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D o s s i e r U N É T É A U C I N É - C I N É V I L L E ” 2003

D o s s i e r ” 2003 - ohanacinema.fr · meilleurs films courts et attribuera les prix nationaux. Le Premier prix est de 1 600 euros, ... professionnels africains. Pour bénéficier

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D o s s i e r“U N É T É A U C I N É-C I N É V I L L E” 2003

a c t u a l i t é s

2 / projections actions cinéma / audiovisuel

Jeunes poussesLes 16e rencontres “Ciné en herbe” deMontluçon se déroulent du 29 au 31mars 2004 au cinéma le Palace et authéâtre municipal. Elles s’ouvrent surune séance de présentation des filmsprimés au festival du court métrage deC l e r m o n t - Ferrand et se poursuivent parune compétition de courts métrages etde films tournés en vidéo par lesoptions cinéma des lycées, enprésence des réalisateurs et du public.Les inscriptions sont ouvertes. Lesétablissements qui souhaitentparticiper au festival doivent préciserles coordonnées du lycée (adresse,téléphone…), celles du responsable, lenombre d’élèves et d’accompagnateursainsi que le nombre de films présentés. Ciné en herbe, Annie AucouturierTél : 04 70 28 96 00w w w. c i n e e n h e r b e . f r e e . f r /

À bon portLes 7e rencontres internationales“Cinéma et enfance” du Havre sedérouleront du 17 au 24 juin 2004.L’éducation à l’image et les questionsde filiation et de transmission sont aucœur du programme. Ce l u i - c icomprend des ateliers de pratiquepour les enfants et les adultes, destables rondes, un séminaire national“Initiation au regard” et deux journéesinternationales sur l’éducation àl’image en présence de spécialistes etd’artistes du monde entier. Égalementau programme, des films d’ateliers “unété au ciné-cinéville”. Des projectionsscolaires et publiques se tiendront àl’Éden, sur la thématique “Tout autourde la mer…”. Celle-ci sert également desujet à des correspondances filmées ennumérique entre des enfants de larégion et de jeunes étrangers, et à unconcours. Règle du jeu : réaliser unfilm de 3 minutes maximum mettanten scène “des images maritimes etportuaires, des rêves de voyage”. Pourparticiper aux Rencontres ou pourobtenir le règlement du concours,adresser un courriel à l’attention deGinette Dislaire 7e rencontres internationales “Cinéma ete n f a n c e”du HavreTél : 02 35 19 97 72d i r e c t i o n @ l e v o l c a n . c o m

Enfants /parentsDans le cadre d’une action culturelleinitiée par le Secours populaire et Sauvequi peut le court métrage (structurecoordinatrice d’“un été au ciné-cinéville” en région Auvergne),l’acteur/réalisateur Mathieu Amalric (L estade de Wimbledon) a encadré unatelier de réalisation avec une dizained’enfants de 8 à 12 ans. Le tournages’est déroulé fin décembre 2003 àC l e r m o n t - Ferrand. Ce projet deréalisation filmique, dont l’encadrementtechnique était effectué par IvanMathie, avait pour thème “Droits etdevoirs des enfants et des parents”. Sauve qui peut le court métrage, Jérôme Te r sj . t e r s @ c l e r m o n t - f i l m f e s t . c o m

à suivre

Les “Rencontres internationales du cinéma d’anima-tion 10/10” se déroulent tous les deux ans depuis 2000,à Pléneuf-Saint-André dans les Côtes d’A r m o r. Orga-nisée par l’association 10/10 cinéma d’animation, la3e édition se tient du 27 au 29 février 2004. Ce festi-val entend promouvoir le cinéma d’animation de créa-tion en laissant une place importante à l’échange. Po u rse faire, 10 réalisateurs et 10 professionnels interna-tionaux (producteur, historien, compositeur, etc) sontinvités à présenter leur travail. Youri Norstein, réali-sateur russe invité d’honneur, présente toute son œuvretandis que les autres réalisateurs (dont Kaj Pindal pourle Danemark, Guyonne Leroy pour la Belgique) choi-sissent 3 films représentatifs de leur activité, autourdesquels s’engagera le dialogue avec le public. En plusdes expositions, conférences, et ateliers proposés àtous, de nombreuses activités sont réservées aux écolesd’animation européennes : un forum des écoles, unstage sur la composition musicale et sonore avec GérardLabady et des ateliers conférences (animation de pein-ture sur verre, l’humour dans le film d’animation). Lesplus jeunes ne sont pas oubliés puisqu’un dispositifparticulier est proposé aux écoles de la région, tandisque les lycéens bénéficieront d’une programmationspéciale pour s’initier au cinéma d’animation.Rencontres 10 / 10, Tél : 02 96 77 09 78h t t p / / 1 0 s u r 1 0 c i n e m a . f r e e . f r

Face à l’explosion du nombre de manifestations dédiées au court métrage, l’Agence du court métrage, leSyndicat des producteurs indépendants, Carrefour des festivals et la Société des réalisateurs de films sesont associés afin d’élaborer une charte de qualité pour la diffusion du film court métrage. Le projet com-prend une dizaine d’articles. Ils ont trait au respect de l’intégrité artistique de l’œuvre (support, format),aux aspects financiers et matériels dont la structure organisatrice a le devoir de s’acquitter : droit de loca-tion, indemnisation et assurance des copies, prise en charge du transport, respect des délais d’enlèvementet de retour des films. Sont aussi prises en compte les questions d’information et d’accueil : nécessité des i g n i fier l’ensemble des modalités de diffusion au producteur et au réalisateur, de leur garantir une accré-ditation gratuite, de faciliter la venue des équipes et les rencontres avec le public (point d’accueil, débats,animations). La structure organisatrice de manifestation devrait aussi s’engager à ne pas exiger l’ e x c l u s i-vité de la diffusion du film retenu. Cette charte permettra de continuer à promouvoir le court métrage dansdes conditions optimales pour le public comme pour les créateurs.Pour plus d’informations : www. f e s t i v a l s c i n e . c o m

L’ima@son est un logiciel qui permet de s’initier à la synchronisation des images et des sons de façon péda-gogique et ludique. Il a été développé dans le cadre des ateliers du cinéma marseillais l’Alhambra. Pôlerégional d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel, l’Alhambra assure la coordi-nation d’“un été au ciné-cinéville” en région Provence-Alpes-Côte d’A z u r. C’est à la suite d’un atelier avecle musicien Roberto Tricarri que l’équipe de l’Alhambra a développé ce projet, avec le soutien technique del’intervenant Julien Daniel. L’informaticien Guillaume Stagnaro en a assuré la mise au point. Selon Je a n -Pierre Daniel, directeur de l’Alhambra, ce logiciel est un “outil permettant des jeux cinématographiques”et la “recherche d’une proposition sonore associée à un plan ou à un court montage de plans”. Té l é c h a r-geable gratuitement sur le site alhambracine.com, il n’existe pour l’instant qu’en version Mac, mais serabientôt disponible en version PC.L’Alhambra, Tél : 04 91 46 26 87w w w. a l h a m b r a c i n e . c o m

Une charte pour le court métrage

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L’ i m a @ s o n

a c t u a l i t é s

actions cinéma / audiovisuel projections / 3

Images de la culture : 17eLe fascicule de mise à jour ducatalogue “Images de la culture”prend une véritable ampleur grâce à sanouvelle formule. Le 17e numéro decette publication, paru en novembre2003, ne présente plus seulement lesnouveaux films du catalogue, maisagrémente ses notices d’articles et debrefs entretiens. Cette version enrichiepermet de traiter l’actualité dudocumentaire, de rendre compte desexpériences de diffusion culturelle surle terrain et de proposer plus d’outilspédagogiques. Deux dossiers, l’un surl ’Algérie, l’autre sur le cinéma enprison, ouvrent cette nouvellel i v r a i s o n .Images de la culturew w w. c n c . f r

Pas peur du ridiculeSous l’égide du Centre national desœuvres universitaires et scolaires, leCROUS de Clermont-Fe r r a n d ,l’association Sauve qui peut le courtmétrage, les festivals “Vidéoformes” et“ Traces de vies” organisent en 2004un concours sur le thème “Ridicule”.Ce concours est ouvert à tous lesétudiants inscrits dans unétablissement d’enseignementsupérieur et à tous les jeunes demoins de 30 ans. Chaque participantdoit réaliser un court métrage sursupport vidéo. Le genre est libre :documentaire, art vidéo, narration,fiction, expérimental et animation. Lefilm doit comporter un générique, nedoit pas excéder 7 minutes et ne doitpas avoir été réalisé avant le 1er mai2002. Une copie VHS ou DV doit êtreenvoyé avant le 1er mai au CROUS. Lejury national sélectionnera lesmeilleurs films courts et attribuera lesprix nationaux. Le Premier prix est de1 600 euros, le Prix internationaluniversitaire du film court de 1 0 0 0euros et le 3e prix : 600 euros.Service Culturel du CROUS de Clermont-Ferrand, Richard [email protected]

à suivre

Le Plan images Afrique a été lancé par le Ministère des affaires étrangères en mai 2003. Il a pour ambi-tion d’encourager la production et la diffusion en Afrique subsaharienne, à travers trois volets : le Fo n d simages Afrique, le Plan de soutien aux télévisions africaines et Africa cinémas. Le premier est un fondsd’appui à la production audiovisuelle, basé sur des aides à la production et à la post-production. Il vise àfavoriser la création d’œuvres télévisuelles de tout genre et de longs métrages cinématographiques defiction. Celles-ci viendront s’intégrer aux programmes des chaînes de télévisions africaines, auxquelless’adresse le Plan de soutien, d’un montant de 3 millions d’euros sur trois ans. Le troisième volet, Africacinémas, est un fonds d’aide à la distribution crée par l’Agence intergouvernementale de la francophonie,la Commission européenne (FED) et le Ministère des affaires étrangères. D’un montant de 1,5 million d’eu-ros par an, il est géré par Europa cinémas. Ses objectifs : développer la programmation des films africainsen salles, ainsi que l’ensemble des secteurs de la distribution, de l’exploitation, et les compétences desprofessionnels africains. Pour bénéficier de soutiens, les structures de distribution ou d’exploitation doiventadresser leurs demandes à Africa cinémas.Pour plus d’informations sur le Plan images Afrique : www. f r a n c e . d i p l o m a t i e . f r /Pour plus d’informations sur Africa cinémas : Africa cinémas / Europa cinemas Tél : 01 42 71 53 70w w w. a f r i c a - c i n e m a s . o r g

Le DVD Le travail du fi l m nous avait conquis par la pertinence de ses bonus. Ceux-ci retraçaient la genèsede trois courts métrages : Le bal du Mi n o t a u r e de Lorenzo Recio, La direction d’acteur par Jean Re n o i r d eGisèle Braunberger et Sa l a m de Souad El Bouhati. On retrouve le travail de Lorenzio Recio sur lenouveau DVD pédagogique que propose l’APCVL (déjà impliqué dans Le travail du fi l m), en co-productionavec le Scéren. Autour du court-métrage L’infante, l’âne et l’ a r c h i t e c t e, ce DVD présente Sortir de ma tête,excellent making-of signé Nathalie Pat. Il montre comment “les différents corps de métiers du cinéma s’or-ganisent pour donner vie aux formes imaginées par le cinéaste”. Accompagné du livret Faire un fi l m, leDVD propose un story-board intégral et un portfolio permettant de mieux cerner les choix esthétiques,narratifs et techniques. L’éclairage porté sur ces différents éléments donne envie de revoir L’infante, l’ â n eet l’ a r c h i t e c t e, conte mythologique quelque peu cauchemardesque...Pour consulter des documents pédagogiques complémentaires et pour commander le DVD :w w w. a p c v l . c o m / d v d /

Plan sur l’Afrique

Apprendre avec le court

a c t u a l i t é s

4 / projections actions cinéma / audiovisuel

à suivre

Les Rencontres audiovisuelles de Lille et Roubaix qui se déroulent du 19 au 26 mars 2004 montrentcomment un festival international de court métrage peut s’ouvrir aux pratiques audiovisuelles non-professionnelles. Une section parallèle “no budget” permet d’y visionner des courts métrages amateurs.L’association MAP Vidéo organise une dizaine d’ateliers d’initiation offrant une première approche del’audiovisuel. Un professionnel y décrit son métier et en transmet les notions de bases aux participants,invités ensuite à manipuler du matériel. La prise de son, la lumière, le montage, la fabrication d’unstory-board, le métier de scripte font partie des techniques abordées. Parallèlement, six ateliers decréation s’organisent autour d’un projet plus approfondi (réalisation d’une fiction, d’un film d’anima-tion, direction d’acteur). Par exemple, Il s’agit dans l’atelier de réalisation de mettre en images lesdeux scénarii lauréats du concours de scénario organisé par le festival pour les jeunes de la région No r d -Pa s - d e - Calais. La fiche d’inscription pour ces ateliers est à télécharger sur le site du festival et à renvoyeravant le 1er mars 2004. 15 euros par module pour les ateliers d’initiation. 50 euros par module pourles ateliers de création.Rencontres Audiovisuelles, Tél : 03 20 53 24 84w w w. r e n c o n t r e s - a u d i o v i s u e l l e s . o r g

■ Villeurbanne : “Ciné O’Clock, 9esemaine du cinéma britannique”. Du 21 au 27 janvier2 0 0 4 .04 78 93 42 65 / www. l e z o l a . c o m

■ Saint-Denis : “ J o u r n é e scinématographiques dionysiennes,Est-ce ainsi que les hommes vivent ?”.Du 4 au 10 février 2004.01 49 33 66 88 / [email protected]

■ Seine et Marne : “ L’enfant et le 7eart” (festival itinérant jeune public).Du 3 mars au 9 avril 2004.01 60 65 70 50 /a u x 4 c o i n s d e l e n f a n c e @ t e l e 2 . f r

■ Paris : 6e “Festival Némo”. Du 9 au14 mars 2004.01 55 79 00 00 / www. f e s t i v a l n e m o . c o m

■ Lunel : “20e Semaine du cinémaméditerranéen”. Du 17 mars au 30mars 2004.04 67 83 39 59 / [email protected]

■ Paris : “Images mouvementées, 2eFestival de cinéma d’A t t a c ” .Du 23 mars au 30 mars 2004.01 53 42 40 20 /w w w. l o c a l . a t t a c . o r g / i m a g e s -m o u v e m e n t e e s /

■ Tours : 3e festival “De l’encre àl’écran”. Du 31 mars au 4 avril 2004.01 58 62 56 00 / encre-e c r a n @ w a n a d o o . f r

■ La Ciotat : “ 7e Festival desscénaristes”. Du 14 au 18 avril 2004.01 44 84 38 11 / www. s c e n a r i o - m a g . c o m

■ V i l l e - s u r - Yron : “ Caméras deschamps, 6e Festival international dufilm documentaire sur la ruralité”. Du15 au 18 Mai 2004.03 83 84 25 21 /h t t p : / / p e r s o . w a n a d o o . f r / v i l l e s u r y r o n /

■ Ménerbes : “Rencontres des toiles”.Du 29 au 31 mai 2004.06 79 18 64 69 / [email protected]

a g e n d a

Le catalogue “Images de la culture” est constitué de 2 000 films documentaires pour lesquels le Mi n i s t è r ede la culture et de la communication s’est rendu acquéreur des droits de diffusion non-commerciaux. Cr é een 1978 pour faciliter l’action des organismes culturels, sociaux ou éducatifs auprès des publics, ce fondsest désormais accessible aux personnes incarcérées. En effet, le Centre national de la cinématographie

(CNC), la Direction de l’administration pénitentiaire du Ministère de la justice et la Délégation au déve-loppement et à l’action territoriale (DDAT) viennent de signer une convention pour trois ans autorisantl’ouverture du catalogue “Images de la culture” aux prisonniers. Visant à faciliter la réinsertion des person-nes “sous main de justice” grâce à l’éducation à l’image, cet accord permettra la programmation des œuvresdu catalogue dans l’enceinte pénitentiaire, par l’intermédiaire d’opérateurs culturels reconnus par le Mi n i s-tère de la culture. Plusieurs types d’actions sont envisagés par la nouvelle convention : des ateliers deprogrammation, des projections collectives, la diffusion sur le canal interne de la prison ou encore uneconsultation individuelle dans la bibliothèque de l’établissement (si celui-ci en possède une). Cette déci-sion doit permettre d’offrir aux détenus une véritable alternative culturelle aux programmes de la télévi-sion grâce à la conjugaison des œuvres du catalogue “Images de la culture” et de celles du catalogue de laMédiathèque des trois mondes, déjà disponibles en milieu pénitentiaire.Images de la culture, www. c n c . f r / i d c /

Ateliers en festival

Documentaires en prison

actions cinéma / audiovisuel projections / 5

Quel bilan général tirez-vous d'“un été auciné-cinéville” 2003 ?C'est un bilan positif. Globalement, les tendancesobservées les années précédentes se confirment :elles vont dans le sens d'une qualification impor-tante des actions, notamment de la politique tari-faire, et du développement de projets particulierscomme “Devoirs de mémoires”. Quantitativement,le nombre d'actions mises en place est sensible-ment en baisse par rapport à 2002. Cette baisseest due au changement de politique tarifaire età la réduction des financements dans certainesrégions. Pour les mêmes raisons, on observeégalement une baisse du nombre de partici-pants. Mais les ateliers et les séances en pleinair ont vu leur nombre de spectateurs par actiona u g m e n t e r. Les séances spéciales ont lieu deplus en plus souvent en dehors de l'été (périodeoù les sorties de films sont rares et les réalisa-teurs assez peu disponibles) et font davantageappel à des critiques et des intervenants spécia-lisés, introduisant ainsi un regard différent.

En partenariat avec “Dzajaïr, une annéede l'Algérie en France”, la coordinationnationale avait proposé à l'intérieur d'“unété au ciné-cinéville”, un projet sur lamémoire de l'immigration : “Devoirs demémoires”. Quels ont été les réalisationssuscitées par cette thématique ?Des projets d'ateliers et de séances spécia-les sur la question de l'immigration exis-taient avant “Devoirs de mémoires”. Ce l aa néanmoins permis de les fédérer et de lesd é v e l o p p e r. Dans ce cadre, une vingtained'ateliers, une soixantaine de séances spécia-les et plus de 150 séances en plein air ontété mises en place. “Devoirs de mémoires”a été soutenu par de nombreux organismescomme le Fonds national d'aide à la vieassociative (FNDVA). Cette thématique aexigé des porteurs de projets de préparerdavantage les ateliers, ce qui a abouti à desfilms de grande qualité. Une dizaine d'en-tre eux seront regroupés sur un DVD que

nous produisons et qui sera édité en parte-nariat avec la Médiathèque des troismondes. En Île-de-France, “Devoirs demémoires” a donné lieu au projet “Mémo-ires plurielles”. Durant deux ans, tous lesvolets s'articulent autour de l'idée demémoire prise au sens large : mémoirede l'immigration, des populations, des terri-toires, des quartiers.

La politique tarifaire constitue l'un deschangements importants au sein du dispo-sitif en 2003.La distribution générale de contremarquesauprès des jeunes de moins de 25 ans acessé. La coordination nationale éditetoujours des coupons à tarif réduit, maischaque région a mis en place son propreprojet de politique tarifaire. Il est souventassocié aux autres volets et ouvert à diffé-rents publics. Certaines régions distribuentles contremarques aux enfants accompa-gnés des parents, en les réservant à certai-nes salles et à certains films, plutôt Art etessai, afin d'inciter les participants à allervoir des films qu'ils ne vont pas voir d'ha-bitude. La tarification est aussi valable surcertaines actions comme les séances spécia-les. Au final, même si la mise en place dece système a parfois été difficile et que moinsde contremarques sont distribuées, leur utili-sation est meilleure, plus ciblée.

Un réseau fort et tourné vers l’avenir

Dispositif à la fois riche et complexe,“un été au ciné-cinéville” granditd’année en année. Les enjeux, lesobjectifs, les publics, les différents voletsd’actions, les croisements entre lesréseaux professionnels, les partenariatsse développent et changent de forme.La multitude de soutiens, de réseaux etd’actions est une des forces principalesqui entraînent cette évolution.Entretien avec Myriam Zemour, déléguéegénérale d’“un été au ciné-cinéville”.

La 13e édition en chiffresEn 2003, “un été au ciné-cinéville” a concerné toutes les régions françaises ainsi que la Martinique, la Guade-

loupe, la Réunion, et la région de Charleroi en Belgique.

Soit plus de 410 communes ou communautés de communes, 2 000 partenaires - dont 340 salles de cinéma-

ont participé à la réalisation de 1 400 actions qui ont touché près 250 000 participants, pour un budget total

de près de 5 millions d’euros.

780 séances plein air, 250 séances spéciales (soit plus de 200 films diffusés, avec plus de 70% de titres recom-

mandés art et essai), 300 ateliers et 60 actions de formation ont été mis en place.

6 / projections actions cinéma / audiovisuel

Quelles perspectives envisagez-vous pourl'opération, à plus ou moins long terme ? Lespartenaires préfèrent désormais parler deréseau, plutôt que de dispositif. Au niveau de la fréquentation, il semble quenous ayons atteint un plafond. Il faut sortir dela logique quantitative et aller dans le qualita-tif. Nous sommes de moins en moins dans unelogique de volets. Les actions se relient, s'en-tremêlent et regroupent des partenaires au seinde territoires donnés. “un été au ciné-cinéville”est aujourd’hui moins un dispositif qu'un réseaude partenaires très fort, qui en croise d'autres :réseaux d'acteurs sociaux (centres sociaux,maisons de quartiers), institutionnels (collecti-vités locales, services déconcentrés en région),et culturels (salles de cinéma, centres cultu-rels, Pôles d'éducation à l'image…). L'idée estque tous ces partenaires puissent travaillerensemble sous la houlette de la coordinationrégionale, dans le cadre d’un vrai projet de terri-toire, et mettent en place des actions relatives àl'action culturelle cinématographique et audio-visuelle. Il y aura toujours des séances en salle,en plein air, des ateliers, mais on pourrait imagi-ner une autre construction des actions (certai-nes existent déjà) ciblant les publics en diffi c u l t éd’accès à ces pratiques : les populations issuesde l'immigration, le milieu carcéral, les person-nes handicapées, le milieu hospitalier. Dans cetteidée, des partenariats sont engagés avec des asso-ciations sociales nationales comme le Se c o u r spopulaire, les Restos du cœur, mais aussi auniveau culturel, avec les Enfants de cinéma,l'Agence pour le développement régional du

cinéma, l'Agence du court-métrage, l'Associa-tion française du cinéma d'Art et essai…

Le développement de thématiques comme“Devoirs de mémoires” fait-il partie de cetteévolution ?Sans aucun doute. Nous avons constaté que lathématique offrait une meilleure lisibilité duréseau, des actions entreprises. Elle permet ausside toucher des réseaux que l'on n'arriverait pasforcément à toucher avec uniquement des actionsaudiovisuelles. La thématique est une idée à déve-l o p p e r. En Pays de la Loire, une thématique“ Musique et cinéma” est mise en place en 2004. Une autre préoccupation est de développer ladiffusion de ce travail au sein du réseau. C'estnotre tâche et celle des associations de coordi-nation régionale. Par exemple, nous recensonstous les films d'atelier tournés dans le cadre d'"unété au ciné-cinéville", mais aussi dans le cadred'autres programmes. La coordination nationaledevient ainsi un lieu ressource. Nous envisageons d'ailleurs un changement denom, afin que le réseau puisse être identifié diffé-remment. “un été au ciné” ne veut plus diregrand chose puisqu'il y a des actions toute l'an-née, “cinéville” exclut ceux qui travaillent enmilieu rural, et l'assemblage des deux n'est pastrès clair…

En tant que lieu ressource “national” ,comment vous situez-vous par rapport auxPôles ressources qui existent en région ? Beaucoup de Pôles régionaux d’éducation àl’image sont également coordinateurs d’“un été

Les objectifs Lancé en 1991 par le Centre national de la cinématographie (Ministère de la culture et de la communication) dans le

cadre de la politique de la ville, l’opération “un été au ciné-cinéville”, qui favorise l’accès aux pratiques cinématogra-

phiques et l’éducation à l’image de ceux n’y ayant pas accès, poursuit un double objectif, culturel, par un soutien et

un encouragement au 7e art et, social, avec des animations et actions de qualité.

Le partenariat, les réseaux au niveau national

“un été au ciné” est partieintégrante du dispositif “cinéville”qui développe les mêmes objectifs,hors temps scolaire, sur l’année etse déroule dans le cadre duprotocole d’accord relatif auprogramme “cinéville” signéconjointement en juillet 2001 parle Ministère de la culture et de lacommunication (Centre nationalde la cinématographie, Délégationau développement et à l’actionterritoriale), la Délégationinterministérielle à la ville, leMinistère de la jeunesse, del’éducation nationale et de larecherche, le Fonds d’action et desoutien à l’intégration et la luttecontre les discriminations.En régions, le dispositif sera à sontour soutenu par les Directionsrégionales des affaires culturelles,les préfectures, les délégationsrégionales Fasild, les collectivitésterritoriales.

“un été au ciné-cinéville” bénéficieégalement de la collaboration desprofessionnels du cinéma, de laFédération nationale des cinémasfrançais, de la Fédération desdistributeurs de films, de l’Agenceintergouvernementale de lafrancophonie, ainsi que denombreux partenaires associatifs.

Plusieurs niveaux de partenariatsaux plans national, régional et localsont mis en place croisantdifférents réseaux d’acteursinstitutionnels, sociaux et culturels.

Depuis 1991, l’association KyrnéaInternational coordonne ledispositif “un été au ciné-cinéville”au plan national. A ce titre, elle estl’interlocuteur des partenairesinstitutionnels, associatifs etprofessionnels au niveau national.Centre de ressources, l’associationKyrnéa anime et développe leréseau des partenaires, réalise lematériel de communication etd’information, fait despropositions visant à améliorer laqualité et à développer les actions,et développe une dynamiqueinterrégionale et européenne. Elleanime un comité de réflexionnational.

actions cinéma / audiovisuel projections / 7

au ciné-cinéville”. Nous sommes membres dela commission nationale des pôles d'éducationà l'image, dont nous sommes partenaires asso-ciés. Il n'est pas question de se substituer à labase importante qui existe en région mais dedévelopper la mise en circulation des informa-tions (avec, entre autres, la revue P r o j e c t i o n s) ,et surtout de mutualiser ces informations. Pa rexemple, faire profiter de notre travail concer-nant l'éducation à l'image au niveau européenou sur les questions juridiques entourant la diffu-sion des films d’ateliers.

Les travaux de formation, qui se multiplientet réunissent chaque fois différents parte-naires, témoignent aussi d'un renforcementdu réseau. En effet, les actions de formation sont en fortdéveloppement, qu'il s'agisse de formationsdiplômantes - la création d'un Beatep cinémaaudiovisuel en région Limousin - ou de journéesde sensibilisation. La formation se base sur lemulti-partenariat, avec des gens qui ont des objec-tifs différents mais qui vont se croiser. Il fauttrouver le bon croisement. C'est un travail longet complexe, difficilement quantifiable et donton ne mesure pas toujours la valeur car les résul-tats ne sont pas visibles immédiatement. Au plan national, des journées de formation sont

proposées aux coordinateurs régionaux et auxpartenaires sur différents thèmes. Lors d’unerencontre nationale à Amiens, un sociologue estintervenu sur le développement des banlieueset des politiques d'intervention. Les rencontresnationales de février s'inscrivent aussi dans unprocessus de sensibilisation. Elles sont une occa-sion de voir ce qui se fait ailleurs, d'échanger, decréer une dynamique entre les participants etles animateurs, les intervenants et les institu-tionnels.

Les Dom Tom mènent depuis plusieursannées une action importante dans le cadred'“un été au ciné-cinéville”. Oui, et d'autant plus remarquable qu'ils ne béné-ficient pas de la même organisation que la métro-pole, le système d'exploitation cinématographiquen'est pas le même. Un énorme travail s'est déve-loppé en Martinique, à la Réunion, à la Gu a d e-loupe sur les ateliers et sur des projets territoriaux,comme sur la diffusion des films en plein airdans les quartiers ou villages où il n’y a pas decinéma. Le passage à l'année leur a beaucoupp r o fité, en raison du décalage entre nos saisonset les leurs. Cela leur simplifie les choses, commeen métropole. ◗

Les cinq volets d’actions ■ Les séances plein air, projections de films grand public sur grand écran, conviviales et familiales.

■ Les séances spéciales : une journée ou une soirée autour d’un film ou d’une thématique, en salle, animée par le

réalisateur ou un intervenant spécialisé.

■ Les ateliers qui permettent à tous de mettre en pratique technique, imaginaire et créativité autour de l’image, enca-

drés par des professionnels.

■ La formation et la sensibilisation des animateurs et partenaires du dispositif qui aide les acteurs à s’investir, à

monter des projets et à se fédérer.

■ Depuis 2003, le volet tarifs réduits, qualifié, est désormais géré directement par les régions. Valables parfois

toute l’année selon les films et les projets des salles, attachés aux autres volets ou à des actions déjà existantes, les

tarifs réduits vont permettre un meilleur suivi du public ciblé (jeunes et adultes).

Le partenariat, les réseaux au niveau régional

Chaque région dispose d’unecoordination régionale missionnéepar la Direction régionale desaffaires culturelles via le conseillercinéma et audiovisuel. Lescoordinations sont des organismesdivers : associations régionales,structures cinématographiquesprofessionnelles, cinémas,fédérations d’éducationpopulaire…Des comités de pilotage régionauxsont mis en place, initiés par lesDirections régionales des affairesculturelles (DRAC). Ils regroupentpartenaires financiers, porteurs deprojets et opérateurs dans le butde définir des orientationsgénérales adaptées aux réalitéslocales et d’assurer une cohérencedes initiatives ainsi qu’un soutienaux projets.La coordination régionale est lemaillon essentiel reliant lacoordination nationale auxcollectivités territoriales. Elle estsurtout le point de convergence enrégion entre tous les partenairesde terrain, les collectivités, lesassociations, les professionnels ducinéma et les participants à lamanifestation.En tenant compte des réalitéslocales, chaque coordinateurrégional, met en place un projetpropre qui s’articule autour de cinqvolets d’actions liés entre eux. Lesprojets, davantage concertés etpérennes d’année en année,participent pleinement despolitiques culturelles et socialesd’aménagement du territoire.

Au plan local, chaque villeparticipante possède un opérateurqui coordonne la manifestation etentretient les liens avec les autrespartenaires. Ce coordinateur peutêtre à son tour un service d’unecollectivité ou une association quiparticipe, par son action et saconnaissance du terrain, à lacohésion des acteurs et à lacohérence de l’opération sur leterritoire.Des comités de partenaires sontégalement constitués au niveaulocal : départements, villes,communautés de communes…

Réunion nationale de coordination, Amiens 2003

8 / projections actions cinéma / audiovisuel

errière le cinéma Bel-Air, il y avait unterrain. Pourquoi ne pas y faire desséances l’été ? C’est comme cela quetout est parti” raconte Stéphanie Pa i n ,

membre de l’équipe du cinéma Bel-Air. Fo n d épar Claude Brasseur et Stéphane Libs, le festi-val connaît sa première édition en 1996.Cinq films sont programmés (dont D r a c u l a, Bi r d,Paris Te x a s…), récoltant 427 entrées au final. “L’ a n-née d’après, nous sommes passé à huit films etles 1 000 entrées ont vite été dépassées”. Av e c1 250 entrées en 2003, soit une moyenne de 155personnes par soir, le festival a atteint sa vitessede croisière. Ses principes sont bien établis : uneprogrammation thématique (cette année, “Enavant la musique”), un grand repas précédantchaque séance, accompagné d’animations“conçues un peu sur le principe des attrac-tions d’antan”, précise Claude Brasseur.Au programme se mêlent grands classiqueset films (plus) récents, sans qu’il soit possible,d’ailleurs, d’attribuer aux uns ou aux autres laclé du succès : “En 2001, c’est Amélie Po u l a i nqui avait le mieux marché. Cette année, c’estTalons aiguille. Mais notre deuxième record, c’estL o l i t a de Kubrick, avec 366 entrées. C’esté n o r m e ” .Néanmoins, et comme c’est souvent le cas pourles séances en plein air, la réussite découle del’harmonie entre différents éléments - le fi l m ,l’animation, “dont nous nous efforçons qu’ e l l esoit toujours en rapport avec le fi l m”, et le repas.

Cette année, plusieurs musiciens ont étéaccueillis pour jouer devant l’écran : duo de saxo-phonistes (pour The Blues Brothers), groupespécialisé dans la musique d’Europe de l’ E s t(Gadjo Dilo). En ce qui concerne le repas, collerà la thématique est moins évident”, avoue Stépha-nie Pain. “Pour The Blues Brothers, nous avonsorganisé un barbecue, spécialité américaine”. Tout cela pour 6 euros. “Quand on paie, onregarde vraiment le fi l m” estime Stéphanie Pa i n .“En séances gratuites, on discute, on est moinsa t t e n t i f”. Mais, ajoute-t-elle, “même à ce tarif,nous sommes défi c i t a i r e s : les animations, lalocation des matériels portables, sont onéreux”.Conçu au départ comme un événement “un étéau ciné”, ce festival, selon Claude Brasseur,présente la particularité d’être devenu “au fi l d e sans un événement culturel mulhousien”. “Il faut dire que nous sommes la seule salle clas-sée Art et essai de la ville” explique StéphaniePain. “L’autre cinéma de Mulhouse, c’est le Kiné-polis. À la base, le Bel-Air n’est pas ce que l’ o npeut appeler une salle de quartier, le public quenous drainons vient de toute la ville”. Même chose durant le festival, à ceci près quece dernier produit un brassage du public quel’on n’observe pas le reste du temps. “Dans l’année, on voit plutôt des personnes âgéesl’après-midi. Le soir, ce sont les actifs et lesétudiants. Ils viennent d’un petit campus, pastrès éloigné. Avec le plein air, les générations semélangent. Je me souviens de la séance de C h a c u n

cherche son chat : il y avait des vieillards, des enfants,des ados… Toutes les générations étaient là”.En termes de communication, le festival s’appuiesur un programme-affiche tiré à 6 000 exem-plaires, sur le programme mensuel du cinéma(Tr a v e l l i n g) ainsi que sur la presse, les journauxgratuits, et le bouche à oreille. Une dizaine debénévoles s’implique dans l’élaboration de lam a n i f e s t a t i o n : choix du thème, recherche desfilms, des animations, mise en place… Dans l’ a n-n é e , ils sont plus du double, le cinéma ne fermantses portes qu’au mois d’août, une fois le festivalachevé. Une fin parfois attendue avec impatience:“certains pensent que l’on trouble leur tranquillité.Il y a deux ans, nous avons eu des problèmes avecun petit noyau d’habitants. Ils voulaient vraimentque l’on arrête, ils ont fait une pétition, envoyéune lettre à la Mairie. Heureusement, il y en ad’autres qui prennent ça avec humour. Je sais quecertains voisins changent de chambre au momentdu plein air ! Ils n’en font pas un drame”. E n fin, certains résidents y ont pris goût et profi-tent des entrées gratuites offertes par le cinéma :six entrées sont distribuées par appartement, soitune par soirée. Un geste qui a valeur “de dédom-magement” pour le bruit causé par les séances.Preuve que le cinéma qui attire le public des quatrecoins de la ville redevient - qu’on le veuille ou non- au moment du plein air, un cinéma de quartier.

■ Co n t a c t : cinéma Bel-Air, 31 rue Fénelon 68200Mulhouse, Tél : 03 89 60 48 99 - www. c i n e b e l a i r. o r g

A L SA C E

“DRepas précédant une séance de cinéma en plein air à Bel-Air

L’ é t é à Bel-AirComment un festival de films en plein air devient au fil des ans un événement culturel local : c’est l’histoiredu festival du cinéma Bel-Air, qui attire chaque été des spectateurs des quatre coins de Mulhouse.

“un été au ciné-cinéville”en région Alsace

les chiffresSont concernés 33 villes, 15 cinémas,45 écrans et 20 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .61 séances de cinéma en plein air,2 séances spéciales, 8 ateliers,1 formation ont été organisés et6 000 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesAltkirch, Bartenheim, Benfeld,Bischheim, Boersch, Ce r n a y, Co l m a r,Emlingen, Entzheim, Erstein,Haguenau, Heidwiller, Hochstatt,Illfurth, Illkirch Graffenstaden, Illzach,Jettingen, Kingersheim, Kirchheim, LaPetite Pierre, La Wa n t z e n a u ,Lampertheim, Lingolsheim,M a r m o u t i e r, Masevaux,Mittelbergheim, Moosch, Mulhouse,M u n s t e r, Oberhausbergen, Obernai,O r b e y, Ostwald, Reichshoffen,Rixheim, Schiltigheim, Schweighousesur Moder, Sélestat, Soultz,Spechbach le Bas, Strasbourg,Stutzheim Offenheim, Thann,Turckeim, Vendenheim, We t t o l s h e i m ,Wittenheim, Wittisheim.

la coordination régionaleL’association Alsace Cinémas crééevoilà près de quatre ans regroupeune vingtaine de salles de cinémaset deux circuits itinérants. Sesobjectifs :■ la mise en réseau de ses sallespour promouvoir le cinéma deproximité, ■ le développement de la diffusiondes films classés Art et essai et ledéploiement de l’ensemble desdispositifs nationaux d’éducation àl’image. Depuis sa création, Alsace Cinémasa assumé la coordination régionaledu dispositif “un été au ciné-cinéville”, en organisant desrencontres public / réalisateurs etcomédiens, en participant à lapolitique tarifaire, la mise en placed’ateliers et en coordonnant lesprojections de films en plein airpour en assurer les bonnesconditions. Pendant l’été, 61 séances en pleinair ont eu lieu. Si la majorité desséances concerne des films grandpublic, une proportion importantede films était, cette année, classésArt et essai, présentés en versionoriginale, dont des films dupatrimoine (Chantons sous la pluieou Les Demoiselles de Rochefort. )

ALSACE CINÉMASClaude Brasseur, Étienne We h r l i n24, rue de Bourgogne67150 ERSTEINTél : 06 07 29 65 02Fax : 03 88 98 99 74i n f o @ e r s t e i n - c i n e . c o m

Voir et entendre■ Du 7 au 10 juillet 2003, la Maison de l’image etle Musée d’art moderne et contemporain de Stras-bourg ont mis en place un atelier pédagogique surl’art vidéo. Dans la dynamiquede l’exposition centrée surl’image des vingt ans des Fr a c ,l’atelier “Oreille vidéo” a initiéhuit jeunes à la pratique de l’ a r tvidéo par la rencontre d’unartiste vidéaste et une appro-che pratique de son travail. Levidéaste Franck Ma h m o u d i a n ,qui possède une bonne expé-rience d’intervention en milieuscolaire, propose un travail dontla dimension ludique estsusceptible de sensibiliser lejeune public. Il questionne lesrapports image et son dans le dispositif audiovi-s u e l : par une mise en boucle de séquences, ilcrée une musique audiovisuelle, un nouvel équi-libre entre la dimension sonore et la dimension

visuelle. Assisté par Joël Danet (Maison de l’ i m a g e )et Marine Debaene (Musée d’art moderne et contem-porain), Franck Mahmoudian a tout d’abord sensi-

bilisé les jeunes à cette “nouvelleforme de production audiovi-suelle” en leur projetant sespropres réalisations et cellesd’artistes travaillant sur le mêmeprincipe. Il les a ensuite mis ensituation pratique en leur faisantconcevoir et tourner leurs prop-res œuvres à l’aide de son logi-ciel. Les pistes d’explorationproposées pendant ces travauxpratiques (le potentiel acous-tique et rythmique de la parole,de l’écriture, du corps en mouve-ment, d’un acte, etc.) se sont

achevées par une dizaine de séquences aux nomsparfois énigmatiques (K5, Superwomen, Eaurage,Tête, Discodelph) qui donnent à voir du son et à enten-dre de l’image.

actions cinéma / audiovisuel projections / 9

La tournée des quartiers■ Neuf quartiers de Strasbourg reçoivent pendant l’été 2003 la “tournée des quartiers”, organisée parl’association Arachnima. Ce projet se déroule dans les quartiers périphériques : Elsau, Haute-pierre, Citéde l’Ill, Neudorf, Neuhof, Kœnigshoffen, la Cité Rotterdam, mais aussi dans les quartiers plus ancienscomme celui de la gare ou du port du Rhin. Arachnima investit le quartier le mardi soir et reste présentj u s q u’au dimanche soir pour des animations dont le temps fort est la soirée (de 17 à 21 heures). Le premierj o u r, l’équipe parcourt le quartier à grand renfort de musique et de démonstrations de numéros de danse(hip-hop, capoeira), à la manière des bateleurs d’antan. Les maîtres mots sont liberté, convivialité et parti-cipation. Les activités sont très diverses, elles mêlent le sportif et l’artistique et se déclinent en danse,boxe, sculpture (un totem), peinture, réalisation vidéo, percussions, musique assistée par ordinateur, droitet citoyenneté. Les projets des ateliers peuvent converger vers une même réalisation, associer peinture,M.A.O. et vidéo. Le vendredi soir, une séance de cinéma en plein air marque le début du week-end et setermine par une fête au cours de laquelle l’ensemble des réalisations sont présentées. Après cela, tout estemballé à destination d’un autre quartier. Et une autre semaine de festivités commence !

