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Formation en créativité Introduction La créativité est un concept au cœur de tous les débats actuels sur le développement et l’émergence nécessaires d’entreprises renouvelées, plus aptes à sonder continuellement leur environnement d’affaires et à s’adapter rapidement à des marchés plus concurrentiels que jamais. Plusieurs arguments sont utilisés pour justifier cette importance accrue de la créativité. La plupart d’entre eux s’articulent autour d’éléments comme la fin d’une ère croissance économique perçue à tort comme pouvant se poursuivre indéfiniment, la complexité et la turbulence croissantes dans tous les secteurs d’activités, le cycle de vie de plus en plus court des produits et des services, la rapidité des changements technologiques et la mondialisation des marchés. Première partie : cadre théorique 1 - La signification de la créativité « La créativité est la capacité, pouvoir qu'a un individu de créer, c'est-à-dire d'imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau. Faire preuve de créativité, manquer de créativité. La créativité et l'imagination exigent d'apprendre à se poser des problèmes » (B. Schwartz, Réflex. prospectives,1969, p. 15) La créativité décrit — de façon générale — la capacité d'un individu ou d'un groupe à imaginer ou construire et mettre en œuvre un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir une solution originale à un problème. Elle peut être plus précisément définie comme « un processus psychologique ou psychosociologique par lequel un individu ou

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Formation en créativité

Introduction

La créativité est un concept au cœur de tous les débats actuels sur le développement et l’émergence nécessaires d’entreprises renouvelées, plus aptes à sonder continuellement leur environnement d’affaires et à s’adapter rapidement à des marchés plus concurrentiels que jamais. Plusieurs arguments sont utilisés pour justifier cette importance accrue de la créativité.La plupart d’entre eux s’articulent autour d’éléments comme la fin d’une ère croissance économique perçue à tort comme pouvant se poursuivre indéfiniment, la complexité et la turbulence croissantes dans tous les secteurs d’activités, le cycle de vie de plus en plus court des produits et des services, la rapidité des changements technologiques et la mondialisation des marchés.

Première partie   : cadre théorique

1 - La signification de la créativité

« La créativité est la capacité, pouvoir qu'a un individu de créer, c'est-à-dire d'imaginer et de réaliser quelque chose de nouveau. Faire preuve de créativité, manquer de créativité. La créativité et l'imagination exigent d'apprendre à se poser des problèmes » (B. Schwartz, Réflex. prospectives,1969, p. 15)

La créativité décrit — de façon générale — la capacité d'un individu ou d'un groupe à imaginer ou construire et mettre en œuvre un concept neuf, un objet nouveau ou à découvrir une solution originale à un problème.

Elle peut être plus précisément définie comme « un processus psychologique ou psychosociologique par lequel un individu ou un groupe d'individus témoigne d'originalité dans la manière d'associer des choses, des idées, des situations et, par la publication du résultat concret de ce processus, change, modifie ou transforme la perception, l'usage ou la matérialité auprès d'un public donné. »

En effet, la créativité est une aptitude humaine. C’est l’aptitude à produire du nouveau. La créativité est simplement la production d'idées nouvelles et appropriées qui concerne n'importe quel domaine de l'activité humaine, allant de la science à l'art, en passant par l'éducation, les affaires et la vie quotidienne. Ces idées doivent être originales - différentes de ce qui a déjà été fait - mais elles ne peuvent pas être simplement bizarres; elles doivent être appropriées aux problèmes et aux occasions qui se présentent.

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La pratique de la créativité n’est pas exceptionnelle : tous les jours, nous produisons du nouveau (nouvel itinéraire, nouvelle recette de cuisine, nouveau comportement), tous les jours nous faisons de la créativité, mais plus ou moins, suivant les circonstances, plus ou moins suivant les personnes.La créativité est un puissant moyen d’adaptation, une source essentielle de progrès et de développement dans tous les domaines.Donc la créativité consiste à produire des solutions originales et efficaces à un problème préalablement bien posé.L’innovation diffère de la créativité. La créativité désigne la « production de nouvelles idées, d’approches novatrices, d’inventions, tandis que l’innovation correspond à l’application d’idées nouvelles et créatrices, à la mise en pratique d’inventions.

2- L’histoire de la créativité :

Le mot de créativité est un néologisme importé de la langue anglaise courante et qui ne figure pas dans les dictionnaires français usuels.Comme tout nom transplanté de la langue commune dans le vocabulaire scientifique, il revêt diverses significations selon les auteurs, les situations variées dans lesquelles on l'utilise, les théories explicites ou implicites qui sous-tendent son emploi. Pour les uns, la créativité implique le processus et le produit, l'originalité, la nouveauté ; pour d'autres, la créativité est un processus qui résulte d'un travail nouveau, jugé satis faisant et utile à une certaine époque et par un groupe donné. Le dictionnaire Larousse de la psychologie nous apprend que la créativité est une disposition à créer qui existe à l'état potentiel chez tout individu et à tout âge... Le registre change avec chacune de ces perspectives, si bien que la liste des définitions empiriques possibles de la créativité pourrait être considérablement allongée.

