Cours d’introduction à la macroéconomie

Manon Domingues Dos Santos

Email : msantos@univ-mlv.fr

Page web : http://www.crest.fr/pageperso/manondds/manondds.htm

1. Un tour du monde en quelques chiffres

• Indicateur de bien-être le PIB par tête

1.1 Croissance et fluctuations

Question : une augmentation du PIB par habitant est-il un gage de bien-être ?

Oui : une ↑ de la quantité de biens produit dans un pays permetpotentiellement de mieux satisfaire les besoins de ses habitants.

Mais pas nécessairement : Qualité et diversité Espérance de vieStructure socio-politique

Répartition

0,00

10,00

20,00

30,00

40,00

50,00

60,00

70,00

80,00

90,00

0,00 5000,00 10000,00 15000,00 20000,00 25000,00 30000,00 35000,00 40000,00 45000,00

PIB par tête $ 2001

Espé

ranc

e de

vie

à la

nai

ssan

ce

y = 0,10x + 0,98

R2 = 0,57

4

5

6

7

8

9

10

11

30,00 40,00 50,00 60,00 70,00 80,00 90,00

Espérance de vie à la naissance

Log

du P

IB p

ar tê

te

ARG

ARM

AUS

AUT

AZE

BGD

BLR

BEL

BRA

BGR

CAN

CHLCHN

COL

HRV

CZE

DNK

DOM

EST

FIN

FRA

GEO

GHA

HUN

ISL

IND

IRL

ITA

JPN

LVA

LTU

MKD

MEX

MDA

NLD

NZL

NGA

NOR

PAK

PER

PHL

POL PRT

ROM

RUS

SVK

SVNZAF

KOR

ESP

SWECHE

TUR

UKR

GBR

URY

USA

VEN

2040

6080

100

Bie

nEtr

eSub

0 10000 20000 30000 40000 50000PIBHab2000

• Distinction court terme long terme :

A long terme : croissance économique

A court terme : fluctuations économiques

1.1.1 La croissance : un phénomène récent et inégal

Définition : taux de croissance du PIB au cours de l’année t :

1

1

t

ttY Y

YYg

t

• Un phénomène récent

PIB par habitant, $ 1990 PPP

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

1500 1600 1700 1820 1870 1913 1950 1973 2001

France

Etats-Unis

Amérique latine

Chine

Afrique

Monde

PIB par habitant sur longue période: vue d’ensemble

Source: Maddison, OCDE, 2003.

Taux de croissance annuel moyen

Population PIB PIB/ tête

Période agraire 500-1000

0 0 0

Période agraire progressive 1500-1700

0.2 0.3 0.1

Capitalisme commercial 1700-1820

0.4 0.6 0.2

Capitalisme 1820-1980

0.9 2.5 1.6

Depuis 1820 : croissance intense et ininterrompue des niveaux de vie dans certains pays

1820 1989 Multiple

Etats-Unis 1 048 18 317 × 17,5

Allemagne de l’ouest 937 13 989 × 14,9

France 1 052 13 937 × 13,2

Japon 588 15 101 × 25,7

Royaume-Uni 1 405 13 468 × 9,6

Italie 960 12 955 × 13,5

Source : Maddison, 1991

En dollars aux prix américains de 1985

• Multiplié par 15 en moyenne• Grande similitude : EU, All, F, It• GB : maturité industrielle antérieure• Japon : décollage fin 20 ème

Produit national brut par habitant

Taux de croissance par sous-périodes

1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-1989

Etats-Unis 1,5 1,8 1,6 2,2 1,6 Allemagne de l’ouest 0,7 1,6 0,7 4,9 2,1 France 0,8 1,3 1,1 4,0 1,8 Japon 0,1 1,4 0,9 8,0 3,1 Royaume-Uni 1,2 1,0 0,8 2,5 1,8 Italie 0,4 1,3 0,8 5,0 2,6

1970-1973 se distingue par des taux de croissance particulièrementélevés

Trente Glorieuses : période de croissance exceptionnelle- Durée (25 ans)- Intensité (5%)

