9
Direction de j'animation de la recherche, des éludes et des statistiques DARES 98.12 - W 53.2 PREMIÈRES SYNTHÈSES EN 1998, PLUS D'UN SALARIÉ SUR DEUX UTILISE L'INFORMATIQUE DANS SON TRAVAIL ~.................. . . . . . . : En 1998, un peu plus d'un salarié sur: . deux utilise un ordinateur dans le . . . . cadre de son travail, au moins occa- . . . . sionnellement.L'informatiquepermet . : de combiner efficacité et souplessé: : . Grâce au micro-ordinateur relié à un . . . . réseau, elle joue, de plus en plus, un . . . . rôle d'intermédiaire,par exemple. . . . pourpermettredeséchangesd'infor- . : mations en temps réel entre l'entre- : : prise et ses clients ou ses fournisseurs. : . Mais le développement des nouveaux . . . . outils,micro-ordinateursportables, . . . . accèsà Internet,resteliéàlahiérar- . . . . . chie sociale: il profite surtout a . : l'encadrement, quasiment pas aux: . catégories d'exécution. 1 , 1 en va de . . . . même de l'usage professionnel du . . . . micro-ordinateur à domicile, impor- . : tant chez les cadres et les enseignants. : . . . . . . . . ............................... Ministère de l'emploi et de !a solidarité La proportion de salariés qui uti- lisent l'informatique continue de croître rapidement en France. En mars 1998, elle dépasse 50 %, con- tre 39 % cinq ans plus tôt [Aquain et alii, 1994]. Cette diffusion aujourd'hui assez large de l'ordina- teur conduit-elle à sa banalisation? Dans quelle mesure s'étend-elle aux salariés les plus âgés et aux caté- gories d'exécution, jusque là assez peu concernés? L'informatique se diffuse plus vite parmi les nouvelles géné- rations De fait, l'utilisation de l'informa- tique augmente pour toutes les ca- tégories d'âge (graphique 1). Une analyse par génération (1) fait ap- paraître que les plus jeunes, nés en 1964 ou après et arrivés récemment ( J) - On a regroupé les années de nais- sance pour comlÏtuer des emembles de générations homogènes du point de vue de l'utilisation de l'informatique.

DARES - travail-emploi.gouv.fr · o 20.24 25-29 30-34 35.39 40.44 45-49 50-54 55ans ans ans ans ans ans ans :1ns ctplus surlemarchédel'emploi,connais- sentunecroissance del'utilisation

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Direction de j'animation de la recherche,des éludes et des statistiques DARES

98.12 - W 53.2

PREMIÈRES SYNTHÈSES

EN 1998, PLUS D'UN SALARIÉ SUR DEUXUTILISE L'INFORMATIQUE DANS SON TRAVAIL

~................... .. .. .: En 1998, un peu plus d'un salarié sur:. deux utilise un ordinateur dans le .. .. cadre de son travail, au moins occa- .. .. sionnellement.L'informatiquepermet .: de combiner efficacité et souplessé: :. Grâce au micro-ordinateur relié à un .. .. réseau, elle joue, de plus en plus, un .. .. rôle d'intermédiaire,par exemple.. .. pourpermettredeséchangesd'infor- .: mations en temps réel entre l'entre- :: prise et ses clients ou ses fournisseurs. :. Mais le développement des nouveaux .. .. outils,micro-ordinateursportables, .. .. accèsà Internet,resteliéà lahiérar- .. . .. chie sociale: il profite surtout a .: l'encadrement, quasiment pas aux:. catégories d'exécution. 1

,1 en va de .. .. même de l'usage professionnel du .. .. micro-ordinateur à domicile, impor- .: tant chez les cadres et les enseignants. :. .. .. .. ................................

Ministère de l'emploiet de !a solidarité

La proportion de salariés qui uti-lisent l'informatique continue decroître rapidement en France. Enmars 1998, elle dépasse 50 %, con-tre 39 % cinq ans plus tôt [Aquainet alii, 1994]. Cette diffusionaujourd'hui assez large de l'ordina-teur conduit-elle à sa banalisation?Dans quelle mesure s'étend-elle auxsalariés les plus âgés et aux caté-gories d'exécution, jusque là assezpeu concernés?

L'informatique se diffuse plusvite parmi les nouvelles géné-rations

De fait, l'utilisation de l'informa-tique augmente pour toutes les ca-tégories d'âge (graphique 1). Uneanalyse par génération (1) fait ap-paraître que les plus jeunes, nés en1964 ou après et arrivés récemment

(J) - On a regroupé les années de nais-sance pour comlÏtuer des emembles degénérations homogènes du point de vuede l'utilisation de l'informatique.

