Critique de la faculté de juger - vade-mecum

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  • 7/27/2019 Critique de la facult de juger - vade-mecum

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    Kant, Critique de la Raison Pure

    Preface

    La facult de juger, dans l'ordre de nos facults de connatre, constitue unmoyen terme entre entendement et raison; elle possde elle aussi des principesa priori. La question est de savoir dans quelle mesure est ce qu'ils rgulentl'exercice de cette facult de juger (s'ils sont constitutifs comme les conceptspurs de l'entendement ou s'ils sont simplement rgulateurs).

    Dans un systme de philosophie pure, les principes de la facult de juger neconstitueraient pas une partie spciale entre les parties thorique et pratique,mais pourraient tre diviss entre les deux.

    La facult de juger doit comprendre un principe a priori, mais qui lui mme nesoit pas dduit de concepts a priori (entendement) : concept par lequel aucunechose n'est connue et qui ne sert de rgle qu'a elle seule, sans en mme tempstre une rgle objective.

    Cet embarras se rencontre dans le jugement esthtique, qui intresse le beau etle sublime de la nature ou de l'art.

    Dans le jugement logique sur la nature, l'exprience tablit une lgalit dans leschoses. Mais le concept universel du sensible appartenant l'entendement nesuffit plus l'expliquer, car il ne prsuppose pas cette lgalit empirique en luimme dans sa pleine dtermination. Dans ce jugement, la facult de juger peuttirer d'elle mme un principe de relation entre la chose naturelle et

    l'inconnaissable supra-sensible, un peut et on doit appliquer un tel principe apriori pour la connaissance des tres du monde.

    L'examen de la facult du got comme facult de juger esthtique n'est pasentrepris ici pour la formation et la culture du got, mais seulement selon undessein transcendantal, pour trouver un principe a priori qui le rende possible,qui explique comment est ce qu'on peut avoir des jugements de got plutt quedire ce qu'il doit tre.

    Introduction

    I. De la division de la philosophie

    Division de la philosophie en ph. thorique et ph. pratique dcoule de celle entreconcepts de la nature et concept de la libert.

    Or il n'est pas possible de considrer pareillement le pratique suivant desconcepts naturels et le pratique suivant la libert.

    Le pratique suivant la libert, c'est dire moralement, c'est ce qui estreprsent comme ncessaire par une volont. Il appartient la philosophiepratique ou morale.

    Le pratique suivant la nature ou technique c'est ce qui est dtermin commencessaire par mcanisme ou par instinct. Il appartient la philosophie

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    thorique.

    Toutes les rgles techniques-pratiques (P.E. disciplines comme l'co. politique)comme leurs principes reposent sur des concepts, sont des corollaires de laphilosophie thorique. Elles concernent la fois la possibilit de choses d'aprs

    des concepts naturels, et la volont elle mme dans la mesure ou elle peut tredtermine par des mobiles naturels. Ces rgles pratiques ne s'appelent pas deslois mais des prceptes parce que la volont ne dpend pas seulement duconcept de nature mais aussi de celui de la libert.

    Un ensemble de prceptes pratiques forme une partie spciale de la philosophiecar leur principe n'est pas emprunt au concept de la nature mais repose sur lesuprasensible que seul le concept de la libert rend connaissable par des loisformelles.

    II. Du domaine de la philosophie en gnral

    Le territoire ou la philosophie exerce sa lgislation demeure toujours celui ou desconcepts a priori possdent une application ; l'ensemble des objets de touteexprience possible, dans la mesure ou ils ne sont tenus que pour de simplesphnomnes.

    Les deux domaines de l'entendement et de la raison n'en constituent pas un seulcar le concept de la nature reprsente ses objets dans l'intuition non comme deschoses en soi mais comme des phnomnes, alors que le concept de libertreprsente dans son objet une chose en soi qui n'est jamais donne dansl'intuition ; aucune des deux ne peut prsenter une connaissance thorique(intuition+concept) de son objet comme chose en soi, ce qui serait le supra-

    sensible.

    L'ide du suprasensible est au fondement de tous les objets d'exprience. Ceterritoire est inaccessible pour notre facult de connatre, ni pour les concepts del'entendement ni pour ceux de la raison; il faut le remplir avec les Ides, quin'ont qu'une ralit pratique.

    Si du domaine de la nature au domaine de la libert il n'y a aucun passage, il doity en avoir un du second au premier; le concept de libert doit rendre rel dans lemonde sensible la fin impose par ses lois Les lois de la nature ne peuvent parailleurs tre penses que comme s'accordant tout au moins avec la possibilitdes fins qui doivent tre ralises en elle d'aprs les lois de la libert. Le monde

    doit tre conu comme un monde ou l'on puisse agir pour le mettre en formesuivant ce que nous prescrit la libert. la prsupposition d'une unit de la naturedans la mise en oeuvre du jugement rflchissant est ncessaire moralement. Ilfaut donc qu'il y ait un fondement de l'unit du supra-sensible, qui est auprincipe de la nature, avec ce que le concept de libert contient en un senspratique.

    III. De la critique de la facult de juger comme moyen d'unir en un tout les deuxparties de la philosophie

    La facult de juger, moyen terme entre entendement et raison, ne contient pasune lgislation qui lui soit propre, mais un principe simplement subjectif pour

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    chercher des lois, qui n'a pas d'objets propres mais tout de mme un territoire.

    Toutes les facults et pouvoirs de l'me peuvent se ramener la facult deconnatre, le sentiment de dsir et de peine, et la facult de dsirer. Le plaisir etla peine sont lis la facult de dsirer: s'ils la prcdent alors la facult de

    dsirer est soumise des impratifs hypothtiques. S'ils suivent sa mise enoeuvre, alors ils sont lis la satisfaction qu'entraine la mise en oeuvre d'uneaction seulement dtermine par la loi morale. la facult de juger permet lafois le passage de la pure facult de connatre (concept de la nature comme pureconformit la loi) au domaine du concept de libert et le passage del'entendement la raison.

    IV. De la facult de juger comme facult legislative a priori

    C'est la facult de penser le particulier comme compris sous l'universel (rgle,principe, loi). Si cet universel est donn, alors le jugement est dterminant. Si

    seul le particulier est donn et la tache de l'entendement est de trouverl'universel, alors on parle dejugement rflchissant.

    La facult de juger dterminante sous les lois universelles transcendantales, nefait que subsumer; mais ces lois ne concernent que la possibilit d'une nature engnral. Les lois empiriques doivent toutefois aussi tre considres commedcoulant ncessairement de l'unit du divers. La facult de juger rflchissantea besoin d'un tel principe d'unit du divers : elle ne peut l'emprunter l'exprience car il doit unifier celle-ci, ni le prescrire la nature puisque larflexion sur les lois se rgle sur la nature; elle doit donc se le donner.

    On doit donc considrer les lois empiriques particulires comme relevant d'uneunit qu'un entendement (qui n'est pas le notre) aurait pu donner au profit denotre facult de connatre, afin de rendre possible l'unit systmatique d'uneexprience rgie par des lois particulires de la nature.

    Or en tant que le concept d'objet comprend son fondement, il peut tre nommsa fin, et la finalit de la forme d'une chose est son accord avec la constitutiondes choses qui n'est possible que d'aprs des fins; le principe de la facult de

    juger est la finalit de la nature dans sa diversit. La finalit d'une chose consisteen un caractre conforme a un monde model selon des fins, qui a une unitpropre. La finalit de la nature est un concept particulier a priori, qui a sonorigine uniquement dans la facult de juger rflchissante. Cette finalit est

    distincte de celle pratique ou de l'art humain, bien qu'elle est pense paranalogie avec celles-ci.

    V. Le principe de la finalit formelle de la nature est un principe transcendantalde la facult de juger.

    Il faut distinguer un principe transcendantal (ontologique) d'un principemtaphysique, dont dpend a priori la dtermination plus complte d'un objet(substance comme modifiable substance avec sa modification commedpendant d'une cause extrieure). Le principe de la finalit de la nature est unprincipe transcendantal; le principe de la finalit pratique, qui ncessite la

    prsupposition d'une facult de juger empirique, est un principe mtaphysique.Mais ce sont tous les deux des principes a priori en tant que la liaison de leur

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    prdicats avec le sujet il n'y a pas besoin d'une exprience complmentaire: onpeut lier a priori une substance avec le concept formel d'une cause extrieure.

    Le principe d'une finalit de la nature est transcendantal en tant que laconnaissance en gnral de la nature comme rgie par la ncessit de lois

    particulires implique des maximes de la facult de juger mises a priori aufondement de l'tude de la nature. ces maximes incluent des sentences comme"la nature prend la voie la plus courte" ou "elle ne fait pas de saut ; la grandediversit de lois empiriques prsuppose une unit sous peu de principes etc.

    Elle n'a pas le caractre d'une ncessit psychologique mais logique dans lamanire dont on juge; elle ne dit pas ce qu'on doit juger mais la manire dont ondoit juger. En tant que principe transcendantal la finalit de la nature a besoind'une dduction transcendantale dans laquelle le fondement de cette manire de

    juger est recherch a priori.

    La facult de juger doit, pour juger, se donner comme loi a priori que ce qui pour

    l'intelligence humaine relve du contingent dans les lois particulires del'exprience comprend une unit lgitime dans la liaison de leur diversit en vued'une exprience possible, qui est pensable, sinon connaissable. L'unit de lanature est une condition de possibilit (non donne) d'une unit de laconnaissance de la nature comme soumise des lois empiriques.

    Ce concept de finalit set le seul d'aprs lequel nous pouvons procder larflexion des objets de la nature en vue d'une exprience compltementcohrente. Nous nous rjouissons quand nous la rencontrons, bien que nousayons simplement du l'admettre dans la recherche.

    Sans jamais rien connatre a priori au sujet de ces lois empiriques, il doittoutefois prsupposer l'unit de la nature afin de les trouver (P.e. unesubordination des tres de la nature sous le genre et des espces). L'accord de lanature avec notre facult de connatre est prsuppos a priori par notre facultde juger; il serait possible de penser l'inverse, que les lois de la nature seraient sidiverses qu'il serait impossible de les penser. La facult de juger possde doncun principe subjectif qu'elle n'impose pas la nature mais elle mme; elle seprescrit une loi pour la rflexion sur la nature. Nous ne pouvons progresser dansla l'exprience et acqurir une connaissance par l'usage de notre entendementque grce ce principe.

