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UNIVERSITE DE BORDEAUX 2 Laboratoire Santé, Sociétés, Milieux tropicaux ORSTOM Unité Urbanisation et santé CROISSANCE URBAINE ET SANTE A MARADI (NIGER): CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES, PHENOMENES MIGRATOIRES Claude HERRY GROUPE DE RECHERCHES INTERDISCIPLINAIRES POUR LE DEVELOPPEMENT

Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Page 1: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

UNIVERSITE DE BORDEAUX 2

LaboratoireSanté, Sociétés, Milieux tropicaux

ORSTOM

UnitéUrbanisation et santé

CROISSANCE URBAINE ET SANTE A MARADI (NIGER):

CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES, PHENOMENES MIGRATOIRES

Claude HERRY

GROUPE DE RECHERCHES INTERDISCIPLINAIRESPOUR LE DEVELOPPEMENT

Page 2: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

Groupe de Recherches Interdisciplinaires pour le DéveloppementUniversité de Bordeaux 2

3, place de la Victoire 33076 • Bordeaux Cedex

Page 3: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

PREAMBULE

Le programme de recherche Croissance urbaine et Santé à Maradi a été conçu selon une approcheinterdisciplinaire, en s'efforçant de faire converger deux grands axes complémentaires d'interrogation. L'un, quiémane des sciences sociales, a pour objet la société citadine et considère l'observation des variables sanitairescomme un outil d'analyse du fait urbain. L'autre, partant des disciplines de santé, répond à une problématique desanté publique et cherche à identifier dans l'environnement matériel, social, culturel des individus certains facteurssusceptibles de retentir sur leur état de santé.

Très schématiquement, on peut ramener la problématique de cette étude à l'enchainement de quelqueshypothèses simples.

1) Par delà l'évidence des critères quantitatifs -accroissement numérique, extension spatiale- lacroissance urbaine est un phénomène social dont la dynamique doit s'analyser sous plusieurs angles :

- Démographique: nature des flux qui contribuent au mouvement de croissance; pratiques touchantla nuptialité; évolution de la structure de la population.

-Economique: activités susceptibles de conférer à la ville son effet d'attraction; modalités selonlesquelles se créent et circulent les richesses.

-Sociologique: institutions et réseaux selon lesquels s'ordonnent les rapports sociaux au sein del'espace social urbain.

Recoupant l'ensemble de ces questions, en émerge une autre qui concerne les formes et l'intensitédes différenciations sociales et économiques auxquelles la dynamique de la croissance urbaine donne naissance.

2) Le cadre matériel de la ville s'artificialise et se différencie au fur et à mesure de l'extension spatialede l'agglomération et de la diversification socio-économique de sa population. Cette évolution se traduit dansl'organisation du tissu urbain, la distribution des hommes dans l'espace, l'organisation matérielle de leur habitat,les conditions de leur accès aux denrées de première nécessité.

3) La santé des individus, en exprimant l'impact des contraintes physiques auxquelles leur corps estsoumis, peut renvoyer l'écho des inégalités matérielles et permettre ainsi une autre lecture des différenciationssoc~ales. Cela est plus particulièrement vrai dans le cas des jeunes enfants, du fait de leur plus grande dépendancevis à vis de leur environnement immédiat ainsi que du caractère plus exclusif du rapport qu'ils entretiennent avecune ville qui les a généralement vus naître et qu'ils n'ont souvent guère quittée.

4) Il existe des mécanismes de régulation ou de perturbation de l'état de santé qui sont de naturesociale et culturelle et viennent interférer avec les déterminants d'ordre matériel. Ils s'exercent en particulier auxniveaux suivants.

-Les formes culturelles et sociales de gestion et d'utilisation du cadre de vie matériel -formes quiinterviennent comme un médiateur dans la relation entre l'individu et le milieu physique.

Page 4: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

n

-Les comportements individuels et collectifs vis à vis des désordres corporels -compte tenu desreprésentations du corps et de la maladie, ainsi que des modes de réponse proposés par les systèmestraditionnels de soin.

-L'impact de la couverture sarùtaire moderne et des structures de soin qui quadrillent la ville.

C'est cet enchaînement de questions qui forme le fil conducteur de la collaboration interdisciplinaire,l'armature en fonction de laquelle s'articulent les interventions de l'anthropologie sociale, de la démographie, de lagéographie et de l'épidémiologie. Chaque contribution s'inscrit dans ce contexte général; elle tient donc pouracquises certaines infonnations qui figurent dans d'autres textes et elle s'appuie parfois sur des outils de descriptionde la ville, cartes notamment, élaborés par d'autres disciplines. Chaque fois que nécessaire, des renvois sont donceffectués d'un texte à l'autre. Un rappel rapide de quelques caractéristiques de la ville est néanmoins nécessaire ici enpréambule pour faciliter la compréhension du texte qui va suivre et situer les données qu'il présente dans leurcontexte plus large.

Maradi et son environnement

La ville n'est pas un fait récent au sein de la civilisation haoussa et les cités de Kano ou Katsina ontplusieurs siècles d'existence. On les trouves évoquées dans les récits des voyageurs arabes et elles sont portées, dèsla Renaissance, sur les cartes du continent africain. Lors du partage colonial, aucune des cités phares du mondehaoussa ne se trouva incluse dans les territoires attribués à la France. Seul, peut-être, Damagaram (le Zinderd'aujourd'hui) pouvait, si ce n'est rivaliser avec les grandes villes du sud, du moins en offrir un reflet estompé.Maradi était une agglomération beaucoup plus petite (environ 6.000 habitants) et ne jouait qu'un rôle économiqueeffacé. Son poids politique et stratégique était toutefois incomparablement supérieur à ce que pouvait laisserdeviner sa modeste apparence. Il s'agissait, en réalité, du camp retranché ou le Sarki (prince) de Kastina s'étaitreplié, en vue de reconquérir la capitale de ses ancêtres dont, en 1804, l'avait chassé la Jihad peule. Autour de lui,on trouvait aussi le Sarki de Kano et celui du Gobir (autre grand Etat haoussa). Une tradition aristocratique eturbaine multi-séculaire se trouvait donc concentrée à Maradi et ses environs.

Sur la base de cette lradition, il est évident que révolution historique qui s'est produite au cours duXXo siècle a profondément modifié le fait urbain. La position géographique de Maradi au centre du Niger, au coeurd'un important bassin arachidier et à proximité de la frontière nigériane a contribué puissamment à sondéveloppement

Troisième ville du pays selon les recensements officiels -la seconde peut-être si l'on tenait comptedes populations flottantes-, elle en est très certainement la capitale commerciale. Une croissance démographique etspatiale accélérée constitue la manifestation la plus lisible des transfonnations qu'elle a subies C'est ainsi qu'entrele début du siècle et le moment où cette étude a été entreprise, Maradi a vu sa population multipliée plus de dixfois. De petite bourgade fortifiée, son extension progressive en a fait une ville au plein sens du tenne, avec sesproblèmes d'approvisionnement, d'urbanisme, de contrôle social. Une rupture majeure est intervenue en 1944, avecl'inondation de la cité historique et son déplacement imposé sur le plateau dunaire -à l'abri des caprices du gulb(rivière temporaire). Simultanément, ses activités se diversifiaient et s'élargissaient du fait de la fonctionadministrative qu'elle a eu à jouer (chef-lieu de Cercle à l'époque coloniale, préfecture aujourd'hui) puis du rôle decapitale commerciale régionale qui lui est incombé pendant toute la période arachidière. Si le tournant del'industrialisation, tenté durant les années soixante dix, fut manqué, les échanges avec le Nigéria voisin demeurentintenses, c'est de là qu'elle tire la fragile prospérité qui continue à en faire un centre attractif pour les populationsenvironnantes (1). C'est également de l'autre côté de la frontière que ses habitants prennent l'essentiel de leursmodèles sociaux et culturels: de plus en plus on s'habille, on parle, on se comporte comme on le voit faire àKano.

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ID

CARTE DE SITUATION

MALI

ALGERIE

NIGERIA

Cette évoluùon de la ville et les différentes étapes de l'histoire qu'elle a parcourues jusqu'àaujourd'hui trouvent pour une part leur projecùon spatiale sous la forme des trois cercles de croissance qui sesuccèdent lorsqu'on parcourt l'aggloméraùon de son centre vers sa périphérie. Il en résulte découpage à la foishistorique, social et géographique de l'espace urbain dont la carte présentée ci-après apporte une figuration.

Au coeur de l'aggloméraùon, la vieille ville (zone 1) se regroupe autour du palais du Sarki. Sontracé coïncide approximaùvement avec l'espace couvert par la ville losqu'elle fut déplacée sur son site actuel. C'estlà que l'on observe les plus fortes densités humaines, que se concentrent les formes d'habitat les plustradiùonnelles ; là aussi que conùnuent à vivre les Maradiens de souche, dont certains sont les descendants deslignages qui ont fondé la ville, il y a bientôt deux siècles.

Viennent ensuite les premières extensions (zone II) qui correspondent à l'aire occupéeprogressivement par l'agglomération durant la phase de lente croissance qu'elle a connue jusqu'au début des annéessoixantes (période à laquelle elle ne comptait encore qu'un peu plus de 20.000 habitants). Dans cette partie de laville, l'habitat et les densités sont beaucoup plus hétérogènes; le peuplement aussi. C'est là que se concentre lamajorité des acùvités commerciales et artisanales.

Enfin, la ville nouvelle (zone III) correspond aux loùssements les plus récents: ceux qui se sontmis en place à partir du milieu des années soixante, selon un mouvement de progression spatiale rapide qui aconduit la ville à se développer surtout en direcùon du Nord. Les densités humaines y demeurent encore faibles,l'habitat s'y édifie de plus en plus en ciment et en lôles ; le peuplement en est, par défmition, très récent

A la périphérie de l'aggloméraùon -principalement à l'Est- se dresse un habitat précaire, édifié soitpar des réfugiés temporaires chassés des régions rurale par les sécheresses récentes, soit par des immigrants récentsnon encore intégrés dans le tissu urbain proprement dit. C'est le secteur dit des kara-kara (zone IV),dénominaùon tirée des huttes de tiges de mil construites par ceux qui y résident

(1) Pour une histoire économique et sociale de Maradi, se reporter à E. GREGOIRE, Les Alhazai de Maradi(Niger), histoire d'un groupe de riches marchands sahéliens, Ediùons de l'Orstom, 1986.

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IV

Ce découpage a servi de base à une zonation géographique plus affinée dont rend compte la carte ci­après et qui identifie 8 secteurs différents. Cette zonation détaillée est présentée ailleurs (Raynaut) et elle sert debase à une étude différentielle des états de santé. Sur le plan démographique, seul le partage en 4 grandes zones aété utilisé comme cadre géographique de comparaison. Lorsqu'une analyse plus fine s'est révélée nécessaire,notamment dans le domaine des changements de résidence, c'est la division en quartiers administratifs qui a servi deréférence. La carte de zonation fait apparaître les recoupements entre les zones et les quartiers.

On ne peut comprendre les racines du mouvement d'urbanisation, ni les liens qui continuent à unirla campagne et la ville sans replacer cette dernière dans son environnement rural plus large. La croissancedémographique de Maradi est en effet, pour une large part, l'expression des difficultés que traverse actuellement lemonde paysan. Les sécheresses répétées qui sévissent depuis bientôt deux décennies dans cette région comme danstoute la zone sahélo-soudanienne sont bien sûr pour beaucoup dans la genèse de ces difficultés, mais la pressionfoncière excessive, la surexploitation des sols, l'importance des défrichements dessinent également une crisestructurelle des systèmes de production agro-pastoraux qui rend la vie de plus en plus précaire dans les villages (2).Alors qu'il y a une vingtaine d'années le département de Maradi était peu touché par l'exode rural -recevant aucontraire des migrants saisonniers des départements voisins- de nombreux agriculteurs de la région partentaujourd'hui au loin pour chercher les moyens de leur subsistance. La partie nord du département, où les conditionsd'aridité sont les plus rudes, est davantage touchée par la crise agricole mais, à des degrés divers et selon unegéographie différente en fonction des années, les 6 arrondissements que comporte le département (voir la carte ci·dessous) se trouvent concernés. Les plus proches -Aguié, Guidan-Roumji, Madaroumfa- entretiennent des liensanciens avec Maradi ; les trois autres sont, bien sûr, en relation avec leur chef-lieu de département mais ilssubissent aussi l'attraction des départements voisins.

Aussi succint soit-il, ce rappel de quelques faits sera utile pour resituer les données démographiquescollectées à Maradi dans le cadre historique et géographique au sein duquel elles s'insèrent. Pour de plus amplesdétails, il est souhaitable de se reporter aux autres contributions du programme de recherche Croissance urbaine etsanté à Maradi.

(2) Pour une analyse des problèmes agricoles dans la région de Maradi, lire: Cl. RAYNAUT, Le cas de la régionde Maradi, in Sécheresses et Famines du Sahel, Maspero, 1975.

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PREMIERE PARTIE

LE BILAN DEMOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE MARADI

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CHAPITRE 1

LES STRUCTURES DE LA POPULATION

INTRODUCTION

Le support principal à l'étude dynamique des structures des données antérieures régulières, faitdéfaut. C'est donc la situation en mai 1984 qui est présentée ici. Ceci dit, du point de vue démographique et malgrél'hypothèse au demeurant vérifiée d'une forte croissance due pour partie à un croît migratoire important,l'homogénéité de la population de Maradi permet une analyse fIable.

Homogénéité est le maître mot pour défmir Maradi ; cela ne signifie pas pour autant uniformité.On constate en effet l'existence d'habitats variés allant de la villa moderne à la hutte de brousse, l'existence de"classes sociales" différenciées (ce concept étant adapté au contexte maradien. cf. E. Grégoire) et la présence d'unlarge éventail d'ethnies représentant l'ensemble du Niger. Cependant, les poids léonins d'un type d'habitat - lacase traditionnelle en banco -, d'une catégorie sociale - petits salariés, commerçants, artisans ou tâcherons, tousplus ou moins intégrés à des réseaux de clientèle rattachés à quelques grands commerçants, les alhazai -, d'uneethnie - les Haoussas, qui, avec les Béri-béris haoussaphones représentent 87 % de la population - confèrent à laville une homogénéité globale renforcée par une économie locale caractérisée par une panoplie d'emplois proposés _peu étoffée. Pour le démographe, la suprématie d'une ethnie, d'un type d'habitat, rend toutes analyses différentiellesplus ou moins anecdotiques, la fIabilité n'étant assurée que pour la catégorie dominante.

C'est encore plus vrai pour la démographie du fait du caractère mono-ethnique de la population;Maradi est une ville massivement haoussa ou apparentés (87 %) : seule l'analyse de cette population présente undegré de fIabilité satisfaisant.

Les allochtones non haoussas, djermas de l'ouest ou originaires de l'étranger faiblementreprésentés sont de plus fortement cantonnés dans quelques secteurs d'activité, au demeurant souvent mieuxrémunérés: fonctionnariat, services modernes, restauration...

Plus subtile mais très importante aussi est l'homogénéité des flux migratoires qui ont présidé audéveloppement de la ville. En effet, à la proximité d'ensemble des zones de départ (pour l'essentielle départementde Maradi plus les zones limitrophes des départements de Taboua et Zinder) s'ajoute une constance remarquable dela répartition par origine des migrants dans le temps. Les flux de migrants proches (arrondissement de GuidanRoumji, Madaroumfa, Aguié), éloignés (Dakoro, Mayabi, Tessaoua), des départements proches de Zinder ouTaboua, ou encore du reste du pays ont été suffisamment réguliers pour générer des sous-populations par originesnon seulement toutes cohérentes mais également aux structures par âges très proches.

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La constatation de cette forte cohésion d'ensemble est en soi un résultat intéressant, mais qui nelaisse que peu de place pour les spéculations habituelles du démographe quant à des analyses détaillées desdifférentes sous-populations.

Il reste que cette homogénéité est d'ensemble et ne doit pas faire oublier que Maradi, du fait de saforte croissance, est le théâtre d'évolutions internes qui feront l'objet d'une analyse détaillée. Notons enfin quel'habitat à Maradi ne constitue pas un critère détenninant de différenciation pour le démographe malgré unetypologie étoffée du fait de la suprématie de l'habitat traditionnel en banco. Exception peut être faite concernant leskara-kara mais dont la population instable et à volume variable ne participe que faiblement et de façon marginale àla croissance de Maradi.

A • LA PYRAMIDE DES AGES DE MARADI

Malgré toutes les réserves habituelles à ce type de données, les structures de la populationconstatées à partir d'une enquête administrative (à fm fiscale) de janvier 1982, sont pour l'essentiel confmnées parnotre enquête.

Notons tout d'abord que malgré l'attention particulière portée à la collecte de l'âge, les fortnombreuses imprécisions constatées -à l'exclusion des jeunes enfants- ne pennettaient pas de construire unepyramide année d'âge par année d'âge. l'attirance pour les âges ronds étant flagrante mais restant pourtant à desniveaux raisonnables si l'on se rapporte à des exemples de populations enquêtées antérieurement dans des régionscomparables.

FIGURE 1·1 MARADI· PYRAMIDE DES AGES (mai 1984)

âge

70

65

Les pyramides présentées sont par groupes quinquennaux qui gomment partiellement lesapproximations de la collecte.

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Les caractéristiques globales principales sont donc:

- Une population masculine caractérisée par une forte émigration; le creux relatif enregistré auxjeunes âges actifs (20 à 40 ans) le montre. Les arrivées de migrants ne compensent pas lesdéparts, départs qui concernent pour une bonne part les natifs de Maradi.

- Un excédent de femmes à ces mêmes âges actifs ; il correspond à des flux soutenusd'immigration féminine de proximité (vallée du Goulbin Maradi). Le mariage est dans ce cas lamotivation principale.D'autre part du fait de la fréquence des motifs d'émigration négatifs (sécheresse en particulier) etdu faible attrait économique de la ville, les migrations vers Maradi sont globalement à légèredominante féminine (alors que les migrations vers les métropoles du Sud sont à dominantemasculine). Enfin, l'excédent constaté montre que les natives de Maradi ou les migrantesinstallées, quittent moins souvent la ville que leurs homologues masculins.

- Une faible proportion de personnes âgées compte tenu de l'historique de la ville, elle estsignificative d'une croissance par apport migratoire rapide.

- Une forte population d'enfants caractéristique des villes en forte croissance mais aussiconséquence de la forte dissymétrie hommes-femmes au profit de ces dernières, aux âges de forteprocréation.

TABLEAU 1-1MARADI EFFECTIFS PAR GROUPES D'AGES

Groupes Hommes FemmesRapport

d'âges masculinité

0-4 635 573 110,85-9 417 369 113,0

10-14 286 245 116,715-19 230 263 87,420-24 163 240 67,925-29 139 216 64,430-34 132 154 85,735-39 114 121 94,240-44 92 100 92,045-49 75 57 131,650-54 73 53 141,555-59 45 40 112,560-64 25 45 55,665 et+ 48 72 66,6

Total 2473 2539 97,4

La suite des rapports de masculinité confmne les tendances observées.

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B • DES DISPARITES GEOGRAPHIQUES

Les caractères essentiels qui font de Maradi une ville à la population globalement homogènemasquent des disparités spatiales essentielles à la compréhension de la croissance de la ville, dûes principalement àla chronologie du peuplement. La division en 3 grandes zones déjà présentées trouve toute sa justification à lalecture des pyramides correspondantes.

Elles sont le reflet de trois situations, l'une durable dans le cas de la vieille ville, les autrestransitoires dans les quartiers récents ou très récents. Par ailleurs, l'imperméabilité du noyau historique de Maradi àl'installation de migrants de provenances éloignées (c'est à dire autres que les arrondissements de Guidan Roumji etMadaroumfa) est mise en évidence, les quelques exceptions concernant presque exclusivement des marabouts.

1) La ville ancienne

C'est la plus équilibrée; elle correspond au noyau de peuplement historique réinstallé ici après lacrue destructrice de 1945, ancienne et n'accueillant que fort peu de migrants. La surpopulation féminine estcependant réelle et correspond au départ en migration lointaine d'une proportion importante de jeunes gens adulteset à la venue de jeunes femmes pour raisons matrimoniales essentiellement La proportion de personnes âgées estbien sûr la plus forte de la ville.

FIGURE 1·2 PYRAMIDES DES AGES PAR ZONES

âge âge

60

50

40

30

20

10

010 S S 10 10 S S 10

VIEILLE VILLE PREMIERES EXTENSIONS

âge âge

70

60

SO

30

20

10

010 S S 10 10 S S 10

VILLE NOUVELLE KARA-KARA

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7

2) Les premières extensions et la ville récente

Les deux pyramides correspondantes sont deux images ponctuelles de situations en pleineévolution. Elles ne sont donc fiables qu'à moyen terme mais il est possible de prévoir leur évolution avec unebonne marge de sécmité.

Elles représentent, séparées d'une vingtaine d'années, deux stades de l'évolution d'un quartier créépresque exclusivement grâce à l'apport d'une population migrante.

La ville récente est à ce titre tout à fait caractéristique: elle présente le profil "ville nouvelle", soitune proportion exceptionnelle de jeunes enfants et de jeunes adultes avec évidemment un déficit en personnes âgéeset surtout en adolescents. Les extensions plus anciennes, soit pour l'essentiel Sabon Gari, constituent unesituation intermédiaire vers laquelle tendront progressivement les structures des quartiers plus récents.

L'interférence de la migration masculine importante quelle que soit la zone considérée conduit doncà des structures particulièrement dissymétriques.

3 ) Les kara-kara

A la population assez stable et surtout facile à situer, s'ajoute celle qui réside dans l'habitatsommaire des paillotes et kara-kara. Une faible partie de cette population est sédentarisée. La majorité des habitantsdes kara-kara est d'installation temporaire, la durée de résidence et le nombre de résidents saisonniers fluctuantbeaucoup en fonction des conditions climatiques. De ce point de vue, l'année 1984 exceptionnellement mauvaisepour l'agriculture n'est pas représentative. La durée de résidence est d'autant plus longue que l'année est mauvaise,la fm de séjour coïncidant bien sûr avec le début des travaux agricoles (mai).

La pyramide met en évidence que la population est principalement composée de femmes etd'enfants, les hommes adultes étant le plus souvent absents ; on peut sans risque émettre l'hypothèse que leshommes ont migré temporairement vers des destinations davantage susceptibles de leur permettre de se procurerune occupation rémunérée de survie.

C - LA REPARTITION ETHNIQUE

La forte dominante haoussa telle qu'elle éclate au vu de la figure 1-6 (ensemble et "intra-muros")n'exclut pas une analyse de la répartition ethnique par quartier, aire géographique la plus pertinente pour cette étude.

De migration ancienne, les Béri-béris bien intégrés dans la culture haoussa renforcent donc encorela prédominance de ces derniers. Pourtant, leur concentration dans trois quartiers: Maradawa, Dan Goulbi (quartierd"'accueil" de la ville ancienne) et aussi Bagalam sont le signe d'une certaine spécificité.

Les Peuls, globalement peu nombreux à Maradi se concentrent à Limantchi, quartiertraditionnellement d'accueil pour les éleveurs et bien sûr à Assao (1) petit quartier peul aujourd'hui inclus dans YanDaka. Les Bouzous, anciens esclaves des Touaregs, sont très peu représentés dans Maradi en dur et se concentrentdans l'habitat sommaire périphérique. Leur présence à Sabon Carré et surtout Soura Bouldé est liée à l'existenced'un habitat sommaire interstitiel et souvent temporaire sur les parcelles encore libres de toute construction en dur.

(1) Cf. DAVID Ph. - Maradi, l'ancien Etat et l'ancienne ville: site, population, histoire. Documents des EtudesNigériennes, N° 18, 1964.

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FIGURE 1·3 REPARTITION ETHNIQUE PAR QUARTIERS

%60

50

40

30

20

10

oLi Ma Y D Bg Mk D G S G S C S B S KK Ens. LM.

Quartiers

o Etrangers []] Autres ~ Bouzous III Peuls FZ:I BéribérisNiger

Les autres ethnies du Niger sont très peu représentées à Maradi, les Djennas sont cependant lesplus nombreux; la présence de ces "étrangers" est pour l'essentiel due aux affectations de fonctionnaires ouassimilés. Le poids démographique de ces quelques pour cent de maradiens n'est donc pas en rapport avec leur poidsdémographique et social important. (Ils concentrent une part importante de la masse salariale).

Les étrangers sont pour l'essentiel béninois souvent de sexe féminin (restauration) et sontconcentrés dans le domaine du commerce et de l'artisanat spécialisé (bijouterie, horlogerie, photographie, ete.) cequi ne constitue pas un trait bien original pour une ville de l'Afrique de l'ouest.

Au- delà du poids respectif des ethnies, c'est la spécificité marginale de chaque quartier qui présentede l'intérêt; les quartiers "traditionnalistes" de Limantché, Bagalam et Yan Daka semblent jusqu'à présent quasiimpennéables à toute pénétration "étrangère", Maradawa mais aussi Dan Goulbi jouant le rôle de quartiers d'accueilau sein de la ville ancienne. Par contre, les quartiers récents voient se "concentrer" les populations non haoussasdans un habitat d'un standing souvent plus élevé que dans les quartiers anciens ; il s'agit de Sabon Gari et plusrécemment de Sabon Carré. Soura Bouldi, de création très récente est "parasité" par la présence d'une franged'habitat temporaire. TI marque peut-être le début d'un type d'occupation nouveau, où se côtoieront de nombreuxmigrants mais aussi une part non négligeable de Maradiens des quartiers anciens contraints de se transporter vers lapériphérie du fait de la surpopulation des cours familiales. Les mouvements internes à la ville seront développésultérieurement; notons simplement dès à présent que l'aspect redistribution de la population y sera abordé et quel'appartenance ethnique est discriminante.

CONCLUSION

C'est la population sédentaire dite "intra-muros" qui est l'objet principal de notre étude; lesmigrants temporaires installés aux marges de la ville n'ont pas été enquêtés avec suffisamment de rigueur et dereprésentativité pour que l'analyse aille au delà de quelques tendances indicatives en ce qui la concerne. D'ailleurs,le départ d'une grande partie de l'échantillon avant l'enquête médicale conjointe et l'impossibilité de réaliser lasous-enquête migrations complémentaire confmnent ces réserves.

Page 16: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Ce qui ressort en définitive, c'est la disharmonie entre une tentation de l'immobilisme représentéepar la ville ancienne ancrée dans les traditions lignagères, et le dynamisme induit par l'apport de migrants plus oumoins marginalisés au départ mais aujourd'hui dominant numériquement. La comparaison des quartiers YanDaka-BagaIam d'une part et Sabon Gari-Sabon Carré d'autre part explicite ce dualisme.

Maradi est pourtant une ville en pleine évolution, une croissance annuelle de 8% étant forcémentporteuse à terme de modifications profondes des structures de la ville. Les pyramides des âges donnent une imagefigée d'un moment donné et visualisent des distorsions structurelles mais restent muettes quant aux processus lesayant engendrées. Nous n'avons que peu d'informations sur les mouvements d'émigration au départ de Maradi maisl'on peut affmner que la juxtaposition d'un solde d'immigrants positif et d'un déficit masculin aux âges actifs estl'indice d'une désaffection des natifs de Maradi pour leur ville, ce qui n'est pas la marque d'un grand dynamisme etlimite sérieusement l'hypothèse d'une forte attraction de la ville sur son hinterland.

TABLEAU 1·2 A

ZONE 1 : VILLE ANCIENNE

~D'AGES o . 14 IS • S9 60 et +ETHNIE

Haoussas 48,3 46,9 4,8

Non haoussas 56,2 39,4 4,4

Maradiens 55,6 40,0 4,4

Non maradiens 16,1 76,7 7,2

Ensemble 49,7 45,3 5,0

TABLEAU 1·2 BZONE 2 : PREMIERE EXTENSION

~D'AGES o - 14 IS • S9 60 et +

ETHNIE

Haoussas 50,7 45,4 3,9

Non haoussas 47,1 48,1 4,8

Maradiens 66,3 31,0 2,7

Non maradiens 17,2 75,4 7,4

Ensemble 49,9 45,8 4,3

Page 17: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

10

TABLEAU 1·2 C

ZONE 3 : VILLE NOUVELLE

~D'AGES o . 14 IS • S9 60 et +

ETHNIE

Haoussas 51,3 47,0 1,7

Non haoussas 49,8 47,8 2,4

Maradiens 75,8 23,5 0,7

Non maradiens 23,8 62,7 3,5

Ensemble 50,9 47,1 2,0

L'extrapolation des chiffres de l'enquête pennet de situer la population de Maradi "ville en dur" à70 000 personnes environ en mai 1984. Dans l'hypothèse d'un taux de croissance à peu près constant, elle étaitdonc de 98 000 personnes au 1/1/1989 (+ 8% l'an environ). Ce chiffre doit être considéré comme un maximum dufait du ralentissement de la croissance de la population constaté lors de la "crise" de 1985 (cf. n° partie, chapitre 2).Si la situation est redevenue "nonnale" il est peu probable que le déficit ait été comblé par la suite.

Quelques chiffres résument les structures de la ville et montrent la grande jeunesse de lapopulation, phénomène banal en Afrique mais exacerbé ici.

Population de Maradi au 1/1/1986 .

Proportion de moins de 15 ans .Proportion de 15-59 ans ..Proportion de 60 ans et plus .

Rapport de masculinité à la naissance .

78300 hab.

50,3 %46,1 %

3,6 %

101,8

Les tableaux 1-2-A, 1-2-B, 1-2-C montrent bien la pertinence de la zonation retenue. TI faut utiliseravec prudence les chiffres relatifs aux non haoussas dont les effectifs sont toujours faibles. Ils ont par contre lemérite de fournir des chiffres précis pour la population haoussa; quant aux structures comparées maradiens-nonmaradiens elles sont révélatrices et confinnent les analyses déjà proposées.

Page 18: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

11

CHAPITRE II

MOUVEMENT NATUREL ET NUPTIALITE

L'absence de références suffisamment proches dans l'espace ou dans le temps rend toute analyseassez succinte et pour le moins entachée d'incertitude; tous les résultats doivent donc être appréciés avec prudenceet servent en quelque sorte de référence dans un désert statistique inconfortable.

La fécondité et la nuptialité ont pu être étudiées avec précision compte -tenu de la fréquence desévénements concernés; toutefois, dès que l'on prend en considération des sous-populations, même importantes, lestaux de fécondité par âge sont soumis à des variations "anormales" dues à la faiblesse des effectifs. Par contre, ence qui concerne la mortalité, la petite taille de l'échantillon et donc le faible nombre de décès enregistrés à l'enquêtene permet d'obtenir que des valeurs globales indicatives.

A • UNE FECONDITE ELEVEE

1) Fécondité générale

Maradi se situe dans la zone sahélo-soudanienne traditionnellement de très forte fécondité; commed'autre part on enregistre une sur-population féminine aux âges les plus féconds, ce déséquilibre induit un taux denatalité particulièrement élevé, rapport des naissances de 12 mois sur la population moyenne de la ville, soit58,80/00. Ce chiffre correspond donc à 4300 naissances pour l'ensemble de la ville, les statistiques relevées parB. Meslet (1) dans les différents centres de soins et maternités semblent démontrer un flux d'utilisateurs extérieurs àla ville, 4 300 naissances étant un maximum pour Maradi intra-muros.

Ce taux de natalité élevé ne correspond donc pas à une fécondité exceptionnelle si l'on tientcompte des remarques qui précèdent quant aux distorsions de structures.

(1) Le dépouillement des registres de maternité par Bruno Meslet, médecin du projet met en évidence l'utilisationpar des non résidents des services de santé et des maternités en particulier, les chiffres relevés étant nettementsupérieurs à ceux induits par la natalité.

Page 19: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

12

L'applicaùon des taux de fécondité du moment abouùt à une descendance fmale théorique de 7,49enfants par femme (Tableau II 2), ce chiffre ne serait que de 6,0 si l'on considère la fécondité rétrospecùve,c'est-à-dire la descendance acquise à parùr du nombre moyen d'enfants nés vivants par femme. Ce dernier résultatapparaît sous-esùmé du fait d'un sous-enregistrement modéré mais réel du nombre de naissances féminines.L'omission d'une parùe des naissances suivies immédiatement du décès est également évidente. (Tableau 11-1)

Ces chiffres, dans l'ensemble cohérents, peuvent être comparés pour informaùon à ceuxmalheureusement anciens de 1960 et qui concernaient l'ensemble du Niger (tableau 11-1). On constate surtout uneplus grande précocité dans la consùtution de la descendance pour un résultat final assez comparable (groupe 45-49ans).

