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3 e trimestre 2005 – 2,50 – www.frm.org RECHERCHE & SANTÉ Soutenir la Fondation Recherche Médicale N°103 8 LE DON URGENT Vivre plus longtemps avec le greffon 29 COMPTES 2004 Une gestion pérenne pour la Fondation, un soutien efficace pour les chercheurs 18 DOSSIER Ostéoporose S’en préoccuper tôt pour vieillir sereinement

couvFRM3 DEF 8/06/2005 16:14 Page 1 RECHERCHE N°103 … · peut imaginer de contrer le LPA. Source : Journal of Clinical Investigation, décembre 2004 Immobilisation prolongée,

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RECHERCHE&SANTÉ

S o u t e n i r l a F o n d a t i o n R e c h e r c h e M é d i c a l e

N°103

8 LE DON URGENT

Vivre plus longtempsavec le greffon

29 COMPTES 2004

Une gestion pérenne pour la Fondation, un soutien efficace pour les chercheurs

18 DOSSIER

OstéoporoseS’en préoccuper tôt pour vieillir sereinement

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XSOMMAIREX

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JUILLET•2005

13 ENTRETIENS CROISÉSFaut-il légaliser l’euthanasie ?

15 DOSSIER OSTÉOPOROSE

S’en préoccuper tôt pour vieillir sereinement

17 Comment prévenir l’ostéoporose à la ménopause ?18 Une maladie qui peut aussi être mortelle19 Point de vue du Pr Philippe Orcel

20 Le tissu osseuxUn chantier permanent

23 VIE PRATIQUEPrévention, facteurs de risque, dépistage, vivre avec

25 LA FONDATION ET VOUS25 Service collecte : le rouage indispensable de la Fondation26 Initiative : du jazz contre la maladie27 Rencontre Santé : des experts à votre écoute28 Line Renaud soutient les « gardiens de nos vies »29 COMPTES 2004

Une gestion pérenne pour la Fondation, un soutien efficace pour les chercheurs

33 VOS QUESTIONS/NOS RÉPONSESMaladie de Paget : quand la machine osseuse s’emballe

34 Fiscalité : à nouvelle loi, nouvel avantage fiscal35 ON SE DIT TOUT

4 LA RECHERCHE EN DIRECT4 Cancer du sein : pour que la tumeur n’atteigne pas l’os7 Hématologie : globules rouges à foison

8 LE DON URGENTGreffes d’organes : vivre plus longtemps avec le greffonLes rejets « aigus » de greffes, après transplantation, sontheureusement de plus en plus rares. Mais à long terme, lesrisques de rejets chroniques et de cancers apparaissent. ÀNantes, des chercheurs se mobilisent, mais les moyens manquent.

10 Grand prix de la Fondation : Alain-Jacques Valleron, des chiffres et des hommesAlzheimer : un diabète du 3e type ?

11 Sclérose latérale amyotrophique : un antibiotique révèle ses talents cachés

12 Surdité : l’espoir d’une seconde vie pour nos oreilles

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XÉDITORIALX

RECHERCHE & SANTÉ l page 3 l N°103 • 3e trimestre 2005

Devant l’urgence croissante des besoins dela recherche, la Fondation vient deprendre une orientation nouvelle dans

les modalités de financement des programmesde recherche pluriannuels (voir détail p. 29).L’objectif est d’accélérer la mise à disposition des aides aux chercheurs. Conséquence : ladisponibilité immédiate de 10,5 millions d’euros,une somme plus que conséquente qui sera inté-gralement reversée aux chercheurs à travers denouveaux programmes de recherche spécifiques.Un premier programme, « Équipes FRM », apour objectif d’apporter un soutien important àdes laboratoires sélectionnés pour leur dynamisme et le caractère innovantde leur recherche. Cette action sera engagée dès 2005 et nous espérons ensuitepérenniser ce financement grâce à votre soutien. Un deuxième programme,« Nouveaux Outils technologiques pour la médecine de demain », est doté d’un budget de 5 millions d’euros et financera des équipements de haute technologie en imagerie, génomique, protéomique, bio-informatique…des technologies en pleine évolution et que l’on sait indispensables pour unerecherche française compétitive. Avec votre soutien, nous avons aussi l’am-bition de lancer dès 2005 un troisième programme spécifique à hauteur de9 millions d’euros qui ciblera « Les Pathologies associées au vieillissement ».Trois axes seront privilégiés : le vieillissement cognitif et neurosensoriel,puis en 2006 l’athérosclérose et le vieillissement cardiovasculaire et enfin,en 2007, le vieillissement ostéo-articulaire.Ces nouveaux et ambitieux projets ne remettent pas en question le socle historique que constitue le programme permanent (attribution d’aides à l’ensemble des champs de la recherche médicale, en fonction des sollicitationsdes chercheurs, pour 10 millions d’euros), mais s’y ajoutent afin d’accélérerle progrès médical au profit de tous.

Éric Palluat de Besset, directeur général de la Fondation Recherche Médicale

RECHERCHE& SANTÉ

EST LA REVUE DE LA FONDATION

RECHERCHE MÉDICALEDirecteur de la publication :

Pierre Joly, présidentComité éditorial :

Agnès Lara, Catherine Monnier, Joëlle Finidori

Comité de rédaction : Pr Claude Dreux, Isabelle Fleury, Céline Guéganou, Jean-François

Pétélaud, Claude Pouvreau, Valérie Riedinger.

Ont participé au dossier : Maurice Audran, Daniel Chappard,Patrice Fardellone, Philippe Orcel,Christian Roux, Georges Weryha.Ont participé à la rédaction :

Adélïde Robert-Géraudel, Anne Lefevre-Balleydier, Patricia Chairopoulos,

Victoire N’Sondé (La recherche en direct, Entretiens croisés),

Émilie Gillet, Marie Lescroart (Dossier),Valérie Devillaine

(La Fondation et vous). Couverture : ROB & SAS/Corbis

Conception et réalisation : Citizen Press, 41, rue Greneta,

75002 ParisResponsable d’édition :

Valérie DevillaineDirection artistique et maquette :

Marie-Laure Noel, Fabienne LaurentSecrétariat de rédaction :

Véronique Boismartel, Aude RougeauxIconographie : Marion Ricard

Chef de fabrication : Sylvie EsquerImpression : Maury

Périodicité : trimestrielleCopyright : la reproduction

des textes, même partielle, estsoumise à notre autorisation sur

demande écrite préalable Date et dépôt légal à parution :

juillet 2005 • ISSN 0241-0338Dépôt légal no 8117

Pour tous renseignements ou pour recevoir

Recherche & Santé, adressez-vous à :

Fondation Recherche Médicale54, rue de Varenne

75007 ParisService donateurs :

01 44 39 75 76Information scientifique :

01 44 39 75 92Rédaction :

01 44 39 75 68Contribution de soutien pour 4 numéros : 10 €

Chèque à l’ordre de la Fondation pour

la Recherche MédicaleSite Internet : ww.frm.org

La Fondation Recherche Médicale,établissement reconnu d’utilité

publique par décret du 14 mai 1965,est membre fondateur du comité

de la charte de déontologie des associations humanitaires.

Une aide plus rapidepour les chercheurs

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Lorsqu’il s’étend, le cancer du seintouche souvent l’os de manière

irrémédiable. Comme l’explique OlivierPeyruchaud, de l’unité Inserm sur laphysiopathologie des ostéopathies fragilisantes, « on dispose aujourd’huide médicaments très efficaces pourlutter contre les cellules qui en tempsnormal détruisent l’os, mais cela n’em-pêche pas les tumeurs d’y progresserde façon dramatique ». Ses travauxlaissent toutefois entrevoir la possibilitéd’agir en complément de ces mé-dicaments, et de contrer l’avancée destumeurs osseuses. C’est par les canauxlymphatiques ou la circulation sanguineque les cellules cancéreuses d’unorgane ont tendance à se disséminerdans l’organisme. Ainsi, lors d’uncancer du sein, les cellules cancéreuses

atteignent l’os et produisent desprotéines qui stimulent l’activité descellules chargées de détruire l’os – lesostéoclastes (en temps normal, l’activitédestructrice de ces cellules est contre-balancée par d’autres cellules quireconstruisent de l’os neuf). Malheu-reusement, en dégradant l’os, cesostéoclastes libèrent des facteurs decroissance qui activent la proliférationdes cellules tumorales. Commentrompre ce cercle vicieux ? En agissantsur les plaquettes sanguines. Depuisquelques années, on les suspecte eneffet d’aider les cellules tumorales àproliférer. Olivier Peyruchaud et ses collaborateurs ont voulu savoircomment. Ils ont montré que si l’onbloque chez la souris la formation parles plaquettes d’un agent nommé

LPA (acide lysophosphatidique), lestumeurs osseuses cessent de progresser.Les plaquettes étant vitales à lacoagulation sanguine, il n’est pasconcevable de les détruire. Mais onpeut imaginer de contrer le LPA. ■Source : Journal of Clinical

Investigation, décembre 2004

Immobilisation prolongée, vieillis-sement, diabète, cancer, sida…

Nombreuses sont les circonstances et les pathologies qui font dan-gereusement fondre les muscles. Pour y remédier, des chercheursfrançais viennent d’ouvrir la voie àde nouveaux médicaments. Afind’accroître la masse musculaire, laplupart des traitements actuels poussent non seulement les cellulesmusculaires à grossir, mais aussi à se

diviser, d’où le risque de leurprolifération anarchique, c’est-à-direde cancer. Or, en tentant d’éclaircir les relations entre la multiplication et la croissance de ces cellules, MarioPende (unité Inserm 584) et ses collaborateurs ont révélé l’existenced’une protéine indispensable à l’augmentation en taille des cellulesmusculaires, mais n’agissant pas surleur prolifération. Une cible rêvée. ■Source : Nature Cell Biology, mars 2005

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Mario Pende a reçu une aide de 45 740 euros de la FondationRecherche Médicale (entre juillet2002 et février 2004) dans le cadre du partenariat avec le programme Avenir de l’Inserm.

45 740 €LE DON UT ILE

L’équipe d’Olivier Peyruchaud, au sein de l’unité Inserm 403 « Physiopathologie des ostéopathies fragilisantes », a bénéficié d’un soutien financier de la Fondation Recherche Médicalede 41 100 euros depuis 2001.

41 100 €LE DON UT ILE

EN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 4 l N°103 • 3e trimestre 2005

Trail, nouvelle armecontre les tumeurs

Éliminer les cellules malignes sansdétruire les saines : tel est

désormais l’objectif prioritaire de larecherche contre le cancer. Pour y

parvenir, on peut désormais faireappel à une nouvelle classe de

médicaments, les inhibiteursd’histone déacétylase (HDACis).

Ceux-ci induisent l’arrêt de laprolifération, de la maturation, etprovoquent l’autodestruction des

cellules cancéreuses, et d’ellesseulement. Des chercheurs

français, espagnols et italiensviennent de découvrir leur mode

d’action. Les HDACis agiraient via une protéine nommée Trail.

Celle-ci s’est révélé pouvoirdéclencher le « suicide » des

cellules cancéreuses en cas deleucémie myéloïde aiguë. Mais elle

devrait pouvoir agir sur d’autrescancers… Des essais cliniques sont

en cours sur d’autres tumeurs,comme le mélanome.

Nature Medicine, janvier 2005

Pour que la tumeur n’atteigne pas l’os

Vers des traitements moins risqués

CANCER DU SEIN

ATROPHIE MUSCULAIRE

Ces fibres musculaires, précieuxmoteurs de notre corps, sont souventmises à mal par la maladie.

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EN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 5 l N°103 • 3e trimestre 2005

Les mécanismes en jeu dans l’obésité sont complexes.Sur quels aspects ont porté vos travaux ?Il faut d’abord savoir que deux phénomènes coexistent : l’hyper-trophie des adipocytes et leur mul-tiplication excessive, à partir decellules précurseurs. Nous avonsétudié les mécanismes contrôlantcette prolifération et leur dérèglementdans l’obésité : un signal à l’extérieurdes cellules modifie les voies derégulation à l’intérieur des adipocytes,par activation d’une protéine appeléeERK. À long terme, cela aboutit à de profonds changements dans lefonctionnement des adipocytes.

Cela veut-il dire que l’on sait maintenant bloquer lacroissance du tissu graisseux ?Oui, sur des souris chez lesquelles

on a inactivé le gène de cette protéine(souris ERK 1-/-). Soumises à unrégime riche en graisses durantplusieurs semaines, ces souris mutéesne deviennent pas obèses, contrai-rement aux animaux contrôles. Cette« résistance à l’obésité » s’explique,au moins en partie, par un nombreréduit d’adipocytes matures. Pour le

vérifier, on a cultivé in vitro lesprécurseurs d’adipocytes provenantde souris contrôles et de souris mu-tées : les premiers se différenciaientet se multipliaient, tandis que lesseconds peinaient à le faire, cephénomène expliquant le fait queles souris mutées dont ils étaient issusne grossissaient pas ou très peu.

Cette découverte pourra-t-elles’appliquer bientôt à l’homme ?Sans doute. Mais, il reste encore àmettre au point un médicamentcapable de bloquer spécifiquementla protéine ERK impliquée dans lesadipocytes. Les voies de recherchesont ouvertes. ■

Source : Diabetes, février 2005

1. Dirigée par Mme Y. Le Marchand-Brustel.

VOSDONS

en action

L’unité de recherche Inserm U568« Signalisation moléculaire etObésité », dans laquelle travailleBernard Binetruy, a été financée à trois reprises par la Fondationdepuis 2001 pour un montanttotal de près de 51 000 euros.

51 000 €LE DON UT ILE

Outre la fatigue qu’il engendre,le manque de sommeil aug-mente l’appétit. Or, la durée

moyenne du sommeil s’est vue réduitedepuis plusieurs années dans les paysoccidentaux. Conséquence : un risquede surcharge pondérale, voire d’obé-sité. Une étude menée conjointementpar des chercheurs belges et amé-ricains vient d’identifier les coupables :des hormones. Douze jeunes hommes

de poids normal ont dormi moins dequatre heures durant deux nuitsconsécutives. Les chercheurs ontensuite mesuré leurs taux sanguins de deux hormones stimulant l’une lafaim (la ghréline), l’autre la satiété(la leptine). Résultat : les petitsdormeurs montrent un déséquilibrehormonal en faveur de la ghréline audétriment de la leptine. Avec, à la clé,une augmentation de la faim propor-

tionnelle à cette modification. Pour le Dr Karine Spiegel1, ces résultatsdevraient permettre de compléterles conseils aux personnes en sur-poids : moins manger, bouger plus,mais aussi dormir suffisamment. ■

Source : Annals of Internal Medicine,

décembre 2004

1. Karine Spiegel, directeur du groupe de recherche sur le sommeil et de la neuro-endocrinologie, Université Libre de Bruxelles.