PIB par tête $ 2001

22128,63

35277,37

19973,26

25984,40

1894,51

426,72

5080,12

0,00 5000,00 10000,00 15000,00 20000,00 25000,00 30000,00 35000,00 40000,00

France

United States

European MonetaryUnion

High income

Middle income

Low income

World

• Un phénomène inégal

12 5

61

4.4

2/3

Les inégalités de PIB par habitant

0,00 10000,00

20000,00

30000,00

40000,00

50000,00

France

Maldives

Belgium

Canada

Germany

Austria

Finland

Sweden

Netherlands

Hong Kong China

United Kingdom

High income

High income: OECD

Ireland

Denmark

Japan

Switzerland

United States

Norway

Luxembourg

PIB par tête $ 2001

PIB par tête $ 2001

0,00 50,00 100,00 150,00 200,00

Ethiopia

Congo Dem. Rep.

Burundi

Sierra Leone

Guinea-Bissau

Liberia

Eritrea

Malawi

Tajikistan

PIB par habitant, $ 1990 PPP

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

1500 1600 1700 1820 1870 1913 1950 1973 2001

France

Etats-Unis

Amérique latine

Chine

Afrique

Monde

Les inégalités de taux de croissance

PIB par habitant, $ 1990 PPP

0

1000

2000

3000

4000

5000

6000

7000

1500 1600 1700 1820 1870 1913 1950 1973 2001

Amérique latine

Chine

Afrique

Monde

PIB par habitant dans les pays à bas revenu

PIB par habitant 1990

Taux de croissance

Pays « riches » Etats-Unis 18 073 1.4 Allemagne 140331 2.5

Japon 14 317 5.0 France 13 896 2.7

Pays « pauvres »

Chine 1 324 2.4 Inde 1 262 2.0

Zimbabwe 1 181 0.2

Pays « à croissance miraculeuse »

Hong Kong 14 854 5.7 Singapour 11 698 5.3

Taïwan 8 067 5.7 Corée du Sud 6 665 6.0

Pays « à croissance désastreuse »

Venezuela 6 070 -0.5 Madagascar 675 -1.3

Mali 530 -1.0 Tchad 400 -1.7

Source : Jones, 2000

1.1.2 L’importance des fluctuations conjoncturelles

France, Taux de croissance du PIB réel

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

Depuis les trente glorieuses : 2 ruptures

• Ralentissement tendanciel (2%)

• Augmentation des fluctuations (fois 2)

2.2 Evolution du chômage

Du miracle au désastre européen : Rigidités du marché du travailRôle des politiques macroéconomiques

0

2

4

6

8

10

12

14

United States

Ger-Fr-It

Japan

France, 1979-2002, Loi d'Okun y = -1,4994x + 2,9544

R2 = 0,4696

-2

-1

0

1

2

3

4

5

6

7

-2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2

Variation du taux de chômage

Varia

tion

du P

IB ré

el (e

n %

)

Taux d'emploi en France et aux Etats-Unis

55

60

65

70

75

80

85

Total France

Total Etats-Unis

-1

-0,5

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3

Etats-Unis UE Australie Canada France Japon

Taux de croissance des heures travailléespar habitant

Taux de croissance de la productivitéhoraire

Taux de croissance du PIB par habitant

-35

-30

-25

-20

-15

-10

-5

0UE Australie Canada France Japon

Contribution de la productivité dutravail

Contribution de l'utilisation du travail

Pourcentage d'écart de PIB par tête par rapport aux Etats-Unis, 2000

2. L’objet et la méthode de la macro-économie

2.1 L’objet de la macroéconomie

• Objet de l’économie :

Etudier comment les ressources rares sont

allouées dans l’économie de façon à

satisfaire les besoins des agents

Microéconomie : analyse les comportements

individuels sur un bien

particulier Macroéconomie : étude de l’économie dans sa globalité

Analyse des évolutions du revenu national

du taux de chômage,

de l’inflation

• Différence entre micro et macro : l’Echelle

Comment stimuler la croissance ?

