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COUR DES COMPTES PREMIERE CHAMBRE 4EME SECTION M. Hervé BOULLANGER Conseiller référendaire Mme Sandrine GIMELLO Experte Mme Valérie FEVRIER Attachée principale M. Eric JOULIN Expert Rapporteur(s) M. Vincent FELLER Conseiller maître Contre-rapporteur NOTE D’EVALUATION DU CONTRÔLE INTERNE MINISTERES ECONOMIQUES ET FINANCIERS Communication des résultats définitifs 6 mars 2015

COUR DES COMPTES - economie.gouv.fr...novembre 2014. Elle est enrichie des travaux d’actualisation effectués par les directions, selon les cas en 2013 ou 2014. La démarche de cartographie

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COUR DES COMPTES

PREMIERE CHAMBRE

4EME SECTION

M. Hervé BOULLANGER

Conseiller référendaire

Mme Sandrine GIMELLO

Experte

Mme Valérie FEVRIER

Attachée principale

M. Eric JOULIN

Expert

Rapporteur(s)

M. Vincent FELLER

Conseiller maître

Contre-rapporteur

NOTE D’EVALUATION DU CONTRÔLE INTERNE

MINISTERES ECONOMIQUES ET FINANCIERS

Communication des résultats définitifs

6 mars 2015

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SOMMAIRE

PARTIE I : LA GOUVERNANCE ET LE PILOTAGE DU

CONTROLE INTERNE ............................................................................ 22

I. LA STRUCTURE DE GOUVERNANCE DU CONTROLE INTERNE ........................................... 22

II. LA STRUCTURE DE PILOTAGE ET D’ANIMATION DU CONTROLE INTERNE ....................... 27

PARTIE II : LES OUTILS DU CONTROLE INTERNE ET LA

DOCUMENTATION DES DISPOSITIFS .............................................. 33

I. LA CARTE DES PROCESSUS MINISTERIELS ........................................................................ 33

II. LA CARTE DES RISQUES MINISTERIELS ............................................................................ 39

III. LE PLAN D’ACTION MINISTERIEL ..................................................................................... 47

IV. LE REPORTING DES CONTROLES....................................................................................... 51

V. LE DEPLOIEMENT DE DISPOSITIFS DE CONTROLE INTERNE ADAPTES A

L’ENVIRONNEMENT ........................................................................................................... 59

PARTIE III : L’APPRECIATION PAR LE MINISTERE DU DEGRE

DE MATURITE DES DISPOSITIFS DE CONTROLE

INTERNE .................................................................................................... 73

I. L’ECHELLE DE MATURITE DE LA GESTION DES RISQUES COMPTABLES ET

FINANCIERS (EMR) .......................................................................................................... 73

II. LA FONCTION D’AUDIT INTERNE MINISTERIEL ................................................................ 80

PARTIE IV : LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE

INTERNE DANS LES SERVICES DECONCENTRES ET

DANS LES ETABLISSEMENTS PUBLICS DE L’ETAT .................... 86

I. LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE INTERNE DANS LES SERVICES

DECONCENTRES DE L’ETAT .............................................................................................. 86

II. LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE INTERNE DANS LES ETABLISSEMENTS

PUBLICS DE L’ETAT ........................................................................................................... 97

ANNEXES ............................................................................................................ 103

ANNEXE 1 : LES FORCES D’AUDIT DES MINISTERES ......................... 104

I. LE CGEFI ....................................................................................................................... 104

I. L’INSPECTION DES SERVICES DE LA DGDDI ................................................................. 106

II. LA MISSION RISQUES ET AUDIT (MRA) DE LA DGFIP .................................................. 109

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3

ANNEXE 2 : VOCABULAIRE NEC ................................................................ 115

III. DEFINITIONS GENERALES ............................................................................................... 115

IV. OUTILS ET DOCUMENTS .................................................................................................. 116

V. AUTRES ........................................................................................................................... 118

VI. SERVICES ......................................................................................................................... 119

ANNEXE 3 : PRINCIPAUX PROCESSUS ET LEURS ENJEUX SUR

LES COMPTES DE L’ETAT ................................................................. 123

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SYNTHESE

Faits marquants sur le périmètre pour l’exercice 2014

La programmation initiale de 2014 des Ministères Economiques et Financiers

(MEF) a porté sur 25 programmes (contre 32 en 2013) pour lesquels il existe un

document de répartition initiale des crédits et des emplois (DRICE), dont 12 supportent

des dépenses de personnel. L’enjeu en volume de ces programmes représente au total

363 Md€ d’autorisations d’engagements (365 Md€ en crédits de paiement), dont

64 Md€ de crédits de personnel.

En cours d’année, les modifications apportées au périmètre ministériel se

caractérisent par le remplacement du ministère du redressement productif par le

ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique et par le rattachement

fonctionnel de l’activité de développement international au ministère des affaires

étrangères (MAE).

Concernant l’organisation financière des programmes, la principale modification

est le regroupement des crédits de personnel de la DGFiP sur le BOP central du

programme 156.

En outre, la direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services

(DGCIS) devient à compter du 15 septembre 2014, la direction générale des entreprises

(DGE).

Les processus à enjeux sont repris en annexe 3.

1. Principaux progrès du contrôle et de l’audit internes relevés sur l’exercice

2014

La poursuite régulière durant toute l’année 2014 du déploiement du contrôle

interne dans les ministères économiques et financiers (MEF) permet de constater des

progrès sur les différents points d’attention soulevés par le certificateur : le pilotage et la

coordination, l’identification des processus et des risques, l’organisation du reporting et

l’auto-évaluation.

Le pilotage et la coordination du contrôle interne ont été dynamisés par le

démarrage des travaux du comité de maîtrise des risques créé en 2013, dont les

décisions sont formalisées dans des feuilles de route diffusées à l’ensemble des

directions. Le secrétariat général (mission audit et contrôle interne - MACI) a poursuivi

activement ses actions visant à accompagner les ministères dans leurs travaux de

déploiement des dispositifs de contrôle interne. La montée en puissance progressive de

la fonction de référent contrôle interne se poursuit aussi bien dans les directions

d’administration centrale que dans les services déconcentrés et dans les établissements

publics. En dehors de l’administration centrale et du réseau de la DGFIP, cette fonction

est exercée à temps partiel, en complément de leur principale mission de pilotage

budgétaire.

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L’identification des processus a progressé et une version actualisée de la carte

ministérielle des processus a été validée par le comité de maîtrise des risques du 27

novembre 2014. Elle est enrichie des travaux d’actualisation effectués par les directions,

selon les cas en 2013 ou 2014.

La démarche de cartographie des risques ministériels majeurs, initiée sous

l’impulsion du comité d’audit interne avec le concours de l’inspection générale des

finances, constitue une avancée tangible du contrôle interne ministériel. La carte a été

finalisée et présentée aux différents comités au cours du dernier trimestre de l’année.

Complétant la carte ministérielle des risques associés à des processus comptables, cette

démarche couvre un périmètre large et offre au certificateur une vue des risques sur des

processus de gestion à enjeux financiers significatifs.

En parallèle, le secrétariat général a fait évoluer la carte ministérielle des risques

comptables et le plan d’action ministériel (PAM) en s’inspirant des recommandations de

la NEC 2013.

A partir des risques majeurs ainsi recensés, le secrétariat général devra organiser

en 2015 la déclinaison de la démarche d’identification et d’évaluation des risques

propres à chacune des directions des MEF.

Au sein des services déconcentrés et des principaux établissements publics, la

démarche d’analyse des risques et d’adaptation de la carte à cette analyse s’est renforcée

en 2014.

L’organisation du reporting s’est améliorée par la mise en place d’outils

structurés autour d’indicateurs permettant de faire rapport aux instances de gouvernance

sur le déploiement du dispositif de maitrise des risques et son efficacité sur les

processus à enjeu. Son caractère opérationnel reste conditionné par la mise en œuvre de

plans de contrôle de supervision à posteriori qui doivent, par direction, couvrir à terme

l’ensemble des processus significatifs. Les modes de fonctionnement et les outils

utilisés par les services en environnement CHORUS se sont uniformisés dans la quasi-

totalité des directions. Le Centre de Prestations Financières (CPFi) du SG transmet

désormais aux services prescripteurs les restitutions relatives aux anomalies constatées.

Les résultats des contrôles de supervision à posteriori sont reportés soit dans l’outil

AGIR pour l’activité comptable de la DGFIP soit dans des outils spécifiques aux autres

directions.

L’évaluation par le ministère de son contrôle interne a connu des avancées

tant en ce qui concerne la fonction d’audit, que les indicateurs et les échelles de maturité

de la gestion des risques (EMR).

La quasi-totalité des forces d’audit interne des MEF répondent à l’essentiel des

critères de la norme internationale ISA 610 à laquelle se réfère le certificateur pour

utiliser leurs travaux.

Les EMR sont désormais utilisées par la quasi-totalité des directions et leur

nombre a augmenté sensiblement en 2014, y compris sur des processus majeurs, comme

la commande publique, les rémunérations et les interventions.

2. Principales faiblesses du contrôle et de l’audit interne relevées sur l’exercice

2014

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En dépit des avancées réalisées par le contrôle interne des MEF en 2014 qui

aboutissent à un relèvement significatif de la cotation, ce dispositif devra encore

progresser pour atteindre les standards attendus par le certificateur.

De manière générale, le contrôle interne actuel des MEF est trop focalisé sur la

sphère strictement comptable. L’objectif commun des MEF et de la Cour étant la levée

progressive des réserves, processus par processus, le contrôle interne doit couvrir, non

l’exhaustivité des processus, mais l’ensemble des processus comptables et de gestion à

enjeux financiers ayant un impact significatif sur les comptes. Sur ce point, la Cour

renvoie à ses observations 120 et 130 de l’acte de certification des comptes de l’Etat sur

l’exercice 2013 selon lesquelles : « la levée de la réserve formulée de manière constante

par la Cour depuis 2006 suppose que les administrations soient en mesure de s’engager

sur l’effectivité et l’efficacité des dispositifs de maîtrise des risques sur les processus de

gestion à enjeux financiers significatifs »… d’autant que l’exercice se limite souvent à

la seule partie comptable des processus et peine à s’étendre en amont à la partie «

métier » des processus, qui présentent des risques pouvant avoir une incidence

financière ».

Même si ce n’est pas le cas dans les deux principales directions (DGFiP et

DGDDI), la modestie relative des moyens alloués au pilotage du contrôle interne dans

les autres directions d’administration centrale et déconcentrée des MEF, ne crée pas,

dans ces directions, un environnement propice à la professionnalisation du réseau des

référents et à l’accompagnement du déploiement efficient du contrôle interne.

La documentation des processus1 à enjeux gérés par les MEF est encore

inaboutie alors qu’elle est indispensable pour comprendre les acteurs, les étapes clefs,

les zones de risques et les contrôles des processus qui impactent les comptes. Elle

permet également la conservation des connaissances sur les activités et la diffusion

homogène des bonnes pratiques. En commençant par les processus de gestion

susceptibles d’avoir un impact financier significatif, elle doit couvrir de manière unifiée

les actions des ordonnateurs et des comptables. Par ailleurs, constituée par les

contributions de l’ensemble des directions, la carte ministérielle des processus ressort

trop agrégée et ne permet pas aux instances de gouvernance d’avoir une description

pertinente et exhaustive des processus à enjeux du ministère.

La carte ministérielle des risques comptables ne permet pas encore de

produire une identification et une analyse des risques suffisamment abouties. Quatre

types de lacunes peuvent être relevés dans la carte ministérielle des risques comptables :

- les risques n’y sont pas recensés de façon hiérarchisée selon leur probabilité

d’occurrence et leur impact financier ;

- les risques pesant sur les activités considérées comme métier mais qui

impactent de manière très significative les comptes sont absents (exemples :

le recouvrement des recettes de la DGFIP, la gestion des participations au

sein de l’APE, les crédits d’impôt à la DGFIP et à la DGDDI, évaluation des

engagements de retraite réalisées au sein de la DB) ;

- les risques sont exclusivement ceux portés par l’ordonnateur ; ceux générés

par l’activité du comptable seront reportés dans la carte des risques

comptables de l’Etat qui est en cours d’élaboration ;

1 La documentation des processus comprend les guides de procédures et les référentiels de contrôle

interne

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- la carte ministérielle des risques comptables et les différentes cartes

directionnelles ne sont pas encore été articulées et harmonisées avec la carte

des risques majeurs élaborée par l’IGF.

Le plan d’action ministériel (PAM) est toujours issu de la synthèse des PAS/

PAD et non de l’identification et de l’évaluation des risques inhérents de la carte

ministérielle des risques. Compte tenu des lacunes de l’analyse des risques rappelées ci-

dessus, le PAM ne permet pas une articulation effective des actions avec les risques.

Cette faiblesse empêche de hiérarchiser les actions en fonction de l’évaluation des

risques, et ainsi d’allouer les ressources en priorité sur les risques majeurs. La structure

du PAM pourrait être simplifiée pour améliorer sa lisibilité en l'intégrant au sein d'un

document commun avec la carte des risques.

L’organisation du reporting : La mise en place tardive ou parcellaire des plans

de contrôle à posteriori au sein de certaines directions, des établissements publics et des

autorités administratives indépendantes n’a permis au secrétariat général de renseigner

que partiellement les indicateurs d’efficacité du contrôle interne sur les processus à

enjeux. Le reporting des contrôles n’étant exploitable pleinement qu’à compter de 2015,

les informations présentées au comité de maîtrise des risques en 2014 n’étaient que

parcellaires.

En l’absence de généralisation d’un logiciel de formalisation des contrôles, de

type AGIR, le suivi des plans de contrôle nécessite des ressaisies pour effectuer des

synthèses au niveau local comme au niveau national. Le déploiement de l’application

AGIR au sein d’autres directions reste encore à l’étude.

Les résultats issus des divers dispositifs ministériels d’auto-évaluation de la

qualité du contrôle interne2 ne sont pas encore synthétisés et analysés de manière

critique dans un rapport annuel. Un tel rapport est pourtant nécessaire pour permettre au

comité de maîtrise des risques, puis au certificateur, d’apprécier le degré de maturité de

la démarche ministérielle de contrôle interne.

L’audit interne ministériel souffre d’une coordination insuffisante des forces

d’audit infra-ministérielles qui se manifeste par le faible nombre d’audits comptables et

financiers de portée ministérielle. La mise en place de protocoles permettrait de

remédier à cette lacune.

2Contribuent à l’auto-évaluation : les EMR, les synthèses nationales des contrôles, les audits internes, les

diagnostics de processus et les indicateurs d’effectivité.

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N° DOMAINE

Nombre

total

d'items

Nombre d'items

côtés "Non

applicable"

Nombre d'items

côtés "Pas de

mise en œuvre"

Nombre d'items

côtés "Début de

mise en œuvre"

Nombre d'items

côtés "mise en

œuvre partielle"

Nombre d'items

côtés "Mise en

œuvre"

Nombre d'items

côtés "Point

fort"

Appréciation

de synthèseCotation 2013

1La structure de gouvernance

du contrôle interne5 0 0 0 3 2 0 1,70 1,20

2La structure de pilotage et d'animation du contrôle

interne5 0 0 1 1 3 0 1,70 1,67

3 La carte des processus ministériels 3 0 0 0 2 1 0 1,67 1,20

4 La carte des risques 5 0 0 2 2 1 0 1,40 1,20

5 Le plan d'action ministériel 5 0 0 3 0 2 0 1,40 1,33

6 Le reporting des contrôles 5 0 0 1 3 1 0 1,50 1,20

7Le déploiement de dispositifs de contrôle interne

adaptés à l'environnement4 0 0 1 2 1 0 1,50 1,00

8L'échelle de maturité et de gestion des risques

(et autres dispositifs d'évaluation)4 0 0 0 2 2 0 1,75 1,25

9 Le dispositif d'audit interne ministériel 7 0 0 2 2 3 0 1,57 1,50

10Le degré de maturité du dispositif de contrôle interne

en services déconcentés5 0 0 1 1 3 0 1,70 NR

11Le degré de maturité du dispositif de contrôle interne

dans les établissements publics5 0 0 1 4 0 0 1,40 NR

1,57 1,34

Valeurs de la colonne cotation

NR Non renseigné

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

EVALUATION GLOBALE

SYNTHÈSE

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La Cour reconduit cette année 10 recommandations déjà formulées l’an passé

car partiellement mises en œuvre. Les recommandations non reconduites sont au

nombre de 11 dont 5 recommandations mises en œuvre. Elle formule 4

recommandations nouvelles.

Suivi des recommandations – MEF

Total recommandations NEC 2013 a 21

Recommandations de 2013 non reconduites en 2014 b -6

Recommandations de 2013 levées en 2014

(car mises en œuvre) c -5

Recommandations de 2013 reconduites en 2014 d=a+b+c=e+f +10

car partiellement mises en œuvre e +10

car non mises en œuvre f 0

Recommandations nouvelles en 2014 g +4

Total recommandations NEC 2014 h=d+g=i+j+k +14

Priorité 1 i +9

Priorité 2 j +5

Priorité 3 k +0

6 Recommandations de la NEC 2013 ne sont pas reconduites en 2014 en raison

d’évolutions du contexte :

1. La recommandation n°17 de la NEC 2013 visant à mettre en œuvre les

recommandations de l’audit interne ministériel de la dépense en environnement

CHORUS n’est pas reconduite car elle renvoie à la recommandation plus

générale formulée au niveau de l’audit interne ministériel et relative au suivi

agrégé des recommandations et des actions suite à audits comptables et

financiers ministériels ou directionnels.

2. La recommandation n°21 de la NEC 2013 visant à renseigner dans le module

CHD de CHORUS le CSP en tant que service exécutant afin de pouvoir

identifier dans le cadre de l’exploitation des données du CHD si une anomalie

est imputable au service prescripteur ou au CSP n’est pas reconduite. La mise en

œuvre d’une instruction de juillet 2014 étendant le contenu des restitutions du

CBCM vis-à-vis des services et la restitution des anomalies à compter de 2015

par service prescripteur pour ce qui relève des services des DRAC, des DRJSCS

et de la DGFIP, doivent permettre d’enrichir l’analyse des anomalies.

3. Les recommandations n°9 et n°10 de la NEC 2013 ont été fusionnées dans la

recommandation n°5 de la NEC 2014.

4. Les recommandations n°16 et n°17 de la NEC 2013 ont été fusionnées dans la

recommandation n°12 de la NEC 2014.

5. La recommandation n°14 de la NEC 2013 visant à étendre le périmètre des

utilisations de l’EMR n’est pas reconduite car son utilisation doit se limiter aux

processus les plus significatifs.

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6. La recommandation n°18 de la NEC 2013 sur la corroboration systématique des

EMR par un audit interne n’est pas reconduite car cette corroboration ne doit

être utilisée que lorsque les enjeux le justifient.

5 recommandations de la NEC 2013 ne sont pas reconduites car elles ont été

mises en œuvre :

1. La recommandation n°3 de la NEC 2013 relative à l’élaboration de feuilles de

route directionnelles déclinant les orientations arrêtées par le comité de maîtrise

des risques a été mise en œuvre.

2. La recommandation n° 4 de la NEC 2013 visant à compléter le dispositif de

reporting par un tableau de bord structuré autour d’indicateurs d’effectivité a été

mise en œuvre.

3. La recommandation n°8 de la NEC 2013 visant à définir de nouvelles actions de

pilotage du contrôle interne ministériel susceptibles d’être mises en œuvre avant

la fin du PAM a été mise en œuvre.

4. La recommandation n°13 de la NEC 2013 visant à élaborer des plans d’actions

stratégiques (PAS) pour les directions qui en étaient dépourvues a globalement

été mise en œuvre. La DGDDI a défini un PAS cette année. La DGFIP a défini

le PACE comme étant son plan d’action stratégique. Pour autant, les plans

d’actions font encore l’objet d’une recommandation afin de réorganiser leur

élaboration pour la simplifier au niveau ministériel et ainsi au niveau

directionnel. L’enjeu est de définir à chaque niveau les actions prioritaires en

cohérence avec les orientations ministérielles en fonction des enjeux financiers

et des risques majeurs.

5. La recommandation n°15 de la NEC 2013 visant à désigner au moins un référent

contrôle interne dans chaque service déconcentré a été mise en œuvre tant pour

les DDFIP, les DIDDI que les DIRECCTE.

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Les principaux constats sont les suivants :

La structure de gouvernance

La gouvernance du contrôle interne est représentée par le comité de maîtrise des

risques, créé en novembre 2013 et présidé par le secrétaire général des MEF. Ce comité

a eu un fonctionnement régulier durant l’année 2014.

Pour la première fois en 2014, les orientations ministérielles en matière de

déploiement des dispositifs de contrôle interne ont été formalisées dans des feuilles de

route diffusées à l’ensemble des directions. Toutefois, ces feuilles de route ne couvrent

pas l’ensemble du périmètre des MEF. L’Agence des participations de l’Etat3, les

autorités administratives indépendantes et les établissements publics sous tutelle des

MEF n’ont pas été intégrés dans la démarche.

En outre, les indicateurs permettant de mesurer l’effectivité et l’efficacité de la

démarche de maîtrise des risques ont été insuffisamment opérationnels en 2014 pour

permettre au comité de fonder ses décisions sur le degré de maturité du dispositif de CI

dans son ensemble.

La structure de pilotage et d’animation

La MACI du SG a poursuivi ses actions d’accompagnement vis-à-vis des

directions permettant à chacune d’entre elles de disposer d’une carte des risques axée

sur les risques inhérents et d’un cadre méthodologique d’élaboration de plans de

contrôle de supervision. Les actions menées par la MACI ont permis également à 22

établissements publics sur les 35 placés sous la tutelle des MEF de mettre en place des

structures de gouvernance et des outils de pilotage du contrôle interne qui demeurent

néanmoins hétérogènes selon les établissements.

La quasi-totalité des directions disposent de structure de pilotage du contrôle

interne à l’exception de la DGTrésor et de la DB.

A la DGFiP, le comité national risques et audit, présidé par le directeur général,

devra à l’avenir examiner les outils de pilotage actualisés (carte des processus, carte des

risques, plan d’action) ainsi que les résultats des contrôles agrégés au niveau national.

La carte des processus

Une première carte des processus ministériels avait été présentée lors du CMR

du 12 décembre 2013. Au cours de l’année, la MACI a incité l’ensemble des directions

à actualiser ou à finaliser le recensement de leurs processus selon le modèle de carte

proposé par la DGFIP, en l’adaptant si besoin des particularités directionnelles. La carte

des processus ministérielle a ainsi pu être actualisée au cours de l’année et présentée

lors du CMR du 27 novembre 2014 pour validation.

3 L’Agence des participations de l’Etat (APE) n’est plus rattachée à la DGTrésor mais directement au

ministre des finances et des comptes publics et est érigée en service à compétence nationale.

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Si le MEF a été en capacité de produire une carte actualisée des processus «

comptables », il n’est toujours pas en mesure de présenter, tant au niveau ministériel

qu’au niveau de certaines directions, une documentation complète des processus de

gestion susceptibles d’avoir un impact financier significatif. Cette présentation partielle

ne permet pas aux instances de gouvernance et de pilotage d’avoir une vision pertinente

des activités à enjeu du Ministère.

Pour des questions de lisibilité, la carte formalisée au niveau ministériel ressort

trop agrégée. Elle gagnerait en pertinence en présentant un sous-niveau de processus de

façon à mieux rendre compte du périmètre des activités du Ministère.

La carte ministérielle des risques

La carte ministérielle des risques comptables des MEF validée par le CMR du 27

novembre 2014 a grandement évolué sous l’impulsion de la MACI. Le modèle et la

méthodologie ont évolué afin de prendre en compte nombre de suggestions et

recommandations de la NEC de 2013. Néanmoins, le modèle de carte des risques de la

mission doctrine comptable et contrôle interne comptable (MDCCIC) de la DGFiP n’a

pas évolué malgré les recommandations de la NEC 2013. Or, l’évolution du modèle

ministériel est fortement dépendante de l’évolution du modèle de la DGFIP.

Ainsi, malgré les évolutions, la méthodologie n’a pas permis de produire une

identification et une analyse des risques suffisamment abouties pour assurer la

hiérarchisation des principaux risques impactant les comptes.

Compte tenu du périmètre du contrôle interne comptable, les risques potentiels

au sein des activités considérées comme métier mais qui impactent de manière très

significative les comptes (exemple du recouvrement des recettes fiscales au sein de la

DGFIP, la gestion des participations par l’APE, de l’évaluation des engagements de

retraite réalisée par la DB) ne sont pas intégrés dans la carte ministérielle des risques

comptables. Cette lacune du processus d’identification et d’évaluation des risques

résulte du parti pris d’un contrôle interne comptable restreint à l’objectif de qualité

comptable4

. Or, l’objectif d’une carte ministérielle des risques devrait bien être de

remonter au niveau de la gouvernance les risques impactant le plus fortement les

comptes de manière hiérarchisée sur les processus portant les enjeux financiers les plus

significatifs.

Enfin, en parallèle de la carte ministérielle des risques comptables des MEF, la

carte des risques majeurs élaborée par l’IGF à la demande du CAIM a été finalisée et

présentée au cours du CMR du 27 novembre 2014. Si cette démarche est positive, elle

ne constitue que le point de départ et tout l’enjeu réside maintenant dans la façon dont

celle-ci sera articulée au sein des directions composant le ministère afin de la rendre

opérationnelle.

Le plan d’action ministériel

Le plan d’action ministériel (PAM) a été, comme prévu par les textes, examiné

et validé par les comités de maîtrise des risques du 18 juin et du 27 novembre 2014. Son

élaboration a été enrichie en 2014.

4 Ce constat ne présume pas du niveau de maîtrise des risques de ces activités.

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Si la note méthodologique relative au PAM précise que les actions programmées

doivent répondre en priorité aux risques résiduels évalués à « fort », et éventuellement

« moyen » si l’enjeu le justifie, dans la carte ministérielle des risques, l’analyse des

documents ministériels validés à la fin novembre 2014 met en exergue des écarts.

Malgré sa conformité aux instructions de la DGFIP, sa structure pourrait être

simplifiée pour améliorer sa lisibilité (par exemple, sur la base du modèle du PACE) en

l'intégrant au sein d'un document unique alliant la carte des risques. Cette fusion des

documents de travail permettrait de faciliter de fait l’articulation entre les risques et les

actions de manière concrète et pragmatique.

Le PAM devrait découler de l’identification et de l’évaluation des risques de la carte

ministérielle des risques plutôt que de la synthèse des PAS/ PAD.

Enfin, seules les actions prioritaires couvrant les risques majeurs pourraient être

remontées au CMR.

Le reporting des contrôles

En complément des outils spécifiques déjà existants tels que les tableaux

organisationnels et documentaires, les plans d’action et les tableaux de suivi des EMR,

la MACI a présenté lors du CMR de juin 2014 de nouveaux états de restitution

structurés autour d’indicateurs d’effectivité relatifs au pilotage et à l’évaluation de la

démarche de contrôle interne au sein des directions. Ces indicateurs doivent permettre

au CMR de disposer d’informations synthétiques et agrégées sur l’état d’avancement du

déploiement de la démarche de contrôle interne dans les directions, ainsi que sur

l’effectivité du dispositif de CI pour les processus à enjeu du Ministère. L’exploitation

du CHD et des opérations d’inventaire continuent de compléter ce dispositif.

Si le cadre formel du reporting structuré autour d’indicateurs permettant de

mesurer l’effectivité et l’efficacité de la démarche ministérielle de contrôle interne a été

approuvé par le CMR, l’efficience de ce dispositif ne pourra être appréciée pleinement

qu’à compter de 2015 au vu de la qualité des restitutions transmises à la MACI par

l’ensemble des directions. Les indicateurs d’efficacité et d’effectivité définis par la

MACI au cours de l’exercice ont pu être présentés lors du CMR du 27 novembre 2014.

Cependant, la mise en place tardive ou parcellaire des plans de contrôle à posteriori au

sein de certaines directions, n’ont permis de renseigner ces indicateurs que de manière

incomplète.

L’organisation du reporting au sein du Ministère gagnerait à ce que les plans de

contrôles de supervision soient définis au cours du dernier trimestre de l’exercice

précédent permettant leur mise en œuvre dès le début de l’exercice suivant. Cet

aménagement du calendrier rendrait possible la présentation d’une synthèse et d’une

analyse partielle des résultats observés sur les processus à enjeu lors du CMR de fin

d’année. L’analyse complète sur la base des résultats définitifs serait présentée au CMR

de juin de l’exercice suivant. Le nouveau dispositif de reporting prévu par la MACI

ressort conforme à ce calendrier mais son caractère efficient ne pourra pleinement être

apprécié que sur l’année 2015.

Le déploiement des dispositifs de contrôle interne adaptés à l’environnement

L’organisation des services en mode CHORUS est demeurée complexe et

éclatée notamment au niveau de l’administration centrale, en dépit des décisions des

ministres d’octobre 2013 préconisant le regroupement des CSP de centrale en un

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14

plateau unique. La stratégie organisationnelle définie en 2014 se limite à la réduction de

cinq CSP et à la généralisation du mode facturier à l’horizon 2017. Cette organisation

cible qui permet le maintien d’un nombre conséquent de CSP, de faible taille à

l’échelon local et au niveau des AAI, apparaît modeste pour permettre d’atteindre

l’objectif d’efficience de la fonction financière et de rationalisation des moyens

contribuant à l’amélioration de la qualité comptable.

Les modes de fonctionnement et les outils utilisés sont désormais communs dans

l’ensemble des services, à l’exception de la douane qui ne fonctionne pas en mode

facturier.

Les travaux de documentation des processus (guides des procédures, référentiels

de contrôle interne) se sont poursuivis dans l’ensemble des directions sans pour autant

couvrir à ce stade l’ensemble des processus pouvant impacter de manière significative

les comptes. Toutefois, les outils de CI sont éparpillés au sein des directions ce qui ne

paraît pas approprié à la mutualisation de ces outils au niveau ministériel.

Le défaut de pilotage de certaines directions s’accompagnant souvent d’une

modestie relative des moyens accordés au contrôle interne, ne crée pas un

environnement propice à l’accompagnement des services opérationnels dans leurs

travaux d’élaboration et/ou d’adaptation des outils de documentation des processus de

gestion. La poursuite de ces travaux est d’autant plus urgente que se profilent à

l’horizon d’autres chantiers liés à la réorganisation de la fonction ressources humaines.

Les matrices des contrôles permettant de structurer les contrôles intégrés aux

tâches ont été généralisées à l’ensemble des services. Toutefois, ces matrices demeurent

insuffisamment fondées sur une analyse des risques pour permettre à la Cour de se

prononcer sur l’exhaustivité et la pertinence des points de contrôles définis dans ces

matrices.

Faute d’outil commun, la traçabilité et la formalisation des contrôles opérés par

les différents acteurs (services prescripteurs/centres de services partagés) ont peu

progressé en 2014. A l’avenir, des travaux visant à faire évoluer les fonctionnalités du

module communication de CHORUS formulaires, à l’instar de ceux réalisés en 2014

pour les comptables, pourraient permettre aux services de disposer d’un outil

interministériel de formalisation des résultats des contrôles. Ces travaux devront au

préalable être actés par le comité d’orientation stratégique CHORUS qui réunit

l’ensemble des ministères.

Seul le CPFi du SG est parvenu à transmettre à ses services prescripteurs en

milieu d’année des restitutions relatives aux anomalies constatées, permettant à ces

services de mettre en place des dispositifs appropriés susceptibles d’améliorer à terme la

qualité de leurs opérations.

Les MEF se sont dotés d’un programme ambitieux visant à mettre en place sur

l’ensemble des processus à enjeux et/ou à risques des plans de contrôle de supervision à

postériori. Toutefois, l’impact de ce dispositif sur la qualité comptable est conditionné

par la volonté des directions à s’engager dans cette démarche et par la qualité des

restitutions transmises à la MACI, lui permettant d’établir un bilan agrégé des résultats

des contrôles.

Les groupes de travail constitués par la direction du budget pourraient permettre

à terme de mesurer les apports des différentes comptabilités sur la gestion. L’utilité du

contrôle interne est reconnue par l’ensemble des services et des signes d’amélioration de

la gestion ont été constatés depuis son déploiement. Afin d’éviter l’essoufflement des

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15

services dans le déploiement du CI et d’assurer la pérennité du dispositif, il est urgent

d’élargir la démarche à la maîtrise des risques métiers.

Enfin, la DGFiP a contribué à l’adaptation à CHORUS du contrôle interne des

ministères en diffusant en 2014 trois référentiels de contrôle interne5. Toutefois, la

DGFiP doit poursuivre ses travaux afin de permettre aux ministères de disposer, dans un

cadre harmonisé, d’outils de contrôle interne très largement simplifiés dans leur contenu

pour faciliter l’accessibilité des services.

Les dispositifs d’évaluation du contrôle interne

L’appréciation portée sur l’utilité des EMR est différenciée selon les directions

des MEF. Dispositif soutenu par le secrétariat général, il est davantage contesté par

d’autres directions qui font valoir qu’il existe d’autres modes, moins lourds ou plus

performants, d’auto-évaluation du contrôle interne comme les diagnostics/revue de

processus, les contrôles de supervision a posteriori des CQC repris dans AGIR et l’audit

interne. Après la mise en œuvre en 2014 d’une EMR sur le processus interventions par

la DG Trésor, l'EMR est néanmoins utilisée par toutes les directions (sauf la DGAFP

qui a de faibles enjeux).

Le CBCM effectue l’auto-évaluation des contrôles internes dans ses services

mais ne participe pas à la cotation des contrôles internes relevant des gestionnaires. Les

référents techniques directionnels (RTD) sont donc les seuls acteurs, non directement

impliqués dans le processus de gestion à évaluer, qui participent à l’EMR. C’est le cas à

la douane et à la DGFIP, même si pour cette dernière la mission nationale d’audit a

participé à l’EMR sur le processus commande publique.

Le nombre d’EMR a augmenté sensiblement en 2014, y compris sur des

processus majeurs, comme la commande publique, les rémunérations et les

interventions. Certaines directions n’ont déployé l’EMR que sur un processus majeur :

la commande publique pour la DGFIP et l’INSEE, les crédits d’intervention pour la

DGE et la DGT. D’autres l’ont employé sur une gamme plus importante de processus

comme la DGDDI qui a mis en œuvre 7 processus sur 9 en services centraux (dont Parc

immobilier, recettes étrangère à l'impôt et au domaine, commande publique, frais de

déplacement, interventions,...).

Dans les MEF, compte tenu des contraintes sur les ressources d’audit et de

l’autonomie de décision des audits directionnels sur le choix des EMR à corroborer, le

principe est que les résultats des EMR ne sont corroborés par un audit interne que pour

les processus ou démarches à fort enjeux. Ainsi, en 2014, ont été corroborés uniquement

l'EMR de la DGT et de la DGE sur les interventions par l’audit ministériel et l’EMR de

la DGFIP sur le processus commande publique par sa mission d’audit interne. Pour

corroborer les autres EMR, il est simplement demandé aux services évalués de produire

les documents probants issus des outils du contrôle interne justifiant les notes attribuées.

5 Il s’agit du référentiel organisationnel et des référentiels de contrôle interne comptable sur les processus

« engagements donnés » et « commande publique ».

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La fonction d’audit interne ministériel

Les structures de gouvernance et de pilotage de l’audit interne sont représentées

par le comité d’audit interne, créé en avril 2013 et présidé par le ministre des finances et

des comptes publics et par la mission d’audit interne des ministères (MAIM) qui

rassemble les représentants des corps d’inspection, de contrôle et d’audit des MEF,

conformément aux dispositions du décret du 28 juin 2011.

Le comité d’audit interne a eu un fonctionnement régulier en 2014 et a

notamment approuvé le programme des audits. Toutefois, la programmation des audits

au titre de 2014 demeure insuffisamment fondée sur une analyse des risques formalisée

et documentée, la carte des risques ministériels n’ayant été présentée au comité d’audit

interne qu’en novembre 2014. En outre, les MEF ne disposent toujours pas d’une

programmation unique des audits comptables et financiers, de préférence pluriannuelle.

L’audit interne ministériel a essentiellement mobilisé des ressources issues du

CGEFI et du pôle audit de la DGFiP. Comme les années passées, la tension sur les

ressources constitue un point sensible qui a occasionné cette année encore des retards

dans la mise en œuvre du programme d’audit ministériel. De surcroît, la programmation

n’intègre pas suffisamment d’audits comptables et financiers pour permettre d’assurer à

court ou à moyen terme l’évaluation des dispositifs de CI sur l’ensemble des processus

significatifs.

Les projets de protocole formalisant les relations de travail entre la MAIM et les

directions disposant d’une fonction d’audit interne devraient permettre à court terme

d’améliorer la programmation et la capacité d’audit associée, ainsi que le suivi, de

manière agrégée, des recommandations.

Pour la quasi-totalité des structures d’audit interne, la programmation par les

risques, le pilotage du suivi de la mise en œuvre des recommandations et des actions

suite à audit sont des domaines dans lesquels des progrès sont encore attendus pour

satisfaire pleinement les critères de la norme ISA 610 relative à l’utilisation par la

certificateur des travaux de l’audit interne.

Au niveau ministériel, la référence à la carte des risques ministériels pour la

programmation des audits et la signature des protocoles formalisant l’engagement des

directions dans le dispositif de suivi des audits, doivent permettre à court terme de

réduire les écarts par rapport à la norme internationale.

La maturité du contrôle interne dans les services déconcentrés

La maturité du dispositif de contrôle interne dans les ministères économiques et

financiers est très différenciée selon les directions. Très avancée à la DGFIP, elle

souffre de lacunes notables dans les DIRECCTE tandis que la DGDDI, avec des

moyens beaucoup plus réduits, s’approche des standards de la DGFIP.

Le réseau de référents « contrôle interne » dans les trois services déconcentrés

est entré en 2014 en phase de stabilisation. Il est opérationnel et en capacité

d’accompagner les services gestionnaires dans le déploiement des dispositifs de

contrôle interne à l’échelon local. En dehors de la DGFIP, ces cadres supérieurs

exercent cette fonction à temps partiel, leur principale mission étant le pilotage

budgétaire ou le recouvrement fiscal. Leurs adjoints spécifiquement dédiés au contrôle

interne sont de mieux en mieux formés mais exercent également, sauf à la DGFIP,

d’autres fonctions. Chargés du déploiement des outils de pilotage et de l'exploitation des

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résultats, ils sont de surcroît amenés, à la DGFIP et à la douane, à exercer, en qualité

d'agents chargés des contrôles, des contrôles de corroboration de second niveau. Les

anomalies, analyses et solutions mentionnées dans les reportings AGIR et hors AGIR

sont utilisées pour améliorer d’une part, au niveau local, les activités opérationnelles au

fil de l’eau et d’autre part, au niveau central, les cartes nationales des processus et des

risques et les plans de contrôle.

