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Cours de chiromancie

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COURS DE CHIROMANCIE

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Laura Tuan

COURS DE CHIROMANCIE

EDITIONS DE VECCHI S.A. 20, rue de la Trémoille

75008 PARIS

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« Malgré l'attention portée à la rédaction de cet ouvrage, l'auteur ou son éditeur ne peuvent assumer une quelconque responsabilité du fait des informations proposées (formules, recettes, techniques, etc.) dans le texte. Il est conseillé, selon les problèmes spécifiques - et souvent uniques - de chaque lecteur, de prendre l'avis de personnes qualifiées pour obtenir les renseignements les plus complets, les plus précis et les plus actuels possibles. »

Traduction de Cécile Breffort

@ 1994 Editions De Vecchi S.A. - Paris Imprimé en Italie

La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (alinéa 1er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.

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Introduction

Pourquoi la main et non pas les cartes, les étoiles ou le marc de café ? La réponse est très simple : parce qu'on l'a toujours à portée... de la main ! Toutes les man- tiques, pétries de symbolisme et de mys- tère, exercent un charme incontestable et procurent ce léger frisson de peur- attente-espoir qui nous pousse à fureter parmi les pochettes-surprises de la vie, en quête d'un indice nous permettant de deviner leur contenu. Avec la main, cette recherche revêt un caractère encore plus instinctif et immédiat car elle repose sur quelque chose qui nous est extrêmement proche, qui nous appartient personnelle- ment, si bien que l'on n'éprouve pas ce sentiment de culpabilité propre à l'enfant surpris en train de fouiller dans la hotte du Père Noël quand on tente d'y décou- vrir ce que le sort nous réserve. Notre destin, nous le portons sur nous, soigneu- sement gravé dans notre peau qui, comme le disent les Chinois, reflète les signes du Ciel, ces fameux signes que, selon la Bible, Dieu plaça dans les mains des hommes pour les aider précisément à décrypter ses desseins et sa volonté. Le plus surprenant, c'est qu'il ne s'agit pas d'un destin immuable et fixe : les lignes et les marques inscrites dans nos mains le prouvent en changeant, même imperceptiblement, de forme et de par- cours au fil du temps. Il y a donc toujours un moyen d'agir, d'évoluer, d'essayer de modifier et d'améliorer avec une assez grande marge de liberté le sens de notre existence.

Un manuel de chiromancie se doit d'être essentiellement pratique. Une fois que l'on a assimilé les concepts et les prin- cipes de base (dont la plupart sont com- muns à toutes les sciences divinatoires), il faut en effet plus se fier à son cœur que s'acharner sur les livres. Ou, mieux encore, s'en remettre à ce petit quelque chose, à cette étincelle de clairvoyance et de précognition qui sommeille en chacun de nous mais que l'intérêt pour le sujet, le désir de sonder le futur et, surtout, la faculté de se laisser aller, de s'abandon- ner à l'irrationnel et de franchir les bar- rières dressées par l'inconscient suffisent à ranimer. La difficulté théorique de la chiromancie réside justement dans le fait que cet art divinatoire repose beaucoup plus sur l'instinct que sur l'étude, à savoir sur la faculté d'allier des notions différentes, voire discordantes, en réussissant à per- cevoir, à saisir l'élément prédominant le plus exact possible. On ne trouvera jamais deux mains abso- lument semblables, tout comme sur le plan céleste on ne rencontrera jamais deux signatures astrales parfaitement identiques pour deux individus distincts, même dans le cas de jumeaux homozy- gotes. Les lignes et les monts, les signes et les caractéristiques morphologiques de la main constituent en quelque sorte une carte de visite absolument personnelle, unique, incomparable : le système d'identification fondé sur l'emploi des empreintes digitales en apporte d'ailleurs

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la preuve. C'est précisément ce caractère unique de la main et de ses milliers de traits distinctifs qui nous a incité à multi- plier les exemples, les illustrations et les détails, car en chiromancie le détail revêt justement plus d'importance que la règle générale. Il est très rare que les tracés et les monts de ses propres mains ou de celles que l'on examine présentent des particularités standard, si bien que l'on risque parfois de commettre des erreurs d'interprétation. Probablement personne n'aura en effet une ligne de vie, de tête ou de cœur idéale, à savoir longue, rosée, nette et parfaitement placée. Chacune pré- sentera ces marques, ces rameaux, ces déviations et ces coupures qui poussent l'« apprenti chiromancien » à s'exclamer : « Mais la mienne est différente ! »

Cet ouvrage, conçu de façon simple et schématique, a par conséquent pour but de fournir le plus grand nombre d'exemples possible de toutes ces « ano- malies » qui constituent la règle en chiro- mancie. Observez, analysez parmi la multitude des cas de figure proposés ceux qui se rapprochent le plus du vôtre, arrêtez-vous sur les détails car ils ont dans ce domaine le pouvoir de modifier, voire de boulever- ser complètement le sens général. Pour le reste, fiez-vous exclusivement à votre sixième sens, à votre capacité de voir au- delà du réel, de vous frayer un chemin à travers cet enchevêtrement magique de signes pour franchir la grille de la rationa- lité qui nous emprisonne dans le tangible et nous retient dans le contingent.

