DécodeurDécodeurgestuelgestuel

DU MÊME AUTEUR

Aux Éditions FirstCes objets qui vous trahissent (2005)Ces gestes qui vous trahissent (édition 2005)Le Langage psy du corps (2004)Les Gestes du succès, les mots de la réussite (2004)Ces gestes qui séduisent (2004)Ces gestes qui manipulent & ces mots qui influencent (2003)Le Sens caché des gestes (2002)Les Gestes de la vie professionnelle (1996)Les Gestes de la séduction (1995)

Aux Éditions FlammarionNe leur dites jamais Parler à ses enfants ça s’apprend (2005)Caroline et Joseph MessingerLes mots qui polluent, les mots qui guérissent (octobre 2005)Joseph et Caroline Messinger

DécodeurDécodeurgestuelgestuel

Joseph MessingerJoseph Messinger

© Éditions First, 2006

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductionsdestinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproductionintégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consen-tement de l’auteur, de ses ayants droit ou de ses ayants cause est illicite etconstitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivantsdu Code de la propriété intellectuelle.

ISBN 978-2-7540-0218-9Dépôt légal : 2e trimestre 2006Imprimé en ItalieConception couverture : Bleu TConception graphique : Georges Brevière

Éditions First60, rue Mazarine, 75006 ParisTél : 01 45 49 60 00Fax : 01 45 49 60 01e-mail : firstinfo@efirst.comwww.editionsfirst.fr

ISBN numérique : 978-2-7540-2700-7

LES CODES GESTUELS

« Elle tient dans sa main gauche ses clefs devoiture, son paquet de cigarettes, son briquet etson portefeuille. Pas de sac ou de pochette ! Elleparaît inquiète et vaguement stressée. Une femmesans son sac est une image qui me choqueratoujours, comme si cet accessoire faisait partieintégrante d’une image presque archaïque de laféminité. L’absence du sac est comme une absencede domicile fixe. Ce type de transport sans réticuleest le propre des individus qui ont perdu leurstatut ou ont peur de le perdre sous peu. »

Lorsque vous évaluez votre relation à quel-qu’un, il est important d’écouter les signaux envoyéspar votre corps. Y prêter un peu d’attention peutvous aider à évaluer votre relation en temps réel.Une personne vous fait peur ; les signaux que vousenvoie votre corps sont : un sentiment d’inconfortdans le ventre, la chair de poule, une accélérationdu rythme cardiaque, un froid dans la poitrine, unenausée, les mains moites. Une personne vousattire ; les signaux que peut vous envoyer votrecorps sont : un relâchement des épaules, une sen-

sation de légèreté ou une chaleur au creux duplexus solaire, un picotement agréable dans lesmamelons, un gonflement du pénis ou du clitoris.

Les réactions corporelles sont une sorte debulletin météo interindividuel dans lequel on peuttout lire pour autant qu’on sache le décrypter.C’est la raison pour laquelle je vous propose devous former à ce langage particulier en (re)visitantchaque refrain variable ou alternatif (comme lecroisement des jambes, par exemple) ou invariable(comme le croisement des bras). En apprenant àles décrypter, vous allez transformer votre visiondu monde. Vous découvrirez que le succès tientsouvent à des détails insignifiants. Un geste, unmot, une esquive, un regard, une mimique, peude choses pour changer de programme de vie.

Savoir à quoi correspondent certains gestesou certaines postures génériques est une vraierichesse relationnelle. Elle vous permettra decommuniquer en connaissance de cause, dedécrypter le degré de sincérité de vos interlocu-teurs ; de vos vrais faux amis ou de vos ennemisirréductibles, ou de prendre vos distances par

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rapport aux manipulateurs/harceleurs qui vousgâchent l’existence.

Qu’est-ce qu’un refrain gestuel ?Des attitudes, des codes gestuels ou des postu-

res sociales qui se répliquent toujours à l’identiqueou de manière alternative quel que soit le contextede leurs apparitions.