TABLEAU 11·1 FECONDITE RETROSPECTIVE: NOMBRE MOYENDE NAISSANCES VIVANTES

Groupes Effectifs Naissances Nombre moyen d'enfantsd'âges femmes totales Maradi 84 Niger 60

12-14 136 8 0,06 -15-19 263 222 0,84 0,4120-24 240 537 2,24 1,7925-29 216 721 3,38 2,9330-34 154 730 4,74 4,1735·39 121 719 5,94 4,7140-44 100 576 5,76 5,1645-49 57 347 6,08 5,8250-54 53 301 5,68 5,7355-59 40 291 7,27 5,5660 et + 117 538 4,60

TABLEAU 11·2 FECONDITE DU MOMENT

Groupes Effectifs Naissances Fécondité Féconditéd'âges femmes des 12 mois par âge cumulée

12-14 133 6 0,046 (x3) 0,14

15-19 258 72 0,288 (x5) 1,58

20-24 235 74 0,324 (x5) 3,20

25-29 212 66 0,320 (x5) 4,70

30-34 151 45 0,308 (x5) 6,33

35-39 118 15 0,131 (x5) 6,98

40-44 98 6 0,063 (x5) 7,30

45-49 56 2 0,037 (x5) 7,49

Total 1261 286 0,233

Page 20: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

13

FIGURES 11·1 à 11-4 TAUX DE FECONDITE

400

"­Taux

fig. 11-1 PAR GROUPES D'AGES - ENSEMBLE

400

"­Taux

fig. 11-2 PAR ETHNIES ET GROUPESD'AGES

300

200

100

- Côt. d'Ivoir.savane urbain. 1979

---- Cot. d'Ivoir.savane rural. 1979

•••_. Mali.ns d. Cot. d'Ivoire1979

- Maradi 1984300

200

100

- Haoulla

- Non haoussa

5045403530252045403530252012 15'---r--r----,r----,r----,----,----,----.--- Ag. '----r---r----,r----,;-----,----.----,-Ag.

50 15

---- ViII. réc.nt.

- Premi'r••xt.nsion

-- Vi.ill. viii.

fig.II-4 PAR ZONES ET GROUPESD'AGES

"­Taux

400

- Non nés à Maradi

- Nés à Maradi

fig. 11-3 PAR LIEU DE NAISSANCE ETGROUPES D'AGES"­

Taux400

100 100

200 200

300 300

'----r----,r----,;-----,----.----,----.-.. Ag. Ag.15 20 25 30 35 40 45 50 15 20 25 30 35 40 45 50

Page 21: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

14

2) Fécondités différentielles

Le manque de références rend aléatoire toute analyse détaillée; il est difficile d'évaluer l'incidencede l'urbanisation sur la fécondité; l'étude de la fécondité en fonction de l'ancienneté de résidence ne se justifie pascompte tenu de la taille de l'échantillon. Par contre, globalement, même si les chiffres pris individuellementpeuvent être contestés, on enregistre une forte différence des courbes de fécondité selon quelques critères tels quel'ethnie, le lieu de naissance, la zone de résidence.

a) Fécondité et ethnie

La forte majorité de Haoussas donne sa forme à la courbe des taux de fécondité par groupes d'âge(figure 11-2), cependant on observe que la fécondité pour l'ensemble des femmes des autres ethnies est nettementplus faible (tableau II-3).

TABLEAU 11·3FECONDITE FEMMES HAOUSSAS ET AUTRES

HAOUSSAS NON HAOUSSASGroupesd'âges

EffectifTaux de

Effectif Taux defécondité fécondité

12-14 ans ND ND ND ND15-19 ans 216 290,5 44 255,820-24 ans 181 340,9 55 264,125-29 ans 155 320,0 55 339,630-34 ans 117 324,6 35 235,235-39 ans 98 147,4 20 50,040-44 ans 77 53,3 22 non signif.45-49 ans 46 44,4 10 non signif.

Ces femmes non haoussas sont majoritairement migrantes et comptent une proportion plus élevéede femmes célibataires ou divorcées à la fécondité évidemment moins élevée.

b) Fécondité et lieu de naissance

A la précocité des femmes nées pour la plupart en milieu rural, s'oppose un retard sensible à laprocréation pour les Maradiennes. Il existe donc une différence de comportement, dont les causes sont sans aucundoute multiples et dont les conséquences peuvent s'étendre jusqu'aux problèmes de santé des enfants.

A l'évidence, la scolarité des filles nées à Maradi (E. Grégoire) quoique encore relativement faible aun impact prépondérant sur la nuptialité et par conséquent sur la fécondité (Brigitte Meslet).

Le tableau 11-4 et la figure 11-3 mettent en évidence l'impact de l'urbanisation sur lescomportements, démographiques entre autres. Maradi n'échappe pas à la règle malgré un environnement rural etune expansion que l'on peut qualifier de récente.

Page 22: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

15

TABLEAU 11·4FECONDITE FEMMES NEES A MARADI ET AUTRES

GroupesFEMMES NEES A MARADI FEMMES NON NEES A MARADI

d'âgesEffectif Taux de

Effectif Taux defécondité fécondité

12-14 ans ND ND ND ND15-19 ans 153 243,2 100 371.120-24 ans 99 302.1 151 308.225-29 ans 67 292.3 149 326,430-34 ans 52 400.0 102 252.535-39 ans 51 163.3 70 102.940-44 ans 38 27,2 62 83.345-49 ans 29 35.7 28 37.0

c) Fécondité et wnes géographiques

Là encore. les chiffres doivent être exploités avec circonspection. pris séparément au moins. Onconstate cependant des niveaux de fécondité sensiblement différents qui caractérisent des populations dont on a déjàconstaté les spécificités. le tableau II-5 et la figure 11-4 en particulier visualisent ces différences.

TABLEAU Il • 5FECONDITE : ZONES GEOGRAPHIQUES

VILLE ANCIENNE PREMIERE EXTENSION VILLE NOUVELLEGroupesd'âges

Effectif Taux deEffectif Taux de Taux deEffectif

fécondité fécondité fécondité

12-14 ans ND ND ND ND ND ND15-19 ans 98 284.0 57 126.7 99 343.620-24 ans 75 316.2 67 307.7 81 343.625-29 ans 59 244.6 52 356.9 85 351,730-34 ans 44 421.7 46 246.5 47 263.235-39 ans 44 187,4 34 91.0 34 91.040-44 ans 35 NS 25 NS 28 36.845-49 ans 27 NS 11 NS 12 NS

Tout normalement. la courbe des quartiers les plus anciens est très proche de la courbe de l'ethniehaoussa quasi hégémonique dans cette zone.

Plus intéressante est la courbe de la zone de développement le plus récent. peuplée en grande partiede migrants de fraîche date avec une nette dominante féminine; elle confirme la tendance de populations migrantesmais à dominante familiale et rurale à manifester un dynamisme démographique plus important et une féconditétrès précoce.

Page 23: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

16

La zone de première extension, Sabon Gari, qui est aussi, rappelons-le, la zone d'accueilprivilégiée des non Haoussas, Djermas et étrangers pour l'essentiel a une fécondité plus faible, phénomène logiquepuisqu'elle accumule les causes convergentes conduisant à la baisse: plus fort taux de non Haoussas, pratiqueurbaine plus ancienne, plus forte représentation des professions les mieux rémunérées, plus forte scolarisation.

3) Conclusion

Les niveaux de fécondité constatés à Maradi correspondent au profil habituellement rencontré dansla zone sahélienne et de savane. Le taux de fécondité générale global, rapport des naissances annuelles à l'effectifmoyen des femmes en âge de procréer (12-49 ans) est le suivant: TG F G =2300/00

A titre indicatif (1) c'est le taux constaté en 1979 pour les populations maliennes (donc de zoneclimatique et écologique comparables) émigrées en Côte d'Ivoire. Sur la figure II-l, on voit que la fécondité àMaradi est nettement supérieure à celle enregistrée pour les villes de savane de Côte d'Ivoire en 1979. Par contre, leprofil de la courbe des taux de la savane rurale ivoirienne et le profil de la courbe de Maradi sont davantageapprochants.

Dans l'ensemble, on peut donc considérer que les résultats concernant la fécondité à Maradi sontglobalement satisfaisants, si l'on admet sans risque de se fourvoyer, que cette ville ne se singularise pas en lamatière.

B • UNE MORTALITE ENCORE ELEVEE

L'étude de la mortalité intéresse plus particulièrement les responsables de la santé ;malheureusement, alors que les résultats relatifs à la fécondité sont fiables grâce au nombre relativement élevé denaissances enregistrées en un an, ceux relatifs à la mortalité sont beaucoup plus approximatifs : le décès est unévènement rare et l'étude détaillée de la mortalité nécessiterait un échantillon d'une taille inacceptable pour laplupart des enquêtes; c'était le cas à Maradi.

Nous avons enregistré 89 décès à l'enquête. Ce chiffre est donc trop faible pour envisager l'étudedétaillée de la mortalité par âges ou encore pour dresser une table de mortalité; ce chiffre correspond à un taux demortalité générale de 18,5 %0 que l'on peut juger satisfaisant, les enquêtes rétrospectives sur la mortalité étanttoujours décevantes. Ce taux est comme toujours sous-évalué, pour nombre de raisons pratiques et psychologiquesbien connues, mais compte tenu de ce que nous savons des caractéristiques de la mortalité dans la zonesahélo-soudanienne, et compte tenu des situations sanitaires, alimentaires, de la ville de Maradi déjà étudiées IXU"ailleurs, nous pouvons admettre l'hypothèse que les données de mortalité recueillies s'approchent (par défaut) defaçon satisfaisante de la réalité.

Le taux de mortalité infantile (décès d'enfants de moins d'un an rapportés aux naissances del'année) est le suivant: TM 1 = 28: 286 = 97,9 %0

Ce taux déjà élevé est pourtant sous estimé du fait d'une carence évidente dans l'enregistrement desdécès survenus dans les premiers jours de la vie et en particulier à 0 jour (les 24 heures qui suivent la naissance).En attendant de pouvoir préciser la marge d'erreur, l'hypothèse d'un taux de mortalité infantile de 115 à 120 %0paraît raisonnable.

La mortalité juvénile apparaît importante à Maradi avec un taux de 4 ml = 36,4 %0, qui

correspond à un effectif global de décès de 1 - 4 ans supérieur à celui de la mortalité infantile. Ce rapport est

caractéristique des populations en situation précaire.

(1) Enquête démographique à passages répétés 1978-1979 - Direction de la statistique de la Côte d'Ivoire.Ce taux correspond à une mortalité importante au moment du sevrage ou, pour être plus précis, au moment de laséparation défmitive entre mère et enfant plus importante que le sevrage proprement dit qui est le plus souvent trèsprogressif (Voir Brigitte Meslet).

Page 24: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

17

Un constat résume le chemin qui reste à parcourir dans la lutte pour la survie des enfants: àMaradi: un enfant sur quatre meurt avant son cinquième anniversaire.

C • UN DYNAMISME EXCEPTIONNEL

Il est donc possible de mesurer la part de l'accroissement naturel à Maradi, différence entre taux denatalité et taux de mortalité: 58,8 %0 - 18,5 %0 = 40,3 0/00

Ce chiffre est un maximum qu'il convient de réduire légèrement en raison des hypothèses desous-évaluation de la mortalité déjà formulées.

En conséquence, on constate que la forte croissance de la ville est due autant à la croissance ditenaturelle qu'à l'immigration, ce qui modère quelque peu les hypothèses de très forte croissance d'origine migratoire,sans toutefois les remettre en cause fondamentalement

D - SAISONNALITE DES NAISSANCES ET DES DECES

Là encore, l'information recueillie est fiable pour les naissances mais n'est qu'indicative voireanecdoùque pour la mortalité. La figure 3 rend compte de cette répartition mois après mois. Il existe bien unepointe de naissances en septembre, octobre, novembre qui correspond à des conceptions de décembre à février,période tempérée de saison sèche. Pour les décès, on constate malgré tout une absence surprenante de véritable picde mortalité.

FIGURE n·s SAISONNALITE DES NAISSANCES ET DECES

EFFECTIFS

40

D naissances

~ décès

30

20

10

"""".Jù.OùIO>.:,""""""""'-'>ù.:""""::..J:ù~~~"""",",,,,",""""'>.:>.J..~_MOI S

M J JASON ci J F M A11

1.1.84

Page 25: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

18

E - UNE NUPTIALITE ORIGINALE

Les données recueillies à l'enquête permettent de réaliser une étude assez détaillée de la nuptialité àMaradi. La forte instabilité des unions est un trait caractéristique du pays haoussa. La polygamie masculine etsurtout la fréquence des divorces féminins ne sont pas sans incidences sur les structures familiales et sont de natureà induire des différenciations au niveau de la mortalité infantile. Il s'agit là d'une hypothèse non vérifiable mais debon sens dont l'impact, sans doute modeste, mérite pourtant considération.

1) Les situations matrimoniales

Elles sont résumées par les figures II-6 a et b, II-7 a et b et II-8.

FIGURE II-6 a et b STATUT MATRIMONIAL DES HAOUSSAS PARGROUPES D'AGE ET PAR SEXE

Figure 11·6 (a) : Statut matrimonial par groupe d'âgeHaoussas sexe féminin

Figure II-6 (b) : Statut matrimonial par groupes d'âgeHaoussas sexe masculin

55 60Ages

5035 40 4520 25 30

%

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

O-l--r-~-.--~--r-~""""'T-.-:=r===;:=;::;...,.---"""'::;:

50 55 60

Ages

40 4530 352520

%

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o+--r-..--F

FIGURE ll-7 a et b STATUT MATRIMONIAL DES NON HAOUSSAS PARGROUPES D'AGE ET PAR SEXE

Figure II-7 (a) : Statut matrimonial par groupe d'âgenon Haoussas sexe féminin

Figure II-7 (b) : Statut matrimonial par groupes d'âgenon Haoussas sexe masculin

45 50 55 60Ages

4025 30 3520

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o -l--'--'---.-~--r-~-.-~":::;55 60

Ages5040 453525 3020

tOO t:7:ET~~~[II.I!II!.B0ffi[]]'90

80

70

60

50

40

30

20

JO

o -l--.--.--"-:

1 D Célibataire lIi1lIiI Marié .Divorcé • Veuf 1

Page 26: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

19

FIGURE II • 8 • CELIBAT PAR GROUPES D'AGES - SEXE MASCULIN

100

50

20

10

- Nés à Maradi

- Non nés à Maradi

o L,...-_~__..,......._~:::;;:==::;:==::::::;:==:;:::==::::;=......_..---_ Age20 25 30 35 40 45 50 55 60

Pour les hommes, veuvage et état de divorce sont des cas de figure anecdotiques quelle que soit lasous population considérée. Par contre, on constate des variantes quant à la précocité du mariage; les Haoussas semarient plus tôt que les autres; les migrants fonctionnaires ou salariés non haoussas se marient à un âge plustardif.

D'autre part, les hommes nés à Maradi se marient plus tard que ceux venus de l'extérieur, pourl'essentiel des zones rurales environnantes. On peut faire le parallèle avec le retard de fécondité des femmes nées àMaradi, les mêmes causes aboutissant pour l'essentiel aux mêmes effets.

Il reste que l'âge du mariage des hommes reste dans l'ensemble très précoce en pays haoussa,surtout comparativement aux pratiques matrimoniales en vigueur dans d'autres populations (Mossi du Burkina,Bozo du Mali etc...) de régions comparables.

Pour les femmes, la précocité du mariage est la règle; nous n'avons d'ailleurs pas enregitré dedifférences significatives dans l'âge au premier mariage aussi bien pour les sous-populations étudiées que dans letemps.

Ce qui apparaît important. c'est la forte proportion de femmes divorcées et celà très tôt puisque dèsle groupe d'âge 20-24 ans, les taux sont très significatifs. On constate que les pourcentages de femmes divorcéessont considérablement plus élevés chez les femmes non haoussas que chez les femmes haoussas (respectivement30% et 8% pour le groupe d'âge 35-39 ans). Ces chiffres sont à rapprocher de l'effectif de prostituées, trèsnombreuses à Maradi.

2) Une forte polygamie

Les niveaux atteints aux groupes d'âges 40-44 ans et 45-49 ans (tableau II-6) montrent que lapolygamie est un phénomène fréquent qui touche à terme plus de la moitié des hommes puisqu'une fraction nonnégligeable de monogames ont été polygames pendant une période plus ou moins longue.

Page 27: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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TABLEAU 11-6 LA POLYGAMIE A MARADI

Groupes 1 épouse 2 épouses 3 épouses 4 épousesd'âges et +

15·19 ans 100 0 0 020-24 ans 91,7 5,0 3,3 025-29 ans 90,7 9,3 0 030-34 ans 78,8 20,4 0,8 035-39 ans 71,5 25,0 3,5 040-44 ans 59,3 33,0 6,6 1,14549 ans 50,7 30,1 12,3 6,950-54 ans 50,0 30,3 15,1 4,655-59 ans 50,0 36,4 9,1 4,560 ans et + 60,8 21,3 13,5 4,2

Les 6 graphiques de la figure 11-9 résument les différences constatées pour quelquessous-populations jugées pertinentes. La polygamie est plus intense pour les non Haoussas; ceux nés à Maradi ontune polygamie plus précoce mais finalement moins intense que ceux nés ailleurs, en milieu rural pour l'essentiel.

3) La fréquence du divorce féminin

Plus important sans doute est le comportement matrimonial des femmes ; la forte mobilitésemble être la règle chez les Haoussas, le tableau 11-7 et la figure fi -10 visualisent le phénomène.

TABLEAU 11-7 NOMBRE DES MARIAGES DES FEMMES% des femmes mariées 1 fois au moins

Groupes1 mariage 2 mariages 3 mariages 4 mariages

d'âges et +

10-14 ans 91,3 8,7 0 015-19 ans 85,5 13,0 1,5 020-24 ans 79,5 16,7 3,2 0,625-29 ans 68,1 21,4 9,1 1,430-34 ans 59,8 27,6 10,5 2,135-39 ans 64,7 22,7 5,9 6,740-44 ans 53,1 20,4 15,3 11,24549 ans 40,0 36,4 12,7 10,950-54 ans 50,9 31,4 11,8 5,955-59 ans 48,8 33,3 12,8 5,1

Page 28: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

21

FIGURE 1I-9 a à f POLYGAMIE A MARADI

Figure 1l·9 (a) Polygamie Haoussas Figure 11-9 (b) Polygamie non Haoussas

90 90

80 80

70 70

60 60

50 50

40 40

30 30

20 20

10 10

0 0

20 25 30 35 40 45 50 55 20 25 30 35 40 45 50 55

Agu Al!'"

Figure 1l·9 (c) : Polygamie Maradiens Figure 1l·9 (d) Polygamie: non Maradlens

% %

100 100

90 90

80 80

70 70

60 60

50 50

40 40

30 30

20 20

10 10

0 0

20 25 30 35 40 45 50 55 20 25 30

Age.

Figure 1l·9 (e) Polygamie Maradieos Haoussas Figure 11-9 (f) Polygamie : Don Maradlens Haoussas

% %

100 100

90 90

80 80

70 70

60 60

50 50

40 40

30 30

20 20

10 10

0 020 25 30 35 40 45 50 55 20 25 30 35 40 45 50 55

Ages Age.

o Célibataire III 1 épouse 1111 2 épouses F~\i?1 3 épouses • 4 épousesel +

Page 29: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

22

La fréquence du divorce chez les femmes a une ampleur exceptionnelle et est la marque pournombre d'entre elles d'une instabilité souvent durable de leur situation familiale, même si ce comportement estconsidéré comme "traditionnel". Les pourcentages entre 40 et 49 ans apparaissent comme les plus fiables, lesdéclarations aux âges plus élevés étant sujettes à caution ; ces chiffres correspondent à une moyenne de 1,9mariages par femme à 40-44 ans et à 2,1 mariages à 45-49 ans.

FIGURE II-ID NOMBRE DE MARIAGES DES FEMMES% des femmes mariées 1 fois au moins

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

o .j-...-~...-~,---~,.--~,----.-,----.-,....-.--.--.-.,-~

20 25 30 35 40 45 50 55 60Age.

D 1 mariage III 2 mariages • 3 mariages hd 4 mariageset +

Par ailleurs, la moyenne déjà élevée de 1,3 mariages pour le groupe 20-24 ans montre la précocitédu phénomène des divorces et son actualité. En analysant plus en détail, un fait intéressant se dégage: la fréquencedu divorce est beaucoup plus grande pour les femmes non nées à Maradi et donc pour la plupart nées en milieurural, que pour celles nées dans la ville. En effet, les Maradiennes ont connu respectivement 1,7 et 1,6 mariagespour les groupes 40-44 ans et 45-49 ans alors que les chiffres sont de 2,0 et 2,7 pour les allochtones, soit unrapport de 1 à 1,7 !

Page 30: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

CHAPITREill

LIEUX DE NAISSANCE ET MIGRATIONS

L'enquête pluridisciplinaire ne pouvait pas absorber un volume de questions suffisant à l'étudeexhaustive des migrations à Maradi. Seulement quelques informations essentielles ont donc été collectées,suffisantes pour appréhender les tendances des flux entrants, trop sommaires pour dresser un bilan du fait del'absence d'informations sur les départs de natifs aussi bien que de résidents de passage.

L'image actuelle de la ville est le reflet d'un solde migratoire qui a pu considérablement varier enqualité et en volume, selon les ethnies et dans le temps.

Les seules questions auxquelles des réponses fJables peuvent être apportées sont donc: d'où sontoriginaires les maradiens et depuis combien de temps sont-ils résidents. Ces deux objets seront en outre étudiés enfonction de quelques critères explicatifs tel que le sexe, l'ethnie, la provenance (avant dernière étape du parcoursmigratoire) ou encore les zones géographiques déjà définies.

La part consacrée aux migrations dans cette enquête peut paraître insuffisante, surtout si l'on seréfère à la problématique du départ qui s'appuyait sur une hypothèse de forte croissance de Maradi. Cependant, uneenquête complémentaire spécifique aux migrants et axée principalement sur deux thèmes, les parcours migratoireset les modalités d'insertions à Maradi, a été réalisée postérieurement pour pallier les lacunes des premièresinvestigations.

A • LES LIEUX DE NAISSANCE

1) Les Maradiens Haoussas

La proportion de non Haoussas dans la population est trop faible pour permettre une analysedétaillée. La logique est cependant respectée: à tous les âges, sauf pour les jeunes enfants, la proportion de nés àMaradi est beaucoup plus faible que pour les Haoussas. Dans les extensions récentes elle est même quasimentnulle à partir de 25 ans. Par contre, la ville ancienne fait là encore exception: les non Haoussas nés à Maradireprésentent une part très importante de l'effectif, toujours supérieur à 50 %. Les non Haoussas de ce quartierappartiennent à des groupes ethniques proches (Beri-Beri) ou bien encore appartiennent au quartier Peul deLimantchi.Le déplacement forcé de la ville en 1944 donne du point de vue urbanistique une image "moderne" deMaradi non conforme au contexte social et à la tradition historique qui continue de peser fortement sur ledéveloppement de la cité.

La forte croissance migratoire est avérée ; cependant, la population de souche, dont le rôle est,rappelons le prépondérant, reste à tous les âges fortement représentée.

Page 31: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

24

FIGURES ID 1 a et bHAOUSSAS NES A MARADI PAR ZONES ET GROUPES D'AGES

b: SEXE FEMININ%

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

Ag. 0

% a: SEXE MASCULIN

100

90

80

70

60

50 pr.mièr••extensions Â

40 ,.. ~/ '\

30" ........"'v'/ \

1 \

\20

viII.10 nouv.lI.

0555 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Aux jeunes âges les proportions, tant de garçons que de fIlles sont bien sûr très élevées, les jeunesenfants de migrants même récents étant évidemment comptabilisés comme maradiens. Pour les adolescents etjeunes adultes le déséquilibre entre sexes est important malgré la similitude des courbes (figure III - 2 a - b et c).

Le décalage qui se concrétise par une plus faible proportion de jeunes fIlles nées à Maradi est laconséquence des pratiques matrimoniales qui font qu'une partie des maradiennes vont se marier ailleurs et queréciproquement de nombreuses jeunes filles des villages environnants ou alliés arrivent à Maradi pour un motifidentique.

Pour les âges adultes les courbes par sexes sont relativement proches.

Si l'on considère maintenant les trois zones géographiques déjà présentées, les courbescorrespondantes respectent une logique chronologique à savoir que la proportion de maradiens de naissance estd'autant plus faible que le quartier considéré est de création plus récente. Ce résultat confirme la faible attraction desextensions récentes pour les habitants du noyau ancien. Parallèlement, la proportion d'allochlOnes dans la vieilleville est particulièrement faible, d'autant plus faible que la majorité d'entre eux sont concentrés dans les quartiers deMokoyo et Dan Goulbi. La forte différence entre sexes dans ce quartier est quasi exclusivement due à la nuptialitéqui donne lieu à des échanges de femmes entre Maradi et le milieu rural environnant Par contre, cette différenceentre sexes est notablement moins accentuée sinon totalement absente dans les zones les plus récentes oùl'immigration massive concerne les deux sexes.

2) Les non Maradiens

Maradi, ancrée dans la tradition, est aussi une ville en expansion attirant les effectifs croissants demigrants d'origines très variées certes, mais dans leur grande majorité provenant de zones géographiques proches (ledépartement) ou bien Haoussaphones (fahoua et Zinder).

Le tableau III-i donne la répartition par groupes d'âges et sexes des lieux de naissance.

Page 32: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

TABLEAU 111·1 LIEU DE NAISSANCE PAR GROUPE D'AGES ET SEXES

Maradi Arrdts Proches Arrdts éloignés Tahoua Zinder Dosso Niamey EtrangerAge H F E H F E H F E H F E H F E H F E

ü-4 88,3 . 88,1 88,2 1,4 2,3 1,8 1,4 0,9 1,2 6,4 6,6 6,5 1,7 1,2 1,5 0,6 0,9 0,7

5-9 83,3 76,4 80 4,3 4,9 4,6 2,9 1,6 2,3 7,4 11,9 9,5 1 3,8 2,4 1 1,4 1,1

10-14 77,2 78,6 77,8 5,6 6,6 6 4,6 2,9 3,8 8,1 7,4 7,7 3,9 2,9 3,6 0,7 1,6 1,1

15-19 65,7 58,2 61,7 10,4 14,1 12,4 8,3 9,1 8,7 10 11 10,5 4,8 5,3 5,1 0,9 2,3 1,6

20-24 69,3 41,5 52,9 8,6 18,9 14,6 8,6 9,2 8,9 11,7 20 16,6 0 7,1 4,2 1,8 3,3 2,7

25-29 36,7 31,2 34,5 23 22,2 23,2 9,4 13 11,9 20,1 23,2 22,6 7,2 4,6 5,8 3,6 5,6 4,9

30-34 38,6 33,8 36 22 29,9 26,2 13,6 11,7 12,6 16,7 14,3 15,4 5,3 4,5 4,9 3,8 5,8 4,9

35-39 32,5 42,6 37,9 31,6 25 28,1 7,9 6,6 7,2 14,9 18,4 16,6 8,8 5 6,8 4,4 2,5 3,4

40-44 32,6 38,5 35,4 17,4 23,3 30,3 23,9 9 16,1 15,2 19,2 17,2 5,4 5 5,3 5,4 5 5,3

45-49 42,7 50,9 46,2 24 21,1 22,7 12 3,5 8,3 14,7 15,8 15,2 6,7 3,5 5,3 0 5,3 2,3

50-54 58,9 47,2 54 9,6 22,6 15,1 5,5 7,6 6,3 12,3 17 14,3 8,2 0 4,8 5,5 5,7 5,6

55-59 57,8 52,5 55,3 15,6 27,5 21,2 13,3 7,5 10,6 6,7 5 5,9 0 0 0 6,7 7,5 7,1

60-64 48 48,9 48,6 16 24,4 21,4 8 2,2 4,3 12 15,6 14,3 8 2,2 4,3 8 6,7 7,1

65 et+ 46,2 50,6 49,6 17,3 25,4 22 1,9 8,5 5,7 19,2 8,5 13 3,8 1,4 2,4 11,5 5,6 7,3

Total 68,6 61,9 65,2 9,6 13,3 11,5 6,1 5,6 5,9 10,2 12,7 11,5 3,4 3,6 3,5 2 2,9 2,4

Page 33: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Une première constatation s'impose: si l'on s'en tient aux colonnes globales - sexes confondus ­on remarque une homogénéité des répartitions significative. Quelle que soit la zone de naissance, les pourcentagespar groupes d'âges restent de niveau comparable dans le temps:

- 20 à 30 % pour les arrondissements proches- 8 à 12 % pour les arrondissements éloignés

16 % pour les départements de Taboua et Zinder5 % pour les départements de Dosso et Niamey

- 4 à 5 % pour l'étranger.

FIGURES TIl- 2 - a, b, et c LIEU DE NAISSANCE PAR GROUPES D'AGES

% fig.III-20 SEXE MASCULIN fig.III-2b SEXE FEMININ

100 100

..../ ' ......._---------

30

20

10

50

40

10

50

20

30

40

% fig.III-2c TOUS SEXES

100Maradi

Arrondi••ement. proche.

50

40

30

20

10

...--.----_....' .......

'---~,

-,--,,-;?-:::::-..'-.==:;:~~~::::?:.:~~:.::~?;;.~

Arrondi••ement. éloigné.

Tahoua ou Zinder

00110 ou Niamey

Etranger

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55

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La figure III - 2 montre bien cette stabilité dans le temps de la répartition par provenance quisuppose une stabilité parallèle des flux migratoires. On peut sans grand risque émettre l'hypothèse selon laquelle iln'y a pas eu dans les 30 dernières années de flux massifs en provenance d'une quelconque des zones considérées,flux qui se seraient taris et auraient été relayés par des contingents de provenances nouvelles.

Au contraire, les contingents importants restent ceux fournis par les zones proches ; viennentensuite, ceux en provenance de Zinder et Taboua.

Les arrondissements éloignés des départements de Maradi ont toujours foumi des effectifs plutôtlimités: l'attraction de la capitale régionale est manifestement moins forte (Tessaoua) ou les densités de populationbeaucoup plus faibles (Dakoro).

Les effectifs en provenance des autres départements du Niger et plus spécialement de Niamey sontparticulièrement stables et à rapprocher de ceux, stagnants des fonctionnaires.

Si l'on souhaite une échelle d'analyse plus fine, ce bel ordonnancement s'effIloche quelque peu dufait de la faiblesse des effectifs par classes considérées. Quelques critères ont cependant été retenus: le sexe (déjàprésenté au tableau ID· 1), mais aussi l'ethnie, en ne faisant que la distinction Haoussa - non Haoussa, et la zonegéographique de Maradi. Le tableau de référence est situé en annexe.

a) Lieux de naissance et sexes

Les figures ID - 2 a et b suffisent à montrer qu'il n'existe pas de différences fondamentales entre lessexes. Les niveaux d'ensemble sont quasi identiques. Ce qui ne constitue pas une bien grande originalité du faitdes traditions matrimoniales, le mariage endogamique préférentiel (pour une première union à durée de vie trèsvariable), qui évitent encore le plus souvent les unions hors du cercle des relations familiales et à fortiorihétero-ethniques. On notera cependant, une plus grande stabilité des effectifs féminins - les courbes sont moinsheurtées ., stabilité que l'on peut attribuer aux motifs de migration des femmes, le mariage en particulier, beaucoupplus homogènes et moins sujets à des variations conjoncturelles que ceux, le plus souvent économiques deshommes.

b) Lieux de naissance et ethnies

Seule la distinction Haoussa, non-Haoussa est pertinente; pour les Haoussas la répartition estbien un trait proche de la répartition globale du fait du poids léonin de ces derniers. Bien sûr, les lieux de naissancesitués dans les départements de Dosso et Niamey sont rares du fait de courants migratoires traditionnellement ténusdes haoussas vers cette région du Niger.

