20
Les Co-présidents du Club : Sophie AUCONIE Députée européenne, Présidente de l’intergroupe Sport Pascal DEGUILHEM Député de la Dordogne Jean-Jacques LOZACH Sénateur de la Creuse, Président du groupe d’étude Sport « Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? » En présence de : Nicolas BRIEN - Ministère des Droits des Femmes Sophie DUBOURG - Fédération Française d'Equitation Frédérique JOSSINET - Ministère des Sports Sabine GUILLIEN - GDF SUEZ Christine KELLY – Conseil Supérieur de l’Audiovisuel Marie-Cécile NAVES - Réseau européen « Femmes et Sport », Sport et Citoyenneté Marie-Françoise POTEREAU - Fédération Française de Hockey sur glace, Association Femix Elisabeth RICHARD - GDF SUEZ Gilbert YSERN - Fédération Française de Tennis Jeudi 30 janvier 2014

CPSEC_Compte rendu Sport féminin 300114.pdf

Embed Size (px)

Citation preview

Les Co-présidents du Club :

Sophie AUCONIE Députée européenne, Présidente de l’intergroupe Sport

Pascal DEGUILHEM Député de la Dordogne

Jean-Jacques LOZACH Sénateur de la Creuse, Président du groupe d’étude Sport

« Gouvernance, pratique, représentation :

quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? »

En présence de :

Nicolas BRIEN - Ministère des Droits des Femmes Sophie DUBOURG - Fédération Française d'Equitation Frédérique JOSSINET - Ministère des Sports Sabine GUILLIEN - GDF SUEZ Christine KELLY – Conseil Supérieur de l’Audiovisuel Marie-Cécile NAVES - Réseau européen « Femmes et Sport », Sport et Citoyenneté Marie-Françoise POTEREAU - Fédération Française de Hockey sur glace, Association Femix Elisabeth RICHARD - GDF SUEZ Gilbert YSERN - Fédération Française de Tennis

Jeudi 30 janvier 2014

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

2

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Économie Cité

Bonjour à tous, et bienvenue à ce petit-déjeuner débat.

Cette formule est une première pour nous, puisque nous organisions jusqu’ici des déjeuners débats ou des dîners débats. Nous avons profité de l’organisation du 22e Open GDF SUEZ pour innover avec ce petit-déjeuner débat.

Bien que nous soyons trois co-présidents, je serai seul ce matin, compte tenu de l’absence de mes deux collègues. Après une courte présentation, je céderai très rapidement la parole à Sabine GUILLIEN et Élisabeth RICHARD, qui nous accueillent et représentent GDF SUEZ.

Le thème exact de notre rencontre est le suivant : « Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd'hui ? » Ainsi que vous allez pouvoir le constater, ce thème a en partie été choisi en lien avec l’actualité parlementaire.

Avant de commencer, j’aimerais tout d’abord remercier l’entreprise GDF SUEZ, qui nous accueille au sein du stade Pierre de Coubertin où se tient la 22e édition de l’Open de tennis féminin. Il s’agit d’un événement sportif reconnu, depuis plusieurs dizaines d’années, qui attire chaque année de nombreux spectateurs. C’est la preuve vivante qu’une compétition peut être spectaculaire, attractive et populaire, quel que soit le sexe des sportifs.

Si, en termes de popularité, le tennis féminin n’a rien à envier au tennis masculin, nous verrons que cette situation est loin d’être partagée par la plupart des disciplines sportives. En effet, et ainsi que la Ministre des Sports Valérie Fourneyron l’a récemment rappelé, alors que l’équipe de France de football féminin obtient des résultats probants, et fait régulièrement partie des meilleures équipes mondiales, aucune chaîne de télévision n’a retransmis le match contre la Bulgarie, qui était pourtant qualificatif pour la Coupe du monde de football 2015.

Cette inégalité sera aujourd'hui l’une de nos préoccupations. Frédérique JOSSINET, qui est conseillère de la Ministre des Sports, aura sûrement l’occasion de présenter en détail le fonds de soutien récemment annoncé par le Gouvernement. Un fléchage du CNDS (Centre national pour le développement du sport) en direction des aides à l’équipement des salles de sport collectif sera aussi effectué, en vue de retransmissions télévisées.

Il semblerait que la France soit très en retard en ce qui concerne la retransmission des sports féminins, notamment pour des sports tels que le football ou le rugby.

Cependant, et ainsi que l’a relevé la Ministre, l’État ne doit pas être seul à s’attaquer à ce défi. Tous les acteurs, qu’il s’agisse des fédérations, des médias ou des partenaires économiques, ont un rôle à jouer.

Les « 24 heures du sport féminin », qui se tiendront samedi 1er février, sont un modèle de collaboration vertueuse.

Toutefois, il serait restrictif de tenir les enjeux de ce débat à la seule question de la médiatisation. Au quotidien, ce sont les problématiques de la gouvernance et de la pratique qui nous interpellent. À ce propos, il apparaît nécessaire de rappeler quelques données.

La pratique d’une activité sportive est globalement équitablement répandue chez les deux sexes : 87% des femmes contre 91% des hommes. En revanche, si la pratique sportive licenciée est prise en compte, les résultats sont très différents, puisque les femmes ne représentent alors plus que 35% des membres de fédérations sportives. En outre, seules 11 fédérations sur 117 sont dirigées par des femmes. Enfin, les femmes ne représentent que 15% des cadres des fédérations sportives.

Le décret du 7 janvier 2004 rappelle les impératifs d’égal accès des hommes et des femmes aux instances dirigeantes, mais il est permis d’estimer que le droit actuel en la matière reste nettement insuffisant.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

3

Le Gouvernement en est conscient, et a consacré le fameux article 19 du projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes à ce sujet. Je laisserai Brigitte BOURGUIGNON, Députée du Pas-de-Calais, aborder cette question.

Le débat est encore en cours, puisque la première lecture s’est achevée à l’Assemblée nationale mardi 28 janvier.

Sur ce thème, je suis convaincu que Nicolas BRIEN, qui est conseiller auprès de la Ministre chargée des Droits des Femmes Najat VALLAUD-BELKACEM, pourra apporter des précisions utiles. Les interventions de Sophie DUBOURG, Directrice technique nationale de la Fédération Française d'Équitation (FFE), ou de Gilbert YSERN, Directeur général de Roland Garros et de la Fédération Française de Tennis (FFT), pourront aussi nous éclairer.

Je reste confiant, et espère que le gouvernement, les fédérations, les sénateurs et les députés parviendront à trouver une position d’équilibre et de compromis sur ce point, dans les jours ou les semaines à venir.

Sans plus attendre, je donne la parole à Sabine GUILLIEN et Élisabeth RICHARD, et les remercie chaleureusement de leur accueil.

Sabine GUILLIEN, Déléguée générale Centre, GDF SUEZ

Bonjour à tous.

Nous sommes très heureuses de vous accueillir ce matin pour ce débat sur le sport féminin. Ce sujet nous tient particulièrement à cœur chez GDF SUEZ, et c’est pourquoi nous avons souhaité soutenir la tenue de ce débat.

Comme vous le savez sûrement, GDF SUEZ est partenaire officiel de la Fédération Française de Tennis depuis 1992, et est le partenaire majeur du tennis féminin depuis 22 ans.

Depuis 2011, GDF SUEZ est également le partenaire majeur de l’équipe féminine de l’Olympique Lyonnais, qui a été deux fois Championne d’Europe, et onze fois Championne de France, et qui joue après demain samedi, jour des « 24 heures de sport féminin », contre l’équipe d’Arras.