Il n'existe pas d'outil de reporting unifié pour l'ensemble des services

déconcentrés du ministère qui permettrait une remontée automatisée des synthèses des

contrôles sans ressaisie manuelle. La DGFIP déploie progressivement l'outil AGIR sur

l'ensemble de ses services déconcentrés et la DGDDI envisage de l’adopter. Dans

l’attente d’un déploiement généralisé d’AGIR sur l’ensemble du ministère, les outils de

reporting permettant de suivre la mise en œuvre des plans de contrôle dans les services

déconcentrés des ministères financiers restent disparates et nécessitent des ressaisies

pour effectuer des synthèses au niveau local comme au niveau national. Ces ressaisies

concernent principalement les DIDDI et les DIRECCTE.

Des cartes des risques et des plans d’action et de contrôle, avec dimension

locale, limitée mais réelle, sont en place à la DGFIP et à la DGDDI. Ils permettent de

relever les anomalies qui sont exploitées pour l’amélioration du service et la

programmation des prochains contrôles internes. Ni les PDCI (plan départemental de

contrôle interne) de la DGFIP, ni les PCIC (plans de contrôle interne comptable) de la

DGDDI, ni les programmations de contrôle plus sommaires des DIRECCTE n’agrègent

l’ensemble des contrôles internes de tout le circuit de la dépense alors que cette

faiblesse est relevée depuis la NEC 2012. Les contrôles internes du comptable et des

ordonnateurs restent pour l’essentiel étanches alors que la démarche partenariale sur la

maîtrise des risques devrait être beaucoup plus large : définition des modalités de

contrôle, ajustement et mise en cohérence des PDCI, envoi réciproque des résultats du

CIC ou contrôles conjoints.

L’EMR n’est utilisée en services déconcentrés qu’à titre expérimental car les

directions des MEF lui préfèrent d’autres modes d’auto-évaluation du contrôle interne

tels que les synthèses nationales des contrôles, les audits internes et les diagnostics de

processus.

La maturité du contrôle interne dans les EPN

Les travaux d’accompagnement du déploiement des dispositifs de contrôle

interne dans les établissements nationaux se sont poursuivis en 2014 mais n’ont

cependant pas conduit à élargir le périmètre des entités intégrées dans la démarche

ministérielle de maîtrise des risques. 22 entités y sont intégrés, parmi lesquels les

principaux opérateurs, sur les 25 sous tutelle des MEF.

17 établissements disposent désormais d'un comité de direction qui traite du

sujet maîtrise des risques. C’est le cas à l’INPI et à l’ENA. La conduite du déploiement

du contrôle interne dans les EPN est souvent assurée conjointement par l’agent

comptable et par le référent dédié au contrôle interne auprès de l’ordonnateur, souvent

le secrétaire général ou son adjoint.

La priorité donnée en 2014 à la mise en œuvre des dispositions prévues par le

décret GBCP a ralenti la poursuite des travaux de renforcement du contrôle interne. Au

début de 2014, ni les établissements publics ni les autorités administratives

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indépendantes ne disposaient de feuilles de route fixant les priorités de l’année en

matière de déploiement du contrôle interne.

Les orientations interministérielles ont été diffusées le 13 août 2014, à travers la

publication d’une circulaire relative au cadre budgétaire et comptable des organismes

publics et des opérateurs de l'Etat. La circulaire impose aux EP de communiquer une

carte des risques et un plan d'action actualisés et validés par l’organe délibérant (le

CMR pour les MEF), un questionnaire de qualité comptable et une échelle de maturité

de la gestion des risques renseignée sur un processus majeur. Une adaptation est prévue

pour les plus petits établissements intégrant à minima l'établissement d'une carte des

risques et un plan d'action.

A partir des informations ainsi recueillies, le tableau d'effectivité du déploiement

du contrôle interne dans les EPN réalisé par le secrétariat général indique le taux de

couverture dans les EP du MEF des différents outils du contrôle interne. Ces

informations sont analysées par le CBCM qui produit annuellement un rapport sur la

qualité comptable des EPN et la mise en œuvre du contrôle interne en leur sein.

Au vu de ce recensement, sur les 25 établissements publics du ministère, 22

disposent d'une carte des risques achevées ou partielle. 19 établissements ont défini un

plan d'action et 15 d'entre eux déclarent avoir élaboré une carte des processus. Les

restitutions relatives au CIC des organismes sont remontées auprès des correspondants

contrôle interne de l’administration centrale. Seuls dix établissements publics sous

tutelle des MEF ont déclaré utiliser l’échelle de maturité de la gestion des risques pour

évaluer leurs dispositifs de maîtrise des risques.

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Ces constats ont conduit la Cour à formuler et reconduire les recommandations

suivantes :

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité** Responsables

1 Présenter au comité de maîtrise des risques un

rapport annuel sur la qualité du contrôle interne

ministériel synthétisant et analysant de manière

critique :

- L’état du déploiement des outils ;

- Les résultats issus des contrôles

réalisés ;

- Les conclusions des différents travaux

d’auto-évaluation du contrôle interne.

B 1 SG

2 Intégrer dans la démarche ministérielle de maîtrise

des risques l’Agence des participations de l’Etat

(APE) et l’Agence du patrimoine immatériel de

l’Etat (APIE).

B 1 SG

APE

3 Mettre en place à la DGTrésor un comité de

pilotage du contrôle interne, présidé par le directeur

général ou son représentant, et composé du référent

technique directionnel et des référents CI nommés

au sein des services métiers de la direction générale.

A 1 DGTrésor

4 Etendre les missions du comité national « risques et

audit », présidé par le directeur général des finances

publiques, à l’examen des outils de pilotage du

contrôle interne et aux résultats des contrôles

agrégés au niveau national et désigner au sein de la

mission « risques et audit » le référent technique

directionnel.

B 2 DGFIP

5 Etablir une carte ministérielle hiérarchisée des

processus à enjeu à partir des cartes directionnelles,

préalablement complétées des processus de gestion

relevant de leur périmètre de compétence.

B 1 SG

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n° Objet de la recommandation Nature* Priorité** Responsables

6 Améliorer la carte ministérielle des risques

comptables en :

- identifiant clairement les risques

pouvant impacter significativement

les comptes (à partir d’une

évaluation et d’une hiérarchisation

des risques issus des cartes

directionnelles) ;

- y introduisant les risques pesant sur

les activités considérées comme

« métier » mais qui impactent de

manière significative les comptes;

- articulant cette carte ministérielle

des risques comptables et les

différentes cartes directionnelles,

avec la carte ministérielle des

risques majeurs élaborée par l’IGF.

B 1 SG

MDCCIC

Directions

7 Faire évoluer la méthodologie et les outils de

pilotage du contrôle interne proposés par la

MDCCIC, de manière à proportionner les

démarches aux enjeux financiers et à les harmoniser

au sein des différentes directions.

A 1 MDCCIC

8 Assurer une articulation effective entre la carte

ministérielle des risques et le PAM, afin d’identifier

pour chaque risque majeur une action et, pour

chaque action, un responsable, une échéance infra-

annuelle précise et un niveau de priorité décliné au

sein des directions du ministère.

B 1 SG

9 Fusionner les CSP ne disposant pas de la taille

critique, en déléguant la gestion des opérations de

l’administration centrale, des services à compétence

nationale de la DGFiP et des autorités

administratives indépendantes à un CSP unique,

placé au sein du secrétariat général des MEF et

déléguer aux CSP régionaux du « bloc 3 » de la

DGFiP, la gestion des actes de l’ensemble des

services déconcentrés des MEF.

B 1 SG

10 Généraliser la dématérialisation de la formalisation

des contrôles en s’appuyant sur le module

communication de CHORUS « formulaires » et en

utilisant au sein de chaque direction un logiciel de

type AGIR.

B 1 SG

DGFiP

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n° Objet de la recommandation Nature* Priorité** Responsables

11 Poursuivre en priorité les travaux de documentation

des processus les plus significatifs, à l’aide de

guides de procédures et de référentiels de contrôle

interne et les mettre à la disposition des services sur

un espace commun.

A 1 SG

Directions

12 Généraliser à l’ensemble des CSP le dispositif mis

en place par le CPFi du SG visant à transmettre aux

services prescripteurs, de manière régulière, les

anomalies constatées et à analyser leurs causes

B 2 SG

Directions

13 Soumettre chaque année à l’approbation du comité

d’audit interne des ministères un programme unique

des audits comptables et financiers à réaliser par

l’ensemble des ressources d’audit interne des MEF.

B 2 Audit

ministériel

14 Assurer au niveau ministériel le suivi agrégé des

recommandations et des actions faisant suite à un

audit comptable et financier ministériel et/ou

directionnel.

B 2 Audit

ministériel

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre (B), reconduite car non mise en œuvre

(C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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PARTIE I : LA GOUVERNANCE ET LE PILOTAGE DU

CONTROLE INTERNE

I. LA STRUCTURE DE GOUVERNANCE DU CONTROLE INTERNE

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

Le comité de maîtrise des risques (CMR), créée par arrêté du 15 novembre 2013,

a connu en 2014 un fonctionnement régulier puisqu’il s’est réuni à deux reprises (juin et

novembre). Ce comité, présidé par le secrétaire général des MEF, est composé des

directeurs d’administration centrale.

Pour la première fois en 2014, les décisions prises par le CMR en matière de

renforcement de la démarche ministérielle de maîtrise des risques ont été formalisées

dans des feuilles de route diffusées à l’ensemble des directions. Toutefois, ce dispositif

ne couvre pas l’ensemble du périmètre des MEF puisqu’aucune feuille de route n’a été

diffusée à l’Agence des participations de l’Etat6, à l’Agence du patrimoine immatériel

de l’Etat, aux autorités administratives indépendantes et aux établissements publics du

périmètre des MEF. En outre, le dispositif étant récent, son niveau de mise en œuvre ne

pourra être évalué pleinement qu’en 2015.

Le CMR n’a pas disposé de la synthèse du déploiement des outils et des résultats

du contrôle interne agrégée sur le périmètre des MEF. En conséquence, le CMR n’a pas

été en mesure d’apprécier dans son ensemble le degré d’effectivité et d’efficacité de la

démarche de maîtrise des risques, altérant ainsi la portée des orientations ministérielles

prises au titre de 2014.

Si le cadre définissant les indicateurs permettant de mesurer l’effectivité et

l’efficacité de la démarche ministérielle de contrôle interne a été approuvé par le CMR,

l’efficience du dispositif ne pourra être évaluée qu’à compter de 2015 au vu de la

qualité des restitutions transmises à la MACI du SG par l’ensemble des directions.

6 L’Agence des participations de l’Etat n’est plus rattachée à la DGTrésor mais directement au ministre

des finances et des comptes publics et est érigée en service à compétence nationale.

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B. L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA STRUCTURE DE

GOUVERNANCE

1. Le comité a connu un fonctionnement régulier en 2014 mais les

orientations ministérielles en matière de contrôle interne ne couvrent pas

l’ensemble du périmètre des MEF

Le comité de maîtrise des risques (CMR), créé par arrêté du 15 novembre 2013

est présidé par le secrétaire général des MEF7. Ce comité, composé des directeurs

d’administration centrale et du chef du service du contrôle budgétaire et comptable

ministériel, a eu en 2014 un fonctionnement régulier puisqu’il s’est réuni à deux

reprises au cours de l’année (juin et novembre)8.

Le CMR de juin 2014 a permis de valider l’actualisation des outils de pilotage

(carte des risques et plan d’action), d’étendre la mise en place des plans de contrôle de

supervision à postériori sur les processus les plus significatifs gérés par les MEF et

d’approuver le cadre des outils susceptibles de mesurer l’effectivité et l’efficacité de la

démarche ministérielle de maîtrise des risques.

Pour la première fois en 2014, les orientations ministérielles arrêtées par le CMR

ont été formalisées, dans des documents9 constituant des feuilles de route du chantier de

renforcement des dispositifs de maîtrise des risques. Ainsi, les décisions prises par le

CMR de juin ont été déclinées dans une note d’orientation ministérielle prescrivant le

dispositif de maîtrise des risques à mettre en œuvre par l’ensemble des directions

accompagnée de notes d’orientation directionnelles explicitant les travaux à finaliser au

niveau de chaque direction.

Les feuilles de route ne couvrent pas l’ensemble du périmètre des MEF puisque

l’Agence des participations de l’Etat, directement rattachée au ministre des finances et

des comptes publics, l’Agence du patrimoine immatériel de l’Etat, les autorités

administratives indépendantes et les établissements publics du périmètre des MEF ne

sont pas intégrés dans ce dispositif.

En outre, le dispositif étant récent, le suivi de la mise en œuvre de ces feuilles de

route, assuré par la MACI, ne pourra être évalué pleinement qu’en 2015.

2. Les indicateurs d’effectivité définis en 2014 n’ont pas permis de mesurer

le degré de maturité de la démarche de maîtrise des risques dans son

ensemble

En complément des outils spécifiques déjà existants tels que les tableaux

organisationnels et documentaires, les plans d’action et les tableaux de suivi des EMR,

la MACI a présenté pour la première fois lors du CMR de juin 2014 qui l’a approuvé,

des indicateurs d’effectivité relatifs au pilotage et à l’évaluation de la démarche de

contrôle interne au sein des directions des MEF. Ces indicateurs doivent permettre au

7 Les ministères économiques et financiers (MEF) sont : le ministère de l’économie, de l’industrie et du

numérique et le ministère des finances et des comptes publics. 8 La DGDDI est représentée par sa directrice générale, La DGFiP par le chef du SCE, la DGTrésor par le

SG, et la DGE par le chef de la mission du contrôle de gestion et des audits. 9 Les documents sont constitués d’une note d’orientation ministérielle et de notes d’orientation

directionnelles

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CMR de disposer d’informations synthétiques et agrégées sur l’état d’avancement du

déploiement de la démarche de contrôle interne dans les directions.

Or, ces indicateurs qui n’intègrent pas l’Agence des participations de l’Etat, les

établissements publics sous tutelle des MEF et les autorités administratives

indépendantes (AAI) ne mentionnent que l’existence et le degré de mise en œuvre des

plans de contrôle de supervision. A l’avenir, il faudra veiller à ce que ces indicateurs

couvrent l’ensemble du périmètre des MEF et renseignent également sur les résultats

des contrôles, de façon à pouvoir mesurer in fine l’effectivité et l’efficacité de la

démarche ministérielle de maîtrise des risques.

Enfin, la pertinence de ce nouveau dispositif ne pourra être évalué qu’en 2015 au

regard des restitutions transmises par les directions à la MACI.

3. Les orientations ministérielles ont été insuffisamment fondées sur les

constats de l’effectivité et l’efficacité de la démarche ministérielle de

contrôle interne

Les indicateurs d’effectivité mis en place doivent permettre de mesurer

l’efficience et le degré de maturité de la démarche de maîtrise des risques sur le

périmètre des MEF et d’éclairer le CMR sur les orientations à fixer à l’ensemble des

entités en matière de contrôle interne.

Or, si le cadre conceptuel définissant ces indicateurs a été arrêté en milieu

d’année 2014, leur mise en œuvre partielle n’a pas permis au CMR de disposer de la

synthèse du déploiement des outils et des résultats du contrôle interne sur l’ensemble du

périmètre des MEF.

En effet, la DGTrésor et la DGE n’ont pas, en dépit des décisions du CMR, mis

en place de plan de contrôle de supervision malgré les enjeux financiers et le niveau de

risque fort identifié sur les processus « prêts et avances », « participations » et

« interventions ». De surcroît, la mise en place effective des plans de contrôle de

supervision, limitée à quelques directions et à quelques processus comptables, a

restreint la possibilité d’exploiter leurs résultats agrégés au niveau ministériel. Le bilan

définitif des plans de contrôles de supervision ne sera présenté au CMR qu’au printemps

2015.

Dans ce contexte, les orientations prises par le CMR en 2014 ont été

insuffisamment fondées sur l’effectivité de la démarche de maîtrise des risques et sur

l’analyse des résultats des contrôles agrégés sur le périmètre des MEF,

En outre, le CMR n’a pas approuvé la charte ministérielle de la maîtrise des

risques qui lui a été présentée fin 2014. Cette charte doit permettre à terme de définir les

rôles et responsabilités des différents acteurs du dispositif, les outils à mettre en œuvre

et les éléments à remonter au CMR afin qu’il puisse s’assurer de l’effectivité et de

l’efficacité du dispositif ministériel et veiller à la correcte application de ses décisions.

Cependant, l’absence d’approbation de cette charte pourrait conduire à un défaut

d’implication des directions dans la démarche de maîtrise des risques et à la fragilisation

de la gouvernance ministérielle du dispositif.

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25

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

1 Présenter au comité de maîtrise des risques au moins une

fois par an une synthèse du déploiement des outils et des

résultats du contrôle interne mis en œuvre sur le périmètre

des MEF

B 1

2 Intégrer dans la démarche ministérielle de maîtrise des

risques l’Agence des participations de l’Etat (APE) et

l’Agence du patrimoine immatériel de l’Etat (APIE)

B 1

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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26

1,70

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1

Un comité ministériel de maîtrise des risques a été mis en place au sein du

ministère et sa composition garantit l’indépendance du contrôle interne vis-à-vis

des structures d’audit interne. Ce comité est directement rattaché au plus haut

niveau de l'organisation (secrétaire général)

2 2

Le comité de maîtrise des risques des ministères, créé par arrêté du 15

novembre 2013, est composé des directeurs d'administration centrale. Il est

présidé par le secrétaire général des MEF.

2Ce comité de maîtrise des risques s'est régulièrement réuni en 2014 et il a eu

un fonctionnement effectif1 2

Son fonctionnement en 2014 a été régulier puisque le comité de maîtrise des

risques s'est réuni à deux reprises durant l'année (juin et novembre).

3

Ce comité de maîtrise des risques a examiné et validé les outils ministériels de

pilotage actualisés au titre de l’exercice 2014 (carte des processus, carte des

risques, plan d’action ministériel, reporting)

1 1,5

Les outils de pilotage à l'exception de la carte des processus ministériels ont

été approuvés par le comité de maîtrise des risques en juin 2014. Toutefois, le

comité de maîtrise des risques n'a pas disposé au moment de l'actualisation

des outils ministériels de pilotage d'un document agrégé sur l'effectivité de la

démarche de contrôle interne dans les directions tant en termes d'outils mis en

place que de résultats des contrôles eux-mêmes. Ces informations auraient

pourtant permis au CMR de fonder ses décisions en matière de maîtrise des

risques.

4L’organisation retenue prévoit un recueil des décisions d’orientation prises par

le comité de maîtrise des risques en lien avec le reporting1 1,5

Le comité de maîtrise des risques donne toujours lieu à relevé de décisions. En

outre, l'année 2014 a vu pour la première fois la mise en place d'une note

d'orientation ministérielle reprenant les décisions et les orientations générales

prises par le CMR lors de sa réunion de juin 2014. Toutefois, les outils

permettant de mesurer l'effectivité du dispositif ministériel de contrôle interne

n'ont été mis en place qu'en milieu d'année 2014. Leur efficience sera évaluée en

2015 au vu de la qualité des restitutions transmises par l'ensemble des

directions.

5Les orientations ministérielles sont formalisées dans des feuilles de route

diffusées par la structure de pilotage à l'ensemble des directions1 1,5

L'année 2014 a vu pour la première fois la mise en place de feuilles de route

diffusées par la MACI à l'ensemble des directions. Ces documents reprennent

les principales décisions et orientations du CMR concernant plus

particulièrement chaque direction. Toutefois, les feuilles de route ne couvrent

pas l'ensemble du périmètre des MEF, l'Agence des participations de l'Etat,

l'Agence du patrimoine immatériel de l'Etat, les autorités administratives

indépandantes et les établissement publics du périmètre des MEF ne sont pas

intégrés dans le dispositif.

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

1 - LA STRUCTURE DE GOUVERNANCE DU CONTRÔLE INTERNE

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27

II. LA STRUCTURE DE PILOTAGE ET D’ANIMATION DU CONTROLE

INTERNE

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

La nomination du secrétaire général en qualité de responsable de la fonction

financière ministérielle (RFFIM) a contribué à affermir la légitimité de la mission

d’audit et de contrôle interne (MACI) en matière de pilotage, d’animation et de

coordination de la démarche ministérielle de maîtrise des risques.

Dans ce contexte, la MACI a poursuivi ses actions d’accompagnement vis-à-vis

des directions permettant à chacune d’entre elles de disposer d’une carte des risques

axée sur les risques inhérents et d’un cadre méthodologique d’élaboration de plans de

contrôle de supervision. De la même manière, vis-à-vis des établissements publics

nationaux, les actions menées ont permis à la quasi-totalité des 20 entités intégrées dans

le dispositif de contrôle interne de mettre en place des instances de gouvernance et des

outils de pilotage (carte des processus, carte des risques, plan d’action).

La MACI est chargée d’assurer le suivi des orientations arrêtées par le CMR au

niveau de chaque direction et d’informer régulièrement le comité du degré d’effectivité

et d’efficacité de la démarche ministérielle de contrôle interne. Or, les feuilles de route

déclinant les orientations prises par le CMR n’ont été diffusées aux directions qu’en

milieu 2014. Le suivi de leur mise en œuvre en année pleine ne pourra être évalué qu’en

2015.

Toutes les directions ne disposent pas encore de structure de pilotage du contrôle

interne. C’est notamment le cas à la DGTrésor et à la DB.

A la DGFiP, le positionnement du RTD au sein du service comptable de l’Etat

apparaît peu approprié au déploiement des dispositifs de contrôle interne au-delà de la

sphère comptable.

La modestie relative des moyens accordés par la majorité des directions au

contrôle interne persiste, ce qui ne crée pas un environnement propice à la

professionnalisation du réseau des référents et à l’accompagnement des services

opérationnels dans leurs travaux de documentation des processus.

B. L’ORGANISATION ET LE FONCTIONNEMENT DE LA STRUCTURE DE PILOTAGE

ET D’ANIMATION

1. La structure ministérielle de pilotage a affermi sa position vis-à-vis des

directions des MEF

La mission « audit et contrôle interne » (MACI), placée au sein de la sous-

direction en charge de la gestion financière et du contrôle interne du secrétariat général

des MEF, s’assure de la déclinaison opérationnelle, de la coordination et du suivi de la

démarche ministérielle de contrôle interne et de gestion des risques.

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28

La désignation du secrétaire général en qualité de référent promoteur du contrôle

interne et le fonctionnement régulier du comité de maîtrise des risques ont contribué en

2014 à renforcer la position de la MACI vis-à-vis des directions et services des MEF et

à affermir sa légitimité en matière de pilotage, d’animation et de coordination de la

démarche ministérielle de contrôle interne.

Dans ce contexte, la MACI a rédigé pour la première fois en 2014, à partir des

orientations et décisions du CMR, une note d'orientation ministérielle et des notes

d'orientation directionnelles, signées par le secrétaire général et diffusées à l’ensemble

des directions. Le suivi de leur mise en œuvre au niveau de chaque direction sera assuré

par la MACI qui tiendra régulièrement informé le CMR du degré d’effectivité et

d’efficacité de la démarche ministérielle de contrôle interne.

En outre, la MACI a réuni à deux reprises en 2014 (avril et décembre),

l’ensemble des RTD dans le cadre de l’actualisation des outils de pilotage et du

déploiement de la démarche de contrôle interne. Ces réunions ont évolué dans leur

contenu. En effet, elles sont devenues à la fois des structures de préparation de certaines

décisions du CMR (adoption de la nouvelle version de carte des risques, élaboration du

projet de charte ministérielle de la maîtrise des risques) et des instances qui permettent

de communiquer aux directions les orientations et décisions arrêtées par le CMR.

2. Les actions d’accompagnement de la MACI se sont diversifiées en 2014

La MACI, dont le responsable est le référent technique ministériel de contrôle

interne, s’emploie à accompagner, en partenariat avec le département comptable

ministériel (DCM), le réseau des référents techniques directionnels (RTD) dans le

déploiement des dispositifs de maîtrise des risques en veillant à l’harmonisation des

pratiques directionnelles et à la mutualisation des outils et des méthodes utilisés.

La MACI a poursuivi en 2014 ses actions d’accompagnement vis-à-vis des

directions en leur proposant une aide méthodologique dans le cadre de l’élaboration de

la nouvelle maquette de carte des risques et de la mise en place de plans de contrôle de

supervision à postériori sur les processus les plus significatifs.

En outre, d’autres travaux engagés en 2014 ont permis de finaliser le cadre

conceptuel définissant les instruments de mesure de l’efficience et du degré de maturité

de la démarche de maîtrise des risques par le CMR.

De la même manière, vis-à-vis des établissements publics nationaux, les travaux

d’accompagnement du déploiement des dispositifs de contrôle interne se sont poursuivis

en 2014 mais n’ont cependant pas conduit à élargir le périmètre des entités intégrées

dans la démarche ministérielle de maîtrise des risques (voir partie sur les établissements

publics infra).

3. Le suivi des orientations ministérielles s’est structuré mais a été

insuffisamment opérationnel en 2014

Un tableau permettant de suivre la mise en œuvre des orientations arrêtées par

le CMR a été élaboré puis présenté pour la première fois lors du CMR de juin 2014. La

MACI est chargée d’assurer de manière régulière l’actualisation de ce tableau et

l’information du CMR sur son degré d’avancement.

Or, l’Agence des participations de l’Etat, l’Agence du patrimoine immatériel de

l’Etat, les établissements publics du périmètre des MEF et les autorités administratives

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29

indépendantes n’ont pas disposé de feuille de route en 2014 et les orientations

ministérielles arrêtées par le CMR n’ont été diffusées à l’ensemble des directions qu’en

milieu d’année 2014. Ainsi, le suivi de la mise en œuvre des feuilles de route, déclinant

les orientations ministérielles, ne pourra être élaboré en année pleine qu’en 2015

notamment pour ce qui concerne les résultats des plans de contrôle de supervision.

4. Le pilotage infra-ministériel n’a pas encore été finalisé dans l’ensemble

des directions

Le pilotage10 et l’animation directionnels du contrôle interne au sein des MEF se

caractérisent toujours par une hétérogénéité consubstantielle à la diversité des métiers,

des modes d’organisation et des enjeux financiers et comptables très variables d’une

direction à l’autre.

Toutes les directions ne disposent pas de structure de pilotage, ce qui ne paraît

pas propice au déploiement de la démarche de contrôle interne et à la qualité des outils

directionnels de pilotage et de reporting. C’est notamment toujours à la DGTrésor et à la

DB.

En administration centrale, le réseau des référents techniques directionnel (RTD)

sur lequel repose l’animation de la démarche de déploiement des dispositifs de maîtrise

des risques est resté assez stable en 2014 et opérationnel dans l’ensemble des directions.

A la DGFiP, le pilotage de la démarche de maîtrise des risques est assuré par le

comité national risques et audit, présidé par le directeur général. Toutefois, cette

instance n’examine ni les outils de pilotage actualisés (carte des processus, carte des

risques, plan d’action) ni les résultats des contrôles agrégés au niveau national.

En outre, le RTD de la DGFiP est toujours positionné au sein du service

comptable de l’Etat (MDCCIC11) ce qui peut affecter à terme le déploiement de manière

transversale des dispositifs de maîtrise des risques sur l’ensemble des métiers de la

direction générale. Ainsi, la désignation du RTD au sein de la nouvelle mission

« risques et audit » apparaît plus approprié pour favoriser le déploiement de la démarche

au-delà de la sphère comptable à condition d’assurer la coordination avec la MDCCIC

et de veiller à l’indépendance du contrôle interne et de l’audit interne.

De la même manière, la DGTrésor ne dispose toujours pas d’instance de

pilotage susceptible de fixer les orientations en matière de contrôle interne et de valider

les outils directionnels de pilotage (carte des processus, carte des risques et plan

d’action), en dépit d’enjeux financiers significatifs. Afin de constituer le relais

indispensable entre le RTD et les bureaux métiers, des référents contrôle interne ont été

désignés en 2014 au sein de chaque service de la direction générale. Toutefois, la mise

en place tardive de ce réseau de référents en fin d’année 2014 n’a pas favorisé la

progression du déploiement opérationnel des dispositifs de maîtrise des risques.

La direction du budget indique que compte tenu de sa taille et de son rôle

modeste dans les processus financiers, la mise en place d’une structure de pilotage du

CI ne se justifie pas. Hors et à titre d’illustration, certaines de ses activités et notamment

celles qui relèvent de l’exercice de la tutelle financière des organismes publics, de

10

: La structure de pilotage est une instance qui prend des décisions en matière de déploiement du CI alors

que le RTD est un acteur en charge de l’animation et de l’accompagnement du déploiement du CI 11

MDCCIC : mission doctrine comptable et contrôle interne comptable

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30

l’évaluation des engagements de retraite et du préfinancement des aides agricoles12

nécessiteraient, compte tenu des enjeux financiers et des risques associés, la

structuration de la démarche de maîtrise des risques avec la mise en place d’une

instance de pilotage en charge de fixer la stratégie de la direction en matière de CI,

d’examiner et de valider les outils de pilotage (carte des processus, carte des risques,

plan d’action) ciblés sur les processus portant des enjeux financiers.

5. La capacité insuffisante du réseau des référents dans le déploiement de la

démarche de contrôle interne

Dans la majorité des directions, à l’exception de la DGFiP, de la DGDDI et du

SG, les moyens alloués à la démarche de maîtrise des risques sont restés stables en

2014. Les RTD consacrent en moyenne moins d’un tiers de leur activité au déploiement

du contrôle interne comptable et n’assurent cette fonction que de manière accessoire en

plus d’autres fonctions budgétaires et financières. Ainsi, la difficulté, déjà signalée les

années passées, dans la modestie relative des moyens accordés au contrôle interne

persiste. Des moyens supplémentaires pourraient être alloués au contrôle interne en

procédant à des redéploiements d’emplois, ce qui permettrait aux directions à enjeux de

mettre en place un poste dédié au déploiement de la démarche de maîtrise des risques et

aux autres directions de disposer d’un RTD consacrant environ la moitié de son temps

de travail à l’animation et à l’accompagnement des services dans cette démarche.

Cette situation ne crée pas un environnement propice à la professionnalisation du

réseau des référents et à l’accompagnement des services opérationnels dans leurs

travaux d’élaboration et d’adaptation des outils de contrôle interne. A titre d’exemple, la

DGTrésor n’est parvenue à élaborer qu’un guide de procédures sur les garanties de

l’Etat et le plan d’action de la direction ne prévoit pas de poursuivre les travaux de

documentation des autres processus significatifs sous forme de guides de procédures et

de référentiels de contrôle interne.

En revanche, compte tenu de leurs spécificités, certaines directions sont

parvenues à mettre en place leurs propres outils de contrôle interne. Il s’agit notamment

du manuel de fiabilisation de la commande publique au SG et des guides de procédures

et des référentiels de contrôle interne comptable sur certains produits régaliens à la

DGDDI.

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

12

Pour le financement des aides agricoles, la direction du budget émet les ordres de crédit et de débit au

profit de l’UE

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31

3 Mettre en place à la DGTrésor un comité de pilotage du contrôle

interne, présidé par le directeur général ou son représentant, et

composé du référent technique directionnel et des référents CI

nommés au sein des services métiers de la direction générale

A 1

4 Etendre les missions du comité national risques et audit, présidé

par le directeur général des finances publiques, à l’examen des

outils de pilotage du contrôle interne et aux résultats des contrôles

agrégés au niveau national et désigner au sein de la mission

« risques et audit » le référent technique directionnel.

B 2

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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32

1,70

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1Une structure (bureau, département) de pilotage du contrôle interne met en

œuvre les orientations décidées par la structure de gouvernance2 2

En 2014, la MACI du SG a tenu deux réunions avec les référents techniques

directionnels. Ces réunions ont été l'occasion d'accompagner les RTD dans

leurs travaux d'actualisation de la nouvelle maquette de carte des risques et de

communiquer aux directions les orientations et décisions arrêtées par le comité

de maîtrise des risques.

2La structure de pilotage a mis en œuvre un tableau de suivi des orientations

décidées par la structure de gouvernance couvrant la totalité du périmètre1 1

Un tableau portant sur l'effectivité de la mise en œuvre du contrôle interne dans

l'ensemble des directions des MEF a été élaboré par la MACI et présenté pour

la première fois au comité de maîtrise des risques du 18 juin 2014. Toutefois, ce

tableau ne renseigne ni sur le déploiement des outils de contrôle interne ni sur

le bilan des résultats des contrôles eux-mêmes. En outre, l'Agence des

participations de l'Etat, l'Agence du patrimoine immatériel de l'Etat, les

établissements publics du périmètre des MEF et les AAI ne figurent pas dans

ce tableau. Par ailleurs, concernant le suivi des orientations ministérielles, le

dispositif visant à diffuser aux directions des feuilles de route étant récent, le

suivi de leur mise en oeuvre ne pourra être évalué pleinement qu'en 2015.

3

Il existe un réseau de référents « contrôle interne » en administration centrale

sur lequel s’appuie la structure de pilotage. Le réseau des référents "contrôle

interne" s'est régulièrement réuni dans le but d'accompagner les services

opérationnels

2 2

Le réseau des RTD est opérationnel dans l'ensemble des directions. Les RTD

ont été réunis à deux reprises en 2014. Les actions d'accompagnement ont

principalement visé en 2014 la présentation de la méthodologie de la nouvelle

carte des risques et la poursuite des travaux d'élaboration de plans de contrôle

de supervision sur les processus les plus significatifs.

4

La structure de pilotage avec l'appui des référents contrôle interne est en

capacité d’adapter les outils de contrôle interne aux spécificités du ministère

(OFN, GP, RCI)

1 1,5

La MACI a poursuivi activement ses actions d'accompagnement des RTD.

Toutefois, les moyens consacrés au déploiement du contrôle interne sont restés

stables en 2014. Dans la majorité des directions, à l'exception de la DGFiP et

de la DGDDI, les RTD n'assurent cette fonction que de manière accessoire

souvent par défaut d'implication de la hiérarchie dans le dispositif de maîtrise

des risques ce qui ne crée pas un environnement propice à l'accompagnement

des services opérationnels.

5

En l’absence d’outils interministériels, la structure de pilotage avec l'appui des

référents contrôle interne a été en capacité de développer et de diffuser des

outils de contrôle interne propres aux spécificités du ministère

2 2

Compte tenu de leurs spécificités, certaines directions sont néanmoins

parvenues à mettre en place leurs propres outils de contrôle interne (guide de

procédures des garanties à la DGTrésor, manuel de fiabilisation de la

commande publique au SG, guide de procédures et référentiel de contrôle

interne sur certains produits régaliens à la DGDDI).

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

2 - LA STRUCTURE DE PILOTAGE ET D'ANIMATION DU CONTRÔLE INTERNE

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33

PARTIE II : LES OUTILS DU CONTROLE INTERNE ET LA

DOCUMENTATION DES DISPOSITIFS

I. LA CARTE DES PROCESSUS MINISTERIELS

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

Une première carte des processus ministériels avait été présentée au CMR du 12

décembre 2013. Elle avait été établie sur la base de la carte des processus formalisée par

les directions ayant été associées à cette démarche. Afin de lui conserver un caractère

concis et lisible, elle avait été formalisée au niveau le plus élevé. Elle se présente pour

chaque processus accompagnée de trois informations supplémentaires relatives aux

acteurs, aux systèmes d’information ministériels et aux liens avec la carte des risques.

A l’occasion des travaux d’actualisation des outils de pilotage directionnels, la

MACI a incité l’ensemble des directions à actualiser ou à finaliser le recensement de

leurs processus selon le modèle de carte proposé par la DGFIP, en l’adaptant si besoin

aux particularités directionnelles.

En réponses, les différentes directions ont complété et enrichi leurs cartes. A la

DGGDI, la carte a identifié 3 nouveaux processus. L’ajout de ces trois processus a

permis d’enrichir la carte des risques directionnels. Elle comporte désormais 48

processus ayant une incidence sur la qualité des comptes de l’Etat.

La carte de la DGCCRF décrit désormais à un niveau suffisamment fin les

processus, procédures et taches rattachées aux sous-cycles comptables. Les acteurs

(gestionnaire, ordonnateur, comptable) y ont également été identifiés. Les processus

recensés sont par ailleurs cohérents avec ceux décrits dans la carte des risques.

La carte du secrétariat général, a pu être complétée au cours de l’exercice de

certaines informations relatives aux acteurs et aux applications informatiques supports.

A la DB, le recensement de l’ensemble des activités « métier » ayant un impact à

enjeu sur les comptes de l’Etat a été complété en 2014. La carte des processus

formalisée permet d’associer les activités gestionnaires identifiées aux processus

comptables. Les activités métiers sans impact sur les processus comptable n’y sont

toujours pas décrites alors que certaines d’entre elles peuvent présenter un enjeu

significatif pour l’arrêté des comptes (recensement des engagements pour lesquels le

service fait n’est pas intervenu, données budgétaire pouvant servir de base à des

estimations comptables, conception et suivi de l’exécution du budget,…).

L’AIFE, qui n’avait pas été associé à cette démarche en 2013, a bien produit une

carte des processus au cours de l’année, ainsi que l’ONP.

Le périmètre de la carte des processus de la DGT a été élargi afin de couvrir

l’ensemble des processus de gestion comptable, y compris ceux relevant du périmètre

de l’AFT et de l’APE, ces deux agences n’ayant pas contribué à la formalisation de la

carte des processus au cours de l’année précédente. Les processus transverses de la

DGT ont également été documentés en 4 procédures distinctes (organisation

fonctionnelle, documentation, pilotage, ressources humaines).

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34

Sur la base du résultat de ces travaux menés au sein des directions, la carte des

processus ministérielle initialement formalisée fin 2013 a pu être actualisée au cours de

l’année et présentée lors du CMR du 27 novembre 2014 pour validation. Elle n’a subi

que des évolutions mineures par rapport à la carte initiale, et est marquée par les

avancées observées dans la formalisation des travaux effectués au niveau directionnel.

B. LE PROCESSUS D’ACTUALISATION ET DE FORMALISATION DE LA CARTE DES

PROCESSUS MINISTERIELS

La carte des processus revêt une importance particulière car elle constitue la

base du déploiement de la démarche de contrôle interne.

La MACI a poursuivi ses actions d’accompagnement vis-à-vis des directions en

leur proposant une aide méthodologique, si besoin, à l’élaboration des cartes de

processus directionnels. L’ensemble des directions ont été sollicitées afin de formaliser

ou actualiser leur carte des processus directionnels selon le modèle définie par la

DGFIP, Les processus qui y sont renseignés doivent correspondre à ceux retracés dans

la carte des enjeux et des risques. Ces travaux doivent permettre à chaque direction

d’identifier et de décrire précisément ses processus de gestion en explicitant

notamment, pour chacun d’eux, l’enchainement des taches et contrôles, les acteurs et

les applications informatiques supports.

1. Les lacunes méthodologiques de la carte ministérielle des processus

La carte des processus ministérielle s’articule avec les outils de documentation

que sont la carte des enjeux et des risques, le tableau organisationnel et documentaire

(TOD), et les organigrammes fonctionnels (OF).

Une fois cette documentation réalisée, une carte des processus ministériels a pu

être présentée au CMR du 27 novembre 2014 dans sa version actualisée. Les opérations

inscrites dans les cartes, qu’elles soient ministérielle ou directionnelles, ne constituent

cependant pas des processus au sens opérationnel du terme. Fidèles au modèle de carte

des processus proposés par la DGFIP, elles correspondent davantage au découpage

comptable des postes du bilan ou du compte de résultat dans le CGE. Cette présentation

à un niveau trop agrégé ne permet pas d’obtenir une vision suffisamment détaillée des

processus opérationnels du MEF, notamment depuis le fait générateur jusqu’à

l’enregistrement des écritures.