    VI. De la liaison du sentiment de plaisir avec le concept de la finalit de la nature

    Cette harmonie de la nature doit tre pense la fois comme contingente etcomme ncessaire notre facult de connaissance. La dcouverte de cet ordreest l'affaire de l'entendement, cherchant avec intention atteindre une de sesfins ncessaires, l'introduction de cette unit dans la nature, fin que la facult de

    juger doit introduire dans la nature.

    La ralisation de toute intention est lie au sentiment de plaisir; si la condition decelle-la (cette ralisation) est une reprsentation a priori, alors le plaisir aussi aun principe a priori, simplement par la relation de l'objet la facult deconnatre, distincte de la mise en oeuvre d'une finalit pratique et de la facult

    de dsirer.

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    Ainsi quand l'entendement procede avec intention, dans la dcouverte de lapossibilit de l'union de plusieurs lois empiriques sous un principe qui lecomprend, cette dcouverte provoque un plaisir intense, et sans ce plaisir (p.e.de la dcouverte que tout se superpose en genres/espces) l'exprience la pluscommune n'aurait pas t possible. Il l faut donc qu'il y ait quelque chose dansnotre entendement qui le rende attentif dans le jugement sur la nature lafinalit.

    Toutefois cette facult de juger est si indtermine qu'elle ne prescrit pas lalimite jusqu' laquelle cette finalit de la nature s'tend ; on procede en sefondant sur cette finalit sans dcider de son tendue.

    VII. De la representation esthetique de la finalti de la anture

    La nature esthtique d'un objet concerne sa relation au sujet et non sonobjectiv; sa valeur logique est ce qui sert la connaissance. L'espace et lasensation sont la fois des moments subjectifs de la reprsentation et des

    moments de la connaissance des choses comme phnomnes. La partie del'lment subjectif qui ne peut jamais devenir objet de connaissance, c'est leplaisir ou la peine qui y est li. La finalit n'est jamais une qualit de l'objet luimme mais une partie de la reprsentation. Elle ne devient pas une partie de saconnaissance, mais est lie au sentiment de peine et de plaisir, car un objet estdit final en tant qu'il provoque du plaisir ou de la peine; cette reprsentation del'objet est elle mme une reprsentation esthtique de la finalit.

    Le plaisir est en effet li avec la simple apprhension de la forme d'un objet del'intuition, non rattache un concept en vue d'une connaissance; et lareprsentation se trouve alors rapporte non pas l'objet mais au sujet en tant

    que le plaisir n'exprime rien de plus que la convenance de cet objet aux facultsde connatre (objet amoindri, sans concept), qui sont mises en jeu dans la facultde juger. C'est donc en fait une finalit subjective formelle. Le plaisir nait de lamise en accord intentionnelle de l'imagination (facult des intuitions a priori)avec l'entendement ; on parle alors d'un objet final pour la facult de jugerrflchissante. Il s'agit ds lors d'un jugement esthtique sur la finalit de l'objet.C'est la forme de l'objet qui est cause du plaisir, plaisir qu'on ncessairement li la reprsentation de l'objet non pas pour une seule personne mais pour toutsujet. La facult de juger d'aprs un tel plaisir se nomme le got. C'est doncseulement avec la lgalit dans l'usage empirique de la facult de juger engnral (unit imagination/entendement) dans le sujet que s'accorde lareprsentation de l'objet dans la rflexion. Puisque cet accord de l'objet avec la

    facult du sujet est contingent, il suscite la reprsentation d'une finalit del'objet par rapport aux facults de connatre du sujet. Ce plaisir, car il n'est pasproduit par le concept de libert, ne peut jamais tre saisi par concept commencessairement li un objet, mais doit tre reconnue par perception comme li cette reprsentation. Ce n'est point un concept empirique, mais un sentimentde plaisir qui par le jugement de got est attribu chacun et li lareprsentation de l'objet, comme s'il s'agissait d'un prdicat li l'objet.

    Ainsi celui qui dans la simple rflexion sur la forme d'un objet ressent du plaisirprtend l'assentiment de chacun, bien que ce jugement soit particulier; c'estdu a ce que le principe de ce jugement est universel, quoique subjectif, c'estl'accord final de l'objet avec le rapport des facults de connatre entre elles(imagination/entendement).

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    Le plaisir dans le jugement de got est li la reprsentation empirique et nepeut tre associ a priori aucun concept.

    C'est la raison pour laquelle les jugements sont quant leur possibilit soumis une critique, puisqu'il recquierent un principe a priori. La capacit de ressentir

    un palsiri par rflexion, est galement lie une finalit dans le sujet, parrapport aux objets (libert) ; le jugement de gout se rapporte par la mme ausublime, sentiment spirituel.

    VIII. De la reprsentation logique de la finalit de la nature

    La finalit peut tre reprsente dans un objet donn soit comme concordancede la forme de cet objet dans l'apprhension avec les facults de connatre(raison simplement subjective), ce qui correspond au plaisir pris cet objet.

    Soit, elle peut tre reprsente comme concordance de la forme avec lapossibilit de la chose elle mme, suivant un concept de l'objet qui contient le

    fondement de la forme, et s'adresse alors l'entendement.L'usage de ce conceptdans la connaissance peut se faire soit comme presentation de l'intuitioncorrespondant au concept, par imagination (dans l'art ou nous fabriquons) ou parla nature lorsque nous jugeons son produit d'aprs notre concept de fin, fin quiest alors naturelle.

    On peut ainsi la fois regarder la beaut naturelle comme prsentation d'unefinalit formelle (jugement esthtique) ou comme prsentation d'une finalitrelle (qu'on pose comme relle), que nous jugeons par l'entendement et desconcepts; il s'agit alors d'un jugement tlologique.

    Seule la facult de juger esthtique contient un principe entirement a priori,qu'elle au fondement de sa rflexion sur la nature (principe d'une finalitformelle de la nature d'aprs ses lois empiriques) sans lequel l'entendement nese retrouverait pas.

    On ne peut donner de principe a priori de la nature ; mais il y a quand mme deschoses qui ne sont possibles que comme fins naturelles et la facult de jugercontient dans certains cas la rgle pour faire usage du concept de fin au profit dela raison.

    Mais ce principe transcendantal ne joue jamais un rle dans le jugement, qu'ilsoit esthtique ou tlologique (si je dois juger une production selon le principede finalit ou selon les lois universelles de la nature).

    La facult de juger esthtique est donc une facult particulire qui juge leschoses d'aprs une rgle et non un concept; la facult de juger tlologique estal facult de juger rflchissante en gnral, qui tout en agissant d'aprs desconcepts suit pour certains objets de la nature des principes particuliers. Lapremire n'appartient donc qu' la critique du sujet qui juge quel qu'en soitl'usage alors que le premier fait partie de la partie thorique de la philosophie .

    IX. De la liaison des legislations de l'entendement et de la raison par la facultde juger

    Le sensible ne peut dterminer le suprasensible dans le sujet, mais l'inverse est

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    possible, par rapport aux consquences qu'a le second sur le premier. Lacausalit de la libert est la causalit d'une cause naturelle subordonne lalibert.

    La facult de juger, dans la notion de finalit de la nature rend possible le

    passage de la lgalit suivant la raison pure thorique au but ultime suivant laraison pure pratique, tant donn que celui peut seulement se raliser en accordavec la nature avec ses lois: le jugement rflchissant rend possible desubsumer le particulier sous des lois empiriques et permet la concordance desfins de la cause libre avec la ncessit des causes naturelles.

    La facult de juger grce son principe a priori pour juger la nature d'aprs seslois particulires possibles procure son substrat supra-sensible ladeterminabilit par la facult intellectuelle.

    Le concept de la facult de juger, la finalit de la nature, appartient encore auxconcepts de la nature (ce qui pourrait justifier son rattachement possible la

    doctrine des lments de la CRP) mais seulement comme principe rgulateur dela facult de connatre.

    Le jugement esthtique, qui met en jeu ce concept, est un principe constitutif parrapport au plaisir et la peine, et la spontanit dans le jeu des facults deconnaitre (donc l'accord et le fondement du plaisir ou de la peine) rend ceconcept de finalit naturelle apte mdiatiser la liaison des domaines de lanature et de la libert en tant qu'elle dveloppe le sentiment moral.

    Facults de l'me - facults de connaissance - principes a priori -

    applications(anthropologiques)

    Facult de connatre - entendement - conformit la loi -nature

    sentiment de plaisir - facult de juger - finalit -artet de peine

    facult de dsirer - raison - but ultime -libert

    Premire partie: Critique de la facult de juger esthetique

    Premire section: analytique de la facult de juger esthtique

    Livre 1: Analytique du beau

    Premier Moment : du jugement de got consider au point de vue de laqualit

    1. Le jugement de got esthtique

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    Pour juger si une chose est belle, nous la rapportons par l'imagination(peut trelie l'entendement) au sujet et au sentiment de plaisir et de peine de celui-ci.Esthtique signifie donc: ce dont le principe dterminant ne peut tre quesubjectif.

    Le got, c'est la facult de juger le beau; l'analyse des jugements de got doitdterminer ce qui est ncessaire pour dire beau un objet; en suivant lesmoments logiques du jugement, il faut trouver les moments auquels s'attachecette facult de juger dans sa rflexion (on suit les titres catgorique: qualit,quantit, relation, modalit).

    Le sentiment de plaisir et de peine ne dit rien sur l'objet mais seulement sur lamanire dont le sujet est affect. Ce sentiment de plaisir et de peine correspond un sentiment vital, la faon dont on prouve sa capacit de vivre.

    Ce sentiment fonde une facult de discerner et de juger qui rapproche lesreprsentations dans le sujet de toute la facult des reprsentations dont l'esprit

    a conscience dans le sentiment de son tat; il rapproche toute reprsentation dupouvoir d'tre affect comme auto-affection, ou plutt sensation de soi, ce quiest different de la conscience de soi qui se donne dans le "je pense" et dansl'unit synthtique de mes reprsentations.