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o20.24 25-29 30-34 35.39 40.44 45-49 50-54 55 ans

ans ans ans ans ans ans :1ns ct plus

sur le marché de l'emploi, connais-sent une croissance de l'utilisationde l'informatique plus rapide que lesautres (graphique 2). En outre, unclivage sépare les personnes néesavant 1943 et les générations sui-vantes: les premières sont restéesà l'écart du rythme de progressiongénéral, porté par les générations1949-1963, alors que les généra-tions 1943-1948 le suivent.

L'augmentation concerne doncassez également toutes les classesd'âge si l'on considère "ensembledes salariés. Mais le recours à l'in-formatique augmente quand onpasse des catégories d'exécutionaux professions intermédiaires etaux cadres, avec l'ancienneté dansl'entreprise et en fonction du niveaude salaire, facteurs tous en partieliés à l'âge. Si donc celui-ci n'avaitaucun effet propre, la proportiond'utilisateurs devrait croître sensi-blement avec l'âge, et non resterstable. De fait, une analyseéconométrique qui combine l'âge etles autres facteurs susceptiblesd'expliquer le recours à l'informa-tique montre que ce dernier est plusfréquent avant 30 ans et baisse en-suite [Gollac, 1993]. L'influencenégative de l'âge reste sensible en1998, même si elle est moins nettequ'auparavant.

Malgré sa banalisation, elledemeure un facteur de distinc-tion sociale

En 1998 comme en 1993, les dif-férences entre les catégories socia-les extrêmes restent nettes. Si plusde neuf cadres et employés admi-nistratifs sur dix travaillent, aumojns occasionnel1ement, avec un

ordinateur. ce sera moins d'une foissur dix le cas chez les employés desservices directs aux particuliers, lesouvriers agricoles et les ouvriersnon qualifiés de type artisanal (ta-bleau 1). Mais parmi d'autres ca-tégories professionnelles, l'usage del'informatique se généralise pro-gressivement : en 1998, il concerne

Graphique 1Proportion de salariés utilisateurs de l'informatique selon J'âge

70i1

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10

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Sources: MES-DARES, enquêtes Tcçhniqucs ci organisation du travail (1987, 1993) et Condi-tions de travail (1991, ]998).

Tableau 1Proportion de salariés utilisant l'informatique

selon la caté~orie socin-professionnelle

Cadres ct professions intellectuelles supérieures''''''''''''''

Cadres de la fonction publique.'.

Professeurs, professions scientifiques.

Professions de l'infonnation, des arts et des spectacles.

Cadres administratifs et conunerciaux d'entreprise..

Ingénieurs et cadres techniques d'entreprise.

Professions intennédiaires ,...................................................

Instituteurs et assimilés.

Professions intermédiaires de la santé et du travail social.

Professions intermédiaires administrativesde la fonction publique. .............

Professions intennédiaires administratives

et commerciales des entreprises ........................

Techniciens.. .....

Contremaîtres, agents de maîtrise..

EmplOYés ,........................................

Employés civils et agents de service de la fonction publique.

Policiers et militaires.

Employés administratifs d'entreprise.

Employés de commerce .

Personnels des services directs aux particuliers..

Ouvriers qualifiés ..'ou .....

Ouvriers qualifiés de type industriel

Ouvriers qualifïés de type artisanal.

Chauffeurs.

Ouvriers qualifiés de la manutention,

du magasinage et du transport ..

Ouvriersnonqualifiés , ...........................

Ouvriers non qualifiés de type industriel ..

Ouvriers non qualifiés de type artisanal.

Ouvriers agricoles.

.........

1987

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1991

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58.2

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46.9

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22.8

63.4

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1993

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73.0

75,6

49.4

35.3

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67,3

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71.3

39.0

39.8

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10.2

15.2

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2.5

5,3

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2.8

34,0

1998

70.5

73.9

55,5

50.0

76.6

84.5

54.2

36,6

31,5

85.0

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72.1

62,S

91,6

93,4

70.9

60,8

53,8

Ensemble, "..., ,.,.,., , ,....................

76.8 88.6

65.2

69.6

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43.3

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79,8

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61.0

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1.1

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Sources: MES-DARES, enquêtes Techniques et organisation du travail (1987. 1993) ct Condi-tions de travail (1991. 1998).

2PREMIÈRES SYNTIIÈSES ')!U2.WS32

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près des deux tiers des policiers, lamoitié des employés de commerceet des ouvriers qualifiés du maga-sinage et de la manutention, le tiersdes ouvriers industriels qualifiés, et17 % des non qualifiés. Se servirde l'informatique tend ainsi à per-dre une partie de son caractère « dis-tinctif ». Celui-ci se reporte sur l'ac-cès à de nouveaux outils comme les

micro-ordinateurs portables ouInternet d'une part, sur le degréd'autonomie dans l'usage de l'or-dinateur, d'autre part.

