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Chapitre 2 : Des villes inégalement connectées aux réseaux de la mondialisation. Etude de cas: Détroit, une ville qui rétrécit, à l’écart des grands réseaux de la mondialisation Vocabulaire : Mondialisation : Ensemble de relations (économiques, culturelles, touristiques) mettant en contact les différents lieux du monde Réseaux : ensemble des relations qui existent entre des lieux et qui se font au moyen d’axes de communication et de transport. Y circulent des flux de marchandises, d’informations, d’hommes. Connecter : relier différents quartiers, différentes villes par des réseaux de transport et de communication FTN (firme transnationale) : entreprise dont les activités sont implantées dans de nombreux pays FICHE D’IDENTITE DE LA VILLE : Etat : Superficie : Population :

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Chapitre 2 : Des villes inégalement connectées aux réseaux de la mondialisation.

Etude de cas: Détroit, une ville qui rétrécit, à l’écart des grands réseaux de la mondialisation

Vocabulaire : Mondialisation : Ensemble de relations (économiques, culturelles, touristiques) mettant en contact les différents lieux du mondeRéseaux : ensemble des relations qui existent entre des lieux et qui se font au moyen d’axes de communication et de transport. Y circulent des flux de marchandises, d’informations, d’hommes.Connecter : relier différents quartiers, différentes villes par des réseaux de transport et de communicationFTN (firme transnationale) : entreprise dont les activités sont implantées dans de nombreux pays

FICHE D’IDENTITE DE LA VILLE :

Etat : Superficie :Population :

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I DETROIT, UNE METROPOLE AU CŒUR DEVASTEDoc 1. Détroit, une ville en faillite Doc 2. Des paysages qui traduisent les difficultés de la ville

C'est l'ultime étape d'une lente agonie. La ville de Detroit (Michigan), berceau de l'industrie automobile américaine, est devenue, jeudi 18 juillet, la plus grande ville américaine à se déclarer en faillite

"Je prends cette décision difficile afin que les habitants de Detroit aient accès aux services publics les plus élémentaires et pour que Detroit reparte sur de solides bases financières qui lui permettront de croître à l'avenir", a expliqué Rick Snyder, le gouverneur de l'Etat du Michigan, dans un communiqué.

Etendard de l'automobile triomphante au début du XXe siècle, Detroit est devenue, au fil d’une longue agonie, une ville criblée de dettes, désertée et minée par la criminalité.

D’après FranceTVinfo, 2014

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Doc 3. Une ville désertée par les plus riches

Doc 4. L’opposition entre le centre

et le reste de l’aire métropolitaine

Question : Expliquez pourquoi cette ville a perdu autant d’habitants et comment les paysages urbains de Detroit traduisent les difficultés de la ville. Mots à utiliser : aire métropolitaine, périphérie, banlieue, centre, CBD (ou quartier des affaires)

II UNE VILLE A L’ECART DES GRANDS RESEAUX DE LA MONDIALISATION

Doc 1. Le témoignage de John Doc 2. La gare abandonnée

Le racisme joue également un rôle important. L’exode des Blancs a explosé dans les années 1950 et 1960, après que des tribunaux eurent invalidé des mesures entraînant la ségrégation en matière de logements. Ce fut ensuite au tour des classes moyennes, aussi bien blanches que noires, de fuir la criminalité. A mesure qu’ils s’en vont, les énormes problèmes socio-économiques deviennent de plus en plus insolubles. Si la plupart des centres urbains pâtissent de quelques “mauvais” quartiers, la métropole du Michigan, elle, en compte peu de “bons”, et ceux-là se détériorent rapidement avec l’exode de la classe moyenne. Les habitants en âge de travailler sont confrontés à un chômage chronique et à une économie industrielle moribonde. La ville souffre de décennies de conflits raciaux et de l’échec des autorités dans des domaines essentiels, de l’éducation à la lutte contre la criminalité.

Le monde de John fut celui de l’effervescence liée à l’industrie automobile, un temps qui lui semble désormais bien loin. Retraité de chez General Motors, il travaillait à l’usine, à son usine, celle qui employait à l’époque 30 000 personnes et qui n’en emploie plus que 5 000 aujourd’hui, et où beaucoup de machines ont remplacé les ouvriers. « Ah, ça n’est plus comme avant, non. Les usines de production sont parties, dans le Sud, au Mexique, en Chine. Ici il ne reste plus que les fonctions de conception, et encore, elles sont en banlieue, pas à Detroit »

Le monde qu’il a perdu, c’est aussi celui des quartiers résidentiels fourmillants d’ouvriers, aux maisons individuelles entourées de barrières blanches soignées. Ce monde, c’est celui du rêve américain quand il semblait encore accessible à tous. « A l’époque, on voyait de la fumée sortir des cheminées d’usine. Et c’était bruyant ! Mais bon Dieu c’était vivant, c’était ça vivre ici. ». La désindustrialisation a effacé ces rêves de la carte, et la maison de John ne vaut

Vocabulaire : Désindustrialisation : disparition des activités industrielles d’un quartier, d’une ville, d’une région, d’un paysSeuil de pauvreté : niveau de revenu au dessous duquel une famille ne peut plus subvenir à ses besoins

 

Part de la population vivant sous le seuil de pauvreté : 40%

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III LES DIFFERENTES FORMES DE RENOUVEAU DE DETROIT

Doc 1. Un centre qui renaît ? Doc 2. Le Made in Detroit, un nouveau départ ?

