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Agrodok 17 La culture de la tomate production, transformation et commercialisation Shankara Naika Joep van Lidt de Jeude Marja de Goffau Martin Hilmi Barbara van Dam

Culture de La Tomate

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  • Agrodok 17

    La culture de la tomate

    production, transformation et commercialisation

    Shankara Naika Joep van Lidt de Jeude

    Marja de Goffau Martin Hilmi

    Barbara van Dam

  • La culture de la tomate 2

    Cette publication est sponsorise par : PROTA.

    Fondation Agromisa et CTA, Wageningen, 2005. Tous droits rservs. Aucune reproduction de cet ouvrage, mme partielle, quel que soit le procd, impression, photocopie, microfilm ou autre, n'est autorise sans la permission crite de l'diteur. Premire dition : 1989 Cinquime dition rvise : 2005 Auteurs : Shankara Naika, Joep van Lidt de Jeude, Marja de Goffau, Martin Hilmi, Barbara van Dam Editor : Barbara van Dam Illustrations : Barbera Oranje Conception : Eva Kok Traduction : Arwen Florijn Imprim par : Digigrafi, Wageningen, Pays-Bas ISBN Agromisa: 90-8573-044-9

    ISBN CTA: 92-9081-300-8

  • Introduction 3

    Avant-propos

    La tomate est une des cultures les plus rpandues travers le monde. Cest une source importante de vitamines ainsi quune culture de rente importante pour les petits exploitants et pour les agriculteurs/trices commerciaux qui ont une exploitation moyenne. Cet Agrodok est ax sur les bonnes pratiques qui permettent de faire pousser une culture saine ainsi que dobtenir un rendement suffisam-ment constant. Il offre des informations pratiques sur la culture, la r-colte, le stockage, la transformation et la commercialisation petite chelle des tomates. La slection et la conservation des graines, les mthodes de lutte intgre et la tenue des registres sont galement passes en revue. Nous esprons que ces informations seront utiles aux cultivateurs de lgumes, quils soient dbutants ou expriments, aux vulgarisateurs ainsi qu ceux qui enseignent lagriculture.

    Dans cette nouvelle dition, les parties couvrant le piment et le poi-vron qui figuraient dans ldition prcdente ont t supprimes afin daccorder tout lespace ncessaire aux diffrents aspects de la culture de la tomate mentionns ci-dessus. Pour llaboration de cette publica-tion, Agromisa a collabor avec PROTA. Pour plus dinformations sur PROTA, voir le paragraphe qui concerne cette organisation figurant la fin du prsent livret.

    Nous souhaitons remercier Jan Siemonsma et Chris Bosch de PROTA, Remi Nono- Womdim, Gerard Grubben, Rene Geelhoed, Bianca van Haperen et Guus van den Berg pour les observations quils ont faites sur le manuscrit.

    Nous invitons le lecteur nous envoyer ses remarques et ses sugges-tions pour amliorer le contenu de cet Agrodok.

    Les auteurs. Wageningen, septembre 2005

  • La culture de la tomate 4

    Sommaire

    1 Introduction 6 1.1 Description sommaire de la tomate 6

    2 Conditions satisfaire pour garantir une bonne culture 10

    2.1 Le climat et le sol 10 2.2 Le choix des varits 12

    3 Prparations et plantation 14 3.1 La prparation du sol 14 3.2 Les semis 14 3.3 Le repiquage 16

    4 Pratiques de culture 18 4.1 Les fumiers et les fertilisants 18 4.2 Larrosage 21 4.3 La taille 22 4.4 Les systmes de tuteurage 25 4.5 La rpression des mauvaises herbes 28 4.6 La rotation des cultures 29 4.7 La culture protge 32 4.8 Lagriculture biologique 38 4.9 Les pratiques dhygine 41

    5 Maladies et ravageurs 42 5.1 Les nmatodes 43 5.2 Les insectes 44 5.3 Les maladies 51 5.4 Autres causes de pertes de rcolte 63 5.5 La lutte contre les ravageurs et les maladies 64

    6 Rcolte et production des graines 69 6.1 Le planning du travail de rcolte 70

  • Sommaire 5

    6.2 Le moment de la rcolte 71 6.3 La slection des graines pour la multiplication 72 6.4 La production de graines hybrides 73 6.5 La qualit des graines 74

    7 Manutention post-rcolte 75 7.1 La manutention 75 7.2 Lentreposage 78 7.3 La transformation 80

    8 Commercialisation 90 8.1 En quoi consiste un march ? 90 8.2 Financement 92

    PROTA 99

    Adresses utiles 100

    Bibliographie 102

    Glossaire 104

  • La culture de la tomate 6

    1 Introduction

    1.1 Description sommaire de la tomate La tomate (Lycopersicon esculentum Mill.) est devenue un des lgu-mes les plus importants du monde. En 2001, la production mondiale de tomates tait denviron 105 millions de tonnes de fruits frais sur une superficie value 3,9 millions dhectares. Comme cest une culture cycle assez court qui donne un haut rendement, elle a de bonnes perspectives conomiques et la superficie cultive sagrandit de jour en jour. La tomate appartient la famille des Solanaceae. Cette famille regroupe dautres espces qui sont galement bien connues, telles que la pomme de terre, le tabac, le poivron et laubergine.

    La tomate est originaire des Andes dAmrique du Sud. Elle fut do-mestique au Mexique, puis introduite en Europe en 1544. De l, sa culture sest propage en Asie du Sud et de lEst, en Afrique et en Moyen Orient. Plus rcemment, la tomate sauvage a t introduite dans dautres rgions de lAmrique du Sud et au Mexique.

    Parmi les noms communs utiliss pour dsigner la tomate, il y a les suivants : tomate (Espagnol, Franais), tomat (Indonsien), faan kee (Chinois), tomati (Afrique de lOuest), tomatl (Nahuatl, langue indi-gne du Mexique), jitomate (espagnol mexicain), pomodoro (Italien), Nyanya (Swahili).

    La consommation des fruits de la tomate contribue un rgime sain et quilibr. Les fruits sont riches en minraux, en vitamines, en acides amins essentiels, en sucres ainsi quen fibres alimentaires. La tomate contient beaucoup de vitamines B et C, de fer et de phosphore. Les tomates se consomment fraches en salade ou cuites dans des sauces, des soupes ou des plats de viande ou de poisson. Il est possible de les transformer en pure, en jus et en ketchup. Les fruits schs et les fruits mis en conserve sont des produits transforms qui ont galement une importance conomique.

  • Introduction 7

    Les tomates jaunes ont une teneur en vitamine A plus leve que les tomates rouges, mais les tomates rouges contiennent du lycopne, un anti-oxydant qui contribue possiblement la protection vis--vis des substances carcinognes.

    La tomate (voir figure 1) est une plante annuelle, qui peut atteindre une hauteur de plus de deux mtres. Cependant, en Amrique du Sud, il est possible de rcolter dune mme plante pendant plusieurs annes daffile.

    Figure 1 : Tomate

  • La culture de la tomate 8

    La premire cueillette peut avoir lieu 45 55 jours aprs la floraison, ou 90 120 jours aprs semis. La forme des fruits varie selon le culti-var. La couleur varie dans la gamme du jaune au rouge.

    Lon peut distinguer deux types diffrents de plantes de tomates, selon le mode de croissance : ? le type croissance indtermine ? le type croissance dtermine

    Les deux types de mode de croissance conduisent deux types de culture tout fait diffrents. Il existe galement des varits de tomate croissance semi-dtermine.

    Il faut choisir une varit croissance indtermine lorsque lon sou-haite une longue priode de rcolte. Ces varits continuent pousser aprs la floraison. Cest cette caractristique qui est dsigne par le terme croissance indtermine . Cependant, sous des conditions tropicales, les maladies et les attaques dinsectes freineront la crois-sance. En gnral, les tomates croissance indtermine ont un feuil-lage plus important. Il en dcoule que la temprature au sein de la culture est relativement basse et que les fruits poussent lombre des feuilles. Comme ils sont couverts, les fruits ne souffrent pas du soleil et mrissent plus lentement. Le mrissage lent et le rapport feuille/fruit lev amliorent le got des fruits, notamment le got su-cr. Les varits croissance indtermine ncessitent des tuteurs, des cages ou des treillis pour les appuyer (voir chapitre 4).

    Les varits croissance dtermine se supportent elles-mmes et nont gnralement pas besoin de tuteur. Lorsque les conditions m-torologiques sont rigoureuses, comme en cas de typhon, il est conseill de protger les plantes. Les varits croissance dtermine arrtent leur croissance aprs la floraison. Elles requirent moins de main duvre, cest pourquoi elles sont souvent choisies pour la culture commerciale. La mise fruits a lieu dans une priode plus courte qui ne dure que deux ou trois semaines et les fruits mrissent bien plus rapidement que ceux des varits croissance indtermine.

  • Introduction 9

    Avantages de la tomate : ? Cest une culture potagre cycle relativement court. ? Lon peut opter pour une priode de production courte ou longue. ? La tomate peut tre cultive en champ ouvert et sous abri. ? La tomate sincorpore bien dans diffrents systmes de culture. ? La tomate a une valeur conomique leve. ? Le fruit de la tomate a une teneur leve en oligo-lments. ? Les fruits peuvent tre transforms, schs et mis en conserve.

    Description botanique du plant de la tomate Racine Forte racine pivotante qui pousse jusqu une profondeur de 50

    cm ou plus. La racine principale produit une haute densit de ra-cines latrales et adventices.

    Tige Le port de croissance varie entre rig et prostr. La tige pousse jusqu une longueur de 2 4 m. La tige est pleine, fortement poilue et glandulaire.

    Feuillage Feuilles disposes en spirale, 15 50 cm de long et 10 30 cm de large. Les folioles sont oves oblongues, couvertes de poils glandulaires. Les grandes folioles sont parfois pennatifides la base. Linflorescence est une cyme forme de 6 12 fleurs. Le ptiole mesure entre 3 et 6 cm.

    Fleurs Bisexues, rgulires et entre 1,5 et 2 cm de diamtre. Elles poussent opposes aux - ou entre les feuilles. Le tube du calice est court et velu, les spales sont persistantes. En gnral il y a 6 ptales qui peuvent atteindre une longueur de 1 cm, qui sont jau-nes et courbes lorsquelles sont mres. Il y a 6 tamines et les anthres ont une couleur jaune vif et entourent le style qui a une extrmit strile allonge. Lovaire est supre avec entre 2 et 9 carpelles. En gnral la plante est autogame, mais la fcondation croise peut avoir lieu. Les abeilles et les bourdons sont les prin-cipaux pollinisateurs.

    Fruit Baie charnue, de forme globulaire ou aplatie avec un diamtre de 2 15 cm. Lorsquil nest pas encore mr, le fruit est vert et poilu. La couleur des fruits mrs varie du jaune au rouge en passant par lorange. En gnral les fruits sont ronds et rguliers ou cte-ls.