Au substantif de « créativité » correspond le néologisme de « créatif », qui ne peut être tenu pour synonyme de « créateur ». En l'absence de normes linguistiques qui resteraient à établir, nous réserverons le terme de « créateur » pour qualifier l'individu ayant fourni des preuves de son pouvoir créateur (en dehors de la réussite aux tests de créativité) et utiliserons celui de créatif pour tous les autres cas.La créativité suscite, depuis une vingtaine d'années, un nombre toujours croissant de travaux orientés dans des directions variées.Les recherches sont surtout appliquées au domaine des sciences physico chimiques et à l'industrie. La raison en est aisée à comprendre. Le développement rapide de la science appelle de nouveaux chercheurs d'où les moyens mis en oeuvre pour identifier, voire prédire la créativité scientifique et lui offrir les meilleures conditions d'épanouissement.La progression accélérée des sciences et des techniques, qui entraîne la nécessité de susciter toujours davantage de nouveaux talents créateurs, a donc imprimé une subite impulsion à des études psychologiques interdisciplinaires.

Jusqu'aux alentours de 1950, le domaine de la créativité était abordé sous les rubriques dispersées de l'imagination, de l'invention, du génie, des enfants doués et surdoués. L'intérêt s'est focalisé depuis lors sur la créativité, tout au moins aux Etats-Unis. Les études factorielles de Guilford sur ce thème, entreprises dès 1949, ne sont pas étrangères à cette orientation.

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L'intérêt porté à l'étude de la créativité a gagné quelques pays européens, la Grande-Bretagne a déjà montré la voie avec des études factorielles consacrées surtout aux enfants ; l'Allemagne, l'Italie, laRussie soviétique ont publié quelques travaux. Peu de recherches françaises sont à signaler dans la littérature.L'inspiration théorique de ces multiples recherches, souvent dissemblables et contradictoires, conduit à un foisonnement d'études, d'expériences et de résultats à travers lesquels il n'est pas toujours aisé de s'orienter. Telle est sans doute la destinée des investigations nouvelles qui n'ont pas encore mis en place le cadre conceptuel dans lequel s'ordonneront les recherches futures. Néanmoins, en schématisant quelque peu, nous pouvons délimiter au départ deux cadres de recherche, implicites ou explicites, dans lesquels s'inscrivent la majeure partie des travaux relatifs à la créativité.Le premier cadre est celui de la théorie des traits et des facteurs dans laquelle la créativité constitue une dimension psychologique plus ou moins complexe variable avec les individus. Les recherches qu'implique le choix de ce système de référence constituent un large secteur de la psychologie différentielle ; elles utilisent les méthodes psychométrique est les tests de toute nature, font appel à l'analyse factorielle.Les investigations se sont orientées vers la recherche des liens qui existent entre la créativité et la plupart des traits et des facteurs connus.

On parvient ainsi à une meilleure connaissance de la structure des traits, mais les points de vue dynamiques et génétiques sont quelque peu négligés. Dans l'ensemble, les recherches sont axées sur les capacités créatrices et les individus créateurs, principalement dans le domaine scientifique.Une deuxième voie d'approche s'inspire de la théorie psychanalytique dont on connaît le matériel. L'étude des aspects génétiques et dynamiques globaux est favorisée au détriment des aspects moléculaires. Plutôt que vers les capacités et les individus créateurs, les travaux sont de préférence tournés vers l'étude des processus et s'appliquent surtout au domaine esthétique et littéraire.

3- Les avantages de la créativité

La créativité est une faculté essentielle à l’homme. C’est elle qui lui a permis d’évoluer au fil des siècles. Elle est à l’origine des grandes avancées médicales, technologiques et des chefs d’œuvres artistiques. La création fait donc partie intégrante de l’histoire de l’humanité. Au niveau individuel, elle est aussi essentielle à l’épanouissement de l’homme. En effet, elle lui permet de donner corps à son imagination dans le réel, d’établir une connexion entre son esprit pensant, rêvant, et la réalité matérielle qui l’entoure. Et donc d’amoindrir la dualité existentielle entre le corps et l’esprit.

Elle permet de

a) Mobiliser les ressources individuelles : la créativité révèle le potentiel sous-utilisé de la personneb) Donner une énergie à l’équipe : la créativité stimule l’esprit d’équipe et le plaisir de travail ensemble

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c) Nourrir les innovations : la pensée créative est la source des innovations qui sont vitales pour que les entreprises progressent et évoluent en permanence.

Cependant Il convient en effet de distinguer l’aspect « utilitaire » de la créativité, utilisée pour répondre à une nécessité, d’un autre aspect plus ludique, spontané, lui aussi inhérent à la nature humaine.Car l’être humain est aussi par nature curieux, découvreur, réalisateur : il ne crée pas uniquement par nécessité, mais aussi « pour le plaisir », de façon spontanée.En résumé, il y a donc une créativité de type « utilitaire», destinée à résoudre des problèmes en tous genres, et une créativité de type « gratuite», ayant pour but premier l’expression de soi, le plaisir et l’épanouissement qui en découlent.La créativité, source d’idées, n’est qu’un début. C’est la première étape du processus d’innovation, qui correspond à la mise en oeuvre de ces idées nouvelles et appropriées.L’innovation, c’est un processus qui consiste à introduire sur le marché, dans une technique, dans un mode de vie, une façon de faire nouvelle, un produit, une idée. On ne peut innover sans avoir à la base une idée

4- Le processus de la créativité

Le processus créatif peut se formaliser par une succession :

de phases dites « divergentes » : domaine de prédilection de l’hémisphère droit du cerveau humain au cours desquelles, on explore de nouvelles idées. L’objectif dans cette première phase est d’obtenir une profusion d’idées sans se soucier si se sont de bonnes ou de mauvaises idées.

de phases « convergentes » pendant lesquelles l’hémisphère gauche va analyser et évaluer l’ensemble des idées émises pour ne retenir que les plus pertinentes par rapport au problème posé ou au besoin à satisfaire.

