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    Ecole Nationale d’Ingénieurs de Tunis

    AUTOMATIQUE

    Support de cours

    Joseph  HaggègeMaı̂tre de Conférences à l’ENIT 

    2012

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    ii

    ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    Table des matières

    1 Introduction à l’automatique 11.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11.2 Modèles d’un système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

    1.3 Notion de système asservi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

    2 Systèmes continus linéaires : repŕesentations et réponses 52.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52.2 Repŕesentation harmonique des systèmes linéaires continus . . . . . . . . . 62.3 Etude de processus élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82.4 Schémas fonctionnels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

    3 Stabilit́e et pŕecision des syst̀emes continus linéaires 273.1 Condition de stabilité des systèmes continus linéaires . . . . . . . . . . . . 273.2 Critères de stabilit́e des syst̀emes continus linéaires . . . . . . . . . . . . . 28

    3.3 Pŕecision des syst̀emes en boucle fermée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

    4 Correction des systèmes asservis linéaires continus 394.1 But de la correction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 394.2 Correction par avance de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 414.3 Correction par retard de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 444.4 Correction combinée par avance et retard de phase . . . . . . . . . . . . . 474.5 Synthèse des asservissements linéaires avec l’abaque de Black . . . . . . . . 474.6 Régulation PID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

    Bibliographie 55

    J. HAGGÈGE - 2012 cours d’automatique ENIT

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    iv Table des matières

    ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    Chapitre 1

    Introduction à l’automatique

    1.1 GénéralitésL’automatique constitue un ensemble de techniques et de méthodes permettant de déter-miner les décisions à appliquer à un syst̀eme  pour obtenir des performances imposées. Lesdécisions consistent en des   signaux de commande  appliqués au système.Un syst̀eme  (ou  processus ) est un ensemble d’éléments interconnectés suivant une structuredéterminée, dont le but est d’obtenir un résultat donné.On représente un système au moyen d’un   schéma-blocs  ou   schéma fonctionnel   :

    e   s

    entrée sortie

    système

    monovariable

    e1

    entrées sortiessystème

    multivariable

    e2

    en

    .

    .

    .

    .

    .

    .

     s1 s2

     s p

    Les méthodes utilisées en automatique peuvent s’appliquer à des systèmes très variés :

    •   processus industriels de production ;•   systèmes mécaniques et électromécaniques ;•   économie, chimie, biologie, . . .

    1.2 Modèles d’un système

    Pour étudier et commander un système, on a besoin d’un modèle  de ce système. Un modèleest une représentation mathématique d’un système. Un modèle peut être obtenu à partir

    des équations qui régissent les phénomènes physiques impliqués dans le processus : un tel

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    2 Chapitre 1 - Introduction ̀a l’automatique

    modèle est appelé modèle de connaissance . Il est souvent trop complexe pour pouvoir êtreutilisé dans la détermination de la commande (nombre de paramètres trop important,équations difficiles à résoudre, . . .)En automatique, on préfère utiliser un  modèle de commande   : c’est une représentationéquivalente du processus, c’est-à-dire que pour une entrée donnée, la sortie du modèle estproche de celle du système avec un certain degré d’approximation. Un tel modèle peutêtre obtenu à partir de mesures sur le système (identification). Les paramètres physiquesdu processus n’aparaissent donc pas directement dans le modèle de commande (d’où lenom de modèle   « bôıte noire    »).En fonction de l’étude à effectuer sur le processus, on peut donc choisir un modèle plus oumoins complexe. Il y a donc différents modèles qui peuvent représenter un système donné.Exemple  : soit le circuit RLC suivant :

    u

     R   L

    uC 

    u Lu R

    i

    systèmeu   i

    Equations du système :u =  uR + uL + uC 

    avec :  

    uR =  R iuL =  L

    didt

    uC  =  1

    C     i dtLes paramètres du système sont la résistance  R, l’inductance  L  et la capacité  C .Un modèle simple de ce système est obtenu en considérant que les paramètres du systèmesont constants. Un tel modèle est utilisé si on s’intéresse à l’évolution du courant   i   enfonction de la tension  u.Un modèle plus complexe peut être obtenu en tenant compte :

    •   de l’effet de la température sur la résistance :  R =  R(T ) ;•   de phénomènes magnétiques dans l’inductance :  L =  L(i) ;•   de phénomènes électrostatiques dans le condensateur :  C  = C (u).

    Ce modèle peut être utilisé si on veut étudier l’influence de la température ou des phéno-mènes magnétiques et électrostatiques sur le courant.

    1.3 Notion de système asservi

    Pour obtenir une sortie  s0  donnée du sytème, on peut calculer l’entrée  e0   à appliquer etla maintenir constante :

    systèmee0   s0

    C’est une commande en  boucle ouverte .

    ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    1.3 - Notion de système asservi 3

    Exemple   : on veut maintenir le cap d’un bateau : N 

     E O

    cap

    Pour cela, on peut bloquer le gouvernail sur un angle donné et laisser avancer le bateau.Cependant, celui-ci est soumis à des   perturbations   extérieures qui ne sont en généralpas prévisibles : houle, vents, courants, . . . et qui vont faire dévier le bateau. Il est donc

    nécessaire d’avoir une information sur la sortie réelle du système pour pouvoir la compareravec la sortie désirée afin de générer le signal de commande adéquat : il s’agit dans ce casd’une commande en   boucle fermée   ou par  feedback . On obtient ainsi un   système asservi ou  asservissement .Schéma fonctionnel d’un asservissement :

    +

    organe de

    commande

    (ou régulateur)

    Processus

    commande

    écart

    (erreur)

    entrée de

    référence

    (ou consigne)

    comparateur 

     perturbations

    sortie

    asservie

    capteur mesure

    chaîne directe (ou chaîne d'action)

    chaîne de retour (ou contre-réaction)

    L’un des objectifs de l’automatique consiste en la conception d’organes de commande (ourégulateurs) permettant d’annuler l’erreur d’asservissement (ou du moins la mainteniraussi faible que possible).Remarque   : lorsque la consigne est constante, on parle de   régulation   et lorsqu’elle doitsuivre une référence variable dans le temps, on parle d’asservissement  ou de  poursuite .

    Les régulateurs peuvent être réalisés selon différentes technologies : électronique, élec-trique, mécanique, pneumatique, hydraulique, . . . Ils peuvent être continus (composantsanalogiques) ou numériques (commande par calculateur).L’organe de commande peut également réaliser une   amplification de puissance , commepar exemple dans le cas de la direction assistée d’une automobile :

    écartvolant

    circuit

    hydraulique

    d'amplification

    direction de

    l'automobile

    trajectoire

    organe de commande

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    4 Chapitre 1 - Introduction ̀a l’automatique

    ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    Chapitre 2

    Systèmes continus linéaires :représentations et réponses

    2.1 Définitions

    Un  système continu linéaire  est un système régi par une équation différentielle linéaire àcoefficients constants reliant la sortie  y(t) du système à son entrée  u(t) :

    u(t)   y(t)

    entrée sortiesystème

    ni=0

    aiy(i) =

    m j=0

    b ju( j)

    avec  n > m, n   étant l’ordre du système. Cette équation différentielle constitue une  repré-sentation temporelle  du système.

    On peut également représenter un système continu linéaire par sa  fonction de transfert  enutilisant la  transformée de Laplace . Celle-ci est définie, pour une fonction  f (t) telle quef (t) = 0 pour  t

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    6 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et ŕeponses

    Ainsi, en prenant la transformée de Laplace de l’équation différentielle représentant lesystème, les conditions initiales étant supposées identiquement nulles, il vient :

    ni=0

    ai piY ( p) =

    m j=0

    b j p jU ( p)

    On en déduit la fonction de transfert   H ( p) du système comme étant, par définition,le rapport des transformées de Laplace de la sortie et de l’entrée du système avec desconditions initiales nulles :

    H ( p) = Y ( p)

    U ( p) =

    m j=0

    b j p j

    n

    i=0ai pi

    Remarque  : la transformée de Laplace de la sortie du système est telle que :

    Y ( p) = H ( p)U ( p)

    d’où, en prenant la transformée de Laplace inverse de cette expression, la sortie y(t) dusystème s’écrit comme un produit de convolution :

    y(t) = h(t) ∗ u(t)

    Si  U ( p) = 1, alors  Y ( p) =  H ( p), or le signal dont la transformée de Laplace est égale à1 est l’impulsion de Dirac  δ (t). Donc la fonction de transfert  H ( p) est la transformée deLaplace de la sortie lorsque l’entrée est une impulsion de Dirac (réponse impulsionnelle) :

    H ( p) = L  [h(t)]

    2.2 Représentation harmonique des systèmes linéaires

    continus

    La fonction de transfert harmonique d’un système linéaire continu est obtenue en appli-quant au système une entrée sinusöıdale u(t) = U m sin ωt. En régime permanent, la sortie

    est  y(t) = Y m sin(ωt + ϕ) ; la fonction de transfert harmonique du syst̀eme est le nombrecomplexe  H ( jω) tel que :

    |H ( jω)| =   Y mU m

    et arg H ( jω) = ϕ

    Remarques   :

    •  la fonction de transfert H ( jω) est également appelée  fonction de transfert isochrone tandis que  H ( p) est la fonction de transfert   isomorphe  ;

    •   la fonction de transfert   H ( jω) peut également être obtenue à partir de   H ( p) enprenant p =  jω.

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    2.2 - Représentation harmonique des systèmes linéaires continus 7

    Représentations de la fonction de transfert harmonique :

    •   Lieu de Nyquist   : c’est l’ensemble des points d’affixe  H ( jω) dans le plan complexelorsque  ω  varie de 0 à +∞. Le lieu de Nyquist est gradué en  ω  et orienté dans lesens des  ω  croissants.

