Dossier de presse

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ÉCOWATT PACA 2014-2015 ÉCO’GESTES : COMMENT PROMOUVOIR

LE PASSAGE A L’ACTE ?

14 NOVEMBRE 2014

WWW.ECOWATT-PACA.FR

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SOMMAIRE

ÉCOWATT 2014 – 2015 : LE DISPOSITIF DE CETTE ANNEE ............................................... 3

UN DISPOSITIF EN REPONSE A UNE FRAGILITE QUI DEMEURE ............................................. 5

ÉCOW’ACTEURS ET ÉCO’GESTES : 5 ANS D’ENSEIGNEMENTS ........................................... 9

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ÉCOWATT 2014 – 2015 : LE DISPOSITIF DE CETTE ANNEE

ÉcoWatt PACA en synthèse La démarche ÉcoWatt a été initiée dans le sud de la France en décembre 2010 par RTE, en partenariat avec la Préfecture de la région PACA, le Conseil Général du Var, le Conseil Général des Alpes-Maritimes, La Principauté de Monaco, ERDF et l’ADEME. Elle a pour objectif d’inciter la population à modérer leur consommation d’électricité en hiver, notamment aux heures de pointe, entre 18h et 20h.

Les chiffres clés

Une démarche qui contribue à éviter les risques de coupure d’électricité

En période hivernale, la consommation électrique augmente, en particulier de 18h à 20h. Le réseau de transport d’électricité connaît donc des pics de consommation et peut se retrouver à la limite de la saturation. En découle un risque élevé de coupure électrique sur tout le territoire, notamment en cas d’incident sur le réseau ou sur un site de production. Les efforts de sensibilisation et de mobilisation déployés dans le cadre du dispositif ÉcoWatt contribuent à passer les pics de consommation lors de ces périodes sensibles. A partir d’une tendance verte, orange ou rouge, le dispositif déclenche des alertes lors des journées à risques, pour inciter l’ensemble des particuliers e t des structures publiques et privées à faire atten tion à leur consommation électrique lors des pics de consommati on. Pour s’inscrire et devenir ÉcoW’acteur, il suffit de laisser ses coordonnées sur le site www.ecowatt-paca.fr et de choisir de recevoir les alertes par mail et/ou SMS. Une charte d’engagement ainsi qu’un système d’inscription collective des collaborateurs aux alertes est également à disposition des entreprises, collectivités, institutions et associations souhaitant s’investir dans la démarche.

ÉcoWatt en PACA

Lancement d’ÉcoWatt en 2010 5 campagnes ÉcoWatt 4,9 millions d’habitants de la région PACA concernés

Une démarche d’engagement

Plus de 26 000 ÉcoW’acteurs 91 chartes d’engagements signées, dont :

� 55 collectivités

� 33 entreprises

� 3 autres entités 32 inscriptions collectives

ÉcoWatt sur le Web

Près de 6 000 fans sur Facebook +30% d’audience sur le site web. Plus de 350 abonnés Twitter

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Un dispositif 2014-2015 qui met l’accent sur les Éc o’gestes et valorise les ÉcoW’acteurs Suite à l’approche sociologique initiée cette saison (à découvrir p.15), le dispositif 2014-2015 prévoit de nouvelles actions :

� Un sondage pour mieux connaître les ÉcoW’acteurs , les gestes qu’ils adoptent le plus facilement, et les questions qu’ils se posent

� Un jeu concours quizz sur facebook afin de dynamiser l’approche pédagogique

� Une nouvelle vidéo sur les Éco’Gestes , résolument orientée terrain et bonnes pratiques, à retrouver sur le site et sur la page Youtube d’EcoWatt

Nous poursuivrons également les actions lancées les années passées et qui sont appréciées de la communauté

� La journée de rencontres entre ambassadeurs du disp ositif ÉcoWatt , qui aura lieu le 27 novembre 2014 au Showroom Nice Grid

