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Date : 06 NOV 15 Pays : France Périodicité : Hebdomadaire Page de l'article : p.7 Page 1/1 ZULMA 7901985400508 Tous droits réservés à l'éditeur Critiques Littérature Sans oublier Empathie pour Lagos Bouillonnante megapole de 16 millions d'habitants et impor- tant port africain, Lagos décidé- ment n'en a pas fini d'inspirer les écrivains nigérians. De Sefi Atta à Chimamanda Ngozi Adichie, cette « ville-livre » s'est imposée comme l'un des plus passionnants projets urbains et littéraires in progress. Un projet auquel le jeune A. Igoni Barrett - né à Port Harcourt en 1979 - apporte ici sa stimulante contribution avec ce recueil de nouvelles unanimement loué par la critique anglo-saxonne. Dix ans après un premier recueil, Prom Ca- ves ofRotten Teeth (« Des grottes de dents pourries », non traduit), Bar- rett confirme le talent qui l'avait fait remarquer et lui avait déjà valu à l'époque dè remporter le con- cours de nouvelles du BBC World Service. Loin de la foule déchaînée mais toujours plein d'amour et d'empathie pour ses personnages, le jeune écrivain capture la solitude d'une mère coupable, le jeu trou- blant d'un adolescent qui attise sur Internet les frustrations sexuelles d'hommes solitaires ou encore la fidélité d'un fils parcourant dange- reusement la nuit survoltée de Lagos à la recherche de la bouteille qui apaisera une mère alcoolique. Servie par une écriture nerveuse et moderne, cette peinture délicate de tragédies intimes évoque Ray- mond Carver aussi bien quAlice Munro. • GIADYS MARIVAT fr- love Js Power, ou quelque chose comme ca (Love Is Power, or Somethmg Like That) d'A. Igoni Barrett, traduit de langlois (Nigeria) pai Sika Fakambi, Zu/ma, 352 p, 22

Critiques Littérature - zulma.fr · faut de I énergie Son écriture en a aievendre Et carbuier al'amoui en donn plus encor • ALAIN NICOLAS

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Date : 06 NOV 15

Pays : FrancePériodicité : Hebdomadaire

Page de l'article : p.7

Page 1/1

ZULMA 7901985400508Tous droits réservés à l'éditeur

Critiques LittératureSans oublier

Empathie pour LagosBouillonnante megapole de16 millions d'habitants et impor-tant port africain, Lagos décidé-ment n'en a pas fini d'inspirer lesécrivains nigérians. De Sefi Atta àChimamanda Ngozi Adichie, cette« ville-livre » s'est imposée commel'un des plus passionnants projetsurbains et littéraires in progress.Un projet auquel le jeune A. IgoniBarrett - né à Port Harcourten 1979 - apporte ici sa stimulantecontribution avec ce recueil denouvelles unanimement loué parla critique anglo-saxonne. Dix ansaprès un premier recueil, Prom Ca-ves ofRotten Teeth (« Des grottes dedents pourries », non traduit), Bar-rett confirme le talent qui l'avaitfait remarquer et lui avait déjà valuà l'époque dè remporter le con-cours de nouvelles du BBC WorldService. Loin de la foule déchaînéemais toujours plein d'amour etd'empathie pour ses personnages,le jeune écrivain capture la solituded'une mère coupable, le jeu trou-blant d'un adolescent qui attise surInternet les frustrations sexuellesd'hommes solitaires ou encore lafidélité d'un fils parcourant dange-reusement la nuit survoltée deLagos à la recherche de la bouteillequi apaisera une mère alcoolique.Servie par une écriture nerveuseet moderne, cette peinture délicatede tragédies intimes évoque Ray-mond Carver aussi bien quAlice

Munro. •GIADYS MARIVATfr- love Js Power,ou quelque chosecomme ca (Love IsPower, or SomethmgLike That) d'A. IgoniBarrett, traduit delanglois (Nigeria) paiSika Fakambi, Zu/ma,352 p, 22 €

13 au 19 novembre 2015

Date : 08 OCT 15

Pays : FrancePériodicité : Quotidien ParisOJD : 38184

Page de l'article : p.18Journaliste : Alain Nicolas

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ZULMA 8116745400509Tous droits réservés à l'éditeur

LE MONDE DA IGOHI BARRETT EST DUR, IL V FAUT DE L'ENERGIE SON ECRITURE ENAA REVENDRE PHOTO IULIEN COQUENT N/VOZ IMAGE

NOUVELLES

Quelque chose commel'amour

À Logos, désir et empathie habitent les nouvelles d'A IgoniBarrett

LOVE IS POWER, OU QUELQUECHOSE COMME ÇA.d'A. Igoni Barrett. Traduit del'anglais par Sika Fakambi.Editions Zulma 352 pages 22 euros

Le titie n'a pas besoin d'êtretraduit et ne l'est pas Toutest dans ce qui suit « ou

quelque ihoi,e comme cci » Toutelitterature n'est elle pas la p< mrsuite d'un « quelque chose commeça », qui excède, ou explicite lepéremptoire « Love is Power » ?

