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Date : 11/12 NOV 16 Périodicité : Hebdomadaire OJD : 400916 Page de l'article : p.80-91 Journaliste : Cyril Drouhet Page 1/12 ASIA 2294269400505 Tous droits réservés à l'éditeur

Date : 11/12 NOV 16 Page de l'article : p.80-91 Périodicité : …cxfile.advences.com/asia/article/2754_2763_asia-presse... · 2016. 12. 21. · Malraux puis Graham Greene, Lucien

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    LEVIEUX CENTRE DE SAIGON,

    UN ÎLOT COLONIAL ENTOURÉDE CHATTE-CIEL TRIOMPHANTS

    Rebaptisée Ho Chi Minh-Villeaprès 1975, l'ancienne capitaledu Sud est devenue le poumon

    êconomique du pay înemégalopole de 10 millions

    «Shgnghaïou Hongkong.

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    erre est exploitée.

    ON VIT ICI EN SYMBIOSEAVEC LA TERRE ET L'EAU

    ertaines légendes ont lamemoi re t e n a c e .

    Evoquer le sud duVieLnam renvoie

    souvent à ces imagesjaunies d'une vie su-

    rannée héritée des colo-nies, aux sombres souvenirs

    des guerres pour l'indépendance, aux paysages de rizières etde mangroves si bien décrits par les premiers découvreurs.Imaginer le Mékong qui arrose le delta de la péninsuleindochinoise, c'est immédiatement emprunter le fleuve quimené au coeur de la jungle et des ténèbres, celui que lecapitaine WUlard remonte à la recherche du colonel Kurtz dansApocalypse New. Aussi, quand votre avion atterrit sur letarmac dè Tan Son Nhat, tout votre imaginaire explose d'uncoup. L'aéroport de Saigon - parce que ce nom est tellementplus joli que celui d'Hô Chi Minh Ville, donné à Ja métropoleaprès 1975 en hommage au héros de la lutte révolutionnaire -est situé au coeur même de la bouillonnante cité : en quèlquesannées, la ville a grignote sans répit les campagnes alentourpour accueillir les 10 millions d'âmes de ce poumon economi-que du pays. Premieres visions, premiers chocs. L'oodai, cettelongue tunique de soie élégamment portée par les femmes,s'est laissé détrôner par le jean et le tee-shirt ; et les cyclomo-

    teurs ont eu raison des vélos que seules les jeunes filles aOant aucollege ont conserves. Rejoindre les quartiers du centre relevédès lors du parcours du combattant : des milliers de petitesmotos s'entremêlent dans un trafic dont peu se plaignent. Ilrègne même une sorte de bonhomie dans cette cacophonieassourdissante. Souvent a trois ou quatre sur une Honda, on sefrôle, on se pousse parfois du coude pour se frayer un passage,on pétarade d'un feu rouge à l'autre, on ne s'invective jamais,on klaxonne sans cesse.Saigon n'est décidément plus la capitale assoupie de la Cochin-chine française, celle des siestes sous la moustiquaire, celle del'anisette ou du Pernod que l'on prenait en soirée à la terrassedu Continental, celle d'un art de vivre décadent qui sentaitl'opium et l'ennui comme dans les romans de Marguerite Du-ras. Saigon l'insolente fut bâtie sur le terreau chancelant de nosambitions coloniales. Saigon la frondeuse osa défier les provin-ces communistes du Nord. Saigon la frivole s'offrit aux bras desGl américains jusqu'à sa perte. Saigon la repentie s'est soumiseconte son gré aux oukases et a la sévérité d'Hanoï. Mais c'estoublier que Saigon avait juste hiberné et attendu des joursmeilleurs pour renaître. Saigon, désormais, redevient ludiqueet indomptable, entreprenante et boulimique. Comme avant...La ville se transforme vite, a toute allure. Retourne7-ydansunan, et vous ne la reconnaîtrez plus. Ces multiples squats,bidonvilles de tôle qui accueillirent pendant des annees les