En effet Le cerveau est le centre de toute notre activité intellectuelle. A ce titre, il est la composante fondamentale de la créativité. Pour comprendre comment stimuler la créativité, il faut comprendre le processus de formation d’une idée dans notre cerveau.Au début des années 60, le biologiste californien Roger Sperry étudie 16 patients dont le corps calleux avait été sectionné pour des raisons médicales. Dans une suite d’expériences et de démonstrations, il prouve de manière irrévocable que les hémisphères sont spécialisés.Selon le docteur Roger Sperry, qui a reçu le prix Nobel de physiologie et médecine en 1978 pour cette découverte :

• l’hémisphère gauche est le domaine du langage, de la parole, de l’écriture. Il est le siège privilégié de la rationalité, le centre de la pensée analytique, logique et symbolique. Il permet de quantifier, de décomposer un problème, en procédant méthodiquement, de façon linéaire et séquentielle. Il dissèque l’information dans tous ses détails et fait une chose à la fois. L'hémisphère gauche gouverne la pensée logique et abstraite. Il est le siège de l'analyse, de la rigueur et de la recherche des causes et des effets.

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• l’hémisphère droit est le centre de la pensée analogique et globale, de l’intuition et de l’imagination. Il voit les informations dans leur ensemble, les traites simultanément et en fait la synthèse. Il voit les liens entre les choses, associe et crée de nouvelles structures imaginaires. Son mode d’approche n’est pas verbal mais visuel, spatial et concret. Le droit saisit le monde dans sa richesse et sa variété. Il cherche des structures et intègre les composantes et les organise en un tout..

Bien qu'ayant des spécialisations différentes, les deux hémisphères fonctionnent en interaction, se complètent et se contrôlent mutuellement, chacun d'entre eux apportant une appréhension différente de la réalité. Le créatif doit tirer profit de cette interaction. L'idée créative n'est pas, en effet, qu'une idée originale, neuve; c'est aussi une idée utile qui va permettre de générer des effets mesurables.Si les différentes zones du cerveau sont identifiées, il reste encore à mettre au point le processus de naissance d’une idée. C’est le processus créatif, le processus de création d’une idée nouvelle.

On peut donc séparer le cerveau en deux zones (droite et gauche) qui définissent deux méthodes traditionnelles d’approche d’un problème. Ce qui permet d’avoir deux méthodes pour aborder un problème. La première méthode est mathématique, rationnelle. Elle est convergente car elle se centre sur le problème et la découverte de la solution par raisonnement logique. La seconde méthode est plus intuitive, irrationnelle. Elle est divergente car elle s’éloigne du problème. La divergence est typique des enfants, des artistes. Elle se perd avec l’âge et la formation. La convergence provient de notre éducation scientifique et technique.Sur un problème donné, la pensée convergente tente de raisonner, d’attaquer logiquement le problème. La pensée divergente tente de s’éloigner du problème, attaque le problème de manière plus irrationnelle. Si seule la pensée divergente est en exercice, il est plus que probable que la solution au problème ne soit jamais trouvée, en tout cas pas dans le monde physique (ex : peinture moderne). On obtient des solutions plus oniriques. Si seule la seconde méthode est utilisée, on s’attaque directement au problème, sans originalité (ex : résolution d’une équation second degré). Pour les problèmes plus complexes, il faut la conjonction des deux types de pensée (diverger pour inventer ; converger pour appliquer). Cependant il faut veiller à garder les deux modes séparés sinon les deux méthodes s’interfèrent. On appelle cela le principe de séparation.Ce principe est le résultat fondamental de l’étude du cerveau humain. Toute méthode de créativité doit respecter ce principe. Toute réflexion organisée respecte également ce principe.

C’est également un repère pour classer les méthodes de travail. On classe les méthodes sur le rapport (divergence/convergence). La peinture expressionniste serait 100% divergente. Tandis qu’une méthode comme le tableau de Mendeleïev est 100% convergente.

Modèle d’idéation de Wallis

Ce modèle décompose le processus en 4 phases distinctes :

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Préparation

Étape pendant laquelle le problème est défini précisément. C’est essentiellement une étape logique, mais une étape indispensable pour la compréhension du problème.

Incubation

On cogite, le but de cette phase est de se laisser pénétrer par le problème. Plus exactement, on laisse la partie droite du cerveau s’exciter sur le problème. C’est l’étape préliminaire à la création proprement dite des idées. Il faut que le problème soit emmagasiné par le côté droit. Cette phase dépend énormément de la complexité du problème. Il se peut même que pour des problèmes assez complexes celle-ci soit impossible et le cerveau n’emmagasinera dès lors qu’une partie du problème.

Illumination

C’est la phase de divergence. La partie droite du cerveau va générer des idées dans toutes les directions. Cette phase est fortement dépendante des deux étapes précédentes. Toutes les idées seront générées sur base de la compréhension (phase 2) du problème (phase 1). Les idées sont émises sans aucun contrôle de leur logique.On comprend dès lors que les méthodes de créativité ne devront pas seulement favoriser cette phase-ci directement. En fait améliorer les 2 premières phases améliore cette étape-ci naturellement.