S'agissant des non-haoussas, la situation est bien sûr inversée, ces derniers, djermas surtout, ontune implantation quasi nulle dans le département de Maradi et sont donc tous originaires de l'ouest du pays.

Beaucoup parmi eux ne sont à Matadi qu'à titre temporaire, souvent en affectation puisqu'ilsconstibJent l'essentiel de l'effectif des fonctionnaires.

Parmi les non-haoussas, les étrangers sont une petite minorité, souvent installés durablement àMatadi dans les secteurs de la restauration, de l'artisanat et des services dit 'modernes". Tous nés à l'étranger, ilsrejoindront tôt ou tard leur lieu d'origine.

c) Lieux de naissance et zones géographiques

Les trois zones proposées correspondent, rappelons-le, à des zones de peuplement trèsdifférenciées. Les non maradiens étant marginaux dans la vieille ville, les résultats obtenus sont donc peusignificatifs; cependant, les natifs de l'extérieur arrivent le plus souvent des zones proches de Maradi et plusrarement des départements de Tahoua et Zinder. Pour le sexe féminin, les origines proches sont quasihégémoniques.

La zone des premières extensions est vouée à l'accueil de la majorité des migrants; les non natifshaoussas de Maradi n'y sont plus guère que 25 % à provenir des arrondissements proches pour les hommes etmoins de 50 % pour les femmes. Les originaires des départements de Taboua et Zinder sont les plus nombreux.

Dans la troisième zone, celle des extensions récentes, le poids des migrations de proximité est à

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nouveau dominant et l'effectif des originaires des départements de Taboua et Zinder est relativement faible; parcontre, c'est dans ces arrondissements éloignés du département, le plus souvent le nord (Dakoro).

Notons enfin, que du fait de la prédominance des migrations directes et conjointement, de courtedistance, il n'existe pas de différences significatives entre le lieu de naissance des migrants et leur provenance à leurarrivée à Maradi. Même lorsqu'il s'agit de migrants de provenance lointaine, les ressortissants du Bénin parexemple, les parcours migratoires sont extrêmement simples; une seule étape le plus souvent, ou bien une étapede transition dans une ville de la côte.

Maradi est donc un but de migration et rarement le point fmal de périgrinations variées.

B • L'ANCIENNETE DE RESIDENCE

Les tableaux fournis en annexe donnent l'essentiel des statistiques sur l'immigration en effectifs etpourcentage et prennent en compte la provenance, le sexe, l'ethnie et l'âge.

Bien sûr, nous n'appréhendons qu'un reliquat d'immigrants, ceux survivants qui se sont installésdéfinitivement à Maradi ; tous ceux qui ont transité pour la ville, qu'ils soient répartis au village ou qu'ils aientopté pour d'autres cieux, échappent à l'investigation. Cependant, ce sont ceux qui sont restés qui contribuent à latransformation progressive de la ville.

L'essentiel de l'analyse porte sur l'ancienneté de résidence par zone de provenance. En effet, l'âge àl'arrivée à Maradi ne semble pas varier de façon significative dans le temps au moins pour les motivations les plusimportantes : l'âge au mariage est relativement stable, les affectations de fonctionnaires ou assimilés concernantdes individus en moyenne plutôt âgés (comparativement aux autres migrants), la scolarisation ne concerne pardéfmition qu'une classe d'âge; les migrations économiques positives ne concernent elles aussi que quelques classesd'âges, toujours les mêmes.

Par contre deux sécheresses exceptionnelles sont venues perturber le "paysage" migratoire enprovoquant des migrations parasites hors normes et non préparées et qui ont dirigé vers la ville des individus d'âgeélevé ; certains se sont donc installés définitivement et constituent malgré leur nombre non négligeable, desexceptions.

Dans ce domaine de la durée de résidence, l'ethnie est moins que jamais pertinente. La provenancesuffit à l'analyse dans la mesure où le fait d'être non-haoussa concorde pour l'essentiel avec deux origines: Dosso,Niamey d'une part et l'étranger d'autre part.

Les figures III - 3 a à III - 3 f fournissent donc l'essentiel des renseignements utiles (sexesconfondus).

Constatation immédiate: dans l'ensemble la répartition par ancienneté de résidence présente, àquelques variations près, un profù très semblable quelque soit la zone de provenance considérée.

L'homogénéité d'ensemble n'exclut cependant pas les singularités significatives.

1) Les arrondissements proches

Conformément à l'hypothèse présentée, l'immigration en provenanc~ des zones les plus proches deMaradi et proportionnellement plus ancienne: les effectifs d'arrivées antérieures à 1974 Ysont les plus élevés. Lafaiblesse des effectifs arrivés au cours des cinq dernières années (si l'on se réfère aux autres provenances) est biensûr toute relative. L'hypothèse selon laquelle les migrations de proximité sont d'une part moins soumises aux aléasconjoncturels et d'autre part appartiennent à des courants bien défmis et stables dans le temps se concrétisant par lesinstallations défmitives et de longue durée, apparait pertinente. L'accident de 1974, année postérieure à la grandesécheresse, n'a pas épargné le sud du département de Maradi; cependant et cette remarque vaut pour toutes les

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FIGURES m 3 a à 3 r ANCIENNETE DE RESIDENCE PAR PROVENANCE

a: Arrondissements proches b: Arrondissements éloignés15 15

10 10

54321

c: TAHOUA ou ZINDER d, DOSSO ou NIAMEY15 15

10- 10

54---- 3

~12

11

année60 65 70 74 60 64 50 60 65 70 74 60 6450

54

32

,1===~~c=:j~-----lJ--llillL

e: étranger

11 rI--------J 1

15

10

54

321

50 60 65 70 74 60

f: ensemble15

10

5 r--4

32 -r-lI1

ann6.50 60 65 70 74 60 64

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provenances, 1974 année de la sécheresse correspond grosso-modo à 10 ans d'ancienneté de résidence: il y a doncsommation de l'effet sécheresse avec l'approximation statistique qui conduit vraisemblablement à la sur-estimationdes effectifs arrivés cette année là. Ceci étant précisé, on notera que pour les provenances non affectées par l'effetsécheresse (Dosso-Niamey), l'année 1974 n'est pas sur-représentée.

Précisons enfm que la répartition par année d'arrivées, qu'il s'agisse des hommes ou des femmes,est quasi la même.

2) Les arrondissements éloignés

Les courants migratoires anciens sont ici plus faiblement représentés; cette constatation est àrapprocher des explications déjà formulées quant à la faiblesse des échanges entre les zones concernées, Tessaoua enparticulier et le chef-lieu de département

L'immigration en provenance des arrondissements éloignés, celui du nord, Dakoro étant le plusreprésenté apparaît donc davantage marquée par les événements défavorables, les sécheresses et le pic massifenregistré en 1974 est là pour le confIrmer. Le nord du département se situe à la limite de pluviosité nécessaire à laculture des céréales et compte tenu de la tendance actuelle, voit les récoltes de plus en plus souvent compromises.

D'autre part, la majorité des autres migrants est d'arrivée postérieure à 1980. Deux explicationsaux effets convergents peuvent être avancées :

- Les flux nord-sud sont d'émergence récente et constituent l'amorce d'un exode rural à peineentamé d'une part

- Les migrants venus du nord ne s'installent définitivement à Maradi que dans une faibleproportion d'autre part (soit qu'ils rejoignent leur zone d'origine, soit qu'ils optent pour d'autres destinations ?).

Là encore il n'existe pas de différence significative entre sexes.

3) Tahoua et Zinder

Il Ya peu de différences entre les flux en provenance des départements de Tahoua et Zinder et ceuxémanant du Nord - Nord-Est du département de Maradi. L'année 1974 est là encore sur-représentée mais dans desproportions signifIcativement moindres. A cela quelques explications possibles: les aléas climatiques sont plusfréquents dans ces zones septentrionales et donc intégrés de plus longue date dans les processus migratoires despopulations concernées; d'autre part, les migrations de retour, fréquentes pour ces zones, ont épongé une grandepartie des migrations de la première sécheresse.

Le Nord-Ouest de Zinder (Tanout) et la zone de Tahoua sont des zones de provenance anciennes,antérieures à 1970, mais caractérisées par des migrations de courte durée d'où le poids important des migrantsinstallés après 1980. Bien que plus éloignées géographiquement, certaines zones des départements limitrophes sontdes sources de flux migratoires plus intenses que des zones beaucoup plus proches. Ceci confirme l'aspect en "peaude léopard" qu'aurait une carte de la provenance des migrants: aires quasi non représentées ou aires à forteconcentration de migrants à destination de Maradi juxtaposées.

Pour ces zones, comme pour les précédentes il n'y a pas de différenciation par sexes notable.

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4) Dosso et Niamey

Les flux concernés comprennent l'essentiel des migrants non Haoussa, mais là n'est pasl'essentiel. On constate immédiatement que la répartition par période d'arrivée présente un profil très différent deceux déjà analysés. Tout d'abord il y a sensiblement moins de migrants d'installation ancienne; en contrepartie laclasse allant de 1975 à 1980 est plus fortement représentée que pour les autres zones; enfin l'année 1974 n'estabsolument pas sur-représentée. Les populations concernées sont donc originales à plus d'un titre.

Le gros de l'effectif est foumi par les affectations de fonctionnaires ou d'employés de sociétéspara-étatiques. Outre la plus grande précision quant aux dates de migration due au fait que les enquêtés sont dansleur majorité scolarisés, les motifs de migration négatifs sont quasi inexistants, d'où l'absence de pointe en 1974.

Par ailleurs bien que les durées de résidence à Maradi des personnels affectés soient relativementlongues, les migrants concernés sont appelés à quitter la ville à court ou moyen terme et cela d'autant plussûrement qu'ils sont souvent originaires de ces départements éloignés.

5) L'étranger

Les flux concernés sont trop maigres pour que l'on puisse prétendre à une analyse détaillée.Toutefois on constate un courant de migration, ténu certes, mais constant en provenance de la

"basse côte", et surtout du Bénin qui se dirige pour l'essentiel vers le secteur du commerce et plus particulièrementvers la restauration et l'artisanat de type moderne, à la limite des services tels que la réparation (véhicule, radio,montre), la photographie, la coiffure ete...

La restauration étant l'activité principale de ce groupe de migrants, on observe là le seul vrai casde migrations féminines actives ce qui explique l'existence de nombreuses femmes originaires de l'étrangerinstallées de longue date à Maradi.

Les expulsions du Nigéria sont venues perturber quelque peu le tableau et sont à l'origine d'uncourant d'exode intense mais "feu de paille", très vite tari donc, et rapidement dégonflé par les nombreux retoursclandestins.

Ceci amène à une dernière constatation d'importance: les migrations de retour des pays au sud eten particulier du Nigéria ne concernent que très peu Maradi. Rares y sont les migrants pouvant faire état d'uneexpérience migratoire lointaine. Maradi ne semble donc pas suffIsamment attractive pour que des ressortissants dudépartement souhaitant mettre fin à une période de migration en expatriation la choisissent comme lieu de retourtemporaire ou définitif.

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CHAPITRE IV

LES KARA-KARA

A • PRESENTATION

Bien que situés à la périphérie de la ville, les Kara-kara frappent le visiteur, surtout lors de lapériode de forte concentration en saison sèche et particulièrement les mauvaises années.

Les enquêtes n'ont pris en compte les Kara-kara que pour quelques grands aspects globaux destructure, selon un taux d'échantillonnage quelque peu aléatoire compte-tenu des imprécisions d'évaluation despopulations concernées. Cette imprécision n'est pas seulement le fait du caractère approximatif de l'évaluation,mais aussi de la forte mobilité des populations concernées à mettre en parallèle avec les délais d'enquête.

Ont été regroupés sous le vocable Kara-kara, deux types d'habitations à caractère à prioritemporaire mais sensiblement différents qualitativement: les paillotes sont des cases traditionnelles en paille à toitconique et donc relativement vastes. Les kara-kara proprement dit sont l'habitat traditionnel des campementstemporaires (de culture par exemple) d'allure cubique et confectionné en "paille" de mil. Son exiguïté, tant enhauteur qu'en surface et sa rudimentarité en font un habitat sommaire par excellence.

Notons cependant que nos campements temporaires de Maradi sont fort éloignés de la notionoccidentale de bidonville, ne serait ce que parce que cet habitat bien que précaire est traditionnellement adopté parles populations concernées. Ce sont les aspects de déracinement (relatif) et de concentration qui contribuentprincipalement à la classification.

Rappelons enfin la présence intersticielle de cet habitat sur les concessions nues du quartierrésidentiel et de Soura-Bouldé (zone 4 B).

B - LOCALISATION

Hormis deux zones de peu d'étendue situées au Nord-Ouest (au niveau de Saban Carré) l'habitatprécaire ou temporaire est concentré au Nord-Est (niveau de Sabon Gari), aux abords du terrain d'aviation et del'hippodrome.

Voir carte page 34.

L'aspect compact est dû surtout à l'absence de voies de pénétration qui fait que l'on a de cet habitatune vue "de loin" trompeuse: la densité de population n'y est finalement pas considérable et quelques milliers(2.000 à 3.000 personnes) d'individus seulement sont concernés.

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34

CARTE IV·1

'QOm'-=-=.....

tN

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35

La division en 7 "zones" était à priori purement géographique, ces 7 zones étant identifiables dufait d'espaces séparateurs suffIsamment étendus.

En fait, les regroupements s'effectuent en fonction des zones de provenance d'une part (pour lesimplantations les plus temporaires) mais aussi en fonction des différenciations économiques d'autre part. L'habitatsommaire n'est pas homogène quant aux stratégies de ses habitants.

Les comptages ont donné les chiffres suivants :

secteur 1 - Derrière les "17 portes"secteur 2 - Ancienne route aéroponsecteur 3 - "Reboisement"secteur 4 - SIMsecteur 5 - CEG III - évaluation (environ)secteur 6 - Marché au bétailsecteur 7 - Gare routière

72 paillotes - 23 Kara-kara52 Kara-kara33 Kara-kara

8 paillotes - 27 Kara-kara250 paillotes et Kara-kara38 paillotes - 23 Kara-kara99 paillotes - 51 Kara-kara.

C • QUELQUES CARACTERISTIQUES SOCIO·DEMOGRAPHIQUES

Même sommaire, l'évaluation de la composition de la population selon trois grands groupes,femmes et enfants (environ - 15 ans) démontre le bien fondé de l'hypothèse de fonctions différenciées des secteursidentifIés.

TABLEAU IV·I : COMPOSITION DEMOGRAPHIQUEDES KARA·KARA (par secteurs) en %

Secteur Hommes Femmes Enfants Effectif total

1 32 20 48 186

II 17 21,5 61,5 244

III 17,5 30 52,5 80

IV 17,5 25,5 57 79

V 13,5 25 61,5 793

VI 18,5 23,5 58 361

VII 62 17,5 20,5 153

TOTAL 20,9 23,5 55,7 1.896

Le secteur 1 est essentiellement composé de familles nucléaires jeunes et de quelques hommescélibataires. Ces migrants semblent être pour la plupart installés de façon quasi défmitive.

Le secteur 2 est constitué d'une majorité de sinistrés de la sécheresse venus du Nord etd'installation très temporaire. Le secteur 6 et sunout le secteur 5 ont des caractéristiques semblables ou, pour ledernier cité, exacerbées.

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36

Les très faibles effectifs masculins sont dûs à l'installation temporaire des familles (femmes etenfants) à Maradi où elles survivent quasiment sans ressources alors que les hommes sont partis tenter leur chanceailleurs, le plus souvent au Nigéria. Les Bouzous sont fortement majoritaires dans ces secteurs.

Le secteur 7 est totalement différent; peuplé majoritairement d'hommes seuls, il semble être lepoint de chute des arrivants, la proximité de la gare routière semblant le destiner à cette fonction. C'est aussi unezone de petit artisanat traditionnel et de commerce induit là encore par le fait que c'est un lieu de passageobligatoire.

La dominante ethnique est d'ailleurs Haoussa; la population de cette zone est là aussi temporairemais dans l'attente d'une insertion définitive ou par opportunité professionnelle.

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CHAPITRE V

NAISSANCE D'UN QUARTIER - TARNA

Tarna II est un lotissement de création récente situé au sud de la ville. Les concessionsconstruites au fur et à mesure des disponibilités sont souvent inachevées. Cependant quelques unes étaient déjàoccupées en 1986. Bien que ce nouveau quartier soit perçu comme une opportunité d'accession à la propriété, leschefs de ménage propriétaires y sont minoritaires (40 %) et il y a là aussi une forte minorité d'hébergés (16%). La densité de population est bien sûr encore très faible et la majorité des concessions sont monofamiliales : 84% ne comptent qu'un seul ménage, le reliquat en ayant deux.

A • STRUCTURE PAR AGES

La structure par âge est typique des zones de peuplement récent, c'est-à-dire :

- très forte proportion de jeunes enfants (- 15 ans)- faible proportion d'adolescents et de jeunes adultes (20 - 30 ans)- forte proportion d'adultes (+ 30 ans)- très faible proportion de personnes âgées.

Caractéristiques auxquelles il faut ajouter celles liées au contexte social et économique de lasociété haoussa et de Maradi :

- Déséquilibres importants des rapports de masculinité des adultes dûs pour une large part à l'écartd'âge au mariage; nous avons beaucoup de très jeunes femmes; les hommes sont en moyenne plus âgés.

- Le déficit d'hommes de 20 à 35 ans est la confmnation d'un mouvement d'émigration des jeunesmaradiens, vers le Nigéria essentiellement

Notons enfm que le fort effectif d'adolescentes (15 - 20 ans) est lié pour une part à la précocité dumariage mais aussi, pour une autre part non négligeable à l'accueil de jeunes mIes dans les familles; ces dernièressont le plus souvent apparentées ou alliées.

La pyramide des âges visualise toutes les informations.

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FIGURE V·I PYRAMIDE DES AGES DU QUARTIER DE TARNA II

HOMMES

13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 "3 2 1

âges

60

50

40

30

25

20

15

10

5

o

FEMMES

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13

TABLEAU V·I • RECAPITULATION DES EFFECTIFS PAR GRANDS GROUPES D'AGES

Ages % RM

0- 14 ans* 54,9 % 1,05

15 - 59 ans 45,1 % 0,72

60 ans et + 0% -

* - 20 ans =66,6 %

B • PROVENANCE DES RESIDENTS DE TARNA II

Comme ceux qui l'ont précédé (Sabon Carré puis Saura Bou1di) Tarna n'est pas un importantquartier d'accueil de migrants venus de l'extérieur, brousse ou autres villes du Niger. Le quart à peu près des chefsde ménage de Tama sont des migrants directs, provenant souvent de zones très proches (vallée du Goulbi).

Tous les autres chefs de ménage étaient déjà résidents d'autres quartiers de Maradi et se répartissentpar provenance de la façon suivante :

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39

TABLEAU V-2 - PROVENANCE DES RESIDENTS DE TARNA II

Provenance %

Maradawa 41,2 %Autre vieille ville 7,8 %~abon tian :LYA 'fo

Sabon Carré 9,8 %Sans réponse 11,8 %

en % des migrants en provenance de Maradi

Malgré la faiblesse de l'effectif concerné, les indications obtenues confIrment la vocation àl'accueil des migrants de certains quartiers et l'immobilisme de quelques autres. Maradawa est bien un quartier detransition pour les migrants; cependant, la proximité géographique fait également de Tama II un exutoire logiquepour les habitants de ce quartier, y compris ceux d'installation ancienne. Le fort courant de Maradawa vers Tarna estdonc probablement composite. Par contre, Sabon Gari a déjà été présenté comme la plaque tournante de laredistribution des migrants dans la ville. Le flux important de Sabon Gari vers Tarna enregistré ici confIrme cetteanalyse.

Toutes les autres provenances sont d'ordre anecdotique. Tama n'est pas plus attractif pour lesquartiers traditionnels de Yan Daka ou Bagalam que ceux plus anciens de Sabon Carré et Soura Bouldi ;l'attachement à la cour familiale est confIrmé.

Enfin, et c'est une remarque importante, l'absence quasi totale de transferts de population desquartiers les plus récents, Soura Bouldi et Sabon Carré, vers Tarna en émergence montre qu'il s'agit bien dequartiers d'implantation le plus souvent défInitive. Les quartiers les plus jeunes sont en général l'étape ultime desparcours migratoires internes à la ville.

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DEUXIEME PARTIE

LES NOUVEAUX MARADIENS

A partir d'une enquête globale et pluridisciplinaire portant sur 5000 personnes à Maradi, Niger, unéchantillon de migrants a été défini afin de réaliser une sous-enquête détaillée et abordant deux thèmes : lesitinéraires migratoires et les conditions d'insertion en ville, les données de mouvement collectées insuffisantespour une analyse pertinente de la croissance démographique rapide de la ville et surtout pour appréhender ledéveloppement économique.

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j

jjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjj

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CHAPITRE 1

PRESENTATION DE L'ENQUETE

A • LE CADRE DE L'ENQUETE

Maradi, bien que seconde ville du Niger ne comptait encore que 78 000 habitants permanents en1985. Il s'agit donc d'une ville relativement petite, mais c'est néanmoins une ville avec toutes les attributions quis'y attachent, ses hétérogénéités spécifiques, même si elles restent modérées et sa dépendance du marché pour sonapprovisionnement y compris alimentaire; Maradi est bien un pôle d'urbanisation dans une région et un payspresque exclusivement ruraux.

C'est aussi une ville presque mono-ethnique, (Haoussas et assimilés) dans un département de plusd'un million d'habitants lui aussi presque exclusivement Haoussa. Malgré les aléas de la colonisation puis de ladécolonisation, Maradi et sa région sont donc naturellement tournées vers les villes Haoussas à fort rayonnementéconomique (Kano, Kaduna) ou culturel et religieux (Katsina, Zaria, Sokoto) du nord du Nigéria.

La frontière quasi-artificielle qui coupe en deux le pays haoussa est, en l'absence d'industrialisationconséquente (1) voire en période de désindustrialisation (les quelques unités de production ayant disparu à quelquesexceptions près, dont la traditionnelle brasserie), la principale source de revenu de la cité et permet une relativeprospérité commerciale malgré la quasi extinction de la traite arachidière. Pour parler net, Maradi et ses grandscommerçants, les A/hazai. s'enrichissent grâce à une contrebande quasi officialisée et aux manipulationsmonétaires. Dans ce contexte la politique du Nigéria en matière sociale, l'expulsion des migrants, ou en matièreéconomico-politique, la fermeture plus ou moins efficace des frontières ont un impact déterminant sur l'économielocale.

On ne peut terminer ce panorama sommaire sans parler des conditions climatiques, sécheressesrépétées, qui depuis 1973 et plus particulièrement lors des campagnes 1983 et 1984 n'ont pas épargné la région.

De ce fait, un avertissement s'impose: le contexte de réalisation des enquêtes à Maradi, et plusparticulièrement de celle consacrée aux migrations, marque d'une empreinte fortement négative des résultatsobtenus. L'émigration d'artisans ou commerçants vers des lieux plus propices au négoce, ou l'implantation devillageois ruinés par la sécheresse à la recherche d'un hypothétique secours auront d'autant plus de chance de paSserdu temporaire au défmitif que les conditions perturbatrices se prolongeront dans l'avenir.

Ainsi, depuis la collecte des données, l'hypothèque de la fermeture de la frontière a été levée et uneannée de bonnes récoltes est venue remplir les greniers. Par contre l'hivernage 1987 sera marqué une nouvelle foispar la faiblesse des récoltes.

(1) Consulter E. GREGOIRE - Les A/hazai de Maradi Niger - Ed ORSTOM.

Page 51: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

44

Les développements suivants tiendront compte de ce contexte en s'efforçant de différencier les aspectsconjoncturels de la migration des aspects plus fondamentaux.

L'enquête a été réalisée à un moment de "crise", et des tendances à long tenne de la migration versMaradi ont pu être estompées voire occultées par des flux circonstanciels. Il reste que des évènements tels que lasécheresse ne voient jamais leurs effets se résorber complètement et l'exemple de 1974 est là pour nous lerappeler.

B • DES CHOIX SELECTIFS

Face aux problèmes toujours renouvelés dûs tant au coût financier des enquêtes qu'à la difficulté derecruter du personnel de collecte et d'exploitation suffisamment qualifié, la sous enquête migrations de Maradi n'aretenu qu'une partie des migrants.

Tout d'abord, n'ont été retenues que les migrations masculines ; la problématique de départ quiaccordait une place prépondérante à l'activité des individus tant lors de leurs déplacements successifs qu'à leurarrivée à Maradi, justifiait à priori l'exclusion des femmes. En effet, la quantité d'infonnations collectées pour cesdernières risquait d'être faible avec des réponses concentrées sur une faible part des nomenclatures proposées(éventail d'activités très réduit, motivations standard (mariage), etc.. A postériori, alors qu'a été constaté le poidsimportant des migrations féminines dans la croissance de la ville, le choix de départ peut-être discuté. Il reste queles arguments avancés restent valables et que les migrations des femmes vers Maradi ne présentent pas decaractéristiques originales, les aspects relatifs à la nuptialité pouvant être appréhendés à partir de l'enquête globale.Il faut par ailleurs signaler l'effectif important de prostituées à Maradi (évalué à 500 femmes) et l'originalité de leurstatut confonne à la tradition haoussa, la réprobation générale n'étant pas encore de mise malgré la progression del'Islam.

Des migrants masculins, seuls ceux arrivés à Maradi après l'âge de 15 ans ont été retenus. Lesraisons essentielles à cette sélection sont identiques à celles exposées pour les femmes : il faut tenir compte desmoyens disponibles et obtenir un maximum d'infonnations ; il était donc utile de faire l'impasse sur les individusarrivés avec leurs parents et donc sans itinéraire migratoire et modalités d'insertion vraiment "personnalisées".

Dernière exclusion enfin: toutes les populations résidant aux marges de la ville n'ont pas étéretenues; il s'agit pour l'essentiel de populations temporaires dont l'importance fluctue avec les variationsclimatiques et dont les chefs de famille présentent de telles similitudes (lieux d'origine au Nord de Maradi,déplacement motivé par la sécheresse etc...) que les enquêtes détaillées "parcours migratoire" et "insertion en ville"seraient peu intéressantes du fait de l'homogénéité des réponses obtenues. D'autre part, il était impossible deretrouver les personnes enquêtées au premier passage, puisqu'elles étaient retoumeés cultiver vers le nord à lasaison des pluies. Nombre d'entre elles étaient vraisemblablement revenues mais se retrouvaient noyées dans lamasse compacte de leur habitat précaire.

Cette sélection décidée, un tri infonnatique a pennis de classer la population retenue selon 3 critères

- La provenance:1) arrondissements proches de Maradi2) autres arrondissements du département de Maradi3) reste du Niger4) étranger

- L'ancienneté de résidence:1) moins de 1 an2) 1-4 ans3) 5-9 ans4) 10 ans et plus

Page 52: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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- L'âge:1) 20 ans2) 20-29 ans3) 30-39 ans4) 40-49 ans5) 50 ans et plus

Le tableau 1-1 donne les effectifs en fonction de ces différents critères.

Finalement, 300 personnes correspondaient aux modalités retenues.

Un nombre très limité d'erreurs de collecte ou de codification lors de l'enquête globale (une femme,deux personnes nées à Maradi, une visiteuse ...), des cas de force majeure: (un décès, une incarcération ...) oud'âges trop élevés de quelques vieillards (7 individus) on nécessité un léger nettoyage de l'échantillon.

C • DEROULEMENT DE L'ENQUETE

J'ai effectué moi-même avec le concours d'un interprète environ la moitié des entretiens répartis surl'ensemble de la ville afin d'avoir une vue globale du phénomène ; en effet on constate non seulement unerépartition géographique inégale mais aussi une répartition non homogène quant aux conditions plus ou moinsbonnes d'insertion en ville.

Il avait été envisagé de n'enquêter qu'une partie de ces 300 migrants; la possibilité de m'adjoindre unenquêteur de bon niveau a permis une enquête exhaustive plus satisfaisante.

L'accueil dans les concessions a été bon, voire chaleureux et a permis d'effectuer cinq entretiens parjour, d'une durée moyenne d'une heure environ. Seule difficulté: les absences fréquentes et prolongées quimultiplient les déplacements.

Ce second passage met en évidence, malgré quelques inexactitudes, la bonne qualité d'ensemble de lapremière enquête, les principales erreurs sont dues probablement aux absences fréquentes des hommes, lesrenseignements ayant été pris auprès des épouses sont souvent de qualité moindre.

D • LES QUESTIONNAIRES

1) Les parcours migratoires

Un premier questionnaire avait pour objet d'enregistrer chronologiquement l'ensemble des migrationsantérieures à l'arrivée à Maradi ainsi que les évènements se rattachant à chaque étape, c'est- à- dire :

- La migration : lieu, date, motif, statut- Le parcours professionnel- Les statuts de résidence successifs- Le parcours familial : mariages, décés des ascendants- Les relations aux étapes antérieures

L'intérêt de ce questionnaire difficile à exploiter dans sa globalité réside aussi dans la possibilité desélectionner des cas intéressants à ûtre d'illustration. Une exploitation informatique partielle a également étéréalisée.

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TABLEAU 1-1 REPARTITION DES MIGRANTS PAR PROVENANCEDUREE DE RESIDENCE, GROUPES D'AGE

PROVENANCE ANCIENNETE GROUPES D'AGESDE RESIDENCE

- 20 ans 20-29 ans 30-39 ans 40-49 ans 50 ans et+ ensemble

Arrondissements 1-4 ans 2 8 7 1 - 18proches 5-9 ans - 10 13 2 2 27

10 ans et + - 4 1 21 14 35 17 21 7 10 39 91- 1 an 5 2 2 - - 9

Arrondissements 1-4 ans 3 7 1 - - 11éloignes 5-9 ans - 4 4 4 - 12

10 ans et + - 8 1 5 12 7 11 5 5 18 52- 1 an 2 11 4 3 2 22

Départements 1-4 ans 2 18 17 2 3 42Niger 5-9 ans - 9 12 8 2 31

10 ans et + - 4 - 13 46 12 25 18 25 43 138- 1 an - - 2 1 1 3

Etranger 1-4 ans - 3 3 - - 75-9 ans - - - 1 1 310 ans et + - 0 - - 5 5 7 5 7 6 19

Ensemble 16 76 98 61 47 300

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47

2) L'insertion en ville

Le questionnaire "insertion en ville" est centré sur les aspects économiques de la dernière migrationsans négliger pour autant les aspects qualitatifs; il est découpé en un certain nombre de modules qui serviront detrame à notre propos:

- Les antécédents familiaux- Les motivations- Les conditions favorisantes : au départ

à l'arrivée- L'intégration professionnelle- L'intégration sociale- La reproduction de la migration- La relation au lieu d'origine- La qualité de l'insertion

Les questionnaires sont présentés en annexe.

E • NOTE METHODOLOGIQUE

Outre l'intérêt plus ou moins grand des questions prises individuellement. la constitution d'uncertain nombre de faisceaux cohérents a pennis de réaliser une codification synthétique complémentaire parl'attribution de coefficients: à titre d'exemple, voici comment a été bâti le score de satisfaction globale:

- Satisfaction d'emploi: 0 à 3- Intention de changer d'emploi: 0 ou 1- Satisfaction revenu: 0 à 4- Satisfaction logement: 0 à 3- Intention de changer de logement: 0 ou 1- Satisfaction Maradi : 0 à 3- Intention de quitter la ville: 0 ou 1- Intention de retourner au village: 0 à 2

Les aides au départ, les aides à l'arrivée et le niveau de relations avec le milieu d'origine ont faitl'objet d'un traitement semblable.

A la lecture des résultats, ce type de regroupement donne une image bien sûr simplifiée, mais qui al'avantage de mettre en évidence les caractéristiques essentielles de la population et de pennettre des croisementspertinents. La critique évidente, outre le côté peut-être sommaire des indices ainsi calculés porte sur la difficultéd'établir les coefficients: leur côté "manipulation" les rend fragiles et ils ne peuvent être bâtis que par celui qui aréalisé l'enquête.

Pourtant. c'est leur aspect, par définition réducteur, qui en fait l'intérêt, ils pennettent d'aller àl'essentiel et d'éliminer des hypothèses parfois subjectives au profit de constatations souvent banales: lessituations originales ne sont pas le lot commun.

