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INSTITUT DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE LA READAPTATION

Directeur Professeur Yves MATILLON

Equilibre de tonie chez le malentendant ayant une surdité asymétrique.

MEMOIRE présenté pour l’obtention du

DIPLOME D’ETAT D’AUDIOPROTHESISTE par

BLONDE Aurore

Autorisation de reproduction LYON, le

18/10/2013

Pr Lionel COLLET

Responsable Formation Audioprothèse

Gérald KALFOUN N° 563

Directeur Délégué à l’Enseignement

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Président Vice-président CEVU Pr GILLY François-Noël M. LALLE Philippe Vice-président CA Vice-président CS Pr BEN HADID Hamda Pr. GILLET Germain

Secrétaire Général M. HELLEU Alain

Secteur Santé

U.F.R. de Médecine Lyon E U.F.R. d’Odontologie Directeur Directeur Pr. ETIENNE Jérôme Pr. BOURGEOIS Denis

U.F.R. de Médecine Lyon-Sud Institut des Sciences Pharmaceutiques Charles Mérieux et Biologiques Directeur Directrice Pr KIRKORIAN Gilbert Pr. VINCIGUERRA Christine Département de Formation et Institut des Sciences et Techniques de Centre de Recherche en Biologie Réadaptation Humaine Directeur Directeur Pr. MATILLON Yves Pr. FARGE Pierre

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Secteur Sciences et Technologies U.F.R. Des Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives (S.T.A.P.S.) Directeur M. COLLIGNON Claude Institut des Sciences Financières et d’Assurance (I.S.F.A.) Directeur Pr. AUGROS Jean-Claude I.U.F.M. Directeur M. BERNARD Régis U.F.R. de Sciences et Technologies Directeur M. DE MARCHI Fabien Ecole Polytechnique Universitaire de Lyon (E.P.U.L.) Directeur M. FOURNIER Pascal I.U.T. LYON 1 Directeur M. COULET Christian Ecole Supérieure de Chimie Physique Electronique de Lyon (C.P.E.) Directeur M. PIGNAULT Gérard Observatoire astronomique de Lyon Directeur M. GUIDERDONI Bruno

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SOMMAIRE : Remerciements ………………………………………...…………………......…………… 3

Introduction ……………………………………………..…………………………...……... 4

PREMIERE PARTIE : ELEMENTS THEORIQUES …………………………..………... 6

A – La diplacousie .…………..………………………….…………………….…………… 6

1 – Définition ………………………………………………………………………….………. 6

2 – Historique ………………………………………………………….…………...………… 6

3 – Caractéristiques et prévalence de la diplacousie binaurale dysharmonique …..…. 7

B – Les surdités endocochléaires …………..………………….…..……………..…... 10

1 – Origines, causes, conséquences ………………………………………….…...…….. 10

2 – Cas particulier de la surdité endocochléaire asymétrique ou unilatérale .…..…… 11

C – Eléments de psychoacoustique ……………….………………….…...……..…… 12

1 – Tonie …...........................................................................................................….. 12

2 – Sonie ………………………………………………………………..……….…..……… 15

3 – Discrimination fréquentielle …………….……………………………………….....…. 18

D – Plasticité cérébrale …………………………………………………..…………...…. 20

1 – Les plasticités cérébrales et la mise en place du système nerveux ……….…….. 20

2 – Organisation périphérique et centrale de l’audition …………………….…….……. 21

3 – La plasticité auditive ……………………………………...…………….……….…...... 22

DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODE ………….…………………….……. 25

A – Matériel utilisé ………..……………………………………..……….………...…...... 25

B – Les populations d’étude ………………………………………….………………… 25

C – Description et déroulements des tests utilisés ………………………………… 26

1 – Audiométrie tonale liminaire et supraliminaire ……………………………………… 27

2 – Choix des fréquences de référence ……………………………………….…………. 27

3 – L’équilibre de sonie ...………………………………………………………………….. 27

4 – La comparaison de fréquence ………………………...……………………………… 29

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D – Le protocole de passation des tests ………………...…..………..……………… 30

1 – L’anamnèse …………………………………………………………………………….. 30

2 – Audiométrie tonale ……………………………………………………………………... 31

3 – Le choix des fréquences de référence ………………………………………………. 31

4 – Equilibre de tonie ………………………………………………………………………. 32

E – Les sons utilisés …………….………………………………………………….……. 32

G – Analyse des résultats …………………………………...…………………………... 33

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ……………………….…….…..…….…………… 35

A – Le groupe des normo-entendants ……..…...…………..…..…...…………..…… 35

B – Les groupes des malentendants ………………………………….……….….…... 37

1 – Les patients appareillés depuis plus d’un an ………………………….…………..... 37

2 – Etude longitudinale ………………………………………………………………..…… 41

QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION ………………………………..………………… 49

A – Le groupe des normo-entendants …..…………..………………...……………… 49

B – Les groupes de malentendants …………………………………….……………… 49

C – Les biais de l’étude et les difficultés rencontrées ……………………….…….. 51

Conclusion .………………………………………………………………………………... 53

Bibliographie ….………………………………………………………………….……….. 55

Annexes ….……………………………………………………………………….…...…… 58

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Remerciements :

Je tiens tout d’abord à remercier toutes les personnes qui m’ont aidé à réaliser

ce mémoire.

M. Paul BERGER, mon maître de stage, pour ses qualités professionnelles et

humaines. Je le remercie pour le temps qu’il m’a accordé, pour tous les conseils qu’il a

pu me donner, pour la confiance dont il a fait preuve, pour sa disponibilité et pour avoir

pris le temps de répondre à chacune de mes questions.

Mme Whitney MAMAN et M. Florent COTTON, audioprothésistes, pour leur

confiance, leur disponibilité, leurs conseils, et leur aide au quotidien.

Mme Sandrine PINAUD, assistante des centres Audition Conseil Gratte Ciel et

Charpennes, ainsi que M. Stéphane THON THAT, technicien, pour leur temps et leurs

conseils.

Je remercie également M. Stéphane GALLEGO et M. David COLIN, pour le

choix du sujet, pour leur aide et leurs conseils tout au long de la réalisation du

mémoire.

Sans oublier ma famille, et mes amis, pour leur soutien tout au long de mes

études, ainsi que tous les patients qui ont bien voulu participer à l’étude.

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Introduction :

Quotidiennement, un audioprothésiste appareille des malentendants, prend en

compte leurs remarques, leur conseille une solution adaptée avec pour but le meilleur

appareillage possible. Certaines surdités sont plus difficiles à appareiller que d’autres,

du fait de leurs conséquences physiologiques, psychologiques, ou neurologiques.

Plusieurs symptômes peuvent accompagner une perte auditive, comme, les plus

communs, les acouphènes et les vertiges. Mais une population plus restreinte se plaint

parfois que « les sons ne sont pas équilibrés entre les deux oreilles », ou que « les

sons sonnent faux ».

Quelques études se sont intéressées à ce phénomène que l’on appelle

diplacousie. Décrit comme une perception tonale différente entre les deux oreilles, il

est surtout gênant pour les musiciens ou chanteurs, qui deviennent incapables de

sentir la justesse de la note, de jouer ou chanter juste.

Cette diplacousie peut se trouver chez toute personne, malentendante ou non.

Bien sûr plus fréquente chez les malentendants, elle touche davantage les personnes

souffrant de surdités sensorielles asymétriques ou unilatérales.

On ne connait pas exactement l’origine de ce phénomène, même si certaines

études tendent à montrer que cela viendrait d’une lésion de la cochlée, et ce seraient

donc les surdités endocochléaires qui en seraient à l’origine, surement par lésion des

cellules ciliées externes et qui entraineraient une baisse de la discrimination

fréquentielle. Plus abimées d’un côté que de l’autre, cette différence entraînerait une

perception de hauteur différente entre les deux oreilles.

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Mais les tests cherchant à mettre en évidence la diplacousie ont montré que

n’importe qui peut éprouver des difficultés à répondre. En effet il arrive parfois que le

sujet soit incapable de dire si un son est plus aigu que l’autre, même lorsque les deux

sons sont différents d’une quarte, soit 3 tons et demi. Ce phénomène peut être

observé chez un sujet sain ou présentant une pathologie auditive.

Aucun traitement n’existe pour pallier à ceci, mais on s’intéressera ici aux

conséquences d’un appareillage auditif sur ce phénomène. Suite aux résultats obtenus

l’an passé par les mémoires de fin d’étude d’Anneline Girod et Mélanie Elbazze nous

essaierons de réaliser une étude longitudinale afin de nous intéresser à l’effet que peut

avoir un appareillage auditif sur la tonie, à court terme. En effet une perte auditive

entraine une réorganisation cérébrale, un appareillage auditif également, alors on peut

supposer que le fait d’appareiller un patient diplacousique peut corriger, aggraver, ou

modifier sa diplacousie, et, de la même manière, qu’il peut permettre d’améliorer les

capacités des sujets à répondre au test. On tentera dans ce mémoire de montrer

l’influence que pourrait avoir un appareillage auditif sur la perception de la tonie du

malentendant asymétrique.

Après quelques rappels théoriques, nous détaillerons notre protocole et

présenterons nos résultats.

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PREMIERE PARTIE : ELEMENTS THEORIQUES

A - La diplacousie :

1 – Définition :

On distingue trois formes de diplacousie :

- La diplacousie binaurale dysharmonique : l’auditeur perçoit un même son plus

aigu sur une oreille que sur l’autre. C’est cette diplacousie que nous étudions ici,

c’est la plus fréquente et la plus étudiée des trois formes de diplacousie.

- La diplacousie monaurale dysharmonique : l’auditeur perçoit une même tonalité

pure comme deux sons purs de tonalité différente. Ce cas est rare.