Le film d’atelier cache-t-il la démarche d’éducation ?■ Le 16 septembre 2003, le cinéma l’Odyssée de Strasbourg accueillait une projection dédiée entière-ment aux films d’atelier réalisés en Alsace pendant l’été 2003. À la suite de cette rencontre, une journéede réflexion sur les ateliers audiovisuels a été organisée le 13 novembre 2003, réunissant à la Maison del’image à Strasbourg la presque totalité des intervenants des ateliers 2003. Le but de cette journée était deréfléchir sur la pratique des ateliers de réalisation dans le cadre d’“un été au ciné-cinéville” et de confron-ter les pratiques des uns et des autres. Plusieurs sujets ont été évoqués, dont la position que doit adopterl’intervenant au sein de l’atelier (professionnel accompagnant et non réalisant “son” film). Chacun a évoquéles difficultés pratiques rencontrées au quotidien : le manque de jeunes ou au contraire leur trop grandnombre, la fermeture imprévue des structures de quartiers, des locaux non disponibles ou remplacés pard’autres. Cet aspect aléatoire du travail est vécu comme stressant par les intervenants, mais est aussi vecteurd’une richesse de contacts et d’expériences. À partir d’extraits repérés dans le montage présenté à l’Odyssée, le groupe a pu envisager une analyse descontenus et des formes utilisées. Un rappel nécessaire a été fait sur le respect des droits musicaux et desdroits à l’image (ce qui, sur le terrain, est loin d’être simple). Les participants se sont quittés en concluantque le produit fini cache la richesse de la démarche. Faut-il réaliser des films pour ne pas les montrer, mêmedans leurs balbutiements ? Il a été suggéré de faire un reportage (un film sur le film) pour avoir unregard sur le déroulement d’un ou plusieurs ateliers. Cette proposition intéressante alourdirait le coût del’ a t e l i e r, mais permettrait, sans aucun doute, de dévoiler la richesse du processus.

L’oreille vidéo film d’atelier, Strasbourg

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e fait de ne pas se cantonner à untype de séance spéciale classiquemais d’ouvrir celle-ci à des formesplus souples, plus légères, éven-

tuellement avec des intervenants locaux, permetd’amener plus de gens à découvrir ce qu’ e s tune séance spéciale” déclare Bruno Dubost,de la coordination régionale Aq u i t a i n e .La “séance spéciale” se décline sous des formes“plus souples”, elle recouvre désormais desprojets différents. Émilie Fo u a s s i e r, coordi-natrice régionale, distingue trois catégoriesp r i n c i p a l e s .■ Les “séances de proximité”, gratuites et visantà faciliter l’accès au film, qui se déroulent dansdes communes dépourvues de salle ou danslesquelles la relation avec la salle est encore àl’état d’ébauche.■ Les séances spéciales “traditionnelles”, danslesquelles un film est accompagné d’un débaten présence d’un intervenant.■ Les séances spéciales “approfondies” quiveulent aller encore plus loin et donnent l’ o c-casion de comprendre comment le film a étéréalisé, soit par l’analyse filmique, soit par l’ e x-p é r i m e n t a t i o n ; elles prennent la formed e Journées spéciales ou de séances coupléesà des mini-ateliers d’initiation (exemple : l’ a t e-lier d’initiation au film d’animation animépar Fabrice de la Rosa à Pessac, où 25 enfantsont pu découvrir les techniques de la pixelli-sation ou du flip-book avant la projection desEnfants de la pluie) .De surcroît, trois tendances sont observéesau sein des séances dites “traditionnelles”, en

ce qui concerne la manière d’orienter la projec-tion du film. Celle-ci peut servir de supportà une discussion sur la réalisation et la tech-nique, ou bien à un débat thématique et/ousociétal, type “Dossiers de l’ é c r a n” ; la séancepeut aussi se muer en “spectacle complet”,comme c’est le cas lors d’un accompagne-ment musical en direct. Ces tendances varienten fonction de la structure (salle de cinéma,centres de loisirs) qui met en place la séance. Face à cette diversité, que faut-il conclure ?Faut-il favoriser un type de séance, privilégierpar exemple le débat cinéphile sur le débatt h é m a t i q u e ?“ No n” répond Bruno Dubost, “je pense queles deux doivent coexister. Il faut tenir comptedes publics que l’on a envie de toucher, desrelais que l’on a envie de former, et qu’il fautd’abord attirer par des thématiques qui sontles leurs. Si l’on part tout de suite dans debeaux débats esthétiques ou techniques, onse coupe définitivement d’une partie du public.Ces dernières années “, poursuit-il, “sur lesquartiers de Bordeaux, notre souci a été d’im-pliquer les animateurs en mettant en placedes formations et des ateliers. Nous voyonsaujourd’hui émerger des demandes en termesde travail sur l’ i m a g e : les animateurs l’ e n v i-sagent comme un outil pouvant être intégréà leur réflexion quotidienne sur des théma-tiques particulières, comme la relationenfants/parents ou l’interculturalité. Pour moi,cette envie est déjà très satisfaisante. Si, unj o u r, nous décidons de travailler sur une séancespéciale, c’est encore la thématique qui cons-

tituera dans un premier temps l’ é l é m e n tp o r t e u r. Il faudra que les animateurs, plustard, parviennent à porter un regard critiquesur la forme. Mais cela ne peut venir que dansun second temps”. Attaché à la diversité des séances spéciales, lecoordinateur souligne parallèlement qu’il estimportant de “rester vigilant” et de s’assurerque les séances “plus légères” sont toujours“une étape vers des choses plus construites,plus abouties”. Autre exemple de séances auxquelles doit s’ap-pliquer cette évolution : les “séances de proxi-mité”. Par exemple, à Lormont, depuis 2 ans,le service jeunesse de la mairie organise desséances gratuites à destination des enfants.Elles n’ont pas lieu dans un cinéma (lacommune en est dépourvue), mais à l’ E s p a c eculturel du Bois Fleuri. Durant l’été 2003,deux projections ont obtenu un certain succès :en juillet, 40 personnes (des groupes) sontvenus voir Le petit Po u c e t, et en août, 250 (grou-pes et individuels) ont assisté à la projectionde L’âge de glace.“Il apparaît donc que ces séances répondentà un besoin réel”, note Emilie Fo u a s s i e r. “Ilpourrait être intéressant de développer cettedémarche en proposant un accompagnementde la séance”. “Il y a une vraie volonté duService jeunesse de la mairie d’habituer lesjeunes à venir au cinéma” affirme BrunoDubost. “Ils sont prêts à se battre pour établiret garder un lien avec le public, quitte à démar-rer avec des choses très légères. Les ambitionsviendront petit à petit”. ◗

S é a n c e strès s p é c i a l e sEn 2003, une forte hausse du nombre de spectateurs a été enregistrée en Aquitaine lors des séancesspéciales, pour seulement une séance supplémentaire par rapport à l’année précédente. La raison ? Elleest à chercher dans la diversité des séances spéciales. Diversité qui découle d’une réflexion et d’uneadaptation aux réalités locales.

A Q U I TA I N E

L’âge de glace de Chris Wedge, Carlos Saldanha

“L

“un été au ciné-cinéville”en région Aquitaine

les chiffresSont concernés 24 villes, 15 c i n é m a s ,103 écrans et 150 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .38 séances de cinéma en plein air,22 séances spéciales, 19 ateliers,5 formations ont été organisés et1 3 300 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesBassens, Bègles, Bergerac,Blanquefort, Bordeaux, Boulazac,Cadillac, Capbreton, Cenon, Floirac,Le Buisson de Cadouin, Le Haillan,Lormont, Mérignac, Mimizan,Mont-de-Marsan, Mourenx,Mugron, Nérac, Orthez, Pauillac,Pessac, Pissos, Sabres, Saint Julienen Born, Sainte Eulalie, Sainte Foy laGrande, Sainte Livrade, Ta l e n c e ,Villenave d’Ornon.

la coordination régionaleEurodéclics est une associationtravaillant en Aquitaine dans lechamp de la médiation sociale etculturelle, en particulier dans ledomaine des pratiques éducativesautour du cinéma et del ' a u d i o v i s u e l : conception, réalisationet production de films vidéos,formation, pilotage de dispositifs,organisation de manifestations…Constituer un véritable lien entreopérateurs artistiques et culturels,partenaires du champ social,services de l'État et collectivitéslocales et territoriales, tel est bien leprincipal objectif.Ce choix relève d'une envie profonded'aller vers des publics et despartenaires variés, impliqués dansdivers types de projets développésautour de l'image, et ce dans lesquartiers urbains comme en zonerurale, en direction du milieuscolaire et également du mondeassociatif. Choix qui témoigneégalement d'un désir de travailspécifique : observer des pratiques,rencontrer des acteurs de terrain,mettre en relation des partenairespotentiels (individuels, associatifs,institutionnels), et finalementaccompagner des projets. Un travailaxé sur la relation à l'autre, surl'échange culturel.Depuis 1999, Eurodéclics assure lacoordination régionale d’“un été auc i n é - c i n é v i l l e ” .

E U R O D É C L I C S - Boris Barbiéri, Bruno Dubost, Emilie Fo u a s s i e re d e c l i c @ c l u b - i n t e r n e t . f rDédut 2004, la coordination est confiéeau PÔLE RÉGIONAL D’ÉDUCATION ÀL’ I M A G E, Anne-Claire GascoinCinéma Jean Eustache1, rue des Poilus 33600 PessacTél : 05 56 46 00 96Fax : 05 56 15 00 46c i n e . e u s t a c h e @ w a n a d o o . f r

La trafiquante de Bergerac■ Bergerac, juillet 2003. Une jolie trafiquante faitcommerce de substances illicites dans son lycée.Son petit ami flic ne se doute de rien. Débarquentdes inspecteurs roumains de la brigade des stups,et la situation devient explosive. Une enquête estouverte, des complices sont arrêtés, le réseau déman-telé, et notre jolie délinquante de mourir tragi-quement au milieu d’une belle fusillade. Le ton estparodique, le jeu des comédiens en herbe à l’ i m a g edu genre choisi : les rôles sont pris très au sérieux,le travail est soigné, mais on ne manque pas d’yajouter quelques doses d’humour. Issus de nationalités et d’univers différents, lesjeunes adolescents, suivis par le Foyer 3F, le centresocial de La Catte, la Protection judicaire de lajeunesse (PJJ), et encadrés techniquement par Alain

Cornardeau (Aliénor vidéo), apprennent à se connaî-tre autour d’un objectif commun d’apprentissagemêlé de franche rigolade. Et ça marche ! Sur leplateau, l’ambiance est détendue mais studieuse,chacun sa tâche et ses responsabilités. Même lapolice municipale de Bergerac accepte de jouer lejeu et de figurer dans une des scènes.Une expérience à la fois ludique, enrichissante etg r a t i fiante, d’autant que l’atelier a fait l’objet pendantl’été de plusieurs articles dans la presse régionaleet d’un reportage réalisé par France 3 Aquitaine. Lefilm intitulé Stups aux histoires, a également étédiffusé en septembre en première partie d’uneséance spécialement organisée par le cinéma LeCyran et consacrée au court métrage en général, età quelques productions régionales en particulier.

actions cinéma / audiovisuel projections / 1 1

Bestiaire en folie■ Un vent de folie souffle cet après-midi d’août surle centre de loisirs de la Garosse, près de Pauillac enMédoc. Du bout d’un couloir s’échappent des cris,des piaillements, des grognements, des sanglots,des petites voix, des gloups, des crak, des berk… uneribambelle d’onomatopées sur fonds de chihuahuasr y t h m é s …Les enfants (de 6 à 12 ans) responsables de ce brou-haha font partie d’un atelier audiovisuel et répètentleurs rôles avec une conviction inébranlable. Fa c eau mur, où est projeté un extrait du film L’âge deg l a c e, ils s’entraînent aux dialogues, aux brui-tages, en un mot, au doublage son de quelquesminutes du film. Il y a Manny le mammouth, Si dle paresseux, Scrat l’écureuil et Diego le tigre. Des

personnages aussi drôles que touchants que lesenfants se font un plaisir d’incarner le temps del’ a t e l i e r. Le marionnettiste Arnaud Ziemichod lesguide pour jouer la comédie et synchronisermusique, bruitages et dialogues. Avec douceur etdynamisme à la fois, il les amène petit à petit à sortird’eux-mêmes, à rentrer dans la peau du person-nage et à trouver l’énergie juste qui donnera la tona-lité comique d’une phrase. Pour conclure ces trois semaines d’atelier en beauté,le travail des enfants a été diffusé en première partiede la séance en plein air du 29 août (L’âge de glaceavec dialogues et bruitages d’origine !) sur les quaisde la ville, puis au cinéma l’Éden le 5 octobre, avecen prime un goûter offert à l’issue de la séance.

Livre sonique■ Les enfants du centre de loisirs de Sabres, enca-drés par Sophie Jardin de l’association L’épi trem-blant, ont travaillé cet été à récolter des sons dansla nature, des images également, mais traitées demanière séparée. Le montage final a été confié àun second groupe de jeunes de la ville voisine,Pissos, dans le cadre d’un deuxième atelier. Armés d’une petite caméra numérique, les plusjeunes sont donc partis par groupes de trois à lachasse aux sons. Le bruit du petit train deMarquèze, le souffle d’une vache, le rebond d’unballon sur le bitume, le tintement d’une goutted’eau, le piaillement d’un oiseau, le froissementdes épines de pins sous les pieds… la campagnelandaise offrant aux enfants ses plus belles notesde musique, des notes rondes et douces, sèches

ou craquantes, pleines du soleil de juillet.À l’issue de cette première étape, les images ont étémises au propre, les sons montés bout à bout, etséparément, toute cette matière étant offerte auxjeunes de Pissos pour qu’ils la découvrent et se l’ a p-p r o p r i e n t .Et ils y réussissent, en inventant l’histoire d’un livremagique découvert dans une vieille grange landaise !Chaque page qui se tourne projette son lecteur dansun univers de sons quotidiens méconnaissables.Le premier travail de l’enfant consiste alors à recon-naître les bruits. Il doit ensuite retrouver les imagesqui vont avec les sons et reconstituer des séquen-ces filmées pour obtenir un petit film cohérent.Une très belle création collective et originale, inti-tulé Un livre sonique.

1 2 / projections actions cinéma / audiovisuel

association Atelier vidéo inter asso-ciatif (Avia) est partenaire d’“un étéau ciné-cinéville” depuis une dizained’années. Basée à Clermont-

Ferrand, elle exerce plusieurs activités ainsique l'explique Pascal Ma u r y : “Nous propo-sons des formations à ceux qui désirent deve-nir animateurs professionnels, de la réalisationde documents (uniquement vers le mondea s s o c i a t i f), de la location de matériel audio-visuel et des interventions d'éducation àl'image, en initiant à la vidéo des jeunes dedifférentes structures (centres de loisirs, collè-ges, etc)”.Cette année, Pascal Maury a suggéré au centrede loisirs de Romania un atelier-reportage surun film en tournage en Auvergne en été : L e s

c h o r i s t e s, de Christophe B a r r a t i e r, avecG é r a r d Jugnot et Ja c q u e s Perrin (sortie prévuedébut 2004). Le public était constitué de 8jeunes de 11 à 17 ans, “avec une motivation pourles métiers du cinéma et issus de catégoriessocioprofessionnelles très différentes”. Pour Pascal Ma u r y, le premier enjeu de cettesemaine de reportage était de rendre les adoles-cents autonomes avec l'outil-vidéo. “L'idée estqu'ils puissent connaître chaque poste : perch-man, cadreur, journaliste… Avant tout, il fautse débarrasser de ses peurs vis-à-vis de la tech-

nique. Voir que l'on est capable de cadrer uneimage, de la mémoriser sur une caméra” .Pour prendre en main le matériel, le groupea tourné le premier jour un micro-trottoir dansles rues de Clermont-Ferrand. Trois questionsétaient posées aux passants : “allez-voussouvent au cinéma ? Pouvez-vous citer unephrase célèbre d’un fi l m ? Savez-vous qu’il ya un film en tournage en Auvergne actuelle-ment ?”S'en est suivie une plongée de plusieurs jourssur un tournage, ce qui représente pour Pa s c a lMaury une expérience riche en matière d'édu-cation à l'image.“Dans la philosophie d'Av i a” explique-t-il,“éduquer à l'image consiste aussi bien appren-dre à se servir d'un outil - ici la vidéo - que

d'ouvrir le jeune sur son environnement. Ce tatelier a permis la découverte spectaculaired'un domaine qu'ils côtoient tous les jours -ils vont beaucoup au cinéma - mais dont ilsn'imaginaient pas tous les aspects”. Costumes, maquillage, production : les jeunesont pu avoir un aperçu complet du tournaged'un film. “Des acteurs aux techniciens, duproducteur à l’éclairagiste, tout le monde ajoué le jeu et donné cinq minutes de son tempspour parler aux jeunes. Alors même que deséquipes de télévision étaient déjà présentes”.

Face à cette “grosse machinerie”, cette “four-milière totalement inattendue”, les réactionsoscillaient entre crainte - “cela reste un milieufermé, très centré sur lui-même”- et l'émer-veillement. Quant à la pratique du reportageelle-même, elle a suscité une vocation : “ungarçon, très intéressé par la prise de vues, m'adit à la fin du stage qu'il voulait en faire sonm é t i e r. Je ne sais pas si cela sera le cas maisquelque chose s'est déclenché. C'est le côté posi-tif de l'opération”. Une opération dont l'intervenant soulignele caractère exceptionnel, voire “prestigieux”,qui n'aurait pas pu voir le jour sans un longtravail préparatoire, et des partenaires bien-v e i l l a n t s : “la production a tout de suiterépondu positivement au projet” raconte Pa s c a lMa u r y. “Elle a informé l’équipe techniquede la future présence d’apprentis vidéastes.Une autre chance résidait dans le fait que letournage était pris en charge par la commis-sion du film, qui est une activité de l'asso-ciation Sauve qui peut le court-métrage. Unesemaine avant d'arriver avec l'équipe des ados,je suis allé sur le tournage me présenter. To u t eune relation de confiance s'est établie. Sur letournage, nous ne nous sommes jamais impo-sés, mais nous restions disponibles, visi-bles, afin que chaque membre de l'équipepuisse venir nous parler au moment où il led é s i r a i t ” .Une fois le reportage monté, Pascal Ma u r ycompte s'investir dans sa diffusion. Lapremière devrait avoir pour cadre une émis-sion sur Clermont Première, télévisionlocale. Elle sera peut-être suivie, au niveaurégional, d'une présentation au moment del'avant-première du film. “La valorisationest importante pour les jeunes” conclutPascal Ma u r y, “nous nous y consacronschaque fois pour les ateliers “un été au ciné”.C'est aussi important pour nos activités, celasert de carte de visite pour monter d'aut-res projets”. Sur d'autres tournages ? “Po u r-quoi pas. Et même des choses encore plusa m b i t i e u s e s ” .

■ Avia, 34 rue A.Thomas 63000 Clermont-Ferrand, Tél : 04 73 34 36 84

L’oeil en c o u l i s s e sUn atelier de réalisation sur le tournage d’un long métrage : une occasion de découvrir les métiers ducinéma.

A U V E R G N E

Atelier-reportage sur le film Les Choristes de Christophe Barratier

L’

“un été au ciné-cinéville”en région Auvergne

les chiffresSont concernés 11 villes, 13 cinémas,54 écrans et 50 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .21 séances de cinéma en plein air,1 5 séances spéciales, 15 ateliers ontété organisés et 6 0 0 0contremarques ont été distribuées.

les villesAubière, Bellerive-sur-Allier,C l e r m o n t - Ferrand, Co u r n o nd ’Auvergne, Cusset, Montluçon,Moulins, Riom, Romagnat, Thiers,V i c h y.

la coordination régionaleL'association Sauve qui peut le courtmétrage organise le Festival et leMarché du court métrage deC l e r m o n t - Ferrand. C'est la partie laplus connue de son action. Mais elleintervient aussi, tout au long del'année, dans de nombreuxdomaines concernant le cinéma etl'audiovisuel. À ce titre, elle a obtenuen 2000 le titre de Pôle d’éducationà l’Image, au cinéma, à l’audiovisuelet au multimédia.Enfin, les actions de la Co m m i s s i o ndu film d’Auvergne viennentnaturellement conforter les activitésde l’association dans uneperspective de développement destournages en Auvergne.Dans le domaine de l'éducation àl'image et la formation, l’associationest partenaire culturel de troissections cinéma audiovisuel del ’Académie et coordonne l’opération“ Lycéens au cinéma”. Elle estpartenaire du Concours de la jeunecritique cinématographique et co-organise les rencontres “Ciné enherbe” à Montluçon.Depuis 1993, Sauve qui peut le courtmétrage assure la coordinationrégionale d’“un été au ciné-c i n é v i l l e ” .

SAUVE QUI PEUT LE COURTMÉTRAGE, Christian Denier, JéromeTers, Sébastien Duclocher6, place Michel de l'Hospital63058 CLERMONT FERRAND Cedex 1Tél : 04 73 91 65 73Fax : 04 73 92 11 93c . d e n i e r @ c l e r m o n t - f i l m f e s t . c o mj . t e r s @ c l e r m o n t - f i l m f e s t . c o ms . d u c l o c h e r @ c l e r m o n t - f i l m f e s t . c o mw w w. c l e r m o n t - f i l m f e s t . c o m

actions cinéma / audiovisuel projections / 1 3

Les petits plats dans l'écran■ Séance plein air Astérix et Obélix : missionC l é o p â t r e et repas de quartier le 5 juillet àMoulins (Allier). La soirée était prévue enplein air. Une météo pessimiste ce soir-là acontraint les organisateurs à préférer unplafond moins étoilé, mais nettement plusétanche, en l’occurrence celui du gymnasedes Chartreux. Environ 250 habitants du quar-tier se sont retrouvés pour partager un grandmoment de convivialité autour d’un couscouspréparé par un collectif d’associations avec

l’aide financière de la Ville ; le dessert, servisur la toile par Cléopâtre, a été le théâtre dequelques bagarres dont seuls centurions etlégionnaires ont fait les frais sur le grandécran. Les spectateurs, eux en ont été quit-tes pour quelques côtes pliées.Cette soirée venait cloturer une semaine ciné-matographique durant laquelle les élèves del’école élémentaire Alain Fournier avaient pu sefamiliariser aux techniques de maquillage et detrucage, et participer à un atelier de réalisation.

L'ange de goudron■ Séance spéciale le 20 octobre à Thiers (Puy-de-Dôme). Zinedine Soualem est revenu danssa ville natale pour présenter L’ange de goudron de Denis Chouinard (Canada – 2001) dans lequel

il tient le rôle principal aux côtés de Hiam Ab b a s(remarquée pour son interprétation dans Sa t i nr o u g e de Raja Amari).Zinedine Soualem, qui a débuté sa carrière auThéâtre du Soleil, a joué dans de nombreuxcourts et longs métrages, entre autres dans R i e n sdu tout et Chacun cherche son chat de Cé d r i cK l a p i s c h .Les Thiernois s’étaient déplacés en nombre pourécouter l’enfant du pays évoquer son parcourscinématographique et débattre autour du fi l m(un travailleur immigré algérien, installé auQuébec, est inquiété par la police suite à l’ e n-gagement de son fils dans un mouvement révo-l u t i o n n a i r e ) .La soirée était organisée en collaboration avecle cinéma Le Monaco et le ciné-club Émergence.

Des séances animées■ Séances spéciales pour les écoles et collèges àCournon (Puy-de-Dôme). À l’initiative du serviceJeunesse de la ville et de la coordination “un étéau ciné”, 4 séances spéciales ont été organiséesau cinéma Le Gergovie autour d’un programmede films d’animation. 13 classes de CM1 et CM2ainsi que 4 classes de collège ont assisté sur letemps scolaire à ces séances à l’issue desquellesune discussion était organisée avec Marie Pa c c o u ,

réalisatrice d’un des films présentés. Marie Paccou a réalisé plusieurs courts métra-ges d’animation, dont le dernier, Le jardin, utilisela technique de la peinture sur verre. Après desétudes à l’ENSAD et au Royal College of Artsde Londres, elle est venue s’installer près deC l e r m o n t - Ferrand où elle a créé La maison aux1 000 images, association qui regroupe desspécialistes des techniques d’animation.

On n'est pas des marques de vélo■ Séance spéciale le 7 novembre à Clermont-Ferrand. Normalement (!), Bouda n’ a u r a i tpas dû être là ce soir. Il devait quitter le terri-toire français après avoir purgé une peinede 4 ans de prison. Seulement, voilà, sa routea croisé celle de Je a n - Pierre Thorn. L’ a d m i-nistration lui a finalement accordé un statutlui permettant, non sans formalités, d’ac-compagner au moins le film en région. En

collaboration avec Le Rio, cinéma des quar-tiers nord de Clermont-Ferrand classé “recher-che”, une séance spéciale était proposée pourl’ouverture du forum hip-hop organisé parl’École municipale de danse. À l’issue de laprojection, Bouda, Je a n - Pierre Thorn et Fa r i dBerki, chorégraphe du film, ont participé à unediscussion où la danse s’est quelque peu effa-cée devant la question de la double peine.

PO R T R A I T

1 4 / projections actions cinéma / audiovisuel

B O U R G O G N E

La palette, petite salle bourguignonne, classée Art etessai, a le privilège, depuis quatorze ans aujourd’hui,d’être l’objet des précieux soins de Buny Gallorini, amou-reuse inconditionnelle du septième art. Cette exploi-tante est aussi présidente de l’ACIB (Association descinémas indépendants de Bourgogne) et membre descommissions jeune public et patrimoine de l’A F C A E(Association française du cinéma d’art et d’essai). C’estun parcours pour le moins atypique qui a mené cettecinéphile accomplie à de telles responsabilités. Sa voie était à priori celle de la médecine. Elle a mêmeexercé quelques temps le métier d’infirmière, avant

de trouver le moyen de vivre de sa passion. C’estalors qu’on lui propose un poste dans une petitesalle des Alpes. “Depuis l’âge de douze ans,j’étais passionnée de cinéma, j’y consacraistout mon temps libre. Quand cette opportu-nité s’est présentée, je n’ai pas hésité uninstant”. Caissière, femme de ménage,projectionniste, elle touche à tout et s’im-plique progressivement dans l’ a n i m a t i o net la programmation du lieu. Forte de cetteexpérience, elle quitte le Midi à l’âge detrente-quatre ans pour accepter la direc-tion du cinéma La palette, à Tournus. Elle s’inscrit très vite dans une démar-che d’ouverture au jeune public, enintégrant notamment les dispositifs“ Collège au cinéma” et “École etc i n é m a” dont elle est maintenantcoordinatrice pour la région Bour-gogne. Récemment, elle a acceptéd’être membre du jury au festival“ C i n é j u n i o r 94”. “Nous avons

assisté à un nombre important deprojections et je me suis aperçue que cela amenait unautre regard que celui de programmatrice. En tant quejurée, on se sent investie d’une plus grande respon-sabilité”. Elle participe régulièrement aux journéesq u’organise l’AFCAE, aussi bien sur le jeune public,que sur les films du patrimoine. Si son activité est étendue, Buny Gallorini est néan-moins très présente à l’échelle locale, programmantpar exemple en collaboration avec l’association “Ciné-mascotte” une manifestation consacrée au cinémad’animation, “pas encore un festival, plutôt une

semaine “ panorama” qui met l’accent sur l’ a c t u a l i t édes courts métrages”. La prochaine édition est prévuepour décembre 2004. Elle explique son engagement, particulièrement ausein de l’ACIB, par une volonté de partage que le cadretrop étroit de sa propre salle ne lui permet pas d’as-s o u v i r. La circulation des œuvres et des initiatives artis-tiques est à ses yeux une notion importante. “ÀTournus, le potentiel de public est restreint. Nous n’ h é-sitons pas à faire des projections de films ou des projetscommuns au sein de l’association. Cela nous permetd’étendre le champ de nos activités et de susciter undynamisme”. Des actions régionales se sont ainsimises en place comme un mois du documentaireprenant pour thématique la mémoire. Les établisse-ments scolaires se sont joints aux ateliers de cinémad’animation mis en place à Tournus dans le cadre de“cinéville”. Depuis la création d’“un été au ciné” en région Bour-gogne, Buny Gallorini participe au dispositif, auquelelle a intégré, en plus des ateliers, des journées spécia-les consacrées à un auteur ou à un genre. En atten-dant la belle saison, un atelier “décor” sur le thèmedes pirates doit se tenir en février dans le cadre de“cinéville”, à l’occasion de la sortie du dessin animéde Je a n - François Laguionie, L’île de Black Mo r. Encomplément de l’ a t e l i e r, les amateurs du genre pour-ront se délecter d’un week-end consacré aux films depirates. La programmation de La Palette est souventteintée d’une thématique particulière, façon intéres-sante, selon l’exploitante, de séduire le public et de luifaire découvrir des œuvres. “Ces films qui passentparfois inaperçus, j’essaie de les regrouper et de leurdonner un coup de projecteur particulier”.La fidélité de son public représente sa plus belle récom-pense. Les temps ont parfois été rudes, mais elle n’ aaucun regret. “Je crois que le petit monde du cinéma– celui, en tout cas, qui travaille au plus près du public,est constitué de passionnés qui ne comptent ni letemps, ni les échecs. Nous avons de petites déceptions,mais l’on se reprend et l’on continue !” Buny Ga l l o-rini aime le cinéma et ce qu’elle propose aux traversde ses innombrables actions, c’est de nous faire parta-ger sa passion.

AN G É L I Q U E LA G A R D E

buny g a l l o r i n i,DI R E C T R I C E D E SA L L E

A c t u a l i t é : Premier trimestre 2004 : Cycle italien inauguré par le film de Marco Tullio Giordana, Nos meilleuresa n n é e s ; atelier “décor” à l’occasion de la sortie du dessin animé de J.F Laguionie, L’île de Black Mor. S e p t e m b r e : “Ciné Bourgogne”, une semaine à tarif réduit (3 euros).Cinéma La Palette, rue de la République, 71700 TOURNUS, Tél : 03.85.32.58.48

“un été au ciné-cinéville”en région Bourgogne

les chiffresSont concernés 15 villes, 14 cinémas,65 écrans et 17 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .28 séances de cinéma en plein air,10 séances spéciales, 17 ateliers,3 formations ont été organisés et5 000 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesAuxerre, Blanzy, Chenôve,Coulanges les Nevers, Dijon,Fourchambault, Macon, Montbard,Montceau les Mines, Nevers,Saincaize, Sanvignes les Mines,Sens, St Va l l i e r, To u r n u s .

la coordination régionaleL'UDMJC (Union départementaledes MJC) coordonne en régionBourgogne le dispositif “un été auciné-cinéville” depuis 1996. C'est sacapacité à animer un réseau dans lecadre de sa tournéecinématographique itinérante enmilieu rural qui à conduitlogiquement la Drac Bourgogne àlui confier cette mission. Offrir auxpopulations des communes ruralesdépourvues de salles de cinéma unealternative aux seules imagestélévisuelles en leur permettant dedécouvrir dans la convivialité unaperçu de la productioncinématographique mondiale,porteuse de loisir et de culture, telest le credo de ce circuit de cinémaitinérant, qui participe en outre àl'aménagement du territoire sur leplan culturel. “Cinéma des champs, cinéma desvilles, entre lesquels nous tendonsdes passerelles. C'est en privilégiantproximité et émotion que noussouhaitons rendre plus proche lesfilms d'un public que noussouhaitons élargi. Proximité pourl'action culturellecinématographique (formation,ateliers, court-métrage,accompagnement des séances,accueil de jeunes spectateurs...)avec pour fondation la salle deprojection et l'acte deprogrammation (difficile équationentre le principe de réalité et nosdésirs de cinéma !). De cettedélicate alchimie naît unedynamique où l'émotion va de pairavec la volonté de comprendre,d'apprendre et d'agir. Souhaitonsque cette part d'utopie pénètre plusd'esprits encore...”

U D M J CFranck Co u p e c h o u x2, rue de Bourges - BP 6321 021 DIJON cedexTél : 03 80 43 60 42Fax : 03 80 76 92 47f r a n c k . c o u p e c h o u x @ w a n a d o o . f r

Moore, toujours■ Pour sa deuxième séance spéciale dans le cadre d’“unété au ciné”, la MJC de Chenôve a choisi de program-mer Bowling for Co l u m b i n e, réalisé par Michael Mo o r e ,sorte de film documentaire interprété qui s’attaque àun sujet tabou : la violencearmée aux États-Unis, paysqui connaît le plus fort tauxde meurtres par armes àfeu au monde (11000 décèspar an pour 250 millionsd’armes en circulation).Bowling for Co l u m b i n e e s tun voyage au pays de lapeur aussi glaçant que drôleet virulent. Animateur à laMJC, Marcellin Gr e a t t iproposait au public deréagir aux images du film, à la violence armée auxÉtats-Unis et, plus largement, aux dérives de la sociétém o d e r n e : “Au-delà de la simple dénonciation d’undroit qui permet à tout citoyen américain de détenir

une arme, le film nous pousse à nous interroger surdes thèmes plus que jamais d’actualité : la mondiali-sation, la citoyenneté, l’individualisme, la sur-média-tisation de la peur.” Jean-Louis Grosse, Félix et Co l e t t e

Chapuirat, membres del’association ATTAC (asso-ciation pour une taxationdes transactions fi n a n c i è-res pour l’aide aux citoyens)assistaient à la séance. Leuréclairage précieux à permisd’alimenter un débat riche,parfois virulent maistoujours instructif. Un spec-tateur aura le mot de la fi n: “Que l’on aime ou pasMichael Moore, pour son

h u m o u r, pour ses prises de position politiques, il n’ e nreste pas moins quelqu’un qui cherche à comprendresa société, son monde, et qui a de la pertinence dansses propos”.

actions cinéma / audiovisuel projections / 1 5

Formation des animateurs■ Dans le cadre de sa mission de coordinateur régio-nal de l’opération “un été au ciné-cinéville”, l’ U n i o ndépartementale des MJC (UDMJC) de Cô t e - d ’ O rorganise des modules de formation-sensibilisationà destination de l’encadrement du dispositif. Lepostulat de départ est que les animateurs de terrainsont souvent insuffisamment formés aux pratiquesculturelles. Ils peuvent donc rencontrer des diffi-cultés à remplir leur rôle de médiateur auprès desjeunes, autour des projets liés à l’image. Les intérêts de cette formation sont multiples :appréhender les enjeux de l’action culturelle ciné-matographique dans l’insertion des jeunes, donnerles bases d’une culture cinématographique pourpermettre l’émergence de projets de qualité dans

ce domaine, améliorer la qualité des différents voletsde l’opération (car les animateurs sont les seulsrelais capables de susciter une réelle implantationdes projets dans un quartier), favoriser les échan-ges de savoir et d’expérimentation entre des parte-naires sur le plan régional. Le public visé estconstitué d’animateurs socio-culturels, des relaislocaux du dispositif et aussi des exploitants de sallede cinéma impliqués dans le dispositif. Cette forma-tion a reçu le soutien de la Direction régionale del’équipement (DRE) et de la Direction régionale desaffaires culturelles (DRAC). Trois journées de forma-tion sont programmées en 2003, auxquelles s’ajou-tera une journée régionale de réflexion autour desateliers de pratique audiovisuelle, début 2004.

Challenge vidéo à Montceau-les-Mines■ C’est à l’Espace loisirs de Sanvignes que les jeunesdes centres de loisirs des villes de Montceau, Sa i n t -Vallier et Sanvignes se sont rencontrés pour unchallenge très original. Il s’agissait de définir lemeilleur court métrage réalisé cet été avec leursanimateurs respectifs.Après la projection du film gagnant de l’ a n n é edernière (de l’équipe de Sa i n t - Vallier), le public etle jury ont pu apprécier les réalisations de cet été.Le thème était le départ en vacances. Sur un fondmusical très rythmé, les ados ont interprété leursrôles de façon très ludique. Le jury, composé de Thomas Thévenoud, chargéde l’enfance et de la jeunesse à Montceau, dePhilippe Ollagnier, gérant du cinéma Le Plessis à

Montceau, de Frédéric Cané, chargé des affairesscolaires à Sanvignes, de Jean-Claude Lagrange,maire de Sanvignes, d’Alain Gautreau, chargé dela citoyenneté à Sanvignes et de Josiane Lamborot,chargée de la jeunesse à Sa i n t - Va l l i e r, a élu l’ é q u i p ede Montceau comme vainqueur cette année.Leur court métrage raconte l’histoire d’un groupe dejeunes qui, s’ennuyant sur les bancs de la place del’église, pendant les vacances, décide de partir encamping. Après une préparation sur un ton légère-ment comique, les voilà partis en mini bus pour l’Au s-tralie. C’est Nicolas Leplant, professionnel de la vidéo,de l’association Image’in de Sa i n t - R é m y, qui a forméles animateurs de Montceau et de Sanvignes, sur lelogiciel de montage de la Cyber-base Le Plessis.

1 6 / projections actions cinéma / audiovisuel

ette année”, explique Sa b r i n aJa n v i e r, coordinatrice régionale,“nous avions une baisse du budget,donc une baisse des contremarques.