A titre d’exemple, le processus « provisions pour risques et charges » au lieu

d’être recensé comme tel devrait être rattaché aux différents processus métiers à partir

desquels ces provisions sont générées (exemple : les provisions pour charges

d’intervention sont rattachables au processus « interventions »).

Par ailleurs, les processus sont définis en délimitant un périmètre beaucoup trop

large. Ils mériteraient d’être davantage recentrés sur les activités du ministère, au besoin

en présentant un sous-niveau de détail, comme le montre les exemples repris dans

l’encadré ci-dessous :

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35

Exemples de processus de la carte ministérielle trop généraux et méritant

d’être affinés

- le processus des « participations » pourrait ainsi être décrit à une maille

plus fine en distinguant la « gestion des participations contrôlées », la « gestion des

participations non contrôlées », la « participation au sein du FMI » ;

- le processus « interventions » englobe une réalité très complexe où

chaque dispositif d’intervention suit des modalités spécifiques. Il pourrait être découpé

en nommant les grands types d’interventions : subventions pour charges de service

public, contributions aux organisations internationales, subventions d'équilibre,

dotations aux collectivités, rentes viagères, autres… ;

- le processus « provisions pour risques et charges regroupe un ensemble

de dispositifs au niveau ministériel (litiges fiscaux, CET, allocation d’aide au retour

d’emploi…) qui mériteraient d’être déclinés pour les plus significatifs ;

- le processus « produits régaliens» englobe également une multiplicité de

recettes dont les principales relèvent du périmètre d’activité de la DGFIP et de la

DGDDI. Au-delà de la distinction opérée entre « impositions de toutes nature recouvrée

par voie de rôle ou titre » et « imposition de toute nature recouvrées sans rôle ou titre »

la carte pourrait présenter à un niveau plus fin et complémentaire les principaux impôts

comme l’IS, la TVA, l’IR, la TIPP et autres taxes à enjeu financier ;

- des processus significatifs comme la « gestion des entités ad hoc », la «

gestion des investissements d’avenir », la « gestion des PPP », et les « engagements de

retraite » ne sont pas décrits spécifiquement dans la carte des processus.

2. Le manque d’exhaustivité de la carte ministérielle des processus

Certains processus restent insuffisamment documentés, comme celui des «

participations ». L’Agence des participations de l’Etat (APE) est un acteur majeur de ce

processus en gérant environ 80 participations de l’Etat. Or, certains des processus

spécifiquement gérés par l’APE ne sont inclus ni dans la carte du MEF, ni dans celle de

la DG Trésor. La documentation du processus des participations présentée dans la carte

de la DGT se limite en effet à ceux gérés par cette direction pour son propre compte.

Certains travaux de l’APE délégués à la DGT et ceux gérées par l’APE elle-même dans

le cadre de son activité ne sont pas recensés.

Afin de compléter la documentation des processus déjà mise en place par les

autres intervenants (DGT, CBCM) sur le processus des participations, l’APE doit

documenter ses propres processus métiers dont les plus significatifs seraient repris dans

la carte ministérielle. Ces travaux permettraient d’identifier les sous-processus

spécifiques aux participations gérées par l’APE, tels que les entrées et les sorties de

participations, la mise à jour du périmètre des participations, le suivi des engagements

donnés.

Les travaux menés par l’IGF pour formaliser la carte des risques des ministères

économiques et financiers ont permis d’identifier des processus de gestion clés pouvant

avoir une incidence financière et qui ne sont repris ni dans les carte des directions qui en

sont propriétaires, ni dans la carte ministérielle. A titre d’exemple, la carte des processus

de la DGCCRF pourrait ainsi être complétée des processus « investigation et

intervention dans le cadre de la lutte contre la fraude » et « recouvrement et

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encaissement des amendes suite à sanctions administratives ». De la même façon, les

processus « recouvrement et encaissement de l’impôt et des autres recettes » pour la

DGFIP et le processus « valorisation des intérêts patrimoniaux de l’Etat » pour l’APE,

constituent des processus de gestion à enjeu devant être décrits tant au niveau de la carte

des processus de ces directions que dans la carte ministérielle

Enfin, certains processus couvrant des activités supports et transverses comme la

gestion du système d’information financière de l’Etat, les activités de pilotage et de

coordination des directions au sein du Ministère et de pilotage des réseaux

déconcentrés, ne sont pas pris en compte dans la carte des processus, tant au niveau

ministériel qu’au niveau directionnel à quelques exceptions près. De la même manière,

la carte des processus formalisée par l’AIFE, qui n’avait pas été associée à cette

démarche en 2013, reste partielle puisqu’elle se limité à présenter les processus

comptables. Cette approche ne permet pas de décrire l’ensemble des processus de

gestion relevant de la responsabilité de cette direction. Les activités touchant aux

études, développements, exploitation et supports, planification et organisation des

systèmes d’informations ne sont pas décrites alors qu’elles présentent un réel enjeu, en

particulier pour la production des états financiers de l’Etat, tant au niveau directionnel

que ministériel.

3. La problématique des processus de gestion

Si les MEF ont été en capacité de produire une carte actualisée des processus «

comptables » en 2014, ils ne sont pas toujours pas en mesure de présenter, tant au

niveau ministériel qu’au niveau de certaines directions, une documentation complète

des principaux processus de gestion. Cette présentation partielle ne permet pas aux

instances de gouvernance et de pilotage d’avoir une vision pertinente des activités à

enjeu du Ministère.

Or, la démarche de contrôle interne ne peut se limiter uniquement à la sphère

comptable mais doit également pouvoir couvrir les activités de maitrise des risques

relevant des processus de gestion et qui contribuent, en amont, à la qualité des

enregistrements comptables. A ce titre, la carte des processus a vocation à démontrer

que l’ensemble des processus de gestion pouvant impacter les comptes ont bien été

identifiés afin de s’assurer qu’un dispositif de maitrise des risques a bien été déployé

pour couvrir les risques en question.

Cette démarche est conforme aux principes énoncés dans la norme ISA 315 à

laquelle la Cour se réfère dans sa mission de certification, et qui prévoit bien que

l’ensemble des dispositifs de maitrise des risques, y compris les risques liés à l’activité,

doivent être couverts par la démarche de l’auditeur externe. En particulier, la Norme

prévoit que l’auditeur doit prendre connaissance des activités de l’entité ainsi que des

objectifs et stratégies de l’entité et risques liés à l’activité pouvant engendrer des

anomalies significatives dans les comptes.

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C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

5 Etablir une carte ministérielle hiérarchisée des processus à enjeu à

partir des cartes directionnelles préalablement complétées des

processus de gestion relevant de leur périmètre de compétence

B 1

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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38

1,67

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1Les principaux processus métiers ont été recensés dans une carte des

processus2 2

En 2013, une première carte des processus ministériels avait été établie sur la

base des cartes formalisées au niveau directionnel. Elle avait été validée lors du

CMR du 12 décembre 2013, mais certaines directions n'avaient pas été

associées à cette démarche, alors que d'autres n'avaient que partiellement

formalisé leurs travaux. Au cours de l’exercice, toutes les directions à enjeu

ont été associées à ces travaux, les processus de l'APE et de l'AFT étant

repris dans la carte de la DGT. Ces travaux ont permis à la MACI de présenter

une carte des processus actualisée à la marge lors du CMR de fin d’année.

Seuls les processus ayant un impact sur les comptes de l’Etat y sont

formalisés. L’approche par processus comptable retenu au sein du ministère ne

permet pas de conclure sur le caractère exhaustif des processus « métiers »,

qu’ils aient ou pas un impact sur les états financiers

2La carte des processus permet d’identifier pour les processus les plus

significatifs les acteurs et les applications supports associés1 1,5

La carte ministérielle renseigne pour l'ensemble des processus ayant un impact

sur les Etats financiers les acteurs (directions) ainsi que les applications

supports portant les informations nécessaires à la traduction comptable des

évènements de gestion associés. Elle est la synthèse des cartes formalisées

au niveau directionnel et qui renseignent à une maille plus fine pour les

processus identifiés les acteurs et les applications support associés. Le

caractère exhaustif ne peut être apprécié l’exercice ayant été limité au périmètre

des processus comptables.

3

La carte des processus est régulièrement (au moins une fois par an) actualisée

pour tenir compte des évolutions ministérielles (périmètre, réglementation,

activité, …) en amont de sa validation annuelle par la structure de gouvernance

du contrôle interne

1 1,5

Une première carte des processus avait été présentée lors du CMR de

décembre 2013. Une carte des processus actualisée a été présentée et validée

lors du CMR du 27 novembre 2014.

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

3 - LA CARTE DES PROCESSUS MINISTÉRIELS

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II. LA CARTE DES RISQUES MINISTERIELS

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

La carte ministérielle des risques comptables des MEF a été examinée et validée

par le CMR du 27 novembre 2014. Sous l’impulsion de la MACI, le modèle et la

méthodologie ont évolué afin de prendre en compte les recommandations de la NEC de

2013. La principale évolution a consisté à insérer les notions de risques inhérents et

résiduels. La méthodologie a également été précisée en insérant les critères

d’appréciation de la probabilité de survenance du risque et de l’impact financier. Ces

précisions, qui représentent des avancées positives, permettront à terme d’obtenir des

évaluations homogènes des risques entre les différentes directions des MEF. Les règles

d’évaluation du risque résiduel ont été formalisées.

Néanmoins, le modèle de carte des risques de la mission doctrine comptable et

contrôle interne comptable (MDCCIC) de la DGFiP, qui a un impact déterminant sur le

modèle ministériel, n’a pas évolué malgré nos recommandations de la synthèse des

NEC de 2013.

Ainsi, malgré les évolutions proposées par la MACI, la méthodologie ne permet

pas encore de produire une identification et une analyse des risques suffisamment

abouties. Les risques ne sont pas identifiés clairement et évalués unitairement en

fonction de leur probabilité de survenance et de leur impact financier. Seuls les macro-

processus sont évalués globalement. Le niveau de granularité de l’analyse des risques

devrait être proportionné aux enjeux financiers portés par les processus.

Le périmètre des travaux de cartographie des risques ont légèrement évolué en

2014 afin d’intégrer l’APE, par l’intermédiaire de la DGT, qui a également élargi son

périmètre de processus. Néanmoins, au sein même de l’APE, les travaux

d’identification des risques n’ont pas été déployés et formalisés.

Compte tenu du périmètre du contrôle interne comptable, les risques potentiels

au sein des activités considérées comme métier mais qui impactent de manière très

significative les comptes (exemple du recouvrement des recettes fiscales au sein de la

DGFIP, la gestion des participations au sein de l’APE, l’évaluation des engagements de

retraite réalisée par la DB, les crédits d’impôts au sein de la DGFIP et de la DGDDI) ne

sont pas intégrés dans la carte ministérielle des risques comptables. Cette lacune du

processus d’identification et d’évaluation des risques résulte du parti pris d’un contrôle

interne comptable restreint à l’objectif de qualité comptable13

. Or, l’objectif d’une carte

ministérielle des risques devrait bien être de remonter au niveau de la gouvernance les

risques impactant le plus fortement les comptes de manière hiérarchisée sur les

processus portant les enjeux financiers les plus significatifs.

La Cour souligne la portée et l’intérêt de la démarche impulsée par le comité

ministériel d’audit interne en demandant une carte des risques ministériels majeurs à

l’IGF. Les trente risques majeurs ont été présentés aux instances de gouvernance à la fin

de l’année 2014. L’enjeu du SG consiste maintenant à orchestrer la déclinaison de cette

démarche de manière cohérente au sein des directions afin de la rendre opérationnelle.

13

Ce constat ne présume pas du niveau de maîtrise des risques de ces activités.

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40

B. LE PROCESSUS D’ACTUALISATION ET DE FORMALISATION DE LA CARTE DES

RISQUES

1. Les lacunes persistantes de la méthodologie et du modèle de carte des

risques

La carte ministérielle des risques comptables permet d’identifier les niveaux de

sensibilité des processus aux risques mais ne dresse pas la liste des risques majeurs

potentiels afin de les évaluer et d’en assurer un suivi précis.

Les informations remontées dans la carte ministérielle des risques comptables

sont trop génériques et peu étayées et ne permettent pas de savoir quelles sont les

directions concernées par le risque, ni le risque spécifique par direction. Les critères

d’évaluation peuvent même être différents d’une direction à une autre.

Même si l’approche est mieux appréhendée cette année, les notions de risques ne

sont pas suffisamment maîtrisées. La note méthodologique de cartographie ministérielle

des risques élaborée par la MACI « identifie trois types de risques : les risques

inhérents, les risques de contrôle et les risques résiduels. » Or, il n’existe qu’un seul

type de risque qui est évalué à des moments différents : avant (inhérent) et après

(résiduel) prise en compte du dispositif de maîtrise des risques.

Le risque de contrôle n’existe pas. Il s’agit d’une notion développée en audit afin

de déterminer le risque d’audit. L’usage de cette terminologie au lieu des concepts de

maîtrise des risques utilisés parmi les bonnes pratiques de place porte à confusion.

Pour que les risques soient évalués correctement, il faut pour cela qu’ils soient

formulés précisément. Le nouveau modèle de carte des risques intègre bien un champ

pour les risques inhérents mais les informations auxquelles ils se réfèrent sont des

facteurs de risques génériques sans lien avec les objectifs des processus (exemple :

« multiplicité des acteurs », « complexité de la règlementation », « montant élevé »).

Pour rappel, un risque est tout événement pouvant entraver l’atteinte des

objectifs. Pour identifier correctement les événements porteurs de risque, il faut

préalablement s’interroger sur les objectifs de chacun des processus. L’objectif de

qualité comptable est trop générique en soi et se traduit différemment selon les

processus.

A titre d’illustration, les objectifs du processus participations permettant

d’atteindre la qualité comptable en bout de chaine peuvent être analysés de la façon

suivante : assurer l’exhaustivité des participations et en obtenir une évaluation fiable.

Ainsi, les risques14 pourraient être :

- Une absence de fiabilité des évaluations des participations en raison de

l’hétérogénéité des référentiels comptables appliqués par les opérateurs et

l’absence de retraitements comptables selon le référentiel comptable de l’Etat ;

- Une absence de fiabilité des évaluations des participations en raison des

calendriers de clôture trop tardifs d’une part significative d’opérateurs ;

14

Ces exemples sont donnés à titre purement indicatif et ne sont pas issus d’une analyse

approfondie qui pourrait être réalisée avec les sachants.

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41

- La perte des données des participations non contrôlées en raison de

l’obsolescence de l’application « compte 26 ».

Dans ce dernier exemple, une partie des informations figurent pourtant dans la

carte des risques mais ces informations ont été insérées dans le champ de la

« justification de l’évaluation des risques de contrôle ».

Par ailleurs, la note méthodologique a bien pris en compte les remarques de la

NEC de 2013 en définissant les critères d’évaluation de la fréquence de survenance du

risque et de l’impact financier. Afin de renforcer le caractère concret des évaluations, la

probabilité de survenance pourrait être encore précisée en indiquant l’horizon temporel.

Par exemple, une probabilité de survenance faible est appréciée quand l’événement est

susceptible de se produire exceptionnellement. Préciser que le caractère exceptionnel

peut être évalué quand l’événement se produit une fois tous les trois ans peut faciliter

l’exercice de cotation et accroître l’homogénéité des évaluations. Une bonne pratique

consiste d’ailleurs à aligner cet horizon temporel sur la périodicité des plans stratégiques

de l’entité (ou encore des cycles budgétaires).

Pour autant, ces éléments permettant de justifier l’évaluation du risque

(probabilité et impact) n’ont pas été retranscrits dans la carte ministérielle des risques.

Ainsi, afin que la carte des risques soit plus pertinente, les risques des processus

les plus significatifs, et ce de manière proportionnée aux enjeux financiers, doivent être

identifiés ligne par ligne afin de permettre une évaluation unitaire de chaque risque qui

devra détailler la probabilité de survenance et l’impact financier pour justifier

l’évaluation du risque inhérent.

L’intérêt de cette évaluation de chaque risque est à l’instar de la carte des

risques IGF de hiérarchiser les risques pour cibler et arbitrer les actions à réaliser

en priorité.

2. Une conception du dispositif dans son ensemble à faire évoluer pour

faciliter le suivi des risques majeurs au niveau ministériel

Le modèle de carte des risques actuel présente comme défaut de ne pas avoir été

conçu dans une optique de consolidation. Dès lors, l’élaboration de la carte ministérielle

des risques nécessite une analyse intellectuelle non formalisée très consommatrice de

temps. Simplifier les modèles de carte ministérielle des risques et de cartes

directionnelles de risques permettrait une productivité plus grande.

La carte ministérielle des risques comptables et financiers devrait pouvoir à

terme ne présenter que les risques majeurs impactant les comptes de l’Etat des

directions composant les MEF sur les processus à enjeux financiers.

Selon le rapport de mission intermédiaire du sous-cycle 1.1, les propositions

suivantes ont été rédigées à destination de la MDCCIC : « la cartographie des risques

pourrait être réalisée sur la base d’un modèle simplifié, comme proposé ci-dessous

(pour plus de lisibilité, la vue est décomposée en deux parties) :

- une partie dédiée à l’identification et l’évaluation des risques inhérents :

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42

Ministère Direction Service ProcessusSous-

processusRisque identifié

Propriétaire

du risqueProbabilité Gravité

Criticité

brute

Entité de l'EtatEvaluation du risque

inhérentIdentification du risque inhérent

- une partie dédiée à l’identification et à l’évaluation du dispositif de maîtrise du

risque existant, l’évaluation du risque résiduel et les actions à mettre en œuvre

le cas échéant :

Niveau de maîtrise

du risque résiduel

Activités de maîtrise en place Responsable

Niveau de maîtrise

du risque de par le

dispositif existant?Criticité nette

Description du plan

d'action

Responsable

du plan

d'action

Échéance Priorité StatutAvancement

(en %)

Plans d'actionDispositif de maîtrise du risque

Le dispositif de maîtrise des risques ministériels pourrait être conçu, à titre

d’exemple, de la façon suivante :

- chaque direction anime et déploie la démarche de maîtrise des risques en

identifiant, évaluant (selon les critères d’appréciation définis par la

MACI) et hiérarchisant les risques attachés aux principaux processus

puis décrivent les activités de maîtrise et les actions à mettre en œuvre

si nécessaire ;

- une fois par an (ou deux fois), chaque direction remonte à la MACI le

tableau ci-dessus contenant les dix (ou quinze, ou vingt) risques les plus

élevés ;

- sur cette base, la MACI consolide ces données et analyse l’ensemble des

risques remontés des directions en identifiant par exemple l’existence

de risques communs à plusieurs directions, en réévaluant si besoin ces

risques pour une meilleure hiérarchisation et en identifiant les actions

qui mériteraient d’être menées de manière conjointe dans une optique

de partage des meilleurs pratiques et d’optimisation des ressources

humaines. Cette analyse pourra permettre de fournir une vision agrégée

et hiérarchisée des risques majeurs des directions du ministère.

Le modèle pourra même être semi-automatisé grâce à une utilisation avancée des

fonctions d’Excel afin de pouvoir faciliter les travaux de consolidation et dégager du

temps pour l’analyse et les échanges avec les directions.

3. La méthode d’actualisation doit évoluer vers une analyse prospective,

directe et ciblée sur les enjeux financiers

La méthodologie d’actualisation des cartes directionnelles des risques n’a pas

évolué en 2014 et repose sur une multiplicité de sources d’informations et notamment

l’exploitation documentaire des contrôles réalisés (restitutions du comptable et du

contrôle hiérarchisé de la dépense, les constats des missions d’audit interne, les réserves

de la certification des comptes de la Cour).

Cette méthode permet finalement d’identifier les risques avérés et ce a posteriori

mais ne permet pas d’identifier les risques potentiels a priori.

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43

Pour ce faire, la méthode de collecte des risques directement auprès des

responsables des activités ou de processus doit être privilégiée afin d’impliquer les

responsables opérationnels dans la maîtrise de leurs risques majeurs. L’exploitation des

résultats des contrôles doit permettre seulement dans un second temps de corroborer le

niveau de maîtrise ou le risque de contrôle évalué. La question : « quels sont vos risques

qui vous empêche d’atteindre vos objectifs ? » doit être posée aux acteurs opérationnels.

Si l’arrêt du projet ONP a été correctement appréhendé et pris en compte dans

l’évaluation du risque inhérent du processus rémunérations, les risques spécifiques au

projet de refonte de l’application PAY15 n’apparaissent pas, ni ceux relatifs aux projets

de réforme des pensions (CIR) et de déploiement de Chorus Portail Pro en lien avec la

règlementation sur la dématérialisation. Le risque résiduel du pilotage des systèmes

d’information a notamment été évalué à un niveau faible alors même qu’il était évalué à

un niveau moyen en 2013. Compte tenu des dérives des projets de refonte des systèmes

d’information liés au ressources humaines ou encore des problèmes rencontrés lors du

changement d’architecture technique de Chorus, cette baisse du niveau de risque

résiduel n’est pas justifiée.

4. Une démarche unique et commune à déployer sur l’ensemble des

directions et des processus de manière décloisonnée (métier, budgétaire,

comptable)

Il est à noter l’existence de différentes démarches de cartographie des risques

parallèles et divergentes entre elles portant sur des périmètres différents (IGF,

MDCCIC, DGFIP, MACI et bientôt sur les risques budgétaires). La démarche et les

outils devraient être uniques et s’appliquer de manière homogène qu’ils s’agissent du

périmètre métier, budgétaire ou comptable. D’autant qu’un processus peut être

concernée par les trois approches.

Au sein même de la DGFIP, deux démarches de maîtrise existent (MRA et

MDCCIC) et divergent également. Par ailleurs, les risques majeurs issus de l’analyse de

la MRA ne sont pas remontés à la MACI. De ce fait, un certain nombre de risques

associés à des processus du périmètre de la DGFIP ayant un impact important sur les

comptes, comme les processus de pilotage des emplois du réseau, les processus de

gestion des fichiers contenant les données d'assiette des différentes impositions, le

pilotage du recouvrement des produits fiscaux, les processus de droits d'enregistrements

et taxe de publicité foncière, ... n’apparaissent pas dans la carte ministérielle des risques

alors que l'analyse des risques au cœur du métier de la DGFIP devrait y être inclue

compte tenu des enjeux financiers significatifs qu’elle porte.

Il en est de même pour d’autres directions telles que la DB16, l’APE…, dont

certaines activités métiers impactent significativement les comptes, mais ne sont pas

intégrées dans le périmètre du contrôle interne comptable et donc dans la carte

ministérielle des risques comptables.

Disjointe de la carte ministérielle des risques, en raison de sa nature

interministérielle, la carte des risques comptables de l’Etat n’a quant à elle pas été

finalisée par la DGFIP. Cette analyse des risques scindée entre les risques ordonnateurs

15

Calculateur de la paie de tous les ministères sauf du MINDEF.

16 Portant par exemple l’évaluation des engagements de retraite de l’Etat représentant 1.500 Md€.

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44

d’une part et les risques comptables d’autre part, peut amener à s’interroger sur la vision

transverse de l’analyse des risques qui en résultera, outre la redondance des exercices.

Les travaux de cartographie des risques initiés par l’IGF ont impulsé une

nouvelle démarche, qui répond aux bonnes pratiques de place17, sous réserve que le

risque puisse être spécifié de manière plus précise par sa cause et sa conséquence.

A titre d’exemple, le risque majeur « le pilotage, la coordination et la maîtrise

des finances publiques » couvre un périmètre de 28 processus clés comme le suivi et le

pilotage de l’exécution budgétaire, le maintien en conditions opérationnelles de Chorus,

la gestion du patrimoine immobilier, la gestion du patrimoine immatériel, la gestion des

achats, l’octroi et la gestion des garanties... De la même manière, le risque majeur « les

données budgétaires et comptables », dont le propriétaire du risque est le SG et le

CBCM, couvre 3 processus clés dont la production des comptes de l’Etat.

L’attribution formelle des risques à des propriétaires des risques est une très

bonne pratique qui permet d’impliquer les dirigeants au plus haut niveau et ainsi de

généraliser la culture des risques au sein du ministère.

Ainsi, la démarche doit pouvoir se décliner et se diffuser au sein de chaque

direction du ministère au regard des risques majeurs identifiés. Bien évidemment, la

déclinaison de ces risques majeurs devra permettre de spécifier les risques de manière

plus précise et plus détaillée au niveau des directions.

L’enjeu réside maintenant dans la méthode choisie pour décliner la démarche au

sein de chaque direction afin d’harmoniser et d’articuler au mieux les travaux dans un

objectif commun et à une maille d’analyse adaptée selon les enjeux et le niveau de

risque évalué.

A partir des risques majeurs recensés et hiérarchisés par l’IGF, les

directions, sous l’égide du SG, doivent décliner cette démarche de maîtrise des

risques sur l’ensemble des processus clés.

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

6 Améliorer la carte ministérielle des risques comptables

en :

- identifiant clairement les risques pouvant impacter

significativement les comptes et les évaluer afin

de les hiérarchiser ;

- introduisant les risques pesant sur les activités

considérés comme métier mais qui impactent de

manière très significative les comptes;

- articulant la carte ministérielle des risques

comptables et les différentes cartes

directionnelles avec la carte ministérielle des

risques majeurs élaborée par l’IGF.

B 1

17

Sur la base de la synthèse des risques majeurs du MEF obtenu par la Cour le 19/01/2015.

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7 Faire évoluer la méthodologie et les outils de pilotage du

contrôle interne proposés par la MDCCIC de manière à

proportionner les démarches par rapport aux enjeux financiers

et harmoniser les démarches au sein des différentes directions

A 1

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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1,40

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1

Une carte des risques a été formalisée au niveau

ministériel et permet de couvrir tous les services et entités

rattachés (ministère, services déconcentrés, opérateurs)

1 1,5

La carte ministérielle des risques a été formalisée sur la base des cartes directionnelles des risques. Le périmètre couvre globalement

l'ensemble des directions du ministère mais le périmètre est confiné au domaine strictement comptable et ne couvre pas les serivces métiers

qui pourraient impacter fortement les comptes.

A titre d'exemple, seulement la carte des risques comptables de la DGFIP "ordonnateur" est remontée à la MACI. Les risques métiers portés

par les services de la DGFIP, analysés par la MRA (selon une démarche différente), ne sont pas intégrés dans la carte ministérielle des

risques comptables car considérés comme métier. Or, ces activités ont pour un certains nombres d'entre elles un impact significatif sur les

comptes, comme les processus de gestion des fichiers contenant les données d'assiette aux différentes impositions, le pilotage du

recouvrement des produits fiscaux, les processus de droits d'enregistrements et taxe de publicité foncière, ...

L'APE a été officiellement intégrée dans la démarche de contrôle interne par la MACI. Néanmoins, l'analyse des risques a été englobée par la

DGT et la lecture de la carte des risques de la DGT ne permet pas d'individuer les risques spécifiques portés par l'APE.

La DB, de la même manière, portant les évaluations des engagements de retraite notamment, ne remontent aucun risques sur la partie

considérée du métier, alors que les risques impactant les comptes sont bien situés au niveau du métier.

2

La carte ministérielle des risques est consolidée,

examinée et validée par la structure de gouvernance de la

maîtrise des risques

2 2 La carte ministérielle des risques a été examinée et validée lors des comités de maîtrise des risques du 18 juin 2014 et au 27 novembre 2014.

3La carte des risques est actualisée annuellement (à fin N-

1 pour l'exercice N)1 1,5

La carte ministérielle des risques a été actualisée en deux temps :

- sur la base des observations de la Cour (NEC, rapport de certification des comptes de l'Etat) ou de l'audit interne lors de l'actualisation pour

le CMR du 18 juin ;

- sur la base des cartographies directionnelles des risques actualisées en date du 30 juin pour présentation au CMR du 27 novembre.

Toutefois, la Cour préconise de faire évoluer le calendrier d'actualisation afin que les cartes directionnelles et donc ministérielles des risques

soient actualisées pour la fin d'année au plus proche de la date de CMR et afin que les plans d'actions soient mis en oeuvre sur le même

calendrier que l'exercice comptable.

La méthode d'actualisation centrée sur les restitutions du comptable et les rapports de la Cour doit évoluer et ne servir uniquement à corroborer

l'identification, l'évaluation et la hiérarchisation qui aura pu être effectuée en amont.

Les projets structurants ont bien été pris en compte dans l'évaluation des processus, comme sur le processus "Rémunérations" et

"Pensions", conformément à nos constats de la NEC 2013. Néanmoins, les nouveaux risques liés à la refonte à isofonctionnalités de

l'application PAY (calculateur de la paie de tous les ministères sauf du MINDEF) ou sur la réforme des pensions (CIR) ne sont pas

mentionnés. De la même manière, les risques pouvant être portés par le déploiement de Chorus Portail Pro en lien avec la règlementation sur

la dématérialisation (ordonnance xx) ne sont pas mentionnés également alors qu'on pourrait s'attendre à voir figurer des risques liés à ces

projets.

4

La structure de cette carte permet d’identifier les risques

inhérents par processus et les dispositifs de maîtrise

existants ou les actions à mettre en œuvre ainsi que les

niveaux de risques résiduels

1 1

La MACI a fait évoluer de manière partagée avec les RTD le format de carte ministérielle/ directionnelle des risques au sein des MEF en tenant

compte de certains constats de la NEC 2013. Ainsi, le modèle de carte des risques distingue les risques inhérents, les risques de contrôle et

les risques résiduels. Néanmoins, même si le format permet d'identifier les risques inhérents, les risques de contrôle et le risque résiduel, le

risque inhérent indiqué à ce stade reprend les facteurs de risques standards proposés dans le modèle de la MDCCIC. Cette carte des risques,

malgré les améliorations apportées, reste trop orientée sur les risques de contrôles et ne permet pas de connaître les risques inhérents

majeurs et leur niveau de risques résiduels sur les processus portant les enjeux financiers les plus significatifs au niveau ministériel.

5

La structure de cette carte couvre l'ensemble des

processus à enjeux figurant dans la carte des processus

du ministère

1 1

La carte ministérielle des risques ne couvre pas l'ensemble des processus décrits dans la cartographie ministérielle des processus.

Par ailleurs, du fait de l'absence de remontée de la MRA, un certain nombre de processus du périmètre de la DGFIP ayant un impact

important sur les comptes, comme les processus de pilotage des emplois du réseau, les processus de gestion des fichiers contenant les

données d'assiette aux différentes impositions, le pilotage du recouvrement des produits fiscaux, les processus de droits d'enregistrements et

taxe de publicité foncière, ... ne sont pas inclus dans l'analyse des risques remontée à la MACI alors qu'il s'agit du coeur du métier de la

DGFIP, portant des enjeux financiers significatifs, et devraient être, à ce titre, inclus dans la carte ministérielle des risques.

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

4 - LA CARTE DES RISQUES

18

18

La cotation ne tient pas compte de la carte ministérielle des risques majeurs élaborée par l’IGF.

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47

III. LE PLAN D’ACTION MINISTERIEL

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

Le plan d’action ministériel (PAM) a été, comme prévu par les textes, examiné

et validé par les comités de maîtrise des risques du 18 juin et du 27 novembre 2014. Son

élaboration a été enrichie en 2014.

Au titre de l’année 2014, le PAM présente sept actions de pilotage dont cinq

nouvelles actions concernant respectivement l’amélioration du reporting ministériel, la

redéfinition de la méthodologie de la cartographie des risques ainsi que sur le pilotage

du déploiement de la démarche au sein des DIRECCTE. Les deux autres nouvelles

actions concernent l’accompagnement des opérateurs.

Sur son volet relatif aux processus comptables, le PAM présente seize actions

dont sept nouvelles de 2014, huit datant de 2012 et une datant de 2013. Les actions de

2014 concernent les processus rémunérations, pensions, avances aux collectivités

locales, prêts et avances, les régimes suspensifs de la DGDDI et les provisions pour

litiges.

La méthode d’élaboration du PAM n’a pas subi de changement en 2014. Sa

formalisation a néanmoins été améliorée en prenant en compte certaines

recommandations de la NEC 2013 : les actions du volet « pilotage » sont référencées

dans la carte des risques, les actions du volet processus sont priorisées et les bureaux

responsables de l’action au sein des directions ont été ajoutés au sein du volet

« indicateurs ».

Toutefois, le PAM reste trop complexe dans sa présentation et ne permet pas une

correcte articulation avec les risques majeurs. Si la note méthodologique relative au

PAM précise que les actions programmées doivent répondre en priorité aux risques

résiduels évalués à « fort », et éventuellement « moyen » si l’enjeu le justifie, dans la

carte ministérielle des risques, l’analyse des documents ministériels validés à la fin

novembre 2014 met en exergue des écarts. Malgré sa conformité aux instructions de la

DGFIP, sa structure pourrait être simplifiée pour améliorer sa lisibilité (par exemple, sur

la base du modèle du PACE) en l'intégrant au sein d'un document unique alliant la carte

des risques. Cette fusion des documents de travail permettrait de faciliter de fait

l’articulation entre les risques et les actions de manière concrète et pragmatique.

Les actions ne disposant toujours pas d’échéances plus fines permettant un

pilotage par objectifs, leur mise en œuvre est étendue dans le temps. La note

méthodologique préconise un délai de réalisation de trois ans, en précisant qu’ « à

l’issue de ce délai, les actions sont retirées du plan en vigueur ». Par ailleurs, compte

tenu du caractère très générique des actions inscrites au PAM et de ses modalités

d’élaboration compilant plusieurs sous actions de différentes directions, le degré

d'avancement des actions du volet « processus » ne retranscrit pas la réalité. En

analysant le détail des sous-actions du volet « indicateurs », les principales actions

opérationnelles n’ont que très peu évolué sur 2014.

Enfin, seules les actions prioritaires couvrant les risques majeurs pourraient être

remontées au CMR.

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48

B. LE PROCESSUS D’ACTUALISATION ET DE FORMALISATION DU PLAN D’ACTION

MINISTERIEL

Le modèle de PAM utilisé se décompose en trois volets, un volet « pilotage », un

volet « processus comptables » et un volet « indicateurs » afférents aux processus

comptables.

Le PAM est mis à jour en intégrant les actions spécifiques des PAS des

directions, ou des plans d’actions directionnels (PAD) le cas échéant, et des conclusions

d’audit interne, lorsque les risques résiduels d’un processus sont évalués à un niveau

« fort » ou parfois « moyen ».

Les actions inscrites au sein du volet « processus comptables » sont la synthèse

de différentes actions des directions issues des PAS/ PAD. Il en ressort des actions

génériques dont le détail est fourni dans le volet « indicateurs » du PAM. L’ajout de ce

niveau de lecture en cascade complexifie la lecture et l’articulation avec les risques.

1. Le PAM est trop complexe dans sa présentation

La complexité excessive du PAM apparait à plusieurs reprises. A titre

d’exemple, l’action 2014-1 portant sur le processus Rémunérations : « définir la

méthode et les outils de développement d’un dispositif de contrôle interne approprié »

concerne à la fois la DGFIP et la DGDDI. Le PAM au 31 décembre 2013 présentait un

taux d’avancement de 88% contre un taux de 40% au 30 juin 2014. Afin de connaître le

détail des actions, il faut se référer au volet « indicateurs » qui détaille les sous-actions

afférentes : la sous-action opérationnelle n°1 de la DGFIP dont le taux d’avancement de

80% est inchangé par rapport à 2013 et la sous-action opérationnelle n°2 de la DGDDI

dont le taux d’avancement de 0% contre 95% à fin 2013. L’information reportée en

synthèse fausse la lisibilité sur la réalité des actions.

S'il répond formellement aux attentes, sa structure pourrait être simplifiée pour

améliorer sa lisibilité (par exemple, sur la base du modèle du PACE) en l'intégrant au

sein d'un document unique alliant la carte des risques. L’utilisation d’un support unique

reliant risque et action devrait notamment contribuer à la définition d’actions plus

pertinentes et à une hiérarchisation en lien direct avec le niveau de risque résiduel.

2. Les actions sont mal articulées avec les risques

L’articulation des actions avec les risques et l’interrelation entre le niveau de

risque et la priorité des actions ne ressort pas suffisamment. Si le lien avec les actions a

été inséré dans la carte ministérielle des risques, la référence aux risques n’a pas été

intégrée dans le PAM.

Les processus évalués à un niveau de risque "fort" comportent une action inscrite

au PAM 2014 ainsi que la plupart des risques évalués à niveau de risque "moyen".

Néanmoins, l'analyse plus approfondie du PAM a mis en exergue que le processus

"participations" évalué à un niveau de risque "fort" ne comporte pas d'actions au PAM

même si une action apparaît référencée, cette dernière a été finalisée et ne permet pas de

réduire les risques cités sur ce processus. De la même manière, les actions du PAM

articulées avec les processus d'impositions ne répondent que partiellement aux risques

évoqués. Dans d'autres cas, les actions sont trop génériques pour conclure que l'action

s'articule effectivement bien avec le risque (exemple: "action 2014-7: Consolider le

dispositif de contrôle interne sur les provisions pour litiges"). Cette articulation pourrait

être grandement améliorée en individuant chaque risque majeur identifié et en

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49

fusionnant les outils de carte des risques et PAM sur la base du modèle proposé dans le

rapport de mission intermédiaire 2014 du sous-cycle 1.1.

Par ailleurs, le PACE qui est remonté à la MACI est de bonne facture.

Néanmoins, l'absence d'analyse des risques formalisée en amont ne permet pas de

conclure sur la couverture des risques majeurs.

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

8 Assurer une articulation effective entre la carte ministérielle

des risques et le PAM afin d’identifier pour chaque risque

majeur une action et pour chaque action, un responsable, une

échéance infra-annuelle précise et un niveau de priorité

décliné au sein des directions du ministère

B 1

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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50

1,40

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1Un plan d’action ministériel a été formalisé et est actualisé régulièrement

consécutivement à l’actualisation de la carte des risques (à fin N-1) 2 2

Le plan d'action ministériel est formalisé et a été actualisé pour validation lors du Comité de Maîtrise des

Risques du 18 juin 2014 et celui du 27 novembre 2014. Il a été actualisé sur la base des PAD et des

conclusions d'audit interne (insertion de 5 actions nouvelles). Néanmoins, s'il répond formellement aux

attentes, sa structure pourrait être simplifié pour améliorer sa lisibilité (par exemple, sur la base du modèle

du PACE) en l'intégrant au sein d'un document unique alliant la carte des risques.

2Le plan d’action ministériel est examiné régulièrement par la structure de

gouvernance qui assure la validation du document 2 2

Le PAM a été examiné et validé lors des comités de maîtrise des risques du 18 juin 2014 et au 27 novembre

2014.