Dormir pour ne pas grossir

Adipocytes : cellules graisseuses qui composent le tissu adipeuxDifférenciation : série d’étapes transformant une cellule précurseur en cellule mature, dotée de toutes les fonctions spécialisées du tissu auquel elle appartient (stockage des graisses, par exemple)

OBÉSITÉ

À la tête d’une équipe de l’unité Inserm « Signalisation moléculaire etobésité » (U 568)1, Bernard Binetruy étudie depuis plus de cinq ans l’undes mécanismes de l’obésité : la prolifération des cellules graisseuses.

Bloquer la croissance du tissu graisseux

Une souris obèse, l’autre non. La protéine ERK peut faire toute la différence.

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Une nouvelle famille d’antibiotiquesest sur le point d’enrichir l’arsenal

contre la tuberculose. Elle ne sera pasde trop. Tuant chaque année 2 millionsde personnes dans le monde, le bacillede Koch, responsable de la tuberculose,devient peu à peu résistant auxtraitements actuels. Quant au vaccin(le BCG1), s’il prévient les formes graves chez les jeunes enfants, il neprotège que partiellement les adultes.D’où la nécessité de trouver de nouvellesarmes pour prévenir ou contre-attaquerl’infection.Le laboratoire de bactériologie del’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, l’Institut suédois des maladiesinfectieuses et les laboratoires Johnson-&Johnson ont coopéré dans ce but. Ils ont ainsi découvert que des mo-lécules baptisées diarylquinolinesétaient capables de tuer le bacille deKoch en l’empêchant de produire del’énergie.Les chercheurs ont testé l’efficacité de l’une de ces molécules chez dessouris. Elle n’a encore qu’un nom codé,R207910, mais se révèle extrêmementprometteuse. Elle est plus active queles antituberculeux connus et pourrait,à l’avenir, permettre une guérison plus

rapide. « Un tel résultat n’a jamais étéobtenu avec aucun autre antibiotique »,commente Vincent Jarlier, de l’hôpitalde la Pitié-Salpêtrière (Paris).Autre intérêt : ce médicament est actifsur les bacilles résistants aux deuxantituberculeux majeurs. « Enfin, ilpermettrait d’offrir un traitement pluscourt ou intermittent (une prise parsemaine) plus facile à suivre et àcontrôler, explique Vincent Jarlier. C’estun avantage important car les trai-tements longs ont tendance à êtremoins bien suivis, et une mauvaise

observance favorise l’apparition debacilles résistants. »Pour l’instant, aucun résultat concernantl’efficacité du nouvel antituberculeuxchez l’homme n’est disponible, maisune étude a déjà montré qu’il étaitbien toléré chez des volontaires sains.Affaire à suivre… ■Source : Science, janvier 2005

1. Bacille de Calmette-Guérin : bacilletuberculeux de bovin dont la virulence a été supprimée pour l’utiliser comme vaccin. Il a été mis au point en 1921 par AlbertCalmette et Camille Guérin (Institut Pasteur).

Observance : bon suivi desprescriptions, c’est-à-dire du moded’administration, de la durée et de la posologie. L’échecthérapeutique est la plupart du temps dû à l’interruptionprématurée du traitement ou à des prises irrégulières.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 6 l N°103 • 3e trimestre 2005

En décembre 2004, les travaux de Vincent Jarlier sur les antituberculeux ont bénéficié d’une aide de plus de 11 000 euros de la Fondation.

11 000 €

LE DON UT ILE

TUBERCULOSE

Un nouvel antituberculeux à l’essai

LEUCÉMIE MYÉLOÏDE CHRONIQUE

Glivec® et vaccin thérapeutique,un duo prometteur

D ans leur lutte contre la leucémiemyéloïde chronique (LMC), deschercheurs italiens viennent de

tester avec succès un vaccin théra-peutique, déclenchant une réaction de défense de l’organisme contre uneprotéine anormale, la tyrosine kinase,responsable de la prolifération anarchiquedes globules blancs. Ce vaccin semblerenforcer l’efficacité d’un autre médi-

cament, l’imatinib (Glivec®). Ce dernier,apparu il y a seulement quelques années,représentait déjà une révolution dans letraitement de ces leucémies. Il était lepremier traitement « ciblé », agissantdirectement sur la protéine à l’origine dela maladie. Mais il laissait souvent persisterla maladie à l’état résiduel, menaçant lespatients d’une rechute. Aujourd’hui, sonassociation avec ce nouveau vaccin devrait

permettre d’augmenter le nombre derémissions complètes de la LMC. Des essaiscliniques complémentaires sont attenduspour le confirmer. ■

Source : The Lancet, février 2005

Vaccin thérapeutique : le vaccinthérapeutique est prescrit en traitement,une fois la maladie déclarée. À l’inversedu vaccin préventif, administré avant la maladie, pour l’éviter.

Comme ce bacille de Koch, de plus en plus de bactéries résistent aux antibiotiques.

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EN DIRECTLA RECHERCHE VOSDONS

en action

RECHERCHE & SANTÉ l page 7 l N°103 • 3e trimestre 2005

HÉMATOLOGIE

Globules rouges à foison

En temps normal, l’être humain fabrique chaque jour 200 milliards de globules rouges

ou hématies. Ces cellules, produitesdans la moelle osseuse, se révèlentessentielles au transport de l’oxygènedes poumons vers tous les tissus de l’organisme. Lorsqu’elles fontdéfaut, en raison d’hémorragies ou decertaines maladies, il faut recourir àdes transfusions, tributaires des dons.Lesquels, malheureusement, necomportent pas que des hématiestoutes neuves, mais aussi d’autresproches de leur fin, ce qui diminuel’efficacité de la transfusion. Autrecontrainte : il n’y a pas toujours de donneur d’un groupe sanguincompatible avec celui du receveur.Enfin, toute transfusion présente unrisque de contamination. On voit doncl’intérêt de fabriquer les précieuseshématies in vitro. Partant de cellulessouches présentes dans la moelleosseuse et dans le sang du cordonombilical, l’équipe de Luc Douay, del’hôpital Armand-Trousseau (Paris),était déjà parvenue, il y a deux ans, à produire d’importantes quantités de cellules précurseurs de globulesrouges, les érythroblastes. Ces cellulesn’étaient pas fonctionnelles, leur

noyau n’ayant pas été expulsé commeil l’est naturellement dans la moelle.En les injectant à des souris, Luc Douay et ses collaborateurs ont constaté qu’on pouvait obtenircette « énucléation ». Ils en ont conclu qu’on trouvait dans l’organisme de la souris tout le micro-environnementnécessaire à la maturation de cescellules précurseurs, et s’en sontinspirés pour le reconstituer in vitro.Résultat : « À partir d’une seule

cellule souche sanguine humaine,

on peut désormais obtenir entre

100 000 et 2 millions de globules

rouges », explique Luc Douay. Et de poursuivre : « Une poche de

sang transfusé contient environ

2 000 milliards de globules rouges.

Il faut donc qu’on apprenne à

produire une quantité de cet ordre-

là. » La technique devra ensuite être adaptée à l’échelle industrielle, et faire l’objet d’essais chez l’homme. « Une affaire de deux à trois ans »,conclut Luc Douay. ■

Source : Nature Biotechnology, janvier 2005

La transfusion sanguine ne va pas sans poser dedifficultés, par exemple pour les groupes sanguinsrares. En parvenant à fabriquer in vitro de très grandesquantités de globules rouges, des chercheurs français viennent d’ouvrir la porte à tous les espoirs…

Des souris guéries du lupus érythémateuxUne équipe américaine vientd’obtenir une guérison du lupusérythémateux disséminé, chez lasouris. À l’origine de la maladie : ladéficience d’un gène qui conduit lescellules de défense de l’organismeà se retourner contre soi,entraînant une autodestruction dela peau, puis parfois du cœur, despoumons et des articulations. Leschercheurs sont parvenus à rétablirune activité partielle du gène. Onne savait jusqu’alors que soulagerles symptômes de cette affection.Source : Science, janvier 2005

La Fondation Recherche Médicalea attribué deux aides à l’équipe de recherche d’Alain Hovnanianpour un montant global de plus de 34 000 euros depuis 2001.

34 000 €LE DON UT ILE

Dans sonlaboratoire, le Pr Luc Douayet son équipeont produit in vitrode grandesquantités deglobules rougesmatures (ici en fluorescenceverte). Unepremièremondiale.

DR

Cellules souches : cellules capables de se transformer en n’importe queltype de cellules spécialisées du corpshumain.

Syndrome de NethertonVers un meilleur traitementLe syndrome de Netherton est une maladie génétique rare de la peau (elle touche un nouveau-nésur 100 000), qui peut être fatale en début de vie. Elle se caractérisepar des rougeurs étendues, une peau qui pèle de façon excessiveet de graves problèmes d’allergie et d’inflammation. On ne disposeactuellement que de traitements peu spécifiques et dotés d’effetssecondaires. Mais les travaux d’Alain Hovnanian, à l’unité Inserm563 de Toulouse Purpan, pourraientbientôt changer les choses. En reproduisant fidèlement la maladiechez la souris, les chercheurs ont mieux compris son mécanismemoléculaire et le rôle de ladesquamation dans la protection de la peau. Cela laisse espérer de nouveaux traitements pour ce syndrome comme pour d’autresmaladies de la peau : dermatiteatopique, eczéma, psoriasis, etc.Nature Genetics, janvier 2005

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Pour les personnes en attented’un cœur, d’un rein ou d’unfoie, la greffe représente sou-vent le seul espoir contre lamaladie. Depuis les premières

greffes il y a une trentaine d’années, lamédecine a déjà remporté une premièrebataille contre le rejet aigu. Pourtant, lecombat est loin d’être gagné. Tout d’abord,il faut trouver des moyens de combattrel’ischémie de l’organe qui survient aprèsson prélèvement sur le donneur. De quoi s’agit-il ? Avant transplantation,le futur greffon passe quelques heuresdans la glace. Il peut en résulter des lésionsdont les répercussions ne seront visiblesque des années plus tard et pourrontconduire à un rejet. Après la greffe, il fautencore protéger le greffon contre laréaction du système immunitaire dureceveur qui a tendance à le rejetercomme un organe étranger, et ce, pendanttrès longtemps. Pour cela, la personnegreffée doit prendre à vie des traitementsimmunosuppresseurs. Comme leur noml’indique, ces médicaments affaiblissentle système immunitaire pour éviter quece dernier ne détruise le greffon. Un

problème majeur : à longue échéance, cestraitements sont néfastes pour l’organismedu receveur. « En bloquant le système

immunitaire, ils créent des conditions

qui favorisent les infections par des

virus, y compris des virus dits onco-

gènes, à l’origine de cancers », expliqueJean-Paul Soulillou qui dirige, à Nantes,une des équipes de recherche les plus enpointe au niveau européen dans cedomaine1.

ÉVITER L’APPARITION DE CANCERSQuatre personnes greffées sur dix cour-raient ainsi le risque de développer uncancer après vingt ans de traitementsimmunosuppresseurs. Pour tenter dechanger la donne, les chercheurs ex-plorent actuellement différentes pistes.Certaines études ont déjà montré quetous les médicaments immunosuppres-seurs n’avaient pas les mêmes effets. Alorsque certains augmentent le risque de

Les rejets « aigus » de greffes, après transplantation, sont heureusement de plus en plus rares. Mais à longterme, les risques de rejets chroniques et de cancersapparaissent. À Nantes, des chercheurs se mobilisent,mais les moyens manquent.

Jean-Paul Soulillou (à gauche) dirige l’Institut detransplantation et de recherche en transplantation de Nantes.Régis Josien (à droite) y est médecin et chercheur.

EN DIRECTLA RECHERCHE

Vivreplus longtempsavec le greffon

GREFFESD’ORGANES

RECHERCHE & SANTÉ l page 8 l N°103 • 3e trimestre 2005

cancer, d’autres joueraient un rôleprotecteur et seraient même capables defaire régresser des tumeurs. Grâce àd’autres travaux, les scientifiques espèrentun jour développer des outils moléculairespour apprendre à l’organisme à tolérer la présence du greffon, sans recourir aux médicaments immunosuppresseurs. Pour mener à bien ces projets, Jean-PaulSoulillou aspire à ce que les recherches surles greffes d’organes soient davantagesoutenues. « Pour l’instant, la recherche

dans ce domaine n’occupe pas réellement

la place qu’elle mérite », regrette-t-il. ■

1. Institut de transplantation et de recherche entransplantation, unité Inserm 643, CHRU de Nantes.

La Fondation a financé 35 programmesde recherche dans le domaine des greffes depuis 2002.

584 800 €LE DON UT ILE

Système immunitaire : système de défense de l’organismeGreffon : nom donné à un organe prélevé sur un sujet A, le donneur, et transplanté à un sujet B, le receveur.

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LE DON

URGENT

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Page 9: couvFRM3 DEF 8/06/2005 16:14 Page 1 RECHERCHE N°103 … · peut imaginer de contrer le LPA. Source : Journal of Clinical Investigation, décembre 2004 Immobilisation prolongée,

Pourquoi est-il important de financer des travaux de recherche sur les greffes d’organes ?Au bout de dix à quinze ans, un pourcentage important degreffons ne sont plus fonctionnelsdu fait d’une destruction lente et progressive par le systèmeimmunitaire. De nombreuxchercheurs se sont donc attelés àaméliorer la tolérance du greffonpar l’organisme du receveur.

Quelle est votre approche ?Nous nous intéressons à une famillede cellules, les lymphocytes T dits régulateurs ou suppresseurs. Ces cellules immunitaires existent chez tout le monde

en faible nombre. Elles jouentessentiellement un rôle dans la tolérance vis-à-vis de nos propres tissus. Pour simplifier, elles empêchent notre systèmeimmunitaire de détruire nospropres tissus.

Comment comptez-vous utiliserces cellules régulatrices ?Nous avons montré que ces cellulesétaient capables de retarder defaçon significative le rejet quandelles sont prélevées, activées in vitro, puis réinjectées à desanimaux greffés. Actuellement,nous essayons de purifier les cellules régulatrices devolontaires sains pour transposerces résultats à l’homme.

INTERVIEW

EN DIRECTLA RECHERCHE

RECHERCHE & SANTÉ l page 9 l N°103 • 3e trimestre 2005

Régis Josien,médecin et chercheur au sein de l’Institut de transplantation et de recherche en transplantation (unité Inserm U643), CHRU de Nantes.

Près de 4 000 greffes en 2004Selon l’Établissement français des greffes, 3 945 personnes ont reçu en2004 une greffe d’organe. Mais 6 707personnes restaient en attente.Le rein est, de loin, l’organe le plus souvent greffé chez des personnes en dialyse pour insuffisance rénalechronique terminale. Il est suivi par lefoie, greffé dans des cas de cirrhoses(dues à l’alcool ou suite à une hépatiteC), et de certains cancers (carcinomeshépatocellulaires). Viennent ensuite lecœur, pour des cardiopathies sévèresou des maladies du muscle cardiaque(myocardiopathies), puis les poumons,essentiellement pour cause de muco-viscidose ou de BPCO (bronchopneu-mopathie chronique obstructive) et lepancréas, dans des cas de diabèteinsulinodépendant.