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    SATCOM SORT DESA TORPEURET A SOIF D'IVRESSE

    immigrants venus des campagnes, ont peri sous les che-nilles des bulldozers, faisant place nette à des gratte-cieltriomphants, des buildings qui rivalisent de hauteur avec lesautres métropoles d'Asie. A l'image de Bitexco, nouveau siègede la finance locale, une tour de verre inaugurée fin 2010 etdont le dôme pointu surplombe la mégalopole à 262 mètres dehauteur. Très prisé par la jeunesse dorée, son sky bar, au52e étage, offre le soir un panorama imprenable sur une cité enpleine mutation, envahie par des néons lumineux dignes delimes Square. Rien n'échappe au nouvel ordre urbain : autourde la cathedrale de briques roses construite par les Français, làoù le Tout-Saigon aime se retrouver a la tombée de la nuit, desgaleries commerciales ont surgi, des magasins de haute cou-ture ont pousse comme des champignons, les plus grandeschaînes hôtelières se sont implantées. Devant tous les terrainsencore en friche, un grand panneau annonce l'imminentenaissance d'une résidence de luxe, d'une salle de congrès oud'une université. Une soif de conquête et d'ivresse a gagné lescœurs, une fièvre qui jamais ne retombe : il suffit, à l'heure dudîner, de rejoindre l'immense esplanade faisant face àl'ancienhôtel de ville, un bâtiment construit au début du XXe siècle etressemblant plutôt à une immense meringue, pour mieuxcomprendre ce peuple en mouvement perpétuel. Ils sont desmilliers à s'y rassembler pour deviser, jouer aux cartes, ache-

    ter des billets de loterie, boire un verre dans la douceur du soir.Les anciens sont assis en cercle, des adolescents s'épanchent,des jeunes filles gantées jusqu'aux coudes cherchent l'âmesœur, des couples se forment, on rit, on s'apostrophe, on vit.

    Et toujours ce morne bruit incessant auquel on finit par s'habi-tuer, tout comme ces hordes de motos qui déferlent sur chaqueartere. Traverser la chaussee, de ce fait, relève du défi. Mais ilsuffit d'observer son voisin piéton pour assister au miracle.Avant tout, rester calme, ne pas se laisser impressionner par lechaos. Puis, s'élancer tranquillement, braver le flux, avancerau pas sans même regarder la moto qui fonce sur vous. Ellevous évite, vous contourne, tout devient fluide. Les collisionsseraient rares, voire inexistantes, dit-on. On croft rêver. Ons'habitue, tout simplement. On se fond lentement dans l'âmede cette ville qui, derrière cette modernité effrénée, a suconserver une douceur qui lui est propre, un charme indéfi-nissable. Ainsi, dans cette animation intense, le voyageur seprendra à apprécier les « restaurants de poussière >> installéssur les trottoirs. Assis sur un minuscule tabouret de plastiquerouge, il y consommera des crevettes grillées ou du bœuf auxvermicelles parfume d'herbes fraîches, le tout assaisonné dece nuoc-mâm qui transforme en or gastronomique n'importequel légume insipide. Cette saumure de poisson accompagnetous les plats des Vietnamiens, ceux des riches comme ceuxdes pauvres. Ses effluves s'échappent des cuisines ambulantes, se mêlent aux odeurs fortes de durian ou de jasmin, pourdonner cette mixture d'essences si particulière qui rebuteparfois les Européens nouvellement débarqués.La foule se fait plus compacte quand on approche le vieux cen-tre, figé dans tm temps colonial oublié dè tous - les moins de2,S ans représentent 70 "A, de la population -, sauf des autorités

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    Dans la postecentrale de Saigon,construite parGustave Eiffel, trônedésormais un portraitgéant d'Ho Chi Minh,héros de la révolutionvietnamienne (àgauche). A la nuittombée, devantl'ancien hôtel de villeconstruit par lesFrançais, l'heure estaux retrouvaillesavant de longuesvirées en deux-roues.

    qui misent sur le tourisme, restaurant avec soin les vieux bâti-ments. La vieille cathédrale Notre-Dame, de style néoroman,demeure le repère inamovible de ce qui fut le « Petit Paris del'Extrême-Orient » mais tient aujourd'hui dans un mouchoirde poche. Autour d'elle se dressent la poste centrale construitepar Eiffel, avec sa charpente métallique surmontée d'uneimmense verrière, le lycée Lê Quy Don, autrefois Chasseloup -Laubat, ou l'immense Rex, ancien hôtel mythique abritantdésormais des enseignes de luxe. En poursuivant jusqu'aufleuve, on descend l'ex-rue Catinat, devenue Dong Khol («rue de l'Insurrection genérale ») : entre deux boutiques élé-

    gantes de soieries ou de pièces en laque, on découvre le théâtremunicipal, de style Belle Epoque, puis le légendaire Continen-tal, le palace le plus chic des années 1930, qui accueillit AndréMalraux puis Graham Greene, Lucien Bodard et la fine fleurdes correspondants de guerre. Difficile cependantd'en goûterles délices, l'endroit est parsemé de grues en vue de laconstruction d'une ligne de metro qui devrait surgir de terre àl'horizon 2020. Alors, pour courir apres le temps, on part seperdre dans le vieux quartier chinois de Cholon, toujours aussicommerçant, où l'on vend de tout car e 'est sa vocation depuissa fondation.