3

Les actions du plan d’action ministériel sont articulées de manière

satisfaisante de façon à couvrir les risques majeurs identifiés dans la carte des

risques

1 1

Les processus évalués à un niveau de risque "fort" comportent une action inscrite au PAM 2014 ainsi que la

plupart des risques évalués à niveau de risque "moyen". Néanmoins, l'analyse plus approfondie du PAM a

mis en exergue que le processus "participations" évalué à un niveau de risque "fort" ne comporte pas

d'actions au PAM même si une action apparaît référencée, cette dernière a été finalisée et ne permet pas de

réduire les risques cités sur ce processus. De la même manière, les actions du PAM articulées avec les

processus d'impositions ne répondent que partiellement aux risques évoqués. Dans d'autres cas, les actions

sont trop génériques pour conclure que l'action s'articule effectivement bien avec le risque (exemple: "action

2014-7: Consolider le dispositif de contrôle interne sur les provisions pour litiges"). Cette articulation pourrait

être grandement améliorer en fusionnant les outils de carte des risques et PAM sur la base du modèle

proposé dans le rapport de mission intermédiaire 2014 du sous-cycle 1.1.

Par ailleurs, le PACE qui est remonté à la MACI est de très bonne facture. Néanmoins, l'absence d'analyse

des risques formalisée en amont, ne permet pas de conclure sur la couverture des risques majeurs.

4

Le degré de mise en œuvre des actions de l'exercice N, prévues au plan

d’action ministériel, est satisfaisant (au moins 40% à fin juin et au moins 80%

à fin décembre) et correspond aux délais de mise en œuvre définis initialement

1 1

D'une façon générale, les actions ne comportent pas d'échéance, ce qui ne permet pas d'évaluer la tenue des

délais de mise en oeuvre. Les actions doivent être mises en œuvre sur la durée du PAM (3 ans).

Les actions ont un degré d'avancement qui évolue relativement peu dans l'ensemble.

5

Un reporting sur l'état d'avancement des actions prévues au plan d'action

ministériel est remonté régulièrement à la structure de gouvernance de la

maîtrise des risques pour assurer le suivi de sa mise en œuvre

1 1

L'avancement des actions est remonté pour le CMR du 27 novembre 2014 sur la base des PAD remontés au

30 juin 2014. Par ailleurs, l'état d'avancement des actions sur le volet "processus" du PAM est une

compilation des degrés d'avancement des sous-actions figurant dans le volet "indicateurs" qui ne permet pas

de fournir une vision fidèle de l'avancement des actions.

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

5 - LE PLAN D'ACTION MINISTÉRIEL

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51

IV. LE REPORTING DES CONTROLES

L’organisation du reporting ministériel sur le CI a pour objectif de permettre au CMR

d’avoir une assurance sur l’effectivité et l’efficacité du dispositif de maitrise des risques mis en

œuvre dans chaque direction, de définir au niveau ministériel les orientations de CIC et

d’alimenter la stratégie ministérielle de maitrise des risques lors de l’actualisation de la carte des

risques et de la définition du plan d’action ministériel.

La précédente NEC avait mis en avant qu’à ce stade de déploiement du dispositif de

maitrise des risques, l’organisation du reporting des contrôles internes et l’analyse de leurs

résultats ne permettait pas aux instances de gouvernance et de pilotage (MACI et CMR) de

disposer d’éléments probants suffisants leur permettant d’attester de l’efficacité et de

l’effectivité du CI au sein des ministères financiers. A l’exception du rapport annuel sur le

contrôle interne comptable de l’Etat établi en même temps que le compte général de l’Etat,

l’organisation du reporting au sein du ministère ne permettait pas de consolider le résultat des

actions de contrôle principalement du fait de l’absence de plans de contrôle généralisés à

l’ensemble des directions.

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

De nouveaux outils relatifs au pilotage et à l’évaluation de la démarche de contrôle

interne au sein des directions ont été conçus par la MACI au cours de l’année 2014. En

complément des outils spécifiques déjà existants tels que les tableaux organisationnels et

documentaires, les plans d’action et les tableaux de suivi des EMR, la MACI a présenté lors

du CMR de juin 2014 de nouveaux états de restitution structurés autour d’indicateurs

d’effectivité du contrôle interne. Ces indicateurs doivent permettre au CMR de disposer

d’informations synthétiques et agrégées sur l’avancement du déploiement de la démarche dans

les directions, pour les processus.

Ces informations sont de deux ordres.

1. Un premier tableau de bord portant sur l’effectivité de la démarche de contrôle

interne rend compte de l’organisation de la gouvernance directionnelle et de la mise en œuvre

des outils de pilotage et d’évaluation. Il entend répondre au besoin de mettre à la disposition

des instances de gouvernance un outil d’information synthétique sur l’effectivité de la

démarche au sein des directions. Ce tableau est renseigné sur la base des informations

restituées par l’ensemble des directions au travers des éléments suivants :

- Le questionnaire relatif à l’organisation du contrôle interne directionnel ;

- Le tableau organisationnel et documentaire (TOD) ;

- Les EMR ;

- Le résultat des plans de contrôle définis par direction sur les processus à enjeu.

2. En complément de ce premier tableau de bord, la MACI enrichit un tableau de

bord ministériel permettant d’apprécier l’efficacité du dispositif de maitrise des risques

en se fondant pour partie sur le résultat des plans de contrôle de supervision a posteriori

des RTD . Le CMR de juin 2014 a ainsi décidé des orientations relatives à la finalisation des

travaux associés au levier « traçabilité » de la démarche de CI reposant sur la mise en œuvre,

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52

au sein de l’ensemble des directions, de plans de contrôle de supervision à posteriori portant

sur 17 processus à enjeux19.

Les processus retenus ont été intégrés aux actions à mettre en œuvre prescrites dans les

notes d’orientation directionnelles formalisées en juillet, chaque direction devant indiquer à la

MACI le calendrier de mise en œuvre des plans de contrôles.

Le résultat et l’analyse de ces travaux sur les processus doivent permettre à la MACI

de renseigner une série de tableaux de bord constituée par:

- Un tableau de synthèse mesurant par processus l’évolution du taux de

réalisation des actions du plan d’action ministériel de maitrise des risques comptables entre le

31 décembre de l’exercice précédent et le 30 juin et le 31 décembre de l’exercice en cours.

- Un graphique présentant le niveau de réalisation des plans de contrôle de

supervision a posteriori validés lors du dernier CMR et dont la mise en œuvre a été demandée

dans les notes d’orientation directionnelles, ainsi que le nombre de plans de contrôle ayant

soulevé des risques ;

- Un graphique comparant, pour les processus à risque inhérent fort ou moyen, le

risque inhérent (avant l’intervention du contrôle interne) avec le risque résiduel (après

l’intervention du contrôle interne). Cette comparaison donne une vision concrète de

l’efficacité du contrôle interne en mettant en valeur le fait que celui-ci permet de réduire le

niveau de risque sur 8 processus parmi les 21 qui ont un niveau de risque inhérent fort ou

moyen. Elle permet aussi d’identifier les processus devant faire l’objet d’actions prioritaires

- Un tableau de synthèse permettant d’apprécier par processus comptable

l’évolution du niveau de risque résiduel entre le 31 décembre de l’exercice précédent et celui

mesurer au 30 juin et au 31 décembre de l’exercice suivant. Ces données sont établies à partir

des cartes des risques actualisées.

B. L’EVALUATION DU REPORTING DES CONTROLES INTERNES

Comme indiqué supra dans la partie IV consacrée au reporting des contrôles, ce reporting

est pénalisé en services déconcentrés par la faiblesse des outils automatisés. L'amélioration et la

structuration du reporting sont à présent conditionnées par l'éventuelle mutualisation de

l'application AGIR ou de toute autre application automatisant, pour chaque direction, la collecte

des données.

1. Le degré de maturité du dispositif de contrôle interne atteint par certaines

directions permet la mise en œuvre d’un reporting structuré, bien que perfectible.

A la DGFiP, comme indiqué dans la partie infra consacrée au contrôle interne dans les

services déconcentrés, l’absence d’outil unique de suivi des plans départementaux n’a pas

permis au cours de l’année 2014 d’optimiser l’exploitation des résultats des contrôles dans le

cadre d’une démarche de maîtrise des risques élargie au-delà de la stricte sphère comptable.

Sur le volet comptable, l’application AGIR dédiée à la traçabilité des contrôles a

19

Dont Provisions pour litiges, Recettes fiscales, Commande publique, Engagements hors bilan, Avances

et prêts, Interventions, Rémunérations, Trésorerie, Parc immobilier. Crédit d’impôts.

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53

posteriori permet de disposer d’éléments de reporting régulier des actions de contrôles prévues

au plan national de contrôle interne. Les informations portées par cette application constituent

une composante significative des analyses et données du rapport annuel sur le contrôle interne

comptable. Les fonctionnalités de cette application permettent de rendre compte du bilan des

contrôles par unité de travail et par thème de contrôle.

Pour les autres métiers de la DGFIP, le reporting des contrôles inscrits au PNCI continue

d’être réalisés à partir d’outils bureautiques. Les résultats sont consolidés au niveau de chaque

inter-région puis transmis au bureau métier et à la MRA, sans que la MACI ait accès au résultat

de ces travaux. Les expérimentations engagés en 2013 pour élargir le périmètre des contrôles

suivis dans AGIR aux pôles Gestion fiscale et Ressources se sont poursuivis positivement au

cours de l’année, de sorte que son utilisation sera généralisée en 2015

Depuis la fin de l’année 2013, la MACI dispose d’un accès en consultation aux données

portées par l’application AGIR. Néanmoins, la portée de cette évolution reste encore limitée

dans la mesure où elle ne donne accès qu’aux résultats PNCI de la DGFIP sur le volet

comptable, et n’est pas accompagné d’une analyse de ces résultats. Cette analyse n’est diffusée

que plus tardivement à l’occasion de l’émission du rapport sur le contrôle interne de l’Etat. En ce

sens, la MACI n’a pas été en mesure de procéder à une analyse des résultats pour le CMR du 27

novembre 2014.

Le reporting de la DGDDI repose sur l’exploitation par les services centraux des bilans

des plans de contrôle des services déconcentrés ainsi que, en matière de dépenses, des

restitutions du CHD et des données du contrôle des opérations d’inventaire. L’administration

centrale élabore chaque année un plan de contrôle (de supervision et de second niveau) que les

services déconcentrés doivent décliner en l'adaptant à leur programmation triennale.

La formalisation du plan de contrôle annuel par les services centraux devrait permettre

une diffusion aux services déconcentrés en octobre/novembre. Cette transmission plus en amont

dans le temps devrait permettre à ces derniers d’établir de façon plus opérationnelle leurs plans

de contrôle locaux pour l’exercice suivant. Les effets de cette mesure ne seront cependant

perceptibles qu’à compter de 2015, les plans de contrôle mis en œuvre en 2014 ne permettant

pas à ce stade d’obtenir une restitution des résultats observés.

Les services déconcentrés établissent un bilan sur la base d'un modèle harmonisé diffusé

par l'ISDGDDI. Le reporting des résultats est assuré à partir d’une matrice des bilans des plans

de contrôles. Le résultat des contrôles réalisés par les services déconcentrés fait l'objet de la part

de l'IS d'une analyse et d'une synthèse, à destination du Comité de contrôle interne. Une

restitution est faite également aux services déconcentrés, de façon à leur indiquer les pistes

d'amélioration en vue de la prochaine campagne d'actualisation des outils de pilotage locaux.

Le reporting tiré de la carte des risques nationale actualisée est complété du résultat des

EMR réalisé en services centraux sur 16 processus. La DGDDI adresse l'ensemble de ses outils

de pilotage actualisés à la MACI, accompagnés du bilan méthodologique tiré de l'analyse des

bilans locaux ainsi que des EMR et des restitutions du CHD. La MACI dispose ainsi de

l'ensemble du reporting de la douane.

En 2015, les efforts devront porter sur l’amélioration qualitative du reporting des services

déconcentrés vers la direction générale, d’une part et de la DG vers la MACI à partir de

restitutions consolidées, d’autre part. Cependant, la douane continue de se heurter à une

difficulté liée à l’absence d’outil permettant d’automatiser la programmation et la restitution du

résultat des contrôles. Cette difficulté pourrait être surmontée par l’éventuel recours à

l’application AGIR dont l’utilisation permettrait d’améliorer les modalités du reporting dans sa

forme et ses délais A ce titre, la douane envisage une dématérialisation rapide des supports

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permettant de fluidifier la transmission de l’information.

Au sein du secrétariat général, le reporting continue d’être assuré au travers de la

communication systématique par les services prescripteurs de tous les comptes rendus (réunions,

points d’étape, analyse du bilan des contrôles) ainsi que de la communication du résultat de

l’ensemble des EMR. Chaque trimestre, le RTD adresse aux responsables de processus des

formulaires "bilan des contrôles" et "évolution de l'environnement" qu'ils doivent renseigner des

anomalies relevées au sein de leurs services. L'exploitation des restitutions de ces contrôles

trimestriels permet d'établir un bilan des anomalies détectées par processus et d'obtenir ainsi un

pourcentage annuel d'anomalies décliné par critère de qualité comptable. Les résultats sont

présentés en comité de pilotage de contrôle interne et servent de support à l’analyse des risques

sur les processus de la dépense. Pour 2014, les plans de contrôle se sont concentrés sur les

processus « commande publique », « interventions » et « rémunérations ».

2. Une mise en œuvre tardive ou partielle des plans de contrôle de supervision à

posteriori ne permettant pas d’en restituer les résultats au niveau ministériel

Dans les autres directions, l’absence de définition de plans de contrôle de supervision ou

leur mise en œuvre tardive ne permet pas d’en agréger les résultats et d’en effectuer une analyse

permettant d’obtenir une vision synthétique de la maturité et de l’efficacité du dispositif. Même

si les informations portées dans la carte des risques actualisée par direction améliore cette vision,

l’hétérogénéité du reporting des actions de contrôles d’une direction à l’autre ne permet pas

d’appréhender et de mesurer de façon documentée et synthétique l’efficacité du dispositif de

maitrise des risques.

A ce stade, les contrôles mise en œuvre à la DGT sont limités aux processus gérés dans

Chorus. Ces contrôles étant formalisés depuis peu (juin 2014), aucun bilan ne sera réalisé cette

année sur le résultat de ces contrôles. L’organisation du reporting au sein de cette direction ne

permet pas par ailleurs de restituer le résultat des plans de contrôle mis en œuvre par l’APE sur

le processus à enjeu « Participations ».

Compte tenu de sa taille et des missions qui lui sont attribuées, le reporting de la DB n’a

pas évolué. Elle n’a toujours pas mis en place d’outil pour assurer le reporting et l’analyse des

actions de contrôle initiées dans le cadre de son dispositif de CI. Le reporting repose

principalement sur l’actualisation semestrielle du plan d’action directionnel à laquelle sont

associés les services gestionnaires, ainsi que de la carte des risques.

La maturité du dispositif de contrôle interne de la DGCCRF ne permet toujours pas la

mise en place d’un reporting structuré. La mise en place d’un tableau de recensement et de suivi

des événements et anomalies notés en interne, ayant ou pouvant avoir des incidences sur la

qualité comptable, ainsi que l’organisation d’un reporting du pilotage et de l'animation du CIC,

constituent deux actions inscrites au PAD depuis 2013. Ces actions n’ont été que très

partiellement mises en œuvre au cours de l’exercice, la réalisation de ces actions étant reportées

sur 2015. Des plans de contrôle portant essentiellement sur le processus commande publique

ont été définis, mais aucune synthèse des résultats n’a pu être restituée à ce stade.

Le dispositif de CI de la direction des affaires juridique (DAJ) concerne principalement

trois processus comptables dans le cadre du programme 218 : «commande publique»,

«provisions pour risques et charges», «produits non régaliens» (titres de perception exécutoire

ou sur décision de justice). Un plan de contrôle de supervision a posteriori a été établi au début

de l’année 2014 et une synthèse des résultats du plan de contrôle au 30 juin 2014 a été transmise

à la MACI, principalement pour ce qui concerne le processus « commande publique ». Celle-ci

doit être complétée ultérieurement des résultats des contrôles n’ayant pu être finalisés à cette

date.

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55

A l’AIFE, les efforts se sont concentrés au cours du premier semestre sur la prévention et

la détection des anomalies et à la fiabilisation de la qualité comptable sur les processus à enjeu

de la direction (commande publique, provisions pour risques et charges). Si un plan de contrôle à

posteriori a bien été défini pour les principaux processus la concernant, le début de leur

exécution n’a été effectué que tardivement ne permettant pas à ce stade d’en restituer les

résultats. L’organisation du reporting du résultat de ces contrôles reste par ailleurs perfectible.

En l'absence de structure d'audit interne qui lui soit propre, il est prévu à terme de mettre en

place un reporting sur l'évaluation du CI.

A la DGE, le plan de contrôle à posteriori porte principalement sur le processus

interventions. Sa mise en œuvre tardive n’a pas encore permis d’en restituer les résultats à ce

stade au titre du présent exercice.

De manière générale, on peut ainsi constater que la mise en place effective des plans de

contrôle de supervision, limitée à quelques directions et à quelques processus comptables, a

restreint l’exploitation de leurs résultats agrégés au niveau ministériel, ne permettant pas de

présenter une analyse même partielle du résultat de ces actions lors du CMR de novembre. Le

bilan définitif des plans de contrôles de supervision ne sera présenté au CMR qu’au printemps

2015.

3. Une organisation du reporting enrichie sur le volet comptable de l’analyse des

restitutions du CHD (contrôle hiérarchisé de la dépense) et de l’ l’analyse des

opérations d’inventaire

a. L’analyse des restitutions du CHD

Les restitutions relatives au CHD opérées par le DCM constituent un élément de

reporting des contrôles mis en œuvre sur la dépense. La consolidation des données au niveau

national permet de faire apparaître par grandes catégories de dépenses (par processus

comptables) l’enjeu financier du processus de dépense concerné, le taux d’anomalie global par

processus, l’origine et la nature des anomalies constatées.

Depuis fin 2012, les restitutions du CHD du comptable sont communiquées aux services

prescripteurs tous les semestres. En revanche, les restitutions transmises aux services

prescripteurs ne permettent toujours pas de renseigner si l’anomalie est imputable au service

prescripteur ou au CSP auquel il est rattaché, le CSP n’étant pas identifié dans le module CHD

de Chorus en tant que service exécutant. Une part importante des anomalies est pourtant

constituée par l’absence, à la date d’arrivée de la facture au SFACT, de certification du service

fait dont les CSP sont chargés. L’identification du service à l’origine de l’anomalie (service

prescripteur ou CSP) permettrait probablement d’améliorer la situation.

Une instruction de juillet 2014 vise à élargir le contenu des restitutions du CBCM vis-à-

vis des services. Ainsi, les restitutions CHD ont été enrichies d’informations relatives aux

recettes non fiscales et aux immobilisations. La consolidation de ces restitutions (services

déconcentrés et administration centrale) ne concerne que le réseau de la DGFiP, les DIRECCTE

ayant des enjeux financiers moindres.

En revanche, les anomalies relevant du traitement des dépenses des services déconcentrés

ne figurent toujours pas dans les documents produits par le CBCM. Il est cependant prévu qu’à

compter de 2015, les anomalies puissent être restituées par service prescripteur pour les DRAC,

les DRJSCS et la DGFIP.

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56

b. L’analyse des opérations d’inventaire

Compte tenu des enjeux spécifiques au sein du MEF, le CBCM enrichit son propre PNCI

de contrôles locaux dans AGIR. Un plan d’action et une synthèse annuelle sont réalisés sur la

base des résultats des contrôles et communiqués à la MDCCIC mais pas à la MACI. A l’inverse,

sur le volet comptable, l’analyse des travaux d’inventaire du précédent exercice menée par le

CBCM constitue une composante du reporting dont la MACI est destinataire. La valorisation des

contrôles effectués permet ainsi de tirer des éléments propres à enrichir la carte des risques

comptables pour les processus à enjeu charges à payer, produits à recevoir, immobilisations et

stocks, provisions pour risques et charges. Les analyses menées s’appuient pour l’essentiel sur

les contrôles de clôture en administration centrale, ce qui n’exclut pas un éventuel élargissement

vers les niveaux déconcentrés pour les directions à réseau. Ces travaux se heurtent à une

difficulté concernant le réseau de la DGFIP. L’absence de responsable d’inventaire unique par

dispositif rend difficile l’analyse globale de la qualité des différents travaux d’inventaire.

Si le cadre formel du reporting structuré autour d’indicateurs permettant de mesurer

l’effectivité et l’efficacité de la démarche ministérielle de contrôle interne a été approuvé par le

CMR, l’efficience de ce dispositif ne pourra être appréciée pleinement qu’à compter de 2015 au

vu de la qualité des restitutions transmises à la MACI par l’ensemble des directions. Les

indicateurs d’efficacité et d’effectivité définis par la MACI au cours de l’exercice ont pu être

présentés lors du CMR du 27 novembre 2014. Cependant, a mise en place tardive ou parcellaire

des plans de contrôle à posteriori au sein de certaines directions, n’ont permis de renseigner

certains de ces indicateurs que de manière incomplète.

L’organisation du reporting au sein du Ministère gagnerait à ce que les plans de contrôles

de supervision soient définis au cours du dernier trimestre de l’exercice précédent permettant

leur mise en œuvre dès le début de l’exercice suivant. Cet aménagement du calendrier

permettrait qu’une analyse partielle des résultats observés sur les processus à enjeu soit

présentée par la MACI lors du CMR de fin d’année, l’analyse complète sur la base des résultats

définitifs étant présentée au CMR de juin de l’exercice suivant.

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

10 Généraliser la dématérialisation de la formalisation des contrôlés en

s’appuyant sur le module communication de CHORUS formulaires,

et en utilisant au sein de chaque direction un progiciel de type

AGIR.

B 1

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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57

1,50

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1Un dispositif de reporting permettant de suivre et de mesurer l’effectivité

du contrôle interne a été mis en place2 2

Sous l'impluslsion de la MACI, le cadre organisant le reporting au sein du Minsitère a été validé lors

du CMR du 18 juin 2014. Il repose sur différents outils permettant de mesurer l'effectivité et

l'efficacité du dispositif ministériel de CIC sur la base des informations restituées par les directions. Il

s'articule autour d'un questionnaire relatif à l'organisation du contrôle interne directionnel, de

l'actualisation du tableau organisationnel et documentaire (TOD) qui renseigne sur le déploiement, au

sein des directions, des outils de CI par processus comptable, et de la restitution du résultat des

plans de contrôle de supervision à postériori décliné dans chaque direction.

2Ce dispositif permet de couvrir l’essentiel du périmètre ministériel en

termes de processus métiers significatifs1 1,5

Suite au CMR du 18 juin 2014, des notes d'orientation directionnelles ont été diffusées à l'ensemble

des directions accompagnées d'une liste des processus comptable à enjeu pour lequels les

directions sont tenues de mettre en place un plan de contrôle de supervision à posteriori. Les

limites observées sur la carte des processus et la mise en oeuvre partielle ou tardive des plans de

contrôle dans certaines directions ne permettent pas d'assurer la couverture de l'essentiel du

périmètre ministériel par ce dispositif.

3

La fréquence de transmission des résultats du reporting à la structure

de gouvernance de la maîtrise des risques est adaptée au calendrier

comptable et au fonctionnement de la structure de gouvernance

1 1,5

Le calendrier de transmission par les directions du résultat des plans de contrôle ainsi que du TOD

ressort adaptée au calendrier comptable et au fonctionnement du CMR. Il prévoit une première

synthèse avant la fin de l'exercice comptable complété d'un bilan complet des actions présenté lors

du CMR se tenant au cours du 1er semestre de l'exercice suivant.

4

Le résultat des plans de contrôle, définis en début d'année et mis en

œuvre tout au long de l'année, sont consolidés au moins une fois par

an (fin de l'année en cours) au niveau ministériel

1 1,5

La précédente NEC avait conclu qu'à l’exception du rapport annuel sur le contrôle interne comptable

de l’état établi en même temps que le CGE, l'organisation du reporting ne permettait pas de

consolider au niveau ministériel le résultat des actions de contrôle, principalement du fait de

l’absence de plans de contrôle généralisés à l’ensemble des directions. Le nouveau dispositif

exposé dans la note d'orientation ministérielle est conçu pour mesurer l'effectivité et l'efficacité du

dispositif de maitrise des risques pour les processus comptables à enjeu du ministère sur la base

du résultat des plans de contrôle à posteriori . La robustesse de ce dispositif reste conditionné par la

capacité des directions à mettre en oeuvre leurs plans de contrôle au plus tôt et à en restituer les

résultats et les analyses dans les délais impartis par les instances de pilotage et de gouvernance.

5

Les résultats des actions de contrôle sont corroborés et font l’objet

d’une synthèse et d’une analyse annuelle réalisée par la structure de

pilotage à destination de l'instance de gouvernance

1 1

A l'exception de la DGFIP et de la DGDDI, le résultat des actions de contrôle menées au niveau

directionnel n'est pas systématiquement corroboré. La note d'orientation ministérielle 2014 prévoit

que soit transmis à la MACI avant le CMR de novembre une première synthèse du résultat des

contrôles de supervision à posteriori mis en oeuvre sur l'exercice, ainsi qu'une synthèse pour chaque

thème de contrôle du nombre d'anomalie constatée, des corrections apportées ainsi que des

mesures de renforcement du dispositif identifiées. Un bilan complet des plans de contrôles sera

également demandé au printemps de l'exercice suivant afin d'en présenter la synthèse au CMR se

tenant au cours du 1er semestre de l'exercice suivant. La MACI a présenté les indicateurs

d’efficacité prévus dans le nouveau dispositif de reporting au CMR du 27 novembre 2014, mais ces

derniers restent incomplets du fait de la mise en œuvre partielle ou tardive dans certaines directions

des plans de contrôle à posteriori .

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

6 - LE REPORTING DES CONTROLES

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59

V. LE DEPLOIEMENT DE DISPOSITIFS DE CONTROLE INTERNE ADAPTES A

L’ENVIRONNEMENT

A. LA SITUATION A FIN 2014

L’organisation des services en mode CHORUS a très peu évolué en 2014 et est

restée complexe et éclatée notamment au niveau de l’administration centrale qui

conserve sept CSP, en dépit des décisions des ministres d’octobre 2013 prévoyant le

regroupement des CSP de centrale en un plateau unique. En revanche, les contrats de

service, les modes de fonctionnement et les outils d’échanges entre les services sont

désormais plus similaires, à l’exception de la douane qui ne fonctionne toujours pas en

mode facturier et qui utilise des outils différents.

Dans le cadre des décisions interministérielles en matière de modernisation de la

fonction financière, les MEF ont défini une stratégie qui comprend un volet relatif à

l’amélioration du processus de la dépense et un volet organisationnel qui doit conduire à

l’horizon 2017 à la fusion de cinq CSP et à la généralisation du mode facturier.

Toutefois, l’organisation cible apparaît modeste au regard de l’objectif

d’efficience de la fonction financière et de rationalisation des moyens. Le maintien d’un

nombre conséquent de CSP, de faible taille à l’échelon local et au niveau des AAI, ne

favorise pas la conception transversale et harmonisée de dispositifs de contrôle interne

pouvant déboucher sur une meilleure qualité comptable.

Faute d’outil commun, la documentation des processus gérés par les MEF,

éparpillée au sein des directions, offre un cadre peu propice à la mutualisation des outils

de contrôle interne.

Les travaux de révision des outils de documentation des processus composés des

guides de procédures et des référentiels de contrôle interne se sont poursuivis en 2014

mais sont insuffisamment aboutis pour permettre de couvrir l’ensemble des processus

de gestion significatifs. A titre d’illustration, à la DGFiP, les référentiels de CI

actualisés le cas échéant couvrent à peine 60 % des processus à risques élevés identifiés

par la direction, contre 50 % en 2013. A la DGTrésor, certains processus à enjeux

majeurs dans les comptes de l’Etat, tels que les participations ou les prêts et avances, ne

disposent d’aucune documentation actualisée sous forme de guide de procédure ou de

référentiel de CI.

La poursuite de ces travaux est d’autant plus urgente que se profilent à l’horizon

d’autres chantiers liés au déploiement du système d’information RH (SIRHIUS) et à la

réorganisation des services en mode centres de services ressources humaines (CSRH).

Les matrices des contrôles, initialement diffusées aux acteurs du « bloc 3 » ont

été enrichies sur les immobilisations et les recettes non fiscales et ont été généralisées en

fin 2014 à l’ensemble des services d’administration centrale. Toutefois, les matrices

sont insuffisamment fondées sur une analyse des risques documentée et formalisée. La

Cour ne peut donc pas se prononcer sur l’exhaustivité et la pertinence des points de

contrôles définis dans ces matrices qui de surcroît n’intègrent toujours pas les contrôles

relatifs aux opérations d’inventaire.

L’absence d’outil commun de formalisation des contrôles n’a pas favorisé les

restitutions aux services prescripteurs des anomalies constatées par les CSP, à

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60

l’exception du CPFi SG qui est parvenu à mettre en place en milieu d’année 2014 de

telles restitutions. Cette bonne pratique mériterait d’être généralisée à l’ensemble des

CSP. Elle permettrait d’améliorer la coordination entre les services, le recensement et

l’analyse des anomalies constatées par les CSP et la mise en place de dispositifs

appropriés susceptibles d’améliorer la qualité des opérations.

Des travaux visant à faire évoluer les fonctionnalités du module communication,

à l’instar de ceux réalisés en 2014 pour les comptables, pourraient permettre à terme aux

services de disposer d’un outil interministériel de traçabilité et de formalisation des

contrôles. Ces travaux devront au préalable être actés par le comité d’orientation

stratégique CHORUS qui réunit l’ensemble des ministères.

Les MEF se sont dotés en 2014 d’un programme de plans de contrôle de

supervision qui doit permettre à terme de couvrir les processus à enjeux et à risques

comptables. Toutefois, l'effectivité de ces plans est trop limitée pour permettre de

mesurer les résultats sur 2014. L’impact de ce dispositif ne pourra être évalué qu’en

2015 au regard de l’engagement des directions à mettre en place ces plans de contrôle et

du bilan agrégé de leurs résultats.

Les groupes de travail constitués par la direction du budget pourraient permettre

à terme de mesurer les apports des différentes comptabilités sur la gestion. L’utilité de

la démarche de CI est reconnue par l’ensemble des services et des signes d’amélioration

de la gestion ont été relevés depuis son déploiement. Cependant, pour assurer la

pérennité du CI et éviter l’essoufflement des services dans le déploiement du dispositif,

les outils de CI proposés par la DGFiP devront être simplifiés et la démarche ne devra

pas être cloisonnée au strict champ comptable mais être élargie à la maîtrise des risques

métiers.

Enfin, la DGFiP a contribué à l’adaptation en environnement CHORUS du

contrôle interne des ministères en diffusant en 2014 le référentiel organisationnel ainsi

que des référentiels de CI sur les processus « engagements donnés » et « commande

publique ». Mais de nombreux outils restent à concevoir et/ou à diffuser pour permettre

aux ministères de mettre en place des dispositifs de maîtrise des risques efficients.

B. LA PERTINENCE DE L’ORGANISATION DES SERVICES ET L’EFFECTIVITE DES

OUTILS MINISTERIELS DE CONTROLE INTERNE

1. Des organisations en mode CHORUS toujours trop éclatées pour

contribuer à l’optimisation de la fonction financière

a. La situation à fin 2014 de l’organisation financière et comptable des services

des MEF

Les multiples modèles d’organisation mis en place depuis le déploiement de

CHORUS coexistent toujours et peu d’évolutions ont été constatées en 2014 (cf. tableau

ci-dessous). La DGDDI est toujours la seule direction à ne pas fonctionner en mode

facturier et à n’utiliser qu’à titre expérimental le module communication de CHORUS

formulaires.

Au niveau de l’administration centrale, les actes de gestion dans CHORUS

sont toujours traités par sept CSP qui fonctionnent selon des procédures désormais plus

harmonisées, à de rares exceptions près.

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61

Au niveau de l’administration centrale de la DGFiP et de ses services à

compétence nationale, les 3 CSP existants ont été maintenus et leurs modes de

fonctionnement n’ont pas évolué en 2014. L’ensemble des services prescripteurs

disposent d’un accès à CHORUS.

Au niveau de la direction générale des douanes, les actes de gestions dans

CHORUS sont traités par le CSP de la douane situé à Paris et tous les services

prescripteurs ont un accès à CHORUS.

La DGTrésor dispose toujours de son propre CSP et ses services prescripteurs

disposent tous d’un accès à CHORUS.

Dans les réseaux (hors INSEE20), les services prescripteurs de la DGDDI sont

partagés entre les CSP de Paris et de Lyon tandis que ceux de la DGFiP sont rattachés

aux CSP régionaux du « bloc 3 ». La seule évolution constatée est la fusion en

novembre 2014 des deux CSP de la DRFiP de Paris.

Les autorités administratives indépendantes à l’exception de l’ARJEL ont

souhaité, malgré l’absence de taille critique, conserver leur propre CSP. En revanche,

leurs services prescripteurs ne disposent d’aucun accès à CHORUS.

20

Les actes de gestion des directions régionales de l’INSEE sont traités par un CSP unique placé au sein

du secrétariat général de la direction générale.

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62

CSP Services prescripteursServices prescripteurs ayant

accès à CHORUSSFACT

Utilisation de

CHORUS

formulaires

Utilisation du

module

communication de

CHORUS

Evolution de

l'organisationOutils annexes utilisés

CPFi de l'administration centrale

(SG/SAFI)

SG, AIFE, DAJ, DB, DGAFP,

DGCCRF, DGE, DLF, ONP, SAE

et ARJEL

Tous les services à l'exception de

la DGCCRFDCM Finances Oui Oui BERGER

CPFi de l'INSEE (SG de la direction

générale)

Services de la direction générale

et toutes les directions régionalesAucun DCM Finances

Oui mais

partiellement

Oui mais

partiellement

Rattachement au

CPFi du SG prévu

en 2017

fiches-navettes

CSP de la DG Trésor (SG) Services de la direction générale Tous les services DCM Finances Non Non

Rattachement au

CPFi du SG prévu

en 2017

fiches-navettes

CSP pour chaque AAI (CRE,

ARCEP et autorité de la

concurrence)

Tous les serrvices de ces

autorités administratives

indépendantes

Aucun DCM Finances Non Non fiches-navettes

CSP de la DGFiP ("bloc 3")

Tous les services de

l'administration centrale et les

services à compétence nationale

de la direction générale

Tous les services DCM Finances Oui OuiFusion des trois

CSP prévue en 2017fiches-navettes

CSP DRFiP ("bloc 3")DIRECCTE, DRJSCS, DRAC,

DRFiP, DDCS, DDCSPP, DDPPTous les services SFACT DRFiP Oui Oui

Fusion des deux

CSP de la DRFiP 75

en 2014

fiches-navettes

CSP DGDDI (y compris le réseau

déconcentré)

Tous les services de la direction

générale et des directions inter-

régionales des douanes

Tous les services NonOui mais

partiellement

En cours

d'expérimentation

Passage en mode

facturier prévu en

2017

OSCAR et fiches-navettes

OSCAR est une plate-forme d'échanges entre les services qui se substitue au module communication de CHORUS formulaires

pour les échanges, la transmission de pièces justificatives, la formalisation et la traçabilité des anomalies et à CHORUS formulaires pour certaines

demandes de prestations financières. Cet outil n'est pas interfacé à CHORUS.

Au niveau des services déconcentrés de l'Etat, le déploiement de CHORUS s'est accompagné de la création de 3 blocs pluri-ministériels

Les CSP du "bloc 1" du ministère de l'intérieur, placés en préfectures, traitent les opérations du ministère de l'intérieur et d'autres ministères dont le préfet assurent l'exécution des dépenses

Les CSP qui ne sont pas tous adossés à un service facturier ont été régionalisés en 2014

Les CSP du "bloc 2" des ministères de l'écologie et de l'agriculture , placés soit en DREAL soit en DRAAF, traitent les opérations des 2 ministères y compris celles des

services vétérinaires des DDPP ou des DDCSPP. En 2015, les CSP du "bloc 2" traiteront l'ensemble des opérations des DDCSPP et des DDPP. Les CSP ne sont pas adossés à un service facturier

Les CSP du "bloc 3" de la DGFiP, placés en DRFiP, traitent les opérations des DIRECCTE, DRJSCS, DRAC, DRFiP, DDCS, DDCSPP (hors services vétérinaires) et

DDPP (hors services vétérinaires). En 2015, les actes de gestion des DDPP et des DDCSPP seront ratachés au "bloc 2". Les CSP sont adossés à un SFACT.

Les différents modèles d'organisation en mode CHORUS

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63

b. L’organisation cible définie au sein des MEF apparaît très modeste au regard

de l’objectif d’efficience et de rationalisation de la fonction financière

La lettre des ministres21 du 29 octobre 2013 relative à la mutualisation des

fonctions support au sein des MEF préconisait un regroupement des CSP de centrale, en

un plateau unique, sous coordination du secrétaire général. En outre, une circulaire des

ministres22 du 30 octobre 2014 relative à la modernisation de la fonction financière de

l’Etat détaille les chantiers à mettre en œuvre dans le respect des décisions du comité

interministériel pour la modernisation de l’action publique (CIMAP) du 18 décembre

2013 en matière d’efficience et de rationalisation de la fonction financière dans

l’ensemble des ministères à l’horizon 2017.

Dans ce contexte, les MEF ont élaboré en juin 2014 une feuille de route

relative à la réorganisation de la fonction financière dont le calendrier de mise en œuvre

s’étale jusqu’en 2017. Cette feuille de route qui formalise l’engagement des MEF en

matière d’optimisation de la fonction financière comprend deux volets : le premier

relatif à l’amélioration du processus de la dépense regroupe le respect des indicateurs23

d’exécution de la dépense et la généralisation de la dématérialisation des actes de

gestion; le deuxième volet organisationnel est issu des travaux menés avec les directions

pour identifier des pistes de regroupent des CSP

Au niveau de l’administration centrale, l’objectif en matière d’organisation

des CSP, n’est pas de se conformer à la décision des ministres d’octobre 2013 mais de

mettre en place de manière très progressive une organisation tendant au respect de la

rationalisation du nombre de CSP tout en limitant les risques de rupture de service en

cas de conflits sociaux. Ainsi, il est prévu que d’ici 2017, le CPFi du SG assure

l’ensemble des opérations confiées actuellement aux CSP de la DGTrésor et de

l’INSEE.

S’agissant du réseau de la DGFiP, le regroupement des trois CSP de

l’administration centrale en un CSP unique est envisagé à compter de 2017. En

revanche, au niveau du réseau déconcentré, aucune décision de regroupent de CSP n’a

encore été prise malgré la taille très modeste des CSP (moins de 10 agents) dans

certaines régions. En outre, la décision du CIMAP de décembre 2013 concernant le

rattachement de l’ensemble des opérations financières des DDCSPP et des DDPP au

« bloc 2 » conduira en 2015 à la réduction du nombre d’actes traités par les CSP du

« bloc 3 ». Cette situation aurait dû s’accompagner d’une réorganisation du réseau des

CSP du « bloc 3 ». Mais, la DGFiP souhaite mener des réflexions sur l’évolution de la

fonction financière en les replaçant dans un contexte plus large de réforme de

l’organisation territoriale de l’Etat. Le SG indique par ailleurs que des travaux vont être

engagés avec les CSP du « bloc 3 » afin qu’ils disposent à terme d’une taille critique

suffisante.