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CHAPITRE II

UNE VILLE DE PASSAGE ET UNE CONJONCTURE DIFFICILE

Huit mois après l'enquête globale, une forte population (30%) de l'échantillon avait émigré.

Pour chaque personne partie il a été demandé au remplaçant le lieu de destination de sonprédécesseur. Contrairement aux hypothèses pessimistes, 78% des destinations sont connues, au moins, pargrandes zones, cela nous a permis de dresser le tableau 11-1. Si l'on répartit les indéterminés proportionnellementaux effectifs des autres catégories 36,6% des émigrants soit 33 personnes sont toujours résidentes à Maradi.

TABLEAU II·l DESTINATION DES EMIGRANTS

MARADI - AU1RE QUARTIER- 16

MARADI - MEME QUARTIER- 6 25MARADI -INDE1ERMINE- 3

DEPAR1EMENT MARADI URBAIN 3

DEPARTEMENT MARADI RURAL 8 11

RES1E NIGER URBAIN 23

RESTE NIGER RURAL 124

E1RANGER 11 11

INDE1ERMINE 19 19

TOTAL 90

A • UNE CONJONCTURE DEFAVORABLE

Bien que sommaires, ces statistiques sur le départ des migrants sont précieuses car elles sont lesseules informations disponibles sur l'émigration; elles ne concernent qu'une sous-population aux antécédentsmigratoires avérés mais permettent de cerner des flux aux caractéristiques spécifiques.

Les mouvements de départ enregistrés de mai 1984 à mars 1985 ne sont vraisemblablement passignificatifs et donc représentatifs des tendances à long terme; le solde entre départs hors Maradi et arrivées plusdéparts intra-muros est négatif, ce qui est bien sûr en contradiction flagrante avec les hypothèses de croissanceformulées a priori.

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L'enquête a été réalisée pendant la phase la plus critique de la vie économique de Maradi et de sarégion et cette période a vu deux flux de migrations contradictoires s'annulant partiellement

D'une part on a enregistré un grand nombre d'arrivées de migrants chassés par la sécheresse ettotalement démunis; ces personnes sans projet économique n'ayant pas d'autre objectif que de survivre dans unmilieu moins hostile; elles manifestent une intention de retour (mais ce n'est pas systématique) dans un avenirplus clément.

Quelques exemples situent ces migrations forcées :

Habou (Sabon Gari) "je n'ai quitté mon village qu'à trois reprises à cause de lasécheresse...".

Moussa (Sabon Gari) Migrant saisonnier "C'est la première fois que j'amène ma femmeici, il n'y a plus d'eau au village ...o'.

Mallam L.. (Sabon Carré) "je suis parti à cause de la sécheresse, je n'avais jamais quittéZinder ni même la proximité de Matameye...".

(Mallam est Marabout-cultivateur ou l'inverse ; deux de ses femmes l'ont suivi, latroisième est à Zinder).

Harouna (Sabon carré) "j'ai fui sans rien, à part la bénédiction de Dieu" ... "j'ai loué unemaison..." (il ne peut pas payer) "J'aide un maçon et je n'ai rien d'autre que la gain de masueur..." - "ma famille n'a pas assez à manger, je préférerais mille fois habiter en brousseplutôt qu'en ville si ce n'était pas le manque d'eau, je m'en vais, la vie ici est tropdifficile, je retoumèrai au village même à coups de bâton ..."

Bien sûr, ces migrations ajoutent aux problèmes économiques de la ville sans la moindrecontrepartie.

Inversement, on a constaté un nombre important de départs vers d'autres villes (Niamey) et l'étrangerqui affectent, outre des fonctionnaires mutés (lorsqu'il s'agit de Niamey), une partie non négligeable de petitscommerçants ou d'artisans (étrangers) ; la conjoncture les a amenés à tenter leur chance ailleurs, les profits étantdevenus trop faibles. Il semblerait que beaucoup d'entre eux sont partis avec des projets de retour... si la réussiten'est pas au rendez-vous ailleurs.

En définitive, le bilan de la période est déficitaire non seulement en effectif de migrants mais aussien qualité ou qualification. Le choc de cette année de crise est rude pour Maradi et laissera des traces durables.

B - DES DESTINATIONS PRIVILEGIEES.

La lecture du tableau permet des affirmations nettes qu'il s'agisse de mouvements internes à la ville,ou de départs défmitifs, les migrants ont des destinations sélectives.

Pour les migrations internes, les changements de quartier dominent; cela montre une redistributiondes populations dans la ville au profit des quartiers de création récente en particulier; un début de transfert vers lesquartiers encore quasi inhabités de Zaria et Tarna est à noter. Ces migrations internes sont également liées àl'existence de quartiers d'accueil des migrants, la zone est de Maradawa et Sabon Gari, même si ce rôle est en voied'essoufflement (zones 2 A + 2 B).

Pour les migrations externes, on note le faible score des départs pour le département de Maradi. Cephénomène est d'autant plus singulier que les maradiens sont massivement originaires de leur département. Lesseuls départs vers les villes du département (3) sont le fait de fonctionnaires mutés. L'effectif important àdestination du reste du Niger urbain concerne surtout Niamey et dans une moindre mesure Zinder pour desressortissants de ce département

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Dans le contexte déjà précisé, les départs vers le milieu rural sont très certainement freinés ouretardés mais sont de toute façon assez peu nombreux, les migrations de retour généralement souhaitées au niveaudu discours sont assez rarement mises en pratique. Quant aux migrations vers le milieu rural ailleurs que dans ledépartement, elles sont anecdotiques.

Restent les migrations vers l'étranger dûes à de rares tentatives d'expatriation et au départ de béninoispour les raisons économiques déjà précisées.

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CHAPITRE III

PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DES MIGRANTS

A - L'ETHNIE

Une première constatation apparaît fondamentale: globalement, les caractéristiques structurelles debase de notre sous population de migrants ne s'éloignent pas de façon significative de celles de la populationtotale, du point de vue ethnique notamment La Figure III-Ile visualise

FIGURE 111-1 REPARTITION ETHNIQUEDES MIGRANTS

%80.0

70.0

60.0

50.0

40.0

30.0

20.0

10.0

0.0 ~--......--.......---"""-1t-M---t-I'l'--... Ethnies

lm Haoussas El Béri Béri

~ Bouzous .. Autres Niger

• Peuls

~ Etrangers

La proportion des Haoussas ou assimilés (Béri-Béris) n'est que légèrement inférieure à celle obtenuedans l'enquête globale.

B - L'AGE

La répartition par âges (figure III-2) montre que les effectifs sont relativement équilibrés à tous lesâges et qu'il y a peu de jeunes migrants; il ressort des interviews que l'âge à l'arrivée à Maradi est élevé; lamigration vers Maradi n'est pas générée par un attrait suffisamment fort (économique ou culturel) pour engendrerune arrivée massive d'adolescents et de jeunes adultes.

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FIGURE 111·2 REPARTITION DES MIGRANTS PAR AGES

%20

18

16

14

12

la

8

6

4

2

-

- 1--

'---

-

- '--,..-

'---

1 1 1

15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 65 70 âges

Le Tableau ill-l donne la répartition par âges en fonction de la période d'arrivée; la tendance nannaleest une arrivée relativement tardive, entre vingt et trente ans. Les migrations d'adultes plus âgés sont le plussouvent liées aux aléas climatiques et il s'agit donc de migrations forcées, les plus courtes possibles, même sisouvent les opportunités urbaines les transfonnent parfois en migrations durables.

TABLEAU 111·1 ANCIENNETE DE RESIDENCE PAR GROUPES D'AGES

~ A1I.T1I.Tl::T::

AGE~ <1960 60-69 70-73 74 75-79 80-83 84&+

15-19 0 0 0 0 0 12,5 6

20-24 0 0 0 0 3,6 8,9 17,6

25-29 0 2,8 0 11,1 26,8 19,6 23,3

30-34 0 8,3 31,3 15,5 21,4 19,6 14,7

35-39 0 16,7 18,7 33,3 26,8 14,4 14,7

40-44 3,4 16,7 12,5 12,3 10,7 8,9 6

45-49 34,5 16,7 0 11,1 3,6 5,4 6

50 et+ 62,1 38,9 37,5 16,7 7,1 10,7 11,7

C - LE STATUT FAMILIAL

Le statut est pour une large majorité de migrants l'indépendance: 78 % sont chefs de ménage; pourles 22 % restant, seuls 3,7 % sont hébergés par des ménages d'accueil non apparentés; les hébergés sont bien sûrconcentrés dans les classes jeunes (élèves, étudiants coraniques) et aussi, mais dans une moindre mesure chez lesinactifs.

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FIGURE 111·3 STATUT FAMILIAL DES MIGRANTS

%80.0

70.0

60.0

50.0

40.0

30.0

20.0

10.0

0.0

III Chef de ménage célibataire III Non C.M. marié famille

liiI Chef de ménage marié ~ Non CM. célibataire étrangl2'

Iml Non C.M. célibataire famille. Non C.M. marié étranger

Le Tableau III-2 montre que les non chefs de ménage deviennent rares après l'âge de 30 ans. Lesmigrants hébergés par des personnes non apparentées sont peu nombreux à l'exception des âges les plus jeunes(classes coraniques) ; les hommes mariés ne sont quasiment jamais hébergés par des étrangers.

TABLEAU 111·2 STATUT DE RESIDENCE PAR GROUPES D'AGES

Chef de Chef de Non chef Non chef Non chef Non chef

AGESménage ménage de ménage de ménage de ménage de ménage

Célibataire Marié Célibataire Marié Célibataire MariéFamille Famille Etranger Etranger

15-19 11,1 0,0 55,6 0,0 33,3 0,0

20-24 40,0 33,3 6,7 13,3 6,7 0,0

25-29 18,9 62,2 2,7 5,4 10,8 0,0

30-34 6,8 86,4 0,0 6,8 0,0 0,0

35-39 5,4 91,9 2,7 0,0 0,0 0,0

40-44 7,4 85,2 0,0 3,7 0,0 3,7

45-49 13,0 87,0 0,0 0,0 0,0 0,0

50et+ 4,0 90,0 0,0 6,0 0,0 0,0

D - LE LIEU DE NAISSANCE

Les migrants qui choisissent Maradi comme destination sont majoritairement originaires de zonespeu ou assez peu éloignées; la figure III-4 visualise relativement bien ce phénomène.

Le détail des arrondissements de naissance apporte des précisions importantes.

Une série de constatations s'imposent:

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TABLEAU 111-3 LIEUX DE NAISSANCE DES MIGRANTS

a) Arrondissements proches

EFFECTIFS %

GUIDAN ROUMDJI 56 63,6

MADAROUMFA 22 25,0

AGUIE 10 11,4

b) Arrondissements éloignés

EFFECTIFS %

DAKORO 19 43,2

MAYAFll 12 27,3

TESSAOUA 13 29,5

a) Les Maradiens qui émigrent ne reviennent que rarement à leur ville d'origine.

b) Les zones proches de la ville fournissent les plus forts contingents d'immigrants; très prochesserait d'ailleurs plus juste ; non seulement les arrondissements de Guidan Roumji et de Madaroumfa sont lesprincipaux pourvoyeurs mais en outre, au sein même de ces arrondissements, les villages de naissance ne serépartissent pas de façon homogène; pour l'arrondissement de Guidan Roumdji c'est la zone très proche de Maradisoit les environs de Tibiri et la ville de Tibiri elle même (6,2 % de l'effectif total) puis les villages implantés surl'axe routier Maradi Guidan Roumdji ou proches de celui-ci (en particulier la zone de Chadakori) qui fournissent lescontingents de migrants les plus étoffés ; pour l'arrondissement de Madaroumfa, la majorité des migrantsproviennent de l'axe nord sud vallée du Goulbi Maradi-route du Nigéria, avec une forte concentration pour lesvillages situés entre Madaroumfa et Maradi ; l'arrondissement d'Aguié a des caractéristiques qui le rendent plusproche des arrondissements dits éloignés.

La population concernée est très proche de Maradi aussi bien du point de vue géographiquequ'historique et yale plus souvent de solides attaches familiales; ces migrations sont donc souvent liées à desstratégies de groupe, inscrites dans des logiques familiales et de ce fait peu sujettes aux aléas de la conjoncture. Ils'agit là d'un mouvement d'échange entre la ville et son environnement proche.

c) 20,2 % des migrants proviennent des autres arrondissements plus éloignés de Dakoro, Tessaoua,Mayahi et Aguié avec, pour autant que notre échantillon puisse l'appréhender, des variations significatives. Un fortcontingent de migrants provient de villages situés à l'est de Dakoro, ces migrations étant souvent liées à l'origineà l'Islam. Les migrants originaires de cette zone sont souvent marabouts, et si ils ne le sont pas, leur premièremigration et quelques unes des suivantes avaient pour objet des études coraniques pratiquées en majorité dans ledépartement de Zinder ; les ressortissants de la région de Tessaoua paraissent peu attirés par Maradi; cette régionforme une entité historique originale plus tournée aujourd'hui vers le Nigéria.

d) Les départements de Tahoua et surtout Zinder, eux aussi à forte dominante Haoussaphone (Béri­béris), sinon Haoussa, fournissent les plus forts contingents restants

e) Les résidents provenant de l'étranger ne sont qu'une petite minorité ainsi que ceux venus de Dossoou Niamey dont la présence est souvent liée aux affectations administratives, par essence temporaires et dont lerôle n'est pas essentiel.

t) Les lieux de naissance par groupes d'âges laissent apparaître une remarquable stabilité de laproportion de natifs des arrondissements les plus proches. Pour les arrondissements les plus éloignés cette mêmestabilité est nette au-delà de 30 ans ; par contre le pourcentage élevé d'adolescents est imputable aux étudescoraniques et celui très faible des jeunes adultes aux conditions néfastes du moment Les migrations en provenancede la zone de Zinder concernent des hommes jeunes, venant dans la région de Tanout notamment. La zone deTahoua ne fournit que très peu de jeunes migrants.

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Le Tableau III-4 résume ces informaùons.

TABLEAU 111-4 LIEUX DE NAISSANCE PAR GROUPES D'AGES

vlARADI ARRD'fS ~RDTS ZINDER TAHOUA NIAMEYAGES

15-19 0,0 33,3 56,6 11,1 0,0 0,0 0,0

20-24 0,0 40,0 0,0 33,3 0,0 20,0 6,7

25-29 0,0 43,2 13,5 24,3 10,8 8,1 0,0

30-34 2,3 38,6 20,5 9,1 4,5 15,9 9,1

35-39 0,0 32,4 13,5 18,9 16,2 16,2 2,7

40-44 0,0 40,7 22,2 3,7 14,8 7,4 11,1

45-49 8,7 26,1 13,0 8,7 30,4 13,0 0,0

50 et + 2,0 34,0 22,0 4,0 14,0 16,0 8,0

Pour résumer, le fait que le département de Maradi fournit à lui seul près de 51 % de l'ensemble desarrivants est un élément déterminant surtout lorsque l'on sait que les aires de départ situées dans les départementslimitrophes de Tahoua et Zinder sont le plus souvent à proximité des limites du département de Maradi.L'homogénéité d'ensemble est donc évidente.

D'autre part, le repérage détaillé des peÙts villages ou bourgades d'origine, montre qu'une majorité demigrants résidaient soit le long des principaux axes rouùers, soit à proximité immédiate de ces axes.

Sur l'ensemble des trois départements de Maradi, Zinder et Tahoua, la représentaùon spaùale deslieux de naissance donnerait une carte en "peau de léopard", des aires de départ évidentes formant des tachescontrastant fortement avec les vastes zones très peu ou pas du tout représentées à Maradi. Les deux dernièresconstatations se superposent souvent: zone Madaroumfa-Maradi, zone de Guidan Roumji, zone de Chadakori,zone de Kornaka pour le département de Maradi.

Il en va de même pour les zones de Matameye et surtout de Mirriah-Margaria dans le département deZinder. Par contre, les zones de départ situées à l'Est de Dakoro dans le département de Maradi, aux environs deTanout (Zinder) et de Bouza (Tahoua) sont relaùvement plus isolées.

Pourquoi cette répartition sélective des lieux d'origine des migrants? L'hypothèse traditionnelle del'impact des voies de communication (qui facilitent le déplacement des hommes mais surtout la circulaùon del'information) n'est pas suffisante. L'existence de relations privilégiées et de réseaux entre Maradi et certainsvillages ou groupes de villages est une al!tre possibilité certainement vérifiable dans bien des cas. Enfin,l'hypothèse que les zones de départ tendraient à s'étendre sinon à se multiplier et que les migrations vers Maradi sedévelopperont à l'avenir, les processus migratoires n'étant encore qu'à leur phase initiale, est une propositionraisonnable sous réserve d'un dynamisme économique minimum de la cité.

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CHAPITRE IV

LES PARCOURS MIGRATOffiES

L'Annexe II fournit l'ensemble des parcours migratoires en fonction de la période d'arrivée et duquartier de résidence.

A - LA PROVENANCE DES MIGRANTS

Si plus du tiers des migrants sont venus directement à Maradi, - soit qu'il s'agisse de migrantsjeunes ébauchant là un périple migratoire à long terme, soit qu'il s'agisse de migrants anciens provenant des zonesproches de la ville - tous les autres ont connu des parcours migratoires plus ou moins longs.

Tout d'abord, notons que les migrants installés à Maradi se répartissent de façon harmonieuse enfonction des périodes d'arrivée.

TABLEAU IV-! PERIODES D'ARRIVEE DES MIGRANTS

DATE EFFECTIF % DATE EFFECTIF %

1945-1959 27 11,2 1981 10 4,1

1960-1969 37 15,3 1982 16 6,6

1970-1974* 32 13,2 1983 19 7,9

1975-1979** 57 23,6 1984 27 11,2

1980 11 4,5 1985*** 6 2,5

* dont 7 % en 1974 et ** 5 % en 1975 qui correspondent à une sécheresseexceptionnelle

*** pour les deux premiers mois de l'année seulement

L'enquête de base montre par ailleurs que les proportions de résidents, tous âges et sexes confondus,en fonction des provenances sont, groupe d'âges après groupe d'âges d'une remarquable stabilité.

L'augmentation progressive des effectifs dans le temps met en évidence une progression lente etl'absence d'accélérations importantes des flux migratoires sur une longue période.

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Les pointes de 1974-75 et de 1984 correspondent à deux sécheresses sévères; il est bien sûr trop tôtpour se prononcer sur l'impact de la disette de 1984, mais l'excédent important pour 1974 tend à démontrer que lessécheresses ont bien un effet non négligeable sur l'exode rural, une partie des migrants chassés contre leur gré duvillage ayant transformé une migration temporaire et de circonstance en une installation définitive à Maradi.

Le Tableau IV-2 montre le décalage entre lieu de naissance des migrants et lieu de provenance; lacomparaison avec le lieu de naissance du père complète l'information.

TABLEAU IV-2 LIEUX DE NAISSANCE ET PROVENANCE

LIEU DE NAISSANCE LIEU DE PROVENANCE llEU DE NAISSANCEDE L'ENQUEfE DE L'ENQUEfE DU PERE

MARADI 1,6 - 1,2

ARRDTS PROCHES 36,4 28,5 34,8

ARRDTS ELOIGNES 18,2 15,3 17,5

ZINDER 12,8 13,6 13,3

TAHOUA 12,4 10,7 12

NIAMEY-DOSSo-AUTRE 13,2 19,4 14,6

E1RANGER 5,4 11,6 6,6

Les natifs du département de Maradi ont. dans une proportion faible mais non négligeable, transitépar des étapes extérieures en particulier à Niamey et au Nigéria comme le démontrent les deux dernières lignes dutableau.

B - LES ETAPES DE LA MIGRAnON

Les données de base recueillies à l'enquête sont regroupées en annexe I. Le tableau IV-3 montre unetendance à l'accroissement du nombre d'étapes migratoires pour les plus jeunes générations.

TABLEAU IV-3 NOMBRE D'ETAPES MIGRATOIRES SELON L'AGE

AGES 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 et +15-19 66,6 22,2 11,1 - - - - - - -20-24 40,0 13,3 26,6 13,3 6,7 - - - - -25-29 43,2 16,2 13,5 - 18,9 - 5,4 - 2,7 -30-34 27,3 27,3 15,9 11,6 4,5 6,8 - - 2,3 4,5

35-39 35,1 5,4 13,5 10,8 16,2 2,7 5,4 5,4 2,7 2,7

40-44 40,7 14,8 18,5 7,4 7,4 3,7 7,4 - - -45-49 39,1 8,7 13,0 4,3 13,0 17,4 4,3 - - -

50 et + 30,0 14,0 16,0 6,0 4,0 10,0 8,0 - 6,0 6,0

Ces étapes sont essentiellement urbaines, de longue durée (plus d'un an). Le quart des migrants aeffectué au moins un séjour à l'étranger. Enfin, 6,6 % des migrants ont effectué au moins un séjour de courte duréeà Maradi avant de s'installer défmitivement. Le nombre moyen d'étapes (3,17) montre la forte mobilité d'ensemble.

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TABLEAU IV·4 NOMBRE D'ETAPES TOTAL

NOMBRE D'ETAPES EFFECTIF %

1 84 34,7

2 41 17,0

3 38 15,7

4 17 7,0

5 22 9,1

6 14 5,8

7 11 4,6

8 2 0,8

9 6 2,5

10 2 0,8

11 3 1,2

15 1 0,4

17 1 0,4

M = 3,17

Les migrants ayant connu au moins 2 étapes migratoires (Maradi inclus) sont donc arrivés avec uneexpérience plus ou moins longue.

TABLEAU IV-S DUREE DE LA MIGRATION

DUREE EFFECTIF %

M. Directe 84 34,7

0-4 ans 21 8,7

5-9 ans 30 12,4

10-14 ans 42 17,4

15-19 ans 26 10,7

20-24 ans 9 3,7

25 ans et + 30 12,4

La moyenne de la périoqe totale en migration avant l'arrivée à Maradi s'établit à 9,96 années pourl'ensemble de la population et à 15,25 années si l'on exclut les migrations directes. Ces chiffres sont la preuve quel'arrivée à Maradi a souvent lieu à un âge relativement élevé alors que l'âge de la première migration, en moyenne19,9 ans, n'est pas particulièrement tardif.

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TABLEAU IV·6 AGE DE LA PREMIERE MIGRATION

AGE EFFECTIF %

0-9 ans 24 9,9

10-14 ans 44 18,2

15-19 ans 72 29,8

20-24 ans 53 21,9

25-29 ans 26 10,7

30-34 ans 12 5,0

35-39 ans 5 2,1

40 ans et + 6 2,4

Du fait de la taille réduite de l'échantillon étudié, il n'est pas possible de mettre en évidencel'existence d'itinéraires migratoires privilégiés, l'évidence étant la grande diversité des cas. Les retours temporairesvers le milieu rural se font presque exclusivement au profit du lieu de naissance. Les parcours composés d'allers­retours lieu de naissance -Maradi (ou autre ville) montrent l'hésitation entre deux modes de vie d'une part nonnégligeable des migrants.

Les renseignements succints obtenus sur les motifs des migrations successives sont le reflet desambiguïtés qui perturbent l'analyse des courants migratoires et du poids des contraintes extérieures qui se traduisentpar des déplacements liés presque aussi souvent à des causes négatives qu'à des causes positives. Le Tableau IV-7est très clair à cet égard. Les migrations dites neutres sont tout d'abord celles concernant les déplacementsfamiliaux de l'enfance et d'autre part les mutations administratives ou autres.

TABLEAU IV·' MOTIFS DES MIGRATIONS

NOMBRENEUTRES POSITIFS NEGATIFS

EFF. % EFF. % EFF. %

0 92 38,0 113 46,7 142 58,7

1 48 19,8 76 31,4 75 31,0

2 40 16,5 34 14,1 18 7,4

3 21 8,7 10 4,1 4 1,7

4 16 6,6 5 2,1 - -5 11 4,6 3 1,2 2 0,8

6 4 1,7 - - 1 0,4

7 3 1,2 - - - -8 5 2,1 1 0,4 - -

9 et + 2 0,8 - - - -

On constate tout d'abord que la moitié (46,7 %) des migrants arrivés n'ont pas un seul motif demigration positif, c'est-à-dire un motif de migration susceptible d'entraîner une amélioration de leur situation.

Les motifs neutres, largement dominants (53,8 %) de l'ensemble des déplacements comptabiliséssont le fait de catégories spécifiques (fonctionnaires surtout) ; cependant le motif "retour au village", souventrencontré est classé dans la catégorie "neutre" du fait de l'imprécision de la réponse; ce retour est souvent laconséquence d'un échec à l'étape précédente. On peut donc affmner que le volume de migrations à caractère négatifest sensiblement sous estimé.

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C QUELQUES CARACTERISTIQUES SOCIO·ECONOMIQUES DESPARCOURS MIGRATOIRES

1) Le statut résidentiel aux étapes de la migration

L'ensemble des résultats est regroupé en Annexe ill.

Comme pour les séjours à Maradi, l'élément important est la rareté de la situation de locataire etcorrélativement la prédominance de l'hébergement davantage dans la tradition Haoussa.

Le statut a fait l'objet d'une synthèse :

UNE RESIDENCESTABll..I1EPROGRESSIONREGRESSION

85115375

35,1 %47,5 %15,3 %

2,1 %

La stabilité est la règle, et c'est une stabilité à l'état d'hébergé. En outre, les parcours "résidentiels"des migrants sont à 93,4 % homogènes c'est-à-dire que la séquence conduisant à la situation au moment del'enquête est systématiquement logique, stable, croissante ou décroissante

2) L'emploi aux étapes de la migration

L'ensemble des résultats est regroupé en annexe IV.

La recherche de l'emploi conditionne la plupart des choix de destination ; sa rareté en fait lapréoccupation principale des migrants. La fréquence assez élevée des changements non seulement de professionmais aussi de secteur professionnel est un indice des difficultés rencontrées et de la volonté de s'essayer à toutemploi disponible en fonction des opportunités.

Les parcours migratoires ont fait l'objet d'une synthèse:

STABll..I1E, 1 SECTEURPROGRESSION, 1 SEC1EURREGRESSION, 1 SECTEURSTABll..I1E PLUSIEURS SECTEURSPROGRESSION, PLUSIEURS SECTEURSREGRESSION, PLUSIEURS SECTEURS

56,2 %4,6%1,7 %

16,9 %14,5 %6,2 %

Stabilité signifie qu'il n'y a pas eu de modification sensible de standing du migrant pendant son parcours,quel que soit le nombre d'emplois dans une ou plusieurs professions de un ou plusieurs secteurs exercés ;progression et régression signifient donc amélioration ou dégradation de la qualité de l'activité.

La stabilité est fortement représentée du fait du nombre important de migrations directes (34,7 %)évidemment incluses dans le premier type de parcours, alors que bien souvent il n'a été exercé qu'une seuleprofession au lieu d'origine, l'agriculture en général.

Compte-tenu de cette remarque importante, la régression dans le domaine professionnel est unphénomène beaucoup moins rare que ne l'indiquent les chiffres. La mobilité inter-sectorielle est très faible puisquela majorité des changements de secteur concernent le passage du secteur primaire au lieu de naissance à unquelconque autre secteur à la première étape.

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CHAPITRE V

ANTECEDENTS MIGRATOIRES ET AIDES AUX MIGRANTS

A • LES ANTECEDENTS MIGRATOIRES

1) Caractéristiques des parents

Le tableau montre la remarquable concordance d'ensemble entre la zone de naissance des hommesenquêtés et celle des ascendants. En fait, à une énorme majorité, 95 %, les enquêtés sont nés dans le même villageque leur père; cela tend à démontrer, malgré quelques mouvements postérieurs des pères (relevé de la résidenceactuelle), le caractère récent des mouvements migratoires dans la zone et la rareté des antécédents familiaux.

TABLEAU V·I LIEU DE NAISSANCE DES ENQUETESET DE LEURS ASCENDANTS

LIEU DE NAISSANCE PERES ENQUETES

ARRDTS PROCHES 34,7 36,4

ARRDTS ELOIGNES 17,4 18,4

ZINDER 13,2 12,8

TABOUA 12,0 12,4

AGAIES - DIFFA 1,7 0,8

NIAMEY - DOSSO 12,8 12,4

ETRANGER 6,6 5,4

MARADI 1,2 1,7

Un point présente un intérêt particulier: l'activité des ascendants

En effet, 66,5 % des migrants avaient ou ont un père dont l'activité principale était ou estl'agriculture. Ce chiffre doit être considéré comme particulièrement faible en comparaison des 90% minimumd'agriculteurs que compte la population dans son ensemble.

On notera pour mémoire les 6 % dont le père était salarié de l'administration et qui sont le plussouvent fonctionnaires eux-mêmes, ainsi que 9 % dont l'activité du père se situait dans les secteurs du commerceet de l'artisanat (dont 3,7 pour l'artisanat "traditionnel" : forgerons, potiers, tisserands...).

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Phénomène important, 15 % des migrants avaient un père dont l'activité considérée commeprincipale est marabout, (parallèlement à une activité agricole bien souvent) ; nous touchons là à un aspectspécifique et essentiel de la migration vers Maradi : l'importance des migrations liées à l'essor de l'Islam dans larégion ; cet essor peut être considéré comme l'un des facteurs importants de la croissance de la ville et de sonévolution socio-économique.(*)

2) Les points de chute familiaux

La fréquence de points de chute familiaux dans la ville est remarquable: le tableau V-2 le met enévidence :

TABLEAU V-2 LIEU DE NAISSANCE ET PRESENCEDE PARENTS A L'ARRIVEE

PAS DE PARENTS PERE-MERE bNCLE-TANTE IFRERE-SOEUR AUTRE

ARRDTS PROCHES 15,9 4,6 46,7 26,0 6,8

ARRDTS ELOIGNES 29,5 0,0 33,7 28,2 4,6

ZINDER 51,6 0,0 19,3 9,8 19,3

TAHOUA 60,0 7,7 19,7 12,0 0,0

AGAIES - DIFFA 50,0 0,0 0,0 50,0 0,0

NIAMEY - DOSSO 50,0 0,0 19,0 19,0 12,0

ETRANGER 84,6 0,0 0,0 15,4 0,0

Ce tableau a pris en compte une hiérarchie précise : parents, puis oncle, puis frère, enfin unecatégorie "autres" sujette à fluctuations suspectes; cela signifie que la présence des parents biologiques n'exclutpas la présence d'oncles et de frères, bien au contraire, et ainsi de proche en proche. Par contre, la colonne "autre"exclut toutes les autres possibilités. La présence d'oncle ou tante a été privilégiée, la pratique du terrain ayantmontré une incidence plus grande sur le devenir du migrant que celle de frères et soeurs.

Les chiffres du tableau montrent que la logique est respectée: la présence de parents est d'autant plusfréquente que la zone de départ est proche. Il ne faut pas en déduire l'existence de migrations antérieuressystématiques au sein de la famille, ce n'est vrai que pour les zones éloignées. Ailleurs, et en particulier pour leszones proches de Guidan Roumdji et de la vallée du Goulbi, les hébergeants appartiennent à la famille, mais sontoriginaires de Maradi. Cette situation est peut être liée au phénomène de la dispersion en brousse constatée audébut du siècle et à l'origine de la création de nombreux villages; ces migrations proches sont souvent liées auxchefferies traditionnelles et s'inscrivent dans des stratégies familiales à long terme.

(*) Cf : LUBECK P.M. Islamic networks and urban capitalism : an instance of articulation from NorthernNigeria. Cahiers dEtudes Africaines 81-83 XXII1.3. Villes africaines au microscope.

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B - LES MOTIFS DE LA MIGRATION

L'ensemble de l'information est contenu dans les tableaux qui regroupent les motifs de la migrationen fonction de la zone de provenance, des groupes d'âges et de l'ancienneté de résidence.

