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2016

Jean-François DELOCHRE

Maréchal un jour

03/03/2016

Compilation des devoirs et corrigés du cycle

2013-2016

CONCOURS

D’ADMISSION À

L’ÉCOLE DE GUERRE

EN 2016

ÉPREUVES DE

CULTURE ET DE

SYNTHÈSE

COMPILATION CORRIGES 2013 - 2016

Mise à jour du 04/03/2016

Table des matières

CUGE

1. Concours 2013 (copie étalon réalisée dans les conditions des candidats) « AMIS et

ENNEMIS »

2. Concours blanc 2014 (ébauche) « Le CITOYEN et la POLITIQUE »

3. Concours 2014 (copie étalon réalisée dans les conditions des candidats) « PASSE et

AVENIR »

4. Concours blanc 2015 (ébauche) « La FORCE des FAIBLES »

5. Concours 2015 (copie étalon réalisée dans les conditions des candidats) « Le

COMBATTANT FACE aux NOUVELLES TECHNOLOGIES »

6. CUGE1 2016 (corrigé étalon) « L’OCCIDENT FACE aux DEFIS du SIECLE »

7. CUGE2 2016 (corrigé étalon) « La CONSTRUCTION EUROPEENNE »

8. CUGE2bis (ébauche) « Les HEROS »

9. CUGE CONCOURS 2014 – Meilleure copie à 18/20 (Origine concours MARINE)

SD

10. SD1 2016 « La DISPONIBILITE des FORCES »

11. SD2 2016 « Les RESERVES »

12. SD CONCOURS 2015 – Meilleure copie à 15/201 (Origine concours TERRE)

NOTA : les titres rappellent le thème général du travail traité. Ils ne figurent pas nécessairement

dans le corps des sujets proposés.

1 Pour cette épreuve, la partie fiche en 650 mots fournit un bon étalon pour l’épreuve Gendarmerie.

Rédacteur Gal (2S) Jean-François DELOCHRE - © Maréchal un jour - 2016

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013

SUJET

« Il faut avoir des amis et des ennemis ; des amis pour vous apprendre votre devoir,

et des ennemis pour vous obliger à le faire. »

Cette citation de Plutarque vous paraît-elle constituer aujourd’hui encore un

paradigme valable, notamment en matière de relations internationales ?

EDG 2013 CONCOURS

1

CORRIGE PROPOSE

INTRODUCTION 0

Préambule

La politique en général, mais plus particulièrement les relations internationales deviennent plus complexes dès que les acteurs se multiplient. Dès le premier siècle, Plutarque abordait cette difficulté en affirmant la nécessité d'avoir amis et ennemis : "des amis pour vous apprendre votre devoir, et des ennemis pour vous obliger à le faire".

Aujourd'hui ce paradigme reste-t-il valable dès lors qu'il faut établir des règles et respecter des obligations entre États, organisations ou communautés ?

76

Idée maîtresse

Parce que les décisions sont de plus en plus complexes à prendre et leurs conséquences démultipliées par l'ouverture du monde, la collégialité de définition de droits et devoirs s'impose. En même temps leur application nécessite le plus souvent l'apparition de crises dans lesquelles la légitimité de l'action est souvent incertaine.

45

Annonce du plan

Dès le niveau de l'État, de groupes voire d'individus apparaissent des antagonismes constructifs. Il faut cependant atteindre le seuil de communautés régionales pour mieux en mesurer les conséquences. Mais c'est surtout dans le domaine des relations internationales que les rôles entre "adversaires" peuvent pratiquement se codifier quand le légal en vient à interférer avec le juste.

55

DÉVELOPPEMENT 0

ID1

Dès qu'émergent des structures sociales, naissent des conflits entre droits et devoir. L'élaboration de cadres et de normes reste le plus souvent le fruit d'une construction collective, parfois dans la confrontation. Pour autant cette règle souffre ici de nombreuses exceptions.

43

IS11

Des hommes providentiels peuvent en effet poindre portés en apparence par leurs seules convictions. Ils ne semblent pas avoir eu besoin d'amis pour "apprendre leur devoir", seule l'intuition d'un soutien, d'une vérité les anime. Ils trouvent en revanche dans l'adversité le moteur, la légitimité et la force de soutenir leurs combats. L'histoire porte la trace de ces précurseurs quand par exemple à la charnière des 16e et 17e siècles Giordano Bruno puis Galilée s'opposèrent à un obscurantisme philosophique et religieux séculaire. Plus près de nous, la date et l'actualité nous rappellent le général De Gaulle ou encore Nelson Mandela.

105

IS12

A contrario, des devoirs pourtant validés par un large consensus cèdent à des pressions souvent populaires alors qu'ils devraient y puiser l'énergie de leur application. De nombreuses réformes sociales ou économiques se sont ainsi heurtées au "pouvoir de la rue" laissant les dirigeants sans ressource apparente face à la contestation. Le recul de Dominique Villepin pour la réforme du CPE tranche ainsi étonnement avec son intervention magistrale devant l'ONU à l'occasion de la crise irakienne.

78

IS13

Pour autant, dès que le "devoir" s'élève au niveau de l'éthique, de la morale ou des droits de l'homme, le précepte de Plutarque semble s'imposer avec plus de vigueur. La France nous offre deux exemples significatifs avec l'abrogation de la peine de mort et les lois Veil.

81

EDG 2013 CONCOURS

2

Même si ces textes ont été portés par des figures emblématiques comme Robert Badinter, ils émanaient bien d'une minorité convaincue qui a su s'affranchir d'une majorité fortement opposante.

Transition Prouvant leur validité au sein même de structures restreintes, les interactions entre partenaires et concurrents prennent une autre dimension dans des communautés plus vastes.

24

ID2

L'union européenne se distingue des autres structures régionales occidentales car elle échappe aux règles d'un fédéralisme à l'américaine ainsi qu'à celles d'un multiculturalisme canadien. Elle constitue à ce titre un laboratoire particulièrement pertinent pour étudier les interactions entre les convergences naturelles et leur exploitation en période de tension ou de crise.

56

IS21

Les pères fondateurs de l'Europe ont eu l'intuition de leur devoir au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ils ont eu face à l'adversité de leurs détracteurs, et certainement stimulés par elle, la force d'imposer leur conception.

Ainsi la construction de l'Europe économique progresse malgré des conflits parfois difficiles à surmonter. La mise en place de mesures de protectionnisme vis-à-vis de la Chine alors que les intérêts français et allemands divergent illustre ces turbulences. On peut néanmoins estimer que globalement ces oppositions restent constructives tant qu'une communauté supérieure d'intérêt domine.

92

IS22

Au plan politique la juxtaposition d'États aux cultures, langues et coutumes différentes, rend complexes des avancées pourtant jugées déterminantes. Les partenariats réservés, observés au cours de l'opération libyenne, ont montré les limites de la conception communautaire du "devoir" alors qu'un "ennemi" semblait clairement identifié.

46

IS23

Pour autant, face à des problèmes majeurs, comme celui de la crise économique frappant les États du Sud, les conflits internes à l'union, pour vifs qu'ils soient, restent une étape indispensable dans l'obtention d'accords. Les tribulations concernant les formes du soutien à la Grèce sont significatives de lentes mais au fond raisonnables avancées.

56

Transition Illustré avec plus d'acuité par les résultats obtenues par le partenariat régional mais aussi par les obstacles rencontrés, la force du devoir trouve tout son sens dans le domaine des relations internationales.

33

ID3

Les relations internationales ouvrent un champ complexe où s'affrontent les intérêts des "puissants". Les tensions et les jeux d'influence sont ici plus qu'ailleurs déterminants. Pourtant du fait d'un droit encore en construction le "légal" interfère souvent avec le "juste". Ce domaine devient dès lors le champ d'application préférentiel du "paradigme de Plutarque".

56

IS31

Les nouveaux "directoires du monde" qu'illustrent aujourd'hui les G8 et G20 ou que tentent de valider les multiples "Rio" renouvellent les blocages par une forme d'entêtement oligarchique (Bernard Badie – La diplomatie de connivence –La découverte/Poche). Les conflits naissent de ce partage du monde entre de pseudos puissants et de prétendus vassaux. Mais plus insidieux encore, les adversaires sont au sein des cénacles eux-mêmes où les participants sont piégés par l'image qu'ils s'imposent

96

EDG 2013 CONCOURS

3

d'un semblant de consensus. Réduit à cet aspect la force du devoir semble devoir rester une utopie.

IS32

Heureusement, une voie décisive a été ouverte dont on ne mesure pas encore aujourd'hui les aboutissements : le devoir puis le droit d'ingérence. Les spécialistes en fixent l'origine au 17e siècle quand Hugo Crotius jeta les bases d'un droit international fondé sur le droit naturel. De manière contemporaine ce droit s'est vraiment formalisé lors du conflit du Biafra en 1967-1970 avec Bernard Kouchner, puis a été en partie théorisé par Jean-François Revel en 1979 dans un article de l'Express.

Ce "droit" sans support légal se fonde sur l'appréciation du "juste" et donne une légitimité morale aux engagements à son service. Même si ce concept est à l'origine de dérives quand le droit des peuples masque des intérêts économiques -on considère que ce fût le cas lors de l'intervention en Irak- il est porteur d'avancées significatives.

L'adversité prend ici tout son sens –puisqu'elle s'oppose à un droit considéré comme fondamental- et légitime le devoir d'ingérence.

Le consensus sur les droits de l'homme, au moins affiché par une majorité d'États et relayé par les organisations internationales au premier rang desquelles l'ONU, donne ainsi une clef quasi universelle pour aborder les grands problèmes mondiaux contemporains.

193

CONCLUSION 0

Reprise de la thèse

La perception du devoir reste un élément structurant chez une majorité d'hommes de pouvoir. Mais la mise en œuvre des décisions qu'elle impose va fréquemment à l'encontre de règles admises ou de droits acquis. Face à ce dilemme l'opposition, l'adversité, peuvent constituer le nécessaire catalyseur de l'action.

50

Élargissement

Dans nos démocraties occidentales, les élites sont considérées comme technocratiques et peu aptes à l'innovation. Leur émergence à partir de nouveaux critères comme la capacité à décider dans l'incertitude et à se projeter au-delà de leur horizon personnel pourrait les conduire à une plus grande autonomie nécessaire pour faire face aux défis à relever lors des prochaines décennies.

60

TOTAL (pour information) 12451

*

1 Le décompte de mots est indicatif. Il correspond au conseil donné aux candidats de procéder à cet exercice pour se familiariser avec le volume de la fiche synthèse et de l'avis personnel. Ici on atteint le volume de 2 fiches (maximum de 650 mots)


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blanc

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4

SUJET

LE CITOYEN ET LA POLITIQUE

"Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen

paisible, mais pour un citoyen inutile."

Thucydide (vers 400 AJC)

Faut-il nécessairement s'engager dans l'action politique pour être aujourd'hui un

citoyen utile ?

EDG 2014

1

REGLES DE REDACTION

Pour la rédaction de ce corrigé, les règles suivantes ont été privilégiées :

a) Tous les éléments de compréhension du sujet figurent dans le texte de la copie sans qu'il soit

nécessaire à un lecteur de revenir au libellé de la question posée pour savoir de quoi l'on traite.

b) L'argumentation de la thèse retenue prend en compte les objections que peut soulever la

position de l'auteur.

c) La thèse, ici l'idée maîtresse, répond précisément à la question posée. Elle reste assez

synthétique pour être facilement mémorisable par le lecteur.

d) L'annonce de plan ne constitue pas une simple duplication détaillée de l'idée maîtresse. Elle

constitue le fil directeur de la démonstration de la thèse.

e) L'ouverture en fin de devoir trace la voie d'un autre sujet, connexe à celui traité, mais ne remet

pas en cause la pertinence de la thèse exposée ou (et) de sa démonstration.

f) La forme doit s'effacer derrière le fond… et pas l’inverse ! Éviter l'application trop scolaire de

types de plan réputés être "appréciés par les jurys", qui conduit à des lourdeurs, des

découpages artificiels, voire à des devoirs besogneux.

CORRIGE PROPOSE

Le titre situe bien le sujet dans un cadre général qui va d'emblée au-delà de la période de la citation.

Sens des mots La citation a la forme d'une maxime, d'un aphorisme, elle est donc peu nuancée dans le jugement de

valeur qu'elle propose. On note cependant que l'alternative n'est pas "utile-inutile", mais "paisible-

inutile".

Se mêler de politique - S'engager dans l'action politique, ces deux expressions sont au

cœur du sujet. Quel sens donner à « se mêler de politique », « s'engager en politique ».

Il y a tout d'abord « se mêler [de politique] » et s'engager [dans l'action politique] » : le terme repris par la question suppose une participation plus active que celui de la citation. S'engager c'est prendre des responsabilités personnelles, se mêler a, dans l'acception contemporaine au moins, un sens plus proche de "présenter de l'intérêt pour", voire une connotation un peu péjorative.

Ensuite vient le terme politique. La politique est ce qui a rapport à la société organisée, ce qui concerne chaque État considéré sur le plan administratif comme une entité souveraine. Plus généralement la politique est ce qui a pour objet le domaine des affaires de l'État et de leur conduite, ce qui traite de ce qui a rapport à ce domaine (on parle de conception, conviction, école, éthique, idéal, idée, idéologie, pensée, de théorie politique). Les domaines d'application des politiques sont nombreux : économie, relations internationales, défense, culture, mais aussi le champ couvert par les politiques publiques (social par ex.) On voit bien à ce stade que l'engagement possible du citoyen sera de nature différente selon les domaines : politiques locales, syndicalisme, simple participation aux votes, recherche d'un mandat électoral… Mais aussi engagement associatif (a-t-il un effet politique ?). Enfin, une réflexion

EDG 2014

2

d'actualité avec les européennes : l'abstention a-t-elle un sens politique ? S'abstenir, est-ce une forme d'action politique (utile) ?

Nécessairement. Encore un de ces adverbes fréquents dans nos sujets. Nécessairement

introduit un lien fort entre l'action (l'engagement politique) et ses effets (faire du citoyen un citoyen utile). On voit dès ce stade se dessiner des pistes de réponse : il est nécessaire ou non, c'est nécessaire et suffisant ou c'est nécessaire mais pas suffisant.

Citoyen utile, dernière expression déterminante pour traiter le sujet : qu'est-ce que pour moi

un citoyen utile ?

Citoyen : celui, celle qui, jouissant du droit de cité, prenait part à la vie politique et religieuse

de la cité antique. Aujourd'hui, membre d'un État et qui de ce fait jouit des droits civils et

politiques garantis par cet État. Les deux acceptions sont proches et le rapprochement entre

la citation et la question est donc pertinent. On gardera cependant en tête le terme "paisible"

de Thucydide qui traduit une forme d'indifférence face à l'action politique.

Utile : se dit d'une personne dont le travail, l'activité, les compétences sont ou peuvent être

profitables aux autres, à la société. 'La situation d'homme d'État était, à l'époque dont je vous

parle, le couronnement nécessaire, en quelque sorte l'avènement au titre d'homme utile, pour

tout homme de génie, de talent, ou seulement d'esprit. Je m'épris de cette idée de devenir

utile après avoir été si longtemps nuisible" (Fromentin 1820-1876). On peut aussi retenir le

sens porté par l'expression "Voter utile", soit de telle manière que le vote soit efficace, que

la voix ne soit pas perdue (éventuellement sans tenir compte de ses convictions politiques

profondes).

Thucydide, homme politique et historien athénien de l’IVe siècle AJC, connu pour son "Histoire

de la guerre du Péloponnèse".

Cadrer le sujet La réflexion se situe dans le cadre contemporain. On doit prendre position sur la validité d'une conception de l'utilité du citoyen en rapport ou non avec un engagement politique.

Dans ce type de sujet de présentation un peu manichéenne, il est évident qu'une réponse nuancée s'impose. On ne peut pas réduire la réponse à un tout ou rien !

Reformuler le sujet

Je dois dire si, aujourd'hui, l'indifférence face à l'action politique, voire d'autres formes d'engagement que politique dans la vie de la société, donnent le droit à un individu de jouir des droits civils et politique garantis par l'État tout en rendant son travail, son activité, ses compétences profitables aux autres, à la société.

Cette reformulation personnelle conclut la première ½ heure de réflexion sur le sujet. Cette étape est trop souvent menée au pas de charge et conduit à des restrictions voire des contre-sens sur la nature et le périmètre du sujet. Elle est rédigée à partir de l'analyse des termes du sujet. Elle est plus développée que la question elle-même, sinon cette étape n'aurait pas de sens !