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L ' a r t d e l i r e l a m a i n

Aperçu historique : un art en provenance de l'Inde Parler de lecture de la main fait presque sourire de nos jours. La sempiternelle image de la gitane affublée de grands châles bariolés, dépositaire d'une tradi- tion considérée à l'heure actuelle comme perdue, vient alors immédiatement à l'esprit. Jeu insolite, exotique, l'examen des tra- cés palmaires fait fureur sur les plages et dans les salons, surtout quand ceux qui le pratiquent arborent une paire de boucles d'oreilles un peu excentriques ou un bronzage éclatant. Cela prouve combien l'homme de l'an 2000, à la fois sceptique et angoissé par l'enchaînement chaotique des événements, continue de chercher une réponse, une certitude, ou seulement un espoir, même s'il se cache derrière un masque d'incrédulité joviale. Pourtant, la chiromancie est une disci- pline tout à fait sérieuse qui remonte à plusieurs millénaires. Née en Orient, et plus vraisemblablement en Inde où son premier traité, relié en peau humaine si l'on en croit la légende macabre, serait encore conservé, elle trouva ensuite un large écho en Perse, en Chine et en Egypte avant de se répandre en Grèce et d'atteindre Rome. Etouffée durant la ter- rible période de l'Inquisition, niée et accusée d'être un art diabolique, elle constitua très longtemps l'héritage des nomades qui vivaient en marge de la société et ne reconnaissaient pas la reli-

gion officielle. Cela n'empêcha cepen- dant pas quelques grands représentants de la pensée ésotérique de l'époque, comme Pierre d'Abano, Campanella, Cardan, Paracelse et, avant eux, dans l'Antiquité, Aristote, Anaxagore, Ptolémée et Pline le Vieux de lui consa- crer une partie de leurs travaux et de la codifier sous forme de doctrine. Mais il faudra attendre la vague du romantisme pour voir la chiromancie triompher véritablement : une fois le rationalisme typique du siècle des Lumières battu en brèche, on assista à la remise en valeur de tout ce qui paraissait irrationnel, bizarre, étranger aux canons de la raison et de la logique. Cela ne signifie pas que la dimension ésotérique, la divination et la prévision soient dénuées de la moindre parcelle de crédi- bilité, mais tout simplement qu'elles sui- vent un autre chemin, une démarche logique qui échappe aux règles ration- nelles. A l'image de l'astrologie, de la carto- mancie et de beaucoup d'autres man- tiques, la chiromancie repose sur un prin- cipe de nature symbolique, analogique. « Sur la terre comme au ciel, en bas comme en haut », énonce la fameuse table d'émeraude, fondement théorique de tout l'ésotérisme occidental. En haut, dans le ciel, il y a les étoiles, les énergies plané- taires qui influencent et signalent le des- tin de l'homme ; en bas, il y a la matière, le corps physique où ces signaux revêtent une forme tangible comme, par exemple,

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les traits du visage étudiés par la physio- gnomonie, les sillons du front interprétés par la métoposcopie, ou bien encore les monts et les lignes de la main, que les Chinois ne qualifient pas par hasard d'« inscriptions célestes » et qui consti- tuent l'objet de l'analyse chiromancienne.

Les Tsiganes et la main : une hypothèse fascinante L'Inde constitue le berceau le plus pro- bable de la chiromancie. On dispose de plusieurs traités, ou shastra, consacrés aux présages, à l'interprétation des rêves et à la lecture des tracés palmaires, comme, par exemple, le Samudratilaka de Durlabharaja et de son fils Jagaddeva, qui en témoignent. Que les Tsiganes soient depuis toujours les chiromanciens par excellence, nul ne le contestera. Qu'ils proviennent effectivement de l'Inde et qu'ils aient gagné l'Europe au terme d'un lent flux migratoire est une hypothèse plus que vraisemblable. Il suf- fit de penser à l'analogie qui règne entre certaines traditions bohémiennes et hin- doues (prédilection pour les vêtements rouges ou jaune safran, notamment), à la conformation identique de la boîte crâ- nienne et au mode de structuration sociale par groupes fermés (les tribus chez les Tsiganes et les castes chez les Indiens). On suppose que cette migration rassemblant essentiellement des hors caste, des jongleurs, des forgerons, des éleveurs et des pratiquants d'arts divina- toires aurait atteint tout d'abord l'Afghanistan, puis la Perse où elle se serait ramifiée. Une branche aurait ensuite pénétré en Europe à travers la Turquie, la Grèce et la Yougoslavie vers le xive siècle, l'autre branche la rejoi- gnant peu de temps après en passant par l'autre côté, c'est-à-dire par l'Egypte (d'où le terme anglais gipsy, à savoir

égyptien, employé pour désigner un Tsigane), les côtes nord-africaines et Gibraltar. Il est vrai que bien des siècles avant cette migration les anciens philo- sophes grecs, et en particulier Aristote, faisaient déjà souvent allusion aux rela- tions entre la main, la santé et le destin de l'homme, mais l'on sait que la Grèce et l'Inde entretenaient depuis des temps immémoriaux d'étroits rapports com- merciaux et, par conséquent, culturels. La chiromancie fut, quoi qu'il en soit, de nouveau très en vogue à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, c'est-à- dire juste après l'arrivée des Tsiganes en Europe. Une autre preuve, presque écrasante, vient en outre appuyer la thèse selon laquelle les Tsiganes et l'ensemble des mantiques exercées par ces derniers seraient originaires des lointaines terres du Gange. A la fin du XVIIIe siècle, le développement de l'intérêt porté à la phi- lologie fit apparaître un fait particulière- ment éclatant : le langage des Tsiganes, le romani, et le vocabulaire hindoustani, l'une des innombrables langues in- diennes dérivées du sanskrit, offrent une similitude impressionnante ; des expériences ont même démontré que cer- taines tribus tsiganes établies en Europe étaient encore capables de comprendre presque intégralement un discours en hindi. Les Tsiganes utilisent, par exemple, le mot vaste pour désigner la main : en sans- krit, la langue sacrée des anciens Hindous, main se dit hasta ; danta, dent en sanskrit, devient dande en romani ; drs, voir, donne decava ; go, vache, se transforme en guruvni ; matsya, poisson, devient maccio ; mamsa, viande, massè ; bhumi, terre, pù ; svap, dormir, suvava ; vac, parole, donne vakerav, parler, et l'on pourrait continuer ainsi indéfiniment. S'agissant des chiffres, on retrouve qua- siment les mêmes termes en romani et en hindoustani : un se dit ek ; tin, trois en

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hindi, devient trin chez les Tsiganes, et pane, cinq, se dit panse. Par ailleurs ruppa, argent, se transforme en rup ; bal, cheveux, en pal ; nak, nez, en nàk ; et enfin tum, vous, en tumen. Si donc les Tsiganes, les plus vieux inter- prètes de la main, proviennent de l'Inde, nous avons toutes les raisons de définir la chiromancie comme une mantique d'ori- gine indienne, importée en Europe par le biais de la grande migration bohémienne vers le nord.