� La remise d’un kit de communication (affiches, flyers, plaquettes…) pour aider les ambassadeurs ÉcoWatt à déployer la campagne et à mener cette action de sensibilisation

� Un échange téléphonique avec l’ensemble des ambassa deurs pour la mise à jour des données et la collecte de témoignages

� 3 newsletters pédagogiques dans la saison

� L’animation de la communauté sur les réseaux sociaux

� Le recrutement de nouveaux ÉcoW’acteurs , que ce soit auprès du grand public, des collectivités locales ou du monde professionnel

Zoom sur ÉcoWatt Bretagne

Autre péninsule électrique, la Bretagne ne produit que 11% de l'électricité qu’elle consomme et son approvisionnement repose sur des sites de production très éloignés. Face à cette situation de fragilité, ÉcoWatt Bretagne a été lancé en 2008. Pour sa 6ème édition, il comptabilise aujourd’hui 49 000 ÉcoW’acteurs et près de 180 chartes d’engagement signées par des établissements publics ou privés.

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UN DISPOSITIF EN REPONSE A UNE FRAGILITE QUI DEMEUR E Le risque de coupure électrique est toujours d’actu alité pour cet hiver 2014-2015 : c’est pourquoi RTE et ses partenaires, la Préfecture de région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Alpes-Maritimes, le Conseil Général du Var, la Principauté de Monaco, E RDF et l’ADEME, maintiennent leurs actions de mobilisation auprès de l’ensemble de la population de la région PACA . Concrètement, la démarche éco-citoyenne de sensibilisation à la maîtrise de la demande en électricité, ÉcoWatt PACA, est relancée pour la 5ème saison, vendredi 14 novembre 2014. Des appels à la modération de la consommation électrique pourront être lancés cet hiver, à partir du site internet www.ecowatt-paca.fr. Ces appels s’appuieront sur les prévisions faites la veille pour le lendemain de l’état du système électrique en région, selon deux niveaux d’alerte : orange et rouge .

Pourquoi EcoWatt PACA La région PACA est une péninsule électrique : elle est tributaire d’un seul axe électrique à 400 000 volts qui alimente tout le territoire, de Marseille à Nice. Cela constitue une fragilité structurelle de l’approvisionnement en électricité, et génère des risques de coupure d’électricité par délestages (coupures volontaires et ciblées) ou black-out. De surcroît, la production d’électricité locale couvre moins de la moitié des besoins régionaux. Les mois d’hiver, ce taux descend en deçà de 20%, tout le reste de l’électricité consommée devant être acheminé d’autres régions, par le réseau de transport d’électricité. En renforçant le réseau régional, le « filet de sécurité », qui sera mis en service début 2015, va constituer une étape décisive dans la sécurisation de l’alimentation électrique de la région PACA. Par ailleurs, l’augmentation des pics de consommation hivernaux depuis 10 ans ainsi que leur forte sensibilité au facteur météorologique continuent de créer une zone d’incertitude et incitent RTE à s’inscrire dans la même démarche de vigilance que les hivers précédents.

Un élément fort de sécurisation du réseau : la livraison du filet de sécurité prévue en 2015 Pour faire face à cette situation, RTE a prévu un « filet de sécurité ». Il se compose de 3 liaisons souterraines à 225 000 volts qui secondent l’axe à 400 000 volts en créant des « itinéraires bis » pour l’électricité. Le filet de sécurité apporte une solution durable d’alimentation pour le Var et les Alpes-Maritimes quand l’axe principal est coupé. Il a aussi un rôle de secours quand c’est l’ouest de la région qui fait face à un incident de grande ampleur.

Situation du réseau régional après la mise en service du filet de sécurité PACA

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Après 3 ans de chantier, le génie civil et le déroulage des câbles sont achevés, les dernières jonctions et réfections définitives sont quasi effectuées, l’aménagement des postes électriques est terminé. RTE entame donc la phase d’essais préparatoires pour une mise en service prévue début 2015 . Une fois opérationnel, ce filet de sécurité placera la région PACA au même niveau de sécurité d’alimentation électrique que les autres régions de métropole.