- Enfin, la diplacousie binaurale avec écho : l’auditeur perçoit un son une fraction

de seconde plus tard sur une oreille que sur l’autre ; cette forme de diplacousie,

très rare, est peu étudiée dans la littérature.

2 – Historique :

D’abord repérée grâce au diapason (Shambaugh et al, 1940) la diplacousie, et

plus particulièrement la diplacousie binaurale dysharmonique, a ensuite été le fruit de

quelques études. On note ainsi une progression dans les méthodes de mise en

évidence de celle-ci, et de sa quantification. Aujourd’hui les méthodes les plus

utilisées sont proches de celle d’Ogura et al (2003), qui correspond à une méthode de

comparaison à choix forcé. Il fait comparer au sujet deux sons, oreilles séparées, et

demande au patient lequel lui parait le plus aigu. Un son de référence est présenté

sur l’oreille normale, et un stimulus variable est présenté sur l’oreille controlatérale. Ce

test permet de repérer et chiffrer la différence de perception tonale entre les deux

oreilles.

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3 – Caractéristiques et prévalence de la diplacousie :

a – Caractéristiques de la diplacousie binaurale dysharmonique :

En temps normal, un son pur n’est pas perçu identique sur les deux oreilles,

mais le système nerveux central fusionne les deux hauteurs tonales différentes pour

n’en faire plus qu’une seule. Ainsi l’auditeur perçoit en un son pur de hauteur tonale

unique un son qui en réalité lui parvient généralement différent sur les deux oreilles

(Perrot et Barry, 1969). Cette différence varie de 1 à 4%, en fonction de la fatigue du

sujet et de l’exposition au bruit (Albers et Wilson ; Burns, 1982 ; Ogura, 2003).

On pourrait expliquer la diplacousie de la manière suivante :

Un endommagement des Cellules ciliées internes (CCI) réduit l’efficacité de

traduction et le mouvement de la membrane basilaire, avec pour conséquence une

baisse de la stimulation des neurones. Si le dommage des CCI varie avec la

fréquence, le pic d’excitation neuronal entrainé par le stimulus s’éloigne de la région

endommagée, entrainant une erreur dans la perception de la hauteur tonale

Aussi, certains patients ne décrivent pas le son pur comme tel mais plutôt

comme un bruit. Cela peut s’expliquer de par l’existence de zones inertes cochléaires

(zones de la cochlée où le sujet ne perçoit plus aucun son, ou très peu) ; en effet la

correspondance de hauteur est incohérente et la discrimination fréquentielle est faible,

ce qui entraine une perception déformée du son.

b – Prévalence de la diplacousie binaurale dysharmonique :

Bien que faible, elle est présente chez certains normo-entendants. En effet les

études de Gaeth, 1965 et Robinson, 1975, trouvent respectivement un cas de

diplacousie sur cinq et un cas sur sept personnes normo-entendantes testées.

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La diplacousie semble beaucoup plus fréquente chez les malentendants, et

concernerait davantage les sujets présentant une perte endocochléaire unilatérale ou

bilatérale asymétrique (Knight, 2005).

Robinson trouve 5 cas de diplacousie sur 7 patients présentant une perte

bilatérale sur les fréquences aigues alors que Gaeth et Norris observent 5 cas de

diplacousie sur 5 patients présentant une perte unilatérale dans les hautes

fréquences. La diplacousie est moins fréquente chez les sujets présentant une perte

bilatérale. Les auteurs supposent que cela viendrait du fait que, pour des surdités

symétriques, le décalage fréquentiel serait identique, donc ne se remarquerait pas.

Lors de son mémoire de fin d’études (2012), Anneline Girod trouve des

résultats similaires. Elle cherche à déceler et quantifier une diplacousie potentielle sur

12 personnes normo-entendantes et 34 patients malentendants. Elle utilise le même

test que celui utilisé dans cette étude, c’est-à-dire une méthode par comparaison de

fréquences qui se rapproche de celle utilisée par Ogura. Les patients malentendants

présentent quatre profils différents, c’est-à-dire des surdités symétriques, des surdités

asymétriques, des surdités à pente de ski symétrique et des surdités à pente de ski

asymétriques. Elle effectue deux comparaisons de fréquences, une à 500Hz, et une à

la fréquence de coupure de la perte auditive. Elle obtient les résultats suivants :

- A 500Hz, la diplacousie n’est présente que chez 6 patients présentant une forte

asymétrie. Ces derniers présentent un décalage de 4/16ème d’octave, à 500Hz

et à la fréquence de coupure.

- A la fréquence de coupure, aucun décalage n’est observé chez les normo-

entendants ou malentendants présentant une surdité symétrique. Mais un

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faible décalage est observé chez les patients présentant une surdité à pente de

ski symétrique ou asymétrique, de 0,5/16ème d’octave en moyenne.

- En revanche, les patients atteints de surdité asymétrique présentent le plus fort

décalage, de 1,5/16ème d’octave en moyenne, ce qui correspond à un ton en

musique, soit la différence entre les notes Do et Ré.

Ces résultats sont en accord avec ceux de la littérature, la diplacousie

s’observe davantage en présence d’une surdité asymétrique, ou unilatérale et elle

augmente avec la différence tonale entre les deux oreilles.

c – Pistes étiologiques de la diplacousie binaurale dysharmonique :

La plupart des études sur ce sujet sont arrivées à la même conclusion. L’étude

la plus significative est sans doute celle de Shambaugh qui étudie sur plusieurs

années 45 personnes atteintes de diplacousie mais atteintes de troubles auditifs

différents (surdités de transmission, ou de perception endo et rétrocochléaires). Il

conclut que la diplacousie est un phénomène assez fréquent causé par une lésion de

l’oreille interne et qu’elle est non décelable sauf par des tests spécifiques.

Beaucoup de chercheurs pensent que la diplacousie serait davantage liée à la

membrane tectoriale plutôt qu’à la membrane basilaire. En effet, le décalage de phase

moins important, dû à une résistance accrue de la membrane tectoriale au niveau de

l’apex du colimaçon, entrainerait une orientation de l’amplitude maximale du pic de

stimulation vers la base de la cochlée, à fréquence donnée.

En revanche, une étude de Bekezy montre que si on augmente la masse ou la

viscosité de la membrane basilaire, le pic maximal de stimulation est déplacé vers la

fenêtre ovale. La membrane basilaire jouerait donc également un rôle dans la

diplacousie.

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B – Les surdités endocochléaires :

Les études de la littérature ont montré que la diplacousie serait due à une

lésion au niveau de la cochlée, correspondant à une surdité endocochléaire.

1 – Origines, causes, conséquences :

a – les différentes pathologies endocochléaires

Une surdité endocochléaire est due à une lésion au niveau de la cochlée,

organe de l’audition, située dans l’oreille interne. Elle peut avoir de multiples origines :

- La presbyacousie : cause de surdité la plus courante, c’est la dégénérescence

naturelle de l’oreille. Au cours de la vie les cellules ciliées de l’oreille interne

s’abiment et meurent, entrainant une baisse progressive de l’audition.

- La maladie de Ménière : c’est une maladie chronique de l’oreille interne qui

provoque une baisse de l’audition, des acouphènes et des vertiges survenant

brutalement sous forme de crises qui se répètent.

- Les surdités brusques : d’origine inconnue, ces surdités surviennent

brutalement et sont classées comme urgence médicale.

- Les surdités toxiques : ces surdités surviennent après la prise de médicaments

toxiques pour l’oreille, comme certains utilisés pour la chimiothérapie.

- Les surdités congénitales : c’est lorsqu’un enfant nait avec un trouble de

l’audition, la surdité peut être héréditaire ou acquise lors de la vie utérine.

- Les surdités post-traumatiques : elles apparaissent suite à un traumatisme

brutal comme par exemple un traumatisme crânien ou un baro-traumatisme.

b – Les conséquences d’une pathologie endocochléaire :

Les conséquences d’une surdité de perception endocochléaire sont les suivantes :

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- Une baisse d’audition, progressive ou brutale, entrainant une gêne auditive,

- Une dégradation de la compréhension de la parole,

- Une modification de la perception de l’intensité, qui entraine un recrutement,

- Une baisse de tolérance des sons forts,

- Une baisse de la localisation et spatialisation sonore,

- Parfois un isolement et une diminution de la vie sociale du malentendant.

De plus, on peut remarquer qu’une surdité endocochléaire provoque une perte

des cellules ciliées externes, ce qui entraine un élargissement des bandes critiques,

du fait d’un débordement sur la membrane basilaire. En effet, des neurones

normalement non concernés par la stimulation sont stimulés, et certaines bandes

critiques reçoivent des messages qui ne les concernent pas. On observe alors une

baisse de la discrimination fréquentielle.

2 – Cas particulier de la surdité endocochléaire asymétrique ou unilatérale :

Une surdité unilatérale ou asymétrique entraine une perte de l’écoute

stéréophonique et un déséquilibre auditif, qui s’ajoutent aux conséquences exposées

dans la partie précédente.

Comme expliqué précédemment une surdité entraine un décalage fréquentiel

qui engendre une perte de la sélectivité fréquentielle. Si ce décalage concerne les

deux oreilles on ne remarquera pas de diplacousie car les deux oreilles seront

concernées par cette erreur de perception tonale. Au contraire, lorsque le patient

présente une oreille normale et une oreille sourde, ou deux oreilles sourdes dont une

l’est plus que l’autre le décalage ne concernera qu’une oreille ou sera plus important

sur l’oreille la plus sourde. Ainsi on peut supposer que la diplacousie n’apparait pas

avec la surdité mais lorsque les seuls d’audition des oreilles différent suffisamment

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pour que le système nerveux central n’arrive plus à superposer les deux hauteurs

tonales. La diplacousie ne serait alors pas liée à la gravité de la perte mais elle

augmenterait en fonction de la différence d’audition des deux oreilles.