Vérification

Cette phase valide les idées générées en phase d’illumination. Elle les compare avec les schémas logiques provenant de notre éducation. Le principe des méthodes de créativité sera de suspendre cette phase pour éviter qu’une idée originale soit évincée pour une question d’éducation, d’habitude, … !Le mode de pensée créatif peut être divisé en deux parties :• La pensée divergente : habileté intellectuelle à penser à des idées originales, diverses et élaborées.• La pensée convergente : habileté intellectuelle à évaluer de manière logique, à critiquer età choisir la meilleure idée parmi toute une sélection d’idées.La pensée créative n’est donc pas l’utilisation unique de l’imagination. Elle se distingue donc de cette aptitude qu’est l’imagination.L’imagination est l’aptitude qui permet de s’éloigner de la réalité pour concevoir des fantaisies imaginaires, des rêveries, des fantasmes. L’imagination est l’ingrédient de base de la créativité.La créativité, c’est plutôt l’aptitude à transformer les fruits de l’imagination, qui sont personnels, en création, c’est-à-dire en signes, communicables aux autres : traces écrites (l’œuvre littéraire), traces graphiques (l’œuvre graphique ou plastique), traces sonores (musique), traces techniques (nouveaux produits), traces conceptuelles nouveaux concepts sociaux, mathématiques, philosophiques, etc.…), signes comportementaux (nouvelles manières de vivre, nouveaux gestes, nouvelles danses, nouveaux langages), etc.…

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Pour favoriser la créativité, il faut donc à la fois encourager l’imagination et apprendre à transformer cette imagination en production, en création, en innovation.

5- Les freins et les blocages à la pensée et au comportement créatif

Freins relatifs au cerveau gauche

• Crainte de commettre une erreur,• Arrêt sur la première solution,• Difficulté de changer de modèle de pensée,• Utilisation systématique du « non » critique,• Trop grande foi dans les statistiques, dans le passé,• Trop grande foi dans la logique,• Incapacité de se relaxer, à incuber,• Incapacité à se mettre en contact avec tous ses sens.• Peur de se détendre,• Sécurité du connu,• Croyance que rêver est enfantin,• Fixation sur le côté pratique et/ou économique,• Difficultés à percevoir les relations inhabituelles entre les choses,• Croyance « je ne suis pas créatif »,• Croyance que réfléchir est une perte de temps,• Croyance qu’agir vaut mieux que réfléchir,• Peur du travail en groupe.

Freins relatifs au cerveau droit

• Tendance du tout ou rien,• Présentation de pseudo-solutions à un problème mal défini,• Difficultés de distinguer faits et problèmes,• Difficultés de distinguer la cause de l’effet,• Difficultés de voir un problème en sous problèmes,• Manque de ressorts pour passer à l’action.• Peur de passer pour un farfelu,• Peur d’être mis de côté,• Dépendance à l’égard des autres,• Désir d’appartenance, de conformisme,• Crainte et méfiance vis-à-vis des supérieurs,• Croyance qu’il est inconvenant de douter de tout.

Deuxième partie   : cadre pratique

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1 - Des exercices d’entraînement :

La créativité est à la portée de tous. Encore faut-il s'entraîner pour développer cette capacité extrêmement utile. Voici quelques exercices d’entrainement

1.1) Usages inattendus

Regardez autour de vous des objets familiers, choisissez-en quelques-uns uns, puis imaginez tous les usages inhabituels (pour lesquels ils n'ont pas été prévus) que l'on pourrait en faire : a) dans la vie courante b) sur une île déserte

1.2) Améliorer l'ordinaire

Imaginez toutes les améliorations qui pourraient être apportées à des objets d'usage quotidien tels que stylo, baignoire, paire de chaussures… Ne vous demandez pas si elles sont réalisables. Rêvez, faites de la prospective, de la science-fiction !

1.3) Enchaînements d'idées

Prenez un mot, à partir d'une source quelconque (texte, objets de l'entourage...), et procédez au jeu bien connu des enchaînements par association d'idées. Ces enchaînements peuvent être basés sur la sonorité des mots, sur leur sens, sur des associations d'origine inconsciente... La rapidité des enchaînements permet à la spontanéité s'exprimer.

1.4) Recherche d’analogies

Choisissez deux mots désignant des objets (à plusieurs personnes, faire choisir ces objets par deux personnes différentes). Trouvez toutes les analogies qu’il peut y avoir entre ces deux objets.• Ex : une fourchette et une chaise (s’utilisent pour manger, peuvent être constituées de métal, contiennent la lettre "c"…)

1.5) Et si les choses fonctionnaient autrement ?

Imaginez les conséquences de toute sorte qui se produiraient si certaines lois naturelles étaient différentes, si des événements extraordinaires survenaient, si les choses fonctionnaient autrement. Imaginer ces circonstances est déjà un exercice de créativité !• Ex : pénurie ou pléthore de certaines matières premières ou alimentaires, la gravité terrestre est divisée par deux, les journées durent 12h ou 36 h, les êtres humains sont capables de voler comme des oiseaux, la température moyenne est de 25° sur toute la planète, il est interdit de construire des immeubles de plus de trois étages…

1.6) Dans la peau de l'autre

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Imaginez que vous êtes quelqu'un d'autre : une personne que vous côtoyez dans la rue ou dans un magasin, un collègue de travail, un travailleur immigré, une personne du sexe opposé, un enfant (peut-être le vôtre), un grand patron, une personne très âgée, un habitant d'un pays lointain, quelqu'un ayant une profession très différente de la vôtre...Essayez "d'entrer dans la peau" de l'autre, de ressentir ce qu'il peut ressentir dans la situation où vous le voyez ou l'imaginez...