    Graines Nombreuses, en forme de rein ou de poire. Elles sont poilues, beiges, 3 5 mm de long et 2 4 mm de large. Lembryon est enroul dans lalbumen.1000 graines psent approximativement 2,5 3,5 g.

  • La culture de la tomate 10

    2 Conditions satisfaire pour garantir une bonne culture

    2.1 Le climat et le sol

    La temprature et la lumire La tomate demande un climat relativement frais et sec pour fournir une rcolte abondante et de qualit. Cependant, la plante sest adapte une grande diversit de conditions climatiques, allant du climat tem-pr vers le climat tropical chaud et humide. La temprature optimale pour la plupart des varits se situe entre 21 et 24C. Les plantes peu-vent surmonter un certain intervalle de tempratures, mais en-dessous de 10C et au-dessus de 38C les tissus des plantes seront endomma-gs. La tomate ragit aux variations de temprature qui ont lieu pen-dant le cycle de croissance (voir tableau 1). Pour donner quelques exemples, cela affecte la germination des graines, la croissance des semis, la floraison, la mise fruits ainsi que la qualit des fruits. Lors-que des priodes de froid ou de chaleur perdurent pendant la floraison, la production de pollen sera rduite. Ceci affectera la formation des fruits. Le gel tue les pieds de tomate. Pour viter des dommages de gel, il est prudent dattendre la fin dfinitive de lhiver avant de semer. Si lon sme lintrieur, il est possible de le faire plus tt (dans des pots ou des caissettes). Lintensit de la lumire affecte la couleur des feuilles, la mise fruits et la couleur des fruits.

    Tableau 1 : Tempratures requises pour les diffrentes phases de dveloppement dun pied de tomate

    Phases Temprature ( C) Min. Intervalle

    optimale Max.

    Germination des graines 11 16-29 34 Croissance des semis 18 21-24 32 Mise fruits 18 20-24 30 Dveloppement de la couleur rouge 10 20-24 30

  • Conditions satisfaire pour garantir une bonne culture 11

    Dans les basses-terres des pays tropicaux, la temprature minimale qui sur-vient la nuit est galement surveiller. Des tempratures infrieures 21 C peuvent provoquer lavortement des fruits.

    Leau et lhumidit Une simple astuce permet de dterminer si les rserves en eau dispo-nibles sont suffisantes pour cultiver la tomate. Si des plantes herbaces (des plantes avec de nombreuses feuilles fines) poussent dans le mi-lieu naturel, il sera possible dy faire pousser des tomates. Il faut pou-voir compter sur au moins trois mois de pluie. Le stress caus par une carence en eau et les longues priodes arides fait tomber les bourgeons et les fleurs et provoque le fendillement des fruits. Par contre, lorsque les averses sont trs intenses et lhumidit est trs leve, la croissance des moisissures et la pourriture des fruits seront plus importants. Les temps nuageux ralentissent le mrissage des tomates. Cependant, des cultivars adapts sont disponibles. Les socits semencires ont des varits de tomates spcialement adaptes aux climats chauds et hu-mides.

    Le sol La tomate pousse bien sur la plupart des sols minraux qui ont une bonne capacit de rtention de leau, une bonne aration et qui sont libres de sels. Elle prfre les terres limoneuses profondes et bien drai-nes. La couche superficielle du terrain doit tre permable. Une pro-fondeur de sol de 15 20 cm est favorable la bonne croissance dune culture saine. Dans les sols dargile lourd, un labourage profond per-mettra une meilleure pntration des racines.

    La tomate tolre modrment un large intervalle de valeurs du pH (ni-veau dacidit), mais pousse le mieux dans des sols o la valeur du pH varie entre 5,5 et 6,8 et o lapprovisionnement en lments nutritifs est adquat et suffisant. En gnral, ajouter de la matire organique stimule une bonne croissance. Les sols qui contiennent beaucoup de matire organique, comme les sols tourbeux, sont moins appropris d leur forte capacit de rtention deau et une insuffisance au niveau des lments nutritifs.

  • La culture de la tomate 12

    2.2 Le choix des varits La varit quil faut choisir dpend des circonstances locales ainsi que du but vis par la culture (voir chapitre 6). Lon peut distinguer les varits locales (races locales non amliores) et les varits amlio-res (ou commerciales). Ces dernires rsultent dun processus conti-nu de slection de plantes. Les critres de slection sont bass sur des caractristiques telles que le type de fruit, la forme de la plante, la vi-talit et la rsistance aux ravageurs et aux maladies, mais galement sur des facteurs lis au climat et la gestion. Les agriculteurs/trices ont toujours slectionn les varits qui donnaient le mieux sous les conditions locales. Il ne faut slectionner que les fruits des plantes les plus performantes et garder les ppins issus de ces derniers pour les utiliser comme graines au cours de la saison suivante. Les agri-culteurs/trices peuvent produire leurs propres cultivars, mais il sagit-l dun processus coteux qui comporte des risques.

    Les socits damlioration des tomates ont produit ce que lon ap-pelle les hybrides F1. Ce sont des plantes issues de graines qui ont t multiplies par le biais dune pollinisation manuelle et o les lignes mle et femelle des parents sont contrles. Ces hybrides combinent les caractristiques de haut rendement, bonne rsistance contre les ma-ladies ainsi que dautres qualits spcifiques par rapport la plante et aux fruits. En Asie, plus de 40% des agriculteurs/trices cultivent des varits hybrides. Pour cultiver des hybrides, il faut acheter de nouvel-les graines chaque campagne, mais la rsistance aux maladies impli-que moins de traitements aux pesticides; et le rendement plus lev ouvre la possibilit daller vendre les tomates au march.

    Les varits rsistantes sont des varits o lon a incorpor une rsis-tance spcifique qui est prsente dans la graine. Pour une plante com-portant une rsistance spcifique, il sera trs difficile voire impossible dattraper la maladie en question. Une rsistance particulire peut d-couler de plusieurs caractristiques diffrentes. Lorsque les feuilles sont densment couvertes de poils, certains insectes ne veulent pas sy poser. Il y a des couleurs qui sont peu attrayantes pour certains insec-tes. Ces caractristiques-l sont visibles, mais la plupart des caractris-

  • Conditions satisfaire pour garantir une bonne culture 13

    tiques qui contribuent une rsistance contre les moisissures ou les virus ne le sont pas. Aucune des varits disponibles sur le march nest rsistante toutes les maladies et tous les ravageurs connus, mais vous pouvez acheter des graines de plantes qui sont rsistantes une ou plusieurs maladies.

    De nombreux agriculteurs/trices dans les basses-terres de lAfrique tropicale et des Carabes cultivent des varits locales dont lorigine nest pas connue. Les fruits ont un got un peu aigre et amer, ils sont petits, ronds ou aplatis, avec beaucoup de loges et particulirement bien appropris tre concasss avec dautres condiments pour faire des sauces. Dans les conditions dfavorables de la saison des pluies, ces varits donnent un rendement plus lev que la plupart des culti-vars imports.

  • La culture de la tomate 14

    3 Prparations et plantation

    3.1 La prparation du sol Il est ncessaire de labourer (ou de bcher) afin de prparer la terre pour une nouvelle culture. Dans les rgions o leau est un facteur contraignant, le labour amliore galement la conservation de leau. Un labourage effectu aprs la rcolte de la culture prcdente am-liore la structure du sol ainsi que sa capacit de rtention de leau. Ce-la permet galement de rduire les risques de contamination par des ravageurs et des maladies lis au sol car lexposition de la terre au so-leil ardent peut liminer ces derniers. Il faut effectuer un labourage en profondeur pour casser la couche dure du sous-sol qui est imperma-ble (la semelle de labour), pour liminer les mauvaises herbes et pour ameublir le sol. Cette pratique bnficie galement la croissance des racines. Il est souvent ncessaire de herser deux reprises pour bien niveler le terrain, casser les mottes et liminer les rsidus de culture de la campagne prcdente. Lon peut cultiver la tomate sur des planches surleves, sur des bil-lons ou sur des sillons afin de faciliter lirrigation et le drainage de leau. Malgr cela, 60% de la culture se fait encore avec irrigation par ruissellement.

    3.2 Les semis En gnral lon repique les tomates car lon obtient de bien meilleurs rsultats lorsque les semis sont levs en ppinire. Il existe deux m-thodes pour faire lever les semis en ppinire : ? semer sur un lit de semis ? semer dans une caissette semis (pratiqu par de nombreux agri-

    culteurs/trices en Asie du Sud-Est)

    En ppinire, il faut moins de graines pour produire le nombre de pieds souhaits. Lon peut y slectionner les plantules en fonction de leur taux de croissance et de leur tat de sant avant de les repiquer sur le terrain. Lon pourra y protger convenablement les plantules. Par

  • Prparations et plantation 15

    ailleurs, la distance de plantation est plus rgulire en cas de repiquage quen cas densemencement direct sur le terrain.

    Prparations de la ppinire Le lit de semis doit mesurer entre 60 et 120 cm de large et avoir une hauteur de 20 25 cm. La longueur de la planche dpendra du nombre de plantules souhait. Il faut liminer les mottes et les chaumes. Ajou-tez du fumier de ferme bien dcompos ainsi que du sable fin. Il faut bien ameublir le sol. Afin dlever un nombre suffisant de semis pour planter un hectare de tomates, il faudra semer entre 150 et 200 g de graines sur 250 m2 de lit de semis.

    Sur la longueur du lit de semis, dessinez des lignes espaces de 10 15 cm. Semez les graines petits intervalles le long de ces lignes et appuyez doucement. Recouvrez les graines de sable fin et de paille. Arrosez les lits de semis deux fois par jour afin dassurer que le degr dhumidit soit suffisant pour la germination. Aprs la germination, il faudra enlever la paille.

    Faire lever des semis de tomate lintrieur La mthode qui consiste faire lever les plantules de tomate lintrieur est facile, rentable et saine. Semez une ou plusieurs graines dans un pot (en feuille de bananier) qui a un diamtre 7,5 cm ou dans une caissette semis. Recouvrez les graines avec un peu de compost empoter. Assurez-vous que le compost soit humide sans tre tremp. Posez les pots dans un lieu chaud (jusqu 27 C) et sombre. Les semis mergeront aprs 7 10 jours. Aprs la germination, les plantules auront besoin de lumire mais vitez de les exposer directement au soleil pour viter la brlure des feuilles. Procdez claircir les semis, en ne lais-sant dans chaque pot que la plantule la plus saine. Lorsque les racines d-passeront le fond du pot, (environ 4 semaines aprs ensemencement), trans-frez les plants des pots de plus grande taille (12,5 cm). 7 semaines aprs lensemencement des graines, les plants seront prts pour le repiquage sur le terrain. Utilisez des tuteurs pour appuyer les plantes. Lon peut garder des plantes empotes lintrieur. Cinq pieds donneront suf-fisamment de fruits sains pour nourrir une famille de 5 personnes pendant une priode qui peut stendre trois mois.

