Creuse-Citron N°21

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    2 lafft

    Cest fini pour cette anne 2009, cest une soire commence le 12 juin au soir, au bar lAtelier deRoyre-de-Vassivire, je ny tais pas, les chos des copains, disent que ctait bien. Je parlerai de monimpression de la journe au Villard, le 13 juin. Le temps splendide pour une semblable journe. Arriv lematin, aprs laccueil de Bakou , cest un copain chien

    PRESQUE TOUT DE SUITE, lindispensablecoup de main, monter un abri pour lesalon de lecture et de conversation, cer-tains sans doute utiliseraient le mot dbats ; ce ne sont pas mes mots, lim-portant, cest de vivre linstant, monter cepetit chapiteau. Je ne sais pas pourquoi endfinitive, juste que certains y ont pens,

    alors le petit coup de main il faut le don-ner, pour le partage, quimporte la fina-lit. Mimpliquer permet la rencontre, leplaisir de faire avec dautres ; tiensPatrick est l, bonjour Patrick, je continueavec les autres, ces inconnus, que je ne

    connatrai quaprs, quimporte ils sontl, je sais que cest pour que tout soit misen place selon les ides de chacun ; ne passe poser de question, je suis bien donnerces petits coups de main. Le plaisir departager. Au milieu dun endroit sur leplateau ; cest dans la Creuse, ici on ditsur le plateau ; cest l que va exister et sedrouler le deuxime festival BobinesRebelles (sur www.bobinesrebelles.org,

    vous trouverez les contacts-infos) ; jetente seulement de parler de cette si origi-nale journe, les paillettes, le tapis rouge,sont proscrits, a nest pas du mpris,

    peut-tre la diffrence ; llgance vraieest de mise : lhumour, le partage, lasincrit, le choix des projections guidpar la rflexion politique, le partage denos interrogations, confronter nos dissi-dences, cest pas un programme a ?

    Pour se balader au fil de ses envies, lestrois salles de projection, le repas de midi,

    celui du soir, faire ses choix, alors le prixlibre a ouvre la porte tous, plac devantsa ralit, son rapport au fric ; combien jemets dans lurne ? Je peux mettre tant, unautre, je nai pas de thunes pourtant jaienvie de voir, et jaurai faim sans doute,

    dois-je avoir honte ? Non, tu es venu, tasfait la dmarche, tu nous reconnais, tu faisexister ce que nous avons envie dedfendre ; nous avons plaisir ce que tupartages avec nous ; ta sincrit finan-cire, cest ton histoire, nous la parta-geons ensemble, mais sans prjugs. Tesvingt euros, tes deux euros, ont la signi-fiance, non pas de valeur marchande,mais ont valeur humaine. Et merde faut-il

    encore expliquer a ?Jai envie de parler de ma journe,

    gostement. Elle fut un bonheur de ren-contres nouvelles, de retrouvailles, de

    bonnes parties de rigolade, jai envie dedire ne soyez pas consommateurs, rentrezdans le tas, participez, vivez ces momentsrares o dans le respect, le regard dans lesyeux de lautre, sont autant de richessesque de voir des films, choisis pour leurpertinence politique, leur sens critique,leur engagement. Sans le partage, ils

    restent lettres mortes.Il y a des tals plein de revues, de

    livres, le stand de la Fdration anar-chiste, des livres et des revues anar-chistes, nen dplaise cest bien dispos,agrable lil ; la CNT aussi a sonstand ; dautres, des librairies qui prsen-tent aussi des courants libertaires, gnralaussi, La Loutre par les cornes, Under-sounds, Ipns, Creuse-Citron, aucundogme suivre, ni slogan juste , toutest possible, tout est ouvert lesprit cri-tique de la pense en libert.

    Toute la journe, des projections encontinu, et de 20 h 21 h 30, la pauserepas, avec de la musique vivante, repassimplement bon, encore des copains pourle plaisir de partager qui ont fait ce repasde lamiti. Nos rires, nos extravagantesdiscussions, qui passent des souvenirs auxrencontres encore, cest indispensable cesrencontres, elles tissent le lien qui noustient debout. Certains en profitent pour semettre en scne, faire leur numro maisavec panache, voire avec brio. Simulantlemportement, lapparent dsaccord :

    Tais toi, tu sais rien ! Je continue a mouline du ct gestuel, on ne fait pasdans le minimalisme mais dans legrandiose, lauditoire complice relance leparleur. Des clats de rire de partout,demain cest une autre fois, l cest lin-stant.

    Les Bobines rebelles, elles sont passestoute la journe, la grande salle, la petitesalle une, puis la deuxime petite salle.Tout a si bien fonctionn, que je nai pasdit un mot sur les films voir ; fallaitvenir pour voir.

    Comme finit la chanson Le Petit Balperdu : Et ctait bien, et ctait bien.

    GABAR

    bobin embobin rem-bobines rebelles bobines encore reb

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    xxx 3Tous en colre 3

    ALEXANDRE GROTHENDIECKest un math-maticien parmi les plus grands gnies,sinon le gnie du XXe sicle. Il a rvolu-tionn une discipline qui te parlera peu :la gomtrie algbrique. Il vit aujourdhuiau fond des bois quelque part en Arige etrefuse de faire des maths pour le milieuscientifique.

    Cet apatride, fils dun anarchiste juifukrainien et dune crivaine allemandebiographe du proltariat des annes 1930,a reu lquivalent du Prix Nobel pourles maths (la mdaille Fields) en 1966.Mais refuse de se rendre en URSS pour lerecevoir, en soutien deux crivainsrusses emprisonns. Pendant la guerre duVietnam, il part Hano donner des coursaux Vit-Congs.

    Il dmissionne de lIHES (apatride etanti-militariste, il ne pouvait et ne voulaittre naturalis et donc admis au CNRS)

    en 1970, protestant contre le financementpartiel de linstitut par le ministre de laDfense. Il rompt avec la communautscientifique et ses valeurs bourgeoisesautant que btement serviles et, terme,suicidaires.

    Suite sa dmission, il fonde, fin juillet1970 Montral, avec Pierre Samuel etClaude Chevalley deux autres poin-tures en maths , le groupe colo-giste et politique Survivre et vivre,dans le but de propager ses ides anti-militaristes et cologistes. Son but

    est la lutte pour la survie de lespcehumaine, et mme la vie tout court,menace par le dsquilibre co-logique croissant caus par uneutilisation indiscriminede la science et de latechnologie et par desmcanismes sociaux sui-cidaires, et menace gale-ment par des conflits lis la prolifration des appa-reils militaires et des indus-tries darmement.

    Ce groupe ira ensuiteirriguer la revue dcologieradicaleLa Gueule ouverte.

    Au Collge de France, Grothendieckintitule son cours : Faut-il continuer larecherche scientifique ? Le groupe Oblo-moff daujourdhui ne le renierait pas.Larme a seulement chang de nature :linformation, et linformatisation avecses fichiers, gntiques, biomtriques etses nanotechnologies injectables locca-

    sion dune vaccination force suite unepanique provoque par une pandmie degrippe ou autre.

    Il est assez peu courant, dit-il, que desscientifiques se posent la question du rlede leur science dans la socit. Jai mmelimpression trs nette que plus ils sonthaut situs dans la hirarchie sociale, et

    plus par consquent ils se sont identifis lestablishment, ou au moins ils sont con-tents de leur sort, moins ils ont tendance remettre en question cette religion qui nousa t inculque ds les bancs de lcole

    primaire : toute connaissance est bonne,quel que soit son contexte ; tout progrs estbon. Et comme corollaire : la recherche

    scientifique est toujoursbonne.

    Son poste ne sera pasrenouvel :

    malgr limmensit de son gnie math-matique, une majorit des professeurs duCollge de France a vot contre. Une pre-mire dans lhistoire de la vnrableinstitution . Ah ! le Collge de France !Ils auraient condamn Socrate mort !

    Rupture. Il divorce et fonde une com-munaut prs de Paris. En 1973, ils dm-

    nagent dans un village de lHrault, etexprimentent la contre-culture. Bref, ilvit une vie danarcho-autonome dultra-gauche comme on dirait aujourdhui !

    En 1988, son gnie le rattrape encore :on lui propose 270 000 dollars pourpartager le prix Crawford. A la retraite, ilrefuse, arguant : son salaire est plus quesuffisant, il souhaite garder ses distancesavec le Milieu des Mathmaticiens offi-ciels et enfin il juge que la fcondit sereconnat la progniture et non aux hon-neurs . Son uvre la plus clbre,

    Rcoltes et semailles, est une sorte dauto-biographie dun millier de pages, critevers 1985, qui ne trouve pas dditeur,tant donn quil y attaque frontalement

    ses anciens collgues (des pil-lards hypocrites et carriristes).Maintenant quil est enterr ,

    lIHES se pique de lditer sans sonconsentement. Faites comme les di-teurs dalors : Boycottez ! Dautantque luvre est sur le net

    Ce qui ma plus dans ce texte,cest le passage sur la crativit

    naturelle des enfants, dformechez la plupart par la manire sco-

    lastique denseigner.

    Le deuxime exempleconcerne le non moinsclbre matheux, TheordoreKaczynski, dit Unabom-

    ber , anarcho-terroriste co-lo-radical, auteur du clbremanifeste La Socit indus-trielle et son avenir(d. EdN,1998), galement disponible

    sur le net. lire absolument.

    RIC

    Les mathmatiques : anarcho-autonomes dultra-gauche ?

    En dpit des apparences mdiatiques et scolaires , beaucoup de matheux, souvent des vrais grands,ont dnonc et quitt toute collaboration avec ltat et ses labos militaires. Ne restent alors comme savants officiels que des trs moyens du point de vue des dcouvertes. Le savais-tu ? Exemple

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    Associons-nous les uns les autres

    Il y a trente ans, autour de Paris, 2 500marachers approvisionnaient la popula-tion ; aujourdhui, pour 12 millions dhabi-tants, il en reste 350, dont 30 bios ! Latoute jeune association de Montreuil, laMarmite dEugne, a pour objectif de rapprendre se nourrir avec desressources locales et de faciliter la rins-tallation de paysans respectueux de lenvi-ronnement. Reus Radio Libertaire, ilsaffirment leur volont de proposer desrepas prix cotant, composs dalimentsissus de lagriculture biologique. Il sagiten fait dune AMAP qui, au lieu de rpar-tir les produits du travail paysan entre lespaniers des associs, les utilise pour mettreen place une cantine populaire. Ce restau-rant coopratif est pens selon le modlequi a exist au XIXe sicle : quatre restau-rants ouvriers crs par le communard etinternationaliste Eugne Varlin.

    Le lieu doit permettre la convivialit etles changes : bar, self donnant sur lescuisines, concerts, expositions, accueil decentres de loisirs pour sensibiliser lesenfants lcologie... Rendre accessibleune nourriture saine devrait encouragercertains fuir lesfast-food. Avec dautresassociations, la Marmite dEugne agitaussi pour obtenir l installat ion dunpaysan biologique sur des terrains du sitedes Murs pche. Laisser les villes ten-taculaires remplir nos vies de bton et devoitures nest pas inluctable. Le rcentessor de jardins partags , tel Le sensde lhumus Montreuil, dmontre quona autant besoin de cultiver des liens avecses voisins que des salades et des tomates.

    Louverture rcente par deux compa-gnons libertaires dune universit popu-laire, sur ce lieu cr par Armand Gatti Montreuil, La Parole errante, indique quela crativit populaire na pas disparu.

    Construire notre futur...