Notre choix a été de tendre vers un systèmeplus qualitatif. Nous voulions profiter du chan-gement de politique tarifaire pour changer demode de diffusion”. Problème : trouver unsystème qui n’exclut personne, aucun exploi-tant. “Nous voulions continuer à travailler avecles salles partenaires, qui passent tradition-nellement de l’Art et essai, ainsi qu’avec cellesqui fonctionnent sur le champ commer-c i a l”. C’est ainsi qu’est née l’idée d’une listede films fléchés, auxquels s’appliquerait lapolitique tarifaire. La liste a été composée à partir des prévisionsde sorties sur les deux mois d’été. Là encore,des dilemmes se sont posés : il fallait consti-tuer une liste qui reste large et qui ne soit pascomposée que de grosses machines ; il fallait,en outre, qu’elle s’adapte à l’ensemble de larégion alors que tous les films n’allaient passortir dans toutes les villes. Enfin, il fallaitessayer d’évaluer a priori la qualité des fi l m s .“ Cela fut difficile, les choix sont subjectifs.Nos enfants chéris, Noi Albinoï, Mariées maispas trop, sont quelques-uns des films que nousavons sélectionnés. Certains films américainsgrand public, bénéficiant d’une très impor-tante distribution, nous semblaient quandmême intéressants, ne serait-ce que parce quel’on pouvait faire un travail avec”. Hu l k, parexemple, qui a servi de base à une journéespéciale à Lorient autour des super-héros. “Le

groupe de jeunes présent n’avait pas du toutl’habitude de ce genre de séances” raconteSabrina Ja n v i e r, “mais le thème du super-héroslui a permis de travailler de manière simple,accrocheuse, à de l’analyse filmique pure,en découvrant aussi l’historique de ce genrede films inspirés des bandes dessinées”.Au final, le bilan de la politique tarifaire 2003est contrasté selon les villes - six d’entreelles ayant gardé un système de diffusion parcontremarques similaires aux années précé-dentes, la septième, Rennes, ayant travailléavec le système des sorties collectives. “ Celles où il y avait traditionnellement un bonretour continuent à avoir un bon résultat cetteannée” observe Sabrina Ja n v i e r. “Les villesqui avaient un retour un peu moins bon sontplutôt en chute. De toute façon, les séancescontinuent tant que chaque ville n’a pas épuiséson quota. Dans certaines villes, cela permetune fidélisation des structures”. Pourquoi certaines villes enregistrent-elles demoins bons résultats ? D’où vient l’ a f f a i b l i s-sement de la diffusion ? “Il est souvent en rapport avec le nombre depoints de diffusion des contremarques” répondSabrina Ja n v i e r. “Dans les villes plus petites,qui comptent moins de points de diffusion,les animateurs changent plus rarement, ilssont donc mieux sensibilisés et ont une rela-tion plus directe aux jeunes. Dans les gran-des villes, où les porteurs de projets ne peuventpas être derrière chaque animateur, le messages’étiole au fur et à mesure qu’il se rapprochedu jeune spectateur”.

La coordinatrice remarque aussi que la requa-l i fication n’est pas perçue positivement partout le monde. “Dans les villes où le réseau de diffusion estlarge, les gens avaient pris l’habitude descontremarques classiques, ils ne compren-nent pas pourquoi elles n’y sont plus. Il fautfaire un travail d’information. Aux coordina-teurs locaux d’expliquer que la politique achangé, que nous avons décidé de travaillersur des listes et que l’aide apportée pour allerau cinéma n’est plus destinée à emmener lesjeunes voir ce qu’ils seraient allés voir de toutef a ç o n . Et aux animateurs d’expliquer aux jeunespourquoi ils ne peuvent plus aller voir tous lesfilms mais seulement certains, et pourquoiceux-ci ont été préférés à d’autres. On peutparler de tout cela dans les centres de loisirs,les points de diffusion. Dans les Foyers dejeunes travailleurs, à Rennes, cela a très bienfonctionné. Nous avons demandé un fonc-tionnement en sorties de groupes et les jeunesne sont allés voir quasiment que du cinémaArt et essai. C’est l’effet positif de la liste”. Dans certaines villes, ce sont les élus qui necomprennent pas l’abandon d’une politiquede distribution axée sur le “q u a n t i t a t i f” : “Quelest l’intérêt d’un dispositif qui touche désor-mais beaucoup moins de personnes ? C’estmoins motivant”. Cela ne devrait pas empê-cher l’expérience de se renouveler, et la poli-tique tarifaire de s’étendre sur toute l’ a n n é e ,à condition cependant que les fi n a n c e m e n t ssoient connus suffisamment tôt. ◗

Films f l é c h é sLa requalification du volet de la politique tarifaire par la mise en place d’une liste de films : uneexpérience qui fonctionne en Bretagne, mais qui nécessite un travail d’information important auprès desjeunes comme des animateurs.

B R E TA G N E

Noi albinoi de Dagur Kari

“C

“un été au ciné-cinéville”en région Bretagne

les chiffresSont concernés 7 villes, 13 cinémas,74 écrans et 30 partenaires(associations, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .25 séances de cinéma en plein air,3 séances spéciales, 17 ateliers,3 formations ont été organisés et4 000 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesBrest, Guingamp, Lanester, Lorient,Q u i m p e r, Rennes, Va n n e s .

la coordination régionaleL'association Clair obscur organisedepuis 1990, “Travelling”, le festivalde cinéma de Rennes Métropole.Au-delà de cet événement,l'association s'implique à l'annéedans la diffusion cinématographiqueà destination de tous : “Ciné-quartier” (programmation de filmsclassiques et contemporains, courtset longs métrages, soirées àthèmes), “Saison jeune public”(films particulièrement destinés aujeune public), “Ciné Bbaby” (cinéconcert jeune public) et assume demultiples actions pédagogiques, desensibilisation et de formation ; ClairObscur encadre de nombreuxateliers de découverte du cinéma enmilieu scolaire et périscolaire :classes à Parcours artistique etculturel, atelier de Pratique artistiqueet culturel.Clair obscur pilote en Ille et Vilainele dispositif national “École etcinéma” et coordonne en régionBretagne le dispositif “un été auciné-cinéville” depuis 1996.

CLAIR OBSCUR Sabrina Janvier, Jacques Fr o g i e rUniversité de Rennes 26, avenue Gaston Berger35043 RENNES Ce d e xTél : 02 99 14 11 43 Fax : 02 99 14 11 45c l a i r o b s c u r @ t r a v e l l i n g - f e s t i v a l . c o m

actions cinéma / audiovisuel projections / 1 7

Histoires d’archives■ Depuis 1998, des ateliers autour de l’image d’ar-chive sont organisés en collaboration avec la ciné-mathèque de Bretagne. Après la mise en musiqued’un court métrage, la réalisation d’une fiction conte-nant des images d’archives et le reportage sur l’ é v o-lution d’un quartier, un clip musical a vu le jourpour la deuxième année consécutive. En juilletd e r n i e r, la mise en image d’une chanson du groupeMordicus, produit au sein de la MJC Cleunay àRennes, à permis à un groupe de jeunes de 11 à 14ans de découvrir les techniques de la réalisationet du montage virtuel. Sélectionnées par la cinémathèque de Bretagnesuivant un thème défini par les jeunes, les archi-ves sont en général des documents issus d’anciensfilms de famille (des années 30 à 60). Elles permet-tent de familiariser les jeunes à l’histoire “o r d i n a-

ire” de leur quartier, leur région. Les films vision-nés offrent une première approche du langage ciné-matographique. Les jeunes stagiaires décodent lesplans qu’ils vont ensuite monter, et étudient lesmouvements de caméra. Suit alors la phase demontage pur. Travailler la technique du montage virtuel, compren-dre son importance dans la réalisation d’un fi l m ,tel est l’objectif principal de cet atelier. L’exercice duclip est à ce titre assez pertinent en ce qu’il joue surdes rythmes très marqués. Les images d’archives sont une opportunité devoir des documents très rares d’une granderichesse visuelle et sonore. Elles créent des liensentre passé et présent, et dans le cadre de cet atelier,les images se mettent au service du rythme de lachanson.

Format court■ Les modules courts (une journée) d’atelier vidéooffrent une approche particulière du travail del’image. Ils permettent de démystifier la réalisation.Que ce soit en animation, avec la technique de lapixilation, ou en prise de vues réelles, l’atelier surune journée touche un autre public et permet à desjeunes qui ne souhaitent pas s’engager sur un projetd’une semaine de découvrir le cinéma ou la vidéo.Ils en redemandent…Lors du festival “Quartiers d’été”, organisé à Re n n e spar les jeunes et le Centre régional d’informationBretagne, quatreclips de prévention( M S T, tabac, alcool,p r é v e n t i o nroutière) ont étéréalisés lors dequatre modulesd’une demi-jour-n é e .La technique de lapixilation permetune approcherapide du cinémad’animation. Lesjeunes ont uneréponse immé-diate à leur inves-tissement sur letournage car le résultat est visible quasiment endirect. L’implantation de l’atelier au cœur du festi-val et la projection des films en première partie dela séance en plein air de clôture de la manifestation(devant plus de 2000 personnes…) fournissent auxjeunes une réelle valorisation de leur travail.L’association Côte Ouest à Brest, la Maison de

quartier et le Patronage laïque de Lambézellec onttravaillé sur des films de fiction réalisés en quatretemps : chaque étape de la réalisation du fi l mcorrespond à un module de travail d’une journée.Sont ainsi abordés le scénario, le découpage, le tour-nage et la direction d’acteur, et pour finir le montagesur le logiciel Imovie. Le résultat donne une trèscourte fiction (3 minutes environ). Le travail péda-gogique peut être plus pertinent que sur des projetsplus longs car l’implication des jeunes est totale àchaque étape de la production.

Les ateliers “formatcourt” nécessitentun encadrementdynamique et unegrande préparationde la part des inter-venants. S’il estnécessaire de défi-nir à l’avance descanevas de scéna-rio, il ne fautsurtout pas briderla créativité desjeunes au cours dutournage. Lep r o f e s s i o n n e lencadrant doitpermettre aux

jeunes de s’exprimer dans le cadre de cette mini-réalisation, tout en communiquant sa passion del’image. L’expérience montre que les jeunes qui ont décou-vert la réalisation par le biais de ces ateliers cher-chent souvent à poursuivre leur expérience sur desprojets de plus grande envergure.

Clip de prévention MST de l’atelier de pixilation

1 8 / projections actions cinéma / audiovisuel

’est en mars 2003 que plusieurs parte-naires ont signé à Dreux leur premierClic. “Il vise à coordonner plusieursstructures pour qu’elles travaillent

ensemble sur des projets communs” expliqueWilfried Jude, de l’Atelier de production Ce n t r e -Val de Loire (APCVL) et coordinateur régionald’“un été au ciné-cinéville”.Les différents partenaires en sont la ville de Dreux,l’APCVL, la Société nouvelle des cinémas deDreux, le cinéma Le Delta et le lycée Rotrou. So nbudget est pris en charge par la Ville et l’A P C V Len assure la coordination (via les dispositifssubventionnés par la Région centre et le CNC,comme “Lycéens au cinéma” et “un été au ciné”).Mais, tient à souligner Wilfried Jude, “il est nésous l’impulsion de Thierry Méranger, ensei-gnant en lettres, à l’option cinéma du lycée Ro t r o uet coordinateur local d’“un été au ciné””.Presque un an après, l’expérience s’avèreconcluante. Un deuxième Clic a été signé enoctobre 2003. Entre-temps, plusieurs projets ontvu le jour. Le premier est un festival de films intitulé“ Regards d’ailleurs”, dont la première édition,en mars 2003, était consacrée aux films luso-phones (portugais et/ou brésiliens). Vient ensuiteun ciné-club baptisé Ciné Clic, dont les séancesmensuelles se déroulent aussi au Delta. Ouver-tes à tous, elles accueillent notamment les lycéensde l’option cinéma du lycée Rotrou, avec lequelle cinéma menait d’ailleurs des actions scolai-

res bien avant le Clic. “Quand la section cinémas’est ouverte, nous avons eu envie d’un parte-nariat plus concret” note Anne-Claire Brunet.“ Nous fournissons la structure d’accueil et lesconditions de location. La Ville s’engage à couvrirune partie des déficits et à être le relais d’infor-mation culturelle. Quant à l’APCVL, il trouve desintervenants”. Anne-Claire Brunet juge ces parte-nariats satisfaisants. “Cela bénéficie à l’ é t a b l i s-sement scolaire, qui se retrouve au cœur de laville, de la vie. Le Clic donne aussi une meilleureassise pour inviter des intervenants qui, sanscela, ne se déplaceraient pas forcément, ou quenous ne nous pourrions pas nous permettre d’in-viter”. “Impact très positif” pour la ville, égale-ment, qui, à la suite du festival “Re g a r d sd’ailleurs”, “a eu des remontées très intéressantesen termes d’image et de demandes de rensei-gnements”. “ Regards d’ailleurs” et Ciné Clic sont les deuxseules manifestations auxquelles s’appliquentles contremarques délivrées dans le cadre duvolet tarifaire d’“un été au ciné”.Le deuxième Clic a été signé en octobre 2003,pour une durée d’un an renouvelable. “Ce t t enouvelle convention fait état des mêmes préro-gatives” observe Maryse Corbeau, chargée duprojet Clic à la Direction de l’action culturelle.“La participation de la Ville est toujours fi n a n-cière, à hauteur de 2 265 Euros, nous nous occu-pons de la communication, des affiches, desp r o g r a m m e s ” .

Clic sur l ’ i m a g ePour développer en synergie des projets d’éducation à l’image, unesolution : le Clic, un contrat local d’initiative cinématographique.

C E N T R E

C

Les meilleurs amis, film d'atelier réalisé dans le cadre du Clic 1 de Dreux

“un été au ciné-cinéville”en région Ce n t r e

les chiffresSont concernés 21 villes,1 6 cinémas, 64 écrans et 30partenaires (associations,entreprises privées, servicesdéconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .13 séances de cinéma en plein air,4 séances spéciales, 11 ateliers,4 formations ont été organisés et7 7 0 contremarques ont étédistribuées, sur trois sites, sur desprogrammations spéciales (ClicDreux, Association avec le secoursPopulaire de Tours, association avecla DAC de Blois), depuis octobre.

les villesAmboise, Blois, Chateau-Renard,Château-Renault, Chateauneuf surLoire, Châteauroux, Chinon, Dreux,Fleury-les-Aubrais, Joué les To u r s ,Montargis, Montlouis, Orléans,Parcay Meslay, Romorantin, SaintAmand Montrond, Saint Jean de laRuelle, Senonches, St Jean de Braye,Tours, Vierzon, Vo r l y.

la coordination régionaleL'Atelier de production Centre Val deLoire, antenne cinéma de la régionCentre, est chargé du soutien à laproduction, de l’accueil des tournageset du soutien à la diffusion.Pôle régional d'éducation et deformation au cinéma, à l'audiovisuelet au multimédia depuis 1999,l'APCVL organise le développementdu secteur selon trois axes : ■ Sensibilisation des publics entemps scolaire (“Lycéens au cinéma”en région Centre, ateliers artistiques,classes à parcours artistiques etculturels, options cinéma etaudiovisuel, “Université au cinéma”),hors temps scolaire (“un été auciné/ciné ville”), rencontres lors dufestival “Images en région” deVendôme, participation de lycéensau jury de la jeune critique lors de laSemaine internationale de la critiquede Ca n n e s .■ Formation des enseignants et desprofessionnels de l'audiovisuel(formation initiale (IUFM deChartres) et continue desenseignants, ateliers d'écrituredocumentaire pour lesprofessionnels, CAP opérateurp r o j e c t i o n n i s t e ) .■ Édition de documentsp é d a g o g i q u e s .Depuis 1994, l’APCVL estcoordinateur pour la région Ce n t r ede l’opération nationale “un été auciné-cinéville”. APCVL - Wilfried Jude24, rue Renan37110 CHAT E A U - R E N A U LTTél : 02 47 56 08 08Fax : 02 47 56 07 77w i l f r i e d . j u d e @ a p c v l . c o m

actions cinéma / audiovisuel projections / 1 9

Les enfants, les anciens■ Fruit d’un partenariat original entre plusieurspartenaires (Centre communal d’action sociale,Centre de loisirs, maisons de retraite et APCVL),nous développons à Château-Renault (Indre-et-Loire) un documentaire en animation autourde la transmission orale : des enfants (9-12 a n s )iront à la rencontre de personnes âgées, dansle but d’échanger autour du thème des loisirs.Ils enregistreront les témoignages des ancienspour écrire le film à partir de ce matériau sonore.Ils se réapproprieront cette parole riche en expé-

rience et exprime-ront leur créativitéau travers de cesh i s t o i r e s .Un groupe de liai-son sera mis enplace, et une délé-gation d’enfantsrencontrera régu-lièrement lespersonnes âgéespour leur faire partde l’ a v a n c e m e n tdu projet. Le fi l msera projeté lors

d’une journée entièrement dédiée au cinéma,qui aura probablement lieu pendant l’été 2004. Les deux intervenants sollicités pour ce projetsont Gaël Lépingle, réalisateur, programmateurau festival de Lussas (“La route du doc”) et Zo éInch, réalisatrice de cinéma d’animation.Il est envisagé dès maintenant de pérenniser leprojet en 2005 par la mise en place d’un ciné-club co-animé par les enfants et les personnesâgées. Partage, rencontre et transmission (dansles deux sens) autour des images aideront peut-être au rapprochement entre les générations…

C i n é C h a m p■ Le Pôle régional d’éducation à l’image del’APCVL a décidé de mettre l’accent sur l’ a m é-nagement culturel du territoire, pour permettreune meilleure implantation et une meilleure syner-gie des actions. Dans ce cadre, et reprenant lesgrands principes et les volets de l’opération “unété au ciné-cinéville”, l’APCVL a décidé d’appli-quer son champ d’action au milieu rural, par lebiais de “CinéChamp” .Pourquoi “CinéChamp” ? La région Centre estune région rurale où la population est très dissé-m i n é e : une partiedes jeunes n’a pasfacilement accès auxéquipements cultu-rels, notamment auxsalles de cinéma, enparticulier cellesproposant desp r o g r a m m a t i o n ssortant de l’ o r d i n a i r e .Heureusement, leréseau des cinémasitinérants, trèsimplanté et effi c a c esur la quasi-totalité dela région, permet de véhiculer la culture cinéma-tographique dans des endroits qui n’y ont pas accès.L’APCVL se propose donc de travailler en colla-boration avec ces cinémas itinérants pour déve-lopper des actions complémentaires et annexesconcernant la sensibilisation au cinéma, horstemps scolaire.L’opération peut se décliner sous des formes trèslégères et très ponctuelles, donc peu onéreuses(animation autour d’un film de la programma-tion, rencontre avec un professionnel des métiersdu cinéma), ou exister sous des formes à l’ a n n é e ,sous réserve de financements plus appropriés.

Politique tarifaire : du nouveau !■ Les expérimentations mises en place sur la fi nde l’année 2003 en région Centre concernant lesnouvelles modalités d’applications de la politiquetarifaire s’avèrent encourageantes. Petit rappel desf a i t s : la politique tarifaire ne concerne plus queles agglomérations en Contrat de ville et uneprogrammation spécifique décidée en amont avecune association-ressource locale et un cinémapartenaire. Elle est ouverte à tous les âges et s’adresseà un public dit en “exclusion culturelle”. Dont acte. Sur Tours, un travail s’est engagé avec le Se c o u r spopulaire français et le Cinéma Les Studios. Ilconcerne un film par mois préalablement choisi.Les personnes peuvent accéder à toutes les séan-ces de ce film, et les bénévoles du Secours popu-

laire réalisent un travail de sensibilisation des publicsen amont. Il faut affiner ce principe, mais la remon-tée de contremarques est en nombre croissant.Sur Blois, l’accent a été mis sur la programma-tion “Ciné-dimanche”, plutôt dédiée au jeunepublic. Le but avoué est que des familles n’ a y a n tplus l’habitude de se déplacer vers des structu-res culturelles reprennent le chemin du cinémapar l’entremise des enfants.Sur Dreux, la politique tarifaire est appliquée auContrat local d’initiative cinématographique. Lespossesseurs des contremarques ont accès à toutesles séances ciné-Clic (quatre d’octobre à décembre).Grâce au travail de mobilisation des partenaireslocaux, le taux de remontée est aussi en progression.

Partenaire du premier Clic, la Radio destrois vallées (RTV), est venue s’ajouter àla liste des signataires. Soutenu par leDelta, qui offre chaque semaine deuxplaces à deux élèves de l’option cinéma,un atelier de critique radiophonique aété mis en place. Souad Soulimani, jour-naliste de RTV, anime ce projet intitulé“Du lycée au ciné”.“Il s’agit d’une émission mensuelle d’uneheure. Les élèves de l’option cinéma dulycée Rotrou écrivent des commentairessur les films, interviewent les réalisateurset les personnalités invitées aux projec-tions dans le cadre du Clic : acteurs,scénaristes, critiques de film. Cela exigebeaucoup de préparation durant le moisqui précède car nous sommes en direct.L’erreur n’est pas permise. Le jour oùnous recevons les invités, il y a deuxheures de préparation supplémentaires.Mais il ne faut pas que cela soit priscomme un travail scolaire”. Te w fik Fares, scénariste du Vent des Au r è sde Mohammed Lakhdar-Hamina, a faitpartie des invités, ainsi que la réalisatriceCatherine Corsini, présente lors de lapremière émission, le 8 octobre 2003. Pour Souad Soulimani, cette expérienceest un véritable apprentissage de l’ o u t i lradiophonique. “Il faut travailler laréflexion mais aussi l’élocution, l’ i n t o-nation, apprendre à s’exprimer. Lesjeunes sont très demandeurs, très moti-vés. De plus, ce projet constitue pourcertains un défi. Ils ont entre 16 et 18 anset sont parfois terrorisés à l’idée de pren-dre la parole en direct. Mais ils ont réussià le relever et ils y prennent goût”. “ Pour l’instant, nous travaillons avec leslycéens” constate Anne-Claire Brunet.“ Notre ambition pour le “Clic 2” (voirele “Clic 3”) est de consolider les liens avecle service Jeunesse, de travailler plus ensynergie avec les quartiers”.“En janvier 2004, doit se dérouler uneformation pour les animateurs quitravailleront ensuite à la création d’unatelier avec les adolescents des quar-tiers”, note Maryse Corbeau. Ellementionne divers projets : la deuxièmeédition du festival “Regards d’ailleurs”,en mars, consacrée au cinéma anglais ;mais aussi, en décembre 2004, la projec-tion d’un film Art et essai lors du spec-tacle offert chaque année pour Noël auxenfants de Dreux. “Le Clic avance douce-ment. Chaque année, on ajoute quelquechose”. ◗

Le séjour de J.L Gréco et C.Buffat

2 0 / projections actions cinéma / audiovisuel

eux ans, c’est le temps qu’il aurafallu à une vingtaine de garçons etde filles âgés de 14 à 23 ans, pourconcrétiser un projet d’une enver-

gure inhabituelle : un film en costume autemps du moyen-âge tourné en décors natu-rels, où s’affrontent démons, sorciers, guer-riers… “Des jeunes sont venus nous voir en2002 avec un scénario intitulé Aux portes del’ e n f e r” raconte Philippe Manceau, de Té l éCentre Bernon. “Ils étaient passionnés decinéma et nous avons considéré que leur projetpouvait parfaitement s’inscrire dans le cadred’“un été au ciné-cinéville”. Ils connaissaientTélé Centre Bernon car aucune autre struc-ture ne fait de l’audiovisuel sur la région. No u sorganisons des stages dans les écoles etcertains avaient déjà suivi nos formations”.Fondée en 1985, cette association basée à Eper-nay mène de nombreuses actions éducatives(voir P r o j e c t i o n s n°4). “Nous utilisons l’ o u t i lvidéo au service du social à travers des projetsartistiques menés dans des quartiers diffi c i l e sou au sein des écoles. L’objectif de ces projetsest de travailler sur l’imaginaire et sur le décryp-tage de l’image” explique Philippe Manceau. C’est donc tout naturellement qu’un atelierd’analyse filmique été mis en place en préam-bule de la préparation des Portes de l’ e n f e r. “Ily a eu un nombre important de visionnages,de discussions. Nous avons par exempleabordé le sujet de la cascade au cinéma,puisque les jeunes voulaient filmer descombats à l’épée. Il fallait clairement expli-quer que tout n’était que trucage, qu’il n’y avaitaucun combat réel. Sachant que ces jeunes

sont très axés sur le fantastique, qu’ils sontfans du Seigneur des anneaux, nous avonsexploré et analysé cet univers. Je leur aiprésenté des films qu’ils ne connaissaient pas,comme E x c a l i b u r de John Boorman” .L’implication de Télé Centre Bernon a aussiété affaire de production et de logistique. Enoutre, trois membres de l’association onttravaillé comme encadrants au cours des diffé-rents ateliers qui se sont succédés, répartissur les périodes de vacances. En août 2002,durant un atelier de scénario, les jeunes ontretravaillé et adapté la première mouture deleur script. Puis se sont succédés, un ateliersur le jeu de l’acteur animé par un intermit-tent du spectacle, un atelier de création decostumes animé par une couturière, un autreconcernant la création de décors, en collabo-ration avec une association d’arts plastiques…“Les jeunes ont conçu eux-mêmes les costu-mes, les accessoires – lances, épées, armures,boucliers... La débrouillardise étant de mise,ils ont aussi vidé les greniers de leurs grands-p a r e n t s ” . En compagnie de deux techniciens,ils ont assuré le suivi technique lors du tour-nage, qui ne fut pas de tout repos. “Nous avonsfilmé pendant deux semaines dans la régiond’Épernay et dans un véritable château médié-val, le château-fort de Sedan, où un camp aété installé. Nous avions les autorisationsnécessaires, le personnel du château nous atrès bien accueillis. Nous avons pu avoir accèsaux douves, à des salles interdites aux visi-teurs. Mais il ne fallait rien détériorer, ne rienaccrocher aux murs… En guise d’éclairage,nous devions utiliser des torches, ce qui

était parfois compliqué à installer. No u sn’avions pas beaucoup de temps, tout cela aété intense, assez ardu. Mais intéressant”.Quelques mois plus tard, hiver 2003… Lesjeunes ont repris leurs activités scolaires ouprofessionnelles. Deux d’entre eux travaillentrégulièrement avec Philippe Manceau sur lemontage et la post-production, qui recèle unequantité non négligeable d’effets spéciaux. Ilss’attèleront ensuite à la bande-son, sans oublierles ultimes prises de vues en extérieur - despaysages enneigés -, ainsi que l’exige touteœuvre d’heroïc fantasy qui se respecte.Pour Philippe Manceau, le bilan de cette aven-ture s’est d’ores et déjà révélé enrichissant,tant sur le plan humain que pédagogique.“ Mener un projet sur plusieurs années estune expérience particulière, différente de ceque nous avons l’habitude de faire. La duréerend le travail de lien avec les jeunes encoreplus intéressant. Ils ont pu aussi découvrirtous les aspects du cinéma : aspects tech-niques, créatifs, contraintes – comme le faitde savoir patienter sur un tournage.” “ E n fi n”, souligne-t-il, “ce n’était pas un projetde consommation. Ce sont d’abord les jeunesqui se sont impliqués. Nous avons mis enplace autour d’eux des structures adéquates.Nous avons apporté à un groupe déjà consti-tué une aide technique, une aide à la création” .Une mission que Philippe Manceau et lesmembres de Télé Centre Bernon semblentprêts à accomplir une nouvelle fois si le besoins’en fait sentir… À condition, peut-être, de nepas se retrouver tout de suite face Aux portesde l’ e n f e r… ◗

A t e l i e r -f a n t a s yEn Champagne-Ardenne, un ambitieux projet de fiction monté par un groupe d’adolescents a vu le jourgrâce à l’appui de Télé Centre Bernon.

C H A M PA G N E - A R D E N N E

D

Les portes de l’enfer

“un été au ciné-cinéville”en région Champagne-Ardenne

les chiffresSont concernés 29 villes,1 0 cinémas, 40 écrans et6 0 partenaires (associations,entreprises privées, servicesdéconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .47 séances de cinéma en plein air,9 ateliers ont été organisés.

les villesAouste, Bar-sur-Aube, Chalindrey,Chalons en Champagne, Charleville-Mézières, Chaumont, Co m p e r t r i x ,C u s e y, Epernay, Estrebay, Fa g n i è r e s ,Givet, L’Echelle, La Chapelle-Saint-Luc, Langres, Marby, Nogent-sur-Seine, Reims, Rethel, Romilly-sur-Seine, Rouelles, Rouvroy sur Audry,Saint Dizier, Saint Memmie, SainteMenehould, Sarry, Sedan, Sézanne,Troyes, Vitry le François, Vo u z i e r s .

CINÉMA LE SÉZ’A R TDaniel Ca s t a n e rRue des Ly s51120 SÉZANNETél : 03 26 80 77 90Fax : 03 26 80 77 99d a n i e l . c a s t a n e r @ w a n a d o o . f r

actions cinéma / audiovisuel projections / 2 1

Courts métrages ensorcelés■ L’association La pellicule ensorcelée organisedes séances en plein air pour “un été au ciné”depuis l’été 2002. Une projection de Tigre et dragonprécédé par deux courts métrages (Fo u t a i s e s d eJean-Pierre Jeunet et Au bout du monde de Kons-tantin Bronzit) sur la plaine du Mont-Olympe àCharleville-Mézières avait alors réuni plus de 700personnes. Cette année, l’association a mis enplace 4 séances en plein air “un été au ciné” entrele 9 juillet et le 29 août 2003 : à Charleville-Méziè-res et dans deux autres villes ardennaises (No u z o n-ville et Vi v i e r - a u - Court). En tout, 1 290 spectateursétaient présents lors de ces 4 projections. Le choix

du long métrage se fait toujours en étroite colla-boration avec les animateurs des centres sociauxdes quartiers qui connaissent bien leur public. Deplus, avant chaque film long, deux courts métra-ges sont proposés au public. Je a n - Fa r è s de Ly e sSalem, Walking on the wild side de Fiona Gordonet Dominique Abel, Le p’tit bal de Découflé, L e soiseaux en cage ne peuvent pas voler de Luis Briceno,et L’École des facteurs de Jacques Tati ont par exem-ple été projetés à l’une ou l’autre de ces occasions.Les séances en plein air “un été au ciné” bénéfi-cient ainsi du savoir-faire de l’association qui orga-nise à Charleville-Mézières un rendez-vous

■ En 2003, “un été au ciné-cinéville”, poursuit sonsuccès, avec la participation de près de 17.000personnes. Malgré des difficultés organisationnel-les, 37 communes ont répondu présent pour cette11e édition.Le cinéma Éden de Ro m i l l y - s u r - Seine a été recon-duit dans sa fonction de coordination régionale. Ilest apparu, assez tardivement, que l’ a s s o c i a t i o nrégionale des cinémas de Champagne-Ardenne nepouvait assumer cette tâche. C’est donc dans l’ u r-gence que l’Éden s’est attelé à relancer les diffé-rentes activités. Ceci explique l’absence de politiquetarifaire, excepté à Châlons-en-Champagne, où l’ e x-ploitant a organisé une formule de 3 jours à 3 eurosfin août.Les éléments relevés l’année précédente se confi r-ment assez naturellement :- Avec 49 séances, le nombre de séances en plein

air est en nette progression mais avec un accrois-sement raisonnable de spectateurs (13 560 contre1 2 480). L’usage de la liste réduite de films, permet-tant de qualifier ces séances, est accepté par tousles opérateurs locaux.- Les ateliers sont confortés sur l’ensemble des villes,avec quatre projets relevant de “cinéville”, (dont L e sportes de l’ e n f e r à Épernay sur 2002 et 2003). La jour-née de rencontre régionale regroupant l’ e n s e m-ble des jeunes et des intervenants permettant dedécouvrir toutes les expériences d’atelier, reste àorganiser début 2004.Pour 2004, la création d’un comité régional de pilo-tage du dispositif “un été au ciné-cinéville” permet-tra de proposer un fonctionnement compatible avecles nouvelles règles de déconcentration du CNC, etde faire face aux difficultés rencontrées lors de cetteédition 2003. À suivre.

Séance en plein air dans le quartier de la Ronde-Couture à Charleville-Mézières

Eden, Eden

mensuel autour du court-métrages’attachant à en montrer la diver-sité avec des films récents etprimés, des chefs d’œuvre oubliésou méconnus, des premièresœuvres de grands réalisateurs oubien celles de réalisateurs“secrets” (selon l’association) etsans doute ensorcelantes.

La pellicule ensorcelée :w w w. l a p e l l i c u l e e n s o r c e l e e . o r g /

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ien qu’il soit le seul cinéma Art etessai classé Recherche en Fr a n c h e -Comté, le Studio, salle de la MJC deDole, ne proposait aucune program-

mation Jeune public jusqu’en 2001, année dela première édition du “Festival du film dejeunesse”. “C’est dans la perspective d’untravail global sur le jeune public que le festi-val a été créé” explique Stéphane Lepoil, anima-teur cinéma et nouvelles technologies auStudio. Né d’un partenariat entre la MJC de Dole etl’Institut régional de l’image et du multimé-dia (Irimm), la structure pilote d’“un été auciné” à Dole, ce festival s’ajoute au nombrecroissant de manifestations dédiées au jeunepublic. “Il y a effectivement un engouementau niveau des différents acteurs de jeunesse,des enseignants” note l’ a n i m a t e u r. “La profes-sion cinématographique va complètementdans cette direction. Pour ne parler que dufilm d’animation - même si c’est réducteurlorsque l’on parle du film de jeunesse -, laproduction de ces dernières années est assezm i r i fique. Il est facile deprogrammer des fi l m sporteurs, comme L evoyage de Chihiro, et defaire des entrées. Mais cen’est pas le but. No u snous efforçons d’avoirune programmationclassée, de préserver unéquilibre entre fi l m sd’animation et films enprises de vues réelles. Lecaractère récent d’uneœuvre n’est jamais privi-légié au détriment de laqualité. Et puis, nousfaisons en sorte que lecinéma devienne unlieu de dialogue, notrehall d’accueil se trans-forme en bar pour queles gens puissent échan-g e r, réfléchir après lesséances.”

Cette exigence a fini par porter ses fruits. “Lapremière année, il est arrivé que la salle soitdéserte. Ce n’est plus le cas, les films “d i f fi-ciles” ont aussi trouvé leur public”. L’ a n i m a-teur pointe d’autres aspects de lap r o g r a m m a t i o n : les rencontres avec les réali-sateurs (Sébastien Blandin, auteur du fi l md’animation Les ogres), les courts métrages ouencore la présence de films classiques (L ed i c t a t e u r, Moby Dick). “Cela fait partie du travaild’éducation à l’image, et permet aussi d’en-tretenir une dynamique familiale à laquellenous sommes très attachés ; les grands-parentsqui emmènent leurs petits-enfants au cinéma,ce n’est pas seulement une image d’Épinal” .À cette recherche de qualité s’ajoute l’ e n v i ede faire participer le jeune public au festivalde la façon la plus active possible. Elle se mani-feste par exemple à travers la création d’unprix Jeune public, décerné par un jury d’en-fants provenant de différents horizons scolai-res - classes du primaire travaillant sur lecinéma, “Lycéens au cinéma”, “Collège etc i n é m a”.

L’enfance du 7ea r tPendant l’été 2003 s’est déroulée la troisième édition du “Festival dufilm de jeunesse” de Dole, une manifestation qui vise à associerplaisir, divertissement et éducation à l’image.

F R A N C H E - C O M T É

B

visuel du festival 2003

“un été au ciné-cinéville”en région Fr a n c h e - Co m t é

les chiffresSont concernés 11 villes, 16 cinémas,66 écrans et 25 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .33 séances de cinéma en plein air,8 séances spéciales, 5 ateliers ontété organisés.

les villesArbois, Belfort, Besançon,Champagnole, Dole, Montbéliard,P o n t a r l i e r, Saint Claude, Salins-les-Bains, Ve s o u l .

la coordination régionaleL'Institut régional de l’image et dumultimédia (IRIMM) a pour objectifde favoriser l'animationaudiovisuelle et cinématographiqueà travers l'éducation et lap r o m o t i o n .Ses missions principales (hors “unété au ciné-cinéville”) :■ coordination départementale de“ Collège au cinéma” dans le Jura,■ interventions scolaires,■ f o r m a t i o n ,■ conseil aux collectivités,■ coproduction de documentaireset de fictions,■ accueil de tournages,■ r é a l i s a t i o n .L'IRIMM co-organise chaque annéele “Festival du film de jeunesse”.Depuis 1994, l'IRIMM assure lacoordination régionale d’“un été auc i n é - c i n é v i l l e ” .

IRIMM - Institut régional de l’image etdu multimédiaThierry Rousseau / Jean-Philippe Rameau25, rue de la résistanceBP 20339100 DOLETél : 03 84 82 46 97Fax : 03 84 72 03 56a s s o c i a t i o n . i r i m m @ c l u b - i n t e r n e t . f r

actions cinéma / audiovisuel projections / 2 3

“ Nous leur présentons la programmation etnous dégageons avec eux des axes, une grillede lecture, qui puissent guider leur réflexion.Ensuite, ils sont autonomes. Ils discutententre eux après les séances, chacun apprendà élaborer sa propre appréciation. Ils nousont déclaré à quel point ils étaient ravis, nonseulement d’avoir vu tous les films, mais des’être posé pour la première fois des ques-tions après une projection”. En 2003, Le garçon qui ne voulait plus parlerde Ben Sombogaart, a remporté les suffra-ges, à l’étonnement des organisateurs. “Lefilm était présenté en VO sous-titrée et lesmembres les plus jeunes du jury avaient huitans” se souvient Stéphane Lepoil. “L’ o u v e r-ture et le regard des enfants sont souventsurprenants”. Autre activité : les ateliers. Atelier demaquillage, atelier-exposition de ClaudeBataille sur le précinéma, tournage d’un fi l mpar des enfants avec l’association Cinédié, aucours duquel “douze métiers du cinémaétaient représentés, avec un intervenant pourdeux à trois enfants sur chaque poste”. “Ils’agit de pratiquer pour comprendre” affi r m eStéphane Lepoil, qui note au passage l’ i m p a c tque peuvent avoir ces actions. “Un ateliercomme le tournage Cinédié constitue unevéritable animation dans la ville, suscepti-ble d’attirer le public familial”. De son côté,la médiathèque de Dole offre une program-mation vidéo en liaison avec le festival.Tout cela permet à la manifestation d’attirerun public plus large que celui des centresde loisirs. Bien enracinée dans le paysage local(associations d’éducation populaire, Fr a n c a sdu Jura), mais aussi régional (contacts avecles salles, échange d’atelier avec Belfort), ellea servi de tremplin aux activités pédagogiquesde la MJC. “Nous sommes devenus les inter-locuteurs référents d’une classe à Projet artis-tique et culturel (classe Apac) de Dole enmatière d’éducation à l’image. Nous inter-venons en lien avec l’Irimm dans les classespour réaliser des films de fiction ou des ateliersde lecture d’image”. La manifestation sert également de tremplinà la programmation jeunesse du Studio. “Lefestival ayant suscité une demande, nous avonscommencé en période de vacances scolaires,puis en dehors de celles-ci. Nous essayonsaujourd’hui de nouveaux formats de séance,le dimanche matin ou le mercredi avec les ciné-goûters”. Dans l’optique, toujours, de prolon-ger la séance par un de ces moments d’échangequi font déjà la réussite du festival. ◗

Une journée de hip-hop

Une première expérience

Méliès à Montbéliard

■ Le 26 juillet, par une après-midi très enso-leillée, une vingtaine de jeunes expérimen-tés sont venus glisser avec leurs rollers, leursskates ou leur BMX sur les modules instal-lés à la salle omnisports de la ville de Sa l i n s -l e s - B a i n s .Cette démonstration de hip-hop était l’ o c c a-sion d’organiser un concours dont le jury

était composé des membres de la compagnieAcrorap de Besançon. Une dizaine de person-nes de tous les âges se sont initiés au graffa v e c Deun et Yann. Ils ont réalisé une fresquedans les escaliers de la MJC. L’ a p r è s - m i d is’est clôturée par un barbecue et la projec-tion en plein air du film de Bianca Li : Le Défi.