EDG 2014

3

La construction du tableau d'études pose souvent problème aux candidats. L'approche est pourtant relativement simple. On peut considérer que les domaines correspondent au champ couvert par le devoir (ici la politique) et que les rubriques permettent d'analyser la question posée (ici utilité des citoyens selon le sens donné aux termes analysés).

A ce stade, il n'est plus question de revenir en arrière sur sa compréhension du sujet et les définitions retenues.

Rubriques Domaines

R1. Ce qui rend le citoyen utile (+/)

R2. Ce qui rend le citoyen inutile

(+/-)

R3. Autres facteurs (?)

R4. Tendances - Évolutions

D1. Politiques régaliennes 1

D2. Politiques publiques

D3. Autre

A l'issue d'une exploitation rapide (non présentée ici) de cette analyse, on aboutit (ce n'est bien

évidemment ici que la position du rédacteur, d'autres choix tout aussi, voire plus pertinents sont

possibles !) à une synthèse qui préfigure la thèse et sa démonstration :

"Face à la sensation croissante, ressentie par les citoyens, d'impuissance des responsables politiques

à régler les grands problèmes nationaux et internationaux, l'intervention dans la "vie de la cité »

tend à prendre d'autres formes, notamment dans les politiques publiques. La recherche de moyens

d'action se fondant sur une forme de démocratie plus directe et participative montre que la

conscience de la nécessité de l'engagement politique, si elle conduit à en réorienter les objectifs,

prédomine cependant toujours chez de nombreux citoyens."

A ce stade, un premier bouclage avec la question posée s’impose :

Faut-il nécessairement s'engager dans l'action politique pour être aujourd'hui un citoyen utile ?

On retrouve :

1. "intervention dans la vie de la cité" en écho à "citoyen utile » ;

2. " la conscience de la nécessité de l'engagement politique…prédomine " pour "Faut-il

s’engager ?" et "nécessairement » ;

3. De même l'action politique est bien prise en compte avec "intervention", "moyens d'action"

La synthèse produite répond bien à la question posée. Il n'y a pas dans cette approche de "hors-sujet".

On peut donc passer à la suite qui concerne l'élaboration de l'Idée Maîtresse et de l'annonce de plan.

1 En France, les ministères régaliens sont la Défense, les Affaires étrangères, la Justice, les Finances et l'Intérieur.

EDG 2014

4

IM choisie par le rédacteur :

"Bien que la nature et le niveau d'efficacité de l'action politique soient l'objet de permanentes

redéfinitions, son caractère déterminant comme moteur des changements dans " la vie de la cité"

semble peu contesté par les citoyens."

A l'appui de cette IM, les possibilités de plan ne manquent pas permettant de développer cette

approche tout en évoquant les positions qui pourraient la contredire.

En restant classique, par exemple :

ID1. On peut observer un désintérêt, manifesté par exemple lors des échéances électorales majeures,

qui peut s'interpréter comme la sanction d'une inefficacité apparente de l'action politique.

ID2. Pour autant, les manifestations de la volonté de s'investir dans l'action pour faire évoluer la vie

de la société sont nombreuses (dynamisme associatif, manifestations de masse, …)

ID3. Ces engagements se structurent fréquemment ou évoluent dans leurs modes d'action à partir

de modèles qui traduisent la conscience sous-jacente du besoin d'une approche politique comme

facteur d'efficacité (modèles de démocratie direct et participative, mais aussi par exemple

communautarisme comme moyen de pression)

*


Cultu

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conc

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201

4

SUJET

« Quand le passé n’éclaire plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres ».

Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1840.

À l’ère du tout numérique et de la tyrannie de l’actualité, quel regard portez-vous sur

cette citation ?

EDG 2014 CONCOURS

1

CORRIGE PROPOSE

INTRODUCTION 0

Préambule

L'actualité nous fournit un singulier éclairage des réflexions de Tocqueville. Dans "L'Ancien Régime et la Révolution", il s'étonnait "de la facilité surprenante avec laquelle l'assemblée constituante a pu détruire d'un seul coup toutes les anciennes provinces de la France […], comme s'il s'était agi du sol vierge du nouveau monde".

Cet étonnement illustre son idée plus générale d'une nécessaire continuité de l'éclairage historique pour obtenir ce que nous appellerions aujourd'hui une saine gouvernance. Or, la puissance du tout numérique et le rôle abusif qu'il donne à l'immédiateté ne pourraient-ils pas favoriser des ruptures conduisant à ce que, selon son expression, " l’esprit marche dans les ténèbres".

101

Idée maîtresse

La position de Tocqueville, prônant le nécessaire éclairage de l'esprit par l'histoire, constitue toujours la condition trop souvent malmenée à laquelle doit pourtant répondre toute gouvernance pour exploiter au mieux le potentiel de progrès que constituent les capacités d'échanges des connaissances dont bénéficient individus et sociétés.

44

Annonce du plan

Les moyens modernes de diffusion de l'information et les dérives auxquelles ils conduisent semblent s'opposer à la culture historique. Cette vision reste cependant réductrice car elle occulte des potentialités dont aucune autre époque n'a bénéficié avant la nôtre pour son développement. Plus qu'une opposition de façade dangereuse à cultiver, c'est donc bien la recherche d'une synergie entre les enseignements de l'histoire et la capacité accrue à les exploiter qui constituent aujourd’hui encore les clefs de gouvernances pertinentes.

71

DÉVELOPPEMENT 0

ID1

La révolution numérique est aujourd'hui dominée par des avatars qui semblent échapper aux contrôles des individus, des sociétés voire de leurs dirigeants. Ces dérives qui rappellent celles auxquelles est exposé le message oral, parasitent voire stérilisent la réflexion et son continuum historique.

42

IS11

Après avoir pris une nouvelle dimension voici une trentaine d'années avec l'essor de l'informatique individuelle la révolution numérique reste aujourd'hui encore une adolescente qui grandit trop vite. Mac Luhan prophétisait cette évolution dès les années 60 avec son célèbre aphorisme "The medium is the message". Pour lui, le média, le support, comptait déjà plus que le message porté !

58

IS12

Cette tendance s'est confirmée au cours des décennies suivantes en gagnant les différentes couches de la société, jusqu'aux dirigeants et leurs conseillers en image et communication. Cette dérive a progressivement fait passer au second plan une large partie du fond : les références, les retours d'expérience tirés de l'histoire et qui donnent aux événements une nécessaire relativité. Hubert Védrine dans son dernier ouvrage "La France au défi" voit dans cette absence de distance une des raisons de la morosité française.

75

EDG 2014 CONCOURS

2

IS13

Le saut dans le temps auquel devrait conduire le tout numérique se caractérise aussi par un recul quant à la forme, nous l'évoquerons plus loin, avec un retour à une oralité- l’exemple de réseaux sociaux est significatif- privilégiant des échanges rapides au sein desquels se manifeste à tous niveaux la "tyrannie de l'actualité". Le factuel prend ainsi à son tour le pas sur une vision synthétique qui devrait englober rétrospective et prospective.

72

Transition Pour autant, il serait coupable de réduire les effets du modernisme à ses seuls aspects négatifs en négligeant ses potentialités.

20

ID2

Nos sociétés contemporaines ont, comme celles qui les ont précédées, développé des modes de fonctionnement et des procédés en interaction permanente avec leur stade d'évolution. A l'image des modèles politiques comme la démocratie, la maîtrise de tout progrès passe donc par des étapes d'apparentes régressions qui peuvent masquer les avancées attendues. Le "tout numérique" est encore dans cette phase de son développement sociétal.

63

IS21

Sans entrer dans un historique de la communication on peut évoquer quelques étapes symboliques. D’abord est apparu le stade de l’oralité, qui suppose des relais continuels entre émetteur et récepteur dans l’espace et dans le temps (Philippidès à Marathon !). Vient ensuite le stade de l’écriture qui permet une communication discontinue entre émetteur et récepteur éloignés dans l’espace et dans le temps. Il y a aujourd'hui une mutation du rapport au savoir. On passe d'une logique de la diffusion du savoir à celle d'une navigation dans le savoir, via le numérique, conduisant à une nouvelle "révolution culturelle » !

96

IS22

Cette mutation du rapport au savoir présente des similitudes avec celle des régimes politiques quant à ses difficultés de mise en place. On rappellera par exemple une charge célèbre de Barbey d'Aurévilly affirmant que "la démocratie, qui semble être la règle du monde moderne, […] n’en est que la punition". L'analyse des effets ne peut intervenir que dans la durée. L'essor de la démocratie et l'aspiration des peuples à y accéder semblent aujourd'hui valider le modèle. Le nouveau rapport au savoir ne pourra s'édifier que dans le temps.

88

IS23

De même, le "tout numérique", encore en développement, souffre de "fractures" tant techniques avec l'inégale couverture des réseaux et parfois le contrôle politique de leur accès, que sociales dues au niveau d'emploi et à la formation des utilisateurs. Les avancées sont donc chaotiques et l'outil échappe encore trop fréquemment aux utilisateurs. Dès lors, les écueils masquent le courant de fond et ses progrès.

63

Transition Loin de constituer une régression rédhibitoire au regard d'un nécessaire éclairage historique, les évolutions technologiques, notamment celles liées au numérique, représentent le vecteur incontournable de cette continuité de pensée.

29

ID3

L'incompatibilité entre l'ancrage historique de la réflexion et les modes de communication actuels n'est qu'apparente, au pire temporaire. C'est au contraire une synergie exceptionnelle par son efficacité qu'on peut attendre de la conjonction de l'histoire et de ses vecteurs contemporains. Cette dynamique rénovée reste la seule capable de répondre à la complexité des situations actuelles.

54

EDG 2014 CONCOURS

3

IS31

Il n'y pas d'incompatibilité "structurelle" entre la réflexion, les médias actuels et leur emploi. La barrière est avant tout culturelle et intellectuelle. La sélection des informations disponibles –le volume des "datas" accessibles devrait être multiplié par 50 en 2020- représente l'obstacle majeur à leur exploitation. La "navigation dans le savoir", évoquée plus haut, constitue le défi majeur à relever au cours des prochaines décennies.

65

IS32

Des pistes se dessinent déjà montrant une orientation nouvelle de l'exploitation du passé à des fins prospectives. Le domaine de la prévention de la criminalité, notamment au Canada, connaît ainsi des avancées remarquables grâce aux systèmes experts. Si ces systèmes portent encore sur le court terme passé et futur, l'essor de l'informatique décisionnelle, plus complexe que les systèmes experts, encore centrée sur les choix à caractère économique des entreprises, devrait gagner progressivement l’ensemble des systèmes de gouvernance.

77

IS33

Cette évolution à dominante technique peut sembler moins riche que la contribution d'un érudit. Pourtant, face à la densité des informations et l'emballement des réactions à mettre en œuvre il semble difficile de ne pas accepter la médiation de la technologie pour rester en phase avec son environnement. L'accès traditionnel à la culture reste quant à lui disponible et facilité et la participation des historiens et chercheurs demeure tout aussi indispensable à l'alimentation des "data warehouses" qu'elle le fût à la rédaction des encyclopédies du XVIIIe siècle.

86

CONCLUSION 0


Souvent masqué par les errements de son évolution, le progrès technique que constitue la révolution du tout numérique ne doit pas être considéré comme un obstacle à la prise en compte de l'éclairage historique de la réflexion. C'est au contraire un vecteur d'avenir pour cette impérieuse mutation de nos gouvernances confrontées aux exigences du monde contemporain.

55

Élargissement Si une faiblesse existe cependant aujourd'hui dans la capacité à comprendre le présent et à anticiper l'avenir sous l'éclairage de l'histoire, il faut peut-être en chercher l'origine dans le contenu des cursus de formation plutôt qu'en faisant le procès des NTIC.

40


*

1 Le décompte de mots est indicatif. Il correspond au conseil donné aux candidats de procéder à cet exercice pour se familiariser avec le volume de la fiche synthèse et de l'avis personnel.


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onco

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lanc

2015

NOTA : Le sujet est classique. La "force des faibles" est développée dans de nombreux

exemples de philosophie. Le thème alors abordé est, le plus souvent, celui de la non-

violence. Le préambule rappelle d'ailleurs cette acception. Or, ici, ce n'est pas un sujet

de philosophie. La réflexion se situe dans le champ des RI. La question posée doit

permettre de faire ce recentrage sans risque d'erreur.

Les définitions ci-dessous, sont extraites du Larousse ou (et) du site du CNRTL.

1 De manière générale, l'appréciation du traitement du sujet par les candidats reposera en priorité sur l'ouverture et le niveau de la réflexion ainsi que sur les choix faits sur le sens des 3 expressions : "force des faibles", "déterminer", "nouveaux équilibres…"L'introduction (préambule, IM, plan) devra apporter une réponse claire sur ces points (ouverture, niveau, choix)

LA FORCE DES FAIBLES1

"Le 6 avril 1930, Gandhi ramasse un peu de sel sur une plage de l'océan et déclare : "Le

poing qui tient ce sel peut être brisé, mais ce sel ne sera pas rendu volontairement."

Défiant ainsi les lois de l'Empire britannique, il lance le signal de l'insurrection pacifique

qui va subvertir l'Inde toute entière."

"GANDHI L'INSURGE" - Jean-Marie Muller (1997)

"La force des faibles peut-elle encore être un moyen efficace pour déterminer de

nouveaux équilibres mondiaux ?

EDG 2015

1

ANALYSE des TERMES du SUJET

- Subvertir : (Littéraire) Renverser un ordre, bouleverser un état de choses.

- Force : Moyens violents, contrainte exercés pour obtenir un résultat. Énergie morale, capacité de résister aux épreuves, d'imposer son point de vue, sa volonté. Savoir, habileté, ensemble des connaissances dans un domaine. Poids, assurance, vigueur, ensemble des caractères qui fait que qqchose s'impose à l'esprit. Pouvoir, puissance, ascendant, supériorité de quelqu'un, d'un groupe, d'un pays. Toute chose qui, par son influence, sa puissance, est capable d'agir sur les autres choses, de s'imposer.

- Faible : Qui manque de vigueur, de force physique ; qui manque de capacité, de force intellectuelle ; qui est sans défense, désarmé, impuissant ; qui présente peu de résistance, de solidité ; qui a peu de puissance, de force, ou qui est d'une grandeur, d'une importance, d'une valeur restreintes ; dont la qualité, la valeur sont insuffisantes ; médiocre ; qui manque d'énergie, d'autorité, qui cède facilement… Mais surtout ici qui ne possède pas les moyens d'agir, de s'exprimer, d’influencer, généralement admis comme nécessaires et efficaces pour "compter" dans le monde contemporain.

- Moyen : Manière d'agir, procédé qui permet de parvenir à une fin ; ce qui permet de faire quelque chose.

- Efficace : Qui permet d'aboutir à un résultat.

- Déterminer : Établir quelque chose, le définir avec suffisamment de précision au terme d'une recherche, d'une réflexion, d'une analyse ; préciser ; décider ; être la cause directe d'un événement, le provoquer, le décider ; Influencer quelque chose, le faire aller dans tel ou tel sens ; influer sur ; amener quelqu'un à tel ou tel acte, l'y pousser ou l'en persuader.

- Nouveaux équilibres : Laisse supposer que les équilibres actuels sont instables et devront évoluer à terme : pourquoi, selon quels critères, dans quelle direction ? Juste proportion entre des éléments opposés, entre des forces antagonistes, d'où résulte un état de stabilité, d'harmonie : une période d'équilibre politique.

- Mondiaux : Domaines de, diplomatie, défense, économie-finance, écologie, ressources géostratégiques, cultures et religions, civilisations, démographie…

REFLEXIONS sur les TERMES CLEFS

Comment s'exprime la "force" (dans le domaine des relations internationales contemporaines) ?

- Au niveau diplomatique (Cf. droit de veto des membres du Conseil de sécurité à l'ONU) ;

- Au niveau des interventions (puissance militaire = "droit d'ingérence") ;

- Au niveau économique (maîtrise des marchés et des cours) ;

- Au niveau idéologique (Cf. ex-URSS, mais aussi religions, sectes, "causes" nationalistes ou autres, ...) ;

- Au niveau culturel (rayonnement, mais aussi "invasion" culturelle, ...) ;

- ...

Qui sont donc "les faibles" ? Ceux qui ne peuvent pas s'exprimer selon les critères ci-dessus :

- Au niveau des États, des nations : les "petits" (par opposition aux "grands"), plus ou moins indépendants et souverains, plus ou moins bien lotis en matière économique (matières premières, industrie, technologie, main-d'œuvre qualifiée, richesses à échanger, capacités financières, ...) mais aussi peut-être en volonté politique, les États soumis à l'invasion et les États faillis ;

EDG 2015

2

- Au niveau des peuples : les groupements humains non organisés en Nation ou en État (les Kurdes) ;

- Au niveau des groupes : minorités ethniques, religieuses (Cf. Dalaï-lama et bouddhisme tibétain, linguistiques (ex-Yougoslavie) ;

- Au sein des États et nations eux-mêmes : les pauvres (Cf. : "Être pauvre, c'est être

étranger dans son propre pays, c'est participer d'une culture radicalement différente de

celle qui domine la société normale".)

