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Tarik KASBAOUI, Enseignant-chercheur à la Faculté Polydisciplinaire El Jadida, Université Chouaib Doukkali. Responsable d’une équipe de laboratoire des Economie de l’Immatériel et du Territoire ». Membre associé de deux laboratoires GREL (Groupe de Recherche sur les Economies Locales) –Université du Littoral- et CERIFE (Centre Régional sur l'internationalisation des Firmes, la Formation et l'Emploi) –Université Aix Marseille III-. Tél. : 00 212 661.24.23.03 E-mail : [email protected] Adresse : Lot. Nezha, Rue 7, N° 148 Ain Sebaâ CASABLANCA (Maroc) Résumé Le contexte à l’origine de la crise financière internationale a largement été développé. La crise financière qui couvait depuis plusieurs mois aux Etats-Unis a fini par éclater au grand jour pour atteindre les principales places financières mondiales. Si les mécanismes économiques et financiers qui ont conduit à cette crise tout à fait surprenante de par sa soudaineté, son ampleur et sa propagation rapide à travers le monde, apparaissent aujourd’hui relativement bien identifiés, ses répercussions immédiates et à terme sur l’activité et les échanges demeurent encore entachées de fortes incertitudes et suscitent beaucoup d’appréhensions. La crise actuelle n’est pas une crise financière classique, mais une crise du secteur “bancassurance” mondial, aujourd’hui à la limite de s’effondrer car mité par une épidémie de “créances toxiques”. Cette situation ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur le secteur “bancassurance” marocain, de par ses relations de maisons mères à filiales, ou tout simplement de prêteur à emprunteur face au système mondial ; d’où une très probable restriction des conditions de crédit au Maroc en 2009, qui aura un impact direct sur l’activité des ménages et des entreprises. Parallèlement, dans la mesure où les marchés mondiaux sont aujourd’hui en repli, cela se répercutera forcément sur les marchés marocains, notamment l’immobilier bâti et la Bourse de Casablanca, qui vont être désormais pour quelque temps orientés à la baisse. Pour les pays émergents qui dépendent des ressources extérieures et dont la position extérieure est fragile, l’impact est direct et immédiat. L’ensemble des pays émergents pâtiront, à différents degrés, du ralentissement de la demande extérieure émanant des pays développés. Le Maroc a une position extérieure solide. Il dépend faiblement des ressources en devises. Cette dépendance marginale des agents économiques vis-à-vis des financements extérieurs grâce au développement des marchés de capitaux domestiques. Les réformes initiées par le Gouvernement ont renforcé la résilience de l’économie et sa capacité à faire face aux chocs. Rapport du FMI a précisé que : « La performance économique récente du Maroc est favorable grâce à une économie plus diversifiée, une situation budgétaire consolidée et un secteur financier solide, le Maroc est bien positionné pour poursuivre son développement malgré la conjoncture mondiale difficile ». Rapport du FMI a confirmé également que : « le secteur financier est capable de résister aux chocs ,… stable, convenablement capitalisé et rentable.. ». L’octroi du « Statut Avancé » au Maroc témoigne de la confiance de ses partenaires. Plus grande résilience de l’économie marocaine face au choc des matières premières. Les fondamentaux de l’économie demeurent solides en 2008. Les indicateurs conjoncturels restent bien orientés et la dynamique économique résorbe les effets de la crise en 2008. Les effets limités de la crise sur l’économie marocaine en 2009 sont le ralentissement des exportations; le tassement des recettes touristiques; la faible évolution des transferts des MRE et la quasi-stagnation des IDE. Ces effets négatifs sont contrebalancés par la vigueur de la demande intérieure qui demeure le principal moteur de la croissance et la baisse du cours du pétrole qui devrait se situer à 70$/baril en 2009. Le Maroc dispose toutefois d’un atout particulier et spécial, paradoxalement lié à sa fermeture financière : le fait que le dirham fasse l’objet d’un strict contrôle des changes protège ainsi l’économie nationale d’un risque de fuite des capitaux et donc d’un effondrement financier. Au terme de cette communication, nous allons essayer d'éclaircir les causes de la crise financière internationale en cours (origines, évolution et conséquences), d’une part, et ses effets sur les économies développées et sur les économies émergentes et particulièrement sur l’économie marocaine, d’autre part. Mots clés : Crise financière internationale, Economie marocaine, Système financier, crise de liquidité, bulle immobilière, crise bancaire, croissance économique. Crise financière internationale : quels effets sur l’économie marocaine ?

Crise Financiere Internationale Quels Effets Sur l Economie Marocain 2

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Tarik KASBAOUI , Enseignant-chercheur à la Faculté Polydisciplinaire El Jadida, Université Chouaib Doukkali. Responsable d’une équipe de laboratoire des Economie de l’Immatériel et du Territoire ». Membre associé de deux laboratoires GREL (Groupe de Recherche sur les Economies Locales) –Université du Littoral - et CERIFE (Centre Régional sur l'internationalisation des Firmes, la Formation et l'Emploi) –Université Aix Marseille III-. Tél. : 00 212 661.24.23.03 E-mail : [email protected] Adresse : Lot. Nezha, Rue 7, N° 148 Ain Sebaâ CASABLANCA (Maroc) Résumé Le contexte à l’origine de la crise financière internationale a largement été développé. La crise financière qui couvait depuis plusieurs mois aux Etats-Unis a fini par éclater au grand jour pour atteindre les principales places financières mondiales. Si les mécanismes économiques et financiers qui ont conduit à cette crise tout à fait surprenante de par sa soudaineté, son ampleur et sa propagation rapide à travers le monde, apparaissent aujourd’hui relativement bien identifiés, ses répercussions immédiates et à terme sur l’activité et les échanges demeurent encore entachées de fortes incertitudes et suscitent beaucoup d’appréhensions.

La crise actuelle n’est pas une crise financière classique, mais une crise du secteur “bancassurance” mondial, aujourd’hui à la limite de s’effondrer car mité par une épidémie de “créances toxiques”. Cette situation ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur le secteur “bancassurance” marocain, de par ses relations de maisons mères à filiales, ou tout simplement de prêteur à emprunteur face au système mondial ; d’où une très probable restriction des conditions de crédit au Maroc en 2009, qui aura un impact direct sur l’activité des ménages et des entreprises.

Parallèlement, dans la mesure où les marchés mondiaux sont aujourd’hui en repli, cela se répercutera forcément sur les marchés marocains, notamment l’immobilier bâti et la Bourse de Casablanca, qui vont être désormais pour quelque temps orientés à la baisse.

Pour les pays émergents qui dépendent des ressources extérieures et dont la position extérieure est fragile, l’impact est direct et immédiat. L’ensemble des pays émergents pâtiront, à différents degrés, du ralentissement de la demande extérieure émanant des pays développés.

Le Maroc a une position extérieure solide. Il dépend faiblement des ressources en devises. Cette dépendance marginale des agents économiques vis-à-vis des financements extérieurs grâce au développement des marchés de capitaux domestiques. Les réformes initiées par le Gouvernement ont renforcé la résilience de l’économie et sa capacité à faire face aux chocs. Rapport du FMI a précisé que : « La performance économique récente du Maroc est favorable grâce à une économie plus diversifiée, une situation budgétaire consolidée et un secteur financier solide, le Maroc est bien positionné pour poursuivre son développement malgré la conjoncture mondiale difficile ». Rapport du FMI a confirmé également que : « le secteur financier est capable de résister aux chocs ,… stable, convenablement capitalisé et rentable.. ». L’octroi du « Statut Avancé » au Maroc témoigne de la confiance de ses partenaires.

Plus grande résilience de l’économie marocaine face au choc des matières premières. Les fondamentaux de l’économie demeurent solides en 2008. Les indicateurs conjoncturels restent bien orientés et la dynamique économique résorbe les effets de la crise en 2008. Les effets limités de la crise sur l’économie marocaine en 2009 sont le ralentissement des exportations; le tassement des recettes touristiques; la faible évolution des transferts des MRE et la quasi-stagnation des IDE. Ces effets négatifs sont contrebalancés par la vigueur de la demande intérieure qui demeure le principal moteur de la croissance et la baisse du cours du pétrole qui devrait se situer à 70$/baril en 2009.

Le Maroc dispose toutefois d’un atout particulier et spécial, paradoxalement lié à sa fermeture financière : le fait que le dirham fasse l’objet d’un strict contrôle des changes protège ainsi l’économie nationale d’un risque de fuite des capitaux et donc d’un effondrement financier. Au terme de cette communication, nous allons essayer d'éclaircir les causes de la crise financière internationale en cours (origines, évolution et conséquences), d’une part, et ses effets sur les économies développées et sur les économies émergentes et particulièrement sur l’économie marocaine, d’autre part. Mots clés : Crise financière internationale, Economie marocaine, Système financier, crise de liquidité, bulle immobilière, crise bancaire, croissance économique.

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INTRODUCTIOINTRODUCTIOINTRODUCTIOINTRODUCTION GENERALEN GENERALEN GENERALEN GENERALE

L'amélioration du niveau de vie ou de pouvoir d'achat des américains surtout ceux à faibles revenus, c'était l'objectif ultime des responsables américains, et la décision prise pour atteindre ce but n'était pas l'augmentation des salaires de cette classe sociale, mais la distribution de crédits avec un taux d'intérêts plus bas (peut être égal à 1), cette décision est prise par l'ancien président des réserves fédérales (FED) Alan Greenspan et ses collaborateurs.

Les banques ou les établissements de crédit commençaient alors à distribuer de crédits (crédits immobiliers, crédits à la consommation, cartes de crédit…) à des ménages représentant d'importants risques d'insolvabilité, avec des facilitations de remboursement, partant par le principe que dans les 2 premières années, l'emprunteur ne rembourse presque rien, mais le vrai remboursement commence à partir de la troisième année, les établissements de crédits prenaient le logement comme garantie.

Ces emprunteurs avaient l'idée que les primes de remboursement vont diminuer avec la diminution continue du taux d'intérêt, et que la valeur de leurs immobiliers ne cesse pas d'accroitre voir même se doubler (presque à chaque trimestre), et qu'ils vendent leur patrimoine, une partie pour payer l'emprunt, et le reste se considère comme bénéfice pour l'emprunteur.

C'était bien passé comme ça, mais malheureusement que ça n'a pas continué dans ce rythme, et qu'à un moment donné, les responsables se réveillaient pour décider l'augmentation du taux d'intérêts, ainsi la valeur de l'immobilier a baissé, la conséquence était alors la difficulté de remboursement par les ménages, où ils étaient obligé de quitter leurs logement, qui entraient aux saisies. Mais vu que la valeur du logement a baissé, les banques se trouvaient dans des problèmes de liquidités, c'est pourquoi plusieurs banques ont fait faillites, et les vivantes arrêtent de prêter entre eux pas crainte que les autres font également faillites. Là, on est dans une crise monétaire américaine, mais comment cette crise est devenue financière mondiale?