    Re

    Im

    ω=0

    ω1

    ω2

    ω3ω4

    O

    M

    OM H j

     H j

    =   ( )

    =   ( )

    ω 

    ϕ ω arg

    ϕ 

    •  Lieux de Bode   : c’est la représentation de |H ( jω)|dB   et  ∠H ( jω )̊ en fonction de  ω.

    101 102 103100

    101 102 103100

    ω

    ω

    (échelle logarithmique)

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )

    •  Lieu de Black  : c’est la représentation de |H ( jω)|dB  en fonction de ∠H ( jω)˚. Le lieude Black est gradué en  ω  et orienté dans le sens des  ω  croissants.

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )

    ω1

    ω2

    ω3

    ω4

    ω=0

    J. HAGGÈGE - 2012 cours d’automatique ENIT

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    8 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et ŕeponses

    2.3 Etude de processus élémentaires

    Système du 1er ordre :C’est un système défini par une équation différentielle d’ordre 1, de la forme :

    τ dy

    dt + y(t) = K u(t)

    où  τ  est la   constante de temps  du système et  K   son   gain statique . La fonction de trans-fert du système est obtenue en prenant la transformée de Laplace des deux membres del’équation différentielle, les conditions initiales étant supposées nulles :

    τ pY ( p) + Y ( p) = K U ( p)

    d’où :

    H ( p) =  Y ( p)U ( p)

     =   K 1 + τ p

    Etude temporelle   :La réponse à un échelon de position, ou réponse indicielle , est obtenue en résolvant l’équa-tion différentielle pour une entrée  u(t) telle que :

    u(t) = Γ(t) =

      0 pour  t

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    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 9

    u(t)

    0

    k 1

    L’équation différentielle à résoudre pour déterminer la réponse du système à cette entréeest :

    τ dy

    dt  + y(t) = K kt  =  at   (avec   a =  K k)

    La solution de cette équation différentielle s’écrit comme la somme d’une solution parti-culière  y1(t) et de la solution  y2(t) de l’équation différentielle sans second membre :

    y(t) = y1(t) + y2(t)

    La solution  y1(t) est de la forme :

    y1(t) = αt + β 

    En portant cette solution dans l’équation différentielle, il vient :

    τ α + αt + β  = at

    d’où, par identification :   α =  aβ  = −τ α = −τ a

    et ainsi :

    y1(t) = a(t − τ )D’autre part :

    y2(t) = γ e− t

    τ 

    d’où :y(t) = a(t − τ ) + γ e− tτ 

    Comme  y(0) = 0, il vient :

    −aτ  + γ  = 0d’où :

    γ  = aτ 

    Finalement :

    y(t) = a(t − τ ) + aτ  e−t

    τ 

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    10 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    t 0

    −aτ

    u(t)

     y(t)

    asymptote   y t a t  1 ( )   = -( )τ 

    erreur 

    de traînage

    En régime permanent, c’est-à-dire pour  t τ , e− tτ  → 0, d’où :

    y(t)

    ≈a(t

    −τ ) = K k(t

    −τ ) = K u(t

    −τ )

    Donc la sortie du système en régime permanent est proportionnelle au signal d’entrée,retardé de la constante de temps  τ .L’erreur de trâınage en régime permanent est donnée par :

    ε(t) = u(t) − y(t) ≈ kt − Kk(t − τ ) = k(1 − K )t + Kkτ 

    Deux cas se présentent selon la valeur du gain statique  K  du système :

    •   si  K  = 1, alors l’erreur de traı̂nage en régime permanent est constante, égale à  kτ  ;•   si  K  = 1, alors l’erreur de trâınage en régime permanent est infinie.

    Etude fréquentielle   :Le lieu de Nyquist du système est obtenu en écrivant la fonction de transfert harmoniqueH ( jω) sous la forme :

    H ( jω) = X (ω) + jY (ω)

    avec :     X (ω) =  Re(H ( jω))Y (ω) =  Im(H ( jω))

    Dans le cas du système du premier ordre, on a :

    H ( jω) =   K 1 + jωτ 

      =  K (1 − jωτ )1 + ω2τ 2

    donc :  

    X (ω) =  K 

    1 + ω2τ 2  > 0

    Y (ω) = −   Kωτ 1 + ω2τ 2

     ≤ 0En remarquant que :

    Y (ω)

    X (ω) =

    −ωτ 

    ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 11

    il vient :

    X (ω) =  K 

    1 + Y  (ω)X (ω)2   =

      KX (ω)2

    X (ω)2 + Y (ω)2

    On obtient ainsi l’équation du lieu de Nyquist :

    X (ω)2 + Y (ω)2 − K X (ω) = 0

    qui peut également s’écrire : X (ω) − K 

    2

    2+ Y (ω)2 =

     K 2

    4

    C’est l’équation d’un cercle de centre K 2 , 0 et de rayon  K 2 . Comme X (ω) >  0 et Y (ω) ≤ 0,le lieu de Nyquist du système est la moitié de ce cercle, située en dessous de l’axe réel.

    Re

    Im

    ω  →∞

    ω  = 0

    ω 

    τ 

    =1

     K 

    2

    − K 

    2

     K 

    Le lieu de Bode est obtenu en exprimant le gain en décibels et la phase en degŕes dusystème :

    |H ( jω)|dB  = 20 log  K √ 1 + ω2τ 2

    = 20 log K − 10log 1 + ω2τ 2∠H ( jω )̊ = − arctan ωτ 

    Pour  ω → 0, on a :

     |H ( jω)|dB ≈ 20log K ∠H ( jω )̊

    ≈0̊

    Ces approximations définissent le   lieu de Bode asymptotique  H 1( jω) du système pour lesfaibles pulsations. De même, on peut obtenir le lieu de Bode asymptotique aux hautespulsations  H 2( jω) en écrivant, pour  ω → +∞ :

     |H ( jω)|dB ≈ 20log K τ  − 20log ω

    ∠H ( jω )̊ ≈ −90̊Ainsi, aux basses pulsations, le système présente un gain pratiquement constant et n’in-troduit pas de déphasage tandis qu’aux hautes pulsations, le gain décroit avec une pente

    de −20 dB/décade et le déphasage atteint la valeur maximale de 90̊ .J. HAGGÈGE - 2012 cours d’automatique ENIT

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    12 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    Les lieux de Bode asymptotiques  H 1( jω) et  H 2( jω) prennent la même valeur en modulepour ω  =   1

    τ . Cette valeur de la pulsation, notée  ωc, est appelée  pulsation de cassure . Pour

    cette pulsation, le gain du système est :

    |H ( jωc)|dB  = 20 log K − 10 log2 = |H (0)|dB − 3 dBC’est pour cela que la pulsation de cassure est également appelée  pulsation de coupure à −3  dB  car, à cette pulsation, le gain du système est diminué de 3 dB par rapport au gainstatique.

    −90°

    −45°

    20 log K −   2   0    d   B   

     /    d   é   c  a  d   e  

    ω ω =c

    ω 

    (échellelogarithmique)

    ω 

    20 log K − 3dB

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )°

    Le lieu de Black se déduit des lieux de Bode en éliminant la pulsation  ω  entre l’expressiondu module et celle du déphasage.

    −90°   −45° 0°

    20 log K ω ω = c20 log K − 3dB

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )°

    ω  →∞

    ω  = 0

    Système intégrateur  :C’est un système défini par l’équation différentielle suivante :

    dy

    dt  = K u(t)

    En prenant la transformée de Laplace des deux membres de cette équation différentielle,on obtient la fonction de transfert de l’int́egrateur :

    H ( p) = Y ( p)

    U ( p) =

     K 

     p

    ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 13

    La fonction de transfert harmonique s’écrit :

    H ( jω) =  K 

     jω  =

    − j

    ω

    On en déduit le lieu de Nyquist de l’intégrateur :

    Re

    Im

    ω →∞

    ω  = 0

    Les lieux de Bode de l’int́egrateur sont tels que : |H ( jω)|dB  = 20log K 

    ω = 20log K − 20log ω

    ∠H ( jω )̊ = −90̊

    −90°

    −  2 0  d B  /  d é c a d e 

    ω Κ =

    ω 

    (échelle

    logarithmique)

    ω 

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )°

    On constate que les lieux de Bode de l’int́egrateur sont identiques aux lieux de Bodeasymptotiques du système du premier ordre aux hautes pulsations. Un système du premier

    ordre se comporte donc comme un intégrateur pour les pulsations élevées.

