grandes lignes ont été :objectifs du délintage, approche processus de la productionsemences, l’historique du délintage au Sénégal et les résultats de2006 et 2007. On peut retenir que la vulgarisation de la semencedélintée et traitée a commencé en 1994/95 avec 63% dessuperficies. Ce chiffre a atteint 99% en 2007 avec le maximum decertification cette année 81%, un taux de germination élevé parrapport aux années précédentes.

La SOFITEX a mentionné la satisfaction de toute la structure tiréedu partenariat avec Syngenta : Fourniture de la machine detraitement, la construction du labo semence, la formation dupersonnel et beaucoup d’autre service. Syngenta a contribué àl’amélioration de la qualité de la semence au Burkina.Les présentations Syngenta ont porté sur : 1- la Société et 2- lesproduits Cruiser et Maxim XL.

Au cours des discussions, le Président des Producteurs a reconnul’efficacité du Cruiser en n’oubliant pas d’évoquer le coût élevé desintrants. Il souhaite une table ronde de tous les acteurs du secteurcoton pour discuter le prix des intrants.

Le DPC a prononcé le mot de fin tout en remerciant Syngenta et ens’assurant que le service est apprécié à sa juste valeur par laSODEFITEX et souhaite la continuité de ce partenariat : «LaSODEFITEX salue la qualité du partenariat de SYNGENTA, etapprécie sa volonté et son engagement pour le relèvement de laqualité de la semence de coton dans la sous région en général, etau Sénégal en particulier» a-t-il conclu.

Afin de perpétrer ses actions avec ses partenaires et être encoreplus proche d’eux, Syngenta a décidé, depuis juillet dernier deconfier sa gamme à RMG Concept SA, qui est dorénavant ledistributeur et formulateur exclusif de ses spécialités pour l’Afriquede l’ouest. RMG Concept assurera la continuité des actions et dusupport technique et scientifique de Syngenta tout en maintenantles standards de qualité des produits (formulés dans son usine deVridi en Côte d’Ivoire) avec une approche encore plus tournée versla satisfaction des clients aussi bien dans le service offert que dansles produits et de nouvelles Approches financières.La journée prit fin par un déjeuner offert par Syngenta.

Nonon Diarra consultant Syngenta au Mali

SYNGENTA – SODEFITEX

Le partenariat en marche

CAMPAGNE AGRICOLE 2008-2009

À travers une lettre adressée aux cotonculteurs et à tous les agriculteurs du tiers-suddu Sénégal, à l’occasion du lancement de la campagne agricole 2008/2009, leMinistre de l’agriculture M. Hamath Sall a tenu à manifester le soutien de l’Etat pourla campagne 2008/2009.

Le Ministre de l’Agriculture apporte le soutien de l’Etat aux cotonculteurs

Lettre de Monsieur le Ministre de l'Agriculture adressée auxcotonculteurs et à tous les agriculteurs du tiers sud àl'occasion du lancement de la campagne agricole2008/2009

Monsieur le Président de la Fédération Nationale desProducteurs de Coton (FNPC), Messieurs les présidents desUnions régionales, des Unions de secteurs et des Groupementsde Producteurs de Coton, délégués de centre et relaistechniques. Le lancement de la campagne agricole constituepour moi une opportunité à saisir pour réitérer l'importance quele gouvernement accorde à la filière cotonnière, plusprécisément aux systèmes de production coton, céréales,arachide, élevage que vous pratiquez. J'ai noté avec beaucoupde satisfaction le bond que vous avez fait ces dernières années

en faisant passer la production nationale de 14 600 tonnes en1999-2000 à 52 421 tonnes en 2006-2007, soit uneaugmentation de 259% et assuré des rendementsagronomiques et une qualité parmi les meilleures du continent.

Cependant, la dernière campagne agricole, marquée à la foispar l'installation tardive, la mauvaise répartition et l'arrêtprécoce des précipitations, s'est soldée par une baisse deplus de 30% des rendements et des revenus descotonculteurs. C'est pourquoi, le gouvernement a décidé desoutenir l'intensification de la culture (campagne 2008-2009)par une subvention aux intrants coton de 1, 5 milliard defrancs CFA, la plus importante jamais consentie, complétéepar plus de 200 millions de franc CFA de subvention de laSODEFITEX permettant ainsi de maintenir le prix des intrants

au même niveau que celui de la campagne 2007-2008,malgré l'augmentation de 58% du prix d'achat de l'engraiscomplexe coton. J'ai bon espoir qu'avec une bonnepluviométrie, ces mesures serviront effectivement à relever leniveau de la production et de la productivité pour nouspermettre de réaliser 60 000 tonnes pour la campagne 2008-2009. Je voudrais féliciter la SODEFITEX et la FNPC pour leprofessionnalisme dans le traitement du crédit de campagneainsi que leur partenaire, la CNCAS. En décidant derembourser le crédit à 90%, malgré les difficultés et mettanten report de paiement sur trois ans les 10% restant, vousavez fait preuve d'un grand sens des responsabilités,prouvant une fois de plus votre foi en l'avenir du coton et del'agriculture.

Maître Abdoulaye Wade, Président de la République, en misantsur l'agriculture pour le développement de notre pays, à traversla politique agricole qu'il a définie et en lançant la GOANA,donne un nouvel espoir aux producteurs, mais également àtous les jeunes du pays. Je suis sûr que vous ne ménagerez nivos forces, ni vos intelligences pour réaliser les objectifs quevous vous êtes fixés.

Que Dieu nous accorde Sa Grâce et nous gratifie d'un trèsbon hivernage

Hamath Sall

Photo de famille des séminaristes

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 21

RECHERCHE DÉVELOPPEMENT

À propos de la Virescence florale (Phyllodie)La virescence ! Le mot vous dit-il quelque chose ? Peut être pas, mais les techniciens etautres chercheurs du monde cotonnier le connaissent bien. C'est connu, le coton passepour être l'une des cultures les plus parasitées. On a connu le Bémisia, pendant lacampagne 1998/1999, qui avait fait des ravages dans la filière cotonnière. On connaîthelicoverpa armigera, qui a d'ailleurs fait l'objet d'une fédération des entomologistes de7 pays Ouest africains, autour du Programme Régional pour la Prévention de laRésistance en Afrique de l'Ouest (PR-PRAO), devenu PR-PICA depuis avril 2005 à Dakar.Chaque année, des parasites se signalent dans la culture cotonnière. Heureusement quel'ensemble des acteurs de la filière, en particulier l'équipe de la Direction de laProduction Cotonnière (DPC) veille au grain grâce aux fouilles pratiquées régulièrementsur le terrain et applique des solutions sur la base des stratégies éprouvées par la cellulerecherche développement. La précédente campagne n'a pas été en reste. La virescenceflorale, qui a été constatée auparavant, est encore là…, dans la région de Kédougou,plus spectaculaire que jamais à cause de son apparence très manifeste qui dénote d’avecce que nous souhaitons observer dans nos parcelles. Sa présence est très singulière, carelle transforme le cotonnier à tel point que ses organes fructifères prennentprogressivement l'aspect de feuilles, comme sous l'effet d'un coup de balai magique,d'où son nom du « balai de la sorcière »

Manifestation de la maladie

Les cotonniers atteints de la virescence se distinguentpar un port en bouquet (forme de balai). Les feuillesdeviennent petites et frisolées. Les bractées desboutons floraux se transforment et prennent l'aspect defeuilles. Les plants malades sont de couleur rouge, desfois jaune clair et deviennent stériles. C'est connu,l'agent pathogène est un phytoplasme (microorganisme polymorphe, dépourvu de paroi et qui n'estni bactérie, ni virus). Le vecteur est une jasside(Orosius cellulosus), une cicadelle de l'ordre deshémiptères cicadomorphes. La maladie serait inféodéeaux Malvacées, la famille du cotonnier. Sa transmissionne se fait ni par le vent, ni par les semences, puisquel'agent pathogène ne peut vivre dans un organe inerte.Les plants sains sont secondairement contaminésaprès les piqûres de jassides ou par greffes de partie deplants malades au préalable.

Il semblerait que la durée d'incubation du pathogènedans le plant contaminé soit plus ou moins longue,avant que les symptômes ne soient visibles. Ce qui

fait penser que la maladie ne s'extériorise que sur descotonniers assez âgés, ayant déjà atteint ou dépasséle stade de la floraison. Le contraire est vérifié dans larégion cotonnière de Kédougou, puisqu'en 2004, descotonniers malades sont observés au stade végétatif.

Où est ce que les jassides prélèvent-ils ce poisonavant de l'inoculer aux cotonniers ? L'agentpathogène passe la période difficile (saison sèche)essentiellement dans les racines des cotonniers oudans d'autres plantes de la même famille, dontsurtout Sida cordifolia. Les jassides transportent lephytoplasme par la sève prélevée en piquant lesnervures secondaires de la face inférieure desfeuilles. Alors que faire ? Des solutions peuvent êtreenvisagées pour limiter les risques de transmissionde la maladie et protéger les cotonniers des piqûresdes insectes vecteurs durant la période critique quiprécède le déclenchement des traitementscalendaires. Et comment ?

• Continuer la sensibilisation concernant l'arrachageet la destruction des vieux cotonniers, avantl'installation des pluies de la campagne suivante,

• Continuer à arracher et détruire les plants maladesdes parcelles en cultures

• Traiter les semences avec un produit systémiqueapte à protéger les cotonniers des piqûresd'insectes, de la levée à la floraison,

• En perspective, que les généticiens tiennentcompte de ce phénomène dans les critères desélection variétale, afin de proposer des variétésrésistantes ou tolérantes à la virescence ducotonnier.

Pour mener une lutte efficace contre la progressioninquiétante de la maladie, la SODEFITEX a estimédevoir impliquer les producteurs à la réflexion et auchoix des méthodes et moyens appropriés. C'est ainsique le séminaire de Saraya a été organisé par laSODEFITEX et la FNPC, avec la participation d'autrespartenaires locaux. Le séminaire autour de la questionde la virescence florale s'est tenu, le samedi 1er

octobre 2005, à Saraya. Après des échangesextrêmement riches et approfondies, tenant compte dela gravité de la situation et du danger que celaconstitue pour la filière cotonnière, les parties avaientpris les engagement suivants :

L'Union secteur de Saraya s'est enngagé :1. A procéder à l'arrachage ou à la coupe des vieux

cotonniers dés la fin de la récolte2. A respecter scrupuleusement les conseils en

matière d'utilisation des produits insecticides.3. A augmenter de manière significative les

rendements et la qualité de la fibre, exempt dePolypropylène

4. A certifier le coton graine produit exempte depolypropylène

La SODEFITEX s'engage :1. A assurer le traitement des semences avec un

produit systémique afin d'assurer la protectiondes plantules jusqu'au premier traitement

2. A renforcer la formation sur la phyllodie endirection des agents de la SODEFITEX, desmembres de la FNPC et des autres partenaires audéveloppement de la zone cotonnière.

3. A faire figurer dans les termes de références ducentre Régional de création Variétale (CRCV), lebesoin d'une variété résistante ou tolérante à lavirescence florale du cotonnier.

Depuis, la SODEFITEX traite la semence délintée avecun insecticide systémique, recommandé par larecherche et efficace contre les piqueurs suceurs. Del'autre côté, les producteurs s'exécutent tant bien quemal, au nettoyage des parcelles après récolte et avantl'installation des pluies. Les résultats enregistrésaprès cela sont très encourageants, car depuis lors, lamaladie a perdu beaucoup de terrain et est devenuerare dans les parcelles. Ceci est un exempled'intégration et d'engagement d'acteurs pour unemême cause : c'elle de la filière cotonnièresénégalaise.

Cellule RD/DPC

• Par Abdoulaye Ndour

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RENAISSANCE COTONNIERE22

Cotonculture

LE DIRECTEUR GÉNÉRAL AHMED BACHIR DIOP À LA RÉUNION DE RESTITUTION DES RÉSULTATS2007/2008 DE LA RECHERCHE-DÉVELOPPEMENT SODEFITEX-ISRA :

« La recherche-développement doit jouer unrôle essentiel dans la politique de diversificationagricole et dans la réduction du coût dupaquet technique »

Comme chaque année, la SODEFITEX, en collaboration avec l’ISRA a organiséune journée de restitution des résultatsde la Recherche-Développement pourl’année 2007/2008 à la salle JacquesMédou de Tambacounda. La cérémonie, qui a eu lieu le mardi 4 juin 2008, a été présidée par leDirecteur Général de la SODEFITEX,Ahmed Bachir Diop, en présence du Dr Mamadou Ndiaye Responsable duCRZ de Kolda, représentant le DirecteurGénéral de l’ISRA empêché. On a noté aussi la présence du directeurexécutif de la FNPC (FédérationNationale des Producteurs de Coton),Amdiatou Diallo en compagnie de M. Hassana Cissokho, président del’Union Secteur de Missirah et de l’unionrégionale de Tambacounda de la FNPC.

Dans son introduction, le Directeur Général de laSODEFITEX a campé le contexte dans lequel s’ouvre laséance de la restitution. Il a souligné que la campagne2007/2008 a été catastrophique pour le coton et pourl’ensemble des spéculations de la rotation céréales-coton-arachide puisque les revenus des cotonculteursont baissé de plus de 30%, de même que la production etde la productivité. Ce qui se traduit aujourd’hui par laréticence des producteurs à s’engager pour la campagne2008/2009. Il en est ainsi chaque fois que l’on sort d’unecampagne difficile. Au 4 juin 2008 par exemple, 30 500

ha seulement avaient été recensés alors que l’annéeprécedente, le recensement était de 44 000 ha à la mêmepériode. C’est pourquoi des mesures incitatives ont étéprises pour booster la production : l’augmentation du prixau producteur à 185 F CFA, la subvention de 1 milliards500 millions sur le prix des intrants de la part de l’Etat, lesoutien de 200 millions de francs Cfa consenti par laSODEFITEX, le moratoire sur 3 ans accordé sur 10 % ducrédit des cotonculteurs par la CNCAS. Il estimait que sices mesures étaient expliquées aux producteurs, ondevrait pouvoir arriver à avoir un recencement pour 38000 ha et faire un rendement d’1 T 250 à l’ha.Face à la crise, le Directeur Général soutient que ladiversification est une voie obligée. D’où le rôle essentiel

que doit jouer la Recherche-Développement dans cetteperspective. Tout en maintenant la productivité, dit-il, ilest impératif d’arriver à baisser très significativement lecoût du paquet technique. C’est un enjeu capital. Il a saluépour cela l’engagement du Directeur Général de l’ISRA ànos côtés dans cette voie. Après l’introduction duDirecteur Général, place a été donnée à la restitutionproprement dite qui s’est faite en cinq parties :

• La sélection variétale, présentée par M. Abdoulaye Ndour, responsable de la Cellule RD(DPC). Les recherches étaient axées sur les aspectssuivants : les conditions de culture et le suivicultural, la densité des peuplements, la précocité desvariétés, les éléments de la production (rendementcoton-graine, rendement fibre des variétés par site),les résultats d’analyse technique des fibres

2006/2007, 2007/2008 ainsi que les perspectives.• L’agronomie et le machinisme agricole, par

Moussa Kanté, Assistant au Volet Agronomie etMachinisme Agricole (DPC) sur les aspects que sont :les essais de fumure minérale en Amex (Antennemultimodale d’expérimentation), les essais de fumureminérale en site RD, les essais herbicides prélevés ducoton, les essais herbicides post levées des adventiceset les essais herbicides post levées sélectif du cotonnier.

• La protection phytosanitaire, en milieu semicontrôlé, par Djibril Badiane, Chercheur entomologiste àl’ISRA CRZ Kolda. Les recherches ont porté sur le suivide la dynamique des ravageurs, l’évaluation des pertesdues aux différents ravageurs, les tests d’efficacité deproduits insecticides en évaluant les dégâts etrendements en zone sèche, en zone médiane et en zonehumide, la protection des semences et des plantules.

• La protection phytosanitaire en milieu réel parAlioune Dia, Assistant RD/DPC. Les travaux derecherche ont porté sur les parcelles non traitées, lesuivi du dynamisme des ravageurs, particulièrementHélicoverpa, Earias et Diparopsis, les tests d’efficacitéde produits insecticides en petite prévulgarisation, enévaluant les dégâts des piqueurs suceurs, lesrendements par la production de coton graine. À l’issuedes tests, certains produits sont proposés à lavulgarisation : traitement semences, la confirmation de

l’efficacité de produits en grande vulgarisation, les testsde nouveaux appareils.

Les présentations des résultats de cette première partieont été suivies d’un débat technique élevé sur différentesquestions. Il s’agissait notamment de la densité à la levéeet à la récolte (perte de densité en début de cycle), l’origine des variétés proposées, la nécessité de créer nospropres variétés et d’accélérer la rotation des variétés pours’adapter au marché plus exigent, la qualité de notremicronaire à maintenir, la longueur de notre fibre. Laphytotoxicité à cinq jours après herbicidage qui estimportante pour certains produits alors qu’il coïncide avecla levée du cotonnier, la question de l‘herbicide sélectif àtrouver, le suivi du parasitisme, la comparaison entre lenitrophosphate et l’urée vulgarisée, les appareils detraitements ont fait également l’objet d’intenses débats.

Diversification agricole et baisse du coût du paquet technique vulgarisé pour faire face à la crise

• Par Ibrahima Seydou DIA

• Une vue de la salle lors du séminaire de restitution de la Recherche Développement à Tambacounda au lieude Ne première ligne., M. Magnang Niang, en lunettes, Chef du Service Formation

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 23

En conclusion à cette partie et concernant le plan d’action derenouvellement de variétés dans un proche avenir, leDirecteur Général de la SODEFITEX a demandé auxchercheurs d’indiquer les dispositions à prendre et de définirles conditions pour accélérer le changement de variétés.

Il revenait ensuite à M. Goulé Guèye, responsable duService Recherche-Développement de Bamtaare deprésenter les résultats des recherches sur les céréales etles cultures de diversification. Les recherches étaientaxées sur l’expérimentation sur les céréales. Il s’agissaitdes essais variétaux sur maïs, essais densité semis maïs,essai variétal tournesol, essais sur le bissap, trouver lagéométrie de semis permettant à la culture de mieuxexprimer son potentiel de production, date de semis,fertilisation, en amont chercher l’itinéraire techniqueoptimum économiquement rentable pour maïs, bissap,tournesol. Dans cette partie, les débats ont tourné autour

Diversification agricole et baisse du coût du paquet technique vulgarisé pour faire face à la crise

des questions liées à l’origine des variétés maïs, laquestion du “biogène” sur le maïs. Concernant le bissap,le Directeur Général s’est beaucoup intéressé à ce qui sefait en Thaïlande, où selon les informations qu’il auraitreçues, on obtiendrait un rendement de 700 kg/ha. Pourcela, il souhaiterait que des financements puissent êtrerecherchés auprès d’organismes partenaires commel’USAID pour y envoyer nos chercheurs en mission deprospection. Mais avant cela, il a été retenu de pousserdéjà davantage la recherche documentaire pour voircomment obtient-on des rendements aussi élevé enThaïlande. Il a été proposé de chercher un partenariatavec les producteurs de “biogènes”, pour des essais surune période assez longue. Il faudrait aussi avoir, selonles intervenants, une appréciation plus précise sur le prixde vente pour éviter qu’il ne se pose un problèmed’écoulement et de transport. Il a été aussi beaucoupquestion de la pertinence de la JDB (Jaune De Bambey,

une variété de maïs ancienne, utilisée depuisplusieurs années), la fumure sur le tournesol, ladisponibilité des fiches techniques des variétésutilisées, l’homologation des variétés.

En dernière partie, les chercheurs ont présenté leur plan decampagne 2008/2009. Clôturant les travaux, le DirecteurGénéral de la SODEFITEX a invité les chercheurs à axer leurtravail sur la diversification et la question de la baisse ducôut du paquet technique sur le coton. Il a insisté surl’urgence qu’il y a à trouver des alternatives agronomiquespour baisser le coût du paquet technique dans uneconjoncture marquée par une forte augmentation du coût desengrais. Il a demandé l’élaboration d’un programme dontl’épine dorsale sera cette exigence pour des résultats concretsdans les années à venir. Car selon lui, on ne peut pascontinuer à travailler comme si de rien n’était dans unenvironnement où les prix des intrants augmententcontinuellement, sans chercher de solution alternative. Il s’agitaussi d’affermir les relations avec la FNPC et la FMU soutient-il. Enfin, le Directeur Général a tenu à remercier les uns et lesautres pour la qualité des interventions et pour lesperspectives qui ont été tracées.

*Assistant SAPA

Le conseil a pour fonction d’aider le producteur àatteindre ses objectifs. Il s’agit ici d’apporter un regardextérieur au paysan concernant sa situation et sespossibilités. Ce conseil peut prendre différentes formes: techniques, économiques… Si on voulait donner unecertaine comparaison, on peut dire que le conseilconstitue, au même titre que l’approvisionnement enintrants, le crédit, l’appui à la commercialisation, larecherche et la formation un élément fondamental dansla culture du coton. Il renforce les capacités desproducteurs à maîtriser le fonctionnement de leurexploitation et à améliorer leurs pratiques. En ce sens,il va au-delà de la logique de vulgarisation classique(transfert et adoption de techniques) : il aide lesproducteurs à mieux définir leurs besoins, à préciserleurs objectifs, à prendre de meilleures décisions et àmaîtriser les processus de gestion, en prenant encompte les aspects techniques, économiques, sociauxet environnementaux.

Le Service Statistiques et Conseil Agricole est issu,pour la partie statistiques, du Service Intendance,Crédit Agricole et Statistiques (SICAS) et du ServiceFormation et Conseil Agricole (SFCA). La nouveautéporte sur l’association statistiques et conseil agricole.Cette démarche relève de la volonté d’impulser leconseil agricole en l’articulant, dans le cadre dupilotage, avec les données statistiques du momentmais aussi en explorant les données antérieures.

SERVICE STATISTIQUES ET CONSEIL AGRICOLE

Un nouveau service pour se rapprocherdavantage des producteursPour mieux maîtriser les éléments qui entrent dans la production et la productivité auchamp afin d’apporter les meilleurs conseils aux producteurs pour l’atteinte de leursobjectifs, la Direction Générale a mis en place le service statistiques et conseil agricoleau sein de la DPC. En effet, c’est la première fois que les deux éléments (statistiques etconseil) sont réunis dans un même service pour optimiser les résultats. Une lourdetâche qui attend le nouveau chef de ce service M. Côme Ndour, ancien responsable de larégion cotonnière de Vélingara, qui nous présente ici les attributions du service.

MissionsNotre mission principale est d’assurer la gestion desstatistiques et du conseil agricole en vue d’élaborer etmettre en œuvre un conseil agricole approprié. Il fautdire que la gestion-statistique regroupe troisprincipales branches :• la collecte des données • le traitement des données collectées; • l'interprétation des données

Le traitement et l'interprétation des données ne peuventse faire que lorsque celles-ci ont été récoltées suivantdes règles et les méthodes bien définies. Il nous faudradonc s’assurer du mode de collecte des données à labase mais aussi de la conception des supports decollecte, d’interpréter ces données en temps réel afinqu’ils servent, en temps opportun, d’outils d’aide à ladécision pertinente. La gestion du conseil agricoleconsistera à coordonner toutes les initiatives en conseilagricole et à veiller à leur cohérence.

Elaborer et mettre en œuvre unconseil agricole approprié

Pour élaborer et mettre en œuvre un conseil agricoleapproprié, il s’agira de caractériser et d’évaluer notresystème de conseil agricole afin de le rendre plusperformant. C’est ainsi que d’un conseil de masse, nousdevons passer à un conseil à la carte en ne perdant pasde vue les points tels que :

• La satisfaction des besoins céréaliers (Bamtaare)• La gestion de la fertilité ; production de fumier –

élevage bovin. (Bamtaare)• Le relèvement du niveau d’équipement (DPC)• La productivité et la production du coton (DPC)

Objectif : - 5 tonnes/exploitation - et 1,300 tonnes/ha

• Le suivi des gros producteurs (>3ha) ; le noyau durde la production cotonniére Sénégalaise

• Aussi est-il nécessaire de réajuster le conseil degestion en conseil aux gros producteurs, aux GPCet/ou aux OP. Avec une telle démarche, l’entrepriserenforcera l’autonomie des agriculteurs et leurprofessionnalisme. Elle tentera de construire uneméthode et des outils adaptés aux conditions dechaque situation, en collaboration avec desproducteurs motivés et leurs organisations, pourrenforcer des compétences, négocier et mettre enplace des dispositifs d’appui conseil.