Des pics de consommation toujours à la hausse : un enjeu majeur pour RTE

La sensibilité de la consommation électrique à la température continue de s’accentuer, poussant les pics de consommation à la hausse, à température équivalente : on constate une augmentation structurelle de la pointe historique de 23% depuis 10 ans .

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2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Evolution des pointes de consommation en PACA, en MW(MW)

Les chiffres clés du filet de sécurité

� 3 liaisons sur 107 km : 65 km entre Boutre et Trans , 25 km entre Fréjus et Biançon (Lac de St Cassien) et 17 km entre Biançon et Cannes La Bocca .

� 170 M€ d’investissement � 3 ans de concertation � 22 communes traversées dans deux départements (Var et Alpes

Maritimes) � 3 ans de chantier � Plus de 90 % du chantier situé sur routes ou pistes existantes � Jusqu’à 15 chantiers simultanés sur les trois tracés � Jusqu’à 200 ouvriers mobilisés à pleine charge et jusqu’à 5 0%

de main d’œuvre locale � 320 km de câbles à dérouler (3 câbles par liaison) � 370 tourets, soit près de 10.000t de câbles � 120 chambres de jonctions

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En fonction du froid, le pic de consommation peut donc s’envoler, amenant le réseau électrique régional aux limites de ses capacités de fonctionnement. Comme l’indique Florence Prevot, directrice de l’exploitation au sein de RTE Méditerranée : « Il faut savoir qu’une baisse de 1 degré en région PACA entraîne une hauss e de consommation de 245 MégaWatts, ce qui équivaut à la consommation d’une agglomération comme Toulon ! ». Et un écart d’un degré est une chose courante…

Il s’agit donc chaque hiver pour RTE d’être en mesure d’anticiper et de répondre à ce pic de consommation journalier, ou consommation maximale journalière, qui s’établit entre 18h et 20 h. Les prévisionnistes de RTE construisent au jour le jour une prévision de consommation. Ils s’appuient sur les données de consommation passées et sur les données climatiques fournies par Météo-France. A noter que certains aléas climatiques, notamment le vent et la neige, peuvent provoquer des incertitudes complémentaires sur la prévision de consommation. En effet, la température ressentie par les consommateurs peut alors être différente de la température réelle et influencer leur comportement vis à vis notamment du chauffage. « Il en est ainsi de l’effet vent ou neige, car on sait qu’à température égale, le comportement des consommateurs est très différent. C’est alors un élément complémentaire de prise de décision face à une situation électriquement sensible. (Florence Prevot).

Un second hiver passé sans alerte Comme lors de l’hiver 2012-2013, RTE n’a déclenché aucune alerte ÉcoWatt durant l’hiver 2013-2014. Ainsi que l’indique Météo-France, « l’hiver 2013-2014 se place au deuxième rang des hivers les plus doux depuis 1900 derrière celui de 1989-1990 et ex-aequo avec l’hiver 2006-2007 ». Cette situation météorologique exceptionnelle explique l’absence d’alerte pour cette 4ème saison d’ÉcoWatt PACA.

La région PACA : quelle spécificité climatique ? Valérie Jacq, du service Etudes et Climatologie de Météo-France Sud-Est, 2013 Si le climat méditerranéen est réputé par sa douceur, il peut être soumis à des accidents climatiques, notamment en hiver, où peuvent se produire des vagues de froid accompagnées de neige. Ces épisodes de froid peuvent aussi s’accompagner de mistral, qui accentue le froid perçu: en février 2012, le mistral a soufflé en vallée du Rhône à plus de 100 km/h au cours de journées sans dégel (températures maximales ne dépassant pas 0°C).