    J. HAGGÈGE - 2012 cours d’automatique ENIT

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    14 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    Le lieu de Black de l’intégrateur est le suivant :

    −90° 0°

    ω Κ =

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )°

    ω →∞

    ω  = 0

    0 dB

    Système à retard pur :Contrairement aux autres systèmes linéaires étudiés jusque là, un système à retard n’estpas défini par une équation différentielle mais par une équation fonctionnelle liant l’entrée

    et la sortie de ce système :y(t) = u(t − T )

    où   T   est le retard pur introduit par un tel syst̀eme. La sortie du syst̀eme est égale àl’entrée retardée de  T   :

    u(t)

    0

     y(t)

    La fonction de transfert du système à retard est :

    H ( p) = Y ( p)

    U ( p) = e−Tp

    La fonction de transfert harmonique est :

    H ( jω) = e− jωT  = cos ωT  − j sin ωT Le lieu de Nyquist du système à retard est le suivant :

    Re

    Im

    ω   = 0

    1

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    19/59

    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 15

    Les lieux de Bode sont définis par :

     |H ( jω)|dB  = 0∠H ( jω )̊ = −ωT 

    ω 

    (échelle

    logarithmique)

    ω 

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )°

    0 dB

    Le lieu de Black est le suivant :

     H jdB

    ω ( )

     H jω ( )°

    ω →∞   ω  = 0 0 dB

    Système du 2nd ordre :Un système du second ordre est défini par une équation différentielle pouvant s’écrire sousla forme standard suivante :

    d2y

    dt2  + 2ξω0

    dy

    dt + ω20y =  K ω

    20u(t)

    dans laquelle  ω0  désigne la  pulsation naturelle   du système,  ξ  son  coefficient d’amortisse-ment   et  K   son  gain statique . La fonction de transfert de ce système, obtenue à partir del’équation différentielle, est la suivante :

    H ( p) = Y ( p)

    U ( p) =

      Kω20 p2 + 2ξω0 p + ω20

    On peut classer les systèmes du second ordre d’après leur coefficient d’amortissement  ξ .En effet, l’équation caractéristique d’un tel système s’écrit :

    λ2

    + 2ξω0λ + ω20  = 0

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    20/59

    16 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    Le discriminant réduit de cette équation est :

    ∆  =  ω20(ξ 2

    −1)

    Ainsi, trois cas se présentent :

    •   ξ > 1, l’équation caractéristique possède deux racines réelles distinctes :

    λ1,2 = ω0(−ξ ± 

    ξ 2 − 1) = −   1τ 1,2

    Dans ce cas, la solution de l’équation différentielle en régime libre, c’est-à-dire pouru(t) = 0, est de la forme :

    y(t) = c1e−   t

    τ 1   + c2e−   t

    τ 2

    Cette réponse est  apériodique .•   ξ  = 1, l’équation caractéristique possède une racine double :

    λ0  = −ξω0  = −ω0 = −1τ 

    La solution de l’équation différentielle en régime libre est alors de la forme :

    y(t) = (αt + β )e−tτ 

    Cette réponse est  critique .

    •  ξ

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    21/59

    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 17

    •   si  ξ  = 1, alors  y(t) = K  + (αt + β )e− tτ    avec  α  et  β  tels que :

      y(0) = 0ẏ(0) = 0   ⇔   β  + K  = 0α −   βτ 

      = 0   ⇔   β  = −K α = −K τ 

    d’où l’expression de la réponse indicielle :

    y(t) = K 

    1 −

    1 +

      t

    τ 

    e−

    tτ 

     K 

     y(t)

    ξ   =1

    •  si  ξ > 1, alors  y(t) = K  + c1e

    −   tτ 1   + c2e

    −   tτ 2   avec  c1  et  c2  tels que :

      y(0) = 0ẏ(0) = 0

      ⇔

      c1 + c2  = −K c1τ 1

    +   c2τ 2

    = 0  ⇔

      c1  = −   Kτ 1τ 1−τ 2c2  =

      Kτ 2τ 1−τ 2

    d’où l’expression de la réponse indicielle :

    y(t) = K 

    1 −   τ 1

    τ 1 − τ 2 e−   t

    τ 1   +  τ 2

    τ 1 − τ 2 e−   t

    τ 2

     K 

     y(t)

    ξ  ≥1

      ξ  =   1

      ξ   =  1

     9,

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    22/59

    18 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    •   si  ξ

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    23/59

    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 19

    dépassement est égale à  K , valeur atteinte lorsque l’amortissement tend vers zéro (dansce cas, la réponse indicielle du système n’est plus amortie et devient une sinusöıde pure).

     K 

     y(t)

    t  p

     D1

    En notant  δ  = D1/K   le dépassement relatif, il vient :

    ξ  = −   ln δ  π2 + (ln δ )2

    et :ω0 =

      π

    t p 1 − ξ 2Ainsi, la dynamique d’un système du second ordre dont le coefficient d’amortissement estinf́erieur à 1 peut être caractérisé, de manière équivalente, soit par le couple (ξ, ω0), soitpar le couple (D1, t p).

    Etude fréquentielle :

    La fonction de transfert harmonique d’un système du second ordre est :

    H ( jω) =  Kω20

    (ω20 − ω2) + 2 jξ ω0ωLe module et l’argument de cette fonction de transfert sont, respectivement :

    |H ( jω)| =   Kω20 

    (ω20 − ω2)2 + 4ξ 2ω20ω2

    et :

    ∠H ( jω) = − arctan   2ξω0ωω20 − ω2

    Le module en dB de la fonction de transfert est :

    |H ( jω)|dB = 20 log(Kω20) − 10log (ω20 − ω2)2 + 4ξ 2ω20ω2

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    20 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    On en déduit les lieux de Bode asymptotiques  H 1( jω) pour  ω → 0 :

     |H ( jω)|dB ≈ 20log K ∠H ( jω )̊ ≈ 0̊et  H 2( jω) pour  ω → +∞ : |H ( jω)|dB ≈ 20 log(Kω20) − 40log ω

    ∠H ( jω )̊ ≈ −180˚

    Le module de la fonction de transfert aux hautes pulsations décrôıt ainsi avec une pentede −40 dB/décade et les modules de  H 1( jω) et   H 2( jω) prennent la même valeur pourω = ω0.

    On définit le  facteur de résonance  Q  du système comme étant la valeur maximale de songain rapportée au gain statique :

    Q = |H ( jω)|max

    H (0)

    Le gain du système atteint son maximum lorsque le dénominateur du module de la fonc-tion de transfert harmonique est minimal. La détermination de ce maximum se fait doncen cherchant la pulsation  ωr, appelée   pulsation de résonance , pour laquelle la quantité(ω20 − ω2)2 + 4ξ 2ω20ω2 est minimale. En dérivant cette expression par rapport à ω, il vient :

    ωr  = ω0 1 − 2ξ 2Cette expression montre que la pulsation de résonance n’existe que si  ξ <

    √ 2/2 ≈  0,7.

    Dans ce cas, on a :

    |H ( jω)|max = |H ( jωr)| =   K 2ξ  

    1 − ξ 2Comme le gain statique est :

    H (0) = K 

    il vient l’expression du facteur de résonance :

    Q =  1

    2ξ  

    1 − ξ 2

    Lorsque le système est très peu amorti, c’est-à-dire lorsque  ξ    1, alors la pulsation deŕesonance ωr  se confond avec la pulsation naturelle ω0, et le facteur de résonance devient :

    Q ≈   12ξ 

    On en déduit l’allure des lieux de Bode, de Black et de Nyquist, selon la valeur du coeffi-

    cient d’amortissement :

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    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 21

    −   4  0   d  B   /  d  é  c a d  e 

    −180°

    −90°

    ω 0 logω 

    logω 

     H jω ( )dB

    ∠   ( )° H jω 

    ξ  < 0 7,20log K 

    0 dB

    ξ  ≥ 0 7,

    ξ   =  0  1  ,

    ξ  =  0  9   ,

     H jω ( )dB

    ∠   ( )° H jω 

    20log K 

    0 dB

    −180°   −90°   0°

    ξ   = 0 1,

     ξ   = 0 9,

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    26/59

    22 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    20log K 

    ℜ   ( )( )e   H jω 

    ℑ   ( )( )m   H jω 

    ξ   = 0 9,

      ξ  =   0   3 , 

    Lieux de Bode asymptotiques d’un système linéaire complexe  :Un système linéaire complexe est un système dont la fonction de transfert  H ( p) peut semettre sous la forme d’un produit de fonctions de transferts de systèmes élémentaires :

    H ( p) = H 1( p)H 2( p) . . . H  n( p)

    où H 1( p), H 2( p), . . .H n( p) représentent des systèmes du 1er ordre, du 2nd ordre, intégrateur,

    dérivateur, ou à retard pur.Le module et l’argument de la fonction de transfert harmonique du syst̀eme complexesont la somme, respectivement, des modules et des arguments des fonctions de transfertsdes systèmes élémentaires :

    |H ( jω)|dB = |H 1( jω)|dB + |H 2( jω)|dB + . . . + |H n( jω)|dB∠H ( jω )̊ = ∠H 1( jω )̊ + ∠H 2( jω )̊ + . . . + ∠H n( jω )̊

    Cette propriété permet d’obtenir aisément les lieux de Bode asymptotiques d’un systèmecomplexe : on décompose sa fonction de transfert en fonctions de tranfert élémentairesdont on additionne graphiquement les lieux de Bode asymptotiques.Exemple   : soit à déterminer les lieux de Bode asymptotiques du système décrit par lafonction de transfert suivante :

    H ( p) =  Kω20(1 + τ 1 p)

     p(1 + τ 2 p)( p2 + 2ξω0 p + ω20)

    avec :1

    τ 2<

      1

    τ 1< ω

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    27/59

    2.3 - Etude de processus ́elémentaires 23

    On a :

    H ( p) =  1

     p  H 1( p)

    (1 + τ 1 p)   H 2( p)

    1

    1 + τ 2 p   H 3( p)

    Kω20

     p2

    + 2ξω0 p + ω20   

    H 4( p)

    d’où les diagrammes de Bode asymptotiques :

    ω τ =1 1

    ω τ =1 2

    ω ω = 0

    ω  = 1

    logω 

    logω 

     H     p 1  (   ) 

    d  B 

     H  p

      2 (   )   d  B

     H     p 3  (   ) 

    d  B 

     H    

      p  

    4    (   

     )  d   B  

    ∠   ( ) H p1

    ∠   ( ) H p4

    ∠   ( ) H p2

    ∠   ( ) H p3

    −90°

    −180°

    −270°

    − 2 0 

    −  4   0   

    − 2 0  

    −   6     0     

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    24 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    2.4 Schémas fonctionnels