Nous savons d’ores et déjà que notre tâche ne sera pasfacile parce qu’il nous faudra, entre autres centraliser lesdonnées statistiques nécessaires au pilotage de laproduction cotonnière, les traiter, élaborer les outils etsupports nécessaires à la collecte des donnéesstatistiques, fournir les états périodiques des réalisations(mise en place des cultures). Nous allons égalementsensibiliser et appuyer les agents de la DPC et lesproducteurs sur l’itinéraire technique coton (préparationsemis, fertilisation, entretien, protection phytosanitaire,récolte, triage et commercialisation), suivre les relaisvillageois sur le terrain (conseil, appui, contrôle), le toutpour pouvoir établir un rapport périodique d’activités.L’ensemble de ces actions se feront en étroite relationavec la cellule Recherche-Développement et le SFI, end’autres termes avec tout le staff de la Direction de laProduction Cotonnière.

*Chef du service statistiques et conseil Agricole

• Par Côme NDOUR *

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Le dispositif de lutte contre le trafic illicite d’intrants,mis en place par la Fédération Nationale desProducteurs de Coton (FNPC) et la SODEFITEXcommence à porter petit à petit ses fruits. En effet, lasaisie opérée par Bocar Diop, assistant formateur àFafacourou a été possible grâce à l’information qu’il areçue, lui faisant état de la présence de trafiquantsd’intrants dans la zone. Auparavant, le Président de laFNPC, M. Moussa Sabaly, en visite en Gambie, s’étaitrendu compte de la quantité fort élevée de sacsd’engrais estampillés «Engrais complexe 2008 FNPC-SODEFITEX produit gagé, vente interdite / Koko hadayeyede» ainsi que d’autres engrais subventionnés enprovenance du Sénégal. De retour à Kolda, il ainformé ses collègues producteurs, les autorités et lesagents de la SODEFITEX pour que tout le monderedouble de vigilance face à ce fléau. La positionqu’occupent les régions cotonnières de Vélingara etde Kolda, constitue un élément stimulant pour lestrafiquants d’intrants, qui peuvent facilement écoulerles produits frauduleux dans les pays limitrophes dela Gambie et des deux Guinées.

S’apprêtant à effectuer une tournée dans le centre deFafacourou pour superviser de renseignements descarnets de conseil de gestion aux exploitations, M. Diop, ayant reçu cette information, a passé la nuitdu 12 au 13 juillet 2008 à guetter les trafiquants. Sonattente ne sera pas vaine, puisqu’aux environs de 1h40 mn du matin, il entendit le bruit de charretiers, 5au total, qui traversaient le village pour se rendre enGambie voisine, précisément au louma de SaréBodjio. Il n’a pas hésité à interpeller les charretierspour avoir le cœur net sur ce transport de nuit. Enguise de réponse, il a reçu des injures et des menacesde toutes sortes de la part du propriétaire duchargement, un « bana-bana » nommé Sambé Kébéqui l’a par la suite attaqué. Il s’en est suivi une rudebataille d’environ 20mn, au cours de laquelle 3 charrettes ont réussi à échapper. Sentant qu’il avaitaffaire à des malfrats déterminés, M. Diop a alerté leshabitants de Fafacourou qui sont promptement venuslui porter secours, ce qui a permis de saisir deuxcharrettes contenant 19 sacs de NPK et un appareilHandy. Tous les produits saisis provenaient du GPCde Sinthian Assana, situé à 4 km de Fafacourou. N’eutété la détermination de Bocar et des villageois, lestrafiquants auraient certainement réussi à emportertout leur butin.

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CotoncultureCotonculture

IMPORTANTE SAISIE D’INTRANTS À FAFACOUROU

Bocar DIOP porte un rude coup aux trafiquants d’intrants agricolesDix-neuf sacs de NPK et un appareil Handy, le tout d’une valeur de trois centquarante-trois mille quatre cent francs CFA (343 400). C’est la saisie réussie parBocar Diop, Assistant formateur dans la région cotonnière de Kolda, la nuit du samedi12 au dimanche 13 juillet 2008. Il a été appuyé en cela par les populations deFafacourou, qui lui ont porté main-forte, après une bataille de 20mn contre lestrafiquants. M. Diop a fait preuve d’un courage et d’un sens élevé des responsabilités,inspiré par notre éthique d’entreprise pour la défense de la filière cotonnière. Le Directeur Général a exalté l’exemple donné par notre valeureux collègue, dans lalettre de félicitations qu’il lui a adressée.

La croisade de Bocar Diop ne s’est pas arrêtée là. Lelendemain, se rendant à Kolda pour informer sonResponsable Régional de la saisie qu’il venait d’opérer,il croise un autre trafiquant qui transportaittranquillement sur son vélo un sac de NPK. Au total, ilaura saisi une tonne de NPK, un appareil handy etdeux charrettes équines du convoi. La valeur desproduits saisis, est estimée à trois cent quarante-troismille francs CFA (343 000). Il rendra rapidementcompte à ses supérieurs hiérarchiques qui saisissentla Direction Générale.

Régions cotonnières de Kolda et deVélingara : 409 kms de frontières ! 522 villages cotonniers situés à moinsde 20 kms d’une frontière ! Conditionsfavorables pour le trafic des intrants,gros facteur de risque pour la filière

Informé de cette saisie, le Directeur Général aimmédiatement informé le Ministre de l’Agriculture quia instantanément instruit le Gouverneur de la Régionde Kolda pour qu’il renforce les dispositifs de contrôledes frontières pour empêcher que les subventionsconsenties par l’Etat pour stimuler la productivitéagricole ne soient détournées pour enrichir desindividues mercantiles et véreux. Il a tenu également àféliciter Bocar Diop pour son bel acte de patriotisme etde civisme qui a permis de porter un coup dur auxtrafiquants d’intrants agricoles qui ruinent l’économienationale.

Rappelons que l’année dernière, à pareille époque, plusprécisément le mercredi 23 juillet 2007, une importantesaisie d’intrants agricoles d’une valeur de cinq millionsneuf cent soixante-quinze mille francs CFA (5 975 000)a été opérée par les hommes du Commandant Gueyede la brigade de gendarmerie de Vélingara, avec l’appuides membres de la FNPC et des agents SODEFITEX dela région Cotonnière de Vélingara.

Cette zone carrefour fait souvent l’objet d’intensestrafics du fait de la proximité des frontières des deuxGuinées et de la Gambie et des loumas sous-régionaux, comme celui de Diaobé, dans ledépartement de Vélingara. Mais depuis quelquesannées, conscients des méfaits de ce honteux trafic, laFNPC et la SODEFITEX, en collaboration avec lesautorités administratives, la douane, la police desfrontières, la gendarmerie et l’armée, ont mis en placeun dispositif de plus en plus efficace pour lutter contrece trafic honteux qui anéantit les efforts consentis parl’Etat et la SODEFITEX pour accompagnerdurablement l’agriculture dans cette zone.

Par Bartélémy Sène

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Vie de l’entreprise• Faites connaissances avec la gestion de la paie

• Le service médical de la Sodefitex :Quand la prévention vient à proximité des travailleurs

• Élections de représentativité syndicales :Les syndicats de la SODEFITEX ont désigné leurs délégués

Développement Rural• Minoterie BAMTAARE/SODEFITEX de Tambacounda :

La transformation des céréales, un maillon important dans la culturedu maïs

• Charte des bas-fonds :Un grand pas vers la lutte contre la divagation des animaux

• Le tournesol au Sénégal :Acquis et perspectives

• Tournesol et apiculture :Une autre forme d’intégration agriculture/élevage

• La FMU valide son manuel de procédures

• Appui à la modernisation, et à l’amélioration des revenusdes exploitations agricoles familiales (PAMAREF) :Préserver la qualité du coton de la récolte à la commercialisation

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RENAISSANCE COTONNIERE26

Vie de l'entreprise

LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE M. HAMAT SALL EN TOURNÉE DANS LES RÉGIONS DE TAMBACOUNDA ET KOLDA DU 2 AU 5 SEPTEMBRE 2008

« Je vais étudier avec mes équipes les voieset moyens pour étendre l’expérience de la SODEFITEX à d’autres structures et producteurs »À peine descendu de l’avion, M. Hamath Sall, à l’occasion d la 1ère étape de satournée a pu constater dans la salle Jcques Médou, les dernières avancées de lanouvelle économie rurale dans le Tiers Sud. Moussa Ndiamé Sarr a fait en wolof uneprésentation Power Point à la délégation ministérielle, résumant le mémoire qu’ilavait soutenu la veille avec la mention très bien et qui clôturait un cycle de formationde conseil agricole paysan. Après une formation théorique de 2 mois, M. Sarr arédigé son mémoire au terme de plusieurs mois de recherches. Il a présenté, très àl’aise à M. le Ministre, dans un wolof « Saalum-Saalum » impeccable, ses principauxconstats et propositions devant une assistance très attentive sur le thème « Comment arrêter la baisse de la fertilité dans le Sud du Sine Saloum ».

Monsieur Moussa Ndiamé Sarr est un agriculteurchevronné. Il est âgé de 54 ans et a été alphabétisépar la SODEFITEX. Il a été recyclé et sélectionnécomme moniteur d’alphabétisation, fonction qu’il amenée avec brio pendant plusieurs années. Après desolides connaissances en alphabétisation, il a étéformé comme relais technique de productioncotonnière et avait la mission de relayer l’encadreurde la SODEFITEX dans son propre village. LaSODEFITEX après avoir formé beaucoup de relaiscomme lui (plus de 2800), a sélectionné parmi euxles 15 meilleurs pour leur donner une formationmodulaire embrassant plusieurs domaines agricolesau Centre Polyvalent de Formation des Producteursde Kolda (CPFP); c’était au courant de l’année 2004.Cette formation était animée par les cadres de la

SODEFITEX mais aussi par d’autres partenairescomme l’IDEN de Kolda, le chef d’Agence de laCNCAS de Kolda et l’ISRA (CRZ de Kolda). Après laformation, chaque stagiaire traite un thème agricolepour son mémoir de titularisation qu’il présente etdéfend en langue nationale devant un jury. De labonne appréciation du jury dépend l’obtention dudiplôme de CAP (Conseiller Agricole Paysan) quisupervise, comme l’encadreur SODEFITEX (appelémaintenant Responsable de Production Cotonnière :RPC), une zone regroupant une dizaine ou plus, deGroupements de Producteurs de Coton (GPC).

C’est dans le contexte ainsi décrit que le candidatMoussa Ndiamé Sarr a travaillé en Wolof sur lethème «Baisse de la fertilité des sols dans la zone

de Koungheul » et l’a défendu en Wolof avec(Mention Très Bien) devant un jury composé deresponsables de la SODEFITEX et de la DirectionRégionale du Développement Rural deTambacounda. Après la présentation du mémoire etaprès avoir répondu avec brio sans langue de boisaux différentes questions, il a été félicité par toutel’assistance notamment par Monsieur le MinistreHamat Sall. Ce dernier a félicité aussi la SODEFITEXpour le travail de longue haleine qu’elle a mené etcontinue de mener dans sa zone d’intervention. « Je vais étudier avec mes équipes les voies etmoyens à pouvoir étendre l’expérience de laSODEFITEX à d’autres structures et producteurs » adit le Ministre après avoir vivement encouragé laSODEFITEX. Après quoi, il a remis à MoussaNdiamé Sarr le diplôme «de Conseiller AgricolePaysan titulaire» le premier de la zone cotonnière.

Après cet exposé, le Ministre et sa délégation ontvisité le village de Sitaoulé Banading situé dans lacommunauté rurale de Nétéboulou et encadré par lesecteur SODEFITEX de Missirah. Dans ce village oùl’on conduit toutes les cultures, il est mis en reliefl’introduction du commerce équitable, approche quiexige, dans la gestion des affaires du GPC, latransparence, la démocratie et des pratiquesrespectueuses de la santé humaine et del’environnement.

Les producteurs ont remercié le Directeur Généralde la SODEFITEX de les avoir mis sur cette voie. Legrand bloc présenté au Ministre augure d’ores etdéjà une bonne production de coton qui ne serapas, selon les producteurs en deçà de 1600 kg / ha.Les producteurs ont exprimé leur satisfaction pourles efforts fournis par le Ministre pour les équiperen matériel agricole. Ils ont magnifié l’appui de laSODEFITEX dans la gestion du crédit de campagne.Ils ont demandé au Ministre de transmettre leurssalutations et remerciements au président de larépublique pour avoir lancé la GOANA. Le Ministrea précisé qu’il est venu vers eux non seulement pourleur transmettre les salutations du chef de l’Etat,

• Par Matar Dione*

• De G. à D : Le directeur Général de la Sodefitex M. Bachir Diop, le Ministre de l’Agriculture M. Hamath Sall,le Responsable Régional de Kolda Aliou Diatta dans un champ de maïs de M. Souleymane Baldé, producteur decoton de Diankancounda Oguel, dans le secteur de Dabo. La SODEFITEX n’est pas que coton.

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 27

mais pour s’enquérir aussi de l’état d’avancement dela campagne agricole et de leurs problèmes.Concernant l’équipement en matériel qu’ils ontévoqué, M Hamat Sall a fait comprendre qu’il nes’agira plus de disperser du matériel agricole entreles producteurs ; à l’avenir sa mise en place serafaite avec cohérence et une réflexion est déjà encours. Par l’état des cultures et l’évolution dessuperficies, le Ministre dit avoir constaté « unebonne occupation de l’espace (arachide, coton, mil,maïs …) ce qui signifie que « Sitaoulé Banadingest en plein dans la GOANA ! »

Dans le secteur de Koussanar, la délégationministérielle a fait escale dans une parcelled’arachide s’étendant à perte de vue.

Le cortège est accueilli ensuite à Katop au son deflute et au rythme de pas de danse. Dans ce village,le Ministre a pu voir les méthodes de protectionphytosanitaire soucieuses de la protection del’environement et plus économiques pour lesproducteurs mais qui exigent de leur part desobservations régulières et une connaissance parfaitedes principaux ravageurs du cotonnier. Cetteméthode appelée «lutte sur seuil », permet auproducteur de n’intervenir que quand un certainnombre de chenilles carpophages est rencontré aucours de l’observation. Tout le principe régissant lesystème a été clairement expliqué au Ministre parles producteurs. Le chef de village a confirmé sansdétour que tous les producteurs sont unis derrièrele Président de la république et restent aussiengagés dans la culture du coton qui a étéprincipalement à la base de leur richesse. M HamatSall a été satisfait de l’accueil de la population deKatop. Il a été particulièrement Impressionnéd’avoir rencontré dit- il, « des producteursalphabétisés qui maîtrisent parfaitement lesdonnées de leur exploitation agricole et quiraisonnent de façon pointue la couverture phitosanitaire de leurs parcelles de coton ».

Il est revenu encore sur sa nouvelle vision de lapolitique d’équipement en matériel agricole qui vase faire désormais suivant la formule «à chaqueproducteur, le type de matériel qu’il peut rentabiliser ».Avant de quitter Katop, dernière étape de lapremière journée, le Ministre a confié à la pressequ’il a été très satisfait de ce que la SODEFITEX afait comme travail de formation dans sa zoned’intervention. Par rapport à l’hivernage, il a préciséque la «campagne 2008/2009 se déroulenormalement dans un contexte de situationparasitaire maitrisée et des producteurs déterminés »

Dans la région de Kolda, la visite du Ministre acommencé dans la communauté rurale deMampatim, par le village de Diankacounda où il aété vivement acclamé par les populations.

Une parcelle de maïs de 16 ha a été présentée auMinistre et le propriétaire (Souleymane Baldé)s’attend à une production de 4 tonne /ha. M HamatSall a félicité ce dernier et a ensuite suiviattentivement un exposé sur l’historique de lapolitique d’équipement en matériel agricole menéepar la SODEFITEX pour les cotonculteurs. LeMinistre a remercié la SODEFITEX pour cetteinitiative, car dit –il, l’existence de matériel agricole

aide le producteur à s’insérer dans le cours normalde l’hivernage. Il a transmis aux populations lessalutations et les encouragements du chef de l’Etat.Après Diankacounda, la délégation s’est rendue àNamo dans la communauté rurale de Dioulacolon.Dans ce village à accès difficile, le cortège a étéretenu sur la route pendant plus 30mn suite à desembourbements. M Hamat Sall y a été accueilli parune chanson pulaar dont le refrain signifie ensubstance «Restons fermement debout et unis dansla GOANA ! » scandé par une quinzaine de jeunesfilles. Les remerciements des populations sontrevenus au Ministre, à la SODEFITEX et la FNPC. LePrésident de la Fédération Nationale desProducteurs de Coton (FNPC) a remercié le Ministrepour les efforts qu’il fournit pour accorder à tempsdes subventions aux producteurs de coton.

Une doléance en pièces détachées pour les tracteursa été émise par quelques grands producteurs. MHamat Sall avant de quitter Namo, a remercié lespopulations de l’accueil et leur a apporté le soutiendu chef de l’Etat. Il a réitéré la satisfaction qu’il a desproducteurs de coton. C’est de véritablesproducteurs professionnels qui notent tous lesévénements se produisant au sein leur exploitation.Ainsi, a- t- il ajouté, «je ne regrette pas d’être venudans la zone cotonnière »

Vers la fin de la journée, le Ministre a visité le villagede Bantacountou Maoundé où une parcelle de 6 hade maïs a été conduite par les jeunes du village dansle cadre de la GOANA.

A Talto Diéga, une rizière d’une superficie de 4 ha aété réalisée par les femmes du village qui ontdemandé au Ministre un appui par rapport àl’aménagement de cette cuvette. Les producteurssont très contents de M Hamat Sall qui, selon eux,est le seul Ministre qui est venu à Talto Diégo. «Jevais retrousser les manches pour que tout ce qui estpossible en digues et barrages soit réalisé en vued’augmenter la production de riz » a dit le MinistreAu crépuscule, le Ministre a visité des parcelles defonio et une décortiqueuse conçue pour cettecéréale par M Sanoussy Diakité.

Après cette journée au pas de charge, le DirecteurGénéral de la SODEFITEX a offert un « Ndogu » ence mois béni de ramadan, à toute la délégation qui aaccompagné le Ministre.

*Responsable du Service Alphabétisation et Post Alphabétisation/Bamtaare

• Le Ministre de l’Agriculture remettant à M. Ndiamé Sarr son diplôme après la présentation de son mémoirede fin de formation, entouré du DG de la SODEFITEX, à gauche et de l’ancien Adjoint au Préfet deTambacounda, M. Boukary Sow, actuel Sous-Préfet de Kouthiaba

• Ndiamé SARR, présentant son mémoire

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RENAISSANCE COTONNIERE28

• Par Rassoul Ndiath *

Vie de l'entreprise

ADMINISTRATION ET GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

Faites connaissances avec la gestion de la paiePendant des décennies, les Ressources Humaines ont été considérées comme unequantité négligeable dans le développement de l’organisation au profit desressources financières et matérielles. Disposer de ressources financières adéquatespour fabriquer des produits en qualité et en quantité était le souci majeur despremiers industriels du début du 20ème siècle. Durant cette période, l’élémentdéterminant de la réussite de l’entreprise c’était d’abord les finances et laproduction. Ainsi ces capitaines d’industries, comme on les appelait, n’hésitaient pasà investir dans le matériel qu’il fallait non seulement renouveler périodiquementmais également moderniser. C’est l’époque du triomphe du taylorisme et de lamécanisation du travail où l’homme était réduit à l’état de machine.

Au début des années 30, juste après le grand crash de1929 qui a failli provoquer l’effondrement ducapitalisme, ce concept a été combattu par l’école desRH crée aux USA avec à sa tête Elton MAYO. Pour cedernier et ses collaborateurs (MASLOW, HERZERB…),ce n’est pas la machine qui est l’élément déterminantdans l’entreprise mais plutôt l’homme, car il constitueune ressource aussi importante que toutes les autresressources ( ressources financières, matérielles …)sinon davantage.

Les RH deviennent donc un facteur incontournable dansla réussite de l’entreprise car leur intégration dans lastratégie de l’entreprise est aujourd’hui une nécessitéreconnue de tous. C’est cette approche moderne et encongruence avec nos valeurs humanistesauthentiquement africaines (“nit nitay garabam”) quenotre entreprise a adoptée. Et dans cette approche, lagestion de la paie constitue un aspect important, car lesalaire est l’un des meilleurs éléments de motivationd’un travailleur. C’est l’une des tâches que s’efforced’accomplir convenablement le service du personnelbasé à Tambacounda, au milieu de collègues souventprésents sur le terrain. Il faut dire que la question dusalaire est bien réglée par le code du travail en sonarticle L.105 qui stipule : « À conditions égales detravail, de qualification professionnelle et de rendement,le salaire est égal pour tous les travailleurs, quels quesoient leur origine, leur sexe, leur âge et leur statut ».

L’article 36 de la Convention Collective NationaleInterprofessionnelle du Sénégal d’ajouter en ses alinéas2 à 4 : « Le salaire de chaque travailleur est déterminéen fonction de l’emploi qu’il occupe dans l’entreprise oul’établissement ».Les salaires sont fixés :

• soit au temps : à l’heure, à la journée ou au mois• soit au rendement : à la tâche ou à la pièce.

Ils sont payés conformément aux dispositions légales etréglementaires. Le paiement des salaires a lieu pendantles heures de travail.Le bulletin de salaire : Il doit comporter :

• la raison sociale de l’entreprise• le prénom et le nom du salarié• sa catégorie professionnelle• son taux horaire ou mensuel• les heures normales et supplémentaires• les différentes retenues opérées sur le salaire et

toutes les autres mentions prescrites par lalégislation et la réglementation en vigueur.

La gestion des salaires dans l’entreprise exige donc, ensus d’une certaine maîtrise de quelques techniques, desconnaissances juridiques précises et un minimum decompréhension des phénomènes économiques. C’est lasuite logique d’une bonne gestion des bordereaux depréparation de paie (BPP) communément appeléséléments variables de paie.

Le (BPP) « made in SODEFITEX » est le préalable dubulletin de salaire. Il constitue le socle, le piédestal, lefondement de base, bref l’élément déterminant dans laconception définitive du bulletin de paie du salarié. Ilest la matière première utilisée par le chargé de la paiepour faire un bulletin de paie.

Le cadre réglementaire

De prime abord, retenons que la SODEFITEX appliquestrictement tous les textes de droit qui régissent lagestion de la paie. Cependant, nos investigations nousont permis de nous rendre compte qu’aucun desdocuments de référence (Convention CollectiveNationale Inter- professionnelle, Code du travail,Accords Collectifs d’Entreprise…) n’a fait une étudeexclusivement réservée aux (BPP) ou assimilés. Tousces documents ont mis l’accent sur une étude généraledu salaire qui englobe les préalables du salaire. Maisdans une pratique propre à la SODEFITEX, l’on peutretenir que la (BPP) est une étape très importante dansla procédure de la gestion de la paie qui permet unerémunération rationnelle et objective des ayant droits.Aux termes de l’article 12 des Accords Collectifsd’Entreprise (SODEFITEX), la rémunération comprend :

• Le salaire catégoriel de base lié à l’emploi et autemps de travail

• Les indemnités et primes liées aux spécificités duposte de travail

• Les avantages divers liés à la catégorie d’emploi.

La rémunération au rendement est établie de façon à ceque d’une part, le salarié soit assuré de recevoir unsalaire au moins égal au salaire minimum de lacatégorie dont il relève et que d’autre part, l’ouvrier decapacité moyenne et travaillant normalement puissedépasser le salaire minimum de sa catégorie.La rémunération au temps est déterminée à l’heure, à la

journée, à la semaine ou au mois. Mais en pratique, à laSODEFITEX, les salaires sont payables à la fin dechaque mois, au plus tard le 08 du mois suivant (article12 alinéa 5 des Accords Collectifs d’Entreprise).

De visu, on peut retrouver dans le (BPP) les élémentssuivants : la raison sociale de l’entreprise, le prénom etle nom du travailleur, son lieu d’affectation, son serviced’affectation, la fonction occupée, le numérod’immatriculation, la catégorie professionnelle, son tauxhoraire ou mensuel, les heures normales etsupplémentaires, les compléments de salaires. On yretrouve également le rappel de salaire, le forfaitd’heures supplémentaires, les différentes retenuesopérées sur le salaire et toutes autres mentionsprescrites par la législation et la réglementation envigueur, transcrites sous forme de codes avec deséquivalences en valeur monétaire.