■ Dix jeunes de 10 à 13 ans ont participé àun atelier qui s’est déroulé du 7 au 11 juilletdans la commune de Dole et dont les objec-tifs étaient de produire un court métrage. Inté-gralement conçu, écrit et réalisé par lesstagiaires, cet atelier était encadré par un anima-teur audiovisuel du collège Malraux, assistéd’un stagiaire européen en poste à la Ma i s o npour tous des Longs Tr a i t s .Cet atelier a très bien fonctionné, les jeunesétant motivés pour découvrir les différentes

facettes d’une réalisation. Une réunion depréparation avec les jeunes et leurs parentsavait été programmée pour bien réfléchir audéroulement de cette semaine d’activités.De plus, un making-off a été réalisé parallè-lement au tournage. Ce document permet deretracer le déroulement de la semaine, demontrer les différentes fonctions occupées etde comprendre le processus de construction.Pour l’ensemble des jeunes, cet atelier étaitune première expérience cinématographique.

■ Du 7 au 18 juillet, dix jeunes de 13 à 17 ansont été les participants d’un atelier qui propo-sait de s’inspirer des techniques de Ge o r g e sMéliès (Voyage dans la lune, Voyage au centrede la terre) pour réaliser un court métrage defiction. Ce stage s’est déroulé en deux temps :● La première étape du 7 au 11 juillet consis-tait à écrire une histoire et fabriquer les décors,

les costumes, les maquettes et les peinturesnécessaires au tournage du film avec leconcours du plasticien François Ga u t h i e r.● La deuxième étape du 15 au 18 juillet abor-dait la mise en scène et le tournage du fi l mavec des prises de vues en plateau, des effetsd’incrustations sur fond bleu et des mélan-ges d’images sur ordinateur.

Atelier vidéo

2 4 / projections actions cinéma / audiovisuel

écrivant le paysage cinématogra-phique guadeloupéen, Ca r i n eIrénée, coordinatrice régionale,précise : “il n’existe ici qu’un seul

circuit qui possède toutes les salles. Le cinémase résume aux grands films américainscommerciaux. Exception faite du film “moinsc o m m e r c i a l”, en VO, que ce même circuitpropose désormais un jeudi par mois, à Po i n t e -à - Pitre et Basse-Te r r e ” .C’est donc dans un contexte assez pauvre queCiné Woulé est né, il y a 8 ans, pour lancerun projet de cinéma itinérant. “Il s’agissait depalier au déficit de cinéma dans les commu-nes et de répondre à leurs envies de cinémaen plein air”. L’association s’appelait au départCinécommunes. Puis elle est entrée dans ledispositif “un été au ciné-cinéville”, sous lenom de “vacances au ciné” en juillet et enaoût, ainsi que “cinéville”, principalementdurant le premier semestre de l’ a n n é e .“Dans le cadre de “vacances au ciné”, nousproposons à chaque commune un lot de 4projections. Certaines n’en veulent que deux,d’autres cinq ou six, d’autres, parfois, ont envie

de continuer les séances au-delà du moisd’août, en septembre ou en octobre. D’unpoint de vue quantitatif, ce sont les projec-tions en plein air qui fonctionnent le mieux,même si nous rencontrons des problèmestechniques sur le terrain”. L’association aparfois la mauvaise surprise de se retrouversans électricité, sans l’appui du service tech-nique communal. Les ateliers sont moins nombreux que lesséances et surtout regroupés à Po i n t e - à - Pi t r e .“ Pour le plein air, nous sommes soutenus parnotre Drac, ce qui permet d’amoindrir lescoûts. Sur les ateliers, nous sommes limi-tés, il est plus difficile aux communes de déblo-quer un budget, de payer un intervenant, detrouver une salle. Il existe cependant desateliers d’expression filmique qui permettentà des enfants et des adolescents de créer dessketches. En fait, nous mettons en place plusrégulièrement des ateliers dans le courant del’année, dans d’autres cadres que “vacancesau ciné”, comme celui du contrat de ville”.Les séances spéciales, moins demandées queles séances plein air, soulèvent plusieurs

problèmes. D’abord, celui de la mobilisationdu public. “Elle est très facile quand lessouhaits émanent d’une structure qui, pendantles vacances, organise une thématique parti-culière lors de ses activités. Mais si nousprenons seuls l’initiative, sans passer par unestructure associative ou une MJC, c’est moinsévident. Nous ne sommes pas suffi s a m m e n taidés par les communes pour la communi-cation. Si nous ne nous occupons pas d’aler-ter les médias, de demander une petiteparution dans le journal, l’information necirculera pas forcément”.L’autre problème est celui de l’éventail, troplimité, des films que peut proposer l’ a s s o c i a-tion. “Nous sommes à 7 000 km de la métro-pole, l’acheminement par avion coûte cher.Pour amortir les coûts de location et detransport, il faut programmer plusieurs foisle même film. En outre, le code de l’ i n d u s t r i ecinématographique n’est pas appliqué enGuadeloupe. Il n’y a pas de billetterie CNC etdès que l’on veut faire des projections en salle,on ne peut pas payer les films au prorata dese n t r é e s ; il faut donc payer aux distributeurs

Exception c u l t u r e l l eFaciliter l’accès aux films sur un territoire distant de la métropole : un défi que l’association Ciné Woulérelève de façon dynamique.

G U A D E L O U P E

DCinéma en plein air “vacances au ciné”

“vacances au ciné-cinéville”en Guadeloupe

les chiffres13 séances en plein air du 28 mai au27 août ont eu lieu dans6 communes de l’archipel (ycompris les dépendances : MarieGalante et La Désirade).

les villesBaie-Mahault, Capesterre de Marie-Galante, Grand Bourg de Marie-Galante, La Désirade, Pointe-à-Pitre,P o i n t e - N o i r e .

la coordination régionaleL’association Ciné Woulé, dont ladevise “Si tu ne vas pas au cinéma,le cinéma viendra à toi !” reflète leconcept de cinéma itinérant, oeuvredepuis 8 ans, à travers différentsdispositifs nationaux ou locaux(“cinéville”, “École et cinéma”,réseaux ciné club, festival de courtsmétrages…) dans le domaine de ladiffusion cinématographique. Son objectif est double :■ Décentraliser le cinéma qui est engrande partie concentré dans lesgrandes agglomérations de la régionG u a d e l o u p e .■ Apporter dans le département un“autre cinéma” qui se caractérisepar le choix de films noncommerciaux, de films d’auteurspermettant une réelle ouverture etréflexion sur le monde.Sa volonté est de démocratiser laculture cinématographique et, parl’éducation à l’image, de favoriser ledéveloppement du sens critique desspectateurs. En tant qu’association loi 1901, CinéWoulé bénéficie localement dusoutien de la DRAC, du Rectorat(pour “École et cinéma”), du Co n s e i lgénéral, des Co m m u n e s . . .L’association Ciné Woulé coordonnele dispositif “vacances au ciné-cinéville” depuis 1999.

CINÉ WOULÉJean-Marc Césaire, Carine Irénée3, immeuble Les Chicanes-Grand-Ca m p97139 ABYMESTél : 05 90 21 37 99Fax : 05 90 21 42 73c i n e . w o u l e @ w a n a d o o . f r

actions cinéma / audiovisuel projections / 2 5

La grève■ Un mouvement de grève généralisée des servi-ces communaux initié par l’UGTG (Union géné-rale des travailleurs guadeloupéens) en débutd’année a paralysé, pendant plusieurs mois, nombredes communes partenaires de “vacances au ciné-cinéville”. De ce fait, les possibilités de program-mation ont été considérablement restreintes. Cependant, 13 séances en plein air du 28 mai au27 août ont eu lieu dans 6 communes de l’archi-pel (y compris les dépendances : Ma r i e - Ga l a n t eet La Désirade) contre 36 séances réparties surl’année dans 13 communes en 2002. Une programmation de 10 films au choix (dispo-nibles en Guadeloupe) a été proposée aux villespartenaires : Spiderman, Xxx, Lilo et Stitch, L‘âgede glace, Minority report, Le boulet, La machine àexplorer le temps, Spirit, Astérix et Obélix : missionC l é o p â t r e, Le roi scorpion. Les films retenus par lescommunes ont été : S p i d e r m a n, X x x, Mi n o r i t yr e p o r t, La machine à explorer le temps, Astérix etO b é l i x : mission Cléopâtre, Le roi scorpion. Les projec-tions en plein air ont regroupé environ 2 6 0 0spectateurs.

Cinéma en plein air “vacances au ciné”

métropolitains des forfaits de location dont leprix est déterminé de façon assez aléatoire. Ce l anous revient très cher et, de plus, les souhaits descommunes vont vers des films commerciaux. No u séprouvons donc une frustration, en étant obligésde louer des films dont les droits sont aux mainsde l’unique circuit commercial” .Dans certains cas, la question de l’accès aux copiespeut être résolue par la collaboration entre CinéWoulé et son relais martiniquais.“ Nous fonctionnons de façon indépendante avecCiné Woulé Martinique, mais il existe une vraiecorrespondance entre les deux associations. Il nousest arrivé, pour “École et cinéma”, de choisir unmême film dans l’année scolaire afin de facilitercette question du transport” observe la coordina-trice. “Lors d’un mini-festival de courts m é t r a g e sréparti sur trois soirées, qui clôt “vacances au ciné”,nous collaborons également en montrant des fi l m sd’ateliers faits en Guadeloupe et en Martinique”. Pour se retrouver sur un pied d’égalité avec lesrégions métropolitaines, les Dom-Tom doiventencore attendre que soit résolue la question de lanon-application du code de l’industrie cinémato-graphique, toujours en suspens… ◗

2 6 / projections actions cinéma / audiovisuel

n 2003, Nadiah Meflah et Mi c h e lMeyer se sont impliqués dans lathématique “Mémoires plurielles”,via des expériences de terrain diffé-

rentes. Nadiah Meflah, critique de cinéma(Objectif cinéma, Ca d r a g e) et formatrice estintervenue sur de nombreuses séancesspéciales autour de films sur l’A l g é r i e ;Michel Me y e r, scénariste et réalisateur, aparticipé à un atelier de réalisation, (dont estissu le film D’ici et d’ a i l l e u r s). Point communentre ces deux expériences : la parole et lamémoire y tiennent un rôle central. Mis en place par Dominique Bax du Ma g i cCinéma de Bobigny, l’atelier de réalisation dirigépar Michel Meyer a regroupé onze jeunes.“ Je voulais connaître plus de choses au sujet deleurs origines, les raisons pour lesquelles leursparents étaient venus en France, et je voulaissavoir ce qu’eux-mêmes en savaient” explique-t-il. “J’ai souhaité aussi qu’ils interrogent leursparents. Ils l’ont fait, pas devant la caméra maisdans leur foyer. Ils ont raconté leur histoiredeux fois : La première, sans préparation ; laseconde, avec des photographies de leursparents dans leurs pays d’origine, ou bienlors de leur arrivée en France. C’est ce momentprécis, où l’on quitte un pays et où l’on arrivedans un autre, la façon dont il est vécu, qui étaitle cœur du fi l m” .En abordant le stage, les jeunes n’en connais-saient pas le contenu (à l’exception du fait qu’ i ls’agissait d’initiation vidéo). Leurs attentes,semblaient se porter plutôt vers la fiction. QuandMichel Meyer leur a précisé qu’ils seraient nonseulement les réalisateurs d’un documentaire,mais aussi les protagonistes, il n’a pas remar-qué de résistance.“C’était à eux de savoir jusqu’où ils étaient prêtsà aller dans ce qu’ils allaient raconter” précise-t-il. “Il y a eu des moments particulièrement

émouvants, car certaines histoires sont plusd i f ficiles que d’autres. D’ailleurs, toutes n’ a p-paraissent pas, pour différentes raisons”. En ce qui concerne la mise en scène, elle devaitmettre en valeur la dimension d’intimité. “Les genssont filmés par deux en train de se parler”, fait-ilo b s e r v e r, “souvent en plan fixe. Un cadrage assezsimple, qui laisse une grande place à la parole”.Une parole que chacun devait prendre à tourde rôle. Ce principe, posé dès le départ, auraitpermis, semble-t-il, de faire tomber les réti-cences de certains à s’exprimer.“ Pa r l e r, c’était s’intégrer dans le groupe et jecrois qu’ils étaient contents de se raconter.Quand nous avons tourné, ils se sont dits deschoses qu’ils ne s’étaient jamais dites, sur despériodes de leur vie à l’étranger notamment.Cela leur a permis de mieux se connaître(nombre d’entre eux se connaissaient déjà aulycée). Leurs liens s’en sont trouvés renforcés”.Au point qu’ils ont échafaudé très vite l’ i d é ed’un autre projet pour l’été 2004 : Des fran-çais visitent la Fr a n c e (titre provisoire). Le but :mieux connaître un pays dont ils ont, pour laplupart, visité seulement une région ou deuxet qu’ils veulent découvrir et fi l m e r. “Après avoirparlé du passé, ils parleraient du présent”,résume Michel Me y e r.Les récits sur le passé ont jalonné les séancesspéciales sur lesquelles Nadiah Meflah est inter-venue, en banlieue parisienne et dans denombreuses villes. Elle en garde un souvenir fort.“J’ai présenté des œuvres comme Ra c h i d a, Vi v r eau paradis, C h e b ou Sa m i a, à des gens qui neviennent pas souvent au cinéma et qui décou-vraient un film, une salle, pour la première fois.Il y avait des jeunes, des familles, des person-nes en France depuis longtemps ou issues dela nouvelle diaspora algérienne. Au départ,j’étais là pour apporter la dimension critique,e x p l i q u e r, par exemple, comment la terreur est

montrée dans Ra c h i d a. Ce qui m’a intéressé,c’était de voir la salle s’emparer du film. Mo nrôle d’intervenante a consisté alors à faire untravail d’humilité, d’écoute”.Les prises de parole, sur Ra c h i d a par exem-ple, venaient généralement des adultes, “d efemmes ayant fui l’Algérie”. Les discussionsportaient beaucoup sur les faits historiques etNadiah Meflah dit avoir été frappée par un“grand désir de précision et de compréhension.Les gens venaient chercher dans les films deséléments de réponse. Je voyais des jeunes enface d’un film comme Vivre au paradis, appre-nant sur l’histoire des choses qu’ils ne connais-saient pas, sur le 17 octobre 1961 par exemple”. La question récurrente, qui a retenu son atten-tion, concernait le nombre de films réalisés surces sujets : l’Algérie, l’immigration, la guerre.“ Comment se fait-il qu’il y en ait si peu?”, s’éton-naient les gens. “Se posait en fait la question dela légitimité du cinéma. Mais, finalement, à l’ i s-sue de chaque discussion, tout le monde tombaitd’accord sur l’idée que le cinéma pouvait être autrechose qu’un objet de consommation” .Les réactions émotionnelles ont aussi marqué l’ i n-tervenante, qui parle d’“exutoire”, de “c a t h a r s i s ” .“Du fait que cela soit des fictions, les films agis-saient en catalyseurs et débloquaient des confes-sions. Je me souviens d’une dame qui s’est levéepour parler et qui n’a pas pu terminer. Sa fille arepris le micro, elle aussi terrassée par les larmes.Cela fut un grand choc et, dans l’ e n s e m b l e ,une année assez éprouvante. Extrêmement béné-fique, aussi, car on travaille sur des choses brûlan-tes”. Face à des débats qui duraient parfoisplusieurs heures, elle dit avoir réalisé l’enjeu poli-tique et éthique de cette programmation. “Quandle public prend conscience de la portée politiqueet symbolique du cinéma”, conclut-elle, “d e smots comme engagement et action culturelle,prennent sens”. ◗

M é m o i r e sv i v e sThécif (coordination de la régionI l e - d e - France), a choisi deprendre pour thématique d’“unété au ciné-cinéville” en 2003 et2 0 0 4 : “Mémoires Plurielles”.Centrée sur la question del’immigration, elle génère laprise de parole, en atelierscomme en séances spéciales.

I L E - D E - F R A N C E

B o b i g n y, atelier encadré par Michel M e y e r, montage D’ici et d’ailleurs

E

■ La coordination régionale d’“un été au ciné-cinéville” en Ile-de-France propose à ses partenai-res de terrain quatre journées de rencontres profes-sionnelles à Thécif (Paris) pour mieux cerner tousles enjeux de l’opération et y participer plus active-ment. Articulées autour du “portage de projet audio-v i s u e l”, les journées du 9 décembre 2003, du 15j a n v i e r, du 24 février, et du 16 mars 2004 vontpermettre aux participants d’appréhender la spéci-ficité du dispositif, mais aussi de réfléchir aux enjeuxde l’action culturelle audiovisuelle et d’acquérir denouvelles compétences pour y réfléchir et la mettreen oeuvre. Mieux connaître les publics et leurspratiques permet de mieux sensibiliser et fi d é l i s e r.De même, se réapproprier les dimensions essen-tielles de l’éducation à l’image (construction duregard, association du “voir” et du “faire”, etc.) conduità remettre en cause et à améliorer sa pédagogie etses méthodes de travail. Outre les interventions, laparticipation de nombreux porteurs de projet d’Ile-d e - France sera l’occasion de rencontres et d’échan-ges d’idées autour des expériences de chacun.

■ Des filles et des garçons est un film d’atelier réaliséà Vi l l e n e u v e - Sa i n t - Georges (94) du 7 au 14 juillet2003 par un groupe de jeunes de 10 à 16 ans. Ilpasse au crible les liens filles-garçons, particu-lièrement à travers les relations frère-sœur, etmet en avant les différences d’éducation entreles deux sexes. Mené par la réalisatrice Ma l i k aSaci, l’atelier a démontré à quel point une situa-tion de création pouvait permettre aux jeunes dese retrouver en position active, non seulementface aux images puisque, par exemple, ils doiventcommenter et justifier leurs choix de priseslors du dérushage, mais aussi face aux repré-sentations sociales.

Leur point de vue sur la question des relationsfilles-garçons est sollicité à chaque étape de laréalisation, lors des discussions préparatoires,lors de l’écriture du scénario de plusieurs peti-tes fictions autour du même thème (le rapportentre les sexes), etc. Bien qu’ayant un discourstrès marqué par les références culturelles et lescodes de la banlieue, les jeunes ont accepté ledébat sur ces questions et surtout le montage fi n a ldu film qui fait alterner leurs fictions avec desextraits de leurs discussions en rapport avec leshistoires racontées. Le montage qui fait se téles-coper références, avis personnels et fictions, obligeà une réflexion au regard des saynètes qui repré-sentent essentiellement des situations de conflitou d’inégalité. Selon Malika Saci, ces derniers “o n tcompris la démarche (...) et adhéré au projet quia pris alors à leurs yeux une autre dimension” .L’atelier les a conduit à interroger leurs repré-sentations, même si le film montre bien combienils sont guidés par celles-ci en premier lieu.

“un été au ciné-cinéville”en région Ile-de-Fr a n c e

les chiffresSont concernés 32 sites (dont 29 encontrat de ville) et 17 cinémas. 36 séances de cinéma en plein air,34 séances spéciales, 16 ateliers,2 formations ont été organisés.

les villesArgenteuil, Athis-Mons, Aulnay-sous-Bois, Bagnolet, Bobigny,Boussy-Saint-Antoine, Brétigny-sur-Orge, Ce r g y, Combs la Ville, Cr é t e i l ,Epinay-sur-seine, Ev r y, Fo n t e n a y -sous-Bois, Gennevilliers, Ivry-sur-Seine, La Courneuve, Le Blanc-Mesnil, Les Ulis, Mantes-la-Jolie,M a s s y, Montreuil, Nanterre,Nemours, Paris 11e, Paris 20e, Ris-Orangis, Rosny-sous-Bois, Suresnes,Trappes, Vauréal, Villeneuve-la-Garenne, Villeneuve-Saint-Georges.

la coordination régionaleNée en 1990 à l'initiative de laRégion Ile-de-France, l'associationThécif a pour mission de concevoiret de mettre en oeuvre des actionsen faveur du théâtre, de la chanson,du cinéma, du multimédia et del'éducation à l'image. Elleaccompagne les lieux de diffusion etles services municipaux(notamment culturels) d'Ile-de-France dans leur travail deprogrammation et dans leurs projetsde formation et de sensibilisation dupublic. Elle coproduit des films oudes spectacles, après avis decomités artistiques consultatifsspécialisés par secteur. Chaqueannée, à Paris et dans les septdépartements de la région, Thécifest ainsi associée à de nombreuxartistes et professionnels.

La coordination régionale d’“un étéau ciné-cinéville” est confiée à Thécifdepuis 1999. Sa mission principaleconsiste à être “le pôle ressources”de l’opération. Ainsi, elle doit êtreforce de proposition et instaurer unedynamique de projet en direction del’ensemble du réseau régional(services municipaux de la Politiquede la ville, de la Jeunesse ou de laCulture, salles de cinéma, structuressocioculturelles, associations). En 2003 et 2004, l’ensemble desactions mises en oeuvre est fédérépar une thématique unique portantsur la mémoire des populationsfranciliennes intitulée M é m o i r e sp l u r i e l l e s.

T H É C I FClaudie Le Bissonnais, Armandine Siess 1 bis, passage Duhesme 75018 PARIS Tél : 01 55 79 00 00 Fax : 01 55 79 97 79 c i n e v i l l e @ t h e c i f . o r g

Porter un projet

actions cinéma / audiovisuel projections / 2 7

Réflexions croisées■ En Ile-de-France en 2003, les ateliers audiovi-suels et les projections de nombreux films inscritsdans la thématique “Mémoires plurielles” ontpermis d’aborder le thème de l’interculturalité parle cinéma en stimulant la transmission de lamémoire et en offrant une réflexion sur la cons-truction des identités. Après un an de travail fruc-tueux, la coordination régionale a souhaité mettreen place un comité de réflexion autour de cettethématique pour inventer de nouvelles appro-ches et explorer plus avant cette notion de “mémo-ires plurielles”. Des personnes d’horizons divers,venant du cinéma, de l’université, de l’action socialeet culturelle vont ainsi pouvoir échanger leurs idéesau sein de ce nouvel outil de réflexion. Des socio-logues spécialisés sur les questions de l’ i m m i g r a-tion comme Nacira Guenif ou Stéphane Bi e n v e n u e ,des psychologues, des critiques comme Na d i aMeflah ou des cinéastes comme Luc Decaster ouMichel Meyer (qui est déjà intervenu pour “unété au ciné-cinéville”) se retrouveront pour débat-tre de thèmes de travail proposés par Thécif : percep-tion et connaissance par le public de l’histoire del’immigration, rapport des jeunes à une doubleculture, traduction à l’image de la mémoire, liensintergénérationnels, représentation des quar-tiers, etc. Les acteurs de terrain pourront de cettemanière rendre compte des attentes du public etconfronter leur travail aux opinions et aux recher-ches des professionnels du cinéma et des univer-s i t a i r e s .

Des filles et des garçons

Le partage des i m a g e s

2 8 / projections actions cinéma / audiovisuel

ée en Allemagne, ayant suivi lescours des Beaux Arts à Paris, SylviaHansmann travaille comme artistelibre depuis dix-sept ans et vit à

Mo n t p e l l i e r. Dans le cadre d’“un été au ciné”,elle a animé à Cendras un atelier avec ungroupe de huit jeunes. Constitué de deuxsessions de cinq jours, celui-ci a permis d’ini-tier les adolescents à la photographie, puis àla construction d’un site Internet, et à la miseen ligne des images réalisées. Thème choisi :“La mémoire partagée du jardin”. “ Je m’intéresse beaucoup à la nature, à l’ e n-vironnement”, explique-t-elle. “J’ai eu enviede centrer l’atelier sur les jardins partagés, ceslopins de terre à l’écart des habitations quel’on trouve dans beaucoup de villes ouvrières.Ils appartiennent à des familles vivant dansdes HLM, à des retraités, des associations. Cesont des bric-à-brac magnifiques, qui recèlenttout un imaginaire. Il m’ont également séduiteparce qu’on les retrouve un peu partout, enChine ou en Allemagne. Ils ont un côté univer-sel. Or, la thématique du lien est au cœur demon travail : les liens entre les choses, lesêtres, les éléments naturels”.Bien qu’elle fasse appel au multimédia pourses propres créations*, Sylvia Ha n s m a n ns’avoue peu captivée par la technique. L’ a p-proche qu’elle souhaitait mettre en œuvre sur

cet atelier était d’ordre artistique. “Nous avonspassé la première journée à observer la naturesans prendre une seule image car je voulaiscommencer par laisser de côté l’aspect pure-ment multimédia. Puis je leur ai montré desphotographies, des œuvres d’autres artistes.Je leur ai fait découvrir le land art”, ce pande l’art contemporain qui investit le paysagenaturel comme support et espace de création.Lors des prises de vues, effectuées à l’aide d’ap-pareils photos numériques, l’attention s’estportée sur la composition de l’image, le choixdu cadrage. “ Je sais que ce qui attirait les jeunes, au départ,c’était l’ordinateur et tout ce que l’on peut faireavec un logiciel comme Photoshop : les fi l t-res, la pixellisation. Je n’aime pas trop ces effetscar à mes yeux, il n’y a aucun contenu là-dedans. Ce sont des gadgets. Ce que je voulaisapprendre aux jeunes, c’était à ne pas selaisser diriger par l’ o r d i n a t e u r, mais à s’enservir pour mettre en scène leurs idées”.Durant la seconde partie de l’ a t e l i e r, consa-crée à la mise en ligne des images, le travails’est effectué à l’aide de Dreamweaver, logi-ciel de construction de site Web. “Très simple,il permet de faire rapidement des chosesp a s s i o n n a n t e s ” .Le site doit rester en ligne pour une duréeindéterminée et connaîtra peut-être des évolu-

tions. Sylvia Hansmann aimerait établir desliens avec d’autres sites dédiés au même sujet,“créer des ouvertures”. Le véritable intérêt dumultimédia, selon elle, réside avant tout dansle fait de pouvoir s’intégrer dans un réseau.“Une personne, qui réalise ses images en vidéodans son coin, peut décider de les diffuser.Cela renverse notre position face aux images.Habituellement, nous sommes envahis pasles images des autres : la publicité, la télévi-sion etc. Là, il est possible d’envoyer des imagesau monde, de rendre public ses visions. Est-ce que les gens les regardent ? Rien n’est moinss û r, Il y en a tellement sur le We b”. Po u relle, l’enseignement du multimédia devraittenir compte de cette multiplication desimages. “Il y en a tellement autour de nous,et surtout dans l’environnement des jeunes :jeux vidéo, etc. Dès que l’on tourne le dos, lesjeunes s’y replongent. Je ne dis pas qu’il n’ ya pas des choses intéressantes dans les jeuxvidéo. Mais si l’on veut véritablement travaillersur le multimédia”, affirme-t-elle, “un atelierde quelques jours, une fois de temps en temps,ne suffit pas. Il faudrait intervenir de façontrès régulière, une fois par semaine, sur unelongue durée”.

■ * Site de Sylvia Hansmann : w w w. l a b a l l e r o u g e . c o m

Pour Sylvia Hansmann, le multimédia peut trouver une véritable place dans l’éducation à l’image, àcondition d’être enseigné comme un outil de création à part entière.

Atelier multimédia “La mémoire partagée du jardin”

N

L A N G U E D O C - R O U S S I L L O N

“un été au ciné-cinéville”en région Languedoc-Roussillon

les chiffresSont concernés 13 villes, 15 cinémas,52 écrans et 130 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .23 séances de cinéma en plein air,14 séances spéciales, 14 ateliers,1 0 formations ont été organisés et8100 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesAlès, Bagnols-sur-Cèze, Béziers,Clermont l’Hérault, Frontignan laPeyrade, Lodève, Lunel, Nîmes,Palavas-les-Flots, Pays GrandCombien , Perpignan, Saint-Jean deVedas, Ve n d a r g u e s .

la coordination régionaleDepuis 1994, année de saconstitution, l’association Bandeannonce a pour objet “decoordonner et promouvoir desactivités de diffusion audiovisuelle etcinématographique en Languedoc-Roussillon”. Depuis dix ans, l’association Bandeannonce œuvre dans le domaine del’image en mouvement sous toutesses formes et expressions, des filmsart et essai à l’art vidéo, du cinémaexpérimental aux nouvelles images,de l’éducation à l’image aux artsaudiovisuels, de l’organisation deformation à celle d’événementsa r t i s t i q u e s .L’association Bande annonce aorganisé en 2003 plus de 150événements et actions dans larégion Languedoc-Roussillon et au-delà, pour plus de 21000s p e c t a t e u r s .L’association Bande annonces’appuie pour cela sur trois secteursd’activités distincts etcomplémentaires :■ “un été au ciné-cinéville”. ■ Le pôle régional d’éducationartistique et de formation cinéma,audiovisuel, multimédia.■ Le laboratoire des émotions.Depuis 1997, Bande annonce assurela coordination régionale dudispositif “un été au ciné-cinéville”.

A S S O C I ATION BANDE ANNONCELaurent Joyeux, Souad H'Daddou5, rue Bayard34070 MONTPELLIERTél / Fax : 04 67 64 81 53c o n t a c t @ a - b a . o r gw w w. a - b a . o r g

Au Pays Grand’Combien■ La communauté de communes du Pays Gr a n-d ’ Combien participe pour la deuxième année consé-cutive à “un été au ciné-cinéville”.L’opération s’est déclinée cette année autour dedeux thèmes : le cirque et la mémoire partagéedu jardin. Les journées du cirque organisées du 18au 23 mai 2003 proposaient des animationsv a r i é e s pour tous les publics : ateliers, spectacleset… une séance de cinéma. Sous chapiteau, cinqcourts-métrages en 16mm, dont Le cirque de Ca l d e rde Carlos Villardebo (1961) et quelques Tex Av e r ydes années 20, furent projetés en séance spécialeen présence de Christine Sirotti et Bernard Pa l a-cios de La fabrique (studio d’animation). 60 spec-tateurs, toutes générations confondues, ont assistéà cette projection très conviviale.

actions cinéma / audiovisuel projections / 2 9

Violence en cascade■ Apprendre les techniques de la chute, de la cascade,de la bagarre, du maniement de l’épée, du coup depoing… afin de réaliser que la violence au cinéman’est qu’effet de trucage. Telle était la mission quedevait remplir l’équipe du Loft sportif (cascadeursprofessionnels ayant coaché ou secondé de nomb-reux acteurs) le samedi 25 octobre dernier à Fr o n-tignan La Peyrade. Défi remporté ! 12 jeunes adultes(17/28 ans), filles et garçons, ont participé avec unvif intérêt à cet atelier “cascades et effets spéciaux”.Ils se sont prêtés avec enthousiasme à la pratiquedes exercices techniques dans l’ambiance convi-viale établie par les deux professionnels. À l’ i s s u ede l’ a t e l i e r, l’ensemble de l’équipe s’est rendue auCinémistral où les attendait la projection d’Il était

une fois au Mexique, Desperados 2 de Robert Ro d r i-guez. Là, ce sont des professionnels de la cascade,de la bagarre qui donnent des coups et tombent…Les jeunes qui venaient de s’initier à tous ces mouve-ments ont ainsi pu réaliser que la maîtrise de latechnique pouvait induire le spectateur en erreur,le plonger dans des univers qui semblent réels maisqui ne le sont pas. Le cinéma est bien l’art de lareprésentation et, dans le cas de D e s p e r a d o, dut r u c a g e ! Ces trucages appris pendant la matinée,ils les ont présentés le soir même devant 80 person-nes ébahies lors d’une démonstration publiqueorganisée à la Maison des pratiques artistiques. Unebelle expérience ! Une journée mémorable qui fêtaità sa manière les cinq ans du cinéma Cinémistral.

Jeunes solidaires■ Depuis deux ans, les séances spéciales et lesateliers de pratique artistique (audiovisuelle) “ u nété au ciné-cinéville” sont intégrés dans les projetsculturels développés par les jeunes de la ville dePerpignan. En 2002, ceux-ci ont participé à la réali-sation de deux documentaires et organisé uneséance spéciale de courts métrages portugais dansle cadre de l’échange avec la ville jumelée de Ta v i r aau Portugal. Cette année, un groupe de jeunes adul-tes ont planché sur le thème de la solidarité, vue etmise en œuvre par les jeunes eux-mêmes : Je u n e s -solidaire. C’est dans ce cadre que fût organisée laséance spéciale du mercredi 4 juin au cinéma Lerive gauche. Après avoir consulté la liste de fi l m squi leur avait été remise et qui traitait de ce thème,les perpignanais ont visionné P r o m e s s e s de Ju s t i n eSaphiro et BZ Goldberg (2002). Ils ont opté pource documentaire émouvant. Leur objectif était desensibiliser chacun à la solidarité internationale.70 personnes ont répondu présents à la projection-rencontre, animée par Eric Besse, journaliste, quia lui-même réalisé un documentaire sur le conflitisraélo-palestinien. Une belle soirée !

Atelier cascade

3 0 / projections actions cinéma / audiovisuel

l’heure actuelle, le Beatep* audio-visuel n’est proposé qu’en de raresrégions. “C’est ce qui a nous a décidéà le mettre en place, avec le fait q u e

la compagnie La lézarde avait acquis une expé-rience en matière de formation et de sensi-b i l i s a t i o n” déclare Marc Bruimaud, conseillerimage de la Direction régionale et départe-mentale de la jeunesse et des sports (DRDJS)en Limousin. “Depuis deux ans, dans le cadred’“un été au ciné-cinéville”, nous avons orga-nisé des formations pour des éducateurs socio-c u l t u r e l s” complète Christophe Mo u r l o n -Ca f fin, de La lézarde. “La première année, ils’agissait de sensibilisation initiale pour unequinzaine de stagiaires, avec analyse d’ima-ges et pratique audiovisuelle. La deuxièmeannée, des modules de formation continuepermettaient d’approfondir les connaissan-ces. C’est au vu de l’attrait suscité par cesformations que nous avons proposé de mettreen place le Beatep, en collaboration avec Ma r cB r u i m a u d”.Aboutissement d’une série de formationsde plus en plus poussées (mais non diplô-mantes), ce Beatep constitue quant à lui undiplôme de niveau 4 reconnu au niveau natio-nal. “Il permet de prétendre à un emploi d’ani-mateur dans une structure” précise Ma r cBruimaud. “Nous sommes donc dans la

formation d’animateurs spécialisés de terrain,et non pas de personnes chargées de l’ e n c a-drement de structures, de la gestion d’ani-mateurs et de la méthodologie de projets”.Un Beatep se constitue de trois unités : laformation générale, dont le contenu estcommun à tous les Beatep, et qui concerne lemétier d’animateur ; la formation techniqueet la formation pédagogique. Chacune comp-rend 200 heures de travail, auxquelles s’ajou-tent 250 heures de stage. La formation se faiten alternance, à raison d’une semaine parmois pendant 16 mois. Tandis que Pi e r r eSicard, un autre collaborateur de la DRDJS,travaillait sur l’unité générale, ChristopheMo u r l o n - Ca f fin et Marc Bruimaud ont élaboréle contenu des unités pédagogiques et tech-niques. Même s’ils les connaissent, ils avouentne pas s’être inspiré des Beatep existants.“ Nous avons conçu notre programme de toutespièces sur la base de formations faites aupa-r a v a n t” a f firme Marc Bruimaud. Et Christo-phe Mo u r l o n - Ca f fin d’ajouter : “Nous voulionstrouver un équilibre pertinent entre la théo-rie sur l’éducation à l’image et des rencontresavec des professionnels aux démarches artis-tiques et au vécu enrichissants”.Au programme des modules théoriques :histoire du cinéma et de ses grands mouve-ments esthétiques ; étude des genres ; appro-

che de domaines spécifiques (le documen-taire, l’ e x p é r i m e n t a l ) ; analyse de séquences,sémiologie de l’image. Les modules pratiquesabordent successivement le maniement dumatériel utilisé en atelier audiovisuel, la réali-sation de documents audiovisuels courts etl’animation. Aux nombreuses interventions ponctuant cesmodules s’ajoute un panorama quasi-exhaus-tif de rencontres de deux jours (présentationd’un métier + travaux pratiques) avec desp r o f e s s i o n n e l s : réalisateur, scénariste, story-b o a r d e r, chef opérateur, décorateur accessoi-riste, ingénieur du son, régisseur, monteur,musicien de films, acteur et actrice… “No u schoisirons un acteur qui joue à la fois au théâ-tre et au cinéma car il est intéressant d’en-tendre un discours sur chacune de cesdisciplines, qui impliquent un type de jeud i f f é r e n t” souligne Marc Bruimaud. “So u v e n t ,dans les ateliers, les jeunes ont tendance àthéâtraliser le cinéma”. Dans quelle unité s’inscrivent toutes ces inter-ventions, la formation technique ou pédago-g i q u e ? Quelle est la différence entre les deux ?Marc Bruimaud : “Normalement, le moduletechnique apporte aux gens un certain nombred’outils dans l’analyse de l’image et la pratiquede la réalisation ; le module pédagogique estune réflexion générale esthétique. Mais ces

Passe ton B e a t e p d ’ a b o r dSur une proposition de la structure coordinatrice régionale d’“un été au ciné-cinéville”, la compagnie Lalézarde, la région Limousin ouvre un Beatep audiovisuel.

L I M O U S I N

J’ai gagné un sourire, film d’atelier Limousin

À

“un été au ciné-cinéville”en région Limousin

les chiffresSont concernés 16 villes, 15 cinémas,53 écrans .21 séances de cinéma en plein airpour un public de plus de 3 0 0 0personnes, 7 ateliers, 1 formationcontinue et 1 formation initiale ontété organisés et 2820contremarques ont été distribuéesaux jeunes de moins de 25 ans etaux adultes accompagnants.

les villesAubusson, Brive, Chaptelat, Co s n a c ,Egletons, Eymoutiers, Guéret, LaSouterraine, Limoges, Malemort,Nexon, Saint Junien, Tujac, Tu l l e ,Ussac, Ussel.

la coordination régionaleLa compagnie La lézarde, coordonnel’opération “un été au ciné” depuis sacréation en région Limousin en 1996.Au départ, le dispositif touchait deuxgrandes villes de la région.En 2001, la coordination a évoluévers le dispositif “cinéville”, malgréla ruralité de son territoire.Aujourd’hui nos actions s’ouvrent àune collaboration avec les1 6 partenaires territoriaux(municipalités et de plus en pluscommunautés de communes).Cette augmentation du territoire au-delà des grandes villes et villesmoyennes de la région et l’extensiondu dispositif “cinéville” nous amèneà un travail de proximité et deréseau sur toute la durée de l’annéeafin de développer les cinq volets dud i s p o s i t i f .La priorité étant cette année :■ le renforcement des réseaux, parla mise en place de conventions departenariat avec les coordinationslocales, ■ le volet de la formation desmédiateurs socioculturels par laperénisation de la formationannuelle et la mise en place d’unprogramme de formation continuedes mêmes publics.