Les banques, pour se refinancer d'une manière autre que celle traditionnelle, par la banque centrale, et afin de redistribuer de nouveaux crédits, elles ont inventés une technique complexe sur le marché financier, nommée la titrisation, elle consiste à transformer les créances des emprunteurs en titre pour les vendre. Née aux Etas-Unis dans les années soixante, des agences de notation ont attribué à ces titres des notes AAA (selon l'agence de notation Standard's Pool), c'est-à-dire le type de titres les moins faibles en matières de risque (le plus sur en matière de solvabilité et de remboursement à l'échéance). Mais la question qui se pose: Comment des ménages qualifiés "ninja", on donne à leurs emprunts une note AAA? Et les investisseurs à l'échelle internationale achetaient ce type de titres, et avec l'insolvabilité des emprunteurs par l'augmentation des taux d'intérêts, le monde se trouve noyer dans une crise financière mondiale, surtout les pays qui en ont beaucoup acheté.

Dans cette communication, on va essayer d'éclaircir certaines causes de la crise financière mondiale, ses conséquences sur l’économie marocaine, ensuite les interventions étatiques les plus importantes.

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I. L’IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE DANS LE MONDE

1. LES CAUSES DE LA CRISE FINANCIERE

Mars 2000, la bulle internet née en 1995 éclate. Durant 5 années, les investisseurs essentiellement américains n’hésitent pas à investir des sommes colossales dans les start-up internet. Non seulement attirés par les nouvelles technologies, ils voient également, dans « la Toile » une révolution économique. En effet, l’essor d’internet s’accompagne d’un développement considérable de l’ensemble des technologies de l’information. Rapidité des flux, facilité de la communication, la révolution n’est donc pas uniquement technologique mais elle devient également économique. Les investisseurs y voient une source intarissable de rentabilité et de profits.

Dans cette ambiance euphorique, entre 1995 et 2000, le cours du NASDAQ est multiplié par cinq, passant de 1000 à plus de 5000 points. Les introductions en bourse de ces start-up se succèdent à des cours dépassant toutes les prévisions : par exemple, la fourchette d’introduction de la Société Netscape, connue pour son navigateur internet, était évaluée à 12$-14$ par action. Les actions se sont finalement vendues à 28$ à l’introduction et ont atteint 58,25$ dès la fin de la première séance de cotation soit une croissance de 108%. EBay constitue un autre exemple très marquant de ce qui pouvait s’apparenter à une success-story sans fin. A son entrée en bourse en 1999 EBay a été valorisé à 8600 fois ses bénéfices de l’année 1998. A titre de comparaison, la valorisation moyenne pour les grandes entreprises industrielles se situe entre 10 et 20 fois leurs bénéfices.

Fin 1999, les premiers signes de faiblesse sur le marché de l’internet apparaissent, les cours des start-up atteignent leur paroxysme. Ce secteur a connu un développement trop rapide, a accueilli une masse de capitaux trop importante en un espace de temps trop restreint. Le 10 mars 2000, la bulle éclate et le cours du NASDAQ va connaître une chute aussi impressionnante qu’en a été son ascension entre 1995 et 2000. En 30 mois, entre mars 2000 et octobre 2002, le cours du NASDAQ va perdre 78% de sa valeur. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette « spirale infernale ». D’une part la concurrence sur ce marché était devenu trop forte, il n’y avait pas de la place pour tout le monde.

D’autre part, la hausse des taux d’intérêts de la Réserve Fédérale Américaine pesait sur les comptes pour ces entreprises technologiques et start-up internet surendettées. Enfin, les capitaux rendus disponibles par les investisseurs ont été utilisés trop rapidement et les développements internationaux n’ont pas toujours été maîtrisés.

« On s'est laissé porter, reconnaît un créateur en liquidation judiciaire. On n'a pas su durer. On a surdimensionné les équipes, acheté du matériel informatique pour 2 millions de francs alors que nous pouvions démarrer avec 100 000 francs ». Nous pouvons citer comme exemple de faillite suite à ce krach celle du site boo.com (vente en ligne de vêtements). Cette start-up a disparu en mai 2000 soit à peine deux mois après le krach après avoir dépensé plus de 120 millions de dollars en à peine 18 mois. Les explications sont donc étroitement liées au mode de management et de gestion.

Les responsables des Etats-Unis pensaient au développement d’un nouveau secteur, qu’est l’immobilier. La crise mondiale a explosé de ce secteur.

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Dans ce chapitre, on va essayer d’expliquer dans une première section Les crédits subprimes (section1), La crise du modèle des crédits subprimes (section2), Généralisation et internationalisation de la crise (section3).

1-1- Les crédits SUBPRIMES

Les "Subprimes" sont des prêts hypothécaires accordés aux foyers dits "à risque", en situation financière précaire. Ces prêts ont permis à toute une catégorie d'Américains d'accéder à la propriété. La crise des subprimes est une crise qui a touché le secteur des prêts hypothécaires américains et qui a participé au déclenchement de la crise financière de 2007-2008, qui s'est aggravée en 2008.

Le remboursement des prêts hypothécaires est garanti par une hypothèque sur un bien immobilier, ces hypothèques ont toujours représenté un investissement très sûr. Les banques se sont rendues compte qu'il est très rentable de grouper des prêts hypothécaires dans des "bons", et de les vendre ensuite à des investisseurs. Elles touchent alors une commission et transfèrent le risque à l'acquéreur. Ce système s'est avéré très avantageux et il a fallu trouver de nouvelles hypothèques. Les banques ont alors commencé à accorder des prêts hypothécaires à des foyers moins riches, donc plus risqués (les "Subprimes").

Les agents économiques, et les ménages en particulier, se sont mis à investir massivement dans l’immobilier, secteur qu’ils ont jugé le plus apte à accueillir des capitaux et le plus sécurisant.

■ LES EMPRUNTEURS:

Les emprunteurs étaient des ménages (classe moyenne américaine) souhaitant profiter de la baisse des taux d’intérêts pour devenir propriétaire. Cependant, sa situation financière étant délicate car ils sont qualifiés de "ninja"ou qui ont un faible revenu, ils n’ont pas accès à un crédit classique dit « prime », qui est le crédit le plus avantageux. Afin de se protéger contre le risque d’insolvabilité, le courtier ou la banque va proposer un crédit « subprime » à un taux d’intérêt variable, et beaucoup plus élevé que celui d’un crédit « prime ».

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■ LES CREANCIERS:

Les créanciers étaient les banques et organismes de crédit spécialisés, qui ont une partie de ces créances, placées par des rehausseurs de crédit auprès de fonds de placement divers (en particulier mais pas seulement), de banques et d'assureurs. Les créanciers attribuent des crédits après examen de la valeur du bien immobilier.

■ LES TAUX D’INTERET:

Les taux d'intérêt étaient variables car indexés, c'est-à-dire si la banque centrale augmente le taux de refinancement, les banques augmentent eux aussi le taux d'emprunt, majoré d'une marge, pour une durée de 27 ou 28 ans. Les intérêts sont plus élevés, en contrepartie de critères d'attribution moins stricts. Les conditions de rémunération du prêt hypothécaire seront les suivantes:

- Deux premières années la rémunération se fait sur la base d'un premier taux d'intérêt, promotionnel, particulièrement fixe préférentiel et très bas, (par ex : 1.45%), servait à attirer les emprunteurs.

- Après les deux premières, les mensualités de remboursement augmentent de manière significatives par l'application d'un taux variable contenant une prime de risque, comme le risque pris par les banques sont relativement élevé la prime qui y est rattaché va être importante d’où l’appellation subprimes (Ex : 8%), rendant impossible à la plupart des acheteurs de rembourser leur prêts. En contrepartie, le bien immobilier est hypothéqué.

■ LES RISQUES:

Les risques Aux Etats-Unis, les subprimes sont des crédits immobiliers hypothécaires risqués qui ne concernent que les classes populaires qui ne pourraient emprunter autrement, faute d'avoir un revenu suffisant qui garantisse que le prêt sera effectivement remboursé à la banque. Ce placement est risqué car il dépend du prix des biens immobiliers. Si la maison perd de sa valeur, alors les banques ne sont plus assurées d'être remboursées en cas de difficultés. Si ces derniers n'ont pas les moyens financiers de rembourser, et comme la valeur de la maison à baisser, la banque n'a plus aucun moyen de récupérer ses fonds.

■ LES GARANTIES:

Les garanties Dans ce système, les crédits immobiliers sont garantis sur les biens immobiliers eux-mêmes. En clair, un couple peut acheter une maison à crédit et en cas d'impossibilité pour le couple de rembourser l'emprunt, la banque récupère la maison pour la vendre. Le prêt est donc garanti sur la valeur de la maison d’où l’appellation prêt hypothécaire, alors qu'en temps normal, les emprunts sont garantis et distribués en fonction du salaire et de la capacité de remboursement d'un individu, qui est un inconvénient du fait que l'emprunt est proportionnel au salaire. Si vous ne gagnez pas beaucoup, vous ne pouvez pas emprunter beaucoup, donc vous ne pouvez pas acheter. En France, le montant du prêt varie en fonction du salaire, des capacités de l'individu à pouvoir rembourser. Jusqu'au début 2007, la valeur moyenne des logements augmentait et la défaillance d'un emprunteur permettait au prêteur de se rembourser sur la revente du logement.

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■ PLUS-VALUE:

Plus-value les crédits subprimes étaient rechargeables c'est-à-dire que régulièrement on prenait en compte la hausse de la valeur du bien (le marché immobilier américain augmentant de 10% par an). Les débiteurs vendaient leur bien immobilier avec une plus-value leur permettant de rembourser l’emprunt et les intérêts et de, pourquoi ne pas reprendre un crédit subprimes sur un autre bien immobilier. Par exemple, une famille empruntait 400.000 dollars afin de s'acheter une maison en valant 500.000. Trois ou quatre ans plus tard, la valeur du bien étant passée à 750.000 dollars, le banquier encourageait ses clients à emprunter 200.000 dollars de plus pour s'offrir, disons, une grosse voiture, des biens de consommation, un voyage autour du monde ou les frais d'études des enfants. Avec une hypothèque supplémentaire.

■ LA PERIODE D’EXPANSION:

La période d'expansion des subprimes a commencé début 2004 et s'est arrêtée à la mi-2007. Ce système a soutenu la forte croissance des Etats-Unis, mais a fortement endetté les ménages moyens. Cet endettement des ménages a doublé depuis 2002, triplé depuis 1995, quadruplé depuis 1991.