I e fait même que l'ouvi age du jeuneNigei ian A Igoni Bai i ett soit unlecueil dè nouvelles accentue l ' impression que l'auteur, multipliantles récits et les personnages, tourneautour de I A queslion que peutl'amour aujourd'huia Lagos 7

Dans la nouvellequi donne son lilleau recueil Ehgobamien /\drawus estun policier Lesprivileges de l'autoritédont il ]omt ne sontque la pauvre contiepartie d'untrain de vie a peine suffisant pouise loger, mangei a sa faim, envoyerses enfants a l'école, pas assez pours'acheter des rangers a sa taille ledioit de tabasser impunément a peupres qui il \eut, d obtenir des prestalions en nature par une prostituéecomme son collègue Mfonobongou des espèces sonnantes et tiebuchantes poui s'abstenir de fouillerla voitme d'un truand comme sonsuperieur Habila fait paille du quotidien « Eghe » n'en abuse pas, et

Igoni Barrettn'affiche paspour le genrehumainnne tendresseaveugle.

les coups qu'il a donnes, sans seretenir, a un chauffeur de bus gréviste lui lestent sm l'estomac Lapuissance de l'amour se manifestet elle dans cette retenue, ou dansson refus de bone de I alcool enuniforme 9 Un joui, il est rentre ivreet a casse le bras de sa femmeEstella Depuis, il lentre chez lm lecœur moins lourd, prend le tempsde palier a Estella de ses fureurs,de ses dégoûts, et de faire tournoyerses fils dans ses bi as Ne cherchonspas plus lomDans les nouvelles d'A Igoni Bar

rett, dont Sika Fakambi restitueavec virtuosité la langue bigarréela puissance de l'ami mr ne se ma

mf este qu'après unlong détour, uneodyssée dans leslues de Lagos mondees par l'orage,entie les exactionsdes porteurs d'unifoime et les violences gratuites desadolescents aprèsla vaine quête durepas du soir Elleprend la foi me d'un

bol de potage d'igname, d'uneconversation soudain amicale entredeux voisines qui s ignoraient Elletient sous son emjiiise les crevéla faim et ceux qui s'en sortent lespaumes et les petits malins, les gogos et les vrais amantsIgoni Barrett n'affiche pas p< mi le

genre humain une tendresseaveugle Son monde est dur, il}faut de I énergie Son écriture en aaievendre Et carbuier al'amouien donne plus encore •

ALAIN NICOLAS

novembre 2015

Date : 09/22 AOUT 15

Pays : FrancePériodicité : HebdomadaireOJD : 13472

Page de l'article : p.130Journaliste : Jean-SébastienJosset

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ZULMA 0601884400506Tous droits réservés à l'éditeur

A. IGONI BARRETT, PÉPITE NIGERIANE

L ors de sa parution au Nigeria en 2009, Love Is Power, or SomethingLikeThat avait emballé la critique anglo-saxonne. Il aura fallu six ans pourque le recueil de nouvelles d'A. Igoni Barrett soit publié en français par

les éditions Zulma. Dans une écriture vive - dont il faut saluer la belle tra-duction de Sika Fakambi - habitée par l'énergie de Lagos, et très descriptive,l'auteur né en 1979 partage avec le lecteur des tranches de vie des habitantsde cette ville bouillonnante. Par un habile contraste, le recueil nous invite àentrer dans la mégalopole au travers du regard, fatigué, de Maa Bille, vieilledame souffrante qui avance, non sans sagesse, dans un présent aussi insai-sissable que douloureux. Dans Love is power, ou quelque chose comme ça,la violence est symbolique, sociale mais aussi physique. On n'en sort pasindemne. Espérons que les lecteurs francophones n'auront pas à attendre troplongtemps pour lire le premier roman du jeune écrivain nigérian, Blackass- l'histoire d'un Noir qui se réveille un matin dans la peau d'un Blanc -, quivient de paraître. Car Igoni Barrett est incontestablement l'une des plumesles plus redoutables et modernes du continent. • JEAN-SÉBASTIEN JOSSET

Love is power, ou quelque chose comme ça, d'A. Igoni Barrett, traductionde Sika Fakambi, éd. Zulma, 352 pages, 22 euros, à paraître le 3 septembre

Date : OCT 15

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Page de l'article : p.98-99Journaliste : Corinne Moncel

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ZULMA 1047175400524Tous droits réservés à l'éditeur

Livres

Nouvelles En neuf récits tragiques ou drôles*, Igoni Barrett évoque la démesure de son pays àtravers des personnages pris au piège du système. Captivant.