LA LÉZARDEChristophe Mourlon-Caffin, Catherine Gravyplace de l’Abbé Rousseau87 270 CHAPTELATTél : 05 55 36 48 99Fax : 05 55 36 41 52c o m p a g n i e l a l e z a r d e @ w a n a d o o . f r

actions cinéma / audiovisuel projections / 3 1

Contremarques en série■ Suite à la déconcentration par le CNC des créditsde la politique tarifaire en Région, la coordinationrégionale Limousin, en concertation avec ses parte-naires institutionnels et en accord avec les exploi-tants de salle de la région et les coordinations locales,a choisi de garder le système de la contremarquepapier d’une valeur de 1,5 euros. Cependant pourlutter contre la baisse des retours des contremarques(constatée depuis 2002), nous avons mis en placeun système particulier de distribution et allongé ladurée de l’action. Nous avons fait le choix d’éditersuccessivement trois séries de contremarquessur trois périodes successives, avec pour objectifd’approcher les 100 % de retour.Pour la première période, du 3 juillet au 27 août,nous avons édité 100 % des contremarques (suivantl’enveloppe budgétaire dont nous disposions). À l’issue de cette première période nous avonscomptabilisé les retours (soit 46,78 % de retour).Nous avons alors édité de nouvelles contremarquescorrespondant au 53,22 % non utilisées. Ces derniè-res étaient valables du 1er septembre au 3 novem-bre 2003. En fin de période, nous avonscomptabilisé un retour sur la période de 15,97 %du nombre de contremarques initiales. De nouvel-les contremarques (les 37,25 % restantes) ont étémises à disposition pour la période du 15 novem-bre au 31 décembre. Nous espérons que la périodedes vacances de Noël permettra aux coordinationslocales de distribuer le solde des contremarquesa fin de relever le taux de retour qui à ce jour n’ e s tque de 62,75 %.Cette nouvelle façon de fonctionner a considéra-blement alourdi la procédure pour les différentsa c t e u r s : édition de trois séries de contremarques,gestion financière du remboursement des contre-marques auprès des salles de cinéma mais aussimotivation des coordinations locales, effort decommunication autour de cette évolution de cevolet du dispositif, mobilisation et accompagne-ment des lieux de distribution.À l’heure proche du bilan de cette opération (aprèsle retour des contremarques valables jusqu’au 31décembre 2003), et au vu des réactions des diffé-rents partenaires, on peut déjà noter que ce nouveaumode de fonctionnement ne sera reconduit l’ a nprochain que si l’objectif des 100 % de retour esta p p r o c h é .

domaines, évidemment, ne sont pas dissociables.Chaque invité intervient à la fois sur les plans tech-niques et pédagogiques. J’ai donc proposé de regrou-per les deux modules en un bloc de 400 heures. Sil’on sépare les compétences techniques et le pointde vue esthétique, on perpétue un modèle de forma-tion un peu archaïque…”.Deux temps forts sont prévus : la participation desanimateurs au festival de Clermont-Ferrand enfévrier 2005 et, en fin de formation, une résidencede création sur dix jours, avec tournage d’un courtmétrage en compagnie d’un réalisateur. La forma-tion commencera en décembre 2004 pour s’ache-ver en juin 2006. Elle concernera une quinzainede personnes déjà en poste dont certaines exté-rieures au Limousin, attirées par un Beatep rare.C’est dans leur structure d’origine qu’elles effec-tueront leur stage, sous forme d’un projet audio-visuel. Des intervenants iront les rencontrer dansle cadre de l’atelier pratique qu’elles mettront surpied, pour voir si ce travail est cohérent et validerles acquis. Les stagiaires devront également rédi-ger un mémoire.En premier lieu, c’est la formation qui doit être vali-dée. “Une commission régionale doit agréer soncontenu avant que celui-ci ne soit envoyé au minis-tère pour être agréé au niveau national” e x p l i q u eChristophe Mo u r l o n - Ca f fin. Pour lui, comme pourMarc Bruimaud, ce Beatep est avant tout le produitd’un réseau fort. “Il scelle une collaboration étroiteentre la DRAC, la DRDJS, La lézarde et la RégionLimousin. Sans ces partenariats, le projet n’ a u r a i tpas pu se construire. Ils lui donnent sa spécifi c i t éet en même temps, ils sont reproductibles dansd’autres régions”. À méditer, au cas où l’ e x p é r i e n c eferait boule de neige…. ◗

* Brevet d’état d’animateur technicien de l’éduca-tion populaire

J’ai gagné un sourire

3 2 / projections actions cinéma / audiovisuel

ors de la réunion-bilan d’“un été auciné-cinéville” à Metz en octobre2003, tous les participants (inter-venants, associatifs, chefs de projets,

décideurs, exploitants, Drac…) ont manifestéleur intérêt pour la remise en route d’uneformation en Lorraine. “Même s’il fonctionne assez bien, le réseau“un été au ciné” accuse une certaine faiblesse”,constate Daniel Dann, coordinateur régional. “Il faut répondre à des préoccupations liéesà la pédagogie de l’image, à l’éducation dur e g a r d , en sachant que la formation devraavoir un lien avec les fondamentaux du dispo-s i t i f”.

“On observe que des gens de terrain montentdes ateliers sans forcément prendre en comptele sens de l’ o p é r a t i o n”, complète DanielFrisoni, adjoint de la MJC Lorraine et respon-sable du secteur audiovisuel. “Il est essen-tiel que ces personnes qui travaillent avec lesjeunes et connaissent la réalité de l’ o p é r a t i o npossèdent une vision claire du sens de leura c t i o n . Cette redéfinition peut s’effectuer à

travers une formation. Pour être crédibleface à nos partenaires, nous devons mont-rer que notre travail sur l’image n’est pasapproximatif et intuitif, qu’il a des objectifsprécis”.Ensemble, ils ont travaillé à l’élaboration duprogramme de la formation, structuré selontrois axes principaux. “Le premier est destiné aux structures asso-ciatives”, explique Daniel Dann, “aux anima-teurs qui souhaitent développer un atelier avecun professionnel, ou un travail régulier surl’image, et qui ne savent pas comment faire.Cet aspect de la formation pourrait avoir quatrep a r t i e s : la définition des objectifs de l’ a t e l i e r,

sa philosophie (il ne s’agit pas de consumé-risme, le projet doit émaner de la structure etl’intervenant doit se mettre au service desjeunes) ; le montage financier ; l’ e x p l o i t a t i o nde l’atelier en termes de communication ;e n fin, le suivi de l’ a t e l i e r, ses conséquences,les relations avec les personnes-ressources dela structure pouvant travailler avec des jeunessur l’image”.

Des projets,des réponses

Pourquoi met-on en place une action audiovisuelle ? Avec quelargent, quels outils, quelles personnes ? Pour donner des réponsesappropriées aux questions des acteurs de terrain, la coordination deLorraine lance un nouveau cycle de formation.

L O R R A I N E

L

Séance de cinéma en plein air

“un été au ciné-cinéville”en région Lorraine

les chiffresSont concernés 38 villes,2 0 cinémas, 64 écrans et4 0 partenaires .59 séances de cinéma en plein air,4 séances spéciales, 17 ateliers ontété organisés et 6 7 1 1 c o n t r e m a r q u e sont été distribuées.

les villesMoselle : Argancy, Behren, Bitche,Bouzonville, Co u r c e l l e s - C h a u s s y,Creutzwald, Enchenberg, Ennery,Entrange, Florange, Fo l s c h v i l l e r,Freyming-Merlebach, Hauconcourt,l’Hôpital, Metz, Montigny les Metz,Petite Rosselle, Rombas, Sanry lesV i g y, Sarrebourg, Scy- Chazelles, StAvold, Talange, Va l m o n t .Meurthe et Moselle : Chambley,Lunéville, Nancy, Pont à Mousson,Saint Max, Toul, Va n d o e u v r e ,V i l l e r u p t .Meuse : Naix aux Fo r g e s .Vosges : Archette, Gerardmer,Neufchateau, St Dié, Vittel.

la coordination régionaleLa Fédération des oeuvres laïquesde la Moselle (FOL 57 )ou plusprécisément (puisqu’elle a changéde nom) la Ligue de l’enseignementfédération de la Moselle coordonneen région Lorraine le dispositif “unété au ciné-cinéville” depuis 1995.La Fol 57 développe également sonaction cinématographique encoordonnant en Moselle lesdispositifs “Collège au cinéma”,“École et cinéma”. Elle met en placedes formations d’enseignants dansle cadre de Plans de formation del’Éducation nationale. Elle organisela quinzaine du cinéma jeune public“Alonzanfan” en Moselle et organiseen partenariat avec la Cité sociale deFameck le “Festival du film arabe deFa m e c k ” .

F O L 5 7Daniel Dann, Virginie Maillard3, rue Gambetta57000 MetzTél : 03 87 66 37 11Fax : 03 87 63 66 32a n i m . c u l t u r e 5 7 @ l a l i g u e . o r g

actions cinéma / audiovisuel projections / 3 3

Le deuxième axe concerne les notions de basedu cinéma et de l’ i m a g e : visionnage de fi l m s ,lecture d’images, histoire du cinéma, présen-tation de ses métiers… “Dans les grandeslignes”, précise Daniel Dann. “Le but n’ e s tpas que les stagiaires deviennent d’un coupcapables d’analyser des séquences, mais qu’ i l sparviennent à exploiter des films diffusés dansle cadre du dispositif”. Le troisième axe consisterait en un véritableatelier pour adulte, mené par un profes-sionnel, avec pratique de la prise de vues etdu montage. “Il serait possible participer auxtrois sessions, ou seulement à celle qui répondà vos besoins : certains veulent maîtriser unlogiciel de montage, d’autres débutent etveulent savoir comment on bâtit un projet”.Aux yeux de Daniel Frisoni, la formation pure-ment technique revêt une importance moin-dre que celle qui concerne “le sens d’un travailavec l’image”. Il n’en minimise pas l’ i n t é r ê t ,mais y voit d’abord une “porte d’entrée”conduisant à un espace de rencontres etd’échanges. Un espace essentiel, selon lui,en regard de la solitude actuelle des opéra-teurs de terrain.“En Lorraine, j’ai l’impression que des genstravaillent avec des groupes dans des lieuxdépourvus de moyens techniques conséquents,q u’ils tâtonnent, se cherchent. La démarchenécessaire à mener est de mettre en réseaules intervenants pour qu’ils apprennent àtravailler les uns avec les autres, à avoir unregard critique sur ce qu’ils font. La créationde temps de formation, d’échange, permettrade constituer ce réseau”. Daniel Dann voit luiaussi dans la formation “un mouvement convi-v i a l” qu’il est “urgent de créer”.Le premier semestre 2004 verra se dérou-ler les premières sessions. Chacune d’ellesdevrait accueillir entre quinze et vingt stagiai-res, et avoir pour moments forts des rencon-tres avec des spécialistes et professionnels ducinéma. Si l’expérience s’avère positive, ellepourrait s’étendre à d’autres régions, ou pour-quoi pas, à l’échelle d’un “réseau nationalde formation” . “ Notre souci” conclut DanielDann, “c’est la base : les associations parte-naires qui gèrent au quotidien des outils défi-cients. Ce qui bloque souvent les initiativesvidéo, ce sont le matériel ou la difficulté defaire remonter un dossier de subvention… Ilfaut faire en sorte que ces structures puissentfaire du travail correct et répondre à leurs atten-tes. Des attentes qui ne sont pas légions, maisqui sont là”. ◗

Plein air à Vittel■ Le 12 juillet 2003 s’est déroulé à Vi t t e l( Vosges), la projection en plein air du fi l mS p i d e r m a n.Monsieur Gouveia, organisateur de l’ é v é n e-ment, a accompagné avec succès cette soiréeen programmant la venue de jongleurs etd’acrobates. Le public venu nombreux (1 000 personnesenviron) a applaudi avec satisfaction uneanimation servie par une communicationexemplaire (affiches, tracts…).Souhaitons donc la bienvenue à Vittel, quientre pour la première fois au sein d’“unété au ciné”, en espérant que cette initiativesera reconduite dans les prochaines années !

Un zoo à l’envers■ C’est avec un intérêt soutenu qu’une dizained’enfants a participé à l’atelier vidéo organisédu 7 au 18 juillet 2003 à la Fédération des oeuv-res laïques, dans le cadre de “Metz en Fête” etd’“un été au ciné”. Le groupe était encadré parJean-Christophe Houde. Sa “mission” étaitd’élaborer un film d’animation.Lors de ces journées, chacun s’est surpassé :choisir un thème, créer des personnages en

pâte à modeler, réaliser le film, trouver un titreadéquat. Au final, un film de trois minutes,Le zoo à l’ e n v e r s, où les hommes sont en cageet les animaux sont les visiteurs.Cette belle aventure s’est terminée par “unpot de présentation”, moment chaleureux oùles participants ont pu montrer le travail à leurfamille, leurs amis et à tous ceux qui ont gardéau fond d’eux, une part de Peter Pan.

Belle rencontre■ À l’occasion de la séance spéciale orga-nisée par Lunéville (Meurthe et Mo s e l l e )dans le cadre d’“un été au ciné”, le réalisa-teur Cheik Doukouré avec son film Pa r i sselon Mo u s s aa été accueilli avec beaucoupd’émotion .Cette soirée fut clôturée par un débatpassionnant entre l’artiste et les spectateursavides d’anecdotes et de renseignementsen tous genres.Le public retiendra de cet instant mémo-rable une humilité et une grande généro-sité de la part d’un artiste à qui l’on souhaiteun avenir encore plus fructueux que sonp r é s e n t .

Installation de l’écran à Chambley

3 4 / projections actions cinéma / audiovisuel

association Ciné Woulé coordonne“vacances au ciné-cinéville”, enMartinique. Celle-ci compte actuel-lement cinq membres et possède

plusieurs activités cinématographiques. “Leslundis de l’At r i u m” sont des présentations defilms documentaires suivies de débats, enpartenariat avec la Médiathèque des troismondes. Le “Club Ciné Woulé” se consacreau cinéma d’auteur. “Nous mettons en placedes ateliers en milieu scolaire” note ChantalPerro, “et nous réalisons des courts métragessur commande pour des institutionnels”. L’ a c-tivité centrale demeure la coordination de“vacances au ciné-cinéville”. “C’est un travailassez lourd” confie Chantal Perro, “nous assu-mons tout nous-mêmes”. En 2003, l’ o p é r a-tion s’est déroulée du 28 juin au 14 août. Desséances spéciales ont eu lieu sur le thèmede la démystification de la violence au cinéma,ainsi que des ateliers de réalisation (fiction ouanimation). Sur les 1 200 contremarques distri-buées, 700 ont fait l’objet d’une remontée.S p é c i ficité locale, une séance d’ouverture s’estdéroulée le samedi 28 juin à Sa i n t e - Ma r i e ,dans le Nord de l’île, avec la participation d’ungroupe de capoera, un concert et la projectiondu film Juste un baiser. Le 14 août, en clôture,

une rétrospective a permis de découvrir lescourts métrages réalisés en 2002/2003. À tout cela s’ajoute le cinéma en plein air, dontl’importance prend ici des proportions remar-quables. En effet, il implique 14 communes,sur une île qui en compte 34. “Chacune d’entre elles a le choix entre uncertain nombre de films” explique ChantalPerro. “Il y en avait cinq en 2003, parmilesquels Joue-la comme Beckham et Le seigneurdes anneaux… Elle fixe le nombre de projec-tions qu’elle souhaite. Deux dans la plupartdes cas. “Mais cela peut monter jusqu’à six”.Les séances sont gratuites. Elles ont lieu tousles jours de la semaine à 19h30, sauf le diman-che. La coordinatrice tient à préciser qu’ e l l e sse déroulent en 35 mm, avec des projecteursp o r t a b l e s .Pris en charge de A à Z par Ciné Woulé, leplein air exige un planning serré. “ Nous envoyons des courriers aux mairies enavril. Entre avril et mai, nous recevons desc o n firmations et des dates. En juin, il fautassurer la communication, fabriquer des tractset des affiches et les diffuser sur l’ e n s e m b l ede l’île”. C’est aussi à ce moment-là que sedéroule la planification : les membres de lacoordination se rendent sur chaque site pour

faire un point technique. “La Martinique n’ e s tpas très étendue - 95 km sur 45 -, cela nousprend une semaine”. Soucieuse de mieux informer les communesdes enjeux et contraintes du plein air, la coor-dination a jugé bon de réaliser un film à cesujet, tourné au fur et à mesure des séances.“ Nous voulons montrer en quoi consisteconcrètement une séance de ce type, ce qu’ e l l eengage, son impact sur le public” expliqueChantal Perro. Le film met particulièrementl’accent sur les aspects techniques, “le réglagedes compteurs, par exemple. Un soir, le fusi-ble d’un projecteur 35 mm a sauté car l’ a m-pérage ne convenait pas. Mille personnesétaient là. Elles ont été privées de séance. C’estpour cela que nous mobilisons un électriciensur chaque commune”. Si les vérifications effectuées par la coordi-nation se basent sur le cahier des chargesnational, celui-ci est légèrement remanié enfonction des besoins locaux. “Nous deman-dons toujours une grande échelle, car il nousarrive de devoir installer un autre écran quel’écran gonflable, en raison des incertitudesde la météo” explique Chantal Perro, qui parlede l’opération comme d’un “challenge clima-tique”. “La période des vacances est celle des

La rançon du s u c c è sDurant les “vacances au ciné” de Martinique, le volet du plein air se taille la part du lion, exigeant uninvestissement total de la part de ceux qui le prennent en charge.

M A RT I N I Q U E

L’“vacances au ciné”

“vacances au ciné-cinéville”en Martinique

les chiffresSont concernés 14 villes, 3 cinémas,14 écrans et 12 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .39 séances de cinéma en plein air,2 séances spéciales, 2 ateliers ont étéorganisés et 1 2 0 0 c o n t r e m a r q u e sont été distribuées.

les villesAnses d’Arlet, Bellefontaine, Ca r b e t ,Diamant, Fo r t - d e - France, GrosMorne, Lorrain, Macouba, Prêcheur,Sainte Anne, Sainte Luce, SainteMarie, Trinité, Va u c l i n .

la coordination régionaleCiné Woulé coordonne enMartinique le dispositif “vacancesau ciné-cinéville” depuis 1996.L’opération est à sa huitièmeédition. De 1996 à 1999 lacoordination s’est faite en lien avecla Guadeloupe. Ce n’est qu’en avril1999 que l’Association Ciné Woulé Martinique a été créée.Grâce à la mise en place desemplois jeunes la structure a pugérer et mettre en place lesdifférents volets du dispositif deA à Z :■ Projections plein-air, réalisées avecle propre matériel de Ciné Woulé etavec du personnel formé à laprojection 35mm.■ Ateliers audiovisuels fiction etanimation organisés par lepersonnel Ciné Wo u l é .■ Séances spéciales mises en placeavec des partenaires extérieurs.■ Contremarques distribuées etgérées par notre personnel.■ Les formations se font avec desintervenants extérieurs formés àl ’ a u d i o v i s u e l .Afin de pérenniser la structure CinéWoulé Martinique a développé desactivités en dehors du dispositif :archivage culturel, réalisation decourts métrages, organisation defestival, réalisation d’évènementiels,ateliers en milieu scolaire, insertiondes jeunes en difficultés, etc...Nous souhaitons sur le long termedevenir un pôle d’éducation àl ’ i m a g e .

CINÉ WOULÉ MARTINIQUE AT R I U MChantal Sacarabany-Perro6, rue Jacques Ca z o t t e97200 FORT DE FRANCETél : 05 96 71 96 16Fax : 05 96 71 60 21c h a n t a l . p e r r o @ w a n a d o o . f

actions cinéma / audiovisuel projections / 3 5

Soirée de clôture■ Pour achever en beauté la saison martiniquaisede “vacances au ciné”, une grande fête a été orga-nisée le jeudi 14 août dans la grande salle de l’At r i u mde Fo r t - d e - France. Une projection des films d’ate-liers réalisés en 2002 et en 2003 a lancé la soiréeà partir de 18h30 dévoilant les regards multiplesposés par les jeunes sur l’intolérance, le thèmecommun adopté par tous les ateliers en 2003. Ce t t eprojection a été suivie d’un concert donné par leSerge Alexandre Quintet. Avant de se retirer, legroupe a accompagné en musique la lecture desParoles de la terre à l’Océan, par Je a n - Marc Dorival,coordinateur de “vacances au ciné” jusqu’en 2002,et auteur du texte. C’est la seconde partie de la trilo-gie des frères Wa c h o w s k y, Matrix reloaded, qui estvenue conclure à 20h une soirée éclectique et festive.

L'intolérance, fil conducteur■ Des jeunes de Martinique, encadré par AlainBidard, ont réalisé en 2002 un film d’animationtraitant de la maltraitance conjugale, Le Bouquet deFl e u r s. On y découvrait l’histoire d’un mari violentoffrant invariablement des fleurs à son épousebattue pour faire oublier sa brutalité. Le film a étéprésenté à plusieurs festivals au niveau local ouinternational : en mai 2003, lors de “Vue surCannes” au Centre martiniquais d’action culturelle(CMAC) en compagnie d’autres films d’ateliers,mais aussi au festival portugais “Olhares alterna-tivos” de Lisbonne. L’Union des Femmes de laMartinique (UFM) l’a d’ailleurs choisi comme outilde réflexion lors d’une de ses actions contre laviolence conjugale. Les participants aux ateliers de 2003 ont été invitésà poursuivre leur exploration de la complexité desrapports humains en travaillant sur le thème de l’ i n-tolérance. Les deux ateliers martiniquais ont abordéle sujet de manière bien différente. Les partici-pants de 15 à 25 ans de l’atelier 3D animé par AlainBidard ont élaboré un scénario de film fantastique,La Maison aux fromagers, qui dénonce le danger despréjugés et le fanatisme aveugle qu’ils peuvent engen-d r e r. Parallèlement, loin du fantastique, les jeunesde 13 à 20 ans ayant travaillé sous la houlette de KarlDorol, ont bâti une histoire ancrée dans la réalité,Jamais trop tard, qui met en images l’ i n c o m p r é-hension entre une mère analphabète et son fi l sdissipé, chacun manquant de tolérance envers l’ a u-tre. Les jeunes participants se sont pour chaque fi l mbeaucoup investis dans l’écriture et la réalisation.Leur motivation les a d’ailleurs conduit à demanderà Chantal Perro, coordinatrice en Martinique, la pour-suite des ateliers pendant l’année et l’ouverture d’unespace de travail audiovisuel le samedi après-midi.

“vacances au ciné”

pluies. Des pluies fortes qui causent beaucoup dedégâts en peu de temps. Cela commence en juilletet prend de l’ampleur en août, jusqu’en octobre oùpeuvent se produire les cyclones”. C’est pour celaq u’en 2003, la coordinatrice a décidé de clore l’ o p é-ration à la mi-août. “Nous avons eu de la chance”,souligne-t-elle, “trois projections seulement ont étéannulées sur une quarantaine”.Quand il ne pleut pas, les spectateurs sont autoujours au rendez-vous : de 200 à 2 000 person-nes par séance. Pour mieux gérer cette demande,des changements de calendrier sont envisagés. En2004, l’opération démarrera sans doute plus tôt,les projections plein air débutant à partir d’avril,c’est-à-dire pendant la saison sèche qui s’étend defévrier à mai. Les vacances de Pâques pourraientalors servir à la mise en place d’ateliers, car dansce domaine aussi, “la demande est forte de la partdes jeunes”. Quant à la clôture, elle serait reportéeen octobre.“À cette période-là, nous pouvons espérer beaucoupplus de monde. Nous en profiterions pour présen-ter les films réalisés entre avril et août, ainsi que lesactions à venir”. Un bon moyen, selon la coordi-natrice, de relancer l’activité de l’année, pour uneassociation qui, décidément, n’en manque pas. ◗

3 6 / projections actions cinéma / audiovisuel

ssayer de regrouper des gens autourd’une table peut permettre de mieuxd é finir et orienter les démarchesqui s’effectuent sur le terrain”

déclare Marc Latané, Conseiller cinéma à laDrac Midi-Pyrénées, à l’origine de la premièreréunion du comité de pilotage, en juillet 2002.Une “réunion de préfi g u r a t i o n”, ainsi que lesouligne Loïc Gr e l i e r, coordinateur régional :“elle fut suivie par la rédaction d’un cahier descharges, en collaboration avec la coordinationnationale. Celui-ci a été revu et corrigé par uncertain nombre de partenaires, et précise lecadre des actions, le nombre de volets déve-loppés dans chaque ville, les lieux partenai-res, les financements, etc”. C’est en septembre2003 que le comité de pilotage a vraiment prisson essor, apportant, aux dires de ses membres,une dynamique collective nouvelle. “ Ce qui m’intéresse, c’est de rencontrer despersonnes avec des idées nouvelles, de provo-quer de l’ é m u l a t i o n” déclare Je a n - Fr a n ç o i sBaules, chef de projet Politique de la ville à laCommunauté de communes du Ca r m a u s i n .“ Nous essayons de travailler sur une culturecommune au niveau de la globalité d’un projetqui se décline ensuite sur différents sites, touten restant cohérent”. “C’est à la fois un lieu-ressource, un creusetet un laboratoire” note André Oskola, exploi-tant du cinéma Les lumières de la ville àMillau. “Nous avions les propositions du proto-cole national – films, ateliers – mais ce n’ e s tpas si évident de se positionner de façon “ v e r t i-cale”. Il faut avoir des idées spécifiques auniveau régional. Monter des ateliers, par exem-ple, c’est cher, on s’interroge sur le nombre

d’enfants concernés… Les questions sontnombreuses et c’est dommage de se les poserseulement à l’intérieur de la ville, entre parte-naires locaux, alors que l’on peut mener cetteréflexion au niveau d’une région. Le comitépermet de connaître non seulement les idéesdes autres, leurs méthodes de travail, qui diffè-rent d’une ville à l’autre. Des envies naissentpar confrontation. Et nous pouvons échangernos carnets d’adresses…” La mise en place ducomité de pilotage, selon lui, va de pair aveccelle de la charte “cinéville” en région Mi d i -P y r é n é e s : “jusqu’à présent, avec “un été auciné”, nous étions concentrés sur un momentprécis de l’année. En 2003, nous entrons dansla phase active sur l’année, avec les petitesvacances scolaires - développement auquel jetiens beaucoup car certains de nos partenairesne sont pas actifs pendant l’été, les centressociaux par exemple, sont souvent absents.Dès lors, le comité devient indispensable”.Mieux faire connaître ses propres orientationsest un autre bénéfice procuré par le comitéde pilotage. Frédéric Callens, chargé de missiondu Fasild en Midi-Pyrénées, peut ainsi expo-ser sa démarche dans le champ de l’ a u d i o v i-suel en matière d’intégration et de lutte contreles discriminations. “Nous investissons cedispositif pour lutter contre les discrimina-tions en France” explique-t-il. “Lorsque l’ o nparle discrimination, on ne parle plus desimmigrés mais des blocages de la société d’ac-cueil. L’outil cinéma et audiovisuel est doncparticulièrement adapté pour toucher unpublic tout-venant, et pas seulement le publicimmigré ou d’origine étrangère. “un été auciné-cinéville” nous permet de transmettre

des messages relatifs à la diversité culturelleen France et de faire tomber un certain nombrede représentations négatives du côté des “fran-çais de souche”, eu égard à la place des immi-grés dans ce pays”. Les ateliers permettentaux jeunes d’exercer un regard critique sur laproduction audiovisuelle et sur la question durapport à l’autre - car c’est aussi dans l’ a u-diovisuel que se forgent les représentationset le rapport à l’autre. Quand aux projections-débats, avec des œuvres comme M é m o i r e sd’ i m m i g r é s ou Vivre au paradis, elles soulèventdes problèmes liés à nos missions et permet-tent de faire avancer la question du vivreensemble”. Pour André Oskola, ce sont les problématiquesdes exploitants que le comité permet de relayer.“On peut y réfléchir sur une nouvelle poli-tique de contremarques déployée sur l’ a n n é eet sur des opérations spécifiques”. “La limited’un tel comité”, rappelle néanmoins Je a n -François Baules, “c’est qu’il y ait des fonds enbaisse”. “Il faut trouver des fi n a n c e m e n t s ” .Cela nécessiterait d’après lui une implicationaccrue de la Drac : “elle est présente partoutsur les sites et pourrait nous aider à travaillersur les projets, ou les intégrer dans un projetplus vaste. C’est aussi à elle de s’investir”.“Dans le travail avec les autres partenaires”,conclut Frédéric Callens, “il y a forcément desrésistances, des petits couacs sur des objec-tifs qui ne sont pas partagés au mêmemoment. L’intérêt est de tout mettre à platdans des conditions de travail relativementsereines, où chacun essaye de s’approprier lesobjectifs de l’autre en vue de faire quelquechose de commun”. ◗

Renforcer les liens entre partenaires et conférer au dispositif un souffle nouveau, tels sont les apports ducomité de pilotage “un été au ciné-cinéville” récemment mis en place en Midi-Pyrénées.

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Le Jardin, film de l'atelier de réalisation Carmaux 2003

C o o r d o n n e r les a c t i o n s

M I D I - P Y R É N É E S

“un été au ciné-cinéville”en région Midi-Pyrénées

la coordination régionaleSont concernés 7 villes, 4 cinémas,19 écrans et 20 partenaires(associations, servicesdéconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .10 séances de cinéma en plein air,5 séances spéciales, 3 ateliers ontété organisés et en l'absence dediffusion de contremarques cetteannée, une politique tarifaire acependant été adoptée dans laplupart des villes, notament lors desséances spéciales.

les villesCarmaux, Foix, Millau, Moissac,Portet-sur-Garonne, To u l o u s e ,To u r n e f e u i l l e .

la coordination régionaleDepuis 40 ans, la Cinémathèque deToulouse conjugue à tous les tempset à tous les modes, le cinéma etson histoire. Lieu de mémoire, elleest aussi un lieu de débats, quin’entend pas jouer seulement surles valeurs consacrées.En liaison avec la programmation deses séances publiques, laCinémathèque organise desexpositions temporaires d’affiches,de photographies. Des ciné-concertspermettent de faire revivre des filmsmuets en les confrontant avec desmusiques actuelles.La Cinémathèque collabore chaqueannée aux festivals “Cinespaña”,“Séquence court métrage”, et aux“Rencontres cinémas d’A m é r i q u elatine”. Auprès du public jeune et étudiant,la Cinémathèque met en place desséances régulières et des stagesspécialisés. Des programmationssont également décidées encollaboration avec certainsdépartements universitaires.Elle assure, depuis 1996, lacoordination régionale del’opération “un été au ciné-cinéville”.

C I N É M ATHÈQUE DE TOULOUSELoïc Grelier69, rue du Taur - BP 82431080 TOULOUSE cedex 6Tél : 05 62 30 30 18Fax : 05 62 30 30 12l o i c . g r e l i e r @ l a c i n e m a t h e q u e d e t o u l o u s e . c o m

■ Initiateurs : le Service jeunesse de la Co m m u n a u t éde communes du Carmausin et la Mission locale.● Production : La trame (Toulouse) et la Cinéma-thèque de To u l o u s e .● Financement : coût total, 60 0 0Euros répartis commesuit : Région Midi-Pyrénées 2 000 - Communauté decommunes du Ca r m a u s i n2 0 0 0 - Coordination régionale“un été au ciné” 1 000 etPolitique de la ville 1 0 0 0 .● Intervenant professionnel :Denis Savès, réalisateur inter-mittent du spectacle.● Participants : dix jeunes de 7 à25 ans (sept filles et trois garçons).● Durée : treize jours en troisétapes. Cinq jours début juilletpour l’écriture et les premiersrepérages. Cinq jours, fin août,pour la réalisation. Trois jourse n fin en octobre pour le montage et la fi n a l i s a t i o n .● Résultat : Le jardin, fiction de 7 minutes imaginée parles jeunes à partir d’un thème suggéré (la tentation).● Première présentation publique en avant programmede la séance spéciale au cinéma Le Lido de Ca r m a u x

le 2 décembre, en présence de tous les jeunes parti-cipants et avec la participation active du réalisa-teur invité ce soir-là : Martin Provost.Le public (près de 200 spectateurs dont les représen-tants des collectivités locales) a affiché un grand inté-rêt pour le film. Les jeunes réalisateurs, très à l’aise, ont

témoigné de l’importance de cette expérience pour eux. Une seconde présentation a été organisée à la Cinéma-thèque le mercredi 10 décembre, avec les participants desateliers de Foix et de Toulouse venus également présenterleur film et en débattre avec les autres jeunes réalisateurs.

Soirée au Lido■ Initiateurs de la séance spéciale : l’Animation jeunesse duCarmausin, le cinéma le Lido et la coordination régionale.Choix du film et de l’ i n v i t é : une dizaine de fi l m sont été visionnés par les responsables et animateursimpliqués dans “un été au ciné”. Le choix s’est portéà l’unanimité sur Le ventre de Ju l i e t t e de Ma r t i nProvost. Le portrait de cette adolescente qui tombe enceinteet décide de garder l’enfant contre l’avis de tout sonentourage tombe à propos en regard des actionsengagées à Carmaux depuis plus de deux ans autourdes “conduites à risque chez les jeunes”.

Ce choix fait aussi ressortir une volonté partagéepar tous les partenaires de programmer des fi l m squi, malgré leur grande qualité, n’ont pas trouvéleur public à leur sortie dans le contexte très violentdu marché. À Carmaux, les séances spéciales ontleur public, chaque année un peu plus nombreux.Il dit apprécier la découverte des jeunes auteurs :Caroline Vignal et ses Autres fi l l e s, Eric Le Roch etson Soleil au-dessus des nuages, Christophe Ru g g i aet ses D i a b l e s, etc.Cette fois encore la magie de la rencontre entre unfilm, le public et son auteur a opéré.

actions cinéma / audiovisuel projections / 3 7

Le jardin de Carmaux

Pique-nique sous les nuages■ L i e u : au cœur du quartier de Saules de To u r n e-feuille près de Toulouse. Initiateurs : le Se r v i c ejeunesse de la Ville et la Maison de quartier.● Choix du film : comme chaque année, sélection àplusieurs après visionnement de quelques films :Le soleil au-dessus des nuages.● Communication : mobilisation des travailleurssociaux et d’associations du quartier pour la diffu-sion de tracts et affiches. Organisation égalementd’un grand pique-nique.● Résultat : près d’une centaine d’habitants ont

partagé très généreusement une multitude de platsévoquant leur culture d’origine (Maghreb, Afriquenoire, Pakistan, Sud Asie et Amérique latine) dansune ambiance qui désavoue nombre de discourssécuritaires. La projection a cependant posé unproblème : le film n’a pas passionné les petits, trèsnombreux ce soir-là. À l’occasion des rencontrespréparatoires de cette soirée, la question de lajeunesse, majoritairement présente à toutes les fêtesde ce quartier, n’avait jamais été évoquée !Le choix du film 2004 en tiendra compte, forcément.

Le Jardin, film de l'atelier de réalisation Carmaux 2003

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uand on a affaire à de la culture, ona affaire à la construction des person-nes, à un positionnement del’homme par rapport au monde”

déclare Nicolas Huguenin, responsable de Ho r scadre. “Pour nous, le développement culturelconsiste à développer un projet en vue d’unetransformation des publics, et partant, de lasociété. C’est pourquoi notre premier souci, endéveloppant un projet audiovisuel, est defaire en sorte que les individus en soient lesacteurs, non des consommateurs. Cela impliquede calibrer chaque projet spécifiquement enfonction des publics”. “ Construire avec”, partir des individus : telleest la philosophie de cette association quipratique le développement culturel selonplusieurs axes : - L’élaboration de projets culturels en directionde publics particuliers ; - La gestion d’un Pôle de ressources régionalpour les ateliers de pratique artistique et d’ac-tion culturelle de médiation (qui a ouvert l’ a ndernier) ;- Une mission de développement culturel enmilieu pénitentiaire ;- Et, depuis de nombreuses années, la coordi-nation d’“un été au ciné-cinéville” en No r d - Pa s -d e - Calais. Un dispositif autour duquel elle s’est dévelop-pée “mais qu’elle n’a jamais mis en œuvre defaçon basique”, souligne Nicolas Hu g u e n i n .“Il m’est arrivé de proposer des choses vrai-ment inhabituelles dans le cadre du dispositif.Comme en 1997, où une ville m’a contactéen disant : nous voudrions faire un atelier maisil n’y a que deux jeunes et ils n’ont pas d’idée.J’ai répondu : Faisons un atelier exploratoiresur les ateliers. Nous vous donnerons un inter-venant et nous transmettrons aux jeunes des

fiches de présentation des différents ateliersexistant dans la région. Ils iront les voir et l’ a nprochain, ils seront porteurs de leur propreprojet d’atelier”.Le précepte “construire avec” n’est pas seule-ment valable pour “un été au ciné”, mais dansl’élaboration de tous les projets en direction depublics particuliers, par exemple, les jeunes dela Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Letravail d’élaboration s’effectue alors en parte-nariat étroit avec les relais. Il s’agit le plus souventd’acteurs de l’ i n s e r t i o n : éducateurs possédantdes diplômes spécialisés, travaillant dans laProtection judiciaire de la jeunesse, chez leshandicapés, dans les systèmes d’éducateurs derue (Clubs de prévention) ou encore en prison( Conseillers d’insertion et de probation). “ Tous ces gens ont la gestion d’un public pourlequel ils construisent des dynamiques”explique Nicolas Huguenin. “Celles-ci s’ap-puient tantôt sur le sport, tantôt sur l’art ousur un outil culturel dont les relais, en règlegénérale, n’ont pas la maîtrise. Ces relais nouscontactent, avec en tête un projet, du moinsune intention, plus ou moins nourrie : travailleravec tels jeunes sur telle ou telle question…Nous discutons beaucoup pour déterminerune thématique, dans laquelle le jeune doit sereconnaître. Celle-ci est souvent liée à la cons-truction de soi : la famille, les relations parents-enfants. Mais elle ne sera pas forcémentabordée de manière frontale. Plutôt que “Laf a m i l l e”, on proposera l’axe “Mon frère et moi”.On travaille sur du sensible, de l’humain enconstruction, que l’on peut aussi détruire sil’on n’y prend pas garde”. Pas question, donc, d’apporter un projet “c l é sen main”. On réfléchit ensemble à la théma-tique, au choix de l’intervenant, et du médiumle plus approprié : la vidéo, mais aussi la photo-

graphie, le graphisme, la bande dessinée, lediaporama… Hors cadre met à profit son Pôle de ressourcesdans la préparation des projets. “Ce Pôlep o s s è d e une compétence plus affinée en imageque sur d’autres secteurs. Il recèle dix ans dedocumentation, et pour ce qui concerne “unété au ciné”, 120 films. Ceux-ci peuvent aidernos acteurs locaux à gagner du temps. Si l’ u nd’eux veut faire un film sur le thème de la diffé-rence avec un public de personnes handica-pées, je peux lui montrer plusieurs exemplessur ce sujet. Pour le conseiller, mais aussi pourrendre le projet crédible, réalisable aux yeuxdes jeunes”.Selon Nicolas Huguenin, la prise en comptedes publics se vérifie aussi dans la manièrede mettre en place les actions d’ “un été auciné”. Ainsi, depuis 1996, les séances spécia-les avec invités sont préparées avec les jeunes,qui choisissent les films et réfléchissent aud é b a t : “ils ne vont plus à une séance spécialemais à la restitution d’un atelier de program-m a t i o n”. Même chose avec les séances en pleina i r, majoritairement programmées par ungroupe d’habitants du quartier qui se réunit etse positionne sur le choix d’un film. Nicolas Huguenin évoque enfin la journée régio-nale de présentation des films “un été au ciné”,organisée depuis huit ans. “Il n’a jamais étéquestion de ne pas associer à sa constructionles jeunes qui avaient fait les ateliers” o b s e r v e -t-il. “Bien sûr, on pourrait demander à deuxvidéastes d’organiser seuls une restitution intel-ligente. Nous tenons à ce que les jeunes s’yassocient. Ils débattent des questions suscitéespar les films, voient quel type d’éclairage onpeut apporter. Le but étant qu’ils trouvent ausein de ce collectif un second niveau où sec o n s t r u i r e”. ◗

La place des p u b l i c sPour Hors cadre, associationcoordinatrice d’“un été au ciné-cinéville” en Nord-Pas-de-Ca l a i s ,tout projet culturel audiovisueldoit s’élaborer à partir du publicauquel il est destiné.