L'augmentation vertigineuse de la dette des ménages a injecté dans l'économie américaine une masse de liquidités qui a permis de maintenir artificiellement la croissance à un niveau élevé.

L’idée pour l'ensemble des intervenants (ménages, créanciers…) étant que les prix de l’immobilier aux Etats-Unis ne pouvaient que grimper. Dans ces conditions, une défaillance de l’emprunteur devait être plus que compensée par la vente du bien hypothéqué.

Alors, on a eu une demande qu'est supérieur à l'offre de biens immobiliers, les promoteurs immobiliers ont multiplié les chantiers de construction. Le nombre de logements a considérablement augmenté. 4 millions de logements ont été construits ces dernières années aux Etats-Unis alors que le besoin n'était que de 2 millions. De fait, il y a environ 2 millions de logements vides aux Etats-Unis.

■ FINANCEMENT DES CREDITS SUBPRIMES :

Pour financer ces prêts hypothécaires les banques vont faire appel au marché financier à travers une opération de titrisation de grande envergure, des produits financiers liés à ces prêts sont très innovants et attirant puisqu’ils proposent des rémunérations alléchantes, tellement alléchantes que des banques internationales et des Hedge Funds vont se ruer vers ces actifs. Ainsi ces institutions financières vont se trouver indirectement engagées dans les prêts subprimes.

1-2- La crise du modèle des crédits SUBPRIMES

Les conditions de crédits pour les prêts hypothécaires prés détaillés paraissent intéressantes du moins pour les deux premières années, lors du lancement des premiers prêts subprimes l’économie américaine commence à sentir les premiers signes de surchauffe.

Comme on a vu, lorsque l'offre de logements était inférieure à la demande; leur prix était important, mais vu les facilités de crédits hypothécaires offertes, la demande devenait forte et l'offre n'était pas suffisante, les prix ont donc augmenté. Aussi, L’indice des prix en hausse suite à la pression au début de la demande et par la suite de la flambée des prix du pétrole pousse la Federal Reserve (Féderal Réserve FED) à augmenter les taux directeur de 1% à 5,25% entre 2004 et 2006 pour diminuer la demande, ainsi que pour donner un coup de frein à cette inflation qui commence à être inquiétante. Les établissements bancaires ont donc augmenté les taux d'intérêt. Les charges financières des emprunts se sont considérablement alourdies.

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Le double mouvement de baisse des prix de l'immobilier aux États-Unis depuis 2006 et de remontée des taux d'intérêt rendant beaucoup plus cher les remboursements des ménages dont les emprunts ne se faisaient pas en taux fixe et conduit au défaut de paiement de nombreux emprunteurs, et donc à la mise en situation de faillite, ou de quasi-faillite, des établissements spécialisés aux États-Unis. Sans parler de la faillite des millions de ménages obligés d’abandonner leur logement.

L’emprunteur du crédit Subprime se déclare en faillite personnelle, la banque récupère la maison et la met en vente. Elle sera vendue avec une perte importante pouvant aller à plus de 20%. Les organismes de Crédit spécialisés dans les Subprimes voient les défauts de remboursement s’accumuler et engendrent des pertes énormes dues aux moins-values effectuées sur la vente des maisons saisies.

A l'été 2008, près de 1,5 millions de procédures de déclaration de faillite personnelle étaient en cours et de à trois millions de personnes pourraient perdre leur logement, a récemment souligné le sénateur américain Christopher Dodd, président de la commission bancaire du Sénat.

Ces pertes significatives ont causé la faillite de plus d’une trentaine d’organismes de crédit, ceux toujours présents provisionnent des montants de pertes de plusieurs centaines de millions de dollars.

Cette crise est exceptionnel par son coût abyssale qui dépasse les 900 milliards de dollars correspondant au montant de liquidité injecter par la FED et la BCE, par le fait qu’elle coïncide avec une crise de l’Or noir ou le Baril va atteindre plus de 130 dollars, et par le fait qu’elle coïncide avec une flambée des prix des matières premières aggravant ainsi la situation de l’économie réelle. Les effets de cette crise vont continuer à se sentir car l’onde de choc est grand et à atteint la dimension planétaire.

1-3 - Généralisation et internationalisation de la crise

Le lien qui existe entre le marché immobilier américain et l’économie mondiale se trouve dans le mot Titrisation.

La titrisation est l'opération financière, méconnue de l'emprunteur, par lequel une banque revend sur des marchés spécialisés ses créances. Ce qui lui permet à la fois de se refinancer et de réduire son risque (qui est reporté sur les investisseurs qui achètent ces créances). La titrisation est devenue un phénomène courant depuis le début des années 2000. Les crédits titrisés sont rachetés par des investisseurs (fonds d'investissements classiques, fonds plus spéculatifs, etc.).

Au cours des deux dernières décennies, la titrisation était le principal, sinon le plus important moteur de la réforme et de la modernisation des systèmes et marchés financiers dans plusieurs pays du monde (Anglo-Saxons, Europe, Afrique…). En effet, l’autre révolution dans le monde de la finance l’émergence des options et produits dérivés a son rôle et ses fondements de croissance phénoménale et le développement de la titrisation. Celle-ci a donné lieu à une révolution au niveau du secteur bancaire et financier ainsi qu’au niveau des finances des ménages et des entreprises.

On va présenter d’abord la technique de titrisation d’une manière générale, un petit historique, tout en cernant certains pays qui adoptaient la titrisation à savoir les Etats-Unis, la France … et bien sur on n’oublie pas le cas du Maroc, enfin on verra l’intérêt de cette technique pour les principaux acteurs intervenants à l’opération de titrisation.

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Présentation générale de la titrisation

Les opérations de titrisation sont moins bien connues du public que les autres techniques de financement comme les crédits. Au niveau de cette section, on rappelle la définition de la titrisation, sa structure de base et une description schématique simplifié de l’opération.

DEFINITION

Les prêts bancaires vont de plus en plus être transformés en titres de créances négociable TCN sur un marché (aspect principal de la désintermédiation). La titrisation par le premier paragraphe de l’article 2 de la loi N° 10-98 relative a la titrisation des créances hypothécaire :

« Titrisation : l’opération financière qui consiste à acheter des créances hypothécaires dont le prix est payé par le produit de l’émission de parts représentatives de ces créances, et le cas échéant, par le produit de l‘émission d’un emprunt obligataire adossé aux dites créances conformément aux dispositions de la présente loi ». Les parts représentatives sont également appelées certificats de titres représentatifs du droit de propriété.

Une petite illustration de cette opération expliquée par un exemple :

Prenant un ensemble composé de :

- 2 Kg de viande de bœuf ;

- 1 Kg de viande de chameau ;

- 3 Kg de viande d’agneau.

La question posée est comment transformer cette marchandise homogène et de même qualité ? La réponse est de faire des saucisses (150 saucisses de 40 g chacune) et de qualité parfaitement identique malgré la différence de morceaux à l’origine.

On a pu garder les morceaux dans le réfrigérateur, mais on ne va pas fabriquer des saucisses.

Le même exemple en finance : l’émission d’action ou de parts sociales par une société est une opération de titrisation. En effet, au moment de la création de la société, les actionnaires font des apports en numéraires ou en nature (terrains, matériels…) et en contrepartie de ces apports, la société émet des actions ou des parts sociales qui sont attribuées aux apporteurs.

De nombreux actifs sont potentiellement éligibles à des structures de titrisation et notamment :

- Les prêts immobiliers (RMBS : Residentiel mortgage backed securities) ;

- Les prêts de consommations : prêtes automobiles (autoleases), les prêts équipements (Equipment leases), les prêts étudiants (student loans) ;

- Les prêts aux entreprises (corporate loans) ;

- Les obligations émises par les entreprises (corporate bonds) ;

- Les financements d’infrastructures ou de projet.

DESCRIPTION SIMPLIFIEE D’UNE OPERATION DE TITRISAT ION L’opération de titrisation se résume dans le schéma suivant :

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Schématisation d ’une opératio n d e titris ation

Débiteurs

Eta bliss ement de c rédit céda nt

Fonds de P lacementsCollecti fs en titrisation

Inv estisseurs

E tablissement Recouvre ur

E tablissement Gestionnaire

Etab lissement Déposita ire

1- Octro i de prêts2- P aiement des éché ances ,Capital et intérêts

3- Ve nte de créa nces

4- E mission et p lacement de parts de FP CT

5- P roduit de l ’émis sion

6- P roduit de l’émis sion

7- Tra nsfert des flux recouvrés

8- P aiement du principal et des in térêts aux inv estisseurs

Source: Maghreb titrisation Les débiteurs reçoivent des crédits de l’établissement de crédit à long et moyen termes ‘’1’’

en contrepartie du paiement à l’échéance du prêt principal plus l’intérêt ‘’2’’. Mais vu que ce prêt est de longue durée, l’établissement de crédit en se basant sur des facteurs, il cherche à se refinancer sur le court terme pour redistribuer de nouveaux crédits. Cet objectif est atteint par la titrisation, où l’établissement de crédit vent un lot de ses créances ‘’3’’ au FPCT, ce dernier émet des parts représentatives de ces créances, à l’aide de l’établissement gestionnaire ‘’4’’. Ainsi, ces parts sont placés aux investisseurs, lesquels deviennent copropriétaires du fonds et des flux (intérêts et principal) générés par les créances ‘’5’’, les flux générés sont affectés à l’établissement cédant ‘’6’’, ensuite, l’établissement recouvreur assure le recouvrement des créances à l’échéance ‘’7’’, et l’établissement gestionnaire-dépositaire paie le principal et l’intérêt aux investisseurs ‘’8’’.

La crise de l’été 2007 va provoquer de nombreuses remises en question et mettre en cause des systèmes déficients :

• L’un des acteurs clés de la finance est pointé du doigt, il s’agit des agences de notation qui n’ont pas su anticiper la baisse du marché immobilier américain et abaisser la note des organismes de crédits à risque.

• Le non transparence des véhicules financiers liés aux subprimes et leur mauvaise catégorisation sont également remis en cause : certains véhicules étaient classés en produit monétaire correspondant à des produits à risque faible.

Concrètement, si un particulier emprunte 1000 euros, il doit en rembourser 1200 euros à la banque avec les intérêts. Pour gagner plus rapidement de l'argent, les banques ont émis des titres de dette, c'est-à-dire un papier donnant droit à ces 1200 euros. Ces titres de dette se sont échangés sur les places boursières. Quel est l'intérêt pour les acheteurs de ces titres ? Si l'acquéreur achète son titre à 1100 euros, il sait qu'il a la garantie de recevoir 1200 euros.