    Lappel dEugne Varlin aux Tra-vailleurs et aux consommateurs renvoie la complmentarit quil devrait y avoirentre ces associations et le rveil dunmouvement social encore anesthsi.

    Il est vrai que les partenaires soci-aux sentendent comme larrons en foirepour viter quil ne bouscule leur syndicalisme daccompagnement .

    Pourtant les Bourses du travail, souslimpulsion des anarchistes, avaient forte-ment contribu dvelopper ces luttes etcette culture ouvrire quil faudra bienredcouvrir.

    Quelle sera donc la premire Unionlocale qui osera impulser une AMAP, unecantine populaire, un jardin collectif... ?

    LANNOIR

    4 La gueule toute verte

    Faire bouillir la marmite sociale !

    La politique, serait-ce ces papiers volatiles qui se frlent dans les urnes, ou ces paroles futiles qui sen-volent dans les tranges lucarnes ? Lalternative, pour sortir de la crise serait-elle entre les mainsdes experts du libralisme, affairs relancer la machine exploiter, ou dans les ttes des fans de l-tatisme, ressuscitant quelques poils de barbe de Marx pour dompter la sauvagerie du capitalisme ? Unvert pisseux, tendance Dany recycl Grenelle, va-t-il recouvrir cet antagonisme de carnaval ? En ralit,cest dans la crativit et lautonomie dindividus solidaires que rside lespoir dun autre futur. Le silenceenvahissant des me(r)dias ne suffit pas masquer les diverses initiatives qui surgissent dans de nombreuxdomaines. Humons, par exemple, dans le prolongement des AMAP (1 200 ce jour), le fumet qui

    schappe de la Marmite dEugne

    Aux ouvriers, aux ouvrires, aux consommateurs [extraits]

    On a proclam la libert du commerce ; la spculation en usepour nous exploiter merci.

    Travailleurs ! Consommateurs ! Ne cherchons pas ailleurs quedans la libert le moyen damliorer les conditions de notre exis-tence. Lassociation libre, en multipliant nos forces, nous permetde nous affranchir de tous ces intermdiaires parasites dont nousvoyons chaque jour les fortunes slever aux dpens de notrebourse et souvent de notre sant. Associons-nous donc, non seule-ment pour dfendre notre salaire, mais surtout pour la dfense denotre nourriture quotidienne.

    Une nombreuse population douvriers, douvrires, absorbepar un travail journalier incessant, ne peut salimenter que dansdes tablissements o on trouve le luxe avec la chert, ou bien,avec un bon march relatif, une nourriture malsaine.

    Unissons-nous. Formons une socit cooprative dalimenta-tion. Nous prparerons une nourriture saine et abondante que nouspourrons, notre gr consommer dans notre tablissement ouemporter chez nous. EUGNE VARLIN

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    xxx 3La gueule toute verte 5

    EUGNE VARLIN nat en 1839 dans une

    famille de paysans pauvres de Seine-et-Marne. Aprs divers mtiers, il devientartisan relieur Paris. Il dcouvre Prou-dhon dont il lit les uvres. Il participe lafondation de la Socit de secours mutueldes relieurs et anime une longue grve dela profession. Il cre la Socit decrdit mutuel des relieurs et endevient prsident.

    En 1865, il adhre lAssociation interna-tionale des travail-leurs (AIT).

    En 1867, ilorganise unecoop ra t i ved a l i m e n -tation, LaMnagre :

    N o u ss o m m e stous desc o n s o m -mateurs,n o u s

    s o m m e s

    tous desp ro d u c -t e u r s , t a b l i s -

    sons la sol-idarit parlchange de

    produits etpar la rci-procit desservices. Il estdonc indispen-

    sable que la pro-

    duction et lac o n s o m m a t i o nmarchent de front.

    En 1868, il appelle louverture dune cantine coo-prative, La Marmite, qui prend ungrand essor et ne fermera quaprs laCommune.

    En 1869, il est linitiative de laFdration parisienne des socits ouvri-res, qui sera plus tard nationale etdeviendra la CGT.

    Il est arrt pour sa participation des

    grves impulses par lAIT. la chute de lEmpire, en septembre

    1870, il devient membre du Comit cen-tral de la garde nationale. Pendant le sige

    de Paris, il soccupe de lalimentation des

    ncessiteux en fournissant les marmitesde Varlin avec laide de Nathalie Lemel,militante anarchiste et fministe, qui seradporte en Nouvelle-Caldonie avecLouise Michel.

    Il devient secrtaire du conseil de lAITpour la France, dont il inspire le pro-

    gramme : Ce que nous voulonstous, cest que chaque

    commune retrouveson indpendance

    municipale et se

    gouverne elle-mme au milieude la Francelibre.

    N o u svoulons lafdrationdes com-munes.

    N o u sv o u l o n sla soli-d a r i t

    p o u rtous, dansle dangerc o m m eaux joursd a b o n -

    dance.N o u s

    voulons laterre au pay-

    san, la mine aumineur qui lex-

    ploite, lusine

    louvrier qui la faitprosprer.Vive la Rpublique

    universelle, dmocratiqueet sociale !

    Pendant la Commune, il participe la prise de la place Vendme (18 mars1871). Il est lu au conseil de la Com-mune, o il assure la liaison avec lessocits ouvrires. Le 1er mai, il soppose la cration du Comit de Salut public etsigne le manifeste de la minorit. Durantla Semaine sanglante, il participe aux

    combats Belleville. Reconnu par unprtre rue Lafayette, il est arrt et, amen Montmartre, borgn, lynch, puisfusill par les lignards

    Eugne Varlin, un espoir assassin

    4 YOURTES SUR5 SONT RGULARISES

    ce jour, seul un accord verbal a t mis.Depuis deux mois, les habitants de Bus-sire-Boffy sont toujours en attente de largularisation de la cinquime yourte. Lemaire semblait avoir lch du lest maisvisiblement sa position reste ferme.

    Ce nest pourtant pas faute de dployernergie, appels la dtente et la rflex-ion. Ainsi, le week-end du 27-28 juin, lecomit de soutien des habitants des your-tes avait organis un rassemblementautour danimations conviviales et artis-tiques ; tentatives douvertures, de dia-

    logues avec les habitants du village, leslus. Des ngociations entre le maire, lesous-prfet et le collectif ont eu lieulaprs-midi au stade. Il en a dcoul lob-tention dun dlai ncessaire aux travauxde relogement pour la famille de lacinquime yourte. Le pronostic que cettedernire soit lgalise est fortementengag. Visite des services sociaux, de lagendarmerie pour constater linfraction.Rien ne leur est pargn. Aprs la fameusecarte communale, labore avec brio parle maire ( lpoque o il tait adjoint),

    rempart derrire lequel il cache sa mau-vaise foi, il rcidive avec un arrt inter-disant tout mode de campement sur lacommune. Le collectif travaille sur lesrecours dannulation de cet arrt.

    Pour en finir avec ce reprsentant dupouvoir et ses contradictions : dun ct, ilveut crer un co-village (mais cherche vincer une certaine population), de lautre,il vient de prendre la prsidence duneassociation qui prne la construction duneautoroute qui relierait Nantes la Mditer-rane en passant par Confolens, (futur car-

    refour europen ?) et amnerait sans doutebeaucoup de touristes dans un ventuelparc de loisirs !!! Quel jeu joue-t-il ?

    Un petit passage sur le site dehttp://www.permisdevivre.org pour rfl-chir un habitat choisi pour tous et en touslieux et pour se tenir au courant delvolution de cette affaire : www.your-

    tesbussiere-boffy.com SYLVIE

    Une histoire

    de yourf s !

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    6 La gueule toute verte

    Nuclaire et oliennes industrielles

    Nous avons dj expos les raisons de notre opposition aux oliennes industrielles (cf. Creuse citron,n 16 et 17). Un texte dtaill vient enfin de paratre 1, qui dit lessentiel sur la question. Son sous-titreexprime clairement le point de vue adopt : comment tre anti-nuclaire sans devenir pro-olien .

    UNE PREMIRE PARTIE du texte revient surdivers aspects de lindustrie nuclaire, par-fois rarement voqus : citons notammentle nuclaire co-metteur de gaz effet deserre ou les consquences des lignes trshautes tensions ; mais aussi limpossibledmantlement des centrales en fin de vie ;

    ou la multiplication des programmes deprparation un accident majeur detype Tchernobyl en France.

    Le texte analyse galement la possibi-lit dune relance du programme lectro-nuclaire mondial, et en tout cas franais,dont les signes se multiplient ces dernierstemps.

    Dans la deuxime partie du texte,directement consacre aux oliennes,lauteur, comme il le dit lui-mme, met un pied dans les aspects techniques ,mais sans oublier que ces aspects restent

    secondaires, et que la question principaleest politique.Nous pouvons donc lire une synthse

    dtaille des insurmontables problmestechniques des oliennes (en loccurrence,dune part labsolue diffrence dchelleentre le niveau de la consommation con-temporaine et les possibilits de produc-tion de lolien ; et, dautre part,lirrmdiable faiblesse du facteur decapacit ou de charge des oliennes, d lintermittence du vent) ; mais ce nest lquune tape pour parvenir au vritablesujet du texte : lidologie citoyennistede lolien .

    Le texte claire en effet la fonctionprincipale de ces machines : non pas pro-duire de llectricit, mais bien constituerun alibi idologique commode.

    Cet alibi est bien sr trs utile auxgrandes firmes de lnergie et du nuclaire,pour faire oublier ou accepter leur curde mtier , et leur responsabilit centraledans le dsastre cologique en cours.

    Mais il est aussi indispensable auxgroupements pseudo-critiques dfinis fortjustement non comme antinuclaires,mais bien comme alternuclaires (lerseau Sortir du nuclaire, Greenpeace,les Verts, etc.).

    Cest bien un autre nuclaire quedemande le Rseau, en ce sens quil nemilite pas rellement pour sa sortie mais

    pour la cessation graduelle et indfinie deson usage. Lexemple nous en est donnpar le scnario Ngawatt , qui prometune sortie du nuclaire grce aux ner-

    gies renouvelables et aux conomiesdnergie dici 2050.

    Pour les divers citoyennistes, la pro-duction lectrique nest jamais envisagecomme une question que se pose un cer-tain type de socit mais comme unequestion naturelle laquelle il importedapporter la rponse raliste .

    Les oliennes, comme les drisoiresconomies dnergie continuellementinvoques, servent essentiellement figu-rer (de faon fort peu vraisemblable) une

    telle rponse raliste .Et raliste veut dire ici qui vite tout prix de remettre en cause le cadreexistant en se cantonnant aux aspectstechniques.

    Il est dsormais difficile dignorer lac-cumulation de problmes contradictoireset insurmontables que rencontre lasocit. Mais bien que tout appelle demanire vidente une critique et uneremise en cause radicale, rien ne sembleplus effrayant ou impossible nos con-temporains.

    cette situation trs inconfortable,lidologie, la fausse conscience, apporteson habituel et douteux rconfort. Il nefaut donc pas stonner que toutes cesimprobables solutions techniques rempor-tent un succs persistant et quasi gnral :ce nest pas tellement quon y croit, cestquon a un besoin vital de ce genre de cal-mants, devant une angoisse et des contra-dictions effectivement crasantes.