Nigeria mon (dés)amourPar Corinne Moncel

C ette lois-ci, l'auteurest nigérianA Igoni Barrett,

36 ans « Découvert » parles Éditions Zulma, quidéfnchent et traduisent avecbonheur la générationmontante d'écrivainsafricains anglophonesL'auteur a déjà reçu leshonneurs littéraires etd'élogieuses critiques pourson second ouvrage, Love ispower, ou quelque chosecomme ça II y a de quoiles neuf nouvelles qui lecomposent sont un petitcondense souvent tragique,parfois tres drôle, de laréalité urbaine du pays le

plus peuplé etl'un dcs plusdynamiquesd'Afrique Leplus effrayantaussi, tant y règnela démesure entout argent,sentiments, pouvoirsOn plonge dans le chaudronurbain des la premièrenouvelle (« Ce qui étaitamvé de pire ») Pasbrutalement, nonPrécautionneusement, commeon entrerait dans une eau tropfroide avant de faire quèlquesbrasses et ne plus vouloir enressortirLes récits se succèdent,l'intérêt va crescendo Est-ee l'ordonnancement subtil

ou le style deBarrett'' Lesdeux, bien sûrL'auteur n'a passon chic pourpeindre dessituationsquotidiennes, le

plus souvent de citadinsdémunis, maîs aussi declasses moyennes, voire detrès riches, où chacuncompose avec l'implacablefolie d'un système dont pluspersonne ne sait sortir, etque chacun entretientsouvent à son corpsdéfendant Nul n'estepargne par la violence,physique ou psychologique,qui semble être la sève ducorps social ni les enfants,

ni les femmes, m les vieux,ni les policiers, m lesétudiants, ni les cadressupérieurs, ni les hautsfonctionnairesQue faire quand on a 14 anset que, à peine rentré del'école, on doit noumr sesfrère et sœur et s'occuperde sa mère alcoolique 9

Surtout quand on se faitvoler l'argent du repas9

Comment se regarder dansla glace quand on est unpolicier humilie par tant decorruption, qui cherche aoublier ses renoncements encognant sur les autres - etsur la femme qu'on aime 9

Que dire à une adolescenterebelle qui veut qu'onl'appelle Shakira9 À cette

Date : OCT 15

Pays : FrancePériodicité : Mensuel

Page de l'article : p.98-99Journaliste : Corinne Moncel

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ZULMA 1047175400524Tous droits réservés à l'éditeur

grand-mère déclinante queses enfants partis faire debelles carrières à l'étrangerdélaissent9 À ce troubleprofesseur jouant avec lecorps et le cœur d'unelycéenne pas si innocente?Sans doute cet« ania'cœur » sur Internetsaurait-il lui répondre Maîsque rétorquerait-il à lamilitante sud-africaineblanche écœurée par lescomportements deshumanitaires et le racismetoujours persistant à l'égarddes Noirs ?

Chaque nouvelle de Barrettest l'occasion d'évoquer lesmaux dont souffre leNigeria - et plus largementl'Afrique -, maîs aussil'amour qui reste le baumeéternel de la conditionhumaine Notre prefet ec estl'hilarante « Le problèmede ma bouche qui sent »,l'histoire d'un jeune hommed l 'haleine si putride qu'iln'ose s'exprimer quand lespassagers du bus ultramoderne, tombé en pannede climatisation, se divisent

pour savoir s'il faut revenirà la gare ou poursuivre letrajet Et, bien sûr, l'histoirede « Goodspeed etPerpétua » (huitième récit),un couple dont le destinterrible et celui de leursdescendants hantent lelecteur bien après qu'il arefermé le livre Car il ad'un coup assemblé lespieces du puzzle la plupartdes protagonistes desnouvelles de Love ;vpower sont liés a ce récitfondateur, métaphore del'histoire tragique duNigeria Bâtisseur virtuose,peintre brillant dessentiments, sans doute unchôma trop descriptif,Barrett n'a pas son pareilpour enflammerl'imaginaire avec desprotagonismes si réels Unauteur qui se dévore d'unetraite, dans la toujoursremarquable traduction deSika Fakambi •

f Lo\e ii power oit quelque chttM

comme ça, Igoni BarrettEd Zulma, 352 p 22 euros

BOOKSDate : NOV 15Pays : France

Périodicité : Mensuel Page de l'article : p.96

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ZULMA 2434765400504Tous droits réservés à l'éditeur