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    Cette fureur de Saigon, ses excès envoûtants, il faut savoiraussi s'en proteger. Non pas la fuir, mais k quitter un temps,comme le font ses habitants quand arrive le week-end. Pourmieux la retrouver Pour mieux l'apprécier. A une heure devoiture, direction l'ouest et la platitude du delta du Mekong,cette plaine d'eau hors du temps qui s'étend a perte de vuejusqu'au ras d'un ciel voile par le soleil. On emprunte uneroute bien entretenue, mais si poussiéreuse que les palmes desarbres ont la couleur de k rouille. A la premiere pluie, quandviendra la mousson, tout sera lavé, le paysage changera decouleur dans l'instant Ici, le renouveau arrive avec l'eau. Enbordure de la voie, les ca phê vong on ne les compte plus -attendent le voyageur : des bars improvisés et ombragés oul'on sirote une boisson fraîche en se balançant dans unhamac.Première bourgade posée sur le fleuve à SO kilometres de lagrande métropole, My Tho vaut surtout pour son emplace-ment, au cœur d'un chapelet d'îlots luxuriants renommespour leurs jardins fruitiers. Le long de la berge, les dizaines depasseurs qui attendent le voyageur pour lui faire decouvrir encanot ce petit paradis terrestre ne s'y trompent pas. Desbananiers, des papayers entremêlés de lianes et de banians

    LES P LAI H ESFERTILES D'UNPAYS DE COCACNEaux racines arborescentes servent de toile de fond à une lenteremontée de la rivière. Le Mékong arrive ici en fin de course,apres avoir dévale les contreforts himalayens, et il irrigue ungigantesque territoire, grenier rizicole el verger du Vietnam,grand comme un dixieme de la France, Les hommes qui sesont installes entre les neuf bras de ses eaux l'appellent SongCuu Long (« riviere aux neuf dragons ») et ont appris à ledompter, dédiant le moindre bout de terrain a k culture. Et,parce qu'ils respectent ce fleuve nourricier, toutes les embarcations qui sillonnent ses canaux offrent à voir la même figurede proue : deux yeux protecteurs répartis de chaque côte dc lacoque pour conjurer le mauvais sort.Dans cette contrée du Sud, ou l'on vit en symbiose avec laterre et l'eau, on ne plaisante pas avec ces forces mystérieusesqui veillent à l'harmonie, régulent les saisons et la destinéedes mortels. Les génies sont partout : dans lèvent, les nuages,les arbres mais aussi les objets de tous les jours. Le genie du solcontrôle la fertilité des champs et le genie de k mort vous tientà sa merci. Alors, on prend bien soin de ne jamais s'exprimercrûment pour ne pas fâcher les esprits. Ce qui donne lieu a desexpressions pleines de subtilité : on ne dit pas qu'un ancienvient de mourir, mais qu'il est «parti se cacher derrière !a mon-tagne » ; de même parle-t on de « la rencontre de i 'or et dujade » pour évoquer l'acte sexuel ou « des accords du luth et dsTa guitry » pour l'amour conjugal

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    Les élevages cle poissons-chats dans ces fermesflottantes ont fait larenommée de Chou Doc(ci-contre). Toute larégion du delta vit aurythme des caprices duMékong, véritable neuvenourricier : sur cetteterre marécageuse, lebuffle reste le seul moyende réaliser les quatrerécoltes de riz annuelles.Certaines famillescontinuent de vivre dansde vieilles demeurescoloniales isolées,comme celle de Mme Yen,au cœur des vergers (àgauche, en bas).