    La dernire partie du texte revient sur laquestion centrale : aucune critiquesrieuse du nuclaire et du reste nest pos-sible sans remettre notamment en cause laproduction ininterrompue de nouveauxbesoins par le capitalisme industriel. Ce

    qui revient ni plus ni moins remettre encause lorganisation sociale prsente dansun de ses fondement les plus profonds : Une critique pertinente de llectricitet de lnergie en gnral ne saurait treautre chose que la critique dune socit

    pour laquelle produire massivement de

    lnergie est une ncessit vitale. Le texte dgage enfin une autre conclu-

    sion dimportance.Mme si les nergies renouvelables et

    compagnie taient rellement un moyende sortir du nuclaire, ou dattnuer ledrglement climatique (ce quelles nesont pas), la question politique fondamen-tale, la question du pouvoir, resteraitentire, irrsolue : qui exerce le pouvoirde dcision, sur cela comme sur le reste ?

    Et donc : qui, en face, contraindra

    ltat franais arrter le nuclaire, alorsque celui-ci est consubstantiellement,fanatiquement, nuclariste.

    Seul un mouvement social extrme-ment puissant et conscient pourraitimposer un tel arrt (quelles quen soientles formes techniques).

    Si un tel mouvement en arrivait l (cequi est aujourdhui difficile imaginer), ilaurait de fait commenc remettre encause la confiscation du pouvoir de dci-sion par la machinerie tatique et sescliques. Bref, il aurait commenc unervolution.

    On peut ventuellement le dplorer,mais il semble irraliste dimaginer quunarrt du nuclaire (ou un ralentissementsrieux de leffondrement cologiquegnral) puisse se produire par une autrevoie que celle-l.

    CDRIC

    1. Le vent nous porte sur le systme. Ou comment tre

    anti-nuclaire sans devenir pro-olien, Collectif libertaire

    anti-nuclaire aminois, 32 p., avril 2009, CNT-AIT, 8,

    rue des Cordeliers, 80000 Amiens.

    Voir galement, la mme adresse :Le Grenelle et son environnement. Notes sur lcolo-gisme dtat et le capitalisme vert, Collectif contre lasocit nuclaire, 12 p., Paris, 2008.

    Tout deux sont disponibles auprs de Creuse-citron.

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    xxx 3La gueule toute verte 7

    LHEURE O LE PRFET de la Creuseannonce quil veut faire de notre

    dpartement une rgion en pointe pour les oliennes industrielles, la lec-ture de ce texte riche (et souvent assezdrle) sera utile ceux qui vont se trou-ver bientt avec des projets de centralesoliennes devant leur porte.

    Pour ces derniers, il importe en effetaussi d tre anti-olien sans devenirpro-nuclaire (comme cest mal-heureusement trop souvent le cas).Parce que le nuclaire est une foliecriminelle ; mais aussi parce que cestleur meilleure chance de remporter une

    victoire.Pour se dfendre contre les argu-

    ments de lintrt gnral et du sauvons la plante censs tout faireaccepter, pour trouver des allis et sor-tir de lisolement, les opposants devrontimprativement mettre en avant en quoides intrts particuliers (comme lasauvegarde de leur environnementimmdiat) peuvent rejoindre desintrts universels ( comme la critiquede machines qui servent essentiel-lement faire oublier la calamit

    nuclaire).Notons que langle choisi dans ce

    texte le conduit accorder peu de placeaux consquences directes des oli-ennes sur les paysages et les conditionsde vie de ceux qui doivent les ctoyer.Pourtant, lenlaidissement, lappau-vrissement, et lartificialisation uni-versels sont eux aussi des consquencesremarquables de la socit indus-trielle, et on peut penser quils lajugent tout autant que les diversempoisonnements dont elle nous

    gratifie.

    Note sur les vrais et faux besoins

    CRITIQUER LA CONSOMMATION de masse et la socit quelle induit, cest sinterroger surles besoins ; mais la question sera mal pose si lon se contente de dfinir cesderniers comme le minimum objectif qui est ncessaire la survie , par opposition au superflu .

    Ce quillustre au contraire la varit des socits et cultures dans lhistoire humaine,cest que besoins et dsirs, ncessaire et superflu, ont toujours t mlangs et inspara-bles.

    Quest-ce par exemple que la cuisine, si ce nest confondre indissociablement la nces-sit de se nourrir et la recherche de plaisirs, le prtendu superflu (on pourrait en direautant pour le logement, les vtements, etc.).

    En ralit cette notion de besoins vitaux isolables du reste de lexistence, des dsirs etdes plaisirs, mais aussi des symboles, du sens ou de la beaut, est spcifique du

    monde moderne et de lutilitarisme conomiste dont il est imprgn : toute les socitshumaines, mme les plus pauvres matriellement, ont eu une cuisine (ou un sens dela beaut architecturale, etc.) ; notre poque est la premire avoir imagin de mangerexclusivement pour se nourrir, et avoir fait pratiquement disparatre la cuisine pour uneportion notable de la population.

    Une chose en tout cas semble indniable : la question universelle de la dfinition desbesoins lgitimes, la socit contemporaine a rpondu, dune manire absolument inditedans lhistoire, par linvention continue et sans fin de nouveaux besoins et dsirs satis-faire, et par la promotion massive, planifie, et en dfinitive trs imprieuse, de ces con-tinuelles nouveauts.

    Lexplication en est simple, bien sr : il faut faire tourner la machine.Il est sans doute impossible de donner une dfinition ou une liste des dsirs et des

    besoins authentiquement humains, et donc de dresser une sparation tanche entre vrais et faux besoins . Ceci tant, il semble lgitime de se demander dans quellemesure les aspirations continuellement renouveles daujourdhui ont encore leshommes pour origine, ou bien sont plutt de simples ncessits fonctionnelles de la machine sociale infernale qui sest progressivement difie depuis un sicle.

    On pourrait mme prciser la question : dans la mesure o ils sont encore proprementhumains, quels besoins profonds, en ralit, cherchent tre satisfaits par cette recherche

    incessante de consommation de marchandises nouvelles ?

    Voici dj une partie de la rponse : si ces nouveauxbesoins deviennent rapidement imprieux,

    et leur satisfaction quasi-vitale, cest queleur renouvellement incessant sappuie

    largement sur la constitution dun milieu de plus en plushostile pour les tres humains, par la transformationcontinue et rapide de la socit.

    Personne navait jamais eu besoin ou envie du tl-phone portable, jusqu il y a quinze ans de cela. Et(presque) personne maintenant ne semble plus pouvoir

    sen passer. Mais personne non plus navait jamais eu vivre dansune socit o lisolement et la dsocialisation, la destruction desoccasions de rencontre, sont pousss si loin.

    Et ces nouvelles marchandises, qui nous sont chaque fois venduescomme solutions aux problmes de

    lpoque, se transforment leur tour

    en un nouveau problme ; de con-squences, elles deviennent causes, et rajoutent unmaillon de plus la chane.

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    8 - Mauvaises frquentations

    Hardi comdien !

    Jacques Bonnaff, originaire du Nord, habite en Creuse depuis plusieurs annes. Il vient de donner Aubusson un spectacle, L'Oral et Hardi , compos partir de textes de Jean-Pierre Verheggen.

    Peux-tu nous dire quelques mots surVerheggen ? travers les textes que Jean-Pierre

    Verheggen a crit depuis trente ans il y aquelques thmes qui se recoupentcomme a. commencer probablementpar le thme dclamatoire ce quidonne chez lui un des plus vertigineuxpomes : logorabouffe o il y a undversement de termes de grammaire.

    Je crois quil est assez fascin par lagrande rhtorique ; la langue franaisese voudrait exemplaire de ses rgles, ellea voulu en faire un modle pourlEurope. Cest une question qui atellement proccup la posie quelle nesoccupait mme plus de ce quelledisait, elle ne soccupait plus que de sesformes, de ldification du sonnet, etc.

    Alors lui, il est ivre de ce truc-l, cest--dire que les termes pour dfinir lalangue sont ou dune complexit oudun jeu sonore absolument incroyables.

    Quand a commence l dessus, le grandpic oratoire, il dit par exemple truandset truandes du pire truisme, cracheurs decongerie, idiots crus et solcistesbriscards, mages de la pseudosimulation, maladroits de gnie, pauvresdesprit experts, adeptes de laconstriction latrale et partisans duhoquet lyrique, prgrinistes, changistes,changistes, macaronistes normalienssup du saupoudrage sybarite ! Ermites,dominicains du briefing, archevques dela crase, vierges du plac bien mis,oblats de lenchssement libre, zlateursde la boursouflure et disciples de lacontre-emphase, moines vreux de lacomposition burlesque... .

    a sort de petits dictionnaires desformes de la posie et de la rhtorique.

    On apprend encore aux enfants lcole primaire des mots comme coquecigrue , cest compltementdcal

    a garde son charme, a fait penser un tapis fleuri.

    Du coup la complexit se dtache deson sens, si cest difficile comprendrecest presque chatoyant et agrable

    lire. Et donc on ressemble Molire ondit des choses savantes sans lescomprendre, mais on les aligne.

    Partant de l, comment as-tu construitton spectacle ?

    Le principe, par contagion, tait defaire un truc non pas rhtorique maisdclamatoire, sans trop rflchir jaiadditionn des faux discours au dbut duspectacle, des discours de campagne. Ily a certains politiques que jai bien dansle nez. Ce nest pas seulement delirritation, il y a une espce decomptition invitable, je les regarde etje dis si ce sont des acteurs ce sontvraiment de mauvais acteurs . Tel lereprsentant qui nest imbu que de sareprsentation et qui pse mme de sapropre image sur le bon peuple.

    Ce sont des discours politiques videsde sens, avec des formules comme avant de prendre la parole je voudraisvous dire ces quelques mots

    Le spectacle commence avec lediscours du manager, a tout le mondecomprend bien lironie, cest vif, cestdistill, cest rapide, mais aprs il y a lelogorabouffe et tout dun coup a mefait rigoler parce que je pourrais perdrela moiti du public qui se dit si voustes seul sur scne ce nest pas pournous faire couter des choses

    compliques, ce nest pas ce qui taitcrit sur le programme .

    Le personnage enchane les conneriesmais ne sen rend pas compte. C'est unmec qui vient et qui dit : Jai quelquesmots vous dire Et qui tient uneheure et demie avec des accidents delangage, il est dans la double piste, dufait que je suis un peu stro .

    cest venu dune chose marrante, je

    suis all jouer au festival de PougneHrisson organis par Yannick Jaulin.

    Le thme du festival tait : lafourche . Moi je lentends avec ce petitaccident de langage ou dcoute, je dis la fourche comme la campagne ou lacroise, voil ! Et en mme tempsjentends que a ressemble Verheggen,parce qu'il faut fourcher la langue enquelque sorte pour dcouvrir sa vrit,lui est partisan de laccident de langage.Il constate que les personnagessecondaires, dans Tintin ce sont tous desfracturs du langage. Heureusement,parce que s'il ny avait que Tintin etMilou on semmerderait, franchement.Mais vous avez les deux Dupond-t,Haddock avec sa vocifration, laCastafiore avec ses lapsus, et Triphonqui modifie les phrases.

    Du coup javais la mme ide, jecommenais une allocution et en mmetemps je rpondais au portable, jesaluais des mains puis a fourchait, jedevenais un autre personnage, enquelque sorte je mimitais bien, endisant a jai appris le faire, le

    politique, cest un numro de singe .Bref ! Je faisais des mlanges qui

    passaient par diffrents tats de lalangue, au bout du compte je me disaisque ctait toujours dclamatoire, cest

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    Mauvaises frquentations - 9

    comme du boniment, on est unepoque de beaucoup de boniments,autant faire du boniment qui ne sert rien et qui est dclar comme tel.Aujourdhui je considre que le pointdaboutissement du spectacle est que les

    gens reconnaissent a. Le public nestpas dupe, enfin Finalement ce nestpas les experts quon va couter mais lapetite musique quils font.