L’Institut de transplantation et de recherche en transplantation de Nantescompte parmi les meilleures équipes d’Europe en la matière.

Certains traitements anti-rejet augmentent à long terme lerisque de cancer. Un danger à éliminer pour les chercheurs.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 10 l N°103 • 3e trimestre 2005

LA RECHERCHEVOSDONS

en action

une nouvelle épidémiologie, en tempsréel. En France, ce projet se traduitentre autres par le réseau Sentinelle,grâce auquel des centaines de méde-cins réalisent encore maintenant une sur-veillance épidémiologique permanente,ce qui permet de mieux comprendre lesmécanismes de propagation de cesmaladies. Puis, est apparu le sida :« Nous nous sommes immédiatementmobilisés, avons trouvé les méthodespermettant d’apprécier et de prévoir

Polytechnicien de formation, Alain-Jacques Valleron choisit la méde-

cine par passion. À l’âge de 22 ans, il intègre donc l’école d’épidémiologie fondée par Daniel Schwartz à Villejuif.Sous la direction de Maurice Tubiana,il étudie le cycle des cellules cancé-reuses, avec – déjà – des outils mathé-matiques et informatiques. « Les métho-des n’étaient pas si loin de l’épidémio-logie que je pratique aujourd’hui : ils’agissait d’étudier les interactions entredes populations, que ce soit de cellulesou d’hommes », souligne-t-il.C’est au début des années 1980qu’Alain-Jacques Valleron s’attaque àce terrain délaissé de l’épidémiologiedes maladies infectieuses. « On pensaitalors que ces maladies appartenaientau passé, se souvient-il. Pourtant, la simple grippe a causé un excès de mortalité de 25 000 personnes endécembre 1969, bien plus que lacanicule d’août 2003 ! » Grâce à sacollaboration avec des chercheurs amé-ricains, et en s’appuyant sur l’ancêtrelointain d’Internet, le Pr Valleron invente

l’extension de l’épidémie, avons évaluéles risques de la transfusion, la duréed’incubation de la maladie… Nousavons créé une base de données de85 000 patients séropositifs suivisdepuis plusieurs années : la plus impor-tante au monde. » Grâce aux outilstechnologiques, mathématiques, infor-matiques, les épidémiologistes assem-blent aujourd’hui des morceaux depuzzle et en retirent des informationsprécieuses pour la mise en place de politiques de santé publique. « Je suisheureux que, par ce Prix, la Fondationrende hommage à cette discipline. Jecrois que l’explosion des services del’information va encore aider au progrès de l’épidémiologie et de larecherche médicale. Mon challengeaujourd’hui : ne pas voir oubliés lesexclus du système de santé, les per-sonnes très âgées, ceux qui ne saventou ne peuvent répondre aux “ques-tionnaires”. On ne doit pas accepterque les progrès de la santé soient frei-nés faute de système d’informationadéquat… » ■

EN DIRECT

GRAND PRIX DE LA FONDATION

Des chiffres et des hommes

ALZHEIMER

Un diabète du 3e type ?

On croyait l’insuline, hormone de régulation de la glycémie,produit exclusif du pancréas.

Des chercheurs de Providence (États-Unis) viennent de faire ladécouverte inattendue de sa synthèsedans le cerveau. Mieux encore, ils observent que cette productioncérébrale est réduite chez les

personnes atteintes de la maladied’Alzheimer, justement dans les zonestouchées par la neurodégénérescence.On savait déjà que le glucose étaitmoins utilisé dans le cerveau desmalades d’Alzheimer, entraînant touteune série de dysfonctionnements.Mais, voici un nouvel éclairage sur ce mal qui le rapproche du diabète.

Prochaine étape : étudier chez l’animaljusqu’à quel point ce déficit d’insulinedans le cerveau est responsable desymptômes de la maladie d’Alzheimer.Les chercheurs tentent aussi de savoirsi ce phénomène existe dans d’autresmaladies neurodégénératives. ■

Source : Journal of Alzheimer’s Disease,

mars 2005

Le Grand Prix de la Fondation a récompensé cette année l’épidémiologisteAlain-Jacques Valleron. Retour sur une carrière d’exception.

Épidémiologie : science qui étudie la fréquence et la distribution des problèmes de santé au sein d’une population, ainsi que les facteurs susceptibles de les influencer. Elle permet de déterminer les « groupes à risque » et d’envisager des mesures de prévention.

glycémie : taux de glucose (sucre)dans le sang.

DR

Alain-Jacques Valleron a reçu le Grand prix 2005 de la Fondation en récompense pour l’ensemble de ses travaux en épidémiologie des maladiesinfectieuses.

45 000 €LE DON UT ILE

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RECHERCHE & SANTÉ l page 11 l N°103 • 3e trimestre 2005

EN DIRECTLA RECHERCHE

L a sclérose latérale amyotrophique,communément appelée maladie deCharcot, se traduit par une dégéné-

rescence des neurones moteurs. Celle-ci entraîne progressivement une atrophiemusculaire, responsable de paralysieset de difficultés d’élocution et de déglu-tition. Pour l’instant, on ne dispose quede traitements palliatifs de la maladie.Les travaux d’une équipe de l’universitéJohn-Hopkins (États-Unis) fait naîtrel’espoir d’un traitement curatif. Unantibiotique de la famille de la pénicillines’est en effet montré capable de protégerles motoneurones de la dégénérescence,freinant la perte musculaire et l’évolutionde la maladie. Ces résultats ont étéobservés à la fois in vitro et chez l’animal(souris), les premiers bienfaits semanifestant dès sept jours de traitement.Toutefois, ce dernier ne semble efficacequ’aux premiers stades de la maladie. Les

souris présentant des symptômesavancés n’ont en effet pas connud’amélioration significative.L’effet neuroprotecteur de cette familled’antibiotiques (les bêtalactamines) estd’autant plus inattendu qu’il n’a rien àvoir avec l’action antibactérienne bienconnue de ces molécules. Parmi lespremiers antibiotiques découverts, en1928, les bêtalactamines sont aujourd’huilargement utilisées et constituent desincontournables de la pharmacopéemoderne. Elles sont aussi bien connuespour n’avoir aucun effet toxique sur lesystème nerveux central. Cette nouvelledécouverte, conjuguée aux progrès encours dans le diagnostic précoce de lamaladie (lire Recherche & Santé n° 100,

p. 8-9), constitue un encouragementcertain pour les malades comme pour les équipes scientifiques. ■

Source : Nature, janvier 2005

Somnolences, cataplexie etendormissements à toute heure,les symptômes de la narcolepsie

sont socialement très handicapants.Mal connue, cette affection touche 25 personnes sur 100 000 en France.Longtemps soupçonnée, son origineauto-immune vient d’être démontréegrâce à une technique inédite. Deschercheurs australiens ont injecté à des souris des anticorps (moléculesde l’immunité) issus de personnesmalades, d’une part, et de personnesen bonne santé, d’autre part. Lespremières ont alors développé dessymptômes proches de la narcolepsie,les secondes non, preuve que le sang

des personnes narcoleptiquescontenait un anticorps spécifique de lamaladie. Reste à identifier la cibleexacte de cet anticorps pour endéduire une stratégie thérapeutique. ■

Source : The Lancet, décembre 2004

SCLÉROSE LATÉRALE AMYOTROPHIQUE

Un antibiotique révèle ses talents cachés

NARCOLEPSIE

L’origine auto-immunese confirme

La fibromyalgie, unproblème de perceptionUne personne en bonne santé perçoit de manière plus intense le contact tactile d’unexpérimentateur extérieur qu’uncontact appliqué par elle-même.Selon une étude allemande, Ce n’est pas le cas des personnesatteintes de fibromyalgie, qui neferaient pas de distingo. Ce déficitd’autoperception serait lié au fait qu’elles sont exposées à desdouleurs internes chroniques. Unpas de plus dans la connaissancede cette maladie, qui devrait aider les patients à mieuxaccepter et à faire reconnaîtreleurs troubles par leur entourage.

Source : Psychosomatic

Medicine, janv-fév 2005

Le messager de la dépendance au tabac identifié

On savait la nicotine responsabled’une libération de dopamine,molécule du plaisir, qui rend les fumeurs dépendants. Des chercheurs américainsviennent d’identifier dans le cerveau une mutation qui augmente la sensibilité d’un récepteur à la nicotine etaccroît la libération de dopamine.Prochaine étape : mettre au pointun inhibiteur capable d’empêcherla fixation de la nicotine sur ce récepteur pour réduire la dépendance des fumeurs et faciliter leur sevrage.

Source : Science, novembre 2004

Auto-immune : se dit d’une maladie liée au développement d’une réaction de défense immunitaire de l’organismecontre ses propres constituants.

Neurones moteurs : aussi appelésmotoneurones, ces cellules nerveusescontrôlent les muscles.Cataplexie : baisse brutale du tonus

musculaire, allant jusqu’à la chute,sans perte de conscience. Elle survienten plein éveil et dure de quelquessecondes à quelques minutes.

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LA RECHERCHE EN DIRECT

RECHERCHE & SANTÉ l page 12 l N°103 • 3e trimestre 2005

Une molécule de synthèse vient defaire la preuve de son efficacitécontre la dégénérescence maculaire

liée à l’âge, la DMLA. Principale causede cécité après 55 ans, cette maladieprovoque une perte de la vision centralequi rend difficiles les activités quoti-diennes comme la lecture ou la conduite.

À l’origine de la forme humide de lamaladie, la formation de nouveauxvaisseaux sanguins qui provoquentsaignements, écoulements, cicatrices et altèrent la vue. Les chercheurs ont injecté dans l’œil des patients untraitement qui contrarie l’action d’un facteur stimulant la croissance

des vaisseaux sanguins. Ce nouveaumédicament, le pegaptanib, seraitefficace contre la forme humide de lamaladie, moins répandue que la formesèche, mais responsable de la plupart desdéficits visuels sévères liés aux DMLA. ■

Source : New England Journal

of Medicine, décembre 2004

L es cellules ciliées, responsables denotre ouïe, sont incapables de serégénérer spontanément. Elles se

multiplient pendant la vie embryonnaire,puis stoppent leurs divisions. Nousdisposons ainsi, pour toute notre vie,d’un capital limité de ces cellules. Levieillissement, les traumatismes acous-tiques ou certaines maladies peuventles détruire et entraîner une perteauditive irréversible. Mais cette fatalitén’en sera peut-être bientôt plus une. Deschercheurs de Boston (États-Unis)viennent en effet de découvrir que legène Rb1, déjà connu dans le domainedu cancer, stoppe la multiplication descellules ciliées au cours du dévelop-pement embryonnaire chez la souris.Son rôle dans l’oreille était jusque làinsoupçonné. Forts de cette découverte,ils ont conçu des souris transgéniques,chez qui ce gène est inactivé. Résultat :chez ces animaux, les cellules ciliées ne cessent pas de se multiplier et

sont fonctionnelles, c’est-à-direcapables de se spécialiser etd’établir des connexions avecles cellules nerveuses pourtransmettre le message auditifau cerveau. Autre démon-stration, lorsque ce même gèneest inactivé, les cellules ciliéesmatures in vitro deviennent à nouveau capables de semultiplier. En plus d’offrir lapossibilité de mieux étudier cescellules de l’audition, cestravaux laissent envisager lapossibilité de réparer les pertesauditives ou les troubles de

l’équilibre (eux aussi régis par l’oreilleinterne) chez l’homme. Un tel traitementconstituerait un progrès majeur en santépublique car les troubles de l’auditionaffectent aujourd’hui 22,5 millionsd’Européens. Or, la surdité est sourced’isolement, en particulier chez lespersonnes âgées, sans compter lesrisques de chute liés aux pertesd’équilibre. Ce handicap peut être àl’origine d’une perte d’autonomieprécoce. Un enjeu de taille si l’onconsidère le vieillissement despopulations dans nos sociétés. ■

Source : Science, février 2005.

1. Gène Rb pour rétinoblastome. Ce gène doit sonnom à la tumeur dont il est responsable dans l’œil,mais il ne produit pas cet effet lorsqu’il est exprimédans l’oreille.

CÉCITÉ

Un médicament biotechnologique

SURDITÉ

L’espoir d’une seconde vie pour nos oreilles

Cellules ciliées : cellules qui tapissentl’oreille interne et dont la surface estcouverte de minuscules cils. La vibration de ces derniers au passage du son génèreun signal qui est transmis à notre cerveau.

Un gène de la dépressionLe stress est depuis longtempssuspecté d’être un facteurdéclenchant de la dépression.Des chercheurs américainsmontrent aujourd’hui qu’undysfonctionnement du gène de laprotéine GR est à l’origine detroubles dépressifs chez la souriset que ces troubles sont liés àune surproduction d’hormone destress.Source : PNAS, janvier 2005

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Des chercheurs viennent de démontrer qu’il était possible de faire se multiplier des cellules de l’oreilleinterne chez des souris adultes. De là à envisager une régénérescence de l’ouïe, il n’y a qu’un pas.

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CROISÉSENTRETIENS

L’image de la mort a-t-elle évoluéau fil des siècles ?Régis Aubry : Au cours de l’Histoire,on a observé une augmentation de lapeur que suscitait la mort. Cela a commencé dès le XVIe siècle avec les grandes épidémies [de peste et de cholé-ra notamment, NDLR] qui ont décimé lamoitié de la population. Aujourd’hui, nos pays développés sont marqués parla fuite et la dénégation de la mort. C’estpourquoi les mouvements qui militentpour le développement des soins pallia-tifs en France rappellent que le fait quela vie ait une fin lui donne justement toutson sens.

Jean Léonetti : L’image de la mort etde la fin de vie a été profondément modi-fiée par la médicalisation de la mort. 70 %des gens voudraient mourir chez eux,

alors que dans leur immense majorité,ils décèdent à l’hôpital. Les gens ont surtout peur de mal mourir, en souffrant,après un acharnement thérapeutique ouune dégradation de leur personne. Nousvivons un paradoxe. La médecine nousa rassurés sur le fait qu’elle pouvait nous sauver. En même temps, elle nousinquiète, car nous craignons que l’a-charnement thérapeutique ne nous vole cette mort.

Édith Deyris : Je pense qu’il y a eu unecertaine évolution des mentalités concer-nant la mort et le passage qui la précède.Il est maintenant possible d’en discuter,même si des réticences subsistent. Lesprogrès de la médecine ont incité cha-cun de nous à se poser des questions surla fin de la vie, et sa prolongation exces-sive par acharnement thérapeutique.

Notre association continue d’œuvrer pourune meilleure maîtrise de la fin de vie.