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2. LES CONSEQUENCES DE LA CRISE FINANCIERE

2-1- Les conséquences sur le marché bancaire

La crise des « subprimes » a atteint le marché monétaire avec une forte crise de liquidité, car les banques, ne sachant quelles institutions sont réellement exposées à des pertes liées aux subprimes, ne se font plus confiance et ne se prêtent plus entre elles.

La défiance vis-à-vis des produits de titrisation s'est propagée à d'autres segments de marché,

notamment celui des « commercial paper » - titres de créances négociables émis par les entreprises sur le marché monétaire donc de court terme, qui représentent d'énormes montants. Les investisseurs n'ayant plus confiance dans ces actifs, ils s'en sont retirés - pour se reporter sur des instruments qu'ils jugeaient plus sûrs. Conséquence : cette chute de la demande a entraîné un assèchement de la liquidité sur les marchés.

D'où une crise de liquidité, une flambée des taux interbancaires, et un risque de durcissement

généralisé des conditions de crédit, qui a contraint les banques centrales, en particulier la Fed et la BCE, à injecter massivement des liquidités sur le marché monétaire. Au cours de la seule première semaine d'août 2007, par exemple, les instituts d'émission américaines, européennes et asiatiques ont mené des actions concertées au cours desquelles elles ont fourni plus de 330 milliards de dollars aux marchés. Les autorités monétaires n'avaient pas autant infléchi leur stratégie de concert depuis les attentats du 11 septembre 2001. Elles avaient alors baissé leurs taux très rapidement de façon coordonnée tout en inondant les banques de liquidités.

La réserve fédérale américaine a pris une série de mesures pour augmenter la liquidité sur les

marchés du crédit. Entre septembre 2007 et mars 2008, le taux directeur de la Fed a baissé de 5,25% à 2,25%. La banque centrale américaine a annoncé la création d’une nouvelle procédure qui va lui permettre de prêter jusqu’à 200 milliards de dollars de titres du Trésor à un groupe restreint de grandes banques.

Certains observateurs jugent qu'en réagissant aussi fortement, les autorités monétaires jouent un

rôle de « pompier pyromane », et récompensent les investisseurs ayant pris des risques excessifs, en préparant ainsi la crise suivante.

Au niveau mondial les grandes banques européennes subissent l’effet de la crise. Les premiers trois pays les plus touchés par la crise des subprimes relativement à leur taille sont la Suisse, les Etats-Unis et l’Allemagne. Les banques américaines paient dans l’absolu le plus lourd tribut à la crise avec 47% de l’ensemble des dépréciations, 17% pour les banques suisses et 15 % pour les allemandes; mais comparativement à leur taille et à leur capitalisation, les banques suisses sont de loin les plus touchées avec près de 40% de leurs actifs dépréciés quand les banques américaines et allemandes n’ont du déprécier « que » 15 à 20% de leurs actifs.

Pour la première banque suisse, UBS, la crise s’est aggravée en 2008 avec une perte nette de 7,6

milliards d'euros pour le seul premier trimestre en raison de dépréciations d'actifs de 12 milliards d'euros. Les banques allemandes ont été particulièrement touchées avec la Deutsche Bank, qui a annoncé 2,5 milliards d’euros de dépréciation sur le premier trimestre 2008, soit plus que sur l’ensemble de l’année dernière. Les banques britanniques, sauf le cas particulier de Northern Rock,

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nationalisée provisoirement par le gouvernement, n’ont procédé qu’à moins de 5% de dépréciations de leurs actifs, mais la situation pourrait se renverser avec le retournement du marché immobilier anglais. Les banques françaises résistent mieux même si, d’après Citigroup, elles devraient passer 4,2 milliards d’euros de dépréciations sur l’année 2008.

2-2- Les conséquences sur le marché financier

Les défauts de paiements des crédits subprime retombent en premier lieu sur les établissements financiers spécialisés dans l'immobilier, et dont plusieurs ont déjà fait faillite depuis le début 2007. Seulement, beaucoup de ces titres de crédits ont servi de support pour émettre des obligations qui ont été diffusées dans l'ensemble de la finance américaine et même mondiale. De très nombreux établissements financiers de tous pays possèdent donc une quantité plus ou moins importante de ces titres. Ils en ont même parfois placés auprès de leurs clients. Cette méthode permet certes de répartir les risques, mais aussi de les généraliser en cas de coup dur.

L'effondrement de la valeur de ces créances engendre des pertes pour les banques, qu'elles sont obligées de provisionner. Ce qui réduit leurs possibilités d'offre de crédits.

Comme il est difficile de savoir quelles banques et fonds divers sont concernés, et de quelle importance, la méfiance s'installe et les établissements financiers rechignent à se prêter mutuellement de la monnaie. Le système entre dans une crise du crédit.

Pour trouver des liquidités de plus en plus rares, et dont ils ont de plus en plus besoin, les établissements financiers n'ont guère d'autre choix que de vendre des titres sur les marchés d'actions. La crise du crédit se transmet alors aux bourses internationales. De nombreux fonds ont ainsi vendu des titres sur les bourses mondiales, entraînant une baisse rapide des cours.

2-3- Les conséquences sur l’économie réelle

Les dépenses des ménages américains ont été extrêmement soutenues ces dernières années grâce à plusieurs facteurs positifs. Toutefois, l’un après l’autre, ces facteurs disparaissent. Tout d’abord, l’importance des gains enregistrés par les marchés d’actions et du logement ont accru la richesse des ménages et ont été utilisés afin de financer leurs dépenses : plus de 5 % des dépenses des ménages aux Etats-Unis au cours des deux dernières années provenaient des extractions hypothécaires. Toutefois, suite à la baisse actuelle des prix des logements, cette source de revenu n’est plus aussi facilement disponible.

Deuxièmement, les consommateurs ont augmenté leur endettement à des niveaux sans

précédent en raison de la faiblesse des taux d’intérêt et de la disponibilité du crédit. Il est déjà devenu plus difficile pour les 132ménages les moins solvables sur le marché subprime d’accéder au crédit et ce durcissement des conditions d’accès devrait se généraliser à tous les types de prêts.

Troisièmement, la vigueur du marché de l’emploi a soutenu la confiance des ménages à

l’égard de la sécurité de l’emploi, de même qu’elle s’est traduite par de solides hausses des salaires. Ce dernier facteur à l’origine du boom des dépenses des ménages reste dynamique, mais il montre néanmoins des signes de détérioration avec la récente modeste progression du chômage (en dépit d’un niveau qui reste faible) et la décélération de la croissance des salaires.

L’économie américaine semble donc sur le point de connaître des difficultés du fait d’un

consommateur plus réticent.

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Au niveau mondial les taux de croissance vont probablement ralentir si les ménages américains capitulent, mais les Etats-Unis ne constituent cependant plus le moteur de la croissance mondiale qu’ils furent autrefois. Selon les dernières données du FMI, c’est la Chine qui devrait désormais le plus contribuer à la croissance mondiale en lieu et place des Etats-Unis.

Ailleurs, les nouvelles économies d’Asie affichent certains des taux de croissance les plus

élevés et les plus robustes au monde, soutenues en grande partie par l’évolution de leurs modèles commerciaux. Ces marchés sont aujourd’hui moins dépendants de la demande américaine afin de pérenniser leur développement et trouvent dans le commerce intra-asiatique le principal facteur de contribution à leur croissance économique. Les consommateurs asiatiques sont, de plus, beaucoup moins endettés et connaissent une hausse de leur revenu disponible.

3. PLANS DE SAUVETAGE DES ETATS

3-1- Plan de sauvetage américain

Certains principes ont guidé le travail des parlementaires américains : soutenir les marchés financiers pour stabiliser l’économie, rembourser le contribuable, préserver la propriété, promouvoir la croissance économique et maximiser le retour sur investissement, mieux superviser Wall street et réformer la rétribution des dirigeants. Le tout s’appelle le plan Paulson, et ne fait pas l’unanimité à travers le monde. Ce plan pour la finance américaine a été adopté vendredi 3 octobre 2007 par la chambre des représentants après l'accord du Sénat mercredi.

Ce texte de 106 pages s'ouvre sur un exposé du secrétaire au Trésor Henry Paulson, indiquant que l'Etat va racheter 700 milliards d'actifs douteux liés au crédit hypothécaire. Appelé aussi "Loi de stabilisation économique d'urgence", le projet vise à "fournir immédiatement le pouvoir et les moyens dont le secrétaire au Trésor pourra faire usage pour rétablir la liquidité et la stabilité du système financier des Etats-Unis".

Les principales mesures décidées sont :

■ Une 1ère enveloppe de 250 milliards dollars : Henry Paulson, avait demandé 700 milliards de dollars. Le congrès n’était près à autoriser qu’une 1ère enveloppe de 350 milliards de dollars en vue d’acheter les actifs invendables, toute rallonge supplémentaire devra à nouveau être examinée par les parlementaires. Une 1ère tranche était immédiatement disponible, suivie d’une autre de 100 milliards.

■ Assurer les produits litigieux : Afin de réduire la facture pour l’Etat, les républicains n’ont eu de cesse que de faire adopter l’idée d’une assurance pour les produits litigieux. Le gouvernement pourrait créer un programme d’assurance auquel souscrivaient les banques.

■ Contrôles renforcés : Pour assurer le maximum de transparence, un comité bipartisan de parlementaires supervisait l’exécution du plan et quatre agences sont impliquées pour assurer la protection du contribuable. La Cour des comptes américaine, le Government Accountability Office, sont en lien direct avec le Trésor et conduit des audits afin de renforcer les contrôles internes mais aussi d’éviter les abus et les fraudes.

■ Restrictions sur les rémunérations des dirigeants : Les dirigeants dont les établissements céderont des actifs à l’Etat verront des restrictions imposées sur leur rétribution. Les parachutes

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dorés à plusieurs millions de dollars seront interdits. Il leur sera même demandé de rendre les bonus versés si les gains promis par le management n’ont pas été au rendez-vous.

■ Restructuration de la dette des particuliers et aides aux PME : Devenu propriétaire des actifs douteux, l’Etat aura toute latitude pour modifier les crédits immobiliers des particuliers qui peinent à rembourser, il pourra changer le taux d’intérêt imposé comme prolonger la période de remboursement. Il s’agit d’éviter les 2 millions de saisies anticipées pour l’année 2009. Afin d’aider les petites entreprises à accéder au crédit, l’Etat autorise les petites banques à déduire les pertes qu’elles ont encourues en détenant des actions des deux agences hypothécaires, Fannie Mae et Freddie Mac.