    On s'enfonce au cœur du delta quand apparaît Can Tho, plantee entre mangroves et marécages, une ancienne sous pref ecture devenue la capitale du negoce dans la region, avec plusd'un million d'habitants. Ony a perce tout récemment de lar-ges avenues, et les berges, entierement réaménagées, accueillent des restaurants-spectacles et des bars panoramiquespour une clientele souvent chinoise. Face au port, une statuegéante d'Hô Chi Minh, le bras leve, semble haranguer unefoule quine le remarque plus Mais Can Tho reste laporte idéalepour tous ceux qui souhaitent s'aventurer dans ce labyrinthe

    de canaux et d'arroyos avant de remonter jusqu'à Chau Doc,a la frontière cambodgienne. Pour goûter a cet univers lacus-tre, la chaîne hôtelière Victoria vient tout juste de lancer sespremiers sampans prives avec un pont solarium, deux cabinesélégantes et un personnel attentif pour des croisieres personnalisees et des escales buissonnieres..Le jour n'est pas encore leve quand nous rejoignons avec lespremieres brumes le marche flottant de Gai Rang, en aval ducentre-ville de Can Tho Les vendeurs ont rempli toute la hr-geur du fleuve de leurs navires alourdis par le poids des

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    SADEC, BERCEAUDE DURAS,VILLEDE "L'AMANT"

    marchandises. Les acheteurs vont et viennent sur de pe -otes barques actionnées a la rame, sur des pirogues à moteurou de simples radeaux en bambou, soupesant, talant, sentantdes fruits inconnus en Occident, avant d'arrêter leur choix etde conclure l'aftairc. On repart avec dcs goyaves, des man-goustans , sortes de citrouilles couleur grenat qui se découpenten quartiers comme une orange, mais aussi des sentuls à lachair juteuse et sucrée. Vers 9 heures, le marché s'épuise ellesembarcations se retirent. Nous en profitons pour quitter lefleuve principal. On avance alors dans une cathédrale végétalefaite de palmiers d'eau, de manguiers et autres longaniers. Lesbranches effleurent notre sampan, on longe dc petites brique -teries avec leurs étonnants fours de forme conique, on glissesous ces fameux ponts de singe en bois qu'empruntent lesbicyclettes, on passe de simples maisons à pilotis au borddesquelles des femmes lavent leur linge, on remarque desvillas blanches, réservées aux plus aisés, et on s'offre aux ren-contres les plus improbables, mais aussi les plus touchantes.Il est tard ce soir- là quand nous accostons sur la petite île de LaiVung, au cœur des vergers. Dans la nuit noire, une lanterneposée sur une terrasse à balustrade laisse deviner uneimmense bâtisse coloniale. C'est ici qu'habité Mme Yen, dontla demeure est restée dans la famille depuis six générations.Cette ancienne institutrice arrondit ses fins de mois enaccueillant les hôtes de passage pour un repas d'exceptiondans son intérieur cossu, typique des riches habitationssino-vietnamiennes : dîner aux chandelles, vaisselle enargent. Dans le luxe fané de sa salle de réception, elle se sou-vient des grandes fêtes que ses parents organisaient ici. C'étaitavant. «Avant la guerre des Américains», précise t elle. Lemobilier de bois nacré s'est terni, les couleurs des fresquesmurales sont délavées, mais on devine dans ses yeux que lesépreuves n'ont pas altéré la beauté de ses souvenirs.

    Même nostalgie en parvenant à Sadec, la ville de L'Amont, pourun pelerinage clurassien obligé. La jeune Marguerite y passa sajeunesse et y découvrit l'amour, encore adolescente, dans lesbras de son « beau Chinois de Mandchmirie », en s'abandon-nant à une passion destructrice et transgressive. Tout est écrildans son roman, mais les traces de ce passé des années 1920s'effacent doucement. La maison du Chinois, un temps re-convertie en poste de police, reste désespérément vide eln'accueille qu'une poignée de touristes. Restent le marchécouvert de Sadec, construit par les Français, et de vieilles mai-sons coloniales à l'abandon, mélancoliques à souhait. Restentsurtout ces écrits de Marguerite Duras, lors du passage d'unbac près dc VïnhLong: «Jamais, de ma vie entière, jetierevenuidesfleuves aussi beauxqueœwc-là, aussigrands, aussïsauvages,kMékongetgastros, ces territaiKsd'eauqiàvantaSer disparaîtredans les cavités des oceans. » On ne sort pas indemne d'unetelle vision. Découvrez-la et vous serez irrémédiablement at-teint de ce fameux « mal jaune », celui qui vous ramènera tou-jours sur cette péninsule indochinoise. • CYRIL DROUHET

