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__________________________________ Copyright © 2005 – HEC Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction ou toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série des cahiers de recherche de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Création d’entreprises – Jeunes entrepreneurs (18-34) Rapport de recherche par Cândido Borges, Germain Simard, Louis Jacques Filion Cahier de recherche n o 2005-06 Décembre 2005 ISSN : 0840-853X

Création d’entreprises – Jeunes entrepreneurs (18-34)

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__________________________________ Copyright © 2005 – HEC Montréal. Tous droits réservés pour tous pays. Toute traduction ou toute reproduction sous quelque forme que ce soit est interdite. Les textes publiés dans la série des cahiers de recherche de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

Création d’entreprises – Jeunes entrepreneurs (18-34) Rapport de recherche

par Cândido Borges, Germain Simard, Louis Jacques Filion

Cahier de recherche no 2005-06

Décembre 2005 ISSN : 0840-853X

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Création d’entreprises – Jeunes entrepreneurs (18-34 ans) Rapport de recherche

RÉSUMÉ : Ce rapport de recherche vise à améliorer l’état des connaissances sur le processus de création d’entreprises par des jeunes (18-34 ans). Le lecteur sera en mesure de mieux connaître les difficultés que rencontrent les créateurs d’entreprises de ce groupe d’âge par rapport à celles rencontrées par les entrepreneurs de 35 ans et plus. Une synthèse des écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse est d’abord présentée, puis suit une analyse des données concernant le processus de création de 89 entreprises démarrées par des jeunes de 18 à 34 ans au Québec. Pour l’essentiel, les résultats indiquent que les jeunes créateurs d´entreprises ainsi que le processus de création d´entreprises qu´ils utilisent, présentent certaines particularités par rapport à ce que font les entrepreneurs plus âgés : 1) les jeunes sont plus présents dans les secteurs des services; 2) ils ont un attrait spécial pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication; 3) la proportion de l’entrepreneuriat féminin est plus élevée; 4) les entreprises créées par des jeunes commencent plus petites; 5) elles passent par un processus de création et de démarrage un peu plus difficile et un peu plus long que celles démarrées par les entrepreneurs plus âgés.

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Création d’entreprises – Jeunes entrepreneurs (18-34 ans) Rapport de recherche

Auteurs :

Cândido Borges Germain Simard

Louis Jacques Filion

Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier HEC Montréal

Table des matières Table des matières................................................................................................................ i Liste des tableaux et figures................................................................................................ ii Liste des annexes ................................................................................................................ ii Liste des sigles et abréviations............................................................................................ ii Introduction......................................................................................................................... 1 1. Recension des écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse........................................................ 3

1.1 – Profil des jeunes entrepreneurs ............................................................................. 3 1.2 – Profil des entreprises créées par des jeunes.......................................................... 4 1.3 – Sommaire sur la recension des écrits .................................................................... 6

2. Présentation et analyse des résultats concernant les jeunes créateurs d’entreprises ....... 7 2.1 – Caractéristiques des entrepreneurs et des entreprises .......................................... 8

2.1.1 – Les caractéristiques des répondants ................................................................ 8 2.1.2 – Les caractéristiques des entreprises .............................................................. 11

2.2 – Étapes et activités du processus de création........................................................ 13 2.2.1 - Étape 1 – Initiation ........................................................................................ 13 2.2.2 - Étape 2 – Préparation du projet ..................................................................... 14 2.2.3 - Étape 3 – Démarrage ..................................................................................... 17 2.2.4 - Étape 4 – Pérennisation ................................................................................. 19

2.3 – Difficultés et solutions.......................................................................................... 21 2.4 – Formation et aide au cours du processus de création ......................................... 23 2.5 – Sommaire de la partie 2 ....................................................................................... 25

Conclusion et recommandations ....................................................................................... 27 Références......................................................................................................................... 30 Remerciements.................................................................................................................. 34

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Liste des tableaux et figures Tableau 1 –Nombre d´entreprises selon l´âge de l´entrepreneur ....................................... 7 Tableau 2 - Étapes et activités du processus de création ................................................... 8 Tableau 3 - Le genre, la scolarité et la spécialisation des répondants, par groupes

d’âges ............................................................................................................. 9 Tableau 4 –Années d’expérience et formation dans des domaines de gestion, par

groupes d’âges. ............................................................................................ 10 Tableau 5 - Chiffre d’affaires, par groupes d’âges .......................................................... 12 Tableau 6 –Synthèse des données sur l´étape 1 – Initiation du projet ............................. 13 Tableau 7 –Synthèse des données sur l´étape 2 – Préparation du projet ......................... 15 Tableau 8 – Informations concernant le plan d´affaires (PA), par groupes d’âges ......... 16 Tableau 9 –Synthèse des données sur l´étape 3 – Démarrage ......................................... 18 Tableau 10 –Synthèse des données sur l´étape 4 – Pérennisation ................................... 20 Tableau 11 – Difficultés rencontrées par les jeunes entrepreneurs (18-34 ans) et

solutions, par étapes..................................................................................... 22 Tableau 12 - Utilisation des sources d’aide, par groupes d’âges ..................................... 24

Figure 1 - Fonctions dans l’entreprise (% du temps), 18-34 ans seulement. ................... 11 Figure 2 – Raisons pour créer l´entreprise, par groupes d’âges....................................... 14 Figure 3 – Temps pour réaliser les activités de l´étape 3, par groupes d’âges (en mois) 18 Figure 4 – Temps pour réaliser les activités de l´étape 4, par groupes d’âges (en mois) 20 Figure 5 – Pourcentage d’entrepreneurs qui ont suivi des formations, par groupes

d’âges............................................................................................................. 25

Liste des annexes Annexe 1 – Écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse............................................................. 35

Liste des sigles et abréviations APCE Agence pour la Création d´Entreprises APECA Agence de Promotion Économique du Canada Atlantique BDC Banque de Développement du Canada CDEC Corporation de développement économique et communautaire CEEDR Centre for Enterprise and Economic Development Research CLD Centres locaux de développement DEC Développement économique Canada pour le développement des régions

du Québec GEM Global Entrepreneurship Monitor MDERR Ministère du Développement économique, régional et de la Recherche MDEIE Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de

l’Exportation OCDE Organisation de coopération et de développement économiques SADC Société d’aide au développement des collectivités

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Création d’entreprises – Jeunes entrepreneurs (18-34 ans) Rapport de recherche

Auteurs :

Cândido Borges Germain Simard

Louis Jacques Filion

Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier HEC Montréal

Introduction Les paroles et les actes des jeunes par rapport à l’entrepreneuriat manifestent un contraste frappant. Si d’une part nous sommes à une époque où une majorité de jeunes valorise l’entrepreneuriat, les jeunes veulent de plus en plus être les maîtres de leur propre destin, d’autre part, seul un faible pourcentage d’entre eux s’aventure à créer une entreprise. Selon les données de 2004 du Global Entrepreneurship Monitor (GEM), au Québec, quatre jeunes sur cinq (84 %) valorisent la carrière entrepreneuriale (contre 72 % dans le reste du Canada), 18 % ont l´intention de créer une entreprise au cours des trois prochaines années (contre 17 % dans le reste du Canada), mais seulement 5,3 % (contre 7,3 % du reste du Canada) créaient, en 2004, une entreprise (Riverin et Jean, 2005). En France, d'après l’Agence pour la Création d’Entreprises (APCE, 2001), la situation n’est pas différente : 61 % des personnes entre 18 et 24 ans ont envie de créer leur entreprise, contre seulement 27 % de celles entre 35 et 49 ans. De plus, 46 % des 18 à 24 ans considèrent la création d’une entreprise comme présentant leur parcours professionnel préféré, contre 26 % chez les 35 à 49 ans. Cependant, parmi les créateurs d’entreprises, seulement 8,4 % ont moins de 24 ans alors que 22 % ont moins de 30 ans. Certes, dans le cas de plusieurs jeunes, leur intention est de créer une entreprise quelques années plus tard dans leur carrière, une fois leurs dettes d’études remboursées, après avoir acquis un minimum d’expérience sur le marché du travail et avoir amassé un peu de capital (Filion, L´Heureux, Kadji-Youaleu et Bellavance, 2002; Audet, 2001). Par exemple, Filion, L´Heureux, Kadji-Youaleu et Bellavance (2002), dans une étude sur les intentions de carrière entrepreneuriale des étudiants de HEC Montréal et de l´École Polytechnique, ont constaté que parmi les étudiants qui ont l´intention de créer une entreprise, la majorité (81 %) compte le faire seulement trois ans ou plus après leurs études (42 % après six ans ou plus). En plus, il ne faut pas négliger les barrières à l’entrée qui sont parfois difficiles à franchir pour un jeune qui n’a pas encore eu à faire face à une série de barrages administratifs pour arriver à faire quelque chose. On peut ajouter à cela leur manque de connaissances

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sur le processus de création d´une entreprise. D’après l’APCE, les jeunes « surestiment le coût de la création d’entreprise » et « ont une méconnaissance globale des problèmes de débouchés et de marchés des entreprises » (APCE, 2001, p. 5). Le Secrétariat à la Jeunesse du Québec ajoute que « les entrepreneurs et leurs activités quotidiennes sont peu connus de la population en général et des jeunes en particulier » (SJGQ, 2004, p. 11). Quel que soit les facteurs en cause, il est clair qu’un pourcentage important de jeunes ne transforment pas leur intention de créer une entreprise en une création effective. Il serait intéressant d’étudier plus à fond ce phénomène. Il est intéressant aussi de connaître le cheminement de celles et ceux, parmi les jeunes, qui créent une entreprise, de connaître davantage les difficultés rencontrées dans leur processus de création d´entreprises. Ce rapport de recherche vise justement à augmenter les connaissances sur ces sujets. Il est divisé en deux parties. Dans la première, une synthèse des études et des écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse est rapportée et commentée. La deuxième section présente une analyse des données concernant le processus de création de 89 entreprises démarrées par des jeunes de 18 à 34 ans au Québec. Ces données sont issues d’une recherche menée en 2004-2005 auprès de 201 entrepreneurs québécois de tous âges par la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier / HEC Montréal avec l’appui financier de Développement économique Canada pour le développement des régions du Québec (DEC) et le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) du Québec (Borges, Simard et Filion, 2005b, 2005c et 2005d; Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005a et 2005b) Le présent rapport de recherche s’appuie sur les données colligées dans deux documents (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005c et 2005d), lesquels présentent les données spécifiques relatives aux jeunes entrepreneurs et sont tirées de notre recherche sur la création d’entreprises à laquelle il est fait référence ci-dessus1.

1 Tous ces rapports de recherche sont présentés sous la forme de cahiers de recherche de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier d’HEC Montréal. Ces cahiers sont disponibles sur le site internet suivant : www.hec.ca/chaire.entrepreneuriat/. Ils peuvent être téléchargés sans frais.

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PARTIE 1 1. Recension des écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse. Cette partie présente l’analyse des écrits sur la création d’entreprises par les jeunes. Elle est divisée en trois sections : 1) caractéristiques des entrepreneurs; 2) caractéristiques des entreprises créées, ainsi que les obstacles et les facteurs de succès du processus de création; 3) sommaire de la recension des écrits. Pour procéder à la recension des écrits, une recherche a été faite dans les revues scientifiques et les pages Internet des organismes d’appui à l’entrepreneuriat. Seulement une vingtaine d’articles et rapports publiés sur l’entrepreneuriat jeunesse ont été initialement sélectionnés2. En réalité, les recherches et les écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse sont d’une rareté qui nous a surpris. Nous nous sommes concentrés sur les articles publiés au cours de la dernière décennie, plus particulièrement au cours des cinq dernières années. Seulement 16 documents ont été jugés pertinents et retenus pour une analyse en profondeur (l’annexe 1 fournit une synthèse des éléments essentiels de chacun de ces documents). 1.1 – Profil des jeunes entrepreneurs Avant tout, il importe de souligner qu’il existe des différences entre le groupe d’âge que chaque auteur définit comme « jeune ». Quelques exemples : 15-24 ans (Department of Industry, Science and Resources, Emerging Industries Section [DISREIS], 2001), 15-29 ans (Agence de Promotion Économique du Canada Atlantique [APECA], 2001), 20-29 ans (Papadaki, Patenaude, Roberge et Tompa., 2000), 28 ans et moins (Darby, 2001), 30 ans et moins (Lorrain, 1990; APCE, 2001) et 40 ans et moins (Centre for Enterprise and Economic Development Research [CEEDR], 2000). Les comparaisons entre les différentes recherches doivent donc être faites avec prudence. L’APECA (2001, p. 27) a réparti les données concernant les jeunes entrepreneurs des Provinces atlantiques en trois groupes et a noté que « les jeunes entrepreneurs se concentrent à l’extrémité supérieure du groupe d’âge des 15 à 29 ans; 64 % des jeunes entrepreneurs font partie du groupe d’âge des 25 à 29 ans et seulement 11 %, de celui des 15 à 19 ans ». Cette constatation est renforcée par les études du GEM qui démontrent qu’au Canada et ailleurs le taux de création par les 25-34 ans est plus élevé que celui des 18-24 ans (Riverin, Filion, Musyka et Verstinsky, 2004; Reynolds, Bygrave et Autio, 2004). L’APECA (2001) indique également que parmi les jeunes entrepreneurs, on rencontre deux fois plus d’hommes que de femmes, mais que l’entrepreneuriat chez les jeunes femmes est en croissance.