    C'est donc le rapport des reprsentations dans le jugement qui dtermine lanature du jugement elle mme ; (objet: logique, sujet: esthtique).

    2. La satisfaction qui dtermine le jugement de got est dsintresse

    Lorsqu'il s'agit de savoir si une chose est belle, cela n'a rien voir avec l'intrtou la satisfaction que nous portons l'existence de la chose mais dpend de lamanire dont nous la considrons simplement indpendamment de sonexistence ou non.

    La conscience qui imagine l'objet ne pose pas son objet comme existant; lejugement esthtique a lieu indpendamment de l'existence de son objet ou non.

    Ce qui importe pour dire l'objet beau est indpendant de l'utilit pour moi del'objet ou du jugement que je porte sur le bien-fond de son existence; il dpendde ce que je dcouvre en moi en fonction de cette reprsentation.

    Il faut distinguer les jugements interesss et les jugements intressants; parexemple les jugements moraux sont intressants, parce qu'ils sont faits demanire dsintresse mais fondent un intrt. Les jugements esthtiquesdeviennent intressants ds qu'ils ont lieu en socit (on est interess produirele mme jugement de got que la socit afin de s'y intgrer ou le contraireetc.).

    3. La satisfaction relative l'agrable est lie un intrt

    Est agrable ce qui plait au sens dans la sensation; toute satisfaction n'est parcontre pas lie la sensation, et tout ce qui plat n'est pas agrable; sinon on ne

    pourrait pas concevoir d'autre talon pour la valeur de nos actions que le plaisirqu'elles nous apportent, et il n'y aurait plus mchancet et bont mais

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    Comme ce qui est satisfaisant par intrt implique une satisfaction singulire, cequi n'est pas li un intrt mais satisfait quand mme contient un principe desatisfaction pour tous. Il est fond sur une condition qu'on peut supposer en toutautre. Ainsi le jugement esthtique ressemble au jugement logique en tant qu'on

    peut le supposer valable pour chacun, et celui qui pense un objet beau estimeque tous pensent la mme chose. cette prtention l'universalit est lie aumoment du jugement de got et non au concept car le jugement esthtique nedonne accs aucun concept.

    7. Comparaison du beau avec l'agrable et le bon d'aprs le caractreprcdent

    Agrable: ne vaut pas pour tous (li un intrt), chacun consent qu'en lamatire son got soit diffrent. Le bon, quand il prtend avoir valeur pour tous,se fonde sur un concept Dans l'affirmation "ceci est beau" on exige l'assentimentdes autres". L'unanimit qu'il peut y avoir dans un jugement de got est toujours

    gnrale et ne s'appuie pas sur un raisonnement a priori mais sur un jugementempirique(telle chose est agrable pour tous mes amis).

    8. L'universalit de la satisfaction n'est reprsente que subjectivement dansle jugement de got

    C'est dans la dsignation du beau que se manifeste le plus le sentimentd'exister, le sentiment vital, qui se manifeste dans la facult de connatre aumoment du jugement esthtique. On pense nous mme l'universalit quand ondit que quelque chose est beau. Le jugement de l'agrable peut aussi tre appel

    jugement de got, mais seulement des sens et non de la rflexion, ce qui

    convient au jugement de got esthtique universel.

    Ce n'est que quant son application des cas particuliers qu'on a desdsaccords quant au jugement de gout rflchi. Par ailleurs une universalit quine repose pas sur un concept de l'objet doit reposer sur un concept du sujet; defait c'est sur une valeur commune aux hommes qu'elle doit reposer. Le jugementuniversel objectif a aussi une universalit subjective, puisque le lien entre unconcept et un objet qu'il tablit vaut pour tout sujet qui se represente un objetpar ce concept.

    Le jugement esthtique a une universalit spciale, puisqu'il tend le jugementbeau a toute la sphre des sujets qui jugent, sans lier le prdicat beau de

    manire logique son objet.

    Un jugement de got est toujours singulier du point de la quantit logique del'objet (cette rose est belle: porte sur une rose) ; mais devient un jugementlogique universel s'il se fonde sur plusieurs jugements singuliers (les roses sontbelles). Des qu'on porte un jugement sur un objet d'aprs des conceptsseulement, toute considration de beaut disparat.

    Le jugement de got ne postule pas l'assentiment des autres mais le leurattribue, parce qu'il ne se fonde pas sur une raison; d'aprs une regle (celle quiveut cet assentiment universel) qui n'est jamais confirme que par cet

    assentiment. Cet assentiment universel n'a jamais lieu dans les faits donc il estune ide (il est seulement pensable).

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    9. Examen de la question de savoir si dans le jugement de got le sentimentde plaisir prcde la considration de l'objet ou si c'est l'inverse

    Clef de la critique du got. Kant semble ici distinguer plusieurs moments; le

    moment ou le plaisir est ressenti et ceux de la considration de l'objet. Si leplaisir prcdait la considration de l'objet proprement dite, il n'aurait riend'universel et rsulterait d'une simple sensation (ne serait pas ducommunicable); il serait disjoint de la reprsentation de l'objet.

    C'est la communicabilit universelle de l'tat d'esprit dans la reprsentationdonne qui est le fondement subjectif du jugement de got et a pourconsquence le jugement de plaisir.

    Mais tant donn que cet tat d'esprit repose sur un principe simplementsubjectif, et qu'il n'y a que la connaissance qui puisse tre communique (avoirvaleur objective), ce qu'il y a de communicable dans cet tat d'esprit c'est

    simplement un certain rapport de nos forces reprsentatives (en tant qu'ellessont vitales. C'est en cela que consiste un tat d'me. Il peut tre communiqu

    . C'est plus prcisment l'tat d'esprit d'un libre jeu des facults deconnaissances, qui sont libres car elles ne sont pas diriges par les schmes del'entendement (les rgles d'aprs lesquels les concepts de l'entendementdoivent tre appliques au sensible). C'est le libre jeu de l'imagination et del'entendement; l'imagination correspond ce dont procde la composition del'intuition et l'entendement est ce qui applique un concept un divers sensible.

    Cet acte de juger purement subjectif precede le plaisir (rponse la question

    initiale).La valeur universelle de la satisfaction quant au beau se fonde sur l'universalitdes conditions subjectives (libre jeu des facults de connaissance) mises en jeudans le beau.

    Activit intentionnelle: activit de vise de l'objet et qui met en jeu les facultsde connaissance; cette vise met en jeu un concept.

    Ce n'est donc pas parce que j'ai conscience de l'activit intentionnelle desfacults de connaissance dans le jugement esthtique que je ressensl'accord/libre jeu de ces facults dans le beau, mais seulement par la sensation,par le plaisir que ces facults m'apportent. C'est l'effet du libre jeu des facultsque l'on ressent, dont on prend conscience, et non ce libre jeu lui mme. En tantque l'homme est seul capable du jugement esthtique, c'est finalement dans le

    jeu que nous prenons conscience que nous sommes des hommes,dans ce librejeu.

    Est donc beau ce qui plait universellement sans concept.

    Troisime moment: Des jugements de got du point de vue des fins qui sontconsidres dans ceux-ci.

    10. De la finalit en gnral

    L'objet est la fin du concept, dans la mesure ou le concept est cause de l'objet,

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    ce qui le rend possible. Le concept est donc la reprsentation d'une fin. Lafinalit, c'est la causalit du concept par rapport son objet. La finalit dans le

    jugement de got est donc la causalit de

    Pour penser une fin il faut donc non seulement penser la connaissance d'un objetmais au contraire penser l'objet lui mme en tant qu'existant.

    La facult de dsirer si elle n'est dterminable que par les reprsentations d'unefin/concepts est la volont. Un objet/tat d'esprit/dsir peut tre dit une fin sansque sa possibilit ne necessite une fin; c'est parce qu'on ne peut alorsexpliquer/comprendre cette possibilit qu'en la ramenant un entendement quise serait reprsent cet objet comme fin par un concept. La finalit peut tredonc sans fin. Nous pouvons donc observer une finalit du point de vue de laforme; et ceci s'applique au jugement esthtique. On peut dire que l'objet du

    jugement esthtique est en quelque sorte une fin, car, en tant qu'il permet lelibre jeu de nos facults, on pourrait postuler qu'une volont donne l'a cr tel

    pour expliquer sa possibilit/ralit, mais cela n'est pas ncessaire.

    11. Le jugement de got n'a rien d'autre son fondement que la forme de lafinalit d'un objet (ou de son mode de reprsentation).

    Toute fin comme principe de la satisfaction subjective implique un intrt commecontenu de cette fin; or dans le jugement de got c'est une finalit purementformelle, sans fin (comme dit auparavant) qui peut constituer la satisfaction quenous exprimons.

    12. Le jugement de got repose sur des principes a priori

    Il est impossible d'tablir a priori la liaison du plaisir et de la peine avec unequelconque reprsentation. Il ne peut tre connu qu' a posteriori.

    La conscience de la finalit purement formelle dans le jeu des facults deconnatre du sujet est le plaisir mme, il n'est pas separ de la reprsentation ouces facultsjouent.

    Il comprend en lui mme une causalit qui conserve l'tat de la reprsentation ;la contemplation du beau se fortifie par elle mme, se reproduit.

    13. Le pur jugement de got est indpendant de l'attrait et de l'motion

    Tout intrt corrompt le got, s'il s'agit de placer le plaisir avant la finalit, et dedterminer la finalit par le plaisir. Le got demeure barbare s'il a besoind'attraits/emotions pour la satisfaction, et encore plus s'il en fait la mesure deson assentiment. Le jugement de got pur a ainsi pour principe dterminant lafinalit de la forme et l'attrait et le sentiment (contenu de la forme) n'y ontaucun rle).

    14. Exemples

    Les jugements esthtiques empiriques expriment l'agrable, ceux purs

    expriment le beau.Un jugement pur ne doit donc concerner que la forme et non le contenu sensoriel

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    de l'objet, en tant que sur cette forme s'exercent librement les facults de laconnaissance. Par exemple une couleur et un son ne peuvent tre bon droitbeaux que par leur puret, une dtermination relative la forme, et la seule quipeut tre vritablement transmise par la communication.