21

Il s’agit du ministre de l’économie et des finances et du ministre délégué chargé du budget 22

Il s’agit du ministre des finances et des comptes publics, du secrétaire d’Etat chargé du budget et du

secrétaire d’Etat chargé de la réforme de l’Etat et de la simplification. 23

Les indicateurs du processus de la dépense sous CHORUS (MP3) ont été développés par l’AIFE et la

DB pour évaluer la qualité et la fluidité de la chaîne de la dépense dans son intégralité (hors subventions,

décisions diverses et baux). Il existe 13 indicateurs qui sont classés en 4 groupes : demande d’achat,

engagement juridique, service fait et demande de paiement.

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64

S’agissant du réseau de la DGDDI, le passage en mode facturier devrait être

effectif à l’horizon 2017. Concernant le regroupement de ses deux CSP, la douane

souligne que le calendrier de cette éventuelle réorganisation devra tenir compte de la

trajectoire du « projet stratégique douanier ».

En revanche, s’agissant des autorités administratives indépendantes24 (hors

ARJEL), le schéma d’organisation arrêté par les MEF prévoit le maintien d’un CSP au

sein de chacune d’entre elles, qui ne dispose pourtant pas de la taille critique leur

permettant de déployer leur contrôle interne en mode CHORUS. Aucun obstacle

technique ou d’indépendance juridique n’empêche de confier l’ensemble des opérations

des AAI au CSP de l’administration centrale25. Le fait que ces entités ne soient pas

soumises aux dispositions de la loi du 10 août 1992 relative au contrôle financier, ne fait

cependant pas obstacle à la délégation de gestion de leurs opérations par un CSP situé

hors de leur périmètre. Cette disposition est d’ailleurs renforcée par l’article 76 du

GBCP qui prévoit la possibilité pour l’ordonnateur, par une délégation de gestion, de

« confier au responsable d’un centre de services partagés tout ou partie de l’exécution

des opérations lui incombant ».

Dans ce contexte, le schéma d’organisation, prévu à l’horizon 2017, des centres

de services partagés au sein des MEF apparaît à ce stade très modeste au regard de la

décision des ministres visant à regrouper en un CSP unique l’ensemble des actes de

gestion de l’administration centrale. Ainsi, malgré la fusion à terme de cinq CSP,

l’organisation des MEF demeurera encore éclatée au niveau central, entre secrétariat

général et directions de centrale et au niveau local, entre réseaux. Cette organisation

cible ne sera pas suffisante pour permettre de dégager des gains de productivité

significatifs et pour favoriser la conception transversale et harmonisée de dispositifs de

contrôle interne. En outre, elle constitue un obstacle à la mutualisation des outils de

contrôle interne et des contrôles eux-mêmes ainsi qu’à leur suivi agrégé sur le périmètre

des MEF.

24

Il s’agit de l’ARCEP, de la CRE et de l’autorité de la concurrence.

25 Une autorité administrative indépendante (AAI) est une institution de l’État chargée, en son nom,

d’assurer la régulation des activités économiques et ou de protéger les droits des citoyens. Elles disposent

d’un certain nombre de pouvoirs et de délégations de compétences normalement dévolues à

l’administration (recommandation, décision, pouvoir réglementaire, sanction). Leur indépendance

juridique à l’égard des secteurs contrôlés et des pouvoirs publics est assurée par leur composition,

l’irrévocabilité des mandats et leur placement en dehors du pouvoir hiérarchique des pouvoirs publics.

Selon la définition donnée par le Conseil d’Etat, les autorités administratives indépendantes (AAI),

lorsqu’elles ne sont pas dotées de la personnalité morale, sont des organes de l’administration dotés de

pouvoirs propres et d’une organisation particulière les faisant échapper l’exercice de la mission de conseil

ou de régulation qui leur est confiée tant au pouvoir hiérarchique qu’à la tutelle des ministres : « Pour être

appelées à prendre une certaine distance par rapport au Gouvernement, elles n’en sont pas moins une

partie inhérente de l’État, dont elles ne constituent dès lors pas un démembrement, et à ce titre sont

soumises, hormis les dispositions spécifiques les concernant précisées par la loi, au régime de droit

commun des organismes administratifs de l’État. » (Rapport public 2001, pages 298-299). Le règlement

sur la gestion budgétaire et comptable publique, le décret du 28 juin 2011 et les textes pris pour leur

application sont ainsi de plein-droit applicables aux AAI. Les dispositions relatives au contrôle interne

font partie intégrante de l’ensemble des mécanismes de vérifications nécessaires à la certification des

comptes de l’Etat. A cette fin, les AAI ne peuvent échapper à l’obligation de communiquer au teneur des

comptes la description et les résultats de ces mécanismes, selon une présentation commune à l’ensemble

des services de l’Etat, permettant au certificateur de disposer de la vision d’ensemble de ces dispositifs

requise par sa mission.

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65

2. L’organisation et le fonctionnement des services en mode CHORUS sont

désormais formalisés et mieux harmonisés à de rares exceptions près

a. La convergence des circuits de gestion et des outils d’échanges entre les

acteurs

Les travaux d’harmonisation des procédures métiers entre les CSP du « bloc 3 »

et ceux de l’administration centrale se sont poursuivis en 2014 y compris en matière de

dématérialisation de l’envoi des bons de commande par le CSP qui s’est

progressivement généralisée à l’ensemble des services. Ces travaux sont désormais

finalisés dans l’ensemble des services de l’administration centrale à l’exception de

l’INSEE où des évolutions sont encore attendues.

En revanche, la poursuite des travaux de convergence des procédures et du

fonctionnement en mode CHORUS avec les CSP de la douane est conditionnée à la

mise en place du mode facturier qui est prévue à l’horizon 2017.

Par ailleurs, les échanges entre les différents acteurs de la chaîne de traitement

CHORUS (services prescripteurs, CSP, SFACT) s’effectuent depuis l’abandon de

FICUS à partir d’outils communs à de rares exceptions près.

L’outil FICUS, a été abandonné en 2014 au bénéfice du module communication

de CHORUS formulaires déjà utilisé depuis sa création par les services du « bloc 3 » de

la DGFiP. L’AIFE a fait évoluer les fonctionnalités du module communication afin que

ce dernier puisse intégrer les résultats des contrôles opérés par le comptable dans le

cadre du contrôle hiérarchisé de la dépense.

Ainsi, le module communication de CHORUS formulaires est désormais le seul

outil d’échanges entre les services utilisé au sein des MEF, à l’exception de la DGDDI

et dans une moindre mesure de l’INSEE. A l’INSEE, le module communication n’est

utilisé que par le CPFi et les échanges entre les services prescripteurs et le CPFi

s’effectuent toujours à partir de boîtes aux lettres fonctionnelles. Il est prévu qu’à

compter de 2015, les services prescripteurs utilisent également le module

communication.

En revanche, les services de la douane n’utilisent toujours pas CHORUS

formulaires et leurs échanges sont encore formalisés à partir de l’outil OSCAR et de

boîtes aux lettres fonctionnelles. Cependant, le module communication est actuellement

en cours d’expérimentation sur le périmètre de la douane.

b. La généralisation des contrats de service tripartites à une exception près

Les travaux visant à généraliser sur le périmètre des MEF les contrats de service

tripartites sur le modèle des contrats déjà existants pour les services du « bloc 3 » de la

DGFiP ont été finalisés en 2014, à une exception près.

Ainsi, la mise en place d’un modèle unique de document partagé par l’ensemble

des services des MEF répond aux exigences fixées par la circulaire des ministres du 30

octobre 2014 relative à la modernisation de la fonction financière de l’Etat. Ce nouveau

dispositif doit permettre d’intensifier les relations entre les services prescripteurs et les

comptables dans un souci d’amélioration de la qualité comptable.

En revanche, au niveau de la DGDDI, la mise en place d’un contrat de service

tripartite est conditionnée par le passage en mode facturier prévu en 2017.

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66

3. Les progrès constatés en termes de documentation des processus26 et de

contrôles

a. Les travaux de documentation des processus se sont poursuivis dans

l’ensemble des directions

Au niveau interministériel, la DGFiP a contribué à l’adaptation en

environnement CHORUS du contrôle interne des ministères en diffusant en 2014 le

référentiel organisationnel ainsi que des RCIC sur les processus « engagements

donnés » et « commande publique », ce qui porte à huit les processus documentés par

des référentiels de contrôle interne.

Au niveau ministériel, les travaux d’adaptation des outils de documentation des

processus à l’évolution de l’environnement administratif et financier se sont poursuivis

en 2014 dans l’ensemble des directions, avec néanmoins des situations variables selon

les directions (voir tableau 1 ci-après).

b. Les travaux portant sur les contrôles ont progressé dans la plupart des

directions

Les travaux d’enrichissement de la matrice des contrôles du « bloc 3 », mise en

place et diffusée aux acteurs de ce bloc en 2012, ont permis de définir le positionnement

des points de contrôle sur les opérations d’immobilisations et de recettes non fiscales.

D’autres travaux visant à transposer la matrice des contrôles du « bloc 3 » à

l’administration centrale, pilotés par la mission NPESIBEC du SG, ont été finalisés en

2014. La matrice a été diffusée en fin 2014 à l’ensemble des services. En outre, elle est

désormais systématiquement annexée aux contrats de service.

En complément des contrôles définis supra, un programme de mise en place de

plans de contrôle de supervision à postériori a été approuvé par le comité de maîtrise

des risques qui s’est réuni en juin 2014. Il identifie les processus à enjeux et à risques

comptables pour lesquels les directions sont invitées à mettre en œuvre leurs plans de

contrôle de supervision.

Toutefois, les travaux de révision des référentiels de contrôle interne sont

insuffisamment aboutis, empêchant la Cour de se prononcer sur la pertinence des plans

de contrôle de supervision.

c. Les progrès réalisés en termes de restitutions aux services prescripteurs

Au niveau de l’administration centrale, la principale évolution en termes de

reporting est la transmission régulière depuis juillet 2014 de restitutions aux services

prescripteurs des anomalies constatées par le CPFi du SG sur les opérations de dépenses

et de recettes non fiscales. Ces restitutions font systématiquement l’objet d’une analyse

par le CPFi. Des réunions sont organisées avec les services prescripteurs au cours

desquelles le bilan des anomalies est examiné afin de déterminer avec les services

prescripteurs des axes d’amélioration. Les principales anomalies relevées en 2014

portent sur les intérêts moratoires, l’imputation comptable, la fiabilisation des tiers, le

taux de TVA, la régie et les recettes non fiscales.

26

Il s’agit des guides de procédures (GP) et des référentiels de contrôle interne (RCI) ou matrice des

risques et des contrôles

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67

Toutefois, les dispositions appliquées par le CPFi en la matière n’ont pas été

généralisées à l’ensemble des CSP des MEF. Ce point pourrait pourtant être abordé

dans le cadre du comité de pilotage du « bloc 3 » instauré en 2014 auquel participent la

mission NPESIBEC, la DGFiP et l’ensemble des ministères relevant du « bloc 3 ».

4. Les lacunes constatées en termes de maîtrise des risques sur les processus

à enjeux et/ou à risques gérés par les MEF

a. Les travaux de documentation des processus ne permettent pas de couvrir les

processus les plus significatifs

Au niveau interministériel, les travaux d’adaptation des référentiels de contrôle

interne comptable (RCIC) à l’évolution de l’environnement ont peu progressé en 2014

et seuls huit processus sont actuellement documentés. En outre, la DGFiP n’a pas défini

de calendrier de déploiement des outils interministériels.

De nombreux outils restent encore à concevoir et/ou à diffuser pour permettre

aux ministères de mettre en place, dans un cadre homogène, des dispositifs de contrôle

interne efficients. En outre, la documentation interministérielle des processus et

notamment les référentiels de contrôle interne devront être simplifiés dans leur contenu

afin de faciliter leur usage et leur appropriation par les services opérationnels.

Au niveau ministériel, les travaux de documentation des processus ne permettent

pas de couvrir l’ensemble des processus significatifs tant en termes d’enjeux que de

risques.

Toutefois, le tableau ci-après met en évidence que les travaux de révision des

outils de documentation des processus sont insuffisamment aboutis pour permettre la

couverture des risques les plus significatifs y compris ceux liés au fonctionnement en

mode CHORUS. La poursuite de ces travaux est d’autant plus urgente que se profilent à

l’horizon d’autres chantiers liés au déploiement du système d’information RH

(SIRHIUS) et à la réorganisation des services en mode centres de services ressources

humaines.

Tableau n° 1 : Situation des outils de documentation des processus dans les

différentes directions

Directions

Guides des procédures comptables

adaptés aux spécificités de la direction et

actualisés

Référentiels de contrôle interne

comptable adaptés aux spécificités de la

direction et actualisés

DGFIP

Sur les 175 processus à risques majeurs

identifiés par la direction, la plupart d’entre

eux sont désormais couverts

Seuls 60 % des processus à risques majeurs

sont couverts (contre 50 % en 2013)

DGDDI

La plupart des processus sont couverts à

l’exception des processus « rémunérations »,

« pensions », « interventions », « stocks » et

certains produits régaliens

La plupart des processus sont couverts à

l’exception des processus « rémunérations »,

« pensions », « interventions », « stocks » et

certains produits régaliens

SG

La plupart des processus gérés par le SG

sont couverts mais les outils ne sont pas

adaptés à la réorganisation de la fonction

ressources humaines

La plupart des processus gérés par le SG

sont couverts mais les outils ne sont pas

adaptés à la réorganisation de la fonction

ressources humaines

DGT processus « garanties de l’Etat » Aucun

DGE processus « interventions » Aucun

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68

Directions

Guides des procédures comptables

adaptés aux spécificités de la direction et

actualisés

Référentiels de contrôle interne

comptable adaptés aux spécificités de la

direction et actualisés

INSEE

Tous les processus gérés par l’INSEE ne

sont pas couverts par des outils de contrôle

interne actualisés y compris ceux relatifs au

processus rémunérations impactés par le

déploiement de SIRHIUS et la nouvelle

organisation en mode CSRH.

Tous les processus gérés par l’INSEE ne

sont pas couverts par des outils de contrôle

interne actualisés y compris ceux relatifs au

processus rémunérations impactés par le

déploiement de SIRHIUS et la nouvelle

organisation en mode CSRH.

Source : Cour des comptes

A la DGFiP, on constate, que certains processus, tels que la trésorerie, les états

financiers et les dettes financières ne figurent pas dans le tableau ce qui ne permet pas

de connaître l’état de déploiement des outils de CI sur ces processus. En outre, ce

tableau ne renseigne ni sur les travaux de documentation des processus à mettre en

œuvre ni sur l’échéance à laquelle ces travaux seront finalisés.

De surcroît, la direction doit encore mener une réflexion quant à la méthodologie

qu’il conviendra d’utiliser pour assurer l’actualisation régulière des outils de

documentation des processus mis à la disposition des services de la direction générale à

partir de l’outil POLARIS.

A la DGTrésor, bien que les processus « participations » et « prêts » constituent

des enjeux majeurs dans les comptes de l’Etat, il n’existe à ce jour aucun référentiel de

contrôle interne adapté à l’environnement CHORUS.

Les travaux d’élaboration et d’actualisation de la documentation, tels que les

référentiels de contrôle interne et les guides de procédures, des principaux processus

gérés par la DGTrésor doivent être poursuivis par la MDCCIC en lien étroit avec les

différents acteurs concernés (DGTrésor, APE, MACI, CBCM).

Par ailleurs, les directions mettent à la disposition des services opérationnels, le

plus souvent sur un espace intranet dédié, la documentation des processus qu’elles

élaborent. Cependant, les MEF ne disposent pas d’un outil commun de type POLARIS

utilisé par la DGFiP qui permettrait de regrouper l’ensemble de la documentation et

serait accessible par tous les services. L’éparpillement de la documentation des

processus gérés par les MEF ne permet ni d’avoir une vision consolidée des outils de

documentation existants ni de mutualiser ces outils entre les directions.

b. Les travaux ministériels portant sur les contrôles demeurent perfectibles

Les matrices des contrôles définies supra présentent d’importantes lacunes :

- elles ne couvrent toujours pas les opérations d’inventaire qui pourtant

concernent l’ensemble des acteurs ;

- elles sont insuffisamment fondées sur une analyse des risques documentée et

formalisée pour permettre à la Cour de se prononcer sur l’exhaustivité et la pertinence

des points de contrôles identifiés dans ces matrices.

La traçabilité et la formalisation des contrôles opérés par l’ensemble des acteurs,

à partir des matrices des contrôles, ne sont pas assurées. De surcroît, aucune pièce

relative aux contrôles opérés par les acteurs n’est requise lors de la transmission d’un

dossier et aucune vérification n’est opérée par le CSP ou le SFACT pour s’assurer de

l’effectivité des contrôles réalisés par les services situés en amont.

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69

Si les MEF se sont dotés en milieu d’année d’un programme ambitieux de

déploiement de plans de contrôles de supervision à postériori, l’effectivité de leur mise

en place a été limitée en 2014 à quelques directions et à quelques processus comptables,

rendant impossible l’exploitation de leurs résultats au niveau ministériel. Dans la

plupart des directions qui ont initié le déploiement de plans de contrôle de supervision,

leur mise en œuvre n’est pas finalisée en fin 2014 et les résultats des contrôles opérés

par les services ne seront disponibles qu’en 2015.

Le tableau ci-après met en évidence les processus pour lesquels les directions

n’ont pas souhaité s’engager dans la mise en place de plans de contrôles de supervision.

Tableau 2 : Liste des plans de contrôle de supervision manquants pour les

processus comptables à fort enjeux

Processus DGT et DGE DGFIP DGDDI

Participations X

Prêts et avances X

Engagements hors bilan X

Provisions pour risques et charges X

Interventions X

Avances aux collectivités X

Pensions X

Provisions pour dépréciation de créances X

Trésorerie X

Rémunérations X

Source : Cour des comptes

c. Faute d’outil commun, les restitutions aux services prescripteurs sont

lacunaires dans la plupart des directions

Peu d’évolutions ont été constatées en matière de reporting aux services

prescripteurs des anomalies constatées par les CSP compte tenu essentiellement de

l’absence d’outil permettant de tracer et de formaliser les résultats des contrôles (cf.

reporting des contrôles). En outre, malgré la révision en 2014 des contrats de service,

ces derniers ne mentionnent toujours pas de manière explicite la transmission aux

services prescripteurs de restitutions relatives aux anomalies constatées par les CSP.

Au niveau du « bloc 3 », le service stratégie, pilotage et budget (SPIB) de la

DGFiP assure le pilotage et l’animation du réseau des CSP du « bloc 3 » avec la mise en

place depuis 2013 d’une démarche qualité. Dans ce contexte, le séminaire des CSP de

novembre 2014 a notamment été l’occasion de présenter le mode de restitution à mettre

en place afin d’informer de manière régulière les services prescripteurs sur la qualité de

leurs opérations et d’identifier et réduire le nombre d’anomalies. Toutefois, la

performance de ce nouveau dispositif qui n’est pas encore effectif sur l’ensemble du

réseau des CSP du « bloc 3 » ne pourra être évaluée par la Cour qu’en 2015.

De la même manière, à la DGDDI, les modalités de reporting sur les anomalies

entre les CSP et les services prescripteurs n’ont pas évolué en 2014 et la douane n’a pas

réalisé de travaux visant à transmettre aux services prescripteurs des restitutions

relatives aux anomalies constatées par les CSP et à analyser leurs causes.

Néanmoins, la douane a souhaité s’engager en 2014 dans une expérimentation

du module communication de CHORUS formulaires qui permet de formaliser les

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70

échanges entre les CSP et les services prescripteurs. Le module communication est

utilisé pour la transmission des actes et documents initialement transmis aux CSP à

partir des boîtes fonctionnelles. Il permet également aux CSP de référencer les

anomalies rencontrées grâce à un référentiel intégré et de les signaler aux services. Un

bilan de cette expérimentation sera réalisé en fin 2014 en vue d’une éventuelle

généralisation de l’outil à l’ensemble des services en 2015.

Par ailleurs, l’AIFE a fait évoluer en 2014 les fonctionnalités du module

communication afin que ce dernier puisse intégrer les résultats des contrôles opérés par

le SFACT dans le cadre du contrôle hiérarchisé de la dépense (CHD). Grâce à ces

évolutions, le SFACT est en mesure de transmettre aux services gestionnaires (CSP ou

services prescripteurs) des restitutions, élaborées à partir du module communication, sur

les anomalies constatées à l’issue de ses contrôles. Toutefois, cette nouvelle

fonctionnalité est limitée aux anomalies constatables par le comptable et aucune autre

évolution fonctionnelle de l’outil n’est prévue à ce stade.

De manière générale, on pourrait à terme envisager que le module

communication puisse devenir un outil interministériel de traçabilité et de formalisation

des contrôles opérés par les acteurs. La mise en place d’un tel outil faciliterait

également la transmission régulière aux services des résultats des contrôles et de leur

analyse. Toutefois, sa mise en œuvre nécessiterait que l’AIFE accepte d’engager des

travaux à l’instar de ceux réalisés en 2014 pour les comptables afin de faire évoluer les

fonctionnalités de l’outil.

Dans l’attente de la réalisation de ces travaux, le dispositif mis en place par le

CPFi du SG devrait être généralisé à l’ensemble des CSP des MEF afin de favoriser le

recensement et l’analyse régulière des anomalies ainsi que la mise en place de

dispositifs appropriés susceptibles de réduire leur occurrence.

5. L’’impact du contrôle interne comptable sur la gestion des MEF est

difficilement mesurable

Le dispositif de contrôle interne comptable a pour vocation prioritaire de garantir

un haut niveau de qualité et de sécurisation des processus comptables. Selon les travaux

parlementaires préparatoires à la LOLF, il devait aussi être indirectement un moteur

d’amélioration de la gestion. Or, son déploiement n’a eu à ce stade qu’un impact très

limité sur le fonctionnement et la gestion des services. Les groupes de travail constitués

au niveau interministériel par la direction du budget pourraient permettre à terme de

mesurer les apports des différentes comptabilités sur la gestion.

Le déploiement du contrôle interne comptable a incontestablement permis

d’améliorer l’organisation des services, de fiabiliser les imputations budgétaires et

comptables et d’améliorer le pilotage budgétaire grâce à une meilleure connaissance des

crédits engagés. La fluidité et la simplification du traitement des opérations financières

constituent également les caractéristiques positives de son déploiement. En outre, les

contrôles de supervision à postériori peuvent être utilisés par les chefs de services

comme un outil de management.

Ces avancées positives ont besoin d’être consolidées par d’autres apports. A

défaut, le contrôle interne comptable pourrait continuer à être considéré, comme

aujourd’hui, par certains RPROG et RBOP comme un reporting formaliste et

contraignant sans utilité directe pour leurs services. Ces nouveaux apports attendus

sont :

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71

- la simplification des outils proposés par la DGFiP et notamment les référentiels

de contrôle interne comptable afin d’être plus rapidement et aisément

appréhendés et adaptés à leurs besoins par les services gestionnaires ;

- la mise en place de la comptabilité analytique élaborée à partir de données

comptables fiables qui devrait avoir in fine des incidences directes et positives

sur l’optimisation et la rationalisation de la gestion des services ;

- le déploiement du contrôle interne sur la maîtrise des risques métiers.

Afin de maintenir l’engagement des services dans la démarche, le dispositif de

contrôle interne devra s’étendre progressivement à la maîtrise des risques métiers

pouvant potentiellement impactés les comptes et qui sont plus directement orientés vers

la recherche d’amélioration de la gestion que le contrôle interne comptable. La

méthodologie et les outils utilisés depuis des années par les services pour mettre en

place le contrôle interne comptable doivent être mis au service du déploiement du

contrôle interne « métiers ». L’optimisation de la gestion et du fonctionnement des

services ne pourra être obtenue qu’à partir de la mise en place d’une démarche

d’identification et de maîtrise des risques globalisée sur l’ensemble des processus

significatifs, le contrôle interne comptable n’en constituant qu’un des composants.

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

9 Fusionner les CSP qui ne disposent pas de la taille critique en

délégant la gestion des opérations de l’administration centrale, des

services à compétence nationale de la DGFiP et des autorités

administratives indépendantes à un CSP unique placé au sein du

secrétariat général des MEF et déléguer aux CSP régionaux du

« bloc 3 » de la DGFiP, la gestion des actes de l’ensemble des

services déconcentrés des MEF

B 1

11 Poursuivre les travaux de documentation des processus les plus

significatifs en priorité à l’aide de guides de procédures et de

référentiels de contrôle interne et les mettre à la disposition des

services sur un espace commun

A 1

12 Généraliser à l’ensemble des CSP le dispositif mis en place par le

CPFi du SG visant à transmettre aux services prescripteurs de

manière régulière les anomalies constatées et à analyser leurs

causes

B 2

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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72

1,50

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1

Les processus significatifs du ministère sont documentés par un guide de

procédures (GP) et un référentiel de contrôle interne (RCI ou matrice des

risques et contrôles) à jour des dernières évolutions de l'environnement

1 1,5

Les travaux de documentation des processus les plus significatifs se sont

poursuivis en 2014. Toutefois, le degré de mise en oeuvre des actions du PAM

relatives à l'élaboration ou à l'adaptation à l'évolution de l'environnement

(CHORUS, SIRHIUS) des outils de contrôle interne est faible pour la plupart des

processus, les travaux devront donc se poursuivre en 2015. A titre d'exemple, à

la DGFiP, les travaux d'élaboration des référentiels de contrôle interne couvrent

à ce stade environ 60% des processus à risques majeurs identifiés par la

direction. La DGTrésor n'a élaboré à ce stade qu'un guide de procédures sur les

garanties de l'Etat.

2

Les outils de contrôle interne (GP, RCI…) sont diffusés (mise à disposition sur

l'intranet, sessions de formation, communication, réunions …) à l'ensemble des

acteurs concernés du ministère

1 1,5

La MACI a ouvert aux référents un intranet qui met à leur disposition toutes les

informations utiles à leur fonction et notamment les outils du contrôle interne qui

sont présentés lors des réunions semestrielles des référents. Toutefois, cet

intranet n'intègre pas l'ensemble des outils élaborés au niveau des directions. La

généralisation au niveau ministériel d'un outil commun de type POLARIS

permettrait de regrouper l'ensemble de la documentation relative aux processus

gérés par les MEF.

3Les organisations et les circuits de gestion associés sont formalisés dans des

documents type (contrats de service, conventions de délégation de gestion)1 2

Au niveau de l'administration centrale (hors DGFiP et DGDDI qui ne fonctionne

pas en mode facturier), le contrat de service a été revu en 2014 dans le but

d'être désormais tripartite (SP/CPFi/SFACT).

4Il existe une démarche d’identification des améliorations de la gestion du

ministère directement liées à la mise en œuvre du contrôle interneNA 1

Aucune réflexion n'a été menée au niveau ministériel portant sur l'articulation

entre le contrôle interne comptable et ses incidences sur la gestion du

ministère. Si l'intérêt du contrôle interne dans la formalisation des contrôles

préexistants n'a pas été recensé, la Cour a néanmoins pu constater sur le

terrain la réalité de son utilité. Le déploiement attendu par la Cour des dispositifs

de maîtrise des risques portant sur les métiers ou les fonctions support devrait

être plus directement orienté vers la recherche d'amélioration de la gestion que

le strict contrôle interne comptable.

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

7 - LE DEPLOIEMENT DES DISPOSITIFS DE CONTRÔLE INTERNE ADAPTES A L'ENVIRONNEMENT

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73

PARTIE III : L’APPRECIATION PAR LE MINISTERE DU DEGRE

DE MATURITE DES DISPOSITIFS DE CONTROLE INTERNE

I. L’ECHELLE DE MATURITE DE LA GESTION DES RISQUES

COMPTABLES ET FINANCIERS (EMR)

L’appréciation portée sur l’utilité des EMR est différenciée selon les directions

des MEF. Dispositif soutenu par le secrétariat général, il est davantage contesté par

d’autres directions qui font valoir qu’il existe d’autres modes, moins lourds ou plus

performants, d’auto-évaluation du contrôle interne comme les diagnostics/revue de

processus, les contrôles de supervision a posteriori des CQC repris dans AGIR et l’audit

interne.

Après la mise en œuvre en 2014 d’une EMR sur le processus interventions par la

DG Trésor, l'EMR est néanmoins utilisée par toutes les directions (sauf la DGAFP qui a

de faibles enjeux).

Le CBCM effectue l’auto-évaluation des contrôles internes dans ses services

mais ne participe pas à la cotation des contrôles internes relevant des gestionnaires. Les

référents techniques directionnels (RTD) sont donc les seuls acteurs, non directement

impliqués dans le processus de gestion à évaluer, qui participent à l’EMR. C’est le cas à

la douane et à la DGFIP, même si pour cette dernière la mission nationale d’audit a

participé à l’EMR sur le processus commande publique.

Le nombre d’EMR a augmenté sensiblement en 2014, y compris sur des

processus majeurs, comme la commande publique, les rémunérations et les

interventions. Certaines directions n’ont déployé l’EMR que sur un processus majeur :

la commande publique pour la DGFIP et l’INSEE, les crédits d’intervention pour la

DGE et la DGT. D’autres l’ont employé sur une gamme plus importante de processus

comme la DGDDI qui a mis en œuvre 7 processus sur 9 en services centraux (dont Parc

immobilier, recettes étrangère à l'impôt et au domaine, commande publique, frais de

déplacement, interventions,...).

Dans les MEF, compte tenu des contraintes sur les ressources d’audit et de

l’autonomie de décision des audits directionnels sur le choix des EMR à corroborer, le

principe est que les résultats des EMR ne sont corroborés par un audit interne que pour

les processus ou démarches à fort enjeux. Ainsi, en 2014, ont été corroborés uniquement

l'EMR de la DGT et de la DGE sur les interventions par l’audit ministériel et l’EMR de

la DGFIP sur le processus commande publique par sa mission d’audit interne. Pour

corroborer les autres EMR, il est simplement demandé aux services évalués de produire

les documents probants issus des outils du contrôle interne justifiant les notes attribuées.

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74

A. LA SITUATION A FIN 2014

1. L’utilisation de l’EMR (ou d'autres dispositifs d’évaluation) dans le

ministère

a. L’appréciation différenciée au sein des MEF de l’utilité des EMR

Les différentes directions insistent sur le fait que l'absence d'EMR ne veut pas

dire absence d'évaluation et d'éléments d'appréciation sur l'effectivité du déploiement du

contrôle interne. L’EMR est principalement utilisé dans les directions qui disposent

d’un degré de maturité du CI plus élevé (DGDDI et SG notamment).

Le secrétariat général considère l’EMR de manière positive en tant que mesure

de l’effectivité du dispositif déployé sur chaque processus. Il souhaite appliquer l’EMR

à tous les processus qu’il gère.

Son utilisation de l’EMR en 2014 a permis de planifier des actions programmées

dans le plan d’action sur la documentation (élaborer un support de foire aux questions

relatif aux remboursements des frais de transport domicile/travail), la formation

(dispenser des formations au module Chorus Communication) et la traçabilité.

A contrario, d’autres directions sont plus réservées sur une généralisation des

EMR.

Bien qu’à l’origine de cet outil qu’elle continue à mettre à jour27, la DGFIP

considère que l’EMR n’est qu’un vecteur d’auto-évaluation au même titre que les

diagnostics/revue de processus, les contrôles de supervision a posteriori des CQC repris

dans AGIR et l’audit interne et, en aucun cas, un support contraignant. La DGFiP, dans

le cadre de sa mission d’accompagnement des ministères, invite ces derniers à choisir

les dispositifs d’évaluations les mieux adaptés à leurs risques, enjeux et organisation

afin de permettre une appropriation effective des supports par les acteurs et la

gouvernance.

A propos de l’extension de l’EMR au processus « intervention » programmé au

PAD 2015, pour les subventions d’équilibres aux régimes spéciaux de retraite, la

direction du Budget, indique que cela ne servira pas à sécuriser ce processus à risque

faible et particulièrement maitrisé, mais seulement à «afficher des actions dans un plan

de contrôle interne ministériel… pour donner des gages au certificateur ». Plus

généralement, la DB estime que l’EMR est un dispositif lourd à gérer au regard de ce

qu’elle estime ses faibles enjeux et risques comptables.

La DGTrésor a critiqué la maquette de l’EMR qui lui paraît insuffisamment

adaptée à ses spécificités et incapable de mettre en évidence de manière objective les

faiblesses qui s’attachent au dispositif de CI.

27

En 2014, la DGFIP (MDCCIC) a révisé la grille d’évaluation du 19 juin 2013, impactant l’échelle de

notation, certains critères d’appréciation ont été déplacés dans l’échelle des notations entraînant parfois

une diminution de la note obtenue.

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75

b. L’utilisation de l’EMR par les différentes directions

Après la mise en œuvre en 2014 d’une EMR sur le processus interventions par la

DG Trésor, l'EMR est utilisée par toutes les directions (sauf la DGAFP qui a de faibles

enjeux).

La direction du budget utilise l’EMR pour couvrir les tâches qui lui incombent

en propre dans la procédure de la provision CET. Elle estime que l’EMR n’apporte pas

de gain d’efficience sur la connaissance du processus étudié.

La DGFiP utilise l’échelle de maturité des risques, au niveau de l’administration

centrale, pour le processus commande publique, dans l’optique d’une lettre

d’affirmation.

A la DGDDI, l'EMR a été déployée sur 16 processus en services centraux sur 48

désormais identifiés (dépenses et recettes). Un petit nombre de processus

supplémentaires devrait être couvert en services centraux avant la fin 2014.

La DGE a réalisé une EMR, comme la DGT, dans le cadre de l’audit ministériel

sur le processus « interventions ». De par le caractère extrêmement marginal des crédits

d’intervention gérés en déconcentré, l’EMR est centrée sur les dispositifs gérés par

l’administration centrale.

La DGCCRF n’a pas réalisé d’EMR depuis 2010. Les actions qui prévoyaient

son utilisation en 2014 pour les processus interventions et rémunérations ont été

reportées à 2015.

La DGTrésor était restée jusqu’à cette année en marge des EMR car elle

considérait, que le dispositif de CI n’était pas suffisamment mature. La MACI a donc

utilisé le levier d’un audit interne ministériel lancé fin 2013 afin de réaliser une

première EMR sur le processus « interventions ».

2. La participation à la cotation du CBCM et autres acteurs non directement

impliqués

a. La participation du CBCM

Pour chaque EMR, le CBCM effectue l’auto-évaluation des contrôles internes

dont il est directement chargé. Il ne participe pas à la cotation des contrôles internes

relevant des gestionnaires. En 2014, seule l’EMR de la DB, centrée uniquement sur le

processus CET, a été réalisée, par le gestionnaire, sans participation du comptable.

En 2014, le SG a associé la MACI et le CBCM, afin de bénéficier de leurs

conseils pour engager une analyse via l’EMR sur le processus « Personnel - Frais de

déplacement » (anticiper le changement de SI et d’organisation du service) et sur le

processus « Impôts et taxes » et sur le volet pilotage en mars 2014.

b. La participation des autres acteurs non directement impliqués dans les

processus de gestion à évaluer

A l’exception du CBCM sur la partie qui le concerne, les référents techniques

directionnels (RTD) sont donc les seuls acteurs, non directement impliqués dans le

processus de gestion évalué, qui participent à l’EMR. Les RTD sont à la fois les

initiateurs et les accompagnateurs méthodologiques des EMR.

La participation d’acteurs non directement impliqués dans les processus de

gestion à évaluer doit en effet se situer dans un équilibre entre une absence complète de

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76

ces acteurs qui nuirait à l’objectivité de l’auto-évaluation et une extériorité trop grande

qui aboutirait à priver de sens le principe de l’auto-évaluation de l’EMR et le

transformerait en audit.

C’est la raison pour laquelle le secrétariat général ne participe pas, autrement

que sous forme de conseil, aux jugements d’évaluation des EMR au même niveau que

la direction et le comptable. L'appui du secrétariat général est uniquement

méthodologique, car il ne dispose pas, contrairement aux opérationnels et RTD, de la

légitimité nécessaire pour proposer des éléments de notation dans les EMR auxquelles il

participe. La MACI réalise l’appui méthodologique des directions dans la mise en

œuvre de l'EMR, en particulier lors de la première évaluation par une direction ou lors

d'une première évaluation d'un processus.

Après un premier accompagnement, la MACI participe aux évaluations au côté

des directions, dès lors que celles-ci en font la demande. Dans ce dernier cas, la MACI

intervient au moment de la phase finale de l’EMR, pour livrer son analyse sur les notes

attribuées au vu des éléments probants fournis. Elle est destinataire des EMR en fin

d’année et elle peut demander aux directions de mener des évaluations spécifiquement

sur un des processus qu’elles ont choisis.

A la DGFIP, le RTD est la MCCIC. Les cotations proposées par les acteurs pour

l’unique EMR sur le processus commande publique ont fait l'objet d'une expertise par

les auditeurs de la DGFiP (MRA) qui est une entité extérieure complétement

indépendante du processus.

En douane, l'EMR est également réalisée par les bureaux métiers de la direction

générale accompagnés en termes de méthodologie par le RTD, sur la base des

préconisations de la MACI. Le positionnement spécifique du RTD en douane, au sein

de l'Inspection des services, structure rattachée directement à la directrice générale et

réalisant des fonctions de contrôle interne et d’audit interne augmente « l’extériorité de

son analyse de l’EMR ».

3. La couverture des processus significatifs, y compris en services

déconcentrés

La recommandation n°18 de la NEC 2012 et la recommandation n°16 de la NEC

2013 demandait au ministère de poursuivre l’extension progressive de l’EMR à

l’ensemble du périmètre du ministère dans le but d’atteindre d’ici fin 2014 l’ensemble

des directions et des processus significatifs

En 2013, 7 EMR avaient été réalisés auprès de 3 directions. Le nombre d’EMR a

augmenté sensiblement en 2014, y compris sur des processus majeurs. La liste complète

des EMR effectués en 2014 figure dans le tableau d'effectivité diffusé lors du CMR.

La DGFIP n’a déployé l’EMR que sur le processus « commande publique ».

La DGDDI, s’était fixé comme objectifs pour 2014 d’étendre le déploiement de

l’EMR d’une part à l'ensemble des processus jugés par la direction générale matures en

matière de contributions indirectes (fiscalité énergétique notamment) et de charges

(rémunérations, en particulier) et d’autre part aux services déconcentrés, sous forme

d’expérimentation sur quelques directions-test, en recettes et en processus gestion.

En réalité, l'EMR a été déployé en 2014 sur 9 processus en services centraux. La

DGDDI repousse désormais à une échéance plus lointaine le déploiement en services

déconcentrés. Elle estime qu’il faut attendre que le degré d'appropriation des outils de

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pilotage actuel soit suffisant et que ces outils soient stabilisés (en particulier la carte des

risques). Selon elle, sur le plan technique, la réalisation des EMR dans 40

circonscriptions en recettes et une vingtaine de BOP en dépenses sur un nombre

important de processus sera difficile à mettre en œuvre et nécessitera une réflexion sur

les modalités d'accompagnement. En 2015, la DGDDI envisage d'élargir

progressivement son déploiement à tous les autres processus, toujours en services

centraux, « en fonction de ses ressources et de ses priorités ».