La main lue par les Tsiganes Aujourd'hui encore, les Tsiganes atta- chent une importance spécifique à la main, et surtout aux doigts, auxquels ils attribuent notamment de nombreux pou- voirs magiques. Le pouce est, par exemple, considéré comme le doigt du malheur, en particulier le pouce gauche, qui appartiendrait, selon leur tradition, au démon en personne. L'index s'avère en revanche extrêmement propice ; voilà pourquoi il convient de faire très atten- tion aux blessures éventuelles car, en tombant par terre, le sang causerait instantanément de graves dangers. Le majeur est, quant à lui, le doigt des vam- pires et de la magie. Trois gouttes de sang prélevées sur le majeur gauche et versées sur l'ongle du médius droit suffisent en effet pour retrouver des personnes ou des objets égarés, mais quiconque découvre un trésor ne doit jamais oublier de le tou- cher avec le majeur avant de se l'appro- prier, sous peine de mourir dans l'année. Lorsque le sorcier de la tribu éloigne une maladie et la relègue dans le creux d'un arbre, il trace sur ce dernier une croix de son médius avant de boucher le trou avec de la cire. L'annulaire, le doigt de la santé, entouré d'un fil rouge, assume une fonction thérapeutique pour les victimes d'affections fébriles. Il faut néanmoins

éviter de plonger uniquement l'annulaire dans l'eau d'un fleuve, car les esprits aquatiques pourraient s'en saisir et priver pour toujours son possesseur de la santé. Il s'avère par contre recommandé d'enfoncer son annulaire gauche dans la bouche en présence d'une sorcière dans la mesure où ce geste, tout simple, assure à lui seul une protection absolue contre les maléfices et le mauvais œil. Enfin, l'auriculaire aide les voleurs et les com- merçants en permettant aux premiers de s'emparer des objets sans la moindre dif- ficulté, et aux seconds de trouver une multitude d'acquéreurs pour tout ce que l'extrémité de ce doigt aura effleuré. En ce qui concerne la lecture de la main, cependant, ces traditions changent de registre et finissent parfois par revêtir une signification complètement différente. Le pouce n'est plus maléfique mais devient le Maître doigt, et l'angle qu'il forme avec l'index révèle la force de caractère et l'indépendance du sujet exa- miné. L'index dénote la détermination et le majeur fournit des renseignements sur le destin : plus il sera long, plus l'individu en question sera favorisé par la chance. L'annulaire constitue une source d'infor- mations dans le domaine de l'affection, mais aussi de la vitalité et de la santé, conditionnée par la présence de nom- breuses lignes sur les jointures. L'auricu- laire apporte des indications sur les capa- cités mentales, l'imagination et la curio- sité. Même les taches disséminées sur les ongles ont un sens bien précis : blanches, elles garantissent amour et fortune ; loca- lisées sur l'annulaire gauche ou droit, elles annoncent à la femme enceinte la naissance d'un enfant de sexe respective- ment féminin ou masculin. Les taches noires constituent en revanche toujours les signes avant-coureurs d'une maladie ou d'un malheur. Les lignes de la paume, primordiales pour la lecture du destin, sont désignées

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dans la chiromancie tsigane sous des termes très différents de ceux employés d'ordinaire. De nombreuses marques sur le poignet interrompues par la ligne de vie (que les Bohémiens appellent ligne de la croix) assurent une bonne dose de chance dans le mariage. Quand, par ailleurs, la ligne de vie touche celle du Rayon de Soleil (pour nous, la ligne de tête), on peut s'attendre à une immense richesse et à un grand bonheur. Mieux vaut qu'elle ne croise pas la ligne du Serpent (ligne de destinée), autrement, la fortune sera troublée par l'envie et les inimitiés. Lorsque la ligne de cœur, ou Fouet du Diable chez les Tsiganes, coupe celle de la croix et du Rayon de Soleil, l'individu peut s'avérer égocentrique et susceptible, ce qui a pour effet de mettre sa sérénité sérieusement en péril. L'émi- nence Thénar, ou Pommeau, à savoir la partie renflée située à la base du pouce, doit être lisse et bien bombée, auquel cas elle constitue un indice de santé et de chance. Si elle est, au contraire, parcou- rue de très nombreux sillons, le consul- tant mènera une vie difficile et ne trou- vera pas le bonheur dans le mariage.

Chirologie et chiromancie : rapport entre le diagnostic, la psychologie et la divination L'emploi du mot « chiromancie » dans le sens de « lecture globale de la main » est en réalité devenu impropre de nos jours. Ce terme, qui dérive du grec keir manteia (divination par la main), désigne en effet l'étude spécifique des signes et des tracés palmaires. Mais la forme, la structure, la couleur et les proportions de la paume et des doigts représentent, dans une analyse vraiment complète, des facteurs tout aussi fondamentaux qui relèvent d'une discipline analogue, la chirologie, axée sur les aspects psychophysiques du sujet examiné.