GDF SUEZ a pris des engagements forts en matière de mixité, qui rejoignent nos engagements sportifs. C’est la raison pour laquelle le groupe a effectué le choix majeur, il y a 22 ans, d’accompagner le tennis féminin.

Il s’agissait à l’époque d’un véritable pari sur l’avenir : celui de construire un système de fond vertueux pour accompagner un sport confidentiel et peu visible en France, le structurer pour lui donner une visibilité et une ambition forte auprès du grand public, favoriser l’émergence de talents, construire sur le long terme un vrai territoire sportif, participer à l’excellence sportive, et enfin faire vivre les valeurs de solidarité et de proximité.

Nous avons ainsi créé à la fois un territoire sportif et un territoire de marque. Cela représente un fort investissement, à commencer par un partenariat depuis 1992 avec la Fédération Française de Tennis et l’équipe de France de Fed Cup, dont le capitaine actuel est Amélie MAURESMO, notre ambassadrice depuis 1997.

J’ajoute que l’équipe de France de Fed Cup affrontera l’équipe suisse les 8 et 9 février 2014 au sein du stade Pierre de Coubertin.

Par ailleurs, GDF SUEZ soutient les joueuses dès leurs premiers pas, mais aussi après leur période sportive. Nous avons ainsi été les premiers à créer un « Team Tennis » pour permettre aux joueuses professionnelles de se consacrer pleinement à leur carrière sportive.

Cette équipe de tennis féminin compte aujourd'hui quatre joueuses françaises : Alizé CORNET, n° 1 française Caroline GARCIA et Virginie RAZZANO, respectivement 3ème et 4ème

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

4

joueuses françaises ainsi que Pauline PARMENTIER, 11ème française. À ces joueuses s’ajoutent trois ambassadrices : Amélie MAURESMO, Nathalie DECHY et Émilie LOIT.

Chaque année, GDF SUEZ soutient également une trentaine de jeunes boursières de la FFT. En outre, nous parrainons 25 tournois en France, dont 15 Opens GDF SUEZ. Ils permettent aux jeunes espoirs françaises de se former, de faire vivre le tennis féminin sur tout le territoire, et de participer ainsi à l’animation de nos régions.

Nous soutenons aussi le projet d’éducation sociale par le sport, un axe fort de la stratégie de GDF SUEZ. Notre entreprise est engagée et socialement responsable, notamment au travers de l’association « Fête le Mur » de Yannick NOAH, avec qui nous avons fêté hier, ici même, les quinze années de notre partenariat. Il s’agit d’une très belle histoire, rare par sa longévité, qui s’inscrit dans les valeurs et actions de GDF SUEZ, et nous en sommes très fiers.

Enfin, l’histoire se projette dans l’avenir, puisque GDF SUEZ confirme son engagement pour les prochaines années dans le tennis féminin en tant que partenaire N°1. Je passe maintenant la parole à ma collègue, Élisabeth RICHARD, qui va évoquer la place des femmes chez GDF SUEZ.

Élisabeth RICHARD, Chargée de la place des femmes au sein du groupe GDF SUEZ

Bonjour à toutes et à tous.

Je suis en charge de la place des femmes chez GDF SUEZ auprès de Valérie BERNIS, qui est Directrice générale adjointe du groupe et membre du Comité de Direction.

GDF SUEZ est le seul groupe du CAC 40 à s’être fixé quatre objectifs chiffrés de mixité à horizon 2015. Par conséquent, nous sommes très actifs sur ce sujet, et ne relâchons aucunement la pression.

En France comme à l’international, GDF SUEZ compte un très important réseau de 1.200 femmes, actives, engagées, et qui répondent

présentes dès que nous faisons appel à elles. Nous avons développé un vaste programme, dont la particularité est que les cadres dirigeantes sont coachées pendant trois mois. Il s’agit d’un investissement, dont l’objectif est que ces jeunes femmes endossent un jour les postes de managers les plus élevés.

Aujourd'hui, la charge familiale pèse encore lourdement sur les femmes. Il s’agit d’un sujet important. Chez GDF SUEZ, nous avons accompli nombre d’avancées. Ainsi, une crèche existe au sein même de nos locaux, à la Défense. Il s’agit d’ailleurs de la première crèche en France en bureaux de grande hauteur. Elle représente un tour de force technique, et des normes extrêmement strictes et complexes ont dû être respectées pour réaliser cette crèche d’entreprise de 600 m², qui comprend 60 berceaux.

En outre, nous proposons des places en réseau, ainsi qu’un site Internet dédié à la petite enfance, de 0 à 13 ans : E-FAMILI. Il permet de télécharger gratuitement les contrats de travail ou encore les déclarations URSSAF.

Notre objectif est clairement d’accompagner les jeunes parents dans l’aventure de la parentalité.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci beaucoup.

Je donne maintenant la parole à ma collègue Brigitte BOURGUIGNON, Députée du Pas-de-Calais, et passionnée de sport. Elle va aborder le projet de loi pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

5

Brigitte BOURGUIGNON, Députée du Pas-de-Calais

Je passerai assez rapidement sur la loi en elle-même. En effet, si elle a pour but de féminiser le sport, elle couvre trois autres aspects très importants : les violences faites aux femmes, l’égalité salariale, et la parité. Cette dernière ne couvre pas uniquement le sport, mais doit commencer par la politique.

En effet, malgré les nombreuses lois sur la parité, nous constatons que les résultats ne sont pas satisfaisants, et que les inégalités touchent toutes les catégories socioprofessionnelles. Après quinze années, et malgré diverses mesures, divers plans de féminisation et la sensibilisation de toutes les fédérations, nous sommes forcés de constater que beaucoup de travail reste à accomplir, dans toutes les instances, quelles qu’elles soient.

Au titre de la Délégation aux droits des femmes, j’ai plus particulièrement été chargée du volet traitant de la parité.

J’aimerais tout d’abord préciser un point : la parité n’est pas un gadget, puisqu’il s’agit de la représentation tout à fait normale d’une société telle qu’elle est aujourd'hui. En effet, alors que les femmes représentent 52% de la population, la représentation demeure exclusivement masculine dans les milieux de pouvoir, quels qu’ils soient.

C’est pourquoi la parité s’intéresse également aux champs du commerce et de l’industrie ou de l’agriculture, où la loi s’appliquera, par le biais de paliers et de dates butoirs.

Toutefois, ces mesures ne sont pas suffisantes. Au travers de la Délégation aux droits des femmes, nous avons prouvé qu’une évaluation qualitative devait s’ajouter à une évaluation quantitative, puisqu’il est important de réfléchir à l’efficience des plans de féminisation.

Nous insisterons dans les formations aux filières sportives sur la lutte contre les stéréotypes. Les femmes doivent pouvoir accéder aux objectifs qu’elles se fixent.

Nous avons aussi abordé les questions éducatives, puisque la résolution du problème et la lutte contre les stéréotypes doivent commencer par l’éducation.

À ce sujet, le sport peut apparaître pour certains comme un élément symbolique. Aujourd'hui, à titre d’exemple, les femmes ne représentent que 15% des entraîneurs nationaux, ou encore 17% de conseillers techniques. Il existe donc une marge de progression, tout à fait nécessaire, et loin d’être négligeable.

