Marc Van Gyseghem.

CUCU CHANEL.

Editeur responsable : Van Gyseghem,10/153, quai Van Beneden, 4020-Liège.

« Ciné-Revue ».

Le magazine des stars.

Exclusif !Sensationnel !

Une interview de Bernadette Prignon.

Edition du 17 juin 2004.

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Madame le Conseiller à la Cour d’appel

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De Liège Prignon photographiée par « Ciné-Revue ».

Moi, Madame le Juge d'instruction, j'aime bien MadamePrignon.Avant, je la prenais pour une idiote, mais je l'aimaisquand même bien. Vous savez, Madame le Juged'instruction, il y a beaucoup d'hommes qui aiment bienles femmes qui sont complètement idiotes ; je ne suispas le seul. Tenez ! J'ai rencontré, à la Cour decassation, un avocat-ténor du Barreau qui s'appellequelque chose comme Uijttenbroekendael qui m'a dit :

- Ma femme est une idiote, mais je l'aime bien. Elle tientune place importante au sein de l'exécutif; c'est uneidiote, mais... je l'aime.

Cette expression de tendresse, à peine retenue, m'aému.Avant - il y a longtemps - je me moquais de MadamePrignon, mais, depuis que Monsieur le Président duTribunal correctionnel de Nivelles Desmette m'acondamné, pour outrages à magistrats, à une peined'emprisonnement de 12 mois, j'ai compris - BIENCOMPRIS - que je devais m'amender. Alors, je ne memoque plus. Je loue et vénère Madame Prignon. Ainsi,Monsieur Desmette ne me condamnera plus.

- Je vous félicite, mais... Où, Diable, irez-vous chercherdes informations qui vous permettront de louangerMadame le Conseiller à la Cour ?

- Ben... dans « Ciné-Revue », le magazine des stars.Au mois de mai, « Ciné-Revue » publiait une photo deJennifer Lopez qui montrait sa petite culotte. Vous aimez

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bien, vous, Madame le Juge d'instruction, de voir la petiteculotte de Jennifer Lopez ?

Ce mois-ci, « Ciné-Revue » présentait une interview deBernadette Prignon. On nous explique sa philosophie...face aux problèmes quotidiens.Madame Prignon a commencé par dire que c'était ellequi connaissait le mieux le ministre des finances DidierReynders.

- Est-il un con intégral ?

- Je ne sais pas, Madame le Juge d'instruction.Bernadette n'en a pas parlé, mais elle a déclaré que elleavait vécu en concubinage avec Didier de décembre 79jusqu'à octobre 81. Ca fait quand même presque deuxans. C'est un bail. Bernadette était en seconde licenceen droit et Didier, en première.C'est une information qui mérite d'être divulguée. Ainsi,on ne se fait pas d'illusions sur la moralité religieuse desgens. Le père Camille m'a dit qu'il leur avait rendu visitedans le « kot » qu'ils partageaient sur le campus.

- Je m'aperçois qu'en matière de sexe, Didier était déjàfort éveillé.

- Disons qu'il avait des opinions philosophiques bienarrêtées. A l'époque du Rassemblement Wallon (dont jefaisais partie), Jean Gol m'a raconté que « Didiervitupérait contre l'institution du mariage ; il prônait l'unionlibre. Il montrait qu'il était un chaud Partisan pour l'UnionTranquille Egalitaire. Les étudiants disaient le PUTE.Didier mettait ses idées en application en vivant enconcubinage. ».

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- Ha, ha ! Je comprends, maintenant, pourquoi Bernadette n'a jamais voulu siéger « aux divorces ».

Alors, Madame le Juge d'instruction, Didier lui a dit unjour : Faudrait tout de même bien qu'on se marie. Si tuveux devenir magistrat, on n'a pas le choix. Alors, ils sesont mariés et ont eu trois enfants.

- Ce n'est pas quatre ?

- Si ! Mais le quatrième est venu plus tard. MadamePrignon a expliqué que, à l'approche de la quarantaine,ils ont eu de nouveau envie de... langes qui traînent.

- Quelle curieuse motivation !

- Un avocat, puis un magistrat, et puis encore un policierm'ont dit : « Je ne savais pas que Madame Prignonaimait bien de laisser traîner des langes-caca. ». J'étaisfurieux, furieux. Tant à l'avocat qu'au policier, j'airépondu : « Madame Prignon a dit : des langes. Elle n'apas précisé si c'était des langes-caca ou des langes-pipi.Elle a dit : DES LANGES. Un point c'est tout. ». C'estvrai, hein, Madame le Juge d'instruction, ça ne va pas dedire cela. Je n'ai rien osé répondre au magistrat puisque,fidèle à ma nouvelle ligne de conduite, je ne rabroue plusles magistrats. Naturellement, ce « mot » a fait le tour dela Cour. Madame le Conseiller Lange en a été touteretournée. Depuis qu'elle a entendu un greffier qui disait« voilà Madame le Conseiller Lange-caca qui passe ! »,elle n'ose plus dire son nom. J'ai dit à Madame Lange :Voyons, Madame le Conseiller, le mariage de Marie et de

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Lange est tout à fait honorable ! Vous n'avez pas à enêtre gênée.

- Le nom polonais que je porte me met à l'abri de cegenre d'inconvénient.Je suppose que Didier tient une grande place dans la viede Madame Prignon ?

- Oh ! oui, Madame le Juge d'instruction. MadamePrignon a dit qu'elle aimait surtout l'allure romantique deDidier... ses cheveux longs... noirs et bouclés.Naturellement, maintenant, ses cheveux sont un peu griset ne sont plus bouclés, mais quand il avait vingt ans...

- Tant qu'on y est, racontez-moi tout.

- Bernadette a dit qu'elle aimait le goût de Didier pour Brassens ainsi que sa besace en cuir naturel. « C'étaitmagique ! ».

- Je vois mal Didier avec une besace en plastique ou entoile de jute, mais je ne m'explique pas...

- Ne cherchez pas d'explication, Madame le Juged'instruction. Bernadette a dit : « Ca ne s'expliquepas ! ». C'est magique comme quand on va voir JohnnyHalliday. J'espère que son portefeuille ministériel estégalement en cuir naturel.Mais, Madame le Juge d'instruction, la roue de la fortunea continué à tourner. Madame Prignon a dit : « Ca nousa apporté une certaine aisance matérielle. La vie estquand même plus facile lorsqu'on ne doit pas compter àla fin du mois pour (acheter) un cahier ou une paire dechaussures. ».

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( Espérons, après cela, que le ministre des finances ne devienne pas un dépensier. )

- Ca alors ! Figurez vous, M. Van Gyseghem, que lejeune policier de 23 ans qui, hier, m'amenait un détenu,m'a dit exactement la même chose.

- C'était sans doute un policier qui a épousé unmagistrat ?

- Non ! Sa femme est policière. Elle gagne très, trèsbien sa vie. En plus, elle n'a même pas besoin d'acheterun cahier puisque... le ministère de l'Intérieur lui endonne gratuitement.

- J'ai un locataire qui est sergent à l'armée belge. Il apris en location un superbe appartement de 39 m2 pour250 € par mois. Naturellement, il n'a pas de voiture, maissa femme ne travaille pas. Il rejoint quotidiennement sacaserne à vélo. Ainsi, m'a-t-il dit, ma femme peut s'offrirune paire de chaussures deux fois par an.Mais Madame Prignon s'est empressée d'ajouter que« elle gardait une certaine discrétion. ».

- Cela va de soi puisqu'elle est magistrat.

- « Nous étions récemment au Festival de Cannes. » etça, « ce sont les bons côtés du boulot. ».

- Comme je la comprends ! C'est tout de même plusagréable d'aller à Cannes que de se faire mourir àrédiger des arrêts.

- Vous avez raison, Madame le Juge d'instruction. (Vousremarquerez que, fidèle à ma nouvelle ligne de conduite,j'approuve tout ce que vous dites.). Je puis cependant

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vous assurer que les arrêts rédigés par Madame Prignon

sont extrêmement bien motivés. C'est Monsieur lePrésident Goux qui me l'a dit. C'est un très grandmagistrat ! Je parle de Madame Prignon.

- J'ai bien compris.

- « Mais on ne va pas se plaindre... » et, à son égard,« les gens gardent une certaine pudeur. ».

- Tout le monde ne calque pas sa conduite sur celle deDidier et ne se met pas à parler de « son » épisiotomie.

- Savez-vous, Madame le Juge d'instruction, que Didierne coupe jamais son GSM ?.... pour le motif que « il doitêtre joignable à tout moment, ne serait-ce QUE par lepremier ministre. ».

- Ou QUE par Tony Blair... ou QUE par G.W. Bush.

- Ca, Madame le Juge d'instruction, Bernadette ne l'a pasdit. Didier et Bernadette adorent le rock. Rock'n'roll !Tralala ! Youppie ! Un huissier d'audience m'a racontéqu'un jour, Bernadette avait entraîné le premier présidentde la Cour dans un rock endiablé. Michel Joachim lasecouait tellement fort que le talon d'une de seschaussures s'est cassé. C'est triste, conclut l'huissierd'audience.

- Ca n'a pas d'importance, Monsieur l'Huissier. MadamePrignon ne doit pas compter à la fin du mois pour unepaire de chaussures ou... un cahier.

- Combien de fois Didier et Bernadette sont-ils allés au

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Festival de Cannes ?