2 Au cours des cinq dernières années, les principales études publiées sur la création d’entreprises par des jeunes l’ont été par des organismes de soutien à l’entrepreneuriat. Depuis la fin des années 1980, alors que quelques articles sur le sujet avaient été publiés (Lorrain et Raymond, 1991; Stevenson, 1987 et quelques autres), peu d’articles sur le sujet sont apparus dans les revues ou congrès scientifiques.

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Les jeunes entrepreneurs ont plus d’années de scolarité que les non-entrepreneurs : 61 % des entrepreneurs contre 35 % des non-entrepreneurs ont complété un baccalauréat ou plus (APECA, 2001). Lorrain (1990) indique que, au Québec, les jeunes entrepreneurs ont accumulé en moyenne 5,4 ans d’expérience avant de créer leur entreprise, que 62 % ont travaillé dans le même secteur que celui dans lequel ils ont créé leur entreprise et que 13,5 % ont été propriétaires-dirigeants d’une entreprise. En France, 51 % ont des expériences dans le même secteur, 32 % dans un secteur différent et 17 % n’ont aucune expérience (APCE, 2001). Riverin et Jean (2005), à partir des donnés du GEM, indiquent qu’au Québec moins de la moitié (47 %) des jeunes croient avoir les compétences nécessaires pour créer une entreprise. Ces mêmes données montrent que l´intérêt pour l´entrepreneuriat est plus fort dans les régions périphériques des grands centres que dans les régions ressources et que 46 % des jeunes connaissent personnellement un entrepreneur. Le fait d´avoir un entrepreneur dans leur entourage est un des facteurs qui augmenteraient les chances d´un jeune à devenir lui-même un entrepreneur. Filion, L´Heureux, Kadji-Youaleu et Bellavance (2002) ont constaté que pour les étudiants à HEC Montréal et à l´École Polytechnique qui envisagent de devenir entrepreneurs, les parents et les amis sont le plus souvent cités comme source d’influence. Le père, les oncles/tantes et les amis sont les plus souvent cités comme proches qui sont ou ont été entrepreneurs. Concernant les raisons pour créer leur entreprise, Lorrain et Raymond (1990 et 1991), dans une étude portant sur des entrepreneurs québécois, ont trouvé que les raisons indiquées par des jeunes pour créer une entreprise ressemblent à celles mentionnées par des plus âgés. Les deux raisons les plus souvent citées sont le besoin d’autonomie et le désir d’être leur propre patron. La recherche de l’APECA (2001) donne un résultat semblable : 52 % des jeunes ont indiqué « le fait d’être son propre patron » comme raison principale, suivi de « l’entreprise est une source de revenus » (20 %), « qu’elle peut accroître ses revenus » (18 %) ou « qu’elle permet la réalisation personnelle » (17 %). Dans leur recherche sur les intentions de carrière entrepreneuriale chez les étudiants universitaires, Filion, L´Heureux, Kadji-Youaleu et Bellavance (2002) ont identifié les motifs suivants comme les principales raisons qui semblent motiver les étudiants à vouloir devenir entrepreneurs : pouvoir mieux se réaliser; mieux contrôler son environnement de travail; pouvoir se concentrer sur des activités qu´on aime; réaliser quelque chose de nouveau; relever des défis personnels; maintenir une meilleure stimulation intellectuelle. Les auteurs ont fait ressortir que ce dernier facteur – associer la carrière d´entrepreneur avec le maintien d´une meilleure stimulation intellectuelle – est relativement nouveau par rapport aux recherches antérieures en entrepreneuriat et constitue ainsi une des pistes intéressantes pour des recherches futures. 1.2 – Profil des entreprises créées par des jeunes Les jeunes créent leur entreprise principalement dans le secteur des services. Dans les Provinces atlantiques, deux tiers d’entre eux sont dans ce secteur (APECA, 2001), alors qu’au Québec, au début des années 1990, ce chiffre était de 57 % (Lorrain, 1990). La

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présence des jeunes est particulièrement forte dans les secteurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), où, en France, 44 % des chefs d’entreprise ont moins de 30 ans (APCE, 2001). Au Canada, en 2000, « les jeunes entrepreneurs de 15 à 34 ans détenaient 13 % des PME dans le secteur des IFS [industries fondées sur le savoir], le taux le plus élevé de tous les secteurs » (Industrie Canada, 2002). Au Royaume-Uni, les jeunes sont attirés par des secteurs comme les jeux d'ordinateurs, le design, la mode, la musique, les nouveaux médias et le cybercommerce (Darby, 2004). Ce choix du secteur dans lequel lancer l´entreprise peut être une conséquence d´un cheminement naturel, alors que le jeune entrepreneur crée une entreprise dans le secteur où il travaillait avant. Toutefois, ce choix peut également être fait plus tôt, à l´université. Filion, L’Heureux, Kadji-Youaleu et Bellavance (2002) ont démontré que parmi les étudiants qui ont l´intention de faire une carrière entrepreneuriale, la majorité veut le faire dans leur domaine d´études ou dans un domaine qui les passionne (qui peut parfois être relié à leurs activités de loisirs). Les entreprises qui appartiennent aux jeunes sont habituellement de petite taille. Au Canada, les PME appartenant à des jeunes de 25 à 34 ans représentent 11 % de toutes les PME ayant entre un et quatre employés, mais seulement 2 % de celles avec plus de 100 employés (Industrie Canada, 2002). Le taux de pérennité des entreprises créées par des jeunes est également un peu plus faible. En France, le taux des entreprises qui arrivent à compléter 3,5 ans de vie est de 34 % pour les entrepreneurs de moins de 25 ans, 37 % pour les moins de 30 ans mais 44 % pour l’ensemble des entrepreneurs (APCE, 2001). L’APCE explique ces différences du taux de pérennité par le fait que les jeunes entrepreneurs ont moins de capital initial, surtout ceux ayant moins de 25 ans. Le financement est en fait le principal obstacle auquel font face les jeunes entrepreneurs tant au démarrage qu’à la phase de croissance de l’entreprise (Lorrain, 1990; Capaldo, 1997; CEEDR, 2000; APECA, 2001). Bien que ce même problème soit constaté chez les entrepreneurs de tous âges (Borges, Simard et Filion, 2005a, b, c et d), il semble qu’il soit plus élevé chez les jeunes (CEEDR, 2000; Industrie Canada, 2002). Dans un rapport sur le financement des PME, Industrie Canada explique cette situation ainsi :

« Lorsqu’ils prennent une décision relative à une demande de crédit, les financiers examinent habituellement des facteurs tels que le nombre d’années d’expérience en gestion d’entreprise et les renseignements de solvabilité, ce qui désavantage naturellement les jeunes demandeurs. Lorsque le risque est plus élevé, un prêteur est plus susceptible de chercher une sécurité supplémentaire sous la forme de biens personnels portés en garantie; encore une fois, le jeune entrepreneur sera moins susceptible de pouvoir répondre à cette exigence. Les jeunes entrepreneurs ayant tendance à exploiter de plus petites entreprises, peu d’entre eux pourront attirer du capital de risque de l’extérieur. En conséquence, les options de financement seront relativement restreintes — un placement personnel en actions et « l’argent des proches », c’est-à-dire de la famille ou des amis — jusqu’à ce que le dossier financier puisse être établi et le prêt garanti. » (Industrie Canada, 2002, p. 76).

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En plus du problème de financement, les jeunes entrepreneurs vivent les mêmes problèmes que ceux auxquels sont confrontées les PME en général. Toutefois, du moins en Europe, leur niveau de difficultés est plus élevé que celui des plus âgés en ce qui concernent la connaissance et l’accès aux services de soutien, les compétences et les expériences limitées en marketing et dans la gestion des besoins administratifs et régulateurs (CEEDR, 2000). Au Québec (Lorrain, 1990) et dans les Provinces atlantiques (APECA, 2001), les jeunes rencontrent des difficultés également avec le marketing. En ce qui concerne les facteurs de succès d’un jeune entrepreneur, l’APCE (2001) fait remarquer qu’ils ressemblent à ceux des plus âgés : un diplôme et une expérience professionnelle du secteur, la création en société et un capital de départ raisonnable. D’autre part, Capaldo (1997), qui a réalisé une étude avec des jeunes entrepreneurs italiens, a indiqué comme principaux facteurs de succès, la motivation, les compétences en gestion et le réseau de relations. 1.3 – Sommaire sur la recension des écrits L’annexe 1 offre une synthèse des principaux écrits sur le sujet de la création d’entreprises par les jeunes. Nous référant à cette annexe ainsi qu’aux commentaires présentés dans les pages précédentes, la principale constatation qui se dégage de l’état actuel des connaissances sur la création d’entreprises par les jeunes peut se résumer comme suit : les jeunes créateurs d’entreprises ressemblent aux créateurs d’entreprises plus âgés (Lorrain et Raymond, 1990 et 1991; Lorrain, Belley et Dussault, 1992; CEEDR, 2000; APCE, 2001). À l’exception du fait que les jeunes soient plus présents dans les secteurs des NTIC, les différences rencontrées semblent être une conséquence naturelle de la jeunesse des entrepreneurs. Par exemple, s’ils ont moins d’années de vie, il est naturel qu’ils aient une expérience de travail moindre et des ressources plus limitées. Toutefois, la majorité des études analysées ont traité les jeunes comme un seul groupe d’âge (p. ex. 30 ans et moins). Il semble que, si on raffine le processus d’étude en segmentant davantage les groupes d’âges, par exemple en présentant au moins deux groupes, un de 24 ans et moins et l’autre de 25 à 35 ans, des différences significatives entre ces deux groupes pourraient apparaître. Voici quelques indices à cet effet : l’APECA (2001) a constaté que les plus jeunes (15-19 ans) créent beaucoup moins d’entreprises que les jeunes adultes (25-29 ans) et l’APCE (2001) note que les entrepreneurs de 25 ans et plus présentent des différences significatives par rapport à ceux de moins 25 ans, en particulier en ce qui a trait à la taille de l’équipe entrepreneuriale et au secteur d’activité. Il nous apparaît donc pertinent de suggérer que, dans le futur, les études sur l’entrepreneuriat jeunesse devraient s’appliquer à intégrer une segmentation plus pointue des groupes d’âges. Par exemple, des recherches pourraient être menées en considérant la segmentation suivante : 1) 15-18 ans; 2) 19-24 ans; 3) 25-29 ans; 4) 30-34 ans; 5) 35-39 ans.

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PARTIE 2 2. Présentation et analyse des résultats concernant les jeunes créateurs d’entreprises Dans la section qui suit nous présentons une analyse des données de notre propre recherche concernant la création d’entreprises par des jeunes de 18 à 34 ans. Une comparaison sera aussi faite avec des entrepreneurs plus âgés. La recherche dont les données sont présentées ici a été réalisée auprès de 201 entreprises créées entre le 1er janvier 1999 et le 30 septembre 2004 et ayant au moins quatre employés (Borges, Simard et Filion, 2005b et c; Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005a et 2005b). Le groupe visé dans le présent rapport est celui des 89 entrepreneurs ayant entre 18 et 34 ans au moment de la prise de décision de créer l’entreprise. Nous appellerons ce groupe « Jeunes Entrepreneurs » et les autres « Autres entrepreneurs ». Parmi, ces 89 jeunes entrepreneurs, 18 étaient âgés de moins de 25 ans et 71 avaient entre 25 et 35.