N O R D - PAS - D E - C A L A I S

Atelier de réalisation Hénin-Beaumont

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“un été au ciné-cinéville”en région Nord-Pas-de-Ca l a i s

les chiffresSont concernés 25 villes, 13 cinémas,38 écrans et 50 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitésterritoriales). 19 séances de cinéma en plein air,1 2 séances spéciales, 21 ateliers,8 restitutions d'ateliers ont étéorganisés et 7 972 contremarquesont été distribuées.

les villesAniche, Armentières, Arras, Av i o n ,Berck sur Mer, Béthune, Boulogne-s u r - M e r, Bruay-la-Buissière, Bruay-sur-l’Escaut, Calais, Cambrai, Douai,Douchy-les-Mines, Dunkerque,Escaudain, Fourmies, Halluin,Hautmont, Henin Beaumont,Montigny-en-Gohelle, Raismes,Roubaix, Tourcoing, Villeneuved ’Ascq et la Protection Judiciaire dela Jeunesse à l'échelle régionale.

la coordination régionaleL'association Hors cadre coordonnele dispositif “un été au ciné-cinéville” en région Nord - Pas-de-Calais depuis 1998.L'objet de l'association Hors Ca d r eest de promouvoir des actions dedéveloppement culturel ou social,par l'élaboration de projets et par lesuivi de leur mise en œuvre enpartenariat avec des structures deterrain au vu de finaliser desactivités artistiques de qualité.L'association accompagne lesporteurs de projets, notammentquand ceux-ci s'adressent à un publicen difficultés, ou en voie demarginalisation de l'offre culturelle :populations des quartiers, jeunessuivis par la Protection judiciaire de lajeunesse, Missions locales, populationcarcérale… Un pôle ressources permet demutualiser les expériencesprécédemment acquises, notammentvia “un été au ciné-cinéville”, et favoriseainsi le développement des pratiques“images” à destination des relaislocaux de la région Nord-Pas-de-Ca l a i s .L'association Hors cadre porteégalement depuis avril 2003 lamission régionale dedéveloppement culturel en milieupénitentiaire, qui permet de fédérerles acteurs du monde carcéral et deles aider à développer une politiqueculturelle appropriée.

A S S O C I ATION HORS CADRENicolas Huguenin, Florence Fe r r a n d i72, rue Gutemberg59800 LILLETél : 03 20 33 06 66Fax : 03 20 33 06 77h o r s c a d r e . f e r r a n d i @ w a n a d o o . f r

Le grenier de Kennedy■ Huit jeunes d’Hénin-Beaumont, issus du quar-tier Ke n n e d y, un des quartiers les plus en diffi c u l t éde la ville, ont réalisé cet été, dans le cadre d’“unété au ciné”, une fiction intitulée Le grenier. Le fi l mraconte l’histoire d’un jeune, nouvelle star de lamusique, issu de la cité, qui revient donner unconcert dans sa ville natale. Le jour du concert, ildisparaît, enlevé par un de ses amis d’enfance quine supporte pas sa réussite. La première réunionconcernant ce projet s’est déroulée dans la sallede sport sur le banc de touche (tout un symbole !)avec les jeunes du groupe “insertion par le sport”.Quatre réunions de cadrage ont été nécessairesavant d’identifier le “noyau dur” des participantsautour de Halim, véritable âme du projet et du fi l m :“il serait utile, dans les temps obscurs où nous nous

débattons, d’avoir des images claires”. Après unedemi-journée d’écriture pour le scénario, le groupea commencé à tourner en laissant une large placeà l’improvisation pour les textes et en intégrant àl’histoire de nombreux habitants du quartier. Lamusique a elle aussi été composée par un des parti-cipants de l’ a t e l i e r. Au final, le film est plutôt réussi,il a d’ailleurs été diffusé une première fois sur latélévision locale du district d’Hénin-Carvin, qui aréalisé un reportage sur l’expérience menée par lesjeunes, puis au cinéma Espace-Lumière d’Hénin-Beaumont, où les jeunes ont présenté leur fi l mdevant une cinquantaine de personnes, dont lemaire de la ville et une bonne partie du conseilm u n i c i p a l .La fin du film laisse prévoir une suite…

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Séances spéciales avec la PJJ■ Dans le No r d - Pa s - d e - Calais, la coordination régio-nale d’“un été au ciné-cinéville” a initié en 1997 unpartenariat spécifique avec la Protection judiciairede la jeunesse (PJJ), administration chargée de laprotection de l’enfance et des jeunes sous mainde justice. Ce partenariat associe les jeunes de laPJJ au choix d’un film et à l’organisation d’un débataccompagnant la séance. Les centres d’héberge-ment ou de milieu ouvert de la PJJ diffusent lessynopsis de 4 films proposés par l’association Ho r scadre. Les jeunes font leur choix, par vote indivi-duel. Leurs représentants se réunissent en octobreet déterminent, après dépouillement des votes,visionnement et débat, le titre du film qui seraproposé en séance à l’ensemble du réseau PJJ. 4 à5 réunions de travail avec la coordination régionalepermettent aux jeunes de préparer la rencontre avec

le réalisateur. Il s’agit de proposer un autre cinémaque celui qui est pratiqué le plus souvent par lesjeunes, un cinéma de l’authenticité, de la simpli-cité et de l’humanité. Depuis 1997, La promesse, deJe a n - Pierre et Luc Dardenne, We s t e r n de Ma n u e lPo i r i e r, K a r n a v a l de Thomas Vincent, Drôle de Fé l i xde Jacques Martineau et Olivier Ducastel, Ali Za o u ade Nabil Ayouch et 17, rue Bl e u e de Chad Chenougaont été présentés. Les débats ont toujours été forte-ment appréciés par les réalisateurs ou scénaristesconfrontés à ce public sincère et attentif. Cette année,c’est le film Vivre me tue de Je a n - Pierre Sinapi quia été choisi par le jury régional. Les jeunes ont eula possibilité de débattre avec le scénariste DanielTonachella qui est venu présenter le film au Fr e s-n o y, Studio national des arts contemporains, à To u r-coing, le mercredi 17 décembre 2003.

Ateliers à Boulogne■ En 2003, la ville de Boulogne-sur-Mer a pris unepart active à l’opération “un été au ciné-cinéville”.Les 4 volets ont été déployés : politique tarifaire,portée par le Développement social urbain, séanceavec invité et atelier vidéo organisés par la Mi s s i o nlocale, et séance en plein air, gérée par le serviceculture et inscrite dans le cadre des “Terrasses musi-cales” manifestation qui a été l’occasion de présen-ter le film Swing de Tony Gatlif dans la cour duchâteau Musée de Boulogne. Les jeunes se sontfortement mobilisés grâce notamment à la Mi s s i o nlocale. L’atelier vidéo a abouti à un film plutôt réussiintitulé D é b o u l o n n e r, qui mélange subtilement écri-ture documentaire et écriture de fiction, traité surun mode humoristique et un ton décalé. Un atelierde programmation a également été mis en placeen préparation de la séance avec invité. Les jeunes

ont visionné 4 films avant de choisir Vivre me tuede Je a n - Pierre Sinapi qui a été projeté au cinémaLes stars, partenaire du dispositif. Le débat a ététrès riche. Le scénariste, invité de cette séance, adéclaré avoir été “bluffé par les questions des jeunesqui avaient vraiment bien bossé”. La réussite decette séance a permis d’envisager, à l’issue de lasoirée, la mise en place d’un deuxième atelier deprogrammation autour de l’élaboration d’unprogramme de courts métrages, afin d’accompa-gner la diffusion du film réalisé lors de l’atelier d’été.Le programme a été présenté le 10 octobre aucinéma Les stars devant 103 spectateurs, issus duréseau de la Mission locale. Le film de l’atelier a parailleurs été présenté lors des journées régionalesdes missions locales à Lille et proposé au festivalde Clermont-Fe r r a n d .

“un été au ciné-cinéville”en région Basse-Normandie

les chiffresSont concernés 10 villes, 12 c i n é m a s ,29 écrans et 36 p a r t e n a i r e s(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .19 séances de cinéma en plein air,14 séances spéciales, 12 ateliers ontété organisés et 3624contremarquesont été distribuées.

les villesArgentan, Bayeux, Caen, Fa l a i s e ,Flers, Hérouville Saint Clair, Lisieux,Ouistreham, Saint-Lô, Vire.

la coordination régionaleLe Pôle régional d'éducation àl'image en Basse-Normandies'intéresse à toutes les actionséducatives, toutes les ressources quiconcernent l'image au sens large :cinéma, audiovisuel, photographieet multimédia. La sensibilisation,l'analyse, la “fabrication” d'imagesfixes ou animées sont placées aucoeur d'une démarche de formationartistique et culturelle.Les missions du pôle :■ Constitution d'une base dedonnées, dans le but d'informer lespersonnes ou les structures, et decommuniquer les programmes oules évènements en région. ■ L'organisation de colloques, dedébats, de séminaires portant surl'éducation à l'image et ses enjeux.■ L'impulsion à la formation ou à lasensibilisation, dans une démarchede recherche et d'innovation.■ Une mission de conseil etd'expertise à destination desopérateurs culturels, des centres deressources, des professionnels del'image, des enseignants, desanimateurs et de chacun intéressé àsuivre une formation ou à organiserun stage, dans l'acquisition dematériel, le déroulement deprogrammes ou l'aide à laconception de projets.Le Pôle régional d'éducation àl'image est la coordination régionaled'“un été au ciné-cinéville” depuis2 0 0 2 .

PÔLE RÉGIONAL D’ÉDUCATION ÀL’IMAGE BASSE NORMANDIEJean-Marie Vinclair, Thomas Senk57, rue Victor Lépine14000 CAENTél : 02 31 84 32 77Fax : 02 31 83 98 92p o l e . i m a g e @ a c c a a n . c o mw w w. e d u c a t i o n i m a g e . a c c a a n . o r g

4 0 / projections actions cinéma / audiovisuel

e pôle d’éducation à l’image de Basse-Normandie a été fondé en 2001. Ilconstitue l’une des missions de l’Ac-caan, maison de production régionale

et bureau d’accueil de tournages. Ses activités serépartissent en plusieurs axes : - L’information, avec le recensement des actionsd’éducation à l’image en région, la constitutiond’une base de données et d’un site Internet.- La formation (partenariat sur un Beatep avecla Ligue de l’enseignement, travail avec les recto-rats et les plans académiques de formation…).- L’accompagnement et le soutien aux projets.- L’animation du réseau régional d’éducation àl’image.

Je a n - Marie Vi n c l a i r, coordinateur régional, préciseen quoi consistent ces deux derniers points : “letravail d’accompagnement concerne le soutienaux projets et aux ateliers, aussi bien au niveauinstitutionnel que dans la mise en place pure(conseil en contenu et en intervenants). Il s’agitaussi d’entretenir des relations avec les festivals,de l’édition d’outils pédagogiques, etc… En cequi concerne le réseau régional d’éducation àl’image, nous mettons à profit nos informationspour créer des rencontres sur des sujets précis,qui répondent à des besoins”. Exemples : unerencontre prévue sur les dispositifs scolaires,“avec lesquels nous sommes très liés, mais pour

lesquels nous ressentons ici de vives inquiétu-des”. Ou encore, la mise en place, avec le Cr e p sd ’ Houlgate, d’un réseau européen d’éducationà l’image en temps libre. Afin de dresser un étatdes lieux, le Pôle a rencontré des structures prove-nant de onze pays d’Europe qui ont présentéleurs pratiques.Aux yeux de Je a n - Marie Vi n c l a i r, la coordinationd’“un été au ciné-cinéville”, confiée au Pôle en2002, s’articule tout à fait avec les autres axes.“C’est, à priori une mission différente de cellesdu Pôle, mais les deux réseaux sont complé-mentaires, il est logique que la coordination s’ef-fectue ici”. “ Notre premier souci”, ajoute-t-il, “a étéde réanimer le réseau “un été au ciné-cinéville”,

au sens “hospitalier” du terme : certaines villesavaient tendance à s’endormir sur leur façon defonctionner”. Le Pôle a impulsé la création d’uncomité de pilotage, qui doit être officialisé en2004. “Ce comité réussit à fédérer des gensautour des projets. Le fait qu’il y ait un suivi régio-nal nous garantit des échanges et une certainec o h é r e n c e ” .Si certaines coordinations s’occupent des fi n a n-cements et de la totalité de la mise en place d ’ “ u nété au ciné-cinéville”, le Pôle se tient plutôt icià un rôle d’information et d’accompagnement.En témoigne sa récente collaboration avec unevingtaine de salles régionales de cinémas d’A r t

P ô l e d ’ a c t i v i t é sEn Basse-Normandie, le pôle d’éducation à l’image associe ses multiplesactivités avec la coordination d’“un été au ciné-cinéville”.

B AS S E - N O R M A N D I E

Atelier film d’animation à Vire

L

actions cinéma / audiovisuel projections / 4 1

Nouvelle dynamique à Vire■ De nombreux ateliers mis en place dans lecadre d’“un été au ciné-cinéville” donnent lieuà la réalisation de films d’animation. En 2003,à Vire, la qualité de l’intervention et l’ e x-traordinaire fluidité du film La loi de lab a n q u i s e, a marqué le jury du concours vidéofranco-allemand, organisé par le Conseil régio-nal du Calvados dans le cadre du service desjumelages. Ce court métrage d’animationinscrit à la compétition, s’est vu attribuer leprix de la catégorie des moins de 15 ans. Le travail des jeunes est ainsi valorisé au-delàd’un cercle local de diffusion. Cette recon-naissance prouve s’il était besoin que les jeunes

ont la possibilité de réaliser des créations dequalité dans le cadre de dispositifs comme“un été au ciné”. L’excellent travail fait depuisdes années à Vire par tous les partenairestravaillant autour du cinéma et de la vidéo, apoussé la MJC à réfléchir à la création d’unposte d’animateur multimédia. Ainsi, unedynamique d’animation et de création se déve-loppera tout au long de l’année. Les actionsmises en place dans le cadre d’“un été au ciné-cinéville” seront inscrites, sur le long terme,dans un projet global englobant différentsmédias tels que la vidéo, l’image, Internet oule cinéma.

La toile de Bayeux■ Pour la première fois depuis longtemps,une séance en plein air s’est déroulée dans lequartier d’Argouge. Elle a rencontré un grandsuccès par le nombre d’habitants présents etla dynamique créée. La coordination locale adonc décidé de renouveler l’opération en chan-geant de quartier chaque année. La valorisa-tion du quartier et le travail engagé auprès desjeunes a permis de développer des relationsprivilégiées entre jeunes, acteurs sociaux, cultu-rels et jeunesse, et notamment entre l’ E s p a c eSa i n t - Jean et une association de hip-hop. Cet exemple ne fait que renforcer l’idée quele dispositif doit offrir un cadre qui permette

aux villes de mettre en place des actions forteset qualitatives en faveur des jeunes. Il s’agitbien de nouer des liens entre les institutions,les structures sociales, culturelles et, les jeuneset leurs familles, de passer au-delà des barriè-res sociales et culturelles, et de favoriser leséchanges pour une meilleure compréhensionet acceptation des différences. Les objectifsde notre action sont d’ouvrir le champ de l’ e x-pression individuelle par le partage et le vécud’un événement magique comme la projec-tion d’un film sur grand écran au milieu deson quartier, la création d’un film vidéo et sonoreou la rencontre avec un réalisateur et son œuvre.

et essai, inscrites pour la plupart dans “un étéau ciné-cinéville”. “Avec ce réseau de salles,nous voulons développer une liste complé-mentaire de films de la liste nationale. Ellecomportera des oeuvres tournées et soutenuesdans la région. Nous élaborons en même tempsdes pistes de réflexion et de débats”.Pour Je a n - Marie Vi n c l a i r, le Pôle doit se compor-ter en partenaire à part entière, aussi bien dansla coordination d’“un été au ciné-cinéville” quedans les autres domaines. “Lorsque l’on faitappel à nous pour trouver un intervenant, nousn’avons pas de base de données mais un pense-bête : j’ai mes propres références, ma façonde réagir vis-à-vis d’un projet, et je peux penserque tel intervenant est plus adapté qu’un autre.Cette dimension de conseil est capitale. No u snous battons contre l’idée de devenir une agence,des prestataires de service. Nous faisons en sorteque l’on vienne nous solliciter beaucoup plustôt, sur le contenu de projets”.Autre préoccupation : créer un lien entre lesdispositifs de l’Éducation nationale et les actionshors temps scolaire. “Nous pouvons être uncomplément aux dispositifs comme “Ly c é e n sau cinéma” ou “Collège au cinéma”. Il faut mont-rer qu’une approche du cinéma pendant letemps libre se dessine parfois en oppositionavec les autres actions, mais, de toute façon, encomplémentarité. D’où le grand intérêt d’uneévolution d’“un été au ciné” vers la formuleannualisée. Nous sommes aussi intéressés parles liens qui peuvent s’établir avec les contratséducatifs locaux (CEL). Entre les actions Je u n e s s eet celles de l’Éducation nationale, il y a une petitefracture. Ce n’est pas la même logique de fonc-tionnement. Mais, nous ne nous arrêtons pasà cette question. Quand un projet nous estsoumis, c’est le contenu qui nous intéresse”.Ultime préoccupation, mais d’importance : lacommunication avec les autres pôles d’éduca-tion à l’image. Il en existe douze, répartis dansonze régions de France. Plusieurs assurentla coordination régionale d’“un été au ciné-cinéville”. Tous se greffent sur des réalités diffé-rentes. Au point, d’ailleurs, que le CNC vientde lancer un état des lieux pour connaître leursdifférents fonctionnements. “Nous profi t o n schaque année de la réunion nationale d’“un étéau ciné-cinéville” pour discuter de manière infor-melle” note Je a n - Marie Vi n c l a i r. “Un journalest en préparation, qui concerne l’ensemble despôles. Il devrait paraître courant 2004. Le butest de pouvoir s’informer de nos activités,d’échanger des réflexions de fond”, conclut Je a n -Marie Vi n c l a i r, “et, au-delà, d’essayer d’ouvrirle champ de l’éducation à l’image, en la faisantconnaître aux professionnels, à d’autres milieux”.◗

■ En 2003, la coordination régionale d’“un étéau ciné” s’est associée à l’association Ma c a o7 e art pour mettre en place une liste complé-mentaire de films pour les séances spéciales.Les films présentés lors des journées de prévi-sionnement Macao pourraient être utilisés dansle cadre d’“un été au ciné” tout au long de l’ a n-née. Ces projections seraient accompagnéesd’un guide de présentation donnant toutes lesinformations sur les films, quelques pistes detravail à reprendre avec le jeune public, maiségalement des contacts d’intervenants régio-naux pour la séance spéciale. La mise en place

d’une liste régionale, complémentaire à cellede Kyrnéa (coordination nationale), est de donnerune dimension régionale à ce volet, de permet-tre aux acteurs locaux d’avoir une meilleureconnaissance des films mais aussi de leur faireprendre conscience des ressources régionalesen matière de cinéma. L’objectif de cette listeest de faciliter le travail des partenaires de terrain,et notamment pour la programmation en salleset en plein air. C’est un outil de sensibilisationaux différentes formes de cinéma. Elle permetde mieux prendre conscience des enjeux d’“unété au ciné” en matière d’éducation à l’ i m a g e .

Liste complémentaire

La loi de la banquise, storyboardLa loi de la banquise, dessin animé

4 2 / projections actions cinéma / audiovisuel

ans le langage Jeunesse et sports,le stage de réalisation est uneformule qui existe depuis long-temps” explique Je a n - Pierre Le

Cozic, conseiller d’éducation populaire et dejeunesse à la Direction régionale de la jeunesseet des sports à Rouen. “Ce stage a pour parti-cularité d’allier une formation dans le domaineculturel à la réalisation d’un spectacle, d’unfilm ou d’une œuvre artistique qui seraconfrontée au public. Cela se fait surtout dansle théâtre et le spectacle vivant. Mais depuisquelques années, on assiste à un certainnombre de stages de réalisation dans ledomaine de l’ a u d i o v i s u e l” .Celui que Je a n - Pierre Le Cozic vient de mettreen place avec Elvire le Cossec, coordinatricerégionale “un été au ciné-cinéville”, s’intitule“ Mon vrai cinéma en Haute No r m a n d i e ” .L’idée est apparue suite à un constat : certainsjeunes, qui participent aux ateliers de réali-sation d’“un été au ciné-cinéville”, ont parfoisenvie d’aller plus loin. “Nous n’avions pasbeaucoup de réponses à leur apporter, j u s q u’ àce que Jeunesse et sports et le Pôle imageHa u t e - Normandie aient l’idée de proposer cestage”. Ouvert à une vingtaine de jeunes possédantune première expérience en audiovisuel, ilaccueille aussi bien des “anciens participants

à “un été au ciné” que des jeunes issus de clas-ses de seconde ou de première audiovisuel. Pour Je a n - Pierre Le Cozic, ce stage équivautà un passage à l’étape supérieure après lesateliers “un été au ciné-cinéville”.D’une durée de trente jours, répartis sur lesvacances scolaires de 2003-2004, il doitpermettre aux stagiaires de rencontrer desprofessionnels - réalisateur, chef opérateur,ingénieur du son ou monteur - à chaque phasede la création du film. Il leur donne l’ o c c a s i o nde travailler sur support cinéma, puisque letournage est prévu en 16 mm ou en Super 16,“ce qui demande d’être plus exigeant puisquel’on ne peut pas voir tout de suite le résultat.Mais c’est aussi plus valorisant au momentde la diffusion, puisque l’on pourra voir le fi l men salle sur grand écran avec une bonne qualitéd’image” ajoute Je a n - Pierre Le Cozic. Il reven-dique également une exigence au niveau duc o n t e n u du film. “Cette question nous asemblé très importante dès le départ. No u svoulions quelque chose de plus élaboré qu’ u npastiche du cinéma de genre, par exemple.Nous leur avons donc proposé de parler deleur vie, de mettre en scène les choses qui lestouchent dans leur quotidien”. Néanmoins,la forme retenue n’a pas été le documentaire,mais la fi c t i o n : “nous avons considéré qu’ i ls’agissait d’un moyen de communication plus

exigeant et plus intéressant dans ce contextede création et d’organisation collectives”.Le film a pour titre provisoire Danse avec lesl o o k s. Il s’articule autour des “différences socia-les et culturelles entre adolescents, pour quil’habillement est synonyme d’appartenanceà un groupe. Il parle de la tolérance”. La première session (Toussaint 2003), consa-crée au scénario et au découpage technique,s’est déroulée en présence du scénariste Mi c h e lDelgado. La deuxième (février 2004) concernele casting, le plan de travail, les repérages, etpropose une formation technique sur le maté-riel cinéma. Le tournage est prévu pour avril et devrait s’ef-fectuer avec des apprentis comédiens recru-tés par le biais des conservatoires, des écolesde théâtre et des sections cinéma et audiovi-suel des établissements scolaires. Quant aumontage, il doit avoir lieu en juillet. La diffu-sion, à la rentrée 2004, doit être prise encharge par les stagiaires, qui auront pour tâchede concevoir un plan de diffusion en déter-minant les “lieux de passage pertinents”. “Un tel stage ne peut se dérouler que grâceà l’apport financier de partenaires multiples”remarque Je a n - Pierre Le Cozic, “aussi biende l’État que des collectivités locales. No u sdisposons d’un budget d’environ 50 à 60 0 0 0euros, ce qui est très important”. Afin de servirde garants à la réalisation, des professionnelsrégionaux du cinéma et des institutionnels(Drac, Pôle Image, représentants ministé-riels…) se sont rassemblés en comité de pilo-tage. “Le comité se retrouve à la fin de chaquesession pour faire le point et fixer les orien-tations de la session suivante”.“Même s’il n’est pas professionnalisant”observe Elvire Le Cossec, “un stage commecelui-ci va vraiment plus loin que les ateliers.Il est enrichissant pour les adolescents que jesens très motivés, mais aussi pour les acteursprofessionnels. Il scelle aussi une vraie colla-boration avec la Direction régionale de lajeunesse et des sports, qui confirme notrepartenariat”. La coordinatrice y voit enfin unebelle façon de valoriser l’opération “un été auciné-cinéville”. Selon elle, ce stage permet desouder l’opération sur le territoire, le lien entreles différentes villes (Montivilliers, Le Ha v r e ,Fécamp, Po n t - Au d e m e r, Dieppe) n’étant pluscréé par la coordination mais par les jeuneseux-mêmes. “C’est une façon plus humaine de valoriserl’opération et le travail que nous faisons toutau long de l’année”, conclut-elle. “Comme unaboutissement”. ◗

“Mon vrai cinéma en Haute-Normandie” : un nouveau stage v i e n tdonner l’occasion d’approfondir la découverte du 7e art aux jeunes deHaute-Normandie que les ateliers d’“un été au ciné” ont mis en appétit.

H A U T E - N O R M A N D I E

Mon vrai c i n é m a

“D

“un été au ciné-cinéville”en région Haute-Normandie

les chiffresSont concernés 12 villes, 16 c i n é m a s ,62 écrans et 14 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .10 séances de cinéma en plein air,19 séances spéciales, 11 ateliers,4 formations ont été organisés et5 000 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesAgglomération d’Elbeuf, Ca n t e l e u ,Dieppe, Fécamp, Gisors, LesAndelys, Neufchâtel-en-Bray, Notre-Dame-de-Gravenchon, Oissel, Pont-A u d e m e r, Rouen, Rouen Grieu, Va l -d e - R e u i l .

la coordination régionaleLe Pôle image Haute-Normandie estune association, née en 2001 de lafusion de trois associationsoeuvrant en faveur de l'imageentendue au sens large -photographie, vidéo, cinéma etmultimédia. Il s'appuie sur laprésence de plus de 120 adhérents,professionnels de la région. Le Pôleimage est à la fois un centre deressources pour le public et lesprofessionnels (accueil,informations, documentations,orientations), un support dedéveloppement du secteur avecl'ARCA (fonds d'aide à la création,bureau d'accueil de tournage,formation des exploitants, action dediffusion), un pôle d'éducation àl'image s'appuyant entre autres surles dispositifs nationaux, et un lieude conservation de la mémoireaudiovisuelle qui s'attache àr é f é r e n c e r, à sauvegarder et àvaloriser le patrimoinecinématographique amateur de larégion. Le Pôle régional d'éducation àl'image est la coordination régionaled'“un été au ciné-cinéville” depuis2001, c'était l'IRIS (institut régionalde l'image et du son qui a fusionnéavec l'ARCA et le Centre de laphotographie de Normandie) quigérait l'opération depuis 1998. LaDRAC Haute-Normandie géraitl'opération, elle, depuis 1994.

PÔLE IMAGE HAUTE NORMANDIEElvire Le Co s s e c43, rue des Ca p u c i n s76000 ROUENTél : 02 35 70 20 21 Fax : 02 35 70 35 71

Vacances de Noël en Haute-Normandie■ Projection de 8 mile de Curtis Hanson, à Po n t -Audemer le 30 décembre, à 14h. Avec une rencon-tre autour du slam prévue en matinée et à l’ i s s u ede la projection.■ Atelier de Noël, dans l’agglomération d’Elbeuf.Après la projection de Bowling for Co l u m b i n e d eMickael Moore accompagnée de l’intervention deNachiketas Wignesan le 13 décembre, les Elbeuviens(et environs) pourront réaliser leur film, encadréspar une réalisatrice rouennaise. Cet atelier se dérou-lera fin décembre, à la MJC de la région d’Elbeuf.■ Rouen met en place son rayonnement en réunis-sant les partenaires Jeunesse et Culture : élus,responsables de services, responsables de structu-res et Pôle image Ha u t e - Normandie se proposentde mettre en place de nouvelles méthodes de travailpour permettre à l’ensemble des rouennais de parti-ciper à l’ o p é r a t i o n .

actions cinéma / audiovisuel projections / 4 3

Sujet libre■ Après quelques longs mois de préparation, lePôle image Haute-Normandie intègre progressi-vement le Centre de détention de Va l - d e - Re u i lgrâce au partenariat entre la Direction régionaledes affaires culturelles de Ha u t e - Normandie et leService pénitentiaire d’insertion et de probationde l’Eure. La proposition était d’offrir aux déte-nus trois projections (Chargée de Fa m i l l e, docu-mentaire d’Ingrid Go g n y, Certains l’aiment chaud d eBilly Wilder, et deux courts-métrages : Le gardiendu square de Fabrice Tempo et Rouen, 5 minutesd’ a r r ê t d’Ingrid Gogny). À l’issue de chaque projec-

tion, les détenus sont conviés à une rencontre avecun professionnel du cinéma et du Pôle Image :un réalisateur, un scénariste. Les projections etles discussions ont pour objectif de permettre auxdétenus de choisir leur forme d’expression. Ilsécriront leur propre fiction ou documentaire avecMichel Delgado, et le réaliseront avec Ingrid Go g n y.Cet atelier est relayé par le canal de télévisioninterne, lui-même encadré par deux réalisateursrouennais, Philippe Burnacci et Fabrice Te m p o .Ce projet s’achèvera avec la projection du film desdétenus, le 18 juin 2004.

Les coulisses d’un film■ Le Pôle image Ha u t e - Normandie met la dernièremain à un CDRom pédagogique intitulé Les coulis-ses d'un fi l m. Développé par l'équipe d'éducationà l'image du Pôle, ce nouvel outil retrace toutes lesétapes de la fabrication d'un film à travers cinqgrands thèmes : l'écriture, la préparation, le tour-nage, la post-production et la diffusion. Les tech-niques et le langage de l'image, le matériel et lesmétiers de l'audiovisuel y sont présentés et illus-trés par des séquences vidéo ou des documents detravail originaux. Des extraits de films d'atelier “unété au ciné-cinéville” réalisés en Ha u t e - No r m a n-die servent ainsi à illustrer des notions de montageou de valeurs de plan. Le réalisateur PhilippeBurnacci a quant à lui prêté scénario, synopsis, etstory-board pour rendre toujours plus vivant ceC D Rom disponible en février 2004, destiné auxanimateurs des ateliers audiovisuels et aux jeunesqui y participent.

4 4 / projections actions cinéma / audiovisuel

oucher le public plus effi c a c e m e n ten sachant qu’il va découvrir lesfilms d’Art et essai, c’est l’ o b j e c t i fque s’était fixé l'association

Premiers plans, à Angers, chargée de la coor-dination régionale “un été au ciné-cinéville”et de gérer l'enveloppe finançant les projetsd'incitation tarifaire. Cet objectif suppose une collaboration étroiteentre partenaires socioculturels et coordina-tions locale et régionale, pour repenser lacommunication (comment informer sur lesréductions et sur les films ?) et la nature de laréduction elle-même. Car les propositions tari-faires peuvent être très diverses : s'appliquerà une période précise (inciter à aller au cinémaen vacances), à un public spécifique (jeunesen ateliers, familles, Restos du cœur), ou s'ar-ticuler autour de projets ponctuels (festival,séances rencontres, programmation théma-tique), comme ce fut le cas à Sa i n t - Nazaire. “ Nous avons choisi d'appliquer la réductionsur les séances spéciales avec un tarif à uneuro et en ciblant les jeunes des quartiers”déclare Sylvette Magne, coordinatrice locale“un été au ciné-cinéville” et secrétaire géné-rale du Fanal (scène nationale de Sa i n t -Nazaire). “Du coup, 115 jeunes sont venus voirFr e e s t y l e, ce qui ne s’était jamais vu dans moncinéma, la salle Jacques Tati - la seule clas-sée Art et essai de la ville”. “L'an dernier, c'estsurtout le multiplexe qui avait des retoursde contremarques”.Ce bilan positif associe d’autres facteurs : “lefait que cela se soit déroulé en octobre/novem-

bre, et pas en été, était une excellente idée. Etpuis, nous avons défini la politique tarifaireen amont avec les représentants de maisonsde quartiers, de l'Office municipal de lajeunesse, des associations de jeunes, qui parti-cipaient tous au comité technique local. No u savions réuni les animateurs de la ville pourleur expliquer le dispositif dans son ensem-ble”. De cette consultation a découlé unemeilleure mobilisation du public jeune.“Animateurs et éducateurs nous disaientq u’une réduction ne suffit pas à mobiliser lesjeunes sur des films qu'ils n'iraient pas voirspontanément, même s’ils parlent du hip-hop. Ce sont les animateurs qui sont en contactdirect avec les jeunes sans arrêt et l’ i n f o r m a-tion doit passer par eux”.À Trélazé, des entrées gratuites s'adressaientà un public très ciblé : les jeunes participantaux ateliers “un été au ciné-cinéville”, et leurfamille. “J'ai donné directement les billets auxparents” déclare Mohamed Lahjri, directeurdu Centre socio-culturel du Buisson, “en leurprécisant qu'ils étaient destinés au cinémad'Art et essai Les 400 coups”. Un cinéma quise trouve à Angers, à quelques kilomètresde Trélazé. “Le résultat est satisfaisant”, pour-suit-il. “Un garçon est allé voir Mr Ibrahimet les fleurs du Co r a n avec ses parents, ils ontété enchantés. Il a été très satisfait des fi l m sproposés, assez variés et pour tous les âges.Il a juste regretté que les contremarques aientune durée limitée !”. Outre la maîtrise de la distribution des billets,Mohamed Lahjri apprécie “le contact avec les

familles, la qualité du retour, qui n'existait pasavant. Les parents viennent, parlent de leurssorties, des films qu'ils ont vus. Certains sontallés pour la première fois dans ce cinéma” .Les autres années, nous distribuions les contre-marques à gogo et sur 800, 150 étaient utili-sées. Cette année, le nombre n'est pas trèsimportant par rapport à la population, mavolonté était de cibler les jeunes impliquésdans les ateliers. L'an prochain, nous envi-sageons de reconduire cette opération, enessayant de l’ é l a r g i r, de faire découvrir lecinéma à d'autres associations”. À La Ro c h e - s u r - Yon, les contremarques ontété conservées, mais toujours distribuées defaçon très ciblée : jeunes de moins de 25ans, familles allocataires, Rmistes et deman-deurs d’emplois ont bénéficié de tarifs préfé-rentiels de 3 euros, pour des films inscritsdans le dispositif durant l’été et pour le festi-val “En route vers le monde”. “Nous nousappuyons sur 15 organismes dont 9 maisonsde quartier pour diffuser les contremarques,de la main à la main, de façon personnalisée”souligne Xavier Arrivé de l'association de coor-dination yonnaise des associations de quar-tiers (ACYAQ). Il souhaiterait “étendre l’ a nprochain la procédure aux petites vacancescar la programmation est plus riche qu’ e né t é ” et considère que l’opération reste un trèsbon support pour nouer une relation avec lespublics concernés : “ils sont satisfaits d’accé-der à une pratique culturelle, à laquelle ils adhè-rent, mais pour laquelle il y a des freins, entermes de mobilité, de coût et de choix”. ◗

E x p é r i e n c e s t a r i f a i r e sEn Pays-de-la-Loire, la politique tarifaire de 2003 ciblait la découverte d'un cinéma d’Art et essai.Concentrée sur des projets culturels et sociaux précis, elle a renforcé du même coup le rôle desopérateurs locaux.

PAY S - D E - L A - L O I R E

T

Dessin réalisé par Romain (13 ans) pour le décor d'un film d’animation à Chateaubriant

“un été au ciné-cinéville”en région Pays-de-la-Loire

les chiffresSont concernés 10 localités (63 villeset communes), 14 cinémas,5 5 écrans et 100 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .29 séances de cinéma en plein air,27 séances spéciales, 22 ateliers,3 formations ont été organisés et il ya eu 3 549 entrées à tarif réduit.

les villesAngers, La Roche-sur-Yon, Le Mans,Mulsanne, Saint-Herblain, Trélazé ;Les communautés d'agglomérationdu Choletais et de la régionN a z a i r i e n n e ; Les communautés decommune du Castelbriantais et duPays de Mayenne.

la coordination régionaleLe dispositif “un été au ciné-cinéville” se développe dans les Paysde la Loire depuis 1994 et estcoordonné par l'associationPremiers plans depuis 2000. Le Festival Premiers plans d'Angersa pour objectif de révéler les jeunestalents grâce à une sélectionofficielle de 60 premiers filmseuropéens en compétition. 20 prixsont décernés par le public et unjury présidé en 2003 par JeanneMoreau. Hommages etrétrospectives sensibilisent le publicau cinéma du patrimoine etd'aujourd'hui. Des comédiens derenom mettent leur talent au servicede lectures publiques de scénariosde premiers longs métrages. Lesleçons de cinéma, forums avec lesjeunes réalisateurs, colloques sontdes occasions privilégiées dedécouvrir les métiers de l’image, derencontrer les professionnels. Desprogrammations spécialescomplètent ce large panorama :avant-premières, programmesthématiques, oeuvresexpérimentales ou numériques... Les jeunes bénéficient d’un accèsprivilégié au festival. Ils sontimpliqués dans des projets imaginésen lien avec les établissementsscolaires et maisons de quartier. Laprogrammation de “Petits plans”initie particulièrement les 4-11 ansau cinéma d’animation. En 2003, la 15e édition a rassemblé5 6 000 spectateurs, dont 21 0 0 0jeunes et 600 professionnels. Pendant l’année, l’associationPremiers plans poursuit son actioncinématographique en assurantnotamment les coordinationsrégionales de “cinéville” et de“ Lycéens au cinéma”.