Faut-il aller encore plus loin quevotre récente proposition de loi etlégiférer sur l’euthanasie ?Jean Léonetti : Nous avons travaillédix mois sur ce sujet avant de proposercette loi adoptée par l’Assemblée natio-nale et le Sénat. Auparavant, nous noussommes rendus aux Pays-Bas. Il existelà-bas une loi qui légalise l’euthanasie,mais elle ne donne pas pour autant satis-faction : 50 % des euthanasies sont clan-destines, un chiffre en augmentation,alors que les euthanasies « officielles »sont en baisse. Nous, nous avons choisiune autre voie : celle du cheminementet de l’aide à la décision finale. La loi pré-voit une prise de décision collégiale quipermettra de faire des choix sans

ÉDITH DEYRISVICE-PRÉSIDENTE DE L’ASSOCIATIONPOUR LE DROIT DE MOURIR DANS LA DIGNITÉ (ADMD).

DR RÉGIS AUBRYMÉDECIN ET PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉFRANÇAISE D’ACCOMPAGNEMENT ET DE SOINS PALLIATIFS (SFAP).

L’euthanasieFaut-il la légaliser ?

Améliorer l’accès aux soins palliatifs, autoriser l’interruption volontaire de vie...Les solutions divergent pour répondre aux demandes d’euthanasie qui émeuventl’opinion publique. Échange de points de vue sur un sujet très controversé.

JEAN LÉONETTIDÉPUTÉ ET PRÉSIDENT DE LA MISSION D’INFORMATION SURL’ACCOMPAGNEMENT DE LA FIN DE VIE.

RECHERCHE & SANTÉ l page 13 l N°103 • 3e trimestre 2005

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les codifier de manière rigide. Nous avonssouhaité accorder un espace plus largeà la liberté du malade et donner des li-mites à ce que l’on appelle habituelle-ment « l’acharnement thérapeutique ».

Régis Aubry : Je ne comprends pasl’urgence de certains à vouloir légiférerpour ou contre l’euthanasie. Pour moi,l’urgence est plutôt de se donner le tempsde la réflexion sur le sens de la vie, denous demander : « Que voulons-nous

pour l’homme dans notre société ? »

Nous approuvons la loi Léonetti qui pré-cise très clairement que la liberté de l’in-dividu est de pouvoir refuser qu’on lemaintienne en vie. Le « propriétaire » ducorps est également le gestionnaire desa santé.

Édith Deyris : Cette loi n’est pas inno-vante. Elle ne faitque conforter lesdroits des malades,avec la possibilitéde refuser tous lestraitements, y com-pris l’alimentation

artificielle, sans prise en compte des lon-gueurs d’agonie qui peuvent s’en suivre.Elle ne prévoit rien pour les demandesréelles, lucides et persistantes. Elle netraite pas la question essentielle : laliberté de choix. Avec la loi Léonetti, je crains que nos concitoyens soient faus-sement rassurés. En effet, aucune mesuren’est prise pour donner une réponselégale à ceux qui demandent qu’on lesaide à quitter la vie lorsqu’ils sont arri-vés au seuil de l’insupportable. Il faudraitune solution juridique pour les médecinsqui pratiqueraient ce geste de façonouverte et transparente.

Un meilleur accompagnement de fin de vie pourrait-il éliminer cesdemandes d’euthanasie ?Édith Deyris : C’est tout à fait une uto-pie. Je ne nie pas l’importance des soinspalliatifs. Ces équipes font un travailremarquable. Même si les soins palliatifsétaient développés au maximum, il yaurait sûrement moins de demandes

d’euthanasie, mais un petit pourcentagesubsisterait. Il faut aussi avoir le respectde la demande de cette minorité.

Régis Aubry : Le recours à l’euthanasiene me semble pas justifié dans l’immensemajorité des cas, mais la demande, elle,est justifiée. Une moitié de ces demandesest liée à la douleur qui fait perdre tout sens à l’existence. L’autre moitiés’explique par une souffrance morale qui peut venir d’une angoisse de la mortou d’un sentiment d’indignité. Mais plusde 95 % des demandes d’euthanasiedisparaissent avec une bonne prise encharge.

Jean Léonetti : Il faut encore travaillerdans le domaine desdemandes excep-tionnelles, maispersistantes malgréles soins palliatifs.La sédation, c’est-à-dire endormir le

malade qui parfois ne se réveille pas, estpeut-être l’une des voies. Quand tout aété essayé, il peut arriver que la mortapparaisse comme la solution la moinsmauvaise. Il faut toutefois savoir que l’on franchit un interdit. Dans la loi, volontairement, nous n’avons pas vouluinscrire cette exception, car elle n’estpas codifiable. Nous avons souhaitélaisser cet espace à la conscience de chacun et à la confiance.

VOTRE AVIS NOUS INTÉRESSEEnvoyez vos réactions par courrier à On se dit toutFondation Recherche Médicale54, rue de Varenne 75007 Paris ou par e-mail à[email protected]

CROISÉSENTRETIENS

RECHERCHE & SANTÉ l page 14 l N°103 • 3e trimestre 2005

Quand la vie touche à sa fin, soins deconfort et de réconfort aident les patients à aborder la mort plus sereinement.

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Comment appréhender, en particu-lier, la perte de dignité ressentie enfin de vie ?Jean Léonetti : Le vrai danger pournotre culture et notre civilisation seraitde dire que seul est digne celui qui estutile, dans le sens de fort, jeune et ren-table. Alors que l’utilité de l’homme estheureusement inhérente à sa conditionhumaine comme sa dignité.

Régis Aubry : Cette vision utilitaristede l’homme estextrêmement dan-gereuse. À partir du moment où vousavez du respectpour quelqu’un enne le marginalisant

pas, en ne l’oubliant pas, il perçoit sa placehors du registre de l’utilitarisme.

Édith Deyris : On doit pouvoir mourirdans la dignité, aussi bien de mort natu-relle qu’en soins palliatifs, mais aussi en demandant la mort, si on sent, à unmoment donné, qu’on n’en peut plus.Cela peut être aussi une conception dela dignité et nous n’avons pas à porterde jugement dessus. ■

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OSTÉOPOROSEDOSSIER

le Pr

MauriceAudran, chef duservice derhumatologieet InsermEMI 0335 au CHUd’Angers.

Dossier parrainé

par…

En France, une fracture toutes les vingt secondes serait due à l’ostéoporose ! Cette pathologie, liée au vieillissement, est donc un véritable enjeu de santé publique. Les récents progrès thérapeutiques ont permis d’améliorer sa prise en charge. Mais il reste encore beaucoup à faire pour que progressent son dépistage et sa prévention.

17I Comment prévenir l’ostéoporoseà la ménopause ?18I Une maladie qui peut aussi être mortelle19I Point de vue du Pr Philippe Orcel22I Recherche : des médicamentspour demain

OSTÉOPOROSE

RECHERCHE & SANTÉ l page 15 l N°103 • 3e trimestre 2005

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S’EN PRÉOCCUPER TÔT POUR VIEILLIR SEREINEMENT

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L’os n’est pas une brique inerte, c’est une ma-tière vivante, un tissu, en perpétuel remo-delage. Grâce à un équilibre entre démolitionet reconstruction, 10 % de notre charpenteosseuse est renouvelée chaque année. Ce

phénomène est indispensable pour maintenir les qualités mécaniques et métaboliques de notresquelette. Mais le temps passant, son fonctionne-ment se dégrade et survient alors l’ostéoporose ; littéralement : la maladie des os poreux.Deux acteurs cellulaires dans ce remodelage : lesostéoclastes, chargés de la destruction de l’os ancien(résorption), et les ostéoblastes, qui agissent en com-blant les trous creusés, notamment grâce au calcium(voir schéma p. 20-21). Au cours de notre vie, ces deux types de cellules sont plus ou moins actifs. On distingueainsi trois étapes : la phase de croissance, jusqu’à20 ans environ, où la formation osseuse est plus im-portante que la résorption. C’est pendant cette périodeque se constitue notre capital osseux. Vient ensuitel’âge adulte, où les deux phénomènes se compensent.Puis la phase de perte osseuse, à partir de 50 ans, où le squelette perd de 0,5 à 1 % de sa densité paran, parce que les ostéoblastes ne compensent plus la résorption. Chez les femmes, ce phénomènes’accélère après la ménopause.« L’ostéoporose est une maladie caractérisée à la

fois par une diminution de la densité osseuse et

OSTÉOPOROSEDOSSIER

par des anomalies de l’architecture de l’os, expliquele Pr Maurice Audran, chef du service de rhumatolo-gie du CHU d’Angers. Comme la densité est aujour-

d’hui la plus simple à mesurer, l’Organisation

mondiale de la santé (OMS) a proposé une défi-

nition de la maladie en fonction de la baisse de

la masse osseuse. » On distingue ainsi trois stades :l’ostéopénie, qui est un abaissement de la densité os-seuse, sans symptômes apparents ; l’ostéoporose sansfractures mais avec de premières atteintes de l’ar-

RECHERCHE & SANTÉ l page 16 l N°103 • 3e trimestre 2005

SEXE RATIO

Les hommes aussiLoin d’être l’apanage des femmes,l’ostéoporose atteint un homme pourquatre femmes. Si, à 80 ans, les fem-mes ont perdu 40 % de leur masse os-seuse contre seulement 25 % pour leshommes, les fractures liées à l’ostéo-porose causent chez ces derniers uneperte d’autonomie plus importante. Onsait, en effet, que les hommes présen-tent plus de risques que les femmes desubir des complications ou de décéderaprès une fracture.

Dans un cas sur deux, l’ostéoporosemasculine n’est pas seulement due àl’âge. Elle peut être liée à un déficit dela fonction testiculaire (sécrétion de tes-tostérone), à une hyperthyroïdie, à unfonctionnement excessif des glandessurrénales. Elle peut également êtresecondaire au traitement d’autres pa-thologies : traitement au long cours parla cortisone ou privation androgénique(testostérone) en cas de cancer de laprostate, par exemple. D’autre part,

diabète, tabac, alcool et activité physique insuffisante constituent aussides facteurs de risque fréquents chez l’homme. Le traitement hormonal androgénique (venant compenser le déficit en testostérone) n’est proposéque dans certaines circonstances rares.De façon plus générale, la préventionde l’ostéoporose et son traitement en casde fractures chez l’homme réclament desmesures similaires à celles de l’ostéo-porose chez la femme.

Métaboliques :il s’agit ici de la productionde lignéescellulaires dusang (globulesrouges etcellulesimmunitaires)par la moelleosseuse.

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OSTÉOPOROSEDOSSIER

chitecture osseuse ; et enfin l’ostéoporose avérée, ca-ractérisée par la survenue d’une ou plusieurs frac-tures. « Une définition qui devrait bientôt être ré-

visée par l’OMS, car on y adjoindra la notion de

facteurs de risque associés », précise le Pr Audran.Comment s’assurer d’un bon squelette ? Il faut déjàsavoir que « 70 à 80 % de l’obtention du capital

osseux est dû à des facteurs génétiques », explique-t-il. La marge de manœuvre est donc faible, mais pasnégligeable ! Il s’agit d’éviter les carences en calciumet en vitamine D durant la phase de croissance, et chezles personnes de plus de 65 ans, chez qui elles sontfréquentes. En dehors de ces âges, rien ne sert d’abuser d’aliments complémentés en calcium : aucuneétude ne permet d’affirmer qu’une telle supplémenta-tion joue un rôle important et durable sur la qualitéde l’os à l’âge adulte. Autre aspect majeur de la pré-vention : l’activité physique. « Le squelette doit

être régulièrement sollicité tout au long de la vie.

Ainsi, c’est parce qu’ils manquent d’activité

que les astronautes perdent 20 % de leur masse

osseuse lors d’un séjour en apesanteur », soulignele Pr Audran. Ne pas négliger non plus l’exposition àla lumière du jour, car c’est grâce à elle que la vita-mine D est activée et permet la fixation du calcium.

RECHERCHE & SANTÉ l page 17 l N°103 • 3e trimestre 2005

L’ostéoblaste, cellule architecte del’os, s’emprisonne dans la matriceosseuse minéralisée.

Environ 25 % des femmesménopausées, de 45 à 70 ans,prennent untraitementhormonalsubstitutif (Anaes,décembre 2003).

TraitementsComment prévenir l’ostéoporose à la ménopause ?

«Au début de la ménopause, le déficit brutal en

hormones sexuelles provoque un emballement

de l’activité des ostéoclastes », explique le Pr Weryha,endocrinologue au CHU de Nancy. La perte osseuse est alorsbrutale pendant deux ou trois ans : jusqu’à 3 % par an. Elle passeensuite à 1 à 2 % par an pendant une dizaine d’années, puis se stabilise à 0,5 à 1 % par an. La gravité de cette perte dépendracependant du capital osseux au début de la ménopause et de l’hygiène de vie. C’est donc avant tout sur cette dernière qu’il faut agir (lire la fiche prévention p. 23). Après un

interrogatoire précis de lapatiente pour évaluer son risqueet une confirmation du diagnosticpar densitométrie osseuse, le médecin peut conseiller untraitement. Durant les premièresannées après la ménopause, les traitements hormonauxsubstitutifs (ou THS) contenantdes œstrogènes et, le plussouvent, des progestatifs, sont les plus courants. En plus desoulager les bouffées de chaleur,ils préviennent efficacement

l’ostéoporose, pour peu que la dose soit adaptée et la durée dutraitement suffisante. Cependant, les THS ne sont pas anodins.« Des études scientifiques montrent une très légère augmentation

des cancers du sein et de certains problèmes cardiovasculaires

chez les femmes sous THS, lorsqu’ils contiennent des

progestatifs, précise le Dr Weryha. Or ces derniers sont

indispensables pour contrebalancer l’augmentation du risque

de cancer de l’utérus liée à la prise d’œstrogènes. » En pratique,le médecin s’assurera donc que la patiente ne présente pas derisque particulier de cancer du sein, de phlébite profonde oud’embolie pulmonaire, avant de lui prescrire un THS. Si tel est le cas, d’autres traitements existent. Par exemple, le raloxifène,qui agit comme un œstrogène sur l’os et exerce un effetprotecteur sur le sein et l’utérus, mais reste contre-indiqué en cas de phlébite profonde. Ou encore les bisphosphonates,inhibiteurs de la résorption osseuse. Mais ces deux médicamentsne préviennent pas les bouffées de chaleur et ne sont pasremboursés par l’Assurance maladie en l’absence de fracture(lire encadré p. 19). Quant aux phytoœstrogènes, complémentsalimentaires parfois prescrits contre les bouffées de chaleur,aucune preuve de leur action sur l’ostéoporose n’a été apportée.

Résorption : processus naturel de destruction de l’os ancien, normalement compensé par une reformation osseuse concomitante.