    Kant se refere ensuite pour appuyer son argument la thorie d'Euler selonlaquelle couleur et sons rsultent de vibrations de l'ther, dont l'esprit percevraitle jeu rgulier des impressions, et par consquent une certaine forme de l'unitdu divers des sensations.

    La puret dans la sensation signifie que son unicit n'est pas trouble par uneautre sensation.

    Selon Kant on peut seulement ajouter la beaut des attraits pour intresserl'esprit, mais seulement pour les gots bruts et peu duqus; ces attraits la nepeuvent pas augmenter la beaut d'un objet et ne doivent pas tre pris commerfrents d'apprciation de la beaut.

    Dans tous les arts plastiques, et mme l'architecture, l'art des jardins, le dessinest l'essentiel. Kant met donc en oeuvre un genre de formalisme esthtique, entant que la beaut se definit seulement par le libre jeu des facults de l'espritdans une certaine forme. Les couleurs servent seulement rendre l'objet plusbeau pour la sensation, et c'est mme in fine la forme qui les ennoblit.

    On peut distinguer dans la forme ce qui est figure et ce qui est jeu; le jeu peuttre jeu de figures ou simple jeu des sensations dans le temps, ce qui dsigne lamusique.( Le jeu est donc ici une variation dans laquelle se retrouvent lesfacults de connaissance. La beaut dans la musique peut ainsi consister entre

    une concordance de variations dans le sujet et l'objet beau ).

    Les ornements eux mmes ne peuvent augmenter la beaut d'un objet que parleur belle forme comme les colonnades; les parures, cadres dors, portentprjudice la beaut authentique. L'motion n'est pas lie la beaut ellemme, mais au sublime; chez Kant ce n'est pas la mme chose.

    15. Le jugement de got est entirement indpendant du concept de perfection

    La finalit objective, liaison du divers avec un concept, peut tre externe (utilit)ou interne (perfection, conformit totale de l'objet son concept).

    Il est admis que la beaut n'est pas lie une utilit, mais il faut encore voir sielle ne pourrait pas treperfection.

    Dans ce cas nous avons quand mme besoin du concept d'une fin comme ce quel'objet doit tre; ce que l'objet doit tre quant la qualit (perfection du diversde l'objet par rapport au concept) et sa quantit (intgralit de l'objet). Ce quela chose doit tre est deja pens d'aprs ce concept.

    Or le moment formel de la reprsentation d'une chose (la reprsentation du toutsuivant une unit indtermine par un conceptne nous dit pas ce que la chosedoit tre. Cela correspond une finalit dans le sujet comme tat reprsentatif

    de plaisir ou de peine. Si je ne me represente pas quant un objet une certainefin, la forme ne peut me donner aucun critre de perfection. Le contraire (finalit

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    objective sans concept) est une contradiction.

    (La perfection, et la finalit objective en gnral, rsulte toujours dans unecomparaison, or le jugement esthtique ne compare pas, il rsulte d'un jeu. )

    Beau et bon ne rsultent donc pas d'une certaine confusion du concept, commeveut nous faire croire Leibniz; le jugement de got serait alors un jugementmoral qui compare un objet (pris dans sa gnralit la plus grande possible) avecla reprsentation d'une fin donne par la raison. Dans le jugement esthtiquel'entendement agit, comme toujours, mais seulement comme purereprsentation, dtermination d'une unit de l'objet sans concept.

    16. Le jugement de got qui declare un objet beau sous la condition d'unconcept determin n'est pas pur

    Kant distingue la beaut libre de la beaut adhrente simplement; la secondedetermine la beaut d'un objet d'aprs un concept; elle est attribue des objets

    comme compris sous le concept d'une fin particulire (NDT: cheval de coursedont la musculature est adapte une certaine course). Souvent les chosesnaturelles, pour autant qu'elles ne sont pas utiles, plaisent par elles mmes, demanire libre (ex. fleurs) ou mme la musique sans paroles; Kant s'carte ici duproblme de la possibilit d'une musique belle avec des paroles. Le conceptdune fin particulire limite en effet le libre jeu de l'imagination qui doit avoir lieudans le jugement de got pur.

    Toutefois le got gagne tre soumis des rgles relatives certains objetsdetermins suivant des fins; s'appliquant la manire de juger tel ou tel objet;mais ces regles portent sur l'unit du got avec la raison, c'est dire du beau

    avec le bien. Par ces regles le beau devient instrument du bien. Cette manire depenser a une validit universelle objective, contrairement l'tat d'esprit luimme qui n'a de valeur universelle que subjective. Mais si ces deux tatsd'esprit s'accordent (jugement d'aprs le got et jugement d'aprs la raison, lebien) la facult reprsentative y gagne dans son ensemble.

    17. De l'idal de beaut

    La communicabilit universelle du sentiment de plaisir et de peine, l'unanimituniverselle sur le caractre esthtique de certains objets, vola le critreempirique qui permet de supposer que le got a pour origine le principe subjectifl'accord de l'imagination et de l'entendement ; dans l'imagination Heidegger voit

    l'origine cache de nos facults de connatre.

    Le prototype du beau est une simple ide que chacun doit produire en soi mmeet d'aprs laquelle il doit juger tout ce qui est objet de got. Ide signifie:concept de la raison; Idal: reprsentation d'un tre unique en tant qu'adquat une ide. Le prototype du got peut tre appel Idal du beau. Nous ne lepossdons pas mais nous le produisons par l'imagination, c'est pourquoi il nerepose pas sur le concept, mais sur la prsentation par l'imagination, carl'imagination est la facult de la prsentation.

    La beaut susceptible d'un idal n'est pas la beaut vague, , mais une beaut

    fixe par un concept de finalit objective. , et appartenir un jugement de goutnon pur mais intellectualis. Une ide de la Raison dterminant a priori la

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    possibilit interne de l'objet doit tre au fond du jugement ou un Idal se trouve.Dans les objets finis le concept de la fin est dpendant et dtermin; parconsquent ces objets ne sont pas susceptibles d'un Ideal de baum. Seul cettre qui est l'homme, en tant qu'il est capable de se donner ses propres fins parla Raison, et unir les fins empiriques avec les fins universelles, est susceptibled'un Idal de beaut.

    Deux choses sont ncessaires pour cet idal de baum de l'homme: l'idenormale, intuition singulire de l'imagination ( partir de l'exprience) quipresente la mesure type sur l'homme, un homme type en quelque sorte, et l'Idede la Raison, qui fait des fins de l'humanit le principe du jugement de la forme.Dans la forme de l'homme comme idal les fins de l'homme transparaissent,comme si elle tait leur effet. Mais l'ide, la plus haute finalit dans laconstruction de la forme, c'est le type qui a t mis au fondement par latechnique de la nature et auquel seule l'espce dans son ensemble estadquate. L'Ide correspond l'talon suivi par la nature et par lequel elle amodel l'Homme, l'humanit dans son ensemble et non tel ou tel individu. Par

    consquent dans l'Idal de beaut on represente l'homme non comme individumais comme correspondant aux fins de l'humanit toute entire et lorsque l'on

    juge par un Idal on compare les finalit qui se revele dans tel ou tel hommeavec celle qui correspond l'humanit toute entire. Cette Ide de celui qui jugepeut tre reprsente comme Ide esthtique, dans un modle.

    L'imagination peut produire partir de la congruence de plusieurs images d'unmme genre un type moyen qui servira de commune mesure pour toutes. Ensomme l'imagination est capable de produire une moyenne partir d'unemultiplicit de reprsentations d'hommes adultes, et c'est la le bel homme.

    Toutefois il faudrait peut tre plus parler de mdiane dans la mesure ou ce quiest design ici c'est un homme dont la grandeur serait la mme distance desgrandeurs les plus extrmes et des plus petites, ce qui correspond la dfinitionmathmatique de la mdiane. Cette reprsentation dpend donc du pays ou onse trouve, tant donn qu'elle dpend des hommes qu'on a vus.

    Cette ide normale n'est pas dgage de l'exprience, mais rend possible largle du jugement. Elle n'est pas le prototype achev de la beaut dans cetteespce mais n'en est que la forme ; elle est l'exactitude dans la reprsentationde l'espce. Elle ne peut donc rien contenir de spcifique et de caractristique.

    En ce que l'Idal de beaut n'existe que dans la forme humaine qui correspondaux fins universelles de l'humanit, il consiste en l'expression de ce qui est

    Ethique, et sans cela l'objet ne plairait ni universellement ni positivement.L'expression visible d'ides thiques ne peut exister qu'en l'homme.

    Pour rendre visible dans une expression corporelle (comme effet de l'intriorit)la liaison de ces ides thique savec l'ide d'une finalit suprme, il faut que desides pures de la Raison et une grande force d'imagination s'unissent en celuiqui veut bien les juger et encore plus en celui qui veut en donner uneprsentation (l'artiste?).

    Cet idal de beaut ne permet aucun attrait des sens de se mler lui, maissuscite par contre un grand intrt pour son objet ; ce qui signifie qu'il ne s'agit

    pas la d'un jugement esthtique pur, le jugement d'aprs un idal de beautn'est pas un simple jugement de got.

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    La beaut est donc la forme de la finalit d'un objet, elle est perue en lui sans lareprsentation d'une fin.

    Quatrime moment: Du jugement de got consider d'aprs la modalit de la

    satisfaction rsultant de l'objet

    18. Ce qu'est la modalit d'un jugement de got

    Le beau a une relation ncessaire la satisfaction, qui n'est toutefois ni unencessit objective (tout le monde aura la mme satisfaction en prsence del'objet) ni une ncessit pratique (dcoulant d'une loi de la Raison). Commencessit elle n'est qu'exemplaire, appelant l'adhsion de tous un jugement.Ce jugement peut tre alors considr comme un exemple d'une rgle qu'on nepeut noncer.

    19. La ncessit subjective que nous confrons au got est dtermine

    Elle est conditionnelle, car l'adhsion de chacun est demande dans le jugementsur le fondement d'un principe subjectif; on pourrait toujours compter sur cetteadhsion si le cas particulier tait toujours correctement subsum sous ceprincipe.