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Les pics de consommation concrètement Concrètement, si nous observons le pic de consommation de 18h-20h du 11 février 2013 en région PACA, nous constatons que nous passons d’une consommation de 6 878 MW à 17h30 à une consommation de 7 789 MW à 19h, soit une augmentation de la consommation d’électricité de 13%, sur l’ensemble de la région et en 1h30 de temps. Cela représente près de 4 fois l’équivalent de la c onsommation d’une agglomération comme Toulon ! En moyenne, les pics de consommation hivernaux, qui s’établissent entre 18h et 20h, représentent des augmentations qui oscillent entre 10% et 15% par rapport à la consommation de 17h30. Afin de pouvoir répondre à cette demande en forte augmentation à un instant T, les producteurs anticipent la demande et produisent plus d’électricité en conséquence. En cas de manque, RTE est en capacité de leur demander de produire davantage et de les dédommager pour cette production spécifique. A noter que toutes les unités de production ne sont pas forcément disponibles pour contribuer à passer le pic de consommation. Ainsi, la production photovoltaïque régionale n’est plus en capacité de produire dès la nuit tombée.

Pics de consommation : la différence été - hiver Le pic de consommation électrique annuel a lieu pen dant la période hivernale. En effet, on constate que les pics de consommation d’hiver oscillent entre 7000 e t 8500 MW alors que ceux d’été restent autour de 50 00 MW : les pics de consommation de la période estivale sont donc moins significatifs. Par ailleurs, ils n’interviennent pas sur la tranche horaire 18h-20h, mais en milieu de journée, entre midi et 15h.

Découvrez l’application éco2mix sur : www.rte-france.com/lienrapide/eco2mix

Courbe de consommation journalière type en hiver Le 11/02/2013, avec focus sur le pic de

consommation régional à 19h, de 7789 MW Source : éco2Mix

Courbe de consommation journalière type en été Le 25/06/2013, avec focus sur le pic de

consommation régional à 13h30, de 4862 MW Source : éco2Mix

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ÉCOW’ACTEURS ET ÉCO’GESTES : 5 ANS D’ENSEIGNEMENTS Avec plus de 26 000 ÉcoW’acteurs aujourd’hui et 91 chartes d’engagement signées par les établissements publics ou privés, la démarche ÉcoWatt est une véritable communauté d’éco-citoyens sur l’ensemble de la région PACA.

Une mobilisation qui se poursuit

Plus de 26 000 inscrits à la démarche

Le nombre d’inscrits au dispositif a continué de progresser la saison passée, malgré un hiver sans alerte. Avec près de 75% d’abonnés de plus qu’au lancement de la saison 4, le noyau dur de la communauté ÉcoWatt compte aujourd’hui un peu plus de 26 000 membres .

De nombreuses entités engagées

91 chartes d’engagement ont été signées à ce jour, et un bonne partie de ces entités ont inscrit collectivement leur personnel au système d’alerte. De nouvelles collectivités, entreprises, institutions ou encore associations ont rejoint le cercle des ÉcoW’acteurs en signant des chartes durant l’hiver 2013-2014 : Grimaldi Forum, Riviera Mariott Hotel, SNADEC Environnement, et, tout récemment, Kedge Business School ainsi que la CCI Provence Alpes Côte d’Azur.

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Les ÉcoW’acteurs témoignent

Fondé sur le volontariat, l’engagement dans cette démarche éco-citoyenne de modération de la consommation d’électricité se révèle multiple et prend des formes variées, comme l’illustrent les verbatims d’EcoWa’cteurs et les témoignages des deux nouvelles entités qui ont rejoint le dispositif : la CCI Provence Alpes Côte d’Azur et Kedge Business School.

Collectivités et organismes publics

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Entreprises

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Particuliers

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Témoignage de Renaud Reynès, Chargé de projets Développement Durable, CCI Provence Alpes Côte d’Azur & ambassadeur de la démarche ÉcoWatt - Comment avez-vous connu la démarche ÉcoWatt PACA ?