Les catégories professionnelles

Les travailleurs de la SODEFITEX sont classés dans lescatégories et échelons définis par les accords collectifsd’entreprise. En règle générale, les travailleurs sontclassés en 03 catégories socioprofessionnelles.

Classe 1 : Les emplois et ouvriersIls sont classés de la 1ère à la 4ème catégorie de lafaçon suivante : La catégorie 1/0, 2/0, 3/0 et 4/0 avecles dénominations respectives suivantes : exécutant destâches élémentaires, exécutant spécialisé, exécutantpossédant des connaissances professionnelles etexécutant ayant une formation professionnelle.

Classe 2 : Les agents de maîtriseIls sont classés en 03 catégories (5/0, 6/0 et 7/0). Lacatégorie 5/0 concerne les employés possédant unniveau de formation équivalent au brevet professionnelou une expérience professionnelle équivalente ; lacatégorie 6/0 est celle des Employés assumant desresponsabilités dans la marche technique ou dans ledomaine de la gestion ayant une formation équivalenteau BAC+2 ans au minimum ou à une expérienceprofessionnelle équivalente et la catégorie 7/0 cellesdes employés ayant un minimum d’autonomie dans laconception de la conduite des activités techniques oude gestion ayant une formation équivalente au BAC+2ans au minimum ou à une expérience professionnelleéquivalente.

Classe 3 : Les cadres et assimilésIls sont répartis en 04 échelons que sont :

• les Cadres jouissant d’une expérience de travail deconception ou de maîtrise technique, ou titulaired’un diplôme universitaire équivalent à la licence etassumant des responsabilités de cadre (8/0),

• les cadres assumant des responsabilités au niveaurégional, délégué d’une direction de service,titulaire d’un diplôme d’ingénieur ou de maîtriseou ayant une expérience professionnelleéquivalente (9/0),

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 29

• les Adjoints Directeurs de service et assimilés(10/0) et

• les Directeurs de service et assimilés.

Les composantes du bordereau de préparation de paieComme nous l’avons rappelé ci-dessus, la liste deséléments composants le BPP est loin d’être exhaustive.Mais, pour les besoins de cet article, nous analyseronsles rubriques les plus usitées, que l’on retrouve trèsfréquemment dans les bulletins de paie et qui prennentleur source dans les BPP.

Le salaire sur base horaire

Il est encore appelé salaire de base tout court ou salairede base catégoriel. Il est déterminé en fonction de laqualification professionnelle du salarié. C’est le salaireminimum de la catégorie dont relève l’employé. Il estcalculé sur la base de 208 heures de travail mensuel(article 12 alinéa 2 du titre VI des Accords Collectifsd’Entreprise). C’est un élément important, voire mêmeessentiel de la rémunération parce qu’il représente nonseulement la fraction la plus importante, mais surtoutparce qu’il sert de référence et d’assiette pour le calculde plusieurs autres prestations. En général, il est calculésur la base de 40h par semaine ou 173,33h/mois etpeut s’exprimer :

• soit par un taux horaire, dans ce cas d’espèce, ilest indispensable de savoir, pour l’application denombreuses règles de droit, calculer à quel tauxhoraire correspond un forfait mensuel ouinversement.

L’usage le plus répandu consiste à appliquer la formulesuivante :

Horaire mensuel moyen = horaire hebdomadaire x52 semaines12 mois

qui suppose une année de 364 jours. Mais pour serrerde plus près la réalité, on utilise parfois la formulesuivante :Horaire mensuel moyen = horaire hebdomadaire x52 semaines + 1 jour12 moisL’horaire mensuel moyen pour la durée légale de travail(40 heures par semaine) est de 173 h 1/3 selon lapremière formule et 174 h selon la seconde formule.

• soit par un forfait mensuel déterminé par lesdécisions de commission mixte paritaire auniveau de la branche d’activité sous l’égide del’administration du travail et de la sécurité sociale(ce dernier cas d’espèce concerne la SODEFITEX).

Le sursalaire

Aux termes de l’article 14 des Accords Collectifsd’Entreprise, le sursalaire est un montant que peutoctroyer le Directeur Général de la SODEFITEX à untravailleur en sus du salaire de base de sa catégorie.

Les critères et les modalités d’attribution sont définispar le Directeur Général, en considération du mérite (àpartir de critères objectivement mesurables), du postede travail et du profil du poste. Toutefois, dans le soucid’une meilleure gestion des montants de sursalaire, unefourchette de sursalaires pour chaque classe etcatégorie sera déterminée par le Directeur Général après

consultation de la commission visée à l’article 9 duprésent accord, par note de service. Cependant, certainstravailleurs ayant acquis un sursalaire avantl’application du présent accord le conserveront.

Les heures supplémentaires

Conformément à la réglementation (voir articles L.138du Code du travail et 41 de la Convention CollectiveNationale Interprofessionnelle), toute heure de travaileffectuée au-delà de 40 heures par semaine entraîne unemajoration du taux horaire aux conditions suivantes :

• 15% de la 41ème heure à la 48ème comprise• 40% à partir de la 48ème heure• 60% pour le travail de nuit :<< Est considéré

comme travail de nuit celui effectué entre 22heures et 5 heures>>(Article L.140 du Code dutravail)

• 60% pour les jours fériés : <<Les jours fériés sontréglementés principalement par la loi n°74-52 du4 novembre 1974, la loi n°83-54 du 18 février1983 et par le décret n°74-1125 du 19 novembre1974>>.

• 100% pour le travail de nuit pendant les joursfériés.

Les primes, indemnités et gratifications.

Dans la plupart des organisations, les travailleursbénéficient de primes, de gratifications et d’indemnitéstrès diverses qui peuvent être individuelles oucollectives. Compte tenu de leur importance en nombre,nous ne pouvons pas les analyser en détail. Il fautsimplement retenir, qu’il s’agit de toutes les primes etindemnités, forfaitaires ou non, qui sont versées auxsalariés, à l’exclusion de celles qui nécessitent unremboursement de frais, et qui sont considérées commeun complément de salaire. Parmi les différentesindemnités à la SODEFITEX, la plus répandue estl’indemnité de transport. Elle est obligatoire et doit êtreincluse dans le salaire. Elle est octroyée à tous lessalariés, excepté ceux qui bénéficient d’une indemnitéde véhicule ou de vélomoteur. Un forfait de déplacementest également payé à tous les itinérants.

Il existe d’autres indemnités comme l’indemnité delogement dont bénéficient tous les agents permanents.L’indemnité de sujétion est payée à tous les agents saufles magasiniers qui ont plutôt une indemnité deresponsabilité. L’indemnité d’astreinte payée pendant lacampagne d’égrenage est exclusivement réservée auxChefs d’usine, aux Responsables logistique-productionet aux chefs de quart. Le montant de la primed’ancienneté est fixé à 2% du salaire de base catégoriel dutravailleur, après deux années de présence effective, et avecune progression de 1% par année de présence en sus,jusqu’à la 25ème année incluse.

Suite à des conditions bien établies, les caissiers et lesagents comptables perçoivent respectivement une primede caisse (ou prime de maniement de fonds) et uneprime de bilan dont le montant est variable et dépenddes responsabilités qui leur sont confiées.

À l’exception des travailleurs qui perçoivent la prime depanier (ou de casse croûte) en nature et des gardiensconcierges, tous les travailleurs effectuant au moins 6heures de travail de nuit, 10 heures de travailininterrompues ou 3 heures en plus de leur horairenormal ont droit à une prime de panier dont le montant

est égal à 3 fois le SMIG. Mais en pratique à laSODEFITEX, il est égal à la base que l’on multiplie par836,00. Il existe d’autres primes et indemnités comme laprime de rendement, la prime de productivité, l’indemnitékilométrique, etc.

Les gratifications correspondent à des primesexceptionnelles accordées en fonction des résultatsexceptionnels réalisés par un individu, à l’ensemble desemployés de l’entreprise ou à défaut aux employés d’unservice particulier ou d’un atelier. Elles ont un caractèrebénévole qui dépend du bon vouloir de l’employeur.Certaines gratifications ont tendance à se pérenniser(exemple le 13ème mois) lorsqu’elles présentent descaractères de constance, de fixité et de généralité.

Les avantages en natureConformément aux textes de droit en cours de validité,ces avantages concernent le logement (FCFA 15 000par pièce d’habitation sur la région de Dakar, FCFA 9000 pour les capitales régionales et FCFA 6 000 pourles autres villes du Sénégal) ; la domesticité(gardien/jardinier : FCFA 20 000, cuisinier/maîtred’hôtel: FCFA 30 000, autres personnes de maison :FCFA 25 000) ; l’eau (estimée à FCFA 5 000 par pièced’habitation) ; l’électricité (estimée à FCFA 5 000 parpièce d’habitation) ;le véhicule de fonction (estimé àFCFA 100 000 par mois) ; le téléphone (évalué à FCFA20 000 par mois) et la nourriture (elle est rembourséesur la valeur réelle sur présentation de factures :remboursement de frais). Mais la Direction de laSODEFITEX, pour mieux satisfaire les attentes dessalariés en ces moments où le coût de la vie s’élève deplus en plus a revu à la hausse tous ces avantages (voirACE –SODEFITEX-Mai 2004).

Les défis et nouveaux chantiers

La Direction Générale a demandé que soit étudié et misen place un mécanisme de rémunération au mérite quiincite plus à la performance

*Assitant Services GestionAdministratives des Ressources Humaines

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RENAISSANCE COTONNIERE30

Vie de l'entreprise

LE SERVICE MÉDICAL DE LA SODEFITEX : QUAND LA PRÉVENTION VIENT À PROXIMITÉ DES TRAVAILLEURS

Des acquis certains après 7 années d’activitéPour conformer l’entreprise aux normes sénégalaises de santé au travail, laDirection générale de la SODEFITEX a mis en place en 2001 un service médical.Celui ci a pour principale mission de participer activement à la protection de lasanté des travailleurs sous la tutelle de la Direction des Ressources Humaines avecun centre médical à Tambacounda et quatre infirmeries périphériques sur chacundes sites industriels ( Kahône, Kédougou, Kolda et Vélingara).

Depuis 2001, date de sa création , le service médicala assuré la prise en charge de 6000 malades enmoyenne par an avec un réel gain de temps pour lestravailleurs surtout à Tambacounda (60% desconsultations) ceci grâce à la réduction du tempspassé dans les structures sanitaires extérieurs. A ceschiffres il faudra ajouter les données de l’opérationMédecins en zone Cotonnière de 2001 à 2005pendant laquelle 29 743 producteurs de coton ont étévus par de jeunes médecins soient au total 115médecins pendant les périodes d’hivernage marquéespar la forte prédominance du paludisme en particulieren milieu rural. Cette opération , très appréciée par lespopulations rurales de la zone cotonnière sénégalaise,a été fortement soutenue durant les trois premièresannées par le Ministère de la Santé à travers le PDIS(Programme de Développement Intégré de la Santé ).Dans le domaine de la prévention des risquesprofessionnels, des avancées ont été notées :

• participation à la mise en place des comitésd’hygiène et de Sécurité au Travail dans les cinqsites industriels avec appui dans la mise en œuvredes programmes de formation en secourisme

• la mise en place d’un plan d’action contre leVIH/SIDA en milieu de travail avec la sensibilisationen 2004 et 2005 des directions opérationnelles etdes représentants sociaux sur les principesdirecteurs du Bureau International du Travail (BIT)sur la non discrimination au travail, ceci dans lecadre des activités transversales du secteur Travaildu Comité National de Lutte contre le SIDA (CNLS)

• la formation de 60 relais ouvriers sur le dépistagevolontaire et anonyme pour le VIH/SIDA ainsi quele renforcement des capacités du personnel desanté councelling et l’écoute de personnes vivantavec ou affectées par le VIH .

• la mise en place d’un plan de prévention du risquesanitaire des pesticides avec la réalisation dequatre importantes journées de sensibilisation surla question à Médina Yoro Foulah (Kolda) , Pakour(Vélingara), Missarah et Koungheul (Tamba-Kahône). Il convient de saluer l’effort déployé par laSODEFITEX par la spécialisation du médecin enMédecine du Travail et en Toxicologie Industrielle,domaine dans lequel l’entreprise est la seule auSénégal à disposer présentement de telleressource ceci pour répondre à sa spécificité desociété à activité agro-industrielle et dedéveloppement rural

• D’autres programmes de lutte contre les maladies

professionnelles ou à caractère professionnel sonten cours d’exécution : dépistage et prévention de lafilariose lymphatique fréquente dans le sud-estsénégalais, vaccination contre la fièvre jaune en2002 et 2007; contre la méningite cérébrospinale àTambacounda et Kédougou en 2008 et enfinprogramme de lutte contre le paludisme avec lasensibilisation et la mise à disposition destravailleurs de moustiquaires imprégnées venduesà crédit..

• La mise en place de ces programmes nous a valul’appui d’organismes non Gouvernementaux dontle FNUAP (Fond des Nations Unies pour laPopulation ) par la mise à notre disposition dematériel en santé de la Reproduction d’une valeurde 10 000 000 CFA avec un appui dans laformation du personnel de santé

• De même, l’on peut noter une meilleure gestion etun suivi plus efficient des statistiques desaccidents du Travail et des maladiesprofessionnels dans l’entreprise avec une unité degestion des statistiques et enquête préliminairegérée par l’infirmière major à Tambacounda qui enfait le point chaque mois : ce qui permet de mieuxplanifier les actions de prévention parl’identification des points « chauds » del’entreprise.

• Enfin l’on retiendra les visites annuellesconformément à la réglementation du travail avecdes examens cliniques et radiologiques quiintéressent chaque année environ 1000travailleurs de 2001 à 2005. A ces visites il fautjoindre les études de poste de travail nous ayantpermis de contribuer très positivement à cinqmutations de postes pour la préservation de lasanté des concernés ainsi que la surveillancemédicale spéciale pour les travailleurs présentantun handicap physique

.

Des perspectives malgré des écueils connus

Des perspectives intéressantes s’offrent malgré lesdifficultés connues d’ailleurs par toute la filièrecotonnière ces dernières années : réduction dupersonnel avec le départ non renouvelé de l’infirmierde Kahône , non ouverture d’une infirmerie au siège àDakar; la réduction du budget pour la couverturesanitaire de la campagne malgré quelques limites.

La mise en oeuvre des différents plans d’action deprévention a été un peu freinée par moments par lesdifficultés de la politique de compression descharges n’ayant épargné aucun secteur de l’entreprise(une dotation en médicaments passant de 5 millions à 1 million de franc en 2007 !) ainsi que du budget pour lesvisites médicales annuelles d’embauche ou périodiques.

Néanmoins il demeure certain que des actionsintéressantes devront être favorisées :

• procéder à des évaluations des risquesprofessionnels de façon plus exhaustiveconformément au contenu des nouveaux décrets2006-1256 et 2006-1258 redéfinissant les activitésdes services de santé au travail au Sénégal

• étendre les programmes contre les maladiestropicales dans les autres sites

• renforcer le suivi des actions de préventionnotamment la formation en prévention des risquesprofessionnels

• rendre plus systématique la visite annuelle avecl’innovation dans les bilans complémentaires(suivi spécial du personnel d’encadrement avecbilan sanguin, suivi aussi des travailleurs adapté àl’âge et en fonction de certains facteurs spécifiquesà rechercher tels le diabète, l’hypertensionartérielle, les maladies cardiaques ou prostatiques).

Le service médical, sous l’impulsion de la directiongénérale, malgré son jeune âge a dans son actif unbilan assez positif malgré des difficultés inhérentes àla filière cotonnière africaine ces dernières années . Ils’agira de renforcer ces acquis pour que « nultravailleur ne perde sa vie ou une partie de celle-cien voulant la gagner ».

*Medecin de l’entreprise

• Par Dr. Abdel K. TOURE *

• L’infirmière major Mme Khady Sané, à gauche,en compagnie de l’infirmière stagiaire Mlle PendaDiallo, de l’Ecole Supérieure de FormationProfessionnelle

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ÉLECTIONS DE REPRÉSENTATIVITÉ SYNDICALE

ARDO SECK, DÉLÉGUÉ DU SYNDICATDÉMOCRATIQUE DES TECHNICIENS DUSÉNÉGAL (SDTS)

1ER ADJOINT SNTS

SALIOU SOUSSOU, DÉLÉGUÉ SATS

THIERNO CISSE, S.G STS-FO

« Le SDTS compte placer son mandatsous le signe de l'unité d'actionsyndicale locale »

« Nous voulons placer notre mandat sous le signe del'unité de tous les travailleurs àtravers leurs syndicats respectifs »

« Nous allons participer au redressement de la situation difficile que traversela SODEFITEX »

« Renforcer le partenariat gagnant-gagnant entre la SODEFITEX, les travailleurs et lescotonculteurs pour surmonter les difficultés »

Comme partout ailleurs dans les entreprises sénégalaises, la SODEFITEX a procédé, du 31mars au 15 avril 2008 sur l'ensemble de ses sites, aux élections de renouvellement desdélégués syndicaux. Ces élections, comme son nom l'indique, permettent aux centralessyndicales de procéder au renouvellement de leurs représentants mais également de secompter pour mesurer leur poids sur l'échiquier syndical du pays. Tous les travailleurs ontété invités à y prendre part. Au sein de notre entreprise, quatre syndicats se sont présentéspour recueillir les suffrages des travailleurs. Il s'agit du Syndicat Autonome desTravailleurs de la Sodefitex (SATS), affilié à l'Union Nationale des Syndicats Autonomes duSénégal (UNSAS), du Syndicat National des Travailleurs de la Sodefitex (SNTS) membrede la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS), du SyndicatDémocratiques des Techniciens du Sénégal (SDTS) affilié à la Confédération desSyndicats Autonomes (CSA) et du Syndicat des Travailleurs de la Sodefitex, Forces

ouvrières (STS-FO). Au total, sur huit cent soixante-quatre (864) électeurs inscrits, six centquatre-vingt-quatorze (694) suffrages ont été valablement exprimés et Vingt-et-un (21)bulletins nuls décomptés. Au bout du compte, les résultats suivants ont été obtenus : (voirtableau ci dessous).Ce sont ces délégués qui vont représenter leurs mandataires. Selon les différentsresponsables syndicaux approchés après le déroulement du vote et la publication desrésultats, ces élections sont considérées comme étant les plus démocratiques dansl'histoire des élections de délégués du personnel à la SODEFITEX avec un taux departicipation de plus de 91%. La collaboration entre l'inspection du travail, la Directiondes Ressources Humaines et les responsables syndicaux en amont a été une illustrationparfaite du souci de transparence. RC a approché les responsables syndicaux ou déléguésélus pour recueillir leurs impressions et en savoir plus, sur leur feuille de route.

Le jeudi 3 avril 2008, ont eu lieu à la SODEFITEX de Tambacounda les élections des délégués dupersonnel de cet établissement. Une première convocation limitait l'électorat en un seul collège ce quin'était pas conforme selon le SDTS aux dispositions du code du travail. Après plusieurs pourparlers entrela Direction des Ressources Humaines (DRH) et les syndicats et après avoir requis l'avis de l'inspection dutravail, le collège des cadres a été instauré. Le SDTS pour sa part considère ces élections comme étant lesplus démocratiques dans l'histoire des élections de délégués du personnel à la SODEFITEX avec un tauxde participation de plus de 91%. L'implication de l'inspection du travail au processus électoral est uneparfaite illustration du souci de transparence et de l'esprit démocratique qui a sous tendu ces élections.Les délégués étant élus, il reste maintenant à ces derniers d'assumer pleinement leur responsabilité dansle rôle d'interface qu'ils jouent entre les travailleurs et l'employeur. Pour sa part, le SDTS compte placerson mandat sous le signe de l'unité d'action syndicale locale pour la satisfaction des revendicationslégitimes des travailleurs mais également dans la participation active à l'amélioration des performancestechniques et économiques de l'entreprise. Car comme le disait l'autre : « la plus belle fille du monde nepeut donner que ce qu'elle possède. » Pour cela nous devons travailler pour que cette belle fille soitsuffisamment riche pour nous donner tout ce que nous lui demandons.

Nous nous réjouissons de ces élections qui ont montré la grandeur et la représentativité de notre centralesyndicale. En effet, les élections se sont très bien déroulées sous la supervision de la DRH et du contrôlede l'Inspecteur du travail en amont comme en aval sur instruction de la DG. La SNTS considère cesélections comme étant les plus démocratiques dans l'histoire des élections des délégués du personnel à laSODEFITEX avec un taux de participation avoisinant les 100%.

Nous remercions vivement nos camarades qui sont élus pour défendre nos intérêts matériels et morauxdans la discipline, la loyauté et surtout dans la clarté. La SNTS compte placer son mandat sous le signe del'unité de tous les travailleurs à travers leurs syndicats respectifs. De sensibiliser tous les travailleurs dansle domaine de compétence de chacun pour l'amélioration de son outil de travail afin que la société se hisseparmi les meilleures sociétés cotonnières.

Nous nous réjouissons du déroulement de ces élections, qui, à part quelques couacs somme toutesnormales, ont été régulières et transparentes. C'est tout à fait à l'honneur de notre entreprise. Cela dit, leplus difficile reste à faire et c'est dans cette optique que nous voulons inscrire la feuille de route de la SATS.Pour cela, nous visons trois objectifs majeurs : • Œuvrer en sorte qu'à défaut d'avoir un syndicat unique, que l'on puisse créer au sein de la SODEFITEX,

une intersyndicale. En effet, face aux défis qui nous interpellent, il est illusoire de croire qu'il est possiblede défendre au mieux les intérêts des travailleurs si les syndicats travaillent en ordre dispersé.

• Depuis des années la SODEFITEX éprouve des difficultés pour atteindre ses objectifs de production.Nous pensons à l'UNSAS que pour remédier à cela le partenariat « gagnant-gagnant » entre laSODEFITEX, les travailleurs et les cotonculteurs doit être renforcé. Cela veut dire que malgré uneconjoncture difficile chacune des parties (travailleurs, cotonculteurs, SODEFITEX) doit trouver soncompte dans la culture du coton.

• Face aux subventions agricoles, l'UNSAS doit arriver à convaincre les travailleurs et les cotonculteurs,qu'il faut accepter de compter sur nous-mêmes.

Personne ne viendra développer nos sociétés cotonnières à notre place. En d'autres termes il faut fairecomprendre aux différents acteurs de la filière cotonnière, que toutes les actions à mener en vue de l'améliorationdes conditions de vie des travailleurs, des cotonculteurs et du redressement de la société, doivent tenir comptedu fait que les sociétés cotonnières africaines n'ont aucun moyen pour faire supprimer les subventions agricoles.

Je remercie d'abord le journal « Renaissance Cotonnière » et profite de l'occasion pour encourager ladirection et son comité de rédaction pour l'opportunité qu'ils accordent au mouvement syndical c'est àdire à l'action de la classe ouvrière en général et au syndicat des travailleurs de la Sodefitex Forceouvrière en particulier. Pour ce qui concerne les élections ; elles se sont bien déroulées globalement àpart quelques manquements constatés au niveau de l'usine. Nous remercions Dieu le tout puissant denous avoir donné la chance de participer à ses élections après seulement deux mois d'existence etd'obtenir un délégué au niveau de la région.Perspectives : Nous allons participer au redressement de la situation difficile que traversela sodefitex dans un partenariat sincère entre la Direction Générale, la FNPC et les travailleurs quenous sommes. Nous comptons organiser une grande réunion à côté de la FNPC pour mieuxsensibiliser les cotonculteurs sur la crise qui frappe l'ensemble des filières cotonnières africaines etles exhorter à augmenter les recensements. Compte tenu de cette crise nous pensons en touteresponsabilité que l'heure n'est pas aux revendications mais plutôt au rassemblement de toutes nosforces pour sortir de cette situation. Cependant nous continuerons à défendre les intérêts matériels etmoraux des travailleurs avec courage, détermination et responsabilité. Mon syndicat participera partous les moyens à la lutte contre les effets néfastes de la mondialisation afin de protéger les petitsproducteurs cotonniers d'Afrique.