C – Eléments de psychoacoustique :

1 – La tonie :

On appelle tonie la sensation de hauteur d’un son.

a – Définition :

Il existe deux définitions de la hauteur d’un son :

Définition de Yost (2000) :

La hauteur est l’attribut de la sensation auditive qui permet d’ordonner les sons

en termes de grave à aigu. L’unité de la hauteur est le mel.

Définition de Moore (1995, prise de l’American Standard Association) :

La hauteur est l’attribut de la sensation auditive qui permet d’ordonner les sons

sur une échelle musicale

En regroupant ces deux définitions on peut en faire une troisième : la hauteur

est l’attribut de la sensation auditive qui permet d’ordonner les sons en termes de

grave à aigu, ou de les ordonner sur une échelle musicale. La tonie serait alors reliée

à la fréquence et à la différenciation grave-aigu.

b – L’échelle des Mels

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Aussi appelée Echelle de Stevens, elle représente la sensation de tonie qui

correspond à la fréquence physique du son et, par association, au lieu d’excitation sur

la membrane basilaire.

Par convention, à 1000 Hz, un son pur d’intensité 40 dB a une tonie de 1000

mels.

c – Différents intervalles sur l’échelle des fréquences

Un intervalle est caractérisé par la différence de hauteur entre deux notes.

Surtout utilisé en musique il permet de former les gammes.

L’intervalle le plus connu est l’octave qui correspond à l’unité de hauteur

harmonique. Il concerne les sons dont le rapport des fréquences donne 2.

Un intervalle musical se caractérise par le nombre de tons et de demi tons qui le

composent, et qui donnent un caractère triste (intervalle mineur) ou gai (intervalle

majeur) à certains accords, qui sont composés de plusieurs notes simultanées.

d - Le seuil différentiel de fréquence :

Le seuil différentiel de fréquence (SDF) correspond à la plus petite variation de

fréquence perceptible entre deux sons. Il est fonction de la fréquence, de la durée et

de l’intensité de ces sons.

e – Les facteurs de variation de la tonie et du SDF

L’intensité :

La sensibilité de l’oreille n’est pas linéaire en fonction de l’intensité. La tonie des

fréquences médiums reste inchangée. En revanche, pour les sons en dessous de 200

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Hz les graves tendent à être plus graves quand l’intensité croit, et, inversement, les

aigus de plus de 2000Hz ont tendance à être perçus plus aigus.

La fréquence :

Au-dessous de 500Hz, la tonie augmente de manière linéaire avec la

fréquence, mais au-delà de cette valeur, la tonie varie de façon logarithmique avec la

fréquence, cette dernière augmentant plus vite.

Le masquage :

Lorsque certaines composantes d’un son sont masquées par un bruit, la tonie

peut être altérée.

La durée :

Plus un son est bref, plus sa tonie diminue. La durée minimale pour qu’un son

soit reconnu du point de vue de sa hauteur varie avec l’intensité mais est presque

indépendant de la fréquence. Par exemple, pour un son moyen, il doit être de l’ordre

de 1/50 à 1/100 de seconde, au-dessus de 1000Hz.

f – Le codage de la tonie :

Il existe deux théories concernant le codage de la tonie :

- La théorie de la place, aussi appelée tonotopie (cf figure 1) : selon cette théorie,

la membrane basilaire serait constituée de petits fragments répondant

spécifiquement à une fréquence particulière. Lorsque l’on stimulerait la cochlée,

la partie de la membrane basilaire correspondant à la fréquence du stimulus se

mettrait à vibrer et induirait alors un message nerveux.

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- La théorie temporelle : également appelé synchronie, ce mécanisme suggère

que les informations sur le stimulus acoustique seraient codées par le rythme

des réponses des fibres nerveuses. La fréquence serait codée par les

intervalles inter-pics de chaque fibre ou population de fibres. Mais ce

mécanisme ne serait appliqué qu’aux fréquences inférieures à 4000Hz (Moller,

1999), car le taux de décharge maximal est de 1000 pics par seconde.

En réalité ces deux théories se mêlent pour coder la fréquence. Le codage des

fréquences inférieures à 400Hz serait purement fréquentiel, tandis que celui des

fréquences aigues (à partir de 4000Hz) serait purement tonotopique. En revanche

pour les autres fréquences, ces deux mécanismes agiraient en consensus. Les sons

complexes, quant à eux, seraient décomposés en leurs fréquences fondamentales.

2 – La sonie :

a – Définition

La sonie est la composante de la perception subjective liée à l’intensité

acoustique. Cette sensation est principalement liée à la pression acoustique, et nous

permet de différencier un son fort d’un son faible.

Le seuil absolu correspond à la puissance acoustique minimale nécessaire au

déclenchement d’une sensation sonore perceptible par l’oreille humaine, à fréquence

donnée.

Le seuil d’inconfort correspond au niveau minimal de pression acoustique

produisant une sensation auditive d’inconfort.

Le seuil différentiel d’intensité correspond à la plus petite différence d’intensité

perçue entre deux sons.

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b - Courbes isosoniques :

Aussi appelées courbes d’égales intensités sonores, elles représentent

l’ensemble des sons purs produisant la même sensation d’intensité, la même sonie,

en fonction de la fréquence (norme iso226-2003) (cf figure 2).

On utilise le phone (unité sans dimension) pour caractériser une courbe

isosonique, il correspond au niveau sonore exprimé en dB SPL à 1000Hz.

Mais, le phone n’étant pas un indice de sensation, mais d’égales sensations,

une seconde unité, le sone, a été créée. Pour des niveaux supérieurs à 40 phones et

pour les fréquences médiums, on peut relier le phone au sone par la relation

suivante :

sone = 2(phone-40)/10

Ainsi à 1000Hz, un son de 40 phones vaut : 2(40-40)/10= 1 sone

c - Les facteurs influençant la sonie :

La fréquence :

Pour des sons courts, la sonie évolue différemment selon la fréquence du son.

Ainsi, on considérera un son de 200Hz isosonique à un son continu.

La durée :

Pour des sons de courte durée, la sonie est proportionnelle à ceux-ci, ainsi on

remarquera qu’un son de 50ms est jugé plus fort qu’un son de 25ms. Au contraire, la

sonie est indépendante de la durée des sons s’ils durent au moins 250ms. Ainsi, pour

observer une sonie de sons purs identique, l’énergie doit être maintenue constante.

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La prévisibilité du signal :

Lorsque l’auditeur s’attend à l’émission d’un son fort, la sonie est perçue plus

faible que s’il ne s’y était pas attendu.

Le réflexe stapédien :

L’action du réflexe stapédien rigidifie la chaine tympano-ossiculaire, et entraine

un amoindrissement de la vibration sonore, la sonie est alors diminuée. Cependant,

ce réflexe est fatigable, et agit essentiellement sur des sons brefs, de fréquences

médiums et à des niveaux élevés d’au moins 80dB.

La fatigue auditive :

Lorsque l’oreille est exposée à un son trop intense, on observe une élévation

du seuil d’audition, ce qui est lié à la fatigue des fibres nerveuses (par exemple à la

sortie de discothèque). Ce phénomène entraine une diminution de la sonie.

Le niveau de pression acoustique :

Enfin, la loi de puissance de Stevens dit que la sonie double lorsque le niveau

de pression acoustique augmente de 10dB. La sonie est donc proportionnelle au

niveau de pression acoustique, mais pas pour les sons de faible niveau inférieurs à 30

dB SPL ni pour les sons de fréquence inférieure à 1000Hz.

d – L’effet de masque :

On parle de masquage lorsqu’un son est rendu inaudible par un autre. Il existe

trois sortes de masques :

- Le masquage simultané : deux sons sont entendus en même temps avec l’un

qui masque l’autre.

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- Le masque de postériorité : le son masqué est émis avant le son masquant.

- Enfin, ce que l’on appelle effet de précédence ou effet de Haas, qui apparait

quand le signal masqué est émis après le signal masquant.

e – Les bandes critiques :

Le phénomène de masquage décrit ci-dessus est lié aux bandes critiques.

En effet, notre perception se fait à partir de bandes passantes de largeur

constante mais de fréquence centrale variable, la largeur de chaque bande critique

étant proportionnelle à sa fréquence centrale. Les sons présents à l’intérieur d’une

bande critique s’influencent les uns les autres, mais n’ont pratiquement pas

d’influence sur les sons présents dans les bandes critiques adjacentes.

On définit le bark comme étant une bande de fréquence, établie par Zwicker

dans le cadre de la sonie spécifique. Les barks se divisent en 24 bandes critiques

comprises entre 0 et 15500Hz. Par exemple le bark 10 caractérise la bande critique

de 190Hz qui commence à 1080Hz et se termine à 1270Hz (cf figure 3).

3 – La discrimination fréquentielle :

C’est la capacité d’un individu à discriminer des sons de fréquences différentes.

On donne généralement une valeur de 3‰ au seuil différentiel de fréquence, c’est-à-

dire qu’un individu parvient à différencier deux fréquences si une différence d’au moins

3‰ les sépare.

On appelle comma le plus petit intervalle décelable par l’oreille humaine, très

rarement repéré il correspond au rapport de fréquence 80/81 soit environ 1/9 de ton.

Seuls quelques musiciens sont capables de le percevoir, et il serait par exemple

équivalent à la différence entre le ré dièse et le mi bémol.

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a – Des variations inter-individus :

Nous ne sommes pas tous égaux lorsqu’il s’agit de discrimination fréquentielle.