    Les schémas fonctionnels (ou  schémas blocs ) permettent de représenter des systèmes com-plexes par des interconnexions de systèmes élémentaires. Le schéma fonctionnel d’un sys-tème de fonction de transfert  H ( p), est le suivant :

     H p( )U p( )   Y p H p U p( ) =   ( ) ( )

    De tels blocs peuvent être interconnectés de différentes manières :

    •   En série (ou en cascade) :

     H p1 ( )   H p2 ( )   H p H p1 2( ) ( )⇔

    U p( )   Y p( )   U p( )   Y p( )

    •   En parallèle : H p

    1 ( )

     H p2 ( )

    ⇔++   H p H p1 2( )+   ( )

    U p( )   Y p( )   U p( )   Y p( )

    •   En contre-réaction :+−

     H p( )

    G p( )ε    p( )   Y p( )Y pc ( )

    Ce dernier cas représente le schéma fonctionnel d’un système asservi (ou système bouclé)dans lequel   G( p) et   H ( p) sont, respectivement, les fonctions de transfert de la châıne

    d’action et de la châıne de retour,  Y ( p) représente la grandeur à asservir,  Y c( p) l’entréede consigne et  ε( p) le signal d’erreur.Fonction de transfert d’un système asservi :

      Y ( p) = G( p)ε( p)ε( p) = Y c( p) − H ( p)Y ( p)   ⇒

      Y ( p)

    Y c( p) =

      G( p)

    1 + G( p)H ( p)

    Cette expression est appelée  formule de Black .On définit également la fonction de transfert de l’erreur :

    ε( p)

    Y c( p) =

      1

    1 + G( p)H ( p)

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    29/59

    2.4 - Schémas fonctionnels 25

    Les systèmes à retour unitaire constituent un cas particulier de système asservi :

    +−

      G p( )  Y p( )Y pc ( )

    Si le retour n’est pas unitaire, on peut transformer le schéma fonctionnel pour faire appa-raı̂tre un système à retour unitaire :

    +−

     H p( )

    G p( )+−

      G p( )   H p( )  1

     H p( )⇔

    Y p( )Y pc ( )

    Y p( )Y pc ( )

    Lorsque l’on s’intéresse à l’influence de perturbations affectant la sortie d’un système, onpeut représenter ce dernier par le schéma fonctionnel suivant :

    U p( )   Y p( ) H p1 ( )

     H p2 ( )

    ++

     P p( )

    entrée de

    commande

    entrée de

     perturbation

    sortie

    U p( )   Y p( )++

     P p( )

     H p2 ( ) H p

     H p

    1

    2

    ( )

    ( )⇔

    Ces différentes transformations permettent de simplifier les schémas fonctionnels afin dedéterminer la fonction de transfert de systèmes complexes.

    Exemple :

    Y p( )+

    +   H p2 ( )   ⇔+−   −

     H p4 ( )

     H p1 ( )

     H p3 ( )

     H p5 ( )

    Y pc ( )   Y p( )

    +   H p2 ( )+−   −

     H p4 ( )

     H p1 ( )

     H p3 ( )

     H p5 ( )

    Y pc ( )

    ++

    Y p( )+

    +   H p1 ( )   ⇔+−

     H p5 ( )

    Y pc ( )

     H p

     H p

    3

    1

    ( )

    ( )

     H p

     H p H p

    2

    2 41

    ( )+   ( ) ( )

    Y p( )+

    +

     H p5 ( )

    Y pc ( )

     H p

     H p

    3

    1

    ( )

    ( )

     H p H p

     H p H p

    1 2

    2 41

    ( ) ( )+   ( ) ( )⇔

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    26 Chapitre 2 - Systèmes continus linéaires : représentations et réponses

    Y p( )+

    +

     H p5 ( )

    Y pc ( )

     H p

     H p

    3

    1

    ( )

    ( )

     H p H p

     H p H p

    1 2

    2 41

    ( ) ( )+   ( ) ( )+

      1  3

    1

    +( )

    ( )

     H p

     H p

     H p H p

     H p H p

     H p H p H p

     H p H p

    1 2

    2 4

    1 2 5

    2 4

    1

    11

    ( ) ( )+   ( ) ( )

    +( ) ( ) ( )+   ( ) ( )

    Y p( )Y pc ( )

    ⇔Y p( )Y pc ( )   H p H p H p

     H p H p H p H p H p

    2 1 3

    2 4 1 2 51

    ( ) ( )+   ( )( )+   ( ) ( )+   ( ) ( ) ( )

    Y p( )Y pc ( ) H p H p

     H p

    1 3

    1

    ( )+   ( )

    ( )

     H p H p

     H p H p H p H p H p

    1 2

    2 4 1 2 51

    ( ) ( )+   ( ) ( )+   ( ) ( ) ( )⇔

    Ce résultat peut être vérifié en écrivant les équations du système :

    ++   H p2 ( )+

    −   −

     H p4 ( )

     H p1 ( )

     H p3 ( )

     H p5 ( )

    Y pc ( )   ε 

    1  p( )   ε 

    2  p( )   Y p( )

    ε1( p) = Y 

    c( p) − H 5( p)Y ( p)ε2( p) = H 3( p)Y 

    c

    ( p) + H 1( p)ε1( p) − H 4( p)Y ( p)Y ( p) = H 2( p)ε2( p)

    ⇒ Y ( p) = H 2( p) {H 3( p)Y c( p) + H 1( p) [Y c( p) − H 5( p)Y ( p)]}⇒ [1 + H 2( p)H 4( p) + H 1( p)H 2( p)H 5( p)] Y ( p) = H 2( p) [H 1( p) + H 3( p)] Y c( p)⇒   Y ( p)

    Y c( p) =

      H 2( p) (H 1( p) + H 3( p))

    1 + H 2( p)H 4( p) + H 1( p)H 2( p)H 5( p)

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    Chapitre 3

    Stabilité et précision des systèmescontinus linéaires

    3.1 Condition de stabilité des systèmes continus li-

    néaires

    Définition : un système est stable si, lorsqu’on l’écarte d’une position d’équilibre, il tendà y revenir. Il est instable lorsqu’il tend à s’en éloigner davantage.On peut ainsi juger de la stabilité d’un système d’après le comportement de sa réponseimpulsionnelle h(t). En effet, si le système est stable, cette dernière doit tendre vers zérolorsque   t

     →  +

    ∞  (on parle dans ce cas de   stabilité asymptotique ). Au contraire, si la

    réponse impulsionnelle diverge vers ±∞, ou encore oscille indéfiniment entre deux valeursextr̂emes (phénomène de  pompage ), alors le système est instable. Dans le cas particulieroù la réponse impulsionnelle tend vers une valeur finie mais non nulle, le système est ditmarginalement stable .Dans le cas des systèmes linéaires, il est possible de déduire une condition de stabilité por-tant sur certaines propriétés de la fonction de transfert puisque celle-ci est la transforméede Laplace de la réponse impulsionnelle.En effet, la fonction de transfert d’un système linéaire peut être décomposée en élémentssimples sous la forme suivante :

    H ( p) = N ( p)

    D( p)   =i

    αi p − pi

    dans laquelle les   pi   sont les pôles (supposés tous simples) de la fonction de transfert,c’est-à-dire les zéros de l’équation (ou polynôme) caractéristique :

    D( p) = 0

    La réponse impulsionnelle étant la transformée de Laplace inverse de la fonction de trans-fert, il vient :

    h(t) = i αie pit = i αie(σi+ jωi)tJ. HAGGÈGE - 2012 cours d’automatique ENIT

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    28 Chapitre 3 - Stabilité et précision des systèmes continus linéaires

    où  σi  et  ωi  sont respectivement les parties réelle et imaginaire de  pi.La réponse impulsionnelle étant une somme d’exponentielles, pour que limt→+∞ h(t) = 0,il faut et il suffit que chacun des termes de cette somme tende vers zéro, ce qui est le cassi, et seulement si :

    ∀i,   Re( pi) <  0On en déduit ainsi la condition nécessaire et suffisante de stabilité recherchée :

    Un système linéaire continu est asymptotiquement stable si, et seulement si,tout ses pôles sont à partie réelle strictement négative.

    En d’autres termes, les racines du polynôme caractéristique doivent être situées dans ledemi-plan gauche du plan complexe.

    3.2 Critères de stabilité des systèmes continus linéaires

    L’étude de la stabilité d’un système continu linéaire d’ordre  n  revient à étudier les racinesd’un polynôme de degré n  (polynôme caractéristique). Cependant, le calcul de ces racinesdevient difficile dès que  n ≥ 3. Il est donc nécessaire d’introduire des  critères de stabilité permettant de faire cette étude sans avoir à calculer explicitement ces racines. Parmi lescritères de stabilité, on utilise souvent le  critère de Routh  qui est un critère algébrique, etle  critère de Nyquist   basé sur la représentation harmonique des systèmes linéaires.

    Critère de Routh  : les racines d’un polynôme

    D( p) = an pn + an−1 p

    n−1 + an−2 pn−2 + . . . + a1 p + a0

    sont toutes à partie réelle négative si, et seulement si, les deux conditions suivantes sontv́erifiées :

    •   tous les  ai  sont de même signe (et donc non nuls) ;•   tous les termes de la première colonne du  tableau de Routh  sont de même signe.

    Construction du tableau de Routh :

    an   an−2   an−4   . . .an−1   an−3   an−5   . . .

    b1 = an−1an−2 − anan−3

    an−1b2  =

     an−1an−4 − anan−5an−1

    b3  = an−1an−6 − anan−7

    an−1. . .

    c1  =  b1an−3 − b2an−1

    b1c2 =

     b1an−5 − b3an−1b1

    c3 = b1an−7 − b4an−1

    b1. . .