    Il y a une grande part d'engagementdans le spectacle.

    propos de coup de gueule, il y acomme un manifeste au milieu duspectacle : tout dire, tout parler, oser il donne un encouragement aux jeunesparce que ce nest pas rien de dire, toutdire, tout parler, a concerne le domainepotique, tout crire pour finir par tout

    rater, et en rire, et il allume le ptarddune pense rvolutionnaire. Tout dire,il n'y a pas de limite, cest vraiment uneproclamation de libert et en mmetemps visant son propre chec. Ilsattaque aux formes franaises delhonneur et de lacadmisme, l il yavait quelque chose de virulent qui aconstitu son uvre potique, sil yavait du TNT ou des explosifs, cest ldedans.

    Tu as dit que dans Le Cri , film tlsur un pisode de la vie dans une usine,

    tu tais la fois comdien et citoyen..Jai t touch par des gens du mondeouvrier qui avaient une langue forte, quiavaient une conviction, qui taientcomme des grands modles. Desgrandes figures qui disaient : Si nous,on n'essaie pas de percer la couche desilence ou de non-dit alors on passerapour des sans voix . Il y a comme atoute une masse ouvrire dont on saitce qu'elle fait, ce qu'elle dit, ce qu'ellepense, ce quelle vit, il ny a pas besoinde lentendre.

    Jai dcouvert avec Jules Mousseron

    une criture ouvrire qui datait mais quitait assez drle daccs. Moi qui ne suispas fils de mineur a me permettaitdtablir des ponts. Il y a des gens trstouchs dans leur identit. Par exemplele chanteur Loc Lantoine a desractions, des cris du cur qui viennentde son identit hyper anonyme audpart. Il ma racont que la premirefois quil est entr dans un thtre, il avcu des choses trs mouvantes, il afailli sarrter dans le hall en disant oh,dj jai vu louvreuse qui soccupait de

    mon billet, maintenant je peux m'enretourner , puis, entr dans la salle, il sedisait cest pas pour moi, jai pas ledroit dy tre, a doit concerner dautrespersonnes .

    Jules Mousseron, il a commenc ouvrir chgueule , crire parcequil voulait faire des belles choses etpuis y arrivait pas. Ctait beau sespomes mais a nintressait pas lesgens de son coin, ils disaient pourquoi

    tu racontes pas des histoires, quand turacontes des histoires le soir tesbeaucoup plus drle . Il a pratiqu lalangue de son endroit, de son quartier,sans sy enfermer dailleurs. Il avait unct humaniste que lon ne connatpresque plus, il a eu beaucoup de succs,pourtant il est rest mineur, vraimenttravaillant sur le carreau jusqu la finde sa vie. Sinon son propos n'aurait euaucune validit. Cest une anarchie trsrvolutionnaire et trs conventionnelledune certaine manire, donnant une

    image de la stabilit du bonheurdomestique, de la bonne tenue,videmment, au travail. Des remises demdailles parce quil a vu trop de genssouffrir. Elle tait sans fond la ralit descits ouvrires, elle tait sans fond cellede ceux qui se dglinguaient dans lescits ouvrires.

    Pierre Michon vient d'crire un livre propos des Limousins qui ont travaill Paris, il dit cest une condition quelon na mme pas vue, parce que ctaitla condition des esclaves ngres maisavec presque lenvie de dire regardez-les ces salauds de ngres, ils attirentlattention avec lesclavage . Et il dittout le temps ceux qui tombaient deschelles.

    As-tu l'impression de faire acte demilitantisme ?Je ne suis jamais sr quun spectacle

    permette de donner une direction, je nesuis pas sr que le spectacle militantexiste, c'est occasionnel, parce quil y acertains moments o les petits ruisseauxse rejoignent, alors on arrive telle datepolitique. Mais cest une dformation decomdien de penser a, peut-tre que lechanteur peut dire cest moi detransmettre du courage pour unecause

    On est rentr dans une priode no-

    militaire, qui donc sexprime dans lesoprations coup-de-poing contre depseudos terroristes, mais aussi danslorganisation de nos vies. Par exempledmonter un vnement tait lobjet

    dune espce de nonchalance, et lon estentr dans une logistique meurtrire.Putain, tu te dis, mais comment ont-ilspu retirer tout lquipement, le podium,les chapiteaux, pour arriver ce qu'enun quart dheure il ne reste plus que

    quelques papiers. Autrefois, parexemple dans la scne de Jour defte de Jacques Tati, a dure, elle ason content dmotions et de tristesseparce quon a finalement ces casse-pieds, les saltimbanques, qui taientvenus sur la place ils sen vont ! Il faitdurer, a voque normment de choses.

    Comment les spectateurs prennent-ilston spectacle ?

    Les gens viennent plus facilement versdes choses qui ne sont pas forcmentplbiscites, pas forcment simples,

    mais quils ont envie dentendre et devoir.

    Lautre jour, lors d'un festival rural, jeregardais les gens qui viennent, mitouristes, mi professeurs, ou voisins dumonde rural, mi retraits, ce que lonvoudra, mais un mlange assezcomposite, je me disais ils vont tousaller vers le gros chapiteau, ou bien versdes trucs qui font un peu la parade.Jtais hallucin de les voir venir versdes propositions un peu complexes oudiffrentes avec de laudace en quelquesorte.

    Lcoute, a nest pas une formule,elle mest vraiment donne ; quand jevois le spectacle, des fois je me dis ljen fais trop, je charrie un peu . Jai lalibert des ciseaux, le pote ne ma pasdit cest intouchable, avec Verheggen jepeux faire ce que je veux. Le sens de cetitre curieux : lOral et Hardi , on nesait pas si c'est et ou est . Lesgens sont sensibles cette non-efficacitquon nous donne voir, l'inverse desproduits tout emballs consommer vitefait.

    tout dire,tout parler,

    oser

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    10 - Les programmes de l't

    Cet t Volup'th

    57, rue Vieille, 23200 Aubusson05 55 66 53 20 / [email protected]

    du lundi au samedi 11 h-19 h et plus...

    du 2 au 15 juillet : Exposition del'association L'Art et la manire - Aubus-son.du 13 au 16 juillet : Festival Les Artsdans la rue, exposition enfantine etferique de Cassandre.Samedi 18 juillet 18h30 : Fast Flood,reprises rock - Aubusson.Jeudi 23 juillet 18h30 : lecturesfunambules par les ditions Sans sucreajout.Samedi 25 juillet 19h30 : Cathye du Jeu,chansons franaises - Aubusson.Jeudi 30 juillet 18h30 : lectures d'unnoircisseur de papier, Eric Ducelier - Au-busson.Vendredi 31 juillet 18h30 : Gisl etMichel diato et saxo, chansons franaises- Magnat l'trange.

    Samedi ler aot 21h : contes pouradultes, Mamadou Sal conteur mauri-tanien.

    Jeudi 6 aot 18h30 : lecturesfunambules par les ditions Sans sucreajout.Samedi 8 aot 18h30 : L'pope rustre,chant, piano, guitare. Spectacleautobiographique, chansons d'humeur,d'humour, d'amen, d'amour, GuillaumeBarraband, aubussonnais de Toulouse.Vendredi 14 aot 21h : We're notindians, folk rock psych - Limoges.Jeudi 27 aot 18h30 : lecturesfunambules par les ditions Sans sucreajout.

    Soires gratuites

    10e Jardins-Jeudis de la Spouzesans oublier

    les lundis littraires et les vendredis - vido16 juillet 21h : Katrin'Waldteufel,Le Cello Woman Show, chanson franaise.23 juillet 21h :Histoire de chanter, 100 ans de chansons franaises, avec CatherineYerle, Herv Haine, Tonio, Mathias, Franois Mosnier. Mise en scne : HervHaine.24 juillet 21h :Note Future propose : Swingo-musette avec Catherine, Herv, Tonioet Franois.30 juillet 21h :Les chansons de Lo, Isabelle Tourbier - Ren Bourdet.6 aot 10h-19h : March du livre ancien et de la petite dition.6 aot 21h :Au temps des Cerises Ana Maria Deveselu chanson franaise.13 Aot 21h :La chanson foraine. En premire partie : Marie Beinel, chansonfranaise.

    Les Lundis Littraires13 juillet 21h : Lettres de prison etd'exil de Martin Nadaud, par Daniel

    Dayen et Michel Parot.20 juillet 21h : Je chante pour passerle temps, pomes et chansons de LouisAragon avec Isa et Herb.27 juillet 21h : Je vous cris de manuit de Louise Michel, par AmliePrvost.3 aot 21h : Avec les armes de la

    posie de Pier Paolo Pasolini, avecMlodie Le Bihan, Michel Parot etMartine Altenburger au violoncelle.10 aot 21h :Lettres de prison et d'exilde Martin Nadaud, par Daniel Dayen etMichel Parot.17 aot 21h : Ah ! Dieu que la guerre

    est plie, fantaisie potique etchansonnire avec GuillaumeAppolinaire, Gaston Cout, le duo Vian-Prvert et quelques autres avec BernardBrun et Ren Bourdet.

    La SpouzeCentre de Crations Culturelles

    La Spouze, 23230 La Celle-sous-Gouzon05 55 62 20 61

    Spectacles 21h. Participation libre. Repli en salle en cas de mto stupide.

    Les Vendredis vido17 juillet 21h :Plessage film d'AlainDhouailly.

    31 juillet 21h : Bruit Secret - JohnCage Concert - lecture et vido avecl'ensemble h/iatus Martine Altenburgeret L Quan Ninh.7 aot 21h : Le Cur Meslier,

    prcurseur du Sicle des Lumires, filmd'Alain Dhouailly.Mardi 11 aot 21h : L'preuve d'AlainDhouailly.Tlfilm tourn en Creuse en1984 et diffus sur TF1. Grand prix dufilm paysan en 1988. Ressource INA.

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    Les programmes de l't - 11

    L'AtelierBar - Brasserie - Boutique23460 Royre de Vassivire

    05 55 64 52 22 - latelier23.free.fr

    Vendredi 3 juillet 18h : vernissageL'Idal serait un projet, une exposition deLaurie-Anne Estaque.

    Vendredi 10 juillet 19h et 21h30 :concert No mad band, Funk / Hip HopRock.Mercredi 22 juillet 19h : concert Vladtrio, chanson franaise / Rock.Mercredi 29 juillet de 16h30 19h30 :Les dompteurs de papier Atelier publicde gravure, ouvert tous, suivi, 2lh30,de la projection des uvres L'Atelier.Vendredi 30 juillet 19h et 21h30 :concert Guarachando, Salsa.Vendredi 7 aot 19h 22h : apro-mix,Jeff 23, Koubiak, Alainlemenu, Electromix.Jeudi 13 aot 19h et 21h30 : concert,

    Les Papafard, Afro Jazz.Mercredi 19 aot 19h : concert BebeyPrince Bissongo, Afro-beat / Jazz / Blues.Vendredi 28 aot 19h et 2lh30 : concertEyo'nle (Bnin), Fanfare.

    Dimanche 12 juillet 21h30 : MarcAndr Lger. Blues chaloup. Acadien,ce guitariste-chanteur-compositeur a unevoix de velours, chaude et tendre, desdoigts de fe qui glissent sur le manchede sa guitare. Le cousin mtiss d'outreAtlantique vient nous sduire les yeuxdans les yeux, s'offrir la nuit toile dela Naute.Mercredi 15 juillet 21h30 : MangoGadzi, enfant prodige de la famileWorld-music, est un incroyable taraf(orchestre) djant et brillant. Captivant

    comme un concert du Smoking Orkestard'Emir Kusturica, la performancescnique de Mango Gadzi blouit tantpar son dynamisme que par la virtuositde ses acteurs.Dimanche 19 juillet 21h30 : Ziveli. Trspersonnel, trs prenant, puis dansle ventre de la tradition tzigane, puissoigneusement r-arrang, le rpertoirede Ziveli est un champ de rires et delarmes. L'orchestration tout en cuivreauthentique est blouissante. Cela donneun taraf envotant, dont les picesmusicales sont autant d'histoires, opalpitent les curs des gens des Balkans.