Certains musiciens ont ce qu’on appelle l’oreille absolue, c’est-à-dire qu’à partir

de la simple écoute d’un son ils peuvent immédiatement donner la note

correspondante, par exemple le la3.

La plupart des musiciens sont capables de reconnaitre des intervalles de sons

au moins égaux à une quarte, ou au moins d’en donner le sens ou la valeur.

Mais, même dans les plus grands orchestres, on trouve des musiciens

incapables de reconnaitre un intervalle, incapables de dire si un son est plus aigu

qu’un autre dans le cas où les sons présentés sont purs, privés des harmoniques qui,

d’habitude, en font des notes jouées par un instrument précis ; car le timbre et la

physionomie de cet instrument sont absents.

b – Des difficultés à partir de 4000 Hz :

Ce phénomène est surtout observé pour des fréquences supérieures à 4000Hz,

c’est-à-dire plus hautes que la note la plus aigüe du piano.

On sait que la discrimination fréquentielle est meilleure pour les fréquences

mediums et qu’elle se détériore pour les extrêmes graves et aigus du spectre sonore.

Il est donc normal que les erreurs surviennent plus souvent sur les fréquences aigues.

Cette difficulté peut être liée au changement de codage de la tonie. En effet la

théorie temporelle disparait à 4000Hz et la hauteur des sons n’est plus codée que

selon la théorie de la place. On peut supposer que l’oreille devient moins précise, ce

qui augmente la difficulté du test.

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Un autre phénomène peut expliquer les difficultés de certaines personnes à

repérer les différences tonales, sur tout le spectre sonore. On l’appelle « variation

latérale » et il montre que la latéralité droite gauche varie. En effet en envoyant le

même son sur les deux oreilles et en demandant au sujet si ils sont de même hauteur

ou si un des deux est plus aigu que l’autre, on obtient une courbe (cf figure 4) qui

montre que tantôt l’oreille droite entend plus aigu et parfois l’oreille gauche. Avec des

différences pouvant s’élever à plus d’un ton. Ici, l’oreille droite et prise comme

référence et on ajuste le niveau sur l’oreille gauche. Le pourcentage de modification de

la fréquence, en + ou en -, est reporté en ordonnées, pour chaque fréquence testée

(Buser, 1987).

D – Plasticité cérébrale :

On appelle plasticité cérébrale la capacité du cerveau à modifier son

organisation neuronale en fonction de son environnement.

1 – Les plasticités cérébrales et la mise en place du système nerveux :

La mise en place du système nerveux commence très tôt pendant la vie

prénatale, dès la troisième semaine de gestation. Par ailleurs, il n’est pas fixe et varie

tout au long de la vie en fonction de nombreux facteurs environnementaux.

Il existe plusieurs types de plasticité cérébrale :

- La plasticité neuronale développementale : c’est celle qui opère lors de la mise

en place du système nerveux. Elle commence pendant la vie prénatale et

continue ensuite durant la vie post-natale.

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- La plasticité fonctionnelle suite à induction d’une lésion : lors d’une lésion

périphérique, on observe une réorganisation neuronale. En effet, les neurones

qui codaient la zone lésée vont aller coder les zones adjacentes.

- La plasticité expérience induite : certaines expériences qui ont lieu durant des

périodes critiques du développement vont moduler le développement cérébral

et améliorer certaines performances.

- La plasticité acquise : par exemple lors d’un entrainement perceptif. On va

répéter certaines actions de manière à entrainer le système nerveux, ce qui va

le moduler et le rendre meilleur dans cette tâche.

2 – Organisation périphérique et centrale de l’audition :

Un stimulus sonore arrive dans notre oreille sous forme d’une vibration

acoustique, mais c’est en influx nerveux qu’il atteint le système nerveux central où il

est ensuite analysé et interprété.

D’abord captée par le pavillon de l’oreille, la vibration sonore pénètre dans le

conduit auditif externe puis fait vibrer le tympan. Cela entraine le mouvement des

osselets de l’oreille moyenne. Le contact entre la platine de l’étrier et la fenêtre ovale

entraine un mouvement de la périlymphe, auquel suit un mouvement de la membrane

basilaire, spécifiquement à la fréquence du stimulus. S’ensuivent des décharges vers

les fibres du nerf auditif, et le son atteint le système nerveux central. Les fibres

afférentes primaires qui constituent le nerf auditif cheminent jusqu’au ganglion spiral

puis arrivent dans le tronc cérébral. Les axones pénètrent ici dans les noyaux

cochléaires qui se projettent dans l’hémisphère controlatéral, vers l’olive supérieure,

avant d’atteindre le lemnisque latéral puis le colliculus inférieur. Ensuite, les neurones

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du colliculus inférieur se projettent vers le corps genouillé médian du thalamus dont les

neurones atteignent enfin le cortex auditif (cf figure 5).

Evidemment cette description est très simplifiée et n’est pas parfaitement fidèle

à la réalité. Il existe des voies qui ne traversent pas tous les relais décrits ci-dessus,

des voies parallèles ainsi que des informations efférentes qui agissent sur des

transmissions afférentes. Pour plus de détails, se référer à la thèse de Damien

GABRIEL (2005) Plasticité de l’organisation tonotopique corticale chez le cochléo-lésé

en cours de réhabilitation auditive.

Par ailleurs, l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche n’ont pas le même rôle

dans l’analyse de l’information sonore :

- L’hémisphère gauche est spécialisé dans le langage, dans la reconnaissance

des séquences de mots et lettres, dans la logique, le raisonnement.

- L’hémisphère droit, quant à lui, est spécialisé dans la tonie, dans les

composantes prosodiques et émotionnelles, et dans l’analyse de l’espace.

3 – La plasticité auditive :

On s’intéresse ici plus particulièrement à la plasticité fonctionnelle auditive.

a– La plasticité fonctionnelle auditive sans appareillage auditif :

On trouve de nombreuses études sur ce sujet. En effet, le système auditif va se

moduler, en cas de lésion périphérique, ou dans le cas d’un entrainement perceptif.

La plasticité cérébrale suite à une baisse d’audition :

Plus fréquentes chez l’animal que chez l’homme, les études montrent que,

après lésion périphérique, on observe une réorganisation neuronale dès les premiers

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mois suivant la lésion. Les neurones qui codaient initialement la zone lésée vont aller

coder les zones adjacentes. (Szozepaniak, 1996 chez le rat ; Willot et Turner, 2000

chez la souris, etc …)

De plus, cette plasticité est également présente, à moindre mesure, dans les

niveaux supérieurs ; en effet les neurones du colliculus inférieur ventral qui

normalement répondaient aux hautes fréquences vont répondre aux basses

fréquences (Willot et Turner, chez la souris âgée).

La plasticité cérébrale suite à un entrainement perceptif :

En 2000, Menning et coll entrainent des humains à la discrimination

fréquentielle. Les sujets doivent repérer des différences en fréquence de plus en plus

petites. Ils observent une grosse amélioration des résultats dès la première semaine

puis une évolution plus faible mais constante jusqu’à la fin de l’entrainement. D’autres

études mettent en évidence une amélioration des résultats au cours de l’entrainement.

Ainsi il existe de nombreuses preuves de l’existence d’une plasticité cérébrale

continue tout au long de la vie.

b – La plasticité fonctionnelle auditive due à l’appareillage auditif :

Si la perte auditive entraine une plasticité fonctionnelle, on peut supposer qu’il

en est de même pour l’appareillage auditif. Deux phénomènes récurrents sont

observés :

- Effet de déprivation auditive : Silman et coll, en 1984 montrent que les

performances de l’oreille non appareillée baissent suite à un appareillage

monaural (l’oreille travaille moins que l’autre). Plus tard, Hurley (1998-1999-

2000) affirme que la déprivation s’aggrave avec le temps de port des aides

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auditives, qu’elle augmente avec la gravité de la perte auditive, et qu’elle ne

dépend pas de l’âge du sujet.

- L’acclimatation auditive : les oreilles se spécialiseraient dans les intensités

auxquelles elles ont l’habitude de travailler. Ainsi l’oreille non appareillée serait

meilleure à faible intensité (65dB SPL) alors que l’oreille appareillée serait

meilleure aux fortes intensités (85-90dB SPL) (Gatehouse, 1989). Ce

phénomène mettrait entre 3 mois (Gatehouse, 1992) et 11,5 ans (Silverman,

1989) à se mettre en place. On pourrait également observer une réversibilité

totale (Silman et coll, 1992 ; Hurley, 1993 ; Boothroyd, 1993), partielle (Burkey

et coll, 1993) ou inexistante (Gelfand, 1995).

Ces études montrent que la plasticité fonctionnelle est réversible et qu’elle est

continue. On peut supposer qu’il n’y aurait alors pas de limite à son action.

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DEUXIEME PARTIE : MATERIEL ET METHODE

A - Matériel utilisé pour la passation des tests :

Les tests sont effectués en cabine insonorisée avec le matériel suivant :

- Une chaîne de mesure Aurical de GN Otometrics ou Affinity pour la réalisation

de l’audiométrie tonale

- Un ordinateur ASUS équipé du logiciel Matlab

- Une carte son externe CREATIVE SoundBlaster X-FI HD SB1240

- Un casque d’audiométrie Sennheiser HD 202

B - Population d’étude :

Notre population d’étude se divise en 3 groupes principaux :

1) Le groupe témoin, celui des normo-entendants :

Nos sujets normo-entendants respectent la norme du BIAP, c’est-à-dire que la

moyenne de leurs seuils de perception testés à l’audiométrie tonale aux fréquences

500Hz, 1000Hz, 2000Hz, et 4000Hz, est inférieure ou égale à 20dB HL.