• Par Abou Ba

• Par Thierno CISSE

• Par Ardo SECK

Les syndicats de la SODEFITEX ont désignéleurs délégués

Syndicats Nbr de voix Nbr de délégués t i tulaires Nbr de délégués suppléants Total

SATS - UNSAS 334 13 15 28SNTS - CNTS 321 17 15 32STS - FO 22 1 1 2STDS - CSA 17 1 1 2Total 694 32 32 64

• Par Saliou soussou

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RENAISSANCE COTONNIERE32

MINOTERIE BAMTAARE/SODEFITEX DE TAMBACOUNDA

La transformation, un maillon important de la filiére maïs

Développement Rural

La transformation est un maillon important dans le développement des cultures céréalières.elle permet, en garantissant un débouché rémunérateur aux céréaliculteurs, aprèsprélévement des besoins alimentaires familiaux de sortir les exploitations agricoles familialesde l’économie d’autosuffisance et de s’inscrire résolument dans une économie d’échange.Elles deviennent en plus de cultures vivrières, des cultures de rente au même titre quel’arachide ou le coton. Cela pourrait beaucoup aider à faciliter le changement des habitudesalimentaires de nos concitoyens et inciter ainsi à consommer local. On ne dissertera jamaisassez sur la facture que paie notre pays pour l’importation de riz destiné à la consommation,alors que certains de nos produits comme le maïs et le mil sont bien appréciés des sénégalais.C’est pour favoriser ce consommer local et accroître par la même occasion les revenus desproducteurs que la SODEFITEX s’emploie, depuis sa création en 1974, à encadrer etdiversifier les productions de ses partenaires agriculteurs de la zone cotonnière, à travers saBase d’Appui aux Méthodes et techniques pour l’Agriculture, les Autres Activités Rurales etl’Environnement (BAMTAARE). Pour mieux édifier une filière maïs compétitive et durable, laSODEFITEX a jugé nécessaire en aval de la production de mettre en place une mini-minoterie.

I - INTRODUCTION

La minoterie SODEFITEX /BAMTAARE, d’une capacitéannuelle de 200 tonnes a été inaugurée le 04novembre 2005 par Monsieur le Gouverneur de laRégion de Tambacounda en présence du DirecteurGénéral de la SODEFITEX et des représentants destravailleurs des différents services de la société. Sacréation procédait de la volonté de la SODEFITEXd’édifier une filière maïs compétitive et durable. Eneffet, la transformation des céréales est un maillonimportant dans le développement de la culture du maïs.Et depuis 1974, la SODEFITEX apporte un appui auxproducteurs de céréales de la zone cotonnière. Cetappui s’est renforcé et s’est diversifié à travers laDirection du Développement Rural créée en 1996 etréorientée et rebaptisée BAMTAARE en 2003.

L’organisation des producteurs et leur formationdevraient concourir à une responsabilisation accrue etune augmentation progressive de la production.Cependant, l’augmentation constante de la productivitéet de la production posent des problèmes dedébouchés des produits agricoles. La vente auxprovendiers et aux gros commerçants ont constitué,jusque-là, les pistes privilégiées pour résorber lessurplus céréaliers. La transformation au niveau localdevrait être explorée pour élargir les débouchés.

C’est ainsi que la SODEFITEX a appuyé à partir de1987, le segment de la transformation des céréales àtravers la mise en place de minoteries villageoises.La première minoterie a été installée dans les locauxde la SODEFITEX à Tambacounda en 1988 afin demettre au point les techniques les plus appropriées detransformer du maïs grain, de s’assurer de larentabilité de l’opération et de tester les performancesdu matériel.

Les bons résultats obtenus avaient motivé laSODEFITEX à installer trois (3) autres minoteriesvillageoises dans les grandes zones de production deTamba (village de Saré Elhadji), Vélingara (Baty), etKolda (Saré Samba Téning). Trois annéesconsécutives de productions insuffisantes de maïs ontfini par entraîner la fermeture des minoteries.

Avec le programme de relance de la filière maïs(PRFMS) initié par l’Etat, la SODEFITEX s’est engagée ànouveau à accompagner la filière en s’investissant dansle segment de la transformation par l’installation de laminoterie.

II - OBJECTIFS DE LA MINI MINOTERIE

Le projet de la mini minoterie s’inscrit en droite ligne dela politique agricole du Sénégal dont l’objectif est lavalorisation des céréales locales, leur transformation etla commercialisation des produits finis. Ainsi laminoterie se fixe comme objectifs de :

• Confirmer la rentabilité de la transformation et par lasuite faire des implantations d’unités detransformation dans les autres régions.

• De trouver, à travers les mini-minoteries qui serontinstallées au niveau des grandes zones deproduction, des débouchés à la production et degarantir des prix plus stables.

III - AVANTAGES DE LA TRANSFORMATION

3.1.Promotion de la consommation du maïs

Une des contraintes majeures à l’augmentation de laconsommation du maïs tant en milieu urbain que ruralest que le maïs grain nécessite des préparationslongues et difficiles avant la consommation en famille.Cette situation a constitué un avantage comparatif enfaveur du riz qui nécessite beaucoup moins depréparations pour le cuisinier et présente ainsi desfacilités de cuisson. Dans les campagnes, l’introductiondu riz dans les habitudes alimentaires augmente de jouren jour. En ville, les femmes ont perdu l’habitude deréaliser la transformation au pilon et au mortier et la «tyrannie du riz » s’accentue.

La transformation au niveau des minoteries permet deréduire ce gab en présentant une gamme variée deproduits dérivés du maïs « prêt à l’emploi » pour lecuisinier.

L’organisation de la transformation des céréales devrapermettre de disposer des produits d’accès facile pourle consommateur et devra également être accompagnéed’un programme de recherches sur la technologiealimentaire.

3.2. Promotion de la femme rurale

La transformation en milieu rural est une activitéharassante à laquelle les femmes consacrent un tempsimportant. Des études ont montré qu’elles consacrentprès de trois heures chaque jour, soit un tiers de leurtemps de travail journalier. Le décorticage et la mouturedu maïs sont traditionnellement effectués par lesfemmes à l’aide d’un mortier et d’un pilon. L’extensiondes mini-minoteries en milieu rural entraîneral’allégement des travaux des femmes sur ces opérationspénibles et permettra de dégager du temps qui serautilisé dans les activités génératrices de revenus, etdans celles contribuant à leur épanouissement(alphabétisation, formation.)

3.3. Diminution des pertes au stockage et à la transformation.

Si le premier problème du déficit alimentaire auSénégal est lié à la capacité de production, ledeuxième est sans nul doute celle de la conservation.Les conditions de stockage du maïs grain sont souventdéfectueuses et occasionnent de nombreuses pertesestimées entre 10 et 20%. En outre le maïs récoltéavant d’être consommé passe par plusieurs étapesdont l’égrenage, le décorticage et la mouture.

Les pertes dues au décorticage et à la mouturetraditionnelle (au mortier et au pilon) sont de l’ordre de5% ; la transformation (égrenage, décorticage etmouture) semi-industrielle diminue les quantités àstocker, tout en améliorant les conditions de stockageet par conséquent diminue considérablement lespertes.

Par exemple la mouture à sec effectuée par la minoteriepermet un temps de conservation de plus de deux moisalors que la mouture traditionnelle ou artisanale se fait enhumide et le produit dérivé ne se conserve pas plus detrois jours.

• Par Ardo SECK*

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 33

3.4. Régulation de l’offre et des prixL’absence d’un circuit de commercialisation stable, faitque les producteurs subissent la loi des commerçantsvéreux. Les prix sont très variables au cours d’unemême campagne.

Les commerçants achètent le maïs, juste après lesrécoltes, entre 100 et 125 francs le kilogramme auxpremiers mois de la récolte (novembre, décembre) et lerevendent aux mêmes producteurs entre 150 et 200francs après seulement 3 à 4 mois de stockage. Ainsiles produits font un aller-retour de la ville à lacampagne aux frais des producteurs.

La transformation du maïs au niveau local offre auxproducteurs un marché à leur portée. En effet, tout enfacilitant le stockage, elle permet de présenter une

gamme variée de produits et de réguler l’offre dans letemps et dans l’espace par rapport à une demandeintérieure (zone de production) et extérieure (centresurbains). En étalant l’offre de la gamme de produits quiont une plus longue période de conservation, ellepermet de tamponner les prix.

3.5. Création d’emplois ruraux

L’installation des mini-minoteries permet entre autresavantages d’ajouter de la plus-value sur les produitsagricoles tout en créant des emplois en milieu rural.

L’extension et la généralisation de ces unitésindustrielles tout en tirant la production fixera trèscertainement les agriculteurs dans leur terroir et réduirade façon notable l’exode rural.

3.6. Fabrication d’aliments de volaille et de bétail

Le maïs représente une part importante dans l’alimentde volaille et compte tenu de l’évolution de l’aviculturesemi industrielle, la fabrication d’aliments de volaillepourrait être couplée à celle de la transformation dumaïs-grain dans les minoteries villageoises. Cetteactivité pourrait donc booster l’aviculture semiindustrielle en milieu rural. Le sous produit queconstitue le son de maïs est très apprécié par les bovinset peut constituer un complément pour l’alimentationdes vaches en vue de l’augmentation de la productionlaitière ou des bœufs mis à l’embouche.

IV - REALISATIONS

Des résultats importants ont été obtenus. • La minoterie offre des produits diversifiés et de très

bonne qualité • Le son de maïs et de mil produit est fortement demandé

pour l’alimentation du bétail ou de la volaille.• Une main d’œuvre locale est utilisée toute l’année.• Le chiffre d’affaires annuel ne cesse d’évoluer

d’année en année. Il est passé de 10.807.540 F en 2005à 12.361.820 F en 2006 et à 12.411.220 F en 2007.

Sur la base de ces acquis, la SODEFITEX pourraitmonter dans la chaîne de valeur ajoutée et mettre sur lemarché des produits plus élaborés (Sunguf, Sanqal,Fonde, coucous, etc.) et pourquoi pas passer à unephase industrielle.

*Chef de Service Productions Végétales

• Machine décortiqueuse à meules

• Maïs prêt à être transformé • Brisure de maïs en sachets

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RENAISSANCE COTONNIERE34

Développement Rural

ADOPTION DE LA CHARTE DES BAS-FONDS DE BANDAFASSI

Une réponse appropriée au conflitagriculteurs/éleveursUn grand pas vient d’être franchi par les acteurs du développement rural deKédougou pour une gestion concertée des bas-fonds. Le Projet d’Appui à la PetiteIrrigation Locale (PAPIL), en partenariat avec BAMTAARE (Base d’Appui aux Méthodeset techniques pour l’Agriculture, les Autres Activités Rurales et l’Environnement) aentrepris, depuis juillet 2006, dans le cadre d’un protocole d’accord les liant, des travaux de réhabilitation de bas-fonds et d’appui conseils au profit des riziculteursde la communauté rurale de Bandafassi, dans le département de Kédougou. Cetteinitiative a permis d’aboutir, le 15 décembre 2007 à la signature d’une conventionlocale pour la gestion concertée des bas-fonds, dénommée « charte des bas-fonds »,par les cotonculteurs et les éleveurs, les présidents de conseils ruraux en présencedes autorités administratives de la zone, du PAPIL et de la SODEFITEX.

Avant d’engager le projet de réhabilitation proprementdit, les deux partenaires avaient jugé nécessaire defaire l’état des lieux. Lors des enquêtes diagnostiquespréalables au démarrage des actions, il est ressortiune préoccupation majeure des riziculteurs : ladivagation du bétail cause d’importants dégâts dansles casiers rizicoles. C’est fort de ce constat que lePAPIL et BAMTAARE ont eu l’idée d’initier uneconcertation locale pour aboutir à un accordacceptable par tous pour permettre une utilisationoptimale de l’espace agropastoral par les différentsusagers. Et pour mieux formaliser l’idée, les deuxstructures partenaires ont tenu à impliquer, outre lesriziculteurs et les éleveurs, les autoritésadministratives, les techniciens des structuresdécentralisées de l’Etat et les élus locaux pourofficialiser l’accord et lui conférer toute l’autorité et lalégitimité requise.

Au terme de larges concertations de deux mois durantau niveau des quatre zones homogènes de lacommunauté rurale de Bandafassi que sont le « Bandé», le « Thiokoye », le « Fouta » et le « Diakha », lesagriculteurs et les éleveurs ont adopté la conventionlocale de gestion concertée des bas-fonds. Ledocument, qui engage les différentes parties sousl’égide du PAPIL, de BAMTAARE, des autoritésadministratives et des élus locaux de la zone, se veutl’instrument de sauvegarde d’une cohabitationharmonieuse et d’un développement synergique desactivités agricoles et pastorales de la communautérurale. D’un côté, les agriculteurs de Bandafassi sesont ainsi engagés à délimiter et à respecter le tracédes parcours de bétail, à éviter de cultiver sur ceparcours et autour des mares, à prévenir les incendieset à lutter contre les feux de brousse.

Ils promettent également de mettre en place descomités anti-divagation dans les villages, deréhabiliter chaque année les diguettes avant ledémarrage des travaux champêtres et de mettre enplace un comité de suivi pour l’exécution des tâchesémergentes.

Les éleveurs, quant à eux, se sont engagés à accepterle tracé des parcours et à le respecter, à faire assurerla conduite des troupeaux par un berger du 15 juin au31 décembre de chaque année pour éviter tout

dommage aux cultures, à éviter de créer des incendieset à lutter contre les feux de brousse. En outre, ilsacceptent, tout comme les agriculteurs, de mettre enplace des comités « anti-divagation » dans lesvillages, à mettre en place un comité de suivi pour laprise en charge des activités identifiées au cours duprocessus et à mettre en stabulation le noyauproductif du troupeau (lactantes, animaux enembouche, bœufs de trait).

Ces engagements sont formalisés dans un documentqui synthétise le plan d’actions qui doit être mis enœuvre pour le développement des activitésagropastorales dans la zone.

Le document final a été signé par les représentantsdes agriculteurs et des éleveurs, le Sous-préfet de

Bandafassi M. Ben Oumar Camara, les servicestechniques et d’encadrement et le président de lacommunauté rurale. Pour le coordonnateur régionalde BAMTAARE M. Abdoulaye Mbodj, cette charteentre dans le cadre de la promotion d’une nouvelleéconomie rurale au profit des exploitations familiales.L’adjoint au préfet de Kédougou M. Amadou Wagué,qui a présidé la cérémonie, a salué cette importanteinitiative du PAPIL et de BAMTAARE qui vientcompléter les actions de l’Etat dans ce sens. Il n’a pasmanqué d’assurer la disponibilité des autoritésadministratives à accompagner tous les acteurs pourque toutes ces décisions se traduisent en actes. Ilreste maintenant à souhaiter que cette initiative fassetâche d’huile dans toute la zone cotonnière.

*Chef de Service Elevage et Productions animales

• Par Dr Massirin SAVANE *

• Une vue de l’assistance

• Le Sous-Préfet de bandaison M. Oumar Ben Oumar et l’Adjointau Préfet de Kédougou M . Amadou Wagué, montrant la charte

• L’Adjoint au Préfet de Kédougouremettant la charte au Président deséleveurs de Bandafassi, M. Pathé Diallo

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 35

LE TOURNESOL AU SÉNÉGAL

La Société de Développement et des Fibres Textiles (SODEFITEX) est une sociétéanonyme à économie mixte, créée le 15 mars 1974. Elle a deux missions essentielles :• Développement d’une filière agro-industrielle cotonnière et commerciale ; • Diversification agro-industrielle et prestation de service d’appui au développement

rural avec BAMTAARE.Le développement de la culture du tournesol au Sénégal s’inscrit dans le cadre de laseconde mission.

INTRODUCTION

L’introduction du tournesol au Sénégal répond à deuxobjectifs :1 - La culture du coton devient de moins en moins

rentable dans certaines parties de la zone cotonnièredu fait du déplacement des isohyètes vers le sud.L’introduction de la culture du tournesol dans cettezone offre aux producteurs des alternatives ausystème de culture à base coton.

2 - La diversification des cultures et plusparticulièrement des cultures de rente, est devenuedepuis 2000 un axe majeur de la politique agricole duSénégal. C’est dans ce cadre que le Gouvernementavait décidé de lancer un programme nationald’introduction et de développement de la culture dutournesol à partir de 2006.

La présente communication fait la synthèse des résultatsobtenus pendant les trois premières annéesd’expérimentation. Elle dégage aussi les perspectives dedéveloppement de la culture du tournesol dans le bassincotonnier du Sénégal.

1. ACQUIS EN MATIÈRE DE RECHERCHEDÉVELOPPEMENT SUR LE TOURNESOL

1.1. Synthèse des résultats obtenus entre 2004et 2006.

Le programme d’expérimentation s’était fixé comme objectifde tester l’adaptation de la culture du tournesol dans desconditions agroclimatiques limites pour le développementde la culture du coton. Les tests ont été conduits sousdiverses conditions climatiques pour mieux évaluer lecomportement des variétés et impliquer nos partenairesproducteurs. Dans ce contexte les essais ont été menés

aussi bien en milieu contrôlé qu’en milieu semi contrôlé,dans deux zones agroécologiques du bassin cotonniersénégalais (carte 1):

• La Zone Nord, affectée par une pluviométrie inférieureà 700 mm par an, représentée par le site de Sare ElHadji ainsi que les Antennes Multilocalesd’Expérimentation (AMEX) de Dialakoto et deVélingara) ;

• La Zone Médiane à pluviométrie aléatoire compriseentre 700 et 800 mm par an, représentée par l’AMEXde Koussanar et le site R&D de Aïnoumane.

Les essais qui ont débuté en 2004/2005 se sont étaléssur 3 années et se poursuivent encore. Lors de lapremière année, l’expérimentation portait sur l’évaluationde quatre variétés : ALIUM, ALLSTAR, POMAR, etEUROFLOR, Pendant la deuxième année, les essais ontporté sur huit variétés : ALIUM, ALLSTAR, POMAR, etEUROFLOR RIGASOL, FLEURET OR, RUMBASOL etUNISOL ; En troisième année, les essais ont porté sur 11variétés réparties en 2 groupes :

• ALLS TAR/ALLIUM, ALISON RM, PEREDOVIC,EUROFLORE, FFH 63, FFH 64 pour l’essai variétal 1 ;

• ALLSTAR/ALLIUM, ALTESS, POMAR, ALMANZOR, FFH601, FFH 68 pour l’essai variétal 2.

En quatrième année, les essais ont porté sur 6 variétés:ALLSTAR, POMAR, EUROFLORE, ALISON RM, ALISONet LEILA. En plus des tests variétaux, des essais dedétermination d’un disque et d’une géométrie de semissont menés depuis 2006. A partir de la campagne2006/2007, le programme a été élargi aux producteurssur 58 ha en 2006 et 150 ha en 2007.

1.1.1. Choix variétalLes tests d’adaptation des variétés de Tournesol conduitsdepuis 2004 ont permis d’identifier deux variétés pour

Acquis et perspectives

Carte des sites d’essai

leur précocité et leur productivité (ALL STAR et ALLIUM).Le comportement de ces variétés est demeuré presqueconstant lorsqu’on se situe dans un même site, d’uneannée à l’autre (tableau 1). Concernant la variétéEURFLOR, bien qu’elle confirme sa suprématie sur lesautres variétés en termes de productivité en graine et enhuile, elle n’est pas proposée à la vulgarisation en raisonde sa sensibilité aux maladies des capitules. Le criblagevariétal se poursuit et devrait à terme déboucher sur unecarte variétale.

1.1.2. Protection phytosanitaireLe parasitisme varie notoirement d’une année à l’autre.Jusque-là, bien que les parasites rencontrés appartiennentau groupe des ravageurs connus du coton (Hélicoverpaarmigera, Cosmofila flava, spodoptera litoralis), il estdifficile de déterminer avec exactitude le ravageurspécifique du tournesol dans la zone cotonnière. En effet,si la première année d’expérimentation était marquée parles dégâts de cétoines, les deux dernières ont connu,respectivement un calme parasitaire et une infestationsans dégâts majeurs de Spodoptera en fin de cycle. Parailleurs, on note une certaine constance des maladiescryptogamiques rencontrées dans tous les sites à desdegrés variables : Botrytis, Verticilium dahliae, Phoma etVerticilium. Les variétés FFH63, FFH64, FFH68 etEUROFLOR, ont été particulièrement les plus sensibles auBotrytis. La méthode de traitement GIPD (Gestion Intégréede la Production et des Déprédateurs) est utilisée pourcontrôler le parasitisme. C’est un système de traitementqui cherche à promouvoir l’utilisation des moyens de luttenon chimique (bio-pesticides, techniques culturales,etc.). Elle permet une économie du produit et unemeilleure préservation de l’environnement. L’utilisationdes pesticides est un ultime recours. S’il s’avèrenécessaire, on peut utiliser des pyréthrinoïdes contre leschenilles et l’imidaclopride pour le contrôle de la cétoineet des piqueurs suceurs.

1.2 Mise au point d’un itinéraire technique

A la suite des différents tests conduits, pour la mise aupoint de l’itinéraire technique, le programme suivant estvulgarisé :• Période de semis : il est recommandé de semer le

tournesol entre le 10 et 25 juillet. Un semis réaliséavant cette période risque des pourritures de capitulesavec les pluies de juin (et non d’octobre). Au de là decette période, le cycle pourrait ne pas être bouclé avecun arrêt précoce des pluies (ce qui très probable) ;

• Préparation du sol : labour avec un tracteur ou avecune charrue à soc en traction animale sur sol lourd etargilo-sableux, grattage croisés sur sol léger et sablo-argileux ;

• Semis mécanique : la dose de semences est de 8kg/ha. Le semis est effectué avec un semoir super écoen traction animale (photo 11). L’utilisation du « disque18 trous » permet d’obtenir une bonne régularité delevée sur la ligne de semis (20 cm entre poquets) etune densité acceptable (66 000 plants/ha) avec unécartement interligne de 75 ;

• La fertilisation recommandée est de 150 Kg/ha de NPK(14-23-14-4-1) au semis, comme fumure de fond et100 Kg/ha d’urée au stade 8 feuilles (20e jour aprèslevée) en apport complémentaire d’azote ;

• Récolte et battage : la récolte intervient globalement autour du 100e jour après semis. Il est conseillé desécher les capitules sous le soleil. Le battage est soitmanuel soit à l’aide d’une batteuse ;

• Trituration : le Sénégal ne dispose pas d’un dispositifpour la trituration des graines. Cependant, la Sodefitexa acquis une petite presse de marque indienne pourdes besoins expérimentaux (photo 14).

• Par G. GUEYE *

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RENAISSANCE COTONNIERE36

Développement Rural

TOURNESOL ET APICULTURE

Une autre forme d’intégrationagriculture/élevageIntroduite en 2004 dans la région de Tambacounda, la culture du tournesol vientd’y boucler sa quatrième année. En effet après deux années d’expérimentation enRecherche/Développement avec des résultats fort encourageants, elle a étéétendue depuis la campagne 2006/2007 à la grande pré vulgarisation. Au-delà del’aspect diversification, la culture du tournesol recèle des avantages comparatifsnon négligeables. Nous savons que les graines de tournesol contiennent une forteteneur en huile dès fois (entre 45 et 50% d’huile.). Ce qui fait que l’huile detournesol occupe d’ailleurs la quatrième place des huiles consommées à travers lemonde après l’huile de soja, de palme et de colza. L’introduction du tournesol aimpulsé une autre forme d’intégration agriculture/élevage, par la fertilisation dessols et surtout, l’apiculture. Nous nous intéressons dans les lignes qui suivent à cedernier aspect, le tournesol étant une plante à fleurs fascinantes...

Le tournesol est une plante réputée comme fortementmellifère. En l’introduisant au Sénégal en 2004, onn’avait pas mis en avant cet aspect que ledéveloppement de la culture a forcé par la suite. Pourrappel, la SODEFITEX a introduit la culture du tournesolen zone cotonnière pour tester sa rentabilité dans leszones critiques pour le développement du cotonnier etpermettre ainsi aux producteurs de coton de diversifierleurs sources de revenus. Le tournesol va introduire àson tour une autre source de revenue aux producteurs.

En effet, on a pu observer dès la première année, aumoment de la floraison, une forte présence d’abeillesdans les parcelles, le tournesol étant une plante qui abeaucoup de fleurs. Qui dit fleurs, dit abeilles ; et qui ditabeilles pense automatiquement au miel. Ce que lesagents de Bamtaare/Sodefitex et les producteurs ne vontpas tarder à expérimenter dans l’expérimentation de laculture du tournesol. L’occasion fut ainsi saisie dans ladeuxième année pour mettre à côté d’une des parcellesune ruche (avec appât). Elle fut rapidement colonisée.

La ruche utilisée est de type kenyane, donc à cadresmobiles permettant un suivi et une exploitation facilessans endommager la colonie et favorisant ainsi lapoursuite de l’opération dans de bonnes conditions.Cette stratégie, bien connue des apiculteurs européens,n’était ici qu’un test qui se révèlera concluant. En effetcela a permis une production de miel de qualité avec

une forte dominance de tournesol. Deux récoltes ontdonc pu être effectuées. Elles vont de dix à quinzekilogrammes par ruche (dont la capacité installée peutaller jusqu’à vingt kilogrammes).