    Leur show va crescendo, de l'intime aufestif, et emmne le spectateur dans uneexprience trs proche du voyage.Jeudi 23 juillet 21h30 : LesMonstroplantes. Le genre de concert quidonne envie d'tre musicien. Efficacitdes effets, cuivres limpides, ligne debasses accoustiques surprenante grce l'incroyable sousaphone (17 kg delaiton). On remarque les Monstroplantestant pour leur nergie dbordante et leurgnrosit scnique que pour la qualitde leur musique.Samedi 25 juillet 21h : Jeff Zima.Traditional Trash-Blues, Speed Boogie,

    Stomps, Jump, Old-time New OrleansJazz & Ragtime, Yazoo Mambo et DeltaMud sont les standards du rpertoire deJeff Zima, le plus tonnant guitariste deBlues install sur le vieux continent.

    Pour fter la transition entre juillet et

    aot, ce week-end sera ddi auxmusiques et pratiques de l'Afrique del'Ouest. Les chnes de la Naute serontnos arbres palabres, et la cuisine serabien sr aux couleurs de nos htes... des

    stages de danses sont envisags, bref, onse sentira ce week-end l un peu plusproches de nos frangins africains...

    Vendredi 31 juillet 21h30 : Eyo N'le.C'est l'histoire d'une petite fanfarefantasque et bninoise, chue par biendes hasards sur les berges de votre tangprfr... Vivante, brillante, scintillantemme, leur musique afro-jazz est uncadeau qui vous est fait, une invitationirrsistible les suivre dans leursdambulations jubilatoires, au tempodes rythmes torrides de vos frresd'Afrique...Samedi 1er aot 21h30 : Thomso.Thomas, c'est l'incarnation de larconciliation culturelle entre sesracines, sa Casamance, et le pays o ilgrandit, btit, fonde, engendre... laFrance, et plus prcisment l'Auvergne...Sa musique, son message , son vibe sontancrs dans son Afrique gnitrice. Et sesrencontres avec des musiciens europenslui ont permis de lancer son cri,

    humaniste et pacifiste, et d'exprimer sarvolte. Entendra-t-on en lui la fibre deTiken Jah Fakoly ou des frres Toure, ony verra toujours clairement un citoyendu monde debout face l'injustice.

    Deux grandes soires spectaclesfolklore, danses, musiques et

    gastronomie du monde.

    Jeudi 6 aot : Hati. Soire anime parle Ballet Bacoulou de Port au Prince.Vendredi 7 aot : le Brsil. Soireanime par le Ballet populaire deFortaleza.18h : dfil de plage (sous rserve),

    21h : grand spectacle.Vendredi 21 aot 21h : Le Gros Tube,fanfare funk jazz. Passionns de funk(Maceo Parker, Georges Clinton, etc.),de jazz, et aussi de world, leur rpertoiresort des schmas traditionnels desfanfares.Dimanche 23 aot 21h : Jacques Taddeet Jean-Franois Prin. Jacques chante-t-il un texte de Ferr, de Brel et deBrassens ? Non. Il le vit, l'habite, le faitsien, l'enfante nouveau. On a souventdit que la rencontre de Jacques Taddeet Jean-Franois Prin avait t celle deBrel et d'Azzola.

    Dimanche 30 aot 21h30 : la ShkGroove Station. La nouvelle machine fonk franaise...

    Spectacles de rue avec les EnfantsTerribles.Ateliers musicaux avec la fanfare dela Touffe.Dbats, dambulations avec la fanfareen ptard.Le dimanche matin Village du festival,march de producteurs en musique.

    Ct musique, grandes soires souschapiteau :Vendredi 14 : La Gargote, Amazigh(ex-chanteur de Gnawa Diffusion),Les Ogres de Barback.Samedi 15 : Anonym Hands Co,

    Lo'Jo, Ministre des Affaires Popu-laires.Dimanche 16 : laMal Coiffe.

    Et, tout au long du festival le Mur dela Mortdu Cylindre Thtre.

    La NauteAssociation Naut'Active, 23190 Champagnat / St-Domet 05 55 67 12 54 -

    www.lanaute.com

    Festival Enferms Dehors,6e dition

    14, 15 et 16 aotPlan d'eau de la Naute Champagnat

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    12 - Capitalisme la poubelle

    LGV, TGVLe Grand Vaudeville, Tendance Gangster Violent

    Le barreau Limoges-Poitiers :inutile, nuisible et trs onreux

    La LGV Limoges-Poitiers, sera une lignenouvelle, uniquement voyageurs, de 115km dont 80 km de voie unique (donc une

    paralysie totale de la ligne en cas depanne) et desservant une seule gare, cellede Limoges. Le cot de la ligne pourraitatteindre les 2 milliards deuros, financ 1/3 par ltat, 1/3 par RFF, 1/3 par lesrgions Limousin et Poitou-Charentes.Le Limousin devra financer en plus la por-tion de ligne Tours-Bordeaux, hauteurde 64 M, le Conseil gnral de laCreuse pourrait mme tre sollicit.

    Seules 2 circulations seront directesvers Paris pour un temps de parcours de2 h, les autres rames seront raccordesaux rames de La Rochelle avec un temps

    de trajet de 2 h 15, les trains arriveront Paris-Montparnasse, gare dj sature.

    videmment, cette nouvelle ligne va tra-verser, dfigurer, des sites naturels dontcertains sont classs, des sites archolo-giques, des exploitations agricoles, etc.,et comme elle est rserve au trafic voya-geurs, elle ne diminuera mme pas le flotquotidien des camions.

    Mme en terme de temps gagn ,elle ne concerne qu'une partie des habi-tants de la rgion ; pour les Creusois parexemple, elle aura pour effet de rallongerle trajet ! Aujourdhui, le temps de par-cours entre Guret et Paris via La Souter-raine est de 3 h 20 et le prix du billet estde 48 pour 380 km ; demain s'il fallaitrejoindre la LGV par Limoges, le tempsde parcours serait de 3 h 40 et le prix dubillet serait de 75 pour 527 km. Le prixdu billet Limoges-Paris par la LGV seraitaugment de 25 % environ.

    Les dtracteurs de cette ligne (Amis dela Terre, Attac Limousin, ADSP Com-brailles, Association Barrage, Collectifdes Services publics, Collectif de la garede St-Sbastien, 2C2A Creuse, Vigilance

    de St-Jouvent, les associations d'usagersde Beaubreuil, Chaptelat, Rilhac-Rancon,Vaulry, M'PEP87, CGT Cheminots, SudRail, NPA, Les Verts, Parti de gauche,PCF Creuse, MJS Creuse...) soutiennent

    d'autres projets plus proches des besoinsde la population.

    Ils demandent en particulier la ractiva-tion du projet POLLT (Paris Orlans, LaSouterraine, Limoges Toulouse) : 713 kmde doubles voies rnoves, ligne voya-geurs et fret avec 18 gares desservies. Lecot de ce projet est de 500 millions d'eu-ros. Le temps de parcours serait pourLimoges de 2 h 30, pour La Souterrainede 2 h 10. Le trajet tant dj existant, iln'y aurait aucun impact nouveau sur len-vironnement.

    Ils demandent galement la rouver-ture de la ligne Montluon-Ussel fermedepuis le 1er janvier 2008, les trains rou-laient une vitesse de 30 km/h, fautedentretien de la voie. Une rnovationcomplte de la ligne est indispensablepour que les trains puissent circuler unevitesse de 120 km/h : ainsi cette lignereprendrait sa place en terme damnage-ment du territoire et de service public.

    Ce projet de LGV est certainement unprojet moderne car il est promu parune sainte union qui transcende les pseu-

    dos clivages politiques entre l'tat, le Me-def, le Conseil rgional et la Ville deLimoges. Il est vrai que nous sommesdans une logique d'amnagement du ter-ritoire o les mtropoles rgionales

    raflent tous les services et accentuent ladsertification rurale. Le maire deLimoges n'a-t-il pas dit, lors de larunion finale sur la LGV Limoges Vous, les Creusois vous avez la chanced'avoir la ville de Limoges pour vouspermettre de vivre la campagne .

    Les dtracteurs du projet LGV ont desarguments de poids, mais bien peu parmieux remettent en cause l'ide mme de laGrande Vitesse.

    Imposons le droit la paresse

    et la TPV (tout petite vitesse)

    Une critique consistante du toujoursplus vite a t produite il y a quelquesannes par l'Alliance pour l'opposition toutes les nuisances, dans un texte inti-tul Relev provisoire de nos griefscontre le despotisme de la vitesse 1. Voi-ci quelques extraits de ce texte.

    Pourquoi diable faudrait-il toujours et nimporte quel prix gagner du temps

    sur les trajets, alors que cest prcis-ment la transformation du voyage en purtransit qui le fait paratre dautant pluslong, qui lapparente une vritable cor-ve ? Au point quaujourdhui il faut in-troduire la tlvision dans les TGV comme bientt dans ces automobiles o

    Un projet de ligne grande vitesse, exclusivement ddie la circulation des trains grande vitesse,

    entre Limoges et Poitiers est en train de prendre srieusement forme. Par-del la stupidittechnocratique du projet, dnonc juste titre par de nombreuses associations, syndicats etmouvements politiques, il est lgitime de s'interroger sur cette idologie de la vitesse et del'immdiatet qui est le fond de commerce de la technoscience capitaliste. Et puis, si l'on construisaitmoins de LGV, il y aurait moins de risques de sabotages de TGV !

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    14 - Capitalisme la poubelleces actions, que Sbastian Briat a t cra-s par un train de dchets en novembre2004 vers Nancy [...]

    Un rapport de police allemand du 8novembre 2008 relve, ct de nom-breux blocages assez efficaces sur le tra-jet du castor , des attaques incen-diaires contre des botiers de signalisa-tion sur la ligne Hambourg-Berlin enBrandebourg dans la nuit du 7 au 8novembre, au moment mme o lestrains franais ont t bloqus par lesfameux crochets mtalliques. [...] C'estpeu aprs que les sources proches des en-quteurs antiterroristes franais com-mencent parler de la piste allemande,en voquant une lettre revendiquant desattaques simultanes contre des lignes dechemin de fer en Allemagne et en

    France. [...] Des opposants au nuclaire

    revendiquaient cette action dans unelettre intitule Parce que nous avonsras le bol arrive en novembre laTAZ : Avec des attaques incendiaireset des crochets mtalliques, nous avonsdirig aujourd'hui aux aurores notre co-

    lre contre les lignes de transport dedchets nuclaires . La lettre est signe en souvenir de Sbastian .[...] Curieu-

    sement, cette lettre ne semble pas avoirbeaucoup intress l'antiterrorisme fran-ais (ndlr).