Ce groupe témoin est composé de 16 personnes normo-entendantes, âgées de

17 à 48 ans (moyenne : 25 et écart-type : 8,75).

2) Le groupe des patients en début d’appareillage, testé à J0 (avant appareillage),

à M1 (un mois après l’appareillage), M2 et si possible à M3. Ce groupe est

composé de 12 personnes.

3) Le groupe des patients appareillés depuis au moins un an, est testé une seule

fois. Ce groupe est composé de 23 personnes.

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Au total, 35 malentendants ont participé à l’étude. Tous les patients testés,

outre ceux du premier groupe, ont été sélectionnés en fonction des caractéristiques de

leur perte d’audition. Nous avons décidé d’exclure tous les patients souffrant de surdité

de transmission, cette dernière n’entrainant à priori pas de diplacousie. Parmi les

patients atteints d’une surdité de perception, nous avons convoqué ceux souffrant

d’une surdité unilatérale, asymétrique, ou bilatérale à appareillage monaural, car la

diplacousie est plus fréquente dans ces cas.

Nous avons également rajouté deux autres critères lors de la sélection des

patients :

- Le test utilisé demandant une importante concentration de la part du patient, les

personnes trop âgées n’ont pas été inclues à l’étude, exceptées celles encore

très en forme.

- Pour des raisons techniques, nous avons exclu tous les patients dont la perte

dépassait, sur une fréquence testée, 80 dB HL. Ceci afin d’éviter une

dégradation du stimulus sonore lié à une saturation du matériel.

C - Description et déroulement des tests :

La méthode utilisée a été mise au point l’an dernier pour le mémoire d’Anneline

Girod, par cette dernière, David Colin et Stéphane Gallego. Le test utilisé se nomme

« Equilibre de tonie » et permet de déceler et de quantifier la diplacousie, c’est à dire

la différence de perception de la hauteur tonale entre les deux oreilles.

Cette méthode est proche de celle mise au point par Ogura (2003), c’est-à-dire

une comparaison de fréquences avec l’élaboration de courbes psychométriques. Nous

travaillons uniquement avec des sons purs.

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1 – Audiométrie tonale liminaire et supraliminaire :

En premier lieu, nous réalisons une audiométrie de manière à rechercher les

seuils d’audition et d’inconfort du patient, sur les deux oreilles, l’une après l’autre, en

commençant par la meilleure. Cela nous permet de connaitre la dynamique auditive

résiduelle du sujet, donnée essentielle pour la suite de l’examen.

2 – Choix des fréquences de référence :

Nous avons choisi de mesurer l’équilibre de tonie à 3 fréquences : 500 Hz, 1500

Hz et 6000 Hz. Nous avons choisi ces fréquences à la suite des résultats du mémoire

de Mélanie ALGAZZE (2012). En effet elle avait observé une modification plus

importante des seuils auditifs liminaires sur ces trois fréquences, après un an

d’appareillage, en particulier dans le cas d’appareillage à compression fréquentielle.

Ainsi, nous avons décidé de choisir une fréquence grave (500Hz), une fréquence

medium (1500Hz) et une fréquence aigue (6000Hz). Nous voulions à l’origine choisir

8000Hz mais nous n’avons pas pu car les seuils auditifs des patients étaient souvent

trop bas pour que cela puisse être réalisé avec notre matériel.

L’oreille de référence est toujours la meilleure oreille. En cas d’asymétrie

croisée (une oreille meilleure dans les graves puis mauvaise dans les aigües), on

choisira comme référence l’oreille présentant les meilleurs résultats sur les fréquences

aigües.

3 – L’équilibre de sonie :

C’est une étape essentielle, car la perception de la hauteur tonale dépend de

l’intensité : plus un son est fort plus il part aigu. Cet équilibre de sonie nous permet

d’établir une courbe isosonique en trois points : Fref-1/4oct, Fref, et Fref+1/4 oct ; de

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manière à équilibrer la perception de l’intensité des sons, en fonction des fréquences,

entre les deux oreilles, ce qui permet de limiter l’influence de l’intensité sur la

perception de la hauteur tonale,

Le fait que la majorité de nos patients présente une surdité asymétrique rend

cette étape très importante et doit être effectuée de façon rigoureuse.

La méthode utilisée est la même que celle utilisée pour les courbes isosoniques

de Robinson et Dadson (1956), c’est-à-dire une méthode de comparaison d’intensité

entre les deux oreilles, avec une procédure de deux intervalles à choix forcé.

Pour effectuer l’équilibre de sonie nous envoyons la fréquence de référence sur

la meilleure oreille et le son à comparer sur l’oreille controlatérale. Pour chacune des

trois fréquences (500Hz, 1500Hz, et 6000Hz), nous effectuons un équilibre de sonie

entre Fref et Fref, entre Fref et Fref-1/4oct et entre F et Fref+1/4oct.

Pour chaque point nous répétons deux fois cette procédure, de manière à

obtenir une valeur reproductible. Les niveaux pour les fréquences testées dans la

procédure sont calculés par interpolation linéaire.

Nous utilisons une méthode descendante puis ascendante pour établir la valeur

d’équilibre de tonie. C’est-à-dire que pour la première valeur nous commençons par

une intensité supérieure de 10dB et, inversement, pour la deuxième valeur par une

intensité plus faible de 10dB. Les deux stimuli sont toujours envoyés dans un ordre

aléatoire, de manière à ce que les deux oreilles aient la même probabilité de recevoir

le premier stimulus.

Le patient écoute les deux sons, les compare, puis nous indique celui qui lui a

paru être le plus fort.

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En fonction des réponses de celui-ci, nous modifions l’intensité envoyée sur

l’oreille testée, c’est-à-dire que, par pas de 5, 3 puis 1dB, nous augmentons ou

baissons le volume envoyé sur la mauvaise oreille. Le but étant, qu’après quelques

modifications, le patient nous dise qu’il ne perçoit plus de différence de puissance

entre les deux stimuli. Une moyenne arithmétique est établie après obtention des deux

valeurs.

L’intensité du son de référence est envoyée à un niveau jugé confortable, dont

la valeur correspond à 50% de la dynamique du patient, à la fréquence correspondant.

D’autre part, afin de limiter l’influence de la sonie sur la tonie, nous utilisons un

jitter lors de la mesure de la diplacousie avec le test d’équilibre de tonie. Ce jitter va

modifier l’intensité du son à comparer de façon aléatoire dans un intervalle de plus ou

moins 5dB autour de l’intensité d’équilibre de sonie établie avec le patient. L’utilisation

d’un tel jitter permet de limiter les biais liés à l’intensité des stimuli.

4 - La comparaison de fréquence :

La dernière partie du test, et aussi la plus longue, demande une grande

concentration de la part du patient.

Nous présentons, comme précédemment, un stimulus sur chaque oreille, l’un

après l’autre, dans un ordre aléatoire. Le stimulus envoyé sur l’oreille de référence est

toujours le même et correspond à la fréquence de référence choisie. En revanche, le

stimulus présenté à l’oreille controlatérale varie entre 9 fréquences, s’étalonnant de

-1/4 d’octave à +1/4 d’octave, autour de la fréquence de référence, par pas de

1/16eme d’octave. Chaque fréquence est présentée 10 fois, afin d’obtenir des

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mesures reproductibles, ce qui donne au total 90 comparaisons de fréquence, pour

chaque fréquence choisie.

Le patient compare les deux sons, et nous dit lequel lui parait être le plus aigu.

En cas de difficulté, nous pouvons envoyer de nouveau les deux stimuli, ce qui évite

de devoir sélectionner arbitrairement une oreille si le patient peine à indiquer le son qui

lui a paru le plus aigu. En cas de forte asymétrie nous avons parfois rencontré des

difficultés pour la réalisation de l’équilibre de tonie, la différence d’intensité ressentie

par le patient varie parfois énormément même lorsqu’on ne modifie la puissance du

stimulus d’un seul dB. Alors en cas de forte perte et avec le jitter mis en place il arrivait

que le patient n’entende pas le stimulus sur la mauvaise oreille. Nous avions donc la

possibilité d’augmenter son niveau de stimulation afin de rendre le test possible.

Pour répondre, le patient se base sur l’ordre des sons, et nous indique si c’est le

premier ou le deuxième son qui lui a paru plus aigu.

Les différents tons sont envoyés dans un ordre aléatoire, pour éviter des

phénomènes de mémorisation.

Afin de vérifier la bonne compréhension des consignes, et la bonne réalisation

du test de sonie, nous réalisons un essai sur les premières comparaisons du test.

D – Le protocole de passation des tests :

Identique pour chaque patient, et pour tous les groupes, la méthode utilisée

pour la passation des tests est la suivante :

1 – L’anamnèse :

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L’anamnèse nous permet de vérifier l’absence d’antécédents ORL. Elle est en

général détaillée dans le dossier du patient, déjà vu en consultation précédemment,

excepté pour les normo-entendants. Nous demandons également à chaque patient s’il

est musicien, ou fréquemment dans un environnement musical ; en effet, nous avons

très vite remarqué que les sujets musiciens ont plus de facilités pour répondre.

L’otoscopie permet de vérifier le bon état de l’oreille externe, et l’absence de

facteurs gênants pour les tests (un bouchon de cerumen qui baisserait l’audition par

exemple).

2 – Audiométrie tonale :

Seuil d’audition : nous réalisons une audiométrie tonale, oreilles séparées. Nous

demandons au patient de lever la main dès qu’il entend un son, même très faible.

Nous utilisons des sons purs et testons les fréquences comprises entre 250 et

8000Hz, par demi-octave. Nous commençons toujours par la meilleure oreille.