- Trois, Madame le Juge d'instruction. Les journalistesaccrédités adorent Madame Prignon. Un président de laCour d'appel m'a dit : « Si Madame Prignon veutvraiment rendre un service à la Justice, ce qu'elle a demieux à faire, c'est de rester à Cannes. ». Fidèle à manouvelle conduite, j'ai approuvé : Vous avez mille foisraison, Monsieur le Président. Pourtant, Madame leJuge d'instruction, dans le fond de mon cœur, je préfèreque Madame Prignon reste à Liège, parmi nous, parmiles érudits.

- Manquent-ils parfois les Francofolies de Spa ?

- Jamais ! Madame Prignon a bien dit : JAMAIS. Enmatière de folie, ils ne laissent rien passer. Vous necroyez tout de même pas qu'ils vont « se laisser boufferpar leur métier. » ?

- Si l'on y prend garde, la Cour d'appel risque de vousbouffer jusqu'à la moelle, surtout depuis que le premierprésident Joachim s'est mis en tête de catalyser sesmagistrats.

- Et puis... un gros salaire ne justifie pas qu'on se laisse«bouffer». Un policier m'a dit: Je travaille 9 à 10heures par jour. Je suis littéralement bouffé par monmétier. Faut pas, Monsieur l'Inspecteur principal, que jelui ai répondu.Didier et Bernadette ont acheté une maison decampagne - à Moha - où, pour se reposer des fatiguesdu rock, ils herborisent.

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Savez-vous, Madame le Juge d'instruction, que « l'egode Didier ne souffre jamais. » ?

- Et... son ego à elle, il souffre parfois ?

- Oui ! Quand elle me voit. Mais maintenant que vousm'avez banni du palais de justice, elle ne me voit plus.Naturellement, si j'allais aux Francofolies de Spa...

- Je ne vais tout de même pas vous interdire d'aller àSpa.

- Didier et Bernadette « vont se mettre au golf» vu leurâge.Savez-vous, Madame le Juge d'instruction, que « Didierapprécie un bon verre de vin. » ?

- Oui et de préférence dans un verre qui n'a pas étérecollé.

- Bernadette a dit que « cela ne la dérangerait pas debouger». Je crois - EVISU DONNA - qu'elle envisagede quitter la Cour d'appel ; elle voudrait bien « monter » àla Cour de cassation. J'en ai touché un mot au premierprésident Monsieur Lahousse.

- Qu'a-t-il répondu ?

- Il s'est mis à chanter - je ne sais pas pourquoi - unevieille rengaine de Maurice Chevalier : « Viens poupoule,viens poupoule, viens. ».J'ai appris que Monsieur Lahousse avait dit à Monsieur leConseiller Londers : tu as eu grand tort d'écrire dans « la

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charte » - Statut et déontologie du magistrat - qu'unmagistrat doit être discret et mener une vieretirée. A Liège, on te prend pour un con.

Madame Prignon n'est pas « de celles qui crachent dansla soupe. ».

- Où crache-t-elle ?

- Je ne sais pas. Didier est très proche de MichelDaerden (PS) qu'il apprécie énormément.

- Comme c'est intéressant !

- Hein oui, Madame le Juge d'instruction ! J'ai bien fait,hein, d'acheter « Ciné-Revue ». On y apprend àrespecter nos magistrats. Hein, oui ?

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A Cannes, je me repose.Je ne me laisse pas bouffer par mon métier.Coucou, Monsieur Lahousse.

DEDICACE.

Le profond respect que j'éprouve pour

Madame le Conseiller à la Cour d'appelAriane Jacquemin

m'a conduit à lui dédier cet opuscule.

Malheureusement, Madame le Conseiller Jacquemin esttrès peu connue du public et, en particulier, des lecteursde « Ciné-Revue ».Nous le déplorons ; nous serions beaucoup plusnombreux à l'honorer et à lui présenter nos respectueuxhommages si nous la connaissions mieux.

Que Madame Jacquemin sache que mon ami MarcPasteger - de « Ciné-Revue » - se tient à sa dispositionpour l'interviewer quand elle veut et où elle le désire(même à Cannes, même à Chicago, même à Calcutta ouà Bagdad).Mon ami Louis Maraite, rédacteur en chef du journal « LaMeuse », offre une demi page de son journal à Madamele Conseiller Jacquemin pour lui permettre de faireconnaître au grand public ses goûts en matière de loisirs(visite chez une esthéticienne, chez une pédicure, amourdu Rock'n'roll ou du tango...).

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Mon ami Mick Jagger, rockeur connu, serait désireuxd'écrire une ballade hard en l'honneur de MadameJacquemin pour peu qu'elle indique le thème de lachanson. Elle n'a qu'un mot à dire.

Mon ami Ron Lopez, délégué de la firme Pampers,sollicite l'honneur d'offrir une grosse1 de langes àMadame le Conseiller Jacquemin.

Hélas ! Le directeur du Festival de Cannes est contraintde limiter la présence de magistrats au Festival. La« place » est réservée pour plusieurs années encore àMadame le Conseiller à la Cour d'appel Prignon.

Je me tiens à la disposition de Madame le ConseillerJacquemin pour l'aider à sortir de l'ombre.

La dame blanche.

J'ai rencontré John-John Simenon. Il m'a dit :

- Pourquoi ne baiseriez-vous pas Micheline Ruzinowski ?

- Mais enfin, Monsieur Simenon, vous me parlez debaiser un juge d'instruction comme si vous me suggériezd'aller déguster une dame blanche chez « Franchi ».

1 Douze douzaines.

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Jennifer Lopez m'a dit : « Je regarde Bernadette Prignoncomme une petite sœur égarée. C'est l'insignifiance faitefemme. ». Quelle erreur ! Chère Jennifer.

LE MENSONGE ARITHMETIQUE.

A Madame le Juged'instruction Reynders,

ô toi, ma douce ; ô toi, ma pure.

Madame le Juge d'instruction,

En 1998, je me suis beaucoup moqué2 de la lettre quevous aviez adressée, le 2 septembre 1997, à Monsieur lePrésident du Tribunal de première instance RobertBourseau, le digne prédécesseur de notre très chèreClaire Lovens.Vous écriviez : « J'ai reçu plus de cinquante fois Mr VanGyseghem ».Non seulement je me moquais, mais je disais qu'ils'agissait d'un mensonge flagrant. (Monsieur le PrésidentFontaine m'avait d'ailleurs condamné pour outrages à...Madame Reynders).Je le regrette profondément.Avant de comparaître devant Monsieur le Président duTribunal de Nivelles Desmette, j'avais relu plusattentivement votre lettre. Et... je m'étais aperçu que

2 Voir « La choucroute judiciaire ».

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vous écriviez : « J'ai reçu plus de cinquante fois Mr VanGyseghem entre le 12 septembre 96 et le21.02.1997... ».

II m'était venu à l'idée - j'adore les additions - decompter le nombre de jours ouvrables de cette période.Il y en a 104.Dès lors, m'étais-je dit, si Madame Reynders m'a reçuplus de 50 fois, disons 52, durant ces 104 jours, cela veutdire qu'elle m'a reçu 1 jour sur 2.Lors de l'audience de Nivelles, je m'étais écrié,brandissant mon billet de banque :

- Monsieur le Président, je vais vous poser une questionà un Zaïre :

Qui connaît un juge d'instruction qui reçoit « son »inculpé un jour et pas l'autre pendant cinq mois ?

Madame le Juge d'instruction, vous me croirez si vous levoulez, mais Monsieur Desmette n'a pas su répondre àma question.

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Rentré à Liège, je me suis précipité chez Madame leJuge d'instruction Julémont :

- Madame le Juge d'instruction, connaissez-vous un juged'instruction qui reçoit « son » inculpé un jour et pasl'autre pendant cinq mois ?

- Ben... oui ! Madame Reynders.

- Eh bien ! Madame le Juge d'instruction, vous venez degagner un Zaïre.

Soupçonneuse - vous connaissez Madame Julémont -elle me demanda :

- C'est un vrai billet ou un faux ?

- N'en doutez point, c'est un vrai. C'est MonsieurVerwilghen qui me l'a donné lorsqu'il était ministre de laCoopération. Lui-même le tenait de Monsieur Kabila.

Je vous prie donc, chère Madame Reynders, de bienvouloir agréer mes profonds regrets ainsi que mes plusrespectueux hommages.

Van Gyseghem

P.S. : Je suis très fier d'être votre chouchou. Je vousrendrai votre politesse. J'irai encore vous voir cinquante-deux fois.

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MA NIVELLES.

Madame Michèle Loquifer, président du Tribunal depremière instance de Nivelles :

- Et alors, M. Van Gyseghem, vous êtes content ?Monsieur Desmette vous a accordé deux heures pourprésenter vos moyens de défense... ainsi que je le luiavais ordonné ?

- Vous comprenez bien qu'il n'aurait jamais osé courir lerisque de s'entendre reprocher qu'il bafouait les droits dela défense. Il a la « clope » d'être rangé parmi lesmagistrats choucroute.

- C’est normal ; mettez-vous à sa place. Que vous a-t-il dit ?