Tableau 1 –Nombre d´entreprises selon l´âge de l´entrepreneur Âge 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Nombre d´entreprises 18 71 89 99

La cueillette des données s’est effectuée en deux étapes distinctes. Premièrement, l’entrepreneur a répondu à un questionnaire qui lui a été envoyé par courrier électronique, par la poste ou par télécopieur. Par la suite, un membre de l’équipe de recherche a eu une rencontre avec l’entrepreneur d’une durée moyenne de 90 minutes, au cours de laquelle il a vérifié avec celui-ci les réponses au premier questionnaire (questionnaire A) et lui a posé les questions en vue de compléter le second (questionnaire B)3. Les données recueillies par ces deux questionnaires ont été traitées et analysées à l’aide du logiciel SPSS. Pour les fins de ce projet de recherche, nous avons considéré que le processus de création d’une entreprise comprend l’ensemble des activités que l’entrepreneur réalise pour concevoir, mettre en place et démarrer une entreprise. Nous avons présenté un modèle qui regroupe en quatre étapes les principales activités de ce processus (Borges, Simard et Filion, 2005a et 2005b). Ce modèle, dérivé de l’analyse de la documentation sur la création d’entreprises (Borges, Simard, Filion, 2005a) a été utilisé pour construire les questionnaires et également pour présenter les résultats. Il comporte quatre étapes : 1. Initiation; 2. Préparation; 3. Démarrage; 4. Pérennisation (voir tableau 2 ci-dessous).

3 Ces questionnaires sont reproduits à la fin des cahiers de recherche 2005-04 (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005a) et 2005-05 (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005b) mentionnés ci-dessus ainsi que 2005-09 (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005c) et 2005-10 (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005d).

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Tableau 2 - Étapes et activités du processus de création

Éta

pes

Initiation Préparation Démarrage Pérennisation

Act

ivité

s

1. Identification de l’occasion d’affaires

2. Réflexion et développement de l’idée d’affaires

3. Décision de créer l’entreprise

1. Rédaction du plan d’affaires

2. Réalisation de l’étude de marché

3. Mobilisation des ressources

4. Constitution de l’équipe entrepreneuriale (partenaires)

5. Enregistrement d’une marque de commerce et/ou d’un brevet

1. Enregistrement juridique de l’entreprise

2. Engagement à temps plein dans le projet

3. Aménagement des installations et des équipements

4. Développement du premier produit ou service

5. Embauche des employés

6. Première vente

1. Réaliser des activités de promotion ou de marketing

2. Vendre 3. Atteindre le seuil

de rentabilité 4. Planification

formelle 5. Gestion

Dans le présent rapport de recherche, nous ne reprenons pas toutes les données recueillies au cours de cette recherche. Ces données sont disponibles dans les documents suivants : Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion (2005a et b). Les données concernant les jeunes entrepreneurs sont disponibles intégralement dans les documents suivants : Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, (2005c et d). Nous nous limiterons ici à présenter et à commenter les aspects les plus importants de ces données. Une attention particulière est apportée aux différences entre les jeunes entrepreneurs et les plus âgés (35 ans et plus). Nous indiquerons également les différences les plus significatives entre les entrepreneurs de 18 à 24 ans et ceux de 25 à 34 ans. Toutefois, comme la taille du groupe d’entreprises créées par des entrepreneurs de 18 à 24 ans est petite (seulement 18 entreprises), cette dernière comparaison doit être prise avec circonspection. Elle sera faite ici principalement en vue d´identifier d’éventuelles pistes de recherche. 2.1 – Caractéristiques des entrepreneurs et des entreprises La présentation et l’analyse des données sont divisées en cinq sections. D´abord, la première section qui suit est consacrée aux caractéristiques des jeunes entrepreneurs et des entreprises créées. Ensuite, les résultats concernant les quatre étapes du processus de création sont présentés dans la section 2.2. Les difficultés que les entrepreneurs ont rencontrées pendant ce processus est le sujet de la section 2.3. La section 2.4 traite des formations et de l´utilisation des services d´aide. Finalement, à la section 2.5, nous apportons un sommaire des faits saillants concernant les résultats de cette recherche.

2.1.1 – Les caractéristiques des répondants

Le tableau 3 présente, par groupes d’âges, les informations concernant le genre, la scolarité et le champ de spécialisations des entrepreneurs de notre échantillon. On y remarque que le groupe des jeunes entrepreneurs comprend plus de femmes que le reste

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de l’échantillon (18 % contre 9 % chez les plus de 35 ans). De plus, dans ce groupe, les champs de spécialisations « Génie » et « Sciences » représentent presque 39 % (contre 23 % chez les plus de 35 ans).

Tableau 3 - Le genre, la scolarité et la spécialisation des répondants, par groupes d’âges Genre 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Hommes 77,8% 83,1% 82,0% 90,9% Femmes 22,2% 16,9% 18,0% 9,1%

Scolarité 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Primaire 0% 0% 0% 2,1% Secondaire 35,3% 17,6% 21,2% 21,1% Collégial 23,5% 32,4% 30,6% 24,2% Baccalauréat 23,5% 36,8% 34,1% 36,8% Maîtrise 17,6% 10,3% 11,8% 15,8% Doctorat 0% 2,9% 2,4% 0%

Champ de spécialisation 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Administration 33,3% 29,9% 30,5% 38,9% Génie 20,0% 20,9% 20,7% 13,3% Sciences 6,7% 20,9% 18,3% 10,0% Techniques 20,0% 17,9% 18,3% 23,3% Arts et spectacles 13,3% 3,0% 4,9% 3,3% Autres champs de spécialisation 6,7% 7,5% 7,3% 11,1%

Avant de créer leur entreprise, les jeunes entrepreneurs avaient en moyenne dix ans d’expérience sur le marché du travail, six ans dans le secteur d’activité dans lequel ils ont créé leur nouvelle entreprise et seulement trois ans d’expérience à un poste de direction (contre 23, 14 et 12 ans, respectivement, chez les entrepreneurs plus âgés). Les plus jeunes (18 à 24 ans) ont cependant moins d´expérience : respectivement 5, 4 et 1 ans. Il est important de souligner que la médiane d´expérience à un poste de direction parmi les jeunes de 18 à 24 ans est de zéro. C´est-à-dire que, au moins 50 % des jeunes de 18 à 24 ans de notre échantillon ont démarré leur entreprise sans avoir aucune expérience préalable à un poste de direction. Seulement 34 % des jeunes entrepreneurs (contre 61 % des autres entrepreneurs) ont déjà été propriétaires d´une autre entreprise. En ce qui a trait à l´entourage entrepreneurial, 62 % des jeunes entrepreneurs connaissent une ou plusieurs personnes dans leur entourage qui ont déjà démarré une entreprise. On remarque au tableau 4 que ces jeunes entrepreneurs avaient un faible niveau de formation et d’expérience dans certains domaines de la gestion. En fait, au moins 50 % des jeunes entrepreneurs n’avaient, avant de se lancer en affaires, aucune expérience (n’avaient suivi aucun cours) en marketing, vente, comptabilité, gestion financière, R&D ou innovation).

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Tableau 4 –Années d’expérience et formation dans des domaines de gestion, par groupes d’âges.

Années d’expérience dans le domaine (médiane) Domaine de la gestion

18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus Marketing ou ventes 0 0,5 0 5 Comptabilité ou gestion financière 0 0 0 2 Production ou gestion des opérations 0 3 2 10

Gestion des ressources humaines 0 3 1 10 R&D, gestion technologique, innovation 0 0 0 1

Entrepreneurs sans aucun cours dans le domaine (%) Domaine de la gestion

18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus Marketing ou ventes 70,6% 62,1% 63,9% 52,7% Comptabilité ou gestion financière 64,7% 49,3% 52,4% 41,3% Production ou gestion des opérations 64,7% 64,6% 64,6% 58,2%

Gestion des ressources humaines 76,5% 70,3% 71,6% 50,5% R&D, gestion technologique, innovation 76,5% 79,4% 78,8% 78,7%

Il est important de souligner que cette faible expérience et cette absence de formation dans les domaines de la gestion ne sont pas exclusives aux jeunes. En fait, les entrepreneurs ayant plus de 35 ans présentent les mêmes caractéristiques (Borges, Simard et Filion, 2005b). Ce manque de compétences en certains domaines de la gestion contraste avec les fonctions que l´entrepreneur occupe au sein de sa nouvelle entreprise, où il a besoin de faire un peu de tout, comme on le constate à la figure 1, qui montre la répartition du temps des jeunes entrepreneurs passé entre les différentes fonctions qu´ils occupent dans l´entreprise. La répartition du temps des jeunes entrepreneurs est semblable à celle des autres entrepreneurs, sauf que les jeunes utilisent un peu plus de leur temps à la gestion financière et l’administration (29 % contre 26 %) et moins à la promotion et aux ventes (18 % contre 22 %).

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Figure 1 - Fonctions dans l’entreprise (% du temps), 18-34 ans seulement.

Autres; 8%

Gestion des opérations; 16%

Gestion des ressources

humaines; 9%

Gestion financière et administration;

29%

Recherche et développement;

11%

Relation avec les partenaires; 9%

Promotion, ventes; 18%

2.1.2 – Les caractéristiques des entreprises

Les entreprises créées par les jeunes avaient, au moment de l’enquête, en moyenne dix employés à plein temps (médiane de 7), soit deux de moins que celles créées par les autres entrepreneurs, deux employés à temps partiel (médiane de 2) et deux employés à contrat (médiane de 1). Le tableau 5 ci-dessous présente le chiffre d’affaires des entreprises en 2003. Seulement 18 % des entreprises avaient atteint un chiffre d’affaires supérieur à un million de dollars, contre 28 % chez les autres entreprises de l’échantillon. Les entreprises créées par les plus jeunes (18 à 24 ans) ont un chiffre d´affaires encore plus bas : 67 % d’entre elles ont un chiffre d´affaires de 500 000 dollars ou moins, contre 51 % des entreprises créées par les entrepreneurs de 25 à 34 ans et 48 % de celles créées par ceux de plus de 35 ans. Des recherches menées en France ont montré également que le chiffre d’affaires des entreprises créées par des jeunes (de moins de 30 ans) est plus bas que celui des entreprises créées par des entrepreneurs plus âgés (APCE, 2001). Plusieurs hypothèses dont deux principales peuvent expliquer, du moins en partie, cet état de fait. La première, c’est que, comme nous l’indiquons dans la section suivante de ce rapport, les jeunes démarrent leur entreprise avec moins de capital que les autres entrepreneurs. On peut considérer que, dans l’ensemble, ils ont accès à moins de ressources. Ensuite, dans la plupart des cas, les jeunes créent leur entreprise dans des secteurs d’activité où le chiffre d’affaires des entreprises est, en moyenne, plus bas. En fait, 60 % des jeunes ont créé leur entreprise dans le secteur des services ou dans le secteur technologique (contre 40 % des autres entrepreneurs), alors que ce sont les entreprises créées dans le secteur secondaire qui ont, en moyenne, le chiffre d’affaires le plus élevé (Borges, Simard et Filion, 2005b).

