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SYNOPSIS

Raconter la guerre c’est aussi se détourner un instant des salves des mitraillettes, du tourbillon de folie meurtrière et des statistiques macabres de victimes anonymes pour donner la parole, et montrer les visages de toutes les autres victimes dont on ne parle pas assez. Ceux qui continuent de vivre et de faire vivre la Syrie, cette société à bout de nerfs, épuisée par cette guerre qui n’en finit pas, qui tente désespérément de préserver ce qui lui reste d’espoir. Un espoir fragile, qui chavire parfois, mais qui tient bon.

DAMAS, 2015.

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NOTE DE L’AUTEURRien ne me destinait à faire un film mais la guerre qui fait rage dans mon pays depuis 5 ans est devenue une part intégrante de moi même. Il m’est apparu indispensable de collecter des témoignages venus de l’intérieur.

«La Syrie ne se voit pas, ni ne se raconte, la Syrie se vit.»

Le flux constant d’images de guerre et d’horreur dans les médias me semble désincarnées, déconnectées des réalités humaines sur place. J’ai donc décidé de partir à la recherche de ces images manquantes, absentes de nos écrans de télévisions.

Mon pays, riche d’un patrimoine et d’une histoire millénaires, est en train de disparaître jour après jour. Face à l’urgence d’une situation qui semble sans issue, face à cette perte incommensurable, j’ai voulu “fixer”, par l’image, le souvenir de la Syrie.

J’ai grandi à Damas, ce coeur historique qui ne cesse jamais de battre. Il était pour moi essentiel d’orienter mon regard sur cette ville qui est la mienne et que je connais intimement. Les Damascènes parviennent tant bien que mal à maintenir un équilibre au quotidien, ils organisent leur survie.

Cet équilibre fragile est menacé, à chaque seconde de voler en éclat, pulvérisé par un obus.

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C’est précisément cette capacité à continuer de vivre, de rire, malgré des circonstances exténuantes que j’ai voulu mettre en avant.

Au cœur de la guerre il existe des hommes, des femmes et des enfants , des héros du quotidien. J’ai souhaité leur rendre la parole, indépendemment de leurs origines sociales ou ethniques, de leurs confessions ou de leurs opinions politiques.

Le peuple syrien, dans son intégralité, dans sa diversité, est confronté à la même guerre.

Damas, là où l’espoir est le dernier à mourir, n’est en aucun cas un film politique analysant de façon méthodologique la nature des conflits internes. C’est au contraire un film rassembleur qui met l’accent sur ce que les damascènes ont encore en commun.

Tous ont dû s’acclimater à la guerre, à l’omniprésence de la peur et à la proximité de la mort. Tous ont dû apprendre à tolérer l’intolérable.

Tous, sont désormais condamnés à espérer.

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TRAITEMENTPour financer mon voyage et l’achat d’un matériel de base, j’ai lancé une campagne de financement participatif sur KissKissBankBank. En 2 jours, l’objectif initial de 1000 euros est atteint, 20 jours plus tard, la collecte atteint les 2046 euros. Les donations viennent de toute l’Europe.

Le projet est largement soutenu et génère beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme.

Grâce à ces soutiens anonymes, je décide d’entreprendre un premier voyage en Juin 2015, sans savoir ce qui m’attendrai sur place. Le contexte de guerre rend difficile un travail de préparation en amont: il m’est impossible de faire les demandes d’autorisations depuis la Belgique. Je n’ai pas d’autre choix que de me lancer et d’espérer que la situation se débloque sur place

Depuis 2011 et suite à l’embargo européen sur les vols opérés vers la Syrie, il est impossible de se rendre directement à Damas. Je décide donc de passer par le Liban. La route entre Beyrouth et Damas est relativement sûre et après de nombreux check points, mon passeport syrien en main, nous arrivons enfin à destination.

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Sur place, je dois composer avec les réalités d’un pays en guerre. Je commence le travail au gré des rencontres et toujours en huis-clos.

Les détonations incessantes ponctuent les conversations et rythment les journées.

Depuis longtemps, les damascènes ne sursautent plus, Nombreux sont ceux qui ont appliqué, inconsciemment, la phrase de Lacan: “Vivre, ce n’est rien d’autre qu’oublier”.

