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© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 2 L'événement SEMAINE DU 25 AU 31 OCTOBRE 2017 ARTS LIBRE l Expo en vue Où il est question d’un de grimaces, de Dada et h Invitation au château d’Exit 11, de l’artiste et commissaire Djos Janssens où il reçoit six comparses. LE COMMISSAIRE DE CETTE EXPOSITION porte plusieurs chapeaux. Probablement des casquettes. Et l’actualité de ses activités est foisonnante. En trois mots, il est commissaire d’expo (ni du peuple, encore moins de police), artiste plasticien et enseignant. Ici il agit dans les deux premiers secteurs en rassemblant autour de lui, dans un ensemble qui n’est point à pro- prement parler thématique, six adeptes des arts vi- suels. A Gand (Window Gallery, 45 Sassekaai), il oc- cupe la vitrine avec son intervention “The Meaning of Life” (jusqu’au 19 novembre). A knokke, il met la der- nière touche à une intervention pérenne à l’hôpital AZ Zeno (on en reparlera) et il expose chez Yoko Uhoda (ci-contre). Underground S’il n’y a pas de thématique dans cette expo qui joue sur les mots dès le titre qui, adapté en français, devient : “[On n’] apprend [pas] à un vieux singe à faire des grimaces” en supprimant la négation, il rè- gne par contre un esprit d’ensemble perceptible par le choix des artistes qui proviennent, pour certains, “de la scène belge underground”. Il est aussi question de Duchamp, de Dada, de Fluxus, d’humour et d’ab- sence de barrières. Dès l’entrée on est confronté à une écriture en relief, en langue étrangère, illisible. Pour résoudre l’énigme il faudra décrypter le titre “H.A.T.B.” donné par l’auteur, Olivier Stévenart, tech- nicien de surface et ambassadeur, comme il se nomme. Un ton est donné, sous les apparences, il faut aller dénicher le message subliminal. Et c’est ainsi dans la majorité des œuvres proposées qui n’ont pas souvent l’air d’être ce qu’elles sont réellement. Avoir l’air On retrouve les accumulations peintes de Yoann Van Parys (A.L.27/10/17), ainsi que dans des registres moins légers qu’ils ne le sont, les céramiques et po- choirs apparemment innocents de Dialogist-Kantor, la peinture d’Annick Nölle qui s’accapare de tout avec facétie ou gravité, les miroirs loquaces ainsi que les images à sens cachés et les mots percutants de Djos Janssens, alors que Gauthier Pierson s’approprie le titre de l’expo en coupable autoproclamé et aveux Commentaire Une revue d’art, un espace Par oger Pierre Turine Contrairement à chez nous où, telle Sœur Anne, nous ne voyons rien venir, à Paris les revues d’art sont légion et, si certaines s’accrochent avec la rage du désespoir ou des moyens du bord limités, quelques-unes tiennent le haut du pavé, avantage appréciable pour les artistes, les galeries et les musées qui s’y retrouvent selon créneaux et ten- dances retenus par les divers magazi- nes. Certes, ici, il y a votre “Arts Libre” et nos voisins français le reluquent avec envie car, prompt sur la balle et hebdo- madaire. Mensuelles ou trimestrielles, les revues françaises, à l’exception du “Journal des Arts” et du “Quotidien de l’Art” aux parutions plus régulières, n’émet- tent guère d’avis critiques sur les expo- sitions en cours. Elles annoncent et évaluent les propositions en lice aux quatre coins de l’Hexagone ou hors les murs. Notre collègue et ami Claude Lorent vous a, la semaine dernière, évoqué la santé du magazine français “Beaux- Arts” et sa connexion nouvelle avec “Le Quotidien de l’Art”. Ce qui nous convainc de parler d’un autre magazine de pointe, “Art Absolu- ment”. Il paraît tous les deux mois. De large ventilation, respectueux de la qualité des créateurs qu’il évoque ou dont il présente le portrait, dynami- que, agréable à lire, magnifiquement illustré, cet espace de création, que dirige Teddy Tibi, a deux autres cordes à son arc. Quasi depuis sa création, il y a 79 nu- méros, “Art Absolument” propose, étoffée au fil du temps, une collection de lithographies originales dont le programme ne cesse de se diversifier. Limitées à 30 exemplaires, les œuvres sont signées : Ayman Baalbaki, Ernest Pignon-Ernest, Barthélémy Toguo, JonOne, Jean-Pierre Raynaud, Sté- phane Pencréac’h, Najia Mehadji, Mark Brusse, Carole Benzaken, Philippe Cognée. D’autres suivront. Autre initiative, toute récente : “Art Absolument” s’est doté d’un espace d’exposition, un “lieu où se croisent les esthétiques et les générations d’artistes contemporains”. Situé au 11, rue Louise Weiss, à Paris 13 e , il a joué sa “première” autour d’un accrochage d’Ernest Pignon-Ernest avant que celui-ci ne cède la place, du 26 octobre au 19 novembre, à une sélection par Eva Jospin des meilleurs participants au Salon Outsider Art, qui vient de se tenir à Paris. Un prix de 10 000 euros sera remis à l’élu d’un jury très au fait de la création actuelle. YOANN VAN PARYS

d’art, un espace Expo en vue Une revue Où il est question d ......2017/10/25  · SUPLLB_20171025_ART Author ldkn Created Date 11/10/2017 2:57:56 PM