■ Prise de participation dans le capital des banques : En échange de ces liquidités pour racheter les créances douteuses des banques, l’Etat prend une participation dans les établissements financiers qui participent à son programme. En cas de défaillance de la banque, les contribuables seront les premiers remboursés sur les actifs de la société. Toute les banques, fonds de pension et collectivités locales peuvent céder leur actifs à l’Etat.

Un mandat accordé au secrétaire au Trésor pour se coordonner avec les autorités et les banques centrales d'autres pays pour mettre en place des plans similaires. D’où il y avait également d’autres plans de sauvetage notamment pour les plus touchés de cette crise comme le plan de sauvetage Européen.

3-2- Plan de sauvetage européen

L’Europe a mis la main à la poche. Mieux, la crise a amené les Etats à s’entendre politiquement autour des dispositions de la constitution européenne pour assainir les finances et renflouer les banques. Les Européens ont serré les rangs comme promis lors du sommet des sept grands pays riches (G7), tenu le 10 octobre à Washington. D’un commun accord, ils ont décidé de débloquer 1700 milliards d’euros pour venir au secours de leurs banques et redresser l’économie en sept points que sont :

■ Garanties des prêts interbancaires : De nombreux Etats européens ont annoncé la garantie des prêts interbancaires pour relancer ce marché totalement bloqué par la crainte de faillites de banques. Plusieurs milliers d’euros sont injectés, mais le coût réel et total pour les Etats ne sera connu qu’à postériori.

■ Aides directes pour la recapitalisation des banques : Pour reconstituer les capitaux des banques et leur permettre d’assumer de nouveau leur rôle de financement des ménages et des entreprises, plusieurs Etats européens ont prévu d’aider à leur recapitalisation. En contrepartie, les gouvernements exigent par exemple une suppression des bonus des dirigeants, ou une suspension des dividendes aux actionnaires.

■ Nationalisation partielle ou totale des banques : Plusieurs banques ont tout simplement été partiellement ou totalement nationalisées, par le biais de leur rachat par un ou plusieurs Etats, présenté comme mesure temporaire. C’est le cas par exemple en Grande-Bretagne.

■ Injections de liquidités : Les principales banques centrales européennes prêtent quotidiennement aux banques des centaines de milliards d’euros supplémentaires depuis le début de la crise. On présente les liquidités injectées dans le tableau suivant :

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Pays Liquidité injecté aux banques

Allemagnes 480 milliards d’euros

Espagne et suisse 100 milliards d’euros

Portugals 20 milliards d’euros

Angleterre 380 milliards d’euros

■ Rachat de créances par l’Etat : on a prévu la possibilité de racheter douteuses des banques, comme le font les USA avec le plan Paulson.

■ Garantie des dépôts : L’Union Européenne a décidé de relever, pendant une période initiale d’un an, de 20000 à 50000 euros le seuil minimal de garantie bancaire des dépôts par personne en cas de faillite d’un établissement. Certains pays ont décidé d’une garantie totale.

■ Normes comptables : les pays de la zone euro ont recommandé un assouplissement des normes comptables pour les banques pour rendre leurs bilans moins sensibles aux variables des marchés.

II. L’IMPACT DE LA CRISE FINANCIERE SUR LE MAROC

1- LES CONSEQUENCES SUR L’ECONOMIE MAROCAINE

Rappelons d'abord qu'il y a deux crises : La crise des pauvres qui n'arrivent plus à rembourser leur crédit : n'a aucune conséquence sur le Maroc pour la simple raison que les banques marocaines ne prêtent qu'aux riches et que la majorité des transactions dans l’immobilier se font en liquide. Ces dernières années, un effort a été consenti par certaines banques en matière de crédit hypothécaire dans le cadre de la commercialisation des logements dits économiques. Leur montant a connu une forte augmentation, mais leur part dans le marché immobilier est encore trop modeste. Le crédit aux particuliers demeure trop compliqué, trop cher, les exigences bancaires sont trop lourdes et seule une minorité jouissant d’un revenu stable et régulier peut en bénéficier (fonctionnaires, cadres de grandes entreprises…). Il y a aussi la crise de liquidités et de crédit qui touche toutes les banques et dans ce cas certains secteurs de l'économie marocaine seront affectés en fonction de leurs degrés d'exposition ou ouverture et de leur dépendance par rapport au marché financier international. L'Europe est le premier client et premier fournisseur du Maroc et la récession en Europe affectera sûrement l'économie marocaine. La crise économique découle en partie de la crise financière : les entreprises qui n'ont pas pu avoir de crédit pour leur fonctionnement ont des difficultés a s'en sortir, certaines ferment ou licencient une partie du personnel. Ces personnes au chômage ne peuvent plus consommer, et ceux qui n'ont pas perdu leur boulot ont peur de le perdre. Donc la consommation baisse, ce qui met les entreprises encore plus en difficultés etc.

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Dans un contexte de récession mondiale, les entreprises qui avaient l’intention de s’installer au Maroc vont pour certaines décaler leurs investissements, les réduire voir les annuler. La direction de Renault par exemple, confrontée à une baisse de la demande, préférera peut être faire tourner à plein une usine déjà en place plutôt qu’investir dans de nouvelles chaînes de productions.

D’autre part, dans un contexte de récession mondiale, la demande internationale devrait diminuer. Le textile marocain pourrait se retrouver de nouveau en crise suite à la diminution des commandes en provenance de l’étranger. La croissance mondiale devrait reculer à 2.2% en 2009 contre 3.9% en 2008, le commerce mondial devrait connaître un net ralentissement pour se limiter à 2,1% et l’inflation retombera à moins 2%. Partant de ces anticipations du FMI, les experts du Centre marocain de conjoncture (CMC) annoncent que l’impact de la conjoncture économique mondiale se ressentira au Maroc à travers les canaux de la demande extérieure adressée à la production nationale, les investissements étrangers et les flux financiers générés par le tourisme et les transferts des MRE. Cet impact qui se traduira, à fin 2009, par une perte de près de deux points du taux de croissance avec toutefois des implications considérables sur les revenus, l’emploi et le niveau de vie, requiert des mesures de soutien importantes pour l’activité économique.

1-1- Crise financière internationale : Pourquoi le Maroc a été épargné

Le Maroc a été épargné par la crise financière internationale au moment où plusieurs pays sont entrés en profonde récession.

Le Maroc a un secteur financier solide, avec des banques et des assurances qui n’ont pas été touchées par la crise financière internationale, alors que les bourses mondiales ont été durement frappées par cette crise", soulignant que la situation financière et économique du Royaume est "saine et enviable. Dans ce cadre, Maroc a été cité par l'hebdomadaire britannique, "The Sunday Times", parmi sept pays qui ont pu réaliser des résultats financiers positifs durant les 12 derniers mois en ce temps d'agitations économiques mondiales. Se basant sur des chiffres du MSCI World1, principal indice boursier couvrant le monde entier, l'hebdomadaire britannique indique que la Bourse de Casablanca a enregistré durant cette période un taux de croissance de 2%.

Revenant sur la bonne performance des marchés marocain et tunisien, le "Sunday Times" cite parmi les raisons de leur croissance la hausse des flux d'investissement, notamment en provenance de la région du Golfe. Ces pays, ajoute la même source, sont parmi les rares pays qui ont pu réaliser "des résultats décents" dans une période de crise des marchés des crédits hypothécaires qui n'a pas épargné même les nouveaux géants comme le Brésil, la Russie, l'Inde et la Chine. Rappelant la chute des valeurs boursières dans plusieurs pays en Afrique dont le Nigeria et le Kenya, le Sunday Times souligne que le Maroc et la Tunisie représente "l'exception" sur le continent africain.

Comme pour tous les autres chocs financiers, la place casablancaise est restée à l’écart de la crise internationale de subprime. « Heureusement », se félicite le DG de Maghreb Titrisation. « Le marché marocain n’est pour le moment pas sensible à de tels chocs ».

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L’impact de la crise de subprime sur le marché financier marocain reste très limité. Hormis Maroc Telecom, cotant à Paris, qui risque d’être touchée légèrement via des liquidations de positions par des fonds actions, les autres titres ne seront pas chahutés par ces mouvements sur les marchés internationaux. « Certains investisseurs étrangers de la place pourraient liquider leur position s’ils sont touchés par la crise. Mais rien de cela n’est encore intervenu », ajoute le directeur de financement des projets chez BMCE Bank Abdellatif Nasserdine. Les seules répercussions que la crise pourrait avoir sur la place casablancaise sont d’ordre psychologique. La méfiance qui sévit dans le monde par rapport aux actifs immobiliers pourrait s’étendre aux opérateurs marocains. Plusieurs raisons expliquent l’éloignement de la crise internationale de la Bourse marocaine : Les Hedge Funds et les institutionnels spécialisés dans les actifs immobiliers sont absents de la place casablancaise. En attendant le vote de sa réforme au Parlement, le marché de la titrisation est encore embryonnaire au Maroc. La Bourse de Casablanca est éloignée du système financier international. Elle ne subit pas le risque systémique lié aux crises financières planétaires. L’ouverture des marchés financiers marocains à l’international ne peut être que bénéfique. Elle permettra de drainer plus de volume et d’accroître la maturité des marchés. De toute façon, le risque systémique est généralisé à l’ensemble des places financières. La crise de subprimes intervient au moment où la réforme de la loi régissant la titrisation au Maroc attend son vote au Parlement. Cela ne freinerait en aucun cas le processus de validation de cette loi. Les autorités financières ne font pas d’amalgame entre le problème de subprimes et la réforme de la titrisation qualifiée de « majeure » qui changera la face des marchés financiers marocains. Elle aura un effet extrêmement important de dynamisation du financement des grands projets. Par ailleurs, le système bancaire marocain est composé de banques à capitaux majoritairement marocains (BMCE, BCP, Attijariwafa Bank) qui contrôlent 70% du marché bancaire marocain, et des banques à capitaux majoritairement étrangers (SGMB, Crédit du Maroc, BMCI ) qui partagent les 30% du marché bancaire marocain. Rappelons que BNP Paribas détient 63% du capital de la BMCI, la Société générale contrôle avec 51% du capital la SGMB et le Crédit lyonnais est majoritaire dans le Crédit du Maroc avec 52% du capital. Or selon la presse financière, de nombreuses banques françaises sont touchées par la crise : - La société Générale n'a pas encore digéré la perte de 5 milliards d'euros imputée à son trader. Ses actions ont perdu 50 % de leur valeur. - Le Crédit Agricole a des difficultés à travers sa banque d'affaires Calyon qui va supprimer 500 emplois. On trouve également des participations minoritaires des banques étrangères dans les principales grandes banques marocaines. C'est le cas de la banque espagnole Banco Santander, qui détient 20% dans l'ancienne BCM (Banque commerciale du Maroc), devenue depuis 2004, Attijariwafa Bank. C'est le cas aussi de la banque française Crédit industriel et commercial (CIC), qui détient 10% du capital de la BMCE et le groupe Natexis France détient des participations dans Chaâbi Leasing. Dans ces conditions, il est certain que la crise financière internationale aura des