Quand vous croisez les bras, vous reproduisezun refrain gestuel invariable. Pourquoi ? Parce quevous croisez toujours le bras droit sur le gaucheou l’inverse. Le refrain gestuel invariable estindépendant du contexte. Il est l’amplificateurdu tempérament de l’individu, coulé une foispour toutes dans l’ambre de la personnalité,contrairement au refrain gestuel alternatif qui estinterdépendant du contexte et qui représentel’expression gestuelle d’une réaction émotion-nelle adaptée à un contexte particulier. Quandvous croisez les jambes, la droite recouvre lagauche ou vice versa en fonction d’un critèreessentiel : soit vous maîtrisez la situation, soit vousvous contrôlez, comme nous le verrons dans lafiche consacrée au croisement des jambes. Quelleest la différence entre la maîtrise et le contrôle ?

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À votre avis ? Celui qui apprend une langue étran-gère contrôle constamment ses acquis, celui quila parle couramment maîtrise cette langue.

Si vos gestes vous paraissent insignifiants,laissez votre corps au vestiaire et dites à votreesprit d’entrer. Cela vaut peut-être mieux, car sivotre corps ne vous aime pas, vos gestes voustrahiront à la première occasion. Il suffit parfoisd’un geste décalé pour jeter à terre une forteressede mots si bien construite.

Les gestes sont des codes révélateurs des néga-tifs ou des positifs de la personnalité. À forced’observer les réactions de votre propre corps,vous finirez par vous connaître mieux que votremère. Une façon comme une autre de deveniradulte. Après, vous pourrez observer les réactionsdes autres et vous constaterez qu’un élan desympathie tient parfois à peu de chose.

Un geste et tout est déjà dit, avant que lesmots entrent dans la danse !

Le corps exprime ce que la conscience neveut pas savoir ou ce que l’esprit ne sait pasencore.

Joseph Messinger

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A comme…

ALLUMETTE (gratter une)Code gestuel invariable

Quel est le rapport entre la manière de craquerune allumette et votre degré de générosité ou decompassion ? Le feu est un symbole archétypiquedans la mémoire collective de l’Humanité. Il estl’équivalent de l’énergie qui anime votre âme ouvotre conscience d’être, si vous préférez. Le feuoffert à l’autre est une manière de lui transmettreun message. Toute offrande doit d’abord mesatisfaire avant d’être donnée à l’autre, tel est lesens du craquement centripète de l’égocentrique.Il est évidemment moins compassionnel et/ousolidaire que l’individu allocentrique (sociable)qui offre son feu centrifuge afin d’établir unerelation d’aide.

Juste un petit détail ! On peut être égocentriqueet généreux, mais on ne peut être égoïste etgénéreux. Un égocentrique semble ne s’intéresserqu’à ses propres besoins et aux gens dont il peut

tirer profit. Il est cependant capable de tenir comptede l’intérêt de l’autre pour protéger ses propresintérêts. Un égoïste ne vise qu’à satisfaire ses pro-pres besoins sans se préoccuper d’autrui ou dutort qu’il est susceptible de causer à son voisin.

Si vous grattez instinctivement votre allumettevers vous, c’est-à-dire de manière centripète,vous êtes égocentrique. Votre mode d’intégrationsociale passe par une reconnaissance et un res-pect de votre individualité (une valeur essentielleà vos yeux) par l’autre ou le groupe. La participa-tion, ce n’est pas votre truc, la compassion nonplus. Pour l’individualiste que vous êtes, l’amitiéest une valeur sûre quand l’adversité devient unfonds de commerce.

Si vous grattez instinctivement vos allumettesvers l’extérieur, vous êtes allocentrique. Votre moded’intégration passe par une reconnaissance dugroupe de votre utilité à la collectivité. Vous êtesévidemment doué d’un esprit d’équipe. Dans uncouple, la femme qui gratte son allumette versl’extérieur vit généralement par, pour et à traversson époux et sa famille. L’allocentrique vit très

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mal un isolement social qui lui serait imposé pardes circonstances indépendantes de sa volonté.Certains délinquants sociables (ça existe ! on peutêtre caractériel et sociable) libérés de prison nesupportent pas la vie asociale que leur impose lasociété et récidivent pour retourner en prison.Les allocentriques sont compassionnels.