Les micro-ordinateurs portablessont encore peu répandus. 7 % dessalariés déclarent en utiliser, con-tre moins de 4 % en 1993. Ce sontsurtout des cadres et des professionsintermédiaires (graphique 3). Ce-pendant, des logiques de métier in-tertèrent avec la hiérarchie sociale:ainsi, parmi les plus équipés, ontrouve en 1998 les techniciens del'informatique (32 %), les profes-sions intermédiaires de l'armée etde la police (28 %), les gendarmes(31 %), les techniciens et ouvriers

d'entretien en électricité-électroni-que (respectivement 30 % et 19 %).Près des trois quarts des policierset militaires qui se servent d'un mi-cro portable déclarent le faire surleur lieu de travail aussi bien qu'auCours de déplacements profession-nels (graphique 4). Dans une moin-dre mesure, c'est aussi le cas pourles techniciens d'entretien en élec-tricité ou en électronique et ceux des

télécommunications. En revanche,les employés de bureau et lesouvriers d'entretien qui disposentd'un micro portable déclarent l'uti-liser pour l'essentiel sur leur lieu detravail. Les cadres, et les profes-sions intermédiaires administrativesdisent s'en servir aussi à leur domi-cile (ce qui traduit un débordementdu travail dans leur univers domes-tique). Près de 45 % des cadres ad-ministratifs d'entreprise et des in-génieurs utilisateurs déclarentmême s'en servir partout, aussi bienchez eux qu'au travail ou en dépla-cement professionnel. A l'inverse,

Graphique 2Évolution de la proportion de salariés utilisateurs d'informatique.

selon les générations.,

1

1

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-1949-1963

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'.'1937-1942

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Lecture; sur ce graphique,les jeunes (nés de 1964 à 1969) elles plus âgés (nés avant 1949) sont

comparés aux générations intcnnédiaires (nées de 1949 à 1963). Comme les profils de ces der-nières diffèrent assez peu (du pain! de vue de l'usage de l'informatique). elles ont été regrou.

pécs. bien qu'elles repréSenlenl 15 générations. En revanche, les générations nées avant 1949

ont été scindées en deux groupes, cOITespondant à deux profils différents. Le groupe de généra-tions le plus jeune n'a pas élé représenté en 1987, car il avait alors de 18 à 23 ans; à cet âge, lesactifs occupés sont minoritaires, et Ont une structure professionnelle atypique. Dans le groupe

de générations le plus âgé, qui a,en 1998, de 56 à 61 ans, les actifs occupés sont également

minoritaires, mais leur compositionsocioprofessionnelle s'écane moins de la moyenne.

Sources; MES-DARES, enquêtes Techniques et organisation du travail (1987. 1993) et Condi-tions de travail (1991, 1998).

Graphique 3Proportion de salariés déclarant se servir d'un micro-ordinateur portable

En pourcentage des salariés

50 1

45 !40 !35 .,30 i25 i20 j

15 .

I~ j

oj

ffi'l1993

!ml 1998

Sources: MES-DARES, enquêtes Techniques et organisation du travail (1993) et Conditions de

travail (1998).

beaucoup d'enseignants s'en ser-vent seulement chez eux.

plus utilisateurs sont les ingénieurs

technico-commerciaux en informa-tique (90 %), les chercheurs de larecherche publique (85 %), puis lesautres ingénieurs et techniciens del'informatique et les enseignants dusupérieur. Par catégorie sociopro-

Globalement identique à celle desmicros portables, avec 7 % des sa-lariés, la diffusion d'Internet estencore plus élitiste. Les métiers les

PREMièRES SYNTHÈSES3

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Graphique 4

Types d'ulilis.Jtion du micro-ordinateur portable en 1998

]on'~

~H'"s:! seulement sur le

lieu de travail

711'~

(;11'"

''''IfSen déplacements

profession nets ousur le lieu detravail4n'~

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Source: MES-DARES. enquête Conditions de travail 1998.

Graphique 5Proportion de salariés déclarant se servir d'Internet en 1998

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101

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J 1....Source: MES-DARES. enquête Conditions de travail 1998.

fessionnelle, les ingénieurs, utilisa-teurs à 45 %, se détachent nettement(graphique 5). Ensuite viennent lescadres, les techniciens et d'autresprofessions intermédiaires, puis lesemployés administratifs d'entre-prise, seule catégorie d'exécutionqui dépasse 5 % d'utilisateurs.