    Que les auteurs des sabotages enFrance aient choisi de ne pas poser derevendications officielles, ou que leurrevendications aient t passes soussilence, n'est-il pas important de montrerque leurs actions entrent nanmoins forte-ment en rsonance avec de nombreuses

    autres menes au mme moment outre-

    Rhin sans qu'on leur ait cette fois accolle mme type de propagande antiterro-riste qu'en France ? Toujours est-il quela rpression s'organise au niveau euro-pen, [...] l'change d'informations entreles polices nationales concernant les per-

    sonnes impliques dans des milieux anti-autoritaires se fait de plus en plus sur labase de prtendues similitudes d'ides,de faons d'agir et de s'organiser entrediffrents groupes et dpasse ainsi large-ment les enqutes sur des actes prcis. Ilest d'autant plus urgent de faireconnatre aussi plus largement la grandevarit des stratgies offensives inven-tes dans des contextes locaux prcis l'encontre de cette rpression afin d'tremieux prpars les adapter d'autrescontextes.

    Erewhon ou no where ou now here,anagrammes de nulle part ou diciet maintenant, lieu de nulle part, traduc-tion de lUtopia de Thomas More, est leroman satyrique de Samuel Butler,crivain britannique (1835-1902), dans laveine des romans swiftiens sur lesinjustices conomiques et sociales.

    Contemporain de Darwin, avec qui ilcorrespondait rgulirement, il sintres-sait sa thorie de lvolution desespces mais la trouvait trop mcaniste.

    Paru anonymement en 1872, ce romandcrit un monde compltement len-vers, un monde o les lois et les murssont linverse de ceux de lAngleterre delpoque. Cette aventure a t crite auretour de quatre annes passes en Nou-velle-Zlande o il fut berger. Il brisait

    ainsi une ligne trs pieuse (un grand-pre et un pre dans le clerg).

    Aprs un long et dangereux voyage, untranger arrive Erewhon, monde qui luiest totalement inconnu. Il est hberg parune famille et tente dpouser leursmurs. Lhypocrisie sociale est un modede vie. Des aventures burlesques se suc-cdent. Les lieux dducation sont descollges de Draison. Il nest pas admisde sortir du lot, davoir une pensepropre. Les machines sont bannies. Sivous tes en possession dune montre,

    vous vous exposez une lourde peine.Toutes les machines sont caches, inter-dites ou dtruites.

    Erewhon, les malades vont enprison, et la punition est dautant plus

    forte que la maladie est grave. Les dlin-quants, eux, sont soigns. Et Butler decommenter : Nous cacherions toutes nosmaladies si nous tions traits comme les

    Erewhoniens, y compris les maladies intel-lectuelles et morales Voici donc ce que

    jappris. Dans ce pays, si un hommetombe malade ou contracte une maladiequelconque, ou saffaiblit physiquementdune manire quelconque avant 70 ans,il comparat devant un jury compos de

    ses concitoyens, et sil est reconnu cou-pable il est not dinfamie et condamnplus ou moins svrement selon les cas1.

    Lide dune responsabilit lgardde la sant est plaisamment ou tragique-ment si lon prend la chose au srieux voque.

    Mais si un homme contrefait un chqueou met volontairement le feu sa mai-son, ou sil vole avec effraction, ou silcommet tout autre action qui est consid-re comme un crime chez nous, dans tousces cas, ou bien il est mis lhpital ettrs bien soign aux frais du public, oubien, sil en a les moyens, il fait savoir

    ses amis quil vient dtre pris dunviolent accs dimmoralit, exactementcomme nous faisons quand nous sommesmalades, et alors ses amis viennent levoir, pleins de sollicitude2

    Pour finir avec humour, cette socit

    est vgtarienne par obligation mais aimela viande ce qui entrane un taux de sui-cide important chez les animaux (en ef-fet, il est interdit de tuer un animal maison peut manger ceux qui sont morts !)

    Butler sattache renverser limagetraditionnelle de lutopie : celle-ci nestplus un non lieu, la description dunailleurs fantasmatique, mais la pense delimmanence radicale, lici-maintenantde la philosophie. De cette lecture, nepeut tre retenue la recette de cit idale,on retient surtout leffort de lecture, de

    suivi qui oblige sinterroger sur soi-mme et soulve notre imagination. Enconclusion, ce qui importe de lutopie oucontre-utopie de Butler, cest sa lecture.Et la lecture en devient le coeur, puis-quelle devient affranchissement intellec-tuel.

    Aldous Huxley sest inspir en 1935de ce livre pour son Meilleur des

    Mondes, Herbert pourDune.Erewhon, point de dpart de la science-

    fiction ?Le silence est une vertu qui nous rend

    agrables nos semblables3.

    SYLVIE

    1, 2 et 3. Extraits dErewhon de Sa-muel Butler, collection LImaginaire,Gallimard.

    Lutopie selon Butler :

    un nouveau genre

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    Capitalisme la poubelle - 15

    Depuis 1986, date o la lgislation antiterroriste a t instau-re en France, un empilement de lois successives a

    construit un systme pnal dexception qui renoue avec les loissclrates du XIXe sicle et rappelle les priodes les plus sombresde notre histoire.

    Laccusation d association de malfaiteurs en vue decommettre une infraction terroriste , inscrite au Code pnal en1996, est la clef de vote du nouveau rgime. Or, ses contourssont particulirement flous : il suffit de deux personnes pourconstituer un groupe terroriste et il suffit dun acte prpara-toire pour que linfraction soit caractrise. Cet acte prparatoirenest pas dfini dans la loi, il peut sagir du simple fait d'entrepo-ser des tracts chez soi. Surtout, n'importe quel type de relation mme tnue ou lointaine, voire amoureuse ou amicale avec

    lun des membres constituant le groupe suffit pour tre impli-qu son tour. Cest pourquoi, sur dix personnes incarcrespour des infractions en rapport avec le terro-risme , neuf le sont sous cette qualification.

    De laveu mme de ses promoteurs, cedroit spcial rpond un objectif de pr-vention. la diffrence du droit com-mun qui incrimine des actes, lapratique antiterroriste se satisfaitdintentions, voire de simples rela-tions. Suivant le juge Bruguire,cit par Human Rights Watch, laparticularit de la loi est quellenous permet de poursuivre des per-

    sonnes impliques dans une activitterroriste sans avoir tablir un lienentre cette activit et un projet terro-riste prcis . Cest dans cetteperspective quon a vu la possessionde certains livres devenir un lment charge, car ils constitueraient des indicessur des opinions ; et de lopinion lintention,il ny a quun pas.

    ce flou de la loi pnale sassocie une procduredune extrme brutalit. Il suffit que le Parquet choisisse demanire discrtionnaire douvrir une enqute sur une qualifica-tion terroriste pour que la police reoive des pouvoirs d'investiga-

    tion exorbitants : perquisitions de nuit, sonorisation desdomiciles, coutes tlphoniques et interception de courriers surtous supports...

    De son ct, le dlai de garde vue priode qui prcde laprsentation un juge passe de 48 heures en droit commun 96 heures, voire 144, dans la procdure antiterroriste. La per-sonne garde vue doit attendre la 72e heure pour voir un avo-cat lentretien est limit 30 minutes et lavocat na pas euaccs au dossier. la suite de cette garde vue, en attendant unventuel procs, le prsum innocent pourra passer jusqu'quatre ans en dtention provisoire.

    Par ailleurs, la loi centralise Paris le traitement des affaires terroristes , confies une section du Parquet et une quipede juges dinstruction spcialiss qui travaillent en relationtroite avec les services de renseignement. Des cours dassisesspciales ont galement t instaures, o les jurs populairessont remplacs par des magistrats professionnels. Un vritablesystme parallle est ainsi mis en place avec juges dinstruction,procureurs, juges des liberts et de la dtention, cours dassiseset bientt prsidents de cours dassises, juges dapplication despeines, tous estampills antiterroristes.

    Lapplication de plus en plus large des procdures antiterro-ristes des affaires dtat montre que lantiterrorisme est dsor-mais une technique de gouvernement, un moyen de contrle despopulations. En outre et cest peut-tre le point le plus grave

    cette justice exorbitante contamine le droit commun : la lgisla-tion antiterroriste a servi de modle dans dautres domainespour gnraliser la notion de bande organise ,

    tendre les pouvoirs des services dinvestigationet centraliser le traitement de certaines instruc-

    tions.La Convention europenne des droitsde lhomme et le Pacte des Nations

    Unies sur les droits civils et poli-tiques, tous deux ratifis par laFrance, garantissent quune sanc-tion pnale soit fonde sur une incri-mination intelligible la rendantprvisible. En outre, ces textes

    donnent chacun le droit dorgani-ser quitablement sa dfense ce

    qui passe par la prompte interven-tion dun avocat ayant accs au dos-

    sier. La procdure, sur jumelle dela libert , doit tre contrle par un

    tiers impartial, ce qui est impossible avecune filire spcialise fonctionnant en vase

    clos, dans une logique de combat idologiqueincompatible avec la srnit de la justice.

    Il est illusoire de demander que ce rgime procdural soitappliqu de faon moins large et moins brutale : il est prcis-ment conu pour tre appliqu comme il lest. Cest pourquoinous demandons que les lois antiterroristes soient purement etsimplement abroges et que la France respecte en la matire lalettre et lesprit de la Convention europenne des droits delhomme et du Pacte des Nations Unies sur les droits civils etpolitiques. Nous invitons tous ceux qui se proccupent des liber-ts se joindre notre campagne en ce sens.

    Le Comit pour labrogation des lois anti-terroristes, CALAS :Giorgio Agamben, Esther Benbassa, Luc Boltanski, Antoine

    Comte, Eric Hazan, Gilles Manceron, Karine Parrot, Carlo San-tulli, Agns Tricoire.

    Pour en finir avec les drives antiterroristes

    Pour signer la ptition : http://calas-fr.net/

    Abonnement Creuse-CitronLes frais denvoi postaux sont de 1,25 par numro. Creuse-Citron tant prix libre, vous pouvez ajouter ce

    que vous voulez, sachant que le cot de fabrication dun numro est de 50 cts.1 an (4 n) = 5 (frais de port) + ... (prix libre) / 2 ans (8 n) = 10 (frais de port) + ... (prix libre)20 ans (80 numros) = 100 (frais de port) + ... (prix libre)

    Indiquez le nombre de numros que vous dsirez recevoir, libellez votre chque lordre de Citron Libre etadressez-le Creuse-Citron, C/o CNT 23, BP 2, 23 000 Sainte-Feyre.

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    16 Coup de gueule

    Eurockpennes

    spectre de la dmocratie, nos chersdirigeants europens peuvent continuerdans une impunit dfinitive jouer sur lascne internationale le rle qui est le leur :bras arm de lOMC, ennemis de leurs pop-ulations promises une pauprisation et unflicage en croissance exponentielle, fos-soyeurs des pays les plus pauvres o en

    2001 le sous-dveloppement et la misreont fait plus de 58 millions de morts. Maisenfin, bordel de dieu, qua fait lEurope, aujuste, depuis tout ce temps ? Elle a copi-coll. LERT, table ronde des industrielseuropens, dont les membres dirigent 45des multinationales europennes les plusimportantes (Total, Saint-Gobain, Nestl,etc.), lesquelles gnrent ensemble unchiffre daffaires qui frisait en 2003 lesmille milliards deuros, a adress en 1985aux chefs dtats europens une propositionintitule Europe 90, un agenda pour lac-tion . Ces propositions ont t prsentespeu aprs, en y changeant quelques vir-gules, par Jacques Delors sous le titreLivreblanc de la Commission europenne, docu-ment qui a servi de base lActe Unique

    adopt en 1986. Le document de la mmeERT,Remodeler lEurope,publi en 1991,sans prjudice de runions rgulires desenvoys de lERT avec les membres de lacommission europenne dont beaucouptaient socialistes, se retrouve pour unebonne part dans le trait de Maastrichlabor quelques mois plus tard. Le livre

    blanc sur la croissance, la comptitivit etlemploi, prsent par Jacques Delors en1993, est un copi-coll de ltude Vaincrela crise (par la drglementation, la flexibil-it, la comptitivit, le boostdes transports),publie par lERT. Mais ne nous acharnonspas sur ce pauvre Delors, parlons plutt dusocialiste franais Pascal Lamy, ex-com-missaire europen charg du commerce.Les services de cet humaniste ont proposaux quinze gouvernements de lEurope, en1999, un mandat en vue de ngociations lOMC qui fait de lUnion Europenne lac-teur international le plus agressif pour lalibralisation des services. Ce mandat pro-pose videmment dlever le niveau desengagements. Chaque membre de lOMCpeut adresser des demandes dautres

    Les lections europennes ont eu lieu voil un mois. Elles ont dvoil le dsintrt total de 80 % desEuropens de 18 35 ans pour leurs appts, ce qui les rend assez intressantes. Car lEurope concentre defaon caricaturale toutes les tares reproches la dmocratie reprsentative. La valse casse-gueule du Traiteuropen, sous ses diverses moutures, illustre merveille les paradoxes de ce type de dmocratie.