- Il a commencé par dire que le rapport des expertspsychiatres et psychologue3 était décevant, que lesexperts n'avaient rien compris à leur mission, que c'étaitpas « ça » que la Justice attendait d'eux. Sans doutedéplorait-il que les experts se soient bornés à leur rôle :faire des examens de médecine psychiatrique et desexamens psychologiques. Naturellement, MonsieurDesmette aurait mieux aimé que le Collège des expertsme fasse tomber sous le coup de la loi de défensesociale. Pouf ! Van Gyseghem dans un asile !

- Qu'avez-vous répondu ?3 Docteur Denys, Docteur Schouteden, Monsieur Salah.

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- J'ai dit : « Monsieur le Président, j'admire la qualité dutravail réalisé par ces experts. Ils ont exploré, commel'on dit, toutes les pistes : testing de personnalité,examen de sang pour vérifier si, par hasard, je n'avaispas été atteint de la syphilis ou de la blennorragie,examen de mon cerveau par résonance magnétiquenucléaire, examen neuropsychologique pour déterminermes capacités cognitives. Bref ! Ils ont fait tout ce quiétait possible. ».

- Que vous a encore dit Monsieur Desmette ?

- Il a dit que ça ne servait à rien de plaider, que je perdaismon temps, que les préventions étaient établies. Mais,Madame le Président, j'ai quand même dit ce que j'avaisà dire. Il m'écoutait religieusement, mais il avait des ticsquand je prononçais : « magistrat choucroute »,« Madame Gillet et Monsieur Coumanne sont deuxcroûtes. », « Monsieur Fontaine est devenu grossier. »,« Monsieur le Premier Président Joachim multiplie lessottises par ses déclarations à la presse. »...

- Ne vous occupez pas des tics de Monsieur Desmette.L'important est qu'il vous ait écouté sans vousinterrompre, sans s'énerver.

- Il n'aurait jamais osé faire le contraire. J'avais cité « lacharte » - Statut et déontologie du magistrat : « Lacompétence du magistrat suppose qu'il soit ouvert et àl'écoute. ». (p 309)Mais, Madame le Président, il est devenu rougecoquelicot lorsque je lui ai donné une « gifle ».J'ai dit : « Vous avez écrit dans votre jugement quej'avais comparé avec légèreté la position d'un juge avec

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celle d'un arbitre de football. Vous avez mal interprétémes paroles, Monsieur le Président. J'ai dit - j'ai écrit -que : c'est comme si l'on demandait à un Japonaisd'arbitrer un match de football entre le Japon et laChine... ou à un Irakien d'arbitrer un conflit entre l'Iraket les Etats-Unis d'Amérique. C'est très regrettable,Monsieur le Président, de m'avoir taxé de légèreté. C'estd'autant plus regrettable que, force m'est de constaterque la légèreté n'est pas là où le Tribunal dit qu'elle setrouve. ».

- Pourquoi avez-vous dit cela ? Monsieur Desmette a été« léger » ?

- Oui ! C'est alors que je lui ai administré une seconde« gifle ». J'ai dit : vous avez écrit dans votre jugementque : « Les experts avaient noté que Van Gyseghemétait atteint d'une psychose paranoïaque. ». Or,Monsieur le Président, les experts ont expressément ditle contraire. Ils ont dit : « Nous avons écrit : il estlégitime de penser que Van Gyseghem est atteint d'unepsychose paranoïaque. MAIS le reste de notre texteindique clairement que Van Gyseghem n'est pas àranger dans ce cadre. ».Vous vous êtes trompé, Monsieur le Président. Vousvous êtes trompé.

- Oulala ! Vous lui avez infligé un camouflet public. Il vavous en vouloir. Il a dû ressentir cette mortificationd'une manière cuisante. Il ne sera plus capabled'impartialité à votre égard.

- Ca n'a pas d'importance, Madame le Président. Je suishabitué à la partialité de certains magistrats.

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- Je lui dirai tout de même qu'il devrait se déporter... souspeine d'être... un magistrat choucroute.Au fond, vous lui avez sarbacane deux tchouquets enplein milieu du front.

- Dame ! Madame le Président, lorsqu'on n'est pasGoliath, il faut bien calquer sa conduite sur celle deDavid.Après l'audience, un avocat m'a dit : Quel trou-de-balle !Un président de tribunal qui donne son avis sur lastructure d'un rapport d'expertise médicale !... Alors qu'iln'a même pas su lire convenablement le rapportprécédent.

UN MOIS PLUS TARD.

Madame Loquifer :

- Et alors, M. Van Gyseghem, Monsieur Desmette vous acondamné à une peine d'emprisonnement de 12 mois ?

- Ben oui !

- Il n'a pas voulu se déporter. Il m'a dit : ce serait tropfacile pour un inculpé. Il lui suffirait de « vexer » le jugepour l'obliger à se déporter.

- Vous oubliez une chose, Madame le Président. Jen'aurais jamais su ni pu vexer Monsieur Desmette s'iln'avait pas écrit deux grosses sottises dans son premierjugement.

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- Laissons là ces subtilités juridiques. Avez-vous comprisle sens de la peine qui vous a été infligée ?

- Oh ! J'ai très bien compris, Madame le Président. Jeraconterai partout que Monsieur Desmette est le meilleurmagistrat de Belgique. J'espère que le parquet deNivelles ne considérera pas cela comme un outrage.

- Monsieur Desmette est un homme très propre ; plus

propre que la dent d'un chien.

HABEMUS IRATAM JUNONEM.

- Madame le Juge d'instruction, je constate que vous bouillez de colère. Que se passe-t-il ?

- J'apprends que vous clamez partout que le président du Tribunal de Nivelles Desmette est le meilleur magistrat de Belgique. Il n'est tout de même pas meilleur que notre vice-président Fontaine qui est liégeois ? J'admets qu'il soit meilleur que Monsieur Coumanne qui est une croûte, mais iln'est tout de même pas meilleur que Monsieur le Conseiller à la Cour de cassation Fettweis qui est liégeois.

- J'ai dit : le meilleur de Belgique. Je n'en démordrai pas.

- Mais, M. Van Gyseghem, vous êtes complètement maboul.Soyez plus souple ; lâchez du lest.

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- Monsieur Desmette est le meilleur... après Madame leConseiller à la Cour de cassation Matray.

LE HARCELEMENT SELON GARP.

Micheline Ruzinowski, juge d'instruction :

- M. Van Gyseghem, vous osez prétendre que vous neharcelez pas le premier président de la Cour d'appelMonsieur Joachim. Vous osez ! Je vais vousconfondre en vous donnant la preuve la pluséclatante de votre mauvaise foi.

- Ah ! Oui ?

- Vous avez écrit au premier président, le 26 mai 2004.Je vais vous lire cette lettre qui vous accable d'unemanière irréfutable :Monsieur le Premier Président,

Un premier président de Cour d'appel doit tout savoir surce qui se passe dans sa Cour.Ce matin, à 8 heures 36, je vois arriver, dans la cour dupalais de justice, Madame le Conseiller Drèze. Elleportait, outre son sac à main, une pile de dossiers. Je luidis : « Bonjour, Madame le Conseiller. ».Madame Drèze ne me répond pas. Sans doute était- ellepréoccupée par les dossiers qu'elle allait avoir à traiter.Je lui dis : «Je vais vous ouvrir la porte, Madame leConseiller. ». Je me dirige vers la porte du parquetgénéral et... j'ouvre la porte.Quelle ne fut pas ma surprise de voir Madame Drèze sediriger alors vers la porte vitrée qui donne accès augrand couloir du tribunal de première instance ! Je lui

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dis : « Oh ! Pardon, Madame le Conseiller. Je croyais

que vous entriez à la Cour, comme d'habitude, par laporte du parquet général. Qu'à cela ne tienne, je vaisvous ouvrir l'autre porte. ».Et, Monsieur le Premier Président, je me dirige versl'autre porte.Quel ne fut pas mon étonnement de voir Madame Drèzerebrousser chemin pour se diriger à nouveau vers laporte du parquet général.Madame Drèze me dit alors : « Vous commencez à m'emmerder... sérieusement. ».Je fus, Monsieur le Premier Président, tellement ébahique j'en oubliai... d'ouvrir la porte.

- Ce n'est pas du harcèlement, ça ? Je continue :

C'est vrai, hein, Monsieur le Premier Président, nousautres, les petits justiciables, nous ne nous attendonspas à recevoir, en guise de remerciements, un « vousm'emmerdez » lorsqu'on ouvre une porte pour aider unconseiller de votre Cour. Faut nous comprendre !

- Ce n'est pas harceler le premier président, ça ? Jecontinue :

A 10 heures 5, je décidai d'aller assister à l'audiencepublique de la 6ème chambre présidée, ainsi que vous lesavez, par Madame le Conseiller Drèze. J'entrai dans lasalle d'audience sans faire le moindre bruit et saluai laCour.Quelle ne fut pas ma stupéfaction de constater queMadame Drèze donnait l'ordre au policier de service deme refouler. Le policier me pria très aimablement de

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sortir. J'obtempérai évidemment à son injonction (j'obtempère toujours).

-Ce n'est pas du harcèlement, ça ?

-Je crois, Madame le Juge d'instruction...

-Taisez-vous ! Je n'ai pas fini. Je continue.

Je crois opportun, Monsieur le Premier Président, devous dire que, si vous ne mettez pas bon ordre à « toutcela », je serai contraint de faire un éclat qui retentirajusqu'à la Cour de cassation ou jusqu'au Tribunal pénalinternational de Varsovie. Je vous prie d'agréer, Monsieur le Premier Président...