  • La culture de la tomate 16

    3.3 Le repiquage Le repiquage des plantules sur le terrain a lieu entre 3 et 6 semaines aprs lensemencement. Une semaine avant le repiquage, il faudra se-vrer les plantules en rduisant larrosage, mais 12 14 heures avant de les enlever du lit de semis il faudra les arroser copieusement pour vi-ter les dommages excessifs aux racines lorsquon les dterre. Les plan-tules de 15 25 cm de haut qui ont entre 3 et 5 feuilles relles sont les plus appropries pour le repiquage. Ce travail ne devrait tre effectu que pendant laprs-midi ou pendant un jour nuageux afin de rduire le choc de transplantation, et il sera ncessaire darroser immdiate-ment. Au moment de dterrer les semis, faites de sorte quune grande motte de terre reste attache aux racines pour viter que celles-ci ne soient abmes. Lespacement entre les plantes et entre les lignes d-pendra du cultivar, du port de croissance, du type de sol, du systme de culture et galement de la question si les plantes seront tuteures ou si elles seront laisses prostres sur le sol. Un espacement courant est celui de 50 cm entre les plants avec entre 75 et 100 cm entre les lignes (voir tableau 2). Dans le cas o les tomates seront tuteures avec des perches, la distance entre les lignes pourra tre rduite 20 ou 40 cm. Les trous que vous creusez pour y introduire les plantules doivent tre suffisamment profonds pour que les feuilles infrieures se retrouvent au niveau du sol une fois le repiquage effectu. Entassez fermement la terre autour des racines et arrosez au pied de la plante afin de mieux tasser la terre. Aprs le repiquage, vous pouvez couvrir le sol de paillis en guise de protection contre la chaleur des premiers cinq jours. Le paillis est constitu de restes de plantes (par ex. de la paille de riz ou de la paille de sorgho) avec lesquels lon recouvre le sol pour rprimer la croissance des mauvaises herbes, pour prvenir lrosion et pour conserver leau. Il faudra prendre soin de ne pas mouiller les feuilles les plus basses, car ceci pourrait favoriser le dveloppement de moi-sissures. Une mthode plus avance consiste recouvrir le sol des planches avec un paillis en matire plastique et dy faire des trous juste avant la plantation. Il faut protger les plants repiqus de la cha-leur pendant les premiers 5 jours, par ex. en les recouvrant avec de grandes feuilles. Les distances de plantation pour les trois types de plantes de tomates sont illustres ci-dessous.

  • Prparations et plantation 17

    Tableau 2 : Espacement de plantation pour les trois types de plantes de tomates

    Mode de croissance Distance entre les lignes et les plantes dtermine 1,0 x 0,5 m semi-dtermine 0,75 x 0,5 m indtermin 0,75 x 0,5 m

  • La culture de la tomate 18

    4 Pratiques de culture

    4.1 Les fumiers et les fertilisants Afin dobtenir des rendements levs, les tomates ont besoin de ferti-lisants. Il existe deux groupes de produits qui permettent dapporter des lments nutritifs : les fumiers organiques, et les fertilisants chi-miques.

    Les fumiers organiques Le fumier de ferme, le fumier de volaille et le compost sont trois types de fumier organique qui sont dcrits dans le prsent paragraphe.

    Les fumiers de ferme les plus courants sont les fumiers de cheval, de vache et de porc. Parmi ces trois sortes de fumier, celui qui provient du cheval a la teneur en lments nutritifs la plus quilibre. Le fumier de vache contient relativement peu de phosphate. Le fumier de porc est gnralement riche en sels minraux mais contient relativement peu de potassium. Le fumier des chvres et des moutons constitue galement du bon fumier organique.

    Lutilisation du fumier de ferme est plus approprie pour les sols sa-blonneux que pour les sols argileux, parce que cest assez collant. Les sols sablonneux seffriteront moins facilement lorsque lon y ajoute du fumier, cest pourquoi cela leur permettra de retenir davantage deau.

    Lorsque lon nutilise que du fumier de ferme, une quantit de 12,5 25 tonnes/hectare/an reprsente une bonne quantit dapplication. Des applications infrieures de fumier peuvent suffire si les conditions de croissance ne sont pas trs bonnes ou si lon applique galement des fertilisants chimiques.

    Le fumier de volaille est gnralement 3 4 fois plus fort que le fu-mier de ferme. Cest une sorte de fumier qui a beaucoup de valeur car les plantes peuvent absorber assez facilement les lments nutritifs quil contient. Une bonne mthode dapplication est de mlanger

  • Pratiques de culture 19

    dabord le fumier de volaille avec une mme quantit de sol friable ou de sable. Vous pourrez rpandre ce mlange entre les lignes, aprs quoi il est bon de ratisser ou de sarcler lgrement. Contrairement au fumier de ferme, le fumier de volaille peut tre appliqu sur les sols argileux parce quil nest pas trs collant. Il est galement appropri pour les sols acides parce que ce type de fumier contient beaucoup de calcium.

    Il est conseill dincorporer du fumier sch au sol car le fumier frais est trop fort et peut endommager les semis.

    Le compost est facile former partir de toutes sortes de matriaux organiques. Des exemples de matriaux utiliser sont : des restes de culture, des restes de cuisine, des restes de la taille et du fumier. Le compost est une source riche doligo-lments et dlments nutritifs. Il libre les lments nutritifs au bon moment dans les quantits n-cessaires. Il est particulirement utile pour amliorer la structure et la fertilit du sol (voir Agrodok no 8 : La fabrication et lutilisation du compost).

    Il est important de disposer de fumier qui est bien dcompos et qui nest pas trop collant ni trop humide. Il ne doit pas tre trop sec non plus, car il peut savrer difficile de r humidifier du fumier.

    Avantages du compost et du fumier. Ils amliorent la fertilit et la structure du sol et rduisent la ncessit dappliquer du phosphore (P), de lazote (N) et du potassium (K). Ils fournis-sent une diversit dlments nutritifs la culture et peuvent tre prpars en 21/2 3 mois de temps.

    Les fertilisants chimiques Les fertilisants chimiques ( lexception du calcium) namliorent pas la structure du sol mais ils enrichissent le sol en y apportant des l-ments nutritifs. Les fertilisants chimiques sont relativement coteux, mais dans certaines rgions ils sont moins chers que le fumier par rap-port la quantit dlments nutritifs apports. Pour une exploitation petite chelle et dans les situations de prix fluctuants et de faibles ren-

  • La culture de la tomate 20

    dements (causs par des maladies, des conditions mtorologiques dfavorables ou des sols pauvres), il nest pas rentable dutiliser beau-coup de fertilisants chimiques. Lon peut rpartir les fertilisants chimi-ques en deux groupes : les fertilisants composs et les fertilisants sim-ples.

    Les fertilisants chimiques composs. Ce type de fertilisant est un mlange dazote (=N), de composs de phosphore (=P2O5) et de potasse (=K2O). Le fertilisant compos 12-24-12 contient 12% de N (azote), 24% de P (phosphore) et 12% de K (potassium).

    Les fertilisants chimiques simples. Ce type de fertilisant ne contient quun seul lment nutritif. Il est uti-lis lorsquune culture prsente une dficience spcifique (que lon traite par ex. avec de lazote nitrate, de lure ou du super phosphate). La tomate ncessite surtout du phosphore aprs le repiquage. Les ap-plications dazote et de potasse sont plus appropries pendant la phase de croissance de la culture. Utilisez un fertilisant libration lente des lments nutritifs pendant la saison des pluies et un fertilisant libra-tion rapide des lments nutritifs pendant la saison sche.

    Dans les pays tropicaux, les quantits dapplication des fertilisants chimiques varient entre 40 et 120 kg/ha pour lazote, 30 et 90 kg/ha pour la phosphate et 30 et 90 kg/ha pour la potasse. Ne rpandez ja-mais de fertilisants chimiques sur de jeunes plants ou sur des plantes humides car ceci provoquera des brlures.

    Comment combiner les fertilisants organiques et les fertilisants chimiques ? Avant de planter, il faut fertiliser la terre en appliquant de la matire organique. En gnral lon donne la tomate une combinaison de fer-tilisants organiques et chimiques. Il nest pas ncessaire dappliquer tous les fertilisants dun coup. Vous pouvez par exemple appliquer la moiti au moment de prparer les planches ou de faire les trous de plantation en les incorporant au sol. Vous pourrez appliquer le reste

  • Pratiques de culture 21

    des fertilisants au moment o les plantes seront en floraison ou lors-que les fruits se seront forms. Il faudra alors ratisser le fertilisant pour lincorporer au sol entre les lignes. Une application supplmentaire qui permettra de rtablir la teneur en lments nutritifs du sol est conseiller particulirement pour les sols sablonneux, o les lments nutritifs sont lessivs plus rapidement. Il est conseill deffectuer des applications foliaires dlments nutritifs pour amliorer le rendement.

    4.2 Larrosage La tomate nest pas rsistante laridit. Le rendement diminue consi-drablement aprs de courtes priodes de carence en eau. Il est impor-tant darroser rgulirement les plantes, surtout pendant les priodes de floraison et de formation des fruits. La quantit deau ncessaire dpend du type de sol et des conditions mtorologiques (prcipita-tion, humidit et temprature). Sur les sols sablonneux, il est particu-lirement important darroser rgulirement (par ex. 3 fois par se-maine). Dans de bonnes conditions, un arrosage par semaine devrait suffire. Il faut environ 20 mm deau par semaine lorsque le temps est frais, mais environ 70 mm pendant les priodes arides. Lapport en eau joue un rle majeur pour obtenir une maturit uniforme et pour viter la pourriture apicale, une maladie physiologique associe un approvi-sionnement en eau irrgulier et la carence en calcium dans les fruits en voie de grossissement qui en rsulte.

    Il existe diffrentes mthodes dirrigation :

    Lirrigation de surface La mthode la plus simple consiste dverser de leau dans des ca-naux (irrigation par ruissellement) ou sur des parcelles niveles entou-res de petites digues (irrigation par submersion). Assurez-vous que leau soit distribue de manire uniforme.

  • La culture de la tomate 22

    Lirrigation par aspersion Larrosage par le biais de tuyaux permanents est une pratique courante dans les serres. Les asperseurs sont placs sous la culture et disposs en bandes pour que les alles restent sches.

    Lirrigation par goutement Par bandes arroses Un tuyau darrosage en PE noir avec des petits trous denviron 2 mil-limtres est plac sur le sol prs de la base des plantes. Le terrain doit tre nivel ou avoir une lgre pente vers lextrmit du tuyau. La longueur du tuyau peut stendre jusqu 20 ou 30 mtres. La pression de leau devra tre environ 0,2 atmosphre (2 m).