Dans le commerce, le miel pur, bien traité, peuts’échanger jusqu’à deux mille francs le kilogramme.Ainsi donc cette expérience aiguisera bien des appétitset des ambitions au point que le producteur dont lechamp a servi de test demandera à disposer d’autres

ruches de manière à constituer un rucher. Il a en effettrès rapidement perçu les gains qu’il pourrait tirer decette culture en une campagne.

Cette expérience, bien qu’encore timide, comportebeaucoup d’avantages parmi lesquels on peut citer :

• une amélioration des revenus de l’exploitationfamiliale. Des revenus substantiels peuvent êtreobtenus par la production d’un miel de qualité avecseulement un rucher d’au moins une dizained’unités par exploitation ;

• La présence de ruches, donc de colonies d’abeillesà côté de la parcelle de tournesol, potentialise laproduction en ce sens que l’abeille est réputée êtreune forte pollinisatrice. Concernant par exemple lacampagne 2007/2008 au faciès peu reluisant entermes de pluviométrie et de productions, leproducteur qui a commencé cette expérimentations’en est tiré avec un rendement de 1,2 tonnes detournesol à l’hectare.

• Par ailleurs, la culture du tournesol constitue unbon précédent cultural aux céréales ; ainsi donctrouve-t-elle sa place dans l’assolement.

Hormis les avantages liés à la production, BAMTAAREen développant l’association apiculture et tournesolparticipe à la préservation de la biodiversité par lapratique d’une apiculture rationnelle se souciant derègles de conduite compatibles au respect del’environnement. La culture du tournesol étant encoretrès peu parasitée s’est, jusqu’à présent, passée d’uneutilisation de produits phytosanitaires ; ce qui écarteencore tout risque ou conséquence liés à l’utilisation detels produits. Voilà donc qui profile une autre formed’intégration agriculture/élevage différente de cellejusque là connue et qui ne concernait encore que lecheptel domestique.

*Coordinateur Régional BAMTAARETambacounda

• Par Abdoulaye MBODJ*

1.3. La grande prévulgarisation

Le programme de vulgarisation a commencé 2006 ets’étendait sur 58 hectares avec deux variétés (ALLIUM etALL STAR) pour une production de 42 798 kg, soit unrendement de 738 kg/ha. Ce rendement moyen cachebeaucoup de disparités. En effet l’observation des résultatsfait ressortir que la densité de plantation (dans les régionsde Kaolack et de Fatick) et la pluviométrie dans la régionde Tambacounda ont été très déterminantes :

• Lorsque les semis sont réalisés avant le 25 juillet (8%des superficies à Tambacounda), le rendementdépasse 1 tonne à l’ha (tableau 17), par contre lesrendements sont très bas pour des semis réalisésaprès cette date (cas de 92% des superficies de

Tambacounda). Ce fort taux de semis tardifs’explique par l’installation de l’hivernage ;

• Lorsque la densité est supérieure à 30 000pieds/ha (28% des superficies de Kaolack/Fatick),les rendements dépassent 1 tonne par ha (tableau18), par contre pour des densités inférieures lesrendements sont en deçà de 800 kg/ha (72% dessuperficies des régions de Kaolack/Fatick). Deuxraisons expliquent les faibles densités : lesattaques intempestives de sauteriaux en début delevée et l’utilisation de certains disques nonadaptés.

2. PERSPECTIVESEn perspectives, il est prévu la poursuite desexpérimentations dans les AMEX pour mieux affiner

l’itinéraire technique (semis mécanisé, protectionphytosanitaire, fertilisation etc.) et promouvoir laproduction de semences hybride au Sénégal pour enréduire le coût et s’affranchir des importations. Pourdiversifier son outil agroindustriel et renforcer sonéquilibre financier, la SODEFITEX compte développer laproduction de biocarburant. L’objectif est de produire30 000 tonnes de tournesol à partir de 2012.

ConclusionLes tests d’évaluation ont montré que le tournesols’adapte bien aux conditions agro écologique dubassin cotonnier. Cependant, les coûts de productionssont très élevés à causes de la cherté des semences.

*Directeur de BAMTAARE

• Une ruche dans un champ de tournesol

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 37

POUR CONSOLIDER SES ACQUIS

La FMU valide son manuel de procédures La FMU (Fédération des Maïsiculteurs Unis), organisation faîtière partenaire de BAMTAARE (SODEFITEX), a organisé le lundi 31 mars 2008 à Tambacounda unecérémonie de validation de son manuel de procédures devant les membres de sonconseil d’administration représentant les unions locales venues de 4 régions(Kaolack, Fatick, Tambacounda et Kolda). On a remarqué aussi la présence desreprésentants de la DRDR et de l’ANCAR. Cette cérémonie était présidée par M. SaerNdao, adjoint au gouverneur chargé du développement, en présence de MmeMariétou Diawara, directeur de BAMTAARE, de M. Amadou Souaré, chef du servicestructuration et professionnalisation des OP et de M. Abdoulaye Mbodj,coordonnateur régional de Bamtaare de Tambacounda.

Le président de la FMU M. Agna Diallo s’est réjoui dupartenariat fécond entre son organisation et BAMTAARE.Il a affirmé que la fédération qui regroupe 30 unionslocales, 120 GIE et 11 000 producteurs, a besoin des’organiser, de se professionnaliser et de se former pourfaire face aux défis du développement. C’est tout le sensdit-il de cette cérémonie de validation. Notons qu’elleétait précédée par une formation en gestion desorganisations et plaidoyer au profit des membres du CA.

La plupart des organisations paysannes sont caractériséespar une gestion informelle, dont la transparence estsouvent sujette à caution. Ceci freine considérablement ledéveloppement du mouvement professionnel agricole.Car, les producteurs, les banques, l’Etat et les partenairesextérieurs peuvent nourrir des appréhensions quant à lafiabilité et à la viabilité de ces structures. Pourtant, la loid’orientation agro-sylvo pastorale confère de grandesresponsabilités aux organisations professionnellesagricoles, piliers des interprofessions. L’analphabétisme etl’éloignement entre les membres renforcent cetteappréhension. C’est pour lever cette image, gagner laconfiance de leurs membres, ou membres potentiels, desbanques, des bailleurs de fonds que la FMU a jugénécessaire de formaliser son fonctionnement grâce à unmanuel de procédures garantissant la transparence dansla gestion des affaires. Pour sa part, la directrice deBAMTAARE, dans son intervention a commencé par faireun aperçu historique de la structuration de la FMU enzone cotonnière. En effet en 1980 déjà, la SODEFITEX entant que Société Régionale de Développement Rural

apportait dans le cadre des ABP (association de base deproducteurs) un appui conséquent aux producteurs decéréales de la zone cotonnière. Pour le cas spécifique dumaïs, pendant près de 2 décennies, l’appui de laSODEFITEX concernera aussi bien l’expérimentationagronomique, l’approvisionnement en intrants, lavulgarisation de techniques de production et lacommercialisation pour le compte du Commissariat à laSécurité Alimentaire (CSA). A cette période, les prix auproducteur des céréales locales étaient administrés parl’état. La SODEFITEX a également, à partir de 1987,appuyé le segment de la transformation des céréales àtravers la mise en place de petites minoteriesvillageoises.

En 1988-1989, est intervenue la libéralisation qui a vuele CSA (Commissariat à la Sécurité Alimentaire) seretirer de la collecte. La SODEFITEX qui connaît alors ellemême des difficultés avec la crise aiguë que rencontre lecoton commence de plus en plus à se recentrer surl’appui technique et se retire de la fonction créditagricole. Ce nouveau contexte a amené la SODEFITEX àaider les producteurs à s’organiser en groupementsd’intérêt économique (GIE) et à mettre ces GIE en relationavec les institutions financières de la place (CNCAS,CMS) pour satisfaire les besoins en crédit pourl’acquisition des intrants destinés à l’intensification descultures. Le 27 avril 2000, un pas important va êtrefranchi vers l’autonomisation des producteurs de maïsavec la création de la Fédération des Maïsiculteurs Unis(FMU). Cette dernière comprend alors six unions locales

(Tambacounda, Kédougou, Kolda, Dabo, Koungheul etNioro) et regroupe la centaine de GIE qui étaient déjàconstitués. Avec l’appui de la SODEFITEX et des autrespartenaires au développement la FMU se développerapidement et s’érige en acteur incontournable dans lagestion de la filière maïs. L’organisation faîtière suit, danssa structuration, la logique du découpage administratif.Elle comprend, au niveau des arrondissements, desUnions locales de Groupements de Producteurs de Maïs(ULGPM) et, au niveau des villages, des Groupementsde Producteurs de Maïs (GPM). Elle compteactuellement dans ses rangs 7 000 à 8 000 maïsiculteursformant 520 GPM. Elle comprend 29 ULGPM répartiesau niveau départemental dans les régions de Kaolack,Fatick, Tambacounda et Kolda.

La directrice de BAMTAARE a rappelé aussi que l’objectifde la FMU est d’impulser la production, la transformationet la commercialisation du maïs et de participer ainsi à lapromotion d’une agriculture familiale rentable. Elle entendmettre en place une filière maïs économiquement rentable,socialement forte et institutionnellement durable.La FMUse donne pour mission la défense des intérêts desmaïsiculteurs, le développement de la filière maïs et lapromotion de cette céréale et de ses dérivés.

La FMU est administrée par les producteurs à travers ledispositif institutionnel suivant : une AssembléeGénérale (AG), un Conseil d’Administration (CA), desUnions locales de Groupements de Producteurs de Maïs(ULGPM) et des Groupements de Producteurs de Maïs(GPM).Grâce à l’engagement des maïsiculteurs, des résultatsnon négligeables ont été atteints :

• Des rendements élevés par rapport à la moyennenationale : 2.300 kg /ha en moyenne contre moins de1.100 kg /ha au niveau national de 1999 à 2003.

• Maîtrise croissante du paquet et de l’itinérairetechnique vulgarisés grâce aux formations et àl’appui conseil menés régulièrement.

Les performances réalisées par les producteurs de laFMU leur ont permis d’assurer la sécurité alimentairede leurs ménages respectifs et de dégager un surplusagricole commercialisable, facteur essentiel pourl’édification de la filière maïs. Notons que le manuel deprocédures de la FMU dans sa configuration actuellecomprend quatre parties essentielles : le programmetechnique budgétaire, les intrants et matérielsagricoles, les procédures administratives, la tenue descomptes. Pour une meilleure appropriation du manuelpar les membres, il est prévu sa traduction en languesnationales.

*Assistant SAPA

• Par Ibrahima Seydou Dia*

• De G. à D. M. Saër Ndao, Adjoint au Gouverneur de Tambacounda, chargé du Développement, M. AgnaDiallo, Président de la FMU et M. Abdoulaye Mbodji, Coordonnateur Régional Bamtaare Tambacounda,lors de la validation du manuel de procédures de la FMU

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RENAISSANCE COTONNIERE38

Développement Rural

APPUI À LA MODERNISATION, ET À L’AMÉLIORATION DES REVENUS DES EXPLOITATIONSAGRICOLES FAMILIALES (PAMAREF)

Préserver la qualité du coton de la récolte à la commercialisationDans le cadre du programme d’appui à la filière-coton du cadre d’obligationsmutuelles (COM) « agriculture », la SODEFITEX a signé en juillet 2007 un contrat desubvention pour l’Appui à la modernisation et à l’amélioration des revenus desexploitations agricoles familiales (PAMAREF). Ce contrat de subvention est financé sur des ressources du STABEX (Système deStabilisation des Recettes d'Exportation), avec l’appui du Ministère de l’économie etdes finances du Sénégal, ordonnateur national du Fonds européen de développement(FED), maître d’ouvrage du programme d’appui à la filière « coton » du cadred’obligations mutuelles (COM) « agriculture ».

Le PAMAREF a pour objectif global de contribuer àl’augmentation des revenus des populations rurales et à lasécurité alimentaire et pour objectif spécifique d’améliorerla productivité à court et moyen terme de la filière-cotonet, partant, augmenter les revenus des producteurs. Ils’articule autour de trois axes principaux à savoir :

• Appui à la modernisation des Exploitations AgricolesFamiliales (matériel agricole)

• Équipements, relatifs au respect de la charte qualité(sacs de récolte, bâches d’achat et de séparation +clôture des aires de marchés)

• Renforcement des capacités des producteurs(formation, information, alphabétisation etcommunication).

La zone d’intervention du projet recoupe la zonecotonnière sénégalaise. Cette dernière couvre les neufdépartements administratifs du Sénégal Oriental(Tambacounda, Kédougou, Bakel), de la HauteCasamance (Vélingara, Kolda, Sédhiou) et du SineSaloum (Kaffrine, Nioro, Fondiougne). Cet espace

géographique centré sur la ville de Tambacoundacorrespond au Tiers sud du Sénégal. Les bénéficiairesprincipaux sont les producteurs de coton regroupés ausein de la Fédération Nationale des Producteurs deCoton (FNPC) et les autres exploitants familiaux du tierssud du Sénégal. Le contrat programme qui est entré envigueur le 16 juillet 2007, va prendre fin le 31 décembre2009, soit 29 mois d’exécution. La mise en œuvre a déjàdébuté le 17 juillet 2007, au lendemain de la signaturedes accords. Son coût est évalué à 3 060 000 Euros, soit2, 007 milliards de F CFA, dont 2 490 000 euros, soit 1,633 milliards (81,3%) décomposés ainsi qu’il suit :

• 1 800 000 euro (1,18 Milliards) pour l’appui à lamodernisation des EAF (matériel agricole) ;

• 690 000 euro (452,6 millions) pour l’équipementrelatif au respect de la charte qualité (sacs de récolte,bâches d’achat et de séparation + clôture des aires demarchés)

• 570 000 euro (373,9 millions) pour le renforcementdes capacités des producteurs (formation,information, alphabétisation et communication)

Préserver la qualité jusqu’àl’usine d’égrenageConcrètement, grâce au PAMAREF les producteursn’auront pas à verser l’acompte de 10% nécessaire àl’acquisition du matériel agricole cette année. LePAMAREF contribue aussi à préserver la qualité ducoton de la récolte à la commercialisation. Lesproducteurs ont toujours réclamé une alternativeaccessible à leur bourse pour remplacer les sacs dePolypropylène (PP) qu’ils utilisent. Le PAMAREF vient

contribuer à répondre à cette attente en permettantl’acquisition de 33 400 sacs de récoltes en coton quivont être cédés aux producteurs au coût réduit de 500Fcfa. Après la récolte, les producteurs stockent le cotondans leur maison pour éviter la divagation desanimaux. Le PAMAREF a prévu de clôturer 241marchés pour aider les producteurs à sécuriser leurproduction. Un premier appel d’offre a été lancé en maipour la réalisation de 75 marchés dans des villagessélectionnés pour leur engagement à participer auxtravaux et le niveau appréciable de leur production.Pour préserver la qualité jusqu’à l’usine d’égrenage, lesbâches d’achat (toiles d’achat) et de séparation encoton ont été renforcées. En première année 11 000bâches d’achat et 200 bâches de séparation ont été achetéeset utilisés pour la collecte du coton graine. Un programmed’alphabétisation de 36 classes est entrain d’être exécutédans toute la zone cotonnière sur financement PAMAREF.Les équipements, les fournitures ainsi que l’indemnité desmoniteurs est prise en charge par le projet. Les bénéficiairesassurent la construction des abris en guise de participation.

Un accent particulier sera mis sur la communicationLe PAMAREF s’intéresse également à la communicationpar la prise en charge du fonctionnement du servicecommunication. Mais aussi par la création d’une radiocommunautaire à Dianké-Makhan, village très enclavé dudépartement de Bakel, abritant le secteur SODEFITEX. Ceprojet radio communautaire vise à donner auxagriculteurs de la zone les informations techniquessusceptibles de les aider à améliorer la conduite de leursexploitations pour accroître significativement laproduction agricole (coton, céréales, productionsanimales…), améliorer leurs revenus et assurerl’autosuffisance alimentaire. Il permettra aussi defavoriser le développement local, grâce à une gestionconcertée de l’espace pour réduire voire résoudre lesconflits agriculteurs éleveurs, très aigus dans la zone. Laradio communautaire sera conjointement animée par laFédération Nationale des Producteurs de Coton (FNPC),la Fédération des Maïsiculteurs Uni (FMU), le ComitéInterprofessionnel National des Acteurs de la Filière LaitLocal (CINAFIL) et la SODEFITEX, en collaboration avecles acteurs locaux et toutes les collectivités locales de lazone. Dans la même lancée, le PAMAREF va aider aurenforcement de l’équipement des radios communautairesdéjà mis en place à Saraya et Vélingara par la SODEFITEX,en partenariat avec l’Unesco Breda, dans le projet desCentres Multimédias Communautaires, réalisées parcette dernière, en collaboration avec l’Etat du Sénégal.Pour la campagne 2008-09, le PAMAREF contribuera àlutter contre les infestations de fin de cycle sur lecotonnier, mais aussi à sensibiliser sur la préservationde la qualité du coton graine et au renforcement duconseil agricole avec l’introduction du conseil de gestionaux Groupements de Producteurs de Coton.

*Chef du Service Statistiques et Conseil Agricole

• Marché de coton à Ségou, secteur de Kédougou. Coton graine emballé dans des toiles en coton

• Par Côme NDOUR

Réunis à Tambacounda le 14 décembre 2000,les acteurs principaux de la filière cotonnièresénégalaise ont adopté la charte de la qualité auterme d’un processus qui a impliqué des milliersde cotonculteurs et tout le dispositif opérationnelde la SODEFITEX. la charte de la qualité est unoutil précieux consolider l’excellente réputationdu coton sénégalais dans un marché mondial oùrègne une concurrence impitoyable entreproducteurs.

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Stratégie• Système informatisé de gestion :

La Sodefitex optimise ses performances

• Après un long processus de privatisation,Dagris devient Geocoton

• Rencontre Directoire Geocoton-DG filiales

• Coton équitable : Le Dg rencontre l’équipe de Max Havelaar France

Management• LA SODEFITEX RENOUVELLE SA CERTIFICATION ISO 9001

Version 2000

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RENAISSANCE COTONNIERE40

Stratégie

SYSTÈME INFORMATISÉ DE GESTION INTÉGRÉE DES UNITÉS INDUSTRIELLES

La SODEFITEX optimise ses performances en gestion industrielle

RC : M. Akpoue, vous êtes le Gérant de laSociété Cotimes Afrique, qui a mis enplace le logiciel de gestion Gin WinManager. En quoi consiste-t-il et quelssont ses avantages pour une entreprisecomme la nôtre ?

Le logiciel Gin Win Manager est un logiciel de gestionintégrée de l’égrenage. Il automatise en fait l’usine, de laréception du coton graine jusqu’à l’expédition, en passantpar la production de la fibre. Tous les compartiments del’usine sont pris en compte, sont automatisés. Celapermet de savoir en temps réel ce qui se passe au niveaude chaque unité industrielle, sur un simple clic. Il permetdonc d’apporter une assistance efficace à l’amélioration dela qualité. Il permet aux chefs d’usine de gagner du tempsdans la gestion de leur personnel, l’ordinateur constituantà ce niveau un véritable outil d’assistance.

Les avantages sont nombreux. Pour ce qui concerne laSODEFITEX, non seulement l’entreprise a doté ses cinqusines de ce logiciel, mais elle a aussi automatisé, auniveau de la Direction Industrielle, le classement de lafibre qui, aujourd’hui, se fait en temps réel. Cela veut direque dès que les balles sont produites, depuis son bureau,le chef classeur peut procéder à leur classementautomatique grâce à l’unicité des données. Cela constitueà la fois un gain de temps, de trafic de documents, dedistance, d’énergie, etc. Avant, on saisissait les balles àl’usine et le service classement était obligé de refaire lesmêmes saisies. Avec le Gin Win Manager, tout cela se faiten même temps, parce que nous avons maintenant uneseule source de données sur laquelle tout le mondetravaille. Chaque site est autonome et le tout est relié etcentralisé au niveau de Tambacounda, siège de laDirection Industrielle.

Tous les autres services de la Direction Industrielle sontégalement automatisés. Il s’agit de la logistique, de lamaintenance et du garage central, ce qui permet auxdifférents responsables de disposer de toutes les donnéesdont ils ont besoin en temps réel. Au niveau de lalogistique par exemple, nous avons désormais unsystème automatisé de gestion du carburant. Ce systèmepermet au responsable de la logistique d’avoir tous leséléments d’information nécessaires, pour chaque véhiculede service de l’entreprise : le kilométrage, la quantité decarburant consommé, etc. Il en est de même pour lesautres postes. L’essentiel est que les données soientsaisies en temps réel.

On connaissait les logiciels de gestion comptable, de système d’informationgéographique, de gestion budgétaire, mais on n’était pas encore familiarisé avec celui degestion intégrée des unités industrielles. C’est ce que notre entreprise vient de mettre enplace, à travers un système informatisé de gestion intégrée de ses unités industrielles,avec le logiciel Gin Win Manager. Ce logiciel, qui a été installé dès 2007 au niveau del’usine de Vélingara en phase test, est étendu désormais à toutes les unités industrielles del’entreprise, ainsi qu’aux différents autres services de la Direction Industrielle. Les résultatsobtenus sont très prometteurs. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le concepteurde logiciel, M. Marcellin Akpoue, gérant de la société Cotimes Afrique. Il nous parle danscet entretien des avantages à disposer de ce genre de logiciel, qui peut beaucoup aider àla prise de décision et au suivi budgétaire. Il nous parle également des difficultés quipeuvent subsister, liées à la nature de l’informatique et formule quelquesrecommandations pour aider l’entreprise à optimiser cet outil.

Une plate-forme a été installée de sorte que le Directeurgénéral ou tout autre responsable autorisé de l’entreprise,peut accéder aux données de cette application à partir den’importe quelle partie du monde pour voir comment lesusines tournent, où en est la consommation de carburantde ses véhicules de service, l’utilisation de sesconsommables, etc. Il permet en quelque sorte aux unitésde production de pouvoir s’évaluer. En somme, l’avantagese trouve dans l’unicité des données qui permet unedisponibilité des informations pour optimiser la gestion.

Comment vous est née l’idée de créer celogiciel de gestion intégrée des unitésindustrielles ?

J’étais responsable d’égrenage dans une sociétécotonnière au Bénin (NDLR : la Société Nationale pour laPromotion Agricole – SONAPRA). Très tôt, j’ai comprisqu’on ne pouvait pas continuer à gérer nos usines sansun outil d’assistance adapté, en d’autres termes sansl’informatique. Et vous savez, l’égrenage est un secteurassez particulier. C’est un domaine qui a été pendantlongtemps orphelin en termes de logiciel de gestion.Comme je suis un passionné de l’informatique, j’ai sentiun vide à ce niveau. J’ai commencé alors à réfléchir surun outil qui nous permettrait vraiment d’améliorer nosperformances. C’est comme ça qu’est né le logiciel GinWin Manager, il y a 7 ans. Je l’ai d’abord testé dans monunité industrielle au Bénin où j’ai été tour à tour chef de laproduction, chef d’usine et chef de service régionalintégral avant d’en faire la promotion. Nous l’avonsamélioré au fur et à mesure pour le rendre plusperformant. Il faut dire que la SODEFITEX est l’une despremières sociétés à l’avoir adopté de manière intégrée,pour la gestion de ses unités industrielles et a largementcontribué à améliorer le produit initial. Pour cela, je tiensà remercier vivement le Directeur Général de laSODEFITEX pour la confiance qu’il a portée en notreoutil, à l’expertise africaine. Je précise d’ailleurs que celogiciel peut être installé dans n’importe quelle entrepriseindustrielle et que c’est un outil efficace de suivibudgétaire.

On a parlé un peu plus haut desavantages que confère ce logiciel. N’y a-t-il pas de risques quant à son exploitation ?