« ÉcoWatt est une démarche bien connue dans l’écosystème énergétique de la région PACA. La CCI Provence Alpes Côte d’Azur signe la charte d’engagement suite aux adhésions les années passées des CCI Nice Côte d’Azur et CCI du Var et, surtout, suite à l’élargissement de la démarche ÉcoWatt à l’ensemble de la région PACA, l’année dernière.

Il se trouve également que nous animons le groupe de travail sur l’implication du monde économique dans le cadre de la conférence régionale sur la transition énergétique. A ce titre, nous avons eu l’occasion d’organiser une réunion chez RTE, ce qui nous a sensibilisés à la notion de pointe de consommation. C’est là qu’est né le projet de signature afin d’inscrire l’ensemble des CCI dans la démarche ainsi que tous nos collaborateurs. » - Quelles sont les raisons qui motivent votre adhés ion ?

« Il y a plusieurs raisons. La première relève d’une volonté d’exemplarité vis-à-vis des autres acteurs : nous mettons concrètement en œuvre des actions dans la droite ligne de nos engagements, ainsi que vis-à-vis des entreprises de la région auprès desquelles nous avons un rôle de sensibilisation et d’accompagnement sur la thématique de l’efficacité énergétique.

Il se trouve également que nous sommes en train de réaliser notre bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES). A ce titre, ÉcoWatt est aussi un outil supplémentaire de sensibilisation des collaborateurs des CCI. » - Quelles actions envisagez-vous de mettre en place dans le cadre de la démarche ÉcoWatt ? « Nous allons bien évidemment relayer la démarche auprès de nos 1 800 salariés via l’intranet. Le relais auprès des 240 000 entreprises que compte la région PACA pourra se faire par la suite, en fonction des projets et des actions déployées sur les territoires via différents moyens : sur les sites internet des CCI, via les réseaux – je pense notamment aux communautés Développement Durable et Energie de la plateforme collaborative EcoBiz PACA, qui compte plus de 1 000 entreprises - ainsi que lors de réunions sur la thématique énergétique. Sur ces actions, les entreprises dans lesquelles l’énergie représente un poste de coût important, et celles qui sont susceptibles d’avoir une marge de progression importante à moindre coût, constituent la cible prioritaire.» - Quels sont selon vous les freins et les leviers e n matière d’adoption des Éco’Gestes ?

« Il faut être bien conscient d’une chose : au quotidien nous sommes souvent entourés de messages nous incitant à procéder aux éco-gestes. Il y en a trop, et on ne les voit plus. Il faut donc innover dans nos modes de communication. Paradoxalement, beaucoup d’entreprises ont encore du mal à se saisir de la problématique énergétique. Nous les sensibilisons sur le fait que c’est un facteur important de leur compétitivité, qui se traduit à court terme pas des économies financières. On constate que le seul message axé sur les économies d’énergie ne suffit pas à les mobiliser, car c’est un discours trop éloigné de leurs préoccupations quotidiennes et de leurs enjeux long terme, il faut être beaucoup plus pragmatique.

Ainsi, quand on intègre la dimension économique, le message passe plus facilement. Mais survient alors un dernier frein : à qui nous adressons-nous concrètement ? 95% des entreprises sont des PME. Qui est concerné véritablement par les économies d’énergie ? Le comptable qui ne fait que payer la facture ? Le dirigeant qui n’a pas forcément connaissance du montant de la facture ? Le responsable technique qui pilote les installations ? Il est alors déterminant d’adapter le discours à la cible. Et il faut être le plus pragmatique et le plus direct possible dans les messages transmis : aller droit au but et répondre à des problématiques réelles »