    20. La condition de la necessit, laquelle prtend le jugement de got, estcelle d'un sens commun

    Ce sens commun doit tre distingu de l'entendement commun pris au sensvulgaire, qui juge toujours par concepts. Selon le traducteur Alexis Philonenko, ce

    sens commun correspond l'imagination, lie avec l'Entendement dans lesfacults de connatre.

    21. Peut on avec quelque fondement prsupposer un sens commun?

    Des connaissances et des jugements doivent pouvoir tre communiqus si l'onne veut pas tomber dans le scepticisme; mais il faut alors aussi que l'tatd'esprit, accord des facults de connatrais en vue d'une connaissance engnral, puisse aussi tre communiqu . Sans cet accord, la connaissance, quiest son effet, ne saurait se produire. Chaque fois qu'un objet se presente parl'intermdiaire des sens l'imagination en compose le divers et suscite l'activitde l'entendement qui l'unifie dans des concepts. Le sentiment est ce quidtermine cet accord, par consquent il doit pouvoir tre communiqu; et lacommunicabilit de ce sentiment presuppose l'existence d'un sens commun.

    22. La necessit d'une adhsion universelle, qui est conue dans un jugementde got, est une necessit subjective, qui sous la prsupposition d'un senscommun est reprsente comme objective

    Le jugement de got reposant sur la necessit d'un principe subjectif impliqueque tous doivent adhrer notre jugement, mais pas qu'ils le feront ; le senscommun est donc une simple norme idale, il a une valeur exemplaire. Onpourrait ainsi tablir que la rgle est que le jugement s'accorde avec elle ;

    comme principe universellement subjectif, il pourrait demander une adhsionuniverselle quivalente celle d'un principe objectif, mais seulement la

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    condition d'avoir correctement subsum le cas particulier sous ce principe.

    Toutefois la question de savoir si ce sens commun existe comme principeconstitutif de toute possibilit d'exprience ou s'il est une Ide d'une facultencore acqurir, impose par un principe plus lev de la Raison , c'est une

    question qui reste rsoudre. La prtention d'universalit du jugement de gotserait alors une exigence de la Raison elle mme.

    Est donc beau ce qui est reconnu comme l'objet d'une satisfaction ncessaire,sans concept;

    Remarque gnrale sur la premire section de l'analytique

    Le got est est donc une facult de juger d'un objet en relation la libre lgalitde l'imagination. Dans le jugement de got elle doit donc tre considre nonpas comme reproductive mais comme productive est spontane (en tant quecratrice de formes arbitraires d'intuitions possibles).

    L'imagination correspond une lgalit sans loi , le jugement de got unaccord subjectif entre entendement et imagination sans accord objectif. Dans lareprsentation, elle est lie la forme dtermine d'un objet, mais cette formelui fournit une composition (melange) du divers telle l'imagination livre ellemme serait en l'tat de l'esquisser en harmonie avec la lgalit del'entendement en gnral.

    Kant par la suite, en quelques paragraphes, exprime l'opinion suivante: un objetrgulier correspond en gnral la prsentation d'un concept qui lui prescritcette rgle. Cette rgularit plait en tant qu'elle correspond l'adquation du

    concept avec une fin, mais est contraire au bon got, car cette rgularitprescrite par l'entendement possde une certaine raideur qui empche le librejeu de l'imagination. En tant que raideur et libert s'opposent, la raideur dans largularit, si elle s'approche d'une rgularit mathmatique, s'oppose aussi aubon got. La rgularit qui conduit au concept d'un objet est sans doutencessaire pour saisir l'objet dans ne reprsentation unique , dtermination quiest une fin est qui est lie une certaine satisfaction intrt. Mais elle n'est alorspas lie la libre occupation des facults de l'esprit ce que nous appelonsbeau. Il donne ainsi l'exemple du dfaut de symtrie dans une pice ou un jardin,qui rpugne sous tous les points de vue possibles.Mais dans ce qui est rgulier l'imagination ne peut que s'ennuyer; la vienaturelle, tropicale (ex. de Sumatra) ne prsente jamais d'ennui et l'imagination

    peut y jouer navement et suivant la finalit.Il faut galement idstinguer les belles choses des belles apparences; dans ces

    dernires (p.e. visions changeantes du feu dans une chemine) le got s'attachemoins ce que l'imagination saisit directement qu' la posie la quelle il selivre alors. La contemplation d'une belle apparence est l'occasion pour l'esprit ,tenu eveill par cette belle apparence, de de se livrer des visions proprementimaginaires: les diverses variations d'un feu soutiennent le libre jeu del'imagination.

    Livre II. Analytique du sublime

    23. Passage de la facult de juger le beau celle du sublime

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    Si le beau concerne la forme, le sublime pourra tre trouv en un objet informe, ,du moment que l'illimit est prsent en lui ou que nanmoins s'y ajoute par lapense la notion de totalit. Le sublime convient donc la prsentation d'uneconcept indtermin de la raison (ide) plutt que de l'entendement (beau).Dans un cas il y a reprsentation de la qualit, dans l'autre (sublime) de laquantit. Si ans le beau le sentiment d'panouissement de la vie est direct, dansle sublime il y a un arrt bref des forces vitales suivi par un panchement decelles-ci d'autant plus fort. Ce n'est donc pas tant un jeu qu'une chose srieusedans l'imagination et son occupation. Ce plaisir est inconciliable avec l'attrait,c'est un plaisir ngatif, car le sujet s'y retrouve toujours plus repouss.

    Alors la beaut comporte en sa forme une finalit (un certain tat achev parlequel l'objet semble tre predetermin tre jug) le sublime n'a rien de finalou de fini pour notre facult de juger, il est inappropri et viole notre facult de

    juger, notre imagination, il est son crasement, et apparait pour cela d'autantplus sublime.

    Ce n'est donc pas l'objet en lui mme qui au sens propre est sublime, le sublimene peut tre contenu lui mme dans aucune forme sensible, mais il ne concerneque les Ides de la raison. Les ides de la Raison, qui ne peuvent tre prsentesadquatement, sont rappeles l'esprit par analogie avec le caractre inadquatde la prsentation sublime. Le vaste ocan n'est pas sublime mais il pousse luimme un sentiment qui est dit sublime.

    Le beau s'adresse l'individu comme tre individuel raisonnable, le sublime lerapproche de sa destination pratique; dans le sublime s'prouve le respect etl'admiration de l'esprit devant la loi morale, comme l'imagination a du mal saisir l'ide en elle mme.

    La beaut nous dcouvre une technique de la nature; les phnomnes peuventtre aussi jugs comme appartenant la nature considres par analogie avecl'art. Le beau permet donc de considrer une certaine finalit dans la nature etpermet de parvenir un concept de la nature comme art, il accrot notreconnaissance. Or le sublime n'indique rien de final dans la nature elle mmemais seulement dans l'usage sensible de ses intuitions, afin de nous rendresensible une finalit indpendante de la nature. Le sublime ne nous dit rien sur lanature mais nous permet de considrer les ides de la raison "La mer est lesymbole moral de ma libert. Le sublime nous fait rechercher en nous unprincipe, non extrieur, principe de la manire de penser qui rend le sublimepossible dans la reprsentation de la nature.

    24. De la division d'une recherche sur le sentiment du sublime

    La recherche commence ici par la quantit car elle est ce sur quoi porte lejugement du sublime, car il ne concerne plus la forme (lie la qualit).

    Il faut toutefois dcomposer le sublime en sublime-mathematique et en sublime-dynamique, l'un rapport la facult de connatre, l'autre la facult de dsirer.Dans le premier cas, la finalit est attribue l'objet comme dispositionmathmatique de l'imagination et dans le second comme disposition dynamiquede l'imagination. Le problme est ici selon Alexis Philononenko (commentateur-

    traducteur) la possibilit de diversifier les structures de l'motion. Le sublimeresulte donc finalement dans une projection par l'esprit de son propre

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    mouvement dans l'objet, il l'aperoit lui mme; il s'agit d'un va et vient entrel'objet du sublime et le sentiment.

    25. Definition nominale du sublime

    Le sublime, c'est ce qui est absolument grand. Connatre a taille d'une choseimplique d'autre part un referent. Comme quand on dit que quelque chose estgrand on ne se refere rien en particulier, il faut donc que ce jugement se refere une mesure considre par avance comme admise par tous (comme dans le

    jugement de beau). La simple grandeur d'un objet peut par elle mme susciterune satisfaction ; cette satisfaction est relative l'tendue, l'extension del'imagination elle mme.

    Quand nous disons grande une chose, il ne s'agit pas d'un jugementmathmatique, mais un jugement de rflexion auquel est lie une forme derespect, et qui presente une certaine finalit pour nos facults de connatre, elles

    trouvent en lui quelque chose d'achev.

    Quand une chose par contre est dite absolument grande, sublime, c'est que l'onrefuse qu'on cherche ailleurs la mesure de cette objet, elle n'est qu'en l'objet luimme; c'est une grandeur qui est gale elle mme. Est sublime ce encomparaison de quoi tout le reste est petit. La seule chose vraiment sublime estdonc l'effort de l'imagination en nous qui prtend saisir la totalit absoluecomem une ide relle . Le fait que notre facult d'valuation de la grandeur deschoses ne convienne pas cette ide eveille le sentiment d'une facult supra-sensible en nous. Le sublime n'est pas l'objet, mais la disposition de l'espritsuscite par une certaine reprsentation.

    . 26 De l'valuation de la grandeur des choses de la nature qui est ncessairepour l'ide du sublime

    Le sublime est provoqu par un moment ou l'apprhension par l'imagination oules reprsentations initiales de l''intuition commencent disparatre dansl'imagination tandis que celle-ci progresse dans l'apprhension des suivantes;elle perd autant d'un cot qu'elle gagne de l'autre et il existe alors dans lacomprhension un maximum que l'imagination ne peut dpasser. Car lacomprhension (le tenir dans l'intuition d'une chose) a une grandeur maximaleet le sublime est provoqu quand cette grandeur maximale est dpasse.