Vous savez, l’informatique a ses couacs et le risque-zéron’existe nulle part. Cela dit, il y a un certain nombre dedispositifs qu’il faut mettre en place pour minimiser ce

risque. C’est par exemple le réseau informatique intégré etla sécurisation du système. Cela existe déjà chez vous.L’inconvénient majeur, si on peut l’appeler ainsi, est que lesystème est tributaire des lignes de l’opérateur detélécommunications. Donc, il va falloir que l’entreprises’adapte à cela, à défaut de mettre en place son propresystème de navigation, ce qui peut être relativement lourd,compte tenu de la conjoncture économique mondiale.Mais je ne me fais pas trop d’inquiétude à ce niveau, parceque le système tel qu’il est conçu est assez sécurisé, en cesens que des bases de données sont installées danschaque site pour parer à toute éventualité. C’est cela quipermet d’ailleurs d’avoir un suivi rapproché des usines,qui permet par exemple au Directeur Industriel de voirtoutes les trois minutes les balles confectionnées, s’il y aarrêt ou non, etc. Le programme en lui-même ne porte pasde risques. Ce sont les supports qu’il faut sécuriser pouravoir les résultats escomptés.

Quelles sont les recommandations quevous donneriez à la SODEFITEX pouroptimiser ce logiciel ?

Tout d’abord je tiens à réitérer mes remerciements auDirecteur Général, au Directeur Industriel, aux chefsd’usine, à l’équipe informatique, aux autresresponsables avec qui j’ai eu à travailler, bref, à tout lepersonnel de la SODEFITEX qui m’a réservé un accueilchaleureux dans un très bon cadre de travail. Ce n’estpas pour rien que votre entreprise est la premièresociété cotonnière à être certifiée ISO 9001 : 2000.

Cela dit, le présent logiciel s’est appesanti sur la DirectionIndustrielle. Je recommanderai à la SODEFITEX, pour unemeilleure interconnexion, que les autres directions soientintégrées pour avoir le même système de traçabilité quechez les usines et pour éviter, en définitive les doublessaisies pour le même traitement. Ce que nous avons faitpour la Direction Industrielle peut être parfaitement faitpour les autres directions, afin d’obtenir une unicité desdonnées qui permettra une meilleure gestion des stockspar exemple. À ce niveau, il faudra que l’entreprisefranchisse trois étapes que sont la valorisation des stocks,la centralisation des données au niveau de la Direction dela Production Cotonnière et la sécurisation des sources dedonnées. Si nous arrivons à cela, alors nousrentabiliserons convenablement notre logiciel.

Propos recueillis par B. Sène

• M. Marcellin Akpoue, à droite, en compagnie de M. Ahmed Wane, informaticien à la SODEFITEX

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 41

APRÈS UN LONG PROCESSUS DE PRIVATISATION...

• M. Abbas Jaber, PDG du groupe ADVENS

Dagris Sa devient

Après consultation des instances représentativesdu personnel qui ont donné un avis favorable àl’unanimité, le Groupe Geocoton holding estdepuis le 3 mars 2008, actionnaire majoritaire deDagris Sa, devenue Geocoton le 18 mars 2008 etorganisée en société anonyme à Conseil deSurveillance et Directoire.

Le Conseil de Surveillance est présidé par Jean-Jacques CHATEAU. Le Directoire est présidé parIbrahima DIACK.

Le groupe Advens initialement dédié au trading dematières premières a progressivement intégré lesindustries amont et aval. Il englobe également desactivités de transports et de logistique en Afriquede l’Ouest avec la gestion du chemin de fer Dakar-Bamako et la concession d’exploitation d’unterminal céréalier au port de Dakar (enconstruction). Le groupe CMA CGM, troisièmegroupe mondial de transport maritime se développedans son cœur de métier maritime, dans le transportmultiple (rail, route, mer) et dans les infrastructuresportuaires (terminaux et ports secs).

Fort de cette synergie industrielle, Dagris Sadevenue Geocoton, va bénéficier désormais dusoutien du Groupe Geocoton holding, notammenten matière de gestion, de supports opérationnels et

logistiques ainsi que de son expertise dans lesrelations avec tous les acteurs de la filière.

Le Groupe Geocoton holding constituera ainsi leplus important groupe franco-africain dans ledomaine agro-industriel en Afrique de l’Ouest et duCentre. Il contribuera à la consolidation del’industrie des filières-coton et arachide qui fontvivre, directement et indirectement, 25 millionsd’Africains. Le Groupe Geocoton holding a pourambition de pérenniser la filière-coton et dedévelopper la filière des oléagineux. Il souhaiteoptimiser les acquis et renforcer le pôled’assistance technique et industrielle, développerla diversification et améliorer la valorisation dessous-produits, renforcer la capacitéd’approvisionnement et mettre en commun lesclients finaux.

Dans les filiales majoritaires, il sera un acteurmajeur du secteur agroalimentaire local et unmoteur du développement économique dans unerelation gagnant-gagnant avec les Etats concernés.Dans les filiales minoritaires, il sera mis en œuvreun partenariat actif dans lequel les Etats africainssont les acteurs de leur politique industrielle.

En ce qui concerne les participations hors Afrique,chaque cas sera analysé individuellement. Enoutre, il pourra être conclu des accords industrielsavec de nouveaux partenaires.

Parie, le 28 mars 2008

Dans le cadre de la procédure de privatisation de Dagris Sa, ouverte au moisd’octobre dernier par le gouvernement français, nous vous informons que le groupeGeocoton holding, structure dédiée détenue par les sociétés Advens et CMA-CGM –respectivement à hauteur de 51 et 49% - a été retenue.

Rencontre DirectoireGeocoton-DG filiales

Le 5 novembre 2008 s’est tenu à Paris, dans lasalle du conseil de Géocoton et sous laprésidence de M. Pape Ibrahima DIACK,président du Directoire, une réunion entre leDirectoire de la Holding et les Directeursgénéraux de ses principales filiales majoritaires(SN SITEC et SOCOMA du Burkina Faso, NIOTOdu Togo, COPACO et SOSEA de France et laSODEFITEX) en présence d’autres cadres dirigeantsde la Holding (le Secrétaire Général, chargé desassurances ; le directeur du pôle agro-industriel, leResponsable Marketing développement du pôleagro-industriel, le DGA de COPACO, la chargée demission, …). Cette journée de discussion a permisde largement discuter :

• des orientations stratégiques,• sur l’organigramme et la charte graphique de Geocoton• sur les services offerts par le pôle agro-industriel,• de la gestion des risques de la sécurité et des assurances,• des questions de communication et de reporting• des questions commerciales et du développement des

filières oléagineuses

En marge de la réunion Directoire deGEOCOTON / Directeurs Généraux des filialestenue le 5 novembre 2008 à Paris, Bachir DIOPaccompagné de MM. Christophe BARANNICKAet Matthieu COUBES, traders en charge dudossier Sénégal à COPACO est allé rendre visiteà l’équipe de Max Havelaar France pour discuterde la situation et des perspectives du cotonéquitable. Une séance de travail très instructiveavec M. Yves DUBIEF, président d’une entrepriseVosgienne de fabrication de filés et de tissu en

• M. Pape Ibrahima Diack, Pdt du Directoire.

Par Bachir DIOP

• M. Jean Jacques Chateau,Pdt du Conseil de Surveillance de Geocoton

Rencontre avec l’équipe de Max Havelaar France

coton, de conception et production d'objetstextiles, très engagée dans le développementdurable, a permis de toucher du doigt lesdifficultés actuelles mais aussi les grandespotentialités du marché du coton équitable. Ladiscussion s’est poursuivie avec M. GrahamBURDEN, consultant britannique qui travaille surles prix et le développement de la filière-cotonéquitable. Pour terminer, un échange approfondiavec l’équipe de Max Havelaar France (le DGJoaquin MUÑOZ, Caroline FONTAINE, IsabelleBLUCHE et Clémence PETER) sur l’évolution dumarché et les actions marketing menées pourgagner les grandes marques à s’engager pour lecoton équitable .

À tous, la SODEFITEX a montré notre très vivepréoccupation devant la contraction conjoncturelledu marché liée à la crise financière internationalequi risque fort de conduire au découragement et àla perte de confiance des milliers de cotonculteursdont le commerce équitable a commencé dechanger radicalement l’existence.

• des acquis, contraintes attentes etperspectives des filiales

Les échanges ont été très riches et, de l’avisgénéral, très utiles dans la perspective durenouveau de l’esprit et de la solidarité degroupe.

• Réunion directoire Géocoton-DG filiales.on reconnait au fond au milieu le Pdt duDirectoire M. Pape Ibahima Diack

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Management

Première société cotonnière certifiée ISO 9001 version2000 en mars 2005, la SODEFITEX a procédé du 24 au29 mars 2008 au renouvellement de sa certification quiintervient tous les trois ans. Une occasion pour BureauVeritas Certification (BVC) de vérifier la dynamiqued’amélioration continue dans laquelle doit s’inscriretout organisme ayant mis en place un Système deManagement de la Qualité. Pendant six (6) jours,l’auditeur a sillonné quatre sites (Dakar, Kahone,Tambacounda et Vélingara) sur les six que compte la

LA SODEFITEX RENOUVELLE SA CERTIFICATION ISO 9001 Version 2000

SODEFITEX pour vérifier si les pratiques del’entreprise demeurent conformes aux exigences de lanorme Iso 9001 : 2000.

Les constats d’audit ont été très satisfaisants. De l’avisde l’auditeur, la SODEFITEX a su mettre en place unsystème de management de la qualité en étroitecohérence avec le choix de la gouvernance del'entreprise, ce qui se traduit par une utilisationappropriée de la norme et son adaptation pragmatique.

Cette volonté manifeste d’utiliser la norme Iso 9001comme un outil de mobilisation des acteurs pour ledéveloppement et la pérennité de l'entreprise estperceptible à travers l’engagement du personnel(dirigeants, cadres, employés).

Toutefois, malgré les nombreux points forts quiconsacrent la maturité de votre système demanagement de la qualité, l’auditeur a suggérél’utilisation de la norme Iso 9004 qui est une norme deconseil, plus stricte que la 9001 et qui pousse àl’efficience. « Allez-y ! N’hésitez pas à utiliser la 9004,elle vous permet d’aller au-delà de la stricte conformitépar rapport aux exigences de la 9001» dira l’auditeur.

Au final, un seul écart avait été relevé. Il s’agissaitd’une non-conformité mineure qui a trait au suivi desactions d’amélioration, notamment la formalisation desactions correctives et préventives ainsi que lavérification de leur efficacité. Il a été très vite levé.Rappelons que la SODEFITEX a fait certifier un largepérimètre concernant l’achat, le transport et l’égrenagedu coton graine, la production et la commercialisationde la fibre, de graines et de semences de coton.

*Responsable Cellule Management de la Qualité, de la Sécurité et de l’Environnement

• Audit d’un marché de coton à Vélingara, de gauche à droite Pape Fata Ndiaye, Boubacar Kamissokhoet l’auditeur qualité Sylvain Maurice

• Par Pape Fata Ndiaye*

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Fibre Africaine• SODEFITEX/SODECOTON :

Pour faire face à la crise, les sociétés cotonnières échangent et renforcent leur cohésion

• Sixièmes Journées annuelles de l’A.C.A en ZambieRenforcement et implantation continentale de l’Association

Sur le Fil• FILIERES MAÏS ET LAIT EN ZONE COTONNIERE :

La réponse Sodefitex à la GOANA

• Le chef de délégation de la Commission Européenne visiteune exploitation agricole familiale à Saré El Hadji

• Des Sénateurs viennent s’imprégner des réalités de lafilière cotonnière

• Les enjeux du coton génétiquement modifié en Afrique

• Dîner professionnel annuel de l’Association FrançaiseCotonnière

• Séminaire A.C.A/AFCOT

Libre Cours• Sur les traces du coton

• Contribution Sané

• Le buttage : une pratique pour palier les conditions pédoclimatiques

EvènementsSociaux• Hommage à Sakoung Sané

• Hommage à Falilou Mbacké Gueye, ancien Directeur Général de la Sodefitex

• Evénements sociaux

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RENAISSANCE COTONNIERE44

Fibre Africaine

SODEFITEX/SODECOTON

Pour faire face à la crise, les sociétés cotonniéreséchangent et renforcent leur cohésionDans le cadre des échanges entre professionnels du coton tant souhaités par l’A.C.A etl’APROCA, une mission d’information composée des représentants de l'OPCC-GIE(organisation des Producteurs de Coton du Cameroun) et de cadres de la SODECOTON aeffectué une visite du 20 au 28 avril 2008 au Sénégal. La mission avait pour objectif depermettre aux producteurs de coton du Cameroun d’échanger avec leurs homologuessénégalais et les responsables de la SODEFITEX sur l’organisation de la filière de manièregénérale, telle que développée au Sénégal, notamment avec la responsabilisation desproducteurs. La mission s’est également intéressée au dispositif et procédures mises en placepar la SODEFITEX dans le cadre de la production agricole, la production de semencesdélintées, la structuration des organisations de producteurs et les opérations de diversificationavec le tournesol et le lait. L’équipe, composée de M. Hamadou Adjia, chef de mission,Président des producteurs de coton du Cameroun, M. Gabriel Mbaïrobé, Chef de la divisionégrenage de la SODECOTON, M. Frédéric Tsamba, Chef de région SODECOTON, M. HamadouNouhou, Directeur Technique organisation des producteurs de coton et M. Nathan Bello,Responsable division professionnalisation des Organisations Paysannes, a accepté derépondre à nos questions.

Hamadou Adjia, chef de mission, Président desproducteurs de coton du Cameroun.

M. Adjia, vous êtes le Président desproducteurs de coton du Cameroun etchef de mission. Vous venez d'effectuerune mission d'une semaine à laSODEFITEX. Comment s'est passé votreséjour et quel a été l'objectif de cettemission ?

L’objectif de notre mission était de venir échanger desidées avec les producteurs de coton du Sénégal, voircomment ils travaillent, comment ils sont organisés. Nousétions venus les rencontrer, les écouter pour connaîtreleur système, le comparer à notre système defonctionnement au Cameroun, donc apprendre pour secompléter. Nous sommes très satisfaits de notre mission,de ce que nous avons vu et appris. Nous avons été trèsbien accueillis aussi bien par la société que par nos amisproducteurs. Nous avons parcouru la zone cotonnière duSénégal. Nous avons vu qu’il y a une différence avec lesproducteurs du Cameroun, surtout sur la communicationet la gestion de la filière. Nous avons vu que lesproducteurs du Sénégal sont autonomes, avec une réelletransparence dans la gestion. Ce sont les producteurseux-mêmes qui gèrent la filière en étroite relation avec laSODEFITEX, ce qui n’est pas encore le cas chez nous.

Nous avons constaté une excellente collaboration entreles producteurs, la société et les autorités étatiques. Nousavons rencontré à cet effet le gouverneur de Kolda (NDLR :M.Moubarack Seck), qui nous a très bien accueilli. Et pour illustrer mes propos, c’est plutôt lui qui a eu lacourtoisie de nous attendre, ceci nous a permis derespecter notre emploi du temps. Et durant toute notremission, c’est le Président même de la FNPC (FédérationNationale des Producteurs de Coton), Moussa Sabaly, quinous a accompagnés. Vraiment nous sommes trèssatisfaits. Encore une fois, la collaboration entrel’entreprise et les producteurs nous a beaucoup marqué etimpressionné.

Les sociétés cotonnières africaines,notamment celles de la Zone FCFA viventd’énormes difficultés liées aux distorsionsqui existent sur le marché mondial,l’effondrement du dollar et la flambée du

prix du baril de pétrole. Comment vivez-vous cela au Cameroun et quelles sont lessolutions que vous avez mises en placepour résister à cette crise ?

C’est vrai que nous vivons de réelles difficultés. Ici auSénégal, le gouvernement, semble-t-il, appuie au moinsles producteurs. Ce n’est pas le cas chez nous. Vous avezla chance d’avoir une grande collaboration entre lesproducteurs et la société. Bien sûr qu’il y a cettecollaboration chez nous, mais ce n’est pas aussi renforcéecomme chez vous. C’est pour vous dire qu’il y a unensemble de facteurs qui peuvent aider à faire face à cetteconjoncture. Nous souhaiterions mettre en place undispositif pareil au Cameroun. Nous avons copié deschoses, nous allons essayer d’appliquer le fonctionnementque nous avons vu ici au Cameroun, notamment pour cequi concerne la gestion de la filière et l’organisationpratique des producteurs. Dès notre retour, nous allonsessayer d’apporter des modifications au niveau del’organisation des producteurs et du fonctionnement del’OPCC, par rapport à ce que nous avons vu ici.Concernant la crise proprement dite, tous les producteursont les mêmes problèmes ; qu’ils soient d’Afrique Centraleou de l’Ouest. Nous rencontrons les mêmes difficultés.Cela n’empêche pas que nous fassions des efforts poursortir de cette crise. Je pense que les choses vonts’améliorer dans l’avenir, il n’y a pas de raison dedésespérer. Pour le moment, nous vivons des difficultés,mais je crois que nous allons les surmonter. Il faut quenous soyons unis et solidaires pour sortir de cette crise.

Gabriel Mbaïrobé, Chef de la division égrenagede la SODECOTON

Vous avez visité des usines de laSODEFITEX et surtout l’unité deproduction de semences délintées deVélingara. Quelles sont vos impressionspar rapport à ce que vous avez vu ?

Très très bonnes. L’objet principal de ma mission, dans legroupe, en tant qu’industriel, c’était de visiter l’unité deproduction de semences délintées. Nous projetons eneffet de nous engager dans cette voie. J’ai été trèsimpressionné par la maîtrise du système, par la maîtrisedes impacts environnementaux. Vous savez, lorsque qu’onparle d’unité chimique, les gens pensent tout de suite à

l’impact environnemental. Je me suis rendu compte que laSODEFITEX a une parfaite maîtrise de cette situation. Il n’y apratiquement pas de rejets liquides ni solides. Pour ce quiest du processus industriel, je suis très impressionné parles avancées que la SODEFITEX a faites en matière detraçabilité du produit fini, de maîtrise de la gestion engénéral, de la mise en place du budget et surtout de lacertification. Je m’intéresse beaucoup à cet aspect qui esttrès complexe et très lourd. Je me réjouis vraiment du faitqu’il y a une société africaine qui s’est engagée dans cettevoie. Notre objectif est de faire comme vous, il n’y a pasde raison que nous soyons à la traîne.

Frédéric Tsamba, Chef de région, SODECOTONM. Tsamba, vous êtes chef de région.Avez-vous constaté une différenced’approche, de pratiques entre ce qui sefait ici au Sénégal et ce qui se fait auCameroun ?

Merci de l’opportunité que vous nous donnez. Cettemission au Sénégal a été pour nous une occasion de voircomment est-ce que le travail est organisé ici. Sur le plantechnique, il n’y a pas de très grande différence, sur leplan de la structure d’encadrement. Sauf qu’au niveau desOP, il y a une réelle avancée par rapport à ce qui existe auCameroun. Vos producteurs assument très bien lesresponsabilités qui leur sont confiées. Ils reçoivent del’entreprise des formations de relais techniques et cesderniers se chargent d’encadrer les producteurs. Cela estune bonne chose. Nous nous sommes lancés dans cettevoie, mais nous ne sommes pas aussi avancés. J’aiconstaté également qu’au niveau de la production et de lamultiplication des semences, le Sénégal est très en avance.Vous avez une unité de production de semences délintéeset les producteurs ont la possibilité d’avoir des semencescertifiées de qualité alors qu’au Cameroun, nous travaillonsencore avec des semences vêtues, non délintées. J’aiconstaté que la mécanisation des semis est aussi trèsavancée. Nous essayerons de mettre en place tout cela cheznous progressivement. Je tiens à remercier tout le mondepour la qualité de l’accueil qui nous a été réservé à tousles niveaux.

Hamadou Nouhou, Directeur Technique organisation des producteurs de coton.

M. Nouhou, vous êtes le directeur

• Photo de famille avec la délégation Camerounaise

• Par Bartélémy Sène *

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 45

SIXIÈMES JOURNÉES ANNUELLES DE L’A.C.A À LUSAKA EN ZAMBIE

COMITÉ DE DIRECTION A.C.A

Renforcement et implantation continentale de l’Association

technique de l’organisation desproducteurs. Comment vous appréciez lastructuration des organisations deproducteurs que vous avez visitées ?

Merci de l’occasion que vous me donnez pour parler del’organisation des producteurs, par rapport à ce qui existechez nous. Je dois dire que chez vous, il y a beaucoupd’avancées. C’est le fruit, je crois, d’une volonté réelle de laSODEFITEX de responsabiliser les producteurs à la base etc’est ce que nous avons vu sur le terrain. Nous avonsconstaté une prise en charge de beaucoup de fonctions auniveau des villages. Et lorsque nous avons rencontré votreDirecteur Général, il nous disait que lorsqu’il était directeurtechnique, il avait une réelle volonté de transférerbeaucoup de fonctions aux producteurs, au village, augroupement. Si vous visitez un GPC (Groupement deproducteurs), vous vous rendez compte que sur le planorganisationnel et technique, ils ont du personnel qui fait letravail. C’est une avancée remarquable. Je pense que c’estl’une des raisons pour lesquelles vous avez fait un grandtravail d’alphabétisation. Cela a permis aux gens d’accéderà certaines formations. Et ce qui nous impressionne, c’estque tous les groupements qui sont responsabilisés ont desrelais techniques dans plusieurs domaines. Je pense quecela est très important même dans l’organisation du travail.Je trouve que c’est bien que la société cotonnière ait

transféré beaucoup de responsabilités aux GPC. Nousavons constaté que les relais ont acquis beaucoupd’expériences ; ils ont évolué dans leurs domaines. Lesnouveaux métiers ruraux dont on parle sont bien uneréalité chez vous. On peut dire même que si la sociétécotonnière décidait de se retirer aujourd’hui, vosproducteurs pourront bien s’en sortir grâce à ce qu’ils ontappris et glaner comme expérience. Chez nous çacommence, mais nous n’avons pas atteint le même niveauqu’au Sénégal.

Nathan Bello, Responsable divisionprofessionnalisation des Organisations Paysannes.

Au Sénégal, on ne fait pas que du coton.À côté, il y a la diversification avec letournesol, le maïs, le sésame, laproduction de lait, etc. Comment ça sepasse au Cameroun ? Est-ce que vousavez adopté la même stratégie ?

Oui, nous avons vu au Sénégal les points forts queconstitue la diversification. Nous avons visité d’ailleurs unelaiterie, une étable avec des animaux stabulés. Nous avonsvisité l’unité de production d’huile de tournesol. AuCameroun, nous sommes en phase de démarrage. Nousavons retenu comme culture de diversification le tournesolet le soja. Nous allons faire des superficies réduites la

première année, pour voir comment tout cela va se mettre enplace progressivement. Par rapport à la production de lait,nous sommes encore en retard, par rapport au Sénégal. C’estvrai que nous avons travaillé dans le passé à la productionde fumure organique, mais nous n’avons pas pu accrocherles producteurs pour les motiver à persévérer dans ce sens.Nous avons pu nous rendre compte en visitant laSODEFITEX que derrière la stabulation, il y a la productionde lait, qui peut être un facteur motivant pour nosproducteurs. Ce que nous avons vu ici nous a vraimentravis. Je pense qu’une fois rentrés, c’est une expérience quenous allons tenter.

Pourquoi avoir choisi le Sénégal pourcette mission ?

Il y a deux raisons qui ont justifié le choix du Sénégal :La première, c’est le partenariat fort qui existe entre laSODEFITEX et les producteurs de coton regroupés ausein de la FNPC. Nous sommes en train de nous engagerdans cette voie et nous avons eu des échos selonlesquels ce partenariat est très renforcé au Sénégal. Ceque nous avons pu constater d’ailleurs sur le terrain.La deuxième raison, c’est la certification de la productionde la semence délintée. Le Sénégal a un processus deproduction maîtrisée.

*Conseiller en Communication

Ainsi, le Comité de Direction de l’A.C.A a été élargi auxnouveaux Membres ci-après :

Monsieur IYA Mohamed de la SODECOTON du CAMEROUN,Monsieur Joe KABISSA de TANZANIA Cotton Board de laTANZANIE ; Monsieur HAPPYMORE Mapara de COTTONCompany of Zimbabwe (COTTCO).

L’Assemblée Générale, après avoir félicité tous lesMembres qui s’acquittent régulièrement de leurscotisations annuelles, a instruit le Comité de Direction pourrelancer les Membres qui ne sont pas à jour afin que cesderniers régularisent leur situation vis-à-vis del’Association avant le 30 juin 2008 au risque de se voirappliquer les sanctions prévues à l’article 3 du RèglementIntérieur de l’Association.

Ces sixièmes journées se sont achevées par un dîner degala haut en couleur marqué par la présence de hautespersonnalités telles que Madame le Ministre del’Agriculture de la Zambie et Madame l’Ambassadeur deFrance en Zambie et un défilé à haute valeur culturelle.