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Emilie Guéret, Responsable Développement Durable et Diversité, Kedge Business School - Comment avez-vous connu la démarche ÉcoWatt PACA ? « Cela fait maintenant plusieurs années que RTE, à l’origine de la démarche ÉcoWatt, et Kedge Business School coopèrent à différents titres. Nous avons d’ailleurs un étudiant en apprentissage chez RTE, et ce n’est pas anodin. Donc la démarche ÉcoWatt, nous en avons eu connaissance assez facilement, d’autant que l’école est très impliquée dans les démarches de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) depuis longtemps. » - Quelles sont les raisons qui motivent votre adhés ion ? « Kedge a toujours été précurseur en matière de RSE : la démarche de l’école repose à 100% sur une prise en main, une responsabilisation et des initiatives émanant du personnel et des étudiants. L’école soutient et promeut ces initiatives. Il en a été ainsi de l’installation des panneaux photovoltaïques de l’école : c’est un projet qui a été initié et géré par une association d’étudiants et qui a reçu le soutien de l’école.

Notre engagement vient de loin en matière de RSE et tout a commencé très tôt, dès 2002, lors du repositionnement de l’école. C’est à partir de cette année 2002 que l’école a commencé non seulement à construire un discours mais aussi à mettre en œuvre des actions structurantes jusqu’à la création dès 2007 du service RSE. En 2009, dans le cadre de la Déclaration de Campus Responsables pour le Climat lors de la Cop15, l’école s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Depuis, l’école a mis en place un certain nombre d’actions. Nous nous inscrivons notamment dans le cadre du référentiel Plan Vert promu par le Ministère du Développement Durable et qui nous permet d’obtenir une note sur la valeur de nos actions, à la fois sur le plan environnemental, mais également social. Dans ce cadre, la démarche ÉcoWatt est pour Kedge un nouveau moyen de sensibiliser les étudiants et de leur faire mieux appréhender les problématiques énergétiques de la région, tant en termes de péninsule électrique qu’en termes de gestion de la pointe de consommation ou de risque de coupure. Nous allons donc relayer ces informations de pédagogie et de sensibilisation auprès de l’ensemble de nos 250 salariés, ainsi qu’auprès de nos professeurs permanents qui sont plus de 180, et bien sûr auprès de notre population étudiante qui représente environ 2000 individus sur le site de Luminy. » - Quelles actions envisagez-vous de mettre en place dans le cadre de la démarche ÉcoWatt ? « Nous avons mis en place un certain nombre d’actions visant à réduire notre consommation d’électricité. Le plus difficile reste le travail de sensibilisation au quotidien. Et le fait que nous devons recommencer le travail chaque année étant donné que nous avons une population changeante. C’est un travail de longue haleine. Les années précédentes, nous avions des projets visibles, pour lesquels il est plus facile de créer de l’adhésion en raison du caractère tangible, concret de l’action. Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de sensibilisation, strictement limitée aux discours et aux actions coup de poing. Mais les résultats sont là. Nous avons pu mesurer les effets de ces actions grâce à notre dernier bilan carbone en date de 2011 : il s’avère qu’entre 2009 et 2011, nous avons réussi à réduire la consommation électrique de 12,5%. Aujourd’hui, nous attendons les résultats du prochain bilan carbone pour janvier 2015. A priori, nous devrions constater entre 2011 et aujourd’hui une stabilisation de notre consommation alors que nous avons multiplié les installations modernes électriques dans l’école et que le nombre d’étudiants a augmenté.

Ces résultats nous incitent à poursuivre les actions conduites depuis toutes ces années : cours et conférences obligatoires sur les sujets de développement durable, stickers au-dessus des interrupteurs, éclairage automatique à détection de mouvement, travail avec les achats sur le chauffage ou l’éclairage. Aujourd’hui, dans tous les locaux rénovés, ce ne sont que des leds qui assurent l’éclairage. Nous organisons tous les 2 mois voire tous les mois des opérations appelées « Just a click » qui nous permettent d’atteindre des économies d’électricité allant jusqu’à 16% sur une journée ! ÉcoWatt pourra trouver toute sa place au sein de ces journées « Just a click » ! »

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Quelles sont les attentes et les vraies motivations des ÉcoW’acteurs ?