- ...

Quelles sont les forces des faibles ?

- Le soutien, la protection d'un puissant ;

- Le rayonnement international (diaspora) ;

- La volonté, le "rien à perdre" ;

- L'appel à la morale internationale ;

- Le développement d'un sentiment de culpabilité chez les "nantis" ;

- Le recours à la terreur ;

- Les interdépendances économiques (matières premières) ;

- …

Quelles sont les faiblesses de forts ?

- Leur opinion publique ;

- L'attente du monde, leur histoire, leur réputation difficiles à satisfaire ou respecter ;

- Les limites objectives de leurs moyens financiers, économiques, politiques ;

- Leurs systèmes politiques : démocratiques chez les uns, despotiques chez d’autres ;

- L'interconnexion et l'interaction des problèmes internationaux.

- …

Quels nouveaux équilibres mondiaux ? Qu'est-ce qui risque de "bouger" dans les prochaines décennies ?

- Rééquilibrages économiques avec les émergents : nouvelles dynamiques géoéconomiques, montée des concurrences qualitativement nouvelles ;

- Équilibres démographiques (vieillissement des populations occidentales) modifiant jusqu'à la structure des populations des pays du Nord (mixage par l'immigration choisie ou subie) ;

- Équilibres géostratégiques fondés sur les ressources minérales, halieutiques, alimentaires. Rôle déterminant de l'agriculture.

- Poids des enjeux maritimes : des enjeux croissants, appropriation des aires maritimes et droit international, militarisation et enjeux géostratégiques.

CORRIGE PROPOSE (Ébauche)

RAPPEL SUJET "La force des faibles" peut-elle encore être un moyen efficace pour déterminer de nouveaux

équilibres mondiaux ?

PREAMBULE POSSIBLE Le monde n'est certes pas "une jungle en laquelle s'affrontent (...) de grands animaux de combat, les États" (Claude-Albert Colliard). Il n'en est pas moins vrai que les inégalités existent et que les rapports

EDG 2015

3

humains sont marqués par les efforts des plus démunis pour se faire une place dans un nouvel ordre

mondial plus équilibré.

Nombreux sont ceux qui, États ni tout à fait souverains ni vraiment indépendants ou minorités en quête

d'une existence reconnue, ne veulent plus être les perdants désignés dans le jeu très codifié des relations

internationales. Ce qui a fait leur faiblesse et l'entretient encore pourrait-il demain être leur force ?

IM POSSIBLE Après n'avoir eu comme alternative que le reniement ou la disparition, les faibles d'hier sont aujourd'hui en mesure d'entrer dans le jeu des puissants et d'agir sur les rééquilibrages, en cours et à venir, en exploitant les faiblesses des forts.

PLAN POSSIBLE Encore marginalisés dans le jeu normal des relations internationales parce que les enjeux qu'ils représentent et les moyens dont ils disposent ne paraissent pas à la hauteur de ceux des "grands", (Annonce ID1) les "faibles" sembleraient ne conserver comme perspective que de se perdre en cher-chant, à tout prix, à affirmer leur volonté originale ou de n'exister qu'au travers de plus puissants qu'eux (Annonce ID2); mais les dynamiques géoéconomique, géopolitique, démographique voire culturelle, donnent aux faibles de nouveaux atouts qui contraignent déjà, et contraindront demain davantage encore, les forts à leur faire une place dans leur système (Annonce ID3).

OUVERTURE PROPOSEE Dans ce nouveau jeu mondial, exister sans perdre ce qui fait sa richesse devient l'un des problèmes fondamentaux pour établir des relations internationales équilibrées sinon justes.

*


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20

15

SUJET

Évoquant les opérations sur le Kosovo, le philosophe américain Michael WALZER

affirmait : « Vous ne pouvez pas tuer si vous n'êtes pas prêts à mourir. »

Quel jugement portez-vous sur l’évolution des technologies qui éloignent le combattant

du lieu de bataille ?

EDG 2015 CONCOURS

1

CORRIGE PROPOSE

INTRODUCTION 0

Préambule

Le droit international humanitaire, ou jus in bello, réglemente la manière dont la guerre est conduite indépendamment de considérations ayant trait à la justification, aux motifs, ou encore à la prévention de la guerre, couverte par le jus ad bellum. Lorsque Michael WALZER affirme que l’on ne peut pas tuer si l’on n’est pas prêt à mourir, il trace le cadre d’une éthique générale de la guerre contemporaine semblant fondre guerres justes et armées justes, contrairement à Malraux dans « l’Espoir » (1937). Quel jugement peut-on dès lors porter aujourd’hui sur les nouvelles technologies qui, éloignant le combattant du champ de bataille conduisent à une guerre sans risques apparents ?

109

Idée maîtresse La recherche, permanente et à tout prix, de la préservation de leurs combattants, fait courir aux armées modernes, et au-delà aux sociétés et États dont elles sont l’émanation, le danger de dérives majeures de fonctions régaliennes.

36

Annonce du plan

La sauvegarde de la vie des combattants est un des principes fondamentaux de la guerre, celui d’économie des moyens. Pourtant lorsqu’elle en vient à s’imposer aux autres règles, voire à en conditionner l’application, elle peut avoir des effets délétères sur les hommes eux-mêmes. Mais c’est surtout en instrumentalisant systématiquement leurs armées, que les sociétés ouvrent la porte à la multiplication d'actes de guerre injustes et à leurs conséquences dévastatrices à terme pour leur crédibilité.

74

DÉVELOPPEMENT 0

ID1 La sauvegarde des combattants est un principe permanent et quasi universel de la conduite des actions armées. S'il reste d'actualité, ce principe tend à évoluer en même temps que la nature des conflits et les progrès des technologies.

38

IS11

Tous les penseurs militaires depuis l'hypothétique SunTzu jusqu'à Foch, pour rester dans l'histoire, ont insisté sur l'importance de l'économie des moyens tant matériels qu'humains. Pour autant ce principe de conservation des ressources n'allait pas sans l'acceptation de pertes, inhérentes à tout engagement armé.

43

IS12

Mais les pertes humaines peuvent atteindre l'inacceptable comme ce fût le cas lors de la première guerre mondiale. Ce niveau, extrême pour le siècle écoulé, n'a alors cessé de baisser jusqu'à nos jours sous la pression des opinions publiques et grâce aux progrès constants des techniques qui créent une dissymétrie des pertes liée au niveau technologique des adversaires : l'épée et le bouclier.

62

IS13

Au-delà des éléments techniques qui font partie de l'histoire de la guerre, apparaît aujourd'hui une autre justification du renoncement à toute forme de "corps à corps", fût-il à distance respectable. Cette justification est apportée notamment par les actions terroristes ou celle des combattants djihadistes qui ne répondent pas aux "canons" des guerres traditionnelles et placent "hors champ" les principes historiques de respect de l'adversaire pourtant affirmés par les conventions internationales.

70

EDG 2015 CONCOURS

2

Transition Parce qu'elle reste un des fondamentaux de la guerre, la protection des hommes ne saurait être remise en cause. En revanche ce principe doit conserver sa place dans une hiérarchie des priorités.

32

ID2 On constate en effet, dans les conflits contemporains, que, poussé à l'extrême, et résumé par le concept du "zéro mort", le combat sans risque direct porte en germe des dangers indirects et majeurs pour les acteurs eux-mêmes en corrompant la loi d'égalité des vies.

44

IS21

L'évolution des sociétés occidentales a conduit progressivement à une mort « interdite » comme le disait Philippe Ariès (1914-1984). Ce concept trouve son pendant militaire dans le "zéro mort" qui justifie de nombreuses actions des armées occidentales en rompant, dans toute la mesure du possible, le lien "tireur-cible". Cet objectif explique l'absence fréquente de troupes au sol comme en Libye ou aujourd'hui contre Daesh. Il trouve son application extrême avec les drones et leurs cibles au Pakistan ou encore au Mali.

81

IS22

On utilise de plus en plus le "bouton du mandarin", pour reprendre une métaphore souvent attribuée à Jean-Jacques Rousseau. Mais ce choix, qui touche les racines du comportement moral de l'individu, n'est pas sans danger. Il corrompt en effet la loi d'égalité des vies qui reste un des boucliers éthiques de toute action militaire. Dans son ouvrage "Par le sang versé", Paul Bonnecarrère, malgré la violence des confrontations décrites, montre qu'apparaît souvent une forme d'humanité en ultime arbitrage des combats. C'est là que le soldat puise a posteriori les ressources pour légitimer son action.

94

IS23

« Tous les moyens sont permis à un État auquel on fait la guerre, à l'exception seulement de ceux dont l'usage ôterait aux sujets la capacité d'être des citoyens ». Cette réflexion de Kant dans la "Métaphysique des mœurs" place justement les limites de ces formes extrêmes de combats asymétriques. Les opérateurs de drones, comme dans un autre contexte l'équipage du "Enola Gay" en août 1945, peuvent être, ou ont été, exposés à ce syndrome appelé par les anglo-saxons " Vietnam syndrome" ou PTSD1.

87

Transition Par ses effets pervers sur les acteurs amis, l'absence de risques directs pervertit les objectifs et effets du combat. Mais au-delà de la pertinence des moyens choisis c'est la notion de guerre juste elle-même qui est remise en cause.

39

ID3

En effet, c'est surtout parce que la rupture du lien entre belligérants conduit à une forme extrême d'instrumentalisation des armées, que l'aphorisme de Walzer prend tout son sens. En levant nombre d'interdits sur la guerre, les sociétés et les États ouvrent de fait la porte à la banalisation de l'action armée qui doit pourtant rester "l'ultima ratio regum" pour garder sens et valeur.

63

IS31

La rupture du lien entre les adversaires conduit de facto à une instrumentalisation des acteurs. Le "tireur", pour simplifier, se trouve au cœur d'un jeu vidéo où la cible perd toute réalité humaine. La guerre devient virtuelle et avec la virtualité s'éloignent les interdits.

44

IS32 Cette dérive touche aussi les États qui hésitent de moins en moins à recourir à des actions, qualifiées par certains d'assassinats, sous couvert d'objectifs de guerre et au prix d'effets collatéraux parfois peu glorieux. Ainsi il semblerait qu'aujourd'hui les Américains

67

1 Post traumatic stress disorder

EDG 2015 CONCOURS

3

forment plus de pilotes de drones que d'avions de chasse. « Tuer plutôt que capturer » serait également la nouvelle doctrine officieuse d'Obama. La dérive éthique semble bien amorcée.

IS33

Cette guerre indirecte, alors que dans le même temps les Occidentaux montrent une singulière impuissance à s'engager dans les conflits majeurs : Syrie, Ukraine, trace les limites de la crédibilité des anciens "majors" des relations internationales. La guerre, ultime recours des rois, qu'ils sont impuissants à brandir efficacement est réduite aux effets médiatiques de quelques frappes. Ce domaine régalien majeur voit ainsi ses actions galvaudées au service d'objectifs à court terme au détriment d'une véritable diplomatie de défense. C'est peut-être là une des conséquences majeures de la position prise par Michael Walzer.

91

CONCLUSION 0


En oubliant trop systématiquement le caractère dissuasif de la menace de guerre pour faire de l'emploi banalisé de moyens sophistiqués et de combattants instrumentalisés un simple outil de gestion des crises, les sociétés avancées courent le risque de voir leur crédibilité bravée, voire remise en cause, par l'absence d'ultime recours crédible.

51

Élargissement

"Ceux qui optent pour le moindre mal tendent très vite à oublier qu'ils ont choisi le mal". Ce constat d'Hannah Arendt applique un éclairage cru sur la fragilité croissante des valeurs qui ont permis l'émergence des nations occidentales, émanations d'empires qui se sont crées, certes par les armes, mais surtout par le rayonnement culturel.

54


*

2 Le décompte de mots est indicatif. Il correspond au conseil donné aux candidats de procéder à cet exercice pour se familiariser avec le volume de la fiche synthèse et de l'avis personnel. La rédaction proposée correspond à environ 6 pages manuscrites sur copie type concours.


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2015

Ce corrigé constitue une copie étalon à l'attention des candidats.

L'effort a été porté sur l'organisation de la réponse à partir des règles de composition

enseignées au cours de la préparation.

La structure du corrigé (nombre de parties, processus de démonstration) correspond

à l'une des possibilités indiquées, sans ordre de priorité, aux candidat(e)s.

Les références de culture générale sont personnelles, chaque candidat(e) ayant ses

propres repères en fonction de son niveau et de sa connaissance du champ couvert

par le sujet.

SUJET

"Il fallut pourtant de longs mois […] pour réaliser que l'effondrement des tours allait

bientôt ébranler l'architectonie même de nos sociétés libérales et les entraîner, tête

baissée, dans un piège."

Michel TERESTCHENKO - « L’ère des ténèbres » - 2015

Dans quelle mesure les nations occidentales sont elles « armées » pour relever

efficacement les défis de ce début de siècle ?

EDG 2016

1

REGLES DE REDACTION


1. Tous les éléments de compréhension du sujet figurent dans le texte de la copie sans qu'il soit

nécessaire à un lecteur de revenir au libellé de la question posée pour savoir de quoi l'on

traite.

2. L'argumentation de la thèse retenue prend en compte les objections que peut soulever la


3. La thèse, ici l'idée maîtresse, répond précisément à la question posée. Elle reste assez


4. L'annonce de plan ne constitue pas une simple duplication détaillée de l'idée maîtresse. Elle


5. La cohérence de l'introduction se trouve dans la complémentarité de ses différents

constituants (préambule, idée maîtresse et plan).

6. L'ouverture en fin de devoir trace la voie d'un autre sujet, connexe à celui traité, mais ne

remet pas en cause la pertinence de la thèse exposée ou (et) de sa démonstration.

7. La forme doit s'effacer derrière le fond… et pas l’inverse !1

CORRIGE PROPOSE

Comprendre le sujet

Structure du libellé

Pas de titre, une citation de Michel TERESTCHENKO suivie d'une question unique comportant des

éléments d'orientation de la réponse. Le lien entre la citation et la question est assez clair en

première approche. Comme dans les sujets des concours précédents (2010 à 2015), la citation éclaire

la question, elle n’est pas la question.

Sens des mots

Dans la citation on ne retiendra que « architectonie » qui signifie l’organisation architecturale,

régulière d'un espace ou d'un système.

Le sens de la citation est également utile à définir avant toute autre réflexion sur le devoir. Michel

TERESTCHENKO suggère que les réactions des nations occidentales, notamment les USA, ont été

inadaptées et ont conduit ces mêmes nations à tomber dans un piège, celui de la compromission de

leurs valeurs et principes (moyens choisis et objectifs de guerre).

Pour la question posée, on remarque en premier que le mot « armées » est entre guillemets ce qui

lui donne un sens relatif. Ce terme ne doit pas conduire à une approche militaire du sujet.

Maintenant reprenons dans l’ordre de rédaction :

1 L'application trop scolaire de types de plan réputés être "appréciés par les jurys", si elle conduit à des lourdeurs voire des devoirs besogneux, est sanctionnée lors de la préparation. On trouve ainsi un nombre significatif de travaux de préparation dans lesquels les candidats s'arcboutent sur des plans 3x3 les conduisant à des redondances entre les parties ou à des découpages artificiels

EDG 2016

2

La formulation de la question est essentielle car elle détermine celle de la réponse. Cette remarque

peut sembler banale, pourtant de nombreux candidats « partent » sur une impression, un a priori,

sans avoir vraiment lu le sujet (peur du temps qui passe !)

« Dans quelle mesure ? » situe la question entre l'absolu et le pas du tout - celui qui la pose

ainsi laisse le soin de répondre à quel niveau se situe la réponse entre les deux extrêmes, sans

laisser apparaître un a priori personnel sur la question.

« Nations occidentales » L’Occident se définit généralement comme l’ensemble des pays

présentant une identité de civilisation d’origine gréco-romaine. On retient sans trop de risque

d’erreurs : Europe, Amérique du Nord et Australie (cas particulier souvent évoqué : le Japon ?)