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Tableau 5 - Chiffre d’affaires, par groupes d’âges

Chiffre d’affaires en 2003 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

moins de 100 000 $ 16,7% 11,4% 12,5% 11,2% 100 001 $ à 250 000 $ 22,2% 8,6% 11,4% 14,3% 250 001 $ à 500 000 $ 27,8% 31,4% 30,7% 22,4% 500 001 $ à 1 M $ 22,2% 28,6% 27,3% 23,5% 1 000 001 $ à 2,5 M $ 11,1% 15,7% 14,8% 19,4% 2 500 001 $ à 10 M $ 0% 4,3% 3,4% 7,1% Plus de 10 M $ 0% 0% 0% 2,0%

% du chiffre d’affaires consacré à la R-D 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

moins de 1 % 22,2% 30,0% 28,4% 17,7% 1 % à 5 % 16,7% 21,4% 20,5% 30,2% 6 % à 10 % 22,2% 7,1% 10,2% 11,5% 11 % à 20 % 16,7% 12,9% 13,6% 16,7% 21 % à 30 % 0% 12,9% 10,2% 5,2% 31 % à 40 % 5,6% 1,4% 2,3% 2,1% 41 % à 50 % 0% 5,7% 4,5% 7,3% plus de 50 % 16,7% 8,6% 10,2% 9,4%

Nombre d´employés 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Employés à plein temps 7 (5)* 11 (8) 10 (7) 12 (7) Employés à temps partiel 2 (2) 3 (2) 2 (2) 5 (2) Employés à contrats 2 (1) 2 (1) 2 (1) 2 (1) *Le premier chiffre indique la moyenne, le deuxième, entre parenthèses, la médiane. Une caractéristique positive des entreprises créées par les jeunes est le fait qu´elles sont moins dépendantes d´un seul client que le sont les entreprises créées par les autres entrepreneurs. Dans 31 % des cas des jeunes (contre 51 % dans le cas des autres entrepreneurs), le principal client représente 31 % ou plus de leur chiffre d’affaires. Cela est peut-être une conséquence de leur portefeuille de produits et services, qui est plus diversifié (54 % d’entre eux offrent plus de cinq produits ou services à leur clientèle, contre 33 % des autres entrepreneurs). Toutefois, les jeunes exportent un peu moins (77 % de leurs ventes se font au Québec, contre 70 % pour les autres entrepreneurs) et consacrent un peu moins en recherche et développement. Plus précisément, on remarque au tableau 5 ci-dessus que 28 % des jeunes dépensent moins de 1 % de leur chiffre d´affaires en R-D (contre 18 % des autres entrepreneurs). Les données présentées dans cette section décrivent les caractéristiques des entreprises, mais n’expliquent pas comment les entreprises ont fait pour arriver là où elles sont. Comment les entreprises ont-elles commencé? Les entrepreneurs ont-ils fait un plan d´affaires? Combien de temps cela a-t-il pris avant de commencer à vendre? Voilà quelques-unes des questions auxquelles nous répondrons dans les prochaines sections de ce rapport, quand seront présentées les données concernant les activités du processus de création des entreprises par des jeunes.

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2.2 – Étapes et activités du processus de création Tel qu’indiqué plus haut, nous analysons maintenant les données concernant le processus de création d´entreprises par des jeunes entrepreneurs. Nous avons divisé ce processus de création en quatre étapes (Initiation, Préparation, Démarrage et Pérennisation). Dans le texte qui suit, une section est consacrée à chacune de ces étapes.

2.2.1 - Étape 1 – Initiation

La première étape du processus de création comprend l’identification de l’occasion d’affaires, la réflexion sur le projet et la prise de décision de créer une entreprise. Le tableau 6 ci-dessous présente une synthèse des données concernant cette étape.

Tableau 6 –Synthèse des données sur l´étape 1 – Initiation du projet Jeunes entrepreneurs 18-34 ans

Activités Données sur l’activité Identification de

l’occasion d’affaires

• L’origine de l’idée d’affaires vient principalement des connaissances de l’entrepreneur sur le secteur d’activité (54 %), des connaissances acquises dans l’entreprise où il travaillait avant (44 %), de ses connaissances technologiques (39 %) ou de discussions avec des amis ou la famille (35 %)

Réflexion et développement de l’idée d’affaires

• Les jeunes entrepreneurs ont réfléchi à l’idée d’affaires durant en moyenne 307 jours (médiane de 90 jours). Les plus jeunes (18-24 ans) réfléchissent plus longtemps, soit 401 jours (médiane 180).

• 39 % d’entre eux classifient leur idée comme étant originale, 57 % comme étant une adaptation d’une autre entreprise et 3 % comme étant une adaptation d’une idée de quelqu’un d’autre.

• Par rapport à ce que l’entreprise est aujourd’hui, l’idée d’affaires initiale n’a pas changé dans 40 % des cas, elle a changé un peu dans 37 % des cas et elle a changé beaucoup pour 23 % des cas. Dans le cas des plus jeunes (18 à 24 ans), il y a eu moins de changements : l’idée d’affaires initiale n’a pas changé dans 56 % des cas contre 37 % chez les entrepreneurs de 25 à 34 ans.

Décision de créer l’entreprise

• En moyenne neuf mois (médiane de 3) après avoir eu l’idée d’affaires. • Raisons pour créer l’entreprise : 51 % ont créé leur entreprise pour tirer avantage

d’une occasion d’affaires, 7 % parce qu’ils n’avaient pas de meilleures possibilités d’emploi et 43 % ont choisi « Autres ».

Les trois premières sources des idées d´affaires des jeunes entrepreneurs ne sont pas différentes de celles des autres entrepreneurs, dans l’ordre : connaissances du secteur d’activité, connaissances acquises dans l’entreprise où il travaillait avant et ses connaissances technologiques. Toutefois, pour identifier une occasion d’affaires, les jeunes ont eu plus recours à leurs amis et à des membres de leurs familles que ceux qui sont plus âgés. En fait, dans 35 % des cas des jeunes (contre 17 % des autres entrepreneurs), l’idée d’affaires tire son origine de discussions avec des amis ou avec des membres de la famille. Par rapport à l´originalité de l´idée d´affaires, les jeunes ressemblent aux plus âgés : 39 % (contre 35 % des autres entrepreneurs) classifient leur idée comme étant originale. Chez les jeunes, nous sommes en mesure d’observer cependant plus de changements tout au long du processus de création de l’entreprise. Dans ce groupe, par rapport à ce que

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l’entreprise est aujourd’hui, l’idée d’affaires initiale n’a pas changé dans 40 % des cas (contre 63 % dans le cas des autres entrepreneurs).

Figure 2 – Raisons pour créer l´entreprise, par groupes d’âges

33%

43%

45%

33%

11%

7%

6%

11%

56%

51%

49%

56%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

35 ans et plus

18-34 ans

25-34 ans

18-24 ans

Gro

upes

d´â

ges

Occasion d’affairesNécessitéAutres

La décision de créer l´entreprise a été prise par les jeunes entrepreneurs en moyenne neuf mois (médiane de 3) après avoir eu l’idée d’affaires (contre une moyenne de 11 mois, médiane de 4, pour les autres entrepreneurs). En ce qui a trait aux raisons pour créer l´entreprise, on constate à la figure 2 ci-dessus que la principale raison citée est « pour tirer avantage d’une occasion d’affaires » (51 % chez les jeunes, 56 % chez les autres entrepreneurs). Moins de jeunes créent une entreprise « parce qu’ils n’avaient pas de meilleures possibilités d’emploi » (7 % contre 11 % des autres entrepreneurs), mais une proportion plus élevée mentionne (43 % des jeunes contre 33 % des autres entrepreneurs) l´option « Autres » comme raison pour créer l´entreprise. Ceux qui ont choisi l’option « Autres » indiquent majoritairement des motifs pas nécessairement économiques comme raison pour créer l’entreprise, tels que « avoir une entreprise familiale », « relever un défi », « réaliser un objectif personnel », « faire ce qu’on aime ». Comme presque la moitié des jeunes entrepreneurs ont marqué « Autres » comme principale raison de créer l´entreprise, nous croyons que cela est une dimension à évaluer avec soin et à approfondir lors de recherches futures.

2.2.2 - Étape 2 – Préparation du projet

À l´étape 2, soit celle de la préparation du projet, les entrepreneurs commencent à matérialiser leur entreprise. Ils rédigent le plan d’affaires, constituent l’équipe entrepreneuriale, mobilisent les ressources en vue de la création d’une nouvelle entreprise et réalisent les activités de protection de la propriété intellectuelle, telles que l´enregistrement d’une marque de commerce ou d’un brevet. Le tableau 7 présente une synthèse des données concernant cette étape.

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Tableau 7 –Synthèse des données sur l´étape 2 – Préparation du projet Jeunes entrepreneurs 18-34 ans

Activités Données sur l’activité Rédaction du plan

d’affaires • 90 % ont préparé un plan d’affaires. Mais chez les plus jeunes (18 à 24 ans), 22 %

n’en ont pas fait. • Le plan d’affaires était complet dans 77 % des cas, sommaire (17 %) et

schématisé (5 %). Chez les plus jeunes (18 à 24 ans), seulement 64 % (contre 80 % de ceux ayant entre 25 et 34 ans) ont fait un plan d´affaires complet.

• Dans 89 % des cas, c’est l’entrepreneur lui-même qui a préparé le plan d’affaires. • Temps pour le préparer : 105 jours en moyenne (médiane de 60 jours). Les plus

jeunes ont cependant pris plus de temps : en moyenne 141 jours (médiane de 60) contre une moyenne de 98 jours (médiane de 60) pour les jeunes de 25 à 34 ans.

• 41 % ont considéré le plan d’affaires très important pour la réussite du processus de démarrage, 25 % assez important, 17 % important, 12 % peu important et 4 % pas important.

Réalisation de l’étude de marché

• Dans 59 % des cas, le plan d’affaires comprenait une étude de marché sommaire, 30 % une étude complète et détaillée et 11 % aucune étude de marché.

• L’analyse du marché est la principale difficulté rencontrée par les entrepreneurs lors de la préparation du plan d’affaires

Mobilisation des ressources

• Mise de fonds totale pour la création de l’entreprise : moins de 50 000 $ (38 %), entre 50 000 $ et 100 000 $ (49 %), plus de 250 000 $ (12 %)

• Temps pour réunir le capital : 87 jours en moyenne (médiane de 20 jours) • 85 % ont obtenu un financement public, 83 % un financement bancaire ou privé et

48 % un financement de la famille ou d’amis Constitution de

l’équipe entrepreneuriale

(partenaires)

• Taille de l’équipe entrepreneuriale : entrepreneur seul (26 % des cas), deux associés (37 %), trois associés (17 %), quatre ou plus (20 %)

• Les trois principales raisons pour avoir un associé sont : acquérir une expertise (44 % des cas), partager des coûts (20 %) et des raisons familiales (17 %).

Enregistrement d’une marque de commerce et/ou

d’un brevet

• 15 % ont enregistré un brevet et 17 % ont enregistré une marque de commerce

Presque la totalité (90 %) des jeunes entrepreneurs a préparé un plan d’affaires. C’est un peu moins que les entrepreneurs plus âgés qui, dans 97 % des cas, en ont rédigé un4. Cependant, chez les plus jeunes (18-24 ans) seulement 78% ont préparé un plan d´affaires. On remarque au tableau 8 ci-dessous que dans 89 % des cas de jeunes qui ont fait un plan d´affaires (contre seulement 71 % des autres entrepreneurs) le plan d´affaires comprenait une étude de marché, soit complète ou sommaire. Ce chiffre monte jusqu’à 100 % chez les jeunes de 18 à 24 ans. Les jeunes de 18 à 24 ans sont également plus nombreux à faire une étude de marché complète et détaillée : 43% de ceux qui ont rédigé un plan d´affaires, l´ont fait avec une étude de marché complète (contre seulement 27% chez les jeunes de 25 à 34 ans et 31 % des autres entrepreneurs de 35 ans et plus). Dans 84 % des cas, les jeunes ont considéré le plan d´affaires important, assez important ou très important pour la réussite du processus de démarrage.

4 Il est important de rappeler que ce taux élevé d’entrepreneurs qui ont fait un plan d’affaires peut être dû aux caractéristiques de notre échantillon, puisque toutes les entreprises contactées dans le présent projet de recherche ont été identifiées par des organisations de soutien à la création d’entreprises. Pour plus d´informations, consulter Borges, Simard et Filion (2005b).