TABLEAU V-3 MOTIFS DE LA VENUE ET LIEU DE NAISSANCE

ARRDTS ARRDTS NIAMEYZINDER TAROUA ETRANGER

PROCHES ELOIGNES DOSSO

TRAVAIL ASSURE 5,7 4,5 6,5 6,7 6,7 7,7 6,2

RECHERCHE DE TRAVAn. 23,9 15,9 9,7 23,4 30,0 38,4 22,3

AFFECTATION 4,5 9,1 12,9 23,3 30,0 7,7 12,4

COMMERCE 12,5 6,8 0,0 3,3 10,0 15,4 8,3

RAISON FAMILIALE 5,7 0,0 6,5 3,3 3,3 0,0 4,1

SANTE 1,1 0,0 3,2 0,0 0,0 0,0 0,8

MARABOUTAGE 4,5 11,4 3,2 3,3 0,0 0,0 5,0

ETUDES CORANIQUES 8,0 15,9 9,7 6,7 3,3 0,0 8,3

SCOLARISA. APPRENTIS. 5,7 11,4 0,0 0,0 0,0 0,0 2,9

DIVERS 4,5 0,0 0,0 3,3 6,7 7,7 3,3

EXPULSION DU NIGERIA 2,3 4,5 0,0 6,7 0,0 0,0 2,5

SECHERESSE 11,4 11,4 32,2 13,3 3,3 0,0 12,4

ATTIRANCE VILLE 9,1 9,1 3,2 6,7 6,7 23,1 8,3

TRAVAIL TEMPORAIRE 1,1 0,0 12,9 0,0 0,0 0,0 2,1

Les tableaux sur les motivations doivent être utilisés avec prudence, et en premier lieu à la lumièred'observations de terrain à mon avis essentielles: dès que l'on pose une question qualitative de ce type on se trouveconfronté à des biais incontournables. La qualité de l'enquêteur est bien sûr déterminante : l'enquêteur, audemeurant d'un niveau correct, travaillant sur cette enquête a enregistré un nombre beaucoup trop élevé de réponses"passe-partout" tel que "recherche de travail", par exemple: c'est la curiosité intellectuelle de l'enquêteur quidétermine la qualité de l'enquête. En second lieu, les motivations enregistrées pour les migrations récentesprésentent une sincérité certainement plus grande, la proximité des difficultés, les motifs négatifs sont hélasfréquents, occultant la tendance à trouver une motivation positive à des événements qui ne le sont pas. Lesmigrants victimes de la sécheresse de 1984 font état de leur détresse, ceux victimes de la sécheresse de 1973 ontpour leur part trouvé des arguments à postériori pour requalifier leurs choix. Cette hypothèse expliquerait en partieque la sécheresse soit rarement invoquée pour la période 1973-1975.

Sans entrer dans les détails, on notera le faible pourcentage de migrants (en dehors des affectations)assurés de trouver un travail au moment de leur départ. La recherche de travail est le motif le plus fréquent quelquesoit le lieu de naissance, les migrants proches n'étant pas plus avantagés que les autres. Les affectations concernentplus particulièrement les ressortissants de la région de Niamey et de Tahoua. Le commerce et l'artisannat sont leplus souvent l'apanage des migrations de proximité et bien sûr de l'étranger (Bénin).

Le poids des migrations maraboutiques et coraniques s'impose comme élément moteur detransformations socio-économiques irrémédiables. L'originalité des arrondissements éloignés et principalement decelui de Dakoro (déjà signalée) est mise en évidence.

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La sécheresse semble avoir frappé de façon égale l'ensemble du département de Maradi ; par contre ledépartement de Zinder a subi le fléau de façon maximale. Ce même département de Zinder est également lepourvoyeur traditionnel en migrants temporaires (région de Tanout).

Les tableaux sous estiment assez fortement sans doute l'importance des migrations négatives,sécheresse, expulsion, santé, auxquelles il faut ajouter une part des migrants à la recherche d'un travail ou encoreceux attirés par la ville qui préfèrent souvent invoquer cette facette moins négative que celle de la répulsion vis àvis du milieu villageois.

TABLEAU V-4 MOTIFS DE LA MIGRATION PAR GROUPES D'AGES

~MOTIF 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50&+

TRAVAil.. ASSURE 22,2 0,0 8,1 9,1 8,1 3,7 4,3 2,0

RECHERCHE DE TRAVAIl 0,0 13,3 21,6 31,8 24,3 22,2 21,7 20,0

AFFECTATION 0,0 13,3 5,4 4,5 18,9 25,9 17,4 12,0COMMERCE 0,0 6,7 8,1 4,5 5,4 14,8 4,3 14,0

RAISON FAMll..IALE 0,0 0,0 5,4 2,3 10,8 3,7 4,3 2,0

SANTE 0,0 0,0 0,0 0,0 2,7 0,0 0,0 2,0MARABOUTAGE 0,0 0,0 2,7 0,0 5,4 3,7 4,3 14,0

ETUDES CORANIQUES 11,1 6,7 16,2 9,1 5,4 3,7 13,0 4,0

SCOLARISA. APPRENTIS. 55,6 6,7 2,7 0,0 2,7 0,0 8,7 0,0DIVERS 0,0 6,7 0,0 2,3 0,0 0,0 0,0 12,0

EXPULSION DU NIGERIA 0,0 0,0 5,4 6,8 0,0 0,0 4,3 0,0SECHERESSE 11,1 20,0 13,5 15,9 8,1 14,8 13,0 8,0ATTIRANCE VILLE 0,0 6,7 5,4 13,6 8,1 7,4 4,3 10,0

TRAVAIL TEMPORAIRE 0,0 20,0 5,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

Les tableaux V-4 et V-5 des motivations de la migration par groupes d'âges et ancienneté derésidence (période d'arrivée) sont à analyser conjointement

Page 76: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

69

TABLEAU V-S ANCIENNETE DE RESIDENCE ET MOTIFS DE VENUE

<60 60-69 70-73 74 75-79 80-83 84 et +TRAVAIL ASSURE 10,3 7,9 6,3 0,0 3,4 3,8 0,0RECHERCHE DE TRAVAIL 27,6 26,3 6,3 11,1 25,9 20,8 11,8

AFFECTATION 6,9 13,8 12,5 16,7 10,3 20,8 5,9

COMMERCE 6,9 13,8 25,0 27,8 8,6 7,5 2,9RAISON FAMILIALE 6,9 0,0 12,5 11,1 12,1 1,9 0,0

SANTE 3,4 5,3 0,0 0,0 1,7 0,0 0,0

MARABOUTAGE 6,9 13,1 12,5 16,7 8,6 1,9 0,0ETUDES CORANIQUES 6,9 2,6 6,3 0,0 10,3 9,4 11,8

SCOLARISA. APPRENTIS. 3,4 7,9 0,0 0,0 3,4 15,1 2,9

DIVERS 0,0 5,3 6,3 0,0 5,2 1,9 0,0EXPULSION DU NIGERIA 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 11,3 0,0

SECHERESSE 6,9 0,0 0,0 16,7 5,2 3,8 64,7

ATTIRANCE VILLE 13,8 7,9 6,3 0,0 5,2 1,9 0,0TRAVAIL TEMPORAIRE 0,0 2,6 6,3 0,0 0,0 0,0 0,0

- La fréquence d'un travail assuré avant la venue à Maradi était sensiblement plus forte avant 1974mais a toujours été faible. Il faut interpréter les chiffres avec prudence et ne pas oublier que l'onraisonne sur les populations sédentarisées. Plus l'ancienneté de résidence est grande, plus lespopulations instables sont éliminées de l'observation.

- La "recherche de travail" est le motif de venue le plus souvent exprimé; c'est pourtant la réponsela moins satisfaisante du fait d'un vice fréquent sinon systématique: la conséquence d'unévénement malheureux, expulsion, licenciement, etc... est transformée en un objectif par lemigrant. Les périodes d'extrême sécheresse font cependant exception: en 1973n4 et en 1984/85les aspects négatifs prennent le pas sur tous les autres.

- Les affectations concernent des adultes au-delà de 35 ans ; la moyenne d'âge des fonctionnaires ouassimilés est relativement élevée, les mutations étant globalement assez récentes.

- Le commerce et l'artisanat sont pratiqués principalement par des hommes d'âge élevé et très peudans les dernières années; il semble que bon nombre d'installations correspondent à la période dedécollage économique de la ville (1965-1974).

- Les raisons familiales sont assez souvent le fait de migrants faisant venir, ou retenant leur frère ouautre parent à Maradi.

- Les raisons de santé sont liées à l'existence d'un quartier loti, attribué aux lépreux aux limites de laville.

- On note un ralentissement sensible des migrations maraboutiques en pourcentages après 1975 maisavec des effectifs cependant croissants. L'essor de l'Islam marque l'évolution actuelle de la ville;les marabouts y ont un rôle important, notamment auprès des A/hazai . Tous ne bénéficient paspour autant d'une situation privilégiée et nombre d'entre eux appartiennent au lot des réfugiés etsurvivent tant bien que mal de chiches aumônes.

Page 77: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

70

- Parallèlement, le nombre des étudiants coraniques est en augmentation; il ne faut cependant passuperposer complètement l'effectif déclaré des migrants pour études coraniques à celui des étudiantsavérés ; les études peuvent, soit imposer des conditions de vie insupportables qui provoquentl'abandon au profit d'une activité rémunérée, soit être un moyen d'échapper au milieu rural et debénéficier d'une première insertion "balisée" en milieu urbain.

- Les migrations pour scolarité sont rares corrélativement au taux de scolarisation très bas ;l'apprentissage apparemment plus fréquent concerne essentiellement des "apprentis" chauffeurs; cepseudo-apprentissage à durée indéterminée Gusqu'à 10 ans, voire plus) est davantage uneexploitation - l'apprenti étant surtout un manoeuvre - qu'une formation.

- La catégorie "divers" regroupe des cas particuliers en rapport avec la chefferie traditionnelle parexemple, ou bien encore des départs à la retraite, ete...

- Les expulsions du Nigéria ne concernent que l'année 1983 et ont en particulier affecté lesmarabouts, nombreux à effectuer des séjours dans le nord de ce pays.

- La sécheresse est bien sûr le grand élément perturbateur de la période d'enquête et le motifprépondérant de la migration en 1984-85.

- L'attrait de la ville de Maradi n'apparaît pas évident si l'on excepte des temps déjà anciens d'autantplus que les quelques personnes concernées font davantage valoir l'aspect urbain en général quel'attrait de Maradi pour elle-même.

- La venue pour un travail temporaire est globalement rare ; les migrants temporaires venus à causede la sécheresse de 1982-1985 ont été répertoriés sous la rubrique sécheresse. La période 1970-74a vu l'installation progressive de migrants saisonniers.

La colonne 1984 et plus, met en relief la réalité d'une crise au moins conjoncturelle: le profondralentissement voire l'arrêt de courants migratoires pour des motifs tels que recherche de travail, commerce,maraboutage, ete... montrent que sécheresse, fermeture de frontières, cessation d'activité de quelques entreprises ontun impact important sur le présent de la cité.

C - LES CONDITIONS SOCIO.ECONOMIQUES DE LA MIGRATION

Regroupées sous deux rubriques, moyens au départ (village) et aides à l'arrivée (Maradi) , lesquestions relatives aux éléments favorisant la migration et l'intégration en milieu urbain font l'objet d'un biaisprobable dont on est conscient au moment des interviews: les aides reçues tendent à être sous évaluées. Il fautdonc prendre les réponses obtenues comme une limite basse. Chaque batterie de questions a fait l'objet d'unecodification synthétique aboutissant à deux scores d'aide globaux.

1) Le potentiel de départ

Les économies dont ont pu disposer les migrants au moment de leur départ, les aides dont ils ont pubénéficier et l'assurance d'un emploi à l'arrivée sont toutes extrêmement faibles comme le résument les chiffressuivants :

Page 78: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

71

TABLEAUX V-6 a, b, c, AIDES AU DEPART

b)

a)

ECONOMIES

NULLES 55,8 %

FAIBLES 18,2 %

MOYENNES 16,9 %

FORTES 8,3 %

NATURE 0,8%

EMPLOI

NON 57,9 %

SALARIE 6,6 %

COMMERCE 4,6%

AFFECfATION 12,0 %

APPRENTISSAGE 2,5 %

AIDE FAMll..IALE 1,2 %

SCOLARISATION 4,5 %

MARABOurAGE 10,3 %

INACTIVITE 0,4 %

C)

AIDES

NULLES 86,0%

FAIBLES 6,2 %

MOYENNES 2,8%

VOYAGE 5,0 %

Ces chiffres suffIsent à démontrer que les migrants arrivent à Maradi les mains vides, avec seulementleur force de travail. Les scores globaux, combinaison des trois facteurs précédents donnent 39 % d'aide nulle, 50% d'aide faible, 8 % d'aide "moyenne" et 2 % seulement d'aides importantes. Si l'on considère qu'une aide faibleconsiste en général, soit en des économies personnelles permettant tout juste de payer le voyage, soit en un donfamilial pour le même objet, il apparaît que l"'aide" au départ ne permet quasiment jamais de favoriser l'insertionen ville.

Seulement un peu plus de 40 % des migrants savent ce qu'ils feront à Maradi, ce chiffre incluantélèves, élèves coraniques, marabouts et fonctionnaires. La règle est donc l'''aventure''.

2) Les aides à l'arrivée

Les aides à l'arrivée à Maradi sont, quant à elles, sensiblementplus importantes ; les chiffres ci-contre le montrent.L'importance globale des aides est tirée à la hausse par le poidsprépondérant de l'hébergement; l'aide importante aux 15-19 ansest liée à l'herbergement des scolaires chez les tuteurs.

TABLEAUX V-7 a, b, c,

a)

HEBERGEMENT

NON 33,1 %

PARENTS COURTE DUREE 9,9 %

AMIS COURTE DUREE 9,5 % 19,8 %

AUTRES COURTE DUREE 0,4%

PARENTS LONGUE DUREE 16,9 %29,7 %

AMIS LONGUE DUREE 12,8 %

LOGE EMPLOYEUR 12,8 %

MAISON FAMll..IALE 4,6%

AIDES A L'ARRIVEE

b)

ARGENT - AUTRE

NON 81,4 %

NOURRITURE 6,6 %

ARGENT + NOURRITURE 7,0 %

ARGENT 4,6 %

MOYENS INSTALLATION 0,4 %

C)

EMPLOI

NON 54,1 %

TEMPORAIRE 4,2%

DEFINITIF 10,7 %

AFFECfATION 12,0 %

AIDE FAMILIAL 0,8 %

ELEVE 5,0%

APPRENTI 2,5 %

MARABour 10,7 %

Page 79: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

72

Ceci dit, les aides sont plus faibles pour les migrants venant des départements limitrophes, ceciétant dû à la moins grande fréquence de présences familiales à Matadi.

TABLEAU V-8 AIDE GLOBALE A L'ARRIVEEPAR GROUPES D'AGES

AGES NULLE FAIBLE MOYENNE IMPORTANT

15-19 0,0 55,S 22,2 22,2

20-24 46,7 33,4 13,3 6,7

25-29 29,7 24,3 40,S 5,4

30-34 40,9 34,1 22,7 2,3

35-39 40,S 48,6 8,1 2,7

40-44 51,9 37,0 11,1 0,0

45-49 39,1 26,1 30,0 4,3

50-54 50,0 33,4 6,7 10,0

55 et + 45,0 30,0 20,0 5,0

Ensemble 40,S 34,7 19,9 5,0

Un tiers seulement des arrivants déclarent ne pas avoir été hébergés, alors que 30 % l'ont été ou lesont pour une longue durée, supérieure à 6 mois en général, et que 19,4 % l'ont été ou le sont pour une courtedurée, que ce soit par des parents ou des connaissances diverses. 4,6 % ont bénéficié d'une maison familiale et 13% ont été logés par leur employeur, ce qui, dans le cas d'apprentis, chauffeurs ou autres, est difficile à différenciernettement de l'hébergement pur et simple. Si peu de migrants signalent avoir reçu une aide journalière ennourriture, il est évident que le fait d'être hébergés dans une famille a permis à beaucoup de bénéficier de temps àautre du plat familial.

Les aides en emploi effectif, fourni ou procuré par l'hôte, sont extrêmement rares. Il en va de mêmedes aides en argent, 81 % des arrivants n'ayant rien obtenu. Signalons enfin qu'un seul migrant déclare avoirbénéficié de véritables moyens d'installation pour son commerce de la part de sa famille d'accueil.

Page 80: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

CHAPITRE VI

L'INSERTION EN VILLE

A - L'INTEGRAnON ECONOMIQUE

1) La recherche d'un premier emploi

Le souci prioritaire des migrants lorsqu'ils arrivent à Maradi est bien sûr de trouver du travail; pourcertains, le problème n'existe pas : les fonctionnaires ou les quelques heureux certains de se voir proposer untravail. Pour d'autres, il n'y a pas de choix: des marabouts qui s'installent mais qui connaissent souvent desdifficultés s'ils ne bénéficient pas de protections solides; leur nombre se multiplie, Maradi étant en passe dedevenir une ville aux cent mosquées. Pour d'autres encore, la voie est trouvée : le commerce ; les moyensd'installations font souvent défaut et la condition de "tablier" est fort peu rémunératrice. La rubrique "installation­initiative personnelle" recouvre donc des situations très diverses et le plus souvent modestes. Les moyensprivilégiés d'accès au travail restent donc l'intervention d'un parent ou d'un "ami", et surtout les recherchespersonnelles, ce dernier moyen regroupant la plupart des situations les plus précaires telles que maçons,manoeuvres, tâcherons divers...

Reste le faible impact du service de la main d'oeuvre, organe bien adapté pour pourvoir des emploisdans les secteurs industriels ou tertiaires, mais dont la faillite est consommée dans le contexte Maradien : notonsque nous n'avons pas rencontré un seul employé du secteur industriel "moderne" dans notre échantillon au 1/15 desmigrants !

Le Tableau VI-I regroupe l'ensemble des informations.

Page 81: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

TABLEAU VI·! PREMIERE ACTIVITE A MARADI ET MODALITESD'ACCES A CETTE ACTIVITE·

ARTISANAT SERVICES COMMERCE MARABOUfAGE .SERVICES

SALARIESDOMESTIOUES

SANS TRAVAIL 0,0 0,0 0,0 3,1 0,0 0,0

TRAVAIL ASSURE 9,5 7,1 2,1 0,0 42,9 11,7MAIN D'OEUVRE 9,5 0,0 0,0 0,0 0,0 5,0AFFEcrATION 9,5 0,0 0,0 0,0 0,0 48,3AIDE TEMPORAIRE 4,8 0,0 8,5 0,0 14,3 5,0AIDE DEFINITIVE 9,5 35,7 8,5 9,4 7,1 8,3HASARD RECHERCHE 23,8 14,3 6,4 0,0 14,3 25,0lNSTAU..ATION 33,4 42,9 74,5 0,0 21,4 0,0MARABOUfAGE 0,0 0,0 0,0 62,5 0,0 0,0ETUDES CORANIQUES 0,0 0,0 0,0 25,0 0,0 0,0

PERSONNES CONCERNEES 21,0 14,0 47,0 32,0 14,0 60,0

• Le secteur agriculture et le sans activité, chômeurs inclus, ne sont pas repris dans ce tableau.

Page 82: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

75

Le Tableau VI-2 complète les infonnations.

TABLEAU VI·2 MODE D'ACCES A LA PREMIERE ACTIVITEET ANCIENNETE DE RESIDENCE

<60 60-69 70-73 74 75-79 80-83 84 et +

SANS 1RAVAIL 0,0 8,3 0,0 0,0 5,4 0,0 14,7

1RAVAIL ASSURE 3,4 8,3 6,3 0,0 5,4 5,4 0,0

MAIN D'OEUVRE 0,0 2,8 12,5 6,1 7,1 7,1 0,0

AFFECTATION 6,9 8,3 12,5 16,7 10,7 19,6 5,9

AIDE TEMPORAIRE 6,9 2,8 0,0 0,0 1,8 5,3 23,5

AIDE DEFINITIVE 17,2 11,1 12,5 6,1 10,7 3,6 11,8

RECHERCHE DE TRAVAil. 13,8 19,4 12,5 6,1 10,7 12,5 8,8

INSTALLATION 27,6 16,7 18,6 50,0 25,0 16,1 2,9

MARABOUT 6,9 13,9 12,5 16,7 8,9 8,9 2,9

ETUDES CORANIQUES 6,9 0,0 6,3 0,0 5,4 8,9 8,8

APPRENTISSAGE 6,9 5,6 6,3 0,0 7,1 3,6 0,0

DIVERS 3,4 2,8 0,0 0,0 1,8 8,9 20,6

Les modalités d'accès à un premier emploi ont connu des fluctuations importantes dans le temps,

fonction des aléas climatiques en particulier:

- Les chômeurs sont fortement représentés par la période 1984 et + ; c'est dû à leur arrivée récentemais aussi à la dépression économique du moment

• Il a toujours existé un léger courant de migrants non "institutionnels" assurés d'un travail avantleur arrivée: deux exceptions significatives 1974 et 1984 et +, périodes de sécheresse.

- Le service de la main-d'oeuvre a pu jouer un rôle limité au moment de la création de quelquesunités industrielles (tous ceux qui ont obtenu un emploi par ce service postulaient pour un emploidu secteur dit moderne) : mais le déclin a été rapide, et son rôle quasi nul dans les deux dernièresannées montre l'inadéquation des moyens administratifs employés à la structure économique et àl'éventail d'emplois potentiels de la ville.

- Les affectations se succèdent à un rythme régulier lorsqu'il s'agit de l'administration ou assimilé;par contre les affectations dans le cadre d'entreprises privées sont en net recul.

- Les aides temporaires dont peuvent bénéficier parents ou amis sont tout compte fait assez rares;ont cependant été classés sous cette rubrique des migrants originaires du département de Zinder,venus pour cause de sécheresse et qui ont bénéficié de la solidarité de compatriotes déjà installés :il s'agit pour le plus grand nombre, de vendeurs de thé dont le séjour est supposé rester provisoire.

- L'accession à l'emploi au hasard des recherches personnelles connaît bien des avatars dans lespériodes difficiles; il faut dire que pendant les périodes difficiles, les effectifs de postulants autravail augmentent alors que les possibilités d'investissement tendent à diminuer, sinons'effondrer.

Page 83: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

76

- L'installaùon comme commerçant en parùculier, connaît une chute brutale. Alors qu'il semble quele peùt commerce (très peu lucraùt) a pu consùtuer un moyen de répondre à la crise de 1974, cen'est pas le cas en 1984-85, ce secteur étant probablement saturé pour le moment; il exige parailleurs un minimum "d'invesùssement" qui fait aujourd'hui défaut

2) Une forte mobilité professionnelle

A un accès au premier emploi souvent difficile, succède une mobilité professionnelle relaùvementimportante liée le plus souvent à la précarité des emplois exercés. Les chiffres ne traduisent pas de façonsaùsfaisante la fréquence de la mobilité professionnelle; sachant que les salariés du tertiaire, les marabouts et dansune moindre mesure les personnes exerçant des acùvités arùsanales ou commerciales ont une mobilité presquenulle ou faible, il s'ensuit une mobilité professionnelle extrêmement forte pour les catégories souvent les plusdéfavorisées.

Le tableau VI-3 montre que les situaùons professionnelles évoluent globalement dans un sens plutôtdéfavorable puisque par exemple, la catégorie la plus favorisée, les salariés, diminue entre l'arrivée et la situaùon àl'enquête; c'est là un signe de dégradaùon du marché de l'emploi. De la même façon, la légère baisse de l'arùsanats'explique par la conjoncture. Le secteur du commerce reste stable; on ne constate que très peu de passages à cesecteur: on ne devient pas commerçant à Maradi.

TABLEAU VI·3 SECTEUR D'ACTIVITE A L'ARRIVEE ETSECTEUR D'ACTIVITE ACTUEL

SECTEUR PROFESSION A L'ARRIVEE PROFESSION ACTUELLE

AGRICULTURE 2,5 2,9

ARTISANAT 8,7 7,0

SERVICES (MODERNES) 5,8 11,2

COMMERCE 16,9 17,4

1RANSPORT 2,5 4,5

MARABOUT 13,2 12,8

SERVICE (MENAGERS) 5,8 3,7

SALARIES 26,9 23,6

SANS ACTIVITE 17,8 16,9

Le poids du secteur transports (les chauffeurs) est lui sous évalué en 1984 ; un grand nombre dechauffeurs sont actuellement chômeurs et classés inacùfs du fait de la fermeture de la fronùère.

Les transports tout comme les services 'modernes" (réparateurs divers, mécaniciens, restaurateursete...) sont des secteurs de promoùon pour des migrants dynamiques ou ayant pu bénéficier d'un apprenùssage.

La mobilité professionnelle est également mise en évidence par le tableau VI-4 ; elle a nettementaugmenté pour les généraùons les plus jeunes, entre 30 et 34 ans ; les migrants les plus anciens n'ont connu quepeu d'étapes professionnelles et n'ont pas changé d'emploi dans 75% des cas. On notera la fréquence élevée desindividus n'ayant eu aucune profession, soit qu'ils soient arrivés récemment, soit qu'il s'agisse de retraités ou demendiants, ete...

Page 84: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

77

TABLEAU VI-4 NOMBRE DE CHANGEMENTS DE PROFESSIONA MARADI ET GROUPES D'AGES

AGENOMBRE DE PROFESSIONS

0 1 2 3 4 5 6 et+

15-19 ans 55,6 44,4 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0

20-24 ans 26,7 53,3 6,7 0,0 0,0 0,0 13,3

25-29 ans 10,8 64,9 18,9 2,7 2,7 0,0 0,0

30-34 ans 11,4 65,9 15,9 4,5 2,3 0,0 0,0

35-39 ans 5,4 62,2 32,4 0,0 0,0 0,0 0,0

40-44 ans 7,4 63,0 18,5 7,4 0,0 3,7 0,0

45-49 ans 8,7 78,3 8,7 0,0 4,3 0,0 0,0

50-54 ans 6,7 70,0 16,7 6,7 0,0 0,0 0,0

55 ans et + 15,0 75,0 10,0 0,0 0,0 0,0 0,0

12,0 65,7 16,9 2,9 1,2 04 0,8

Le tableau VI-5 donne un aperçu des motifs successifs de changements d'emploi.

TABLEAU VI-5 MOTIFS DES CHANGEMENTS D'EMPLOI

MOTIF P2/PI P3/P2 P4/P3

LICENCIEMENT 14,3 % 19,4 % 30,0 %

DISPARITION EMPLOI 15,6 % 25,0 % 15,0 %

TRAVAIL MAL REMUNERE Il,7 % 2,8 % 5,0%

TRAVAIL TROP PENIBLE 5,2 % 5,6 % 20,0 %

CONJONCTURE 2,6 % 2,8 % 10,0 %

ABANDONETUDESCO~QUES 11,7 % - -FIN D'APPRENTISSAGE 9,1 % 8,3 % 5,0%

INSTALLATION 10,4 % 5,6 % 5,0%

CHOIX PERSONNEL 5,2 % 13,9 % 5,0%

PROMOTION 11,7 % 11,1 % -FIN D'ACTIVITE 1,3 % - -MALADIE 1,3 % 2,8 % -

Page 85: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

78

Les motifs pour le passage de l'emploi 3 à l'emploi 4 ne sont donnés qu'à titre indicatif, lapopulation concernée étant faible (26 individus).

L'ensemble des parcours professionnels a fait l'objet d'une codification synthétique sous la formesuivante :

- 1 seul secteur d'activité - stabilité :

- 1 seul secteur d'activité •

- 1 seul secteur d'activité - régression:

- Plusieurs secteurs d'activité - stabilité :

- Plusieurs secteurs d'activité - progression:

- Plusieurs secteurs d'activités - régression:

64,5

11,2

7,0

3,7

9,5

4,1

Il s'agit de secteurs d'activité, tels qu'ils sont définis au tableau VI - 3 et non de changementsd'emploi. Progression signifie que la situation économique du migrant a connu une amélioration du fait d'un ouplusieurs changements d'emploi. Le principe est le même pour régression et stabilité.

Les changements de secteur sont globalement rares, 17 % de l'ensemble, ce qui confirme l'étroitesseconjointe du marché de l'emploi et de l'éventail des professions proposées à Maradi. La difficulté à s'assurer sinonune promotion, tout au moins une amélioration de sa situation est évidente, 20 % seulement de l'effectif enquêtéayant vu sa situation professionnelle s'améliorer alors que 10 % ont connu une dégradation sensible de cettesituation.

L'emploi des migrants à Maradi semble par ailleurs marqué par l'existence de filières familiales (pourles zones proches) ou villageoises (pour les originaires du département de Zinder) qui contrôlent en partiel'immigration et limitent fortement les possibilités de mobilité professionnelle à Maradi. Ainsi, l'associationboulangers (permanents)-vendeurs de thé (souvent temporaires) est un exemple de ces filières: la quasi totalité desvendeurs de thé vient du Nord du département et surtout du Nord-Est du département de Zinder (Sud de Tanout).Ceci n'exclut pas la présence de migrants sans attaches familiales à Maradi et dont la situation se trouve souventaux extrêmes: le plus grand dénuement ou une relative réussite.

B • L'INSERTION SOCIALE DES MIGRANTS

1) La localisation des migrants

a) L'arrivée

A leur arrivée, les migrants se sont installés dans les quartiers suivants :

Page 86: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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TABLEAU VI·6 BILAN DES MOUVEMENTS ENTRE QUARTIERS

DEPARTS

ARRIVEES MA LI YD BG MK DG SG SC SB

MARADAWA 24 0 0 1 0 1 5 9 3

LIMANTCHI 2 5 0 0 1 0 0 3 1

YANDAKA 0 0 0 0 0 0 2 3 1

BAGALAM 0 0 1 9 0 0 5 8 2

MOKOYO 0 0 0 1 3 0 5 1 2

DAN GOULBI 5 0 0 0 0 2 3 1 2

SABONGARI 3 0 0 2 0 0 36 14 8

SABONCARRE 1 0 0 0 0 0 3 40 3

SOURA BOULD! 0 0 0 0' 0 0 0 2 17

SOLDE -8 -7 -5 -12 -8 -10 -4 34 20

On constate immédiatement que la ville ancienne a accueilli relativement peu de migrants si ce n'està Maradawa qui jouait le rôle de quartier d'accueil pendant la première phase de développement de la ville (avant1970) ; on remarque la formidable imperméabilité à l'immigration du quartier de Yan Daka,le plus traditionnelsans doute. Même si la ville de Maradi est en forte croissance, ces chiffres sont le reflet d'une forte résistancedes autochtones à la pénétration étrangère.

L'intégration des migrants dans la ville, n'est à priori pas facile: la quasi absence de migrants dansla partie ancienne de la ville (12 % de migrants seulement) est à opposer aux 32 % résidant dans les quartiersrécents, postérieurs à 1970. Il Y a donc une opposition d'ailleurs immédiatement perceptible, entre les quartierstraditionnels héritiers de la ville ancienne détruite par l'inondation de 1945, et les zones récentes.

Par contre, l'appartenance dans une large mesure à une même entité culturelle, une langue commune,sont des facteurs favorisant l'intégration urbaine, ce qui compense, mais dans quelle mesure, les résistancestraditionnelles.

b) Les mobilités inter-quartiers

L'ensemble des changements de résidence, qu'ils se soient produits au sein d'un même quartier oudans plusieurs, sont donnés en Annexe II.

Le bilan des déplacements de migrants est donné par le tableau VI-6 qui croise résidence à l'arrivée etrésidence actuelle, la diagonale donne les effectifs qui ont bougé au sein d'un même quartier ou qui n'ont euqu'une seule résidence.

Maradawa se singularise par une très forte mobilité interne, ses habitants répugnant à quitter cequartier où ils se sont installés à leur arrivée et qui reste attractif du fait notamment de la proximité du centreville et des activités de loisirs.

Globalement, on note un mouvement massif de quartiers anciens, tous déficitaires au profit de ceuxplus récents de Sabon Gari, Sabon carré, Soura Bouldi ; parallèlement, on note un fort courant de départs deSabon Gari, la première extension de la ville, vers les deux quartiers les plus récents de Sabon Carré et SouraBouldi. Les mouvements en sens inverse sont extrêmement rares voire négligeables. Cette dynamique permet debâtir des hypothèses sur le développement spatial futur de la ville.

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80

L'annexe II donne les mouvements à l'intérieur d'un même quartier, les flux d'arrivée (colonnes degauche), et les flux de départ (colonne de droite), le tout en fonction des périodes d'arrivée à Maradi.

Une large zone de la ville est donc quasi exclue des mouvements internes; il semble par ailleurs queSabon Gari continue de jouer un rôle d'accueil des migrants qui se dispersent par la suite vers les quartiers trèsrécents du Nord de la ville.