Seuil d’inconfort : oreilles séparées, nous augmentons par pas de 5dB l’intensité

du stimulus et nous demandons au patient de lever la main lorsque le son devient trop

fort, mais pas douloureux. Nous restons attentifs à chaque réaction du patient et

validons le point avant son signal s’il a des réflexes évidents, comme par exemple un

froncement des sourcils.

3 – Le choix des fréquences de référence :

Nous choisissons toujours 500Hz, 1500Hz et 6000Hz. En revanche pour cette

dernière il y a parfois un problème de matériel.

Lors des premiers tests, nous avons choisi la fréquence de 8000Hz mais,

comme la grande majorité de nos patients sont atteints de surdité asymétrique, il arrive

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fréquemment que leur seuil d’audition, à cette fréquence, soit trop élevé pour pratiquer

le test. Ainsi, nous nous sommes rabattus sur la fréquence inférieure, c’est-à-dire

6000Hz. Dans de rares cas, lorsque le seuil d’audition à cette fréquence est mauvais

également, nous choisissons plutôt 4000Hz, ou 3000Hz, en fonction de la pente de la

perte. Parfois, c’est 8000Hz qui est choisie, quand les fréquences de 3000Hz et

4000Hz sont très bien conservées, avec une chute brutale sur le 6000Hz et une

augmentation sur le 8000Hz.

4 – Equilibre de tonie :

Nous effectuons, pour chaque patient, trois tests d’équilibre de tonie, un pour

chaque fréquence de référence choisie précédemment.

En général, nous pratiquons tous les tests le même jour, en une séance, avec la

plupart du temps une pause entre le premier et le deuxième équilibre de tonie.

Certains patients, n’en ressentant pas le besoin, ont préféré tout enchainer. Pour

d’autres, plus fatigués, nous avons préféré faire une pause après la réalisation de

l’audiométrie et interrompre la séance après le premier équilibre de tonie. Nous avons

ensuite réalisé la suite des examens lors d’une seconde séance. En effet, le test utilisé

demandant une évidente concentration, il est important de limiter au maximum la

fatigue du patient, de manière à ne pas obtenir de résultats faussés.

E – Les sons utilisés :

Afin de garantir une bonne passation des tests et pour rendre les résultats les

plus fiables possibles, nous avons respecté certains impératifs.

Afin de garder la meilleure précision possible et d’optimiser la qualité des stimuli

utilisés, nous utilisons des sons purs, codés en 24bits. Nous n’utilisons en revanche

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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33

pas de stimuli supérieurs à 90dB, à cause de la saturation du casque, qui modifie très

fortement la qualité du son.

La durée des sons utilisés est de 600ms, avec un plateau de 400ms. En effet,

nous savons que la sonie est indépendante de la durée dès 250ms. Nous utilisons une

durée nettement plus longue pour permettre au patient de reconnaitre, d’intégrer, et de

se souvenir du son pour la comparaison, mais sans que celui-ci soit mémorisé pour la

suite du test. Un silence de 100ms a été mis en place entre chaque stimulus ainsi que

deux autres silences, avant et après la stimulation, qui correspondent au temps de

traitement, chacun de 50ms.

G : Analyse des résultats :

Nous avons utilisé le logiciel XLstat pour traiter les résultats obtenus.

Afin de déterminer le décalage de perception fréquentiel, nous avons modélisé

les réponses des patients à l’aide de régressions non linéaires basées sur une

sigmoïde.

Figure 6 : Fonction sigmoïde utilisée pour modéliser les réponses des sujets

( )

( )

La Fonction sigmoïde est définie pour tout réel x par :

a : correspond à la valeur du « plateau »

-ab/4 correspond à la pente à « mi-plateau » :

c/b : correspond au décalage par rapport à l’origine.

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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34

Mais nous ne pouvons modéliser les réponses d’un patient que si celles-ci sont

cohérentes. Dans le cas contraire, elles ne peuvent pas être représentées par des

sigmoïdes. Afin de trancher nous avons utilisé le modèle de Spearman qui s’intéresse

aux relations non linéaires monotones (telles que celles étudiées ici). On compare le

seuil de corrélation R2 avec la valeur minimale de ce dernier pour laquelle nous

pouvons juger les réponses cohérentes, c’est-à-dire R2=0,7. Nous avons donc

conservé les sujets pour lesquels le coefficient R2 était supérieur ou égal à cette

valeur, qui correspond à la valeur minimale pour que la relation soit significative

(p<0,05).

Par exemple, la régression non linéaire ci-dessous présente les résultats de l’un

de nos patients dont le R2 est supérieur au seuil de significativité. Ses réponses ici

sont cohérentes (cf figure suivante).

Figure 7 : Régression non linéaire représentant la cohérence des réponses de

Mme V. Ici R2=0,9.

0

2

4

6

8

10

12

-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5

Mm

e V

X1

Nonlinear regression Mme V.

Active Model

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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35

TROISIEME PARTIE : RESULTATS

A – Le groupe des normo-entendants :

Notre groupe témoin se compose de 16 personnes. Tous respectent les normes

du BIAP qui en font des normo-entendants.

Figure 8 : Audiométrie moyenne des 16 patients normo-entendants.

Parmi les 16 sujets normo-entendants testés, deux ont montré d’énormes

difficultés lors de la passation des tests. Nous n’avons pas pu les inclure dans notre

étude car ils n’étaient presque jamais capables de dire quel son était le plus aigu.

Parmi les 14 normo-entendants restants, 5 ont eu des difficultés pour la

fréquence la plus aigüe.

En comparant les résultats aux tests de comparaison de fréquences autour des

fréquences 500 Hz, 1500 Hz et 6000 Hz pour les 9 normo-entendants ayant réussi à

répondre au test (rappelons que nous considérons les réponses cohérentes lorsque

R2≥0,7), à chacune des 3 fréquences choisies, on obtient la courbe suivante :

0

20

40

60

80

100

120

Inte

nsi

té (

en

dB

HL)

Audiométrie normo-entendants n = 16

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfort oreilledroite

Inconfort oreillegauche

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 9 : Sigmoïdes représentant les résultats moyens des 9 patients normo-entendants aux tests de comparaison de fréquence.

En abscisse sont représentées les 9 fréquences présentées dix fois,

aléatoirement, sur la moins bonne oreille. L’axe des ordonnés montre, sur dix, le

nombre de fois que le patient a reconnu le son sur la mauvaise oreille comme plus

aigu que sur l’oreille de référence, qui recevait toujours un stimulus, de fréquence fixe,

égale à la fréquence de référence (Fref).

L’intérêt de cette courbe est que l’on peut avoir une vue directe sur le décalage

fréquentiel, et donc la diplacousie. En effet, lorsqu’il n’y a pas de décalage fréquentiel,

la courbe passe par le point de coordonnées (Fc ; 5).

On ne remarque pas de différence entre ces trois courbes et on note l’absence

de diplacousie pour notre groupe de patients normo-entendants.

A 500 Hz, les 14 normo-entendants différencient correctement les fréquences.

A 1500 Hz, 1 normo-entendant sur les 14 présente des difficultés pour

différencier les fréquences, ses résultats deviennent incohérents (R2<0,7).

0123456789

10

- 4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

Régression non linéaire Normo-entendants n=9

Fref = 500 Hz

Fref = 1500 Hz

Fref = 6000 Hz

-3/16 oct

-2/16 oct

-1/16 oct

Fc +1/16 oct

+2/16 oct

+3/16 oct

+4/16 oct

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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37

A 6000 Hz, 5 normo-entendants sur 14 ont des résultats qui manquent de

cohérence, ils n’arrivent plus à différencier les sons graves-aigus.

On observe alors une augmentation de la difficulté avec la fréquence. En effet,

pour des fréquences supérieures à 4000 Hz, les normo-entendants commencent à

présenter des difficultés et répondre au test devient une tâche difficile.

II – Les groupes des malentendants :

1 – Les patients appareillés depuis plus d’un an :

Au total, 23 patients appartiennent à ce groupe, et ils présentent une perte

auditive moyenne représentée ci-dessous :

Figure 10 : Audiométrie moyenne des patients malentendants appareillés depuis

plus d’un an.

Perte moyenne selon le BIAP : 37 dB HL, âge moyen : 66 ans.

Sur nos 24 patients, 20 différencient correctement les fréquences à 500 Hz, 19

à 1500 Hz, mais seulement 12 à 6000 Hz. On remarque alors, là aussi, une baisse des

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Courbes audiométriques - anciens appareillages n=23

Bonne oreille

Mauvaise oreille

Inconfort bonneoreille

Inconfortmauvaise oreille

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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38

performances des malentendants avec augmentation de la fréquence. En effet, à 500

Hz 83% des malentendants répondent de façon cohérente, contre 79% à 1500 Hz et

seulement 50% à 6000 Hz.

On conserve les résultats des sujets présentant des réponses cohérentes

(R<0,7) aux trois fréquences. La sigmoïde suivante représente la régression linéaire

de ces 12 patients.

Figure 11 : Régression non linéaire des sujets malentendants, appareillés depuis

plus d’un an (J+1A), aux fréquences de références 500 Hz, 1500 Hz, et 6000 Hz.

Les courbes à 500 et 1500 Hz présentent un décalage d’1/16 d’octave, en

moyenne On constate donc une diplacousie chez nos patients malentendants.

A 6000 Hz, on observe une baisse de cohérence dans la réponse de nos

patients, avec une courbe de pente plus faible

On s’intéresse ensuite à la valeur moyenne de la diplacousie de nos patients.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

Régression non linéaire Appareillages de plus d'un an n=12

J+1A 500 Hz

J+1A 1500 Hz

J+1A 6000 Hz

-3/16 oct

-2/16 oct

-1/16 oct

Fc +1/16 oct

+2/16 oct

+3/16 oct

+4/16 oct

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Sur nos 20 patients ayant correctement répondu au test à 500Hz, 7 présentent

une diplacousie. La sigmoïde représentant leur décalage fréquentiel est la suivante :

Figure 12 : régression non linéaire des patients appareillés depuis plus d’un an à

la fréquence de référence 500 Hz

Le décalage moyen observé ici est d’environ 1/16 d’octave.