Les systèmes informatiques cen-tralisés des années soixante-dixs'étaient diffusés dans les grandesbureaucraties tertiaires et dans lesindustries de process, selon des lo-giques propres à ces activités. Aucontraire, les innovations informa-tiques plus récentes se propagent àla manière des biens de luxe, ensuivant des effets de mode et d'imi-tation, des catégories sociales su-périeures vers les autres. C'était lecas du micro-ordinateur à ses dé-buts [Gollac, 1989]. Le développe-ment des micros portables oud'Internet semble aussi se con for-meràce modèle. Bien qu'il s'agisseseulement d'un usage professionnel,leur mode de diffusion les apparenteaux biens de consommation moder-nes, lave-vaisselle, magnétoscopes,téléphones portables, ou... micro-ordinateurs à domicile (utilisés ounon à des fins professionnelles).

Dans l'enquête Conditions de tra-vai 1de 1998, 7 % des salariés dé-clarent disposer chez eux d'un mi-cro-ordinateur qu'ils utilisent pourleurs activités professionnelles (horsmicro portables). Ce sont les ensei-gnants qui arrivent en tête: près de40 % des professeurs, professionsscientifiques et 30 % des instituteursen ont un. Viennent ensuite lesautres cadres et professions inter-médiaires. Le paysage est un peudifférent si l'on inclut les microsportables utilisés à domicile. Glo-balement, cela concerne alors 9 %des salariés, et la prééminence desenseignants est moins sensible (gra-phique 6). Une coupure assez nettesépare alors les cadres et ensei-gnants qui sont plus de 30 % à uti-liser un micro-ordinateur à domi-cile pour leur travail, et les profes-sions intermédiaires et employés,

PREMltRES SYI'ITutSES 4 \HI.]2 -N" 53.2

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Graphique 6Proportion de salariés qui utilisent un micro-ordinateur à leur domicile

(utilisation professionnelle) en 1998

En pour~entilgedC5 salants

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4511401

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"l 120 1

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1

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§Slnon ponable seulcment

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Source: MES-DARES, enquête Conditions de travail 1998.

Graphique 7Proportion de salariés qui utilisent l'informatique

trois heures ou plus par jour en 1998

En poun;entage des salariés utih~ateurs

100

~I

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711

1111111

Source: MES-DARES. enquête Conditions de Iravai11998.

moins souvent équipés (12 % oumoins).

La maîtrise de l'informatiqueest plus grande dans le haut dela hiérarchie

Le degré de maîtrise de l' ordina-teur différencie aussi l'encadrementdes catégories d'exécution. Quandils utilisent l'informatique, les ca-dres, les enseignants, les techni-ciens, les professions intermédiai-res et employés administratifs d'en-treprise sont plus nombreux à lefaire sans qu'on leur ait indiqué àl'avance toutes les opérations à exé-cuter. Nouveau dans l'enquête, cetindicateur est fortement corrélé auxmarges dont disposent les utilisa-teurs dans le choix de leurs pro-grammes ou de leurs logiciels. Or,de 1993 à 1998, la part de salariésdisposant de ces marges n'a guèreévolué. Pour la plupart des catégo-ries sociales, l'usage croissant del'informatique ne s'accompagnedonc pas d'une maîtrise plusgrande. Toutefois, pour les ingé-nieurs, les marges tendraient à serestreindre, alors que, à l'opposé,pour les cadres de la Fonction pu-blique, les employés administratifsd'entreprise et les employés de com-merce, elles augmenteraient un peu.

Pour les enseignants, la corréla-tion entre les deux indicateurs estmoins nette. Ils déclarent beaucoupplus fréquemment que les autrescatégories choisir eux-mêmes leursprogrammes ou leur logiciels.L'usage particulier de l'informati-que par les enseignants (grandeautonomie, usage à domicile et plu-tôt occasionnel - cf infra) renvoieaux caractéristiques de leur métier:dispensé, en général par oral, dansles établissements, l'enseignementnécessiie de la préparation enamont, la correction de devoirs enaval. C'est pour ces tâches, le plussouvent effectuées à domicile, quel'informatique est susceptible d'ap-porter une aide. L'usage de l'infor-matique est donc moins dépendant

PREMIÈRES SYNTHÈSES 5 9IU2.N"532

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1987 1991 1993 1998

État et collectivités locales ....,-""",n...,"""',"",,, ........... ...00.. 24.6 33,5 4t.2 55,!