    ...  ...

      ...  ...

    Remarques   :

    •  Le tableau de Routh possède  n + 1 lignes.ENIT cours d’automatique J. HAGGÈGE - 2012

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    3.2 - Critères de stabilit́e des systèmes continus linéaires 29

    •  Le nombre de pôles à partie réelle positive est égal au nombre de changements designe dans la première colonne, d’autre part.

    •  Si une ligne du tableau est nulle, alors  D( p) possède des racines imaginaires pures.

    Exemple :  D( p) = 3 p5 + 5 p4 + 7 p3 + p2 + 4 p + 2

    3 7 45 1 2

    6,4 2,8 0−1,1875 2

    13,578 02

    Il y a deux changements de signe dans la premìere colonne, donc le polynôme possèdedeux racines à partie réelle positive.

    Application à l’étude de la stabilité des systèmes du 2nd et du 3ème ordre :

    •   2nd ordre :  D( p) = a2 p2 + a1 p + a0Tableau de Routh :

    a2   a0a1a0

    Pour qu’un système du 2nd ordre soit stable, il faut et il suffit que tous les coefficientsde son polynôme caractéristique soient de même signe.

    •   3ème ordre :  D( p) = a3 p3 + a2 p2 + a1 p + a0Tableau de Routh :

    a3   a1a2   a0

    a1a2 −

    a0a3

    a2 0

    a0

    On en déduit une condition nécessaire et suffisante de stabilité pour les systèmes du3ème ordre :

    a3 > 0a2 > 0a1a2  > a0a3a0 > 0

    Application à l’étude de la stabilité d’un système asservi :

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    30 Chapitre 3 - Stabilité et précision des systèmes continus linéaires

    On cherche une condition sur le gain  K  pour que le système en boucle fermée soit stable.La fonction de transfert en boucle fermée est :

    F ( p) =  Y ( p)

    Y c( p) =

      G( p)

    1 + G( p)H ( p) =

      5 p + 1

    5 p3 + 16 p2 + 8 p + 1 + K 

    Le polynôme caractéristique est :

    D( p) = 5 p3 + 16 p2 + 8 p + 1 + K 

    Le tableau de Routh est le suivant :

    5 816 1 + K 

    128−5(1+K )16

      01 + K 

    La condition nécessaire et suffisante de stabilité est donc :  128 − 5(1 + K ) >  01 + K > 0

      ⇔ −1 < K

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    3.2 - Critères de stabilit́e des systèmes continus linéaires 31

    Application à l’étude de la stabilité d’un système en boucle fermée :

    +

    e   sG(p)

     H(p)

    La fonction de transfert en boucle fermée est :

    F ( p) =  G( p)

    1 + G( p)H ( p)

    Pour que le système soit stable en boucle fermée, il faut que tous les pôles de la fonction de

    transfert en boucle fermée soient situés dans le demi-plan gauche du plan complexe. Lespôles de la fonction de transfert en boucle fermée sont les zéros de l’équation caractéristiquedu système en boucle fermée :

    1 + G( p)H ( p) = 0

    Les pôles de l’équation caractéristique du système en boucle fermée sont les même queceux de la fonction de transfert en boucle ouverte  G( p)H ( p).

    Pour déterminer le nombre de zéros instables (c-à-d situés à droite de l’axe imaginaire)de l’équation caractéristique, on définit un contour d’exclusion (contour de Broomwich)qui entoure le demi-plan droit :

    Re ( p)

    Im ( p)

      ∞

    On montre que l’argument de la fonction   G( p)H ( p) ne dépend que des valeurs de   pappartenant à l’axe imaginaire, c-à-d telles que  p  =  jω , avec −∞ ≤  ω ≤  +∞. Ainsi, lelieu des points d’affixe 1 + G( p)H ( p) lorsque p  parcourt l’axe imaginaire (lieu de Nyquistcomplet) entoure T   = P − Z  fois l’origine, avec  P   et Z  respectivement le nombre de pôleset de zéros instables de 1 + G( p)H ( p), c-à-d situés à l’int́erieur du contour d’exclusion.Donc le nombre de zéros instables de 1 + G( p)H ( p) est  Z  = P  − T .En pratique, on compte le nombre de tours du lieu des point d’affixe  G( jω)H ( jω) autourdu point d’affixe (−1), appelé   point critique . Ainsi, pour que le syst̀eme soit stable enboucle fermée, il faut que  Z  = 0, c-à-d  P   = T .

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    32 Chapitre 3 - Stabilité et précision des systèmes continus linéaires

    On en déduit le critère de Nyquist :Pour que le système en boucle fermée dont l’équation caractéristique est : 1+G( p)H ( p) = 0soit stable, le lieu de Nyquist complet de  G( p)H ( p)  doit décrire autour du point  (

    −1)  un 

    nombre de tours égal au nombre de pˆ oles instables de  G( p)H ( p)  dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

    Remarques   :

    •   Le lieu de Nyquist complet est obtenu en complétant le lieu de Nyquist par symétriepar rapport à l’axe réel, car  G(− jω)H (− jω) = G( jω)H ( jω) = G( jω)H ( jω).

    •   Si la fonction de transfert en boucle ouverte possède des pôles à partie réelle égale à0, c-à-d situés sur l’axe imaginaire, on modifie le contour d’exclusion pour les éviter :

    Re ( p)

    Im ( p)

      ∞  ε  →

       0

    •  Si le syst̀eme est stable en boucle ouverte (P   = 0) alors pour qu’il soit stable enboucle fermée, il suffit que le lieu de Nyquist complet n’entoure pas le point critique(T   = P  = 0). Ceci se traduit par le critère de Nyquist simplifié  ou critère du revers   :Un système stable en boucle ouverte est stable en boucle fermée si et seulement si 

    le lieu de Nyquist de la fonction de transfert en boucle ouverte laisse à sa gauche le 

    point critique lorsque la pulsation  ω  varie de 0 à  +∞.

    Re ( p)

    Im ( p)

    −1

    système stable en

     boucle fermée

    système instableen boucle fermée

    ω  = 0ω →+∞

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    3.2 - Critères de stabilit́e des systèmes continus linéaires 33

    Exemple d’application : soit à étudier la stabilité du système asservi suivant :

    +

     K  p a p b−( )   +( )

    Y c

    avec  b > a >  0 et  K > 0.La fonction de transfert de la châıne d’action est :

    G( p) =  K 

    ( p − a)( p + b)

    et le retour est unitaire, c’est-à-dire :

    H ( p) = 1

    Le système en boucle ouverte possède un pôle instable  p =  a, donc pour que le systèmesoit stable en boucle fermée, il faut que le lieu de Nyquist du syst̀eme de fonction detransfert  G( p)H ( p) effectue un tour autour du point critique.

    − K 

    ab

    −1Re

    Im

    ω →−∞

    ω →+∞

    ω →  −0

    ω →  +0

     point critique

    Pour cela, on doit avoir −K ab

     < −1, d’où la condition de stabilité :

    K > ab

    Autre exemple : soit à étudier la stabilité du système asservi suivant :

    +

    Y c

    1

    1 p p +( )

    Dans ce cas, la fonction de transfert en boucle ouverte est :

    G( p)H ( p) =  1

     p( p + 1)

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    34 Chapitre 3 - Stabilité et précision des systèmes continus linéaires

    Elle possède un pôle à l’origine du plan complexe, et donc situé sur l’axe imaginaire. Onchoisit alors un contour d’exclusion qui évite ce point :

    Re ( p)

    Im ( p)

      ∞  ε  →

       0

    Ainsi, le nombre de pôles instables de la fonction de transfert en boucle ouverte à l’intérieur

    du contour d’exclusion est  P   = 0, donc pour que le système soit stable en boucle fermée,il faut et il suffit que le lieu de Nyquist complet du système en boucle ouverte n’entourepas le point critique.La fonction de transfert harmonique du système en boucle ouverte est :

    G( jω)H ( jω) =  1

     jω(1 + jω)

    Lorsque   ω →   0, le lieu de Nyquist complet de cette fonction de transfert possède uneasymptote verticale, d’équation  Re( p) = −1. Pour pouvoir appliquer le critère de Nyquist,il faut déterminer comment le lieu de Nyquist complet se referme lorsque  ω  varie de 0−   à0+. Pour cela, il suffit de remarquer que, pour  ω

     →0 :

    G( jω)H ( jω) ≈   1 jω

    Ainsi, puisque  ∠ jω  varie de −90̊ à +90̊ lorsque  ω  varie de 0−   à 0+, alors  ∠1/jω  variede +90̊ à −90̊ , ce qui signifie que les deux branches infinies du lieu de Nyquist completsont reliées par un demi-cercle de rayon infini, parcouru dans le sens des aiguilles d’unemontre.

    Re ( p)

    Im ( p)

    −1

       ∞

    ω →−∞

    ω →+∞

    ω →  −0

    ω →  +0

    Il s’ensuit que le lieu de Nyquist complet n’entoure pas le point critique (−1) donc lesystème est stable en boucle fermée.

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    3.2 - Critères de stabilit́e des systèmes continus linéaires 35

    Marges de stabilité   : elles permettent, pour un système   stable en boucle ouverte   (etdonc pour lequel le critère du revers est applicable), de quantifier le degré de stabilité dusystème en boucle fermée en mesurant la distance qui sépare le lieu de Nyquist en boucleouverte du point critique.On définit deux marges de stabilité :

    •   la marge de phase : c’est le déphasage (en degrés) que l’on peut ajouter au systèmeen boucle ouverte et qui ferait passer son lieu de Nyquist à gauche du point critique ;

    •   la marge de gain : c’est le gain (en dB) que l’on peut ajouter au système en boucleouverte et qui rendrait instable le système en boucle fermée.