Sur nos 19 patients ayant correctement répondu au test à 1500Hz, 8 sont

diplacousiques. La sigmoïde représentant leur décalage fréquentiel est la suivante :

0123456789

10

-4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

Sigmoïde des patients diplacousiques appareillés depuis plus d'un an n=7

Fref= 500 Hz

-3/16 oct

-2/16 oct

-1/16 oct

Fc +1/16 oct

+2/16 oct

+3/16 oct

+4/16 oct

0123456789

10

-4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

Sigmoïde des patients diplacousiques appareillés depuis plus d'un an n=8

Fref = 1500 Hz

-3/16 oct

-2/16 oct

-1/16 oct

Fc +1/16 oct

+2/16 oct

+3/16 oct

+4/16 oct

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 13 : Régression non linéaire des patients diplacousiques appareillés

depuis plus d’un à la fréquence de référence 1500 Hz

Le décalage observé ici est d’environ 2/16 d’octave.

Sur les 12 patients ayant correctement répondu au test à 6000 Hz, 10

présentent un décalage fréquentiel. La sigmoïde moyenne est la suivante :

Figure 14 : Régression non linéaire des patients diplacousiques appareillés

depuis plus d’un an à la fréquence de référence 6000 Hz

Le décalage moyen obtenu ici est d’environ 4/16 d’octave. Plus précisément, un

patient présente un décalage d’environ 1/16 d’octave, 4 patients présentent un

décalage d’environ 2/16 d’octave, 4 patients présentent un décalage d’environ 3/16

d’octave, et 1 patient présente un décalage d’environ 7/16 d’octave.

On note ainsi une augmentation de la diplacousie avec la fréquence. Certains

patients sont diplacousiques dès 500 Hz, mais c’est sur les fréquences aigues, après

la fréquence de coupure de la perte auditive, qu’elle est la plus fréquente et que le

décalage est le plus élevé.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

Sigmoïde des patients diplacousiques appareillés depuis plus d'un an n=10

Fref=6000 Hz

-3/16 oct

-2/16 oct

-1/16 oct

Fc +1/16 oct

+2/16 oct

+3/16 oct

+4/16 oct

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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On remarque aussi que certains patients présentent une diplacousie tellement

importante qu’elle donne l’impression que le patient ne répond pas correctement. C’est

le cas de 2 patients à 1500 Hz, qui présentent un décalage moyen de 5/16 d’octave, et

de 4 patients à 6000 Hz, présentant un décalage moyen de 11/16 d’octave.

2 – Etude longitudinale :

Nous avons pu suivre 7 patients un mois après leur appareillage, mais

seulement 4 durant deux mois.

Comparaison avant appareillage et un mois après appareillage :

En effectuant une moyenne arithmétique de l’audiométrie de nos patients, nous

obtenons le graphique suivant :

Figure 15 : Audiométrie moyenne des 7 patients suivis un mois après

l’appareillage, audiométrie effectuée avant appareillage.

En comparant les résultats de nos patients avant appareillage et un mois après

appareillage nous obtenons les courbes suivantes :

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Audiométrie moyenne J0 n =7

Bonne oreille

Mauvaise oreille

Inconfort bonne oreille

Inconfort mauvaiseoreille

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 16 : Réponses données par les patients avant appareillage, puis un mois

après appareillage (J+1M), autour de la fréquence de référence 500 Hz.

Figure 17 : Réponses données par les patients avant appareillage, puis un mois

après appareillage (J+1M), autour de la fréquence de référence 1500 Hz.

A 500 Hz et 1500 Hz, nous remarquons peu de différence entre les réponses

des patients avant appareillage et un mois après appareillage. Ils sont globalement

bons aux deux dates, les patients n’éprouvent pas de difficulté particulière pour

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

-3/16oct

-2/16oct

-1/16oct

Fc +1/16oct

+2/16oct

+3/16oct

+4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

J0 vs J1M à 500 HZ n= 7

J0

J+1M

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

-3/16oct

-2/16oct

-1/16oct

Fc +1/16oct

+2/16oct

+3/16oct

+4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

J0 VS J1M à 1500 Hz n=7

J0

J+1M

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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43

répondre au test. En revanche les courbes ne commencent pas au 0 et n’atteignent

pas le 10, la perception tonale est donc légèrement altérée.

Figure 18 : Réponses données par les patients avant appareillage, puis un mois

après appareillage (J+1M), autour de la fréquence de référence 6000 Hz.

En revanche, nous notons une grande différence à 6000 Hz. En effet, Les

réponses de patients ne sont plus cohérentes par rapport aux courbes précédentes.

Nous supposons alors que nos patients présentent une baisse de capacité de la

discrimination fréquentielle pour les fréquences aigues. En effet, les résultats étant

corrects sur les fréquences plus graves, on peut affirmer que les consignes ont été

comprises et qu’ils ont répondu correctement selon leur sensation auditive. En

revanche, les résultats un mois après appareillage sont meilleurs que ceux avant

appareillage, ils se rapprochent davantage de l’allure des courbes aux fréquences plus

graves.

Avant appareillage, les réponses sont aléatoires, les sujets ont du mal à

répondre, ils répondent au hasard ou n’y arrivent pas.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

-3/16oct

-2/16oct

-1/16oct

Fc +1/16oct

+2/16oct

+3/16oct

+4/16oct

J0 vs J1M à 6000 Hz n = 7

J0

J+1M

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Un mois après appareillage, les réponses deviennent logiques et la différence

n’est plus significative, ils différencient mieux les fréquences.

Comparaison avant appareillage, un et deux mois après appareillage :

Les quatre patients suivis jusqu’au deuxième mois d’appareillage présentent

une perte auditive moyenne représentée ci-après :

Figure 19 : Audiométrie moyenne des quatre patients suivis durant les deux

premiers mois de leur appareillage.

Nous n’observons pas d’asymétrie entre les deux oreilles. Malheureusement,

certains de nos patients ne souhaitant pas prolonger l’étude, nous avons un faible

nombre de patients nouvellement appareillés.

Le test de comparaison de fréquences effectué aux trois fréquences de

référence donne le résultat ci-après :

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Audiométrie moyenne J0 n=4

Bonne oreille

Mauvaise oreille

Inconfort bonneoreille

Inconfort mauvaiseoreille

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Figure 20 : Réponses données par les patients avant appareillage (J0), un mois

(J+1M) puis deux mois (J+2M) après appareillage, autour de la fréquence de

référence 500 Hz.

Autour de la fréquence de 500 Hz on ne remarque pas d’évolution.

Figure 21 : Réponses données par les patients avant appareillage (J0), un mois

(J+1M) puis deux mois (J+2M) après appareillage, autour de la fréquence de

référence 1500 Hz.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

-3/16oct

-2/16oct

-1/16oct

Fc +1/16oct

+2/16oct

+3/16oct

+4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

J0 vs J1M vs J2M à 500Hz n =4

J0

J+1M

J+2M

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

-3/16oct

-2/16oct

-1/16oct

Fc +1/16oct

+2/16oct

+3/16oct

+4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

J0 vs J1M vs J2M à 1500 Hz

J0

J+1M

J+2M

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Autour de la fréquence 1500 Hz, on ne remarque pas non plus de changement

au cours des mois. Le peu de variation observé n’est pas significatif.

Figure 22 : Réponses données par les patients avant appareillage (J0), un mois

(J+1M) puis deux mois (J+2M) après appareillage, autour de la fréquence de

référence 6000 Hz.

Nous avons testé ces quatre personnes avant appareillage, puis un et deux

mois après appareillage. Nous remarquons une meilleure cohérence des résultats dès

le premier mois, avec une baisse des erreurs sur les graves. Lors de la session

suivante les résultats s’améliorent encore, autour des trois fréquences testées.

Un test Khi2 a été réalisé afin de comparer les réponses données à J0 et J+2M

pour les niveaux -3/16 oct et -4/16 oct. Celui-ci montre que le patient identifie mieux

les sons à Fref-3/16 oct et Fref-4/16 oct comme étant plus graves que le son test, alors

qu’à J0 ils ne faisaient pas la différence. (cf figure 20). L’analyse des résultats montre

ici une différence significative (p<0,01). L’analyse des résultats à J+1M donne de la

même manière une différence signicative, mais moins marquée. Les progrès sont

meilleurs au cours du deuxième mois d’appareillage.

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

-4/16oct

-3/16oct

-2/16oct

-1/16oct

Fc +1/16oct

+2/16oct

+3/16oct

+4/16oct

No

mb

re d

e r

ép

on

ses

J0 vs J1M vs J2M à 6000 HZ n = 4

J0

J+1M

J+2M

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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On peut alors supposer que l’appareillage auditif améliore les résultats aux tests

de tonie, les patients éprouvant moins de difficultés à répondre.

Deux de nos 7 patients suivis en étude longitudinale présentent un cas

particulier.

En effet une patiente a répondu correctement au test dès la première séance, et

une autre a montré de grosses difficultés pour répondre, qui ne se sont pas améliorées

avec le temps.

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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48

QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION

I – Le groupe des normo-entendants :

Globalement les résultats des normo-entendants sont cohérents. Ils ont peu de

difficultés pour répondre. Sur les fréquences aigues, les réponses sont moins fiables et

2 patients sur 14 donnent des réponses qui manquent de cohérence à 6000 Hz. Ces

résultats sont surement dus au codage purement spatial de la fréquence (absence de

verrouillage de phase dans les aigus).