    PREMIRE SCNE : un trait europen pr-tendant donner une constitution lEuropeest soumis de la faon la plus dmocra-tiques aux peuples. Deuxime scne : cer-tains peuples, ravis de pouvoir enfin donnerleur avis sur le salmigondis de traitsantrieurs amalgams dans ce texte, rpon-

    dent avec une touchante sincrit ce quilsen pensent sous la forme dun NON clair etprcis. Troisime scne : notre prsidentactuel, trs honteux du franc-parler de sesouailles, ficelle avec ses petits camaradesun condens du trait dont ont t expurgstous les mots qui fchent. Cette fois, lespeuples frondeurs ne seront pas consults,si ce nest par lintermdiaire de leur par-lement, cest--dire que tchi.

    Les anars se lamentent toujours justetitre des carences de la dmocratiereprsentative, sur toutes les confiscationsde pouvoir quelle autorise, ou quellelaisse pisser, quand certaines de ses loisroupillent comme la Belle au bois dormantattendant le baiser du prince charmant.Nous ne nous rendons pas toujours compte quel point cette dmocratie approxima-tive est encore trop violente, trop scan-daleuse pour certains : les partisans delEurope librale, par exemple. Ainsiconoivent-ils la dmocratie : simplechangement de casting. Les lections y sontun rituel symbolique, en concurrencemortelle avec la pche la ligne ou laptanque. Qui vote aux Europennes ?

    Donner sa voix limpuissance rhdibi-toire dun parlement dont la fonction con-siste jouer Mon truc en plumes devantun parterre complaisant, tandis que les con-trats et le flouze schangent flots dans lescoulisses de la commission ne motive pasgrand monde. Ce qui est tonnant, cest quesi peu dlecteurs se soient rendu compteque les rapports entre lexcutif et le lgis-latif sont similaires dans la plupart despays. Non seulement les parlementaires nesont en aucune faon tenus de respecterleurs engagements lectoraux, mais en plusils nont aucun pouvoir dcisionnaire. Lespans les plus juteux du pouvoir, tout ce quirelve du secret-dfense, des affairestrangres, leur chappent. Une fois cartpar cette poudre aux yeux parlementaire le

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    de lOMC, ou son pote Strauss-Kahn celuidu FMI. Comme le clament les candidatssocialistes, le PS est un parti de gauche.

    En 1998, lUE et les USA ont sign uneDclaration commune sur le partenariatconomique transatlantique (PET), qui sepropose de crer une zone de libre-change entre ces deux entits conomi-ques. videmment le PET sintressenormment aux services, comme lindi-que son Plan daction :

    Nous confronterons nos points de vuerespectifs sur les moyens de parvenir unelibralisation aussi pousse que possibledans le cadre de lAGCS [] Nousexplorerons les possibilits dtendre lalibralisation des secteurs et des domaines

    prsentant de lintrt pour les prestatairesde services amricains et europens.

    Cette dclaration a t signe sans lemoindre frmissement par le socialiste alle-mand Gnter Verheugen, le socialiste belgeErik Derycke, les socialistes franaisHubert Vdrine et Pierre Moscovici, lesocialiste grec Gheiorghios Papandrou, etle socialiste italien Umberto Ranieri. On sedemande vraiment pourquoi les socialistes,en ces temps de crise, se sont pris pareilledculotte. Quelquun les a dcouverts ?

    Et le Parlement dans tout a ? Il par-lemente. Ignor par les lecteurs, il est fuicomme la vrole par la plupart des poli-tiques, qui le considrent comme une cul

    xxx 3Coup de gueule 17membres de lOMC, quoi de plus fraternel ?Il a permis la Commission europenne, aunom des peuples dEurope, cela va de soi,de demander en juin 2002, via lOMC, 109 pays de sengager libraliser chez euxun certain nombre de services. Parmi cespays, 94 sont en voie de dveloppement, 41sont faibles revenus, 30 sont des PMA(pays les moins avancs). La libralisationdes services, on la compris et on le constatepartout o elle a lieu, consiste en unerecolonisation, non plus par les tats, maispar les firmes transnationales qui ont mis lespersonnels politiques des grands tats,socialistes ou pas, leur botte. On sait par-faitement ce que Bouygues, Bollor, Pinaultet les autres ont fait pour la Cte dIvoireaprs que les plans dajustements structurelsleur ont livr sur un plateau les tranches

    fumantes de son conomie.Pour information, la commission euro-penne, socialistes en tte comme on lavu, a alors demand ces salauds d-gostes de pays suivants douvrir lesportes de plusieurs secteurs de servicesaux malheureuses firmes affames : 7pour lAngola, 6 pour le Bangladesh,5 pour la Birmanie, 6 pour Madagascar,6 pour le Mozambique, 5 pour lOuganda,5 aussi pour la RDC et le Sngal, 7 pourla Tanzanie. Que des privilgis qui ptentdans la soie. Rien dtonnant ce queLamy ait chauff le fauteuil prsidentiel

    LAGCS : tueur des services publics lissue de lUruguay Round, lAccord gnral sur le commerce des services est sign en 1994 par146 pays, dont la France. LAGCS se situe dans le cadre des accords de Marrakech (sous lgide du FMI) qui concernent lensemble des services : le but est delibraliser les activits humaines comprendre bien videmmentprivatiser. Les services, ce sont : lducation, la culture, la sant, la recherche, lenvironnement,leau, lnergie, les assurances, la poste, les transports, etc. Chaque pays sengage dans cette voie, au rythme quil juge possible face aux rsistances quil peut ren-contrer dans ce vaste champ de liquidation tout azimut. LOMC doit largir ses attributions pour englober des questions de socit telles que lenvironnement, laculture, la sant et la nourriture, qui linstar de la concurrence et de linvestissement, ne peuvent tre tenues lcart du commerce , ainsi sexprime le jacassinsocialiste franais Pascal Lamy, dvoilant ainsi les objectifs rels de la Commission europenne, en ce qui concerne lAGCS.

    de basse fosse. la commission du moinson peut remplir utilement son carnetdadresses, on sent le souffle du pouvoir,la bonne odeur de la maille frache. Encomparaison, se retrouver englu dans leparlement-croupion le plus caricatural dela vie politique europenne parat sin-gulirement peu sexy.

    Amis, lEurope est une machine con-fisquer le pouvoir pour des raisons sor-dides et criminelles. Comme lOMC.Comme nombre dinstitutions onusiennes.Comme absolument tous les tats surcette plante. Plus un systme est grand,plus il est opaque, dangereux, plus il estnfaste. Les bulletins de vote sont commedes gouttes de sang, ils charrient toute lavie de lidal dmocratique pour la dver-ser dans le puits sans fond des institutions

    o des murnes tapies sen gobergent.Small is beautiful, bigjamais.Vous avez raison de ne pas voter aux

    europennes. Vous auriez encore plus rai-son de ne pas voter aux prsidentielles, niaux lgislatives, de ne plus voter pour per-sonne. Le vote est une belle chose. Onvote un rapport dactivit, un budget, lalimite pour le plus beau corniaud ou lemeilleur groupe du radio-crochet. Maislire son souverain, ses patrons, sa mafiaet ses flics est une insulte la raison.

    LAURENCE BIBERFELD

    Aux fins de dsinformation concernant je ne sais quellegrippe, les bourre-le-mou de tous ordres nous disent : Dormez tranquille, on veille-sanitaire pour vous . Nedormez pas si tranquilles et que lt ne fasse pas lcher lavigilance. Nos monarques : grands labos, lobbies pharma-ceutiques, mdecins grassement rcompenss, et pseudoslus soudoys, envisagent une campagne de vaccinationOBLIGATOIRE. Nous proposerons un article sur les vac-cinations, qui ne sont pas obligatoirement aussi innocentesquon nous le dit.

    Ce qui est frappant l-dedans, cest que si cette cam-pagne devient obligatoire cest une atteinte notre

    intgrit la plus lmentaire. Nous devons soutenir la lib-ert de disposer de notre corps et nul na le droit dyinjecter ce quil veut. suivre

    GABAR

    Campagne de vaccination obligatoire ?

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    18 - Mauvaises lectures

    crits choisis d'Errico Malatesta.ditions du Monde Libertaire.210 pages, 2006, 10.

    Celui qui peut s'adapter et vivrecontent parmi des esclaves et profiter du

    travail des esclaves, celui-l n'est pas etne peut pas tre anarchiste. Estanarchiste, par dfinition, celui qui neveut tre ni opprim ni oppresseur, celuiqui veut le maximum de bien-tre, le maxi-mum de libert, le plus grand dveloppe-ment possible pour tous les treshumains. Errico Malatesta

    L'incroyable activit du militant libertaireErrico Malatesta s'chelonne sur plusd'un demi-sicle et le voit ml aux volu-tions du mouvement anarchiste, ducongrs de Saint-Imier de 1872 jusqu'aux

    dbats sur le Plate-formisme des annes1930.

    Il fut un crivain et un orateur mais avanttout un rvolutionnaire, la fois praticienet thoricien. Il cra ou participa de trsnombreux journaux. Prenant part avecd'autres internationalistes plusieurs tenta-tives insurrectionnelles dans les annes1870, il connat la prison et l'exil l'tran-ger. Il participe aussi la semainerouge en Italie en 1914 et au mouve-

    ment des occupations d'usine en 1920. la mme poque, il participe la cra-

    tion de l'Union anarchiste italienne. Il estensuite tmoin de la monte du fascisme.Arrt par les fascistes presque 70 ans,il passe les dernires annes de sa vie en

    rsidence surveille.Au sein du mouvement anarchiste, ErricoMalatesta constitue un exemple remar-quable de cohrence rvolutionnaire auservice de l'idal de justice et de libertqu'il dfendra avec une gale ferveurtoute sa vie.

    Les problmatiques souleves par ErricoMalatesta, loin d'tre dpasses, conti-nuent de prsenter une trs grande actua-lit.

    Errico Malatesta revient le mrited'avoir contribu donner au mouvementlibertaire son expression politique la plusacheve. Il aura men un effort constantde clarification thorique visant mettreen lumire les fondements sociaux etthiques de l'anarchisme, fond sur la co-hrence des moyens et des fins : unanarchisme large, pluraliste, anti-dogma-tique, qui s'appuie sur l'analyse des faits,mais qui ne fait aucune concession surles principes : son anarchisme fut aussiet surtout un anarchisme social.

    Errico Malatesta nous parat treaujourd'hui le point de dpart de touterflexion ultrieure sur les fondementsde la pense anarchiste.