Enfin, l’Assemblée Générale a retenu la Tanzanie pour la tenuedes septièmes journées fixées du 12 au 14 mars 2009, qui sedérouleront à au « ARUSHA INTERNATIONAL CONFERENCECENTRE » à Arusha.

Par Bachir Diop

• De G. à D. Bachir Diop, Sénégal, Ibrahim Malloum,Tchad, Célestin Tiendrébéogo, Burkina et Faso etMathieu Adotévi, Côte d’Ivoire, membres du comité dedirection de l’A.C.A

L’Association Cotonnière Africaine (A.C.A) a organisé ses6ièmes journées annuelles les 13, 14 et 15 mars 2008 àl’hôtel PAMODZI de LUSAKA en ZAMBIE.

Cette manifestation a connu une forte participation de près de200 personnes venues de tous les coins du monde (Afrique,Asie, Amérique, Europe, etc.). Elle a été marquée par une forteparticipation de la communauté cotonnière de l’Afrique de l’Est(Tanzanie, Uganda, Zambie, Malawi etc.) et du Sud(République Sud Africaine, Mozambique, Zimbabwe etc.). Lesnégociants internationaux, les banquiers, les compagniesmaritimes et les transitaires ont tous fait le déplacement deLUSAKA.

Les journées de LUSAKA, après Bamako (2003), Dakar(2004), Ouagadougou (2005), Le Caire (2006) et Accra (2007)ont eu la représentation la plus diversifiée de la jeune histoirede l’A.C.A. Elles marquent un renforcement très net del’implantation continentale de l’Association.

Le 13 mars 2008, après la cérémonie d’ouverture, plusieurscommunications ont été présentées relatives, entre autres, auprincipal thème des journées, « Privatisation/Libéralisationdes filières cotonnières africaines : bilans et perspectives »qui ont permis aux participants de procéder à un largeéchange de vues et d’informations sur la question.

D’autres sujets ont été abordés notamment, le coton dans lecycle de DOHA, le mécanisme de fixation de prix d’achat decoton graine dans les différents pays africains, le marchémondial du coton et perspectives et l’alerte sur la situationextrêmement difficile de nos filières et la nécessite d’uneaction urgente ; un plan Marshall pour le coton africain a étéproposé par exemple.

Quant à l’Assemblée Générale, elle s’est tenue le 14 mars2008, en marge des travaux. Après avoir examiné et adopté lesrapports d’activités et Financier 2007, elle a approuvé etadopté le plan d’actions et le budget de fonctionnement 2008,puis procédé à l’élection à l’unanimité et par acclamation denouveaux Membres au Comité de Direction.

Le mardi 7 octobre 2008, s’est tenu à Paris sous laprésidence de M. Celestin TIENDREBEOGO Président del’A.C.A une importante session du comité de direction del’A.C.A. qui avait entre autres points à son ordre du jour :

• le suivi des préparatifs des 7 èmes journées annuelles denotre association professionnelle panafricaine qui setiendront à « Arusha International Conference Center » àArusha en République de Tanzanie,

• l’examen des modifications que le CODIR soumettra àl’assemblée Générale d’Arusha

• les supports de communication de l’A.C.A (site web, filminstitutionnel)

• les voies et moyens pour l’amélioration de lacommunication et de l’esprit d’équipe

• la situation des nouvelles adhésions et le point sur lescotisations.

Le niveau de participation à la réunion était très satisfaisant(13 participants de 9 pays) et les discussions ont étéfranches et approfondies.

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RENAISSANCE COTONNIERE46

Sur le fil

FILIÈRES MAÏS ET LAIT EN ZONE COTONNIÈRE :

La réponse SODEFITEX à la GOANADepuis sa création en 1974, la SODEFITEX a entre autres comme mission le développement de la filière cotonnièresénégalaise, la diversification agro-industrielle et les prestations de services d’appui en développement rural. End’autres termes, au-delà de son cœur de métier qui est l’agro-industrie cotonnière, notre entreprise mèneparallèlement des activités de prestation de service d’appui au développement rural et de diversification dans lecadre de systèmes de production polyculture élevage équilibré et durable, permettant d’offrir des revenus stables etsubstantiels à des milliers d’exploitations agricoles familiales rurales.Pour cela, la SODEFITEX a depuis fort longtemps fait siennes certains principes comme (i) faire de l’agriculturedurable, (ii) avoir une approche système de l’exploitation en s’intéressant à toutes les spéculations, (iii) mettre enplace des filières en partant des exploitations familiales et (iv) atteindre la sécurité alimentaire au niveau desménages. C’est ainsi que la SODEFITEX, au-delà de la culture du coton, s’intéressa aux céréales, aux productionsanimales et de façon plus générale à la promotion des agropasteurs du tiers sud Sénégal en s’investissant dansl’alphabétisation et la post alphabétisation, le conseil de gestion aux exploitations, à la structuration et à laprofessionnalisation des organisations paysannes… . L’appel du Chef de l’Etat pour la Grande Offensive Agricolepour la Nourriture et l’Abondance (GOANA) ne pouvait y trouver qu’un écho favorable.

En matière de productions végétales, la SODEFITEX a su mettreen place très tôt, dans le cadre de ses programmes dediversification une filière-maïs durable et rentable dont l’un desobjectifs majeurs est d’assurer la sécurité alimentaire despopulations de la zone. C’est dans cette optique qu’est née enavril 2000 la Fédération des Maïsiculteurs Unis (FMU) qui estdevenue aujourd’hui un puissant outil et un cadre pour ledéveloppement de la filière-maïs dans le Tiers Sud du Sénégal.En guise d’exemple, pour la campagne 2008-2009, avec lelancement de la GOANA par le Chef de l’Etat, la FMU a demandé àtous ses membres de doubler les surfaces à emblaver qui étaientfixées à 20 000 hectares pour les porter à 40 000 ha. En fin decompte, ce sont 32.407 ha qui ont été emblavées pour lacampagne 2008-2009.. Et, pour booster la production, laSODEFITEX a mis en place une unité de transformation descéréales locales. Une minoterie d’une capacité de transformationde 200 tonnes/an a été installée en 2003/2004, pouraccompagner le programme maïs. Nul doute que dans le cadre dela GOANA, les objectifs de transformation vont être revues à lahausse. D’autant plus qu’un programme de multiplication desemences de variétés Suwann et T-Zee White a été également misen place. La première variété possède un potentiel de rendementde 5 tonnes à l’hectare avec un cycle de 110 jours, tandis que leT-Zee white a un potentiel de rendement de 3 tonnes à l’hectare.

Au-delà du maïs, la sécurité alimentaireChaque année, c’est en moyenne 40.000 tonnes de maïs qui sontproduits par la FMU. Le maïs est produit dans les régions deTambacounda (7 066 ha), Kolda (14 982 ha et Kaolack/ Fatick (10359 ha), soit un total de 32 407 ha emblavées pour la campagne2008-2009, contre 24 931 pour la campagne 2007-2008. On noteainsi une augmentation de 30% des superficies emblavées.L’augmentation des superficies emblavées est une réponseconcrète à l’appel du Chef de l’Etat dans le cadre de la GOANA. Iln’y a pas seulement le maïs. À côté, la SODEFITEX en relation avecle Projet d’Appui à la Petite Irrigation Locale (PAPIL) conduit unprogramme de production de riz sur 77 hectares dans ledépartement de Kédougou, avec les variétés Sahel 108 et IR1529.Sur les 77 ha, 20 ha sont destinés à la multiplication dessemences. Il est prévu de réaliser un rendement minimum de 3tonnes/ha, soit une production d’environ 60 tonnes de semence de

riz paddy. Cette production permettra d’emblaver 600 hectares à laprochaine campagne. Concernant le mil, c’est 29 967 ha qui ontété emblavées pour la campagne 2008-2009 contre 27 297ha pourla campagne 2007-2008 soit une augmentation de 10% dessuperficies. Il en est de même pour le Sorgho qui enregistre uneaugmentation de 24% pour les superficies emblavées. De 12 674ha en 2007-2008, nous sommes passés à 15 681ha pour lacampagne 2008-2009. Ces augmentations de superficiesemblavées concernent également les autres spéculationsdéveloppées par Bamtaare, dans le cadre de la diversification quesont le tournesol, le sésame, et le Bissap. Au-delà de l’aspectspécifique de la GOANA, cette diversification de la productiondéveloppée par Bamtaare permet aux cotonculteurs d’augmenterde manière substantielle leurs revenus et d’assurer une sécuritéalimentaire grâce aux programmes maïs, mil, Sorgho, riz etproduction laitière.

La politique laitière de la SODEFITEXEn ce qui concerne les productions animales, celle du lait fut misen exergue pour une autosuffisance alimentaire et uneamélioration de la qualité nutritive. Le surplus seraitcommercialisé auprès des mini-laiteries de la zone cotonnière etaiderait à accroître les revenus des producteurs. Latransformation laitière est aujourd’hui identifiée comme uneactivité de diversification de la SODEFITEX dans une perspectiveindustrielle agroalimentaire à travers sa Direction BAMTAARE.Elle est donc parfaitement en phase d’avec la Grande OffensiveAgricole pour la Nourriture et l’Abondance lancée par le Chef del’Etat et qui vise dans son volet-élevage la production de 400millions de litres de lait pour une autosuffisance et lacommercialisation du surplus. Au départ, à partir de 1985, ily’avait la stabulation des animaux de trait pour la force de travailet la production de fumier pour restituer au sol sa fertilité.Ensuite, à la fin des grands projets, l’accent fut mis, grâce auxrésultats de la Recherche/Développement, sur la spéculationlaitière qui permit de dégager un surplus monnayablefinancièrement et capable de faire face aux dépenses liées à lastabulation qui ne sont plus subventionnées.Les premières laiteries ont commencé à s’installer timidement en1994, autour des centres urbains de la zone cotonnière. Unaccent particulier fut mis sur la formation des différents acteurs

(producteurs de lait, relais techniques en productions animales ettransformateurs de lait), leur organisation et leurprofessionnalisation. Dans une seconde phase, la SODEFITEX aeu l’appui de l’Etat pour booster cette activité grâce aux FondsNational d’Actions pour l’Emploi. Ainsi, à partir de l’année 2000 etpendant trois ans, cette collaboration a permis de mettre en placeune quinzaine de mini-laiteries qui collecteront chaque annéeprès de 300 000 litres de lait alors que cela ne représente que lamoitié de l’offre des producteurs pendant la saison sèche et letiers pendant l’hivernage. Ce projet dénommé Petites et Grandeslaiteries (PPGL) confirma les possibilités de produire, detransformer et de commercialiser du lait à partir de nos vacheslocales (Taurine Ndama et Djakoré et zébu). La capitalisation decette expérience permet aujourd’hui à la SODEFITEX d’intervenirdans des zones plus éloignées, au-delà des 16 km couverts parles ceintures laitières des différentes agglomérations pour ycollecter du lait local. En effet, dans une seconde phase, à partirde 2006, après une longue période de sensibilisation, laSODEFITEX finança sur fonds propres des centres de collecte etde refroidissement destiné à donner une chance aux producteursde lait des zones enclavées. Ainsi, sept centres de collecte et derefroidissement furent mis en place dans sept bassins laitiers dudépartement de Kolda : Tankonfara, Pata, Ngoudourou, Guiro yéroBocar, Dabo, Mampatim, Badion. Ce projet dénommé ProjetBassins Laitiers du Tiers Sud (PBL/TS) a deux objectifs : (i) fairede la filière laitière un axe de diversification des activités de laSODEFITEX, (ii) permettre aux ménages ruraux d’améliorer leursécurité alimentaire en améliorant leur niveau nutritionnel et entirant des revenus substantiels du lait. Depuis le démarrage duprojet, plus de 120 000 litres de lait ont été collectés en 18 moisde collecte. La SODEFITEX envisage de développer dans la zonecotonnière de multiples bassins laitiers qui se développerontgrâce à la stabulation des femelles laitières promises àl’insémination artificielle.

Des perspectives en phase avecles objectifs de la GOANAÀ l’annonce des objectifs de la GOANA par les autorités étatiques,il ressort qu’elles sont entièrement en phase avec les perspectivesque s’est assignée la SODEFITEX. Pour accompagner leprogramme lait de la GOANA, la SODEFITEX envisaged’inséminer 500 vaches dans les ceintures laitières et 300 vachesdans les bassins laitiers pour la campagne 2008/2009. Ellecompte développer les cultures fourragères et l’équipement desproducteurs en moto faucheuses pour la fenaison. À terme, laSODEFITEX envisage de mettre en place une unité detransformation laitière qui collectera plus d’un million de litres delait par an au bout de trois ans et de multiplier les ceintureslaitières partout où les potentialités en élevage le permettent. Lesrégions de Kolda et de Tambacounda sont dotées de ressourcesnaturelles abondantes et de potentialités agricoles nonnégligeables. Les statistiques de la Direction de l’Elevage,(DIREL, 2004) placent ces 2 régions parmi les zones d’élevage lesplus importantes avec des effectifs bovins estimés à 699 622têtes pour la région de Tambacounda (soit 23% du cheptelnational) et 571 523 bovins pour Kolda (soit 19% du cheptelbovin national). La pluviométrie (entre 800 à 1200 mm/an)demeure favorable aux activités agricoles et pastorales. D'autrepart, la région est dotée d'un important réseau hydrographiquecomposé des fleuves Gambie et Casamance et de vallées. Le tapisherbacé et les formations ligneuses, dont la productivité annuelleest estimée à 4 500 tonnes de matière sèche à l’hectare,fournissent durant une bonne partie de l’année l’essentiel del’alimentation des animaux. Les résidus de récolte et ceux quiproviennent de l’agro-industrie cotonnière constituent égalementune source complémentaire de fourrage pour le cheptel. En effet,la disponibilité de 25 000 tonnes de graine de coton en moyennepar an constitue une aubaine pour la modernisation de la filière-lait dans le tiers sud Sénégal.

Au total, les perspectives de la SODEFITEX cadrent parfaitementavec celles de la GOANA. On peut décrire notre position par uneexpression bien de chez nous « La recommandation de sautertrouva déjà la sauterelle en position de génuflexion » (elle estdéjà prête à sauter). Il s’agit aujourd’hui de trouver un partenariatharmonieux avec le programme GOANA au grand bénéfice despopulations du tiers sud, dans le cadre de ce qu’il est convenud’appeler la Nouvelle économie rurale que développe notreentreprise dans cette partie du pays.

par Ardo Seck et Massrin Savané

• Centre de collecte de lait à Guiro Yoro Bocar, région cotonnière de Kolda

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 47

Le chef de délégation de la Commision euro-péenne visite une exploitation agricole familialeà Saré Elhadji (Secteur de Missirah)Le chef de délégation de la Commission Européenne au Sénégal, M.Gilles Hervio a effectuéle 12 décembre 2007 une visite d’une journée à Tambacounda. Après la matinée consacréeà une visite de chantier de la route Birkelane-Tambacounda, il s’est rendu en toutediscrétion dans l’après-midi à Saré Elhaji (secteur de Missirah) pour visiter l’exploitationagricole familiale de Seydi Kandé qui représente un modèle de réussite dans la politique dediversification des filières agricoles. M.Hervio, a eu l’occasion de tâter du doigt les résultatsforts éloquents d’un conseil agricole exemplaire, base de la nouvelle économie rurale dontla SODEFITEX est un des acteurs majeurs dans le tiers sud du Sénégal.

Dans cette exploitation dont le chef de production, BoulelDiallo est membre actif de plusieurs OrganisationsProfessionnelles Agricoles, dont la Fédération des Relaistechniques en productions animales (RTPA), «GalleAynaabe» la maison des éleveurs, la Fédération desMaïsiculteurs Unis (FMU), etc. on y pratique le coton, lescéréales, le tournesol, l’arachide, le maïs, les culturesfourragères et la stabulation. Cette visite a eu lieu enprésence de M.Boubacar Kamissokho, Directeur de laproduction cotonnière de la SODEFITEX et de certainschefs de service et responsables régionaux de la DPC etde BAMTAARE.

M.Hervio a déclaré devant les producteurs de SaréElhadji que l’Union Européenne octroie beaucoup d’aideau Sénégal dans divers domaines, notamment les routes.Par exemple, la CE est entrain de financer la constructionde la route Birkelane-Tambacounda. Il a dévoilé que la CEva financer beaucoup de pistes rurales. Aujourd’hui, dit-il, l’organisation européenne accorde une aide auxproducteurs de coton à travers la FNPC dans l’objectif defaire baisser le prix de certains équipements pouraméliorer les rendements. Le chef de délégation a abordéla question de la réticence de beaucoup de producteurs parrapport à l’utilisation des toiles d’achat en cotonnade, alorsque leur utilité est avérée. Il s’est demandé aussi pourquoiles autres producteurs ont du mal à adopter les cultures dediversification et y réussir comme Boulel Diallo.

Si l’avantage du Sénégal est de produire un coton debonne qualité, il a demandé aux producteurs les appuisqu’ils jugent importants et qui pourraient aider à produiredavantage ce coton de qualité.

De l’avis de M.Hervio, « le prix du matériel est cher maisà la fin on y gagne…dans le monde entier tout le mondedoit chercher à être productif. On est dans une région oùl’évolution a été très intéressante mais beaucoup deprogrès peuvent encore être faits pour vous enrichird’abord ». Il a exprimé toute sa satisfaction de voir qu’ily a des choses concrètes qui se font sur le terrain.

Hassana Cissokho, président de l’Union locale de laFNPC de Missirah, Boulel Diallo et Galo Sowproducteurs ont, au nom des producteurs, indiqué sur lefait que la cherté des équipements constitue un frein audéveloppement de leurs actions. Ils ont indiquécependant que l’appui que leur apporte l’Etat et laSODEFITEX leur permet de faire des bénéfices, de payerleurs dettes et de faire face à beaucoup de besoinsfamiliaux. Ils ont soutenu qu’avec le renforcement de cetappui, les producteurs peuvent faire de meilleurs

résultats. Ils soutiennent aussi qu’ils sont entrain deréfléchir en vue de trouver les voies et moyens à mettreen œuvre pour la pérennisation des actions à la fin dessubventions de l’UE prévue en 2009. Ils demandent à laCE de continuer à appuyer la SODEFITEX qui pourra lesappuyer à son tour. Après les discussions, la mission dela CE s’est fait le plaisir de voir sur place quelquesréalisations : la récolte de coton et de tournesol, lehangar de stockage du fourrage (brachiaria et niébéfourrager), et le traitement de la paille à l’urée.

M.Gilles Hervio qui était accompagné du Dr Rokhayatou Fall, chargée de programmes à la délégationde la CE s’est dit impressionné, car il a entendu des idéeset des demandes. Il a affirmé que la délégation de la CE et laSODEFITEX vont continuer à réfléchir et que l’important,c’est de faire quelque chose qui corresponde aux souhaitsdes producteurs. Il s’est excusé de cette visite-éclair mais apromis de revenir en février 2008 « pour apprendre encored’autres choses ». Il a vivement remercié la population deSaré El hadji pour l’accueil chaleureux.

SÉNAT – COMMISSION DU DÉVELOPPEMENT RURAL ET DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE

Des Sénateurs viennent s’imprégnerdes réalités de la filière cotonnière

La SODEFITEX a reçu, le 23 novembre 2007 àTambacounda, la visite de cinq honorables sénateursmembres de la commission du développement rural et del’aménagement du territoire au sein de cette deuxièmeinstitution de la république.

Le sénat compte en son sein plusieurs commissionsspécialisées et les membres de chacune d’elles doivent seformer et s’informer dans les domaines qui leur sontdévolus. Il s’agissait donc pour eux de mieux s’imprégnerdes atouts et des difficultés de la culture du coton. L’objetde leur mission était de s’informer des réalités de laculture cotonnière. C’est ainsi qu’ils ont rencontré lesresponsables de la SODEFITEX et les producteurs dans lasalle Jacques Médou de Tambacounda.

Les sénateurs ont tenu une séance de travail avec leDirecteur de la production cotonnière, la Directrice deBamtaare, le responsable de la cellule et prospective(Cellule Suivi Evaluation et Prospective), des chefs deservice de la DPC et de Bamtaare et quelques producteurs.Un exposé liminaire présenté par M. Abdoulaye DIA,Responsable de la SCEP a ouvert les discussions.

Boubacar Kamissokho, directeur de la productioncotonnière a affirmé que cette visite parlementaireconstituait sans doute une nouveauté. Les sénateurs ontposé beaucoup de questions sur le fonctionnement de laSODEFITEX et l’organisation de la filière cotonnière : lenombre de travailleurs et de producteurs, le nombre deproducteurs alphabétisés par an, les besoins en appui, surl’unité industrielle d’estérification prévue au plan d’affaires

de la SODEFITEX, l’état de l’équipement des producteurs,l’accès à la graine de coton, le développement de laculture du tournesol et du sésame, l’élargissement de lazone d’intervention de la SODEFITEX au reste du pays, lademande de moratoire sur quatre ans du crédit maïs suiteau mauvais hivernage ; les atouts transférables de lastructuration des producteurs de coton l’estimation de laproduction de 2007/2008 et les difficultés de l’entreprise.

Le directeur de la production cotonnière, la Directrice deBamtaare, le responsable de la Cellule Suivi, Evaluation etProspective ont répondu à toutes les interpellations dessénateurs. Ces derniers ont appris par ailleurs que lereliquat de la subvention de l’Etat, qui n’a pas encore étéversé à la SODEFITEX, est de 3 milliards 100 millions defrancs cfa (fonds de soutien et accord-cadre Etat-Sodefitex-FNPC).

Ils ont promis de faire le nécessaire pour sensibiliser lesautorités sur cette question. Ils ont soutenu que si lapolitique de structuration, d’organisation et deprofessionnalisation des OP instaurée par la SODEFITEXétait appliquée dans toutes les filières agricolesl’agriculture sénégalaise dans son ensemble ne s’enporterait que mieux en terme d’accroissement de laproduction, de la productivité et des rendements.

Les sénateurs qui composaient la mission étaient : PathéGuissé, premier vice-président de la commission dedéveloppement rural et de l’aménagement du territoire dusénat, Souleymane Barry, El Hadji Mohamed Dieng, MameFaty Guissé et Adama Diakhaté.

• M. Gilles Hervio

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RENAISSANCE COTONNIERE48

Sur le fil

Terre nourricière !Terre des bas-fonds,

Terre des hauteurs aux fins fonds,Te voilà nourrir l’homme valeureux

Qui, de tes entrailles, a raison d’être heureux.Nourrir tes cellules d’un met granulé

Pour que tu lui rendes vigoureuse sa confidence,Nourrir tes cellules d’un met granulé

Afin de fructifier la redevance,CNCAS, Poste et Sodéfitex en complices déclarés.

Courbé pour trouer, enfouir, s’essuyer et se réjouirDans la plénitude de mon humble intérieur, j’en estime

Des revenus, qui du passé, ne seront pas inférieursJusqu’à ce que le ciel par décret mesuré,

M’arrache dans ce rêve, mon astre préféré

Au passé peu lointain, les espoirs avortésJ’en appelais aux divinités de la fécondité.

Et cette année, dans la conviction que tu ne me mentes,J’implorerais les nuages qui, du levant, montent

Pour déverser sur la neige des champs, la source de vie.

Par ailleurs, dans les senteurs du renouveau commercialTa couleur blanche connaîtra les prix véritables

Et, la joie des enfants hors des champs, sur les bancs de l’écoleEn retombée, fera le bonheur de leur maman en camisole

Qui loueront à chaudes voix, la bonté du commerce équitable

Comme dans le phénomène des vases communicants,J’arpenterai gaillardement les ruelles du marché sans gants

Pour affronter avec honneur les prix des objets de mes rêvesQui, jadis inaccessibles dans ma condition de producteur de fève

Et, en cette période d’après traite, ma dignité sera à l’exposé.

Espoir

SUR LES TRACES DU COTON

Secrétaire permanent depuis 1993 à la SODEFIEX, j’ai eu àpartager la passion du coton avec beaucoup de Chefs deRégion qui se sont succédés à la Région de Sédhiou. Ainsi, lemeilleur rendement et au-delà, la meilleure production fut lapréoccupation majeure la mieux partagée sans apporterl’émollient qui motive le succès. Par le temps et mesaffectations différentes, je trouve cette denrée rare à la Régionde Tamba/Kahone et en toute honnêteté, je ne peux me priverce témoignage. Le comportement organisationnel de laRégion de Tamba/Kahone qui fait aujourd’hui des résultatsinaliénables est le fruit de facteurs que sont :

Le secret du PartageIl est causé hebdomadairement sur les activités àentreprendre dans la semaine : les réactions et les initiatives.Ces préoccupations de l’heure prises à bras le corps par LeChef de Région et ses Chefs de Secteur et Superviseurstrouvent toujours des solutions fiables et heureuses – aubénéfice de la Région. Ce succès, c’est ce que j’appelle LeSecret du Partage contenu dans un leitmotiv : « ne jamais rien faire sans en discuter avec les Chefs desSecteurs » est ce qu’appellent les anglais « the face to facerelation ship » qui est une camaraderie axée sur le partage.