-Ce n'est pas du harcèlement, ça ?

-Madame le Juge d'instruction, je...

-Taisez-vous ! Sortez ! Voyou ! Sortez !

Des dangers encourus lorsqu'on ouvre une porte.

Micheline Ruzinowski, juge d'instruction :

- M.Van Gyseghem, vous commencez à m'emmerdersérieusement.

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- Madame le Juge d'instruction, on me l'a déjà dit. Ce quim'étonne, c'est que je ne vous ai pas ouvert et tenu uneporte pour vous permettre de passer plus facilement.

L’ART DE DEPLAIRE.Je dédie ce chapitre à Madame leConseiller à la Cour de cassationChristine Matray... dont l'intelligenceéblouissante et l'exquise politesseprovoquent l'admiration de tous.Enfant chérie du « Journal desprocès », Madame Matray sera, je lesouhaite de tout cœur, la mère aduléedu Conseil supérieur de la Justice.

- M. Van Gyseghem, vous me faites chier.

- Pourquoi cela, Madame le Juge d'instruction ?

- Madame Matray ceci, Christine Matray cela, Madame leConseiller Matray est formidable... Vous n'avez que cesmots-là à la bouche.

- Vous n'allez tout de même pas me reprocher de ne pasoutrager Madame Matray ?

- A vous entendre, c'est une sainte. Vous n'allez tout demême pas la mettre sur un autel ?

- Non, Madame le Juge d'instruction, mais je la place surun piédestal.

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Vous savez, Madame le Juge d'instruction, je dis aussi :Madame le Conseiller Jacquemin ceci, Monsieur lePrésident Caprasse cela... Il y a, ne l'oubliez pas, 80%de bons magistrats, Tenez ! Monsieur Goux parexemple...

- Fichez-moi la paix ! Tant que vous ne direz pas quetous les magistrats sont bons, je vous chercherai despuces. Je vous dis - et je suis catégorique - queMadame le Conseiller Lange est un bon magistrat.

- Je n'ai jamais dit le contraire, Madame le Juged'instruction.

- Pourquoi l'outragez-vous ?

- Mais, Madame le Juge d'instruction, vous avez deslubies. Je n'ai jamais outragé Madame le ConseillerLange. J'ai simplement dit qu'elle ne devait pas montrerses cuisses.

- Et moi, je vous dis que c'est son droit, son droit. Ellemontrerait même autre chose, cela ne vous regarde pas.

- Madame le Juge d'instruction, je ne confonds pasMadame Lange avec Joséphine Baker. Je respecte sesmembres inférieurs comme je vénère ceux de NotreSeigneur.

- Vous n'avez pas à parler de ses cuisses.

- J'ai cru bien faire, Madame le Juge d'instruction. Unmagistrat qui siège avec Madame Lange m'a dit :Lorsque, à neuf heures moins le quart, je vois les cuisses

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de Madame Lange, j'attrape une crampe à la prostate etun durcissement de mon corps caverneux. A neufheures, lorsqu'elle s'installe au siège, à mes côtés, à

portée de ma main, je n'arrive plus à me concentrer surles plaidoiries. C'est très gênant. Ma compétence s'entrouve amoindrie puisque « la compétence du magistratsuppose qu'il soit attentif et à l'écoute4. ».

- Vous me faites chier ; chier et pleurer. Vous n'êtes pasgentil.

- Voyons, Madame le Juge d'instruction ! Ne vousfâchez pas comme cela. Aimeriez-vous bien délivrer unmandat d'arrêt ? Voulez-vous que je demande audocteur Schouteden de déclarer que je suis débile ?Vous savez bien que vous êtes un grand magistrat. Moi,pour vous faire plaisir, je veux bien aller en prisonpendant un mois ou deux. Cela vous ferait peut-être dubien.

Lorsque vous me placez en détention préventive,Madame le Juge d'instruction, je souffre assurément,mais... je ne le sens pas.Un codétenu m'a dit :

- Avant de te connaître, Marc, je ne savais pas qu'ilexistait des magistrats aussi bêtes.

4 « La charte » page 309.

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Madame le Juge d'instruction Coolst m'a dit un jour :quand un magistrat se prend pour un curé et qu'ilconsulte le catéchisme au lieu du Code pénal, il se cassela gueule.

SAINT BERNARD.

Chère Madame Loquifer, chère Madame le Président,est-ce que, par hasard, votre vice-président Desmette neserait pas tombé sur la tête5 ? Ne devrait-il pas êtrel'objet d'une mesure de suspension de fonction6 ?Pourquoi ? Je vais vous l'expliquer :

- Cher M. Van Gyseghem, accepteriez-vous d'êtreexaminé par un psychiatre ?

- Ben oui, Madame le Juge d'instruction.

- Par un 2ème psychiatre et par un psychologue ?

- Ben oui.

- M. Van Gyseghem, j'ordonne que ce collège de troisexperts qui, m'avez-vous dit, a toute votre confiance,vous examine encore un peu mieux.

- Certainement, Monsieur le Président.

- Cher M. Van Gyseghem, accepteriez-vous d'êtreexaminé par un neuropsychologue ?

- Ben oui.

5 Ce n’est pas une injure, c’est une question.6 C’est toujours une question.

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- Par un cognitologue, un syphilisologue ?

- Ben oui.

- Par un magnétologue, un testicologue ?

- Ben oui.

Un an plus tard.

- Cher M. Van Gyseghem, vous êtes en parfaite santé.Vous avez un bon gros Ql7. Vos facultés mentales seportent comme le Pont-Neuf. Tout va bien.

- Je le savais déjà.

Six mois (encore) plus tard.

Le président du Tribunal Bernard Desmette :

- Les experts ont travaillé comme des patates. Je suisfranchement déçu - déçu - et j'affirme qu'ils n'ont riencompris à leur mission. J'enrage de ne pas pouvoirordonner une mesure d'internement.

Attendu que Van Gyseghem s'est soumis de bonne grâce à tous les examens qui avaient été ordonnés par la Justice,

Attendu que le résultat de ces examens n'a pas permis la mesure d'internement de Van Gyseghem comme la Justice l'espérait,

7 Supérieur à celui de Madame le Procureur du Roi Bourguignont qui, pourtant, est de 122.

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Attendu que tous ces examens inutiles ont cependant coûté très cher, en l'espèce la somme de 3.453,95 € ou la coquette somme de 139.332 vieux francs belges,

Attendu que le Tribunal, bon prince - ce qui n'est pasinscrit dans la loi, mais qui n'est pas interdit par la loi -accorde une réduction de 10% (sic) qui sera prise encharge par l'état,

Attendu que Van Gyseghem est un emmerdeur depremière catégorie et que le Tribunal ne veut pas être leseul à enrager,

Condamne Van Gyseghem à payer 90% de ces fraisd'expertise, soit la somme de 3.108,55 € ou encore125.398 vieux francs (une paille !).

- Ca alors ! Monsieur le Président !

- Taisez-vous ; ce n'est pas tout. Je vous condamne enoutre à payer 55 € pour alimenter le fonds deshandicapés... mentaux.

- Ca, Monsieur le Président, je les payerai de bon cœur.

- Ca vous fait rire ?

- Monsieur le Président, voulez-vous voir mon c...?

C'est ce que j'ai de plus beau.

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C'est dommage, Madame le Juge d'instruction,qu'Onassis n'était pas à Cannes. Il aurait certainementoffert à Bernadette et Didier de faire une promenade enmer à l'ombre de son cacatois.

LE TACT.

Je dédie ce chapitre àBécassine et ses gros sabots.

Le tribunal de première instance de Namur et sonparquet sont célèbres pour leur tact et leur exquisedélicatesse.N'hésitons pas.Vive le Président Christian Panier !Vive le Procureur du Roi Cédric Visart de Bocarmé !

Ouf ! Madame le Juge d'instruction ! Elisabeth Brichetn'a pas souffert. C'est Cédric qui l'a dit8.Un viol ? Qu'est cela ?

J'ai fait un rêve, Madame le Juge d'instruction, je vous leconte.Dans le ciel, m'apparut Michel Fourniret. Il était entouréd'anges : des petites filles martyres. Il caressaitdoucement Elisabeth Brichet pour la préparer, gentiment,à être violée.Seigneur Jésus ! Comme il était doux et prévenant !Elisabeth souriait... comme un ange. Et le viol futaccompli.

8 « La Meuse » du 1er juillet 2004.

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La strangulation ? Trois fois rien ! C'est moins gênantqu'une piqûre de moustique. Michel Fourniret a écraséla glotte, fracassé - doucement - la pomme d'Adam et...tout a été terminé en deux minutes. C'est pour rire.

« Ne vous inquiétez pas, Monsieur Brichet ! ».Béni soit Cédric Visart de Bocarmé ! Il a reçu de Dieu ledon d'apaiser les souffrances.J'ai dit à ma petite nièce - qui a aujourd'hui 30 ans - quifut violée plusieurs fois par son père lorsqu'elle était âgéede 6 à 7 ans :

- Buvons du champagne pour célébrer la bénignité de tasouffrance. Pense que tu aurais pu te casser un tibia.

J'ai écrit à Monsieur Russo :

- Ah ! Cher Monsieur Russo, si, au lieu de Léon Giet,Cédric Visart de Bocarmé avait été procureur général deLiège, vous seriez sorti de son cabinet en chantant.