Seule la combinaison des deux disci- plines, à savoir la chiromancie et la chi- rologie, permet de tracer un portrait exhaustif du consultant qui fasse état de sa psyché, de son caractère, de ses com- plexes remontant à l'enfance, de ses ten- dances, de sa santé, de sa vitalité, de ses prédispositions héréditaires, de sa longé- vité et, enfin, des événements passés et futurs, de son destin et de sa chance. Cela semble incroyable, mais tout cela est ins- crit dans les formes, les proportions et les figures de la main et des doigts, dans ce dessin mystérieux composé de traits, de croix et de signes qui caractérise la paume. Chaque main est différente des autres, chaque ligne possède sa propre coloration, son propre parcours, ses propres marques, ses propres rameaux qui la rendent absolument incomparable, unique. En chiromancie, il n'y a ni règles ni codes, seulement des cas, des centaines de cas distincts. Mais il ne faut surtout pas se fixer sur l'un d'entre eux en par- ticulier et penser qu'il revêt invariable- ment la même signification. Ce qui compte vraiment, ce n'est pas tant la particularité, le détail, que l'ensemble des éléments relevés qu'il convient d'amalgamer, de soupeser et de compa- rer. En pénétrant dans ce réseau mysté- rieux, en misant sur son attrait pour déclencher ce potentiel de clairvoyance qui sommeille en chacun de nous, en se laissant glisser sans résister sur les rails subtils du symbole qui conduisent au niveau le plus profond et le plus secret de l'inconscient, et à ces conditions seu- lement on parvient à voir la main avec d'autres yeux et à la prendre pour ce qu'elle est réellement : un livre codé, un alphabet magique à interpréter qui relate tout le passé, le présent et l'avenir de l'individu. Si l'histoire de chaque homme est écrite dans le ciel, dans les astres, la main ne

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fait que la préciser et la refléter. De même qu'en haut les étoiles se déplacent, se rencontrent et s'éloignent, les sillons de la main, les traits du visage et les rides du front se particularisent, se creusent et se modifient au fil de l'existence.

A-t-on le droit de sonder le futur ? La prédestination et le libre arbitre en question Est-il permis de sonder le futur, d'inter- roger le destin dont Dieu est le seul et unique artisan ? Impossible ici d'échap- per au débat, délicat et épineux, qui vit s'affronter les grands noms de la philoso- phie et dont saint Augustin fut sans doute le porte-parole le plus influent. Depuis toujours, l'homme s'emploie à sonder le futur : l'angoisse, la peur, la curiosité à l'égard de ce qui se produira, la conscience du caractère inéluctable du destin et l'excitante tentation de le défier et de le transformer, le besoin d'espérer et de continuer à croire en un lendemain meilleur constituent l'un des fils conduc- teurs de toute l'histoire de l'humanité. Mais il est vrai aussi, et l'on en revient alors au débat sur le libre arbitre et la pré- destination, que si l'avenir peut être lu, décodé et prévu, cela signifie qu'il doit bien être écrit quelque part, dans un lieu mystérieux, peut-être dans les archives akashiques dont parlent les Hindous, et, quand une chose est écrite, on ne peut rien faire pour la changer. Ce raisonne- ment paraît effectivement sans faille. Pourtant, comme le prouvent les innom- brables exemples réunis par le parapsy- chologue américain J. Rhine et sa femme Louise, il existe un certain nombre de cas où une prévision, obtenue grâce aux pro- cédés les plus disparates (depuis les rêves jusqu'aux visions, en passant par les communications spirites et les diverses autres mantiques) a suffi pour changer

un destin, pour sauver quelqu'un de la catastrophe. Par ailleurs, même s'il s'avère extrême- ment difficile pour le commun des mor- tels de modifier volontairement, magi- quement sa propre destinée (seuls les magiciens confirmés en ayant, dit-on, le pouvoir), nul ne peut nier que le fait de connaître par avance sa condition future, sans pour autant être en mesure d'y apporter le moindre changement, consti- tue déjà en soi un moyen efficace de l'affronter au mieux en contrôlant l'intensité émotionnelle et le risque inhé- rents à d'éventuels traumatismes. D'où la critique la plus souvent formulée à pro- pos de la prévision de l'avenir : en sachant d'avance ce qui va arriver, d'une part on s'oppose à la volonté divine, d'autre part on exclut la surprise, on réduit la liberté de choix en l'enfermant dans les limites de la prévision. Les faits, et pas seulement les exemples rassemblés par les époux Rhine, attestent néanmoins exactement le contraire : la connaissance préalable augmente éventuellement la possibilité de choisir et offre en outre un temps de réflexion raisonnable qui per- met de décider en toute quiétude, ce qui s'avère quasiment impossible lorsque les événements sont déjà en cours. La Bible contient à ce sujet une magnifique phrase de Job, d'une clarté frappante : « Dieu plaça des signes dans les mains des hommes pour que chacun puisse com- prendre Ses œuvres et Ses desseins.» Cela revient à dire qu'il n'y a rien de répréhensible ni de mal à tenter d'inter- préter les signes de la main ou du ciel afin de s'adapter au mieux, et de façon plus consciente, à la volonté supérieure. Savoir d'avance ne réduira donc pas la surprise mais permettra de choisir, sans cette hâte génératrice d'angoisse et d'erreurs, l'attitude la plus propre à favo- riser, à limiter ou même à dévier légère- ment les mauvais coups du sort. Il ne faut

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pas oublier que la main, plus encore que les faits purs et simples, a beaucoup à nous apprendre sur notre tempérament, nos tendances, nos réactions, nos prédis- positions aux maladies, nos points faibles et nos rapports avec autrui. En d'autres termes, elle nous aide à nous connaître et nous révèle l'ensemble de nos capacités et de nos côtés négatifs, obscurs, ceux qui nous plaisent le moins et que nous sommes pour cela tentés de refouler. Quiconque se connaît à fond et est parfai- tement conscient de ses limites et de ses points forts possède tous les atouts pour vivre mieux, façonner son caractère de manière constructive, prévenir les mal- adies et les affections par un régime et de l'exercice, exploiter au maximum ses facultés en se choisissant un travail, une maison et un partenaire appropriés. Naturellement, quand l'équilibre inté- rieur du consultant est en jeu, le chiro- mancien doit faire preuve d'une très grande sensibilité. Il ne faut rien cacher mais dire les choses sans bouleverser, sans compromettre un équilibre intime déjà précaire et en se gardant bien, sur- tout, d'exercer la moindre influence. Le risque s'avère particulièrement grand avec les sujets psychologiquement faibles qui finissent souvent par devenir esclaves de la prévision, d'autant plus si elle est négative, et par adopter incons- ciemment le comportement le plus pro- pice à sa réalisation. D'autres, en revanche, succombent à l'angoisse et tis- sent de véritables liens de dépendance à l'égard du chiromancien, en effectuant sur ce dernier un transfert affectif de sorte qu'ils ne sont plus capables de gérer leur propre existence sans son aide. Tout cela permet déjà de comprendre que l'on ne s'improvise pas devin et que ce rôle implique une énorme responsabilité. Dans la pratique, un bon chiromancien est un curieux croisement entre un psy- chologue, un thérapeute, un prêtre et un