BSIP

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Il existe plusieurs facteurs de risque d’ostéoporose.En premier lieu, chez la femme : la ménopause. La carence brutale en œstrogènes favorise alors la destruction de l’os. C’est l’ostéoporose primaire. Autremenace : la prise de corticoïdes au long cours, pres-crits contre différentes maladies inflammatoires chroniques. Ainsi, les allergiques et asthmatiques delongue date, les personnes atteintes de broncho-pneumopathies chronique obstructives (BPCO), demaladies inflammatoires chroniques de l’intestin(maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ou derhumatismes inflammatoires chroniques (polyarthriterhumatoïde, spondylarthropathies, etc.) doivent êtrevigilants quant à la survenue d’une ostéoporose ditesecondaire. Tabac et alcool ont eux aussi des effetspréjudiciables sur la qualité de l’os, d’autant que ceuxqui en abusent ont en général une alimentation et

OSTÉOPOROSEDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 18 l N°103 • 3e trimestre 2005

Chaque année en France,130 000 femmes sont victimesd’une fracture causée par l’ostéoporose. On estime queces traumatismes touchent 40 % des femmes et 14 % deshommes de plus de 50 ans. Lesfractures du poignet constituentsouvent le premier symptômed’une ostéoporose installée. En absence de traitement, la maladie progresse avec letemps : les premières fracturesvertébrales surviennent en moyenne une dizaine d’années après, elles-mêmes suivies de fractures du col du fémur dans les cinq années suivantes.Malheureusement, fractures du poignet et fractures vertébralessont le plus souvent peu prisesen compte. D’autant plus quel’on l’appelle ces dernières « tassement vertébral », ce quia tendance à en minimiser la

gravité1. Or toutes ces fractures,et en particulier celles du col dufémur, ne sont pas sans consé-quences. D’après le groupe derecherche et d’informations surl’ostéoporose (Grio), dans uncas sur deux, elles s’accompa-gnent d’une perte d’autonomiedans les actes de la vie quoti-dienne et obligent à utiliser unecanne ou même à quitter sondomicile, de façon temporaireou définitive. Conséquences del’entrée en institution (déraci-nement, isolement) ou compli-cations liées à l’opération (in-fections, phlébites, embolies…),elles entraînent une mortalitéde 20 à 30 % dans l’année sui-vant l’accident. L’ostéoporoseest donc bien loin d’être unemaladie anodine.

1. Au-delà de 50 ans, toute diminution de taille de plus de 3 cm doit inciter àconsulter et à passer une radio.

COMPLICATIONS

Une maladie qui peut aussi être mortelle

Il est normal de se tasser avec l’âgeFaux. Il n’est absolument pas normal de se tasser avec l’âge. Ce phénomènedoit avant tout faire évoquer des fractures vertébrales,complications très fréquentesde l’ostéoporose.

Dans le livre Santé : 100 idées reçues, l’avis des chercheurs,publié par la FondationRecherche Médicale, un chapitre est consacréà l’ostéoporose.

Une fracture du col du fémur peut nécessiterla pose d’une prothèse de hanche, une chirurgielourde.

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OSTÉOPOROSEDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 19 l N°103 • 3e trimestre 2005

une hygiène de vie de moins bonne qualité. Enfin, les pathologies endocriniennes (liées aux hormones),chez la femme comme chez l’homme, ont elles aussi des conséquences négatives sur la qualité de l’os,comme l’hyperthyroïdie, l’hyperparathyroïdie (sé-crétion excessive d’hormones par les glandes thyroïdesou parathyroïdes), l’hypogonadisme (sécrétion insuf-fisante d’hormones par les glandes sexuelles, testiculesou ovaires) ou chez la femme les troubles des règlesou l’anorexie.Pour lutter contre l’ostéoporose, il s’agit donc d’abordd’éliminer les facteurs de risque. Vient ensuite l’arse-nal thérapeutique. Deux modes d’action : on peut limiter la résorption osseuse à l’aide d’œstrogènes(traitement hormonal substitutif ou THS), de calciumet de vitamine D si nécessaire, ou grâce aux bisphos-phonates ou au raloxifène. Mais l’on peut aussi agir

Quels sont les différents niveauxde prévention en matièred’ostéoporose ? On peut parler de prévention primairepour les patients qui ont un statut osseuxnormal mais qui entrent dans une période« à risque », comme la ménopause. Oncherchera à leur éviter une ostéopénietrop importante. Les patients dont ladensitométrie osseuse est basse maisqui n’ont jamais eu de fracture constituentune deuxième catégorie. Pour eux, l’objectif en termes de prévention estd’empêcher la survenue de la premièrefracture. Enfin, un troisième niveau deprévention concerne les patients qui ontdéjà eu au moins une fracture ostéopo-rotique dont on doit éviter les récidives.

Faut-il adapter leremboursement des traitementsen fonction de ces différentsniveaux de prévention ?Je pense que pour les deux premièrescatégories de patients, le rembour-sement est pour l’heure insuffisant. En

effet, seuls les THS sont remboursésen prévention primaire, et ils sont demoins en moins utilisés du fait desrisques pointés par des études ré-centes (voir p. 17). Il faut toutefois queces traitements soient utilisés à bon es-cient, c’est-à-dire sur des personnes quicourent un risque de fractures suffi-samment important. Ainsi, prescrireun traitement préventif de l’ostéoporoseavant fracture, sur la base du seul examen densitométrique, n’est pas justifié d’un point de vue médical. Toutl’art du médecin est d’apprécier lerisque de fracture dans un délai decinq à dix ans sur la base de cet examen et de l’évaluation des autresfacteurs de risque (lire la fiche facteurs de risque p. 23). Si, à la lumière de cette analyse, il estime qu’untraitement préventif est indiqué, alorscelui-ci devrait être remboursé par l’Assurance maladie.

Selon vous, remboursement et qualité de prise en charge vont-ils de pair ?Pas forcément. Aujourd’hui, moins de lamoitié des patientes ayant déjà eu unefracture ostéoporotique sont suivies ettraitées alors que, dans ce cas, un trai-tement est indiqué et remboursé. Il y alà un problème de formation du corpsmédical et d’information du public. N’ou-blions pas que le risque d’avoir d’autresfractures pendant sa vie augmente trèsfortement lorsqu’on en a déjà eu une :il est multiplié par 3 pour une fracturevertébrale, par 2 ou 3 pour une fracturedu col du fémur… Et en France, le coûtdirect et indirect des fractures s’élèvechaque année à un million d’euros !

Ostéopénie : diminution de la densitéosseuse.THS : traitements hormonaux substitu-tifs de la ménopause.

Pour un meilleur remboursement et une meilleure prise en charge

PR PHILIPPE ORCEL, CHEF DE SERVICE DE RHUMATOLOGIE À L’HÔPITALLARIBOISIÈRE (PARIS) ET SPÉCIALISTE DE L’OSTÉOPOROSE.

POINT DE VUE

AU QUOTIDIEN

Évitez les chutes !Il existe deux types de chutes, « celles liées à l’état du patient, et celles liées à son environnement », explique le Pr Patrice Fardellone 1. Dans le premier cas, le risque augmente avec l’âge.Les médicaments causant somnolence ou vertiges sont aussi des fac-teurs aggravants. Il faut donc en discuter avec son médecin et neprendre que les médicaments nécessaires. Certaines pathologiespeuvent également favoriser les chutes, comme les troubles visuelsou l’arthrose. La meilleure défense ? « De bonnes cuisses », répondle Pr Fardellone. Entretenez votre condition physique, en pratiquantla marche à pied par exemple. Vous pouvez par ailleurs limiter lesfacteurs de chute en aménageant votre logement. Évitez les solsglissants, les tapis et les fils électriques qui traînent. Organisez vosplacards de façon à ne pas utiliser d’escabeau, placez un tapisantidérapant dans le fond de la baignoire et allumez des veilleusespour faciliter vos déplacements la nuit… Un aménagement inté-rieur approprié sera le garant de votre sécurité.

1. Chef du service de rhumatologie du CHU d’Amiens, membre du groupe de recherche et d’informations sur l’ostéoporose (Grio).

(suite page 22)

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OSTÉOPOROSEDOSSIER

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Le tissu osseux : un chantier permanent

Inerte, l’os ? Au contraire ! Notre squelette subit un perpétuel remaniement. Par millions, des cellules, les ostéoclastes, dégradent l’os, qui est ensuite rebâti par d’autres cellules, les ostéoblastes.

1. Les ostéoclastessont des cellules qui adhèrent à la surface de l’os,un peu comme une ventouse.

2. Ils libèrent de l’acide chlorhydrique et des enzymes, qui dégradent respectivement les parties minérales et organiques de l’os (collagène).

3. L’ostéoclaste absorbeles produits de cettedégradation, qui sepoursuit à l’intérieur.

4. Les déchets sont éliminés via les vaisseauxsanguins.

TGF ß

5. En dégradantl’os, les ostéoclasteslibèrent desprotéines,notamment le TGF ß. Celui-ci attireles ostéoblastes sur le site dedégradation et, au-delà d’unecertaineconcentration,provoque l’apoptosedes ostéoclastes.

• œstrogènes• raloxifène

• bisphosphonates• ranélate

de strontium

Dégradation

Ostéoclaste

Noyau

Travées osseuses

Bordure en brosse

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OSTÉOPOROSEDOSSIER

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Info

grap

hie

: Syl

vie

Des

sert

Apoptose : mort cellulaire programmée. Hydroxyapatite : sel contenant du phosphate et du calcium.

6. Les ostéoblastessont toujoursprésents en groupe dans la zone deremaniementosseux.

7. Ces cellulesbâtisseuses fabriquentd’abord les fibres de collagène, qui constituent lacharpente de l’os.

8. Cette charpente se combleensuite d’un « ciment »d’hydroxyapatite, substanceminérale de l’os.

9. Certains ostéoblastes« s’emmurent » dans la matrice osseuse, setransformant en ostéocytes.

10. Au contact les uns des autres, grâce à leurs canalicules, ils captent lescontraintes mécaniques et transmettentl’information aux ostéoblastes. Ces derniersorientent ainsi les fibres de collagène pour optimiser la résistance de l’os.

• tériparatide• ranélate de strontium

Ostéoblaste

Reconstruction

Fibresde collagène

Hydroxyapatite

Cette balance entreconstruction et dégradationosseuse se déséquilibre au fildu temps. C’est la conséquence du vieillissement qui affectetous les tissus, en particulier chez les femmes après laménopause, lorsqu’elles neproduisent plus d’œstrogènes.

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Le diagnosticd’ostéoporosepasse par une mesurede densitéoptique de l’os, ici sur le bras de la patiente.

OSTÉOPOROSEDOSSIER

RECHERCHE & SANTÉ l page 22 l N°103 • 3e trimestre 2005

Plusieurs molécules sontactuellement en phase d’essaiclinique comme traitement

de l’ostéoporose. Elles reposent sur une meilleure connaissance des mécanismes de résorption et de construction osseuse (voir

infographie p. 20-21). En premièreligne, AMG 162 (ou anti-Rank

ligand) qui limite la résorptionosseuse : cet anticorps monoclonalempêche la fixation de la protéineRank sur son récepteur et bloquel’activation des ostéoclastes. Lesdonnées, quant à l’efficacité et latolérance de cet anticorps, sont trèsporteuses d’espoir. De plus, son moded’administration par injectiontrimestrielle ou semestrielle devrait faciliter la vie des patientes et contribuer ainsi à une meilleureobservance du traitement. Parailleurs, les chercheurs ont découvertqu’une protéine, la cathepsine K,

favorise la dégradation de l’os. Ils ont donc eu l’idée de développerdes molécules anti-cathepsines.Certaines d’entre elles se sontmontrées d’une grande efficacité,limitant la résorption de l’os maisaussi, contre toute attente, stimulantla production d’ostéoblastes et doncla construction osseuse. D’autresmolécules montrent une capacitéparticulière à limiter la perte osseusedue à une carence en œstrogènes, en d’autres mots, à lutter contrel’ostéoporose primaire liée à laménopause. Coup double donc pourcette voie de recherche qui n’en estqu’à ses débuts. D’autre part, on saitque la protéine PPAR-gamma joue un rôle dans la différenciation de certaines cellules, soit en cellulesdu tissu graisseux (adipocytes), soit en ostéoblastes. Les chercheursont ainsi observé que des souris ne possédant pas le gène de cette

protéine ppar-gamma ont une masseosseuse nettement augmentée par rapport à des souris normales. Ce constat pourrait conduire à la mise au point d’un nouveautraitement contre l’ostéoporose.Enfin, de nombreuses recherchessont en cours sur des molécules déjà disponibles, notamment lesbisphosphonates et les alternativesau traitement hormonal substitutif,ainsi que sur l’évaluation des effetsosseux de certaines molécules déjà connues pour d’autrespropriétés, comme les statines,utilisées pour réduire le taux de mauvais cholestérol (LDL).

Anticorps monoclonal : anticorps produitpar des cellules immunitaires descendantd’une seule et unique cellule mère, et ne détectant qu’un seul antigène.Ostéoclastes : cellules en charge de la dégradation osseuse.Ostéoblastes : cellules actives de la construction osseuse.

RechercheDes médicaments pour demain

en favorisant la formation osseuse. C’est sur ce terrainque la recherche a fait récemment le plus de progrès.Ainsi, le ranélate de strontium (commercialisé sousle nom de Protelos® et Osseor®) vient tout juste derecevoir son autorisation de mise sur le marché. Demême que le tériparatide (Forsteo®), utilisé depuis2004 chez les femmes ayant une forme sévère d’ostéoporose. Il permet une réduction de 65 % durisque de survenue d’une nouvelle fracture. Mais ces médicaments ne sont pour l’instant réservés qu’au

traitement de l’ostéoporose avérée (c’est-à-dire aprèsla survenue d’une première fracture) et restent peuutilisés en prévention.« Toute fracture survenant après 50 ans chez une

femme doit être un signal d’alarme quant à l’os-

téoporose », insiste le Pr Audran. Car si l’on connaîtbien les fractures du col du fémur, on sous-estime l’im-portance des fractures vertébrales ou du poignet quisurviennent en général plus tôt (voir encadré p. 18).Les chiffres sont pourtant là : l’ostéoporose est respon-sable chaque année de 40 000 à 50 000 fractures dupoignet, 60 000 fractures de vertèbres et 50 000 à60 000 du col du fémur. Il en coûterait près d’unmilliard d’euros chaque année à l’Assurance maladie !En matière de diagnostic, une seule méthode est actuellement validée par les autorités françaises, il s’agit de l’absorptiométrie, qui utilise les rayons Xpour déterminer la DMO. N’attendez pas la fracture,il est aujourd’hui possible de prévenir et de soignerl’ostéoporose. D’épidémie silencieuse, cette maladieest devenue une question majeure pour la santé publique dont autorités sanitaires, médecins, cher-cheurs et grand public doivent être les acteurs. ■

DMO : densité minérale osseuse.