ÉcoWatt : décryptage sociologique Après 5 années de campagne, on constate que la population PACA porte un intérêt à cette démarche éco-citoyenne qui dure dans le temps. Deux faits nous le prouvent :

� Malgré 2 hivers sans alerte, le nombre d’inscrits continue de s’accroître chaque année � Lors des alertes déclenchées en février 2012, RTE a pu constater une baisse du pic de consommation de 2 à

3% par la mise en œuvre d’Éco’Gestes C’est l’occasion de s’interroger sur la relation que les ÉcoW’acteurs entretiennent avec une telle démarche éco-citoyenne. Pour ce faire, l’équipe d’ÉcoWatt PACA a rencontré 2 sociologues, Christèle Assegond et Jean-Philippe Fouquet, co-responsables du CETU ETI(C)S au sein de l’Université François Rabelais Tours, pôle d'expertise et de recherche en direction de collectivités, d'organismes publics et d'entreprises. ETIcS développe des recherches autour de quatre thématiques prioritaires (condition d'acceptabilité des innovations - mobilité et territoires - travail - usages de l'énergie) avec comme axe le développement durable. ETIcS s'intéresse particulièrement à la question des usages et des comportements, ainsi qu'à celle des leviers du changement.

Le facteur temps et le désir de bien faire Prenons du recul en considérant l’exemple de l’évolution des Éco’Gestes sur les déchets. Aujourd’hui, l’essentiel de la population s’est mis au tri sélectif. « Ça a pris à peine 15 ans : c’est un battement de cil à l’échelle de l’évolution des comportements, c’est allé très vite. Avec l’apparition même d’un jugement réprobateur sur la frange de la population qui n’a pas pris le pli. Et pourtant, trier, ça coûte cher et c’est contraignant. Alors pourquoi les Français le font-ils ? Quelle est leur motivation ? C’est le simple désir de bien faire. » (Jean-Philippe Fouquet) La population se pose des questions : comment agir ? Comment hiérarchiser les priorités ? Et le désir de bien faire est tout à fait réel. « Dans les campagnes de sensibilisation environnementale en général ou plus spécifiquement d’incitation aux Éco’Gestes, on part en général du principe que la population est inconséquente, peu attentive, et peu volontaire. En fait, la population est intéressée et voudrait même en savoir plus. » indique Christèle Assegond.

Comprendre pour passer à l’acte Globalement, l’énergie ne fait pas partie des priorités de la population. Ce niveau de priorité remonte un peu le jour où la facture arrive dans la boîte aux lettres pour retomber aussitôt… Or le fait d’inciter à la mise en place des ’Éco’Gestes conduit nécessairement la population à s’interroger sur son rapport à l’énergie de façon forte et durable. « S’interroger sur les Éco’Gestes permet de s’interroger véritablement sur le rapport à l’énergie et permet de faire remonter le niveau de priorité. Mettre en place une démarche d’'Éco’Geste implique donc une approche pédagogique forte » (Jean-Philippe Fouquet). Prenons le cas d’une expérimentation terrain conduite récemment : une maison qui est équipée de deux réfrigérateurs dont l’un est à la cave et ne sert que lors d’occasions exceptionnelles. Il se trouve que ce deuxième réfrigérateur tourne toute l’année. La simple indication du chiffre de consommation à l’année délivrée par l’Agence Locale de l’Energie aux habitants a provoqué la prise de conscience et a motivé l’arrêt du deuxième réfrigérateur. C’est un Éco’Geste de bon sens, adapté à un foyer, hors de toute liste préétablie, avec un chiffrage tangible qui rend l’ Éco’Geste évident. C’est tout l’intérêt que peuvent représenter les wattmètres pour prendre conscience des consommations cachées : l’ordinateur en veille, ou le chargeur laissé inutilement branché sur une prise.

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La population a besoin de comprendre pour adapter son comportement. La décision, le passage à l’acte se font d’eux-mêmes quand on a donné la bonne information.