Riche de ces rencontres et de ces témoignages, je rentre à Bruxelles, après deux semaines d’immersion. Très vite, pourtant, le manque d’images se fait sentir - je dois repartir.

J’établis des contacts sur place, qui font volte-face et se désistent au dernier moment.

J’envisage alors une autre approche, via les réseaux sociaux, je parviens à obtenir des images d’archives pour enrichir et étoffer le paysage visuel du film.

A nouveau sur place, j’obtiens rapidement des autorisations, mon passeport syrien m’ouvre indéniablement des portes...« Quand tu regardes dans les yeux des gens,

tu comprends tout. Il y a des histoires dans tes yeux, les miens, les siens. Il y a des défaites, des victoires mais également de l’espoir. »

Entre quatre murs, autour d’un thé, le temps s’étire et les langues se délient.

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Deux années seulement se sont écoulées depuis mon dernier voyage, en 2013. Deux années qui ont tout changé.

Un fossé s’est creusé, entre eux et moi. Eux n’ont plus peur au quotidien, leur niveau de tolérance face à cette violence insidieuse s’est accru. Les damascènes démontrent cette capacité de l’être humain à résister, à s’adapter à une situation sur laquelle il n’a plus aucun contrôle.

Face à l’ampleur grandissante du projet, je ressens le besoin de m’entourer, je lance alors une bouteille à la mer et décide de contacter Boris Cyrulnik, le spécialiste mondial du concept de résilience. Celui-ci me répond très vite et m’assure de son soutien et de son désir de collaboration.

J’invite également Hussein Rassim, musicien de talent d’origine irakienne et réfugié en Belgique, à composer la bande original du film.

Cette notion de résilience s’est imposée d’elle même, au gré des rencontres, comme un élément central du film.

« Nous sommes en train de vivre un quotidien de douleur, mais on arrive à construire quelque chose de toute cette destruction. On peut reconstruire une

nouvelle vie.»

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PORTRAITS

Boris Cyrulnik, né en 1937 à Bordeaux, est un psychiatre et psychanalyste français. Il est principalement connu pour avoir théorisé le concept de « résilience » à travers des ouvrages tels que Un Merveilleux Malheur (2002) ou encore Les Vilains Petits Canards (2001). Le concept résilience en psychanalyse traite de la capacité d’un individu à surpasser sa souffrance par l’acceptation. A travers des témoignages rares, Damas, là où l’espoir est le dernier à mourir, dresse le portrait édifiant d’un peuple et de sa capacité à surpasser la violence, la peur et la destruction au quotidien. Passionné de la Syrie, Il accepte de rejoindre le projet en Avril 2016.

Hussein Rassim est née en Irak. Il a étudié le luth oriental à l’Institut de Musique de Baghdad pendant 5 ans. Pendant l’été 2015, face à un quotidien de plus en plus difficile, il est contraint quitter son pays. Il prend alors la longue route des Balkans et s’installe finalement à Bruxelles où il relance sa carrière musicale avec vigueur. Il participe actuellement au projet d’album Refugee for refugees, initiative de Muziekpublique et fruit d’une collaboration entre une vingtaine de musiciens réfugiés en Belgique. La sortie de l’album est prévue le 13 Mai 2016. Hussein a accepté l’invitation de Myrna Nabhan et composera la bande originale de Damas, là où l’espoir est le dernier à mourir.

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Myrna Nabhan est politologue et fondatrice de Cham Consulting Group, une société de consultance sur le monde arabe.diplômée de la faculté de Sciences Politiques et Relations Internationales de l’Université Libre de Bruxelles (ULB). Née à Bruxelles en 1986, de mère Marocaine et de père Syrien, elle a vécu entre Damas et Bruxelles. Elle est l’auteur de plusieurs tribunes parues dans La Libre Belgique, Le Vif/L’Express et le Huffington Post.

REALISATRICE

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SOCIETE DE PRODUCTION

Les Films de la Récré fondé par Boris Baum est une société de production de films indépendants basée à Bruxelles. Elle tend à regrouper de jeunes talents en développement, production et post-production, afin de les mettre en avant sur des projets de films engagés et originaux. Leur dernière production, Une braise sur la neige, a reçu un accueil chaleureux du public et de la critique.