Le quart des migrants enquêtés étaient arrivés dans la concession depuis l'enquête de base, soit 9mois plus tôt, alors que 10 % seulement sont arrivés à Maradi pour la même période. C'est une autre preuve de laforte mobilité interne surtout en début de séjour, lorsque les migrants passent par des hébergements successifs,qu'ils soient de courte ou de longue durée.

2) Le changement de résidence

Le tableau VI-7 donne les motifs de changements successifs de résidence déclarés à l'enquête.(colonne 2, 3, 4, 5, et +) ; la colonne 1 fournit les situations à l'arrivée. L'intitulé "initiative personnelle"correspond à ceux qui se sont trouvé un logement par eux-mêmes, en fait, les locataires. "Récupération" signifieque le propriétaire d'un logement a exigé sa restitution.

On constate que le premier changement de résidence est lié notamment au mariage, à la volonté oula nécessité de mettre fm à un hébergement et aussi à l'exiguïté du premier logement. Le deuxième changement estmarqué par le souci d'accession à la propriété. Notons enfm que la récupération par le propriétaire de son logementest une cause importante de changement à partir de la deuxième résidence.

TABLEAU VI-7 MOTIFS DES CHANGEMENTS DE RESIDENCE

MOTIFRESIDENCE RESIDENCE RESIDENCE RESIDENCE RESIDENCE

1 2 3 4 5 et +

MARIAGE 2,5 13,9 15,2 17,4 33,3

FAMILLE - 0,6 - - -SAN1E - - 1,5 - -COMMERCE - - - - -LOYER - 3,8 7,6 13,4 20,0

EXIGUITE - 12,0 1,5 - -INSATISFACTION - 3,2 7,6 8,7 -EN1EN1E . 6,3 7,6 4,4 13,3

RECUPERATION . 6,3 15,2 17,4 13,3

ACHAT CONST. 6,6 16,5 24,2 13,0 13,3

FIN HEBERGEMENT - 6,3 - 4,4 13,3

MAISON FAMI. 3,3 - - - -LOGE EMPLOYE 16,1 3,8 4,6 - -INITIATIVE PERSON. 21,9 19,6 4,6 4,4 -HEBERGE 46,3 2,1 6,1 13,0 -SANS LOGEMENT 0,8 0,4 - - -DIVERS 2,4 1,3 4,5 4,4 6,7

PERSONNES CONCERNEES 242,0 158,0 66,0 23,0 13,0

SOIT: 100 % 65,3 % 27,3 % 9,5 % 5,4 %

Page 88: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

81

Il est clair que les changements successifs tendent vers la stabilisation spatiale du migrant; lesparcours résidentiels ont fait l'objet d'une codification synthétique comparable à celle retenue par les parcoursprofessionnels; ils peuvent être résumés qualitativement par les chiffres suivants, relatifs au statut d'occupation

- Une seu1e résidence

- Stabilité du statut

- Progression du statut

- Régression du statut

34,7 %

20,7 %

38,8 %

5,8 %

Une seule résidence s'étend quel que soit le statut d'occupation; stabilité signifie un seul statut(hébergé, locataire, ete...) pour plusieurs résidences, progression et régression prenant en compte une hiérarchiecroissante de l'hébergement vers la propriété.

D'autre part, les individus ayant eu au moins deux résidences ont vu leurs parcours qualifiéd'homogène ou non, selon que les changements constituaient une chaîne logique ou non: stabilité étape parétape, amélioration ou détériorations progressives.

Les 5 % environ de parcours non homogènes peuvent paraître faibles; pourtant si l'on ne prend encompte que les individus ayant connu trois résidences et plus(seule popu1ation concernée), le pourcentage atteint19 % et est révélateur des difficu1tés rencontrées par les néo-citadins.

Enfin, il faut garder à l'esprit la conception assez singulière de la notion de locataire à Maradi ;nombre de locataires n'ont jamais payé ou ne payent plus leur loyer, les propriétaires faisant apparemmentpreuve d'une grande mansuétude bien souvent, soit qu'ils prennent en compte les difficultés de leurs locataires,soit qu'il y ait quelques compensations en travail etc... Il reste que cette notion de locataire est nouvelle dans lasociété haoussa et sujette à fluctuations; la limite entre l'hébergement et la location effective est imprécise et lenombre de locataires de ce fait sensiblement surévalué.

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C • L'ACCUEIL DES MIGRANTS DEPUIS L'INSTALLATION

Les chiffres présentés au tableau VI-8 peuvent paraître extrêmement faibles.

TABLEAU VI-S ACCUEIL DE MIGRANTS

FAMILLE ETRANGERS FAMILLE iETRANGERS FAMILLE ETRANGERS

PARTIE PARTIS +IAN +IAN -1 AN ·1 AN

oPERSONNE 88,4 98,4 90,5 98,4 97,5 98,8

1 PERSONNE 6,2 0,4 7,5 0,8 0,8 0,0

2 PERSONNES 2,9 0,0 0,4 0,0 0,4 0,0

3 PERSONNES 0,4 0,4 0,8 0,0 0,4 0,0

4 PERSONNES 0,8 0,0 0,4 0,0 0,4 0,4

5 PERSONNES 0,8 0,0 0,0 0,4 0,4 0,0

6 PERSONNES 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,4

7 PERSONNES 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,4

8 PERSONNES 0,0 0,4 0,0 0,4 0,0 0,0

9 PERSONNES ET + 0,4 0,0 0,4 0,0 0,0 0,0

Pourtant, compte tenu des déclarations des chefs de ménage et si l'on ajoute l'accueil des migrantsaujourd'hui installés à Maradi ou encore ceux accueillis temporairement mais pour des durées supérieures à 6mois, on aboutit à un chiffre de 1,1 migrants accueillis par chef de ménage.

La mémoire souvent déficiente des enquêtés relativement à des événements non marquants doit nousfaire considérer ce chiffre comme inférieur à la réalité. D'autre part, si l'on ne tient compte que des chefs deménage installés depuis plus de cinq ans, le chiffre initial est plus que doublé, les jeunes chefs de ménage nedéclarant que de rares hébergements. Il y a donc bien un véritable processus d'accueil favorisant l'intégrationurbaine et a~quel participent la plupart des migrants anciens jouissant aujourd'hui d'une position suffisammentstable.

Page 90: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

CHAPITRE VIT

LA PROXIMITE DU VILLAGE

Les rapports économiques ou simplement familiaux des néo-citadins avec leur milieu d'origine sontun aspect intéressant d'analyse de l'intégration en milieu urbain. C'est pourquoi seront présentées ici quelquestendances de ces relations ville-campagne.

A • DES ECHANGES SOUTENUS

1) Des citadins agriculteurs

Les nouveaux Maradiens ont dans l'ensemble des liens étroits avec leur lieu d'origine, y ont desbiens personnels et y pratiquent fréquemment l'agriculture.

Les déclarations de biens possédés sont regroupées ci-dessous:

TABLEAU VII·1 a, b, c, BIENS POSSEDES AU VILLAGE

NOMBRE %

0 69,0

1 28,9

2 2,1

%

PAS DE CHEPlEL 93,4

OVINS 2,5

BOVINS 3,3

OVINS + BOVINS 0,8

a)MAISONS

CHAMPSb)

NOMBRE %

0 53,3

1 21,1

2 10,3

3 7,4

4 et+ 7,9

c)CHEPTEL

On constate immédiatement qu'à l'exception du cheptel, les biens possédés par les migrants sontimportants; la proportion serait encore beaucoup plus forte si l'on ne retenait que les migrants originaires dudépartement de Maradi ou de ses marges. Le lieu de propriété est bien sûr à une écrasante majorité le lieud'origine.

Page 91: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

84

TABLEAU VII·2 a, b, c, ACTIVITES AGRICOLES AULIEU D'ORIGINE

a)

LIEU DE PROPRIETE %

PAS DE BIEN 47,1

LIEU DE NAISSANCE 50,0

AU1RE 2,9

soit: 52,9 % de migrants ont déclaré posséder aumoins l'un de ces biens et dans 95% des cas à leur lieude naissance.

b)

QUI CULTIVE? %

LUI SEUL 23,2

FAMILLE 29,6

MANOEUVRES 12,8

LUI ET FAMILLE 24,0

LUI ET MANOEUVRES 8,8

FAMILLE ET MANOEUVRES 0,8

LUI, FAMILLE ET MANOEUVRES 0,8

c)

BENEFICIAIRE DES RECOLTES %

LUI SEUL 44,7

LUI ET FAMILLE 16,3

FAMILLE 39,0

Les néo-,citadins ne se contentent pas d'êtrepropriétaires ; bien souvent ils font le déplacementannuel pour cultiver eux mêmes souvent avec leurfamille, ou parfois des manoeuvres embauchés surplace. Lorsque la famille restée au village assume seuleles cultures, elle est fréquemment la seule bénéficiairedes récoltes; c'est aussi le cas lorsque le migrant serend au village pour cultiver mais que les récoltes sontfaibles.

56 % des possesseurs de terres la cultiventeffectivement; à l'enquête la question relative auxrécoltes de l'hivernage 1984 a montré que le quart descultivateurs ont eu une récolte nulle, la plupart desautres une récolte fort maigre.

Qui bénéficie des récoltes?

En définitive, le résultat important est le constat que 31 % des néo-maradiens dépendent au moinspartiellement du milieu rural d'origine pour leur subsistance; les circonstances n'ont pas pennis l'évaluationprécise de cette dépendance.

Notons enfin qu'à Maradi même, 15,3 % des migrants cultivent des céréales dans des proportionsmodestes certes mais non négligeables dans un contexte qui serait plus favorable; 4,6 % font du maraîchage.Dans l'ensemble, l'agriculture est l'une des préoccupations principales des Maradiens.

2) L'aide à la famille villageoise

L'aide des citadins à leur famille se fait essentiellement en argent, quasi jamais en céréales,accessoirement en pièces de tissu. 31,4 % déclarent faire des envois réguliers, le plus souvent trimestriellement,la somme médiane se situant entre 5 000 et 10000 francs CFA. Les chiffres collectés font état d'une sommeannuelle distribuée de 5 550 000 francs CFA, très probablement sur-évaluée, la sincérité des réponses étantsuspecte.

S'y ajoutent les sommes accordées occasionnellement par 32,2 % des enquêtés, et celles envoyées àl'occasion des mariages et baptêmes par 28,5 % des enquêtés et que l'on peut évaluer respectivement à 575 000et 690 000 francs CFA. L'ensemble correspond à une moyenne de 28000 francs CFA par migrant.

Page 92: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

85

Les chiffres détaillés sont les suivants :

TABLEAUX VII·3 a à i AIDES MONETAIRES AUX RESIDENTSDES VILLAGES D'ORIGINE

ARGENT REGULIER : 31,4 % DES MIGRANTS

b)a)

MONTANT DES ENVOIS %

- 2000 6,6

2000-4999 19,7

5000-9999 35,6

10000-19999 27,6

2000049999 6,6

ENVOIS EN NATURE 3,9

PERIODICITE %

MOIS 48,7

TRIMESTRE 34,2

SEMESTRE 9,2

ANNEE 7,9

c)

BENEFICIAIRE %

PARENTS 78,9

FRERE 19,7

ONCLE 1,3

ARGENT OCCASIONNEL: 32,2 % DES MIGRANTS

e)

d)

MONTANT DES ENVOIS %

- 2000 6,6

2000-4999 19,7

5000-9999 35,6

10000-19999 27,6

20000-49999 6,6

ENVOIS EN NATURE 3,9

PERIODICITE %

MOIS 48,7

TRIMESTRE 34,2

SEMESTRE 9,2

ANNEE 7,9

BENEFICIAIRE %

PARENTS 78,9

FRERE 19,7

ONCLE 1,3

Page 93: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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ARGENT POUR DES FETES 28,5 % DES MIGRANTS

g)

MONTANT DES ENVOIS %

- 2000 40,6

2000-4999 21,7

5000-9999 11,6

10000-19999 5,8

20000-49999 4,3

50000 et + 7,2

ENVOIS EN NATURE 8,7

Ces chiffres n'ont qu'une valeur indicative; ajoutonsque nombre d'envois sont en fait une compensationmonétaire à la culture par des tiers des champs del'enquêté.

On constate aussi que les principaux bénéficiairesd'une aide sont les parents biologiques et donc que lesflux monétaires ville-campagne dépendentdirectement de la survie des ascendants ; notonsencore la relative fréquence des envois en biens deconsommation pour les tètes et surtout lors d'envoisoccasionnels ; pour les fêtes, si les dons sontpresque toujours très faibles, c'est aussi à l'occasionde mariages ou baptêmes que l'on note les transfertsles plus importants, supérieurs à 50 000 CFA.

h)

PERIODICITE %

- 1 MOIS 24,6

- 3 MOIS 27,5

- 6 MOIS 4,3

-1 AN 24,6

-2ANS 10,1

NON PRECISE 8,7

il

BENEFICIAIRE %

MARIAGE FRERE 21,7

AUTRE MARIAGE 31,9

BAP1EME NEVEU 27,5

AUTRE BAP1EME 10,1

PARENTS 2,9

DIVERS 5,8

L'équilibre subtil des échanges entre migrants et villages mériterait une analyse plus détaillée; resteque dans le cas de Maradi, c'est de l'approvisionnement en céréales auprès du village que dépend souvent la survied'une certaine catégorie de migrants mal intégrés ou bien encore d'insertion récente.

B • EVALUATION DES LIENS AVEC LE LIEU D'ORIGINE

A l'ensemble des critères économiques déjà présentés, s'ajoutent des éléments à caractère familial.Ainsi, 10 % des migrants ont des enfants confiés au village; c'est relativement peu, et cela concerne en généralles parents ou les frères restés au village.

Le tiers environ des migrants ont fait au moins une visite au village au cours des 12 derniers mois;ce chiffre est à rapprocher du nombre de ceux qui cultivent effectivement au village. Cependant en 1984, tous lescultivateurs potentiels ne se sont pas rendus aux lieux de culture du fait de l'absence de pluie.

Les visités au village constituent d'ailleurs l'essentiel des déplacements des Maradiens qui ne sedéplacent que très peu pour leurs "loisirs" (11,2 %) et même pour le travail (11,1 %).

Notons encore qu'inversement, 38 % des migrants reçoivent de nombreuses visites, 25,2 % plusrarement; il s'agit pour l'essentiel de visites plus ou moins longues de parents villageois qui renforcent cetteimpression de va-et-vient ville-campagne; d'ailleurs, un tiers seulement des migrants n'a pas l'intention deretourner au village, et ce à titre défmitif.

Page 94: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

87

L'ensemble des critères a fait l'objet d'une codification de synthèse échelonnée entre 0 et 20 qui situel'ensemble des individus quant à leurs liens avec le lieu de naissance; la valeur 20 est une valeur standard affectéeaux individus ayant des liens très étroits avec leur lieu d'origine malgré l'absence des critères économiques retenus(les plus jeunes en général).

Le tableau VII-4 montre que le décès des ascendants est un facteur favorisant la rupture des relationsavec son lieu d'origine. La dernière colonne "fortes relations" que l'on trouve dans ce tableau et dans le suivantconcerne des enquêtés dont les liens étroits avec le lieu d'origine sont évidents mais qui du fait de leur situationsocio-économique obtiennent des scores très faibles (les transferts monétaires étant privilégiés).

TABLEAU VII-4 RELATIONS AVEC LE LIEU D'ORIGINEET SURVIE DES PARENTS

AUCUNE IfRES FAIBLES FAIBLE MOYENNES FORTES FORTES·1UI'AL

1à5 6àlO 11 à 12 16 et+ 20*

PARENTS vryANTS 13,1 22,2 26,2 12,0 5,0 21,2 40,9

MERE vryANTE 6,8 32,3 27,2 15,3 8,5 10,2 24,4

PERE VIVANT 0,0 32,4 33,4 0,0 0,0 33,2 2,5

PARENTS DECEDES 25,6 23,1 23,0 15,4 5,2 7,7 32,2

• Fortes relations sans incidence économique

Le tableau VII-S montre, et ce n'est pas original, que l'intensité des relations au village dépend de laproximité des lieux de départ; les originaires des départements proches ont bien sûr des difficultés moindres à serendre fréquemment au village et donc, de profiter des investissements qu'ils ont pu y réaliser.

TABLEAU VII-S RELATIONS AVEC LE VILLAGE ET PROVENANCE

PROVENANCE AUCUNE IfRES FAIBLES FAIBLE MOYENNES FORTES FORTES·

1 à5 6 à 10 Il à 12 16 et + 20*

ARRDTS PROCHES 10,2 26,1 23,8 22,8 5,5 12,5

ARRDTS ELOIGNES 15,9 15,9 31,7 11,3 11,4 13,6

ZINDER 9,7 19,4 19,4 3,2 9,6 38,7

TAHOUA 16,7 29,9 29,9 6,6 6,6 10,0

NIAMEY + ooSSO 23,3 29,9 30,0 10,0 0,0 6,7

ETRANGER 16,7 46,2 15,4 11,0 0,0 0,0

La région de Zinder se singularise pourtant et constitue un pôle d'émigration original; c'est cetteprovenance qui fournit le plus fort contingent de migrants qui retournent au village à chaque hivernage pour despériodes de 3 à S mois. Il semble d'ailleurs qu'il existe des rotations, les contingents annuels se renouvelantpartiellement. Notons que le non retour à Maradi n'exclut pas des séjours ultérieurs et que ce type de migrationn'est pas réservé aux célibataires, les hommes mariés étant même nombreux.

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CHAPITRE VITI

LE BILAN DE LA MIGRATION

Les enquêtés ont répondu à un certain nombre de questions qualitatives où ils apprécient leur activitéprofessionnelle, leur niveau de revenu, la qualité de leur logement et où ils se prononcent sur la ville de Maradi.L'ensemble a également fait l'objet d'une synthèse prenant en compte les différents aspects retenus.

A • LE BILAN PAR THEMES

1) L'emploi

TABLEAU VTII·l SATISFACTION PROFESSIONNELLE ET GROUPES D'AGES

15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55 & + ens.

Satisfaction 22,2 20,0 67,6 38,6 54,1 51,9 43,5 50,0 50,0 47,9

Trav. mal rémunéré 11,1 33,3 10,8 18,2 8,1 11,1 13,0 0,0 5,0 11,6

Trav. sans intérêt 0,0 0,0 2,7 4,5 2,7 3,7 0,0 0,0 0,0 2,1

Conjoncture 0,0 6,7 5,4 22,7 10,8 1,8 13,0 26,7 0,0 13,2

Chômage 0,0 26,7 2,7 9,1 13,5 14,8 21,7 6,7 5,0 10,7

Inactivité 66,7 13,3 8,1 4,5 0,0 0,0 0,0 0,0 20,0 7,0

Maraboutage 0,0 0,0 2,7 2,3 10,8 3,7 8,7 16,7 20,0 7,4

Moins de la moitié des personnes se déclarant satisfaites de leur emploi, c'est finalement peu,d'autant plus que sont retenus dans cette catégorie tous ceux qui n'ont pas émis explicitement un avis négatif ;les migrants vraiment satisfaits de leur emploi sont moins de 20 %. La faiblesse de la rémunération est bien sûrle principal grief de tous les travailleurs à la tâche et des services à caractère domestique. La conjoncture estévoquée par les artisans et commerçants frappés dans leur activité, l'approvisionnement au Nigéria étant devenuproblématique (mais pas totalement stoppé). Enfin le chômage affecte Il % des migrants.

Les Marabouts ont été séparés du reste de la population: leur réponse systématiquement positive enrapport avec l'image qu'ils souhaitent donner de leur activité religieuse n'est pas toujours le reflet de situationsparfois misérables.

Page 97: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

90

Pourtant, et probablement du fait du contexte, 85 % des personnes interrogées ne souhaitent paschanger de situation, c'est-à-dire en fait la quasi-totalité des personnes concernées. (Si l'on exclut les chômeurs quisouhaitent évidemment voir leur situation se débloquer). La difficulté de trouver un emploi sur un marché saturéconduit à la prudence en ce domaine.

Le tableau VllI-2 explicite bien les difficultés rencontrées par les maradiens.

TABLEAU VIII·2 SECTEUR D'EMPLOI ET NIVEAUX DE SATISFACTION

SATISFAIT !MAL REMUNERE rRAVAll... SANS IN1ERET CONJONCTURE

AGRICULTURE 85,7 - - 14,3

ARTISANAT 41,2 17,6 - 41,2

SERVICES MODERNES 77,8 3,7 3,7 14,8

COMMERCE 40,5 33,3 - 26,2

TRANSPORT 45,5 - . 54,5

SERVICES MENAGERS 77,8 11,1 - 11,1

SALARIES (PRIVE) 65,0 15,0 15,0 5,0

SALARIES (pUBLIC) 85,3 14,7 - -

On constate en effet que les problèmes liés à la conjoncture économique frappent des catégorieshabituellement considérées comme privilégiées en milieu urbain africain; les faibles scores de satisfaction desartisans et surtout des commerçants montrent que ces secteurs ne constituent pas forcément des créneauxrémunérateurs dans une ville au dynamisme économique chancelant, les difficultés rencontrées par la corporationdes chauffeurs de poids lourds confirme cette analyse.

TABLEAUX VIII-3 a, b, c, NIVEAUX DE SATISFACTIONGLOBALE DES MIGRANTS

a)

2) Le revenu

QUALIFICATION %

SATISFACTION 57,4

INSATISFACTION 14,9

INSUFFISANCE 14,1

NOURRI 13,6

Le point important, c'est les 14 % de migrants qui déclarent ne pas pouvoir subvenir aux besoins dela famille en nourriture, soit qu'il n'y ait qu'un seul repas par jour d'assuré, soit pire encore. On notera égalementle nombre important de migrants dont les repas et ceux de leur famille éventuelle sont assurés par des tiers.

b)

3) Le logement

QUALIFICATION %

SATISFACTION 86,4

LOYER TROP CHER 4,6

DIFFICULTES DE VOISINAGE 0,4

EXIGUITE 6,6

DIVERS 2,0

Page 98: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

91

Dans l'ensemble, les migrants se satisfont de leur installation ce qui ne signifie en aucune façon quecette installation est satisfaisante; en effet pouvoir bénéficier d'un hébergement dans des conditions d'exiguïté, depromiscuité, de dépendance très contraignantes est souvent considéré comme une situation satisfaisante, voire unechance à saisir pour de nombreux néo-citadins. Le fait que 94,6 % des migrants ne souhaitent pas voir leursituation se modifier dans un avenir prévisible confirme cette analyse.

c)

4) Maradi

QUALIFICATION %

PAS SATISFAIT 11,2

SATISFAIT, 1RAVAIT.. 4,6

SATISFAIT, FAMILLE 5,0

SATISFAIT, VILLE 2,9

INDECIS 28,0

SATISFAIT, EXPLICITE 48,3

Dans l'ensemble, les migrants sont plutôt satisfaits d'être à Maradi, avec la réserve déjà préciséeplus haut: la satisfaction tout à fait sincère exprimée, l'est davantage en opposition avec la situation antérieuresouvent mauvaise, qu'en relation avec les bénéfices tirés de l'intégration en ville. Seulement 20 % environ desmigrants souhaitent quitter la ville dans un avenir proche, le plus souvent pour retourner au village d'origine dans58 % des cas.

L'attachement au lieu d'origine est une constante du discours des migrants qui dans leur grandemajorité n'envisagent pas une urbanisation définitive: un peu plus du tiers seulement se prononcent pour uneinstallation définitive à Maradi et 25 % environ restent indécis. Le tiers déclarent qu'ils retourneront dans leurvillage coûte que coûte et plus de la moitié de ceux là argumentent fortement leur affirmation.

B - LE BILAN GLOBAL

La codification synthétique permettant l'évaluation globale de la qualité de l'insertion à Maradi a étédonnée en exemple au chapitre 1de présentation de l'enquête.

TABLEAU VIII-4 SATISFACTION GLOBALE ET GROUPES DtAGES

NULLE FAIBLE MEDIOCRE MOYENNES FORTESAGE

Oà4 5à8 9 à 12 13 à 15 16 et +

15-19 11,1 22,2 44,4 11,1 11,1

20-24 16,7 26,7 40,0 20,0 6,7

25-29 5,4 0,0 24,3 29,7 40,5

30-34 15,9 13,6 22,7 27,3 20,4

35-39 2,7 18,9 29,7 13,5 35,1

40-44 11,1 18,5 22,2 25,9 22,2

45-49 4,3 21,6 21,7 13,0 39,1

50-54 13,4 3,3 6,6 16,6 60,0

55 et+ 5,0 5,0 10,0 15,0 65,0

TOTAL 8,7 12,8 22,7 20,7 35,1

Page 99: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

92

On voit que dans l'ensemble la satisfaction globale augmente selon l'âge, mais reste faible: la villede Maradi ne semble pas apporter aux migrants tous les avantages et les possibilités de promotion qu'ilsattendaient. La colonne "médiocre" du tableau se justifie par le biais introduit par la réponse sur le logement: uneénorme majorité se déclare satisfaite et sans intention de changer; l'ensemble des scores se trouve uniformémentgonflé. Notons d'ailleurs l'opposition entre le souhait de conserver un logement et la fréquence des changements derésidence, le plus souvent imposés.

C'est la situation de l'emploi qui paraît déterminante dans la façon d'apprécier l'insertion à Maradi.Le travail est la préoccupation majeure des Maradiens.

TABLEAU VIII-S SATISFACTION GLOBALE ET EMPLOI

NULLE FAIBLE MEDIOCRE MOYENNES FORTES

Oà4 5à8 9 à 12 13 à 15 16 et +AGRICULTURE . 14,3 14,3 14,3 57,1

ARTISANAT 17,6 - 41,2 5,9 35,3

SERVICES (MODERNES) - 3,7 18,5 25,9 51,9

COMMERCE 14,3 11,9 28,6 26,2 19,0

TRANSPORT 9,0 - - 45,S 45,5

MARABOUTS 4,2 4,2 8,3 20,8 62,S

SERVICES (MENAGERS) - - 33,3 22,2 44,S

SAMARIES 3,5 17,5 17,5 22,9 38,6

SANS ACTIVITE 16,7 27,1 31,2 10,4 14,6

Ce tableau arrive en conclusion de cette étude et constitue à lui seul une photographie fiable del'économie de Maradi en 1985. Les secteurs liés traditionnellement au phénomène urbain sont en crise et lecommerce est, pour nombre de ses pratiquants, davantage une solution de secours que l'une des voies les plus sûresde la réussite.

Le bilan est donc mitigé mais doit être interprété avec prudence, l'environnement (hinterlandagricole) et les circuits commerçiaux (liens avec le Nigéria) étant susceptibles de modifications radicales à court outrès court terme.

CONCLUSION

Cette analyse des résultats de l'enquête migrations montre donc quelles sont les principalescaractéristiques des migrants installés à Maradi, tente d'expliquer comment ils ont réussi, avec plus ou moins debonheur, à s'insérer en milieu urbain, la ville étant une expérience vraiment nouvelle pour la majorité d'entre eux.La méthode utilisée pour donner des images globales, hiérarchiser les données, donne à mon sens, des résultatsintéressants. Une première limite de la méthode se situe au niveau de la collecte, et plus encore, de la codificationdes données qui ne peut être effectuée, au moins partiellement, que par le chercheur lui même. La seconde est ladifficulté de justifier l'attribution de coefficients qui déterminent le poids de chaque variable; on accusera peut-êtreces choix de donner une photographie pessimiste de la ville et qui n'est pas forcément partagée; elle me semblepourtant bien refléter la situation telle qu'elle se présentait en 1985. La ville de Maradi n'offrant pas aux migrantsune grande marge de manoeuvre, du fait de la faiblesse du tissu industriel.

Cependant la conjonction entre sécheresse exceptionnelle et étranglement provisoire des activitéscommerciales formait un contexte particulièrement défavorable, et il est clair que, ces deux obstacles surmontés, lasituation des migrants s'est probablement améliorée.

Page 100: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

93

Maradi est la deuxième ville du Niger et à l'échelle du pays un pôle de croissance incontestable.Mais ce n'est qu'un pôle d'attraction très relatif: on peut évaluer entre 3800 et 4()()() le nombre total de migrantsmasculins correspondant à notre définition pour toute la ville. Sans remettre fondamentalement en cause leshypothèses de forte croissance de la ville, la ponction de Matadi sur son environnement immédiat, le département,et à plus forte raison sur le reste du pays haoussa, est tout de même extrêmement limitée, apparemment ponctuelleet singulièrement trop faible pour avoir des effets vraiment perceptibles sur le milieu rural.

La difficulté d'arriver à un vrai décollage économique un moment entrevu est à rapprocher deschiffres modestes des migrants "actifs", On peut dès lors se poser la question de l'attrait véritable de la ville et parconséquent celle des motivations qui ont poussé les néo-citadins à migrer et les raisons du choix de Maradi commedestination. Ce ne sont probablement pas les migrants les plus entreprenants, les plus dynamiques qui choisissentMaradi comme but de migration. Ce sont trop souvent les événements qui décident du départ d'hommes partagésentre leur attachement pour le "village" et la recherche d'une vie meilleure, ou plutôt moins rude. Enfin, ladépendance de Maradi vis-à-vis du Nord-Nigéria réduit considérablement les possibilités de contrôle etd'encadrement de la croissance de la ville; toutes les hypothèses à long terme en matière de migration que l'onpourrait exprimer risquant donc de se révéler, l'échéance venue, imprudentes sinon fantaisistes.