Pourquoi et comment juguler l’inflation ?

Comment réduire le chômage ?

Comment réduire les inégalités ?

• Questions :

2.2. La méthode de la macroéconomie

2.2.1 Approches positive et normative

Approche positive : elle décrit, analyse et explique les faitset les comportements économiques Explique et prévoit

Approche normative : elle définit ce qui devrait être - Objectif social- Espace des possibles

Politique économique optimale

2.2.2. Approche hypothético-déductive et modélisation

L’économie est une science :

Abstraction cherchant à élaborer une représentation théoriquede la réalité étudiée avant d’en évaluer le pouvoir explicatif Cette représentation théorique constitue un modèle

La formalisation

-Les objets étudiés sont d’ordre quantitatif

-Propositions théoriques claires et univoques Liens de causalité quantifiables

Approche hypothético-déductive

Hypothèses

Déduction des implications

Confrontation avec les observations(Prédictions – Rétrodictions)

Confirmation ou réfutation

La modélisation

• Variables :

- Définition : grandeurs mesurables susceptibles de varier enfonction des circonstances (temps…)Exemple : Agrégats

IndicesPrix

-Flux et stock Variation du stock entre t et t+1= flux en t

• Exemple :

Les risques d’accélération de la hausse des prix en GB viennent des tensions sur les salaires que fait naître la croissance économique

YW

W

ghg

gf

Variables endogènes : Variables exogènes : Relations – Fonctions :

wg,

Yg

.,. hf

Variables exogènes

Relations de causalité

Variables endogènes

Modèle

3. Le circuit économique

3.1. Les trois définitions du PIB

- Mesure de la production globale en CN : le PIB Trois définitions

3.1.1. le PIB est la valeur des biens et services finaux produitsdans une économie au cours d’une période

Firme 1 : AcierVend pour 100€ à Firme 2Emploie des travailleurs et des machinesVerse 80€ à ses salariés, le reste étant du profit

Firme 2 : VoitureAchète de l’acier à Firme 1 pour produireVends pour 210€ de voituresPaie 70€ de salaires, 100€ d’acier, le reste étantdu profit

Firme 1 : Entreprise sidérurgique

Chiffre d’affaires 100

Dépenses :

Salaires 80

Profit 20

Firme 2 : Constructeur automobile

Chiffre d’affaires 210

Dépenses :

Acier 100

Salaires 70

Profit 40 PIB : 300 ou 210 →210Biens intermédiaires – Biens finaux→ Fusion des entreprises

3.1.2. le PIB est la somme des valeurs ajoutées créées dans une économie au cours d’une période Valeur ajoutée :

Valeur de la production – Valeur des consommations intermédiaires

Exemple :

210110100

110100210

100

totale

auto

acier

VA

VA

VA

3.1.3. le PIB est la somme des revenus distribués dans une économie au cours d’une période Revenus dont dispose une entreprise une fois payés ses fournisseurs (consommations intermédiaires)

- Impôts indirects (taxes sur les ventes)- Revenu du travail (salaires …)- Revenu du capital (« Profits »)

Exemple :

21040702080 PIB

1970

1982

1990

2004

Revenus du travail 58.4

65.2

59.1

57.0

Revenu du capital 28.6

21.7

27.9

29.5

Impôts sur production et importations nets de subventions

13.0

13.1

13.0

13.4

Trois définitions du PIB :

1) Valeur des biens et services finaux produits 2) Somme des valeurs ajoutées créées3) Somme des revenus distribués

dans une économie au cours d’une période

Les Ménages Offrent les facteurs de production dont la rémunération constitue leur revenu

Répartissent leur revenu entre consommation de B et S, Impôts et Epargne

Les Entreprises

Achètent les facteurs de production qu’elles rémunèrent

Produisent et vendent leur bien final

Investissent en B et S en empruntant sur le marché financier

3.2. Le circuit économique

Achète des B et S

L’Etat

Perçoit les impôts

Prête (excédent) ou s’endette (déficit)