    Par arrosage individuel de chaque plante Il faut que le terrain soit nivel ; et leau doit tre propre pour viter le colmatage des orifices par lesquels leau doit passer. Lon peut instal-ler un dispositif de filtrage lendroit o leau entre dans le systme. Beaucoup de systmes dirrigation par gouttement oprent avec une basse pression deau de 0,1 0,2 atmosphre (1 2 mtres de colonne deau). Ceci sobtient trs bon march pour les petits systmes avec un flotteur de WC au dbut du tuyau principal. Dans un systme dirrigation par gouttement, lon peut ajouter leau des fertilisants en solution avec le dosage appropri. Contrairement aux systmes darrosage par aspersion et par coulement, lirrigation par goutte-ment peut conomiser entre 30 et 70% de votre eau, surtout dans un climat aride.

    4.3 La taille Il est important de tailler les tomates, surtout pour les varits qui forment un buisson dense et pour les varits croissance indtermi-ne. La taille permet damliorer linterception de la lumire ainsi que la circulation de lair. La taille des gourmands (lbourgeonnage) et des extrmits des tiges (lcimage) se fait par pinage.

  • Pratiques de culture 23

    La mesure dans laquelle il est ncessaire de tailler les pieds de tomate dpend du type de plante ainsi que de la taille et de la qualit des fruits (lorsque les plantes ne sont pas tailles, elles pousseront au hasard et les fruits seront plus petits).

    Tailler les plantes pour leur donner forme Pour ce qui concerne la taille, il existe deux types de pieds de tomate : le type buisson et le type dress. Les varits du type buisson sont les plus appropries pour la culture en plein champ parce que la taille nest ncessaire que sur une priode limite de la priode de crois-sance. Enlevez ds que possible toute feuille jaunie ou en voie de d-composition pour viter que des maladies se propagent. Lorsque les plantes deviennent trop grandes pour sappuyer elles-mmes, coupez quelques rameaux ou ajoutez quelques tuteurs pour y attacher les ra-meaux latraux. Limitez le nombre de rameaux porteurs de fruits sept ou huit en pinant tous les autres gourmands. Une fois que les premiers fruits commenceront se former, la plante produira de nou-velles pousses entre la tige principale et les tiges des feuilles. Il faudra liminer les gourmands infrieurs en les pinant avec les doigts. Si lon les laisse pousser, ils produiront beaucoup de feuilles mais peu de tomates. Tout gourmand que lon a laiss pousser par mgarde devra galement tre limin. Les feuilles infrieures qui ont tendance jau-nir devront galement tre limines pour viter tout risque de conta-mination.

    Lorsque la plante aura dvelopp 6 7 rameaux porteurs de fruits, in-terrompez la croissance de la plante en cassant la pointe de croissance. Si dautres rameaux porteurs de fruits commencent se dvelopper, pincez-les pour les enlever afin de stimuler la plante produire un nombre limit de tomates de bonne qualit plutt quune abondance de fruits de qualit mdiocre qui mrissent tardivement.

    Lbourgeonnage Il est important de pincer les gourmands. Lon limine les petites pousses latrales pour ne laisser quune tige principale (voir figure 2).

  • La culture de la tomate 24

    Figure 2 : Pinage

    Les grappes de fruits pousseront le long de cette tige principale. Le fait de tailler les gourmands amliore la qualit et la taille des fruits.

    Lcimage Lorsque 3 5 feuilles se sont entirement formes, lon coupe lextr-mit de la tige des varits de tomate croissance indtermine. Lon laisse pousser les gourmands qui se forment partir des premiers 2 4 bourgeons. Ainsi, 2 4 pousses latrales se dvelopperont en tant que tiges principales, appuyes par des tuteurs (voir figure 3). Lorsque ces tiges atteindront une longueur de 1 1,25 m, il faudra galement les cimer. En gnral, 3 4 grappes de fruits poussent le long de chaque tige.

    Leffeuillage Il faut enlever les feuilles anciennes, jaunies ou malades des pieds de tomate. Ceci permet de rprimer le dveloppement et la propagation des maladies. Faites attention au moment de tailler les plantes. Il est trs facile de propager une maladie avec les mains ou les outils que vous utilisez, il faudra donc viter les pieds contamins. Nettoyez r-

  • Pratiques de culture 25

    gulirement vos outils. Le mieux est deffectuer la taille dans la mati-ne dun jour ensoleill pour permettre aux blessures de scher rapi-dement. Il est conseill de brler ou denterrer les feuilles contamines afin dviter des infections de maladies.

    4.4 Les systmes de tuteurage Des perches en bambou, des chalas en bois, ou dautres tuteurs ou treillis forms de matriaux solides peuvent servir dappui aux plantes et permettent de maintenir les fruits et les feuilles au-dessus du sol. Le tuteurage augmentera le nombre ainsi que la taille des fruits que don-nera la plante. En outre, cela rduira le taux de pourriture des fruits et facilitera le traitement ainsi que la rcolte. Il faut tuteurer les varits croissance in-dtermine pour faciliter la taille, le pin-age, la rcolte ainsi que dautres pratiques de culture. Il faut tuteurer les varits croissance dtermine pendant la saison humide afin dviter que les fruits entrent en contact avec le sol. De nombreuses dispositions de tuteurage sont possibles. Il faut soigneusement atta-cher les plantes aux tuteurs ou aux ficelles dappui, commencer environ deux semai-nes aprs le repiquage. Lon peut utiliser de la paille de riz, des bandes en plastique, des bandes dattache horticulturelles ou dautres matriaux pour attacher les tiges. Il faut galement offrir un appui aux grappes de fruits

    Attaches Afin dappuyer les tiges dun pied de to-mate (tous les types) au cours de leur crois-sance, lon peut les attacher des perches.

    Figure 3 : Un pied de tomate dont les trois pousses suprieures sont tuteures.

  • La culture de la tomate 26

    Attachez sans serrer les tiges aux perches et mettez rgulirement de nouvelles attaches au fur et mesure que la plante grandit. Pour viter dendommager les racines des plantes, il faut mettre en place les tu-teurs avant le repiquage. Les tuteurs devront mesurer au moins 1,5 m de long, parce quil faudra les enfoncer 40 50 cm dans le sol. Les tuteurs que lon utilise plusieurs fois doivent tre lavs auparavant avec un produit dsinfectant afin de tuer tous les microbes qui pour-raient sy attacher.

    Figure 4 : Diffrents types de cltures dappui

  • Pratiques de culture 27

    Clture dappui Il est utile de construire une clture avec des perches et des cordes ou des fils de fer (voir figure 4) pour appuyer les pieds de tomates (tous les types) et ceci pour diffrentes raisons : ? Les plantes bnficient dun meilleur appui ce qui vite le risque de

    cassure des tiges. ? Il y a une meilleure ventilation, par consquent moins de risques de

    propagation de maladies, ce qui est surtout important dans les r-gions ou les saisons humides. ? Comme le contact entre le sol et les fruits est vit, les fruits ne

    pourrissent pas. ? Il est possible de planter davantage de pieds par hectare. ? Le dsherbage et la rcolte sont plus aiss.

    Figure 5 : Pied de tomate croissance dtermine appuy par deux cordes parallles

  • La culture de la tomate 28

    Pour les tomates croissance dtermine, une clture dappui permet dviter que de lourdes grappes de fruits touchent le sol. Les feuilles et les fruits qui touchent le sol pourrissent rapidement ; ils sont sujets des dommages causs par des insecte et des maladies. Lon peut viter ceci en installant une clture forme de deux cordes parallles, une de chaque ct de la plante (voir figure 5), ou en dposant de la paille ou du paillis sous les plantes.

    4.5 La rpression des mauvaises herbes Les mauvaises herbes font la concurrence aux pieds de tomate lgard de la lumire, de leau et des lments nutritifs. Parfois elles abritent des organismes qui provoquent des maladies de la tomate, tels que le virus de lenroulement chlorotique des feuilles de la tomate (TYLCV), et elles rduisent le rendement. Une gestion efficace des mauvaises herbes commence par un labourage profond, la pratique de la rotation des cultures et la pratique des cultures de couverture com-ptitives. Les pratiques intgres suivantes sont utiles pour une rpression effi-cace des mauvaises herbes : ? Llimination des rsidus de la culture prcdente et le respect des

    bonnes pratiques dhygine agricole vitent lintroduction de grai-nes de mauvaises herbes. ? Un labourage profond et lexposition de la terre la lumire du so-

    leil avant le repiquage dtruiront les graines des mauvaises herbes. ? Il est important de maintenir le champ libre de mauvaises herbes au

    cours des 4 5 semaines qui suivent le repiquage. Il sagit l de la priode au cours de laquelle il faut liminer la concurrence des mauvaises herbes pour viter une rduction du rendement. ? Les mauvaises herbes qui poussent entre les lignes de la culture sont

    les plus faciles rprimer. Un labourage de surface (jusqu une profondeur de 15 20 cm) ou lemploi de paillis permet gnrale-ment de les liminer. ? Sur les grandes superficies de culture, le sarclage mcanique est une

    mthode courante de rpression des mauvaises herbes qui se trouvent dans et entre les lignes. Un labourage superficiel de 2,5 5

  • Pratiques de culture 29

    centimtres de profondeur permet dliminer les mauvaises herbes et dameublir la terre sur laquelle une crote sest forme ou qui est devenue trs tasse. Le fait dameublir la terre favorise labsorption de leau de pluie ainsi que lapport doxygne aux micro-organismes du sol. En contrepartie, les micro-organismes dcomposent le matriel organique et fournissent ainsi des lments nutritifs la culture. Butter la terre vers la ligne des pieds de tomate aide touffer les petites mauvaises herbes qui se trouvent sur la ligne et stimule la tomate dvelopper des racines le long de la tige ainsi enterre. ? Le premier sarclage peut tre effectu assez proche des pieds de

    tomate, mais le travail de la terre ultrieur devra tre effectu plus superficiellement et plus loin des tiges pour viter dendommager les plantes, ce qui rduirait le rendement. ? Le dsherbage manuel est une mthode effective pour lutter contre

    les mauvaises herbes qui poussent entre les plantes dune ligne de pieds de tomate. ? La pratique du paillage avec des restes de plantes favorise la sup-

    pression des mauvaises herbes, la rtention de lhumidit du sol et une libration lente des lments nutritifs au fur et mesure que le paillis se dcompose. Cela favorise galement la prsence dinsectes bnfiques tels que les coloptres prdateurs. Les popu-lations daraignes et de vers de terre sen voient galement agran-dies. Les paillis organiques utiliss souvent sont la paille de bl, la paille de riz paddy, les mauvaises herbes et la paille de sorgho ou de mil.

    4.6 La rotation des cultures Lorsque la tomate est cultive en monoculture, il est important de pra-tiquer la rotation des cultures. C'est--dire quil faut planter diffrentes cultures sur un mme champ au cours des saisons de croissances qui se suivent. Il faut veiller ne replanter une culture spcifique quaprs au moins trois campagnes. En agissant ainsi, lon interrompt les cycles de vie des pathognes et lon rduit la probabilit de subir des dom-mages provoqus par des maladies ou des ravageurs.