    Pour évaluer les valeurs des marges de stabilité, on définit :

    •   la pulsation de coupure à 0 dB, notée  ωc  : c’est la première pulsation pour laquelle

    le module de la fonction de transfert en boucle ouverte est égal à 0 dB ;•   la pulsation d’inversion, notée  ωπ   : c’est la première pulsation pour laquelle l’argu-ment de la fonction de transfert en boucle ouverte vaut −180̊ .

    En notant G( jω)H ( jω) la fonction de transfert harmonique du système en boucle ouverte,on peut écrire :

    |G( jωπ)H ( jωπ)|dB + MGdB = 0 dBd’où :

    MGdB = −|G( jωπ)H ( jωπ)|dBDe même :

    ∠G( jωc)H ( jωc) − Mϕ̊ = −180˚

    d’où :Mϕ̊ = 180˚+ ∠G( jωc)H ( jωc)

    On en déduit la représentation graphique des marges de stabilité sur le lieu de Nyquistdu système en boucle ouverte :

    Re ( p)

    Im ( p)

    −1

    1ω c

    ω π 

    MGdB

    M ϕ °

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    36 Chapitre 3 - Stabilité et précision des systèmes continus linéaires

    Ainsi, le critère du revers traduit le fait que pour assurer la stabilité du système en bouclefermée, il faut et il suffit que les marges de stabilité soit positives.Les marges de stabilité représentent des marges de sécurité par rapport à l’état instabledu système en boucle fermée :

    •   la marge de phase garantit la stabilité du système bouclé en présence de retardsparasites non pris en compte dans l’étude de la stabilité ;

    •   la marge de gain garantit la stabilité en présence de variations du gain de la boucle.Ainsi, la stabilité du système asservi est d’autant meilleure que les marges de stabilité sontgrandes. En pratique, lors de la conception d’un asservissement, on impose des marges destabilité minimales, telles que, par exemple :

      M ϕ ≥ 45̊M G ≥ 10 dB

    Représentation des marges de stabilité sur les lieux de Bode et de Black :GH 

    dB

    ∠ °GH 

    M ϕ  > 0

    MG > 0

    −180°

    0 dB

    0°ω ω =

    c

    ω ω π 

    =

    GH dB

    ∠ °GH 

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°M ϕ   > 0

    MG > 0

    ω ω =c

    ω ω π =

    3.3 Précision des systèmes en boucle fermée

    Soit le système asservi suivant :

    +

    G(p)

     H(p)

    e t ( )   s t ( )ε    t ( )

    Ce système est d’autant plus précis que l’erreur  ε(t) est faible.La fonction de transfert de l’erreur est :

    ε( p)

    E ( p) =

      1

    1 + G( p)H ( p)

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    3.3 - Précision des systèmes en boucle fermée 37

    On définit   l’erreur statique :ε(∞) = lim

    t→+∞ε(t)

    D’après le théorème de la valeur finale :lim

    t→+∞ε(t) = lim

     p→0 pε( p)

    d’où :

    ε(∞) = lim p→0

     pE ( p)

    1 + G( p)H ( p)

    Ainsi, l’erreur statique dépend :

    •   du système ;

    •  du signal d’entrée.

    Pour caractériser l’erreur statique en fonction du système, on définit la  classe de celui-cicomme étant le nombre  n  d’int́egrateurs dans la fonction de transfert en boucle ouverteG( p)H ( p) qui peut ainsi être mise sous la forme suivante :

    G( p)H ( p) =  K 

     pn ·  1 + a1 p + a2 p

    2 + . . .

    1 + b1 p + b2 p2 + . . .

    où K  désigne le gain statique de la partie de la fonction de transfert en boucle ouverte necontenant pas les intégrateurs.On peut ainsi étudier l’erreur statique pour des entrées canoniques du type :

    E ( p) =  1

     pmAinsi, pour  m = 1, il s’agit d’une entrée échelon de position, pour  m = 2, un échelon devitesse (ou rampe), pour  m  = 3, un échelon d’accélération, . . .L’erreur statique s’écrit donc :

    ε(∞) = lim p→0

     p ·   1 pm

    1 + K 

     pn ·  1 + a1 p + a2 p

    2 + . . .

    1 + b1 p + b2 p2 + . . .

    = lim p→0

     pn−m+1

     pn + K 

    Quelques exemples d’erreurs statiques en fonction de la classe du système et du typed’entrée sont donnés par le tableau suivant :

                            

    EntŕeeSyst̀eme

    classe 0 classe 1 classe 2

    échelon de position   ε(∞) =   11 + K 

      ε(∞) = 0   ε(∞) = 0

    échelon de vitesse   ε(∞) = ∞   ε(∞) =   1K 

      ε(∞) = 0

    échelon d’accélération   ε(∞

    ) =∞

      ε(∞

    ) =∞

      ε(∞

    ) =  1

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    38 Chapitre 3 - Stabilité et précision des systèmes continus linéaires

    Remarques   :

    •   un système asservi dont l’erreur statique est nulle pour une entrée donnée est ditastatique  pour cette entrée ;•  pour que l’erreur statique soit nulle, il faut que la fonction de transfert en boucleouverte présente :– un intégrateur pour une entrée échelon de position ;– deux intégrateurs pour une entrée échelon de vitesse ;– . . .

    •   lorsque l’erreur est finie et non nulle, elle est d’autant plus faible que le gain enboucle ouverte est important. Or, une augmentation de ce gain entrâıne générale-ment une diminution des marges de stabilité du système asservi : c’est le dilemmestabilité/précision ;

    •   on peut également définir la précision dynamique  du système asservi : c’est sa capa-cité à suivre une entrée de consigne variable au cours du temps tout en garantissantque l’erreur instantannée reste faible. La précision dynamique dépend de la rapidité(ou du temps de réponse) du système asservi. On peut montrer que celle-ci est d’au-tant plus grande que la pulsation de coupure (ou bande passante) du syst̀eme enboucle ouverte est élevée.

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    Chapitre 4

    Correction des systèmes asservislinéaires continus

    4.1 But de la correction

    Soit le système asservi suivant :

    +

    G(p)

     H(p)

    e t ( )   s t ( )ε    t ( )

    Celui-ci doit satisfaire au moins deux conditions imposées par un cahier des charges :

    •   stabilité : marges de stabilité données ;•   précision : erreur imposée.

    La précision dépend du gain statique de la fonction de transfert en boucle ouverte G( p)H ( p),c’est-à-dire le gain aux basses pulsations, tandis que la stabilité dépend du gain et dela phase de la fonction de transfert en boucle ouverte aux pulsations pour lesquelles|G( jω)H ( jω)|dB = 0 dB et  ∠G( jω)H ( jω )̊ = −180˚, c’est-à-dire aux hautes pulsations.

    GH dB

    ∠ °GH 

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°M ϕ 

    MG

    ω ω = c

    ω ω π 

    =

    gain

    statique

     bande passante

    ω  =( )0

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    40 Chapitre 4 - Correction des systèmes asservis linéaires continus

    Considérons le système asservi à retour unitaire suivant, possédant un gain variable K  enchaı̂ne d’action :

    +

    G(p)e t ( )   s t ( ) K 

    Une augmentation du gain K  en vue d’améliorer la précision se traduit par une translationdu lieu de Bode du module de la fonction de transfert en boucle ouverte vers le haut, sansaffecter la phase, ce qui entrâıne une augmentation de la pulsation de coupure à 0 dB,diminuant ainsi la marge de gain et la marge de phase.

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°M ϕ 

    MG

    ω ω = c

    ω ω π =

     KG jω ( )dB

    ∠   ( )° KG jω 

    ω ω ω =   ′   >c c

    MG MG′ <

    M M ′ 2 1

    On en conclut qu’une augmentation de la précision entrâıne une dégradation de la sta-bilité du système asservi. Un simple gain ne suffit donc pas pour obtenir simultanémentla précision et les marges de stabilité imposées par le cahier des charges (dilemme stabi-lité/précision), d’où la nécessité d’introduire un  correcteur   ou  régulateur  dans la boucled’asservissement.

    +

    G(p)e t ( )   s t ( )

     K    C(p)

    correcteur 

    Le correcteur a pour rôle d’introduire un gain variable en fonction de la pulsation   ω,permettant de modifier localement les lieux de Bode du syst̀eme en boucle ouverte afind’assurer, par exemple, un gain élevé aux faibles pulsations et un gain plus faible aux

    hautes pulsations afin de résoudre le dilemme stabilité/précision.

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    4.2 - Correction par avance de phase 41

    La conception du correcteur est appelée   synthèse du système asservi . Celle-ci s’effectuede la manìere suivante : on commence par déterminer la valeur du gain   K   qui assurela précision souhait́ee, puis on calcule le correcteur qui permet d’obtenir les marges destabilité imposées.Différents types de correcteurs peuvent être utilisés :

    •   correcteur à avance de phase ;•   correcteur à retard de phase ;•   correcteur à avance/retard de phase ;•   régulateur Proportionnel Intégral (PI) ;•   régulateur Proportionnel Intégral Dérivé (PID).

    4.2 Correction par avance de phaseLe principe de la correction par avance de phase consiste en l’augmentation de la margede phase du système asservi, en ajoutant un déphasage positif au lieu de Bode de la phasede la fonction de transfert en boucle ouverte, autour de la pulsation de coupure à 0 dB.Un correcteur à avance de phase idéal permettrait d’augmenter la phase autour de lapulsation de coupure à 0 dB sans modifier le lieu de Bode du module de la fonction detransfert en boucle ouverte.