En ce qui concerne les instances dirigeantes des fédérations, il avait été retenu en première lecture au Sénat d’inscrire dans les statuts les conditions suivantes : une composition par paire, à hauteur de 40%, pour les fédérations comptant au moins 25% de licenciés de chaque sexe ; et une composition plutôt proportionnelle, avec un plancher minimum de 25%, pour les fédérations qui comptent moins de 25% de l’un ou l’autre des sexes.

Cependant, une majorité des acteurs a demandé une transition proportionnelle, c'est-à-dire une montée en charge par paliers. Nous nous sommes tous globalement mis d’accord, à l’exception de l’objectif, puisqu’il me semble qu’une date butoir est indispensable. Sans date butoir, nous savons parfaitement que nous tiendrons exactement les mêmes propos dans quinze ans, et que la situation n’aura pas évolué.

Nous avions donc fixé des étapes, pour permettre aux fédérations de s’adapter progressivement.

Aujourd'hui, quels obstacles empêchent les femmes de faire partie des instances dirigeantes de sports majoritairement pratiqués par des hommes ? En effet, nous pouvons constater à l’inverse que la gymnastique, qui est principalement pratiquée par les femmes, ne compte aucune dirigeante féminine. Aussi, chacun doit travailler à faire évoluer cette situation.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

6

J’ajoute enfin que Madame la Ministre rencontrera bientôt les présidents des fédérations à ce sujet. Pour éviter les levées de boucliers, la position comprend suffisamment de compromis, qui devraient permettre une évolution rapide vers l’objectif cible.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci à Brigitte BOURGUIGNON. Nous allons maintenant procéder à une série d’interventions qui donneront probablement lieu à divers commentaires.

Je laisse tout de suite la parole à Christine KELLY, membre du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), qui va notamment traiter de la dimension médiatique du sport féminin.

Christine KELLY, CSA

Bonjour à toutes et à tous.

Ce matin, j’ai reçu un tweet précisant : « pas de médiatisation, pas de visibilité, pas de sport ». Nous sommes tous conscients ce matin que seule la médiatisation ne compte pas, mais cette dimension est tout de même importante.

Les « 24 heures du sport féminin » constituent une démonstration de force de la part des médias. Il faut ouvrir l’antenne, montrer les différentes actions qui existent sur le terrain, et démontrer que les médias et les dirigeants peuvent se mobiliser pour le sport féminin.

Je ne pense pas que cet événement soit suffisant, mais j’espère tout de même qu’il y aura un avant et un après « 24 heures du sport féminin ».

Tout ce travail est né d’un constat établi par Laurent LETAILLEUR, qui travaille également au CSA. Il a effectué une très intéressante enquête, d’où il est ressorti que seulement 7% des retransmissions sportives étaient féminines. En d’autres termes, 93% des retransmissions sportives sont dédiées aux sports masculins. En outre, 95% de ces 7% sont diffusés sur les chaînes payantes. De manière évidente, la visibilité du sport féminin est terriblement en souffrance.

Il est permis de se demander pourquoi les médias ne diffusent pas les rencontres sportives féminines, surtout lorsque la performance sportive est évidente. Ainsi, les sportives féminines ont gagné la Ligue des Champions en football, mais il en a été très peu question. De même, elles ont à deux reprises atteint le plus haut niveau européen en basket, mais le sujet a été peu traité. Je précise qu’elles avaient d’ailleurs accompli cet exploit avant leurs homologues masculins, dont il a pourtant été fait grand cas.

Pourquoi les chaînes de télévision ne diffusent-elles pas les compétitions féminines, lorsque la performance sportive est cependant au rendez-vous ? À l’inverse, pourquoi diffusent-elles les compétitions masculines, même lorsqu’il n’existe aucune performance ? C’est sur ce point que des avancées doivent être accomplies.

Après m’être entretenue avec de nombreux responsables de chaînes de télévision, il est apparu qu’ils souhaitent diffuser le sport féminin. Il existe donc un véritable paradoxe entre une envie de diffusion et un manque de visibilité. C’est la raison pour laquelle les « 24 heures du sport féminin » fonctionneront.

Ensuite, pour pouvoir diffuser un beau match, il faut que les gradins soient remplis de spectateurs, et que le stade soit bien éclairé. Par conséquent, les différents acteurs doivent agir de concert pour que le sport féminin gagne en visibilité. La responsabilité n’incombe pas uniquement aux médias.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

7

Les spectateurs ne réclament pas du sport féminin, mais du sport tout simplement. Ils souhaitent des compétences, de la performance. De fait, pourquoi ne pas lui proposer du sport féminin ?

Il faut rappeler que la chaîne D8 a réalisé l’une de ses meilleures audiences, avec 2,8 millions de téléspectateurs, en diffusant du football féminin.

Enfin, les « 24 heures du sport féminin » consistent en une mobilisation de toutes les chaînes de télévision pour le sport féminin. Elles diffuseront un logo, des bandes-annonces, des reportages, des portraits. Toutes les chaînes de télévision se mobilisent pour montrer ce qu’est le sport féminin, mais aussi dénoncer les problèmes qui y sont liés.

Suite à cet événement, nous réaliserons très rapidement un bilan pour savoir ce qui a été repris des « 24 heures du sport féminin », et ainsi poursuivre ce travail.

Enfin, à tous ceux qui le souhaitent, je donne rendez-vous samedi 1er février, à 10 heures, au pied de la tour Eiffel, afin de participer à 1 minute 30 de danse pour le sport féminin. Il s’agit de l’unique moment de rassemblement pour tous ceux qui souhaitent prendre part à une démonstration de force pour le sport féminin.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Nous remercions Christine KELLY pour son intervention, et donnons la parole à Marie-Françoise POTEREAU, qui est Directrice technique nationale adjointe de la Fédération Française de Hockey sur Glace (FFHG), mais également Présidente de l’association Femix (Femmes Mixité Sports).

Marie-Françoise POTEREAU, Directrice technique nationale de la FFHG, Présidente de l’association Femmes-Mixité-Sport (Femix)

Bonjour à toutes et à tous.

L’association Femix, que je préside depuis deux ans, a été créée en 2000, sous l’ère Marie-George BUFFET, suite aux Assises du sport féminin. L’objectif de cette association est d’encourager, défendre, et favoriser la pratique sportive féminine.

Aussi bien pour nous que pour le sport féminin français, les « 24 heures du sport féminin » représentent une véritable chance de mettre en lumière l’engagement des femmes sportives, ainsi que l’engagement des

femmes assumant des responsabilités dans le milieu sportif.

Aujourd'hui, nous sommes parvenus à un tournant. Les femmes sont trop peu nombreuses dans les instances dirigeantes, et la situation ne s’améliorera pas si la loi n’appuie pas cet effort.

C’est pourquoi nous vous remercions de promouvoir des femmes aux postes à responsabilité. L’engagement dans les « 24 heures du sport féminin » reflète aussi notre volonté d’impliquer tous les acteurs du sport, en demandant aux fédérations d’organiser des événements aux niveaux national, régional, départemental, et local.

Nous ressentons maintenant un engouement, une belle prise de conscience, qui est très intéressante. Nombreux sont ceux qui souhaitent participer à l’événement. En outre, certains acteurs proposaient déjà un événement, et souhaitent maintenant le médiatiser. Il est important que tous les acteurs puissent promouvoir eux-mêmes leurs activités sportives.