    Ce livre regroupe un trs grandnombre de ses articles classs enrubriques thmatiques : anarchisme etcommunisme ; l'appui mutuel ; larvolution anarchiste ; anarchisme etlibert...

    ALAYN

    Anarchisme, Violence, Non-Violencede Xavier Bekaert. ditions du MondeLibertaire, 76 pages, 2005, 5.

    L'anarchisme social est sans doute la doc-trine politique qui a le mieux pos lestermes d'un vrai dbat sur les questionsde violence / non-violence.

    En se rclamant de la libre fdration

    des individu-e-s et des groupes humains,en se positionnant clairement contre lapeine de mort et pour la suppression desprisons et de tout autre lieu de coercition,l'anarchisme a toujours pari sur la capa-cit des tres humains pouvoir vivreensemble fraternellement et galitaire-ment, et s'est toujours rang, de ce fait,sans ambigut aucune, dans le camp durefus de la violence.

    la question de savoir ce qui, de laviolence ou de la non-violence, fonde lerve libertaire, la rponse ne souffre

    aucune interprtation :c'est la non-violence !

    Mais ce rve peut-il voir le jour sansviolence ?

    L'tat, le capitalisme, le militarisme,les religions, le patriarcat, le fascisme,les totalitarismes... qui sont au cur dupourquoi et du comment des oppressionset des exploitations qui gnrent depuistoujours les cent mille et une petites etgrandes violences politiques, cono-

    miques, sociales, culturelles... de notrequotidien se laisseront-ils abolir biengentiment ou rformer ?

    Une arme non-violente ne demeurera-t-elle pas toujours une arme ? Des capi-talistes non-violents ne seront-ils pastoujours des exploiteurs ?

    Bref, mme si on prend pour acquisqu'il est certains moyens (la torture, leterrorisme aveugle...) avec lesquels il esthors de question de transiger, qu'il va desoi que l'volution primera toujours surla rvolution, l'vidence n'impose-t-elle

    pas d'oser le courage du pragmatisme ?Et, au dbat ncessaire sur la morale,

    ne doit-il pas se substituer un dbat,impratif, sur les conditions politiques,conomiques, sociales... de la mise enuvre de cette morale ?

    Cette brochure, qui va contre--courant de tous les clichs sur les anarsposeurs de bombes, s'y essaye.

    ALAYN

    La nature des choses fait qu'on ne peut attendred'un arbuste transform en bton qu'il ait des feuilles

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N21

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    Revue de crise - 19

    Voici un nouveau venu dans le petitmonde de la presse alternative.Pour ce premier numro (printemps2009), Z s'est install dans le Tarn, chezdes paysans. Il prcise qu' il n'estl'organe d'aucun parti, ni le reflet d'unengagement monolithique [...]. Il n'y apas de hirarchie ni de spcialisation ausein de la rdaction. [...] Les dcisionssont collectives.

    L'quipe nous propose trois squences assez fouilles : d'abord le premier cri ou la standarisation de

    la naissance , puis le march despuces. Le contrle dans la peau , etpour finir l'cole de la peine. Lesenfants de la taule . Ces dossiers sontaccompagns d'articles varis allant du karat et biopolitique (Les artsmartiaux comme outil d'mancipationpolitique) l'exprience des populistesrusses en passant par les tontines ,un mode de financement original dequelques paysans du Tarn.

    Cette revue, riche d'une trsintressante et abondante iconographielie une excellente mise en page, ne

    peut qu'inciter sa lecture.Barricata avec son numro d't (n 19)confirme sa trs bonne tenue ditoriale etgraphique. Nous pouvons y retrouver undossier sur la guerre en cours avecun interview couteaux tirs de Casey, larappeuse de Blanc-Mesnil Ennemie del'ordre , mais aussi une autre interview,celui d'ric Hazan (fondateur desditions la Fabrique) entendu il n'y a passi longtemps par la SDAT dans le cadrede l'affaire des neuf de Tarnac .Mathieu Rigouste nous livre ici un texte

    percutant Le point d'impact descolres sur l'analyse des stratgies laborer par les mauvais perdants ducarnage capitaliste .

    Et encore beaucoup d'autres bonneschoses : une analyse de la chansonCayenne de Parabellum par l'un desspcialistes d'Alexandre Marius Jacob,Jean-Marc Delpech, un texte de ClaudeGuillon Cline,Dieudonn, Faurisson :toujours les maux pour rire quidcortique le discours de plus en plusodieux de Dieudonn, une rencontre avecle dessinateur Thierry Guitard et lascnariste Miriana Mislov l'occasion dela sortie de la BD, John Dillinger,ennemi public n1... Plus, bien sr, toutela partie musicale, toujours aussiintressante.

    Le numro de mai (n 22) d'Offensive,lui, prsente un dossier trs toff etvari Nous voulons la terre sur lesruralits. Loin de la classique ide

    selon laquelle mettre en avant les vertusde la paysannerie et de l'enracinement

    serait une attitude ncessairementrtrograde, voire ptainiste , les auteursdu dossier pensent, au contraire, que l'enjeu actuel est de prserver l o ils

    subsistent ces gestes (propres lapaysannerie et l'artisanat, qui taientles garants d'une autonomie matrielle etd'un certain rapport la communautreposant sur l'entraide et le partage,mais galement sur une inbranlablevolont d'indpendance), ce rapport la

    communaut, l'conomie et au monde,et de les retrouver l o ils ont tlamins. Divers articles prsententl'tat des lieux et des luttes de la ruralit,l'exode rural et sa gnralisation, maisaussi le retour la terre avec ses no-ruraux (interview de membres de laferme de Bellevue, installs depuisplusieurs annes sur le plateau deMillevaches)... sans oublier lephnomne plus rcent des no-urbains(exprience d'une association de dcroissants parisiens Montreuil enSeine-saint-Denis).

    Dans cette rubrique, nous n'avons gurevoqu les publications localesalternatives qui vont leur manire dansle mme sens que Creuse-Citron. C'est lecas de La Brique, journal d'infos etd'enqutes de Lille et d'ailleurs. Len 15 (juin 2009) aborde, bien sr,nombre d'affaires et d'informationslilloises, mais aussi des thmes qui nousconcernent tous : le camp No borderorganis fin juin Calais No border, nonation, stop deportation ! qui futl'occasion de mettre en lumire ce qui

    se passe dans l'ultime frontire del'espace Schengen et de renforcer la

    solidarit internationale face auxpolitiques migratoires europennes ; leRSA, rgression sociale active en unexcellent article qui contrecarre enfin

    l'coeurant consensus autour de cettearnaque des plus charitables (la Creuseet ses socialistes en furent un desterrains d'essai) ; les rseaux alternatifsd'information qui nous intressentparticulirement, comme cela peut trele cas avec le site Indymedia dont unedes lignes ditoriales est d'encourageret de rendre visibles les luttes sociales ...

    En ces temps d'inscurit policire avecson cortge de violences, d'agressions etde provocations tous azimuts, il n'est passuperflu de signaler l'existence du petitbulletin Rsistons ensemble. Son but estd'informer, de briser l'isolement des

    victimes des violences policires etscuritaires, et de contribuer leur auto-organisation.

    Avec les contrles judiciaires, leschefs d'inculpation, les enqutes... quicontinuent comme si de rien n'taitmalgr la libration de tous les inculps,le comit de soutien aux inculps deTarnac publie le numro 5 (30 juin2009) deschos de la taga. Celui-ci estconsacr, pour l'essentiel, aux travaux deMathieu Rigouste sur l'ennemiintrieur ou la guerre prventive comme

    science du maintien de l'ordre .Pour avoir les rfrences des

    publications cites dans cette rubrique, ilsuffit de s'adresser au journal.

    FRANCIS LAVEIX

    En lisant, profitons de cet t pour aff-ter encore un peu plus notre rflexion etnos arguments en vue des luttes venir.

  • 7/31/2019 Creuse-Citron N21

    20/20

    20 - Vous tes cerns

    La copie et la diffusion des textes publis dans ce journal sont libres et fortement encourages. IPNS

    O trouverCreuse-Citron ?

    Aubusson :BarAu Fabuleux Destin, 6 rue Roger Cerclier.BarVolup'th, 57, rue vieille.Bussire Dunoise :Bar restaurant Le TilleulChampagnat / St Domet : tang de la Naute.

    Chaussidoux : Bar Restaurant La Stabu.Chavanat La Roussille : Le Papillon rouge.Eymoutiers : Librairie Passe-Temps.

    Felletin : Bar-tabacLe Troubadour.Guret :Bar-tabac Le Balto, place du March.Librairie Les Belles Images, rue E. France.LibrairieAu fil des pages, place du MarchBar-tabac Le Bolly, 2, rue Maurice Rollinat.La Souterraine : Sandwicherie Le Damocless, 6,

    impasse St-Michel.Limoges :Local associatif Undersounds, 6, rue de Gorre.

    Woodstock boogie bar, 18, av. Montjovis.Moutier-Rozeille, La Clide : Atelier de sculpture.Royre : BarLAtelier.St-Loup : RestaurantLe P'tit loup.Sardent :BarChez Bichette.BarChez Josiane.

    et bien sr dans les manifs et rassemblements.

    Numro ralis avec le logiciel libre

    SCRIBUS. (www.scribus.net)Plate-formes : Linux, MacOs X,

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    Creuse-Citrons'adresse tous ceux et celles qui luttent contre la falsification de

    l'information et la diffusion gnralise de l'idologie librale. C'est

    un journal indpendant et libertaire qui s'interdit toute exclusive et

    tout proslytisme en faveur de telle ou telle organisation syndicale

    ou politique. Sur cette base nous publierons toutes les informations

    que vous nous ferez parvenir.

    Ce journal est ralis par le Collectif libertaire Creuse-Citron.

    Prix LibreNous vous proposons Creuse-Citron prix libre. Cest, pour notre

    collectif, une dmarche politique, non marchande, alors que par

    ailleurs, lhabitude est de payer le mme prix, que lon soit fortun

    ou pauvre. Le prix libre nest pas pour autant la gratuit : cest

    donner la possibilit dacqurir un mme produit selon ses moyens

    et ses motivations.

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    La Spouze23230 La Celle-sous-Gouzon,

    juillet - aot, de 14h30 19hles jeudis, vendredis et samedis

    Atelier Gavarni : Impressions, imagesde la Valle Noire,Roger Coenen.Pavillon de musique : Art brut, lesmauvaises uvres de Cleste Eglantier.Salon bleu : photos, dessins, peintures,livres illustrs, sculptures deNathalieAupy, Lolita Bourdet, FabienneCinquin, Serge Don Marino, MarcOlivier, Rmi Penard, Philippe Rolle.

    Expo hors les murs : Arbres de LaSpouze, photos dePhilippe Rolle, 16 rueMartin Nadaud Clugnat.

    CRACSeauve, 23700 Arfeuille-Chtain,

    du 24 juillet au 16 aot

    L'exposition du CRAC s'intresse la matire, matire tendre, dure, mallable, friable, destructible,indestructible, inoxydable avec pour invitsMarc Olivier, Olivier Courty, sculpteurs, et MarieThivrier, cartonniste.

    Les travaux deMarc Oliviercorrespondent une production spcifique tablie en fonction du lieucomme s'il s'agissait d'une monstration de fin de rsidence.Olivier Courty, aprs avoir essay diffrents matires, travaille l'acier . Ses uvres sont de grandscoups de crayons colors.Architecte d'intrieur,Marie Thivriers'est tourne vers la conception de mobilier en carton.Ses cr