  • La culture de la tomate 30

    Nalternez pas la culture de la tomate avec celle des pommes de terre, du ta-bac ou de laubergine parce que ces plantes-l appartiennent la mme fa-mille (celle des Solanaces). Les ravageurs et les maladies qui les menacent sont du mme type.

    Voici quelques exemples de rotation des cultures avec la tomate : ? Tomate suivi de mas et d'haricots. ? Tomate suivi par du riz de plateau ou du riz irrigu. Le mieux est de

    planter la tomate deux semaines avant la seconde rcolte du riz de plateau.

    Noubliez pas de cultiver deux autres cultures conscutives avant de replanter des tomates (cest--dire une fois toutes les 3 campagnes, par ex. : crale lgumineuse - tomate).

    Lon peut cultiver la tomate en monoculture ou dans un systme de culture intercalaire. La culture intercalaire prsente des avantages parce quelle diminue la prsence des maladies et des ravageurs. Les petits exploitants pourront profiter le mieux des avantages de la culture intercalaire.

    Quelques exemples de systmes de culture intercalaire : ? Tomate intercale avec de la canne sucre (voir figure 6). Des cul-

    tivars nains de tomate sont plants sur une planche surleve denviron 1,2 m de large, et la canne sucre est plante dans les sil-lons qui sparent les planches. ? Tomates croissance indtermine cultives le long dchalas qui

    couvrent 0,6 m de la planche (voir figure 6). A ct de la planche, environ 0,6 m plus haut, lon cultive des poivrons et des choux-fleurs. Les sillons sont 0,3 m de large et servent dalles. ? Culture intercalaire de la tomate et du chou. La combinaison de ces

    cultures-ci rduit les dommages provoqus par la teigne des crucif-res. ? Alterner des plantes grimpantes, comme les haricots dEspagne et

    les pois, avec la tomate. Deux semaines avant la rcolte des toma-tes, lon pourra planter les haricots et les pois entre les pieds de to-

  • Pratiques de culture 31

    mate. Les chalas qui servent de tuteurs aux tomates pourront servir pour la nouvelle culture.

    Figure 6 : Tomate croissance dtermine en culture intercalaire avec la canne sucre.

    Figure 7 : Tomate croissance indtermine en culture intercalaire avec du poivron et du chou-fleur

    La tomate se marie bien avec diffrents systmes de cultures qui com-prennent les crales et les graines huileuses. Les systmes de rotation des cultures comme : riz - tomate, riz - mas, gombo - pomme de terre

  • La culture de la tomate 32

    - tomate sont frquents en Asie. Les rotations suivantes : chou-fleur gombo tournesol chou - tomate, mas tomate - pastque et riz paddy - pois tomate ont prouv leur valeur conomique. Lon peut cultiver des pinards (ou du Palak) ou des radis en tant que culture intercalaire avec la tomate. En Inde, les agriculteurs/trices pratiquent un systme de culture unique. Quinze jours avant de repiquer les to-mates, ils sment des illets dInde en bordure des champs ainsi que sur les sillons des canaux dirrigation dans le champ. Ce systme de culture intercalaire permet rprimer la noctuelle qui sattaque aux fruits de la tomate. La rotation des cultures avec des crales et avec des cultures lgumi-neuses amliore la condition du sol et rduit linfestation des rava-geurs. La rotation des cultures avec des crales ou du mil est efficace pour rprimer la population de nmatodes.

    4.7 La culture protge Les hommes ont toujours protg leurs cultures des effets climatiques dfavorables. Des buissons et des murs protgent contre le vent, des feuilles et des lamelles contre le soleil intense ainsi que la pluie, le verre et le plastique contre le froid. Traditionnellement, l'on utilisait le verre dans les serres pour faire en-trer la lumire du soleil, mais la dcouverte dun film transparent syn-thtique fut une innovation incroyable. Elle a permis de rduire consi-drablement les frais de construction dune serre. (Pour des informations dtailles, voir Agrodok no 23 : Culture prot-ge).

    Les serres Avant de commencer un projet de serre, il faut vrifier soigneusement si toutes les conditions requises pour garantir le succs sont satisfaites.

    Pour ce qui est du climat, part la protection contre les fluctuations de temprature, il est galement ncessaire dassurer une protection contre les rayons intenses du soleil (radiation solaire), la pluie torren-tielle, la grle et les rafales de vent. Souvent, il faudra protger les

  • Pratiques de culture 33

    cultures contre une combinaison des conditions mtorologiques. Les donnes climatiques provenant de la base de donnes FAO (Organisa-tion des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture) pourront servir de base.

    Il faudra tre trs exigeant pour le type de sol, le profil du sol ainsi que pour la situation du terrain. Ainsi, dans la mesure du possible, choisis-sez pour votre projet de serre un sol qui a une bonne structure et qui est situ dans une zone plane.

    Vu lquipement de production plus onreux et la meilleure qualit des produits, il est important que vous considrez la situation spatiale de votre exploitation. La culture en serre ncessite davantage dattention que la culture en plein champ. Cest pourquoi vous devez pouvoir accder facilement votre serre, tout moment. Une bonne infrastructure pour le transport du matriel et des produits est galement dimportance, tout comme la disponibilit dlectricit. Finalement, vous devez avoir des ides sur la commercialisation des produits que vous dsirez cultiver.

    Contrle du climat A lintrieur dune serre, le climat est rgl par la ventilation, le chauf-fage et le refroidissement, ainsi quen utilisant des systmes dombrage. La croissance et le niveau de production des plantes dpendent gran-dement de la quantit de soleil que la culture reoit par jour. A lintrieur dune serre, lintensit de la lumire est infrieure celle de lextrieur. Pour viter un excs de soleil, lon peut utiliser des bches dombrage. Une bche amovible peut se prouver trs utile lorsque les conditions mtorologiques sont une alternation entre ensoleill et nuageux. Des bches dombrage permettent galement de rduire quelque peu lvaporation, pour faire de sorte que lassimilation de leau par la culture puisse compenser les pertes dhumidit. Linformation climatique la plus importante concerne les priodes ari-des, les priodes mouilles et les extrmes. Lorsque la pluie est trop abondante vous devez vous assurer que lexcs deau, provenant de la

  • La culture de la tomate 34

    toiture de la serre ainsi que de lentourage de la serre, soit drain. Lon peut recueillir dans un bassin leau provenant de la toiture pour des fins dirrigation. Une capacit de stockage suffisante permettra de mieux surmonter les priodes arides. La tomate pousse le mieux dans un intervalle de tempratures de 18 23 oC. Ceci implique quune ventilation doit tre effectue si la temp-rature dpasse ces valeurs. Lindice de froideur du vent est galement significatif pour la plante. Une humidit atmosphrique faible accom-pagne de beaucoup de vent prsente des conditions qui provoqueront des dommages rapidement. Lhumidit de lair, HR (humidit relative), affecte la croissance et la sant des cultures de diffrentes faons. Dun ct, une HR favorise les maladies fongiques, parce qu'au cours des premires heures de la journe, une condensation se produit facilement sur les plantes crant ainsi des conditions idales pour que les spores fongiques germinent rapidement. La plante elle- mme devient moins tolrante par rapport des conditions arides soudaines. La ventilation peut tre effectue en ouvrant une partie du revtement de la serre au niveau dune paroi latrale, au niveau du toit ou au ni-veau des entres situes aux extrmits.

    Approvisionnement en eau et pratiques culturales Puisqu lintrieur dune serre, leau de pluie na pas accs, il est ex-trmement important que les cultures en serre aient une alimentation en eau qui leur soit destin spcifiquement. Tout dabord, il est important de savoir combien deau sera ncessaire pour votre culture et quelle est la quantit deau qui peut tre adminis-tre laide du systme que vous employez. Les plantes ont besoin deau surtout pour la transpiration, mais entre 5 et 10% de leau est ncessaire pour leur croissance. Les plantes trans-pirent pour se rafrachir et pour favoriser le transport des minraux que les racines ont absorbs. La quantit de transpiration est dtermi-ne par le soleil, la temprature, lhumidit de lair et la vitesse du vent. Les mthodes par lesquelles lon alimente en eau les cultures en plein champ sappliquent galement aux cultures en serre. La plupart des

  • Pratiques de culture 35

    pratiques de culture dans les serres sont les mmes que celles que lon effectue en plein champ.

    Types et structures Il existe diffrents types de structures et de matriel de revtement accompagnant. La mthode de recouvrement la plus simple est de dposer un film plastique transparent sur le sol ou sur une structure dappui simple. Le film sur le sol peut provoquer sur un lit de semis une temprature l-grement plus leve et lhumidit sera conserve. Assurez-vous que le film plastique ne puisse pas senvoler. Une simple structure dappui constitue de perches en bois ou en bambou peut servir pour y attacher un film plastique ou du matriel vgtal qui fait cran, au-dessus dun lit de semis.

    Figure 8 : Tunnels bas avec dimensions

    Lon peut construire les tunnels bas avec des arceaux en bois, en bam-bou, en plastique flexible ou en fil de fer rsistant (voir figure 8). Les arceaux doivent tre placs des intervalles de distance de 2 ou 3 m-tres et ancrs dans le sol. Une fois que le film plastique (par exemple du polythne ou du PVC) a t tendu sur les arceaux, lon peut alour

  • La culture de la tomate 36

    dir les cts avec une couche de terre. Un ancrage plus pouss se fait avec des cordes ou des fils de rtention par-dessus le plastique au ni-veau de chaque arceau. Pour la ventilation, le film plastique pourra tre soulev ou dplac quelque peu. Le film plastique est enlev au moment de la rcolte, et parfois aupa-ravant si les conditions mtorologiques restent favorables. Ainsi, le tunnel protge la culture contre les basses tempratures et la grle lorsquil fait mauvais, et galement contre les oiseaux et les insectes. Les principaux avantages des tunnels bas sont les frais rduits et la simple mthode de construction. Les inconvnients tant quils ne fournissent quun gain limit au niveau de la temprature, que les pos-sibilits de ventilation sont fort limites et quil est difficile dy tra-vailler auprs des plantes (pratiques de culture). Les tunnels bas sont gnralement utiliss pour seulement une campa-gne. Dans la plupart des cas, le recouvrement du sol avec du film plas-tique et lutilisation de tunnels bas sont les premiers pas vers la culture sous abri. Les tunnels o lon peut se tenir debout sont suffisamment hauts pour permettre dy travailler lintrieur et pour hberger des cultures qui poussent en hauteur. Un tunnel simple a ses limites : ? Dans un climat chaud, la simple mthode de ventilation restreint les

    options de culture. ? Lutilisation dun film de polythne (PE) bon march implique que

    le revtement ne rsistera que pour la dure dune priode de crois-sance parce que la radiation solaire et le frottement vont le dtrio-rer. ? Des arceaux en bois peuvent se casser facilement, les arceaux en

    acier atteignent une telle chaleur que le plastique se dcompose. ? Un ancrage simple du film plastique est sensible aux rafales de

    vent. ? Le palissage des cultures qui poussent en hauteur y est difficile.