La nation est comprise comme un peuple et un État (Nations Unies). Ce n’est pas seulement un

pays ou une société. Du fait de la nature du sujet et de la question on peut limiter le périmètre

d’étude aux peuples organisés sur des bases démocratiques (il faudra apporter cette précision

en introduction). Enfin, on notera que l’on peut considérer ces nations comme un tout (mais

alors le sujet aurait peut-être été « Dans quelle mesure l’Occident… ») ou comme une

« collection » d’entités partageant des principes et valeurs.

« Armées » Nous avons déjà vu, c'est-à-dire possédant les moyens politiques, économiques,

humains, matériels ainsi que la volonté, les ressources morales et une vision du monde (on

creuse rapidement pour ouvrir les pistes). Je vois déjà à ce stade une orientation de ma

réponse, pour le moins une piste possible : il ne suffit pas d’être armé, encore faut-il avoir la

volonté de se battre.

« Relever les défis » Ici je fais une remarque de forme : attention à bien employer le verbe qui

correspond au substantif, on relève un défi, on vainc un obstacle … et pas le contraire ! Quels

sont les défis de ce début de siècle ? Un rapide « remue-méninges » permet d’ouvrir les

principales pistes (elles nous serviront à établir notre tableau de recherche) : économie, climat,

société (culture - civilisation), sécurité ; en résumé ce qui constitue des menaces démultipliées

par le phénomène de mondialisation. En référence à la citation on peut aussi considérer qu’un

défi à relever sera peut-être la conservation de nos valeurs et principes face aux adversités.

Bref, on jette encore une fois tout ce qui passe par la tête sur un coin de feuille et on fera le tri

plus tard !

« Efficacement » N’oublions pas les adverbes ! Être efficace c’est obtenir des résultats. Si la

question avait été « … pour notamment relever les défis de… », la réponse aurait été

différente. Ces nuances importantes sont souvent négligées, voir le premier paragraphe de

cette page.

Si j’ai ici détaillé cette phase, c’est pour attirer votre attention sur la nécessité de consacrer

suffisamment de temps à l’analyse du sujet afin de ne pas s’enfermer dans un développement

indigent de la question posée !

Cadrer le sujet L’évaluation (dans quelle mesure) à établir se situe dans le monde contemporain avec une vision

prospective, la réflexion pourra s'appuyer cependant sur des références historiques. La

EDG 2016

3

problématique est celle de la maîtrise éthique des conséquences de la mondialisation par les nations

démocratiques.

Reformuler le sujet Je dois évaluer les capacités des démocraties occidentales à vaincre, collectivement ou

individuellement et dans le respect de leurs valeurs et principes, les obstacles de toutes

natures dressées par la mondialisation.

Cette reformulation personnelle conclut les 00:35 premières minutes2 de réflexion sur le sujet.

Cette étape est trop souvent menée au pas de charge et conduit à des restrictions voire des contre-

sens sur la nature et le périmètre du sujet.

Étudier le sujet La construction d'un tableau d'études pose souvent problème aux candidats. L'approche est pourtant

relativement simple. On peut considérer que les domaines décomposent le thème général que l'on a

défini ici comme celui de la mondialisation (économie, climat, société - culture - civilisation, sécurité)

et que les rubriques permettent d'analyser la question posée que l'on peut résumer par les forces et

faiblesses des nations occidentales face aux défis identifiés par grands domaines.

Ce tableau est indispensable, c’est un extracteur d’idées. Avec cette matrice on a au moins une idée

par cellule soit entre 12 et 16, ce qui est suffisant pour un devoir de 5 à 6 pages. On notera aussi dans

les cellules les exemples pertinents.

A ce stade, il n'est plus question de revenir en arrière sur la compréhension du sujet et les définitions

retenues.

Rubriques Domaines

R1. Forces des nations occidentales

R2. Faiblesses des nations occidentales

R3. Poids de l'actualité (?)


D1. Économie

D2. Climat

D3. Société

D4. Sécurité

D5. Autre

J’ai pour habitude de mettre systématiquement les rubriques « Actualité » et « Tendances » pour

forcer la réflexion sur ce qui ne serait que conjoncturel et sur ce qui se dessine. Ces deux visions

évitent les analyses trop schématiques.

2 Temps moyen passé au brouillon lors de ce type de travail.

EDG 2016

4

Le contenu du tableau d’analyse n’a pas été reproduit ici, ses éléments se retrouvent dans le travail

rédigé. Chacun(e) pourra retravailler cette approche avec ses propres éléments et mesurer,

éventuellement, les lacunes de son travail initial.

Aborder la construction du devoir

Ce qui précède constitue une partie incontournable du travail qui doit vous conduire à 01:30

environ sur les 04:00 allouées.

Il faut maintenant se lancer dans l’élaboration du devoir.

À mon sens Il n’y a plus, à partir de là, à se couler avec rigidité dans une méthode aussi

processionnelle que celles que préconisent les documents de méthodologie. En effet, le plus souvent,

si les premières étapes détaillées plus haut ont été suivies avec rigueur, la construction s’est faite

progressivement « dans la tête ». Car, heureusement, nous n’avons pas un fonctionnement

séquentiel rigide mais nous sommes assez itératifs an cours de réflexion.

A ce stade donc, deux choix se présentent :

1. J’ai une bonne idée de ce que je vais dire et je passe à la rédaction de l’IM et de la trame de

plan ;

2. C’est encore flou et alors seulement je poursuis par un travail de synthèse pour dégager des

idées plus générales à partir des éléments du tableau.

Il ne faut pas dépasser les 02:00 pour parvenir à une ossature solide : IM – PLAN – OUVERTURE.

J’ai limité à ces 3 éléments car ils constituent les clefs de la logique du devoir :

1. L’IM apporte une réponse pertinente et concise à la question posée ;

2. Le PLAN vient démontrer la valeur de cette position :

3. L’OUVERTURE projette la réflexion vers un sujet connexe sans remettre en cause ce qui vient

d’être développé.

Le choix a été fait de rédiger un devoir complet au lieu de se limiter à de seules orientations. Les

« plans flash » utiles en préparation ne rendent en effet qu'imparfaitement compte de la cohérence

d'ensemble du travail, notamment en ce qui concerne les enchaînements IM-PLAN et CONCLUSION-

OUVERTURE.

Le travail proposé, réalisé en 5h00 pour rester cohérent avec la nature de l'épreuve, figure ci-après.

EDG 2016

5

INTRODUCTION 0

Préambule

Dans son ouvrage « L’ère des ténèbres » (2015), Michel Terestchenko relève sans complaisance les torts partagés de l’Occident et du monde musulman dans la montée du terrorisme. Pour lui, les nations occidentales sont tombées dans le piège tendu par les auteurs des attentats du 11 septembre en reniant, dans leurs réactions, les valeurs et les principes sur lesquels elles se sont construites. Or la lutte contre le terrorisme n’est pas le seul défi à relever en ce début de siècle. Les démocraties nord américaines,

européennes et australienne possèdent-elles aujourd’hui les capacités de surmonter,

collectivement ou individuellement et dans le respect de leur éthique, les obstacles de toutes natures dressés par la mondialisation ?

112

Idée maîtresse Alors que les nations occidentales disposent « d’armes » incontestables, fruits de leur développement technique, économique mais aussi social et culturel, elles manquent singulièrement de stratégie au moment de les mettre en œuvre avec efficacité.

36

Annonce du plan

Depuis le XVe siècle et jusqu’à la dislocation des empires coloniaux l’Occident a eu la mainmise sur les grands équilibres géostratégiques et forgé puis imposé ses lois et ses règles. L’éclatement du Tiers Monde et la fin de la guerre froide ont multiplié les acteurs et marqué la fin du primat incontesté de l’Occident. Face à la mondialisation qui aujourd’hui démultiplie les effets des crises, les nations occidentales sous exploitent leur potentiel par défaut d’une stratégie que le général Beauffre définissait en 1960 comme « la dialectique des volontés ».

94

DÉVELOPPEMENT 0

ID1 La mise en place des principaux équilibres mondiaux, les cadres législatifs qui les accompagnent ainsi que les principes éthiques généralement admis, ont été les fruits du rayonnement sans partage de l’Occident jusqu’à la première moitié du XXe siècle.

38

IS11

Le début de l’influence de l’Occident, plus précisément européen, est situé par les historiens au XIe siècle avec les croisades d’Orient. Il faut attendre le XVe siècle et les grands navigateurs pour que cette influence s’étende au-delà des océans. Dans cette dynamique, l’apogée de l’Europe est atteinte avant la première guerre mondiale.

57

IS12

Cette longue période historique, est caractérisée par une colonisation aux méthodes et aux effets aujourd’hui contestés. Elle a néanmoins conduit à l’implantation d’une culture occidentale, principalement française, anglaise et hispano-portugaise, dans une grande partie du monde. Elle a aussi été l’occasion des premiers « métissages » des populations européennes.

52

IS13

Les modèles, notamment politiques et économiques, ainsi que de grands principes de droit comme celui des droits de l’homme (décembre 1948) ou encore les conventions internationales, telle celle de Genève en 1949 sur le droit international humanitaire, promeuvent ainsi des références, à l’origine, occidentales. Ces modèles sont aujourd’hui encore largement respectés en dépit des réactions dues à leur origine, ou plutôt à leurs dérives.

66

EDG 2016

6

Transition Si le rôle majeur de l’Occident est incontestable dans l’organisation des sociétés du XXe siècle, ses capacités à faire face aux bouleversements contemporains sont plus incertaines.

28

ID2

Dès la fin de la première guerre mondiale, s’amorce la dislocation des empires. L’éclatement du Tiers monde, puis celui de l’URSS, fournissent les dernières bases de cette redéfinition des rapports de force. Face à un monde que même les spécialistes peinent à décrire, le « logiciel » occidental montre des faiblesses.

44

IS21

Le démantèlement des empires au lendemain de la première guerre mondiale a marqué le début du déclin de l’influence occidentale historique. Les décolonisations de l’Afrique et de l’Asie donneront sa dimension mondiale à la redéfinition des acteurs tant politiques qu’économiques et culturels. Le dernier grand choc aura été la chute de l’URSS et la fin de la guerre froide.

63

IS22

Dans ce cadre géopolitique et géostratégique en mutation, les occidentaux vont révéler leurs nouvelles faiblesses. Ils restent en effet prisonniers de leur histoire et poursuivent, parfois avec condescendance, le soutien à leurs anciens vassaux et cela avec un pragmatisme variable, souvent contestable. La « Françafrique » caractérise, pour ce qui nous concerne, cette attitude néocoloniale qui néglige en partie les réalités à affronter.

67

IS23

On voit par ailleurs les essais se multiplier pour tenter de définir notre nouvel environnement qui, après avoir été bipolaire puis multipolaire, devient pour certains apolaire (Richard Haas, « The Age of Nonpolarity » - 2008) ! Ce besoin de rationalisation des difficultés rencontrées vise à expliquer les effets en oubliant parfois les causes. Ainsi, quand les justifications viennent à manquer, on évoque par exemple la « mondialisation » comme un mal alors qu’elle est avant tout un fait objectif à prendre en compte.

83

Transition Confrontés au rythme et à l’intensité croissants des crises qui éprouvent les schémas traditionnels, les dirigeants occidentaux semblent buter sur la définition du difficile équilibre entre les armes dont ils disposent et la tactique et la stratégie à adopter.

39

ID3

Alors que l’Occident détient toujours des atouts majeurs pour surmonter des difficultés devenues structurelles, il souffre d’un manque de détermination dans la « dialectique des volontés » à laquelle le contraignent de nouveaux acteurs. Les Occidentaux tentés par le moindre mal que leur impose l’urgence, oublient ce qui a fait leur force et permis leur primat passé.

63

IS31

Pour aborder les compétitions de ce nouveau siècle, les nations occidentales disposent encore d’un arsenal imposant tant économique que diplomatique et intellectuel, mais aussi militaire, il ne faut pas l’oublier. Ainsi, pour ne citer qu’elle, la France souvent décriée par les Français eux-mêmes émarge encore au 6e rang mondial des puissances économiques et militaires et au second pour ses représentations diplomatiques. La somme des dix principales économies occidentales s’élève quant à elle à près de 37 000 Mds de dollar contre 28 000 pour les dix économies majeures non occidentales3.

111

3 Ce calcul a été fait à partir des données du FMI à fin d’alimenter vos références personnelles.

EDG 2016

7

IS32

Pour autant, les puissances occidentales peinent à imposer leurs règles du fait de réactions plus tactiques que stratégiques. A la tyrannie de l’immédiat, dénoncée par Alain Bihr en 2005, s’ajoute celle des opinions publiques pour dicter les conduites. Les dirigeants occidentaux, comme leurs « concurrents » des pays émergents sont dans un jeu permanent à court terme où chacun s’épuise sans ouvrir de réelles perspectives.

67

IS33

Mais la principale cause de faiblesse de l’Occident est mise en lumière par les conflits majeurs, comme la déstabilisation du monde arabo-musulman ou les « incursions » russes en Crimée et en Ukraine. Dans la dialectique des volontés, où le général Beauffre voyait la vraie manifestation de la stratégie, les occidentaux semblent avoir perdu le rôle qui leur avait permis de s’imposer dans les siècles passés, certes par les armes mais aussi et surtout par une élévation des valeurs. Les griefs de Michel Terestchenko à l’encontre d’un Occident, revenu à une sorte de loi du Talion, résonnent étrangement avec ceux d’Hannah Arendt qui reproche à ces mêmes peuples et leurs dirigeants d’oublier que « choisir le moindre mal, c’est déjà choisir le mal ».

128

CONCLUSION 0


Déstabilisés par la multiplication des crises et subissant la tyrannie de l’urgence, les dirigeants occidentaux, qui privilégient les tactiques à la stratégie, ne parviennent pas à exploiter efficacement leurs armes pour relever les défis actuels.

36

Élargissement

« L'Europe, qui a remplacé l'héroïsme par le consumérisme, ne sait plus que le monde est tragique. » Cette réflexion, relevée lors d’un colloque à l’École militaire, plaide pour la réappropriation de valeurs et principes qui ont permis à nos nations d’affronter, dans le passé, la cruelle vérité des guerres. Ce retour aux sources permettrait, demain, de redonner à nos actions sens et portée pour relever les défis majeurs liés au climat, à la faim ou encore à un « choc des civilisations » et dont les crises et tensions actuelles ne sont que les prémices.

99


Dans cette rédaction « étalon », j’ai volontairement repris un certain nombre

d’éléments tirés de devoirs antérieurs. De même, j’ai utilisé une de mes

« ouvertures passe-partout » pour montrer le double aspect de ces travaux tout à

la fois de méthode et de développement d’un fonds5 de références et d’idées…

C’est un peu cela la culture générale !

4 Le décompte de mots est indicatif et réalisé en partie avec l’outil « statistiques » de WORD. Il correspond au conseil donné aux candidats de procéder à cet exercice pour se familiariser avec le volume de la fiche synthèse. La rédaction proposée correspond à environ 6 pages manuscrites sur copie type concours.

5 Ce qui, au point de vue physique, moral, intellectuel, constitue une sorte de capital (Larousse)


Suje

t d

e c

ult

ure g

énérale

n°2 -

déc. 2015





à l'une des possibilités indiquées, sans ordre de priorité, aux candidat(e)s.

Les références de culture générale sont personnelles, chaque candidat(e) ayant ses

propres repères en fonction de son niveau et de sa connaissance du champ couvert

par le sujet.

SUJET

"L’Europe, c’est en fonction du monde qu’il faut la faire."

(Lucien Febvre historien français 1878-1956)

60 ans après que cette affirmation a été prononcée, peut-on dire qu’elle a été suivie

d'effets ?

EDG 2016

1

REGLES DE REDACTION


1. Tous les éléments de compréhension du sujet figurent dans le texte de la copie sans qu'il soit

nécessaire à un lecteur de revenir au libellé de la question posée pour savoir de quoi l'on

traite.

2. L'argumentation de la thèse retenue prend en compte les objections que peut soulever la


3. La thèse, ici l'idée maîtresse, répond précisément à la question posée. Elle reste assez


4. L'annonce de plan ne constitue pas une simple duplication détaillée de l'idée maîtresse. Elle


5. La cohérence de l'introduction se trouve dans la complémentarité de ses différents

constituants (préambule, idée maîtresse et plan).

6. L'ouverture en fin de devoir trace la voie d'un autre sujet, connexe à celui traité, mais ne

remet pas en cause la pertinence de la thèse exposée ou (et) de sa démonstration.


CORRIGE PROPOSE

Comprendre le sujet


Pas de titre, une citation de Lucien FEBVRE suivie d'une question simple. Le lien entre la citation et la

question est assez clair en première approche. Comme dans les sujets des concours précédents

(2010 à 2015), la citation éclaire la question, elle n’est pas la question. Pour autant il est ici difficile de

faire abstraction de son contenu !