Les limites de l’argument pécuniaire « Il faut s’adresser à l’intelligence de la population, pas à son porte-monnaie » (Christèle Assegond). En effet, il est compliqué d’affirmer qu’un Éco’Geste permet d’économiser de l’argent de façon générale. Les factures d’énergie ne permettent pas de le dire, ce n’est pas visible et si dans certains cas, cela peut s’avérer exact, cela reste mineur à l’échelle d’un foyer. D’ailleurs, plus globalement, avec le coût de l’énergie qui augmente, les économies engendrées ont été rendues invisibles sur les factures. Et ce n’est pas non plus en augmentant le prix de l’électricité que cela va changer les usages : l’augmentation du prix de l’essence l’a bien prouvé… L’argument pécuniaire n’est en tout cas pas le bon argument pour provoquer le passage à l’acte.

Les limites du discours sur les économies d’énergie « Parallèlement aux discours fallacieux sur les économies financières, on relève aussi des discours improbables sur les économies d’énergie, du type : vous allez pouvoir faire jusqu’à 30% ou 40% d’énergie en faisant telle action. Quand RTE dit que grâce aux alertes ÉcoWatt et à la mise en œuvre des Éco’Gestes, on arrive à mesurer une baisse de consommation de l’ordre de 2 à 3%, c’est tout à fait crédible. Et c’est même remarquable. Mais parler de 30 ou 40% d’économie, ça fausse tout juste repère» indique Jean-Philippe Fouquet. Il est donc important d’être mesuré et vrai dans les arguments utilisés en faveur d’une démarche de sobriété énergétique.

2 clés de succès : placer l’usager au cœur de la réflexion sur les Eco’Gestes et rendre tangible Il faut penser les Éco’Gestes en fonction des usages. « Si on prend l’exemple de la voiture et des incitations diverses et variées (transport en commun, co-voiturage etc), ça fait 15 ans qu’il ne se passe rien. Pourtant, les alternatives existent depuis le début. Ça ne bouge pas parce qu’on ne prend pas en compte les usages, la vraie vie. » (Jean-Philippe Fouquet) « Prenons l’exemple d’une expérience d’effacement sur le créneau 18-20h dans le cadre d’un smartgrid. Une des personnes faisant partie de l’expérience a indiqué : « peu importe ce que vous me demandez, faut que je fasse cuire mon poulet, je vais faire cuire mon poulet ». C’est à prendre en compte. » (Jean-Philippe Fouquet) Et il en est de même pour le tertiaire : comment fait-on sans que ça devienne épineux ? Il faut donc convoquer l’occupant en amont pour construire le bon discours ? Si on revient à l’exemple des déchets et du tri, aujourd’hui, quand on achète un produit, on imagine sans problème le parcours du déchet, parce qu’on a vu des documentaires sur la question, parce qu’à l’école, on a visité le centre de tri… L’énergie et l’électricité sont encore très « virtu elles ». Il va falloir d’une manière ou d’une autre les rendre tangibles dans l’expérience que les gens en font au quotidien,

� que ce soit à travers l’indication de chiffres clés qui parlent au plus grand nombre aussi bien au niveau collectif qu’individuel tels que ce type d’énoncé : aux heures de pointes, en hiver, une baisse de 1 degré en région PACA entraîne une hausse de consommation de 245 MégaWatts, ce qui équivaut à la consommation d’une agglomération comme Toulon !

� que ce soit à travers l’utilisation d’appareils tel s que les wattmètres, ou de dispositifs démonstrati fs tels que le Showroom Nice Grid

� ou que ce soit à travers des retours d’expérience o u des partages de bonnes pratiques tel que les verbatims du mur des ÉcoW’acteurs, sur le site ecowatt-paca.fr ou la journée dédiée aux ambassadeurs des entités ayant signé la charte ÉcoWatt, organisées tous les ans dans le cadre de la campagne.