PREMIERS PLANS - Véronique Charrat5 bis, rue Claveau 49100 ANGERSTél : 02 41 88 42 94Fax : 02 41 87 65 83c i n e v i l l e @ p r e m i e r s p l a n s . o r gw w w. p r e m i e r s p l a n s . o r g

Fr e e s t y l e■ “ Je ne résiste pas à l’envie de dire que notrepremière séance du film Fr e e s t y l e de Ca r o l i n eChomienne au cinéma Le Jacques Tati de Sa i n t -Nazaire s’est très bien passée. Il y a eu 115 entrées

dont 106 jeunes à 1 euro qui venaient des maisonsde quartiers, des clubs de jeunes et centres de loisirsde l’ O f fice municipal de la jeunesse, une dizainede jeunes de l’association Start’air, 11 enfants d’un

Institut médico-éducatif, plus laMJC de Sa i n t - B r é v i n .Si les autres séances sont aussifréquentées, le budget que nousavions prévu d’attribuer aux contre-marques ne sera pas suffi s a n t !Mais je suis très contente. Ladémonstration de danse a été trèsappréciée et de bonne qualité, ledébat a duré 1/2 heure avec la salleet 1h30 avec un petit groupe qui aquitté le cinéma à 19 h. La presseétait là, avec les 2 quotidiens.C’est donc une réussite et Si s t aMi c k y, la comédienne intervenantea été enchantée.”

SY LV E TT E MA G N E, C O O R D I N AT R I C E L O C A L E E T

S E C R É TA I R E G É N É R A L E D U FA N A L, S C È N E N AT I O N A L E D E SA I N T- NA Z A I R E.

actions cinéma / audiovisuel projections / 4 5

En avant la musique !■ “La musique et le son au cinéma” : c’est le thèmecommun proposé aux différents acteurs d’“un étéau ciné-cinéville” en Pays-de-la-Loire comme basede travail pour la mise en place des actions en 2004.Les projets pourront se décliner aussi bien au niveaulocal (ateliers, séances rencontres, projections enplein air) que régional (formation, rencontres desj e u n e s … ) .Si la thématique n’ e s t pas obligatoire pour s’ins-crire dans l’opération, elle devrait permettre d’in-suffler une nouvelle dynamique au réseau régional,ainsi que de développer les échanges d’idées et de

compétences entre opérateurs locaux, acteurs deterrain et professionnels intervenant en atelier. La première rencontre de réflexion sur ce sujet aeu lieu le 20 novembre dernier. Une mobilisationimportante a montré que l’intérêt est présent tantchez les acteurs de terrain que chez les institu-tionnels. Encourageant, ce démarrage riche permet-tra sans aucun doute de développer les pistessuggérées à cette occasion : ateliers de sonorisation,de création d’images à partir d’une musique, dedoublage, ciné concerts, journées spéciales autourdu slam ou du rap...

En Pays de Mayenne■ Soleil, spectateurs en nombre (1 250, contre750 en 2002), animations, l’édition 2003 sembleêtre une réussite. Les films ont reçu un bon accueil, autant de la partdes spectateurs que des élus. Ils ont attiré un publicjeune, notamment avec I n s o m n i a et Minority report(choisi par les jeunes). Le public familial a bien sûrété plus sensible aux films grand public commeEtre et avoir ou L’auberge espagnole. Il faut souleverla richesse des films projetés qui ont permis dedécouvrir quatre genres différents. Même les élusdes communes d’accueil sont satisfaits de leur choix. Les communes se sont distinguées par leur investis-

sement, que ce soit pour la communication, la logis-tique ou les animations. Il est aussi intéressant de rele-ver la mobilisation des habitants et des jeunes pourtenir les buvettes ou participer aux animations (à Sa c é ,le batteur du groupe de musique était l’ i n s t i t u t e u r ! ) .Ces soirées festives ont été l’occasion de présenterRe q u i e m, le film d’atelier réalisé par les jeunes. Les séances ont été un élément de cohésion sociale,où l’espace d’une soirée, une petite commune s’estretrouvée en extérieur à partager des émotions avecses voisins et les habitants des alentours.

AN T O I N E GL É M A I N, C O O R D I N AT E U R L O C A L

E T R E S P O N S A B L E D E L’A S S O C I AT I O N AT M O S P H È R E S 5 3

4 6 / projections actions cinéma / audiovisuel

u sein de l’Acap sont regroupés lacoordination “un été au ciné-cinéville”, “Lycéens au cinéma” etla coordination du pôle. “Les actions

complémentaires à ces dispositifs se démul-tipliant, nous ne pouvions plus répondre systé-matiquement à toutes les demandesspontanées” explique Pauline Chasseriau,coordinatrice du Pôle d’éducation à l’ i m a g e ,“C’est pourquoi nous avons organisé unprogramme général intitulé “Des regards desimages”. Il nous permet d’être force de propo-sition et de structurer différentes actions trans-versalement aux dispositifs existants”.““Des regards, des images” est né de la volontéde la coordination de mettre chacun en situa-tion d’appliquer à des images télévisuelleset cinématographiques la plénitude d’uneattention, d’une réflexion” souligne OlivierMeneux, Directeur de l’Acap, “pour compren-dre que le cinéma est une construction, mettreen évidence les procédés et les dérives poten-tielles du montage, analyser les principes demise en scène des séquences…”.Il met ainsi l’accent sur la lecture d’images,le “geste sensible” et la rencontre essentielleentre le stagiaire, le relais et l’ a c c o m p a g n a-t e u r, auteur réalisateur ou médiateur. Il s’agitau cours d’une ou plusieurs rencontres deprovoquer des débats, de confronter le pointde vue d’un auteur aux interrogations desspectateurs, “d’initier une pédagogie du désir”. Les ateliers proposés dans le cadre du

programme sont de contenu et de durée varia-bles, d’une heure et demie à plusieurs joursdans le cas des ateliers de pratique artistique. Certains privilégient la théorie, comme “Lapeur au cinéma”, qui entreprend “d ’ a n a l y s e rla mise en scène de séquences qui provoquentle sentiment de la peur chez les spectateurs”.Y sont étudiées les notions de suspense, dehors-champ, à partir de scènes et de planschoisis dans toute l’histoire du cinéma, et quivisent à cerner les procédés caractéristiquesdes films d’épouvante. L’atelier “Du geste auregard” propose une approche plus concrète,axée sur la découverte des métiers du cinéma.Il s’inscrit surtout dans une perspective derencontre avec un créateur, autour des œuvresq u’il a accompagnées ou réalisées. “Ceprogramme ne se conçoit pas sans l’apport deprofessionnels du cinéma” explique Ma r t i n eDavion, coordinatrice régionale d’“un été auciné-cinéville”. “Les actions proposées sontmenées par des réalisateurs, des scénaristeset des techniciens impliqués dans une démar-che de formation du regard des spectateurs.Elles doivent être obligatoirement liées à unesortie en salle - au moins - au cours de l’ a n-n é e ” .E n fin, un atelier comme “La fabrique desimages” associe théorie et pratique, “alternele “voir” et le “faire””. “Il permet aux élèvesde réfléchir à la notion de mise en scène ciné-matographique à partir d’extraits de fi l m s ;les intervenants mettent en évidence les fi l s

invisibles qui relient les œuvres, ils aiguisentl’attention des élèves et, sollicitant leur parti-cipation orale, les engagent à découvrir eux-mêmes les principes essentiels du cinéma”explique Martine Davion. “En complémentde cette approche théorique, des expérimen-tations sont proposées pour sensibiliser lesparticipants à l’évolution de l’image et favo-riser leur réflexion” .Pour le moment, ce dispositif opère surtouten milieu scolaire, mais il se développera égale-ment en milieu pénitentiaire. Ainsi, en 2004,le programme devrait être proposé à des déte-nus de longues et moyennes peines et à desdétenus mineurs, au travers d’ateliers d’ex-pression et l’organisation de temps de rencon-tres autour de films. “Nous voulons développerle programme auprès d’organismes de forma-tion qui ne sont pas des établissements scolai-res, et qui concernent plutôt des jeunesdéconnectés du système éducatif” conclutPauline Chasseriau. ◗

Une pédagogie du d é s i rLe département éducation à l’image de l’Acap, Pôle Image Région Picardie, a lancé en 2001 le programmed’action culturelle cinématographique “Des regards, des images”, qui prolonge les objectifs d’“un été auciné-cinéville”.

P I C A R D I E

A

“un été au ciné-cinéville”en région Picardie

les chiffresSont concernés 11 villes, 14 cinémas,48 écrans et 41 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .20 séances de cinéma plein air,9 séances spéciales, 15 ateliers,2 journées de sensibilisation et unerencontre régionale ont étéorganisés. 8 800 contremarquesCNC et 16 100 contremarques villesont été distribuées.

les villesAbbeville, Amiens, Beauvais,C h a u n y, Doullens, Gauchy, Hirson,Mers-les-Bains, Saint-Quentin,Soissons, Te r g n i e r.

la coordination régionaleA c c o m p a g n e r, repérer, transmettre ;au sein de ses trois départements(éducation à l’image ; création /tournages ; diffusion culturelle),l ’Acap Pôle image Picardie fondeson action sur l’émergence etl’accompagnement de projetsexigeants en matière dedéveloppement cinématographiquei n d é p e n d a n t .Au sein du projet général de l’A c a p ,les actions développées dans lecadre du Pôle d’éducation à l’imagereprésentent un volet essentiel.Cette problématique d’actionculturelle cinématographiquedéfendue par l’Acap se définitsuivant deux grands axes :■ la coordination d’opérationsrégionales et de dispositifsd’éducation à l’image tels que“ Lycéens au cinéma“ et “un été auc i n é - c i n é v i l l e ” ,■ le développement d’un réseaurégional et d’actions transversalesautour de l’éducationcinématographique et de lamédiation culturelle : “Des regards,des images”, ateliers de pratique,interventions en milieu scolaire,identification et formation depersonnes relais, séancesr e n c o n t r e s .L’Acap coordonne le dispositif “unété au ciné-cinéville” depuis 2000.

ACAP – PÔLE IMAGE PICARDIEOlivier Meneux, Martine Davion4 rue Albert Dauphin80000 AMIENSTél : 03 22 72 68 30Fax : 03 22 72 68 26i n f o @ a c a p - c i n e m a . c o m

Prises de parole■ Comme les années précédentes, une rencontrerégionale réunissant l’ensemble des stagiaires desdifférents ateliers “un été au ciné-cinéville” s’estdéroulée le vendredi 24 octobre à Te r g n i e r, lieucentral de Picardie. Cette journée se veut surtoutun moment convivial de rencontres et d’échangesentre les jeunes des différents ateliers qui se sontdéroulés en Picardie et entre les coordinateurslocaux. Une occasion de se retrouver tous ensem-ble, de découvrir le travail de chacun. L’ a p r è s - m i d ia été l’occasion d’un temps de détente et de réflexionautour du court-métrage d’animation, en compa-gnie de Yann Goupil de l’Agence du court métrage

et de Nicolas Bellanger, réalisateur de films d’ani-mation. Autour d’un atelier de programmation, lesnombreux jeunes ont pu visionner une heure etdemie de courts métrages d’animation, sélection-nés par l’Agence du court métrage et, partagés enplusieurs groupes, sont ensuite passés de la posi-tion de spectateurs à celle de programmateurs.En dépassant la première réaction “j’aime, je n’ a i m epas”, ils se sont interrogés sur les différentestechniques d’animation, sur les rythmes, les esthé-tiques, les thèmes et ont élaboré un choix de 3 fi l m sq u’ils ont ensuite dû défendre, en salle, devant l’ e n-semble du groupe.

actions cinéma / audiovisuel projections / 4 7

S e n s i b i l i s a t i o n■ Dans le cadre d’“un été au ciné-cinéville”, l’Ac a pa proposé deux journées de sensibilisation aucinéma pendant les vacances de Pâques 2003.S’adressant aux coordinateurs des villes partenai-res, aux animateurs socioculturels et aux partici-pants des ateliers, ces temps de rencontre ontpermis, à travers la programmation de courts métra-ges, d’appréhender la diversité culturelle et esthé-tique offerte par le cinéma. Il s’agissait de réflechirsur la notion de création en s’appuyant en perma-nence sur le regard et l’expérience de profession-nels du cinéma et de la culture. Pour ces deuxpremières journées qui ont eu lieu à Amiens( Somme) et à Tergnier (Aisne), les différents parti-cipants ont pu rencontrer Yann Goupil, de l’A g e n c edu court métrage qui leur a proposé une petiteincursion dans l’univers de la forme courte, et AlineAhond, réalisatrice qui, à partir de la projection deson film Un âne, a fait découvrir les principes quiprésident à la création animée.

Dans la chambre noire■ La dernière séance rencontre de la saison 2003s’est déroulée à Gauchy (Aisne) le vendredi 21 novem-bre. Cette séance, initiée par l’Acap et organisée parla Maison de la culture et des loisirs de Gauchy étaitproposée dans le cadre du “Mois du film docu-mentaire” au cours duquel l’Acap proposait aux diffé-rentes salles de la région une tournée avec leréalisateur Samuel Aubin qui accompagnait sonfilm documentaire La chambre noire de Khuong Mê.Cette œuvre tournée au Vietnam est à la fois unportrait du réalisateur vietnamien Khuong Mê etun questionnement sur la place de l’ a u t e u r, la libertéde création, tant en Occident que dans les payssoumis à la dictature. La première partie de la soirées’élaborait autour du film de l’atelier que les jeunesde Gauchy ont réalisé cet été et du court métrageSa l a m réalisé par Souad El Bouati, jeune réalisa-

trice ayant encadré l’ a t e l i e r. Ces diverses projectionsont permis une soirée très riche en échanges, endébats, entre les spectateurs venus nombreux pourcette première opération de ce type à Ga u c h y. Lesdeux réalisateurs présents ont répondu, chacunaprès la projection de leur film, aux questions dupublic portant autant sur la diffusion de deux genrescinématographiques encore assez peu représentésen salles de cinéma : le court métrage et le fi l mdocumentaire que sur les sujets des films présen-tés. Cette soirée très chaleureuse s’est terminéeautour d’un verre pour découvrir une exposition dephotographie sur le Cambodge, réalisée par unjeune de la région, Amin Toulors, qui a également,tout au long de l’été, immortalisé différents momentsforts en photographiant des séances plein air, desséances rencontres et des ateliers.

Atelier vidéo

“un été au ciné-cinéville”en région Poitou-Charentes

les chiffresToutes les communes impliquéesrassemblent un très largep a r t e n a r i a t : 115 partenaires(associations, entreprises privées,services déconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .35 séances de cinéma en plein air,1 1 séances spéciales avec la mise enplace d’une politique tarifaireincitative pour les moins de 25 anset certains adultesaccompagnateurs, 21 ateliers,3 formations d’animateurs ont étéorganisés.

les villesLes agglomérations d’A n g o u l ê m e ,Niort, Poitiers et La Rochelle, lescommunes de Barbezieux,Châtellerault, L’Isle-Jourdain et lescantons du Sud Vienne.

la coordination régionale“un été au ciné-cinéville” sedéveloppe sur le Poitou-Charentes depuis 1997. Confié àla fédération régionale des MJC,ce dispositif est d’abord mis enœuvre par la MJC Les 400 coupsà Châtellerault et, depuis 2001,par la MJC Aliénor d’Aquitaine àP o i t i e r s .La MJC Aliénor d’A q u i t a i n eœuvre depuis de nombreusesannées pour l’accès à la culturepar le film. Elle mène une actioncinématographique globale(diffusion, animation, formation,développement des pratiquesamateurs, aide à la création) endirection des enfants, des jeunes,des publics de quartiersnotamment les plus exclus del’offre culturelle. La MJC Aliénor coordonneégalement le dispositif “École etcinéma” sur le département de laV i e n n e .

MJC ALIÉNOR D'AQUITA I N EChristine Payen, Thierry Albert37, rue Pierre de Coubertin - BP 45386011 POITIERS Cé d e xTél : 05 49 44 53 52Fax : 05 49 44 53 53c i n e g a m i n @ a c - p o i t i e r s . f r

rès suivie en Poitou-Charentes, où ellea donné lieu à de multiples séancesspéciales, la thématique “Devoirs demémoires” a permis d’initier une série

d’ateliers de réalisation dans plusieurs villes t e l l e sque Châtellerault, Poitiers, La Rochelle ou Angou-lême. Pierre Mathios, conseiller d’éducationpopulaire et de jeunesse à la Direction régionalede la jeunesse et des sports, membre du comitéde pilotage régional d’“un été au ciné”, a super-visé la coordination de ces ateliers et s’est consa-cré plus particulièrement à celui d’Angoulême. Il rassemble un groupe composé de sept jeunesfilles et d’un garçon, de différents quartiers(Basseau, La Grande Garenne, La Co u r o n n e )ainsi que des animateurs. Tous ont suivi durantl’automne 2003 une période de formation desti-née à enseigner les bases de la technique et dulangage audiovisuels. Parallèlement, les jeunesfilles ont développé une réflexion sur le thèmeq u’elles souhaitaient aborder : la place de lafemme. “Plusieurs d’entre elles, ainsi que le garçon, sontd’origine algérienne”, explique Pierre Ma t h i o s ,

“d’autres ont des liens indirects avec ce pays.Elles s’intéressent à la place de la femme et à lafaçon dont celle-ci a pu évoluer, notamment pourleurs aînées. En outre, plusieurs de ces jeunesfilles sont membres de l’association “Ni putes,ni soumises”. Elles sont pour une libération del’image de la femme. Il y aura donc sûrementune dimension militante dans leur fi l m”. Ma i s ,précise-t-il, “la revendication de la tradition cultu-relle et religieuse est aussi présente chez elles.Je ne crois pas que ce sera un film de rupture. Ils’agit plutôt de partir de la revendication de latradition et d’aller vers une négociation en faveurd’une évolution de la place de la femme.”Pierre Mathios ne sait pas encore s’il s’agira d’undocumentaire ou d’une fiction, “sans doute unmélange des deux”. Il sait en tout cas que le sujet,par ses enjeux, nécessite une réflexion profondesur les moyens d’expression. “Les filles qui participent à cet atelier sont assez“rentre-dedans”. Il leur faut se poser des ques-tions, non pas de censure, mais sur la manièrede dire les choses : à qui et comment ? Co m m e n tconserve-t-on son idée tout en modifiant la

4 8 / projections actions cinéma / audiovisuel

Q u e s t i o n s d ’ é t h i q u eEn abordant la thématique de l’immigration, “Devoirs de mémoires”soulève des questions cruciales sur la responsabilité du “faiseurd’images”. Exemple avec un atelier en cours à Angoulême.

P O I T O U - C H A R E N T E S

Poitiers, atelier de réalisation du film Mode in Fr a n c e

T

actions cinéma / audiovisuel projections / 4 9

f o r m e ? Ce film est destiné à être diffusé dans lesquartiers, pas à rester dans les placards. Il s’agitd’une démarche citoyenne au sens réel du terme.Quelle est ma responsabilité quand je fais desimages et des sons sur un sujet comme celui-là,sur les rapports avec l’Algérie, avec toute la chargehistorique et affective que cela induit ? ”Ces problèmes, Pierre Mathios a tenu à les abor-der dès le stade de la formation répartie en plusieurssessions aux titres éloquents : “Juste une image (etun son) “, “Images en force mais pas en vrac”, “L’ a u-diovisuel n’est pas que de l’image”. “ Cette formation avait plusieurs enjeux” explique-t-il. “Aider à mieux maîtriser les images et les sons,leur impact sur le public ; amorcer une réflexionsur la fabrication des images, leur diffusion ; maisaussi dégager une ligne éditoriale claire et une posi-tion idéologique pertinente”. Pierre Mathios tenait à ce que les filles n’ a v a n c e n tpas trop dans l’écriture de leur projet avant d’avoirfini la formation. “Je souhaitais qu’elles aient uneidée précise de ce qu’il est possible de faire ou nonavec nos moyens techniques”. Le film doit êtretourné début 2004 et terminé en avril. Comme lesautres films d’ateliers “Devoirs de mémoires” tour-nés dans les villes de la région et censés fi g u r e rdans la compilation, sa durée finale devrait être dedeux minutes. Il s’inscrit dans un projet d’en-s e m b l e : une compilation de films apportant chacunun éclairage sur un aspect de l’immigration. “ L’idée, une fois les films achevés, serait de réunirtoutes les équipes de tournage à Poitiers pourune journée de rencontre et de visionnage. No u schoisirons tous ensemble l’ordre des films. Quandla compilation sera réalisée, en cassettes ou en DVD,les films repartiront sur le terrain, dans les quar-tiers”. Les structures locales pourront organiser desséances et des débats avec l’équipe réalisatrice, àmême de parler également des films des autresgrâce à la journée de rencontre. Beaucoup de débatsen perspective ! ◗

■ Illusion d’optiqueVenus des centres de loisirs de Po i t i e r s ,une trentaine d’enfants de 7 à 11 ans ontparticipé lundi 27 et mardi 28 octobre àun atelier de sensibilisation aux ancêtresdu cinéma. L’objectif étant de fairecomprendre aux enfants comment lemouvement vient aux images par la réali-sation de jouets optiques.

■ Papiers découpésMe r c r e d i 29 : l’initiation s’est poursuivieavec la réalisatrice de films d’animation,Juliette Loubières. Un bref retour sur lesprincipes de la persistance rétinienne àtravers la présentation de jouets optiquesdéjà fabriqués par les enfants, et la réali-satrice crée le lien entre ces ancêtres ducinéma et le film d’animation.Sous les yeux des enfants, Juliette Loubiè-res anime un personnage dessiné “e néclaté” devant la caméra. À la lecture, lepersonnage se met en mouvement.Au tour des enfants d’expérimenter. Un

temps d’adaptation pour dessiner “e néclaté”, un autre temps pour inventer unehistoire, et chaque groupe vient animer cespersonnages et décors en papiers décou-pés. Ils réalisent la prise de vues, l’ a n i m a-tion sous la caméra.En fin d’atelier, les enfants regardent lesséquences tournées avant de filer à la séancespéciale autour des films d’animation duprogramme Zo z o r.

■ La séance de Zo z o r273 personnes, dont une centaine d’en-fants des maisons de quartiers, ont assistéà la séance de “Zozor”. Juliette Loubièresa d’abord présenté les six courts-métrages(La boxe, Une bombe par hasard, Crac!, Je ude coudes, Tin To y, Little wolf) avant d’ap-porter des explications sur la fabricationdes films d’animation. La séance s’est pour-suivie par un échange avec le public, ladémonstration en direct d’une marion-nette, ainsi que la présentation d’élémentsde tournages : décors, story-board…

Semaine animée pour Aliénor d’Aquitaine

Atelier réalisation de film d’animation

■ Nicolas Habas, jeune réalisateur poitevin,tournera son 1er court-métrage en 35mmà l’Île de Ré en mai 2004. Nicolas est unhabitué des ateliers avec les jeunes ; il anotamment encadré le groupe du Rhônequi a réalisé Vidéo Vaulx Ma t o n (primé à laVillette cet automne). La réalisation de L emal de mer va permettre à des jeunes du

Poitou-Charentes de suivre la création d’unfi l m : lire un scénario, aller sur le tournage,rencontrer l’équipe… À sa sortie, “un été auciné-cinéville” organisera des projectionsdans les salles de la région (comme cela avaitété le cas avec ses réalisations vidéo), suiviesde rencontres avec Nicolas et l’équipe dufi l m .

Le mal de mer

PO R T R A I T

5 0 / projections actions cinéma / audiovisuel

PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR

Sylvie Frémiot est de ces artistes qui ont choisil’école buissonnière et ses chemins de traverse. Sielle a abandonné les études avant le bac, elle a passéun C.A.P. de photographie afin d’avoir quelquesbases et un diplôme. Elle s’est toujours intéresséeà tout ce qui concerne l’image et plus particuliè-rement à la photographie, s’inspirant de ce qu’ e l l evoit ou manipule. “Depuis toute petite, j’aimebidouiller des choses, avec beaucoup d’objets récu-

pérés que je détourne et auxquels je donne uneseconde vie. Gamine, je fabriquais des voituresavec des bouchons lorsque les autres fi l l e sjouaient à la poupée.”Après une enfance dans les Vosges et lesBouches-du-Rhône, puis un passage de troisannées à Paris, Sylvie Frémiot habite douzeans en Ardèche. Elle y effectue du bénévo-lat au sein de diverses associations, l’ u n ed’elles ayant pour objet l’“Éducation au recy-clage artistique des déchets ménagers”.Dans ce cadre, elle anime des ateliers avecdes enfants et des adultes où elle utilisel’image, surtout sous la forme de colla-ges et de photomontages. Pa r a l l è l e m e n tà cela, elle poursuit son travail photo-graphique, abandonnant le tradition-nel 24 x 36 au profit de la techniquedu sténopé, ce petit trou pratiqué enguise d’objectif photographique dansl’une des cloisons de la chambrenoire des origines. Elle fabrique elle-même ses chambres noires à partird’une boîte en fer blanc dont ellepeint l’intérieur en noir, perce l’ u n edes faces et dans laquelle elle placeun papier couvert d’une émul-

sion photosensible réalisée par ses soins. Ainsi, pour entreprendre quelque chose, SylvieFrémiot ressent le besoin de comprendre commentcela fonctionne, notamment avec l’ e x t é r i e u r, parexemple, avec l’œil. “Je reviens aux origines de laphotographie. Je travaille sur la capture des imagesavec le sténopé et sur leur conservation en fabri-quant moi-même ma gélatine. J’utilise la toutepremière gélatine mise au point dont j’ai trouvé laformule dans un vieux livre acheté sur un marchéaux puces. Très proche de celle que l’on utilise pourla sérigraphie, cette gélatine a rapidement été aban-donnée par la photographie. Dans le cadre d’ate-liers, elle permet de comprendre comment garderla trace d’un objet, d’en effectuer une radiographie,

de jouer sur l’ombre et la lumière”. Sylvie Fr é m i o texpérimente notamment les différentes possibili-tés données par le sténopé et la chambre noire,travaillant par exemple sur les formes de la boîteet du papier qu’elle y place, en vue d’explorer l’ i m a-ginaire. Influencé par le dadaïsme, le surréalismeet par des artistes tels que Man Ray - pour qui toutrestait à faire en photographie -, Laszlo Mo h o l y -Nagy et Annette Me s s a g e r, le travail de SylvieFrémiot tourne essentiellement autour de la photo-graphie qu’elle qualifie de “plasticienne”. On yremarque aussi une prédilection pour le plein air e tses éléments naturels qui font ressortir davantageles matières et les détails, notamment sur lessupports de grande taille - un mètre par un mètrecinquante - parfois utilisés. S’il n’a pas de théma-tique précise, le travail s’attache à mener uneréflexion sur l’art, la vie, la mort et l’acceptation decelle-ci. Il y a un peu plus de deux ans, éprouvant un besoinde nouveauté, Sylvie Frémiot s’installe à Ma r s e i l l eavec le désir de montrer son travail et de rencontrerdes personnes au contact desquelles elle sera “tiréevers le haut”. Convaincue qu’il faut créer du lienentre des gens de générations et d’origines diffé-rentes, elle développe sa recherche débutée enArdèche. Au sein des associations Lézarap’art etSéri’limitée, elle anime des ateliers dans des écolesou des centres sociaux des quartiers nord deMarseille ou des villes avoisinantes. Pour elle, utiliser des techniques simples permetaux participants de fabriquer des objets, de se lesapproprier et d’avoir une approche expérimentale,de chercher des choses, pas seulement de se servird’un outil. Alors, elle effectue un atelier au pieddes immeubles de la cité des Aygalades, réunis-sant enfants, adolescents, adultes et personnesâgées afin qu’ils se réapproprient leur quartier àl’aide du sténopé. Ils constituent une espèce deradiographie des habitants de la cité. Dans le cadredu dispositif “un été au ciné-cinéville”, elle animedurant un mois et demi un atelier sur la ville deGa r d a n n e . Au cours de celui-ci, elle effectue untravail d’éducation à l’image, abordant les diffé-rentes techniques du cinéma selon leur ordre d’ap-parition au cours de l’ h i s t o i r e : sténopé,praxinoscope, colorisation d’images, grattage depellicule, réalisation de films d’animation ensuper-8, animation d’objets, pixillation… Avec toujours ce souci premier : expérimenter.

BO R I S HE N R Y

sylvie f r é m i o t,PH O T O G R A P H E

“un été au ciné-cinéville”en région Provence-Alpes-Côte d’A z u r

les chiffresSont concernés 26 villes, 11 cinémaset 150 partenaires (associations,entreprises privées, servicesdéconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .82 séances de cinéma en plein air,10 séances spéciales, 15 ateliers,5 formations ont été organisés et1 2 projets d'encouragement à lafréquentation des salles ont étés o u t e n u s .

les villesAix-en-Provence, Apt, Arles,Aubagne, Bollène, Brignoles, Ca n n e sLa Bocca, Carros, Digne,Draguignan, Gardanne, Hyères, LaS e y n e - s u r - M e r, La Va l e t t e - d u - Va r, LeRove, Manosque, Marseille,Martigues, Miramas, Monteux,Nice, Port-de-Bouc, Port-Saint-Louis-du-Rhône, Saint-André, Salon-de-Provence, Septèmes-les-Va l l o n s .

la coordination régionaleL'Alhambra, Pôle régionald’éducation artistique et deformation au cinéma et àl ’ a u d i o v i s u e lest un équipement culturelcinématographique public. Lafinalité de son projet est de travaillerle cinéma, mais aussi l'ensembledes démarches audiovisuelles, dupoint de vue de leur dimensionartistique. L'équipe de l'Alhambradéveloppe une action culturellepermanente soutenue par unedémarche pédagogique ancrée dansl'histoire de l'éducation populaire.Une priorité est accordée au travailen direction des enfants et desjeunes. Tout en favorisant les1 0 0 000 habitants proches, l'actionde l'Alhambra rayonne surl'ensemble de la population del'agglomération marseillaise. Mis en œuvre en région Provence-A l p e s - Côte d’Azur depuis 1993, “unété au ciné-cinéville” est coordonnéepar l’A l h a m b r a .

CINÉMA ALHAMBRAJean-Pierre DanielPôle régional d’éducation artistique etde formation au cinéma et àl ’ a u d i o v i s u e l2, rue du Cinéma13016 MARSEILLETél. : 04 91 46 02 83 ou 04 91 46 26 87Fax : 04 91 03 74 08a l h a m b r a 1 3 @ w a n a d o o . f r

actions cinéma / audiovisuel projections / 5 1

Un cahier des charges pour le plein air■ Consciente des efforts techniques à apporter pourl’amélioration des séances de cinéma en plein air,la coordination régionale Provence-Alpes-Cô t ed ’Azur a proposé un cahier des charges complet,présenté aux partenaires lors d’une réunion régio-nale. La rencontre sensible avec le film doit en effetpouvoir se dérouler dans les meilleures conditionspossibles. Qu’est-ce qu’implique une installationen plein air ? Peut-être d’abord de recréer un espace, c’est-à-dired’occuper de façon spécifique l’espace publicpour permettre au spectacle d’avoir lieu. Dans unecité, au pied des immeubles, sur une place de village,sur un parking, sur une route fermée à la circula-tion... Délimiter un espace, une place, sans forcé-ment de frontières physiques (ni barrières, ni cordonde sécurité), signifier un contexte pour recréer un“ l i e u” et une “communauté”, ceux de la salle despectacle. Délimiter et signaler, c’est imaginer une

scénographie adaptée au lieu où l’écran et la cabinede projection s’installent. Une grande affiche dufilm collée sur un panneau “à l’entrée” de la séance,à côté de la cabine, des guirlandes lumineusesqui tracent l’espace en l’air autour des fauteuils, ets’élancent de la cabine vers l’écran, des pendrionsnoirs comme des coulisses au théâtre...La scénographie de l’espace sonore est égalementimportante : musique avant la séance (musiqued ’ a m b i a n c e : quelle ambiance veut-on avant lefi l m ?), annonce au micro, mot de bienvenue, intro-duction au fi l m . . .L’application de ce nouveau cahier des charges apermis, selon les sites, une meilleure répartitiondes tâches entre le prestataire de services et l’ o r g a-n i s a t e u r, mais a surtout permis de prendre cons-cience qu’une séance de cinéma en plein air doits’organiser comme un véritable spectacle. À suivrel’année prochaine…

Autour de la double peine■ Repéré par “un été au ciné-cinéville “ bien avantsa sortie, On n’est pas des marques de vélo, de Je a n -Pierre Thorn, “portrait de Bouda, jeune danseur hip-hop de 30 ans, entré en France à l’âge de 4 mois etvictime aujourd’hui de la loi dite de la double peine”,a fait l’objet d’une attention particulière au sein duréseau. En région Provence-Alpes-Côte d’A z u r, unepetite tournée a été mise en place autour de Ma r s e i l l e .

L’Alhambra, Le Méliès à Port-de-Bouc et le Je a nRenoir à Martigues ont accueilli le film et son réali-s a t e u r, les 11 et 12 novembre. Ces séances avaientfait l’objet d’une préparation en amont, où des grou-pes de jeunes s’étaient particulièrement impliqués.Pendant deux jours en juillet, dans l’atelier ducinéma l’Alhambra, un petit groupe de jeunes etd’animateurs a travaillé à la préparation de cette

séance spéciale. Avec Naïma, Riad, Bilal qui avaientdéjà vu le film, comme d’autres copains de sa cité,sur Arte, un lundi soir tard, les discussions furentintenses. La rencontre avec Je a n - Pierre Thorn ennovembre a prolongé les débats avec un éclairagenouveau… Le petit groupe qui avait préparé la séancea profité jusqu’au bout de tous les instants, jusqu’ àla fermeture de la salle !

À Port-de-Bouc, pourceux qui étaientprésents à la séance,le film fut une décou-verte et le point dedépart d’une discus-sion avec le réalisa-teur sur l’histoire duhip-hop, sur la loi etla double peine, enécho avec leurs prop-res histoires. À Martigues, aussi,quatre centressociaux s’étaientemparés du projet etavaient bénéficié d’unp r é v i s i o n n e m e n tavec le cinéma Je a n

Re n o i r. Ils ont aussi essayé d’en savoir plus sur ladouble peine en prenant contact avec la Maison dela justice. Le soir de la séance, si tous n’ont pas oséprendre la parole devant les autres pour poser desquestions à Je a n - Pierre Thorn, après le film, lesdiscussions furent beaucoup plus animées autourdu buffet qu’ils avaient préparé. Chacun a pu dialo-guer librement avec le réalisateur.

5 2 / projections actions cinéma / audiovisuel

île de La Réunion ne semble pasle territoire le mieux situé, a priori,pour satisfaire les appétits descinéphiles. C’est le département

français le plus éloigné de la capitale et lefret, depuis Paris, est très onéreux. Deuxdistributeurs se partagent le créneau ducinéma commercial et comme aux Antilles,il n’existe pas de billetterie CNC. “Po u r t a n t ,on s’en sort grâce à la volonté de munici-palités comme Saint-Denis ou Sa i n t - Pi e r r ede montrer à leurs citoyens autre chose quece qu’il y a toute l’année dans les salles”déclare Armand Dauphin, de l’ a s s o c i a t i o nCiné(F)estival, coordinateur régional d’“unhiver au ciné-cinéville”.Le nombre de films diffusés dans l’île esten effet remarquable, compte-tenu de sasituation. “Il n’y a aucune salle d’Art et essai,mais en cumulant les différents festivals,on peut voir entre 80 et 100 films d’Art etessai par an. L’île est assez active entreseptembre et décembre. En 2003, nousavons eu des semaines thématiques sur lecinéma d’Asie, le film social, le cinémaméditerranéen, plus le festival de Sa i n t -Denis, le festival jeune public… Ciné (F)esti-

val organise deux festivals par an, l’un decourts métrages, l’autre de longs. Tout celacoûte cher, les manifestations s’équilibrentavec des subventions. J’ai créé une sociétéspécialisée dans la diffusion de l’Art et essai,qui travaille avec les municipalités”.C’est dans ce contexte de diffusion inten-sive qu’“un hiver au ciné-cinéville” se déve-loppe depuis 1999. “Et depuis trois ans”,précise Armand Dauphin, “nous mettonsl’accent sur les ateliers, de fiction, demaquillage, mais surtout d’animation. Ilspermettent d’offrir aux jeunes un véritableregard sur le cinéma comme outil, à traversla découverte de différentes techniquesd’animation : la pâte à modeler, le papierdécoupé. Des choses à toucher, à manier,et pas seulement en deux dimensions”.Que le public soit constitué d’adolescentsou d’enfants, la difficulté reste la même :comment capter l’attention sur une duréede cinq à dix jours ?“Au début, on observe un élan. Puis la lassi-tude s’installe. La seule solution consiste àinstaurer des pauses régulières”. La ques-tion de la motivation ne se pose pas seule-ment pour les enfants : “la principale

d i f ficulté concernant ces ateliers a été detrouver des animateurs qui aient envie defaire un travail autour du cinéma pendantles vacances. Cela demande plus d’appli-cation, plus d’investissement, que d’ac-compagner les enfants une journée à lap l a g e ” .Faire comprendre qu’il n’y a ni le temps, niles moyens, de réaliser un long métrage,est un autre problème. “Souvent, les jeunesarrivent avec beaucoup d’idées et risquentde se trouver déçus face au résultat fi n a l ,qui dure cinq minutes. Il y a autant dedécouragement que d’émerveillement.Heureusement, certains se montrent atta-chés au travail qu’ils ont fait, ils y trou-vent une valorisation personnelle. En toutcas, ils découvrent tous un univers et uncertain nombre de valeurs, notamment lap a t i e n c e ” .Pour Armand Dauphin, ces ateliers permet-tent d’articuler de façon positive tempsscolaire et temps libre. “Les jeunes peuventse réapproprier l’espace de la salle de classe,dans lequel se déroule souvent l’ a t e l i e r,en laissant leur imaginaire partir tousazimuts. Pour les enfants, qui ont l’ h a b i-

L’ i m a g i n a i r e tous azimutsEn attendant de donner un nouvel essor à “un hiver au ciné” en 2004, La Réunion fait la part belle auxateliers d’animation, tout en restant active sur le plan de la diffusion.

L A R É U N I O N

L’Atelier cinéma d’animation

“un hiver au ciné-cinéville”à La Réunion

les chiffresSont concernés 5 villes, 3 cinémas,3 écrans, 6 partenaires. 8 séances spéciales, 12 ateliers ontété organisés.

les villes Saint-André, Saint-Pierre, Saint-Benoît, Sainte-Anne, Saint-Denis.

la coordination régionaleL'association Ciné(F)estival organisedepuis 1997 le “Festival du courtmétrage de Saint-Benoît” où sontprogrammés environ 150 filmsinternationaux. Depuis 2002, le“ Festival du film de Saint-Denis”,consacré aux longs métragesprésente de 25 à 30 films. Ce sactions de diffusion de films d'art etd'essai permettent aux spectateursd'avoir accès à un regardcinématographique sur des films quin'ont pas accès aux sallescommerciales. En parallèle de cesdeux actions de promotions d'uncinéma d'auteur, Ciné (F)estival estcoordinateur régional des dispositifsnationaux de sensibilisation dujeune public : "École et cinéma"," Collège au cinéma" et "Lycéens aucinéma", ainsi que de la sectionBaccalauréat cinéma du Ly c é eBoisjoly Potier, mis en place en2001. Enfin, la dernière action deCiné (F)estival est la coordination del'opération “un hiver au ciné-cinéville” auquel La Réunion estassociée depuis 2000.