Lucien Febvre n'est pas nécessairement très connu, aussi un rappel tiré de l'Encyclopædia Universalis

peut être utile.

" L'historien moderniste Lucien Febvre occupe dans l'historiographie française une place qui

déborde largement sa seule spécialité. C'est en tant que fondateur, avec le médiéviste Marc

Bloch, des Annales d'histoire économique et sociale, revue, mouvement puis école, qu'il a

marqué la discipline historique. Convaincu que l'histoire ne peut se limiter à « l'histoire

bataille », c'est-à-dire l'histoire événementielle pratiquée par l'école méthodique, il prône,

d'une part, l'ouverture vers les autres sciences sociales (géographie, sociologie et économie

notamment), et, d'autre part, la nécessité d'une histoire-problème, dont le questionnement

permet de relier passé et présent. Il est à l'origine de cet « esprit des Annales » qui a soufflé

sur les historiens tout au long du XXe siècle."


EDG 2016

2

On notera également que Lucien Febvre est mort en 1956, donc à une période où apparaissaient les

prémices de la construction européenne. Trois dates encadrent son décès.

- 9 mai 1950 : déclaration de Robert Schuman

Le ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, appelle à la mise en

commun des productions de charbon et d’acier de la France et de l’Allemagne, au

sein d’une organisation ouverte aux autres pays d’Europe.

- 18 avril 1951 : création de la CECA

Le 18 avril 1951, la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) est

créée, pour une période de 50 ans, avec la signature du traité de Paris par six pays : la

Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la République fédérale

d’Allemagne (RFA).

- 25 mars 1957 : création de la CEE et de l’EURATOM

Le 25 mars 1957, deux traités sont signés à Rome par les six pays européens ayant

participé à la création de la CECA. Le premier institue la Communauté économique

européenne (CEE), qui a pour but la mise en place d’un marché commun, et le second

la Communauté européenne de l’énergie atomique (CEEA) dite Euratom.

Sens des mots

La citation est simplement formulée. Il faut cependant passer un instant sur son sens. L'auteur place

résolument la construction européenne dans un cadre de mondialisation avant l'heure. Pour lui,

l'Europe ne doit pas être une réalisation "in abstracto". C'est donc bien cette vision d'une Europe "en

phase" étroite avec un monde en mouvement qui devra éclairer la prise de position demandée dans

la question.

La forme de la question est essentielle car elle détermine celle de la réponse. Cette remarque peut

sembler banale, pourtant de nombreux candidats « partent » sur une impression, un a priori, sans

avoir vraiment lu le sujet (peur du temps qui passe !)

« Peut-on dire ? » est-il fondé de dire, en effet il n'est pas attendu une simple affirmation mais

une démonstration de la position qui sera prise. Sur quels éléments vérifiés, vérifiables peut –

on s'appuyer pour soutenir que…

« Suivie d'effets » la construction européenne s'est-elle faite en tenant compte de l'évolution

du monde. Comment la mondialisation est-elle prise en compte dans les grandes orientations

de la construction européenne ?




EDG 2016

3

Cadrer le sujet La position à argumenter se situe dans le monde contemporain avec une vision nécessairement

historique. La problématique est celle de la capacité de l'Europe à tirer partie de la mondialisation ou

au contraire de sa propension à la subir.

Reformuler le sujet Je dois prendre position sur la façon dont l'Europe s'est construite depuis 60 ans en

s'inscrivant dans la mondialisation pour en tirer profit ou, au contraire en en subissant les

effets.




Étudier le sujet La construction d'un tableau d'études pose souvent problème aux candidats. L'approche est pourtant

relativement simple. On peut considérer que les domaines décomposent le thème général que l'on a

défini ici comme celui de la mondialisation (économie, société - culture - civilisation, sécurité) et que

les rubriques permettent d'analyser la question posée que l'on peut résumer par les forces et

faiblesses de l’Europe face aux défis identifiés par grands domaines.

Ce tableau est indispensable, c’est un extracteur d’idées. Avec cette matrice on a au moins une idée

par cellule soit entre 12 et 16, ce qui est suffisant pour un devoir de 5 à 6 pages. On notera aussi dans

les cellules les exemples pertinents.

A ce stade, il n'est plus question de revenir en arrière sur la compréhension du sujet et les définitions

retenues.

Rubriques Domaines

R1. Ce qui fait que l’Europe s’impose au monde

R2. Ce qui fait que l’Europe subit le monde

R3. Poids de l'actualité (?)


D1. Économie

D2. Société

D3. Politique

D4. Sécurité

D5. Autre

2 Temps moyen passé au brouillon lors de ce type de travail.

EDG 2016

4

J’ai pour habitude de mettre systématiquement les rubriques « Actualité » et « Tendances » pour

forcer la réflexion sur ce qui ne serait que conjoncturel et sur ce qui se dessine. Ces deux visions

évitent les analyses trop schématiques.

Le contenu du tableau d’analyse n’a pas été reproduit ici, ses éléments se retrouvent dans le travail

rédigé. Chacun(e) pourra retravailler cette approche avec ses propres éléments et mesurer,

éventuellement, les lacunes de son travail initial.


Ce qui précède constitue une partie incontournable du travail qui doit vous conduire à 01:30

environ sur les 04:00 allouées.






séquentiel rigide mais nous sommes assez itératifs an cours de réflexion.



plan ;

2. C’est encore flou et alors seulement je poursuis par un travail de synthèse pour dégager des

idées plus générales à partir des éléments du tableau.

Il ne faut pas dépasser les 02:00 pour parvenir à une ossature solide : IM – PLAN – OUVERTURE.

J’ai limité à ces 3 éléments car ils constituent les clefs de la logique du devoir :

1. L’IM apporte une réponse pertinente et concise à la question posée ;

2. Le PLAN vient démontrer la valeur de cette position :

3. L’OUVERTURE projette la réflexion vers un sujet connexe sans remettre en cause ce qui vient





OUVERTURE.

Le travail proposé, réalisé en 5h00 pour rester cohérent avec la nature de l'épreuve, figure ci-après.

EDG 2016

5

INTRODUCTION 0

Préambule

Au seuil de sa vie - il mourra un an avant la signature du Traité de Rome- Lucien Febvre prophétise l’avenir de l’Europe naissante en affirmant que « c’est en fonction du monde qu’il faut la faire ». Plus de 60 ans après cette inspiration, l’Europe a-t-elle trouvé la place qu’elle ambitionne dans un monde aux mutations fréquentes et rapides, ou bien en subit-elle les contraintes au détriment de son propre épanouissement ?

72

Idée maîtresse

Parce qu’elle a privilégié historiquement son développement économique, l’Europe s’est progressivement enfermée dans une logique libérale3 qui la conduit à accompagner, comme un moindre mal, les conséquences délétères de la mondialisation.

53

Annonce du plan

Des progrès considérables ont été accomplis dans la seconde moitié du 20e siècle pour ce qui concerne la paix et la stabilité en Europe après un demi-siècle d’affrontements violents. Pour autant, cette stabilité est aujourd’hui menacée par des phénomènes extra et intra-communautaires que l’Union ne parvient pas à maîtriser dans le respect de ses principes fondateurs. Mais c’est avant tout l’émergence sans cesse repoussée de politiques communes crédibles qui conduit l’Europe à subir les remous de la mondialisation sans réelle capacité d’intervenir sur leurs causes et conséquences.

85

DÉVELOPPEMENT 0

ID1

Depuis la moitié du 19e siècle au moins, l’idée d’États-Unis d’Europe (Victor Hugo) s’est imposée tant pour des raisons économiques que de paix. Au lendemain des désastres des guerres mondiales et face à la menace que représentait l’opposition de Union soviétique et des USA, les États européens du premier cercle ont trouvé motivation et ressources pour s’engager dans un rapprochement structuré et durable. Le redressement économique constituait le moteur principal de cette démarche.

73

IS11

En 1849 Victor Hugo posait les premières pierres de ce que pourrait être une Europe du futur : « Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées ». Dès cette période, on trouve donc énoncés trois éléments fondateurs : la paix, les marchés et la construction d’une communauté de valeurs, d’idées.

67

IS12

Les conséquences psychologiques des deux guerres mondiales et les débuts de la guerre froide ont créé pour leur part les conditions propices à la concrétisation de cette idée d’Europe. Le plan Marshall américain, nécessaire au redressement européen, était en effet conditionné à une définition commune des besoins des différents pays du continent. L’impulsion de Jean Monnet, considéré comme inspirateur contemporain de la construction européenne, sera décisive au début des années 50.

70

IS13 Ainsi entre 1951 avec la CECA jusqu’en 1992 où sera signé le traité de Maastricht qui ouvre le champ des compétences des institutions européennes, ce sont essentiellement les conditions de mise en place d’un grand marché interne pouvant s’imposer au monde qui seront définies par les différents règlements, accords et actes. Actuellement,

103

3 Doctrine politique visant à limiter les pouvoirs de l'État au regard des libertés individuelles. Attitude de compréhension qui

pousse à la tolérance.

EDG 2016

6

avec 7% de la population de la planète, l’UE représente près d’un quart du PIB mondial et 20% des échanges internationaux. Réduit à ce bilan économique global le succès est donc peu contestable et il est pertinent de considérer que l’Europe s’est bien faite sur ce point « en fonction du monde ».

Transition Mais le fondement libéral des politiques européennes a cependant contribué à placer l’Europe dans une situation de concurrence qu’elle peine aujourd’hui à assumer.

22

ID2

Avec le libéralisme économique, mais aussi politique et social, l’Europe a généré, parallèlement à son développement, des fragilités aujourd’hui avérées. La compétition mondiale au cœur de laquelle dominent les puissances historiques ou émergentes affaiblit une Europe engagée dans la bataille en ordre dispersé. En interne, les disparités s’accroissent entre pays et individus, rendant les réactions de plus en plus stériles quand elles ne se combattent pas.

66

IS21

L’Europe, contrairement aux USA ou à l’Australie est un continent à la fois plus ouvert mais multinational. C’est ainsi sa force et une de ses faiblesses : sa force celle des échanges facilités, sa faiblesse une hétérogénéité politique, économique, sociale voire culturelle. Face aux périls économiques, climatiques ou plus récemment migratoires, signes du monde en mouvement, l’harmonisation des réactions montre ses limites. S’opposent alors des élans inspirés par la tradition historique « France terre d’accueil » et un pragmatisme de circonstance qu’imposent les situations économique et sociale.

87

IS22

L’économie elle-même souffre ainsi de ce manque d’unité. Qu’il s’agisse des lois sur le travail, des niveaux de rémunération ou encore des circuits financiers, l’Europe génère des tensions internes, des concurrences nocives, qui peuvent rendre partiellement inopérant un potentiel dont témoignent pourtant des réussites comme Airbus ou le domaine spatial.

50

IS23

La dynamique que devrait apporter la puissance économique globale faiblit donc rapidement face aux difficultés. Le sentiment national, voire un retour au nationalisme prennent le pas sur la solidarité. Les États et les peuples qui les composent refusent tout abandon de souveraineté en même temps qu’une Europe « fédérale » pourtant à même de s’imposer là où les nations sont individuellement impuissantes. L’incapacité à mettre en place une réelle défense européenne ainsi qu’une politique étrangère indigente illustrent ces limites.

78

Transition Agissant trop souvent en réaction et sans politique commune, l’Europe s’épuise sans réellement pouvoir compter au rang qui devrait lui échoir dans le monde du 21e siècle.

27

ID3

Pour avoir privilégié de manière excessive l’idée d’une Europe politique naissant naturellement de celle économique, les dirigeants européens se trouvent aujourd’hui démunis face au besoin croissant d’une fédération des volontés nationales. On constate, certes que l’Europe se construit dans le monde, mais en le subissant plutôt qu’en y imprimant sa marque.

52

IS31

Historiquement l’idée d’Europe est avant tout synonyme de communauté de valeurs. Pour Marc Bloch, proche de Lucien Febvre, l’Europe naît avec la chute de l’empire romain par la coïncidence entre un cadre géographique et une certaine unité culturelle et politique. Certes le traité de Verdun en 843 met à mal cette unité politique, mais là où la féodalité divise, l’Europe conserve un solide ciment avec le partage d’une même croyance. Ainsi, si le vocable Europa est peu utilisé, le mot christianitas désigne les

106

EDG 2016

7

espaces où s’étend la chrétienté latine. Alors que ce fondement est aujourd’hui contesté, aucun autre socle solide n’a pu lui être substitué.

IS32

Quand les périls imposeraient une mobilisation sans faille, ces liens sont donc en partie dissouts. Cette rupture idéologique conduit à des tensions internes qui menacent l’édifice construit depuis plus de 60 ans. Une vision extensive de l’Europe a en effet conduit à intégrer des pays aux dissymétries marquées économiquement et culturellement par rapport aux membres fondateurs. Des remises en cause fondamentales sont apparues avec la crise grecque, le projet de référendum au Royaume-Uni sur le maintien ou le retrait de l’UE4, la contestation de l’espace Schengen ou encore les débats sur la pertinence de la zone euro. L’extension du périmètre européen à la Turquie, qui va revenir à la table des négociations en contre partie d’un contrôle accru des migrants du Moyen-Orient, illustre cette vulnérabilité aux circonstances et l’absence de réelle vision d’un espace politique fédérateur.

199

IS33 Ainsi l’Europe avance d’incertitude en incertitude consommant une grande partie de son énergie à surmonter ses crises internes plutôt qu’à chercher à imposer ses règles dans le jeu de la mondialisation.

31

CONCLUSION 0


Lorsque Lucien Febvre suggérait de faire l’Europe en fonction du monde, nul doute à avoir sur l’ambition que recouvraient ses mots. Pourtant aujourd’hui l’Europe, entraînée par un libéralisme tant économique, politique que social, subit plus qu’elle n’influence la marche du monde.

41

Élargissement

« Face aux grands périls, le salut n'est que dans la grandeur ». Cet extrait des « Mémoires de guerre », à valeur d’aphorisme, trace la voie à suivre résolument par l’Europe pour retrouver enfin la place qu’ambitionnaient pour elle ses pères fondateurs.

42


Dans cette rédaction « étalon », j’ai volontairement repris un certain nombre

d’éléments tirés de devoirs antérieurs. De même, j’ai utilisé une ouverture assez

classique, que vous pouvez mettre dans votre bibliothèque car elle est facilement

4 La date du futur référendum sera annoncée en octobre lors du congrès du Parti conservateur et ne devrait pas être " plus tard que le 31 décembre 2017". Le mois de juin 2016 serait le choix le plus probable, selon les médias britanniques. La question devrait être : "Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l'Union européenne ou sortir de l'Union européenne ?" 5 Le décompte de mots est indicatif et réalisé en partie avec l’outil « statistiques » de WORD. Il correspond au conseil donné aux candidats de procéder à cet exercice pour se familiariser avec le volume de la fiche synthèse. La rédaction proposée correspond à environ 6 pages manuscrites sur copie type concours.

EDG 2016

8

adaptable (!), pour montrer le double aspect de ces travaux, tout à la fois de

méthode et de développement d’un fonds6 de références et d’idées… C’est un peu

cela la culture générale !

6 Ce qui, au point de vue physique, moral, intellectuel, constitue une sorte de capital (Larousse)


Sujet

de cu

lture

géné

rale

n°2

bis -

27

jan.

2016

Ce corrigé constitue l’ébauche d’une copie étalon à l'attention des candidats.

Le sujet a été proposé le 26 janvier aux candidats EDG 2016 par l’EMOT « TERRE »

Les éléments joints correspondent au travail réel (recopie du brouillon en PJ) réalisé

en 1h30 pendant le trajet Angers-Paris en TGV… Les passages en police manuscrite

sont les relevés du brouillon, le reste constitue de simples commentaires de liaison.

Il reste sur cette base 2h30 de rédaction relecture, c’est tout à fait correct.

SUJET « Les gens ne sont des héros que quand ils ne peuvent pas faire autrement. »

Paul Claudel (1868 – 1955)

Le sacrifice du héros est-il encore utile ?

EDG 2016

1

REGLES DE REDACTION


1. Tous les éléments de compréhension du sujet figurent dans le texte de la copie sans qu'il soit nécessaire à un lecteur de revenir au libellé de la question posée pour savoir de quoi l'on traite.

2. L'argumentation de la thèse retenue prend en compte les objections que peut soulever la position de l'auteur.

3. La thèse, ici l'idée maîtresse, répond précisément à la question posée. Elle reste assez synthétique pour être facilement mémorisable par le lecteur.

4. L'annonce de plan ne constitue pas une simple duplication détaillée de l'idée maîtresse. Elle constitue le fil directeur de la démonstration de la thèse.