    C A RUTILEJusqu'au 30 juin 2017, pas devisa pour les séjours de moins de15 jours. Autrement, visaobligatoire que l'on obtientdirectement auprès du consulatvietnamien (01.44.14,64.00 ;www.ambassade-vietnam.com)à Paris, pour 60 € et une validitéd'un mois.Meilleure saison pour se rendredans le sud du Vietnam : entrenovembre et avril, durant lapériode sèche (températuremoyenne de 33 °C). Ne pashésiter à s'y rendre aussijusqu'en juillet : il ne pleutqu'en fin de journée et les prixsont en général beaucoupplus attractifs,

    Y ALLERVietnam Airlines (01.44.55.39.90;www.vienamairlines.com)propose un vol quotidien Paris-HôChi Mmli-Ville à bord du nouvelAirbus ASSO. Possibilité decommander un repas spécial(végétarien, sans gluten, enfant)et grand choix de films à lademande. A partir de 635 €l'aller-retour en classeEconomique et de 904 € enPremium.

    ORGANISERSON VOYAGEAvec Asia (Û.825.897.602;www.asia.fr). Le spécialiste de ladestination envoie chaque annéeses experts pour dénicher lesmeilleures adresses, les derniershôtels, les nouveaux circuits surl'ensemble du Vietnam. Plusieursoptions sont proposées, depuis levoyage personnalisé en individuel,en couple ou en famille, jusqu'auxescapades en petits groupes.

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    VIETNAM

    M E T D E V O Y A G E

    Pour profiter de ces provinces duSud, compter 3 jours à Saigon etau moins 4 jours à travers ledelta que l'on peut sillonner envoiture et/ou en bateau. A partirde I 510 Ë pour un séjour dell jours/8 nuits, vols inclus Bonà savoir : s'il est disponible,n'hésitez pas à demander lesservices de Bui Muy Than : guidenatif de Saigon, parfaitementfrancophone, amoureux delittérature et d'histoire, il connaîtcomme personne chaque méandredu Mékong.

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    centre-ville, à quèlques minutes àpied de la cathédrale Notre-Dameet des vieux bâtiments français.Tout en hauteur, dans unedécoration moderne maîsd'inspiration coloniale, il disposede 168 chambres et suites, d'uncentre de fitness, d'un spa, maissurtout d'une piscine-bar sur letoit avec, sans doute, l'un desplus beaux panoramas sur cettemétropole de IQ millionsd'âmesO A ne pas manquerégalement, la cuisine raffinéed'Anne-Cécile Oegenne (révéléepar l'émission « Top Chef ») aurestaurant du 23e étage, le SocialClub®. A partir de 139 € la nuit,sans le petit déjeuner.A Can Tho. Dans un très beaustyle colonial, le Victoria Can ThoResort© (00.84.710381.0111 ;www.victonahotelsasia) estconstruit autour d'une très bellepiscine, avec des chambres ayant

    toutes vue sur le fleuve Mékongou les jardins parfumés de cetétablissement devenu unevéritable institution, lindébarcadère privé permet derejoindre en bateau et en10 minutes le cœur de la ville,poumon commercial du delta.A partir de 120 € la nuit, petitdéjeuner inclus.A Chau Doc, le même groupehôtelier accueille les voyageursau sein du Victoria HotelO(00.84.76.386.5010;www. victoriahotels.asia)Merveilleusement restaurée,l'adresse offre une vueimprenable sur le Mékong et lafrontière cambodgienne.Depuis la terrasse de sachambre, on contemple lespectacle de la vie lacustre.Possibilité de faire des excursionsen bateau pour visiter le villageflottant d'élevage de poissons, oude louer une voiture avecchauffeur pour découvrir les plusbelles rizières du Vietnam Apartir de ISO € la nuit, petitdéjeuner inclus.

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    cuisine du marché est préparéesous vos yeux dans le cadreanimé de cette ancienne demeuretruffée de jardins et de fontaines.Environ 10 €.

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    SHOPPINGLa rue Dong Khol, qui part de lacathédrale jusqu'à la rivière, estl'incontournable artèremarchande de Saigon, avec sesboutiques de laques, d'antiquités,de soieries ou de souvenirs.En profiter pour visiter la Galeried'art moderne QuynhO(00848.38248284;wwwgalenequynh.com),ouverte par la Franco-BelgeCéline Alexandre, qui proposeles œuvres des meilleurs artistescontemporains vietnamiens, e o.