Upload
doankiet
View
214
Download
1
Embed Size (px)
Citation preview
Making of Créer un bonsaï avec un jeune plant
L’Elaeagnus pungens 'Maculata'
Dans la création d’un bonsaï, les intérêts de commencer le travail avec un jeune plant
sont multiples : le choix de la forme, de l’espèce, et l’amusante recherche de la technique
en font des sujets rares et d’exception.
Nous partons d’un jeune plant de pépinière, Elaeagnus
Pungens 'Maculata' (vendu au Jardin du Levant), j’ai
choisi une poterie hexagonale ou ronde, ce qui permet
de ne pas faire d’erreurs au niveau de l’implantation de la
plante, de couleur bleue pour contraster avec le feuillage
jaune de la plante.
L’elaeagnus est peu fréquent en bonsaï, mais il est tout de même très apprécié au Japon.
Espèce intéressante par son feuillage, il est de culture facile et abordable par tous. Pour
vous initier à créer un bonsaï d’elaeagnus à partir d’un jeune plant, il vous faudra un peu
de matériel : un set de ligature de plusieurs diamètres, une poterie à bonsaï, des ciseaux
fins, une pince droite, une griffe et des ciseaux à racine.
Un jeune plant ramifié présente de nombreuses possibilités
et reste encore souple pour pouvoir travailler avec la ligature.
Choisir un jeune plant vigoureux sans trop de ramification, pas trop âgé soit de 2 à 3 ans,
car le bois doit être souple. La clé est de donner une forme mouvementée presque
angulaire. La plante en poussant, arrondira les formes et les rendra plus naturelles. Que
l’on fasse du mame ou un bonsaï plus grand, la technique reste la même, c’est le suivi du
plant dans les années à venir qui vous inspirera dans la conduite du projet.
J’exfolie le feuillage avec des ciseaux fins.
On exfolie l’elaeagnus : on effeuille avec des ciseaux fins une par une, en prenant soin
de ne pas abimer les bourgeons, cela nous laisse une visibilité et nous facilite le travail
de la ligature.
On procédera au travail sur toutes les parties de la plante
même sur les branches que l’on ne va pas conserver.
La plante complètement
dénudée nous permet de bien visualiser, de
concevoir et d’imaginer la forme dans laquelle on
va travailler l’arbre.
Ensuite, on enlève le plant de son pot plastique et on dégage les racines en surface avec
une griffe pour rendre visible le départ des racines. Si certaines sont mal placées et
désorganisées on rééquilibre le nébari en les coupant à l’aide d’une pince droite.
A l’aide d’une griffe, je fais apparaître le départ de racine.
Ces phases sont importantes, car de ces travaux, on peut lire
plus distinctement dans le jeune plant et avoir une idée de la
face ou des faces exploitables. En comparant les avantages
des points de vue de chaque côté, entre mouvements naturels,
conicité et nébari , nous déterminons la face la plus évidente.
Pour l’instant les départs de branches importent peu.
Je démêle le racinaire sans trop approfondir.
On démêle succinctement le racinaire sans trop insister, le
but n’étant pas de faire un rempotage conforme, il est plutôt
de positionner le jeune plant dans un angle plus dynamique
et en accordance avec sa forme donnée, n’enlever du
racinaire uniquement si cela s’avère nécessaire pour qu’il
rentre dans la poterie.
Je pose mon 1er fil de ligature . Celui-ci va de haut en
bas , il s’ancre dans le racinaire et me servira de guide
pour donner la forme au tronc. Les ligatures des
branches suivront ce fil, évitant ainsi tous croisements.
Mon fil guide est posé,
déterminant la cime de
mon arbre.
Avant de ligaturer les branches, je coupe celles qui sont
inutiles, en répartissant de gauche à droite, en n’oubliant
pas les branches de profondeur.
Le plant avec les branches conservées.
Une fois la ligature posée en commençant par un fil guide de
gros diamètre, que l’on ancre entre les racines, on le
positionne la face vers soi et on commence à donner du
mouvement. La ligature est là pour corriger, accentuer ou bien
encore créer un style si on considère que le plant n’a pas
assez de caractère pour nous affirmer une direction à prendre.
Le plant est entièrement ligaturé, toutes les branches sont
ligaturées. Cette vue de côté, vous permet de voir que
j’incline légèrement la cime vers moi.
Il faut caricaturer c’est à dire être plus prononcé dans la
forme , car il faut comprendre que la plante réagira en
modérant le mouvement. Ne pas hésiter à créer des formes
paraissant artificielles car c’est dans ces termes que l’on
crée des possibilités qui ne nous
sont pas encore révélées.
Le plant après la mise en forme.
Les formes sont posées, on passe à l’étape suivante, le
rempotage dans un pot de travail.
Je vérifie si la poterie convient.
Pour continuer le travail même si vous avez l’intention de le
mettre en pleine terre quelques années pour le faire grossir, il
est primordial de respecter une année de poterie pour la
ligature et pour ne pas rompre l’équilibre du nébari.
1/ Je dispose une grille de drainage dans le fond de mon pot.
2/ J’attache 2 fils d’ancrage
pour maintenir l’arbre une fois
rempoté.
On emploie un substrat drainant au granulat type mélange-akadama-tuf calibré pour
guider les racines et s’acclimater progressivement à ce changement.Il a pour but aussi à
nous faciliter l’arrosage mais aussi les travaux de rempotage futur.
Je dispose dans le fond du pot une
couche grossière de mélange , pour
faciliter le drainage.
Je positionne ma plante.
A l’aide d’une baguette, je répartis le substrat
entre les racines.
Avant ma dernière couche fine, je serre les fils
d’ancrage.
On finira par un arrosage copieux et dès le printemps après le débourrement, on
commencera à le nourrir avec un engrais équilibré, mais soutenu type engrais pré-
bonsaï pour qu’il ne perde pas en vigueur. Il faudra surveiller la ligature et l’enlever avant
l’été. Le pincement ne sera pas impératif, mais il est nécessaire d’éliminer les tires- sèves
qui seraient en amont car cela pourrait désordonner les formes données et créer des
problèmes de conicité.
Pour en savoir plus, si le sujet de l’elaeagnus vous intéresse et que vous voulez
approfondir vos connaissances j’ai écrit un article dans le numéro 85 d’Esprit Bonsaï.
Résultat final : la plante après le travail.
A partir de maintenant, c’est à
la plante de jouer
dans le second round…..
Par Hay Jerome