Seuls deux de nos sujets ont eu de grosses difficultés, à un degré si élevé que

répondre correctement au test leur est impossible. Tout comme certains musiciens ont

l’oreille absolue, il arrive que des personnes, malentendantes ou non, musiciennes ou

non, peinent à répondre.

II – Les groupes de malentendants :

Les patients appareillés depuis plus d’un an :

Nous remarquons que nos patients présentent peu de difficultés aux fréquences

500 Hz et 1500 Hz. Les réponses sont cohérentes. Les complications s’observent par

contre largement pour les fréquences aigues, notamment à 6000 Hz. Nos patients

présentent une asymétrie d’environ 20 dB sur toute la plage fréquentielle. La

cohérence des résultats aux fréquences plus graves indique que le problème n’est pas

lié à la tâche mais plutôt au traitement des fréquences aigues. Nous supposons alors

que cela est dû au changement de fonctionnement du codage de la tonie pour les

fréquences aigues. Le codage, aux fréquences inférieures, est effectué conjointement

par le codage temporel et tonotopique. Au dessus de 4000 Hz il devient purement

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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49

tonotopique et on suppose que la disparition du codage temporel rend la discrimination

fréquentielle bien plus difficile. Du fait de sa perte auditive, le malentendant ne parvient

pas à répondre à nos tests, et ses résultats sont incohérents.

On trouve encore de la diplacousie, même un an après appareillage. Le

pourcentage de diplacousie augmente avec la fréquence : plus la fréquence est haute,

plus le décalage est important. Ainsi, à 6000 Hz, 83% de nos patients n’ayant pas de

difficultés pour répondre aux tests sont atteints de diplacousie, présentant un décalage

moyen de perception tonale d’environ 2/16 d’octave. Leur perte auditive moyenne est

d’environ 40dB sur la bonne oreille et 60dB sur la mauvaise oreille.

Dans de rares cas, le décalage fréquentiel est énorme et la discrimination

fréquentielle est très mauvaise. On observe une très grosse incertitude lors de la

réponse aux tests.

Etude longitudinale :

Du fait du mauvais fonctionnement de leur cochlée sur les fréquences aigues,

les malentendants testés ont du mal à indiquer quel son est le plus aigu. Après deux

mois d’appareillage, les résultats s’améliorent et les patients parviennent mieux à

identifier quel son est le plus aigu. Ces améliorations pourraient laisser penser qu’une

forme de plasticité cérébrale s’est opérée après appareillage et que le système auditif

central a réappris à utiliser les fréquences aigues.

Toutefois, le faible échantillon testé ne nous permet pas d’affirmer cela avec

certitude.

D’autre part, il serait intéressant d’évaluer s’il y a un apprentissage lié à la tâche

proposée.

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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50

Discussion générale :

Notre étude longitudinale a mis en évidence une amélioration des capacités des

malentendants à différencier les fréquences présentées successivement sur les deux

oreilles sur les fréquences aigues.

Nos patients appareillés depuis plus d’un an répondent globalement

correctement aux tests, avec plus de difficultés sur la fréquence la plus aigüe.

Nous avons remarqué, chez tous nos groupes de patients, une baisse des

performances sur les fréquences les plus aigües, mais cette détérioration des résultats

s’observe majoritairement chez les malentendants. Bien que certains normo-

entendants présentent des résultats incohérents, les difficultés sont plus importantes

chez les malentendants.

Un très fort pourcentage de diplacousie (83%) a été remarqué chez ces

patients, notamment à 6000 Hz.

On peut alors supposer que l’appareillage auditif, corrigeant la perte auditive,

contribuerait à améliorer les capacités des malentendants en terme de discrimination

fréquentielle, qui diminuerait progressivement au cours de la dégénérescence auditive.

En revanche, on ne peut pas conclure à une quelconque modification sur le

phénomène de diplacousie.

III – Les biais de l’étude et les difficultés rencontrées :

Comme toute étude, la nôtre a ses limites. En effet :

- Nous avons testé un faible nombre de patients, en particulier dans notre étude

longitudinale.

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- Le jitter mis en place modulait le niveau sonore lors des tests utilisés, et en cas

de dynamique pincée ou de forte asymétrie, la comparaison de fréquences

devenait difficile,

- Les tests utilisés demandaient une importante concentration aux patients. Leur

durée d’environ 1h était fatigante.

De plus la saturation du casque dès 105dB SPL nous imposait d’inclure à

l’étude uniquement les patients dont les seuils d’audition étaient inférieurs à 80dB HL.

Nous avons donc eu des difficultés à trouver des patients dont le profil correspondait

parfaitement à celui recherché.

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52

Conclusion :

Le but de notre étude était de rechercher les conséquences d’un appareillage

sur la diplacousie, ou de mettre en évidence une potentielle amélioration des

performances des malentendants aux tests de comparaison de fréquences.

En premier lieu, nous nous sommes intéressés aux performances des

malentendants appareillés depuis plus d’un an. Globalement, les patients

rencontraient des difficultés à identifier le son le plus aigu pour des fréquences élevées

autour de 6000 Hz. Les normo-entendants ont également des difficultés autour de

6000 Hz mais dans une moindre mesure. La perte de la sélectivité fréquentielle serait

due à la perte auditive, et s’améliorerait alors légèrement avec l’appareillage.

En revanche nous remarquons encore un très gros pourcentage de diplacousie

chez nos patients appareillés depuis plus d’un an, mais n’ayant pas testé ces patients

à J0 nous ne pouvons pas conclure quant à un quelconque effet de l’appareillage.

Dans un second temps, nous avons pu mettre en évidence une amélioration de

la discrimination fréquentielle au cours du temps de nos patients testés d’abord avant

appareillage puis un et deux mois après appareillage. Cette progression s’observe dès

le premier mois et se poursuit le mois suivant. Il aurait été intéressant de prolonger

notre étude sur une période plus longue, mais le temps et des patients correspondants

au profil recherché manquaient. Il est donc probable que l’appareillage contribue à

l’amélioration des performances en discrimination fréquentielle, en même temps que

l’amélioration des capacités auditives.

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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Il serait intéressant de prolonger notre étude en incluant davantage de patients

pour l’étude longitudinale afin de confirmer nos résultats.

Le Maître de mémoire : VU et PERMIS D’IMPRIMER

BERGER Paul : LYON, le 18/10/2013

Le Responsable de la Formation

Pr Lionel COLLET

Le Directeur délégué à l’Enseignement

Gérald KALFOUN

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ANNEXE 1

Audiométries de chaque patient suivi jusqu’au deuxième mois après appareillage

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Patient n°1

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfort oreillegauche

Inconfort oreilledroite

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Patient n°2

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfort oreillegaucheInconfort oreilledroite

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Patient n°3

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfort oreillegauche/droite

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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0

20

40

60

80

100

120

250Hz

500Hz

750Hz

1000Hz

1500Hz

2000Hz

3000Hz

4000Hz

6000Hz

8000Hz

I (d

B H

L)

Patient n°4

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfort oreillegauche

Inconfort oreilledroite

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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ANNEXE 2 :

Audiométries des trois autres patients testés avant appareillage, et suivis jusqu’au

premier mois après appareillage.

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Patient n°5

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfortoreille gaucheInconfortoreille droite

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Patient n°6

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfortoreille gauche

Inconfortoreille droite

0

20

40

60

80

100

120

I (d

B H

L)

Patient n°7

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfortoreille gauche

Inconfortoreille droite

BLONDE (CC BY-NC-ND 2.0)

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ANNEXE 3 :

Exemple de fiche de résultats, pour le patient n°1 :

Comparaison de fréquences à 500 Hz :

420 439 459 479 500 522 545 569 595

0 2 4 7 7 9 8 10 10

Comparaison de fréquences à 1500 Hz :

1189 1242 1297 1353 1414 1477 1542 1610 1682

4 3 3 5 9 7 9 9 10

Comparaison de fréquences à 8000 Hz :

6727 7025 7336 7661 8000 8354 8724 9110 9514

9 9 10 10 6 2 0 1 4

(on remarque ici la difficulté évidente du patient pour différencier les fréquences,

surtout pour les fréquences très aigües.

0

20

40

60

80

100

120

250Hz

500Hz

750Hz

1000Hz

1500Hz

2000Hz

3000Hz

4000Hz

6000Hz

8000Hz

I (d

B H

L)

Patient n°1

Oreille gauche

Oreille droite

Inconfort oreillegauche

Inconfort oreilledroite

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Ancienneté de la perte : Environ 2 ans

Age : 66 ans

Meilleure oreille : Oreille droite

Surdité : Perception

Rapport à la musique : Aucun

Appareillage : Binaural Phonak

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Figure 1 : p 14 bas de page (la tonotopie)

Figure 2 : p 16 haut de page (la sonie)

Figure 3 : p 18 milieu de page (les barks)

Figure 4 : p 20 haut de page (la diplacousie)

Figure 5 : p 22 haut de page

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Figure 1 : La tonotopie à l’image du piano. Image tirée du site internet http://www.medel.com/fr/complete-cochlear-coverage/

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Figure 2 : Image tirée du site internet http://fr.wikipedia.org/wiki/Courbes_isosoniques

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Figure 3 : Les 24 barks divisent la cochlée. Image tirée du site internet https://eleves.ensc.fr/archives/2006-2007/Projet_08/ex_bande_critique.html

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Figure 4 : Buser (1987) : Modification de la latéralité droite-gauche

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Figure 5: Le parcours du son à partir de la cochlée. Image tirée de la thèse de Sonia CROTTAZ-HERBETTE : Attention spatiale auditive et visuelle chez des patients héminégligents et des sujets normaux. 2001

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