Le Reste du monde

Prête ou s’endette auprès des résidents

Achète et vends des biens et service au résidents

3.3. Les composantes du PIB :

→ Qui achète les biens et services produits ?ConsommationBiens et services achetés par les ménages- Biens de consommation non durables- Biens de consommations durables- Services

L’investissementAchats de Biens et services en vue d’une utilisation future- Investissement fixe des entreprises (machines et infrastructures)- Investissement fixe des ménages (logements)

Les dépenses gouvernementalesBiens et services achetés par les pouvoirs publics (autorités localeset nationales)

Importations – ExportationsBiens et services achetés et vendus par le RdM aux résidents

Décomposition du PIB français en 2005

Milliards

Part du PIB

PIB (Y) 1 702

Consommation (C) 976 57

Investissement (I) 337 20

Dépenses gouvernementales (G)

406 24

Exportations nettes -16 -1

Exportations (X) 446 26

Importations (M) 463 27

MXGICY

Décomposition fondamentale

4. Les enseignements de la macro-économie

• Question : Comment l’analyse macroéconomique permet-elle d’appréhender de façon positive et normative les évolutions tendancielles et conjoncturelles de l’activité ?

• Différence fondamentale entre long terme et court terme : le comportement des prix

A LT : les prix sont flexibles et réagissent aux variations de l’offre et de la demande

Différence dans l’ajustement des prix conditionne l’efficacité des politiques à l’horizon temporel retenu.

A CT : certains prix sont fixés à des niveaux prédéterminés

4.1 L’analyse classique à l’étude de l’économie à long terme

• Postulat classique : les prix s’ajustent pour égaliser sur tous les marchés les quantités offertes et demandées

Les quantités produites sont déterminées par les dotations factorielles et la technologie « Capacités d’offre »

Inefficacité des politiques de relance par la demande

pY D

• Offre insensible aux prix

YS

Y1

p

YD

E1P1

E2P2

=Y2

4.2 L’analyse keynésienne à l’étude de l’économie à CT

• Postulat keynésien : les prix sont rigides

Quantité produite peut dépendre de la quantité demandée

Justification des politiques budgétaires et monétaires pour stabiliser l’économie

• Offre infiniment sensible aux prix

YY D

p

YD

YS

Y1

E1 P1

• Offre infiniment sensible aux prix

YY D

p

YD

YS

Y1

E1 P1

Y2

E2

5. Plan et références bibliographiques

Introduction générale 

Partie 1 : Les comportementsChapitre 1 : La consommation des ménagesChapitre 2 : L’investissement des entreprises Partie 2 : L’économie dans le long termeChapitre 3 : L’équilibre macroéconomique de long-termeChapitre 4 : Le chômage naturel

Partie 3 : L’économie dans le court termeChapitre 5 : l’équilibre macroéconomique de court termeChapitre 6 : Efficacité des politiques macroéconomiques 

5.1 Le plan

Ensemble du cours :

Macroéconomie, Grégory Mankiw, De Boeck Université.Analyse Macroéconomique 1, La découverte.

Partie I :

Macroéconomie, comportements et croissance, K Schubert, VuibertMacroéconomie, consommation et épargne, P.Villieu, RepèreMacroéconomie, l’investissement, Patrick Villieu, Repère, La découverte Page web :

http://www.crest.fr/pageperso/lma/manondds/manondds.htm

5.2 Références

Ensemble du cours :

Macroéconomie, Grégory Mankiw, De Boeck Université.Analyse Macroéconomique 1, La découverte.

Partie I :

Macroéconomie, comportements et croissance, K Schubert, VuibertMacroéconomie, consommation et épargne, P.Villieu, RepèreMacroéconomie, l’investissement, Patrick Villieu, Repère, La découverte Page web :

http://www.crest.fr/pageperso/lma/manondds/manondds.htm

4.2 Références