CINÉ (F)ESTIVAL Armand Dauphin, Anne Co u r t e s o l l e ,Kelly Rochefeuille 131 Rue Victor Le Vigoureux 97 410 SAINT-PIERRE Tél : 02 62 25 32 68 Fax : 02 62 25 12 65 [email protected] w w w.cinefestival.fr

Atelier de film de fiction■ Une vingtaine d’enfants fortement motivés parl’idée de faire un film ont été sélectionnés lepremier jour de l’ a t e l i e r. Ils ont pris connaissancedu scénario qui avait été écrit par d’autres enfantsd’une école de Saint-André au cours de l’ a n n é escolaire et qui traitait de la protection de l’ e n v i-ronnement. Après la lecture de l’histoire, laméthode de travail a été expliquée. Un tempsimportant fut consacré à la prise de consciencedes unités de lieux et de temps. Cet atelier fut réel-lement bénéfique pour ces enfants qui partici-paient pour la première fois à ce type d’activité.Ils ont découvert un univers qui nécessite patience,répétition et travail. Déconcertés au début, ils sesont appropriés l’atelier au fil du temps.

actions cinéma / audiovisuel projections / 5 3

M a k e - u p■ Cet atelier était destiné en priorité aux plus petits qui ont pu, le temps d’une jour-née, s’initier à l’art du maquillage et observer l’évolution de la création des maquilla-ges sur leurs camarades. L’art du maquillage permet aux enfants de laisser librecours à leur imagination. Ils approfondissent leurs univers de jeu, par exemple enémettant le désir de se faire maquiller comme les héros de leurs films préférés(Spiderman, tortue Ninja, Batman, etc.). Les filles étaient fortement attirées par lesmaquillages représentant des personnages de contes de fées tels que : les princes-ses, les fées ou les papillons... Quant aux garçons, ils s’interessaient beaucoup plusaux maquillages permettant de mettre en valeur les animaux de la jungle, commeles tigres ou les lions, mais également par des dessins reproduisant des héros decinéma et de bandes dessinées.

La main à la pâte■ Dans l’imaginaire des enfants, on perçoit souventl’influence de la télévision et du cinéma lorsqu’ i l sdiscutent entre eux. Le mystère de la main verte, fi l mréalisé à Saint-Benoît, s’inspire de la Famille Ad a m s,des films fantastiques et d’horreur, auxquels s’ajouteune bonne dose de réalisme social qui se révèlenotamment dans la scène finale du film. Les enfantsavaient comme challenge d’imaginer et de tournerleur film en 4 jours. Dès que l’histoire fut trou-vée, ils ont été divisés en plusieurs groupes, afi nd’avancer simultanément sur les différentes étapes.Pendant que certains s’occupaient du dessin despersonnages et des décors, les autres commen-çaient le découpage. Une fois les premiers élémentsde décors et de personnages confectionnés, l’ a n i-mation commença avec un groupe tandis que d’au-tres terminaient l’écriture des dialogues. Cet ateliera permis aux enfants de reprendre contact avec desmots comme patience, organisation et travail. L’ o b-jectif final était de réaliser un film, dans uneambiance ludique. Les enfants ont été largementsatisfaits.

tude d’écouter le maître plutôt que de donnerleur avis, c’est un cap à franchir”.À La Réunion, les dispositifs scolaires d’éduca-tion à l’image concernent un nombre conséquentde jeunes, entre 20 et 25 000 par trimestre surles trois différents niveaux. À l’ a v e n i r, “un hiverau ciné-cinéville” devrait pouvoir toucher unnombre croissant d’entre eux, grâce au déve-loppement de nouveaux volets. “C’est seulementcette année, en 2003, que nous avons mis enplace les séances spéciales, avec M é t r o p o l i s d eR i n t a r o”, explique Armand Dauphin. “Elles ontbien fonctionné et nous allons continuer. No u sréfléchissons aussi à la mise en place de séan-ces plein air réparties sur le reste de l’ a n n é e .Elles nous permettront d’attirer davantage despectateurs. Cela devrait s’effectuer d’ici le moisde mai 2004. Les ateliers resteront concentréssur les trois semaines de centres aérés, en juilleten août”. À La Réunion, l’opération est encore jeune,mais Armand Dauphin ne cache ni son opti-misme, ni sa volonté : “cette année, elle va trou-ver son rythme et prendre une nouvelled i m e n s i o n”. ◗

5 4 / projections actions cinéma / audiovisuel

n 2002, un groupe de jeunes a pris lacaméra pour interroger les habitantsdu quartier résidentiel des Ors, àRomans, sur les problèmes de commu-

nication entre générations. À travers ce ques-tionnement, ils cherchaient à faire part dusentiment de rejet dont ils se sentaient victimesde la part des adultes, et que le score du frontnational - très élevé dans ce quartier - avait soudai-nement accru. Le résultat fut un documentairede 20 minutes, intitulé Les murs ont la parole ( v o i rP r o j e c t i o n s n° 5).En 2003, Jean-Louis Rossi a souhaité propo-ser une suite à ce documentaire. “L’idée étaitde retravailler sur le lien entre les générations.Cette fois, des adultes auraient interviewé lesjeunes. Mais le projet n’était pas jugé assezmûr et le temps a manqué”. S’il n’a pas eu letemps de donner une suite aux Murs ont lap a r o l e, Jean-Louis Rossi a eu en revanche celuide mener une réflexion sur les ateliers de réali-sation. Pour lui, il est nécessaire aujourd’hui

de les replacer dans une perspective “sociale,environnementale et globale”.“Le contexte de l’an passé a été un choc” explique-t-il. “Il nous a poussé à réfléchir sur des projetsbeaucoup plus ancrés dans la situation réelle desquartiers. On ne peut plus travailler avec desjeunes dans un atelier sans tenir compte desdonnées politiques ou sociales”. Cette convictionl’oriente tout naturellement vers le documen-taire, “qui permet un travail ancré dans le réel,dans une recherche de sens. Avec lui, on va bienau-delà du registre de l’occupationnel. Les ques-tions esthétiques y sont omniprésentes : appren-dre à faire un plan, penser le point de vue, leregard, la mise en avant de telle ou telle image”.Reconsidérer l’approche des ateliers, c’est aussirepenser la collaboration avec les structures dequartiers. “Les murs ont la parole est l’ e x e m p l ed’un atelier qu’une maison de quartier (celle desOrs) a su s’approprier. Elle s’y est impliquéeau-delà de la réalisation, en faisant du film unoutil de communication entre habitants. Et qui

Décloisonner les ateliers

Des ateliers de réalisation en prise avec toutes les réalités du terrain : unpoint de vue soutenu par Jean-Louis Rossi, animateur culturel à la MJCRobert Martin, coordinateur “un été au ciné-ciné ville” pour la ville deRomans.

E

Les murs ont la parole

“un été au ciné-cinéville”en région Rhône-Alpes

les chiffresSont concernés 24 villes,3 1 cinémas, 63 écrans et1 0 8 partenaires (associations,entreprises privées, servicesdéconcentrés, collectivitést e r r i t o r i a l e s ) .98 séances de cinéma en plein air,33 séances spéciales, 30 ateliers,1 6 formations et 3 autres actionsspécifiques ont été organisés et2 4 000 contremarques ont étéd i s t r i b u é e s .

les villesAlbertville, Annecy, Annonay,Aubenas, Bourg-en-Bresse, Bron,Caluire, Chambéry, Cluses, Cr a n -G e v r i e r, Decines, Grenoble, Ly o n ,Neuville-sur-Saône, Roanne,Roissard, Romans, Saint QuentinFa l a v i e r, Saint-Étienne, Saint-Martin-d’Hères, Valence, Va u l x - e n - Ve l i n ,Vénissieux, Villard-Bonnot,Villefontaine, Villefranche-sur-Saône,Vizille, Vo i r o n .

la coordination régionaleCréée en 1986, l'Association descinémas de recherche indépendantsde la région alpine (ACRIRA)regroupe aujourd'hui 32 sallesclassées Art et essai et Recherche. Les missions de l'ACRIRA sont lessuivantes : ■ la défense du cinéma art et essai etrecherche par la découverte enamont de films, et leur mise encirculation dans les sallesa d h é r e n t e s ,■ la mise en place d'animationsdiverses : avant-premières, reprisesou création de cycles, rencontresavec des réalisateurs, descomédiens, des professionnels duc i n é m a . . . ,■ le développement de projetsspécifiques et la programmation defilms de qualité à destination dujeune public,■ l'ACRIRA met en œuvre un projetintitulé Cinéma et Société, ■ la mise en place de visionnementpour les exploitants,■ la défense de certains courtsmétrages réalisés en région.Elle est également chargée de :■ la coordination de “Lycéens auCinéma” en Rhône-Alpes, ■ la coordination de l'opération “unété au ciné-cinéville” en régionRhône-Alpes depuis 1998.

A C R I R AYvette Zulian2, square des Fusillés / 159, cours Berriat38000 G R E N O B L ETél : 04 76 21 61 93Fax : 04 76 21 06 54y v e t t e . z u l i a n @ w a n a d o o . f r

R H Ô N E - A L P E S

actions cinéma / audiovisuel projections / 5 5

A c t i o n■ Comment aborder le cinéma et ce qui sepasse “derrière l’ é c r a n” de manière active,vivante, non scolarisée, sans être obligatoi-rement assis sur un fauteuil ? En février 2003, 21 jeunes du département

de l’Isère ont participé à un stage de 6 joursanimé par l’association Loft sportif. Demanière ludique et participative, ils ont abordéles différentes facettes du faux-semblant a ucinéma : cascades, chutes, bagarres, sons….

Comment mesurer ce qui est difficilement mesurable ?■ Des critères sont mis en place pour évaluerquantitativement les résultats d’“un été auciné-cinéville”. Pour les analyses qualitati-ves, les propositions cinématographiques etles orientations des ateliers relèvent de laresponsabilité de chacun. Quel est l’ i m p a c tde l’opération sur les participants ? Quelleméthode de travail nous permettrait de véri-fier que nos propositions et orientationstransforment l’individu dans son environ-nement, dans son rapport aux autres, danssa connaissance de lui-même, dans sa capa-cité à faire des choix ? Ces questions qui

sèment le doute chez les adultes impliquésdans l’opération se retrouvent-t-elle danstoute action culturelle ? Les évolutions nécessaires de cette opéra-tion devraient pouvoir s’imaginer en fonc-tion d’évaluations qualitatives, et nonexclusivement quantitatives. Les objectifs de“cinéville” seront pleinement atteints lorsquetous les organisateurs auront les outils pourévaluer la résonance de leur travail sur lecourt, comme sur le long terme. Un nouveauchantier en perspective.

Ça se dispute■ À Cluses, du 7 au 19 juillet 2003, dans lecadre du festival “Regard jeunes sur la cité”(OROLEIS), s’est déroulé un atelier de réali-sation dirigé par Mohamed Kadded. 8 fi l l e set 2 garçons du quartier des Ewnes, et âgésde 14 à 18 ans, ont tourné une fiction ennumérique de 4 minutes intitulée ça sed i s p u t e, parodie d’émission télévisée qui meten scène deux jeunes de culture différenteannonçant leur mariage à leurs parents. “Lesjeunes ont abordé le thème de la différence”déclare Mohamed Kadded, auteur de

plusieurs courts-métrages (L’empreinte amou-r e u s e, Prix du meilleur court Art et essai àl’Unesco, Les pommes de terre). “Nous avonsvisionné des cassettes d’émissions, passé dutemps à répéter. La demande était forteconcernant le jeu et la direction d’acteur :comment se diriger, se déplacer. Et grâce àl’aide d’une télévision locale, nous avons eula possibilité d’investir l’espace d’un vraiplateau de télévision, d’y créer des décors”dans lesquels les jeunes ont interprété tousles rôles : la présentatrice, les invités...

Atelier cinéma d’animation à Albertville encadré par JP Houde

circule encore aujourd’hui ! Ce que noussouhaitons, c’est que les structures intègrentles ateliers dans leur projet culturel annuel.Nous ne voulons plus être perçus comme desopérateurs qui viennent “plaquer” leur projetcoûte que coûte à un moment donné. L’ a p-port de “cinéville”, c’est d’offrir la possibilitéde travailler dans la durée”. Jean-Louis Ro s s ivoudrait dorénavant mettre en place desateliers en deux temps : initiation technique,avec discussions et débats, puis réalisation. Le partenariat s’est imposé aussi en raisondes difficultés de la MJC à toucher le publicjeune. “Nous travaillons avec les maisonsde quartiers des Ors, de La monnaie, Co l u-che et St Nicolas. Elles sont éloignées de laMJC. Nous sommes tributaires d’une disper-sion des publics dans la ville”.L’animateur veut sortir des “ateliers par quar-tier”, rassembler, décloisonner. Cet été, pourla première fois, trois groupes issus de troisquartiers différents ont été réunis dans lecadre d’une journée de sensibilisation surle cinéma fantastique, animée par Na c h i k e-tas Wignesan. Et au mois de janvier, lesauteurs de Les murs ont la parole ont rencon-tré un groupe de jeunes de Privas (Ardèche),réalisateurs d’un documentaire au thèmevoisin – la ville, le mal-être des jeunes vis-à-vis des adultes. Visionnage de leurs fi l m srespectifs et regards croisés : “nous sommesparvenus à dynamiser une rencontre, à créerun échange très ouvert” observe Je a n - L o u i sRossi, pour qui le lien social, la communi-cation intergénérationnelle, restent des ques-tions centrales. Des questions auxquellesl’outil vidéo et l’éducation à l’image, pratiquésdans une visée sociale, peuvent peut-êtreapporter quelques réponses.

■ Co n t a c t : [email protected]

5 6 / projections actions cinéma / audiovisuel

ans une ville industrielle sansuniversité, qui compte 200 0 0 0habitants (500 000 avec l’ a g g l o-mération), Le Parc constitue l’ u n i q u e

salle de cinéma d’Art et essai. Une salle “vrai-ment orientée Recherche” précise son direc-t e u r, Michail Bakolas, qui affiche un intérêtpour l’éducation à l’image et soutient les dispo-sitifs mis en place dans son pays : le “Cinépédagogique”, une programmation scolairequi s’adresse à des jeunes de tous les âges ;“Ciné jeunes”, programmation de quatre fi l m sdestinée aux écoles primaires et accompagnéed’animations en classe, à l’issue de laquelle800 élèves votent pour établir un palmarès. Depuis plusieurs années, il participe à “unété au ciné-cinéville”. Charleroi bénéficie des

supports de communication, des ressourcesdu réseau, mais ne peut prétendre aux aidesfinancières du CNC et des partenaires fran-ç a i s .En 2003, il y a eu trois projections en pleina i r, ainsi qu’une série de séances destinéesspécialement aux centres aérés. “C’est uneprogrammation que nous mettons en placeen juillet et au début du mois d’août. Ces séan-ces connaissent un certain engouement, grâceà une tarification modique (la place coûte 2,80Euros) et au fait que les plaines de jeu (déno-mination des centres aérés en Belgique)souhaitent varier leurs activités”.Sur les 5OO contremarques diffusées dansl’entité de Charleroi, seulement 64 ont étéretournées à la coordination malgré une

fréquentation de 1170 spectateurs pour laprogrammation d’été. Une fréquentation queMichail Bakolas estime “satisfaisante au vudes conditions climatiques, plus qu’estivales”. Côté ateliers, des stages de réalisation decourts-métrages d’animation ont eu lieupendant quatre semaines, à destination d’en-fants de 8 à 12 ans. La thématique “Devoirsde mémoires”, elle aussi, a été exploitée àtravers un atelier réunissant un petit groupeessentiellement constitué de jeunes filles d’ori-gine maghrébine. “Celles-ci avaient défini unep r o b l é m a t i q u e : Où en est la deuxième géné-r a t i o n ? Où sont ceux qui ont réussi ?” En colla-boration avec le Gsara de Charleroi (un réseaude Centres de compétences et de servicesprésents dans toute la Communauté française

Il était une fois en BelgiquePartenaire d’“un été au ciné-cinéville” depuis plusieurs années, lecinéma Le Parc de Charleroi affiche son intérêt pour le dispositif. Ilsouhaiterait pouvoir s’impliquer plus fortement.

C H A R L E R O I

D

“un été au ciné-cinéville”en Belgique

les chiffresPour l'été 2003, trois villes étaientconcernées par le projet: Jumet(Charleroi), Farciennes et Fleurus.Des séances en plein air et desateliers de création ont eu lieu dansles trois villes :■ Plein air avec la projection deC h o u c h o u : Jumet (650 spectateurs),Farciennes (750 spectateurs),Fleurus (500 spectateurs) ;■ Ateliers de réalisation de courtsmétrages : Farciennes [Oxyjeun +Plaine] (30 enfants), Jumet( 1 3 enfants) et Fleurus (8 enfants).■ 500 contremarques ont étédiffusées dans l'entité de Charleroi.

Les villesJumet (Charleroi), Farciennes etF l e u r u s .

la coordinationDepuis 1996, le cinéma Le Parc àCharleroi en Belgique coordonne ledispositif “un été au ciné-cinéville”.Malgré une petite structure (deuxemployés), le cinéma Le Parc dansle cadre de l'opération “un été auciné”, s'est fixé comme objectifs demettre en valeur le 7ème Art commelangage contemporain universel, deprésenter le cinéma comme vecteurculturel, lieu de magie et de rêve ;mais aussi d'aider à le désacraliserpar une approche concrète et desrencontres et également de faire desfilms des moments de réflexionplutôt que de simpleconsommation.

CINEMA LE PARCMichail Bakolas, Administrateur déléguérue de Montigny 586000 - CHARLEROI (BELGIQUE)Tél: 32 (0)71 / 31.71.47Fax: 32 (0)71 / 30.64.04l e p a r c c h a r @ s k y n e t . b e

actions cinéma / audiovisuel projections / 5 7

Wallonie-Bruxelles), elles ont filmé des entretiensavec différentes personnalités ayant réussi dans lesdomaines de la politique, de la culture etc. “No t r eobjectif, dans l’idéal, serait de montrer cette réali-sation en Algérie, où nous avons des contacts”. Pour l’instant, le film en est encore à l’état de rushes,en raison du manque d’argent pour payer lem o n t a g e .“ Nos moyens sont limités” confesse Michail Bako-las. “Durant une certaine période, nous avions misen place des séances spéciales, mais l’accueil d’unintervenant est devenu trop coûteux”. Un autreregret est d’avoir dû abandonner la collaborationavec l’Atelier de production Ce n t r e - Val de Loire(APCVL) (jumelage une semaine sur deux, avecune équipe et des participants communs). “No u sne pouvions plus assurer notre part de l’ o p é r a t i o n .

Cela illustre notre problème global, nous nous trou-vons assez repliés sur nous-mêmes”.Mais Michail Bakolas ne cède pas au pessimisme.Au vu du succès régulier obtenu par les séancesq u’il organise pour les centres de loisirs, il resteconvaincu qu’“un été au ciné-cinéville” possèdedans sa région un fort potentiel encore inexploité.“ Nous travaillons avec la France depuis 1996 etnous en sommes toujours heureux”, affi r m e - t - i l .“ Nous essayons de faire le maximum avec ce dontnous disposons. Mais je pense vraiment que cedispositif pourrait se développer. Il y aurait encorebeaucoup de travail à accomplir”. ◗

Projection en plein air

5 8 / projections actions cinéma / audiovisuel

La sortie de votre film dans le circuitcommercial est restée assez confi d e n t i e l l e .Cela ne vous empêche pas de vous impli-quer dans de nombreuses séances-rencon-tres. Comment réussissez-vous à toucherle public ?Ce que je suis en train de construire est issude la première projection à la cinémathèquede Toulouse destinée aux coordinateurs de“cinéville”. Elle a abouti à la prise en chargedu film dans un grand nombre de régions.En trois mois, j’ai fait 68 débats. Le film circulebeaucoup dans des salles qui font l’effort decontacter des jeunes qui ne viennent plusau cinéma. Des salles qui cherchent des relaisdans les maisons de quartiers, les associationset les compagnies hip-hop. Un gros travaild’inscription du film par rapport aux réalitéssociales et culturelles a été accompli en denombreux endroits comme la région Rhône-Alpes, grâce à l’Acrira*. Il y a aussi le travaildes associations, moins nombreuses, commeAttac ou la Ligue des droits de l’homme quia organisé un débat passionnant à Vernon. Lapresse locale a fait beaucoup d’articles sur la

double peine et la stigmatisation dont souff-rent les jeunes des quartiers populaires.

Que pensent les jeunes spectateurs de votrefilm ?Je reçois de leur part des témoignages trèsattachants, qui me bouleversent. Ils me disent :

“merci de parler de nous “. “Merci d’en parleren bien, de montrer que nous sommes capa-bles de faire des choses positives dans cettesociété”.

En racontant l’histoire de Bouda, le film relatecelle des débuts du hip-hop en France. Vo u sinterviewez Si d n e y, l’animateur de l’ é m i s-sion « H-i-p H-o-p ». Comment les plusjeunes réagissent-ils face à ces “archives” ? Ils en ont entendu parler mais ils ne les ontpas vues. Ils éprouvent une sorte de fi e r t éen découvrant tout cela. Chaque fois que jemontre le film, je recherche dans la ville uncorrespondant hip-hop qui puisse venir parlerà mes cotés. Des discussions ont lieu sur lesorigines du mouvement, entre jeunes de diffé-rentes générations. Je ne suis qu’un passeur.

Vous avez montré le film à des hommespolitiques. Comment ont-ils réagi ? Quel aété l’impact du film vis-à-vis de la loi surla double peine ? C’est difficile à mesurer. Une projection depresse a été organisée au Sénat avec Mi c h e l

Tubiana, prési-dent de la Liguedes droits del ’ h o m m e ,M o u l o u dAounit, prési-dent du Mo u v e-ment contre leracisme et pourl’amitié entreles peuples(Mrap) etS t é p h a n eMa u g e n d r e ,v i c e - p r é s i d e n tdu Groupe d’in-formation et desoutien auxi m m i g r é s

( Gisti). Des sénateurs étaient présents. Ce l aa abouti à un amendement déposé par Ma r i e -Christine Blandin (Verts), Nicole Borvo (Pa r t icommuniste) et Michel Dreyfus-Schmitt (Pa r t isocialiste). Il demandait l’abolition de la doublepeine, c’est à dire la suppression de l’ i n t e r-diction du territoire français. Nicolas Sa r k o z y,

ministre de l’ I n t é r i e u r, a envoyé une lettre à laMairie de Paris, que Christophe Girard, adjointà la Culture, a transmise à Bouda. Il disait qu’ i lavait vu le film, qu’il avait été très ému etq u’il espérait que les aménagements de la loiaboutiraient à une régularisation de sa situa-tion. Le problème de fonds, c’est que cesaménagements ne règleront pas tous les casqui existent en France. Des catégories proté-gées ont été créées, soumises à condition (êtreentré en France avant l’âge de 13 ans, être mariédepuis plus de 10 ans etc). Cela ne toucheraque 20 ou 30 % des 7 000 personnes concer-nées. Et la double peine continue.

Vous avez également présenté le film dansdes prisons.Oui. Dans l’une d’elles, près de Lyon, la salleétait pleine. Il y avait cinq personnes condam-nées à la double peine, parmi lesquelles unhomme menacé d’expulsion à la veille de No ë l .Il était en France depuis 27 ans, avec troisenfants français. Je me suis rendu compte quelui et les autres détenus n’avaient aucune infor-mation sur la loi. J’aimerais que plus de gensutilisent le film pour que ceux qui peuventb é n é ficier des aménagements de la Loi Sa r k o z ysoient informés de leurs droits.

Quelles ont été les conséquences du fi l msur la vie de Bouda ?La sortie du film lui a d’abord causé unegrande souffrance. C’était violent pour lui devoir son image. Il se sentait jugé. Je lui ai expli-qué que les gens ne le jugeaient pas mais qu’ i l sessayaient de l’ é c o u t e r, de le comprendre, quetout cela se passait dans le respect. Peu à peu,il a repris confiance en lui, pris la parole dansles débats. Il espère avoir ses papiers. Il vientd’avoir un logement et va peut-être se marier.Globalement, le film lui a permis de croire aufait que l’on pouvait améliorer son sort. Ma i sl’arbre ne doit pas cacher la forêt. Il y en a desmilliers d’autres comme lui, qui n’ont pas eula chance de croiser le chemin d’un cinéastedans leur vie.

EN T R E T I E N R É A L I S É P A R DAV I D MATA R A S S O

*Association des cinémas de recherche indé-pendants de la région alpine. Assure la coor-dination régionale d’“un été au ciné-ciné ville”.

Bouda !On n’est pas des marques de vélo dresse le portrait de Bouda, un jeune danseur de hip-hop condamné à ladouble peine. Depuis plusieurs mois, Jean-Pierre Thorn présente son documentaire à des jeunes, deshommes politiques, des détenus… Premier bilan de cette nouvelle expérience de cinéma militant.

Séance spéciale à CLermont-Ferrand en présence de Jean-Pierre Thorn et Bouda

a c t u a l i t é s

é c h o s

actions cinéma / audiovisuel projections / 5 9

Rencontres nationales “un été au ciné-cinéville”forum des images - Paris - 6/7 février 2004

vendredi 06 février [salle 300]

Devoirs de mémoires, mémoire de l’immigration1 4 : 0 0 PR O J E C T I O N S D E F I L M S D’AT E L I E R S (E X T R A I T S)

Du Cambodge à AnnonayDocumentaire, MJC d’Annonay (Rhône-Alpes), 2003Réalisateur intervenant : Che Yan Wo n gEn présence des participants à l’atelier, de Che Yan Wo n get de Frédéric Ve r n i e r, (animateur)

Mode in France Documentaire, MJC Aliénor d’Aquitaine (Poitiers,Poitou-Charentes), 2003Intervenants : Pierre Mathios, Vincent Poymiro,Jérôme DubreuilEn présence de Rosine Ngo-Liboum et MyriamNasréddine (participantes à l’atelier), et de ChristinePayen (coordinatrice régionale “un été au ciné-cinéville”,chef du projet pour la MJC Aliénor d’A q u i t a i n e )

Sillons et sillages Documentaire, Cinéma Le France (Saint-Étienne,Rhône-Alpes), 2003Réalisateurs intervenants : Tristan Castella, EliseFayolle, Kamir Meridja, Dahmane Bouaziz, RabiaâBouros, Anaïs Castella, Raphaëlle Bruyas En présence de participants à l’atelier, de réalisateursintervenants et d’Antoine Ravat (coordinateur de l’atelierpour le cinéma Le Fr a n c e )

D’Ici et d’ailleursDocumentaire, le Magic cinéma (Bobigny, Ile deFrance), 2003Réalisateur intervenant : Michel MeyerEn présence de participants à l’atelier, de Michel Meyeret de Dominique Bax (directrice du Magic cinéma)

DÉ B ATAnimé par François Campana, directeur de Ky r n é aInternational, avecNadia Meflah (critique de cinéma), Léla Bencharif(chercheuse au CRENAM, Centre de recherches surl’environnement et l’aménagement) à St Etienne etun réalisateur (sous réserve).

“un été au ciné-cinéville” actions 2003 et 20041 7 : 0 0 PR O J E C T I O N D’U N E X T R A I T D U D V D

En présence d’Eric Briat, Directeur de la création desterritoires et des publics du CNCP r é s e n t a t i o n : Myriam Zemour, déléguée généraled’“un été au ciné-cinéville”

1 8 : 0 0 CO C K TA I L

2 0 : 0 0 CI N É-C O N C E R T (AVA N T-P R E M I È R E)Fa u s t de F.W. Murnau accompagné par le trio D’Elph.

Autour des ateliers1 0 : 0 0 PR O J E C T I O N S D E F I L M S D’AT E L I E R S

J’ai gagné un sourire Documentaire, mission locale de l’agglomération deLimoges (Limousin), 2003Intervenante multimédia : Sylvie Te x i e rEn présence de participants à l’atelier, de Sylvie Te x i e r( Foyer de jeunes travailleurs), de Cathy Duchez (anima-trice de la mission locale de l’agglomération de Limoges)

Laisse parler les gens Clip, Association Arachnima, Strasbourg (Alsace),2 0 0 3Artiste multimédia intervenante : Ramona Poenaru En présence d’un participant à la Tournée des quartiers,de Ramona Poenaru et de Laurence Fort (directrice duprojet pour l’association Arachnima)

Fric $ Trafic Fiction, MJC de Fécamp (Haute-Normandie), 2003Réalisatrice intervenante : Ariane DoubletEn présence des participants à l’atelier, d’Ariane Doublet,de Christelle Lefol et Marie Pierre le Nabour (animatriceet directrice de la MJC de Fé c a m p )

Jean la misèreFiction-reportage, Télé sans frontières (télévisionassociative dont les programmes sont conçus et réali-sés par les jeunes), Québec (Montréal), 2002En présence d’Alain Stanké et Gérard Henry (président etdirecteur de la fondation Travail sans frontières) (sousréserve), et d’Hazouz Bezaz (chef de projet de Télé sansFr o n t i è r e s )

Marcel Petipoi Fiction, Atelier de Production Ce n t r e - Val de Loire etService jeunesse de Château-Renault (Château-Renault), 2003Réalisateur intervenant : Lorenzo RécioEn présence des participants à l’atelier, de Lorenzo Récio,et de David Mendes et Nathalie Challou (animateurs duservice jeunesse de Château-Renault)

Jeunes sous influence Documentaire, Festival Résistances de Foix (Midi-Pyrenées), 2003Réalisatrice intervenante : Valérie GuillaudotEn présence des participants à l’atelier, de Va l é r i eGuillaudot (association Caméra au poing), et d’A l iLhand (animateur de la mission locale)

Le temps d’une lettreLettre filmée, cinéma le Volcan (Le Havre, Haute-Normandie), 2002Intervenants : Swann Dubus, Joseph MorderEn présence de Claire Barbanchon (participante), deSwann Dubus et de Ginette Dislaire (coordinatrice duprojet pour le cinéma Le Vo l c a n )

Loin des yeux, variation sur l’absenceLettre filmée, cinéma Le Volcan (Le Havre, Haute-Normandie), 2002Intervenants : Swann Dubus, Joseph Morder, Jean-Marie ChâtelierEn présence Swann Dubus et de Ginette Dislaire (coordi-natrice du projet pour le cinéma Le Vo l c a n )

Autour des ateliers1 4 : 0 0 PR O J E C T I O N S D E F I L M S D’AT E L I E R S

À la faveur de la nuitFiction, Maison du Geste et de l’Image de Paris (Ile-d e - France), 2003Intervenant : Mathias Gokalp En présence des élèves participants du Lycée Diderot(Paris), de Michèle Grégoire, (enseignante du Ly c é eDiderot), et (sous réserve) d’Evelyne Panato (directrice dela Maison du geste et de l’image)

La vie est telleDocumentaire, Association Handifférence (Bordeaux,Aquitaine), 2003Intervenant : Alain Cornadeau (Aliénor production)En présence de participants à l’atelier, membres de l’as-sociation Handifférence

Des filles et des garçons Docu-fiction, Service jeunesse de Villeneuve-Saint-Georges (Ile-de-France), 2003Réalisatrice intervenante : Malika Saci En présence des participants à l’atelier et des animateursdu service jeunesse de Villeneuve-Saint-Georges

La maison des fromagers Animation, Association Ciné Woulé (Fo r t - d e - Fr a n c e ,Martinique), 2003Intervenant : Alain BidardEn présence de Chantal Perro (coordinatrice “vavcancesau ciné-cinéville” Martinique pour Ciné Wo u l é )

Expérience d’outre-espace Animation, Centre social le Buisson (Trélazé, Pays dela Loire), 2003Plasticien intervenant : Simon AstiéEn présence des participants, de Simon Astier (ABC), et deMohamed Lhajri (animateur pour le Centre social le Buisson)

Le jardin Fiction, Communauté de communes du Ca r m a u s i n( Carmaux, Midi-Pyrénées) 2003Intervenants : Benoît Lacroux, Denis SavèsEn présence des participants à l’atelier, de Denis Savès(réalisateur intervenant pour La Trame), de SandrineBrisset et Hélène Au-Duong (présidente et animatrice del’association d’animations jeunesse du Carmausin) et deJ e a n - François Baulès (chargé de mission pour la commu-nauté de communes du Ca r m a u s i n )

PR O J E C T I O N S D E CO U R T S M É T R A G E S P R O F E S S I O N N E L S

L’ E l ude Khaled GhorbalFiction, France / Algérie, 15’, 1996En présence de Khaled Ghorbal

Le Bal du Minotaurede Lorenzo RecioAnimation, France, 10’, 2001En présence de Lorenzo Recio

Séances animées par Cécile Flaugère et MyriamZemour (Kyrnéa) avec Khaled Ghorbal (réalisateur),Rosine Ngo-Liboum et Myriam Nasréddine, (partici-pantes d’atelier)

Samedi 07 février [auditorium]

w w w. e t e c i n e . k y r n e a . c o m

La 11e édition du Festival de vidéo amateur de Lorientest ouverte ! Amateurs et scolaires ont chacun leur caté-gorie pour proposer leurs réalisations à la compétition,à condition que le film candidat ne dépasse pas 7 minu-tes et qu’il s’inscrive dans le thème de l’année (“ledépart”). Clôture des inscriptions : 31 mars 2004. Datelimite d’envoi des films : 30 avril 2004. Présentationdes films sélectionnés et remise officielle des prix : 11juin 2004 au cinéma le Cinéville à Lorient. Inscriptions pour les amateurs : Médiathèque de Lorient :Françoise Saïet. Té l . : 02 97 84 33 60. Inscriptions pour les scolaires : Centre départementalde documentation pédagogique, Vincent Acheré. Té l . :02 97 64 86 95.w w w 2 . a c r e n n e s . f r / c r d p / 5 6 / A c t u / Co n c o u r s / Fe s t i v i-d e o / a c c u e i l . h t m

Le 17e festival international du film vidéo de Vébron setient du 21 au 24 juillet 2004 dans le village cévenoldu même nom. La compétition de court-métrage estouverte à tous. Documentaire, reportage, clip d’ani-mation et fiction réalisés après le 1er janvier 2002sont acceptés. La date limite d’inscription est fixée au30 avril 2004. Dossier d’inscription sur demande.Association L’Ecran cévenol. Té l . : 04 66 44 02 59c e v e n o l e c r a n @ f r e e . f r

Le trio D’Elph présente en ciné-concert Fa u s t d eF . W.Murnau, film rare de 1926. Proposé en avantpremière lors des rencontres nationales “un été au ciné-ciné ville”, Le spectacle sera ensuite en tournée. Co û t :2 000 euros, film, hébergement et transport inclus, équi-pements son et vidéo en sus.Bouquin affamé productions / Fabrice Boy / 6 rue Dago-bert / 92110 Clichy / 06 81 00 56 14

Dans Supernova (Expérience #1), le nouveau cinéma indé-pendant ?, le scénariste Pascal Mieszala analyse lesnouveaux moyens qui s’offrent aux cinéastes pour réali-ser un film en dehors des circuits traditionnels : auto-financement, technologies numériques, mixage dessupports. Les auteurs font aujourd’hui feu de tout boispour accoucher de films “hors normes”. Ainsi, PierreV i n o u r, qui a tourné Supernova (Expérience #1) en super8 et en DV avant de le diffuser en salles. Pascal Mies-zala a collaboré à ce film. Il en retrace la genèse étapepar étape et tire de chacune d’elles des enseignementsprécieux pour ceux qui souhaitent (ou doivent) tourner“seuls contre tous”. Un joli carnet de tournage doubléd’une réflexion pertinente sur l’avenir du cinéma indé-p e n d a n t .Supernova (Expérience #1), le nouveau cinéma indé-p e n d a n t ? - Éditions Scope.19 euros.

La Médiathèque municipale du Gosier édite les actesdu Mois du film documentaire, édition 2001 en Guade-loupe, sous le titre : Gros plan sur la Guadeloupe, Duregard...vers l’analyse. On y trouve les résumés deplusieurs documentaires (La devinière de Alain Dervaux,Beau comme un camion de Anthony Co r d i e r...), desretranscritptions de débats et d’échanges entre spec-tateurs et réalisateurs intervenants. S’y ajoutent desanalyses filmiques signées Tony Coco-Viloin, docu-mentariste et enseignant en cinéma.R e n s e i g n e m e n t s : Agence projecSion6, Résidence “Les jardins du Morne Udol 1”97139 Abymes (Guadeloupe) / 05 90 90 87 71

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Bulletin à retourner à Kyrnea International, 80, rue du faubourg Saint-Denis - 75010 Paris

a c t u a l i t é sFestivals, rencontres, agenda 2Bouda ! entretien avec Jean-Pierre Thorn 5 8

dossier “un été au ciné-cinéville” 2003

Un réseau fort et tourné vers l’avenir, entretien avec Myriam Zemour 5Les actions en région 8

projections n°9/10actions cinéma / audiovisuel

Kyrnea International (association loi 1901) • bureaux etsiège social : 80, rue du Faubourg St-Denis 75010 Paris • T. 01 47 70 71 71 • F. 01 47 70 02 10 • e-mail :[email protected] • Site : www.kyrnea.com/LAREVUE/

D i r e c t e u r d e l a P u b l i c a t i o n Parfait Doudy • Directeur de lar é d a c t i o n François Ca m p a n a • Rédacteur en chef D a v i dMatarasso • R é d a c t i o n Christine Boivin, François Ca m p a n a ,Cécile Flaugère, Julie Guillaumot, Boris Henry, AngéliqueLagarde, David Matarasso, Myriam Zemour • P h o t o s c r é d i t é e ssur chaque photo • Maquette et Conception graphique C h r i s t i n eB o i v i n • A b o n n e m e n t s Florence Spiès • I S S N 1 6 3 6 - 5 5 9 3 •Co m m i s s i o n p a r i t a i r e1104 G 80597• I m p r i m e u r Caen Repro -14000 Caen • Dépôt légal janvier 2004• T i r a g e 4500 exemplaires• Abonnement pour 6 numéros 15 Euros • Prix au numéro 2 E u r o s• Les textes reçus sont publiés sous la responsabilité de leurs auteurs.Toute reproduction, même partielle, des textes et sur n’importe quelsupport est interdite.

Dossier réalisé par David Matarasso.Les brèves ont été réalisées avec le concours des coordinations régionales. Ont participé à la rédaction des brèves :Thierry Albert, Claude Brasseur, Daniel Ca s t a n e r,Véronique Charrat, Amélie Clisson, Franck Coupechoux, Martine Davion, ArmandDauphin, Christian Denier, Bruno Dubost, Florence Ferrandi, Emilie Fo u a s s i e r, RaphaëlGirardeau, Antoine Glémain, Loic Grelier, Souad H’Daddou, Nicolas Huguenin, Ca r i n eIrénée, Sabrina Janvier, Wilfried Jude, Elvire Le Cossec, Sylvette Magne, Virginie Maillard,Christophe Mourlon-Caffin, Christine Payen, Jean-Philippe Rameau, Thierry Rousseau,Thomas Senk, Elodie Taillardas, Etienne Wehrlin, Yvette Zulian.

P r o j e c t i o n s remercie tous ceux quiont permis de préparer ce numéro spécial :coordinateurs régionaux, professionnels du cinéma et du secteur social, intervenants,partenaires institutionnels, participants aux activités d’“un été au ciné-cinéville”.