Enseignement 27.6 33,2 :'1,8 56,0

Santé, acllon sociale.. 12.4 17.8 23.9 37,7

PTT . 40,8 53,7 52.8 66.6

Administrations locales. ](),O ]9,9 26.4 37,8

Autres administrations 32.2 47,[ 65.0 77.7

Sécurité sociale ......., "......",............. ......."..,..,.."..............,-, o.... 64,! 7t,7 73,3 89,9

Entreprises publiques ............... ..................................."'" no" 5!,5 52,! 56,6 73,4

Entreprises privées,"""""'"

....................'"''''''

........... .......""

22,9 32,7 37,0 47,7

de l'univers de travail des profes-seurs qu'il ne l'est pour les salariésdes entreprises ou les personnelsadministratifs de la Fonction publi-que.

L'informatique permet auxentreprises de combiner ef-ficacité et souplesse

L'usage professionnel de l'ordi-nateur occupe une place singulièredans la réponse aux besoins com-binés de nexibilité et d'efficacité desentreprises. L'informatique permet,en effet, de réaliser un compromisentre les logiques industrielle etmarchande [Cézard, Dussert,Gollac, 1992]. Elle apporte plus deprécision, et surtout de prescrip-tions, là où il y en avait peu. Ellepermet d'introduire plus de sou-plesse dans des processus formali-sés, ceux de l'industrie ou des gran-des bureaucraties tertiaires (ban-ques, assurances, sécurité sociale,services de l'État). Elle favorise etraccourcit le circuit entre les clientset l'amont. Elle modifie en profon-deur l'organisation du travail, enmultipliant les relations entre lessalariés, en accroissant le caractèrecollectif du travail [Gollac, 1996].

En 1998 comme en ] 993, les sa-lariés des grandes entreprises utili-sent plus l'informatique que ceuxdes PME. Cependant, en 1993, onobservait un écart important entreles entreprises de moins de 500 sa-lariés, où le tiers des salariés étaientutilisateurs, et celles de 500 sala-riés ou plus (51 % d'utilisateurs). En1998, les entreprises de 50 à moinsde 500 salariés ont comblé une par-tie de leur retard, et ont connu laprogression la plus rapide. Tout sepasse comme si le tissu des PMEétait entraîné dans le réseau de re-lations des entreprises de plusgrande taille. L'informatisation desadministrations, quant à elle, con-tinue de progresser à vive allure, ycompris dans les fonctions d' ensei-gnement et de santé, pour lesquel-

Tableau 2Proportion de salariés utilisant l'informatique dans le secteur public

Comparaison avec le secteur privé

Sourres : MES.DARES, enquêtes Tc,hniques et organisation du travail (19X7. 19(3) ct Conditions

de travail (1991. 1998).

les l'équipement avait relativementpeu augmenté avant 1993 (ta-bleau 2).

Les durées d'utilisation sont as-sez contrastées (graphique 7). Lesingénieurs et techniciens, les cadres,professions intermédiaires et em-ployés administratifs (d'entfeprise

ou de la Fonction publique) ont unusage quasi permanent des ordina-teurs, donc des durées d'utilisationlongues. En effet, l'informatiqueest, par excellence, l'outil du bu-reau, que ce soit pour les fonctionsd'études ou les fonctions adminis-tratives. Les cadres et intermédiai-res commerciaux, les vendeurs, lesouvriers du magasinage et de la ma-nutention se servent de l'informati-que de façon moins systématique,dans leurs relations avec les clientset les fournisseurs. Les ouvriers in-dustriels, qualifiés ou non, les per-sonnels des services médicaux etsociaux, les policiers, les agents demaîtrise l'utilisent encore moinslongtemps (consultation, usage an-nexe), de même que les enseignants.

encore une fois à part.

Le micro ouvre désormaisl'accès aux réseaux

Avec le développement des ré-seaux, l'ordinateur sort des bureauxet devient un instrument de relations[Gollac et alii, 1998]. Le micro re-lié à un réseau ou à d'autres ordi-

nateurs est le principal vecteur decette transformation, notammentdans l'industrie, où 63 % des entre-prises disposent d'un réseau de mi-cro-ordinateurs en 1997 [Favre etalii, 1998]. Mais le développementdes réseaux d'entreprise ne touchepas seulement l'industrie, comme lemontre l'exemple des activitéscomptables et de conseil [Cases,1997]. Tous secteurs confondus, lapart des salariés qui se servent d'unmicro-ordinateur relié passe de 14%en 1993 à 36 % en 1998. Formemoderne de l'outil informatique, lemicro relié était, et reste surtout uti-lisé par les cadres et professionsintermédiaires, hors enseignants(graphique 8). Parmi eux, les ingé-nieurs et techniciens étaient lesmieux équipés en 1993 ; depuis, lesmétiers administratifs ont rattrapéleur retard. En outre, certaines ca-tégories d'exécution s'en rappro~chent : en 1998. les employés d' en-treprise utilisent le micro reliéautant que les techniciens. Lesautres catégories sont nettementmoins utilisatrices. Pourtant. lesagents de maîtrise. les ouvriers qua-lifiés du magasinage et de la manu-tention, el m~me les employés decommerce, ont connu une progres-sion notable de leur taux d'équipe-ment. Ce sont en effet des métiersoù les liaisons avec les collègues,les fournisseurs, les clients, sontimportantes.