Les femmes sont encore trop peu nombreuses aux postes de dirigeants, mais elles sont aussi trop absentes au sein des Directions techniques. Il existe sur ce point un véritable chantier.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

8

Aujourd'hui, lorsqu’une femme accède à une Direction technique, c’est comme si elle accédait à une réunion de chantier, c'est-à-dire qu’elle est testée, et ses compétences ou ses connaissances des dossiers sont étudiées.

J’aimerais ajouter que nous sommes nombreuses à nous être réjouies de la nomination de Sophie DUBOURG au poste de Directrice technique nationale de la Fédération Française d'Équitation. De plus, nous mettons en place avec le Ministère et la Direction des Sports une animation des réseaux de femmes Directrices afin de donner envie à d’autres femmes d’atteindre de tels postes. Les femmes doivent oser.

Par ailleurs, les femmes doivent conserver leur singularité, leur différence. Nous devons rester des femmes. En entreprise comme dans les fédérations, la mixité, les binômes, sont très efficaces. Chacun est complémentaire, avec sa propre singularité, son écoute et sa disponibilité particulière.

La mixité permettra à la situation des femmes d’évoluer, et beaucoup de fédérations se sont déjà engagées dans la mixité, avec des disciplines mixtes dans certains sports. La situation progresse, mais doit encore évoluer dans l’ensemble de la société.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci, et je donne maintenant la parole à Frédérique JOSSINET du Ministère des Sports, qui est également une ancienne championne de Judo.

Frédérique JOSSINET, Conseillère auprès de la Ministre des Sports

Merci, et bonjour à toutes et à tous.

Il est aujourd'hui très délicat d’amener les fédérations internationales à créer des événements féminins. Il existe donc un véritable enjeu au sujet de la mixité au sein des fédérations.

Nous avons constaté que le sport favorisait la rencontre, l’émancipation et l’ascension sociale. Le sport est aussi un espace d’égalité, et il constitue un outil de socialisation de premier plan. Mais les femmes y occupent aujourd'hui une place bien trop faible.

Fort de ce constat, le Ministère des Sports s’est doté d’une feuille de route pour le sport, qui vise à accélérer la politique d’égalité à l’accès des femmes et des hommes à la pratique sportive, mais également aux responsabilité.

Cette politique s’appuie sur un cadre législatif et réglementaire, et des actions structurantes qui visent à impulser une démarche de projet de la part des acteurs du monde sportif.

C’est un cadre législatif et réglementaire qui a pour but de donner toute leur place aux femmes dans le sport, notamment par l’accès à la pratique sportive, et par l’accès des femmes aux responsabilités dans les instances sportives. Cette politique vise une accélération du processus.

Le 27 novembre 2012, le Comité interministériel aux droits des femmes a défini une série de mesures, pour chaque ministère.

Concernant le Ministère des Sports, de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative, cinq mesures ont été définies. Elles visent la féminisation des instances dirigeantes des fédérations sportives, le développement de la pratique sportive des femmes en corrigeant les inégalités d’accès, la féminisation de l’encadrement technique des activités sportives, la réussite des femmes dans le sport de haut niveau, et enfin la lutte contre les discriminations et violences faites aux femmes dans le cadre du champ sportif.

Preuve de cet engagement, le Ministère accompagne et soutient financièrement les fédérations et les associations dans la mise en place des plans de féminisation.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

9

Le Ministère chargé des Sports s’est aussi engagé dans une démarche de prévention contre toutes les formes de discriminations dans le sport, et notamment contre le sexisme. Enfin, le Ministère dispose d’un réseau de ressources et d’expertises nationales.

Au sujet de la médiatisation du sport féminin, et après concertation avec les fédérations, il est clairement apparu que l’un des principaux freins à la diffusion du sport féminin à la télévision résidait dans les coûts de production. Ce phénomène est encore aggravé par l’absence d’équipement des salles de sport.

Pour la première fois, une véritable volonté politique préside. Nous sommes persuadés qu’ainsi se créera un cercle vertueux qui favorisera la pratique et l’accès aux responsabilités des femmes.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci, et je donne la parole à Nicolas BRIEN, conseiller auprès de Najat VALLAUD-BELKACEM, ministre des Droits des femmes et Porte-parole du gouvernement.

Nicolas BRIEN, Conseiller auprès de la Ministre des Droits des Femmes et porte-parole du Gouvernement

Bonjour à tous.

Je suis ravi d’être présent aujourd'hui, et impressionné que soient ainsi réunis des représentants de fédérations, des médias ou encore des représentants des administrations et ministères, tous unis autour d’une même cause.

J’aimerais vous présenter deux statistiques, pour lesquelles je remercie d’ailleurs le remarquable travail du CSA : la part des femmes dans la pratique sportive s’élève à 51%, et la diffusion de sport féminin

représente seulement 7% des événements sportifs.

Le sport met en avant diverses valeurs, et une compétition est impossible si l’égalité et le respect n’existent pas. Quant aux valeurs, il s’agit des valeurs républicaines, mais aussi des valeurs financières.

En effet, les sponsors ignorent souvent les investissements dans le sport féminin, ce qui est fortement regrettable. Il ne faut par exemple pas sous-estimer le pouvoir prescripteur des femmes dans les achats sportifs.

L’égalité des hommes et des femmes dans le monde sportif passe par trois éléments : l’égalité dans les fédérations, l’égalité sur les terrains, et l’égalité sur les écrans. Il est évident que si la parité est obtenue dans les Conseils généraux ou les Chambres de commerce, il est également possible de l’atteindre au sein des fédérations sportives.

Il faut amener ce mouvement de société, que certaines fédérations ont précédé, à l’image de la Fédération Française de Tennis qui s’est impliquée dans la promotion des femmes et du sport féminin. La Fédération Française de Football a également très fortement féminisé ses cadres et ses gestionnaires.

Ensuite, sur les terrains, il faut agir sur les pratiques et l’encadrement technique. Actuellement, il est important de souligner que des plans de féminisation sont à l’œuvre au sein de 49 fédérations sportives.

Pour faire écho aux « 24 heures du sport féminin », j’aimerais aussi aborder l’égalité au sein des médias, c'est-à-dire l’égalité sur les écrans. Il en a été question tout à l’heure : seulement 7% des retransmissions sportives sont féminines, et 95% de ces 7% sont diffusés sur les chaînes de télévision payantes. Il existe donc un double enjeu : un enjeu de visibilité, et un enjeu d’accessibilité.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

10

Au sein du processus parlementaire actuellement engagé, il existe un très important volet dédié à la couverture du sport féminin, et au renforcement des prérogatives du CSA, qui aura pour but la lutte contre les stéréotypes et la promotion des femmes.

Il faut enfin souligner la somme de 1 million d’euros, prélevée sur les fonds du Centre national pour le développement du sport (CNDS) et dédiée à la promotion d’événements sportifs féminins, mais aussi la révision du cahier des charges de France Télévisions.

Un certain nombre d’éléments sont donc à l’œuvre, et nous ne souhaitons pas brusquer le mouvement. Nous espérons parvenir à plus d’égalité dans le domaine du sport féminin.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci Nicolas BRIEN. J’aimerais ajouter que les Conseils généraux ne comptent que 16% de femmes. Toutefois, nous allons assister à un formidable bond en avant, puisque ce pourcentage atteindra l’année prochaine 50%, grâce au changement du mode de scrutin. Il s’agit d’un événement historique, et nous n’aurons jamais assisté à un tel bouleversement.