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Les jeunes rencontrent plus de difficultés pour faire le plan d´affaires que les autres entrepreneurs. Seulement 2,5 % des jeunes (contre 15 % des autres entrepreneurs) n´ont pas eu de difficulté pour préparer le plan d´affaires. Pour 36 % des jeunes (contre 20 % des autres entrepreneurs), la principale difficulté pour faire le plan d´affaires a été l´analyse du marché, suivie par l´élaboration du plan financier (12 % des jeunes contre 4 % des autres entrepreneurs), savoir comment le faire (12 % contre 11 %), le temps pour le faire (12 % contre 20 %) et l´accès aux informations (8 % contre 16 %). Ce niveau de difficulté accru occasionne un délai plus long pour finaliser le plan d’affaires, puisque les jeunes prennent en général deux fois plus de temps pour le faire que les entrepreneurs plus âgés. En fait, les jeunes de 18 à 24 ans ont besoin de 141 jours en moyenne (médiane de 60) pour préparer le plan et ceux de 25 à 34 ans de 98 jours en moyenne (médiane de 60), tandis que les entrepreneurs de 35 ans et plus ne prennent que 62 jours en moyenne (médiane de 30).

Tableau 8 – Informations concernant le plan d´affaires (PA), par groupes d’âges Type de PA qui a été fait 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Complet 64,3% 80,3% 77,5% 75,0% Sommaire 35,7% 13,6% 17,5% 17,7% Schématisé 0% 6,1% 5,0% 7,3% Embryonnaire 0% 0% 0% 0%

Type d´étude de marché que comprenait le PA 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

Complète et détaillée 42,9% 27,3% 30,0% 31,3% Sommaire 57,1% 59,1% 58,8% 39,6% Aucune 0% 13,6% 11,3% 29,2%

Qui a préparé le PA 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus Moi-même 92,9% 87,9% 88,8% 71,6% Un consultant 7,1% 4,5% 5,0% 9,5% Autres 0% 7,6% 6,3% 18,9%

Temps requis pour préparer le PA 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus Moyenne (en jours) 141 98 105 62 Médiane (en jours) 60 60 60 30 Principale difficulté rencontrée pour

préparer le PA* 18 – 24 ans 25 – 34 ans 18 – 34 ans 35 ans et plus

L'analyse au marché 28,6% 37,9% 36,3% 20,4% Le temps pour le faire 21,4% 10,6% 12,5% 19,4% L´élaboration du plan financier 14,3% 12,1% 12,5% 4,3% Savoir comment le faire 7,1% 13,6% 12,5% 10,8% * Seulement les quatre options les plus citées sont présentées ici. En ce qui a trait à la mobilisation des ressources financières pour créer l´entreprise, généralement les jeunes entrepreneurs commencent avec moins d’investissement. La mise de fonds totale pour la création de l’entreprise a été de moins de 50 000 dollars dans 38 % des cas des jeunes entrepreneurs (contre 28 % pour les autres entrepreneurs). Dans 12 % des cas seulement, cette mise de fonds a été de plus de 250 000 dollars (contre 33 % chez les autres entrepreneurs). La mise de fonds totale des entrepreneurs plus jeunes (18 à

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24 ans) est encore plus faible que pour les autres entrepreneurs: dans 44 % des cas, la mise de fonds totale a été de moins de 50 000 dollars. Les jeunes ont pris un peu moins de temps que les autres entrepreneurs pour réunir tout le capital nécessaire : en moyenne 87 jours (médiane de 20), contre 98 jours en moyenne (médiane de 30 jours) chez les autres entrepreneurs. La mise de fonds initiale des jeunes a été de seulement 5 000 dollars dans 50 % des cas d´entrepreneurs de 18 à 24 ans contre 32 % de ceux de 25 à 34 ans et 13 % des autres entrepreneurs. La plupart des jeunes (18 à 34 ans) ont fait une mise de fonds initiale de 10 000 dollars ou plus (56 % contre 78 % des autres entrepreneurs). À part leur propre capital, 85 % des jeunes entrepreneurs ont obtenu du financement public, 83 % du financement bancaire ou privé et 48 % du financement de la famille ou des amis. Ce dernier chiffre, concernant l´utilisation du financement de la famille ou des amis, est plus élevé que chez les autres entrepreneurs de 35 ans ou plus (seulement 27 % d’entre eux ont eu recours à ce type de financement). Dans la majorité des entreprises créées par les jeunes, on rencontre une équipe d´entrepreneurs et non seulement un entrepreneur. Ces entreprises ont deux ou plusieurs associés actionnaires dans 89% des cas de jeunes entrepreneurs de 18 à 24 ans et 70% des cas de jeunes de 25 à 34 ans (contre 81 % des autres entrepreneurs). Plus spécifiquement, elles ont majoritairement deux (56 % des cas de 18 à 24 ans et 32% des cas de 25 à 34 ans), trois (6 % des cas de 18 à 24 ans et 20 % des cas de 25 à 34 ans) ou quatre associés actionnaires (6 % des cas de 18 à 24 ans et 20 % des cas de 25 à 34 ans). En plus, dans 89 % des entreprises crées par les jeunes ayant plus d´un associé, tous les associés actionnaires travaillent dans l´entreprise. Les jeunes recherchent un partenaire principalement pour compléter leurs compétences et leurs ressources. En fait, pour 44 % des jeunes entrepreneurs la principale raison pour choisir une partenaire a été pour acquérir une expertise (contre 50 % des autres entrepreneurs), alors que pour 20 % d’entre eux la principale raison a été le partage des coûts.

2.2.3 - Étape 3 – Démarrage

La troisième étape du processus de création, c’est le démarrage. Au cours de cette étape, nous avons des activités telles que la formalisation de l’entreprise, l’embauche des employés et le développement du premier produit ou service. Le tableau 9 présente une synthèse des données concernant cette étape.

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Tableau 9 –Synthèse des données sur l´étape 3 – Démarrage Jeunes entrepreneurs 18-34 ans

Activités Données sur l’activité Enregistrement

juridique de l’entreprise

• En moyenne 10 mois (médiane de 3) après que la décision de créer l’entreprise a été prise.

Engagement à temps plein dans le

projet

• En moyenne 12 mois (médiane de 3) après que la décision de créer l’entreprise a été prise.

Aménagement des installations et des

équipements

• Les facteurs que les entrepreneurs considèrent les plus importants lors du choix de la localisation de leur entreprise sont la proximité du marché et des clients et la qualité de vie de la région.

Développement du premier produit ou

service

• Il a été terminé en moyenne 16 mois (médiane de 7) après que la décision de créer l’entreprise a été prise.

• Le premier produit ou service développé reste toujours le principal dans 75 % des cas.

• Principales difficultés pour développer le premier produit ou service : 27 % reliés à des questions financières; 16 % d’ordre technologique; 8 % reliés aux ressources humaines.

Embauche des employés

• Le premier employé a été engagé en moyenne 15 mois (médiane de 8) après que la décision de créer l’entreprise a été prise.

• 33 % ont démarré sans aucun employé, 18 % avec un, 6 % avec deux, 13 % avec trois et 31 % avec plus de quatre.

Les jeunes entrepreneurs prennent un peu plus de temps que les autres entrepreneurs pour enregistrer l´entreprise et pour embaucher le premier employé. L´enregistrement juridique de la firme a, en moyenne, été fait 10 mois (médiane de 3 mois) après la décision de créer l´entreprise contre 2,5 mois en moyenne dans le cas des entrepreneurs de 35 ans et plus (médiane de seulement 1 mois). L´embauche du premier employé ne se produit en moyenne que 15 mois après la décision de créer l’entreprise (médiane de 8 mois) contre 6 mois en moyenne dans le cas des entrepreneurs plus âgé (médiane de 4). Dans 33 % des cas, les entreprises créées par les jeunes (contre 25 % des autres entrepreneurs) démarrent sans aucun employé et seulement 16 % d’entre elles démarrent avec six employés ou plus (contre 22 % des autres entrepreneurs). Chez les jeunes de 24 ans ou moins, il y en a encore plus à démarrer sans aucun employé, soit 44 % d’entre eux, contre 30 % de ceux ayant entre 25 et 34 ans.

Figure 3 – Temps pour réaliser les activités de l´étape 3, par groupes d’âges (en mois)*

* Nombre de mois entre la prise de décision de créer l´entreprise et l´activité de référence

4

6,5

3

1

8

7

3

3

8

7

3

3

12

13

2

2,5

0 5 10 15 20

Temps en mois- Médiane

18-24 ans

25-34 ans

18-34 ans

35 ans et plus

6

9

4

2,5

15

16

12

10

16

16

11,5

10

13

14

12

9

0 5 10 15 20

Embauche desemployés

Développement dupremier produit ou

service

Engagement àtemps plein dans

le projet

Enregistrementjuridique del’entreprise

Temps en mois - Moyenne

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Le temps pris par les jeunes pour développer le premier produit ou service est également un peu plus long que celui que les autres entrepreneurs y ont consacré. La moyenne pour les jeunes est de 16 mois (médiane de 7) contre 9 mois pour les autres entrepreneurs (médiane de 6,5 mois). Les principales difficultés que les jeunes entrepreneurs rencontrent pour développer le premier produit ou service sont d´ordre financier (p. ex. manque de ressources pour acheter les équipements ou engager du personnel qualifié), ensuite d´ordre technologique et, en troisième lieu, reliées aux ressources humaines. Le premier produit ou service développé reste toujours le principal dans 75 % des cas des jeunes entrepreneurs, contre 86 % dans le cas des autres entrepreneurs. Nous constatons ici que les jeunes entrepreneurs sont davantage en apprentissage par essais et erreurs que leurs aînés et apportent plus de correctifs en cours de route. Les facteurs que les jeunes entrepreneurs ont considéré les plus importants pour choisir la localisation de leur entreprise ont été la proximité du marché et des clients, la qualité de vie de la région, la disponibilité de capitaux, la disponibilité des espaces (industriels/commerciaux), la proximité de leur résidence et les infrastructures physiques et de communication de la région. Les deux premiers aspects ont été soulignés comme étant les plus importants. Une explication de cela pourrait être le fait que 47 % des entreprises des jeunes évoluent dans des secteurs de services et que, dans ces secteurs, la priorité peut être la proximité des clients. Ils n´ont pas considéré important (ou seulement peu important) l´accès aux laboratoires de R&D, la proximité des matières premières, l´accès aux fournisseurs ou les avantages fiscaux de la région.

2.2.4 - Étape 4 – Pérennisation

La première vente du produit ou du service marque l’entrée de l’entreprise dans une nouvelle étape que nous avons appelée « Pérennisation ». Pour mieux connaître et comprendre cette étape, nous avons analysé plus particulièrement les activités reliées à la vente du premier produit, à la réalisation des activités de marketing, à la planification formelle et à l’atteinte du seuil de rentabilité. Le tableau 10 présente une synthèse des données concernant cette étape.

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Tableau 10 –Synthèse des données sur l´étape 4 – Pérennisation Jeunes entrepreneurs 18-34 ans

Activités Données sur l’activité Première vente • En moyenne 15 mois (médiane de 7) après que la décision de créer l’entreprise a

été prise. • Principales difficultés pour réaliser la première vente : 34 % gagner la confiance

du client; 6 % rejoindre le client.

Réaliser des activités de

promotion ou de marketing

• 76 % des cas réalisent des activités de promotion/marketing. • Elles commencent en moyenne 17 mois (médiane de 12) après que la décision de

créer l’entreprise a été prise.

Atteindre le seuil de rentabilité

• En moyenne 37 mois (médiane de 30,5) après que la décision de créer l’entreprise a été prise.

• 66 % des cas ont atteint le seuil de rentabilité. Planification

formelle • 88 % des entreprises planifient formellement. • Plan financier (73 %), budget annuel (72 %) et planification stratégique (71 %)

sont les types de planification les plus utilisés.

En moyenne, les entreprises créées par les jeunes vendent leur premier produit 15 mois après la prise de décision de créer l´entreprise (médiane de 7 mois). Les entrepreneurs de 35 ans ou plus le font plus rapidement : moyenne de 8 mois (médiane de 5 mois). Parmi les problèmes que les jeunes rencontrent pour vendre le premier produit, ils soulignent la difficulté à gagner la confiance du client (convaincre/crédibilité), à le rejoindre/à se faire connaître et à bâtir un réseau de ventes. «Gagner la confiance du client» a été cité par 34 % des jeunes (contre 26 % des autres entrepreneurs). Un peu plus d’entreprises créées par les jeunes (76 % contre 73 % des autres entrepreneurs) réalisent des activités de promotion et de marketing.