L’objectif du SG en 2014 était d’appliquer l’EMR à tous ses processus. Il a en

fait déployé 7. Le périmètre de l’EMR au secrétariat général concerne quasiment tous

les services du SG (services prescripteurs et CPFi) ainsi que pratiquement tous ses

processus. En 2014, onze processus ont été couverts dont 4 processus évalués pour la

première fois.

La DGE a choisi un processus (les crédits d’intervention) qui est géré en

administration centrale. En services déconcentrés, 4 DIRECCTE ont expérimenté l'outil

en 2014.

L’INSEE prévoyait en 2014 d’actualiser l’EMR commande publique-flux 4 et

de réaliser l’EMR sur le processus parc immobilier. Elle a effectivement réalisé l’EMR

sur la commande publique.

L'ONP a réalisé en 2014 deux EMR (commande publique et logiciels produits

en interne).

4. L’adossement des résultats par un audit interne ou externe récent

a. La position du ministère sur les corroborations d’EMR

La recommandation 24 de la NEC 2013 demandait de corroborer les résultats de

l’EMR par l’appréciation de l’audit interne selon le principe d’assurance raisonnable.

Au MEF, le principe est que les résultats des EMR ne sont corroborés par un

audit interne que pour les processus à fort enjeux. Le ministère n’estime pas possible de

transposer aux EMR une corroboration aussi systématique que celles que réalisent les

CQC sur les grilles d'autoanalyse des services déconcentrés de la DGFIP.

Le secrétariat général indique que cette évaluation ne résulte pas uniquement des

EMR, mais également de la réalisation d'audits internes

Ainsi, au début de 2014, la corroboration de l'EMR a été réalisée à l'occasion de

l'audit ministériel sur les interventions de la DGT et de la DGE, annexée au rapport

d’audit et qui fera l’objet d’une actualisation par ces deux directions. Par ailleurs, les

EMR effectuées par la DGFIP sur le processus commande publique afin de servir

d’élément probant ont été corroborées par son audit interne (MNA).

Compte tenu de leurs ressources contraintes, les structures d’audit interne du

ministère ne sont en effet en mesure de réaliser qu’un nombre limité de corroboration

d’EMR. A la DGDDI, l'audit des EMR est réalisé à l'occasion d'audits internes plus

larges englobant l'appréciation du dispositif de contrôle interne sur le processus

considéré par la cellule contrôle interne de l'IS lors de la mise en œuvre des EMR par

les bureaux.

Les enrichissements croisés entre audits et EMR peuvent prendre d’autres

formes que la corroboration. En tant que leviers du contrôle interne repris dans la carte

des risques, et en tant qu’analyse des faiblesses, les EMR participent à l'analyse de

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78

priorisation qui fonde la programmation des audits. Le secrétariat général ne préside

plus le comité ministériel d’audit et n’a plus de pouvoir de coordination impérative.

Chaque audit interne directionnel demeure seule décisionnaire pour choisir les EMR qui

seront corroborées. La sélection des audits de corroboration se déroule désormais au

sein du dialogue annuel entre le SG et les audits directionnels lors de la phase de pré

cadrage des audits ministériels comptables et financiers. La MACI du SG signalent à

chaque direction les processus à soumettre prioritairement aux EMR dans les annexes

directionnelles qu’elle produit chaque année. Le Comité d'audit se prononce ensuite sur

le choix des audits à réaliser en fonction de ces critères.

Par ailleurs, les principaux points évalués par l'EMR recoupent exactement la

liste des points à auditer dans la méthodologie de l'audit comptable et financier mise en

pratique par les auditeurs de la MRA. Par conséquent, l'audit procède systématiquement

à la validation ou à l'infirmation des notes de l'EMR dans la liste des points forts/points

faibles et dans la matrice des risques du rapport d'audit définitif.

Au secrétariat général, la MACI n’est pas une instance de contrôle de second

niveau et ne procède donc pas à des corroborations. Néanmoins, lorsqu’elle participe à

la phase de finalisation des projets d’EMR, elle balaie avec les RTD (souvent en

présence d’un représentant du DCM) les notes attribuées à chaque critère et, sur la base

de ses interrogations et des documents probants présentés, donne son analyse de la

pertinence de la note. Cet avis non contraignant est pour l’instant suivi par les RTD.

B. RECOMMANDATION

Voir recommandation n°1

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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79

1,75

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1L’échelle de maturité de la gestion des risques comptables (ou un autre

dispositif d'évaluation) est utilisée dans le ministère1 1,5

L'EMR est utilisée dans toutes les directions du ministère (sauf DGFAP qui a de

faibles enjeux)

2

La cotation est assurée avec la participation systématique du CBCM ou

d’autres acteurs non directement impliqués dans les processus de gestion à

évaluer (référent contrôle interne, cellules de qualité comptable de la DGFiP, …)

2 2

Dans le ministère, l'EMR est réalisé de manière tripartite : par les opérationnels

(bureau métiers des administrations centrales), le CBCM et les RTD. L'appui de

la MACI est méthodologique. Les auditeurs internes peuvent intervenir de

manière ponctuelle comme pour le processus commande publique à la DGFIP.

3Une part importante des processus significatifs est couverte, y compris la part

gérée en services déconcentrés1 1,5

Le nombre d’EMR a augmenté sensiblement en 2014, y compris sur des

processus majeurs, comme la commande publique, les rémunérations et les

interventions

4 Les résultats sont confortés par un audit interne ou externe récent 1 2 Les rapports d'audit ministériel procède à la vérification des notes de l'EMR

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

8 - L'ÉCHELLE DE MATURITÉ ET DE GESTION DES RISQUES (ET AUTRES DISPOSITIFS D'ÉVALUATION)

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80

II. LA FONCTION D’AUDIT INTERNE MINISTERIEL

A. LES PRINCIPALES EVOLUTION CONSTATEES EN 2014

Les structures de gouvernance et de pilotage de l’audit interne ministériel sont

représentées par le comité d’audit interne, créé par décret du 23 avril 2013 et présidé par

le ministre des finances et des comptes publics et par la mission d’audit interne des

ministères (MAIM) qui rassemble les représentants des corps d’inspection, de contrôle

et d’audit des MEF et assure le secrétariat permanent du comité d’audit interne.

Le comité d’audit interne a eu un fonctionnement régulier en 2014 puisqu’il

s’est réuni à deux reprises (en février et en novembre). Il a notamment approuvé le

programme d’audit de 2014 en février 2014 et celui de 2015 en novembre 2014.

Toutefois, le programme de travail est demeuré annuel et les MEF ne disposent pas

encore d’un document unique de programmation des audits soumis à la validation du

comité d’audit interne.

L’audit interne ministériel a essentiellement mobilisé des ressources issues du

CGEFI et du pôle audit de la DGFiP. Comme les années passées, des retards ont été

constatés dans la mise en œuvre du programme d’audit qui, de surcroît, n’intègre pas

suffisamment d’audits comptables et financiers pour permettre d’assurer à court ou à

moyen terme l’évaluation des dispositifs de CI sur l’ensemble des processus

significatifs.

A l’avenir, la référence à la carte des risques ministériels et la signature des

protocoles formalisant les relations de travail entre la MAIM et les directions disposant

d’une fonction d’audit interne devraient permettre d’améliorer la programmation des

audits, la gestion des ressources disponibles et le dispositif de suivi des audits.

B. L’AUDIT INTERNE MINISTERIEL

1. Les acteurs et les structures de gouvernance et de pilotage

L’instance ministérielle de gouvernance de l’audit interne ministériel est

représentée par le comité d’audit interne des ministères (CAIM), créé par décret du 23

avril 2013, présidé par le ministre des finances et des comptes publics, est composé de

trois personnalités extérieures (Conseil d’Etat, CNP et SNCF), de la chef du service de

l’inspection générale des finances et du chef du service du contrôle général, économique

et financier, nommés par arrêté du 29 juillet 2013.

Ce comité définit la politique d’audit interne des ministères et approuve le

programme d’audit interne des ministères. Il adopte la charte d’audit interne et approuve

la méthode d’élaboration de l’audit et de sa programmation. Sous l'autorité du ministre

des finances et des comptes publics, la mission d’audit interne des ministères (MAIM)

assure le secrétariat permanent du comité d’audit interne des ministères. Elle dispose de

l’appui des services du secrétariat général des MEF, ce qui permet d’assurer une bonne

circulation de l’information entre les deux structures.

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En complément de ce comité, la fonction d’audit interne est assurée au niveau

ministériel par la mission d’audit interne des ministères (MAIM) qui rassemble les

représentants des corps d’inspection, de contrôle et d’audit des MEF. Elle pilote et

anime la fonction d’audit interne en définissant la méthodologie qui lui est applicable et

en élaborant le programme d’audit interne des ministères sur la base d’une analyse

fondée sur les risques. Elle met en œuvre le programme d’audit interne et s’assure des

suites données aux recommandations adoptées à l’issue des audits. Cependant, la

mission qui ne dispose pas de moyens permanents, mobilise les différentes ressources

d’audit des MEF qui, parallèlement, interviennent dans leurs sphères de compétences

respectives. Cette option n’est par conséquent pas de nature à garantir que les ressources

qui seront affectées par les structures d’audit infra-ministérielles seront suffisantes et

adéquates pour mettre en œuvre de manière efficace le programme d’audit, la mission

ministérielle ne disposant d’aucun pouvoir hiérarchique pour préempter des ressources

auprès des différentes structures d’audit interne. A ce titre, les projets de protocole

formalisant les relations de travail entre la MAIM et les directions disposant d’une

fonction d’audit interne devraient ainsi préciser que par exemple 20 % des ressources

d’audit infra-ministérielles doivent être consacrées à chaque année à la mise en œuvre

du programme d’audit ministériel.

Par ailleurs, le comité d’harmonisation de l’audit interne (CHAI) veille à la

cohérence de l’ensemble des dispositifs ministériels d’audit interne (voir en annexe II la

présentation du CHAI et son activité en 2014).

2. L’indépendance

Les directions opérationnelles sont désormais exclues du comité ministériel

d’audit interne qui est en outre rattaché directement au ministre. Ces dispositions

permettent de garantir l’indépendance de ce comité, conformément à la norme

internationale ISA 610.

3. Les équipes d’audit

A l’identique de la situation constatée l’année passée, les travaux de l’audit

interne ministériel ont reposé essentiellement, en 2014, sur les ressources d’audit du

conseil général économique et financier (CGEFI) qui a assumé trois missions d’audit et

sur celles de la mission « risques et audits » de la DGFiP qui a participé également à

trois missions en 2014.

En revanche, l’ISDGDDI, l’IGF, le conseil général de l’industrie, de l’énergie et

des technologies (CGIET) et l’inspection générale de la DGTrésor n’assument cette

année chacun qu’une mission d’audit.

Comme les années précédentes, ni la mission de contrôle de gestion et des audits

de la DGCIS, ni l’inspection des services de la DGCCRF, qui sont de petites structures,

n’ont été sollicitées pour contribuer au programme des audits.

4. Programmation

Conformément aux normes internationales, la programmation des audits doit

être établie sur la base d’une analyse des risques. Cette analyse doit pouvoir s’appuyer

sur une carte des risques ministériels.

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La mission confiée à l’IGF par le comité d’audit interne visant à élaborer une

carte ministérielle des risques sur laquelle la programmation des audits doit reposer, n’a

été présentée dans sa version finale qu’en novembre 2014 au comité d’audit interne.

La programmation de l’audit interne pour 2014, approuvée par le comité d’audit

interne en février 2014 ne résulte toujours pas, au même titre que les années précédentes

d’une analyse d’ensemble des risques au niveau des MEF, comme le nécessitent

pourtant les critères de la norme internationale ISA 610.

Pour la première fois en 2014, le comité d’audit interne a approuvé un

programme ministériel d’audit qui comprend trois missions d’audits comptables et

financiers à la DGFiP. En revanche, les MEF ne disposent toujours pas d’un document

unique de programmation qui intégrerait l’ensemble des audits comptables et financiers

des MEF, y compris au niveau des directions. La coordination entre le niveau

ministériel et infra-ministériel demeure donc perfectible. A titre d’exemple, les audits

programmés sur les établissements publics nationaux ne figurent pas dans le programme

des audits approuvé par le comité.

En vertu de l’article 172 du décret relatif à la gestion budgétaire et comptable

publique, la programmation d’audits portant sur des opérations ayant un impact sur les

comptes de l’Etat doit être soumise à l’approbation du comité d’audit interne.

La charte de l’audit interne vient préciser ce dispositif en mentionnant que les

responsables des structures d’audit interne doivent communiquer à la MAIM, les

thèmes sur lesquels des missions d’audit comptable et financier sont programmées au

sein des ministères. A partir de ces éléments, la MAIM établit un document agrégé et

validé par le comité d’audit interne des MEF qui doit s’assurer au préalable que les

risques sont couverts de façon adéquate.

A l’avenir, un document unique de programmation ministérielle des audits

consolidé sur l’ensemble des entités d’audit interne devra être approuvé par le comité

d’audit interne. Pour ce faire, les projets de protocole organisant les relations entre la

MAIM et les différentes structures d’audit interne doivent améliorer l’articulation des

calendriers de programmation des audits et la remontée des informations.

En outre, une programmation pluriannuelle des audits pourrait contribuer à

optimiser l’emploi de la capacité d’audit. La tension sur les ressources demeure cette

année encore un point sensible : sur les sept missions prévues au programme 2014, 5

audits, contre trois en 2013, ont été engagés, un audit a été annulé28 et seul l’audit relatif

aux provisions pour litiges a été finalisé en fin 2014.

Le programme d’audit n’intègre pas suffisamment d’audits comptables et

financiers et ne couvre pas, par des audits récents, l’ensemble des processus majeurs.

Parmi les sept missions d’audit prévues en 2014, seules trois d’entre elles sont des

audits comptables et financiers : les arrêtés trimestriels dans les services des comptables

publics, l’optimisation des écritures manuelles et des transferts29 et les provisions pour

litiges. Parmi les autres missions figurent deux audits métiers30 et un audit conseil31.

28

Il s’agit de l’audit sur les aspects comptables liés à l’application RSP-MEDOC 29

Cette mission n’est pas engagée 30

Il s’agit de l’audit sur la gestion des compétences au sein des MEF et de l’audit sur la continuité de

service en situation de crise. 31

Il s’agit du déploiement du dispositif ministériel de contrôle interne budgétaire.

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5. La nature des travaux

La programmation des audits pour 2014 intègre une mission de conseil relative

au déploiement du dispositif de contrôle interne budgétaire. Afin de garantir le respect

du critère d’objectivité de l’audit interne, il conviendra de veiller à ce que cette mission

n’apporte pas un conseil aux services dans la conception d’outils de CI.

6. Le suivi des audits

Les modalités de mises en œuvre des recommandations et de suivi des audits

sont définies dans charte ministérielle d’audit, approuvée par le comité d’audit interne

en fin 2013. Cette charte prévoit l’obligation de définir un plan d’action par l’autorité

hiérarchique de l’entité ou des services audités. Ce plan définit les moyens par lesquels

les recommandations de l’audit, validées à l’issue de la phase contradictoire, seront

mises en œuvre par les responsables identifiés. Ce plan est arrêté conjointement par le

chef de la mission d’audit interne des ministères et les responsables des entités auditées

qui informent périodiquement la mission d’audit interne des ministères de son état

d’avancement. Par ailleurs, la charte mentionne que le chef de la mission d’audit interne

tient à jour un tableau de bord de suivi de la mise en œuvre des recommandations et en

rende compte périodiquement au comité d’audit interne des ministères.

Des tableaux de suivi ont été soumis à l’approbation du comité d’audit interne de

juillet 2014, conformément aux recommandations de la Cour. Toutefois, ces tableaux ne

devraient être opérationnels qu’en 2015. Il s’agira cependant de s’assurer que ce

dispositif permette à terme de couvrir l’ensemble des audits qu’ils soient de niveau

ministériel ou directionnel.

Dans l’attente de la mise en place effective de ces outils, la MACI du SG,

comme les années précédentes, a continué d’élaborer et de suivre chaque plan d’action

suite à audit sur la base du rapport définitif en lien avec les référents directionnels du

contrôle interne à l’occasion des outils de pilotage.

Les actions portées dans les plans d’action opérationnels des directions à la suite

d’un audit ne font pas systématiquement référence à l’audit en question et restent trop

souvent confondues avec les actions programmées à l’initiative des services. Cette

situation ne favorise ni le suivi régulier des actions suite à audit ni sa consolidation au

niveau ministériel.

Les projets de protocole formalisant les relations de travail entre la mission

d’audit interne des ministères et les directions disposant d’une fonction d’audit interne

devraient favoriser la consolidation au niveau ministériel du suivi des recommandations

et des actions suite à audit. Ce suivi qui devrait se mettre en place en 2015 devra être

quantitatif mais également qualitatif afin de s’assurer de l’efficience des dispositifs mis

en œuvre suite à audit. Il conviendra également de transmettre régulièrement au comité

de maîtrise des risques des ministères un document agrégé sur l’ensemble du périmètre.

7. Les méthodes

Les corps d’audit, d’inspection et de contrôle des MEF se réfèrent aux normes

internationales d’audit et mettent en œuvre des référentiels correspondant aux normes

professionnelles internationales de l’audit interne. Conformément au décret du 23 avril

2013, les travaux d’audit sont supervisés par le chef de la mission d’audit interne des

ministères qui peut déléguer cette fonction en tant que de besoin à un autre membre de

la mission.

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En outre, les travaux du CHAI ont permis d’élaborer des outils de référence en

matière d’audit interne qui sont utilisés à l’occasion des missions d’audit.

8. La communication

Le protocole formalisant les relations de travail entre la mission d’audit interne

des ministères et la Cour a été revu en mars 2014 pour tenir compte de la mise en place

des nouvelles structures de pilotage de l’audit interne ministériel.

9. Les conclusions

Les vérifications de la Cour indiquent que l’audit interne ministériel des MEF

est conforme à l’essentiel des critères de la norme internationale ISA 610. Cette

conformité justifie l’échange de lettre (ou protocole) formalisant les relations de travail

avec le certificateur.

Les outils mis en place prochainement pour assurer le suivi consolidé des

recommandations et des actions suite à audit doivent permettre à court terme de réduire

les écarts résiduels par rapport à la norme internationale.

Enfin, les progrès attendus en matière de coordination des forces d’audit infra-

ministérielles conjuguée à la mise en place d’une programmation commune, de

préférence pluriannuelle, des audits, fondée sur l’évaluation des risques, devraient

permettre à terme d’optimiser les ressources d’audit et d’augmenter le nombre de

missions réalisées chaque année. A ce stade, tous les processus significatifs ne sont pas

couverts par des audits récents et aucun audit de suivi n’a encore été réalisé. A titre

d’illustration, la réalisation d'audit sur les opérations d'inventaire ou sur les systèmes

d'information financière n'est pas prévue à ce stade, ce qui pourtant devrait contribuer à

l'amélioration de la qualité comptable.

C. RECOMMANDATIONS

n° Objet de la recommandation Nature* Priorité**

14 Soumettre chaque année à l’approbation du comité d’audit interne

des ministères un programme unique des audits comptables et

financiers à réaliser par l’ensemble des ressources d’audit interne

des MEF.

B 2

15 Assurer au niveau ministériel le suivi agrégé des recommandations

et des actions suite à audit comptable et financier ministériel et/ou

directionnel

B 2

(*) Nature de la recommandation : nouvelle (A), reconduite car partiellement mise en œuvre(B), reconduite car non mise en œuvre (C)

(**) Gradation du degré de priorité de mise en œuvre des recommandations : forte (1), moyenne (2), faible (3)

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85

1,57

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1Il existe un comité ministériel d’audit interne conformément au décret du 28 juin

2011 et à la circulaire du Premier ministre du 30 juin 20112 2

Le comité d'audit interne des ministères, présidé par le ministre et composé par

des personnalités extérieures et le Chef du CGEFI, a été créé par décret du 23

avril 2013. Ce décret a permis également de créer une mission d'audit interne au

niveau ministériel

2Le comité fonctionne de manière effective (ses membres sont nommés, il se

réunit au moins une fois par an en décembre N-1, etc. …)2 2

Le comité a eu en 2014 un fonctionnement effectif puisqu'il s'est réuni à deux

reprises (juillet et novembre 2014).

3Les critères de la norme ISA 610 sont respectés et permettent à la Cour

d’exploiter le résultat des travaux d’audit interne2 2

Des progrès ont été accomplis en 2014, notamment en matière d'articulation

entre l'évaluation des risques et la programmation des audits grâce à

l'élaboration de la carte des risques ministériels. Toutefois, la carte des risques

n'ayant été finalisée qu'en octobre 2014, ses effets sur la programmation des

audits ne pourront être évalués qu'à compter de 2015. Par ailleurs, des travaux

ont été engagés par la mission d'audit interne des ministères visant à améliorer

la hiérarchisation des recommandations dans les rapports d'audit et le suivi de

leur mise en oeuvre. En outre, la forme et le contenu des plans d'action suite à

audit ont été révisés en 2014.

4Un programme d’audit interne pluriannuel a été élaboré et approuvé par le

comité d’audit interne1 1,5

Le programme d'audit pour 2014 a été approuvé par le comité d'audit de février

2014. Toutefois, les MEF ne dispose toujours pas d'un document unique de

programmation des audits agrégé sur l'ensemble des entités d'audit interne. En

outre, une programmation sur deux ans devrait contribuer à optimiser les

ressources d'audit et à augmenter de manière significative le nombre d'audits de

processus. En effet, l'audit interne ministériel dépend exclusivement des

moyens alloués par les différentes structures d'audit interne des MEF.

5Le programme de travail intègre une part significative d’audits de processus

permettant d’évaluer le contrôle interne1 1,5

En 2014, 3 ACF ont été programmés. Parmi ces 3 audits, deux d'entre eux sont

en phase contradictoire et les travaux ne devraient être finalisés qu'au début

2015. En revanche, l'audit relatif à l'optimisation des écritures manuelles et des

transferts n'est pas encore engagé. Seul l'audit du processus "interventions"

(programmé au titre de l'exercice 2013) a été finalisé en 2014 et communiqué à

la Cour.

6Tous les processus significatifs ont été couverts par des audits comptables et

financiers récents1 1

En moyenne, la mission d'audit interne des ministères réalise chaque année un

ou deux audits comptables et financiers sur des processus transverses au

ministère. Toutefois, les processus audités ne couvrent pas l'ensemble des

enjeux et des risques les plus significatifs des MEF. Ainsi, la réalisation d'audit

sur les opérations d'inventaire ou sur les systèmes d'information financière n'est

pas prévue, ce qui pourtant devrait contribuer à l'amélioration de la qualité

comptable.

7 Les suites données aux audits sont systématiquement examinées 1 1

En 2014, un tableau de suivi des recommandations a été élaboré au niveau

ministériel. Ce tableau doit permettre à terme d'agréger les recommandations de

l’ensemble des ACF qu’ils soient de niveau ministériel ou infra-ministériel et

d'informer régulièrement le comité d'audit interne de l'effectivité de la mise en

oeuvre de ces recommandations. Toutefois, ce dispositif ne sera opérationnel

qu'à compter de 2015.

9 - LE DISPOSITIF D'AUDIT INTERNE MINISTÉRIEL

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86

PARTIE IV : LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE

INTERNE DANS LES SERVICES DECONCENTRES ET DANS

LES ETABLISSEMENTS PUBLICS DE L’ETAT

I. LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE INTERNE DANS LES

SERVICES DECONCENTRES DE L’ETAT

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

La montée en puissance progressive de la fonction de référents dans les services

déconcentrés se poursuit en 2014. En dehors de la DGFIP, ces cadres supérieurs

exercent cette fonction à temps partiel, leur principale mission étant le pilotage

budgétaire ou le recouvrement fiscal. Leurs adjoints spécifiquement dédiés au contrôle

interne et de mieux en mieux formés exercent également, sauf à la DGFIP, d’autres

fonctions. Chargés du déploiement des outils de pilotage et de l'exploitation des

résultats, ils sont de surcroît amenés, [à la DGFIP et] à la douane, à exercer, en qualité

d'agents chargés des contrôles, des contrôles de corroboration de second niveau ». Les

anomalies, analyses et solutions mentionnées dans les reportings AGIR et hors AGIR

sont utilisées pour améliorer d’une part, au niveau local, les activités opérationnelles au

fil de l’eau et d’autre part, au niveau central, les carte nationales des processus et des

risques et les plans de contrôle. Les cartes de processus ne connaissent en effet pas

d’adaptation locale et les cartes locales de risques des adaptations à la marge.

Dans l’attente d’un déploiement généralisé d’AGIR qui devrait concerner pour

commencer la DGFIP en 2015, les outils de reporting permettant de suivre la mise en

œuvre des plans de contrôle dans les services déconcentrés des ministères financiers

restent disparates et nécessitent des ressaisies pour effectuer des synthèses au niveau

local comme au niveau national. Ces ressaisies concernent principalement les services

déconcentrés de la douane et les DIRECCTE.

Ni les PDCI (plan départemental de contrôle interne) de la DGFIP, ni les PCIC

(plans de contrôle interne comptable) de la DGDDI, ni les programmations de contrôle

plus sommaires des DIRECCTE n’agrègent l’ensemble des contrôles internes de tout le

circuit de la dépense alors que cette faiblesse est relevée depuis la NEC 2012. Les

contrôles internes du comptable et des ordonnateurs restent pour l’essentiel étanches

alors que la démarche partenariale sur la maîtrise des risques doit être beaucoup plus

large : définition des modalités de contrôle, ajustement et mise en cohérence des PDCI,

envoi réciproque des résultats du CIC ou contrôles conjoints.

L’EMR est utilisée en services déconcentrés qu’à titre expérimental car les directions

des MEF lui préfèrent d’autres modes d’auto-évaluation du contrôle interne tels que les

synthèses nationales des contrôles, les audits internes et les diagnostics de processus.

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B. LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE INTERNE DANS LES SERVICES

DECONCENTRES DE L’ETAT

Ces observations s’appuient sur cinq missions réalisées auprès des directions

départementales des finances publiques du Maine et Loire et du Val d’Oise et auprès de

la direction régionale des douanes et droits indirects de Lille et auprès des DIRECCTE

Ile de France (IDF) et Rhône-Alpes. Au cours de chacune des trois missions DDFIP et

DRDDI, le rapporteur a réalisé, avec les agents de services, des contrôles internes

prévus au plan local de contrôle interne.

1. L’activité du réseau des référents contrôle interne en services

déconcentrés

a. Points communs

La montée en puissance progressive de la fonction de référents dans les services

déconcentrés se poursuit en 2014. Dans les trois directions, ce sont des cadres

supérieurs n-1 ou n-2 du RBOP. En dehors de la DGFIP, ils exercent cette fonction à

temps partiel, leur principale mission étant le pilotage budgétaire (ordonnateurs des trois

directions) ou le recouvrement fiscal (réseaux comptables DGFIP et DGDDI). Leur

adjoint spécifiquement dédié au contrôle interne exerce également, sauf à la DGFIP,

d’autres fonctions.

Le noyau dur des missions des référents contrôle interne dans les trois directions

déconcentrées du MEF consiste en:

- l’interface entre l’administration centrale et les services déconcentrés (relais

des instructions de la direction générale en matière de CI, formation) ;

- actualisation des outils de pilotage (carte des risques, plan d’action, plan de

contrôle) suite aux recommandations formulées par l’audit, aux résultats des

opérations de contrôle interne et aux instructions de l’administration

centrale ;

- synthèse et exploitations du reporting des fiches de contrôle (contrôles de

supervision contemporain et a posteriori) ;

- réalisation des contrôles de corroboration (pour la DGFIP et la DGDDI). A

la DGFIP ; les contrôles de corroboration portent sur un peu plus de 20% des

contrôles de supervision.

On relève un effort de formation au contrôle interne dans l’ensemble des

directions.

b. DGFIP

Une mission départementale des risques et de l’audit (MDRA) rattachée au

directeur départemental est présente dans toutes les directions départementales des

finances publiques. Dirigée par un cadre supérieur membre du comité de direction

(AGEFIP), elle a pour mission d’animer la politique départementale de maîtrise des

risques. Elle regroupe deux composantes : les cellules de qualité comptable (CQC) et

les auditeurs internes, c’est-à-dire les composantes « risques » et « audit » qui font

l'objet d'un pilotage unifié dans les départements depuis le début d'année 2014.

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88

Les CQC sont chargées d’animer en continu localement le noyau dur des

missions de CI évoquées supra. Les auditeurs internes sont chargés d’auditer

ponctuellement une thématique comptable ou métier.

Les MDRA sont désormais totalement intégrées à l’activité opérationnelle des

directions départementales et les tâches de contrôle interne leur incombant sont réalisées

suivant un calendrier précis et respecté. Les moyens mis à leur disposition (2 pour la

CQC et 5 auditeurs dans le Maine-et-Loire pour 925 agents et 4 à la CQC et 9 auditeurs

pour 1338 agents dans le Val d’Oise) permettent de couvrir les enjeux et sont stabilisés.

Des indicateurs locaux d’activité (IQCE32, taux de réalisation du PDCI, indice de

conformité de la comptabilité Etat, taux de mise à jour des organigrammes fonctionnels

et taux d’exécution des plans d’action suite à audits) permettent de mesurer l’efficience

du réseau.

L’offre de service des directeurs des pôles gestion publique des DDFIP adressée

systématiquement aux autres services déconcentrés de l’Etat dans le département, dont

la DDFIP est assignataire, reste modeste (10% de leur travail) et prend, le plus souvent,

la forme d’une réunion annuelle d’information et d’échange de bonnes pratiques des

référents locaux du contrôle interne. Cette action reste insuffisante pour accompagner

les services déconcentrés des autres ministères dans leurs travaux de déploiement du

contrôle interne.

Au regard de l’ensemble de ces actions pérennes, le réseau local des contrôleurs

internes de la DGFIP peut être considéré comme opérationnel. Il ne nécessite plus de

réforme significative au regard de la qualité du contrôle interne.

c. DGDDI

En 2014, le réseau de référents CI est opérationnel pour les CSP, les recettes et

les directions interrégionales. Ces référents réalisent la totalité des missions du noyau

dur évoqué supra. Le recensement effectué par la cellule contrôle interne pour le Comité

de contrôle interne en octobre 2014 fait état de 35/40 agents catégorie A référents en

recettes régionales (compte tenu des mutations et départs à la retraite non encore

remplacés) et de 17/20 agents référents en dépenses, cadres adjoints aux R BOP.

Seul le responsable du contrôle interne de la recette régionale est employé à

plein temps sur cette fonction, les responsables CI des directions interrégionales y

consacrent 20% de leur temps.

Dans les recettes régionales des douanes, le référent est un agent de catégorie A

placé sous l'autorité du receveur régional. Dans les DI, le référent est l’adjoint du

directeur interrégional, chef de BOP-GRH qui dirige toutes les activités de la

circonscription pour les questions budgétaires, stratégiques, de logistiques et de

performance. Il a donc parmi ses attributions la direction du pôle « performance-

contrôle » qui réalise des fonctions budgétaires et de suivi des indicateurs de

performance en plus du noyau dur des missions de CI. Les contrôles de supervision

contemporains sont réalisés par le chef de service de la comptabilité et le chef du pôle

logistique et informatique (PLI), en complément de leurs missions métiers.

Il n’existe pas à ce stade d’indicateurs locaux dédiés spécifiquement à

l’évaluation de l’efficience du réseau déconcentré des CI. L’effort de formation en

32

Indice de qualité des comptes de l'Etat

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89

contrôle interne a connu une avancée en 2014 avec la mise en place d’une e-formation

dédiée à cette matière (471 participants en train de la suivre dans la DI de Lille sur une

population cible de 1045 agents). La formation aux définitions et aux enjeux du contrôle

interne sur la base du module 1, diffusé en septembre 2014, est obligatoire pour tous les

services et tous les agents des douanes.

D. DIRECCTE

Les référents contrôle interne sont les chefs du service budgétaire et financier

(SBF) régional directement rattaché au secrétariat général des DIRECCTE ou

directement le secrétaire général dans les plus petites directions. Leur mission principale

est le pilotage budgétaire. Ils assurent aussi la supervision de l’agent de catégorie A

dédiée au contrôle interne. En 2014 le réseau a connu un turn-over de 32% sur cette

fonction. Ce dernier exerce les fonctions classiques de préparation des cartes de risques

et plans de contrôle et de préparation des contrôles de troisième niveau lorsqu’il y en a.

Par sa validation finale des actes budgétaires, le service budgétaire et financier régional,

divisé en un pôle « commande publique » et un pôle « subvention » exerce une fonction

de contrôle interne contemporain de supervision (contrôle de bonne imputation

budgétaire et comptable).

Le réseau des cellules financières permet de partager les expériences. Ce réseau,

animé par le SBF, réunit les gestionnaires des services en unités territoriales comme en

unités régionales

La formation des agents au contrôle interne est intégrée aux formations

budgétaires et comptables. Selon les réponses apportées au questionnaire qui leur avait

été soumis et dont le taux de réponses est à ce jour de 68%, 10 % des référents ont suivi

une formation, et 74 % ont mené des actions de formation-sensibilisation en interne

dans leur structure. Bien que les conventions de délégation et les offres de service

prévoient une assistance à la mise en œuvre du contrôle interne, on peut regretter que les

relations avec les CQC de la DGFIP et avec le CSP, dans ce domaine, soient

marginales. Les comités locaux prévus à cet effet ne se réunissent pas.

2. Le reporting des contrôles réalisés par les services déconcentrés

a. Points communs

Dans tous les services déconcentrés des ministères financiers, il existe des outils

de reporting permettant de suivre la mise en œuvre des plans de contrôle. Ces outils sont

disparates et nécessitent des ressaisies pour effectuer des synthèses au niveau local

comme au niveau national. Le déploiement progressif du progiciel AGIR au sein de la

DGFIP à partir de 2012 et sa généralisation prévue en 2015, permet d’envisager une

extension de l’outil à l’ensemble du ministère afin de disposer à terme d’un outil unique

et commun.

A la DGFIP et à la DGDDI, le reporting fait l’objet de synthèse tant au niveau

du BOP (DI, DR ou DD selon les cas) que du niveau national. Dans les DIRECCTE, les

seules synthèses réalisées sont régionales.

Les anomalies, analyses et solutions mentionnées dans les reportings AGIR et

hors AGIR sont réellement utilisées pour améliorer d’une part les activités

opérationnelles au fil de l’eau et d’autre part les cartes nationales des risques et les plans

de contrôle n+1.

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b. DGFIP

En 2014, il n’y a toujours pas d’outil unique de reporting pour l’ensemble des

services déconcentrés de la DGFIP.

Seuls les contrôles réalisés par les divisions « opérations de l’État » des DDFIP,

sont tracés et suivis dans AGiR (comptabilité et dépenses de l’Etat). Un compte-rendu

de ces contrôles est adressé trimestriellement par la CQC au pôle gestion publique (chef

de division et chefs de service), lors de la validation de la balance.

En 2014, le contrôle interne de la totalité des opérations métiers non comptables

(gestion fiscale, secteur public local, ressources) est donc encore exclusivement géré

hors AGiR, sur un outil bureautique. Les chefs de service transmettent, sous cette

forme, à la MDRA leurs comptes rendus de contrôle interne accompagnés d’éléments

d’analyse.

Les expérimentations d’élargissement du périmètre d’AGIR au-delà des

contrôles réalisés par les divisions « opérations de l’État » des DDFIP sont menées dans

certains services déconcentrés mais la généralisation de cet outil à l’ensemble des

services de la DGFiP initialement prévue en 2014 est désormais prévue pour 2015.

Les axes d'amélioration identifiés dans AGIR relèvent majoritairement de

l'organisation (attribution des tâches, points de contrôle) et de la documentation (respect

de la réglementation, existence d'une documentation).

Les contrôles ordonnés par les axes nationaux prioritaires donnent lieu à

synthèse et restitution à la Délégation du directeur général dans chaque inter-région. Les

constats, mesures correctives, plans d'action et actions de mutualisation sont repris sur

les documents support du dialogue de performance, pour évocation entre les chefs de

service et la direction.

A l’exception du périmètre d’AGIR, les synthèses réalisées au niveau du

département, de l’inter-région ou au niveau national sont réalisées par ressaisie

manuelle.

Les échéances de restitution des contrôles précisées dans le PDCI font l’objet

d’un suivi mensuel du respect des dates par la MDRA qui se charge des relances des

services n'ayant pas répondu au-delà d'une semaine.

c. DGDDI

En 2014, la douane a accepté le principe d’adopter à terme l’outil AGIR qu’elle

contestait précédemment. Elle participe désormais au travail sur l’évolution de ses

fonctionnalités afin qu’il réponde davantage à ses besoins. Dans l’attente d’une telle

mutualisation d’AGIR, la douane continue d’utiliser les grilles bureautiques (fiche

d’autocontrôle et fiche de supervision permettant la mention des anomalies constatées et

des solutions préconisées) réalisées par l’administration centrale mais qui

n’incrémentent pas automatiquement les synthèses des résultats du CI. Ces synthèses

nécessitent donc de lourdes ressaisies à chaque étape (bilans interrégionaux des plans de

contrôle en dépense, bilans régionaux en recettes, synthèse nationale de l’inspection des

services mis à disposition des bureaux métiers de la direction générale pour exploitation

via un espace de travail informatisé partagé).

Les anomalies constatées sont effectivement utilisées pour déterminer la carte

nationale des risques et pour mettre en œuvre des actions locales correctrices (révision

des processus de remboursement).

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Pour le reporting des contrôles, les services déconcentrés de la DGDDI

n’utilisent pas le module communication CHORUS qui est toujours, comme en 2013, en

phase de test.

D. DIRECCTE

Les fiches d’autocontrôle contemporain (fiches pour l’instruction et la gestion

des demandes de subvention, fiches de constat du service fait) ne sont pas uniformisées

pour l’ensemble des DIRECCTE bien qu’un modèle commun ait été conçu et proposé

par la MACI et la DFAS des ministères sociaux dans la feuille de route 2014. Les

agents chargés de la validation finale des saisies CHORUS au service budgétaire et

financier régional utilisent ces fiches de contrôle pour vérifier et certifier les saisies tant

sur la partie comptable, que juridique et budgétaire. Ces fiches de contrôle, avant d’être

archivées, sont recensées par les chefs de pôle afin de disposer d’un suivi mensuel. Les

formulaires CHORUS mis à disposition (demande d’achat, demande de subvention,

constatation du SF, création de tiers fournisseurs) permettent des restitutions mensuelles

par unité territoriale et par niveau régional mais il ne s’agit pas de reporting de contrôle.

Un reporting à l’administration centrale doit être effectué par courriel et

enregistré dans l’extranet commun à la centrale et aux services déconcentrés : MIOGA.