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(suite de la page 19)

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OSTÉOPOROSEFACTEURS DE RISQUE

OSTÉOPOROSEPRÉVENTION

OSTÉOPOROSEVIVRE AVEC

OSTÉOPOROSEDÉPISTAGE

VIE PRATIQUE VIE PRATIQUE

VIE PRATIQUEVIE PRATIQUE

Quelques conseils

Une prévention à tout âge• La constitution d’un capital osseux s’effectue essen-tiellement avant l’âge de 20 ans. Pendant cette période, ilfaut donc surveiller l’apport de calcium (principalement grâce aux produits laitiers) et de vitamine D.

• L’activité physique est l’autre pilier d’une bonne préventionde l’ostéoporose. Sans sollicitation régulière, la qualité del’os se dégrade.

• La consommation de tabac, d’alcool et de caféinedoit être limitée le plus possible, car ils sont néfastes pourla densité osseuse.

• À la ménopause, les femmes doivent consulter leur mé-decin pour définir une stratégie de prévention personnalisée.

• L’ostéodensitométrie est le seul examen permettant d’éva-luer l’ostéoporose. Il mesure la densité de l’os (DMO) et la com-pare à la moyenne de jeunes adultes. On obtient ainsi le T-score.• Diagnostic : en général, si le T-score se situe entre 0 et - 1,la densité est considérée comme normale ; entre - 1 et - 2,5, ily a ostéopénie ; au-dessous de - 2,5 surtout s’il est associé àdes antécédents de fracture, ostéoporose sévère.• Un bilan sanguin vérifiera l’absence de maladies plus graves pouvant se manifester à leur début par une ostéoporose.• Indolore, tout comme une radio classique, cet examen nenécessite pas d’être à jeun et dure environ quinze minutes.• Les résultats peuvent varier d’un appareil à l’autre. Il est doncrecommandé en cas de mesures successives de les faire surun appareil de même marque.

• Calcium et vitamine D : avant 20 ans, et après 65 ans en cas de carence, des apports quotidiens sont indispensables.Un bilan sanguin permet de détecter facilement ces carences.

• La pratique d’une activité physique régulière, telle que lamarche, la natation, la gymnastique douce ou le taï-chi-chuan,permet d’entretenir son équilibre et de conserver une bonnecondition osseuse en sollicitant régulièrement son squelette.

• Un lieu de vie aménagé de façon adéquate permet de minimiser les risques de chutes des personnes âgées (lire encadré p. 19).

L’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé(Anaes) a listé des facteurs pouvant amener à envisager uneostéodensitométrie.

• L’âge, le fait d’être blanche ou asiatique,• Les antécédents personnels de fractures après 40 ans,les antécédents familiaux de fracture ou d’ostéoporose,• Une immobilisation prolongée, une maigreur, un faible poids ou une perte de poids importante au cours de sa vie,• Un déficit en œstrogènes, la prise prolongée de glucocor-ticoïdes, l’hyperthyroïdie ou l’hyperparathyroïdie,• La consommation de tabac et d’alcool, de faibles apportsen calcium et vitamine D.

Des facteurs de risqueà connaître

Une méthode unique

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ALLERGIESUN MONDE HOSTILE

• MILITERL’Association des femmescontre l’ostéoporose(Afcop) mène des actionsd’information et milite pour une meilleure prise en charge de l’ostéoporose.90, boulevard du Général-Kœnig92200 Neuilly-sur-Seinewww.afcop.org (fin juin)

• S’INFORMERLe Groupe de recherche et d’informations sur les ostéoporoses (Grio)réunit des médecins. Il a pour but d’informerprofessionnels et grand public sur l’ostéoporose.Hôpital CochinCentre d’évaluation des maladies osseuses27, rue du Fbg-Saint-Jacques75014 Pariswww.grio.org

VIE PRATIQUE

• S’INFORMERLe Centre de recherche et d’informationnutritionnelles (Cerin) donnedes conseils pour chaqueâge et propose desquestionnaires pour savoir si vous manquez de calcium.45, rue Saint-Lazare75314 Paris Cedex 09Tél. : 01 49 70 72 20E-mail : [email protected]

• S’ENTRAIDERL’association Femmespour toujours œuvre pour l’information sur laménopause ainsi que sur laprévention de l’ostéoporose. 15-17, rue des Nanettes75011 ParisTél. : 08 26 62 31 95(0,15 €/min)E-mail : [email protected]

DOCUMENTSD’INFORMATION

• 40 ANS POUR LONGTEMPSde Marianne Buhler et JosetteRousselet-Blanc, éditionsMarabout.Ce livre traite de laménopause et proposeexplications et conseilspratiques pour vivre unequarantaine heureuse.Destiné à toutes les femmesqui veulent conserver leur beauté, leur bien-être et leur santé.

• DOSSIER « OSTÉOPOROSE » de la Fondation RechercheMédicale.

• COMPTE-RENDU DE LAJOURNÉE DE LA FONDATIONRECHERCHE MÉDICALE du 15 septembre 2004 sur lesmaladies de l’os.

Ces sources sont disponiblespar demande écrite auprèsde la Fondation ou sur le site www.frm.org

DOCUMENTSD’INFORMATION

• L’OSTÉOPOROSE EN 100 QUESTIONSRéalisé par l’Institut derhumatologie du groupehospitalier Cochin à Paris, cet ouvrage est un recueil des données d’actualitéconcernant l’ostéoporose :comment elle apparaît,comment la diagnostiquer,l’éviter à tout âge de la vie, la traiter. Pour se le procurer,il faut en faire la demandeausprès de son rhumatologueou de son gynécoloque. Il estégalement accessible en lignesur le site Internet du Grio.

• COMPTE-RENDU DE LAJOURNÉE DE LA FONDATIONRECHERCHE MÉDICALEconsacrée à l’ostéoporose, le15 septembre 2004, à Angers(disponible par demandeécrite auprès de la Fondationou sur le site www.frm.org).

OSTÉOPOROSEprévention

• S’INFORMERL’Assurance maladie a publiédes fiches d’information surl’équilibre et sur la préventiondes chutes et organise, dans certains départements,des ateliers Équilibre.Renseignements : Caissesprimaires d’assurance maladie,mutuelles, caisses de retraite.

• S’ENTRAIDERL’Association française delutte contre l’ostéoporose(Aflo) renseigne les patientssur les traitements et laprévention des chutes.6, boulevard 183011100 Narbonne

• S’ACTIVERL’association À ladécouverte de l’âge libre(Adal) organise régulièrementdes ateliers d’équilibre et deprévention des chutes pour

les personnes âgées.16, rue de Tourtille75020 Paris Tél. : 01 43 55 45 40 E-mail : [email protected]

La Fédération française de randonnée pédestreédite guides et itinéraires.14, rue Riquet75019 ParisTél. : 01 44 89 93 93E-mail : [email protected]

• FINANCERLa convention Belorgeypermet aux malades d’obtenir des prêts pouraménager leur domicile. Renseignements auprès de votre banque ou sur www.convention-belorgey-informations.frE-mail : [email protected]

VIE PRATIQUE

OSTÉOPOROSEvivre avec

Le rhumatologue est le médecin spécialiste de l’ostéoporose. Il sera capable de distinguer l’ostéoporose d’autres pathologies comme l’arthrose.

• S’INFORMERL’Association française de lutte antirhumatismale(Aflar) a pour missiond’optimiser et de coordonnerla lutte antirhumatismale en rassemblant toutes les personnes physiques et morales concernées. Son site Internet recèle une foule de documents.2, rue Bourgon75013 ParisTél. : 01 45 80 30 00E-mail : [email protected]/

La Société française de rhumatologiea pour but de promouvoir la recherche dans le domainedes pathologies ostéo-articulaires. Son site Internetse veut un lieu d’échange entreprofessionnels et une sourced’informations fiables pour les malades et le grand public.80, rue de l’Abbé-Groult75015 ParisTél. : 01 42 50 00 18E-mail : [email protected]

VIE PRATIQUE

OSTÉOPOROSEfacteurs de risque

DOCUMENTD’INFORMATION• L’OSTÉOPOROSEdu Dr Patrick Gepner, éditions Odile Jacob.Cet ouvrage permet d’en savoir plus sur cettemaladie, son diagnostic et sa prévention.

VIE PRATIQUE

OSTÉOPOROSEdépistage

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LA FONDATION

SERVICE COLLECTE

Vous êtes une professionnelle du« marketing direct ». Pour certains,ce terme peut sembler opposé auxvaleurs d’une institution caritative.Qu’en pensez-vous ?Bien au contraire. La générosité de nosdonateurs est indispensable au progrèsde la médecine et mérite d’être traitéede manière très professionnelle. Parconviction, je suis moi-même donatriceà diverses causes depuis plusieursannées, et donc heureuse de mettre mescompétences au service de la recherchemédicale.

À quels critères répond votre dé-marche auprès des donateurs ?Tout part de notre Conseil scientifiquequi décide de l’affectation des dons auxprojets de recherche. Nous nous basonssur ses choix pour les sujets des cour-riers que nous envoyons à nos donateurs.Ces sujets sont donc orientés en tout pre-mier lieu sur les besoins de la recherche,ainsi que sur l’actualité médicale et sur les maladies qui préoccupent le plus nos

donateurs : les maladies du cerveau, lescancers, la sclérose en plaques...D’autre part, nous avons fait le choix dene pas solliciter nos donateurs trop souvent.Ils ne reçoivent que deux courriers par an.Nous nous autorisons, il est vrai, unerelance lorsqu’ils ne nous donnent pas denouvelles : c’est leur fidélité qui permet àla recherche d’avancer !Et nous profitons de l’envoi de la revueRecherche & Santé pour leur offrir uneoccasion de plus de nous apporter leursoutien, lorsqu’ils le souhaitent, sans multiplier les coûts d’affranchissement.

Minimiser le coût de cette collecteest donc une de vos préoccupations…C’est la principale ! C’est pourquoi nousgroupons nos envois afin de réaliser le plus possible d’économies, même sicela ne nous permet pas, parfois, d’exclure de ces envois des donateurs qui viennent tout juste de faire un don.Et nous tenons, là encore, à nous enexcuser. Avec 420 000 donateurs, cescourriers représentent un travail impor-

ET VOUS

Dans Recherche & Santé n° 104, vous découvrirez les coulissesd’une nouvelle activité de laFondation Recherche Médicale.

Un rouage indispensable

tant. Nous nous appuyons donc sur desaides extérieures, choisies pour leurimplication et leur efficacité.De même, nous encourageons nos donateurs à utiliser le prélèvement automatique. Outre des économies sen-sibles, cela apporte plus de sécurité dansle financement de projets de recherchesur plusieurs années. Malgré tous nos efforts, certains coûtssont malheureusement incompressibles,par exemple, les frais d’affranchisse-ment, l’enregistrement des dons, l’édi-tion et l’envoi des reçus fiscaux. Sans cesdépenses nécessaires, nous ne pour-rions pas financer chaque année les700 projets de recherche, tous porteursd’espoir pour lutter contre l’ensemble desmaladies ! ■

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Céline Guéganou,responsable duservice collectede la Fondation,s’impliquequotidiennementpour que lagénérosité desdonateurs profiteavant tout aux progrès de la médecine.

Sans collecte, pas de dons. Sans dons, pas desoutien à la recherche… Céline Guéganou, en charge de la collecte de la FondationRecherche Médicale depuis un an, nousexplique cette activité vitale.

❏ Oui, je souhaite aider la recherche en faisant, par chèque bancaire ou postal à l’ordre de la Fondation pour la Recherche Médicale, un don de :

❏ 20 € ❏ 25 € ❏ 30 €

❏ 40 € ❏ 50 € ❏ autre…………

❏ Oui, je souhaite recevoir, sans engagement, une documentation sur le prélèvement automatique

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectificationou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation.

Bulletin de soutien

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :FONDATION RECHERCHE MÉDICALE - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07

Déduction fiscale : 66 % de votre don est déductible de vos impôts à concurrence de 20 % de votre revenu imposable.Vous recevrez un reçu fiscal.

…/…

M. Mme Mlle M. et Mme

NOM Prénom

Code postal VILLE

E-mail

Adresse

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ET VOUSLA FONDATION

Grâce au concert organisé par le Rotary club,l’Association sclérose en plaques Montrouge 92 a récolté2 000 €, qu’elle a confiés à la Fondation RechercheMédicale pour aider la recherche contre cette maladie.

En février 2000, la sanction tombe.Christine Jautee apprend qu’elleest atteinte de la sclérose en

plaques, une maladie inflammatoire dusystème nerveux central qui entraînedes troubles de la motricité, de la vision,des paralysies… « J’avais deux options :

la dépression ou l’action », se souvient-elle. Elle choisit l’action et crée l’Asso-ciation sclérose en plaques Montrouge 92.Depuis trois ans, avec l’aide de plusieursamies, elle organise des réunions au coursdesquelles des professionnels de larecherche ou du secteur médical viennentapporter de l’information aux patients.Et ces derniers, ainsi que leurs proches,

peuvent échanger leurs expériences.« Une vraie famille » , se réjouitChristine. En 2004, nouvelle action :l’association collecte des fonds pour larecherche. Pour l’aider, le Rotary Cluborganise en octobre 2004 un concert dejazz au profit de l’association. Christineremet un chèque de 2 000 € à la Fon-dation Recherche Médicale. « J’avais

lu sur le site Internet de la Fondation

qu’une jeune chercheuse de l’Inserm,

qui avait sollicité son aide, recher-

chait de nouveaux gènes impliqués

dans la maladie. J’ai donc souhaité

soutenir ses travaux. » Depuismars 2005, cette chercheuse, LaurenceDecker, met en œuvre ce projet.Rendez-vous est déjà pris pour unnouveau concert en 2005 puisque leRotary Club a décidé de pérenniser cetteinitiative. ■

REMERCIEMENTS

L’associationRechercheMédicale 58tire sa révérenceVoilà plusieurs dizaines d’annéesque M. et Mme Chabret apportentleur aide à la Fondation RechercheMédicale, d’abord à titre per-sonnel, puis à travers l’associationRecherche Médicale 58, qu’ilscréent en 1991 dans leur villed’adoption, Nevers. N’hésitantpas à vider leur livret d’épargne,ils organisent spectacles, sorties,voyages en France comme àl’étranger… au profit de la Fon-dation. « Mon mari a eu l’idéed’organiser des visites à Paris pourvoir l’Hôtel Matignon, l’Élysée…Ça ne se faisait pas à l’époque,on a attiré beaucoup de monde.Depuis, d’autres associations nouscopient ! », sourit son épouse.Ma i s ap r è s une qu i n za i n ed’années d’activité et près de130 000 euros collectés, ils fermentles portes de cette association,faute d’avoir trouvé des volontai-res pour prendre leur relais. LaFondation tient à les remercierpour tout leur dévouement.

Association sclérose en plaquesMontrouge 92Chez Mme Christine Jautee14, rue Gabriel-Péri92120 MontrougeTél. : 01 46 55 20 81

INITIATIVE

Du jazz contre la maladie

Christine Jautee a remis un chèque de2 000 € à Joëlle Finidori, directrice desaffaires scientifiques de la Fondation.