Le monde de John fut celui de l’effervescence liée à l’industrie automobile, un temps qui lui semble désormais bien loin. Retraité de chez General Motors, il travaillait à l’usine, à son usine, celle qui employait à l’époque 30 000 personnes et qui n’en emploie plus que 5 000 aujourd’hui, et où beaucoup de machines ont remplacé les ouvriers. « Ah, ça n’est plus comme avant, non. Les usines de production sont parties, dans le Sud, au Mexique, en Chine. Ici il ne reste plus que les fonctions de conception, et encore, elles sont en banlieue, pas à Detroit »

Le monde qu’il a perdu, c’est aussi celui des quartiers résidentiels fourmillants d’ouvriers, aux maisons individuelles entourées de barrières blanches soignées. Ce monde, c’est celui du rêve américain quand il semblait encore accessible à tous. « A l’époque, on voyait de la fumée sortir des cheminées d’usine. Et c’était bruyant ! Mais bon Dieu c’était vivant, c’était ça vivre ici. ». La désindustrialisation a effacé ces rêves de la carte, et la maison de John ne vaut

Part de la population vivant sous le seuil de pauvreté : 40%

Au volant de sa vieille Toyota familiale, Isabella Hinojosa, étudiante, longe les grandes avenues en direction d’un bar du centre. “Je suis arrivée ici en 2011. Il y a vraiment eu des améliorations, explique-t-elle. La plupart des buildings étaient abandonnés, aujourd’hui on a des magasins et des restaurants.”La colère de certains Detroiters lui semble légitime : “La mairie fait ce qu’elle peut, mais injecte pour l’instant beaucoup d’argent dans le centre et moins dans les autres quartiers. C’est difficile à entendre pour beaucoup”. Alors qu’elle se gare dans une rue du centre-ville, elle rajoute : “Quand je suis arrivée, les gens n’allaient plus dans le centre, ils trouvaient que c’était dangereux. Aujourd’hui, tout le monde y retourne. C’est déjà un bon signe”. A Detroit, on sait se contenter de peu.

D’après B. Bossavie « Un an

La plus grande ville des États-Unis à s’être déclarée en banqueroute aspire néanmoins à renaître de ses cendres très rapidement. L’ex-capitale de l’automobile tente aujourd’hui de prouver son ingéniosité pour se réinventer dans un État du Michigan qui compte pourtant 12 milliardaires. La campagne de marketing pour la transformation urbaine de Détroit lancée sous le slogan « Made In Detroit » et affichée sur les grandes façades de la ville, incite à l’arrivée de nouveaux entrepreneurs qui pourraient devenir les nouveaux bâtisseurs de la ville, comme l’avaient fait les constructeurs automobiles dans le passé. Ces nouvelles possibilités permettent à la municipalité de rénover le centre-ville historique par les rachats successifs de nombreux locaux disponibles et de maisons abandonnées, dont certains sont vendus pour un dollar symbolique à des entrepreneurs opportunistes ou autres hommes d’affaires.

D’après H. Lauzy « Détroit, du renouveau au chaos », 2015

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Doc 3. Détroit plage

Questions :

1. Qu’est ce qui attire les artistes à Détroit ? (vidéo)2. Pourquoi peut-on dire que la ville de Détroit connaît un certain renouveau ?

La plus grande ville des États-Unis à s’être déclarée en banqueroute aspire néanmoins à renaître de ses cendres très rapidement. L’ex-capitale de l’automobile tente aujourd’hui de prouver son ingéniosité pour se réinventer dans un État du Michigan qui compte pourtant 12 milliardaires. La campagne de marketing pour la transformation urbaine de Détroit lancée sous le slogan « Made In Detroit » et affichée sur les grandes façades de la ville, incite à l’arrivée de nouveaux entrepreneurs qui pourraient devenir les nouveaux bâtisseurs de la ville, comme l’avaient fait les constructeurs automobiles dans le passé. Ces nouvelles possibilités permettent à la municipalité de rénover le centre-ville historique par les rachats successifs de nombreux locaux disponibles et de maisons abandonnées, dont certains sont vendus pour un dollar symbolique à des entrepreneurs opportunistes ou autres hommes d’affaires.

D’après H. Lauzy « Détroit, du renouveau au chaos », 2015