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répercussions directement ou indirectement sur les banques marocaines. En outre, tous les secteurs économiques qui sont ouverts aux capitaux internationaux seront affectés et toutes les sociétés financières, industrielles et immobilières cotées à la bourse de Casablanca enregistreront des pertes Au Maroc, l’économie c’est plutôt bien comportée pendant toute l’année 2008, le grand contrôle qu’exerce Bank Al Maghrib sur le Dirham limite la fuite des capitaux à l’étranger, quant au système bancaire nationale, son archaïsme le sauve des turbulences internationales, mais le grand problème que devra affronter notre économie c’est la baisse plus que probable du secteur de la construction en 2009, les riches étrangers qui maintiennent une bonne partie de notre offre haut standing ne dépensent plus comme avant, les gros investisseurs ne peuvent pas maintenir leurs rythme financiers vu la baisse de leurs facturation et l’incertitude qui règne sur l’évolution de l’économie mondiale en 2009, ce qui impose un panorama assez délicat pour le secteur dans le court terme. Le timing est très important pour les cycles économiques, notamment pour un pays comme le Maroc, les effets de la crise mondiale tarderont à se percevoir, l’onde expansive se déplace lentement mais sûrement, elle commence a se faire sentir a travers la réduction du transfert d’argent depuis l’étranger qui est en nette baisse dû essentiellement a l’augmentation du chômage au sein des immigrés marocains en Europe qui travaillent principalement dans le BTP et l’industrie, la baisse des recettes en devise augmentera considérablement le déficit commerciale et privera un bon nombres de familles d’une source de revenu très importante, ce qui implique qu’une grande partie des ménages marocains subsiste indirectement grâce a l’activité économique internationale, voici la première faille, la deuxième faille est aussi dangereuse que la première, l’essor économique du Maroc des 4 dernières années y est pour quelques chose, l’immobilier, plus précisément celui dédié aux étrangers, des projets de haut standing qui nécessitent plusieurs millions de DH d’investissement, si ces étrangers se retirent, les promoteurs trouveront beaucoup de difficultés a combler ce vide. Les autres secteurs de l’économie se verront aussi affectés, principalement a cause de la baisse de la consommation, cette baisse peut toujours être freinée grâce a la stimulation de cette demande a travers une réduction d’impôts, augmentation des investissements publics… 2009 sera donc une année pleine de défis pour l’économie marocaine, j’en citerai 4 que je considère très important pour maintenir le cap : - Eviter la récession - Contrôler la dette publique - La déflation - Maîtriser le chômage

1-2- L’économie marocaine face à la crise

L’économie marocaine devrait finir l’année 2009 avec un taux de croissance de 5,8%, l’un des plus élevés au monde, en dépit d’une conjoncture internationale difficile. L’inflation devrait quant à elle s’établir à environ 3,9%, ce taux était “élevé” mais qu’il restait “maîtrisable” au moment où ce pourcentage a atteint dans d’autres pays 7 à 15%, sur fond de

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crise mondiale. Le gouvernement s’était penché sur la question de la balance des paiements, qui a accusé une baisse de 4,8% en 2008.

Le Maroc réalise un excédent budgétaire en 2008 malgré la crise financière internationale, qui se situerait entre 3 et 3,5 milliards de dirhams (375 à 437 millions de dollars), dans une conjoncture internationale difficile. C’est la deuxième année consécutive que le Maroc réalise un excédent budgétaire. Ce qui prouve “un bon signal de la santé” du tissu économique national marocaine, qui vient conforter les autres “fondamentaux sains” de l’économie marocaine.

La détermination du gouvernement marocain vise à poursuivre ses efforts en adoptant les mesures qui s’imposent pour faire face aux effets de la crise mondiale tels que le renforcement des investissements publics, l’amélioration du pouvoir d’achat des Marocains, le maintien et le renforcement de la Caisse de compensation, le soutien de la petite et moyenne entreprise (PME) et des sociétés exportatrices

Le Haut commissariat au Plan ( HCP) du Maroc prévoit un taux de croissance de 6,6% de l’économie nationale au 1er trimestre 2009, contre 4,8% lors du trimestre précédent, en raison des perspectives d’une campagne agricole au dessus de la moyenne des cinq dernières années. La campagne agricole 2008/09 du Maroc s’annonce largement favorable et promet de ramener l’écart de production au-delà de son niveau tendanciel. Fin décembre 2008, le cumul pluviométrique a dépassé celui d’une année normale de 106%. Cet excédent a concerné l’ensemble des régions agricoles du Maroc et a induit une élévation de 40,7% des réserves en eau des barrages à usage agricole. Dans ces conditions, et compte tenu d’une campagne céréalière avoisinant les 70 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole pourrait progresser de 22,2% au premier trimestre 2009, contribuant ainsi de 2,9 points à la croissance économique marocaine.

Hors agriculture, la croissance de la valeur ajoutée se situerait aux alentours de 3,9%, en variation annuelle, contre 6,2% au premier trimestre 2008. Ce ralentissement, amorcé à fin 2007, s’est accentué tout au long de l’année 2008 et pourrait perdurer au cours de la première moitié de l’année 2009. La croissance de la valeur ajoutée non-agricole a atteint 0,6%, en glissement annuel, contre 1,2% enregistrée au quatrième trimestre 2008. Une légère amélioration aurait été, cependant, relevée au deuxième trimestre 2009, estimée à 1,4%, en ligne avec l’atténuation de la récession mondiale et la modération du repli du commerce international. Dans ces conditions, et compte tenu des effets favorables de l’actuelle campagne agricole, le PIB aurait progressé de 4,6% au cours du deuxième trimestre. Toutefois, les incertitudes demeurent importantes quant aux premiers signes d’un redressement des secteurs tournés vers l’exportation ; leurs fluctuations conjoncturelles se situent encore en dessous de leur niveau tendanciel.

1-3- Les conséquences sur l’aide au développement

Il faut, par ailleurs, noter que cette crise est d’abord une crise de financement. Les entreprises financières, notamment les banques de certains pays africains, vont être touchées. Car elles ne pourront pas recevoir de fonds de la part de leurs consœurs occidentales. Si les banques occidentales, pour des raisons de solvabilité, refusent de se prêter de l’argent entre elles, il y a de fortes chances qu’elles ne veuillent pas financer les banques africaines. Et si ces dernières ne peuvent pas bénéficier de ces crédits, elles se retrouveront dans l’incapacité de prêter à leurs clients (particuliers ou entreprises). La crise se répercute alors sur l’économie réelle. L’aide au développement pourrait donc en souffrir.

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Ce n’est pas tout. La plupart des gros projets (publics ou privés), en Afrique, sont financés par des fonds étrangers et quand ceux-ci n’ont pas de visibilité, ils deviennent réticents à investir. Des projets pourront donc être suspendus sur le continent.

Autre conséquence, d’ordre général, pour le continent : Si une récession survient sur les marchés développés notamment aux Etats-Unis, cela pourrait entraîner la baisse de la demande, donc de la production. Conséquence : les demandes en matières premières vont reculer. Pour les pays africains essentiellement producteurs, il s’agit là d’une mauvaise nouvelle. De même, cette crise peut aussi entraîner la chute du dollar. Les matières premières étant cotées en billet vert, une baisse de son cours va provoquer la baisse du revenu des entreprises productrices, qui en général sont publiques. Les pays de zone F CFA, par exemple, en raison de l’arrimage à l’euro, vont produire dans une monnaie plus forte et vont vendre moins chère.

D’autre part, les pays développés ont pris des engagements en matière d’aide vis-à-vis des pays pauvres. Mais déjà en période normale, ils ont du mal à tenir ces promesses, sans doute qu’en temps de crise, ils auront encore plus de mal.

Les pays africains n’ont pas les moyens de changer le cours des événements en Occident. Les solutions qui peuvent être mises en œuvre pour amortir les effets de cette crise en Afrique seront essentiellement structurelles.

1-4- Maroc: Le marché de l'emploi impacté par la crise

Le marché de l’emploi est lié au contexte économique global. Quand l’économie prend froid, l’emploi tousse ! Au Maroc, l’impact est différent selon les secteurs, ceux liés par des transactions à l’International sont les plus touchés par rapport à leurs offres d’emploi, notamment le textile, l’automobile, le tourisme où l’hôtellerie, mais aussi les multinationales dont les maison mères ont entamé des plans d’économies. D’une manière générale, le marché a vécu un certain attentisme pendant le premier trimestre 2009, mais il a commencé à reprendre doucement son élan depuis début avril 2009, surtout par rapport à des projets qui étaient en stand by et qui sont relancés. En outre, il faut signaler que des investisseurs tentent d’échapper à la crise en Europe au profit des pays émergents. A noter également qu’il y a une tendance à rechercher des compétences expérimentées et plus rapidement opérationnelles. Le marché britannique nous lâche. La série noire commence dans le secteur textile après trois années d’euphorie. La crise internationale et la récession dans plusieurs pays développés frappent le Maroc. Concrètement, cela se traduit aujourd’hui par un mouvement de licenciements au niveau de plusieurs unités de production, pour la plupart installées dans la région de Rabat et Salé. Elles sont plus d’une dizaine à avoir misé sur les donneurs d’ordres britanniques qui, sous l’effet de la crise, ont réduit leurs commandes auprès des sous-traitants marocains. L’importante dévaluation de la livre sterling n’a fait qu’aggraver la situation. Le textile est le secteur qui compte le plus grand nombre d’emplois au Maroc, on y recense plus de 200.000 salariés. Des licenciements massifs feraient monter en flèche le taux de chômage que l’on tente de baisser bon an mal an. Actuellement, le gouvernement n’a émis aucun commentaire sur cette situation, mais une série de réunions ont été tenues dans la journée de mardi entre institutionnels et professionnels afin de traiter des problèmes du secteur. L’association marocaine des industries du textile et de l’habillement a d’ailleurs lancé la semaine dernière un cri de détresse, demandant au gouvernement des mesures urgentes de sauvetage.