DR

Oui, je souhaite contribuer à soutenirRecherche & Santé en recevant ou en offrant 4 numéros (un an) pour 10 €, que je joins par chèque bancaire ou postal libellé à l’ordre de :Fondation pour la Recherche Médicale. Voici mes coordonnées ou celles de la personne à laquelle j’offre cette revue :

M. Mme Mlle M. et Mme NOM Prénom

VILLE E-mail

Adresse Code postal

Conformément à la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978, en vous adressant au siège de notre Fondation, vous pouvez accéder aux informations vous concernant, demander leur rectificationou suppression, ou vous opposer à ce qu’elles soient échangées ou cédées. Dans ce dernier cas, les informations vous concernant seraient alors réservées à l’usage exclusif de notre Fondation.

Merci de découper ce bulletin ou de le recopier et de le retourner accompagné de votre règlement à l’adresse suivante :FONDATION RECHERCHE MÉDICALE - 54, rue de Varenne, 75335 Paris Cedex 07

Contribution de soutien à Recherche & Santé – Demande de brochure

Oui, je souhaite recevoir, sans aucun engagement et sous pli confidentiel, la brochureLéguez aux générations futures le plus beau des héritages, le progrès médical.

Déduction fiscale : 66 % de votre contribution est déductible de vos impôts àconcurrence de 20 % de votre revenu imposable. Vous recevrez un reçu fiscal.

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ET VOUSLA FONDATION

RECHERCHE & SANTÉ l page 27 l N°103 • 3e trimestre 2005

U ne fois de plus, la Fon-dation Recherche Médi-cale a convié les plus

grands experts médicaux à venirexposer au grand public l’étatdes connaissances et les avan-cées les plus récentes de la

recherche sur l’ostéoporose(lire aussi le dossier de ce

numéro). Trois rhumatologuesde renom ont répondu présents.Devant un public de près de200 personnes, le Pr PhilippeOrcel1 a rappelé quelles étaient

la réalité et la dangerosité decette maladie, longtemps silen-cieuse et trop banalisée. Il a misl’accent sur son incidence, sesfacteurs de risque, les moyensde la dépister. Puis, le PrChristian Roux2 a fait le point surles traitements existants, et arassuré le public sur les éven-tuels effets secondaires des trai-tements hormonaux substitu-tifs. Enfin, le Pr Maurice Audran3

(également parrain du dossierde ce numéro) a présenté lesdernières voies de recherche encours et évoqué les possiblestraitements de demain. ■

1. CHU Lariboisière à Paris.2. Hôpital Cochin à Paris.3. CHU et faculté de médecine d’Angers.

RENCONTRE SANTÉ

Des experts à votre écouteLe 27 juin dernier, la Fondation RechercheMédicale a consacré une Rencontre Santé au thème de l’ostéoporose. France Info reste

le fidèle partenaire de ces événements et son journalistescientifique, Bruno Rougier, animait ce nouveau débat, marqué par de nombreux échanges avec les médecins et chercheurs.

Journées de la FondationRechercheMédicale 2005Sommes-nousmalades de notreenvironnement ?- Fertilité et aide àla procréation, le 8 septembre à Paris.- Attaquescérébrales, le 12 septembre à Caen.- Agents infectieux, le 13 septembre à Strasbourg.- Cancer dupoumon, le14 septembre à Grenoble.- Allergies, le 15 septembre à Nice.- Troubles del’audition, le 16 septembre à Toulouse.

Renseignementsdans Recherche &Santé spécial JFRM àparaître fin août2005 ou sur le sitewww.jfrm.org.

www.jfrm.org

Les Journéessur InternetLe site dédié auxJournées 2005s’ouvre dès juillet :www.jfrm.org. Il vous informera sur les thèmes, les intervenants, le parrain, etc. Vouspourrez aussi vousinscrire aux débatsou poser vosquestions, si vous ne pouvez pas vousdéplacer. Leschercheurs yrépondront au coursdes débats.

AGENDA

EXPOSITION

Des artistes au grand cœur

Du 5 au 10 septembre pro-chain, plusieurs peintresgardois exposeront leurs

œuvres à Nîmes, au profit dela Fondation Recherche Médi-cale. Les visiteurs pourrontrencontrer les artistes etparticiper à une tombola auprofit de la Fondation.Pour les gagnants : plusieurstableaux originaux, gracieuse-ment offerts par leurs auteurs.C’est l’équipe de PhilippeDeronne, responsable dépar-temental du comité régionalLanguedoc-Roussillon pour leGard, qui est à l’origine de cetteinitiative : « Outre le bénéfice

financier tiré de la vente des

billets de tombola intégrale-

ment reversé à la recherche,

cette exposition a le mérite de

faire connaître la Fondation

Recherche Médicale et de sen-

sibiliser un large public à

l’importance de se mobiliser

contre toutes les maladies. »

Voilà trois ans que ces artistes

sont fidèles à leur engagementauprès de la Fondation Re-cherche Médicale. « L’opéra-

tion rencontre un grand

succès et monte en puissance

puisque nous organisons dé-

sormais deux expositions

par an », se réjouit PhilippeDeronne. Venez nombreux ! ■

Renseignementspratiques : du 5 au 10 septembre 2005, de 10 h à 18 h, galerieJules-Salles, boulevardAmiral-Courbet, à Nîmes.Contact : Philippe Deronne,Tél. 04 66 36 28 58.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 28 l N°103 • 3e trimestre 2005

ET VOUSLA FONDATION

PRIX DE LA FONDATION RECHERCHE MÉDICALE

Line Renaud soutient les « gardiens de nos vies »

U ne initiative qui vient du cœur :on ne pourrait mieux définir lesens de la démarche de Line

Renaud. Par la création de ce Prix,la grande dame du monde du spec-tacle témoigne de son immenserespect pour le monde des sciencesde la vie. C’est d’ailleurs dans la plusgrande discrétion qu’elle assisterégulièrement depuis de nombreusesannées aux remises de Prix de laFondation Recherche Médicale.Émerveillée, impressionnée à chaquefois par le travail et le dévouementdes chercheurs. « Il ne leur sera

jamais fait trop d’honneur, sou-ligne-t-elle. Nous, les artistes, notre

activité est bien futile et dérisoire

comparée au rôle indispensable

que jouent les scientifiques. Ils

sont les “gardiens de nos vies” »,aime-t-elle à dire.

Depuis 1987, par leur engagementcommun dans la lutte contre le sida,des liens étroits se sont tissés entrel’artiste et la Fondation. Une relationd’amitié et de confiance qui seconcrétise aujourd’hui par la créationde ce Prix destiné à récompenserles travaux d’un chercheur en immu-nologie, virologie et en particulierdans le domaine du sida. Le Conseilscientifique de la Fondation a choisiJean-Luc Battini, qui travaille surl’interaction entre les rétrovirus,comme le sida, et les cellules qu’ilspeuvent infecter. Des travaux dontpourront aussi bénéficier de nom-breuses autres maladies virales. Le 2 juin 2005, cet immunologistes’est vu remettre son Prix par LineRenaud, émue et admirative devantla qualité des travaux et l’humilité dujeune chercheur.

Amie de longue date de la Fondation Recherche Médicale, Line Renaud crée, sousson égide, un Prix de 3 000 € destiné à récompenser les travaux d’un chercheur : un soutien, une récompense, mais aussi une reconnaissance pour le lauréat. Line Renaud fait ainsi une nouvelle fois preuve de la générosité qu’on lui connaît.

Les autres Prix 2005Grand PrixPr Alain-Jacques Valleron, hôpital Saint-Antoine, ParisPrix Jean-BernardPr Michel Kazatchkine, ANRS, ParisPrix Raymond-RosenPr Claude Kedinger, ESBS, IllkirchPrix Lucien-TartoisDr Geneviève de Saint-Basile, hôpital Necker-Enfants malades, ParisPrix Jacques-PiraudPr Erick Denamur, Faculté de médecine X. Bichat, ParisPrix M. DelahautemaisonDr Tania Attie-Bitach, hôpital Necker-Enfants malades, ParisPrix Rose-LamarcaDr Valérie Lallemand-Breitenbach, hôpital Saint-Louis, ParisPrix A. et F. HerbertMlle Céline Eidenschenk, Faculté de médecine Necker, ParisPrix J. et A. PaneboeufMlle Aurélie Trenado, hôpital de la Pitié-Salpétrière, Paris et M. David Sibon, Centre Léon-Bérard, LyonPrix Marianne JossoM. Benoît Raymond, Institut Pasteur, ParisPrix Line Pomaret-DelalandeDr Makoto Miyara, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris

PRIX ESCOFFIER-LAMBIOTTE 2005

Danielle Messager : lasanté au cœur de la société

J ournaliste depuis 1981, Danielle Messager est spécialiste de la santésur France Inter depuis 1989. La Fondation Recherche Médicale luidécerne cette année le prix Escoffier-Lambiotte consacré à ceux qui

savent mettre l’information médicale à la portée du plus grand nombre.C’est le leitmotiv de Danielle Messager : « Rendre accessible à tous une

information trop longtemps réservée à une élite. » Que ce soit dansses livres, ses chroniques à la radio ou ses reportages radio ou télévisés(Envoyé Spécial), Danielle Messager s’attache aussi à présenter la santécomme une dimension intégrante de la société. « Je parle de la santé

sous tous ses aspects sociaux, économiques, environnementaux,

humanitaires ou judiciaires (affaire du sang contaminé, par

exemple). Ce sont ces multiples aspects qui m’intéressent toujours

autant ! », revendique-t-elle.

DR

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ET VOUSLA FONDATION

A lors que la recherchemédicale française esten pleine mutation, la

Fondation Recherche Médi-cale continue d’augmenter ses ressources, + 6 % en 2004,tout en maîtrisant ses frais decollecte. Ce qui lui permetainsi de développer son sou-tien à la recherche.Les dépenses scientifiques,elles, sont stables par rapportà 2003 : d’une part, le pro-gramme permanent a attri-bué 10 millions d’euros d’aideà la recherche médicale, tou-tes pathologies confondues,permettant aux meilleurs jeu-nes chercheurs de s’installeret de financer leurs équipe-ments ; d’autre part, les pro-grammes spécifiques plu-riannuels, en particulier enallergologie, ont représenté 2millions d’euros.Par ailleurs, un changementnotable dans la gestion des

ressources de la Fondation,décidé le 13 avril dernier en conseil d’administration, rendra désormais toutes lessommes reçues par la Fonda-tion disponibles pour une distribution immédiate. Lesaides pluriannuelles devien-dront des aides annuellesrenouvelables. Ainsi, cette nouvelle politiquede soutien accéléré à la re-cherche et l’excédent consti-tué fin 2004 vont permettre ledéblocage de 9 millions d’eu-ros en première année, pourle financement de trois pro-grammes spécifiques ambi-tieux : « Équipes FRM »,« Nouveaux Outils technolo-giques pour la médecine dedemain » et « Les Pathologiesassociées au vieillissement ».Ces trois nouveaux program-mes expliquent l’augmenta-tion importante des « fondspropres et réserves » dans

la rubrique « projets associa-tifs » (voir p. 32) et viendrontcompléter les sommes ré-servées pour les projets lancés

en 2004 : « Allergologie » et« Urgence/FRM/Post-Doc »,pour l’aide au retour des jeu-nes chercheurs expatriés. ■

COMPTES 2004

Une gestion pérenne pour la Fondation,un soutien efficace pour les chercheursComme chaque année, la Fondation Recherche Médicale publie ses comptes. Une occasion de mettre en lumière ses orientations.

• Indépendance financièreLa Fondation Recherche Médicale est une fondation privée qui ne reçoit aucune subvention de l’État.Cette indépendance financière contribue à garantir l’entière auto-nomie des décisions de son Conseilscientifique.

• Vérifications et informationsconcernant les comptes sociauxEn mars 2005, un commissaire aux

comptes a procédé, conformémentaux normes professionnelles appli-cables en France, aux vérifications spé-cifiques prévues par la loi sur lescomptes 2004. Aucune observationn’a été formulée. Les comptes détailléssont à la disposition de tous, sur le sitewww.frm.org, ou sur simple demandeécrite par courrier postal.

• Comité de la CharteLa Fondation Recherche Médicale est

membre fondateur du Comité de laCharte de déontologie des organisationssociales et humanitaires faisant appelà la générosité du public. Le Comité dela Charte a renouvelé son agrément àla Fondation en 2004.

Les trois garanties de la FondationD

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ET VOUSLA FONDATION

EMPLOIS 2004 2003

GESTION DES FONDS COLLECTÉS

Mission sociale : engagements scientifiquesAides aux chercheurs, subventions aux laboratoires et aux hôpitaux 10 854 10 029Programmes spécifiques d’opportunité 2 049 2 633Attributions par les comités régionaux 162 147Prix de recherche 219 318Maison de la Recherche 115 112Organisation Journées de la Fondation pour la Recherche Médicale 377 476Information scientifique et médicale 1 448 1 025

Frais de distribution de Prix 24 12Frais Conseil scientifique 27 10Total des engagements scientifiques 15 275 14 762

Frais de collecte 1 930 1 904Frais de traitement 611 587Affranchissement 2 197 1 974Communication 75 92Frais des comités régionaux 16 23Charges sur legs et donations 326 301

Total des frais directs 5 155 4 881

Total des engagements scientifiques et des frais directs 20 430 19 643Solde gestion des fonds collectés 8 395 7 619

GESTION DES FONDS DEDIÉS

Engagements scientifiques sur dotations entreprises et particuliers en attente d’attribution 1 978 632Engagements scientifiques sur legs et donations en attente d’attribution 536 815

2 514 1 447Solde gestion des fonds dédiés 2 604 1 308

GESTION DE LA DOTATION

Frais de personnel et frais de structure 2 014 1 701

Dotations aux amortissements 85 76Dotations aux provisions 41

Total des charges de fonctionnement 2 099 1 818Solde gestion de la dotation 151 820

TOTAL GÉNÉRAL DES CHARGES 25 043 22 908EXCÉDENT DE L’EXERCICE 11 150 9 747

TOTAL GÉNÉRAL 36 193 32 655

Compte d’emploi des ressourcesPour l’année 2004 (en milliers d’euros)

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ET VOUSLA FONDATION

RESSOURCES 2004 2003

Dons libres et affectés 14 443 15 162

Mécénat et partenariat 1 634 1 029

Ressources comités régionaux 229 173

Contribution à Recherche & Santé 178 186

Produits sur legs et donations 11 621 10 092

Produits financiers des dotations 622 546entreprises et particuliers

Autres produits 98 74

Total des ressources brutes 28 825 27 262

Report des ressources non utilisées 5 118 2 755sur exercices antérieurs

5 118 2 755

Reprise sur provisions 135 121Produits financiers 2 115 2 517

Total des produits du fonctionnement 2 250 2 638

TOTAL GÉNÉRAL DES PRODUITS 36 193 32 655

TOTAL GÉNÉRAL 36 193 32 655

1. Ceci correspond aux aides attribuées aux équipes de recherche, soit sous forme de subvention aux laboratoires, soitpar versement de libéralités à de jeuneschercheurs. Les programmes spécifiquessont, pour la plupart, réalisés sur plusieursannées et donnent lieu à un engagement et à un versement au fur et à mesure de l’avancée des recherches.