Page 101: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger
Page 102: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

TABLE DES MATIERES

PREAMBULE

PREMIERE PARTIE

LE BILAN DEMOGRAPHIQUE DE LA VILLEDE MARADI

CHAPITRE 1 : LES STRUCTURES DE LA POPULATION 3

A - LA PYRAMIDE DES AGES DE MARADI 4

B - DES DISPARITES GEOGRAPHIQUES 61) La ville ancienne2) Les premières extensions et la ville récente3) Les kara-kara

C- LA REPARTITION ETHNIQUE 7

CONCLUSION 8

CHAPITRE II : MOUVEMENT NATUREL ET NUPTIALITE 11

A - UNE FECONDITE ELEVEE Il1) Fécondité générale2) Fécondités différentielles3) Conclusion

B - UNE MORTALITE ENCORE ELEVEE 16

C- UN DYNAMISME EXCEPTIONNEL 17

D - SAISONNALITE DES NAISSANCES ET DES DECES 17

E - UNE NUPTIALITE ORIGINALE 181) Les situat~ons matrimoniales2) Une forte polygamie3) La fréquence du divorce féminin

CHAPITRE III • LIEUX DE NAISSANCE ET MIGRATIONS 23

A - LES LIEUX DE NAISSANCE 231) Les Maradiens Haoussas2) Les non Maradiens

B - L'ANCIENNETE DE RESIDENCE 281) Les arrondissements proches2) Les arrondissements éloignés

Page 103: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

96

3) Tahoua et Zinder4) Dosso et Niamey

5) L'étranger

CHAPITRE IV - LES KARA-KARA 33

A • PRESENTATION 33B • LOCALISATION 33C - QUELQUES CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES 35

CHAPITRE V - NAISSANCE D'UN QUARTIER - TARNA 37

A - STRUCTURE PAR AGES 37B • PROVENANCE DES RESIDENTS DE TARNA II 38

DEUXIEME PARTIE

LES NOUVEAUX MARADIENS

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ENQUETE

A • LE CADRE DE L'ENQUETEB • DES CHOIX SELECTIFSC • DEROULEMENT DE L'ENQUETED • LES QUESTIONNAIRES

1) Les parcours migratoires2) L'insertion en ville

E - NOTE METHODOLOGIQUE

CHAPITRE II : UNE VILLE DE PASSAGE ET UNECONJONCTURE DIFFICILE

A - UNE CONJONCTURE DEFAVORABLEB • DES DESTINATIONS PRIVILEGIEES

CHAPITRE III : PRINCIPALES CARACTERISTIQUESDES MIGRANTS

A - L'ETHNIEB - L'AGEC - LE STATUT FAMILIALD - LE LIEU DE NAISSANCE

CHAPITRE IV : LES PARCOURS MIGRATOIRES

43

43444545

47

49

4950

53

53535455

59

Page 104: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

97

A - LA PROVENANCE DES MIGRANTS 59B • LES ETAPES DE LA MIGRATION 60C - CARACTERISTIQUES SOCIO-ECONOMIQUES DES PARCOURS

MIGRATOIRES 631) Le statut résidentiel aux étapes de la migration2) L'emploi aux étapes de la migration

CHAPITRE V: ANTECEDANTS MIGRATOIRES ET AIDESAUX MIGRANTS

A - LES ANTECEDENTS MIGRATOIRES1) Caractéristiques des parents2) Les points de chute familiaux

B • LES MOTIFS DE LA MIGRATIONC • LES CONDITIONS SOCIO·ECONOMIQUES DE LA MIGRATION

1) Le potentiel de départ2) Les aides à l'arrivée

CHAPITRE VI : L'INSERTION EN VILLE

A • L'INTEGRATION ECONOMIQUE1) La recherche d'un premier emploi2) Une forte mobilité professionnelle

B • L'INSERTION SOCIALE DES MIGRANTS1) La localisation des migrants2) Le changement de résidence

C • L'ACCUEIL DES MIGRANTS DEPUIS L'INSTALLATION

CHAPITRE VII : LA PROXIMITE DU VILLAGE

A • DES ECHANGES SOUTENUS1) Des citadins agriculteurs2) L'aide à la famille villageoise

B - EVALUATION DES LIENS AVEC LE LIEU D'ORIGINE

CHAPITRE vm : LE BILAN DE LA MIGRATION

A • LE BILAN PAR THEMES1) L'emploi2) Le revenu3) Le logement4) Maradi

B • LE BILAN GLOBAL

CONCLUSION

ANNEXES

65

65

6770

73

73

78

82

83

83

86

89

89

91

92

Page 105: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

98

TABLE DES TABLEAUX ET FIGURES

PREAMBULE

Carte de situationCarte du département de Matadi

Carte de zonation de la ville de Matadi

PREMIERE PARTIE

CHAPITRE 1

Tableaux

Tableau 1-1 Effectifs par groupes d'âgesTableau 1-2 A Zone 1 : Ville ancienneTableau 1-2 B Zone 2: Première extensionTableau 1-2 C Zone 3: Ville nouvelle

Figures

Figure 1-1 : Pyramide des âges à Maradi (mai 1984)Figure 1-2: Pyramide des âges par zonesFigure 1-3 : Répartition ethnique par quartiers

CHAPITRE II

Tableaux

Tableau 11-1 Fécondité rétrospective: nombre moyen de naissances vivantesTableau 11-2 Fécondité du momentTableau 11-3 Fécondité: femmes haoussas et autresTableau 11-4 Fécondité: femmes nées à Matadi et autresTableau 11-5 Fécondité: zones géographiquesTableau 11-6 La polygamie à MatadiTableau 11-7 Nombre de mariages des femmes - 1 fois au moins

Figures

IIIIVV

599

10

468

12121415152020

Figure 11-1 Taux de fécondité par groupes d'ages - ensemble 13Figure 11-2 Taux de fécondité par ethnies et groupes d'ages 13Figure 11-3 Taux de fécondité par lieu de naissance et groupes d'âges 13Figure 11-4 Taux de fécondité par zones et groupes d'âges 13Figure 11-5 Saisonnalité des naissances et décès 17Figure 11-6 a et b Statut matrimonial des haoussas par groupes d'âges et par sexe 18Figure 11-7 a et b Statut matrimonial des non haoussas par groupes d'âges et par sexe 18Figure 11-8 Célibat par groupes d'âges (sexe masculin) 19Figure 11-9 a à f Polygamie à Maradi 21Figure 11-10 Nombre de mariages des femmes 22

Page 106: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

99

CHAPITRE III

Tableau III-I Répartition par groupes d'âges et sexes des lieux de naissance

Figures

Figure III-1 a et b Haoussas nés à Maradi par zones et groupes d'âgesFigure III-2 a. b. et c Lieu de naissance par groupes d'agesFigure III-3 a à f Ancienneté de résidence par provenance

CHAPITRE IV

Tableau IV-1 Composition démographique des kara-kara

Carte IV-1 Situation des kara-kara

CHAPITRE V

Tableaux

Tableau V-l Récapitulation des effectifs par grands groupes d'âgesTableau V-2 Provenance des résidents de Tama TIFigure V-1 Pyramide des âges du quartier de Tama II

25

242629

35

34

383938

Page 107: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

100

DEUXIEME PARTIE

CHAPITRE 1

Tableau 1-1 Répartition des migrants par provenance, durée de résidence, groupes d'âges 46

CHAPITRE II

Tableau 11-1 Destination des émigrants

CHAPITRE III

Tableaux

Tableau ill-l Ancienneté de résidence par groupes d'âgesTableau III-2 Statut de résidence par groupes d'âgesTableau ill-3 Lieux de naissance des migrantsTableau III-4 Lieux de naissance par groupes d'âges

Figures

Figure III-I Répartition ethnique des migrantsFigure III-2 Répartition des migrants par âgesFigure III-3 Statut résidentiel des migrants

CHAPITRE IV

Tableaux

Tableau IV-1 Périodes d'arrivée des migrantsTableau IV-2 Lieux de naissance et provenanceTableau IV-3 Nombre d'étapes migratoires selon l'âgeTableau IV-4 Nombre d'étapes totalTableau IV-5 Durée de la migrationTableau IV-6 Age de la première migrationTableau IV-7 Motifs des migrations

CHAPITRE V

Tableaux

Tableau V-1 Lieu de naissance des enquêtés et de leurs ascendantsTableau V-2 Lieu de naissance et présence de parents à l'arrivéeTableau V-3 Motifs de la venue et lieu de naissanceTableau V-4 Motifs de la migration par groupes d'âgesTableau V-5 Ancienneté de résidence et motifs de venueTableau V-6 a, b, c Aides au départTableau V-7 a, b, c Aides à l'arrivéeTableau V-8 Aide globale à l'arrivée par groupes d'âges

49

54555657

535455

59606061616262

6566676869717172

Page 108: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

101

CHAPITRE VI

Tableaux

Tableau VI-l Première activité à Maradi et modalités d'accès à cette activitéTableau VI-2 Mode d'accès à la première activité et anciennté de résidenceTableau VI-3 Secteur d'activité à l'arrivée et secteur d'activité actuelTableau VI-4 Nombre de changements de profession à Maradi et groupes d'âgesTableau VI-5 Motifs des changements d'emploiTableau VI-6 Bilan des mouvements entre quartiersTableau VI-7 Motifs des changements de résidenceTableau VI-8 Accueil de migrants

CHAPITRE VII

Tableaux

Tableau VII-l a, b, c Biens possédés au villageTableau VII-2 a, b, c Activités agricoles au lieu d'origineTableau VII-3 a à i Aides monétaires aux résidents des villages d'origineTableau VII-4 Relations avec le lieu d'origine et suivie des parentsTableau VII-5 Relations avec le village et provenance

CHAPITRE VIII

Tableaux

Tableau VIII-i Satisfaction professionnelle et groupes d'âgesTableau VIII-2 Secteur d'emploi et niveaux de satisfactionTableau VIII-3 a, b, c Niveaux de satisfaction globale des migrantsTableau VIII-4 Satisfaction globale et groupes d'âgesTableau VIll-5 Satisfaction globale et emploi

7475767777798082

8384858787

8990909192

Page 109: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNEXES

Page 110: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

TABLEAUX· 1° PARTIE

Page 111: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANlŒIE 1- 1

UflCTlfS ET RAPPORlS DE MASCULINITE PAR AGES, SEXn, ZONES REGROUPUS

A ZONE 1 : VIELLE VIL l(

G HAOUSSAS tlOtl HAOUSSAS IIfS AIIARADI NON Iles AIIARAN ENSEMBLE

E m,M ~I m, f ~I m,T RN m, tl ~I m, f ~I m, , RII m, tl ~I m, f "1 [fi, RII m, tl "1 m. f "1 m, , RII ut.M ~I ut. f ~I m. T RN

0-4 170 Il,8 175 12,1 345 0,91 42 13,3 32 10,2 14 1,31 207 13,8 199 13,3 406 1,04 5 1,9 8 3,1 13 0,62 212 12,1 208 Il,8 420 1,02

--5-9' 106 1,3 91 6,3 197 1,16 35 11,1 28 8,9 63 1,25 133 8,9 108 7,2 241 1,23 8 3,1 Il 4,2 19 0,73 141 8,0 119 6,8 260 1,18

10 - 14 82 5,1 14 5,1 156 l,II 25 1,9 15 4,8 40 1,67 103 6,9 83 5,5 186 1,24 4 1,5 6 2,3 10 0,67 101 6,1 88 5,0 195 1,22

15 - 19 57 3,9 86 6,0 143 0,66 20 6,3 12 3,8 32 1,67 64 4,3 78 5,2 142 0,82 13 5,0 20 7,1 35 0,65 11 4,4 98 5,6 115 0,19

20: 24 : 58 4,0 65 4,5 123 0,89 14 4,4 10 3,2 24 1,40 68 4,5 53 3,5 121 1,28 4 1,5 22 8,4 26 0,18 12 4,1 15 4,3 141 0,96

25 - 29 48 3,3 52 3,6 100 0,92 5 1,6 1 2,2 12 0,11 36 2,4 36 2,4 12 1,00 17 6,5 23 8,8 40 0,14 53 3,0 59 3,4 112 0,89

--c-- r--- --1----30 - 34 34 2,4 39 2,1 73 1,17 6 1,9 5 1,6 Il 1,20 33 2,2 25 1,7 68 1,32 7 2,7 19 7,5 26 D,57 40 2,3 44 2,5 84 0,91

- ---- -

~27 1,9 39 2,7 66 0,69 4 1,3 5 1,6 9 0,80 20 1,3 32 2,1 52 0,63 Il 4,2 12 4,6 23 O,~2 31 1,8 44 2,5 75 0,10

--.--- -- - -- -40 - 44 23 1,6 29 2,0 52 0,19 4 1,3 6 1,9 ID 0,67 18 1,2 19 1,3 37 0,95 9 3,4 16 6,1 25 0,'56 21 1,5 35 2,0 62 0,71

--- - --45 - 49 14 1,0 24 1,1 38 D,58 Il 3,5 3 1,0 14 3,7(1 21 1,4 22 1,5 43 0,95 4 1,5 5 1,9 9 0,60 25 1,4 21 1,5 52 0,93

----

50 - 54 27 1,9 20 1,4 47 1,35 5 1,6 3 1,0 8 1,67 29 1,9 16 1,1 45 1,81 3 1,1 1 2,7 10 O,4~ 32 1,8 23 1,3 55 1,39

-- - ------- - --

55 - 59 19 1,3 16 1,1 35 1,19 2 0,6 2 0,6 4 l,DO 18 1,2 13 0,9 31 1,38 3 1,1 5 1,9 6 O,~f) 21 1,2 18 1,0 39 1,11- -- --

60 - 69 12 0,8 25 1,1 37 0,48 2 0,6 5 1,6 1 0,40 10 0,7 23 1,5 33 0,43 4 1,5 1 2,7 Il 0,'57 14 0,8 30 1,1 44 0,47- -- - -- -

70 et plut 10 0,7 23 1,6 33 0,43 3 1,0 4 1,3 7 0,75 10 0,7 22 1,5 33 0,45 3 1,1 5 I,~ 5 0.1)(1 13 0,1 21 1,4 40 0,33

'ol~1 681 47,S 158 52,S 1445 0,91 178 56,5 137 45,5 315 1,30 770 51,4 729 48,6 1499 1,06 95 56,4 166 63,6 261 0,57 865 49,1 895 50,9 1760 0,91

- .. - .. -- - - - - - .. - - .. _. -

Page 112: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANlŒIE 1 - 2

Ernelln [J AArrORf' D[ HASCUlI""( rAR AGU, nxu, ZO"(9 A[GAOUruS

A 10lH 2 : PRlIII(R( (XJ(HSlOH

G IIIIOUSSA5 I~" IMUSSAS IllS AIIIIP.AIII IIOH 11(5 AI·!AP.IIDI (NS[HBU

E W.M "1 (lU "1 (fi. , Ali (fi. Il \'1;1 (fi' "1 (fi. , JltI iu. , ~J (fi. , l'I (If. , P.tl (If. Il 1';1 (If. , :lI (If , RII ut.H "1 ut.' "1 ut. T RI1

0- 4 120 Il,I 110 Il,1 HO 1,07 36 12,3 28 9,6 64 1,29 140 16,4 126 14,8 266 l,II 16 3,1 12 2,9 &(' 1,~5 156 12,2 138 10,8 294 1,13

-- -- -- -- ---- ---- -- --1----- --5-9 89 9,0 61 6,8 156 1,33 25 8,5 25 8,5 50 1,(10 108 12,6 n 8,5 181 1,48 6 1,4 19 4,4 ZS (l,~2 114 8.9 92 7,2 206 1,24

~ -- - -- ------ --ID - 14 '61 6,8 49 4,9 116 1,31 13 4,4 Il 3,8 24 1,18 68 8,0 ')1 6,0 119 1,33 12 2,8 9 2,1 . 21 'l,~~ 80 6.2 60 4.7 140 1,33

-- -- --15 - 19 60 6,1 45 41,S 105 1,33 13 ",4 12 4,1 25 1,08 !';2 6,1 36 4,2 1IO 1.44 21 ".9 21 4.9 41 1.(10 73 5.7 57 4.4 130 1,28

------ -- ---- ------ -- -- -~1---1-- -- ----1--- --20 - 24 ,31 3.1 50 5.0 81 0.74 13 4,4 Il 5.8 30 0.16 H 3,9 28 3.3 61 l,Il' 17 4,0 37 9,1 SIS 0.44 50 3,9 67 5,2 117 0.75

-- -- ---- -- ------ -- -- -- -- ----

25 - 29:

19 1,9 36 3,6 55 D,53 9 3,1 16 5.5 25 0.56 7 0.8 15 1.8 22 (1.47 20 4.1 31 8,6 51 O.S,, 27 2,1 52 4.1 79 D,52

-- -- -- -- -- -- -- -- -- -- ---- --1-

30 - 34 22 2,2 31 3,7 59 D,59 13 4,4 9 3,1 22 1,401 12 1,4 IJ 1,5 25 0,92 23 5,3 33 7,1 56 0,10 35 2,7 416 3,6 81 0,76

-- -- -- -- -- -- -- ---- -- --35 - 39 13 1,3 28 2.8 41 0,46 5 1,1 1 2,4 12 0,71 6 0,7 Il 1,3 17 (l,55 12 2,8 23 ",3 35 0,0;1 18 1.4 34 2,7 52 0.53

----~ -- -- -- -- ---- -- -- -- -- -- ---- -- -- -- --- --oto - 44 14 1,4 '19 1,9 33 0,74 3 1,0 6 2,0 9 0.5 7 9.,8 10 1,2 Il 0.10 10 2,3 15 3.5 25 o,~ ; 17 1,3 25 2,0 42 0,68

.'-- --,--- -- -- -- -- -- - --45 - 49 17 1,1 8 0,8 25 2,10 2 0,1 3 1,0 5 0,6. 4 0,5 ... 0,5 8 1.00 15 3,5 7 1,6 22 2,1 4

19 1,5 Il 0,9 30 1.73

-- ------ -- -- -- -- -- -- --f-- --50 - 54 15 1,5 14 1,4 29 l,Dl 4 1,4 5 1,7 9 (l.80 Il 1,3 1 0,8 18 1.57 8 1.9 12 2,8 20 0.60 19 1,5 19 ',5 38 l,DO

---- -- ---------- ---- -- -- -- -- -- --1--- --55 - 59 Il 1,1 5 0,5 16 2,20 2 0,7 2 0,7 ... 1.00 5 0,6 4 0.5 9 1.25 8 1,9 3 0,7 Il Z.67 13 1.0 '7 0.6 20 1.86.

-- --~ -- ---------- --60 - 69 Il 1,1 10 1,0 21 l,ID 8 2,7 1 0,3 9 - 8 (1,9 1 (l.8 15 1,14 Il 2,6 4 0,9 IS 2,'S 19 1.5 Il 0,9 30 1,73

-- -- ---- -- -- -- -- --10 el plu, 10 1,0 8 0,8 18 1,25 2 0.1 3 1.0 5 0,61 ... 0.5 ot 0,5 8 1.00 9 2,1 8 1.9 17 1,13 13 1,0 12 0,9 25 1,08

101.1 SOS 51,0 486 49,0 991 1,04 148 '50,') 145 49,S 293 1,02 465 5",,1 387 '15,6 !.!54 1.20 188 43,1 242 56.3 430 (1,71':1 653 50,9 63l' 49,1 1284 1.03

Page 113: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNED: 1 - 3

UffCllfS fT RAPf'OR1S Pl NASCUlIMIU PAR AGn, SIXf5, 20Mn RIGROUI'((5

A lOHf 3 : YIlU R(ClHH

G tlAOIY,)SAS tlOtl HAOUSSAS NES AtlARADI IlOH tlU AtlARADI lNSlHBl(

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-- -- ---------- -- -5 - 9 \O~ 8,1 99 7,7 203 \,05 31 9,3 21 6.3 52 1,48 101 12.0 B9 10,6 190 1,13 34 ..... 31 4,0 65 1,10 135 8,4 120 7,4 255 1.15

r- -------- -- -- -- -- - -- -- --10 - 14 6.. 5,0 61 ",9 127 \,02 \9 5,7 .19 5.7 38 1,00 46 5.5 53 6.3 99 J 0,87 37 4,8 28 3.6 65 1,32 83 5,1 81 5.0 164 \.04

1- -- -- -\5 - 19 59 ~,6 84 6,6 \43 0,70 12 3,6 15 4,5 27 0.80 34 4.0 39 4.6 73 0,87 37 4,8 60 7.8 97 0,60 71 4,4 99 6.1 \70 0,72

r- -- -- ------ - --

~O - 24 27 2.1 62 4.8 89 0,44 10 3.0 19 5,7 29 0,53 12 1,4 18 2,\ 30 0.67 25 3,2 63 8.8 88. 0,40 37 2.3 8\ 5.0 \18 0.46--1----- -- - -- --

:<:5 - 29 42 3,3 65 5,1 107 0.65 7 2,1 . 20 6,0 27 0,35 7 0,8 16 1,9 23 0.44 42 5.4 69 8,9 III 0.61 49 3,0 85 5,3 134 0.58

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30· 34 34 2.7 36 2,8 70 0,94 15 ",5 \2 3,6 27 1,25 6 0,7 13 1,5 19 0,"6 ..3 5.6 34 4,4 77 1,2ll 49 3,0 47 2,9 96 1,04

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60 - ..9 .. 0.3 8 0,6 12 0.50 3 0,9 2 0,6 5 l,50 3 0,4 2 0,2 5 l,50 4 0,5 8 1.0 12 0.50 7 0,4 10 0.6 \7 0.70- --1-----

70 el plUl .. 0,3 7 0,5 Il 0,57 0 0,0 3 0,9 3 - 1 0,1 0 0,0 1 - 3 0.4 12 1,6 15 0.25 4 0.3 12 0,7 16 0,33--

T"I.1 624 ~8,7 657 51.3 1281 0.95 176 :;2,9 157 47,1 333 1,12 429 51,0 413 "9,0 8..2 1,04 371 0,48 401 0,52 772 0.93 800 49,6 814 50,4 1614 0,98

Page 114: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNEXE 1 - .0(

KARAS KARAS : REPARTITION PAR AGES ET SEXESRAPPORTS DE MASCULINITE

Age Eff.

SM

'1- enselYlb l e

srEff. '1- ensemble

sr srEff.

ENS.RM

---------~---------------------25 - 29 10 2.7

-------------------------------30 - 34 8 . 2.2

---------~---------------------

---------~---------------------40 - 44 11 3.0

---------~---------------------45 - 49 4 1. 1

-------------------------------50 - 54 5 1.4

-------------------------------

0-5 49 13.4~--------~-------~-------------

5 - 9 27 . 7.4---------~-------~-------------

10 - 14 15 4. 1---------~-------~-------------

15 - 19 9 2.5-----------------~-------------

17 4.6

91" 1. 17------~--------------

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31 0.94------~-------~------

18""1 LOO

------ -------~------21 0.24

------ --------------30 0.50

------ -------~------25 0.48

------ --------------17 43.2 0.89

--------------~------23 0.92

-------~------~------11 0.58

-------~------~------9 1.25

-------~------~------

1.9

1.1

3.3

2 .. 5

4.4

7

4

2.5

12

16

20 5.5

--------------------------------------------

17 4.6

42 11.5----------------------

38 10.4 .--------------------~-

1.14

835 - 39

20 - 24

55 - 59 1 0.3 3 0.8 4 C).33

---------~----------------------------- -------------60 - 69 5 1. 4 10 2. 7

------------------------------- -------- -------------70 et + 2 0.5 4 1.1

------------------------------- -------- -------------Total 158 0.43 208 0.57

--------------~------ifr lO) -7J..J 57 .b

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366 0.57

Page 115: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANJŒlE 1-' REPARTITION ET~NIQUE PAR QUARTIER ET PAR SEXE

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flot z 1,00 flot. 0," RH = 0,72 RH ::1 0,18 RH = 0,91

Page 116: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ARHIE 1 - 6

REPARTITION ETHNIQUE PAR ZONES

Vieille ville Zones nouvelles 1ère extensionETHNIE

H F ~ T H F 1- T H F ~ T H F Y. T

1-----

65 97 44.3---1----1--------1----

8 14 6,0-----

76 83 43,4-----

1.642

82.6 624 663 79.7 505 489 77,4----------I-----~--------------------8,8 29 26 3.4 65 40 8.2

--------------- ------------~- ------3.6 22 36 3.6 14 26 3.1

------------------------------ ------3,2 57 30 5,4 4 18 1,7--------------------------~---------

1,1 37 38 4,6 17 18 2.7--------------------------~---------0.6 10 4 0.9 26 31 4.4

----------1---------------------------

Haoussas 689 765

------------------Beri Beri 95 60

------------------Peul 35 28

,...-----------------Bouzou 27 29

,...-----------------DJerma 13 7

----------- ------Beninois 6 4

------------------

------I----r----- ---------.-f---- -_. ---- .,--- .--- -----1

2.4 3 2.4 4.4----------1----------------1---- ------1---- ---------

7 9 1 0

----------I----------------~--- ------.---

------~---I----------------f---- ------7 3 16 4 3

-----

----------

1

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4

1

32

1

2

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1

4

.-,..------1----1----------------1---- ------

----------I----------------~--- ------1

1

Arabe

'------------------TO'.lbou

1------------------Voltaicue

1------------------Malien

1------------------Nigérian

1------------------A"ltre Afl'i.

1------------------Divel's

Total 865 895 100.( 800 814 100.0 654 631 100,0 158 208 100

Page 117: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

AR'NEIE 1 - 7

MARADI : EFFECTIFS PAR AGE. SEXE. QUARTIER

AGE lIMANTCHI MARADAWA YAN DAKA BAGAlAM MOKOYO DAN GOUlBI SABON GARI

SM SF SM SF SI'1 SF SM SF SM SF SM SF SM SF

0-4 20 16 97 94 50 56 78 69 35 35 27 20 82 75

5-9 7 6 65 53 37 37 54 44 28 14 19 16 60 53

10-1<1 9 3 45 38 30 22 32 28 20 11 :23 17 37 :29

15-19 .., 8 40 33 17 31 28 39 10 13 16 13 39 281

20-24 6 5 28 40 16 18 25 23 16 12 11 8 21 44

~5-29 9 3 22 32 12 14 18 19 4 12 3 7 20 40

1

30-3<1 1 5 20 1<1 8 19 19 19 5 10 8 9 ')') 17......35-39 3 5 16 15 6 7 8 28 4 '1 5 7 11 16..:.

40-44 1 3 9 14 13 10 9 12 2 4 1 7 11 14

.:15-49 1 2 13 12 5 11 9 6 6 3 4 2 8 350-54 6 :2 Il 11 6 3 12 8 6 8 ... 2 9 10-55-59 1 0 8 7 7 5 9 9 4 1 2 2 5 1

60-64 0 3 6 4 4 4 2 6 2 3 1 5 4 4

65-69 0 1 8 5 1 3 3 3 1 0 0 0 4 1

70 et + 1 2 5 10 3 4 8 10 3 5 2 4 4 5ToL31 72 64 393 382 215 244 316 330 146 133 124 119 337 340

Page 118: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE 1 - 7 (suite)

AGE SABON CARRE SOUR A BOULD 1 RES ICIENT IEL KARA KARA

SM SF SM SF SM SF SM SF

0-4 132 114 65 52 21 20 28 225-9 80 68 40 40 10 17 17 21

10-14 54 54 18 21 4 5 11 1115-19 51 55 13 35 2 1 7 820-24 19 53 17 21 1 8 3 9

25-29 29 44 12 26 6 11 4 930-34 30 31 11 13 3 9 5 8

35-39 36 22 17 10 4 2 4 740-44 19 15 16 9 6 4 5 8

45-49 17 9 8 2 4 7 0 050-54 11 5 5 0 4 2 1 2

55-59 6 7 2 5 1 1 0 260-64 2 6 0 2 2 6 2 265-69 0 1 2 0 1 1 0 1

70 eot + 3 5 1 3 2 3 0 1

Total 489 489 237 239 71 97 87 111

Page 119: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE II - 1

POLYGAIlIE PAR GROUPES D' AGE

AGEHAOUSSAS NON HAOUSS AS MARADIENS NON MARADIENS

1 ép, 2 ép, 3 ép, 4 ép, + 1 ép, 2 ép, 3 ép, 4 ép,+ 1 ép, 2 ép. 3 ép, 4 ép, + 1 ép, 2 ép, 3 ép, ~ ép, +

15-19 3,9 - - - 2,0 - - - 2,0 - - - 6,3 - - -20-24 37,4 2,4 1,6 - 24,0 - - - 31,9 0,9 0,9 - 38,0 4,0 2,0 -25-29 71,2 7,2 - - 64,3 7,1 - - 56,9 9,8 - - 17,3 5,7 - -30-34 68,9 20,0 1,1 - 73,8 14,3 - - 72,6 19,6 - - 69,1 17,3 1,2 -35-39 67,1 23,9 4,6 - 69,2 23,1 - - 73,0 24,3 2,7 - 64,9 23,4 3,9 -40-44 51,4 37,1 8,6 1,4 81,8 18,2 - - 53,3 36,7 10,0 - 61,3 30,7 4,8 1,6

45-49 50,9 27,1 13,6 6,8 43,8 37,5 6,3 6,3 59,4 25,0 12,5 - 41,9 32,6 11,6 11 ,6

50-54 46,3 24,1 16,7 3,7 42,1 36,8 5,3 5,3 41,9 23,3 16,3 4,7 50,0 33,3 10,0 3,355-59 46,0 37,8 8,1 5,4 62,5 25,0 12,5 - 42,3 50,0 - 3,9 57,9 15,8 21 ,1 5,3

AGEMARADIENS HAOUSSAS NON MAR AD IENS HAOUSS AS ENSEMBLE

1 éD, 2 éD, :3 éD, 4éD, + 1 éD, 2éD, :3 éD, ~éD,+ 1 éD. 2 éD, 3 éD, ~éD, +15-19 25 - - - 6,6 - - - 3,5 - - -20-24 37,2 1 ,2 1,2 - 37,8 5,4 2,7 - 33,7 1,8 1,2 -25-29 63,6 2,1 - - 76,1 6,0 - - 69,8 7,2 - -30-34 67,4 23,3 - - 70,2 17,0 2,1 - 70,5 18,2 0,8 -35-39 68,8 28,1 3,1 - 66,1 21,4 5,4 - 67,5 23,7 3,5 -40-44 55,6 33,3 11 ,1 - 48,8 39,5 7,0 2,3 58,7 32,6 6,5 1,145-49 61,9 23,8 14,3 - 44,7 29,0 13,2 10,5 49,3 29,3 12,0 6,7

50-54 59,4 18,9 16,2 5,4 47,1 35,3 17,7 - 45,2 27,4 13,7 4,155-59 45,9 50,0 - 4,1 53,9 15,4 23,1 7,7 48,9 35,6 8,9 4,4

Page 120: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE II - 2

STATUT MATRI MONIAL PAR AGE~ SEXE~ HAOUSSAS~ NON HAOUSSAS

HAOUSSAS NON HAOUSSAS

AGE Céli b. Marié Veuf Divorcé Céli b. Marié Veuf DivorcéH F H F H F H F H F H F H F H F

15-19 '35,0 21 ,1 5,0 77,5 0,0 0,0 0,0 1,4 97,9 40,0 2.,1 57,8 0,0 0,0 0.0 2,2

20-24 58,5 5,4 41,5 88,7 0 ..0 0,5 0,0 4,4 76,0 8,9 24,0 76,8 0,0 0,0 0,0 14 ..3

25-29 1'3,3 0,0 80,2 94,3 0,0 0,0 0,0 """7 28,6 0,0 71,4 83,7 0,0 1,7 0,0 14,6.J} J

30-34 7,8 91,1 '33,3 0,0 0,0 0 ..0 1,1 6,7 11,9 2 ..9 88,1 74,3 0,0 2,8 0,0 20 ..0

35-39 2.3 0,0 95,4 84,2 0,0 7,9 2,3 7 '=J 3,9 0,0 92,2 65,0 0,0 5 ..0 3,9 30,0,-40-44 1,4 0,0 98,6 83,3 0,0 6,4 0,0 10,3 0,0 0,0 100 ..0 81,8 0,0 0,0 0 ..0 18J2

45-49 1,7 2,1 98,3 80,8 0 ..0 12,8 0,0 10,3 0,0 0,0 93,7 90,0 0,0 0,0 6,3 10,0

50-54 3,7 0,0 92,5 62,5 1,9 22,5 1,'3 15 ..0 0 ..0 0,0 89,5 53,8 0,0 38,5 10 ..5 7,7

55-59 0,0 !J,O 97,3 57,6 0,0 24,2 2,7 18,2 0,0 0,0 100,0 78,7 0,0 21,3 0,0 0,0

60-64 0 ..0 0,0 100 ..0 54,3 0,0 22,8 0,0 22,9 0,0 0,0 100,0 30,0 0,0 70,0 0,0 0,0

65-69 0 ..0 0 ..0 100,0 71,5 0,0 21,4 0,0 7,1 0,0 0,0 90 ..0 - 0,0 - 10 ..0 -TOTAL 44,7 16,7 54,6 69,5 0,2 8,1 0,5 5,6 .45,3 18,0 52 ..6 62,8 0,3 80 ..0 1 ..8 11,4

MARADIENS NON MARADI ENS

AGE Célib. Marié Veuf Divorcé Célib. Marié Veuf Divorcé

H H H H H H H H

15-19 96,0 4,0 0,0 0,0 92,4 7,6 0,0 0,0

20-24 65,5 34,5 0,0 0,0 56,0 44,0 0,0 0,0

25-29 31,4 68,6 0,0 0,0 15,9 84,1 0,0 0,0

30-34 7,8 92,2 0,0 0,0 9,9 88,9 0,0 1,2

35-39 0,0 100,0 0,0 0,0 3,9 92,2 0,0 3,9

40-44 o,a 100,0 0,0 0,0 1,6 98,4 0,0 0,0

45-49 0,0 96,9 0,0 3,1 2,3 97,7 0,0 0,0

50-54 0,0 93,0 2,3 4,7 3,3 96,7 0,0 0 ..0

55-59 0,0 96,1 0 ..0 3,9 0,0 100,0 0,0 0,0

60-64 0,0 100,0 0,0 O,D 0,0 100,0 0,0 0,0

65-69 0,0 100,0 o,a 0,0 0,0 90,9 0,0 9,1

TOTAL 57,0 41,9 0,3 0,5 29,1 69,0 0,2 1,1

Page 121: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ARBEIE II1 - 1

LIEUX DE NAISSANCE PAR ZONE, ETHNIE ET GROUPE D'AGESEXE MASCULIN (MARAnI INCLUS)

A MARADI ARRONDISSEMENTS PROCHES

G Zoue 1 Zoue 2 Zoue 3 Zoue 1 Zone 2 Zone 3E

S H NB H NB H NB H NB "H NB H NB

0- 4 98,2 95,2 88,3 94,4 87,7 8~,4 1,2 2,4 0,0 0,0 2,9 _9,0

5- 9 96,2 91,4 ~6,6 88,0 74,0 71,4 1,9 2,9 1,1 4,0 9,6 3,2

10-14 96,0 100,0 83,3 100,0 50,9 61,1 1,4 0,0 3,3 0,0 15,8 ' 0,0

15-19 87,7 70,0. 70,0 94,6 45,8 58,3 8,8 10,0 11,7 10,0 17,0 0,0

20-24 94,8 92,9- 62,2 92,9 29,6 40,0 3,5 0,0 1D,8 0,0 29,6 0,0

25-29 68,8 60,0 22,2 24,4 16,7 0,0 18,8 20,0 16,7 20,0 40,S 0,0

30-34 85,3 66,7 36,4 63,8 17,7 0,0 5,9 0,0 22,7 0,0 50,0 33,3

35-39 66,7 50,0 JO,8 10,0 21,7 0,0 11,1 25,0 46,2 25,0 50,0 9,1

40-44 69,6 50,0 42,9 8,3 16,7 0,0 8,7 25,0 7,1 0,0 40,0 0,0

- .45-49 85,7 81,8 17,7 40,9 25,0 33,3 0,0 9,1 41,2 9,1 29,2 0,0

50-54 88,9 100,0 66,8 50,0 30,0 0,0 3,7 0,0 20,0 0,0 10,0 14,3

55-59 89,S 50,0 45,S 0,0 33,3 25,0 0,0 0,0 36,4 0,0 33,3 0,0

60-64 85,7 100,0 57,1 0,0 33,3 50,0 14,3 0,0 14,3 0,0 33,3 0,0

Totalla ans 85,4 77,8 57,4 47,2 30,9 25,8 6,7 5,1 16,6 5,1 31,8 7,2et plus

Page 122: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

A ARRONDISSEMENTS ELOINGES TAHOUA + ZINDER

G Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 1 Zone 2 Zone 3E

S 11 N1I 11 N1I 11 N1I 11 N1I 11 N1I H N1I

0- 4 0,6 0,0 1,7 0,0 0,0 2,1 0,0 2,4 6,7 0,0 2,9 0,0

5- 9 0,9 2,9 .0,0 4,0 4,8 0,0 0,9 2,9 1,1 4,0 3,9 12,9

10-14 0,0 0,0 0,0 0,0 19,3 0,0 2,6 0,0 6,7 0,0 5,3 22,2

15-19 1,8 0,0 1,7 0,0 23,7 0,,0 0,0 0,0 8,3 0,0 8,5 16,7.