Des synthèses sont réalisées pour les besoins des directions régionales (synthèses

annuelle pour les dépenses de fonctionnement, synthèse pour les réunions des cellules

financières de la région pour les dépenses d’intervention

3. L’identification des risques sur les processus significatifs dans les services

déconcentrés

a. Points communs

Les cartes de processus, définies au niveau national, ne connaissent pas

d’adaptation locale. Les cartes locales de risques sont constituées par les cartes

nationales enrichies le cas échéant de certains risques identifiés localement (contrôle

normal ou renforcé).

Les cartes des risques couvrent le contrôle de la dépense (tous les processus ne

sont pas couverts dans les DIRECCTE) et le contrôle des recettes (processus d’assiette

et de recouvrement des différentes fiscalités).

b. DGFIP

Seule la carte nationale des processus sous Polaris est utilisée dans la direction.

Il n’existe pas de dimension locale de la carte des processus. Les cartes de processus

dépendent du seul service comptable de l’État, que ce soit au niveau de ses modalités

fonctionnelles ou de sa conception informatique. Par ailleurs, pour la DGFiP, cette carte

est par nature interministérielle puisque les comptables de la DGFiP sont les comptables

de l’ensemble des services de l’État.

La carte nationale des risques, mise à jour tous les deux ans (la dernière

actualisation de 2014 comprend désormais 114 processus de niveau élevé et très élevé

contre 174 en 2012.), est également le principal outil utilisé dans les DDFIP. Elle est

dotée d’un effet cliquet qui permet à la DDFIP de définir des risques plus élevés que le

niveau national, susceptibles de déboucher sur des axes de contrôle départementaux

spécifiques. La part des processus faisant l'objet d'une cotation risque départementale

plus élevée qu'au plan national est donc très faible (1,7% des opérations métiers

recensés dans le Maine-et-Loire, dont 1,1 % avec des risques élevés ou très élevés).

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92

En revanche, il n’est pas possible de réduire la cotation des axes prioritaires

ordonnés par la direction générale.

Le nombre de procédures à risque élevé et très élevé dans la carte nationale (174

dans l’édition 2012 de la carte). Cette situation sature les capacités de contrôle des

services et limite leur capacité à y ajouter des sur-cotations locales.

c. DGDDI

La carte des processus est fixée par la direction générale. Les cartes locales

douanières en dépenses et en recettes comportent un périmètre de processus constitué à

la fois des thèmes de contrôle d'initiative locale et de la déclinaison des consignes

nationales, ces dernières représentant 90% du contenu des cartes locales. Celles-ci

varient d’une année sur l’autre, les contrôles renforcés obligatoires étant peu nombreux.

La part d'initiatives locales résiduelles concerne l'introduction de processus faisant

partie de l'activité locale et le retrait corrélatif d'autres processus sans objet, ainsi que la

modulation (à la hausse ou à la baisse) de la cotation des risques sur l'ensemble des

processus contrôlés (hormis les thèmes de contrôle rendus obligatoire par la direction

générale, qui sont par nature renforcés).

La carte nationale des risques s'appuie sur les bilans des contrôles réalisés

localement et sur les autres sources locales d'analyse de risques (facteurs d'évolutions,

constats d'audit etc.). En 2014, le nouveau « pas-à-pas » mis à disposition

respectivement des services centraux et déconcentrés pour construire la carte des risques

professionnalise la démarche.

d. DIRECCTE

Les DIRECCTE ne disposent pas de carte de processus unifié. La

recommandation n°13 de la NEC 2012 qui demandait d’élaborer une carte locale des

risques limitée aux processus « commande publique » et «interventions/subventions »,

et qui n’avait pas été mise en œuvre en 2013, est effective en 2014. Le document

commun (carte des risques et plan d’action), qui reste encore incomplet dans certaines

DIRECCTE ou mal articulé dans ses deux volets, est établi à partir du modèle proposé

en juillet 2012 par la DAGEMO. Les autres processus (provisions pour risques et

charges, EHB (engagements hors bilan), rémunération, provisions pour charges de

personnel) doivent être traités en 2015. Un modèle de cartographie des processus a été

élaboré et doit être déployé dans les services déconcentrés. En fin d’année 2014, 17

régions sur 28 ont communiqué leur outil via courriel ou via MIOGA.

Les cartes qui remontent à la MACI sont communiquées à la DGE et à la

DGCCRF pour intégration dans leur propre analyse des risques directionnels en

fonction de l’importance de ces risques.

4. La mise en œuvre et le suivi des plans d’action locaux

a. Points communs

Il existe des plans locaux de contrôle interne dans les trois directions du

ministère mais les PDCI (plan départemental de contrôle interne) de la DGFIP et les

PCIC (plans de contrôle interne comptable) de la DGDDI sont plus exhaustifs et

détaillés que les programmations de contrôle des DIRECCTE.

Aucun de ces plans n’agrège l’ensemble des contrôles internes de tout le circuit

de la dépense alors que cette faiblesse est relevée depuis la NEC 2012. Le CHD du

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comptable suivi au moyen d’un tableau de bord mensuel et le CI sur l'émission de la

demande de paiement de l’ordonnateur restent séparés. La démarche partenariale ou

collégiale entre services prescripteurs, centres de services partagés (CSP), services

facturiers (SFACT) et CPCM (centre de prestations mutualisées comptables33) est

limitée à la restitution du contrôle hiérarchisé de la dépense sous forme de grilles de

contrôle adaptées à l’environnement CHORUS alors qu’elle pourrait être beaucoup plus

large : définition des modalités de contrôle, ajustement et mise en cohérence des PDCI,

envoi réciproque des résultats du CIC ou contrôles conjoints.

A cette absence de coordination entre les contrôles de l’ordonnateur et ceux du

comptable, s’ajoute, au sein même du champ comptable, la multiplicité des plans de

contrôle (PDCI et CHD). Il conviendra à terme de réaliser un plan de contrôle unique et

partagé par tous les acteurs de l’ordonnateur au comptable en passant par le CSP.

b. DGFIP

Un seul PDCI porte l’ensemble des contrôles a posteriori, qu’ils soient

comptables ou non. Les contrôles comptables sont identifiés dans AGIR et les contrôles

métiers hors AGIR Le volet « métier » du PDCI comprend des axes nationaux

(orientations nationales) et des axes départementaux. Le volet comptable du PDCI est

défini à partir des points de sensibilité identifiés en n-1, à l'issue d'un passage en revue

des principales procédures utilisées au cours d'un exercice.

Le PDCI comptable repose donc essentiellement sur des thématiques élaborées

par l’échelon national, complétées, en tant que de besoin, par des contrôles locaux. Il est

la déclinaison locale des axes nationaux. Outre les axes obligatoires, les DDFIP ont

ajouté à ce PDCI en 2014 une part des contrôles recommandés nationaux (5 dans le 47

et 6 dans le 95).

S'agissant des contrôles « métiers », les axes nationaux obligatoires représentent

plus de la moitié des PDCI (59 % dans le 47 et 52% dans le 95), les axes

départementaux initiés par la direction ou proposés par les chefs de service du réseau

composant le surplus.

Des outils d'aide à la réalisation des contrôles de supervision sont

systématiquement mis à la disposition des chefs de service : référentiels de contrôle

interne nationaux (Polaris), outils méthodologiques recensés sur le site de la Délégation

Ouest. A défaut d'outils existant, une fiche méthodologique et une grille de

dépouillement sont systématiquement élaborées par les divisions métiers et la MDRA (.

La mise en œuvre du PDCI est suivie par le RDRA.

c. DGDDI

Les PCIC de la DGDDI sont exhaustifs sur l'ensemble des processus

comptables. La programmation nationale comporte quelques thèmes de contrôle

contraignants, mais fondamentalement, les spécificités du plan de contrôle régional

s'apprécient au travers de la stratégie de contrôle retenue localement (thèmes de contrôle

d'initiative locale, niveaux et fréquence des contrôles).

33

Equivalent du CSP pour l’agriculture et l’écologie

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94

d. DIRRECTE

Le modèle commun de cartographie des risques et de plan d’action a été élaboré

conjointement par la MACI et par la DAGEMO en 2012, suite à un atelier commun

organisé pour les directions régionales en juin 2012.Les contrôles internes prennent la

forme d’autocontrôles et de contrôles contemporains de supervision. Des contrôles de

supervision a posteriori sont également réalisés mais uniquement sur les deux processus

prioritaires « subventions » et « commande publique » qui représentent les principaux

enjeux.

Des états ont été transmis en 2014 à la DIRECCTE IDF sur les travaux du CSP

ou SFACT en matière de CIC (tableau de bord CSP et CHD) mais sans commentaire ni

réunion de travail pour les exploiter, comme cela se fait ailleurs (par exemple à la

Direccte Alsace).

5. Evaluation de la maturité du dispositif de maîtrise des risques au niveau

local et actions d’audit ciblées

a. Points communs

L’EMR n’est pas utilisé en services déconcentrés. Les responsables du contrôle

interne des ministères économiques et financiers considèrent que ce mode d’évaluation

n’est qu’un des multiples outils mis à disposition pour porter un regard sur la qualité du

contrôle interne. Ils considèrent que les synthèses nationales des contrôles, les audits

internes et les diagnostics de processus peuvent être mieux adaptés et substituables aux

EMR.

b. DGFIP

La DGFiP a veillé à accompagner les ministères, ainsi que la MACI pour les

directions des ministères économiques et financiers, dans le déploiement de cet outil.

Pour son propre compte, elle a privilégié la mise œuvre de plans de contrôles

dont le suivi est assuré dans AGIR et le travail de ses équipes départementales d’audit

interne des MDRA.

c. DGDDI

Les audits comptables et financiers menés sur les 39 postes comptables de la

douane entre 2011 et 2014 n’ont pas utilisé les EMR mais ont comporté

systématiquement un volet sur le pilotage du dispositif de contrôle interne comptable

local. Les constats et recommandations de ces audits sont exploités à la fois par le RTD

et les bureaux métiers de la direction générale afin d'améliorer la démarche de contrôle

interne.

d. DIRECCTE

A défaut d’EMR, l’administration centrale a lancé en 2014 une campagne

annuelle d’audit sur les dispositifs d’intervention et les marchés régionaux. Lors de la

réunion des référents contrôle interne de mai 2014, un projet d’expérimentation d’EMR

prévu pour 2015 a été présenté.

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95

C. RECOMMANDATIONS

Néant

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96

1,70

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1Il existe un réseau de référents « contrôle interne » actif en services

déconcentrés1 2

Le réseau local des référents est actif dans toutes les directions du ministère.

Selon les directions, il s'agit d'un tâche à temps complet (DGFIP) ou à temps

partiel (Direccte , DGDDI)

2

Il existe un outil de reporting permettant de couvrir de manière exhaustive les

problématiques de CI, mis à jour régulièrement, qui remonte des services

déconcentrés

1 2

Le réseau local des référents est actif dans toutes les directions du ministère.

Selon les directions, il s'agit d'un tâche à temps complet (DGFIP) ou à temps

partiel (Direccte , DGDDI)

3Les risques sur les processus significatifs sont identifiés et déclinés localement

dans les services déconcentrés1 1,5

Il n'existe pas d'outil de reporting unifié pour l'ensemble des services

déconcentrés du ministère. Au sein même de chaque direction, les outils sont

divers. La DGFIP déploie progressivement l'outil AGIR sur l'ensemble de ses

SD. Les Dirrecte ne réalisent pas de synthèse nationale des reportings.

4Les services déconcentrés disposent de plans d’action locaux adaptés, dont la

mise en œuvre est effective et fait l’objet d’un suivi formalisé2 2

Des plans locaux de contrôle avec un suivi formalisée ont été mis en place dans

toutes les DDFIP et DIDDI. A l'exception du déploiement progressif d'AGIR à la

DGFIP, les différentes consolidations et synthèses régionales ou nationales

sont réalisées par de lourdes resaisies manuelles. Certaines Dirrecte ne

5

Les services déconcentrés ont mis en œuvre un dispositif d’évaluation de la

maturité de leur dispositif de maîtrise des risques (type EMR) dont les résultats

ont été confortés par des actions d’audit ciblées

0 1

L'EMR n'est utilisée dans les services déconcentrés qu'à titre expérimental. Les

audits internes comptables en région sont les principaux outils d'évaluation de la

maturité de la maîtrise locale des risques. Les contrôles de supervision jouent

également un rôle dans ce domaine.

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

NR Non renseigné

10 - LE DEGRÉ DE MATURITÉ DU DISPOSITIF DE CONTRÔLE INTERNE EN SERVICES DÉCONCENTRÉS

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97

II. LE DEGRE DE MATURITE DU CONTROLE INTERNE DANS LES

ETABLISSEMENTS PUBLICS DE L’ETAT

A. LES PRINCIPALES EVOLUTIONS CONSTATEES EN 2014

Les travaux d’accompagnement du déploiement des dispositifs de contrôle

interne dans les établissements nationaux se sont poursuivis en 2014 mais n’ont

cependant pas conduit à élargir le périmètre des entités intégrées dans la démarche

ministérielle de maîtrise des risques. 22 entités y sont intégrés, parmi lesquels les

principaux opérateurs, sur les 25 sous tutelle des MEF.

17 établissements disposent désormais d'un comité de direction qui traite du

sujet maîtrise des risques. C’est le cas à l’INPI et à l’ENA. La conduite du déploiement

du contrôle interne dans les EPN est souvent assurée conjointement par l’agent

comptable et par le référent dédié au contrôle interne auprès de l’ordonnateur, souvent

le secrétaire général ou son adjoint.

La priorité donnée en 2014 à la mise en œuvre des dispositions prévues par le

décret GBCP a ralenti la poursuite des travaux de renforcement du contrôle interne. Au

début de 2014, ni les établissements publics ni les autorités administratives

indépendantes ne disposaient de feuilles de route fixant les priorités de l’année en

matière de déploiement du contrôle interne.

Les orientations ministérielles arrêtées par le CMR ont été diffusées le 13 août

2014, à travers la publication d’une circulaire relative au cadre budgétaire et comptable

des organismes publics et des opérateurs de l'Etat. La circulaire impose aux EP de

communiquer une carte des risques et un plan d'action actualisés et validés par l’organe

délibérant, un questionnaire de qualité comptable et une échelle de maturité de la

gestion des risques renseignée sur un processus majeur. Une adaptation est prévue pour

les plus petits établissements intégrant à minima l'établissement d'une carte des risques

et un plan d'action.

A partir des informations ainsi recueillies, le tableau d'effectivité du déploiement

du contrôle interne dans les EPN réalisé par le secrétariat général indique le taux de

couverture dans les EP du MEF des différents outils du contrôle interne. Ces

informations sont analysées par le CBCM qui produit annuellement un rapport sur la

qualité comptable des EPN et la mise en œuvre du contrôle interne en leur sein.

Au vu de ce recensement, sur les 25 établissements publics du ministère, 22

disposent d'une carte des risques achevées ou partielle. 19 établissements ont défini un

plan d'action et 15 d'entre eux déclarent avoir élaboré une carte des processus. Les

restitutions relatives au CIC des organismes sont remontées auprès des correspondants

contrôle interne de l’administration centrale. Seuls dix établissements publics sous

tutelle des MEF ont déclaré utiliser l’échelle de maturité de la gestion des risques pour

évaluer leurs dispositifs de maîtrise des risques.

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98

B. LE CONTROLE INTERNE DANS LES ETABLISSEMENTS PUBLICS DE L’ETAT

L’instruction a été menée sous forme de questionnaires auprès du secrétariat

général, du CBCM et de la DGFIP. Deux établissements publics ont fait l’objet d’une

analyse spécifique : l’ENA (école nationale d’administration) sous forme de

questionnaire et l’INPI (institut national de la propriété industrielle) sous forme

d’entretien sur place.

La priorité donnée en 2014 à la mise en œuvre des dispositions prévues par le

décret GBCP a ralenti la poursuite des travaux de renforcement du contrôle interne. Ce

décret prévoit que le ministre chargé du budget s’assure de la mise en œuvre du contrôle

interne comptable dans les EP. Concrètement, pour ce qui concerne les EP sous tutelle

du MEF, cette tâche est confiée à Bercy aux directions de tutelle. Ainsi, par exemple, la

DGE, à laquelle sont rattachés des EPN à fort enjeux, a pris en charge le déploiement

des structures de gouvernance dédiées au contrôle interne comptable.

Le SG et la DGFIP anime un groupe de travail sur le contrôle interne avec les

EPN du ministère qui se réunit deux fois par an.

1. La qualité de la gouvernance et des structures de mise en œuvre du

contrôle interne dans les établissements publics

a. Gouvernance

Dans les entreprises, la maîtrise des risques relève réglementairement de

l’organe délibérant (conseil d’administration) qui peut confier la préparation de ses

décisions dans ce domaine à un comité d’audit. L’organe exécutif de direction (conseil

de direction) peut également se faire assister par un comité ad-hoc pour instruire les

sujets de maîtrise des risques.

Ce degré de sophistication de la comitologie de maîtrise des risques n’est pas

encore en application dans les établissements publics. La taille des établissements

relevant des MEF ne permet pas systématiquement de créer un comité exclusivement

dédié à la maîtrise des risques comptables. Le contrôle interne peut être porté par un

organe délibérant ou de direction qui traite de plusieurs activités gérées par

l'établissement, dont la maitrise des risques. Il convient néanmoins que cet organe soit

conscient de ses responsabilités dans ce domaine en inscrivant régulièrement des sujets

de contrôle interne à l’ordre du jour de ses réunions.

En 2014, 17 établissements disposent d'un comité de direction ou d'un copil qui

traite du sujet maîtrise des risques. A l’INPI, c’est le comité de direction qui est la

structure de gouvernance du contrôle interne. Au sein de l’ANFR, les questions

relatives au CIC sont évoquées en comité de direction. A l’ENA, c’est le comité de

gouvernance qui est chargé de cette fonction.

b. Structures de mise en œuvre du contrôle interne

Au-delà des décisions d’orientation prises par la gouvernance, les

établissements publics doivent disposer d’un service ou d’une personne dédiée, au

moins à temps partiel, au contrôle interne. Ainsi, la quasi-totalité des 20 établissements

intégrés dans la démarche de contrôle interne ont déclaré avoir désigné des référents

contrôle interne.

A l’INPI, le référent contrôle interne est la direction « qualité organisation

management des risques ». En 2014, il s’est consacré au déploiement des plans de

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99

contrôle, aux actions de formation sur le contrôle interne à destination des services

opérationnels et de l’encadrement. L’agent comptable a pris une part active dans le

déploiement du contrôle interne.

A l’ENA, il n’y a pas d’agent dédié à cette fonction. Elle est assurée

conjointement par l’agent comptable, le secrétaire général adjoint, le chef du service du

budget et l’assistant budgétaire.

2. La remontée d’informations en provenance des outils de contrôle interne

des établissements publics

A la suite de l'expérimentation menée en 2013 avec succès, il a été décidé, par

note du 1er octobre 2014, la généralisation du dispositif de remontée des restitutions

CIC des organismes auprès des correspondants ministériels CIC.

Ces informations sont analysées par le CBCM qui produit annuellement un

rapport sur la qualité comptable des EPN et la mise en œuvre du contrôle interne en leur

sein. Ce document est examiné par le CAIM.

3. Existence d’une démarche d’analyse de risques associée à des plans

d’actions formalisés

Au début de 2014, les établissements publics sous tutelle des MEF ne

disposaient pas de feuille de route sur le déploiement de leur contrôle interne. Les

orientations interministérielles n’ont été diffusées que le 13 août 2014, par la

publication d’une circulaire relative au cadre budgétaire et comptable des organismes

publics et des opérateurs de l'Etat, qui présentait les travaux attendus des EP en matière

de CIC.

La mise en œuvre de cette circulaire par la DGFiP, en lien avec la MACI couvre

l'ensemble des EP dont ceux du MEF. Ils doivent communiquer au secrétariat général

une carte des risques et un plan d'action actualisés et validés par l’organe délibérant, un

questionnaire de qualité comptable et une échelle de maturité de la gestion des risques

renseignée sur un processus majeur.

Une adaptation est prévue pour les plus petits établissements intégrant à minima

l'établissement d'une carte des risques et un plan d'action. Pour ce faire, ils peuvent,

avec l'accord de leur ministère de tutelle, ne renseigner que l'outil processus-risque-

action (OPRA) qui combine une analyse des risques et un plan d'action adaptés aux

moyens de ces petits établissements.

Au vu du dernier recensement, sur les 25 établissements publics du ministère34

,

15 disposent d'une carte des risques achevées et 7, non exhaustive, soit 22 au total. 18

établissements ont défini un plan d'action, dont 14 exhaustifs. Les MEF prévoient que le

périmètre de déploiement de la démarche soit exhaustif en 2015.

Cette diversité de mise en œuvre du contrôle interne avait déjà été relevée par le

sous-cycle 4.1 au titre de la mission finale 2013. Ainsi, il a été constaté qu’alors que

l’institut mines télécom (ex : groupe des écoles des télécommunications GET) et

l’institut de la propriété industrielle n’avaient mis en place pratiquement aucun contrôle

interne, la masse des douanes de son côté avait commencé sa mise en œuvre.

34

Trois entités ont été dissoutes en 2014. Il s’agit de : l’agence nationale de services à la personne

(ANSP), l’établissement public de financement et de restructuration (EPFR) et l’établissement public de

gestion de la contribution exceptionnelle de France Télécom (EPGCEFT).

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100

A l’INPI, il existe des plans d’actions par processus. A chaque revue de

processus (semestriel), le plan d’actions par processus est remis à jour. Le suivi de la

mise en œuvre du plan d’action est réalisé par le référent qui en rend compte à la

gouvernance. A l’ENA, le plan d’action est mis à jour par le comité de pilotage et

entériné par le comité de gouvernance en octobre.

4. Le recensement des processus

Selon les informations communiquées par les 25 établissements publics, 15

d'entre eux déclarent avoir élaboré une carte des processus et un organigramme

fonctionnel.

A l’INPI, ont été réalisés des guides de procédures, des référentiels de contrôle

interne et un organigramme fonctionnel nominatif pour l’agence comptable. Le

dispositif de revue de qualité comptable et financière (RCQF) a été déployé à l’INPI en

2010.

Le déploiement du contrôle interne a permis dans ces deux établissements une

simplification de la chaîne de traitement comptable (création du service facturier à

l’ENA, dématérialisation de la certification du service fait), l’anticipation des besoins

des services en matière d’achat public, une amélioration de la circulation de

l’information, une hiérarchisation des risques, une prise de conscience par les métiers

non financiers des risques comptables et la valorisation des contrôles qui préexistaient

mais qui n’était pas retracés.

5. La mise en œuvre d’un dispositif d’évaluation de la maturité de la

maîtrise des risques et sa corroboration par des actions d’audit ciblées

L'effectivité du déploiement du contrôle interne est contrôlée par un

questionnaire annuel et l’envoi des documents de pilotage adressés fin novembre au

secrétariat général des MEF (MACI) dans le cadre de la circulaire annuelle DB-DGFIP.

Cette modalité d’échange a remplacé en 2014 le questionnaire adressé par le SG avant

chaque réunion semestrielle avec les établissements publics. Ces données servent à

établir le tableau d'effectivité du déploiement du contrôle interne qui indique notamment

le taux de couverture des EP du MEF par une carte des risques et un plan d'action.

Seuls dix établissements publics sous tutelle des MEF ont déclaré utiliser

l’échelle de maturité de la gestion des risques pour évaluer leurs dispositifs de maîtrise

des risques. En réalité, seules l’INPI et l’AFII ont commencé à mettre en œuvre l’EMR.

La circulaire du 5 août 2013 relative au cadre budgétaire et comptable des opérateurs de

l'Etat et des établissements publics nationaux pour 2014, ne prescrit en effet l'EMR que

sous certaines conditions (de taille et de figurer dans une liste recensant ceux d'entre eux

répondant à ce critère) qui pour les ministères financiers ne s'appliquent qu'à l'INPI qui

l'a réalisé après une venue sur place de la MACI. Pour autant, la MACI a présenté

l'outil EMR à l'ensemble des opérateurs qu'elle réunit régulièrement. En 2013, s’étaient

engagées dans la mise en œuvre de l’échelle de maturité : l’école des Mines de Nantes

(sur les achats non formalisés) et l’école nationale supérieure des Mines de Paris

(évaluation globale).

L’INPI a réalisé un EMR sur le processus commande publique en 2013 et sur le

pilotage du dispositif du contrôle interne en 2014. L’ENA prévoit de ne recourir à

l’EMR qu’en 2015.La DGFiP, en lien avec la MACI, ont prévu de déployer en 2015 les

EMR sur un processus majeur par chaque EP significatif selon les priorités définies par

la circulaire du 13 août 2014.

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101

En ce qui concerne l'évaluation du déploiement du contrôle interne, les MEF

appliquent dans les EP les mêmes principes que ceux qui prévalent pour les directions

d’administration centrale et les services déconcentrés. Comme indiqué supra, les EMR y

sont considérés comme l’un des outils possibles dans l’éventail des modalités

d’évaluation du contrôle interne. Le secrétariat général indique que cette évaluation ne

résulte pas uniquement des EMR, mais également de la réalisation d'audits internes

(MRA/CGEFI/CMR). En 2014, la DGFiP n'a toutefois mené aucun audit sur un EPN

relevant du périmètre des ministères financiers.

C. RECOMMANDATIONS

Néant

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102

1,40

N° Critères d’évaluation Cotation 2013 Cotation 2014 Appréciation synthétique du rapporteur

1

Les établissements publics relevant du ministère disposent d’une gouvernance

appropriée en termes de contrôle interne et d’audit interne et des structures

afférentes appropriées pour déployer le contrôle interne au sein de l'organisation

1,5 1,5

18 établissements disposent d’une instance de gouvernance chargée du CI. Il

peut s'agir soit d'une instance exclusivement dédiée à la maîtrise des risques

(COPIL CIC), soit du comité de direction, en particulier lorsque l’organisme est

de petite taille.

2

Un dispositif de remontée des outils de pilotage du contrôle interne des

établissements publics relevant du ministère a été mis en place conformément

aux instructions de la DGFiP

NA 1

La remontée des informations en provenance des outils de pilotage du CI prend

la forme de réponses à un questionnaire annuel et l’envoi des documents de

pilotage.

3

Les établissements publics relevant du ministère ont mis en place une

démarche d’analyse des risques associée à la mise en place de plans d’action

adaptés, dont la mise en œuvre est effective et fait l’objet d’un suivi formalisé

NA 1,5

Au vu du dernier recensement, sur les 25 établissements publics du ministère,

15 disposent d'une cartographie des risques achevées et 7, non exhaustive, soit

22 au total. 19 établissements ont défini un plan d'action, dont 14 exhaustifs.

4

Les établissements publics relevant du ministère ont identifié et documenté

(descriptif et matrice de risques et contrôles) l’ensemble des processus les

plus significatifs

NA 1,5

Selon les informations communiquées par les 25 établissements publics, 15

d'entre eux déclarent avoir élaboré une cartographie des processus et un

organigramme fonctionnel. Ces résultats attestent une mise en œuvre partielle.

5

Les établissements publics relevant du ministère ont mis en œuvre un dispositif

d’évaluation de la maturité de leur dispositif de maîtrise des risques (type EMR)

dont les résultats ont été confortés par des actions d’audit ciblées

1,5 1,5L'EMR est en cours de déploiement dans les EP ayant la taille critique. 7

établissements (dont l'INPI) ont mis en œuvre l'EMR en 2014

Valeurs de la colonne cotation

NA Non applicable

0 Pas de mise en œuvre

1 Début de mise en œuvre

1,5 Mise en œuvre partielle

2 Mise en œuvre

3 Point fort

NR Non renseigné

11 - LE DEGRÉ DE MATURITÉ DU DISPOSITIF DE CONTRÔLE INTERNE DANS LES ÉTABLISSEMENTS PUBLICS

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103

ANNEXES

ANNEXE 1 : LES FORCES D’AUDIT DES MINISTERESERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

I. LE CGEFI ............................................................................. ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

II. L’INSPECTION DES SERVICES DE LA DGDDI ....................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

III. LA MISSION RISQUES ET AUDIT (MRA) DE LA DGFIP ........ ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

ANNEXE 2 : VOCABULAIRE NEC ............ ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

I. DEFINITIONS GENERALES ..................................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

II. OUTILS ET DOCUMENTS ........................................................ ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

III. AUTRES ................................................................................. ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

IV. SERVICES ............................................................................... ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

ANNEXE 3 : PRINCIPAUX PROCESSUS ET LEURS ENJEUX SUR

LES COMPTES DE L’ETAT ............. ERREUR ! SIGNET NON DEFINI.

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104

ANNEXE 1 : LES FORCES D’AUDIT DES

MINISTERES

I. LE CGEFI

a. Les missions

En matière d’audit comptable et financier, la mission des audits du CGEFI a

inscrit à son programme de travail pour 2014 :

- 3 audits d’établissements publics nationaux réalisés conjointement avec la

mission d’audit interne de la mission « risques et audits » (MRA) de la

DGFiP à la demande du service comptable de l’Etat (SCE), contre 4 en

2013 ;

- 3 audits d’établissements publics nationaux menés par le CGEFI seul dans le

cadre d’une programmation coordonnée avec le SCE, contre 4 en 2013 ;

- 3 audits diligentés par le comité ministériel d’audit interne (dont 2 audits

métiers et 1 audit conseil sur le déploiement du contrôle interne budgétaire),

contre 2 en 2013.

En 2015, 5 à 6 audits d’EPN devraient être programmés en ciblant

essentiellement les CROUS et les établissements publics fonciers.

b. La programmation des audits

Les modalités de préparation et de validation de la programmation des travaux

d’audit des établissements publics qui découlent des propositions de la DGFiP et des

missions de contrôle du CGEFI ont sensiblement évoluées par rapport à celles de 2013.

Le programme est toujours établi à partir d’une liste d’entités transmise par le

service comptable de l’Etat de la DGFiP, complétée par le CGEFI à partir des éléments

issus de l’outil de carte des risques par entité et des remontées d’informations des

contrôleurs généraux.

L’outil de cartographie des risques couvre un périmètre d’environ 600 entités. Il

est élaboré à partir de 5 axes d’analyse de risques (axes stratégiques, contrôle interne,

etc. …) sur lesquels une cotation de la maturité des risques est déterminée. Pour chacun

des organismes figurant dans cet outil, une fiche permet d’identifier les risques

inhérents ainsi que les dispositifs de couverture des risques mis en place. Des

restitutions permettent d’extraire les principaux EPN en termes de risques et d’enjeux.

La mise en place de ce dispositif a conduit à la levée de la non-conformité au

référentiel professionnel constatée par l’IFACI dans le cadre de l’audit de suivi de juillet

2014. Ces travaux ont donc permis d’améliorer la qualité de la programmation des

audits désormais mieux articulée avec la démarche d’évaluation des risques.

c. Le cadre d’intervention

L’existence du CGEFI en tant qu’auditeur interne est consacrée par l’arrêté du 9

mai 2005 relatif à l’organisation et au fonctionnement du CGEFI.

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105

Le protocole qui devait être établi entre le CGEFI et la mission d’audit interne

des ministères afin de renforcer le rôle d’animation et de pilotage du CGEFI dans le

dispositif ministériel, n’a finalement pas été formalisé. La mission d’audit interne des

ministères a privilégié cette année la formalisation des échanges avec les différentes

structures d’audit interne directionnel afin d’assurer la remontée des informations

permettant d’élaborer un programme d’audit consolidé au niveau ministériel et d’assurer

le suivi des recommandations sur l’ensemble des audits comptables et financiers.

d. Le statut

Le statut de corps de contrôle du CGEFI et son niveau de rattachement

constituent des gages de son indépendance.

e. La communication

Les modalités de communication entre le CGEFI et le certificateur sont régies

par un échange de lettre (ou protocole) qui ont été actualisées en février 2013 pour tenir

compte de la réalisation autonome par le CGEFI d’audits comptables et financiers.

f. Les suites

Les travaux engagés par le CGEFI en 2013 dans le cadre du plan d’action suite à

certification de la mission par l’IFACI, ont permis à la mission des audits d’accomplir

des progrès en matière de suivi des recommandations et des plans d’action suite à audit

qui ont conduit à la levée de l’ensemble des non-conformité à la norme professionnelle

constatées par l’IFACI dans ces domaines.

Pour ce qui concerne le suivi des recommandations reprises par les audités, il

est assuré de manière régulière (tous les semestres) par les contrôleurs généraux. Pour

les recommandations de priorité 1, l’audité doit systématiquement fournir des éléments

probants permettant de justifier la mise en œuvre des recommandations.

Toutefois, les recommandations non retenues par les audités, soit environ 8 %

des recommandations, ne font l’objet d’aucun suivi.

En outre, s’agissant du suivi des actions correctives, un calendrier de mise en

œuvre des recommandations et des actions correctives qui en découlent est

systématiquement établi.

g. Les compétences techniques

La mission des audits compte 19 membres à fin 2014, contre 18 en 2013,

auxquels s’ajoute un vivier de 51 auditeurs (contrôleurs généraux) potentiels à fin 2014

(contre 49 à fin 2013). Les auditeurs suivent systématiquement un programme de

formation (IGPDE, IFACI, DGFiP).

h. Les incompatibilités

Comme les années précédentes, le vivier de contrôleurs auditeurs est constitué

dans le respect des principes d’indépendance et d’objectivité vis-à-vis des entités

auditées. Ils ne peuvent pas auditer un organisme dont ils assurent le contrôle ou qui

relève du champ de contrôle de la mission dont ils font partie.

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106

i. Le référentiel et le contrôle qualité

Le CGEFI met à jour régulièrement les référentiels utilisés dans son « kit de

l’auditeur pour les audits comptables et financiers », et en assure l’appropriation par

les équipes d’audit via des sessions de formation et des présentations en réunions de

mission. Ces référentiels sont issus pour l’essentiel du CHAI (CRAIE, cahiers

pratiques de l’audit comptable…), de la DGFiP et de la direction du Budget.

L’utilisation par la mission des audits de ces outils de référence (notamment les

cahiers pratiques élaborés et diffusés par le CHAI) devrait contribuer à améliorer la

qualité et la méthodologie des travaux d’audit du CGEFI.

j. La certification

L’audit de suivi suite à certification de la mission des audits du CGEFI a été

réalisé par l’IFACI en juillet 2014. En effet, la certification a été donnée à la mission

des audits par l’IFACI pour une période de 3 ans avec un audit de suivi réalisé chaque

année par l’IFACI permettant de mesurer les axes d’amélioration.

A l’issue de cet audit, l’IFACI a levé les trois points de non-conformité au

référentiel professionnel qui demeuraient en 2013. Ainsi, des progrès importants ont

été accomplis par la mission des audits du CGEFi en matière de programmation par les

risques, de priorisation des recommandations et de suivi des recommandations et des

actions suite à audit.

k. Les conclusions

La mission des audits du CGEFI répond à l’essentiel des critères de la norme

ISA 610 à laquelle se réfère le certificateur, des progrès ayant été accomplis en matière

de programmation par les risques, de formulation et de suivi des recommandations et

des actions suite à audit.

Toutefois, il conviendra en 2015 d’analyser en détail le contenu des

recommandations non retenues par les audités qui ne font pas l’objet d’un suivi à ce jour

afin de s’assurer qu’aucune d’entre elles sont prioritaires.

I. L’INSPECTION DES SERVICES DE LA DGDDI

a. Les missions

L’ISDGDDI réalise trois types d’audits :

- des audits internes liés à l’organisation, au fonctionnement et aux procédures

douanières qui peuvent selon les thèmes intégrer un volet comptable ;

- des audits comptables ou de processus réalisés dans le cadre ministériel (une

mission en 2014 comme en 2013) ;

- et des audits comptables des postes comptables réalisés par la cellule d’audit et

de vérification des recettes régionales composée de 3 auditeurs cadres supérieurs

(contre 4 en 2013). 9 audits ont été finalisés en 2014 contre 8 en 2013. L’objectif

est atteint, les 39 postes comptables ayant été audités.

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107

b. La programmation des audits

La méthodologie sur laquelle repose la programmation des audits comptables a

évolué par rapport à 2013. La programmation s’appuie sur une analyse des risques

établie à partir de fiches de situation permettant de cibler les postes à auditer en fonction

de différents critères : bilan des contrôles opérés sur l’exercice précédent, plan de

contrôle interne de l’exercice en cours, carte des risques et éléments quantitatifs et

qualitatifs en matière comptable.

Désormais, l’analyse des risques décrite supra est formalisée dans un document

unique et consolidé : la matrice des risques par processus accompagnée d’une fiche

méthodologique qui permet de mettre en évidence l’exposition aux risques de la

structure auditée.

Cette amélioration de la démarche d’identification des risques sur l’ensemble

des processus de gestion de la douane a permis de faire progresser la programmation des

audits par les risques. Toutefois, l’identification des risques est encore trop axée sur les

risques de contrôle au détriment de l’identification des risques inhérents à chacun des

processus de gestion.

c. Le cadre d’intervention

L’arrêté du 30 avril 2002 fixant les compétences des services d’administration

centrale de la DGDDI définit le cadre de son intervention.

d. Le statut

Son statut de service placé sous l’autorité directe du directeur général est un

gage d’indépendance par rapport aux services audités.

Si l’ISDGDDI assume des fonctions de pilotage de la démarche de contrôle

interne, celles-ci sont clairement identifiées et séparées de ses missions d’audit.

Tout en préservant la distinction des fonctions de contrôle et d’audit internes, la

cellule d’audit vérifie systématique à chaque mission le dispositif de contrôle interne

mis en place localement tant en terme de pilotage que de déploiement des outils. Ce lien

entre contrôle interne et audit interne développé depuis 2012 devrait à l’avenir être

approfondi et enrichi, non seulement au sein de l’IS, entre les deux cellules, mais

également entre la cellule d’audit et les bureaux métiers de la direction générale.

En revanche, la procédure mise en place en 2013 qui consiste à faire élaborer les

plans d’action par les auditeurs doit être transitoire car elle pourrait à terme nuire au

respect des critères de la norme ISA 610 en matière d’objectivité de la fonction d’audit

interne vis-à-vis des structures auditées.

e. La communication

Un échange de lettres (ou protocole) formalisant les relations de travail avec les

équipes de certification de la Cour a été signé le 11 octobre 2011.

f. Les suites

Les recommandations de l’audit interne, désormais priorisés (deux niveaux de

priorités définis), figurent systématiquement dans le rapport et la cellule d’audit

sollicite, environ 12 mois après la fin de la mission, la structure auditée afin de

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108

connaître l’état d’avancement des recommandations. Toutefois, leur nombre, encore

trop élevé, pourrait être limité à dix recommandations en moyenne par mission. En

outre, il conviendrait de distinguer clairement dans le tableau qui figure en début de

rapport, les recommandations prioritaires.

Par ailleurs, elles sont systématiquement diffusées par la cellule d’audit aux

différentes sous-directions concernées par les anomalies constatées et au bureau B1 en

tant que responsable du réseau comptable.

Cependant la cellule d’audit n’a pas encore établi un bilan consolidé de ces

recommandations notamment en termes de taux de réalisation global et de taux de

réalisation par région qui pourrait être présenté chaque année à la direction générale et

intégré dans le bilan public annuel de la douane. Des travaux sont d’ores et déjà engagés

afin d’adapter la méthodologie de travail et la mise en place de nouveaux outils de suivi

en conformité avec les recommandations du comité d’audit interne des MEF.