Nous allons maintenant écouter Sophie DUBOURG, Directrice technique nationale de la Fédération Française d'Équitation (FFE).

Sophie DUBOURG, Directrice technique nationale de la FFE

Bonjour à toutes et à tous.

La Fédération Française d'Équitation est la troisième fédération olympique française, et la première pour le sport féminin. Aussi, en ce qui nous concerne, nous n’avons pas besoin d’un plan de féminisation de la pratique. En fait, nous aurions à l’inverse plutôt besoin d’un plan de masculinisation de la pratique de l’équitation.

Nous réfléchissons beaucoup à ces questions, et à un accroissement de la motivation et de l’accès à la jeunesse masculine, mais constatons toutefois que la courbe s’inverse dans le sport de haut niveau.

Ainsi, au sein des 30 disciplines olympiques qui sont répertoriées, les femmes sont très peu nombreuses. La maturité est tardive, puisque la moyenne d’âge en équitation et en jumping s’élève à 35 ans. Et, à cet âge, il est possible que les femmes se concentrent sur une vie familiale, laissant leur carrière sportive de haut niveau derrière elles.

Quant à l’encadrement, notamment les juges et les arbitres, 5.000 bénévoles sont nécessaires au niveau français, et nous constatons un taux d’encadrement féminin très faible, compris entre 16% et 18%. Il peut aussi bien s’agir d’un manque de disponibilité que d’un manque de motivation et d’assurance. C’est pourquoi, en ce qui concerne les femmes, nous réfléchissons davantage à un projet d’accompagnement dans l’encadrement des compétitions que de la pratique.

Quant à l’encadrement technique, nous disposons d’une majorité d’enseignantes femmes, qui sont pour la plupart des chefs d’entreprises. Ces femmes ne sont donc pas uniquement des mères de famille, puisqu’elles possèdent une forte activité professionnelle, et elles manquent donc fortement de disponibilité.

Aussi, si au sein de toutes nos instances la parité est respectée, les femmes demeurent tout de même très peu disponibles.

En ce qui me concerne, je suis Directrice technique nationale de la Fédération Française d'Équitation depuis trois mois. Auparavant, j’ai assumé les tâches de Cadre technique régionale à la Fédération Française d'Équitation, avant de devenir Cadre technique national sur des missions nationales puis internationales. Je suis devenue Directrice technique nationale adjointe en 2009, et enfin Directrice technique nationale en octobre 2013.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

11

Au travers de toutes ces étapes, je n’ai jamais appréhendé mon sexe comme un frein. Notre fédération est riche, et dispose d’entraîneurs compétents. Depuis trois mois, j’ai pu recréer mon équipe. J’ai choisi pour adjoint un homme. Cependant, je ne l’ai pas choisi pour cette raison, mais parce qu’il est complémentaire dans le travail.

Enfin, j’ai aussi reçu diverses candidatures féminines, et il semble donc que ma nomination ait suscité des vocations féminines.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci. Et maintenant, je vous propose d’écouter un autre exemple de fédération sportive ayant pris de belles initiatives en matière d’égalité entre les femmes et les hommes. Il est illustré par la Fédération Française de Tennis (FFT), et son Directeur général, Gilbert YSERN.

Gilbert YSERN, FFT

Bonjour à tous.

Au sein de la Fédération Française de Tennis, la parité est effective, et nous l’avons accomplie avec beaucoup de conviction, mais aussi une certaine forme de discernement. Il s’agit véritablement d’une tendance lourde, d’une évolution en profondeur de notre fédération.

Ainsi, nous avons la chance d’être organisateurs d’un événement sportif majeur : Roland Garros. Il s’agit de l’un des rares événements sportifs qui, au niveau mondial, atteignent la parité des dotations. Le tennis féminin bénéficie également d’une très large exposition médiatique, sur les chaînes publiques, qui sont donc accessibles à tous.

Il existe une certaine forme de symétrie entre le tennis féminin et masculin, et il est probable que le tennis soit le sport qui offre l’exposition la plus large à la pratique féminine sportive de haut niveau.

Lorsque nous sentons qu’il existe un besoin, nous pouvons également créer des actions spécifiques pour les femmes : l'École des Femmes en est un exemple. Il existe un véritable désir de développement du tennis féminin.

Au niveau économique aussi, nous sommes portés à aider davantage les joueuses. En effet, nous considérons qu’une joueuse a plus besoin qu’un homme de la Fédération Française de Tennis, et nous estimons qu’il nous appartient de l’aider.

Au sujet du projet de loi sur la parité, une sorte de résistance des mouvements sportifs a encore une fois été stigmatisée la semaine dernière, à l’Assemblée nationale. En ce qui nous concerne, nous soutenons totalement la féminisation, dans son principe.

J’ajoute que nous avons également imposé des minima de représentation féminine dans les structures dirigeantes au niveau des ligues régionales et des comités départementaux, alors même que nous n’y étions pas obligés. C’est pourquoi nous sommes très confortables avec la position du Sénat. Il est raisonnable de viser que les effectifs masculins et féminins dans une fédération soient compris entre 40% et 60%.

Cependant, il faut rappeler qu’il s’agit d’un univers associatif, qui est basé sur le volontariat. De même qu’il est compliqué de réquisitionner une femme, il est complexe de remercier un homme tout simplement parce qu’il n’appartient pas au « bon » sexe.

Aussi, nous soutenons totalement l’accroissement de la responsabilité des femmes et la féminisation des instances, mais nous sommes partisans de faire appel à la raison et au bon sens.

Au sein d’un univers associatif qui est basé sur le volontariat, il est très difficile de viser des effectifs précis, figés. Le monde associatif a besoin d’une certaine souplesse.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

12

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci Gilbert YSERN. Nous retiendrons donc de cette intervention un besoin de souplesse et de sagesse.

Je donne maintenant la parole à Marie-Cécile NAVES, du réseau européen « Femmes et Sport ».

Marie-Cécile NAVES, Réseau européen « Femmes et Sport », Sport et Citoyenneté

Bonjour à tous.

Le réseau européen « Femmes et Sport » a été créé et est animé par le think tank « Sport et Citoyenneté » auquel j’appartiens. Il réunit des chercheurs et chercheuses dans toute l’Europe.

Par ailleurs, j’appartiens également au Commissariat général à la stratégie et à la prospective, au sein duquel nous avons récemment publié un rapport intitulé « Lutter contre les stéréotypes filles-garçons. Un enjeu d’égalité et de mixité dès l’enfance ». Ce rapport traite de la question des stéréotypes, en particulier dans le monde du sport.

C’est la raison pour laquelle j’ai beaucoup d’admiration pour les initiatives volontaristes qui ont jusqu’ici été évoquées.

Les stéréotypes constituent un véritable problème, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ils s’insinuent dans toutes les sphères de la société, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte.

Ensuite, ils sont très difficiles à combattre, puisqu’ils sont liés à des habitudes, des traditions, de préjugés, et sont depuis longtemps ancrés dans les mentalités.

Il est en outre important de souligner que les stéréotypes touchent certes les femmes, mais aussi les hommes. Ainsi, la société accueillera très mal un petit garçon qui souhaiterait pratiquer un sport réputé féminin. À l’inverse, une petite fille souhaitant pratiquer le football pourra également se heurter à divers problèmes.

Ensuite, les stéréotypes sont présents aussi bien dans le sport qu’à l’école, ou encore dans le monde du travail.