20-24 0,0 7,1 5,4 7,1 25,9 20,0 1,7 0,0 21,6. 0,0 14,8 10,0

25-29 6,3 0,0 5,6 0,0 19,1 0,0 6,3 0,0 50,0 0,0 11,9 57,1

30-34 2,9 0,0 27,3 0,0 23,5 6,7 5,9 0,0 13,6 0,0 8,8 20,0

-35-39 7,4 0,0 7,7 0,0 8,7 0,0 11,1 25,0 7,7 25,0 10,9 27,3

40-44 8,7 25,0 21,4 25,0 20,0 85,7 8,7 0,0 21,4 0,0 10,0 0,0

45-49 7,1 0,0 11,8 0,0 20,8 33,3 7,1 0,0 17,7 . 0,0 20,8 33,3

50-54 3,7 0,0 0,0 0,0 20,0 14,3 3,7 0,0 0,0 0,0 10,0 42,9

55-59 10,5 50,0 9,1 50,0 16,7 0,0 0,0 0,0 9,1 0,0 16,7 25,0

60-64 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 28,6 0,0 '0,0 0,0

Totalla ans 3,2 3,0 5,9 3,0 19,2 11,3 3,7 3,0 14,5 3,0 10,5 23,7et plus

Page 123: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - 1 (suite)

LIEUX DE NAISSANCE PAR ZONE, ETHNIE ET GROUPE D' AGESEXE MASCULIN

AAUTRES PROVENANCES

G Zone 1 Zone 2 Zone 3E

S B NB B NB B RH

0-4 0,0 0,0 3,3 5,6 6,5 8,5

5- 9 1,1 0,0 1,1 0,0 7,7 . ~,5,

- .10-14 0,0 0,0 6,7 ·0,0 8,8 16,7

15-19 1,8 20,0 8;3 15,4 5,5 2~,O

20-24 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 JO,O

25-29 0,0 20,0 5,6 55,6 11,9 42,9

30-34 0,0 33,4 0,0 36,2 0,0 39,9

-35-39 3,7 0,0 7,7 40,0 8,7 63,6

40-44 4,3 0,0 0,0 66,7 13,3 14,3

45-49 0,0 9,1 11,8 50,0 4,2 0,0

50-54 0,0 0,0 13,2 50,0 30,0 28,6

55-59 0,0 0,0 0,0 50,0 0,0 50,0

60-64 0,0 0,0 0,0 100,0 33,3 50,0

Totalla ans l,a 11,1 5,6 32,9 7,6 . 32,0et plus

Page 124: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - 2

LIEUX DE NAISSANCE PAR AGE, PROVENANCE, ZONE, ETHNIESEXE FEMININ

MARADI ARRONDISSEMENTS PROCHESA

G Zoue 1 Zoue 2 Zoue 3 Zone 1 Zoue 2 Zoue 3E

S H NB H NB H NB H NB H NB H NB

0- 4 97,1 90,6 93,6 82,1 86,0 79,3 1,1 0,0 0,0 0,0 5,7 0,0

5- 9 95,6 82,1 ,89,6 60,0 75,8 66,7 2,2 10,7 3,0 4,0 3,0 4,8

10-14 95,S 92,9 86,8 80,0 63,S 66,7 1,5 0,0 2",6 0,0 13,5 6,7

15-19 83,7 50,0 57,8 83,3 45,2 ~,7 11,6 16,7 8,9 8,3 22,6 6,7

20-24 72,3 60,0 50,0 17,6 29,0 0,0 18,5 30,0 18,0 11,8 24,2 10,5

25-29 63,S 42,9 38,9 6,3 21,5 10,0 21,2 28,6 27,8 18,6 33,9 0,0

30-34 64,1 0,0 29,7 22,2 34,3 8,3 28,2 20,0 40,S 11,1 40,0 8,3

-35-39 71,8 80,0 40,7 0,0 25,0 16,7 18,0 0,0 2i,2 28,6 42,9 16,7

40-44 58,6 33,3 47,4 16,7 28,6 28,6 27,6 16,7 26,3 0,0· 28,6 28,6

45-49 87,S 33,3 50,0 0,0 27,2 0,0 8,3 0,0 37,S 0,0 36,4 0,0

50-54 70,0 66,7 35,7 40,0 20,0 50,0 25,0 33,3 35,7 0,0 20,0 0,0

55-59 75,0 50,0 80,0 0,0 36,4 0,0 18,8 50,0 20,0 50,0 36,4 0,0

~ .60-64 81,3 50,0 71,4 0,0 28,6 0,0 18,7 25,0 14,3 0,0 57,1 0,0

Total10 ans 76,9 56,6 51,1 JO,8 35,3 17,5 15,9 15,8 21,8 13,2 29,2 7,8et plus

Page 125: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ARRONDISSEMENTS ELOIGNES TAHOUA + ZINDERA

G Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 1 Zone 2 Zone 3E

S H NB H NB H NB H NH H NB H NH

0- 4 0,0 0,0 0,9 3,6 0,0 9,0 1,1 3,1 3,6 3,6 3,8 13,8

5- 9 1,1 0,0 0,0 0,0 1,0 4,8 0,0 7,1 6,0 28,0 10,1 4,8

10-14 0,0 0,0 2,6 0,0 9,6 0,0 3,0 0,0 5,4 0,0 7,7 13,3

15-19 2,3 8,3 6,7 D,a 20,2 6,7 0,0 16,7 17,8 0,0 7,1 26,7

20-24 0,0 10,0 8,0 17,7 17,7 0,0 4,6 D,a 18,0 0,0 16,1 47,4

25-29 1,9 14,3 16,7 D,a 16,9 15,0 9,6 14,3 16,7 43,8 18,5 30,0

30-34 2,6 60,0 13,5 11,1 5,7 8,3 2,6 20,0 8,1 22,2 11,4 16,7

-35-39 2,6 0,0 11,1 0,0 14,3 D,a 2,6 0,0 18,5' 42,9 10,7 16,7

40-44 3,5 16,7 5,3 0,0 9,5 28,6 3,5 0,0 15,8 33,3' 23,8 0,0

45-49 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 100,0 0,0 66,7 12,5 33,3 18,2 0,0

50-54 0,0 0,0 14,3 20,0 20,0 0,0 5,0 0,0 14,3 20,0 20,0 50,0

55-59 0,0 0,0 0,0 0,0 18,2 0,0 0,0 0,0 0,0 50,0 0,0 0,0

60-64 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 14,3 0,0 0,0 50,0

Total10 ans 1,2 9,2 8,7 5,5 14,6 8,7 3,1 7,9 13,8 18,7 12,5 26,2et plus

Page 126: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - 2 buite)

LIEUX DE NAISSANCE PAR AGE, PROVENANCE, ZONE, ETHNIESEXE FEMININ

ADOSSO, NIA!IEY ET AUTRES

G Zone 1 Zone 2 Zone 3E

S H NB H NB H ,NB

0- 4 0,6 6,2, 1,8 10,7 4,5 6,9

:5- 9 1,1 . 0,0 1,5 8,0 10,1 19,0

10-14 0,0 7,1 2,6 20,0 5,8 13,3

15-19 2,3 8,3 8,9 8,3 4,8 53,3.

29-24 4,6 0,0 6,0 52,9 12,9 42,1

25-29 3,9 0,0 0,0 31,3 9,2 45,0

30-34 2,6 0,0 8,1 33,3 8,6 58,3

35-39 5,1 20,0 7,5 28,6 7,1 49,9

40-44 6,9 33,3 5,3 50,0 9,5 14,3

45-49 4,2 0,0 0,0 66,7 18,2 0,0

50-54 0,0 0,0 0,0 20,0 20,0 0,0

55-59 6,3 0,0 0,0 0,0 9,1 100,0

60-64 0,0 25,0 0,0 100,0 14,3 50,0

Total10 ans 2,9 10,5 4,7 31,9 8,5 ,39,8et plus

Page 127: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - 3

Lieux de naissance Karadi exclu sexe maculin

ARRONDISSEMENTS PROCHES ARRONDISSEMENTS ELOIGNES TABOUA - ZINDER AUTRES PROVENANCESA

G Zone 1 Zone 2 Zone 3 Zooe 1 Zone 2 Zone 3 Zooe 1 Zooe 2 Zone 3: Zone 1 Zone 2 Zone 3E J

S H mi H NU H NU H NU H NH H NU H NU H NU H 'NU H NU H NU H NU

0- 4 66.7 50 0 0 23.6 0 33.3 0 14.5 0 0 19,8 0 50 57,3 0 23.6 0 0 0 28,2 100 52,8 80,2

5- 9 50 3~,3 33,3 33.3 36,9 14,2 23.7 33,3 0 33.3 18.5 0 23,7 31,3 33,3 33,3 15 57,1 2,6 0 33,3 0 29,6 28,7

10-14 35 0 19,8 0 32.2 0 0 0 0 0 39,2 0 65 0 40,1 0 10,8 57.1 0 0 40,1 0 17 42,9

15-19 71.4 33.3 39 39,4 31,4 0 14.3 0 5.7 0 43,7 0 0 0 27,7 0 15,7 40 14,3 66.6 27,7 60,6 9,2 60

." ~ ~ ,

20-24 67,3 0 28,6 0 42,2 0 0 100 14,3 100 36,8 33,3 32,7 0 57,1 0 21 16,7 0 0 0 0 0 50

25-29 60.3 50 21,5 26,5 48,6 0 20 0 7,2 0 22,9 0 20 0 64,1 0 14,3 57,1 0 50 t 7,2 73,S 14,3 42,9

30-34 40.1 0 35,7 0 60,7 33,3 19,7 0 42,9 0 28.6 6,7 40,1 0 21,4 0 10,7 20 0 100 0 100 0 40

35-39 33,3 50 66.7 27.8 63,9 9,1 22,2 0 11,1 0 11,1 0 33,3 50 11,1 27,8 13,9 27,3 11,1 0 11,1 44,4 11.1 63,6

40-44 28.6 50 25 0 48 0 28,6 50 37,5" 27.3 24 85,7 28,6 0 37,5 0 12 0 14,2 0 0 72,7 16 14,3

:

45-49 0 50 50 15.4 38,9 50 50 0 14,3 0 27,7 0 50 0 11,4 0 27,7 50 0 50 14,3 84,6 5,6 0

50-54 33,3 0 60,2 0 ~4.3 14,3 33,3 0 0 0 28,5 14,3 33,3 0 ~. 0 ~4,3 4,2,9 0 0 39,8 100 42,9 28,6

55-59 0 0 66,8 0 50 0 100 100 16,6 50 25 O, 0 0 16,6 0 25 33,3 0 0 0 50 0 66,7

60-64 100 0 33.3 0 50 0 0 0 0 0 0 0 0 0 66,6 0 0 0 0 0 0 100 50 100-

Page 128: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - ...Lieux de naissance, Haradi exclu sexe f/!minin

A ARRONDISSEMENTS PROCHES ARRONDISSEMENTS ELOIGNES TAROUA - ZINDER AUTRES PROVENANCES

çZone 1 Zone 2 Zone 3 Zone 1 .Zone 2 1 Zone 3 Zone 1 Zone 2 Zone 3 :1 Zone 1 Zone 2 Zone 3

E

S B NB B NB B NB B NB H NB H NB H NB H NB H,'NB H NB H NB H Nil

0-4 37,9 0 0 0 40,7 0 0 0 14,1 20,1 0 0 37,9 33,3 ·56,3 20,1 27,1 66,7 24,2 66,7 29,6 59,8 32,2 33,3

5- 9 50. 60.1 29,1 10 12,4 14,3 25 0 0 0 4,2 14,3 0 39,9 57,7 70 41,7 14,3 25 0 14,4 20 41,7 57,1

10-14 33,3 0 19,7 0 37 20,2 0 0 19,7 0 26,3 0 66,7 0 40,9 0 21,1 39,9 0 100 19,7 100 16 39,9.15-19 71,2 33,4 21 50 41,2 7,2 14,4 16,6 15,9 0 36,9 7,2 0 33,4 42,1 0 . ..l3,J 28,6 14,4 16,6 21,1 50 8,8 57

......~~ ,

20-24 66,8 75 JE 14,3 34,1 10,5 0 25 16 21,5 24,9 0 16,6 0 36 0 ;22,7 47,4 16,6 0 12 64,2 18,2 42,1

25-29 58,1 50 45,4 19,9 43,2 0 5,2 25 27,3 0 21,5 16,7 26,3 25 27,3 46,7 23,6 33,3 10,7 -R 0 33,4 11,7 50

30-34 78,6 20 57,6 14,3 60,8 9,1 7,1 60 19,2 14,3 8,7 9,1 7,1 20 11,6 28,6 17,4 18,2 7,1 0 11,5 42,8 13,1 63,6

35-39 63,8 0 37,4 28,6 57,1 20,1 9,1 0 18,7 0 19,1 0 9,1 0 31,2 42,8 14,3 20,1 18 100 12,7' 28,6 9,5 59,8

40-44 66,6 25 50 0 40,1 40 8,4 25 10 0 13,3 40 8,4 0 30 40 33,3 0 16,6 50 le 60 13,3 20 1

45-49 66,4 0 75 0 50 0 0 0 0 0 0 100 0 100 25 33,3 25 0 33,6 0 0 66,7 25 0

50-54 83,3 100 55,5 0 2,5 0 0 0 22,2 33,3 25 0 16,7 0 22,2 33,3 ,25 100 0 0 0 33,3 25 0

55-59 75,2 100 100 50 57,2 0 0 0 0 0 28,6 0 0 0 0 50 0 0 24,8 0 O, 0 14,3 100

60-64 100 50 50 0 80 0 0 0 0 0 0 0 0 0 5.... 0 0 0 50 0 50 0 100 20 50-

Page 129: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - ~

MiNEE D"ARRIYEE PAR GROUPE D"AGE. SEXE. IIAOU55AS. ~ON IIAOUSSAS EFFECTIFS

lü-l'lins j 15-19,05 20 - 24 ins 25 - 2~ il,S

H.uu;ii4S Non H.ous Enullot.I. H.".iuu l~..... H.ÜO.lS Enumt.l. HiO<lUU Uon lliO<l' Enstrrol.l. Il.,,,,ua tlon Hi"<1~ Enitrl.t.I.

H f H f H f H f H f H f H f H f t1 f 11 f H f H f

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5)-:19 0 1 1 0 1 1

.:,0-6-1 3 3 0 0 3 3 3 3 0 4 3 7

t.5-69 7 1 3 3 10 10 2 ~ 2 3 4 8 8 10 1 6 9 16

10-73 6 3 1 1 7 4 4 6 3 4 1 10 4 6 2 2 6 8 4 21 0 1 4 22

ISo14 6 8 0 1 6 9 2 5 3 1 '5 6 2 12 0 4 2 16 10 12 2 8 12 20

75-7';, 12 8 2 4 14 12 10 14 3 ~ 13 19 B 26 1 13 9 39 17 24 4 9 21 33- 1-,~ '5 1 0 1 '5 2 ~ 12 0 1 '5 13 3 '5 ·1 '5 4 10 3 3 3 7 6 10

1911 ~ 1 1 2 6 3 6 II·' 1 3 7 14 3 Il 1 3 4 14 1 ~ 4 3 II 8

lm 8 4 4 2 12 6 12 10 1 3 13 13 4 9 2 4 6 13 6 3 0 4 6 7

lW3 4 2 2 1 ô 3 I~ 11 3 7 18 18 1 10 2 9 9 19 6 7 4 6 10 13

1%4 2 2 0 2 2 4 1 7 1 1 2 8 2 B 2 3 4 11 2 4 1 3 3 7

Toti1 'la 29 10 14 5& 43 62 B3 18 29 80 111 38 'i'5 13 46 51 141 €-6 93 20 51 ~ 1404.

30 - 39 itt' 40 - 49 ans 50 - 59 ans 60 ...s., + En'tmlll.

H.<luUU lion HaGUS. [numbl. Haoussas Non Haou, ['.sembla H.oussas Non HiOUS [nsemb1. HiOUSS' lion H.olJS. [numb1. H.ousus Non H.ous. Enstmblt Toltl

H f tl f H f H f H f H f H f H f H f H F H f H F H F H f H f

" ..'I~ 0 4 0 0 0 4 3 0 1 1 4 1 2 1 2 0 4 7 1 4 2 0 3 4 6 I~ ~ 1 11 16 27

::D-:19 1 Il 1 1 8 12 20 12 1 6 21 18 1 4 4 2 Il 6 2 1 3 1 ~ 2 36 29 10 10 46 39 8~

.;0-'-4 1~ 23 4 3 l' 26 Il II 1 ~ 12 16 3 1 4 1 1 B 3 3 1 1 4 4 38 ~O 10 14 48 64 112. .

16 2~ 5~ 76 131~-f.9 9 17 4 :s .13 22 6 6 2 4 B 10 4 3 ~ 3 6 6 3 3 2 1 ~ 4 39 51

70-73 12 15 5 ~ 17 20 12 6 3 2 1:5 8 3 2 0 1 3 3 1 2 0 1 1 3 46 61 14 17 60 18 138

1974 12 12 '5 1 17 13 9 6 3 1 12 7 1 1 0 0 1 1 .. 7 0 2 4 9 46 63 13 18 59 81 l'lO

7,5-7'7 20 23 14 10 34 33 8 B 7 2 I~ 10 2 1 3 3 5 4 2 5 3 < ~ 9 19 109 31 ~O 116 159 275

1'i60 4 4 5 2 9 6 4 2 1 0 ~ 2 0 1 0 1 0 2 1 1 0 2 1 3 25 29 10 19 35 48 83

1Soi 1 7 :; 4 3 11 6 2 1 0 0 2 1 0 2 1 1 1 3 1 1 0 0 1 1 31 3~ 12 I~ 43 ~ 'J3

Ise2 4 8 ! 6 7 14 2 1 1 2 3 3 1 1 0- 0 1 1 1 2 1 2 2 4 38 38 12 23 50 61 111

ISon 6 4 B 7 14 11 2 4 3 1 5 ~ 2 1 0 1 2 2 1 2 0 0 1 2 43 41 22 32 65 73 138

1"4 '5 1 1 2 6 3 1 2 1 2 2 <1 1 0 3 0 4 0 0 4 1 1 1 5 14 28 10 14 24 42 66

ToM 101 125 54 45 155 170 80 ~9 24 26 104 85 26 30 19 13 45 43 20 35 ·13 15 33 50 "41 549 171 238 612 787 1399-

Page 130: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE III - 6RNCIENNETE DE RESIDENCE EN FONCTION DU LIEU DE NRISSANCE EFFECTIFS

RrrOtldis ••".ent .. proches ri r rond i sse".etlt 5 ~ 101 gnéw Casso + Ni ~"'ey

H.oussa. Non ""Gussa Ensemble Haoussa Non ffaoussa Ense...bl. Hlloussa Non Haoussa Ens.",hlei

.-----------170 - 73 1 22\-----------

~-~~~~----- 241 7:5 - 79 ·34.

3 23

3 26

2 10

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---17

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20. 17

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SM

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SF

31

10 4 1;---.. ._-----12 :5 12

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2

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2

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SM

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6

1 3 9 12 14 10 4 12 18 22 4 1 4 4 8:5------+--~--'+--t--t---- ....._- --r.-------f---- -------- ---~

3 :5 23 15 9 Il 15 14 24 25 3 1 1 9 A 10

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9

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17

14

SF

10

SM

10 2

SF

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60 3

63 1:5

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17 20

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SM

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SF

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1 13

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SM

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SF

27

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22

20

26

SM

',.---------

t:~~~=-~------_.:.-

1983

~:~:~-~~:~-50 - :59----------60 - 64

,-----------~ 6:5 - 69

19840 6 o 7 o 4 8 18 7 23 o o 2 2

, TOTAL 194 2~O 1:5 33 '209 291 96 100 27 . 29 123 129 109 131 102 174 233 39 30 3':1 68 69

---.Nigeri. + Et r.ng. r Ensemble

H..oussa Non Haoussa Ens...bl. H.. ouss& Non H"'DUS~" Ens...bh

SM SF SM SF SM SF SM SF SM SF SM SF

tlvLult 1'950 0 2 1 1 1 3 7 16 5 1 12 17r--------- -- ---- ----- --- ...- ---- ----- ---- ---- ----- ----- ---- ---, 50 - 53 0 4 ~ 1 S 5 37 30 10 10 47 401---------- ----- -------- -- '--- ---.. ---- --- '-

I~~:~:~::0 :5 3 4 3 '3 37 :50 12 13 69 63--- --- ----- -------- -----_.- -- f---- ---- --- --0 2 A 6 A 8 38 :52 16 25 ~4 77---- ---- ----- 1----- ----- -- --- --- ----- ---

~7" - 7: 1 2 3 1 4 3 4:5 58 14 18 :59--------- --1-------- -- ----

1974 1 4 0 0 1 A 47 63 14' 20 61 83--------- -- -- ---- 1--------- ---- ~---f--- --- ---- ---l'~~-=-~:_-

1 2 9 10 10 12 82 112 38 49 120 161--- ---- ---- ,-.--- --- --- -- -- ---- --- ---1')1)(. 0 1 4 5 4 6 22 28 10 18 32 46 ;

F~~F==::---- ---- ----- ----- ---- ---- ---- ---- ----- ----- ---- --,

0 1 2 1 2 2 29 3:5 10 18 39 :53 '---- ---- ---- ----- ---- ----- f----- ---- ----- ----- --- ----10 3 1 1 1 A 39 36 11 23 :50

~~--------- ---- --- ----- ----- ---- ---- 1---- ---- ---- -----1903 0 3 2 2 2 5 44 .41 22 31 66 72---------- --- -- ----1----- -- --- --- 1---. --1':1840 0 - 1 - 1 3 1 A 14 28 9 12 23 40

TOTAL 3 30 35 35 38 65 AA1 549 171 238 612 787 i'-----

_. _._~ --_.....L 990 60':1 1399 1

_.~._-- ... ·-_0. ,

Page 131: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANlŒIE 111- 7

ANCIENNETE DE RESIDENCE PAR PROVENANCES PAR SEXES, HAOUSSAS, NON HAOUSSAS, ENSEMBLE

ARRONDISSEMENTS PROCHES ARRONDISSEMENTS ELOIGNESANNEE ,

HAOUSSAS NON HAOUSSAS ENSEMBLE HAOUSSAS NON HAOUSSAS ENSEMBLE iD'

ARRIVEEM F E M F E M F E M F E M F E M F E

1< 1950 2 8 10 1 0 1 1,5 2,7 2,2 1 1 2 0 0 a 0,9 0,9 0,9 1

50-59 21 16 37 1 1 2 11,1 5,7 7,9 5 3 8 2 3 5 6,3 5,2 5,7

60-64 20 28 48 3 3 6 11,6 10,4 10,9 6 7 13 2 1 3 7,1 6,9 7,0 !65-69 21 36 57 1 4 5 11,1 13,5 12,5 3 8 11 1 2 3 3,6 8,6 6 ,1 \

70-73 23 27 50 1 3 4 12,1 10,1 10,9 13 11 24 3 0 3 14,3 9,5 11,81

74 24 29 S3 1 2 3 12,6 10,4 11,3 10 14 24 5 5 10 13,4 6,4 14,9

75-79 34 58 92 6 14 20 20,3 24,2 22,6 12 9 21 5 8 13 15,1 4,7 14,9

80 6 12 18 1 4 5 3,5 5,4 4,6 6 8 14 1 1 2 6,3 7,6 7,0 ,

81 7 9 1'0 d- l 1 3,5 3,4 3,4 6 9 15 1 1 2 6,3 3,6 7,5 !82 9 12 21 1 3 4 5,1 5,1 5,1 8 7 15 1 2 3 8,0 7,8 7,9

83 9 17 26 1 1 2 5,1 6,1 5,7 15 6 21 3 5 8 16,0 9,5 2,8

84 4 6 10 1 3 4 2,5 3,0 2,9 3 4 7 0 1 1 2,7 4,3 3,5

ENSEMBLE 180 258 1438 18 39 57 100 100 100 88 87 175 24 29 53 100 100 100

ANCIENNETE DE RESIDENCE PAR PROVENANCES PAR SEXES, F~OUSSAS, NON HAOUSSAS, ENSEMBLE

TAHOUA - ZINDER - ACADES DOSSO - NIAMEYANNEE

-,D' HAOUSSAS ~ON HAOUSSAS ENS~lBLE HAOUSSAS NON HAOUSSAS ENSEMBLE

f\RRIVEEM F E M F E M F E H F E M ? E M F E

< 1950 2 3 5 2 0 2 2,2 1,4 1,7 0 a 0 2 0 2 2,2 0,0 l,

50-59 5 6 11 1 4 5 3,2 4,5 3,9 4 0 4 2 1 3 6,7 1,~ 4,0

60-64 9 8 17 4 4 8 7;1 5";4 6,1 1 2 3 1 2 3 2,2 4,6 3,~

65-69 10 4 14 9 10 19 10,3 6,3 8,1 5 5 10 2 3 5 7,9 9,3 8,6

70-73 6 ' 12 18 6 6 12~· 6,5 8,1 7,4 3 5 8 3 6 9 6,7 2,6 9,,

74 11 12 23 5 la 15 8,6 9,9 9,3 0 2 2 2 1 3 2.2 3,4 2, e

75-79 19 23 42 10 13 23 15,7 16,2 16,6 13 15 28 11 7 18 27,0 ~5,3 26,1

80 9 7 16 2 10 12 5,9 7,6 6,9 4 3 7- 3 2 5 7,9 5,7 ~,s

81 12 13 25 6 11 17 9,7 10,8 10,3 5 4 9 3 3 6 9,0 8,0 8,6

82 la 11 21 8 12 20 9,7 10,4 10,1 10 4 14 2 5 7 13,5 0,3 11,9

83 11 11 22 15 14 29 14,1 11,3 12,6 6 5 11 4 la 14 11,3 7,3 14,21

1 84 7 1 17, 24 6 1 7 7,0 8,1 7,6 2 1 3 1 1 2 3,4 2,3 2,8

iIENSEMBLE 111 127 238 74 95 169 100 100 100 53 46 99 36 41 77 100 100 100

Page 132: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE II1 - 7 buite)

ANCIENNETE DE RESIDENCE PAR PROVENANCES PAR SEXES, HAOUSSAS, NON HAOUSSAS, ENSEMBLE

ETRANGER ENSEMBLE \ANNEE

,

D' 1lA0USSAS NON HAOUSSAS ENSEMBLE HAOUSSAS NON HAOUSSAS ENSEMBLE

!J.RRIVEE E E E1

M F E M F E M F E M P M F M F

< 19501

a 2 2 a 1 1 0,0 5,1 3,3 5 14 19 5 1 6 1,6 1,9 1,8

50-591

0 3 3 4 1 5 12,8 6,8 8,9 35 28 63 10 10 20 7,3 4,9 6,D!1

60-64 1 4 5 1 2 3 6,5 10,2 8,9 37 49 86 11 12 23 7,8 7,8 7,8\!65-69 a 1 1 2 6 8 6,5 11,8 10,0 39 54 93 15 25 40 8,8 0,1 9,51

70-73 1 3 4 1 1 2 6,5 6,8 6,7 46 58 104 14 16 30 9,8 9,5 9,6

74 1 3 4 4 0 a 3,2 5,1 4,4 46 60 106 13 18 31 9,6 0,0 9,8

75-79 2 2 4 5 8 13 22,5 16,8 18,9 80 107 187 37 50 87 19,0 0,1 9,6

80 1 2 3 2 3 5 9,7 8,5 8,9 26 32 58 9 20 29 5,7 6,6 6,2

81 1 2 3 1 0 1 6,5 3,4 4,4 31 37 68 11 16 27 6,8 6,8 6,8

82 1 3 4 1 2 3 6,5 8,5 7,8 38 37 75 13 24 37 8,3 7,8 8,0

83 1 4 5 0 1 1 3,2 8,5 6,7 42 43 85 23 31 54 10,6 9,5 0,0

1

84 3 1 2 5 2 3 5 6,1 8,5 n,l 19 30 49 10 9 19 4,7 5,0 4,9

11

\ENSENBLE 12 31 43 19 28 47 100 100 .100 444 549 993 171 232 403 100 100 100,-

Page 133: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

TABLEAU· 2° PARTIE

Page 134: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNElE 1

RECAPITULATIF DES ETAPES MIGRATOIRES

ETAPES URBAINES- 1 AN

~lBRE D'ETAPES EFFECTIF %

0 191 79,8

1 38 15,7

2 8 3,3

3 3 1,24 2 0,8

M = 0.29

ETAPES ETRANGER- 1 AN

NBRE D'ETAPES EFFECTIF %0 221 91,3

1 18 7,4

2 2 0,8

3 1 0,4

M = 0.11

ETAPES RURALE+ 1 AN

NBRE D'ETAPES EFFECTIF %

0 165 68,21 44 18,22 'J? 9,1<--

3 6 2,54 3 1,2

5 1 0,4

6 1 0,4

M = 0.54

ETAPES RURALES- 1 AN

NBRE D'ETAPES EFFECTIF %

0 205 84,7

1 25 10,3

2 7 2,9

3 1 0,4

4 3 1,2

5 1 0,4

M = 0.24

ETAPES URBAINES+ 1 AN

NBRE D'ETAPES EFFECTIF <PIQ

0 23 9,5

1 132 54,6

2 41 16,9

3 20 8,34 18 7,4

5 5 2,16 2 0,87 1 0,4

M = 1.61

ETAPES ETRANGER+ 1 AN

NBRE D'ETAPES EFFECTIF ~

0 184 76,01 34 14,1

2 18 7,4

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Page 135: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNEXE Il (,)

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Page 136: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Page 137: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNEXE III

LE STATUT DES MIGRANTS AUX DiffERENTS ETAPES DE LEUR PARCOURS

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Page 138: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

ANNEXE IV

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Page 139: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Page 141: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

QUESTIONNAIRES

Page 142: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Page 144: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Page 145: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

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Page 146: Croissance urbaine et santé à Maradi (Niger

Composé par Bernadette RAYNAUTImprimé à l'Université de Bordeaux 2

Bordeaux, Juillet 1990