Figure 4 – Temps pour réaliser les activités de l´étape 4, par groupes d’âges (en mois)*

* Nombre de mois entre la prise de décision de créer l´entreprise et l´activité de référence Les jeunes entrepreneurs prennent plus de temps que les autres entrepreneurs pour atteindre le seuil de rentabilité : en moyenne 37 mois (médiane de 30,5) après que la décision de créer l’entreprise a été prise, contre une moyenne de 25 mois (médiane de 16,5 mois) dans le cas des autres entrepreneurs. Cela signifie que les entrepreneurs

16,5

6

5

30,5

12

7

32,5

10

7

27

15,5

10

0 10 20 30 40 50

Temps en mois- Médiane

18-24 ans

25-34 ans

18-34 ans

35 ans et plus

25

10,5

8

37

17

15

40

16

15

29

21,5

15

0 10 20 30 40 50

Atteindre le seuilde rentabilité

Débuter desactivités depromotion

Vendre le premierproduit ou service

Temps en mois - Moyenne

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doivent en fait se préparer pour un long chemin. Au moment de l’enquête, seulement 66 % des entreprises créées par les jeunes, contre 72 % dans le cas des autres entrepreneurs, avaient atteint le seuil de rentabilité. Par rapport aux activités de planification formelle, les résultats indiquent que 88 % des jeunes (contre 80 % des autres entrepreneurs) réalisent un ou plusieurs types de planification formelle. Les types de planification les plus présents sont le plan financier (73 %), le budget annuel (72 %) et la planification stratégique (71 %). On constate également que moins de la moitié des jeunes (39 %) fait la mise à jour du plan d´affaires, contre 45 % des autres entrepreneurs. Avec ces données sur la planification formelle, nous terminons cette section (2.2) qui a montré et analysé les principales données portant sur les activités des quatre étapes du processus de création. La prochaine section montre quelles sont les principales difficultés rencontrées au long de ce processus. 2.3 – Difficultés et solutions Les enquêteurs ont demandé aux entrepreneurs quelles avaient été les difficultés qu´ils ont rencontrées à chacune des étapes du processus de création de leur entreprise. Il y avait dans le questionnaire B de l’enquête deux types de questions concernant ce sujet : une question fermée et une autre ouverte. La question ouverte demandait également comment les entrepreneurs avaient fait pour surmonter ces difficultés. Le tableau 11, à la page suivante, synthétise les réponses données par les jeunes entrepreneurs à ces questions. Nous allons, dans les prochains paragraphes, analyser ce tableau et souligner les principales différences – par rapport aux difficultés rencontrées – qui existent entre les jeunes entrepreneurs et les entrepreneurs ayant 35 ans et plus. Les données, comprenant des tableaux comparatifs, sont disponibles dans deux cahiers de recherche : 2005-09 (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005c) et 2005-10 (Duquette-Labrecque, Borges, Simard et Filion, 2005d). On remarque que la principale difficulté rencontrée par les entrepreneurs est reliée au financement. Il a été difficile pour les jeunes entrepreneurs, par exemple, de négocier le financement et de concilier les coûts et les dépenses du projet avec les ressources disponibles. Pour les plus jeunes (18 à 24 ans) ce fut encore plus difficile : sur une échelle de 1 (très difficile) à 5 (très facile) leur médiane d´évaluation de « négocier avec la banque » a été 1 tandis que les entrepreneurs de 25 ans et plus ont marqué 3. En raison de leur âge, les jeunes n’ont pas pu, dans la majorité des cas, accumuler le capital ou les ressources nécessaires pour démarrer une entreprise. Ils ont peu à offrir en garantie pour obtenir un prêt. Même si certains organismes de soutien et certaines institutions financières prennent déjà cet aspect en considération lors de l’élaboration de leur financement, il n’en demeure pas moins qu’il reste un bon bout de chemin à faire. Ces institutions devraient développer davantage de programmes mieux adaptés aux caractéristiques des jeunes.

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Tableau 11 – Difficultés rencontrées par les jeunes entrepreneurs (18-34 ans) et solutions, par étapes

Étape Principales difficultés (question fermée) Principales difficultés (question ouverte) Principales solutions

Initi

atio

n

• Trouver de bonnes occasions d’affaires (3)* • Évaluer le potentiel et la viabilité du projet d’affaires

(3) • Trouver des personnes ressources (3) • Connaître les sources de financement (3)

• Difficultés reliées au financement, p. ex. déterminer les besoins de financement (20 %)**

• Difficultés reliées à la prise de décision, p. ex. incertitude de se lancer en affaires, abandonner son ancien travail (11 %)

• Difficultés reliées au marché, p. ex. décider du concept, établir la vision (11 %).

• Le support externe, p. ex. recours à des consultants, des organismes de soutien, des réseaux de contacts, support familial (26 %)

• La persévérance et la patience (17 %) • Le recours à des associés ou partenaires (9 %) • Le recours au financement personnel ou privé (7 %)

Prép

arat

ion

• Négocier le financement (2) • Trouver le temps de tout faire (2) • Élaborer le plan financier (3) • Établir le système comptable (3) • Trouver les partenaires financiers (3) • Concevoir le système organisationnel (3) • Élaborer le plan de ressources humaines (3) • Comprendre le marché (3) • Élaborer le plan marketing (3)

• Difficultés reliées au plan d’affaires, p. ex. préparer les budgets, savoir qui pourrait aider à le faire (30 %)

• Difficultés reliées au financement, p. ex. déterminer les besoins de financement, négocier le financement, trouver le financement (20 %)

• Difficultés reliées aux études de marché, p. ex. formaliser le concept d’entreprise, faire l’étude de marché (12%)

• L’utilisation de supports externes et d’un réseau de contacts (45 %)

• Le recours au financement personnel, de parents ou privé (14 %)

• La persévérance et la patience (8 %)

Dém

arra

ge

• Le peu de ressources disponibles (2) • L’accès et la vente aux clients (3) • L´excès de coûts (3) • Acquérir les connaissances pour mener le projet (3) • Concilier le temps avec les autres activités (3) • Le développement du premier produit/service (3) • Négocier avec la banque (3) • L’embauche et la gestion du personnel (3) • L´aménagement des installations et des équipements (3)

• Difficultés reliées aux ressources financières telles que le manque de ressources et trouver le financement (22 %)

• Difficultés reliées au marché, p. ex. connaître et cibler les marchés, vendre (18 %)

• Difficultés reliées à l’embauche et à la gestion des ressources humaines (11 %)

• Difficultés reliées à la technologie (11 %)

• L’utilisation de supports externes et du réseau de contacts (20 %)

• Le recours au financement privé ou personnel (23 %) • La persévérance et la patience (15 %)

Pére

nnis

atio

n

• L'obtention de financement pour maintenir (accroître) les opérations (2)

• L'embauche/gestion des ressources humaines (2) • Concilier le temps avec les autres activités (2) • Atteindre le seuil de rentabilité (3) • Réaliser des activités de vente/marketing (3) • Planifier les opérations (3) • L'excès de coûts (3) • La concurrence (3) • Acquérir les connaissances pour mener l´entreprise (3)

• Difficultés reliées aux ressources financières, p. ex. fonds de roulement; manque de support financier, trouver du financement (22 %)

• Difficultés reliées aux ressources humaines, p. ex. recrutement, roulement du personnel, trouver du personnel cadre, gestion du personnel (20 %)

• Difficultés reliées à la vente, p. ex. absence de clients, trouver un premier client, générer des ventes suffisantes, maintenir les ventes (16 %)

• Le support externe, p. ex. réseau de contacts, consultant, organisme gouvernemental, support familial (17 %)

• La persévérance et la patience (15 %) • Améliorer la gestion des ressources humaines, p. ex.

rencontres, recrutement, donner aux employés des options d’achat sur les actions (15 %)

• Le recours au financement privé ou personnel (10 %)

* Le chiffre entre parenthèses, dans le cas des questions fermées, fait référence à la médiane d’une échelle de 1 à 5, où 1 - très difficile; 2 - difficile; 3 - ni difficile ni facile; 4 - facile; 5 - très facile. On liste seulement les actions évaluées comme étant les plus difficiles (les médianes 1, 2 ou 3). ** Le chiffre entre parenthèses, dans le cas des questions ouvertes, fait référence au pourcentage d´entrepreneurs qui ont indiqué cet aspect.

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Outre les problèmes reliés au financement, deux autres types de difficultés sont apparus souvent dans les réponses des jeunes entrepreneurs : difficultés reliées au marché (à faire l´étude du marché, à trouver un premier client) et difficultés à gérer leur propre temps (p. ex. trouver le temps de tout faire et concilier le temps avec leurs autres activités). La gestion du temps a en fait paru un peu plus difficile pour les jeunes entrepreneurs que pour les plus âgés. La médiane de réponse des premiers a été « difficile » tandis que celle des seconds a été « ni difficile, ni facile ». Ce n’est pas seulement dans la gestion du temps que les jeunes rencontrent plus de difficultés que les autres entrepreneurs. En fait, la comparaison entre les données concernant les jeunes entrepreneurs et les autres entrepreneurs fait ressortir que le processus de création d’entreprises est un peu plus difficile pour le premier groupe, spécialement aux étapes 1 (Initiation) et 2 (Préparation). C’est à ces étapes qu’on rencontre des activités telles que la rédaction du plan d’affaires et la mobilisation des ressources. Quelques chiffres illustrent ce degré de difficulté accru. D’abord, à l’étape d’initiation du projet, 20 % (contre 6 % des autres entrepreneurs) ont rencontré des difficultés reliées au financement (ex. déterminer les besoins de financement) et seulement 35 % des jeunes ayant répondu à la question ouverte (contre 45 % des autres entrepreneurs) ont indiqué ne pas avoir eu de difficulté à cette étape. Au cours de l’étape 2, seulement 17 % des jeunes entrepreneurs contre 30 % des entrepreneurs plus âgés n’ont pas rencontré de difficulté. Toujours à l´étape 2, les jeunes ont rapporté qu’il était difficile de négocier avec la banque (les autres entrepreneurs ont dit que ce n’était ni difficile, ni facile) et, finalement, 36 % des jeunes contre 20 % des autres entrepreneurs ont trouvé plus difficile de faire l’analyse du marché en vue de monter le plan d’affaires. Le fait que les deux premières étapes sont plus difficiles pour les jeunes que pour les autres entrepreneurs ne signifie pas que les deux dernières étapes soient plus faciles. Au contraire, les données indiquent que les difficultés des entrepreneurs s’accroissent au fur et à mesure que le processus de création d’entreprise progresse ; ils commencent généralement à rencontrer des problèmes avec l’embauche et la gestion des ressources humaines, puis avec la commercialisation et avec des coûts et délais non prévus. Quant aux solutions que les jeunes entrepreneurs ont trouvées pour surmonter ces difficultés, il n´existe pas de différences significatives entre eux et les entrepreneurs de 35 ans et plus. En général, les solutions les plus citées sont l’utilisation de supports externes et du réseau de contacts, la persévérance et la patience, le recours au financement personnel de parents ou privé. Concernant le premier point, le support externe et le réseau de contacts, on parle du recours à, par exemple, des organismes de soutien (CLD, SADC, Emploi Québec, BDC), au support familial, à un comptable ou à un mentor. En fait, comme nous le verrons dans la prochaine section, presque la moitié des jeunes ont un mentor. 2.4 – Formation et aide au cours du processus de création Les jeunes utilisent plus un mentor que les autres entrepreneurs : 47 % des jeunes contre 30 % des autres entrepreneurs ont un mentor. Toutefois, seulement 41 % des entreprises

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créées par des jeunes contre 50 % des autres entrepreneurs ont un conseil d´administration. En plus, les jeunes prennent plus de temps pour avoir un conseil d´administration. En moyenne, c’est 16 mois (médiane de 14 mois) après la prise de décision de créer l’entreprise que le conseil d´administration a été formé, contre une moyenne de 9 mois (médiane de 4,5 mois) pour les créateurs d’entreprises ayant 35 ans et plus. Tel qu’indiqué au tableau 12 ci-dessous, les entrepreneurs ayant entre 18 et 34 ans utilisent un peu plus les sources d’aide que ceux de 35 ans ou plus. Les sources les plus utilisées sont les collègues, les amis, la famille et les CLD5. En ce qui a trait à la satisfaction relative à l’aide reçue, il ne semble pas y avoir beaucoup de différences entre les jeunes et les autres entrepreneurs. En général, les entrepreneurs semblent assez satisfaits ou très satisfaits de l’aide reçue de leur entourage immédiat (collègues, amis, famille) ou d’un CLD, mais un peu moins satisfaits de celle obtenue des autres organismes de soutien ou de consultants.