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Page 1: d’art, un espace Expo en vue Une revue Où il est question d ......2017/10/25  · SUPLLB_20171025_ART Author ldkn Created Date 11/10/2017 2:57:56 PM

© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

2 L'événement SEMAINE DU 25 AU 31 OCTOBRE 2017 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Où il est question d’un singe,de grimaces, de Dada et de Duchamp !

h Invitation au château d’Exit 11, de l’artiste et commissaire Djos Janssensoù il reçoit six comparses.

LE COMMISSAIRE DE CETTE EXPOSITION porteplusieurs chapeaux. Probablement des casquettes. Etl’actualité de ses activités est foisonnante. En troismots, il est commissaire d’expo (ni du peuple, encoremoins de police), artiste plasticien et enseignant. Ici ilagit dans les deux premiers secteurs en rassemblantautour de lui, dans un ensemble qui n’est point à pro­prement parler thématique, six adeptes des arts vi­suels. A Gand (Window Gallery, 45 Sassekaai), il oc­cupe la vitrine avec son intervention “The Meaning ofLife” (jusqu’au 19 novembre). A knokke, il met la der­nière touche à une intervention pérenne à l’hôpitalAZ Zeno (on en reparlera) et il expose chez YokoUhoda (ci­contre).

UndergroundS’il n’y a pas de thématique dans cette expo qui

joue sur les mots dès le titre qui, adapté en français,devient : “[On n’] apprend [pas] à un vieux singe àfaire des grimaces” en supprimant la négation, il rè­gne par contre un esprit d’ensemble perceptible parle choix des artistes qui proviennent, pour certains,

“de la scène belge underground”. Il est aussi questionde Duchamp, de Dada, de Fluxus, d’humour et d’ab­sence de barrières. Dès l’entrée on est confronté àune écriture en relief, en langue étrangère, illisible.Pour résoudre l’énigme il faudra décrypter le titre“H.A.T.B.” donné par l’auteur, Olivier Stévenart, tech­nicien de surface et ambassadeur, comme il senomme. Un ton est donné, sous les apparences, il fautaller dénicher le message subliminal. Et c’est ainsidans la majorité des œuvres proposées qui n’ont passouvent l’air d’être ce qu’elles sont réellement.

Avoir l’airOn retrouve les accumulations peintes de Yoann

Van Parys (A.L.27/10/17), ainsi que dans des registresmoins légers qu’ils ne le sont, les céramiques et po­choirs apparemment innocents de Dialogist­Kantor,la peinture d’Annick Nölle qui s’accapare de toutavec facétie ou gravité, les miroirs loquaces ainsi queles images à sens cachés et les mots percutants deDjos Janssens, alors que Gauthier Pierson s’appropriele titre de l’expo en coupable autoproclamé et aveux

Commentaire

Une revued’art, un espace

Par oger Pierre Turine

Contrairement à chez nous où, telleSœur Anne, nous ne voyons rien venir,à Paris les revues d’art sont légion et, sicertaines s’accrochent avec la rage dudésespoir ou desmoyens du bordlimités, quelques­unes tiennent le hautdu pavé, avantage appréciable pour lesartistes, les galeries et les musées quis’y retrouvent selon créneaux et ten­dances retenus par les diversmagazi­nes.Certes, ici, il y a votre “Arts Libre” etnos voisins français le reluquent avecenvie car, prompt sur la balle et hebdo­madaire.Mensuelles ou trimestrielles, les revuesfrançaises, à l’exception du “Journaldes Arts” et du “Quotidien de l’Art”aux parutions plus régulières, n’émet­tent guère d’avis critiques sur les expo­sitions en cours. Elles annoncent etévaluent les propositions en lice auxquatre coins de l’Hexagone ou hors lesmurs.Notre collègue et ami Claude Lorentvous a, la semaine dernière, évoqué lasanté dumagazine français “Beaux­Arts” et sa connexion nouvelle avec “LeQuotidien de l’Art”.Ce qui nous convainc de parler d’unautremagazine de pointe, “Art Absolu­ment”. Il paraît tous les deuxmois. Delarge ventilation, respectueux de laqualité des créateurs qu’il évoque oudont il présente le portrait, dynami­que, agréable à lire, magnifiquementillustré, cet espace de création, quedirige Teddy Tibi, a deux autres cordesà son arc.Quasi depuis sa création, il y a 79 nu­méros, “Art Absolument” propose,étoffée au fil du temps, une collectionde lithographies originales dont leprogramme ne cesse de se diversifier.Limitées à 30 exemplaires, les œuvressont signées : Ayman Baalbaki, ErnestPignon­Ernest, Barthélémy Toguo,JonOne, Jean­Pierre Raynaud, Sté­phane Pencréac’h, NajiaMehadji, MarkBrusse, Carole Benzaken, PhilippeCognée. D’autres suivront.Autre initiative, toute récente : “ArtAbsolument” s’est doté d’un espaced’exposition, un “lieu où se croisent lesesthétiques et les générations d’artistescontemporains”.Situé au 11, rue LouiseWeiss, à Paris13e, il a joué sa “première” autour d’unaccrochage d’Ernest Pignon­Ernestavant que celui­ci ne cède la place, du26 octobre au 19 novembre, à unesélection par Eva Jospin desmeilleursparticipants au Salon Outsider Art, quivient de se tenir à Paris. Un prix de10000 euros sera remis à l’élu d’unjury très au fait de la création actuelle.