    Les tunnels structure solide ont lavantage que lon peut y rgler le climat, que les options de cultures sont diverses et que la dure de vie du tunnel est plus longue. Ils offrent suffisamment de place pour per-

  • Pratiques de culture 37

    mettre dy travailler lintrieur. La structure consiste de tubes galva-niss qui peuvent galement tre renforcs dans la longueur avec des fils. Pour protger le plastique, la structure est recouverte de ruban de mousse. La forme de ventilation la plus simple consiste denrouler le plastique dune paroi latrale du tunnel (voir figure 9). Des mthodes plus avances sont galement disponibles et dpendent surtout des possibilits du point de vue finances.

    Figure 9 : Tunnel de film plastique avec coupe transversale et ven-tilation latrale par enroulement

    Figure 10 : Abri pour ombrage (Rovero)

  • La culture de la tomate 38

    Les abris ombrage sont cruciaux pour protger la culture contre le soleil torride dans les climats secs et ensoleills ou pendant la saison sche dun climat mousson. Le matriau cran (tissus, filets) est dis-ponible en diffrentes qualits et avec diffrents degrs de mesure dans laquelle il bloque la lumire du soleil. La ventilation se fait par le biais des filets ouverts sur les cts (voir figure 10).

    Rendement financier Lorsquun agriculteur/trice dcide dinvestir dans des amliorations de son systme de production, il doit galement sassurer que son revenu augmentera suffisamment. Il faudra prendre soin de faire de sorte que linvestissement conduira un accroissement de la valeur de march du produit. La rgle dor pour le cultivateur est de commencer petite chelle, dacqurir des expriences, et de nenvisager que dans un deuxime temps une expansion de son entreprise et un investissement plus pouss.

    4.8 Lagriculture biologique Lagriculture biologique est un systme de culture qui exclut lutilisation des fertilisants synthtiques, des pesticides, des herbicides ainsi que des rgulateurs de croissance. Les agriculteurs/trices biolo-giques sappuient sur la rotation des cultures, et sur lutilisation des restes de culture, des fumures dorigine animale, des lgumineuses, des engrais verts, des dchets organiques et des roches contenant des minraux pour alimenter le sol et fournir des lments nutritifs aux plantes. Les insectes, les mauvaises herbes et les autres ravageurs sont grs par le biais dun travail de la terre mcanique ainsi que des m-thodes de rpression culturales et biologiques.

    Dans de nombreux pays en dveloppement, les gouvernements respec-tifs invitent les agriculteurs/trices biologiques faire enregistrer leur exploitation. Un agriculteur/trice qui a un certificat de culture biologi-que peut vendre ses produits sur le march biologique, o les recettes sont plus importantes que sur le march des produits issus de

  • Pratiques de culture 39

    lagriculture conventionnelle. Les procdures de certification de lagriculture biologique sont particulires chaque continent et pays. Lagriculture biologique est un systme de gestion cologique de pro-duction qui favorise et met en valeur la biodiversit, les cycles biolo-giques et la productivit du sol. Le systme se base sur une utilisation minimale dintrants externes et sur des pratiques de gestion qui rta-blissent, maintiennent et mettent en valeur lharmonie cologique. Dans la plupart des pays en dveloppement, une exploitation agricole biologique peut tre gre par les membres dune famille sans dpen-dre de main doeuvre de lextrieur. Lagriculture biologique fournit des aliments et des revenus durables aux petits exploitants. Le but principal de lagriculture biologique est doptimaliser la sant et la productivit du sol, des plantes, des animaux et des personnes. Les principales indications suivre pour la production biologique sont demployer des matriaux et des pratiques qui mettent en valeur lquilibre cologique des systmes naturels et qui intgrent les as-pects du systme agricole dans un processus cologique. Lobservation des pratiques de lagriculture biologique ne garantit pas que les produits qui en dcoulent soient entirement libres de rsidus. Les pesticides et les rsidus chimiques peuvent atteindre les parcelles biologiques par le biais du vent et des systmes dirrigation. Les ex-ploitations qui partagent une source deau commune sont plus sujettes ce problme. Les agriculteurs/trices choisissent de suivre des mthodes biologiques pour diverses raisons. Un des points forts des produits biologiques est que cela rapporte parfois entre 10 et 30 pourcent de plus sur le mar-ch. Les pratiques dagriculture biologique rduisent les frais de pro-duction ainsi que limpact sur lenvironnement. Par ailleurs, elles as-surent une meilleure condition du sol et un meilleur fonctionnement du systme agro-cologique. Les fondements qui permettent de prati-quer lagriculture biologique de manire durable sont les pratiques dintgration des animaux domestiques, de maintient de la diversit des arbres sur lexploitation, dutilisation des graines slectionnes soi-mme, dutilisation du compost, dapplication de bio-pesticides et la pratique de systmes de culture adapts.

  • La culture de la tomate 40

    La fertilit du sol Lagriculture biologique se base sur un sol biologiquement actif qui est enrichi avec de la matire organique et un rgime de minraux quilibr. Les pratiques qui permettent la formation dhumus et lapplication de minraux rocheux permettent non seulement de four-nir des lments nutritifs aux plantes, mais galement de renforcer la tolrance aux insectes et aux maladies, daider lutter contre les mau-vaises herbes, de conserver lhumidit du sol et dassurer la qualit de la production. Le systme de fertilit biologique est ax sur une combinaison de pra-tiques telles que la rotation des cultures, la culture des lgumineuses de fourrage et des cultures de couverture ainsi que sur lutilisation des engrais verts, des fumiers des animaux domestiques (de prfrence composts), de la chaux, du phosphate naturel et dautres minraux naturels et finalement, des fertilisants organiques supplmentaires. Sur les sols qui ont t grs selon la culture biologique pendant plu-sieurs annes, les tomates donnent bien avec des traitements aux l-gumineuses et au compost. Les longs cycles de rotation des cultures sont probablement difficile-ment ralisables pour les petits exploitants. Les pratiques qui alimen-tent le sol, telles que la culture des engrais verts et les pratiques de compostage renforcent une microflore abondante dans le sol. Une ex-ploitation agricole biologique bien entretenue donnera un rendement optimal de tomates avec une quantit de fumier aussi petite que 10 12,5 tonnes/hectare/anne. Les sols qui nont pas t grs selon les pratiques biologiques nces-siteront probablement des fertilisants organiques additionnels. Lon peut appliquer les fertilisants comme fumure de fond pendant les op-rations de prparation et de construction des planches ou les dposer le long des lignes au moment de planter. Le vermicompost est le fumier organique le plus appropri pour enri-chir la fertilit du sol. Il fournit une large gamme dlments nutritifs aux cultures. Pour les sols en transition de lagriculture non biologique vers la culture biologique, lemploi du vermicompost aide maintenir le rendement un niveau normal.

  • Pratiques de culture 41

    La rotation des cultures La rotation des cultures est un lment trs important de l'agriculture biologique qui affecte aussi bien la condition du sol que les cycles des ravageurs. La rotation sur trois ans avec des cultures non solanaces permettra dviter des problmes de ravageurs pour les tomates (voir section 4.6). Le maintient dun niveau de fertilit du sol optimal amliore la capaci-t de rsistance aux maladies de la culture. La tomate suivie de cra-les et de mil rduit loccurrence des maladies au niveau de la culture de tomate. Les haricots, les illets dInde, le dolique et les lgumes verts sont les cultures intercalaires utilises frquemment pour viter la survenue des maladies et des ravageurs sur la tomate.

    4.9 Les pratiques dhygine Les tomates sont sujettes aux pathognes qui provoquent des domma-ges graves. Pendant la campagne, il faut sassurer que leau de perco-lation provenant des parterres ne puisse pas contaminer les sources deau dirrigation. Le fumier destin la fertilisation du sol doit tre appliqu bien avant la rcolte. Il faut exclure les animaux domestiques des zones de production de tomates tout au long de la priode de croissance et de la rcolte ; ceci vaut galement pour dautres animaux comme les petits rongeurs, les reptiles et les amphibies.

  • La culture de la tomate 42

    5 Maladies et ravageurs

    La prvention des maladies et des ravageurs est extrmement impor-tante pour la culture de la tomate. Le prsent chapitre traite des princi-paux ravageurs et maladies de la tomate et donne des conseils de pr-vention et de rpression. Pratiquement tous les ravageurs et maladies sont rprims adquate-ment par lapplication de pesticides synthtiques chimiques. Cepen-dant, la plupart des pesticides cotent cher et parfois ils sont trs no-cifs pour les tres humains ainsi que pour lenvironnement, donc leur utilisation devrait se limiter aux cas durgence. Par ailleurs, il y a quelques ravageurs qui ont dvelopp une rsistance certains pesti-cides. Cest la raison pour laquelle nous recommandons dadopter les stratgies de lutte intgre (Integrated Pest Management, IPM en an-glais) qui combinent lutilisation de varits rsistantes/tolrantes, les pratiques de culture appropries et lapplication rationnelle de pestici-des (en mettant laccent sur les pesticides biologiques). Certaines de ces mesures sont mentionnes dans le texte qui suit.

    La lutte intgre est un systme de rpression des ravageurs qui emploie tou-tes les techniques et mthodes appropries de faon aussi compatible que possible et qui maintient la population des ravageurs des niveaux tels quil ny a pas de dommages conomiques.

    A la fin du prsent chapitre figurent des informations concernant les produits chimiques synthtiques et les pesticides naturels. Cependant, nous ne donnerons pas de recommandations spcifiques concernant quel pesticide synthtique particulier il faut utiliser pour lutter contre des maladies ou des ravageurs spcifiques. Sils souhaitent utiliser des pesticides synthtiques, les agriculteurs/trices pourront sinformer au-prs de fournisseurs de pesticides locaux de bonne foi ou auprs du service de vulgarisation agricole. Veillez ne pas accepter des pestici-des de qualit infrieure (voir galement lAgrodok no 29 : les pestici-des, composition, utilisation et risques).