    ***

    La question est ici de savoir quelle finalit subjective qui est enveloppe dans lareprsentation sublime, qui est ncessaire pour l'explication de la satisfactionuniversellement valable contenue dans une simple valuation de grandeur.De fait, ce qui se passe, c'est que l'esprit entend en lui mme la voix de laraison, qui exige dans l'valuation esthtique de la grandeur (et non dans cellelogique) la totalit, la comprhension dans une intuition, et reclame pour tous lesmembres d'une serie continuellement croissante une prsentation. Que l'onpuisse penser l'infini comme un tout, ; c'est la ce qui indique une facult del'esprit qui dpasse toute mesure des sens. Pouvoir penser cet infini en tant que

    donn suppose en l'esprit une facult qui est suprasensible. C'est seulement parcette facult et son ide d'un noumne que l'infini du monde est entirement

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    compris sous un concept, ce qui est impossible dans l'valuation mathmatiquede la grandeur. La nature est donc sublime dans ceux de ses phnomnes dontl'intuition suscite l'Ide de l'infinit. La mesure fondamentale de la nature est letout de celle-ci, une infinit, que l'imagination ne peut saisir en un tout. Demme que la facult de juger rapporte en son libre jeu l'imagination l'entendement, elle rapporte l'imagination dans le jugement du sublime laRaison, afin de rapporter celui-ci auxIdes.

    27. De la qualit de l'imagination dans le jugement du sublime

    Le sentiment de l'impuissance de notre imagination atteindre une ide, quipour nous est lois, se nomme respect. Ce respect est celui pour notre propredestination, , que par une forme de subreption, de substitution du respect pourl'objet par celui pour l'Ide de l'humanit nous comme sujet. L'objet nous rendintuitionnable l'essence d'tre humain et la supriorit de la destination de lafacult rationnelle en particulier par rapport celle de la facult sensible et sonpouvoir le plus grand. Ainsi le sublime reside plutt dans l'impuissance de

    l'imagination/intuition saisir l'infini, plutt que dans l'incapacit le penser, quielle est propre l'entendement. C'est donc un sentiment de peine, caus parl'insuffisance de notre imagination; mais aussi un sentiment de joie, eveill parl'accord de la facult rationnelle avec ce jugement sur l'insuffisance del'imagination, plus puissante facult sensible. L'esprit se sent mis en mouvementpar la reprsentation du sublime dans la nature, plutt qu'en contemplation. lafinalit subjective est donc permise ici par un conflit des facults plutt que parun accord. La violence faite au sujet par l'imagination (effort fait pourcomprendre en une intuition une infinit donn) est consider comme final pourla destination de l'esprit toute entire. L'impuissance propre du sujet devoile laconscience d'une facult sans bornes du mme sujet, ainsi que la supriorit durationnel sur le sensible.

    B. Du sublime dynamique de la nature

    . 28 La nature comme force

    ***

    Remarques gnrales sur l'exposition des jugements esthtiques rflchissants

    Le sublime lui consiste en la relation par laquelle on juge un objet bon pour unusage suprasensible. L'absolument bon repose sur la modalit d'une necessit

    lie des concepts a priori. Elle ne contient pas seulement la prtention l'assentiment de chacun mais aussi le commandement de l'assentiment dechacun. Il appartient la facult d juger intellectuelle et pure, et c'est dans un

    jugement dterminantqu'il est attribut la libert.

    Par contre la determinabilit du sujet par une Ide, sujet qui peut voir dans lesensible un obstacle tout en triomphant de lui, determinabilit proche desconditions formelles du jugement esthtique, fait qu'on peut se reprsenterl'action par devoir comme esthtique, sublime ou belle, sans en entacher lapuret. Cela serait le cas si on la liait l'agrable.

    Le beau est ce qui plait dans le simple jugement, sans mdiation du sens parconcept, sans intrt.

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    Au contraire le sublime est ce qui plait justement en ce qu'il s'oppose l'intrtdes sens.

    Les deux jugements sont donc finaux par rapport au jugement moral, et se

    rapportent des principes subjectifs dans la sensibilit et de maniredsintresse.

    Le sublime est un objet de la nature qui prepare l'esprit penser l'impossibilitd'atteindre la nature comme prsentation des Ides.

    L'effort pour accorder la reprsentation de l'esprit aux ides dans le sublime et lesentiment que l'ide est inaccessible par l'imagination constituent uneprsentation de la finalit subjective de notre esprit dans l'usage de l'imaginationen ce qui touche sa destination suprasensible. nous oblige penser la nature ellemme comme prsentation de quelque chose de suprasensible sans pour autantpouvoir se le reprsenter objectivement.

    Dans le sublime l'ide du suprasensible nous est voque par un objet qui tendl'imagination du jugement esthtique ses limites, soit extensives, soit par saforce sur l'esprit (force max. de l'imagination).

    Dans le plaisir esthtique du beau la libert morale est voque travers le librejeu des facults de l'esprit; dans le sublime la libert morale est mieux voque,par la violence exerce sur l'esprit par l'imagination comme instrument de laraison.

    Le schmatisme de la facult de juger dans le sublime consiste rendre adquatl'imagination la raison ; c'est l'incapacit de l'imagination se reprsenter le

    tout qui indique la finalit de ce schmatisme.

    30. La dduction des jugements esthtiques, portant sur des objets de lanature, ne doit pas tre dirige sur ce que nous nommons sublime dans lanature, mais seulement sur le beau

    La prtention universelle d'un jugement esthtique doit tre lgitime par unedduction lorsqu'il porte sur la forme de l'objet; la finalit du jugement n'y estpas fonde a priori.

    Cependant le jugement esthtique du sublime peut tre considr commeinforme ou sans figue et cependant tre pur, comme comportant une finalitsubjective.

    Le sublime de la nature est a priori final (avant toute exprience), l'imagination yest avant toute exprience lie la volont; le sublime se ramne un tatd'esprit pouvant tre indiqu mais ne devant pas tre dduit. 31 De la mthode de dduction des jugements de got

    On doit fonder ici la prtention d'une finalit subjective (le plaisir) valable pourtous; c'est le problme de l'intersubjectivit qui se pose ici, c'est dire exposerla valeur universelle d'un jugement sans concept.

    A cette universalit a priori du jugement particulier s'ajoute une necessit, selonlaquelle j'entends contraindre autrui penser comme moi.

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    32. Premire caractristique du jugement de got

    Le jugement de got prtend l'assentiment de chacun, l'objectivit, mme s'ildcoule d'une proprit d'aprs laquelle la chose juge s'accorde notre facult

    de sentir. Il ne doit pas dcouler d'une imitation mais tre autonome ; ce n'estpas pour autant qu'il n'a pas besoin d'exemples gnralement considerscomme beau, pour se former et ne pas rester purement brut, justement parceque le jugement de got ne peut tre model par des concepts.

    33. Seconde caractristique du jugement de got

    Il n'est pas simplement subjectif mais purement subjectif. Nulle raison ou aviscontraire ne pourra me convaincre de la beaut d'un objet; de plus nulle rgleobjective de jugement ne pourra me convaincre de le faire, mais seulement lalimite de changer mon jugement sur une chose.

    34. Il n'y a pas de principe objectif de got possible

    Dans le jugement esthtique je dois immdiatement prouver du plaisir lareprsentation de l'objet et cela aucune rgle objective ne peut me le donner. Eten mme temps critique peut expliquer la manire dont nos facults empiriquesagissent dans les faits mais ne peut jamais rendre compte de leur possibilit.

    35. Le principe du got est le principe subjectif de la facult de juger engnral

    La facult de juger ne subsume pas sous un concept, mais dpend de l'accord de

    l'imagination et de l'entendement, qui consiste en la subsumption de la facultde l'imagination sous la facult des concepts et non pas d'une intuitionimaginative sous des concepts.

    36. Du problme d'une dduction des jugements de got

    Si au fondement du jugement thorique d'un objet se trouvent des principes apriori, des concepts purs de l'entendement, il faut aussi que le jugement de got,certes subjectif, soit fond par des principes a priori puisqu'il exige l'assentimentde tous mme dans sa singularit, principes a priori qui puissent rendre comptede la possibilit de jugements synthtiques de got a priori.

    37. Qu'affirme t'on exactement a d'a priori dans le jugement de got

    Le caractre a prioridu jugement de got reside dans la possibilit dedduire d'un plaisir sa communicabilit universelle, sa prtentionuniverselle a priori; je ne peux pas dire d'avance que je vais trouver telobjet beau, mais ce qui est absolument certain est que je voudrai de cebeau que tout le monde l'accepte comme tel. La proprit particuliredu jugement esthtique est donc l'instauration d'une universalit sansconcept, ni loi.

    38. Dduction des jugements de got

    Du fait que le jugement de got esthtique ne peut tre rapport qu'aux

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    conditions subjectives de la facult de juger en gnral, le seul moyen d'entablir l'universalit est de prsupposer l'existence de ces facults dans touthomme, l'accord d'une reprsentation avec les conditions subjectives du

    jugement doit tre valable avant toute exprience, dans un jugement pur, quin'est pas entreml de concepts ou d'lments relatifs la sensation mais dupur connatre sans concept ou sensations.

    Le jugement esthtique est plus facile dduire en ce qu'il prsupposeseulement la bonne subsumption de l'objet donn et l'existence en tout hommedes mmes conditions de la facult de juger. Le principe recherch est ainsiseulement la structure essentielle de la raison humaine.

    Un problme relatif la tlologie serait de savoir en quoi est ce qu'on peutconsidrer la nature comme un ensemble d'objets beaux, car alors la capacit denotre esprit juger des formes comme finales serait elle mme une finalit de lanature.

    39. De la communicabilit d'une sensation

    Pour ce qui est des sensations, on ne peut tre certain qu'un autre hommemme en disposant du sens relatif puisse les sentir de mme manire que nousou mme qu'il les sente en agrable ou en dsagrable pareillement nous.

    Le plaisir li l'action morale peut tre communiqu mais seulement par laraison et par des concepts pratiques dtermins.

    Je peux ensuite seulement supposer la communicabilit du sentiment du sublimepar l'intermdiaire de la loi morale, car il implique la mise en oeuvre de la

    destination suprasensible de l'homme.