frère ou une sœur aînés. Il doit donc pos- séder de nombreuses qualités : une solide connaissance des lois ésotériques de l'univers, un intérêt sincère vis-à-vis de son prochain qui ne l'amène pas, cepen- dant, à s'engager dans de dangereux pro- cessus d'identification, une passion pour son métier qui échappe à toute considéra- tion d'ordre strictement économique et enfin, mais surtout, une profonde sensibi- lité lui permettant de déceler ce que le consultant est réellement prêt à entendre, à assimiler. Il y a des personnes qui, informées par avance d'une situation, réagissent de façon positive en tirant pro- fit de cette connaissance ; d'autres, au contraire, ont tendance à se laisser abattre, ce qui ne manque évidemment pas de nuire à leur équilibre et à l'issue de la situation en question. Cela vaut la peine de leur rappeler que, comme l'enseigne le taoïsme chinois, le bien et le mal, la nuit et le jour ne sont que chacune des deux faces complémentaires d'une seule et même réalité. Un moment diffi- cile sera toujours suivi d'une période brillante, tout comme la chute peut tou- jours succéder aux réussites les plus écla- tantes. Même l'événement ou les circons- tances les plus fâcheux renferment par conséquent un germe de lumière et constituent un passage obligé vers une condition meilleure ou une solution heu- reuse.

Le mécanisme de la voyance : la main, support des pouvoirs paranormaux Avec son enchevêtrement complexe de lignes, de signes et de points, la main peut être comparée à un rébus, à une phrase cryptographique à déchiffrer entièrement. Les livres fournissent des codes, des règles d'interprétation, mais ces indications revêtent un caractère

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beaucoup trop stéréotypé pour assurer à elles seules le succès d'une véritable lec- ture de la main. Il leur manquera toujours ce petit quelque chose, cette étincelle qui, en jaillissant, introduit le chiromancien dans le mystérieux univers du paranor- mal où l'espace et le temps ne font plus qu'un, où les aiguilles de la montre et le calendrier perdent toute leur significa- tion. Il est désormais prouvé que nous n'utilisons en général qu'une partie infime de notre cerveau. Nous ignorons par ailleurs presque tout des fonctions de l'épiphyse, ou glande pinéale, vraisem- blablement liée au fameux sixième sens, à savoir à tous ces phénomènes qui échappent aux cinq autres sens et qui constituent le sujet d'étude d'une science encore très discutée, mais actuellement en voie d'expansion : la parapsychologie, la science du paranormal dont la chiro- mancie fait partie intégrante. L'activité cérébrale se résume à une émission régu- lière d'ondes électriques de différentes fréquences, le plus souvent mises en évi- dence par le biais d'un électroencéphalo- gramme. Celles qui nous concernent ici directement sont au nombre de deux : les ondes bêta, qui correspondent à la fré- quence de l'état de veille, et les ondes alpha, caractéristiques du stade de demi- sommeil, de la relaxation extrême, de la méditation et de tous ces processus d'altération de la conscience, comme par exemple la clairvoyance et la précogni- tion, ingrédients indispensables à la lec- ture de la main. Que l'on se serve des tra- cés palmaires ou des cartes, d'une boule de cristal ou de marc de café, il faut en effet impérativement savoir atteindre cet état de conscience spécifique, car lui seul permet de dépasser les schémas spatio- temporels habituels et de puiser dans l'inconscient collectif, d'accéder à cette fameuse mémoire du monde que les Hindous appellent akasa et qui conserve la trace du passé, du présent et de l'ave-

nir. A l'image de toutes les autres man- tiques, la chiromancie ne représente par conséquent qu'un support, un moyen de franchir rapidement la ligne de démarca- tion séparant le conscient, état cérébral de la veille, de celui, typique, du paranor- mal, ou stade alpha, caractérisé par l'émission d'ondes cérébrales à très basse fréquence. Il convient en effet de passer ce seuil mystérieux pour pouvoir basculer du conscient dans l'inconscient et enregistrer ces phénomènes de préco- gnition et de clairvoyance, ces sensations qui échappent aux sens physiques et que l'on désigne communément sous le terme de « sixième sens ». Les lignes de la main, sa forme, sa couleur deviennent ainsi une sorte de rail, de guide auquel on s'abandonne en trouvant alors tout beau- coup plus facile : la faculté de raisonner, toujours susceptible de commettre des erreurs, une fois bridée et la pensée consciente une fois muselée, on finit par obtenir cette perception extrasensorielle qui permet de lire dans le cœur du consul- tant et entre les replis de son avenir. Mais s'il est vrai, comme l'affirment les époux Rhine en s'appuyant sur des preuves soigneusement réunies, que tout le monde est capable de déclencher ces manifestations paranormales de clair- voyance ou de précognition, de façon spontanée ou bien à l'aide des mantiques comme, par exemple, la chiromancie, il est également sûr que tous ne présentent pas les mêmes aptitudes dans ce do- maine. Il y a des personnes pour les- quelles le fait d'exprimer ces capacités de perception extrasensorielle, de prendre la main d'autrui entre les leurs et d'y voir le reflet de sa personnalité et de sa vie est un jeu d'enfant. Les autres possèdent aussi, indubitablement, cette faculté mais elle est endormie et doit être réveillée pro- gressivement, moyennant la pratique constante et quotidienne d'exercices de respiration contrôlée, de visualisation et