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Ainsi, le turnover des cadres avait perdu de son dynamisme au premier trimestre, puisque les offres d’emploi étaient en stand by pour une certaine période et que la plupart des cadres en poste ne pouvaient pas prendre le risque de quitter leur emploi en période de crise. Les motivations de changement sont beaucoup plus qualitatives. Cela se traduit par des mouvements de changements d’un secteur qui subit la crise vers un autre plus stable, pour une meilleure culture d’entreprise, un meilleur management ou pour moins de tensions…que pour une grande différence de salaire. Pour les autres catégories socioprofessionnelles, la demande des fonctions administratives comme l’assistanat, la finance ou encore la comptabilité, le marché est relativement stable. Le turnover se fait plus au niveau des chargés de clientèle, des commerciaux, des informaticiens, des techniciens pointus ou avec une certaine expertise qui changent surtout pour un salaire ou des avantages plus importants. C’est surtout les fonctions demandant moins de technicités qui sont touchés, je pense en particulier aux ouvriers et aux manutentionnaires. Ceci est dû à la suite des arrêts de certaines lignes de production, voire des usines. Dans le contexte actuel, les recruteurs revoient leur gestion des priorités en favorisant les fonctions liées au coeur de métier ou directement génératrices de chiffres. De ce fait, certaines fonctions « support » viennent en second lieu telle que la communication interne, la qualité, la coordination, la formation ou encore des chargés de missions où de chef de projets liés à des besoins ponctuels de développement. A contrario, les métiers les plus demandés restent ceux liées à la fonction commerciale : responsable commercial, chef de vente, chargé d’affaires ou liés à la finance : contrôle de gestion, Responsable financier, même des acheteurs expérimentés. Dans le cadre des plans d’économies entrepris par plusieurs firmes, les budgets de recrutement sont généralement en tête de liste, ce qui réduit en effet, la marge de négociation des salaires, mais c’est surtout des cadres qui changent pour des structures similaires qui le ressentent. Pour d’autres candidats, à forte compétence, qui changeront d’une petite structure pour une autre plus importante, leur marge de négociation sera plus confortable.

2. LES SECTEURS TOUCHES PAR LA CRISE AU MAROC

2-1- Les conséquences sur les transferts d’argents des MRE

Le Wali de Bank Al-Maghrib, M. Abdellatif Jouahri a affirmé que « Nous ne sommes pas concernés par la crise internationale car nous n'avons pas de subprimes dans nos banques ».

Contrairement à cette affirmation, la crise financière mondiale aura des répercutions sur le Maroc, notamment sur les transferts d’argent des MRE qui est l’un des tout premiers indices de cette crise sur l’économie marocaine, ces transferts se sont élevés en 2008 à 53,65 milliards de DH, en baisse de 2,4% par rapport au niveau enregistré en 2007.

Les premiers indices commencent a apparaître l’impact de l’actuelle crise financière international sur l’économie marocaine, la baisse des transferts d’argent des MRE sera l’un des tout premiers indices de cette crise sur l’économie marocaine, selon l’office des changes qui vient de publier sa note mensuelle des indicateurs de commerce international du royaume, ces transferts se sont élevés en 2008 à 53,65 milliards de DH, en baisse de 2,4% par rapport au niveau enregistré en 2007. Une baisse assez faible mais qui risque d’augmenter considérablement

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dans les mois a venir, puisque selon plusieurs observateurs syndicalistes européens, les premiers salariés a être remercié lors d’un processus de réduction de masse salarial dans les entreprises européennes c’est des immigrés.

L’évolution conjoncturelle défavorable des transferts des MRE et des recettes touristiques, observée depuis le troisième trimestre 2008, ne permettrait pas d’atténuer l’impact du déficit commercial sur la balance courante, comme ce fut le cas pour les années antérieures. En effet, les recettes MRE et les recettes voyages ont affiché, à fin mai 2009, un recul respectif de 13,8% et 16,6%, en variations annuelles. S’agissant des recettes des investissements directs étrangers, elles ont enregistré un repli de 25% au terme de la même période. Ainsi, les avoirs extérieurs nets, chiffrés à 194,1 milliards de dirhams, en recul de 7,2% par rapport à fin mai 2008, permettent la couverture de près de sept mois d’importations de marchandises, contre huit mois un an auparavant. Le recul des transferts d’argent faits par les immigrés s’est fait ressentir avec plus d’acuité durant le dernier trimestre de 2008 avec une chute de 20%. La crise a rogné dans la capacité des émigrés à envoyer des devises dans leur pays d’origine.

Les transferts d’argent constituent notamment une source significative d’investissement dans l’immobilier et contribuent à l’accumulation de réserves de change et à la stabilité de la monnaie. Pour attirer davantage les fonds des migrants, le Maroc souhaite "développer de nouvelles niches de transferts" avec la mise en place d’un "mécanisme d’encouragement des investissements". Le système serait articulé autour d'un "apport en fonds propres" de minimum 25%, une subvention d'Etat à hauteur de 10% et l'accès à un crédit bancaire d'au maximum 65%. Les bénéficiaires d'un tel dispositif doivent apporter un investissement d'au moins 1 million de dirhams (environ 88 600 euros), la subvention de l’Etat étant plafonnée à 5 millions de dirhams. Les mesures incitatives pour attirer les investissements sont représentées par l'idée de faciliter l’accès aux crédits immobiliers. De même, une opération de gratuité des transferts d'argent par les banques jusqu’au 31 décembre 2009, suivie d'un effort pour baisser au maximum le coût du change, réduire les commissions aux envois de fonds vers le Maroc qui restent parmi les plus élevées au monde". Ainsi, une baisse de 50%, à partir du 1er juin 2009, de la commission de change appliquée à l’ensemble des transactions avec l’extérieur pour la réduire de 2‰ à 1‰ et la suppression totale de la part de l'État dans un horizon de deux ans. Plusieurs mesures pour accompagner les Marocains de l'extérieur "affectés par la crise" sont mises en avant: "intensification de l’action diplomatique pour le règlement des problèmes engendrés par la perte d’emploi et du droit au séjour", "renforcement des services sociaux auprès des ambassades et des consulats pour une meilleure prise en charge des répercussions sociales de la crise", "réduction de 95% des droits de chancellerie", "mise en place, par les principales administrations, de guichets uniques". "Les données disponibles ne permettent pas de renseigner de manière fiable sur les effets de la crise sur les Marocains résidant à l'étranger", constate le comité sectoriel. Proposition est donc faite de "créer des cellules de veille stratégique au sein des missions diplomatiques et postes consulaires" pour suivre "l'évolution de la situation économique et sociale des pays d’accueil". 2-2- Les conséquences sur le marché immobilier marocain

L’immobilier Marocain a déjà été touché par la crise. L’effondrement du marché de l’immobilier en Europe et dans le monde aura comme conséquence de provoquer une raréfaction

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des achats de biens immobiliers par les étrangers. La chute des promoteurs en bourse est bien une conséquence évidente de la crise financière internationale.

Beaucoup d'indicateur économique ces derniers jour disent que la crise a touché le marché immobilier marocain surtout si ont regardent l'indice boursier des actions des sociétés de BTP marocaines dans la bourse de Casablanca. L'une des conséquences de cette crise par exemple c'est la chute de l'action du groupe de BTP "ADDOHA" de -30% (à 141 dh /action) depuis le début de la crise , c'est le plus bas coût d'une action "ADDOHA" depuis son lancement en bourse il y'as 2 ans , cette baisse vertigineuse en bourse est du à la baisse de prévision des bénéfices de la société "ADDOHA" qui avait fait une prévision des gains de 2 milliards de Dh pour les 6 premier mois de 2008 la société n'as pu faire que 350 millions de Dh de bénéfices , un autre acteur du BTP marocain "Alliance" à lui aussi vue ses actions chuté de 26% depuis le début de la crise , cette crise touche surtout les nouvelles habitation construites de haut et moyen standing.

Dans certains quartiers, des appartements de haut standing s’échangeaient encore l’an passé autour 20.000 à 35.000dhs du mètre carré. Une folie pour le Maroc ! Leurs prix pourraient donc naturellement se stabiliser, puis se replier dès cette année. Difficile de prévoir quelle sera l’ampleur de la baisse. Raisonnablement, le prix d’un appartement de bon standing doit davantage se situer autour de 10.000 dhs du mètre carré. Le marché des habitations low coast ou économique continue de progresser au Maroc.

Le marché marocain a connu des excès. Mais uniquement sur des biens très ciblés surtout dans les grandes villes telle que Casablanca, Marrakech, et Tanger. Dans le reste du pays, les prix sont restés à des niveaux raisonnables : dans une ville comme Fes, le mètre carré moyen s’établit encore entre 10.000 à 20.000 dhs. Autre constat : la forte croissance démographique va encore accroître le manque de logements au cours des prochaines années. Et ce malgré, le plan d’action ambitieux du gouvernement pour accélérer la production de logements sociaux.

Coté immobilier on parle d’une baisse, a Marrakech par exemple, on parle d’une baisse de 20% sur le moyen et le haut standing, mais rien ne preuve que c’est a cause de la crise mondiale, probablement a cause des deux nouvelles villes de Marrakech, Tamnsorte qui commence à se peupler, et la deuxième chwitter qui cassera sûrement les prix. En tout cas pour l’instant les particuliers qui ont investi dans les immobiliers n’ont rien encore perdu, bien au contraire.

Enfin, pour 2009, les opérateurs du bâtiment révisent leur prévision à la baisse (jusqu’à 20%). Les clients vont être affectés, ce qui se répercutera sur les activités du bâtiment.

2-3 Les conséquences sur le tourisme marocain

L’ économie marocaine largement basée sur les services, est mieux armée pour faire face aux conséquences de la crise que d'autres Etats du Maghreb dont la santé économique repose en grande partie sur les exportations de pétrole et de gaz, comme l'Algérie et la Libye. Le Maroc est très peu exposé au système bancaire mondial, donc l'impact sur notre économie est faible, les banques marocaines ont eu très peu d'échanges de capitaux avec les établissements européens et de Wall Street frappés par la crise, précise-t-il. Si une grande partie des 31 millions d'habitants du Maroc vit encore dans la pauvreté, l'économie affiche depuis plusieurs années une croissance régulière, qui devrait atteindre 6% en 2009 malgré le ralentissement économique, mais bien que l'impact de la crise soit limité sur le secteur financier marocain, des conséquences négatives sur l'économie réelle, fortement dépendante du tourisme avec l'Europe, ne sont pas à exclure.

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La crise financière internationale devrait avoir un impact sur le secteur du tourisme au Maroc et contrarier les projets d'augmentation des recettes.

Le tourisme quand a lui est en constante baisse, le nombre de réservation a chuté dans les principales villes touristiques du royaume, a savoir Marrakech, Fès, Agadir et Casablanca, dans certaine de ces villes on constate des baisse de plus de 40% par rapport a la même période de l’année dernière. Malgré les chiffres satisfaisants de l'année 2008. L'année 2009 était difficile pour le tourisme national à cause de la conjoncture internationale défavorable et de la concurrence devenue de plus en plus rude.