APPLAUDISSEMENTCode gestuel invariable

Votre manière d’applaudir au spectacle n’estpas un effet gesticulatoire gratuit. Elle déterminevotre niveau d’enthousiasme ou votre sens critiqueface à la prestation à laquelle vous avez assisté ouface à l’artiste. Cependant, le spectateur prosélytene sera jamais critique. En revanche, le spectateurcritique pourra devenir prosélyte (et applaudirdes deux mains à mi-course) si son enthousiasme aété éveillé par la qualité de la prestation.

Le prosélyteSi votre main gauche percute la main droite,

votre mode d’applaudissement est favorable ou

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bienveillant. Il est invariable. Il signifie que vousêtes fondamentalement un prosélyte, bon publica priori et surtout très festif. Vous appréciez laprestation au lieu de juger la valeur de l’artiste.Si vous êtes gaucher, le sens de mode d’applau-dissement sera à l’inverse du droitier : critique etnon prosélyte.

Le critiqueQuand votre main droite percute la main

gauche, votre mode d’applaudissement est éva-luateur, voire critique. Ce mode fait de vous unspectateur ou un auditeur plus difficile à satisfaire.Vous jugez la valeur de l’artiste au lieu d’ap-précier la prestation.

L’enthousiasteIl existe un troisième mode qui consiste à

percuter les deux mains à mi-course devant soi.C’est le mode universel de l’enthousiasme que noussommes tous susceptibles d’adopter quand nosémotions sont bouleversées. Tous les enfants ap-plaudissent de cette manière, certains adultesaussi. Ils rejoignent la catégorie « bon public »représentée par les prosélytes. L’enthousiasme a

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le mérite de rajeunir ceux qui en abusent.

APPUISCodes alternatifs

Les mains en appui : exécutantLes personnes modestes posent leurs poignets

ou leurs mains sur le bord de la table, comme sielles s’apprêtaient à manger chez leurs hôtes.Cette attitude peut aussi résulter de l’interdictionde poser ses coudes sur la table, interdiction par-faitement stupide dont nous avons tous fait lesfrais. Ce refrain révèle un tempérament soumisaux règlements ou à la hiérarchie, plus exécutantqu’entreprenant.

Les avant-bras en appui : entreprenantLes avant-bras en appui sur l’arête de la table

signalent un individu plutôt précieux qui prendses distances avec un interlocuteur qu’il méprise.En revanche, quand les avant-bras reposent car-rément sur la table, cette attitude dévoile un profilentreprenant.

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Les coudes en appui : penseur« Tous les intellectuels ont cette sale manie de

poser leurs coudes sur la table, affirmait ma tanteSarah. Elle ne les aimait pas, les intellos. Mon oncleen était un. Elle ne l’aimait pas non plus. Et quandje suis devenu à mon tour un intellectuel, ellem’a chassé de ses pensées, mais je suis resté bienau chaud dans son cœur ».

Juste une photo de famille en quelques phrasespour mettre en scène les coudes en appui et dusel dans votre esprit. Une manie propre à tousceux qui pensent plus souvent qu’ils n’agissent.Et les « ceux qui pensent » sont bien utiles à tousles « ceux qui agissent » et aux autres qui obéissentaux ordres. Il faut de tout pour faire un monde,n’en déplaise à ma tante Sarah.

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B comme…

BÂILLON

Votre interlocuteur, coude en appui, dissimuleet écrase sa bouche avec la paume de l’une deses mains.