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°  M ϕ 

    ω ω = c

     KG jω ( )dB

    ∠   ( )° KG jω 

    M M ′ >ϕ ϕ 

    Fonction de transfert en

     boucle ouverte non corrigée

    Fonction de transfert en

     boucle ouverte corrigée

     précision

    En pratique, la fonction de transfert d’un correcteur à avance de phase souvent utilisé estla suivante :

    C ( p) = 1 + aτ p

    1 + τ p  avec  a > 1

    où  a et  τ   sont les paramètres du correcteur à déterminer.

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    46/59

    42 Chapitre 4 - Correction des systèmes asservis linéaires continus

    Les lieux de Bode d’un tel correcteur sont les suivants :

    logω 

    logω 

    0 dB

    C jω ( )dB

    ∠   ( )°C jω 

    +90°

    20log a

    10log a

    0 dB/décade

    0 dB/décade

       +   2   0    d    B

       /   d   é  c

      a   d  e

    ϕ m

    20log a

    ω τ 

    =1

    a  ω 

    τ =

    1

    ω ω = m

    ϕ m

    Ce correcteur peut ajouter un déphasage maximal ϕm  tel que :

    ϕm = arcsin a − 1a + 1

    à la pulsation  ωm  telle que :

    ωm  =  1

    τ √ 

    a

    Toutefois, ce correcteur ne fait pas qu’apporter une avance de phase, il procure égalementun gain de 20 log a dB à la fonction de transfert en boucle ouverte aux hautes pulsations,ce qui a un effet déstabilisant sur le système bouclé si la valeur de  a est trop importante.Exemples de valeurs de  ϕm  en fonction de  a :

    a   1,5 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13ϕm   (̊ ) 11,5 19,5 30 36,9 41,8 45,6 48,6 51 53,1 54,9 56,4 57,8 59

    On remarque qu’au delà de  a  = 10, l’avance de phase apportée par le correcteur n’aug-mente plus significativement. Ainsi, le fait de choisir des valeurs importantes de  a  n’amé-liorera pas la marge de phase, mais au contraire, déstabilisera le système bouclé du faitde l’augmentation du gain en boucle ouverte aux hautes pulsations.Afin de bénéficier de l’avance de phase apportée par le correcteur pour améliorer la margede phase du système bouclé, il est nécessaire de faire cöıncider la pulsation  ωm   à laquellel’avance de phase est maximale avec la pulsation de coupure de la fonction de tranfert en

    boucle ouverte, et ce en choisissant convenablement le paramètre  τ .

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    47/59

    4.2 - Correction par avance de phase 43

    Cependant, comme le correcteur apporte également un gain aux hautes pulsations, lapulsation de coupure de la fonction de transfert en boucle ouverte corriǵee augmente. Ilest donc nécessaire de centrer la pulsation   ωm  sur la nouvelle pulsation de coupure   ω

    c

    présentée par la fonction de transfert en boucle ouverte corrigée.

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°  M ϕ 

    ω ω = c

     KG jω ( )dB

    ∠   ( )° KG jω 

    M M ′ >ϕ ϕ 

     KC j G jω ω ( ) ( )dB

    ∠   ( ) ( )° KC j G jω ω 

    ω ω ω =   ′  >c c

    ω ω m c=   ′

    Toutefois, un problème se pose : il n’est pas possible de prévoir, avant d’avoir effectuéla correction, la nouvelle pulsation de coupure puisque celle-ci dépend elle-même du cor-recteur à déterminer. Donc, pour calculer les paramètres   a   et   τ   du correcteur, on doitprocéder par essais successifs, en partant d’une estimation approximative de la nouvellepulsation de coupure.On peut estimer   ωm   =   ω

    c, sachant que pour   ω   =   ωm, le correcteur ajoute un gain de

    10 log a. Il suffit donc de chercher  ωm  tel que :

    |KG( jωm)|dB + |C ( jωm)|dB   10loga

    = 0 dB

    c’est-à-dire :

    |KG( jωm)|dB = −10 log aAinsi, la procédure de détermination des paramètres d’un correcteur à avance de phaseest la suivante :

    1. Déterminer la marge de phase sur la fonction de transfert en boucle ouverte non

    corrigée. En déduire le déphasage  ϕm   à ajouter pour obtenir une marge de phase

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    48/59

    44 Chapitre 4 - Correction des systèmes asservis linéaires continus

    de l’ordre de 40 à 50̊ , sachant que la marge de phase corrigée sera mesurée à  ωc  =ωm > ωc.

    2. Déterminer la valeur de  a à partir de la relation :

    ϕm = arcsin a − 1a + 1

     ⇔ a =  1 + sin ϕm1 − sin ϕm

    3. Déterminer  ωm  tel que :|KG( jωm)|dB = −10log a

    4. Mesurer la nouvelle marge de phase  M ϕ. Si elle n’est pas comprise entre 40 et 50̊ ,recommencer à partir de l’étape 1 avec une nouvelle valeur de  a.

    5. Si 40̊

    ≤Mϕ

     ≤50˚, calculer  τ   à partir de la relation :

    τ  =  1

    ωm√ 

    a

    6. Tracer avec précision le lieu de Bode de la fonction de transfert en boucle ouvertecorrigée  K C ( jω)G( jω) et vérifier la marge de gain et la marge de phase obtenues.

    4.3 Correction par retard de phase

    Le principe de la correction par retard de phase consiste à augmenter la marge de phase

    en abaissant la pulsation de coupure à 0 dB de la fonction de transfert en boucle ouvertepar une diminution du gain aux hautes pulsations.

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°  M ϕ 

    ω ω = c

     KG jω ( )dB

    ∠   ( )° KG jω 

    M M ′ >ϕ ϕ 

    Fonction de transfert en

     boucle ouverte non corrigée

    Fonction de transfert en

     boucle ouverte corrigée

     précision

    ω ω =   ′c

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    49/59

    4.3 - Correction par retard de phase 45

    Un correcteur à retard de phase peut avoir la fonction de transfert suivante :

    C ( p) =  1 + τ p

    1 + bτ p

      avec  b > 1

    où  b et  τ   sont les paramètres du correcteur à déterminer.Les lieux de Bode de ce correcteur sont les suivants :

    logω 

    logω 

    0 dB

    C jω ( )dB

    ∠   ( )°C jω 

    −90°

    0 dB/décade

    0 dB/décade

    −   2    0     d    

    B    /    d    é    c   a  d    

    e   

    ω 

    τ 

    =1

    ω 

    τ 

    =1

    b

    ω 

    τ 

    =1

    b

     A bm   = −20log

    Ce correcteur peut introduire une diminution de gain maximale   Am   = −20log b   pourω    1τ 

    , cependant il apporte également une diminution de phase qui peut déstabiliser lesystème en boucle fermée en diminuant la marge de phase. Cette diminution de phase estimportante pour les pulsations telles que :

    1

    bτ  ≤ ω ≤  1

    τ 

    Cet intervalle de pulsations doit donc être placé avant la nouvelle pulsation de coupureωc  afin de ne pas affecter la marge de phase : on choisit  ω

    c    1τ , par exemple ω c = 10 × 1τ 

    d’où le choix de  τ   :

    τ  = 10

    ωc

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    46 Chapitre 4 - Correction des systèmes asservis linéaires continus

    Pour ω  = 10× 1τ 

    , on a les valeurs suivantes du gain et de la phase du correcteur en fonctiondu paramètre  b :

    b   1,5 2 3 4 5 10 12 15∠C ( jω )̊   −1, 9   −2, 8   −3, 8   −4, 3   −4, 6   −5, 1   −5, 2   −5, 3|C ( jω)|dB   −3, 5   −6   −9, 5   −12   −13, 9   −20   −21, 5   −23, 5

    Ce tableau montre que pour ces valeurs de  b  et pour  ω  = 10 ×   1τ 

    , le déphasage maximalapporté par le correcteur est de l’ordre de −5̊ tandis que la diminution de gain estapproximativement de −20log b.Ainsi, pour imposer une marge de phase de 45̊ , on choisit la nouvelle pulsation de coupureωc  telle que  ∠G( jω

    c)̊ = −180˚+ 45˚+ 5˚= −130̊ de manière à ce que, après correction,

    la marge de phase soit  Mϕ  = 180˚− 130˚− 5̊ = 45̊ . On a alors :|G( jω c)|dB + |C ( jω c)|dB   

    −20log b

    = 0 dB

    On choisit donc  b tel que :|G( jω c)|dB = 20 log b

    Action du correcteur à retard de phase sur la fonction de transfert en boucle ouverte :

    logω 

    logω 

    0 dB

    −180°   M ϕ 

    ω ω = c

     KG jω ( )dB

    ∠   ( )° KG jω 

    M M ′>ϕ ϕ 

    ω ω =   ′c

    diminution de la phase avant

    la nouvelle pulsation de coupure

    diminution de la

     pulsation de coupure

    diminution du gain

    aux hautes pulsations

    augmentation de la marge de phase

    Procédure de détermination des paramètres d’un correcteur à retard de phase :

    1. Relever sur les lieux de Bode de la fonction de transfert en boucle ouverte la pulsationωc  telle que  ∠G( jω

    c)̊ = −130̊ et choisir τ  tel que :

    τ  = 10

    ωc

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    51/59

    4.4 - Correction combinée par avance et retard de phase 47

    2. Relever le gain |G( jω c)|dB  et choisir  b  tel que |G( jω c)|dB = 20 log b, c’est-à-dire :

    b = 10

    |G(jωc)|dB

    20

    3. Tracer avec précision les lieux de Bode de la fonction de transfert corrigée KC ( p)G( p)et vérifier la marge de gain et la marge de phase obtenues.