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de méditation. Pour pouvoir parvenir à un état de relaxation optimal qui vous mette à l'abri de l'angoisse et du risque de projeter vos propres désirs et vos propres peurs sur le consultant, ne négli- gez jamais d'accomplir quelques cycles de respiration contrôlée avant chaque lecture. Inspirez par conséquent lente- ment, doucement par le nez, en comptant mentalement jusqu'à quatre de manière à gonfler tout d'abord votre abdomen puis, dans un deuxième temps seulement, votre thorax. Retenez votre souffle en continuant de compter, un, deux, trois, quatre, et commencez ensuite à expirer très lentement par la bouche. Bloquez votre souffle pendant environ deux secondes et reprenez le cycle depuis le début, en inspirant à nouveau par les narines. Visualisez à présent, en essayant de reconstituer l'image avec les yeux de votre esprit, une vague bleue qui vous traverse au ralenti de la tête aux pieds en effaçant au fur et à mesure de son dépla- cement toutes vos inquiétudes, votre fatigue et vos soucis. Vous devez vous sentir complètement détendu, disponible, prêt pour n'importe quelle expérience, n'importe quelle sensation : tel est l'état mental le plus propice à une lecture de la main sereine, désintéressée, libre de tous ces mécanismes de projection contrai- gnants ou de la recherche inconsciente de confirmations susceptibles d'invalider même le verdict le plus digne de foi.

Etes-vous un véritable chiromancien ? La propension à l'occultisme, la sensiti- vité innée que chacun de nous ferait bien de cultiver est de toute façon déjà inscrite dans l'alphabet des étoiles et les lignes de la main. Les recherches en laboratoire effectuées jusqu'à présent ont permis de tracer le portrait-robot du médium : il

s'agit d'un individu sensible et ouvert, à l'esprit souple et imaginatif ; d'une per- sonne capable de se relaxer, d'imaginer, de percevoir et de se souvenir de ses rêves ; d'un être, par conséquent, à même d'utiliser l'hémisphère droit de son cer- veau. L'astrologie, science complexe qui ne se limite certainement pas au symbolisme des douze signes du zodiaque mais exa- mine aussi en détail la signification des dix planètes situées dans les signes et les maisons, ainsi que les angles formés par les astres, attribue une sensitivité spéci- fique aux trois signes d'Eau, à savoir le Cancer, le Scorpion et les Poissons. Ces signes prédisposent en effet à la sensibi- lité, à l'émotivité et au rêve. Surtout si le Soleil, mais également l'ascendant, Mercure, la Lune et Neptune y résident, car toutes ces planètes s'avèrent liées à la sphère psychique de la pensée et de l'intuition. Et encore plus si le cercle zodiacal comporte trois corps célestes distants chacun de 120°, car ces derniers forment alors le célèbre « trigone d'eau », synonyme d'une très grande aptitude au paranormal. A cela vient bien entendu s'ajouter l'influence des fameuses maisons occultes (la quatrième, la huitième et la douzième), quand ces dernières sont occupées par de nombreux astres. Revenons-en maintenant à la main : celle du médium est dominée par la ligne dite d'intuition, qui décrit un arc depuis l'éminence située sous l'auriculaire (mont de Mercure) jusqu'à l'hypothénar. Cette configuration s'accompagne sou- vent de longs doigts, d'un majeur doté d'une première phalange particulière- ment développée, d'un index incliné vers le médius ou bien d'un annulaire et d'un auriculaire bien écartés. De la même manière, un triangle dessiné par la bifurcation de la ligne de santé au point où elle rencontre celle de tête, un

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triangle figurant sur le mont de Saturne, la croix mystique inscrite dans l'espace compris entre les lignes de tête et de cœur, l'anneau de Salomon à la base de l'index et une multitude de petits sillons diversement disposés sur le mont de la Lune constituent autant de facteurs de prédisposition au développement de la sensitivité appliquée.

Les mains et la médecine En butte à d'innombrables critiques, la chiromancie a même été qualifiée de « ridicule superstition populaire » par les rationalistes et les sceptiques. Ses liens

avec les sciences officielles, et notam- ment la sémiologie, sont pourtant indé- niables. Hippocrate fut le premier à les mettre en évidence. Le syndrome de Down, par exemple, se traduit par une insertion extrêmement basse du pouce et par l'absence de tous les tracés pal- maires, à l'exception de la ligne médiane, beaucoup plus prononcée que la normale et en tout point semblable à l'unique sillon relevé sur les mains des singes. La configuration des lignes et des monts varie par ailleurs en fonction des condi- tions psychophysiques : sous l'influence d'une maladie grave, les principaux tra- cés ont tendance à s'amincir, les ongles se modifient et se fendillent. Chez les

Fig. 1. La main et la santé

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Fig. 2. Réflexologie de la main

1. Cerveau 18. Coude, genou 35. Côlon transverse 2. Sinus de la face, calotte crânienne 19. Jambes, cuisses 36. Côlon descendant (gauche) 3. Epiphyse 20. Hanche, cheville 37. Rectum (gauche) 4. Hypophyse 21. Circulation lymphatique supérieure 38. Anus 5. Atlas, àxis 22. Amygdales 39. Plexus hémorroïdal 6. Vertèbres cervicales 23. Tronc lymphatique 40. Région pelvienne 7. Vertèbres thoraciques 24. Plexus solaire, diaphragme 41. Glandes surrénales 8. Vertèbres lombaires 25. Bronches, poumons 42. Reins 9. Vertèbres sacrées et coccygiennes 26. Estomac 43. Uretère 10. Visage 27. Duodénum 44. Vessie 11. Odorat (nez) 28. Pancréas 45. Urètre, pénis, vagin 12. Vue (œil) 29. Foie (droit) 46. Prostate, utérus 13. Ouïe (oreille) 30. Vésicule biliaire (droit) 47. Testicules, ovaires 14. Equilibre (vestibule) 31. Intestin grêle 48. Thyroïde. parathyroïdes 15. Trapèze, clavicule 32. Caecum (droit) 49. Coeur (gauche) 16. Poignet, épaules 33. Valvule ïléo-caecale, appendice (droit) 50. Rate (gauche) 17. Avant-bras, bras 34. Côlon ascendant (droit) 51. Nerf sciatique