1.7) Changer d'oeil

« Pour stimuler sa créativité, il faut faire les choses différemment de d'habitude », conseille-t-il. Toutes les routines du quotidien sont concernées. Les rituels de pause déjeuner : et si au lieu d'aller à la brasserie d'à côté, vous restiez manger au restaurant d'entreprise ? Les habitudes du matin : d'ordinaire c'est café/mails/presse ? Pourquoi ne pas tester une organisation différente de votre journée... L'idée n'est pas de prendre de nouvelles routines mais de tester de nouvelles choses pour bouleverser le train-train quotidien, nocif à la créativité et à l'imaginaire. Patrick Duhoux applique cette technique au quotidien : au lieu de rester en queue de train dans le métro, comme à son habitude, il avance parfois en début de quai, là où la foule s'entasse. "J'en retire une expérience différente, un œil différent", explique-t-il. L'avantage, c'est qu'elle est applicable en toutes circonstances : en faisant ses courses (on change de rayon ou de produits), en rentrant chez soi (on essaie un nouveau trajet)...

La curiosité est un grand atout pour stimuler sa créativité. Poser des questions, s'intéresser à des sujets par lesquels on est d'ordinaire peu attiré, bouquiner des magazines spécialisés ou tester une nouvelle activité sont d'excellents exercices pour remettre en questions ses évidences. "C'est une sorte de 'créa-gym' d'entretien", qui va nous amener à soulever nos freins", plaisante Patrick Duhoux.

1.8) La technique du consultant virtuel

Varier son point de vue est une bonne technique pour prendre un sujet sous des angles nouveaux. Patrick Duhoux propose de choisir 2 ou 3 sommités référentes dans son domaine et de se poser la question : comment auraient-ils abordé le sujet ? Prenons le traitement d'une information : comment serait-elle expliquée par un magazine féminin ? Par un quotidien économique ? Par un un magazine anglo-saxon ?

Encore plus décalé, vous pouvez imaginer le point de vue de certains personnages sur un produit ou une idée. Au hasard : Madonna, Sœur Emmanuelle, un enfant de six ans... Vous êtes confronté à un conflit dans votre équipe ? Comment agirait James Bond pour le résoudre ? Et Barbie ? Gandhi ? Plus sérieusement, imaginez ce qu'en penseraient Vinci ou Einstein. Toutes ces perspectives vous permettront, si vous jouez le jeu, d'envisager le problème sous tous ses angles et de trouver plusieurs pistes de solutions.

Pour se mettre dans la peau des personnages, il est possible d'objectiver ces différents points de vue. Par exemple, si vous êtes avocat. Lorsque vous êtes assis à votre bureau, vous êtes vous. Installez-vous à votre table de réunion et vous voilà devenu Jacques Vergès,

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l'avocat des grands criminels. Assis dans la cafétéria, vous défendez les grandes causes. Le fait de changer de lieu rend la réflexion plus facile.

1.9) L'exploration créative

Avoir des idées est une chose, bien cerner son besoin en est une autre. Là aussi, des techniques peuvent vous aider à sortir des sentiers battus. "Pour que l'idée soit efficace, il faut avoir une bonne vision du défi à remplir, et pour cela réaliser un cadrage adéquat", précise Patrick Duhoux.

"Prenons l'exemple d'un spot publicitaire télévisé. Si ce spot était un animal, lequel serait-il ?", donne-t-il en exemple. Un portrait chinois, réalisé en groupe par exemple, permet de faire ressortir les qualités que doit revêtir la solution - la publicité en l'occurrence. Inutile de se cantonner aux animaux d'ailleurs, ce peut être des couleurs, une ville, une odeur, un sentiment...

Toutes les qualités notées sont ensuite explicitées et triées par ordre d'importance. "Ainsi, 'caméléon', le spot devra pouvoir passer sur tout type de chaîne. 'Renard' il devra être futé et astucieux", commente-t-il. Cet exercice permet d'avoir une compréhension plus juste de ce que l'on recherche.

1.10) Le scénario catastrophe

Pour trouver des pistes de solutions à un défi donné, l'exercice du scénario catastrophe consiste à chercher ce qui pourrait arriver ou être fait de pire. Parmi les questions rigolotes à poser à vos collaborateurs :

Comment être sûr de rater ma publicité ?

Que faire pour que le lancement de ce nouveau produit se déroule mal ?

Qu'est-ce qui pourrait garantir l'échec du séminaire d'entreprise annuel ?

"Il convient d’encourager les formulations positives et éviter les "ne pas", précise Patrick Duhoux, sinon on est déjà orienté solution."

Outre l'aspect ludique, cet exercice permet de faire ressortir une liste de points négatifs qu'on peut ensuite traduire de façon positive. Par exemple, pour être certain de rater un livre pour enfant, il faudrait... écrire en noir sur du papier noir. Qu'est-ce que cela signifie ? Que l'histoire doit être compréhensible, adaptée au public visé. Le graphisme utilisé va être primordial, ainsi que les couleurs choisies.

Une autre technique - appelée pinacle/pilori - consiste à juger un projet de façon extrêmement positive puis négative. On vous soumet par exemple une idée de nouveau dessert lacté. Dans un premier temps, exprimez pourquoi ça pourrait être une réussite : "j'adore ce côté...", "ce nouveau produit est génial car..", "il va cartonner car...".. Ensuite, prenez la position inverse : exprimez pourquoi ça ne marcherait pas. "Ce qui est nul c'est

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que...","je n'achèterais jamais ça parce que...", "ça ne fonctionnera pas si...". "Vous avez ainsi fait ressortir les points d'appui et faiblesses de votre produit", interprète Patrick Duhoux. Cet exercice, que vous pouvez également pratiquer sur tout type de produit ou projet (ou même au sujet de votre prochaine sortie entre amis) permet aussi de développer son esprit critique.