Tableau 12 - Utilisation des sources d’aide, par groupes d’âges

Initiation Préparation Démarrage Pérennisation

18-34 35 et + 18-34 35 et + 18-34 35 et + 18-34 35 et +

Collègues 64% 59% 66% 62% 74% 62% 76% 64% Amis 65% 49% 64% 49% 67% 52% 65% 47% Famille 76% 62% 76% 62% 80% 62% 79% 60% CLD 65% 61% 79% 68% 79% 69% 74% 66% SADC 29% 26% 31% 28% 35% 29% 35% 26% CDEC 11% 13% 13% 15% 16% 15% 17% 16% Ministère ou organisme provinciaux 37% 44% 43% 51% 53% 64% 58% 65% Ministère ou organisme fédéraux 33% 34% 37% 40% 44% 48% 51% 57% Incubateur 13% 5% 15% 5% 13% 7% 15% 6% Consultant ou entreprise privée 30% 34% 38% 43% 36% 47% 46% 52% La lecture de ce tableau et d´autres indices nous amènent à dire que pour réussir dans leur projet de création, les jeunes entrepreneurs - plus que les autres entrepreneurs - utilisent le support externe et les relations non-marchandes. D’abord, comme cela a été montré dans la section 2.2.1, pour identifier une occasion d’affaires, les jeunes ont plus besoin de leurs amis et de leurs familles qu’en ont eu besoin ceux qui sont plus âgés. Ensuite, pour démarrer, plus de jeunes entrepreneurs ont besoin de faire appel au support externe et au réseau de relations proches que ne l’ont fait les plus âgés (voir section 2.2.2). Finalement, l’évaluation que les jeunes font de la famille et des amis comme source d’informations et comme ressource importante de soutien pour la création d’une entreprise est positivement plus élevée que ce que pensent les plus âgés. Il n’est donc pas surprenant que les organismes d’appui à l’entrepreneuriat font du développement des réseaux de contacts

5 On estime qu’environ 70 % des entreprises ont utilisé les services d’un CLD. Toutefois, nous rappelons que les entreprises qui ont participé à cette enquête ont été identifiées par des organismes de soutien à la création d’entreprises, en majorité par du personnel de CLD. Dans l’ensemble des entreprises créées au Québec, il est certain que le taux d’utilisation de services d’encadrement au cours du processus de création d’une nouvelle entreprise est plus faible.

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une des principales politiques en vue de soutenir l’expression de l’entrepreneuriat jeunesse (OCDE, 2001). On remarque dans la figure 5 ci-dessous que les jeunes entrepreneurs suivent plus de formations en création d’entreprises que les autres entrepreneurs (30 % contre 14 %). Mais, comme c’est le cas pour les plus âgés, dès que le processus de création est commencé, un faible pourcentage des jeunes suivent d’autres formations. En fait, seulement 15 % des jeunes ont suivi une formation pendant l’étape de préparation du projet, 13 % pendant l’étape de démarrage et 36 % durant l’étape de la pérennisation. Les jeunes entrepreneurs ayant suivi une formation ont indiqué qu’elle a été importante pour la réussite du projet. Sur une échelle de 1 (pas importante) à 5 (très importante), la médiane est de 3 (importante) dans le cas de la formation en création d’entreprises, de 4 (assez importante) pour les formations suivies durant la préparation et le démarrage et de 5 (très importante) pour les formations suivies au cours de la dernière étape, soit celle de la pérennisation.

Figure 5 - Pourcentage d’entrepreneurs qui ont suivi des formations, par groupes d’âges

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

35%

40%

45%

Formation surla création

d’entreprises

Formationétape 2 -

préparation

Formationétape 3 -

démarrage

Formationétape 4 -

pérennisation

18-24 ans

25-34 ans

18-34 ans

35 ans et plus

Nous avons également demandé aux jeunes entrepreneurs d’indiquer les formations qu’ils auraient aimé suivre avant et pendant le processus de création de leur entreprise. Les plus souhaitées sont les suivantes : gestion financière et comptabilité, gestion générale, gestion des ressources humaines, marketing/ventes et création d’entreprises. 2.5 – Sommaire de la partie 2 La comparaison que nous avons faite dans cette partie entre les données sur les entrepreneurs de 18 à 34 ans avec celles sur les entrepreneurs plus âgés a fait ressortir que, nonobstant la ressemblance entre les jeunes entrepreneurs et les autres créateurs d’entreprises le plus souvent indiquée dans la littérature (voir partie 1 de ce rapport), quelques différences existent néanmoins entre ces deux groupes de créateurs

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d’entreprises. Nous avons constaté également quelques différences entre les entrepreneurs de 18 à 24 ans et ceux de 25 à 34 ans. D’abord, on constate que dans le groupe de jeunes, on rencontre plus de femmes. Cela renforce les résultats d’autres études qui indiquent l’accroissement de l’entrepreneuriat féminin (Kourilsky et Walstad, 1998; Minniti, Arenius et Langowitz, 2005). Les jeunes sont davantage diplômés en génie et en sciences. Nous avons constaté que les entreprises créées par des jeunes ont démarré plus petites (avec moins de capital et moins d’employés, plus spécialement dans le cas des entrepreneurs de 18 à 24 ans) et ont un processus de création un peu plus difficile et plus long. En fait, les jeunes entrepreneurs prennent plus de temps que les autres créateurs pour accomplir toutes les activités du processus de création. Certaines activités, comme l’embauche du premier employé, peuvent prendre jusqu’à deux fois plus de temps. Pourquoi le processus de création est-il plus difficile et plus long pour les jeunes? Nous pensons que la jeunesse elle-même constitue la principale explication de ce degré de difficulté accru. Puisqu’ils ont eu, jusque-là, une vie professionnelle plus courte, les jeunes connaissent normalement moins le marché. Ils ont un réseau d’affaires moins développé et ont moins de capital accumulé. Combinés ensemble, ces facteurs rendent plus difficiles la préparation du projet de création d’entreprise ainsi que les activités qui y sont reliées, telles l’obtention de financement et la pénétration dans le marché. Un autre aspect a retenu notre attention : le fait que les jeunes démarrent leur entreprise avec une faible formation ainsi qu’avec une expérience très limitée dans les domaines de la gestion. De plus, pendant le processus de création de leur entreprise, le nombre de formations suivies demeure relativement maigre. Les intervenants impliqués dans la formation et le soutien aux jeunes devraient utiliser davantage de moyens pour aider à minimiser cette faiblesse, par exemple grâce à des programmes de mentorat (Deakins, Sullivan et Whittam, 2002) et d’encadrement qui s’apparentent à ceux utilisés dans les processus d’essaimage (Filion, Luc et Fortin, 2003). Dans le même sens, les entrepreneurs plus expérimentés pourraient « adopter » volontairement un jeune créateur d’entreprise et agir comme accompagnateur.

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Conclusion et recommandations Ce rapport de recherche a abordé le processus de création d’entreprises par des jeunes et comparé ce groupe avec les entrepreneurs plus âgés. Nous avons d’abord présenté une synthèse critique des écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse (partie 1) et présenté ensuite les données saillantes concernant le processus de création de 89 entreprises démarrées par des jeunes de 18 à 34 ans au Québec (partie 2). Suite à cette démarche, nous avons pu constater que les jeunes entrepreneurs ressemblent aux entrepreneurs plus âgés, mais présentent toutefois quelques différences. Parmi ces différences, on remarque que : 1) les jeunes sont plus présents dans les secteurs des services, avec un attrait spécial pour les nouvelles technologies de l’information et de la communication; 2) la proportion de l’entrepreneuriat féminin est plus élevé; 3) les entreprises créées par des jeunes sont plus petites au démarrage et connaissent un processus de création et de démarrage un peu plus difficile et plus long. À partir de ces constatations, nous proposons ci-dessous quelques recommandations aux organismes de soutien, aux entrepreneurs et aux milieux universitaires impliqués dans le domaine de l’entrepreneuriat. Quelques-unes de ces recommandations avaient déjà été mentionnées dans le rapport complet de cette recherche (Borges, Simard et Filion, 2005b). Recommandations aux organismes de soutien

a) Favoriser le transfert d’expérience (le mentorat, les conseils d’administration et les occasions de contacts avec d’autres entrepreneurs).

b) Développer davantage de programmes mieux adaptés aux caractéristiques des jeunes, plus particulièrement pour chaque groupe de jeunes et segmenter davantage les jeunes par groupes d’âges présentant de moins grands écarts pour mieux répondre à des besoins différents (un jeune entrepreneur de 18 ans a, en général, des besoins très différents de ceux d’un jeune entrepreneur de 34 ans) (par exemple un groupe de 18 ans et moins, un autre de 19 à 24 ans, un autre de 25 à 29 ans et un dernier groupe de 30 à 34 ans)

c) Développer un système d’accompagnement pendant toutes les étapes du processus de création d’une entreprise et non seulement pour le début du processus et la rédaction du plan d’affaires.

d) Augmenter et stimuler les offres de formation, plus spécialement celles qui touchent la création d’entreprises, la gestion financière et le marketing.

e) Accroître et faciliter les possibilités de financement. f) Stimuler les jeunes entrepreneurs à développer et à utiliser leur réseau de contacts

et les services de soutien externe. g) Conscientiser l’entrepreneur aux caractéristiques du processus de création, qui est

spécialement long et difficile. Cela semble encore plus vrai plus les entrepreneurs sont jeunes.

h) Aider les entrepreneurs dans l´analyse du marché, avec par exemple la mise à disposition de données statistiques et de services de consultation.

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Recommandations pour les jeunes entrepreneurs

a) S’identifier et travailler avec un mentor. b) Acquérir de l’expérience, de l’expérience de gestion, de l’expérience de direction

de personnes. c) Apprendre les rudiments de la pratique entrepreneuriale et de la gestion d’une

petite entreprise. d) Acquérir une connaissance bien articulée du secteur dans lequel on veut se lancer. e) Se préparer pour un processus long : mobiliser les ressources nécessaires et être

persévérant. f) Se préparer à la polyvalence et à assumer différentes fonctions (la gestion, la R-D,

la commercialisation, etc.). g) Utiliser l’aide externe des organismes spécialisés en créations d’entreprises et le

réseau de contacts. h) S’inscrire à des activités de formation et s’intégrer dans un processus

d’apprentissage continu pendant le processus de création. i) Mettre en place un conseil aviseur.

Recommandations pour les chercheurs

a) Afin de raffiner les connaissances sur l´entrepreneuriat jeunesse, il serait pertinent de segmenter les jeunes en plusieurs groupes, par exemple un groupe de 18 ans et moins, un autre de 19 à 24 ans, un autre de 25 à 29 ans et un dernier groupe de 30 à 34 ans.

b) De plus en plus d’entreprises sont créées par des partenaires. Il serait intéressant de pousser plus loin l’analyse de ces partenariats, par groupes d’âge, par nombre de partenaires et par secteurs d’activité.

c) Nous avons besoin davantage de recherches sur les processus d’encadrements : problèmes reliés au mentorat, besoins de formation des mentors, problèmes reliés à la mise en place de conseils aviseurs et évaluations d’autres mécanismes d’encadrement y compris les complémentarités des divers organismes de soutien à la création d’entreprises.

d) Développer des méthodologies d’accompagnement qui favorisent le transfert d’expériences et de connaissances.

e) Développer et offrir des formations et outils qui aident les entrepreneurs à analyser le marché et à commercialiser leurs produits/services.