YOAN

NVA

NPA

RYS

Page 2: d’art, un espace Expo en vue Une revue Où il est question d ......2017/10/25  · SUPLLB_20171025_ART Author ldkn Created Date 11/10/2017 2:57:56 PM

© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

3L'événementSEMAINE DU 25 AU 31 OCTOBRE 2017 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Où il est question d’un singe,de grimaces, de Dada et de Duchamp !

de ne pas être artiste ! Découverte au Prix Art Contest2007, Sofia Boubolis se distingue par ses fusains etson pastel où dans un climat paysager plus ou moinsindéfini, entre densité et légèreté, elle fait émergerdes luminosités d’ailleurs nourrissant notre imagi­naire. Dans une telle diversité de propositions, cha­que pièce est à apprécier comme une friandise incon­nue qui se révèle aux particularités de ses saveurs ca­chées.Claude Lorent

Infos pratiques

“[You can’t] teachyourgrandmother to suckeggs”, Exit 11 Gallery,château de Petit-Leez,129 rue de Petit-Leez,5031 Grand-Leez. Jus-qu’au 19 novembre. Duvendredi au dimanche de10h à 18h.www.exit11.be

Vue partiellede l’expoà la Exit 11 Gallery,œuvres de DjosJanssens,Annick Nölle,Dialogist-Kantor.

“Il ne s’agit pas de provocationgratuite, imperméableà la réflexion, mais biende liberté. L’esprit Dada

est toujoursbien d’actualité.”

Djos Janssens

Plaisir, souvenirs,émotions

CE SOLO DE DJOS JANSSENS est à met­tre en relation avec ses interventions insitu réalisées dans le nouvel hôpital AZZeno. Elles ne seront malheureusementvisibles qu’après l’ouverture au publicen janvier ou février prochain. L’artistea pris en compte la situation du patient,en attente d’une consultation, d’un exa­men, d’un verdict, dans le milieu hospi­talier. Un état d’esprit entre inquiétudeet espoir propice à l’envahissement desouvenirs de vie, de rêves, de désirs etde projets d’avenir. Ce sont ces étatsd’esprit, entre inquiétude du présent,projections dans un avenir parfois in­certain et réminiscences du passé heu­reux, qu’évoquent les œuvres réuniesen galeries. Une sorte de panorama desplaisirs de la vie, des émotions ressen­ties, des souvenirs et de réalités teintéesd’onirisme. La beauté (oui, elle est très

présente !) formelle et imagée desœuvres, engage à une rencontre sympa­thique, voire chaleureuse, avec les pro­positions. Les couleurs, l’un des atoutspicturaux de Djos Janssens, poussées enleur valeur de densité, attirent et nour­rissent un imaginaire engagé d’officedans une évasion mentale. On se senttransporté dans ces lieux, chargé aussid’un effet mémoriel, ces lieux où sou­dain la tête se remplit de sentiments, deréminiscences, d’envols visionnaires,de sensations intimes qui émergent ouenvahissent, d’une sorte de bien­être, àtel point que les questions posées – unpeu impertinentes parfois ou pertur­bantes –, que les rappels aux réalités –memento mori – ne parviennent pas àendiguer. Avec Djos Janssens, le mondeen ses aléas fugaces et la vie en sa tem­poralité limitée, se rappellent à nous.Une riche intelligence émotive.C.L.UDjos Janssens, “Enjoy your Destiny”,Yoko Uhoda gallery, Zeedijk 723, HetZoute, 8300 Knokke. Jusqu’au5 novembre. Ouvert les week­ends. www.yoko­uhoda­gallery.com

D.R.

Djos Janssens,“We have to change”, technique mixtesur toile, 30 x 40 cm, 2017.

h Un solo d’œuvres inéditesen galerie Yoko Uhodaà Knokke.

D.R.

Djos Janssens, “Youneed air”, technique

mixte sur toile,140 x 100 cm, 2017.