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sujets extrêmement faibles, en proie à une profonde dépression ou à un trouble physique sérieux, le pouce s'enferme souvent à l'intérieur du poing, les lignes s'affinent et pâlissent jusqu'à disparaître presque complètement, la pulpe des doigts se creuse de petits sillons et les ongles subissent des altérations. Cela fait des milliers d'années que la médecine chinoise, particulièrement attentive à l'état énergétique des différents organes, a établi l'existence des méridiens, ces fameux canaux parcourus par l'énergie subtile (Chi) et stimulés par le biais de l'acupuncture ou du massage en cas de déséquilibre. Les mains, où aboutissent plusieurs méridiens comme celui du cœur, du poumon, du gros intestin et de l'intestin grêle, devraient pour cette rai- son être quotidiennement frictionnées et soumises à des exercices d'assouplisse- ment, car c'est de l'élasticité des doigts et du poignet que dépendent l'équilibre énergétique de tous les organes et la sou- plesse de l'ensemble des articulations. La meilleure solution consiste à se procurer ces petites balles en caoutchouc mou ou bien remplies de sable ou de billes qui ont été conçues spécialement pour être pres- sées, écrasées et pétries en faisant bien évidemment fonctionner tous les muscles de la main, et sont pour cela vendues sous l'étiquette générique de « balles anti- stress ». Mais la palme de l'invention revient, là aussi, aux Chinois et à leurs curieuses sphères métalliques creuses qui en renferment une autre, plus petite, de façon que cette dernière tinte comme un grelot quand on les manipule. Ces sphères, qui portent en Chine le nom de « boules de la santé », sont toujours utili- sées deux par deux : on les fait tourner rapidement sur le plat de la paume moyennant un vif mouvement du pouce. Ainsi, non seulement on développe la motilité du poignet et des doigts, mais on masse également tous les méridiens de la

main. Par ailleurs, le léger son, répétitif et agréable, que les boules produisent en s'entrechoquant doucement a pour effet de canaliser les pensées et de détendre l'esprit agité par trop de soucis. La réflexologie, une autre thérapeutique d'origine orientale, accorde elle aussi une grande attention à la main. Elle part en effet du principe que la paume de la main, la plante du pied et l'oreille constituent la synthèse de toute la structure du corps humain et des organes qui le composent. En pressant les zones réflexes de la plante du pied, de l'oreille ou de la paume de la main, le thérapeute détermine d'après la douleur engendrée les organes affaiblis ou trop stimulés, et agit par conséquent sur ces points en effectuant un massage manuel ou bien à l'aide d'une tige de verre.

Les mains et les étoiles : rapport entre la chiromancie, l'astrologie et la physiognomonie Comme toutes les disciplines ésoté- riques, la chiromancie n'est pas une pra- tique divinatoire isolée mais se trouve au contraire étroitement liée aux autres sciences occultes avec lesquelles elle forme un seul et même corpus de lois et de correspondances. « Sur la terre comme au ciel, en bas comme en haut », énonce la table d'émeraude d'Hermès Trismégiste : si en haut, dans le ciel, les signes de la volonté divine sont concen- trés dans les astres, en bas, sur la terre, ils sont inscrits dans les lignes de la main, les marques du front, les traits du visage et les caractéristiques du corps, gros ou maigre, voûté ou droit. A l'image du visage ou du front pour le physiognomo- niste, la main, c'est-à-dire le microcosme humain, devient ainsi pour le chiroman- cien la représentation du macrocosme, le

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Fig. 3. La main et les étoiles

reflet du ciel qui s'étend au-dessus de lui. Les doigts, les phalanges, les monts, les sillons, chaque élément de la main cor- respond directement à un corps céleste ou à un signe du zodiaque. Chaque individu reçoit à s-a naissance l'empreinte d'un type zodiacal bien précis qui dépend de l'état du ciel à ce moment et qui, au niveau de la main, fait ressortir un mont ou un tracé donnés. Avec un Saturne fort, en dignité dans le thème astral, ou bien chez un natif d'un signe gouverné par cette planète, comme le Capricorne ou le Verseau, on aura par exemple une main caractérisée par un mont de Saturne pro-

noncé ou par une ligne de destinée extrê- mement nette ; avec une dominante jupi- térienne, on aura un mont de Jupiter pro- éminent ; avec une dominante lunaire ou une naissance placée sous le signe du Cancer, on aura un mont de la Lune bombé, etc. De la même manière, un natif du Bélier ou du Scorpion présentera une plaine de Mars, planète maîtresse de ces signes, particulièrement large et bien développée. Un Taureau ou une Balance posséderont une main artistique, harmo- nieuse et élégante, avec un mont de Vénus prédominant dans la mesure où Vénus, l'astre de l'harmonie et de la