Cette recherche, comme toute recherche, présente de nombreuses limites. D´abord, tel qu’indiqué auparavant, les entreprises qui y ont participé ont été sélectionnées par l’entremise d’organismes de soutien. Cela peut biaiser certains des résultats. Ensuite, l´âge du créateur de l´entreprise pris en considération est seulement celui de l´entrepreneur qui a répondu au questionnaire. Il est bien possible que certains entrepreneurs de notre échantillon aient des associés partenaires plus âgés. Puisque dans certains de ces cas-là, les entreprises peuvent ne pas avoir été créées seulement par des jeunes, cela peut également biaiser nos résultats. Finalement, notre choix a été d´étudier toutes les étapes du processus de création d´entreprises et de rencontrer personnellement

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les entrepreneurs. Étant donné les ressources disponibles et la difficulté à trouver des entrepreneurs qui viennent de créer leur entreprise au cours des derniers cinq ans à accepter de participer à des entrevues de recherche, il nous a été impossible d´opérationnaliser une recherche avec un échantillon plus grand, suffisant à la réalisation de tests statistiques pour vérifier de façon absolument certaine s’il existe ou non une relation entre les variables analysées et le succès du projet de création. Un des points forts de cette recherche réside en ce que toutes les données ont été recueillies par nous et des membres de notre équipe sur le terrain. Malgré ces limites, nous considérons que la recherche et ce rapport ont atteint leur objectif qui était de faire avancer les connaissances sur le processus de création d´entreprises par les jeunes, plus particulièrement au Québec. Pour en savoir davantage sur la recherche et ses résultats, nous vous invitons à consulter les autres cahiers de recherches qui ont été produits dans le cadre de ce projet de recherche. En effet, un total de 14 documents ont été produits dans le cadre de ce vaste projet de recherche. En plus du rapport général de recherche, trois rapport spécifiques ont été produits : un sur les jeunes créateurs d’entreprises (celui-ci), un sur les créateurs d’entreprises technologiques et un sur les femmes créatrices d’entreprises. Chacun de ces rapports est accompagné de deux cahiers présentant le détail des données relatives à chacun de ces rapports. Tout ce matériel est disponible sur le site Internet de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier (www.hec.ca/chaire.entrepreneuriat/) et peut être téléchargé sans frais.

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Remerciements Cette recherche, réalisée en 2004 et 2005 par la Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier / HEC Montréal n’aurait pu se faire sans les contributions financières de Développement économique Canada pour le développement des régions du Québec (DEC) et du ministère québécois du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE) (soit le Ministère du développement économique, régional et de la recherche - MDERR, à l’époque où nous avons débuté le projet). Pour ce volet de l’étude nous avons aussi reçu une contribution du Secrétariat à la Jeunesse. Nous voulons remercier les assistants de recherche qui ont contribué à la collecte, à la codification et à l’analyse des informations que l’on trouve dans ce rapport :

• Jean-Hugues Duquette-Labrecque, M.Sc. en gestion, HEC Montréal • Isabelle Fortin, étudiante au programme de maîtrise (M.Sc.), HEC Montréal • Anne Lavigne, étudiante au programme de maîtrise (M.Sc.), HEC Montréal • Daniel Turner, étudiant au programme de maîtrise (M.Sc.), HEC Montréal • Philippe Cimper, étudiant au programme de doctorat (Ph.D.), HEC Montréal • Sophie Veilleux, étudiante au programme de doctorat (Ph.D.), HEC Montréal • Natasha Cournoyer, étudiante au programme de maîtrise (M.Sc.), HEC

Montréal Il est important aussi de souligner le support constant que nous avons reçu de notre personnel de soutien, Mme Sylvie Chabot, secrétaire à la direction, et Mme Nicole Bossard qui l’a précédée dans ces fonctions et qui a fait la révision linguistique des documents produits dans le cadre de cette recherche. Nous tenons à remercier également les entrepreneurs qui ont participé à cette recherche, de même que les organismes de soutien à travers le Québec qui les ont identifiés pour nous. Ils nous ont consacré «du temps», une denrée que nous savons être de plus en plus rare de nos jours. Ces entrepreneurs nous ont reçus dans leur entreprise et ont partagé avec nous leurs expériences de créateurs d’entreprises. À tous, nous vous disons un grand merci d’avoir ainsi contribué à aider ceux qui vous suivront.

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Annexe 1 – Écrits sur l’entrepreneuriat jeunesse

1990-2004

Auteurs Âges Région Méthodologie/ Échantillon Objectif Conclusions principales

Lorrain (1990); Lorrain, Belley et Dussault (1992)

30 ans et moins

Québec Sondage par la poste; 606 jeunes entrepreneurs

Établir le profil des jeunes entrepreneurs du Québec et leur parcours comme entrepreneur; Décrire le phénomène de l’entrepreneuriat par les jeunes.

• L’étude présente plusieurs données concernant les jeunes entrepreneurs et le processus de création de leur entreprise.

• Les jeunes entrepreneurs ne diffèrent pas beaucoup des plus âgés, sauf qu’ils accordent plus d’importance aux modèles entrepreneuriaux et à la culture entrepreneuriale de leur milieu.

Lorrain et Raymond (1990 et 1991)

30 ans et moins

Québec Sondage par la poste; 82 jeunes et 146 plus âgés

Comparer les jeunes entrepreneurs avec les plus âgés.

• Il n’existe pas de grandes différences entre les deux groupes, à l’exception de leur situation familiale et de leur expérience de travail.

Greene (2002) 30 ans et moins.

Royaume-Uni Aucune. Utilisation de la littérature et des données secondaires

Analyser les changements apparus depuis 1975 dans les actions de soutien à l’esprit d’entreprise destinées aux jeunes.

• L’auteur suggère l’existence de trois principales périodes dans le support aux jeunes entrepreneurs : « free-entreprising », entre 1975 et 1981, « enterprising culture », entre 1981 et 1991, et « enterprising individuals », depuis 1992.

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Auteurs Âges Région Méthodologie/ Échantillon Objectif Conclusions principales

CEEDR (2000) Moins de 40 ans.

21 pays européens

Sondage par la poste; 804 organisations impliquées dans l’approvisionne-ment de services de soutien aux petites entreprises et/ou dans la représentation de leurs intérêts; 13 cas de jeunes entrepreneurs.

Identifier les principaux problèmes que rencontrent les jeunes entrepreneurs et le système de soutien mis à leur disposition.

• Les jeunes entrepreneurs vivent les mêmes problèmes que ceux auxquels sont confrontées les PME en général. Toutefois, ils ont un niveau de difficulté plus élevé en ce qui concerne l’accès aux sources de financement, les connaissance et l’accès aux services de soutien, les compétences et les expériences limitées en marketing et dans la gestion des besoins administratifs et régulateurs.

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Auteurs Âges Région Méthodologie/ Échantillon Objectif Conclusions principales

APECA (2001) de 15 à 29 ans

Canada Atlantique

1) Sondage téléphonique; 589 jeunes entrepreneurs et 800 jeunes non-entrepreneurs. 2) Entrevues auprès de 34 intervenants.

Connaître le profil des jeunes entrepreneurs, la façon dont ils lancent et exploitent leur entreprise, les problèmes et les défis auxquels ils doivent faire face.

• Les préoccupations financières représentent le principal obstacle pour se lancer en affaires.

• La grande majorité des jeunes entrepreneurs ont compté, dans le passé, sur les conseils d'un mentor ou d'un propriétaire d'entreprise chevronné.

• L'opinion sur les programmes qui s'adressent aux jeunes entrepreneurs est généralement favorable.

• Il serait important de créer une ressource à guichet unique en matière d'information pour les jeunes intéressés à lancer leur entreprise.

Darby (2001) 28 ans et moins

Royaume-Uni Entrevues, 44 jeunes entrepreneurs propriétaires d’entreprises en croissance rapide.

Connaître le profil des jeunes entrepreneurs à succès.

• L’auteur a identifié huit facteurs qui augmentent les chances d’un jeune de lancer et maintenir une entreprise et six caractéristiques des jeunes entrepreneurs à succès.

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Auteurs Âges Région Méthodologie/ Échantillon Objectif Conclusions principales

Darby (2004) 28 ans et moins

Royaume-Uni Entrevues avec 14 jeunes entrepreneurs et données secondaires.

Identifier les secteurs que les jeunes trouvent plus attrayants pour créer une entreprise.

• Secteurs : jeux d'ordinateurs, design, mode, musique, nouveaux médias, e-commerce.

DISREIS (2001) 15-24 ans Australie Entrevues avec 32 jeunes et sondage téléphonique avec 784 jeunes.

Connaître les attitudes des jeunes par rapport à l’entrepreneuriat et les facteurs qui influencent ces attitudes.

• Les jeunes ont une bonne vision de l’entrepreneuriat.

• 63 % pensent qu’ils ont les qualités nécessaires pour devenir entrepreneur.

• 68 % veulent créer une entreprise dans le futur.

OCDE (2001) - Pays membres de l’OCDE

Recension des politiques d’appui à l’entrepreneuriat jeunesse.

Présenter quelques pratiques d’appui à l’entrepreneuriat jeunesse.

-

Kourilsky et Walstad (1998)

14-19 ans États-Unis Sondage téléphonique auprès de 967 jeunes (490 jeunes femmes et 477 jeunes hommes).

Connaître les attitudes des jeunes face à l’entrepreneuriat et les différences entre hommes et femmes.

• Dans les deux cas, faible connaissance sur l’entrepreneuriat.

• La majorité d’entre eux (62% des femmes et 72 % des hommes) veut créer une entreprise dans le futur.

• Il est nécessaire d’enseigner mieux et davantage l’entrepreneuriat dans les écoles.

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Auteurs Âges Région Méthodologie/ Échantillon Objectif Conclusions principales

Capaldo (1997) Moins de 35 ans.

Italie Six cas d’entreprises technologiques.

Identifier comment les facteurs personnels et environnementaux influencent la création d’entreprises.

• Les facteurs les plus importants sont la motivation, les compétences en gestion, le réseau de relations.

• La principale difficulté est l’accès au financement /les relations avec les banques.

Peterman et Kennedy (2003)

15-18 ans Australie 117 étudiants ayant participé à un programme en entrepreneuriat et 119 n’y ayant pas participé.

Évaluer l’impact de l’éducation d’entreprise sur la perception que les jeunes ont de l’entrepreneuriat.

• Après avoir participé à une formation en entrepreneuriat, la perception que les jeunes ont de la faisabilité et de la désirabilité6 de créer une entreprise est plus élevée.

Papadaki, Patenaude, Roberge et Tompa (2000)

20-29 ans Canada Données statistiques du Canada.

Produire une modélisation de la transition de l’emploi rémunéré vers l’emploi autonome des jeunes.

• De 1982 à 1995, il y eut une croissance de l’emploi autonome, spécialement chez les femmes.

• Les personnes ayant un revenu d’emploi rémunéré plus faible et ayant un conjoint ou des parents travailleurs autonomes sont plus susceptibles de devenir travailleurs autonomes.

6 Les auteurs ont analysé les facteurs de « feasibility » et « desirability » du modèle de Shapero (Shapero et Sokol, 1982). Il convient de mentionner que dans la documentation en français, on a parfois référé à ces deux facteurs sous le vocable de «faisabilité et crédibilité» (Hernandez, 2001). Nous ne considérons pas que le terme «crédibilité» soit une traduction ou une interprétation adéquate du terme «desirability» qui aurait dû être traduit par «désirabilité» terme accepté par Larousse (Thésaurus Larousse, 1991, p. 522.10).

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Auteurs Âges Région Méthodologie/ Échantillon Objectif Conclusions principales

APCE (2001) Moins de 30 ans

France Données de différentes études que l’APCE elle-même ou d’autres organisations ont réalisées.

Approfondir les connaissances sur la création d’entreprises par les jeunes et fournir des axes de réflexion et d’action.

• La majorité des jeunes ont le désir de créer une entreprise, mais peu d’entre eux le font.

• Il y a des différences importantes entre l’entrepreneuriat des jeunes de moins de 25 ans et celui des jeunes de moins de 30 ans.

Filion, L’Heureux, Kadji-Youaleu, Bellavance (2002)

Moins de 30 ans

Montréal 487 étudiants universitaires

Évaluer les intentions de carrière entrepreneuriale chez les étudiants universitaires

• Près de 60% ont l’intention de démarrer une entreprise