5. La cohérence de l'introduction se trouve dans la complémentarité de ses différents constituants (préambule, idée maîtresse et plan).

6. L'ouverture en fin de devoir trace la voie d'un autre sujet, connexe à celui traité, mais ne remet pas en cause la pertinence de la thèse exposée ou (et) de sa démonstration.


CORRIGE PROPOSE

Comprendre le sujet Structure du libellé

Une citation et pas de titre, la citation est une définition personnelle de l’héroïsme donnée par

Paul Claudel, essayiste mais aussi diplomate. Sa vie a couvert les deux conflits

mondiaux : sa réflexion fait-elle appel à cette expérience ? Son œuvre est également

très marquée pas sa foi : c’est un auteur chrétien et qui le revendique.

La question n’a de lien direct avec la citation que le thème de l’héroïsme. La définition des termes de la citation et du sujet sera ici encore déterminante.

Sens des mots La citation de Paul Claudel ouvre deux voies :

1. Acception réductrice : le héros n’est que le jouet des circonstances ; il est contraint

par les évènements ; il est par son instinct (animalité) ;

2. Acception « pleine » : face à une situation donnée, l’homme héroïque agit à partir

d’un cadre moral, de valeurs qu’il a cultivées, développés.

Héros, héroïsme : dont le comportement, les actes, dépassent en intensité, en valeur,

en sens, ceux du « commun » à une époque et dans des circonstances déterminées.

Pour le héros, il y a dans l’action une recherche de grandissement de soi, mais aussi

une démarche altruiste. L’acte héroïque n’est pas nécessairement un exploit ; ne pas

confondre héroïsme et audace.


EDG 2016

2

Impossibilité de faire autrement : ce jugement sans appel semble condamner à

l’inutilité tout engagement « hors normes » en ne faisant de l’héroïsme qu’un

simple ultime recours échappant à la raison (voir devoir sur humanité et animalité)

Sacrifice : ne pas se limiter à la mort. Le sacrifice peut aussi être l’abandon

temporaire ou durable de ce qui est considéré par la quasi-totalité des gens comme

essentiel à la vie (détournement des valeurs sociale, matérielle… dans les sociétés

contemporaines notamment occidentales), au profit de choix paraissant surannés2

(altruisme) ou allant contre ce que reconnait ou accepte le sens commun : sécurité,

obéissance de confort.

Utile : l’exemple donné par des actions ou comportements héroïques peut-il permettre

aux individus, aux sociétés, de trouver, de (re)trouver des repères nécessaires à leur

développement, leur survie ?

Encore : aujourd’hui

La forme de la question est essentielle car elle détermine celle de la réponse. Cette remarque peut sembler banale, pourtant de nombreux candidats « partent » sur une impression, un a priori, sans avoir vraiment lu le sujet (peur du temps qui passe !)

« Est-il ? » n’appelle pas une simple affirmation mais une démonstration (c’est

toujours vrai dans ce concours !)

Si j’ai ici détaillé cette phase, c’est pour attirer votre attention sur la nécessité de consacrer suffisamment de temps à l’analyse du sujet afin de ne pas s’enfermer dans un développement indigent de la question posée !

Cadrer le sujet

La position à argumenter se situe dans le monde contemporain avec une vision

nécessairement historique. La problématique est celle du rôle des modèles dans la

construction individuelle et des sociétés : est-il utile, efficace, inutile, inefficace,

dans quelle mesure ou proportion ?

Reformuler le sujet La reformulation se trouve ici dans la problématique ci-dessus.

Cette reformulation personnelle conclut les 00:40:00 premières minutes3 de réflexion sur le

sujet. Cette étape est trop souvent menée au pas de charge et conduit à des restrictions voire des contre-sens sur la nature et le périmètre du sujet.

Étudier le sujet La construction d'un tableau d'études pose souvent problème aux candidats.

2 Qui appartient à une époque révolue 3 Temps moyen passé au brouillon lors de ce type de travail.

EDG 2016

3

Si la forme domaine-rubrique doit systématiquement être envisagée, elle n’est pas impérative. Ici je n’en ai pas ressenti le besoin et j’ai simplement fait ce tableau à 2 colonnes :

Héroïsme utile, efficace Héroïsme inutile, inefficace

Bouscule, réveille les consciences ;

Montre l’existence d’autres voies, d’autres

attitudes ;

Favorise l’identification à un idéal, permet

l’identification, crée une adhésion et peut

renforcer un groupe, une collectivité par un

sentiment d’admiration, de

reconnaissance (héros fédérateurs) ;

Correspond, dans une forme dégradée, à la

recherche de sensationnel des individus,

sociétés contemporaines ;

Héros, porteurs d’une culture : l’héroïsme

ne peut se définir qu’en référence à une

culture, ses valeurs, principes, éthique,

croyances…

L’acte héroïque peut sembler hors d’atteinte

donc non duplicable, on ne peut pas s’en

approprier l’exemple ;

Modèle du héros exorbitant par rapport aux

repères usuels ;

L’héroïsme (au sens retenu) ne fait plus

partie des valeurs reconnues ;

La notion de héros s’est dégradée, affadie :

sport, média, « idoles » diverses ;

Objectifs pervertis à des fins commerciales

ou politiciennes …

Après la construction de ce tableau, j’ai conduit une rapide réflexion sur des exemples de héros qui viendront argumenter ma démonstration. Ici je ne mets que des époques et des noms, le développement historique éventuel se fera au fil de la plume !

Antiquité

Ulysse et Achille

M-Â

Roi Arthur, table ronde, Siegfried, Roland, Le Cid

Contemporains

Garibaldi, héros « patriotiques » (Russie Stakhanov, France, Jean Moulin, USA

« pères fondateurs » ;

Héros de la société : humanitaires (Abbé Pierre), pompiers, simples citoyens

intervenant spontanément (Américains Thalis)


Ce qui précède constitue une partie incontournable du travail qui m’a conduit à 00:01:00 environ

sur les 04:00:00 allouées.


À partir de là, il n’y a plus à se couler avec rigidité dans une méthode aussi processionnelle que celles que préconisent les documents de méthodologie. En effet, le plus souvent, si les premières étapes détaillées plus haut ont été suivies avec rigueur, la construction s’est faite progressivement « dans la tête ». Car, heureusement, nous n’avons pas un fonctionnement séquentiel rigide mais nous sommes assez itératifs an cours de réflexion.

A ce stade donc, j’ai une bonne idée de ce que je vais dire et je passe à la rédaction de l’IM et de la trame de plan.

EDG 2016

4

En fait, j’ai commencé par mon fil directeur de démonstration que j’avais bien en tête… avant de formuler mon idée maîtresse plus sûrement (que celui qui ne l’a jamais fait me jette le premier mail vengeur !)

PLAN : L’héroïsme a traversé les âges ne subissant que des évolutions de forme. Ce

qui traduit la persistance d’un besoin d’élévation chez les individus et les sociétés.

Ainsi, sa forme contemporaine (de l’héroïsme) n’est pas nécessairement une

altération de sa valeur absolue et de la signification des sacrifices qu’il impose, mais

une étape d’une mutation liée aux circonstances. Aussi, l’héroïsme dans les sociétés

occidentales contemporaines garde-t-il toute ses valeurs, culturelle, sociale et surtout

éthique.

IM : L’héroïsme et les sacrifices qui l’accompagnent permettent à l’homme,

aujourd’hui comme hier, de préserver son humanité face à l’animalité à laquelle le

conduisent les dérives des sociétés (individualisme, intérêt personnel, profit)

Ouverture : Si aujourd’hui l’héroïsme est menacé dans ses valeurs et racines, ce n’est

pas tant par une disparition de son besoin que par la perversion, le détournement de

son rôle au profit de causes destructrices (Daesh par ex.)

J’ai mis 01:30:00 pour parvenir à cette ossature solide : IM – PLAN – OUVERTURE. J’ai limité à ces

3 éléments car ils constituent les clefs de la logique du devoir :

1. L’IM apporte une réponse pertinente et concise à la question posée ; 2. Le PLAN vient démontrer la valeur de cette position : 3. L’OUVERTURE projette la réflexion vers un sujet connexe sans remettre en cause ce qui vient


Il y aurait à partir de cette base des retouches de rédaction à faire et à préciser la trame des idées

secondaires et exemples retenus en quelques mots. Tout cela peut se boucler en 01:45:00 à

02:00:00

A vous de jouer si cet exemple vous inspire !


Su

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16

Sujet

Vous êtes le commandant Claude MILY, officier rédacteur affecté à l’état-major des

armées. Le CEMA doit s’entretenir avec le ministre de l’évolution des forces des

armées de Terre, de l’Air et de la Marine nationale.

Le sous-chef plans (SC-PLANS) vous charge de rédiger, en vous aidant du dossier

joint, une fiche proposant, in fine, des décisions à prendre pour améliorer

durablement la disponibilité de ces forces.

Le document doit strictement respecter une fourchette de 810 à 990 mots.

Le document, d'environ 3 pages, doit strictement respecter une fourchette de 810 à

990 mots.





à celle rappelée dans les différents documents précisant le contour de la nouvelle

épreuve.

Les éléments hors dossier, autorisés dans l'épreuve 2016, sont personnels, chaque

candidat(e) ayant ses propres repères en fonction de son niveau et de sa

connaissance du champ couvert par le sujet.

EDG 2016

1

Règles de rédaction


1. Le titre de la fiche est explicite : destinataire et objet y figurent sans ambiguïté dans

des formes cohérentes avec un travail d'état-major.

2. La réponse à la demande et le plan de la fiche (cf. 5 ci-dessous) tiennent compte,

dans leur forme, de la nature du document. La fiche d'état-major va ainsi à l'essentiel

avec un minimum de mots et dans un style simple pour favoriser la mémorisation.

3. Le contenu du dossier transparaît nettement dans la fiche et traduit une sélection de

données cohérente avec la demande, le niveau du demandeur et le cadre de son

intervention.

4. Les données personnelles complètent celles du dossier, voire se substituent à

certaines. Elles auront, en règle générale, une place plus importante dans les

propositions.

5. La forme de la fiche s'accommode mieux qu'en culture d'une présentation soulignant

la structure du document fourni (titres des parties notamment). Le plan de la fiche

est maintenant « codifié » et ne laisse que peu de place aux adaptations

personnelles.

6. Les transitions sous forme de paragraphes isolés en fin de partie sont facultatives. Le

rédacteur pourra donc les maintenir s’il pense qu’elles facilitent le cheminement

dans son exposé.

7. L'ouverture en fin de fiche peut s'appuyer sur un élément secondaire du dossier non

pris en compte explicitement dans la rédaction.

Corrigé proposé

Comprendre le sujet


La structure du sujet correspond à celle décrite dans les directives : « […] la rédaction d'une fiche d'état-major destinée à une autorité identifiée en préambule du dossier… Le sujet est proposé sous la

forme d'une question simple. » Enfin, le sujet rappelle la contrainte de volume de 900 mots ± 10%1

Sens des mots2

On distingue en premier lieu les différences entre chapeau et question :

1 La contrainte du nombre de pages a été supprimée car elle était incompatible avec celle du nombre de mots. 2 Comme dans tout sujet (SD ou CUGE), cette analyse initiale est déterminante. Son absence ou sa faiblesse

sont la cause de nombreuses dérives aux conséquences lourdes !

EDG 2016

2

1. Dans le chapeau vous avez la « mise en ambiance » et l’objectif final auquel concourt3 votre

fiche : le CEMA va rencontrer le ministre pour évoquer des sujets liés à l’évolution des forces

des 3 armées.

2. Dans la question on précise votre position comme subordonné du sous-chef plans, qui est le

destinataire de la fiche (et non pas le CEMA). Pour votre information, le rôle du SC-PLANS est

d’assister le MGA (major général) pour l'ensemble des questions relatives à la définition du

format des armées, à leur cohérence capacitaire et aux travaux de planification et de

programmation. L’objet de la fiche est maintenant clarifié. Vous n’aurez pas à traiter

globalement de l’évolution des forces (réunion CEMA-MINDEF), mais plus précisément de

leur disponibilité.

Maintenant reprenons en détail la question posée :

« Rédiger, en vous appuyant sur le dossier joint, une fiche faisant, in fine, des propositions pour

améliorer durablement la disponibilité de ces forces. »

« S’appuyant sur le dossier joint » : « se servir de quelque chose comme d'un soutien

intellectuel » (CNRTL). Le dossier va donc soutenir votre réflexion et votre analyse. Il va en

orienter l’approche sans que son contenu soit la seule source d’information de votre travail

(c’est une des différences majeures avec l’épreuve antérieure : avant on pouvait signaler dans

son préambule d’éventuelles lacunes du dossier ; aujourd’hui on peut les combler !)

« Faire, in fine, des propositions » : cette rédaction est volontairement insistante sur la forme

de la fiche. Elle rappelle que la 3e partie sera constituée par les propositions du rédacteur.

« Améliorer durablement » : améliorer c’est rendre meilleur, faire progresser. N’oublions pas

les adverbes ! Être durable c’est s’inscrire au minimum dans le moyen terme. On peut se fixer

un échéancier de principe en raisonnant en fonction des LPM. Nous « vivons » la LPM 2014-

2019, on peut se donner comme perspective la fin de la suivante en 2024. On ne doit pas en

effet oublier l’inertie d’un projet comme celui d’améliorer les forces ! Si la question avait été

« … pour améliorer rapidement… », la réponse aurait été différente. Ces nuances importantes

sont souvent négligées, voir la note 2 de bas de page.

« Disponibilité des forces » : ce sont les termes clefs du sujet. Il faut donc bien raisonner ici en

interarmées et pas uniquement en fonction de ses connaissances d’origine (Terre, Air, Marine,

SCA). C’est souvent là une difficulté majeure car, sauf exception, vous n’êtes pas encore « dans

le bain ». Enfin et surtout il faut donner du sens à « disponibilité ». La définition qui suit est

personnelle : « Disponibilité : fait de pouvoir être rapidement utilisé. La disponibilité des forces

est donc le résultat d’une équation dont les variables peuvent se réduire à la combinaison de

capacités, matérielles et humaines, et d’une stratégie portée par une volonté politique ». Cette

définition a été rédigée avec en arrière plan les contrats opérationnels.

3 En effet pour une réunion CEMA – MINDEF, l’état-major sera largement sollicité et votre fiche ne sera qu’une pièce du puzzle final. Concentrez vous donc bien sur l’objet et le destinataire de la « commande » qui vous est faite et ne vous laissez pas entraîner trop loin par le contenu du chapeau !

EDG 2016

3




Cadrer et reformuler le sujet La question posée porte sur la recherche de solutions interarmées visant à améliorer, au cours de

la décennie à venir, la capacité des forces à répondre aux besoins d’engagements définis par le

chef de l’État et le Gouvernement.




Étudier le sujet Le contenu du tableau d’analyse se réduit à quelques prises de notes au fil des pièces (idées

principales, principes retenus, exemples et chiffres) afin de rendre le travail concret. S’y ajoutent, au

fil du survol du dossier les réflexions et idées personnelles qui (re)apparaissent. Comme précisé dans

ma notice de méthode, le tableau est structuré par le plan « standardisé » : CONSTAT et

PROBLEMATIQUE – SOLUTIONS POSSIBLES – PROPOSITIONS

Rappel question : … propositions pour améliorer durablement la disponibilité de ces forces. CONSTAT - PROBLEMATIQUE

SOLUTIONS PRECONISEES ou EXISTANT AILLEURS (autres pays et armées)

PROPOSITIONS du REDACTEUR

DIVERS

Des responsabilités clarifiées entre chaîne OPS et industrie, mais difficile de bien placer le curseur. INERTIES DIFFERENTES

Différenciation du soutien OPS-DRILL

Franchir le cap des OPEX après une organisation très « centre-Europe » (USA et DLA ont été contraints par leurs missions historiquement hors territoire national. DLA et ACM (?) Vision extensive du soutien. VISION ACTUALIISEE DU SOUTIEN

En 2012, MCO = 6Md€ (15% mission DEF) ; +22% depuis 2000 sans effet significatif.

Aéronefs : intégration verticale difficile. SPECIFICITES d’ARMEES

Organisation et rationalisation MCO ; relations INDUST. MINDEF

Faire varier les paramètres CONTRAT OPS – MOYENS (Real Politik) REAL POLITIK

Difficulté à gérer priorité OPS et maîtrise des coûts. EXIGENCES CONTRADICTOIRES

Améliorer sa performance interne, améliorer sa performance d’acheteur et rationaliser ses parcs de matériel. Ce dernier levier touche au format des armées… DES MESURES TECHNIQUES

Fonctionnement en mode « projet » (Marine) Effort sur maintenance préventive. CHOIX d’ORGANISATION, INTEGRATION MCO-OPS ACCRUE

4 Temps moyen à passer au brouillon lors de ce type de travail. Ici les développements à fin pédagogique faussent la brièveté réelle de cette étape.