PREMIÈRES SYNTIIÈSES 6

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Graphique 8

Proportion de salariés utilisateurs d'un micro.ordinateur relié

100

90

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111199870

(,().

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JJJJJ~J20

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Graphique 9Proportion de salariés qui transmettent

ou reçoivent des informations par liaison informatique en:1998

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Source: MES-DARES, enquête Conditions de Iravail1998.

Avant l'essor du micro relié, lacombinaison micro-terminal cons-tituait la panoplie la plus complèteet jouait, à une échelle plus modeste,ce rôle de mise en relation. La partdes salariés qui utilisent à la foisun micro et un terminal (ou, main-tenant, un micro relié à un réseau)est passée de 7 % en 1987 à 17 %en 1993, puis 37 % en 1998. La pro- .portion de ceux qui n'utilisent qu'unmicro-ordinateur, sans liaison à unautre ordinateur, stagne depuis1993, aux environ de 10 % des sa-lariés. Seuls les enseignants dépas-sent significativement ce chiffre, cequi confirme leur usage plus indi-viduel de l'informatique: 36 % desinstituteurs et assimilés, 25 % desprofesseurs et professions scienti-fiques se servent d'un micro nonrelié. Développement des réseaux etdécentralisation des usages vont depair: la proportion de salariés quise servent seulement d'un terminalrégresse fortement (4 %, contreII % en 1987 et en 1993). Cepen-dant, 15 % des employés de com-merce sont encore dans ce cas, soitprès du tiers des utilisateurs d'in-formatique de cette catégorie.

Autre signe de l'importance durôle d'intermédiaire joué parl'ordinateur, 58 % des salariés uti-lisateurs s'en servent pour transmet-

tre ou recevoir des informations.Tout particulièrement les cadres etprofessions intermédiaires hors en-seignement et santé, les employésadministratifs et les policiers, lesouvriers qualifiés du magasinage(graphique 9). Les liaisons limitéesau périmètre de l'entreprise sontplus fréquentes pour les professionsintermédiaires (hors instituteurs),les ouvriers industriels et lesouvriers du magasinage, tandis queles liaisons tournées vers l'extérieursont plus souvent l'apanage des in-génieurs et cadres. L'usage de l'in-formatique vient ainsi renforcer lesclivages socioprofessionnels dansl'étendue des réseaux de communi-cation que peuvent mobiliser lessalariés [Moatty, 1995].

PRE~I[ÈRES SYNTHÈSES 7

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39 37

35 22

38 39

47 45

36 22

31 28

26 16

26 15

38 21

35 26

16 9

28 19

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13 7

16 10

12 5

Il 5

L'informatique va de pair avecl'entraide, et souvent avec untravail plus varié

Plus que leurs collègues non-uti-lisateurs, les salariés qui se serventde l'informatique travaillent dans uncontexte collectif, qui les aide quandils en ont besoin. Des études appro-fondies ont montré l'importance duréseau d'entraide que les salariéssont susceptibles de mobiliser, con-dition d'un usage efficace de l'or-dinateur [Gollac, 1996].

Dans l'enquête de 1998, la ques-tion suivante était posée: « Si vousavez du mal à faire un travail déli-cat, compliqué, est-ce que vous êtesaidé par a) vos supérieurs hiérarchi-ques, b) les autres personnes avecqui vous travaillez habituellement,c) d'autres personnes de l'entre-prise, d) des personnes extérieuresà l'entreprise? » Plusieurs répon-ses positives étaient possibles, maisle salarié pouvait aussi choisir d'in-diquer, pour les trois premiersitems, que la question était« sansobjet » (pas de supérieur hiérarchi-que, ou pas de personne avec quitravailler dans l'entreprise). Or lessalariés utilisateurs de l'informati-que se placent moins souvent dansles cas « sans objet ». Plus que lessalariés non-utilisateurs, ils sont enrelation avec des collègues, deschefs ou d'autres personnes dansleur entreprise, et la notion d'en-traide a donc un sens pour eux.D'ailleurs, en général, ils bénéfi-cient plus fréquemment d'une aideque les non-utilisateurs.