Quant à Christian Panier, le premier président de la Courd'appel Michel Joachim - qui pourtant n'est pas avare dedéclarations à la presse - a été contraint de le faire tairelors du procès Dutroux et consorts. Garde ta salade... Panier9.

INTERVIEW.

Madame Matray, vous avez été président du tribunal decommerce de Namur. Vous connaissez bien CédricVisart de Bocarmé.

9 Voir « La Justice de droit divin » page 102.

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- J'aime beaucoup Visart. Il porte de très jolies cravates,des costumes trois pièces de chez Worth & Worth ofLondon, des chaussures en peau d'antilope.

- Son discours ? Son éloquence ?

- Je compare toujours Visart à Marc Verwilghen.

- Tant que ça !

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« La Meuse » du 1er juillet 2004.

LE STATUT HONTEUX.Moi, Madame le Juge d'instruction, si vous me disiez quevous avez été violée par George Clooney, eh bien, je nepleurerais pas. Je devrais peut-être pleurer, mais je nepleurerais pas ; surtout si vous me disiez que vous êtesallée chez George Clooney pour lui dire bonjour et quevous aviez amené, dans votre sac, une nuisette.Mais, Madame le Juge d'instruction, lorsque j'ai apprisque mon amie Madame le Premier substitut xxx avait

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été violée plusieurs fois par son père lorsqu'elle étaitâgée de 6 à 10 ans, eh bien, j'ai pleuré. C'est passeulement parce que c'est mon amie, c'est...A la suite de ces atrocités, le caractère de mon amies'est durci, trempé. Elle a la force morale d'un homme.A l'instar de Voltaire qui désignait l'impératrice de Russiepar « Catherine le Grand », j'appelle Madame le Premiersubstitut xxx MON AMI.Elle a, il y a longtemps, requis contre moi. Elle avaitrequis avec la plus parfaite loyauté et la plus grandeimpartialité. Après l'audience, je lui avais dit :

- Je vous félicite, Madame le Procureur du Roi.

Elle m'avait répondu :

- Le martyre que j'ai subi m'a appris la haine et le méprisde mon père, mais il m'a amené à m'interdire la pluspetite déloyauté. Je suis bien placée pour me rendrecompte de votre souffrance lorsque vous étiez, siinjustement, poursuivi pour pédophilie. Nous avons, enquelque sorte, un point commun.C'est ainsi, Madame le Juge d'instruction, que noussommes devenus amis.

- Mais, M. Van Gyseghem, taisez-vous. Les gens vontsavoir qu'une de nos magistrats a été violée.

- Pourquoi, Madame le Juge d'instruction ?Considéreriez-vous que le statut de violée est un statut

honteux ?

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- Quel drôle de destin, hein, Madame le Juge d'instruction ! Un grand-père de neuf petits-enfants qui, pour le motif qu'il dénonce les forfaitures de certains magistrats, va finir ses jours en prison avec des violeurs, des assassins.

- Bah ! Cela vaut mieux que de finir ses jours en étant handicapé comme l'inspecteur principal de police d'Andenne Albert Septon qui a été massacré par trois malfrats. N'oubliez pas que vous avez produit un faux.

Nous, Jean-Jacques Willems, Stéphane Goux,Christian Dapsens d'Yvoir,présidents à la Cour d'appel,

Raoul de Francquen, Ariane Jacquemin,Christiane Malmendier10, Michel Ligot,Jean-Marie Genicot,conseillers à la Cour d'appel,

refusons catégoriquement de nous laisser catalyser par le premier président de la Cour Joachim.

Cet adjuvant ne nous est pas nécessaire.

Un pour tous,

LES BALLONS ROSES.

Madame le Juge d'instruction,

Eternelle pipelette, Claire Lovens m'informe qu'unmagistrat de la Cour d'appel s'est rendu, en ce beaumois de juin 2004, au Festival de Cannes. Pour avoir

10 Merde… à la fin !

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davantage d'avantages, « cette » magistrat se serait faitsiliconer.- Je ne vous dis pas son nom, m'a dit Claire, mais vousaurez vite fait de repérer l'oiseau.

- Ressemble-t-elle à Gina Lolobrigida lorsqu'elle avaittrente ans ?

- Ciel ! Non ! C'est beaucoup plus discret, mais... ça sevoit. Madame Bourguignont, qui ne manque pas d'esprit,l'a déjà baptisée : Coco Chantelle.Quant au premier président de la Cour, qui ne manquepas d'esprit non plus, il se promène en chantonnant lachanson de Bécaud : Ba-a-lon ! Ba-a-lon !

- Vous me mettez lo-lo à la bouche, Madame lePrésident. Malheureusement, je suis banni du palais dejustice.

- Bah ! Vous serez prochainement convoqué à... y venir.

- Et... qu'en pense le mari de « cette » magistrat ?

- Oh ! Il est très satisfait du résultat de l'opération.Comme c'est un homme de finance, il proclame que celane lui a pas coûté trop cher... mais plus cher quandmême qu'une paire de chaussures.

LES FAGOTS.

Oulala, Madame le Juge d'instruction ! Il me revient que Monsieur Coumanne présidera le Tribunal correctionnel - à trois juges - qui va examiner la « grande affaire Neven » : vingt et un inculpés ; huit audiences prévues. Avec un président comme Monsieur Coumanne - très, très bon magistrat de derrière les fagots - ça va barder.

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On ne mettra pas la lampe sous le boisseau. Je me demande si Monsieur Coumanne exigera de Madame Reynders qu'elle replace dans le dossier les documents, saisis chez Maître Levaux, qu'elle en avait enlevés. Notez que ça ne changera pas grand-chose pour... Maître Levaux. Comme il a outragé, dit-on, Madame Reynders, son compte est bon : 6, 5, 4, 3, 2, 1... faut 21 pour gagner ! Je me demande quel est le substitut - ou le premier substitut - qui va distribuer les cartes. J'espère que ce ne sera pas Madame Wilwerth ; elle est bien trop gentille et trop loyale. Si c'est Madame Wilwerth, j'espère qu'elle fera des

déclarations à... « Ciné-Revue ».

LA PARTIALITE.- Madame le Juge d'instruction, je trouve que le ministreMichel Foret (qui n'est plus ministre, mais qui enconserve le titre) est beaucoup plus beau, beaucoup plusélégant et plus athlétique que Didier Reynders.Madame le Président à la Cour Vieujean et - jem'empresse de l'ajouter - Madame le ConseillerDerclaye sont de mon avis.

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- M. Van Gyseghem, c'est votre droit d'avoir cetteopinion, mais, Michel Foret étant un ami de MadameLovens, vous risquez d'être partial. La partialité, qu'onsoit magistrat ou qu'on ne le soit pas, est une très vilainechose. Vous pourriez au moins étayer vos affirmationspar des éléments probants. Non ?

- Vous avez raison, Madame le Juge d'instruction11. J'ai montré deux photos à Monsieur le Substitut Theunissen :

11 Depuis que j’ai été condamné à… je ne critique plus ce que vous me dites.

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Qu'a-t-il dit ?

- Il a, prudence de magistrat oblige, déclaré que la photode droite ne correspondait peut-être pas à DidierReynders. Alors, Madame le Juge d'instruction, je lui aimontré un plus grand morceau de la photo de Didierparue dans « Ciné-Revue »12.

Monsieur Theunissen m'a dit : J'en conviens, Didier esteffectivement un peu empâté, mais... rien ne me dit queMichel Foret ne l'est pas tout autant.

- J'enrageais, Madame le Juge d'instruction. MonsieurTheunissen me contraignait, en quelque sorte, à montrerune photo probante de Michel Foret. J'étais, si vousvoulez, au pied du mur. Ne pouvant reculer, j'ai montréune photo qui fait partie de ma collection privée.

12 Le 17 juin 2004.

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- Je suis certaine que Michel Foret ne vous en voudrapas.

- Vous savez, Madame le Juge d'instruction, les photossont souvent peu parlantes. Un de mes amis m'aadressé, à l'occasion de mon anniversaire, une photo« marrante ». C'est celle d'un gars qu'on ne connaît pas,mais... que je connais bien.C'est un gars qui a l'air d'un con, mais qui ne l'est pas dutout. Il est diplômé de la Chambre belge descomptables, il est docteur en droit, il a une licence endroit constitutionnel...Je lui ai souvent dit : toi, mon pote, tu devrais faire de lapolitique, mais... il n'a jamais voulu m'écouter. Il préfèrerester dans l'ombre comme Madame le Conseiller à laCour d'appel Jacquemin

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- M. Van Gyseghem, puis-je vous demander une faveur ?Ne publiez jamais une photo de moi.

Ceci n'est pas une photo de Madame le Juged'instruction.

- Enlève ton masque, on t'a reconnue.

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Madame le Juge d'instruction, je vais vous montrer laphoto du président du Tribunal correctionnel Desmette.Elle est prise d'assez loin.

Maintenant, je vais vous montrer une photo de CédricVisart de Bocarmé. Elle est prise d'un peu trop près.

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JE PARS.