  • Maladies et ravageurs 43

    5.1 Les nmatodes Les nmatodes sont des vers qui sont trs petits et qui vivent dans le sol en se nourrissant sur les racines de plantes. Etant donn leur petite taille (seulement quelques mm de long), il nest pas possible de les voir loeil nu. Ils ont des organes perforateurs au niveau de la bou-che qui leur permettent de sucer la sve des plantes. Ceci peut conduire une diminution de la capacit productive des plantes en question. Des dommages bien plus srieux peuvent en dcouler lors-que des virus ou des moisissures pntrent la plante au travers des blessures causes par les nmatodes. Ces derniers rendront la plante malade et la feront mourir. Lorsque vous observez dans un champ cultiv une zone o une partie de la culture souffre clairement dun retard de croissance, o les plan-tes ont une couleur plus claire et les feuilles ont une forme anormale sans pour autant montrer des aspects de mosaque, il sera probable-ment question dune infestation de nmatodes. En gnral, cela com-mence dans une partie relativement limite de la superficie cultive, puis cela se propage lentement sur la totalit du champ. Pour la culture de la tomate, les nmatodes des racines noueuses pr-sentent un problme important. Ils provoquent des galles (des tumeurs cancreuses) sur les racines des plantes (voir figure 11). Trois types frquents de nmatodes de nodosit des racines sont : Meloidogyne incognita, M. javanica et M. arenaria. Les plantes atteintes restent petites de taille et sont sensibles aux maladies fongiques et bactrien-nes transmises par le sol. Environ 30% de la rcolte de tomates des pays tropicaux est perdu cause des nmatodes. Linfestation et la transmission des nmatodes peuvent se produire par le biais du matriel vgtal contamin, des outils, de leau de pluie et dirrigation, des vents violents (qui font voler les particules de terre contamines) et de la terre contamine colle aux chaussures des hu-mains ou aux pattes des animaux. Les nmatodes peuvent survivre dans le sol tant que celui-ci reste humide. Lutilisation des pesticides chimiques (nmaticides) et des produits qui strilisent le sol (y compris les traitements la vapeur) est efficace mais coteuse. Essayez galement dappliquer les mesures de lutte

  • La culture de la tomate 44

    intgre suivantes pour rprimer ou restreindre une infestation de n-matodes : ? La rotation de la culture de tomates avec dautres cultures telles que

    des crales, des choux, des oignons, des arachides, du manioc, du ssame, etc. - pas de Solanaces ! (voir chapitre 3). Il est conseill de ne pas faire de rotation des cultures avec la famille des Cucurbi-taces (par ex. concombre ou citrouille) ni avec la papaye, comme ces derniers peuvent transmettre des maladies la tomate. ? Llimination des mauvaises herbes et les restes de plantes (les

    feuilles et les fruits pourris). Inter plantez avec des plantes qui mettent par le biais de leurs systmes racinaire des substances que les nmatodes naiment pas ou qui tuent ces derniers, comme le ssame ou les tagtes (par exemple les illets dInde ou les roses dInde, les plantes de cette famille se trouvent dans de nombreux pays). ? Lexposition du sol au so-

    leil et au vent. Labourez le sol plusieurs reprises. Les anguillules seront emme-nes alors vers la surface et seront ainsi exposes au soleil et des tempratures leves qui les tueront.

    5.2 Les insectes Tous les insectes qui piquent et qui sucent, tels que les mouches blan-ches, les thrips et les pucerons, ne provoquent des dommages mcani-ques que lorsquils surviennent en grands nombres, mais les virus quils peuvent transmettre provoquent des dommages bien plus impor-tants. Ces insectes peuvent survenir de lextrieur du champ cultiv, et lun dentre eux pourra causer la contamination de la totalit de votre

    Figure 11 : Racines dune plante de tomate avec des galles causes par des nmatodes.

  • Maladies et ravageurs 45

    culture. Par ailleurs, les feuilles qui ont t blesses par des insectes deviennent plus sensibles aux infections par des maladies fongiques et bactriennes. Lorsque les cultures sont sous abri : du verre clos, des films plastiques, des filets anti-moustiques ou encore une combinaison de ces matriaux, elles seront protges contre les attaques dinsectes et les infestations de virus.

    Les mouches blanches (Bemisia tabaci) La mouche adulte est de couleur blanche et a une longueur de 1 2 mm. Tout comme les larves, elle se nourrit de la sve des feuilles. Lorsquon retourne la plante, tout un groupe de mouches pourra senvoler. Elles dposent leurs oeufs sur le ct infrieur des feuilles. Les ufs clorent aprs environ 1 semaine. Aprs 2 4 semaines, les larves vont former un cocon dans lequel elles resteront pendant peu prs une semaine afin de se mtamorphoser (voir figure 12). Ces insectes prsentent surtout un problme au cours de la saison s-che. Une fois que la saison des pluies commence, ils disparaissent. Voici quelques mesures qui permettent de lutter contre les mouches blanches : ? Favoriser la prsence des prdateurs naturels de la mouche blanche,

    en plantant entre les lignes des pieds de tomate (en culture intercalaire) ou le long des alles, des buissons ou dautres types de vgta-tion. Nutilisez pas de pesti-cides. ? Utiliser des cultivars rsis-

    tants (les feuilles velues nui-sent la mouche blanche lorsquelle veut pondre ses oeufs). ? Pulvriser une solution de

    krosne et de savon pour lutter contre la mouche blan-che (voir section 5.4).

    Figure 12 : Une colonie de mou-ches blanches sur le dessous dune feuille

  • La culture de la tomate 46

    Les pucerons (Aphidae) Les pucerons sont des insectes mous, allongs, avec une longueur denviron 2,5 mm (voir figure 13). Il existe des pucerons ails ainsi que des espces sans ailes. Des dommages directs sont produits lors-quils apparaissent en grands nombres sur la culture, o ils prfrent les feuilles et les tiges les plus tendres. En outre des dommages directs quils peuvent provoquer, les pucerons transmettent galement diff-rents virus.

    Figure 13 : Un puceron ail, un puceron sans ailes, et un groupe de pucerons sur le ct infrieur dune feuille

    Voici quelques mesures qui permettent de lutter contre les pucerons : ? Eliminer les anciens restes de culture avant densemencer une nou-

    velle culture. ? Planter des cultures intercalaires. ? Emploi modr des fertilisants azots, appliquer des fertilisants or-

    ganiques.

  • Maladies et ravageurs 47

    ? Pulvriser une solution de savon, durine de vache ou dextraits de neem (Azadirachta indica). ? Couvrir le sol de film plastique gris qui repousse les pucerons en

    refltant la lumire du soleil.

    Les thrips (Thripidae) Les thrips sont des insectes trs petits, ils ne mesurent que 0,5 2 mm de long (voir figure 14). Il faut regarder attentivement pour pouvoir les remarquer. En gnral, ils ont des ailes. Les thrips dposent leurs oeufs sur les feuilles. Les larves apparaissent aprs environ 10 jours. Les larves de thrips et les adultes sucent la sve des feuilles, ce qui cause des taches argentes sur la surface des feuilles en question. Les thrips adultes dposent galement leurs excrments sur les feuil-les, on le voit comme des petits points noirs. Quelques espces de thrips sont des vecteurs de la maladie bronze de la tomate (TSWV). La phase de croissance en cocon a lieu dans le sol.

    Figure 14 : Deux sortes de thrips diffrents

    Voici quelques mesures qui permettent de lutter contre les thrips : ? Couvrir le sol de film plastique dans le but d'empcher les thrips de

    pntrer dans la terre pour leur phase de croissance dans le cocon. ? Bien labourer, afin de faire venir les cocons la surface pour quils

    se desschent puis meurent. ? Eliminer les restes de culture.

  • La culture de la tomate 48

    ? Pulvriser sur les plantes une solution de savon ou une solution au neem. Ceci naffectera pas les cocons dans le sol, il faudra donc r-pter le traitement pour tuer les adultes, qui se trouvent au-dessus de la terre.

    Les papillons et les noctuelles (Lepidoptera) Les papillons et les noctuelles sont des ravageurs courants dans les cultures de tomates. Des ufs verts ou bruns sont dposs sur les jeu-nes feuilles, les fleurs et les fruits. Les larves qui sortent des oeufs (chenilles, voir figure 15) se nourrissent des feuilles, des fleurs, des fruits et mme des racines. Alors quelles se nourrissent, les chenilles grandissent et traversent un certain nombre de phases de croissance larvaires. A un certain moment, elles vont sous la terre pour former des cocons. Quelques semaines plus tard, les cocons se dferont et des insectes adultes ails senvoleront et se disperseront.

    Figure 15 : Chenilles de diffrentes sortes de papillons ou de noc-tuelles

    Voici quelques mesures qui permettent de lutter contre les chenilles : ? Enlever rgulirement les mauvaises herbes. ? Labourer un mois avant lensemencement ou le repiquage. ? Eliminer et dtruire les fruits contamins. ? Adopter la pratique de rotation des cultures. ? Contrler rgulirement sil y a des oeufs et le cas chant prendre

    les mesures qui permettent de lutter contre les jeunes larves.

  • Maladies et ravageurs 49

    ? Utiliser des piges lumire qui attirent les noctuelles pendant la nuit, prvenant ainsi que ces dernires dposent leurs ufs sur les plantes. ? Appliquer des cendres de bois, des copeaux de bois et/ou du cal-

    cium sur les lits de semis. ? Planter du chou en tant que culture intercalaire. ? Traiter au Bacillus thuringiensis, un insecticide biologique, en vente

    chez votre fournisseur de pesticides. ? Pulvriser une solution de neem ou de pesticides naturels.

    Les cicadelles et la cicadelle de la pomme de terre (Cicadellidae : Empoasca fabae) La cicadelle la plus commune qui ravage les cultures de tomates est la cicadelle de la pomme de terre (voir figure 16). Lorsquon la drange, elle avance latralement. Elle dpose des oeufs verts forme de banane sur le ct infrieur des feuilles.

    La cicadelle de la pomme de terre ne se trouve quen Amrique du Nord, du Centre et du Sud. Elle se nourrit de la sve de la plante. Aux endroits o elle a suc, la cou-leur de la feuille devient plus claire. Si les dommages sont importants, toute la feuille prend une couleur claire.

    Voici quelques mesures qui permettent de lutter contre les cicadelles : ? Au possible, planter pendant la saison humide. ? Utiliser des cultivars rsistants (par ex. les feuilles velues nuisent

    la dposition des oeufs). ? Faire un bon paillis (ceci empche les cicadelles de former des co-

    cons dans le sol). ? Pulvriser une solution au neem ou un autre pesticide utilis loca-

    lement (par ex. le pyrthre, le derris, la cvadille). Le premier mois

    Figure 16 : Des cica-delles (une nymphe et un adulte)

  • La culture de la tomate 50

    est la meilleure priode pour appliquer ce traitement, lorsque les plants ont une hauteur denviron 10 cm. Cest autour de cette p-riode que les femelles des cicadelles pondent leurs oeufs.

    Les acariens (Tetranychus spp.) Les acariens sont des insectes qui ressemblent aux araignes (voir figure 17). Ils mesurent moins d1 mm, leur couleur est souvent jaune, rouge ou orange. Ils pondent leurs ufs sur le ct infrieur des feuilles. Les larves et les insec-tes adultes sucent la sve des plantes. Les feuilles et les tiges jaunissent et se desschent. Les aca-riens peuvent fabriquer des toiles en fils lgers qui ressemblent aux toiles daraigne. Les dom-mages quils provoquent sont les plus importants pendant la saison sche. Voici quelques mesures qui permettent de lutter contre les acariens : ? Au possible, planter pendant la saison des

    pluies. ? Stimuler la prsence des prdateurs naturels par la pratique des

    cultures intercalaires ou en faisant pousser des buissons et dautres plantes varies en bordure des routes. ? Traiter avec une solution de savon ou de krosne (voir section 5.4).