Le LeadershipAprès le secret du partage, la capacité de projection etl’exercice autoritaire mais sans passion des Chefs de file, lacommunication à temps réel , la compréhension mutuelle etla facilité à inculquer aux subordonnés la vision de laDirection régionale constituent par ailleurs les paliers d’unesituation de réussite dans toutes les entreprises. Des excèsressemblant a des abus de pouvoir sont notés ça et là maisen réalité loin d’une volonté de nuisance, ces comportementssont le résultat d’une passion de réussite qui se résolventsans coup férir et la raison finit toujours par s’imposer.Bonne continuation à la Région de Tambacounda et à toil’espoir et la fierté de la SODEFITEX des horizons 2015.

Contributionà la Renaissance Cotonnière

CONTRIBUTION M. J. SANÉ • Par Moussa Johnny SANE

Contribution :Le buttage, une pratique pour palier les conditionspédoclimatiques

• Par Aliou Diop *

SUR LES TRACES DU COTON

Je voudrais partager une expérimentation que j’ai eue à partir d’unconstat d’ordre pédoclimatique et technique au niveau du centre deBambadji. Dans la quête de la productivité, la qualité de la semencede la variété, la fertilisation minérale et la protection phytosanitairesont associées à des pratiques censées contribuer à uneamélioration notable du rendement. En plus de ces pratiquesprécitées, la productivité du cotonnier est aussi favorisée par ledegré d’aération du sol. Comme nous le constatons, le régimepluviométrique devient de plus en plus faible et espacé. Ceci estexacerbé par une forte utilisation de l’herbicide sur un sol nonpréparé. Ainsi pour palier à ce phénomène face aux conditionsclimatiques actuelles, il nous semble opportun d’accentuer lasensibilisation sur les avantages du labour, du buttage et del’entretien du sol d’une manière générale, qui contribuent à laréduction du dessèchement hydrique, à l’aération du sol et àl’enfouissement des mauvaises herbes pour une ramification desbranches fructifères en vue d’obtenir la capsulaison potentielle descotonniers. À partir de ce constat mûri à Bambadji où j’ai vécu troisannées d’expérience professionnelle, l’accent a été mis surtout sur lapréparation et l’entretien du sol (buttage, houage).

Ces pratiques ont fini de contribuer constamment à l’amélioration durendement et partant de palier les insuffisances pédoclimatiques dumoment. C’est pourquoi une forte sensibilisation doit être menée surle recensement des corps butteurs et la pratique du buttage et duhouage.

*RPC à Saraya

Le DC et le DG ont participé au séminaire A.C.A/AFCOT et audîner professionnel annuel de l’Association FrançaiseCotonnière sur invitation de GEOCOTON. Ce dîner a vucomme d’habitude la participation de tous les acteurs dumonde du coton : producteurs, égreneurs, négociants,filateurs, transitaires, banques, assureurs, arbitres…L’atmosphère était très lourde, le spectre de la récessionmondiale planant sur l’assistance puisque le jeudi 9 octobre,jour du dîner, nous étions dans l’œil du cyclone de la crisefinancière révélée au monde par le choc de la faillite de Lehman Brothers, le 15 septembre.Ce 9 octobre, les places boursières s’effondraient : l'indice Dow Jones passe pour la première fois depuis 2003 sous les 9.000 points,l'indice CAC 40 tombe au plus bas depuis décembre 2003 ! C’est dans cette atmosphèreque le plaidoyer du Guest Speaker, François TRAORE a tonné, pour la fin des subventionsdont tout le monde reconnaît qu’elles menacent le coton africain d’une mort certaine, pourarrêter la flambée démentielle du prix des engrais.

M. Shri Dhiren Sheth, Membre de la C.A.I. a lui parlé à l’assistance de la filièrecotonnière indienne, deuxième producteur et deuxième consommateur mondial, derrièrela Chine.

La Commission Européenne et le Comité d’Orientation et de Suivi du plan d’action dupartenariat ACP-UE sur le coton (COS-Coton) adopté en juillet 2004 à Paris ont organisé, du 16au 18 septembre 2008 à Ouagadougou, un séminaire international sur le CotonnierGénétiquement Modifié (CGM). Ce séminaire répond à la demande particulière de pays africains

pour lesquels le coton représente un élément essentiel de l’économie. Le Sénégal étaitreprésenté à cet atelier par M. Abdoulaye Diagne Chargé du dossier coton au Ministère duCommerce, le Directeur Général et le Directeur de la Production Cotonnière de la SODEFITEX.

Dîner professionnel annuelde l’Association FrançaiseCotonnière

Les enjeux du coton génétiquement modifié en Afrique

Le jeudi 9 octobre 2008, en marge du dîner professionnel annuel de l’Association Française Cotonnière(AFCOT), s’est tenu le séminaire conjoint A.C.A / AFCOT qui semble devenir une tradition dans l’agendacotonnier international. Le séminaire co-présidé par M. Didier MERCIER, Président de l’AFCOT et parailleurs Directeur Général de GEOCOTON et de COPACO et par M. Célestin TIENDREBEOGO Président del’A.C.A et Directeur général de la SOFITEX (Burkina Faso) a enregistré de très intéressantes communicationset permis des débats forts enrichissants :• sur la situation et les perspectives du marché mondial du coton par Mme Armelle GRUERE du Comité

Consultatif International du Coton (CCIC)• la nouvelle figure du métier de négociant après le 3 mars 2008 par M. Jean Yves LEBOURGE du comité

de Direction de l’AFCOT• le Yoyo de l’euro (évolution et perspectives de la parité euro dollar)• l’arbitrage dans les transactions cotonnières par Cécile LEGROS, Maître de Conférences à l’Université de

Rouen• Implication des élections présidentielles américaines sur la « farm bill » Neal GilenL’ombre de la crise financière internationale a plané sur le salon Morny à Deauville où se tenait le séminaire.

Séminaire A.C.A/AFCOT

M. Célestin TIENDREBEOGO Président de l'A.C.A et M. Didier MERCIER, Président de l'AFCOT

SÉMINAIRE SUR LE COTON GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉ

Libre cours

• Par Bachir Diop

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 49

TEMOIGNAGE SUR EL HADJI SANKOUNG SANE

Evènements Sociaux

• Par Daouda Mané *

El hadji Sakoung Sané est né dans ledépartement de Sédhiou, dans le village deAdéane situé à 50km à l’est de Ziguinchor en1925. Son père serait originaire du Gabou,zone située à cheval entre la Casamance et laGuinée Bissau, fief des guerriers mandinguescommunément appelés «nianthios». Aprèsl’école primaire fréquentée dans son village,Sankoung se retrouve à Sédhiou d’où ilpassa le concours d’entrée à l’école desmoniteurs d’agriculture de Louga Après saformation, il est affecté à Sédhiou commeagent. Sa détermination et son amour dutravail ont fait de lui un agent aimé etrespecté par les populations et constitue unstimulant pour beaucoup de jeunes quicomme lui ont choisi l’agriculture commesecteur d’activité.

Profondément attaché aux valeurs de justice etimbu de sa personnalité, il eut des rapportsheurtés avec ses chefs et même avecl’administration coloniale. A son retour deformation de Louga, il quitte son premier tuteurMandou Diallo et déménage chez AnsoumaneSeydi. C’est là qu’il a connu Ouly Gaye qui serasa première épouse et mère de Maïmouna Sanésa fille aînée.

Il épousera après Goundo Magassa mère deSény Douta et du colonel Doudou Sané. C’estau moment où il faisait un stage au centre deformation et de perfectionnement de Guérinapour devenir chef de secteur, qu’il épouseraAïssatou Sané sa troisième épouse. Par lasuite c’est durant son séjour à Tambacoundaqu’il épousera les autres épouses : TokoDiakhité, Rahmé et Fatou Bâ. Son affectation àSédhiou pour diriger la nouvelle régionSODEFITEX sera l’occasion pour prendreKadiatou Diop de Kolda.

Politiquement il a été un militant de la premièreheure du BDS de Léopold Sédar Senghor, dirigélocalement par son ami Ibou Diallo sénateurdont il était le bras droit. L’opposition,représentée par la SFIO n’a pu prospérer dansla zone et le parti de Lamine Guéye a fini parrejoindre le BDS.

Après l’indépendance en 1960, Ibou Diallo estnommé ministre de la santé et devient maire deSédhiou et Sankoung Sané son premier adjoint.

En 1962, suite aux problèmes entre le PrésidentSenghor et Mamadou Dia, alors Président duConseil des Ministres, Ibou Diallo est dèmi deses fonctions de ministre et perdit en mêmetemps la mairie de Sédhiou. C’est Dembo Colyqui remplace son ami Ibou Diallo au ministèrede la santé et à la mairie de Sédhiou, créantainsi des hostilités farouches entre les deuxhommes. Dés lors les sages de la commune etdu département ont essayé de convaincreSankoung à travailler désormais à côté deDembo Coly nouveau maître des lieux maissans succès. Même son ami le célèbremarabout Chérif Younouss Aïdara n’y est pasparvenu.

Sankoung disait préférer l’honneur, la dignité et lafidélité à la trahison. Son intransigeance lui coûtason affectation arbitraire à l’inspection régionalede l’agriculture de Tambacounda en 1963.Quelques mois après il bénéficie d’une bourse destage en chine (Formose). Dés son retour deformation, il rejoint la CFDT, devenant ainsi lepremier cadre sénégalais dans cette société.

Sa détermination, son courage et sonhonnêteté lui ont permis de rester dansl’entreprise devenue entre temps SODEFITEXjusqu’en 2000 en profitant d’une mesure dedépart volontaire. Sankoung a occupé différentspostes de responsabilités au sein de laDirection Technique : chef de secteur, adjoint

responsable régional, responsable régional,formateur régional, conseiller du DirecteurTechnique.

En 1984, il revient à Sédhiou pour diriger lanouvelle région SODEFITEX et impulser ledéveloppement de la culture cotonnière dans lazone. Son ambition était l’implantation d’uneunité industrielle à Sédhiou, mais hélas, ceci estresté un rêve. Homme de conviction, Sankoungétait très attaché à ses enfants à qui il a donnéune éducation exemplaire.

Il est à la base du recrutement de dizaines dejeunes à la SODEFITEX. Cet homme d’action aété parmi les fondateurs de l’UCAS de Sédhioudont il a été un des présidents. Le sport etparticulièrement le football étaient une de sesactivités préférées. Il a été capitaine de l’équipefanion de la ville de Sédhiou.

Voilà l’homme qui vient d’être rappelé à Dieulaissant dans la consternation ses nombreuxadmirateurs.

Que la terre de Sédhiou lui soit légère et quedieu dans sa miséricorde l’accueille dans sonparadis éternel Amen.

*Ex Responsable Régional SODEFITEX en retraite

Un baobab s’effondre: «Nianthio»s’en est allé

Derniére minute : au moment de mettresous presse, nous apprenons le décès deM. Léon NIASSY, ancien responsable dela maintenance à la retraite. RC présenteses condoléances à sa famille.

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RENAISSANCE COTONNIERE50

Evènements Sociaux

HOMMAGE À FALILOU MBACKÉ GUEYE

Un grand manageura tiré sa révérence

• Par Yérim Ndiaye *

Rédiger un hommage sur l’homme qui vient denous quitter me parait facile pour avoir eu lachance de le côtoyer pendant presque tout sonséjour à la tête de la Sodefitex.

Falilou MBacké GUEYE a saisi une bonneoccasion pour quitter ce bas monde. Après avoireffectué son pèlerinage aux Lieux Saints del’Islam, il a choisi la Nuit de l’Achoura pourfausser compagnie à ses proches. Il fallait êtreun homme comme lui pour le faire. Il est partisans crier gare. Et à pas feutrés comme à sonhabitude. Le contraire aurait surpris car l’hommea vécu discrètement. Pourtant on ne le savait pasmalade. Mais contre ce mal qui a surgibrusquement, il a lutté stoïquement, dignejusqu’au bout. Finalement il est allé se reposer,lui le travailleur infatigable.

Galass, pour les intimes, était un administrateurcivil doublé d’un grand commis de l’état.Fonctionnaire émérite forgé dans les moules del’administration centrale, il était doté d’un espritvif et aiguisé. Il avait dirigé la société par la forcedu travail et de l’abnégation. A l’adresse de lanouvelle génération, c’est lui qui avaitinterrompu le défilé des agronomes à la tête dela société en 1987. Il était arrivé dans uncontexte difficile.

La situation n’était guère reluisante. Mais, il avaitparcouru des milliers de kilomètres dans leszones cotonnières pour galvaniser les énergieset semer la bonne parole. Il n’était pas politique,encore moins harangueur de foule. C’estpourquoi les rassemblements populaires, cen’était pas sa tasse de lait.

Pragmatique, il préférait les séances de travail, lestête-à-tête avec les différents responsables.L’homme était rigoureux et méthodique dansl’approche professionnelle. Ses proches collaborateursgarderont de lui le souvenir d’un fonctionnaireméticuleux. Dans son courrier, il ne tolérait aucune

faute d’orthographe, ni de grammaire. Exercicedifficile à cette époque car on ne pouvait compter surun coup de pouce de l’ordinateur. Et gare auxfauteurs, à qui il ne ratait jamais l’occasion de leurremonter les bretelles. Mais tout ceci dans lafraternité et la bonne humeur.

Humble, il n’aimait pas se mettre au-devant de lascène. C’était un grand Monsieur, un hommecourtois, et au grand cœur. Qui se souciait dubien-être des travailleurs. Il avait conquis tout lemonde par sa courtoisie et sa gentillesse. Sonpassage, à la tête de la société, a été surtoutmarqué par la mise en vigueur des AccordsCollectifs d’Entreprise. Oui, c’est le père de cesfameux Accords Collectifs d’Entreprise qui ontcrée la jalousie dans les autres sociétés dedéveloppement du pays. Un autre fait a retenunotre attention pendant son magistère : Lescadres diplômés mais confinés à des tâches desubalternes, il les a sorti de leur anonymat en leurconfiant des responsabilités dignes de leur rang,et en les dotant de moyens conséquents. Bref,son bilan ne peut se faire en cette circonstance, etnous n’avons nullement cette prétention. Onvoulait simplement dire à Galass : << merci pourtout ce que tu as fait pour l’entreprise >>. Pour letravail que tu as fourni, Allah te récompensera. Onne doute pas qu’il rejoindra son célèbrehomonyme, Mouhamad Fadal, le Khalife desKhalifes, au Paradis.

A sa veuve, à ses enfants et à toute la familleSodefitex, nous présentons nos sincèrescondoléances. Que la terre de Touba où il reposedésormais lui soit légère. Amen.

*Chef du service du Personnel

Grande est encore mon amertume de voirFalilou nous lâcher ; cette fois ciirréversiblement sans nous laisser un seulinstant pressentir qu’il partait

C’est un modèle de générosité qui s’en est allé.Un homme d’exception qui, loin d’avoir été unremarquable Manager, s’est comporté avec nousen ami, en grand frère ayant porté très haut denobles ambitions pour la filière.Tu le sais, je suis bien placé pour le dire, lesfonctions qui furent les miennes, inscrites dans lecontexte où j’avais tout à prouver, avaientbénéficié de son attention et de sa protectiondiscrète…..

Rehausser le niveau social et le bien être de tousétaient son crédo. Combien de fois, ne m’avait-iltalonné pour, pourvoir tel ou tel d’un véhicule defonction, doter les logements secteurs (dont leurétat le révoltait) d’eau courante ou d’électricité,imaginer les formules idoines pour récompenserla performance et tant d’autres choses….. Sesbonnes intentions n’avaient pas de limites. Sophies’en rappelle certainement, il en était arrivé às’intéresser jusqu’au port vestimentaire des uns etdes autres et ne ratait l’occasion d’offrir le must desa collection ;

Il y’ eut son départ prématuré de la SODEFITEX,que rien d’objectif ne justifiait et qui, dans unmoment d’épreuve vite surmonté, m’a laissél’inaltérable envie de vouloir lui ressembler dansson culte de l’élégance, de l’indépendanced’esprit et du désintéressement; Je crois que surces registres, je suis loin d’être seul à l’avoirapprécié ;

S’y ajoute, son ultime départ de ce bas mondequi le laisse respectable pour l’éternité dans lecœur de tous ceux qui l’ont connu

Pour lui, pour sa famille nous prions et gardonsà jamais, immortellement gravée, sa mémoirevivifiante.

• Par Amadou M. DIOP *

*Past DI SODEFITEX

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Journal d’entreprise de la SODEFITEX • N° 10 Novembre 2008 51

• M. Bakary Sané, RPC à Vélingara, décès survenu le 23/04/2008 à Kapoundoune département de Sédhiou.

• M. Ismaïla Soumaré, saisonnier à l'usine de Vélingara, décès survenu le 18/06/2008 à Vélingara.

• M. Mamadou Camara, manœuvre à Vélingara, décès survenu le 3/08/2008 à Vélingara

• M. Gallé Kanté, aide chauffeur à l’usine de Vélingara, décès survenu le 23/10/2008 à Vélingara.

• M. Aliou diao, délégué centre Mballocounda, secteur de Vélingara, décès survenu le 23/10/2008 à Sé Diam.

• M. Midiao Sow, saisonnier à l'usine de Kédougou, décès survenu le 12/11/2008 à Kédougou.

• M. Sakoung Sané, ancien chef de région SODEFITEX, décès survenu le 20 novembre 2007 à Sédhiou

• M. Falilou Mbacké Gueye, ancien Directeur Général de la SODEFITEX, décès survenu le 18/01/2008

• M. Amadou Diallo, RPC en retraite, décédé le 5/04/2008 à Kolda.

• M. Sagar Dramé, ex-chauffeur de la Sodefitex, décédé le 22/04/02008 à Tambacounda

• M. Saloum Cissokho, RPC en retraite, décès survenu le 20/05/08 à Tambacounda

• M. Diénou Diatta, chauffeur en retraite, décès survenu le 20/05/02008 à Tamba

• M. Daouda Diop, ancien chauffeur SODEFITEX à la retraite, décès survenu le 2/08/2008 à Kahone

• M. Louis Biagui, RPC à la retraite, décès survenu le 13/08/2008 à Ziguinchor• M. Abdou Karim Diallo, chauffeur à la retraite,

décès survenu le 12/11/2008 à Kédougou

• M. Amadou Niouka Diallo, président de la CINAFIL, décès survenu le 11 février 2008 à Madina Niana

• M. Mody Thioupy Diallo, père de Mamadou Saran Diallo gardien à l’usine JosephDione, décès survenu le 27 Septembre 2007 à Salémata (Kédougou).

• M. Sokhna Fatou Kâne, mère de Mamadou Ndoye assistant SFCI, décès survenu le 29 novembre 2007 à Dakar.

• Madame Fatou Seck, mère de Ardo Seck. Chef de service ProductionVégétale BAMTAARE, décès survenu le 3 février 2008 à Lingère.

• Madame Mariétou SALL, épouse de M. Momath SALL Président de laCommission Technique de la FNPC, décès survenu le 28 février 2008 à Kaolack

• Mme Ndèlla Guéye, épouse de Mamadou Lamine Danfa RPC à Kolda, décés survenu le 29/04/2008 à Dakar.

• Mme Fatoumata Diallo, épouse de Mamadou Dramé Diallo, RPC à Kolda,décès survenu le 02/05/2008 à Kolda.

• Madame Dieynaba Sakho, mère de Daouda Ly magasinier au servicemaintenance de Tambacounda décédée le 07 /05/2008 à Doumga OuroThierno département de Matam.

• M. Mor Dabo, père de Mame Tassé Dabo, chef de secteur de Saraya,décès survenu le vendredi 13 juin 2008 à Diourbel..

• M. Amath Diallo, père de Mamadou Diallo, magasinier à l'usine de Kolda,décès survenu le 14/6/2008 à Tambacounda.

• M. Edmond Raymond Lounhoungou, père de Crépin Lounhoungou,Coordonnateur Régional Bamtaare de Kolda, décès survenu le samedi 12 juillet2008 à Brazzaville République du CONGO

• M. Bakary BALDE, père de Monsieur Nianthio BALDE, RPC stagiaire enservice au secteur SODEFITEX de Koussanar, décés survenu le Lundi 21 juillet2008 à Didioré Arrondissement de Dabo.

• M. Landing Tamba, père d’Abdou Tamba RPC à Vélingara, décès survenu le 2/8/2008 à Diendiem(Bounkiling)

• Mme Safiétou Seydi, fille de Moulaye Idrissa Seydi, mécanicien à l’usinede Vélingara, décès survenu le 21/10/2008 à Vélingara

• Bakary Sané, né le 7/10/2007 à Tambacounda, fils de Mamadou Sané, RPC à Dianké Makhan

• Awa Thiam, née le 10 /10/ 2007 à Tambacounda, fille de Ibrahima Thiamchef de section poids lourd garage central de Tambacounda

• Rahmatou Diallo, née le 8 /11/2007 à Tambacounda, fille de Ibrahima Diallo Responsable Régional Tambacounda/Kahone

• Ndaraw Fall & Fanta Fall nés le 11/11/2007 à Kaolack, fils de Massow Fall chef de quart à Kahone

• Khadidiatou Camara née le 23/01/02008 à Tambacounda, Fille de Famara Camara, chauffeur DPC

• Ndéye Bella Diop, née le 30/03/2008 à Kaolack, fille de Papa Amadou Diop mécanicien à l'usine de Kahone.

• Khady Samb Diagne, née le 05/09/2007 à Missirah, fille de Mbaye Aw Diagne R/D

• Hamed Diallo, né le 05/01/2008, fils de Samba Diallo magasinier à l'usine de Kolda

• Khalifa Ababacar Ndiaye né le 13/05/2008 à Kaffrine, fils de Cheikh Tidiane Ndiaye RPC à Pakour.

• Léocadie Fatima Yande Mossan, née le 12 juin 2008, fille Bartélémy Sène,Conseiller en Communication

• Mamadou Lamine Diop né le 15 juillet 2008 à Tambacounda, fils de Mamadou Diop RPC secteur de Missirah.

• Serigne Massamba Seck, né le 10/08/2008 à Tambacounda, fils de Fily Seck, chauffeur à Bamtaare

• Moussa Dieng, né le 13/08/2008 à Diourbel, fils de Ngounda Dieng, Chef d’Usine de Vélingara

• AWA Seydi, néé le 20/08/2008 à Kédougou, fils d’Ibrahima Seydi,Responsable de la Région Cotonnière de Kédougou

• Ousmane Diarra, né le 1/10/2008 à Tambacounda, fils d'Amadou Diarra,Chef de quart Usine Joseph Dione de Tambacounda

• Kama Fatima Ndiaye, née le 2/10/2008 à Tambacounda, fille d'AbdoulayeNdiaye, saisonnier à l'Usine Joseph Dione de Tambacounda

• M. Seydina Oumar Soumaré, né le 27/09/08 à Tambacounda, fils de SambouSoumaré, chauffeur Secteur de Dianké Makhan.

• M. Aïssatou Keita, née le 15/10/08 à Tambacounda, fille de Cheikh TidianeKeita, saisonnier à l’Usine Joseph Dione de Tambacounda.

• M. Fodé Moussa Bâ, né le 28/10/08, fils d’Almamy Bâ, saisonnier à l’UsineJoseph Dione de Tambacounda .

• M.Mamoudou Diallo , chauffeur à Tamba et Diaba Fofana le 03/03/2008• Fily Seck chauffeur à BAMTARE et AMY DIALLO le 07/04/2008• Mamadou NGOM RPC à Dianké et Penda Diallo le 16/5/2008.

• M.Adama Dieng RPC secteur de Missirah et Dieynaba Faye le 18 juillet 2008.

CARNET ROSE

NAISSANCE

NECROLOGIE

Renaissance Cotonnière souhaite un heureux ménage

Renaissance Cotonnière souhaite longue vie et bonne santé

Aux familles éplorées, Renaissance Cotonnière présente ses sincères condoléances

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