Après trente ans de bons et loyaux services, après avoirbien mérité de la patrie, je pars.Van Gyseghem a beaucoup insisté pour que je resteencore un an, jusqu'à ce que je sois atteinte par la limited'âge, mais il n'a pas réussi à me faire changer d'avis.Vous connaissez ma détermination.Je m'en vais et je ne suis pas remplacée. Pourtant, il ne manquait pas de candidats. Ces deux-ci :

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ont été recalés par le Conseil supérieur de la Justice. Ce n'est pas grave. Celui-ci :

a également été recalé. Madame le Conseiller à la Cour de cassation Matray, qui aime beaucoup Namur, en a été profondément peinée. Le quatrième que voici :

a, malheureusement, été recalé... aussi.C'est dommage. C'était mon candidat. En plus, c'est lechouchou de Van Gyseghem. Il entretient des relationsprivilégiées avec lui. J'espère qu'au deuxième tour, ilsera repêché. Van Gyseghem met également tout sonpoids dans la balance... de la Justice.

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Au revoir, mes chers amis.Ma chère Anne, mon cher Procureur général, il est bien trop tôt pour te dire « au revoir ». D'ailleurs, tu seras toujours présente dans nos cœurs. Il n'est cependant pas trop tôt pour louer tes qualités et pour te dire combien nous t'aimons et te vénérons. J'ai bien connu ton papy. Je revois son sourire satisfait, au lycée de Waha, lorsqu'il venait entendre la proclamation des prix. A cette époque, on faisait encore des « classements ». On favorisait encore l'émulation au mépris du principe d'égalité. (A cet égard, j'ai proposé au directeur du Tour de France de ne plus classer les coureurs ; ils sont tous méritants. Non ?)

• premier prix d'excellence : Anne Thily• premier prix de français : Anne Thily• premier prix de géographie : Anne Thily• …• premier prix de courtoisie française : Anne Thily

J'ai bien connu ton mari, Maître Hoge. Il me disait : Anne est une excellente épouse. Elle ne voit pas ce qu'elle ne doit pas voir. Ma secrétaire me disait toujours : comme vous avez de la chance, Maître ! Par contre, en tant que magistrat, rien ne lui échappe. Elle fut la première à s'apercevoir que l'avocat général Marc de La Brassine intriguait auprès de ses amis politiques - // passait sa vie au téléphone - pour que le poste de procureur général vole par-dessus la tête d'Anne afin d'atterrir sur celle de l'avocat général Armand Spirlet. Mais... José Happart veillait.Anne n'est pas rancunière. Si Armand dut quitter le parquet général, Anne n'y fut pour rien. Elle avait même dit à Marc de La Brassine : tu seras mon premier avocat général. Malheureusement, quelqu'un - je ne sais pas qui ; peut-être était-ce Madame Spriesterbach (à la ville :

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première présidente Lorent) - accusa Monsieur de La Brassine de port public de faux nom, de détention d'arme illégale, de pédophilie, d'assassinat, de vol de quatre kilos de pièces d'or... et Marc dut quitter le parquet général. Anne éprouva beaucoup de peine. Croyez-moi, cher M. Van Gyseghem.Léon Giet était peut-être un brave homme, mais Anne est une brave femme.

Non seulement, ma chère Anne, j'ai connu ton papy et ton mari, tous deux si chers à ton cœur, mais j'ai connu le procureur général baron Constant. Quel homme intègre ! Quel grand magistrat ! Chaque fois que je pénètre dans la « Grande salle » de la Cour, je salue le portrait en pied (huile sur toile) de cet éminent juriste le baron Constant. Sa Majesté a bien fait de le nommer baron... comme Eddy Merckx. De toi, Anne, le baron me disait : Anne Thily, c'est l'avenir. Hélas ! Son titre de baron ne lui servit pas longtemps. Heureusement, son épouse, Simone David, recueillit ce pieux héritage ! La baronne Constant me disait : Anne Thily est très forte en théorie générale des obligations (TGO) ; elle est presque aussi forte que Irma Margrève et plus forte que Madame Biquet. Mon mari le baron me disait toujours : Anne, c'est l'avenir. Et voilà qu'aujourd'hui, l'avenir tombe dans le passé.

- Vous êtes, chère baronne, très nostalgique. C'est aller vite en besogne. Anne Thily restera toujours présente dans nos cœurs.

Le juge d'instruction Martine Doutrewe m'a dit mille fois -en tout cas, au moins cinquante fois - qu'elle t’adorait,

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chère Anne. Non seulement je l'adore, me disait-elle, mais je la vénère et la respecte.

- Madame le Juge d'instruction, vous prêchez unconverti. J'éprouve moi-même une très grandevénération pour Madame Thily. Ce que j'apprécieparticulièrement, c'est sa capacité pédagogique. Vousrappelez-vous son célèbre : « II faut expliquer, êtrepédagogique, humain. » ?Patiemment, pédagogiquement, elle me disait :

- Allé, hein, M. Van Gyseghem, arrêtez votre combatpour la justice.

- Pourquoi, Madame le Procureur général ?

- Parce que.

- Parce que quoi ?

- Parce que je vous le dis.

Ah ! Madame le Juge d'instruction, quel sens pédagogique ! C'est dommage, Madame le Juge d'instruction, que vous n'ayez pas la « chaleur » de Madame Thily. Vous êtes si froide, si distante. Pourquoi ne faites-vous pas la bise à vos inculpés ?

Et José Happart, donc ! Sais-tu, ma chère Anne, ce que José m'a dit ? Il m'a dit, avec son gros bon sens d'agriculteur : Anne Thily éprouve une grande admiration pour mon intelligence. Je vais vous donner un exemple. Au moment de l'assassinat du ministre d'état André Cools, elle me confia :

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- On m'a raconté qu'André Cools avait trempé dans uneorganisation criminelle d'argent sale, mais j'ai beauinvestiguer dans toutes les directions, je ne trouve rien,rien.

- Ma chère Anne, ne te tracasse pas. Je détiens desdocuments que je divulguerai au moment venu. C'estmon copain Horst Hermann qui me les a fournis... à mademande.

- Oh ! José ! Tu es formidable.

- Ne t'occupe de rien ; c'est mon problème. J'arrangeraila chose avec le juge d'instruction Ancia. Je lui fourniraiLA piste.

Quel époque, ma chère Anne ! Grâce à toi, grâce à ton exemple, j'ai acquis une vision saine de la Justice. Il y a la magistrature et, à côté - tout juste à côté, mais à côté quand même - il y a tout le reste : les caissières de grands magasins, les cordonniers, les médecins, les députés, les peintres et les ministres, les Juifs et les Arabes, les professeurs et les ingénieurs... Bref! Ce que nous appelons le commun des justiciables. Cet éclairage lumineux m'est aussi venu de l'Eglise. D'un côté, il y a les prêtres et les évêques, les cardinaux et le pape, et puis, il y a le commun des fidèles. Naturellement, vous, les magistrats, vous n'avez pas une idée très précise du monde qui vous entoure, mais cela n'a pas d'importance puisque vous ne devez pas rentrer dedans. Pour nous, les justiciables, ce n'est pas pareil. Nous devons connaître la Justice puisque, un jour ou l'autre, nous devons avoir affaire à elle.

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Un sans-culotte - dont le père, le grand-père, l'arrière-grand-père et l'arrière arrière-grand-père étaient déjà des sans-culottes - me disait un jour en parlant de la Révolution et de l'Empire :

- Nous, les sans-culottes, nous préférons les juristes qui guillotinent aux militaires qui fusillent... Les juristes, eux, au moins, ils font du droit.

Ce qui est drôle, Anne, c'est que toi, avec toutes tes qualités, ta brillante intelligence et ton honnêteté sans faille, tu ne comptes pas par toi-même. Ce qui compte, c'est cette lignée de procureurs généraux qui, par un mystère insondable, est parfaite et admirable. Il n'y a et n'y aura jamais un mauvais procureur général. Il y a de mauvais peintres, de mauvais photographes, de mauvais ministres ; il n'y a pas de mauvais magistrats. Ah ! Que le monde est bien fait ! Chaque magistrat se distingue par son savoir-faire et sa gloire rejaillit sur toute l'équipe. Si, une fois ou deux par siècle, un magistrat commet une erreur - je dis bien : une erreur ; il ne saurait être question de faute - on la cache, comme le sida, comme les maladies vénériennes, l'argent sale. Ni vu, ni connu ! Ah ! Comme la Justice est bien faite ! A peine l'avocat général Hubert Massa s'était-il tiré une balle dans la tête - renouvellant l'exploit de l'avocat général Goffin - que tous les autres avocats généraux reprenaient leurs occupations judiciaires quotidiennes : tel assistait au gala « Simenon et Joséphine », tel entendait « les Noces de Figaro » au palais de justice, tel lisait « Sport-Moteur » au parquet général. Dame ! Il faut bien préparer l'avenir et penser à son avancement. Ma chère Anne, mon cher Procureur général, tu ne t'étonneras, évidemment, pas que des baron Constant,

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des Hoge, des baronne Constant, des Wolf - le mari de Martine Doutrewe qui est pourtant un Juif - fassent ton éloge, mais sais-tu qu'un premier président de Cour de cassation t'encense abondamment ? Je me souviens, m'a-t-il dit, de Madame Thily qui, ferme sur le droit, qui, tel un chien de garde, venait sauvegarder ma Cour lors de l'installation solennelle du nouveau procureur général du Jardin. Quelle femme ! Quelle brave femme ! Tu n'es pas chrétienne, tu n'es pas nationaliste. Tu détestes même les catholiques, les extrémistes de droite, les protestants et les protestataires, mais tu es socialiste. Socialiste de droite, mais socialiste quand même. C'est pour cette raison, que José et moi t'estimons. D'aucuns, le sourire en coin, ricaneront : un socialiste plus un socialiste égale deux socialistes. Je renvoie ces gens-là dans le néant. Et Madame Prignon ? C'est une socialiste ? Et Madame Rusinowski ? C'est une socialiste ?Fallait-il qu'à l'occasion de ton départ, le plus beau compliment vînt de Maître Paul Delbouille auquel tu fais la bise chaque fois que tu le rencontres ?