    Le plaisir du beau est un plaisir prrflexif et repose seulement sur la prsenceen tout homme des mmes facults subjectives et c'est pour cela que celui qui

    juge le beau peut attribuer a finalit subjective, le plaisir, tout homme sansmdiation d'un concept. L'intersubjectivit directe est possible mais chappe toute spculation et tombe du cot de la vie; le cogito plural est libreimmdiatet vivante et pr-speculative.

    40. Du got comme d'une sorte de sens commun

    Le sens commun correspond au vulgaire, une capacit qu'on pourrait avecraison prsupposer en tout homme, et dont la possession n'est pas un merite.

    Sous l'expression de sensus communis l'on doit comprendre l'Ide, principergulateur qui doive guider comme exemple l'usage de notre facult de juger,d'une facult de juger qui dans sa rflexion tienne compte de tout autre homme,et des jugements des autres comme autant de jugements possibles, c'est direqu'elle se mettrait la place de tout homme.

    Les trois maximes de la facult de juger sont: toujours penser par soi mme;toujours penser en se mettant la place de tout autre; toujours penser en accordavec soi mme. Ce qui correspond la libration des superstitions, et donc

    l'Aufklarung.

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    De fait, on pourrait donner avec plus de raison le nom de sensus communis ausens de sens commun tous la facult de juger esthtique.

    Le got est ainsi la facult de juger a priori de la communicabilit d'un jugement.

    On ne peut pas tablir l'intrt dans la communicabilit universelle du sentiment partir de la facult de juger du got puisqu'elle est simplement rflchissante.

    41. De l'intrt empirique concernant le beau

    L'intert ne peut dterminer le jugement de got mais ne peut lui tre ajoutqu'indirectement, soit que le jugement de goput en lui mme puisse convenir une inclination humaine, soit qu'il convienne la volont morale.

    Comme la sociabilit est ncessaire la vie de l'homme comme crature socialeet qu'elle en constitue une proprit, on peut convenir que le jugement de gotconvient la ralisation de cette inclination sociale de l'homme, comme le beaun'intresse qu'en socit, il renforce l'tre en commun.

    Ce n'est qu'en socit que le beau et l'ornement prennent un sens, et lasociabilit accrot infiniment le plaisir que chacun peut retirer seul d'un objet.

    Cet intrt empirique du beau n'a pas la mme valeur qu'un intrt du beau apriori, qui serait alors li au sentiment moral; l'intrt empirique du beau seconfond avec les plaisirs qui trouvent leur plus haut degr en socit.

    42. De l'intrt intellectuel concernant le beau

    Le sentiment pour le beau est spcifiquement diffrent du sentiment moral etl'intrt pour le beau peut difficilement lui tre li: rien ne prouve qu'un virtuoseaccorde un intrt moral au beau.

    Si l'intrt relatif aux beauts de l'art n'est pas le signe d'une me bonne, c'estle cas par contre pour l'intrt port la contemplation des belles formes de lanature, lorsque cet intrt est habituel.

    Le solitaire qui contemple la nature, qui retirerait du dommage de son absence a

    un intrt intellectuel pour la nature: celle-ci lui plait par sa forme et par sonexistence, mais sans qu'il lui porte un intrt intellectuel.

    Cet intrt intellectuel est li au sentiment que la nature a produit tout cela,puisqu'il disparatrait si on dcouvrait que ces belles formes sont artificielles.

    Il y a supriorit morale de la beaut naturelle sur la beaut artificielle, ellesuscite un intrt immdiat qui s'accorde avec l'homme moral; sa contemplationse rapproche de la mditation et donc d'une activit religieuse.

    Le jugement esthtique d'une forme sans concept ne produit pas d'intert, maisle jugement pratique qui relie une maxime pratique une satisfaction a priori enproduit un.

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    La raison a intrt l'existence des ides, et donc tout indice tenant montrerqu'il y a accord entre la nature et nos facults de connatre, comme la beautnaturelle, interesse la raison en mme temps qu'elle produit du plaisiresthtique. Il y a disposition la bonne intention morale chez celui qui estinteress immdiatement par la nature.

    Il y a un langage chiffr, par lequel la nature nous parle symboliquement dansses belles formes. Pour Kant, son explication est lie au fait que beau et moralitimpliquent une satisfaction universelle pour tout autre, la diffrence tant quel'intrt li au beau est libre alors que celui li la moralit est fond sur une loiobjective. De plus, la nature se montrant comme une finalit sans fin apparente,c'est comme si elle avait t produite en vue d'une fin possible sans que nouspuissions apprhender cette fin ; aussi est il normal que nous cherchions cettefin en nous mmes, par rapport notre destination morale.

    La satisfaction lie aux beaux arts n'est pas autant lie un intrt immdiatque celle de la nature car soit l'art imite la nature, soit il est dirig de manire

    visible vers notre satisfaction, et l'intrt est alors mdiat car ce n'est pas l'art luimme qui est intressant mais sa fin (le plaisir?).

    Les attraits de la belle nature correspondent aux modifications de la lumiredans les colorations et aux modifications du son, qui seules semblent unerflexion sur la forme de leurs modifications de manire donner la nature unecertaine signification plus haute qui puisse nous rapprocher d'elle. Mais il doits'agir de la beaut de la nature et ce sentiment disparat compltement si ons'aperoit qu'il ne s'agit pas de la nature mais au contraire d'art, par exemple siun chanteur nous trompe en imitant le chant d'un rossignol.

    43. De l'art en gnral

    44. Des beaux arts

    45. Les beaux arts ne sont de l'art que dans la mesure ou ils possdent enmme temps l'apparence de la nature

    Deuxime section : la Dialectique du jugement esthtique

    55.

    Il faut distinguer jugement raisonnant (qui peut servir de majeure (tout A est B)dans un raisonnement de raison. Le jugement de raison est celui qui sert deconclusion dans le raisonnement de raison (c'est un jugement particulier).

    On ne peut pas faire de dialectique du got, car une facult de juger dialectiquedoit prtendre dans ses jugements l'universalit, a priori, et c'est dansl'opposition de tels jugements que consiste la dialectique. Or l'opposition de

    jugements de got n'est pas dialectique en ce sens. Ce qui reste donc c'est unedialectique de la critique du got par rapport ses principes; c'est dire quelorsqu'il s'agit de fonder les jugements de got des oppositions de jugements surces principes se prsentent.

    56. Exposition de l'antinomie du got

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    L'antinomie du gout consiste en ceci qu'on affirme que le principe dedtermination du jugement de got est subjectif ( chacun son got) ; et qu'onne peut en disputer, car on ne dispose pas de fondement rationnel ou de conceptpour dcider et clore la discussion lorsque deux jugements de got s'opposent(on ne dispute pas du got). Pour autant personne ne conteste qu'on puissediscuter du got, ce qui implique de parvenir un accord, et donc finalement dese fixer aussi sur les concepts de dtermination du jugement qu'implique cetaccord.

    La thse est: le jugement de got ne se fonde pas sur des concepts, carautrement on pourrait disputer ce sujet.

    L'antithse est : le jugement de got se fonde sur des concepts car autrement onne pourrait mme pas discuter ce sujet ( prtendre l'assentiment necessaired'autrui ce jugement) en dpit des diffrences qu'il prsente.

    En fait selon Alexis Philonenko ce qui est en jeu ici c'est l'opposition entre une

    thse empiriste de l'impossibilit du rapport plein autrui et celle qui postule lapossibilit du rapport l'autrui; il y a donc la possibilit d'une intersubjectivitqui est en jeu. La thse opte pour la solitude et l'antithse pour la communaut.

    57. Solution de l'antinomie du got

    En fait, on ne prend pas le terme de concept dans le mme sens dans les deuxpropositions: dans l'une le concept est celui de l'entendement, dterminable parles prdicats de l'intuition sensible, et le second st le concept rationneltranscendantal du suprasensible, qui se trouve au fondement de toute cetteintuition et pour cette raison ne peut tre.

    La necessit universelle qui se trouve dans le jugement de got (mon jugementde got prtend tre vrai pour tout homme) fait qu'on doit le fonder sur unconcept; mais si ce ne peut tre un concept objectif (puisque le jugement degot n'a pas pour but la connaissance d'un concept de l'entendement et n'a paspour dterminant un concept de l'entendement) le seul concept auquel on peutle relier est celui du suprasensible, concept qui ne peut tre determin et qui nepeut prsenter une preuve pour le jugement de got. Le concept dusuprasensible est l'ide de DIeu ou l'Idal de la raison pure (idepersonnifie),principe ultime de toute finalit, (tant pour le phnomne, l'objetcr, que pour le sujet pensant, l'homme) et comme tel indterminable pour laconnaissance, c'est la chose en soi. La moralit accompagne ce principe,

    substrat suprasensible de l'humanit. L'intersubjectivit, renferme dans laprtention universelle du jugement de beau, est fond par l'ide d'une totalithumaine dont le principe est Dieu.

    Le jugement de got est fond sur un concept dont on ne peut rien direpuisqu'il n'est pas dterminable par l'intuition, on ne peut jamais luitrouver une intuition sensible, et qui pour autant, puisqu'il correspond l'Idal du souverain bien, substrat suprasensible de l'humanit, ildonne de la valeur pour tous mon jugement.

    Dans la rsolution de l'antinomie il suffit de montrer que deux propositions se

    contredisant en apparence peuvent se maintenir dans les faits; l'opposition tantune apparence invitable qu'on ne peut supprimer mais seulement expliquer; il

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    suffit de dire que le jugement de got ne se fonde pas sur des conceptsdetermins et qu'il se fonde en fait sur un concept indtermin.

    Le principe subjectif du jugement de got nous est cach en ses sources; et nepeut tre rendu plus intelligible; de fait le suprasensible semble tre li ici

    l'imagination puisqu'elle est la racine inconnue de la facult de connatre.Comme cogito plural li l'imagination, l'intersubjectivit serait en sa conditionultime Ide de DIeu. En fait, l'intersubjectivit humaine serait dvoile en sessources, sa condition ultime de possibilit par l'Ide du suprasensible, d'unetotalit humaine comme regne des fins.