La bouche bâillonnée est un geste tellementcourant que personne ne peut imaginer ce qu’ilsignifie réellement. Ce n’est pas un bâillon destinéà empêcher la bouche de parler. Que ce soit lapince pouce index qui couvre les lèvres, le poingfermé, l’index seul ou la main entière ne changepas la signification de ce refrain gestuel alternatif.Selon Desmond Morris « … on peut aussi se couvrirla bouche pendant une conversation. Une personnepeut porter la main à la bouche pour la dissimuleren partie (quand elle rit ou qu’elle baille, parexemple) et même parfois l’y laisser tout encontinuant à parler. Il s’agit, selon Morris, d’unetentative d’étouffement tant au propre qu’aufiguré, se produisant quand on cherche à cacherquelque chose à son interlocuteur. C’est un signal

secret d’ambiguïté ou de duperie. La main seporte à la bouche comme pour étouffer les parolesqui pourraient en sortir. Il ajoute qu’il se peut aussique votre interlocuteur cherche à vous dissimulerune vérité pénible ».

Desmond Morris oublie de signaler d’autrescontextes courants où la main se porte instincti-vement à la bouche. • Quand on écoute l’autre attentivement.• Quand on relit son texte sur l’écran d’un

ordinateur ou quand on lit un livre.• Quand on est surpris.• Quand on veut dissimuler son ironie.Pour ne citer que les exemples les plus courants.

Quand on écoute l’autre…La main sur la bouche est un signal d’attention

soutenue bien plus qu’un signal de duperie oud’ambiguïté, dans ce cas précis. La bouche reçoitgestuellement l’ordre de se taire pour que le cerveaupuisse analyser les propos du locuteur. Cependant,Desmond Morris n’a pas tort du tout quand ilparle de duperie ou d’ambiguïté, sauf qu’il oubliede situer la latéralité de ces deux critères. La maingauche peut trahir le tempérament simulateur ou

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un individu susceptible de tricher le cas échéant(la duperie). La main droite révèle un individu quipeut devenir ambigu, par excès d’esprit polémique.Ce ne sont là que des éventualités.

Quand on lit ou se relit…À ce niveau, il s’agit clairement de rassembler

les neurones partis à la récré. La main gaucherévélera un besoin de faire appel à l’inspiration.La main droite, à la réflexion. Au cours de larelecture, la main en bâillon est un réflexe gestuelinvariable. La main gauche en bâillon révèle unpersonnage plus impulsif que réfléchi, plus créatifque méthodique. L’émotion mène le bal. La maindroite en bâillon trahit un sujet cartésien, métho-dique et parfaitement organisé mentalement.L’émotion passe au second plan, pour autantqu’elle intervienne.

Quand on est surpris…Parce que la brutalité d’une nouvelle grave,

d’une information ou d’une récompense inattendueperturbe avec violence les émotions d’un individu.Il s’empêche symboliquement de crier sa peineou sa joie. C’est généralement la main gauche du

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droitier qui se porte spontanément à la bouche.C’est d’ailleurs à ce niveau qu’on piège les mauvaiscomédiens qui portent leur main droite à la bouchepour simuler la surprise. Pourquoi la main gauche ?Parce qu’il faut conserver à la main droite offen-sive la capacité d’agir ou de réagir.

Quand on cherche à dissimuler son ironie…C’est le propre des personnages qui font

appel à leurs mains pour cacher leurs éclats derire. La main droite trahit une honte ou une gêneque le rieur dissimule sous un sourire ironique.La main gauche indique un personnage indécisqui fait semblant de jouer les décideurs en semoquant de son interlocuteur sur lequel il projetteses lacunes. À ce propos, Céline Dion rit de boncœur en cachant sa bouche de sa main gaucheet en se tapant la cuisse de la main droite. Nulletrace d’ironie dans cette attitude, mais Céline estun clown qui aime se moquer d’elle-même, l’ironie,si on admet qu’elle existe, est donc auto-dérisoire.Le fait de frapper sa cuisse en riant est un signede convivialité. Il est vrai que la plus grande voixcontemporaine est très partageuse de sa bonnehumeur. La main gauche sur la bouche de Céline

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