Les missions d’audit sont systématiquement assorties depuis 2013 d’un plan

d’action qui est toujours préparé par les auditeurs puis examiné et discuté avec les

audités lors de la réunion de clôture de la mission. Cette procédure doit évoluer car elle

pourrait nuire à terme au respect des critères de la norme internationale ISA 610 en

matière d’objectivité vis-à-vis de la structure auditée.

A compter de 2015, des audits de suivi seront mis en œuvre, toutes les recettes

régionales ayant été auditées.

Plus largement, l’ambition est de parvenir à tirer profit des travaux d’audit du

dispositif de contrôle interne au-delà du champ comptable. L’analyse systématique des

conclusions d’audits, qu’ils ou non sur le champ comptable, constitue un support

d’identification des dysfonctionnements mais également un révélateur des bonnes

pratiques engagées au niveau déconcentré. Cette articulation entre audit et contrôle

internes doit permettre d’améliorer l’action des services en harmonisant les outils mis à

leur disposition et de renforcer la démarche de maîtrise des risques.

g. Les compétences techniques

A chaque prise de fonction, les auditeurs de l’ISDGDDI reçoivent une formation

aux fondamentaux de l’audit dispensée par l’IFACI ainsi qu’une formation à la

comptabilité et au recouvrement. Par ailleurs, ils ont tous bénéficié d’une formation au

contrôle interne.

En revanche, aucun auditeur n’est certifié.

h. Le référentiel et le contrôle qualité

L’ISDGDDI dispose depuis plusieurs années d’une méthodologie et d’une charte

d’audit conformes au référentiel de l’IFACI.

Le contrôle qualité est assuré à partir d’outils méthodologiques de conduite et de

restitution des travaux d’audit qui sont régulièrement actualisés pour tenir des

évolutions notamment en matière de programmation et de suivi des audits.

Le dispositif de supervision et de revue des audits est organisé et formalisé.

i. Les conclusions

Les tests menés sur une mission d’audit des recettes régionales réalisée en 2014

ont permis de conclure que l’ISDGDDI répond à l’essentiel des critères de la norme

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109

internationale ISA 610 à laquelle se réfère le certificateur, nonobstant quelques écarts

par rapport à la norme professionnelle d’audit interne en matière d’évaluation des

risques notamment inhérents auxquels les structures sont exposées, de formalisation et

de suivi des recommandations et des plans d’action suite à audit.

Des travaux d’ores et déjà engagés en lien avec la mission d’audit interne des

ministères devraient permettre à court terme de définir la méthodologie et les outils de

suivi des audits.

Par ailleurs, un bilan des points forts et des principales faiblesses ainsi qu’un

tableau récapitulatif des recommandations sont désormais intégrés en début de rapport.

A l’avenir, une synthèse des principaux constats pourrait également figurer en début de

rapport afin d’améliorer la lisibilité du document et de permettre aux responsables de la

structure auditée de disposer aisément d’une vision consolidée de la situation.

II. LA MISSION RISQUES ET AUDIT (MRA) DE LA DGFIP

a. Les missions

La principale évolution en matière de pilotage de l'audit interne comptable

concerne la finalisation de la mise en place de la nouvelle organisation des risques et

de l’audit. En conséquence, la charte de l’audit a été modifiée, notamment pour

prendre en compte cette évolution mais également pour formaliser la référence au

cadre de référence de l’audit interne de l’Etat (CRAIE).

S'agissant de la MRA, aucune modification de fond n'est intervenue en 2014

quant à la politique de recrutement et les moyens du pôle audit national, déjà limités par

le passé, ont diminué en 2014 (24 en 2014 contre 25 en 2013). A ces 24 auditeurs,

s’ajoutent 3 chefs de mission et 3 cadres dédiés notamment à l’analyse des fraudes, au

suivi des recommandations d’audit et aux normes d’audit.

S'agissant du réseau, aucune modification n'a eu lieu dans la politique de

recrutement des auditeurs, après la mise en place du concours commun de recrutement

des inspecteurs principaux des finances publiques en 2012, et les moyens sont restés

stables avec 460 auditeurs au niveau local qui consacrent environ 85 % de leur temps à

l’audit.

En revanche, la part des audits comptables et financiers dans le programme de la

MRA a encore diminué en 2014 par rapport à l’année passée (29 % en 2014 contre 36

% en 2013 et 43 % en 2012), la réduction des ressources d’audit du pôle audit de la

MRA n’a pas favorisé la montée en puissance des audits comptables et financiers.

Enfin, la DGFiP participe activement aux groupes de travail du CHAI visant à

élaborer des référentiels et des outils méthodologiques en matière d’audit interne. La

MRA dirige notamment le groupe de travail relatif aux audits comptables et financiers.

En outre, les auditeurs de la MRA participent aux sessions de formation organisées par

le CHAI, la MRA ayant rédigé le module de formation relatif à la conduite d’une

mission d’audit.

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110

b. La programmation des audits

Dans le cadre de la certification du pôle audit de la MRA par l’IFACI, quelques

écarts mineurs avaient été relevés par rapport au référentiel professionnel de l’audit

interne notamment en matière d’évaluation des risques aux différents échelons de

l’organisation. La mise en place d’un plan d’action spécifique devait permettre de

réduire à terme ces lacunes.

Au niveau national, les modalités de programmation des audits pour 2014 n’ont

pas évolué et découlent toujours des réunions organisées avec l’ensemble des chefs de

services métiers de la direction générale et la MRA, en amont de l’élaboration du

programme national d’audit. En outre, chaque proposition d’audit est formalisée par une

fiche qui fait référence au risque associé, en lien avec la carte des risques de la direction.

La programmation pour 2015 serait désormais basée sur les risques stratégiques

de la direction générale formalisés et documentés dans la carte des risques ministériels.

La programmation aurait privilégié les zones de risques non couvertes sur lesquelles

une plus-value de l’audit est attendue. Toutefois, la carte des risques ministériels et les

modalités de son élaboration n’ayant pas été présentées à la Cour, il n’est pas possible

de juger de la pertinence du programme d’audits.

Le programme d’audit est validé en fin d’année par le comité national « risques

et audit ».

En 2014, moins d’un tiers du programme des audits portait sur les activités

comptables. La répartition des audits comptables et financiers inscrits au programme

2014 de la MRA était la suivante : 14 % d’audits internes35 à la DGFiP avec parfois la

participation du réseau (contre 15 % en 2013), 14 % d’audits internes ministériels36 sans

la participation d’autres services d’inspection ou d’audit des MEF (contre 18 % en

2013) et 71 % d’audits menés en partenariat avec d’autres ministères37 (contre 67 % en

2013). A ces activités, s’ajoutaient des audits d’établissements publics réalisés par les

auditeurs du réseau avec ou sans le CGEFI38.

Par ailleurs, il est constaté que dans le cadre d’audits de processus menés par des

corps d’audit extérieurs aux MEF, les auditeurs n’ont pas la possibilité d’effectuer leurs

diligences d’audit sur le champ comptable de manière conventionnelle. Ainsi, l’audit de

la partie comptable du processus n’est basé que sur les réponses des comptables aux

questionnaires et les auditeurs n’ont pas la possibilité de procéder à des tests.

35

La programmation initiale prévoyait trois ACF : les arrêtés trimestriels dans les services des

comptables publics (audit en phase de contradiction), l’optimisation des écritures manuelles et des

transferts (audit non engagé car conditionné à la finalisation des travaux en cours dans CHORUS visant à

simplifier les opérations) et les aspects comptables de RSP MEDOC (audit annulé compte tenu des

travaux en cours sur l’outil). 36

Il s’agit de l’audit sur les provisions pour litiges (en phase contradictoire) 37

Il s’agit pour le ministère de l’intérieur de l’audit sur les provisions pour charges de personnel

relatives au CET, pour le ministère de la justice de l’audit sur la commande publique dans les services

déconcentrés, pour le ministère de l’écologie de l’audit des processus « engagements hors bilan » et

« provisions pour charges », pour les services du Premier ministre de l’audit de la fonction budgétaire et

comptable de la direction de l’information légale et administrative (DILA), pour le ministère de

l’éducation nationale de l’audit sur le remboursement des frais de jury d’examens et de concours

nationaux et pour le ministère de la culture de l’audit sur les frais de déplacement dans CHORUS DT. 38

Il s’agit de 7 audits d’EPN dont 4 d’entre eux sont réalisés uniquement par les auditeurs locaux

de la DGFiP. Parmi les 4 audits réalisés sans le CGEFI, 3 d’entre eux concernent des CROUS.

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111

Au niveau local, la programmation découle d’une part, des axes prioritaires

mais non obligatoires diffusés par le niveau central et d’autre part, de décisions prises

au niveau de chaque direction départementale. La règle qui s’impose à l’ensemble des

services est d’auditer les postes comptables tous les cinq ans au plus.

La nomination en 2014 de correspondants « risques et audit » (PRAI) au niveau

de chaque inter-région qui se réunit trois fois par an, permet d’assurer la coordination

avec la MRA en matière d’audit interne. A l’avenir, la mise en place de ce réseau doit

permettre d’élaborer un document agrégé de programmation des audits locaux et

d’assurer le suivi consolidé des audits et des recommandations suite à audits.

Le programme d’audit est validé en fin d’année par le comité départemental

« risques et audit ».

c. Le cadre d’intervention

Le cadre d’intervention de la MRA est formalisé par l’arrêté du 10 septembre

2013 portant organisation de la DGFiP et par la circulaire du 30 juillet 2009 relative à

l’audit.

d. Le statut

Le positionnement du pôle audit au sein de la mission « risques et audit »

rattachée directement au directeur général est un gage d’indépendance de la fonction

d’audit.

Cette nouvelle organisation qui s’est mise progressivement en place s’est

attachée à séparer distinctement les fonctions de pilotage de la démarche de maîtrise

des risques de celles relatives à l’audit interne afin de préserver l’objectivité de l’audit

interne vis-à-vis des services audités. Ainsi, chaque pôle de la MRA exerce sa mission

sous l’autorité d’un responsable différent. En outre, les auditeurs n’interviennent en

aucune façon dans les travaux de la maîtrise des risques.

e. La communication

Les modalités de communication avec la Cour et la MAEC – l’un des deux

services fusionnés pour créer la MNA – étaient régies par un échange de lettre (ou

protocole).

Le projet de nouveau protocole est en cours afin de tenir compte de la fusion de

la MNA et de la MNMR au sein de la nouvelle mission « risques et audit », d’une part

et des audits menés avec le CGEFI, d’autre part. Toutefois, des travaux en cours au

CHAI peuvent être susceptibles d’en modifier le contenu.

f. Le référentiel et le contrôle qualité

La MRA fait application des normes de l'audit définies par l'IIA et déclinées par

l'IFACI. En outre, les pratiques d’audit sont conformes au cadre de référence de l’audit

interne de l’Etat (CRAIE) élaboré par le CHAI. A ce titre, les fiches de procédures et les

modèles de documents élaborés dans le cadre de la démarche de certification permettent

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112

de répondre à chacune des exigences de ces normes. Cette démarche est pleinement

mise en œuvre au niveau national, où se concentrent les plus forts enjeux. Les

référentiels actuellement utilisés sont communs aux 2 filières (fiscale et gestion

publique).

Au niveau local, des outils ont été diffusés, concernant les modalités

d'archivage et la revue-qualité des dossiers d'audit.

La charte d’audit a été révisée à la suite de la parution de l’arrêté du 10

septembre 2013 modifiant l’organisation de la DGFiP et s’agissant du rapprochement

du pilotage de l’audit et de la maîtrise des risques.

Par ailleurs, lors des audits d’EPN, les auditeurs examinent les outils de

pilotage et d’évaluation du contrôle interne élaborés par la structure auditée mais pas

de manière systématique car peu d’établissements disposent à ce stade d’outils de

pilotage complets - des cartes des risques et des plans d’action partiels sont cependant

plus répandus et l’outil d’évaluation (EMR) est encore rarement utilisé. En revanche,

pour les audits nationaux hors EPN, cette évaluation est systématique. De la même

manière concernant l’EMR, elle est consultée par les auditeurs et évaluée lorsqu'elle

existe. Ils peuvent, si besoin, recommander des modifications s'ils établissent que

certains risques ont été mal évalués.

Enfin, la démarche qualité a été maintenue en 2014 ce qui implique que le

dispositif de planification, de supervision et de revue des audits est organisé et

formalisé.

g. Les suites

Les modalités de suivi des recommandations suite à audit national sont

désormais formalisées dans la charte d’audit qui prévoit que le responsable de la MRA

assure le suivi des recommandations et rend compte annuellement au comité national

risques et audit du degré de mise en œuvre des recommandations.

Tous les audits donnent lieu donnent lieu à l’émission de recommandations, y

compris au plan local, et à l’élaboration par l’audité d’un plan d’actions, dont la

pertinence est systématiquement examinée par les auditeurs.

Un nouvel outil, nommé ISA, de suivi des recommandations et des actions suite

à audit mené par la MRA depuis 2011, a été développé et ouvert en début 2014 à

l’ensemble des bureaux métiers de la direction générale. Dans ce cadre, les bureaux

métiers de l’administration centrale peuvent renseigner l'état d’avancement des actions

leur incombant et justifier de la réalisation des travaux en joignant des pièces

justificatives.

Enfin, l’outil ISA met à disposition des outils de synthèse et de pilotage ce qui

permet à la mission « risques et audit » d’apprécier en temps réel l’avancement des

plans d’actions par année, par audit ou par service. La mise en place de cet outil a

permis d’approfondir l’analyse du suivi des recommandations et de détecter le cas

échéant l’insuffisante réactivité de certains bureaux métiers justifiant ainsi la réalisation

d’audits de suivi.

Au niveau du réseau déconcentré, les recommandations et les actions suite à

audits locaux (hors audits EPN) sont suivies par les missions départementales « risques

et audits ».

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113

En revanche, le suivi des recommandations et des actions suite à audits

partenariaux ou à audits d’EPN, menés par les auditeurs locaux sans le CGEFI, est

lacunaire. En effet, le suivi des audits partenariaux est assuré par les ministères

commanditaires et celui des audits d’EPN relève des CBCM. Ainsi, la MRA ne dispose

que de peu d’informations quant à la mise en œuvre effective des recommandations et

des plans d’actions pour ces audits.

Par ailleurs, la MRA participe à un groupe de travail initié par la MACI du SG

visant à mettre en place un outil permettant de consolider au niveau ministériel le suivi

des recommandations suite à audit. Il s’agira cependant de s’assurer que cet outil

permettra à terme de couvrir l’ensemble des audits qu’ils soient de niveau ministériel ou

directionnel.

h. Les compétences techniques

A la MRA, 1 auditrice et 1 chef de mission sont certifiés CIA. 2 auditeurs et un

chef de mission disposent de la certification en audit informatique CISA. De plus, 2

membres de la MRA suivent également le parcours qualifiant du CIA.

Dans le réseau, 1 auditeurs est certifié CIA. En outre, un responsable

interrégional de l'audit est certifié CIA et CISA.

i. La certification

A l’issue de l’audit de suivi de l’IFACI en janvier 2014, le pôle audit de la

MRA a obtenu la reconduction de la certification assortie de deux points de non-

conformité mineurs au référentiel professionnel de l’audit interne. Des progrès sont

encore attendus en matière de programmation par les risques, d’évaluation des

dispositifs de contrôle interne au-delà du champ comptable et de pilotage du suivi de la

mise en œuvre des recommandations et des actions correctives qui en découlent.

Dans ce contexte, la MRA a élaboré un plan d’action visant à réduire les écarts

relevés par l’IFACI. La mise en production du nouvel outil ISA, le pilotage récent du

suivi des audits par la mission « risques et audit » et la référence aux risques

opérationnels dans le cadre de la programmation des audits constituent des marges de

progrès qui doivent permettre à court terme de réduire les écarts avec le référentiel

professionnel.

En outre, la certification n’est pas à ce stade envisagée pour d’autres services

d’audit du réseau.

j. Les conclusions

Le pôle audit de la MRA répond à l’essentiel des critères de la norme

internationale d’audit ISA 610, nonobstant quelques écarts mineurs relevés par les

auditeurs de l’IFACI dans le cadre de la certification notamment en matière de

programmation par les risques, d’évaluation des dispositifs de contrôle interne aux

différents échelons de la direction générale et de pilotage du suivi des recommandations

et des actions formulées suite à audit.

Ces écarts ne font cependant pas obstacle à la révision du protocole formalisant

les relations de travail avec le certificateur pour tenir compte de la création de la

nouvelle mission « risques et audits ».

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Le pilotage du suivi des audits par la MRA et la référence aux risques

stratégiques identifiés dans la carte des risques ministériels en tant que support de la

programmation des audits doit permettre à court terme de réduire les écarts avec le

référentiel professionnel.

En revanche, la part des audits comptables et financiers dans le programme

d’audit de la DGFiP (29 % en 2014 contre 36 % en 2013 et 43 % en 2012) paraît

insuffisante pour permettre la couverture par des audits récents des processus les plus

significatifs.

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ANNEXE 2 : VOCABULAIRE NEC

III. DEFINITIONS GENERALES

A. CONTROLE INTERNE

Contrôle interne : plusieurs définitions existent mais toutes convergent. La plus connue est

celle du COSO qui définit le contrôle interne comme un processus élaboré et exécuté par le

conseil d’administration, la direction et l’ensemble du personnel, destiné à fournir une

assurance raisonnable quant à l’atteinte des objectifs de l’entité :

- fiabilité de l’information financière ;

- efficacité et efficience des opérations ;

- conformité aux lois et règlementations applicables.

Le contrôle interne a été conceptualisé par le COSO en le découpant en 5 composantes :

- environnement de contrôle ;

- évaluation des risques ;

- activités de maîtrise ;

- information et communication ;

- pilotage.

Les NEC ont été élaborées sur la base de ces composantes.

B. RISQUE

Risque : événement pouvant affecter l’atteinte des objectifs de l’entité. Il est analysé à deux

niveaux :

- risque inhérent (ou brut) : découlant de l’activité de l’entité, avant la prise en

compte du contrôle interne ou du dispositif de maîtrise du risque ;

- risque résiduel (ou net) : après la prise en compte du contrôle interne ou du

dispositif de maîtrise du risque.

Schéma représentatif du risque inhérent et résiduel après prise en compte du contrôle

interne

X

XRisque résiduel

Risque inhérent

Risque de contrôle : (terme utilisé en audit) le risque qu’une anomalie significative dans les

comptes ne soit ni prévenue ni détectée par le contrôle interne de l’entité et donc non

corrigée en temps voulu. Dans le cadre de contrôle interne élaboré par la DGFiP, il s’agit du

risque lié à un dysfonctionnement du dispositif de contrôle interne.

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116

IV. OUTILS ET DOCUMENTS

A. PILOTAGE DU CONTROLE INTERNE

Selon le cadre élaboré par la DGFiP, le contrôle interne est piloté grâce aux outils suivants :

Carte des processus comptables : recense l’ensemble des processus comptables du

ministère.

Carte des risques comptables : support de pilotage des risques comptables : elle donne une

photographie consolidée et régulièrement actualisée des risques potentiels et de leur niveau

de maîtrise. Ce document formalise ainsi l’analyse des risques en hiérarchisant les enjeux

par processus en fonction du niveau de risques et de leur volume financier. L’identification

des risques permet de les hiérarchiser mais surtout de définir les mesures adéquates à mettre

en œuvre pour les couvrir. La carte des risques débouche donc naturellement sur

l’établissement d’un plan d’action pluriannuel pour couvrir les risques détectés.

Les Plan d’action ministériel ou directionnel (PAM ou PAD) sont issus d’un support

élaboré par la DGFiP destiné à regrouper les actions à mettre en œuvre à l’issue de l’analyse

des risques portée dans la carte des risques. Le plan d’action ministériel se décline en plan

d’actions directionnel et plan d’action régional.

B. DOCUMENTATION DES PROCESSUS

Selon le cadre élaboré par la DGFiP, les processus sont documentés grâce aux outils

suivants :

- organigramme fonctionnel (O.F.N.) ou « organigramme fonctionnel nominatif »:

document définissant la répartition des tâches et responsabilités de chaque personne

d’un service.

- guide de procédure (GP) : document permettant de décrire les opérations d’une

partie d’un processus.

- référentiel de contrôle interne (RCI) ou référentiel de contrôle interne:

document recensant pour un processus donné les risques liés à chaque étape du

processus et décrivant pour chacun les contrôles clés permettant de les maîtriser,

constitue une source documentaire indispensable à l’encadrement intermédiaire des

services comptables et ordonnateurs. Le RCIC peut ne pas couvrir certains risques

propres à la structure ministérielle, qui nécessitent dès lors des mesures de

couverture particulières. En conséquence, le référentiel de contrôle interne comptable

doit être adapté au niveau de chaque ministère en fonction des spécificités

organisationnelles et de l’environnement informatique.

C. LES CONTROLES

● Contrôle de 1er

niveau :

Le contrôle de premier niveau correspond aux contrôles contemporains (au fur et à mesure

du processus) réalisé par l’agent chargé de l’opération (autocontrôle), par son collègue

(contrôle mutuel) ou par le supérieur hiérarchique du service (contrôle de supervision). Ils

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peuvent prendre la forme d’une validation, d’un rapprochement de données, une

autorisation, d’une séparation de fonctions, de vérification, d’une supervision…

Pour garantir l’auditabilité du dispositif de contrôle interne, les contrôles clés doivent être

documentés et tracés de façon à savoir qui a réalisé le contrôle, selon quelle procédure, à

quel moment, la portée du contrôle, le périmètre (exhaustif ou échantillon à préciser), les

points analysés (critères de qualité comptable), les constats opérés, les mesures à mettre en

œuvre pour remédier aux anomalies détectées. Cette formalisation constitue une condition

sine qua non pour un auditeur externe afin de s’assurer de l’existence et de l’efficacité des

mesures de contrôle développées par l’organisation. Un contrôle de supervision non

formalisé est réputé ne pas exister.

● Contrôle de 2ème niveau : Le deuxième niveau de contrôle interne comptable correspond

au pilotage de la fonction comptable de l’État au niveau de chaque comptable public –

hormis le CCCE –, et à la garantie de la qualité des comptes. Le contrôle interne comptable

de 2ème niveau relève de la cellule de qualité comptable, distincte des acteurs du premier

niveau de contrôle interne. A la DGFiP, ces contrôles dits d’expertise sont réalisés par les

cellules de qualité comptable, services intégrés aux missions départementales de maîtrise des

risques. Ils consistent à s’assurer que les contrôles de supervision de 1er

niveau ont été

correctement faits.

Le Plan de contrôle de supervision a posteriori est destiné à ré-effectuer des contrôles clés

(normalement décrits dans les RCI) sur des zones à risques majeurs pour s’assurer du bon

fonctionnement de ces contrôles. Ils font partie des contrôles de deuxième niveau.

● Contrôle de 3ième

niveau : Le troisième niveau de contrôle interne comptable correspond à

un rôle de surveillance des opérations comptables et de l’environnement comptable au

niveau national. Le contrôle interne comptable de 3ème niveau relève du CCCE et est réalisé

par le bureau de contrôle de la qualité des comptes CE1D au sein de la DGFiP.

Le Contrôle hiérarchisé de la dépense (CHD) : est une forme de contrôle de supervision :

contrôle de supervision de la régularité des dépenses effectué par le comptable (DCM) en

fonction des risques et de seuils financiers. Le CHD est un contrôle par échantillonnage

portant sur les opérations qui présentent les risques et enjeux financiers les plus significatifs.

Le CHD se déplie à travers l’application CHD-SL (module d’Helios). Le contrôle

hiérarchisé de la dépense (CHD) s’exerce en deux temps : le chef de service contrôle les

actes de gestion (supervision, contrôle de premier niveau) et le service chargé du

mandatement (N+2 par rapport à l’agent) contrôle une dernière fois avant d’autoriser la

dépense (contrôle de deuxième niveau).

Le CPCM (Centre de prestations mutualisées comptables) est chargé, pour l’ordonnateur

(CSP), du contrôle interne. A ce titre, les agents du CPCM contrôlent l'émission de la

demande de paiement (DP) dont ils sont responsables et les opérations comptables dont ils

ont l'initiative.

a) Le reporting des contrôles

Reporting du contrôle interne : reporting qui vise à assurer le suivi régulier du

déploiement du dispositif de contrôle interne ainsi que de son efficacité et son effectivité de

par notamment le résultat des contrôles des plans de contrôles. Pour cela, un certain nombre

d’indicateurs doivent être définis afin d’en assurer un suivi pour être en mesure d’être un

vecteur de communication à différents niveaux hiérarchiques (et aux instances de

gouvernance) et un outil de pilotage du contrôle interne.

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AGIR : Outil de programmation et de formalisation des contrôles du service. AGIR ne

concerne que les contrôles des opérations de l’Etat (ne concerne pas le contrôle interne des

opérations locales de la DGFIP).

D. OUTIL D’AUTO-EVALUATION DU CONTROLE INTERNE

Echelle de maturité de la gestion des risques (EMR) : outil élaboré par la DGFiP afin

d’autoévaluer le niveau de déploiement du dispositif de maîtrise des risques selon une

échelle prédéfinie sur un processus donné.

C’est un outil d’évaluation synthétique chiffrée (l’évaluation repose sur un dispositif de

notation, allant de 1 niveau le moins avancé à 5 niveau optimal) permettant de lister les

attentes en matière de renforcement du dispositif de CI et de permettre aux ministères et

établissements de se situer en évaluant la maturité de leur dispositif de contrôle interne

comptable. L’EMR doit s’appuyer sur des éléments probants et sur des avis objectifs de

l’ordonnateur et du comptable. L’EMR est renseignée « par dires d’experts », faisant

intervenir une pluralité d’acteurs : les gestionnaires concernés (prescripteurs, CSP le cas

échéant), le comptable public (CBCM-DCM), la MACI et le RTD. L’objectif des échanges

intervenant au cours des travaux d’évaluation est de faire émerger, s’agissant des notes

portées dans l’EMR, un consensus proposé à la validation du référent. Cette méthode entend

limiter les risques de subjectivité. L’EMR ne peut cependant constituer à elle seule un outil

d’évaluation de la qualité, de l’effectivité et de l’efficacité du contrôle interne sur les

processus concernés. C’est pourquoi la Cour recommande au ministère de corroborer les

résultats de l’EMR par l’appréciation de l’audit interne.

V. AUTRES

SIFE : système d’information financière de l’Etat.

FICUS : Plate-forme d’échanges entre services d’administration centrale (y compris CBCM

mais hors douane).

CHAI : Le comité d’harmonisation de l’audit interne (CHAI),, installé depuis avril 2012, est

chargé de s’assurer de l’application du cadre de référence de l’audit interne (CRAIE),

d’harmoniser la méthodologie de travail des ministères en matière d’audit et diffuser en leur

sein les bonnes pratiques et d’examiner chaque année la politique d’audit des départements

ministériels et formuler des recommandations.

A l’issue d’un peu plus de deux ans d’existence, le CHAI a produit le code de déontologie

des auditeurs de l’Etat, les normes de qualification auxquelles doivent se conformer les

services d’audit ainsi que les normes de fonctionnement que les services d’audit doivent

mettre en œuvre. Cet ensemble de documents constituent désormais le cadre de référence de

l’audit interne dans l’administration de l’Etat (CRAIE), adopté le 27 juin 2013.

Le CHAI a contribué en 2014 à la définition de la méthodologie d’élaboration de la carte des

risques ministériels. Il a également élaboré, dans le cadre de groupes de travail, des outils

destinés aux auditeurs en charge de missions comptables et budgétaires. Ces outils qui

répondent à une logique d’harmonisation et de mutualisation des méthodes de travail, sont

composés de quatre guides d’audit portant sur des fonctions transversales (fonction achat,

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systèmes d’information, marchés publics et ressources humaines). Ces documents

permettent aux ministères de disposer d’outils de référence en matière d’audit.

Enfin, le CHAI s’attachera à compter de 2015 à évaluer la fonction d’audit interne en

examinant annuellement la politique d’audit des ministères et en formulant à cette occasion

des recommandations. Il s’agira notamment pour le CHAI de s’assurer que les ministères

disposent d’une carte des risques, d’un programme d’audit fondé sur l’évaluation des risques

et approuvé par le comité d’audit interne.

VI. SERVICES

A. NOM DES SERVICES

Fonction comptable de l’Etat (FCE) :

Selon le cadre de référence du CI de l’Etat, la fonction comptable de l’Etat est constitué de

l’ensemble des tâches, acteurs et systèmes d’information concourant la constatation des

droits et obligations de l’Etat, à l’inventaire de ses biens et à la tenue et l’établissement de

ses comptes, depuis le fait générateur d’une opération jusqu’à son dénouement comptable.

Elle a pour objet de recenser l’ensemble de ces éléments dans une logique de cycles et de

processus au sein d’une base documentaire unique couvrant l’ensemble des activités «

métier » du MEF.

AIFE : L'Agence pour l'informatique financière de l'État (AIFE) est un service à

compétence nationale (SCN) rattaché au ministre du Budget, des Comptes publics et de la

Réforme de l'Etat décret du 11 février 2005. L'AIFE est chargée de mettre en œuvre la

stratégie informatique financière de l'Etat et notamment les évolutions fonctionnelles et

applicatives du SI Chorus. L’AIFE réalise ses missions en coordination avec les directions

règlementaires de Bercy (Direction du Budget, Direction Générale des Finances Publiques)

et avec les ministères, dans une logique interministérielle

Rappel : L’ordonnateur est la personne qui engage la dépense et constate le service fait.

Le comptable paie la dépense après avoir vérifié la régularité de l’opération. Il comptabilise

la dépense.

Le service prescripteur (SP), placé auprès du responsable de programme ou de BOP est

compétent pour :

- la programmation et le dialogue de gestion ;

- le pilotage et l’exécution des autorisations d’engagements et des crédits de

paiements, pour lesquelles il conserve toutes ses prérogatives (décision d’achat ou de

subvention, choix du fournisseur, prestataire, opérateur ou partenaire, initialisation

de l’engagement juridique, constatation du service fait et la fourniture des éléments

utiles à la demande de paiement). Il est vis-à-vis du CSP un donneur d’ordre pour la

réalisation des actes comptables relatifs aux dépenses et aux recettes, au moyen de

formulaires ad hoc.

Le CSP centres de services partagés (auprès de l’ordonnateur, c’est-à-dire du service

prescripteur) : unité fonctionnelle de prestations de service regroupant et mutualisant les

fonctions support (ou soutien) dans le domaine budgétaire et comptable au sein de trois «

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blocs ministériels » (intérieur, financiers, agriculture et écologie). Il réalise, pour le compte

du service prescripteur :

- des actes de gestion afférents à l’exécution de la dépense (gestion des engagements

juridiques (« EJ »), certification du service fait, gestion des demandes de paiement

pour celles non traitées par un SFACT, centralisation de la saisie des opérations

d’inventaire),

- la gestion des recettes non fiscales (engagement de tiers, titre de perception).

- des activités de pilotage et de reporting (restitutions aux services prescripteurs).

Le SFACT (service facturier) est auprès du comptable. Il constitue un type particulier de

CSP en charge du traitement de la demande de paiement (contrôle de sa validité,

rapprochement avec l’engagement juridique et le service fait, paiement). En mode facturier,

la facture arrivera directement chez le comptable qui procédera à la création de la demande

de paiement après rapprochement des pièces justificatives et de la certification du service

fait. Le SFACT peut également être en charge de la production de restitutions nécessaires au

pilotage financier. Il convient de souligner que le déploiement de Chorus n’impose pas la

création de SFACT dans les services ministériels. A l’exception du paiement, tous les actes

réalisés par le SFACT peuvent être confiés au CSP.

SP CSP SFACT

Décision de dépense et choix de son bénéficiaire X / /

Constatation du service fait X

Certification du service fait et contrôle des PJ X X

Création de la demande de paiement X X

Paiement / / X

Inventaire, reporting CI X X X

B. GESTION

Les 4 Flux : Ce processus est appelé « flux 1 ». Il existe également des situations dans

lesquelles le service fait est concomitant à l’engagement juridique (flux 2) telles que les

subventions sans conditions de réalisation ainsi que lorsque le service fait est concomitant à

la DP avec un engagement juridique préalable (flux 3) telles que les décisions de justice, les

abonnements aux revues, les subventions avec conditions de réalisation. Certaines dépenses

peuvent être payées sans engagement juridique préalable, la consommation des AE étant

fictivement effectuée au moment de la demande de paiement (flux4). Ces exceptions sont

naturellement limitativement énumérées et autorisées par la DB et la DGFIP : dépenses

urgences en début d’année ou dépenses récurrentes sans enjeux financiers majeurs telles que

les frais de déplacement, frais de changement de résidence, dépenses de personnel hors

PSOP ou dépenses de carte achat.

La convention de délégation de gestion découle de l’organisation financière et comptable

décidée dans les services déconcentrés des ministères. Elle est établie conformément aux

dispositions du décret du 14 octobre 2004 relatif à la délégation de gestion dans les services

de l’Etat. Pour les chefs de service ayant la qualité d’ordonnateur secondaire délégué, la

convention de délégation de gestion est établie entre le chef de service, le chef de service

régional dans lequel est implanté le CSP, le préfet duquel le chef du service délégant tient la

délégation d’ordonnancement et le préfet de région duquel le chef du service régional tient

sa propre délégation. Pour les chefs de service ayant la qualité d’ordonnateur secondaire, la

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convention de délégation de gestion doit être visée uniquement par le préfet de région

duquel le chef du service régional tient sa propre délégation. La convention de délégation de

gestion doit également permettre la délégation de signature au sein du CSP.

Le contrat de service est un document qui permet de compléter la convention de délégation

de gestion lorsqu’elle est nécessaire en apportant des précisions quant aux modalités de

collaboration entre les services (prescripteur, CSP, SFACT). Ce document formalise

l’organisation et les attributions respectives de chacun des services, les relations entre le

CSP ou SFACT et le service délégant (responsabilités et engagements respectifs des

signataires, compte-rendu d’activité, indicateurs de suivi des prestations et de qualité de

service …).

Blocs : Les 3 blocs ministériels de CSP sont :

- Ministère de l’intérieur (bloc 1)

- Ministère de l’alimentation, de l’agroalimentaire et de la forêt – ministère de l’écologie, du

développement durable et de l’énergie (bloc 2)

- Ministère de l’économie, des finances et de l’industrie – ministère du budget, des comptes

publics et de la réforme de l’Etat – ministère de la fonction publique - ministère de la culture

et de la communication – ministère du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et

du dialogue social – ministère des affaires sociales et de la santé (bloc 3 : DRFIP,

DIRECCTE, DDFIP, DRJSCS, DDCS, DDSPP (hors DDSVI) et DDPP (hors DDSVI).

Les cellules de qualité comptable (CQC) doivent apporter un appui méthodologique et

technique essentiel pour l’élaboration des supports et des leviers de maîtrise des risques que

constituent la carte des risques et le plan d’action locaux.

C. INTERLOCUTEURS PERSONNES PHYSIQUES

Secrétariat général des ministères économiques et financiers

- Laurent de Jekhowsky, Secrétaire Général

- Roland Sparfel, service des affaires financières et immobilières - SAFI

- Brice Cantin, sous-direction de la gestion financière et du contrôle interne (SAFI2)

- Laurent Mathis, Patrick Soury, Thomas Nowacki , Emile Pineau, mission audit et de

contrôle interne (MACI)

- Guillaume Duchesne, mission nouveaux processus et systèmes d’information

budgétaires et comptables (NPESIBEC)

- Frédéric de Vaugiraud, Centre de Prestations Financières (CPFi)

DGFIP

- Gilles Viault, Marc Jung, Anne Seguy, Stéphane Maurizot, Clara Barilari, mission

risques et audits (MRA)

- Alain Josserand, Stéphanie Ledoux, Dany Busnel, mission doctrine comptable et

contrôle interne comptable (MDCCIC)

- Anne-Marie Amigues, service stratégie, pilotage et budget (SPIB)

DGDDI

- Philippe Defins, Inspection des services de la douane (ISDGDDI)

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- Nicole Difede, Cellule d’audit interne de l’ISDGDDI

DGTrésor

- Mohammed Loucif, référent technique directionnel

APE

- Jérôme Baron, secrétaire général, référent technique directionnel

- Philippe Marseille, responsable du pôle audit

Audit interne

- Danièle Lajoumard, mission d’audit interne des ministères

- René-Marc Viala, mission des audits du CGEFI

SCBCM

- Didier Maupas, Hervé Chalamel, Jean Muller

Dans les services déconcentrés

DGFIP : Le RDRA (AGEFIP responsable de la mission départementale des risques et de

l’audit (MDRA) rattachée en directeur départemental. Elle a pour mission d’animer la

politique départementale de maîtrise des risques. Elle regroupe deux composantes : les

cellules de qualité comptable (CQC) et les auditeurs internes, les composantes « risques » et

« audit » faisant l'objet d'un pilotage unifié dans les départements depuis le début d'année

2014.

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ANNEXE 3 : PRINCIPAUX PROCESSUS ET LEURS

ENJEUX SUR LES COMPTES DE L’ETAT

Eval. impact

bilan 2013

Eval. impact

CDR 2013

États financiers infra-annuels

États financiers annuels

Union européenne 22

Engagements donnés

Engagements reçus N/D

Provisions pour risques 16

Provisions pour charges 8 8

Dette financière négociable 1 476 42

Autres emprunts et dettes financières 5 1

Instruments financiers à terme

Immobilisations incorporelles et autres immobilisations corporelles 8 0

Parc immobilier 7

Participations

Avances et prêts 25

Gestion des investissements d'avenir 29

Pensions 52

Rémunérations 63

Commande publique 3

Interventions 21

Transferts aux ménages 3

Transferts aux entreprises 2

Transferts aux collectivités 13

Transferts aux autres collectivités 3

Subventions pour charge de service public 0

Avances aux collectivités sur le produit des impôts 220

Crédits d'impôts

Impositions par voie de rôle

Impositions sans voie de rôle

Amendes et condamnations pécuniaires 4

Produits domaniaux

Recettes étrangères à l'impôt et au Domaine

Compte bancaire

Numéraire

Trésorerie à court terme

Caisse des Dépôts

Dépôts de fonds au Trésor

Collectivités territoriales

Trésorerie - Autres composantes Consignations et dépôts des tiers versés au Trésor

Légende

< 1 Md € Impact non significatif sur les comptes

1 Md€ à 10 Md€ Impact peu significatif sur les comptes

10 Md€ à 50 Md€ Impact significatif sur les comptes

> 50 Md€ Impact très significatif sur les comptes

Produits de fonctionnement

Trésorerie - Disponibilités

Trésorerie - Correspondants

Immobilisations financières

États financiers

Produits régaliens

Source: Rapport de mission intermédiaire 2014- sous-cycle 1.1. Données en Md€

Dettes financières

Immobilisations corporelles et

incorporelles, stocks

Charges de personnel

Charges de fonctionnement et

d'intervention

Sous-cycles Processus

MEF

Engagements et provisions