    Les insectes auxiliaires La prsence de certains insectes est utile pour rprimer les ravageurs nuisibles. Voici quelques exemples de prdateurs naturels ou dinsectes auxiliaires : ? la coccinelle contre les mouches blanches ? les chrysopes contre les acariens et les mouches blanches ? les mouches syrphides contre les oeufs des acariens ? les trichogrammes contre la carpocapse ? le Bacillus thuringiensis contre la noctuelle ponctue

    Figure 17 : Un acarien

  • Maladies et ravageurs 51

    5.3 Les maladies La tomate est sensible diffrentes moisissures, bactries et virus. Les moisissures et les bactries provoquent des maladies au niveau des feuilles, des fruits ou des racines. Une infection virale provoque sou-vent une croissance retarde et une diminution au niveau de la produc-tion. Les dommages causs par les maladies peuvent conduire une rduction considrable de la rcolte.

    Les bactries Les bactries sont des organismes unicellulaires minuscules. Ils sont visibles sous un microscope mais pas loeil nu. Contrairement aux moisissures, dont les spores germent puis sont capables de pntrer la peau intacte dune plante, les bactries ne peuvent infecter une plante quexclusivement par le biais de zones affaiblies, comme les cicatri-ces, les stomates et les lenticelles (de petits pores qui se trouvent la surface des tiges et des racines), les blessures (par ex. causs par la taille) ou dautres blessures physiques. Dans le sol, ils peuvent pn-trer dans la plante par le biais de lsions sur les racines, qui peuvent par exemple tre provoqus par des nmatodes. Les bactries sont pr-sentes partout dans lair et sur les objets. Les bactries parviennent lendroit o ils peuvent pntrer la plante par le biais des activits de personnes, des chaussures, des pattes dinsectes, de lclaboussement des gouttes de pluie ou encore par le biais de la poussire transporte par le vent.

    La plupart des maladies bactriennes sont transmises dans des condi-tions dhumidit et de temprature leves. Une fois quelle a pntr la plante, une bactrie aboutit gnralement dans le systme vasculaire des tiges, racines et feuilles, provoquant souvent le fltrissement de ces dernires.

    Afin dviter la propagation des maladies bactriennes dans votre culture, vitez de blesser les pieds de tomate. De nombreuses maladies bactriennes peuvent survivre dans le sol. Cest la raison pour laquelle il faut pratiquer la rotation des cultures et ne pas cultiver des tomates sur le mme sol pendant plusieurs annes daffile. Le seul moyen

  • La culture de la tomate 52

    dradiquer rapidement les maladies bactriennes est de striliser le sol par le biais de produits chimiques ou dun traitement la vapeur. Nous vous recommandons dutiliser des varits rsistantes lorsque les graines sont disponibles. Un certain nombre de maladies bactriennes qui sont frquentes dans la culture de la tomate sont traites dans ce qui suit.

    Le fltrissement bactrien (Ralstonia solanacearum) La bactrie qui provoque cette maladie est surtout commune dans les basses-terres des pays tropicaux o les tempratures sont relativement leves. Il sagit dune maladie transmise par le biais du sol. Chez les plantes infectes, les premiers symptmes sont le fltrissement des feuilles terminales, suivi aprs 2 3 jours dun fltrissement soudain et permanent sans jaunissement. Des racines adventices peuvent se former sur les tiges principales. Le systme vasculaire dans la tige des plantes infectes apparat brun clair dans une section transversale ou longitudinale et prendra une couleur plus fonce dans les stages avan-cs dune infection. La moelle (au milieu de la tige) et le cortex (la peau de la tige) brunissent galement la base du pied, lorsque la plante aura entirement fan. Un flux blanc et laiteux de bactries suintera des lments de xylme (fibres ligneuses est vaisseaux conducteurs de la sve brute) lorsque des parties de tige dune plante infecte sont suspendues dans de leau.

    Les bactries peuvent survivre dans le sol et pntrer les racines des jeunes plants par le biais de blessures causes par le repiquage, les labours, les insectes ou encore certaines nmatodes. Leau dirrigation, le dplacement de la terre ou le dplacement des plants infects peu-vent dissminer les bactries. Les mesures suivantes peuvent aider lutter contre le fltrissement bactrien : ? Utiliser des varits tolrantes/rsistantes. ? Eviter les parcelles infestes. Une fois que le sol a t contamin, ne

    pas cultiver de Solanaces pendant au moins 7 ans. Faire des rota-tions de cultures avec des crales. ? Ne pas blesser les racines ni les feuilles, faire attention pendant le

    repiquage et tailler le moins possible.

  • Maladies et ravageurs 53

    ? Veiller ce que le champ soit bien drain. ? Au ncessaire, striliser le sol (voir Agrodok no 9 : Le jardin potager

    dans les zones tropicales).

    Le feu bactrien (Xanthomonas axonopodis p.v. vesicatoria) Cette bactrie est prsente dans le monde entier, mais elle est plus r-pandue dans les pays tropicaux et sub tropicaux. Le pathogne est propag par le biais de graines, dinsectes, de gouttes de pluie, de res-tes de plantes infectes et de mauvaises herbes appartenant la famille des solanaces. Les pluies torrentielles et une humidit leve favori-sent le dveloppement de la maladie. Les bactries pntrent la plante par le biais des stomates et des blessures. Le pathogne affecte les feuilles, les fruits et les tiges. Des petites taches apparaissent sur les feuilles et sur les fruits des plantes infectes. En gnral, ces taches sont brunes et arrondies. Les feuilles jaunissent puis tombent. Les l-sions sur les tiges et les ptioles sont elliptiques.

    Les mesures suivantes peuvent aider lutter contre le feu bactrien. ? Utiliser des graines ou des plants libres de pathognes. Afin de tuer

    ces derniers, lon peut donner aux graines un traitement leau chaude en les trempant dans de leau 50C pendant 25 minutes. ? Pratiquer la rotation des cultures; ? Dsherber avec soin, enlever particulirement les herbes apparte-

    nant la famille des Solanaces. ? Eliminer tous les restes de culture. ? Appliquer du cuivre ou du cuivre+maneb

    Le chancre bactrien (Clavibacter michiganense) Le chancre bactrien est une maladie de la tomate importante sur le point conomique qui svit dans le monde entier. La maladie est pro-page par le biais des graines ou de la terre. Les bactries peuvent sur-vivre sur des rsidus de plantes. Les plantes sont infectes par le biais des tiges ou des racines blesses. Les dommages sont importants lors-que des nmatodes de nodosit des racines sont galement prsents. Les feuilles des plantes infectes jaunissent, fltrissent puis se dess-chent. De longues striures brunes qui peuvent se fendre apparaissent

  • La culture de la tomate 54

    sur les tiges. Des racines adventices peuvent se former sur les tiges. Dans certaines conditions, des chancres apparaissent galement sur les tiges. Dans la plante, les tissus vasculaires des tiges montrent des stries dont la couleur varie du jaune clair au brun. Finalement, la moelle se dcolore et devient friable. Des taches en relief qui ressem-blent des yeux doiseau, caractrises par un point rouge entour dun cercle blanc, apparaissent sur les fruits. Les symptmes napparaissent pas toujours sur les fruits, mais facilitent le diagnostic lorsquils se prsentent.

    Quelques mesures qui permettent de lutter contre le chancre bactrien figurent ci-dessous : ? Utiliser des graines ou des plants libres de pathognes. Afin de ga-

    rantir une bonne dsinfection, lon peut tremper les graines dans de leau 56C pendant 30 minutes, ou encore dans une solution dacide chlorhydrique 5% pendant 5 heures. ? Ne pas semer sur un sol contamin. Pour la culture sous serre, il

    faut utiliser de la terre, du terreau, des pots ou des planches strili-ss. ? Il faut dsinfecter les outils dont on se sert pour la taille avant cha-

    que utilisation et les nettoyer fond aprs chaque utilisation. ? Ramasser et brler tous les rsidus de culture. ? Il est conseill de pratiquer la rotation des cultures avec des espces

    qui ne sont pas des plantes-htes pour ce pathogne.

    Les virus La tomate est trs sensible aux maladies virales. Un virus est un pa-thogne sub microscopique ayant une structure de protines que lon ne peut pas discerner loeil nu. Il est souvent propag dans la culture par des insectes vecteurs comme les mouches blanches, les thrips et les pucerons. Les dommages provoqus par ce virus sont gnrale-ment bien plus importants que les blessures physiques causes par linsecte vecteur.

    En gnral, les tissus de la plante qui ont t touchs dune maladie virale ne meurent pas immdiatement. Le symptme le plus important

  • Maladies et ravageurs 55

    dune infection virale est la couleur claire (blanche ou jaune) des feuil-les, ou une mosaque de tons verts clairs et foncs sur les feuilles. Dans beaucoup de cas, une maladie virale entrane une croissance re-tarde, la formation de rosettes ou dautres dformations tranges au niveau des feuilles et des tiges. Gnralement, les symptmes des in-fections virales napparaissent pas partout dans le champ cultiv comme cest le cas pour les maladies fongiques ou bactriennes. Il sera toujours possible de trouver un certain nombre de pieds qui ne montrent aucun signe de la maladie.

    Les virus qui ont t signals dans la culture de la tomate comprennent les suivants : ? le virus de la mosaque du tabac ou virus de la mosaque de la to-

    mate (en anglais, Tobacco Mosaic Virus, Tomato Mosaic Virus ou TMV mais aussi ToMV) ? le virus de la mosaque du concombre (en anglais, Cucumber Mo-

    saic Virus ou CMV) ? le Tobacco Etch Virus (terme anglais, aussi TEV) ? le virus Y de la pomme de terre (en anglais, Potato Virus-Y ou

    PVY) ? le virus de lenroulement de la pomme de terre (en anglais, Potato

    Leafroll Virus ou PLRV) ? le virus de la maladie bronze de la tomate (en anglais, Tomato

    Spotted Wilt Virus ou TSWV) ? le Pepper Veinal Mottle Virus (terme anglais, aussi PVMV) ? le Chilli Veinal Mottle Virus (terme anglais, aussi CVMV mais aus-

    si ChiVMV) ? le virus de lenroulement chlorotique des feuilles de la tomate (en

    anglais, Tomato Yellow Leaf Curl Virus ou TYLCV) ? le mycoplasme de la tomate (en anglais, Tomato Big-Bud myco-

    plasma ou TBB)

    TMV Le TMV cause de graves maladies dans la culture de la tomate. Les symptmes comprennent des feuilles tachetes vert-jaune, des feuilles enroules, une croissance chtive et des dcolorations au niveau des

  • La culture de la tomate 56

    fruits. Les machines ou la main doeuvre transmettent le virus physi-quement des plantes infectes aux plantes saines. Le vecteur naturel du TMV nest pas connu. Les graines transmettent le virus. Les mesures de rpression comprennent les suivants : ? Utiliser des graines libr