EDG 2016

4

et POLITIQUES

Une chaîne de compétence délicate à structurer (IND. DGA, MAT, OPS) COHERENCE COMPLEXE A OBTENIR

Donner des perspectives fiables pour permettre une organisation cohérente. DONNER du TEMPS AU TEMPS

Une organisation par « milieu » qui n’a d’enjeu IARM que pour AERO (28% TERRE ; 16% MER ; 56% AIR) INTERARMISATION LIMITEE

On externalise des fonctions ou des activités qui ne sont pas critiques ou sensibles pour le contrat opérationnel des forces, on peut sous-traiter pour des opérations moins globales et non « projetables » EXPLOITER LES POSSIBILITES EXTERN. ET SOUS-TRAIT pour alléger et non réduire EFFECT.

MCO, des moyens comptés ; une performance décevante. Disponibilité des matériels insuffisante au regard des besoins opérationnels. ADEQUATION MCO-BESOINS OPS DIFFICILE

Un parc de matériels hétérogènes, dispersé, parfois vieillissants, soumis à de multiples contraintes. Difficulté à faire coexister des matériels anciens et récents (Rafale / Transall ; VAB / VBCI) HETEROGENEITE et AGE DES PARCS

La SIMMAD a donc été le résultat du constat d’une chute de disponibilité, elle-même engendrée par une réduction drastique des rechanges à la fin des années quatre-vingt-dix. RESTRUCTURATIONS INSUFFISANTES (Effets évoluent + vite que les solutions)

Ce tableau regroupe les éléments réellement retenus par le rédacteur. En 3h00 de temps total,

difficile d’en faire plus. Quelques items recueillis en survol rapide et SYNTHÉTISÉS, puis une ou deux

IDÉES MAJEURES par colonne et c’est tout pour cette étape ! A partir de là on doit commencer à

« sentir » la fiche (voir page suivante) et il est temps de débuter la rédaction partielle.

On peut noter que les quelques éléments reportés dans le tableau font déjà 340 mots, soit plus du

1/3 de la fiche !

EDG 2016

5


Ce qui précède constitue une partie incontournable du travail qui doit vous conduire à 01:00 ou

01:15 au grand maximum sur les 03:00 allouées.

Il faut maintenant se lancer rapidement dans l’élaboration du devoir.





séquentiel rigide mais nous sommes assez itératifs en cours de réflexion.



plan ;

2. C’est encore flou et alors seulement je poursuis un rapide travail de synthèse pour dégager

des idées plus générales à partir des éléments du tableau ou revenir rapidement sur une ou

deux pièces (pas plus !)

Il ne faut pas aller au-delà de 01:30 à 01:40 pour parvenir à une ossature solide : INTRODUCTION

(dont PLAN5) – SOLUTIONS POSSIBLES - PROPOSITIONS (orientation détaillée). J’ai limité à ces 3

éléments car ils constituent les clefs de la logique du devoir :

1. L’IM va définir le fil directeur de la fiche et préfigure l’esprit des propositions ;

2. Les SOLUTIONS suivent la partie analytique du problème (1re partie) et font déjà appel à de

premiers apports personnels ;

3. Les PROPOSITIONS sont la mesure des qualités du rédacteur. C’est là que vous attend

principalement le demandeur de la fiche et, ici, le correcteur ! Sur un sujet comme celui-ci,

même si l’on est resté centré sur la maintenance dans les deux premières parties (surtout la

première), il faut dépasser ce strict domaine dans les propositions.




OUVERTURE.

Le travail proposé, réalisé dans un délai cohérent avec la nature de l'épreuve6, figure ci-après.

5 La recherche du plan devient accessoire puisque la trame de la fiche est pratiquement standardisée par les directives. 6 Environ 4h00 du fait des prises de notes plus détaillées dans la perspective de la rédaction de ce corrigé.

EDG 2016

6

INTRODUCTION

FICHE à l’attention du sous-chef PLANS

relative à l’amélioration de la disponibilité des forces

0

Préambule

Les messages des différents chefs d’états-majors sont clairs et répétés : nos forces disposent depuis plusieurs années d’une disponibilité juste suffisante pour satisfaire leurs contrats opérationnels. Or cette disponibilité est le résultat d’une équation dont les variables peuvent se réduire à la combinaison de capacités matérielles et humaines et d’une stratégie portée par une volonté politique.

60

Idée maîtresse

Alors que les efforts ont porté prioritairement sur le maintien en condition opérationnelle (MCO) qui montre ses limites, des mesures techniques et d’organisation sont aujourd’hui identifiées pour améliorer marginalement la disponibilité des matériels et équipements. Pour autant ces progrès seront insuffisants pour assurer, sans une vision rénovée du soutien, le sain équilibre entre des contrats opérationnels ambitieux et les capacités des forces à les satisfaire.

66

Annonce du plan Après un rappel des progrès et limites actuelles du soutien, seront évoquées les pistes de progrès actuellement identifiées. Enfin figureront des propositions visant une réforme à terme du concept de soutien.

31

DÉVELOPPEMENT 0

UNE EFFICACITE EN STAGNATION 4

ID1 Depuis le début des années 2000, le MCO a subi de profondes restructurations destinées à en améliorer l’efficience. Dans un environnement jamais stabilisé, ces réformes laissent voir leurs limites.

29

IS11

La mise en place des structures intégrées (SIMMAD, SIMMT) a été le résultat du constat d’une chute de disponibilité, elle-même engendrée par une réduction drastique des rechanges à la fin des années quatre-vingt-dix. Cette organisation par « milieu » trouve tout son sens pour le matériel aérien dont le parc est le plus interarmées (TERRE 28%, MER 16%, AIR 56%)

61

IS12

Si des progrès ont été enregistrés, ils ne sont cependant pas à la hauteur des attentes. Une hausse du coût de la chaîne maintenance de 22% entre 2000 et 2012 ne se traduit pas par des résultats proportionnels. Si l’hétérogénéité des parcs explique une partie des difficultés, d’autres facteurs structurels s’avèrent déterminants.

55

IS13

Le constat critique porte sur plusieurs points dont notamment : une chaîne délicate à structurer (industrie, DGA, Matériel et opérations), des spécificités d’armes difficiles à contourner (intégration verticale du soutien des aéronefs quasi impossible). A cela s’ajoute une amplification des contraintes (vieillissement, niveau d’engagement, compétence du personnel) à un rythme supérieur à celui des adaptations.

57

EDG 2016

7

Transition (facultative)

(Des solutions sont cependant identifiées qui permettraient de surmonter une partie des obstacles actuels.)

0

DES EVOLUTIONS POSSIBLES MAIS MARGINALES 5

ID2 L’amélioration marginale de l’organisation de la chaîne du maintien en condition et de l’efficience des différentes procédures reposent sur des mesures techniques et politiques identifiées, dont la mise en œuvre montre cependant des limites.

36

IS21

Une première piste évoquée va dans le sens des solutions mises en œuvre, notamment dans l’armée de Terre avec ses parcs affectés (alerte, entraînement, gestion, service permanent). Il s’agit d’optimiser la différenciation du soutien en fonction des étapes des cycles opérationnels. C’est là avant tout d’une gestion de « crise ».

56

IS22

Une autre voie consiste à poursuivre l’exploration des possibilités d’externalisation et de sous-traitance. On externalise des fonctions ou des activités qui ne sont pas critiques ou sensibles pour le contrat opérationnel des forces. On peut sous-traiter pour des opérations moins globales également non « projetables ». Destinées initialement à alléger la pression sur le personnel ces mesures sont souvent appliquées pour en réduire le volume.

67

IS23

En ce qui concerne enfin l’État, il conviendrait selon le rapport de la Cour des Comptes d’améliorer sa performance interne, sa performance d’acheteur et de rationaliser ses parcs de matériel. Ce dernier levier touche au format des armées. Cette approche, absente des études rassemblées dans le dossier, reste cependant centrale et semble seule apte à fournir des marges de progrès significatives.

61


(Une définition actualisée du concept de disponibilité pourrait enfin être au cœur des propositions présentées au ministre. )

0

LA NECESSITE D’UNE VISION RENOVEE 6

ID3

Fruit d’un long héritage, le soutien des forces, et en son sein le MCO, devraient être l’objet d’une réforme conceptuelle pour les faire converger, par paliers, vers la satisfaction de besoins opérationnels cohérents avec les ambitions et moyens de la France.

41

IS31

1. Prendre en compte l’effet OPEX. L’observation du modèle US fournit un premier éclairage. Il reste à nos armées à intégrer totalement le contexte dominant des OPEX après une organisation encore marquée par la posture « centre-Europe ». Les USA ont été contraints par leurs missions, historiquement conduites hors du territoire national. La Defence Logistics Agency (DLA) traduit ainsi une adaptation pertinente au cadre d’engagement contemporain.

68

IS32 2. Répondre à des besoins par des moyens. Cette conversion ne peut s’inscrire

dans le simple flux des réformes en cours. Elle repose sur une volonté politique forte se traduisant par l’affectation de moyens budgétaires et humains à hauteur des enjeux sécuritaires actuels (terrorisme « étatique » de Daesh) ou

57

EDG 2016

8

présents en filigrane (tensions russo-occidentales).

IS33

3. Assumer des ambitions mesurées. Le temps des alertes concernant les ruptures capacitaires semble révolu. Les insuffisances et fragilités sont évidentes, y compris et surtout pour nos adversaires. Une maquette plus sobre mais solidement structurée, appuyée par une LPM « tenable » constituerait un premier pallier permettant une disponibilité accrue de forces cohérentes avec nos moyens et donc crédibles. L’incrimination récidivante du MCO n’est plus une posture tenable.

70

CONCLUSION 0


Même si des progrès « cosmétiques » sont envisageables, les forces ne devraient pouvoir être durablement disponibles qu’au prix d’une approche globale intégrant, certes des solutions techniques, mais reposant surtout sur une « realpolitk » en matière d’ambitions de défense.

42

Élargissement (possible si justifié)

Les priorités qu’imposent les circonstances, et que les forces assument au prix d’efforts conséquents, doivent être considérées avec tout leur caractère exceptionnel et en aucun cas avoir la valeur d’un étalon de nos capacités !

37


7 Hors transitions titre et 956 avec transitions et titre. Le décompte de mots est indicatif et réalisé en partie avec l’outil « statistiques » de WORD en ajoutant les « élidés » au résultat calculé par l’application.

Rédacteur Gal (2S) Jean-François DELOCHRE - © Maréchal un jour – 2016 – V2

èé





à celle rappelée dans les différents documents précisant le contour de la nouvelle

épreuve.

Les éléments hors dossier, autorisés dans l'épreuve 2016, sont personnels, chaque

candidat(e) ayant ses propres repères en fonction de son niveau et de sa connaissance

du champ couvert par le sujet.

Vous êtes le commandant Claude de Valmy, officier rédacteur affecté au bureau

études générales et prospectives de la sous-direction personnel- finances- capacités,

de la DRM.

Votre chef de bureau vous demande de rédiger, en vous aidant du dossier joint,

une fiche de synthèse proposant des mesures susceptibles d’améliorer l’attractivité

des différentes formes de réserve.

La fiche doit strictement respecter une fourchette de 810 à 990 mots et doit être

remise dans 3h00.

1

È È


1. Le titre de la fiche est explicite : destinataire et objet y figurent sans ambiguïté dans

des formes cohérentes avec un travail d'état-major.

2. La réponse à la demande et le plan de la fiche (cf. 5 ci-dessous) tiennent compte, dans

leur forme, de la nature du document. La fiche d'état-major va ainsi à l'essentiel avec

un minimum de mots et dans un style simple pour favoriser la mémorisation.

3. Le contenu du dossier transparaît nettement dans la fiche et traduit une sélection de

données cohérente avec la demande, le niveau du demandeur et le cadre de son

intervention.

4. Les données personnelles complètent celles du dossier, voire se substituent à

certaines. Elles auront, en règle générale, une place plus importante dans les

propositions.

5. La forme de la fiche s'accommode mieux qu'en culture d'une présentation soulignant

la structure du document fourni (titres des parties notamment). Le plan de la fiche est

maintenant « codifié » et ne laisse que peu de place aux adaptations personnelles.

6. Les transitions sous forme de paragraphes isolés en fin de partie sont facultatives. Le

rédacteur pourra donc les maintenir s’il pense qu’elles facilitent le cheminement dans

son exposé.

7. L'ouverture, également facultative, en fin de fiche peut s'appuyer sur un élément

secondaire du dossier non pris en compte explicitement dans la rédaction.

È È

Comprendre le sujet


La structure du sujet correspond à celle décrite dans les directives : « […] la rédaction d'une fiche d'état-major destinée à une autorité identifiée en préambule du dossier… Le sujet est proposé sous la forme

d'une question simple. » Enfin, le sujet rappelle la contrainte de volume de 900 mots ± 10%

Sens des mots1

On distingue en premier lieu les différences entre chapeau et question :

1. Dans le chapeau vous avez la « mise en ambiance » et l’objectif final auquel concourt2 votre

fiche. Ici, votre chef de bureau souhaite une fiche sur un sujet qui n'est pas au cœur des

1 Comme dans tout sujet (SD ou CUGE), cette analyse initiale est déterminante. Son absence et sa faiblesse sont

la cause de nombreuses dérives aux conséquences lourdes !

2 Concentrez vous donc bien sur l’objet et le destinataire de la « commande » qui vous est faite et ne vous laissez pas entraîner par des supputations sur un "besoin caché" !

2

missions du bureau voire de la division3. On peut donc penser qu'il y a là un besoin

d'information interne sans autre but que de combler des lacunes sur un sujet d'actualité.

2. En effet, vous connaissez les projets en cours soulevés par le besoin de recrutement dans les

forces. La place des réserves y est évoquée et il n'est pas surprenant que la DRM réfléchisse

aux conséquences externes et internes de cette option.

3. La question porte plus particulièrement sur l'amélioration de l'attractivité. Ce point devra donc

être au cœur des propositions.

Maintenant reprenons en détail la question posée :

« Votre chef de bureau vous demande de rédiger, en vous aidant du dossier joint, une fiche de synthèse

proposant des mesures susceptibles d’améliorer l’attractivité des différentes formes de réserve. »

« …en vous aidant du dossier joint » : « se servir de quelque chose comme d'un soutien

intellectuel » (CNRTL). Le dossier va donc soutenir votre réflexion et votre analyse. Il va en

orienter l’approche sans que son contenu soit la seule source d’information de votre travail

(c’est une des différences majeures avec l’épreuve antérieure : avant on pouvait signaler dans

son préambule d’éventuelles lacunes du dossier ; aujourd’hui on peut les combler dans le

développement !)

« …susceptibles d'améliorer » : améliorer c’est rendre meilleur, faire progresser. Susceptible,

qui est en mesure de faire telle chose, qui peut la faire. Cet adjectif introduit une notion de

relativité de l'efficacité des mesures proposées. Ce terme vous autorisera certains conditionnels

dans votre rédaction sans que l'on vous reproche un manque d'assurance !

« …attractivité des différentes forces de réserve » : ce sont les termes clefs du sujet. Il faut donc

bien raisonner ici en généraliste et pas uniquement en fonction de ses connaissances d’origine

(Terre, Air, Marine, SCA). C’est souvent là une difficulté majeure car, sauf exception, vous n’êtes

pas encore « dans le bain ». Attractivité, qui plaît, séduit, attire par son intérêt ; attrayant,

captivant. Différentes formes de réserve, ici encore ne pas se limiter aux seules réserves

opérationnelles, mieux connues des militaires des forces. Le dossier est là pour combler des

lacunes ou rafraîchir des connaissances.


suffisamment de temps à l’analyse du sujet afin de ne pas s’enfermer dans un développement indigent

de la question posée !

Cadrer et reformuler le sujet La question posée porte sur la recherche de solutions interministérielles visant à accroitre chez les

Français(es) l’intérêt pour les différentes formes, civiles et « militaires » (dont GEND), de service dans

la réserve et à faciliter ce volontariat.

3 Voir ANNEXE I sur la Sous-direction personnel- finances- capacités, de la DRM. Vous n'êtes pas affecté au bureau organisation et ressources humaines, ce qui conforte le caractère informatif de votre fiche.