- Anne Thily n'est pas fière.

Et c'est vrai, tu n'es pas fière. Combien de personnes savent que tes robes de travail - je parle de celles que tu portes au palais de justice - sont taillées et cousues par les carmélites de Cornillion ? A Madame Prignon qui, voyant tes robes, faisait la moue, j'expliquais :

- Ce que Madame Thily perd en élégance, elle le gagneen décence. D'ailleurs, au Festival de Cannes, MadameThily préfère celui de Bayreuth. Wagner ! Voilà sonhomme !

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Pincée, Madame Prignon me répliqua :

- C'était aussi celui du roi Louis II de Bavière. Mon jules préfère Brassens.

LEQUET VA -T- EN CHINE.

Lors d'un voyage en Chine, Claire Lovens a rencontré le ministre chinois du Commerce Ni Tchoul Nin :

- Nous autres, à Liège, nous avons le café Lequet... qu'est sur le quai. C'est bien pratique. C'est en tout cas plus pratique qu'un mur des lamentations pour les Juifs. Quand j'y vais, j'apporte des mouchoirs. Du coup, la Chine a suivi notre exemple :

« Métro » 16/07/04.

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MADAME ANCIA A DIT13.Monsieur Van Gyseghem me harcelait véritablement et il est certain que je n'étais pas très sereine... je commençais à déprimer... je ne pensais qu'à m'enfermer dans ma voiture... j'avais peur de me retrouver en face de lui.

(Vous n'aimez pas, hein, Madame le Conseiller, que je vous retape sur le nez les cochonneries que vous avez écrites dans votre arrêt14 ? Vous déprimez ? Fallait y penser avant d'écrire vos... cochonneries.)

Monsieur Van Gyseghem m'a dit: Hein oui, Madame Ancia, que Christophe Beerten a éjaculé ?

(Chère Madame Ancia, n'est-ce pas cela que vous avez écrit dans votre arrêt ? C'est un délit de citer une phrase d'un arrêt ?)

Mon entourage proche était bien au courant.

(Et votre frère - celui qui est curé - ne vous a pas dit : Véronique, tu es une cochonne ?)

Monsieur Van Gyseghem s'est mis à chanter une chanson d'étudiant bien connue : « Ah ! la salope ».

(Tiens ! Vous la connaissez... bien ?)

Monsieur Van Gyseghem est resté plusieurs secondes dans l'embrasure de la porte... de ma salle d'audience.

(Pour rappel, Madame le Conseiller, les audiences sont publiques et votre salle d'audience est autant la nôtre que la vôtre.)

LA LETTRE DE MAMAN LOVENS.13 Audition du 22 - 11 - 02 LI.41.99.745 : 02.14 Arrêt 711 du 22 - 11 - 02.

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Madame le Président du Tribunal de première instance, chère Maman Lovens,

J'ai découvert, en consultant mon dossier au greffe correctionnel de Nivelles, le 16 juin 2004, une lettre autographe que vous aviez adressée au premier président de la Cour d'appel Monsieur Lamberts en date du 26-9-02.

Elle m'a beaucoup amusé. Je suis sûr qu'elle amusera mes lecteurs. Je la reproduis ci-après ; le texte entre parenthèses constitue mes commentaires.

Monsieur le 1er Président,

(Chère Maman Lovens, il ne faut pas écrire ça comme cela. Il faut écrire : Monsieur le Premier Président. Où, Diable, avez-vous fait vos études ?).

Je vous prie de trouver en annexe de la présente, copie de quelques écrits récents que Monsieur Van Gyseghem m'a adressés. Je ne désire pas, par une intervention personnelle, entraîner un report du procès fixé au 9 octobre mais

(Chère Maman Lovens, il faut une virgule après « octobre ». Ne vous tracassez pas, le report s'est fait « tout seul »... le procès vient de se terminer ce 23 juin 2004. On n'est en retard que de deux ans.)

je me dois de vous informer, qu'à côté deses écrits,

(Chère Maman Lovens, il ne faut pas de virgule après « informer ».)

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// devient de plus en plus injurieux à mon égard à chacune de mes arrivées au palais de justice.

(Chère Maman Lovens, c'est pas au premier président de la Cour qu'il faut dire ça. Il m'a dit : Je n'en ai rien à cirer ; que Claire porte plainte au parquet.)

Même si je répugne à répéter ses dires, il faut que vous sachiez que c'est en parlant très fort de mon clitoris que j'aime caresser

(Chère Maman Lovens, je ne savais pas que ces dires vous répugnaient puisque vous avez dit, le 19 octobre 2001, en présence de Madame le Président Margrève et Maître Bovy, que j'avais masturbé la verge de Christophe Beerten... lequel Christophe avait, de par cette habile manoeuvre, éjaculé.)

ou en hurlant « Madame Lovens est une conne » qu'il m'accueille le matin.

(Chère Maman Lovens, je ne savais pas que cela vous gênait puisque vous m'avez dit, en présence de Madame le Président Margrève, que vous trouviez très bien que je fasse du raffut au palais de justice.)

La situation devient intolérable

(Chère Maman Lovens, fallait pas m'encourager à faire du raffut.)

et démontre, s'il le fallaitencore, son absence totale d'amendement et de sa volonté très ferme de perturber au maximum la vie au palais.

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(Chère Maman Lovens, je ne désire nullement perturber LA VIE au palais. Je retape sur le nez des magistrats choucroute les conneries qu'ils m'ont dites.)

Lui-même s'étonne ouvertement de l'absence de réaction du pouvoir judiciaire

(Là, chère Maman Lovens, vous avez entièrement raison. Je m'étonne que Madame le Procureur du Roi soit restée muette comme une carpe lorsque je distribuais, devant le palais de justice, mes opuscules : « Les Valeureux Liégeois », « Objection, Votre Honneur »...)

et l'interprète comme un aveu de culpabilité à son égard.

(Chère Maman Lovens, je crois que Madame le Procureur du Roi a peur de me poursuivre pour mes écrits... pour le motif que je dis tout haut des vérités que d'aucuns se contentent de susurrer. Pourquoi n'avez-vous pas porté plainte au lieu de geindre dans le giron du premier président... qui n'en à rien à cirer ?)

Je vous prie de croire, Mr le premier Président, en l'expression de ma plus haute considération.

(Chère Maman Lovens, il ne faut pas écrire « Mr ». Il faut écrire : Monsieur le Premier Président. Il ne faut pas écrire : croire en l'expression de ma plus haute considération. Il faut écrire : croire en ma plus haute considération.)

Un conseil : N'écrivez pas ainsi au premier président de la Cour Monsieur Joachim ; il vous dirait de rester tranquie.

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Ministère de la Justice. date de la poste.

Le Ministre.

A Madame le Président du Tribunal de première instance de Liège Claire Merthe Lovens.

Madame le Président,

Concerne: votre lettre du 26-9-02 adressée au premier président de la Cour d'appel de liège.

Je constate avec stupeur et tremblement que vous entretenez le premier président de la Cour de votre clitoris.

Je vous prie de cesser immédiatement ces propos déplacés.

Le premier président a suffisamment de fil à retordre avec Madame le Conseiller Ancia ; il est inutile que vous en rajoutiez.

Je vous prie de croire, Madame le Président, en mon plus vif mécontentement.

Pour Laurette absente,le Sous-secrétaire de cabinet,

V. Buiten-Alouf.

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Madame le Premier substitut Christine Wilwerth.Au palais de justice de Liège. Croquis de Marc Crolle.

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THE QUESTION.

Et alors, Monsieur Dewart, depuis que vous êtes catalysé par le premier président de la Cour, vous ne parlez plus dans vos arrêts de l'éjaculation du prévenu ? (Arrêt 711 du 22/11/2000 rendu par le « Jazz-Band-Trio ».)

L'EVEQUE DE LIEGE.

Mgr Jousten a accepté de bénir l'arrêt 711. Comme ça, Madame le Juge d'instruction, je pourrai dire que Madame Ancïa a rendu un arrêt saint.

A DONNER.

L'Association Syndicale de la Magistrature de Namur recommande chaudement Cédric Visait de Bocarmé (un de ses plus beaux fleurons) pour le poste à pourvoir de procureur général de Liège. Désargentée, l'A.S.M. ne peut malheureusement pas le doter.

L'ASSOMPTION.Le 15 août, Madame le Juge d'instruction, j'ai ramené chez moi une petite jeune fille de dix-sept ans et un grand garçon de dix-sept ans et demi. Je les ai mis à la porte à cinq heures du matin. On s'est bien amusé, Madame le Juge d'instruction. Le garçon a éjaculé trois fois.

- Veux-tu que je fasse part de ton exploit à Madame Ancia ?