    Ainsi les antinomies nous obligent dans tous les cas lever nos regards audel du sensible et chercher dans le suprasensible le trait d'union de toutesnos facults a priori. Toutefois, l'antinomie esthtique ne depasse pas le niveaude la personne et de l'humanit, alors que l'antinomie de la critique de la raisonpratique aboutit au niveau du souverain bien.

    Remarque n1

    Les ides sont des reprsentations lies un objet par un principe subjectif ouobjectif,mais elles ne peuvent jamais en devenir une connaissance. Les idesesthtiques se rapportent une intuition d'aprs un principe subjectif (accorddes facults de connatre) sans en avoir un concept; les ides rationnelles serapportent un concept d'aprs un principe objectif, sans pouvoir jamais donnerlieu une intuition. Il s'agit d'un concept transcendant, contrairement auxconcepts de l'entendement qui sont immanents.

    L'ide esthtique est une reprsentation inexponible de l'imagination et l'iderationnelle un concept indmontrable de la raison. Des concepts del'entendement doivent toujours tre dmontrables, et leur objet donn dansl'intuition pure ou empirique, comme celui de la grandeur; elle est donne dansune intuition spatiale a priori.

    La philosophie pure comporte des propositions vraies indmontrables (celle de lalibert) et d'autres dmontrables. Car dmontrer c'est toujours prsenter leconcept dans l'intuition.Le concept de substrat suprasensible des phnomnes est li la libert et doncl'esthtique l'thique. La vertu est une ide suivant le degr, puisqu'on ne peut

    jamais prsenter un produit de l'exprience qui corresponde compltement lavertu et c'est en cela qu'elle est une ide.

    Si l'imagination par ses intuitions n'atteint jamais le concept donn par l'iderationnelle, l'entendement par ses concepts n'atteint jamais toute l'intuitioninterne de l'imagination que celle-ci lie une reprsentation donne. c'est c'esten cela que l'Ide esthtique est une intuition inexponible de l'imagination (on nepeut l'exposer par des concepts.

    Le gnie, c'est la facult d'ides esthtiques, et puisque le beau est jug d'aprsune disposition finale de l'imagination un accord avec l'entendement, ce n'est

    pas une regle mais seulement ce qui dans le sujet est nature, le substrat supra-sensible de toutes ses facults, la fin donne par l'Intelligible par notre nature

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    qui donne sa rgle l'art.

    Remarque n 2

    Il y a trois antinomies du got, qui obligent la Raison ne plus considrer les

    choses sensibles comme existant en soi mais comme phnomnes en leursoumettant un substrat intelligible et suprasensible, antinomies qui ferment lechamp thorique mais ouvrent un usage d'autant plus grand du point de vuepratique.

    Ces trois antinomies sont lies trois facults de connaissance,et chacune doitavoir ses principes a priori. Et la raison exige par rapport eux tousl'inconditionn pour le conditionn donn (la Raison est donc aussi une mta-facult de connaissance en ce qu'elle est architectonique, elle est intresse ses rapports avec les autres facults de connaissance). Ces facults possdentleur principe suprme a priori et doivent conformment une exigenceinluctable de la raison juger aussi de manire inconditionne.

    L'ineluctabilit des antinomies lies l'usage pratique et thorique de la raison at pralablement expose; on doit le dire aussi pour l'usage de la facult de

    juger esthtique, sauf juger que sa prtention universelle est une illusion etque ses jugements ne valent que pour le plus grand nombre de personnes, ouqu'il s'agit en fait d'une facult de juger tlologique qui juge d'aprs des fins,qu'il y aurait la un jugement de raison voil du rapport de perfection d'une chosepar rapport des fins.

    En fait, il y a trois ides: celle du suprasensible en gnral comme substrat de lanature ; deuximement l'ide de ce mme suprasensible comme principe de la

    finalit subjective de la nature pour notre facult de juger; enfin, ce mmesuprasensible comme principe des fins de la libert et comme principe del'accord de celles-ci avec la libert dans le domaine moral.

    58. De l'idalisme de la finalit de la nature aussi bien que de l'art commeunique principe de la facult de juger esthtique

    Deux choix: l'empirisme de la facult de juger du got, d'aprs lequel elle nejuge que d'aprs l'agrable(les sens), ou le rationalisme, ou elle juge d'aprs lebien (principe a priori). Dans les faits elle juge d'aprs un principe a priori nondetermin dans un concept.

    Dans le ralisme on pense la finalit subjective du jugement de got comme unefin relle de la nature, alors que dans l'idalisme le caractre final de l'objet beause presente de lui mme, par hasard decoule de l'hasard.

    On aimerait penser un tl ralisme puisque les choses de la nature sont belles aupoint qu'on puisse penser qu'on a mis une ide comme principe de la facult de

    juger, qui est alors fin au profit de notre imagination.

    Tant la raison, qui rechingne la multiplication des principes, que la nature, quine semble pas avoir accompli ses productions autrement que par mcanisme,s'opposent ce mode d'explication.

    La nature n'a pas agi en vue de notre jugement esthtique, mais c'est notre

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    jugement comme harmonie des facults de connatre qui nous a conduit a posertelle forme comme belle.

    De plus dans la facult de juger esthtique la raisonest elle mme lgislatrice,c'est nous qui dterminons si quelque chose est beau; or s'il y avait une finalit

    relle de la nature il faudrait juger non pas a priori le beau mais d'aprs desprincipes empiriques. Il convient un jugement de got d'avoir l'autonomie etnon l'heternonomie comme principe.

    Que la finalit du jugement de got est idale, c'est encore plus vrai concernantles produits des beaux arts puisque pour leur cration ce n'est pas une fin rellequi a t mis au principe des beaux objets mais une Ide Esthetique, qui a tmise dans le bel objet par le Gnie, et qui en soit est indtermine et necorrespond pas une fin dtermine.

    De mme que l'idalit des objets des sens comme phnomnes est le seulmoyen d'admettre qu'ils soient determins par des principes a priori, de mme

    l'idalit de la finalit dans la facult de juger est le seul moyen d'admettre unjugement de got valable pour tous a priori.

    59. De la beaut comme symbole de la moralit.

    Les intuitions ncessaires pour exposer la ralit de concepts sont soit desconcepts empiriques (exemples) soit des concepts purs de l'entendement(schmes).

    La prsentation sensible d'un concept est schmatique lorsqu'on faitcorrespondre a priori une intuition un concept. Elle est symbolique lorsqu' un

    concept que la Raison seule peut penser on soumet une intuition telle qu'elles'accorde avec ce concept simplement par regle, analogiquement, et non selonl'intuition mme.

    Ainsi le mode intuitif de prsentation ne s'oppose pas au mode symbolique deprsentation mais seulement au mode discursif. Le mode intuitif agit parreproduction en vertu de la loi d'association de l'imagination.

    L'intuition peut tre directe, c'est dire schmatique, agissant pardmonstration; l'intuition symbolique elle agit par analogie, ou par une rflexionon accole une intuition sensible d'un objet un tout autre objet inconnaissablepar une intuition directe , dont le premier n'est que le symbole, par exemple unmoulin a bras ou un corps organis un Etat: il y a une ressemblance entre larflexion sur eux et leur causalit.

    Un tel mode de reprsentation nous donne au moins une connaissance pratiquede son objet, de son Ide et de son usage final: alors notre connaissance de Dieuest symbolique et non pas schmatique.

    Le beau est le symbole du bien moral; en ce que tout d'abord,

    le beau comme le bien rclament tous les deux l'assentiment de tous, et

    en eux l'esprit s'lve au del de l'aptitude a ressentir du plaisir par les sens;

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    le beau est l'intelligible vers lequel regarde la facult de jugement de got

    qui elle mme, comme la volont dans le jugement pratique, est autonome, sesoumet ses propres principes et non pas des principes empiriques.

    La facult de juger elle mme se voit relie quelque chose dans le sujet et endehors du sujet qui n'est ni nature ni libert mais qui est toutefois li avec lefondement de la libert, le suprasensible en lequel la facult thorie est unieavec la facult pratique.

    1.Quantit: le beau plat immdiatement

    2. Qualit: il plait en dehors de tout intrt

    3. Relation: La libert de l'imagination s'accorde avec la lgalit del'entendement

    4. Modalit: e principe dterminant du jugement de beau est reprsent commeuniversel

    Categoriaux qui s'accordent analogiquement avec ceux de la moralit.

    L'individu est le symbole de la personne, et le Cogito plural celui de la totalitthique: le principe objectif de la moralit est universel la fois pour tous lessujets et pour toutes les actions du sujet.

    Le sens commun lui mme tient compte de cette analogie puisque nous

    dsignons nous mme des objets beaux par des noms consonance morale(couleurs tendres). LE got rend possible le passage de l'attrait sensible l'intrt moral puisqu'il represente l'imagination comme dterminable de faonlibre.

    60. La methodologie du got

    Il n'y a pas en soi de mthodologie en esthtique, puisqu'il n'y a pas de sciencedu got et que le jugement de got ne peut tre determin par des principesobjectifs. Il y a seulement une manire de faire en art ; il faut tenir compte d'unIdal mais seulement de manire analogique, non comme quelque chose

    prescrivant des rgles mais comme indiquant une marche suivre, afin de nepas touffer la libert de l'imagination et du gnie qui elle seule rend l'artpossible.

    La propdeutique des beaux arts ne peut consister qu'en l'apprentissage deshumanits, qui reclent la fois l'ide d'une sympathie et d'une communicabilituniverselle, qui constituent la sociabilit convenant l'espce humaine.

    Pour parvenir dans les peuples l'union entre la libert et la contrainte parrespect du devoir, il s'agit avant tout d'inventer des moyens de communicationd'Ides entre classes cultives et classes incultes, des moyens de conciliation duraffinement et dveloppement des premires l'originalit et la simplicit des

    secondes.

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    L'loignement de la nature dans le sicle venir risque de rendre plus difficilel'union de la contrainte de la culture suprieure et de la force et justesse d'unenature libre.

    La vritable propdeutique pour fonder le got est celle du sentiment et des

    ides morales.