1.11) La dissociation ou association forcée

"Cet exercice consiste à prendre un mot au hasard et se forcer à le prendre comme point de départ de réflexion pour répondre à sa question", éclaircit Patrick Duhoux. A partir d'un article de presse ou d'un livre, prenez un mot au hasard et cherchez à faire des liens insoupçonnés avec votre sujet. Cela permet de déclencher le processus de génération d'idées. "Le mot pris au hasard a pour vertu de secouer les idées reçues en créant un choc", explique l'expert. Et comme cela de trouver des idées innovantes.

Vous pouvez réaliser de nombreux petits exercices, seul ou à plusieurs, avec les mots. Edward de Bono, auteur de Comment avoir des idées créatives propose pleins de jeux avec les mots. En guise d'échauffement par exemple.

Prenez cinq mots au hasard. Eliminez celui qui vous plaît le moins et avec les quatre restants, inventez une activité de loisir, une activité distrayante. Par exemple avec les mots "police", "open-space", "définir" et "pause", on imaginera un concept sur le principe du paintball ou des joueurs viennent dans un grand "open-space" courser une équipe adverse. On leur fournit des tenues de "policiers" et ils ont la possibilité de "définir" le délit commis par l'équipe coursée. Une fois le jeu terminé, un espace de "pause" permet à tous les joueurs de se reposer dans de vastes canapés.

Prenez un mot au hasard puis tirez trois autres mots. Pour chacun, cherchez comment il peut améliorer le premier. Ainsi, si vous obtenez "fluo" et souris", on peut imaginer qu'un feutre fluo qui serait fin et flexible comme la queue d'une souris serait une invention séduisante auprès d'un public jeune.

Choisissez une liste de besoins (au sens large), tels se nourrir, se protéger, se vêtir, avoir des amis... Prenez ensuite quatre mots au hasard et cherchez à relier chacun de ces mots à un ou plusieurs des besoins. Par exemple, si vous piochez le mot "carnet", on peut dire qu'il est utile pour dresser la liste de ses courses alimentaires et qu'on peut y écrire des lettres à ses amis.

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2- Les énigmes à résoudre

Exercice 1 :

Supprimez 8 traits (un côté d'un carré équivaut à un trait) de manière à obtenir 2 carrés qui ne se touchent pas

Solution

Vous avez supprimé 8 traits (un côté d'un carré équivaut à un trait) de manière à obtenir 2 carrés qui ne se touchent pas

Exercice 2 :

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Lisez cette petite énigme et cherchez comment mesurer ¾ d’heure avec ces 2 cordes et le briquet.Dans la jungle, un serpent venimeux pique une personne. L'antidote doit être pris exactement 3/4 d'heure après la piqûre. La personne qui a été piquée par le serpent n'a pas de montre pour mesurer le temps. En revanche, elle dispose de 2 cordes et d'un briquet. Elle sait que chacune des cordes brûle en une heure. Mais les cordes sont inhomogènes, c'est à dire qu'elles ne brûlent pas partout à la même vitesse (pas de proportionnalité entre la longueur brûlée et le temps écoulé). Il n'est fait aucune hypothèse sur la longueur des cordes et leur similitude.

Solution

Il faut allumer la première corde aux deux bouts et au même moment, la deuxième à un seul bout. Quand la première corde a fini de brûler, il se sera exactement écoulé une demi-heure. Pour calculer le quart d’heure restant, il faut alors allumer la deuxième corde à l’autre extrémité. En brûlant des 2 côtés, il se sera écoulé un quart d’heure lorsqu’elle sera complètement consumée.

Exercice 3 :

Trouvez une définition pour les mots suivants, en fonction de ce que leur sonoritéévoque pour vous :

POURNAGALAVACBOURBANDIERPOMURIFLATISTONGORATOU

Exercice 4 :

Lisez attentivement l’énigme et trouvez le moyen de libérer le collier.Dans un pays lointain, où on parle encore de Rois et de Vaillants Chevaliers, l'un de ces derniers tombe face à une énigme. S’il trouve la solution, il devient Roi à son tour.Un collier d'or est attaché par 4 cordelettes à un cadre en bois. Si le chevalier arrive à libérer le collier avec une seule flèche, il monte sur le trône…

Solution

Dans la petite histoire, on se demande comment détacher le collier en décochant une seule flèche. Or s’il est question d’une flèche, il n’est pas fait mention d’un arc…

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Il suffit donc de se servir de la partie tranchante de la flèche comme d’un canif pour détacher le collier.Idiot, non ? Et pourtant cela nous fait prendre conscience de notre façon de prendre en compte les contraintes implicites pour réelles.

Exercice 5

Ecrivez le nom d'un fruit en sélectionnant 6 lettres de cette suite que vous assemblerez dans l’ordre que vous voulez.S B I A X L E N T A T N R E S E

Solution

Ecrivez le nom d'un fruit en sélectionnant 6 lettres de cette suite que vous assemblerez dans l’ordre que vous voulez.

S B I A X L E N T A T N R E S E

BANANE

Exercice 6 :

Vous disposez de 6 allumettes que vous ne pouvez ni croiser, ni casser.Formez quatre triangles avec ces allumettes.

Solution

Pour former quatre triangles en disposant de 6 allumettes que vous ne pouvez ni croiser, ni casser, il vous faut poser 3 allumettes à plat sur la table qui servira de base, puis les autres formeront les autres triangles en hauteur.