3




Étudier le sujet Le contenu du tableau d’analyse se réduit à quelques prises de notes au fil des pièces (idées principales,

principes retenus, exemples et chiffres) afin de rendre le travail concret. S’y ajoutent, au fil du survol

du dossier les réflexions et idées personnelles qui (re)apparaissent. Comme précisé dans ma notice de

méthode, le tableau est structuré par le plan « standardisé » : CONSTAT et PROBLEMATIQUE –

SOLUTIONS POSSIBLES – PROPOSITIONS

Rappel question : … des mesures susceptibles d’améliorer l’attractivité des différentes formes de réserve. CONSTAT - PROBLEMATIQUE

SOLUTIONS PRECONISEES ou EXISTANT AILLEURS (autres pays et armées)

PROPOSITIONS du REDACTEUR

DIVERS

DIFFICULTE A RECRUTER 28 000 ESR alors qu’il en faudrait 40000.

AMELIORER LA LISIBILITE et VALORISER les MISSIONS Simplification et homogénéisation des statuts. Valorisation de la fonction stratégique de protection. JNR : rendre hommage à la double citoyenneté. Majorité des nouveaux contrats ESR= société civile.

RESPONSABILISER LES EMPLOYEURS. Dialogue avec ADM et employeurs. Faire connaître fidéliser, responsabilité sociale et formation (pro et citoyenne) Intérêt d’une forme de service civique « plate-forme de discipline et de valeur »

Réserve militaire= opérationnelle et citoyenne + gendarmerie Autres réserves : civile de la police, sanitaire, pénitentiaire et sécurité civile

LIMITATIONS OPS, STRUCTURELLES, ADMINISTRATIVES et FONCTIONNELLES Opérationnelles (durée de service restrictive 24 j/an réserve OPS en 2014) ; contraintes budgétaires ; fin de la conscription ; « déserts militaires » ; perte financière (parfois) ; employeurs civils (dont administrations) insuffisamment impliqués (seules 300 conventions signées) Pour la réserve de

SE DONNER LES MOYENS DES AMBITIONS Préciser la doctrine d’emploi. Prendre en compte la dimension européenne. Préserver les capacités budgétaires (entrainement et emploi) Valoriser le réseau des correspondants de défense. Au plan salaire, cf. système britannique garantissant contre toute régression de

EXPLOITER LES CENTRES D’INTERET PERSONNELS. Dynamique à exploiter depuis janvier. Exemple intéressant des renforts permanents d’unité GEND (1300 au quotidien) Capacités duales (cyber – RENS, médecine, doit…) Identifier les domaines d’engagement volontaire des jeunes citoyen(ne)s pour en faire des cibles privilégiées des actions de promotion de la réserve > en 2009 50%

4 Temps moyen à passer au brouillon lors de ce type de travail. Ici les développements à fin pédagogique faussent la brièveté réelle de cette étape.

4

disponibilité : 89000 anciens militaires mais… infra, équipement et organisation insuffisants.

salaire, même si lien incitation financière-attractivité non évident.

ESR = anciens appelés, 23% en 2014 !

RECHERCHER EFFICACITE AU MOINDRE COUT Privilégier les missions intérieures récurrentes. Exploiter : connaissance des milieux

LOCALISER LA RESERVE. Création d’unité de réserve dans certains déserts militaires (15 départements) ou Garde nationale ? Exemple des compagnies de réserve territoriales de la GEND. Local Army Reserve Center (GB)

LIMITATIONS OPS, STRUCTURELLES, ADMINISTRATIVES et FONCTIONNELLES

MISE EN COHERENCE POSSIBLE A MOINDRE COUT

SURTOUT CREATION et DEVELOPPEMENT de DYNAMIQUES

Ce tableau regroupe les éléments réellement retenus par le rédacteur. En 3h00 de temps total, difficile

d’en faire plus. Quelques items recueillis en survol rapide et SYNTHÉTISÉS, puis une IDÉE MAJEURE par

colonne et c’est tout pour cette étape ! A partir de là on doit commencer à « sentir » la fiche (voir page

suivante) et il est temps de débuter la rédaction partielle.

Ce travail sur tableau est capital car il va permettre de mettre de la cohérence dans sa vision du sujet.

Le tri effectué entre les éléments retenus et leur répartition, notamment colonnes 2 et 3, évitera toute

redondance entre les 2nde et 3e parties de la fiche.

On peut noter que les quelques éléments reportés dans le tableau (hors synthèses et titres des

colonnes) font déjà 319 mots, soit 35% du volume de la fiche à 900 mots !


Ce qui précède constitue une partie incontournable du travail qui doit vous conduire à 01:00 ou

01:15 au grand maximum sur les 03:00 allouées. J’ai mis ici 01:10

Il faut maintenant se lancer rapidement dans l’élaboration du devoir.

À mon sens Il n’y a plus, à partir de là, à se couler avec rigidité dans une méthode aussi processionnelle

que celles que préconisent les documents de méthodologie. En effet, le plus souvent, si les premières

étapes détaillées plus haut ont été suivies avec rigueur, la construction s’est faite progressivement

« dans la tête », car, heureusement, nous n’avons pas un fonctionnement séquentiel rigide mais nous

sommes assez itératifs en cours de réflexion.



plan ;

5

2. C’est encore flou et alors seulement je poursuis un rapide travail de synthèse pour dégager

des idées plus générales à partir des éléments du tableau ou revenir rapidement sur une ou

deux pièces (pas plus !)

Il ne faut pas aller au-delà de 01:30 à 01:40 pour parvenir à une ossature solide : INTRODUCTION

(dont PLAN5) – SOLUTIONS POSSIBLES - PROPOSITIONS (orientation détaillée). J’ai limité à ces 3

éléments car ils constituent les clefs de la logique du devoir :

1. L’IM va définir le fil directeur de la fiche et préfigure l’esprit des propositions ;

2. Les SOLUTIONS suivent la partie analytique du problème (1re partie) et font déjà appel à de

premiers apports personnels ;

3. Les PROPOSITIONS sont la mesure des qualités du rédacteur. C’est là que vous attend

principalement le demandeur de la fiche et, ici, le correcteur !

Le choix a été fait de rédiger un devoir complet au lieu de se limiter à de seules orientations. Les « plans

flash » utiles en préparation ne rendent en effet qu'imparfaitement compte de la cohérence


OUVERTURE.

Le travail proposé, réalisé dans un délai cohérent avec la nature de l'épreuve6, figure ci-après.

Cette nouvelle version, dont les inflexions majeures concernent la forme, tient compte de

l’exploitation des corrigés de TSD ainsi que d’informations recueillies via les candidats sur certaines

spécificités d’armée.

A partir des corrigés TSD

En observant certains corrigés de TSD, on constate que pour la fiche de synthèse, la notion d’IDEE

MAITRESSE est adaptée. Il s’agit en fait, dans ce que j’ai pu lire (et qui m’a été confirmé), plutôt d’un

condensé du développement de la fiche. Par la suite, l’annonce de plan est assez systématique et se

borne à rappeler la forme « standardisée » de la fiche dans son modèle 2016.

La mise en place de cette épreuve est encore source d’hésitations. Le flou relatif qui entoure encore

LA solution, plaidera pour une certaine clémence. La version figurant ici devrait cependant, dans sa

forme, être très proche de ce qui sera présenté comme copie étalon aux jurys en juin.

Dès lors, il serait maladroit de faire preuve d’originalité !

Pour la fiche armée de l’Air

L’armée de l’Air opte pour une structure radicalement schématisée privilégiant une hiérarchisation

visible des parties et sous parties (comme cela est fait ici dans les propositions). Les liens de rédaction

sont réduits au profit d’une mise en page avec titres et listes à puces (consignes données lors des

présentations des épreuves aux candidats à l’École Militaire)

5 La recherche du plan devient accessoire puisque la trame de la fiche est pratiquement standardisée par les directives. 6 Environ 4h00 du fait des prises de notes plus détaillées dans la perspective de la rédaction de ce corrigé.

6

INTRODUCTION

FICHE

à l’attention du chef de bureau

relative à l’amélioration de l’attractivité des réserves

17

Préambule Le décalage entre les paroles et les actes, concernant l’importance des réserves, est perçu tant par les candidats que par leurs employeurs. Il se traduit par une relative désaffection dont on résume parfois les causes en évoquant un manque d’attractivité.

42

Idée maîtresse

Mal connues et valorisées, les réserves souffrent d’un ancrage fragilisé par les évolutions de la société et en son sein de la Défense. Si des corrections « cosmétiques » sont à ce jour envisagées, c’est la recherche d’une nouvelle dynamique qui pourra régénérer durablement leur attractivité.

49

Annonce du plan

Cette fiche présente la problématique des réserves, puis rappelle certaines mesures en cours de mise en œuvre ou prévues pour en corriger les conséquences. Enfin des propositions sont faites pour pérenniser l’effet de ces efforts.

36

DÉVELOPPEMENT 0

DES LIMITES CONSACREES PAR L’HISTOIRE CONTEMPORAINE 7

ID1 Depuis la fin de la guerre froide et l’éloignement de la perspective d’une conflagration, les réserves, notamment militaires, souffrent de limitations fonctionnelles, structurelles et opérationnelles.

27

IS11

Au plan fonctionnel, ce sont les contraintes budgétaires et financières qui dominent7. Si le budget « réserves » 2015 (82 M€) a été honoré et presque consommé, il ne couvre que 28 000 ESR sur les 40 000 prévus en 2018. Par ailleurs les employeurs civils, dont les administrations, sont insuffisamment impliqués (seules 300 conventions signées) et les périodes de réserve peuvent conduire à des pertes financières, voire d’emploi, pour les participants.

70

IS12

En ce qui concerne l’organisation, la multiplication des formes de réserve civiles et militaires (7), l’insuffisance des moyens d’accueil et d’équipement et l’hétérogénéité territoriale (« déserts militaires ») sont autant d’obstacles au recrutement. C’est particulièrement vrai pour la réserve de disponibilité : 89000 anciens militaires mais infrastructure d’accueil et équipement insuffisants. L’incertitude porte aussi sur le vivier envisagé : chômeurs, EPID et nouveaux naturalisés, dont la motivation est incertaine.

75

IS13

C’est enfin la palette des offres opérationnelles limitées et des durées de service restrictives (24 j/an pour la réserve opérationnelle en 2014) qui constituent certainement les principaux facteurs limitant l’attractivité, au moins en ce qui concerne les réserves purement militaires. Les formes civiles comme celles des domaines sanitaires et de la sécurité civile semblent moins impactées, de même la Gendarmerie parvient à engager des renforts permanents d’unité (1300 au quotidien).

73

7 Le soulignement n’est pas à maintenir dans une copie concours (surcharge). Il vise ici à mettre en évidence la structure des IS qui doivent s’appuyer sur une idée suivie d’exemple(s).

7


(Des solutions sont cependant identifiées qui permettraient de surmonter une partie des obstacles actuels. 14 mots)

0

DES EVOLUTIONS VALIDEES MAIS AUX SEULS EFFETS CORRECTIFS 8

ID2 L’amélioration de l’attractivité des réserves requiert des efforts budgétaires mais également une communication améliorée et un plus grand pragmatisme dans la définition des missions.

26

IS21

Le volet budgétaire est ici encore déterminant et la préservation des capacités de financement concernant l’entrainement et l’emploi reste l’effort central retenu. En ce qui concerne les réservistes, le système britannique garantissant contre toute régression de salaire constitue une référence privilégiée, même si le lien incitation financière-attractivité ne présente pas la rigidité imaginée.

56

IS22

La communication constitue le deuxième volet pris en compte. Elle porte notamment sur la simplification et l’homogénéisation des statuts, pour les rendre plus lisibles, et la valorisation de la fonction stratégique de protection. Les vecteurs principaux sont la journée nationale des réserves (JNR) qui rend hommage à la double citoyenneté – la majorité des nouveaux contrats ESR viennent de la société civile- et le réseau des correspondants de défense.

69

IS23

La dernière piste de progrès empruntée consiste à rechercher l’efficacité au moindre coût. Les actions retenues visent à préciser la doctrine d’emploi, privilégier les missions intérieures récurrentes, exploiter la connaissance des milieux par les réservistes et prendre en compte la dimension européenne de la réserve.

47


(Parallèlement aux mesures envisagées ou en cours, c’est bien la recherche d’une nouvelle dynamique des réserves qui doit être au cœur des préoccupations. 25 mots)

0

PROPOSITIONS POUR UNE NOUVELLE DYNAMIQUE 6

ID3 Les propositions faites visent à renforcer l’effet des mesures rappelées ci-dessus et à en pérenniser l’impact au service d’une attractivité accrue.

25

IS31

1. La responsabilisation des employeurs8 constitue un levier essentiel pour obtenir un effet durable. Les actions favorisant la réserve ont ainsi une place dans la charte éthique des entreprises et administrations. Les portes d’entrée peuvent être l’appel à la responsabilité sociale et de formation (professionnelle et citoyenne) et l’intérêt pour les employeurs, quels qu’ils soient, d’une forme de service civique « plate-forme de discipline et de valeur » pour leur organisme.

76

IS32

2. L’exploitation des centres d’intérêt personnel des réservistes potentiels. Les capacités duales (cybernétique, renseignement, médecine, droit…) fournissent un pont naturel vers la réserve. Les motivations à l’origine du bénévolat des jeunes citoyen(ne)s doivent également être analysées pour mieux cibler les actions de promotion de la réserve vers les moins de 30 ans. Il faut en effet compenser

78

8 Ici en revanche la mise en évidence des thèmes des propositions est acceptable, voire souhaitable (sous cette forme ou une autre).

8

l’attrition du vivier du service national (en 2009 50% ESR étaient d’anciens appelés, 23% en 2014 !)

IS33

3. L’approche territoriale et le constat de résultats positifs des actions visant à privilégier l’ancrage local des réservistes complètent les domaines d’action proposés. L’exemple des compagnies de réserve territoriales de la Gendarmerie, des « Local Army Reserve Center » (GB) doivent relancer avec détermination la réflexion sur la création d’unité de réserve dans certains déserts militaires (15 départements) et l’opportunité du concept, à actualiser, de Garde nationale.

73

CONCLUSION 0


Même si des corrections sont urgentes et nécessaires, l’attractivité des réserves suppose une forme de séduction qui ne pourra se fonder que sur la prise en compte de critères plus subjectifs que ceux constituant notre habituel référentiel militaire.

39

Élargissement (souhaitable)

(Non retenu ici) 0


Cette ultime adaptation, pour ce cycle au moins, illustre la latitude laissée aux armées et leurs jurys

pour orienter LA FORME de l’épreuve. Il est cependant important de ne pas se focaliser sur une forme

qui peut encore évoluer (et le fera certainement au fil des concours) et de bien se concentrer sur le

fond de l’étude proposée, notamment sur les propositions qui conditionneront une partie importante

de la note finale.

9 Le décompte de mots est indicatif et réalisé en partie avec l’outil « statistiques » de WORD en ajoutant les « élidés » au résultat calculé par l’application.

9

ANNEXE I

È

Article 7, modifié par Arrêté du 7 avril 2011 - art. 1

I. - La sous-direction "personnel - finances - capacités" est chargée, au profit de la direction, ainsi que des organismes mentionnés au 2° de l'article 1er, de :

- Conduire les opérations de programmation et de gestion des ressources humaines et des finances ;

- Exécuter les dépenses et les recettes ;

- Assurer le contrôle interne budgétaire et comptable dans le respect des normes interministérielles et ministérielles correspondantes ;

- Passer les marchés liés au renseignement d'intérêt militaire ;

- Contribuer à l'expression et à la satisfaction de leurs besoins d'équipement pour ce qui concerne la recherche et l'exploitation de l'information ainsi que la diffusion du renseignement ;

- Mettre à leur disposition tout moyen nécessaire pour faire face à leurs contraintes opérationnelles tout en préservant le secret.

Elle est également chargée de préparer l'avenir de la fonction interarmées du renseignement, y compris de la direction et des organismes mentionnés au 2° de l'article 1er. En particulier, elle participe à l'élaboration des documents de doctrine, élabore les politiques d'ensemble de la fonction interarmées du renseignement et en décline les schémas directeurs.

II. - Pour l'exercice de ses attributions, la sous-direction "personnel - finances - capacités" comprend :

- Le bureau "organisation et ressources humaines" ;

- Le bureau "finances et budget" ;

- Le bureau "capacités de recherche" ;

- Le bureau "capacités d'exploitation" ;

- LE BUREAU "ÉTUDES GÉNÉRALES ET PROSPECTIVE" ; - Le centre de diffusion du renseignement.

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=0B1D258589D256BF9BE071D569007EB8.tpdila08v_1?cidTexte=JORFTEXT000023826903&idArticle=LEGIARTI000023827384&dateTexte=20110408&categorieLien=id#LEGIARTI000023827384

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