Une place à part doit être faite àl'aide reçue de l'extérieur de l'en-treprise. Globalement, 27 % des sa-lariés qui se servent de l' informati-que dans leur travail déclarent qu'ilspeuvent mobiliser en cas de besoindes personnes extérieures à l'entre-prise, contre seulement 13 % des

Tableau 3Proportion de salariés qui peuvent faire appel à l'aide

de personnes extérieures à l'entreprise,selon qu'ils sont, ou non, utilisateurs d'informatique en 1998

Ensemble ,............................................................................

Cadres de la Fonction publique.

Professeurs, professions scicmifiques .

Cadres adn-urÜSlratifs d'entreprise ..

Ingénieurs 1.............

Instituteurs et assimilés .....

Professions intermédiaires de]a santé et du travail social.

Professions il1tennédiairesadministratives de la Fonction publique..

Professions intennédiaircs administrativeset commerciales des entreprises

"..".

Techniciens ..~..

Agents de maftrise . ,

Employés civhs et agents de service de la Fonction publique,

Policiers et m';!itaires . .....

Employés administratifs d'entreprise ,

Employés de çommerce ,

Ouvriers qualifiés de type industriel

Ouvriers qua~fiés du magasinage

et de la manutention.

.....

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Utilisateurs

d'informatique

Non-utilisateurs

27 13

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Ouvriers non qualifiés de type industriel ..

Source : MES~DARES, enquête Cond~tions de travail de 1998.

8

qualifiés du magasinage et de la ma-nutention. Parmi les professions in-termédiaires et les employés, il estde 12 % contre 2\ % pour les tech-niciens, de 25 % contre 28 % pourles employés administmtifs d'entre-prise. Mais il ~e s'agit pas d'unerègle générale. La situation s'in-verse en effet pour les employés decommerce, dont 50 % trouvent leurtravail répétitif parmi les utilisa-teurs d'informatique, contre 40 %parmi les non-utilisateurs. Pourcette dernière catégorie, la diffusionde l'informatique génère une plusgrande formalisation des règles, etdonc un travail plus taylorisé.

Michel CÉZARD,

Lydie VINCK

(DARES).

non-utilisateurs (tableau 3). L'écarts'estompe pour les ingénieurs etcadres: leurréseau d'aide extérieurest important, et recourir à l'infor-matique ne l'augmente pas. Au con-traire, pour les ouvriers, les em-ployés et même les professions in-termédiaires, un réseau d'aide ex-térieur (relativement) étendu va depair avec le recours à l'informati-que.

En général, ceux qui se serventde l'informatique déclarent que leurtravail est moins répétitif. C'est vraipour la plupart des catégories so-ciales, et les écarts sont parfois as-sez forts: ainsi, 37 % des ouvriersqualifiés industriels utilisant l'infor-matique considèrent leur travailcomme répétitif, contre 55 % desnon-utilisateurs. L'écart est de37 % contre 46 % pour les ouvriers

PREMIÈRES INFORMATIONS et PREMIÈRES SYNTHÈSES sont éditées par le Minjst~re de l'emploi el de la MlJidarité, Direction de l'animation de la recherche des études etdes statistiques (DARES) 20 bis rue d'Estrées 75700 Paris 117SI'. Tél.: 01.44.38.22,611.Télécopie OI.44.3S.24,43,l>irecteur de la publication: Claude Seibel.Secrttarial lie ré<Jaction: Catherine Dcmaison el Evclyn FclTeira, ~1ao.!ueuislCs;Myriam Garric, Daniel u:pesam, Guy Barbut. Conception graphilJue : Minist~re de' l'emplui et de la soiidaritt.Fla.shage: AMC, Paris.lmprü>iün; Ec"print, Pontcarrt et JCDM.BUDY, Paris. Rcprugraphie: VARES. Ahonncments: la documentation Française, J2~ rue Henri Barbus..'i(9)30!( Auhcr-vi\Jiw;ccde~ HL: OL~(),IS,7U'(K),Hltcopic: ilIAO.tS,ti8.UO - PREMIERES INfORMATIOI'\Sct PREMIERES SYt'ITHESES: Jan (S2 nO); 66S F. Europe: 700 F - Autres pays: 7iS F

Puhlici!é : Minist<.':re de l'empJoi el de la sulidarité. ~PÔ! légaJ : à parution. Numéru de commission paritaire: 3124 AD. JSSN J 253 -iS4S

PREMIÈRES SYNTHÈSES

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Encadré

LES DONNÉES UTILISÉES

Les données proviennent des enquêtes Techniques et organisation du travail (1987 et 1993) et des enquêtes Conditions detravail (1991 et 1998). Ces enquêtes ont été menées auprès d'échantillons représentatifs des salariés. Les réponses se rélèrentaux conditions de travail, aux techniques utilisées et aux formes d'organisation du travail telles qu'elles sont perçues par lesenquêtés.