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Exercice 7 : les triangles en allumettes

On considère la figure ci-dessous, réalisée avec des allumettes, par exemple.

Consigne : enlever 4 allumettes pour ne laisser que 4 triangles identiques.Soit on se lance dans un processus de type "essais et erreurs" qui peut se révéler rapidement coûteux (en temps) et inefficace (quoique, avec un peu de chance …), soit on cherche à modéliser le problème, et là ...Mais, oui ! C’est évident !

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Cet exercice représente bien la TRIZ, qui ne cherche pas à trouver la solution directement depuis le problème, mais propose de faire un détour : modélisation du problème, modélisation de la solution, interprétation et concrétisation de la solution.

Exercice 8 : les périmètres

Considérons le périmètre de la Terre, soit 40 000 000 m. Ajoutons un mètre, et entourons la Terre avec un cercle de périmètre 40 000 001 m. Ce cercle possède un diamètre plus important que celui de la Terre. On note deltaD la différence entre le diamètre de la Terre et celui du cercle.Considérons un ballon de football, avec un périmètre de 1 m. Comme précédemment, nous ajoutons un mètre à ce périmètre. On note deltad la différence entre le diamètre du ballon et celui du cercle de périmètre 2 m.

Quel est l’ordre de grandeur de deltaD ? nm, µm, mm, m, km ? Quel est l’ordre de grandeur de deltad ? nm, µm, mm, m, km ?La loi de Weber-Fechner nous éclaire pour comprendre comment nous nous laissons parfois aller à des conclusions hâtives. Cette loi décrit la relation entre une sensation et un stimulus : « la sensation varie comme le logarithme de l’excitation ». Nous pensons en relatif, mais … la variation de périmètre est la même pour la Terre et pour le ballon !

Exercice 9 : la bonne distance

Un camion part de la ville A vers la ville B. Une voiture quitte la ville B pour la ville A. Les deux villes sont distantes de 1 000 km. On dispose des informations suivantes :

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Quelle distance sépare le camion et la voiture une heure avant leur rencontre ? Ici, les ressources sont abondantes, mais pas toujours pertinentes. Une seule information est en fait nécessaire pour répondre.

Exercice 10 : le loup, la chèvre et le chou.

Un batelier doit faire traverser une rivière à un loup, une chèvre et un chou. Il ne peut transporter qu’un seul passager à chaque fois. S’il laisse le loup et la chèvre sans surveillance, s’en est fini de la chèvre. S’il laisse la chèvre et le chou sans surveillance, le chou sera mangé. Ce problème très connu peut être modélisé dans la TRIZ par la représentation suivante :

L’avantage de cette représentation (modélisation du problème), c’est qu’elle met en évidence qu’à partir du moment où la chèvre est isolée (modèle de solution), il n’y a plus de souci ! Reste à concrétiser cette solution.

Exercice 11 : à quoi sert cet objet ?

Il faut partir d’un objet quelconque, une bouteille en verre, par exemple, et imaginer tous les usages possibles de cet objet.7ième bis : trouver la suiteComme pour un objet, d’autres représentations peuvent être perçues différemment. Les chiffres, par exemple. Ici, il faut trouver la dernière valeur de la deuxième colonne.

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Exercice 11 : un peu de rangement

Toujours avec un objet quelconque (une tasse, par exemple), on cherche à répondre à deux questions : 1. A quelle classe d’objets appartient cet objet ? 2. Quelles sont les caractéristiques spécifiques de cet objet au sein de cette classe ? Dans un premier temps, il s’agit de généraliser ; ensuite, il faut spécifier.Une variante de cet exercice consiste à considérer deux objets et à en rechercher :

les points communs, les différences.

Simples à mettre en œuvre et rapides, ces exercices peuvent nous permettre d’aborder de façon ludique la créativité dans le cadre de l’enseignement d’exploration Création et Innovation Technologique. Ils préparent ainsi à la démarche de créativité que les élèves suivront à l’occasion de leur projet.

3- Techniques et outils pour le développement de la créativité et la production d’idées.

Recherche d'idées de développement, prise de décisions, nouveaux projets… À de nombreuses étapes, c'est la parole des membres qui fait avancer le réseau. Mais les idées neuves ne s'improvisent pas sur commande, d'autant plus s'il faut les partager en groupe. Voici quelques exercices simples pour délier les langues et les esprits.

3.1) Le brainstorming anonyme

Autrement appelé le remue-méninge, le brainstorming est l'outil généralement le plus utilisé au service de la créativité.

Quoi : Chaque participant note ses idées sur un post-it de manière anonyme afin que l'animateur puisse les lire ensuite à voix haute pour que les participants échangent librement sur ces idées sans a priori.

Déroulé : - L'animateur affiche au mur différentes feuilles avec les grands items/problématiques de la

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réflexion. - Chaque participant écrit ses idées sur un post-it et les accroche sur la fiche correspondante.

- Ensuite, toutes les idées sont lues par l'animateur. - Les participants échangent sur les idées évoquées et de nouvelles idées émergent.

Avantages : Cette technique génère de nouvelles idées grâce aux idées de base de chacun et sans a priori car c'est anonyme. Cela permet de minimiser les inhibitions et de lancer plus rapidement la boîte à idées !

3.2) Les enveloppes :

Quoi : Un brainstorming par petits groupes, en 3 temps.