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beauté, gouverne ces deux signes. Les Gémeaux et la Vierge, régis par Mercure, auront un mont de Mercure saillant et un auriculaire, ou doigt de Mercure, excessi- vement long et pointu, indice d'intelli- gence et de finesse dans le domaine des affaires. Un mont d'Apollon (le Soleil) rebondi révèle l'appartenance au signe du Lion, tandis que le Verseau offre sou- vent une ligne de Saturne profondément incisée et une main bizarre, spatulée, conforme à son tempérament éclectique. Les doigts, les éminences et les tracés ne désavouent jamais les signaux transmis par les étoiles, mais soulignent au contraire la très étroite relation symbo- lique qu'ils entretiennent avec les pla- nètes dont ils portent le nom, avec leurs attributs et leurs énergies. Rien, dans l'univers, n'est vraiment fortuit : tout suit une loi bien précise, un dessein défini à

l'avance qui ne laisse aucune place aux discordances. Une personne ayant, dans son horoscope, un grand nombre de pla- nètes dans des signes de Terre ne pourra jamais posséder des mains Eau, délicates et arrondies, de même qu'un individu dont le thème astral comporte une majo- rité de planètes placées dans des signes d'Eau ne présentera jamais les caractéris- tiques chirologiques du type Feu, avec des paumes sèches, rougeâtres et dures au toucher. Les marques qui constellent la surface palmaire, à savoir les croix, les étoiles, les triangles, les carrés et les cercles, renvoient elles aussi au mysté- rieux symbolisme de l'alchimie, de l'astrologie et de l'art talismanique. Quant aux proportions et aux rapports entre la taille de la main et celle du corps tout entier, ils ne sont pas non plus le fruit du hasard mais respectent des lois numé-

Fig. 4. Exemple de concordance entre la chiromancie et l'astrologie sur un horoscope ancien

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riques bien déterminées. Ces liens occultes, ces correspondances subtiles tendent par conséquent à prouver que tous les éléments du cosmos sont en rela- tion les uns avec les autres et forment un réseau d'interdépendances excessive- ment dense. La chiromancie n'est que l'une des branches de la doctrine ésotéri- que : elle éveillera chez tous ceux qui y sont prédestinés le désir d'avancer tou- jours plus loin dans la connaissance de l'univers et de soi-même.

Techniques et conseils pratiques Choisissez pour vos consultations un endroit calme et apaisant. Des couleurs claires et quelques fleurs lui ajouteront une petite note de raffinement en opposi- tion totale avec l'atmosphère inquiétante que l'esprit des gens associe habituelle- ment à l'« antre » d'un voyant. Il est conseillé de faire brûler dans la pièce, peu avant l'arrivée du consultant, un bâtonnet d'encens ou de santal qui favo- rise la concentration et met les énergies subtiles du chiromancien en harmonie avec celles de son client. Détendez-vous le plus possible en visualisant une vague bleutée qui vous entoure et vous parcourt en effaçant les angoisses, les sentiments et les émotions que vous risqueriez autre- ment de projeter sur le consultant. Evitez l'éclairage artificiel, qui nuit souvent à la perception des signes et des lignes. La lumière ne doit jamais être trop vive ni provenir de face. Faites alors asseoir confortablement votre client à côté ou bien devant vous, selon vos préférences personnelles. N'oubliez pas que la lecture de la main est une opération extrêmement délicate, lourde de responsabilités, et qu'il ne faut, par conséquent, pas la traiter à la légère mais l'accomplir au contraire avec beau-

coup de sérieux, de tact et la plus grande discrétion compte tenu de son caractère strictement privé. L'analyse ne doit jamais servir à distraire, à séduire ou à acquérir un certain ascendant sur autrui. L'objectivité et l'honnêteté, alliées à une profonde sérénité, constituent des quali- tés indispensables en l'absence desquel- les mieux vaut renoncer à l'étude de cette discipline. Un sage chiromancien ne se contentera pas d'énoncer les aspects positifs de la main : outre les plaisirs et les joies qui l'attendent, il devra également révéler au consultant, s'il l'estime prêt, les zones obscures et conflictuelles de sa personna- lité, les dangers et les éventuelles épreuves que l'avenir lui réserve. Même si l'on part du principe que l'homme dis- pose d'une marge d'intervention très réduite sur les événements, une analyse minutieuse du tempérament et du destin représente néanmoins un précieux outil permettant de mieux se connaître, de s'améliorer intérieurement et d'affronter le sort avec davantage de force. La mal- adie, dont la configuration palmaire est un révélateur particulièrement efficace, peut elle aussi être prévenue et évitée grâce à la chiromancie. Les expériences néga- tives susceptibles de se produire au cours de l'existence comportent toujours, comme l'enseigne la très sérieuse philo- sophie chinoise, un côté positif. Ne négli- gez jamais de rappeler cette règle au consultant préoccupé par une prévision funeste, ou au contraire excessivement gonflé d'orgueil par le reflet de ses quali- tés dans sa main : rien n'est immuable, après le mal vient le bien qui peut à tout moment se transformer en mal. Le chiro- mancien, qui assume en partie les fonc- tions de psychologue, de médecin, de prêtre et de père, a la faculté d'offrir beaucoup de choses à son client pendant une simple consultation : un conseil, un avertissement, un diagnostic, un espoir.

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La chiromancie est une « science » antique qui permet de « lire le futur et les grands traits de la personnalité » dans ses mains. Partant de cette pensée de Madame de Thèbes que « Toute l'âme de l'homme est dans sa main », Laura Tuan propose un cours complet, clair, technique et didactique à la fois. Pour aller plus avant dans la maîtrise de cette science, l'auteur détaille l'état général de la main (couleur, température, consistance...), sa structure anatomique, la classification des mains. La forme des doigts, des ongles et de la paume peuvent vous apprendre beaucoup sur vous-même, ou sur les autres. Les lignes inscrites sur votre main vous aideront ensuite à comprendre et prédire les grands traits de votre vie. La chiromancie deviendra alors le support de vos actions : si c'est le cerveau qui pense, n'est-ce pas la main qui agit ?

Laura Tuan a étudié les religions orientales, les médecines alternatives, l'astrologie, la chiro- mancie et la parapsychologie. Elle est l'auteur de très nombreux ouvrages dont, chez De Vecchi : Le Grand Livre de la cartomancie, Le voyage astral, Tout sur la voyance et la pré- cognition, Les mystères et l'occultisme, Le Grand Livre des sciences occultes et Le Grand Livre des rêves prémonitoires. Autant de livres à succès !

ISBN 2-7328-1861-5

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