Le Nigeriaqui est en nous« Une nouvelle de bonne facture meten lumiere une verite cachée sur lemonde que nous connaissons Maîsune excellente nouvelle nous fait entrer en contact avec ce que nous abhorrons, elle cree des souvenirs dechoses avec lesquelles nous aurions pulurer n'avoir aucun rapport, elle faitde nous les participants involontairesde ce que nous comprenons désormaisetre notre nature la plus profonde »,affirme sur le site Bookslut BatyaUngar Sargon, qui classe le recueild'A Igoni Barrett dans la seconde categorie Barrett fait partie de cettenouvelle generation d écrivains nigenans attentive aux bouleversementsde la locomotive démographique ducontinent noir Maîs, comme le noteJan Gardner du Boston Globe, ses neufhistoires « abordent des thèmes universels ll y a le garçon de 15 ans quise fait passer sur Internet pour uneveuve libérienne de 23 ans, le jeunehomme eperdument amoureux d unefille qui a quinze ans de moins que luiou encore la femme qui devient I amiede la maitresse de son man »

Love is power ou quelque chose comme cad A Igoni Barrett traduit de I anglais parSika Fakambi, Zulma, 352 p , 22 €

Date : DEC 15

Périodicité : Mensuel

Journaliste : E.Ca. / M.S.-A.

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ZULMA 0101716400501Tous droits réservés à l'éditeur

BARRETT Igoni A.Love is Power, ou quelque chose comme ça

Tous les enfants de la pauvre et vieille Maa Bille ont émigré, saufune fille, égoïste et indifférente, qui habite un quartier résidentiel.Dimié survit entre une mère alcoolique, une fratrie affamée et despetits voyous qui le poussent à lapider une femme. Sanou, quinzeans, passe sa vie au cybercafé à escroquer des « gogos ». Un coupd'État prive Godspeed, haut fonctionnaire, de son emploi, de seséconomies et de sa dignité.

Igoni A. Barrett, écrivain nigérian, aborde sans détour son pays et leshabitants de la capitale Lagos dans leur quotidien : violence, insécu-rité, machisme omniprésents, misère de la population, corruption etbrutalité de la police et de l'armée. Les anciens s'accrochent à leurstructure familiale quand elle existe et les jeunes veulent s'en éva-der. Ces nouvelles, écrites dans une langue efficace souvent savou-reuse, reflètent l'existence de l'amour: conjugal, filial ou fraternel, ilpermet d'éviter la désespérance d'un pays en pleine déliquescence,dans un climat d'impuissance et de fatalisme.

E Ca. et M S -A

f Nigeria

P Corruption

P Nouvelle (genre littéraire)

Trad. de l'anglais(Nigeria)par Sika FakambiZulma, 2015346p.ISBN : 978-2-84304-710-722 €

Date : 07/08 NOV 15

Pays : FrancePériodicité : QuotidienOJD : 749258Edition : Le Mans Sarthe Nord, Sarthe Sud

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ZULMA 7682195400501Tous droits réservés à l'éditeur

NOUVELLES

Love is power, l'énergie nigérianeLove is power,ou quelquechosecomme ça,A Igoni Barret,Zulma,348 pages,22 €

Love is Power, ou quelquechose comme ça est la nou-velle réussite de traduction dela Nantaise Sika Fakambi (PrixBaudelaire de la traductionpour Notre quelque part, deNu Ayikwei Parkes) Love is Po-wer est plus qu'un recueil denouvelles sur le thème du sexecomme monnaie d'échangeElles forment, ensemble, uneexploration réaliste de la La-gos contemporaine La traduc-tion sert le rythme et le gram

d'image de ces textes dontl'auteur est A Igoni Barrett, neau Nigeria en 1979 ll est l'undes tenants d'une nouvelle ge-neration d'écrivains d'Afriqueanglophone une nouvelle voixs'élève, et nous emporte auxbasques d'une patrouille noc-turne, nous fait vivre les atmos-pheres moites de checkpomtsnocturnes Nous embarquepour une virée picaresquedans un autocar bloque dansun « go-slow » (embouteillage),en compagnie d'un jeunehomme a qui chaque passa-ger désire lui indiquer une so-lution pour sa « bouche quisent » Sans parler des etudesde mœurs comme « la filletteaux seins en bouton et au rirebubblegum », qui déplace Na-bokov de quèlques méridiens