2. Les frais directs de la gestion des fondscollectés croissent de 6 % ; en causenotamment la forte augmentation des fraisd’affranchissement. L’évolution de cescharges est en proportion de l’évolution des dons et legs.

3. Les dons et les partenariats sont en progression de 6 %, hors l’élémentexceptionnel de 1 million d’euros (Home du pharmacien) survenu en 2003 (voir comptes 2003, R&S n°99).

4. Les produits de legs et donationsprogressent de 15 %. À noter : une donationexceptionnelle de 1,5 million d’euros.

5. Cette nouvelle présentation met en avant les sommes collectées pourlesquelles nous avons un engagement futur. Cela comprend des aides étalées sur plusieurs années, notamment pour lesprogrammes spécifiques, dont le versementest reporté sur les années futures.

6. Correspond à la reprise sur fonds dédiéset réserves antérieurement constitués pourfinancer des projets de recherche engagésen 2004.

7. Si la masse salariale a progressé en raison de remplacements de maternité et d’indemnités de départ en retraite, les autres frais de fonctionnement sontrestés stables.

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ET VOUSLA FONDATION

ACTIF 2004 2003 PASSIF 2004 2003

ACTIF IMMOBILISÉ 50 654 48 981 FONDS PROPRES ET RÉSERVES 66 157 50 920Fonds associatifs sur legs et donations 455 273

Immobilisations incorporelles 60 0 Écart de réévaluation 6 893 6 893 Concessions, brevets et droits similaires 60 Dotation statutaire 32 933 31 818

Dotation affectée particuliers 4 597 4 207 Immobilisations corporelles 8 362 8 339 Dotation affectée entreprises 4 886 4 786 Terrains provenant de legs 0 Dotation affectée comités régionaux 501 501 Immeuble de la Fondation 6 986 7 094 Réserves cumulées comités régionaux 302 254 Immeubles provenant de legs et donations 1 305 1 158 Projets associatifs 14 586 Autres immobilisations corporelles 71 87 Report à nouveau 1 004 2 188

Immobilisations financières 42 232 40 642 FONDS DÉDIÉS 2 592 13 099Titres immobilisés 42 220 40 635 Projets pluriannuels NO 1 948 Autres immobilisations financières 12 7 Projets pluriannuels NO 2 708 2 538

Programme Allergologie 3 500 Programme retour jeunes chercheurs 678 3 000

ACTIF CIRCULANT 39 601 28 800 Fonds dédiés sur legs et donations 536 2 433 Avances et acomptes versés 13 19 Autres fonds dédiés 670 680 Clients et comptes rattachés 36 141 Autres créances 79 109 PROVISIONS 4 013 41Produits à recevoir 386 726 Provisions pour risques 230 41 Valeurs mobilières de placement 38 461 27 297 Provisions pour charges Disponibilités 626 508 sur programmes de recherche 3 783

DETTES 17 512 13 718Dettes envers les chercheurs 8 653 7 506 Dettes fournisseurs et comptes rattachés 338 503 Dettes fiscales et sociales 531 327 Legs en cours de liquidation 7 973 5 364

COMPTES DE RÉGULARISATION ACTIF 124 197 Autres dettes 17 18 Charges constatées d’avance 124 197

COMPTES DE RÉGULARISATION PASSIF 105 200Produits constatés d’avance 105 200

TOTAL DE L’ACTIF 90 379 77 978 TOTAL DU PASSIF 90 379 77 978

Legs nets à réaliser acceptés par les organes statutaires 17 789 21 217 Legs nets à réaliser autorisés par l’organisme de tutelle 2 962 3 633 ENGAGEMENTS REÇUS 20 751 24 850

1. Depuis 2004, le bilan isole lessommes mises en réserve pourun projet défini, mais dont leschercheurs ou les équipesbénéficiaires n’ont pas encoreété désignés par le Conseilscientifique de la Fondation.

2. La diminution de 1 milliond’euros correspond à uneaffectation pour la création denouveaux programmes derecherche (lire p. 29).

3. La variation de ce postecorrespond à l’apparition en2004 des réserves pour projets associatifs et auxprovisions pour charges surles programmes de recherche.Ceci clarifie l’information sur le bilan en donnant desprécisions sur nos intentionsd’aide à la recherche.

4. Depuis 2004, le bilan fait apparaître en provision

pour charges les sommesallouées à des programmes derecherche que la FondationRecherche Médicale s’estengagée à financer mais dontle versement n’a pas encoreété effectué, car étalé sur plusieurs années.

5. Les engagements pris par leConseil scientifique, ainsi queles paiements, s’étalent surtoute l’année. Les modalités

de versement des attributionsde la fin de l’année ne sont pas connues au moment de la clôture du bilan.

6. Ce compte représente lesflux générés par les legs nonsoldés. L’évolution sur un anrésulte de dossiers importantsreçus et non soldés ainsi qued’une conjoncture immobilièretrès favorable.

Bilan après affectation du résultat (en milliers d’euros)

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Page 33: couvFRM3 DEF 8/06/2005 16:14 Page 1 RECHERCHE N°103 … · peut imaginer de contrer le LPA. Source : Journal of Clinical Investigation, décembre 2004 Immobilisation prolongée,

Cette radiographiemontre des zones plusblanches en périphériede l’os, synonyme d’une densité osseuseplus importante, et des zones plus sombresen profondeur,correspondant aux sitesde résorptionexcessive. À gauche,une vertèbre plusépaisse témoigne desdéformations osseuses,typiques de la maladie.

La maladie de Paget est unemaladie osseuse localisée,touchant souvent plusieurszones du squelette. Elleentraîne une désorganisationde l’os sur le planarchitectural susceptible de se déformer ou de se casser.Cette affection est plusfréquente dans les paysoccidentaux, en particulier enEurope, touchant environ 3 %de la population après l’âge de 40 ans. Son origine n’estpas connue précisément maisl’on suspecte, d’une part, desfacteurs génétiques, d’autrepart, des facteurs viraux.La principale anomalieobservée dans la maladie de Paget est l’augmentation dunombre et de l’activité des cellules capables de détruire l’os, appelées

ostéoclastes (voir dossier

p. 20 et 21). Cetteaugmentation de la résorptionosseuse s’accompagne d’uneaccélération de la formationosseuse. Le plus souvent, les patients n’ont pas desymptômes et la maladie est découverte par le constatfortuit d’une augmentationd’un type d’enzymes appeléesphosphatases alcalines lors d’un examen sanguin, oudevant des anomalies osseusestrouvées sur une radiographieréalisée pour une autre raison.Ces anomalies sont parfoisdouloureuses. Elles peuventtoucher les os longs (fémur,tibia), mais aussi les vertèbres,provoquant alors deslombalgies. Des maux de tête peuvent révéler une atteinte crânienne.

L’aspect caractéristique des anomalies osseuses rendle diagnostic généralementévident à la radiographie(voir photo ci-contre). Unescintigraphie peut permettrede visualiser l’ensemble des lésions sur le squelette. Le dosage des phosphatasesalcalines et de l’hydroxyproline(un acide aminé) urinaire estimportant pour faire lediagnostic, mais surtout poursuivre l’évolution de la maladie.Le traitement repose sur des médicaments destinésavant tout à contrôler les symptômes, lorsqu’ilsexistent, ou à éviter lescomplications. Il s’agit de substances qui limitent larésorption osseuse, comme lesbisphosphonates. Le premierutilisé a été l’étidronate.Aujourd’hui, on lui préfère les bisphosphonates deseconde génération, comme l’alendronate, lepamidronate et le risédronate,plus puissants. ■

Vos questionsChaque trimestre, Recherche & Santé répond aux questions les plus nombreuses dans voscourriers et vos appels quotidiens à la Fondation sans jamais poser de diagnostic, depronostic, ou donner de conseil thérapeutique. Seul un médecin traitant est habilité à le faire.

nos réponses

« Mon mari souffre depuis longtemps de la maladie de Paget. Pourquoi ne parlez-vous jamais de cettemaladie ? » G. H. (Var)

RECHERCHE & SANTÉ l page 33 l N°103 • 3e trimestre 2005

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ET VOUSLA FONDATION

Quand la machine osseuse s’emballeMaladie de Paget

Résorption osseuse : processusnaturel de destruction de l’osancien, normalement compensépar une reformation osseuseconcomitante.

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Page 34: couvFRM3 DEF 8/06/2005 16:14 Page 1 RECHERCHE N°103 … · peut imaginer de contrer le LPA. Source : Journal of Clinical Investigation, décembre 2004 Immobilisation prolongée,

Oui. Vous devez pour cela rédiger un testament

instituant la Fondation RechercheMédicale légataire universel.Déposez ce testament auprès d’un notaire qui l’enregistrera au fichier central des dispositions de dernières volontés. Par ce geste, vous léguezl’universalité (l’ensemble) de votrepatrimoine à la Fondation : lesliquidités (argent, placementsfinanciers…), les meubles (objetsmobiliers, bijoux…) et les biensimmobiliers. Cependant, si vousavez des héritiers, certains sont dits réservataires, c’est-à-dire que vous ne pouvez pas

totalement les « déshériter ». Il s’agit de vos descendants(enfants, petits-enfants…) et, si vous n’en avez pas, de vosascendants (parents…). Par exemple, si vous avez deux enfants, chacun recevra un tiers de votre patrimoine et laFondation le reste, appelé quotitédisponible. Vous pouvez aussiléguer à la Fondation une quote-part (un pourcentage) de vos biens, c’est ce qu’on appelle un legs à titre universel. Pour en savoir plus, vous pouvez demander notrebrochure (voir p. 26) ou nousappeler au 01 44 39 75 67.” ■

CÉLINE PONCHEL, responsable du service legs et donations.

Léguer le progrès médicalLEGS

« Puis-je faire de la Fondation Recherche Médicale mon légataire universel ? »D. D. (Nord)

En effet, il existeplusieurs taux

de déductions fiscales. Et ceux-ci ont été modifiésdepuis le 1er janvier 2005 afin d’encourager la générosité

des Français. Désormais,quand vous faites un don à laFondation RechercheMédicale, vous pouvez déduire66 % (contre 60 %auparavant) de cette somme

du montant de vos impôts surle revenu (si vous êtesimposable et jusqu’à hauteurde 20 % de vos revenus)1. Parexemple, pour un don de 50 €,vous déduisez 33 €. Donc, 17 € seulement sortentfinalement de votre porte-monnaie.Pour preuve de votre don, laFondation vous envoie un reçufiscal. Il vous incombe alors designaler votre don en joignantce document à votredéclaration de revenus. Si vousfaites votre déclaration surInternet, il est inutile d’envoyer le reçu fiscal à votre centred’impôts.” ■

1. Les entreprises bénéficient aussi d’une baisse de l’impôt sur les sociétés de 60 %, dans la limite de cinq pour milledu chiffre d’affaires hors taxe.

À nouvelle loi, nouvel avantage fiscalFISCALITÉ

« Les taux de déductions fiscales ont récemment changé. Pouvez-vous m’en dire plus ? »

Nombreux appels téléphoniques

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ISABELLEFLEURY, responsable du servicedonateurs.

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RECHERCHE & SANTÉ l page 34 l N°103 • 3e trimestre 2005

ENVOYEZ VOSQUESTIONS Vous souhaitez desinformations surle fonctionnementde la Fondation, sur la gestion des dons...Écrivez au Service donateursFondationRechercheMédicale54, rue deVarenne,75007 Paris.

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Atteinte d’un cancer du sein depuis trois ans, j’apprécie à sajuste valeur la chance que j’ai,

par rapport à mes aînées, de bénéficier de traitements toujours plus efficaces. Je suis heureuse de participer, dans la mesure de mes modestes moyens, à l’avancée de la recherche médicale pourl’avenir de nos enfants, et de soutenir ces femmes et ces hommes merveilleux qui travaillent dans l’anonymat de leurslaboratoires pour préserver des vies.Grâce à eux, ce cancer, au lieu d’être la fin, a été pour moi une deuxième naissance. Merci pour ce cadeau de la vie que je boisdésormais chaque matin comme un rayon de soleil.”

J. D., Morbihan

À VOS PLUMESCoup de cœur ou coup de griffe, suggestionsou opinions à partager, écrivez à :On se dit toutFondation Recherche Médicale54, rue de Varenne, 75007 Paris, ou par mail à :[email protected]

“Cela me fait très plaisir de voir que la recherche s’occupe de la bronchopneumopathiechronique obstructive(BPCO), car j’ai 48 ans et le moindre effort, monter les escaliers par exemple,m’épuise.”

J. S., Alpes-Maritimes

On se dit tout...

RECHERCHE & SANTÉ l page 35 l N°103 • 3e trimestre 2005

ET VOUSLA FONDATION

J’ai été trèsintéressé par ledernier numérode votre revue,clair etaccessible, qui ne peut quenous inciter à vous soutenir.Le parrainagede FrançoisJacob qui m’apermis dedécouvrir votrefondation était,il est vrai, uneréférence !

A. F., Internet

““On se dit

tout. En effet,il faut tout se

dire, celacontribue à

avancer dansla recherchemédicale. Jetrouve qu’il

faudraitdonner

encore pluspour nos

jeuneschercheurs.

Vous avezraison de

dire que c’estla premièrepriorité que

de les aider.”E. M., Alpes-

Maritimes

“Depuis quelques années, nous avons fait le choix d’aider la recherchemédicale. Nous espérons ne jamais être déçus par aucune anomalie dans la gestion de votre Fondation. Nous versons avec l’espoir que beaucoupde maladies soient vaincues… Vous nous dites que vous progressezdans beaucoup de domaines, mais ne faudrait-il pas lutter aussi par laprévention, car nous avons la convictionque beaucoup de maladies sont peut-être dues aux pollutions de toutessortes, engrais chimiques, pollution par les voitures…”

R. A., Loire-Atlantique

Vous avez tout à fait raison : la préventionest un élément essentiel de la luttecontre des maladies aussi graves que les cancers, le diabète ou les maladiescardiovasculaires. C’est pourquoi laFondation Recherche Médicale financeplusieurs études épidémiologiques visantà identifier les facteurs de risque de cesmaladies, de façon à mieux les prévenir(mais les chercheurs le disent mieux quenous, voir Dr J. C. ci-contre).

La rédaction

“… La contribution de la FondationRecherche Médicale m’a permis de passer un cap particulièrementdélicat, à un moment où je mettais en place un programme de rechercheépidémiologique sur les causes descancers de l’enfant. Jusque-là, il n’en existait pas du tout en France et les financements étaient trèsdifficiles à trouver.”

Dr J. C., Villejuif

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