Déroulé :- Divisez le groupe en autant de sous-groupes qu'il y a de problématique à aborder (4 à 5). - Distribuez à chaque équipe une enveloppe à l'intérieur de laquelle est noté le thème à traiter. - Chaque groupe étudie le thème, sans chercher à le résoudre, en définissant les critères qui serviront à évaluer les solutions qui seront proposées par la suite. Ces critères sont inscrits sur une feuille qui sera mise de côté jusqu'au retour de l'enveloppe. - Chaque groupe donne son enveloppe à l'équipe suivante qui doit proposer une solution à la problématique, la note sur une carte et la glisse dans l'enveloppe. - Chaque enveloppe passe à une autre équipe, qui étudie à son tour le sujet et propose sa solution qu'elle note à son tour dans l'enveloppe. L'opération se répète jusqu'à ce que l'enveloppe revienne à l'équipe de départ qui a déterminé les critères d'évaluation. - Les enveloppes sont ouvertes par l'équipe en charge du problème qui découvre les solutions proposées. En utilisant les critères de jugement définis au début, elle hiérarchise les solutions. - Validez tous ensemble les solutions retenues.

À noter : donner un temps limité à chaque étape.

Avantages : Cette méthode favorise le travail en équipe et l'évaluation objective des idées.

3.3) Les 3 chaises de réflexion de Disney

Quoi : Walt Disney utilisait une méthode reposant sur trois personnalités : celle du «rêveur», celle du «réaliste» et enfin celle du «critique». Il plaçait trois chaises l'une à côté de l'autre, qui lui offraient chacune une perspective différente. La chaise n° 1 était pour le rêveur, la n° 2 pour le réaliste et la n°3 pour le critique qui étaient en lui. Chaque participant s'assied sur chaque chaise à tour de rôle et évalue l'idée avec objectivité et réalisme.

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Déroulé : Walt Disney avait déterminé 3 phases afin de laisser une chance équitable à chaque idée : - Les participants se placent tout d'abord sur la chaise du rêveur. L'idée est soumise aux participants afin de noter toutes les pensées positives qui en ressortent. Lorsqu'il est impossible d'en trouver d'autres, on passe à la chaise n°2.- Les participants se placent alors sur la chaise du réaliste afin de soulever les questions pratiques : le budget, les phases de réalisations, la faisabilité… - Enfin, les participants s'assoient sur la chaise du critique qui analyse les faits de manière objective et analyse les risques, sans s'occuper du reste.

Pour conclure, le groupe décide, soit de conserver l'idée et de la mettre en application, soit d'en examiner une nouvelle.

Avantage : Cette technique permet d'éviter tout jugement et de pousser chaque idée jusqu'au bout. Chaque idée a ainsi une chance d'être retenue, le résultat du brainstorming est neutre, car fruit d'une réflexion collective. Comme chacun joue un rôle, la discussion est ainsi plus ouverte que si chacun restait «lui-même ou elle-même».

3.4) Le brainwriting 6 3 5 :

Quoi :Une méthode de créativité dérivée du brainstorming permettant d'aller au-delà de la crainte de parler et du jugement de l'autre. Pour cela, il vous faut : 6 personnes avec chacune 3 idées à exposer toutes les 5 minutes, soit jusqu'à 108 idées en 30 min !!

Déroulé :- Chaque participant a devant lui une feuille vierge et a 5 minutes pour y noter 3 idées. - Au bout de 5 min, chaque participant passe la feuille à son voisin qui note de nouvelles idées en s'inspirant de ce qui est noté ou en réagissant sur ces mêmes idées. - En conclusion, l'animateur lit les différentes idées et un échange s'initie entre les participants.

Avantage :Un atelier simple, facile à animer, ludique et qui permet en un temps record d'aborder une multitude de suggestions.

3.5) Le face à face

Quoi :Une méthode de créativité pour réagir à une problématique précise. Par exemple, comment répondre à la demande d'un client particulier.

Déroulé :Pour une vente, on se met à 6 ou 8 en cercle. On imagine au milieu un client virtuel dont on aura précisé le profil au préalable. Encore mieux, on place par terre une photo d'un acteur connu qui présente des ressemblances avec le client : style vestimentaire, détails physiques,

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etc. Par exemple : si c'est un acheteur dans la distribution, une image de Bernard Blier dans Les tontons flingueurs. Ensuite on fait une "battle" : un premier joueur formule un bénéfice pour ce client. Quand il a fini, il passe le témoin à un autre qui doit enchaîner du tac-au-tac et passer le relais à son tour et ainsi de suite. Un même bénéfice peut être exprimé plusieurs fois mais de façon différente.

Avantage :Ce jeu fonctionne aussi pour la création d'idées sur un problème donné : l'exercice permettra à chacun de s'exprimer à son tour, sans que les uns et les autres se coupent la parole. Bon brainstorming !

Conclusion

Dans un environnement en perpétuelle mutation, dans lequel la compétitivité des entreprises répond chaque fois plus à des aspects intangibles comme l’innovation et le

savoir, la créativité apparaît comme un élément d’une importance vitale pour assurer la compétitivité des régions et des entreprises.

Face à l’impossibilité d’être compétitives en prix avec certaines économies émergentes, les stratégies régionales sont passées à une nouvelle vague de politiques de soutien des

activités basées sur le savoir et la R&D.

La créativité est un outil qui active le processus innovant par la génération et le développement d’idées en milieu professionnel. De plus, la créativité est une faculté

inhérente aux personnes, qui peut être développée de façon collective, et dont l’utilisation constitue une opportunité pour améliorer la compétitivité des entreprises. Cependant, les

équipes de travail des organisations et les structures de ces dernières n’utilisent pas toujours des modèles de travail qui favorisent son développement.