- Je veux bien, mais qu'elle ne le dise pas à son frère... qui estcuré.

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WERTH, WERTHER, WERTHEST.The werthest woman :

- Si j'étais votre femme, je mettrais du poison dans votrecafé.

- Et moi, chère Christine, si j'étais votre mari, je le boirais.

DANS LA SALLE B.

- M. Van Gyseghem, ouvrez bien grand les yeux. Quevoyez-vous ?

- Dame Justice qui tient une balance, Madame lePrésident.

- Eh bien ! Ca, c'est l'ensemble de la magistrature.Fermez les yeux. Que voyez-vous ?

- Rien, Madame le Président.

- Eh bien ! Ca, c'est le commun des justiciables.

JEAN-PAUL.

- Qui est infaillible ?

- Le Pape ?

- Voyons, M. Van Gyseghem ! C'est Bernard Desmette.La Cour d'appel de Bruxelles se chargera de vous ledémontrer.

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Certains magistrats préfèrent remplacer la discrétion effacée par les trompettes d'une renommée qui frise le scandale.

- La maladie du scrupule, la mauvaise conscience, nousne savons pas ce que c'est,

- Je vous aime bien, Madame le Juge d'instruction.

Chère Madame le Président, chère Madame Fumai, pourquoi n'allez-vous pas montrer votre gorge, vos épaules et vos bras nus au Festival de Cannes ? Vous croyez-vous supérieure à Madame Prignon ?

Chère Madame le Président, chère Madame Vieujean, voyez-vous si vous étiez allée à Cannes, votre mari serait encore ministre des Eaux et Foret.

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Chère Madame le Président, chère Madame Lovens,n'avez-vous pas oublié de demander les copies desjugements rendus par vos magistrats?... Pour lescorriger.Le premier président de la Cour de cassation fait çaaussi ?

Cher Monsieur le Juge d'instruction, cher Monsieur Lizin, pourquoi obtempérez-vous à l'injonction de la Cour d'appel lorsqu'elle vous demande de désigner un expert ?Vous croyez-vous plus malin que votre doyen Madame Reynders ?

Chère Madame le Conseiller, chère Madame Jacquemin, pourquoi votre mari ne raconte-t-il pas, au moins, l'un de vos accouchements ? Se croit-il plus intelligent que Didier Reynders ?

Cher Monsieur le Greffier en chef, cher Monsieur Legros, «Le Greffe, c'est Zola !». Qu'attendez-vous pour dire à toutes vos Gervaise : je vous félicite de faire un aussi bon travail dans d'aussi mauvaises conditions ? Trouvez-vous que, « dans Zola », on ne fait rien de bon ?

Cher Monsieur le Président, cher Monsieur Caprasse, si

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vous trouvez que Madame le Conseiller Derclaye netravaille pas bien, vous n'avez qu'à vous en prendre àvous-même.Pourquoi refusez-vous de la catalyser ?

Cher Monsieur le Premier Président, pourquoi ne faites-vous pas siéger Madame Prignon une fois par semaine au lieu de trois ?Ne savez-vous donc pas ce que c'est que d'avoir une cicatrice... là où je pense ?

Moi, Madame le Juge d'instruction, je vénère la cicatrice de Madame Prignon au même titre que les cinq cicatrices de N.S. Jésus-Christ.

- M. Van Gyseghem, connaissez-vous le vocatif de« mensa » ?

- Non, Madame le Juge d'instruction.

- Vous ne sauriez donc pas, en latin, vous adresser àune table ?

- A Nivelles, je me suis adressé, en français, à un pied detable.- M. Van Gyseghem, vous êtes trop vieux pour larigolade.

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- C'est vrai, Madame le Juge d'instruction, mais je suistrop jeune pour mourir dans la tristesse.

Axel Theunissen :

- M. Van Gyseghem, je n'aime ni vos idées ni vos fesses.

- Monsieur le Substitut, je ne vois rien qui exige que vousentriez en contact avec les unes ou les autres.

Définition de l'œcuménisme :C'est une Belgo-Polonaise wallonne qui emprisonne, dans une même cellule, un Flamand catholique qui a du sang juif avec un Allemand musulman pour faire plaisir à un Franc-maçon ardennais en essayant de faire croire aux Liégeois du Saint Empire Romain Germanique que le Français agnostique Zola et l'Anglais hindouiste Gandhi étaient des anarchistes.

JACQUES CŒUR15.

15 Riche banquier de Bourges, argentier du roi Charles VII.

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- Moi, Madame le Procureur du Roi, j'aime bien le commissaire divisionnaire Jacques Léonard. C'est un homme poli, intelligent, distingué. Il a des yeux qui jettent mille feux, une belle chevelure léonine toute noire. Je l'aime vraiment bien.

- …

- Et vous, Madame le Procureur du Roi, vous aimez bienMonsieur Léonard ?

- Ben oui, je l'aime bien ! Pourquoi ne l'aimerais-je pas ?

- Vous l'aimez mieux maintenant ou... vous l'aimiezmieux avant ?

- Je l'aime autant maintenant qu'avant.

- On m'a dit qu'il percevait un plus gros salaire que vous.

- C'était la seule pomme de discorde dans notre ménage.Je n'accepte pas qu'un Royal Attorney gagne moinsqu'un commissaire de police, aussi divisionnaire soit-il.

- D'un côté, je vous comprends, mais Monsieur Léonardpreste des journées de huit, neuf, dix heures. Ce n'estpas votre cas.- Je réfute votre argument. C'est une question deprincipe.

- Je croyais que la seule pomme de discorde était le faitque vous fumiez le cigare... ce que Monsieur Léonardtrouve peu féminin.

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- Pas du tout ! Jacques est un homme très tolérant. Iln'y a qu'une chose : il n'aime ni les chats ni les chiens.Je n'aurais jamais osé laisser mon chien seul avec lui.Alors, j'emmenais mon chien dans mon cabinet du palaisde justice. C'est une chose qui m'a été beaucoupreprochée, mais, au fond, c'était de l'assistance à chienen danger.

- Et Tony, lui, il...

- Oh ! Tony adore les chiens. Quand il était ministre del'Intérieur, Radji avait disparu. Tony avait fait saisir unjuge d'instruction. Il avait exigé qu'on mette une volée depoliciers sur le coup. Vous voyez ça d'ici si l'on avaitretrouvé Radji mort dans une cache. La cata !Finalement, on a retrouvé Radji dans la cave. Il dévoraitun rat. C'est assez dire que c'était une rate, une longuerate toute mince de cinquante centimètres (avec laqueue). Nous l'avions déjà aperçue plusieurs fois. Tonyl'avait appelée : Wilchrist ; je ne sais pas pourquoi. Moi,je l'appelais : Van Gyseghem à cause d'un justiciableque je connais bien et qui est mince comme un fil de feren cuivre, mais... tout cela nous éloigne très fort deJacques Léonard.

- Que faisiez-vous, Jacques et vous, le soir, au coin dufeu?

- Ben... nous fumions un bon cigare. Cependant, aprèsle cigare, nous faisions autre chose, mais ça ne regardepersonne.

- Pourquoi ne demandez-vous pas à Madame lePrésident Raskin qui, justement, déteste la police et qui,

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justement, est président de l'Association Syndicale de laMagistrature de faire réviser les barèmes des magistratspour que, ainsi, vous gagniez plus que JacquesLéonard ?

- C'est trop tard ! Dans un an, je vais prendre mapension et vous savez bien que les négociationssyndicales durent longtemps. De toute façon, nousavons mis de l'argent de côté lorsque Tony était ministre.Comme le disait si bien Bernadette Prignon au journalistede « Ciné-Revue » : la vie est quand même plus facilelorsqu'on ne doit pas compter à la fin du mois pour unepaire de chaussures. Sans être maternaliste, je donnetoujours mes vieilles chaussures à ma voisine... qui aépousé un jeune policier qui tire le diable par la queue.Avant de faire son beurre dans la police, il faut trinquerpendant vingt ans ou alors, il faut être un as, mais n'estpas Léonard qui veut.

- Savez-vous que, le 6 juillet 2004, Monsieur Léonard adû se lever à 5 heures du matin ?

- Binamébondju ! Po qwè fé ?

- Une perquisition chez Van Gyseghem. Madame leJuge d'instruction Rusinowski voulait qu'il trouve desindices qui lui permettraient de démasquer les magistrats

qui donnent des informations à Van Gyseghem... pour écrire ses opuscules. Naturellement, il n'a rien trouvé. Van Gyseghem garde « tout ça » dans sa tête. Et comme la torture a été abolie en 1789, il n'y a aucune possibilité de connaître des noms. D'ailleurs, nos policiers ne sont pas des Gl ou des « merîn's ». C'est

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peut-être la raison pour laquelle Madame le Président Raskin les déteste et que Van Gyseghem les aime bien.

Il paraît que Madame Bourguignont va renoncer au cigare. C'est dommage. Le cigare était son dernier lien avec l'humanité.

Bien qu'il coûte 3,00 €, cet opuscule est gratuit.

Vous pouvez soutenir l'action de Van Gyseghem en versant quelques euros au CCP 000 - 084 26 98 - 59.

Pour préserver votre devoir de réserve, un « voisin » pourra effectuer le virement. Non ?

Juillet-août 2004.

Les autres écrits de M. Van Gyseghem sont disponibles sur : http://choucroutejudiciaire.free.fr/

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