Par ailleurs, si la médiatisation du sport souffre de fortes différences sur le plan quantitatif, elle en souffre aussi sur le plan qualitatif. En d’autres termes, alors que les médias favorisent la performance sportive féminine, une sportive devra assez nécessairement être jolie ou sexy pour être médiatisée, et ce indépendamment de sa performance. Pour que sa performance soit soulignée, la sportive doit donc répondre aux normes de beauté en vigueur.

Au travers de notre étude, nous avons constaté qu’un écart dans la pratique sportive s’instaurait à l’adolescence entre les filles et garçons, pour perdurer jusqu’à l’âge adulte. Cet écart peut atteindre jusqu’à 30 points dans les foyers les plus défavorisés. Il existe donc un véritable enjeu éducatif. Il apparaît que des actions doivent être menées à destination des jeunes, et en particulier des jeunes filles.

À noter également que les jeunes filles ne bénéficient pas non plus forcément de modèles médiatiques favorables, aussi bien au niveau quantitatif qu’au niveau qualitatif.

Il faut ajouter que, d’après les chiffres de l’OCDE, les femmes consacrent chaque jour 1 heure 30 de plus aux tâches parentales et domestiques que les hommes. Sur une semaine, il s’agit donc d’un nombre important d’heures qui pourraient être consacrées à des activités de loisirs ou à des activités sportives.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

13

Sur le plan professionnel, il semble que le domaine sportif se considère lui-même comme une sphère indépendante, à part. Cependant, le sport est un domaine professionnel comme un autre. Par conséquent, les questions relatives à la condition féminine ou à l’accès aux postes à responsabilité se posent également, et de la même manière.

Nous pouvons constater que lorsqu’une organisation comprend une importante mixité, elle s’en trouve généralement améliorée. L’OCDE a d’ailleurs démontré que les pays où existaient de telles normes bénéficiaient de croissances supérieures à celles des autres pays.

En termes de justice sociale et d’égalité, il est important de développer le sport féminin. Mais ce développement est également nécessaire en termes de performance économique et de soft power. C’est pourquoi il faut combattre un certain nombre de préjugés et de stéréotypes.

Enfin, je terminerai en précisant que, lorsque j’ai reçu votre invitation, j’ai été frappée par le titre de cette conférence. Il met bien en avant le fait que ce problème est un problème systémique et social.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Merci Marie-Cécile NAVES. Je propose maintenant à ceux qui le souhaitent d’intervenir, et je laisse tout de suite la parole à Jean-François GUILLOT, Directeur du Centre national pour le développement du sport (CNDS).

Jean-François GUILLOT, CNDS

J’aimerais rappeler qu’avec un budget de 272 millions d'euros, le CNDS est en quelque sorte la banque du formateur. La part territoriale représente 130 millions d’euros, dont 6,7 millions sont destinés à l’invitation à la pratique féminine.

Concrètement, environ 20 fédérations absorbent 73% de l’enveloppe dédiée au sport féminin. Les plus importantes fédérations sont celles du football, du tennis, du basket, du hand-ball et du judo, mais sont également représentés le tennis de table, le volley, le karaté, la boxe ou encore le cyclisme. J’ajouterai que plusieurs dispositifs sont dédiés à l’incitation au sport féminin.

Nous menons aussi des actions destinées à des publics spécifiques, en particulier sur les licenciés, pour un montant de 4,6 millions d’euros, mais aussi à destination des publics handicapés.

Ensuite, notre action cible trois types de territoires : les quartiers en difficulté, les zones rurales fragilisées, et les autres territoires.

Je précise que toutes ces données sont tout à fait transparentes et accessibles au CNDS et couvrent une période de quatre ans.

Au sujet des grandes compétitions, le CNDS a notamment subventionné l’Euro de basket ou le Championnat du monde de hockey sur glace.

Le 19 novembre 2013, il a été acté par le Conseil d’administration qu’une dotation de 1 million d’euros a été bloquée pour accompagner les fédérations et les comités d’organisation qui seraient amenés à promouvoir des événements sportifs féminins. Cela suppose que la fédération travaille avec les diffuseurs, sur les chaînes de télévision gratuites. Ce projet devrait se mettre en place au cours du premier semestre 2014, avec diverses modalités d’inscription.

Il sera ainsi possible d’inciter divers événements sportifs, qui seront financés par ce dispositif à hauteur de 10.000 euros à 30.000 euros.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

14

Enfin, au sujet de la parité, j’ajouterai que le CNDS est inscrit dans cette démarche. En effet, le Conseil d’administration du CNDS est présidé par une femme, et nous ne sommes que deux hommes pour trois collaboratrices femmes.

Arielle PIAZZA, ANDES

Bonjour à tous.

Je suis Adjointe aux sports de la ville de Bordeaux, passionnée par le tennis, et je représente aujourd'hui l’Association Nationale des Élus en charge du Sport (ANDES).

J’aimerais reprendre la phrase prononcée hier, 29 janvier 2014, par le Président des États-Unis d’Amérique, Barack OBAMA : « Je crois profondément que quand les femmes réussissent, l'Amérique réussit. » Je crois de même que les femmes réussissent dans le sport, et que cela réussit au sport.

En tant qu’élus, nous sommes en quête de microconquêtes au quotidien, dans tous les domaines. Il faut se battre tous les jours, et ne rien lâcher. La lutte contre le sexisme démarre dans la cour d’école, pour se poursuivre par l’arbitrage. Il est en effet intéressant qu’aujourd'hui, avant même de demander la composition des équipes, les fans de football souhaitent connaître le nom de l’arbitre. Cela démontre le poids de l’arbitrage.

Par ailleurs, les femmes sont peu présentes dans le monde de l’arbitrage, mais elles sont pourtant tout à fait à même d’arbitrer des rencontres sportives et d’imposer sur le terrain une autorité équivalente à celle des hommes.

Ensuite, il est nécessaire de mettre en place des offres sportives adaptées, à l’image de l’École des femmes, dont je suis à l’origine, et qui a tout à l’heure été présentée. Les offres sportives doivent être adaptées aux femmes, et les micro conquêtes passent aussi par de telles actions.

Le maire de Bordeaux a fait voter en Conseil municipal l’atteinte de la parité sous deux ans dans les clubs sportifs. Il faut passer par l’incitation, voire l’obligation, pour faire en sorte que la tolérance sportive s’installe. En effet, depuis 25 ans que je travaille dans ce domaine, les données n’ont guère évolué.

Enfin, au sein de notre commune, nous allons enfin travailler avec les femmes qui sont au sein du réseau, pour bénéficier de leurs compétences et partager leur savoir-faire.

Nathalie DECHY, Ancienne joueuse de tennis, Ambassadrice GDF SUEZ

Bonjour à tous.

Ancienne joueuse de tennis soutenue par GDF SUEZ depuis 1997, j’appartiens depuis deux ans au Comité de pilotage du tournoi de Roland Garros, qui est composé des Directeurs de la Fédération Française de Tennis : six hommes et quatre femmes.

Dans le tennis, nous sommes chanceux, puisque le tennis féminin fait partie des sports féminins les plus populaires à travers le monde. Ceci étant, des efforts et des progrès doivent encore être accomplis en termes de médiatisation.

C’est pourquoi je souhaite applaudir des événements tels que les « 24 heures du sport féminin », qui permettent d’avancer dans le bon sens.