    4.4 Correction combinée par avance et retard de phase

    Ce type de correction consiste en la mise en cascade d’un correcteur à avance de phase etd’un correcteur à retard de phase pour obtenir un correcteur dont la fonction de transfert

    est :

    C ( p) = 1 + aτ p

    1 + τ p

    1 + τ  p

    1 + bτ  p

    D’une part,le correcteur à avance de phase permet de stabiliser le système en bouclefermée tout en augmentant la pulsation de coupure   ωc   (et donc la bande passante), etd’autre part, le correcteur à retard de phase stabilise le système en diminuant la pulsationde coupure.

    Ainsi, le correcteur à avance/retard de phase permet de stabiliser le système tout enconservant sa pulsation de coupure et donc sa rapidité (temps de réponse inversementproportionnel à la pulsation de coupure).

    Détermination d’un correcteur à avance/retard de phase :

    1. On stabilise le syst̀eme avec une faible marge de phase, de l’ordre de 10̊ à l’aided’un correcteur à avance de phase. On en déduit les paramètres  a et  τ .

    2. On continue la synthèse avec un correcteur à retard de phase pour faire passer lamarge de phase de 10̊ à 45̊ . On en déduit les paramètres  b et  τ .

    4.5 Synthèse des asservissements linéaires avec l’abaque

    de BlackSoit le système asservi à retour unitaire :

    +

    G(p)e t ( )   s t ( )

    dont la fonction de transfert en boucle fermée est :

    F ( p) =  G( p)

    1 + G( p)

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    52/59

    48 Chapitre 4 - Correction des systèmes asservis linéaires continus

    L’abaque de Black (ou Black-Nichols) est l’ensemble des courbes du plan de Black tellesque :

      G

    1+GdB =  λ  = cste :  courbes isogain  ou  contours de gain ∠

      G1+G̊

    =  ψ  = cste :   courbes isophase  ou  contours de phase 

    12 dB8 dB6 dB5 dB4 dB

    3 dB2,3 dB

    2 dB

    1,4 dB

    1 dB

    0,7 dB

    0,5 dB

    0,25 dB

                      0                    d                   B

       −      0 ,      5

          d      B

       −    1

        d    B

       −   1 ,  4   d   B

       −   2   d   B

       −   3  d  B

       −  4  d B

     −  5  d

     B

      −  6  d B

      − 8 d B

     −12 dB

    1  ̊   

    2  ̊   

    3  ̊  

    4  ̊  5  ̊  

    6  ̊   7  ̊  8 ̊   9  ̊   

    10 ̊  

            2        0        ˚

            3        0        ˚

            4        0        ˚

            5       0        ˚

           6

           0        ˚

           7

           0       ˚

           8       0       ˚

           9       0

           ˚

           1       0       0

            ˚

           1       1       0       ˚

           1       2       0       ˚

           1       3       0        ˚

           1        4       0        ˚

            1        5        0        ˚

            1        6        0         ˚

            1        7        0         ˚

            1        8         0         ˚

            1        9         0         ˚

           2       0        0 

            ˚

          2      1      0        ˚

          2      2      0        ˚

          2      3      0        ˚

          2      4      0       ˚

          2      5     0

          ˚

          2     6      0

          ˚

    − 24

    − 22

    − 20

    − 18

    − 16

    − 14

    − 12

    − 10

    − 8

    − 6

    − 4

    − 2

    0

    + 2

    + 4+ 6

    + 8

    + 10

    + 12

    + 14

    + 16

    + 18

    + 20

    + 22

    + 24

    + 26

    + 28

    + 30

    + 32

    + 34

    + 36       0

      −        1

           0

      −        2

           0

      −        3

           0

      −        4

           0

      −        5

           0

      −        6

           0

      −        7

           0

      −        8

           0

      −        9

           0

      −        1

           0       0

      −        1

           1       0

      −        1

           2       0

      −        1

           3       0

      −        1

           4       0

      −        1

           5       0

      −        1

           6       0

      −        1

           7       0

      −        1

           8       0

      −        1

           9       0

      −        2

           0       0

      −        2

           1       0

      −        2

           2       0

      −        2

           3       0

      −        2

           4       0

      −        2

           5       0

      −        2

           6       0

    DIAGRAMME AMPLITUDE-PHASE 

    (Abaque de Black)Abscisses : phase de G (degrés)

    Ordonnées : 20 log |G|Contours d'amplitude de 20 log

     Contours de déphasage de (degrés)G

    1+G

    G1+G

     phase de G en degrés

       m   o    d   u    l   e    d   e    G   e   n    d    é   c    i    b   e    l   s

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    4.5 - Synthèse des asservissements linéaires avec l’abaque de Black 49

    Connaissant le module et l’argument de la fonction de transfert en boucle ouverte pourune pulsation   ω  donnée, l’abaque de Black permet d’obtenir graphiquement le moduleet l’argument de la fonction de transfert en boucle fermée. Ceux-ci sont lus sur l’abaquede Black à partir de l’intersection du lieu de Black de la fonction de transfert en boucleouverte avec une courbe isogain et une courbe isophase données.

    12 dB8 dB

    6 dB5 dB

    4 dB

    3 dB2,3 dB

    2 dB

    1,4 dB

    1 dB

    0,7 dB

    0,5 dB

    0,25 dB

                      0                    d                   B

       −      0 ,      5

          d      B

       −    1 

       d    B

       −   1 ,  4

       d   B

       −   2   d   B

       −   3  d  B

       −  4  d B

     −  5  d

     B

      −  6  d B

      − 8 d B

     −12 dB

    1  ̊   

    2  ̊   

    3  ̊   

    4  ̊  5  ̊  

    6  ̊   7  ̊  8 ̊   9  ̊   

    10 ̊  

            2        0        ˚

            3        0        ˚

            4        0        ˚

            5       0        ˚

           6       0        ˚

           7       0       ˚

           8       0       ˚

           9       0       ˚

           1       0       0        ˚

           1       1       0       ˚

           1       2       0       ˚

           1       3       0        ˚

           1        4       0        ˚

            1        5        0        ˚

            1        6        0         ˚

            1        7        0         ˚

            1        8         0         ˚

            1        9         0         ˚

           2       0        0 

            ˚

          2      1      0        ˚

          2      2      0        ˚

          2      3      0        ˚

          2      4      0       ˚

          2      5     0      ˚

          2     6      0      ˚

    − 24

    − 22

    − 20

    − 18

    − 16

    − 14

    − 12

    − 10

    − 8

    − 6

    − 4

    − 2

    0

    + 2

    + 4

    + 6

    + 8

    + 10

    + 12

    + 14

    + 16

    + 18

    + 20+ 22

    + 24

    + 26

    + 28

    + 30

    + 32

    + 34

    + 36       0

      −        1

           0

      −        2

           0

      −        3

           0

      −        4

           0

      −        5

           0

      −        6

           0

      −        7

           0

      −        8

           0

      −        9

           0

      −        1

           0       0

      −        1

           1       0

      −        1

           2       0

      −        1

           3       0

      −        1

           4       0

      −        1

           5       0

      −        1

           6       0

      −        1

           7       0

      −        1

           8       0

      −        1

           9       0

      −        2

           0       0

      −        2

           1       0

      −        2

           2       0

      −        2

           3       0

      −        2

           4       0

      −        2

           5       0

      −        2

           6       0

     phase de G en degrés

       m   o    d   u    l   e    d   e    G   e   n    d    é   c    i    b   e    l   s

    lieu de Black 

    de la fonction de

    transfert en

     boucle ouverte

    Les valeurs du module et de l’argument de la fonction de transfert en boucle ferméecorrespondent aux valeurs des courbes isogain et isophase par lesquelles passe le lieu deBlack de la fonction de transfert en boucle ouverte.

    A l’aide de l’abaque de Black, on peut déterminer le facteur de résonance  Q  du systèmeen boucle fermée :

    Q = |F ( jωR)|

    |F (0)|

    où  ωR  est la pulsation de résonance, c’est-à-dire la pulsation pour laquelle |F ( jω)|  passepar un maximum.

    La pulsation de résonance du système en boucle fermée se lit sur l’abaque de Black en

    déterminant la pulsation pour laquelle le lieu de Black du système en boucle ouverte est

    J. HAGGÈGE - 2012 cours d’automatique ENIT

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    50 Chapitre 4 - Correction des systèmes asservis linéaires continus

    tangent à une courbe isogain. Le facteur de résonance est alors :

    QdB =

    |F ( jωR)

    |dB

    − |F (0)

    |dB

    Si |F (0)|dB = 0 (c’est le cas lorsque le système asservi ne présente pas d’erreur statique),alors la valeur de  Q  est donnée directement par la valeur du contour isogain à laquelle lelieu de black de la fonction de transfert en boucle ouverte est tangent.

    −180° 0°

    contour isogain   Q F +   ( )0dB

    ω c

    ω  R

    ω π 

    GdB

    ∠ °G

     pulsation de

    coupure à 0 dB

     pulsation de résonance

    en boucle fermée

    lieu de Black du système

    en boucle ouverte

     pulsation d'inversion

    Principe de la synthèse avec l’abaque de Black : le but est d’obtenir un facteur de résonanceen boucle fermée  Q  = 2,3 dB. Cette valeur est choisie parce qu’elle assure généralementune marge de gain de l’ordre de 8 dB et une marge de phase d’en