Les recettes générées par le secteur, au cours des quatre premiers mois de 2009, ont baissé de 19%, en comparaison avec la même période de l’année dernière. Elles ont atteint un peu plus de 13,2 milliards de DH contre un peu plus de 16,2 milliards, soit un écart en valeur d’un peu plus de 3 milliards de DH. A noter cependant que les nuitées dans les établissements d’hébergement classés, pour la première fois depuis le début de l’année, ont affiché une hausse de 5% en avril, en rapport au mois d’avril de 2008. Performance que les statistiques de l’Observatoire du tourisme attribuent aux résidents (+11%).

Le tourisme marocain dépend fortement des visiteurs européens, et les difficultés financières que connaît actuellement l'Europe commencent à se faire sentir au Maroc. Des destinations touristiques comme Marrakech, Tanger, Fez et Casablanca enregistrent déjà une baisse des réservations par rapport à l'année dernière. Les touristes européens, confrontés à une baisse de leur pouvoir d’achat, partiront moins en vacances ou en tout cas seront très vigilants sur leur budget. Les mauvais chiffres du tourisme au Maroc ne sont qu’une préfiguration de ce qui pourrait se passer dans les prochaines années.

Les spécialistes du tourisme mettent en garde contre le fait que "Vision 2010", le projet gouvernemental devant attirer dix millions de touristes d'ici 2010 et prévoyant la construction de nouvelles stations et de nouvelles attractions, risque de ne pas atteindre les objectifs escomptés.

La crise financière internationale a déjà un impact sur le secteur du tourisme au Maroc. Moins de touristes sont attendus dans le pays en 2009 par rapport à l'année dernière. Mais ce secteur a les moyens de réagir rapidement face à cette chute. Les opérateurs du secteur privé envisagent de faire pression sur le ministère du Tourisme pour la mise en œuvre d'un plan permettant de répondre à l'impact de la crise internationale sur le tourisme national. Ce plan d'action comportera une stratégie de "diversification ciblée" et d'entrée sur de nouveaux marchés comme l'Asie, la Russie et le Moyen Orient. Un bureau ouvrira prochainement à Pékin pour commercialiser le Maroc comme une destination touristique.

La conjoncture actuelle est difficile, il faut donc être plus proactif dans la réponse à lui apporter.

D’autres secteurs se voit affectés par les effets de cette crise internationale qui ne fait que s’aggraver de jour en jour, cependant, une stratégie gouvernemental s’impose à en juger le contexte actuel, l’exposition aux turbulences des marchés financiers mondiaux est certes limité, preuve en est, presque un an et demi après le début de la crise, l’économie marocaine commence à peine à sentir ces effets. Cependant, c’est la fragilité du système économique nationale qui pose un réel problème et un grand défi pour les années à venir qui s’annoncent de plus en plus pénibles.

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III. Plan d’aide en faveur des secteurs touchés.

Deux mesures misent en place. La première concerne la mise en place d’un mécanisme de garantie du financement des BFR (besoins en fonds de roulement), par le biais de la Caisse Centrale de Garantie, avec une quotité de 65% pour les entreprises des secteurs concernés, et un plafond d’engagement de 9 millions de DH pour ce produit. La commission de garantie sera de 0,5% au lieu de 1% prévu dans le cadre de l’offre des produits de la CCG. La durée d’application se limite à l’année 2009.

La deuxième mesure vise à accorder un moratoire d’une année pour les entreprises ayant des crédits à moyen terme, soit le report des échéances liées aux crédits amortissables (crédits d’investissements). Les entreprises éligibles opèrent dans les secteurs concernés et doivent être des exportatrices directes à hauteur d’au moins 20% de leur chiffre d’affaires. En pratique, le dépôt des dossiers se fera au niveau des banques, qui devront les transmettre à la CCG qui s’engage à son tour à les traiter dans un délai de 48 heures. Toujours sur le registre financier, des points sont encore en suspens. Il faudra que le secteur privé et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM) conviennent des modalités d’application de ces mesures.

D’autres points restent à clarifier comme le délai de traitement des dossiers auprès des banques, de la procédure du recours en cas de refus d’un dossier et du coût généré par le moratoire et les modalités de son application. Concernant le remboursement de la TVA, la loi prévoit un délai de 3 mois. Toutefois, pour venir en aide aux entreprises des secteurs touchés par la crise, l’administration fiscale s’engage à faire un effort en vue de réduire ce délai à 1 mois. Sur le plan social, l’Etat s’est engagé à rembourser 100% des cotisations patronales au prorata du chiffre d’affaires à l’export. Pour être éligible, les entreprises doivent opérer dans les secteurs textiles, cuir, équipementiers automobiles et exportatrices directes. Elles doivent être en situation régulière avec l’administration fiscale et la CNSS et maintenir les effectifs déclarés au 31 décembre 2008. Ces entreprises doivent avoir enregistré une baisse d’au moins 20% de son chiffre d’affaires à l’export.

Sur le plan commercial, les mesures portent sur la prise en charge par l’Etat de 80% des frais de missions de prospection avec un plafond de 100.000 DH par mission. Les marchés à cibler seront choisis en commun accord avec les associations professionnelles. Une campagne de communication en direction des marchés traditionnels européens doit être lancée. En outre, l’a SMAEX prévoit de mettre en place des mesures pour la promotion des exportations à travers la baisse des frais d’assurance à l’export au profit de l’ensemble des entreprises exportatrices. Le dispositif prévoit une réduction de 3 à 1% de la prime assurance Foire et de l’assurance Prospection. Au menu, l’augmentation de la quotité garantie de 50 à 80% pour l’assurance Foire et de l’assurance Prospection. La réduction de la prime de l’assurance Crédit commercial à 0,3%.

Le plan prévoit aussi des mesures support. La première concerne la mise à la consommation sans pénalités de retard des stocks en souffrance à hauteur de 15%. Au-delà, des intérêts et des pénalités de retard doivent être appliquées. Toutefois, est-il précisé, des traitements au cas par cas peuvent être effectués par les services de douane en vue d’annuler les pénalités. Seconde mesure, la prolongation de la période de l’Admission temporaire prévue par le Code des douanes.

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Des critères d’éligibilité pour l’appui financier pour la promotion des exportations sont fixés. Il s’agit des entreprises du secteur privé ayant un programme d’activités promotionnelles semestriel avec un budget prévisionnel détaillé. Selon la procédure retenue, les dossiers doivent être adressés au ministère du Commerce extérieur. Le comité a également défini les activités promotionnelles éligibles à l’appui financier. Ainsi, pour les missions de prospection, les frais de voyage (billet business class pour PDG et économiques pour les directeurs), des frais de séjour à hauteur de 2.500 DH/jour pour les PDG et 2.000 DH/j pour les directeurs. La quotité est fixée à 80% des dépenses admissibles avec un plafond de 100.000 DH. La participation aux salons spécialisés à l’étranger, location des stands, agencement décoration, inscription au catalogue officiel du salon et transport d’échantillons sont entièrement pris en charge.

Le dossier que l’entreprise doit déposer comprendra plusieurs pièces. Outre l’attestation de régularité fiscale délivrée en 2009, l’entreprise doit s’engager sur l’honneur d’assurer aux salariés la perception des allocations familiale et déclarer le chiffre d’affaires réalisé durant 2008, qui permettra le calcul du prorata. Un formulaire, comprenant le RC, le numéro d’affiliation de la CNSS et les coordonnées bancaires au nom de la société avec un compte en dirham non convertible, sera rempli.

CONCLUSION GENERALECONCLUSION GENERALECONCLUSION GENERALECONCLUSION GENERALE

La crise financière qui couvait depuis plusieurs mois aux Etats-Unis a fini par éclater au grand jour pour atteindre les principales places financières mondiales. Si les mécanismes économiques et financiers qui ont conduit à cette crise tout à fait surprenante de par sa soudaineté, son ampleur et sa propagation rapide à travers le monde, apparaissent aujourd’hui relativement bien identifiés, ses répercussions immédiates et à terme sur l’activité et les échanges demeurent encore entachées de fortes incertitudes et suscitent beaucoup d’appréhensions.

La crise actuelle n’est pas une crise financière classique, mais une crise du secteur “bancassurance” mondial, aujourd’hui à la limite de s’effondrer car mité par une épidémie de “créances toxiques”. Cette situation ne peut pas ne pas avoir de répercussions sur le secteur “bancassurance” marocain, de par ses relations de maisons-mères à filiales, ou tout simplement de prêteur à emprunteur face au système mondial ; d’où une très probable restriction des conditions de crédit au Maroc en 2009, qui aura un impact direct sur l’activité des ménages et des entreprises.

Les fondamentaux de l’économie marocaine sont très bons grâce à l’aboutissement d’un travail initié depuis des dizaines d’années et que les réformes structurelles ont conforté. L’ampleur de la crise mondiale sur l’économie réelle de l’Europe, principal partenaire du Maroc, ne manquera pas d’avoir des impacts sur certains secteurs, dont le textile, le cuir et la sous-traitance automobile.

La résilience de l'économie marocaine en ce temps de crise a été saluée dans un article publié par le prestigieux journal des milieux d'affaires britanniques, "The Financial Times", et repris par des publications spécialisées au Royaume-Uni. Dans cet article, intitulé "Le Maroc procède au réglage de ses moteurs de croissance", le "Financial Times" a souligné que les réformes initiées par le gouvernement marocain ont renforcé l'économie du pays et permis de

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résorber le choc engendré par la flambée des cours des produits énergétiques et céréaliers. Citant des hommes d'affaires et des experts, le "Financial Times" a noté que le Maroc devra réaliser un taux de croissance de 6,5 pc cette année contre 2,7M l'année dernière grâce à une bonne année agricole, soulignant que le Royaume a réussi à maintenir sa stabilité économique malgré l'inflation que connaît l'économie mondiale.

Mettant en exergue l'important choix opéré par le Maroc de trouver de nouveaux moteurs de croissance économique autres que le secteur agricole, le journal londonien a observé que la bonne performance de l'économie marocaine est à mettre à l'actif de la croissance des revenus en dehors du secteur agricole qui ont permis au gouvernement d'augmenter les subventions aux produits alimentaires et énergétiques.

Parallèlement, dans la mesure où les marchés mondiaux sont aujourd’hui en repli, cela se répercutera forcément sur les marchés marocains, notamment l’immobilier bâti et la Bourse de Casablanca, qui vont être désormais pour quelque temps orientés à la baisse.

Le Maroc dispose toutefois d’un atout particulier et spécial, paradoxalement lié à sa fermeture financière : le fait que le dirham fasse l’objet d’un strict contrôle des changes protège ainsi