Les enquêtes Conditions de travail et Techniques et organisation du travail

Organisées et exploitées par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère del'emploi et de la solidarité, ces enquêtes sont réalisées en complément de l'enquête Emploi de l'INSEE. Le questionnaire estsoumis à tous les actifs ayant un emploi parmi le tiers sortant de l'échantillon, soit environ 22 000 personnes. Le champ de cesenquêtes est celui de l'enquête Emploi. Il inclut l'ensemble des ménages ordinaires de la France métropolitaine, et une partie dela population des communautés, dans la mesure où leurs membres ont des liens familiaux avec des ménages ordinaires. L'échan.tillon représente donc la population active ayant un emploi dans sa diversité. Restent toutefois exclus certains ouvriers deschantiers temporaires, des jeunes et des étrangers hébergés en foyers, ainsi que des personnes des établissements hospitaliers,scolaires et hôteliers vivant en collectivité.

Le questionnaire des enquêtes complémentaires est posé à chaque actif occupé du ménage. Celui~ci doit répondre personnel~lemene Pour la première fois en /998, l'enqllêle Conditions de lravail a été réalisée en utilisam des micro.ordillateurs porlQ-hies. Les enquêteurs ont directement saisi les réponses des enquêtés aux questions qui leur étaient posées. Utilisé depuis J993pour l'enquête Emploi proprement dite, ce système d'enquête diffère un peu du système traditionnel. Les réponses sont pluscourtes, les filtres et aiguillages du questionnaire sont mieux respectés (mais quelquefois plus brutaux), puisqu'ils font l'objetd'une programmation préalable et d'un contrôle en cours de coJJecte. Des analyses menées à la suite du passage de l'enquêteEmploi sur micro portable ont montré que la différence de protocole d'enquête ne modifiait pas les résultats quantitatifs, maisqu'clle conduisait à un ccrtain appauvrissement des informations saisies en clair (par exemple, celles qui servent à chiffrer laprofession).

Comment est mesurée l'évolution de l'usage de l'informatique?

Les questions posées sur l'informatique ont changé d'une enquête à l'autre, en raison notamment de l'évolution de l'informa.tique elle. même. En 1987, les questions portaient sur les micro.ordinateurs, les machines de traitement de texte, les terminauxémission.réception, les terminaux émission seulement,les terminaux réceptiop seulement En 1991, on distinguait uniquementles micro.ordinateurs, les machines de traitement de texte et les terminaux. En 1993, les machines de traitement de texte ne sontplus isolées en tant que telles, et sont classées avec les micro-ordinateurs. En 1998, les questions portent successivement sur lesmicro.ordinateurs reliés, sur les micros non reliés, sur les terminaux et sur les « autres matériels informatiques ». Ces dernierscas, peu nombreux au total, ont été reclassés quand cela était possible parmi les trois premières catégories.

La durée d'utilisation des matériels est demandée, au choix, en nombre d'heures par jour, par semaine ou par mois. Descoefficients de passage ont été calculés lors de l'enquête de 1987, et conservés depuis: une heure par jour correspond ainsi à4,3 heures par semaine et 21,4 heures par mois.

En 1987, 1991 et 1993, une question spécifique était posée sur l'utilisation du minitel, mais les analyses sur l'usage del'informatique ne comptabilisaient pas les utilisateurs du seul minitel. En 1998, la question sur l'usage du minitel n'est plusposée. Ceci rend difficile la comparaison de l'enquête Conditions de travail 1998 avec les enquêtes permanentes Conditions devic de J'INSEE, qui comportent des questions sur l'utilisation de l'informatique el1 Y incluant le minitel, et qui du coup pour-raient conduire à des estimations de taux d'utilisation plus élevées que celles présentées ici.

Au total, les résultats doivent donc être considérés comme des ordres de grandeur, certes imprécis, mais assez robustes.

Les résultats présentés ici portent sur les salariés, et concernent seulement la partie du questionnaire consacrée à l'informa.tique. L'enquête aborde aussi d'autres thèmes touchant plus directement aux cond~tions de travail: les pénibilités et les risquesdu travail, les horaires de travail, l'organisation du travail, l'autonomie et les rythmes du travail. Ces thèmes feront l'objetd'autres Premières synthèses au début de 1999. .

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PREMIÈRES SYNTHÈSES9 91\.]2- N" 53.2

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