Lorsque j’ai arrêté ma carrière professionnelle, en 2009, il n’existait pas encore toutes ces actions qui permettent de changer la situation, et d’amorcer le développement d’une prise de conscience. Ceci étant, nous devons encore nous battre tous les jours.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

15

Je terminerai en précisant qu’aujourd'hui, il n’est pas intéressant de comparer le tennis masculin au tennis féminin, puisque chacun de ces sports possède ses propres qualités. Il est possible d’apprécier un match de tennis féminin comme il est possible d’apprécier un match de tennis masculin, mais ils doivent être traités de manière différente. Il s’agit de deux sports différents.

Magali TEZENAS DU MONTCEL, Sporsora

Bonjour à tous. Je suis Déléguée générale chez Sporsora.

Je pense pour ma part qu’il est important de travailler auprès des partenaires clefs du sport. En effet, et malgré les efforts accomplis par le CSA, CNDS, le Ministère, ou les Collectivités territoriales, il faut présenter aux différents partenaires du sport l’intérêt du sport féminin pour qu’ils acceptent d’en devenir sponsors.

Bien entendu, lorsqu’ils parrainent un événement sportif, les partenaires souhaitent obtenir de la visibilité. Toutefois, le sponsoring sportif a bien évolué, et d’autres objectifs que la visibilité première sont maintenant recherchés.

Aujourd'hui, et ce pour diverses raisons, il existe nombre d’opportunités à saisir pour convaincre les partenaires de l’intérêt du sport féminin, en particulier sur l'axe des politiques de RSE des entreprises. Un véritable travail, conséquent, doit encore être accompli, et j’essaye de travailler sur ce point chez Sporsora, puisque notre association regroupe de nombreux partenaires du sport.

Il est difficile de trouver des partenaires qui ont investi de manière vraiment volontaire dans le sport féminin, et qui en dégagent des retours sur investissements. Nous devons donc travailler à démontrer aux partenaires les raisons pour lesquelles le sport féminin peut constituer des avantages différenciants par rapport aux sports masculins. En effet, je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il ne faut pas opposer les sports masculins et les sports féminins : ils sont complémentaires.

Jean-Jacques LOZACH, Sénateur de la Creuse, Co-président du Club Parlementaire Sport Economie Cité

Plus que des questions, je pense que les différents interlocuteurs nous ont offert ce matin des témoignages, des observations et des propositions.

Je souhaite tous vous remercier pour votre présence, et vous invite à nous rejoindre lors des prochains événements du Club Parlementaire.

Chacun aura compris que, pour faire progresser le sport féminin et faire avancer la place et le rôle des femmes dans le sport, des impulsions étaient nécessaires. Toutefois, à côté de ces impulsions politiques, sportives, fédérales ou financières, des micro conquêtes sont nécessaires. Il s’agit donc pour tous les acteurs d’un travail permanent.

Merci à tous, et à bientôt.

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

16

Club Parlementaire Sport Economie Cité

Gouvernance, pratique, représentation : quelle place pour les femmes dans le sport aujourd’hui ? 30 janvier 2014

17

Liste des présents

���������������� ����������������� ���������������������������������������

����� �� �������!"��#� �$��� �%�& �������!$ �'��� !"��(((!� �� �������!"��

)&"��

������������

*�� $� � ��� + �$� �� � ��� �,��� �&�� � � �"��%�� � ���� ��� ��&�& ���� � � ��� ��� �'��� ����& � -�

������.��� ��� � ����� � � �&� �&��� ��� %�&��� ���� �"� ��&�� ��&� �&��%$ �� ���� ��� � %� �����

,�&�%������ � ��������������$ ��!�+�,������ ��&��& ��� ��%� �������� �"��� ������ /�& ��������� �

����.0�����$ ����� ��� � ���!�

*�� ��,����&�� ��� �� + �$� �� � �����,�� ���� �&� � 0'�� ��� ��� �%�& ������ ��� ���"� � � �

�/����� �&�&�� �� � ���� ��"",��& �� �1�& � �&�� ,'� �%� ,� �&�& �� �$ �� � � �&�� "�� ��

����,��& � ��� ,������ /�""��� ,�� � ��$�&���1�&&�%�& ����� ��� � �"��%�!�*��+���,����&�����

+ �$� �� � � �� �%�& � �����,�� ���� ����� � ������� �,�� ,�� �����,�&&�� � � ��,����& �� ���

/�& ��'������ 2��� �� ������� ��� ������� �,�� ,� ��� 3����'&�� � � ������������� ��������

�,&� ������� ��+������� ���,����& ����'�������/, ����2��� !��

*�� + �$� ��� �,�&� � ���&��� �%�& � ����� "��%�� ��� �4&��#�,$� �� 5�� ���� ��� �� -� �� ��&�� /�&&,�6��

�, �&�& � �� ���� �7�&� ��� � �������� �&�� ,�� ��� .0%��� �7� �� � ,� ��.�& � ��� 2��� � ��&��

/,�&�%��� � � �� ���, ,�� ��&��� ��� ��& �� �%�& � ����� ������� "��%� �� 5�� � �� �,8��&�����

���� ��&���'��������� ����� 96�-� ����%�&���������,����& �����������''�� ��&�����%�%$����� �

�����$� ��&� ���� ��,����& �!� 2�� ��� ��&�& ���� �/�""� ��& � �&� ���&���� ��&�� /�&��& ��

��� �%�& ����� 5:���%$ ,�� &� ��&� �� ��� 2,&� 6�� �� + �$� ��� � -� ������ ��� �,� ���� ��� '�,� �/�&�

.0%������/�&��&�� ,���,�"����� ��&�"�& ��&���������� �&� ,�!��

*���$�&� �2 �� �;�:����,����&� �� �������+ �$�� ��"�&�� ��������<��&����3=�)=>>=����,����& �

�/.�&&�������+�2=+�����, ,'� ��&�������������� /��'�&��� ��&�� � ��'�� ��&����+�2=+��� ������"�� �

��� �.�$� � ,�-�"� ������ ��&������� ���� ��� ��&�!��

���� � !�����"����"������"���

• ��� �%�& ������5������� 6�

• :�%�&�� �� ��&��������&&� � ,���� �"�,���5�����&�� � ��&6�

• =& ���������� �&� � � ��&��� '�����%�& �����"�����&&� ��� ����,��& �& �����%�&��� ���� �"�

���"�����&&� �� ������� �"�� ��� ������'�&��%���5����� ��� ��&6�

• �������5�����&�� � ��&6�

���������������� ����������������� ���������������������������������������

����� �� �������!"��#� �$��� �%�& �������!$ �'��� !"��(((!� �� �������!"��

���� � !���������

����������

��#���$�%��&'�3,�� ,����?�� �#@���&&��

�#���$���(�������3,�� ,����A����

���������� �����'�3,�� ,���� 7:��0'��

�������)�* ����'�3,�� ,�������#��#+� ����

���������)�����&'�3,�� ,�������&�

��������&'�3,�� ,���� ��2�%%��

���������%%���3,�� ,����2 �<�� ., ,%1�� �2 �B�� �&�

�����������������3,�� ,���� ��B�&.��

���������* �&'�3,�� ,���� ��B��� ��

(#+���� �����'�3,�� ,���� ��*�����

�����)���,������� (��3,�� ,����������

�������� ��'�3,�� ,�����: ���#B��� �%���

������&�(�-��3,�� ,����?�� �#2������

����� �����

� �������%����-'��2,&� �������A����

(�. �$��� ��(���2,&� ������� /?,��� �

��������������� /�� '�2,&� ������� ��2�� .��

�����������%�((���2,&� �������A����

����������������'�2,&� �������A����

�������������������'�2,&� ������� ��+���������,����& ����'�������/, ����2��� �

���������(&��'�2,&� ������� ��2�%%��

���������$����(��(��'�2,&� ������� ��C�&�,��

���������������'�2,&� ��������*�&����

��"���������(���������-���2,&� ������� ��2��&��B��� �%��

������������ �(���'�2,&� �������B��$�.�&

)���,���&( �-��2,&� �������C���

��������/�����&��2,&� ������� ��*�����

���������� ���������

������ �����'�3,�� ,������,�&����,����& ����� /�& ��'������2��� �

����������� ������

�3D�E�����E�@3��2��F��E�*�'���0���G& �%� ���#�*/=�����#�A�� ,�H� ����#���BG��

���� ��������������+AI2���#�2��������E��2��� �;�+� �1�&&� ,�

��

���������������� ����������������� ���������������������������������������

����� �� �������!"��#� �$��� �%�& �������!$ �'��� !"��(((!� �� �������!"��

���������"����$�����!��

��01� ����2300�4�34&��#�,$� ��������� ��"�$�����!5��

��06�7����2300���34&��#�,$� ��&���,��&������.� �����:G>IJ���� ����� ���� ���������� �������������

� �����D� ��&�A)K>)���� ����� ���� ����������� ��.����1��IA�)**=���� ����� ����� �������������������

� ������������������������ �� .0%��8���"� ���������������"������"�9�����������"����"�����:��

�� 0;� �"!��� 2300��� 34&��#�,$� � �&� ��,��&�� ��� >�.��� :>?:<�� ���� �� ��� ������� ��� ��� � ���

� !������������3�&�� �<)*:*):A���� ����� ���� �������������"� ��������� ������� ����#�����������D��&#

*����� 3G�:>=��� �� ����� � ���� !�$��������� ��� ���� ��%������ �� ��� �!�!&'� � � 3�&��� B:22=@*):��

� ������������(������� �� .0%��8���"��"� #$���5�&#�#9�����4����������������"�9��������������<�������"�=�:5�G&��,$� ��#�&�%,�����&�����,����& ��� �= ��&&��BI:�)����� �������& �$����)��

�� �>�$#�� !���2300���34&��#�,$� ��� ����������&L�����>G+J������� ������ ��D��&#���&L����C)*I��=��

� ���������� � !*+�&�� ��&���,��&������������+:BIG����*��+, �&��+I?=A�����������<�&�� �+I>AG����,��

+, �&�� �)AIA�� !�+�&�� B� .���� BI>=G)*�� � ���� � &������� ���� �� .0%�� 8����� ��9���?� ��7��?� $��

�@#�� ���$�����"�4��@�?� ����$������������"�A��:5�G&��,$� ��#�&�%,�����&�����,����& ��� �2�&���&��

+:22)A)����� ����������# ����)���

�� B0� 7��9���� 2302��� 3�&��#�,$� � �� ���� ��� <��'� �� 3=J3)=>�� ��#�� D� ��&� A)K>)�� ����� ���&L����

D:G��>=��� ��#�� � ������� *:2�:>@G=�� �����-� ��� @� $�� � J2=>A�� ��#� ���� �� .0%�� 8����� ��A���"���"�����

���"�9���$����?� �"#'���#�$���@���C��������"�����"���:5���

�� B� 7�����"� 2302��� 3�&��#�,$� � �#��,���,� ���� 2��.��� :G+IA)=�� �������� �� ������� � � D��&#D�����

*IK:+?�� ����� � ��� ��� � ������ �&� ��,��&�� ��� 3�&��� B:22=@*):�� � ������� ��� ��(�.� 3�&�� �

+I2�:A�)A)�������!��������� �.���(�.�I ������M*=)A��/����� �)��$� ��2=C=>)AI����(������ �� .0%����

8������"�%�����D����. �����'����)��������?����?���. �������$����$����:!��

��0B��9� !���2302�4�3�&��#�,$� ����,���,�����2��.���:G+IA)=������������ �������� �D��&#D�����

*IK:+?�� ����� � ��� ��� � ������ �&� ��,��&�� ��� ���&L���� :><:G*��� +�%%�����&� =����,�&&�� #� :&&��

<>:22=G>��������� ��� � �� ���� 0�<�&�� �+I>AG����,�1�3�&���B:22=@*):����(�� #��.����1��GDI*����+� 0�

2��'�� 2)BIA��� ������ 0� D��&#���&L����C)*I��=.� !*+�&� 0�@� $�� � J2=>A�� ��#����� �� .0%����8��"�������"�

���������"�A��:!���

��2E�7��9����230B�4��3�&��#�,$� ��&���,��&�����>,'���DG:A)+I���������������&�� ����� ���� ��� ���������

������������ �.���������������������������.�D��&#�������3=2�>=2���� ����� ����� 2��*�0�2����������� ����� ��

����� �����������������������������3���������B�� �&��3G+*I2.��,0�4�����4,���� � ���� ����� � !��� ���

���� �� .0%����8���"�F���"#5��@!#��"#�� �������7���$�����"�������!������:5���

��00�7�����"�230B�G�%��?������4�8�������"�G��H#���'��������"�9�������#������:��&���,��&���/:�. �1�

�IN����������� ����.�*�5����0,��0�������C=*:KOG=K�������������� ������#�D��&#�.� �����:+=A2)��

!��&�0��������<=><)K)=>.�!�������������� ����6������ ����0�D�&�+II*=A���� ���� ����� �������72��0�

B� .���� BI>=G)*�� 4���� �-� �� ����� ������� �����5.� � ���� � &������ 0� *����& � �=�>JAM:�� ,�� ���

: ���&����2+?)2+?*)M���"�-�� �$��������0������������� ��8��7,���(.��� ��9�����5����!��

��2>� �9� !��� 230B�4�34&��#�,$� � 8�(�+!.'� 9������� �"� "����"�����:� �#��'�&��,� ���� /:%�� �� ����

��� �%�& ���������>�'$1�� ��&�%,�����@,�����*=+*=>+��&�����&���,��&������������:*<:*:3=DI��,���:�

E�I ������3=�<:)**=AN�� ����� � ��� � ��� ���� ������ ;<� ,� ��:0����� ������� E� ��� � @IK=�� &�*� E� N������

*:+:>+=�� ����� � ��� � ��� ���� �� �� � "5�� � ���5�=� E� �.�%��� 2:C:>=�� ����� � �>���� E2��'�� 2)BIA��

5���������������������� ����� ���5�� �����!���

��B3�7��9����2306�4���� � #�,8��&���8���9�������'����"����'�����#���"�"���4����������������������

A� ��� $���� ��� ���"� ��7��$@����=�:�� -� /I��&� @3�� 2G=K� ��� �&&��� ",%�&�&'� �&� ��,��&�� ���A�� ���

<>)=A�� �����% �� ���� � ����� ���� -������ E� 2��.��� 3G<IG>@�� ���� E� ��,�,����� DI22)A=��� �����% �� ����

�� ���E�+.��� �&��M=**J���!� E�B����#+,� ��A:C=2�� *������ ?�������� ��� �� ��@.� �� �� 9� ����5����� E�

B����#���&L������I�=>=:G������:A��4�� E�= ���$� .�>)+?:>3�� � 2�$�&��@G)**)=A������ ,�B�#� @� $�� �

J2=>A����#!���